717ý-, - - "I 1ý A758~4? 74 -7 ANN* to, fH762o EXAMEN DE LA METHODE CURATIVE NOMMIEE TS~fI~fT^T))\ TBITS.^~~^r 1. 1 Pernn/s d'i ipri 0 mer. SZANIAWSKT.' C~nse'iller d'Eti t' DIr' teminG'G.ndal de P'Ingtruction- publique. THEORIQUE ET PRtATIQUE DE LA DU DOCTEUi HAHNEMANN NOMMEE PAR LE DOCTEUR BIG EL MiDECIN DE L'ýCOLE DE STRASBOURG, DE L 9ACADEMHIE DlST; PETEtX['SrOTJR.G PROFESSETUR D'ACCQUCITEMENT p ASSESSEURLIPr COLLE-GE DEL EMPIREDE NE USSLEZ ET M]EDE GIN DE SON ALTESSE IMlPEI{IALE MONSEIGNEUR J Le (jvctx/tL' (1D1wOu~~xI1ul 9c ax ewbcI~ TO M E cr A.NVAI3SOVIE, CIIEZ N. GLUCKSBRE1G, 1MAPROIMUR-LI1BRAIRE DE L'UNIVERSITE ROYALE. 827. FRANCE, o^ ma ch're patrie! des confins de P'Europo oct Mia jet6 le destin, oct mc retient mon amour pour le meilleur des Princes, je te salue! Si tu ne m'avoi's donn6 quc la vie, tes droits sur Pun de tes enfans seroient d'un haible prix; mais he'ducation, cette autre vie morale, fut un present dc ta tendresse, et les fruits de cette semence pre-C cicuse, bien que f~conde's sur une terre edrange~re, t'appartiennent imprescriptibiement. Fran~ais, mes compatriotes! C'cst a** ce titre qu'un de vos freres vous adresse cet ouvrage. Son objet esi de naturaliser en France une plante exoLiquc. Le sol de P'Allemagne ]a vit C~clore, je Pai trouiree.digne d'e~Lre transport~e soils notre beau ciel, oc't~out prosp~re, et je mlempresse de vous la faire connoltre. La renomm&e, sans doute, a de'jat por te'' vos oreilles le nom de Hahnemann. 11 est hiscrit glorieusement dans les fastes de la chynt~ie. Mais c'cst le moindre -de ses tihres aIaa reconnaissance des houmines. Ce.ctait peu pour lui d'aowi enrichi cette scicncc de de'couvertes utiles ct la matiere me'dicalede rcrru'dcs pre~cieux. L'art de gueirir nwen restoit pas momns obscur, comme la vertu des substancea me'dicinales avec lcsquelles on l~exerce. Avant lui des me'decins philantropes avoient essaye sur eux - memes l'action de quciques me'dicamens, dans le (ICSSCfl d'cxplorer leurs proprie'tes. Si ces rcme'des, eclaire's par l'expe'rience du sentiment, rendirent dc faibles services-?'al'humanit', ii nWen faut accuser que 1'iiperfection de la science, qui en fit l'application avec des thc'ories infide'les. On imagine aisc'ment que les hommes qui se firent les sujets de ces experiences, convertirent leur sante' en e'tat de maladie. Ils prirent copie dc cc qu'ils avoient eprouve, et la se'rie des sympt6mes de'veloppe's fut conserve~e fidd'ement, pour grossir la liste des moyens palliatifs, qui forment Ja veritable richesse de lPart de guerir, tel qu'il a et exerce jusqu'ia nos jours. 11ICdoit reserve' a Ilahnemann de decouvrir daus de tableau des phe'nome'nes produits, par les miediocamens sur Phomme samn, l'imag'e fidelc des maladies auxquelles nous sommes. sujets, mais au lieu de faire sei'vir a% la palliation de nos maux les substances qui ope'oient ces phenomenelQ, ii soup~onna qlu'une similitude d'action devoit exister entre les proI)rie'tcs des me'dicamens, et les causes ordin~aires de nos maladies, oii, pour parler plus claireiuent, () pie l'organisme dtoit trouble' de la. meme maniere par les unes et par les autres. CaeU cpens~en'eest peutip oi nt la- propri t6 excl usivc de cc nmu~decin. 1l cst 'a croire mn~me, qu'il nwest, et nc fiit jamais une c te mdicale, dans Ilaquelle elic ne soit entree, si non avec la. clart6 dc cette 6'nonciation, du moins avec une lucur suffisante, pour d'oigner de la. pratique de lPart l'usa'ge'des mnoycns cap ables d'aggraver une maladie. Mais cc qu'on ne peut lui contester, c'est la. dccouverte de la. loi de gue'rison, par P'opposition des symptornes semblables. CecnWcst point ici le lieu d'exposer comment Ilahnemann. fut, conduit "a cette grande ve~rite", qui fait briller la. lumicre ou~ jusqu'ici regna.L'obscurite'. J'y ai consacre le pr'emicr cliapitre de l'ouvrage, auquel ces paroles servent dlavant -propos. On y trouvera. reunis, et le re'i t des circonstances qui m ont amen6 oi- c acel b)elle connaissance, et celui des cures qu'clle a produites, et qui la. confirment. Frangais, me'decins de tous les pays, rues honorabies colkegues, je vous demande une grace un 'ique! que la. prevention, le pre'juge' s'd'oignent de vous pendant la. lecture de cet ouvrage! que Ihuimeur, Pindignation mieme, que nalurellement doitsoulever en vous Papparence du paradoxe avance', ne vous lhssent point jeter le livi'e! j'ai C'pilouve' les meulue's sentiinens: j'ai e'6 rc'volt, comnme vous le Scret inZta'Imn, la pensec (IuC, pout* cire vrauicitt (o0) 'ndecin, ii faille ajouter au mal un mal semblable. Ayez le courage d'en. achever la. lecture, prenez la peine d'interroger la. nature, comme je 1'ai fait, comime Llahnemann enseigne (le le faire, et je. vousgarantis, en son nom, au mien propre, que jeC 6outiens de quciques succe's depuis 3o ans, une a-mple moisson de verites positives, de gloire incontestable, et de veritable bonheur. SOMMAIRE DES CHAPITRES. L ES rnatie'res, dont cet ouvrage se compose, sont distribue'es en huit chapitres, formant ensemble deu~x-. volumes. Dans le premier chapitre, on expose lPorigine de1a~r4'forrne xndicale, et lanaissance del'Hom'copathie. Elle doit le jour "a la dc'couverte de lad grande. loi qui pre'side "a la guerison des maladies..'Noces.si-t6 de la refonte de la* pathologic ge'ne'ale, insuffisante en fa~c d'une loi qui ne reconnoit que des esp eces. -Transport de son point de vue de dedans en dehors, c. a. d. passage de l'obscurit6' qui r~lgnc dans les profondeurs dtr corps, 'a la. lumie're qui brille a sa. surface. - La science pathologique ne peut avowr d'autre oIbjet que la contemplation des ph~norn'nes sensibles des n-haladics, et leur rduilion en. un tableau complet, qui en forme la parfaite imag~e.La the'rapeutique s'emp are de cc tableau, pour le metire en r-egard des phe'nom. enes produits par les mcdicamens sur thomme sain, et lorsqu'elle a trouv6' une parfaite similitude e!ntre ics ups et les autxcs, .( in ) elie proce~de 'a 1'enl~vcreut des syrnpt6mes du rual, suivi imme'diatement de la disparition dc leur cause prochaine. - La certitude substitu~e?i' la conjecture; les faiLs et P'exp'rience, ila sp'culation et 'a l'hypothe'se. Le- 2e chapitre a trait 'a la sp6cificite' des me'dicamoens. Toutes los maladies n'dant quo des cspces, no peuvent te gue'ries, que par des rern~des sp&'cifiques. La spelcificit6,. qui n'e'toit connue qu' ompiriquement, est sourniso "a des regles certaines et invariables. Elle ost Ia consequence inmm-diate do ]aIaP homdopathique. La curation n e so'o~at s8ous 1'influence de cette loi, quo par Popposition des sympto~mes semblables, cet-te similitude ne. pou.VrOit sc trouvor' que dans les, experiences faites sur ihbomme samn, seul moyen -do reconno'Itre los effets, purs des me'dicamens. Lc recueil. fide'le de ces effets peCut seul conslituer une matie're me'dicale vraie, parco quo lui seul ost Pexpression de la nature souftrante. La rneme puissance me'dicinale,. capable de determiner tolle maladie dans l'homme samn, est (lestinco?a' onlever cette maladie de Phomme malade, sur des conditions indiquees par l'experience. --Lu.cidi~t6 du diagnostic, fidd'ite du prognostic, Pun et Pautre, si obscurs, sans, le secours do la specificite,# Necessite' do continuer ces e'preuves, pour comple~ter le re~pertoire des maladies,ot do leurs r"leiudes, ( 11I) be 3, cha-pitre 'est destin6 a faire disparoitre l'apparcnte impossibilit6' de triorupler des maladies les plus grandes avec les doscs les plus petites des '~dicamens. L'Aihcre'duliVe, "a cet 'gard, nest poinit absolue, inais relative 'a l'usage, aussi ancien que l'art.lui me'mre, des doses grossies en raison de la grandeur du mial. Avec la loi des contraires, la e'decine ne sauroit parler trop haut, tant toujours 'a distance de Porgane malade. Dans la Ioi des semblables, la. nu'decine parle 'aloreille de Porgane souffrant. Pour uie point 11'6tourdir, sa voix ne' sauroit. efre trop douce. Des ceni&mes, des dixinilliemes, des millionkemes fractions d&unc goutte, on d'un grain de rema'de, ont Pu paroitre ridicules, Rrovoquer merne le rire. 1AIais quand on sauna. qu'il ne faut, ajouter an, mal qn'un atolme de ce rnICmc rual., on comprendra mieux po-urquoi Ic - ireme'de ne doit et ne peut eftre qn'un aio'me. 11 ny a plus que la terminologie qui implique dans ceite allaire. Elle nWest reellemcnt qu.'un fanto'ine. Les neme'des home'opathiques s'attnueiit de Pl'uite jusqu'a' trente fractions dc cette unite". Suppriluez les iiidts, centie~mes, millie~mes, millioniehmes, pte. potir les nemplacer par ceux de 1ere. 2,e'nc. 3cmc. division, etc. di les nmots cesseront d~cn imposer "a la raiison, qui entend tre's bien qu'unc goutte mnedicinale mel1'e a% quatre onces de liquide communique sa veriu "a toutes les parties constutuantes de cc liquide. Ceate dose de ( 12 ) ipiatrc onces est, en Weffleti total du liquide employe ai la division de la goutte me'dicinale en trenic fractions diffhrcntes. En voici la progression. Une goutte purc d'un rein'de, imMke avec99,gouttes d'esprit de vin, donne des centiE'mes de.gouttes. En prenant un de ces centkemes, pour Ic rne1er avec 99. autres gouttes d'esprit, vous aurezi ]a dixmoillie'me partie de la goutte primitive, parce que cent fois cent font dix mulles. Un de ces dixmillie'mes ajoute' "a 99. gouttes encore, donnera des millionicines, parce que cant fois dix milles, f'ont un million. Le proce'de est le me'me, pou~r arriver 'i a lafraction d~cillionic'me, qui forme la 3oe et dcrnie're frhiction. Au. 'premier coup -d'oeil, le remade semble, i la 3e ou 4e atte~nuation,,C^tre arrriv6 'a la nullitLe' et cependant ii n'a 6te' encore employ6 que trois, "a quatre cent gouttes d'esprit de vin, auxquelles on ne sauroit refuser la vertu me'dicamenteuse, au jugement m~m-e de l'organe du gofit. Pour achever Ia conviction, ii reste l'preuve du remeade sur Ie malade, dontl' augmentation du mal et la gue'ison doivent triomipher d~e l'incre~dulite' la plus opinia'tre. Comme le regime est, dans toutes les me'thodes de gu~rison, un puissant auxiliaire des reme'des, Ie 4c. chiapitre cst consacr6 'a la prescription des ri'lctls hilpose~cs par la doctrine home'opaLhi~que ( '3 ) comme une condition rigourelise de la gue'risori1 On ne trouvre chez les anciens et les, modernes, aucunec trace de cete'svrit6'. Le relAchemenL dans lequel on est tomibe sur cc point est la sourcec d'un dcs pius grands obstacles "a la propagation de la nouvelle me'thode. Toute transaction est impossible, non que l'a die'te,soit, comme on le prdctnd, avec, ou sans bonne foi, un instrument direct de guerison entre les mains du me'decin hom~opa the, mais parce que le reni'de ne doit rencontrer dans 1'organisme aucune autre impression que celle de ]a maladie. L'oeuvre de la. gue'rison n'c~tant pie le resultat d'une entrevue entre la maladie du rndicam-ent et la- maladie naturelle, la moindr e dist'raction pourroit la troubler. Perse'cute'e des sa naissance, la r~f'orme me'dicaice marche, a son buit, non obstant les nomtbreux obstacles que lui opposent lignorance et 1'env''ie, La premiere s eclaire de jour en jour 'a la lurnirc'e que r~pandent les ouvrages destine's 'a la propagation de la rn'thiode, et la seconde setaira devant les faits acissi incontestables que nombreux qu'e~le enfaiite journellement. C'est beaucouip pour elie, d'avoir Pu obtenir le droit de bourgeoisie. Sous la protection des loi'x, Clie peut SeI liNrer 'a ses travaux avec se'curite', comme aussi les homiries de Part peuvent h'eprouver et Pexercer, sans se cacher dans 1'ombre, ou courir les chances du ridi ( '4) cule. Qui pourra desormais contester Ia lagitimite d'une meare, dont on a reconnu les enfans? tel est ic sujct du 5e chapitre. Dans le 6e on cxpose la nature des obstacles dont on a entrave la marche de l'Ioromnopathie. Ils sont multiples. Le plus grand cst dans la nature de Parme dont on s'est servi, pourLa combattre. Pour la juger, ii faut se placer au revert de la doctrine hyppocratique. On ne tardera pas 'a reconnolire que, si l'on peut guerir, en calmant le mal, on ne guerit pas moins bieri, en aggravant un peu le mal. Cette verit6 reconnue, ii n'y a plus que La vanit6 qui puisse resister. Elle seroit )ien mal entendue, celle qui se priveroit, de gaiet6 de cocur, d'ujYe augmentation de richesse. LC 7e chapitre repond aux plaintes porte'es contre l'preuve des medicamens sur 1'homme sain. On a contest6 I'utilit6;e de ses re~sultats, comme aussi on a cherch6 e la rendre suspecte d'inhumanit6'. Les succes de 'lVomeopathie ont dcmontr' la preniere, en confirmant l'idcntit6 des maladies mcdicinales ct des maladies naturelles. Tout soupcon d'inhumanite disparoit devant le danger reel que fait courir au malade l'~preuve a -faire sur lui, d'un e'dicament inconnu. 1i n'y a point de parite. Le Se et dernier chapitre sert de conclusion ' I'ouVlrage. ( '5 ) *Un coup d'oeil rapide sur les dernieres 6poques de P'art de guerir sert d'introduction 'a cet ouvrage. Elles ont 'te les plus fdcondes en effort de tout genre, dont l'objet d'oit le perfectionnement de la medecine. Le systeie de Iahnemann etant venu le dernier, ii doit naturellement terminer la s'rie de tous ceux qui l'ont precc'd'. On ne I'a present6 que sous les grands traits qui le caract~isent, en le distinguant de ceux auxquels ii a succed6, pour ne point anticiper sur les developemens offerts dans le corps de l'ouvrage. Cc systeme sera-t-il le dernier? ii en seroit bien tems. Tant dc versatilit6, dans une matiie'r 'aussi grave, jette de la dd'aveur sur ic premier des arts. Le docteur allemand propose a la n6decine de revenir sur ses pas, de r 'trograder presque jusqu'a son berceau. Ii soutient que c'est- la rajeunir, en lui conservant tous les attributs de I'age mar. Qui de nous, pour son compte, n'accepteroit cette proposition? et pourtant on ne veut point faire pour l'art, cc que chacun scroit tout prt a faire pour soi-mrnie. Ha hnciann r~sou't p$rerptoirement le probleme de l'incompatibilite de ces deux existences. Pour justifier Ic titre de cet ouvrage, on a joint l'experience au raisonnement. Un grand nonibre-de cures ont 'te tentees dans l'esprit, de la doctrine lomeopathique, et leur succ's justifiant les principes qui les ont dirigees, on en offrle Ic recit ait ( 16 ) lecteur. La. plus scrupulcuse fide'lite6 a preside 'a Icuroperation, comme a leur redaction. Par leur intercallation entre les chapitres, qui composent cet ouvragc, on a pcnse que le lecteur aimeroit 'a sc reposer sur des faits, pratiques de 1'attention. qucique tems occupe- par ics dissertations th~oriqucs. Le preceptc ga~gnc toujours ai &re soutenu de 1'exemple. Segniu8 irritant anino8 demissa per aures Qawm quae sunt oculis subjecta fidelibus. NOTE DE L'EDITEU1{. Lcs divers matU'riaux qui composenL. cet ouvrage, n'e'toient point, dans la pens~e' de 1'autcur, desLine~s i former un ensemb~le, tel que nous 1'offrons au public. Collaborateur du journal de Ilome'opathie, l'auteur les envoyoit successivement 'a ses colkegues pour ietrc inse~res dans les archives qui servent de d&pot 'a la doctrine et aux faits qui derivent d'clle, et la consolident. L'accueil distingue' qui fat fait aux premi~c~s de ces dissertations fit naitre h'dc'e de les re'unir ecn un seul et xne-me corps. Elle offre le doubic avantage, et de ne point suspendre 1'attention du lecteur et de faire connaitre "a la France une doctrine qu'clle ne viendra point puiser dans un journal allemand; de plus c'd'ait la communiquer au monde entier, qui panle la langue de cette nalion savante et polie. Toutefois cc nwest qu'avec l'assentiinent de Pauteur, que nous nous sommes permis Pex~cution de cette pens~ee; nous ajouterons nmcrne qu~clle lui a souri, comme 1'expr'inie le senLinient qui a dicte' 1'adresse a% sa patrie. Quand au rnd'ite scientifique de 1'ouvrage, nous ne pouvons nous coiistituer jeigcs (IS ) dans une natie're qui nous cst tout "a fit ctrangere. Tout cc que nous pouvons dire, c'est que cet ouvrage nous a semble respirer une bonnC foi, ct un amour de l'humanite', auquel ilcst impossible de ne pas applaudir. S'il dtoit vrai que 1'autcur erra dans ses principes ct Ics consequences qu'il en tire, on ne pour-: rait le faire avec plus de persuasion et de conscience; un motif bien puissant dloigne de notr e pensc*e tout soupý,on d'erreur..Comment, en effet, concilier les succes aussi positifs que brillans qu'il a o1)tenus, avec la fausset6 d'une doctrine dont ils de'rivent imm'diatement? Ce seroit la premie're fois -qu'on- auroit vu la nature confirmer aussi frequemnent 1'erreur. Nous avons trop bonne opinion de ha raison pubhique, pour la supposer capable de se rendre si facilement aux illusions du sophisme. D'aillcurs l'auteur n'est plus de cet Age oui l'imagination difficile 'i maitriser, s'exalte aisdment "h la vue de la nouveaut6. Comme il le dit luimmeMuc, on ne renonce pas a quelque reputation, A quelque gloire meme, acquises par 3o ans de succe's dans une carrier,,pour embrasser des promesses f'allacicuses. Une conviction profonde, l'ascendant de ha ve'rit6 Peuvent, seuls, de'terininer une senl blable resolution. I1 est donc bien puissant cet empire de la vWrite, puis quil doine le courage d'abjurer h'erreur, en face dui ridicule qui s'atache quelquefois aux procedes Ics plus nol)eQs! IN-TBODU CTIO1N. Avant d'exposer les principes qui servent dc fon-. dements' 'a la doctrine home'opathique, ii ne sera pas inutile, je crois, de jetter un coup d'oeil sur les, tems qui ont pr'ce'de'leur de'couverte. Je parcourrai donc rapidement les e'venemens qui oilt rarqu6 les dernie'es e'poques deo1Tart de gu~rir. Cette revue n'apprendra, ricn "a ceux qui tiennent registre de toutcs les phases do notre art. Mais, cornbien de gens vivent au jour le jour, oublicux du pass6, concentre's -dans le present, insoucians de l'avenir, sa 'ns manquer toutefois d'inte'r& ni de mdmoire, dont uls ne trouvent pas autrement digne le regne de 1'opinion, sous le sceptre de laquelleius se: croyenft condamn6&s-a vivre et mourir! Quel souvenir, quelle affection, en effet, peut-ongarder pour des ide'es qui ont se'duit noi-re raison,. trah'i notre confiance et Cgare nos pas dans le voyage& scientifique que la vie de l'esprit commande, que nous, impose la socie'te'! Si Iramour-propre humili6" n'6Lait pas assez fort pour en ordonner loubli, n'avons-, nous pas la. conscience qui ne peul rester in'uette au milieu des erreurs nuisibles, et 'adde'aut de, ces dcux, mnobiles,.l'inte~ret qui nous entrai'ne presqlu'a nOLL'inscu vers l'ide'e neuve qui rallie despotiquemcilL ( 20 ) autour d'cllc tout cc qui vcut plaire et pretend aux distinctions? dans cette succession rapidc d'opinions qui se detronent les unes les autres, on passe sa vie intellectuelle, comme on passe d'une saison 'a une autre, conservant a peine la mcmoire de la temp6 -rature qui a caract6ris 'la pr~c'dente. Ii nwest pas sans importance de tenir le calendrier de nos erreurs, en marge duquel on doit soigneusement fairelapart de la verit6, he'as! bien petite. En entrant dans le monde medical, j'ai trouve '6 - cole rationnelle partagee entre Ics deux systemcs du solidisme et de 1'humorisme. Ce dernier avoit gouvcrn6 1'opinion depuis P'origine de la science. I1 n'cst point d'idee qui ait tenu aussi opiniaitrcmcnt ' Pesprit humain, quc celle qui fit du sang le souverain autocrate de la machine humaine. Faut-il s'etonner quc nos peres, ai qui la structure de nos organes,toit inconnue, les aient oublies dans la distribution des r0les assignes aux moteurs principaux de lavie? les dissections anatoiniques Ct oicnt rares dans ces tems, oii la mort etoit respect~e?" ahga1 de la vie; on 6toit r'duit i la divination. Cette ignorance est justifice par la n'cessite. Pardonnons leur d'avoir rempli d'air Ic systfme arteriel et plac6 la source du sane dans la rate, le plus abject de nos organes. I n'en est pas de rnme des fluides, qui se uJontroient souvent A leurs yeux. La santa, qui ne se maintient que par 1c8 excretions,. Ia inaladie, qui se termine par les evacuations, leur r~v61C'rrnt 1'empire que les Iluides exercent sur Iheconomie,Aanirnale, empire dont ii firent un pouvoir absolu. -Reportons nous aux tems qui ont pr'cc'de'Ilyppocrate, et nous admirerons comn-ie ses predecesseurs, Pinstinct indical qui porte L'hyppopotiame "a se rouler sur des corps aigus, p our ouvrir ses veines gorge'es d'un sang, dont la, surabondance he'1ouffe. Laquelle de nos nombreuses saigrni'cs est fond~ee sur uiie indication pins lucide? C'est 'a cet e'venement que les historiens dc la miedecine font remonter l'invcntion de la. phl'botomie, "cest-?i-dire, de la premi're op'ration qui Mct pratiquee sur le corp humain. Ici duc't s'offrir le jer apper~u physiologrique sur la. nature du sang, comme aussi app arutilapreminire ide'e patholo'ique de cc fluide, que Ilion soup~onna d'abonder queiquefois. Les phe'nomnic's morbi-- fiques qui, pour eftre plus rarcs dans ces teins d'in.nocence, n'en e'clatoient pas momns sous Pinfluence des vicissitudcs de Pair ct des saisons, Icur apprirent ~ connl-re les fluidcs subalternes qui6ann du sang. La bile fut Jug&e un &lIcmcnt de'kete'rc. La nature, qui s'cn dd'ivroit, par un voinissement cftcace, ine diarrhe'e heure use, enseignoit 'a l'honmw malade "a 1'cxpulser -par des sulbstances c~ie"Lique's ci purgatives. Tous les fluides excerninenLiels d6 -fe'res au tribunal de ["observation, subirent la, in'iiic analyse, fin-ent frappe's du minc uem)acuIe. La ChiutiC (.22 ) n'aant pas nee encore, quefle autre ide'e pouvojent se former les anciens dc la. nature dc nos humeurs? malgre le chemin que nous avons fait depuis, en connoissons -nous micux la. composition et le degr6' d'a1Ieration dont cules sont susceptibles? Le tort -dc nos peres est de n avoir vu. dans ces Cevacuations qui entretiennent la sante', que des matic'es h't&'rogcnes, tandis que nous nous sommes e1ev4's jusqu. a la certitude qu'elles entrent dans le plan de la. na ture, -qui nWen est troubhe'e que lorsque ces liquides aberrent des lois physiologiques auxquellesius sont soumis. On peut juger tout d'un coup la mesure de pr~cmi-. nence que nous empruntons de nos de'couvertes subsequcntes, par le paralki'e des kratiques m6dicales, ancienne et moderne. La. gaignee, l'C'm~tique, le purgatif ont travers6 les sie'cles pour arriver jusqu cl nous qui saignons, 6me'tisons et p urgeons A l'6ga1 des anciens, avec cette unique difl4~rence, que nous, avons rencli'ri sur le premier de, ces moyens, multiplic' et vark jusqu'aN la. coquetterie les deux derniers. C'est pourtant dans ce cercle e'troi-t, que slest ren. fermd Part de gii6rir depuis le pere de la. m~decine, jusqu. a notre sickle de luminires. Est-il rien de plus rcmarquable que ce contraste entre la. sphe're r&-_ ti-kie du nu'detin agissant, et l'irnmensite' de celle que parcourre le nie'decin raisonnant! C'est que la inaLie're dont ii fait l'ob jet de son raisonnementL, est. divisib~le 'a inhuim, tandis que les loix q-ui la i'~gis ( 23 ) sent sont unes, comme le grand auteur de cette legislation. Galier, dans le 2e Age, dans ic 3e ics Arabes, pour n'avoir point saisi ces loix, aggrandirent encore le domaine de la speculation. Chaque' si'cle cut son ilsyste"me medical. L'~lude de la m~decinc dcvint infinie, parce qu'elle impose P'obligation de corinnoftre ses anhecedens; ct cet 6difice colossal, 61eve a la science, ses avenues, dont la longucur se mesure ' ala dur~e des sikcles, allokent pompeusement se perdre dans le vuide. Parturient mYontes, naascitur ridiculus mitus. Enfin ic flambeau de Panatomie vint 'clairer le cahos de l'organisation humaine. Les erreurs des humoristes fuirent devant le nouvel astre qui venoit de se lever. Les leviers, les canaux, les pistons, les soupapes de la machine humaine furent decouverts: la circulation, la respiration, la locomotion, cesserent d' tre des mys t'res: toutes ces puissancesmotrices, prenant rang parmi les connaissances posi7 tives, prorirent i la mendecine de s fondemens d'unc solidite gale?" celle quu'elles garantissent ai la charpente humaiie, dont elle forment les bases. Une ere nouvelle s'ouvroit, qui pouvoit Ctre celle de la verite; quel en fat le fruit? On transpofta, sans plus de fondemens, aux parties solides du corps 'imrportance exagerre' qu'on avoit accordee aux fluides. La langiie de Part changea, et s'enrichil de mots minouveaux coinIuc les instrumnens ( 24 ) qu,'on avoit, de~couverts. L'analogie quc ces instrumcns prcsentoient avec ceux que manienii la ine'canique et l'hydraulique dont les phenonirtnes, comme ceux de Iecconomic animale, ont quciqluc chose de merveilicux, se'duisit, entra'Ina des comparaisons qui flatloicnt ceux qui avoient de'sespere' de de'voiler les secrets de la nature. iLa m-ontre humaine futde'monte'e dans tous ses ressorts, replace'e dans son ordre naturel, Wiattendant plus que le souffle inspirateur qui doit recommn-encer sa vie: nouveaux Pygmalions, uls adrnircnt leur ouvrage, et dans leur amour miat&' riel, is se croyent cre'ateurs, lorsqu'ils nwont fait qifun cours, complet 'a la ve'it6, de Parchitecture humaine. Cependant cette e'poque ne fut point perdueI pour la. science. Si les acrimonies, les pointes, les e'rosions et decomnpositions furent, en queique sorte, bannies du dictionaire medical, cette perte fat compensee par l'acquisition de l'irritabilite', de la contractilite, de. la force tonique, du spasrue, jusqu'alors ignores, cominie les organes qui en sont susceptibles. La physiologic ga'gna beaucoup a' cette revolution. Des forces nouvelles C'toient trouvees, leurs effets* purent C~tr~e corupris, explique's. Chacune des grandes, fonctions vritales requt les conditions de son exercice. be cocur cut Ia premie're place dans la nouvelle machine hydraulique, et fat proclame' la source de I'irritabilite'. Le cerveau fu~t la "te'te du syste'me sensible. L'anie ne 1)ouvoit C^tre oublice; mais le cre'ateur ( 2J ) n'ayant pas cru convenable de nous reve'ler son siege, on lui assigna diverses r'sidences. Descartes la logea dans le cerveau, o il lui crea une cour fort ing&nieuse. D'autres, frappes de sa presence dans toutes les regions du corps, la mirent par tout et nulle part. Les uns, comme Stahl, lui ddfdrerent le gouvernemen dc toute l economie. Les autres la soumirent a une dcpendance absolue de la matiere. (On ne sauroit nier que les accidens de la vie la signalent successivement dans chacune de ces conditions extremes). On chercha long tems les liens quil'unissent au corps, ils sont encore 'a trouver. Le reseau innombrable des cordons nerveux qui portent au cerveau les sensations, est, avec vraisemblance, consider6 comme le courier porteur de ses volont's, c'est tout ce que nous en savons. L'intervalle immense qui separe la pensde de la inatibre, introduisit la division du systeme nerveux en deux spheres, la haute, et la basse. Dans la premiRre sont places les organes charges des fonctions nobles; la seconde embrasse l'animaliti proprement dite. C'est le gouvernement de Ja bcte. La composition des fluides, la reproduction, forment sa principale attribution. Les fluides prennentle second rang; leur role est passif, subordonn6 au mouvement des solides. Ils obeissent, les solides commandant. Au milieu de cette opulence physiologique, que dovient la Pathologic? To. I. 1.4 ( 26 ) Comme la physiologic, dile a chiang6 'do langage. La viscosit6, la te'nuitiP, engorgement, l'obs~ruction, ont cede icur place "a la tension, au rela~chement, a hirritation, a 1'atonie. Ainsi que les causes de nos maladies, les mioyens de les gue~rir ont du changer., L'humanit6' souffrante no perdit, ne ga~gna rien 'a ces cliangomons. Les tables n~crologiques reste" rent los nIlmes. Mais le corcle des connoissances, s'k'oit agrandi, et 1'osprit, foer do sa victoire sur l'ignorance, la proclamoit dans ces, theories transcendantes, ou la lletterie puisa los, mate'riaux de son homrne plante et. machine. 11 est curioux do lire dans, Boorrhave le parti que cc grand ho Mme tira des connoissances nouvelles, pour expliquer j10usqu'aux fonclions ics plus secre'tes, do la. vie. On le croiroit 'a pcifi, s'il n'e'toit consig~n6 dans ses ouvrages, quo lc de'voloppement de l'organe soxuel s'ope're en vertu do contropoids ot d'6quilibres em~prunt's 'a l'art mecaniquo-hydrauliquo. Comme si los, posantours, et los niveaux dans, la me'canique animalo, poUvroient etre autre chose quo des loix socondaires, subordonne'es h la grande e1 myste'rieuse loi do la vitalit6. Toutofois cc triomiphe no fut pas de longue dure'e. L'humanite' dilateo, comprimee, balance~e, C'quilibrde par le syst8me en honnecur, respira onfin, sortie de cos, epreuves laboriouses auxquolles edie rofusa do se prtcr plus long Items, Mais iil ui fallut g'mir de ( 27 ) nouveau. Elle n'ftchappa aux tortures de la mica-. nique, que pour subir le joug de l'analyse et dc la siynthe'se, que lui pr~paroit en silence la chimic. qui venoit de rompre ses chaines. Une nouvelle carrie'e s'ouvroit devant celle a'6 -tude de l'hornme physique. Lcs propric~tes exte'ieures du corps humain une fois explor~es par le scalpeci, on descendit dans sa structure intime, pour en P' n 'trer les '1'emens primordiaux, et Yo'o ne s'arre"ta que lorsque l'on cu't re'duit sa substance- solide. et liquide au caput inortaum, dernier terme de la de'composition. Ce'toit se troniper e'trangement que d'aller chercher le Principe de la vie aux sources de la mort! q uoiqu'il en soit, on partit de cc tombeau. de l'espe~ce humaine, pour recomposer cc qu'on avoit dd'ruit. On avoit trouv6" dans cette paussie're, notre premiere coinme notre derniere forme, des sels alca-_ lins, calcaires, phosphoriqucs. comme on les avoit, vus dans les excretions de. Ja sant6' et dc Lea. maladie.ý, Ii nWen fallut pas davantage pour qu'*on end fit les causes de cette dernie're. Si la sant6, se ditý-on, nese maintient quc par leu r expulsion dui corps, lar maladie ne peut eftrc que 1e. resultat de leur re'tcn-. tion. uls peatvent y dominer, en quan'tite' comme en. qualit6. Leurs combinaisons sont intiis elilifinie varie'te6 de nos maux. Les phe'nome'nes m'orbifiqucs de la chalcur et du froid s'accordent harmo~aicusernent avec, ics me"mes ph~nomenens prodluits. ( 2$ ) hors dui corps par le contact dc ces substances elkmentaires. De's lors 1'arsenal des purgatifs fut re'ou.yent, et enrichi des nioyrens neutralisans- A l'aide dc ces daux armnes, on a-voit en son pouvoir et les; cifets, et la cause efficiente dui mal. Les solidistes. crie'ent 'a l'erreur, re'clamant la part de la sensibiliVe et de l'irritaibilite3, qu'on voulut bien leur accordcr. La- paix fait signe'e moyennant ces concessions, dont l'ine'galite' fit toujour-s pencher la, balance dui cote des partisans doel'humorisme.,C'est au sscm de cettc paix qu le'&cole de M~ontpellier enfanta deux g~nies qui, peu satisfaits d'e'tre assimihe's aux ressorts de la un6canique, aux creusets de la, chimie, s~avise'rent de penser qu'il pourroit bien exi'ster un principe immate'ieI, qui preside. aux operations de la vie. Au lieu de se rouler dans, La niatie'e cornrne leans pr'de'cesseurs, uls admirent ce inoteur, qu'ils nommn'rent ic principo vital. 