A57649 7 'AAr 4,4 UAF1I i "'p-';U-1 1Kpj CIRC S- I '. I7 - 414 =-vý7 I A IVJ 4pa.4 rp' 7.- - 3; -NON 4 0 not not ELEMENTS D E MEDECINE.PRAT-IQUE PRINCIPAUX TRAVAUX DU Dr P. JOUSSET De la Tracheotomie dans le traitement du croup (Arch. gdn. de m(Jd.,, sout 1844). Des Formes de la folie (Arch. gdn. de mdd., 1845). Du Cancer (tlise inaugurale, Paris, 1846). Les Phenomiines locaux de 1'inflammation (those de concours de 1'agreggation, Paris, 1847). RWponse aux Lettres de M. Manec sur 1'homceopathie (Art mddical, 1856,. et tirage part). Histoire de linflammation de la pie-m~re et de la substance corticale du cerveau, consider-e comme lesion du delire fibrile (Art mnzdical, 1856). Des Eftets produits chez i'homme et chez les animaux par le sulfure de carbone (Art midical, 4856). Des Injections iodhes; de~leur mode d'action et de leurs indications; memoire couronn6 par les Societes medicales de Gand et de Bordeaux (Art rnddical,. 1857, et tirage bL part). Des Inhalations de chloroforne dans le traitement de l'~clampsie (Art mIddical, 1857). Du Suicide et de la Monomanie suicide; etude sur l'extravagance naturelle etlextravagance morbide (Art rnddical, 4858, et tirage 4 part). Des Indications et des contre-indications de la tracheot6mie dans le traitement du croup (Art mddical, 4859). Du meilleur Mode d'administration du sulfate de quinine dans les tbivres intermittentes (Art mddical, 4864). Congestion cerrbrale apoplectiforme (Art rndical, 4864, et tirage a part). Des Indications du sulfate de quinine dans le traitement de la fiavre typhoide (Art rnddical, 1862). De lExpectation et du traitement homceopsthique dans la pneumonie (Art rnddical, 1862, et tirage a part). Des Formes et du traitement de l'6clampsie (Art nzddical, 4863). Des Formes et du traitement de 1'hysterie (Art middical, 4864). De l'Ali6nation et de la Folie (Art rndlical, 1865, et tirage 4 part). Conf~rences publiques sur 1'homceopathie (Art vngdical, 1807, et tirage a part). Paris. - Typ. A. PARENT rue Monsieur-le-Prin ce, 34. ELEMENTS D E ML4EDECILNE. PRATIQUECONTENANT LE TRAITEMENT IIOMEOPATIIIQUE DE CIIAQUE MALADIE P A R LE Dr P'.'JOUSSET PRE'SIDENT DE, LA SOCIftgTvIt IDICALE HO01MMEOPATHIQUE DE FRANCE MEMBRE ET LAURtAT DE PLUSIETJRS SOCItTE'S SAVANITES INTERNE-LAUREiAT (MADAILLE D'OR) DES HO'PITATJX DE PARIS CHEVALIER DE CHARLES III TOME PREMIER PARIS J.-B. BAILLIfb'RE E T FILS LIBRALIRES DE L ACADE"MIE INMP]'RIALE DE MEDECINE 119., rue 1-autefeujile, '19 LONDRES, j MADRID NEW-'YORK Hipp. BAILLIE'RE IC.BAILLY-BAILLIfý, E BAILLIIIr-E BROTHERS LEIPZIG, E. JUNG-TREUTTEL, '10. QUERSTASSE 1868 Toes droits rdserve'S PREFACE: L -e-lire ue nous olffrons -.aujudh.iaupublic. n'est quo led.vi opemo nt,.des,,,logons faites ii 'y a ving'-inqas a J.-P. Tes sioer~, a -lEcole pratique et A 7U l'H'6te-Die..Nous avons conserve lelcadre, noolgife et Amthode, d'exposition- de' notre n-aft~re; ses raax ulterieurs,-. et ceux do ses a1~es o isChmeax Davasse,-Dufrse Fr6dauit, Ga-ba-ld-a,' eo, Imb ertGourbeyre:, M~il~e-,n,7t,.,,,Ozan~am, Q~nt ete.M iislarg'erent a`*contrjbutin pur la, descritionde ralais n nIous avo~ns..tenu."a.motLtre co 1i*vro au courantd a sci-enice'-en eompruntant ~laa tornle patholgiq ue, "N I'it g~oe a, phy siolog e atholoiu.m~oId6.ernoleur's conc lu sion~s roleepratiq-ues.. CesJ~hmens, do m'decine pratiqu otennt non-s04eulmo-nt 1'h~istoiro do I touAte-s- los especes morbidesi, maisecre: la.description-dosfor mes. quo refrine" c.haque,,,esple, 64Apres une-descr'ipti~on qui* 6tblit-Iphysinornie do.chaqueraadee p..dot&aseoh ledianostic et: le pro~noshic,,,,nous: avons d w-n6,laSsi. orpltemon quopossible le traterentk~nceoatkqu e dochaque s~ee~d -chaqiue forie. M-,Pourlaf, pa -eth tapouique, nous 11 I PREFACE. nous sommes servi: en premier lieu de la matiere7 medicale de Hahnemann,' puis des hypres des D" Teste, Espanet, Jarh, des journaux homceopathiques et de la collection clinique du Dr Roth. Nous avbns distingu6" avec soin hes medicaments que des observations suffisantes ou notre propre, experience nous permettaient de recommander comme. ayant une action certaine de ceux qui' sont indique~s seulement par ha matie're me~dicale pure. Des Eljineids de ze'decine prat2.qzie deva~nt reunir toutes hes connaissances ne'cessaires "a l'exercice de ha ni'decine, nous avons donna e" le Januel op~ratoire des operations que he rn'decin se trouve oblige" de pratiquer d'urg'ence tamnponnement, trache~otomie, etc., etc. Nous avons- aussi donne' des ronseignements suffisants pour les indications de l'4leclricitJ", de Ph'ydrot/a~iraple et des eazt~zmbm'rales. Nous avons enfin, dans un court re'sume", expose hes movens propres 'a combattre les asp/iyxies et los eiqyoisoloniemenls. -Reste3 fidMe 'le' notre, hi-re, nous avons om-is cornpke'tement la partie hislorique des maladies, et nous n'avons er1pr Nt zl'lole et 'a Flanatomie pallioZogiqu1e que les connaissances qui ont un rapport direct avlec le, diagnostic, he pronostic et he lraitement des maladies. Nous ratppelons aux 6~tudiants que he cadre de ce livre ne nouis peirmettait pas de discussion. Ius trou f PREFACE. Ili veront done ci iun ertSeigqwenwnt purernent dogmnatique,. Mais, qu'ils le sachent bien: nous avons fait pour eux le travail critique, et nous n'av-Tons affirneh que les faits bien dernontre~s, laissant avec un point d'interrogation ceux qui ne.sont pas encore suffisamment 6tudie~s. Dans, un lijyre e~lementaire, i1 faut rechertcher avant tout la rig~ueur et la sobrie~t e de I Iexpression. Nous avons ta'che' d'e"t-re fid~e'le'acc programme, et *11 y a telle affection dont la description ne tient qu'une page dans notre livre, et qui cependant r6sume plusieurs ne~moires speciaux. Les re-dacteurs de lArt mndical ont la pense~e de publier une nosographie co2,pbj)1e; rnais cette ceuvre colossale ne pouvant paraftre que dans un temps Ploign', ili nous a sembIA" opportun de ule*e Jilments. Ce livre aura une double utilite': ii mettra un terme au plagiat organise" contre J.-P. Tessier et son Ecole, et i1 donnera aux me'decins de, bonne volonte" la facilit6 d'etudier et de pratiquer 1'homceopathie sans passer par les aridite~s et les ta'tonnements que nous avons e~te oblige" de tr averser. La litte'rature francaise homceopathique est en etfet tre's-pauvre en hv~res 6lemientaires. Hartemann n'est plus 'a la hauteur de la science contemporaine, Jarh est un re'sum6" de matieres medicales- pluto't qu'une nosographie;- quant aux petits mamiuels pour les gens du monde, uls seraient pluto't propres 'a dego uiter les me'decnis quat les IV 10 PREFACE. i~uider dans la pratique de 1'hornceopathie. Nous publions done ces Ibimnenis avec 1 7espe~rance- qu'ils auront leur utilite', et nous terfiifons ce court prearnbule en priant le lecteur de rapporter 'a J.-P. Tessier, ce qu'il trouvera do bon dans notre lire, g~ardant pour nous la responsabilit6" des. niouveaute's et des chanogerents que nous avons e'aji subir 'a 1'euvre du maltre. P. JOUSSET. Septembre 4867. ELEMENTS D E MEDECINE PRATIQUE PRO LE GOMENES La rn'decine a pour but le'tude des etats wuorb ides et leur gu'r'isarb. La ni'decine est 'a la fois une science et un art. La partie purement scientifique est celle qui a trait 'a la, connaissance des causes et 'al'histoire naturelle des maladies; l'application de, ces connaissances au diagnostic, an, pronostic et 'a la, the'rapeutique constitue un atrt ve'ritable. A proprernent parler,!a rn~decine est donc uv science appliqu~ee une science pgrctique. Un- etat Inorbide est, d'une, maniere gene'rale, tout e'tat contre nature de 1'homnme. Les anciens avaient divise' les 6tats morbid es, en cjuatre classes: la cause, ou la, ma'ladie en -puissance; la maladi e, le sgmptdnme, la Wisio. Cette distinction sert encore de base 'a la classification des connaissances rnd'dicales qui comprennent: e'dtiologie, on etude des causes; la nosologie et la qosograph ie, classi 6 LKIKENTS DE ME/ hECLNE. PRATIQUE. fication et histoire naturelle des maladies; la se'qniotique, etude des sympto~mes, et anatomice pathalogiqzse, etude des lesions. En ajoutant la thc'rapcut'ique, la pathologic gceneralc et l'hyqie~nc, on a l'ensemble de toutes l-es connaissances mn'dicales. La mwalcdic est un e6tat contre nature de l'homme, caracto~rise' par un ensemble de sympto~mes et de le'sions constituant un tout, ayant son evolution propre et distincte de tout autre e'tat morbide. Les m~aladics ne sont point des etrcs; cependant nous disons qu'elles constituent des cspi'ccs, parce qu'elles se comportent comme si effectivement elles e6taient des especes c'est-'a-dire que les maladies sont identiques 'a elles-medmes dans le temnps et dans l'cspacc comrne les especes animales; ainsi la pncwmonic, le can ccr, sont ce qu'ils 6'taient du temps d'Hippocrate et se reconnaissent aux memes signes dans toutes les parties du monde. 11 re'sulte de cette premniere notion premierement que Ics mnaladics nc sc transfor'mcnt pas ics nnes dans ics autrcs, qu'unte pneumonie ne devient pas une fie'vre typhoTde, par exemple; secondement, que, lc pius souvcnt, ics nwaladics s'cxclacnt les zvncs ics autrcs,, et n'Yexistent pas simulta nernent chez le, meme sujet, surtout quand elles sont d'espe'ces voisines. Les symptdmcns ct les le'sions sont les troubles fonctionnels et les de'sordres orgraniques qui accompagnent les maladies. Les sympto~mes et les lesions recoivent de la maladie 'a laquelle, us appartiennent un caracte're propre. Ce cachet special imp~rim6' au symptome permet de le transformer en sigyne et do. remonter du sympto"me 'a la maladie. Cest sur cette, propriete' du sympt ome qu'est fonde~e la secineiotiqw-e et 1'art du diaignostic. Exemple: les 6ruptions cutanees recoivent des madadies-' dans lesquelles on les PRtOLEGOMEl NES* 7 dobserve un caractere special qui permet de diagnostiquer une rougeole, une scarlatine, une syphilis. Les syrnptomes se divisent comme les fonctions, et les lesions comme les organes. Les causes des maladies se divisent en deux categories principales: la cause interne, qui est la veritable cause,,celle sans laquelle la maladie ne pourcait pas etre, et les.causes externes. Ce sont toutes les circonstances qui favorisent le d6veloppement de ]a maladie. La cause interne est La pre'disposition dcd/inie; c'est la maladie en puissance, et, par comparaison, La maladie en.germe. Les autres causes font passer la maladie de l'6tat de -puissance ' ld'tat d'acte. Pour continuer la comparaison, elles font 6clore le germe comme la chaleur et l'humidit' font germer la graine; elles ne suffisent pas ' engendrer Ia maladie, pas plus que la chaleur et l'humidite ne suffi-.sent atfaire naitre du ble en 1'absence d'une semence; mais elles ont une action plus on moins considerable sur le developpement de la maladie; quelques-unes meme de ces causes sont absolumeut necessaires pour que la predisposition entre en acte; l'inoculation dans la syphilis, par exemple. Ces causes out te subdivisees en pre-,disposantes, celles qui demandent un temps fort long pour agir: l'he'r'dite, les climats, le regime; occa-.sionnelles et de'terninantes, celles qui sont veritable ment l'occasion et la circonstance determinante du Adeveloppement de la maladie, comme un refroidissement, un exces, etc. Un certain nombre de maladies sont transmissibles: les unes par contact et inoculation, les autres par les -6ranations qni s'exhalent des malades ou de leur ePcreta, quelques-unes par tous ces modes rdunis. Un grand nombre de medecins regardent les causes ELEIMEINTS DE MEDECINE PRATIQUE. externzes coame capables de produire les maladies. Le froid, lo chaud et les autres circonstances analogues seraieni les causes des maladies non contagieuses -: pneumonie, pleure'sie, rhumatisme, etc.; des virus, des germes, des spores r'paudus dans l'air, des miasmnes, des poisons lmorbides, soraient la cause des maladies contagieuses, qu'on a encore appelees -spe'cifiques. Ces dernieres causes sont de pures lrgpothBses, et, comme elles sont indemontrablos ellos ne peuvent Blre conservees dans la science. L'observation directe prouve, que les causes externes, mbme les liquides inoculables'comme colui do la syphilis et do la rage, sont incapables de produire la maladie par elles-mbmes, puisqu'il y a des organismes qui r'sistont compldtement a l'iaoculation. Quani aux autres causes externes, elles ne sont 'vidernment que des occasionsSi le froid, par exemple, agit sur- une reunion d'hommes, il de'lerminera les maladies les plus diverses, et non urie seule maladie comme si le froid 6tait une cause reelle etveritable. Jl faut done que la maladie soil en puissance dans l'organisme pour quo la cause externe puisse se developper. La the'rapeutique comprend l'dtude dos medicarnerts et l'dtude des indications. Les medicaments sont ou bien des substances mine& ralos, ve'gedtalos el animalos, ou bien un ensemble domoyens constituant dos medications, commo l'hydrothe-- rapie, F olecdriditd el la chirurgie; - los indicationis sontl des rapports do convenance etablis ontre un agent thera-- peutique et un dtai morbide determine. Los ni dicamonts doivent dtre eiudids dans lours propridtds physiques et chimiquos, et surtout dans leurs effots sur l'hommo sain; l'action sur los animaux pout servir a completer cette l tude: l'dcole homcoopalhique a. inslitud sur une trd~s-large ochello l'Ptude des medica PROLEGOMINES. mieats sur l'homme samn, die a con stitu.6 ainsi des pathogd'acesies cjii composent la mnatie're mbedicaie pare ou. expe'rirnentale. Les indications sont re~gies par deux lois con07traria cont'ra'riis et sirnilia similfibus. Contraria contirariis est la loi des indications dans la the'rapeutique ancienne; elle s'adresse 'a la cause prochaine de la rnalaclie et elle a la pre'tention dle dd'truire cette cause par son contraire, c'est une the'rapeutiqzie dtiologique; elle a pour axiome: Sublata causa., tollitur effectUS. Cette- loi s'applique merveilleusement bien aux maladies de cause intern~e., cest la thiergap~eltbique chiruq tigicale. Une cause externe a ouvert an vaiss'ean, ii y a hedmorrhagie: voas supprirnez l'ouverture 'a l'aide d'ana liogature, l'hernorrhagie s'arredte; sublata causa, tullitar.effectzas. Une anse intestinale s'est e'chappede par le canal inguinal et se'trangle: le taxis re'duit l'intestin et les, accidents cessent; sublata causa, tollitar effectus... Cette loi des contraires s'applique encore 'a an certain nombre d'accidents dans le coars des maladies de cause intern-e: la tracherotomie dans le croup, la' thoracente'se dans la pleure'sie, l'ouvrerture de l'abces dans le phiegmon. Ces operations sappriment la cause qui. produit l'accident et s'appliquent en vertu du contraria con?7tmariis; do mbeme les par asiticides dans les maladies parasitaires,. etc., etc. Mais dans les maladies de cause inte'rne, c' est-'a-dire dans celles qui composent ce qu.'on appelle en. style barbare la pathologie internie, la loi des contraires ne, pent plus s'applicjaer parce que la cause prochaine n'a jamais pa etre se'pare'e do la maladie; elle nous edchappe et nous somimes dans l'impossibilito' do trouver son contraire. Les gale'nistes, pour e'chapper 'a' cette difficulid' et applicjuer le contraria cowrti'ais, attribuaient aux maladies des causes 10 ELE"MEN'TS DE MI'DECINE PRATIQUE. hyPotle'tiqaes et aux medicaments des vertas non moins hypothetiques. Les maladies etaient caus'es par l'alt6ration des quatre humeurs: sang, bile, atrabile et phiegme, et les m6dicaments 6vacuaient on corrigealent les humeurs peccantes. Toutes les theories humoristes reposent sur cette base; or la decouverte de la circulation du sang et les progre's de la physiologie ont ruine" cette doctrine th6rapeutique qni compte cependant encore un grand nombre de partisans plus on moinsinconscients. Le simbilia s'imil)ibs s'adresse aux symptt6mes et non a la cause; it pent done s'appliqner en dehors de toute hvpothe'se. La matiere me'dicale exp'rimentale donne la connaissance des sympto'mes produits par le medicament sur l'hommme sain; la nosographie expose les symptomes produits sur l'homme malade; la loi de similitude precise l'application du medicament, la therapentique honcaeopathiqne repose donc entierement sur des bases positives et experimnentales. Mais la mathire medicale est encore fort incomplete et il y a des maladies qcli r'sistent ~ l'action des meclicaments connus employe's suivant la loi de similitude. L'empiris-me est alors la senle nimthode applicable, c'est elle qui regle l'emploi de l',lectricitA, de 1'hydrotherapie, des eaux minerales et des medications nouvelles, inconnues ou mal e'tudiees. C'est un pis aller cui tient encore malheureusement une place trop considerable en the'rapeutique. A la therapeutique homceopathique se rattache une question toute particuliere, celle de l'action des doses infi nih ts ihnc aes. Hahnemann posa en principe, qne les medicaments iridiques par la loi de similitude agissant dans le sens de la maladie, ii fallait donner des doses extremement re-' PROLGOM ENES. 1 11 duites; puis se basant sur une idde systdmatique, ii 6tablit une dchelle posologique a dose decroissante, dont chaque degrd dtait fourni par la division par 100, c'est ce qu'on appelle les clilutions centedsimnales. La premiere dilution s'obtient en mrlangeant intimement par le broiement pour les solides, par des succussions pour les liquides, 5 centigrammes de la substance mddicamenteuse avec 5 grammes de sucre, de lait ou d'alcool. Dans cette premiire dilution le medicament est au 100". Pour la seconde dilution on prend 5 centigramnies de lapremi're dilution qu'on melange a 5 grammes de sucre ou d'alcool; dans la seconde dilution le medicament est au 10,000. La troisii'me dilution se fait de Ia mime maniere et le me.dicament est au millionieme; on poursuit ainsi jusqu'a la 30e dilution dans laquelle le medicament atteint une division considerable. Quelgques homceopathes ont pouss6 les dilutions jusqu'a 100, 200, 500 et an deli. D'autres au contraire emploient de prdf6rence les basses clilutions cg cimcles, c'est-h-dire que la decroissance est marquee par une division par 10; ainsi dans la premiere dilution ddcimale le medicament est au I Ge, dans la deuxieme an 100e, dans la troisieme an 1,0000, etc. Pour les dilutions elevees on emploie le plus souvent des globules, ce sont de petits granules du sucre de lait gros comme des graines de choux et qui sont imbibes avec la dilution. On a cherchd ' donner des regles fixes pour le choix des doses; mais cette question est bien loin d'btre resolue. Suivant nous,' les doses doivent varier avec les medicaments et avec les maladies; exemple le sulfate de quinine agit mieux ' dose massive dans la fievre intermittente, il agit mieux en globules dans la surdite et les affections du cceur; le mercure agit mieux ' dose 12 ELEMENTS 1)E MEDECINE PRATIQUE. massive dans la syphilis, ii agit mieux en dilution dans la dysenterie et l'angine. Dans la syphilis, si le mercure agit mieux a dose massive, l'acide nitrique agit mieux a la 30e dilution qu'en nature. Dans la fiivre intermittente ofi le sulfate de quinine agit mieux a dose massive qu'en globules, l'arsenic, la noix vomique agissent mieux en globules qu'a doses massives. Nous serons done oblige, a propos de chaque maladie, d'indiquer la dose qui nous semble la meilleure, seulement, pour 6viter des r6petitions inutiles, nous pr6venons que ljI o i nous n'indiquons pas la dose, c'est la 12e dilution en globules que nous conseillons. Nous donnerons une fois pour toutes le mode habitmel d'administration. Nous prdparons nos potions avec 6 globules ou 3 gouttes de dilution, ou 15 centigrammes de trituration pour 200 grammes (ou 12 cuillerees) d'eau. Dans les maladies aiguas, nous donnons 1 cuilleree toutes les deux ou trois heures suivant l'intensit' des sympt6mes. Nous arrivons a toutes les quatre heures quand il y a du mieux. Pour les maladies chroniques nous donnons 2 ou 3 cuilleries par jour, et nous laissons, en g6neral, entre chaque potion, autant de jours de repos qu'il y a de jours de m6 -dicaments. Ii y a encore bien d'autres modes d'administrer, mais nrous les indiquerons a propos de chaque cas particulier. MALADIES CONSTITUTIONNELLES On appelle ainsi une classe de maladies caracte'rise'es par la multiplicit6" du sie~ge et des lesions. Cette classe comprend la goutte, le rhumatism~e, les he'morrhoides, les scrofules, la, syphilis et la dctrtre. Chacune de ces maladies est constitue'e par un grandnombre d'gffections dont la description se retrouvera plus naturellement quand nous examinerons les maladies par organe.' Nous ferons donc ici l'histoire ge'nerale de la maladie et de ses formes,. de manie're 'a montrer bien netternent la figure de chac,-une d'ellesP et nous reviendrons plus tard sur lýes affections locales. LA GOUTTE. La goutte est une maladie constitutionnelle caracte'ris~ee par des congestions, des inflammations, des nervroses 'a siege multiple,. et principalement par la, production de l'acide urique en exce~s. On pent ajouter 'a cette definition que c'est une maladie 'a marche chronique et pe~riodique. La goutte est une maladie tre's-commune. Ses caracte"res princip-aux, bien faciles 'a saisir,, out permis de l'i - soler et de la, constiluer en espe'ces de's 1enfance de la medecine, of elle recut. le nom de podczgre. C'est aui moyen 'age (1270) que Radulfe introduisit le nom de 14 MALIALADIES CONSTITUTIONNELLES. gonute. IE a fallu F'action dissolvanto do l'organicisme moderne pour reduire l'histoiro de cotto maladie ' cello de l'arth'rite1, et amoner la confusion de la goutte et du rhunatismo. J.-P. Tessier, en 1843, dans ses cours publics, et Gabalda, en 1848, dans sa these inauguralo, re' tablirent la tradition sur cc point de nosologie, c aujourd'hui l'histoire de oa goutte ost entherement roconstitudo. DIVISION. La goutte so presente sous six formes bien distinctos: forme commune, foreme be'qbigne, torme chroniqme d'emtble'e7 forme anomiale, forme larvee, form-e nouease. For'me communze. Ainsi appelde parce quo c'est la plus complete et colle qui sort do typo pour la description do la maladie. Elle est caracterisdo par la succession do trois periodcs: aiga-, chronique et cacchectique. La goutto n'dclate gudre quo dans l'ge adiilto; mais deis l'nfance on observe de'j~ chez les porsonnes prddisposeos dos gastralgies, des dyspepsios ot dos hemorrhagies nasales. 1re PE'RIODE. - Aigue. Le premier acces so presento sous deux aspocts diffirents, suivant qu'il est ou mono oupolyarticulare. La premiere varit6o est collo dont Sydonham nous a laiss6 une description devenue classiquo. Seulement on a trop oublie 'que cetto doscription n'dtait qu'une obsorvation d'un cas particulier presente6 avec un certain pittorosqil. Le promier acce's de goutte est habituellemeut pr~ced6e d'anoroxic, do dyspopsic, do troubles du sommoil, avec un sentiment do courbaturo, dos sucurs faciles et des urinos tries-se'dimnenteuses; un prodrome plus caracte'ristique, c l'cxistcnce d'une petite doulcur dans le gros ortoil, douleur quo le malade attribue habituollement ' une chaussure trop etroite, on ' un faux pas. Presque LA GOUTTE.115 toujours l'acces ddbute au milieu de la nuit, le malade s'est couchli bien portant,. et vers les deux heures du matin, au chant du coq, di t Sydenham, il est reveill6 par une douleur intense dans le gros orteil. Cette douleur, qui acquiert rapidement son plus haut degrd d'intensit6, reste presque constamment limitee i l'articulation metatarso-phalangienne: elle est bri4ilante et tdrebrante: les malades s'agitent, poussent des plaintes et de v6ritables cris; i compare la dou'leur 'a celle qui serait produite par la pression d'utn "tau, ou la dislocation de la jointure malade; le moindre attouchement, le mouvement, meme celui communique 'a la maison par 1'ebranlement que causent les grosses voitures, aggravent consid'rablement la douleur. La peau qui recouvre l'articulation malade commence a rougir et ' enfler des le debut des douleurs. Cet dtat local s'accompagne d'une grande anxiete et d'un veritable mouvement fdbrile, marques au debut par un froid avec tremblement partant. de la partie malade, auquel succede rapidement une chaleur brtilante avec pouls grand et frequent, une soif intense et des urines tre's-sedihenteus&s. Vers le matin il y a une remission tres-marqu e, la fivre tombe, la douleur diminue consid'rablement, mais la jointure reste rouge et gonflee. Vers le soir, la fi6vre et la douleur reparaissent le plus souvent, mais c'est toujours vers le milieu de la nuit que la douleur devient plus intense, et que l'acces atteint son sumqnunm. Les acces se repetent ainsi pendant plusieurs jours, mais vont chaque fois en diminuant, et l'attaque de goutte se termine habituellement le quatrieme jour. La rougeur et le gonflement disparaissent; il survient wie veritable desquamation accompagnee de demangeaison; l'appetit revient, la fievre tombe compl6tement, et les urines sont chargees d'une grande quantite d'acide urique. 16 6 MALADIES CONSTIUTIrONNELLES. La douleur de l'acc~s cle goutte est une des plus atroces que l'homme puisse souffrir. La rougeur est 6clatante, mal circonscrite, la peau semble amincie; la twonefactioru est habituellement cede'mate~use et s'accompagne du gonfiement des veines; la fievre affecte1 un type quotidien, puis tierce, avec sueurs ' la fin de l'acc's. D'apre's un relev' de Scudamore, portant sur 108 observations, 105 fois la goutte a debut6 sur de petites joinlures, et 80 fois sur le gros orteil. Telle est la description classique du premier acces de goutte; mais ii faut savoir que la maladie presente quelquefois un autre debut qui la fait ressembler grossierement au rhumatisme articulaire aigu. Ce ddbut-se compose d'attaques successives composees elles-memes d'acces analogues ' celui que nous venons de ddcrire, et occupant successivement plusieurs artitulations; apres le gros orteil, le genon, ou le poignet, on I epaule, ou les articulations des doigts. Ces atttaques, qui chacune se prolongent de quatre ' huit jours, se sncc&dent sans interruption completLe, et donnent ' la premiere manifestation de la maladie une dureie qui varie de six semaines ' trois mois. 2C PERIODE. - Godtte habitielle. Les attaques de goutte, qui, an debut de la maladie, e'taient s6parees les unes des autres par des intervaltes tr's-longs, so rapprochent de plus en plus, en meme temps qui'elles deviennent plus longues et noins intenses. Apre's quelques annees de maladies, les arthrites goutteuses deviennent persistantes, avec des aggravations irregulieres qui rappellent encore les acc's primitifs. A ce moment les articulations se deforment, los toph~us se produisent et ne disparaissent plus compldtement. Les mouvements deviennent de plus en plus limites dans los articulations entreprisos; des depots LA GOUTTE. 17,de matie'ros calcaires se produisont au bout dos doigts, 'a Ia-2paume do la main, aux bords des oreillos et aux panpie're's. Cos de'pO^ts peuvont s'ulce'rer, et dans co cas uls ver-:sent au dehors une boujilie blanche, uno espe'ce cde chaux -demni-liquide. En m "me temps apparaissent des affectP!~ns visce'rales plus ou moins multiplie'es: la dyspepsie, les he'morrhoYdes, lhypochondrie, les coliques ne'phre'Liques, l'asthme, les catarrhes pulmonaires, la cardo-aortite, les nevralgies., los affections cutane~es et oculaires. Ces affections acquie'rent rarement dans cette pe~riode un haul degre' d'intensite"; ]a vie vegetative est encore florissante,,et les malades plus on moins impotents, tourmente's par los douleurs articulaires et par les souffrances qui accompagnent les affections gouttouses, n.'en con servent pas moins un embonpoint notable et los apparences do la:sante'. Cetto pe'riode so prolonge habituellement beau(coup; ello pout so, terminer par la mort, soit 'al'occasion. du de'.veloppernent cl'une dos affections.visce~rales, soit par une me 'astase, mais, le plus souvent la maladie ar-rive 'a la pe'riodo do cachexie. 30 PJtRIODE. - Cachexie. Cette pe'riode s'annonce par un -amaigrissemont qui marche tre~s-lentement, mais qui no s'rrte plus; en. m'me temps la dyspn'e devient continuelle' il. survient des vomissomonts fre'quonts et des diarrhe'es prolonge'es. A ce moment nue dos nombrouses,affections chroniques quo nous avons signale'es dans la periodo pr'ce'dento prond un de'voloppernont consid6'rable, et la sante6 ge'n ralo est de plus on plus compromise; assoz souvent ii so de'voloppe uno albuminurie, bientOt accomparne'o d'hydropisie qui aggrave conside'rablomont le'tat du malado. C'ost-principalomont dans cotto pe'riodo cju'appa,-raissent los mnetastascs rgouttou seo. Cos min tastases, don tlI ecole JOIJSS1ET.9 183 18 MALADIES CONSTITUTIONNELLES. positiviste se fait un monstre, sont, malgre' tout, des faiLs d'observation. La mdtastase goutteuse n'est du reste qu'une perturbation dans la marche habituelle de la maladie; perturbation caractdrisde par la diminution ou mx~me la disparition de l'arthrite, pendant cue se d6veloppe une affection viscdrale grave: pneumonie, pleurdsie, catarrhe suffocant, apoplexie, m6ningite, cardialgie, flux chohe'riforme, endocardite, syncopes mortelies. Ces metastases se produisent habituellementt ' propos d'une emotion, d'un exces ou d'un traitement perturbateur. La 'tiLtastase est ossentiellement un acciden9t, un 6tat aigu, nortel ou guerissable. Quand la gudrison a lieu, l'arthrite so reproduit pendant que l'affection viscdrale disparait. Bans Ia p6riode cachectique, la mort peut encore arriver par epuisement; mais le plus souvent elle est due soit 't une complication, soit an de'veloppement d'uno des affections dej' indiqudes. Fore cbenigne. Elle est caractdriseo par des attaques d'arthrito, a longs intervalles, beaucoup moins intenses q'ue los arthrites do la ýorme prdcddente, et n'ayant pas de tondance 'a se rapprocher. Bans l'intervalle des attaques, les malades prdsentent qui(ques affectiofrs goutteuses pen graves: migraine, hyipochondrie, hemorrhoYdes, gastralgie, dyspepsie, nevralgie, etc., etc. Mais, en somme, ]a santo se conserve et on no voit jamais apparaitie ni la goutte habituelle, ni la pt!riodo, cachectique. Lotte fornme de la goutte, qui quelquefois no presente quo, des rudiments de la maladie, survient habituellemont dans un agor assoz avance, et comme un dernier retentissemenut dune influence her reditaire. Fore chr-oniquc do m)ibl'e ( asthdnique froide des auteurs.) Lotte forme, dont la distinction est d'une impor LN GO U TTE 19 tance capitale, est caracteris~e par des arthrites persistantes, a'vec cce3s pct~oxystiqmes survenant ' intervalles irreguliers; ces-acces ne sont jarais aussi douloureux que dans la forme commune; la pe'riode cachectique est plus tardive, et les affections viscdrales moins graves. Cette forme, habituellement confondue avec la deuxieme periode de la forme commune, s'en distingue par les caracteres que nous venous d'e'numerer, mais principalement, parce qu'on n'observe pas 'a son d6but d'attaques aigue~s et isolees. C'est surtout la goutte des femmes: elle apparait habituellement ' la suite d'un acconchement ou n a 'ge critique; elle debute par des douleurs dans les genoux et les epanles; ces douleurs se manifestent B l'occasion du mouvement ou la nuit, 'i la chaleur du lit, elles ne s'accompagnent ni de rougeur, ni de gonflernent. Les articulations s'ankylosent tres-tardivement, et le mouvement n'est guere entrave 'que par la donleur. Cependant les petites articulations se prennent plus t6t ou plus tard; et, apres quelques annees, il se produit de petits. tophus. La nutrition se conserve intacte pendant de longues annee8. Cependant, si les affections de l'estomac prennent un trop grand de'veloppement, l'araigrissement et meme la cachexie peuvent se produire; les metastases sont ici plus rares que dans la forme commune. TForm-e cnomczle (irregulie're, maligue). Elle est confondue 'a tort par Trousseau avec la formine larvde'e. La forme anomale est caracte rise' e par l'irrdgrularit6 et le. peu d'intensit6 de l'affection articulaire, la predominance et la gravit6 des affections viscerales. Cette forme est extremement grave et elle a un caract're de malignite tout particulier, quelquefois l'arthrite pr'cede l'affection viscdrale, d'autres fois, elle suit; toujours, au moins dans les premiers temps, ii y a une sorte d'alternance entre I(- ) MA LADIES iCONSTITUITIONNELLES. lo~s deuX. Vors' la fin de la malacliel, 1arthrite ne modifie plus l'affoction visce'ral e Les principales affections sont,: la migra 'ine, les' vertigos, 11 '6pilpsio, Fl'hmorrhagie ce'rebrale, les rarnollissements par oblite'ration arte'rielle, les ndvralgries, pent6tr laiaielocoinotrico, l'as'thmo ot le calarrhe, P'angino d el poitrine, la cardo-aortLite, ]a dyspepsie, les calculs bilictiresos in~pliretiques, les dartres, le diabe'te, 1 ophithalmic gonttousG, 1'ure'thrite, les affections nt&"rhies. Tonices cos affections out des caracte'res communs qui pormottoni d'lafflrmer qn'ellos sont de nature. goutto use_ voici quels sont ces caracteores: la marche de cos. affections ost pe'riodi-quo, elles. aliernent entre elles, cules altornont avec l'arthrite, cules s'accompagnent de dyspopsie et d,'un oxce's d'acide urique. La pkipart, d'en Ire cell-ýs so terminent par une mort subite, ce qul constitue l'cxtre^.mc gravit16 do la forme anomale. Fformew larveec. Elle est caracderis~eo par des affections viscrakles sans affection arthritiqne, Cost le pendant de la variolo, sans eruption. Cello, formno est nie'e par les ceoles modernes; copendant i1 nous semble impossible, do conlesto~r la nature gyoutteuse do cos affections, Si Pon couside'reqo IOcc sou't los memes quo cellos qul accompag(-nont, la formo anomiale, qn'elles offront los me'mes caradetres do pedriodicite' et d'alternance, qu'elles s'accomipagnen I do -Adyspopsie, dhernorrhoiclos on d'hypochon(Irie., quo los lesions sout cons titu~e'es principalemeni par un excetis d~acideo urique, concretions arte~riolles d'urates, cet.: qu~oru i i nfl uecucod'unnogoutte e 1ie"di taire et. ineoute~st able dans lo (kvoloppcrneont do ces affections. Nons appebois tte forume do hagonite, larv~e ae u Faffeel ion ar10hrilique mauquan I, la nature dic la nialadie esit pou)r ainsi dire caehee Goulo m)?WýS11. Coe ýttie formie est, rapport~e au rb uma LA GOUTTE. 21 tismo par Trousseau et par les auteurs contemporains. On la trouve decrite par los anciens sous lo nom do,goutto atonique, goutte froido, chronique, etc. Cetto forme est caracterisee par une deformation particulBere des articulations et par leur ankylose successive. Cette forme de'bute par los grandes articulations, les poignets, les epaules, les genoux; elies sont toutes prises successivement, et comme chaque arthrite so termino apres un temps assez long par une ankyloso, les malades finissent par se souder et deviennent completement impotents. La douleur est noindre quo dans la forme commune et ne s'accompagne pas de reaction febrile. Les articulations se deforment; autour des grandes articulations il se produit des esp'ces de tophus qui ne odurcissent jamais; pour los potites articulations, la deformation est constitide par la tumdfaction des tdtes osseuses et par le ddp6t d'ostdophitos. Ces arthrites s'accompagnent do migraine, d'hypochondrie, d'hdmorrhofdes et des affections gouttenses accoutumdes. Los malades. compldterent impotents, finissent par tomber dans la cachexie, avec dyspepsie, diarrhde, amaigrissemont, retraction musculaire, etc., etc. La marche do cetto forme est excessivement lente; olle pre'sente des exacerbations et des remissions marqudes, elle ost plus frdquento chez los femmes. ANATOMLE PATHOLOGIQUE. - La ldsion caracteristique de la goutto est l'excds d'acide urique pendant Ia vie. Cet excds so constate dans los urines et dans le sang. L'acide urique chez l'hommo sain est do 0,2 4 0,6 pour 1.000 grammes d'urinesd, dans la goutte cette proportion s'6l1Ave ' 1,730. Aprds la mort on trouve des dep'pots d'urate do chaux et do soude dans plusiours viscedres, et on particulier, dans los articulations, dans la pau, dans 22 L~MALADIES CONSTITUTI ONNELLES, les arteres, dans los tubes uriniferes et dans les proluits des inflammations goutteuses. Dans les articulations, les dedpo"ts d'urates existent aussi bien en cedans de la synoviale qu'.u dehors of ils constituent des tophus. Ces tophus se composent de matieres anirales, d'acido urique, d'urate de soude et de chaux, de chiorure do sodium. Los phosphates so trouvent unis aux uratos pour constituer los concre'tions calcairos des arte'res choz los gout'teux. Le siegre anatomique do ces de'pots est dans les cellulos cartilaginouses elle-mdmes, dans los franges synomialos et dans los tissus fibreux qui doublont la synoviale. ETIOLOGIE. - La goutte est une maladie hereditaire; on a dit qu'olle ktait plus frequente chez l'homme, Iparco qu on a ou egard seuloment ' la for-ime comm2ulne de' la maladie; los autres formes sont tres-frequentos chez la femmo. Los acce's do goutto n'apparaissent gue're qu'apre's la pubertd; pae-r pocagra non, laboral ante veneq-is usumi, ils sont frequents surtout apr's l'Age do 35 ans; mais cependant on pout reconnaitre la maladie des l'enfanco par los migraines, los dyspopsios, los affections cutanees et une disposition organique, un teomperament particulier caracteris6 surtout par le'nergie do toutes los fonctions. La bonne chb're, l'oisivetd, l'abus des plaisirs vdnbriens (ornluLchi podag'ra no-n laborant), los travaux do cabinets, Flexcitation intelloctuollo, sont los causes occasionnelles do la goutte; aussi est-ce la maladie des richos. Cepeudant remarquons que cette etiologio s'applique principalement' i la formo commune et quo los autres formes so rencontrent assez frequemment dans los classes pauvres. CGst dans le Nord et dans la zone tomperoe que la groutte s'obstrve principalement. Les attaques sont surtout frbquentes en hivor:;des L~A GOUTTE. 23 exces, une emotion morale, un refroidissement, sont les occasions ordinaires des attacues. TRAITSMENT. - L'aggravation frerquente des affectionsn visc'rales apres la disparition des arthrites goutteuses, -est un fait d'observation qni a. produit, chez beaucoup de medecins, l'opinion qu'on ne devait pas guerir la goutte,externe. I1 est tres-certain qt'on devra s'abstenir de traiter les attaques de goutte par des moyens perturbateurs, et je ne parle pas seulement ici des repercussifs appliques sur l'articulation malade; mais encore des lemissions sanguines, des purgatifs re'pe'tes et m6me de 'Yhydrothetrapie. On devra s'efforcer de trailer surtout la maladie plut6t que l'affection e'xterne. Trai temoent de la formob comnmune. Ire pe'priode. - Pendant 'Cattaque, quatre medicaments principaux sont indi-.ques: bryonia,vchina, arnica et sabina. China est indiquee par le mouvement fibrile intermittent, par une douleur avec gonflement des orteils; douleur aggravme par le touchoer et par le mouvement; douleur reparaissant surtout le soir et la nuit. Les autres symptames de china -ayant rapport 'a la goutte sont: anorexie alternant avec la boulimie; une dyspepsie flatulente des plus caractl6-,rise'es; la flatulence intestinale; les he'morrhoYdes, les urines rouges, cuisantes, avec diep6t briqueti; asthme.avec expiration difficile et sifflante; les palpitations avec anxi'ted; froid de pied sensible. Sabina est le medicament qui correspond le mieux 'a 1'ar thrite goutteuse gonfloment rouge ot luisant du gros ortoil, avec douleur atroce qui s'aggrave an moindre contact et an plus petit mouvement; pesanteur (in pied malade; monvement fdbrile quotidien avec aggravation le soir. Arnica se rapporte plus ~ l'affection articulaire qu'a la 24 MALADIES CONSTITUTIONNELLES. maladie: gonflement luisant et douleur do luxation dansg le gros ortoil. Bryonia so rapporto davantage aux artlrites mul-- tiples du rhumatisme. Cependant j'ai gueri des attaques. de goutte avec ce medicament. Le plus souvent ii conviendra d'alterner china et sabina a la troisieme onu a la sixieme dilution toutes les trois heures. Mais c'ost surtout dans l'intervalle des attaques qu'ilserait opportun de traitor la goutte, afin d'on-pecher on d'&loigner lo retour des attaques. Malhoureusemont la. th'rapoutique ancionne ne nous fonrnit quo des moyens. douteux et empiriquos, et l'homceopathie no possbde pas. encore d'observations cliniques suffisantes pour nous guider sur ce point. Cependant je dois signaler lo kali carbonicum, qui contient dans sa pathogenesio caracLereviolent avoc emportement; migraine avec nausees; anorexie et boulimie; flatulence; hemorrfiloYdes; urines rouges, cuisantos, briquet6es; doulours d6chirantes dans les petites articulations et dans le gros orteil. Lycopodiw ý, s~ulfar, calca'rea, kali hydriodicewrr, pourraiont aussi Btre consult's. C'est aussi pendant l'intervalle des attaques. quo los eaux minerales doivent dtre prescrites. 20 periode ou goutte habituelle. - Pendant los aggrava-- tions, chiinct et sabirta pouvont encore 'tro indique'es;. mais, en dehors dos paroxysmes, nous signalerons sulfur, rhododendron et lycopodium. Sulfur e'st indiqu6", par un caractbre violent; l'anorexie et en particulier le d6gouit do la viande, la flatulence, la dyspneo avec lo besoin de faire do profondes inspirations; los urines. chargdos d'acido urique; los tophus et los craquenents' articulaires; los affections du gros orteil. Lycopodium7n est indique par los tophus, los douleurs nocturnes amdliordes par la chaleur, los retractions mus T*LAGOUTTE. 25 culaires, la gravelle, los hematuries, les acces d'arthrite, la goutte atx mains. Rhododeiqdro~n: tophus, affaiblissement paralyticue des membres; aggravation le matin, par les temps humides et an repos. A4ur'wr, salsctparilla, kalihydriodicmm, sont encore indiques. Cachexie. Jndependamment des medicaments prece' dents, arsenicumib serait indique, dans la cachexie, par la diarrh~e, les hydropisies, l'albnminurie et tous le& de'sordres de la vie vegetative. ledtastanses. Dans les cas de me'tastases goutteuses, ii faut prescrire les medicaments indiques pour l'affection viscerale. Opinimi, bellctdona et arnica, par exemple, pour les affections cer6brales; digitalis, arsebicwnm, colchicUrM, pour les affections du ccour, etc. Mais ii faut so rappeler quo le retour do l'affection articulaire fait toujours disparaitre la metastase; on no doit donc pas nDgliger les moyens qni peuvent rappeler l'arthrite. Les applications irritantes exterues, les sinapismes, par exempie, remplissent cette indication. Le traitement do la forime be',Ogne est le traitement de l'attaque; nous n'y reviendrons pas. Dans la fonn'zer chri-oniq'ue d'emble'e, on anra recours au traitement de la seconde periode do la forme commune. Enfin, dans los foivmes anomvale et larve'e, l'affectiou viscerale reclamera un traitement specia1, en se rappelant toutefois quo los medicaments qui contionnent. dans leur pathoginesie un exces d'acide urique soront plus particuli'rement indiquds. La goautte noizeuse demande plus particulierement iodium, arsenicum et auuwmn; mais le traitemont de cette forme est encore tres-peu avanc6. Les allopathes signa 26 26MALADIES CONSTITIJlTIONNELLES. lent la tein Lure d'iode et les bains arsenicaux comme particulie'rement efficaces dans cette forme. Les eaux minerales jouent un trop grand rble dans le traitement de la goutte pour que nous n'en disions pas un mot. Vichy convient dans les formes communes; mais seulement 'a la premie're periode. La dyspepsie, la gravelle, les calculs biliaires, indiquent plus particulierement Vichy. Les contre-indications sont: une attaque imminente, une tendance aux congestions c're'brales, uine affection de cceur. Les eaux de Vichy, employees trop tardivement, pricipitent le malade dans la cachexie. Carlsbad convicnit a la forme commune pendant la premi're et m~me la denxie'me periode. Ces eaux sont indiquees par l'affection hemorrhoYdaire, la flatulence, les vertiges, les tophus. Elles sont moins debilitantes que Vichy; je leur dois de beaux succes. Wiesbaden, et Hambourg sont indiquees pour la cachexie commengante, les tophus, les ankyloses. Ces eaux sont reconstituantes. NeMris convient dans la deuxieme periode de la forme commune. cans la goutte chronique d'emblee, principalement chez les malades nerveux et impressiounables. Twplitz, avant la cachexie, aukyloses et deformations articulaires. Aix en Savoie et Aix-la-Chapelle sont indiquees dans la goutte chronique d'emblee et dans la goutte noueuse; les ziffections cutanees inclineront, dans los cas couteux, pour le choix d'une eau sulfureuse. Les eaux saliuesde Hombourg, Wiesbaden et Aix en Savoie, conviennent dans la goutte anomale et dans la goutte 1arv'e. J'ai obtenu de beaux resultats des eaux d'Aix, dans la goutte larvee avec ophthalmic goutteuse grave. Mais avant le traitement pharmacentique, le medecin LE RHUMU~ATISME. 277 instituera en premiere ligne le traitement hygicnique. qu'il d'duira facilement de ce que nous avons dit au ichapitre de l'dtiologie. LE RHUMATISME. Sons ce nom les auteurs confondent encore aujoourd'hui bien des affections diff6rentes. Ils appellent rhumatisme u.ne classe de maladies caracterisees par la donleur, la mobilit6 des affections et leur aggravation sous l'influence du. froid humide. Cette classe artificielle qui comprend le rhumatisme articulaire aigu, la goutte noneuse, les arthrites blennorrhagique, scarlatineuse, puerpdrale, etc., les myalgies symptomatiques de la goutte et de 1'hystedrie, rappelle la classe des maladies scorbutiques du si, cle dernier et ne pent plus etre conserve' en nosologie. Aussi, nous ne 'd'crirons sois le nom de rhumatisme qu'une maladie essentielle. iDFINITION. - Caractdrisee par 1'inflammation r'solulive des membranes sereuses, inflammation habituellement multiple, mobile et avant pour siege plus particulier les articulations et le cceur, cette maladie est habituellement designde sous le nom de rhumatisme articulaire aigu, nom que nous conserverons. Le rhumatisme articulaire aigu presente trois formes a etudier: la form-e b6erigne, la formne commnea, la. forme fixe on mono-articulaire.!Fryormne commnune. Elle est caractdrisee par une duree de 2 ' 6 septe'naires, par sa tendance t l'envahissement des.sereuses visc'rales, et aux mt3tastases. 28 2MALADIES CON'STITUTIONhINLLES. De'bztt. Tant t le rhumatisre est precedd de prodromes, malaise, sentiment de froid., artlrodynique; l'antres fois ii delbute brusquement par un frisson et un mouviement f6brile Men accentue, accompagne ou snivi, an bout de quelques heures, d'nne ou plusieurs arthrites. La fievre, caracetirise par une chaleur intense avec tendance,' la sneur, on meme sueurs profuses, pouls grand et fort, va en augmentant jusque vers le quatrieme jour; les articulations prises, les genonx, les epanles, les hanches, souL le si'ge de douleurs qui vont croissant avec le mouvement fhbrile; elles se tumdfient, non pas par un cedtime comme dans la goutte, mais par un ipanchement dans la capsule synoviale. La peau prend une conleur rose pede, bien difftirente de la rongeur gouttense; le toucher, mais surtont le monvement, exaspeire la douleur, aussi le malade reste-t-il immobile dans le deicubitus dorsal, les membres dans l'extension, le facies rouge, vuliteux, le corps couvert de sueurs; la langcue saburrale; les urines troubles et acides. Quand I' panchement est trop considerable dans les genoux, ii en resulte une demi-flexion des jambes. Apre's avoir augnienti6 habituellenenut pendant quatre jours, le mouvement febrile dticroit nn pen, les arthrites se resolvent; rnais cetie ptriode *decroissante est de courte durtie, la. fitvre repreud une grande intensite' et, de nouvelles jointures sont envahies. La maladie marche ainsi par acceis successif, et atteint quelquefois plusicurs fois tonics les articulations, meIme les petites. C'est cette succession d'affections qui explique la longue (luree de la maladie; enfin les acctis deviennent moins intenses, le mouvemeut ftibrile disparait comple'tement, ii ne reste plus que quelques donleurs sourdes qui persistent plus on momns longtemaps. LE RHUMA.TISMIE. 29 COMPLICATIONS. - L'inflammation rhumatismale a, dans la forme. commune, une tendarce naturelle ' envahir les sereuses visc6rales. De 1 des prricardites, des endocardites, des pleuresies, des p'ritonites et des arachnitis. Ces complications sont annoncees par la douleur, les troubles fonctionnels et l'augmentation considerable du mouvement fibrile. L'endocardite et la p'ricardite sont beaucoup plus frecjuentes que les autres affections viscerales; elles sont le plus souvent peu intenses, mais acquierent, d'autres fois, nne gravit6 considerable et se terminent soit par la mort du malade, soit par le developpement d'une affection organique du ccur. Aiftastases. Elles sont constitnees par des infiammations sur les sereuses viscerales. Ces inflammations debuient bruscuement et acqui'rent tres-promptement un haut degr6" de gravit6; elles s'accompagnent de,Ja disparition plus on moins complete des affections articulaires. Independamment des inflammations des membranes se" reuses signale'es an chapitre des complications, on observe tre's-souvent, corme m'tastase rhuniatismale, une arachnitis avec extension de l'infiammation i' la pie-mere et 'a la coviche corticale du cerveau. Ce rh'wmnatisrnc cer-r ýral, comme on l'appelle aujourd'hui, revet deux formes: la forme meningitique et la forme apoplectique. Dans la premieire, le malade est pris de cephalalgie intense, avec Tdelire et hallucination, romplac's tres-promptement par la somnolence et le coma; la forme apoplectique debute d'emblee par le coma; l'une et l'autre sont rapidement mortelles. Quand le rhumatisme se termine par la guerison, on voit souvent persister pendant longtemps -des douleurs articulaires, avec roideur et demi-ankylose. Sous l'influence d'un refroidissement, ces affections rcprenncnt un pen d'acuite. Cette periode, qui constitue la priode 30 0MALADIES CONSTITUTIONNELLES. chroruique du rhumatisme, se continue quelquefois pendant six mois on un an. Les rechzutes et les e'rcidives sont, tre's-friquentes dans cette forme. Formze be'nigne. Elle est caracteris 6e par un mouvement f6brile peu in-tense on nul; par une duree qui s'etend d'un demi-sept'naire ' un septenaire et demi; par l'absence des complications et la rarete 'des metastases. Cette forre ressenble 'a un acces de la forme prec&cdente; seulement les s0mptomes sont moins intenses, la. fil'vre n'apparait guere que le soir ou la nuit, ii y a un petit nonbre de jointures atteintes par la maladie. rForme fixe oa mono-articulaire. Elle est caracterisee par la localisation du rhumatisme sur une senle articulation; le mouvement fibrile est fort intense dans cette forme, et l'arthrite est extremement violente; douleur atroce, m~me odans l'immobiliti absolue; gonflement enorme et rougeur plus marquee que dans la forme commune. Dans quelques cas ofl le rhumatisme mono-articulaire avait ite pris pour une arthrite simple et ofi une ponction exploratrice avait ete pratiquee, on a retire une grande qnantite de synovie de la jointure malade. Cette forme est sujette 'a des metastases fort graves; elle se termifie souvent par un Rtat chronique de l'articulation difficile ' gn6rir. Pent-on considerer le rhumatisme mono-articulaire comme une condition de la production de l'hydarthrose et d'une turneur blanche non scrofuleuse? La solution de ces deux questions demande des 6tudes cliniques nouvelles. ANATOMIE PATIIOLOGIQUE. - A l'6tat aigu, l'infiammation rhumatismale des jointures est caracteris~e par une L;E RHUMATISTNIE. 31t synovie gluante, epaisse et jaunatre; d'auLres fois, par un: epanchemenL sero-sanguinolent avec des flocons pseudomembraneux, l'injection des franges synoviales et des tissus synoviaux. Pans la periode chronicue, on trouve. les cartilages alterrs, dtruits par place sons forme d'ulceration arrondie, avec injection du tissu osseux sous-cartilagineux. Quand la mort a lieu par metastase, les articulations ne presentent que des traces d'inflammation. Les arthrites rhumatismales ne suppurent jamais. Cette erreur de Bouillaud tient ' la confusion du rhumatisme avec la diathe'se purulente. Le sang des rhumatisants est extremement couenneux: la fibrine est dans une proportion de 4 ' 10. Les urines sont acides et contiennent des urates en poudre amorphe avec quelcues rares cristaux d'acide uriquel tandis que dans la goutte, en l'absence du mouvement f6brile, le sediment se compose exclusivement d'acide urique cristallise. ETIOLOGIE. - Cette maladie sevit snrtout de 15 ' 30 ans. Elle n'apparait jamais avant 7 ans (Rilliet et Barthez), et, au contraire de la goutte, elle disparait presque completement apres la quarantienie anene. Les hommes sont plus frequermerit atteints que les femmes daus une proportion de 10 a7. Le rhumatisne regne surtout dans la scison froide et huride; ii est beaucoup plus frequent danis certaines localit~s, 'a Paris, par exemple. Pendant huit ans d'excrcice ' CCharroux, petite' ville de la Vienne, et dans un@ tres-nombreuse client'le, je n'ai observe qu'un seul cas de rhumatisme articulaire aigu. Le rhunatisme est la maladie des pauvres, des ou 32 32 MALADIES CONSTITUTlONNELLES. vr-iers, et, en parLiculier, des blanchisseuses, des cochers, des comnissionnaires. L'influonco de 1'he'ie'ditd n'est pas d6montrde dans cette maladie. Le froid Kamnide est la cause occasionnelle qui est admisc le plus gen6~ialement; cependant la maladie pent se dedvelopper en l'absence de cette cause et par la seule action de la predisposition. Bouillaud cite un cas de rhumatisme dd'veloppe' darts soS salles chez un malade alite. TRAITEMFNT. - Acomitmrn, bryonia, chininonm sulfirTcamn, colChiCije, mnerCurius, }hlscttilla, viola odoraCta, souL los principaux medicaments du rhuirtatisme. Acoatiitamn, bryonia et mercurius conviennent tons les trois 'i un mouvemont fdbrile, intense, avec gonflement et rougeur do plusieurs articulations. Aconitwum est indiqud' plus spdcialement par: mouvement febrile intense, pouls grand et fort, soif, rougeur do la face; anxi'te et crainte do la mort; arthrite des grandes jointures, principalement des moembres infdrieurs, avoc gonflement rouge luisant; affection cardiaque concomitante. Bfryonlia convient davantage aux arthrites qu'' la fivre; arthritos do toutos les jointures, grandes et petites; gonfloment pale ou rouge; aggravation par le moindre mouvement c par lattouchoment leuplus Idger. MerCtriatso est principalemonit indiqud' par los sneurs profuses qui no soulagont pas et par los aggravations noc'turnes. COIChicaIn convient surtout quand l'arthrite est sans gonflemeout ou quo le gonflement a edted enlevd par bryogo)ni. ia. Clhin in am sidfaricwzzm, ndclicamont peut-btre plus officace Ct dose massive, mais assuredment treds-dangereux; ii convient quand le mouvemont f~brile est tombd ou lors MALADIE HEMORRHOIA IRE.3 33 qu'il persiste encore sons forme redmittente ou quanc les douleurs reviennent suivant des parox'ysmes reguliers.. Pulsatilla convient quand ii y a une grande mobilit6' des affections rhumatismales. Viola odurata a 6t` van tee par certains medecins. Ce -medicament semble convenir dans la forme commune, surtout chez les personnes nerveuses. Sulfur et calcarea sont indiquds dans la pe'riode chronique. Les comnplications et les' m itastases demandent le traiternent des affections particulieres qui les constitnent; senlement ii ne faut pas oublier que dans les metastases -n doit s'efforcer de rappeler l'affection articulaire. Dans la forme mono-articulaire, apres acowZitumn', indique' par la fie'vre intense, on cherchera le medicament qui convient le mieux B l'ar1ticulation atteinte. Bryonia pour l'6paule on la hanche; causticurn pour le coudle ou le poignet; chi-na pour le genou, en ayant aussi dgard ala nature de la douleur, du gonflement et de la rougeur. Ji faut joindre 'a ce traitement l'usage des tisanes abondantes; la diete absolue pendant le mouvement Pibrile, et les' plus grandes precautions pour garantir le malade de toutes les causes de refroidissement. MIVALADIE H1EMORRHOIDAIRE. C'est une maladie caract6.ris~e par une affection anale ýet par des affections visce'rales diverses: phiegmasies,,congestions, ndvroses, mais surtout par des h6rnorrhagies. Jusqu'a' Galien, le mot hemvorrhoidc- est rest, synonyme d'he`morrhagic. Qest 'a Stahl que nous devons ]a connaisJOUSSET. 3 S4 4MALADIES CONSTITUTIONNELLES. sance des rapports qui existent entre les affections visc&rates et les affections anales, et par consequent la constitution de la maladie hemorrhodclaire. Les organiciens modernes ont completenent perdu cette tradition; ils. r'duisent toute l'histoire des h'morrhoifdes a l'affectionanale. II est facile de reprendre la question an point-oir l'avait conduit l'edcole de Stahl, mais ii reste toujours unegrande *difficulte, c'est celle de separer nettement la; maladie hdmorrhoidaire et la goutte, parce que lesdeux maladies out des affections visc6rales analogues et que laffection anale se rencontre souvent dans la goutte. Les hdmorrhoifdes locales peuvent done constituer une affection symptomatique de la goutte. On les observe encore a' titre d'affection symptomatique dans la cirrhose, dans la grossesse, et dans la plupart des tumeurs de l'abdomen. DivisIoN.- La maladie hemorrho'fdaire pre'sente quatre formes: formn-e be'rnigne, forme commune, form-te anomale, forme laq'vee. Forme ommwte. Elle prdsente dans sa'variete la plusgrave l'dvolution complete de la maladie; elle est constitude par un ensemble d'affections viscerales reli6es a une affection anale. La marche de la maladie pent tre divisee en trois phases: hemorrhoYdes p'riodiques, hemorrhoifdes habituelles et cachexie hdmorrhoifdaire. Ire PtRIODE. - iHdmorrhoides pe7riodiques. A ce moment de la maladie, on observe des attaques periodiques tres-violentes de l'affection anale et trds-peu d'affection visc6rale. L'attaque prdsente l'apparence d'une petite 'maladie; ses prodromes, fort bien etudids, sont: douleur et prurit "ala r6gion anale, avec constipation, cdphalalgie occipitale, epistaxis, lumbago avec plenitude douloureuse dans les MALADIE HE MORRHO1 DAIRE. 35 iancs, flatulence stomacale et intestinale; somnolence diurne et sommeil trouble la nuit; mauvaise humeur, irascibilite, hypochondrie; enfin imm~diatement avant l'apparition de l'affection anale, monvement f6brile qjelquefois pr6ced6 de frisson; pouls dur et concentr6. A ce moment la douleur anale devient vive et briilante, une ou plnsienrs tumeurs apparaissent et sont suivies d'un,ecoulement de sang qui sert de crise ~ l'attaque. La duree de l'attacue est de quatre 'a sept jours, la douleur et l'6coulement de sang cessent peu ' pen; les tumeurs se fletrissent on disparaissent, et l'attaque se termine par la disparition de toutes les souffrances qui P'ont precedee. Un monverent febrile plus on moins prononce peut persister pendant toute la dur~e de l'attaque; la diarrhee remplace sonvent la constipation pendant cette periode. La tumneur h.6mbor-rho idale est une on multiple, elle peut manquer completement; elle est interne, c'est-a-dire qu'elle est sitnee au-dessus du sphincter, ou externe. Son volume ordinaire est celni d'une noisette on d'une petite noix, elle peut acquenir celni de la ta'te d'nn feetus ' terme; elle est rouge, violette, noire. Le flux de sang, d'nne abondance tres-variable, a lien habituellement pendant la def6cation; le sang est rouge ou noir, ii s' chappe en bavant, par jet on en caillot. La douzleur heimorrhoi-daig-e est brfilante, lancinante, sonvent intolerable; d'autres fois c'est une pesanteur avec fausse envie d'aller ' la selle; sonvent cette donleur se prolonge ai la vessie et pioduit le t6nesme v6sical. La maladie pent persister pendant des annees ' cette p6riode; les attaques revenant '.ades intervalles r'guhers on irr6gnliers. Entre les attaqnes, les malades sont sujets ' l'hypochondrie, aux vertiges, 'a la cephalalhie, 13 0 MAALNDIES CONSTITUTIONNNELLES. aux douleurs vagues dans les muscles et a une alternative de constipation et de diarrhee. 2e PERIODE. ]-'I~orrhoides habituelles. L'affection locale devient persistante avec des paroxysmes irrdguliers, pendant lesquels on voit reparaitre les douleurs vives et les flux de sang abondants. Dans l'intervalle de ces paroxysmes, les tumeurs persistent, tantdt fle'tries, tantot gonflees sous forme de cretes, de mnarisqzues, de fics, dellps s'accompagnent souvent dun suintement muqueux (hliemorrhoide blanche) qui pent devenir trbs-abondant. Des accidents locaux et des affections viscbrales graves se ddveloppent pendant cette pbriode. Nous ailons les decrire successivemeut. Accidents locauxI,. Ce sont desc'abcbs habitueliement limitds aux tumeurs et ' la marge de l'anus,:mais qui peuvent s'dtendre dans le petit ]assin et amener.Ia mort, soil par extension au pdritoinie, so'it par le dbveloppement de phldbites purulentes. D'autres Lois ce sont des gangrenes qui le plus souvent ne produisent qu'une destruction partielle des tumeurs, mais qni dans des cas malheureux eutrainent la destruction d'une partie du rectum. Les r'tre'cissements du rectum avec constipation invincible, coliques, blennorrhbe rectale, sont les consbquences habituelles de ces deux premiers accidents. Notons encore parmi tes accidents locaux:' ta chute du rectum, les eczemas de la region anale, et surtout la fissure i l'anus. Les affections viscedrales sont, comme dans la goutte, symptomatiques on nthtastatiques. Ce sont principalement des hem)norrhagies: 6pistaxis, hdmoptysie, hematembse, inelana, hbmaturie, et enfin des hbmorrhagies cere'brales; des cuiioestionls chroiiqmtes, des vertiges, des MIALADIE HEMORRIIJOiDAIRE. 37, affections du foie; des in/la'mmctations, des cystites, des enc6phalites, des laryngites et des pharyngites granu-. lenses. Les affections cardiaques de nature inflammatoire qu'on observe chez les he'morrhoifdlaires sont bien.difficiles at distinguer, si meme elles ne sont pas.completement semblables ' celles des goutteux. On observe encore comme affections viscerales des n6'vroses tres-diverses, des nevralgies en particulier, des gastralgies, des dyspepsies et surtout des coliques excessivement douloureuses. Nous verrons. que la paralysie generale et l'ataxie locomotrice se developpent presque constamment chez des hemorrhoYdaires. Les diff~rentes affections que nous venons d'e'nume~rer ont pour caracte're de survenir par attaques et d'alterner, soit entre elles, soit avec l'affection anale. 3e P1ER1ODE. - Ccchexie. Les douleurs prolongees, les insoomnies, les ecoulements muquleux, mais principalement les hemorrhagies repiptees, ame'nent la cachexie. Celle-ci a pour caractere principal l'cPatq ie et ses suites: p'Ieur, bouffissures, essouffemen1, palpitations. La tendance aux hemorrhagies augmente encore, elles out des sieges multiples; le purpura, l'hydropisie, la gangrene, viennent terminer la scene, si un traitement approprie ne reussiL pas 'a enrayer la maladie. La forrne cornnwwne n'atteint pas souvent une gravit6 aussi considerable, et plus souvent la cachexie ne se produit pas. Formne bdntigne. Elle est caracterisee par la predominance de l'affection anale et par l'extr8r1ne b'nignite on l'absence complete des affections visc'rales. Cette forme pr'sente des degris tr's-nombreux; dans la variit6 la plus grave les hemorrhagies anales pren 38 38\ALADIES CONSTITUTIONNELLES. nent une intensit6' qui conduit rapidement, quelcuefois en moins de huit jours, les malades 'a une anemie profonde; mais cette anemie, qui disparait aussi ot qu'on s'est' rendu maitre de l'affection locale, ne doit pas tre confondue avec la cachexie hemorrhoflaire. Bans sa variet6 la plus be'nigne, la maladie est caract&. risee par l'appari Lion d'h6morrhoifdes seches, apparaissant sous l'influence c'une cause occasionnelle puissante, d'une equitation prolongee par exemple, et disparaissant d'elles-mermes pour ne plus revenir, 'i moins de l'intervention d'une autre cause. D'autres varietes sont caracterisees par des suintements sanguins ou s6reux, des, douleurs plus ou moins vives, etc., etc. For~m7e ctnomale. Elle est caracteris'e par la predominance des affections viscer'ales; par l'extreme benignite, de l'affection anale; ce dernier caract're ne doit pas faire confondre la forme anomale avec Ia forme precedente. Les affections viscerales sont de m'me nature que l'affection anale. Ce sont des fluxions, des hernorrhagies et tres-rarement des inflammations; elles sont periodiques; elles alternent eutre elles; elles alternent avec i'affection anale, et se guerissent par son apparition. Cette forme est niee par les oi'ganiciens. Cependant ii existe des observations cliniques incontestables dans lesquelles on a vu des affectLions viscdrales, habituelles aux hdmorrhofdaires: he'moptysies, hernatemdse, gudries apres l'apparition de tumours hdmorrhofdaires. Ce sont ia des faits qu'on ne peut classer cjue dans la forme anorale des hemorrhoYles. Formze larvee. Elle est caractdrisde par ies affections viscerales et par l'absence compidte de l'affection anale. Cette forme, encore plus contest'e quo la prdcedente, repose tout entiere sur i'existence frdquente d'affections avaant tons los caracPeres des affections hdmorrhoYd ales, avec une absence compide d'affection anale. MALADIE HEMORRHOLDAIRE. 3 39, Letude an-atomo-patthologiqu~e de l'affection anale a e'te& faite avec beaucoup de soin. Les tumeurs sent de deux sortes: variqiuezses et cellalo-epithdlicales. Les premie'res, -Sont compose'es par des veinules dilate'es avec des nodo-i sies communicantes, des caillots extravas's, puis or-ganise's; elles out l'apparence d'un tissu e6rectile. Ces tumeurs sont une, on multiples, quelquefois dispose'es en ~grappes. Elles appartiennent soit aux vines he~morrho'Y-daires infkrieures, et par conse~quent a la circulation ge-nerale, soit aux veines he'morrho~fdaires supeirieures, et,dependent par la grande me'saralque du systeme de la wveine porte. Les tumeurs cellulo-e6pithe'liales on marisqlues, consti-tue~es par du tissu conj onctif ete~pithe'lial, otrses lisses,,dispose'es sous forme de cre'te de coq 'a la marge de l'anus. Les inflammations de ces regions derterminent les indurations et les re~tre'cissements dont nous avons de'j*' parle6. ETIOLOGIE. - Les he'morrhobfdaires sont des leur enfance.sujets 'a des e"pistaxis, des vertiges, des attaques d'hypo-,chondrie; uls ofit les arte~res petites et les veines de'veIoppe'es. C'est la" ce qu'on a appele' le temper-ament he'morrho~daire. L'he'redite est incontestable dans cette maladie; quel-,quefois une seule affection se trausmet:. la migraine, les, ýepistaxis, etc. C'est ce qui constitue pour nous la forme' 1arve'e de la maladie.. C'est surtout de 45 'a 55 ans qu.'apparai't la premiere -attaque d'he~morrhoYdes. Stahl croyait la maladie plus fre'ýquente dans la vieillesse. Du reste, elle n'e6pargne aucun.d~y; sr 6 ca, Trnka lFa observe'e 39 fois apres 15 ans, 18 fois vers 5 ans, 5 fois dans la premie're anne'e. Les -sexes et les climats W'ont pas d'influence marquere sur la production de la maladie. Certains pays pre'sentent, sans, 40 40 MALADIES CONSTITUTIONNELLES. qu'on sache pourquoi, un grand nombre, d'hemorrhoidaires. Laý vie, de, cabinet,1) equitation, la bonne che're, les epices, le caf6, les plaisirs ve'neriens, l'usage des bains, de sieoge, des S-angsues, des purgatifs, surtout aloe'tiques, favorisent le de'veloppement de la maladie, mais ne suffisent jamais 'a la produire en l'absence, de la pre'disposition. TRAlTEMENT. - Forrne com/mmme, attctques. S'il ne. survient aucun accident, ii fant se borner 'a faire, de P'expec-- tation., non pas que la maladie he'morrhoYdaire soit unefoanotion, comme l'ont dit les Stahliens, mais parce que la fiuxion et lh'hmorrhagie anale servent de crise aux, autres, slouffrances Limorrho~fdaires. Doaicaur trop violente: nuw vomnica, arsenicugn, ca-Psicumn ann am et sedauin ac'ris..N-ax vomnica est indique~e par la douleur d'excoriationr. les douleurs se'cantes et lancinantes., le sentiment de pesanteur eL; de, constriction, l 'e prurit, le te'nesme et la constipation: le sentiment de constriction et le te'nesme, caracte'risent nuw volmica~. A rseaicztm est. indiqued par des douleurs brililantes etpruriteuses avec exacerbation nocture. Les tumeurs he"morrho~fdales briA ent comme du feu. Capsicum annuin re'pond surtout an te'nesme rectal et. vesicalI et aux petites selles diarrhediques; ii fani; ajouterles douleurs bri^ antes et lancinantes. Sedaum acris., indique empiriquementm'a, surtoutreussi contre, le-s douleurs spasmodiques de la fissure 'a l'anus, 'a la dose de quelques gouttes de la 6e dilution. Souvent on se trouve bien de l'association d'ar-senicumn et de, nvx vornica. Carbo vegetalis devra e-tre employe' dans des cas analogues 'a ceux d'arsen-icum, quand cc. dernier auira Odchoue'. IMALADIE HI-IEMO1RH~OIDAIRE. 4' 41 - [n/lam )mat ion phtlegmno~eu~se des tmmiewrs h (m)vor-rhoidales. Nmx vomica est le me"dicament du debut. Sul/uq- pourra etre altern6 avec mn/x;,ii correspond 'a linflammation del'anus, avec douleurs briuilantes et laioinarmes;gonflement de l'anus. Kali car-bonicum et muriatis acidumn sont indique's par levolume ex cessif des turneurs; cham-owtnilla, par des tumeurs ulce'r~es et suppurantes et douleur insupportable., Sepia, correspond aussi aux hebmorrho~fdes enflamme'es. Lkmor-rhagies anales. C'est l'accident le plus important.. Un, ftrs-grand nombre de nu~dicaments, sont inclique's; nous, etudierons les principaux. Belladona'. Hartman l'indique contre des -pertes de. sang abondantes avec sentiment de brisure dans le saStram)-oniwm.n est mieux indicjue par la matie're me'dicale; it correspond 5~ un e6coulement abondant de sang, avec caillot. Phosphoruts, me'dicanient antihe'morrhagique par excellence; 11 correspond 'a un e'coulement abondant de sang par l'anus, pendant et apre's ]es selles, avec tumeur he"morrho~fda-le et te'nesme insupportable. Sctbivna, pr~conise' par Hartmnan, qui semble l'a-voir employe, avec succes, est indiqu6' par les he'morrhagies abondantes, surtout chez les femmes qui ont des re'gles trop fortes. Phosphiori acidtwm et mnuriatis acidum sont indique's contre les he'morrhagies avec gonflement douloureux.\ des he'morrho'fdes. Millefolium, ipeca, tiaspi ont e'te6 employe's par analogie et 'a cause de leurs proprie'tes antih~morrhagiques, mais sans indications sp~ciales. - J'ai en. des succe~s rapideis avec pe~rch-lorwre de fer, 2 gouttes, de, la 6c dilution dans 200 grammes d'eau. 42 INIALADJES CONSTITUTIONNELLES. Dans 111 cas qui avait re'si-ste aux medicaments ordinaires j'ai re'ussi avec le me'me me~dicament 'a1'inte~rieur., a la dose de 10 gouttes dans une potion de 200 grammes. Les lavements avec 2, 4 et 6 grammes de perchiorure de fer pour 125 grammes d'eau, et enfin la caut~risation des tumeurs he'morrho~dales avec le fer rouge, sont des moyens externes qu'on est qtuelquefois force' d'ernployer. Les petits lavements froids, conseil1e's par Monte'gre aux he~morrhoYdlaires., sont d'un bo-n effet pour pre'venir lesWi'morrhagies. Lorsque, les turneurs sont d~trangle'es et menacent de'tre frappe'es de gangrene, il faut tacher de, les re'duire; ar-l. senicurn et carbo vegetalis sont- les deux medicamnents indique'sdans ce cas. Chute du rectum. On a pre'conise" lachesis., arsen-ic, sepics' igriatia, nux voiniccs. Les allopathes emploient la strychnine e~n injectionf sous-cutane~e. J'ai reussi dans des cas tre's-- rebelles avec n7ux vonica 6". Le spasme du sphincter-, la fissure "al'anus d emandent lachesis., plumbui-n, mais surtoutL sedum acr~is,, auquel je dois deux succe's. En derni-er res.Sort, on a recours a' 1'op6ration. Les re'trecissevients du rectum doivent e~tre traite's par la dilatation successive 'a l'aide de grosses bougies en cire. TRAITEMENT DE LA MALADIE DANS L'IINTERVALLE DES ATTAQTYES ET PENDANT LA '2 PE'RIODE. Nux vomica et sutifui- sont les deux principaux me"di! caments. Nux vom ica est indiqude' par: hypochondrie avec anxietc6, scrupules et impulsions, suicides; vertiges tournoyants 'a tonmher; ce'phala~lgie occipitale,; 'pistaxis rep`6ptee, prece'dee de congestion a% la tote et 'a la face; he~ma DE LA. DARTRE. Qi temese; h6moptysie avec sang caille; affection anale' tres-caracterisee. Sulf/Vr. Acces d'hypochondrie avec indifference pour tonte chose; absence de pensee; vertiges " tomber; affluence du sang 'a la bite avec pl'nitude; battements, ehaleur delaface; hemorrhagie 'siege multiple; affection.anale tries-caracbirisie. La cachexie re'clame china et agrsenicztim, les bains,chloruq&s-sodiques, les moyens antihemorrhagiques. Dans les formes anomnales et larve'es, ii faut employer les m'dicaments indiqu's par les affections viscrales et en plus nztx vornicct et sulfur, qui peavent rappeler l'affection anale. On pent essayer de favoriser l'apparition de celle-ci par des bains de siege chauds et prolongis. Les -eanx de Carlsbad et surtout de Marienbad, celles deNiede~rbrunn, jonissent de la biputation de regnlariser la maladie et sont indique's dans les formes anomales et larvees. DE LA DARTRE. Cette espice morbide est caracteris'e par des affections cutanees et des affections viscerales qli alternent on co*ncident. Les affections cutanees sont connues sons le nom de dartes seches et humnides. Les affections viscerales sont multiples et variees; les principales sont des catarrhes,. des fie'vres larv~es, des nevroses, des affections de l'estomac, etc. Jamais cette unite morbide n'a &bit bien constitue'e; la grande difficultie provient des affections cutanees qui sont communes ala goutte, 'a la scrofule, ala syphilis et 'a la dartre. Willan et l'Icole organicienne ont encore contribmi ' retarder Ia solution de cette 44, 44 MfALADIES CONSTITUTIONNELLES. question, en cre~ant les mnaladies de la pecau et'leurs di-vi-- sions purement anatomiques. J. -P. Tessier, dans ses: Caurs et dans sa Nosologie,, avajt affirine' cette espiece morbide.,Bazin a es~saye' d'en tracer he'volution it a dis-, tingue'.les affections cutane'es en scrofuleuse, s-yphilitique,. goutteuse, parasitaire et dartreuse; mais ii n'a pas ddcrit.,, les forme-s de la dartre. La dartre se presente sous quatre formes: forme covnvmane,,forme benigne, forrnie an-ornale, forme larve. La forme commgune se ddfinit comme lesp ece morbide. It faut ajouter qu'elle peut se terminer par une cachexie. pendant, laquelle on voit apparaitre des affections cance"-, reuses- de F'es tom ac et -de l'intestin.. ire PEFRILODE. Elle est caracte'rise'e par des affections cultane'es et catarrhales mobiles et superficielles, 'a marche un peu. aigu6. Ce, sont des eczema, 1'Lirticaire, le pityriasis, aigu, le zona, 1'herpe's, avec mouvements f6briles idgaers; les ophthalmies et les ble'pharites avec prurit; des coryza. et des ble~nnorrhd'es diverses. 2' PtIhIODE. A. cette pe'riode, l'affection cutanede se preseInte sons deux formes bien distinctes: la dartre so'che et la' dartre humide. Dartre se~che. Le lichen, caractderise' par une eruption de papules dues 'a l'hypertrophie des papilles de la peau, cette eruptLion est confluenLe;- le prztrigo, constitue' par la meme le'sion. anatomique, mais diss 'em~ine'e; le pit griasis et. le psoria-sis, qui ont pour caracteristique une modifi-. cation de la s6cre Lion edpidermique; dans la premie~re af-. fection cule produit des- far/hr; dans la seconde, des squmCs. Les dartrhes humides sieagent dans l'appareil se'creto-ire, de la peau; ce sont:, ecze'ma, caracte'ris6 par des v'si-, DE LIA DIQ.tTRE. 45 cules transparentes, puis des croiutes molles et jaunatres;, le pem,,nphigus, dont la lesion anatomicue est une bulle;!'impetigo, constitue 'par des pustules avec participation des glandes sebac-es; 1'ecthymct, formation de pustules avec fausses membranes, croilutes 6paisses et noiratres; le furoncle, la m'me l'sion, beaucoup plus profonde. Les affections, cutauees ddbutent indistinctenient n'im1porte par quelle region; elles sont extrd'mement pruritenses, superficielles; elles ne detruisent pas les tissus et sont entoure~es d'nn cercie inflammatoire. Ces affections sont tres-rnobiles: elles alternent entre-elles et avec les affections viscerales, lles peuvent disparaitre subitement let donner lieu n de ve~ritables ine'tastases'. Les affections (cutanees de la dartre diff~rent des syphilides par un prurit,considerable et par leur 6volution; les. syphilides se sue-.c~dent dans un ordre a pen pres constant, tandis que les.affections de la dartre alternent; l'eczema du debut, par.exemple, revient apres le prurigo on le psoriasis. Parmi les affections visceraies, la dyspepsie joue le principal r6le; viennent ensuite les catarrhes de la mu-.quense nasale, broncho-puimonaire et utero-vaginale. Ces,.catarrhes s'accompagnent d'une secr6tion habitueliement %sereuse, d'autres fois puruiente et extremement pruriteuse. Des eruptions analogues ' celles de la peau se font,sur les muqueuses; le conduit auditif, les paupidres, les fosses nasales, le pharynx, la vulve, le prepuce, sont le siege habituel de ces eruptions. L'ophthalmie, la nevralge, la migraine, la f16 re larv6e, 1'asthme, sont des affections viscrales frequentes dans cette periode de la -dartre. A mesure que la maladie fait des progres, les.affections cutainecs et viscdrales se genderalisent; les metastases deviennent plus graves;!a. constitution s'altere,,;t les malades arrivent a la troisieme pdriode. Cachexie. Dans cette periode, les affections cutandes A MALADIES CONSTITUTIONNELLES. et visc6rales existent simultanement et ne disparaissent plus. L'affection cutanee est gen'rale; m6lange de la, dartre seche et dela dartre humide, elle couvre le malader de la tdte aux pieds d'une eruption oUi" prddominent tant6t, les crouftes, tant6t l'exfoliation epidermique. Les affections visc6rales peuvent se compliquer du ddveloppement du tissu cancereux: ce sont des cancers de l'estomac et da foie, des tumeurs des ovaires, de la rate, des affection& catarrhales epuisantes. L'amaigrissement est rapide et excessif; la peau jaunatre, fletrie, plissee, est collee aux, os; il survient des infiltrations sereuses, avec ou sans albuminurie, rarement des diarrhdes; l'appdtit est souvent conserve; la fiUvre hectique revient sous le type quotidien, tierce, double-tierce on quarte; enfin les maJades succombent dpuises et finissent souvent dans una syncope. La forme bdnigne est caracterisbe par le peu d'intensit& des affections cutanees et vise'rales, et principalement par les intervalles tres-prolonges qui s'parent Papparition de ces affections. La forme canomace est caracterisde par l'extreme benignite des affections de la peau, et la gravite considerable des affections viscdrales, une marche plus rapide et un danger plus grand. Si les malades doivent succomber, les affections cutanees diminuent, puis disparaissent compl6 -tement, tandis que l'affection viscerale devient pr6dominante et amene la mort du malade. La forme larvde est caractdrisde par l'absence complete d'affections cutandes. Son histoire repose sur des observations d'affections visc6rales, semblables 'a celles qui surviennent dans la dartre: des migraines, des catarrhes, des dyspepsies, affections developp6es chez des malades descendant de dartreux et ne presentant aucune DE LA DARTRE. 47.affection cutande. Ces affections visce'rales sont excessi-vement rebelles ' tous les traitements. ETIOLOGIE. - La dartre est une maladie de 1'adolescence, de l'age muir et de la vieillesse. Cepeudant elle peut de' buter prematurement dans l'enfance, sons forme de cartre seche. Bazin affirme que cette maladie est plus fr&quente chez la fewomme que chez l'homme; elle est incontestablement her9e'ditaire., et on n'adrnet plus qu'elle soit contagieuse depuis qu'ou en a sdpare' les maladies paraasi-- taires. Les causes occasionnelIles sont le froid, des frottemeuts; certains aliments; les moules, les ecrevisses, etc.; les autres maladies cjui out des manifestations cutan'es:les fievres eruptives, la syphilis, etc. Les passions tristesjouent un r6le important daus la production de la dartre. TRAITEMENT.- Le sulfwl-r et l'arsenic sont les deux m'dicaments priucipaux de la darire. Sulfu&r repond ' des 6ruptious cutaneos et muqneuses trds-diverses: papules, 'v6sicules, pustules, squames; inflammation des yeux et des paupieres, du conduit auditif, du nez, de la gorge, de la muqueuse gduitale; les affections de sulfur out pour caractere un prurit excessif, prurit sonvent voluptueux et insupportablemeut agreable, et remplace par une cuisson prolongee, lorsque le malade s'est gratt6. Le soufre rdpoud encore ' la pluparL des affections visce'rales de la dartre: migraine avec affiux de sang ' la ýte'te, pharyngite granuleuse, catarrhe d asthme, dyspepsie, n-vralgie. Arsenicam. C'est le grand medicament de la dartrc; it a daus sa pathogre'uie prurit bri1iant, diancemenl 'ala peau, papules, taches et squames; prurit des muquenses, habituellemeut sans suppuration; ndvralgic, 488 8MALADIES CONSTITIUTONNELLES. -migraine, astlme, fl6\Tres intermittentes et nevroses diverses. Nous reviendrons sur le traitement de chaque affection eh particulier indicjuons seulement la sepia, la silicea, 'et surtout le managganesiwmn dans le traitement de la dartre.ssche; le tartaras, le graphite, le rhus,, et surtout la, clei7natis erecta contre la dartre humide. Les eaux minerales sont souvent conseilles avec suc-,ces dans le traitement de la darire. Cette medication est encore presque comp1eLement empirique et difficile a preciser 'a cause de la confusion des affections scrofuleuses "et des affections dartreuses. Ii est evident que les eaux.arsenicales et sulfureuses doivent tenir ici le premier rang, et qu'on se decidera, par le genre du prurit, par la nature 'des affections cutane'es et visceerales. Les eaux de Louech, qui ne sont ni sulfureuses, ni arsenicales, ont cepenldant une tre's-grande importance dans le traitement dcte la dartre. Les eaux min'rales ne doivent jamais etre administrees pendant la periode aigu6 on subaigue" de l'affection cutanee, car ces eaux agissent toutes homceopathiquement-, c est-a-dire qu'elles augmentent d'abord 1'affection exl6 -rieure pour la guerir ensuite; enfin, elles sont particulierement pr'cieuses dans la dcartre anomnale; parce que souvent elles out la puissance de rappeler et de fixer la 1esion cu-tan~e, et de guerir ainsi les affections viscerales; les eaux de Louech jouissent, sons ce rapport, d'une reputation me'rite'e. DE LA SYPHILIS. DE LA SYPHILIS. La syphilis est une maladie constitutionnelle constitu'e,par des ulc6rations, des indurations, des necroses'et des,caries; mais elle a pour caract're distinctif de ne se de'velopper jamais sons l'inflnence de causes generales. La contagion est touj ours necessaire; dans la syphilis accjuise, Ve est le malade lni-meme qni est contamine; dans la.syphilis he reditaire, c'est le generateur qui l'a 'te. L'nnite6 de la syphilis a 6t6' constitue'e par la separation des deux antres maladies ve'neriennes, la blennorrhagie et la sycose. Dans ces derniers temps, l'inintelligence des forines de la maladie a remis cette unite en discus-.sion, et on a vonin faire deux especes de syphilis: clOwnxre mnou et chancre dur. Mais ces deux manifestations de la syphilis se rattachent 'a la meme espece morbide, et la prenve en est donnee par la clinique qni a 6~tabli sur des fails desormais incontestables: 10 que le chancre mon pouvait engendrer le chancre dur, et r'ciproqneiuent; 1AO que le chancre mon pouvait exceptionnellement e~tre,snivi d'accidents secondaires comme le chancre dur. Des form7es de. la syphilis. La syphilis se prisente sous.ciniq formes distinctes: la form-ine commonune, la forvime bdrtijgpe, la formine maligme ou phageicen'ique, la formie he'rlediltaire et la forme dpiddiniqZte. Pans celte description, nous emprunterons souvent des ~pages enti'res 'a notre ami le D' J. Davasse. Forme be'nigne. Elle est caracte'riseie par l'absence d'accidents cons'cutifs. La maladie parcourL son evolution tout entiere dans la parlie contamiue'e, et dans un temps relativement fort court; c'est la forme la plus contagiense. JOUSSET.It MALADIES CONISTITLTTI0NNELLES. De's los premiers jours apre~s l'epoquo de la contagion,. etA dans la localite tieel'insertion virulentel, ii so devoloppo, un on plusiours chancros, dont lo nonmhro pout augmenterswccessive~meizt., soit par une autLo-inoculatLion, soit par uno continuation d'action de la. canso morbide. Ces chancres, de~bntont soit sons formo d'erosions suporficiollos, soit do ve'siculos, soit do pustulos octhymatenses, do petits tuborcullos furonculoux., aboutissant 'al'ulce'ration plus on momns arrondio, touj ours m-olc, 'a fond grisa'tro, 'aLord taill6 a pic. Cos ulcerations s'ontouront d'uno aureole sombre, s'e'1argissont, so confondont souvont par lour circonf6ronco, suppnront, ot an bout do cinq 'a six somainos, finissont par so cicatrisor spontane'mont. Pans los doux tiers dos cas, la maladio ost compriso tout entie're dans I evolution do cos ulcerations; autrornont oello se'Tit sur los ganglions voisins qui so tume~fiont;' s'onflammont, suppuront ot constituont lo buboq-. Colui-ci pout e'tro simplomont infiammatoiro, on au contraire e6tro virulont. Pans, co dernior cas son pus est inoculablo:ii s'ulce'ro ot arrivo. Lion plus difficiloment 'a la cicatrisation. Los accidents do la. formo Le'nigno do la syphilis sont: la gangrene doel'ulce'ration on du Lubon; l'~tat diphthecritique, ot plus raromoeut l'6'tat phageWc~nique. Pans la forrne, b6nigrno, le phag(d 6nismo n'ost qu'nn accident qui cede assoz rapiidornont an traitoment. La cicatrisation dos nlce~ros obtonno., la resolution des ongrorgt montsg(anglionnairos accomiplie, tout ost tormine" dans la formo Lbenigno do la syphilis. Cetto forme sidgoe prosquo constamm-ent snr los parties gc6nitales; copendant ello pout so de'volopper 'a la face. Malare' le caractere excessivemoent conftogioux du pus do la syphiiis bdnignon, cette formo no so transmot prosque j amais 'aI lonfan t pe-ndant l'accouchoemont. Forme mawligne oilpliaye'de'niquc. Caracte'risdo par le DE LA SYPHILIS. 51 phag'denisme de 1'ulceration pr imitive, par l'absence ' peu pres complete d'affections consocutives, et par une cachexie tres-considerable. Cette forme debute d'une maniere insidiense; ii n'existe d'abord qu'un chancre sans caractere particulier, et qui se cicatrise rapideruent quani ii ne doit pas devenir luimeme le point de depart de phagedenisme. Dans cc cas, c'est le bubon suppure qui devient le siege de l'nlceration serpiginense. NManmoins, quel que soit son point de depart, 1'nlce're s'allonge, ses l'vres s'amincissent, se frangent, se contournent, bordees d'un limbe diffus, sombre et livide; le fond mollasse, saignant, grisatre on parsemd de crdtes fongueuses, de ddtritus pultacd, et baigne dans ses anfractuositds d'une sanie de mauvaise nature. Quand ii a acquis une certaine etendue, ii continue 'a s'accroiltre seulement par une de ses extrdmite's, tandis que l'autre prdsente des rudiments de cicatrisation. C'est ainsi que rampant de proche en proche, et contournarit sous forme de spire les regions sur lesquelles ii es-t place, cet ulce're sordide ddtruit des portions considdrables du gland, perfore l'ure'thre, et, sur les membres, denude quelquefois les os et les tendons. Be temps en temps une tendance 'a la cicatrisation se manifeste; celle-ci mdme est quelquefois presque complete. Puis le travail d'ulcdration recommence, de'truit la cicatrisation et continue sa marche envahissante. Ces ulc'rations sont excessivement douloureuses, et accompagnd'es de la formation d'un pus qui reste ind'finiment inoculable. Sons l'influence des douleurs et d'une ulcdration qui dure des annees, la cachexie, se prononce avec des ced'mes, des hdmorrhagies, et la mort est assez souvent la terminaison de cette forme de la syphilis; d'autres fois elle gudrit apres des anndes, eit laisse an malade des cicatrices inddldbiles, et souvent des infirmites. Quelquefois on -voit apparaitre, apres des 52) MA,,LADIES CONSTITUTIONNELLES. annees, quelques accidents secondaires insignifiants; niais le plus souvent toute la maladie se trouve concentree dans 1F'volution de l'ulcere primitif. For-me com~mubne. Elle presente l'6volution complete de la maladie; c'est la variet6e classique. On a divis6 la succession de ses sympt6mes en trois p6riodes: accidents primqnitifs, secondacties et ter-tiair-es. Ajoutons un dtat cachectiqa~c qui peut se developper pendant le cours des accidents consti tutionnels. Le point de delpart constant de la forme commuxe est le chancre. Ce chancre, qui apparailt quelcues jours on quelques semaines apres l'infection, commence par une rongeur bient6t papulense on pustuleuse, remplace'e par une nlcration qui, dans les premiers jours, n'offre pas de caracteres speciaux. Quand le chancre est produit par l'inocukttion d'accidents secondaires, l'incubation est bien plus longue; elle est souvent de quatre semaines, et l'ulceration debute souvent par une veritable papule. Dans les semaines qui suivent, le ch'ancre subit trdssouven't des modifications importantes; ii s'indure ou se transforme en plaques 'mnuqueuses, en meme -temps que-la pleiade ganglionnaire s'encrorge. Induration, plaques muquenses, engorgement ganglionnaire, sont des signes certains de syphilis constitutionnelle. L'iind~urator pent dtre profonde, incduration, hunte'r-ienzne, elle clonne la sensation d'nne lentille doublant l'ulceration; elle pen-t ere super ficielle, parcheninde, an.srud~ire, sons forme cl'nn bourrelet; enfin eie pent manquer completement an col de l'utdrus et ~ l'anus. Cette induration nmanque fr~quemment chez la femme, oii la transformation snivante est plus frdquente. Plaqucs muqueuscs. Le chancre, pendant sa periole de cicatrisation, devient plus saillant, s'entoure d'un bour DE LA SYPHILIS. 0 relet lisse et rose, tandis que le centre grisatre et no!) cicatrise' pre'sente encore les caracL'res du chancre. Enfin la, cicatrisation., marchant de la circonf~rence au centre, transforrne le chancre en une saillie granuleuse., reguii ere., reconven e entie'rement d'une pellicule rose'e.' Enfin l'emgo') emient gcanglionnaire est la compagne obligee du chancre, etiiil iii survit; ces engorgemeuts suppurent bien pius rarement que dans la forme benigne. Symnptdmes secon~dcaiges. Us se divisent naturellement en trois pe'riodes:prodr-om-es, c'raptiorns et le'sions organiques. Les prodrornes. consisten L en mnalaise, inou-vement f~brile inde'terrnine', lassitude., ce'phalalgie, alope'cie; la peau est terne, fle'Lrie, le -visage viejili; puis les' eruptions commencent de la sixieme, semaine an troisie~me mois, depuis le chancre primitif, par la 9-oseole;. eruption exanthernatique apparaissant d'abord sur la poitrine, et -se,generalisant bientot. Le lichen, caracte'rise' par des papules isole'es; la vcvricelle, dont la le'sion est rime vd'sicule ombilique'e ou non, et entoure'e d'un cercie liv\ide, sont des eruptions contemporaines. Signalons encore, dans cette pe'riode, le c de gorge, avec, plaques muqueuses; les crofites du cuir chevelu, avec chute des cheveux et de'veloppernent des ganglions de la n uque et du cou; ILa imetcagre, mais surtout la cnon de Vecqvuas, eruption siegeant au front et constitude', a la fois par un exanthri"me, des papules eL des v\Tesicules. Ak une edpoque plus e'loigne'e du debut appartiennent les, eruptions squcsmeuses de la paume des mains et de la plaute des pieds, analogue an psor'icsis;ý les sypivilides pustuleuses., et en particulier l'ectymna, pustules on groupe, de pustules, treposant sur un fond vi\Tolac6, dedterminant, uric ulceration profonde et des cicatrices inde'le'iles; 1'ecthymcs siege habituellernent aux inembres inf6rieurs; les syphilides tube~c'ale'ases de la peau ou des muqueuses, 54 54 MALADIES CONSTITUTIONTNELLES. cons tiLLuc'es par des no-yaux intra-e6pidermiques de la peau ou des inuqueuses, termine'es par des ulcerations pro - fondes avec destruction des parties; quelcjuefois dF"nudaLion et canie des os, c'est le impuvs syphilitique. A cette. periode appartiennenit encore l'onyxis,, affection de la matrice de l'onc-ple;l'iritis avec son annean vasculaire caracte'ristique; enfin le sctrcoce'le syphilitique, du" "l'a16 -paississement inecgal et comme noueux du tissu des testicules; plus Lard, cette alteration se gene~ralisant, transforine le testicule en une tumeur dure., uniforme, qui pent se rarnollir et, suppurer par places; les deux testicules sont habituellement pris successivernent on simul.tanenment. Les symptornes secondaires de la syphilis sont contagDcieux. Ce fait a edLe mis hors de doute et par des faits cliniques iuncontes tables et par des inoculations. Synmpto`nes tertiaires. Plus tardifs que les pr'ce~dents, plus profonds eL plus graves, uls ne sont plus contagieux. La peau. ne pre'sente gue're qu'une affection 'a cette 6poq-ue; c'es t le 9-apia avec ses cro ttes coniques, e6paisses, concentriques et verd't~res. La le'sion la plus fre~quente sicdger dans le tissu cellulaire, c'est la gommbe syphilitiqu~e, tumour arrondie de la grosseur d'une cerise 'a celle d'nne noix, suppurant lentement, difficilement, et donnant lieu Sdes ulcdrations interminables. Le syst'm nsuar est le sie"ge (des con tractures; ces contractures peuvent siodger aux sphincters. Le syste'me osseux est atteint directement dans cette pe'riode,; ce. sont d'abord les dou/cv)rs ostcopsaagrav~ees par la chaleur du lit; des pdriostoses, des exostoses, des caries, des ne'croses. Parmi les priucipales, affections produites par l'oste'ite syphilitique, citons la per/orahn tim ictl vo-Ote palatine, la carie du naomer, des as m propci a nez;, de l'apophyse wmontante dui maxillairo supdrieur, de la votte. orb itaire, du bard DE LA SYPHILIS.515.lveolaire des maxillaires, d'ofi naissent des infirmit's incurables. A une 6'poque plus avance'e apparaissent des affections ývisce'rales dont chacune constitue des maladies grave's Vcest'la phthisie laryrugcde et la phthisie pulmorbaire, dont la le'sion est constitue"e par des ulce'rations et des gomrnes syphilitiques; les Lumeu'rs syphullitiques du cceur, du foie, des reinis, des ovaires, des vesicules, se`)n-iqales; puis des nevroses varie~es:l'ataxie locbmnotrice., l'alidmbation mnentale, deG-s accidents chore'iformes et dpileptiforines.,La cach exie survient plus on momns tardivement, quelquefois des la seconde pe'riode.. La consom-ption,sieche 6st, le mode le plus coinmun de la cachexie s-yphilitique. Voici ses sympto'mes: perle des forces,. de l'appe'tit on -du sommeil; anmaigrisseinen I; peau se'che, bruna~tre, -ecailleuse, ride'e;. fie~vre hecticjue; apparition de pur-pura. La mort arrive par une complication aigue-:pnuemonie gangreneuse, plenre'sie he'morrhagique, etc.; par un accident ddpendant d'une affection du larynx ou du -cce2ur; par epuisernent comme dans les auti'es cachexies. Telle est la descriptLion de la formne comm~une, comple~te,et re'gulli're. Mais cette forme pre"sente un grand nombre de variet's., constitue'es soit par l'absence de certains groupes de sympto~mes., soit par leur apparition ha~tive,on tardive. Syphilis hdri -ditaire. Elle pr'sente deux vari~te's: celle qui se de'veloppe tries-peu de temps apres la naissance-, -6u congc'rnitale, et celle qui n'apparai't que. plusieurs annees, apre's la naissance., on hUreditaire proprement dite. Syphilis congenitale, qu'i ne faut pas. confondre avec la syphilis acquise dans les premiers j ours de la vie; cette dernie're ne diff~re pas des formues dej'a'de'crites. La.syphilis conge'ni tale, aigue" dans sa marche, tre's-grave dans son pro-nostic, apparai't habituelletnent, de la pre 56 MALADIES CONSTITUTIONNELLES. miere semaine au septieme mois; mais elle pout se de'velopper pendant la vie intra-uterino ou, au contraire, attendre que l'onfant ait atteint 12'a 15 mois. Eminemment comtagieuse, cetto forme est caracterisee par l'apparition simultande d'affections secondaires et ter-- tiaires. Un certain nombre d'enfants naissent en pleino cachoxie syphilitique; ils offrent alors un aspect caract6 -ristique: amaigris, sans force; los teguments des mem-- bros sont violace's; ceux de la face d'un jaune bistrer comme produit par du marc do caf6; la peau est flasque, ridde;ils ont l aspect sdnile et semni-cocti, comme dit Fallopo. Un grand nombro naissont avoc los apparencesý de la sante; puis bientot, ils maigrissent, dorment ml; des ragades, des pustules, des plaques muquenses se de-- veloppont, preceddes ou accompagnees des affections viscerales ddcriles dans la forme commune. La mort est la. terminaison frequente de cette formo, parce quo la cachexie ost toujours imminente. Formne hd"re'klitair-e prlopremeqnt dite. Elle so ddveloppe~ soit pendant la deuxieme dentition, soit ' la puberte, soiL meme ' une dpoquo plus avancde do la vie. Elle ost caractdrisde par lo developpement d'une ou do plusiours. affoctions tertiairos; ello n'ost pas contagiouse. L'Iabitude exterioure des enfants atteints-do syphilis, h~rdditaire tient i la fois.de la scrofule et du rachitisme, Ils grandissont tard, sont p Mos, emaci's; la dentition est, peu avanc~e. Los doux dents incisivos superioures presenteraient un caractere spdcial.; ellos sont plus petites que les autres, offrent a leur bord libro des entailles. verticalos, et sont d'uno mauvaiso couleur. Ces enfants prdsentont dos difformites rachitiques, dos glandos engorgees. Souvont l'affoction syphilitique ressemble ' un& affection scrofulouse; c'est un ulcere intorminable du DE LA SYPHILIS. 57 uno carie; la carie affecte habituellement los os propres du nez, la vcnUite palatine, les apophyses montantes, on bien queiques antres points du squeletto oii nous avons d j' signale des affections syphilitiques. Les donleurs sont plus vives, la suppuration moins abondanto, lea engorgements ganglionnaires moins considdrables que& dans les affections scrofuleuses, avec ]esquelles la syphilis herirditaire prdsente taut de rapports. Signaions encore une affection plus speciale: c'ost une lve'ratite interstitielic, qui obscurcit completement la cornae do lun des yoneux, pour 59 r6soudre ensuite compl6 -tement pendant quo l'autre ocil so proud ' son tour. Cetto affection ne se rdsout pas toujours et pent se torminer par la cdcite. Notons encore, ' propos do la syphilis herdditaire, la transmission possible 'a la mere par l'interm ediaire du fcotus. Dans cette varite', un pere atteint do syphilis constitutionnelle no prdsentant aucun acciden-t actuelle-,mont contagioux, cohabite imptin'men-t avec sa fomme jusqu'au moment oii le co'ft deviont f~condant. La syphilis constitutionnelle so transmet alors du fcetus ' alamere. Forme en-deiiq'ae et dpidenmtiqae. La grande ipide'-nmique dn XVC siicle 'tait caracte'risee par des eruptions plus abondantes et plus graves, par des excroissances considerablos, par des mutilations et des cicatrices plus frequontes, par une localisation moins rostreinte 'a la sphere genitalo, enfin, par une puissance contagiouso plus grande. On retrouvo encore aujourd'hni cetto forme 'a 1''tat eiiddmique, sons los noms de pian, frctqnitbasica, rcdzyge, etc. TRAlTEMENT. - La formie be'dmtigiwe no.reclame pas d'autro traiternent quo celni des ulcerations simples et des en MNALADIES CJNSTITUTIONNELLES. gorgemen ts ganglionnaires in flamma toires qui les accompagnent. Caute'risation abortive an debut. Plus lard, pansement avec leo vin aromatique. Cataplasme sur l'ouverture des bubons suppure's. La for ne pliaqldeniquw offre des difficulte's conside' rabies; elle est aggrave'e par le, mercure et nullement modifi6e par liodure de potassium. Nitri acidmrn, silicea -eL ar-sericamz- sont les trois medicaments principa-ux. Leur diluition.6le-Nde, la 30%, reussit an momns aussi souvent quo les doses massives; mais 11 faut j oindre 'a ce traitem ent des applications exte~rnes: caute~risation avec le for rouge, l'acide nitrique, lateinture diode, maisprincipalement los pansements avec uue pommade contenant (10 larse-nic au '10001. Los soins hygie'niques los mioux,en tendus -sont ici ne'cessaires pour aider 'a la medication. La form e-commmune demande comme medicaments principaux: mercurat~is, ioclium et kali hyciriodictum, nitri (Icicliu)n, a-urwm, staphysagria et suldfur. IJIrca'rivaS convient presque exciusivement pendant la periode, des accidents secondaires. 11 est tellement effi-,cace dans ce cas qu'il a e'te longternps consid~re' comme syPeci/tquc. Suivant notre expe~rience personnelle, los doses, quoique tre's-petites, -doivent e~tre ponde'rables. Nous prescrivons Jo pla's souvent de I jusqu'a' 5 centigrammes do corrosivuts, dans 300 grammes d'eau, 3 cuilleries par jour. 1l y a encore, quelques cas oii nous sommes obligres d'e'levor los doses. Nitri acidw,,? convie'nt aussi 'a cette p riode, apresl, v)tiert7arl'aS. La 30' dilution nous a presque touj ours suffi; mais, siloes bons effets tardaien t a se produire, il faudrait abaisser los doses. Iodium et hali /, hdriodic ami con\Tiennent 'a la fin do la deuxierne periode et pendant loute la troisie'me. Los doses ici sont encore, bien incertaines. Fal/i hydriodicam h ' (lose ordinaire, c'est-a'-dire do I h 3 grammes par jour, produit do, DE LA, SYPHILIS. 