T L'EXTRÊME-ORIENT DANS L'ATLAS CATALAN DE CHARLES V ROI DE FRANCE PAR M. HENRI CORDIER (Extrait du Bulletin de géographie historique et descriptive. -- 1895) EN PARIS IMPRIMERIE NATIONALE MDCCCXCV - 9 – Japan insula, à M. Paulo Veneto zipangri dicta , olim Chrijse, a Magno Cham olim bello petita sed frustra mais il ne pensera pas que Zipangri, ou mieux, suivant les bonnes lectures, Zipangu, n'est pas autre chose que #Je-peun kouo (le royaume du Soleil levant), par conséquent une simple transcription phonétique du sud de la Chine, probablement du Fou-kien, c'est-à-dire la même chose que Japan, Ja pon, Je peun, * Je peun, en japonais Nippon. Nous retrouverons Marco Polo cité dans la même carte d'Ortelius au sujet de l'Oceanus Scythicus. Je ne sais pourquoi, récemment, M. George Collingridge a rou- vert une question qui semblait définitivement enterrée : de Zipan- you, il fait Java et les îles qui la continuent à l’est (1). Il n'a réussi qu'à s'attirer de vertes répliques de M. F. G. Kramp (2), d'Ams- terdam, et de M. H. Yule Oldham (3) dans le Geographical Journal même. IV. — TEXTE DE L'ATLAS CATALAN RELATIF À LA GÉOGRAPHIE DE L'ASIE ORIENTALE. Dans l'Atlas catalan, le Cathay est fort bien délimité : il occupe, dans les planches XIX et XX de la publication de M. Léopold De- lisle (4), presque toute la partie inférieure. La mer, décrivant une vaste courbe remontant vers le nord, forme les limites sud, sud- est et est; au nord se trouve le pays de Gog et de Magog; au nord-ouest, le pays des Pygmées; enfin, à l'ouest, un grand fleuve qui sera notre point de départ. On lit en gros caractères sur la (1 The Early Cartography of Japan. By George Collingridge (Geographical Journal, May, 1894, p. 1103-409). (2) Japan or Java? an Answer to Mr. George Collingridge's Article on ~ The Early Cartography of Japan». By F. G. Kramp. Overgedrukt uit het e Tijdschrift van het Koninklijk Nederlandsch Aardrijkskundig Genootschap, Jaargang 1894n. Leiden, E. J. Brill, 1894, in-8°, p. 14. 13) The Early Cartography of Japan. By H. Yule Oldham (Geographical Journal, sept. 1894, p. 276-279. (6) Marquées i et a dans le présent mémoire. M. Cordier. " - 10 - contrée, vers le nord-est : Cataro. Ge pays de Cathay est arrosé par six fleuves qui se réunissent trois par trois en deux cours d'eau principaux, qui se rejoignent enfin au delà de la capitale Khân-bâliq. Ce système fluvial forme une espèce de vaste triangle, dont la base courbe est la mer, les deux côtés, deux fleuves, au som- met duquel se trouve la légende de la capitale : [XX] Cjuitas de chanbalech magni canis catáyo. Buchon, p. 143, marque Ciutat de Chanbalech, Magni Canis Ca- tayo. Sur la rive droite du grand fleuve de l'ouest, qui est, comme nous l'avons dit, notre point de départ, nous lisons : [XIX] Finis Indie dont le dernier pays, toujours sur la rive droite, est Janpa (XIX, B., p. 136). Sur la rive gauche du même fleuve, à une certaine distance de l'embouchure, on trouve (XIX, B., p. 142): | Chian uy, puis, sur le bord de la mer (XIX, B., p. 142), non loin de l'embouchure du grand fleuve, une ville importante B, avec la légende : Cjutat de cayña 33 acj finis catayo. Au sud, juste en face (XIX, B., p. 137), une ile : Caynam. Plus au sud encore que Caynam, au-dessous (XIX, B., p. 137): Insula nudo in qa hoies e muliers portật vĩu folũm ante e retº alium. – 15 – Dans le triangle des fleuves qui arrosent Zayton, d'une part, et Caysam, de l'autre, nous avons déjà cité, entre ces deux villes : Mingio (B., p. 142) et Fusam (B., p. 142). En remontant vers le sommet du triangle où se trouvent Chan- balech et Qurāſu, on trouve derrière Mingio: Fuguj (B., p. 142), 13 dont nous avons déjà parlé, puis ensuite (XX, Buchon, p. 143), Cinganar, Cugjn B et Ingvano ; puis, à la hauteur de Siarsiáu, Venlinfu. Is Après, Quiguj, Enfin, plus rapproché de Chanbalech, dans le triangle, Perbalech. Nous avons maintenant à examiner la carte entre Chanbalech et la frontière, rivière qui nous a servi de point de départ : Finis Indie. A gauche de Chanbalech et de Chayaufu, déjà citée, se trouve l'image du Grand Khan, sur la tête duquel on lit (XX, B., p. 141- 142): Lo maior princeps de