11 fut pour eux, cc qu'est le. ch-yriste dans son laboratoire, lec ine'caniciert dans son atelier. Do maine quoc ces deux derniers iniprinent le mouvrement aux solides, aux liquides qu'ils ernployent, de meme aussi ce principo, partout present, agit partout,' mai& partout est dissemblabic a 'Ilui ii mnie, rovretissant los, formes dive'rses des divrers organes, qui liii sont. S81lbordofnnu's, modifiant la sensibilite', l'irritabilit6,. comme ics produits des inistrumen~s qu'il met en jeuCe principe vital es~tdans le territoiro de l'organisine, ( 2-9 ) cc quc le principe ve'ge'tal est dans Ic scin d'unc terrc qui s'e'inai11e dc tous les genres de fleurs, parcc que les germes qui lui sont confie's, diffircnt CfltT'CUX, comme les organes qui sont seme's dans, le -sol animial. Cc principe immate'riel, uls le distinguent soigneusement de lFame, don't le sonimeil, qui quciquqefois est fort long, comrue chez les insens's, par exemple,' suffisoit pour qu' on ne lui d'fcdrAt point le gouvernernent de la vie, qui ne sommeille jamai~s Ces ide'cs parurent n~euv'es, parce qu'on ne vouloit pas leur rendre le nom qu'ellcs portoient dans l'an-' tiquite'. C'e'toit la nature, qu'Hyppocrate avoit si bien obscrve'c,. dont ii avoit fait le inm'dccin dc toutes nos maladies, dans P~impuissance oi'i il se voyoit de faire miniux qu'clle. Celui qui la regardoit- comme l'agent de Ja coction, et des crises, pouvoit-il n'avoi~r pas appercu. ic pouvoir dont iell jouit, de maintenir la sante'? 11 fit de son imitation raisonne'e la base de sa pathologic et de sa th6 rapeutique. La. nouvelle fcole, en rappelant le grand homme, rappela le gocAt pour l'antiquit6. On adniira de nouveau la. sirnpliciVe de sa doctrine, on rougit me'iiie d'avoir fait le contre-sens de l'abandon de ses prin*cipes, avec le sentiment du ddsespoir de I'&galcr jamnais. Rentre'e dans ses. droits, la nature put, lors'qu'cllc fut aifranchic des entraves du solidismec et de l'humorisme, i'cproduirc les sc?'ne-s dont Jlc pa~re de (30 ha nu~decine avoit ec't6 tmoin, et donner a'-ses succes-- seurs les utiles leqons qu'il en avoit rcqucs. C'eue ecole, re'gene'ratrice de celle dc Cos, se reCcruta de tons ceux que lc mate'rialisme n'avoit point se'dnits, on n'lavoit point content's'. Sans renoncer aux belles &ecouvcrtes de l'anatomice t de la chimie, explicatives et non g4'ne'ratrices de tant dc phe~nome'nes, sans repudier les services essenticis que ce-tte dernie~rc science rend tons les jour -s 'aIl'art du pharmacien, on se fit honneur du second rang dans l'oenvrede la curation, laissant "a la nature le premier, que l'on avoit si mual rempli. La me'decine agissante en souffrit, mais la m'dec ine observatrice et expectante fut recr66e, et l'humanit6' relev~e du tribut de donleur, que lui iruposoit un remeade perturbateur. T~oils les sie'cles eurent des me'decins Hyppocratiques, c'esL-ý-dire, observateurs du travail de la nature, qu'ils se contentoient d&aider, en d'oignant d'elle tout cc qui pouvoit le troubler. Mais le sickle dernier ressuscitoit le pc're de la me'decine, orn6' des belles connoissance s qui liii manque'rent, et que nous donna le tems. Tels fnrent, les, Deseze, les Barthe's, les Borden, les Baillon, qui enseigne'rent d'iine manie'e simple, comme la nature, Ia uiedecine de cette me'e commune et la pratiqnerent d'une manie're brillante. C'est "a leur C'cole que fut forme" le docteur Dumonlin, un de leurs plus beureux disciples. Cc me'decin de toute, la france ( 3f) ne nous laissa que deux mots, pour peundre sa longue et utile carri're ct les succes brillans dont elle fut couronn~e. Jc laisse apres moi, dit-i en mourant, deux grands medecins, la diete ct Peau. On ne sauroit ressembler plus parfaitement a notrc premier maitre, Ic vicillard de Coo. Tant, et de si beaux exemples ne purent donipter 1'irresistible penchant qui entralnoit les esprits vers lPiAnovation. La Chimie, qu'avoit detro'n~e le naturisme, ne se tint pas pour battue. Son genic est trop curieux pour qu'elle puisse un seul instant rester stationnaire. Dc la decouverte des 'lemens fixes, elle s'de'va 'a celle des principes gazeux. L'oxyge'ne, cc fluide 6minemment respirable, s' chappa et fut recucilli de La dccompositiondel'eau: ii brisa de meme sa prison aerienne, et le phdnomei'e de la respiration perdit son obscurite. On decourrit qu'il rougit le sang, en 1'impr6gnant de soil souffle exciusivement moteur de 1'irritabilite du cocur, quc paralyse son absence. On crut avoir trouve la vie, qui ne peut se soutenir sans lui. Le poumon, le dige'ant comme l'estomac digere les alirens, fut mis en possession de secret'ej le principe vital qui, transmis an cocur, est cnvoy6 au reste de la machine, que p$natrent les ramifications arterilles. Le fluide d ectrique, qu'on venoit* @galcrncnt de dccouvrir, fut associe a l'oxygen e, et ces deux puissans agens se partage'rent l'empirc de la vita (32) lite, P'un siegeant an cocur, 1'autre dans le cci'veau. Dc ces deux centres jaillissoicnt 1'irritabiliVe et la sensibilite, qui n'Ptoient point inconnucs dans Icurs fonctions, dont l'cssence avoit C happ6 'a toutcs lcs recherches. Lc plus grand nombre s&en tint li, croyant avoir surpris a la nature son secrct. Quelques esprits, plus difficiles sans doute, tout en reconnoissant PactiviVe dc ces denx agens, deiandoient si avant d'ltre, secret' dans le poumon, I'oxygrgne ne devoit pas trouver dans cct organe iune force qni pr'cxistoit 'a son.introduction, une iforcc d~ja organisce pour recevoir son contact, sentir son stimulus, se combiner avec lui, se l'approprier, et le convertir en sa propre substance, conime l'estomac fait des alimens, n'acceptant que cc qui lui convient, rejettan-t tout cc qui peut lui nuire. Cette question ne laissoit pas d'emrbarrasser. Ceux qnii la firent, attendirent qu'on y repondit d'unc maniEre satisfaisante, pour abjurer le naturisme, c scs ranger sons le sce'ptre du nouveau souverain, dont la chimie faisoit present ' l'organisme humain. I cut sa legislation; ii peupla ses c tats de tons les sujcts que navoit pu satisfaire la physiologic rncaniqne, et que contentoit moins encore l'humble role d'observatcurs attcntifs des phc'nomenes de lax.ature. ( 3 3 ) Voila, cc que j'appris dans la premie're le~on qui ouvrit mon cours de me'decine, dont cette le~on etoit 1'hidstoire aI)re'gee. Elle est nI~cessaire; 'on ne se hasarde point de parcourir un pays inconnu, sans en avoir la carte. L ecole dont je re~us les principes, e'toit voue'e au culte d'Hyppocrate. Je nt' enro'lai sons les bannie'res de cc, grand homme, sur la foi de mes mai'tres, sur le tefioignage de tous les si~ckes. J'C4udiai sa doctrine, sans ne'gliger les oeuvres de ceux qui s'en kcarte'rent. Les opinions de Paris,* celles de M~ontpellier arrivoient "a la soeur de ces deux C'coles, celle de Strasbourg. Dejat qucique divergence s'etoit fail remarquer entre ces trois filles d'unc e 'mcme mrc. Au midi de la France., on se souvenoit des aphorismes qui ont fonde' 1'irmmortelle gloire de la me'decine grecque. Hyppocrate s'y soutenoit, appuy6' sur les fidd'les comtmentateurs de sa doctrine. On n'abjure pas facilement une renommc'e aussi cedlebre. On n'oublie pas sito*t des noms aussi illustres que ceux que je viens d'appeler, ii n'y a qu'un instant. On tie donne pas impune~ment le deinenti 'a un article aussi convainquant que celui qu'a recucilli P'Encyclope'die sur la sensibilit6'! non, dans (q1elques erreurs que puisse tomber l~a plus riche he'riticre de 1'Ecole de Cos, ses ance'tres sont la' pour lui rappeler 1'antiqvie purete" de son origine. La gloire de son nom lui commande. trop de respect, pour Tomne. ji. 5 ( It ) *ju'on puisse redouter la perte du dipft, en quelque sorte, confi6 A sa garde. Elle est aussi plus rapprochbe de la terre classique des verites medicales, du c6te de laquelle elle regarde, dont un vent favorable et preste peut lui apporter les parfums. Mais evitera-t-elle l'cueil redoutable de 1'indiffhrence de notre sickle pour les verit's- trop simples, et celui non moins dangereux de vouloir expliquer cc qui, de sa nature, est inexplicable? Au nord du mcme pays, brilloit dun eclat s6 -ducteur une autre 6cole qui peut, aux titres les plus justes, se regarder comme la mare de toutes les autres, comme la capitale, dans le sein de laquelle elle enseigne, est justement fibre d'etre la source de toute civilisation. Que de devoirs impose une semblable preeminence! Elle impose, comme le trone au souverain, 1'obligation de ne jamais errer. N'est-ce pas sur elle que se modelent toutes les instructions secondaires? Elle a le funeste droit de commander l'erreur, lorsqu'elle s'est glissee dans son sein. A saraissance, (car elle n'Ichappa point a l'arret de proscription lance il y a 3o ans, contre tout cc dont ne pouvoit se passer la libertV), elle rentra dans 1'heritage de ses peres, qui l'avoient fonadee et soutenue dignement. Elle y fut long tems fidde, en de'pit des nomenclatures et classifications dont elle enrichit la langue medicale. Sauvages n'avoit pas satisfait aux besoins de la science, ( 35 ) en nous donnant une nosologie qui divisoit cc qui d oit Aetrc re'uni, ct re'unissoit cc quc la nature se'pare. Cullen, qui dirig~coit he'colc angrlais c, traduit; en notre languc, nous donna un instant 1'anglo manic i-nedicalc. 11 commit la mJce faute, que son-! predecesscur. On est tout Aonn6 de, le voir rangcics cxanthe~mcs et toutcs. ics he'nrorragics, dans 1aclasse des pyrc'xics. 11 ne ýouvoit lui avoir dchiappe6 qu'il. cst nombre d&cxanthhacs sans fi~hTe, et quc.cette dcrnie're manquc toujours d~ans les he'morragics -passives,. que son arriv'e faif souvent disparo.0itre, comme on-voit fre~qucmmcnt son depart marqud par une cruptiorf exanthe'ma.teu~sc. Nous n'avons pu croirc long tems avcc lui que Ics, ne'ITosCs fusscnt un trouble idiopathiquc des fonctions, sans lesion de la texture des parties malades, ct sans agent mnatericl q.ui le produise, cc qui revient 'a dire, qu'il est des cifets sans cause. Sa. nosogiraphie recpassa la mer, au. de la' de laquclic, dans un pays a nul autre parcil, la nature a pcut-etre des formcs que nous nec connoissons pas dans le n6tre. Ses vwics sur hinflammation sont entache'cs d'unc cxag&'ration justifide peut - etr.e encore par la nature de son climat, et l'abus des liqueurs spiritucuses q u'on y boit "a le~gal de l'cau. On y trouve unie image lidd'e des phicnomenes dc cc mode pathiologiquc, mais. pas un Mot sur le veritable facteur de cette affection, dont ics cifets soint toujours pris pour hi cause. I cut pour lIntission. du sang une predilection qui est, et sera lc sentiment de ceux qui tie Voycnt partout que dui sang qui surabonde, ou qui s I gare. Cullen. paya un large tribut aux erreurs anciennes et modernes. S'il cut rcgarde" derriehrc lii, ii cut apper~u l'illustre Sydenham, qui in6rita par scs succe's et des 6crits dignes dui pere de la m6decine, d'e'tre surnomme' l'Hyppocratc moderne. iBien diffirent fu~t ic directeur dc Ia Clunique de l'hospice dc Ia Trinit6 'a Vienne. Lc sage Stoll succ6da 'a deux hommes ce4Il'bres, qui fur ent cxlusis dans icur manierc de voir. L'de~vc imme'diat dc Boerhawe, Vansvicten, reproduisit, ou pluto't continua cc grand homme, ct ses erreurs. INous lui devons la cure du syphylis par Ic sublim6, comme ii doit 'a cette composition son immortalike. 11 ne peut C~trc responsable de l'abus qu'on en a fait. Pcu de flaux furent plus nuisibics 'al'humanite', que cc me'dicamcnt de'voratcur. A cc prix, persone nWcst tent6' de liii cnvicr l'ho~ncur de vivre dams la nicinoirc des bommes. Penit ctrc en cut-on moins abuse", s'il mc l'cut associd 'a mm breuvage s 'duisant nomm.6 l'cau de vie, ou' tant de gems trou-vent tous les joiirs la mort. 11 fut rcmplac6' par un bomme dont on n'oubliera jamais la haime qu'iI portoit aN l'emetiquc. Dc Hae'n fut in praticien aussi mnaiheurcux dans lc traitement des maladies ( 37 ) aigiies, qu'il fat herolque dan~s la cure des mia~ldies chroniques. C'&oit bien mnal entendre l'int'r~t de lPart, et celui du malade, on pourroit ajouter, la gloire du maitre, que de se priver de gaiete' de cocur, d'un moyen de guerison aussi puissamment effica-ce! Except6' les cas assez rarcs oi'i le vomissemnent vient sympathiquement de plus loin, ou sie'gc idiopathiquement dans la phiegmasie de l'estomac; oi' trouver un moyen qui imite mieux ]a nature, s'eflbr~ant de se secourir clle-me~me? le plus 16ger acces de fiTe'vr6epouvantoit ce m~dccin qui ne vyi dans IIWmetique qu'une irritation ajout~e " de 1'irritation. En revanche, perso~nne- ne s'entendit mieux qiie lui 'a la pro-toquer dans, les, enipa'einens du ventre, si familiers aux personnes se'dentaires, ou gourmandes, et si communes chez les femines, dont ii fut le me~decin chevalier le plus hecureux. 11 C'toit reserve' "al'impartial Stoll, de remplii' cette lacune de l'C'cole allemande. Quel me'decin fut dou6' d'un genic plus observateur? qui raconta, ses bonnes oeuvres, avec plus de modestie, confessa ses fautes, avec plus de franchise? qui montra, avec le courage de I erudition et des plus vastes connoissances, plus de de'fiance de ses forces, lorsqu'll etoit abandonn6" par la nature? Mais aussi qui Pimita mieux que lui, et plus heureusement1, lorsqu.'elle le conduisoit comme par la main? au. scmn de sa Clinique, en chaire, dans son cabinet, ( 38 ) on croit voir le pe~re de la medecine sur les pas de la nature, s'entretenant d'elle avec ses disciples, confrrant secrettement avec elle, comme jadis Numa conf~roit avec Egerie, pour recucillir les loix con. servatrices de la sante, curatives des maladies. Nous lui devons ce beau travail sur les constitutions' leur genie g'nerateur de nos maux, que l'on voit, varier comme les 616mens qui les composent et diversifient leur physionomie. S'il n'eut pas exist', l'immortel chapItre: de aer-e aquis et locis, Stoll nous Peut donne, lui qui ohserva, interpr'ta si bien nos rapports avcc les corps qui nous environnent! c'cst dans ces trois sources ffcondes en plaisirs comme en douleurs, qu'il chercha les causes de nos maladies, dont ii desespe'roit raisonnablement de pe'nctrer 1'essen ce ct dont son ignorance oblig~e ne l'empechoit pas de triompher. II sentit, comme ceux qui le suivirent, et ne voulurent pas l'initer, que la connaissance de la cause prochaine, en simplifiant l'art, cut simplific' la mal adie; mais dans l'impuissance de suivre la ligne droite, ii ne quitta point le sentier detourn6 qui, pour prolonger la narche, n'en conduit pas moins 'ala gu'rison. Comme une tendre nmere ecarte les obstacles, applanit les ine'galites qui pourroient causer une douleur, occasiQfner une chuhte de l'enfant qu'elIc chlurit, et qu'elle guide, Soll dloignoit du voyage pathologique de la nature ( 39 ) toutes les causes aggravantes et -accessoires de Ial'fection principaic. Son 6'm'tique, en surm'enant en flagrant dd'it, c'cst-a'-dire, en etat de turgescence, l'humeur morbifique, a mille fois decompose une maladie grave, qui n'C'toit encore que dans l'appareil de sa formation. Et lorsque la nature, dejji frappCe au cocur, lui refasoit cc triomphe, n'avoit-il pas beaucoup fait encore, en preservant les secondes voics de l'impression de&le'tre des sues vicies, dont la resorption eut compliqu6 'le travail de la curation? Avec quelle justesse, confirmee par Plexperience, ii 6'tablit le principe de la methode agissante pour les premieres voies, et celui non moins vram de Plexpcctation pour l'affcction des secondes! cetie division des pouvoirs est marquee au coin d'unc grande perspicacite. N'est- die pas encore assez belle, la part du mn'decin, 'a qui cette legislation la;isse le beau role de prevenir le mal, ou de l' & touffer dans son germe, de calmerune douleur inutile, souvent dangereuse, mais a qui lle ordonne de ne point troubler un travail dont nous ignorons le mode, tout en en connoissant le but, et de respecter la nature au plus fort de ses angoisses, comme 1'amiti' C'lairee, appelce pour consoler le de'sespoir, attend que ses conseils puissent C&re entendus? Mon intention n'est pas d'analyser les oeuvres de Stoll, encore moins de vouloir faire reverdir une cou (4O) ronnc qui ne Sc ffi'rira point, tant que 'intmortel Hyppocrate aura des adorateurs. J'avois besoin de jetter une fleur sur la tombe d'un homme 'a qui je dois tant. Sur les rives du Rhin, h l'orient, les principes da grand homme, la doctrine de son plus fidele disciple, etoient enseign4"es dans des lecons, oii la simplicit6 rehaussoit 1'd1oquence, et pratiqiees avec cc bonheur que la nature se plait 'a accorder aux sectateurs de son vrai culte. Un homnre y apparut, que decoroient toutes les connoissances anciennes et modernes. Eleve' au milieu des decouvertes du siccle, ii leur rendit hornnage, les cultiva avec goitk, se preta "' Leurs agr&mens, rendit justice 'a leur utiliV *, mais s'opposa, avec autant de succes que de ze'le, aleur envahissement. L'auteur du premier trait6 methodique dI'hygie~ne marqua, dans cet ouvrage interessant, le rang qu'elles doivent occaper 'a la cour d'Esculape. Le professeur Tourtelle, qui vecut trop peu pour I'honneur de la science, Les ajouta au code d'Hyppocrate, comine autant d'articles supphimentaires, propres 'a expliquer et claircir le texte et la lettre des Loix primitives que rica ne doit effacer. Jamais juge ne tint plus impartialementLa balance entre les diverses pr'tentions de ces puissances auxiliaires, toujours disposdes "i l'usurpation. Si le corps complct de sa doctrine Hyppocratique ne put ktre livrC (4'1 a ["impression, elle vit, et se perpetue dans les disciples nombreux et distingues qu'il a formes, dont la plus granide partie est rest4'e fidd'e aux principes et 'a lagloire de leur maitre. Pendant que ces quatre temples, (lev6s au culte du premier des arts, conservoient, en l'enriclrissant, le depot de la doctrine de son inventeur, les anaLomistes continuoient "a seruter lPintericur de nos organes, y cherchait, non la vie qui les avoit quittes, mais l'attitude et les rapports des instrumens qn'ellc avoit animes. It sortit de cc travail des explications plus ou moins satisfaisantes du mecanisme des fonetions de la vie. Je ne sais pourtant quelle espece de teinte inanim~e, de vernis de mort les enduit. C'est comme un gohR de terroir, dont on ne peut depouillcr le vin, d'ailleurs le plus salutaire. Elles laissent beaucoup a desirer. Ce vuide, l'immortel Bichat avoit promis de le remplir. Ii cut tenu parole, sans doute, si la mort, jalousant un genie qui mena~oit de depeupler son empire, ne se fut empressee de nous priver de cc bienfaiteur futur de l'hunaniVe. Dc l'apperqu plcin de sagacit6 du tissu cellulaire qui unit les organes entr-eux, cc midccin suivanrt cc lien conmun dans toutes ses mdtamorphoscs, s'&leva jusqu' i l'intelligcncc la plus claire de la coin - munaute et de la diversit6 de ses affections physiologiques et pathologiques, variant commes les Thine. i. 6 ( 42 ) nombreuscs formies dc cc tissu. Cetic ide'e ne prii. point naissancc dans son imagination. 11 avoit vu cc grand organe servir dc siege ai la doulcur, comme d'instrumnent "a la. sympa-thie des organes dans e'~tat pathologique; ii sc montroit dc merne at lui coinme foye tr dc la. nutrition, dans he'tat dc sant6', celui dc la coc-tion et de la mnaturation dans le'tat de maladie, en 'fin comrnc l'agent principal des excr6tions auxquellcs ii sert de de'gorgeoir; ii le trouvoit, apre~s Ia mont, de'positaire des sucs Iv i Ci's, et dc'comnpose par leur presence. C'cst avec un haut de'gr6' de vraiscmblance qu'il le regarda comme le premier 'ministre dc la vie organique, si pCU connue avant ses bnillantes dc'couvertcs. Les membranes muqucuses ct sereuses sont aujourd'hui 'charge'es d'un ro~lc bien autrement important, quc le ministe'rc subalterne que, jusquc la', on leur avoit donn6 dans 1'4economic animale. 11 d~oit juste de les '~h biliter dans les fonctions quc leur' a assign'e ha nature, mais ii falloit s'cn tenir hIa, et non leur de'cerner tous les honneurs de la vita-lite, ni les charger de tout le poids des maladies, ainsi que le veut un systemc qui, apres avoir assis sa phy siologic sun ]a baYse unique de la sensibilit6' et de la contractilitei', fonde exciusivem-ent sa pathologic dans une phlc'gmasie locale de la membrane muquduse. (43 ) Bichat, en no-Ls h'guant le tr'esor qu'il avoit trouv6, emporta dans la tombe, et ic g~nie rare dont ii C'toit. doue', et 1'infatigable patience qui avoit preside' 'a ses travaux. Le docteur Pinel s'est charge' dc nous donner la nosographie que cc grand homnie nous avoit promise. 1i est fAcheux que cci edifice nwait pas et ~C C lr par Parchitecte qui en avoit pose' les bases. Toutefois 1'esprit classique. a-t-il de grandes obligations an me'decin qui ainia micux prendre la nature et le sie~ge des lesions de nos fonctions, que leur type, pour fondement de sa classification. Cette ide'e jaillit sans, doute, du sentiment de satisfaction que Pon e'prouvc a lire la nomenclature anatomique de Chaussier, qui donne a nos organes musculaires des nomis qui peigneni icur sigc ci e leurs rapports, de position cid'action. CGesi un servrice essentiel rcndu 'a la science, quc de la rendre plus intelligribic. 11, West pas momns grand envers la m~inoire de cclui qui l'dudic, ci quii trouve de suite dans le nom d'une maladie, sa nature ci, son sie~ge. Du momns scmblc4t-il qu'il en doive e'tre ainsi. 11 est bien vrai que les nmots m'nyngo - gas Iriquc renferinent en cux lIdMc d'une affection qui a son siege dans les memlbranes de Pcsto~mac. CGcsi la fievre *bilieuse dc Cullen. Dc mllme aussi l'cxpression ad'eno - menynge'c indiqtuc quc des membranes, ci des glandes souflrcnlaL'a l fois. C'cst la fie'vre m-ascnLe'ique de Bagrlivi. 1Mhis (' / ) ces denominations n'crportent pas avec elles Iid&'e bien plus essentielle du caractere de ces affections. Tout en avouant qu'il est des organes plus susceptibles que d'autres, de tel mode pathologique: tout en convenant que le genre de terminaison de cc mode va'ice scion la texture des organes dont les lissus sont si diversifits, il reste au praticien 'un chemin bien plus C'pineux a parcourir, ct que la nosographic ne peut lui indiquer, c'est cclui qui conduit 'a la connoissance de la nature propre de cc mode. Ii est plus simple, sans doute, de lui assigner un caracLere constant et uniforme. Cela cpargnc au praticien des recherches et des meditations. Le rcmede d'ja connu est tout pret, ella maladie bientot gu'ric, si la nature toutefois sanctionne le diagnostic, et accepte un mode de guerison adopt6 sans son aveu. Le mode inflamnmatoire paroit aujourd'hui?" bien des gens cltre le plus commun: ils ont pris la manie de croire que tout cc qui souffre, est enflamm6; e' quciques uns mcme, plus craintifs encore de la chalcur, Ia presence de la douleur ne paroit pas liucessairee, pour constituer cc mode pathologique. La contexture physiologique de l'organe, suivant eux, n'cn sauroit admettre un autre. C'est ainsi que la membrane gastro-pulmonaire a ete revetue, dans cette id~e, de La presque exclusive susceptibilit6 de l'irrilation inflammatoire, en d'pit des nombreux ( 45 ) de'mentis que l'expe'rience donne tous lic jours 'a ce nouveau principe physiologique. C'esl on joursilal)solua qui veut gouverner. Laissons-ic 'a la politiquc, avec laqucllie la nature n a rien de commun. On est loin de nier quc la m uqueuse gastriquc et intestin ale ne puisse, ainsi que la pulmonaire, c~tre atteinte dui stim'ulus inflammatoire; mais, que cc mode soil invariable dans, les affections de ces organes; qu'il dernande toujours et exehusivement, lc me~me iiiodc de traitement, cette pre'tention d~ccelc, oii un hauL degre" dc prdoccu patLion, ou un oubli comipict des v6ritc's les plus commnunes. II n'y a qnc quciqucs ann~es, quc. cette erreur, rcssuiscit~e dii sickle pr6 -cedent, a usurp 6 Ia puissance mediuatrice de ]a nature. II ne se peut pas quc ceux qui s'en sont laiss6s es duirc, n'aic nt pas rcncontre' dans Icrir pratique, ainsi quc dans les livrcs, des affections (Iouloureuses, du venire et de la poitrine, heurcusemient termninces par les reme~des Ics plus stim-ulans. 11I hut donc regarder ailicurs que dans la structuire dcs organes, pour trouver des indications qui nous apparoissent bicn pluis scircrneni dans la conside'ration de la constitution du malade, et dans lexamen de toutes les causes occasionnelles. Certes, il est pcu d'organcs qui soicnt plus inflammnables quc le poumon, puisqu'on ic regarde aujourd'hui comme la labriquc de la chialcur anirriale. Eh lbief! qu'on relise S toll, et l'on vcri'a combien grande &'oit ]a seduction de la saigne'c, en face de ces p6ripneuiiionies bilicuses, oiui tous ics caracfaute; ii la commiit, parce qu'il avoit commis Celle de donner plus d'attention "a 1'inflammabilite' du tissu. de cet organe et aux pheiome'ies trompeurs do 1'inflaminuation, qu'a' 1'cxamcn de la constitution de 1'air et des saisons, preoccupation qui liii fit perdre de vue, que le stimulus d'-un froid vif, d'une chaleur exalte'e, engrendre une inflammatLion pulironaiedon ls yrntdcs tout analoguies qu'ils puissent ftre, a ceux de la. phiogose exquise, exigent un traite-nent tout oppose'. Je pourrois enl direý autant de toutes les mal~dies des tissus, queique so-it leur tendance pathologique, resultant de leur structure., Non, je ne puis croire (Ine nous nous soyons trom-pes, en croy Iant, avec les anciens, quc la bilescence est Eatiribut de 1'abdornen, Ia diathe~se inflammiatoire celui du thorax, et la pituitescence 1'e'tat habituel du ccrveau et du systcnie nutritif, dont ii est ]a tefte. Elle n'est, pas plus illusoire, cette observalion de bous les tems, que ces constitutions, inh&' rentes aux divers centres de la vie, se dessinent plus ou moins vivement, tant dans les diverses p5 -riodes de 1'existence, dont cules caracte'risent d'une -in~ani~Ie rehanch~e les quatre "ages cardinaux, que dans Ics diff~rentes saisoris de 1'ann'c, d6galemient (47) pai'Lag~ec en quati'c p'riodcs, dont le ge'nic de cliacune d'elles offrc 'a 1'observateur le momns attentif une corre'lation qui ui nmontre Il'honinic phy~sique dans un rapport conlinuci avcc ics 616mcns qui le inodifient sans cesse, mais avee lesqucis la force reactive de 1'organisme travaille sans relaklch"a le mettre 'a Punisson, pour conserver cet c'quilibre, que nous appellons la sante'. Dans cc coniflict, qui ne s'interrornpt pas un instant, la. victoire ne sera pas toujours du c6te' de la nature, ou pre'domine'c par un genic 6~pidrniique, ou trop Niolent~c par nos propres exccs, Eli! quoi! lorsque cet dquilibre sera rompu par une de ces cOuses nmultiples, l'cffet en scroit unifbrme, et dans 1'effort que tente la nature, pour se reconstituer dans son harmonic, nous ne devonS -voir et craindre quc linflammation, c'cst-a'-dirc, du sang qui s'accumule, sl'~chauffc, bouillonnc, et menace de de'sorganisation, le point_ d~irritation qui 1'appellc? Oui, ii y a inflammation. Mais prenons cc mot dans un scns figure'. Lorganisine s'enflamm, cecs-a'-di're, s'irritc, se sou1C"ve, ou partiellement, ou. tout entier, conire ics causes perturbatrices de P'ordre qu'il vent re'aIdir, comme Lame s'indigne contre une injustice revoltantc, sans bru'der pour cela du feu de la cole~re, ni laisser' tomber ics renes que retient sa raison. Au milieu dc cc de'sordrc des fonctions, au sein. de ces miouvremens croise's quidiiupriment tant ( 48 ) d'pouvante an 1lu'oriste dce1'inflammation, iest un ordre secret, dont ii na pas le mot, que nous devons 'a jamais de'sespe'er de recevoir: c'est celni que nous voyons pre~sider 'a toutes les operations de la sant6', depuis la plus simple jusques 'a la plus compose'e. A lPun de ces deux extre'mes se trouve une digestion de l'estomac un tant soit pen g nee;e4 ' l'a1%utre, l'ope'ration de la naissance de l'homme, je veus dire l'accouchement. La chaleur, le gonflement douloureux du ventricule, la. rougeur de la face, la pesanteur de la te"te, celle des rnembres, dont la foiblesse et le froid annoncent la retraite du sang vers cette memibrane muqueuse tant redoute'e, ne vous cifraye nt pas. Comm~e dans 1'accouchement, vous laissez faire la nature, qui a condaninn' la femnme 'a eiifanter avec douleur. Certes, ii ne manque rien "a la structure musculeuse, 'ncrveuse,7 et membraneuse de Puterus pour la production des phe'nome'nes de l'inflammation; je dirai plus, on opere toins les jours l'C'mission du sang, soit ge'n&rale, soiL locale, pour sauver des organes momns gre~ves de sympto'mes inflammatoires, que ne Pest Putdrus dans le travail dc e l'tanternent ii mamique me'me a% Paffection locale de ces organes les symptomes generaux, qu'on s'empresse de prevenir par la saigne'e, lesquels symptd'mes, comme on le sait, assistent toujours, dunnc manierc plus on moins Prononce'e, 'al'oeuvre de notre naissance, ( 49 ) et cependant ii nest encore venu a lesprit diucan accoucheur instrait, d'appliquucr ' cc phe'nomenej si ressemblant 'a l'inflamnation, un traitement antiphiogistique. Ii cst vrai quc ic corps 'tranger, dont la nature cherche a se ddlivrcr par 1'& xaltationý de tons les organes, parmi lesquels cclai de la contractilit', et cclui de la scnsibilite montrent Ic plus d'excitation, est monstrucusement visible, comparativement " l'atome qui prodfit ic typhus le plus dangereux; mais pour se soustraire "a notre vue, en cxiste-t-il moins, cc miasme'd~le'terd qt stimulant? la nature reunit contre lui toutes ses forces, comme nous la voyons ics diriger vcrs l'utorus; sang, pituite, mucus, tout sc precipite avec les mouvemens vitaux vers l'organc irrite', non pour l'accabler, mais pour le secourir. Ce n'cstLque lorsqu'il y a disproportion entre l'attaque ct La defcnsc, ce qui arrive raremcnt, qu'il faut modercr cc mouvement g'nereux, mais non, sons le prdtextec d'un danger imaginaire, on pour calmer une doulcur, raremert au dessus de nos forces, mais supericure a notre courage enerve par lFe'ucation et ics jonissances, enchatner, paralyser cette r'volte salutaire de l'organisme contre mit ennemi, avec c1lucl ii cst plus dangereux de composer que de gucrroycr, comme Ic prouvent les recidivcs frequcntcs, ics maladies secon daires, les convalescences eternclles, que laisse apres lle la medccinc phkebotomisantc, lorsquc, toutefois,. Tome. 1. 