59 merveilleux resultats, qu'on n'a pas le droit de passer sous silence, et nous n'avons jamais vu les doses fortes amener d'accidents serieux. D'un autre c~te, en 6tudiant comparativemedt les doses diverses, j'ai obtenu des resultats tres-rapides avec iodimm a la 30 et mime a la,500 dilution. 11 est done convenable de ddbuter par les doses habituelles, surtouttdans les cas oii le mal fait des progres rapides et menace de faire des ravages irreparables. Au1rum repond 'a la syphilis constitutionnelle avanc6e et specialement aux ostdites, avec carie, necrose ou exostose. Empiriquement ce medicament est employe apres cali hydriodicum demeurd insuffisant. La syphilisation, a produit quelques bons r sultats. Elle consiste dans l'inoculation plus on moins r6petde du pus syphilitique chez des malades atteints d'accidents secondaires on tertiaires rebelles aux moyens ordinaires de la therapeutique. La forme commune de la maladie ne se ddveloppant habituellement qu'une fois chez le meme sujet, on a propose l'inoculation syphilitique comme un bon moyen prophylactique, comme une sorte de vaccine de lavariole. Mais ici l'inoculation fait courir trop de risques au sujet pour qu'on puisse introduire ce moyen dans la pratique. La forime congenitclc demande principalement merau'rius. Dans la therapeutique ordinaire, on est oblige d'administrer ce m'dicament h la nourrice; mais nous pouvons donner le medicament directement grace aux ressources de notre admirable echelle posologique. 60 60 MALADI ES CONSTITUTION NELLES. DE LA SCROFULE. Sous le nom de strmmes les anciens ne decrivaient cue les 'crouelles. L'espeice scrofule a ete constituee par Sauvages et Kortum. Perdue par l'6cole organicienne, elle a ete retablie par Tessier et Milcent. Bazin n'a fait que copier et amplifier ce dernier auteur. DNFINITION. - De l'ordre des maladies constitutionnelles, la scrofule est constitude par des affections multiples ayant pour caracteres principaux: la tendance 'a la chronicite, ' l'ulcdration, ' la suppuration et ' un d'pot de matieres tuberculeuses, principalement dans les ganglions lymphatiques. Les principales affections scrofuleuses sont:les ecrouelles, les ophthalmies, les caries, les tumeurs blanches, les affections cutandes et la phthisie pulmonaire. DivIsIoN. - La scrofule presente quatre formes a eLudier: la foirvw comiqrnune, la formbe bc4'nigne, la form)-ne miaiigi-e el; la formne fixe pr imitive. Nous rejetons la formie lar-ve'e de Bazin, attendu que les cas qui la constitueraient rentrent dans la forme maligne on n'appartiennent 'a aucun titre 'a histoire de la scrofule. Formne. commniu?,7,e. Elle est caractdrisee par l'&volution compidte de la maladie, par une marche chronique 'a longue pdriode, par la multiplicite" des affections. On dcerit g~neralement un temperament scrofuleux pouvant faire pre'voir le d6veloppement ultdrieur de cette maladie. Bazin, dans un tableau oui la fantaisie a sa bonne DE LA SCROFULE. 61 part, dit que les scrofuleux pre-sentent quelque chose d'excessif: ils sont trop grands on trop petits, trop intelligents on imbeci1es, trop gras ou trop mauires, trop roses on blafards, sujets 'a la boulimie on u 1'anorexie, enclins l'amour on trop froids. La forme commune presente trois p'riodes (Milcent). Ile PIRIODE.- In7vasioni. La scrofule debute habituellement pendant la premiere dentition, tres-rarement avant; queiquefois apres sept ans, mais prescue toujours alors ~i l'occasion d'une rongeole on d'nne influence 6tiologique considerable. Cette periode est caracteris~e par des affections superficielles siegeant 'a la pean on sur les muqueuses. Les eruptions Gutanees de la p6riode d'invasion (scrofulides de Bazin) sont seches on humides. A ces cernie'res appartierinent les eczema, les achores, les impetigo, si6 -geant particuliejrement 'a la face, an cuir chevelu, et Connus du vulgaire sons le nom de crogtte. de lait. Aux eruptions sechcs se rattachent les 6rythemes, le prurigo, le lichen, le psoriasis et l'acne. Toutes ces eruptions ont pour caractere specifiqne le developpement des ganglions de la sphere cntan~e atteinte. Les affections des muquenses sont le coryza habituel lie' ' l'impetigo des narines at de la levre sup6rieure, affections qui d6tarminent le gonfiement de cas parties ot la formation du vn mn/i scrofuleax; des otorrhdes, rebelles, sero-purnlentes, et encore sans carie; des bl~pharites et des orgeolets frequents;, l'ophthalmie scrofulense encore benigne, des pharyngites granuleuses avec hyvpartrophie des amygdales, des bronchites catarrhalas, des diarrh6as, des balanites; des leucorrhees et des vulvites chez las petites filles. Les enfants scrofuleux sont quelqudfois tnis-gros, sonvent ils sont malingres; 62 MALADIES CONSTITUTIONNELLES. leur den tition est Lardive et difficile; ils marchent t 'art. Ces deux derniers caract'res, suvn Yos patenn pluto't au rachitisme, maladie essentiellenienit diff6rente de la scrofule. 2eP1RIODE. - Les affections deviennent plus graves. ILes 4ero~u lies annoncent habituellement le debut de cette, periode; elles sont d'abord constitue'es par la tuni'faction douloureuse et par l'induration des ganglions lymphatiques dlu cou; ces ganglions se ramollissent, suppurent et. restent ulcer e*s inde'finiment: les ganglions lymphiatiques, de 1'aisselle, de lPaine, peuvent presenter des lesions identicjues. Les affections de la peau sout plus profondes que dans la premiere pe'riode. Elles pre'sentent plusieu'rs varie'te's la ser-ofulide in/lcar&'natoirc, ou impetigo 'rodens; la scroftd'ide p'astnleuse, ou eethymct; la scrofu'tide /ibro-pilastiqme, le lupvus, les tubercules de, la peau.Les oplithalmies de cette pe'riode sont tre~s-graves: cues, s'accompagnent d'ulce'res de la cornee et sont suivies, de taies plus ou moins epaisses et de la perte la vue.. Le facies est pa~le, triste, indifferent; les malados sont ruous, apathiiques, paresseux. Les abce~s froids, les tumeurs lacrymales avec canie de l'os unguis, les caries, des phalanges, servent de -transition avec la troisie'ma periode. 3" P1ERIODE. - Elle est caracte'rise'e par les affections graves des visce'res et des os et par la production de' tubercules: c'est la pd~riode des e'crouelles o'normes, ulcerrees., tuberculeuses; des tumeurs blanches,, du mal de. Pott, des caries du sternum et des cd'tes, du spina ventosa, des tubearcules du cerveau., des me'ningites ultimes., de la phthisie pulmi-onaire, de la phthisie ganglionnaire, du carreaudes pleur~sies et des p Pritonites tuberculeuses, DE LA SCREOFULE.. 63 des diarrhees chroniques, des tumeurs de l'ovaire,. des tumeurs mixtes du foie, du pancrdas, des manelles etdes testicules; du mal de Bright, de la maladie d'Addison. 4c PE'RIODE. -Cachexie. Dans la forme commune, la cachexie n'arrive qu'apres la troisieme periode; elle a des caracte'res tout ' fait speciaux: facies pa'le, decolore, terreux, bouffi; peau molle, flasque, pendante; pas d'amaigrissement excessif; infiltration sdreuse; la fievre hectique avec sneur colliquative est tres-rare, a moins. d'une phthisie pulmonaire coexistante; la peau est seche et aride; l'appetit se conserve longlemps; le flux colliquatif le plus habituel de la scrofule est la diarrhee;lesý forces diminuent chaque jour; les malades sont dans une indiffdrence profonde et tre's-souvent ils meurent. par syncope. En rdsum6, voici l'dvolution de la forme commune. Pendant le dentition, un enfant presente des achores on crolites de lait et se retablit parfaitement; vers 7 ans, ii est pris d'ophthalmie et d'ecrouelles qui gudrissent a la puberte; de 18 'a 20 ans, ophthalmie grave; de 25 'i 30 ans, phthisie, tumeur blanche, mal de Pott et caries. diverses. Mais cette evolution rdguliedre et complete ne se rencontre pas constanment. Une pdriode peut manquer cornpl'tement, et c'est habituellement le premier qui fait. defaut; enfin des circonstances 4'iologiques puissantes peuvent modifier la marche type que nous avons donnee, soit en faisant 6clore la scrofule dans un 'ge plus avance, soit, ce qui est plus important, en imprimant ' la rnarcha des accidents une rapiditd inaccoutumde. Forime be'nigne. Elle est constitude par des affections superficielles, guerissant parfaitement, et oe, revenant qu'a de longs intervalles. On n'observe dans cette forma 6 -1 MALADIES CONSTITUTIONNELLES. ni tubercules, ni affections viscerales; des croiutes rl lait, des blepharites, des ophthalmies legeres; des dcrouelles qui ne suppurent puas on qui guerissent facilement constituent toute la malalie. A la pubert6 ces malaces guerissent corpl6tement et offrent toutes les apparences d'une forte constitution. Seulement les hommes ne supportent pas la fatigue, les femines sont sujettes ht l'avortement, 'a la dysm6norrhde, ' la leucorrhee et vieillissent de bonne heure. Les uns et les autres sont sujets aux catarrhes, aux engelures, 'al'acne, etc., mais surtout ils engendrent des enfants plus sujets que les autres ' ala meningite tuberculeuse et ' la phthisie pulmonaire. Fo'mct wvaligne on scarofle aigue". Elle se caracterise par la production de tubercules, et snrtout par une marche tres-rapide. Cette forme prdsente de nombrenses varite~s suivant la lenteur on la rapidite de sa marche. La phthisie pulmonaire, qui pent tuer en quelcques semaines, durer deux ou trois ans on se prolonger presque indefiniment, est un exemrple des profondes differences que nous offre la forme fixe primitive. La scrofule aignre est constituee par le developpement rapide et presque simnltane des affections scrofulenses lesjplus graves et reved'tjusqn'j un certain point les allures du farcin. Ce sont des abces multiples; des 6crouelles enormes suppurees on non; des caries rapides et sinultanecs de plusicurs pi'ces du squelette; puis des phthisies, des meningites, des p6ritonites, des plenr6sies a malrche rapicd. F-ýorme fixe primitive. Elle se caracterise par une senle affection habituellement tres-grave et qni constitue toute la maladlie. La tumour blanche, le mal de Pott, la carie (inn os, ic carreau, les tubercules du cervean, i'albnmi DE LA SCROFIJLE. 65,nurie, la maladie d'Addisson, le lupus, la ni~ningite de la base; les pleure'sies et les pe~ritonites supp urees; 1) ophthai-.mie profonde avec perte de 1'ceil; peut-e'tre I'angine cou enneuse, mais surtout la phthisie pulmvonctire, constituent la forme fixe, primitive. Quoique l'existence isole'e d'une seule affection constitue bien r'ellement cette forme, ii n'est pas rare de voir apparai'tre, surtont pendant la ca-chexie., diff6rentes affections scrofuleuses et en particulier des pleure~sies, des pe'ritonites, et principalement des,diarrhe'es tuberculeuses. ANATOMIE PATLIOLOGIQUE. - Les lesions de la scrofdie peuvent se rattacher 'a l'hypertrophie, a1'ulce"ration', 'a la suppuration et au tubercule. Ces lesions, cjui ont pour caracte're la chronicite', se supple'ent queiquefois et alternent les unes avec les autres. Ainsi les eczema et les. imp'tigo alternent avec les ophthalmies; la m'ningite peut remplacer les e~crouelles, etc. 1.Les hypertrophies scrofuleuses s'observent principale-ment dans les ganglions lyruphatiques, oii elles sont constitue'es par I'augmentation de l'6bepment cellulaire i(byperplasie). Ces hypertrophies sont susceptibles d'une resolution compid'te. L'ulce'ratio~n q'ui s'observe principalement 'a la peau, m~ais quelquefois aussi sur les muquens es, se combine le plus souvent avec l'hypertrophie des tissus ulce'res et se -complique facilement de phagede~nisme. Les suppu~rations scrofuleuses produisent le plus souvent un pus se'reux et contenant, des grumeaux de matie're case'euse. L'ulce~ration etla suppuration re~oivent le nom. de ectric -dans le syste'me osseux. La canie scrofuleuse se pre~sente sous trois aspects: caric simple, caneave Itste vanie tu~bencuieztse. La premie're est constitue'c par 1'infil-, JOUSSET.. 66 66 MALADIES CONSTITUTIONNELLES. tration sanguine du tissu osseux, avec rarefaction de cc tissu et hypertrophie de la membrane me'dullaire., L'infiltration purulente succe'de B l'infiltration sanguine et ii resulte le ces ddsordres un dtatfongueux des os, qui sont ramollis, ulceres, et laissent e&ehapper une suppuration sanieuse, noiraitre, et contenant de petits debris osseux. La carie avec sdquestre ou fausse necrose se distingu& dela precedente parce qu'elle s'accompagne de la mortification d'une portion osseuse tres-notable et prdsente ainsi la rdunion de la carie et de la necrose. La carie tuberculeuse est de'termin6e par le dcepat de matiere tuberculeuse dans le tissu osseux. Cette matiere tuberculeuse est collectde en un point on infiltr6e dans le tissu osseux. Dans cc dernier cas elle s'accompagne d'une hypertrophie interstitielle qui constitue une sorte d'dburnation et se termine par la necrose. La spina ve'ntosc est une lesion propre aux os longs et cytincriques, elle est constituee par l'hypertrophie dela membrane mddullaire et l'amincissement considerable de la partie compacte du cylindre osseux. Le tubecrule est un produit norbide caracteristiqne de la scrofule. Dans un grand nonbre de cas cette lesion est. tellement preddominante que Tessier l'a conside'r6e comme formant Ia ldsion sp'ciale d'une maladie qu'il a appelee la diath se tabercwle lse. Cette opinion est adoptde auj ourc'hui par un tres-grand nombre de mddecins; cependant nous nous sommes decide 'i faire du tubercule une affection scrofuleuse, 1V parce que les scrofuleux engendrent des phthisiques et reciproquement les phthisiques engendrent des scrofuleux; 20 parce que les phthisiques en tre's-grand nombre, ont e'i atteints d'affection8 scrofulenses bdnignes dans leur enfance; 30 parce que les cas dans lesquels Ia phthisie ne presente aucun signe de scrofules antdcddentes ou concomitantes peuvent rentrer dans DE LA. SCROFULE. 67 la forme maligne au m6me titre que la m6ningite tuberculeuse, ou dans la forme fixe primitive comme le mal de Pott ou la tumeur blanche. Enfin le caractere de chronicitl qu'on a voulu attribuer a la phthisie scrofuleuse est entierement faux. Les scrofuleux peuvent presenter et presentent en effet toutes les formes de la phthisie depuis la plus aigu6 jusqu')a la plus chronique. L'histoire anatomique des tubercules sera mieux placee a propos de la phthisie pulmonaire. Rapport de la scrofule avec d'aatres maladies. La scrofule et la syphilis marchent separ6ment sur le meme individu, seulement elles s'aggravent reciproquement. La scrofule favorise le phag6denisme et la syphilis est souvent 1'occasion d'adenites qui deviennent le point de d'part d'affections scrofuleuses. La goutte et le rachitisme excluent habituelleuient la scrofule. Quandi " la teigne faveuse, d'crite si longtemps comme une affection scrofuleuse, elle est rangee anjourd'hui parmi les affections parasitaires, seulement les scrofuleux offrent un terrain tres-favorable 'a son developpement. E-rOLOCIE.- L'h6r6dit6 de la scrofule est incontestqble, mais elle n'est pas fatale; et il y a des individus qui 6chappent a cette influence. La consanguinit6 ou l'age avance des 6poux favorisent i'action de cette cause. Sont-ce les enfants qui ressemblent au producteur scrofuleux qui h6ritent plus facilement de la maladie? Sont-ce les premiers ou les derniers ne s? La scrofule n'est pas contagieuse on tout au moins elle ne semble pas inoculable puisque les tentatives faites dans ce sens sont restdes infructueuses. Nous devons cependant tenir compte de i'inoculation 68 I8MA[LADIES CONSTITUTIONNELLES. du tubercule aux animaux, ce fait a une importance considerable dans l'6tiologie de la scrofule. En tratagnt 1'6volution de la scrofule, nous avons dit Lout ce qu'il 6'tait utile de dire relativement B l'cge oii la scrofule se developpe-. Le sexe f6minin est plus sujet 'a la scrofule que le seine mascuuin. Quant au tempe'ramnegst, ce sont snrtout-d'apre's Bazin les individus bruns, aux formes seches et grbles, qui en France prdsentent le plus grand nombre do scrofuleux. J'opinion qni attribne ' la race blonde une grande disposition a la scrofule est un pr'jug6 physiologique. La race blonde est certainement la plus forte et la plus energique, de toutes les races humaines. La scrofule est une maladie de la zone tem)npe',re'e, elle est aussi frequente en Espagne qu'en France et en Angleterre; elle est inconnue en Islande, et parait aussi completement edtrangere a la zone torride. L'habitation dans les grandes villes, les logements humides, obscurs, mat aeres, souL des causes occasionnelles tres-energiques de la scrofule. L'alimentation insulisaute on trop exclusivenent animale; les exces v~neriens, les grossesses trop rapprochees, et principalement les allaitements trop prolonges, sont encore des causes donL ii faut Lenir grand compte. La fidvre typho'fde, la coqueluche, mais principalement la rougeole, predisposenta la scrofule. TR AITEMENT. - La prophylaxie est tres-importante dans le traitenent de la scrofule. L'allaitement prolong', le se'j our a la campagne, l'habitation dans un appartement bien adr6, en pimin soleil, une nourriture abondante et varie'e, les exercices du corps, les bains et les lotions froides, souLt lesn meilleures conditions pour eviter le developpemen I de cet Le maladie. DE L~A SCROFULE. 69 Trcitement de la formne co/mmnune. Comme nous devons revenir, en faisanf l'histoire des affections scrofuleuses, sur le traiternent de ces affections, nous n'exposerons ici quee les indications des principaux medicarents qui sont indiqne~s dans les scrofules. D~ulca'mawra, viola tricolor conviennent dans la premii~re pdriode; ils correspondent aux dartres humides, sieggeant par ticulkerement ' la tdte et ' la face avec gonflement des ganglions cervicaux. J'emploie tonjours ces m'dicaments ' la 3e dilution et je les alterne souvent. Comium n maculiatum convient dans les memes cas; mais dans uneperiode plus avancde ii correspond aux ecrouelles indurdes, avec gonflement ganglionnaire; an goitre; a l'eczema humide, avec prurit considerable; aux affections des yeux, avec photophobie excessive; 'al'otorrhee. Sa sphere d'action s'e'Lend rnme i la troisieme periode de la scrofule, puisqu'il correspond 'a la carie des phalanges et 'a celle du sternum. Dans ]a scrofule arrivee ' sa troisieme periode, les principaux medicaments sont: silicea, sulfaru, hepar- sualfanis, iodium- et calcarca. Silicca est le grand m.e'dicament de la scrofule; ii correspond aux pustules avec croiites, aux ulceres, surtout quand ces affections siegent ' la (,^te et aux extredrit's: c'est le medicament des ecrouelles suppur"es et ulcrees. I1 compte parii ses symptonies le gonflement du ventre et du nez et la marche tardive chez les enfants. Le coryza epais; les otorrhees avec ou sans carie; la leucorrhde.; les diarrhdes chroniques; les ophthalmies avec tlcration de la corn~e; les abces froids; les suppurations prolongees avec carie des phalanges, des apophyses nastokdes, des clavicules, des os lcngs; les tiumeurs blanches; la plthisie avec expectoration puruleute considerable, indiquent l'emploi de la silicea. La suppuration des os et 70 70 MALADIES CONSTITUTIONNE LLES. des parties niolles est la caracteristique de ce medicament. S-ufuvr, employe traditionrellerent dans le traiternent de la scrofule, est indiqnue par les sympto5mes snivants: horreur du mouvement, grande fatigue, frilosite, gonflement du nez et dn ventre, eruptions diverses, avec gonfle-.ment des glandes, gonfiement des os et des jointures..Sulfur a gueri bon nombre de caries et de tumeurs blanches. HepTr sZlf,49-is est indiqn6' par des e'ruptions pustlulenses, par les glandes indur'es et suppnrees, par les affections des yeux, des os, dles jointures et des visceres. Les dartres et les indurations sont les indications principales ce ces deiix medicaments. Jocldi~um, si generalement emplo-ye anjourd'hni, est avec s~ilicca le meilleur medicament de la scrofule. Le gonfieinent et Vindnration des glandes, l'amaigrissement avec boulimie, nne tendance 'a la ineningite tuberculeuse, sont les signes principaux qui doivent servir pour choisir ce medicament. Cliniquement ii correspond 'a la cane, aux epanchements jpleuretiqnes, ' la phihisie, an tubercule. 1i ne faut pas ne'gligerl'action de l'iode dans le traitement des suppurations scrofilenses avec on sans carie. Les injections faites avec la teinture d'iode pnre on plus -ou moins etendue d'eau, snivant la sensibilit6 des malades, sont d'un excellent effet ponr emp'cher ta fievre heclique, moderer la suppuration et amener des guehsons souvent inesper'ees. Calcararca vient ensuite; ii correspond surtont aux affections viscerales, ' la phihisie, avec diarrhe'es chroniques, qnoiqu'il tronve encore son indication dans les caries et les tumeurs blanches. Dans les cachcories arnen~es par de longues suppurations des viscr'res ou des merubres, arsenicanm rend DE LA SCROFULE. 7 71,muelquefois d'incontestables services; les diarrhe'es exces-sives, la 1iente'rie, 1'cede'me des membres, un amaigrissement et une faiblesse excessive avec angoisse et agitation nocturne, -sont les principales indications de 1'arsenic. Aurum, argentuitm. mrezereum-b, asa fcetida, ont k6t employs avec succes; asa fcetida surtout dans le traitement ~des caries scrofuleuses. Les ectux mine'rales sont tre~s-souvent fort heureuse-ment employees 'dans le traitement de la scrofule. Les -eaux sulfureuses, les eaux chlorure'es sodicjues et iode'es, sont les plus souvent prescrites, mais les indications en sont encore bien vagues. Les chlorure'es sodiques faibles, Bourbonne, Balaruc; Uriage et Saint-Gervais surtout:, qui sont en me'me temps -un pen sulfureuses, conviennent dans la premiere pe'riode de la scrofule et comme prophylaxie. Les bairus de mer froids, lorsqu'ils sont bien supporte's.et qu'ils peuvent e'tre prolonge's pendant au. momns vingt minutes, constituent la meilleure prophy'laxie de la scro-fule. Les eaux sulfwvreuses des Pyrdne'es sont principalement indique~es dans la scrofule confirme'e avec predominance des affections cntane~es. Les eau'x fortement chlornre'es., contenant de grandes -quantite's d'iode et de brome, Kissingen, Kreuznach, Nauheim, Salins., en France, sont indique's contre la scro-~ fule grave avec' affection des os. DES DIA THESES C'est une classe de maladie caracte'rise'e par l'unit&., du produit morbide, et, la multiplicite' du sie'ge. Nous en, de'crirons trois: la diathese cancereuse, la diathe'se purllente et la diathe'se, epithe'liale. LE CANCER. DtFINITION. - Le cancer est une maladie caracte'ris~e' 1o par l'd'volution dans un ou, plusieurs points de I'6co-- nornie du tUiss cavzcd'reux; 20 par la facile reproduction. des affections qui out e6te enleve~es ou de'truites; 30 par led~veloppement frequent d'une cachexie particulie~re. Le, tissit camccereux est un produit, morbide sans analogue, o rganise', se'tendant par la de'sorganisation et la transformation en sa propre substance des tissus voisins, et, s'ulce'rant indedfiniment. Le cancer pre'sente 'a edtudier cjuatre formes bien distin ctLoset qui, de tout temps, ont attir e'l'attention des m 'decins -.la formc commvuvne, la formce aigue-, la fog-me ch-ron~ique et le. noli mc tamgerc. 1. Formae. co-imumne du cancer. La forme commune dui cancer est caracte'rise'e par ]a succession des pe'I~iodes subvantes: to tumaeur ou engorgrement pouvant rester sta DU CANCER. 73: tionnaire pendant un temps plus ou moins long; 20 marche rapide et ulc6ration de cette tumeur; 3o cachexie et production de tumeur cancereuse dans divers points de 'Iconomie. Cette forme est parfaitement tranch6e; c'est elle qui a servi ' faire l'histoire du cancer en g6ndral, et c'est sur la succession de ces symptimes que les auteurs ont bas6 leurs descriptions et leurs theories. PREMIERE PARIODE. - Le premier symptime qui annonce l'invasion du cancer, lorscque cette maladie se localise sur un organe accessible au toucher, est 1'apparition d'une tumeur circonscrite on d'un engorgement. La tumeur cancereuse, au d6but, est petite, dure, mobile, in'gale, renitente, insensible, la pression et rarement douloureuse spontanement. L'engorgement est plus ou moins diffus, ii occupe tout un organe ou seulemeut une partie de cet organe, ii en augtmente habituellement le volume; mais quelquefois cependant ii le diminue dans certains points qui acquierent alors une durete excessive. L'engorgement cancereux presente, du reste, les memes modifications de consistance, de forme et de sensibilitd que la tumeur cancdreuse. Lorsqu'au contraire l'affection cancdreuse qui marque le debut de la maladie siege sur un viscere, elle se rbvAle par des symptdmes divers, tels qu'h6morrhagies, douleurs, etc., ou bien encore par le trouble des fonctions de l'organe malade; mais ces ddsordres varient avec les affections canc6reuses, et ne peuvent etre d6crits qu'avec elles. Ces engorgements et ces tumeurs constituent la premiere periode du cancer; phriode dont la durde, fixde habituellement a trois ou quatre ans, est quelquefois beaucoup plus considerable et peut s'etendre ' dix, TS- DES DIATHESES. douze et quinze ans et plus. Pendant tout ce temps, ii n'existe pas d'autres symptomes que la tumeur ou lengorgement cancereux, et la sant6 des malades semble parfaite. Cependant nous devons excepter les cancers des visceres et ceux de l'estomac en particulier qui s'accompagnent quelquefois d'un commencement de cachexie des le ddbut de,a maladie; mais ce sont la des exceptions, et on peut dire, d'une maniere generale, que la premiere periodo de la forme commune du cancer est caracterisee par un symptbme unique, la presence de la tumeur on de 1'engorgement que nous avons decrits plus haut. 2" PIRIODE. -C'est habituelloment sois l'influence de l'age, d'une inflammation. on d'une fluxion de l'organe affecte et aussi sans cause apprdciable que ddbute la deuxieme pe'riode, La tumeur se ddveloppe, augmente do volume, devient inegale, bosselde, pesante, douloureuse, s'entoure de veines volumineuses, et revdt enfin tous les caracteres de l'affection que los anciens appelaient cancer occaite. L'augmentation de volume de la tumour ou de l'ongorgoment cancdreux se fait suivant deux modes bien distincts: ou bien cet accroissement est peu considerable, se fait lentement et s'accompagne d'une dureld plus grando do la tuneur, on bien, au contraire, laccroissement est plus rapido., le volume dnorme, la consistance variable dans los difffrents points. Bans ce dernier cas, la tumour est gan'ralement molle, dlastique et comme fluctuanto; mais toujours cos tumeurs cancdreuses sont fort pesantes pour leur volume. ce qui les fait distinguer des lipomes et tumours solides avec lesquelles elles pourraient tre confonduos. Le ddveloppemert rapide do la tumour s'accompagne souvont do tous les signos d'uno congestion ]DU CANCER. 7.5 -locale. Quelquefois l'accroissement de volume se fait tout A coup eL la tumeur pr6sente alors plnsienrs points fluctuants. L'anatomie pathologique de ces tumeurs demontre que ces subites augmentations de volume sont dues ' des hemorrhagies interstitielles. Les bosselures sont un des caractdres les plus constants du, cancer 'a cette epoque de son de~veloppement. Elles sont toujours ine'gales dans leur volmne et dans leur coiisistance. En meme temps cue la tumeur augmente de volume, -elle contracte des adherences avec les parties voisines; elle cesse d'eLre mobile. La pean, envahie dans sa region profonde, rougit d'abord, et prend bientot une teinte violace' plus on moins sombre. Cependant certaines tumeurs qui grossissent assez rapidement distendent la peau plut t qun'elles ne l'envahissent et ne contracte d'adherence que fort tard. Ces progres de l'affection cancereuse s'accompagnent presque toujours de douleu'rs spontanees, qui d'abord fugaces, deviennent plus tard presque permanentes. Elles sont sonvent lancinantcs, mais elles penvent revetir les autres caracteres de la donleur, quelqnefois elles sont atroces; elles sont tres-variables dans leur intensit6 et S'irradient babitnellement dans diverses directions. Si la tumeur est le siege de mouvements fluxionnaires on inflammatoires, les ganglions lymphatiques voisins se tumeffient et deviennent cloulonreux. Cette tumefaction pent diminuer ou menre disparaitre, mais elle ne tarde point ' revenir. Les ganglions forment alors des tnmenrs en chapelet ou agglomer6es, qni subissent plus on moins rapidement la transformation cance8reuse. Lorsqn'an contraire la marche des accidents ne s'accompagne ni d'inflamnation ni de congestion, les ganglions ne se prennent -pas. 76 DES DIAI"H,--'ES. Les progrs des tureurs canc'reuses qui sidgent sur des viscdres situds profonddment se rdvdlent hl'observation par des doulears, des he'morrhagies, par des troubles' non-seulement dans les fonctions de 1'organe lse', mais aussi dans cellos des organes voisins qui so trouvent com-- primds par la tumour ou rendus immobiles par des adherencos nouvelles. C'est " cette pdriode, par exomple, qnue les fonctions de la vessie sont troublees par le cancer do. l'utdrus chez la femme, du rectum chez l'homme. C'est alors que los cancers de l'estomac se propagent au foieou au peritoine et ddterminent des icteres, des hydropisies, des douleurs abdominales, des inflammations adhesives des intostins entre eux on avec d'autres organes, et dos troubles fonctionnels en rapport avec ces lesions.. Tels sont los phdnome~nes qui caracte'risent ladeuxiem& periode du cancer pendant los premiers mois do sa durde. Puis tous ces symptomes penvent so suspondre et le medecin espdrer queo la maladie va redevenir stationnaire, mais au bout d'un temps variable elle reprond sa marche fatale. I1 pout y avoir ainsi plusiours remissions avant; 1'nlcdration de la tumeur. Cette marcho pdriodique n'est, pas constante et quelquefois los symptdmes so succedednt d'une manidre continue. Arrive'e anl point oii nous 1'avons laissde, la tumour on l'engorgemont cancdreux no tarde point ' s'ulcdrer, Cette ulceration so produit do deux manieres diffdrentes: rapidenment ot par une large ouverture, on au contraire lentoment et prosque d'une manidre insensible. Dans le premier cas, il so forme dansla tumour, soiL,des crevasses hemorrhagiques, soit dos foyers inflammatoires et des suppurations partiellos. Los teguments dedj' adherents a la tumour so porforent et il s'dcoulo do la tumour tant6t un liquido purifoiMe sanguinolont, et conlenant des d&1 DU CANCER. 77. bris plus ou moins reconnaissables de tissu cancereux, tan't6t un sang pur plus ou moins abondant. L'autre mode d'ulceration des affections canc'reuses est le plus frequent; il s'observe sur out dans les engorgements et dans les tumeurs de petit volume qui revetent une duret6 consid6rable; mais on peut aussi l'observer sur des tumeurs grosses, molles, et rapidement d6veloppees. II a lieu lentement et par une sorte d'exulceration -qui se fait 'ala peau dans l'endroit le plus alt6re et qui ne s'"tend et ne se propage que fort lentement. Arriv~e 'a ce point, l'affection locale ne retrograde plus, I"ulcration fait des progres incessants qui ne se bornent jamais spontanement. L'ulc6ration envahit peu ' peu et quelquefois rapidement d'autres parties de la tumeur, tandis que celle-ci se propage aux tissus voisins, tant en profondeur qu'en largeur, les convertit en sa propre -substance et les dispose & l'ulc6ration; aucun tissu, aucun organe ne borne l'envahissement de cette affection. Les os qui sont uses on repouss6s par les autres tumeurs sont transformes par celle-ci, et au bout d'un temps plus ou moins long, l'ulcere pr6sente une tres-large surface. L'ulceration cancereuse presente des caract~res divers, mais toujours elle repose sur un fond dur; touj ours elle a une marche envahissante, jamais elle nie se cicatrise: souvent ces ulcerations marchent rapidement e tpresentent un fond in6gal, creus6 d'excavations donnant naissance a des vegetations noiraitres, mollasses et saignantes qui souvent prennent rapidement un developpement consid6rable et forment des masses irr6gulieres, pediculees, qui ont regu le nom de champignons canc6reux. Ces champignons, qu'ils soient enlev6s par le chirurgien ou detruits par la gangrene, se reproduisent avec une rapidite incroyable. Souvent la surface ulc6ree se creuse d'exca 78 DES DIATHESES. vations irregulieres plus on moins profondes: ces excavations sont dues habituellement 'a la reunion de l'ulce're. ext6rieur avec des foyers hemorrhagiques on inflaimmatoires preexistants dans les points profonds de la tumeur; quelquefois aussi elles sont dues 'a des mortifications partielles. La gangrene cqui detrui-t ainsi partiellement la tumeur cancereuse pent anssi la d6truire completement, et c'est un point sur lequel nous reviendrons. C'est cette ulceration ' marche rapide cjui pr'sente de vastes surfaces d'oii s'dcoule un ichor f~tide, noiratre, janne, vert, et de temps 'a autre sanguinolent. Sonvent elle est le siege d'h&'morrhagies qui coulent en bavant, et qnelcuefois par jet, mais qui, dans tons les cas, soulIfort difficiles a reprimer.. l'antres fois, lnlceration cance'reuse marche plus lentement et s'accroit par un travail plus regulier sans produire ni vedgdytation, ni excavation profonde; ses bords sont epais, durs, reuverses, d'un rouge pale, et son etendue est moins considerable que celle de la precedente, l'ichor qui s'en 6coule est moins abondant, les hemorrhagies y sont moins frdquentes. Mais ces deux aspects diff6rents de l'ulceration cance& reuse peuvent se rencontrer "a des dpoques diverses d'une meme affection. Le premier se produit toutes les fois qu'il survient des inflammations ou des congestions dans la, partie malade, soit que ces accidents dependent de la marche de la maladie, soit qu'ils aient e'4 provoques par des violences 'exterieures, des applications irritantes ou caustiques, etc., etc. 3c PitRIODE. - Nous avons dit que la cachexie pouvait se manifester dans toutes les p'riodes de la maladie. Mais. elle arrive habitucllemuent apr's l'ulc6ration de la tumeur. Elle est loini de se presenter toujours avec le mene degr6 d'intensit6, mais on pent toujours la reconnaitre aux phe6 - DUr CANCER. 79. nomenes suivants: teinte livide oujaune-paille das teguments, amaigrissement et bouffissure du tissu cellulaire, troubles digestifs divers, et enfin, multiplication des tissus cancereux. La cachexie commence habituellement par une decoloration des teguments, decoloration qui est surtont manifeste aux onvertures muqueuses de la face; en meme temps l'app'tit et le sommeil diminuent; ii y a qnelqnefois de la diarrhee; la faiblesse fait des progr's et 1'amaigrissement commence; puis, et assez rapidement, la coloration livide remplace la paleur que nous avons signalee. Cet 6tat peut persister pendant qnelque temps sans augmenter consid'rablement et meme ne pas augmenter jusqu'a' la mort, qui arrive tout d'un coup par une syncope ou par une maladie intercurrente. Mais ordinairement 'a tons ces sympt'mes vient se joindre un mouvement ffbrile irr'gulier caract'rise' surtout par la frequence du pouls, la chaleur et la secheresse d& la pean. Les paroxysmes mal definis et irreguliers ont surtout lien la nnit; ils sont caracterises par i'augmentation des douleurs cui deviennent extrrnmement violentes, profondes, osteocopes, intolerables, et sieggent sur divers points dn corps. La perte du sommeil, de l'appetit, jointe 'a la diarrhee, qul quelqnefois a reveLu ' cette 6poqne le caract're colliquatif, jettent les malades dans un amaigrissement considerable. En meme temps apparaissent des cedemes de nature variable: des affections desveines, et le miugnet, signe avant-coureur de la mort. Lorsqn'il se manifeste des hemorrhagies considerables pendant la cachexie, celle-ci affecte un caractere particulier. C'est alors que les ralades'sont decolor's, bouffis, extremement faibles, essouffles, et presentent en un niot tous les sympt6mes de l'ancmie. La teinte des tdguments SO DES DIATHESES. -affecte, dans ce cas, une coloration jaune-paille plus. ou moins claire. C'est a* cette p'riode de la maladie qu'apparaissent, dans diffirents points du corps, des tumeurs cancereuses qui, des leur debut, sont molles et Mastijues, grossissent rapidement et arrivent bient6t ' l'nlcdration. Les ganglions lymphatiques engorges depuis longlemps s'ulcerent alors, et sonvent leur ulceration va se re'unir ~ l'affection primi'Live. Mais un phenomene qni caracterise encore la prriode de cachexie, c'est qu'independamment de 1'nlcd6ration des ganglions engorges et de la multiplication des tissus cancerenx dans les visceres, il se produit du cancer dans les veines. Un cordon dur et douloureux se forme sur le trajet d'une veine; les parties d'o "iiiaft cette veine s'infiltrent, et B l'autopsie on trouve dans ces veines des caillots en voie de transformation cancereuse. Nous devons ajouter que les affections veineuses sont tantot des phldbites, tantot, d'apres l'Fcole moderne, constitnees par la coagulation spontan6e du sang. Ces caillots, formes en dehors de toute phlebite, seraient la source possible d'emnbolie, et de la mort par asphyxie rapide ou par syncope. La mort, dans la forme commune du cancer, arrive de quatre manieres difftrentes: Ou bien les mialades, epuises par les evacuations colliquatives, le mouvement fdbrile, les douleurs nocturnes et les hdmorrhagies, arrivent, par degre' et sans accidents nouveaux, an terme fatal; Ou bien ils menrent tout d'un coup et sans que le deperissement soibt ien avance:dans ce cas, l'autopsie demontre qn'ils onL snccombe ' une syncope; D'autres Lois, la mort arrive par le fait d'nne phiegmasie intercurrente, sie"gceant ordinairement sur le pon. mon on sur la phevre; DU CANCER. 81 Enfin, et l toules les pdriodes de la maladie, la mort peut survenir ' la suite d'accidents determines par le ýsidge de l'affection. Tels sont les hemorrhagies fou-droyantes cause'es par la destruction d'un tronc arterievolumineux; les pdritonites ddtermine'es par les perforalions de l'estomac; les accidents de compression deter-.minds par les fongus de La dure-mdre, etc. La gudrison ne survient jamais sans l'ablation ou la 4estrnction prdalable de l'affection primitive. *Cette destruction peut dtre spontane'e; elle est alors produite par La gangrdne de la totalitd de la tumeur. Sans discuter ici la question de l'operation du cancer, nous devons dire que, lorsqn'il y a rdcidive apres l'ablalion d'nne tumeur cancdreuse, les accidents marchent habituellement avec une grande rapidit', et diterminent,promptenent la cachexie et La mort. ANATOMIE PATIIOLOGIQUE. - Le tissu cancdreux est sans -analogue, organise, ii s'tLend par La transformation et La ddsorganisation des lissus voisins; ii s'nlcdre inddfiniment. II presente plusieurs varietes: 0 L'enccchaloide. Par sa vascularisation, sa consistance et ses bosselures, ii ressenible grossierem ant an tissu cerebral; ii est d'autant plus rnou et d'autant plus vasculaire qu'il s'est ddveloppd plus rapidement et prdsente sonvent des foyers sanguins ' adivers legrds d'evolution, ii pent s'enflammer, suppnrer ou tomber en gangrene. 2' Le squirrhe. Plus dur, a peine vasculaire au ddbut, variable d'aspectavec les tissus qu'il transforme lentement en sa propre substance. I1 s'ulcdre en restant dur ou se transforme en encdphalo'de et se ramollit. 30 La mdlb na, dont La couleur noire est due an depot JOUSSET. 6 4 82 DES DIATHE~SES. d'un pigment granule' et qui est souvent m61ange' d'enc6'phaloYde. 40 Le colloide., comnpos6'" d'une matie're parfaitement transparente et amorphe, qui diff~re cle la ge'latine, et de toutes les matieres connues. Le collo'fde se vascularisa& graduellement et se transfurme en ence~phaloYde. 50 Le fongus h~matode. C'est 111 tiss 'u eminemment vasculaire, qui contient dans ses mailles du tissu ence'phaloYde; ce tissu est queiquefois le siege d'un bruit de. souffle. On a cherchd" la celhole canxc're'se, C' est-'a-dire, un 66 ment qui permit d'unifie'r les diffirentes varie'tes du. tissu cance'reux. Les micrographes sont revenus de leur, illusion et reconnaissent qu'i1 y a des tissus cance'reux qui ne pre'sentent pas la cellule caracte'ristique. Quoi q'il en soit, voici les caract'res de cette, cellule quand elie existe. Les celiales cc&w'ncreuses sont variables dans leur forme et leur gyrandeur. Sphe'riques, ellipsoYdes, en raqujette, leur volume vanie de 0,007 "" 0,06Mmn, elles contiennent. des noy'aux qui vrient de 0,015 'a 0,005mm. Ces no-yaux existent quelquefois en tre's-grande, abondance en dehorsa des cellules et sont libres dans la tumeur. Presque to 'us les noyaux contiennent des nucle'oles qui vrient de, 0;002 "'a0,003m112. Le tissu can cereux so de'veloppe aux de'pens des solides. et des liquides coagulables du corps vivantL. Ce de~veloppeinent se fail avec inflammation., congestion ou en dehors, tie ces deux. modes pathoge~netiques. Le tissu cance'reux vanie avec le, mode, de de~veloppement; toutes les varie'tes peuvent se rencontrer dans la formea commoun~e la maladie. Les tissus cance'reux disse'mine's pendant la cac~hexie ne sont pas dus 'a des vct'tastases ii-icagiiques, ils se sont d~veloppes la oii on les observe. DU CANCER.~ 83 Formne aiguch. La forme aigu6 du cancer est caractdrisde': P" par une tumeur ou un engorgement dont l'extension et l'accroissement sont extrdmement rapides; 20 par un mouvement febrile qui apparait habituellement des le debut; 30 enfin, par la terminaison fatale au bout de quelques mois. IIfaut distinguer avec soin cette forme du cancer des rdcidives qui surviennent ' la suite de l'ablation d'une affection cancereuse. Ces r'cidives marchent habituellement beaucoup plus vite que l'affection primitive; mais cela ne suffit pas pour constittier la forme aigue du cancer. Il faut encore distinguer cette forme de certaines affections de la forme commune, dans lesquelles la situation de la tumeur cancereuse amene une mort tres-rapide S ainsi le cancer de la glotte, par exemple. Le cancer aigu ddbute par une tumeur qni marche rapidement; cette tumeur, qui se ddveloppe frdquernment dans les grandes cavites splanchniques, preni un developpement considerable, et on peut chaque jour en constater les progres; elle est gene'ralement molle, et prdsente presque touj ours une fluctuation plus ou moins manifeste dans plusleurs points qui contiennent du sang dpanchd ou de l'encdphalode extremement mon. iabituellement la moct survient avant que la tumeur ait atteint la peau ou une muqueuse, et par consequent avant son ulcdration; mais, quand ce travail a le temps de se produire, il marche extredmement rapidement. La fievre se manifeste le plus souvent des le debut, la peau est sedche et briilante, et, dans certains cas, on a constatd un redoublement le soir. Les douleurs sout tres-variables, quelquefois excessives, intolerabl es, elles hbtent la fin des malades; d'autres fois elles sont nulies. Le marasme, la teinte de la peau et les autres pl1'nomenes de la cachexie, se montrent de bonne heure, marchent rapidement et sont tres-accuses. Cependant la multiplication du tissu cancdreux, dans des 84 DES DIATHESES.~S points loignes de l'affection primitive, n'est pas un fait tres'commun dans cette forme. Les malades meurent ainsi epuises par les progr's de la malalie an bout de quelques semaines ou de qyu6lques mois. ANATOMIE PATHOLOGIQUE. - Le tissu cancereux que l'on rencontre dans cette forme du cancer est tres-mou et tr'svasculaire: c'est celni cue l'on appelle enc6phalofde mou. I1 est quelcuefois cre'meux, pen vasculaire, cliffluent et a ette compare i' la laite de poisson. (Voir une observation du cancer aigu dans ma these inaugurale.) Forme c/ronique du cagice9. Elle est caracterise'e '10 par une marche tr's-chronicue et re'mittente, dont-les exacerbations sont suivies d'un e~tat stationnaire treslong; 20 par l'absence de la cachexie cance'reuse,-ou par son extreme benignite 'quand elle existe. Les premiers symptomes qui marquent le debut du cancer chronique sont assez semblables i ceux qui marquent le debut de la forme commune; mais l'affection primitive marche avec une extreme lenteur. Les fluxions et les mouvements inflarnmatoires sont fort rares dans les tumeurs de cette nature. Apr6s avoir tardivement contracte des adhe'rences avec la peau, elies s'ulceirent; mais l'ulceration cance'reuse, dans cc cas, marche avec lenteur, les ganglions voisins deviennent rarement le sige d'un engorgement inflammatoire ou cancereux. La cachexie se montre 'a peine, la vie s'6coule, c les malades meurent, avant que le cancer ait fait de grands progres, d'une maladie qui lui est tout i" fait 6trang're. Quand les malades vivent longtemps, la cachexie se inanifeste par unc teinte de la peau; jamais elle ne les empechc de se. livrer 'a leurs occupations; senlement its portent Line ttumeur Ol un ulcre qui les ge'ne par son DU CANCER. -8 5 poids, par saposition, on pai l'ichor f6tide qul s'en econle. Quelques-uns de ces cancers finissent par diminner de volume en mmrne temps fu'ils deviennent plus durs (cancer atrophique), mais ils ne disparaissent jamais cornpletemen t. I1 pent se dl'velopper des tisstis cancereux dans d'antres points de 1'6conomie, mais ce fait n'est point constant. Le tissu cance'reux, dans cette forme, est dur, fibrenx, pen vasculaire et comparable ' celui qui constitne la tumeur dans la premiere peiriode de la forme commune. Form-e BWnigne. Noli.me tanngere (CancroYde, cancer apith'liat> Cette forme de cancer a kt6 ge'neralemnen t d'crite sons le nom d Y'lchre chancremx dn visage, parceque 'est sur cette partie du corps qu'on 1'observe le plus sonvent; mais elle pent se montrer egalement dans tons les points oii une membrane muqueuse s'unit avec la pean. Ainsi on la rencontre t l'anus, a' la vulve chez la femme, an penis chez l'homme. A la face, le moli mne ta gvere siege surtout aux limites des principales ouvertures, aux 1evres, aux narines et sur le bord des paupieres. Cette forme dn cancer est caracterisee: i1 par son sieoge dont nous venons de parler; 2( par l'extrerne benignite' de l'affection locale pendant la plus grande, partie de sa duree; 30 par les progres rapides de cette affection, quand, par une circonstance quelconque, elle sort cde l'etat stationnaire; 40 par l'absence de la cachexie pendant presque toute la duree cle la maladie; 50 enfin par le caractere propre de la lesion, qui est constituee pendant longtemps par des cellules epitheliales. Cette forme du cancer de'bute de deux manieres diff'rentes. Le plus souvent elle commence par un petit bouton; d'antres fois l'nlceration se produit sur une surface endnrcie, mais qni ne fait point tumeur. Le bouton cance'renx ressemnble a une verrue. Ii est 66 N DES' DIATHESES recouvert d'une croi~te; quarid cette croiite tombe ou est arrachdee on trouve ciessous un petit nlce're dont la surface est presque se'che. Ce petit boiiton augmente trd'slentoment, et, si onl 6vite de 1'irritdr, ii reste longtemps stationnaire; enfin ii s'accroi't, sa base s'e'largit, 1ulceration s'dtend peu 'a peu; mais, quand cule a atteint une maucpeuse, elle fait des prog-res tre's-rapides. Alors, la maladie entre dans sa seconde pe'rode; elle est constitu~e rnaintenant par un ulcere rongeur qui va s'd'tendant chaqpie jour et qui dd~truit rapidement de grandes parties '; la cachexie finit par s'6'tablir., et les malades suecomboent. avant perdlu une partie de la face ou des organos g6nitaux. Queciquefois la maladie de~bute directement par un ulcere ou par des fissures irre~guliedres 'a bords durs et inegau-x. Ces ulce'res sont queiquefois le sid'ge, d'hd~morrhacrios et de douleurs lancinantes. uls out pour caracte're disitincli f de no jamais se cicatriser; us sont presque tdujours unique~s. Co qui permet de les distinguei des ulce'res syphilitiques et scrofuleux qui peuvent sie'ger dans los mdemes rdgrions. C est vers la fin de la seconde pd'riode qu'apparai't la cachexie cancedreuse; rarement elle s'accompagne d'en.,gorgornonts granglionaires et de productions cancedreu-ses di sse'minues. La dure'o de la prcr-nie'ro periode peut e'tre, fort longue, cello do la secondo ne lost j amais beaucoup. Cependant, taut que les signos de la cachexie ne se sou-L pas rnontreds,, la v ic e ost, pas imme'diatornent rnonacd'e; mais uno, fois la cachoxic e dtablie, la mort no tarde pas at survenir. ANATOMIE PATriIOLOGIQUE. - Lo noli me. tan gore est caractdrised anatomiquorenet par une turneur dans, laquelle on retrouve des collules somblables ' cellos del'pdre DU CkNCER.R 87 Ce sont verilablernent des cellules dpithe'liaies; mais, quand la maladie a fait des progres et que la cachexie s'est dlcveloppee, on retrouve dans ces cancers le tissu et la cellule ence'phaloYde. L'opinion qui arrive ' placer serieusement le noli mqe tangere ' c6te des verrues et des cors aux pieds n'est pas soutenable. En effel, le nuoli mn-be tan bgere est caracteris6 par une petite tumeur qui ý'ulcere indefiniment, qui pent,se reproduire apre~s les operations les plus attentives, qui,determine quelquefois l'engorgement des ganglions lymphatiques eL la transformation de ces ganglions en tissu enc6phalode, et enfin qui se termine par la cachexie can-cereuse et la mort; par consequent le ol1i me tctngere,est un cancer, quels que soient d'ailleurs les caracteres microscopiques que presente son tissu. ETrIOLOGIE DU CANCER. - Les causes occasionnelles qui,peuvent determiner l'apparition du cancer sout trds-peu,connues. Les grands chagrins, les passions tristes ont generalement ete regardes comme des causes occasionnelles de -cancer, mais jamais ces assertions n'ont 616 prouvees. Les coups, les irritations quelconques porles sur un organe ne de'terminent de cancer que chez les cancerenx. L'cUge de la vie est un ph6nomene dout it faut cerlainemeni tenir compte dans l'6tiologie du cancer; ainsi c'esl genuralemen de trente-cinq a cinquante ans que la maladie cauc6reuse se manifeste; mais cette periode n'est point -absolue, et ii n'est pas rare d'observer des cancers m 6ne avant la pubert6; cependant il faut observer que l'tge semble daus ces cas avoir une notable influence sur la localisation du cancer. Ainsi, ce sont en gen6ral des cancers de l'mil ou des bourses que l'on observe dans cette periode de la~vie. 88 BES DIATHESES. L'filBreitd, Nen q ueson influence ait dtd exageref, est' une condition qu'il ne faut point negliger. Quant 1 l'influence du sexe et a la frequence plus grand& du cancer chez la femme ou chez l'homme, c'est une question pre~cue insoluble, et du reste sans importance., Quant aux petites tumeurs accidentelles, aux '?Xvii materni, cufes dege'ne'rent tres-facilement en cancer. TRAITEMENT DU CANCER. - Nous avons vu que la mort 'tait la terminaison naturelle du cancer, et qu'il n'y avait d'exception a cette regle que dans les cas oi l'affection avait ete enlevee ou ddtruite. I1 est donc'compl6tement inutile d'exposer les indications des diverses. me' dicaments preconises dans le -traitement du cancer,. puisqu'ils sont tous notoirerent inefficaces. Cependant un certain nombre de medicaments employes ' doses inflnitesirnales, et d'apres la loi de similitude, reussissent assez bien a enrayer pour un temps la marche du cancer. Les principaux de ces me'dicaments sont: ar-senicwin,. con-ham mnaclatam eL iodiarn. Tons les trois out t6 vant6s outre mesure et consider6s comme de v6ritables specifiques. Nous indiquerons, a propos de chaque affection cancereuse en particulier, quels sont les me~dicamentsqui peuvent, sinon gudrir la maladie, du moins-combattre certains sympt'mes et reculer, dans des limites malheureusement tres-bornees, l'issue fatale du cancer. La seule question que nous traiterons ici sera celle des indications et des contre-indications de l'operation dans le cancer. On sait comnbien les meddecins sont divisds sur cette operation da cancer; les travaux des anatomo-pathologistes et des micrographes ont presque tous etA entrepris pour chercher 1-a solution de ce difficile proble'me, et DU CANCER. cq nous pouvons dire hardiment que cette solution n'n pas encore 't' trouv6e. Bans notre th'se inauguralo, nous avions cherchd ' resondre cette question i' laide des formes de la naladie, et nous croyons que I'a seulement se trouvera la solution tant cherch'e. Nous disions 'a cette epoque: ii ne faut ope'rer ni le, cancer aigu, ni le cancer chronique, parce que le premier s'accompagne de ph6 -nomeneS cachectiques des son debut, et que la reproduction cancereuse est extrernement rapide; parce clue le second est compatible avec une existence tres-prolongde. Nous posions cc precepte qu'il fallait toujours operer le noli mne tcangere dans sa premie're periode, et nous pouvons constater que les recherches des micrographes. n'ont fait que confirmer ce precepte traditionnel de la chirurgie. Restait et reste encore la forme commune, pour laquelle ii est trds-difficile de poser des regles serienses d'operation. Les micrographes ont-ils 'trouvo la solution du problenme? on a pu le croire un instant. La cellule canc&reuse a et6 (par hiypothe'se) consideree commie la caracteristique du tissu cance'reux; les tumneurs qui ne presentaient pas cette cellule ont e t isolees sous le noM' de pseudo-cancers (tumneur fibro-plastique e'pi theliale), d'oii on a deduit ce precepte en apparence tres-rigonreux operer les pseudo-ancers, n'operer jamais le cancer a cellules. Mais les tumeurs fibro-plastiques ont souveut recidiv6, amenant la cachexie et la mord comme de veritables cancers, ce qui renverse de fond en conible l'hypothdse d'uue cellule cancdreuse caracte'risticjuc et pouvant servir 'a guider le, chirurgien daus la quesLion si delicate du cancer. En resum6, nous conseilions (-I s'abstenir de loperation dans le cancer aigu, et dans le cancer chi~onique; l'operation devra encore 'tre 6vit'e dans la forme commune tontes les Lois que DES DIATHESES. les tumours sont multiples, on que la tumeur unique est tres-volumineuse (Dupuytren), enfin quand la maladie est entree dans la periode de la cachexie. En dehors de ces circonstances, nous n'avons plus aucune regle positive pour nous guider, 'a moins qu'une hdmorrhagie incoercible, la compression d'un organe indispensable ' la vie, ne vienne fournir au chirurgien des indications positives et dtrangdres a la nature de la maladie. Quant au cancroide ou noli me tangere, on doit toujours l'opdrer dans sa premiere periode. L'expdrience traditionnelle et notre experience propre nous font poser comme regle invariable de pratique cette opdration, 'a l'aide de la phte arsenicale, dont voici la formule: Arsenic........... gramme. Amidon.......... 8 grammes. Cette poudre, ddlayde avec un peu d'eau, est dtendue sous forme de pate sur la surface ulcdreo on avivde avec le bistouri; on la recouvre et on la seche avec un peu de charpie rapde, et on laisse le tout en place jusqu a ce que l'eschare se ddtache. Cette application est suivie d'une douleur brflante et tres-rarement d'une inflammation drysipdlateuse. Tous ces symptdmes diminuent aprds vingt-quatre heures et finissent par disparaitre. L'eschare tombe apres plusieurs seinaines, laissant l'ulcdre cicatrisd on en voie de cicatrisation. Quand l'ulcdre cancereux si6ge sur un bouton prodminent, il faut d'abord enlever le bouton avec le biswuri. Quand 1'ulcdre cancdreux est trds-dtendu, il ne faut operer que par petites portions et ne jamais recouvrir de pate arsenicale un espace plus grand qu'une piece de un DE, LA DIATLITESE PURULENTE. 91 franc; sans cette precaution, on s'exposera 'a determiner uni empoisonnement eL la morL du malade. Le chlorate de potasse 'a haute dose, employe' 'a lPint&rieur et 'a lexte'rienr,, a donne' qnelques succ's clans le traitement dn cancer Opithelial. DE LA DIATHESE PURULENITE. La diathe'se purulente est une, maladie caracte'rise'e par la tendance des solides et des liquides coagulables de 1'6conomie 'a sthir la transformation purulente. Cette maladie, qui, snivant des theories bien diverses, a repn les noms d'infection ptralcn-te, de phlebite, de pyoemie, a une immense importance 'a cause de sa gravit6, et de sa frequence chez les femmn~es en comceli et les operees. Quand elie surgit spontane'ment, cule affect-e souvent les allures du rhumatisme articulaire avec lequel elle a ete6 souvent confondue; cule repre'sente assez exactement, pour l'espe'ce humaine la morv'e des solipe'des; cule offre 't tudier cinq formes: la fonme comminwie, la form)e fozsdro'ycvte, la form,)e maligme ou cctcxiqac, la formne fixe primitive, la forme bw bnignc. Les circonstances e'tiologiques clans lesquelles survient la dia-these purulente ont une grande importance pratique et impriment 'a la maladie une physionomie pal ti-,cnlie're. Sons ce rapport, on pourrait de'crire la diatlu'se pmr'alente spontaiiee la diath~se pmrulente pmerpdraie et la dic'thkse pzq-rmlbente des operifs. Mais, comme clans ces trois categories la maladie' pent revetir les cinq formues 02 DES DIATHESES. que nous axons indiquees, nous consorverons notro premicre division qui est la seule naturolle: neanmoins nous ne negligerons point los diffdrences produites par lo traumatisme ot l, tat pu irpiral. rFoar~ni coinuvnan. Elle dehbute par un mouvement f6 -brilo carack~ristiquc. Ce sont do gros frissons qui revierinont habituellement plusiours fois en. vingt-quatre heures et sont suivis d'une reaction intense pendant laquelle la chaleur do la peau doviont considerable'; le pouls ost grand et frequent, la face colorie, la soif vive; souvent d6s le debut apparaissent los signos d'une on do plusionis phlogma sios. Dans la, diathe'se purulente spontande, co sont, le plus souvent, des arthrites; chez les femmes en couches, des rnetro-peritonites. La maladie a une marche rapidoe; los frissons so repetent tous los jours pendant los premiers temps; le facies s'altere et prend une coloration jaunatre qui n'est pas touj ours do l'ict're; los malados sont habituellement dans une indifference profonde, la ftaiblesse est porte'e 4 un point plus 6lev6 que odans toute autre maladie, et les malados out conscience do cette faiblosse, ce qui n'a pas lieu dans la prostration do la fievre typhoifde; des suours continues et uno diarrh~e fetide, abondanto, s'e'tablissent plus on momsin rapidement; la lancgue ost le plus souvent humnide, large, blanche on jaune; elle se seche quand la raladie s'agg(Travc, mais elle no reve't queo tres-excoptionnelloment une coloration noinitre; dos abcs, des erysipelos, des phldbitos apparaissent et marchent rapidement vers la suppuration pendant que les inflammations internes, pluresies, peritonites, arthrites, suivent ]a. meme marcho. Toutes ces suppurations ont pour caractereo habituol (l'etro pen douloureuses et do marcher tri-srapidement; quelquos heures suffisent 'i la formation (labee's volumineux; si, ce qui arrive le plus souvent, la DE LA DIATHESE PURULENTE. 93 4diathe'se purulente s'est d'velopp~e 'a propos de laccouchement on d'nne operation, on observe des sympto6mes specianx d'nne haute importance. A la suite des couches, les lochies deviennent puruleutes, putrides on se suppriment tout 'a fait, en memnie temps que les mamelles s'affaissent et se tarissent. Si la malade va mieux, on voit reparaitre et les lochies naturelles et la secretion laitenses. Quand la diathese purulente survient apres une operation, la plaie -se seche, le pus devient serenx, les parties re'unies se d'collent, les moignons se re'tractent; de nimme aussi, qnand le malade va mieux, le pus s'6paissit, offre tous les caracteres d'unnpzts lo'aable, et la cicatrisation recommence. Les phenomenes qni se passent du cot6 de la plaie chez les op6res, et du c6td' de l'ute'rus chez les nouvelles acconchees, ont donc, an point de vne du pronostic, la plus grande importance. Les forces baissent; le malade se refroidit graduellement et n'a plus de frissons; la respiration s'accel'ere; quelquefois ii a nn pen de divagation, mais les sympt"mes c'rebraux sont tres-peu marques- dans cette maladie, et la conservation de la connaissance jnsqu'a' ia mort est en-,core un caractere qni la diff~rencie de la flevre typho*Yde. Enfin, le malade succombe, soit par asphyxie lente, soit par nne syncope, d'ans le cours du deuxieme on du troisieme sept6naire. 1i est fre'quent d'observer une am.lioration trompeuse dans les derniers jours de la maladie; la faiblesse et la fredquence du pouls doivent garder le medecin de toute illusion. Si le malade doit gu~rir, les frissons cessent, la diarrhde et les sneurs colliquatives s arretent, le pouls -diminue de frequence, les forces et le somreil reparaissent, et la maladie marche franchemeut vers la convalescence, qnand cette gudrison a 6te obtenue dans ]e premier sepidnaire et surtout dans les qnatre premiers jours; 94r D~s n~t~r~s11 mais, si la maladie r'a 6te' enrayde qu'apr's la formation des abcs et des phiegmasies purulenles, ii faut encore compter avec 1'Ievolution de ces affections qui, lorsqu'eltes sie'gent sut des organes importants comme le peritoine7 la ple~vro, le foie, le tissu cellulaire du petit bassin, peuvent cidterminer des accidents mortels, ou -tout au moins demander des semaines pour arriver ' une heureuse terminaison. Forme be'nignle. Elle est caraci6ris~e par le peu d'intensitd 'du mouvement fdbrile et par le petit nombre des affections locales. Le mouvement febrile s'annonce par un frisson suivi de chaleur et de sueurs, puis, au bout de vingt-quatre heures, la,fivre tombe completemeut, le malade consei-vant une douleur dans un point. Le lendemain on le surlendeniain un acce's f~brile, semblable au premier, se manifeste, quelcuefois le malade eu a un troisie'me, mais habituellement ils -vont en decroissant. d'intensite. Cependant l'affection locale se developpe sons forme de phiegmon, de ph]A'bite, d'arthrite. La marche fatale et rapide vers la suppuration ne se rencontre pas au merne degre 'que dans la forlme COMmiUuney et quelquefois les malades en sont quittes pour un ou deux abcis. Les localisations les plus graves par leur siege, comme les arthrites et les pleurisies, n'arrivent pas toujours 'i suppuration. Pendant toute la dure~e de cette forme, le malade presente la coloration jaunatre et la faiblesse propres 'a la diathe'se purulente; quelquefois des -engorgement; inflammatoires du tissu cellulaire qui no suppurent ni ne so resolvent, des phl'bites adhesives survivent 'i la maladie et prolongent et entravent la, convalescence. L'C'tat puralent ded'crit par J.-P. Tessier, rentre naturollement dans la forme be',nignc. Cotte variete' do diathese purulente s'observo presque exciusivement dans la con DE LA I)IATI-IASE PURULENTE. 95 valescence des flevres et en particulier de la petite vdrole ou de la fiedvre typhoidfe. Elle est apyretiqte et caracterisde presque uniquement par l'apparition d'abces sous-cutanes tr's-multiplies. Ces abcds, presque indolents, sans changement de conleur ' la peau, se forment avec une rapidit6 telle que, le plus souvent, la periode d'induration phiegmoneuse passe inapercue el que, d'un jour ' l'altre, on constate de nouvelles collections. Cet etat pent se prolonger plusicurs seraines, et il se termine habituellenent par la guedrison. Fornme foudroyantte. Cette forme ne s'observe qu'en temps d'epidemie; elle est caracte'ris~e par la violence et la marche extrdmement rapide des symptomcs. La mort peut survenir en moins de vingt-quatre heures, et. elle arrive loujours avant le quatrieme jour. Un mouvement fdbrile intense, continu, avec exacerbation marquec par des frissons; un pouls grand, qui augmente sans cesse de frdquencc en meme lemps qn'il diminne de force; une apathie qui dege'nre en une sorte d'hpbdtude; une prostration extreme; une face vultueuse d'abord, puis pa'le et cadavdreuse; des 6vacuations fdtides et involontaires; pas d'affeclions locales bien ddterminecs; puis le refroidissement, l'asphyxie et la mort, souvent avant qn'ancune suppuration ait en le -temps de se produire:telle est la physionorie d'une forme trop facile h reconnaitre quand on l'a vue une fois, et qui ne s'observe gudre qne chez les accouchees. Ajoutons qn'elle debute prdmaturement, an plus Lard quelques heures aprds la ddlivrancc, eL dans un certain nombre de cas parfaitement authentiques pendant le travail ineme de 1'accouchement., et, par cons6 -quent, avant qu'un atome de pus soit forme' et puisse rendre compte do ce que, dans leur langage figure, lea -96 DES DIATHESES. partisans de l'infection appellent wn grand em-tpoisoruvem en t. Forme atc.iqae. Le de'saccord des symptormes et 1'extre'me gravit6 qui s'observent daus les formos ataxiques, a ici pour caractere une apparente benignit et Fentiere securit6 des malades. Cependant le mouvement fe'brile earactdristique avec frissons marque le debut do la maladie. Les premiers jours, les malades conservent de l'appetht et toute la nettet6 de leur intelligence; mais l'affaiblissement croissant, le facios caracteristique no laissent pas tIe doute au. mndecin; puis lout 'a coup, le troisPeme ou le.quatri'me jour, les accidents prennent une effroyable intensit6; la face. s'altere et devient iivide; les evacuations colliquatives apparaissent; le pouls est petit, rapide, tremblant, insensible; la peau se refroidit, et les malades succombent habituellement avant la fin do la premiere semaine. Les suppurations internes et externes sont habituellemeut moins avance'es cue dans la forme commune. rFormo /ixe prun)ýi~itive. Celte forme a pour caractidre' de ne presenter qu'une seule affection; cette affection est tantdt tin phlegmon diffus, une phlebite, une pneumonic, une pleurdsie, une pdritonite, un phiegmon du petit bassin. Cette lesion marche vers la suppuration avec la rapidit6 que nous avons signalere dans la form-be con uns e de la diathdse purulente; - x'ingt-quatre heures suf. fisent 'a l'6volution do l'hepatisation grise. Les dpanchoments plourdtiques et peritondaux sont d'emblde purilents. Trois ou cquatre jours suffisent 'a la suppuration du tissu cellulaire do tout un rembre ou d'une partie du trouc. Le pus n'ost pas collectd comme dans le phlegmon; mais ii s'&tend au loin, Iransformant le tissu celtilaire, dlisse'quant los muscles, mortifiant Los os et los apon'vi-oses. Cot effroyable trav\Tail do suppu DE LA DIATHESE PIRULENTE. 97 ration s'accompagne de tous les symptomes dejat decrits a propos de la formxe comqmuine. Ces sympt mes ge'n raux et l'extreme rapidite des suppurations emp'chent de confondre la forme fixe de la 4iathese purulente avec les phiegmasies essentielles terminees par suppuration apres une 6volution regulielre. Les circonstances etiologiques: acconchement, operalion, fatigues considerables, serviront aussi au diagnostic. Cependant ii ne faut pas oublier que les femmes en couche sont sujettes ' des accidents en dehors de la diathe'se purulente; ainsi la plupart des nbc~s de la fosse iliaque et des pheigmatia alba dolens sont des etats morbides dependant de l'accouchement et cependant distincts de la diathe'se purulente. ANATOMIE PATHOLOGIQUE.. - les collections purulentes dans le tissu cellulaire; des abces, dits metastatiques, dans le poumon, le foie, les reins et la rate; des inflammations suppurees des visceres; mais principalement des peritonites, des pleure'sies et des ang6ioleucites; despustules varioliformes et des pemphigus purulents; une alt6 -rationdu sang qui va cuelcuefois juscu'a' la transformation purulente; l'hypertrophie, le. ramollissement de la rate,,qui pre'sente habituellement une double coloration: telles sont les lesions multiples que l'on rencontre i l'autopsie des mialades qui ont succombe ' la diathbse purulente. Le plus souvent la production du pus s'accompagne d'un travail inflammatoire evident, mais d'autres fois il n'en.existe aucun signe, en sorte que le pus s'est form' sans inflammation. La phl6bite et les abcbs metastatiques ont donne lieu a des discussions encore pendantes, et dont nous donnerons seulement les conclusions pratiques ' propos de l'tiologie. Comne fait d'observation, nous devons noter des JOUSSET. 7 98 DES DIATHESES. maintenant: loqu'un nombre tr'es-notable dediathhsespurulentes se de6veloppent sans phlebite; 20 que dans la phlebite ii est de regle de trouver le pus emprisonne' par des caillots on par des fausses membranes; 30 que le pus se trouve libre dans les veines lorsqu'il s'est forne sans inflammation et par la transformation directe du sang en pus; 4o que les abces dits mndtastatiqmes, subissent presque touj ours l'6volution comple-te del'inflammation, du ramollissement et de la transformation purulente, et que, parconsequent, ils ne sont pas produits par le transport mecanique du pus en nature. ETIOLOGlE. - La diathese purulente est epid6mique et. contagieuse, la vari6te puerperale pent meme 6tre transportee d'une mialade ' l'autre par l'accoucheur; ce qui doit engager celui-ci a prendre les plus grandes pr'cautions. Les auteurs qui regardent la diathese purulente comme un empoisonnement du sang par le pus, comme une infection ptruzlente, n'admettent pas que cette maladie puisse sed6velopper sans l'existence d'une plaie en suppurationt source necessaire de lempoisonnement. Cette hypothe'se est renversee par l'existence ave'ree d'un certain nombre de cas de diathese purulente sponta%ýe'E, et dans lesquels la source necessaire 't l'infectiou manque completement. L'Utiologie de la diathese purulente spontanee est fort obscure; elle est souvent confondue avec le rhumatisme articulaire, et les observations ne signalent guere que deux causes occasionnelles:la fatigue musculaire excessive et le refroidissement. Le traumatisme et 1'accouchement sont les deux grandes circonstances dans lesquelles on voit apparaitre la diathese purulente, et elle est d'autant plus grave qu'elle survient a une poque plus rapproche'e de l'operation ou de la d61ivrance. Les piquires d'amphinpliittre, la saignee et toutes DE LA DIATHESE PTRULENTE. 99 les operations sur les veines; le catii'tetrisme, les calculs renaux, les inflammations du rein, les operations sur la vessie; les fractures complicquees de plaies, les suppuralions osseiises de quelqle nature qu'elles soient; les operations par le bistouri, sont les circonstances propres ' developper la diathese purulente; et parmi toutes les suites possibles du traumatisme, la ph1&bite suppurde, plus que toute autre lesion, est l'iustrument possible du developpemeut de cette maladie. Les circoustances de l'accouchement qui favorisent le d&'eloppement de la diathese purulente sont les manceu-.vres et les ope'rations obste'triccles, la r6tentiou de caillots et de parties du delivre ou des membranes, l'absence db l'allaitement. Apr s~ 1'accouchement, comme apre~s les operations, les circonstances e'tiologiques d'favorables soul d'abord l'encombrernent des malades, le chagrin, les exces, les refroidissemeuts. Les circonstances favorables soul l'isolement du malade, une nourriture suffisamment reparatrice, et Loutes les conditions quifavorisent la cicatrisation, diminuent et supprimeut la suppuration; conditions que nous allons exposer a propos de la prophylaxie. TRAITEMENI. - Pro'phylaxie. L'isolemnent des malades, la de'sin/ection des salies dans les hapitaux, desinfection qui s'obtieut surtout en laissant les salles vides pendant quelque temps, et tous les noyeus propres ' retrecir la plaie et 'a supprimer la suppuraLion, soul les vrais moyens prophylactiques. La reunion par premiere intention, et, quand elle ne peut 6tre obtenue, le pansernent des plales avec un melange par iparties egales d'eau et d'esprit de vin, sontules nioyenss ' employer aprecs les operations. Le seigie ergote', ' adose suffisante pour faire contracter l'u-.................... 100 DES DIATHE~SES. t6rus, l'allaitement, qui a des effets analogues au seigle ergot6, sont les royens convenables pour effacer la cavit6 uterine et en chasser les caillots et les debris plaPentaires. Arnica et acombitwm ' la 123 dilution, alternes toutes les qfiatre heures apres les operations et l'accouchement', nous out sembl6' resister efficacenent ~ l'invasion de la maladie. Les circonstances d'accouchement fournissent des indications me'dicamenteuses speciales, sur lesquelles nous reviendrons. Aconiturn et arsenicrnw sont, avec le sulfate de quinine., les trois medicaments principaux de la diathese purulente. Le sulfate de quinine est indique toutes les fois que le retour regulier des frissons donne ' la iialadie l'aspect et les allures d'une fievre intermittente. Il faut, dans ce cas, administrer le sulfate de quinine ' la dose de I gramme, pris dans un tenps tres-court, deux henres au plus aussitMt apre~s l'acces; j'ai obtena des succes complets et rapides avec ce nioyeu dans la diathese purulente puerp6 -rale et dans celle qui succede aux operations sur la vessie. Mais, en l'absence de l'indication que nous avons precisde, le sulfate de quinine est inutile dans le traitement de la diathese purulente, et ii ne fant pas se fier a sa vertu pretendue toruique. Acowitwm)7, convient an debut et dans la periode d'dtat de la diathese purulente, quand des acces bien nets n'indiquent pas le sulfate de quinine. Je me suis presque toujours servi de la 3e et de la 2c trituration, et ces prepaiations m'ont suffi. Je donne une cuilleree toutes les heures on toutes les deux heures. J.-P. Tessier pr'f~rait la teinture mere ' ala dose de I gramme, et jusqu'a 3 et 4 grammes. Arsen aziczn convient lorsque aconitumrn a 6te insuffisant, DIATHESE EPITHELIALE. 101 on lorsque lPon est appeke' quanci la matadie est, arriv~e' dej a a sa pe'riode de collapsus: pouts tremblant, chaleur acre on peau refroidie, evacuations collicjuatlives, facies decompose'. J'ai habituellement employe' la 30 trituration. Belladonc&, chamnomilict, nux vomnicci, bryomia pulscatillct, remplissent des indications speciales dans la diathe'se purulente suite de couches. Chctmornilla convient quand ii y a grande chaleur, avec frissonnernent aussito't que la malade se dedcotivre: facies rouge, diarrhe'e verda'tre avec colique, suppression de la secretion mammaire. Hartmann con'seille belladonct a la 301 dilution, comnnm( un specifique quand ii y a engorgement partiel du sein., rougeur clissedminde, par rayons, et douleurs lancinantes dans les seins, coliques utedrines, pesanteur dans l'hypogastre, tednesme rectal, lochies noires et f~tides. Je l'ai louj ours administre', ainsi que les autres medicaments, 'a la 3" dilution en gouttes, ou en trituration. La matie're rnddicale indiquera les cas spe'ciaux dans lesquels les autres nmedicaments devront d'tre employedsb DIATHIESE EPITHE~LIALE (SYcosE, MALADIE DES FIcs).f C'est une maladie caracte'rise'e par la production de petites excroisscances de formes tre's-diverses., compose'es de tissu e'pithe'lial. Ces excroissances, don L le siefge le plus, frequent est la sphere ano-genitale, peuvent prendre naissance, sur tons les points de la peau et sur les parties de muquense reVetues de cellules edpi-theliales. 102 DES DIATHESES. Hahnem-ann a rendn un veritable service en distin-. guant la sycose de la syphilis. Avant cette distinction nosologicue, les malades atteints de diathese 6pitheiiale e taien-t prescue tons impitoyabiement soumis an traitement mercuriel, an grand detriment de leur sant6. Les circonstances e'tiologiqpes favorabies an deveioppement des. fics sont:l'existence d'une blennorrhagie, et chez la femme la leucorrhee et nn 6tat de grossesse. L'absence des soins de propret6 est encore une circonstance favorable ' la manifestation de la diathe'se 6pi-tii8iale. Mais sonvent la maladie se developpe sans aucune cause appreciable. Le siege le plus frequent de la sycose est la sphere ano-genitale,. oP" iee, est constitne'e par des vegetations accompagnees d'un snintement muqneux pins ou moins abondant. Tantat ces vegetations affectent la forme de petites excroissances allongees, plus minces ' leur extremite libre qu'a leur base, ces excroissances sont isolees ou reunies en gronpes serres; tantat des branches nombrenses vegetent sur un tronc unique et presentent i'as-.ect d'un choou-fleur; d'antres fois la base est allong'e, i'excroissance, dentelee sur son bord libre, ressembie,' une crate de coq, ou a une figue, d'oii le nom de fie. Sur la peau des mains ett a la face, la diathese 4'pithdiiale se montre sous forme de verrue et de poireaux. Elie donne naissance a un certain nombre de polypes du canal de i'urethre et de,'uterus. Ces productions 6pithei'iaies sont extremement rebeiles et elies se reprodnisent presque indefiniment quand on les enidve par les moyeus chirurgicaux. TRAITEMENT. -Halnemaun conseilie le lhmya et le nitri czcidtomb contre la diathese epitheiiaie. Ces deux medicamentLs, donnes aiternativement on isole ment, ont produit DIATHESE E PITI-ELIA.LE. 103 4e no mbreuses guerisons. Bans les cas rebelles, Hahnemann cohnseille de toucher les fics avec la teinture de.thuyc&. Lycopodiuqm, es t le me'dicament cle la diatlh'se epithe~iale -quanci les excroissaiices, au lieu d'6'tre lisses, sont fen-,dil1le"es et rugneuses (Espanet). Ccdcarea oarbonicct, silicect, bisinuthurn et scsbina sont les -autres medicaments de la sycose. Nons rappelons qu''il taut ici une grande perseverance dans l'emploi dlu medticament choisi, et que plusieurs mois:sont quelquefois ne'cessaires pour la gueirison de la maladie. Nous prescrivons gteneralement la 30e dilution en ~globules; c'est celle qui nous a le plus souvent r6ussi. DES CACHEXIES Les caohexies constituent une classe fort importante da maladie; elles sont caracterisees par ane tendance aux h6morrhagies, l'hydropisie et ' la gangrene, et parl'absence de produit morbide particulier. La tendance aux hemorrhagies, t l'hydropisie et ' la gangrene se manifeste a une,poque encore peu avancee de la maladie ou au moins bien avant leur periode ultime. Ce fait est fort important et suffit pour caracteriser une classe de maladies. Nous decrirons les cachexies. suivantes: la chlorose, le diabete sucre', la maladie de, Bright, le rachitisme, le scorbut, le purpura, la Iapre, ler goitre et le cret'itisre, la cachewie exoph-thalmique, la. macladie d'Add1isoo, la pellagre. DE LA CHLOROSE. La chiorose est une maladie propre 'a la femme pubere, et caracterisee par une cachexie particuliere. Nous disons que la chiorose est une maladie propre a' la femme et en rapport direct avec la menstruation, parce que nous s6parons radicalement la chiorose de l'an&,miie qui n'est point une maladie, mais une lesioncommune a' beaucoup de maladies. Nous n'admettons dono ni la chiorose des hommes ni celle des enfants, ni celle des vicillards. Nous remarquons cependant que les jeunes DE LA CHLOROSE. 105 nifles peuvent etre chiorotiques plusieurs annees avant 1'etablissement des menstrues, pendant le travail d'6volution qui prepare la puberte, et que les femmes atteintes de cette m aladie conservent quelquefois jusque dans la Vieillesse un certain nombre de ses symptames. Les symptomes principaux de la chlorose sont:la diminution des globules du sang, d'oii les palpitations, les bruits de souffle, et le plus souvent une padeur remarquable; une diminution notable des forces musculaires; des impulsions maladives diverses; des troubles de la digestion et de la menstruation. Tel est l'ensemble des symptomes que Yon rencontre dans tons les cas de chlorose; mais ces symptomes constituent par leurs associations diverses, par leur intensit6 pius on moins grande, par la predominance de certains d'entre eux, des groupes diffirents qui peuvent e'tre ramenes ' trois principaux; ce sont les formes de la chiorose: forme comnmune, form~e bemig),e, formne grave. Forine comwtmme. C'est celle qu'on observe le plus frequemment et qui a servi de type a presque toutes les descriptions. C'est la chlorose vraie et l'gitime des auteurs; elle est caract ris e par la multiplicite" des sm m ptomes, par la predominance de l'ame'norrhee et par une marche tres-chronique. On pent ddcrire la suite des symptomes en trois periodes: p6riode d'invcasior&, periode d'6tat et periode de caclexie. 10 L'invasiou pent tre brusque, la maladie s'etablir d'emblle et arriver en quelques heures ' sa periode d'etat. Mais cc sont Ra des cas tres-rares; ils s'observent 'a la suite d'emoLions violentes, et sont pluto't relatifs B ala forme benigne qu'a la forme commune de la chiorose. Presque touj ours la maladie se d6veloppe lenLement et procede par des progres presque insensibles. 106 DES CACHEXIES. Un sentiment de faiblesse musculaire; une tristesse et une apathie inaccoutumees; de la fatigue par le plus leger exercice; deja in peu d'essouflement par un mouvement rapide; de la c6phalalgie oa au moins de la pesanteur de tate; de l'inappetence et des douleurs d'estomac: tel est l'ensemble des symp tomes qui annoncent l'invasion de la chlorose. Si les r6gles ont djJ'a paru, elles diminuent, retardent, en meme temps le sang devient plus pale, et si la paleor des teguments a fait defaut dans les premieres semaines, elle apparait alors et ne tarde pas a revetir les caractdres si tranches qui ont servi ' denommer toute la maladie. 20 hlriode d'dtat. A cette p6riode, les malades pr6sentent un ensemble de symp tomes tres-caract6ristiques. Tristes, indiff6rentes surtout, elles out horreur du mouvement et de la conversation; la face bouffle est d'une pIleur verdatre et transparente que l'on a comparee a un teint de cire. Cette paleur fait encore place de temps a autre, sous l'influence d'une emotion, du mouvement ou de la chaleur, a une rougeur vive qui occupe seulement les joues et tranche avec la paleur du front et du men ton. Ce ph6 -nomene est surtout marque chez les blondes 'a peau fine et transparente. Avec la p'leur de la face, on observe la decoloration des lkvrcs, des gencives et des conjonctives. A cette eriode, les forces musculaires sont tres-notablement diminuees, un exercice prolong6 est impossible, et presque tous les mouvements provoquent de l'essoufflement ou des palpitations; des lipothymies et des syncopes viennent encore tdmoigner du mauvais etat du sang. Ces syncopes so produisent " l'occasion d'une station trop prolongee on du s jour dans un lieu fermi et rempli (de monde. Aussi est-ce principalement dans les glises DE LA, CCILOROSE. 107 - <ue les chiorotiques se tronvent mal et sont prises de,yncope. Cependant le pouls est plein, legrrement ralenti et s'acc6lerant au moindre mouvement. On constate facilemient les bruits de souffle caractiristique de cette maladie, et un cede'me variable ne tarde pas a se montrer; son siege habituel est'aux malleoles. L'anorexie est habituelle, elle s'accompagne de dyspepsie et tre's-souvent d'appetit deprave. Les regles mancjuent tout " fait et sont remplacees par une leucorrhee fort abondante, avec pesanteur ' l'hypogastre et douleur de reins. Des nervralgies diverses, des paralysies incompl&Les viennent encore s'ajouter aux souffrances des nalades. Les nevralgies sus-orbitaires et intercostales sont les plus freciuentes; les paralysies sont rares et toujours incompletes, un certain degr6 d'amanrose est celni qni s'observe le plus friquemment. Cependant le sommeil est bon, et cet en-.semble de souffrance pent se prolonger longtemps sans amener d'amaigrissement notable et sans compromettre serieusement l'existence des malades. 30 Pe'riodc de cachexie. La chiorose abandonne'e ' elle-meme pent se prolonger presque ind'flniment an degr6 que nous venous de decrire; eependant, chez un certain nombre de, malades, et sous l'influence d'un redoublernent d'action des causes occasionnelles de la chlorose, la periode de cachexie se produit. La perte des forces est portee an point d'empecher tout monvement; les malades restent couchees on assises; la p~leur est cadav6reuse; l'amaigrissement fait des progres qni sont marques par nn cederne plus on moins generalis'; les grandes cavites sont le sige d'hydropisie; les palpitations et la dyspnee soat extremes; l'6tat lipothymique permanent; une diarrhee debilita.nte, mais plus sonvent des hemorrhagies multiples viennent encore 108 DES CACHEXIES. aggraver 1'etat des malades qui succombent habituellement soit a une syncope, soit a une complication terminale. Ces complications sont ordinairement inflammatoires, et les plus communes de toutes sont la pleur6sie et la pneumonie. Revinons un instant sur les bruits vasculaires qui constituent un des signes principaux de la chlorose. L'auscultation du cour permet de constater l'existence d'un bruit de souffle doux et prolong6 au premier temps et a la base. Ce bruit n'est pas constant chez la mAime malade, et son intensit6 est en rapport avec l'accel6ration de la circulation. Mais le signe caract6ristique de la chlorose est un bruit. de souffle pergu sur les vaisseaux du cou. Ce bruit de souffle est continu ou intermittent. Le bruit du souffle intermittent se passe dvidemment dans les carotides et est la r6p6tition du bruit qui existe ' la base du cceur. Mais; le bruit continu existe dans les veines jugulaires et surtout dans le trone veineux brachio-cephalique. Aussi ce bruit a-t-il son siege presque exclusif du c6te droit. Pour le percevoir, il faut que le sujet se tienne debout et porte fortement la tete dans la rotation sur le c6te gauche. Cette position a pour r6sultat d'acc616rer le cours du sang dans les veines du cou, parce que les faisceaux aponevrotiques qui pro t6gent les veines et les tiennent bMantes se trouvent distendus par la torsion de la tete. Ces bruits de souffle sont tres-variables, doux, prolong6s, ' redoublement, musicaux. Ils ressemblent cquelquefois ' un ronflement: bruit de diable; d'autres fois, au son produit par le vol d'une mouche. ANATOMIE PATHOLOGlQUE. - Alteration du sang. Le sang retire (des veines par la saign~e pr6sente un caillot tres DE LA CELOROSE. -1,0.-9 petit, entourd d'une s'rosit6 tres-abondante et recouvert le plus habituellement c'une couenne bien marquee. Le serum contient les medmes cuantites de sel que dans 1'etat physiologique, seulement l'eau, qui doit dtre de "790/1000, peut atteindre jusqu'a 915/1000. La couenne est dure, ferme, sans retraction. MM. Andral et Gavarret expliquent sa formation par la diminution des globules *qui laisse predominer la fibrine normale. Le sang chlorotique est moins dense qu'a l'dtat normal, et ii resulte des analyses de Fcedisch, de celles d'Andral et Gavarret,,et enfin de celles de Becquerel et Rodier, que les globules du sang, et par consdquent le fer, sont notablement diminuds. Bans la chiorose, M. Hannon a constatd aussi une diminution du mangandse. MM. Becquerel et Rodier out rencontre" cinq cas de chlorose, dans lesquels ii n'- avait pas d'altdration du sang. Form~ne be'nigne. Cette forme est toujours rapide dans son debut, quelquefois mdme elle, elate brusquement a la suite d'une emotion morale. Le plus souvent on la voit se developper chez des filles de la campagne, qui -vienneut habiter les grandes villes. Au bout de quelques mois, elles pa'lisseut ldgdrement, elles eprouvent de 1'essouffiement en montant; des bizarreries d'appdtit; une diminution et un retard dans les rdgles; de la nonchalance, de l'apathie, de l'affaiblissement musculaire; puis, sous l'influence de quelques moyens thdrapeutiques, d'un regime meilleur, toutes ces souffrances disparaisseut apres quelques seraines ou quelques mois de du re. Formne grave. Heureusement plus rare quel les deux autres, cette forme se distingue par la me'trorrhagie et par le mouvement fdbrile qui se montre dans une periode avancde de la maladie-c'est la /ifvre blanochc 110 DES CACHEXIES. des anciens,. la /1e'vre bectiqzw essentielle de quelques aulcuis. Trousseau a plus spc'cialement attirel' attention sur la rn'trorrhagyie. Celte forme de la chlorose se de'voloppe somvent at! moment de, la pubert6 eL t l'aoccasion de l'~tablissement. des re'gles. On -voit des jeunes filles qui sont menstru~e'e pour la premid~re fois perdre une cjuantite' de sang tre's-considerable, et cela pendant dix et quinze, jours. Ces r(d'glos trop fortes laissent les malades dans nn grand etat d'edpuisement avec pa'Ueur de la face, palpitations, etat li-pothiymique et anorexie. Quelcjuefois l'dpoqu& sifivante retarde,. cc qui est une bonne chose pour la malade; mais le plus souvent, si aucun traitement n'a 6'te fait, les, rdgles reviennent en avance de huit ou. dix jours, ressemblent h des pertes et aggravent conside'rabloment la position des malades. Cet dtat pent se prolongeor ai~nsi plusienrs mois, les n~alades ayant un. d*coulement dc sang presquc con tinuel on an. momns des regles extre'amemnt fortes et prolongedes. Alors les malades tonibent dan~s la cachexie, pendant laquclolo ls retgles continnent 'a venir trop fortes et a intervallo, irredgulie r: d'autres fois elles cessent tout 'a faiL Uno faiblesse considerable, l'anasarqne, les hydropisies. des se'reuses, nrie dyspnde'ect des palpitations croissmntes, des ne'vralgries, des troubles considd'rables du c~ddo l'estomac, et de l'ute'rus., enfin, nne ve'ritable, fi'vio hectique, caractdri~sent la dernie're periode de la forme, grave. A co, moment, les mnalades succombent fiacilement, soiL. a nine syncope, ddtermindc par u~ne nouvelle et dernie're he*morrhagLi.Te.soit 'NEIun hydrothorax, a une diarrhde colliqiiati've on 'a la suite d'une phlegmasie ultime. I? 'eidirc. Lardeidivor est facile dans la eblorose, surtout qunmd Ia gueris-on est redceutc: la plus ledgdre ca@use suffit. DE LA. CHLOROSE. III: alors pour faire reparaitre la maladie: un chagrin, la mauvaise saison, une fatigue inaccoutumee, sont les occasions les plus frecquentes de ces rechutes. Bapports de la. cllorose avec d'autres m-ialadies. Phthisie. On a dli que la chiorose &'tait une maladie antagoniste de la phthisie pulmonaire. Si on ne confond pas avec la chiorose l'anemie qui accompagne souvent la phthisie avancee, on verra que cette loi d'antagonisme est generalement vraie. La chiorose est une condition favorable an d'veloppement de la folie chez les femmes qui y sont predisposees; on observe principalement cette transformation dans la chiorose suite de couches, on d'allaitement trop prolonge. Enfin, la cachexie chiorotique est un 6'tat evidemment favorable an developpement des phiegmasies, pnisque presque tous les chiorotiques qui meurent, succombent.a une pneumonie ou n une pleure'sie. ETLOLOGIE. - Causes prddisposantes. Age. La chiorose est constamment liee an developpement de la pubert6, c'est done 'a l'ge oiu s'6tablit la menstruation que cette maladie s'vit avec une grande fr&quence; mais ii ne fant pas oublier que, meme dans nos climats, ii y a des menstruations precoces et ne pas s'etonner de rencontrer de veritables chioroses 't l'Age de 9 eL 10 ans. L'Age du retour est tres-exeeptionnellement une cause predisposante de chiorose. Hdrddite. L'influence h6reditaire est pen marqu6e dans la chiorose. Ainsi, ii arrive fre'quemment qu'une mnire qui n'a jamais 6t6e chiorotique ait des ilies sujettes"' cette maladie, ou an contraire qu'nne femme chlorotique 112 DES CACHEXIES. devienne mere de filles non chlorotiques. Si on cite des families dans lesquelles plusieurs sceurs sont atteintes de chloroses, on pourrait en citor un plus grand nombre oi la chlorose se produit sur un seul sujet. Climats. Les climats humides et froids sont favorables au ddveloppement de la chlorose. Profession, habitation, alimentation. Les professions s6dentaires, celles qui entrainent ' des veilles prolongees et qui s'exercent dans des ateliers oii 1'air est vicid par le trop grand nombre des ouvrieres, prbdisposent a la chlorose. Nous devons encore examiner parmi les causes: une alimentation insuffisante on composee trop exclusivemrnent de v6g6taux, la privation du vin, une habitation humide et privee de soleil; mais nous devons mettre en premiere ligne le passage de la vie des champs a la vie des grandes villes. Il ne faut pas croire cependant que la chlorose soit inconnue dans les campagnes; la nourriture presque exclusivement v gbtale des paysannes, la privation du vin les pr6disposent ' la chlorose qui s&vit souvent sur elles, mais qui eclate d'autant plus facilement qu'elles quittent le grand air et le soleil pour venir s'enfermer dans les villes. Causes occasionnrelles, me'otions morales. Une peur violente peut faire d6velopper la chlorose dans les vingtquatre heures qui suivent son action. Le chagrin est une cause bien plus frequente de cette maladie, mais son action est plus lente. La suppression brusque des rbgles soit par une dmotion, soit par un refroidissement, est une cause occasionnelle trds-puissante du developpement de la chlorose. La grossesse, d'aprds Cazeaux, serait une cause fr6quente de chlorose; nous devons y ajouter l'allaitement trop prolonge' et la plupart des maladies aiguis, en particulier celles qui s'accompagnent depertes de sang. I ne fautpas DE LA CHLOROSE. 113' perdre de vue cependant cjue ce dernier ordre de causes ne developpe que 1'aneneie; mais l'anemie est un accident commun qui clevient le point de d 6part de la chiorose chez les femmes predispos6es.' TRAITEMENT. - L'Btude 6tiologique qui precede guidera le m6lercin dans la prophylaxie de la chiorose et lui permettra d'empcher le developpement de la maladie,quand ii sera appel6 en temps opportun. Le fer est le medicament traditionnel de la chiorose; on a voulu en faire un veritable speciflque. Or, l'6tude experimentale de ce medicament sur l'homme sain a demontre que ce pretendu specifique tait un medicament parfaitement homceopathique puisqu'il produisait des symnpto'mes analogues ' ceux de la chlorose. C'est lui qui correspond le plus souvent t l'ensemble des symptomes et dont l'emploi doit 'tre le plus frequent. Le fer est indiqu6 dans la chlorose par les symptomes suivants: face pa1e et terreuse, levres decolorees; amaigrissement et bouffissure, cede~me des malleoles; dyspne' qui diminue par un mouvement doux; palpitations; anorexie, irappetence pour la viande et les aliments cuits; appetence pour les acides et les crudites; vomissemeut d'alimeuts surtout la nuit; vomissemeut d'eau le matin; constipation; diminution et suppression des regles on metrorrhagie; tristesse, apathie, faiblesse nusculaire; fatigue extreme par le moindre mouvement; ne'vralgies diverses. On voit que le fer convient 'aun grand nombre de chlorotiques; cependant nous n'apprendrons rien aux medecins en leur disant qu'il ne guerit pas touj ours et qu'il faut souvent avoir recours 'a d'autres me'dicaaments. MAais un point sur lequel nous voulons insister c'est qu'il est un certain nombre de cas dans lesquels I fer est nuisible, JOTJSSET. 8 114 DES CACHEXIES. surtout quanci ii est administre ' haute dose et cl'una maniere continue. L'occasion de constater les mauvais effets du fer dan&la chiorose est maiheureusement trop frequente. Un grand nombre de praticiens considerent ce medicament commeun specifique, croient tres-fermement qu'on n'en saurait jamais trop prendre, et le prescrivent 'a dose d'autant. plus consid6rable que la maladie loin de guerir s'aggrave chaque jour. Il se proluit alors une sorte de chiorose ferrugineuse comme il se produit une fievre interrnittente quinique quand le quinquina est administrd pendant longtemps et d'unen maniere inopportune contre la fievre d'acce's. Les accidents qui viennent se surajouter 'a la chlorosa lorscju'elle est traitee ' outrance par le fer 'a haute dose. et que cc medicament n'est pas indiqu6 sont: des mou-- verents fluxionnaires qui aboutissent 'i des hdmorrhagieset des inflamnations diverses. Du c6te de la tate, acces de rougeur des jones, avec cephalalgie et 6pistaxis; du codtA de la matrice, pesanteur et douleur hypogastrique, metrorrhagie souvent inquietante; du c tdt de la poitrine, dyspne~e, toux et hemoptysie. Ces sympt6mes du c6to des poumons sont trop souvent l'annonce d'une phthisi& tuberculeuse. Ce fait est aujourd'hui incontestable, etdansunede ses lecons cliniques, Trousseau reconnaissait que la gTrande impulsion qu'il avait imprirne ' l'emploi des rnartiaux dans la chlorose avait donne' naissance ' un grand nombre de phthisies pulmonaires. Quand le fer est indiqu6 dans la chiorose, nous en donnons deux doses par jour pendant vingt jours, nous interrompons alors huit jours pour reprendre une autr& serie de vingct jours. Nous l'administrons toujours au inoment du repas. Cette precaution est surtout indispensable quand on arrive aux doses massives. Nous commen DE LA CULOROSE. 115 cons ordinairement par la 3'~ trituration, dont nous donnons 10 centigrammes par jour. Si ' cettec dose nous n'avons pas de resultai, nous donnons la subs-Lance mdme ' la dose de I ' 5 centigrammes par jour. C'est le fer i-eduit que nous prescrivons iouj ours. Telles sont les regles qui doivent guider le m'decin pour l'emploi du fer dans la forme benigne et dans la forme commune de la chiorose. La /brme grave, compliquee de mdtrorrhagie, demande lout particulierement l'emploi du perchiorure de fer. Nous avons obtenu de bons resultats avec la 3 et la 61 dilution; mais ii ne faut pas hesiter i employer des doses plus massives dans les cas qui resistenl aux dilutions. Les medicamenls qui, apres le fer, soul le plus souvent indique's dans le Iraitement de la forme commune de la chlorose sont: palsatilla, sepia, natrumn/ mquriaticumn,, lycopodium), coniumi- mnaculattumin,, arsen7,icno)m, Ifvali carbonicuIr??, ignatia, graphites, nitri acidurn, et cicuta. Pulsatilla est indique'e principalement par l'affection uterine, si commune dans la chiorose. Retard, diminution, dbcoloration, puis suppression des regles. Leucorrhe'e laiteuse, quelquefois concrete, coulant surtout avant et apres les regles, quelquefois augmenlant periodiquement et semblant les remplacer; accompagnees de coliques, de pesanteur dans le bas-ventre et de douleurs de reins. Les autres sympt6mes qui indiquent la pulsatilla sontu:la cephalalgie lancinante, siegeant dans une des bosses frontales; las nevralgies diverses; las diarrh6es; les vomissements, les palpitations, un sentiment de frilositb, la lendance " rester assise, retiree dans un coin, l'horreur du mouvement et de la conversation; la douceur de caractere. Sepia doit eLre 6"tudiee comparativement avec pulsa 110 DES CACHEXIES. tilia, parce cue ce medicament tronve, lui aussi, son indication principale cans l'affection uterine. L'amer norrh6e est moins marquee dans la sepia que dans la pulsatilla, et les regles, bien que diminue'es, arriv;ent souvent en avance. La lencorrhfe est tantot paisse, jaune-verdatre, f'tide; tant6t acueuse, ' peine colore' ou rougeatre; souvent elle est pruriante; elle s'accornpagne de ]allonnernent du ventre, de donleurs et d'&lancements dans lFuterus, de maux de reins. Les autres symptomes qui indiquent la sepia, sont:la cephalalgie et les grandes taches sales et terreuses sur la figure. Natrmm, mwuricticum est principalement indiqu6 dans les affections de l'estomac, avec nausees,. coulement d'eau, vomissements d'aliments, faiblesse et sentiment de de'faillance. II y a, en me'me temps, appetence pour les acides et repugnance pour la vianle, le pain et la plupart des aliments cuits; les regles penvent etre rares et supprimees on an con-traire fortes et trop prolongcees. Elles avancent presque toujours. Lycopodiuam. Ce medicament presente une image assez comple'te de la chorose:grande faiblesse, horreur du monvenent, paleur des teguments; palpitations, dyspnee; cephalalgie frontale, pulsative, augmentant le soir; regles snpprim6es par une peur; 1eucorrhee jaunntre on rougeattre, precedees de coliques uterines et accompagnees d'excoriation de la vulve; anorexie avec grande appdtence pour les douceurs. Arsenicton. L'arsenic est un des meilleurs me'dicaments de la chiorose. Sa pathog-ensie represente tons les symptames de la formne commune de cette maladie; aussi, pent-on hesiter entre ce medicament et le fer. La prostration excessive, 1'cedeme considerable, des palpitations violentes ci irregnlieres, avec appetence marquee pour les acides et l'ean-de-vie, et par-dessus tout, une DE LA CHLOROSEO 1 117 anxiet6 extreme., sorviront 'a preciser los indications do l'arsonic. Kal'i cctrbonicuqm1 ost signale' par tous los auteurs commo un mn'dicament efficace dans la chioroso, jo n'on ai jamais retire" de grands socours. Il ost surtont indique" par los rotards do la promie~ro menstruation. 1l offre comme sympt6rne gastricjuo une forto appe'tence -pour Jo sucro. Ignatia ot graphites altornes, Jo premier avant, Jo socond apre~s Jo ropas, convionnont frerquommont contro la dyspopsio chloroticjuo. Do plus,, graphites ost oncoro indique'o par los souffrancos nte'rinos suivantos:re~glos on rotard., faibles, pa~los ou supprime'os; coliquos -vioJontos pondlant los re'glos; loucorrhe'os aquousos, avoc tension du vontro. Sulfaure. Co medicamont ost fort rocommande' par Hartmann dans la chioroso; mais nous J'avons tre's-raromont omploye'. 