tots los Tartres ha nom holubeim | ġ uol dir gran Ca A quest emperador es molt pus rich de tots los altres emperadors de tot lo mon aquest emprador guarden xu mil caualles | < han vj. capitans aquels ab XII. millia caualles e cascu capitan va en la cort absa copayā per iij meses de l'any | e aci dels altres per orda. Entre cette légende et Canyo sur le bord du fleuve, la ville de Jatun (B., p. 142). - - 16 Les noms que nous marquons maintenant se trouvent sur la planche XIX ; nous ne prenons que ceux qui rentrent aujourd'hui dans notre étude. La ville la plus nord est Elbeit (B., p. 141). Au-dessous, à droite, Chancjo (B., p. 141). Un peu au-dessous, à gauche, Carachora (B., p. 141). Au-dessous de ces deux noms, une bande de grues livrent un combat à trois pygmées ; sur leur droite. on lit : Piginea (B., p. 141), et sous les pygmées combattant, une longue légende : Ací nexen homs pochs quj no han sino. v palms d'lochs e jassia ý sien pochs 1 e no aptes a fer coses greus | ells empo son! (forts aptes a texir e guardar bestiar | E sapiats q aquets homës con son de xı anys de aquí auant engenren | 7 entro a xl anys comunamēt ujuen | e no [han prospiatat | E ualentament se defenen de les grues & les prenen e les menjen | Acy feneys la terra del senyor de catayo. Au-dessous (B., p. 142): Aocjam et Calajan ; puis, au-dessous, à gauche, Pzaedadain, et enfin nous redescendons sur le fleuve Finis Indie à Chianfuy, déjà cité (B., p. 141). Nous aurons terminé notre description en revenant planche XX, et en examinant dans le bas, dans le coin à gauche, dans l'océan: ILLA TAPROBANA (B., p. 139). - 17 - Elle est surmontée de la longue légende suivante : La illa trapobana | aquesta es appellade p los tartres magno caulij derrera de oriēt I en aquesta illa ha gens de gran dife'ncia de les altres | En alguns muts de aquesta illa ha homes de gran forma, ço es de xi. coldes | axi com á gigants | z molt negres 1 no usants de raho abans menjen los homēs blanchs estrays sils podñ auer | In aquesta illa ha cascun any. ij estius e i juerns | 2 dues uegades layn hi florexen les arbres z les herbes es la derera illa de les indies 1 z ha bunda molt en or z en argent | 2 en pedres precioses. Dans l'île même, un roi assis avec un éléphant surmonté d'une tour à sa gauche. En suivant le littoral, on trouve en haut, à droite, les villes (B., p. 139): Melaro, Dinloy. Ici, un fleuve coupe l'île en ligne droite, du haut en bas : Menlay, sur un autre fleuve presque parallèle au précédent. A gauche, toujours sur la côte: Hormar, Leroa. Et enfin, en bas, toujours sur le littoral et entre les deux fleuves cités, une ville sans nom, à moins que la légende suivante ne s'y rapporte : Aquesta cjutat es deserta per serpētes. Au-dessus de cette légende qui s'y rapporte peut-être, la ville de Malao, dans l'intérieur, entre les deux fleuves. M. Cordier. - 34 - (le Ning po moderne) rencontrèrent en voyage une tempête... Ept. * AJI With liti t ... (Cf. G. Schlegel, l’oung Pao, IV, oct. 1893, p. 346). — Mais Ning-po, *, portait ce nom de Ming-tcheou, HA IH, sous la dynastie des T'ang; sous les Soung , le nom était K'ing-youen, T; le nom de Ning-po fut continué sous les Ming. Mais Odoric avait dépassé le Kiang, I, et la grande ville de Yang-tcheou , f lv, par conséquent il a quitté le Tche-kiang et se trouve dans le Kiang-sou quand il parle de Ming- tcheou. D'autre part, Odoric va de Quin-sai à Nan-king , que n'a pas vu Marco Polo, et de là à Yang-tcheou; il arrivait par terre de Fou-tcheou à Quin-sai. Faut-il admettre qu'il soit allé tout d'abord à Ning-po et de là à Quin-sai, la chose est possible puisqu'il tra- verse un r très grand fleuven, qui est, je pense, le Tsien-lang kiang, HEI, qui lui permettrait de se rendre à Ning-po; alors il se rend de Ning-po à Hang-tcheou, par Chao-hing ; on remarquera que Marco Polo va directement de Kin-hoa fou à Chao-hing et à Hang- tcheou, laissant Ning-po sur la gauche, son itinéraire étant en sens inverse de celui d'Odoric. Il faudrait alors admettre qu'il v a eu interpolation dans tous les manuscrits d'Odoric, qui ne parle de Mingio qu'après avoir passé et Quin-sai et Yang-icheou. Le passage d'Odoric :