7 ( 50 ) dlle n'n dispense pas le malade, en le livrant zN la fureur de la bile, que Ic sang vcrse cut rd'rene'e. Ces grandes id~es pathologiques si d'accord avec la physiologic dc la nature, pensc-t-on les faire oublier avcc dc nouvelles classifications auxquelles l'arbitrairc preside? ah! plutot que la contTactilite', l'irritabilite, la sensibilit6', viennent se prosterner devant dlles, comme des sujets soumis devant ldur hegitimc souverain. Premiers ministres du principe vital, ils peuvent avoir la prcmiere part dans l'ex&cution des ordres qui partent de plus haul. Prevariquent-ils, on s'cn appcr~oit incontinent, i l'anarchic qui succede a 'ordrc. IN'cxistoit-il pas, cet ordrc, Meme avant la lumic~re qu'on a portec sur lestissus, Icurs foncLions et dispositions? les mots nouveaux caracterisent-ils micux lcur tendance pathologique? en cliangeant Iles denominations, a-t-on 'clairci Ic.diagnostic, renda le prognostic plus sur? ni les unes, ni les autres ne dispensent l'homme de 1'art de regarder dans l'air, l'eau et les Lieux, pour y decouvrir I'especc do stimulus que ses causes renferment, et leur constant cifet sur hFeconomie animale. Dc ccl examen approfondi, ii ressort des verites qu'on n'oseroit contester de bonne foi: comme, par exemple, que l'impression soutenuc d'un froid sec roidit ct enflanmne les tissus, Landis quo la chalcur permanente rchlIche h fibre ci bilifie les sucs les plus balsamiques; pie la comnlbinaison dc ces deux tcmperatures fait ( 5' ) des inflammiations mixtes, ou la saignee ct l'eme'tiqu'le doivent s'associer pour Ja curc; tandis que l'humide, joint "a ces deux temperatures engendre l'inflammation rhumatique ou putridc, les constitutions de 1'air ayant le pouvoir de se subordonner les divers systames de l'organisme animal, quelque soit Ie caractere primitif que leur ait imprime la nature. Mais ii faut enseigner, et celui qui en est charge ne peut le faire sans disposer les maltriaux de la science. Depuis long tems 1'expose nosographique de nos maladies scroit arrete, si 1'6conomic animale ne formoit un cercie parfait qui n'offre ni commencement ni fin. II partage cet inconvenient avec nos traites de physiologie, qui s'ouvrent ordinairement par l'expos6 des fonctions des otganes nobles, pour finir par les ongles et les cheveux. 1'un et l'autre sont obliges, pour venir au secours du cercle d'roit de comprehension de l'esprit humain, de decomposer cc qui ne peut I' tre, sans perdre son harmonic, et de creer des faces multiples a un objet qui n'en a qu'une. L'original est reste au ciel, les copies imparfaites de cc chef-d'oeuvre portent le caractere de l'hunmanite. Dans le tems que Pinel classifloit les maladies d'apres la nature et le si" ge des k'sions qui les accomprguent, un chymiste ingedlieux, qui avoit fait des gaz les moteurs de la vie, dtoiL consequent 'alui meA, en offrant la rupture de leur 6quilibre et de leurs proportions cornre le fautcear de h~ perte dc' la sant6. C'est un tres joli jeu de mnots, d'avoii' calorine's6, -oxygenese, Ihydroge~nese', azotinc's6, et phosphorin?~se6 tous les de'sordres de lleconomic anirnale. L1 y a bien qucique chose de vrai dans ces expressions, dont les substances quicllcs indiquent, se retrouvent et dans le cadavre et dans les matieres excrementitielles, qui ne sont dile me~mes que le cadavre de nos huincurs. Elles servent admirablement bien 'a expliquer les fonctions de ]a -vie, ainsi que ces agens chymiques 'a mettre en jeu ses organes. 11 faudroit mCme s'y arrefter, si-lPart du me'decin ne'doit qu'"une carriere de contemaplation. Nlais quand on a la pre'tention de faire de ces reaves br"Ilans la base de la pathologie et de la. the'rapeutique, la. question devrient autremeut scrieuse, et lion s'expose 'a s'entendre dire: qu'il y a vraiment une chymnie anirnale, mais pAi n'a rien de commun avec celic de nos laboratoires: quc le corps liumain offrc re'ellement. "a la. vue, des matras, des syphons, des alcenbics, comme on en voit dans les cabinets d'cxpe'iences, et qui n'en difk~rent que parcc que les premiers sont de la. matie're vivaute, les derfliers de la. matire'-- morte: qu'il ecit fallu assister 41. la formation du premier homime, pour peser les proportions dans lesquelles ces substances souLt combi-- nees, condition rigoureuse du re'tablissemcnt de- l'6 -quilibre romipi: qu~il faut phis quc du courage, pour ( 53 ) oser insuffler une fraction quelconque de ce principe vital que le chymiste tiert en bouteille, lorsqu'6n lui a vu devorer une bougie dans quelques secondes, comme aussi pour faire inhaler ce principe de mort nomme azot, dans lequel cette meme bougie ne sauroit conserver sa lumiere: qu'a' la premiere illusion que fait la nature, (et les praticiens savent qu'elles sont frequentes) au danger du defaut de la proportion viendra se joindre le danger de la.non indication: enfin que, obscurit& pour obscurite, il vaut mieux s'en rapporter a la chyrnie de la nature, toute inconnue qu'elle est, que d'introduire des substances, connues a la v'rit', dans des organes dont la vie intime, toute inccmnue qu'elle est, ne l'est pas assez, pour que nous ne sachions pas qu'ils sont sensibles et irritables, et que ces deux facult's sont mises en jeu, avant que les principes morbifiques auxquels on les adresse, aient requ leur contact, comme il appert par les efforts que cette meme chymie a fait pour dissoudre la pierre dans la vessie, qui scule, en atoit eprouvee et desorganis'e. Cependant quelque dangereuse que soit une matiere mddicale employee sous l'influence de principes aussi hypothdtiques, la doctrine du docteur Baumes ne laisse pas de nous avoir laiss6 quelque souvenirs heureux. Si le phosjlire, l'hydrosciame et tantd'autres substances introduites dans nos phairmacies, out mal servi l'Iiumanit' qui ne reconnoit point en elkes (34) le principe qui l'anime, toutefois le tort qu'elles l16 caiiscrent n'cst pas perdu, et pent cncorc scrvir ai son bonhieur. Ccs agens chymiiques sont trop puissants pour n'avoir pas, au. milieu des abus quionI en a fait, fU'Ofl en fait encore chaque jour, produit des phe&nomcnes morbifiques qu'il appartient?t la me'decine home~opathique dc recuejilir ct de mettre 'a profit. Ces phe'nome~nes soigneusement rassembkes peuvent signaler les maladies h sympto'mes semlblables qui leur cor-ý respondent, et,Tlorsqu.'on aura daigne' reconnolitre la vr~rite' de la loi de guerison si clairement de'mon-tr~e' dans la. reforrne me~dicale, ces agens de'dommageront par des gue'risons 'aussi scires que nombreuses l'humanit6 soniffrante, que,' dans leur emploi hypoth&tiquc, clleignwont Pu et ne peuvent que compromeitre. Pendant qu~on torturoit ainsil lhumauit6 au nom de son bonhieur, un nouvel. Ascie'piade ressuscitoit le de~funt, cn ressuscitant le strisi ur et le laxurn de PantiquiVe. Brown proclama sa sthe'nie, son astlteinie, at Ics sup erlatifs de c *es deux. mots, l'lyperstlit~nie, ct l'Itypcras11u'72ic. Lienseignement de ces quatre dogmes en e'loit aussi facile quc l'Ptude. Force, foiblesse, execs de force, exce~s de foiblesse, tel est le cerclc quiarr6' dans lequel Pauteur renferma son syste~me. Bien diff~rcnt d"'un auteur plus moderne, dontnous ne tarderons pas 'a parler, Brown ne fit pointa'I'inhniarn't'ItP onneur de la croire aussi forte que le fit cc dci'nier. Les affections, sthe'niques sont dans cette doc ( 55s ) trine, dans le rapport de dix ' cent. La foiblesse est leur principe g6ne'rateur et ics entrcticnt. L'organisme est rarenent en mcsure dc les surmonter seul. Le d~faut d'une excitation suftisante rend indispensable l'Peploi des slimulans. Aussi ne voit-on que de loin en loin dans sa matie're medicale, la plus brave deý toutes, les mots relachans, 'molliens, antiphlogistiques, sedatifs, qui- en effet, ne cadrent pas trop avec ceux d'inertie, cngourdissemcnt, torpeur. En revanche, le chapitre des excitans, echauffans, stimulans, est enfl6 d'autant, presquc tous assaisonnes de, vin, pour lequel l'autcur avoil une predilection marquee. I 6toit la boisson favorite qu'il prescrivoit ' ses malades, quc souvent ii partageoi avec eux, sans do ate pour reunir la force de l'exemplc i celle du precepte. IIprenoil 1'humaniV par son foible. Aussi sa doctrine enivrante ne fit qu'un saut du centre aux extriitnis de l'Europe, si on en excepte la France qui ainie encore micux vendre ses vins, que de 'cs boire. Je ne dirai rien du mal qu'elle fit A l'humanite' On imagine aisdment qu'on ne pouvoilt impunement proscrire, la saignce et la pargation que n'osoient se permettre ses disciples, redoutant de voir s'ccouler les forces avec la vie, par ces deux Cvacuations qui sont, comme le prouvent journellenient la m~decine do la nature el la mddecine de l'art, les deux palladiums de l'cconomie animale. Je ne sais si l'on moarul davantage sons la direction de cette theoric ( -C)6I exclusive, inais au. moins devoit-on mourir sans conscience dc son e'tat, dans des reaves extatiqncs, cnfans d'une liqueur dont les cifets ýont queique chose de commun avec ceux de l'opiur~n. La raison nous vengiea hicntOt de cette erreur bachique. A son dc'fiaut, le sentiment des bieiiscances en cut fait justice. Elle se r'fugia en Italie, o' i cue a suhi une contre-f~n -ippelh'e la doctrine du contra stimulus. La doctrine de Rasori prit naissance dans l'hdpital de g~ncs oiii une C'pid4'mie de typhus, qui re'sista a la e'~thode excitante, ce'da. "al'usage des moyens cura-: Iifs affoiblissans. Ilide'crit lui mc'me cette inaladie-, description qui sert d'ouverture 'a son ouvragc, comme de fondemerit 'a sa the'oric. Tous les syrnpt6mes, ditii, caracterisoicnt un t)yphus, qu'indiquoit 6'galement Ila recherche de toutes, les causes qui pouvoie'nt y avoir donne' lieu. Partisan de la doctrine de Brown, Rasori opposa at cette maladie, conform "ment 'a la manie're' de voir de son' maitre, les moyens, excita ns, qui l'aggraverent. 11 changea de methode, donna les de'bili-tans, tels que le nitre, les sels lax atifs, les boiss-onsacides, aides d~une dic'te se'vere, et la maladiec changcaen mieux. J'avois manqu6, ajoutc-t-il, la connoissance de la diatlie'se, et celle des causes du mal; je ne fus servi, par cons6qucnt, que par lPindication vague a juvantiurs et nocentibus. Enhardi par cc-su-cce~s qui lui d~couvrit ]a diathe~se, il renche'rit sur ces inoye-ns, auxqucls ii ajouta la saign~e large, les sangsues 'et I1emm'tiquc "a grandes doses. Pcu satisfait encore do 1'cnsemble de ces moyens, ii leur assoia, les pui'ga--; tifs souvent r'pe'tes, d'oignant soigneusement le kina, le carnphre,ý les synapismes, l'opinm, et les stimu'lans de tout gent~e, comme essentiellement nuisibles. Tels flit son point de depart pour contref'a~onner 14. doctrine de son maltre, qui n'avoit vu dans presque toutes nos maladies que de la foiblesse. Faisant tout "a coup volte-face au systehne, le brovvniste Italien, croyr6nt app ercevoir dans le re'sultat heureux de~son traitemnent anti~- pidemique la revelation d'uin principe contraire, fit 1'inversicrn de sa'doctrine, mit!a sthe'nie ~ila place de Pasthenie, et de cette pirouette jaillit ic systc'me dui contrastimiulus. On voit au premier aspect, que cette creation no cocita 'a son autcui', ni perte de tems, ni effort d'csprit.Ainsisans rien changer au nornbre de nos mfaladies, Rasori se contente d'en retourner la nature, d~clarant appartcnir 'a l'exce's dc foravoit enu long-tems le produit de la foiblesse ct do, l'atonie, et v'ice versa', attribuant au d6faut de ton eL. de force vitale, les maladies qui auparavant relevojent de Pexce's de cette force. A Dieu no plaise que le. reproche tombe stirlP& poque tardive. de cette conversion. Toujours vaul-- il micux tard que jamais. Peut hre est-il possible que momns de dangrer se trouve dans ccl Ic antithe~se: ýe DIU Trome. i.r ( 8) plais "a le oroire. Les affections ign6es k~ant plus comninunes que celles qui viennent dtf fr oid de la vie ii. y a n6cessairement momns de risque 'a les rafraichir, qu'Ai les enflanimer. IMais cette division de nos maladies en deux classes uniquces et extre"mes, est-'elle plus9_ fondeue que celle de Brown? n'y a-t-il veritabiement que -deiix classes de m~dicaments? C'est la pre~tentiOn' patholoaique et th~rapeutique de Rasori. Yoyons s'il l'tablit avec autant d'assurance qu'iI l'arnonce. La th~orie de l'excitation est fond~e sur un principe unique de physiologic. Brown n'avait vu. dans l'hoime, qu'une machine organis&e pour recevoir les influences ext~rieures qui l'excitoient en plus ou en, momns. Rasori, son disciple, ne la conside'rant, comme son maitre, que sous cette -face, navoit 6galement -VU, dans le plm~nome'ne de la vie, que de l'excitation. Suivant le premier, ii est une mesure donnee, c'est l'6quilibrc, au dessus duquel l'excitation port~e' formoit la classe des maladies ste'niques, au dessous duquel 6toicnt pla.ce'es les affections astheniques, ou de ioGiblesse. D ans la doctrine*du second, "a co~tcdes causesexcitaintes se trouvent des causes c ontr astimul antes, c. a. d. des influences q~ui de'priment le principe vital.. Ces deux principes, 'al'instar de ceux qui composent la religion de certains peaples, balancent lForganisme humain entre la force et la faiblesse. Rasori, qui a mecilleure opinion de. I espece humaine, ou quilui vent plus dc bien, donnant la pre'pouderancc a-u. (J9) principe de la force, place sous son empire la presque totafit6 de nos affections pathologiqucs. A qucique exage'ra tion pres, cette opinion ne manque pas de cc fonidement, que P'on ne puise quc dans 1'observation. Que de fois la nature n'a-4--elle pas du, dans l'application de la doctrine d& son ma'Itrc, Iui signaler le danager d'exalter des mouvemens, vitaux, d&ja trop excentriques. II ne falloit rien moins quo le grand theatre C'pidepmique dc Qc'hes,, pour 6bran-. icr sa, foi dans un principe exciasif,. dont Lcxp&._ rience journalie'wc devoile la. dangereuse fausset6'. lVais falloit-il pQUý cel se jetter dans l'extreme oppose, et faire de la bienfaisatxte nkture un autre LHercule, armlant, au premi-er mouvement febrile~, saT.puissarnte main d'une massue ter'rible, qui doit exterminer tous ftles organes! c'est, sous, ces'formes effraiyantes qu.'il dut se la repre'senter, jorsquil- la, combattit 'a GQ~nes avee, ceit.ap-parcil-redoutable et saniguinaire, dont ii offre le tableau. Ce, partago dc nos maladies entre la, force et la foiblesse, avec. des proportions quo fixe seul 1'arbitraire, anwnoit force'me4,t la,. distri[bution* des'pi'dicamens- en deuc ordres extre'mes, doit lPun Porte-. 1enscigne des stirnulanls, etlI'autre le noinscnoi'o de contrastimulans; Sans s,'ar~rcter ai,contrawcrser cette-contlraction d'unc foule de m- cdicamens, dont chacun a ses vertus pro-, Prcs, a nul autre communes, cc qui fait repugner a Lie. reconnzlitre en w~x que &cux proprie'ts absoluies. .( 60 ) qui leurn donnent rang dans l'une ou I'aulre classe', celte division arbitraire tombe d'elle me~me avec 1a, pretention, dc soumettre ics maladies au Miedme partage, comme toute consequence subit le sort de son principe. Son vice fondamental est dans l'isolement (l'une des principaics forces vitales, qu'il a ph 'a son auteur de d'tacher de la totaliA6 de la vie, dont cell cst inseparable. C'est cette mneme contractibilite, cette sensibilit6', premiers moyens de communication entre ['organisme et les corps' environnans, qui lui en atant' hinpos6,, an point de rappeler et de concentrer toute la vie dans ces deux forces. Ce n'e~toit pourtant la conside'rer que sous iine setuic face, cule, qui en offrc bien dI'autrcs 'a 1'obscrvateur non pre'venu!' dans ce point de vue dtroit ne' pouvoicnt trouver place toutes ics tbrces vitales, subalternes, dont on no6se nier l'cxiLence, mais qu'on soumeticomme autant de puissances serviles', aux ordres de cc premier pouvoir, qui ne doit sa supr6matie qu'a' la plus grande visibilite" de ses operations, surtout au de'sespoir ridicule de Pdn~trer ja -mais icernystere de la vie, qu'on a ruicux aiine' reduirc? dcux ressoris uniques, plutd't quc d'avouer avec esprit qu'on'ne peut que P'observer, sans le coiiiprendrc. Ces deux resso'rts'nc sont-ils donc mis en jeu quc par les agens cxte'ieurs, et, sans tomber danis les Vt'iros do la pathologic humoraic, n~cst-il pas permis do penser avec justesso, quc nos humeurs, et Ics orcranes qui Ics fabriquent ont une _re'ciprocite. (61 d'action et de re~action aussi constanite quc celle que l'on veut remarquer exciusivement entre l'homme contractile et sensible, et le reste de la nature. Gardons- nous soign-i-usement de nous replacer sous l'empire des quaire hurneurs primitives, qui ont e'te de'tro"'ndes avec tant de justice et de raison; mais que faire de leur influence, si -marquee, sur les phe'nome~nes de la vie? continuons &oexchire les explications que la. chimie 'a voulu nous en' donner, mais ne refusons pas d'admettre une chimie animale, pie lPon ne peut co'ntester. Quien ferons-nous, dira-t-on? il cst donc bien difficile de la soumetire 'a ce priricipe autocrate objet de tant de predilection! puisqu'on veut absolument que les huineurs tie portent d',autre caracte*re que celui qu~il leu r imprime', no~usý aurons la raison de tous les changeinens qu'cles nous manifestent, dans ceux memes que la sensibilite' t Pirritabilit6' contrac-, Lent dans leurs rapports avec les agens exterieurs. Ii faut bien que la turgescence de la bile, dans la saison de l'At', cette surabon'dance de pituite, dans celle de l'hyver, cct orgrasme du sang, 'a l'ouverture du printems, -la visqueuse lenteur de nos fluides, 'a 1'arrivee du froid humide de 1'autornne, tous phe~nomenies qui niapparoissen't que par l'accroissemtent, relatit' d'activite' des, moule's par lesquels les luiueurs pas - sent, ii faut bien, dis-je, que ces effets reconnoissent tine cause. 'Eh bien, au lieu de inettre ces organes divers en relation imme'diatc avrec Ics Influenccs du (62 dehors,, rious accordons qu'ils ne l'entretiennent que par la rnediation du syrste'me sensible et irritable, mais Loujours est-il vrai qu'il doit C~tre rnodifi6' d'une ma,~ niehre plus varikc, que ne IlI 'tablissent les nosologistes qui n'admcttent que deux classes de maladies. Les partisans de la doctrinc.,du con trastimulus ont bicn senti la vicieuse 6troitesse de leur cadre nosoJogique, ct le mal aise qu'y c'prouvent certaines affections, tout 6tonne'es de s'y trouver renferme'es. 11 en Pst d'autres '* qui ils ont refuse' Padruission, et qui vaga-! Ibanderoient encore, sans]a rn'diation dec quelques m'decins plus consciencicux, qui, pour faire cesser ce scandale, se sont empresse's d'admettre une classe-, suppicruentaire destin earcueillir ccs intercs-T santes orphelines, qui n'avoicnt pour asile que l'orga-"' nisme dans lequel clles Sic rmoidrent, encore assez son-! vent. Ils ne savrojent vraimient que faire de certaines affections ni ent-alcs, de l)Calcoup de crampes, de maux de ncrfs, enlin de dyscrasies sans fi evre, qu'unc dia-, the~se anornale a fini par adopter. Nonobstant cc vice fondarnental, le Syst~fme attirea prompteruent P'attcntion des me'decins italiens. Me'-, contens de la. doectrine de Brown, crnerveille~s de quek, qucs succes dont la. nature couronne quelquefois lesplu1s mauv11aises mdthodes, uls l'embrasse'ent avec Pr deuw faiiiliere aux imaginations de cc pays. I-s nc tarde'rewL pas a s'appercevoir de ses dd'auts. Cominec pail auteur, tant qu'i~s ne se trouivercnt qu'en 04e e (63) aicaix epide'miques, des maladies Aigiles, contagk~usds, ou. non contagicuses, que 1'on attribue h tn miasme ýpc& cial, dont l'action sur l'organisme d~oit stimulante, oru affaiblissante d'une manie're tranche'e, la doctrine pou-.voit rigoureusement icur suffire. Encore dans ces cas., tout dclaire's qu'ils puissent e~tre par la conn aissance des stimulus et des contrastimulus, foudrait--il tenir cornptc des formes, des predispositions pathologiqrnos inRees ou acquises-des syste~mes eldes oirganes, qu~a ne'gligees Rasori. Bondiouli s'est ernpresse'de remplir cettic lacune, en appelant "a so~n secours des formes et des -diffirences qui, sous i'influence primitive des dia-. theses. stirnulantes et contrastirntul antes, rendoient tomptc des specialites, des, influe-nces particulii'res d'organes, et des constitutions individuelies. 11 leur fallut, toujours par des corrections subse'quentcs, admettre, encore des formes prirnaires et secondaires, pour. representer les mutations que la diathe'se subit, du principe- de-la Iraai i afn space pendant lequel dile perd de plus en plus le caracte're de la forme propre aux rnaladi~es, gene'rales. Ph-ansa trouva ces de've'loppemens* abstraits et trop me'taphysiques; c'est pourquoi, a la place des formes tt des diffhrenccs, de Bomdiouli, ii substitua une c.ondition pathologique. et* reserva la forme pour exprirner la physionomie cite'rieure de la. maladie. II zappela cc conditione pathalogica: un C'tat maladif, qui change et trouble,. sains les, rompre, les fonctions d'un systc'mc ou dui1 ( (ij ) organe. 11 no con fond pas pilus cottc condition avrec la diatlu~sc qufavoc la forinc de Bondiouli. Snivant lui, la condition est relative 'a la disposition dui sujoti, la diathesceletla forme de'pondant principalcment des influences cxte'ricuros. Enfin Tommasini, non satisfait encore, a% la vuc do ces mialadies crrantos qui no Vouloiont point so plier au genie exciusif des deux diathe"ses, proposa, uno addition rc'clarn'o par cos affections rebollos, auxquollos ii donna le nomn de maladies adiathe'siques. Cc n'ctoit pas la poine do s'ecarter dcs ide'es meres do la. me'dcinc, pour y rovonir 50115 10 voile do mots -nouireaux, qui n'cxprirnont quo los mchmes choses. S'il est. vrai quL'on n'apprfcioic lemerito des bions, qu'apres Los avoir pordus, cc rotour cst 'un hornmrago bien flattecur pour ]a doctrine 'a laquello ii sladresso; mais l'arour propro Pa cmpchhe dke~tre complot. Los doux diathe'scs rest ont dobout au. milieu dui vuide qui Los onvironne, dans loquol lo praticicrl do la doctrine s~aido en socrot, do toutos los ve'rite's do la doctrine antique, qui manqluent "a la nouvelle. Jo no poussorai pas pius loin 1'oxarncn d'un systerno qui no re~pond qu. a une seuile question patholo-, gique, dont la solution, touto houreuse qu'olle soit, (LOvoit. roster une ide particulie're. 11 a e'e jage" ave-c irnpartialil&' dans son rn'rito et 505 de'ne'rites. Nous lc termiinorons par quciquos rdklcxions sur la the'ra-- peu-tique afiectc'o a une doctrine auiSi icyieuse, ( 6>) Ye serble-t-il pas au premier coup d'ocil, qu'une doctrine, qui reduit le noml)re immense dc nos maladies, comme cclii non moins grand de nos medicamens, a deux classes uniques, doive faire de la pratique de Part de gue'ir, F'art le plus simple, comme le plus facile. Qu'importe, en effet, le nombre des maladies, si lles ne difkirent entre-elles que par des formes pea essentielles, et se ressemblent toutes, ou presque toutes, dans leur essence! Cette question a, dans tons les tems, servi de champ de bataille "a lh polemique medicale. J'ai dej' Lu fit renmarquer tout Ic chemin qu'a fait le raisonnenent, dans Ic champ de la speculation; il faut rendre justice an motif noble de cc long voyage, dont nous rapportames tonjours bien pen de chose; son but &'oit de simplifier l'art de gu&rir. Toates (CS excursions, qui flattoicut l'espoir, nous ramenoient constamment dans un des ports de 1'isle de Cos. Le vednrable vicillard y enseignoit, que les constitutions de Pair bicr observ~es, les diathi'ses individuelles bien connues, le traitement des maladies Ctoit facile, en face de la lumie're qui jaillissoit de ces deux considerations. Rasori dit aussi, comme Hyppocrate, que les deux diatheses une fois connues, I'application du reme'dc galcment connn, va toute seule, parcc que cc remade cst en opposition avec l'une de ces deux diathe'ses, 'a laquelle ii fait succedcr celle quui lui est antagoniste. Mais ii n'expose pas, comme Ice p erc de la medecine, les signes anx(puls on petitles Tomne. I. 9 ( 66 ) reconnoltre, (UC d-is-je, ii les rejette, ai-nsQi que les sympt"Jnies des maladies, auxquels ii l 'OSC sc fier, les aryant trouve's unifornies dans des affections essenticilenient diffirentes, et diffirens dans des maladies de la mem~ne nature. C'd'oit bien mal proce'der ala simplification dc 1'art fIle gu~rir Ics maladies, que de commencer par la suppression. de cc qui en C'claircIt le diagnostic. 11 est vrai que la confiance qu'il refuse aux sympto'mes, comme illusoires et trompeurs, ii la transporte 'a l'action des me'dicaruens, qu'il charge tout seuls, de de'voiler la nature de la diathe'se par la production de leurs effets. Mais leurs proprie'Vs ne pouvant pas plus ~tre de'termine'es a priori, que Pessence de ]a diathe'sc, il re~sulte de ces deux incertitudes, qu'il n'y a plus que leur epreuve sur le malade qui puisse aipprendre au 'udecin qu'elle esp'ce dc diath'sc ii a 't combattre. On voit encore clairement ici un retour force'vers la-doctrine des anciens qui, dans les obscurit's profondes dont s'env eloppe quclquefois la nature en souf-. france, edoient rnidaits 'a Vindication tire'e ijuvantibus et nocenti'bus. Ces obscurite's, qui sont assez commnunes, malgre' la lunii'rc que jette sur l'essencc des maladies l'observation scrupuleuse du ge'nie des constitutions 6'pidediniques, et leur mauie're dcenmodifier Porganisme, ne laissent, en effet, au praticien d'autrc moyen de l'explorer, que dans des essais auxquels (bit pre'sider la conscience.,C'est avec la plus grande ( 6 r~scrve qu'ils furent, eL sont terites Lous les jours. Onr peut encore citer ici Stoll, demandant a une saign~e inode'ree, si l'iafl-ammation qu'il avait "a traiter, etoit pure, ou. mixte, ou entiehrcment fausse. Scion qu'clle avoit CAC utile, ou nuisible, ii la r6$etoit, ou passoit a une autre m~thode de traitement. Momns d'incertihide- arrte le partisan d'une doctrine qui a re'pudih' I'asthe~nie de Brown, pour lui substituer la sthe'nie, ou l'exce's de force. Quelle aisance ne do-nne p~as aui diagnostic la constance prc'jug6ed'unc di'athe*se que Pon a de'termine'e, comine autrefois Brown,. mais en sens inverse, se montrant hiabituellement dans. la propor-- tion de cent 'a dix, dans sa comparaison a-vec la diathese antagoniste? si cette proportion d'oit -plac~e' hors de doute, ii faudroit fdliciter l'humanit6" d'une de'couverte aussi heureuse, et lc me'decin appell6 pour la secourir, de n etre plus expose' a se tromper que dix. fois sur cent. Vit-on jamais 1'hypothesc s~avancer plus hardiment? parla-t-.elle jarnais avec plus dWassurance? cest peu encore; proce~da-t-e11leijarnais "a la cure des maladies, avec desreme'des, plus actifs, administr~s et continues avec plus d~audace? qui ne tremble, d'entendre dire aux partisans du contrast imuhis, pie jamais une diathe'se ne se convertit dans la diathe'sc qui lui est oppose'e, queý pour un terns tre'S court, eL. quc cet 6,venemcnt ne pct re pie ic re'sulhat des reme'des les plus puissanls? on p cut, ii est vrai., wen tenir compte, puisque cela nWest pas prouv"., Cons&. ( 68 ) quemment At ce priuicipe, les contras timulis tes, qi ne euvntoperer1 guerison, qu'en d "tC uis a~t in e diath~s~e pour en subs~tituer une autre, dovr enainer le traitement avecu~~ne vivacite qui augunente ppendant sa dnre'e d'uine manikre progressive, et dont la perseverance ne d~oit jamais ceder 'a cellc quils attriibuent 'i la diatlhesc q~u'ils combattent, quelqu'eri doi'tr C lre 'rsultat. II Y. a bien un peu de contradiction ici, avec la r~serve que commande le t~tonnement a jawantibu~v et nocenlibus; mais on n'y regarde pas de si pr~s.. (Juand on vent avoir -raisoni, et le tort qui en &drive, on le met sur le corupte de la maladie qui, comnme tout proce'de de la vie, est assujettie "a de certaines periodes, ( qu'on n'admet point en pathologic ge'nerale ), ou dans la continuit6' d'action de la cause occasionnelle du mal, ( que lVon a de'clar6e, dans Ics gC'ueraLites, n'C~trc d'aucun secours dans la recherche de fa nature de la diathe'se. Ici ii e'chappe aux partisans (Ie cette, doctrine hautaine, pie dans cette conduite, uls me'counoissent icurs principes. C'est bien je crois, avow mdconnu la diathe~se, ou l'action, d"u me'dicanient qui, suivant eux, fait ressort'ir de ses effets sur la nialadie, L'espc'e de diathe~se qui lFa produite. C'est vraimient un travail d'csprit, autant qu'un sujet d'humeur, de suivrc le contrastimuliste dans le labyrinthe de contradictions oii ii s'est jette'. S'il etoAt permiis de classer les opinions des hommes, ii ( 69 ) seroit incomparablenient plus juste de les diviser en deux classes, auxquelles on pourroit donner les memes noms, en appellant Na classe des opinions fausses, la diathese de l'erreur, et celle des opinions vraies, la diathese de la vearite. Elles rcpondroient assez bien, du moins pour les proportions, au stimulus et contra stimulus de la doctrine italienne. Que d'erreurs, pour quelques verites! c'cst le stimulus de Rasori, chez qui le faux l'emnporte sur le vrai, comme, dans son systame, la force pr'vaut sur la foiblesse. Le contrastiwulus seroit le rem ede de la v'rite, comlbattant contre les nombreuses maladies de l'erreur, dont le stimulus a tant d'empire sur l'esprit humain. Avant de quitter cet auteur, niettons-le encore en contradiction, non avec d'autres systemes, mais avec la nature elle-mme. Rasori, qui veut bien accorder 'a la nature la puissance de s'affoiblir elle-meme, par consequent de se guerir dans les affections de la diathese stimulante, lui refuse completement cc pouvoir dans les maladies qui relIvent de la diathbse du contrastimulus. Si quelque part la nature ne paroit plus deprimc'e que dans les eivres malignes contagicuses, comment se fait-il que dans les Cpiddmies de cc genre, oi'Ule nombre des mcdecins ne peut rdpondre aux besoins de leurs secours, beaucoup de malades en relevent, sans avoir goute les remedes stimulans. De l'eau qui n'est pas toujours pure, a fait tous les frais de leur guerison. Son 6tonnement est moins grand, d'apprendre que des pau (TJ monies sojent enifrees en Voic dc guerison par l'usage dui rticme liquide, pris avec tie'deur; c'est la prerogafive de la diathe'sc stimulanite. lMais ne liii est-il jamais arriv6 de voir Phomme des carupagnes se prescrire dams ics plus vives infla-mrations de la. poitrine, les, stidorifiques les plus fchauflans, et se gue'rir avec une 'ItLesse qui tient du prodigcr? Ce ph'nom'ne a du frapper souveut ses yeux, aux tems oii, sectateur de Browvn, ii pr atiquoit, comme Phomme des champs, ]a me'decinc stimulante. 