11 off-ro pour caracte'ro:Jaffaiblissomont musculaire, avoc apathio 01 horreur du mouvemont; la padour do la faco; la dyspne'o; los re~gles on rotard, pa'les, diminue'es, ou meme supprimeos; une leucorrhee corrosivo. L'auteur quo nous citions alternait souvent s~ulfar et pulsatilla. Chinia est indique'e dans la forme. grave apre's los he' morrhagies et dans la cachexie avoc mouvement f6brile, remittent, cede'me et diarrhe~e. Conium nmaculattugb, cicmta- et n7itri aciduqm couvrent cortains sympto'mes do la chioroso; mais uls sont principalomont indique's par Jo pica. Ciouta offro dans sa pathog(_1 -nesie un violent de'sir do manger du charbon, 01 nitri acidzum uno appe'tonce pour la craio, la terre, la chaux et Jo hareng. Niax vom~ica est aussi indique'o par Jo d6sir do manger 118 DES" CACHEMES. do ]a craie; brIoaia par uno appe'tence pour des choses qili no so mancen't pas. La formne grave do, la chioroso pre~sente uno indication tot to spe'ciale; c'ost cello tfiree des m'trorrhagios qui constituent lo caractc6tro principal do cefle forme. Ca/carca, ignatia, ot arscmiatan, souL les trois me~dicamcnt~s pil convionno-nt pour pre'venir la porte; ledvtum, palusi cc, / /USic, chinaIt, secale cornuturn, sa b un, crocus ot 1cerra;ifm, erchloiricLitm sont indique's contre. la porte efteC(1ra/c,,a ccPA igwatia conviennent principalement choz los mahades dont los re'los trop abondantos avancent consid6 rablomon t ilyfatia., chez los jeunes filles meudancolipies, plolirant faciloinont, et d'uno impressionnabilite' noirvouiso comparable ao cello dos hyste~riques. Los re'gles,,saccompagnont do colicqueos t do, caillots. Cc/ca rca conviont dlavantagre chez les jeunos fillos scrofiulouses. Co--%s malados son[ ge~n~ralornent grosses et fortes on mpparonco, ot avant (i'avoir e~ted dpuisedos par la m.ala-- die, elies son t tr~s-coloreos; Lion quo prdsentant quo1 -quoefois uno,,tristosso hypochondriaqlue, elles Sol-t le plus ord in~airom-on t coke..res, ontdds e t e d'un caractd'ro ddsagreablo. esdeux md~dicamotnts sont surtout propres 'a redgularisor Ilaimenstruattion ot 'a ompe~cher lsI poues d'avancer; Imais t61s-souvenlt, apre's avoir produit cot efetu as sent les nutladlos soumisos a'- des pertes tre's-abondantes. A rscn~ic;;'; ost alors lerni6dicamoLnt principal pour comnba ttro ila tondauco do, ces perto~s. ~2 ~ icarnont dolt dtre. prescrit pendant tout P'intervloqui se panrlos 6Opopiest 'a lai dose doe 5 cientigrraminos do, la *?re u do 11 ~30 Irtrtarion,, rnitin et soir. socaic e orn utitm et sahbia sont los meddicarnents principa DU UIABETE. 119 lement indiqu6s pendant la m6trorrhagie. Les indications particulieres seront donnees 'a propos du traitement de la.mntrorrhagie. Les bains de mer et les eaux miuerales, ferrugineuses et arsenicales sont d'un tres-grand secours dans le traitement des chloroses rebelles. Parmi les eaux minerales nous citerons au premier rang: Spa, Royat, Luxeuil,.Saint-Moritz et Orezza. Ces deux dernieres peuvent Atre employdes loin de la source. Les bains de mer ont une action consid6rable sur les -rgles. Dans la forme commune de la chlorose ils augmentent les regles oules font reparaitre si elles manquent tout "a fait, et dans la forme grave, ils retardent et diminuent considerablement l'ecoulement menstrueL] J'ai constat6 maintes fois cette action en apparence contradictoire du bain de mer dans le traitement de la chlorose; mais il ne faut pas oublier que pour produire tout son effet le bain de mer doit etre support' pendant au moins vingt minutes. On reconnait que la malade peut, sans inconvenient, prolonger son bain, si, apres la premiere impression de froid, elle se trouve bien dans leau et si, apr's le bain, la reaction est franche et facile. Chez les malades qui ne peuvent supporter le bain froid wu qui sont dans l'impossibilit6 d'aller ' la mer, je me suis tr "s-bien trouv6 des bains de mer chauds pour diminuer l'intensit6 des r6gles. D]U DIAB TE. Le diabete est une maladie caracterisbe par la presence de la glycose dans les urines, et par une cachexie parti 120 DES CACHEXIES. culie're dont le caracte~re principal est une tendance, ' la tuberculisation et 'a la gangr'nle. Le dictbe'e et la glycosarie. On est d'accord pour distinguer le dialete de la giycosztrie. La glycosurie est un sympto"me caract~rise par la presence de la glycose dans. l'urine, mais sans aucune tendance 'a la cachexie. Cer symptorno s'observo clans certaines affections cedrebrales, apres uno contusion de foie, dans l'empoisonnement parle suiftiro do carb]one,, le curare, le chioroforme et l'~ther. Des rnicdocins ontLsigcna] e la glycosurie dans los ne'vroses, l'hstro t 'pilopsie, par exemple; dans les maladies, qui gc'1nont la respiration: l'asthme,, la phthisie., etc. On l'observo OexcOlptionnellement dan s certaines conditions. physiosologricjus: le'tat de grossesse et l'allaitement, la violiloesso, l'~tat fcetal; apre's lingesti on d'une quantit&' considedrthlotde sirop ou de miel; apre's des emotions, mo~rales violontLes, etc. Divisiom - Le diabe'te so predsento 'al'observation sou& quatro, formes: formne comm mne, formne ai~giu, forme conFform)-e com'nin~e. La forme commune du diabe'te d~ebule l1, plus souvont do 40 'a 50 ans, chez des personnes, d'uuo constitution tres-forte, en apparence. Gros, grasr sanguins, avec un systeme musculaire puissant et une charponto osseuso Noen de'veloppere, los prerdisposes an diab('to paraissent doue~s d'une santed qui semble devoiretr ina-it'rahle. La maladie pre'sente deux p6riodes bien distincets:- uno premiere, ge~neralement assez longue,. compatible, ac l'intedgrit6de(1 la plupart des fonctions et: les apparonces do la sc nte'; une ultime, courte et rapide7 ca~racte.ris&' par lo dedvoloppement do bous los sympto'mos cachectiques. La maladie dd'bute par Faugmentation do la soif, l'al DU DIABETE. 121 t ration des urines, la diminution des facultes viriles et. l'apparition successive cl'abcs et de furoncles; en mrmen temps, ii survient une courbature habituelle, le la somnolence diurne, et, malgr6 un aceroissement considerable de l'appetit, un certain degr6 d'anaigrissement. Il est. rare que des le debut le caractere du malade ne subissepas un changement notable. Les malades deviennent co1e'res jusqu') la violence, soupeqnneux et hypochon-- driaques. L'urine est tres-abondante, plus que les boissons; elle est moins coloree, se trouble par le refroidissement et ressemble alors 'a de ['ean miel1ee; elle est claire c a. perdu l'odeur urineuse. Quoique claire elle est lourde et pese de 1027 Vf 1049; a l'analyse chimique, elle presente une cquantit6 de glycose qui varie d'un 30" a un 70. Pr-oce'dýpo'ar 'recorunctrcz1-e la glycose danVs l'uri-nc. Iouillieavec de la potasse et surtout dn lait de chaux, l'unine prend une coloration brun fonce. Mis avec une portion de potasse caustique et un morcean de deutosulfate de cuivre dans une dprouvette, l'urine des diabe'tiques r'dduit ca froid, et en moins de vingtquatre heures, le sel de.cuivre, et donne lieu a un precipit6 d'un jaune rougeatre plus on moins foncd. Le memephenomedne se produit instantaudment en faisant bonillir l'urine diabdtique avec le liquide cupro-potassique (liqueur de Bareswill). Enfin, examinees an polarime Lre, ces. urines ddvient le rayon rouge a droite. Les urines des diabetiqnes contiennent une quantitd normale et quelquefois un exces d'acide urique. Le diab te peut persister a ce degrd pendant un temps extremement long, et, avec des precautions hygi'niques suivies tres-perseveremment, cette ualadie est compatible avec une trds-longue existence. Cependant il faut savoir que le diabdtique est sujet a des accidents qu'il ne, 12~ LE.' CACHIEXIES. l ui eos;t pa,.- Louj ours possible d'dvitor et qui changent zsingulieu'oment co pronostic. La gringivito oexpulsive, des eruptions pruriantes et squamousos, sic g"eant principalement aux mains; lFabsonco do transpiration, une grande sensibjilite an froid, altern'tnt vec un CdtaL Lout contraire., le prurit vulvairo, 1'irnpn~issance -voc, phenome'nes do pertos sd'minales, Pinflamirialion, du canal do Yure'thre et une sorte do blennorrhag--cie, la presbvtio, lainaurose, la cataracte., sont des affections fre'quentos chez los cliab~tiques et qui rontrent d,'an~s le tablelau symptomatlicue de la maladie; mais ces accidents no compromettent pas la vie du malade et diff~rent on cc point do cux qui nous restont 'a decrire. Ce11s accidents gra-ves sont los ab~ces, los gangrenes et los affections c6re'braes. Le-,s albce's survionnont 'a periodes irri'gulie~res'; ius no souL pas acecompagud's d'uno, grando, inflammation et so terminentA par la, formation d'un pus rosersanguinolent toutit Pa-.rticanlier. La formation do ces abces est accompagrneo d' uno, grando fiible--sse ot d'amnaigrrissemoent sensible. Qucijufocis uls sont petits, mais tre~s-multiplies, oet des malades en pre"sontoent des successions pendant des mois aeto nmcdes ann~es. Phiogmoii. di/fus. Oneiquefois l'abce's diabe'tiquo rove~t la formne(in phiegmon diffus, et s'accompagne (lo la mortification du'tne, quantite' plus on, momns considerable do tissn collulai-IrO. Ac1I fla)ht I, wede (do MTarchal, do Calvi). Los abce's dia~bd'iques se pre'sentent encore, sous une autre forme,. forme. ouV spc'3cialeo "'acette maladie. UL'affection d&Mlebto par tin petit, point comparable. 'iin pstule d'acn6. Sous co.tte pu-stule utn anthrax so de~veloppe, un gonflement dinorme. surviont, gýonflernent qui so tormine par an i~norme phiegruon. Dautros fois, lo.*tissu. cellulaire en DU DIABETE. 1 123 flammed et suppure resto tres-indur6', et la re'solution est -extremoment longue 'a se faire. Ces grands abces gangr&' neux so terminout SoUV\Ten par la mort; dans tons los cas, ils donnont uno mauvaise impulsion a la maladio ct la precipitont vors la cachoxie. Gangre'ne dicabetique. La gangrene diabe~tiquc a 616e sur-tout e6tudidoe par Mlarchal (do Calvi). C'ost un accident tre"S_ frequont et qui reve~t des formes bien diverses: anthrax, gangrene du poumon, gangrene des ex-Lredmite's, gangrene de la pean, ulceration gangreneuso phageddrniquo. L'anthrax ost la formo la plus commune. Cotte affocLion soeddevoloppo le plus souvont 'a la nuquo, ou au dos; la dostruction dos tissus ost considerable, et quciquc la plupart dn temps los malades dchappent 'a cot accident. ils n'en- -roston t pas momns fort affaiblis ot ayant fait un pas considerable -vers la cachoxie. La gatngrenve do la pecau proce'do par plaques irre'guliedros plus ou momns etenduos, sidgeant habituellomont,aux membres inf6rieurs et de'truisant toute l'6paisseur ýdu durme. La gangre'9ý-& des extre~'nite4s comprend le sphacedle des 'orteils, du pied on d'un membre inf6rieur dans sa totalite'; le diabe'te revendique une bonne part des gangrenes -dues gangr~n~es se'niles. Un cararAidre presque constant do la. gangrd~ne diabe'tique, c'esL do procd"dor par inflammation. Ainsi, la gangr ene des membres est touj ours pre'~d'e danys sa marche envahissante d'un cercie inflammatoire qui annonce ct predpare la mortification. Co symptmon-e est un bon signo diagnostiquc pour diffd~rencior la gangreno diabe'tique do la gaig'rMe senile. L'wlce"~re gangre'nuax phlctgodc'nique odiabdtiquo, est nn accident rare, dune persistance de'solante et qui dedtruit pen a pen des parties conside'rables. La gavipgrne dw pougnon est un accident mo~rtel qui pent I A*21 4 124 DES CACHEXIES. survenir a toutes les pe'riodes de la maladie. C'est piut6t 'une sorbe de ramollissement qu'une gangre'ne veritable, car., dans, la plupart des cas, la partie n'exhale pas d'odeu~r specifique. Enfin, mentionnons encore des accidents ce'rebraux divers, des ýcoma, des apoplexies, l'6celampsie,, et bous les, accidents ce'rebraux de l'alburninurie. La vie des diabe'ticques, alors me'me cju'ils sont encor& bien loin de. la pe'riode cachectique, est donc sans 6'essemenacc~e par les accidents aigus le s plus graves. Une ecorchure, une ampoule peuvent devenir le point de depart de g-ang-rrenes mor belles; un exc's, un refroidissement peu- ent deterrniner des abces, des pileumonies, dles aancrre'nes nulmonaires ou des bronchites, cjii ne sont qu'une premiere e'tape vers une phthisie ultime.a Enfin, si la mort imiud~diate n'est pas touj ours la suiter (le ces divers accidents, elie en est toujours la cons&"que~nce indirecte par le dd'veloppement de la pedriode bcachecticjue*. Pe'riode iultime. L'arraigyrissemen t fait des progre's rapides, les forces s'en vont tout 'a fait; l'app'tit baisse et surtout~ les digestions se troublent, et par-dessus tous, ces sy7MPtomes apparait la phlihisie diabe~tique, cjui de'sormais -tiendra et dominera la scene morbide: toux, hu"moptysies r 'pe~tees, fie'vre hectique, e6vacuati-ons coiliquativi es, et mort plus ou momns rapide. Fo~rme coasomiptive. Clest la forme qui a 6'te connue, la. premie're et qui pendant longtemps a servi de type 'a la description de la maladie; elle est caracte'rise~e par une inarche plus rapide, une dure'e qui ne de'passe pas deux anudes ', la cachexie est appc rente des les premiers mois do la maladie. La maladie dedbute par une soif excessive, unle boulimic1e marqude et un arnaigarissemen t qui fait des progr els DU DIBETE.125 chacue jour. Les affections diabetiquas do la forme conimuna sont rares dans la forma consomptiva; la plthisie pulmonaire est, ici l'affection dominanto, elle apparait souvent avant la fin do la premiere ann6o, at elle muarche avac une effrayante rapidit6. Cetta forme de diabete n'attaque pas, comma la prece-dente, les constitutions fortes, las individus bien nourris; ella se'vit do pr ference sur dos constitutions affaiblies par dos exces, des pertas, des privations. C'est le diabete des pauvres. Forme cuaigui on foudroyante. Cotte forme, caracterisea par 1'intensit eat la marche rapida dos symptomes, est la plus rare do toutes. On en trouvera doux observations,dans le livro do Marchal (do Calvi), p. 315 et suiv. Dans cetta forme, los malades sont enleves en quelques senainos par uno affection diab6tique, phthisia aigu6, ganguene du poumon, mais surtout par los anthrax compliques do phlegmon diffus si particuliers aux diabetiquos. Formre irre1gnliere onu ano'inale. II y a des diabe'tes qui ne pouvont e'tre classes dans aucuno des formes prec6 -dentes, at qui sont surtout caracteris6s par uno marche irr guli're, at par des sympt'mes insolitos. Nous citorons los diabetes qui alternont avoc des diarrh'es chroniques, dos attaques do goutteo, ou mme avecc,des intervalles assoz longs do sant16 parfaito. Mais co sont.surtout los ndvroses qui intorvionnont ici at donnont 'a la maladia uno physionomie toute particuli're. L'hysterie, 1'hypochondrio, l'ali6nation mentalo, altornent ou concouront avoc los sympt6mos du diabeto. C'ost dans ces cas qu'on observe quolquefois dos impulsions ge;nesiaques extraordinaires at on contradiction avoc la frigidited habituelle aux diab6tiquos. J'ai soigne un artiste distingu6,.rrive" l'age de 55 ans, diab6tique depuis plusiours aniines, attaint d'uno ali6nation caracterisea par la crainto 126 DES CACHEXIES. des voleurs, et en proie a des hallucinations en rapport avec ce delire. Cet homme avait tous les jours plusieurs rapprochements sexuels complets. Les impulsions suicides et homicides se rapportent encore a cette forne de la maladie. Telles sont les formes sous lesquelles se montre le diabate. Existe-t-il une forme benigne de la maladie? J'ai vu quelques cas qui me portent 'a le croire; mais cette maladie est si b6nigne en apparence dans la premiere periode de la forme commune, si lente dans sa marche; elle a des d6nouements si inattendus, qu'il faudra une longue suite d'observations pour decider s'il existe on non une forma b6nigne du diabete. ETIOLOGIE. - Le diabete est une maladie hdrdditaire. Elle sdvit plus frdquemment chez l'homme dans la proportion de 3 'aI (Griesinger). Elle dclate habituellement de 40 ' 50 ans; elle est plus rare dans la vieillessa et parait assez frequente dans l'enfance. Le diabete est, tres-commun dans les pays humides et froids; en Hollande, en Angleterre, dans le nord et dans l'ouest de la. France. Cependant on l'observe aussi dans les pays chauds. On a accuse les fdculents et le regime vdgdtal de produire le diabdte. Mais les religieux qui s'abstiennent de viande toute l'annde son t Lrds-rarement atteints par cette maladie. L'abus du yin, des boissons froides (des boissons acides?) j oue un rd'e plus important dans la production du diabete. Les preoccupations et les emotions morales doivent etre comptdes au nombre des causes occasionnelles dui diabdte. Le froid humide, le refroidissement le corps etant en sueur, sont autant de circonstances favorables au developpement de cette maladie. Le diabdte est dui a un accroissement considdrable de DU DIABETE. 1~7 la production du sucre par le foie et a la non-destruction de cc sucre produit en exces. Le sucre se rn~1e an sang art~riel et est 6limine" en partie par les urines. D'apres les. plus recentes expe'riences physiologiques, cette fonction glycog'nique exag6ree du foie serait sous l'influence de l'influx nerveux qui prend sa source dans cette partie des cordons de la moelle allo'nge'e, connue sous le non de plancher cl't& qua trie'C ywe tricule. TRAITEMENT.- Le traitement du diabhte est encore fort. pou avanc6. Beaucoup de mndecins font consister toute la therapio de cette maladie dans le regime. Le re-- gire a certainement pour effet de diminuer beaucoup la. production du sucre1; ii a donc un effet jalliatif dont on doit tenir grand compte taut que nous ne possederonspoint de medicamnent capable de lutter plus efficacernent. contr-e la maladie. Le regime se re~suue en ces mots: abstinence de f~culent et de matieres sucrees. Pour remplacer le pain, on a fait un pain de gluten fort desagreablu et dont les malades se fatiguent -vite. Aussi aujourd'hui la plupart des rn'decins permetteut un pen de pain tre'scuit. Le regime se compose do viandes, do poissons, d'ceufs, de lait, de beurre, de fromaoge, de olgumes verts, de fruits rouges, et reme pour Trousseau do toute espce do fruits, y compris le raisin. La boisson la meilleure est le vin. rouge coup' d'eau et la bi"re fortement ferment re. D'apres mon experience personnelle, on no doit pas abuser du Ain pur, et surtout des alcools. Aprs.le regime, le grand cheval de bataillo dans la traitement du diabe'te est l'usage des cilcalins, et en particulier des eaux do Vichy. Nous no voulons pas nier que, dans une certaino mesuro, ce traitement no soiL pas avantageux aux diabdtique's, surtout quand ii ost administra 1 1-2 DES CACH'EXIES -.sous forme cl'eau de Vichy, prise 'a la source. Seulement ii ne faut pas oublier que les eaux de Vichy contiennent de l'arsemibc, et que la th6orie qui porte ' prescrire des dalcalins est une the6orie fausse, puisqn'elle suppose que les alcalins out la puissance de briiler le sucre chez 1'honme vivant, landis qn'il leur raut 95 degres ppur,operer cette decomposition! Le traitement homceopathique du diaNete est encore fort peu avance. L'ensemble des sympto'mes indicjue nactr'am mnuriaticamn, plosphori acidmn, qneq-curi'wS, carbo -vegetcabilis et leduin palustre. Ces medicaments correspondent assez grossierement aux symptomes du diabete, et je n'en ai rien obtenu. Arsemicumi qui, ind~pendamment des symptones generaux, repond encore aux furoncles, aux anthrax et ' la gangrene, m'a rendu de ve'ritables services clans le forme commune, et specialement intus et extra, dans le traitement des anthrax. Je donne ~ l'int6 -rieur la 3e trituration, et je fais recouvrir l'anthrax d'nne pommade contenant de 0 gr. 25 cent. a 2 grammes de la 29 trituration, melang'e ' 4 grammes d'axouge. Creosoktam m'a rendn qnelcues services, mais je ne puis encore en pr6ciser les indications. Je n'ai rien retire du sulfur de cctrbone, qui cependant produit un diabete artificiel. L'az.otate d'wnrctme mrite une mention speciale dans le traitement du diabeste. Cette substance, qui produit du sucre chez les cbiens, fait disparaitre le sucre chez les diab6tiques en l'absence de tout regime. 11 y a nnme un certain nombre d'observations dans lesquelles la maladie a 6t6 completement guerie. Les medecins qui ont employ6 l'azotate d'urane out prescrit en general des doses fortes et croissantes des premi'res triturations decimales (Curie, Ozanam). Cependant ii y a un bel exemple de guerison complete avec la 6e dilution (Love). MALAIDlE DE BRIGHT. 129 Nous citerons encore comme m~dicaments A 6tudier: lachesis, aranea tarentula et cura~re. Ces medicaments ont parmi leurs effets physiologiques l'excretion d'urines charg'es de sucre. MALADIE DE BRIGHT. DNFINIT1ON. - C'est une malalie caracte'risee par la presence dans l'urine d'albumine meee 'a des debris des tbzdbi, et par une tendance 'a la cachexie. Cette maladie est distincte de l'albuminurie avec on sans lesion r6nale qu'on observee ' titre de symptomes et d'affections symptomatiques dans un grand nombre de maladies. L'cdbu&)miqznurie symptematique presente trois variete's urincs simplenent albumineuses, urines contenant de l'hematoglobuline unie ~ l'albumine, urines albumineuses avec debris d'6pithelium provenant de la membrane des tubul. 10 Urines contenant seutlemnent de l'albuzgiie. C'est un vice de s6cr'tion caracterise' par le passage de l'albumine du sang dans l'urine. Cette albuminurie, essentiellement transitoire, se moutre dans une foule de circonStances. Dans les ex pdr8ie,,nces physiologiqmes, on determine cette albuminurie en produisant la congestion to tale ou partielle de la glande renale: injection d'eau dans les veines; ligature de la veine renale; ligature d'uue branche artArielle et congestion partielle du rein par circulation compensatrice. La piqu^ re du plancher dul 4" ventricule produit une albuminurie simple; 11 en est de meme d'une 'JOUSSET. 9 130 DES CACHEX~IIES. nourriture exclusive avec l'albumine ou les subsLancesý albumineuses. Les e'tats -Inorbides cjui s'accompagnent de cette variet&d'albuminurie sont: les oblitbrations des veines rbnales;. certaines albuminuries de la grossesse; l'albuminurie desmaladies du cceur, lorsque la systole cardiaque devient insuffisante et cue ls reins sont soumis 'a une congestion veineuse consecuLive. La congestion re'nale qui se produit pendant lia pdriode des fiUvres intermittentes et pendant, la p6riode algide du cholera determine encore l'albuminurie simple. Enfin la pleurdsie, la pneumonie, la bron-- chite capillaire, arrivdes ' leur pBriode de rbsolution, jettent dans le torrent'circulatoire des masses de fibrine. qui sont excrbt6es sous forme d'albnmine. C'est le mdme mecanisme qui produit l'albuminurie dans l'atrophie Iosculaire. Dans la phthisie, ii y a albuminurie dans les cas. oh los sueurs se suppriment et oh' l'a) e, evacu'e habituellemeit par les sueurs, se transforre en albumine et passe par les urines. On observe encore l'albuminurie dans la diathese purulente. Elle pent apparaitre d'une manhere Lout 'a fait accidenLelle apres une mauvaise digesLion, lorsque les aliments azotds, transform6s en albumine par un premier travail, no subissent pas les transformations successives ndcessaires pour la nutrition. 2V A lb it eminurie avec iibael)tngeS d' h linctogiobn?.din27.e; he'inatinutrie des Allemanvcnds; albiominuwrie. glob aiai're de: M. Jaccoud. Cette albuminurie, due ' une alte'ration des. globules du sang, qui perdent une partie de leur albumine en mbme temps que leur matidre colorante, doit. Alre dislincuuc avec soin do l'hcmzaturie, dans laquelle le sang lui-m~no, avec sos globules intacts, passe dans lurine. Celloe ari&Lt6 d'alburino s'observe dans l'empoi-i sonnement par l hydrogebn arseni6 et par l'acide carboonique; elle est frdqucnte davis lafibvre scarlatine, et~plus M1ALADIE DE BRIGHT. 131 rare dans les autres fievres druptives. Nous la retrouverons dans la maladie de Bright. 30 Albuminurie avec lesion r'nale. C'est une affection symptomatique ayant une certaine duree, et non plus un symptbme transitoire. On pent la reproduire expdrimentalement en recouvrant les animaux d'un enduit imperm6able et en les empoisonnant par Farsenic, le mercure et le plomb. Dans ce cas, 1'albumine, excretde sous forme d'albuminate m&tallique, se separe par la chaleur et par l'acide nitrique; dans l'empoisonnement par le mercure, c'est souvent un compose plus oxygene, la tyrosine, qui remplace l'albumine. On peut observer cette troisieme variet6 d'albuminurio dans le cours des fivres druptives, de la fievre typhoYde, du typhus, de la suette, de la diphth'rie; dans le cours et surtout ' la fin de Lou-tes les diatheses, des maladies constitutionnelles et cachectiques, mais sp 'cialement dans l'alcoolisme. L'histoire clinique do l'albuminurie essentiell ou maladic de Bright est encore fort incomplbte; cependant nous pouvons, dbs aujourd'hui, decrire quatre formes de cette maladie: forme be'nigne, forne commune, forme maligne et forme anomale. Forme commune. Elle debute par de la paleur de la peau et des muqueuses, de l'anemie, et par la diminution des forces musculaires. Cet dtat, avec des troubles do la digestion, se prolonge habituellement plusieurs mois avant d'dveiller lattention des malades et du medecin, en sorte qu'il est difficile de dire s'il precede de longtemps l'apparition de l'albumine dans les urines. Des douleurs de tbte habituelles, des vertiges, surtout l'augmentation do la soif et de la quantit6 des urines, enfin 1'apparition do l'cedeme palpebral et interpalpebral cornpldtent la serie de la premiere periode de cetto ma 132 DES CA.CHEXIES. lalie. L'ur~e presente alors les caracteres suivants L'urine est pOle, elle a perdu son odeur specifique, et habituellement ne prenci plus, par l'usage des asperges, cette f6tidit6 si particuliere; olle mousse beaucoup; sa densit6, fortement diminu'e, n'est plus que de 1010 ou mere 1006. Cette urine est moins acile, dlle ne depose pas de sediments c'urate, les sels ont beaucoup diminue, surtout les chiorures. L'urie, qui, dans l'urine normale, atteint le chiffre de, 30 grammes en vingt-cjuatre beures, se reduit jusqu'a 5 grammes. La quantit6' d'albumine perdlue en vingt-cuatre heures est extremement variable; elle diff~re de 2 grammes 'a 35 grammes. L'acide nitrique et l'ebuliition sont les deux moyens pratiquos de reconnaitre la prisence de l'albuminurie dans l'urine. Ces doux moyons sont necessaires pour 6~viter toute cause d'errour; en offet, des urines alcalines et chargees de phosphates pr6cipitent par la chaleur sans contenir d'alburine, et lo precipit6 se dissons par l'adcition de quelcues gouttes d'acido nitricue; avec l'acide nitrique, les urates peuvent donner lieu at une opalescence prise pour de l'albumine; ce trouble est cause par l'acide uricjue degaga des urates par l'action de l'acide nitricue; cet acide, moins soluble cue les urates, se pr6cipite; le precipite se dissous par l'6bullition on par l'addition d'une certaine quantite d'oau. Los precipites obtenus par 1'acido nitrique et par la qialeur so redissolvent touj ours a' clictmd par un exces d'acido. L'examen microscopique permet de roconnaltre, dans les urinos de la maladie do Bright, des cellulos pitheliales provenant des tubuli, des cylindres form6s par des debris de cellules 6pitheliales mouls clans les tubes droits, dos cylindres graissoux, granulo-graisseux, et, enfin des cylindres hyalins on sereux. La presence de 1o'8lment graisseuk no so rencontre quo dans la maladie do Bright confirm'e. MALADIE DE BRIGHT. 133 ' La maladie, ainsi constitude par de l'andmie, do la faiblesse, des urines alburinenses, un cedeme fugitif on nul, qnelquefois un pen de trouble de la vue et de verfiges, des 6pistaxis, pent se prolonger pendant plusicurs mois. La 2e PtRIODE est annonede par l' tablissement d'finitif des cemdmes ci par leur augmentation progressive. Nous l'avons deja dii, l'cedme de la maladie do Bright est mobile; ii debute souvenL par la face, ofi ii est plus marqud le matin, et il devient pathognomonique quand il siege sur les paupidres on sur les conjonctives. A cette periode, l'cedeme garde pen l'impression dn doigi. De semaine en semaine, le sympt6me hydropisie acquiert plus d'importance, l'anasarque prend son siege principal anx membres inf-rieurs, remonte chaque jour, gagne le scrotum on la vulve, et atteint bientOt un degr6 considd'rable. Le malade perd son appetit ei ses forces, il esi pris sonveni d'une diarrhle qui n'a aucnn resultai avantagenk sur la marcbe de ['hydropisie; sonveni il s'y joint un catarrhe bronchique c des affections cardiaques diverses. Le malede ne pent plus marcher, il ne quitte plns le lii ou le fautenil; l'essoufflement prend une importance qn'il n'avaii pas au debut, et la maladie arrive 'a la 3e pdriode. 3' PtRIODE. - Les membres sont ddmesnrd'ment gonfles; la pean rouge, distendue, devient le sidge d'une inflammation chroniqne snr leqnel s'6tablissent des ruptures et des ulcerations par lesquelles le malade perd une qnantitd d'ean consid6rable. Malgrd' cette evacnation incessante, les membres diminnent peu ou ne diminneni point; l'hydropisie remonte et so montre simultanemeni.a Ala face ci aux mains; tout le corps est infiltr6. En . 134 134 DES CAGLIEXIES. Mmom temps,, les cavite's splancliniques so remplissent d'oa: ascite,, hvrdrothoiax, hydrop~ricarde et ede"Ine dui poutnon. La diarrhe'e vient encore affaiblir le malade; deslumorhgis ivrssdes taches ecehyrnotiques, des p't'clies, le muguet, annoncent la terminaison fatale., qui est quciquefois acce'lere'e par une phiegmasie ultime. Sovndans los dorniers jours, l'hydropisie atteint le cerveau ot 505 membranes., ot los malades pe'rissont dans la somnnolence ot dans le coma. Notons encore des gangrenos ultimes qui frappeent los parties cede~maties Pendant ce tomps los urines continuent at presenter do l'albumine on quantite' variable. Elles sont eli)esme~mos plus ou momns abondantes. 11 n'est pas rare d'observor dans los derniers jours une grande diminution ou memo la disparition complete do l'albumine. Ordinairoment los urines dovionnont plus raros dans la dernnierc pe~riode. No~us n'avons point parl6 dos attaquos apoploctiformos ot e6clamptiformes qu.'on observe quolquefoiAs parco quo cos accidents so rattachont prinicipalemcnie.nt'ala fornie mnaligac et t 'a latrme anomnale. Formo benigne. Elle ost ge'6nralemont de'crite sous le, nom do -malcidic de Bright aigum". Nous l'appolons be~nigne pour la distinguer do la forme grave, dont la marche est La formeo b~nigrne de~buto, par un mouvomont f~brilo intense, une doulour notable dans la region dos reins et Prosque touj ours un vomissomont, initial. Le m^ieju on le londomnain, los urines., brunos ot pen abondantos, contioennont do, l'albumi_ýie. en grando quantit6' et en plus do, 1'hdma-tog-lobuline. Un cedeino variable so montre 'a la falce ot plus specialement aux paupieros. Ce dernior svmpto'%me nianque quclcjuefois comple'tomont; d'autros fois iiatloint au contrairo un hauL degr' din~tensi6.Cnes MALADIE DE BRIGHT. 1~35 plus un cedpme mais une anasarque qui occupe tout le,orps. Cet ensemble -de sympt6mes se maintient quelques jours; mais le plus souvent, ' la fin du premier sept'naire, la fl6vre tombe, les urines deviennent plus claires et plus abondantes, l'appe'tit revient et les malades se r6tablisscnt compbetement. Ii faut Savoir ndanmoins qu'exceptionncllement les symptomes convulsifs c apoplecticues peuvent se -xaontrer dans la forme benigne. Forlme mnalignbe. Elle est caracterisee par un mouvement Thbrile intense, des urines rares, sanguinolentes ct albumineuses; mais principalement par des sympt0mes cer& braux auxcquels on a donne "a -tort le nom d'intoxication uregmiqme. Nous disons que l'explication de ces symptomes graves par la retention do l'uree dans le sang est fausse ci illegitime, parce qu'ils s'observentdans des cas oi les urines coulent abondamment et oiu par consequent il n'y a point de retention d'urec dans le sang. L'affection c'rebrale la plus commune est l'eclctmbpsie, qu'il est inutile de decrire en cc moment; qu'il nous suffise de dire qu'Pelle est toujours excessivement grave. D'autres fois on observe une attaquc apoplectiforme, -sans convulsion, c les malades succombent dans le.-coma. Cette forme de la maladie de Bright se complique souvent d'une inflammation aigue" du poumon, de la plevrc, du p6ricarde ou du peritoinc, complications qui enlevent le malade. Bans cette formc, l'anasarquec est habituellement consid'rable, la quantite' d'albuminc renduc par los urines -est cxtr^memcnt variable; elle est souvcnt m6langeo d'hematoglobulin, surtout au debut. Formze anomctle. Bans cette forme, l'hydropisio fait de" faut ou est cxtremement legere et fugitive, l'albumine est peu abondante; il n'y a point de mouvement fRbrile et 136 DES CACHEXIES. cependant les malades sont exposes aux accidents lea plus graves. Les plus frequents de ces accidents sont les affections. c~ri'brales, apoplexie ou 'clampsie. Les malades sont. enleves subitement, alors qu'on les croyait ' peine ma-- lades. D'autres fois ce sont des affections du ccenr, des endocardites surtout, qui se terminent plus on moins vite par la mort. Ces accidents graves ultimes peuvent survefir prematurement, ou an contraire kre prce~despendantlongtemps d'un etat pen grave en apparence et caracterise senlement par un affaiblissement progressif, de l'an6mie et un peu d'albumine dans les urines. ANATOMIE PATHOLOGIQUE. - Au debut, le rein est hyper&mie, augment6 de volume, de couleur rouge fonc&. Les, cellules etpitheliales des tubuli sont encore intactes; mais on rencontie dej' de petits cylindres fibrineux. Dana une seconde pe~riode, le rein est encore augment6, mais il est beancoup pali et tend de plus en plus vers la couleur jaune. La substance corticale est fortement hypertrophiee et pale, tandis que les pyramides. ont une teinte rouge tres-prononcee. Les canalicules urinife~res sont enormement dilate~s et presentent des renflements variqueux; les cellules 6pithaliales sont en voie de transformation graisseuse; des masses compose'es de cellules epithaliales degien6rees, de graisse, de pigment, forment. des cylindres qui obstruent les tubuli. Cette dilatation des canalicules oblitere les vaisseaux propres du rein et amene bientOt l'atrophie qui constitue la derniere p&riode. Dans cette pe~riode regressive, le rein est tres-atrophie,. sa surface est inegale, bosselee, coupee de tiactus blanchatre; la substance corticale est le siege de cette afrophie et ne prdsente plus qu'une bande etroite qui entoure MALADIE DE BRIGHT. 137 les pyramides. L'examen microscopicue montre qu'une par-tie des canalicules uriniferes est obliteree. Bans la forme grave, le rein presente une congestion de la substance corticale du rein, portee an pius haut point. ETIOLOGIE. - La maladie de Bright est frequente dans les pays froids et humides; elle srvit principalement de 30 ' 50 ans, et plus souvent chez l'homme que chez la femme. Elle est hereditaire ' un certain degre'. L'abus des alcools est une cause prddisposante tre~s-puissante. C'est plut6L la maladie des pauvres que des riches. La grossesse est la cause la plus frequente ce la forme maligne de la maladie de Bright. Apres la grossesse, vient l'action d'un froid prolonge. TRAITEMENT. - Bans les formes i amarche aigu6 (formes benigne et maligne), les medicaments principaux sont: bellcdona, cantharis et arse-nicum. Bellcdona est indique'e par le mouvement fdbrile, la cephalalgie, les vomissements et l'imminence des symp-tdmes ce'rebraux. Ce medicament m'a rendu des services considerables dans ces circonstances. J'emploie habituelloment la 3e dilution en goutte. Quand les accidents convulsifs surviennent malgr' belladona, j'administre sethmsa cynapniZlr de la meme maniere, et opihm, quand la coma domine. Ccntharis et arsenicum sonL indiques par les urines sanguinolentes. Le tenesme, l'ardeur des urines, fait prefrrer can thclris, qu'il faut remplacer par arseuicumn, apre's vingt- quatre ou quarante-huit heures. Helleborius a rendu quelques services dans ces cas, et quelquefois aconitum, quand le mouvement f6brile est intense. Bans la forme commune, arsen-icum, awrm imbriaticum-,, rtitri acidumn, plumaburn, miercuriu-ks, rdpondent i 133 DES CACHEXIES. l'ensemble des sympLtdmes. Arseniowim et cawr-wm nriaticarn, le premier surtout, comptent un certain nombre de guerisons de maladies de Bright. Plum burn qui produit par l'empoisonnement chronique une image Si parfaite de la forme commune devrait etre experimente dans le traitementl de cette maladie. Digitalis, phosphoras, china, ferrarnw, sont indiques par certaines complications. Apis rnellifera n'a pas encore dtd suffisamment exp6 -rim ente. DU RACHITISiWE. Le rachitisme est une maladie caractdrisde anatomicuement par Il'hypergpdndse des cartilages dpiphysaires et du pdrioste; par le ddfaut d'ossification des tissus cartilagineux et fibreux, produit de cette hypergdnd'se; enfin par le ramollissement du tissu osseux diu a l'absorption des sels calcaires cui, dans l'dtat physiologique, donne 'a ce tissu sa duietd normale. La ils ion propre au rachitis qu'on a vouhu vainement ra-ttacher ' une inflammation du tissu osseux, rappelle compldtement le travail de la formation de ce tissu pour la reparation des fractures. Le rachitisme est donc, comme lesion, un trouble de la nutrition de l'os qui ramdne ce tissu ' la pdriode cartilagineuse. Une lesion analogue s'observe localement dans le cours des cachexies et en particulier dans la cachexie canc&reuse. Le rachitism-e so prdsente sous trois formes distinctes: la foarme coin.,mmane., exclusivement propre i" la premiere DU RkCHITISAIE. 139 ýenfance; la formne maligne ou ostcdomcalccie, et la formev benigine, cette derni(-Ire fre'quente surtout 'a l''poque de la pnbert6,. mais qu'on retrouve. aussi dans l'extre'me viejilesse..Pc"11 jode prodromnique. Formew commniuve. La maladie de"ibute par de ]a tristesse, et le plus habituellement par une diarrhe'e persistante;l'eufant pa'ht d'abord; ii maigrit rapidement et accuse biento't un autre symptdme., Ic'est une douleur aigu6 dans le systedme osseux, donleur qui est excild'e par les mouvements et par le toucher. Aussi le petit malade reste immobile dans son lit, et loin,de de'sirer qu'on le leve, il pousse des cris de's qu'on ýessaye de le prendre. Cette douleur acquiert quelquefois un tel degre' d'intensite' que la nourrice est obligee de lui donner le, sein sans le lever et en s'inclinant sur son be~rcean. PNriode de de'formnation. Avec les douleurs apparaissent les dd'formations osseuses, dedformations dont le mode 4 apparition vanie suivant que l'enfant a ou n'a pas encore commence a marcher. ]Dans ce deruier cas., la de'formation commence par le thorax et la te'te., s'e'Lend ensuite aux membres superieurs,et enfin aux. membres infdnieurs. On obszerve habituellement un ordre inverse chez les enfants qui out commence at marcher. La deformation de la poitrine, est tres-caracte'ristiqne, dille consiste dans une saillie du sternum avec aplatissement des c6ttes su* r la region latd'rale; cet aplatissement s eitend de la 3" 'a la 9' c6te, c'est la poitiine en care'ne. Aprd's la 91 c 6te, la cage thoracique s'd'largit brusquement pour loger les visce'res abdominaux. En md'me temps, on,constate 'a la j onction des cartilages et des cdtes un gonflement articulaire qui constitue le chapelet rachitique. Cette de~formation si curiense dela poitrine s'explique par 140 DES CACH-EXIESO la pression atmosplidrique pendant 1'inspiration sur un squelette ramolli. L'elargissement de la base du thorax tient aux contractions exagerees du ciaphragme pendant l'inspiration. Le refoulement, et non, comme on l'a cru longtemps, 1'hypertrophie du foie et de la rate, nn developpement considerable du tube gastro-intestinal, constituent la yrossezur du ventre chez les rachitiques. Cette grosseur du yen tre determine une ddformation du bassin caracteris~e par 1'vasement, l'"Iargissement du grand bassin et 1l relrecissement du petit bassin. La pression continnelle exercee sur les Losses iliaques par les visceres abdominaux pendant l'inspiration deforme les surfaces osseuses ramollies par la maladie. Tandis que les ischions se rapprochent par un mouvement de bascule et tournent les cavites cotylo'fdes en dedans et en bas. La detforrnation de la tWte consiste en une augmentation de volume du crane a-vec agrandissement des sutures et. des fontanelles; 6paississement irregulier des os du crane, et de la face; saillie des bosses frontales. Ces deforma-- tions sont dues i l'absence de l'ossification des fontanelles et des sutures et an developpement considerable du cerveau. Notons encore un retard considerable dans la dentition. De:fornwation des mnemibres et des jointaires. Les avantbras pre'sentent une courbure dans le sens de la face palmaire, les humerus peuvent Btre courbbs dans le menm& sens on dans un sens inverse. Aux membres inferieurs, la deformation des fLmurs n'est qn'une exageration de la courbure naturelle; ils presentent une concavitB en arriere ca en dedans. La d~formation des jambes se fait. sonvent dans le rnenie sens chez les enfants qni n'ont pas encore manrchl ealors les membres infirienrs representent deux parentheses. Quand le malade a marche, la d" DU RACHITI~SME. 141 formation est tres-variable; quelquefois ' courbure multiple, en Z; souvent ' courbure en dedans, en sorte que les genoux se touchent dans la marche et que les individus sont cagrneux. L'hypergenese du tissu epiphysaire et cartilagineux deforme les articulations qni sont tres-grosses, en sorte cue les membres prdsentent ' chaque jointure une sorte de nceul; elles sont noue'es. En meme temps, les joinlures sont extrdmement mobiles et presentent une etendue de mouvement tout a fait anormal. La. deformation du rachis se produit habituellement lorsqu'un enfant, un peu moins souffrant, commence ' se tenir habituellement assis dans son lit. Ces deformalions sont constituees par l'exagedration des courbures naturelles de la colonne vertdbrale; la portion cervicale, fldchie en arrie're, raccourcit le cou et incline la face en haut; la portion dorsale, incuryde en arriere et ordinairement 'a droite, constitue la gibbosite. La region lombaire, fortement enselle'e, contribue encore au rdtrcissement et ' la deformation du bassin. Les diff~rentes deformations que nous venons de de' crire peuveut dtre partielles et asymdtriques; quanl les enfants ont march6' avant le debut de la maladie, elles commencent, presque toujours par les membres inf6 -rieurs. En mdme temps que les os ramollis par la maladie subissent des deformations si f~cheuses, un mouvement fdbrile continue; des sueurs profuses; la-'diarrhde; des urines abondantes et chargefes d'une grande quantitd de phosphate calcaire; un catarrhe pulmonaire habituel; une grande gene de la respiration, surtout dans le rachitisme du premier age; un amaigrissement, de plus en plus considerable; une extr~me facilite dans la production des fractures, et, au milieu de ces desordres, un appdtit vorace 149 - DES CACHEXIES. joint ' une intelligence excessivement developpeo, constituent les autres symptomes le la maladie. PNriode de cachexie. Arrivee ' ce de'gr6, le rachitisme peut so terminer par la mort on par la gnerison. Bans le premier cas on voit se ddvelopper un veritable tat cachectique, les diarrhe'es, los sneurs profuses, les insomnies, epuisent de plus en plus los petits malades qni suc-- combent habituellement 'a une complication thoracicje. Pd'riode de orpcaratio7n. Si, ce qui arrive le plus souvent, los malades (loivent guerir, la fievre et la diarrh~e cessent, les douleurs des os disparaissent, l'amaigrissement diminue, i'apparence de la sante, la gaiete, la tendance au.mouvement, reviennent; les os so consolident, mais gardent plus on moins la forme vicieuse qu'ils ont contractde pendant la maladie. Fo'; me bdlnigrve. Elle est caracte~riS6e par l'absence des symp t6res generaux et par une l'sion habituellement tre~s-limitee. Cette forme pent survenir a -tout age, e'estt ' elle que sont dus les asymetries du -thorax et du ]bassin, le dedfaut d'aplomb et (lt rectitude dans les membres inf6 -rienrs, qui existent ch, an grand nombro de personnes, on l'absenco do,tons autres signes do rachitismo; mais cetlo formo sevit plus specialement chez la femme ' hI poqne do la pubert6 et aussi t l'occasion des grossesses. C'ost elle qui produit alors des ddviatioILs do la colonne vorte'braie, que o M. Guerin no vent pas reconnaitro comme &taut do nature rachitique, parce qn'elles no sont ni pre-' cedees ni accompagnees do deformation des membres inf~rieurs et du bassin. Quand los jeunes filles ainsi atteIntes par le rachitismoviennont a so marier ot 'a avoir des enfants, la maladie so reproduit habituollement h chaque grossesse, et augmento chaque fois fa ddviation primitive; ce qui distingue cetto forme du rachitisme do colle qu'on a d*sign e sous le nom DU RA-CHITISME. 143 d'ostonmaacie., c'Iest que la 16sioa osseuse no so. ge*n&ralise jamais. -Form-ie jmaligrbe ou grave. Cello forme, caracte'rise'e par la ge'n'ralisation rapide de 1'affection ossouse, par des sympt omes ge'neraux inlenses, e t par une mort relativ ement rapide, comprend, non-seul 'ement la plupart des faits d6crits sous It-,- om d'oste'omalacie, mais encore un bon nombro des rachaitiquies du premier age. Un mouvernent f~brile intermittent on remittent, Un1 amaigrissement rapide, des douleurs excessives, caracte6 -risen t 10 debut do cello formne qui marcho rapidemont ot, se termino par la niort, souvont apres quelquos mois do maladie. bans ihistoiro doel'osteoomalacio telle qu'eue est trace'o par los auleurs, on trouve encore des cas do rachitisme be'nin, caracte'rise's par 1'absonco presque comp1lo edoe sympto'mes ge'neraux, et des cas do rachilisme do formo commune, presontant pour caracl'ere particulier uno influence considerable doe1'eiat do grossesso, en sorte quo 1la inaladie, dovien-t tout "a, fait. periodiquo, s'arr'tanl, plus ou momns dan's linlervalle des grossesses et repronani sa, marcho 'a chaque nouvelle grossosso. ANATOMIE PATHOLOGIQUE. - La le'sion du rachilismo est constilue-o an debut do la maladio par 1'6panchomont d'nn ne'oplasme sanguinolent, sons lo pe'rioste, dans lo canal me'dullaire, entro los e'piphyses etles diaphysos, ontro los lamollos du tissn compacie, dans los are~oles du tissu spongioux, lo long des radiculos dos vaisseaux nouriiciors; en me~mo temps, los sels calcaires des trab rcules so resorbont et l'os so transformo 'al'6tat do cartilage. Bans la pe'riode do reparation., touto celto substance s'ossifie do naouve(-au,, ol, commo, dans le cal,, le tissu ossoux deo novoile formation passe "a, l'd~at d'e!bu~ncatio&. 144 DES CACHEXIES. ETIOLOGIE. -Le rachitisme se de~veloppe principalement pendant la premiere denlition. Cependant ii peut e'tre congenital et se manifester 'a ton tes les pe'riodes de la vie. Mais, en dehors de la premie~re dentition, c'est presque exciusivement chez la femme 'a l''ge de la pubert6', et pendant les grossesses, qu'on observe cette maladie. Le rachitisme est manifestement he'reditctire et la conscanguinite'est une condition favorable 'a son de'veloppement. Des experiences precises faites sur les animaux ont de"montre" qu'une nourriture mal appropri~e ' 'a ge de l'animal determinait le rachitisme. Aussi cette maladie s'observe-t-elle souvent chez les enfants sevre's trop tot, et nourris pre'maiturement avec de la viande et du yin. TRAITEMENT. - Un regime approprie6, la position hornzontale., lhabitation dans une, pie'ce samne bien ae'ree et 'a pleim soleil, des appareils orthope~diques convenables, constituent le traitement hygie'nique du rachitisme. Calcarea, qui compte parmi ses sympto'mes: les- douleurs osseuses ge'nerales, l'amaigrissement conside~rable, la diarrh~eo habituelle, la chute des dents, l'ossification tardive des fontanelles, est le m~dicament principal dui rach-itisme. Ce medicament compte un certain nombre de succes cliniques. 11 en est de me'me, deplhosphori acidum, pareillement indiqu6" par l'ensemble de ses sympto'mes; mnais aucune medication ne compte, autant de succe's que l'huile de poissoq-. Ce moyen est presque spe~cifique dans le rachitis-me. Aussi croyons-nous devoir le conseiller, dUs quoe calcarea et phosphor-i acidurn tardent 'a faire parai~tre leur action curative. IDU SCORBUT. 1455 DU SCORBUT, Le scorbut est une maladie caracterisee: 10 par des he' morrhagies multiples; 20 par la putricit6 et la destruction des gencives. Le mot scorbut derive du mot slave scorb, qui signifie maladie, d'oii les Danois et les Flamands out fait schorbect et scorbeck, maladie, ulcere de la bouche. La description de cotte maladie manque conpletement dans les anciens auteurs. Ceti e maladie presente trois formes ' atudier: la formne be'nigme, la forme comminre et la forme grave. Forme comimmI. Ic PEBIODE. - Le scorbut debuto constammnent par le sentiment d'une grando lassitude, acconpagnee d'une certaine tristesse et d'une repugnance croissante pour le mouvement. En meme temps, la face padit, les conjonctives et les caroncules lacrymales prennent une teinte jaune verda'tre. Si le malade vent marcher, il sent ses jambes ployer en meme temps qu'il est pris d'une acc6leration tres-notable de la respiration. Bientot apres, les malades ressentent de la chaleur et des demangeaisons dans les gencives; elles saignent faGilement et deviennent fongueuses. Les dents se d'& chaussent et s'dbranleut; l'haleine est d'ji ff~tide. Les taches scorbutiques se montrent alors principale,& ment sur les mem~bres inf~rieurs. Ce no sont encore quo de simples pottchies variables de grandeur et de cou-w leur rouge bleu~tre ou tout 'a fait noire. Certains malades presentent dans cette premiere periode queoques h'nDorJOUSSET. O10 DES CACHEXIES - rliagies, rnais peu abonclantes et faciles 'a arre'ter. Les malle'oles sont le sie'ge d'un cedeme plus ou momns intense, mais qui disparait pendant la nuit. On doit encore signaler dans cette, plemi 're pd'riode des douleurs vagues, dans, les membres et des douleurs de pleurodynie. Cependant les malades sont sans force; its conservent, l'appedtit e t le so-mmeil et uls peuven t encore, quoique peniblement., se livrer aux tra'vaux de'teur profession. 2' PRT'1ODE., - Les rnatades eprouvent une contracti-on des muscles fleehisseurs de la j ambe et une roideur dii' jaret qu.1I ls empe'che do marcher. Leur teint devient de plus en plus pa'le ct ptomb6', leurs forces diminnent con-- side'rablernent et uls arriverit promptement 'a un e'tat li-_ pothymiqiie permanent qui les oblige 'a garder-_la position horizontale. La putriditd' des gencives fait. de,,.grands, pro~rrrs; cites s'ulci'rent profondernent et se gangre'nent; les dents tforbent; los, ulce'res scorbutiques- qni quelquefoi~s ont commence de's to dedbut prennent -alors unoextension consid~rable. Ces ulceres fournissent uno sa--ý me(-, snguintote nte; tours bords sont tivides, teur sur-ý face bourge-ronnante; uls sont sujets 'a la gangre'ne. k,,Mesure ýquo la maladic augmiente, its deviennent le'sie~ge de'lh~rorrhagries et do vdgr tations ednormes, fonguenses, qui &'acc~roissont,avec une rapidite' tre~s-grande, et so rep~rod u isen t 't mesure qu on les enle've. Les- plaies ed les voiituIsions des malades d'rgenerent rapid emont en utcre sorhutiqiies. Aux taches p'etdchiates do ta promi'ro p&'Piode so,joignent do largres ocohyrnoses et do ve'ri tables he"& morrhaeries -sons-cutane'es formant des tumeurs variablos. Des ie~morrhiagies abondantes et multiples caract&'risent encore. ckelloperiode do la maladie, cc sont- des opistaxis, des-,hdimopt siess, des h~matemesos, des melsM.na, des h~maturies. DU SCORBUT. 1477 Les malades, toujours sans fievre, conservent habituellement de l'appe'tit, beaucoup sont constipe's; quelques-uns sont en proie a une liarrhee dysentariforme, tons sont sujets 4 la syncope, un certain nombre perissent subitement lorscjn'ils venlent se lever ou quand,on les expose an grand air. Bans la 3e P RIODE, tons les sympt6mes augmentent consid'rablement. Les malades restent constamment,couches; des uiceres nouveaux se produisent spontanement; les he'morrhagies se multiplient et dpuisent les malades. C'est ' cette 6poque qtu"on observe les caries, le decollement des apophyses et des cartilages costaux, des.gangr nes et des suppurations diverses. La gangrene se de'veloppe le plus souvent aux gencives et envahit des parties plus ou moins considerables de Ia face; elle se produit encore ' la surface des ulc'res. Quant aux suppurations, elles sont habituellement internes, et il est rare d'observer dans la p6riode tltime du scorbut, des abcs superficiels. Se-ulement, B l'autopsie, on rencontre de vastes collections purulentes dans les cavitds de la poitrine et de l'abdouen. Le scorbut se termine souvent par la mort, quand les malades sont dans de mauvaises conditions iygyi6niques. Cette terminaison arrive subitement par syncope, ' la suite d'un mouvement brusque on d'une hemorrhagie; d'autres Lois elle a lieu plus lentement par I'6puisement des forces, apres des h6morrhagies, la gangrcne de la bonche et des diarrhees repdet6es. Un caractere tres-rernarquable de cette maladie, c'est que les malades conservent jusqu'a' la fin l'integritd des fonctions intellectuelles. Quand les rualades gue~rissent, la convalescence est longue, sujette ' rechutes si les malades s'cxposent de nouveau aux causes du scorbut; les convalescents res 148 DES CACHEMES. tent lo-ngtemps faibles et a&n6miques; uls pre'sentent des paralysies conse'cuti-ves, et d'apre~s Lind et* Boerhaave;, ils sont sujets 'a devenir phthisiquesc Forme benigme. On l'a encore appele' scorbut local,, parce6 qu'il est constitue' la plupart du femps par e'~tat fongueux' des gencives. A cc sympto~rae caracte'risticjue s'ajout&.. habituellement un certain degr6 de paleur et d'affaiblissernent musculaire. Aujourd'hui quo les conditions hygi&"naiques ont fait disparailtre pre-sque comple~tement le scorbut, nous n 'observons gue're que cette forine be'nigne qni atteint isokunment dans les gra-ndes 'villes qnelques indivi*dus forteinent predisposes. Cette for-me n'a aucune gravitea et gue~rit facilement. Scorbut malim. Cette forme est caractd'rise'e par la marche rapide, de la malaclie, par l'apparition predmature'e deý la gangre~ne, par un monvement fdbrile tres-prononce. Dans les relations d epidedmie, on rencontre un certain nombre de cas de scorbut dans lesquels tous les accidentsr revebtent presque imme'diatement un caracte're dc grande, gravi te; l'accident principal est une gangre~ne mortelle des, l6vres etL des j ones. Boerhaave a signale' dans cc cas une. fie'vre qui reve't tons les caracte'res de la fie'vre putride.. Ce mouvement f~brile a ici un caracter e distinctif, d'autant plus considdrable que dans la borme commune la inaladie parcourt toutes ses pe'riodes sans pr esenter de fi evre. La forme maligne se termine presque constamment, par la mort, apre~s une dure'e qui vanie de -trois semaines a trois mois. ANATOMIE PATHOLOGIQUE. - A l'autopsie des scorbutiques, on rencontre habituellemeflt les signes de la mort par syncope, joints 'a ceux de la dThfibrination du sangr. Ains-i le ven tricule gauche du caeur est vide et le sang diffluent, Les DU SCORBUT. 1,49 -vi.,vS.6 presPesentent des he'morrhagies intorstitielle. 6et, de. s kpan chement's sanguins. Souvont des cped'nes;- queq fois des collections purulontes, Quanci los maladies sont rnaor Ls dans la dernie'ro p riod-P du storbut, on con stato en-- co.re des gangre~nes, des caries, des de'collements des e'p'iý physes, et principalement des cartilages costaux. La Tate., d'une couleur bleno-ardoise, oct volumineuso et r-amollie; les muscles poisseux; la. putrefaction oxtre~me-.Men rapide. Les analyses do M. Andral ont deninm qe e.fiidt.din sang chez les scorbutiques tenait 'a uno diminutioln,conside'rable do la fibrine, en memo temps quo -los glo'".bules conservent leur propurtion normale,; mais les, anam1lyseg do MM. Becquerel et -Rodier conduisont 'a des cont -ClIus~ions. directement contrairos. L'explication do e: tto diffr~nce nous est do nne~e par co fait quo les derniers ox;, _perimentateurs ont ope're cur des cas 'a la premie~ro pe"z niode, tandis quo M. Andral a analyse" le sang die scorbu,= -tiqiies tre's-avance's. 11 re'culte ne'anmoins de ces analyseB -quoi l'alte'ration du sang no saurait e'tre la ca use du sicor,; -but, puisqu'elle na'apparai't quo dans los. dernie~res pE6; T~i ode~s. ETIOLOGIE. - Un grand fait dominoe touto lF'~tiologio diti ýscorbut, c'est la puissance dies causes exte'rnes dans h4 production do cotte maladie, Cette puissance ost tello qn'ovn pout aN volonte' faire naltre et faire disparailtre I'a scotbut en soumettant do grandes reunions cl'hommes a Vi'ifiuonce do causo d~termine'e. Nous no voulons pas dire, par la" quo lo scorbut soit une maladio do cause oxtoe;n en effet l'histoire des e'pide'mies nous onsoigno quo los hommes soumis aux causes du scorbut no contrac toalt pas tons la maladie en me~mo tomps, ni au me'me degre'. Elle nous montre sur-tout quo si certaines organisations 150 DES CACHEXIES. sont facilement atteintes par le scorbut, d'autres y resis-- tent indefiniment, d'oii la necessite d'admettre ici une priisposition ddfinie comme dans toutes les maladies. Seulement, dans le scorbut, les causes exterieures out une puissance si grande, qu'elles absentes, la maladia n'dclate jamais, et qu'elles pr6sentes, le scorbut se d'veloppe touj ours. Parmi ces circonstances ext6rieures, celle qu'on rencontre en premi're ligne et qui joue le r6le de cause principale, c'est l'abstinence de vecge~tcux frais. C'est la privation de v6getaux frais qui engendre le scorbut pendanL les longs hivers des pays septentrionaux; C'etait elle qui multipliait cette maladie pendant les longs voyages de Vasco de Gama, de Cartier et de l'amiral Anson; c'est encore la meme cause qui agit dans les si6ges prolonges; cette circonstance de l'absence des veg6taux frais est tellement capitale dans l'Ftiologie du scorbut, que tous les medecins qui ont pratiqu6 sur mer et dans les pays oii le scorbut est end6mique, sont unanimes pour en reconnaltre l'importance, et, de plus, tous s'accordent pour proclamer que le seul traitement v6ritablement efficace du scorbut est 1'usage de vdg6taux frais, de fruits, et en particulier d'oranges et de citrons (1). La privation de viandes fraiches et l'alimentation avec des viandes ou des poissons sales on fumes est la circonstance la plus importante apres la privation des veg6taux dans 1'&tiologie du scorbut. Viennent ensuite l'habitation dans des, lieux obscurs, froids et humides; une temperature froide; des vetements insuffisants ou constamment mouilles; l'abus des liqueurs alcooliques; un exces de travail on un defaut dexercice. La tristesse et le decouragement ont aussi une influence fTcheuse sur le d6veloppement et la rnarche de la maladie. (1) Voy. Lind., p. 149, 470, 174, 478, 260, 270, 276, t. I; Bachstrom, Observat. circa scorbuturn, p. 45. DU;SCOR.BUT. 15.1 Le'fta de convalescence, surtout quand c'est la convalescence d'uný scorbut ante'rieur, est une condition trees-fat vorable au developpement de la maladie, L'action de 1'heredite et de la contagion aimise par plusieurs m'decins W'est nullement d~montree. TRAITEMENT. - La prophylaie est toute-puissante dans les. maladies engendrees sois l'influence de causes externes connues et puissantes; aussi une hygi ne Aell entendue a-t-elle fait pour ainsi dire disparaqtre le scorbut du nombre des maladies modernes. En, se rapportant 'a l'Ftiologie, on constituera facilement le traitement pro, phylactique du scorbut. Nous rappelons seulement que quand on n'a pas pu se procurer de fruits ni de v"g taux,. on a obtenn quelques bons effets des sirops de fruit, du.vinaigre, de la bif're et du cidre on m'me de la composition qui porte le nom de vin antiscorbnticue et qui contient les, medicaments suivants: raifort sauvage, cochle'auia, cressom e t sentence de mnoutcarde. Les anciens me'decins employaient assez frequemment les acides 777ine'lraux dans le traitement du scorbut, par analogic avec les bons resultats produits par les acides 'dgetaux, et aussi dans le but de lutter contre l'alcalinit6 et la fiuidite' du sang. Mais ici la th6orie comme Y'analogie regoivent de la piatique un coumplet dementi, et jamais les acides mindraux n'ont en de succe's dans le scorbut. Nons examinerons successivement les medicaments indique's par lensemble des sympt6mes et ceux qui r& pondent aux principales affections scorbutiques: Les medicaments indiqueds par la putriditd des gencives et la tendance aux hemorrhagies, sont: phosphorus, mercurius., carbo vegetcbilis, arseniclnm),. lachesis et nactrzun Jnuriaticuwn. 152 DES CACHEXIES. Ces six medicaments conLiennent dans leur pathoge'n6 -sie l'affection scorbuticue des gencives et les hemorrhagies multiples, seulenient nous manquons d'observations clinicues sur leur emploi dans le scorbut. Parmi ces medicaments, phosphoruas et mercurims sont les deux.qui pr6sentent le plus de symptomes analogues au scorbut. Phosphoruts presente au plus haut point la tristesse, la lassitude, la repugnance pour le mouvement; la faiblesse des j ambes, l'accablement physique et moral qui marque le debut du scorbut. Le prurit, le gonflement des gencives, qui s'ulcedrent et saignent continuellement, l'6branlement des dents, sont encore des symptomes du phos:phore. La dyspne'e an moindre mouvement, les points pleurodyniques, la roideur des jarrets, les taches livides, brunes, diss6minees sur le corps et particulierement sur les membres inf~rieurs, l'exhalation du sang par d'anciennes cicatrices, l' coulement du sang continu par de petites plaies, des hemorrhagies par toutes les muqueuses, compbetent un ensemble de symptores qui representent assez fldeement le scorbut lui-mdme. Mlercawius presente le tableau d'un scorbut avec de~s symptimes de putridite plus marqude. Le gonfiement et l'ulcdration des gencives s'accompagnent de productions pseudo-membraneuses, et, 'a un degre plus avance, de gangrene plus on moins 'tendue des parties molles et de carie des os. La bouche exhale toujours une odeur putride et est le siedge d'une salivation abondante. Les ulceres scorbutiques so trouvent aussi en rapport avec los nlce'res fongueux et saignants du mercure. Les hemnorrhagies, cuoiqu'ellos soient encore tres-marqu6es dans la pathogenie de ce medicament, le sont cependant moins que dans le phosphore. Le carbo vegetabilis, le natram mztriaticwn e t le icthe DU PURPUTRA. sis pre'sentent dans leur pathogenie l'affection scorbutique des gencives et les hernorrhagies; Us pourraient done Lrouver leur indication dans certains cas particuliers. Arsenicurn, rpond prinQipalement aux pete'hies ea aux ulceres scorbutiques; mais,, nous l'avons dit en commengant, l'experience clinique nous fait defaut pour pre* ciser davantage l'indication de ces ine'dicarents. Traitement des diverses affections scorlbutiques. - A ffec-.tions scorbutiques de -la boucie. Quand les gencives sont gonf]Aes, nlcerees et recouvertes d'un enduit pseudo&membraneux, on les touche avec du jus de citron et a un 4degre plus avanc6 avec l'acile chiorhydrique. Si la pntridite' devient, extrrme, avec des points gangr6neux, le quinquina et l'arsenic en poudre et en ga-rgarisme sont indiqu6s; enfin les caries ne'cessitent dans quelques cas l'intervention chirurgicale. Les ulceres scorbutiques seront panses avec de, la poudre de quinquina; peut-&tre que la pondre arsenicale rendrait des services dans les cas graves. Les hdmorhchagies, cuand elles sont un pen abondantes et renonvele'es, derandent un traiternent local sur lequel nons reviendrons plus particulie'rerent en traitant du,p urpura hemorrhacgicca. DU PURPURA. C'est seulerent ' la fin du siecle dernier qu'on a cornmence a separer le purpurc essentiel des pe'te'chies qui apparaissent comme symptornes dans un grand nornhre de fievres, et pendant la cachexie dans la piupart des MIIOaladies chro-niques. Le purpura est done une. maladie 154 DES CACHEXIES..essentielle, ayant pour caractere -positif la pre'senco d'6:nombreuses pe~te'hies,, et pour caracte~re rnegatif lFabsence de l'affection gengivale. Ce caracte're negatif tiis:.L tingue le purpura tin scorbut. Le purpura so pre'sente sons trois formes: 1 0 la forima bernigrte on pivrpurac simple; 2~0 la formie chronique; 3' la formne hdmorrhagiqu&e. Formew. bdiigne. Cette forme est caracte'rise'e par unn-.eruption'tie pe't~efhies, sans he~morrhagies par les mem-- branes muquenses. Elle p'resente a etntiier tienx yarieft's: dans un premier tiegre", la maladie est -constitne'e par uno. simple eruption; dans un degre" pins 61ev6', elle pre senta pinsiours 6~rnptions snccessives. jreYAWT. - L'6rnption est preced~ee de qnelques, jours tie malaise, avec inappetence, ce~phalalgie et; courbatnre; les symptornes s'accompagnent sonvent tiunn monvement f~brile pins on momns intense. Alors apparaissent los taches tin purpura. Ce sont tie petites ecchymosessons-cntane'es., de la grosseur et tie la forme ti'nne lentubl, ti'une couleur qni vanie dn ronge-sang an noir; elleS. -siegent principalement aux membres et surtont anx membres inf~rienrs; cepentiant on en. a observe' qnelquefoisý sur les panpi~res, mais le fait est rare. Ces taches, e~tant. forme'es par un petit e~panchement sanugin, ne tiisparaissent pas sous la pression tin toigt. II apparai"t quelcjuefois, tians tiiff6rents points ties ruombres, snperienrs, tie petites tumeurs circonscritos, tre's-dnres, sans changement tie coubeur 'a la pean, et qni -se forment Ire's-rapitioment; ellos sont tiues 'atie, petites, he'morrhagies tin tissn. cellulaire. La tontiance anx, extra ' vasations sangruines est telle.tians cetto malatiio, qn'unn.pression nn pen forte snr une partie quelconque tiiter!mine facilement la formation ti'nne ecohymose. DU PURPURA. 156 Bansla vari6te que nous Atudions, l'6ruption est complate des les premiers jours de la maladie; puis immediatement le travail de resorption commence, les taches passent du brun au vert et au jaune et disparaissent - c6mm& toutes les ecohymoses. La duree de la maladie est tout au plus de deux septe'naires. 2' VARIfTt. - La seconde variete est constitue'e pair des 6ruptions successives qui presentent la plus grand& analogie avec l'eNuption unique dont nous venons de dory ner le tableau. Ainsi, pendant la periode meme de resolu-, tion, le malaise, la courbature, le mouvement f6brile, reparaissent et de nouvelles taches se produisent aupre' de celles qui sont d'j'i en voie d'absorption. La duree de cette variete se prolonge habituellement pendant plusienrs 'septenaires. 2e fomrue. PupurcL hemizorrhagica. Verloff, qui donna la premie're description de cette maladie, l'appela mclcdie tachete'e hle',morrhagique. Elle est caracterise~e par une fruplion de petttchies tout ' fait analogue 'a cello di purpura, et de plus par des ecchymoses sous-muquenses et par des hemorrhagies multipli'es. Ces hemorrhagies et un mouvement ftbrile presque constant, donnent a* cette forme un caractere de gravite qui la separe 6ompl6tenent du. purpura simple. La maladie debute par du malaise, un sentiment d'anxiet6e et de courbature, remplace' bient6t par un mouvement febri~le, caracterise' priucipalement par un pouls grand, rebondissant, h6morrhagique; alors apparaissent les taches; elles sont plus larges que dans le p urpura simplex, mais affectent la meme forme, la m me coloration et le meme siege. Ce qui, des le debut, caracterise le parpwra hemorrhagicc&, c'est la presence d'ecchymoses sur la.muquense buccale et quelques epis taxis. Les pet'echies ne 1.66 DES CACHEXIES. prec'dent pas toujours les h6rnorrhagies par la Muqueuse, quelquefois la maladie d6bute d'emblee par d-eg epistaxis et les taches n'apparaissent qu'au bout deO quelques j-ours. Les h6morrhagies constituent le caractere dominant do la maladie arrivee asa p'riode d'e6tat; la plus fr6quente de toutes est 1'6pistaxis qui se renouvelle plusieurs fois par jour. Atondantes, composees d'un sang encore tres-riche, elles se font avec une certaine violence, ont tout le cara&, tere des hemorrhagies dites actives et sont suivies d'une amelioration momentanee. Au commencement les accidents s'arretent avant que le malade soit trop affaibli; mais, apre's une remission de courte duree, les h6morrhagies recommencent avec plus de violence que la pr-e miere fois, aux 6pistaxis s'ajoutent les hernorrhagies buccales et les h6matnries, quelq'uefois des h6matemeses et des melalna; l'hemoptysie est infiniment plus rare. Le malade, 6puis6 par ces h6morrhagies multipli'es, devient extremement faible; les muquenses sont decolordes; la peciu pade, diaphane, prend l'apparence de la cire; des lipothymies et de veritables syncopes se produisent alors avec la plus grande facilitd. Cependant le pouls conserve encore le caracte~re que nous lui avons assigne6; ii est rebondissant et souvent dicrote. Quelque-& Lois la maladie semble s'arreter encore pendant plusieurs jours; mais, si l'issu doi t 6tre funeste, cette remission incompl6te est remplace' par des accidents de plus en plus graves, les hemorrhagies sont continuelles; le sang est pauvre, d6colore, et sans plasticit6; les hemorrhagies ont revetu 'a ce moment le caract6re des hemorrhagie' passives; le pouls est devenu petit et depressible, et le malade succombe soit dans l'6tat lipotbymique, Sogi plus lirusquement par une syricope on par des acoix dents de suffocation d6termIn6spar une apoplexie ptl-ý DU PURPURA. J57 monaire; quelquefois enfin, mais tres-raremeut, le malade meurt dans l'assoupissement et les couvulsions caus-es par une h'morrhagie intra-cr~nienne. Les r' mission's dont nous avons parl6, sont quelquefois assez marquees pour que la fietvre cesse tout 'a fait et pour que les malades commencent 'a prendre dela nourriture,. Le retour des accidents est prescue toujours annonce par le retour du mouvement f~brile. Quand la maladie doit se terminer par la guerison, le$ hemorrhagies- s'6loignent,"la fie~vre diminue puis dispir rait tout ' fait. Les petechies se resolvent en parcouraal les menes phases que dans le purpura simbple. La mtarche de cette maladie est re'mittente; sa durie est de un ' trois sept'naires; habituellen ent, elle atteint son apogee du septie'me au dixieme jour. Ii faut savoir qu'elle peut se terniner brusquement par la mort, 4 toutes ses. periodes. Grave a de~crit une variet'e de purpura dans laquelle les taches petchiales etait remplacees par une eruption drythdmateuse, rouge; arrondie, et analogue ' celle du typhus fever; les autres s-ymptdines etaient en tout comparables a ceux dii purpura. La convalescence est longue. Les malades restent atae4 -m iques pendant longlemps. Les rechutes sont faciles, mais nous n'avons pas de renseignements sur les rdcidives. ANATOMIE PATHOLOGIQUE. - On trouve pour lesion les signes du genre de mort auquel le malade a succornbe; presque toujours, ce sont ceux de la syncope': on rencontre des hdmorrhagies dans la plupart des visce'res et quelquefois dans le cerveau, ce qui ne s'observe jauais daus le scorbut. Quant aux altdratioas du sang, elles varient a-c la pdriode de la maladie. Dans les premiers 158. DES CACHEXIES. temps, ii y a augmentation le la fibrine; plus tard la proportion d'eau augmente considerablement, la fibrine dimi-. nue et finit mern e par lisparaitre completement (Herard). 30 Forme chro)7ique. C'est le purpura cachecticue des auteurs, 11 est caract'rise par des 6ruptions successives, des pettchies, et, 'a une periode avancee, par des hemorrhagies multiples. Cette forme ne s'accompagne pas de fievre; elle survie'nt plus particulPerement chez1les vieillards et cbez les femmes soumises ' des causes d6bilitantes. Sa duree est indeterminee. L'eruption se fait par des poussees irreguli'res et prisente du reste les memes caracteres cue dans' les autres formes. Cette maladie est pendant longtemps compatible avec la vie, et ce n'estc qu'apres une treslongue duree cju'elle se complicjue d'hemorrhagies analogues ' celles du purpm u..a hemnorrhcgicc&. Cette nouvelle phase, pour pen qu'elle se prolonge, se termine rapidemint par la mort. ETIOLOGWE. - L''tiologie de cette maladie est fort obscure. Ce qu'il y a de certain, c'est qu'elle est completement diffirente de celle du scorbut., Nous signalerons' aVec les auteurs la vieillesse, l'affaiblissement de la constitution et les conditions hygieniques debilitantes comme cause predisposante du purpur-a simbplex. Quant au pur-; pwra hcmnorrhcgicc, nous l'avons toujours observe". chez des enfants et chez des jeunes gens. La seule cause occasionnelle dont nous ayons constat Fl'action est celle du refroidissernent par des vetements mouilles. TRAITEMIENT. - Phosphorus est le medicament principal dans cette rnaladie et doit etre administre toutes les. quatre heures on meme toutes les deux heures. Belladonct, et surtout lcwhcsis, viennent apres phosphorus. Ferr-um DU PURPURA4. 159, peg'chlorictmn, tiaspic, mnillefoiiutm, ont aussi ete conseilles. Aconiturn est indiqu6' tout ' fait au debut, quand les he" morrhagies sont actives et ]e pouls-rebondissant. Seccle. corn/utumb, au contraire, coni-vient ' la derniere pe'tiode et a donn6 alors des succe's inespere's. On le prescrit h la -3e dilution. Dans une maladie ofu les hemorrhagies constituent le danger principal, ii e6 faut pas h6siter "' lutter contre- ces h morrhagies par des-applicatinn localestoutes les fois,queý ces applications sont possibles. Les injections avec le perchlorure de fer et le taniponnernaent avec de la charpie, imbib'e de ce licuide nous semblent les moyens les plus efficaces pour combattre' localement les hemorrhagies du ptirputa, Ce sel doit 'tre me16 it l'eau dans -la' proportioný 4'unv dixieme, sauf ' augmenter'la dose et meme ' l'eamployer -'40 degres dans le cas d'hemorrhagie incoercibleo 'Toutefois, ii fadut savoir que' le perchiorure de fer 4 6ette, dose agit' comme caustiq'ue et pent determiner une des-' -truction plus ou moins etendue des tissus sur lesquel's ii est applique. C'est pour lutter contre les h6morrhagies qu'on prescrit de donner les boissons et les aliments froids; le ma-' lade'dqit garder la position horizontale pour 6viterle6s. syncopes. Quant Bi l'alimentation, elle doit se composer de bouillon on de potages si le malade pent digerer ces derniers. Quand le malade comnmence" s'affaiblir, on doit lui faiie prendre-une certaine quantite de vin et- meme d'alcool. 16-0 DES CACHE-iXIES. DE LA LEPRE (TSARATR DES HEBREUX, ELEPHANTIASIS DES GRECS.) La ldpre est une maladie caracteris~e par des plaques et des tubercules dissemin6s sur la peau et sur les muqueuses. par l'insensibilitd des parties malades et par une cachexie dont les deux caracteres principaux sont l'ulc&. ration et la gangrene. II faut dtre aveugle par l'organicisme le plus etroit pour avoir perdu la signification du mot L PRE et en avoir fait, a cause de son 'tymologie, le synonyme de psoriasis. En appelaut de son nom traditionnel cette maladie terrible, qui a desole' les soci~t6s anciennes et celles du moyen aige, nous croyons rendre un veritable service ' la nosologie. ETIOI.OGIE. - La le'pre a disparu de l'Europe moderne, miais on la retrouve a-vec tous ses caracte'res dans les pays chauds et dans l'extreme Nord. Cette maladie est here' ditaire mais elle ne paraibt pas etre contagieuse, au moins dans notre pays. Elle atteint plus d'hommes que de fermmes et le plus souvent d~bute avant la pubert6. L'usabe habituel et prolongd des viandes salees, mais principalement de la Viande de porc, a une action bien constat~e sur le d veloppement de la maladie dans les pays oii elle est endermique. Les organiciens out subdivisd' la lepre en tuberculeuse et non tuberculeuse, anesth'sique et hyperesthesique, blanche, noire, etc. Toutes ces divisions out trait ' des diffdrences qui tiennent soit ' des varite's dans la colora DE LA LEPRE. 161 tion des plaques, soit aux periodes de la maladie, et n'ont pas d'importance pratique. Ire PEBIOI)E. - La lepre d6bute par des malaises vagues, de la tris'tesse, de l'amaigrissement, et un sentiment de faiblesse generale. L'insensibilite d'un point du corps est quelquefois le phenome'ne initial, d'autres fois, c'est une hyperesthesie do la pean qui rend tout contact extrnmement douloureux. Cette sensibilite" exageree est un'sym'pto'me essentiellement transitoire; mais les taches fauves et purpurines ne tardent pas ' se montrer. Elles apparaissent d'abord aux jambes, aux avantbras, aux mains, puis sur la face; elles sont constituees par des plaques saillantes, bonrsouflees, d'une teinte foncee, on, au contraire, d'une teinte blanche sur le nigre. Les. tissus sont comple'tement insensibles an niveau de ces plaques, an point que les malades se briilent sans en avoir conscience. Sur ces plaques apparaissent, plus t6t on plus lard, des tubercules d'abord pen nombreux et pen proeminents, mais qui s'accroissent de jour en jour. Cette lesion, quand elle a acquis un certain degre, defigure les malades. Tons les traits sont horriblement de'formes et grossis. On a compare leur face a celle du lion, d'oi le nom de lepre le'onioe. 2' PtRIODE. - Les muquenses sont envahies par les plaques et les tubercules; les lesions de la pean s'ulcerent et la sant6 gene'rale commence a presenter des alterations profondes. araigrissement, diarrhe~e, f~tidit6 de l'halein e, faiblesse croissante. L'impnissance, quelquefois pr cd' e de satyriasis, se montre dej' dans la periode precedente, mais elle s'etablit definitivement dans celle-ci. Les ulcerations lepreuses sont profondes, blafardes; elles laissent ecouler un pus sereux, sanguinolent et f6tide; JOUSSET. 11 162 DES CACHEXIES. habituellement cules ne montrent aucune tendance 'a la cicatrisa Lion.:3" PtR lODE. - L Uetalt des malades s-aggrave de plus en plus, les niembres se re'tractent, les extre'mite's se gangrffment et tombeut. Cette mutilation se fait lentemeut et phalange par phalange. Le nez est roge, sa clion de' truile; los yeux peuvent e~tre envahis et de~truits par la tumour hi6preuse. Mais le caracte're constant de ces 16 -sic us est une insensibilite' comple~te. Les malades- supporLent les operations et les caute'risations sans aucune d o uI (I,, eir. La diarrh6e colliquative, les suppurations prolongees, quelqiuefois une gangrune ultime, terminent cette triste existence, (juanid les malades ne meurent pas premature'ment, suffoque's par nue. tumour le'preuse de la glotte. Si le malale, doit gne~rir, les ulce~rations se cicatrisent, la cliar-rhe'e s'arrelde; les tubercules so re'sol-vent et les, foreces revionuent. TBIATLHVIENT. - La the~rapeutique de cette maladie est enor i aie.A dbuon dolt conseiller le changement do climaL cii los malades peuvent se de'placer. Quant aux rnddicarnents, cu'senicurn est le seul qul ait dounne quciques re's-ultats. Ilycrocotyle asiatica a, dit-on, 6t' emplo-v6 avec, succ~s; mnais ii W'a rien produit entre, nos m a ins. Ds m6decifls out es.-say6 do caute'riser les tuberculos et, los plaques le'preuses et aflirment a-voir en queiques suiccs. Nouis croyons que l'arsonic, an Ioooe0pourrait rendro ties siervices dans le pansomont des nlce'res le'preux. LE GOITRE ET LE CRETUNISME.13 163 LE GOITIr*E ET LE CR]ETINISME. Le cadre de ce livre pe nous permet pas de consacrer beaucoup de pages i l'aetude dui goitre, de la cachexie particuliere qui l'accompagne, et du cretinisme qu'il d've* loppe chez un grand nombre d'individus. Neanmoins, comme la phupart des traites classiques sont muets sur ce sujet, nous avons cnu devoir escuisser a grands traits l'histoire de cette maladie. Le goitre est une maladie caract6risee par l'hypertrophie de la glande thyroifde et par une cachexie particuliere. Les kystes de la glande thyroifde constituent une affection completement distincte du goitre. Elle se preseute sous trois formes: la forime benigne.e, la forme commn~une et le cre'tiqqisme., ETIOLOGIE. - Le goitre est uue maladie endemique. Elle sevit dans les vallees situees au milieu des montagnes. Le Yalais, la Maurienne, le Tyrol, les Pyrenees, le Jura, les Yosoes, l'Ecosse, sont en Europe les principaux pays dans lesquels on observe le goitre. Bans certains villages, l'influence endemique est si forte que la plupart des habitants sont goitreux et cre~tins; dans d'autres, au contraire, on n'observe que des cas isoles et benins. I.'heredite' a une influence considerable, mais seulenent dans les pays oii le goitre est endemique. La grossesse est une cause occasionnelle dui developpement di goitre. Certains anteurs regardent les efforts de la voix, l'ivrognerie, la inisere comme une cause de cette maladie; mais l'action de cet ordre de causes est fort problimatique. A. Chatin 164 DE'S CACHEXIES.I~~ s'est efforce' de demontrer que le developpement du goitre tenait t l'absence d'iode dans les eaux et dans l'air des pays oii cette maladie est ende'mique. C'est l'hypothe"se aujourd'hui la plus acceptable. Formn-e be'naiglne. Le goitre b6nin est uniquement caracterise par l'hypertrophie de la glande thyroYde, sans cachexie apparente. C'est celui quo nous observons ' Paris. La glande thyrofde est turf6ee, tantot en totalit6, tantot dans une de ses parties; la tumeur qn'elle forme est solide et 6lastique; habituellement elle n'est pas douloureuse, et dans notre pays elle n'atteint jamais un gros volume. Chez les femmes, elle augmente pendant la grossesse et diminue pendant l'allaitement; elle augmente aussi 'a I'epoque des regles, Pendant cet accroissement de volume, elle devient quelquefois un pen douloureuse. Cette maladie a une marche trets-chronique et reste indefiniment stationnaire quand on ne la traite pas. Form-ne co-mmmunc. Le goitre devient Lien plus volumineux que dans la forme preccedente et forme une tnmeur qui descend an devant de la poitrine et q-uelquefois jusqu' laabdomen. Si la maladie fait des progres, le goitre compriL te la trach6e et les nerfs respiratoires, et d termine nne dyspnee plus on moins considerable. Arriv6e a un certain degre, cette maladie s'accompagne d'amaigrissement et de perte des forces. 'Crti/ism?. Cette forme d'bute d~s l'enfance, et elle s'accompagne d'nn arre~t de lintelligence qni varie depnis l'imbecillite jusqn'L l'idiotisme complet. Le goitre est habituellement 6'nortne dans cette forme; cependant ii pent nanquer completement. Le cretinisme est incurable; des soins hygieniqnes et une education appropriie ar"liorent a peine l'&tat de ces rnalheureux. LE GOITRE EXOPI-ITHALMLQUE.165 1655 TRALTEMENT. - fodiuni, ktali hydr'iodicnm et spongict tosta sont les principaux medicaments du goitre. Ii1faut y ajouter ccdcareac carbonicc, hepar s'alfulris et pulsatillca. J'administre alternativement iodiwn) et sponqica tosta un mois l'un, un mois l'autre. Si l'un des m'dicaments agit mienx, je le conserve seul. Je donne des doses rep6 -tees du mddicament, une cuilleree toutes les deux heures, le plus souvent de la 6" dilution. S'il se produit un pen de douleur dans le goitre, je suspends le medicament et j'obtiens. alors une grande diminution de la tumeur. A Geneve, on prescrit l'iodure de potassium ' tres-petites doses, quelques centigrammes dans 200 grammes d'eau, une cuillerde par jour. Chaque potion est suivie d'un repos de hui' ia quinze jours. Cette me'thode donne de bons re'sultats. LE GOITRE EXOPHTHALMIQUE. Le goitre exophthalmirque est ure maladie caract'risie 10 par des palpitations exagerrees du cceur et des arteresý de la tA-e et du con; 20 par une tumefaction de la thyroide; 30 par une exoplithalmie. La marche de cette ma-, ladie-est chronique avec des paroxysmes violents, et elle s' accompagne bientot d'un e'tat cachectique plus on moins prononce. Cette triade pathologique pent se montrer encore comme affecLion symptomatique dans les maladies du cceur,Iet pe t-ltre dans l'hysterrie et dans Ia chiorose. Le goitrre exophthalmique presente plusieurs formes encore mal d6termindes. Cependant ii est facile de distinguer,:une forme grave a. marche plus aiguý, 5' paroxys 166 DES CACHEXIES.XES mes extremement violents, et une forme moins grave ' marcho tr's-chronique, et dont les paroxysmes sont loin (l'offrir la violence de ceux si offrayants le la forme gfave. Neanmoins nous croirions faire de la fantaisie en ddcrivant methodiquoment trois formes d'une maladie a peine connue, ot don t ii importe avant tout de determiner l'existenco nosologique. Nous d'crirons donc la maladie telle qu'elle s'ost montree habituellement, et nous nous contentorons, pour la forme grave et la forme tres-chronique, do renvoyer aux observations particulie'res. Trousseau d6crit en ces termes le debut du goitre exophthalmique: ((Sans raisons bien determin'es, et cela le plus souvent chez des sujets nerveux, on remarque une certaine irritabilit6; ils n'ont plus la meme egalit6 d'humeur; bientc't lour physionomie, ce surtout le regard, prend uno expression qui ost on rapport avec leur mdcontente - ment subit, leur colere passagere; mais, chose remarquable, le regard conserve une expression bizarre et qui devient pormanente; leurs yeux ont un.clat inaccoutume', ils paraissent plus grands, et bientot l'exophthalmie ost manifeste. Los malades ont conscience de la mobilit6 de leur caracte're et disent treds-bien que leurs efforts sont insuffisants pour y reniddier; puis ils conservent une certaine tristesse et no peuvent se rendre compte de l'6tat penible dans lequel ils so sontent. Alors its so plaignent de battements dans la te~te, dans los globes oculaires, 10. long du cou; mais cc qui los inquiete surtout, ce sent les Palpitations do ccour, qui bient6t deviennent si frdquentos et si violentos, qu'ils en con~oivent une grande inquictude. P (Trousseau, Cli iqucv ie'dicaie, t. IT, p. 622.) Cependant la glande thyroYde grossit do plu's en plus, le "oitre dovient manifeste, et la maladie so trouve ainsi constituto par sos trois symptomes principaux: palpi LE GOTRE -EXOPIITHALMIQUE. 107 tations carcijaques et arte'rielles, goitre, exoplthalmie. Ces symptomes ne restent pas longtemps isoles, et lF'tat cachectique, un dtat cachectique tout particulier, ne tarde pas a se manifester; lesn malades naigrissent 6t pVlissent, en meme temps qu'ils sont pris d'une faim vorace, qui leur permet de prendre des quantit;6s d'aliments considerables. Mais une diarrh'e rebelle et de'bilitante, des troubles varies de la digestion, une anorexie passagere, des insomnies continuelles, ne permettent pas a cette alimentation excessive d' tre reparatrice; et l'amaigrissement, l'anemie, la dyspnee croissante, puis la.bouffissure, l'cedere et quelqnefois des hermorrhagies viennent completer le tableau de la cachexie exophthalmique. Chez les femmes les re'gles se suppriment touljours. Plus tOt ou plus tard, souvent des le debut de la maladie, les malades elprouvent des paroxysmes de palpi*tations et de dyspnee, qui, dans certains cas, ont 6te jusqu'li l'asphyxie et necessite la trache'otomie. Ces paroxysmes s'aunoncent par une augmentation considerable des palpitations cardiaques et arterielles; le cceur bat cent quarante, cent cinquante fois par minute, son choc contre la poitrine 6branle tout le thorax; les art~res carotides par ticipent ' cette surexcitation, tandis que le pouls reste petit et d6prime. Sous l'influence de ces palpitations violentes, le goitre se gonfle, augmente de volume; la face s'injecte et se tumefie; les yTeux sembient prets ' atre chasses de leur orbite, et le malade, assis sur son lit, en proie 'a une dyspnee violente, presente, dans les paroxysmes graves, les signes de l'asphyxie commenqante: la face tum6'fie est d'un rouge sombre, les levresb blend*tres, les extremit6s froides; l'anxitie't est extreme. Ces paroxysmes durent de quelques heures ' quelques jours, se terminent quelquefois par une hemorrhagie 168 DES CACHEMIES. nasale, et laissent apres eux le malade a pen pres dans 1'6tat oti' ii 6tait avant cette aggravation. La maladie se prolonge ainsi pendant des mois et sonvent pendant une annee. Elle se termine quelquefois parla mort, puisque Trousseau parle d'un cas oii la trach6otomie, pratiquee pendant un paroxysme, fut suivie d'unn hemorrhagie mortelle, et que les medecins 6~trangers ont, pu faire plusicurs autopsies de malades atteints du goitre: exoplthalmique; mais le plus souvent la maladie se termine par un retour plus ou moins complet 'a la sante, 'a l'occasion d'une grossesse, d'un changement. de pays ou d'un traitement appropri6. Nous allons maintenant 6tudier en particulier chacun des sympt6mes principaux qni caracte'risent le goitre exophthalmicue. Les palpitations cardiaques et arterielles constituent le, s-ympt me principal de la maladie, celui sans lequel ii n'y a ni goitre ni exophthalmie.. Les palpitations cardiaques sont extremement pr6cipitees et violeutes, et elles peuvent etre entendues a distance; cuelcuefois elles determinent la voussure pr6 -cordiale; toujours elles sont doulourenses et rendent impossible tout effort, tout nouvement un peu precipit6. Un bruit de souffle systolique plus on moins sec existe' la base dn cceur; et qnelques anteurs ont constat6 une augmentation de la matitec que presente la region precordiale l'atat physiologique. Les palpitations cardiaques s'accompagnent de palpitations des arte'res du cou et de la ttlte. II semble cque ces, vaisseaux alent augment6' de nombre et de calibre. Le malada sent des battements enormes dans les orbites et dans la tumeur thyrofdienne. Celle-ci, parcourue par des jaisseaux nonbreux et dilates, est le siege de battements avec expansion comme les tumeurs anevrysmales. Un, LE GOlI'RE EXOPHTHALMIQUE. 169 bruit de souffle bien plus fort que celui qui caracterise l'an6mie se fait entendre dans les carotides et dans le goitre lui-memev, Le trouble dui, systeme arteriel presente un caractere tres-remarquable qui est propre au goitre exophthalmique. C'est le d6saccord qui existe entre la circulation du cou et de la tete, et la circulation du reste du corps. Ainsi, tandis que les carotides bondissent a chaque pulsation cardiaque, les arteres radiales offrent un poulspetit et quelquefois mis6rable. Le goitre se developpe quand les palpitations existent d6ja depuis quelque temps. Habituellement il est volumineux, mou, et offre au toucher la sensation d'une tumeur anevrysmale. L'hypertrophie peut atteindre les deux lobes de la thyroYde et le pont qui les unit. Mais le plus souvent, d'apres Trousseau, c'est le lobe droit qui est le plus developp6. Pendant les paroxysmes, la tumeur est le siege de battements tres-violents, et elle peut doubler de volume en quelques heures, comme aussi elle rentre dans ses premieres limites quand l'orage pathologique est calme. Lorsque la maladie tend a la guerison, le goitre diminue, durcit et devient moins vasculaire. Trousseau a observe des cas dans lesquels le goitre etait 44 peine marque, et d'autres ohu il n'existait pas, au moins pendant une partie de la maladie. L'exophthalmie se developpe concurremment avec les autres symptomes; elle peut 6tre plus ou moins prononcee; et on a observe tous les degres de ce symptome, depuis la simple proeminence des globes oculaires jusqu'a la, luxation de 'ceil. A la diff6rence de l'hydropisie de l'ceil, qui se traduit par une augmentation de la convexite de la cornde, l'exophthalmie se caracterise par la projection en avant du globe oculaire tout entier. L'ceil 170 DES CA-SCHEUES.3 est clair, brillani, humide, et ses milieux sont parfaitement transparents. Quand l'exophthalmie est tres-prononcee, on distingue parfaitement, a* leur couleur, les attaches des muscles de l'ceil; la paupiere superieure, pendant le sommeil, recouvre incorpl6terent le globe oculaire; et, dans la violence des paroxysmes, alors cue les symptomes s'exagorent, ii est arrive' que l'ceil a 6te tellement port6 en avant, que la paupiere s'est trouvde engagee en arrie're de la grande circonf6rence du globe oculaire, et qu'il a fallu un effort notable pour le ramener en avant. C'est lý ce qu'on a appele' la luxation-b de l'cil.. L'exophthalmie est toujours double; quelquefois elle est plus prononcee d'un cdtd, et alors c'est du c6t6" droit. Janais on n'a constatd de diplopie. L'etiollogie du goitre exophthalmique est encore assez obscure. Cependant nous connaissons d"ja un certain nombre de circonstances qui favorisent son apparition. La jeunesse est 1'tge dans lequel on a le plus souvent observe cette maladie, et la femme est le sexe qui en a offert le plus d'exemples. Les e',ihmotions morqales depressives, comme la tristesse, ont aussi une influence manifeste sur le (eveloppernent de quelques cas dont nous possedons l'histoire, et la peu/ a joue' plusieurs fois le r8le de cause de'teminanglte. Nous avons peu de chose " dire sur le traitemewnt du goitre exophthalmique, paie que l'experience therapeutique est encore bien neuve sur cette maladie. La plupart des me'decins qui out en l'occasion de l'observer sont d'accord pour reconnaitre les mauvais effets de la medi. cation ferrugineuse, et surtout de la medication iod6e. La digitale ai haute dose a toujours modifie avantageusenent l'ensemble des symptomes en diminuant l'energie LE G01TRE EXOPHTHALMIQUE. 171 de la contraction cardiaque. Ii en est de meme do l'application de la glace sur le goitre et sur la region du cceur. L'hydrotherapie contribue beaucoup au retablissement des malades en relevant les forces, et, chez les femmes, en contribuant puissamment au retour de la menstruation. Les pcroaxysmes pr'sentent ý des indications particuli'res: ii faut an plutot calmer les battements du cceur et diminuer la tumefaction do la thyroYde, qui deternmine l'asphyxie par compression do la trachee-artere et des nerfs larynges' La digitale ' haute dose, 10 gouttes do teinture toutes les heures et de la glace sur la region anterieure du con ýet do la poitrine sont des moyens propros ' latter contre 1'asphyxie imminonte qui accompagne los paroxysmes -iolonts; la tracheotomie a 6te' essay'e dans un cas d'sespere et suivie d'une hemorrhagie mortello. Si la suffocation devient telle qu'on soit oblige' d'avoir recours a cetto ressource ultimo, on ferait bion do so servir de o'ecraseur1ineairo pour divisor los parties mollos. - Nous n'avons pas de renseignements sur le traitemqnnt ]wmiceop~t hi quo do ceLto maladie, mais nous croyons.qu'en consid'rant l'onsomble des sympt6meso, on sera tres-porte6 ' conseiller l'iode contro cetto maladie. Les:aggravations produites par los doses massivos do cotte substance sont une raison do croiro quo los doses infinitesimales auraiont un resultat tre's-favorablo. L'arsem-,ýic et la digitale sont los deux autres n mdicaments queo nous Noudrions essayer dans le traitement du goitre oxophthalmique. Le samgbucus ost le medicament qui nous semble le mioux convenir pendant los paroxysmes. 17 2 DES CACHEXIES. MALADIE D'ADDISSON (MALADJE BRONZI"E). On a donne ce nom, depuis quelques annees, ' une affection habituellement de nature scrofuleuse, caracterise' par une coloration brune, plus ou moins foncee, etendue 'a tous les teguments, et par la kg6n6e'rescence tuberculeuse des capsules surrenales. On a observe une affection analogue dans I'alcoolisme chronique, ' la suite des couches, et surtout pendant la cachexie cancereuse. La mnaladie d'Addissom existe-t-elle comme espece morbide? Les nombreuses observations cue nous avonslues ne nous permettent pas'd'affirmer ce fait, pour lequel nous laissons un point d'interrogation. La coloration bronzee de la peau peut se manifester sans lesion des capsules surre'nales. Les cas s'observent principalement chez les scrofuleux et chez les cancereux. De mere, on observe quelquefois la degen6rescence scrofuleuse ou cancereuse et d'autres alterations des capsules, sans coloration morbide de la pean. Mais ce sont la' des faits exceptionnels, et la relation 6tablie par Addisson est vraie en general. La maladie bronz~e est caracterise', en outre de la coloration des teg'uments et de la brsion des capsules- surrdnales, par une perte croissante des forces animales. Ce symptome est constant; il existe des le de'but et precede, l'anziaigrissemun t de plusleurs mois; et quand il se montre d'une maniere persistante, sans causes evidentes, il doilt faire songer 'a la maladic d'Addissorb. Les vomissements, les douleurs des reins, les syncopes, un refroidissement. tres-marque, sont des symptomes frequents de lamaladie. TlA LADIE D ADDISSON. 173 La coloration de la peau a pour caractere d'8tre gdn6 -rale; elle est plus marqude au visage, aux mains et aux parties qui out t6 le si6ge d'une lesion, a la place d'un v6sicatoire, par exemple. Jamais elle n'apparait par taches s6pardes, elle est gdndrale ou se gendralise vite; elle est uniformtne; pour la teinte elle rappelle la coloration des mulItres. Cette affection a une marche habituellement chronique et mdme toujours longue quand elle ddbute chez une personne bien portante; sa-marche peut tre rapide, an contraire, et sa durde courte, quand elle apparait au milieu d'un dtat cachectique. Les capsules surrdnales subissent F'evolution tuberculeuse ' la maniere des ganglions lymphatiques. Infiltration grise avec hypertrophie de l'organe; transformation de l'infiltration grise en matiere jaune, laquelle se ramollit: d'oii suppuration, abcs tuberculeux, dep0ts cr'tac's, etc. Les capsules surrdnales ont une structure qui rapproche beaucoup ces organes des ganglions nerveux; elles sont en rapport tris-intime avec les ganglions semi-lunaires et les branches abdominales du grand sympathique. Souvent on a observe dans la maladie d'Addisson la destruction plus ou moins complfte de ces filets nerveux et des ganglions semi-lunaires. Lesion extremement, importante pour l'explication des vomissements et des lipothymies, si frequents dans cette affection, et qui permettra peut itre un jour d'expliquer la formation si abondante de matiPre pigmenteuse qui donne lieu ' la coloration bronzde. TRAITEMENT. - La pathog6nesie et la clinique sont dgalement muettes sur le traitement de cette maladie. Le quinquina, le fer et les toniques, administrds a haute 174 DES CA~CHEXIES.. dose, n'ont empeche' la terminaison funeste chez aucun des malades trait6s par l'allopathie; mais 1'homceopathie, n'a pas non plus enregistr6 de succes dans cette affection. La nature scrofuleuse de la lesion, la cachexie si proxpte ' se manifester dans cette affection, indicuent sulfiur, calcarea, arsenicum; peut-&Lre silicea. Bceninghansen signale a/ntimomiwn,, q-itri acidnrn, secale corqmtunr, spigelia, parmi les medicaments qui produisent une coloration noira'tre de la peau. Ce renseignement serait excellent, mais je dois dire que verification faite dans la matidre mddicale de Hahnemann et de Roth, je n'ai rien trouv8 dans 1'histoire de ces mddicauents qui se rapporte 'a ia coloration bronze'e de la peau dans la mnaladie d'Addisson; tout est donc encore ' faire sur ce point. LA PELLAGRE. C'est une maladie caracterisee par un 6rythrnme particulier, par une cachexie dont les principaux traits sont la diarrhee, la mrnlancolie et une paralysie generale et incomplete. Cette maladie est ende'mique en Lombardie, dans certaines contrees de l'Espagne et dans les Landes. Elle existe'a e'8tat sporadique dans tons les pays; mais alors c'est une maladie tres-rare, tandis que, d'apres la statistique ruoderne, it existe 20,000 pellagreux en Lombardie. La pellagre se pr~sente sons des forres bien diverses, formte bdnigne, forme coimmignivne, forimle grave, connue sous le nom de typ huts pellagre mx. Forme commwnca. Elle ddbute au prin temps par l'6ry LA PELLAGRB. thkine, des mains; une chaleue brilante ' la plante des pieds; des vertiges, et quelquefois une impulsion ' mar~cler en avant. A ces symnpt mes s'ajoutent bient6t un!e diarrhee habituelle, avec affaiblissernent des membres inferieurs et un certain degrd de me'lancolie. La maladie s'aggrave pendant les chaleurs de l't, diminue i l'automne et disparait completement i l'entree de l'hiver. Au commencement du printemps, l'6rytheme At les autres symptomes reparaissent pour suivre la meme marche que l'annee precedeute; seulement, d'annee en annee, les symptomes augmentent d'intensite. La diarrhde dpuise les malades; la paralysie des membres infirieurs est assez marque"e pour emp cher la station; elle est cuelquefois remplacee par des roideurs tdtaniques on par des acce's eclamptiques. La melancolie est souvent portee jusqu'au suicide. Arrivee ' sa p'riode ultime, la maladie ne disparait plus pendant l'hiver, quoique constamment elle prisente une remission marquee pendant cette saison. Les malades succombent habituellement ' la phthisie pulmonaire, ou 'i l'epuisement amen6 par la diarrhee; on a une phiegmasie ultime. A moins de complication, ii n'y a point de fievre pendant cette maladie; l'appetit est habituellement conserv6. Les symptomes de paralysie, de convulsions et d'alienalion sont tres-variables. Chez beaucoup de malades, ils sont limite's 'a un affaiblissement des membres infdrieurs et 4 une mdlancolie profonde; d'autres offrent assez bien l'aspect des alie'ne's paralytiqwes; quelques-uns out de violentes attaques de manie. Le caractere le plus constant de l'alie'nation pellagreuse est l'impulsion suicide, impulsion 'i se noyer surtout;. quelquefois aussi l'impulsion homicide. L')rythe'me, caracte'ristique de la pellagre, se ddve 176 DES CACHENJES. loppe d'abord an dos des mains et de l'avant-bras, ' la face, an haut de la poitrine et 'i la partie infirieure des jambes; l'insolation a une grande influence sur le daveloppement de cet e'rythe~me. Cependant des anteurs modernes out pretendu l'avoir observe sur des parties du corps habituellement reconvertes par les v'tements. L'affection pellagreuse de la peau se borne souvent 'a une simple desquamation sans rougeur et sans inflammation: d'autres fois, ii y a un eryt1h6rne veritable, avec rongeur et meme formation de bulles; mais Loujours la lesion se resume en une desq uamation brUnntre dispos~e par plaques, par flots irre'guliers; quelquefois cette desquamation forme des zones successives dont le bord infdrienr est marque par une teinte plus foncee. Au commencement, l'affection cntanee ne laisse pas de trace pendant l'hiver, puis la peau reste plus lisse et comme,amincie. Cette forme de la maladie pent se prolonger pendant des annees. Fono~~-~n?,e be'nigne. Caracteris~e presque uniquement par l'affection cutan'e, hes symptbmes de cachexie ne se montrent jamais, et ha maladie disparait toujours pendant ~h'iver. For-me maligne. Elle est decrite par les medecins italiens sous he nom. de typhus pellagreucr; elle a une marche tre's-aigfu6. Le mouvement fdbrile est intense et continu; les mahades, dans he decubitus dorsal avec paralysie incompl 6te des membres, sont en proie ' un dehire continuel; ha hangue est se'che et tremblante; ih y a des soubresauts des tendons et de ha carphohogie; une diarrhee abondante et involontaire. ]eaucoup de ces mahades succombent "l la fin dn denxieme on du troisieme septenaire;, c'autres, arrives an plus haut point de ha mahadie, gnerissent tr~s-rapidement. Des autopsies repetees ont LA PELLAGRE. 177 demontre qu'il ne s'agissait point ici de o frvres typhoidfes. ETIOLOGIE. - Maladie endernique debutant souvent des l'enfance, la pellagre ne parait pas contagieuse; Finfluence h6r'ditaire est admise par les mecdecins italiens. On a attribu6 la pellagre i l'usage du mals, et surtout du mal's malade; mais des recherches plus recentes out de' montre' 'inanite' de cette hypothsel, en sorte que nous ignorons encore la cause de la pellagre. TRALTEMENT. - Une bonne nourriture et des bains suffisent souvent pour arreter la maladie 'a son, debut; mais quand elle est confirmee, ces moyens sont insuffisants. AArsenicunz et secale cornutum,-& sont les medicaments qui nous paraissent indiques par l'ensemble des symptomes. Les diverses affections qui compliquent souvent la pellagre dernandent le traitemeccnt de ces affections. I1 faudra donc se reporter B l'histoire de la folie, de la paraplegie, de la paralysie generale et de la diarrhee; mais 1'observation clinicue nous manque prescue comple]temeut, et nous faisons appel a nos confreres de la Lombardie pour nous donner le traitement homceopathique *de a pellagre. JOUSSET. 12 DES FIEVUES Les fie~vres constituent une classe de maladies caracte'rise'e par un mouvement f~brile, des affections locales multiples et hors de, proportion ave c le mou-vement f6 -brile. Les fie~vres se di-visent en trois gran'des classes: /ievre& eup tiv es, fi,ývres continues, fie~vi~es intermittentes. FILYRES ERUPTI YES. Elles sont caracte'rise'es par une eruption 'a la peau; eruption qui survient, quelqnes henres on qiielqnes jours, apres le debut de la, flevre. Elles sont con Lagieuses, edpide'miqnes, et habituellement elles ne se'vissent qn'un-e fois sur le m6me sujet. Les fie~vres e'rnptives sont an nombre de limit: la. rougeole, la 'rose'oie, la, scarlcttine, la. variole, la, vaccine., la vcaricelie, la, /ievre ortiie et e'~ryth~me noucux. LA ROUGEOLE. C'est une fie~vre 6rnptive caracLe'rise',e par 1'inflamrnaLion de la membrane muquense respiratoire et par une eruption de papules rougres, tres-1arges, irre~gulie'rement LA ROUWGEOLE.I 179 - festonnees, et se'parees en quelques points par des portions de peau resties saines; cette eruption se ternine par une desquamation farineuse. La rougeole presente quatre formes: forme cominwune, fo'rme ben'igne, forie vawligne et formte ctanomaie. FORME COMMUNE. - Elle presente deux varietes: la forme comnmn-be proprement dite et la vari'te br-ocwho-pnuenionique. Ire vcarie'tU. Apre's une incubation de quelques jours, nais dont la dur~e n'a Pu 6tre encore exactement determinee, la rougeole debute par un mouvement fibrile, accompagne de tous les sympt'mes du rhume avec coryza intense. Pe'riode catarrhale, dwrde qtatre jours. Le mouvement f6brile debute par le froid et Iquelquefois par des frissons; chez les tres-jeunes enfants ces frissons peuvent se convertir en convulsions; en meme temps le nez coule, ii y a des eternuments frequents, les yeux sont rouges et larmoyants. Les malades sont pris d'une toux selche et fatigante. Ces sympt6mes se calment le matin pour reprendre le soir avec plus d'intensite. Le mouvement f&brile est franchement remittent et quelquefois intermittent. La toux augmente chaque j our et devient incessante, spasmodique, presque seche, avec expectoration d'un mucus transparent; elle prive le malade de sommeil et le fatigue extrbmement. La gorge est douloureuse et presente souvent, dbs le troisieme jour, une eruption papuleuse qui permet de pronostiquer celle de la peau. Enfin, apres un acces febrile plus violent, le soir du quatrieme jour, l'6ruption apparait 'a la face et au cou. Les vomisseme-tlns sont trbs-rares au debut de la rougeole, et c'est la un symptome negatif important. Les epistaxis, an contraire, souL frequentes, surtout dans cer 180 DEF3 FIE'VRES. tairies K6pide~miels et chez certains suj ets, oi' par leur r'pe'tition et leur abondance elles constituent une complication tre's-grave. Cesi aussi dans cett~e premie~re pe'riode qu'on observe d(-,%la somnolen1ce chez les tre~s-jeunes enfants. Pe'riode d. erupt ion, dw-ee trois jo ars. L'e'rup Lion apparailt d'abord a la face, vers les tempes, sur la peau. qui recouvre 1a m~choire inf~rieure et le con; elle envahit ensuite les mnains, la poitrine, puis les membres; elle de'bute, par de petites papules rose'es, assez saillantes.. Celles-ci s'e'tendent biento't en larges taches, en me'me temps qu'elles deviennent plus fonce'es; cules sont festonnees et saillantes stir leurs bords. Plus on. momns abondantes, con flacates ou discr?3tes, elles ne constituent jarnia is u n e 1ro1_geur uniforme et qui ne permettrait plus de recon nai tre leaurs contours primitifs. Quelquefois, elles prC~sentent des papules tre's-saiIl~an tes ayant une ressem.blane grssire a~ec leruption variolique 'a son d'but, c'pe~st 1,, ro ugrolc boutoande. Cette eruption s'accompagne (iun 1-onflement notable, surtoui 'a la face et aux mains; efie atteint son plus grand de'veloppement ]e troisie'me jour de, la ifaladie. Pendant LOLIC periode, la catarrhe etl~a fie'vre diminuent. Les epistaxis etlLa diarrhd'e ne sont pas rares et peuvent constituer une complication se'rieuse. La laryn-t gite stridalou~se est un e complication plus rare et habituellenient sans g-ravited. Pc'rwdc de desquctmation. La fie'vre tombe tout 'a fait, e~ruption pAlit, pre'sente des teintes cuivrees et disparai't. L~a toux devient grasse., facile, avec des cra~chats mmlaires, conime dans la phthisie; le somnmeiL et l'appetit rev-%iennent., la desquamation commience 'a la face, elLe est fiarineusew et n~on par lambeaux. Quelquefois, elLe est presque insensible. Sa duree n'a pais de limites fixes et vanie do huit jours 'a trois semaines. L~A ROUGEOLE.I~ 181 A2 'varite'. Brolwho-pneum onique. Beaucoup plus grave que la precedente, elle est caractirisee par le developpement d'une broncho-pneumonie, qui prolonge beaucoup la duree de la maladie et se termine frecjuemrent par la mort. C'est vers la fin de la deuxieme periode que cette varie'te commence ' se caractdriser. Le mouvement f~brile au lieu de diminuer augmente, ]a respiration s'accelere, la toux devient moins convulsive et plus freqnente; les r'les sibilants et ronflants, dissemines, se mulfiplient, deviennent plus forts et se changent en raies sous-crepitants; la bronclho-pneumn-onie est etablie. Cette affection est extremement grave dans la rougeole; chez les petits enfants et ' l'hdpital elle tue presque tous les inalades qu'elle atteint. Nous n'avons pas 'ia decrire ici ]a bronchite grave, dont l'histoire viendra en son temps, disons seulement que la rougeole lui donne un caract're de tanacite tout particulier et quej e l'ai vue se prolonger plus de deux mois et se terminer cependant par la guerison. Terlnctizisoan. La mort pent survenir par convulsion, epistaxis, mais plus frequemment par la broncho-pneumonie. La guerison est prce'dee d'une periode de convalescence pendant laquelle on observe quciquefois de l'albuminurie et des attaques d' clarpsie. La rougeole pr6dispose singnlie'rement aux desveloppements des affections scrofuleuses: ophthalmies, eruptions diverses, meiningites, mais principalement phthisie pulmonaire. Le medecin doit avoir constamment present a l'esprit cette influence f~cheuse de la rougeole sur le developpefiient de la scrofule, afin de surveiller la convalescence. FORMIE BENIGNE. - Elle. esi caracteris~e par l'absence de la premiere periode, l'iruption apparait avec le premier 182 D ES, FIE'V R ES',. acces do fievre., quelquefois me-me la fie~vre manque cornple'tement et la maladie est constitue'e par le'ruption et le, catarrhe. Ce clernier est touj ours fort be'nin. FORME MALIGNE,. - Elle pre'sente deux varietes: rougeole Watciiqae ot roztgcoic hemorrhagique. Rozu~geole ataxiqzoe. La premiere periode est plus longue ou plus courte, quo dans la fornie cowrrumue. Le, pouls est tre's-fro'quent, ruais petit et faible; la peau est tanto~t briulan.te, Lanto~t presque frailche. Ii y a souvent des v~omissements et des diarrhe'es se~reuses excessives. Les malade's sont faiblos et out cjuelquofois des de'faillances. L eruption est habituellement pa'le et discre~te; ii est frequent de la voir commencer par le tronc et laisser la face presque comple'tement indemne. Le mouvement fobrilo augrmente beaucoup pendant cette pd~riode, le poulls bat 140 4 160 fois par minute, la chaleur de'passe, 40 de(Tres. 11 y a habi-tuelloment une diarrhe'e abondante, de la stupeur, do la prostration, rarement du de'lire. A la fin du premier oil du second sept~naire, la peau se refroidit, la respiration s'embarrasse et les malades meurent en grand nombre. D'autres fois une gangre'ne de la bouche, de la, vul-ve on. du poumon, plus rarement la diphthe~rie, viennent terininer la scene. Quiand los malades doivrent gue~rir, la chaleur devient plus norruale, le pouls diminue de fre'quence etles forces revionnen t. Va rih't4 h!m~orrhcxgiqae. Los he~morrhagies multiples et repe-tt~es carac-tterisent cet~te varie~te'. L'pistaxis et 1'he'morrhagrie intestinale dominent la sce~ne morbide. Les taches (10 purpura sont souvent indk16os aux taches ruberoliques; quciquefois, elles apparaissent plus tard.% La m-ort pout arriver par lipothymie on par un des accidents do la varie~te pr'ce'dente. L,, ROUGSEOLE. 183 FORME ANOMALE. - Ce sont des anomalies dans la dure' des p'riodes; ainsi ii y a des exemples d'une periode catarrhale ayant dure vingt j ours; d'autres fois une periode manlue. II y a des.rougeoles sans eruption; dans certaines 6piddmies on observe des malades qui prdsentent tons les symptbmes d.e la pdriode catarrhale mais qui n'out pas d'eruption. ANATOMIE PATHOLOGIQUE. - Elle se resume en ceci. Bans la forme commune, lesion de la broncho-pneumonie; dans la forme maligne: sang liquide, de couleur vineuse, ramollissement des organes. ETIoLOGIE. - La rougeole est une maladie contagieuse. Quoique habituellement elle ne sevisse qu'une fois pendant la vie, ii n'est pas tres-rare de rencontrer des ~ujets qui pre'sentent plusieurs recidives. Habituellement, mais non touj ours, la premie~re atteinte est seule serieuse. Ii est probable cue cette maladie ne se ddveloppe jamais.spontanement en Europe. Ainsi, dans les ies Fdroe, su.r une population de 7,000 habitants, on a 'te soixante-cinq ans sans en observer un seul cas, puis la maladie ayant dtd importee par un navire, 6,000 habitants furent atteints. Ce fait demontre en meme temps l'extreme frdquence de la predisposition ' la rougeole. La rougeole est difficilemenL inoculable, le sang et les larmes out servi at cette inroculdctio, l'incubation a 6ted de sept j ours. C'est apris l'dge de six mois que la maladie commence " 'tre frecjuente, et c'est pendant la premiere et la seconde,enfance qu'habituellement chacun paye son tribut ' la maladie. C'est ordinairement au prirtemps que sevissent les epidemies de rougeoles, en meme temps que les coquebw-ches et les oreillon~s. 184 DES FIEVRES. TRAITEMIENT. - L'acomiftzvm et la pzulsatilla ou ete' preconise's cornme traitement prophylactique de la rougeole,. l'aconit 'a la 60 dilution., une dose chaque j our, ni'a sembl&ý preserver de la rougeole. Traite men~t de la forme coqmm e. A coruitum et pulsatillc& sont indique's dans la premiere pe'riode.- Acon-it doit e'tra pref6re quand la fievre est intense avec soif vive., ce qui a lieu presque constamment. Pulsatillc& doit e'tre re'serv~e' pour les cas inverses. L'otcdgie est encore une indication de pulsatilla. Viola odorata ct coffea peuvent e'tre administre's alternati-vetnent contre la toux f~rine. Euphrasia serait pre'f~r&' si le coryza et le larmoiement e'taient conside~rables; mais,. en general, ii vaut mieux s'en tenir a aconit. Le mmewe m~icament doit 'tre continue pendant toute la deuxie~m& periode quand ii n'y a pas de complication. Pulsatilla. convient contre la toux grasse de la pe'riode de desquamation, et Sulfu~r sera administr6' ensuite pendant quekques semaines, une dose, tous leslimit j ours, pour pre'vcnixr ics accidents scrofuleux. Les corwalsions qui peuvent survenir dans la premie're. periode, re~clament surtout belladona et wethusa; I'otite.. belladona ci pulsatilla; la diarrhe'e, dulcamara,, mais surtout veratramn. (Voir le traitement de ces diff~rentes affections.) Varie'td broncho-pme'unwniqzw. C'est le traitement de labrantch ite grave. Ipecct et bryonia, alterne"s toutes les deux heures, forment la base de cc traitement. Bryorvia a ete'. indique' pour rappeler une drwption r'percute~e. Or, une eruption re'percute~e n'cst autre chose qu'une rougeole dans- laquclic la gravite' de la broncho-pneumonie fait pa'lirPhosphorus, tartanits, kermnes, arsenic'Wm7, pulsatilla, LA. RO0UGEOLE. 185 s~ulfur-, sont apre~s ipeca et bryonia les medicaments principaux. Formse macligre.,Arsenicum est le medicament principal de la form e rncliggne. Les accidents he.morrhagiqnes, gangreneux ou diphtheritiques crient des indications particulieres de china et lachesis pour la gangrene; phosphorusa et iner curius pour les hemorrhagies; hepar- sulfurlis, iodiumb et bqrornumzb contre la diphtherie. (Voir GangrBene, tkmnorrhalgie, Diplthe'rie); mais arsericum972 re' pond ' tous les accidents et doit ebtre employe' en premiere ligne. Dans les epistaxis graves ii ne faut pas hbsiter a employer le perchlqrure de fer et le tamponnement. HYGIANE. - Sqj our au lit jusqu'.i ce que l'ruption soit entierement effacee; sej our ' la chambre jusqu'apres le vingt et nnieme jour; diete absolue les premiers jours. Puis ' mesure que la fivre diminue, donner des bouillons et mbme des potages. S'il n'existe pas de diarrhbe, l'alimentation doit btre poussee rapidement. Bans la forme maligne ii faut alimenter les malades le plus possible, des les premiers jours ii faut donner des bouillons. Plus tard, quand l'adynamie se prononce, essayer un peu d'eau rongie et sucrbe pour tisane, et augmenter les doses de vin si les malades s'en trouvent bien. Bans la forme commune, la meilleure tisane est la fleur de mauve avec un peu de lait; l'eau d'orge, l'eau de gomme penvent encore btre prescrites. 186 DES FIEVRES. LA BOSEOLE. C'est uno fie'vre, eruptive caracte~rise~e par une eruption fort analogyue, 'a la rougeole, mais sans le catarrhe concomitant. DE'FirNlTJON. - Cette maladie est contagieuse; elle pent r~cidiver plus fr~ciuemment encore cjue la rougeole; elle ne preserve pas de cette dernie're et re'ciproquenient; elle marche par dpide'mie. 11 ne, faut pas confoncire avec cette, fie'vre eruptive les rose'oles syphilitiques, rhumnatismnales, ou cholceriques, qui ne sont que des sympto~mes.. DiVISION. - La rose'ole se pre~sente soils deux formes: form ie comm an ze et formne bd'nigme. Frmane commaniune. La formne comm~une de'bute par un frisson et des vomissoments. Chez los petits enfants, elle Peut s 'accompagrner de convulsion et sirnule quelquefois la mn'ning-ite. , le premier acce's f&3rile apparai't une, crlipltion do plaques 'a bords festonne's comme dans la rollgeolo, mais plus pa'e quo dans cette maladie. L eruption duro vingyt-quatre on quarante-huit henres; elle laisse des lach es jaunnatres qni disparaissent 'a leur tour avec on sans uotesqnamation. Sonv-eit une seconde et une, troisienlm, eruption se succ'dont chez le m'me alade, et donnont 'a la rost~ole une dur~e' d'un septe'naire (,i: un septdnaire et domni. LI eruption se fait sonvent et principalein-ent au tronc et aux membros; copendant elle, pent afissi se manifester ai la face. TI n'y a pas d'accidents co-nse6 -~u tif S LA.k SCARPLATINE. 187 Formne bertigne. Elle est constitue'e par l'~ruption seule, -sans fievre, sansI malaise, sans eruption successive; sa dur~e' est de, Lrente-six a quarante-huit heures. ETIOLOGIE. - La rose'ole est e6picl~mique et contagieiise;, cule se'vi t principalement chez les enfants pendant le dentition,, chez les femmes 'a peau fine; elle, est plus fre~juente -en i~ TRAITEMENT. - II consisie dans les soins hygie'niques indiques 'a propos de la rougeole. Quelcjues doses d'aconituqm69n si la fi'vre est intense,- et copahuvca si e'~rup Lion recidive. LA SCARLATINE. BNFLNLTION. - La scarlatine est caracte~rise~e par une eruptLion d'nn rouge uniforme; ii existe en mg~me temps une angine spe'ciale. Cette maladie est autrement grave que la rongeole-; cel expose le, me'decin 'a bien des me~comptes, parce qu'elle,est sujette 'a des accidents et qu'elle se termine cquelcjuefois bruscjuement par nne mort subite et inattendue. La scarlati-ne se pre'sente sons cinq formes distinctes: la fommne comi-une, la form-e bcbtigrue, lab for-me angiimewse, la forine maligme et la forme anomctle. FORME COMMUNE. - C'est -la scarlatine lisse. I re pfrgiode. Invasionb. Elle dedbute violemment par une fiedvre intense, des vomissernents et. du mal de gorge. 188 DES, FIEVRES. La chaleur de la peau est excessive; le pouls petit, obscur et trds-frdquent; la cd'phalalgie intense; ii y a de la prostration, une tendance 'a la somnolence. Le malade se plaint de mal de gorge, et l'inspection de l'arrieregorge permet de constater une rougeur vive et uniforme du pharynx. An bout de six, douze ou vingt-quatre heures au plus, I''ruption apparait 'a la face. 2' pdriode. Itru&ptioio. Le mouvement fdbrile continue avec la meme intensitd et s'accompagne d'une excessive cdphalalgie avec somnolence on ddlire, la peau est seche, bridlante, le pouls petit et trds-frecjuentL'eruption apparait d'abord aiix jones et presque simultanejment ' la poitrine, au ventre et aux cuisses. C'est. d'abord une rouge~%ur franche s'dtendant nniformdment et ne pr6sentant pas de taches sdpardes, comme dans la. rougeole. Cette rongeur, qui s'efface sons la pression, presente un pointilld plus on moins marque; elle devient plus foncde chaque jour, et dans les cas intenses prend une couleur un peu violacde; elle atteint son apogd-e le troisieme jour, persiste jusqu'au septieme et souvent jusqn'an dixieme jour, et s'accompagne d'un gonflement notable de la face, des mains et quelquefois des. pieds. Pendant ce temps-Th, il se passe du cotde de la gorge et de la bouche des symptomes fort importants. La rougeur scarlatineuse du pharyrx s'accompagne d'un gonflement tres-marque des amygclales, d'nne tumdfaction des ganglions sous-maxillaires et de la production d'un enduil pultacd. La langue, qui le premier jour est tres-charg~e d'un enduit blanc jaunaitre, prdsente des le second jour un piquet6 rouge qui augmente encore le troisieme jour. Le quatridme jour, elle se depouille compldtement de son rpithdlium; elle est entie'rement rouge, ses papilles sont saillantes, eL elle a l'aspect d'une fraise. Cet aspect de la LA SCARLATEINE. 189 langue, qui persiste autant que 1'6ruption, est un signe pathogonofnique. 3 pe'riode. Desquamation. Du septieme au onzieme jour, Ila desquamation commence. Elle apparait d'abord -t la face, vers les ailes du nez; en meme temps, le mouvement f6brile decroit et s''teint avec le delire, la somnolence et les autres accidents c'rebraux. La langue reste toujours d'un rouge uniforme; mais elle perd son aspect chagrin6 par la formation d'un nouvel epithlium; la gorge d6senfle et se nettoie; le sommeil et l'app6tit reviennent, la convalescence commence. La desquamation se fait habituellement par grands lambeaux, surtout aux mains et " la face. L'6piderme des doigts, celui qui recouvre le nez se d6tachent quelquefois en entier; d'autres fois, la desquamation a lieu par petits ilots; l'6piderme se souleve dans une multitude de petits points separes. La desquamation se prolonge habituellement jusqu'au vingtieme jour, et souvent jusqu'au quarantieme. Quelquefois elle recommence deux on trois fois et dure pendant deux mois et plus. Complications. Afin de faire mieux saisir la physionomie de la maladie, nous n'avons d6crit que les sympt6mes constants; il nous reste ' indiquer les accidents et les complications qui penvent surgir a chaque p6riode et compromettre la vie des malades. Convulsions. On observe tres-rarement, et chez les enfants seulement, des convulsions eclamptiformes. Pendant la p6riode d'invasion, cet accident est excessivement grave. Les accidents de la p6riode d'6ruption sont la m6ningite, l'arthrite et ses complications, les phlegmons diffus. hkni.'-ngite. La m9eningite est la complication la plus fr6quente et la plus grave de la scarlatine. Elle est carac 190 DES FIEVR'E8. terisee par le delire, l'agitation, puis la somnolence et le coma, et par les autres symptomes des meningites secondaires; elle determine la mort des malades surtout vers la fin du premier septenaire. Arthrite. L'arthrite scarlatineuse, dont on a, exagr' '[a fr6lqnence, siege le plus sonvent aux mains; elle est plus fixe et cependant gn6rit plus facilement que le rhumatisme articulaire. Dans les cas graves, elie pent suppurer; elle alterne quelquefois avec des pleuresies et des p6ricardites ' marches rapides, caracterisees par la formation d'un liquide purulent tres-abondant. L'endocardite est encore une complication de l'arthrite scarlatinense. Phlegmzo difftus. C'est nne complication fort rare. Ces phlegmons siegent le plus sonvent an cou, s'accompagnent de snppnration 6norme, qnelqnefois de gangre'ne; ils peuvent entrainer la mort par epuisement des sujets on par le developpement d'nne diathese purulente. Quand ils gnerissent, ils laissent des cicatrices et des difformites. Accidents de ictpe'riode de desqmactmt'i on. Albuminu'rie. L'albnminurie est une complication dont la frecqnence varie avec les 6pidemies; elle pent apparaitre des le second jonr de la maladie; mais le plus sonvent elle debute le sixieme jour. Elle n'est pas ne'cessairement lie' avec l'anasarque et l'clampsie, puisque ces deux accidents apparaissent habitnellement dn quatorzieme an vingt et nniemejonr, et que tres-sonvent on a constate l'existence isolee de l'nne de ces trois complications. Iclampsie. Les attaqnes d' clampsie apparaissent habituellement dans le conrs de la troisieme semaine; elles s'accompagnent sonvent d'anasarqne et d'albnminurie. Ces attaques d'eclampsie, ordinairement violentes et prolonge'es, sont qnelquefois suivies d'hemiplegie; elles gruerissent tr's-sonvent. Anasarquc. L'anasarque pr6sente deux vari6tes; dans LA SCARLATENE. 191 une premiere, elle s'accornpagne d'un mouvenent f&brile intense et d'urines sanguinolentes; le pouls est dur, frequent, la peaui chaude; 1'hydropisie fait des progres rapides, s'accompagne d'cedeme du poumon et peut determiner la mort par asphyxie on suffocation. Bans la seconde vari'Le, P'anasarque ne s'accompagne pas de fievre; elle marche plus lentement avec des urines non sanguinolentes, mais tres-souvent albumineuses. Cette variite' pent, comme la precedente, determiner 1'cedeme du poumon et des accidents graves. L'ede97e-e de la glotte est quelqnefois lii P 1'anasarque scarlatineuse, et apparait d'autres fois comme phenomene hydropicue isol6. Affection)s scro/uleuses. Des affections scrofuleuses diverses, carie des verUebres, otite et otorrhee, peuvent succ'der 'a la scarlatine; mais ces accidents, que j e n'ai jamais observes, sont excessivement rares. Surdite. II n'en est pas de meme de la retraction des msuscles du coY, et surtont de la surdite' sans otorrhee. Ce dernier accident peut e'tre complet, de'finitif et entrainer la mutite! chez les enfants, soit parce qu'ils oublient le langage artiule", soit parce cju'ils ne peuveut 1'apprendre. FOR ME ANGINEUSE. - Elle est caracte'rise'e par une angine diphtheriticue et par une eruption me1ang6e de riliaire: c'est le ral de gorge gangreneux d'Huxham. Cette forme, qui domine dans certaines epidemies, est excessivement grave, mais elle ne presente pas de caractere de malignit e. La forme angineuse de~bute comme la precedente; seulement 1'eruption commence par de petites papules saillantes an toucher, tres-nombreuses, semblables ' des grains de millet et tres-rouges. Cette miliaire est surtout facile a constater sur les joues et les poiguets. La peau ne 1912 DES FIEYRES. tarde pas ' prendre la couleur rouge de la scarlatine, mais les petites papules sont touj ours reconnaissables par une couleur plus foncee. Venues les premieres, elles persistent encore apres l'effacement de la coloration scarlatineuse. L'angine s'accompagne d'un gonflement enorme des ganglions sous-maxillaires et de productions diphth6ritiques habituellement bornees au pharynx, mais qui, dans quelques cas, s'6tendent au nez et au larynx. Terninaison. La m9rt arrive habituellement par les progr6s de l'angine ' la fin du premier septenaire. Si la maladie doit se terminer par la gu'rison, la fievre tombe, les fauses membranes se d6tachent, et la convalescence s'6tablit du onzi6me au quatorzieme jour. Cette forme peut presenter pendant la convalescence les memes accidents que la pr'cedente. FORME BtNIGNE.-Le mouvement febrile est tres-moder6; quelquefois il manque tout 'a fait; l'angine est tres-b&nigne: cependanLt l'6ruption a une grande intensit6. Elle s'accompagne d'une desquamation abondante qui exige les memes precautions que dans les autres formes. FORME MALIGNE. - Elle pr'sente plusieurs varqite's, mais elle a toujours pour caractere le d6saccord des symptomes, la chute des forces de la vie v6g6tative et un danger consid6rable. Ire va'ri7td. Sans pr9 dominance d'affection locale. Dans cette variet6, le mouvement febrile est 6norme; le pouls au-dessus de 140, la chaleur atteint 44 degr6s: il y a des vonmissements incessants, et la mort peut arriver au bout de douze heures, avec refroidissement, lipothymie et coma. Si le malade r6siste plus longtemps, l'eruption apparait; elle est queiquefois tres-abondante et g6n6rale, LA SCARLATINE. 193 d'autres fois born~e, aux poignets ou 'acjuelcjues portions de la pean du tronc e~t des membres. La fie'vre continue -aussi intense; ii survient du de'ire., des evacuations enormes; le malade succombe presque touj ours vers le troisie'rne ou le quatrie'me jour dans le coma, quelquefois dans une attaque d'6celarnpsie. Si le malade resiste j usqfu'au septie~me j our, ii y a des chances de gu&'F rison. 2" vct iet't. He'rnorrliagique. Comme dans la rougeole, des he~morrhagies "a siege multiple, une, eruption de purpura et de larges ecchymoses me'le'es 'a la scarlatine caracte'risent cette, varie'te. La mort pent e~tre de~termin~ee par l'abondance des he~morrhagies ou. par la malignit6" de la fie~vre. 3e0 vcriete'. Cangre'rveuse. II y a des e6pide'mies oui on l'observe plus frecjueminent; elle est caracte'ris~e' par l'apparition de gangre'ne de ]a bouche, de la valve- on des amygdales survenant au milieu d'un e'tat f6brile analogue -a celni de la premiere varie'te'; u'ne grande prostration, la tendance au refroidissement accompagnent la formation de ces gangre'nes presqrue touj ours mortelles. 40 varie'te. Diphthe'ritique. Dans cette varie~te, la. maladie s'annonce avec une be~nignite' apparente; la fivre n'est pas trop violente: l'angine ne d'psepssslrie ordinaires, e'~ruption se fait bien, puis, du quatrie'me au nenvi eme j our, quand il y a deja' une amelioration., pre'lade de la convalescence, lorsque. la desquamation a cormmence, 6clate une angine diphthe'ritique habi tuellement mortelle. Le mouvement f&brile reparai't; en merne temps ii survient un gonflement e~norme des ganglions sousmaxillaires, avec formation de fausses membranes sur les amygdales. Cette lesion qui, au debut, pre'domina d'abord d'un seul co~te', s'etend 'a to ate la gorge, aux fosses JOUSSET. 113 194 DES FIEVRES. nasales, et determine la mort soit dans la prostration absome des forces, comme dans la dipththe'rie maligne, soit par asphyxie et suffocation par extension de la naladie au larynx. FORME ANOMALE.- Quelquefois l'anomalie est caract'ris~e par l'absence de I' ruption; alors toute la maladie est caracteris~e par l'angine scarlatineuse; d'autres Lois la maladie se limite ' la production d'anasarque: ainsi, pendant des e'pidemies de scarlatine, j'ai observe des cas nombieux d'anasarque, ayant la marche et les caracteres de Panasarcue scarlatineuse, chez des enfants qui n'avaient offert ni eruption ni desquamation apparentes. D'autres fois l'anomalie est constituee par une sorte de mdtissage entre la rougeole et la scarlatine. La rougeole commence d'abord, puis la scarlatine vient s'y joindre. On a observe que, lorsque 1'erruption rubeolique dominait, 1'angine scarlatineuse 6tait plus intense que la bronchite; et qTu'au contraire la bronchite etait plus importante lorsque l'e'ruption scarlatineuse predominait. ANATOMIE PATHOLOGIQUE. - Injection de la peau et des u-nqueuses, gonflement des glandes de Peyer et de Brunner, hemorrhaagies diverses; souvent congestion, he~morrhagies des reins; en meme temps, desquamation et obli tL'rctiion des tubuli. Le sang, d'apres Andral, pr6sente tne diminution des globules. 1i est diffluent comme dans toutes les fidvres malignes. ETIooOGw. - Maladie contagiense et Lpidemique, la scarlatine a2 e'L inoculee une seule fois, '. l'aide du sang scarlatineux, par Miquel d'Amboise. Cette rualadie s&vit principalement an prinlemps et en kt'; elle est plus fre LA SCARLATINE. 195 q-uente de 3 ' a10 ans, mais elle pent survenir 'a tout Age. Rochoux dit qu'elle est inconnue aux Antilles. TRAITEMENT. - Pophylacxie. La belladone est un bon moyen prophylactique, mais ii n'est pas infaillible. 5 gout-tes de teinture dans 1 litre d'eau, une cuilleree ' bonche tons les deux jours aux grandes personnes, et une cuilleree ' cafe aux enfants. L'isage de cette potion donne quelquefois lieu ' une eruption scarlatiniforme. Forine commu~ne. Stramonqiwm,-t belacldonac et hyosciamus sont indiques pendant les deux premiires p'riodes de la forme commune. D'apres mon exp6rience personnelle, stramorbium convient le plus souvent; 11 correspond 'a 1'ensemble de la maladie, et est plus sp'cialement indiqu6 par le tremblement des membres, la fureur, le mutisme avec un air j oyeux. Bellcdoana est pref6re' par la plupart des medecins et dans des circonstances analogues. Opiumg- m'a rendu de grands services quand il y a de la somnolence, du coma avec pupilles contractdes. For-me angineuse. Belladona e'choue presque constamment, c'est aconitum qui convient au debut dans cette forme; mais, des le deuxieme on le troisieme jour, acolnitum-t doit e'tre remplace' par solubilis et baryta carbon-ica alternes, contre]'angine. Formie malignte. Contre la forme maligne strainoniumi est insuffisant et il faut tres-rapidement arriver. ' arseniicu~ on a ~lachesis. Ce dernier m'dicament est pref~re aujourd'hui par la plupart des medecins dans le traitement des scarlatines graves, et il a procure des gu6risons inesperees; il constitue donc ici le medicament principal. Lachesis est encore indique d'une maniere plus positive (ans la scarlatine hdmorrhagique avec chute des forces, pouls tremblant, defaillant et lipothymies. 196 S'i la maladie ni'est pas modi~fie~e par arsenic, si la chcrleur ed orxcessve, iU ne faut pas hedsiter 'a employer concurremment los ci/fai~ons froides d'une clure'e d'un quart do minute "a uric minute, avec doel'ean de 20 'a 25 degre's. Si le malade est oxcessivemo'nt faible, on peut commencer par des ablutions fro ides avec une eponge trempe'e dans do l'eau 'a 24 degr's; 1Loan froido devra e'tre applique'e de~s le debu t dans los cas tre's--violents. A cciden~ts et complications. Rappelons rapidement que les complications do diphthierip, r6clament en ontre lacheSsi, Ur!Ifia ot bromiumt; l'clampsie, belladona, wthusa on. le cliloroforme en inhalationý l'ce4e~me de la glotte: solubilis, ciiniirn umaf/uricum et qnelquefois la traclidotoruic: l'ced'mie dui poumon: phosphorus, cann~abis, scilla et tartarzts; l'anasarqno: aconitum, contre le monvement f~brile, puis arsemicum, helleborus e-t cant h-ars. Soins hyqid-ni1qacts. Se"jour au litjusqu I al'ontib're disparition de l'eruption; s'j our dans la chambro exactement fcrme'e jusqn'a' fentie're dosquarnation; nourrir los maladeIcs aussitot quo possible; boissons gebnereuses, f~cu-, lentos on 16(T Crement acidule'es par le sirop de cerises. Jomiploic, dans la scarlatine, la 3,0 trituration, une 'lilori'e toutos los deux ou. trois heures, qnelquefois tontes los heures. LA VAHIOLE. La variole est uine fie'vro eruptive caracte'risee par des Pustule's ombilique'es. C'(-,st unut maladile oxtre"mement grave et qni, avant la vaccine, enlevait un. dixie'me do la population. Rep~ons LA VARIOLE - 197 sante par son aspect et par son odeur, la variole laisse sur les survivants des difformite's irre'mediables; appor-tee de 1'Orient conime la rougeole et la scarlatine, cule a envahi" 1'Europe vers le xi' siP'cle. La variole, pre'sente ""a 6tudier quatre formes: la forne, comnmun~e, la formn e bnigne, la formne mctiigne et la formne anom9,ale, L'eruption pent 'tre coq-fluente, cohe'rente on discrete dans la forme commune et dans la forme maligne. Le caracte're de I eruption ne peut donc arriver qu'a' constituer une varie~t6 et non pas une forme. FORME COMMUNE. - Elle pre'sente deux varie'tes: variole cohe'rente, variole con ft'emte. revarie'te. Variule cohdem ete. Elle est caracte'ris~e' par une eruption dont les pustules se touchent sans se confondre toutes comme dans la vari&16e suivante. L'ir~cubation, a une dure~e de Irnit j ours dans la variole inoculere; cette dure~e est encore inde'termine'e dans les cas de contagion ordinaire. La maladie de'bute par un frisson initial, biento't suivi d'une grande chaleur f6brile avec pouls fort ct fre~quent. Ce mouvement f~brile s'accompagne de vomissements, d'un grand mal de te'te et d'une rachialgie conside'rable. Presque constamment ii existe une constipation opinia~tre et une tendancea't la sueur. Ces deux caracte~res, avec lc debut brusque de la maladie, servent 'a difftrcncier, 'a cette pe'riode, la variole de la fhe'vre typhovde. Le mouvement f~brile affecte le type remittent; cette -periocde a une dure'e de quatre j ours. L eruption commence habitnellement le soir du quatrie'me jour; lc mouvement f~brile d6crolit dans la nuit et tombe, le cinquih'me j our an matin. C'est un caracte'rc commun a -to utes les -v.arioles qui n e son t pas malignes. 198 DES FIEVRFS.~j L'eruption apparait d'abord 'a la face. Le premier jour, ce sont des papules rouges tr's-petites, mais deja acumintes, ce qui les distingue de la rougeole; le deuxieme jour, l'Fruption se gn6'eralise, envahit le tronc et les membres; les boutons sortis la veille pr'sentent delja une vesicule bien apparente. Le troisieme jour, les boutons, augmentent beaucoup; leur base rougit et s'enflamme; le liquide qu'ils contiennent devient opalin; quelques-uns s'ombiliciuent. Le quatrieme jour, les pustules blanchissent et s'orbiliquent; elles se touchent toutes; 'a la face, quelcues-unes se confondent comme dans la confluente. Le siege principal de l''ruption est ' la face, aux mains et aux pieds. Le cuir chevelu, la paume des mains et la plante des pieds presentent des pustules, ce qui est un bon signe diagnostic; en meme temps, une 6ruption v6 -siculeuse se fait sur la muqueuse buccale, et principalement sur celle du pharynx. C'est l'gruption de la face cqui sert ' classer l'ruption et ' decider si on l'appellera discrete, coherente on confluente. En effet, dans certains cas, le trouc presente par place une eruption confluente, bien que l'6ruption de la face et l'ensemble des sympt6mes indiquent qu'il ne s'agit que d'une variole discrete. La pustule de variole completement developp'e est composee d'ar6oles communiquant, contenant un liquide sereux et un disque pseudo-membraneux. Le centre de la pustule est reteuu par un filament qui n'est autre chose qu'un conduit s6bac' et qui produit l'ombilication. La periode d'eruption dure quatre jours. Le huitieme jour de la maladie, les pustules commencent ' sapparer. Ce travail s'accompagne d'une inflammnation considerable de la pean. La base des pustules rongit et se tu-le'fie; les pustules grossissent encore et blanchissent; la face d'abord, puis les mains et les pieds LA -\TARIOL;E. 199 se tumefient consicl'rablement. La face est hideuse, les yeux comp1etement ferm's. En meme temps quo la suppuration se fait, la fi vre reparait, c'est la'/ievre secondaire; le pouls est fort, dur et fr6quent. Cette fievre est plus intense et surtout phis dangereuse que la fievre d'eruption. Le troisi me j our de la p riole de suppuration (onzie'ne de la raladie), apparait une salivation abondante et visqneuse quo le malade peut ' peine rejeter ' cause du gonflement des levres, et qui determine souvent, par sa deglutitiou involontaire, une toux spasmodique et des acces do suffocation. Cette salivation commence avec l'eruption, mais c'est seulement an jour quo nous venons cl'indiquer qu'elle devient abondante et visqueuse. Cette periode dure aussi quatre jours. Le treizieme j our, quelquefois seulement le qua torzienme jour do la maladie, la fievre tombo, tout 'a fait on an mohas diminue considdrablement. Los pustules commencent a se dessechor au visage; elles deviennent jauno fonce et laisseut suinter une substance 6paisse ayant les-apparences du miel. La rougour et lo gonflement diminuent et disparaisseut rapidoment. Il so forme des crouites d'abord brunes, puis presque noires. Ces croilites tombont et sont remplacdes par d'autres plus minces, puis par do simples squames qui, en tonbant, laissont de petites cavite's qui doivent persister, et une rougour qui duro sonvent jusqu'a' la fin du douxienme mois. Les croiAitts tombent en gn6nral du seizidmo an vingtiedme jour, mais un petit nombro d'entre elles persistent quelquefois j usqu'a la sixieme semaine. Dans la forme quo nous decrivons et dans toutes les -varioles rdgulieres, los phdnomenes de o l'uption so succedent a presque vingt-quatre heures do distance, ' la face, aux mains ot aux pieds; on sorte que lorsquo la 200 DES FIE~VRES. dessiccation commence ' la face, les mains sont en pleine tumefaction et que les pieds ne font que commencer a gonfler. Convalescence et accidents con-se'cutifs. Quanci ii n'existeaucune complication, la convalescence de la variole -est. beaucoup plus rapide cue celle de la fievre typhoYde, et les malades retrouvent leurs forces au bout de peu da temps. L'accident le plus frequent est la formation d'abcs souscutands, habituellement multiplies au nombre de cinq ou six. J'en ai vu jusqcu'a trente; ils se d6veloppent rapicement, prescue sans douleur, et sans inflammation; uls, n'offrent aucun danger. Les phiegmnasies pwrulenates qui surviennent pendant la convalescence sont au contraire extr'mement graves. C& sont principalement des arthrites et des pleuresies, quelquefois des meningites. Ces phiegmasies sont caract&risees par la suppuration d'emblee et par une marche rapice. Enfn on observec quelcuefois une v6ritable dia~thse purulente avec abcees mi-ultiples, phle'bites, pihlegmasies pu'rulentes multiplie'es. Les caries signalees par les auteurs sont extremement, rares; elles sont une suite des suppurations prec6dentes. L'ophthalnci, de la convalescence est habituellement. une bke"pharite ulc6reuse avec chute des cils. Elle a une dure' extr~mement longue; elle succede a quelques pustules diveloppees sur ]e bord libre des paupi'res et sur, la conjonctive. L'albawinuric commence quelquefois de's la perioded'6ruption; d'apre's Abeille, elle se montrerait surtout pendant la periode de suppuration. C'est une albuminurie transitoire et qui habituellenent n'est accompagn6e d'aucun accident. LA "VARIOLE. 201 La pcraplegie doit encore etre comptee au norabre des suites de la variole;, elle guerit presque toujours. Te'rminiPwsom bpar- la inrt. Elle pent avoir lieu pendant le cours de la maladie ou pendant la convalescence, a propos des accidents de suppuration que nous avons signales; mais elle arrive beaucoup plus souvent du onzieme an quatorzieme jour, pendant la p6riode de suppuration. Le mouvement fibrile, tr's-fort ' cette periode, change de nature; le pouls devient petit et faible; la peau se refroidit; la respiration s'accehere; les malales tombent dans l'adyna~iie; l'eruption s'affaisse premalure' ment; il survient une somnolence avec revasserie continuelle, tremblement des membres, et les malades succombeni par l'asphyxie; d'autres fois, la mort survient par une inflammation du poumon on du cerveau. L'ophihalmie avec fonte purulenie de l'ccil, l'orchite variolique, se manifes tent pendant la meme phriode; mais elles ne determinent pas la mort par elles-rme~es. 2e varie'te. Var-iohe co fliuente. Elle diff're de la variette precedenie par un degr6 d'intensit6 plu's conside'rable. La premi~re periode est plus courte, ei d'autant plus courte que I'eruption sera plus confluente. Elle est habituellement de trois jours. Les petites papules de lFrnption souL si nombreuses ce si rapprochtes dans cette varidte que la face semble envahie par un drysipele. Les jours suivants, la rdunion de toutes les v'sicules se pr'senie sons 1'aspect d'une couenne demi-transparente qui rcconvre toute la face. Pendant la suppuratiom, cette couenne jaunit et brunit; le gonflemeni est duorme; le pus reuni, comme dans une pustule unique, presentc une vdritable fluctuation. La filvre, qui avaii diminud dans la pdriodc prdcedente, devient excessivemeni violente, ci les malades succombent pour la plupart. La salivation est plus considdrablc 202 DE-31 FIEVRES. dans cette v,,arie'te que dans la pr'ce'dente. La mortalite' vanie suivant ] es e"pide"mies du tiers aux qua tre-cinquie'mes des malades. Quand les malades out le bonheur de gue'rir, uls pre'sentent cl'affreuses cicatrices; leur -visage est couture' Souvent uls ont perdu 1111 cil. FORME BiINIGNE. - Cette forme est appele'e discre~te par les auteurs modernes. Cette denomination est comple'temenit erronee, puisque nous verrons que la variole mnaligne est sou-vent discre'te par son eruption. Apre's cuelques j ours de malaise, la maladie dRbute par un frisson, avelec cphalalgie, naus~ee vomissement. Le mouvement fe'brile est ordinairement -violent et accompagn6' de rachialgie et d'arthralgie. Les malades sont somnolents. Les adultes ont des sueurs, et les enfants sont en proie 'a des convulsions que Sydenhamn a le tort de, regarder comme favorables, puisqu'elles peuvent tuer. Cette premie're pe'riocle dure de vingt-quatre heures 'a trois j D)urs.. Dans les, cas tre's-be'nins elle peut manquer comple'tement. L'erauption apparailt d'abord 'a la face. Elle est tresdiscrete, c'est-hi-dire que toutes les pustules sont se~parees; la fie'vre tombe tout 'a fait. La sappar-ation commence souvent de's le sixieme Jour., au plus tard le septierne jour de la maladie. La fie~vre reparatt et est plus on momns intense, mais le gonflement de la face est toujours tre's-conside'rable. Les mains et les piecis se tumnefient les jotins suivants. Le dix on le onzie'me j our, la fie'vre disparait de'finiti!-w vement; le, gonflement diminue, et la perriode de desqu~amcttior& se passe comme dans la forme pr'ceddente. FORME MALIGNE. - Elle pre'sente trois -varikt's:mgaligne discr7-te,. maligme conflueizte, malignre lhen77ori-hagiqzue. LA ITA RTOLE - 203 Toutes presentent comme caractere commun, inldepepndamment de l'ataxie, la continuation du mouvement f6 -brile pendant la periode d' eruption. Ire varie t -. Maligmbe discriRe. Les, douleurs de L'te. et dies reins, la chute des forces, l'anxiete, l'inquidtude, la somnolence on le di'1ire, sont bien plus prononces que dans la premiiwe p'riode de la forme commune. Les vomissements, toujours nombrefix, sont qnelquefois incessarts. La respiration est extremement frequente, entrecoupee de soupirs repetes. Ily a tremblement des membres, soubresauts des tendons, lipothymie. La ffievre est tant6t -ardente, tantot au contraire, le pouls est petit et la peau froide. La fievre dure quatre jours; quelquefois cinq ou.six jours. La fievre, an lieu de cesser, augmente ainsi que tous les sympt'mes de la malignit6. L'eraption se fait difficilemen t et irregullrement; elle commence quelquefois par le tronc, et prdsente des pustules 'i toutes les p'rioces di'volution, les unes acuminees,'les autres ombiliquees; il n'y a ni rougeur, ni gonflement. Quelcuefois ii survient des diarrhe'es enormes, des sueurs profuses avec un diEire furieux ou'un coma profond qui peat se terminer par la mort avant la suppuration. Malgre' une fievre violente, la suppmration, se fait treslentement; on n'observe pas les gonflements successifs Ade la forme commune. Des accidents survenus brusquement enlevent le malade; cc sont des convulsions, le coma, le di'fre, dies pneumonies, des angines, dies gan-.grenes; ces gangrenes peuvent sieger 'a la bouche, 'a la gorge, au poumon et meme ' la peau. La periode de dessiccctiogi seule est reguliere pour le petit nombre de malades qui peut l'atteindre. 2e varie'te. Maligue com/huente. Ne diff're de la preCedente que par l'6ruption qui est tout 'a fait confluente 204 N IJES FIEVRE'ý. 204 LS F1VRAI et par une duree moindre de la premiere pe'riode, ly'iruption commengant souvent des le deuxi'me j our. Les accidents et les risques de mort sont les me~mes que dans la varie'te pr'ce'dente. 3 e varie'te'. ialigne hernorrhctgique. L'influence 6'pid&' mique et les'dispositions individuelles modifient beaucoup les caracte'res de la variole he'rnorrhctgique. a. Variole lic'rorrliagique discre~te. Quelques malades perissent de's le deuxie'me, jour avec un petit noni-ire do pustules 'a la face et des he'morrhagies abondantes; mais le plus souvent ces he'morrhagies apparaissent du quatriedme au septi~me jour, alors que I'eruption est comnple~te. Ce sont des eipistaxis, des hernaturies, des mke'lna, des mn~trorrhagies, etc. On observe des hernorrhagies sous-cutaneres conside~rables; les pustules se remplisseuL. de sang et sont rn6langees avec des taches de purpura. L eruption est discre'te, la fie'vre est nulle on peu marque~e, la connaissance est entie're., et les malades pe'rissent comme dans le pwrpwra hcemorrhagica. b. Var jole hemorrhagique con/luente. Dans une autre varie'te ' Iruption est confluente, la fie'vre est intense. La. maladie pre'sente toutL'a fali laspect de la confluente, maligrne. Seulement les pustules se remplissent de sang;, elies s'accompagnent de taches de purpura, et ii -y a des, hernorrhagies multiplie'es, umis momns abondantes qua dans la varik6t price'dente. FORME ANOMALE. - Comme la scarlatine et la roucgeole, la arilePresete es noalis uan 'ase perideset luan 'ariole prupctiondesantomales pquanl es poniodes et qu aemnt ga s n d6ruption tantm len 'ads pa ul les sont domecrsurdmient gaurane esoss emblesont adess bidles, vtrioles c r s a l m s ' u r s L ic, e s s o n t d e uss e s. e t cP aom m cornees, varioles siliqaezases et veirqese.Mi 'n I JVARIOLE. 205 malie la plus fr6quente est celle qui r6sulte de la modification de la maladie par la vaccine on par une variole anLecddente: c'est la varioloide. Variolo'de. La variolofde est caractdrisde par la suppression plus ou moins complete de la p6riode de suppuration. Elle peut se presenter sousles troisformes propres a la variole et offre pen de diff6rence dans les deux premi'res p6riodes; il faut done savoir que la variolofdce peut commencer avec un appareil febrile excessif et toutes les apparences d'une maladie treds-grave; puis subitement vers le septieme, le huitidme et le neuvieme jour, lafievre cesse compldtement et la maladie passe sans transition de la deuxidme ' la quatrieme pdriode, et la suppuration est supprimde avec tous ses accidents. La varioloYde est coupee d'autant plus court que l'immunit6 vaccinale on d'une variole antdcddente es t plus compldte. Quand cette immunitd est tres-affaiblie, la maladie est extremement violente et peut se terminer par la mort. En general, dans la varioloYde, les pustules sont peu ou point ombiliqunes; et la pdriode de suppuration manquant, elles ne laissent pas de cicatrices. Alteration dltý sang. Dans la forme conrmwne il y a augmentation de la fibrine et conservation des globules; dans la forme maligne, la fibrine est diminune; ce sont les globules qui sont en moins dans la varidtd henmorrhagique. ETIOLOGIE. - La variole est une maladie 6pidemique contagieuse et inoculable. La contagion s'opere surtout pendantla periode de suppuration on celle de dessiccation. L'inoculation se faiL par le liquide contenu dans les pustules on desseche dans les croi'Les. Le sang des varioleux n'est pas innoculable. Tres-peu d'hommes sont r6fractaires a la variole et aucune race ne pr6sente d'immunitl. Elle sdvit sous tous les climats et dans toutes les 206 DBS FLEYVRES. saisons. Cependant, les e~pide'mies sont plus fre'quentes, pendant Fe'~te. Aucun 'age n'en est exempt, et on a vu des. fcetus atteints de la -variole. Ne'anmoins, c'est principale-- rnent apr~es 6 ans que la predisposition se montre davantage. TRAITEMENT. - La prophylaxie repose entie'rement, sur la proprid'td des fie'vres eruptives de n'atteiudre, qu'une seule Lois le me'me individu. Depuis 1673 jusqu'a' la dedcouvrerte de la vaccine, l'inoculcation de la petite ve6 -role kLait le moyen ge'neralement employe', seulement, la maladie de'veloppe'e par ce moyen devenait exceptionnellement ire's-violente et amenait quelquefois fa mort. La vaccine, qui est une maladie emprunte'e aux animaux et qui preserve 'a cause de son extreme analogie avec la. variole, ne presente jamais d'iuconvenient, aussi a-t-elle. ete conside'r~e' 'a juste litre comme un -veritable bienfaitC'est., du reste, une prophylaxie tout 'a fait homceopathique. LA VACCINE. En general, ii ne faut pas vacciner avant le deuxie'me mois depuis la naissance; avant cet Age, on s'cxpose at developper un e~rysipele excessivement grave. 1l faut prendre. du vaccin lzagd de 6 'a 8 j ours et l'inoculer au bras, 'al'aide d'une lancette, par six piqii res; des recherches sembleut de'montrer que six piqiires pre'servent da-vantagTe qu'une seule. Le troisie~me ou le qua trie'me j our, on constate une petile papule plus sensible au toucher qu'l la vue; le cmn LA VACCIN~E. 207e quieme jour, elle grossit un peu et presente un commencement de v'sicule; le sixieme jour, elle s''tale, s'ombilicue et presente une couleur opaline avec des reflets nacres; du, septieme au huitihme jour, apparait 1'areole inflammatoire; le bouton grossit encore, ii est blanc, bleuattre et tres-ombilique; le neuvieme jour. suppuration de la pustule avec areole tres-enflammee; gonflement et engorgement douloureux du bras, quelquefois ua pen de fievre.Le onzieme jour, la pustule se fletrit; elle se recouvre d'une crol'te; les jours suivants, cette cro'lte devient brun-noir, extremement dure; elle persiste jusqu'au vingt on vingt-cinquieme j our. Cette crouite est remplace'e par une cicatrice reticul6e, caracteristique et ordinairement indele'bile. L'eruption est qnelquefois plus rapide enete'; elle peut Atre retardee de dix ou vingt jours et meme d'un mois; elle est modifiee, comme la variole, par une vaccine on une variole antecedente; elle est toujours suspendue par une flevre eruptive et plus on momns retardde par une autre maladie. La meningi-te semble sans influence sur son developpement. La vaccine preserve dela variole des le cinquieme jour. Si elle est pratiquee trop tard, elle n'arrete pas la variole, mais la modifie, comme aussi la vaccine est m-odifiee par 1a variole. Revaccinatioa?. La dur'e de l'immunite engendrde par la vaccine est encore douteuse. Des auteurs la fixent ' trois ans, d'autres ' cinq ans; elle varin evidemment avec les individus et peut-6etre aussi avec la vaccine. 11 est toujours prudent de revacciner en temps d'e6pidemie. Certains inlividus sont compl6tement refractaires a la vaccine. Sont-ils aussi refractaires ' la variole? Fausse vaccine. On appelle fausse vaccine une eruption vesiculo-pustuleuse produite probablement par l'inocu. 208 DE'-, FIE~VRES. lation d'un vaccin trop avanc6, donuant lieu ' ade gros boutons non ombiliques et developpes tres-rapidement. Ces pustuiles ne fournissent pas un liquide inoculable. Vaccine syphilitique. Un accident horrible et capable de faire renoncer 'a la vaccine, est la communication de la syphilis par la vaccination. Des series nzombreuses d'enfants out deja te' infectles de cette manie~re. Ala place de la pustule ombiliquee on voit se developper, du huitieme au cinquantie'me jour, une papule syphilitique, puis tous les accidents coasecutifs de la vetrole. Le moyen le plus certain pour 6viter cet accident est de choisir pour vaccinogenes des sujets bien portants et ayant deja depasse 6 nois, parce que la syphilis hereditaire se ddveloppe presque touj ours avant cette 6poque. I1 est bon aussi de ne pas meler de sang an liquid& vacciniqne. JTccj?,nation lamimnale. La vaccination animale, si elle parvient 'a s'etablir dans de bonnes conditions, sera encore le meilleur moyen d'emp'cher la transmission de la syphilis t l'aide du vaccin, puisque les animaux sont refractaires 'a la syphilis. Origiiie de la vaccine. La vaccine est originaire d'une fievreieruptive sporadique ou epizootique chez le cheval. Cette fleyre eruptive, tr~s-analogue 'a la variole humaine, mais beaucoup plus benigne, produit des pustules discre'es surplusieurs parties du corps, mais principalement au pli du paturon, d'oii le nom d'eaux aux jambes vaccinogdnes qui lui avait 6t6 donne' Elle produit aussi des vesicules dans la bouche, maladies aphtliheses de Bouley. Cette maladie existe aussi dans I'espece bovine, soil qu'elle y naisse spontanement, soit qu'elle provienne du choval par contagion. L'6ruption se localise principalement sur les mamelles, oii elle a pris le nom de cowpox ou en franpais vaccin. LA~ VAICCINE4. 2099 TRAITEMENT CJRATTF. - Aconitam est le medicament principal de la premiere pdriode; ii est indiqud par le inouvement febrile Cranchement inflammatoire avec ten-,dance a la sueur. Beliadonc6 sera prefdrde s'il existe dej'a du de'lire, et opiuim-si la somnolence est trop consi-.ddrable. Les convulsions reclament le traitement de 1'dclarpsie. A la deuxiedme pd'riode correspondent trois mddicaments principaux: rhus toxicodendrorb et tartarus, indi~ques par la forme de I eruption, et thuya, recommandd par Bcenninghausen et par un certain nombre de mdde-.cins; mais plutot empiriquement que par une conse'quence rigoureuse de sa pathogdndsie; le genre de fie'vre lixe le choix entre ri-us et tartarus. Ielrccurius est le medicament de la pdriode de suppuralion, et il sera remplacd par aisenicumn, s'il survient des.sympt6mes d'asphyxie; les inflammations du pournon et. du cerveau rdclament les medicaments qui leur sont propres. La pdriole de dessiccation ne r'clame que des soins hygidniques, ' moins de complications. Les grandes suppurations demandent a,2senicztm, silicec ou hepar sulfuiis; et les ulcerations qui leur succddent, nzitri acidum't. Formcn maligne. Arsenicum est le medicament principal;,muriatis acidum et phosphori aciduclr sont indiquds si ar-- sensicumrb ne module pas les diarrhdes excessives. Lachesis, phosphorus et secale cornuftum sont plusd indiques dans la varidtd hdmorrhagique; mais ils echouenL souvent. Il y aurait peut-dtre lieu d'essayer le perchlorure de fer ' l'intdrieur, ' la dose de quelques gouttes, et a l'extt6rieur contre les hdinorrhagies accessibles aux moyens extredmes. La sa-rracemýia purpurea a edte' tres-vante'e dans ces derfiers temps. Nous croyons que cela tient B l'illusion proJOUSSET. It4 210 DES FIE'VRES. duite par la terruinaison brusque naturelle 'a la -variolo~fde. 11 faut nourrir et a~rer les malades autant que possible. Des bouilons e-t des potages aussito't que le mouvement fdbrile s'interrompt ou diminue; faire lever les malades. tons les, jours. J.-P. Tessier, non-seulement les faisait lever, mais encore transporter dans la cour de. l'h"pitai ou! a fen ^ tre o uverte des sailes. Les inoydus abortifs, applique's'a la face: emplaftres, de Vigo, onctions mercurielles, caute'risation des pustules, lotions avec le sublime') semblent avoir produit unf manvais effet sur la marche de la maladie; nons ne les conseillons pas, except6' pour les paupie'res qu'il importe, depreserver, a cause des ble~pharites conse'cutives. LA VARICELLE. D1FINITION. -G(est une fie'vre 6ruptive caracte~rise'e pardes bidlo-pustales. Cette maladie, appel~e' ' tort petite vd'rolc volcvntcl, esi cornple'tement distincte de la variole, elle pent, r~tner siniultanenient avec la variole; rnais elle n'en prov%,ien t pas, car elle ne pent ni transmettre cette maladie ni t4re transmise, par elle, F une ne preserve pas de l'antre; entin, eot ccci esi un caractere essentiel, la variceile, n'es[ pas inoculable. Divisio-ii - La varicelle pr6sente deux formes: farmer C.o 1) tvrZt Uc et /brnnc bea igne. Formie conmmune. Elle de'bute par un mouvement, f6 -brile intense qui pre'cede l'eruption de vingt-quatre henres seuler-nent. Celle-ci apparait sur un point quelconque du LA FIEVRE ORTIEE.21 corps et dd'bute'par une petite papule rose bient0t reconverte d'une -vesicule, puis d'une bulle brillante qui le deuxideme, ou. le troisie'me jour de l~'ruption s'entoure d'un cercie inaflammatoire et suppure. Le septie'me jour'la bulle se recou-vre d'une cro U.t noira'tre qui tombe bientot Un caractere qui n'~existe pas dans les fld'vres e'ruptives precedentes et qui- prolonge cjuelquefois beaucoup la dure'e de la varicelle, c'est qu'i] peut survenir des e6ruplions successives prdcedd~es chaque Lois d'un mouvement f~brile. Feorme be'nigne. Elle est comple~tement apyre'tique. TRAITEMENT. - Au debut pendant la fldvre, ctcoq?%itwm,. Pendant la pedriode d'6~ruption, hepar sulfaq-is et crloton~ tigliuim. F IEVRE ORTIIE. DE"FINITION. - Fie~vre eruptive caracte'rise'e par des papules pruriantes analogues 'a celles produites par la picpire de 1'urtica urens. L erup ti on urticaire est une ld~sion commune 'a la fle~vre que nous de'crivons et 'a plusieurs maladies: scrofule, goutte, fi &vre intermittente,, etc. DIVISION. - Elle pre~sente, deux formues: forme eornmune et fo'rm)ie be'n~igne. Formew corinrnwne. Elle ddbute par un mouvement ~6 -brile quelquefois tre~s-intense, accompagne' d'anxie't6, de lipothyrnie, de vomissement et quelquefois de diarrhede. Apre's quelques heures on au plus un j our de fle'vre, e'drup-. 212 DES FIE"VRES. Lion apparait; elle s'annonce par de la chaleur et des picotements " la peau, puis elle se produit a pen pres simultanement i la face, sur les dpaules, sur les loinbes, 'a la face interne des avant-bras et des cuisses. Ce sont des papules extrernement larges, de grandes plaques irreguli6res, d'une couleur rosee, avec des parties blanches, et faisant sur la pean une saillie tres-no table. Cette eruption s'accompagne d'un gonflement quelquefois tres-considerable, et d'un prurit fort intense qui se change, par le frottement, en un sentiment de bruilure et de cuisson. L'erupLion a une durie dphemere, elte apparait et disparait plusieurs fois dans le cours de la maladie. Le frottement suffit pour la faire naitre et l'augmente beaucoup quani elle existe dejit. L'eruption est confluente on discrete, la nuquense buccale presente quelquefois une lesion analogue. Cette maladie, qui se termine constamment par la gu6'rison, a une duree de quatre 'a sept jours. Formare be'itigne. Elle est apyretique et (lure de quarantehuit heures 'a quatre jours. ETIOLOGIE. - Cette maladie est plus fre'quente en et6; elle s6vit principalement dans l'enfance et la jeunesse; les femmes y sont plus exposees que les hommes. Certains aliments sontuune occasion 6vidente du de'veloppement de cette maladie: les coquillages, les cenfs de poissons, les ecrevisses, le miel. TRAITEMENT. - On a preconise' comme infaillible dans le traiLement de cette maladie le ledugt palustre, puis camn,phjora et croton tiglimn; mais ii faut se rappeler cue la ma lalie se Lermine naturellement par la guerison en trespen de jours. Urtica ~srens, apis mnellifera, rh-us toxico L ERITHEME NOUEUX. 213 denidron., dzlcamiarct, arserbicwun, mais surtout castacls fluviattilis, correspondent l'urticaire. Lorsqu'il y a fievre, anxite', tendance aux lipothymies, vomissemen-t et diarrhee, nous avons coutume de prescrire ap~is mbelliferac toutes les deux heures, et s'il n'y a pas d'amendement apres douze heures, arsenieum. Quand le mouvement f~brile est nul on un peu intense, urtical urens 6e, ou nastacus toutes les trois heures. ERYTHEM ENOUEUX. DEFINITION. - L'erythe'me noueux est constitu6 anatomiquement par une grosse papule. Cette lesion est commune a plusieurs maladies; mais de plus elle s'unit a des arthrites pour caracte'riser une vdritable fl&'vre eruptive. La maladie, dans sa forme commune, debute, par un mouvement f6brile intense avec vomissement et mal de gorge; elle offre alors une certaine ressemblance avec la scarlatine. L'eruption se fait dans les premie'res vingtquatre heures, elle siege principalement aux membres et ' la face. On observe souvent des papules sur 'les muquenses et en particulier sur les conjonctives. lne Lois 1'eruption faite, le mouvement f6brile decroilt; le lendemain les taches palissent, et. au bout de trois jours elles reve tent une coloration jaunatre qui diminue et s'efface comple'tement 'a la fin du premier sepLenaire. Mais souvent, la premiere 6ruption et'ant en voic de decroissanoe, la fievre reparait; une seconde, et quelquefois une troisieme eruption se produisent, suivent la 214 DES FIEVRES. memo marche ýquo la premiere et prolongent la maladie jusqu'I ]a troisi~me, semaine. Pendant co temps, los malades acotisont des douleurs tre's- rives dans une ou plusiours articulations, et ces don-- leurs persistent encore apres I'eruption. Ges arthrites son t fixes, elles no s'accornpagnent ni do rougeur, ni do gonfoement., elles sont momns limite'es aux j ointuros quo l'arthrite rhumatisinale et so prolongent davantage dans la continuite' des membres. L'eruption est constitue'e par do grosses papules ayant une base indure'e bien circonscrito et qu'on pout' saisir entro los doigts; queiquefois les papulos so recouvrent d'une toute petite ve'sicule. TRAITEMENT. - Blcladone,, apis mrellifera et amtirnoninrn crudam, sont los trois principaux medicaments. Belladonei~ convient au debut lorsque le mal do gorge est intense. Apis conviout aux nodosite's pruriantes sie'geantL au niveau des articulations, aux douleurs articulairos et a la fie'vre. Anttmonitivn qui est inclique' par un mouvemient f6 -brile intense avec, predominance des sympto~mos appele's bilic ax, re'pond encore aux grosses papules, au mal do gorgre et aux arthrites des doig-ts. La clinique n'a pas encore indiqu6 quel e'tait le me~dicanient pref6rable. LA. FIE13.VREEPHEIMERE.21 215 FIftYRES CONTINUES. DtFINITION. - Beuxie'me. classe des fie'vres, caracteris~ee par un mou-vement f&brile continu et par des affections diverses. Bans les fie'vres continues, les d etermina Lions vers la peau., les eruptions., on bien n'existent pas on sont extrea-,mement lkge'res. IDiVISION. -11l y a trois fievres continues,:ly'drheme're7, la sy'noque et la fievre typhoide. F1EVRE EPHI MERE. DtiiwI'rIoN. - L'6'phemvwrp est caracte'rise'e par un mollvement f~brile continu d'une dure'e habituelle de douze heures et termine'e par une crise; par exception, cette, fivre pent durer trois j ours. Elle prend le nom, d'JplieInere prolong~e Debut. Cette maladie, touj ours b~nigne,, est extre"memient fre'que-nte; elle est connue sons le nom, de cowrbc&ture. Quelquefois apres un malaise de qnelques heures, le plus souvent sans malaise, l'6phe~mere de'bute sans frisson par un mouvement f~brile extre'mement fort et atteignant de, suite son maximum d'intensite'. Si elle commence pen -apres un repas, elle de~termine un ou plusieurs vomissements. Bans sa pe'riode d'6'tat, elle est caracte'rise'e par un monvement febrile in-tense, avec un pouls grand, fort et fre~qnent, la chaleur de la pean, qnoique intense, n'est D - r- --j 11 Es FIEVRES. ni se'che, ni de'sagre'able. II y a une grande ce'phalalgie,, de la somnolence, et chez cpielcjues personnes du derlire, ce qui a fait confondre, dans certains cas, le'phe'mere avec une medningi-te. Mais le sympt6me preclominant de la p&' niode de'tat est un sentiment de brisure douloureux dans. les reins et dans les membres, une vraie cowrbcttwre. La. marche de la maladie esL continue, et elle se termine, au plus tardl le troisie'me jour. Cette terminaison est aussi brusque que le debut, elie s'accompagne d'une crise: une. epistaxis, une sueur, un depot dans les urines, rarement une diarrhe'e et le plus souvent un herpes. Cette d'rupdLon peut occuper un point quelconque, de la pean on des muqueuses, mais soil sie'ge habituel est aux le'vres, of ii occupe atla Lois la muquense et la pean; ii debute par un sentiment de prurit et une tume'faction qui se recouvr&biento4t de v~sicules habituellement cohe~rentes, brillantes et nacre'es; les jours suivants, les ve'sicules se cre'vent. et se recouvrent cl'une crouite jaune et plus ou momns epaisse. 11 n'y a pas de conva~lescence, le retour 'a la sant6este.; irmd~diat. ETIOLOGIE. - Cette, maladie, qui est fre'quente chez cer-- tames erson es, sit principalement d'ans IPen/'mce et; dans la jeanesse, 'et pluto~t au printemps que dans les autres saisons; elle est presque -toujours de'termine~e parunc cause occasionnelle &'vidente,: exercice violent, exc"s,.emotion morale,inoaon TRATENIMENTr.- Aconitwm' suffit dans la pedriode d'edtat,avec la dite"'e et les boissons hergerement acicles. Contre, l'herpe~s trop persistant(, on peut prescrire r-hus tocricodeqzdron quand la fie'vre est comple'tement tombe'e. LA FIEYRE SYNOQUE. 217 FIEVRE SYNOQUE. Cette fidvre est caractdrise'e par un mouvernant febrile continu, sans affection pre'dominante. La synoque a une duree de cuatre 'a onze jours; elle se termine par des crises et n'a ni proirome ni convalescence. La synocue ddbute par des frissons-erratiques, accompagnes le plus soivent de nause'es et de vorissements; puis le mouvement fdbrile s'e'tablit, ii va croissant jusqu'au troisidme jour, 6poque 'a laquelle la maladie atteint sa periode cl'etat. La maladia est alors constitue par un mnouvement febrile intense, ayant nn redoublement chacue soir et une remission chaque matin; le pouls est fort et ftrequent; la chaleur jamais sd'che; cdphalalgie intense; courbature; revassaries la nuit; la langue est large, huride, recouverte d'un enduit blanc jaunatre, avec rougaur des hords; le vantra est plat at indolent; il y a de la constipation; qualquefois cepeudant on observe un e'tat contraire, diarrhde avec meteorisme idger et gargouillament. La synoque revet alors une ressamblance grossidre avec la fievre typhoide; ella s'an distingue par la debut brusque, par l'absance da stupaur at da prostration, par la diarrhda elle-mdme, qui n'est pas fdtida; las urinas sont rouges at briilantas. On observe tredquammant pendant la periode ad'etat I'eruption da taches bleaces. Ca sont des tachas arrondias, de la grandeur d'una piece de 50 cantimanes, d'una coulaur bleue ardoisbe pale, na faisant pas saillia sur la paau, na disparaissant pas sous la prassion. Plus ou iiioins nom LA FIEVRE TYPHOIDE.21 219 longue, par sa pe'riode d'augrnent, qui n'existe pas das 'ipti'mere; les differences avec la. fie'vre typhoYde sont conside'rables: dure~e, lesions, eruptions, etc., etc. FIEVRE' TYPHOIDE. C'est la troisie'me des fie'vres continues; elle est carac-~ terise'e par une eruption de taches dites lemticulaires, par.sa dure'e qui varie de deux 'a neuf septe~naires, et principalement par une le'sion spe'ciale des plaques de Peyer et des ganglions me's en te'iques. Les divisions propose'es par les auteurs sont toutes hypothe'tiques; nous les remplacerons par la suivante, *qui ne contient que des formes- naturelles et completement irre'ductibles. 10 FormnebUn'igne, latente des auteurs. 20 Form-e comnmune., comprenant trois vari't sa.con Qwwn,e proprement cute, b. commu77nne prolonge'e, c. putride. 30 Formie mligne, dont les varie'tes diff 6-rant, suivant le genie e6pidernique, peuvent e'tre rattach6es ""a trois types,a. foudroyaute, ataxique, de plusieurs auteurs; b. he'mor1 -rhagique, pe&Lechiale des auteurs; c. lenlte neirveuase. FORME COMMUNE. -Pl Formie commzs~ne proprementl dite.. Bile est caracte'ris~e par la coexistence de trois affections: abdominale, thor-acique et ce'rebrale; par I evolution re'-- gulie're de la maladie; par une durd'e ordinaire de vingt 'a quarante jours. G'est cette forme qui a servi de, type pour la description de la maladie. Prodromes. Ils sont constants. Ce sont des lassitudes 220 DES FIE-VRES-;. avec perte d'appetit; la pesanteur de tate avec des vertiges; de l'insomnie ou un sommeil trouble; de la tristesse, du dacouragement, mais principalement des 6pi-- staxis et de la diarrhe'e. La durae des prodromes varie (lun ' deux septe'naires; par exception, elle peut avoir une durac de six semaines. 1Deb at. Lc plus souvent un frisson on au moins des hornipilations avec ou sans vomissement, marcquent le debut. de la maladie. La cbphalalgie, la fre'quence du polls, un&chalcur Acre et dbsagraable, de la courbature, annoncent l'Ftablissement du mouvernent fbbrile. Quelquefois le debut est marque' par des accbs intermittents; d'abord tierce, puis quotidien, le mouvement fdbrile finit pardevenir continu. Ces acces intermittents, contre lesquelsle sulfate de quinine est impuissant, se distinguent par, cc caracte're que les pbriodes d'apyrexie vont citaque jour en diminuant, ce qui est le contraire de ce qui se passedans la fievre intermittente. Ces accds prolongent beau-- coup la pbniode de debut. Pedriodc d'augmc)tt. La fidyre ne cesse plus; elle s'accroit tous les jours, prdseutant une rdmission le matin, une augmentation le soir. Le pouts est grand et mou, d& 100 'a 120; la chaleur est Lacre et se'che; l'anorexie est corplbte; la soif vive; ii y a habituellemeut constipation les premiers jours; la diarrhde s'dtablit ensuite, quoique dans certaines dpiddmies la constipation persiste pendant la plus grande partie de la maladie. La diarrhee, lorsqu'elle existe, est abondante, verdatre, et d'une grande fdtidite'; ii y a de 4 'a 8 selles en. vinlgt-quatre-- heures. Le ventre est dedja ldgdrement ballonna, un peu douloureux et prdsen-tan-t dans la fosse iliaque droiteun gargouillement qui constitue un signe d'une certaivie valeur. La langue, blanche on jaunatre, presente sur ses bords et 5' sa pointe une rongeur en LA FJEYRE TYPHOIDE. 221 forme de Y; les gencives, rouges et un peu num'fi'es, sont reconvertes cl'un enduit pultac&. La c6phalalgie est tress-forte; la face rouge et vultueuse; ii y a des a'pistaxis fr6equentes mais rarement abondantes. Les premiers jours ii n'y a encore ni delire, ni coma, mais de'J' un commencement de stupeur e' de prostration qui caract'rise la maladie. La stupeur se tradnit par de 1'indiffhrence et de'jh un peun dee lenteur dans les re'ponses; la prostration, par le decubitus dorsal, la lenteur et le petit nombre des mouvements que le malade execute. Les derniers jours de cette periode, les malades presentent souvent du de'lire nocturne. A ce moment aussi, l'affection thoracicue s'annonce par de la toux et quelques rales sibilants. La premPere pe'riode se termine par I'eruption de taches lenticulaires le septieme jour de la maladie, un pen plus t t dans les cas graves; cette eruption s'accompagne d'nne leg'ere remission, mais qui n'est pas comparable 'a celle des fievres eruptives. Cette periode correspond au premier septe'naire. Piriode d'e'tat. Le mouvement fibrile a atteint une grande intensit6. Le pouis continue d''tre mon et assez grand; souvent dicrote, ii bat '110, 120, 130 fois par minute; la chaleur, acre et se'che, atteint 40 degre's. La prostration et la stupeur sout tres-prononcees. Les malades immobiles, couche's sur le dos, coulent toujours vers le pied de leur lit; ils sont indifferents sur leur 6tat et indiff~rents 'a ce qul se passe autonr d'eux. La face est vultueuse et exprime la stupeur, mais vers le soir elle s'anime, les yeux deviennent brillants, le malade parle spontan'men t et bientot ii delire; cc delire se prolonge toute la nnit, et, les premiers jours, cede vers le matin, mnais it devient con inu. En l'absence de complications, ce delire n'est jamais br\yant. Le malade semble dormir et cependant it parle et tient des discours sans suite. Cet 9-)9 DES FIEVRES. etat a regu le nom de typhomani.eie, tant ii es t frequent dans. les typhus. Tant6t le ddlire prddomine sur le coma et alors le malade est agite' et cherohe ' sortir de son lit; tantdt c'est le coma cui est plus marque, et le malado reste immobile, plonge dans une somnolence interrompue de temps en temps par quelques paroles qu'il marmotta entre ses dents. La diarrhe'e est plus abondante; elleest jaune-verdatre, fetide. Les selles deviennent involon-- taires, soiL par la paralysie plus on moins comple'te du sphincter, soit seulement parce que les malades ont perdu la conscience de leurs actes. Les urines que le malade oublie de rendre sortent par regorgement, et bientbt la vessie paralysde se distend dnorm6ement. Le ventre est ballonn6 d'une maniere tres-notable; il n'est pas donloureux, ou an moins les malades ne pergoivent pas la donleur; le gTargonillement est tre~s-prononce; la langue seseche de plus en plus; elle devient petite, noiratre et tremblante; les levres et les dents so recouvrent d'un enduit brun; les narines sont pulvdrulenles. L'affection thoracique so d6veloppe concurremment avec l'affection crer'brale eL l'affection abclomidale. C'est surtout la dys-- pnee qui caracterisc cette periode, car souvent la toux diminue d'une maniere considerable, les malades ne pereoivent plus le stimulus qui excite 'i tousser; mais l'aus(ultation permet d'entendre des ra'les sibilants, sous-- crepitants eL muquoux, plus on moins abondants, et quelquefois des bruits de souffle dissemin's, indice certain d'une bronchite fort intense. L'amaigrissement est encore peu sensible, la peau qui recouvre le sacrum et les grands trochanters rougit fortemeut, s'enflamme et. presente dejai do petites eschares. Ces eschares commencent souvent par une eruption do boutons analogues & ceux do la,ariole. Nous devons encore signaler l'apparilion des sudazajiw;, eruption vesiculeuse do la grosseur LA FIPrRE TYPOLDE. 223 d'un grain de millet, eutie'rement transparente, sie'geant principalement sur les c6tes du cou et sur le devant de la poitrine; elle s'observe sur les deux tiers des malades. C'est ' la fin de cette pedriode que comrnencent i" apparaitre les accidents graves d'hedmorrhagie intestinale, de perforation et de p'ritonite par propagation d'inflammation. Cette pe'rio'de est un peu plus longue que la premiedre et elle atteint habituellenent le dix-septieme jour. 3"8periode. Lorsque le malacle dchappe aux dangers de la deuxie'me pe'riode, le 14", 17e ou 20e jour le mouvement f6brile diminue; le pouls tombe de 10 ' 20 pulsations et la chaleur tombe de '1 ou 2 degrds. En meme temps la langue s'humecte, les evacuations redeviennent volontaires, le delire cesse, la prostration et la stupeur diminuent. Le malade maigrit, sa face devient paie, et souvent on constate une Iegere surdite. Habituellement les eschares s'accroissent encore pendant cette p'riode et commencent 'a se d6tacher. Le 14e, le 171, le 200 ou le '24' jour on observe prescue constamnent des evacuations critiques: dpistaxis, hdmorrhagies intestinales, sueurs, de' pots dans les urines; et en mdrnem temps la flevre cesse completement, l'app6tit se prononce, le sommeil est naturel et la convalescence commence, ' moins que des affections consecutives pulmonaires, cerebrales on abdominales, ne prolongent la maladie de plusieurs semaines. Convalescence. L'amaigrissement, la perte des forces, la desquamation de l' piderme et la chute des cheveux, la diminution de la m6moire, son t des ph'nomdnes constLants dans la convalescence de la fidyre typhoide. L'oubli plus ou moins complet des connaissances acquises anterieurement est un sympto'me frequent. L'appetit est de'dvelopp6, vorace meme, et quand il ne survient pas d'accidents, lea forces reviennent rapidement et le rdtablissement est complet aprds six semaines ou deux mois. La nutrition D)ES FIEVRES. proud un surcrolt d'activit6"; los jeunes gens grandissent considlerablement, et prennent, souvent un embonpoint et uno solid~iV. de constitnuLion plus considefrable, qu'avant la. inaladie. Les cheveux repoussentL touj ours. La convalescence est sem~e' d'accidents et de dangers; los principaux sontL:l'ente'rte consecutive, les perforationsla pe~ritonite, raremont los he'morrhagies intestinales, les vomissoments incoercibles; des phiegmasies diverses, pneumonic, pleure'sie, ence'phalite circonscrite; lhmede la g-lotto avec. on sans la ne'crose des cartilages; les abce's multiples, la ne'crose des os longs, la gangre~ne des membres, la paraple~gie, la folie, la paralysie ge~nerale des aliernes, la de'mence. Ter-m inawison, par la mnort. La mort survient habituellenient cans la pe'riode_ d'6'tat, mais cule pent encore arri-- ver pendant, la pe'riode de'croissante et pendant la convalescen cc. bans la pe'riodc d'Xtat, la mort survient par accroissemont din mouvoment f~brfle, par la predominance de l'affcctiou ce'rebrale on de, laffection thoracique. Le, mouvomont f~brile augmento, la chaleur s'e'leve de plusiours degre's, le pools devient, plus fre~quent; ii est Petit, mise~rable., la respiration s'acce61lere, l'meil est e'teint, la corne'o troubie~e; la conjonctiv~e rouge, la prostration est excessive. 2V cc moment apparaissent los grincements do dentsla ce'phalalg'ie, los, 6vacuations putrido's ct involont a Iroels;, pools devient. do plus en plus frequent, ine'gal., tre's-faible;- puis la peati so rofroidit et. los malades suecombent dans un C'tat lipothymique. Mais le me'docin doit savoir quo cot dtat extre~mernent g-rave pent *sow prolo-nger jusqu'aux jours critiques et quo los malados peuvont, 6chappor 'a une mort qui semblait ine'vitable. La flewre typhoYdo est uno raladie dans laquelle lu pronostic doit C~tre excessivornent, reserve'. LA FIEVRE TYPTIOIDE,. rl5 3M11rt paq, meningte Quand la mort arrive par la pre'do,minance de l'affection cerdebrale, le ddlire est violent, continuel, avec agitation excessive; les malades doivent 'tre contenus avec la camisole de force; puis, tout 'a coup, ils tombent dans le coma et meurent rapidement. Souvent dans les derniers jours on constate des paralysies partielles des muscles de la face, beaucoup plus rarement des convulsions. 1Mor1t par broncho-pnegnmonie. Quand les malades suc-,combent ' la broncho-pneumonie, le dyspnde s'accroit de jour en jour. La face prend une teinte asphyxique, la respiration devient bruyante et les malades pe'rissent dans i'asphyxie lente, ou plus rapidement par syncope. Mort darts la pe'riode de de'clin et pendant la contvalescertce. Pans la pe'riode de de'clin, alors cjue les maladces semblent marcher si^rement vers la guerison, la mora peut survenir par hdmorrtiagies intestinales, perforations, peritonites, pueumonie, encdphalite circonscrite; plus lard, dans la convalescence confirmde, la diarrhde, les vomissements incoercibles, l'cedene de la glotte, la gangre'ne, les necroses, les abcs, enfin des hemorrhagies et des perforations intestinales tardives, peuvent encore entrainer la mort. Jitude dA quelqaes accidents. Nous devons revenir sur quelques-uns des accidents graves de la maladie qui n'ont ete que mentionnes dans la description gendrale: hemorrliaqies inqtestiniales, per/or-ations, p'r itonites, uzlcrat ions de la corne'e, cde'mie de Ia glotte et ndcrose di larynx. Hkimorrhagies intestib-ales. Elles sont produites soiL par une simple exsudation ' la surface de la muqueuse, soit par la perforation d'un vaisseau important. Les premieres ne sont pas habituellement bien abondantes, elles sont redpetees, le sang est noir et a subi un commencement de digestion. C'est le melxna. Cet accident n'est pas tresJOUSSET. 1) ;e26 DES FIETr,.,]C-4 S grave; ii est sy mptomiatiqae dans la p'riode d'etat et critique dans la pe'riode de dclin. L'hdmorrhagie par ulceration d'un vaisseau important est un accident grave. L'hdmorrhagie est abondante, le. sang sort par gros caillots, ii est rouge fonc6. L'hemorrhagie pout &tre si abondante quo los malades perissent en quelques heures. Cet accident se produit surtout ' la fin de la pe'riode d'etat et dans la periode de declin; ii peut survenir pendant la convalescence. Perforation. Elle so produit par ]es progres de l'ulceration des plaques do Peyer; elle s'annouce par une douleur subite, intense, ressentie malgre la prostration et la stupour; l'alteration des traits, la petitesse du pouls, le refroidissement rapide do la peau, et le ballonnementexcessif du ventre. L epanchoment d'air dans le p6ritoine a la suite d'uno perforation a pour effet d'dloigner du foic los parois abdominales ct do,faire disparaitre la matite, h6patique. La perforation est uu accident rapidement mortel dans presque tous los cas: cependant des adhedrences de'terminu'es par l'infiammation du pdritoino peuvent empcher ou circonscrire l'6panchement des matieres con tenues dans lintestin, mais lo danger est touj ours extrrme. Pdritonite. La p6ritonite peut se produire sans perforation et par la simple extension de l'infiammatiou do la muqueusee i la tunique sereuse. Les signes sont a peu pres les me'mes quo dans la perforation; soulementleur marcho est moins rapide, et la matite h6patique no disparait pas completement. Alte'ration? deCi laU oorne et perte de 1'wil. Cot accident n'est pas propro e'a la i vre typhoifde, ot pout s'observer dans toules los uthuingites; ii est dui ' une inflammation do e'Fcil. ag(ravic par le (kfatut d'occlusion des paupieres. Aku debut, ii y a rougeur do la conjonctive, doulour et LA FIEVRE TYPHOIDE..227 photophobie; puis le malade, plong6 dans la stupeur et la somnolence, ne sent plus le besoin de cligner: l'ciL reste constamment entr'ouvert, le segment inf6rieur de la cornee devient terne, blanchatre, boursoufid; et si on ne se hate de maintenir l'ceil completement ferme ' l'aide de deux tampons de colon et d'une bande, la cornee se perfore et l'ceil se vide. OEdA-me de la giotte et i9crose des calrtiiages du larynx. La necrose des cartilages est cuelcuefois primitive, le plus souvent elle est clue,' l'extension de l'ulceration de la muquCuse larynge'e; elle a pour sympt'mes l'Pcederme des replis aryteno-epiglottiques, la dyspnee et les acces de suffocation avec inspiration difficile et sifflante. Jechute. Ce qu'on appelle rechute dans la forme commune de la fiwvre typhoifde n'est autre qu'une entfrite coiswcutive qui fail reparaiitre la diarrhe6e et le mouvement fdbrile; mais cc n'est jamais le retour de la periode d'6iat pendant la convalescence. Re'idcdives. Elles se divisent en recidives iime'Mdiates et recidives lointaines. Les premieres sont constituees par le retour de la maladie, une ou plusieurs semaines apres la convalescence confirmee; elle se distingue de la rechute, parce que la maladie recommence et parcourt de nouveau toutes ses periodes. La recidive lointaine est le retour de la naladic apres une ou plusieurs annees; habituellement la seconde atteinte est moins grave que la premidre. Ces recidives sont excessivement rares. Lesions. Les lesions de la fievre typhoYde soul des inflammations avec tendance ' a'ulc'ration, quelquefois ' la gangrene, rarement ' la suppuration..Sang. Le sang esi diffluent et contient souvent des bact6ries qui ne sont qu'une lesion cadaverique commune a plusieurs maladies; la fibrine a diminue, et les globules ont augmente. 11 DES FIEVRES. Affctin 'n estn ae.Elle est. caractd'ristiqua do la. fievro typho'ide; elle sige ueSur les plaques do Poyei at Sur las follicules de Bruinner. La lesion des ganglions miesent6`riqluos at da la rate est conse'cutive 'a cello des plaques. (Itte le'sion so d6veloppo d'abord pre's do la vlvule ile'oem-cabe, puis succassivrnient an remontan t l'intestin gr'rle, ein sorte qu'elle est d'autant moins avance'a qu'on l'axamine plus haut, ce qui permat dWen e'tudiar I evolution. Las descriptions fonde'as Sur las autopsies avant le. deuxie'ma sap tenaire 110panvaut faire connai~tra l'6volntion do la lesion dans la forme commune, car allas appar Liennent 'a la forme, fondroyanta dont las lesions sont toutas speciales..jre Pt]'RuODE..-Ella ost caracte'rise'a par le gonfiamant at la rougaur dos plaques: l'inflammation attoint touta I'6paissour doeIiintostin jusqn'-a ha tunique sereusa. La gonflamoent des plaques at des follicubas iso1e's ast constitued, -non par un axsudat amorphe, mais par 1111 augmentation excessive des callules propras au tissu do cos glandes. SPiERIODE.- Ulcedration. L'ulce'ration est isole~a Sur les folliculos, disse'minedo sur las plaques; au fond apparaissent do patites oschares jauna~tras qui so de'tacliant at crausen I lulce"ration; las petite's ulcd~rations so reunissont, at la surface des plaques so tronva de'trnita daus une e'tenduoe Plus on momns granda; las bords do 1l'ulce"ration sont forme's par la muquensa rougre, violace~a, at touj ours de'colle'e; le fond, en partia itaconvert d'un bourbillon jan"ntro, repose habituollament sur la tunique musculaire; mais (p~uelqtiefois cello-ci est dedtruita, at la se'rensa, forte.mnont enflanme'o., sort do base 'a Pulce'ration: cc quiifait comprtndre ir-nme~diatement l'oxtension possible do l'inflamnimation an pe'ritoine, la formation d'adhe'rencas', aU erifiln los perforations,. LA FIEVJ{E TYPHOIDE. 2299 Ces ulc6rations constituent les plaques mnolles on irettcalces des auteurs. 3' PtRIODE. -Rdjpcrat ion. Les eschares ache'vent do so de'tacher., la surface. doelulce'ro bourgoonno, los bords, s'aff-aissentL et so recollent; la surface so recouvre d'unomembrane cicatricielle, mince, polio, blancha'tre, cliapparonce sereuso, quelquefois fortement pigmonte~e. Los tuniques restent amincies dans les points correspondant aux ulcerations; c'est encore une question de savoir si lo tissu glandulaire so re'genero. Gan glions qn~esente'riq'aes. Leur alteration accompagno los ulcerations intestinales ot on snivont 1l'evolution d'abord rouges et le'gdrement tume~fles, uls acquid'ront un volume considerable pendant la denxie'me perriodo; ius sont alors violace's ot manifestement ramollis; l'infiammation dont us sont le siedge so, resout pendant la pe'riode do cicatrisation, uls doviennent plus petits, racornis et prounent une couleur blene ardois~o..I La r-ate suit la me'me, evolution; ollo ost gonfle'o ot ramollie pendant la pe~riodo d'ulce'ration; elle ost qnelquofois le sie'go d'apoplexie et do ruptures. Affection puimoanaire. C'est la lesion do la bronchopuoumonie: inflammation do la muquouso bronchique, ongonemont, hedpatisation disseminde'eon d'tenduo, apoploxie pulmonaire. Affection ce~e'brale. Elle ost carac-terise'o par uno menaingo-encedpbalite diffuse, disposde'eon forme do, couronno autour du corvoan. - Le ramollissernent do la coucho suporficiollo du corvean, caractd'ristique do cotto le'sion, donne quolquofois lieu, par l'ablation dos nmembranes, 'a dos pertes de' substances nalvomont de'critos sous le, nomn d'ulceratio~rt du cer-veau. Autr es id'sions. On observe encore des ulce'rations sur la 230 DES F1Fd%'l'%'E"3. muqueuse laryngde o, t dans le gros intestin. Les reins et ley, foie, sont congyestionne's. Un certain nombre de muscles pr6:ontent la de(rg~nerescenco 0rraisseuse on cireuse. T0.llo est t'histoiro de la forme commune de la ftevre typhofdo. Cette formo presente de nornbreuses varie't's., suivant lFin tonsite' do sos symp~to^mes.- Ello, estpeua grave., grave ou tre_'s-gqrove. 2' )ari~'lc. - Pie'vro typhoicle prolorugee. Elle est caracte'rise'e par le retour de la pe'riode d>!tctt apre's une, peniode do de'clin plus ou. moins prononce'e, et par une dure'e qui so prolongoý habituellement jnsqn'an 40" jour, qnolqnefois jusquau 60P, jour. Los sympto'mos et la marche do la maladie sont les xnemes quo dans la forme pr'ce~dente. Senlement, vers le 20ou lo '24ie- jour, apres une remission prononcee, et alors. quo totfiatoprer une convalescence prochaine, la periode d'etat roparait avec son 'rupinotutles be do s~ 5ym)t~mS. Ctte p'riode se, prolongoe pendant des sonimunes. Celto reprise expose le nialade 'a un grand dangtr, non-seulemnton par sa long-ueur, mais aussi parce qu'lletrovo oran smochij4 tr's- notablernent affaibli. Dans cettlo vari~we', los escharos prennent un de'veloppemud trttS-i-iuqnh'tant; elies ame'nent une destruction consid e rable de tissus, determinant quolqnofois la ndcrose dn sacrumi et I extenision dole'iniflammation an. canal rachithn t h la nioello dpinie're. 11 faut clistinguraecsi do:, la lof)w ccommnune proiongdc 'los cas cleforme communle dans lesquels le monvomoent f~brile se, continue longrtempt's, apres le, troistinme septnaire, par le devNeloppninent (1 uno onte'rite oit dune broncho-pnuemonie consecutive. Lt convali sconce, est, plus longrue et plus difficile dans% cette variet"dedola formo commune. -232 DES FlEYVRES. gies; elle est encore entrave~e par le'limination d'eschares, extre*mement profondes, et quelquefois par la formation d'a bee's vmutiples. FORNIE BtNIGNE. - Caracte'rise'e par la be nignitLe des symptobmes, par le peu d'intensitbl du mouvement f~brile, par une dure~e plus courte, elle se termnine du 14e an. V jour. Elle a e"te, assez gene'ralement distingue'e et a ete de'crite sous les noms de forme laterute,' arthritiq'ie, formne abortive, 1Vormc de'mbulaiite (parce que quelques malades peuvent se, lever pendant sa dure'e), forlme lmu queuse. Cette de~nomination. est trb's-vicieuse, parce qu.'elle s'appliquait an-.; trefois 'a in e"tat f~brile cjue lPon conside'rait comme mne rnaladie essentielle. La forme be'nigne de la fie'vre typho~fde est souvent confondue avec mne ente'rite ou. avec une bronchite, snivant que I'affection intestinale on lI'affection pulmonaire est. pr~dominante. Pans le premier cas, la diarrhe'e est abondante, vert. noira~tre, fdtide, avec gargouillement, le'gere douleur ile'ocaxcale et tunu'faction dui ventre. Pans le second cas., les malades toussent beaucoup, ant. Anrle sibilant et tous les signes d'nne bronchite. Qu'elquefois l'affection locale pre'dominante, es't ue arthrite 'a siege miultiple tre's-analogue a celle dui rhumatisine articulaire aigi. Le n-iouvement fibrile est pen. intense, quelqnefois cornple~tement nil dans la rnatine'e. 11ly a des malades qni penvent se lever et prendre des aliments le'gers. L'6ruption des taches lenticulaires se fait le, 7e on le 80 jour; elle est quelquefois tre's-abondante. MalgTre sa grande be'nignite', cette forme. expose les malades aix accidents terribles de la perforation et de lh'h& LA FIEVR.E TYPHOIDE. 233 rnorrhagie intestinales. La convalescence est longue et s'accompagne de la chute des cleveux. FORI1ES MALIGNES. -P10 VCie'te' foudroyante. Elle est tr~snettemeut caract rilsee: par un mouvement febrile extramement violent; une duree qui depasse rarement le 9e ou le 1be jour; par sa malignit6; et anatomiquement par des plaques dures extremement saillantes et presque pedicu1 es. C'est la ti2vre mnalignbe des anciens, 'Fataxigue des modernes. Les prodromes sont plus courts que dans les autres formes et la maladie debute brusquement par un violent acces de fie'vre preccd6 de frisson. Des le premier jour, le pouls monte ' a130-140, ii est grand et fort, la chaleur est de'ja excessive; anxie'te', jactitation, telr-dance aux lipothymies. La cephalalgie est atroce avec douleur dans les membres. Souvent ii y a des vomnissements rpete's et absence de garde-robe. La soif est tres prononcee. Le, matin du deuxieme jour, ii )T a une remission plus ou momns marquee, mais l'acces revient plus violent que la veille, avec delire, agitation, fureur, dyspnee, sans lesion pulmonaire. Le mouvement f6brile s'accro t chaque jour, la chaleur- surLout est fort intense; la remission est marquie par la somnolence, l'exacerbatiou par de 1'agitation et du delire; le facies s'altere rapidement. On observe souvent un refus du boire, une sorte d'hydrophobie, du trismus, des tressaillements des tendons. Quelquefois la langue et les letvres sont humides malgre,la gravite de la maladie, la chaleur est ine'gale et variable. Ii y a diarrhe'e ou constipation, les sympt6mes abdominaux et thoraciques sont habitiellement peu marques. J'ai vu la nort survenir de's le troisirme jour; Trousseau l'a observ e le quatrieme j our. Mais les malades a teiguenL ordinairemen t 2,34 DES FIEVRES.ES le septijme jour ou le commencement du deuxieme septenaire. Le pouls devient petit, irregulier, faible, les malades so refroidissent et ils p rissent dans une syncope, d'aulres fois dans les convulsions on par la violence du mouvement febrile. Ldsions. Ce sont les plcaqu1es dwres des auteors, elles sont tres-sailIantes; eormes, dures, comme pe'dicubees, plus ou moins rouges et a peine ulcdrees. Les ganglions me'senteriques sont tres-gonfids, ils ont le -volume d'une noisette, d'un ceuf de pigeon, sont tres-ramollis et quelquefois suppure's; la rate est enorre, noiratre, ramollie. 2' Vctri(c! lerte nervease. Sous ce nom les anciens ont decrit plusieurs formes de fievres typhoifdes et meme des fi-vres puerperales. Ndanmoins, on retrouve par la cliniquc une forme qui correspond assez bien ' la description d'-I uxham. Cette forme est caractdrisde principalement par l'apparente benignite de la premiere periode et par la malignite' finale et inattendue de la dernidre pdriode. Les prodrornes sont longs, le debut insensible, le mouvement fdbrile peu marque, mais prd'sentant de's le debut des signes d'ataxie. Ainsi la pean est fraiche et le pouls fredquent ou la peau brllante et le pouls ' a80; quelcuefois constipation, plus souvent diarrhede sdreuse; langue bumide avec soif vive on langue seche sans soif. Le delire est calmne, sans incoherence, et ressemble 'a de l'alienation, tant6t triste, tantdt gaie. D'autres fois, c'est un bavartla ae continuel; presque toujours dans le cours du second septenaire, on observe des tremblements avec soubressauts des tendons et carphologie; les urines sont t~nues et claires. Vers la fin du second septdnaire on an commencement du troisi'nie, aggravation subite, alteration de la face, contracture, convulsion, lipothynie, pouls tres-frequent, LA FIEVRE TYPHOIDE.23 2 3 5' -puis retombant an-dessous de la. normale, refroidissement et mort. Cependant, cjuelques malades gue'rissent et parcourent alors u ne convalescence fort longue.30 Varie'te" pdtechictle.3 Sous ce nibm, les au teurs ont *de'crit des e~pide"rnies de typhus fever, des scarlatines maJignes et jusqil-Wa des pnrpura hxmnorrhagica. Existe-t-il une forme de, la fie'vre, typho~fde diff~rente de, la fle'vre putride de'J'ade'crite, caracte'rise'e par une, tendance aux he'morrhagies et principalement par iine eruption pe~te-,chiale'? C'est ce qn'une observation ulte"rieure pourra, se ule 4e'cider,, aujourd'hui que lion distingue le typhus de la fievre typhoYde. ETIOLOGIE. - E'nde'mnique dans certains pays., la fie~vre typho~fde est seulement e'pite'mniqae dans quelques autres,,elle, atteint rarement plus d'une fois le me'me, individu et elie est manifestement contagieuse quoicque non mnoou-.gable. Les, 6trangers arrivant d'un pays oii la fie'vre typhoYde W'est p~as ende'miique souL pius expose's que les sacciimate's 'a contracter cette maladie. Ii faut ge'neralement deux ans pour j onir du be~nefice de i'acciimatement. La fie'vre typho~fde se'vit rarement avnt I' age de ý2 ans; elle- est momns grave pendant la seconde enfance qil' aux autres 'ages;elie est surtout fre'quente de 15 'a.30 ans et devient tres-rare apre's 50 ans. Pour les saisoms, ii n'y a rien de bien fixe., les, epide'mies jpeuvent se'vir aussi bien l'6t6 que l'hiver. Les exce's, les fatigues, la mauvaise nourriture, i'en-,combrement surtout, sont les causes occasiommelies les plus fre'qnentes; cec qni fait comprendre qu'a Paris, les e'tudiants, les militaires et les onvriers venus de la province, sont les principales victimes de la fii~vre typhoYde. 236 1ý DES FIEVR.ES. TRAITEMENT. - Forme co mv-unae. Dans la prernUýre pc'riode., deux medicaments sont principalement iridiquers acomithmrnee ipeca con. um presque touj ours au debut quanci le mouverneni f'brile est intense, avec soif vive, et rougeur de, la face; ij5ca es-t preferable, Si le mouvernent" fe~brile est moindre, anorexie, e'at nause'eux, Sul-tout, vornissernents et diarrh~e' prernature'e. Dans la deuxie'me pe'riode belladont, 9muriatis acidum7., p~hosphori accidum, mercurius, arsenicrum et carbo vegetabilis sont les principaux medicaments. Beliado~na e-t muriatis acidum alterne's, lFun dans la. matin~e, l'auLre clans la soiree, d'apre's la me'thode deTeste, sont indique's par la typhomanie et une affection abdomidale tre's-de'veloppee, 1 suriout s'il y a des sellesverdahres, involontaires, me'le'es de vents, tympanite et. g~nargonillement. Phosphori acidumn remplace avantageusernent mwriatis& acid~urn, quand la maladie a e'te occasionne'e par de grandschagrins ou. des causes de'bilitantes; si la face est pa'le am lieu d'e~lre vulluense., on bien si elle est all-ern ativernent rout e et palIe, el surtout rouge d'un 0 t~el pale de l'autre; urines involoniajies., selles jaunes au lieu d'btre ver-les, involontaires; jphosphori acidiom m'a re'ussi la' of'irmuri-atisacidam avail e6choue. Aecrctrias est indiqu6 par la prerdorninance de l' affec'Lion. abdominale: diarrhe'e lres-abondante, tre's-fre'quente, tri's-fi~lide; 'lympanite; ventre plus donlonreux qu'4 lFordinaire;- stomalite tre~s-marquepe; langue d'abord large, huniidc, blanche; gencives couvertes d'un enduit pultace'7 saignan'tes, avec pea de soif; plus lard la langue se se~che, se, rapetisse et devient dure comme du bois; la soif est alors inextinguible; la face est pa~le ou vultueuse, il y a di G-1Iaso,0 Dnolnene et de Ia typhomranie; l'affection thora LA- FIEVRE TYPHOIDE. 1237 6ique, est peu de'loppee; tendance aux hemorrhagies, surtout aux epistaxis. Arseniciinm est le medicament principal, lorsque mmuriw-,tis acidgnm et phosphori acidgnm ont echoue, ou bien d'emblee dans les cas plus graves. Ce nmedicament est indiquer par l'intensite' de la chaleur f6brile; par un pouls petit, faible, irreggulier et frequent; par 1'anxiete et l'agitation nocturnes; par des evacuations frequeutes, des selles brunatres, putrides et involontaires; par la paralysie de la vessie; par la paleur de la face et une grande faiblesse; par un mouvement febrile intermittent. Rhus toccicodendroru, indique par la plupart des anteurs quand il y a grande prostration, nous a rendu rarement service. Carbo vegetabills. Quand l'6tat s'aggrave de plus en plus rnalgr6 l'emploi des medicaments precedents. Lorsque les malades arrivent i cett 6tat voisin de l'agonie, cqui se prolonge si longtemps dans les fievres typhoifdes graves, zcarbo vegetabilis offre encore cuelques ressources. La prostration est profonde, ii y a somnolence avec rales; le pouls est frecjuent, petit, faible, inegal, fuyant, snpprime; facies profond ment altre6, hippocraticue; refroidissement; sueurs froides et visqueuses. Dans la petriode de d'clin, china est le medicament principal; il est indiqu6' par la faiblesse, ]a paleur, l'anorexie persistante avec gouit amer et ]angue se~che; il est surtout indique 'tpres les heInorrhagies abondantes. Le sulfate de quinine convient parfaitement contre les acce's intermittents quy on observe frequemment dan s certain es epidemies, acces intermittents qui ont uine tendance ai devenir pernicieux. La dose est d'un gramme, en trois fois, 'n une heure d'intervalle, imme'diaterent apres 1'acce's. Tels sont les medicaments principaux daus le 238 DES FIBYVRES. traitement do la formo commune de la fie'vie Lyphofd& avec pre'dominance doel'affection abdominale. Quand l'affectioit pulmonctire pre'domino, c'est le traitemont de la bronchite et do la pnoumonie qui doit e6tre institue":ipeca ot, br~yon'ic&alterne's; tartarus,, arsen~icwrn, carbo vegetabilis; bryonia et phosphorus alternes, etc. Quand l'affectiorv cewrebrale ost prd'dominante, belladona,. debj'a indiquede prbcebdomment,, e'st lo medicament principal, Hyosciamnus, stramionium, opiu-m, viennent ensuite suivant, los indications qui seront spe'cialisebos 'a article M~dnin~gite. Traitemient des principaux acciden-ts. Elpistaxis. - Aconitwin7 dans la premib~re, pbriode, puis solubilis, surtout controle'bpistaxis nocturne, prbcbde'e do congestions vi 'olontos vors la tebte. Phosphorus, hebmorrhagies 'a si'gos multiples. Mo1sehus, hebmorrhagies tre's-violentes. Il faut so rappolor qn'nno per-to do sang considerable est une; choso fAchouse dans la fiu'vro typhoYdo ot on no doit point he'siter 'a recourir promptomont an tcunponnemneqntdos fossos nasalos. Hdmnorrhctgies intesthinces. Los pri ncipaux me"dicaments sont: arse~nicumn, carbo v egetabilis, phosphorus, phosphori aciduim, ziiicuin, ot ipeca. - Phosphori acidurn est colui qui a donud6 lo plus doe succbs ot quojoe recommande< specialemont contro los cas gravos. L'application do la glaco est un moyen qui est do. quelquo socours quand los autros moyons out bchonb'. Los esehares demandent uno attontion particulie're chez los malados attoints do fie'vro typhoYdo. 