11 est vrai, quc l'hommc des ch amps, presqune tonjours condamne( par sri position, a1 se suffire ah mi meme, posse'dc des traditions, fait '16iii mme dcs observrations, dont la justesse a sou.vent de~concerte' les plus savans astronomes. 11 Ctndie sa propre constLiLutLion, cet surtout tient comple des causes doigne'es, dues occasion nelles, loutes choses dont les contrastimtilistes f'ont mons (Ie cas que de lFaction exploratLivie de leiirs reme'des, pour la. formation du diagno'stic. On n'es[ pas momnssurpris de renconirer iine foule (Ie maladies chroniques cotees au role des affections quli reke'ent. de ht diathbe'sl simulantLe. L'Cdtonnement ~e surot lobersur le 5s1)imaladie 'aniiasnn~% lixe, ct (li i e penit qulc slinniler Plorganisie, tant 1ud flal uIble. Pou ii'qo-i ka nakwue use-t--elle si ralremvenl de son privilecge. (e ponvoir se secoln'i eI'cetutu11C tu (ifs le traileonient. de cile wniadie, qui reclame imperiicuisement son spfcilique On, pourroit (lemandel' ici quelle est la. naltire du stimidlus syphil1itIque, etCeclle dUSii tMUlus ulercuriel:'.Si CC5stunuins 6kevcnt ou. d~priinent ics forces vIrtales? c'cst une question quc ne semblent pas s'u'tre faite les inventeuws dcs deax diathe'ses, question dont la. solution ftlairciroit Si IriVemcent la, science the'rapeutiqne. Car enlir, oni ne fait autre chose, depuis 1'orioine de P'art, qpie d'opposer des contrastiniulus rn'dicinaux 'a des stimiulus niorbifiques, comnie le inercure au, syphilis, le soufl're 'a la. psore, le kina, 'a l'intermittence; inamis maiheureuseinent ces spe~ifiqnes, encore inconnus dans leur nianie're d'agrir Sur l'organisne, sont trespeu nom~breux, et ii s'cn faut que les nouns, que Rasoni donne au ses nu'dieaiuens, les aient e'clairc's et multiplid's: uls ont rnnic'e 1infdrioritd Sur les iio'res, connus a priori du niddecin, qui ndepronvc pas le besoin dc e rpeter chaque jour au lit du inalade une epreuve dont ne pent se dispenser leceonti'astuimliste. Puisque nous avons parle' de la Iie"rre interinittenl~e, elle ne doit pas toujours appartenir 'a la, diathlicse stimulante; autremenict ii flnt, deplacer le kuna. de la cathdgrorie des stiniulans, pour le classer parnii les contrastirnulans. On n'a. done rien innove, en introduisant (les moas dont la signification est &gcale "a (l-autires miots. On opposa. de tout tents le chaud au. froid, le I reid ait chaud, les relAchans ZA l'6rdthisie, les fortifians an relAchement. Mais de tonS, IcIns, on cat besoun de coni noitre les diathe~scs ge'nerales et particuliehres CL les systmes des maladies, pour s eclairer sur l'emploi de ces moyens, dont les noms nwont jamais constitue'la vertu. uls ont senti, du momns, ces me'decins ne'ologues, le besoin qu eprouvera long tems encore lFart, de pe6 -n 'Lrer l'esp Cce diaccord que l'acte de la gue'rison suppose entre la maladie et le me~dicament, et c'est le seul cAt' utile de leurs nombreuses exp "riences auxquelles nous- devons des observations pre'cieuses sur l'action. de quciques me'dicamens, etlla grandeur des doses jusques auxquelles on peyit les administrer. C'est l'empirisme q-ui a fail co &ccouvertcs, c'est 'a la me'decine dogmatique "a les reve'tir du sccau de la legitimite'. Mais nulle part le contrastirnulus n'a requ d-c la nature un dc'menti plus formel, que dans la cure du virus C'crouelleux, operce par elle-me'me. Ces olbservations sont assez communes,.pour que chacun les ait facites., Qui n'a pas vu cc vice, dont la manifestation Cst surtout prononce'e dans le systd'me lymphatique glanduleux, s~effacer entie'rement 'a Page de pubert6,. sous Pinfluence stimulante de la revolution qui s'ope're a cette pe'iode de la vier je ne parle ici que' des sujets affectes de cc vice, que n'a point aborde's la me' decine. uls oierit vierges de tous me'dicamens. On ne sauroit contester que la diathe'se inflammuatoire marque de son empreinte toutes les operatLions de la vie ai cet AXge. Ou' est donc la ve'rite' de Ila ne'ces site' du con (73 ) trastimulus, pour vaincre la diathese du stimulus, a laquelle Rasori a subordonne cette maladie? II faut toujours en revenir aux belles et Justes idees des anciens, qui, malgry leur ignorance de la physique de nos organes, et peut tre par la raison meme de cetle ignorance, pureut observer plus impartialement les phenomenes de la vie dans la progression de la vie elle-meme, et, sans aucune preoccupation, les placer dans l'ordre de leur apparition et deleur succession. Ils ne perdirent point le tems "a en rechercher le moteur intime, que nous ne decouvrirons pas plus que la cause prochaine des maladies, mais ils coordone.rent ces phenomenes, et nous lkgucrent cc beau tWavail des constitutions sur l'air, les iyst"mes d'organes, les rapports de ces systcmes, tant entr' eux qu'avec les agens extericurs, sur les revolutions climateriques de la vie, travail dont la justesse, lh sagacitc, et Putilit6 se sont fait remarquer, dans tous les tems, des hommes qui se plagant comme eux, dans une sphere d'ignorance de tous nos reves, ou plut t, dans leur oubli momentan6, ont observe, comme eux, sans prCvention. Un service rendu a la science par la recherche de la puissance contrastimulante des substances medicinales, a t6C d'avoir place l'antagonisme d'action ec de fonction, que les organes et systLmes d'organes exercent entr' eux, dans un jour plus lumineux. On lit dans le recucil des cures operces dans 1'esprit de I Ie. 1. IU (74 I/) cette doctrine la relation do maladfies- inflamma-toires tormine'cs avoc autant do promptitude quo de bonhour, par des doses e'normcs do tartrc stibie'. L'hiistoricn ajoute quo 1e plus souvcnt cc reme~de he' roiquc no produisoit aucuno evacuation. On no sauroit me'onnoi'trc ici la preponderance d'un stimulus sur un autre stim 'ulus, c~cst-a'-dirc, la foiblesse relalive do 1'un ce'dant 'a la prevalence relative doel'autrc; comme aussi, quo cos dcu'x sc'nco se passent dans los syste~mcs sensible et- irritable, sans aucunc relation -avec lc ýYstc~me mate'ricl, dont los edlemcns ýont etrangers a'I Paffection', commo sonibic le prouver 1'abscncc des 67acuations, dont le contrastimuliste ne fait aucun cas. Mais pourquoi cotto exclusion d'un Ph&Momenen qui quclqucfois joue Ic prin~cipal role dans 1'oeuvre do la fcuration? c'est pour e'tre conse'quoiit au principe do la doctrine, qui no pormot?"a uno pneumonie d'appartonir d'autro diathe'so qu a cello du stimulus, et vout quc cc stimulus soit do nature phlo-gistiquc. On pout accordor la promiiehe partic do cotto.cyigoanice, mais ]a secondo est encore en contradiction avoc l~expe'ricnce, qui onsoigno tous los jours quo cc memc tartrc stibic' aggrave la pneumonic, lorsquo son stimuluis sur licstomiac no N~ pas jusqu'a' produire le vomissement ou Ia. diarrh~c, 'alapparilion. d'unc dosquelles c'Iacuations, ou do ton tes doux ensemble, la pncn -sei so compse tout do suite. Nais des -qu'on noe vent plus admct~trc le stimulus do -la bile, de (75 la piLuite; de l1'Acr e arthritiquc ou rhum atis ant, on es t contraint de flier des effets, dont l,'evidence saute aux eCux: c'est par la m C"me rsaison qu n'Waccorde aucun inte're' t-" la diaphore'se succddant "a llevacuation C~me3 -tique, qui cinporte souvent avec elle la $eripneumonie rhumatique, permanente jusqu'i al'apparition de cc phe'nomene. On croit re'pondre pe'remnptoirement "a ces objections, en disant que ces evacuations ne s'operent que conse'cutivernent "a la destruction de la diathIse,*2 qui a remis la nature sur la voic de ses fon'ctions, c'est-a'-dire, quo la cure est de'j " acheve'e, avanit qu'elles ne paroissent. Cette re'ponse no prouve pas qu'il n'existe quiune sorte de stimrulus, car s'il en 6toit ainsi, les gu'riJs~ons no pr~senteroient que la mdm'ne physionomie, tandis que l ''acte de leur terminaison offre une foule de varie'tes, fonde'es sur cello des stim-ulus, auxquels elies devoient leur existence. Je me resume, en disant que la doctrine du contrastimulus., quiinwest en m~decine qu'une spe'cialite inte'ressante, a merite' le sort de la grenouille de la fable; qu'un chapit~re important doitluie"Lre accord6' au. grand cadre de la pathiologic gen~rale, qu'elle a cu. la ridicule prd'ention de remplacer: quo la curation de beaucoup de maladies, comrne aussi sa c"d riVe, cst l'ouvrage d'une rechierche plus attentive du rapport des mnedicamens, tant avecC leS causes dii mal, qu'avec Los divers organes do lk'conowiui antmnale; quo la miatie~re me'dicale lui doit queiques spe'cifiques, dans (6) le sens attach6' empiriquernent ai cc mot., mais que tous ces avantages, qui ne soft point sortis d'une vue qui cniflrassc l'cnsemblc de l'organisme, peuvent encore momns servir de fondernent ai l''dificc pathologique quc (lepuis des sickles nous essayons vainement de fonder: qujile I retrecissemcnt que cette doctrine fait subir 'a,.I la science, scroit un retour maiheurcux vers ics te"iicbres qui ont precede le perc dec la m~dccine: que les sicklcs de Galien et d'Aristote pouvoient se p-ayer de mots plus ou momns sohiores, qui nWont plus d'cmpire sur nous; qu'au surplus, ii est prudent d'attendre que les e&olcs italiennes s'accordent entre-elles sur la valcur de ces mots, avant d'abjurer la doctrine ancienne, qui fut toujours la planchec de salut -pour ics nombreuses theories qui ont 'choue con~tre le rocher inexpugn able des ve'ites que cette doctrine ren('erme. Si Rasori, en voulant simplifier touit 'a la fois, et lc tr'avail de la pcnsc'e du mnedecin, et 1'cxercicp de son artl, est loin d'avoir atteint cc double but, ii nWcn est pas dc m Chne du systernc du Professeur Broussais, qui nWadinctLant point de maladies gencralcs primiIives, leur faiL prendre "a tputcs- naissance dans'une ii'rita-,tion locale, qui ne tarde pas a s'universaliser, ai la faveur du lien syrnpathiquc qui unit tous nos organe s. Dans l~impuissance oi' ili se trouve d'ind-1" (PlCUr l'ortganc sic~gc de. Pirritation. dont ils sont tous stisccptiIbles, fi'ap pe de Pcextrd~mc scflsiIilitC' dont est (77) doiuke la membrane qui rev't les cavics puhnonaire, gastrique, et inteslinale, comme aussi, convaincu par 1Pexpe'rience et 1'obstrvation, de Icur liaison intime, tant cntr' clles qu'avec tons ics syst'mes d'organes auxquels clles servent d'enveloppe, ii part de cc point de vue phylsiologique, pour rendre compte des conditions de I'@tat de sante', ct de cclui de la maladie. Dans cette nouvelle the'orie, nous retrouvons encore l'excitation pi'esentce comme la condition du maintien de la rie. iLes foyrers d'excitation sont multiples, comme les regnes de la nature qui les renfernient, parmi lesquels la matiehre de la chaleur tient le premier rang: Les foyers d'excitabilitf, tous les organes de 1'conomie animale, parmi lesquels ceux qui sont doues i un plus haut degre de la force contractile, tels que' la peau, les organes des sens, etles membranes muquenses, jonent le premier r6le. L'excitation donnde, les organes qui la recoivent, reagissent, ýt les phenomenes vitaux se mnanifestent. Tant qu'll y a C'quilibre entre l'excitation ct la reaclion, il y a harmonic, c'est-a-diire, sant&; lorsque l'excitalion domine, il y a maladie. La maladie est toujours un surcroi'tde vie, une elevation des phenomenes vitaux. Nlais cette augmentation de l'activit6 de la vie n'cst ni gene'rale ni uniforme. Cette aberration nait dans un organe, on un sysh'me d'organes, pour de]a se communiquer aux autres. Cette irritation n'est point icicuse dans sa cause. Elle ne $che ique par ( 78- ) son execs. Aussi ne-voit on dans les pli'nom'nes de 1a inaladie que les phe'nomc'nes de la vicelle~-rnrem (1111 fiC paroit ebange'e, que dans son augmentation. 11 est bien vrai que pendant que quciques sysLe~nws sura-bondcnt dc mouvemens vitaux, on apperqoit que d'autres syste""mes oit perdu de l'activiVe des icurs. Cc phe'none'ne est un corollaire inseparable de lalocaliVe de l'irritalion qui appele les sucs sur l'organe affccte', qui nWen est surcharge" qu'au pre'judice d'un on de plusieui's autres, auxquelsius sont enleve's. Cet albord des sucs, cet accroissement de nutrition dc 1'oi-gane irrite', l'exposent au danger de la desorganisaLion, coinme aussi l'inertie dans laquelle tombe l'or. gane qui ne les reqoiL.plus, peut occasionner des conges Lions, passives, 'a la ve'rite. rrouLe irritation locale peutL rester concentre'e dans son sie'ge, y c'Lre inconflue de l'organisme, si ielln'est pas vive. Pour peu qu'elle ait de viva citC, la syrupathie en aver Lit P'orga-,imepar PinLerinide exciusif du systLe evex conducteur des symlpathies. C'est ainsi que l'irritalion est transmise d'un organe 'a un autre, 'qui souvent la contracte "a un degre' supe~rieur 'a cclii de 1'organe priniiLivement affecte', cc qiii donne I'ide'e des mn'astases, ta-Lndis que ics crises ou. gu 'ri 'sons rapides sont le re'sultat du transport de l'irritation d'un ov~rgane noble vers les organes cxcre'tcurs. Quoique ics iicrfs sojent les principalix. instrumens de la symnlpatliie, en tant qu'ils sont de'posiLaires de la sensi ( 79 ) bilit6, ton tefois c'estL Panalogic des* tissus, ci celle des, organes qui preside 'a la. direction de la transmigrration de l'irritat ion. Elle nWcst a\ craindrc quc lorsq'elle d'tcrmine dans un de ces tissus de l'enflcwe, de ]a rougeur et de la chaleur, tous sigpnes d'inflainmation, qui ne s'accompagne pas ne'cessairement de la. ldouleur, qul se fait sentir le -plus souvent dans les parties sympathiquement irritecs, phicnome'ne principalement remarquable dans les inflammations de ki mecmbraneý muqueuse du canal initestinal. C'est "a l'irritation inflammatoire de cette membrane qu'il faut rapporter ces phe'nome'nes, symptom atiques du sysichre nerveux qui ne souffre~que sympathiquemient, et qu'a" tort on a pris souvent pour desý affections propres, que lPon a nomne'es ne'vroses. Ceate irritation ne peut-C~tre un peu, vive, sans se commaniquer a-u. crveau., cc qui se manifrste pa-r'le trPuble des fonctions intellectuelles. lXais de tons les organes, 1'estomac est ccliii qui recoit le plus imme'diatement et avec plus de ce'lerite ' irritaiion sympathique de chaque organe primitivement, irriVe, et cela an moment ou. Porgane entre en irritation. Telle est la source de ces symp-to'mes gastriques, qui de'gyne~rent f acile-ment en une. inflammnaion de 'Pestoinac ca des intestins, lorsque ceLte irritation sympailiique s'accroit, ce qui arrive souvent. Enlin le coeur reqoit Pimpression qui accd'lcre la circulation dui sang, ct prodaut la fie'vre. Tonic irritation assez vivye pour ( 80 ) occasionner la fie'vre, est dc'j~a un signe d'inflammation,2 et comme cette irritation passe promptement de 1'organc irrite "a 1'estomac et au cerveau, dlie dispose de'ja ces organes a contracter Ik mode inflarnmatoire. On voit souvent disparolire' 'irritation sympathiquc du cerveau et de 1'estomac, malgre' la continu ation de 1'inflammatioft et la durde de la 1ic'vre. Mlais lorsque 1e'%at d'irritation est intcnse, ces dcux SIymptomes sont permnanens; le ccrveau Ct 1'estomac s'enflamrnent, et la mort est ine'vitable. ILes irritations causees par les poisons sont diamndt'ralement opposees aux loix de la vie, dont elies de'priment les mouvemens, taiidis q'uc toutes les autres les CdCvent. Enfin, c'est en vain que les forces de 1'organisme dirninuent sous 1'influence de 1'iflammation maine, cette diminution nWen change pas la nature. Comme on voit, Brown est loin d'eth' oubli6; sa th6orie de l'exciiation re vit dans le systc'me de Broussais, sous' la face speciale qu'il lui avoit donn 'e, 69'cstai-dire, a'vcc la centralisation de la vie dans des organes micux connus que d'autres, auxquels on- 'n)acordc aucune influence. Suivant le premjier,. la force vitale reagissoit trop foibleinent contre les influences externes; dans la thecorie du second, ce~tt'e reaction esttoujours, ou presque toujours, trop vI've, et le malade menace' par P'un, de succomber 'a la foiblesse, court avec 1'autre, le risque d'etre C'cras6 par la force. ( 81 ) It pourroit bien y avoir ufl pcu d'arbitraire c'*i terminer ainsi la. constitution ge'ne~ale' de nos maladies-, lorsque- nous ne pouvons les C'tudier quc dans icurs sjrmptomes, qui n'off-rent jamai~s une. preponderance exclusive de Pun ou l'autre de ces deux grands carac-t~res. Aussi se garde-t-on bien de partir de l'observation des phe'nomnenes pathologiques; on aime bien micux sc cre'er une physiologic ai sa maniere, pour en induire la nature des aberrations sur lesquclcs rc'gnc la rn'm e vidence., ic mcinc jour, dont on a delaire6 Ics fonctions. En cifet, si la montre animaic ne marquc les heures' de la vie qu'a' la faveur d'un balanciere~lastique, Par" tiste saiL a% point nomm-6 pourquoi cule retarde, on -avance. L'cxciLation dc Brown n'6 tant pas asscz vive, Paiguille d'oit. acce'lerdc par les stimulans. Nous devons avoir beaucoup change' depuis, puisqu'clle est toujours a l'avancc. Aussi a-t-on propose'de ralentir, de retarder le balancier dc la vie, en affoiblissant sa contractilite'. Vo~ilai un. premier reprochie h faire au systeme, de partir du bon vouloir d'un principe qui a une partic. de son fondement dans un des fondemens multiples de la vie', 'a l'cxclusion des autres, et Pautre partie dans l'imagination. 11 ne manquc "a cccLeI dcrnic~rc que la. sanction de la nature. Le principe vital une fois simplific' au point dc ni'C'rc plus que contractile et sensible, voycz combien simple devient, la conception et l'explication de son de'saccord! si la Thulie. 1. 1 ( 83 ) n'avoit pas imagine, c'est que cette irritation primit~ive et communiqut'e, fut Lou jou'rs de la mernec nature; que les organes qui en sont affecte's, fussent toujours phiogistiquement crispes et le sang, qui en forme les mate'riaux, dans un e'1at d'6bullition et d'incandcscence,- tout pre's de 1'inflam mation. C'cst tout cc qu'on pourroit penser, si l'anatomie. n *'avoit de-couvert, dans I'organisation humaine, qu'une seule forme de contexture, commune ai tous nos organes. On con~oit que dcs organes semblables puissent et doivent n-'6prouver qu'un seal genre d'alteration, coinme lPinflainmation d'un oeil est de la Din'me nature que celic de l'oeil son cong~ne'e: mais, Iorsque chacun des organes, est diffircminent constitu6, malgre' ]a similitude de ses parties 616mentaires, pour accomplir des fonctions ~ilui propres, ii est hasardeux de prdcuedre que son de'saccord. ne sera pas inodifi6 d'une maniere qui mui sera 6galcment propre. Ainsi done, 'a ne s'arrefter qu a cette seule conside'ration, ii est rigoulreux d'admettre autant de modes inflammatoires, qu'il 3r a d'orgaiies divers. La pathologic ancienne de l'inflammation d'oit dc'ja riche de, ces v~rite's, et, m'algr'c sa vue uniforme It 1'gard de ce mode de maladic, ic nouveau the'oricien de l'inflammation est force'd'cn convenir au chaptItre de 1'inflammatioa des intestins, dans lequel ii consdille de ma'na'ger I emission du sang, comme frein d~e razot, dont uls sont d'autant plus remplis, quc leuir dtat inflaminatoire est plus aigu. Voyrez les ide'cs de ( &i ) l'autenr dans sa th~rapeutique du typhusý la contradiction pie pr~sente leur rapprochement de ses ide'es g~ne'rales sur l'inflammation, ne peut vous e'chapper. Mais, non sculement la nature a, imp rirne "a chacun de nos organes un sccau part~iculier qui ic distingue de tous ceux qui ne liii sont pas congeneres, mais encore, dans cette idcntite de fabrication, cule a-coinpris des diffirences inapercevables pour l'anatomiste et lecbcymniste, qui ne sont marquees et suisceptibics d eLre de'couvertcs que dans ics actes de la vie, dont l'apparente unifbormit&e couvre tou tes les individual-it Vs dcle 1'espce hiima-cine: Ce qui revient 'a dire, en d'auitres termes, que chacun a sa. constitution propre, en vertu de laqucille ii cst plus ou momns dispose' "a la rnaladic; et pourtant, ii nWest,. dans cette th'ot-ie, pas davantage teau compte de ces spe'cialites, que des constitutions. epidc'miques ge'n~ales. Les unes et les autres pre'sentent une antithe~se aussi remarquable qu'instructivre, c'cst que, les spe'cialites individuclies de'robent les maladies ý un& forme gene'rale exclusive, tandis que le ge'nie e~piddmi~que les fait dispa.roltre toutes, en leur iniprimant. le cachet dc l'tinifornIit6. On est momns surpris de Nvoir l'humanit' aifranchic~ parle i nouveau syste~me, du tribut impos6' par les constitutions 6'pide'niques-. Cette compensation lui 6toit Ibiefl due, de la part de cclui qui P'a soumise, du momns pour quelque tems encore, 'a une 6)pide'mie inflanuuatoire permanente. (85P") Un axi'i~av, brillant de sitnplicite', d'une expression heureuse, ouvre la. nouvelle pathologic. C'est ainsi qu'Ilyppocrate prd'uda ai la. sienne, par scs aphorismes. Mais le nouvel Ilyppocrate est bien autrc-~ mient rassurant que l'ancien. Queule frayceur dans ces InOIKs ars longa, vita brevis. -Et ces deux autrcs: expe-~ rientia fa//ax, judicium difficile; que dc de'Iiance de soi-mehme n'inspirent-ils-pas? ii fialloit un courage peu commun, un rare amour de l'umanite', pour se de'vouer a une carriere herisse~e de ces difficulte's. Grace au nouvel adage, l'&udc de la. medecine 6st dcvenue aussi facile que son exercice, et l'on ne doi.1t pas plus redouter aujourd'hui de l'embrasser, que de miourir sans l'avoir approfondie. JUroussais nous lPas-~ sure,. que le tiers de nos maladies a sa. source dans, la membrane muqucuse de l'estomac et des intestins, cst-dire, que la. gastro ent rte est la. basee d- ne la pathologic. La. surexcitation de cette enveloppe gastro-intestinale donne naissance aux maladies aigiies, et sa Sous-irritation, ou, comme ii. l'exprime, sa. subinflammation, est le fondernent de presquc toutes les, affections chroniques. On ne pouvoit meltre plus "a 1'aise, et le mnedecinI etla. nature elle-ncmem. Malgre' la. nouveaiite de cette opinion vrainient iibe'rale, on ne sauroit y7-me~connoltre uri air de fatmulle avrec Phecole gastrique, un ptru passe~e de mode, at la ve'rite", mais qui forme encore toute la science de beaucoup de me'decins, qui cherchent toujours ( 86 ) dans l'organe digestif, c'est-a-dire, les preniie's voics, Ics causcs de tous nos maux. L'~vidente liaison de cc grand organc avec tous les systemes du corps, s-i prononc~e tant dans les fonctions de la sant6 que dans les ph'nornines des maladies, pre'Le, en effet, beaucoujp de Taisemblance a cette opinion. Quand on o01 -serve attentivement cc qui se passe dans Pacte de la digestion, on ne sauroit s'emp'cher d'y voir, en miniature, ii est vrai, tous les traits d'une maladie. Bien que les substances alimentaires, destines ' la reparation, soient en rapport d'amiti6 avec la muqueuse de l'estomac, cependant, de l'iifinie distance qui les separe de nos humeurs, dans la nature desquelles clles doivent Crtre converties, ressort une sorte de caract'rce d'lhtc'rogentnite relative, que fera disparoiltrela force, digestive, mais que le travail meme de la digestion oblige de reconnoitre, en de'pit du paradoxe apparent que semble renfermer cette idge. Que voiton dans Pacte de la digestion des alirens les phls siruples? une augmentation de la vie organique, iine diminution de la vie animale, une nuance d'obtusion de la vie intellectuelle. Le sentiment, le mouvement ont decru dans l'homme extericur, pour s-accroitre dans Phomme inte'rieur. La chaleur a passe de la pCripberie an centre; un peu de frisson memc, que le vrulgaire regarde coinme Ic signe des bonnes digeslions, se fait sentir 'a la surface, tandis que Jes centress'cchauffent davanlage; Ic cocur et toutes ses depen (-8" ) dances sont stimuldes; le rcpos est pr6fdrablch i la motion,le sommeil demande 'a succedcr A la veille; ii sembic, cnlin, qu'uirn peu de fievre aille se developer. Voila cc que j'appelle l'esquissc assez ressemblante d'une maladie. Que la digestion soit manqu~e ct on la verra sortir dc celte esquisse, avcc tous les traits qui lui appartiennent. C'cst dans cette observation que l'ecole gastrique a puis, la vraisemblance de l'existence du sihge de nos maladies dans les premie'res voics. Si cette opinion n'est pas la v4'rite' ellemaine, elle y touche au moins dc'bien pre's. I11faut bien le croire, piisque les theories les plus opposc-es de principes, ont donna la mcme importance aux fonctions du ventre, dont on pourroit dire qu'elles son-t -toutes-sorties. En effet, apres la -surface du corps, et celle interne du poumion, qui nous mielten t en rapport avec l'atmosphc~rc,_la muqueuse interne, qui commence " la bouche pour finir au sphincter du rectum, n'est-elle pas, nuit et jour, en etat de stimulus, excite par la foule des impressions varices quc lui portent les aliineas et les boissons, diversifies comme la nature qui les renferme? nulle proportion ne peut tre 6tablie entre les fonctions des surfaces externes, et de cettc derniere toute interieure. Les alimens, ainsi que l'air, sont fabriques par la nature. Mais nous respirons l'air, tel qu'elle rous l'offre, et la prfparatiou des alimiens cst notre ouvrage. Si l'om excepte les fleaux ( 88 ) epiderniqucscet contagicux qui le vicient, Fair a tonjouirs assez de vitalit6'. Aux erreurs insepairables (In choix des sub~stances ahimcntaires se joignent celles de la qualite' et de la quantiVe, qui sont en notre pouvoir. On ne peut chercher ailleu~rs les raisons de la plus grande sujetion de l'organe digestif "aIl'dat pathologiquc, cet c'est aussi la' quc tous les systenles out che'rche' les causes de nos maladies. De cc point de vuc cominun 'a toutes les theories -nedicales, son't sorties toutes les divergences qui les caracte'isent. Si l'erreur les daleve pour les renverser, ei. faire place "a une autre erreur, c'est que lPon ne pent qu'errer, lorsque P'on quitte les voics de l'observation, pour la speculation. Les partisans de l'humorisme ne voycu-t que des sucs vicie's, produit de mauvaise digestion: une bile surabondante re'sultat d'une constitution bilicuse. D'autrc-fois c'est le sang qui dornine, toujours par l'exce's de la diathesc sanguine. La pituite et l'atrabile avoicut aussi leurs causes dans la predominance d'un syste'ne d'organes. La rn'thode evacuante a du leur paroitre le nmode de gu~rison par excellence, ci. leur tlndrapeutiquc fut modele'e sur celic de la nature, qui termine nos maladies par des e'vacuations. lMais ces evacuations, que nous pouvons si facilement imiter, la nature ne les opere quc conse. cuti-vement ý uric autre operation qui n'est poin't imitable, don.t nous ne connoissons que le nom, ci. les phcenome~nes exte'rieurs qui l'accompagncnt. C'est ( 89 ) le travail que les anciens ont appell6 coction, maturation. On a demandd 'a la chimie, 'a la fermentation, a la trituration, quelle toit l'essence de ce travail; ces arts oat ose repondre explicativement, mais leurs donndes, tout ingdnicuses qu'elles furent, n'ayant point rempli l'attente, l'humeur s'en mela, et l'esprit irrite de cet obstacle, aima mieux iier cc mysti~re, que de s' arr'ter, comme les anciens, 'a sa contemplation. Les memes hommes qui avoient si bien observe la coction des alimens dans l'organe digestif, les phdntomene8 qui accompagnent leur conversion en notre propre sub - stance, et leur separation des matieres grossieres, que la nature n'expulse que plus tard, refuserent d'y voir l'image en raccourci du meme travail dans tous les dtats pathologiques. Chose dtrange, ils n'avoient pu composer du chyle, du sang, que dis-je! il est meme hors de leur pouvoir de fabriquer un crachat, et ils s'arrogerent le droit de circonvenir un at6me ddlLtere, inconnu dans son siege comme dans son essence, de l'envelopper, Penchainer et 1'expulser, sans connoitre d'autre loi que leur bon plaisir, mais avec I'orgueilleuse pens&e de se substituer ' la nature, et mime de faire mieux qu'elle. Les crises furent volontaires, comme les instrumens pour les opdrer, etoient libres. On connoit quelfut, pendant le regne de cette opinion, le sort de ihumanite, saignee jusqu'au blanc, purgde jusqu'a la ddfaillance. Moliere en a fait o ine.. 1. 12 ( 90 ) justice, co'rnre de beaucoup d'autres ridicules, que ressiiscite tous les.jours l'amour de la nouveaute. La. me~m iinpuissance de comprendre les crises, ea leur travail pr~paratcur, a jett6 leProfesseur Broussais dans tin autre extremeDi. Beaucoup de philantropic s'est. mc~lc ' la pens~ie d'en aifranchir l'humaniiit; ii a cru possible de les prevenir, en saisissant leur facteui'. Les humoristes l'avoient place'dans une inatie're 'acre, qu'ils vouloieut soustraire, en h'e'acu-ant; le solidiste modern~e, qui n'a interroge qu'une des voix de 1'organismc, a cru. qn'en faisant, taire celle de I'a sensibilite' ct de la contracti lite", ii rendroit inutiles, [ous dles fraix qife se proposoit de faire la. nature. II ne nous dit pas quel est le stimulus qui met ces deux forces en jell. La maladie nWest qu."une exaltation des phe'nome'nes vitaux, produite par une irritation, d'abord locale, puis ge'ndralise'e. La cause de cette irritation est dans les influences excitantes de, la. vie culenieme. Elle ne devient cause de maladie, que par son exccs, et son effet, la maladie, nWest autre chose qu'une excitation trop vive. La. matihre organique ne peclie par aucuine alteration: point d'Acre, point de sues, point d'humieurs vicic'es. Mais tout cela peut av'river et arrivera infailliblement, si t~on ne se pres-se de calmier l'irritation. Clest en vain qulon. confieroit "a la nature lec'sumn de se soulager, et. de se calmer, en s'affoiblissant e~lce-ine~me. La. nature de l'irritation, de I'iiiflawn-iation, n'cn sauroi er chang~e-, quoiqlu'il ( 9' ) arrive fre'queni~ent qu'une inflammation, celic des yeux,par.txexmplc, qui dans son d'at d'acuite', auroit cede ai la saignc'e lo~cale,, dans la chronicite oi'i la laisse tomber la niegligence, rc'clame l'cmploi des toniqucs, qui, en triomphent. EI faut se hafter d'extraire du sang, sur-tout celui qui se porte vers l'organe ge'ni'rateur de l'irritation. De's qu'elle est vaincue, la maladie se termine; au cune crise. ne signale sa. termmnaisori, autre que l'cffusion du sang, fauteur, avec llexcitabilite, de tout- le trouble de 1) economie animate. '11 arrive bien 'quciquefois que la. nature se de'chargc par.,4es voies urinaires, alvines, ou cutane'es, mais c' est, ou un effet du transport de 1irritation des organes nobleOs sur ceux' qui ne le sont pas,, (aveu toujours pre'cieux de la. part d'une the'orie qui niii les crises ), ou bien le retour 'a ses fionctions, dic la. nature rc'inte'grc'e dans. son harmonic, par la. destruction du stimulus, Puisqu'il est question de noblesse d'organes, on nerefuse slfirement pas cc pri~vi1~cge 'a l'organc dc. la respiration. Comment se fail-il, qu'en d~pit des saignecs et ge'nerales et locales,* le sang qui doit tout de'sorganiser, qua nd- ii surabonde sur iine pan~ic irri'i, se borne 'a s'y de'poui11er d'une natii'rc visqucuise, quc l1'expcctoratioii expulse, au grand soulagem-erit. du mnaia~de qui- trouvre son salut dans celte c'vacuaLion.. Ce west point subiteinent quc se fait cc travail, l'a niature y travaillo suc cessi veinent, di sou~vent abe ( 92 ) soin de deux senaincs, pour lPaccomplir. Voila" bier un organe noble, et tre's noble, qui s'est ddlivr lui mnemc, sans le secours des organcs qui nc le sont pas. I y a plus, on a remarqu6 'que ces organes du second ordre semblojent respecter ce travail, que les sectateurs de l'excitation ne respectent guc~res, se montrant aveughcment plus sages que ceux qui en les excitant, pour acce'h~rer la guerison, ]a prolongeoient, et quclquefois la rendoient impossible. Pendant cc tralrail interressant, on voit presque toutes les 6'vacuations suspendues; le ventre est immobile, comme saisi de la crainte d'interrompre le mouvement curatcurw de la nature. Je sais qu'on pelt objecter que, quand l'irritation est nde ailleurs que dans le poumon, oii elle a ei6 transmise sYmpathiquement, ii r a metastase. Je suis loin de Ic nier, et je sais aussi quc ces transports dirritation sont entoures du danger le plus imminent, quoiqu'on ait vu encore assez frc'qucmmcnt l'organe noble se ddivrer tout seul, t~moin le cerveau, par un ecoulement du nez, ou des oreilles. Mais quand l'irritation est primitive dans le tissu pulmonaire, commient sc fail-il que l'excitation qui a r'sist6 aux saignees les plus abondantes, succombe devant Pexcrclion d'une matietre qu'on a bien appehle puriforme, mais qu'on saiit n atre point du pus? ne seroit-ce pasque, malgri Ics forces que 1,cmission du sang a fait perdre hi la nature, ii lui reste encore assez de cette (93 excitation tant redoulee, -pour expulser les hetero-geneites, soit ant~rieures ak Pexcitation, soit posterieures 'adiee t sofl propre ouvrage.. II y a donc, en d6pit de la the'orie qui en conteste 1'e-xistencc, des crises, que cette thdrapeutique retarde, prolonge, suspend quciquefois, mais, qu'elle ne sauroit toujours prevcfir, et toujours empe'cher. Je terminizerai ces re'flexions critiques par un exemple tire' del'inflamnmation C'resype'Iateuce de la face. Q uoiqu'elle puisse se presenter dans toutes les si sons,2 l'Cte' est celle qui est la 'plus propre "a sa generation. En voit -on beaucoup ce'der h~ la saignec, "a l'application des sangsues? les boissons de'layantes, rafraichissantes, suffisent-elles toujours 'a sa gue'rison? Obe'it-elle touijours au stimulus d'un ve~sicatoire place' antagonistiquement? ii -est rare que cette maladie ne s'accompagne pas d'un grand ddsordre de la membrane gastro-ente'ique, pour parier le langage moderne. Hyppocrate panle Souvent du mat eria tw'gens Sursain, aat deorsdrn. Tout cet apparcil morbifique a CAC'rebelle aux sangsues place's hi la tae eta Fab-. domen. On craint. la retraite du stimulus sun le cerveau, pance que dC'j4Ila. face PA itets&gnlas aucune amdlioration. Ne voiha-t-il pas que tout Ai coup une h'emorragric nazale se declare, est suivie d'un vomissernent billeux, ou d'une diarrhc'e de M Me nature, et que le malade, condamruj' par la thor~oiequn'pi faire ne'ussir la saign~c, qu'eue redoutiý de. nep~ter par' ( 91 ) cc qu'elle seroit prise en contravention Navec de vicux principes qu'c11e, n~a point oublie's, et sa propre expericnice qui lui rappelle que le sang esi le frein. de la b)ile, dont cette maladic est toute compose-c, ne voila"t-'il pas, ai-jc dit, que le malade donne un d'menti foine1 'a la thi'oric quii ie supposoit excite' par le sang, lorsqui'il ne'doit stiinul6 et bru1d que par la bile, et qu'il gue'rit, en ckpit d'un traitement diame'tralement oppos6 'a la nature de sa nialadie!1 YNen d6plaise aux tre~shumbles serviteurs de la gastro-ente'ite, je ne saurois croire k' cette susceptibilite' extre~me cette exquise impressionabilitý pathologique dont on veut la revetir. Je ne saurois croire qiuc ce grand chernin appel6' cavite' intestinakd, dontl'estoinac est* la tefe, fre'quentd sans interruption par des rnillicrs de corps si varies tant dans leurs formnes quc dans Icurs proprie'tes, soit dans un etat Si prochain de lirritation. inflarumat oire.. Elle est doue'e d'un haut Ldegre' de sensibjilit6, on n'cn sauroit douter,,mais on n a peut hMre pas assez renwarque qiie cette fiaculte6 Irilale est modifi~e e utrement pie pour l'inflammation. Ceuta force vitale est, en qciieque-sorte, fclairee, c~est-,J-dire, qu'ellet a iine faculid dd~ection., qui hui fait rcchcrclher certLains Oc'enefl, et 'une autre de rd'puh" Mion,ý qui la previent contre &'autres Ockmens. Elle' Sep~anouit devant les unis, se resserre devant les auIres; cule s'irritc, Cet s',appaise sufivant, la convenancep o~u disconveiimuce des obj~ets, avec lesqiiels cUe esi en. (9) contact: on la' yoi convulsivement. agitce dans le vornissei-i'ent, dans la colique, dans les diatheses verrnincuses, mais cc stimulus, tout resscmblant'qu'il soit avec l'excitation inflammatoire, doit en diffrrer essentiellemnent, autrement ii ne c~deroit pas au ssi facilemcnt an Pis inedicatrix do la nature si souvent 1ivr~e' 'a diememe;etce'cderoitL momns encore A la. foule des moyens stimulans dont chaque famille est en possession,-Solis lc-nom de remc~des domestiques, pour pouvoir en faire i'application., dans ces afections, de toutes les plus communes. C'est donc bien gratuiternent qn'on faiL peur'a Phumanit6 d'un danger tonjours imminent, qui si rareinent se re'alise. 11 y a loin de cette timidite' in'dicale, a -la confiance sans bornes que les hommes accordent * la. force digestive de leur ventre. J esi on nient dinent les sectateurs de cette doctrine, mais "a coup sir, le gros de l'hnmanite' paroit, ou'peu pe'n&tre' de la qualite' stimulante de nos sauces 6pice~es, -on bien confiante dans la-vertu des sangsues, destinecs 'a neutraliser leur stimulus. C'est toujours avoir beaucoup fait, lorsqn'on ne pent changer les hoinqmes, que d'avoir trouv6' un reme'de s fir'a des pratiques vicieuses, auxquelles uls ont la folie de ne vouloir pas renoncer. Car alors, comme ils venlent continuer de jonir, leur fide'ite a la doctrine pre'ser.vative est d'autaint, plus grande. On les a vus, an sortir d'un rep as piquant, et-un pen copicux, conv'rir icur estomac (97) pensant beaucoup, du soin d'cn dispenser les autres. 'Tout est cncha^ ne, et clair dans'sa doctrine, qui brilic (le justesse de raisonnement. Elle est circonscrite dans quciques centaines d'axi45~mes, tous 6galemcnt incontestables, de's qu'on a laisse' passer le premnier. Enfin -eue est 'a Ia port"c de toutes les intelligences, cc sont ses propres expressions. Cest trop de bienveilkinc~e peut C~tre. 11 cut 6te' Prudent et sage de laisser 'a la nature quciques uns des voiles dont elie s'enveloppe, ne fut-ce quc pour stimuler l'esprit humain, si enelin~a la paresse. Eh puis., n'est-il pas 'a craindre qu'on ne se pre'cipite vers l'&etude daun art, qu'on a rcndu si falCile! alors, la douIcur nWa fait quc changer de place; c'est le i-n'dcciat 'qui souffi-ira d'avoir trop peu 'a faire. D'apre~s ces considf-rations, un long re'gn s-emble Wte assure' an sySternc, et de vastes -'tats. Un jour pelt C~tre s'appcrccv-ra-t-on quc la. douleuir si bien suspenduc, ne tarde que plus on momns'a revenir;,que les maladies-, qu'on cmpeche d'~e'orc, en en comprimant le gerine, W~ont jamais tort; que pour.avoir perdu leur cara"etre primitif d'acuite", dies n'ci,,existent pas iroins.; que pour e'vitcr une crise, qui eilit garanti la sante' pour un long tems, le malade,conserve une sante' vahe'tudinaire, qui pet trc utile.aux inarehands de sangsucs, dont il sera tributaire a chaque rechcitc, ( et dies sont ine'vitabics, quand ]a suala die n'cst pas jugee); quo chacune de ces rcchuic Tone. i z ( 98 ) Wecst (J11'unf retour de ]a nature 'a un travail utile, dont une nouvelic saigne'c la d~tourne encore; que Ilobstruction, l'endurcisscment sont les suites ru'cessaires, dle cc rafraichissernent voluptucux succ'dant 'a. une clialcur propre 'a la re'solutiop., comme 'a ]a suppuration, qu.'il est quciquefois dangereux d'empecher, conlinie par exemnple; dans la. parotide critique, et 1'alsce's a lanus, 4galemcnt critique dans quciq*ues puirnonics aigi~cs; qu.'ii est trop heurelx que cette na-, Aure, don't on nie ics forces, dont on rn~prise les loix, se lassant des entifives qu.'on lui oppose, et sentant sa dignit, use encore asscz souvent de sa. puissance, pour opercr des crises envers- et contre toutes ics sangsucs du mnde quon ppoe ~leur ex ecution: que si la tlu'orie, qui a rc~u cc de~mcnti, ne se corrige pas, Ie mnalade pourroit bien sc corriger, et abandonner un" mifdccin qui, voulant abre'ger son inal, Pa prolonge', et lui fait succe'dcr une conv~alescence dont la lenteur est en raison directe de la foiblesse introduite dans l'orgainismc par des pertes de sang inu-tiles;, enfin, pme, ni algr6 Poubli dans lequel.- son auteur laisse Ia doctrin e dilyppocrate, ii Sc trouvcra parrni ses disciples, des esprits curicux dcel'antiquit6,) si riche en grandes conceptions, que I etonnerencn de voir de si beaux espri [s iiieprise's, conduira.?th Petndc de leurs ouvragcs, oi' i i verront les grands traits de cette nature, si rape tiss~e" p.ar lsics odcrncs, les l-oix-mulItiples de ]a vitalite rauienees pair cux au despolisruc d'un seul organe, (plii, ( 9 pour donner I inmpulsion " tous les autres, n'cn est. pas-momns dans leur depcndance; uls y verront, ainsi que dans leur propre experience, que. tous les organes souL t La laIis excitans et excites; que 1'excitation e'tarit p~artout, la. maladie, qu'on dit n etre qu'une surexcitaLio-n de la vie, peatre aussi partout; qu.'i1 est, "a la. verite', des organes qui par leur position et. leur foncLions sont plus expose's # ' cette surexcitation, mais qu'il est faux d'e~n accuser toujours le sangZ) qui n~aborde, que parce qu'iI est attire' par une irritation qui Jai a pre'existe; que ccsit a*, conno'Itie cette irritation primitive qu'it laul s'attachcr, -coiuiie premier W'Iment du mal, parce que sa disparition sera proinptement suivie de la cessation de 1'abord du sting qJui n'cst jam-ais qu'-une cause secondaire, mais dont it plait a ceux qui ne peuvent pe'ne"trer la preminire, de faire une cause primitive-: que cc tie cause primitive, tout inconnue qu'c~le est ct restera dans son mode d'action sur 1'inte~rieur de L'organisme, se dessine en dehors de lui par des phe'nome'nes qui frappent Ics ytux, inlsuffisans, iL. est ITr~i, pour faire juger sa nature, quand on les isole d'autres phenoni'ncs propres Ciles 'claircir, inais qui rapprociu's d'eux, mihncat d'induction en induction jusqu'a la saisir danis ictir correlation avec ces mefnes plKenomflees; et quc pour cela, ii ne faut pa refuser d'adunietre les iadividua.lite's de l'organiisme, celles des constitutions de 1'9a ir, et des saisons, la varict6 des ge'nies 6pide'aiqiies, Lou ( 100 ) tes choses sans ke secours. desquelles la diversit6 des maladies ne peut s'expliquer, leur diagnostic s'~tabiir, leur traiternent C~tre rationnel, etleI prognostic s'accom-plir d~finiiivement: uls verront que c'est parve qu'il est plus facile de cam-poser une nature, pie. de ]a bien observer, de l~ui donner des loix, que d'etu-' dier celles auxquelles elue est sorumise, de n'admettre qu'unc seule cause de maladies, que dlen reconnoitre un grand nombre, ( cc qui commande une etude particulie're de eha cune d'elles ) qu'on nous donne, pour la. troisichme fois, une the~orie de l'excitation, mialgr6' Ic colla/)&tas qui a suivi les deux premieres, et _qui ne peut manquer de succe'der 'a la troisieme. M~e voil'ai arrive' a 1'poque r6cente de la publication de la nouvelle me~thode car-ative du docteur Halinemaun, nomm~e Horn 'opat/zie.I Lauteur de V'organon est peu connu en France, mialgre' la traduction de son ouvrage en langue franýaise. On n'a pas em dcevoir faire 'a son auteur 1'honneur de le. lire, on a micux aime' le prejugcr. 11 est vrai q~u'il part d'un principe qui West pas fait pour tui procurer des lecteurs, ni de Ihecole ancienne, ni des ýcolcs inodernes. 11 n'a- guý.Cre de respect que pour Hyppocrate, et les secctateurs de sa doctrine. Son axio'me renfermant la loi des contraires: contraria icondrariis curanztur., ne trotive point grace devant liii, qtd propose de Ini* sabstituer la loi des semblaWcs:- simdi/a simni/ibus sananiur. ( rol ) A cette proposition faite pour d'onner, comrnment continuer le livre, qui s'ouvre par cc que toutle monde regarde comme un paradoxe? quciques lecteurs, parmi lesquels je me suis trouve par hazard, ont poursuivi, ne fat-ce que pour voir jusqu'oi' peut aller l'csprit frondeur du sickle. Et pourquoi ne liroit-on pas Hahnemann, quand on a In les revcs de ses predccsseurs, qui respectent encore moins cc qu'i y a de plus respectable dans Ic monde? que nous importe qu'ils admettent la maxime fondamentale du pere de la medeeine, lorsqu'ils renversent dc fond en comble tout l'6difice de sa doctrine! Cc n'cttoiL pas la peinc d'avouer la loi des contraires, 'pour faire le contraire de cc que cette loi prescrit. En opposition "i ces nouveaux chefs-d'6cole, Hahnemann laisse la doctrine d'Hyppocratc sulbsistcr -tout cntikre. Elle est consequcnte "a son axiome, qui a du paroitre ic plus sage, tant qu'on en connoissoit pas un meilleur. 1i n'accuse ni ics hommes, ni les si'cles; on ne pouvoit pas inicux faire avec un principe cquc la raiison et la morale dcvoient avoucr, parce qu'il a'oit raisonnabic, dans l'ignorance on" nous sofumes des loix de la nature hunaine, de suppose' qu'ellc proc'de la guerison de nos maladies, comne nous proe'dons nous iný,mcs ' la satisfaction de nos besoins, qui sont des espccs de maladies, en leur opposant presque toujours des sensations conlI-aires -t nos sensations, conme ic froid "i la clialeiir, la chaleur an frioid, Fihuriudite t la skchcrc~sc at la ( ~ ) morale sanctionnoit ces oeuvres, dout le soulageinent de l'hunianit6 &C'oit l'objct. rTout cela su'bsiste depiiils iyppocrate, -et subsistera, dernellement, est vrai, scra toujours vrai, et moral,- tant qu'on ne saura pas que ceite voic do gue'rison nWest point unique, tant qu'on nle connoitra pas, on qulon ne voudra pas connoitre quc, si P'on pelt guerir en opposant du chaud a~u froid, on dui froid. 'a la chaleur, ou en assoupissant une douleur, la. gue'rison n'est pas momns certane, en proce'dant en sens contraire, c'est-a'- dire, en ajoutan't un peu de froid. an froid, un peu de cha- iicr "a la-chaleur, de meme aussi un peu de douleur ýI la. doulcur, et qu'a' la. certitude de la. guerison so joint l'avantage inappre'ciablc dc gue'ir doucement et Plus prom~ptement. Si donc ii eSt Nvrai que 1Pon puisse gue'rir ainisi, ii. est e'galement justc de reconnoitre ]a ve'rit6 de la loi qui ope'rececs guc'risons; par conscqucnt laxidmc, similia sirnilibus curantur, n'est pas momns lexpression de cette Ioi, quo ccliii qui luii esL oppos6, nwest l'cxpression d'une autre loi de gue'rison, suivie et pratiquc'c depuis l'origine des hominmes, Telle est la proposition da docte~ur Hannernaun, proposition qu'il fit a ses collc~gues il y a long-temis dcjh, qu'ils rcjete~rent, qu'iI re'peta 'a divers reprises, sans plus de succes, acccpt~ec par quciques homines inipartiaux, quc l'expe'iericc convainquit, et qui pat' la mullutude des cures brillantes qu'ils ope're~rent, autant que par des 6crits lumineux, ont enfin depuis ( lud ) qucques aniees, iixc' l'attcntion publique. Quand i69 choses en sont venues a'% cc point, ii i'y a plus ai reculer: si la doctrine est fausse, ii faut qu'elle succombe; les cent voix de la critiquc W'ont Pu ]a renverser; donc iell Porte lec scean. indestructible de la v~rite', et l'hurnanit6' va'entror en, possession, d'un moyca de plus, de, terminer ses longues et nombreuses" douleurs. Q uc repondre 'a un parcil langage? renvoyer Ic prnn'du jugement apr's.l'exprience. Toute auti'e conduite est suspecte de partialit6. En effet, que signifie le procds intent6 par plusicurs incroyans contre l'auteur? us veulent le reifuter, en lui opposant leurs principes, qu.'il ne nie pas, qui sont vrais dans leur ordre, qui n'empc'chent pas les siens de l'Atre aussi dans le leur. uls ont raison tons deux, comme cela arrive fre'quem~ment dans certains litiges, et le combat continue, parce pie 1'on ne vent pas s'entendrc. ContinuezI leur dit-il, de gue~'ir la. brubirc par lPapplication des choses froides, ou. calinantes; votre malade guerira, ii W'y a pas de doute. Mais cssayez de faire comme certaines gens, qui rapprochent la main du feu, pour e'vitcr la suppuration, ct vous verrcz q'il. gu'rira. 'galemcnt, mais plus promptement. Argumentant cusuite d'apri's cux-Min ties~i ajoute quc, tout en niant la loi des sem-blables, is en font lPapplication la. plus rigoureuse dans la cure du membre gel6". Est-ce la. faute de l'auteur, si l'on a reinpLi ave itgle'ment ct depuis si long-tems de semblables pra-. ( lo4 ) tiques, sans s'en C~tre dcmand6 Ila raison? On con-ý seille au voyageur accabke de fatigue et de chaleur, de se rafraichir ct se conforler avec qacique pen de yin ou quciques gouttes de son esprit, parce que Pexperience a prouw.' quc c'est le meilleur rafraichissant Ic plus suir confortatif en pareil cas, et l'on s'cstarrete Ia. Ne violoit-on pas Ia loi des contraires, ende fendant "a cce mc~m voyageur de boire des liqueurs fortes, lorsque, saisi par un froid vif, ii est porte' au sommeil? ct parce que l'auteur a mnarque' ces contradictions, on refuse de l'entcndrc! micux cut valu se demander "a soi mc'rne, comrne ii Pa fait, la raison de ces phe'nomhnes ct de leur constanle apparition. Cette curiosit6' cut conduit "a tenter, d'abord dans de le'gc'cs indispositions, puis dans des affections plus graves, la gue'rison par des proce'des, opposes, il est vrai, aIla loi* des contraires, mais aussi, analogues a& ecux qui de'terminoient ces cures, que nous op ron tous les jours, sans vrouloir les comprendre, et la loi des semblables cut apparu, comme elle s'st re'vdelc a ' Pauteur de l'organon. INous lui devons, d'avoir d'eve cette lol, consid're'c jusqu'ici, par le dc'faut de recherche, cornine une loi cxccptionnelle, au rang d'irnc loi ge~nerale de~lorganisme. Qu'ensuite Vauteur cbloui par le brillant de sa de~couverte, comme par ccliii des nombreux succe's de son application, se soit Iaisse entrainer par une sorte d'en'chantcmcnt jusqu'au point de nc plus voir de ve'rite" quc dans cette loi nou--. ( io3 ) 'vellc; quel est l'hornme asscz maltre de lui ni~nie, pour &iriter cet ~C'ueil de l'amiour propre, Iorsque, le nAre succ-ombe tous les, jours 'i des tentationsimomns puissantes?:cette pre'tcntion Pa. quitth" depuis longtems. Hahnemann a reconnu depuis, qu'il n'a, point c-ree Tart dc gue'rir, mais 6uvert une voic nouvelle de gue'ison 'a un art qui en posse~doit de'jai de multiples. Toute 'Incontestable qu'elle soit, la gloire attacbi~e a cette grande de'couverte ne seroit qu'uuc vaine gloire, si cette loi, d'exceptionneile -qu~elle fat long tems, n'cut -Ctýt Oneralise'e dans son application. Cest ici gque s'accomplit ie grand homme, quc laissoit dtjAi dewiner sa prcmi'c-d&,ou~verte-. Tant qu'il cut rnanqute iPart de gue'rir, des r~em" desmlbes dau lur difets aux effets des maladies, sirnilia sirni/ibas sa-.nantur., Ia. oi trouvie, ou restoit cir'conscrite dans le petit nombre des cas que Pempirisme reconnoissoit ktrc le thka're d~e son ex-crcict_, ou n'cut guide' quc, d'une manickrc incertaine le praticien, oblige' de -chercher P.action d'un rema'de an. mi'liceude tous Ics actes gui aceomnpagnent une maladie. Avec le Ltaent ni~me de la divination, Ptrreur 6toit inevitable. 11 falloit un miroi~r plus fidde, pour rcffl~~hir Ics phe&noni~nnes nvwdicinaux. 11 ie trouva Adans Phormme qui joui0t d'un-e sant6 parfaite.. 11 Ia perd sous Pinfluence d'unrcem'dc qui trouble son organisme. Mais du ntoins les ph~nomcncs morbID f iques qu'il eprduve et montre Thr'ne. i. ( 101" ). Zi1observatcur, pp ariennent - ils exciusivernent it la. substance rn~dicamenteusce 'prouv~e. La rualadie qu'clle a constitu4'e, cst s-on propre ouivrage. Elle dessine d'une maniere sUiirC, avec des couleurs fidde"Is et vraies, les proprictA's de ce~te substance. Supposons quC la substancce 'prouvc'f- ait produit des coliques, et du tenesme,. avec de la di~arrhe'c; dcs selles tantot liquid es, tank~t rolles, tankLidures, prece'de~s, acconipagnees et suivics de doulcurs, avec l'envic dc velourner a la seflc tout de suite apre's en eftre revenu, niais avec minpossibilite' de rien rendre; Si ccL Rat du venire, qui augrmente par le mouveinent, s'-accompagne du pinceinent des inteslins, et du bIallonncmentl- de L'abdomen, surtoul de la. re'gion du nombril, avec ic sentiment de la faini, qui ifest pas de I'appetit; si la. soif n~existe pas, mais qu'il y ait de la chaleur ith-ia face, dont Lint&t une jouc pa~lit., et l'autre roug"it, et qu1C la tate soit lourde, et les niembres brisc~s, le soinin1eil nul -ou inquic te, par dcs reves,, cc rerncde est cclui q(u'il faudra adriunisLrer "a un i~na'lade dont tous les, syrnpto~mes de la maladi~c re'pondront "a ceux quc je 'icins d'e6nume'rer. I11 s'appelle'rhubarbe. 11 gu~rira f -Lrc~s vile, par la. uihuc raison quc la partic lbrI'l~c, expos~ee a un dcgr6 de chaleur de plus, ou moujiked dPune liqueur spiritueuse gu~riL si'irerenL et 'plus I)IOipteeneft que par LappLicaLion du froid, ou des rem"des assoupissauts. Ea mulLipliant Les &e preuves, eL variant ics subst~ances a. eproiner, toujours sur les saiit~s les plus belles, on se tbrrne uinc colbetion d'e' diffircntcs maladies a~rtificiclics, dotit le nombre finira. un jour par 6galcr cclui de nos maladies natu.relies, et qu.,nd nous scrons parvenus 'aca- niveau, ii, fl se trouvera plus une maladie dont lirnage n~e soit fide'lernent represent&c dans, les. tableaux divers, des phe'nome'nes pathologi~ques produits- par les &' preu-ves des substances ne'dicinales. C'cst alors quc la loi nouvelle de-s semblables, en recevant une application ge'neralc, deviendra, comnme lPa voulau pr~mnaturdrnent, le docteur Hahincmanni, la scule voic de gu&'rison, et Panique fondement de la me'decine.. L- loi des contraires, rdldgufe dans les archives le-la science, y rnarquera chronologiquement combien fut lent le-, perfectionnenient de Part le plus. ut~ile 'a. lhurnanite, tandis que Pon voit marcher 'a pas de gi'ant l'accroissement de ceux qui n'ont 6kte invente's quc pour lui nuirc II 6toit juste que le mid~ecin, qtii nc vent p~as cesser d'e'r~c rationnel, pcit scexpliquer le mdcanisme des. guerisons ope'rces en vertu. de la Ioi des scmbktbles, Quoique cette pre'tention ne slaccorde gue'rc avec Pinsou~ciance empiriquc qu.'on a toiijoirs, montnee podr* le p)etit nombre de nos sp~cifiqucs, qui ne 1)ossc'lent une ver[La curative certahin et invariable, qu&ý' la ft-- yeur de cette loi, qwils ont aide' Hllancmalnn 'a coavrir, et que lIt science, qui, sanis connoitt-e le pourquoi ct le coumciit de ses ser-vice~s rendus 'a 1iliuna--. ( iu8 ) nit6 a serviroit avec plus de surete', de douceur et d6 proitptitude, ci dans tous les genres de- maladics, seroit dc'j'a line science propre ar satisfaire le cocur, et bien pre'f~rahle A celle qui, pour raisonner 'a perte de, vue n' en staiL pas- mie-ux cce qu'dfle fait. Hahnemann, en slirprenant cc sacret 'a la nature, et le soumnettant -A. une observation scrupuleuse, le rattacha 'a dVau tres loix c'gal-ement connues, mais qui, faute d'a.voir re(-u une juste interprdtation, resLerent comme la loi prinmitive, isohe'es,l et comme cule, d'une foible nGfilitV pour i'intelligence de l'oeuvre des gue'risons. 11 ne faurt pas s'attendre a le- voir descendre dans les. Proflondears de l'organisme, pour y chercher, -IC l'instar Te, nos in-aitres, la cause pr1ochaine de son d&'saccord. Ce n'd'oit Pas la. peine de substituer une hypoffhese "a une hypothe'se, C'est parce que nos the'ories, enfans de 'irna-gination, ne Ilavoient point sa.fisf'ait, qu'iI renon~a qucique- terns 'a 1exercice d'un art, o A ii trouvoit que c'ecLoil trop pour un artiste, d'ignorcr 'a la fois et l~instrurnent dont ii sewsrt, et la uiatie~re, au travail de laquelle ii doit servir. 11 em-w ploya cc loisir 'a l'exploration de la matie're in.'dicale, et quand cule fiit nc'e de ses propres douleurs, que partage~rcnt avee I l ses disciples, ii s'e'onna: de voir n~altre en ni meme terns sa socur jumelle, Ia patholo-. gic. A la va'ite', ce~tte seconde science ne reniferme ni classes ni* genires; ii ne naquit que cc dontila nature C'toit enceinte, cesL4a-dirc, des espe'ccs, oni, des, ( 109 ) maladies spe'cialcs, qui ne peuvent etre gue'ries que par des spe'cifiques. Cette double naissance remplissoit "a ses yeux tout le vide dans lequel nous avoit laisse's la ple'iitnde de nos syst'mes, pour lesquels rien. n'est inexplicable. Si la maladic du me'dicament peignoit micux que toutes, nos pathologies, ics maladies auxquclles' nous sommes exposes, a\ son to-kr l'ensenible des sympto'mes dont elies s'accompagnent, indique bien micux que nos matie'res me'dicales le reme'de spe'ifique qui leur convieftt. Je sais quc la cause n'a point encore paru jusqu'ici, et l'habitnde de la. voir, on tout au moins dc la supposer, rend ses juges inexorables.sur cc point. L'humoristc s'attend pent e'tre ai entendre parler d'un acre irritant;, le solidiste d'un stimulus en plus ou en. momns; le chyrMiste d'oxyge'ne, lhyppocratiste de constitution C'pidc'mique, on de diathe'se dow-inante, le contrastLiiulistc d'antagonisme. H1ahnemann est "a la fois tout ce pie chacun de ces niessicur's est separe'inent: il ne leur refuse rien dc cc, qu'ils sup posent, parce qn'il tronve que la machine bumaiac est assez complique'e, pour renfernier toutes ces causes 'a la fois. lXais il n'ose prononcer quc chacune d'elle soit la cause efficienie daii nial, coinme11 chacun d'eux semble ii'en pas douter. Cela pourroit lui htre indifferent, pourevu que son rcme'de gii'rissc, eL en cela, ii ne feroit qu'imiter scs collkfgues, qul -adininistrent le kin a, sans s'cnibarrasscr de la cause ( 110 ) efticiente de Ila fiexmc intcrmittentc. 1Ilfcroit nicme micirx qu'un d'cntr'eux qui ]a fait naltrc d'un stimulus qui se transporle de lcstomac 'a la peau., pour revelnir Ic lendemain ou ic surlendemain, de lapean h l'estomac, et ne'anrfliois attaque cc stimulus avec le stim alus du quinquina, donnant ainsi un dd'menti. ' sa doctrinle. Eh bien! cette cause est inconnue, impossible a conno Iitre; on la cherche en vain depuis deux jnillce ans, on la chierchera, autant de tems encore, sans plus de succe~s; mais hecureusement, on peut s'en passer:.c'est P'affaire de la nature', et celle du medecia est de connolire un remeade qui Pane'antisse, et iil Paneantira,, 'ijja, la proprie'te' de produire sur 1'homme, samn des sympLornes sem~blables aux- symp~tomes de la inaladie prodnite par ce-tte cause,. Iligoureusement cette raison doit suffire, puisque la gue~ison s'eni suit. Le malade s'en contente, et c'est pour les mialades que la me~dccine a e'teinvcnt~e'e Pouw Ic professemur, plus difficile en matie're de preuves,. Hahnernanu ajoute: ((quand vous pourrez me dire commcnent le nu~dicament donn6 "a un homme-sain desac"(cordo son organisme, je vous dirai 'a mon tour com"mnent ii est de'saccorde' par los causes ordinaires de "((nos maladies. Je vous pr6riens d'avrance que je ne me "(contcntcrai- pas de vos explica lions ordinaires, donk "IOUs os hivrcs sout remplis, qu i se contredisent Iles '(ucs1fle5ls autres, Cet n'apprennent rion; c'cest pour cela (qu I'amimc utioux mic tairo, qle de vouson donnor de asemlblables. Jc me borne 'a re'peer que ceLte cause aest, non sculeinent impossible 'a p$nd~rer, mais en((core. iu tile 'a connoitre; qu'il suffit dunin~dicamient 'k sypmes analogues 'a ceux- de la maladie, par cc (( que, dUs qu'il a la proprie'te' dlengcndrer les mnemcs ((sympto'mes, ii doit avoir celle de de'saccorder Plorga"nisme de la menmc manihre que l'a fait cette cause ignoc ree, laquelle est identique avec la cause renfecrmeec ((dans la vertu du me~dicament. Tout le reste est de (pure curiosite' Cela est si vrai, quc ni'me en con-, ((noissant cette cause interne, ii W'y auroit encore autre ((chose 'a faire que ce que l'on fait, en hignorant. nI1 assure ceux qui voudront l'imiter, que la gue'rison s op~er, comrnne par miracle. Donc cc mode de gue'rison n'e recevroit de la connoissance de cette cause aucu-T perfictionnement. 