11 faut changer fre'quemmont la position dos malados, los tonir extrememoent propres, lotionnor plusiours fois par j our la partie qui commence 'a rougrir avec do 1'eau et de l'arnica, puis LX~ FIBYRUE TYPHOIDE. 23'9 la sanpoudrer avec de la f6cule, itendre sous eux une etoffe de soie bien tendue, recouvrir les plaies l'un emplaftre de diachylon. Un lit frais, compose de paille on de balle d'avoine, est une condition favorable pour eviter les eschares. La perfor-ation intestinale n'offre des chances de gnerison que si on pent faire naitre des adherences qni circonscrivent 1'epanchement. Pour cela ii fant immobiliser les malades et l'intestin, puis limiter la p6ritonite. L'opiurn ' dose rapidement narcotique et le collodion celastique itendu sur le ventre sont les deux moyens qui repondent 'a ces indications.. La pe'ritonite sans perforation demande le traitement de cette inflammationa: arsenicumn et ccarbo vegetabilis, thuya, etc., sont les principaux medicaments; le collodion rendra aussi des services. L'ente'rite de la convalescence demande cu'on revienne a mnuriatis ccidumn, phosphori aciduwm on arseniczun. Les vomissemnents incoercibles de la convalescence avec ralentissement du pouls, refroidissement, vomissement blen, faiblesse excessive, demandent l'usage de la viande et du vin et les medicaments des vomissements de la grossesse; mais principalement nux vomica et gra'phite avant et apreds le repas. Traitement de la for-me be'nigne. Dans la for-me be',nigne, le traitement varie snivant la predominance de l'affection abdominale on de l'affection thoracique; dans le premier cas, mnburiatisaoidwmn on phosphori acidum, constituenttout le traitemen.t; dans le second cas c'est br-yonia qui est le m'dicamen-t principal, L'arthr-ite demande rhus toxico-- dendron et principalemen chininn smuifaricumn. Traitemnent de la formne foudroyante. Ce traitemient 240 'k, DES FIEVRES. n'existe pas'encore. Aconitunv est surtout indiqu' au d&-- but. Plus tard,. c'est ctrsevicwin cqui convient davantage. Les a/ffusions froides ne doivent pas e~tre negligees dans le traitement d'une maladie aussi grave. B'autres Lois, l'enroulement dans le, drctp momill6" conv\ient rnieux. C'est touj ours la chaleur excessive qui sert d'indication et de mesure a ce moyen. Traitement de la formne le-nte-nerveuse. Ce traitement est pen avance encore. Bans la prem~ire pe'riode, alors que la fie'vre est pen intense et que le de'lire ressernble ht de l'alie'nation, valeriana est le medicament principal. Bans ]a seconde pe'riode, arsenicmo et capsicum annuwmo si la, fie~vre pre'domine. Phosphorus, qui, dans l'empoisonnement par les hautes doses, pre'sente une periode d'uue be'nignite' apparente suivie d'accidelnts tr~s-graves et sans proportion avec ceux de la prem~iere pe'riode, est indique' par la marche des sympto'mes dans la forme lente-nerve~use.,Formie putride. Rhus toxicodendron, pl)osphor-uS, ar-seMucumn et strarononium sont les me'dicaments principaux. Rhus toxicodendron est indique' par la fre~quence, la faiblesse et la peti tesse du pouls; la chaleur 'acre; les e'vacuations inTo lontaires et putrides;. l'enduit brun noir des dents, de la langue et des lPivres; la prostration excessive et les he'morrhagies. Phosphorus est indiqu6' par- des symptornes analogues, imais avec predomninance des he'morrhagies. Les indications d'arsenicamg- ont de'j~a t6 precise'es pr~ce'dernment. Stramonium est indicjue par le ballonnement excessif du ventre, avec suppression cornple'te des evacuations; ti enblernen t des membres et de ]a langrue. Les affasionsm fro ides, sulivies ou non de frictions avec 1'huile de croton tigliurn pour amener une reaction quel La. FLVRE' TYPHOIDE. 24 24.quefois tres-difficile ' obtenir sans cela, out procure quelqifes guerisons dans des cas qui paraissaient tout ' fait desesperes. Bans le traitement de la fi'vre typhoYde, les doses qui n'ont le mieux reussi sont les 30 dilutions en gouttes, on les 3e triturations, une cuilleree toutes les deux on trois heures. Je recommande tres-particuli]remnent de ne pas ýchanger de medicament trop souvent; belladona et muriatis acidun on a.rsemieýtiwi doivent Wtre prescrits pendant toute la duree de la maladie, s'il ne se pre'sente pas d'indications urgentes. Soins hygidiqiques. L'aeration de la chambre des matades, des soins excessifs de propret', des boissons aiondantes, constituent des moyens hygi~niques extrbmement importants. Dans la premidre pe'riode et dans la p'riode d'6tat, ii faut tenir les malades ' une diete absolue: l'alimentation se fait alors seulement par les boisso-ns ficulentes: eau de gruau, eau de riz paisses; eau dans laquelle on a fait boujilir du pain et qu'on a passee ensuite. Le lait et le bouillon ne doivent &tre accordes que si les malades ac-cusent un besoin de nourriture, et surtout si la chaleur f~brile n'est pas trop intense. Le systerme anglais do l'alirentation, suivi dans le.traiternent de lafivre typhoYde, repose sur une fausse application de la theorie de la nort par inanition; le refroidissemeit progressif qui constitue le symptome capital dans la mort par inanition faisant precisement defaut dans la fiivre typhofde. JOUSSET. 46 ~94 2 242DRS FIEVYRIES. FJIEYRE INTERMITTENTE La fie'vre intermittente est une maladie caracte'ris'e par un mouvem cut f6brile re-venant sous un type re'gulieir et constituant des acce~s. Elle, est propre 'a certains pays,. et elie a pour lesion la congestion de, la rate. L'acce~s se compose de trois pe'riodes ou stades:frisson., chaleur et sueur. 11 offre donc 1'image d'une maladie comp1e'te. Le frisson correspond 'a la pe'riode du de6]mL et d'augment, la chaleur 'a la pei iode d'e'taL,, et la sneur'a la pe'riode de de'clin on de crises. Un type est 1'ordre suivant lequel se reproduisent les. phe~nome'nes. Les acce~s de fie'vres intermittentes se pre'-- sentent sous.cuatre types principaux, lesquels offrent. eux-memes pinsineurs varie'tes. Type quotidiean. Un ac-ces chaque jour. L'acce's pent serpter deux Lois le rn~me jour., C'est alors une quotidie-nne ioztb1ee. Type tierce. Un acces tous les d eux j ours, se~par6' par un jour d'apyrexie. S'il y a deux acce's chaque dleux jours,c'est la tierce do-able'e. Dans la double-tierce., ii y a un acc's. tous les jours. Mlais~ils sont dispose's de telie facon que to us les j ours pairs ii y- a des acce's semblables, et tous. les jours impairs d'autres acce~s diffdrents des premiers,, mais semblabies entre eux. En sorte que, par exempte, 1'acc~s du mercredi ressemble 'a ceini du lundi, et i'acce"a' du jeudi ressemble 'a celui du mardi. Cest comme si deux fie'vres tierces marchaient simnltane'ment chez le ni'me suj et. Type quacrte. Un accls -bus les (Iuatre jours, sedpared par LA ViIVR-;E INTERAMITTENTE. 243 deux jours cl'apyrexie. Quand ii y a deux acce~s tous les quatre j ours, c'est la qaarte double'e. Mais ii y a aussi uno doutbie-quarte. L~e'vo1lution de cc type est comple'te dans cinq jours; ii y a deux jours de fievre, un jour d'apyrexio., et deux j ours de fie'vre. Exemple: acce's le luncH et le mardi, apyrexio le moreredi, acc~s ic j cudi ct le -vondredi; mais l'acc~s du lundi ct du jeudi so ressemblent, et 'cclui du mardi et du vendredi se ressomblent. C'esi, comme la doublo-tierce, le de'voloppement simultane' do deux fieircs. Type re"miittentt. Mouvomont f6brilo continu, offrant periodiqucmcnt des acce's comple-ts avec frisson, chalcur cet sucurs. Pas d'apyrexio dans cc type. On cite quciques cas tre~s-rares do fie'vres quirttanes, sextanes, septimnanes, octanes,, nonanies. Enfin los types sont devancants on retar~dants. Bans le premier cas, l'heure du debuit avance 'a chaque acce's; dans l'antrc, ello retarde. Tons ces types peuvent se transformer les uns dans ics auLres. Ainsi lo plus ordinairement, dans les pays do fie'vres., le type est d'abord re~mittcnt, puis ii devient quotidien, tierce ci enfin quarte. C'est donc unc erreur de vouloir classer les fie'vrcs intermittentes par leurs typos, puisque. cc caracterc n'a rien de fixe ni d'immuable. La fie~vrc intermittente pre'scnte 'a &Ludicr six formes, distinctes: form-e be4nigne, cornmwv ne, mnaligne, on poerniciense,, anomale, larvde'eci cachectique el'erblde. FORME B1ENIGNE. - Elle revient sons les types tierco ou quotidien; dile se~vit surtout au printemps; enfin elie gue6 -nrt spontane~ment. Cette gue'rison spontane'e a lieu le plus sou-vent apres le qua-Lrie'me, le septie"me ou le neuvie'me acces. C'est la fi'vrc Lierce, dos auteurs, la fi'vevenl do Sydenham. 14 Dt"I's FIENIZEIz-4, Les prodrowics ne sont pas constants; Jo plus souvent Uls consistent oni des Mailloments avec, pandiculation; quelcpiefois des acce's do toux s~che ou une, douleur ne' vralg-iqu~e; d'autros fois c'ost, une sorto d'excitation ou 111 sentimenit do force ei do bien-&tro extraordinaires. Le plus souvent los fr-issons partent des lombes, quelquo~fois des oxtre'mite's; uls xont jusqu'an tremblement avec claquemont des dents; Hs s'accompagnont do pa'leur do la fiace e t des oxtredmi t6s. La pttlcur va quo-iquefois j usqu'"a la lividite' des pieds et des mis Iyacard poule, sentiment do. fioid et froid reel du ie"gument oxt6,iour; copench nile thermom(-1tre accuse une 6l16vation do, tempe~rature dans los partLies profofides. Le pouls ost petit,, dur, concentr6'; ii y a ce'phalalgie frontale et doulour dans los imembros; souvent voroissements bilicux; quciquefois soif vive, plus souvent adipsie; I~es urines sont pales, aqucuses et abondantos. La dure'o moycuno do cc stade est d'une 'a deux heures; ii pout consister on uno simple, transpiration do quinze 'a -vingi minutes; ii pout au contrairo, se prolongyer cinq 'a six heures.. Lo stado do chalear s'annonce par des bouff~es do chaJour qni. vionnent so melanger aux frissons; puis Jo froid dispara ii comple'tement; la chaleur devieni vive, acre, cecho, tre's-d'sagrrrable; olle s'accompagno d'un mal do t-ite tr~'s-violenl avec tondance, 'a la somnolence ou au deblro. En meme temps lo pouls ost grand, dur ct fre& qjuont; la soif est vive;- los urines soni rouges et peu abondantos. La dnre'e do cc stade est do, deux 'a quatro hen ros. ILe stade do sue ur commence; lc malade so tronve nuoux. La chialeur devioni momns vive; Ja ce~phalalgio ci la soif dimiinuen-t; Jo pouls est plus large, moins dur et mioiiis fre3quent-- la suelir so maintient sons forme d'uno (jItice moiteur, puis elle devient. abondante, profuse. Elle LAi F1EVRE INTERMITTENTE.24 I,-245 apparait d'abord 'a la face, et successivement, an tronc et aux menmhres; dile dure de deux. ' quatro heures, s'accompagne souvent d'un sommeil redparateur et de la. disparition compiete de tous les sympt6mes f6briles. Les urines sont foncdes et laissent de'poser par le refroidissement un sediment tre's-abondant analogue 'a de la tuile, pile'e. Dans le commencement, los malades epprouvent de la courbature et de l'inappe'tence le j our de l'c~pyrewie; mais plus Lard. la sante' semble parfaite entre les acce's. Le plus sonvent, daliis la forme bednigne, les acces reviennent sous la forme tierce. Cependant, an debut, on observe queiquefois le type quotidiell on le double-tierce.; et ce n'est quo pins Lard, apre's le quatrieme acces ordinairement, que les acce's reviennent definoitivement au type tierce. Comme nous i'avons dit, cette fie'vre a une, tendance naturelie 'a la gue'rison, habitneilement apre's le. septiernie et le neuvierne acces. Bile clure rarement plus de six sem-aines.I La rate se gonfle do pius en plus 'a chaque acces, mais elie no doviont jamais e'uormo. FORME COMMUNE. - Bile ost caracte'rise'o par la. succession des types; par une dure'e qni' pent atteindre, plusieurs anne'es., par l'oxistenc'e d'une periode cachoctique, Bile prefsente 'a diudier trois pe~riodos: le de'bnt, la periode d'6'tat et la pe'riode cachectique. Habitneellmont, pseudo-continue, re'mittente, cule siMule la fie'.vre typhokde pendant son premier septe~naire; puis sa remittence soermarqne do plus en pius, ia fie'vro devient quotidionne, tiorce, puis enfin quarto, qni est le typo naturel. do cetllofiedvre. Cette p~riodc dedod~bzt pent durer plus on moins d'un 246 DES FIEVRES. sop tenaire; cite pent manquer comple'tement, et la maladie, de'buto dTeemble'e par la pdriode d'J'tat. A. cette pe'riode, la fie'vre, si elle n'a pas ete" troubl~e' dans sa marche naturelle, re-vient presque toujours sous le type quarle. C'Yest la fie~e're qzsarte des auteurs. L'acc6s est habitLuellement plus court que dans la forme be'nigne, et copeudan't le frisson est plus long. L'intermission est plus comple'te clue da-:ns les autres formes; les malades conservent leurs forces et leur appedtit, et its peuvent se livrer 'a teurs occupations accoutumees. Cependant la rate se gonfle de plus en plus, ainsi quo le foie; la matadie se continue pendant un on deux ans, presentant quelquefois une remission naturelle d'unc dure~e de quelqnes mois pendant t'hiver ou. an commencement do I ete. Si tes malades ne sont pas gue'ris par un traiternent appropried et par un changement de pays, ils tombent plus on momns vile dans ta pedriode de cctch~exie. L'anedmie et la porte des forces sont los deux premiers sympto'mes, qui annoncent l'invasion de cette pe'riode. Le malade devient pa~le, amaigrri; son appe'tit est tre's-variable, un cer'tain dogryrded bouffissure, ui novritabte hydropisie, avec on sans albuminurie, no tardont point 'a so manifestor. Pondant cotte pe'riode, los acce~s sont habitiiellomcnt fablsa typos tre's-irri 6g-ulicrs. Ajoutons qu'its peuvent subietenient rovetir la formneperl)nicicse. Le foic ct surtout la rate, O~normedment de'veloppers, forment des tumeurs tre's appre'ciables daus l'abdomen ct constituent cc qu.'on azippel6 Ice gdtecitu febrile. 11 pout survenir doet'icte~re, do ta ~1at~nieon an contraire do, la ieuacocythc',,mie; mais ces SymIrnpt~mes no sont pas constants. La diarrhe'e est fr6-. qu~en to dans un e"tat avance' do cachexic; elle est habituetloment sedrouso on sero-sang~uinolente, sans, cotiques ni Lb'nusre. La vie pent so, prolonger tr's-tongtcmps au mi j LA FIEVRE INTER)MITTENTE. 24 24T lieu de ces desordres, et les malades peuvent gue'rir encore par un traitement approprie; mais la mort arrive fre-quemnment soit par la diarrhee, soit par l'aggravýation de 1'hydropisie, soit par le developpement de la maladie de Bright, soiL eufin par un acces pernicieux. Mais cette terminaison est la plus rare de toutes. FORME CACLIECTIOUE D'EMBLUE. - Elle n'existe que dans les pays oii la fievre intermittente est end'mique. Elle est -caracterisee par le de'veloppement de la cachexie palustre sans que le malade ait ete soumnis ' des acces de fievre. Cette forme peut &tre conge'nitale. Les acc's, soit sous le Lype quarte, soit sous un type irregulier, se d6veloppent plus Lard, durent un certain temps et disparaissent pour reparailre encore. L'6tat general n'est pas aussi grave dans cette forme ciue dans la periode cachectique. Les hydropisies et les diarrhe'es epuisantes n'apparaissent que tardivemenL, et dans les cas rares oui la maladie se Lermine par la mort. Habituellement cette forme, plus on moins modifi'e par le traitement, est compatible avec une certaine conservation des forces et de 1'appetit, et dure souvent autant que la vie du malade. Elle constitue comme une espece de teotpc1rarnent febqrile propre aux contrees marecageuses. ForRME PERNICIEUSE. - Elle correspond aux formes mali-:gnes des autres fievres. Elle est caracterisee par un type devancant, par son excessive gravite' et par les signes de maligniteA. Tantot elle de'buLe d'emblee chez des individus n'ayantjamais eu d&autres formes de fievres intermittentes; tantot, au contraire, elle sdvit sur des personnes ayant dj"' subi soit la forme commune, soiL la forme benigne, soit l'une et l'autre forme; caracte're qui diff~rencie essentielleinent la fievre interrittente des 0-248 N DES FIEVRES. fiehvres e~ruptives et me~me de la fie'vre tyTphoide. 11 faut savoir aussi que la forme perniciense peut intervenir "'a une periode queleonque de la cachexie dans la formecommune. Cette forme -pre'sente un grand nombre de&ý varie6tes divise~es en deux categories principales: I. Fieivres p~ernicie-uses avec exage'ration des phe'nome'nes fdbriles to Filwre algide. 2o Fie'vre sudorale. 11. Fi~hre pernicieuse comipliq-ttee, accompagn~eed'une atttra affection febris comnitata. 10 Cornateuse. 60 Pe'ripneumonique. V0 Phren6tique. 70 Pleurdtique. 30 Convulsive. 80ollmatedmesique. a. Te'tani que. 9o Choid'riforme. b. Eclai-nptique..100 Dysentedriforrne. 40 Syncopale. 14o Ictdrique ou grande end'-- 50' Cardialgyique. mnique des pays chauds. Si on consulte les nombreuses observations cliniques, de fievre pernicicuse, on voit que le type le plus fri'quent est le re'mittent on. pseuclo-continun, et que les types tierceon. quo tidien ne viennent qu.'en seconde ligne; le typequarte est le plus rare de tons. Ce type, avons-nous dit, est touj ours devangant; de tierce ii devient quotidien, de-,v quotidien sub iiitrant, c'est-a'-dire qu'un acce's tant 'a peinetermin6", l'autre commence. Le caracte~re pernicieux de la maladie se montre qnelcjnefois de's le debut, et ii y a des cas mortels au. premier acces; mais d'autres This les premiers, acces out une apparence de be~nignite', et ii est difficile. de pre'voir le danger dans lequel se tronve le malade.Quand le type est pseudo-continu, ii est difficile de diag-- nostiquer, non-seulement la forme, mais la rnaladie, ellemerme; dans ce cas, onrcnatra la fiivre intermittente aux caracteres suivants: le monvement f6brileprtesente une remission; le commencement de l'acc~s est LA. FIEVRE INTERMITTENTE. 249 marqu6 par du refroidissement, tres-souvent par des vomissements bilieux, sa fin est accompagn'e de sueurs et d'urines critiques, avec un dep6t briquete abondant. Ire CATE'GORIE. - Perniciease algide. Le plus souvent l'algidit6 s'e6tablit pendant le second stade, apr6s une r6action plus ou moins forte; d'autres fois, elle s'6tablit d'embl6e, sans frisson, apres un ou plusieurs acc6s ordinaires. Trousseau dit qu'elle s'dtablit imm6diatement apres un grand frisson, mais je ne connais aucune observation oii"l'algidite ait suivi cette marche. Une fois dtablie, l'algidit6 ine cesse plus; elle peut se prolonger trois jours sans presenter aucun signe de reaction; etle se termine presque fatalement par la mort. Le froid commence par les extr6rmit s, le nez, la langue; il envahit tout le corps et, comme dans le cholera, il descend au-dessous du froid cadaverique, puisque les corps se rechauffent apres la mort. Le pouls est faible, petit, rare, puis completement &teint; le facies est cadavdrique; il y a aphonie compldte; Ja connaissance est entierement conservee et les malades eprouvent une sorte de bien-kLre qui se r6eihte sur leur physionomie; ce bien-etre, l'air placide et heureux de ces malades les trompent et trompent le medecin pen experimentd. Cette vari6td est excessivement grave; elle guerit tr'srarement meme avec le traitement le plus approprie. Quand la gu6rison a lieu, la r6action est quelquefois excessive. Pernicieuse sudorale. Le dernier stade s'exagure; la sueur constitue une veritable inondation; puis elle se refroidit, en meme temps que le pouls qui devait 6tre grand pendant la sueur, est de plus en plus petit, tres-frequent et il faiblit rapidement; la respiration devient haute, le facies hippocratique, et les malades succombent tres D)ES FIf!,RES. vite, soiL apr4res un petit nornbre d'acc"s., soit apres le 2'- CATFOGORIE. - Pcrniciease comiate ase. Dans cetle var-1t4 appehe'e encore apoplecti~que, le coma apparait habiLtiefciltein t pendarut 1P.%deuxieine stade; quelquefois de's le rernder. Il~abitnellernent ii y a seulement somnolence, ("1ans 1(.,s premiers acc('-s, puis coma dmDs les suivants, et enflitn caru..ypr-ofond. be pouis est fort et plecm, la chaleur excexssive;- dans Pintervalle des acce's ii y a tendance au SoninuniI. Cette variG'te' s'unit quelcquefois 'a la pernicleuse c~on vielsive. pf-rn iou usc +e)lira n (e oauphr-Cndtiquac. be de'Iire appari~ti pendanit le (leuxieme stade et ii va en augmentant a irhaquteCa~cces. La e~phakdgaie, les vomissements et la c.or)stiptation soiit tre~s-marqu~s clans cette varie6W; le potils esi grand cet dur; plus tard apparais--sent les soupirs, les hoquiets, los soubiesautss des tendons, les 6vacuations iuvoloniiaires', avee un potils petit e-t frequent, et la mort sonrvieiit cnmine (tans la uin ninTi te. Pe r i cicit sC COO v u1sve'. 1an tot td'taniquc, tant6tedclair/plipill OS con vulIsionIs surviennent, pendant le frisson on [- wuu (u it all Ip('11enode ltkat. Souven t cette. variet6 apparai't aIVCC 1 nui des deuix precedentes. Porni reiscw sy ncopctle. Cette varie~te est tre's-grave; del est carctdisO'o Pf'Ir un. 6taL lipothyrnirlue allant queiquefois s jn",11 ( h syncope. C~et accident pent se montrer ii I i ons les s4ades. be poulls essft-petit, faibic, c1'faillant; le maae noupet faire mciun mnouvemegtA sans se trouver inal - quoiques-uns accusent tin sentimentde, froid IParuant dn onuvir et s'u4etienant le long des v\'aisseaux; d'auIres, out une douleur 'a la poimb du cce~ur. Pern lieC?tsel drba rigiq~u2-. Caracthriste.p ar une douleur atroeo au cardia ax ec ou sans voinisseunent., Si'flnePa LA FIEYRE INTER'M[TTENTE. I~ -vient pas a Flarrd~ter ollo so complique bientOt do lipothymie et de syncope. Fern ice uwe pleurdtiq ae~peIrip-newn-ogiiqu&e et bronchiqte. Fie'vre pornicieu s'e avoc uno, inflammation concomitanto de la ple'vro, du poumon et des bronchos. L'existenco du -Soufflo,, des rillos divers ot des matite's, permottont do -cons tator quo cos inflamma Lions sont in Lormittentos commo lo mouvement f6brilo lui-me~mo. Los acce's reviennont habituoliomont sans lo typo quotidion (et doviennent biont t subintrants. Cos varikt's., t' -r~uno 'a Paris, sont los momns dangorousos do toutos. Permicie-use hecmcttdmiesiqiue. Caracte'rise'o par des vomis - -sements do sang ofllo so confond souvont avoc la ccordialgique. Perniicicuse choldriqvue. Cotto varie~te s'accompagno do vomissomonts et do diarrhe' ods. lo premior acce's, ot los -symptd~mos choid'riformos apparaissont plus t6t ou plus tacrd.-Les 6"vacuations dovionnont oxtre'momont abondantes.avoc suours froidos., rofroidissomont general; pouls potit, deifaillant; facios hippocratiquo; supprossion dos urinos; -aphonio ot mort. - Cetto varie'te ost tre"s-grave; ello pre'sonte do grandes analogies avoc los perniciousos algyides -et syncopalos. Perniciease dyscnter'iqae. Caracte'rise'o par des e'vacuations petitos ot tre's-fre'quontos do matie'ros glairousos et.sanguinolontos, avoc dprointos oft tenosmo atroces. Nide' par Trousseau, cette varie'ted ropose sur des observations cliniques incoutestables (Bonnet). Perrticieuse icte~rique, onu grcinde emddmiqzue des pays chauds. Elie est caracte'rise~e par un typie rd~mittent, l'icte're et, des hd'morrhagies a siege multiple. Cotte variOt6 a fete confondue avec la flevre jaune par beaucoup d'autours. Elle s'en distingue par une intermittence, reelle., parce qu'elle sedvit sur los dtrangeirs; parce qu'elle r~gne, 2) DEJS FIhEVRIES. en dehors des limites de la fie'vre jaune, parce qu'enfin le sulfate do quinine constitue le traitoment le plus efficace. Quoique plus particultoreoment propro aux pays intertropicaux, on en observe des cas isoles en Europe, FORME ANoMALE.-L'anomalie porte soil sur la 1ongueuides stades, soit surl'absenco do l'nn d'eux, soiL sur leur interversion. Bonnet a observe un cas ofi la longuour do l'acces dtait do trois jours, avec une intermission d'u-n jour seulement; c'est tantDt le froid, tant6t la chaleur,. tantot la suour qul font dedfaut dans l'anomalo incomplete. Enfin ii existo des observations do fievre intermittente dans lesquelles l'acces commengait par la sneur et finissait par le frisson. FoaME LARVtE. - C'est cello dans laquelle le mouvement fdbrile n'existe pas, et non pas los formes qul sont masqluees par uno affection locale, febris comitata; Trousseau commet uue grosse orreur en appelant los perniciouses. do la deuxidame categorie des /i?3vres larvue'es. Cette forme est caractdrisee par le retour, sons l'un des types do la fievre intermittento, d'une ndvralgio on d'une autre ndvrose: dyspneud, toux convulsive, aphonie, hoquet, ddlire, coma, chorde, insomnie, etc.; le mouvement ftbrile fail completement dedfaut dans cette forme; ii est lantie. La varidte ndvralgique est do beaucoup la plus, freq uento. ANATOMIE PATHOLOGIQUE. - Dans la forme benigne et an debut do Ia formo commune, la seulo lesion qui ait dt' constatoe est Ia congestion et le gonflement do Ia rate. Cette con~gestion, qul diminue pendant l'apyrexie pour revenir a chaque acces, finit, dans la forme commune, par anener l'hypertrophio do la rate, hypertrophie 6troi LA FIEVRtE INTERMITTENTE. 253 tement liee ' ala p"riocle cachectique. La rate devient $norme elle atteint souvent lhyporgastre et pre'sente des bosselures dispose'es par sillons horizontaux. Cet 6tat de la rate produit deux lesions secondaires et opposees, larn7Je'laneirbie et la leiucoczjthe'.mnie. La melan6emie est constituee par la presence dans le sang de corpuscules pigmenlaires qui semblent se former dans la rate et dans la veine porte. Ces corpuscules se localisent principalement dans le foje,,dans la substance grise du cerveau et dans la peau, qui devient d'un brun grisatre caract'ristique. Cette coloration pourrait faire confondre les cachectiques de la fie'vre intermittente avec les malades frappes de l'affection bronz~e d'Addison. Le sang, examine au-microscope, pr6sente des granulations pigmentaires ordinairemeni noires, quelquefois brunes ou nrnme j aunes-rougeatres, sons forme de cellules isolees, r6nnies en cylindres ou en petits amas irrcguliers. Cette lesion est fre'quemment unie i l'albuminurie et s'accompagne d'une tendance aux hemor-rhagies. lDautres malades presentent un tat oppose, la leucocyth'm'ie, caracteris e"e, par une augmentation considerable des globules blancs. Le foie presente souvent une lesion analogue 'ala rate; et les reins, les caracteres de la nephrite de Bright. Dans la forme perniciense, le sang est diffluent, la rate trisPamol1ie, qnelquefois 'drchir'e. On observe dans les orbganes el suivant les variktes de fie'vres, des congestions et des inflammations. La borme algide semblerait avoir pour lision une con-,gestion de la partie cervicale de la moelle epiniere. ETIOLOGIE.- La fievre intermittente est une maladie endemique e non contagiense. Elle est propre aux paymar~cageux eL disparait 'a mesure que les progre's de l'as, 254 DE S F1EVRES. gricul Lure et de l'hygie'ne publique suppriment les eaux--..ariantes et transforinent los terrains ma tirrecageux. Un. sous-sol arg~ileux ost une condition fort importante dans la production des fie'vres intermittentes. Le medlange del'eau. de mcr ot de l'eau douce, los de'frichements., les grands. rnouvomcn1mts de terre, sonL encore des causes d'une grando, eflicacit,6. L'air des marais a e'te analyse" avec leo I)lus grand soin, et on l'a trouvd' aussi pur que celui des mnontagnes; seulement on a recujilli dans la rose'e uneinatie're putrescible, d.'odour ammoniacale. Mais cotte ma - OLe'ro est-olle capable de, donnor la fie~vre? C'est ce qu'il faudrait dc'montror pour affirmer que 1l'on connaibt enfin le poison, loe iam des fie~vres intermittentes. Jusque-- ]a' los miasrues resteront 'a 1l'6Lat d'hypothe~se. L'iniluonco des marais peu tre transport~e'e ' plus de-..,OOO mktros par le vent; dans d'autres circonstances, un bois, une leg&ro dl6vation suffiseint pour circonscrire la cause morbifi'que. Dans cert'iines circonstances encore inde'terminedes, la 1Etvre intermittonto se de'veloppe sous, forme e'pide'utiqac. La dure'e do l'incubation dans les cas ordinaires est de cinq "' douzo jours; mais ii y a des observations de fie'vres(leveloppeo s irnme'diatemen L apre"s avoir couche' ou meme, traverse' un pays mar6cagreux. Un autre ordre de faits montiro quo. la fie'vre intermittente peut se dd~velopper phisiours mois apres av\-oir quitte' les pays oii elle est e n (IlemI('ti(J0e En France, c'o-,st au mois do mzars et an mois d'ao Ut qu 11om voit de'buter Jo. plus grand nombro do frevres; an printotmps los formos b 'niDgneson automno los formes, commu~nes; los formes malignmes dans los deux saisons. Tous los dgcs pre'sontent des cas do fie'vro intermitLen Lo. La race niegre. qui vit dans Jo, pays Jo plus fie'vrou.x,' LA FIEV1RE INTFERYiITTENTV. 2'. de Ia terre, ehappe presque compldtement " cette maladie. Les causes occasionnelles les plus evidentes sontlefroid du soir et de la nuit, le refroidissement cause par des vdtemen ts mouillds; les bains froids prolonges; la colere, la peur surtout; les exces et les fatigues. TRALTEMENT. - La }jprophylaale est fort importante dans la fievre intArmi-ttente. Le dessechcement des dtangs, la canalisation des riviP'res, et principalement le drainage, et ]a culture des terrains marc'ageux, out fait disparaitre la fievre intermittente de beaucoup de pays oi' elle 'tait endemique. Formne benigne. I faut se rappeler que cette forme a une tendance naturelle 5' la guhrison, apres un petit nombre d'acce~s, et que c'est dans cette forme qu'on r'ussit avec toutes les m6dications possibles. Le sulfate de qiuinine est presque toujours indiqu6, et comme ii coupe ictcces presque infailliblement, ii suffit a. gyuerir toute la maladie, dans cette formne oA ii n'existe aucune tendance 5' aa recidive. La tradition et une longue pratique dans les pays oh' la fiUvre intermittente est endrnmique nous out enseigne la suirete des pr6ceptes suivarits dans l'administration du sulfate de quinine: 1P administrer une forte dose en une fois; 20 placer cette dose le plus loin possible de l'acces a venir, c'est-h-dire au ddclin de l'accds. Cette derniere regle, posde d'abord snr Fempirisme pur, s'explique par l'homceopaticitd du sulfate de quinine pour la fhivre internittente et par les aggravations produites lorsque le midicarent est administr' trop pres de l'accds. Les doses sont de 10 a 1B centigrammes avant la premie~re dentition; 20 centigrammes avant la seconde; 30 5 k DES FIEVRES. 40ceotigrammes jusqu'a' 10 ans; 4-0 'a 75 jusqu'a' la pubortC; 1 gramme, chez l'adulte. 11 est tre's-rare' que le, sulfate, de quinine, administre' suivanL la m~thode prdce'dente, ne suffise pas 'a gue'rir comphe'Lement, et en, vTingt-quatre heures, la fie\Tre interinittente de forme be'nigne. Cependant j'ai rencontr6 des c(.as oii le suilfate de quinine a et compidiement inefficace. Jpcca, capsi81c Urn,1 nux vornica, lmbir, sont los me'dicainent~s indique's clans ce cas. Ipeca est indliqui' quand le froid est precede d'une pedniode nause~ouse avec uia pen de sueurs froides au front; qadii n'y a pas de proportLions entre les stades; quand', p~endant lapyrexie, ii y a inappe~tence, nausedes., vomisse-!nen.Ls et diarrhe'e. La dose est la 6' ou la 12e I adminiistre'e au dd'clin. de l'acces ci le jour intercallaire, une c~uillerd'e tontes les six heures. Capsic urnanuu' est indique' par la predominance du froid avec forte soif; par la c oexistence dun idnesme ci des iympt'rnes h'rnorrhoYdaires. Mdme dose ~emd 1'adminis ration qnuipeca. Nu11x VOwiC((, plamiburn et quelcques antrespeuvent dire indique's exceptionnellement. TraiternI-en tde la formne Covmm7une. Le sulfate de quinine reussit encore ici 'a couper les acce's. 11 gud'riL compieternentlIa malaclie s'il est parfaitement homceopa-thique et s'il est adminisir' de nianiere a prevenir les rdcidives. Autremeni,, les acceds se rapprocheront de plus en plus, la cachexie, se prononcera, les accidents quiniques se me"leront aux synip lO^res de la fivre, ci le sulfate de quinine d eviendra. un mddicament tre's-n nisible. Si (lone la fld'vre se presonte sous lc type pseudo-continunon redmittent, ou si dedJ'atlierce ou quarte l'accd's est bien r~cgulier, bieri proportionud', ax'ec prddominance do ]a soi~f pendant la fie'vre, reiour de la soif pendant la LA- FIEVRE INTERMITTENTE. 257 sueur, le sulfate de quinine, aux doses que nous avons dit prec6demment, sera indiqu6; ii coupera l'acces et devra &Lre repe'te pour empecher les rccidives. Ces recidives s'&toigneror~t de pius en plus eL disparaitront completement et siirement apres une repetition suffisante du medicament, Les medecins ont recherche avec grand soin quel 6tait le mode de reproduction des rt'cidives, afin de placer, utilement la prise de l'antip'riodique. L'6poque des recidives varie avec les types; mais pres quo constammnzinent l'acces se reproduit au jour oiu ii serait venu si l'acces nyavait pas 6te coup6. Quand le type est tierce, la r'cidive a une tendance a se manifester ' la fin de la deuxieme semaine; et a la fin de la troisieme, quand le type est quarte. C'est donc vers le 12cijour dans le premier cas, et vers le 18e dans le second, qu'il faudra administrer 75 centigrammes de sulfate de quinine a un adulte, et on rp' tera cette administrationjusqu'N cc que trois mois se soient 6coules sans acceis. Les regles que nous venous d'exposer sont purement em-piriques; mais elles sont justes dans la plupart des cas. La re~gle veritable serait.de re~peter le sulfate de quinine quand son action est dpaisde; mais la dur'e de cette action varie avec les types de la flevre et aussi avec les organisme; ii n'est done pas possible de preciser autrement que nous l'avons fait le moment de renouveler les prises de sulfate de quinine. Si los malades s'observaient bien ils seraient toajo'rs avertis de la fin de cetto action par le retour de certaines souffrances: nevralgio, horripilation, malaise, indiquant l'irminence du retour de la fevre et le moment opportun de donnor le sulfate de quinine. Quand le type est encor e r,,dmittent, on doit administrer I gramme de sulfate de quinine au declin de l'acces, tous JOUSSET. 17 258 DES FIEVRES. les jours, jusqu'ya co quo la maladie ait pris le type fierce ou quarte. Mais, si le sulfate de quinine n'est pas homceopa-thique, les recidives apparai'tront malgre son administration; elles se rapprocheront, et la cachexie marchera 'a grands. pas; ii faudra alors renoncor ' un mdclicament qui ne. peut qu'aggraver l'Ptat du malade. Bans ce cas, le quin'quin)d ' haute dose ou la cinchomine peuvent encore rendre des services'; mais ii est pre'f6rable de s'adiesser Sn/ux vornica, 'rse'niewicu, carbo vegetabilis, natrumn mmvuriaticum., ipeca, tarentula, plumobu, cedrorb, etc. Cos me'dicamonts doivent &'tre administre's en une on deux fois, immddiatement apres l'acceds, et no pas btre r6petes tant,que les acces vont en decroissant, et surtout s'ils sont comple'tement coupes. Nous no donnerons les indications que pour los doux principaux: arsenicum et onux vomtica. Arsscniciom conviont quand la soif est nulle pendant le fiisson, tr's-forte pendant la chaleur, et frdquente pendant la sueur; quand pendant le frisson la face est rouge et chaude; quand la fidvre s'accompagne d'anxP't6, d'agitation, do lipothymie, d'oppression; quand la suour arrive tardivement; quand los types sont intorvortis; dans la cachexic avec albuminurie et diarrhde. Nux voniica ost indique'o par un frisson intense avec doigts morts et onales violacs; merlange de frisson et do chalour; horripilation on so decouvran-t; chaleur avec congestion ' la tdte; somnolence pendant la chaleur et la suour; la suour manque quelquefois; constipation sou.vent avoc lenesmo rectal ot vdsical; soif pendant les trois stades on soulemen t pendant la chalour. C'est un tort do coire queo los basses dilutions rdussissont mieux quo los hautes. Le plus souvent j'ai employe LA FFEVRE INTERMITTENTE. 259 la 12e en globules et j'ai eu de tres-beaux succ~s avec la 200'. Traitement de la forme pernicieuse. Ici il s'agit avant tout de couper la fievre et d'emp'cher le retour d'un acces qui peut 6tre mortel; aussi aucun medicament connu ne peut aller de pair avec le sulfate de quinine, et on n'est autorise 't en prescrire un autre que lorsque celui-ci a 6chou6. Nous notons express6ment que nous posons cette regle, non parce que les m6dicaments 'a dose infinitesimale sont impuissants ' couper un acces pernicieux, mais a cause du danger de mort que court le malade, danger de mort qui est conjur6 plus su~rement par le sulfate de quinine que par tout autre medicament. Dans la fievre pernicieuse, la dose est de I gr. 50 'a 3 gr., administres en deux ou trois doses, a une heure et meme a une demi-heure d'intervall quand le temps presse. Le m6decin doit toujours avoir present ' l'esprit cette regle pos'e par Torti, que la quantitd du mrndicament doit suppleer au temps; c'est-a-dire que lorsque le retour de l'acces est pen &loigne, il faut donner la plus forte dose. C'est au declin de l'acces qu'on doit prescrire le sulfate de quinine, dans les types tierce et quotidien; il doit etre administr6 aussit t le diagnostic portW dans les types subintrants. Le sulfate de quinine doit 6tre donne trois jours de suite, a la dose de I gramme au moins, meme quand la fievre est coupee ou que les acces sont fortement diminues, parce qu'il y a une grande tendance aux recidives les premiers jours; le malade sera ensuite surveille exactement pendant quinze jours on trois semaines; apres quoi les r6cidives ne sont plus a craindre. Si le sulfate de quinine n'agit pas sur l'acces, il faudra administrer, suivant les indications: arsenicum, nz. w vomica, veratrum, belladona, bryoria, capsicum, etc. 260s DES FIEYRES. Traitement de 1'nterviittente laIrvie. Le medicament est indiqu6 par les caracteres de l'affection, qui revientpar acces. Dans les nevralgies, nous avons surtout reussi avec 'dux vornica -2e et arsenicwm, 12e. Si le sulfate de quinine est indiqu6., ii faut l'administrer 'a la dose d'un quart plus forte que pour la forme commune. Forme caclhectique d'emble'e. Bans cette forme, on agira comme dans la cachexie de la forme commune; seulement, si le quina est indiqu', il faudra l'administrer a la dose de 4 gramnes ' prendre en quatre prises, 'a une heure de distance chaque prise, et s'il y a amelioration, recommencer apres huit jours. L'hydroth'rapie peut couper et guerir la fievre intermittente; inais c'est un moyen qui n'est point sans danger, dont les indications ne sont pas encore nettement posees, et qui jusqu'ici ne peut lutter avec la medication homceopathique. Le regime des malades sera fortiflaut. Ils doivent dviter toutes les causes dnumdrees au chapitre de l'dtiologie, et, s'ils le peuvent, quitter les pays 'a fievre intermittente. MALADIES PESTILENTJELLES Cette classe de maladies est caracte~rise'e par un danger considerable; c'est ((un mal qui re~pand la terreur. ))A '~t' de formes b6nignes, les maladies pestilentielles presentent touj ours des formes extre'mement malignes, foudroyantes dans leur marche et fatalement mortelles; elies souL contagienses; enfin elles soul originaires d'un lieu de'termin6, d'oii elles se repandent sur toute la, surface de la terre, sous forme dpide'mique; dans d'autres cas., elles restent confine'es dans leur lieu d'origiue; elles sont end6ni~ques et ne peuvent s'acclimater dans les autres pa-ys. Les pestilentielles e'pide'micjues comprenuent trois maladies: la, peste,, le chole'ra et le typhus; les pestilentielles ende'miques n'eu comprennent que, deux: la suette et la,/ievre jaune. CHOLERA. (Test pour nous la plus importaute, de toutes les maladies pestilentielles, puisque c'est elle que nous somme s exposes a rencontrer le plus souvent. Cette maladie tire son nom de la, resserublauce de ses sympto'mes avec ceux. du choUe'ra nostras, dont on lFa distingu6, soit en lui donniant le ncm. du pays oii elle se de~veloppe spontan~ment, chzole",ra indienl, soit en la, designant par un de ses principaux sympto-mes, cholircs flir. 2-2 MAJALAD I E3S P'TI TI ELLEs. Le cholera est donc une maladie piesiilentielle, caraclerisede par des &vacuations d'un liquide blancha.lre, par haul et par bas; par des crampes, mais principalement par une diminution plus ou moins considerable des ph&nomenes chimicjues de la respiration; d'oui l'algiditd, la lividild', la petilesse et l'abseuce du pouls. Le pays d'origine de celle maladie pestilentielle est la vallee du Gauge. Le cholidra prdsente 'a etudier quatre formes: la forme commune, la forme beinigne ou chole'rine, la forme ataxique, et la for'me fouvcroyctnte, ou asphyxiqe d'enble'e. La FORME COMMUNE est caracte'ris6e par la succession r6gulie're de deux p'riodes, algidite' et reaction; c'est elle qui sert de type. la description de la maladie. Prodromes. De l'Panorexie, un sentiment de faiblesse et d'inquietude, la perte de l'6clat des yenx et du teint, mais surtout la ciiarrh e, constituent la periode prodromique du cholera, periode dont la duree s'6tend do qnelques heures "a quelques jours. La diarrhe'e prevmbomlitoire, ' laquelle on a attache une importance exageree, esl habituellement sans colique; olle devient d'autant plus liquide et d'autant plus pade que la maladie approche davantag e du ddbut du cholera; elle n'est pas constante; de plus, oest une illusion de croire qu'elle pent touj ours etre arretee. Invasioin. Trois sympld'mes, presque simultaneds dans leur apparition, caractdrisent linvasion du cholera: les vomissenjents, la diarrhoe, eL los crampes. Les dvacua[ions, &'abord alimentaires on fdculentes, puis bilieuses, deviennent sdrenses, contenant de petits flocons d'albumine; elles sont alors riziformnes; les crampes sont intenses, r p'eees, et sidgenl principaloment sur los membres infdrieurs. 3LE CH[OLERA.. 263 La maladie marche tres-rapidement ici ii ne faut plus compter par jours, mais par heures. Quelques heures apres l'invasion, la respiration s'acc&lere pour suppider. l'insuffisance des phenome~nes chimicues; le froii se prononce, la face s'altere et presente deja une teinte violacee; le, pouls faiblit et s'accel''re; la voix perd son timbre; la soif est dnorre; les urines, d'abord albumineuses, se suppriment. Quelques heures encore et le malade n'est plus reconnaissable: l'amaigrissemnent est considerable; la cyanose s'empare de la face et des extrdmit's; l'algiditd se generalise; la face, la langue, 1'haleine, sont glaciales; l'aphonie est complete, le pouls absent. Cependant l'intelligence est intacte; les -forces musculaires sout encore conservdes, et le malade peut s'asseoir ponr satisfaire aux evacuations qui sont incessantes. La pe'riode algide atteint alors son maximum, et nons allons voir des symptames bien diffdrents se succeder; suivant que le malade doit gudrir ou succoraber. Bans le premier cas, la pdriode de recaction, se ddveloppe. Les symptbmes de la p'riode algide disparaissent dans 1'ordre inverse de leur apparition. Le pouls reparait et devient plus fort d'heure en heure; la cyanose et l'algiditd diminuent; la chaleur se redtablit; la bile appaiait dans les &vacuations; les urines sont secretdes de nouveau et contiennent beaucoup d'albumine; les crampes ecessent et les malades ont une tendance au sommeil. Mais, dans le cholera. asiatique, la redaction ne s'arrdte pas comme dans le chole'ra nostras, 'a la disparition des:symptmes de l'algiditd. Ici, la reaction ddpasse de beaucoup le but physiologique et constitue une periode de la maladie, periolde qul a ses dangers e-t ses morts. Un mouvement fdbrile intense; une cdphalalgie atroce; la coloration dcarlate des tdguments; des inflammations gastro - intestinales violentes et prolongdes; des drup 264 MALADIES PESTILENTIELLES. tions diverses 'a la pean, constituent les principaux traits de cette reaction. La Lerminaison par la mort pent avoir lieu dans Ia p6 -riode algide, apres une n6action incomplete, ou en pleine reaction. Mort darts ia,pdriode aigide. Collapsus complet; sueurs, froides; 6vacuations involontaires, cuelquefois brunntres, sanguinolentes; evacuations snpprimees; troubles de l'ouYe et de la vue; asphyxie progressive. Mort avec conservation de la connaissance. MAfrt apre's 'ane re'action inconivplete. Tendance an coma pendant la chaleur; puis retour de 1'algidit6' et de l'asphyxie; mont dans le coma et l'asphyxie. Mfort er bpleiue re'actior. Trds-rare dans la fonme commune. Cette Lerminaison se produit par la violence des inflammations cons'cutives. FORME BENIGNE OU CHOLURINE. - Son caractere odistinctif est l'absence de pli'nomenes asphyxiques; elle prdsente des degrds Lr6s-divers, depuis la simple diarrhde rizifonmejusqu'h cet ensemble constitn6 par los vomissements, la diarrhee, le froid, les cramp s et la suppression des urines. 11 n'y a jamais ni lividite, ni snppression dn pouls. FORME ATAXIQUE. - Caractdnis'e par une p6niodo algido affectant une b nignit6 apparenie, et par une peniode de reaction tres-gnave, pendant laquelle se d6veloppent des inflammations viscerales, sonvent mortelles. La b6nigni L6 do la premiere periode n'est qu'apparente; l'irregularite, le desaccord des sympt6mes temoignent, des le debut, do l'excessive gravit6 do cette forme. Les vomissemonts peuvent manquer ou etre tr6s-pen nombreux; les evacuations contiennent souvont do la bile; LB CHIOLEE.A. 265 les urines persistent. Mais, ici plus que dans toute autre maladie, on observe l'ataxe des symptbmes. Ainsi, lepouls pent persister avec une algidite, comple'te; le pouls 8tre completement absent, avec une rougeur et une chaleur de la peau excessives; le pouls etre tre's-appreciable aun bras et etre nul B l'autre; une portion du corps pre' senter une chaleur brilantp, et l'antre un froid glacial; la cyanose est de meme distribude inegalement. La periode de, reaction se fait incomple4ement, et en meme temps on voit se developper des infiammations gastro -intestinales, des meningites et des congestions cerebrales. Les malades tombent dans la stupeur; la prostration est complete, et leur etat prdsen te une certaine ressemblance avec la fievre typhoYde; c'est ]'ztIct typhoide des aute'rs; la diarrhee, avec evacuations involontaires, le de'lire' la somnolence surtout, completent le tableau de cette periode de reaction. Mais, 'a mesure que les inflammations visc6rales s'aggravent, l'& tat choleriqne reprend son caracte're propre, c'est-a'-dire que l'asphyxie et l'algidite' reparaissent. L'inflammation, au lien de s'accompagner d'une rdac-tion f6brile violente, determine rapidement un abaissement du pouls et de la tempdrature; en sorte que ces inflammations se font d froid, et que lorsque la mort arrive, le coma, l'algidite', la cyanose ont ramend comple'tement l'apparence cholerique. Quand les malades guerissent, les fonctions se retablissent graduellement, les inflammations se resolvent lentement et laissent le malade dans une convalescence longue et difficile. Cette forme du cholera a une marche bien plus lenteque toutes les autres. La mort, 'a moins qu'elle ne frappe les malades pendant l'algidit6, ne survient guere avant la fin du premier septenaire, et nous l'avons observde 'a la 2666 26ALADIES PESTILENT] rFI, LES. fin du second et dans le cours du troisie'me. La guerison -demande encore plus longtemps pour 6tre d6finitivT. FORME FOUDROYANTE OU ASPHYXIQUE D'EMBLUE. CIIOLiRA NOIR,des auteurs. - II ne faut pas confondre avec cette forme tons les cas de cholera sans prodromes, et dans ]escuels les malados, frappes de terreur, tombont immediatement dans un affaissemont complot. Ce qui caracte'rise la forme foudroyante, c'est 1'asphyxie d'emnble6e. Dans la formo commune, l'asphyxie surviont graduollemont et n'est manifesto que lorscjue la maladie, a d'j' dure plusiours heuros. Ici, los evacuations, l'algidit6, los crampes ot la.cyanose surgissent simultanement. Lo pouls s'en - et disparait rapidement; la cyanoso se generalise; los malades doviennont noirs, 1'algidit est extreme; l'amaigrissoment marcho avoc uno rapidite incroyablo; lo facies est cadavericjuo; le corps se couvre d'une suour froido et glLante, et la mort peut survenir au bout do deux houres; d'autros fois la maladie se prolonge pendant vingt-quatre heures. Si les malades gnerissont, une reaction tres-franchee, tr~s-violento s'6'tablit. Cotto reaction offro les caracteres et los perils de cellos que nons avons decrites pour la for-ne commune, souloment avoc une intensite6 plus considerable. Les principales affections consecutivos du cholera sont: -des diarrhdes, des gastralgies, des dyspepsios rebellos. La folio pent aussi apparailtro pendant la convalescence de cette maladie. ANATOMIE PATHOLOGIQUE. - Les cadavres presentont un melange des signes de la mort par asphyxie et par syncope. Le systeme vNeineux est rempli par un sang tres6pais, noir, et no rougissant pas t l'air; les arteres sont vides. f LE CHULL, UA. 267 Les cadavres des choleriques so rechauffent un pen sept A huit heures apre~s la mort. A ce moment, on ob-serve quelquefois des contractions musculaires. L'alteratioru dm sang corisiste dans une diminution du:serum, de la fibrine et de 'albumine, et une augmentation,des principes colorants. Suivant certains observateurs, les globules seraient alte'res; suivanL d'antros, ils resteraient ' a' tat normal. Les e'vacucattioq-s sont compose'es par un liquide albumineux analogueaun serum du sang; la muquense gastro-intestinalo pre'sente une vascularite excessive, avec des ecchymoses et des points ramollis; les plaques de Peyer sowl saines, et ii n'y a ni ulceration ni gangre'ne; los folliculos de Brunner sont ]icabituellemnerat developp's, d'oiu le nom do psorentdr9ie mdonne par los organiciens an chole'ra. Les antros organos presentent dos signos do congestion veineuse, on, quand la mort arrive apres la reaction, des.signes d'inflammation. ETIOLOGIE. - Le cholera est une maladie contagiouse et.pidemique. Elle no semble pas inoculable. L'histoire des dernieres epide'mies demontre qu'elle ost toujours importeoe, et que les evacuations choleriques constituent Tagont le plus actif do la transmission do la maladie. La question do savoir si le cholera so propage par les:marchandises venues des pays infectes est encor~e douleuse. Des localiies, situees 'a 500 metres d'autres tocalites infecteos, ont 't6 preservees quand elles so sont tenues parfaitement isolees. Jo posse'de des exemptes oii" la dureo de l'incubation a 6te an-dessous do vingt-qnatre heures; mais nous ignorons encore quet est le temps le plus long au bout duquel le cholera pent so declarer. Los quarantaines fixees ' cinq et huit jours nons paraissent trop courtes. 288 IMALADIES PESTILENTIELLES. Le chole'ra se~vit de pre'f~rence et est plus grave dans, la premUe're enfiance, puis dans la vicillesse'et a l'Ageadulte; la seconde enfance est l'ttge qui fournit, le mons. de mnorlalit6. Les climats sont indiff~rents,, ci cette maladic se propage de Calcutta a* Archange~le. En France, ellese (leveloppe plus facilement an printemps, en e~e et en automne. Mais 'a Moscou elle a se'vi avec, rigneur pendant1'hiver de 1830. Les pays situe's sur le bord des fleuves et de la meir soni plus favorables 'a son de'veloppement; cependant ij a envahi le Nepaul et le Thibet, qui sont 'a une grandealtitude. La 'race ne'gre et jaune, la race israe~lite sont. plus dispose'es 'a la maladie. Les pauvres, les ivrogrnes, los personnes qui font des exce's sont les premie'res victimes dans les O6pidemies. Cerlains pays sont plus difficilemeni envahis, cjuel-- ques-uns sont reste's indemnes jnsqn'2 a ce jour. Nons. n' avons pas encore d'cxplicalion satisfaisante de ce fait.. Los ouv Piers emn cuivre ci les vidangeurs sont, dit-on, preserves. 11 y a encore, des circonslances inconnues qui fontL qu'uine e6pidemie esi 'forte ou faible; cju'elle se de~veloppe. on qu'ellc avorle. Une premPe're invasion est toujoursbeaucoup plus meurtrie're. Quand il y a plusleurs invasions 'a courtes &chances, elles sont habituellement de. momns en momns graves. Les exce's de tonic sorte, les refroidissernents, les 6rnotions Iristes, toutes les causes de. diarrh~e ietd'indigres-tion, peuvent e'tre l'occasion du de"_ veloppemnent de la maladie. TRAITEMIENT. - La prophylawie du cholera a preoccupa tons los me'docins; cule consiste d'abord et principalement "a 6viter avec soin los causes occasionnelles, et a traitor avec la plus grande se~verite' los plus petites, diar P LE CHOLE EA. 269 rhe'es qui, comme accident COmmYuHn, peuvent servir do point de depart 'a la maladie. On a beaucoup exage're ýcette prophylaxie 'tire'e de la guerison de la diaffrh~e' prevrnniroir-e; ii faut que le me'decin sache bien qu'on' n'arre r u te pas pius l'&volution du chol' aqu e la variole,.et que lorsque la diarrhee est re'ellement le premier.sympt Ome, du cholera., on ne 1'arre'te pas. Seulement on -se met dans la meilleure condition possible en traitant la maladie 'a son debut. Les homceopathes se. louent de faire prendre comme, preservatif une dose, chaque j our ou chaque, deux j our8, de veratrwir& cupr-gn~ et a'rsen)7icurn alterne's, 'a une basse dilution, la 3e et la 6e. L'usage de porter une plaque de ýcuivre sur fa pean a e't6 aussi recommande'. TRAITEiMENT CURATIF. - Forme bcenigne. Trois me'dicaments correspondent 'a cette forme:ipeca, phosphori aci-,dmet croton tigliwn. Ipeca est indique' par la pra'dominance des vomissements; phosphori acidul-~ par la diarrhe~e de plus en plus pa'le et riziforme; crotom tiglitm, par la diarrhe~e bilieuse avec coliques. Forme cormwngie. La diarrhee pre'monitoire demande: phospho'ri, acidurn on croton tiglium Pe'riode algide. Camnphora.. veratrum~, onprum, arseni,cum et car-bo vegetabilis. Les trois premiers medicaments correspondent ' a M periode algide entie'rement de'veloppee., Ve'ratru est in-. dique' spe~cialement par des evacuations tre's-abo nd antes et. l'algidite" prononc~e; cz aprumsera pre'f6re' quand les evacuations seront difficiles et douloureuses, et quand les crampes seront pre'dominantes. Arsenicu est demande" par-un e'tat analogue "'a veratrvir, mais en plus: jactitation, angoisse, crainte de, la mort, sensation do A-0270 270 MALAvIES PESTILEN-TIELLES. lrii lure inte'rieure,. pouls comple'tement supprim'.Camphora convient tout 'a faiL au debut de la pe'riodo algide, quand la chute des forces et l'algidite' s'6tablissent, de prime aborci, et que les &~vacuations soul encore. peu nombrueses. 11 se donne 'a l''tat d'esprit deý camplire. Quelques gouttes sur du sucre et non dans de: l'eau.I Carbo vegetctbilis, au contraire, convient "a une pe'rioder tre's-avancee, quand les malades. soul tombe's dans le collapsus, que l'asphyxie est dejat tres-avancee et que la pouls manque compketement. Periodc de re'action. - Aconiitumr, bellctdona., opiu'n., mercutrius, pulsatillc&, sont indique's suivant cque les inflammations et les congestions visce~rales envahissent le. cerveau ou. les intestins. Forme ataxique. Pe'riode algide. Les me~mes me'dicaments que da-ns la, forme, prece'dente; seulement camphora est bien plus souvent indiquer que les autres -e'dicaments. Pd'riode de, reaction. Elle est tre's-difficile 'a traite~r; inde"pendamment des m~dicaments signale's dans la forme 0ricdente, nous signalerons le iacthesis et le secczle. corIl'tttam, qui conviennent dans les inflammatLions visce'rales, avec froid exte'rieur, Lachesis est prefe'rablement indiqu6' par l'ine~galite6 do la reXaction, par la tendance aux syncopes et par l'inflamxnation ce'r~brale., enfin par an me'lange de coma et. d'aspliyxie. - Secale cornutamn est indiqu6" par la contidnuation de la diarrhe~e riziforme apres la, cessation des vornissiements, et par le retour de l'algidit6'. Forme foudroyctnte. Les me~mes m~dicaments que dans la forme pr~ce'dente, et en plus acidw?,m. hydrociaý_ LA PESTE. 271 MOicum, quand les malades soul siddrds; tous ces mddicaments dchouent habituellement par le defaut d'absorption stomacale. L'inhalation ne m'a pas redussi, l'absorption pulmonaire faisant dgalement defaut; peut-dtre cue 'injection des medicaments par la mdthode hypode-mmique donnerait de meilleurs re'sultats. Acoruitwmb a ete" preconisd dans ces derniers temps comme un spdcifique du choidra (Cramoisy). La pathog6 -nesie de ce medicament correspond assez't l'ensemble, des symptomes pour cu'on soiL fonde l'essayer. Les doses gendralement employees par les mddecins homceopathes sont les basses dilutions (de la 3" 'a la 11),, en goutte ou en trituration. Je me suis servi avec avantage de la 6 en globules, pour le veratrum. Aconiturn a ete prescrit en teinture ' la dose d'un gramme pour 200 grammes d'eau; cai-bo vegetabilis, de la 12c ' la 30e dilution. Il faut repeter les doses toutes les heures et mnBme tous les quarts d'heure. RIGIMES E'r SOINS HYGItNIQ1ES. - Rfchauffer le malade par l'accuniulation de la chaleur extdrieure; frictionner les membres pour diminuer les crampes. - Boissonstreds-froides on tris-chaudes, suivant la disposition des malades. Pendant la reaction, du bouillon avec parcimonie, et une grande sdverite' de regime pendant la convalescence. PESTE. C'est elle qui a donne son nom 'a la classe des maladies que nous d6crivons; elle est originaire d'ligypte et est 2 7 2' 272 AL~fADlES, PESTILENTI ELLES. caractedrisde~ par la tendance 'a la formation die gangrdnesdissedinin6pos, connues sous le nomi de bu~bous.. Elle pre'sente trois formes:be'migme, commue et fou, droganite. FORIME COMMUNE. - Une faiblesse extreme a-vec frissona-. n~ement, anxie'te, crailteLde, la mort et vomissemenis bilioux indique le debut Lie la maladie; 111 trouvenent, f6brilo intense avec chaleur briilante s'edtablit deffinitivemont; l'agitation et l'anxie'te auginentent; los malades. sont pris die subdelirim; Lies tachos de purpura appar'aissent aux mernbres infdriours et pr~ce'dent Lie tres-peu l'apparition des bubons, dont le sie~ge classicjue est dansa V'aine. Presque, aussi fredquemment uls se localisent dans le creux axillaire ou au con; plus rarement sons le jarret.I Quand la maladie doit se terminer par la mort, le inouvemont fdbrile augmente; le pouls devient plus petit et plus fre'quont; la faiblesse extreme; ii y a des syncopes; los bubons so gangrrenent; les malades tombent dans le com-a et meurent rapidement, an pluto't apre's vingt-quatre heuros; souvent apre's trois on quatre j ours Lie maladie. Quand la maladie so, termine par la guedrison, le mouveinent f~brilo duminne., le sommeil reparaIt et [es bubons suppuront lontemont. Les malades, gue'drissent, dans l'es-7 pace d'un 'a doux septe'naires. FORME BtNLIGNE. - Des cas tre~s-nombreux die cette forme ont 't't citL's dans presque toutos los dpidedmies. La varie'te la plus,- fre'quente do la forme be'nigne est caracteris6e par la predomninance Lie phe'nomenes loeaux: des petechies, dos plaques gangredneuses do la peau, des, anthrax, des bubons. Le monvement f6brile no prend tino certaine intensild" quo pendant la suppuration des. LE TYPHUS FEVER, 7 273 bubons. Cetle variete6 se prolonge au dela d'un sept&'naire. Dans une varieA6 plusjl~ge're encore, les malades ne presentent ni symptomes generaux, ni bubons, mais simplement cjuelques plaques gangr~neuses 'a la peau. Dans,ces cas ]a maladie ne dure que quelques jours. FORME FOUDROYANTE. Caracte'rise~e par la predominance des, yptmes generaux et par une marche tre's-rapide. Le mouvement f~brile est Lre~s-intense., la prostrationconsid'rable, le collapsus rapide, et les malades succombent en quelquesý heures sans avoir presente' de sympto~mes locaux. Quand la maladie se prolonge jusqu'au second jour, ii y a un commencemehit de. bubons. La convalescence de la peste est longue et difficile; il n'y a pas de re'cidive. La peste est originaire d'Egypte, d'oii elle se repand sur les autres pays. La race negre y est snrtout dispose'e. E~lle n'est pas inoculable, mais communicable sans contact imme'diat. Le terme extreme de, Pincubation est de huit j ours. TRAITEMENT. - Nous manquons comple'temenL d'expe'riences clinicjue~s; 1'ensemble des sympto~mes indique arselnicwUm., lachesis, carbo vegetabilis et china. TYPHUS FEVER, Le typhus est une rnblladie pestilentielle, caracte~ris~e' par des accidents ce'rebraux: stupeur, dc-lire, coma, convulsions; par une. eruption morbiliforme; par unedurd'e de deux 'a trois septdnaires.*. JOUSSET. 4 9~74 27TALADIES PESTILENTIELLES. Cette nalacie est propre aux races du Nord et en par-- ticulier ' la race irlandaise, mais elle pent se propager par contagion aux autres races. Elle pr6sente 'a itudiertrois formes. FORME COMMUNE. - Les nomibreuses 6pid'rnies de typhlsa fever, en Irlande surtout, son foyer d'6lection, ont permisde preciser les habitudes du processus morbide. L'incubation de la maladie a une duree qui n'est jamais moindre de huit jours. L'invasion est annonce'~ pendant huit 'a douze jours par des prodromes, tels quela courbaturee, la c'phalalgie, l'insomnie; le tintement d'oreille serait, d'apres Chauffard, un ph'nomene constant. A ces premiers symptdmes viennent s'adjoindre, dans la periode d'augment, de nouveaux desordres. D'sle deuxierme jour, ii s'dtablit un mouvement fe'brile qui (lebute'par le frisson et se maintient dans les limites de 100 ' 120 pulsations. Vers le quatrieme, cinquieme, sixieme jour, se declare, snr le tronc et le ventre surtout, une eruption morbiliforme 'a larges plaques avec un fond ecehyrnotique. Ces plaques, qui peuvent 6tre confluentes sur le corps, ont quelquefois fait prendre la maladie pour une rongeole maligne. En me'me temps, le facies est vultueux, le malade est livr6' ' la somnolence, sans goQ ter de sommeil- il y a tout 'a la fois prostration et stupeur. Les vomissements bilieux, indolores, sans induit lingual, qui se produisen ia cette periode sont rattaches an ddsordre encephalique par Graves, qui appelle ce vomissement ce'rebri-a. - Bans un deuxieme septenaire, les phenom6 -nes cerrbraux, dej' saillants dans les p'riodes precedentes, s'accentuent avec une predominance &vidente. Le d'lire est constant, agite', furieu:, avec privation absolue de sommeil. A niesure que s'aggrave l'6tat du malade, le pouls faibli t, devient in6gal; la respiration revet le carac LE TYPHUS FEVER. 275 tere cdre'bral, c'est-a'-dire qu'elle devient tres-acceledre, inegale et suspiriense. Les autres phenomenes du cote du thorax sont peu significatifs et non constants. L'inertie intestinale se traduit par la tympanite et par des selles involontaires; enfin, au terme de la lutte, l'affaiblissenent du poiils, le coma, la dyspnee, le refroidissement, annoncent et am'nent la mort. Lorsque la maladie conclut 'a une terminaison heureuse, le premier signe de salut est le retour du sommeil, ne fiit-ce que pour une heure; c'est l'indice d'une detente; le dMlire tombe; la langue, noire et sdiche, s'humecte. Alors commence une convalescence longue, difficile, semee de dangers speciaux; ce sont des parotidites, des hdmorrhagies, des Arysipeles, des phiegmasies visc&rales; c'est encore la rechute possible par la reprise des troubles cerebraux ou intestinaux; parfois meime on a vu une syncope brusque interrompre la convalescence et la vie. FORME GANGRtNEUSE, FORME NERVEUSE. -A cotA de la forme commune, le typhus prdsente encore une forme gangreneuse avec tendance aux he'morrhagies multiples et une forme nerveuse remarquable par la lenteur relative de l'volution morbide et par l'intensitd des troubles de 1'innervation. Vers la fin du deuxieme septdnaire de celte derniere forme, le ddlire, loin de cesser, devient constant et s'accompagne de roideur t'tanique et d'un Atat cataleptique: cette forme est particulierement grave dans une maladie qul est dej~t tres-meurtriere. Un caracte're tre's-important, c'est que le mouvement f~brile manque completement pendant presque toute la dure'e de cette forme. ANATOMIE PArHOLOGIQUE. - Tou tes les lesions du typhus sont des congestions: congiestions du cerveau, de hi pie 27 6 27(3 MALADIES PESTILENTIELLES. uirde l'intestin, du poumon, de la rate, du foie. Les plaques de Peyer eit les gangilions m~sente'riques ne pre' sentent h aucun degre' les lesions caracte'ristiques q'u alt~rent (:es organes dans la fie'vre tyvpho~fde. ETWOLOGIE. - Le -typhus pre'sente 'a un haut degr6" les caracte'res dY6pide'micite6 et de contagiosite'. 11 est, originaire de l'lrlande et de,1'] cosse; l'aptitude 'a le prodnire Serinbie m~eme appar~tenir 'a la race de ces contre'es aussi bien qu'au sol. Les causes occasionnelles sont lencombrement et les privations: aussi est-ce la maladie des camps, des villes assie'gees, et en '1847 elle accompagna fldeAlement la famine qui de'sola l'rIrande. Quciques me~decins confondent encore le typhus et la (hw're typhoYde.. Voici los raisons qui nous portent a Se'parer radicalernent cos deux maladies: Le typhus est une maladie pestilentielle, it en a tous le~s caracte'res. 10 11 a. un lieu de naissance, comme la peste, le cholera olla fih'vre jaune; son lieu d'origine, est lIrlando, qojili so, ddvoloppe spontane~m.ant; de la' les Irlandais 1'imporIent par contagrion en Angletterre et en Ame'rique. En rii~e no tro arm'e n'a en de typhus qu'a' partir du moii-ient. oiii cite a e*t6, en contact avec les soldats anglais,' Cost-a'-dire avec, des Triandais (Dr Cazalas, Affections t1j~ph iqacs das les a rmdves d:Orient). lWautres races du nord de l'urope semblent aussi disposecs an typhus, mais aucune ne presente cc caract'r au imeme degre, que les Triandais. ' caractfrc, mortalitae' ffrayante. En Trande, la mortalit6' n'est jamais m-omns d'un tiers; elie est souvent de moiti6'. A Ga&[e, eyus~e a e~e' des deux tiers. Enfin, au siege do Mayence, ii ost mort 125,000 sur une garnis~on de 6,0,000 hommes. LE TYPIHJUS FEVER. 'D 77 3e caractct're, contagion. Le typhus est contagieux a la maniere des maladies pestilentielles, c'estia-dire qu'il lui faut un mili'eu convenaJlement dispose pour qu'il eclate dans toute sa force; autrement ii vegete, ii languit et s'6teint tout " fait, comme on a Pu le voir en France au retour de Crimee. 4e caracte8re. Le mnomvemnetw/ brile ne fait pas partie necessaire du processus morbide; la forme nerveuse marche absolument sans Uwvre pendant douze ou quinze jours. Le typhus est donc une maladie pestilentielle; ii s'accbmpagne d'une eruption morbiliforme; ses lesions sont essentiellement des congestionis multiples. Une des formes les plus graves se developpe sans mouvement fibrile. La fievre typhoYde est le type des maladies f1briles, son eruption est constitude par de petites papules cu'il faut souvent rechercher avec soin, tandis que les taches du typhus recouvrent une grande dtendue. La fievre typhoide est contagiense dans de tres-etroi'tes limites, tandis que le typhus est tre's-contagieux. Enfin les lesions de la fldvre typhoYde sont presque toutes infiammatoires: inflammation de la pie-me're et de la substance grise; encepbalite circonscrite; bronchite avec engouement et noyaux d'hdpatisation; ulceration e t inflammation de la muquense digestive; inflammation et quelquefois suppuration des ganglions mesenteriques, etc., etc. TRALTEMENT. - Trois medicaments priucipaux sout indiques dans le traitement du typhus: aconitutmb, belladona et opimn. Acomitwrrv convient au debut et avant l'apparition'de 1'exanthezme. Plus lard on aura recours a opium on belladona. Opiz/,m est indiqud par un dnlire furieux avec insomnie ce pupille rdtrecie; belladona au contraire con 278 MALADIES PESTILENTIELLES. vient quand les pupilles sont dilaties. La forme gangreneuse fait surgir les indications d'arsenzicmn, lachesis et china. La forme nerveuse demandera plus particulierement valeriana, lcachesis et phosplhorus. L'opium ' hautes dose a rendu de veritables services dans le traitement de cette maladie. Nous reuvoyons au traitement de la fidvre typhoYde pour les indications des affusions froides et du regime. SUETTE. lMfaladie de la classe des pestilentielles enddmiques, caracteris6e par des sueurs profuses et par des eruptions diverses. Cette maladie, qui a toujours une apparence de b'nignite, meme dans les cas les plus graves, merite bien le nomd 'd rythlnie p)erfide qui lui a ele' donn6. Dans certaunes annees elle cause rne grande m~rtalitd dans plusieurs localiltes de notre pays. Elle offre trois formes 'a duudier form ne beiignze, eomna-ne et maligme. FORME CoN111UNIE. - Les prodromes consistent dans du malaise et une tendance "a la sueur; mais ils manquent le plus souvent, et la maladlie ddbute subitement au milieu de la nuit. Les malades s'dveillent en sueur et avec un leger motvement f~brile, qui persiste, avec des sneurs abondantes jusqu'a la pdriode suivante. Le gonflement des mains, 3qui survient de's le, second jour, est un bon signe diagnostic. Du troisikne, au quatridme jour, les sym-t0mes s'aggravent; le mouverent ftbrile et les sneurs augmentent; LA SUETTE. ii survient do l'anxiete, une barre gpigastrique, un Atat lipothymicue; puis le'4rptiom, apparait, suivie d'une ameliora-tion dyidente. Cette 'rupLion, qui commence habituellement au cou et " la partie superieuro do la poitrine, s'accompagno de cuissons et do fourmillement; elle consiste souvont dans un fýond dry thdmateux, avec formation do vdsicules ou de vesico-pus~tules; d'autres fois des sudamina, sans rougeur - la pean; puis des granulations rouges ou m72iliaires, exactement disposdos comme los plis de la peau et formdos par une hyperdmio des asp6rites naturellos du derme. Cetto pedtiode, qui so prolonge quelquefois pendant deux soptdnaires, so compose do plusiours eruptions successives, prdcedddes chaque fois d'uno aggravation qui met la vie des malades en danger. La fidvro tombe, los sneurs cessent, los v sicules so sechent, puis la desquamnatioru so fait par grandes plaques comme dans la scarlatine. Souvent ii surviont dos abces ot des furoncles pendant la convalescence. La torminaison par la mnort est annoncdo par la cessa, tion des suours; los eruptions se ofitrissent, le visage pblit et prend une expression do tristosso; los malades sont on proie ' l'inquidtude et 'a des prdvisions ficheuses; les forces tombent; l'oppression augmente; il y a une -anxie'td prdcordiale dnorme; los vomissoments survionnent; le ddlire s'dtablit, et los malades succorbent dans une asphyxie comatouse. La convalescence est longue; mais ii n'y a pas do r'ci,dives. FoRME BINIGNE. - Mouvemont fdbrile intense, avec suours profuses; eruption trds-forte survonant le troisie'me jour; bon dtat des forces, du moral et du facios; ni 280 280 MALADIES PESTILENTIELLES. oppression, ni anxi't', ni barre e'pigastrique. Gue'rison souvent de's le quatrie'me jour, plus souvent le septi'me FORME IMALIGNE. - Cette forme de'bute avec uric apparente b~nignit6; Coest uric simple indisposition, remplac~e' tout "a coup par une agonie, et la mort, au bout de quciques heures. Le mouvement fdbrile et les sueurs de la premie~re pe'niode sont 'a peine marques; cependant on observe: agitation, anxi6ti", intermittence du pouls, tendance 'a la, lipothymie; puis, en regardant bien., teinte ke'geremient, livide de la face ct des le'vres; au bout de quelques. h~ures de cet 6'tat, au plus tard pendant le debut de Fe"ruption:.nause'es, cquelquefois vomissements et e6vacuaLions alvines involontaires; prostration profonde; phleur cadave'ricjue; subcb'lirium,. coma; dyspne'e croissante, r ^le trach'al ct mort.. Uric 'a quatre heures suffisent souvent 'a l'evolution comple'te de la maladie et. a sa, terminaison par la mort. Si e'ruption se fait au. milieu de cette agonie, cele amene quciqTuefois uric remission qui. prolonge la vie des malades jusqri'au quatrih'me, jour, et qui, dans des cas Lout 'a ffait exceptionnels, peut e'tre le principe de la guerison. FORME INTERMITTENTE. - Quciques auteurs ont admis une forme intermittente. Les aggravations et las rems sions produites par des eruptions successives, les sympto~mes si pornicicart de la forme maligne, peuvent pre'ter A l'ilhision. Toujours est-il qu'a' Poitiers,, ces cas ont &'te entie'rement rebelles aux plus fortes doses de, sulfate de quinine. M aintenant la suette peut s'unir 'a 14 fie'vre intermittente., conimn-e elle s'u-nit 'a la fhe'vre typhoYde et an cho LA SUETTE. Q81 lera. Ces cas, fort difficiles ' determiner, expliqueraient les quelques succes obtenus par le sulfate de quinine dans certains pays. Les lesions observees consistent dans la liquefaction du sang et dans la congestion de la plupart des viscdres. La suette est propre " certaines localitds:la Picardie, le Poiton, l'Angoumois et quelques parties duLanguedoc; jamais elle ne se propage dans les antres pays. Les m6 -decins modernes nient sa contagion; elle se'vit principalement de 20 ' 40 ans; elle atteint un plus grand nombre de femmes; la grossesse et l'etat puerp'ral prddisposent a la maladie. A Poitiers, elle frappe surtout les classes riches. Les dmotions dedprimantes, les exces concourent au ddveloppement de la maladie. TRAITEMENT. - FrmO9'le. commanue. Acon'itmnm, inercurims et a-selniclumo. Acoonitrn au.dbuL contre le mouvement fdbrile intense, avec rougeur de la face; mais cc medicament doit ktre prompLement rerplacd par mnerucnis, indiqud par les sueurs profuses, qui ne soulageut pas, eruptions miliaires diverses, anxiete, faiblesse. Arsenicum remplace mnercarius quand les malades sont dans une agitation excessive, avec peur de la mort et barre epigastrique. Formne 'mc'ligrne. ArsenlicamVI, indiqud precddemrent, el carbo vegetabilis, si arsenicamg fait defaut. Enfin, si on parvenait a reconnaitre une veritable complication avec la fivre intermittente, it ne faudrait pas hd'siter a prescrire le sulfate de quinine a haute dose. Q82 MALADIES PESTiLENTJELLES. FIEVRE JAUNE. C'est une pestilentiello enle~mique, c'est-a'-dire qu'olle so de eloppe oxciusiveme-,nt dans certain s pays et que fifit-elle importe'e dans d'autres contre'es, sa propagation y est tre's-res treinte et qu'elle s'e~teint rapidomnent. Autrefois, la fie'vrej aune re'gnait seulement dans le golfe du Mexique et 'a la cote d'Afrique; aujourd'hui elle s'&~tend depuis RioJaneiro jusqu'a' Philadeiphie; elle est caracte'riso~e par un mnouvement f6bril~e intense et par des he~morrhagies multiples. La plus fr~quente est une he"matme'se, qui a merite' 'a la maladie le nom do vornito n~egro. Cette maladie,sevit surtout sur les e'trangers; los gens du pays, los ac-,climat~es sont presque comple'ternent indemnes; la raco noire est exempte do la fie'vre jaune. Cotte maladie no sevit jamais en hiver;- irporte'e plusienrs fois en Europe, elle a pris un certain dd'veloppement 'a Cadix et 'a Lisbonne; cependant elle n'a jarnais pn s'y naturalisor. En France, elle a e'ted encore plus rapidemont e'teinte. Elle est ordinairement contagrieuso, non-seulement par los malades, inais encore par los niarchandises et par I'air ernpoisonne dans la cabe des navires q'ui arrivont des pays infectds; aussi los quarantaines doivont edtre maintenues sdveiromon t. C.etto inaladie pre~sonto iune form-e beinigqw, une forme, ataaxiqao et une forme fo atlrogamte. Nous no los decrivons pas parce quo nous n'avons presque, jamais 1'occasion (1obsorver cette maladie en Europe. CLASSE INTERMEDJAIRE. Nous re'unissons dans cette classe cincj maladies' 1'&rysipe~ie, la diplithMie., la dysent'rie, la grippe et les o~reillons. Elles out pour caractere une, localisationý fixe,,comme, les phiegmasies, un mouvement f~brile, hors de proportion avec l'affection locale, comme les fle'vres; comme les maladies pestilen~tielles, elles sont contagrieuses., epidemiques, et, 'a l'exception des oreillons, eminemment malignes et meurtrie'res.. EBRYSIPELE. L erysipe'le est une maladie contagieuse, souvent edpi-dedmique, caracte'rise'e par une inflammation de la peau 'a marche progressive. L'inflammation e'rysipe'lateuse de la pean est une affection commune 'a plusieurs maladies: 'a la fie~vre LyphoYde, aux fle'vres 6'ruptives, 'a la pneumonie, mais principalement 'a la diathe'se purulente; elle entre comme, element dans l'histoire, du phiegnion diff us. Le caracte're qui distingue radicalement l'inflammation erysipe'ateuse symptomatique, est sa tendance 'a la terminaison par supp uration. L') rysipe'le des nouveau-nes, c'est-a'-dire celni qui survient pendant le premier mois, est presque touj ours une affection de la diathese purulente, et c'est 'pour cette raison qu'il pre'sente une gravit6' si considle'rable. 98'. 2MALADIES CONTAGIEUSES. L'6rysipdle prbsente trois formbs: formvwe belnig-ne, foqrma commwue, forme macdigne ou etrysipekle agmbulant. FoRME COMMUNE. - C'est 1'brysipe'le fixe, 1'6rysipble de la face. Ii dbbute par un mouvement fbbrile violent,. pr e dc6 d'un frisson et accompaguI de vomissements bilieux; en me^ me temps on trouve sous les machoires an engorgement ganglionnaire, et ' la face, habituellement, sur les cte's du nez, une tache rouge et saillante. L'engorgement ganglionnaire precede la tache rouge et permet de l'annoncer. Le lendemain la fievre con Linue. Le pouls est fort, tresfrd"quent, de 1.20 ' 140; la chaleur eblevee; la soif vive. Les vomissements persistent souvent les deux on trois. premiers j ours; la langue est blanche, rouge ala pointe; les urines trbs-sebdimenteuses; la constipation habituelle, la tache erysipelateuse a beaucoup augmente. Ces symptomes se maintiennent jusqn'au quatrie'me jour; alors l'erysipele a envahi unepartie de la face et presente les caractbres saivants: roageur e'clatante et lisse; tumdfaction exactement limitbe par un rebord sensible an toucher et 'ala vue; durete de la peau malade; petites granulations dues % l'hypertrophie des papilles du derme; douleurs br'lantes; ve'sicules et quelqaefois bulles Bnormes; cede'me du tissu cellalairo, d'oii tum~faction transparente et occlusion des paupibres. A mesure que l'rysipMle atteint de nouvelles regions, les parties priruitivement affectbes se guerissent. Soavent il sarvient une re"mission rnarqube le matin du quatribme jour; mais le soir, le frisson on un sentiment de froid apparait; il 1y a augmentation do mouvement fEbrile etl erysipble reprend sa marche envahissante. De remission en exacerbation, la maladie atteint habituellement le milieu ou la fin du second septbnaire, quelque i 1 11I~LE 285 fois meme du troisieme septenaire. Bans sa marche envahissante, l'6rysipele atteint plus t6Lt on plus tari le cuir cheveim. Cette pdriode est annonce'e par la tumefaction et la douleur du cuhir chevelu, mais sans rougeur appreciable. C'est 'a ce moment que l'assoupissement et un delire habituellement furieux s'emparent des malades. Ue. dernier symptLme n'est pas constant. Be la face, I'erysiipele envahit les oreilles qu'il tumrfie horriblement; la nuque, le con; et quelquefois, quand la maladie se prolonge, ii reprend des parties de la face qui ont d6j eet, malades. Le gonflement des ganglions correspondants aux regiors envahies est un fait constant. L'inflammation 'rysipelateuse pent gagner la muqueuse du pharynx par les fosses nasales; plus rarement ella debute dans le pharynx pour arriver ia la peau. Cette angine erysipelateuse presente une rougeur eclatante, -accompagnee de douleurs brilantes. Term-bincason pcar la g'aerisom. C'est la terminaison presque constante. Elle est annoncee par la decroissance, puis la c-hute du mouvement f6briie, i'arret de i'6rysip'le et sa desquarnation. La chute des cheveux, des blepharites, des furoncies, et souvent deý abcs, constituent les accidents conscutifs de cette maladie. La mqort arrive par une me tastase sur les rnininges; m'tastase occasionnee par un traitement perturbateur. Va~rie'te's. 10 Erysipeile cla cwir chevelu. Quand la maladie debute par le cuir cheveiu, et reste bornee "' cette region, elle est cuelqnefois difficile 'a reconnaitre. Gependant Fengorgenennt des ganglions du con, la tumefaction doulonreuse de la pean du crane, les caract~res du mouvement fdbrile, fixeront le diagnostic. 1. 20 E9rsipdce des mwembres. Jamais ii n'existe de sympLOmes cbrbbraux; i'Brysipele est toujours annonc6 par 286 286 MALADIES CONTAGIEUSES. le gonfiement des ganglions, auxcjuels aboutissent les lymphatiques de la partie de peau enflamm6e. FORME BENIGNE. -Caracte'rsee par le peu. d'intensite' du mouvement f6brile et par une dure'e de 4 'a 7 jours, L'6orysip6le reste borne' souvent ai une par-tie de la face. 11 ne faut pas confondre cette forme, avec 1'inflammation erysip~lateuse des dartreux et qui accompagne si sonvent l'ecze'ma des orcilles chez les femmes 'a l'&ge de re tour. FOBME MALIGNE. - Elle correspond aux formes malignes. des fie'vres 6ruptives. Elle, est caracte'rise'e par 1'ataxie ou le de'saccord des syptmes; par la chute des forces; par la mobilit6 et la multiplicit6' de l'affection e'rysipe'lateuse; par la contagion facile; par une extreme gravite6. L'expression. d~rysipe'le ambulant convient moins parce, que l'~rysipele peut 6tre lixe. sans cesser d'etre malim. Prod~romes. Du m-alaise., le, sentiment d'une grande fatiogue pr~ceddent de queiques jours cette forme, qui de'bute par un frisson violent avec claquement de dents; ce frisson est suivi d'une chaleur briilante. Le mouvement f&brile s'accompagne d'anxi6 t', d'agitation et de syptmes cer6braux, coma et M~ire, mbeqand I'6rysip1e n si6gre pas 'a la face. Souvent l'affection cutane'e n'apparai~t qu'apre's deux ou. trois j ours de ffl'vre. Le mouvernent f6brileJ, 1'anxie'te' la prostration, vont en s'aggravant, en me~me temps que le'rysipe'le s'e'tend. Clommne, dans la forme commune,, la maladie pre'sente des er'missionls le quatrie.,ae et le septieme jour; mais les exacerbations vont sans cesse en augm-en taut, et les sympt'mes gdene'raux. s'aggravent chaque jour; sans toutefois, le Pluis souvent, que le mouvement fdbrile prenne plus L ERYSIPELE. 287 d'intensit6. Le pouls depasse rarement 100 'a 112 pulsations, et la peau n'atteint pas cette chaleur exagr~e cqui est d'un si mauvais pronostic dans les maladies aigu*s. L'6rysipele est d'un rouge intense, recouvert de bulles 6normes; au lieu de se propager par continuite, il s'avance par plaques isolees, par ilots, qui s'agrandissent et se reunissent ' 1'6rysipele primitif. Quand la maladie doit se terminer par la mort, ce qui est de beaucoup le cas le plus fr6quent, la prostration augmente; les malades sont en proie a un d'lire tranquille et continu, avec grincement des dents, carphol ogie, difficulte de la parole et de la deglutition, incontinence d'urine; la langue est seche et noiratre; il se fait des hemorrhagies; des petechies apparaissent; de petits erysip'les se forment sur des points 'loign6s; le mouvement f6brile est peu intense, Ja peau presque naturelle; puis 1'6rysipele palit; le pouls s'en va tout a fait; la peau se refroidit, et*les malades succombent dans une sorte d'asphyxie lente. Quand lUrrysipele malin doit se terminer par la gudrisonr, le d6lire cesse; la langue s'humecte; l'6rysip'le ne fait plus de progres; le sommeil et l'app'tit reviennent et le mouveaient f6brile cesse tout a fait. ETIOLOGIE. - L'rysipele survient souvent par dpiddmie. 11 est contagieux, au moins dans la forme maligne. C'est surtout au printemps et a l'automne qu'on observe cette maladie. Les ferim-es y sont plus sujettes que les hommes. Les plaies, les irritations de la peau, les indigestions et les emotions morales sont les causes occasionnelles les plus fr6quentes. TRAlTEMENT. - Sept m6dicaments principaux correspondent 'a la forrme commune. Belladona est le plus sou 288 MALADIES CONTAGIEUSES. vent indiquee. Ce medicament re'pond 'al'infiammationerysipe'lateuse avec gonflement des ganglions, au mouvoment fdbrile., aux vomissements et 'a Ja constipation,. aux sympjt0'mes ce'rebraux. Rhzts toxicodendrom est mndique par des ve'siculos nombrouses. Jo me suis bien trouv6' d'alterner cos deux medicaments; je prescris quolques, gouttes do la 3. dilution. Hepar sztlfuris est indicque par des douleurs d'oxcoriation; mais surtout par un gonflo, mont pins considerable. Mercurius est plus convenable avec 1'ensemblo des syntmes suivants stomatite avec salivation; mouvement fdbrile avec, sueur; 6*rysip'le accompagn' do, prurit et do ve'sicules comme dans l'ocze'ma. Cantharis est domand&.par erysipe'lo avec bules. euormes, doulour briilaute, fivre avoc, predominance, do froid; Eaphorbiurn par angioleucite, traine~es 6'rysipe'lateuses. Lo g~raphite convient surtout dans la foraie be'nigne, qjuand il y a peu on point do fie'vre. Ponne )naiign~e. lcoanitiom, lachesis ~et arse.,nicuwr sont los, trois medicaments principaux, aconitwum au debut. Contre le m~ouvement f~brile si intense do cotto pe riode, l'oxperionco, clinique sombbe donner la pre'f6 -rence ~ atenu, I a' 2 grammes pour 200 grammes d'eau. Lachesis convient ai la pe~riodo d'e6tat et ost indique' par los symptomes generaux graves avec, mouvement f~brile pen i nsen se et l endance atb ref-roidissemen t; ii correspond parfiaitemen t au tableau quo nous avons donne' do la forme malig~ne. Arsenic Sera pr~f~r6 Si la pean est brniilante et quyil yr lait une g (rande agritation. Carbo vegetabilis si le pouls est absent e t Iasphyxie comrneneante. Rha, palsat'illa et bella~dona m'ont constammont fait de'faut (l ans, la forme maligne. L-'application du collodlion LA. DIPHTHERIE. 28.9 a produit de bons re~sultats entre les mains du Dr Robert de la Tour. Nous n'avons pas eu 'a nous en loner dans la forme maligne, peut-6~tre 1'avons-nou's applique, trop Lard. DIPHTHERIE. C'est une maladie e'pidermicjue et contagiense, caracte' risere par une inflammation pseudo-membraneuse. Cette inflammation sie~ge, le plus souvent sur la membrane mnuqueuse, respiratoire; mais elle se'tend fre'quemment aux autres mauquenses et 'a la peau. Cette maladie c omprend et l'angine conenneuse et le croup. Bile s'offre 'a1'observation sous quatre formes distinctes:. form-e comrn'zsrne, formbe be'nigne, forme put'ride et forrri~ie ataxique., Ces deux dernie'res correspondeuL aux formnes malign-es des auteu'rs. FoRME COMMUNE. - Bile est caractff'rise'e par la succession de deux pe'riodes: periode anginease et pi'riode croupale. Pe~riode anigin-euse. Bile est ou non proce'dee de prodromes. Bile de'bute par un mouvement febrile pen intense, et par un mal de gorge avec gonflement des granglions sous-maxillaires. L'angi-ne, se, developpe rapidemen t; elle pre'sente la succession des symptdmes suivants: rougeur generale du pharynx, tume~faction d'une. seule amygdale, sur laqueule apparait une, tache blancha''tre bien circonscrite. Cette tache,, formee d'abord d'un mucus demi-transpa rent, puis d'une fausse membrane pen. adherente, constitile, au bout de qaciques heures une plaque saillante, JOUSSET.1 290 290 MALADIES CONTAGJEUSES. convexe, et fortement adhe'rente. Cette fausse membran& s'agrandit rapidement, elle envahit la luette de son c te; puis, se propageart comme lerysipe'le malin par des flots et des trainees, elle envahit l'autre amygdale, prealablement tum6fiee; et, au bout de vingt-cjuatre -t quarante-huit heures, elle occupe l'isthme du gosier dans sa totalite'. Cette &volution est d'autant plus rapide que les enfants sont plus jeunes. Le gonflement ganglionnaire est considerable et en proportion du developpement de la fausse membrane. Enfin, le mouvement febrile diminte ' mesure que la lesion locale augmente: autre point de ressemblance avec l'6rysipe'e malin. Les jours suivants, la-fausse membrane s'epaissit; elle se colore diversement, en jaune, brun ou noir, et simulela gangre~ne. 20 pe'riode on croztpctle. Caracteris~e par l'extension de la fausse membrane an larynx, cette p6riode s'annonce par une toux s che et de l'enrouement. La toux et la voix deviennent rctauques et sbmrdes; et de plus en plus sourde ai mesure que l'affection fait des progris. La gene de la respiration apparait ensuite, et le sifflememt la'ry'ngo-trachdali s'uieablit. C'est un bruit qui imite assez bien celui de La scie a' pieirre. Ii est plus fort dans l'inspiration, parce que les hevres de la glotte se rapprochent et diminuent l'espace reste libre. La toux s'uioigne et s'6teint, la voix disparailt, les acc'& de satffocatio-n commencent. Ce sont d'abord des acces de dyspn6e; ils reviennent toutes les trois ou quatre heures, et sont plus frequents la nuit. Bient t la dyspn6e arrive jusqu')a la suffocation. Le malade s'assoit brusquement, ]a te~te renversie en arriere, la bouche largement ouverte, les muscles inspi rateurs contract's, Ia face rouge, l'anxiet6 extrmne. Ces acc6s durent de deux -a cinq minutes, et LA DJPHITERIE. 291 291 sonlE suivis d'un calme relatif pendant lequel continue le sifflement laryngz-trachdal. Quand la maladie doit se terminer par la mort, les acces se rapprochent, deviennent plus intenses; bien'cot ils sont continus avec exacerbation et remission. L'e'tat des malades devient alors rdellementt epouvantable; ils etranglent. Enfin, un coma mele,d'asphyxie s'etablit; la face devient pale, blouffie, livide; l'anesthesie et le froid asphyxique dominent; ii y a un calme relatif; les acces de suffocation disparaissent et la mort survient lentement. Plus rarement, les malades succombent dans un violent acces de suffocation. Sonvent cette scedne d'agonie ne marche pas d'une manie~re continue; l'expulsion d'une fausse membrane, on un changement dans l'innervation des muscles respiratoires, rdtablissent la respiration et donnent un mieux inesp6r6. Puis la fausse membrane,,se reforme, les muscles se contractent on se paralysent de nouveau, et les accidents reparaissent. Quand la tracheotomie a e't6 pratiquee, la mort n'arrive point par suffocation dans la forme commune; mais par quelcues complications de pueumonie, on de bronchite pseudo-membranense. Si la maladie doit se terminer par la gudrison, les acces de suffocation s'eloignent; la toux devient plus grasse, et une expectoration mucueuse, jaunatre, contenant des debris de fausse membrane, s'etablit. Varie'te's. Croup d'eqnblee. La premiere periode manque; la maladie debute par la toux et l'enrouement; la fidvre est pen intense; le gonflement des ganglions fait defaut; quelquefois la fausse membrane qremzoqntte, et n'apparait dans le pharynx qu'" la fin de la maladie. FOF.ME BEMGNE. - La maladie reste incomplete et n'at AW4 9-.:) MALADIES CONTAGLEUSES. teint pas lo larynx; dile reste born~ee 'al'arriere-gcorge, et qlaeclquefois rne* te at ix grenci yes. TrlOWS~seau -a suutenu. qu'une simple angyine e'rythe'matouse) sufl.-isait a caracte'riser une forme b'nigne de la dipt/'re;ii fonde son opinion sur 1'observation dWan gins r~ilwuolas~vobservees sur des personnes exposees 4i la contagrion; angines 0'rythe'mateuses qui a leur tolur auraieat de'velopped aloauine couenneuse chez d'au-, tres personnes. FORM1E PU'rRIDE. - Ella ost caract e*rise'e par la prostraLion des forces, par la tendance aux he'morrhagie's et'a la g-angre'fC, par la multiplicite' des localisations diphthe' ri~ti(us '~ 'nin c.qdctcdes anciens; lernpoisom n e~mrnt diphlhe'riiique des modernes. Ella de btte fre't-uemment par des vomnissements, un mouvemneut f6brile mod~red, Ila tume'faclion des ganglions sous-maxi'llaires et une douleur de gorge qui passe souveflL inaperc~ue. Les amxgt-dales so gronflent conside'rablement et se recouvrenl do fausses membranes edpaisses, jaunatres et putrid es; les ganglions se gonflent plus que dans toute, autre formne. La diphth6rie, souvent prcdc6de d t6pistaxis, envahit las fosses nasales. La prostration, une anorexie, invincible, la pa'Ieur et la bouffissure de, la face se montrent de's las premniers jours. La maladie -arriv~e 'a sa pe'riod~e d'e'Lat se caracte'rise par une prostration compile'e; une indifference pour toate chose, un mouvement f~brile mod~r6, avec tendance% au refroidissemnent; une angine, intense avec des fauss-es membranes 6paisses, grisatres, noiratres,, ramnollies, exhalant P'odeur de gangrene. Les ganglions et Ic tis~su cellulaire 6~norm~ment tum~fi~s et indures presentent tine rougeur e'rysip~1ateuse; ii existe un jetctgc avec LA DIPHTFIERIE. 2 9 3 ulceration de la levre supe'rieure. C'est 'a cc moment que los localisationS, diphith~ritiques so multipliont. Cello du larynx a cola de particulier qu'eolle no s'accompagno iii do to~ux iii d'acces do suffocation; l'enrouement et la dyspud'e sont, dans co cas, los souls signos dui croup. L'ophlhalmie diphtlidritiqite est caracte'risee, par un Jarmoiemont corrosif, avec gonflement huisant des panpie~res; la conjonctivo rouge et saignanto caL recouverteo d'une coun~ennopaisse; un mucus sero-purulent abondant romplit la gouttie're oculo-palpebralo; in sillon aoue re., doulouroux., couennieux., marque le' irajet dos larmos; quelquofois la corne'o est onvahie et l'ceil perfore'. Ce~ttohocalisation co~ncide toujours avec le coryza et j amais avec la haryngito. La viilve et lo preýpmce sont assez souvent envahis par la production conennouso. La peau, pruncipalemont dorrie're ln's oreihlos, mais surtout ha. surface dos ve'sicatoires souL des localisations habituellos dais ha forme putride. La phaic devient donloureuse; ohio laisse sumnter uno se'osite" corrosive; une fausso membrane grisahre onvahit he centre, do ha phaic, tandis quo los bords s'elevent et rougissent. Cette fausse membrane so propage au moyen do, hinflammation re'sultant du contact aviec ha poau, do' ha se'rosit6' qu'ie.lo 6 -crrte; ha propagation s'avance pardeihteson Lehures qui envahissont ha peanu voisune et formont do larges plaques ramolhies et putrides. A ces sympto'mes viennent seJo jondre des he'morrhagies, principalement des d~pistaxis, des ccchymoses et des pdte'chies; des gangre~nes do. ha gorge, do ha vulve, do ha peaii; des eruptions tres-diverses:nube'oliques, scarlathniformes., mitiaires, ortie'es, des bulles do pemphygus. Enfin., lea malades, plonge's dana une, prostration comn 294 MALADIES CONTAWC EXSE'. plete, indiffirents 'i tout, paies, bouffis, livides, refusent toute alimentation; avec un pouls faible, tremblant, souvent ralenti, se refroidissent graduellement et meurent par syncope on par asphyxie lente. La guerison. s'annonce surtout par le desir de prendre des aliments, le retour des forces, le bon aspect des plaies et 1'dlimination des fausses membranes. VTariete'. Ti existe une varie'td de la forme pmtride, dans laquelle l'affection locale est tout 'a fait insignifiante, c'est une fausse membrane derriere les oreilles on. ' la vulve, par exemple. 11 n'y a pas d'angine, et les symptomes se, developpent comme dans les cas precedents, senlement avec une extreme lenteur, la maladie mettant souvent plusieurs septdnaires a parcourir ses periodes; elle se termine presque constamment par la mort. FoRME ATAXIQUE. - Carac[eris~e par l'incohe'rence des symptmes, par une marche irre'guliere et imprevue, par Ta predominance des symptomes nerv~ux; elle presente plusiours varietes. 10 Varie'te al marche tres-ratpide. Elle debute par un 16 -ger mal de gorge avec quelques plaques blanches dans le pharynx. Les symptomes locaux., peu intenses, coincident avec un monvement f6brile considerable qrui s'agrave de moment en moment; la diphth'rie envahit les fosses nasales; le dedlire eclate, et les malades succombent le troisieme ou le quatrieme jour. C'est ainsi que moururent Yalleix et le ills de Blache. 20 Vatrie'te' spacsm)odiqwe. Cette variet6 revrteles allures de la forme commune.; seulement ii Y a touj ours diphtherio des fosses nasales. Quand les fausses membranes ont envahi le larynx, le croup s'accompagne d'acces de suffocation violonts, hors de proportion avec l'6paisseur et 1'6tendue des fausses membranes. Le spasmo des LNh DIPHTHER.IE. 295 muscles de la glotte, puis leur paralysie, la paralysie du diaphragme, jonent ici un role imporIant dans les acces de suffocation. C'est pourquoi cet accident persiste, malgr6 la tracheotornie et alors qu'il n'existe aucun obstacle laryng6 an passage de l'air. Sonvent la malignite de la maladie est annoncee par des paralysies prematurees soit du voile du palais, soit des paupileres. La convalescence est troublee par des paralysies consecutives extremement graves et la mort subite n'est pas rare dans cette forme, soil pendant la maladie, soit pendant la convalescence. Affections consdcutives et complications. La prbeumonie; l'ente'rite, chez les tres-jeunes enfants; l' rysipeee, sont des complications tres-graves et qui augmentent beaucoup les chances de mort. L'albumninurie est un symptome concomitant et qnelquefois une affection consecutive; elle est d'nn ficheux pronostic. La paralysie est tantbt lirnite'e, tantot generalzs e. Dans le premier cas, elle reste bornee an siege meme de la fausse membrane, c'est-'a-dire an pharynx; elle produit le nasonnement; la chute et l'inertie du voile dupalais; la difficulte' qnelquefois consid6rable de la de'glutition; elle pent amener Ia mont par le passage du bol alimentaire dans le larynx. Pacralysie gcne'ralisee. Elle d~bute comme la precedente, s'accompagne bientot de faiblesse dans les jambes et d'une paraple'gie progressive avec amanrose, paralysie de la vessie et dn rectum; elle atteint frequemment le diaphragme et determine la mort par asphyxie. Nous rappelons encore que dans le cours de la forme ataxique on observe des paralysies prematunees dn diaphragme et des muscles de la glotte. Ces panalysies ont pour caractere d'6tre intenmittentes et de produine de% acces de suffocation souvent mortels. 296 MALADIES CONTAGIEUSES. Les paralysies diplitlidritiques d't~erminent 1'atrophie musculaire et la de'gene'rescence graisseuse. A ncitrrtie pathiologiqiue. On trouve les signes de la Mort par asphyxie lente on par asphyxie rapide. La fiausse membrane, dont nous avons de'ja decrit l'aspect physique, pre'sente 'a lexamen microscopique de la fibrine. amorphe ou finement striede. Cet exsudat renferme denombreuses cellules de pus. Ihiologie. La diphthe'rie est exces~ivement contagiense; elle sedvit souvent edpidedmiquement. Atteint-ellele, me^rme suj et plus d'une fois dans sa vie? Cette question n'est pas encore re'solue. L'cge des malades a une influenice sur la localisation laryngde'; le croup est plus commun chez les enfants, ii est aussi plus grave 'a cause de la conformation de ]a glotte. Le refroidissement est la cause occasionneile la plus commune. Ti'c't(mernet. Nous pourrions intituler ce paragraphe le chapitre des illusions. Ces illusions viennent des er-- ccurs de (diagnos tic qui font confondre, par un grand nuombre de mddecins,, l'a1gine couenneuse et 1'angine pul-- tacdc, la laryngite stridtde'ase et le croup. ire p~riode. - ilng'ine coaenn ie~ase.. Nous avons six me'dicaments principaux: bella-dona, mnercarius, lachesis, ba-ryta carbon ica, bronm'rn, bryonia; tons correspondent at l'angrine avtec tumdlefaction des ganglions. Bellado'na est indiqud'e dd~s le debut, avant la faussemembrane, par la sd'cheresse, de la gorge et la douleu-r d'oreilla. Mercurius est indiqud" par la fausse membrane dedj'a formdee avec stomatite concomitante, salivation. Baryta carbo~i ica, lans le medme cas, mais avec gonflement enorme des amaygdales et des ganglions sous-maxillaires. Lachesis. Angine. avec fausse, membrane;,-sentiment I LA DIPI-ITHIMIE. 29 de s'cheresse et de briUlures; sentiment d'une peau dans la gorge. Quelques m6decins prefArent apis 'a lachesis. Bromum et bryonia sont indiqu6s parce qu'exp6rirnen - talement ius produisent des fausses membranes dans la gorge. Habituellement on se trouvera bien d'alterner mercurius et bcryta ou mercnrwus et bromum. Les troisi6mes dilutions ont donna plus de succes que les autres doses; il faut rapprocher la prise des medicaments toutes les heures; quelques mrndecins pref~rent mercurius corrosivus a mercurius solubilis (Love). 2_ periode. Croup. Ici les indications presentent deux grandes divisions: indications tirees de la fausse menbrane, indications tirees du spasme et de la paralysie des muscleý de la glotte. Phosphorus, bryonia, hepar s afaris, iodium, bromum et spongia repondent ' la premiere indication. Moschus et sambucas repondent h la seconde; la trache'otomie est indiqu'e dans les deux cas. Hepar salftiris convient quand la toux est rauque et convulsive; 6ternument aprbs la toux; respiration et voix rauque, pas d'aphonie compl'te; dyspnee plut6t qu'acc's de suffocation. Phosphoras. Accidents spasmodiques plus prononces, r6veil Ia nuit avec acc's de suffocation; angoisse, sentiment de constriction du larynx; il existe quelques cas de guerison incontestable par ce medicament. Phosphorus repond en outre aux sympt'mes de paralysie. Bryonia a donne de bons r6sultats; on n'a pu encore determiner les signes qui indiquent sp'cialement ce medicament, et son emploi est encore un peu empirique; il en est de mdme de bromum, spongia et iodium. Les observations cliniques ddmontrent l'efficacitd de 191-P 298 MALADIES CONTAGlEUSES. 