11 reste au docteu'r Hahnemann 'a expliquer coniment les sympto'nies dui medicanienlt enl'vent ceux de la maladie, on bien, en d'autres lerines, comment la cause morbifique artificielle dii me'dicanient de'place la. cause morbitique nature'lle de la maliadie. Car, pour qu'iL y ait gue'rison, ii est indispensable. que ces deux causes quittent l'organisme, apres le depart desquelles ii ne restera, que la sanVe. Je pourrois renvoyer le icctear 'a 1'oavrage, oii ces de'veloppernens souL offerts, p)ar l'au.Leur avec une logrique irre'sistible. Mais puis(Iue j'ai conimence' lexposi' abe'~ge6 de sa doctrine, jc le termiuierai, en re'pondant pour lui i pe, ( 1 12 ) P'analogie dc ces deiix causes donne'e, ( j veux dire, la, cause de la maladie artilicielle seinbiable, et III cause de la maladie naturelic, et elie est de'montr~c, par la conformite' des effets de l'une et de l'autre, qui se ressemblent)., ii falut, dc toute ne'cessite', que le remeade, qui renferme la premie're de ces causes,) entre en contact im 'mediat avec la seconde, c'est-h"-dire, qu'il se rende imni'diaternent 'a l'organc souff-rant, qui en est le skc'ge et qui ne souffre que par sa presence. ( Cette. assertion.'est encore plac~e' hors de doute, pa -r la 1acnlte' que posse'de cc reni'de de constituer dans le rn'mne ~tat de maladie le rnerne organe chez un homme samn). Dc cc double phe'nomene ii rl'sulte, qu'on ne peut se dispenser d'y voir une affinit", "a laquclic on donnera. tel nom qu'on voudra, entre cette cause artificielle et cette cause naturelle, affinite' en vertu de laquelle il s'e'tablit dans le ihc~me organe une seconde maladic semblable ai la premie're. Y resteront-elies toutes deux? non, ca r le inalade auroi't perdu p'luto't que g~gne' " cet c~venemeit. Cependant r~exp~rience journalie're prouve que Ic inalade e'prouve un surero'it des me~mes sympto'nies. Ce surcroIt ne pent venir quc de 1'addition 'des sympto mes du m~dicament analogues aux syrunptO~mes scmblables de la maladic; niais comme ces sympto"Mes sont de la m~me -nature, ils doivent, en raison de leur prevalence sur ceux de la maladie, faire disparoltre ces derniers relativernent plus foibles, parce que deux. sensations do rn~rn' espkco no peuvont oc-cuper 'a lafoisla nature', qui dovient insensible 'a la plus foible, pour so laisser im'pressionner par la plus vive. Ii reste. encore uno maladie, mais cc We'st plus la. inaladie' naturelic, dont la cause* est vaihcue par la cau se plus active renferrnie dans lc r-nedicarnent. Le memo de`.Saccord do l'organo subsisto, ii ost memoc augmente', mais ce de'saccord est le me'me quo neus avons vu le 'udicament produire sur l'homino sain. Ce nwest plus le de'saccord que produisoit la causo naturollo, clest ccliii quo l6 in~dicarnont a La faculte' do produ~ire, et dont la terminaison est on la puissance dui irudecin, parce qiii escatr oL doe d son 'ndicainent. Telles sont los conditions r'igoureuses do la guei-isoni d ans I 'omploi horn'opathique des m6dicamcns. Sans 1'affinite' dont je viens do parlor, qui west autre chose' quo la spe"Cificit6', si maL comprise jusqu'ici, et sans Vemp ire lo plus absolu du me'decin' sur la ma~ie'ro medicale, cette me'thodc' do gue'rir, la plus parfaite do. toutes cellos connues, soroit la plus incertaine et a"ILa fois la plu's dangoreuso. On pout en voir tous los jours los difets pernicicux dansla pratiq~ue doquclques incdecins, qui, pour s'e~tro fait une fausse' ide'e do La facilite' do L'exorcice do la me'decine' home'opathiquc, ou nuisent~a - iLeur malados;- on fie lout' font aucuin bien. Ils pe'chent contre la sp'fcificite des fn~dicamcns, on contre la justesso do la. dose, sur la quantite do IaTome. ri. 15 (1"4) quelle, comme dans 1'allopathie, ne re'gne pas I'arbitraire. IAtais jusqu'ici, ohjcctera-t-on avec fondement, la guerison n'est point encor-e ope'ree, puisqulil survit a la maladie de la nature, la mala die du mendicament. 11 y a nieme aggravation du inal, de't4'rioration du malade, qui souffre d'avantage sous 1'influence du me'dicarnent, qu'il ne sonifroit sous 1'influence de la nature. L'autcur en convient non seulernent, niais ii ajoute qu.'il le faut, SOUS peine de voir ruanquer la gu&'rison. Faisant abstraction de eeL aecroissement dii mal, con tre lequel Nhumanit6 senible avec u-ne apparence de raison s'6ever, derri~e leeqiicl la muauv'aise foi vent se retranicher, et sur lequel 1'anteur rassurera. les uns eL les antres, ii argumente cornme 1'l cole ancicnne, quand cule argumente bicn., et prenant cnconsideration ses propres principes, et ses aveux., corume par excmpke; apre's des evacuations abondantes du vent re, on voit succe-der la. constipation; apres la sensa-tion d'un grand froid, suarvenir une vivle chaleur; apr's 1'usage de I'opium, he'tat dunne. veille prolonge'e; 1l en conclut que 1'organisme est soumis a une antre loi, en vcrtn. de laquclie chacune de ces sensations est, consta in meattrempl aCee par ]a sensation contraire; ef comme. la sensation ne pent y na~Lre sans une cause qui V~ex cite, cette cause, en rne'decine C'Lant me'dicamenteuse, ii en r~sulte que le rn'dicarnent. qui 1'exc'ite, at deiix efteis visiI)ICs:tin cffet prirnitif, rmarque~,pour ( tG 11 ne reste plus 'a dc'montrer, apr~s la corre'lation du reme'de avrec liorganisme sonifrant, c'cst-at-dire, sa sp~eificite, qui consiste dans la. facult6' de prodlpire des s Tp omes semblablcs 'a ceux de la maladie, ii nc reste plus, dis-je, 'a d&inontirer, quc la. condition n~cessaire du rapport de sa force d'action avec lo -force de sentir de 1'or'ganisgTte. Voila' une seconde a ffinai t ed' une importance non imoins grande que la premie're. Car, s'il importe que le remede, pour eulever la maladie, j 'ouissc de la, spe'cificite", il. importe bien davantage encore, que sa dose soit exactemnent mcsuree stir le degr6. de recepfivite' de l'organismc.. L'autcur se plait "a croire qiw le nwdicament se rend dlireaceinent a lorgane- sieg~ du mal. 11 fonde cette opinion sur cc quc, plus ou. momns promptetnent, cet organe est plus douloureusement affecte, apr~s. l'admiuis IratLion du reni~dýx 11 n'estaucuninconve'nienLt aliser l'option entre la voip directe et celle de la symnpathic. QOuiniporte le chernin que fait le reme'de, pourvu. qu'il arrive au. siegc du mal! mais il importe infininient quc l~a prevalence de ses syrnpto~mes. propres stir ceux du m~al, soit la plus foible possible, pour r dieVagaatio~n n~eessairc du. mal a. son minimumz. 11. pri-e done les medecins, que.la necessit6 de cettle aggravation allarme, conime aussi ceux qui Wont pie FPair de s'cn affliger, de croire- qu.'il ne IceurpQminiunique point sa. mi'thode, sans leur communi ( 117 ) quer en nPnine tems le rnoycn de preserver le inalade d'unc aggravation trop forte. C'est dans Fe'preuve des renie'des sur Phonire sain, qu'ont C'e puise~es les re'gles du traitement dc Phoinme inalade. On voit toujours Pauteur s'adresser aux sources d'une eau vive et pure, pour y saisir les images qu~e11e seule pelt rfflfchir purement. Si POWa parfait de la. sante' des hommes qui ont subi ces ~preuvcs, ie- produisit, comme une terre vierge, que les fruits uiniquc4 et purs des germes me'di~inauix qu'on y avoit semes, ii fournit C'galement "a 1'auteur de ces essai Ps un thermome'tre, indicateur scir de la, sensibilite'. Cette faculte' West point re'partie "a Puniversalit6' du genre 6humain, dans la, meme mesure. Son 6cbelle est gradue'e Presque_ a*Il1infini, et c'est sur cette C'che11e quo Pexp~mentteurdose les substances destin'es ýi convei'tir ces belles sante's en maladies inomentane'es et institutrices. Vonloit-on simuler Phydropliobie, l'C'pilepsie, la mdlancolie, ii ne'toit pas adininistre" la inchne quanti-te de belladona-, de cuivre, et d-or, aux personnes sujets de cei; experiences. Les fitutes e'toient inse'parabies de ces. essais; mais toujours e'toient-elles moins nuisibics que celles qu'on ne sauroit e'viter, en C'prouvant un remne'de sur ihomme, ipl~ade, (jut apprefloit ainsi, et souvent tout seul, sans utilit'1 pour Part, que le, reme'de d'oit contraire?ý son mal ct, ne Ilui convenoit pas. Cette 'chelle de sensibilitc' une fois drcss~c ( 118 ) sur lhiorrmicn en sant6', ii appardii d'abord au bon sefl,. et coinine principe ge'neral, qu'elle doit recevoir do Pc6tat de maladic une exaltation inconnnue - 'a hornme sain: de 1I "alos divisions et subdivisions de la substance -ned aae jsu'tdes fractions, dont 1Pextr"ne paru. ridicule, parce qu'on voit-dans le monde des. porsonnes d'une sensibilit6 i 'noxprirna ie, d'uno sonsibilihe porLte, scion 1'exprossion usitee, jusqu'au ridicule; ii falloit que la dose le devint aussi. Cost ail'oeiJ, c'est au tact de 1'homrne do-lPart appliquer avec jusLesse ces, graduations, en y omployant d'une manie'reutile le temns qu'il perd 'a ]a rocherche d'une cause. efticiente, qui semble le fuir, "a mosure qu'il la poursuit. Ce traivail7 qui est loin d'e~tre facile,- repond au repi'oche qu'on a- fait 'a cette miethode,- de paralyser l'entendenien'tet do e itire. la pense'e dans los 3reux et los oreilles. S1il est vrai quo la comparaison soit a' la Ibis une des plus belles formes du 1angage oet un. des plus grands inoyons do Pd6oquonoe persuasive, la. niifthode liouie'opathique non seulernent laisse ces deux,prdcioux aviantagos an mu'decin, iais encore en met la possession au rang de ses premiers, dons,1 comnie ani nonibre do ses premie~rs devoirs. C'csl avec cc levier puissant do lintelligenco, qu'ij soulevecra la masse d'obsc'urit6' qui couvre nos maladime Ces 1e~n~rcs conservont enicore toute leur C'pais-,scur, en de'pit des efforts do bous los autres pouvroirs (''9 de l'esprit pour ics dissiper. L'iniagination s'offi'it, pour percer le nuage, qu'ellc 6paissit encore, au lieu de II eclaircir. Ses, illusions s6duisirent, miais ne donnercnt pas le mot dc 11'enigme, -qui ne peut se trouver que dans, la force intellectuelle dont l'objct cst de rapprocher, de comparer, d~c chercher les similitudes, de remarqucr les disseinbiances, que pre~scntcnt ics objets cntr'eux. Q u'on essayc cc travail, et lPon verra que pour manquer d'attrait, il ne manquc pas de difiiculte'. 11 faut tout 1'inte'ret que 1'humanite' r~clame, pour de'cider au courage de la vaincre, et 'a de'vorer I'ennui quc ne pent manquer d' eprouver, dans cette occupation, Phloinme quc ni'animeroit pas vivement Parnour de ses semblables. Que si cc mobile venoit 'a pcrdrc de sa force, Pesprit n'est-il pas 1a' pour le renionter, on lc remplacer par le plaisir, si fortemient senti de la difficult6' vaincue. L'auteur devra-t-il se justifier dii reproche d'agrgraver le mal, pour le gue'rir? il n'cst que deux -ti. bunaux auxqucls on puisse le citer, celui dc.la nature, et celni de l'humnanite'. La nature Pa de'jai absout du crime d'avoir ose' Cchangrer le s longues angoisses de la crise, contrc une nuance de douleur, qui luii rend pluto't son harmonic. Et les homm~es seront-ils plus se'vercs que leur me're commune? je n'ose croire que, Porsqui'on a tant de compte 'a rendre soi-mmelie on puisse en cxiger' aver nigucur des aulres. Et cetle (12o foule de reme~des essay's, avant do rencontrer celui qtui doit faire du lbiefl, peuvent-ils soulenir le parallide avec la cour'te irritation d'un rcme'de scir,, dont l'aclion disparoil prom'pternenat aveccl maladie qu'il emporte?, au reste, cc proc cs 'st de'ja' juge' an lit du tnialade, pr( 't 'a permuter une scrie dc dou'le'urs contre I, preuve d'un moment. Ce genre de courage est le plus commnun. Ce sont Ics longues souffrances yA cfrayent la paLicnce de l'homme, toujours, plus courte qu'elles. On trouvera peut-dtre e'trange de in'entendre, apre"S avow rfail le proces aux faiseurs de systlhmes, prodigueur li1oge 'a celui de Hahnemann. Je ne sais Si C ine tromi-- pe, mais Ha'hnemaiin iua rihn de conimun avec les chef's de nos fcoles. 11 pent avoir d'un principe vrai tire' de fausses cons'quences, landis que ses antago-. nistes ont (1'ln principe faux d~duit des corrolaires diine juslesse admirable. Son tort pourroit eftre d'avoir voulu syst~mnatiser ses connoissances nouvelles. Qu'eit-on dit, si e iu offertes incohi~rentes et sans ordre? est-on rqeu aujourd'hui dans le muonde, sans parler le langagre du nmonde? qui loge dans un e'dilice, qui ne soil pas avo uc par l'archiiecture; CL commeon veut des fondeunens, une laC~ade, des aisles, et des compartimens a sa maison, de mene aussi, cxi-- ge-t-on qu'une science, toute neuve qu'elle soil, ait les formies dont sont rcvetues les autres sciences? Les, id('ees de Hahinemann auroient peultre pu s'en pasýier. Quand cela n'eut servi qua'i leur donner une sorle ( 121 ) de nudite', caroacte're exciusif dui vcai, et bien pr6f&'rable at ces vamns orneinens qui, comme los dlegantes fa~ades de Potsdamn, annoncent mensongererncnt le plein, tandis qu'elles ne cachent quc le vide. Hahnemann ne ressemble qu'a' Hyppocrate, Comrnc iui, ii a trouv6' une loi de la nature, incontestable, quoique contestee, la loi des' semblables. Cha'cun de nous cut pu en faire la de'couverte; cule lui ost propre; mais 'a de'faut de propri&'te, nous pouvons la lui empnunter, et d'au tan-t plus facileu ment, qu'il nous l'offre lui-rn~ne. L'application de cette loi aux maladies, en abrge lre cours, en diminue les dangers; cuec suppnime ics cie, ou pluto't les avance, en aggra--ý vant un instant le raal, ( car ecest une crise pie cetteý aggravation, souloment plus douce, et placc' a e"a but du mal, tandis quo la. nature soumise a% la loi des contraires, l'exe~cute oragousenlent et commne ue catastrophe terminant de longues et p~rilleuses doulcurs ). Tout cola n'est point arbitraire, cornrne la. volonte de 1105 thdories; c'cst la nature clle-nic'me, qui s'cex'cute, quand le reme'dc qu~on liii presente est seniblable ýI la maladie qui P'opprinne, et qu'elle ne vaincra, qju'apres avoir appel6' longtems et doulourcusement nine irritation de meme nature, mais de qucique chose plus forte que l'irritation "a laquelle elle est en proie, tandis quo, la recevant diime'dicament spe'cifique qui la renferme, dile ne passe instantandnenitah une douIcur plus vive,- toujours en vertu d'une loi e3galonient Thrine. i.IG (-122 ) incontestable, quc pour e'chapper plus prornptdneat aX lune ct 'a L'autrc. Ce n'cst point gratuitement qie I-Iahnernann envisage cai accrvoissemnent de la maladie, comme un ph&' nomenen critique. Sectateur de sa doctrine, je puis assurer que ics cures homn'opathiques s&ope' ent rareruent, sans produire les evacuations conconlitantes des crises, qui sont l'oeuvre de la- loi des coiiiraires. Elles doivent en diffirer par la violence des mouveniens, comme daris la quantiit des matie~res evacuees, et voici l'idc'e que je m'en forme. Dans une affection.bilieuse, l'organe de la. bile, de'saccorde' separe une enorme quantit6' de cette hunieur, sans quion sache poui'quoi, ni comment. On ]a voit couler abondaminent pendant le cours de la maladie; on l'aide mme'li ai sortir, et son dernier C'clat signale le, moment critique, on ic foie va renirer dans son accord nature]. Q 'nrmde hiom~opathique soit administr' dans le principc de lPaffection, ii n'y a point d'cvacuaiion, parce que la secertion est a% peine commence'e; un peu. plus tard, elie se mnontrera; plus tard encore elle sera plus abondanic. Je garantis, avec toute la foi de Phonneur, que j'exprime cc que j'ai vu., el comme je 11l'i Vu. La cons~qucnce quc j~en ai tire'e m~a paru. naturelle: que la pathologyic humorale n'est point un vain songev, miais que lc re've se trouve dans l'ide'c de faire rentrer, pa-,r les e'vacuanis, Porgane quli secre'tc trop, ou. sccrte'I vicieusement, dans son accord nature]. 11 ( 123 ) est bien plus juste de penser que cette sc-cre'tion vicicuse, ou trop abondante, ne cessera, que quand P~irritation qui forme cc desaccord, aura cess6. Si sa nature* pouvoit C~tre connue, ii y a longtems que 1'art de gue'rir auroit la certitude des sciences exactes et positives. Dans l'impuissance ou'Il'on se trouvoit de la signaler, ii a bien fallu. recourir 'a l'invention. J'ai dit plus, haut ce qu'ofl a essaye' de rnettrc &'a l place de I a nature, qui refuse de s'e laisser pc'netrer, comme de se laisser faire violence; ce qui ne nous a pointI contente's, 'et ne peut nous satisfaire cncor'e. Hahnemann, propose de substituer a cette irritation, dora ii s'embarrasse peu de connoflt-re la nature intime, une irritation de rneme -espece, de la rendre -un peu plus vive que la prcmic're, pour soustraire la nature?t la sensation de'la maladie primitive et l'occuper exclusivement de la maladie du md~dicament, qui est une maladie volontaire, dont la na'issance, l cours et ]a terrninaison sont au pouvoir de 1'homrne declPart, qui 'osde sa mati're me'dicale. Enfin,' for~antl 'aveu des medecins, qui veulent absolument connoltre cette irri'tation pr-imitive, avant de l'attaquer, ii leur 'dit: que cette irritation primitive, est la, mehne que celle qui est renfernic'e dans la puissance du m~dicarnent spe'eifique,I ou iliin'est pas plus possible de la voir, que dans l'organe qui en est atteint, mais que la faculte qu'e~le a de de'saccorder l'organismne de la meme manierc qu'il ( 12,4 ) 1'est par' l'iiritation primitive, indiquc asscz son ideritit6 avec: die, et que cette demonstration C'quivaut -* une preuve oculaire, laquelle preuve oculaire, Si onl 1'exigc rigourcusement, est adnuinistr~e par 1'inspcction de ses, effe ts stir 1homnie samn, qui contracte, sous. son influence, une maladie semiblable 'a celle de hbornme malade,, et par 1'inspection de 1'homme malade, dont la mnaladie ressemble 'a celle qu'a contractce 1'honime qui- jouissoit de la s ant6, avant de Pavoir perdue sous 1'influence de 1'irritation me'dicinale. J'ai dit que llahncmann avoit de la resscmbl'ancc aN~cc Ilyppocrate. En effet, plus' on les compare, plus on trouve de points de contact dans leur genie, coin me dans 1'usage qu'ils en oni fait. Quoique ce ne soiL pas le moment de les juger comparativement, uls est hors de doute quc le ine'decin Grec, nd dans les, tems inodernes, cut de'voi16' cc que la nature a de'coiivert au docteur allemand, commefi aussi cc dernier cut e'galenient fondc', ii y a deux mille ans, l'c'cole des crises, n~cessaires 'a la nature abandonn~e a c lle-micne. On sait que sa conscience, repugnant amla pratique de la niedecine ordinairc qui attaquc urie causeinconnue avrec dcs reme~dcs qu'elle connoi't momns encore, se renfermna, connie le vicillard de Cos, dans lobservatijon des proce'des de la nature, qa'il ne s'est point ant use' "a peindre, parce que cela est f -ail, et qu'il cut C'e difficile de le fatire miniux que ne 1'a fait Hyppocrate. Mais le tems quc. cc dernier donna "a ces belles% ( 12 ) kcscriptions, Hahnemann le consacra.L 1'eLude ~des proprietes des medicamens, etude d'oii sont sorties ces bcaux tableaux de maladies medicinales, qui ont Lant de ressemblance avec nos maladies naturciles, qu'il entrevit l'analogie de la propri'te des medicamens avec la propridte des causes internes de ces maladies. De ses observations lumineuses, le pc'e de lamedecine conclut, que la nature proce'de 'a la gue'ison des maladies, en marchant d'irritation en irritation, jusqu'a cc que, la mesure en d'ant combkec, clle fasse un sublime effort, pour se d~1ivrer de son ennemi. Charge de Paider dans cc combat, ii ne s'attachoit qu'a temperer cet effort qui, dans les maladies aigiles, lui sembloit de'niesurd de grandeur avec l'attaque, et scllel de la foiblesse, dans les maladies chroniques, oi~i ii demandoit a Wtre soutenu ct excit6, et le succ's de ces deux pratiqucs fonda la loi des c6ntraires, si pa rfaite pour remplir ces deux grandes indications. De ses comparaisons de nos maladies avec les maladies des m~dicamens, -Iahnemann conclut qu'il, y avoit identite cntre Ia manic'rc dont certains m'dicamens de'angent l'organisme sain, et celle dont it est trouble par les causes de certaines maladies naturelles. La similitude des synptomes lui fit soupýonncr la similitude des causes. ilyppocrate avoit dit: Ex duobus doloribus major obscurat minimum, et cette loi s'etoit nombre de fois justifiee sous ses yeux. (126) 11 diii pcnser qu'uone irritation substitu~e'haune irritation, feroit cesser la preminirc, en la. pre'dominant. Mais il avoit vu. en pratique, que souvrent cette irritation subs! itue'e ajoutoit au. mal, sans le faire finir; ii dut se demander de -queule nature devoit &~re l'irritation rnx'dicinale? C'est ici qu.'est niarque l'iminense a vantage d~e"re ne' deux mulle ans plus tard que ic me'dcciii grec, qui n'cut d'autrc lumie'e que celle de son genic, landis que le doct-eur allemand Irouva, dan -s lout cc qui l'a precede', la re'po use qu'il cut vainement attenduc. dans l'cnfance de ]a me'dccune. Les tr'aditions, les descriptions, la lecture, sa propre~praliquc, et celle des autres, liii enseigrie'rent que c'est INi une irritation semblable que la. nature ce'dc sa. sensibilile' 'a Pirriltation de ]a maladie, pourvu que Firritation nouvelle l'ciporte sur l'irritation primitive, Ct le ~u~cce's de cette pratique fonida. la loi des scmbl~ables, si parfiaite pour dtouffer une nialadie dans son gerni.C Je ne m'farre'tcrai pas ' ala de"monstra-tion de la n&' cessi te de cette similitude, qui senianifeste, tant dans ics praitiqucs de la me'dccine domestique ci populaire,. que dans nosI cures iiithlodiqucs par les specifiques en petit floflhrl' que nous connoisso 'ns. Combien de Ibis n'avons-nous pas arreftc le voi-issenient par Ic voin1issement, la diarrhbe' par le purgatif, la sucur par les sudorifique-s; gue'i la grale avec le soufre qui dIonne des eruptions galcuscs, la syphylis a~rcc Ic cine p c~urec, qui gonfle les glandes, ci Cxcoric ]a pcaii h Ila inanie're du chancre? etlla scarlaline pre'vcnuc OilURe ric promptemenl par la belladonne, qui rouilc la peau! ct cette variole de'truitc dans son gerine par Le vaccin qui engcndrc des boutons semblables 'a ecue! Ccs effets, poni' e&rc momns marque's, mioms visibics dans ics, autres affections pathologiques, n'en sont pas inoms les effe ts de-la loi des semblabics, dont 1'application petit se ge~neraliser,'a tla fave~ur d'une miatie'rc n 'dicale, 'galement g4~nerale. Mais pour cela, ii ne faul pas continuer a nrcr et 'a sc moquer des petiles doses me'dicinales, dont cette loi failtiine condition rigoureuse de la gtienison. Accouiuate' qu'on esi aux dooses grandes el he'roiques, on trouve la distance tropp doig)n~e ditinc dragme a -un millionimchnede grain; 1'hiabitudc ct Finertie empe'cheni de vouloir la. parcourir. Pour qui se pnee' rera bien que cette loi prescril &'ajoutcr ailnmal, pour lc gue'ir, it devient subiLcinent int~elligrible, quc, pour quc ceite addition soil infinirnent petite, le reMde doit A trc 'galcmemit inilinimient exiga. Un atu d'esprit de vin sufil pour exaspfrcr la douleur d&une mainT bruilce, pendant que Laut~rec, plomig~c daiis cc liquide, n eprouve qu unc legrc'e sensation de chale ur. Voila" le mot de celte C'nigrnc [ant ridiculis~c, lorsqu'il n')r a de, ridicule que 1'obstination 'a nc pas vouloiL' se placer au revers de la Loi des con Lraircs, h qui les grandes doses soul, aussi ue~ccssaircs, quc lelspetilesi ( 128 ) sont indispensabics 'a la. loi rivaic., It peut d~pendrc des advcrsaires, de cette loi, de reftiser de reconnolItre son existence, mais ii nWest point eii leur pouvoir dianearitir' les fiaits innombrables qui P'ont fond~ec et la consolident tons ics jours. En dc'pit d'cnx, elie grossit journellement la liste dcs reme'des spe'cifiques, dont on entend tons les joUrS se plaindre quc ic nombre est trop circonscrit, rendant ainsi, aux terines de l1'& vangile, le bien pour ic mal. qu.'on vent lui fafre, et dont iellea triornplie& Je ne sanrois mnc defendrc dui sentiment d'une joic tendre, 'a la pense'e qu'un jour la me~decine aura aniant de spe'ifiques "a opposer aux maladies, qu'iI y a d'esp~ces de m~aladies qui les r'clarncront. Sans doute uls sont encore dloigne's de nons, ces, tems henurenx, ou' chacune d'elles n'embarrassera pas le nu~decin qui doit la traiLer, nallarmcra pas le malade qni doit la snbir, davantagre que la. fie'vre intermittente n'embarrasse Punn, et n'afflige Pautre. Qu.'aijc dii, la mn'decinc specifique, C'claire'e par la doctrinede la loi des semblables, l'erportc de beancoup sur cette ine'me me'decune specifique, telle quc nous la pratiquons. Dans l'ignorance Qu' nous e'tions du ve'ritable caract~rc de la speciticiVe, quc Pon sait aujourd'lii consister dans la similitude des symptornes des nineicainens, et de ceux. des maladies, le malade, dirige" di.apre's la loi des contraires, e'toit tonjoi~irs expos6, ou 'a nnc aggravation trop forte, oLu au. defan't ( 129 )', dc ceLte me~me aggZravation; le premier, par la dose trop, grandc,. mcsurc'e en opposition avrec la maladic qu'elle devoit pre'dominer, le s-econd C'galenicnt par la raison de cette grandeur, dont ii rcsultoit sou.'ent une forte evacuation, qui emportoit le rema'de tout entier, laissant dcrrie're lui-la mualadic subsister tout entiere. Avec la 1umikre que la doctrine homdopathique r'C_ pand sur la double'IVspecificike du rei'dcm et dc la maladie, le niuedecia C'claire" sur l'affiniV 'qui existe en Ire P'un et l'autre, comme sur la vertu dui prem-ier, et la necessit6 de la ressemblance de leurs sympto~mes rkciproques, met avec certlitude la force excitante du mindicament en rapport avec 1'excitabilite'decl'organe.Siege du mnal.. L'aggravation s'en suit, parce que le r'cmede est specifique, mais cule ne prevaut jainais, -entre 'les mains d'un observateur exact, l'irril' ation. primitive quc de la quantite'ne'cessaire 'a son an&'-.antissemenL. De la, point de trouble, point dc mouvemient;, tout se passe en silence, cc qui fiait croire a 1)eaucoup de gens encore, vu 1'infinie petlesse de la -dose dii remeade, qu'i1 n'y a point de tra-itement, pie tout gitt dans l'iragination dii nn4decin, commte dans celle dui malade, et que le merveilleux a fait tous, les frais de la cr, que lPon n'ose pourtant contester. 11 est vrrai qu'on pent encore s'cn prendre #anre'~-,gime, dont l'apparcil est lbicn plus grand que celui,dui remeade, cc qui a faiL dire a ceux qui no.e croyeni Tome. 1. 7 1 30 plus au merveilleux, qWUfl regime ailssi severe pouvoit bien amener les gwf'risons, dont on refuse d'attribuer 1'xex'cu~tion "a -cc -qu~on apple"I un ato'me. On a su-ffisamment r'pondu h ces objections. Au sujet de la dernih~rc, 1'Llornopathie invite ceux qui la font, L essayer de gue'rir par cc moyen unique. II peut bien, ereorm ant du regime les causes occasionnelics de cc que nous appelons des indispositions, les gue'rir et en empecher le retLour, mais ii manqucra toujours de force, pour re'accorder un organisme profonde&inent ddsaccorde, On pourroit encore re~pondre, en demandant pourquoil la me'decine, n'a pas senti plu.totA le besoin de cette se'v~rt'(rie'dte'ique, qui, quand memc cite seroit tout le ne'rite de la. medecine homc'opathique, ne la laisseroit pas sans recornmandation aux yeux de la science, et "a ceux de 1'huarnaite'. Au reste, toutes ces argumeniations sont des passe-tems de cabinet. Qu'on se donne la. peine de pratiquer cette me'decine,_ en pre'parant le malade, coinme il doit 1'~trc, pour que 1'atorne ridicule arrive 'a son adresse. 11 ne peut manquer d'arriver au nouveau pra-~ iciien, de Forcer un peu. trop la dose, qu'il cr-aint, dans ses habitiides, de donner trop foible; ct si son remede est vraiment spe&Afique, ii ne tardera pas de se convaincre de la souveraine puissance de cc t ato'me, qu'il ne manquera pas d'affoiblir, "a la re'pe'iti-on de son cmploi, pour 6viter consciencicuscmcntdec faire achecter la gue'rison 'a son malade, au prix de trop ( 131 ) vives douleurs, qulil cst ic maltre dc Iui 6pargner. JTai dit que la. doctrine de Hahnernann nous a c6 offerte avec la. parure oblige'e, exigc'e par 1'habitudc, cc qui lui donne un. air syste'rnatique. Dans le sens propre dc cc mot, c'est un ordrc, quelconque, qui n'est que 1'asseinblage des principes sur lesquels cell est e'tablie, ct des corollaires qui en de'coulent naturellement. Cet ordre est cclui de la. nature me~me,9 qu'il n'a ni fauss~e ni violente'e, respectant scs secrets, que d'autres ont voulu. lui arracher, mais observant miceux que d'autres, tout cc qu'cllc'veut bien nous niontrer, et qui, dans l'ordrec de la. justice e'ternelle, devoit suffilre 'a la gue'ison des mauxdontsarigueur nous a frappe's. Qdiclquc varie's qtie soient Ics dons repartis entre les homines, on ne pelt y trouver celui de creer. L''auteur de la nature se Pest reserve pour lui seul. Mais ii fu t d'autant plus prodigue envers nous du -talent de 1'observation, dont nous faisons si pCu d6 cas. C'est pour av~oir ne'glige" d'en faire usage, que nous avons passe si longicins 'a coke' de la ve'rite', sank ]a reconnoitre. Le gocit du brillant, Pam.nour de hNclat, qui lui sont etrangers, lI'eclipsoicnt sans cesse, aux yCUX dc ceux rnernes qui la recherchoient since'ement. Je ne doute pas que lc costihume peu elegant dont 1'auteur de 1'om~opathie a revftu sa fille, ne nuise qucique tems encore 'a son CtaIblissemleInt. S'il cut cre' (132 ) tin dogrme brilla nt, mais nouveau; s'il cut refonida toute notre scicnc',- pour la refaire au gre' de ses vues, et s'il cut, d'crnpidemcns. en empih'temens, subjugu e'conomic animale, et mis la. nature aux ordres d'un orgrane unique, ou d'une humeur dominante, cette na 'ture qui pre'scnte aux ycux non pre'venusle plus Ibeau modd~e d'une republique; s'il cut pre'sente' cela, avec les formes. que 1Pon aime, le ton d'assurance qui -tonne ct asservit: ii cut d 'pla c ics auteurs ses contemporains, et obtcnu cette ficur de succe's, condarnn'e, 'a ]a ifticrih, commle toutcs les fleurs, at se faner, mais dont le parfum cut pu, rigoureusem'ent, l'accompagner jusque dans la tombe, au deha de laquelle nWont Pu vivue~ ceux qui ne lui ressembloic nt pas. llalincmann anibiLionne une gloire plus durable, celle qui s'atLtachc aux (1minens services rendus 'a lPhu-mianiLa'. -Non seulemeut ii confirme, niais ii e'clairc ces pratiques popula~irtes que nous avons l'air de me'priser, et auxqjudlles nous sorames' trop, aises de recouirir,. lorsque le flarnibeau de 1'hypothe'se cesse de nous cclair-er de sa. fausse lumie're, mais encore ii souieve, pour le savant, le voile qui couvroit le M)TSterc de leurs miracles, et, par l'inquisition se'vere 'a laquelic ii soumeit les corps de la nature, appele's me'dicamlents, ii fouriiit Ics nmoyens de les miultiplier, en multipliatit les spe'cifiques avec: lesquels on les op "re. Et csL'aest $teeomine qu'on a-prodigrue'lod jeuse epithcL de charlatan, d'einpirique! tout offensante qu'dlle ( '33 )est, je Iacccptcrois, "a sa placen, nofAt-cc quo pour avoir qiielque ressemblance avec ics grands maltres ses adversaires, dans l'emploi qu'ils font, de concert avec lui, des specifiques ancicns, qui furenttoujours rebelles "a leurs doctrines diverses, sans qu'ils pussent sc decider 'a renoncer 'a leur usage, tout empirique (/11/ e~toit. J'aiimerais -ensuite a diffhrer d'eux, par 1'hecureuse de'couverte de la. loi de la. spccificite., qui explique si bien cc qu'aucune the~orie n'a jamais pat expliquer: que lc kina ne gue'rit la fic'vr'e d'acce's chez le malade qui en est atteint, que parce qu'il a l'a prop-ric't6 de la donner a*l' hommc sain,. qui prendroit qucique tems cc rcme~de; qu'au lieu d'ftrc un reme'dc fortiffiant direct, ii ne fortifie qu'apre's avoir affoibli,. cc quc dc'montrc encore so 4n usage dans l'homnic sain, et ce qu'ont rcmarqu6 miule fois ceux qui aimient micux prejuger ]a vertu des nu~dicamens, que de Ics soilinettre a** -l preuve unique, decouverte et propos'e. EL pour in'en se'parcr davantagre encore, je coneluer'ois af'firm ativement, conse'cutivement a% celte dfcouverte,. "qil ecit 't' heureux pour l'lrnianitd, que la m'decine jusqu'ici n'eut e6t6 qu'emnpiriquc, en pouvant opposer at chaquc maladic un rem de qu'ellc n'eut pas micux.connu que le quinquina, mais qui, comme lui, cut gue'ri suirenient; qu'at la Write, nous eussions d'le, avec cette inedecine toute slc-ncieusc, nmais tout ciflicace, peu -connus dans ic rmonde litterairc, quc noiis avons remipli doc1105 divagations, seandalise' par nos mnutations s&' (j34) culaires, ci qui ne nous absout que sur l'intention, mais qu'en revanche, si lout loire 'difice scientifique rl'cut point 6c elv ' tout au momns n'eut-on Pu reprocher 'a notre art le tort d'e'tre conjectural, tort dont n'ont pu le venger les faiseurs de systc'mes,. et. que fait disparoitre la connoissance dc la. vertu des e'dicamens, dont lPignoran~ce o&" nous sommes encore de leurs, proprid'es, nous a justemnent valu ce sobr iquet. 11 est lerns de finir la justification d'une doctrine, qui se justifle d'e e-im e par P~experience. 11 est bien singulier que Pon refuse si obstinement de la passer Scette pierre de touche! Ne seroit-ce pas un secret pressentirnent, qu'elle soriira triornpbantn de celte epreuve, qui a. de'jat reproulyc tant d'Ierreurs? C'csi. toujours de la chair e et du cabinet, que partent tous les argumens qu'on lui oppose. Ce proce'd6 manque de justice. Toute lutte, pour eftre equitable, dot dre soutenue avec les mes armes. L'Honi'opa1liie, tout expe'rirnentale, ne sauroit entrer en lice avec une science qui est toute hypoihe'iique. Autr-e chose est de re'ver un ordre qui n'est point celui de la. nature, et de la forcer 'a le sanctionner, autre chose est d'observer les loix de la sante et celles de la maladie, belles que la nature les pe'~sente, sans, addition, sans soustraiction, avec les hiatus nombreux qufelle ofire, et (dC le~s coordonner dans 1'ordre de leur suecession, laissant "a lobserva lion successive le soin de (33'3) rumnplir les lacuntes, s'it est possible, aspirant 'pluit0 a etre utile qu I a ere 61egant, cc qui corivient davantage au malade, et rcnoný.ant 'a faire un tout parfait avec des mate'riaux imparfaits, cc qui pelt tromper un ocil superficiel, mais n'en imposera jarnais au ire' ritable observateur. La legislation me'dicale ressemble, ou doit ressenibier 'a celle que Solon donna aux Athe'niens. Ce ne sont pas les meilleures loix possibles, mais celles qui conviennent "a la nature-, qui doivent la composer. En peut-il C~tre de plus convenabics que celles que lui donna son auteur? Elles sont en petit nombre, ii est vraiO: qu importe, si cules suffisent 'a Porganisalion humaine, au maiintien de son harmonic, et 'a son r 'tablissement, quand cule est troublc'e? ii ne faudra pas s'e'tonner., de les voir renferme'es dans un mince volume. Qui sait Si cc code exiga ne jouira pas, coinme la page des aphorismes d'Hyppocrate, de 1'hionneur de re'gir nos derniers neveux! Ce n'est pas toujours avec un gros bagrage que Pon va plus shrLement Ai la poste'iVe. Du momns cette bricvetene fera point pa'ir la mc'moire de e'~tudiant du premicr des arts: mais qu'il ne commette point la faute d'induire de cette bridvetV la facilite' de lPexc'cution. Cette doctrine s'est resserrde de tout ce qui agrandit 'les autres. Elle a dlague6 les ordres, les genres et les classes, dont elies sont enfkees, pour ne conserver que les especes, seules creations de la nature, ajoutant ainsimi domairie ( i36 ) de la pcns~e, cc (Iu'elle a 6tC au domaine de la me'moire. L'Ilomeopathie a moins dc livres 'a ddrorer, mais aussi quel champ CiIe OUNTC l'obscrvation, " la me'ditation! cc n'est pas dans les analogies de maladies h maladies qu'elle cherche la nature du mal, et son traitenent, encore moins dans les descriptions nombreuses qui ont fait dclore tant de volumes; c'est dans la ressemblance des sympt~mes des maladies medicinales. Cc nWest pas ' grands traits qu'elle peint l'iniagc des uns et des aulres. Ii lui faut un portrait fidde, accompli, comme elle a trace 'les plus h6cgEeres nuances symptomatiquces des medicamens. Vient ensuite la comparaison laboricuse de I'original avec la copie. Elle ne sauroit C'tre faite hlgrrerment, sous peine de manquer le specifique, le grand oeuvre, en quelque sorte, la pierre philosophale. C'estI 1a que tout doit aboutir; c'est la pensee, la pensee attentive et prof'onde, qui guide la main du medecin vers le remde qui doit gucrir, et qu'on ne rencontr~ que par hazard dans les nombreuses matie'res m'dicales que nous possedons& Qu'on cesse donc de se plaindre, comme on le fait, d'atrc condamne par Hahnemann, 'i 'exclusion de la pensc et du raisonnement! rauteur de l'organon, reke've le medecin " ses propres y1eux, au lieu de Pabaisser. '11 le rehausse davantage encore dans l'opinion des hommes, auxquels ii est tems d'arracher lVarme du ridicule, dont ils ont le droit de frapper (137) la conjecturalit6' de notre science. Quandlaretornin inedicale sera adopte'e, le malade imaginaire disparoltra de la scc'ie. It restera "t1a hateur de cette pi %ce, amusante 'a force de ve'rite', encore assez dc gloire dramatique, et la me'decinc, entrant en possession d'une gloire r~e1Ile, et incontestabic, ne' sera plus ridiculis~e' sur nos theiAtres. Puisse'je vivre assez, pour assister ai cette restauration! Tome. i i 18 PRINCIPES FONDAMENTAUX AVANT de relater les cures que j'ai ope'rees dans l'c-sprit de la doctrine homeopathique, je dirai cornment je suis arrivre'"a la connaissance de cette doctrine. Un ancien proverbe dit, que les Voyages forment, la jeufesse; is donnent queiquefois aussi d'utiles le~ons ai ]a vicillesse, je -vais en fournir~la' preuvel, En 1824 je traversai 1'Allemognc accompagnant aiix caux m~ineiales d'Erns l'illustrc Epouse de SON, ALTESSE IMPPRIALE MONSEIGNEURtLE GRAND-DUC CONSTANTIN. Au retour, le besoin de repos, le de'sir de consulter un m~decin que lPon dit ce'1ebre, de'ide'rent L'AUGUSTE FA1MfLLIE 'a s~journer quelquc tems "a Dresde. On voulait conserver les effets miracul eux dr la cure des caux, et s'aider de quciqucs conseils superieurs pour l'avenir. R~solu de m *ttrc A profit ic temns que je passerois dans cette yulle, Si riche ell monurnens des sciences et des arts, jc visitai ses galeries, ses bibliothe'ques, ses savans; ses hopitaux nc furent pas oublic's, non plus que les e'talkissemens oai sc forment les'rmedecins destine's * les desservir. IV 4ou) Partout je v'is les institutions 'a la hau~teur des lu-. minires du sicle, la science en possession de ton tes les dc'couvertcs modernes et: le'peuple le plus heni'cux b6nissant le respectable rnonarquc, auteur de tous ces biens. Unc paix profonde, une opinion calnic et tranquille pcrmettoient dec goiutcr un bonlicur presque sans me'lange, on cut dit -cc pays, si bien traite' par la nature, un autre Eden! mais an. paradis t~rrestre, on le sait, jadis Ia discorde p~nd'ra, ct depuis ceteins, on le sait encore, Phbomnic Ihi condarnne aux passions qui tronblent son bonhecur. La guerre est. celic qui tourmente le plus son ame, ct quand la lassitude de la. victoire, la fatigue des conqne'tcLs Pont rcndu Li un repos vive-~ ment de'sir6, vous'le voycz, quittant Ia lance incurtricrec, armer sa main de ]a plume,. enflammer son imagination dn Lenu de la controverse, attaqucr lcs opinions de ses sciublables avec Ic m~me acharnement qu'Ol unettoit "a leur arracher Ia vie pour un inorccau de terre. Tel est le nuagre qui obscurcissoit le beau cici sous Icquci j'ai vfcu deux mois. Un homme d'un beau genie, aniant passigonn6 dui vrai, plus arni encore de ses semblables, s'av 'Isi I, a qucelqutcs anne'cs, de vouloir Ics Cc]laircr et les rendrc meilleurs, ct tout "a coup lc tocsin de l'Allcmagne, pour prix de son ze'le ct doses efforts, sonne de toutes parts contre Ini. Q11C vouloit, quc veut encore cci homine? rien de C('4' )I plus, sinon pie nious nous portions micux, et que nous prenions, le. chemin le plus court et ic plus scfir pour- rentrcr dans la santea, quand nous en sommes sortis.' Pouvoit-on se presenter devant l'humanih3' les mains chiarge'es d'un. plus beau present? et cependant, l'anathernc cst lance' contre lIui, ses principies, ridiculises,, sa doctrine baffoue'e, et sa personne poursuivic, auj norn de l'humanite' qu'il veut servir. Tel taRit l langage des partisans du Docteur Hahncmann, langage auquel se trouvoit m P6laccent du -sentiment., une sorte d'apitoiement, -cachet du vif in--L te're"t porte' a% sa 'doctrine. Quiel Ctonn -ant et $enible contraste offro'ot celui des opposans ai la re'forrne de l'art de gue'ir! Selon eux ii We'doit question, de rien momns que dui renversement de toute la m~decine, et de priver ainsi tout-ai-coup Il'humanite' souffi'ante -des secours et des consolations dont lPart de guerir entoure le lit de la douleur. Quelle audace inouic, quelle impie'te, disoient-ils presque, d'oser toucher au temple d'ilippocrate, debout depuis'tant de sickles! Quoi, tant eCt de si nobles efforts de P'esprit humain n'auroient, au travers de tant de. sickles, con~u, cnfiant46 et pratique que l'erreur; et la raison solennelle de toute l'antiquite vicndroit s'abaisser devant la pre'somption d'un seul hiomme, donuant ainsi le d'menti. 'a la masse implosaute et innonibrabic' de ses pre'dccesseurs! A ces dt-claniations outil'~es, ace caractere d'acri (142) monie de 1'attaque 'et de la d&Ce'nse, ii me fut facile de reconnoitre un des plus hauts int6re~s de 11iminanit6. Me'decin, je ne pou voi's assister froidemerit cette hitteI oi lPon de'battoit la vie et la mort. Praticien dux premnier des arts, quc j'exerce avec quciques succe's, j-e ne pus croire que l'erreur en pfi~t tre~la source. Un seul:moyc'n s'offroit,'poiir sortir de cc doute -d~solant, ce'itoit de prcndre communication de-s pie~ces du proces. Je lus Hahinemiann et ses advers-aires, avec la froide impartia]it6 d'tun homme qui cherche. la veritd (*). L'avoucrai-je, je fus presque se'duit par Il''assertion du premier, promettant h lPhomme une longue carrie~re exetupte de douleu'rs, et le secret d~dchapper prompteruent 'a la maladic, qu-and clle vient l'assaillir! (A'd'oit Pcntrairiemcnt du cocur, nieme un peu. d'aniour de la vie, qui* ic conduisoient a mon insu^. Ainsi s'explique l'cngoucment dux public non mned-ecin pour' une doctrine qui crdc de si 1)rillantes esperances! miai~s (*) L'ouvragc fondarnental dc la. nouvelle doctrine rnkiicaic du Dr. Hahncmann est son Organon de Ilart de gLterir. 11 en existe dil"h une traduction fran~aise par le Baron E. G.de Brunnow 5 qui a paru A Dresde chez M. Arnold, k'824.; elie se trouve 'a Paris chez MT.AM. Bossangre fre~res.Le rmenn traducteur nous a encore do~nn6 un apercu de P'histoire de la doctrine 1iome'opathiqluc, intitule: Exposý de la r~forrne d~c 1'artrnz~dical -)entreprise en A1lenzagne par le Docteur et Conseiller S. Ilahncrntan; cette brochure se trouve egalenient chez Mir. Arnold "a Dresde, et chez M, MI. Bossange fre'rcs AParis. ( 143).je l'a~i dit, cette se'duction fut colic du cocur; elie rosta isolco dans la sphere des de'sirs et du sentiment, moll esprit n'y prit aucune part. Avec cc dernier Joe relus los ouvrages. de l'6cole re'gnante, dont ma jounesse avait te nouruice, et j'y reti'ouvai le caract~re qu'ollo a porte' daw,is tops les siehclcs,, c. 'a. d. d'avoir pud'Cla-qu do sowlidit6c, plus do raisonneniont quo d'exp~ricnce, plus de pre'juge's quo do ve'rite's, plus do croyance que de conviction, enfin plus d'amour do soi quo d'amoui' do Ihumanite'. Qu~y a -t-il, en effet, do plus 6clataiit, de plus poampeux quo ces theories oxplicatives des phenomenes do la inature?, qui no so croiroit, en sortant dos ecoles, o~u apre's la lecture d'un syste~me nouveau, eri possession dc la toute puissance dc la nature, pour signaler une maladie, sos causcs cache'es, a lei reme'dc qui doit on triompher? Jon appelle ai [out homnine do lFart, ahordant pour la premie're fois Ic lit d'un mnalade!- quo devient cotto assurance qu'il a puis~e (lans Los le~ons do sos maitres'? quo devient cc tic vivo In-~ mii're dont son esprit C'toit i11uinirie'? Ot est lo guide siur ot fid~e qui doit conduiro sos premi-iers pas? II.-a le signalenient do toutes los imaladies dans lc grand cad~re quo la sp~ctilation a dresse' "a Ia nature, ais, lo~rsque cetto dornie'rc s'avi~so dec difflirer d'eeI~-me'hue, de devenir nouvelle dans ses formies et sos cre~atiows quion no pout limiter, quo lui resto- t-il 'a faire? doc la Ployer etlIa. soume tire "a lascience destinec?A rece ( 144 ) voir scs lois.I Voila, cc que j'appe'e avoir plus dt eclat que dc solidite! J'ai dit que lc raisonnernent s'y est presque toujours mis 'a la place de l'expe'rience. D'abord cette dernie're est trompeuse, a dit le pe~re de la ne'dccine, experientdia fal/ax, judicium dij/icile. L'cxe'rience en me'decine s'entend presque exclusive muent du choi& et de l'application du reme'de: tel. cst le grand but, le ccntre vers lequel doi 'vent, converget' toutes nos me,ditations. Gue~rir est la. destination du me'decin, et, si de'ja' l'experience offroit qucique chose dc troinpeur, de dangereux 'a Hippocra Ic, si pauvre en rn'dicamens, combien ecs illusions ne doivent-ciles pas se multiplier en face de cette foule innonibrable de rein'des, dont les sie'clcs'ont enrichi notre niatiem'c ine'dica~e.?. En est-il. beaucoup sur les vertus desqucis on s'accoi'de? De grands rniedccins ont cxisVd sanis doutc. En inourant, quclqucs-uns d'entre cux ont le'gu6 h Ia 1)ostC'itC' les armes avec lesquelles ils triomphoicut des mialadies; comment se fait-il que cc de'pot soit si ske'rile entre les mains de leurs successeurs, non momns instruils qu'cux? Cependant uls passent pour, nous avoir transmins toute leur cxpd-icnce. Elle'n C_ toit done pas un fondeinent, solide; leur tort, au.nmilieu de leurs brillans succ~s, a C'L d'avoir ge'n'ralise' la ou'i us ne devoient voir que des individuali~es. Els winient des re'glcs ge'ndrales "a la place des re~glcs parficulie~res qui ics avoient guiide's. Aussi.la nature n'a ( ) confiirnd leu r the'orie chcz le urs' descen'dzns, que.Ior&q'il lui a phu de repre'scntcr ' leurs ycux les formcsI parfaitiieawnLanalogues 'a cellos.ztui cre"%'rent leurs sueces. ~AhjS lC geinic im pose dii respect, oin jura sac I parole dui mai1tre. C'est ainsi quc l'eirreur dtablit et con.;ser Ive s~on emipirC. Cc, qui a rendu a Imdecciac presquc jinnobilc aamilieu de cc iuouvcnient des es'prits, poussant toutes IeS sciences v~rz; leur perfection,. cest la croyance -aveugic a'.aparole dii maltre. C'_cst me chose bien digne de -remiarque que la foi iniplici1W quele IjeUnIO m~decin accorde "a cctte parol., et Phncrdu~liV p Iar Iaqjuelleiil finit, lorsque la pratiqiie de son art lii a -r~vdl6 (1uelqjues-'uns dles secrets de la nat uie! LU sauc!-tuaire de la *me'decine n'est done pas toujourS Ie tam:-bernacle renfermant- les tables de la loi de Ia na-turOd malade!I qui dc nous ne s~est pas trouv6iunainites fuiý ten position de reconnoitre cdeteaffligeant e Tirit'que,1 Lest le me'dc'cin qui, Wescspe'a-at de son nialade, trait& -toutefois se lon les r~gles dec Part, n'a pas quelque4oi:; -operc son salut., elnviolant toutescecs r~ges 'trIe s -1S U -dc cc que je vien~s de dire (hue~lejeune mm~dccin, 'a imesure qu'il mnarche,en-avant dans l'cxcrcicc de sonar[,,,c~t tenu d'uublie~r une partie de cc qa ~ii a cru, pour'.-se creer des articles d'une foi -plus urq'ilpu-i-(% ýdans Pobservation dc La nature. Alors sculement couu-merwce pour -lui-le rc'gne de la gonviction, d~plaoant 4c prejuged. Len dernier rcprociic que j'ai iaitaux ad: -Tome.. T.."9 ( 146 ) versaires de Halinemann est de manquer d'amour pour l'humanite'. Je sais qu'"iI est pe'nible au voyageur de reveni sr s ses pas; l'amour propre se de'termine plus difficilement cncore "a une marche retrograde. Et comibien diamours propres ne heurte pas la doctri~ne nouvelle? qui peut, sans fre'rriisserncnt, s'cntendre proposer Paveu, qu'on n'a. pas ton jours su cc qu'on faisoit, cc qu'on disoit? la m~decine telic qu'on Pa C'tudic'e, pratique'e, n'est-elle pas comme la proprie't6 de celui qui l'exerce, la fortune de celui qui la pratique? personne ne veut consentir "a &re dc'pouille"; reputation, fortune, cedlebrit6', les adversaires de la me'thode nouvelle ont cru voir tout attaqu6', branle', niena~ant muine. Qui ne voit ici 1amour de soi, se prd'fdrant 'a tout, et oubliant Il'humanitV qui doit avoir tout "a gagner ai la reforine de rart! du momns telle est la. prom-esse consola ate que nous fait son auteur. 'Voyrons s'il a renipli son engagement. Hahinenann veut que nous vivions plus long'-tems, et sans 6prouver le sentiment dc la douleur. 11 veut plus, ii propose aux ine'decins un nouveau mode'de guerison, celui d'eLtouffer la maladie dans le principe, an lieu d'en abandonncr le cours "a la. nature, qui en ti'iomphe souvent, mais souvent aussi succonibe dans son entreprise. La prcmie~re partie de sa. proposition est sans doute 1'objet du plus irif desir de l'umianit'. Ici Hahncniamii ('14If) n'est pas tout-a-fait nedt dans sa. conlceptionl. SanIs compter les grands -mai'tres qui dans tous Ics tems ont travaille' 'anie tire les hioinines en possession dc cc bonihcur,. corn hen de philosophes moralistes se sont ocCUPCS Utileinen~t- Jes moyens de prolonger la. vie des h~omines, en La, sim-plitiant! Mais pour arriver "a ceL imotatrsutt ils proposent, ainsi que notre r&'formateur, d'abandonner des jouissances dout le sacrifice colfte plus que la douleur. Pour prix de son bonheur, uls derniandaient., "al'homrnec de consentir 'a vivre scion 1'ordre de ]a nature; mais suhjugue' par Phlabitude des jouissances, ii resta sourd 'a leurs conlseils. Pre~tera-t-i1 une oreille plus attentive au. me'deemn qui lui propose de renchie'ir encore stir ses privations? c'est encore'au Aor de son bonheur que Hah-neniann lui demande de ne faire usage des remn'des quc quand ii est malade, ctI1'on sail que beaucoup dc substances me'dicinales se sont, 'a ]a faveur du gofit, introduites dans son re'gilne diktetique. Or, ces mnatic~res rne'dicamenteuses, ne trouvant dans un corps, samn aucune mialadie i combatire, y doivent exercer leur action contre la. santA' elle-rn~me; c'est aussi, en cifet, cc qu'c11es produisent, en stimulant le principe de vie, et faisant viwre lhomme, hi la ve'rited, plus sensuellenient, mais *aussi plus rapidernent. Elles liii font perdrc un grand nombre de jours, pour embellir ceux qu'il veut rendre plus heurcux. Encore s'il en C'toit quitte pour eel app auvrissernent! Par combien de ioul-curs et d'infirrnite's il- cld~tc ct cnric hisscment dI'ine pantic dc son ekistence! on connoi1 tous les maux que le luxe a enf-antes,. ma~ux, H1Colflus aux pcuiplcs jui I'imorcnt. JLes adversaires dcel rfomaion ont cru trouirer. ici la matie'e d'iin reprochec grave 'a. faire "a son auleur, ccliii de vonloir fairre rtrograderlah civilisation. llahineruann. ne vcut rien faire re'trogradcr. 1-1 propose ai ses semblables d'user detoute I etendue de-leur. existence, mais sails abus. s~ans doute sa doctrine tend 'irtr'ecir la ph're des plaisir~s, qui dn-ervent le corps.,et affoilbli'ssent I am(,--,mnais queule immense compensa[Ion ii place "a co^te' de l'abstin encc! S'il cst vr~ai -q~u'il. ne soit point de plaisirs sans- de Irais besoinsj e pl.a-isir enrili done dlans I-C plan de ]a natwre; mais. R nI'est iri'Vifihnt, salutaire et conservrateur, que quand ii est go 0fru avec die; ct puis iliomme n'est-il-donc qu~e maAlirce Cornpie-t-o-n pour- rica', cette C6manatfion, de ]a,divinit6, qui en fit un C^ tre pensa*nt? Quci- vaste do-jiaine a exploiter, qpi, en absorbant les facuIlts Lie t'entendcrnent, me~nage auRx sens Ic repos reparateur qui les. ren~d pluws proprcs 'ade nob.rvelles jouis'sances! La veritable, civilisation est celle qui garantit ailhom-;ie Ilodeveloppernent le. plus. co'mplet de toutes ses Icls:c'cst Part de faire un honime tout entior. Aoiquie i'Evangile, la di6iediquc a re'soltu cc prob-UIemc: Iun et l'autr-e Ini proposent de rgnrsum la ~atrc nl~meccqiii est Ibeaucoup plus honora~blj (1 149 )) 4Ue de s~en faire 1esclaie. Toulcfois. Haincmannn S'il nWest point fcout6 d-ec l'homme qui jo uit de la sante', n'aura point trayai11e' sans frutiet,7et sio ses precepLes Re peuvI ent Arracher Phommne'a ses hab~itudes vicieuses, ius concourront dui mons "a le soustraire plus facile~inent aux dangers de imort que lui font courir les maladies. Sa dic' o.iqiie est u'ne des conditions rigoureuscs de la guc'rison. Passons niintcnant "aIla rdforme propos~ee dansi'art de- gueri.r. -Avant'-de deseen-dre dans l'are'ne, notre athhact aI-oit, comme ceux dc Pantiquit, rnont6 scs-forces au Ion qui pre~pare les s-ucces, qui assure la victoire. Nourri, de I a iecturc- de to~ut cc qui est ~CriLi, nitie" au-T mystcre~s de. la chimie, qu'il a'enrichicetC illustr-Ce, adnuis dans. le sanctaaire de.la m'decine, " a I., quelleiil propose de'dcvcr d'autres aute1-3,"de r'endre un cute- plus C'clair', Ilalnem ann rappelic Lycurgue prop osant aux iace'de'onwcns d'honorcr~la, natuire, en Ia rcplafa~nt~dans toute la digniV 'de ses dryoits. Commieiec l'gislatcur ' de Sparte, -le re'formateur de la medccine veut purifier le code de Ia nature inalade, de tontes les leLe'roge'ne'its qtli obscurcisscnt les lois qni re'g1cnt son retour 'a Pel'at -de sant6. -En habile ouvrricr, ii a., comme ont le faitde temns iinynu'moria1, d~inonte" Ia machine humiaine, exam in6' s-es ressorts constituans, mais ii n'a vuii jsqi I'ah que de la mati~e niorte que le principe de vie a abandonnde, comme ii a quitte' ic sangc x trait d'nne veine, ( L)[ ) de la Sphbere. C'est la physiologic du ciel, la ca 'le du firmament. Voila cc que ic Grand-Etre qui l'habite a 1ivre "i notrc,,admiration ct i nos hommages. La va* nite des systermes qui ont cssaye d'expliqu er les causes internes de tous ces mouvemens harmonicux, prouve assez la vanit6 des efforts de Pesprit humain, cherchant 'i derober le feu du ciel. Coeli enarrant ploriam Dei. Voila' tout cc qui nous est permis d'y voir. La meme faute fut commise par les physiologistes. Ils voulurent, ct veulent encore expliquer cc qui esi -inexplicable. Les phenomErnes de la santa, voila" tout son objet. L'iygicne nous enseigne a la conserver, en rious signalani les influences morbifiques de tout les corps qui nous entourent, avec lesquels nous avons des liaisons reciproques. Mais toutes les fois qu'lIle a voulu descendre dans la structure des organes, en expliquer le jeu, en decider les produits, lle s'est exposee a nous donner des reves pour des realites. Je n'en veux pour preuve, quc l'inconstance de cette science, lorsqu'ellc a voulu nous rendrc compte du phbnomene de la digestion. On connoit la variCte des hypothscs qui ont pour objet le proced6 de la nature dans l'admirable metamorphose de la matiere alinientaire en fluide vivant. Cette pretention de la science physiologique, tant qu'elle se borne 'a la sp&. culation, n'a pas autrement de danger en me'dccine; lle a nmemnc ses agremens pour l'intelligence, toujours avide de connoitre, aimant micux une irillante erreur ( IQ quc Ic neant. Gest un Portrait de la natureCTgn, g Iracicux, bien co'lorih', seulcinent-il ne resseinibicpa~,, c'est le, romnan de 1a, nature. Mais cettecpretention est d'unc bien auLr~e- cons6quence, lorsquc s'introduisant dans la pathologic, la tIR~rapeutiqiie, iel trace de farntaisie les portraits des maladies, et signale les reme'des qui icur conviennent. Jusqu'ici -rnode'rant son zdce, HIiancmann profess e encore qucique indulgence pour 1'errcur qui n'.e~t pas n~uisible. Mais so n indlignation ii'a plus de homnes., lorsqu'il yvoit Ila vie des Jwrnres expos~e ' la chance d~un jeu de cartes. Qu'on me passe cette comparaison,, dont la justesse est sig-nake' dans l'obscuritc qui enveloppe encore les vertus des ine'dicamens, obscuri-te qui 6ju-i vaiui't aux, t&nebrcs- qui environnent le destin. Decmnimc que la physiologic n~est que l'imrae d& *l'hornmcn en sante', dont l'existcnce se ýmanifeste en -dehors par des signes sensibles et visuels, de mnemc,aussi la p-athologic a pour' objet de peindre l'horume mnalade., en rassemibiant tous les traits caracte'ristiques,de cettc aberrat-ion de la sante, q'on app'lc maladie.. En peintre d'histoire, la ine'dccine jusqu' a no~s jours et ac i~ grands trails le tbeugnrle'imn uinalade; elie a tenuctompte de quelque.9details, de plu-.; sicurs -nuances distinctives, -ana-lo-gucs aux -faces a-,rices sous lesqueiles,'Sc -montre-la nature souffr-antce -abandounant ic reste "a la sagacitd, 'al'habitude du tred-ccin,.pout, Icqueledie travaille; delle a"cr6'e'des or-- ( 153 ) dres, des classes, des genres, des especes, parce que la nature offre ces divisions eL subdivisions; mais elIc a plut't cherch6 son point d'appui dans la foiblesse de l'intelligence, qu'clle vouloit aider dans l'etude de la science, que dans la nature, sur laquelle clle devoit se fonder: aussi possedons-nous des tableaux pathologiques dans lesquels l'homme malade reconnoit bien quelques-uns de ses traits, mais ne peut jamais se voir tout entier. De quel intcret n'est-il pas, cependant, que cette image soit aussi parfaite que possible! veut-on savoir 'a quel point il importe, de rassembler. tous les traits d'une maladie pour la guerir? Quel'on se permette la plus lcgire alteration dans le portrait de La personne quion connott le mieux, I'ami a disparu, pour faire place a l' tranger! lYlais, dira-t-on, voulez-vous qu'il y ait autant de trait4is paihologiques qu'il y a de maladies, meme d'individus diffhrens? c'est nous jetter dans l'indcfini, et passer d'une pauvreteimalheureuse a une richesse accablante; on se plaint dcjai de la multitude de livres 'a devorer, pour arriver -i Ia connaissance incomplete de P'art. Quelle memoire pourra suffire 'al'immense galerie de tableaux que vous proposez! II Ie faut pourtant, sous peine de rester dans les incertitudes de la conjecture, dans les tenebres de l'erreur. Hahneinan ouvre la route qui conduit?t cet important resultat. Il 6tablit un principe qui brille d'dvidence. Un homme, dit-il, est lui-meine, et ne ressemble qu a lui-m~me. Sa maladie porLera lome. I. 20 (155) parler ici de la cause inte'rieure, c. 