'moschus et de samlntc'as contre les acces de suffocation par spasme de la glotte. iMioschus correspond ' la constriction subite du larynx, suffocation avec desespoir; sambLucas est indiqu6' par l'angine, la toux rauque,les acces de suffocation avec gonflement bleuatre de la face et du con. I ne faut pas hdsiter a prescrire ces deux medicaments ' doses massives. Sponlgia, iodimin et caprmrn ont donne' quelques sncc's. La trache'otonie est indiquede par les accds de suffocation, quelle qne soit la periode de la maladie: que cette suffocation soit due u l'obstacle mn'canique cause par la fausse membrane, an spasme on me~me 'ala paralysie des muscles de la glotte. La question pratique est celle du moment oi' il convient de faire cette operation. L'intensite croissante des accds de suffocation est le signe qui guide le mddecin dans cette question difficile; ii faut retarder le moment autant que possible, en se rappelant cependant que l'opdration re'ussit d'antant mieux qu'il n'y a pas encore de symptdmes d'asphyxie.. Une inc;sion partant du cartilage cricoifde et arrivant presque au bord supdrieur du sternum, est pratiqude ' la peau. On divise successivement les tissus, couche par couche, en dvitant de coiper les Taisseaux, et on arrive ainsi sur la trache'e. Si 'a ce moment ii existe une hdmorrhagie, ii faut tacher de s'en rendre maitre en liant on en tordant les petits vaisseaux divisds. On pdndtre dans la trachede avec un bistouri pointu, on divise deux on trois cerceaux cartilagineux, on remplace le bistouri par le dilatateur qui, 'a son tour, sert a introluire la double canule; c'est le temps difficile de l'opdration. Un procded. qui dloigne bien des difficultds, consiste 5' armuer la canule d'nne sonde en gomme diastique qul dedpasse son extrdmite' de plusieurs centimdtres et dont l'extremitd arrondie et douce s'introdnit beancoup plus facilement TA. DIPHTHFERE. le. 9 dans la plaie de la trachee. La canule est ensuite fix~e a l'aide d'nn ruban autour du con du malade; une rondelle de caoutchou', passee prea lablement sousles oreilles de la canule, protlege la plaie contre le contact mnetallique. Immrndiatement apres l'ope'ration, des mucosites,et du sang s'"chappent dela canule, puis apre's cet orage, la respiration devient calme et sans bruit; alors on recouvre l'ouverLure d'une gaze claire et on entretient, 'a l'aide d'ean bouillante, une ldgere humidit6 dans l'atmosphere. La canule doit etre nettoyee, en retirant la canule int6 -rieure, toutes les fois qu'il se produit des bruits intenses par la respiration. Si les acce~s de suffocation reparaissent, i] faut retirer la canule tout entiere et maintenir la plaie bdante t l'aide du dilatateur, pour favoriser 1'expulsion de l'obstacle qui s'oppose au libre passage de l'air. Antrement, on ne retire la canule pour faire le premier pansenient qne le troisieme jour apr's l'op& ration. Jt faut savoir que les acces de suffocation et l'asphyxie peuvent revenir quoiqu'il n'y ait pas d'obstacle rn'canique an passage de l'air. Dans ce cas, ii survient soit une bronchite psendo-membran euse, soit une paralysie du diaphragme. On retire d'ftnitivement la canule dn sixie~me an dixiere jour. On. commence par la retirer queicues henres et on ne l'enieve definitivement que lorsqne les malades respirent suffisamment par le larynx. Chez quelques mnalades, l'obstruction du larynx persiste quinze jours, trois senaines et plus, et par consequent, on est, dans ces cas, oblige de laisser ia canule pendant tout ce temps. Forrnie putride. Bile pr'sen~te une mortalite' norme. A rsenicum, lac'hesis, ccrbo vegetabilis, correspondent a la malignit6, aux he3morrhagies, 'i la gangrene et aux 300 300 MALADZIES CO-NTAGflEISE8-. symnpto*mes asphyxiants qui caracte'risent cette forme. A rsenici'rn est indiqued par l'angine gangre'neuse, la tumne'faction 6norie, des ganglions lymphatiques, l'edcoulement d'iin ichor putride pair les fosses nasales, la paralysie du Idi~arynx. Lachesis rc"pond 'a la gangre~ne de la gorge, 'a la suppuration. et "a la gan grene des ganglions sous-maxillaires" aux h~rnorrhagi es multiples. Ca-r/fl) vegetabilis, 'a la periode asphyxique. China ýet secalo pourraieut aussi etre indique's. Farmie ataxiquc. V r i't i narche ictpide. Nous ne, jposs~dons pas de renseignemnents cliniques. Belladona et straw'oniztrn sont indiqu6s par les symptb~mes ce'r&braux; lac//esis conviendrait peut-e~tre con tre 1l'ensemble dle ia malaclie. La va.riutd sp~asmodiqac dernande les m~dicarnents du spasrnc de la glotte et ceux de la paralysie des musclesrespiratoires. Nous avons indiciu6 les premiers dans le traltemient do, la deuxie'me pe'riode de la formie commune. Pht~sph aris, plumibwam, secale corn~utw am, aselnicm sonindiqu~s par la paralysie. Enlin la faradisation des nerfs phre'niques devrait e', re tenteUie contre la paralysie pre'maturee (lu diaphragme et dans les acce's de suffocation souvent mortels qui sont lie~s 'a cette paralysie. Aralysip con 5cCat iva. h as toxicodeiidro)?n est indique' par la paratysie de pharynx: sympto'mes d'e'tranglement en avatant, un liquicle, engourdissemeut du bout des, doigrts, para~lysie incomplete et progressive des mremnbres inferictursl avec refroidissement, fourmillemen t et tremnbleMen, Dt; paralysie dui rectum et. de la vessie_; paralysie. des p~aupie'rcs; enfin, i.1y. a des faits cliniques en faveur,(e- iii mdicainent. Scih-) corn attavil et plambam..r'pondent enourau L x DIPHTITIIEIE. 301 symptbmes d"atrophie musculaire. Nous citerons encore phosphoruls, arsen wam-uni et china, enfin l'glectricit, dont laction favorable ne saurait d'tre contesteoe. Dans une maladie aussi grave que la diphthdrie, nous croyons encore devoir signaler quelques moyens empiriques, qu'on pourra essayer qnand le traitement rdgulier.sera inefficace. Le D' Triduau a preconisd le copcthu et surtout le poivr'e cubebe 'a tres-hante dose; alterner toutes les deux heures une cuillerde de sirop de copahu et une cuillerde de sirop simple contenant d, 50 centigrammes -a I gramnme de poivre cubebe. 1I a cite un certain nombre de succds obtenus t l'aide de ce mode de traitement. Le D" Abeille vante par-dessus tout les fumigations de cinabre dans la chambre du malade. Dans un vase a large ouverture, contenanL del'eau en 6bullition, on projette, tonics les deux heures, 2 grammes de cinabre. Mloyerns locaux. La caute'drisation qui avaitl ed16 proposde comme un moyen infaillible et quilavait e6e' acceptde d'enthousiasme par la gen'eralitd des mddecins est auj ourd'hui abandonude par Trousseau lui-medme. Cependant nous (ro Tons que l'on pent retirer quelques avantages do cartaines applications externes. Los gargarismes contenant I grammo de bromuro do potassium, pour 200 grammes d'eau (Dr Emery); l'insufflation d'une poudre composde' de sucre de lait et d'acide arsdnieux dans Ta proportion d'un dix-millidme; ]es oncLions sur la peau du cou avec la teinture d'iode, peuvent rendre quelques services dans le cours d'une maladie, dont le traitement rdgulior n'est point encore dfiritivement arrete. Soiins hyqidreiqwes. TI est fort imporlant d'alimenter les malades atteints de diphthh6rie et do maintenir dans leur chambre uno chalour douce el rendue un pou humide par 302 MALADIES CONi'AGIEUSES. 1'eau tenue en 6bu11itLion. L'usage d'un peu de vin, s'urtoift pour les malades qui DC veulen t 'as manger, est consei.116 par la plupart des m~decins. DYSENTERIE. La dysente'rie est une maladie e~pide'mique et con Lagieuse, caracte'rise'e par des &'vacuations fre'quen-tes deý selles petites, touj ours glaireuses, et souvent sanguinolentes; par le te'nesme et par 1'infiammation du rectum. Cette maladie, qui est extre'mement meurtriere, se pr~sente sous trois formes: forime commrune, forme, be'nigne et forme mnaligne. FoRME COMMUNE. - Celte forme, pr6ce'dee souvent de courbature et de diarrh~e.de'bute d'autres fois par un, v~ritable frisson suivi d'un mouvement f6brile tre~s-intense, ordinairement accompagu6' de vomissements. Les selles prennent bientOt un caracte're special et en Mm~ie temps le rnouveinmentfcbri-e dim~i~ne, en sorte cjue comme dans les deux espe'ces morbides pr'ce'dentes, la chaleur f6brile diminue 'a mesure cque la maladie s'aggrave. IDes coliques iutenses precedent et accompagnent les selles qui deviennent tres-frecjuentes jusqu'h' 4, 6, 8 et 10 par heure; le tenesme est continuel. Ces selles, tre's-petites,, sont touj ours glaireuses, habituellement sanguinolentes, contenant quelquefois du sang pur, m616e de matie're f~cale. durcie; d'autres Lois, des fausses -membranes irnitant la lavure de chair, la tunique, interne de 1'intestiri; LA DYSE'NIEAII'.30 3V1, quelquefois efles sont formees de glaires teintes en vert par de la bile. Ces symptoknes augmentent pendant le premier sept'naire; les selles deviennent incessantes; l'anus plus ou moins ouvert; la muciueuse purulente, rouge, ulcdree; 1'amaigrissement rapide; le facies gripp6 et senile; et la tendance au refroidissement a remplacd la chaleur febrile; le pouls est frequent et tres-peLit; les vomissements et l'anorexie out cess6; le malade commence ' digerer un pen de bouillon; ii n'y a ni stupeur, ni d6lire, mais pluL'6 une indifference profonde. La maladie peut se terminer par la gue'rison on par la mort; d'autres fois, elle passe 'a 1'tat chromiiique. Termtinaison par la )nort. L'amaigrissement devient scuelettique; le facies hippocratique; l'anns b'ant; le sphincter paralyse; les evacuations involontaires; l'algidit6 se prononce de plus de plus. Les malades, pelotonnes dans leur lit, en proie ' des evacuations incessantes, putrides, liente'riques, se refroidissent de plus en plus; le pouls, d'abord intermittent, disparait tout ' afait; les evacuations se suppriment; les malades sont pris. de subdelirium et succombent dans un etat qui pre' sente quelque ressemblance avec la pdriode algide du cholera. Terminiaison par la gde'risom. Les selles s'e6loignent, deviennent stercorales; la chaleur reparait; la frequence du pouls dinminue; l'appdtit se prononce; le'sommeil revient, et les malades entrent dans une convalescence toujours longue, difficile, et souvent interrompue par des diarrhees et par de veritables rechutes. Passage a l' tat chronique. Apres deux on trois sept6 -naires, le mouvement f6brile cesse; les selles deviennent noins frequentes, elles sont lienteriques et puriformes; 1'amaigrissement, la perte des forces, lesentiment de 304 30 AA D II JS'CON TAG-I EUS'E S froid. persistent; l'wd~Me survient. Cet 6-tat se, prolongre pendlant des mois, et so termine presque toujours par la Mort, soit dans Fl'alidit6", comme prece'demnment, soit par tine complication. Comiplicci ions. Abcs du, fole. Fre'quent l ans les pays chau*ids, ilsprdceddont, accompagnent on snivent un grand nombre do, dysente'ries; us sont 'a cette dernie're affection ce, quo l'6 pidid-ymi toes~t' la blennorrhagie. Les autres comp~lications sont la pi'ritomite, due 'al'extension de FinUlammation dui rectum an pe~ritoine, on a tne perforation do, liutestin;los abct~s du petit bassin,, produits par le mme mo canisme; des phle'bites du petit bassin on des meinbros infe'rieurs; la diath~se pnrnle'rte; des art hr ites qui ontL porte' Stoll 'a cre'er la dysente'rie 'rhumattismiale. Los accidents con~seicmtifs sont des pe~ritonites tcardives, des,rct~r('cissc~nents du rectum eot de;- parapicgies. Fowmris BENIGNE. - Ello est habituellement sans fie'vre on accompagnee d'un acce's fe~brile, tre~s-court; los selles caracte'ristiqnos sont plus on momns abondantes; l'appe'ti revientL promiptetment; los forces son-t conserve"es; l'amaigrissoment est insigynifiant et la maladie so termine, le qnaume on le, septi'me j our. FoRm NMALIGNE. - Extre^rnement meurtri e*re, cule vanie d'aspcct avoc los dpidemies; cependant l'algidit6' est tonjours lo caracte'rc dominant. Los sympt 0,mes graves apparaisseut de's le, debut, et la mort pent survenir des le troi-sid'mo jour mais plns sounvent 4' la fin du- premier sept~naire. Les malades pr6sentent an plus haut degr6 l'ptat grave o afone commi-une; en pluss, ii y a des symptd~mes as,-phyxiques marque's par la couleur blena'tre do la face et des extrdmiteds. Los evacuations out tine, odeur gga~rdnouse ot no s'accompagnent ni de coliques, ni do, LA DYS6ENTERIE. 305 iouleur anale. Le pouls disparait rapidement; le d'lire survient, puis une sorte de coma asphyxique qui termine la malacie. Dans certains pays, les accidents rev tent un type franchement intermittenit, c'est une pernicieuse dysente'rique. ANATOMIE PATlIOLOGIQUE. - La lesion constante est une inflammation ulcdreuse du rectum. Chez les malades qui succombent apres le premier septenaire, on trouve toutes les membranes fortementt epaissies; le calibre de l'intestin tres-retrci; la muqueuse ulcer~e plus on moins profonddment, recouverte par place de pseudo-membranes; des abcs sous-muqueux communiquant avec l'intestin par des ouvertures multiplides; des points gangrdneux. La lesion diminue a mesure que IPon s'6loigne de l'extremite inf6rieure; les ganglions mesenteriques, le foie et la rate, sont tum6fl6s et ramollis. L'altdration du sang consiste dans une diminution de la fibrine et des globules, et une augmentation du s6rum. ETIoLOGIE. - Epidemique, pontagieuse, transportee de ville en ville par les rdgiment.s qui en sont infectes, la dysenterie est surtout une nialadie des pays ofi sevit la fildvre intermittente; elle est plus grave dans les pays chauds; dans nos climats elle regne surtout pendant l'automne. La cause occasionnelle la plus incontestee est le refroidissement. Les exce's peuvent 6tre l'occasion de la maladie. L'usage des fr wits ne semble pas avoir d'influence ficheuse. TRALTEMENT. - Forme commzune. Au ddbut, quand la fievre est forte, cc qul est rare, cconitam est indique; JOUSSET. 20 306 MALADIES CONTAGLEUSES. mais ii faut promptement le remplacer par lFun. des me'dicaments, suivants: Capsicvlra nnarI&m est le medlicament principal de Ia d-ysente'rie 'a sa, periode d'6'tat:te'nesme excessif, petites. selles, glaireuses, et sanguinolentes, pr'ce'de'es et accom-- pagnees de coliques; ballonnement du ventre; soif et frisson apres chaque selle; sentiment de defaillance, pendant Ia selle; faiblesse extraordinaire. Mferczurius vient sur la, meme ligne que, ccpsicuimb. So-- lubilis et corrosivus out ete employe's avec succe~s; tons les deux correspondent aux selles dysente~riques. Soiw,bills s'accompagne, de suewrs froides avant la selle et deý chctleatr pendant la selle; corrosivlas correspond 'a des selles plus sanguinolentes, 'a un. tenesme plus douloureux et 'a, 1'excoriation de l'anus. Nuxwvvomicc& convient dans, la dysente'rie avec selles. emelNes de matie're. f~cale dure, et grand te~nesme. Colocynuhis ýest indiqu6' par des coliques conside'rables, avec rougeur et chaleur de la face pendant les coliques; par des selles, dysente~riques, me'lees de mucus teint en vert fonce'. Colchicwnm. Selles, tre's-frerquentes, pen Languinolentes Ipeca convient quand les vomissements sont, pre~dominants et aussi quand la perte du sang par les selles, est considerable. A une p~riode plus avance'e de la unaladie, nous ponvonis indiquer phosphorus, arsenzicuinm et carbo-vegetabilis. Ces trois medicaments correspondent 'a ce sympto~me si* grave de la paralysie dui sphincter, et les deux derniers au refroidissement asphyxique qui annonce et pr'ce'de la, terruinaison, par la mort. Un. grand nombre d'observations cliniquos prouvent l'efficacit6 ' arse.nicumn dans la dysen teripe grave.. L,, DYSENTERIE. 307 Nous retrouvons ces trois deriiiers m6dicaments, et principalement cu'sellicmrn, cans le traitement de la forlme malignze de la dysent'rie. Secatie corruutunm et china alternes ont donn6 de beaux succ's dans les cas tre's-graves (Emery). Quand cette forme rev't le type intermittent, china est indiqu6, mais principalement le sulfate de quinine, qu'il ne faut pas hesiter ' prescrire,' forte dose. Les doses pour les autres medicaments sont, d'apres ma praticjue, les 3e" dilutions. Pans un cas tr's-rebelle et tres-intense, je me suis fort bien trouv6 d'administrer 25 centigrammes de la 3e puis de la 2e trituration d'arsenic cans 1/4 de lavement, qu'on repetait trois -fois par jour. L'6tat chronique demand e principalement arsenicwm et ohina., suivant le caracte're de la diarrh6e. Argentuma nitricinm a ete prescrit avec succes en lavements et a* forte dose. Je n'ai jamais eu l'occasion d'employer cc moyen. Le re'gimne est fort important clans la dysenterie. La diete absolue ne convient que les premiers j ours; on doit ensuite alinenter le nalade. La viantde trAs-peu cuite, on meme tout 'a fait crue, est la nourriture la plus convenable; elle doit tre administr'e anssit O-t que I app'tit revient, m'me pendant la p~riode d'etat, et ii faut persister si la viande, parfaiterent digeree, n'occasionne pas de coliques et ne se retrouve pas dans les selles. 308 308 MALADIES CONTAGIEUSES. GRIPPE. C'est rime maladie e'pide'micjue et contagieuse, caract6" rise'e par l'inflamrnation catarrhale de la membrane mu querise des -voics respiratoires. TantO~t tres-be~nigne, tanto't tre's-meurtriere, la grippe, de~crite encore sous les noms de bronchite cdpidernique, pn~enno~nie dp ict'vique, "follettes, cocotte, petite peste, in/luenzaM, atteint la presque ge'neralit6' des indiviclus; elle se propage tres- rapid emen t, en sorte que quelques se-' maines lin suffisent pour faire le tour dui globe. ElIle pre'sente trois formies 'a etudier: fog-me comm1.1vme, forme. bcnigmie, forme rnctaligrne. FORME COMMUNE. - Ii -y a deux degre's on variete's 10 Va~rie'te' lc'gere. La bronchite constitue, ici l'affection priricipale; iell Obute par mu mouvement f~brile, tresintense, precede defrissonnements tres-marque's; lepouls esi large et mou; la chaleur s'accompagne de tendance aux suerirs; la courbature, est considerable, avec rachialgie; cephalalgie frontale intense, s'irradiant dans la face; il y a uric grande prostration. En me*me temps coryza fluent, auquel succe'dent rapidemerit le mal de, gorge, avec enrouement on aphonie; puis la bronchite, caracte'rise'e par une toux seche et incessan Le. Les syrnpto'mes ge'neraux tombent le quatrieme Oil an plus lard le septieroe j our. Les malades se le'vent; uls recouvrerit de l'appe~tit et dn sommeil; mais uls conservent urie toux quii devient grasse, quinteuse, avec effort de vo LA GRIIPPE. 309 missements, et memeo vomissements; cuelcuefois iepistaxis. Cette toux, qui ressemble a celle de la coqueluche, se prolonge plusiours somaines; 1'expoctoration dovient de plus en plus epaisse et coloree; los quintes s'eloignent d'abord, dirninuent ensuite et finissent par disparaitre. 20 Varie't6 grave. L'affection pulmonaire est caracterisee, dans cetto variet6, par la bronchite capillaire, avec engouemont des poumons et hepatisation dissemin'e. Cette varie-te' d6bute souvent comme la pmicedente; seulement, sous l'influenco d'un refroidissement on d'un exces, l'inflammation so propago aux potites bronches, et la premiere vari'te so transformo daans la seconde. D'autros fois, la gravit6' do la maladie apparait des lo debut. Le frisson est plus narque; le mouvement f~brilo est plus intense, et uno dyspnee notable, avec 6etat vultuoux do la face, et uno grande prostration caract6risent de'j' la maladie. La p'riodo d'6tat s'etablit habituellement des le,quatrieme jour, quelquefois plus tard. Comme dans los maladies do la meme classe, la chaleur f6brile est d'autant moins accusee que o 'tat est plus grave. Lo pouls est mon, petit, intermittent; il y a une tendance ' la suour; la dyspnee est considerable, et c'est lR le sympt6me principal; la face est vultuouse et presento tres-souvent uno legere tointe asphyxique; la toux, tres-frequente, facile, amene une expectoration tres - abondante do crachats puriformes tres-6pais, tenaces, quolquefois demi-solides. Cette variete ste ormine souvont par la& ort. La dyspnee fait des progres; ii surviont des acce's do suffocation horribles; et los malades perissont tout h coup dans un de ces acce's, on bien s'eteignent plus lontronent clfdans F'asphyxie, par la repletion des bronches. Lorsque lca gudrisom doit avoir lieu, la dyspne oci 310 310 MALADIES COTNTAGIEUSES. minue, ainsi que l'expectoratLion; le sommeil et lPappe'tit reviennent. Dans cerLaines e6pide'mies,,la, forme commune se cornp~lique avec. la diphthe'rie et avec les oreillons. La pre'dominance de l'otite,, du coryza, -de ne'vralgies diverses, d'ophthalmies, impriment un caracte~re tout particulier 'a" certaines edpide'mies. 11 faut savoir que la 'grippe est souvent la premie're 'tape do la plithisie pulmonaire. FORMIE B]ENIGNE. - La dure'e est courte, l'affection locale de peu d'importance; mais les symptomes gedneraux son-t tr('-s-prononce~s et hors de proportion avec les sympto'mes loc--aux. 'eAte.frme de~bu Le par de petits frissons,onsmlet par,1un pen de frilosite6. Elle se caracte~rise par une courbabhire excessive,. un affaiblissement considerable,, une, i nsoumDie compIeLe. La ce'phalalgie est considerable,; laffection locale, est tanitot le coryza, tantO^l lotite, tautokt le mal de grorge, ou le rhume; d'autres fois, une ne'vralgie on tine conjonctivite. Le mouvement f~brile se. developpe plu-s ou moins comple~tement,, et la maladie se termine du quatridine au septieme jour. FORME PMALIGNE. - Cette forme est fr ecjuente dans cerlaes pide~mies; elle est caracte'rise'e surtout par la side'ration. des forces et par le de'faut de proportion entre les svmptonies. L'affection habituelle de cette forme est la bronchite capillaire, avec engrouement des poumons. Mais chiaquoe 'pide'mie reve't un caracte're particulier, et qnelque fo--is la rnort survient avant que la lesion pulmonaine soit de-veloppee. La mialadie de~bute- par un frisson violent et, par un 6tat fdbrile bien accuse; la somnolence et, le coma appa LA GRIPPE.~ 311 r-aissent de's le second jour; ii y a une extreme prostration; la langue et la gorge se sckhent; le d'lire survient; le pouls est petit, inegal, fuyant; la respiration est cornposee de soupirs profonds. Les soubresauts des tendons, les lipothymies, Pasphyxie, les sueurs froides; des erachats putrides et noiratres; quelcuefois une diarrhee s6 -reuse, 'abondante, involontaire; des cedemes, des parotides, des gangrenes, caracterisent la grippe maligne "a -sa periode d'etat. La mort survient quelquefois des le troisieme jour, mais habituellement aussi le quatrie'me et le septieme jour. Lesions. Bans l'epiddmie de Nantes on rencontra con-:.stamment une abondance de caillots fibrineux, durs, jaunatres, remplissant completement le ventricule et l'oreillette droite. Ces caillots se continuaieut dans les veines -caves, mais surtout dans l'artere pulmonaire, qn'ils obliteraient compldtement, remplissant toutes les ramifications -comme une injection solidifi6e. Bans le coeur gauche, ii y,avait moins de caillots. Les bronches, entidrement remplies par un liquide mucoso-purulent, prdsentaient, ainsi que le tissu pulmonaire, tons les degrds de l'inflammation propre aux bronchites capillaires, jnsqu'a l'Phepatisation, disseminees on noyaux plus ou moins volumineux. ETIOLOGIE. - Maladie 6pidermique, transmissible par contagion, et aussi 'a grandes distances par l'atmosphere des malades. La grippe sevit en toutes saisons, mais moins friquemment en ki. L'encrnbrewiernt est une condition qui la rend plus grave dans les casernes et dans les hdpitaux. Les refroidissements, les exce's, mais sur tout la fatigue, servent d'occasion h son ddveloppement. TRAITEMIENT. - Nous renvoyons pour le choix des me 312 31MVALADIES CONTAGLEUSES. dicaments au chapitra du Ctatcrrhe pulrnoin-aire. Noug dirons seulement, ici que dans la forma maligne deux meddicaments soul principalement indiquews, ctrsenicum a eut lachesis,, at qu'il sera facile da choisir antra las deux m'dicamants, en sa rapportant ' ca qua nous avons dit. du traiLtement des formes maligres das autres maladies. OREILLONS. DtFINLTION. - Maladie epiddmique et contagieusa caracterisde par la Ifuxion aigue" des glandes salivairas at en parliculier des parolides. Les oreillons constituent nne maladia essentialle, tre'sdistincta da la parotita symptomatiqua. Cette clernierea affection, commune a plusieurs maladies, ast habituellement, mais non toujours, borne 'a une seule parolida; ella a une grande tendance a sa terminer par la suppura-- tion ou la gangrene. Las oreillons ddbutent par des frissons avec vomissements, suivis d'un mouvement f~brile intense; le pouls ast. large at frequent; en mmea temps il surviant une fluxion doulourause dans l'une des regions parolidiennes. Des le lendemain, la gonflement de la parolide est apparent; il augmente las jours suivants; ii est quelquefois tres-douloureux. La mouvement fdbrila tombe le quatrie'mejour et la resolutLion commence; dans las cas bdnins la maladie se lermine ainsi; mais le plus souveni la fi vra reparait, lautre parotida se prand, at la maladie se prolonga. jusqu'au septieme ou neuvieme jour. A ca moment survienL assaz souvant un plienomene bizarre at tres-douloureux: c'est la disparition rapide da la fluxion paroLi OREILLONS.S 313 dienne qul est remplacee par une fiuxion sur les testiculeý chez les hommes, sur les glandes mammaires, les grandes 1&'res on l'ovaire chez la femme. Quelquefois cette metastase est prece'dee pendant quelques heures de symptonmes fort alarmants; mouvement f6brile intense, delire, tat lipothymique, puis la fluxion se fait et tout rentre dans l'ordre. Cependant Hamilton a signale' une 6pidemie d'oreillons accompagnee chez qiuelques sujets d'une meningite mortelle. Dans une vari6te' plus b6nigne la maladie ne s'accompagne meme pas le fie'vre. Quelquefois i'induration des glandes salivaires persiste huit et quinze jours apr's la disparition de la fivre. Les oreilions s'indurent surtout chez les scrofuleux. ETIOLOGiE. - Maladie 6pidermique, contagiense, non inoculable et ne frappant ordinairement le me'me sujet qu'une seule Lois dans sa vie, les oreillons sevissent dans les mnmes circonstances clue la rougeole. La periode d'incubation varie de huit 'a quinze jours. TRAITEMENT. - Solubilis est le me~dicament generalement necommande dans le Iraitement des oneillons. Pulscttillca est indiquee par la metastase sun les testicules. Apis mellifera nous a rendu service dans un cas oia des symp l0mes de meningite s'etaient montr6s apnes la dis panition des oreillons. Dans cc cas il faudrait encore songer B belladona. Dans cette maladie j'ai employe les medicaments ala 30 dilution. ~ DES NEVROSES Les maladies qui forment la classe des ne'vroses oft pour caracte're commun d'e'tre constituees par des desordres de la vie animale et de, n'aLteindre, qu'indirectement et 'a la longue les fonctions de la vie vd~getative.- Nous d~crirons les ne'vroses suivantes: 1'hysterie, 1e'pilepsie, 1lecicumpsie, le te~tarvos, la chor~ee, le sornanctmulisme, qui contient l'extase, la catalepsie et l'acrobatisme; les contra~ctu~res essentielics, l'ataxie locomnotrice., la orcunpe des Jcrivabirs, la jparaple'gie essentielle, la parctlysie agitante et le tremblem)nent se'nile., la craim~pe, la paralysie essentielle de la langme, i'hypochonclrie, la folie, la demnence, la paralysie ge'nerale essentielle. HYSTERIE. L'hyste'rie est une maladie de l'ordre des ne'vroses cxclusivement propre au sexe f~minin, et caracte'rise~e par la multiplicited de ses affections, dont les plus significaLives sont l'impressionnabi lite' excessive, la boule hyste' rique, les analge'sies et les hyperesthe'sies. L'impressionnabilite6 excessive, les hyperesthe'sies, les analcgesies ct la boule hyste'riquc ne sont pas les ph~nomencs les plus apparents, les pIlis conside'rables del'hys-~ te~rie; mais cependant nous les enume~rcrons dans la de~finition de. la maladie, parce qu'ils sont les plus carac HYSTERIE. 315 lkristiques et qu'ils separent nettement l'hysterie des.autres nevroses. Enfin nous disons que l'hysterie est exclusivenent propre au sexe f6minin, non cjue nous ignorions que l'opi-nion contraire soit soutenue par des medecins fort autoris's sur la matiere, mais parce que les arguments et les observations qu'ils ont apportgs U'appui de Ieurmaniere de voir ne nous ont pas convaincu. Leur erreur provient de deux causes principales: la premiere est une trop.grande importance attachee an symptome impressionnabilit6 comme signe d'hysterie; la seconde est la confusion.etablie entre l'hysterie et certains etats morbides, comme le somnambulisme, la catalepsie, la chor6e et niime des phenomennes rares de l'empoisonnement saturnin. DiVIsIoN. - L'hysterie se pre~sente sous quatre formes: la forme commviune, la formbe bebig'ne, la formne convulsive et la forme grave. Plusieurs de ces formies pre'sentent ' etudier comme varierter des sons-divisions imnportantes. FoBML? COMMUNE. - Cette forne est ainsi nommere, parce ýque c'est elle que l'on rencontre le plus frequemment, et,aussi parce cue, presentant reunies presque toutes les,affections hysteriques, elle offre, plus que toutes les,autres formes, une image complete de la maladie. Les hyst'riques pr'sentent des leur enfance certaines -dispositions qui permettent de presoir a l'avance le d'veloppement de la maladie; et, comme cette prevision est,d'une importance capitale an point de vue de la prophylaxie, nous allons exposer avec le plus grand soin les signes de la disposition hysterique. M. Briquet a dit avec raison que cc qui constitnait le temperament hysterique- 6tait lc p2rddomir~cnc de l'cdl 316 DES NEYROSES. meent affectif. Ces malades, encore tout enfants, sont im-- pressionnables h l'exc~s; olles sont vives, affectueusesr (t trop de'monstratives dans leurs affections; si elles plourent, c'est jusqu'aux larmes et ' la suffocation; si elkes s'iritent, c'es j usqu'a la fureur et au tremblement - leur joic s'accompagne d'exclamations folles, de larmes et do rires inextinguibles. Elles s'effrayent facilement et se trouvent mal pour un rien; elles deploient dans leurs joux une imagination extraordinaire, m6me chez des en-- fants; lour sormeil est ledger, souvent interrompu; ellesont des re^ves lucides et des acces de somnambulisme. Les facultes intellectuelles ne prdsentent pas de caracO~ro particulier chez los enfants et los jeunos flles pr6-. disposeos 'a l'hystdrie; ellos peuvent avoir un esprit tresborne ou une intelligence tres-dtendue. Les facult6s animales ou sensibles sont seules ddveloppdes ' l'exces. Quciques auteurs out crum trouver dans l'apparence physique des signes do la predisposition hystdrique; maisis s'accordent peu.sur la description de ces signes. Pour nous, une constitution delicate, mdme un peu frdlo, une orando vivacited dans los mouverents, une cer-- taine 6nergie musculaire, avec une faiblesse apparente, tels sout los caracteres physiques des enfantspr'dispos6esh la forme. coommune do l''hyst6rie. Nous verrons, en trai-- tant de oa forme convulsive, quo los flues qui sont atteintes. do cette formo presentent souvent des caracteres physiques tout opposes. Quand I'hysterie debute avant l'age de 7ans, elle commence presque toujours par une attajue convulsive, rmemo qiand les malades doiventt dtre atteints do la forme commune; drautres fois cost par des gastralgies ou des c&phalalgies, qui de's lois revdtent des caractdres tout particuiers, cj sumi lesquels nous insisterons en d~crivant los (I ffections hysteriques; mais, le plus souvent, c'est A l'ap IlYsTERIE. 317 -procho do la puberte et au moment do la premiere monstruation cue l'hysterie, latente jusqu'aL co jour,,eclate et so constituo par le d6voloppoment simultan do la plupart do sos sympt6mes. Les malados presentont alors 'a etuctior doux 6tats listinets: hysterio pendant l'attaque, hysterio hors du tomps,des attaques. Hystelrie pendatntl'ctta que. Dans la formo commune do.hygsterio, los attaques sont constitueos par le fotour, a dos periodes habituolloment longuos ot irregulieres, d'un onsomblo do sympto'mos qui apparaissont rapidoment, so ýcontinuont pendant quelques houros ot disparaissont or-,dinairement apre8s uno crise par los larmos ou par des urinos aqueusos ot abondantos. Chaquo attaque so compose lo plus souvont d'uno suite d'acces separes par des r6missions plus ou moins completes; los attaques sont,convulsives ou no le sont pas. Attacqmes non7 convdulsives. A propos d'uno impression morale vive, quelquefois d'une frayour, plus souvent -d'un chagrin violent, B l'aFpoque dos re'gles surtout, la malado est priso d'accidents variables, mais dont los prin. cipaux sont los suivants: dyspneo avoc suffocation ot sanglots, sentiment do constriction ' la gorge, palpitation extremomeent violente, agitation avec trembloment des membros, exaltation des facultes intelloctuelles et principalement do la sensibilite ot do l'imagination, flux do -aroles entrocoupees do sanglots. Lo langage est facile, 1'expression est recherch~e eet le discours empreint d'un caracte're d''levation relative incontestable. Au milieu do ce desordre, surviennent des acces d, rire et do pleurs involontairos. En meme temps, los malades eprouvont des douleurs souvent oxcessivos, La tete, la region du eceur et l'jpigastre, sont le plus souvent le siege do ces douleurs; mais, quel quo soit leur siege, elles s'aggravent 318.DES NTEVROSES. par la pression, qui suffit presque toujours 4 rappeler l'acces lorsque la r6mission est deja commeac6e. Apr's une duree d'un quart d'heure, d'une demi-heure, tous ces symptomes diminuent pour reparaitre encore, et constituer ainsi, par leur retour et leur disparition, une s6rie d'acces dont l'ensemble compose l'attaque hysterique, attaque hysterique qui se termine presque toujours par une &vacuation critique. Le plus souvent cette evacuation consiste dans 1'excr6tion extremement abondante d'une urine limpide comme de l'eau. Attaques convulsives. Nous l'avons deja dit, dans la forme commune l'hysterie presente accidentellement des attaques convzolsives. Dans ce cas les malades conservent presque toujours leur connaissance, et les convulsions n'atteignent jamais le degre de violence qu'on observe dans la forme convulsive. Quant ' leur caractere de convulsions hysteriques, nous aurons ' le decrire 'a propos de la forme dans laquelle elles se montrent comme symptome principal. I1ystJrie en dehors des cttaques. Les attaques que nous' venons de decrire reviennent a des intervalles tres-irr&guliers; et souvent, apres avoir e6t frequentes pendant un temps, elles s'6loignent de plus en plus et finissent par disparaitre compl6tement. Seulement les mialades conservent toujours la facult6 de retomber dans la phase des attaques frequentes, et pour cela il suffit d'un'e plus grande intensit6 dans l'action des causes occasionnelles. Ainsi, des chagrins prolong6s, l'affaiblissement resultant d'une longue maladie, un changement d'etat, suffisent pour faire reparaitre chez les hysteriques des attaques frequentes, mrme lorsque ces attaques ont cess6 depuis plusieurs ann'es. Dans l'intervalle des attaques, les hysteriques pr6sentent un 6tat fort complexe 'a 6tudier. Les affections qui HYSTER~IE. A319 predominent chez chacune d'elles donnent ' la maladie des caracte~res variables t l'infini, et c'est avec cjuelque raison cque les auteurs comparent l'hysterie 'a un protee qui pent prendre la ressemblance de toutes les maladies. Tant6t 0 a predominance des affections gastricjues rapproche lhysterie des affections organicues de l'estomac; chez d'autres malades, la tonx et la dyspn'e font craindre une phthisie commengante; de violentes palpitations et des douleurs ' la region du cceur rappellent chez cuelcues-unes les caracteres propres a ]a cardite chronique; des douleurs violentes, touj ours flxees sur le me'me organe, sinulent jusqu'f' un certain point les phiegmasies les plus diverses. nephrite, cystite, arthrite, phiegmons profonds des membres; enfin des paralysies, des convulsions, des contractures, des cephalalgies et des rachialgies atroces se reunissent et se groupent quelquefois de telle fagon, qu'elles donnent ' la maladie l'aspect d'une affection du cerveau on de la moelle epiniere. Mais, an milieu de ces troubles si divers, an-dessus des modifications si multipliees imprimees par ces affections diffirentes, la mala'die subsiste et se manifeste par un fond commun et presque identicue chez toutes les malades. Les fonctions de la vie animale, qui pendant longtemps sont presque exclusivement atteintes dans l'hysterie, presentent constamment le me'me desordre, et les affections elles-memes, si diffirentes qu'elles soient par leurs sieges, offrent toutes des caracte'res communs et un air de famille qcui permet de les classer et de les designer sous le non d'affections hyst'riques. Parni les fonctions de la vie anirale, les sens internes sont ceux qui souL le plus generalement et le plus profond6ment atteints. Le trouble des seus internes consiste dans le developpement anomal des facultes affectives et dans une impressionna 3210 DES NIEROSES. 1ilito extreme. De leur c6te, les sens externes, la contractilite musculaire et la sensibilild gen'erale presentent des troubles nombreux, mais qui penvent rentrer dans deux ordres opposes l'un a l'autre. Tantot c'est une sorte de surexcitation de cos fonctions: l'oil voit mieux, l'ouifo cst plus fine, la sensibilitd est portee jusqu'a la douleur; tantbt au contraire c'est la paralysie complete ou incomplete qui existe simultanement avec I'6tat precedent on qui lui succede. Si varies que soient les symptbmes de l'hysterie, ils peuvent donc tre ramends, en derniere analyse, 'a des troubles parfaitement d'lnis de la vie animale; mais sur ce can evas touj ours le meme, dans ce cadre touj ours identicue, les influences tirdes des idiosyncrasies, de l'6ducation, de la position sociale et de toutes los circonstances etiologiques viennent dessiner des tableaux qui difPerent avec chaque malade. Aussi est-il difficile de faire une description qul s'a ppliqne ' tons los cas. Cependant on peut dire que toujours l'hysterique sent trop vivement et exprime trop vivement aussi ce qu'elle a ressenti. De Ia' ces pleurs, ces desespoirs pour des riens, ces rires et cette joie folle pour des bagatelles; de la encore un Iangagre toujours empreint d'exageration et prenant facilement une legcre teinto de'clarnatoiro. Ces malades no parlunt queo do carriere brisee, d'affection m6prisee, do maux affreux et incurables, do mort prochaino, do douleur, de tortures dont personno ne peut se faire une idee. A los entendre, leur devouement est sans limito, le courague qu'elles mettent ' supporter los longues souffrances de la maladie est un courage surhurain. Ces malades font toe(lesespoir do leurs parents par lours exigences, Icurs plaintes continuelles, leurs caprices sans fin. Elles tourmentent leur mrclecin par leur peu do docilite et par leur inconstanco qul los fait passer d'une confianco et H-YSTEiiRIE. 321 d'une admiration sans bornes ' la defiance et an dddain.le plus accentu&' Alternativement agitees on plongees dans une sorte d'affaissemnnt, elles passent d'une vie trop active 'a une existence completement inerte. Faibles*en apparence, se trainant nonchalamment, ayant ' peine la force de parler, elles retrouvent t l'occasion un entrain et une vigneur dont serait incapable une personne en santd. Le sommeil de ces malades est rarement calme; des rdves p'nibles, quelquefois lucides, prophdticues, des r6veils frecjuents, en forment le caracidre habituel. L'appeptit esL rarement regulier; quelcjuefois ii est trds-vorace; d'autres Lois, ii existe une inapp6tence complb'te, et ces deux etats opposes s'observent tanto"t chez des malades diffirentes, tant6t ils alternent chez la mcme malade. Les digestions sont variables comme 1'app6~tit; la constipation est presque constante. Pendant longtemps les mddecins ont enseigne', et cette opinion a encore aujourd'hui quelques partisans, que l'hvsterie reconnaissait pour cause prochaine des desirs veneriens non satisfaits; rien de plus faux que cette explication que nous ne devons examiner ici qu'au point de vue des symptdmes offerts par les malades. Les hyst'riques, en effet,, pre'sentent sons le rapport des fouctions genitales la meme diversitd d'dtat que nous avons signal6 pour les autres fonctions. Ainsi, quelques-unes, il est vrai, out une grande propension a l'amour physique; mais d'autres, et nous croyons que c'est le plus grand nombre, prdsentent un 6'tat oppose; et, comme chez ces malades tout est excessif, ce n'est pas de l'indiff6rence cu'elles ont pour l'accomplisserent des fonctions sexuelles, mais un 'loignemenlt portd jusqu'a la repulsion ct au dego:it. JOUSSET. L2 322 DES NEVROSES. liabituellement les hyst'riques sont rggl~es trisjeunes, les 6poques avancent et 1'ecoulement du sang est abondant. Mais ii n'est pas rare d'observer une amenorrhde plus ou moins complete. Nous avons dit prece'demment que les affections hyst6riques pr'sentaient toutes certains caracteres communs qui permettaient de les reconnaitre comme appartenant ' la meme malalie. Ces caracteres communs sont la mobiliU6, la facult6 d'apparaitre et de disparaitre instantan6 -ment, une de'pendance presque exclusive des causes de l'ordre moral, la possibilitd d'exister pendant de tongues ann~es sans determiner de lesion organique. L'absence de fievre est un signe negatif cl'une grande importance pour distinguer les affections hyst6riques, des affections organiques qu'elles simulent si bien. La maladie constituee par l'ensemble des symptomes dont nous venons de donner le tableau, marche et se prolonge pendant des annees avec des attaques plus on -moins rares, plus ou moins frequentes, et des affections qui troublent 'a des clegres divers les grandes fonctions do l'conomie. Le plus souvent, sous l'influence du traitemont, de l'hygiene surtout et des phenomenes d'age, la maladie s'affaiblit considerablement et disparait, ne laissant Plus guere comme trace de son passage qu'une grande irnpressionnabilit6. D'autres fois, elle persiste avec tounc son intensite jusque dans la vieillesse la plus avancee; plus rarement enfin la maladie s'aggrave etla malade tombe dans la cachexie. Cette fAchense terminaison se produit lorsqnue les affections hyste'riques, soit par leurs sidges, soil par les douleurs excessives qui les accompagnent, Lmpechent le sommeil et la nutrition. Alors les fonctions do la vie v gcetative sont atteintes et la cachexie commence. Elle debute toujours par de l'anemie. Cette hesion du sang entraine la pa'Ieur, l'essoufflemeit et une HYSTERIE. 323 tendance aux hetmorrlagies et aux hydropisies, qui se manifesten-t surtout ' la fin de la maladie; l'amaigrissement se prononce et fait des progre's assez lents d'abord, plus rapides ensuite; les forces diminuent en mtezte temps; l'exercice dcevient penible, fatigant et bientot impossible; les malades gardent prescque constamment la chambre, et ce d faut d'exercice est une nouvelle cause l'aggravation de letir tat. Pans la forme commune, la marche des accidents est toujours lente: elle procede par des aggravations irregulieres et des pe'riodes qnelquefois tres-longues, pendant lesquelles l'6tat reste stationnaire, on meme offre des ameliorations pius on moins marquees; aussi ii est tresrare d'observer une terminaison par la mort. Seulement cet 6tat cachectique est tres-favorable an d'veloppement de certaines maladies, en particulier de la phthisie. Quelquefois cependant la cachexie se ddveloppe de plus en plus; les malades gardent le lit; privees de sommeil et d'alimentation, elies deviennent d'une maigreur squelettique, l'cdedme se montre on augmente, des taches de purpura apparaissent sur les membres, des eschares se montrent au sacrum., et la mort survient le plus souvent dans une syncope. Les principales affections hysteriques quo l'on rencontre dans la forme commune sont: l'alienation mentale, les douleurs, les paralysies, l'ataxie locomotrice, la choree, les contractures, la catalepsie, l'extase, le somnambulisme, la lethargie et le carus, la boule hyste~rique, le spasme de la glotte et du diaphragme, les spasmes des sphincters, l'aboiement, la dyspnee, la toux, les palpitations, les syncopes, le goit delprave, los vomissements, l'abstinence prolongee, les exhalations gazeuzes et les flux. Nous decrirons seulemen t l'c nalge'sie et l'et yperesthwsiC *:) 0 32,61.1 DES NIEVROSES. (jul sont d'une si grrande importance dans le diagnostic do 1'hvslthIe, et qui no trouveraient Voint leur place ailleurs. iIype'resthltSies ou affections doulovreuses. Les affections douloureuses sont extre'moment -riees dans l'hyste'rie; elics peuvent e'tre divise'es en hyperesthe'sie de la peau, dess mutquouses, des muscles, des nerfs et des articulationls. 10 Jlgjw~restlu'sie de la, pec~u&.Bile, est surtont manifeste apre~s les attaques; elo peut occuper toute e'~tendue de 1'enveloppe cutane'e, la moitie' du corps ou senloment des points limiltes. Quand cule n'est pas universelle, l'hyperesthdcsie est plus fre~quente du co~t6 gauche. 2) UL'y PerestLhesie des membranes muqueuses n'a gue're% e observ~e' qu'a" la region genitalo; elle porsiste queiquetois dans ce point pendant do longues anne~es, resisto opinia~trement a tons les traitements., et chez certaines, fenmes rend l'nnion sexuelle tout 'a fail impossiWe,. 30Ifp'shsi des inutscles. Cette affection doulonreuse loes muscles est constante dans l'hystd'rie; et, nvnut IM. Briquoet, iell 6tait souvent confondue avec des ievrlraigis et des visce'ralgries. Ces douleuirs peuvent occuper tons les muscles, mais cilos~ont cepeudaut des siedges do pre"dilectLion:i'epigastre, los muscles, intercostaux, ceux do la gouttie~ro verte&lbrale 'a la r&'i-ion cevcalsurtout ducotd"cace A. la P2ete, 1ihyperosthe~sie des muscles simule des cephaialgries occipitales et frontales, et me'me, 'a un exaqmen inattcntif, 0110 pout e'tre confondue avec des nevralgries do la cinquie'lmo paire. 4io IHype rest hesie (des nerf.s et des -viscewes. Ce sont los mlevra1cries etlos visce'ralgries hyistedriques. Les, principales n~vi'ali~e hysterriqucs sont los ne'vrai(?4s dIaciq mepire et cello des nerfs intorcos-- H Y STERIE. 325 taux-; ce qui les distingue des myalgies, c'est, d'une part, de sieger sur le trajet des nerfs et, de l'autre, do pr6senter los points douloureux pr6cises par Yalleix; ellos sont p'riodiques ou continues. Chez un certain nombre d'hyst6riques, elles constituent l'affoction principale. Les visceralgies constituent les cphalalgies, les gastralgies, les enteralgies, les nlphralgies, les cystalgies ot les hysteralgies hysteriques. La ce~phalalgie et la gas Iralgie sont incorparablemont plus frequentes que les autres visceralgies. L'hyste'ralgie est rare au corps de l'uterus; ello est plus frequente au col et presente dans ce cas un point extremement douloureux au toucher; ce point treslimite6 est habituollement situ6 du cote gauche. Parcalysies. Les paralysies hystericues se divisent en paralysies.du sentiment, paralysies des sens et paraliysies du mouvemont. 11 Pctrctlysies du sentiment. Co symptdme presente deux degres: l'cnaldgdsie ou la porte do la faculte' de sentir los impressions douloureuses, et l'ctnesthe'sie ou la paralysie complete du sentiment. A. Anclgesie. La perte de la facult' de percevoir la douleur ost un symptome constant do l'hyst6rie. Soulement, ce sympt6mo existo dans d'autres maladies, dans los nevralgies, par exemple, et cotte circonstanco lui 6te do sa valour diagnostique. L'analgesie, toujours plus marcuee apres une attaque, peut occuper toute la peau et los muquouses accossibles a nos investigations; elle pout, au contraire- et c'ost le cas le plus frqcluent, etre circonscrite a des points tr-slimite's. Le moyen do constater ce sympto6mo consiste ' onfoncor lentement une epingle ou une aiguillo dans los diff6rentes regions ofi on est certain do le rencontror;' 326 DES NEYVROSES. et, quand l'analgesie existe seule, sans complication dianesthesie, la malade sent parfaitement nn corps pointu s'enfoncer dans la peau, mais elle n'en epronve ancune douleur. Souvent l'analgesie est limit'e ' la face snperficielle du derme, et la malade, qui n'a 6prouve' aucune douleur d'une piqfdre superficielle, reconvre la facult6l de percevoir la douleur quand l'aiguille atteint la couche profonde de la peau. L'analgesie occupe des regions deterominees: les joues, la partie laterale du con, les avant-bras surtout; mais le point oii on rencontre constamment ce symptome, et oft nous avons l'habitude de le chercher tout d'abord, pour 6viter aux malades des investigati.ons desagre~ables, c'est la conjoncti e oculaire, et en particulier la conj.onctive,de l'mil gauche. On est surpris de l'insensibilit6 de cette membrane, sur laquelle on peut promener soit une tate d' pingle, soit un corps mousse quelconque sans que les malades percoivent la moindre sensation. B. Anestlaesie. L'anesthesie est un degr6' plus avance' du sympt6me prec-cdent; ii occupe habituellement des regions d~terminees, et se montre souvent sons forme d'lu7i i-anCsthe'sic. Comme le prdce'dent, ii est plus marquC, aprus une attaque d'hysterie. Ce symptome peut ttre borne" 'i la peau et aux muqueuses; nais, dans les cas intenses, ii atteint les muscles et les os eux-memes. Alors, les pressions los plus fortes et les chocs les plus violents ne sont plus percus par les malades. Ce symptdme, quand il siege sur les extremites inf6 -riouros, entraine des de'sordres du mouvement qui out une grande analogie avec l'ataxie locomlotrice. Les malades, ayant perdu conipletement le sentiment du contact, no peuvent plus guider leur marche par les impressions que le sol communique ' la plante du pied, et le sens de la vue est absolument necessaire 'i la rdgula HYSTERIE. 327 rite des mouvements. De la une irpossibilite on une difficult6 extreme ' marcher; des mouvements saccades,,d'sharmoniques, tant6t trop forts, tantot trop faibles; et une perte complete de l'Pquilibre dans l'obscurit6. Des desordres analogues ont lieu pour les monvements executes par les mains, quand l'anesthesie siege aux membres superieurs,,et les malades deviennent maladroites et, sont dans l'impossibilit6 d'executer aucun mouvement combin6 quand elles sont privees du sens de Ia vue. Quand l'anesthesie est gene'rale, on pent, apres avoir bande" les yeux des malades, les enlever de leur lit et les coucher sur le plancher de leur chambre, sans qu'elles s'aper~oivent ni dn mouvement de locomotion, ni de la diff6rence de resistance et de temperature du iEeu ofi on les a couche'es. C. Perte de la conscience de lca contraction~ rnnlsculaire. Ce sympt6me est touj ours lie' au degre le plus elev6 de l'anesthe'sie du tissu Inusculaire. La perte de la conscience de la contraction musculaire, jointe a I'anesthesie complete, met les malades dans un 6ttat bizarre et fort curieux a etudier. Ainsi, il ne reste ~ ces malades absolument que le sens de la vue, non-senlement pour guider leurs monvements, mais pour les assurer cine la contraction a on n'a pas lieu; et, si on les prive momentanerment de la vue, non-seulement on les met dans l'impossibilite de marcher on d'ex~cuter le moindre mouvement coordonne, mais encore on a cc -spectacle d'une malade qui croit executer des mouvements, Landis qu'elle reste dans l'immobilit6 complete. Bit-on 'a cette malade de serrer la main, elle croit la serrer, en effet, tandis que ses doigts restent dtendns et immobiles. Si, lni rendant la vue, on lui dit de nouveau de serrer la main, elle regarde et execute le mouvenent demandd; mais, si, la privant de nouveau du seul sens 3ES DES NEVROSES. qui guide les contractions, on lui dii de lacher la main qu'elle tient serree, elle croit obeir 'a cet ordrc et ouvrir les doigts, landis qu'cllc reste immobile dans la contraction, et y reslerait indefiniment, car l'anesthesic complelc s'accompagne loujours de la perte de perception dela fatigue musculaire. FORME CONVULSIVE.- Le caractere de cette forme est d'6tre constituec par des aitaques convulsives; ces attaques, qui s'accompagnenl de la perle plus ou moins cor-- ple'te de la connaissance, reviennent tanola apr s des p6 -riodes r6gulieres, aniOtt apres des periodes irregu-- Ii res. Les hys teriques atteintes de la forme convulsive presenleni un tout autre type cue celles qui sont prises dela forme' commune. Cc sont de grosses filles brunes ou blondes, mais bien colorees et ayanl quelque chose de l'apparence virile. Cette forme debuie ordinairement h l'epoque de la pubert e t finit ' celle de la menopause. Elle n'offre point. cette multiplicii6" d'affections que nous avons 6ludi6es ' propos de la forme commune, et, dans les inlervalles des. attaques, les malades ne presentent qu'en tres-petit nombre les soufifrances nerveuses qui constituent une partiesi considerable des autres formes de l'hysierie. Cette forme presentc deux variel6s l: 'hyste'drie convulsive et l'hlystarie pileptifornnte.. Irae vcri-te. - Hystenie convulsive. Prodromne des at-- taqes. Les attaques convulsives peuvent survenir tout. a coup a propos d'une fraycur, d'un sentiment p6niblc,. ' la vue X'une souris, d'unc grenouille, de ce cu'on appelle Ia bete d'aversiom. Mais quand les altaques sont periodiques, elles surviennent sans causes occasionnelles ct sont precedees de malaises divers. Ccs prodromes sont HYSTERIE. 329 de la tristesse, une sorte d'inquietude et d'impressionnabilit6 plus grande. Les malades qui, lorsqu'elles sont eloignees du moment des attaques, ont a peine quelques traits des souffrances nerveuses les presentent alors 'a un haut degre. Leur sommeil est trouble, plein de reves lucides et effrayants; elles eprouvent de ]a dyspnee, de la constriction ' la gorge, des eructations, un gonflement 'a 1'epigastre; et, comme signe tres-prochain de l'attaque, de la cephalalgie et des vertiges. Il n'est pas rare d'observer une v6ritable aurc hysterica; elle part le plus souvent de 1' pigastre, de l'hypogastre on d'une extremit6; elle donne presque toujours la sensation d'une boule qui remonte vers la gorge des malades, et, une fois Ra, les suffoque eL leur fait perdre corinaissance. La marche de cette aura est habituellement rapide, mais elle n'est jamais fulgurante comme dans l'pilepsie. La perte de connaissance accompagnee d'un et le plus souvent de plusieurs cris aigus, stridents, succe'de brespromptement et quelquefois subitement 'a la strangulation. Ce cri initial est soudain, saisissant; il a quelque chose du cri de la terreur, de la souffrance et de la colere. It impressionne vivement les femmes, surtout celles qui sont hysteriques; on les voit s'agiter et fr6mir sous l'impression de ce cri, et souvent il est pour elles l'occasion d'une attaque. Nvec le cri, l'attaque convulsive est commencee. Ce sont de grandes convulsions occupant simultanement les deux c6tes du corps; elles sont caracterisees par des mouvements tres-6tendus, flexion et extension, abduction et adduction. Les mouvements de pronation sont plus rares, il en est de meme des convulsions toniques, des spasmes t6taniques des membres qui n'apparaissent 330 DES. NE VItof-ES. qu'accidentellement et qui durent pen. Des mouvements analogues ' aceux des membres se passent dans, le tronc. qui est aliernativement redress6, tendu ou tordu dans les mouvements los plus violents. En meme temps, la face prdsente des grimaces variables plut6t que do v"ritablos convulsions. Grimaces exprimant la torrour, la colre., la j ole on.qnelqne autro passion. Ces convulsions altornent souvont avec des nouvements coordonnes dans lesquels les malades s'efforcent c'arracher quelcue chose cui les etrangle, qni les dtouffe; elles changent de place, se 16vent et cherchent i s'achapper. D'autres fois elles sont prisos d'une veritable fureur; ollos so prdcipitent sur les assistants, essayent do los frappor ou de les mordre, et, quand elles, ne russissent point dans ce,dessoin, elles tournent leur cohire contro elles-mdmes on dechirent ' belles dents los corps inanimes. Quand cette esp'ce do furour hyste'ricue s'ajoute ' la dysphaagie et l'hydrophobie, ce qni est assez frequent, les malades ressemblent 4 s'y meprendre 'a des enrage's pendant lours acces. A tous ces ddsordres ii faut ajouter les spasmes ot les convulsions des muscles do la respiration; d'oii bruit do grogrnement et d'efforts, cris, anhelation,, palpitations violentes clu ccour, rougeur extreme de la face, gonflement dn con, et qnelquefois dcume 'i la bouche. L'attaquo so termine par des pleurs, par des urines aqucuses et abondantes; quelquefois par un sommeil naturol; puis la malado roviont a elle, no conservant ancun souvenir de ce qui sest passe, au moins depuis le moment ot elle a perdu connaissance. Elle est brisde de fatigue. Quliquefois cependant une sorto do soulagement et do bien-eýtre succ doe B l'attaque convulsive. 11 arriv-e frequemnment qu'une attaque so compose do plusicurs acc('ýs sem-blablos ' celni quo nous venous do dt~crire. Seulement la crise par los pleurs on par les uri HYSTERIE. 331 1-YS0RE.33 nes n apparait, qu' apre's le dernier acce's, apre's colni qui tormino l'attaquo. Entro chacun des acces la. malado reprenci connaissance, les mouvements convulsifs cessent ýcomple'tement, mais les malades sentent bien qejut out n' est pas fini, et le md~decin peut juger 'al'absenco des ýcrises habitnolles, a un air d'hebd~tude et do souffr~nces oempreintos sur Ia physionomie des malades, 4110 d'autros,.accds vont bient Ot so suce eder. iDans cjuelquos' cas rares los acceds convulsifs se suce -,dent trd~s-nombreux et tre's-rapproche's. Dans leurs intervalesls malades ne reprennont pas touj ours la connais-sanceouo ne Ia reprennent que d'une manie're incompile't,,et dans l'espaco do vingt 'a tronto-six heures on voit so,succeder jusqn' a cent acce's. Cot edtat pout, par analogie, Atre appelde',etat de mcd hyst'riqme. L'attaquo convulsive dure depuis un quart d'henre ]Uscrn'a trois heures. Cot e6tct de mal 1tystdi-icjue pout so continuer pendant plusiours jours avoc edos remissions plus on momns conm]?le'tes. L'intorvalle ordinaire ontre chaque acce~s constitnant,une attaque vanie do vingt a cinquanto minutes. Los attaquos survionnent a des epoquos assez rappro-,chd~es dans la forme convulsive. Elles sont rd'guli'ros 011 irrdgaulid'ros dans lour retour; los premieres roviennent habituellomont tons los mois, quelquefois toutes los somainos, los antros sont tres-fre'qnentes dans un -temps,et tre's-rares dans un antro. Un dernior caractero, des attaquos convalsivos sur leqqIio nous dovons encore insister 'a cause do sa valour sdmeiotique, c'ost colni do n'apparaitro quo lo jour on plus oxactemont dans l'dtat do voille. Car los malados qui passent los nuits sont souvont prises do leur acce's dans co momient. 332 DES NEYROSES. Jndependamment des crises habituelles que nousc avons signalees ' propos de la terminaison des attaques,une des affections de'j' decrite dans la forrne comqmunepeut se manifester a ce moment-ha; les plus frequentessont: 1'alienation, le somnambulisme, la catalepsie et la paralysie. C'est apre's les attaques de la forme convulsivequ'on a observe quelcues cas tres-rares de sueur desang. La stczr de sang est habituellement liee e l'am a norrh6e; elle survient pendant les attaques convulsives et-. quelcuefois dans des regions qui sont le siege de douleurs tres-vives. Ces sueurs ne sont jamais gendrales;elles peuvent occuper un seul point, rais habi-tuellement, elles apparaissent dans toute une region et te plus sou-- vent 't la face. On la voit ordinairement an front sois, forme d'unc couronne on bien coomme une rosde san-- glante sur une des jones, sur les paupPeres inf~rieures,. vers les ailes du nez, les levres on le menlon. Si on essuiecette sneur de sang, on trouve la peau sans rougeur, sansiesion d'aucnne sorte. La sucur est assez abondante pour que dans certains, cas on puisse recueillir queiques gouttes de sang. 2L variete'. H?'stdrie e6pileptiformne. Cette variete est. fort importante tant an point de vue de la medecine, pratique qu'ai celui de la nosologie. Elie cdnstitue une maladie grave qui compromet tres-serieusement la sant&' des femmes qui en sont atteintes; et, par sa ressemblance avec 1'6piiepsie, elie a te la source d'nne coifusion entre cette maladie et i'hyst'rie convulsive. Les convulsions de cette varietd d'hyst~rie offrent pour caractere d etre principalement des con vulsions toniques, des contractions tdtaniquesc ce qui leur donne t'aspect des convulsions epiieptiques. Prodro?,nws. Nous ne r'p terons pas ce que nous avons 1-1 Y STE RIE. 333,dit des prodromes de la premiere variete. Les memes.souffrances se rencontrent ici. Saulemant, on doit noter ~comma tant plus particuli'rement propre a la vari6te epileptiform,, la cephalalgie occipitala, le vartige, les.aura, un somneil initial, et enfin l'absenca des prodromes, c'ast-a-dira les attaques subites. Attaques conivulsives. Les malades pardent rapidemant,connaissance; at si elles sont debout, ellas tombent sans ponvoir se retanir cuand ii n'y a pas de malaise precur-seur. Si au contraire ii y a quelques prodromas, elles.se couchant ponr evitar una chute. Nons 1'avons dej' dit aillaurs, tons cas symptomes peuvent sa sncceder rapidement, mais ils na sont jamais fulgurants comma dans 1'&pilepsie. Habituellemant, las malades poussant un cri aigu; Alles perdant connaissance at la convulsion commence. Ella est tonique, violanta; las membras sont port's dans la pronation force, las doigts sont dans la flexion, le pouca souvent ranferme 'dans la paume de ala main. La face est rouge, vultuense, tres-rarement livide, mais jamais meconnaissable at d'nn aspect terrible comma dans l' pilapsie; la respiration ralantie. Quelquefois ii y a un peu d''cumea la bonche at des 6vacuations involontaires; enfin, pour achever la ressemblanca avec l'atta que d'epilapsia, ii n'ast pas rare da voir les convulsions predominer, pendant une partie da l'attaque, sur un c6te dn corps. Mais tons cas symptomes sa succedent bian plus lantement que dans 1'epilapsie; ils altarnent avec du somnambulisma, de la catalapsia, des attaquas convulsivas a grands mouvaments; ils na durent jamais moins d'un quart d'haure, et ils peuvant sa prolonger pendant una partia de la journea. Ce qua nons avons dit a propos da la premiere vari'tL d'hysterias convulsivas, de la multiplicit6 des accds, de 334 DES NEVROSES. leur pe'riodicit6 reguli're on irr~guli're, de leur lermi-- naison par des crises ou par des affections hyst-riques,. pent s'appliquer l'hyste'rie pileptiforme. FoRME BI IGNE. - L'hysterie de forme benigne, au lieu do constituer, comme la forme commune et la forme convulsive, uno maladie qui dure presque autant cue la vie des malades; qui devient, en quelque sorte, un 6tat habituel et tres-difficile "a guerir; 1'hyst'rie de forine be" niyne, disons-nons, est tout 'a fait accidentelle. Elle ap-- parait a I'occasion d'une cause &vidente, se manifeste parune attaque convulsive on non convulsive, quelquefois par une affection tres-limite'e; puis la cause disparaissant,. la maladie guerit d'elle-memme pour reparaitre avec la meme facilite a la premiero occasion. Pans cette forme, tant que les malades restent 5 l'abri de la cause occasionnelle, l'hysterie sommeille, pour ainsi dire, et reste comple'tement "a l'etat latent; aussi il arrive tre's-souvent quela prerniere atteinte n'eclate que fort tard, apres vingt-- cinq et trente ans par exemple, tandis que dans les autres form es, los premiers accidents datent presque touj ours de l'enfance on de Ia pubert6. La forme benigne pent donc sevir et sevit habituellement plusieurs fois chez la meme personne; dans l'intervalle dos ircidives do la forme benigne, les femmnes ne presentent point ce nombreux cortt6ge d'affections nerveuses, cet hystericisrne qui caracterise la forme cornnune. Pans l'hyste'rie,de forme benigne, la maladie gu6iit compleitement et sans laisser do traces. Les femmes roprennont une sante complete, et' il faut l'action intense et prolongee do la pour, mais surtout du chagrin, pour ramenor une nouvelle atteinte do la maladie. FORME GRAVE. - La forme grave de l'hysterie menace IIs~n E 335 presque touj ours l'existence des malades par la violence de ses affections, et c'est la un caractere suffisant pour la distinguer des autres formes dans lescuelles la vie n'est jamais compromise, au moins directement. Cette forme est encore ' alFtude; cependant nous avons des mat'riaux suffisants pour en arreter les subdivisions et donner ' grands traits l'histoire de chacune des varietes. Elle est constituee tanto't par un grand nonmhre de sympt6mes relies entre eux par un mouvement f6brile incontestable, tantot par une seule affection hysterique. Nous decrirons done une premiere vari-ter f6brile, et puis autant de varite's qu'il y a d'affections hysteriques pouvant caracteriser la forme grave de cette maladie, et, comme dans la fievre pernicieuse, nous designerons ciacune de ces varietes par le nom de l'affection principale: hyst'rie gastralgique, arthritique, asphyxique, syncopale, etc. Nous ne de"crirons que les vari6t s sur lesquelles nous avons des renseignements cliniques. Ire vcrie'te". Hystdrie fdbrile. C'est la fievre hyste'rique des auteurs et le nervosisme aigu de M. Bonchut. La maladie de6bute ' propos d'un cbagrin, on survient 'a la suite d'une antre maladie, surtout si cette maladie a et6e' accompagnee d'hemorrhagie et trait~e par les evacnations sanguines. Le premier sympto;me est un grand sentiment de faiblesse musculaire, accompagne d'une impressionnabilite' nerveuse qui de's le debut pent faire soupgonner la nature de l'affection. Les malades perdent l'app6tit et sont bientbt obligees de garder le lit, en proie ' un mouvement fibrile continu. Le pouls est faibie, depressible, facilement accelerable, et donne de 100 '120 pulsations par minute; la peau est chaude, et cependant les malacaes sont sensibles an froid. Cette fidvre s'accompagne de c6 -phalalgie, d'insomnie et de troubles gastricues, dont les 336 DES NE VROSES. plus frequents sont un enduit blanc jauna'tre de la langue, une inappetence complete et souvent des vomissements acides et bilieux. Cependant le ventre est souple et aplati, sans douleur, sans gargouillement; it y a une constipation plus ou moins opiniaftre. La faiblesse s'accroit de jour en jour; les malades ne peuvent plus lever la Aete de dessus l'oreiller sans eprouver des vertiges et craindre une syncpe. Des troubles cerdbraux divers, du de'lire, des hallucinations, une finesse et une susceptibilit6' des sens extraordinaires, une hyperesth'sie generale et locale, la paieur des teguments, un amaigrissement considerable, s'ajoutent aux autres sympt6mes et caracte'risent la maladie ' sa p6riode d'etat. Nous devons signaler ici un sympt6me peu important en lui-meme, mais qui a une grande valeur diagnostique; c'est un ptyalisme tout particulier. Les malades crachotent continuellement une salive blanche et 6cumeuse. D'autres Lois c'est une matiere sereuse analogue ' celle renduc par les femmes enceintes. Quelques-unes ont des sueurs tres-abondantes, et souvent alors le mouvement f6brile revet un type tierce ou quotidien qui simule la Ufivre intermittente. La rualadie faisant des progres, les vomissements cessent habituellement; mais la fidvre, la faiblesse et l'amaigrissement s'aggravent considerablement. Les malades refusent souvent de prendre meme des boissons, et, apres deux ou trois mois de souffrance, si un traiteinent approprie n'est pas applique, la mort vient terminer la maladie. Tel est le tableau que presente le plus souvent l'hysterie ftbrile; mais il faut savoir que cetae forme de la naladie est excessivement variable dans ses expressions symp.tomatiques et s'attendre a rencontrer des cas qui offrent un tout autre aspect, grace a la predominance de telle ou telle affection. Cependan t on trouvera toujours IfYSTERIE. 337 comme caractere constant l'amyosth6nie, les hyperesth6 -sies, la surexcitation des sens etl'impressionnabilit6 hyst&rique. Je dois rappeler encore, comme sympt me caracteristique, les hallucinations, l'alienation et le ptyalisme. 20 Varitdes convulsives. La maladie,clate brusquement 'a la suite d'une cause 'nergique; les acces de convulsion se succedent sans interruption, il ya 'tat de mal hysterique. Mais ce qui caract6rise principalement la forme grave, c'est la predominance et l'exageration d'un symptome dangereux comme l'1tat apoplectique ou l'6tat asphyxique. Dans le premier cas, les malades reprennent de moins en moins leur connaissance entre les accds et elles tombent tout 'a coup dans l'6tat apoplectique avec resolution des membres et stertor. Dans l'autre cas, le spasme de la glotte et celui du diaphragme sont considerables, la suffocation est imminente, et la mort par asphyxie est trbs ' redouter. La duree de cette variete est extr6mement courte, elle n'est que de quolques jours. 30 Vcrie'te's carthralgiques. Dans cette variete la gravit6 de la maladie reside tout enti're dans l'intensit6 et la persistance de la douleur. Brodie, qui a dtudie avec beaucoup de soin cette va.ri6td de l'hysterie, donne pour caractere ' la douleur d'augmenter par le toucher et par le mouvement; de ne pas sidger dans un point circonscrit mais de s'dtendre a tout le membre et d'occuper principalement la peati, ce dont on peut s'assurer en pincant celle-ci entre les doigts. Ce dernier caractere n'est pas constant, et trds-souvent la douleur siege dans les muscles de la partie malade. La persistance de cette affection ampne l'insomnie, la perte d'app6tit, l'amaigrissement, et conduit les malades 'un tat de ddsespoir violent qui les por te recourir aux moyens les plus extremes, meme l'amputation du memJOUSSET. 22 338 DES NEVROSES. bre douloureux, pour les de'livror de douleurs qu'olles, no peuvont plus supporter. 1.Les mnuscles qui entourent l'ar ticulation douloureuso-, entront dans un Rtat de contraction habituelle., d'oii des de~formations qui, 'a la hanche-, out e6t6 souvent conifon-zý dues avec des coxalgries. Brodie a uot6 dans ces cas un gonfioment tanto't general, tanto~t limite" des parties malades, ne donnant pas le sentiment do la fluctuation, no conservant pas l'improssion du doigt, et comparable par sa consistance 'a une plaque d'urtica-ire d'uno dimension extraordinaire. 40 Vcarid'td gastriqae. Cette varie't6e est extre'mement grave; elie est caracte'rise'e par des douleurs atroces re-venant sous formes do crampes, de brii'lures alterfnan~t quelquefois avec un froid glacial. Les malades la comparent quelquefois 'a des coups de couteau, 'a des griffements et des de'chirements.. bans le commencement do la. maladie, elle disparai't quelquefois an moment du repas, rnais ello augymente considerablement apres. Bientid la rnoindre parcelle de nourriture e'veille cette douleur, qui persisto et augmenie j usqua' ce queol'aliment soil dig~re~e on Vomi. A. cos donteurs sncce'dentl'Fanorexio, l'amaigrissement, 10 marasmoe etla moit. 50 Vomissem'nents 'i2coercibles. bans cello varie'te6, ihyste'rie proud Ilaspect des vomaissements dits incoerciblos. iNous -y reviondrons en do'crivant los souffrances doel'idat, do grosSosse. Enfrn, il existe quelques observations iisole',es do spasmen(de la glotte, a-yant de'termiu6 la mort ou ne'cossit6 la trache'otomic; do syncope. ci d'ap op lexics mor telIles, do donletr.7s pe~ritonc'ales avec vomissoments, fle'vro, affaissomen t ge'n'ral ci toutes los apparonces d' une pe"ritonite veritable; m~ais ces observations soul ein ttrop petit nombre et troRý I-IYSTERII'. 3ý.39 de~pourvues de details pour que nous puissions faire P'histoire des varietes de l'hyslt6rie auxquelles elles se rapportent. Ilnous suffit l'avoir appel6 l'attention surl'existence de toutes ces affections pour faire comprendre suffisamment quelle est l'etendue et l'importance de la forme grave de 1'hyst6rie. TRAITEMENT. - La prophylaxie de l'hysterie consiste a lutter contre l'infiuence herireditaire en confiant l'enfant 'a une nourrice autie que sa mare et en dirigeant son 6ducation morale et physique de maniere 'a e Vier le developpement exagere de 11e'ldment affectifeet de l'impressionnabilite. IDeux regles suffisent a guider le m'decin vers ce but: detvelopper le systeme musculaire par la gymnastique, les bains froids, la vie a la campagne; amoindrir le plus possible l'imagination et les impulsions animales par une educa Lion s~rieuse. La plupart des auteurs ont conueille' le mariage cornme nioyen prophylactique et curatif dans l'hystenie. M. Briquet a re'agi contre cette opinion, soutenant qu'elle 6tait le fruit de fausses doctrines qui ont regne sur l'hyst'rie jusque dans ces derniers temps (1). Nous devons nous arr ter un instant sur cette question, car ellea un interet pratique des plus considerables. Posons d'abord les faits qui doivent nous servir a la r6soudre. Il resulte des tre~s-nombreuses recherches de M. Briquet, recherches failes 'a Saint-Lazare et A son h"pital, que les prostituees et les femmes de mceurs faciles, comme les domestiques, par exemple, fournissent un tres-grand nombre d'hysteriques. Le mdme auteur a constate l'excessive rarete' de l'hys terie chez les religiPeuses qui gardent un c6libatvolontaire. (1) Briquet, Trait n cliquiqe et the'rapeut. de M'hyste'i~ie.Paris,1859, in-8 340 DES NEVI{NIOSES. Ces deux ordres de faits - 6'tablissent d'une maniere incontestable que la surexcitation des organes genitaux. est une cause d'hyste'rie, comre leur apaisement est une cundition qui lutte heureusement contre le developpement de cette maladie. Faisant application de ce principe an mariage, considere comme royen prophylactique et curatif de 1'hysterie, nous dirons que lorsqu'il existe chez une femme des de~sirs vreneniens violents et ciue le mariage donne une satisfaction naturelle ' ces desirs sans les surexciter, le mariage est vrainent favorable. Mais si le mariage n'est qu'une occasion d'exces, on s'il n'est qu'une excitation de plus, sans satisfaction ou avec une satisfaction incornpldte, ii sera ddfavorable. Cette excitation sans satisfaction so rencontre quand un marl ddlaisse sa femme, soil par impuissance relative, soit par tout autre motif, ou quand ii praticue l'onanisme conjugal. Bans cc cas, le mariage, loin de guerifr l'hysteiie, est souventl'occasion de son d6 -veloppement, pour peu que la femme y soit prddisposee. En resume, lapaisemnent des organes gdnitaux est la condition la meilleure pour e'viter l'lystdrie; le mariage est favorable toutes les fois qn'il procure cet apaisement; dans los cas contraires, il est ddfavorable. Pour terminer avec cet ordre de causes, nous dirons quo la grossesse et l'allaitement, ponrvu qn'il ne soil pas trop prolonge, sont le plus souvent des conditions heureuses pour prdvenir et guerin l'hyste'rie. Nous avons dit le l lus souvent, parce qu'il y a quelcques exemples dans lesquels la grossesse, par l'etat d'anemie ct de souffrance qu'elle determine, a et6 la cause occasionnelle d'un premier acces d'hvsterie. Trczitcient (le IC la, /brme coiimmnmc. Ignatia, et tarentrula. sont les deux m-dicanments principaux de l'hystenie. Les acces convulsifs et los affections si nombreuses de la fonme t HYSTERIE. commune dernandent d'a utros me"dicaments quoe'nous indiqueroiis ul L~rieurement'. ignatia es'tindicjuee. par une tristesse douco avec plour's inv\olontairos, soupirs, dyspn'e, tremblemont desm - bres,, constriction 'a la gorge. Co me~dicame'nt 'convient e'n outro aux gastralgies, aux douleurs lancinantes du front., del 6ain ufz aux paralysies, aux impulsions, alixien'ses et 'a la plupart des affections hyste'riques. Tar-ent la estL indiq'ue par les me'mes symptomes: tristosso, ple-urs s'ans motif, me'lanc6lie, nrcr's altorn'aiit avoc los pleurs, p alpitations, me~teorismeo m'ais plus particu-. lie'rorent: besoin do mouvemen't, do changer de' place, bosom 'do plouror avoc agitation,chalour briulante' alternant avec froid glacial, piods constammont fr oids, terreur; anxie't6 pre'cordialo, pe'riodicit6' des souffrances. Nous'employons igntatict et tareq-tuida do la 12e 'a la 30'., Cos doux medicaments nous ont donnd does redsultats'ass-ez constants pour quo nous nous con tentionis d'e"numedrer los -autres. Valeriana 'et surtout asa fcetida sont indi'qnes pa r*la bou'lo hyste'riquo; 9nux m)-osc'hala par l'e'tat lipotLhymique; mosehus, par los spasmos des muscles do la glotto; strarno)nimrn1, par la trismiis; plat'ina, coniurn, awnru'mn, lycopodium7, n~atrarn nmur-iatioumý, ron co-ntront qnelqu efois une, indication spe'cialo. *La far-adisat ion est une medication d'uno efficacite' con siderable contro los doulears hystedriques; cc moyen convient aussi,umai sa un moindro dogred, dans los para-- l-ysies. L'hydrothe'rapie, los bains do mor par immersion, le's voyages, sont d'un heureux socours. FORtME CONVULSIVE. -P1 Accls convmlsifs ordiniatres. Le medicament lc micux indiqud ot par la pathogdynesie et par l'cxpe'ricnce cliniquc est le cbiorofor'me on inhalation. 42--) 342DES NlVRO"sEs,:. Ce m~dicamentY ain si que I'ether dont Faction estfort analogue, a sur les autres me"dicaments l'avantage e"norme d'agir presque instantane'me~nt. Cette rapidiWe d'aciion doit faire pre'f~rer le chioroforme et le'ther aux' solane~es vireus'es, et meme h. ignatia et 'a platina quil sont aussi indiqud'es dans ce cas. Le magne'tisme animal, que, par une sorte de fauss'e honte., IM. Briquet appelle. la fascination, agit aussi d'une manie're tre's- favorable et tre's-rapide contre les acce's convnlsifs. Seulement iil doit e~tre administr6 'a faibles doses, sans cela ii aggrave pluto~t les convulsions. Les lavements d'eau froide, les ingurgitations forcees et continues d'eau fro-ide, sont des moyeus qui jouissent d'une efficacite' reelle. L'existence d'une aura annone.ant les acces fournit une indication toute particulie're, c'est celle de detraire l'hyperesthe'sie locale qui est le point de depart des acce'. L'a faradisation et des applications locales de, chloroforme sont les deux moyens les plus efficaces pour remplir cetteindication. 20 Acce's convuisif epýileptiforwne. Independamment desmoycus d~ja' indique's 'a propos de la varie~te precdente nous recomman derons particulie'rement calccurea, ciuprnrn, ignatia, nux vomica, opium et les solane'es. FORME GRAVE. -i Varie'tes f~briles. Les lotions froides, les bains prolonge's, Fae'ration, la promienade en voiture sila malade e-st transportable, la promenade 'a pied ýsi elle pent se tenir debout; autanrt de nourriture que la. malade pent en prendre: tels sont les moycus qui, en g&neral, ont re'ussi contre la fle'vre hysterique. T,es me~dicaments indique's sont, lorsqn'il existe des vomissernents, ignatia et nux vomnica; des tendances 'a la' syncope, n'ax moschiata et iycoporh~am. China est aussli indi--Lý EPILEPSIE. 343 q~ue parlI'eF atcde faiblesse; eufin si la fiivre revetait le forme intermittente, on serait autoris6 a prescrire la sulfate de quinine 'a ha uteclose. 211 Varie'te contvul~sive.:,Quelquefois les moyens que nous avons indique's coitre le's acce's convulsifs cles formes e' 'dcen Les ne suffisent plus ici, et on se trouve en preseuce d'un 6tat qui menace, incessamment la vie des malades. 11 faut se rappeler alors que mnoselims est le m~dicament qui agit principalement contre le spasme- de la glotte et clucliapliragme; e-t, comme clans toutes les observations de la varie~te convulsive de l'hyste~rie grave, -qui se soiit termine'es par la mort, cette fatale terminaison a Rt' ai-tiene'e par asphyxie, il ne faut pas manquer d'administrer ce medicament et dWen augmenter rapiclement Iles closes. ]EPILEPSIE. WhFINITIoN. - L'e'pilepsie est-L une, maladie caracte'rise'e, dans son complet de~veloppement, par des acces periodiques de perte subite et comple'te cle la connaissance, avec spasmes toniques et~clo-niques plus on momns ge'ne'ralise S. Un syndrome tre's-analogne accompague souvent les tumeurs du cerveau: les convulsions symptomatiques de 1'empoisonnement saturnin, de l'albuminurie, de la. paralysie ge'uerale et de la de'mence, ressemblent davantage ai 1l'klamtpsie. DIVISION L'6'pilepsie presente trois fdrmes a e6tudier: formne conmun'e, formne beivigrve, forme in-aiigme. FORME COMMUNE. -C'est elle, qui sert de type 'a la de scription de la maladie; elle re'pond 'a sa definition. Elle de' 344 DES NTE'VROSES bute quelcjuefois~par des vertiges et des accs 4ncomplets qui vont sans cesse en s'aggravant; d'autres Lois, le premier symptbme observe est une attaque violente etcomplate de haut-rncl. Nous -tudierons successiveuent le vertige, l'ccci's incomplet et l'attaque coi plete. Vertige. Le vertige 6pileptique presente plusieurs degres, mais ii oest toujours subit et extrbmement court. I1 ost caracterisd par la suspension instantan~e de la connaissance, un voile noir passe sur les yeux. C'est le vertigo te~nebricosa de Boerhaave. Quelquefois, ii y a chute, mais le malade so relive aussitot. Dans un degrie moins avance, le malade reste debout, l'intelligence disparait pour un instant; ii eprouve une absence, puis ii continue l'occupation on la conversation commencee. Le vertigo epileptique s'accompagne tres-souvent (Herpin incline.' croire qu'il s'accompagne toujours) cl'un spasme tonicue tres-limite (1). Ce spasme siege habituellement dans les muscles du pharynx et se traduit par un rfouvement do de'alutit~ion 'a vide. Le vertige dpileptique laisse apres lui de la tristesse, de l'angoisse morale et la crainte de devenir Lou; ii peut (-etre suivi, comme les grandes attaques, I'une impulsion automatique au meurtre et au suicide. Acce's incomplets. Les acces incomplets pr'sentent deý varite's tris-nombreuses. Au premier degre, ils consistent dans la contraction brusque. et instantanee d'un petit nombre de muscles; le malade lance ce qu'il tient ' la main ou frappe du pied par un mouvement involontaire; d'autres fois, le spasme se porte dans fes muscles de la face et du cou t Lorsion do la tl'te d'un c6te", strabisme; toujours, dans ce cas, ii y a simultanement spasme du pharynx et mouvement de ddglutition. A un degr6 plus (1) Herpin, Du Pro-nostic et du traitenzenet cu'ratij'de l' piepsie. Paris, 4852, in-8. H~PILEPSIE. 315 elevd, les muscles de tonic la region supdrieure, infdrieure ou laterale, sont le siege du spasme; la connaissance et les sens sout plus on moins conserves; ii n'y a ni cri, ni chute, ni coma consecntif; mais touj ours spasme de la glotte et du pharynx; quelques sigues d'asphyxie et quelquefois de l' cume 'i la bouche. Enfin, le degrci: qui touche Fl'attaque complule ne diffdre de cette dernidre que par sa durde plus courte et par l'absence des convulsions qui suivent le spasme tonique. Attaqzue cornplete. L'aLtaque d'dpilepsie est dans un cinquie'me des cas environ prdcedde d'une aura. Ce phdnomene bizarre et trds-important au point de vue dn traitement, consiste souvent dans un spasme d'un muscle isold; d'autres fois, c'est une sensation vague, une douleur. L'aura sidge souvent dans les membres et remonte alors vers le cerveau, oi elle provoque l'attaque. ID'autres fois, c'est une sensation visce'rale:palpitation, crampe d'estomac, boule hystdrique, p~lissement ou rongeur d'un doigt, bourdonnement dirange, son lugubre et melancolique. Quanc le phdnome'ne de l'aura est un peu durable, les malades sentent venir l'attaqne, et s'ils ne peuvent la prevenir par la compression entre le point d'oii part l'aura et le cerveau, ils peuvent au moins prevenir la chute en se couchant ~ 'terre. Pe'riode tWtanique. Cri subit, e'trange, effrayant; perte de connaissance; spasme violent des muscles du tronc et des membres qui prdcipite brutalement le malade sur le sol, habituellement en avant; la face est pa'le; la respiration et la deglutition sont suspendues par le spasme des muscles de la glotte et du pharynx; le corps et la tte sont inclines d'un cotk par la predominance de la contraction musculaire 'a droite ou 'a gauche; les yeux et la bouche demesurdment ouverts; les bras dans l'extension 346 [Es NEVRO5S. et, la pronation; ia main ferm6e; lo. pouce habitneilement dans la paumeo de la main. La duree de cotte p'riode est d'un quart de minute. Piriode convulsive. La face du malade rougit, puis cdevient plus on moins violette, par suite de la suspension de la respiration; la roideur tetanique est remplacee par des convulsions cloniques, brusques, saccadees. Ges convulsions produisent dans les membres des mouvements tr~s-energciques mais peu atendus; a la face, des convulsions qui ouvrent et ferment alternativement la boiche et les yeux; les globes oculaires sont entraines soit on haut, soiA en declans. En meme temps, la convulsion des muscles de la respiration et de la deglutition produit le ralement, la d6glutition bruyante, et plus souvent, lo'xpulsion par jet d'une salive 6cumeuse et teinte (10 sang par la morsure de la langue et des gencives. A ce moment, le facies edpileptique est horrible. Le pouls est aceeer6; la peau couverte de sneur. Il y a souvent 6vacuation involontaire des urines dans cette p'riode, dent la durdo est de (deux minutes. Peioad coateause. Quelques secousses tetaniques se montrent encore de loin en loin, mais le relachement inusculaire devient bien tL t complet. Le coma est profond, Ia respiration lente, Iprofonle, stertoreuse; les pupilles dilatdees; le pouls, revenu 'a son type normal; la face, moins coloree. Cette periode, produite par l'asphyxie et due au contact du sang noir avec le cerveau, dure environ Ihuit ' dix minutes. /W'riodc de sow nwtil. Le mnalade sort da coma h-tmb8tV, courbatur6, la te'te douloureuse, n'ayant nul souvenir de ce qui s'est passe pendant son attaque; quelquefois ii divague, mais bientoL ii s'endort d'un sommoil profon-d, reparateur, et qui dare plusiours heures. A son reveil, ii conserve do la fatigue, du mal de teate, de o'inapp EPILEPSIE. 3-47 lence, mais ii reprend promptement son 'tat habituel. Les attaques comprennent quelquefois plusienrs acces; dans ce cas, apres la pe'riodo do coma, la periode tetanique reprend, et le malade a ainsi deux ou trois acces. Quand les acce's ontete tre's-violents, ii so produit autour des yeux e1 des oreilles, sur la face etjusque sur le cou, de petites taches rosees qui jaunissent les jours suivants comme des echymoses et donnent ' la face une coloration jaunatre Bclatante caract'ristique. Dans la forme commune de l'pilepsie, los aitaques so reproduisont irregulierrenent. D'abord M'oignees do plusieurs mois et meme d'une annee et plus au debut do la malalie, elles se rapprochent et restent habituellement fixees ' 12 ou 15 par an. Chez les femmes, elles reviennent souvent ' la pe'riode menstruelle, tantbt elles ont lieu le jour, tantot la nuit; certains mialades ont presque toujours des acce's nocturnes. La sante' est bonne dans l'intervalie des acces, los vertiges sont rares dans ceote forme, et souvent ii est impossible do constater la moindre diminution dans los fonctions intellectuelles; mais presque toujours le caracte're devient plus difficile et los pileptiques sont generalemeat portds ' la violence. Quelques-uns, sous l'influence du traitement ou d'un ctangement do regime, voient leurs attaques s'cloigne r eacoup et mfme guerissent tout * fait, co qui est extremement rare. La mort arrive quelquefois par la suito d'un accident: chute dun lieu 6leve, briilure, asphyxie lorsque, pendant une attaque, la face so trouve enfoncde dans un oroiller. La mort arrive aussi par uno attaque violente dans la periode asphyxique ou coratouse; par une suite d'attaques re" pt'es; 'tat de vial que nous decrirons dans la forme maligne. Enfin, beaucoup d'dpileptiques succombent ' une maladie intercurrente. EFI LE PSIE. ~49 d'un epileptiqic, un exce's, le premier colt, la premiere menstruation. D'autres ont des acces toutes les fois qu'ils s'enivrent. Chez quelques-uns, la maladie est liee a une autre affection: la presence d'une tumeur douloureuse, des acc's de colicues nephretiques, des dents cariees et douloureuses (Fovilla), et frequemment a une affection ver - mineuse. Ces diff~rentes affections etant gIl 6ries, l'4ilepsie cesse compleLement. Signes pathogqwqnomoiques. Avant de quitter l'histoire des sympbomes de l'6pilepsie, rappelons les signes que le m'decin dolt toujours avoir presents * l'esprit pour distinguer cette maladie de l'1tystelrie convulsive et de l'eclconpsie. L'instantaneite est le caractere commun b tous les symptomes epileptiques. La duree de l'aura et des convulsions est extremmement courte et ne peut etre comparee avec celle des phenomenes analogues dans l'hyst&' rie.ý La morsure de la langue, les urines involontaires, les mouvemeuts de deglutition, la chute sur la face, la perte subite de la connaissance, l'absence de flevre, sont, des signes pathognomioniques. ANATONUE PATHOLOGIQUE. - Elle est presque nulle. On a signal6' comme constante la dilatation des capillaires arte'iels de la moelle allongee et un 6paississement des parois de ces capillaires. Nous sommes porLe ' croire que le bulbe et les parties situnies a la base du cerveau sont bien le siege de 1'attaque d' pilepsie; puisqu'une excitation de ces regions par un courant d'induction produit un etat tout ' fait analogue ' a'attaque 6pileptique, mInee en l'absence des lobes cerrebraux. En oiltre, la physiologie enseigne, que les phenomenes couvulsifs peuvent etre produits par deux 6tats opposes: l'an'mvic et.la congestion du bulbe. Mais nous ne savons pas lequel de- ces deux.tats produi t les convulsions. dans l'Ppilepsie. 3-50 I DES NE' VRO'S'ES. ETIOLOGIE. - L'hercedite' et la comsanguiruitd' jouent ici le m~m~e r6le cque dans les autres ne'Nroses; ii est demontre' que les conhstitutions che'tives et scrofaleuses sont plus. expos~es 'a 1X6pilepsie que les autres. La'femmew parail plus fre'quemment atteinte quel'homme. L age oi' on observe le plus souvent le de'biit de la maladie est de 10 'a 30 ans; apres 70 anls, la fre'quence, qui avalit beaucoup diminu~e' depuis 30 ans, augmente de nouveau. La prerniere mnenstruatioln est souvent l'occasion de la premiere attaque d'dpilepsie. Les excvcs vene'riens et alcooliques, la mnasturbation,, sont des causes qui favorisentle de~veloppernent de la maladie. L'i~vresse et surtout la fraycar sont les deux causes occasionnelles le plus fredquemrnent observe'es. L'ivresse du Pere pendant la conception, la frayeur de la mere pendant la grossesse, sont des circonstances e'tiologiques fort importautes. Le chagrin,' agit quelquefois comme cause occasionnelle. Les attaques d'dclampsie de la premiere enfance disposent 'a 1l'~pilepsie dans une proportion cjui serait de 5 0/0 e'clampticiues. TRA:TEMENT. - L'6pilepsie r6siste d'une manie're de'couragreante 'a la plupart des me'thodes de traitement; et encore, le petit nombre de Succes annonces doit e~tre bien restreint si on retranche avec soin les cas d'eclampsie et, les cas d'epilepsie be'nigne. Ne'anmoins, il existe un certain nombre de, gu~erisons authentiques et un nombre p~lus grand d'ame'1iorations par e'loignement des attaques. Ces deux circonstances doivent nous enlgager 'a pour-. suivre courageusement l'6tude du traitement de e'~pi-'ý lepsic. Les principaux rn'dicaments indique's par la loi des semblables sont: belladona, calcar-ea,, causticurn, sili EPlILhPSIE..:351 cea, ciulda-, Cup'ra107ýi, lcchesis, opiumn,, plambuim, ath'sa cynapium. Bufo, sclam~nagidra, tarentula, sont trois mdclicamnents nouveaux qul ont donnn un certain nombre, de guerisons; ii en est ainsides mbdicanents suivants: hyoscinamus, igncttia, ar-senicum, lycopodiamn, mercurias, cocculluscignc& et stracvmonium; stactnion est plu Lot indiqud dans l'lcIanipsie penclant la dentition. Bclladona -est un des principaux medicaments; ii est indiqud quand l'aura donne la sensation d'une souris qui court le longc d'un membre on d'une chaleur qui remonte de l'estomac; quand elle consiste dans un trouble de la vne ou de l'oule. Les convulsions partielles des mains incliquent encore ce medicament. La belladonbe correspond aux vertiges et aux grandes attaques; elle compte un certain nombre de gubrisons. Hyosciamius est trds-analogue ' la belladone et a bte aussi employe avec succes. Cupram est le medicament qui a donne le plus de guerisons; son emploi dans l'bpilepsie est traditionnel et sa jpathogenesie correspond tout a fait aux symptomes epileptiques: vertiges avec perte de la vue; spasmes du pharynx avec accumulation de salive dans la bouche; torsion de la tdte; cris comme le croassement d'une grenouille; accbs de convulsions avec chute et perte de connaissance; bcume 'a la bouche avec ou sans cris. Nitri acidum correspond au vertigo tem-tebricosa et aux attacues d'b'pilepsie nocturne avec auura consistent en un sentiment de reptation dans le c6tt gauche. Cclca-rea carbonica et causticum,, indique's, par Bceninghatisen, comrne les deux mbdicaments principaux do l'Ipilepsie, no prbsentent cependant, dans les pathogenbsies de Hahnemann, qu'un petit nombre de sympto"mes qu'on puisse rattacher 'a 1''pilepsie. Pour le calcarca, nous trouvons acces instantane's de vertige; accebs do perte do connaissance sans convulsion. Pour caastkicam: vertiges EULATKPSIE. 353 Cette confusion s'explicue facilement si l'on considdre que la forme apyrdtique, quani elle se prolonge, est tr sdifficile ' distinguer de l'pilepsie et cqu'elle se transforme quelquefois en cette maladie. Des convulsions tout ' fait analogues ' celles de l'dclampsie se d6veloppent comme affections symptoraticues dans un grand nombre de maladies: mdninsite de la premiere enfance; encdphalite circonscrite du cerveau, paralysie gdndrale, ddmence, empoisonnement par le plomb, l'methusa, le coriaria, etc., et enfin, dans toutes les maladies caractdrisees par la presence de l'albumine dans l'urine. Peut-dtre sera-t-il de"montre, un jour' que l'elaompsie essentielle, c'est-a'-dire celle qui survient pendant la dentition et la grossesse, tient a une modification de l'organisme tres-analogue i l'albuminuL' clampsie pre'sente deux formes: la fonrme- Com)nQ)nuhnoC,et la forme apyretique. FORME COMMUNE. - Elle est caracterisde par un mouvement febrile fort intense qui prdcede et accompagne les convulsions; elle prdsente deux vcirite'ts: 6clampsie des en-tfants, edclampsie des femmies, pendant l'dtat puerpe'ral. 10 Eclarnpsie des enfants. Un enfant en travail de dentition est pris de malaise, de cd'phalalgie et de vomissements; presque aussitdt la fidvre s'dtablit, caractdrisde par une chaleur cunsiderable, un pouls tre's-frdquent et vibrant. Apre's quelques heures de ce mrouvernent fdbrile, les convulsions eclatent, prdcedees quelquefois d'un cri initial: le regard devien t fixe; la face rougit; les yeux et la bo ache sont pris de convulsions cloniques, les membres sont le siege de maouvements violents et alternatifs de flexionet d'ex-tension entremdles depronation exagerde. JOUSSET. 341 DES NE~VROSES. Les convulsions toniques interviennent irredgulierement; elles immobilisent la face dans une contraction horrible; fixent l'mil dans le strabisme; entrainent la tdte dans la flexion ou la rotation; maintiennent dans une extension force'e les membres infdrieurs; dans la flexion, mais surtout dans la pronation exagdrde, les membres sup'rieurs, la main fe~rmde, le pouce incarc6re 'dans la paume de la main. En mdme temps, les muscles du tronc sont pris des memes ddsordres: les convulsions cloniques produisent la respiration precipitde, 1'dcume 'i la bouche; les convulsions toniques immobilisent le thorax, ferment spasrodiquement la glotte, 'produisent l'asphyxie commen~ante et la turgescence de la face. Les convulsions toniques, les spasmes, dominent toujours sur les muscles respirateurs. Le grand caractere des convulsions eclampfiques, c'est d'dtre beaucoup plus prononcdes d'un cOAt& du corps, ce sont des henmi-cogvulsions. Pendant l'acces convulsif, le poills s'accehere de plus en plus, devient tres-petit, et finit par disparaitre. La respiration est pdnible, suspirieuse, accompagnee de plaintes saccaddes pendantl'expiration. La pupille se contracte au ddbut de l'accds et reste contract'e tout le temps de sa durde; mais, siles sympt'mes asphyxiques sont tre~s-prononc6s, elle se dilate. Apres l'acces convulsif, le malade tombe dans le comia. Le pouls est encore agite, la respiration plaintive; de loin en loin quciques mouvements convulsifs iso1es, dans un muscle de la face on des membres; grande agitation; quelquefois hallucination effrayante eLt delire. Le plus soivent, la maladie est constitude par un seul acces; l'esprit s'dveille peu a pen, le pouls tombe, la pean devien t fraiche et Lout est fini. D'autres foi-s, la conri;sanCf rovient compldterent, mais le monvement ECLAMIPSIE.;355' f6brile continue et le malade a un second et meme un troisieme acces, a quelques heures de distance. A un degr6 plus dlev6, les acces se succedent ' intervalles trs-courts, recommen~ant toujours par la fixit6 du regard et les convulsions des muscles de la face. L'attaque est alors constituee de la maniere suivante: convulsions, coma, retour de la connaissance, puis' retour de la convulsion. Les acc's sont subintrants. Pans un degrd encore plus elevd, les malades ne reprennent pas connaissance dans l'intervalle des acces; il y a successsion continue de convulsions et de coma; e&est 1' tat de med l dclamptique. Quelquefois, dans l'intervalle des grandes convulsions, on voit apparaitre des acces incomplets, de petites convulsions. La durde de la maladie est de quelques heures ' aquelcues jours, en comptant depuis le ddbut de la flevre. La dure'e de l'acces convulsif varie de cinq minutes, a une demi-heure. Quand il y a succession d'acce's, la p'riode comateuse se prolonge douze, vDingt-quatre et me-me quarante-huit heures. La tennmi'naisonq est presque toujours heurense; quelquefois il reste une hdmipldgie habituellement passage8re, rais cependant persis-tante, dans quelques cas rares; plus rarement encore, les faculte's intellectuelles restent diminuees. La qont arrive par asphyxie lente, par suffocation quand il y a spasme de la glotte; par syncope. Trds-rarement une hdmorrhagie me'ningde ame'ne la mort par compression cdrdbrale. 2' vcrie'te'. Eclcampsie des femmnes en stat puerp ral. Elle differe de celle que nous venous de ddcrire par une Plus grande intensitd. L''tat de mcd est habituel dans 1'dclampsie puerperale. Cette vari6td es L extrernemeut grave; elle se termine fre"quemment par la mort; elle 3,5 G DES NEVROSES. est souvent 1i~e l ' la pre'sence de l'albumine dans les urines. FORME APYBEATIQUE.- Cette forme est caracte'rise'e par le retour a periode irregulie're d'acce's d' eclampsie; par l'absence de-, fie'vre; par une, dur~e'- relativement longue, qui atteint souvent deux et trois semaines, et exceptionnellement plusieurs mois. Le plus souvent, le me'me suj etpDr6sente, pendant le cours de la maladie, plusieurs varie'tes d'acce's: grandes Cony idsionts, petites convulsions et acc~s incomplets. Les grandes convulsions ressemblent 'a celles que nous avons de"crites dans la forme commune, seulement, elles. ne- s'accompagnent point de fie'vre. Les petites convulsions sont borne'es 'a un membre, le plus souvent 'a la face, mais touj ours ii y a spasme de la glotte,: d'oft teinte violace'e des le'vre s et queiquefois 6cume 'a la bouche. Dans un degre meme avanc6, la connaissance est cc~nserve~e; enfin, quelquefois tout se borne a queiques tressaillements convulsifs dans un membre. Les ac~ces avec conservation de la connaissance prennent le nom d'acce's i-ncornplets. Cette forme d'eclampsie est compatible avec les apparences de la santa; elle se transforme quekquefois par deursinsensibles en v'ritable 'pilepsie. Ldioans. On trouve les signes de la mort par asphyxie. lente on par suffocation. Les lesions propres 'a l''clampsie ne souL pas encore bien determine'es. La phy-siologie experimentale indicquerait une le'sion de la mowelle a~llong~e;e cong(estion on aneomie. Le plus souvent on rencontre une forte cong-es-tion des membranes et de la face con vexe des hedmisphe'res; quelquefois une he~morrhagie arachnoldienne. Cette hernorrhacie constitue, un kyste sie'geant le Plus sonvent an niveau de la face parie'tale; ce kyste, plus ECLAMPSIE. 367 on moins adherent an feuillet paridtal de l'arachnoYde, pent touj ours en 'tre separ'(Ozanam) en laissant la sdreuse, ou plut6t la couche 6pith'liale qul la remplace, parfaitement intacte. Le sang de ce kyste subit les -transformations habituelles, remplac6 d'aborcl par de la sdrosite', ii est resorbd comple'tement apres un temps variable. ETIOLOGIE. - Les enfants d'une meme farnille sont suj ets aux convulsions. Les merres hyst6riqnes out souvent des enfants atteints d'dclampsie. L'6clampsie survient surtout pendant la premiere dentition, rarement pendant la seconde. Les filles y sont plus exposees que les gargons. L')clampsie puerp6rale se manifeste pendant l'accouchement, mais elle pent 6clater dans tons le cours de la grossesse. J'en ai observe un cas, snivi de mort, pendant le premier mois. L'insolation,'les emotions morales, vn'me celles de la nonrrice, les indigestions surtont, sont des canses occasionnelles puissantes de l'6clampsie. TRAITEMENT. -, Proyhylctxie. La prophylaxie consiste ~ eviter les causes predisposantes et les canses occasionnelles. Parmi les causes predisposantes, les seules sur lesquelles nous ayons cqnelqne action sont le choix de la nourrice et le sevrage. On devra rejeter avec soin les nourrices qui presentent quelqnes symptames d'hystdrie, celles qni out et6e sujettes ' la chorde on qni presentent, actuellement des tics on des signes evidents d'nne n6 -vrose quelconque. Le sevrage prdmaturd a aussi sur la production de I' clampsie une influence fAcheuse, soit par la cessation de l'alimentation naturelle 'a cet Age, soit parce qn'il 358 3~38DES NEYRNOSES. conduit 'a donnor aux enfants en bas age, une nourrituro trop, forte, qui devietni loccasion d'inciige stion fre~q uente. 11 esi pea do maladies dans lesquelles los causes occasionnolles jonent un ro~le aussi important que dans l'6clampsie. Les enfaniLs et les femmes en etat de grossesso et de parturition devront done 6ltre entoure's do tou Los sorles de precautions, afin de leur e'viter l'action de cos causes. Cos pre'cau'lions devronl, pour l'enfant, s76loendre. jusque sur -la nourrice, puisqu'elle pent, par l' interme'diaire do son lail, communiquer 'a son nourrisson l'intlaonce des causes de. l'eclampsie. On doit se; rappeler que, pour los enfants surlout., les causes occasionnellos principales sont les indigestions etlels -dou-.s leurs. L'insolation, et los 6motions morales sont des causes communes aux femmes grosses et aux enfants. Comma medication p~rophylactique, nous conseillons, pour los enfants l'usage frequent des bains tie'des, la liborie'dudaveniro cLil'usage do la camomillo 'a la 6e dilution. Pour los femmes enceintes, Jes bains ont aussi une cerlaine influence pre'sorvatrice. Onl dolt y joindro aun oxorcico mode're; un reg-ime, qui exciutlels excitants, lo cafd3 ci principalomoni lo via; ii faut deviter la constipa-, tion. La belladono 'a dose, homecopaihique romplace ici la c-,momiIlo. I'ornu, cornzwruneo. Priocic de procirornes. Los me~dicamen is principaux sont: aconfit am, Cha)flomlulia, belladonc&. ipeca, xthaSc(. Los bains tie'des convionnent aussi it cettlo epoque do la maladie. Acci~s coti vaisifs isohe's. Belladona, lzyosciamius, stramtoConvuionIs cowi eantinas ou ltat da mal dclarnptiqzwe. Los prec~dents et, do plus, lo chloroforim-ne, la con~piess'io de's carotides. EULAM~PSIE. 359 coma trop prolonge'. Opium et zinctom; quelquefois les revulsifs prompts ot dnergiquos, commo le marteau do Mayor. Formbe apyrdtiqae. Acces Complet. Los meeems quo pr6 -c'demment, do-plusc alcare, cupg-um, meicurius, stannwm711, tarenbtula. Acces incomnplet, c'est-a-dire convulsions partiolles avoc conservation do la connaissance. Cina, platina, straqnoniun-b. Aconitum est indiqu6 avant los convulsions contre le mouvement fibrilo avoc forto chalour. Pouls grand et frequont, forto soif ot agitation. Belladona, hybsciamnus, stramoiUnim e t thusa convionnent pendant los prodromos f6brilos, contre los acces isoles ot pondant l' tat do mal. Ils repondent a l'insolalion commo causo occasionnolle, aux hallucinations offrayantes ot ' la dilatation dos pupillos comme symptomes accossoires, aux convulsions dpiloptiformes avec perte de connaissance. Bellaclona conviont mieux si la face est tres-rougo et si les carotidos battont fortement. Hyosciamus est indique par uno salivation abondante, par les convulsions qui changont do c6t6, par los socousses isolees dans los membres pendant l'intervalle des attaquos, par l'etat do mal avec paleur do la face. Stramnonium-b est indiqu6 par la predominance des convulsions toniques, la difficulted do la parole ot do la deglutition; uno chaleur ardente, un pouls petit, vite, frecquent et irr6gulier; une soif qui faiL boire beaucoup 'ala fois. Ces trois medicaments sont encore indiquds lorsque los convulsions sont rappelees par un simple attouchement, par la vue d'un objet brillant, par l'action do boiro. C'ost surtout liyosciamus dans les convulsions rapý ECLAMPSIE. 361 Ipeoct convient 'a la suite cl'indigestiona, au de"but de la maladie surtout, lorsque la peau reste froide. Opi u,n7, ' la suite d'une peur; mais surtout contre le coma prolonge', avec facies rouge, tume'fi6, respiration stertoreuse, apparence apoplectique; ii convient suritout chez les femmes en couche. Zincmrn dans les me~mes cas, mais pluto't chez les enfants. et si le coma est interrompu par des enis aigus (ictrh). Phurnbmrn, encore mal 'etudie', nous semblerait convenir dans cette perriode comateuse. Ccalcctrea convient davantage dans la forme apyre'tique causee par une dentition laborieuse et retarde'e; les acces surviennent surtout la nuit et ressemblent 'a ceux-d 1'6pilepsie. Memrciu'i convient dans la forme ap-yre'ticue. 1l est indique' par unec diarrhe'e verda'tre, le ballonnemen-,L du ventre, le prurit du nez. La clinique de Trousseau contient un cas remarquable de gue~rison par calomelas 'a dose excessivement faible. Cinct,platinc&, strarnobiumn et tctrentula conviennent aux acces incomplets. Le premier est surtout indicju6 par les convulsions partielles de la face, par les sympto~mes verpninoux, par la toux convulsive, la colique avec diarrhee. Platinct repond "'a des convulsions plus e"tendues avec pre'dominance du trismus et de spasmes toniques, phdeur apres l'acce's, conservation de la connaissance pendant les convulsions. Starunurn, dans des cas analogues, mais avec rougeur do la face et cbaleurbrli'lante de la peau. Tcvrentulc&, treatblornent; mouvements chore'iforrnos. 'Ces medicaments doivent e'tre adrninistr's 'a dilutLion moyenno, 3 'a 12 dissous dans l'eau, par cuillere'e, Lous los quarts d'houro, toutes los domi-houres, ou 'a des in DES TNEV1ECSES. tervailes plus 6dloigne's, suivan't 1intensited des'accidents. Lo chiorofarm~e sera administre' par inhalation, de la mnaniC4ro suivante. Un flacon do'bouched est maintenu sous los narines, pendant queiques inspirations, puis 'loign' et rapproclie" do nouveau. L'offet produit par l'inhalation sort do gruide pour sa (iure~e; Si los convulsions sont dimir nudes ou aug-men tdes, on doit interrompre un instant; si clles nec so~nt pas modifie'es., on doit edlever la dose, c'est-a'-diro la dure'e de l'inhalation. On suspend le chiloroforme quand IFaccds, est pass6. On y renonce s'il est sans, offets, sur los convulsions. Jo dois 'a ce moyen de-s succd's trd's-nombreux. La conp-ression. de~s caro tides so fait du c6te' oppose a ccliii oui preddominen t los convulsions; ce, mo-yen ne doit paL~re prolongdr au dola' d'une minute. On pout y rovenir souvent, rnais ii faut y renoncer s'il no suspend pas los convulsions. L'afifusion froido sora donn-Ado doucaeont sur la tedto, le reste du corps dtant plongde dans un bain tidde. Quelques inddecins donnent uno afiusion froide sur tout lo corps. On pourrait tenter cc moyen quand ii y a encore los chances d'une bonne rdaction ot, quo l'etat comvmlsif rdsist~e avix atitros moyons. Le marteau do May)Tor doit 6tro appliqu6 dans Vdetat de, coma prolongd' avec asphyxie croissante-, quand Fl'ydrotherapie n'ost plus praticablo ot quo 1 s mddicarnents sont reste's sans effot. L'6clamipsi~e dd~veloppde h 'aa fin do la grossesse presonte. uno indication parfiticlidre, l'accouchement predmature,etla ddlivrance rap ide. L'incision des cgencives pourra e'tre tenteeo quandI la -douleuir causde par une dent prekte a sortir sera la cause do Fedclampsie. La chianbre des inalades doit e'tre ae'ree, la tempe'raLure fraiche. La boisson se compose d'eau frai~che, los TE TAN OS. 363 vetements et les miaillots doivent &'tre compltirieent re'la'hhds; les malacles sont tenus 'a une -die'te absolue tant -que l'6tat convulsif persiste. Dans la fo~rme prolong~e, -qui pent darer plusieurs smiei faut se contenter d'une alimentation 16'gere. TIETANOS.. DitFlN1TIoN. - Le tedtanos est une ne'vrose caracte~ris~e' par la contracture permanente des muscle~s de la face et *du tronc. Le siedge de la contracture qui n'occupe j amais p'rimitivem-ent les extrd~mit's, et sa permanence, distinguent le te'tanos de la contracture essentielle, DiVISION. - Cette maladie pre~sente a dtudier d~eux formes: te'tanos spontane' et tedtcnos trawmcttique. Le t6'tanos des niouveau-me's est dA' 'a la ligature du cordon et rentre dans le, tdtanos traurnatique. Comme, le t~tanos traumatique me diffdre du fe'tanos spontane' que par une. plus grande, gravited, nous me Addcrirons que le premier qui est de beaucoup le plus frequent. Prodromnes. La maladie s'a-nnonce souvent par une inquietude vague, de l'insomnie, avec des douleurs de toe accompagudes de vomissements. Le malade dprouve des ba'illements spasmodiques et quclquefois un petit mou-vement fdbrile. En medme temps la plaie se s~che, de-vient enflammde' et douloureuse. De'but. Le debut elst marque" par la contraction des muscles de la nuque et de, la ma'choire (trismus). Le cou devient roide, doulou~reux,, un pen renverse6 en. arrhere; ae mchoires s'dcartent difficilement; les, massdters sont 3611 DES NEVI-emSES durs et font relief. Le tetanos est de'clar6 et va arriver proniptement i' sa periode d'e'tct. Periode dUcitat. Le plus souvent cc sont les muscles de la partie poste'rieure du trone et ceux de la face qui sont le shcge do la maladie. Le malade est roide, renverse' en arrie're, los traits de la face contractes. IDe temps en temps surviennent des paroxysmes; la contracture augmenteconsiddrablement, s'accompagne de douleurs atroces, semblablos ' aclles de la crampe. Pendant ces paroxysmes le tronc se renverse fortement en arrPere; le corps ne repose plus que sur les talons et sur l'occiput; les yeux soul itnmobiles, largement ouverts; la bouche agrandie; les levres, 6carte'es, laissent ' decouvert les den tsfortement serrees; la con traction des muscles respiratoires immobilise le thorax et ajoute "a toutes ces douleurs les angoisses de l'asphyxie; le sommeil est impossible; la contraction des masse~ters et souvent celle du pharynx emp'chent la d8glutition; de sorte que le malade est tourmente par la. faim dle surtout par la soif. Ces paroxysmes sont d'autant plus longs et d'autant plus ifrquents que la maladie est plus grrave. Une emotion, un mouvement spontane' on communique, un effort dedeglutiuLion, un simple attouchemont, un bruit un peu fort, suffisent pour amener un paroxysme. La contraction ne pre'domine pas toujours sur les muscles oxtenseurs du tronc; de la' plusieurs varietes de. tktanos. Celle oue nous venons de d6crire a regu le nom d'oPisthotowwos; quand la contraction sidge sur les muscles fie'hisseurs et tend 'a courbor le corps en avant, c'est l'cprosfthotonos; le pleuarosthotonos est Ia variete dans laquelle la contracture predomine d'un cdte du corps. Enfin queiquefois les extenseurs et les fiechisseurs sont atteints 6galem ont, et le corps est roide comme une planche, sans inclinaison bien sensible. I Tl-'TANOS 365 Cette maladie parcourt habituellement toutes ses periodes sans flevre et sans ph'nomenes cer6ebraux. Le pouls s'acc6lyre pendant les paroxysmes, et dansleur intervalle ii est ralenti. March e. - Duree. - Termniraisovn. La marche de la maladie est aigu6; sa dur6e courte; sa terminaison habituelle est la mort (236 sur 246, Yalleix). Hippocrate disait que la, mort arrivait touj ours avant le quatrieme j our. Elle pent avoir lieu en douze heures on apres deux sepiAnaires; mais presque toujours avant le dixieme jour. Elle est beaucoup plus rapide chez le nonveau-n6. Elle a lieu de deux manieres: le plus souvent le rapprochement et la longueur des paroxysmes de'terminent l'asphyxie, et.quelquefois une szuffccttiogi immediate; dans quelcjues cas rares la maladie se prolonge et la mort a lieu autant par epuisement que par asphyxie. Si la maladie doit gue6 -rir, les paroxysmes s'6'loignent, la deglutition se r6tablit, le sommeil revient, puis les contractLures disparaissent peu a peu, laissant quelquefois comme ph6nomene consecutif des retractions musculaires. Le'sions. Quelques m6edecins out trouv6 * l'autopsie l'inflammation du nevrileme des neris venant de la plaie, inflammation propageej usqu'aux enveloppes de la moelle; nais cette lesion n'est pas constante. ETIOLOGIE. - Ce sont surtout les plaies par picpire, d6chirure et e'crasement des extrernites qui donnent lieu an tetanos; los plaies par armes 'a fen quand elles sont cornpliqu'es d'esquilles et de corps 'trangers;1 les ligatures du cordon sont encore dans cc cas. La maladie pent debuter presque immediatement apres la blessure, quand celle-ci est tres-douloureuse. L'observation donne trois heures et trois semaines apres la plaic comme 6poque extreme du developpement du tetanos. Cette maladie est 306 DES NEVROSES". plus frecjuente dans le sexe masculin, chez les hommes vigoureux, dans les pays intertropicaux,, en Ate, et suiv la race negre. Les causes occasionnelles sont les nuits tres-froides. apres des journees chaudes, les.motions morales, les indigestions, les exces alcooliques. TRAITEMENT. - Prophylaxie. Panser les plaies de maniere ' combattre la douleur et l'inflammation; d6bridera propos, retirer les esquilles ot les corps 6trangers,, eviter aux blesses les emotions, les fatigues et le froid.. Les medicaments principaux sont: angustura spuria, ivux vomnica, opium et belladonac. Akngustuarc et nvux vornica correspondent aux contractures permanentes des muscles de la face et du tronce avec paroxysme, secousse comme 6lectrique, au moindre mouxement et nem'e par le simple attouchement. Ces deux medicaments pretsentent donc, l'cng-ustura surtoutr 1'image parfaite du f6tanos. uls sont administres en premiere ligne, a la 12e dilution, une cuillxlrge toutes les deux heures. La clinique de Roth c~ntient une observation de te'tanos traumatique chez un negre, gueri par artgustiura. Opium est aussi un medicament tetanique, l'allopathie a obtenu des gue'risons par des doses enormes (5 'a 50 grammes en douze heures). Quand l'opium sera indique par la coloration de la face et la somnolence, off, pourral'employer aux me'mes doses qu~e la noix vomiclue. Enfin il existe quelques cas de guerison par belladonva. Ce dernier medicament est surtout indique6 au delbut par le trismus et la coutracture des muscles de la nuque, Strami1olni'Um est indiqlue dans kes memes circonstances'. Ce medicament contient bien plus de sympt6mes tetaniqucs que la belladone. CHOKEE. 36T~ Les experiences avec le cu&rare sont encore trop recentes et trop contradictoires pour qu'on puisse prescrire. ce m'dicament avec s'curite. Les inhalations dui chioroformne constituent seulerent an moyen palliatif; les grand& bacins ti(des soulagent les malades. Quand le te'tanos se prolonge, ii faut thcher d'alirnenter les malades; la sonde cesophagienne est souvent necessaire. Il fan tentourer le malade du'plus grand calme possible. CHORJEE. La chorde est une maladie essentielle, caracterise~e par dies contractions involontaires, desordonnees, non rhythmees, s'aggravant ' propos de chaque monvement volontaire, et accompagndes d'un affaiblissement proportionnel de la contractilihe musculaire. Ce melange de mouvements volontaires et involontaires caractdrise la chor'e et la distingue de la convulsion, qui est caract6rise'e par des mouvements assez reguliers d'extension et de flex'ion alternatifs, et qui supprime tout. inouvement volontaire; de l'ataxie locomotrice, qui ne; presente ni paralysie de la contractilite, ni mouvement, de'sordonne au'ssi e'tendu; de la clhorde 'rhythmiqme, caract6risde par une convulsion clonicue tre's-limitde et tr sreguli're. La choree essentielle se prdsente sons deux formes formne cm'),mvione et forme grave. Un trouble des mouvements tres-analogue ' la chord& survient quelquefois ' titre!. d'affection symYrptomatiqu& dans l'hysterie, dans la folie et dans le rhurnatisme articulaire. 368 DES NYVROSES. FORME COMMUNE. - C'est alle qui a servi de type a la description de la malalie, c'est la choree de Sydenham. Prodromes, - La nobilite' du caractire, une certaine irritabilite, joint 'a un grand besoin de mouvement qui empeche les enfants de rester en place, sont les sympLtomes precurseurs les plus constants de la chor6e. Dcbt6t. La maladie de'bute habituellement par la face, 4,luelquefois par les mains. Quand le malade veut parler ou qjuand on fixe son attention, sa figure grimace. Quelques jours apres, ii devient maladroit, et accompagne le moindre mouvement de gesticulations bizarres. La choree est d'abord plus marquee d'un cite que de l'autre; ii y a lahe'ni-chorie, et les malades tratnent une jambe en miarchan t. Ne'riode d'etat. La maladie arrive bientott 'a sa pe'riode d'(tctt et prosenLe le tableau suivant: la generalite' des muscles est envahie; les malades out un air stupide et niais; ils font des grimaces continuelles. Les monvements volontaires sont tellement troubles par les contractions cloniques qu'ils no peuvont plus so sorvir de leurs membres; les mouvemonts sont brusques, saccades, disproportionn~s avec lo but 'a atteindre, et toujours trop etcndus. Si le malade veut boire, ii saisit fortement son verre; puis, apr8s l'avoir violemment port6 dans les directions los plus diverses, tantot il en jette le contenu au loin, d'autres fois il s'en inonde la figure, et, s'il parvient a le porter 'a sa bouche, c'est par un mouvement violent et irregulier, dans lequol il reussit plus souvent a se blessor qu'a satisfaire sa soif. La delmarche est toute particulkwfe; le malade avance par un mouvement saccade et irr&'culier, qui a quelque chose de la boiterie, et qu'un prj (ug o enracine, cre6 par le mot dcaase de Saint-Guy, a soul pu faire comparer 'a une danse. II n'y a rien de r guliher, de cadence', ni do rhythmiquo dans ha d6marche / 11n8 369 chancelanto du malheuroux choreique. Les muscles do la langue, du pharynx et-du larynx sout onvahis dans cette periode de la maladie, et produisent un trouble notable -dans la d'glutition et dans la phonation. Le desordre des mouvements predromine tanto"t dans un membre, tantot dans un autre; ii s'aggrave par toutes les 6r motions, et l'occasion des mouvements volontaires; ils disparaissent completement pendant le sommeil, cc qui est un signe diagnostic important, Pendant cetto perioce, lo caracte're est habituellement irascible, los nalados sont enclins 'a la tristesse et 'a la peur; quelcues-uns sont d'une gaiet6 extravaganto; il y a vne diminution constante de la memoiro et do lFattention. Los hallucinations signalees par cuelques medecins n'oxistent quo chez los hysteriques. La voix et l'oufe sont soavent affaiblies; la face alternativenent rouge et ptde; la pupille dilat'e. Ily a do la c6phalalgie, quelquefois do l'anoroxio, d'autres fois do la boulimie; lo sommeil persisto et los malades n'eprouvent pas do fatigues do leurs mouvemonts desordonn's; il n'y a pas do fi&vre, mais quand los mouvemonts sont tre's-repstes, un pen do chalour -' la peau et do frequonce do pouls; il existo souvent des douleurs vagues dans los mombros, qu'il no faut pas. prendro pour des rhurnatismos. Termincisogm. La maladie so tormine habituellement par la gueriSon, apr6s une durce do six ' huit semaines. Les sympto'mes decroissent graduollement, on ordro inverse do lelr apparition, la rogularit6 des mouvements revonant d'abord aux membros inferieurs. La maladiP, pout passer ~ l'aItat chroniqtte, et, apres quoiques ann~es, elie devient tout 'a fait incurable. Pans ee cas, 1'intolligonco reste quolquofois amoind rio. Quelquefois la maladie laisso commo sympto'mes conJOUSSET. 370 DES NEVROSES., secutifs des tics; plus rarement une hemiplegie ou une diminution notable de l'intelligence. Recidive. Dans cette maladie, les rec'idives sont frequentes. Habituellement les attaques vont en diminuant,. cependant c'est quelquefois le contraire. FORME GRAVE. - Elle est caracteris~e par une marche, plus rapide, par des mouvements chor6iques con-tinuels,. en dehors de tout mouvement volonlaire, par une excessive gravite. Elle debute comme la forme commune, mais la frequence des mouvements involontaires augmente rapidement: ils se geneiralisent et deviennent si intenses que, la station et le sommeil deviennent impossibles. Les malades, en proie 'a des mouvements continuels, se heurtent les membies et sont souvent jetes hors de leur lit. La peau, irrite'e par des frottements incessants, rougit et s'ulcere. La d'glutition presque impossible, l'absence de sommeil, jettent le malade dans un 6tat de deperissement considerable; aussi, apres une duree de, deux ou trois semaines, si un traitement convenable ne vient pas arreter la maladie, une fiUvre intense survient et la mort arrive par un des nIdeanismes suivants: Tout ' coup les symptmes s'aggravent considerablenaent, la fidvre est tres-violente; les malades sont pris. d'un de'lire continuel et ils succombent avec les sympthmes de la mdm',inlgite. D'autres fois, ce sont des convulsion-s g'cen'rales on le ttca~nos qui surviennent dans les derniers jours de la maladie. Quand la terruinaison est aussi violente, la daq'er& to tale de la raladie ne ddpasse pas deux ou trois semaines. B'autres mala(1es succombent plus lentement: its meurent 6puisds par la fievre, par les esehares et par de vastes suppurations. Cette fidvre ultime, qui s'accompagne sou CHOREE, 371 vent ~ ~. dedarhe a6 compai'ee par Trousseau tla fie'vre des br Udures ge'nerales. ANATOMlE PAT[IOLOGIQUE. -Des autopsies, faites avec le plus grand soin, n'onl; permis de constater aucune le~sion. sp~ciale 'a la chore'e. La suspension des mouvemeuts pendant le sommeil inclinerait 'a penser que la moollo dpini~re n'est pas le siege des mouvements chore'iques; Pinte'grite6 des fonctions intellectuelles prouve cjue les circonvolutions ne sont pas atteintes. La pathoge'nesie de cette maladie est done presque comple'ement at faire. ETIOLoGIE. - La choree est une maladie do la secondo enfance et qui ne survient que tre~s-exceptionnellement ai un, autre 'age. Cependant, les, femmes enceintes, et los nourrices sont quelquefois affecte'es de chore'e. XL'dtat p'terp~ral rapproche la femme de l'entant pour la chor~e' comine pour l'clampsie. Le sexe f&,mimnir pr~sente trois Lois plus de cas que l'autre (374 filues sur 132 garcons, Roth). L'he'redite jone ici le me~me ro'le que daus les antres ne'iroses. Les cijinats froids et- tempe'res comptent plus do chore'iques quo les climats chands. Cette maladie est compiement inconnuo aux Antilles. La chore"oe 6clate souvont sans causes occasiorbrblles appre'ciables. Los ~motions morales., la, frayeur surtout, sont cellos qui out edte signale'es le plus souvent. La chore'e a des rapports importants aN s'tudior avoc d'autres maladies. Le zona, la petite ve'role, la rougeole, la scarlaLine,. favorisent lo de'veloppement do, la chore~e. Los rapports do cette maladie avec l'endocardite ot Jo rhw. 'rnatisrne articzdctire out ete beaucoup exage're's, parce qu'on a compte6 commo rhumatismo toutos los douleurs articulaires o t qu'on n'a pas d istingu e'do la choree l'arachnitis rltu'ctatisi-nale avec mouvement chore~iforme. Si la ~3723 DES, NEVR1OSES. chorie'e existe depuis longterps quancl d'bute le rhumatisme, celle-ci, cl'abord excit6e par la fi&ere, s'apaise et guerit avec le rhumatisme; mais, quani les deux affections sont contemporaines on ia peu pres, la chor6e n'est pas modifie'e, et cure autant que le rlumatisme; et si cette maladi-e se termine par la mort, les mouvements chbreiques persistent jusqu'a' la fin. Ces deux lois, posees par Germain See, ne nous semblent pas invariables. TRAITEMENr. - Tarenttula, stramborimmb, belladoria, ignatia, cocculus, Ycwprum, sont los principaux medicaments lans la /'orme commnune. Tous ces m6clicaments produisent une agitation continuelle; des mouvements bizarres, avec paralysie incomplete; predominance des ddsordres musculaires d'un c6t6 'du corps; augmentation de 1'agitation par le mouvement volontaire on une emotion morale; diminution par le repos, cessation par le sommeil tous out donne des guerisons incontestables; vais tarent-uda est celni qui nous a le plus souvent reussi. L'Ucole allopathique a obtenu de beaux succe's avec le sirop de strychnin e. Calcarca., mais surtout ca-usticumn, et jodium ndoivent 6tre essayes dans la forme- grave quand tarentula,. straqwonium et igflwtic auront echou6. Causticumn, independamrment du mouvement choreiforme, contient les symptoMes suivants: parole be'gaya-nte; paralysie incompli'te du c6te" gauche; convulsions jour et nuit (Jahr). Jodiwim contient, avec les troubles des mouvements caracteristiques de la choree, le monvement f6brile avec pouls fihiforme qui accompagne la forme la plus grave. La teinture d'iode et l'iodure de potassium out donne des succ es entre les mains des allopathes. -La gymnastique, la danse, la marche cadencee, en uin mot tous les exercices qui exigent des mouvements bien S OM~NAMB U'LI SME. 373 coorlonn~S, sont d'un bon socours dans le traiLement de Ia choree. SOMNAMBTJLISME. Le somnambulisme essentiel est une nevrose caract&risee par un sommeil morbide, pendant lequel le malade parle, agit, tombe en extase, en catalepsie on en convulsion, comme dans le somnambulisme magnetique. Cette maladie procede par acces, et le malade ne conserve ancun souvenir de ce qui s'est passe pendant les acces. Le somnambulisme essentiel pr'sente cuatre formes ' 'tudier: 10 Le somnambulisme proprement dit; 20 Le somnambulisme convulsif; 30 Le somnambulisme cataleptique, ou catalepsie; 4' Le somnanbulisme acrobatique, generalement decrit sous le nom de clori~e saltatoire. Toutes ces formes pre'sentent des degr6s on varie~tis qui, cornme dans toutes les nevroses, presentent une grande diversite. Le somnambulisme pathologique est souvent symptomatique de l'hyste'rie; ii pre'sente dans cette maladie des varite's nombreuses et plus on moins analogues a celles du somnambulisme essentiel. L Du SOMINAMBULISME PROPREMENT DIT.- Cette varieLe du somnambulisme est carac-te'risde par l'excution, pendant le sommeil, d'actes de la vie intellectuelle et animale, qui, dans l'dtat de sant6, ne se prodnisent que pendant la veille. Cette varidte' survient toujours pendant le sommeil naturel, et c'est la le caractere de cette forme. 10 374 DES N~i VROSES. malace ne conserve aucun'souvenir de ce qui s'est passe pendant l'acces. Au milieu du sommeil le malade se leve, marche avec surete dans l'obscurite" la plus profonde, souvent les yeux fermds; ii monte et descend les escatiers, ouvre les portes, va an loin, monte ' cheval, quelqnefois passe par des endroits perillenx et toujours avec beaucoup plus d'andace et d'adresse que dans l'6tat de veille. Lonyer-Yillermay rapporte l'observation d'un homme qui accomplissait l'acte conjugal pendant l'acces de somnambulisme. D'autres Lois, le malade 6crit et se livre ' un travail intellectuel qui denote une grande surexcitation cerebrale. D'antres Lois, mais plus rarement, il parle, sbit spontanement, soit lorsqu'on l'interroge, et ses discours comme ses 6crits t6moiginent d'nne certaine superiori td relative ' ce qni existe pendant l'dtat de veille. Cette superiorite" existe surtout pour deux facultes, l'imagirbcttion et la qmineoire. Ainsi, le malade se rappelle des langues dont it a perdu l'nsage on des morceaux antrefois appris par cceur. Son-- vent il lni arrive d'improviser en vers on en prose, et dans un style qui ne lni est pas habituel en dehors des acces. L'acce's se termine habitnellement par la substitution insensible du sommeil physiologique an sommeil morbide, et le lendemain le malade ne conserve ancun souvenir de cc qui s'est passe. Souvent it ressent une legdre courbature et un pen de cephalalgie. D'autres Lois, l'acces est interrompn brusquement par nn reveil accidentel. Alors le malade ahuri ne comprend rien ai sa situation. Si cc reveil a lien dans un lien difficile, it peut "re pr'cipit' on Wtre dans l'impossibilitd de repasser, pendant l'dtat de veille, dans les endroits oft it a passe "tant endormi, Tel est le somnarbulisme simple qni presente de nombreux degres, depuis le malade qni s'assied dans'son lit SOMNAMBULISME. 375 et repond quelques mots jusqu'a celui qui escalade les murs, va au loin, ecrit, compose, prophetise, etc. II. SOMNAMBULISME CONVULSIF. - Cette forme est caractdrisee par des acces de convulsions cloniques ge6nrales, soit seulement au debut de l'attaque, soit renouvelees plusieurs fois pendant sa duree. Elle survient quelquefois pendant un sommeil naturel; mais le plus souvent pendant un sommeil morbide. Voici les principaux traits de cette forme: Tres-souvent, a l'occasion d'un exces de table, ou apres une emotion morale ou une surexcitation quelconque, le malade s'endort, puis au bout de quelques minutes le sommeil est interrompu par des acces convulsifs extrdmement violents, qui out la plus grande ressemblance avec les grandes attaques d'hysterie. Ge sont de grands mouvements d'extension et de flexion des membres, des mouvements de totalite du corps; les convulsions ne pr6dominent pas d'un cot6, il y en a tres-peu a la face, il n'y a point de spasmes de la glotte ni du pharynx. Apres ces convulsions, dont le duree est variable, le malade se met a parler haut et avec suite. Quelquefois les,discours des malades sont tres-varies, d'autres fois, c'est une longue narration d'evenements qui les ont beaucoup impressionnes et qu'habituellement ils tiennent secrets;:souvent ils repondent aux questions qui leur sont posees par les assistants. Quelquefoisles convulsions reparaissent surtout si on les tourmente et si on veut les faire changer de lieu. Dans certains cas j'ai vu, loirsque les malades,taient trop fortement contraries, eclater une veritable fureur, avec lutte et tendance a frapper. L'acces se ter-,mine par un sommeil plus ou moins court, qui semble naturel; puis les malades reviennent a eux sans conser-, ver aucun souvenir de ce qui s'est passe. 376 DES NEVROSES. J'ai observe des malades dont les acces commencalent. toujours de lan meime maniere, par la meme pose, lesmemes gestes, les memes convulsions, le meme delire. III. DE LA CATALEPSIE. - La catalepsie est une affection morbide caracterisde par un sommeil norbide (sopor, soporris detentio, comna vigil) pendant lequel les malades sont dans lne immobilit' complete (corngelatio) et gardent in--,definiment les positions communiquees. Dans le developpement complet de la maladie, ii y a touj ours suspension comple'te de la connaissance. Ce symptdme si bizarre de l'immobilit6e cataleptique dans la situation oii l'acces a saisi le malade ou dans celles qu'on lui communique; cette faculte que posse'dent les, rualades de conserver indifiniment (dans les acceis complots) les situations les plus fatigantes, tient ' la perte de la conscience de la contraction musculaire qui soustrait cette fonction 'a la volontJ, et en merne temps a une anesthdsie profonde qui ddtruit le sentiment de fatigue. La catalepsie peut survenir comme affection symptomatique dans le cours de l'hysterie, dans la folie, et tr6sincompldtement dans la m'ningite, la,fiivre typhoifde, le rhumatisme articulaire aigu, les vers intestinaux, les fivres intermittentes; mais la catelepsie essentielle est de beaucoup la plus frequente, et, B l'inverse de l'hyst&rie, elle sdvit beaucoup plus frequemrent chez l'homme.ý Elle prdsente quatre var-ite~s la varie'te6 comm ne, l'extatiqae, la soa-mnambulique et l'incomplbte. 10 Varhiet comminune. Quand les symptomes precurseursexistent, ils consistent dans de la cephalalgie, de la roideur des paupiieres, du cou, de la rn'choire; mais principalement dans la lonteur des reponses, l'engourdissement de l'intelligenue et une tondance marquee an sommeil. Les aura venus do,'estomac et de ihypogastre ne s'ob SOMNAMBULISME. 3-17 servent que dans la catalepsie hyste'rique. Qnelquefois l'acces debute brusquement sous l'infinence d'une emotion morale violente, sous l'influence de la frayeur, de 1'horreur on de la crainte. Le malace est saisi brusquement par la maladie et reste comme petrifi6 dans la position o U l'acces le surprend, sa figure exprimant encore la passion qui a e't6 l'occasion de l'acces. Mais le plus souvent l'acces survient lentement, le malade s'endort peu n pen, et bient t ii presente avec l'immobilit' une anesthe',sie complete. C'est senlement quand cette anesthe'sie est complete, qnand les malades sont insensibles ~i tons les excitants, qne se manifeste la facult' de conserver les positions commnniquees. La-face est ordinairement un pen rouge, l'ceil onvert; le malade reste completement immobile dans les sitnations ofi on le place; la respiration est lente et pen profonde; le ponls lent et faible; la calorification an.dessous de l'ordinaire et les excr tions compl1'tement suspendues. 11 existe habitnellement nn peu de trismus. Pans les cas plus intenses, la respiration et le pouls sont insensibles et il y a mnort appctrente (un moine fut enterre vivant; - voir, dans Pnel, l'histoire dn medecin de Montmorency). L'acces dure depnis une demi-henre jnsqnu'a plnsienrs j ours, puis le malade fait qnelqnes inspirations profondes, s'etire, s'&veille et reste tout 6tonn' de ce qni vient de lui arriver; dn reste il n'en conserve aucun souvenir. Les acces se rep& ltent ainsi pendant longtemps, quelquefois apres des canses occasionnelles, qnelqnefois sans cause, ' des intervalles habitnellement irreguliers et quelqnefois 'i des intervalles reguliers. Qnelqnes malades conservent comnie phenomenes consecutifs des contractions et des paralysies transitoires de la vue, de l'ou'e et de la parole. 378 DES N ElV IOSES. 20 Vawridte, sornncmbuliqme. Dans cette variete, l'acce's cataleptique se combine avec un acces de somnambul lisme ordinaire, l'immobilit6 s'interrompt ' un certain moment; le malade parle, tient des discours suivis, quelquefois avec une eloquence relative; ii chante, ii recite des vers, ii reponl aux questions des personnes pr6 -sentes, surtout si les personnes lui prennent la main (autre point de contact avec le magnetisme animal). Dans cet etat le malade marche avec securitd dans les lieux difficiles et totalement obscurs, ii ouvre les portes, 6crit comme dans la forme commune du somnambulisme. L'acces se termine de deux mani'res:le plus souvent l'tat cataleptique reparait et se termine comme dans la variete precedente, d'autres Lois l'acces se termine par un sommeil qui semble naturel. Dans tons les cas dont nons posse'dons 1'observation, les phenomenes de paroles et de deambulation se reproduisaient identiques ' chaque acces. 30 Varie'tc extatique. Dans cette variette, les malades conservent la situation dans laquelle ils se sont endormis, mais ils ne gardent point les poses communiquees. Les nalades inmobiles, l'air inspire, l'ceil ouvert, dans F'attitude de la contemplation on de la priere, semblent ravis par une pensee interieure. Qependant ils ne conservent aucun souvenir de ce qui s'est passe pendant leur attaque, et Tissot avait raison de considerer comme des fourbes les cataleptiques qui racontaient les pensees don t ils avaient et6 occup's pendant l'attaque. On voit de suite les analogies et les differences qui existent entre l'extase cataleptique et l'extase des illuminds. Cependant, on trouve dans la plupart des autieurs une confusion regrettable sur cc point et une description, fantaisiste de l'extase, empruntee ' la vie des saints, des grands hommes et des illuminds, le tout confondu avec, SO MNAM3 I B fUL SME. 379 I'extase cataleptique, 1'extase de l'hysterie, celni de la folie et des empoisonnements. 40 Variete' incompUete. Les acces incomplets existent an -debut et ' la fin de la maladie, alors que celle-ci doit se terminer par la guerison. La connaissance est alors plus 0ou moins conservee, et les phn'omenes d'anesth6sie et d'immobilite sont moins complets. Dans certains cas, l'acceis est borne 'a quelques symptomes isoles avec conservation entie~re de la connaissance. Telles sont les observations de catalepsie bornees ' un c6t6 du,corps, on me-me a un seul membre, 'aun bras par exemple. La mnarche de la maladie est essentiellement chronicue et periodiqne; sa ducre'e extremement variable, puisqu'elle peut 'tre bornee i' un seul acce's et que Puel rapporte une.observation de 1,200 acce's. La plus longue dur~e observe a 't' de huit ans. Les acces durent on qelques minutes ou cuelques heures. Bourdin a observe un cas oh 1'acces a dur6 un mois et SarlandPere un autre d'une dure' de quatre mois. La gue'risonz est la terminaison habituelle de la catalepsie. Une auto psie, faite avec soin par Rostan, a demontre l'absence de lesion. Les circonstances e'tiologiques i' noter sont l're'idite' l'infiuence du sece mcsculin qui serait considerable si on defalquait tous les cas de catalepsie hystericue; l'Ftge. La frequence la plus grande de la maladie est de 10 'a 30 ans. (Sur 94 cas, 64 cas de 11 II 30 ans. Puel.) Enfin, les acces sont plus frequents le jour, et les emolions morales sont des occasions puissantes dn developpement des acces. La fondre, d'apres Bourdin, semble aussi exercer une influence accidentelle sur leur production. 3801 DES NEVROSES. IV. CORYBANTISME On ACROBATISME. -La chore'e saltatoira que nous avons propose 'd'appeler corybantisme on acrobatismne pour la distinguer nettement de la choree avec laquefle elle ne presente aucune analogie, est une affection extremement rare et fort mal etudiee; - ii semble que les medecins qui ont eu l'occasion d'observer cette rualadie, aient ette distraits de l'Ftude serieuse de ses symptdmes et de sa marche par la bizarrerie mebme des phe'nomnes qui la constituent; presque tons restent BLonnes vis-ai-vis des tours d'acrobate executes par les malades, et les dc'rivent tre~s-minutieusement; maistres-peu s'occupent de d6crire le commencement et la fin des acces, la succession des symptomes et les rapports. qui peuvent exister entre cette affection et les nevroses. La lecture des observations nous a convaincu qu'un certain nombre de ces cas curieux devaient etre rapporte's ' des affections vermineuses mais principalement a l'hyst~rie; le plus grand nombre nous a paru indd6pen-- dant de toute autre maladie et constitue par consequent une espece morbide. - Cette espece morbide est caracherisee: l10par des acces pendant lesquels les malades sont pris, non de convulsions, mais de mouvements parfaitement coordonnes, extremement violents et rapides; mouvements de danse, de culbute, de saut, semblables a ceux des acrobates: 20 par un sommeil ipathologique qui marque le debut des accis et rattache cette maladieau somnambulisme pathologique. Le sommeil rncgn'tiqezr est note express6ment dans les observations de Ke'rner et de Devar. (Observations 64 et 66 de Roth. De laf Aftsoulation irr'csistiblc.) Ddbuat. L'acces de'bute par la lourdeur de tete, la lenteur des reponses, le regard devient vague, puis les yeux se ferment, la face se colore l~gerement, la tAte s'incline sur l'une des 6paules on sur la poitrine, le corps s'af SOMTNAMBULISME. 381 Thisso, la respiration s'acc'lere, lo sommeil est profond; puis, apres quelquos minutes do co sommoil, tout ' coup le malade se love et avoc une agilite surpronanto s'6lanco sur lo haut d'un moublo, ii se livre aux sauts los plus,extravagants; puis, so jetantt ' terre et s'y tenant 'tendu, ii ronle avec rapidite6 d'une extremite rt l'autre de la chambro, et apres cquelcues minutes de cet exercice ii so releve tout d'uno piece comme par nn ressort; alors ii so renverse en arriere, ne tonchant la terre quo par les pieds ot lo sommet do la tete, oi bion il prend une PosiLion invorse; qnelquefois dans cotte position on on e'quilibre sur un pied,il tourno avec une rapidit6 vortiginouso; enfin le corps s'affaisso do nouveau, puis l'acces cesso sans laissor aucun souvenir an malade qui, seulemenot, resto bris- et conrbature do tons ces monvements. Sauf la fatigue, l'appetit et le resto do la sante semblont conserves. SCette maladie attaque surtout les adolescents des deux sexes, ello so, communique par l'exemple; sa duree n'est pas bien connue. Au debnt, chez qnelqnes malades, les acces ont 6t' inconplots et bornes 'a un sommeil pathologique, les symptames d'acrobatisme ne sont survonus qu'apr~s quelqnes jours ou m'me apr~ s qnelcues somaines. L'existence de oo sommoil pathologiqueI la nature meme des d6sordres musculairos qni so rapprochont des mouvements produits par lo magnetisme, la catalepsio qui existo chez quelqnes malades 'a certains-moments do l'acces, sont antant do raisons qni nous ont porte r' faire do cette affection singuliere une forme du soqnmamnbu/isme pathiologique, TRAITFMENT. Los medicaments indiques dans le traitoment du somnambuliswe pathologique, sent: c-icutcz 3~32 DES NEYROSES. virosa, mercurius, bellcadonca, hIioscyarnus, stram-ton-iUm, chamomilla, ctcoritumn, bryornia, phosphorus, siticea. Cicuta est un des principaux remedes, ii est indique par les phenomenes pathogen tiques suivants: fixite dn regard sur un seul objet, vue indistincte; perte de la vue, sommeil (hypnotisme), immobilite, pouls lent (Hahn.: 37, 38, 39, 40, 41), immobilit6, perte complete du sentiment, respiration insensible (183, 184, 172). Mercwrius. Apparence de sommeil, perte de connaissauce, pouls insensible, chaleur normale, immobilit6; l'esprit revient an bout d'nne heure, la parole an bout de douze heures (35 et 282). Elle se frotte les tempes et les. joles des deux mains et tombe sans connaissance (1017). (Cette manceuvre est frequente chez les malades atteints de somnambulisme, on dirait qn'ils se magneLisent euxmemes.) Imrrobilite' ge'ne'rale, sorte,d''tat cataleptique (101 parlecinnabre), impossibilit6 de faire le moindremouvement, qnoique les assistants la remuent (1016), les yeux se ferment involontairement (115-117), syncope qui degenere en sommeil (1056-7). Bryonia. Etat de somnambulisme (6822); elle quitte le lit et ouvre la porte comme si elle voulait sortir (687); elle parle distinctemenL mais precipitamment avec des personnes absentes (692). Phosphorus. La nuit il parle et ii cnie en dormant (1,801). Jahr note le somnambulisme. Silicea. 11 parle souvent en dormant (1109), et rit aux dclats (1135), et se leve, monte sur les chaises et les tables (1139). Somnambulisme (1141). Aconit. Etat de clairvoyance, anesthe'sie complete (Roth, 1281; immobile, insensible, ne voit ni n'entend; etrextrmites inferieures, allongees, acc~s d'un quart d'heure qui revient toutes les deux heures (Roth, 1282). Camnphora. Perte de sens (1, 2); paleur du visage; SOMNAMBULISME. 383 resserrement des pupilles; respiration presque entierement suspencue (60). Belladora. 11 chante et parle ' haute voix en dormant (1152). Assise, elle ne voit ni n'entend; pa'eur du visage et sueur an front, elle compose et chante des chansons gaies mais ridicules; elle siffle, refuse de boire et de manger (1,354). - Stramonium. Extase (435), ii parle et rdpond ' toutes les questions comme en pleine connaissance (410); immobilitd des membres (71), pupille dilatee, face rouge, convulsions diverses (passirn). Clharnornilla. Elle est assise sur une chaise, roide co-mme une statue, et sans conscience (31). Bryonia est indiqud principalement dans la forme commune de somnanibulisme pathologique. Vient ensuite Silicea, Belladoin et Stram-,oniumn. Conviennent davantage an somnambulisme convulsif. Contre le somnnamnbulismne cataleptique, les deux medicaments principaux sont cicuta et mercurius. Roth rapporte la guenison par cicuta d'un malade, avec cris, chants, de'lire, yeux ouverts, et qui repondait comme les somnambules, quand on le touchait. I1 avait deux acces par jour. La counaissance revenait tout 4 coup et ne laissait aucun souvenir dans 1'intervalle des acces, fi vre et joues rouges (289). Sauvage rapporte l'observation de la gudrison d'un cas de catalepsie par aquila alba (calomel). Cette gue'rison fut prdcedde d'aggravation. Jahr preconise le camphre pendant les acc's. Le choix des autres medicaments sera facile apres les details que nous avons~rapportes. Si les acces sont quotidiens on tres-fre~quents, nous conseillons d'administrer trois doses par jour; si les acces reviennent toutes les semaines ou tous les quinzc jours, 384 DES NE VROSES. nous conseillons une dose par jour pendant quatre on hui-t jours apre~s chacjue acce's. La cliniclue n'a rien, appris encore sur le choix de la dilution. II faut savoir que 1'e'lectricite' et surtout le m7-aqnetism-e animnal, jonissent d'une grrande oft cacilt' pendant les acce's. Traiteme~nt du ear ybcnt'isme. Belladona., hyosciamns et stramonium constituent la base de ce traitement. Hfyosc ia)nus produit les sympto~mes suivants: Sentimnent de le'qi.'rcte' on de mobilit~t (Hahn.,..~ 430), activite' pousse~e d. l'exce's; ii se croit pius fort qn-'il n,-'est q-e'ellement (4t'2 1). Les spasmnes conrbent les membres, et le 6orps conrb6 est lan.cc~e"en haiut (355); ii mnonte an tnyan du 2po~le (441), dani-ses et qesticulatiorv. Ce dernier symptome, qui! est caract(u'istique, s'est produit tin grand nombre de This, (~431 a-' 436). Stramoniam: Exciiabilitd' extraordimaire; il se fment lrics-rapj)demnen~t etjasqn'4b extinction. (Hahn., 580); danges,,!jestwzduations et rires avec e'clat (433); de plus, ce me'dicarnent prodluit un ve'ritable somnnambnl'isme (~ 410). IBellad'onaa: ires continnels,, sants, danses, gesticnlalions c/m-o uvem-e nts lres-acc'le're~s (Roth, ~ 5 1);- les en fants ramzpen par lerre commne des son'ris (97); rire qni ne fait qba'a ag~nen ter2, p a is l'enfant se m)7it 'a tonrner cirenlairenen t; e t apr/es p'~lusiewirs circnits, ii serait tomsb6, si W11 ne lavatrt re/n a (107); les enýfants font des extravagances qnietonn-eiit (108). Enfin Hartmnann as-sure avoir emnploye' avec succe's l'igna~ia et le, secale. corattnnta contre la grande choree.. Or, d Iapres ]a description qu'en donne cet auteur, a grande chor~e eorrespoudrait et au corybantisme etau grrandes attaques convulsives des hyste'riques., COINTRACTURE ESSENTIELLE.38 385 CONTRACTURE ESSENTIELLE. Cetle maladie qui n'a e'te nettement se'parede des 6~tats analogues que denos j ours, a e'te'decrite sous les noms de te'tcnos intermittent., contractures des extre'mit's., contractu~res rhumcatismnales., contrac tures des nourrices-, te'talnie.. D1tFINITION. - C'est une ne'vrose caracte'rise~e par des contractures revenant par acce's irre'guliers et envahissant symetricquement les exItremite's. Des contractures tr~s -analogues peuvent se rnanifester comme sympt0d4mes d'affections ce~rebrales, on apparailtre dans le cours de e'~clcampsie et du spasmn-e de la glotte. Cette mAladie se pre'sente sous trois formes: forme commune, forme grave ou tdtanique, formte fixe. FORME COMMUNE. - C'est celle qui s'observe le plus fre6 -quemment et qui rd'pond 'a la de'finition que nous avons donne'e de la maladie. Les contractures siedgentaux extrd'mite"s et n'atteign ent qu'exceptionnellernent et tre's-passageremenLt les muscles du tronc. La maladie de'bute par des fourmillements dans les extre'mitd's. La face devient rouge, puis l'acce's de contracture se declare., et pre'sente plusieurs variete's suivant les muscles envahis. Queiquefois les cloigts et le pouce sont forternent fle'chis dans le creux de la nain et la main sur l'avant-bras; d'autres fois les doigts sont flechis seulement dans l'articulation me'tacarpo-phalangienne, les doigts restant allongd's; fre'cjuemment les phalanges sont allonge'es rapproche'es fortement la main affecte, la. forme JOUSSET. 38) DES NEYROSES. de celle de l'accoucheur; presque toujours, chez les enfants, les doigis sont roides, 6cartes les uns des autres, et presentent 1'aspect d'une botte de panais. Quand la maladie atteint les membres inf6rieurs, les orteils sont flechis, mais le pied, la jambe et la cuisse, sont dans l'extension. Pendant l'acces les muscles sont duis et douloureux, la peau rougit, ii se produit des cracuements tendineux et on observe quelquefois un peu d'cedeme. Apres un temps qui varie de cuelcues minutes ' quelques heures, le sentiment d'engourdissement reparait, la contraction cesse, et l'acces est passe. Quelquefois apparaissent comme phdnomenes tres-fugitifs:du strabisme, des convulsions et des tremblements des paupieres. Ces acces se repetent plusienrs fois par jour pen-, dant toute la duree de la maladie; durde qui varie de quarante-huit hieures ' deux mois. La maladie se termine presque touj ours par une guenisou complite, cependant 'Trousseau cite un cas.de mort; queiquefois la maladie se localise dans certains muscles et se termineune retraction musculaire. FoRME T1TANIQUE. - Elle ddbute comme la prdcddente; mais elle envahit rapidenent les muscles du tronc etproduit,le plus souvent, l'opisthotoruos. Quelquefois elle atteint les muscles de la machoire, determine le trismnus et ne se distingue plus du tetanos que par son debut sur les extredmitds. Cette forme, dans laquelle les contractions musculaires sont tr's-douloureuses, est beaucoup plus grave que les deux autres, elle peut determiner l'asphyxie par la Contraction des muscles de la respiration. Neanmoins, elle n'est pas aussi grave que le tdtanos essentiel. lRNIE MONO-MIUSCULAIRE. - Dans cette forme. la contrac CONTRACTURE ESSENTIELLE. 387 lure est limitdee a un seul muscle ou 'a un tres-petit nombre de muscles synergiques; au con, elle produit le torticolis intermittent; au tronc, elle p'roduit la retraction du bassin et simule la coxcalgie. Aux pieds, elle produit un pied bot. Cette forme a de la tendance ' passer B l'atat chronique et a se terminer par la retraction mus'culaire. C'est cette forme qui, survenant pendant la vie intra-uterine, produit les pieds bots. Elle jou-e un role tres-important dans certaimes deviations de la taille. Je l'ai observde sous forme de contraction d'une duree tre's-courte, mais reven'ant pendant des annees " la suite d'un allaitement prolonge, sans aucune tendance ' la rdtractioqn qniusculaire. ETIOLOGIE. - Cette maladie est presque spdciale ' la premiere enfance; c'est une maladie de la premidre dentition. Comme l'dclampsie et la chorde, elle atteint les femmes grosses et nourrices. Elle succe~de-aux maladies epuisantes, ' la diarrhee par exemple; elle est plus frequente chez les garcorts; dans 1'age adulte, c'est le contraire, ' cause de l'influence de la grossesse. On a remarque que la maladie atteignait quelquefois plusieurs enfants dans la me'me famille. L'indigestion7 est une cause occasioruuelle frequente; les emrbotions morales, la pression des membres, des vaiseaux, ou des nerfs renouvellent les acces. TRAITEMENT. - Prophylaxie. Dans la premie~re enfance: nourriture appropriee; soins hygieniques convenables. Chez les nourrices, diminuer ou suspendre l'allaitement; regime reconstituant. Le solcanum? Ibnigru-n est le medicament principal; il correspond aux fourmillements dans les extr6mite's, aux contorsions, aux contractures des mains, crampes dans les mollets, pieds tournes en dedans. 3 88 DES NEVROSES. Mercurius. Convient ensuite et repond aux contractions des doigis et des mains. Graphites. Crampes dans les mains, roideur et distorsion des doigts; gonflement et distorsion des orteils; amg'ustura spuria, cupzrum, hydrocyani acidwb et cannab~is, presentent aussi des phenome~nes de contractures dans les extremites. La clinique homceopathique fournit peu de renseignements sur les doses et le mode d'administration de ces medicaments. Dans la forme te'tanique, ctngustura spuria., n 7u vomica et opium sont principalement indiques (voir le traitement du tetanos) Le chioroforme est quelquefois necessaire pour calmer les douleurs; ii agit, du reste, favorablement sur la maladie; l'electricitd' ne tronve son emploi que dans la forme mono-musculaire. Elle augmente d'abord la contracture, puis la fait cesser pour un temps. 1i faut lutter par des appareils contentifs, par des extensions forcees, le malade etant prialablement chloroforme, par des operations chirurgicales et par I'ehectricite cont-re les re'tractions permnwentes. ATAXIE LOCOMOTRICE. DPFWINITION. -Confondue juscu'a ces derniers temps avec -la paraplegie, l'ataxie locomotrice est une nevrose caracterisee par le detfaut de coordination des monvements volontaires avec conservation de l'int'grit6 de.la contractilit Ldmusculaire. L'atawie locomnotrice survient "a Litre de symptome au debut de la paralysie generale, dans 1'hystbrie, et dans les turneurs du cervelet. ATAXIE LOCOMOTInCE.8 389' L'observation clinique de cette maladie est encore trop recente pour que nous ayons Pu en constitner les formes; la marche extremement chroniqne, la longue dure'e et ]a rarete relative de la maladie, sont antant de difficultes qni retarderont encore la solution de cette question. On, pent partager en trois periodes la marche de la maladie: debut, p'riode d'e'tat et p6riode ultime. 0 PEIRIODE I 1 DUEUT. - Des donlenrs fnlgnrantes on t&' r'brantes, des paralysies tres-localisees, des troubles dans les fonctions g'nitales, des vertiges, caracterisent cette premiere periode. Nous retronverons et nous decrirons les donlenrs dans la periode d'6tat; les paralysies sont souvent transitoires, les plus frequentes sont celles de la troisie'me et de la sixieme paire, d'oii strabisme, diplopie et, dans le dernier cas, chnte de la paupiere superieure, paralysie de l'iris, amblyopie et amaurose, mais habitnellement bornees a un seul ceil, cependant quelqnes malades deviennent compleitement avengles. La surditeh est beancoup plus rare. La paralysie incomplete du sphincter de la vessie et l'incontinence d'nrine, est nn sympt6me plus frequent. Plnsieurs fois, des le debut de la maladie, j'ai observe une veritable atonie des mnscles defifcatenrs et expnlsenrs de 1'nrine, qni se tradnisait par des selles involontaires quand le malade voulait uriner ou par la brusque sortie des urines qnand le malade voulait l~cher un vent on aller 'a la selle. Les troubles des organes genitanx sont habitnellement nne snrexcitation de ces organes joint a une ejacnlation trop facile et ' de veritables spermatorrhe'es. Le vertige dont on a voulu faire, 'a tort, le signe de l'ataxie liie n une affection du cervelet, est frequent dans, la maladie qtue nous d6crivons, ii rarque souvent le pas 390 DES NEVROSEEj. sage de la premiere h la seconde periode; ii se manifeste principalement quand le malade marche sur un terrain glissant, difficile, on an milieu dela foule. 10 PARIODE D']TAT. - Elle est caracteris~e par le d'sordre du mouvement qui donne son nom a la maladie. Le plus souveut, le malade s'apercoit.de ce d'sordre, par la crainte de tomber quand ii vent se retourner brusquement, quand ii marche sur un terrain glissant, difficile, qu'il descend un escalier: ii sent qn'il perd l'equilibre, ii s'arrite court, cherche un point d'appui et epronve de la difficult6 ' repartir; souvent un etat vertigineux evident, surtout an debut, rend encore la marche plus difficile. D'antres malades se sont apergus du debut de la maladie parce qu'ils ne pouvaient plus santer, danser, courir ou monter ' cheval. La demarche devient caracteristique; le malade h'site an depart; ii chance'le et a besoin d'un appui; apres quelques pas, it marche d'une maniere plus assuree, mais les nIembres roides, langant le pied par saccade et frappant lourdement le sol; qnelques-nns acc'lerent la marche et vont 'a petits pas tres-presses. Sur nn terrain nni, l'ataxique peut ainsi fournir une tre'stongue course; mais s'il rencontre nn obstacle, s'il changd brusqnement de direction, it chanc&Ie de nouveau. La maladie faisant des progr's, les mouvernents deviennent de plus en plus violents et desordonnes; le malade fait des efforts considerables pour se maintenir en equilibre et progresser; it se fatigue et bientot est oblige de s'arr'ter epuise et haletant. Le de'sordre des mouvements augrnente encore; le malade est oblige de rester assis sans que les muscles aient rien perdu de leur contractilitd, m-0is parce que les monvements ne penvent plus etre assez coordonnes pour permettre ni la station, ni la progression. A cette 392 DES NEVROSES. une 'a deux secondes, et separees entre elles par un intervalle de calme 3omplet. Ces douleurs d6terminent souvent un mouvement appreciable dans le membre qui en est le siege, une veritable secousse &lectricue; elles si'gent habituellement sur un trajet nerveux: branches du sciatique, nerfs plantaires, rameau testiculaire, etc. Nous avons obsarve plusieurs Lois pendant cette-p riode des crises de vomissement extremement douloureux. Ce sont des vomissements bilieux repe'ts pendant six, douze et vingi-quatre heures et accompagnes d'une constipation excessive. 3e pcriode. La troisieme periode est caracterisee par l'impossibilite de se tenir debout on assis; le malade reste desormais couch6'; l'amaigrissement et la faiblesse font de grands progres; les membres superieurs se prennent a un degre plus on moins considerable. Cette invasion des membres superieurs est annoncee par un engourdisse-, ment siegeant le plus souvent dans les derniers doigis de la main; les mouvements deviennent saccades, m.tladroits et desordonnes. Notons que dans quelques cas les membres superieurs sont pris de~s la seconde periode et, par exception, -tout ' fait an debutet avant les membres, inf~rieurs. A cette derniere piriode on voit quelquefois reparaitre les paralysies du debut; l'intelligence reste nette j usqu'a la fin et la mort arrive soit par une maladie intercurrente, soit par les eschares, soil par une diarrhee incoercible; nouveau point de rapprochemen t entre cette maladie et la paralysie generale. Deux Lois pendant cette periode ultime, j'ai observe une fragilite considerable du tissu osseux, et des fractures par la seule contraction musculaire. La dur~e habituelle de cette maladie est extremement longue dans la forme cognmz'ine, la premiere periode dure des anne~es, la denxie'me est un peu mains longue et la ATAXIE LOCOMOTRICE. 3J33 troisie~me se termine en quciques mois. Dans certains cas, qui constituent peut-'tre la formwe mnaligme de cette maladie., la dure~e totale est de quelques mois; enfin, on observe frequemment une forme d'ataxie dans laquelle la deuxieme periode se prolonge inde'finiment. La maladie, loin dUetre progressive, reste ind6finiment stationnaire et pent durer dix, vingt et trente ans. Habituellement la mort arrive par une maladie intercurrente sans que la troisieme periode de l'alaxie s-e manifeste jamais. ANATOMIE PATHOLOGIQUE. - Presque constamnent on trouve unele"sion. Cette lesiou consiste essenliellement dans la destruction et la transformation graisseuse des elements nerveux ' des cordons el, des racines posterieures de la moelle epiniere. Celte lesion siege principalement dans la region lombaire. Quand ii y a eu des paralysies des yeux,, les nerfs correspondants prdsentent la meme lesion jusqu'a leur origine. Quand on ouvre le rachis, on trouveles membranes tres-inj ectees, la dure-mere est trop lc'he, la pie-mare adhe're a la moelle. Celle-ci pre'sente dans ses cordons posterieurs une diminution de volume qui peu L aller j usqu'aux trois quarts de l'organe; elle a pris une couleur jaunatre, quelquefois demi-transparente. L'examen microscopique permet de constater la destrue ion de l'&lement nerveux. Quelques tubes restent encore intacts; mais la plupart sont arrives a un degre plus on moins grand de destruction; l'6lenent graisseux a remplac6 presque par lout l'6lement nerveux. ETIOLOGIE. - Elle est identique avec celle de la paralysie generale. Cette maladie survient le plus souvent de. 30 a-40 ans; elle atteint beaucoup plus d'hommes que de femmes; elle alterne dans les familles avec la folio, la paralysie g n'i-le el los autres n'vroses; elle survient :3~~' i DESNERSS habitueliement dans des constitutions tr's-vigoureuses, chez des homrnes doue's d'une vigueur musculaire extraordinaire; 1'abus dle l'alcool,, du tabac et des fermmes, constitue les circonstances les plus favorables 'a son da~veloppement. L'affection he'morrhoidaire j one un r Ole fort important dans la gene'se de l'ataxie locomotrice. TRAvrEMENT. - Le traitement de cette maladie est encore fort pen avance'. L'hydrothe'rapie, les bains de mer, les eaux de Ne'ris, celles de Wildbad et de Gastein comptent queiques succe's. Les medicaments, qiloique'n'a'yant pas encore, a ma. con naissance, amene" de gne'rison radicale, sont d'un grand secours pour 'combattre les douleurs et me~me pour arre'ter la marche de la maladie. Voici les principaux: Hellebo'rus niger, phosphorus, arsenicum,, angustura spurict, nu vomnica, belladona, chaiornilla, argentwm ni-* tricutm, et peut-e'tre ta'rentula. An~gustmra spiuria re'pond aux donleurs fulgurantes avec secousses e'lectriqnes dans les membres. Belladona, alterne'e avec ohamiomill1a, m'~a souvent servi 'a calmer les memes douleurs quand carvqustwta avait e'chou6". Nux vomica re'pond aux contractions de'sordonne'es dn sphincter et aux souffrances gastriques; il est encore indiqne' par la disposition hernorrho~fdaire; 'phosphorus re'pond -aux douleurs fulgurantes, au trouble des monvements, ainsi qu atla stirexcitation ge~nitale. Arsenicuwb convient dans certaines douleurs moins fulgurantes, mais survenant surtont la nuit, et s'accompagnant d'agitation et d'insomnie. Helleboras est le medicamnent qui, par sa pathog6endsie, re'pond le plus an de'sordre des mouvements qui caract6rise l'ataxie. JPen ai obtenn qnelqnes bons re'sn1 -Lats relatifs. A -gcntuin nitricum a e'te employe' empiri(Juernent; a% haute dose, il serable, dans qnelcjues cas, CRAMPE DES ECRIVAINS. 395S avoir arrete la maladie. Tarenitula presente dans sa pathogenesie des troubles du mouvement qui nous conduirout a prescrire ce me'dicament dans l'ataxie, mais nous ne l'avons pas encore essay6. Les doses sont tri~s-difficiles ' pr'ciser. Les malades eprouvent~facilement des aggravations et ii faut thter leur susceptibilit6. Le nitrate d'argent a e' employe ' la dose de plusieurs centigrammes par jour, comme cans l'6pilepsie. CRAMPE DES ErCRIVAINS. Cette maladie singuliere est constitu~e par une contraction involontaire ou une paralysie bornee ' quelques muscles, mais le d'sordre dans Ita contractilite a pour caractere de se produire seulement ' l'occasion de certains mouverents. Cest lorsque le muscle veut accomplir sa fonction que la maladie se manifeste: d'oii le nom de spasmne fonctionn-el donne 'a cette affection par Duchenne (de Boulogne). Le plus souvent cette maladie s'observe chez les personnes qui 6crivent beaucoup, et elle se manifeste toutes les fois qu'elles veulent e'crire. Comme elle consiste habituellerent dans une contraction douloureuse des extenseurs et surtout des fl6chisseurs, le nom de cri-amnpe des e'crivains lui convient parfaitLement; d'autres fois, au lieu de la, contraction, c'est la paralysie du pouce ou de l'indicateur cue l'on observe. Ces d'sordres musculaires cessent aussiPot que le ralade cuitte la plume et ne sc montrent jamais ' l'occasion d'un autre mouvement des doigts. 396 DES NEVEVnOSES. Des pianistes ont presente cette maladie, caracte'ris~e par des mouvements irreguliers et involontaires des doigts et de la main. Chez un tailleur, la contraction si&. geait sur un muscle de l'6paule. Chez un tourneur, le spasme occupait le muscle flchisseur du pied, et chez un maitre d'armes les muscles de 1'avant-bras.. Jusqu'a' present cette maladie a resiste "' tous les medicaments. La section des tendons a quelquefois amend une amelioration tres-notable. Le mieux c'est de remplacer, quand cela est possible, le mouvement qui est l'occasion de la maladie par un autre. Ainsi, pour la crcmpe des e'cri-vctins, un porte-plume fixe sur les doigts et les immobilisant, permet d'6crire par un mouvement du poignet. Un tres-gros porte-plume qui modifie le degre de la contraction des muscles suffit quelquefois pour empecher la manifestation du spasme. PARAPLEGIE ESSENTIELLE. DNFINITbON. - La paraple'gie est une paralysie spinale; elle commence par les membres inf~rieurs et s'etend progressivement aux muscles des membres et 'a ceux du tronc. C'est la paralysie generale spinale de Duchenne (de Boulogne), ascendante des Aflemands. Son histoire a ete longctemps confondue avec celle de l'ataxie locomotrice. La parapletgie survient comme sympt me dans les affections de la moelle 6piniere et du canal rachidien, apres des lesions traumatiques, % la suite d'un certain nombre de maladies: la diphtherie, la variole, la fievre typhofde, Ia dysentterie, etc. La marche et la production de ces pa 400 DES NEVROSES. progressive, qu'elle s'accompagne de la perte de la contractilit 6 lectrique et d'atrophie musculaire, le diagnostic ne peut s'6tablir que par les sympt6mes du d6but, qui souvent sont difficiles on impossibles ' constater. FORME GRAVE.-Caracerise"e par la marche continue et rapide de la maladie: d'apres des observations de Landouzy, la contractilith lectrique serait conservee cdans cette forme. La maladie d6bute comme dans ]a forme prde'dente; seulement tous les symptomes se succedent rapidement; des les premiers jours, les malades eprouvent de grandes difficultes 'a marcher, et souvent apres la premiere semaine ils sont oblig6s de garder la position horizontale. La paralysie envahit les membres superieurs des les premiers jours, les muscles du trone sont atteints simultanement, et la mort par asphyxie se produit apres quelques semaines de maladie. Duchenne (de Boulogne) a vu un cas mortel apres 22 jours. Si rapide que soit la marche de la maladie, elle est cependant progressive, et la paralysie n'arrive jamais subitement. ETIOLOGIE..- L' tiologie de la paraple'gie essentielle est presque tout entiere ' refaire, parce que la plupart des causes attribuees ' cette maladie doivent tre rapportees a l'ataxie musculaire. Cependant notons que c'est principalement dans la premiere et dans la seconde enfance qu'on observe la paraplegie essentielle: tandis que c'est apr6s 30 ans que l'ataxie devient fr6quente. L'impression du froid semble jouer un r6le plus considerable dans la production de la parapl6gie essentielle que dans celle de l'ataxie. Les exces veneriens, l'usage du tabac et les autres causes de l'ataxie sont propres aussi 4 la paraplhgie 'a un degre encore ind~terminb. PARAPLEGIE ESSENTIELLE. 0 401 TRAITEMENT. - Nuw vornica, ignatia, belladorna, straw oMUhyosciarnus, rhus toxicodendrom, cocculus, secale cornulltumn, lachesis, phosphor-us, plurnbzwrn, arsenicurn, a~r-.gentum nitricum, sont los principaux medicaments do la paraple'gie; maiheureusement l'~tat do la contractilite' 6lectrique n'a pas e'e'notLe parmi le smptms produits par ce mdicaments sur l'homme sain. L'atrophie usulaire produite par plumwbum, secale cormnutum, a'rsen'tcurn, argen-,tvl nitricurns, et le sui/'ure de carbone, nous font supposer quo ces medicameonts conviennent plus cjue los autres quand la contractilite6 eMoctrique est de'truite (puisque los deux sympt 0"mos soul cQrelatifs), et par consecjuent qu.'ils.sont indicjm~s danis la paraple'gie essentielle. Nux vomnicc& et igncatia con-viennent au debut quand ii n'y a ni atrophie musculaire, ni paralysie des sphincters. Belladonc& et los autres solane~es correspondent 'a la paralysie des sph~incters. Rhus- towicodendron., lachesis., cocculus et phosphorus, correspondent 'a la paraple'gie. Nous avons en des gu6'risons avec coccul"Us. Arsenicum-, plumbum, secale cornuturn et argentum nitricum, sulfwre de carbone', conviennent dans une p6-. niode plus avanc~e'e0e quand l'atrophie est dej'ai bien marquee. L'eilectricite lutte efficacement contre l'atrophie innsculaire; l'hyjdroth'grapi etiniq au debut pour remonter los forces. Los eaux ther'rncles, enfin, no, doivent pas etre negligees dans los traitements d'une, maladie si rebelle. Los eaux tre's-chaudes, salines, sulfureuses ou arsenicales., doivent e'Lro choisios do pre~f6rence. Nous citerons Baictruc qui a eu do vrais succes sur nos soldats d(ý Crime'e; Bourbonne, Ba u/bon,7-1'Ar-chcvmbault,TxptPcm JOUSSFT.20 402 DES NEYIROSES. biW~res, leiAlont-Dore, Aix-en-Savoic, Aix-la-Chapelle, Wildbad et Gaste-in enfin, qui ont une renommee traditionnelle. TREMLVBLEMENT ET PARALYSIE AG-ITANS. Le tremblement est une agitation convulsive des muscles produite par des contractions involontaires, petite, rapide et rhythmiqne. Le tremblement existe "i titre de symptomes dans un grand nombre d'empoisonnements: tremblement mercuriel saturnin, alcoolique, etc., et aussi dans quelquea maladies f~briles: meningites, fievre typhoYde, fievres 6ruptives, etc. Mais ii existe aussi, independamment de tout autre 6'tat morbide et constitue le tremblement essentiel qni prisente deux fornes: treemblem-emet et paralysie agitaits. I. LE TREMBLEMENT a dte appeld sc'nile parce qu'il survient le plus souvent dans un 'ge avance; cependant on peut. le rencontrer dans la jeunesse, surtout lorsqu'il est he'lrdit ro-c. Les 6hnotion0 s miorales, les exces v'ne~riens, les. causes de debilitation sont les circonstances qui favorisent habituellement son d6veloppement. A un premier degrd, le tremblement consiste dans un 14crr monvement lateral de la tate. Ce monvement est d'autant plus marque pie les malades sont sons l'influence d'une impression morale on d'nne preoccupation quelconque; pendant le repos de corps et d'esprit, le tremnblement est habituellement insensible, et ii disparait complcJtement pendan tie sommeil. TREMIBLEMENT ET PARALYSIE AGITANS. 403 La maladie augmente insensiblement; les mouvements de la tate sont plus etendus et le tremblement gagne les mains, en sorte que le malade ecrit et mange difficilemenL. Uette forme est incurable, mais elle ne se complique ni de paralysie, ni de retraction musculaire. II. PARALYSLE AGITANS. - Dans cette forme, le tremblement commence d'abord par un membre, un bras par exemple, puis ii envahiL successivement les autres membres et la tate. Les mouvements convulsifs sont beaucoup plus etendus et les malades deviennent incapables de se servir de leurs mains, la demarche est pr6cipitee, irr6cruliere, sans 6quilibre et bient Ot impossible. Au c6mmencement et pendant longiemps, ii n'y a pas de paralysie v6ritable; seulement la contractilit6 est 6puisee par les mouvements convulsifs et ii n'en reste pas une quantite suffisante pour des mouvements volontaires un pen prolonges; ainsi, apres quelques pas le malade, compl&Lement epuise, est oblig6 de s'arre~ter. A la fin de la maladie, ii existe une paralysic incomplete de la contractilite, des retractions musculaires des extremites, quelquefois une paralysie des sphincters et un affaiblissement notable des facultes intellectuelles. Cette forme, comme la precedente, dure tres-longtemps. Elle parait incurable et ila mort survient souvent par une complication de pneumonie (Trousseau). Le traitement aajusqu'ici 6te inefficace. J'ai essay6 inutilement mercwiu&ris, plumbw~n, laclesis, sepia et tacre'nt ala. 4044 DES NVR0SKES. CRAMPE. La crampp est une contraction 6nergique, de peu de duree, et excessivement douloureuse; elle siege sur un petit nombre ou meme sur un seul muscle. C'est une contraction passagere et douloureuse. La crampe est un symptome commun a plusieurs mala(ies et particulherement au cholera et ' la peritonite. Elle existe comme maladie essentielle et survient habituellement au lit on pendant certains mouvements, comme la natation, par exemple; elle disparait quand on parvient a produire le mouvement volontaire qui fait agir regulierement les muscles contractes. Ainsi la crampe du muscle gastrocnemien disparait imme'diatement par la marche. 0 hand la crampe a 6te forte, le muscle qui en a ete le siege reste douloureux pendant plnsieurs heures. TnAITEMENT. - En couchant sur un lit dispose en plan incline', de maniere que les pieds soient de 10 ' 12 delcime'tres plus bas que la tte, on vite presque i coup sur les crampes nocturnes (Bordsley). NAux vomiica, arseicam, uveratr~umnY mais surtout capranm, sont les medicaments de la crampe; j'ai touj ours renssi avec cuiprnm 12e. L'application du cuivre metallique str les jambes emptehhe habituellement les crampes de se developper; les frictions, sur tout avec un liniment camphr6, soulagent beaucoup la douleur. PARALYSIE ESSENTIELLE DE LA LANGUE. 405 PARALYSIE ESSENTIELLE DE LA LANGUE. DNFIý1TION. - Sous le nom de pcaralysie progressive de la langue, de l'orbiculaire des lvres et du voile du palais, M. Duchenne (de Boulogne) a d6crit une nevrose extremement rare. ETIOLOGIE. - Cette maladie, suffisamment d6finie par le nom que lui a donne M. Duchenne (de Boulogne), survient sans cause occasionnelle, au milieu de la sante, et plus fr6quemment entre 40 et 50 ans; elle debute par un sen - timentde gene dans la prononciation etdans la d6gluti tion, habituellement attribu6 par les malades a un mal de gorge. Le malade parle du nez et de la gorge, sans presque remuer la langue qui reste de plus en plus immobile sur le plancher de la bouche; la deglutition des liquides d'abord, puis celle des solides, deviennent impossibles. La langue ne pouvant plus executer ce temps de la d6glutition dans lequel sa pointe parcourt le palais d'avant en arriere, le bol alimentaire est port6 difficilement vers le pharynx; et s'il y arrive, ii est rejet6 violemment par les fosses nasales ou par la bouche, parce que la paralysie du voile du palais d6truit la synergie necessaire ' la d'glutition et ne fait plus equilibre au pharynx qui reste indemne de toute paralysie. La salive ne pouvant 6tre avalee s'accumule et s'6paissit dans la bouche; la paralysie de la langue et de l'orbiculaire des levres s'oppose a son expuition et le malade la laisse 6couler dans son mouchoir. En meme temps, la parole devient de plus en plus difficile et a peu pres impossible. La paralysie du voile du palais empeche l'action du souffle, parce que l'air, comme les aliments, re 406 D>ES N VROSESE passe par les fosses nasales. La paralysie de l'orbiculaire des levres empeche de prononcer les labiales: o, u, de donner un baiser; dans le rire, les le'vres sont entrainees par les muscles antagonistes et le malade oblige" de les ramener avec les doigts; au repos la bouche semble plus granle, les lignes nasolabiales se creusent et donnent au malade l'air pleureur. lemarquons encore que la langue est manifestement atrophiee, et corme ridee; que la paralysie du voile du palais eIanl sym'tricue esl difficilement reconnue, d'autant cue l'irrilabilil6" musculaire est conservee ainsi que la cointractilite' dlectrique. La difficult6 de la deglutifion amene l'amaigrissement et la perle des forces; et le malade, sans fievre, sans douleurs, sans troubles intellectuels, muel, et dans l'impossibilite complete d'avaler, assisle ainsi a sou agonie et a sa nort apres un temps qui varie de six mois ' trois ans. A une epoque variable, mais touj ours quand l'amaigrissement et la perte des forces sont notables, apparaissent des acces de suffocation, d'autres fois, des acce's de syncope dont nous ne possedons pas l'explication physiologique, mais qui terminent brusquement la vie des malades; autrement ils meurent littt6ralement de soif et de faim. Voici l'ordre dans lequel se paralysent les mucles: lancue, voile du palais, orbiculaire des levres. La inairche est continue, reellement progressive, sans etat stationnaire. La durde de la maladie est de six mois a trois ans, la Lerminaison est consLamment la mort. ANATOMIE PATHOLOGIQIE. -Cette maladie ne s'accompagne pas habituellement de l6sions appreciables. Dans un cerlain nonbre de cas on a signal6 l'atrophie du nerf hypoglosse. L') HYPOCHONDRIE. 407 TRAITEMENT. - Nul jusqu'a' present.; ii faut examiner le malade le plus longlemps possible. La faradisation n'a produit qu'une amelioration passagere. HYPOCHONDRIE. DtFINITION. - L'hypocbondrie est une nevrose commune aux deux sexes; elle est caracterisie par des affections multiples, mais principalement par une tristesse et une preoccupation anxieuse habituellement, mais non toujours relative ' la santd. La description de cette maladie est tres-difficile, taut ' Lcause des hypotheses des anciens sur la bile noire et sur le r6le de la rate et du foie dans cette maladie, que par le fait des preoccupations exclusives des modernes. Parmi -ces derniers, les uns ne voient dans.'Yhypochondrie que les troubles gastricues, tandis que les autres ne prennent,en consideration que les symptomes psychiques. Pour mettre de l'ordre daus l'exposition de l'histoire. des,symptomes propres de l'hypochondrie, il faut d'une part mettre en oubli toutes les hypothe'ses anciennes, et de l'autre s'efforcer de distinguer l'hy,'pochondrie essentielle de l'hypochortdrie symptornatique. Hypochonctrie syi tomatiqu2e. L'affection hypochon-driaque se manifeste comme sympt6mes dans la goutte,,dans la maladie hdrnorrhoidaire, dans la syphilis, dans la chlorose, dans un certain nombre d'affections,organiques de I'abdornen; et dans certaines formes de ]a folie, a titre de phenomene precurseur. DIVISIoNS. - J.-P Tessier decrivait deux formes de l'hypochondrie: la forme commune et la forme periodique. 408 DES ND/ROSES. FORME COMMUNE. - Debut. Cette forme d~bute souvent, a propos d'un phenomn'ne d'age: puberte, Age de retour; ou j l'occasion d'un changement notable dans les habitudes: cessation du commerce, passage de la vie des champs ' la vie des villes, venvage, etc.; d'antres Lois elle apparait dans la convalescence d'une maladie; mais le chagrin est l'une des causes les plus puissantes de son developpement. Le malade devient triste; des troubles divers de la digestion apparaissent, et le preoccupent outre mesure; son caracte're devient inquiet, craintif, inde'is, scrupuleux et porte ' la coMere. Son esprit est sans cesse en proie 'a une tristesse anxieuse au sujet de sa sante. La maladie marche tres-lentement; pendant longtemps, les hypochondriaques continnent leurs affaires, leurs relations et paraissent jouir d'une sant6 parfaite; quelcues malades ne depassent jamais. ce premier degre; mais, chez le plus grand nombre, l'hypochondriecontinue sa marche envabissante. Cette seconde periodeest alors caracteris~e par la predominance de l'une'des anffectionrLs hypochomndriaques, affection cui donne ' ala maladie un cachet special. Alixdmatiorn hypochoindriaque. C'est souvent nne verita-- ble alincrntiorb caracteris~e par une idee de'lirante et, une imrnpulsion rnclctldive. L'idee delirante est fixe; celles qn'on observe le plus communement sont les suivantes:ideed'une maladie incurable, d'nne maladie degouitante, contagiense, honteuse; idee d'une mort prochaine et in6vitable, d'une ruine imninente complete, d'nn d'shonnenr,. de la perte d'nne personne aimee, d'un accident ridicule, etc. Ces idees resistent " atons les raisonnements; on, si elles semblent ceder, elles reparaissent sons nne antre forme. L'imnpu'lsion hypochondriaque est triste, anxieuse. Elle L'HYPOCHONDRIE. 440 jette les malades dans une m'lancolie profonde, les rend tres-malheureux et peut les pousser au suicide. Soufjrcnces ce'rebrales. Elles sont tre~s-variabtes: simple e'tourdissement, vertige's a tomber, cephalalgie, migraines avec vomissement, bourdonnements d'oreille, chaleur et fatigue ' la t&L-e. Insomnie. Ce sympt6me est quelquefois ponsse tresloin, et ii y a des hypochondriaques qui passent des mois sans dormir; la fatigue de la privation de sommeil, quoique tries-penible, est cependant incomparablement momns ressentie dans cet ktat de maladie cue dans l'6tat physiologique. Pcralysies. Jamais on n'observe dans l'hypochondrie ces paralysies completes si communes dans l'hysterie; ce sont plutot des fourmillements avec nn sentiment de faiblesse plus on moins prononc&' L'anesthesie et l'anal-z gesie existent frequemment daus l'hypochondrie, quioique ces deux sympt6mes n'aient pas la, mbme valeur que dans l'hysterie. Troubles des sens. Ce soul principalement 'des tiutements d'oreille, des eblouissements, des perversions de l'odorat et du gofit: quelcuefois une exaltation excessive des sens. Les idees fixes et les craintes exag're~es des hypochondriaques trouvent dans ces desordres un aliment inepuisable. Souffrctnces gcstriques. Ces affections dominent dans l'hypochondrie symptomaticue de la goutte; elles sont fr6quentes dans V'hypochondrie essentielle; leur caracteristique est la flatutence. L'anorexie avec amertumie de la bouche; une dyspepsie opiniatre, avec on sans gastrclgie, sont les affections les plus ordinaire3 dans lPhypochondrie. Quelquefois la bowlimie remplace l'anorexie; les e'ructations, les borborygmes, la tympanite, accompagnent toutes ces affections. La con 410C 4DES NEVROSES. stipatiou est habituelle, quoiqu'on ait observe aussi des diarrhe'es opinittres. Symptd-nes pzudmonaires et cardiaques. Ils sont tresanalogues ' ceux de l'hyst6rie. Une toux petite, seche, tr6s-persistante, cessant pendant le sommeil et pendant le repas; des palpitations 'normes, 6branlantes, disparaissant presque touj ours par la marche et la distraction; des lipothyries et des syncopes. Les malades se sentent atteints de phthisie on d'anevrysme. La maladie ainsi constitu6e par une tristesse habitnelle et par une on plusieurs des affections que nons venons de decrire, persiste dans cette pe'riode d'e'tat pendant des annees, offrant de orandes alternances de r mittence et d'aggravation pendant toute sa duree. Cette dure'e est aussi longue que la vie des malades, si un traitement approprie', ou un changement considerable dans la maniere de vivre, ne procure pas la guerison. Cette gudrisom est cuelquefois subite, ' la suite d'une, emotion, d'une perturbation profonde; mais le plus souvent elle est tre's-lente avec des retours offensifs de la maladie. 3' PqBRIODE. - Cacliexie hypochondriaque et mort. Les anciens, qui confondaient l'hypochondrie symptomatique avec l'hypochondrie essentielle, admettent tons une p6 -riode cachecticue dans 1'hypochondrie. C'est la periode des obstribctiulns, on, en termes plus precis, la p6riode des cancers et des affections Qrgcniqites. Or, c'est une erreur de croire qne le cancer du foie on de l'estomac constitue l'hypochondrie 'n un degre quelconque, et ii fant 'rejeter completement de l'histoire de l'hypochondrie la pe'riode des obstructtioas. L'insomnie prolongee, F'anorexie, la dyspepsie, les vomissements incessants, la diarrh'e prolongde et la manie LIHYPOCHONDRIE. 411 qu'ont certains hypochondriaques de rester au lit et de se refuser 'a tout exercice, produisent l'amaigrissement, l'anemie, la perte des forces; mais la vie vug6tative resiste longtemps, eL ce n'est qu'apres de longues ann6es que se produisent les ced'mes, les hemorrhagies et les evacuations colliquatives qui finissent par amener la mort. Le plus souvent cette terminaison est amenee par une maladie intercurrente. FORME PERIODIQUE. - La forme p6riodique est caract6ris6e par le retour p riodes longues et habituellement irregulieres d'attaques d'hypochondrie. La r6mission qui s6pare les attaques est complete, ce qui permet de distinguer cette forme des cas fr6jquents de la forme commune, dans lesquels on observe des remissions tres-marquees, mais toujours incompletes. Cette forme debute plus brusquement que la forme commune; ses allures sont plus rapides; elle atteint trespromptement son summum cd'intensit6, et elle decroit tres-rapidement ou meme cesse tout a coup. Quoique la maladie ne persiste pas toujours au meme degre pendant toute la duree de la periode d'e'tat, on n'observe pas neanmoins ces grandes variations si fr&quentes dans la forme commune. Le retour des attaques est souvent determin6 par l'influence d'une emotion morale, d'un changement de climat ou de saison. Presque toujoutrs, les attaques se ressemblent entre elles, tant par leurs causes d'terminantes, leurs phenomenes precurseurs, que par leurs symptomes eL leur mode de terminaison. ETIOLOGIE.-L'hypochondrie est une maladie hdrdditaire; elle alterne dans les familles avec les autres n6vroses 412 DES NEVIROSES. et en par ticulier avec Jes ve'sanies. Elle est plus frecjuente chez l'hornme que chez la femme et se declare principalerent 'a deux ages de la vie: la pubert6 et I' ge du retour. Les climats ont bien moins d'influence sur le developpement de l'hypochondrie que les rnceurs et l'etat de civilisation. L'Juglelerre est le pays de l'hypochondrie. L'hypochondrie est la maladie des riches, des inoccupes, des personnes qui exercent des professions sedentaires et dans lesquelles l'inmaginctioon est surexcite'e. L'observation enseigne que les ceiiibataires y sont plus exposes que les personnes marides. Les ecs vne'e'riews, surtout quand ils out produit un affaiblissement notable et une inmpuztissance relative ou absolue, produisent l'hypochondrie. TRAITE MENT. - Prophylacxie. La prophylaxie consiste ' combattre la trop grande irapressiontnabilitd par une 6ducation virile et severe. Les mddicaments indiqu's dans le traitement de l'hypochondrie sont extrernement nombreux; les principaux sont: nucx vornica, sulfar, urum, arsenicum, platina, moschuis, menrcuri as, staph ysagria, calcarea, lachesis, ignatia,+ p alsatilla, sabadilla, sepia, coiuiwn maculat agm. Nux vomica est le medicament principal dans le traiterent de l'hypochondrie; il est indique par les troubles gastriques; la constipation opiniatre; la tristesse hypochondriaque avec crainte de la mort et cependant impulsion suicide; il correspond encore, une'grande irascibilitd. Nux vo'mica convient aux gens de lettres, aux personnes qui out fait abus du caf6, de liqueurs fortes, de veilles, de plaisirs veneriens; il convient ' la constitution hemorrhoifdale. Sulfur s'allie avantageusement avec nuazix, vomica. Les doses sont tr ls-variables; il faut LAter la suscepti 414 I DES NEVROSES. en meme temps crainte d'une maladie ce'rebrale., et somnoleiicc diurne.J'ai obtenu plusieurs gue'risons d'impulsion suicide avec mercurius. Staphysagric& correspond 'a 1'indiff~rence hypochondriaque, au de'go At de toute chose., pousse j usqu'au silicide. L'insom-nie opin~iatre indiquer principalement nux vomica, platin-a, hepar sulful'ris. Les souffrances gastriqucs, cardiaqucs ct pulmonaires., servent encore 'a fixer le choix. des medicamcnts. Traitmevent hygidnique. Les soins hygie'niques sont d'une. extre^me importance dans lc traitement de 1'hypochondric. Unc alimcntation tonicjue sans 6trc excitante,, la suppression du vin quand le cerveau se congestionne fortement; un exercice porte' jusqu'a' la transpiration et la fatigue. miusculaire; des occupations force'cs, obligatoires, les bains froids, 1'hydrothe~rapic, mais, par-dcssus tout, ics. voyagres, qui ope'rent souvent des gue'risons incsperecs. Le traitemnent mnoral do-it se borncr 'a donner a 1'csprit une occupation se'ricusc; mais c'est une illusioni de croire qu'on obtienne quciquc chose en combattant par le raisonnement les ide'es fixes des hypochondriaqucs. FOLIE. ULi'aPnation est Si g6neralcment confonduc avec la folic; 1'analogie de cc sympto'me est en general si mal faite, qu'avant de de'crirc la maladic folio, nous devons nous arre'ter un instant sur le syrnpto'mc alie'n7ation. ALItNATION. - DES PHdNO.AtNES OQUI CONSTITUENT TOUTE ALItNATION. - L'alie'nation est un de ces symp-tomes complexes atixqucls ics anciens maiftres en se'm6iotiqua donl FOLIE I 416~ naient le nom de syntdrolme, c'est-a-dire un sympt6me compose de plusieurs symptLmes. Comme le mouvemnent fdbrile est un syndrome compose de chaleur f~brile. de frequence dii pouls et de malaise -gen6ral, de meme l'alienation est constituee par trois e1lments; ces trois edIments sont: l'cllucination, l'impmlsion, et l'idee dlirante. Reunis on separes, ils constituent toute alienation. L.Hallucination. L'hallucination est une sensation dont l'obj et n'existe pas. L'hallucination pent se produire 'a propos d'une im-- pression sur les sens externes on en son absence; elle peut meme se produire en l'absence du sens externe luimeme, comme les hallucinations de la vue chez les aveugles. La sensation morbide qui constitue l'hallucination se produit donc dans cette partie du cervean oii, ' l'etat physiologique, les sensations externes sont transformees en sensations internes; elles sont engendrees non par un vice des sens externes, mais par un de'sordre des sens internes. Esqnirol ne donnait le nom d'hallucination qu'a' la sensation morbide produite en l'absence de toute impression sur les sens externes, ii distinguait sous le nom d'illusion la transformation d'une sensation ordinaire en hallucination. Ainsi, quand un malade voyait 'a la place des nuages des chars, des armees, des animaux monstrueux; on bien quand ii transformait en discours suivi le bruit de la pluie on celui du vent, Esquirol disait cu'il y avait illusion. Cette division d'Esquirol ne pr6sente aucune utilit6 pratique et elle est purement artificielle. Le meme malade a dans la meme journee les memes hallucinations avec on sans impression prealable sur les sens externes. Pans les deux cas, c'est un symptome de meme 416 DES NEVI.,K)SES valeur s6meiotique, et c'est toujours une sensation dont l'objet n'existe pas. Les hallucinations se divisent naturellement en deux grandes classes: hallucinations des sens externes, hallucinations des sensations internes. Les premieres comprennent les hallucinations des cinc sens: de la vue, de l'oule, de l'odorat, du godt et du toucher; les secondes correspondent i des sensations morbides qui se passent dans les visc6res: sensation d'un animal dans le ventre, dans l'estomac; sensation de fragilite extreme du corps et hallucination du sens genital. II. De l'impulsion maladive. Dans l'etat physiologique l'homme possede, en commun avec les animaux, une facult6 par laquelle ii est port6 t l'acte en vertu d'un plaisir a atteindre oa d'une souffrance a viter: c'est l'iinpulsion animale. L'impulsion maladive n'est qu'une deviation pathologique de l'impulsion animale. Elle est caracteris6e: 1to par une absence complete de mobile exterieur. Dans ce cas, l'impulsion est purement subjective. Exemple: L'6pileptique pris d'impulsion maladive en sortant de son attaque, frappe et tue la premiere personne qui lui tombe sous la main. Il est evident qu'il n'est mu^ par aucun mobile ext'rieur, puisqu'il ne choisit pas sa victime. D'autres malades eprouvent un besoin irr6sistible de mouvement, ils marchent sans cesse; ou, s'ils sont assis, ils s'occupent continueliement a remuer sans but les objets qu'ils ont sons la main. Ici il n'y a nulle proportion entre 'acte et son mobile. 20 Le second caractere de l'impulsion maladive est de produire des actes contraires ' la nature de son mobile. On rencontre des malades tortures par une impulsion incessante, quiles porte " tuer une personne aimee, leur mire, leur enfant. Les annales de la m6decine legale FOLIE. 4117,contiennent des exemples nombreux de ces impulsions; elle s'observent principalement dans l'hysterie et dans l'empoisonnement alcoolique. D'autres, plus nombreux encore, sont, plus ou moins irrdsistiblement, entraines au suicide, malgr6 une crainto excessive de mourir. Les hypochondriacues, surtout, fournissent des exemples de ce genre d'impulsion. 30 Dans une troisieme caVtegorie d'impulsion maladive, 'le rapport entre l'acte et le mobile est etrange et de'prave.,Certains malades ont un gout prononcd pour los matieres ten putrefaction, la chair crue et pourrie des animaux 'abandoanns sur la voie publique. I1 y a quelques annees, un soldat offrait l'exemple extraordinaire d'une impulsion genitale irresistible envers les femmes mortes; et cetto impulsion le portait 'a deterrer los cadavres dans les.cimetuires. Quelquos hystdriques pr6sontent des exemples nombreux do goult de2prave; elles recherchont avec avidite, ýpour les manger, do la craie, du liege, du charbon, du fil.et d'autres substances impropros 'a la nutrition. Plusiours medecins ont voulu faire do l'irrcsistibilite' un.caractidre do l'irpulsion maladive. Ce caractire existe d'embleo seulement dans la varie'te d'impulsion quo nous -decrirons sous le nom d'automatiqiue, c'est-'a-dire dans l'impulsion qui conclut brusquement. a l'acte sans que le. malade ait conscience du mobile qui le fait agir, et quol-.quefois sans qu'il ait conscience do l'acte lui-uieme. Les autros impulsions arrivent souvont aussi ' l'irre-sistibiliL'e, mais seulement apre's uno lutto plus ou moins Jongue, lutte pleine d'angoisse et d'anxie'Le", et qui constitue une ressemblance do plus entre los impulsions maladives et los impulsions physiologiquos, c'est-a'-dirc les passions. a.) Division des imnpulsions maladives. Au point de JOUSSET. 2 - 418 DES NTEVROSES. vue semeiologicue les impulsions doivehnt M-re separ6esa en deux grandes classes:les impulsions conscientes et, les impulsions automatiques. Les impulsions conscientes se subdivisent elles-m 1mea en impulsions anxtezuses et en im}9hulsiors ecpcansives. Les i-pmulsions canxieuses sont ainsi appelees parce qua la lutte interieure dont elles s'accompagnent determine un sentiment d'angoisse,et d'anxiete considerables. Les principales sont: l'impulsion 'a la tristesse on rne'lancolie, l'impulsion homicide, l'impulsion suicide, l'impulsion incendiaire, l'impulsion eroticue, l'impulsion aux boisSons alcooliques, l'impulsion an vol, l'impulsion ' manger cel-taines substances. Les impnulsions ewctmasives s'accompagnent d'une sorte de surexcitation qui les caracte'rise. Les principales sont: les impulsions ' parler, ' chanter, a-rire, Itaentrer en fureur; les impulsions aux monvements. -.Certaines impulsions 6rotiques revetent le caracte~re expansif. Les impulsions alutomatiques ont pour caractere de conclure instantanement ~ l'acte; elles sont habituellement irresistibles, et les malades n'ont qu'une conscience vaguee on meme nulle conscience et de l'acte 1ui-meme et du mobile qui les pousse. Les principales impulsions automaticlues sont la fureur, l'homicide, le suicide, le satyriasis. Ill. De Vidde de'lirante. Comme l'hallucination est una sensation cre e par les sens internes et sans r'alit6 objective, de meme 1'ideie delirante est une creation de limagination, une fiction pure; seulement cette id6e de' lirante se developpe de deux manieres diffe'rentes: tant 0 elle est cr&ee directement par les sens internes, tantot (dife se drveloppe a propos d'une hallucination prealable. Qtte] que soit son mode de production, l'idee delirante (W l'alie'nation entraine, comine l'hallucination de Meme FOLIE. 419 nature, la croyance du malade ' la realite' de son existence objective et s'accompagne de d'sordres nombreux dans tous les sens internes. Prenons pour exemple l'idee delirante, si commune chez les fous, de la toute-puissance. Mon imagination cree cette idee que j e suis Dieu; que ce soit par suite d'une hallucination ou spontane'ment, peu importe: voila l'idee delirante produite. Etucions maintenant la manielre dont les sens internes et la raison se comportent chez les malades vis-a-vis de cette idee de'irante. Dans l'etat de sante, si une idee analogue se proluit dans l'imaginaiion, aussit6t tous les autres sens internes intervienuent pour d6montrer que c'est une idde sans realit6 objective, la raison n'en est jamais 6branlde, et les reveurs peuvent se complaire ' construire des chtatecauw en Espagne, sans passer jamais pour fous dans le sens 'edical de ce mot; ( ils se r'veillent gros Jean comme devant, ) et voila tout. Mais chez le malade les choses se passent diffiremment; la fiction n' veille plus dans la conscience sensible la sensation qui la distingue de la reali t6, en sorte que le malade ne sait plus s'il imagine, s'il se souvient on s'il pergoit une idee se rapportant ' une realite' prdsente; ii est, sous ce rapport, comme l'hysterique qui a perdu la conscience de la contraction musculaire, et qui ne sait plus distinguer, ses yeux dtant fermds, si elie a simplement voulu 6tendre le bras on si elle l'a dteudu en effet. Le sensas commnunis, qui a pour mission de comparer entre elles les sensations apportees par les divers sens et de les rectifier l'uue par l'autre; qui de, plus, au moins chez l'homme, compare les images actuelles avec celles regues anterieurement, etjuge par cette comparaison do la ratioualit6 de l'idee sensible, fait completement defaut 420~ DES NIE VIOS chez le malade frappe d'alienation. kinsi, pour conserver le meme exemple, chez lea malade cli se croit Dieu, le senszus comwunis ne fait pas ressortir tout ce qu'il y a de contradictoire entre cette idee et soil les sensations actuellement pereues, soil les idees sensibles accumulees dans la m6moire, et qui demontrerait au besoin qu'avant d'etre Dieu on 6tait Pierre on Paul, ce qui est absurde. L'estinattivited est alteree de deux manie'res diffirentes: tantdt elle est comphitement subjugue'e par l'ide'e delirante, en sorte cue le malade ne juge plus des choses cxterieures qu'au point de vue de son idie delirante e; ainsi il estime que telle maniere de lui parlei' est inconvrenante, 'a cause de sa cualite de Dieu; il ne voit pas l'dtat de misere et de privation dans leduel il peut se trouver, il estime indigne de sa toute-puissance les souns materiels qu'on lul procure et qui sont cependant de premiere necessite. Dans une autre catigorie de malacles l'estimuativit6 relative est conservge, ce qui aamene souvent ce singulieres contradictions dans la conduite des malades. Aunsi, les paralytiques clui se croient riches a millions, qui ont tout en or, comme ils disent souvent, acceptent avec recon-. naissance et mime sollicitent deux sous pour acheter di tabac. La me))uvoire est habituellement parfaitement conservee. Cependant, dans certaines maladies, la demence et la paralysie gFnerale, les iddes delirantes se rencontrent toujours avec une diminution notable de la me"moire. Si les rapports de l'untellect et de l'animalitW subsistaient dans leur integrite, la raison suffirait a redresser les erreurs (les sens unternes; mais ces rapports n'existent plus et lFintellect subjugu6 met toutes ses faculties an service de Fidee delirante, en sorte que dans l'exemple que FOLIE. 421 nous avons choisi., le malade pense et agit comme si en realite' ii etait IDieu. a.) Division des ide'es de'iiraqbtes. Les ide'es cl'lirantes Qpresentent au point de vue se~meiotique trois vari'te's principales: P~ Ide'e delirante avec perte comnplete de la conscience et de la meimoire. Cest l'ide"e delirante que l'on rencon Ire, comrne partie principale du syndrome, delire. 2' Jdde dglirartte avec conservation de l'estimativited relative et obscurcissement de la me"moire. Cette varie'te entre comme element principal de l'alie'nation cjue l'on rencontre chez les cl'ments et chez les paralytiques. 31 lde'e delircagite avec conservation de la me'moire et perte de l'estimativite". Cest cette varie'te qui, avec les hallucinations et les impulsions, constitue l'alie~nation la plus frecfuente: celle des fous, des hyskeriques, des empoisonne's, etc. iDES VARIE"T1S D'ALI]tNATIONS. - L'association de l'id~e' de~lirante des hallucinations et des impulsions maladive-s constitue le syndrome qui a recu le'nom d'alie'nation. Cependant l'impulsion. maladive peut exister seule, ainsi que nous l'avons dit prdce'demment. L'alie'nation presente 'a etudier quatre varietes tres-distinctes: la manie, la mo1 -nomctni~e, la lypemagi~e et les imnpulsions mtalctdives. A.) La m7,anie est constitue'e par la succession rapide cl'ide'es de'lirantes multiples, avec hallucinations en rapport avec ces ide'es et impulsions expans *ives. a.) La succession trop rapide des ide'es de~lirantes constitue l'ineohe'rence mnaria que. b.) Une impulsion violente au mouvement, 'a parler, 'a chanter., cons Litue l'aqitatio n aniaqme. c.) L'.impulsion violente 'a crier, 'a frapper, 'a exercer des -violences, constitue la fureur m--ania que. B.) La mnonormnwic est constituee par un petit nombre 4 22 DES NE~VROc-ES.. d'idkes delirantes avec predominance de 1'une d'elles; hallucinations en rapport avec cette id'e et impulsion expansive. La monomanie preni le nom de l'idee delirante principale: monomanie des grandeurs, des ri-. ohesses, etc. C.) La lypdmamnie est constituie comme la monomanie, avec cette diffirence que c'est une impulsion anxieuse qui domine- lypemanie de persecution, de damnation, etc. D.) Imp ission maladive. Cette vari'te d'alienation a et6 suffisamment etudiee precedemment; nous n'y reviendrons pas ici. Ni l'incoherence, ni la marche aigue, ni le mouvement f6brile ne peuvent servir 'a distinguer le delire de,'alienation. Le veritable caracte're distinctif ressort de l'analyse que nous avons faite de ce dernier sympt6me, et nous t'avons de6ja indique' toat en poursuivant notre description. Bans 1'alienation la conscience sensible, quoique de'sordonnde, subsiste cependant, en'sorte que lalie'ne, bien qu'il accepte comme raisonnables les id'es de'irantes qui troublent son cerveau, a parfaitement conscience de 1'existence de ces idees; aussi sa memoire en conserve un souvenir tre's-exact. Lemalade dans le delire, au contraire, a perdu toute conscience de son dtat; aussi apres la guerison, il ne se souvient plus de tout cc qui s'est pass. pendant los jours de son ddlire. Ces jours-Et sont, pour lui, comme s'ils n'avaient pas 6te. En un mot, je comparerai l'alhenation an re-ve lucide dont on se souvient an rdveil, et le delire an rave non lucide qui ne laisse ancun souvenir, on qui n'en laissec que de tresconfus. FOLIE. 423 FOLIE. - La folie est une, malaclie caracte~rise'e par l'alier nation., ele pre'sente 'a etudier quatre formes clistinctes: la formie bdrb7igrue, la for-me corbnrwmne, la forrne m ialigme, la forme pcdriodique. 1. FORME BtNIGNE.- La forme be~nigne de la folie est icaracte'ris~e':1P par 'sa marche continue; 20 par sa dur~ee constamment courte, qui s'e'tencl d'un septe'naire 'a trois mois, et de'passe rarement une annee; 3o par sa terminaison heurense., souvent'accompagne'e de crises: diarrhe~e, abc's., he'morrhagies; 40 par des causes occasionnelles, presque touj ours appre'ciables: emotion morale violente, insolation., exce's alcoolicjne passager, e'tat puerpe'ral; 5o l'alie'nation qui domine dans cette forme est la man~ie, ta lypernanie, la me'lancolie pousse'e j usqu'a' la stupidite'.on l'alternance, la succession de la lype'manie et de la manie. Nous remarquerons., avant d'aller plus loin, que c'est 1'ensemble,, le concours de la plupart de ces circonstances qui caracte'risent la forme be'nigne de la folie, et quo, prises se'pare'ment, chacune d'elles a pen de valeur; ainsi la manie et la marche aigne" caract~risont la forme maligne, et l'e~tat pnerpe~ral est une condition favorable an, de'veloppement de tontes les formes de la maladie. La forme be'nigne de la folie est tres-fre'quente, c'est,elle qui, par sa gue'rison facile et spontan~ee explique c~omment il se fait qn'Esquirol et Ia plupart des alie'nistos,affirment avoir gn'ri radicalement le tiers de leurs malades. La forme be'nigne de la folie presente 'a e'tudier quatre varie~tes fondees sur la difference de l'alie~nation: vari~te~s maniaques, lypemaniaqnes, 'a double forme, avec, pre'dominanco de la stupidite". Ire varie~td. Forme bUrigrue maniaque. Procirornes. Its ne 424 44DES EVROSES. son t pas constants, et la maladie pent debuter brusquement 'a la suite d'une emotion morale, d'un exces, d'une insolation. L'insomnie, des impulsions inaccoutumees, une sorte d'e'tourdissement avec ou sans c6phalalgie, constituentles prodromes les plus habituels de cette varite": puis la maladie 6clate avec les apparences d'un acces defureur. Pendant la plus grande partie de sa durde, la maladie, est caracteris'e par le sympt6me mctnie. Les malades, en proie aux hallucinations les plus variees, tres-souvent, etfrayantes, sont dans une agitation continuelle, les idees dellirantes se succedent avec rapidite' et souvent elles. sont incoherentes. Ces malades out de frequents access de fureur, pendant lesquels its vociferent continuelle-- ment. L'insomnie est complete dans les premiers temps,. l'appLtit nut, et, quoiqu'il n'y ait pas de fievre, les m'alades. maigrissen t rapidement. &pres une duree de quelques jours, ou medme de quel-- ques semaines, les acces de fureur s'dloignent, le sommeil et l'appetit reviennent,. les idees de'lirantes sont, moins incoherentes, les hallucinations s'effacent et lamalade commeace ' reconnaitre les personnes qui l'entourent; enfin les iddes delirantes cessent comple&Lement;. le matade, ytonne, cherche ' se rendre compte de ce qui s'est passe; il creit encore ' la r~alite' des hallucinations et des idees delirantes qui l'ont agite; puis, la lumiere se fait; it reconnait qu'il a dtd matade, se rappetle eiactement tout ce qui s'est passe; la guerison est alors assu-- ree; d'autres fois, la gu6rison s'opere brusquement a la suite d'une crise. Les crises les plus labituelles sont des abcs, des diarrhees, des hdmorrhagies. 0 mvae-dri. Formc binig,'ne lypditniiaque. Les prodromes de cette varieted sont caracterises par de la triste'sse, FOLIE. 4~1~ des pressentiments f~cheux, des terreurs sans motifs, un ennui profond, un dbgouil de toutes choses; puis la maladie est caractetrisee par la predominance d'une ide' triste, des hallucinations en rapport avec cette idee, et trebs-souvent des impulsions au suicide. Dans la pbriode d'etat, les malades, opprimes par une tristesse profonde, pales, amaigris, froids, passent les jours et les nuits tortures par un petit nonbre d'idees tristes; idees d'empoisonnement, d'une condamnation 'a mort, de damnation 6ternelle, de supplice inimaginables. Immobiles, l'ceil fixe, l'oreille attentive, ils subissent lea hallucinations les plus terrifiantes; sans sommeil, avec un pouls petit et lent, une peau froide, ils deviennent. gdteux et le plus souvent il faut employer la contrainte pour les forcer ' prendre cuelques aliments. Dans la pbriode d'croissante, les malades commencent a regarder autour d'eux. Le sommeil revient pendant cuelques heures, et s'ils ne sont pas tourmentes par la crainte d'ebtre empoisonnes, ils prennent volontiers un peu de nourriture. Les 6vacuations involontaires, on plutot inconscientes, ne se produisent plus. Les idees de'irantes et les hallucinations cessent peu n pen, et les malades reviennentt h la sante comme dans la variete prec'dente,. rapidement, 'a la suite d'une crise, on plus lentement et peu at peu. 3e varie. Fo'rrne brUqigne a" double formie. Chez quelques malades, on observe une succession assez reguliere de la lypemacnie et de la ranie; cette succession a frappe' les auteurs modernes qui out voulu en faire une forme particulie're de la folie. Mais nous retrouverons cette succession dans la forme periodique et dans la forme commune. Ce n'est done point une forme, mais une variete. Dans la forme bbnigne, cette variete6, est caracte'rise'e par la succession reguliere de la lypemanie et. 426 DES NTEROSES. do la manie. Nous trouvons inutile de dec'rire do nouveau ces doux symptdmes. Les faits cue M. Baillarger range dans la premie're categorio de la folie ' double forme, et une partie do ceux do la derniere, sont tous des observetions do forme bdnigne de la folie. (Bull. de 1VAc., t. XIX, p. 350.) 4e varie'te'. Stapiditd. J'ai hdsitd longtemps pour savoir Si je classerais la stupiditd decrito par Georget, parmi les formes do la folio. Apres avoir relu avec attention les observations qui me sont propros et cellos renferm6es dans la these do M. Etoc et dans le travail do M. Baillarger, jo crois qu'on doit considerer, suivant l'avis do co dernier m'decin, la stulpidit6 comme une varidtd du symptdmo lypemanio et quo, par consequent, la stupidite' ne peut sorvir, tout au plus, qu'a caracteriser, soit une varidte do la formo bdnigno, soit une complication do la forme commune. La varidtd do formo bdnigno, caracteriseo par Ia stupidit6, cidhute par la tristesso, cotte tristesse est remplacee par la lypdmanie qui atteint promptement un tres-haut degre et determine souvent des tentatives do suicide. Apre's quelquos jours, de ct etat, los malades, do plus en plus absorbds par lours pensees tristes, tombent dans une concentration intellectuelle si profonde, que le monde oxtdriour n'existe plus pour oux; immobiles, le plus souvent couclis, los yeux largemont ouvorts, sans expression, la figure h6betee, en proiw ' des hallucinations terrifiantes, dont l'improssion ne se peint meme plus sur leur physionomie; sans mouvement, sans parole, gateux, ils offrent le tableau do la ddmence arrivoe a% son plus haut degrd'. Au bout do quelquos somainos, cot 6tat diminue; ils repondent lentoment et par monosyllabes aux questions qu'on leur adresse; puis, tanto-t apr6s une criso, tantot FOLIE* 427 sans crise, ils reviennent ' leur 6tat naturel; la figure reprend son expression, le malade parle, travaille, reprend ses relations avec ceux qui l'entourent. I1 raconte alors, que pendant cette absence apparente de l'intelligence, ii 6tait en proie 'a des idees tristes plus ou moins actives, ' des hallucinations en rapport avec ces ide'es, et le plus souvent ' une insomnie compl'te. Cette vari6We n'est donc qu'nn degre plus avance (le la varidt6 lyp6 -maniacue. La forme benigne de la folie pent se reproduire plusieurs fois, mais ' des intervalles irreguliers, pendant la vie des malades. If. FORME COMMUNE.- La forme commune de la folie est caracte'ris~e par le sympt6me monomanie ou par le sympto'mb lypemanie; la manie n'apparait, dans cette forme, que comme nn symptome accidentet, soit au debut, soit dans le cours de la malalie. La marche est remittente, la duree tres-longue, l'incurabilite habituelle. Cette forme n'est peut-etre pas la plus fre'quente, mais je l'appelle commnune, parce qu'elle pr6scnte, dans son evolution, ia plupart des symptbmes observes dans les autres formes, et aussi parce qu'ellc a servi de type 'a la description de la folie. Les variites de la forme commune se tirent de la marche de la maladie et de la predominance du sympt6mc alienation, cui est tant0t une mwomtomannie, tantOt une lippemanie. Iiy a trois vari't's de la forme commune la moruomctniaque, la lypIe'maiaque et la varidte' circulaire(de M. Falret), c'est-a-dire celle caracterisee par l'alternance a pen pres reguliere de la lypemanic et de la manie. 1re varie'teh. Forme cornmu're monomania que. Elle est habituellement precedtdc de prodromes fort longs. Ce sont 428 DES NE VROSES. habituellement des insomnies prolongees, des changements dans le caractere, des alternatives extraordinaires de surexcitation et d'affaissement. De temps a autre, les malades 6mettent des idees bizarres, ils ont queique chose d'excentrique dans leurs allures, des impulsions inaccoutumdes et deja maladives, impulsions qui les conduisent, soit 'a des exces en dehors de leurs habitudes, soit mdme a des actes criminels; puis la maladie eclate, soit par une attaque de manie, soit par une s6rie d'idees delirantes et les hallucinations qui s'y rapportent. 1I arrive fr6quemment que cet ensemble de symptomes, apres avoir dure quelques semaines, cesse compl'tement, et que les malades gu6ris, au moins en apparence, sont rendus ' leur vie habituelle pendant un temps plus ou moins long, puis apres deux, trois attaques semblables, la maladie ne presente plus de remission complete Ot arrive ainsi 'a sa pdriode d'dtat. A ce moment, la maladie se caracterise par un petit nombre d'iddes d6lirantes habilement systematisees, des hallucinations en rapport avec ces idees, et des impulsions expansives. Le malade est prophete, envoy6 de Dieu, il a une mission ' remplir, il voit et il entend les messagers de Dieu qui lui apportent ses instructions; actif, affaire, il parle ou il ecrit continuellement pour accomplir sa mission; sa physionomie, ses allures, ses v~tcments meme, sont en rapport avec son idde delirante. D'autres malades croient etre roi, empereur, mais habituellement cette idee est encore plus particularisee. US sont Louis XVII, par exemple, ou Napoleon IT. Alors ils parlent et ils agissent comme s'ils etaient reellement un personnage historique. J'ai vu ' Bicetre un Louis XVIII drap6 dans ses haillons, 4 la demarche fiere, a' la parole hautaine, et chez lequel un profil bourbonnien avait cer FOLlE. 4-9 tainement contribu ''a faire naitre et 'a en tretenir l'idee dedlirante. Chez ces malades, les iddes delirantes sont tonjours systematisees, c'est-h-dire cu'ils ont des explications aussi rapprochees que possible le la raison ponrjustifier leurs iddes folles, et que, leur point de deparL une fois admis, ils ont dans leur conduite eL leurs paroles une logique qui pourrait faire illusion. Les projets d'e6vasion ct de -vengeance, les actes quelquefois violents et criminels qui se rattachent 'a leur role sont executes avec une 6nergie et avec une adresse qui font de ces nalades les fons les plus dangereux. Les uns venlent baptiser l'humanitt6 d'nn bapteme de sang, et ils assassinent; d'autres ont 'a se venger d'injures imaginaires, et sont conduits 'a des actes criminels. Henreusement qne la plupart se bornent 'a reformer le genre hu'main ou 'a lni annoncer sa destinee future, on encore ' lui persuader d'accepter quelque invention merveillense. A des e'poques variables, ces malades sont pris d'agitation et d'nne veritable manie, pendant laquelle l'idee d6 -lirante principale se trouve mdlee 'a des iddes delirantes. tres-diverses. Les hallucinations se multiplient a cc moment de la maladie, et souvent alors se manifestent des impulsions 'a la fureur. La pe'riode d'e'tat peut durer des ann'es entie'res avec des exacerbations et des remissions irregulifres. Pendant la periode de rdmission, l'idee d6lirante perd beauconp de son activite; les hallucinations deviennent de plus en plus rares; le malade peut, jusqua"ann certain point, maitriser ses impulsions, et il reprend, au moins en apparence, les allures d'un homme raisonnable. On comprend toute l'importance de l'etude de-cette p'riode an point do vue de la me'decinel"gale. Aussi nous y reviendrons tout ' l'heure.. 4c130 DES NEVROSES. Si le malade doit gu'rir, ce qui est rare, la remission se prononce de plus en plus; l'id~e dilirante cesse complitement, et le malade, rentre en possession de 1ui-meme, se rend un compte exact de sa situation. 11se rappelle ses. longues annees de delire-et reconnait qu'il a 6te malade, c c'est Ra le meilleur signe de sa guetrison. Mais le plus souvent la pe'riode de remission que nousvenons de ddcrire se prolonge ind6finiment, et le malade, d6sormais incurable, pent atteindre l'extrerne vieilless& sans que sa maladie subisse de modifications notables. Les asiles contiennent tous un certain nombre de ces malades, designes, d'apris la classification en usage, sous le nom de monomanes. Plie's ' la discipline de la maison,. plus ou moins maitres d'eux-memes, ils sont susceptiblesd'un travail assez regulier, et on voit les rois, les empereurs, les proph'tes, les dieux meme, se conduire comma de simples mortels. Seulement ils conservent dans leui for intirieur leur idee de'irante; et si on veut discutei cette idWe, on s'apergoit bient6t, a l'opiniatrete de la de" fense, qu'elle a conserve tout son empire. De temps 'a autre, surtout dans les premiers temps, cette dernier& pelriode presente encore quelques jours d'exacerbation, r6miniscence de la periode precedente, mais le calme se fait de plus en plus, et le malade reste d6finitivement (lans l'6tat tque nous venons de decrire. On a dit et repete que la folie se terminait par la demence. Cette opinion a pris naissance ' une 6poque oi on confondait la paralysie grnerale avec la folie; mais rnjourd'hui que cette distinction existe, on peut se convaincro cjue les fous atteints de la forme commune ne linissent pas par la d~mence, mais bien par l'etat que nouis venons de d6crire. Que l'on relise les observations (lEscquirol, quo l'on jette un coup d'ceil sur la population FOLIE4 431 des asiles, et l'on sera bientot convaincu de la veriLe' que nons defendons. Cela ne vent pas dire cependant que la folie soit une maladie preservative de la demence. Ainsi on rencontre des fons qui, arrives l'age de la delmence, vojent cette maladie se ddvelopper soit sons sa forme commune, soit sous sa forme hdmorrhagique; mais ici la demence survient, non comme une consequence fatale de la folie, inais comme une maladie essentielle qui succ'de 'a' une autre, an meme titre que la phithisie, par exemple, succede a la rongeole. Nous vonlons revenir un instant sur cette variet6 monomaniaque de la forme commune pour montrer quelles sont les difficultes que pr6sente quelquefois son diagnostic, et par consequent l'extre'me importance de cette etude au point de vue de la medecine legale. La difficult' nait surtont du genre de l'id6e delirante. Ainsi le vulgaire reconnaitra du premier coup d'ceil un fou qni pretend etre roi ou pape on Dien; mais, lorsque l'id~e delirante a un objet moins &range, le vulgaire pent se tromper et se trompe tons les jours sur le dia"gnostic. Ainsi voila' un simple employe" dont l'idee delirante consiste ' se croire persecute par une ligne d'ennemis tont-puissants qui venlent l'empoisonner, par exemple. Si ce malade laissait lire dans sa pensee, l'idce de'lirante serait bien vite reconnue, mais, soit conscience -vague de sa maladie, soit crainte de n'e'tre pas pris an s6rienx, il dissimule avec le plus grand soin son dtat int6rienr; senlement il devient triste, defiant, et sa conduite est pleine de bizarreries qn'on ne s'explique pas. 11 change incessam~ment de domicile, s'enferme chez lui pour manger, prepare ses repas lui-meme, simule des abscnces, deguise et cache tontes ses d6marches, t6 -moigne de la crainte, du mecontentement ou de Lai FOLIE. 433 craintes exagdrees, accompagndes d'nne tristesse profonde,et d'un changement notable du caractere, qui devient defiant, haineux ou timide B l'exces. Presque toujours dans cette, premiere periode les malades sont en proie a des douleurs de tete ou n un sentiment de vague qui les fait beancolfp souffrir. L'insomnie est un sympt6me presque constant. Peu na peu, une des id'es tristes prend sur les autres une grande predominance et l'idee delirante se constitue ainsi graduellement. Quelcjnefois, an contraire, cette idee est prodnite rapidement sous l'inflnence d'une hallucination; le malade voit des assassins qui le poursuivent, ii entend une voix qni r6pete: darnen! damne! Et la maladie arrive ainsi tout I coup -a sa periode d'etat. Comme dans la variete' precedente, la marche de la ma.ladie est irrtgulierement periodique. Elle presente dans les premiers temps des remissions completes; et si l'ide'e d6lirante n'est pas trop extraordinaire, ces malades restent dans le monde encore assez longtemps. La maladie constitude par une id6e de persecution on de damnation, par des hallucinations en rapport avec ces idees d'lirantes et des impulsions tristes et anxienses, suit la marche et parcourt les periodes que nous avons dej' decrites, ' propos de la variete monomoniaque. 31 variete'. Forme commuine ciraulair-e. Cette variete' est constituee par la succession et l'alternance,t pen pres regulieres de la manie et de la monomanie. C'est surtout cette varite' que M. Falret a eu en vue quand il a dc'rit ce qn'il appelle la formne ciroulaire de la folie. Toute une categorie des 6tats que M. Baillarger a reunis sous le nom de folie ' double formqne appartient aussi a eette varietU6 de la forme commune. C'est la 4' categorie, dans laquelle JOUSSEr. 28 4.34 DES NTBVROSES les acc~s be succe'lent sans interruption et sans intermitlences veritablcs (loc. cit., p. 350). Dans la variete circulaire, la phase monomaniaque et la phase maniaque presentent regulierement une pe' riode d'accroissement, une p'riode d'e6tat et une periode de decroissance. En sorte que la maladib ne presenta point dans sa marche cet 6tat stationnaire prolonge si caracteristique dans les antres variettes de la forme commune. Aussi M. Fairet, trompe par cette mobilite et par cette acuit6 appareute dans la marche de la maladie, s'etonne-t-il de voir les formes circulaires presque touj ours incurables, tandis que les deux vari'tes cl'alie'nation qui la constituent sont habituellement tres-curables. Ceci prouve une fois de plus combien est fausse l'opinion qui veut faire des formes de la folio avec des vari6tes d'alidnation. Ce n'est pas la manie ou la monomanie -qui sont plus ou moins curables, mais bien les maladies dans, lesquelles so montrent ces deux syinptdmes. La varietd circulaire suit habitueliement uno marche plus rapide que les deux autres varietes. Ses terminaisons sont analogues et le passage 'a la chronicit6 et a l'incurabilitd est do toutes la plus fryquente. A. cette periode, la manic et la monomanie sont bien cffac'es, et on a do la peine a suivrc lo cycle fatal qui copendant continue 'a caracteriser cotto vari6te jusqu'a la mont du malade. FORME MVALIGNE. Cotte forme est caracteriseo par una marche rapide, une durde trds-courteo, une torminaison presque toujours mortelle, l'incohdrence, l'agitation et la furour maniaque pendant la plus grando partie de sa dure. (Icite formo pout ddbuter brusquement par un accds de manic aigu6, et parcourir toutes ses periodes en quelques FOLIE. 435 jours. Ce debut est r-ire et ii s'observo surtout quand la maladie reconnait pour cause une emotion violonte: la frayeur, la colere, un chagrin subit et imprevu. Mais le plus ordintairement la manie aigue" est prdce~de d'une periode d'invasion cui dure plusieurs somaines. Cette pdriode d'invasion est caracteris6e le plus souvent par une m6lancolie on une lypdmanie profonde, presentant des periodes d'oxacorbaiions et do remission quelquefois cornplate. C'est pendant une de ces periodes d'exacerbation quo la manie dclato et que la maladie arrive ' sa pdniode d'dtat. La periode d'eltat a g'ne'ralement 6t6' dc'rite sons le nomd de Mire aigu, parce que l'incohe'renco et la fureur maniaque quJ caractdrisont cotto pdriodoe et Ie monvemont febrile qui l'accompagne, donnent 'a la maladie une grando ressemblanco avec la medningite. L'inconve~nient principal do cetto denomination ost do designer uno formo do maladie par lo nom d'nn symptome commun a plusiours maladies. Do plus, l'infiammation do la pie-mrnre et do la coucho superficiollo do la substance griso, la meningite en un mot, surviont, il est vrai, commo uno complication frdquento dans los derniors jours do la forme naligne; mais cetteo m me complication se montre aussi, quoique tres-rarement, dans lo cours do la forme commune; et enfin ello manque quelquefois dans la forme maligne, mdme quand cotto forme se termine par la mort, comme lo demontrent los autopsies rapporteos dans los promieres observations du memoire do M. Brierre do Boismont. Yoici ]a marcho habituolle doe cett maladie; Apre~s une pdriodo do lype'manie ou sans aucun symp t6^no precursour, la manie aigne eclate et attoint rapidement son plus haut dogrd. La face est rouge, los yeux animds; los malados, en proie 'a dos iddes ddlirantos extr& 436 DES NEYROSES. mement mobiles, ' des hallucinations multiples, sout tre's-agite's; ils parlent, crient, vocife'rent. Sans cesse en mou\Tement, Us marchent sans but; puis biento't ponsses a la fureur, ilUs brisent les meubles, frappent et mordent leurs garliens. La fureur peut se prolonger pendant plnsieurs j ours, mais d'antres fois elle presente des remissions plus on moins completes. Pendant la periode d'agitation ii est habituellement possible de saisir an milieu de l'incoh6'rence du langage les idies delirantes principales; mais ces ide'es se manifes tent surtout pendant la periode de re-' mission. Pendant la plus grande partie de leur maladie, certains malades reconnaissent encore les personnes qul les entonrent, et manifestent leur volonte avec nne opinittrete 'que l'on ne rencontre jamais dans la meningite essentielle et dans le delire synptomatiqu e des maladies aigutis. Apres plusleurs jours de cet eeat violent. apparaissent de nonveaux phonomenes; le mouvement fibrile devient continu, la pean est briilante, le pouls petit et tr~s-fr&quent; la langue seseche, les -dents deviennent fnliginenses; l'amaigrissement fait des progr~s tre's-rapides f les forces diminuent consid'rablement; les malades refusent obstinerirent les aliments et les boissons;ils sont pris d'un crachoLement perpetuel, qni les a fait comparer aux enrages. Cepeudant l'agitation et l'insomnie continuent, et les nalades, puises par toutes ces causes, tombent dans une periode d'affaissement, prelude de la mort. Le pouls est de plus en plus rapide, la peau se refroidit; les yenx, tr's-injectes, enduits d'un mucus puriforme abondant, sont enfonces dans les orbites; la bouche est desse& c.hee et fuligineuse; les malades ne parlent plus, ne s'agritet t pjlus. Qnelquefois apparaissent les soubresauts des FOOLIE. 437 tendons et la carphologie; ils refusent de boire jusqu'au dernier moment et souvent ne reconnnaissent leurs proches que pour les injurier. Enfin ils succombent habituellement sans agonie et comine 4uises par la maladie. Quand les malades doivent gu'rir, les remissions cnue l'on observe dans la marche de la maladie se prononcent.de plus en plus; le calme se prolonge, la nourriture et la boisson sont accept'es, le sommeil reparait; des intervalles de raison comple~te sont les avant-coureurs prochains d'une guerison qui se fait rarement attendre plus de trois semaines. Quelquefois les madades arrivent jusqu'a' la periode d'affaissement, et pour ainsi dire sur les limites de 1'agonie. A ce moment la maladie s'arrete, le pouls se releve, la langue s'humecte; les malades consentent ' boire, les ide'es d.lirantes s'6loignent, le sommeil revient et ils guerissent alors quo l'on croyait tout perdu. Mais ii no faut pas compter sur cette terminaison, qui est oxtremement rare; souvent elle s'accompagne de la formation d'abce's conside'rables. Le memoire de M. Brierre de Boismont contient un exemple remarquable de cette terminaison. FoRME PtRoIDIQUE. - Cotte formo est assez rare; elle est tres-bien caracterisoe et a 'te' distingudo par la plupart des auteurs. On la roconnait aux caracteres snivants: les attaques sont semblables entre elles et reviennent 'a des epoques fixes, mais e'loignees; los symptomes ont une miarche continue pendant los attaques; la variet6e d'alie - nation qui caracterise les attaques ost le plus souvent la manie, on bien la succession regulie~re de la lypemanie et de la manic (folie o double forme); cette forme de la folio peut guerir comple"tement. Nous avons snbstitu6" an mot iý,ntermsiittent, generale . 438 DES NE VROSES. ment employe' de nos jours pour designer cette forme de folie, le mot pe'riodiqae, parce que 1'expression interImittent sert " designer un type propre aux maladies aigueis, tandis que le mot peiriodique convient mieux pour designer un type correspondant des maladies ' longues periodes, comme les maladies chronicques. Bans les cas de cette forme cue j'ai observes, les prodromes consistaient clans une grande pesanteur de tete et des picotements dans les yeux. B'autres fois,, ce sont des douleurs vagues dans diffirentes parties, des defaillances, quelquefois un etat f6brile. L'insomnie et les changements dans le caractere se retrouvent encore, ici comme phenomene pr6durseur. Mais ce qui est remarquable dans cette forme, c'est cue, quels que soient les prodromes, us se reproduisent "identiquement les memes i chaque attaque. La maladie, une fois commenc~e, marche sans presenter de remissions marquees pendant toute la duree de l'attaque. Tantot elle est caracterisee par la manie avec incoherence et agitation, tantot par la succession de la lypemanie et de la manie, ce qui constitue deux vari6tes de ce te forme; ]a derniere a e't6 ddcrite par M. Baillarger sous le nom de folie 'a double forme; ce sont les faits contenus dans sa seconde categorie. La maladie se termine assez brusquement, sans crise appreciable, apr's une duree de quelques mois. Les attaques se reproduisent regulie'rement apres un intervalle de un, deux, trois et six ans. Les attaques sont semblables entre olles, commencent et se terminont de la mdme manie're; elles ont la meme duree. La gue'rison a lieu apres un nombre variable d'attaques. J'ai trouv6 dans Esquirol une observation dans laquelle la guerison eut lieu apre's dix attaques (t. I, p. 384). La forme p'riodiquo de la folie se distingue des reci 440 DES NTVR0SES. des habitudes cu'elles comportent. Les marchands de vin, les militaires fournissent un plus grand nombre de fous que les autres professions. Le chagrin, la peur, la cole're, sont des causes occasionnelles que l'on rencontre le plus souvent. iI est demontre' que l'emprisonnemtent cellulaire est une cause puissante de folie. Les exces de toutes sortes, mais principa-- lement les veilles etl'abus des alcools ont une influence incontesLable sur le developpement de la maladie. TRALTEMFENT. - NOUS etudierons d'abord les medicaments qui sont indiques par les diff~rentes varite's d'alienation; puis nous resumerons et nous pmiciserons ces indications pour chacune des formes de la folie. Hallucinations. Les principaux medicaments indiques par les hallucinations de la vue sont: belladoina, stramoniuin, hyosciamnus, opium), verat'rura, hellebor. us niger, crsenicum, pulsatillc, mercurius, silicea, anacardiwun, calcarea. Les hallucinations de l'ouie indiquent principalement: coniwrn, chamomilla, phosphori acidum et miercu-ius. Les hallucinations de l'odorat, pulsatilla, belladona., cantharis, calcarca, m wagnesia miuriatica. Cantharis est indique par les hallucinations du toucher. Stramonium, belladona, sabadilla et sulfur par leshallucinations des sensations internes, par celles qui ont, rapport an corps du malade lui-mbme. De tous ces medicaments, les trois solanees et opium sont ceux qui produisent les hallucinations les plus nombreuses et les plus variees; les images se succedent avec rapidite, tantot agreables, tantAt rnonstrueuses et effrayantes. Opiutm se distingue particulierement par ce dernier caractere. Cantharis se rapporte davantage aux FOLIE. 44f FOLIE..44 hallucinations exciusivarnent nocturnes at heileborus C' calles du matin. Imnpudsioms anwieztses. A. la tristessa, iypd~mcnie. Las medicaments principaux sont arsenicumn, amurum, igntatia, p.ulsatillct, nuc vomica, plat'inc& et lachesis. La n7ostalgie indicjue ignatia, beliad ona, capsicum, at phiosphori acidu L'imtpulsion, suicide indicjua arse nicumn, nux vomnica, au'rum, puisat illa. mnercurius, antimoniumn, china, seccde, carbo vegetabilisi L'impulsiun. homicide demanda an pramie~ra ligne carserbiczD1 9tmmercurius et platin9-a; puis -viannant ansuita hepar sulfaris, china. L'implulsiom, inceudjaire indique aconitumn, beiladona,w stram~orbiummat aiimmoniuq?n- muriaticum. L'irnpuision au vol, pulsatilla, arsen.-icum aet bryonia. L'impulsion, gequitale indicjua platinc, tarentulc&, cantharis at phosphorus. Quand las impulsions- pr'ce'dantas au lieu d'ebtra anxiausas sont automnatiques, alias indiquant principalamant opiumn, anacardiumrbet las trois solane'es. Las impulsions 'a bcttre., a" mordre, a*" la, fureur, i ndiquant stramnoniu'rn, belladona, hyosciamuls, opiumn, veratrum, lach~es is, cantharis, agaricus, mnercurius at aconitum.' Las ide'es delirantes., d'emnpoisonneinent, damandant belladorta, hyosciarnus on rlius. Las ide'as da grandeur inidiquaent veratrumn, cuprurn at platina.% Lasideas da possession.,da dam-nation indiquantias trois solanees, opiu/m, pulsatilla, arsenic m, platina, lachesis, ignatia eat tartarus. Traiterntent de la formne benignc mnan2ia que. Belladona; ast la grand me'dicarnant, &ast lui qui ast indique' par les sympto'mes, at Cocst lui aussi qui compta la plus cia succe's 442 I DES!-VI-'%OSES. 442~ ~ DEItVOSS cliniques. Les deux autres solane'es viennent ai pen pres, sur la medme ligne. Opi'wm sera choisi de predfdrence quand les pupilles seront rd'tre'cies, la face rouge, les yeux etincelants, les nallucinations effrayantes;. une alternative de taciturnite', de gaieted et de fureur; une grande surexcitation cies facultd's intellectuelles indiquent encore ce medicament. Veratru~m, sera pref~re si le malade dechire ses ve'tements et en avale les morceaux; s'il y a une grande anxie'te avec battement de ccenr et salivation. Ce dernier medicament a donne' un grand nombre de guerisons. Formne bd`nigne. Va'riete hypemarbicque. Arsenicurn, aurum, igrnatia, comium et p'ilsatilla, soul les-principaux medicaments. Arserbicwum est indiqn6 par les sympt6'mes accessoires suivants: acce's de dd'faillance, souffrance du ventre, nause'es, sneurs froides, soif excessive,. tremblement, aggravation de la tristesse apres les repas. A uirum demande, d'antres sympto~mes accessoires: anxie'te an ccenr avec palpitation et somnolence; tremblement. Ignatia, me'lancolie douce avec pleurs involontaires; anxie'te",an creux. de l'estomac avec vertige, de'faillance, et sners roiesrougeur facile du visage; regles fortes et en avance. Coniiqm, aggravation de, la tristesse an grand air; peur de. la solitude et en. merne temps repulsion pour la socie'te et la conversation; morosite'; etat d'assoupissement. Paisatilla est indiqu~e par: frilosit6, acc es d'angoisse avec chaleur "'a la face et mains froides; re'pugnanace pour le mouvementLet la conversation; ame'norrhe'e et dysm6'norrh'e,. Foninc be2igne.- Varidt6 d0,double forlme.. On administrera successivemefli et d'apre~s lenrs indications les m~dicameuLs des deux formes pr'ce'dentes. Forme. benigmgwe. Stupiditce.Anacaidium est le medicament quii devra e-tre employe' en premiere ligne; c'est liii qui FOLIE. 443 a donne" le plus de guerisons; s'il 6choue, on choisira entre heileborus, hyoscicamus, igmatic&, nurn vornica, platinc& el, -sulfur qui ont donne aussi quelques gu'risons. Formne comminune. Varie'te monomnaniaqcue. Les principaux medicaments, sont phosphorus, platiict, cupr,?um69)s et veratrwru.I Phosphorus rbponl aux symptomes suivants: idees de'lirantes de grandeur d'une position sociale elevee; erreur sur le lieu o F l'on habite; impulsion ' se meitre nu; surexcitation, gaietb, avec sensation de chaleur agreable par tout le corps et mains rouges; les objets paraissent plus 6claires et plus gais. Platina idees de grandeur, d'orgueil avec mepris pour les autres; sensation comme si tout eLait petit autour de soi et que soi-mbme on fitt tres -grand; la promenade augmente les idees de grandeurs; sensation de vigueur, de satisfaction, de gaiete" qui porte ' embrasser. Cuprumb, idee de'irante sur sa position sociale; grande excitation avec, rire et gaietb folle,accompagnee d'envie de cracher -' la figure des assistants. Les acce's de gaiet' reviennent surtout le soir..Vercttrum, idee de grandeur; gaiete folle accompagnee de riras et de chants quelquefois avec rougeur de la face; d'autres fois avec sueurs foides; impulsion a embrasser tout le monde. I1 faudra encore consulter lachesis et,Ynercurius. Pendant les pbriodes de manie on consurtera F'un des m'dicaments indiques dans la forme bNnigne, de meme pour la varoiete lype'imaniaque et la varietd c'irculaire de la forme commune. Forme i maligne. Stramonium, belladona, hyosciamus, opium et veratrum sont les principaux mbdicaments. Nous y ajouterons cantharis 'et lachesis. On trouvera les indications de ces medicaments en se reportant a 4441 4ES NEVROSES. ce cue nous avons dit 'a propos de la forme bdnigne..el aussi 'a propos des indications fournies par los varidtds d'alienation. I ne faut pas craindre d'aborder les doses massives sikh los dilutions restent insuffisantes. Los affusions froides repet'tes une, deux et trois fois par jour sont ici d'un grand succes et produisent toujours un calme relatif. I1 faut verser 1'eau doucement sur la tate et do manie're quo lo vase touche presque los cheveux.On commence par trois seaux d'eau qu'on pout porter succossivemont jusqu'a' huit si cola est necessaire pour avoir d u calme et si le malade fait bion la reaction. Formne periodiqze. Los medicaments seront indiques suivant la predominance du de'ire maniaque, lypemaniaque ou monomaniaque. L'isolernemt est necessaire an traitement d'un grand nombre do malades; mais quand ou pout e'tablir cet isolement 'a domicile et eutourer los malades de toutes les precautions ndcessaires, pour maitrisor los irupulsions suicides, homicides on incendiairos. On devra leur 6viter la maison cde sante'. DE1VLENCE. La ddmence est une maladie essentiolle caracterisde par la diminution puis par la porte plus ou moins complete des facult~s intellectuelles; par une lesion constante, la destruction des elements nerveux do la couche corticale du corvean, avec on sans atrophie des circonvohutions. Nous vorrons quo dans cortainos formes de la ddmenco il faut ajouter ' ces lesions des he~morrhagios, des foyers do ramohlissements dissedmines tant 'a la surface quo dans les parties profondes du cerveau. DEMENCE. 447 imorts depuis longtemps comme s'ils 6'taient vivants; puis. ils oublient leur age, leur professiob etj usqu'a leur nom; leurs discours sont Lout 'a fait decousus et ne presentent plus aucun sens. Ils pleurent souvent, quelques-uns ont touj ours sur les levres un sourire niais et stereotype. Les acces de colere, d'agitation et de lypemanie qu'on observe dans la p'riode d'6'tat deviennent de plus en plus rares. Avec ces sympt6mes on observe une conservation tresremarquable de la vie vegetative, 1'appetit est exagare, i] y a veritable gloutonnerie, les digestions sont reggulie'res, et chez les individus qui y sont disposes l'cmbonpoint devient considerable; aussi, m^me ' cette periode, les malades resistent longtemps et fournissent quelquefois une tre's-longue carriere. Dure, terminaison. La duree de la maladie est de dix, vingt, trente ans, et quelquefois plus. La mort arrive de diffjrentes mani'res. Dans les as-iles, la pneumonie et la diarrhee, quelquefois une parotite, abr'gent beaucoup la vie des malades. Mais les individus riches succombent, soit ' une apoplexie, soit a une meningite aigu., soit ai un 'tat d'affaiblissement croissant avec quelques symptomes de paralysies terminales; ce qui dans ce cas rapproche la /brmne commune 'a sa periode nitime de,a forme paraly Lique. FORME PARALYTIQUE. - C'est certainement la plus fr6 -quente de tontes; elle est caracterisee par une paralysie progressive et generale qui se manifeste de's le debut on tout pres du debut de la maladie. Les sympt6mes des fonctions intellectuelles sont les memes que~dans la forme prec"edente. Seulement, en meme temps on peu de temps apres leur debut,laparalysie se monLre par une de'marche chancelante et un embarras Loutl parLiculier de la parole. Les membres superieurs sonL 448 DES NEVEROSES. pris lant0t en aimme temps, ianl"t un pen plus lard. On n'observe jamais dans la dernence l'aiaxie locombtrice qui con stitue la premi re p'riode de la pcralysie ge'ne'rale des ali'rues. Chez les dements, la paralysie est franche, les jambes sont faibles, les jarrets fichissent, les pieds sont irainants; la langue n'est pas devi'e, rais la parole est gen'e, peu dislincte, ii semble que les malades aient de la bonillie dans la bouche. On n'observe pas cette hesitation, cet effort si caracte'rislique dans la paralysie g&nerale. Cette formne, quoique lente dans sa marche, est cependant plus rapide que la forme commune; ses *remissions sont plus rares et habituellement moins compbetes. La paralysie fnit par rendre la marche et la station impossibles; l'incontinence des urines et des matie~res f&cales vieni compliquer considerablemenl l'6tat des malades, qui finissent par devenir gdteux et par garder consiamment la position couchde. Cette derniere periode marche alorsbeaucoup plus vile que les autres, et la mort peut arriver, comme dans la formne commiu/ne; mais le plus souvent elle a lieu par la formation d'eschares ou par l'extension de la paralysie. La deglutition est gdnee, bient6L tres-difflcile, et les malades perisseni lenlement par inanition on subitement par la suffocation de6terminee par le bol alimentaire. Cette, derniere lerminaison arrive quelquefois quand la maladie n'est pas encore tres-avancee, par suite d'une paralysieincomplete du pharynx et de la gloutonnerie des malades. FORAME APOPLEC'rIQUE. - Cette forme est caracterisee par des attaques repe'tes d'apoplexie- avec ou sans hemiplegie; lak16sion la plus habituelle consiste dans des ramollissements dissemines; d'aulres fois on trouve des he'morrhagies ce'rebrales ou me~ningees. IE EC. 449 Cette forme d6bute quelquefois au milieu de la sante par une attaque d'apoplexie suivie d'hemiplegie. D'autres fois, ce debut est pr6c6Id6 de quelques signes d'affaiblissement des facules intellectuelles, et surtont de la memoire. En general, les malades se remettent assez vite de la premiere attaque, l'hemiplegie guerit plus ou moins compl'tement; mais ils restent tres-abaisses quant au ni - veau intellectuel. Puis des attaques successives, survenant 'a des intervalles plus ou moins longs, diminuent chaque fois ce qui restait des facultes intellectuelles, en sorto que les malades arrivent en quelques annees a une d mence compl'te. La paralysie se gen'ralise habituellement; mais cependant elle garde presque constamment tine prdominance h6mipl6gique, reconnaissable 'a la diff6rence de force entre les deux mains, ' la d6viation de la langue, eL surtout 'a la diffirence des deux commissures des levres. La lyp6manie suicide m'a semble plus frkjquente dans cette forme de la dtmence. La mort a lieu le plus souvent dans le coma, apres une attaque plus violente que les autres. Cependant les malades peuvent succomber au meme genre de mort que les autres d6 -ments. FORME CONVULSIVE. - Cette forme est caracteris6e par des acces tde convulsions epileptiformes; elle s'accompagne rapidement de paralysie, habituellement generalisbe. Apres les prodromes habituels de la dt6mence ou subitement, le malade 6prouve une attaque convulsive qui est souvent prise pour de l'6pilepsie. Au sortir de cette attaque, on s'apergoit que la memoire reste tres-affaiblie, et la d6mence se td6veloppe avec les symptomes des autres formes; sa marche est aussi rapide que dans la forme apoplectique, et, comme cette derniere, elle avance par JOUSSET. 29 450 DES NE VI-OSES. bonds, faisant des progres tres-rapides apres chaqua attaque convulsive. Terrnilnaisor. - La mort arrive habituellement dans la coma apres des attaques convulsives repetees. ANATOM[E PATHOLOGIQUE. - La lesion de la, demence, consiste essentiellement dans la degeneresence athe'romateuse et l'obliteration plus ou moins comple'te des. arteres du cervean. Cette lesion, qui occupe une quantite plus ou moins considerable des reseaux capillaires, produit la destruction du tissu nerveux et sa transformation graisseuse. Cette transformation se rencontre toujpura dans la demence;, les ramollissements et les he'morrhagies s'observent en plus dans les formes paralytiques, apoplectiques et convulsives. Les te'guments et les os du cratne presentent chez les; detments des signes de congestion chronique. Les membranes sont habituellement 6paissies, elles pretsentent, des tractus blanchatres, opalins; la pie-mare est plus ou moins infiltr~e par de la serosit&. Toutes les fois que la. maladie est tres-avancee les membranes paraissent trop grandes pour le cerveau; elles s'en1event facilement, et, ne sont adh6rentes que lorsqu'il est survenu une complication de meningo-encephalite chronique. Le cerveau est diminu6 de poids, les circonvolutions sont amaigries. Separe'es entre elles par des intervalles plus grands qu'a l' tat normal, leur surface est chagrinee, leur couleur jaunatre; elles sont plus dures, moins elastiques, et leur coupe perpendiculaire permet de constater que l'atrophie se fait principalement aux depens de la substance grise. Cette atrophie est plus ou moins gen6rale; elle occupe le plus habituellement la region ant6rieure; quelquefois elle est limitee " un tr~s-petit nombre de circonvolu DENIENCE. 415 lions. Au debut do la maladie elle manque tout ' fait, et l'examen microscopique pout soul faire reconnaitre la lesion. Nous empruntons a Marc6 la description des lesions microscopiques de la demence: < Les tubes nerveux et los cellules nerveuses offrent a un degre variable la degenerescence athe6rorateuse. Les cellulos dechiqnetees sur leurs bords, irr gulie'res, meconnaissables, offrent uno coloration jauno ambre'e; leurs prolongements sont rompus; elles sont ýouvertes de granulations graisseuses jaunatres, et finissent par disparaitre, laissant a leur place des amas athe'romateux. Tant6t les cellules ainsi alterees sont en petit nombre; tantot, an contraire, on en trouve a peine quelqnes-unes ayant conserve quelques traces de l'aspect normal. (( Les tubes nerveux., deformes, retractes, so couvrent d'abord do granulations'; plus lard, lo contenu a disparu et il no reste plus qu'un cylindre d'aspect noneux, do teinte janne ambree, qui fait place, a un degr6 plus avance, aux parois de la galle revenue sur elle-meme; en dernier lieu, tubes ot gaines out disparu. ((La paroi interno dos capillaires apparait incrustee do granulations graisseuses jaunatres qui la recouvrent completement, s'accumulent do maniere a faire saillie dans l'int6rieur du vaissean, et parfois m me remplissent toute sa cavite6. Cette infiltration graisseuse est trescommune et so pre'sente a divers degres. Sonvent on rencontre, juxtaposees aux granulations graisseuses, des granulations ot des cristaux d'hematine, on des incrustations calcaires, cristallisant par l'addition d'acide sulfurique, qui contribuent 'a dimiuner la porme'abilite' 'du vaisseau ou mem a l'oblite'rer completerent. Des varicosites, des ruptures qui donnent naissance a des hemorrhagies capillaires et 'a des exsudations hematiques, so roncontrent sous le microscope a c6to do ces alterations.)) 4523 DES NE, VROSES. Inde'pendamment de ces lesions en rapport avec l'affaiblissement intollectuel, on rencontre toujours des hemorrhagies cerebrales ou meningees, et surtout des foyers de ramollissement en rapport avec les convulsions, les attaques d'apoplexie et les symptomes de paralysie observes pendant la vie. Qes foyers de ramollissement, dans les cas oii la paralysie a eite gdnerale, se rencontrent dissemine's dans les couches optiques, les corps strids, la protuberance, les grands centres de substance blanche et simultane'ment ala surface de cerveau. Ils sont habituellemen t j aunAtres, quelquefois blaucs, 'd'autres fois ils pre'sentent les caractdres de l'apoplexie capillaire. Ces foyers sont ' des degr6s d'evolution divers, los uns recents, les autros ne laissant que des cicatrices, des vacuoles, des cavites plus ou moins e'tendues. Marcd fait observer avec raison que cos lesions sont toujours proportionnees au degrr do paralysie. ETIOLOGIE. - La dernence ost uhe maladie qui sevit plus souvent dans un ange avance. Cependant on pout, ralgr6 l'opinion gcenralemont adoptee, l'observer avant 40 ans:c'est surtout apres 70 ans que cette maladie devient tres-commune. L'Ir'Ciite' joue un rdle conside6rablo dans la production de cette maladie. Elle pout avoir pour origino non-soulemont la, demence chez los ascendants directs ou collateraux, mais encore toutos los autres vdsanies. Les habitudes alcooliques, los exces veneriens continues dans un Age avanc6, l'abus du tabac, predisposont a la de'mence. Souvent un malheur, uno emotion violento, un exc s, l'insolation, doviennont l'occasiom du developpement do la maladie qui pout ndanrnoins ec'ator on l'absenco do toute cause occasionnelle. II(EENCE. 4553 TRAITEMENT. - La d6mence est une maladie habituellement incurable. Dans los cas excessivement raros oui on ost parvenu a* arreter sa marche,, les malades sont rest's, quant B l'intelligence, bien inferieurs a'-ce qu'iis 6taient avant leur maladie. Anacardivum, opium, belladona, sulfar, suif fre de carborne et lycopodiwn2t, sont los medicaments principaux dans le traitement de la demence, Ces six medicaments corrospondent 'a la diminution des facultes intellectuolles, 'a la porte do la meemoire, et ' des paralysies plus on moins completes. Beliadora et opium correspondent do plus aux accidents congestits et hemorrhagiques, si frequents dans la demence. Belladona conviont principalement dans la forme convulsive et dan's la forme apoplectique; elle convient dans les autres formes toutes los fois qu'il survient des congestions cerebrales; ello est, en outre, indiquee par la paralysie generalise'e et incompl~to, avec ou sans tremblement, par l'heriplegie, et surtout par la paralysie do la langue, avec fourmillement, sentiment do froid, tromblement do cot organe. OphUmw convient dans des cas tres-analogues ' la bella(tone. Pendant los acces convulsifs ou apoplectiformes, la lenteur du pouls et le retrecissernoent do la pupille spdcialisent son emploi; en dehors do ces circonstances, une somnolence diurne, l'insomnie nocturne, une constipaLion tres-opini tre, une paralysie moins ge'ne~ralisee, sont (los signes qui demandent opihum do preference ' abeluadome. Belladoae et Opium sont indique's con tre la manie, la fureur et les hallucinations qui survionnent accidentellemnent dans la delmence. Sulfur, qui correspond si bien 'a tous los symptomes do la demence, sera souvent alterne' avec opium ou beliadone. 4;54 DES NEVI\WSES Une precipitation involontaire dans la marche et dans les mouvements est un signe caracteristique pour l'emploi de sulifur. La lypemanie, avec on sans idee de suicide, indique aussi sulfur. Sulfture de carbone esL plus sp'cialement indiqu6 par une alternance d'excitation et de demence, par 1'impuis-, sance, par les caracteres de la paralysie qui frappe surtout les extenseurs et s'accompagne d'atrophie musculaire. Anacardihwm correspond ' la demence sans paralysie on avec une paralysie pen avancee; une certaine firocit6 dans les sentiments est une indication pour ce medicament. Lycopodiom a moins de signes de la demence que tes mitres m'dicaments; ii correspond i l'aaphcsie. Nous possedons un assez grand nombre de cas de demence arretWe par belladonc. Le DI Hormel a reuni des cas de gu rison par bellctdona, op iumi, aarcc-rdiumn et sulfur. J'ai vu un cas de dernence chez un homme de 40 ans, tres-notablemeut amelioree sans aucune recidive pendant pres de vingt ans par l'hydrotherapie. PARALYSIE GENERALE ESSENTIELLE OU PARALYSIE GENERALE DES ALIENES. Le nom de paralysie gciwdrctle des alide'us, qni a prevaln jusqn'u ce jour pour d6signer cette maladie, consacre une erreur nosologique, puisqu'il tend 'a faire croire que La paralysie generale n'est qu'nne complication de la folie, tandis qu'en realite' cet etat morbide constitne une maladie essentielle. Aussi, Bayle, qui le premier en a PARALYSIE GENERALE ESSENTIELLE. 45 455 donne' une descrIption et l'a distingue'e nettement de la -folie, lid avait donne" le nom cle menir9-7gite chroniiquhe, et,Calmeil, dans ses pu ~ entsetdssest rattacbih 1'opinion de Bayle et a decrit la paralysie ge'nerale comme une pc'rienc'phatlite e diffuse. Ces denominations, emprunte'es 'a la le'sion de la mal'adie., sont certes pref~rables 'a,celles, de paralysie ge'nerale des, alie'nes; mais elles ont le tort de faire croire qu'il ne s'agit ici que d'une phiegmasie des me'ninges on de len'enphale., tandis qu'en realite' ii s'agit d'une maladie ayant les rapports les plus intimes avec la folie, et cjue tous les me'decins s'accordent avec raison pour re'unir dans une me'me famille naturelle.avec la de'menece. Nous croyons donc qu'il serait plus exact,de dire que cette maladie, malgre6 sa lesion co~nstante, -est de l'ordre des ne'vroses., de la classe des vesanies, et iqu'il convient de l'appeler pcaralysie ge'nerale essentielle. La paralysie ge'nerale. est une maladie caracte'risee par une alienation qui de's le debut s'accompagne d'affaiblis-;sement des faculte's intellectuelles; par une paralysie.generale et incomple'te; elle a pour lesion cons tante une meningo-ence'phalite diffuse. La paralysie ge'nerale pre'sente quatre formes: la formne.commv-une, la -forrme convulsive, la formne aiguie, et une forme periodique. FORME COMMUNE.- De~but. Une grande excitation, une.augmentation d'acti-vite' intellectuell&, et physique alternant avec des pe'riodes, d'affaissement,, constituent les prodromes habituels de cette forme. A cette p'riode, les, malades font des entreprises conside'rables, printcipalement des acquisitions disproportionneres avec leur fortune. L'imagination fort excite~e et le j ugement -de'J'a notablement compromis, impriment 'a tous, leurs, actes, un cachet particulier d'audace et d'imprudence. Ces 456 DES NEVROSES. ralades dorment peu, mangent beaucoup, ils offrent tona les attributs de la sant6 et font preuve do viguour phy-- sique et d'activit6 intellectuelle. Quelques malades pr6 -sentent ' cette pdriode une tristesse et des preoccupations sur lour sant6, signes avant-coureurs do la lypemanie qui se d'veloppo dans la socondo p6riode. Les symptomes do surexcitation que nons venons deo decrire altornont avec des pdriodes d'affaissoment qui sont incomprehensibles pour l'entourago des malades; mais lo me'decin pout deJa constater des defaillances dana la mimoire, quuelquefois une contractilite ine'gale des. pupillos et touj ours uno certaino hesitation de la parole. qui lui pormot tres-bien de reconnaitre, sons los appa"rencos do la sante' la plus heureuse, uno dos maladios les. plus tristo du cadro nosologique. On obsorvo dans cette p6riodo comme sympto'mes accessoires dos ce'phalalgies, do la posantenr do tete, mais, surtout dos vortigesb 2 Pe'riode. Lo malade conserve son activit' maladive; nais los periodes de collapsus sont plus profondes. L'alienation est devenue 'vidente pour tout lo monde. C'est. le plus souvont cette variet'e connue sons le nom de mono mornaunie des grandetors. Le malade est riche a millions; ii parle sans cesse do sos diamants, do son or; ii prend des cailloux pour des pierros preciouses; sos haillons pour des v'tements d'or; il est fort, puissant; sa taille a. augment6, olle augmento chaque jour; it commande a l'univors; ii so transporte avec la rapidit6 do la ponseo aux extremites do la terre, livre des batailles, soumot des empires, etc., etc,; en mime temps sa m6moiro, notablement affaiblie, lui fait oublier los choses los plus farilie'res; ii n'a pas la conscience des contradictions flagrantos, des monstruousos impossibilit6s do sos conceptions delirantes; it lie sait, ii no pent pas los systema PARALYSLE GENERALE ESSENTIELLE. 459 sur un fauteuil oui couche' dans un lit.- I1 parle toujoctrs ýd'uae voix maintenant inintelligyible de sa puissance, de ses richesses, de son or, de ses ciamants. Sa figure, d6j'a -ftrie par l'erpreinte de la d6mence, est encore rayonnante de son bonheur imaginaire. Les faculie's intellec-to elles et les forces musculaires decroissent tons les j ours. La paralysie estalors venitable, cjuoiqu'elle ne soitjamais 'comphete. Bientat le hinalade ne pent plus se tenir meme assis; ii reste continuellenent couch6 sur le dos, ronlant par un mouvement automatique et continu sa t te sur son chevet. L'agitation reparait encore cquelquefois, mais elle est pen marquee, et surtout ne fait plus disparaitre la paralysie. - La parole devient tout ' fait inintelligible, les faculte's intellectuelles disparaissent completement. Cependant les sons externes et le sentiment de la faim persistent jusqu'an bout. - Une diarrhee incoercible, des eschares, des suppurations, epuisent le malade, ralgr6' la quantit6 d'aliments qu'il absorbe, et il ineurt apres dix-huit mois on deux ans de maladie. Quelquefois, une pneurnonie, une pleuresie purulente, l'asphyxie par dysphagie, viennent precipiter le-1dnouement. FORME CONGESTIVE. - Elle est caracte'risee par des acces apoplectiformes, avec on sans convulsions. Apres une periode d'excitation et de vertigo qui passe quelquefois inapergue, le malade tombe frapp6 d'une attaque d'apoplexie comme dans l'hemorrhagie cerebrale. Seulement, cette apoplexie se dissipe apres qiielqnes heures de duree, sans laisser aucune trace. Ces attajues, ces coups de sang se renouvellent de temps 'a autre et s'accompagnent plus on moins promptement de roideur du tronc et des membres, de convulsions de la face, et souvent ont toutes les apparences d'acces d'6clampsie. Ces acces' sont suivis de d'lire maniacue d'une dure" PARALYSIE GENERALE ESSENTIELLE. 46 461 -et de touto-puissance, qui mettent sur la voie. Ces acce's presen-tent des r'miss ons incomp1~tes et de courte dur'e mais qui permettent de constater la de~mence., le be'gaiement, et 1'hesitation dans la marche, propres aux. paralytiques; les p6riodes de calme sont de peu de dure'e, et le malade., biento't repris d'agitatiou. et de fureur., ne tarde pas at succomber dans e'6puisement maniaque, comme dans la forme maligne de la folie. FORME P]tRIOD1QUE. '- L'histoire de queleques malacles -ayant pre'sente' tons les caracte'res de la paralysie ge'nerale arriv~eea la deuxieme et merne 'a la troisie'me periocle, puis s'e'tant re~tablis pendant plusicurs anne'es, pour e'tre repris des me~mes accidents et succomber apre's deux on trois acce's semblables., autorise 'a admettre une forme periodique de la paralysie ge'nierale. Senlement, ces faits sont rares et encore trop mal e'tudie's pour cju'on puisse donner les caracte~res qui permettent de reconnailtre cette. forme pendant sa pe'riode d'e'tat. C'est seulement une gue6 -rison inespe'ree et non de'flnitive qui -vient fixer le diagnostic. Ces remissions sont tres-rarement completes. Les, malades conservent soiL une grande exage'ration dans, leurs ide'es, soit des traces &~videntes de paralysie. ETiOLOGIE. - La predisposition 'a la paralysie ge'nerale est sou-vent annonce'e par un tempe'ramenit vigoureux, nue grande 6pnergie du systerne musculaire, nn esprit actif, entreprenan't et tre's- excitable. L'he'redite' est ici aussi influente que dans Jes autres vesanies. Le sexe et 1'dge ont une influence considerable sur le d,6veloppement de la maladie. C'est de 3~5 'a 45 ans que la maladie e'clate le pins fre'quernment, et les liommes sont pris dans une proportion e'norme (~5 sur 6,). Ces deux circonstances sont en rapport avec les causes occasion. PARALYSIE GENERALE ESSENTIELLE. -163~3 la pie-me're et la substance grise, et quand on depouille le cerveau de ses membranes, line partie plus on moins epaisse de la substance grise reste attache'e ' la pie-mere; en sorte qne les circonvulsions semblent le siege d'nlce'rations irr6gnlierement arrondies, dont le fond d'nn gris rose presente un aspect granule. Pans une periode avancee, ces adherences deviennent generales, et la plus grande partie de la substance corticale reste attachee ' la pie-mere. La substance grise est alors devenue dure et friable. La pie-mare adhere ' elle-meme dans l'intervalle de certaines circonvolutions. Les deux lobes an erieurs sont souvent soudes ensemble. Les ventricules contiennent de la serosite6, leur membrane est epaissie et pr& sente de fines granulations. Ces lesions sont plus marquees sur les r6gions anterieures; le cervelet les presente a un degre beaucoup moindre. Le microscope permet de reconnaitre un grand de'veloppement des vaisseaux de la pie-mare et de la substance grise. Pans cette dernie~re, on trouve un grand nombre de capillaires oblitre's par des globules entasses les uns sur les autres, des ipanchements de serosite, des globules sanguins, des cellules plastiques. Les e'1ements nerveux sont deformes, disjoints, et subissent la, de'gn6resence graisseuse. Jndependamment de ces lesions propres ' la paralysie generale, on rencontre encore des lesions accessoires; et en particulier des henmorrhagies meninge'es qui co'ncident souvent avec des attaques 6eclamptiformes. D'autres fois ce sont des hemorrhagies cerebrales, variables par leur siege et leur 6tendue. TRAITEMENT. - IL est malheureusement encore tresde'fectueux. Pans la fog-me communure, les indications se tirent de la monomanie avec affaiblissement des facultes PARALYSIE GENERALE ESSENTIELLE. 46 465 Soins hygiiniques. 115 se rresument en ces mots: 6viter toutes les causes de congestion ce'rebrale; supprfrner, par consequient, les alcools, le tabac, les grands repas, Vapplication intellectuelle on.le som-m~eil apre's a~voir mange. Les rapports si intimes cjui existent entre la paralysie.generale et les he'morrhofdes doivent engager le mecdecmn 'a ne rien faire -qui-. puisse entrayver le flux be~morrho~dal. JOUSSET. 3 30 MALADIE-S DES AGES Sous cc, titre, on de'crit de simples soufraiwces de've-~ lopes at loccasion des grands changements physiolo'giques, connus sous le nom. d'alges. Certains anteurs. rattachent encore 'a ce chapitre de veritables maladies, nees ai propros de ces changements. Ces sonifrances sont. la dentition laborieuse, les de"sordres des premie'res i ncsIruationsY les sonifrances de la grossesse et de la me'nopause. Les maladies de'veloppees sous l'influeuce des ages. sont tre's-nombre uses:l'cede'ne des nouveau-ne's, les convulsions, le chole'ra infantile, et les diarrhe'es de la dentition,, la chorde', les convulsions et les vomnissemnents des. femmes enceintes,, la chiog-ose;. etc.., etc. On voit que cettedernie'rc division est tout 'a fait arbitraire,, qu'elle contient. des espe'ces morbides Ire's-diverses et qu'elle pent 'trc 6tendue presqne inde'finiment. Aussi, nous ne de~crirons. point les maladies des 'ages, mais seulernent les souf-- frances et les- accidents qui peuvent accompagner les. grands changaements physiologiques, tels que la naissance ]a dentition, la menstruation,, la- grossesse et la. menopause. J1'ort apparente des nouveau,-ne's. Cet e'tat est d ii tanto~t Ftlasphyxie, tan L6L a la syncope, qnelquefois 'a nn melanga deces deux e'tats. Mfort ajpparente due a'& l'asphywie. Elle est cansee par la compression du cordon, le de'collement pre~mature' du 468 468 ALADIES DES AGES. coup sur le retablissernent des mouvements respiratoires et pratiquer la respiration artificielle. Dent itioro lc borieuse. Nous donnerons d'abord, en quelques mots, 1'6volu lion de la dentition physiologique. La premilire dentition est " pen pres la seule qui soit 1'occasion de souffrances et de ualalie; elle se compose de I'eruption de 20 dents, eruption qui commence du sixieme an nenvieme mois, pour se terminer ' la fin de la seconde annee on dans le cours de la troisieme. Cette eruption se fait par groupes, separes par des intervalles de'repos. Le premiev groupe comprend les deux incisives r'dianes infdrieures. Deux on trois mois apres, apparaissent les quatre incisives superieures. Les deux incisives late'rales inf6rienres et 1es qua tre premieres molaires font leur apparition deii x mois apre's. Jci se trouveun temps d'arrdt plus considerable, qui varie de quatre ' cinq. mois, et alors apparaissent les canines. Encore un repos de cinq mois, puis les secondes molaires viennent comp1eter la premiere dentition. Ces chiffres, que nous empruntons a Trousseau, expriment les faits tels qu'ils se passent habituellement, mais ne tiennent pas corupte des t e-rmes extremes et des exceptions. So/friancces de la deqbtition. La doldeu r9 des gencives avec rougeur d'une joue et pl1eur de 1'autre, le chanrgerent du caracteire, 1'insomnie avec petits mouvements f6 -briles constituent les souffrances les plus ordinaires de la dentition. Ces souffrances se prolongent sept 'a huit jours et cessent avec la sortie des dents. A un degr6' plus eleve, ii se joint des vomisserents de lait et une diarrh6e contenant des parties de lait indigerees, que les gens du monde prennent pour les germes des dents; des 4'70 47IALADIES DES AGES. de sang, pour e~tre norrale, ne dolt jamais affaiblir la malade. Les re'glt~s qui viennent avant vingt-huit jours avancent, celles qui viennent apres. retarient; celles qul ne durent qn'un jour on deux sont trop courtes, celles qui durent huit jours et plus sont trop longues. Les re~gles s'interrompent presque constamment pendant la grossesse et l'allaitement; cependant, ii y a des femmes qui continuent ' atre reglkes pendant les premiers mois de la grossesse et un plus grand nombre qul voient leurs migles reparaitre pendant l'allaitement. Ce dernier detsordre a de grands inconvenients: il diminue le lait des nourrices, iij contribue ' les 6puiser, et enfin c'est une condition favorabha pour le de'veloppement d'un.e grossesse prematuree. La grossesse force presque toujours 'a interrorpre l'allaitemenl, non parce que le lait d'une femme grosse est nuisible au nourrisson, mais parce que la femme qui continue ' nourrir pendant sa grossesse s'expose Fi l'avortement et a un 6puisement consid6 -rable. I1 est rare qu'une femme qui n'a pas ses regles devienne enceinte. Cependant les exceptions 'i cette loi sont assez nombrenses. C'est vers l'ge de 45 ans cue les re'gles conimencent a se deranger; elles retardent on avancent, diminuent habiluellement de quantite, puis finissent par- disparaitre tout 'a fait. La m6nopause pent commencer avant 40 ans; elle peut se prolonger juscu'a 50 ans et au-delt. Les femmes qul ont ete reglees tres-jeunes et tre's-abo~ndamment restent le plus sonvent reo'lees fort tard. I1 fant distinguer des regles les hemorrhagies uterines quI surviennent a' tout 6ge, sons l'influence de maladies diverseS de fievres 6ruptives et continues, purpura, etc. MALADIES DES AGES. 471 Amenie ou retard clans la premibre apparition des re'gles. be plus souvent ce retard est, lie ' la chlorose, et nous n'avons pas a nous en occuper ici; mais ce retard peuL,exister comme une simple anomalie, sans dtre lie ' -aucune maladie dedtermine'e; d'autres fois, ii tient ' un vice de conforfmation. 4inevnie simnple.- Cet dtat est caracte'risd par un effort incomplet vers la menstruation. Chaque mois, la jeune file 4prouve les sympt'mes qui prdcddent habituellement L'dcoulement menstruel: impressionnabilited nerveuse, insomnie, douleur de rein, pesanteur et chaleur dans l'hypogastre, leucorrhde, gonfiement douloureux de$:seins. Ces souffrances se prolongent souvent pendant une semaine, puis tout rentre dans l'ordre jusqn'au mois suivant. Cette amernnie peut se prolonger pendant plusieurs mois. Palsatilla et causticum sont les deux meddicaments qui conviennent le mienx. Pnlsatilla, 6e dilution, et causticogm, 306. On donne les mddicaments deux~fois par jour pendant quatre j ours; repos quatre j ours; continuer pendant un mois pulsatilla et le mois d'apreds canstic -n. L'amdcnie qui tienta'i un vice de conformation est beau-,coup plus grave; ce vice de cunformation est une imiperforat ion. L'imperforation est de plusieurs especes occlusion du vagin par un simple diaphragme; absence compl'te de la cavited vaginale, occlusion du col utdrin, A -son orifice externe ou ' son orifice interne. Cette anansie;a des symptdmes communs et des symptdmes propres a chaque espdce. Les symptdmes communs sont: l'absence de l'dcoulement du sang menstriel; l'apparition, chaque mois, de tous les symptdmes qui accompagnent la menstruation, symptomes que nous venons de ddcrire daas le paragraphe prdcedent. 11 faut y ajouter la formation d'une tumeur dans l'hypogastre. Cette tumeur, form'e 472 4MALADIES DES AGES. par le sang accumule' dans l'uterus, n'est d'abord perque que par le toucher rectal; les m6is survauts, elle appairait B l'hypogastre et finit par atteindre un d'veloppement qui se rapproche plus ou moins de celui de la grossesse terre. Syrrpt mes propres a' chaque esp?3ce d'acnnie par occlusion. Pans l'occlusion vaginale, le toucher fait reconnaltre imme'diatement l'obstacle et permet de constaler si l'occlusion est due ' un diaplragme mince et depressible, au-dessus duquel on sent le liquide menstruel accumule;; ou si la cavite' vaginale manque compldtement. Pans ce cas le toucher rectal, aide' d'une sonde place' dans la vessie, est ndcessaire pour constater l'absence du vagin. Quand lFocclusion siege sur l'orifice inlerne du cot utdrin, le doigl arrive sur, le col qui conserve sa longueur et sa oonsisiance normales; si l'occlusiongporte sur ['orifice externe, le col participe an ddveloppement de l'ut&rus; il est compldlement efface; et on sent, au fond du vagin, le globe uterin distendu par du sang. Gette amdnie est trds-grave, elle pent se terminer- par la inort, soil que l'uterus se rompe, soil que les malades s'epuiseni et succombent dans la cachexie. Le trctitemerut est purement chirurgical; il faut donner issue an sang epanchd et re-tablir l'ouverlure oblitdrde. Cetle operation esi, souvent mortelle, surtout qiand l'occlusion sidge sur le vagin; on diminue les chances de mort en faisant de grandes injeclions dans la cavil uterine avec de la teinlure d'iode dlendue d'ean. Les rdglps qui viennent avant 12 ans constituenl un desordre habiluellemeni lie ' une disposition hystdrique; il n'y a pas autha chose-a faire qu'a meltre en usage le traitement Prophylaqtique de l'hystdrie. Si en mdme MA2LADIES DES AGES. 47a temps les re~gles pre'mature~es sont trop abondantes, ii faut. recourir au traitement de la rndrwrrhagie. Les re'gles- qui avancent de huit 'a qui-nze j ours affaiblissent habituellement les malades et peuvent devenir la cause de la chiorose. Igncwtia est le medicament quiý remde l p us urmn a ce d6sordre; on le donne, a la'12e dilution. Les r~gles qui retardent n'ont pas, la plupart du temps, d'inconve'nients pour la. sant6' des femmes. Le t'raitement qui co.nvient le mieux est celni de l'amd'nie. Les coliquesmenstruelles e'tant lie'es 'a la plupart des affections uterines ne peuvent trouver leur description ici, nous renvoon ' larticle dysin o'rrh"e Son flrances de lca grossesse. Ce sont des nause'es, la salivation,, les vomigsemewnts d'eau le matin, les vomissements d'alimeuts en mangeant on aussito~t manger,. avec la faculte' de manger de nouveau imme~diatement. apres, les changemeuts dans le gou't, la somnolence diurne; les changements de caracte~re, les impulsions. maladives., les chaleurs de la face,. les palpitations, un dedfaut d'e'qnilibre qui rend les chute's faCHIles; le te'nesme urinaire., la constipatiojin. Nous ne parlons ni des vomnissements 'incoercibles, ni de l'albmminwrie., ni de P'6clampsie,. ni des autres maladies qni petivent se de'velopper 'a prop05 de la grossesse. Aconiturn, 'ipeca et nux vornica rernddient 'a la plupart des sonffrances de la grossesse. Me~nopause. L'Age critique on de retour s'accompagne, chez un grand nombre de femmes, de souffrances nombrenses. Ce sont des chaleurs.passage'res qui montent 'a la face, 'par bouff~es, et se terminent, habituellement par un& sneur generale et instantane'e; des vertiges extro'mement 41,74 MIALADIES DES AGES. variables, des fourmillements dans les! membres, de Fin-:somnie nocturne avec somnolence diurne, un senti'ment defaiblesse extre4me, des palpitations, de l'essoufflernent, des gonflements du ventre, des'pesaritears a l'hypogastre avec des douleurs de reins; des impqlsions maladives,,et principalement de la tristesse.. Lachesis est le medicamnent principal de la, m-6nopaus.;, ii rem'die 'a la plupart des souffrances, de cet Age, et pre" vient les maladies graves qui l'accompagnent si fr'-I quemment. J,'ai souvent remplace' lcchesis par viper-.a to-rva. R-k1GE. 477 place par do veritables convulsions. Ces convulsions commoncent par la face et se propagent -rapidomeut au reste du corps. Elles sont d'aborl clonicues, puis ensuite toniques. Les acc~s sont determines par la vue d'un Iiquide et surtout par los Lentativos do la deglutition dec -e liquide; la vue d'un objet brillant, le contact de la main, l'agitation de l'air produite par l'ouverturo d'uno porte suffisent souvent pour determiner los convulsions. Le satyriasis et la rygmphomag-ie, l'hyperosthe'sie do la peau, 1'en-rouemont et la raucite-de la voix, los hoquets, les nauseos, l'accumulation dans la bouche d'une salive ecumeuse qui s' coulo sousforme do bave, ou- quo le malade rejette p~r un -crachottement continuol, completent le tableau de la maladie ' sa periode d'etat. Les acce'sconvulsifs se rapprochent ot los malades succombent, suffoqnes par le spasme des muscles do la olotte, ýou lentemont asphyxies par la contracturo des muscles respiratoires. ETIOLOGIE. - La rageine so de'veloppe qu'a la suite do l'inoculation do la salivo d'un animal enrage; cette inoculation a lieu habituellemont par morsuro, mais elle pout so produire par le contact do la salive avec uno partie excoriee. Los faits do rage developpes ' la suite d,la morsure d'un. chien en fureur sont tres-contestables. Tons los hommos no sont pas predispos6s ' contractor la rage; ainsi, quand plusiours porsonnes out ette mordues, un petit nombre seulement contracte la rage. Celte verit6 doit toujoursietre presente B l'esprit quand on vent apprecier la valour d'uu traitement pr'ventif. La rage a pu 'tre inocule'e de I'homme au chien. TRAITEMENT. - Pqophylaxie. La cauterisation avec le for rouge on avec un caustique energique est universel - AMRVE ET FARCIN. OD affection ulcereuse qui s'accompagne d'un jetage plus ou moins abondant et a m'rit6 le nomr de morve 'a la maladie. Cette maladie, qni se developpe spontanement dhez les solipedes, est inoculable et contagieuse pour l'espece humaine, 'a laquelle elle se communique tres-facilement. Ce sont los palefreniers et les cochers qui pr6sentent le plus souvent des cas de morve. Dans certains cas, 11 est extremement difficile de remonter 'a la source de la contagion. Ainsi, on a observ6 cette maladie chez une femme qui travaillait 'a d6tresser du crin; je l'ai vue chez un bro - canteur qui avait vendu des harnais; on cite des observations chez des personnes qui n'avaient eu aucun rapport apparent avec les chevaux. La morve est contagieuse de 1'homme au cheval et de l'homme l'homme. La morve presente trois formes 'a tudier: la forne commune, la forme chronique et la forme be'nigne. FORME COMMUNE. - L'incubation varie de vingt - quatre heures ' lhuit jours. La maladie est precedee par de la courbature, des douleurs dans les membres, un grand affaissement et une violente e'phalalgie; elle debuLe par un frisson avec tremblement. Le mouvement fPbrile est continu; le pouls, fr6quent, varie de 120' a 140; la chaleur est in-tense; les douleurs vagues du debut se transforment en douleurs articulaires qui simulent le rhumatisme. L'affection des fosses nasales ne tarde pas 'a se montrer, elle est caracterisbe par le gonflement erysip6lateux d'un c6t' de la face, la tum6faction de 1'ceil du cit6 correspondant et 1' coulement d'une sdrosit6 putride par la narine. Si on examine la membrane pituitaire, on y constate des ulcerations quivontquelquefois jusqu'ala destruction de la cloison; les ganglions sous-maxillaires qui correspondent a la narine affectee se tumefient plus ou moins. SouvenL 482 MALADIES COMM UNIQUEES, PUSTULE MALIGNE. La pustule maligne est une maladie resultant de l'inoculation des maladies charbonneuses developpees sponta. nement chez les animaux:sang de rate des moutons, fie'vre charbonneuse du cheval, maladie do sang dans l'espece bovine. Chez 1'homme, cette maladie est caracterisee par une affection locale, bouton gangreneuxc ou cede-e, et par le de'eloppenent plus ou moins rapide d'une fhevre gan!greneuse. Les bergers,les &'quarisseurs, les ouvriers qui travaillent. les depouilles des afimaux morts du charbon, sont les victimes habituelles do cette pialadie. Cependant, comme la cause de la contagion peut incontestablement etretransportee par les mouches qui so nourrissent des cadavres d'animaux norts du charbon, cette maladie pout se communiquer ' toutes les personnes qui habitent lea pays dans lesquels sevissent los 6pidemies de maladie eharbonneuse. Le simple contact suffit pour le developpement do la maladie, et c'est meme m la le cas le plus commun; un6 solution te continnit6 favorise cependant la transmission. Ily a dos personnes qni paraissent refractaires "a la maladie, tandis que d'autros la contractent avec la plus grando facilite. Ce fait trouve son explication dans la presence ou l'absonco do la pre-dispositionu. Le pustule maligne est transmissible do l'homme 'a l'hommo, do l'homme aux animaux. VC fo).mne, puzstule maligne. Elle dedbute par une petite 486 MALA.DIES I'ARASITAIRES. Vers in. test in a-ur. Nious de'crirons les quatro espe'ces los plus communes:le tx~nia, les lomrbrics, l'oxyur-e verm-icula ire et le trichoccp hale. Les. vers intestinaux no se de'veloppent jamais spontanement chcz l'homme. Les o~us de cos vors sont introduits dans l'cstomac avec Los alimentis, et le trctiternent4 consisto principalemont dans l'administration do~ substances parasiticidos. Un certain nonibro de me'decins homceopathos ont l'habitudo do traiter los vors intostinaux par des medicamonts 'a dose infinite'simalo. Bien quo cc mode do traita-mont lasso disparaitro lo plus son.vent Los souffrances d6tormine'es par los -vors et finissont par amonor lour oxpulsion, nous croyons quo lo traitemont par los vermicides ost plus sii r et plus prompt. Txn ic. On on distingl4o doux espi'cos: le txmic& soliimn ct lo bothr ioceph ale ou tamia, lata. Lo premier, romarquable par la Longuour do sos anneaux, ost re~pandu dans presque, tous Los pays; lo socond, plus large, momns long, a des anneaux tre~s-largoes ct tre's-courts, qui rossomblent ~idos ridos. 11 est propro 'a cortaine~s regions: a% la Suisso et Ala Russie. On sait quo le tawnia est un ver plat, long do 7 'a1 m'Imtres, prosque touj ours solitaire. Lo tamnia so tiont habituolloment dans la partio supe'riouro doe1'intostin gre'e, ii pe~netro quolqucfois dans l'estomac. Ses sym.ptornes sont: dos malaises vaguos, un sontimont do fatigue, doel'amaigrissomont, des doulours abdominalos ot la sensation d'nne boule, la salivyation, quolquofois la boulirnie, le prurit au ncz, mais surtout 'a L'anus; des vortigres, des lipothymios. On a obsorve' dans quolquos cas rares, ct choz des individus predisposes, lo de'voloppement de convul sions, de chor~eeot do paraple~qie. Los -eufs du t-enia sont introduits principalomont avoc des viand es cru-es, soit doe bceuf, soit do pore. L'hypothe~so qui attribuo exciusi vomont lo Penia au cysticorque, 488 MALADIES PARASITAIRES. conseille salfitr et miercwrins administr~s 'a longue pi'niode, et Si ces, medicaments ne re~ussissent pas apr~s, plusieurs mois, ii indique unhe douzaine de medicaments ' essa-yer, ii est donc plus pratique d'ad'ministrer an tx-niafuge que de faire subir au malade toutes ces tentatives. Je dois dire cepeudant cque j'ai ni'ussi une fois tres-rapidement avec stannuin (12). Ascarides ioinbricoides. Ces vers sont ainsi nomm~s 'a. cause de leur ressemblance a'vec les* vers de terre. 11s habitent exciusivement dans l'intestin gre~le, et quanc ius. e'n'trent dans une autre cavit', ius ne tardent pas 'a y p~rir. Cette malad~ie reconnaft une seule cause, l'introduction des opufs d'ascarides dans le -tube intestinal. Ces. ceufs sent habituellement contenus dans l'eau non filtr~ee qui sert de boisson; ii ne faut done accuser ni le lait ni les fruits. Ces a scarides ne se multiplient pas dans Fintestin; leurs ceufs s'ont touj ours, expulse's avant d'avoir~ en le temnps dVeclore. Les ascarides lornbrico~dcs de'terminent du malaise, an; 'tat de p~leur avec yeux brillants et cern's., la f~tidlite' de l'haleine, des nause'es, des coliques, an. prurit babituel au fondement et au nez; uis peuvent causer des accidents graves. Ce sont des abcs verrnirneux, des hemorrhagies par perforation de vaisseaux, des sympto'mesd'e'tranglement. Les ascarides pene'trent quelquefois dans les voies biliaires et y determinent des abce's, uls remontent dans l'cesophage et peuvent,, en penetrant dans le larynx, produire une suffocation mortelle. Plusieurs fois les ascarides lombricoYdes oat produit tons les sympto'mes de la me'ningite tuberculeuse, sympto'mes qui ont. disparu avec l'expulsion des vers. TRAITEMENT. - La moiusse de corse rnais surtout le se 4~90 490 MALADIES PARASITAIRES. Trrichocephale. C'est le plus rare des vers intestinaux; ii est lineaire, mais atteint la taille de 6 centimetres; ii habite le c6lon et en particulier le ~edum; ii n'a pas de symptomes propres; cuand ii est en tres-grand nombre, ii prodnit des sympt mes de m6ningite. Le sernoen-corbtra et les mberoriazux constituent le traitement de cc ver. La trichine. C'est une maladie parasitaire produite par la trichina spiraalis; elle se developpe chez les personnes qui se nourrissent de la viande de porc cru on cuite itresimparfaitement.Ces vers,introduits dans l'intestin,y prennent un d'veloppement considerable comme taille, uls deviennent ficonds et produisent une quantite innombrable de petites trichines. Ces petits vers percent l'intestin, p'netrent dans les muscles de 1'abdomen, dans le diaphragme, et finissent par envahir tout le systeme musculaire. Si le malade survit, chaque trichine meurt et s'enkyste. Le premier sympt me de la maladie est un violent frisson avec malaise, grande faiblesse, anxi'te, dyspnee, anorexie complete et soif vive; bientat les muscles deviennent douloureux et presentent une rigidit6, un etat de demi-contraction tout 'a fait caract'ristique. A ce moment, si on retire quelques parcelles musculaires t l'aide du harpon de Middeldorpf, on le trouve plein de trichines. Bient-t, ii survient un cedeme de la face et des jambes; le monvement fibrile augmente, et les malades succombent 'a la fin du premier septenaire. Si le malade doit gu'rir, la fie'vre diminue pen a pen, et le malade revient tre's-lentement ' la sante. TRAITEMENT. - Encore nul; on a propose le piCrornitrate de potasse et la benzine; le premier medicament -est certainement inefficace; le second n'a pas et6e suffisamment experiment6; l'acide phcervi quo dcvrait tre. cssaye. 492 49~? MALADIES PARASlTAIRES. PARASITES VEG]ETAUX. Les parasites ve~geLaux qui peuvent e~tre consid'r~s, comme la cause de mnaladies distinctes, sont: le trichophyton qui produit, suivant son siege l'herpes circine; 1'herpe's tonsumrams e t levrnentctgre; l'Tachorioru Sclhcnleinif principe de la te'igne fcaveuse; le microsporom Audouini producteur de la teigne pelade; la ~nicrosporom srfar, cause du pityriasis versicolor. Herpe's oircind. Cette affection est caracte'rise~e par un groupe de ve~sicules extre~mement petites, dispose'es en cercie., et circonscrivant un espace de peau reste'e samne; ces vesicules sont quelquefois remplace'es par des papules; rarement, ces ve'sicuies sont suivies de croiuites, mais pluto't d'une desquamation furfurace'e. L'affection suit dans son de'veloppement une marche excentrique, C'est-4i-dire qu'elle s'6~tend 'a sa circonfe'rence et se guerit an centre. Les lotions parasiticides haftent beaucoup la gue'rison de la maladie qui, du reste, se termine spontane~ment en '1 on 20 jours. La meilleure, lotion parasiti 'cide' s'obtient avec, 50 centig. de snblime' sur 500 gr. d'eau. On pent, aller jusqu'h' I gr. de sublime' pour 500 gr. d'ean. H~erpe~s tonsurans. Cette affection est caracte'rise'e par 1'eruption de ve'sicnles sur le cuir chevein. Cette e6ruption est dispose',e en cercie; ici le chainpignon n')occnper. pas senlement la pean, ii pe'netre le cheven jnsqu'h Ila hauteur de qnelqnes centime'tres,, et c'est 'a cette hauteur quo les cheveux se cassent assez re'gulie~rement pour limiter parfaitement une tonsure. Cette affection est bien pins tenace cjue la pr'ce'dente; le cryptog~ne, loge' dans PARASITES VEGETAUX. 493 le bulbe des cheveux y prosp're et ne peut pas en 6tre delog6 facilement. Le traitement consiste dans I' pilation suivie de lotion parasiticide. Mentagre. Elle siege daris la barbe, exceptionnellement dans les sourcils; au debut de la maladie, on peut constater des cercles et des festons d'herpe's. circine et une desquamation furfuracee, compos~e en grande partie par la poussiere des champignons: bient6t apparaissent des papules surmontees d'une pustule. Cette pustule est toujours traversee par un poil; c'est la son caract're. L'eruption est d'abord discrete, mais les pustules se multiplient; les papules grossissentt, se r6unissent et forment de petits tubercules d'un rouge violac6 (sycosis), qui deforment le visage. La mentagre a une dur6e indefimie; elle gu6rit sur une place et se propage un peu plus loin, la barbe ne repousse point dans les endroits qui ont t6 malades. Le champignon peut se propager aux ongles qui se racornissent et se cassent. TRAITEMENT.- Epilation et lotions parasiticides.Le traitement est long et plnible; on peutt essayer d'abord la pommade avec turbith mineral I gr., axonge 50 gr. Sepia (2e trituration) ' a'int6rieur aurait suffi dans quelques cas (Cramoisy). Teigne faveuse, produite par l'achorion Schwnleinii. La teigne faveuse est caracterisee par des croltes jaunes, couleur de soufre, affectant ]a forme de godets on d'alveoles. Dans certains cas o0 1'6rnption est confluente, cette forme se reconnait difficilement. Les cheveux se sechent, se cassent et tombent pour ne plus repousser, (t quand la maladie est gunrie, apres avoir parcouru toutes ses p6riodes, la place est lisse, rougea'tre, sem 494 494 MALADIES PARASITAIRES. blable 'a une cicatrice., et j amais les, cheveux n'y repoussent. Cette affection pent se communiquer aux- ongles, qui deviennent jaunn'tres et cassants. Si elle se de~veloppe& sur une partie deponrvne de poils, elle gue'rit spontan&rment apr's, quinze 'a vingt j ours. TRAITEMENT. Faire tomber les croiites avec de l'huile et, des cataplasmes; 6~piler; lotions parasiticides. Teigme pelctde,, produite par le rnicrosporon Audomini. Ge c~hanipignon se de'veloppe par plaque arrondie et de'termine la chute des cheveux ou cle la barbe; une calvitie, par plaque. La peau reste de~colore'e,,, blancha'tre a, ces places depourvnes de poil; d'o U" le nom de pelade acbxom~atevtse. TRAITEMENT. Le me~me que prece'demmenut. Pityrictsis versicoloi-, produit par le microsporon fatrfar. Cette affection,, connue, aussi sons le nomn de tachc&. herpe'tiques, se de'veloppe sur le con, la poitrine et les bras; cule forme des taches jauna'tres plus on momns, etendue~s. Ces Inches jaunes, se laissent facilement enlever avec les ongles; elles se reproduisent et ont une dure'e inadefinieTRAITEMENT. - Lotions parasiticides. 9 (')'~ I9P EOISOTNNEME TAINTS. faut done: I10 reconnai tre,lanature du poison; 2o l'6vacuer autant que possible; sablatc camsa tollitug- effectus; 30 le d6truire par le caustique ou par le contre-poison chimique; 40 combattre les accidents dynamiques B l'aide des m'dications appropri'es. On reconnait le poison par ses effets sur l'organisme et par ses reactions chimiques. On l'evacue par la succion s'il a Rte introduit sons la peau; par les vomitifs et les purgatifs quand ii a penetre' dans les voies digestives; par de grands mouvements respiratoires quand ii a p6netrd dans les bronches. On le neutralise par l'antidote chimique. I1 y a des cas dans lesquels on ne pent pas s'assurer de la nature du poison. Un chimiste a conseill6 alors le merlange suivant, qui correspond aux poisons les plus communs et les plus actifs. Ce melange cqntient par parties 6gales, lamcgne'sie ccdciqw', le, sesquiorxyde de fer et le chargbomb pblv irise.. Le traitement des effets dynaniques des poisons est extrbmement peu avancd encore. L'application de la loi de similitude a cependant donne deji' de trds-heureux resultats. Je citeral pour exemple le traitement de l'empoisonnement de l'opiur par la belladone, et vice versa. 11 reste 'a verifier experimentalerent si un empoisonnement peutt btre combattu avec succes par le poison luimeme a dose inflnitdsimale. Empoisonneinents par les anirnaux. Ces poisons se divisent en deux grandes categories les venins et les animaux dont la substance est toujours ou est devenue accidentellement npisible. Les vanins sont des produits des secretions; ils sont toxiques seulement quand ils sont inoculds, 'et n'empoisonnent point lorsqu'ils sont introduits dans l'estomac. 498 EIP0IS0NINEMENTS. si6 re trituration; une cuilleree toutes les heures-, le. Dr Noack a donne avec succe's le lachesis 'a la 6e dilution, PIQURE DE GUEPE. Douleur vive, rougeur eclatante, petite tumefaction - chez certaines personnes, tat nerveux, anxi'te, mouve-- meat f6brile. Quand les piquires out ette tres-nombreuses,la mort peut survenir avec un gonfiement duorme et un, rouvement f6brile intense. TRAITEMENT. - Retirer l'aiguillon s'il est rest6 dans la. plaie; toucher avec l'acide phenique; s'il survenait desaccidents generaux, apis rnelliferc& toutes les heures ontoutes les deux heures. CANTHARIDES. Les symptbmes d'empoisonnement par los cantharides s'observent habituellement par l'ingestion de cc poi-- son dans l'estomac, soit 'a la suite d'une erreur, soit. quand cc nmdicament a dtte pris 'a trop haute dose, commeaphrodisiaque. Sentiment de brillure; forte soif avecresserrement de la gorge et impossibilite d'avaler; vomissement et diarrhee sanguinolente; douleur atroce dansles reins et la vessie; strangurie, suppression des urinesCu urines sanglantes; faiblesse du pouls; refroidissement gdudral; 6tat lipothymique; convulsions avec hydrophobic; mort. On observe tres-souvent un satyriasis extremement violent, termind dans certains cas par la gangrena do la verge. TRAITEMENT. - Faire vomir los malades; administrer dos boissons mucitagineuses, s'absLenir de lait et d'huile; tlonfer l'osprit do camphre par goutte sur dn sucre, tons los quarts d'heure d'abord, puts tontes los heures. Si le 500 E111 INEMNTS cei'brale, qiielcjuefois subiLernent, par une syncope. -Mais te plus souvent tous ces sympt mes se dissipent apre's un sommeil de douze ' vingt-cuatre heures. Dans des cas tre~s-rares, l'alcool a tu6 subitement, sans ivresse pre'alable, par un s)ncope analogue ' celle qui amene quelquefois la mort subite pendant l'6th'risation. Les symptdmes de l'ivresse varient avec les boissons alcoolicues et avec les dispositions individuelles. Les vins, surtout les vins l'gers, donnent tine ivresse gaie et sans souffrance; l'eau-de-vie et les vins tres-alcooliques produisent une ivresse triste, taciturne, avec cephalalgie et somnolence. C'est surtout avec ce genre de boissons que se produisent les accidents graves du troisieme degr&' L'ivresse de la biere est aussi -fort pe'nible et se con:plique de vomissements et d'accidents gastriques; l'absinthe produit des excitations tapageuses tontes speciales. Suivant les dispositions individuelles, l'ivresse est gaie, triste, douce, sentimentale, turbulente, fnrieuse, mechantb. Chez les predisposes, les alcoots d6veloppent des impulsions maladives, impulsions au meurtre, ' l'incendie, au viol, au suicide. L'ivresse est tre's-facile.chez certainos personnes; d'autres sont au contraire complBtement refractaires; l'6tat de grossesse, l'hysterie, produisent quelquefois cette immunit6. Les cadavres de ceux qui out succomb6 'a l'empoisonnement aigu par les alcools exhalent une odeur alcooliquc caracLtBristique; lalcool se retroaive en nature dans le sang et dans les visc~res, principalement dans le foie et dans le cerveau; le sang presente un grand nombre do globules graisseux. En outre, on rencontre les le'sions do la congestion cerebrale la plus avancee et tres-sonvent uno hemorrbacgie me'ningre. EMPOISONNEMENT PAR LE PLOMB. 511 peintres, les potiers, sont les victimes habituelles de 'intoxication, saturnine; l'usage du vin, dont on a detruit 1'acidit6el'aide de la litharge, de cidre, d'eau preparee on conserv6e dans des vaisseaux en plomb, sont encore une des sources de cette intoxication. D'autre fois, on a beaucoup de peine ' retrouver la cause de]'empoisonnement. Chez un certain nombre de couturi'res, l'action de couper avec les dents de la soie impregne d'un sel de plomb a suffi pour d6terminer l'empoisonnement. Un homme a presente des accidents graves, parce qu'il avait contractl l'habitude de macher des grains de plomb de chasse. FORME AIGUE. - Elle s'observe surtout dans les cas ofi les malades ont fait usage de boissons contenant des sels de plomb on chez des enfants qui avaient mang6 une grande quantite de pains a cacheter ou de bonbons colores enjaune avec la chromate de plomb, ou qui avaient suce et mttchd des cartes de visites. Cet empoisonnement est caractL6risd par la succession rapide des coliques et de l'encdphalopathie saturnine. Les douleurs sont extremement vives; elles sidgent dans le ventre eL dans l'estomac; elles s'accompagnent de vomissements; eL, quand la dose du poison a 6td consid6rable, d'une diarrhde tres-fr6quente. Les convulsions et le coma surviennent plus ou moins rapidement, et la mort a souvent lieu an bout de quelques heures. FORME COMMUNE. -- L'inapp6tence, l'anemie avec une teinte jaunttre des teguments (ictLre saturnin); une constipation opiniatre sont les premiers symptdrmes de l'intoxication saturnine. En meme temps il survient un ptyalisme plus ou moins fort; la langue est blanche, l'haleine fetide, les gencives sont usdes sur les bords, quelquefois saignantes; elles presentent presque toujours un liseire 512 EMUPOISONNEMENTS. bleu'itre plus ou moins large, di. ' un sulfure de plomb. Ce liser6 devient blanc si on passe sur les gencives un linge imbib6 d'acile sulfuricue etendu d'ean. Le pouls est ordinairementralenti, et 1'amaigrissemeut est plus on moins considerable. Apres un temps variable, le malade est pris de coliques. Ces coliques si gent 'a l'ombilic on un pen au- dessus, pr6 -sentent des paroxysmes extremement violents, pendant lesquels la douleur se propage sonvent aux lombes et aux parties g6ni tales; le ventre s'excave;le rectum se contracte le malade s'agite; ii est tonrment6 de crampes dans les membres; sonvent ii se conche snr le ventre parce qn'une pression large et forte calme les coliques. En mem e temps surviennent des nausees, des vomissements bilienx; la constipation est tres-opiniatre. Si ces symptornes ne sont pas traite's, ils se prolongent indefiniment et ame'nent des accidents graves d'encephalopathie, d'arthralgie et de parc-lysie. La mort pent alors arriver, soit par les accidents cerebraux violents, soit par une veritable cachexie dans laquelle on observe la lesion renalc et les symptomes de la maladie de Bright; neanmoims il faut savoir que, chez un certain nombre de malades, les accidents sont tres-beinins et disparaissent spontan6enint apres quelques jours on qnelques henres (le duree. En-tc p"halopathi.c scttarnine. Ces accidents peuvent survefir sans avoir d'd precedesd de coliques; ils se presenilent sons trois aspects diffdrents: le de'lire saturnin, les convLulsions, le coma. Le delire est habituellement furienx; s'il resiste an traitement il se [ermine tan fAt par le coma, tantdt par une mort snbite en plein delire. Les con valsions connnes sons le nom d'dpilepsie satairvbiac ressemblent tout 'a fait ' l'dclampsie. Les rnalades 514 514 EMPOISONNEMENTS& lisalion chimique et 1'6vacuation du poison. Quand on est, appel6 'a temps, la lirnonade sulfurique sera administr~ee abondamment, et on favorisera les- selles et les vomissemen ts. Opiumn est, le me'dicament indique' par la tradition et par la pathogy~n~sie, contre les accidents d'ence'phalopatlii.10 bans ha coliqae (le p16mib, le traitement qui compte le plus de succe's est celui dit de lc Charitey; ce traitement se compose de purgatifs violents et d'opium. 'a haute dose, A V~hopital Beauj on, j'ai vu Tessier traiter ha co'lique de plomb par sulfu~r (t. in.). Ce me~dicament &'tait administre' ai 'la dose de 5 gouttes dans une potion, et 5 gouttes'dans un 1avement. Opiwion est toujours le. medicament principat dans les accidents ce'rebraux produits par l'empoisonnemeuL saturnin; on l'adminis Ire 'a la 6" dilution,.- une dlose toutes les heures, ou. plus souvent si les accidents sont pressants. Belladona, wthusa, coriaria, he chlor-oforme et les autres m6dicaments de l'6clampsie sont aussi indiqucs. La parcilysie satur-nine demande nvux vomniaet e princilpalement Fe'6hctricite' localise~e. Ne'anmoins, ii ne faut pas ndg6lire r, pendant ce temps,'l'intoxication generahe, et ii faut administrer incessamment sualfur, qui est he me'dicamonet principal de cette intoxication. fodiumi et kali hydrio(licuun. sont, apre's sulfur., les meihleurs contre-poisons. EM GVPISONNEMXfENT PAR LE PHOSPHORE. Depuis linvention des allumettes chimliques, cet empoisoflncerent est asscz frequent. Voici ses principaux sympt omes:douleur (debrulures i'al'estomac, naus6es, vou s~swm~ents, e'ructations,, quelquefois phosphorescentes. Si la (lose if a pas 646 excessi've, i11 y a habituellement uner suispension (1e0 plusicurs jours dans ha. marche des acci(loutits, pifis la fie'vre reparait avec adynamie, hemorrhiagiest EMPOISONNEMENT PAR LE GAZ HYDROGENE. 515 multiples, et mort dans un e'tat tre~s-analogue at cclii du choiera, apres uno reaction incomp-lete. TRArrEIMENJT. - Oontre-poisonschiraicuos:rnagne'sie hydrat~eoe'ot bicarbonate do soudo;: plus lard lachesis ot pout'tre phosphorus. EMPOISONNE.MENT PAR LE CHLORE ET L I ODE. Sympto~mes pour le chiore: ressorromont do la poitrino, toux incossanto., crachoment do sang, laryngito. TRAITEMENT. Eau le~gerement ammoniacalo. Symptornos pour l'iodo ardour du pharynx et do l'ostomac; naus~e's, "vomissernont do matii'ros tache'os do jauno, bleuissant par l'amidon ot los f~culos; coryza. TRAITEMENT. Eau chargede d'amidon on do f6culo quolconcjuo. EMPOISONNEMENT PAR LE GAZ HYDRO GENE SULFURE. C'ost l'orpoisonnomont par lo gaz des fossos d'aisancos; los ouvriors appellent cot ornpoisonnomont le plornb. Le plus souvent los malades tombent foudroye's; la faco est livido; la bouche e6cumeuse; le corps rofroidi; le pouls irredgulier; on observe quelquofois du de'lire et dos convulsions. Quand los accidents ne sont pas foudroyants, los, malades edprouvent d'abord une ce'phalalgioe violente avoc doulour 'a l'ostomac et arthiralgie. TRA1TEMEriT. - Celui quo nous de~crirons 'a. propos do l'asphyxie; et do plus respiration do oh lore. On so procure le cliloro gazeux 'a laido d'une solution do chioruro do soude, ou avec le chloruro do chaux sur lequel on verse, du vinaigyro. Voir comprosso chlore~e, page 505.) L'eaa ASPHYXIE L'asphyxie est la mort apparente deterrin~e par lal suspension des phenomenes chimiques de la respiration. Le sang noir cesse d'e'tre transforme en sang rouge, Iet les organes p ne'tr's par le sang non oxygen6 cessent plus ou moins rapidement leurs fonctions. La suspension des ph'nomenes chimiquesde la respiration a lieu par deux mecanismes diff6rents: ou bien 1'air cesse de p'n6trerý dans le poumon, submersion, strangulatia)ion, pen'daison.: ou bien ce sont des gaz non respirables, acide cdrbonbique, gaz d'clairage, cjui pen'ntrent dans le poumon. Les asphyxies presentent des sympt6mes communs et des phinorn'nes propres a chaque mode d'asphyxie. Symptwmes Commiuns. 1 0Asphgccie rapide. Perte compilete de la connaissance et du mouvement; la sensibilit s'e'teint graduellement- des extremites ' la tote; ia pupille reste 16 dernier point excitable; pouls frequent et petit, puis completerent absent; refroidissernent graduel ducorps, teinte violac~e de la face et des extrermit6s, mhais princi-: palement des levres; vergewures. 2'A splhyie lente: malaises;-c phalalgie; vomissenents; d'lire; suppression plus ou moins,lente de la perte de connaissance, du mouvemient, de la sensibilit, puis des fonctions de la vie e' ~tative. 10 Synvptdmcs pr-opres ca la szubmersion. Refroidissernent rapide du corps qui se met en equilibre avec l'eau dans laquelle ii est plong6; penetration d'une certaine quantiv. d'eau dans les voies respiratoires. ASPHYXIE. 519 En meme temps on cherche ' faire pdndtrer ]'air dans la poitrine par la respiration artificielle. La pression rhy thmique des c6tes et de l'abdomen produit l'expiration et l'inspiration; l'insufflation de F'air dans la bonche on dans le larynx t l'aide du tube lar-yn9ge', doit dtre faite, dans l'intervalle des pressions et dans le temps qui correspond Sl'inspiration, avec le tnbe laryngd; ii faut que l'insufflation soit tr~s-douce, sans cela on produit la rupture des vesicules pulmonadres et l'emphyseme. Soins pcrticuliers aux divers genres d'asphyxie: 1t Pour les noyes. Les concher snr le cote, debarrasser l'arrieregorge de l' cume qui pent l'obliterer, titiller la luette. Rdchauffer le malade par des couvertures chaude8 et des bouteilles d'ean bouillante. 20 Strangulation et suspension. Conper les liens, onvrir la jugulaire, coucher le malade la tete tre's-4Meve~e. 30 Gaz non- brespi rables. [ci la -douche d'ean froide est snrtout applicable; friction des tempes avec dn vinaigre, respiration de l'acide acdticue. Nous n'avons pas parld de la farcdisatioa appliquc'e an muscle diaphragme et de la tracheotorie qui out rendn,de veritables services. Nons rappellerons en terminant qn'il fant persdverer tres-longtemps dans l'application des moyens indiques,et qu'il y a des exemples d'asphyxids rappelds ' la vie -apres huit heures de soins infructuenx. Un second point qu'il ne fant pas perdre de vue, c'est que le mddecin doit continner ses soins g l'asphyxid plusieurs henres apres qu'il est revenu n la vie; parce qne le retour des accidents est encore trets-facile. FIN DU PREMIER VOI,UlMiv,. TABLE DES MATIEBESE TABLE -DE-S MATIERES Pages,. a 0 0 0...?ROLF' GOMIýNE-S-........ jre CLASSE. MALADIES CONSTITUJTIONNELLES.... 43 Gou-tte.;............ 43 Rhumatisme.................................27 Maladie h6morrho~daire,........ 33,Dartre..-............... 43 Syphilis. -4 Scrofules....................60 21, CLASSE.- DIATHPSES.........72 Diathe'se cancdreuse...........................72 Diath~se puxulente.........91 D i-a e's e dpithdliaie................04 3e- CtkSSE. -'CACHEXIES..........04, Chiorose.......................... 401 Diabkte~sucrd........&.......................419 Maladie de Brigth..........................29, Rachbitismc...................438 Scorbut. 1.N Purpura..................... L 6p r e......... 160 Goltre et cjrdtinismue...........................63 Goitre. exophthalmique................... Malad 'ied'Ad~dis~on........72 Pellagre......74..... 524 524 TABLE DES MATIERES...C. Empoisonnement pa?- les rnine'raux.. Par los acides........... *-los alcalis........ -los sols do mercure....... - arse nic. o-...... -le c~uivre, los sels, d'orl, d'argent, de de bismuth......... -lo plo~mb........... -lo phosphoro................. -le chioro, l'iode, l'hydrog~ne sulfur6. Pages. 0 o 507....................0..................508..................508..................509 platino, 510 510 514 515 HeC CLASSE. - ASPHYXIE........1 FIN DE LA. TABLE DUJ PREMIER VOLUJME. Paris..-. gyp. A., PAREISTp rue QMoUnSieur-l1.e -Prince, 3t.