'a. d. ce derangement propre de 1'organisrue, qui d'veloppe des ph'cnonieies diame'tralement oppose's'a ceux de la sante,. la cause occ'asionnelle, bonne 'a connoitre sans doute, ayrant presque toujours disparu queiqucs momens apres son influence) et soup~onnoit l'existence d'une loi qu~i exigeoit une co~nnxion, un rapport particuHer entre le medicament et la cause du mal. C'est "a trouver cctte loi qu'il apphiqua son esprit 6minemment observateur..I11n'existoit quc deux sources d-observation: le proce'd6 de la nature, abandonn~e 'a ediemieme, et le pi-ocede' de P'art, agissant de concert avec la nature. Cliez les malades livre's aux seuls soins de la nature, ii vit cette derniere. proceder 'a la. gue'rison par une serie de nuances augmentaLives du mat aboutissant aý' un terme plus ou momns orageux, dans lequel le malade comme suspendu qucique tents entre la vie etl~a mort, C'chappoi t '('I cette dernie're ou succornboit, apres avoir 6prouve cc que nous appelous une crise, mouvement dont la perfection lui sauvoit la vie et dont 1'imperfection, lorsqu~iL La conservoit, la lui laissoit entotiree de toutes les infirmit~s d'une maladie mal jugee, scion 1'expression admise. -Mais toujours et constamment ses yeux e'toicnt frappe's de cet aceroiss~ement du nial, soit,,dan~s lorgane sie'ge du mral, soit dans un organe c'loign', mais d'apre's les lois de i'harmonie, toujours en intelligence de sensib~ilite' et d'irritabiitc' avec ie foyer priniitil'. Que la ( ~57 ) 0-oit sentiment d'irpuissance, de faire mieux que Iui, ses erreurs passent sans contradiction, cachtecs sous Ic manteau des. brillantes ve'rite's dont elkes rdklechisscnt l''cl~at. la doctrine des crises est encore.suivie.; elie doit l'C~tre, tant que nous n'aurons pastrouve'le secret 'd etouffer une maladie, dans son germe. C est la semence conficue 'a Ia terre; si le vent ne l'enle've, si' la bc~che, ne la de'piace, ellk doit se Thconder et fourfir sa rc'colte-. Q uci dommage que cc. beau ge~nie ait donnd si pet d'attention aux guerisons sans crises, que la nature opera sous ses ycux! 11 fut souvent te'moin du Lysi~sl espece de guc'rison, qui laissoit Ic malade aussi sain et rrioins foible qu'apre~s les crises, et ii nWen couclut qu'une seule chose, c'est que& la nature, avoit ses exceptions; ii en ressortoit pourtant une ve'rite', dont, it e'toit r6serv6 a Hahnemann. de signaler he'videnee, "cest que toutes l-es maladies. ne sont pas mnaicrielles. Mlais s'il commnit cette omission dans Ic traiteipent des maladies aigiies, on le voit,. dans celui des maladies chroniques, se rapprocher de la nature, qu'il ne craint pas de stim.uler, d'exciter, cierchant "aliii imprimer un mouvement. une e'nergie qui tendoient?k donner aces maladies lentes et froides i'activite' et le feu qul caract~risent les maladies aigiies. Ici perce de'lai cet aper~u que l'augrnentation du mal est la condition sine qua non de la gue'rison dui nial; inais ii nWen tira point d'autre consequence. le mouvement critique, mar ( 8 que par les 6vacuations, lui paraissant etrc la. loi* d"-- tinitive de la, guerison, son intention Ctoit de faiire ren-. trer ces affections sons-.Ileregimne de cetie loi, dont cules liii sembloient s'etreC 'car-tCeS. Passant de 1'observation de cc qui-se voit dans les inaladies aigiies 'aI'observation des pheawrn~nes produits par l'applicatio-n des me'dicamen-san corpsima-. l-ade', Hahnemann s'arreta. d'abord 'a celles- qui sont cxterncs, par conse'quentsoumiises 'a la perception dr, nos sens. lci la nature se montre A de'couvert: pointl d'cnvcloppe qui couvre le myste~re de ses operations: la cure des membres gehe's, par l'application dui froid, la cure des membres brfih's, par celle de la, chaleur, atlirent son attention autant que son e'tonncinent. Lc membre gel6", mis en contact avec la chaleur, la, partie br file'e, rafraichie* par l'eau. froide, lui montre'rent toujours Ie premier passant de l'agre'able sensation de la. chaleur 'a l'insensibilite'.et 'a la rort, la. seconde achetant du prix de l'inflamnmation et de la. sup.puration, le court instanit de bonheur produit par le froid:- Reportant 'cette pr~cieuse remarque dans l'ohservation de Pa'ctiondes mc'dicamens dans les affections internes., A remarqua, dans certaines maladies populaires, des pratiques constantes depuis des sie'cles, et to-ujours. couronn'cs* de succe~s. 11 vit Ic peuple employer le purgatif dans le-de'voiement, l'cmcte'ique dans Ic vomissenient, et les sudorifiques contre la, sueur. ii le 'voyroit recourir, "a ces mnoyens, lorsque l'art, de'ses ('9)q p~rant de pouvoir maitriser ces accidens par les m6ethodes consacre'es par ic tems et l'autoritc, les livroit, en les abandonnant, "a une mort qu'il rcgardoit comnie inevitable. Je pourroi's niultiplier les cas analogues 'a ceux dont je vien-s de, parler, mais le nombre ici n'a rien 'a faire. Q ucique nombreuses que soient les maladies qni affligent I'humanite', leur nombre n'entralne pas avec luii autant de modes d-laction de la nature; les moyens doni eIle se sert peuvent dtre mu'ltiples,, mais la loi motrice eL re'gillatrice de la vie est urie, essentiellem cut u ne. Q ue sont les maladies? rien autre chose que. des mouvemens augmente's on diminue~s, ou aberre's dans' un ou plusicurs, on tons leS Systenmes de la machine hurnaine; des secretions, des excretions, on trop ac-tiyes on trop lentes, supprime~cs on suspend ucs? Eli bien! le de'voiernent dont je viens de parler ne mi'offrei-il pas l'image de toute autre evacuation augment~e? l'irritation de la. brcilnre ne renferme-t-elle pas le type de toutes I~s irritations inflammatoires? et le membre gele6 ne contient-il pas la. copie de tous ics mouvemens ralentis, et representant l'asthe'nie, pre'curscur dc la mort? Hahnemann fnt donic antorise' 'a conclare dui proc 'd' dccisif de la curation dans les maladies dont je vien~s de faire le tableau, 'a l'identit6 de procedc6 de guerison dans, toutes les autres, queiques multiples que soient les formies sous lesquelles cules se pre~sen (160 tent. En logicien se'vere, ii a induit plus haut, que 1'art, jinilaut la nature', devoit ajouter au mal, pouroperer la gue'rison; avec non momns de justesse, ii a le droit d'induire ici que le me'dicament, pour gue& rir, doit ajouter 'an mal un mal semblabic. Quii ne sc trouve-roit arre~te'.) ' la pense'e d'ajouter ai un mal 'qu'on est charge' de gu, rir? la, conscience et l'humanite' semblent sc reunir pour interdire unc emsibiabic methodc. Cependant l'observation de cc qui se passe dans la, cure dui membre geld et dans 'Celle du membre briui16., encourageoit "a 1'im'itation. En y re~fkchissant profond4cinent, en se faisant lui-mc'm e It sujet de 1'expericnce, Hahnemann pensa, et sentit que Papplication de la. chaleur au. membre lbrule, que 1'application du froid au membre gcl6, produisoient des douleurs semblables ai celics que produisent ces dcux agens, et alors, conmie Archiin?'de, ii put s'&crier: j'ai Ixouvd! Telle est la. source 'pure ou"ili puisa sa loi de gu&. rison, qui amena 1'axiomc: simi/ia simi/ibus curaritar,. si fort en opposition avec ccliii qui* depuis Hip-. pocrate jusques, 'a nous., fut la. re~gle de tous ics me'(lecins: contraria contrarnis. Telles furent ics caux dans lesquelles ii baptisa. son syste'mc, qui requt le nomi d'l1omeopathic. Ceux qui savent le grec n'ont paws be'soin d'intcrpre'tation; je dirai ai ceux qui ne ic say cut pas, quecec mot est compose' de deux autres: ominOil (6,trjov) pathos (o),cc qui signifie doulcurs scinbiables. teperidant toutcs les maladies n'~tant pas bri1hinrcs, hii gelures, ni vomnissemens, ni de'voiemens, ni sucurs, commcnt s'y prendre. pour de~couvrir les -substances medicamenteuscs propres ai prod uire des phenomniens semblables At ceux jui accompagnent toutes ics maladies? C~est la seconde question que dut sc faire IHah-.; nemann. Ici encore, sans recourir A Vlinvention, Paufeur doPorganon fut aide', dans la solution de cc proble'me, par l'observation de tout cc qui avroit existd avant liii, de, tout cc qui se trouvoit autour do lui. Ji'listoire deIs empoisonnemens, volontaires ou fortulits, ouvuiti un champ vaste ak son esprit observateur. Combien d'infortune'es victimes d'un acce's de de'sespoir fawrii:. rendues 'a la sanVe, par les so'ins bienfatisans. de 'art de guc'rir! combien de victimes de la jalousie, (dC la vengeance, d&v'cloppe~rent a' ses yeux d'lorriblcs symptomes qui, apre~s avoir donne' la mnort, devoicnutious apprendre 'a conserver la vie! et ]a foule de gens qui croyant satisfaire un gocit, contenter une gou-niaridise, avahe'rent un reme'de destine' a un nialadlc, ou to reste diun remeade dc'jai pris! Liahncmann, dans iceIbe-. soin oiui le coustituoit sa de'couverte, dc raltfer des ph6 -nomenes e'gaux a% ceux des maladies qu'il vouloit gue'rir home'opathiquernent, rassembla totis ces sigucs epars, effets de. l'action des me~dicamens sur iliomiuc sain, les consigna dans des 6~crits qu'il nous a comnmuTome. 1; 121 ( iG~~ ) niqu~s, pour servir dc termes do cornparaison avec les signcs qui sont les effeLs des maladies naturelles. Cependant apre's un laps de terns considerable, de si pe~nibles recherches n'avoient enfbnte qu'un recacil maigre, imparfait, ci. marque' au. coin de la pauvirete'. Avant Hahnemann, des miedecins phulantropes avoient eu le couragre d'eprouver stir euxmmes Vimpression de certains nwdicamens, don't ils brcdloient du de'sir de connoireIla. yentt. Je ne les nomme pas: la. inuse de 1'histoire leur a depuis long-teinis assiogn6" line place distingue'c parmi les bienfaiteurs de lPhu.mianihi'. Ilahnemann sc sentit le couragre d'aspirer A la mrme'nigloire. 1L prit larni~ne route, etLles noinbreux ouvragres ot ili a depose le fruit de ses decouvertes, je polirrois me~me dire, de ses douleurs, de~posent asscz en faveur du service solennel qu'il rendit,ýila science: ~Ne manquons pas d'associer 'a celte gloii'e les nom1)reux disciples qui, partageant avec lui ses penibles experiences, doivent aussi partager ses lauriers glorieux. Q iii ne connoit pas la mat eria inedica, cc recueil encyclopedique- des douleurs de l'humanit6',cett~e esp~ce de Panoramua, o&" Ilahnemann fait passer devant les, yreux du lecteur les nuances varifes des maladies e'galenient diverses, dont le tribut nous est uinpos&!Clest le type le plus parfait dc la nature en souffrance; encore tin demii sickle de le'dude des corps de la. nature qui peuvent etre appele's a secourir l'hommec dans ses (Ira) maux, et nous aurons autant de miroirs fid'les, reflkchissant les muille et une infirmiie's de la nature humaine. Passons maintenant i l'application dc ccttc loi principale au traiteiment des maladies. On connoit la division des niedicanicns 6tablie par Halhnemann d'apres leur action sur le corps malade, en trois catogories, les seules que puisse adnettre l'humaine raison; d'cux d'cntre-elles ont form6 jusqu'ici les regles de la therapie. Le besoin de calmer le syrmpt -me dominant, regard6 comnnie le pivot de lamaladie, donna naissance 'a la methode palliative; c'est l'action antipathique de Halinemaun. Si le me'decin, qui n'en connori pas d'autre-, ne peut rnriter le nom, de gue'risseur, du mnoins ne peut-on lii refuser celui de consolateur. celui qui verse le baume dans nos plaics, l'ani quui mrle ses larmes aux larmes de son amiaffiig',seront toujours des etres chers 'a nos cocurs. Souvent la nature se plaith recompenser les efforts du medecin palliateur, et les cures des maladies aig iis et rapides, que cette palliation n'npenpchoit pas la nature d'opercr, lui ont valu aux ycux de la science, conime 'a ceux de la reconnaissance du malado, le Litre usurpe de methode eminemrnent curative? Veut-on la. pr'euve que cettec 'mthodc est 'trangere au veritable procede' de La curation? Qu.on essayc de l'appliquer ani traiternent des maladies chroniques! Elle n'est, dans les inaladies aigiies, que I sommeil artificiel de la sensibilit& qu'on engcourdit pour la rendre sourde ' l'orage (la crise), ( 164 ) (lort on espe'rc dc voir arriver la finaavant son r'lrci1, (jii, dans los affections chroniques, pr'ce'do tou-, jouirs la terminaison. Do nouvelles douleurs, ainencnt de nouvolles doses du calmant, (111 1ait acheter son Ibioflfait au. prix doelPendurcissornont du mal, ou do ]a naissauce d'un mal plus fAchoux encore. 11 n'est pohit do praticien un pou 6c'laire', quin'laitreinarque' le datiger des calmans dans le ti'aitement des maladies chronic. uc1s. S'ils sont utiles dans los afi~ections aigii"cs, cc no put tre en qualite' de puissances actives et clificiontes, puisqu'ils suspendent en qucique sorte le travail do la nature, et commt-e tels, ne peuvent quo e-ie Lirdor Ia. gue'rison, en encha'inant le mouvement me'dica tour do la nature. Toutefois Hllanerniann los per"Mnt ci y a lu-eme recours; niais qu'on remarque bien ici le miotif do lour' application. Los iressorts do la vie sont entrave's, le cocur a cessd do batire, le poumnon- do so dilator, enfin la vie est suspeiidue; ou bien, l'irritation est extrrnle, l'exaltation do lit sousibiliV 'porte'e au. supremue degr3', la mort v'a tei'utiner' incessaminrent ces, detix sce'nes, si un secours, lwroique n'est adniinistr6 "a linstant III mo. Dans le prme cas, Ialanernann cor-iseillo Los irritans; dans to second, ii permoet un remiede se'datif, contradiction;ipparente avec sa doctrine rc"Irolatrice do Paction cniantiopalliiq no des me11dicamnens. iA1ais qu'en )y regardo (de tw' ceLLo contradiction nwest ivraii-nent qu'apparoute. ii no pout 3r avoir d&exception ai la doctrine, quand ( 165 ) iiny asdaplcation dc la doctrine. C'cst le cas ocu se trouvent les deux mialades ci-dessus mentionne's. Tout traitement cst suspcndu; on ne pent cormmcncer chez le premier, ja squ'?a cc quc le principe vitLal alt repris son mouvement, sans icquel ii ne pent y avoir ni saiitd", ni maladie. C~cst la pendiilc,? laquclic ic inouvement du balancier rend la faculVe de rnarqucr les heures. Chez le second, o' le principe de vie me.~ nac6 d'etre suffoque sons le poids d'un sympto'nie Capiphe'nomiene, c, a. d, une anomalic nerveuse surajoute'c extra ordinairement, et qui fait disparoitre tons les autres syrnpto'ies', comnie les C'toiles disparoissent devant I eclat du soleil, le traitement ne pent cornmencer, onuA doit eftrc suspendn, jusqu'a% cc qu'un cahnant ait rcndu "a la nature.'les conditions sans lcs-, quelles la cutre ne peut s'ope'rer, je veux dire, la faculVe de sentir-, et limpression dc la mialadie qui existe et ric peut se dd'veloppcr et l'imprcssion du muedicament. Encore, darts cc dernier casaiatitojor directement, lorsque la rnatie'c me'dicale ser'a assez riche pour lui offrir nn rcrn'de direct, qui doit exister,tout inconnu qu'il puisse eftre. Jus(1ue5-la', la niuthode palliative jouit du droit d'crnployer les calmans, dont dile retire les cifets les plus saltitaires; uls ieplacent la nature darts Les voics de la gue'rison, ci Part daiis Les moycns de la servwt. La seconde cate'goric de, Paction des me'dicainens est loin dc iu'ritcr lcnibnducreproclic. Cest!e cute qu'a' la prc'pond6rance de ]a no'uvclle maladie dans le systhme sensible eL irritable. Cependant, tout iruparJtail qu'ii e'toit, cci apper~u devint la prerniere lu mii're de Part, comme son premier rnoyen c~attaque, souven I, ci trcs-souvTent couronne' de succe~s. Daiis cette position antagonistique de deux maladies dont la plus forte doit faire cesser la plus foible, ne voit-on pas clairement l'augmentation du mal, exigc'e par Hahinemanhi, dev~nir le Wtri table moyen de gue'rison? Dans cette aggression brusque et violente, effet des ne'dicamens vifs etnombreux, familiers 'a ]a me'decine allopathique, ii se d4'vloppe ine'vitablement une foule de sympto'mes nouveaux, dans le nombre desquels Ai doit s'en trouver qui soient,analogues aux sympto'mes du mal primitif, et, leur force d'action l'emportant sur celle des premiers, la gue'rison sAn suivoit, sans qu'on apper~t la loi primitive de F'enkevemient des SYMPt mes par des symptomes semblables. Les cures inanquees par la. me'Lhode allopathique ne peuvent et ne doivent e~tre attribwe'es qu'.i l'exce's de pre'dominance des sympto'mes artificiels sur les syinpto'mes ma~erielIs, malgr6' leur ressembla nce, ou at Pabsence compktcL des sympto~mes an~alogues "a ceux du mal. Dans le premier cas, on a determine' une inala die plus grav~e, en ajoutant au. mal un mal plus grand qu'il ne faut pour le gue'rir; dans le second cas, la nmaladie, qui n'a CAC qu opprimce par F'orage exciVe dans le voisinage de son sikge, reparolt, apre's le. cahnc retLabli, lamneni1c (1I'C1IC d~oit, et quciquetblis aussi avec un degre'dc g-vaviV 'dc plus, comme l'expericnce le prouive si souventL Je ne saurois donc pa-rtager l'anaffheme lance' par ll1ahncmann contreline mdiihode, peut-e'tre inutile 'a son experience consormmec, mais dont ne pent se passer 1'homme de lPart, qui ne la. posse*de pas. Je nwen doute nulleinent, cest cette proscription in temp esti-- ye qui a Souleve' contre lui le plus d'indignation. Le p ublic mme'I en impose 1'obligation au. medecin. -Quellc sera la. conduite de cc dernier, lorsque, appel6 pour secourir, ii trouvera dans le malade qui lPa appche', un. incre'dule de la. me'thode qa'il vreut rendre exclusive.? N'est-il pas C~galernent nc'cessaire de gaird 'er le respect dca ai 1antiquite', la. reconnoissance pour ]a memoire des hommn~es qui ont servi F'art, dont les the'ories, sans e'tre Ia ve'rite' elle-renme, s'en rap" prochent, dont les travaux et les veilles nous ont fiti present de ces belles connaissances qui, si elles ne for-~ ment pas la me'decine, ont contribue 'ial'embellir, en l'cnrichissant? Si Hllanemann n'a pas craint d-tre atteint personnellement des traits lance's contre lui, dIu mom's, ent pere tendre, devait-il iru'nager l'enfant qu'il fit naitre, tandis que son berceau est cntomre' des sifflemens de l'cnvie, toujours pre'tc 'a 6ouffer le pre'cicux fils de son cerveau. Sans doute ii ne pouvoit. maltre adulte et tout forme', comme Minerve sor Lit du cerveau de Jupiter, inais son enfance n'eut point CAt6 'leve'e dana lc tumulte d'un camp, dont retic tyrannic l1ni fait encore disputer la proprie'te. De Il'aveu dcel'auteui' de la, reforme, nous sommecs- loin encore de posseder une matie're me'dicale cornphe'ie. 11 faut donc conser-,.ver nos ancierines armes, jusqu'a' cc que la pinlan. tropic" idial at 'joV Il'arsenal de la medecine cc qui lui rnanquera.peui-rC long-terns encore. 11 ne rcste plus qu'un rapport du rcme'de avec le Mal,2 c'est de lui resse-mbler dans les symptrnies qui l'accompagnent, en lc manifestant. Cetie melihode esi; proprement nomme'e la mc'thode directe, c. "a. d. relic qui attaquc la mialadie par la voic la plus couric, ct dans les organes meme qui en sont le sujet ci le siege. L'hoine'opathie aitaque les mialadies en opposzant a% leurs sy1inpt Anins des sympto~mes semblables., lesquels, en se substituant aux syntmes de la maladic, les font disparolire avec la cause qui ics produisoit, laissant a-' la place dc cette cause une cause artificielle qui disparoit a son tour aver les symptms qu'dlle avoit produits7, et d'autant plus vite que le rcme'de qui Pa engenr~e toit plus analogue ' la. cause premi're, ct sa dose plus petite, nlayant besoin que de prd'valoir le inois du monde possible ceite cause, pour P~ane' antirb Le premi-er apper~u qul ressort de cette d4~fini-~ tion-, formani aussi la matie're du premier reproche fait 'a cette doctrine, est quc la' m6decinc West plus qu.'une science born'e 'a la recherche et 'a la pourTome. t.:2.2 ( 170 ) suite des sympho'mes des maladies. Un tel re're'cissemenL apporte' au domaine de l'art de gue'ri~r, trait6' par quciques me'decins de profanmation, n'a. pam. " beaucoup d'aultres qu'une disgrace comple'te, qui le privoit dc sa dignite'rationnelle, et le faisant dchcloir de son autoriVe dogmatique, le re'duit 'a n'I tre plus qu'une Empiric automatique. L'hunieur, et plus, h'Cbranlemen-t imprimie en senS contraire aux eSprits soumis aux lois de l'habitude, ont Pu seuls exhaler une plainte aussi ridicule, un reproche aussi mal fond6'. Sans doute Hlahnemann ferme la. porte au raisonnement qui ne s'cxerce que dans le domaine de P'hypoth s% as omin&s vaste la region oji ii replace l'intelligence du me'decin! Dc, toutes ses faculLe's, iI nWen est qu'une seule dont ii circonscrive la. sphe~re d'action, c'est lPima-~ gination; e~t qu'a "a faire Pimagination dans le domaine d'une science entie~ement fondc'e sur lexpe'rience? L'imagination est la. mere de l'invention, par consequent ne peut Ctrc celle de la me'decine, qui est fille de l'observation. La premie~re. cre'e, la seconde observe cc qui est cree. Mais pour ne point se livrer aux re'vcs brillans de la premie're de ces faicult'sle ni'decin est-il pour' cela condamne' ' la paralysie de *l'entendemen-t? 11 manquc n6cessairement de bonne foi dans cc reproche si peu. merite& Je ne puis in'cmpekher dly reconnolire la re'voltc de la licence, ramen~c par la. force de ta raison aux prin-ý ( '7' ) cipes d'ane sage liberte' Faire la. guerre aux syrnpt"mes des maladies est de'sormais, disent les adversaires de la doctrine, tout ce qui rcste "a faire it 1homme de 1'art. D'abord cette pratique n'est pas nouvelle. Que fait la me'decine 6'nantiopathique, c. 'a. d. palliative, depuis 1'originc de Part? Ne concentre-t--elle pas toute son attention dans, le syniptokne marquant, caract3 -ristique, pivot de la maladie, et foyer de tout le danger? Ne dirige-t-elle pas toute l'action de ses rein edcs. contre liii, pour en diminuer la violence, cherchant ainsi ai ecarter Ic danger, abandonnant le reste au cou's. de la. nature, 'a laquelle dce laisse le premier rolc? Comme la me'decine e'nantiopathique, l'homc'opathie concentre toute son attention sur les phe~nom n~nes d'une maladie, mais mieux qu'Ielle, elle les inspecte, les rassemble, nWen omet audum, quelque insignifiant qu.'il puisse eftre; elle n'oublie pas, surtout, les mouvcniens, qui se passent dans P1aine. Dc toutes ces couleurs div 'erses, elle forme un tableau aussi complel qu'iI est donne' aux sens externes deole former, et, quand cc portrait est acheve', quand cet ensemble esL accomnpli, Hahnemann regardant dans ce miroir, y do.couvrc la. maladie tontc entie're. Ici C'clate le grand caracte're d'innovation qui distinguc d'unc manie're tranchc'e la nouivelle me'thode de toutes celles, qui 1'ont prece'd~e. Quc de-vieni la cause interne tan't recherche'e, tant Ctudic', ( 172.) jusqu'ici I'ohjet de tant de vocux, et lc sujet* de tant d'erreurs? Queule the'orie ne s'est pas flatte'e de 1'avoir trouve'e? et cependant, une the'orie nouvelle de'pouillant la prenii're de sa. conqu e"te, pour y substituer un prin~. cipe nouvcau qui devoit Chre le seul veritable, s'cst Vuc, ai son tour, vaincue par une. hypothe~se nouvelle, qui west pour nous la ve'rite', pie parco que ic tems Wia pas moarcbe' assez, pour lui donner un successeur. Cepcndant, qucique immense que paroissc la dis.. lance qui se'pare los doux me'thodes, ii ost ne'anmoins uri point commun par lequel elies, se touchent, et no Sont,7 en qucique sorte, quc deux socurs. Lececlh~bre to/ic causam ost ic point d'union qui los rallie, et los confond. L'identite' du point de depart et Vunite' du but auquel ellcs. tendent, perruettent "a peinc dc croiro ai l'norme- divergence des routes dans lesquelles cules inarchent, p-our arrrver au. ncrne terine; a peine so sont diles. quittees, qu'olles ce'ssent presque aussito~t de s'aperce~voir. CGest quo l'tine marcho au. pole arctique, et l'autrc au po'le oppose. L ecole re'gnante a pris la route do traverse, tandis quo son C'mule est t'esLe'c sur la grande route. Dans la premie're, qui n'ost (cclairece par auicun Lanai, la raison, abandonn~e 'a diememe, a du so fourvoyer, pronant pour guide unique ces ('eux trorupeurs doel'imaginatLion,.sseblls ces lucurs Cinanecs. des abymes, o u" les pr'ci~pitent leo voyzigeur qui a lec nialh cur d'en suivre la direction. liahdnomiann, no (luittant point le sentier battu, jim-. ( 173 ) mnine par l'enscmlble des phicnomenes qui composent I'irage de ]a rraladie, y trouve un foyer de lumiehrc don't I1ecat soutient,9 eclairc et dirigc ses pas, jusqu'a' cc qu'il soit arriv6 au, grand but, la. gue~rison dui mal. C-e ne peut ctre la matie're d'une contestation s&ricuse, que l'obscnrite' qui re'gnc sur la nature de la cause interne des maladies. Ouvrez les archiives dc toutes les 6'coles qui de's lorigine de l'art se sont suec ed'es jusqu' I abus; lisez les ouvrages des honimes forrn's 'a la m~mc 6cole; faites plus, reportez-vous au lit du malad ecntoure'dc plusicurs rndcecins, dont on a rdini les lumicres pour conjurer le danger qui lc mnenace,, quc voyez-vous, qu'cntendez-vous? partontt dissentirnent, opposition, contradiction. 11 n'cst pas jusqu'au. public qui ne s'en soit apper~ii. Ce public si inte'ess6 "a la solution du probhe'nec, n'est pas plus convaincu que nous de la certitude de nos principes, cc qu'il exprirne clairement en taxant notre science, de science conjecturale. Lc fameux proce's entre Hippocrate et Galien nWest pas encore juge'. ha, alt Hippocrates: non, Ga/enus. Eh! pouiroit-il en e're autrement avec une doctrine qui proce~de de l'inconnu au connu? marchec inverse de celle de toutes les sciences pAi se glorifient de belles et solides connoissances, tandis quc, malgre' nos longrs et $eniblcs efforts, nous en sommes encore reduits ai la conjecture. C'cst envain quc la'mddecinc se donne tous les dehors des sciences exactes, le jeune neoplyte, en d~pit des pr6ccptcs ( -/4 ) innombrables don't on a charge' sa niciimoire, n~en est pas momns, comme Midas, re'duit 'a l'indigence au milieu de toutes. ces richesses. Eclaire' par lc flarnbeau de la pathologic, ii fait, sans cra-indre de s'f6garer, letour de la galeric oi'w sont expose's par la th-6orie les tableaux de toutes Ics maladies; Yfchelfe de leurs varide'es lmi sert "a monter, "a descendre dans, les divers systc'mcs du corps oii ii suppose leur sie'gc; Ics solides, les fluides ont des ro'les qui leur sont assigne's - point d'effets dont il ne puisse rendre compte, point de symptornes dont iil ne signale la cause; 'aI 1entendre, cest une montre a** jour, dont tous, les, ressorts; sont de'couverts,. dont tous les mouvemens lui sont connus; changcz les r6les: qu'il passe de la chaire acadc'miqu e d ans les salles d'un.h6pitat, et, s'il est de bonne foi, qu'il disc si vingt fois la nature n'a pas donne' un dementi a"- sa science orgucilleuse, qui pretend la diriger? plutO~t rendons, grace 'a la. toute-puissance de celte bonne nature, qui fait si souvont lc miracle de triompher de la.nialadie, et du remeade qui no lui convenoit pas! LIhorn 6opathiie, cornme sos deux soeurs, convient "qaon ne pout gu'rir une maladie, sans enlevor sa cause, mais sa. n~anie're de concovoir cetto cause et de proce~der a.' son enkevement, est essenticliemont difk6 -rente. J'ai dit que I ecolc re~gnante attaquc une cause inconnue, pour enlever des sympto'mes connus. L'homeopathio proce~dc en sons inverse; elie attaquc dcs sympiomes connus, pour an'antii' leur cause, quwelle no connok pas, qu'elle n'a pas la pr'tention de connoitre, parcequ'aucune science ne peut la decouvrir, Quel ocil hurnain a jarnais vu l'irprcssion produite par une joic trop vive, une e'pouvante extreme, un miasme de'letkre, sur l'organisme animal? et cependant, c'est sur cette supposition plus on momns inge'nieuse de la nature de cc de'rangemcnt que repose le choix du me'dicament qui doit la faire cesser. Aussi ses effets sorit-ils fortuits comme la cause sur laquelle ii doit agir. Ecoutons llahnemann et surtout, regardons le pratiquer. Si la disparition des sympto'mes d'une maladie, ditii, devant un medicament propre 'a produire les Memnes syptmes, fait succe'der d'une rnanie're prompte et durable, la sant6 'a la maladie, n'est-il pas permis d'en conclure que la. cause est si dtroitemcnt li'ee avec les sympto~ines, et vice versa, ics syrupto'mes avec la cause, que la cause et les s--rnpto'mes ne font pour ainsi dire qu'un? Mais comme ii impliqucroit dans les termes qu'une cause fait une seule etmme chose avec ses effets, bornons-nous 'a dire que leur union est'Si intime que, non seulement la cause ne peut pas plus exister sans Ics effets que les cifets sans la cause, Mais encore, quc qui cnle've les difets, ne peut ope'reru cet enkevement, san~s opercr cclui de la cause cllc-me'me. Aller plus loin seroit 6~tablir une dispute de mots. Telle est la grande ve'ritc' dont la d4dcouverte est d 14C a 1'emploi homeopathique des medicamiens! qui ne ( t6 voit empreint ici dans 1'ensemblc des syrnpto~mes d'une maladie le portrait dc cette cause "interne, dont ii fhut dsc~seserer de trouver jamais Poriginal? ne s'y trouve-t-ellc pas dessine'e comme le soleil se dessinc dans les rayons de chaleur et de lumnii're 6mane'es dc son orbe? pour en completer 1'image, ii faut rapprocher dc cet ensemble la copie des syrnpto'mes produits par les rcem'des 6prouv(es sur Phomme samn, et Iorsqu~ils off-rent une par1aite similitude avec les symptdmnes de la maladic naturelle, vous avez dans la puissance du m 'dicament qui est propre "a les produire, ]a cause d'un der'angcement e'gal an d6rangement qui constitue la. maladie, par consequent, vous avez aussi les m oyens de le faire cesscr. 11 est, "a cc qu'il me semble, qucique chose ý de plus pre'cieux encore que de conno'itre la cause d'une mnaladic, c'est de l'avoir en sa puissance! Ce tre'sor, llahneniann Pa trouve', il nous assure que chacun de nous, le cherchant de bonne foi,, en suivant Ia. mirne route, ne pent manquer de le de'couvrir. Q ni de nous, s'i1 porte un coeur sensible et un esprit droit, n'a pas ge'yni cent fois sur P'imp erfection d'un art charg6 de si grands inte'rets, et n'eprouve pas lc besoin de voir se dissiper les te'niebres qu~i est oblige' de traverser, pour chercher son semblable, dont Ai entend les plaiiatcs, sans appercevoir l'infortune' qui les profic~e.? Ck'tait peu pour Ilahnemann d'avoir trouv6' la grande loi de gue'rison des maladies par I'opposition des symptOrnes semblables 'a ceux dui mal ai gueri~r; cctte arnie puissante, destinc'e ' vaincre, cut pu devenit, meurtric're., si l'art de s~en servir ri'ctoit souniis 'i des reglcs positives. Cc second travail fut, pour ainsi dire-, et est encore aujourd'hui l'occupation de toutn. sa vrie; INon seulement ii enrichit tous les jours, de concert avec ses nombreux disciples, sa. matie're me'dicale, le plus bel oeuvre de l'esprit hum-ain, mais ii nous a donne s'ir l'emploi des me'dicamens, des pr'ceptes fonde's sur les experie nces les plus scrupuleuses. On sest dtonne', et on s~etonne encore tous les jours, de l'exiguite' des doses dans lesquelles ii les offre 'a ses mialades, Pour'Ia faire comprendre, ii s'appuie d'un axiome presque aussi sentimental qu'intellectuel: que la puissance d'une impression sur un organe souffrant est d'autant plus grande, que la sensibilit6 de tet organe est plus exalte. Or, ic rern'de hoine'opathique Rant destine a se rendre imme'diatemcnt "a Porgane sujet de la douleur, pour subs tituer son influencea' celle de la maladie, substitution qui f~ait le phenoi-nne de la gue~rison, sa dose ne peut par consequent etLre trop me'nagec. Hahnemann panle d'idn lc'ger a dcro61sem'ent dii iial,corrime d'une nc'cessitd conditionnelle dt la curc. En effet, -ii ne Isuffit pas, pour l'oprer, de substitiier les sympt '6mes dui remn~e aux sympto'mes seniblables dc la maladic; ii faitt encore que kes premiers aient une intensite plus grande quc les seconds, pour quc ces Tome. 1. 23 (178 ) derniers ce'dent leur place mux autres; et s'il est vrai' quc, de deux douleurs donne'es, la plus forte fail disparoitre la plus foib~le, la maladie naturelle disparoit devant la maladie artificielle du ie iidicament, dontla dur.Pc Odaclion esi au, pouvoir du m,,edecin-. Si cette seconde loi, doni chacun pent tr.ouver l'existence dans sa propre existence, ct doni Ilahn~emann fail une si heaireise application., n.'existoilt pas, sa doctrine ressemblcreit 'a toutes les the~orics qui Pont prec~d~e, (lont ic d~faut est de manquer de fonde-ment. En eff-el, cc nwest que parce que la nature perd sa sensib~iihtc pour une douleur m-oindre, quand on ]aratciie contact avec une plus forte, que l-es symipt6rncs de la maladie naturelle ce'dcn lcur place aux sympt6'nies de larnaladic arlilicielle. Mais, dira-t-on, que ga'ogne le malade 'a cc changemeni de maladic? cc qu'il gakgne, est cc que chacun de nous voudroit gaIgner dans touLes Ics entreprises de sa vie, c. "a. d. d'arrivcr par la vole In plus courte, la plus douce, la plus si'rc, au but de'son entreprise, ct d'en conserver le fruit. La dure'c d'unc maladic, ainsi quc le genre de sa terminaison, reslani Loujours plus ou momns obseurs aux yceux du praticicri le plus insiruit, n'csl-cc pas lui rendre le plus grand service, quc dc le rendre maitre de la dureC, ci de l'issue du mal? Cest cc quc nous propose Hahcrneann, en nous d'imonLrault avec la derni "re 6Cvidence que le rema~de biena choisi, ciL prop ortionne' dans &a dose "a la dose de la sensibilit6 du malade, ne pro ( IUP79 ) duit qu'u.nec affection douce, innocente 'et passagei'c. Liscz ses ouvrages, assistcz 'a sa. pratiquce, parcourez ics archives dcs cures ope'rees dans l'csprit de sa doctrinec, ct, comme lc Thomas de 11'ecriture, vous tou-. chcrcz du doigt et de l'ocil la ve'ritV. H1ahnernann dit au. monde savant: ((fle croyrez point ai mes parole's; cxprinicntez vous-me~mec qCe p jai fait, mais faites comme j'ai fait inoiý-mchme; et si la Pfature, int~erroge'e scion ses lois ve'ritables, ne vous rdpond point comruce cuerni'a rc'pondu, alors vous aurez di'oit dc me repousser, et de mc rangger dans Ia classe des ViSi~flnaires)". Frappe' de 1'acccnt dc conviction attach' 'a ccs' par'oles picines de probite', cntraIn6 par ic de'sir si naturci- de voir le doute dans icquci le nin&decin Scmblelccondamnnd 'a -vivrc, faire place 'a la. certitud(c, -subjuguc', surtout, par la. consolante pcnsec de tout ce quc, PbumianiV 'souffran-tc avoit ai gagncr a ccttc d~couverte, je nh'hsitai pas un seul instant de chiercher ai convaincre mes yreux dc cc qui avoit si vivemerit int~rcsse' mon esprit, et de retour "a Varsovie, oi'u. je rapportai tous ics d6mciis de la. medcciinc r&' forniu'e, je commen~ai de suite "a 1'cxcrccr, et voici ics faits qui en. resulte~rent. Premier cas. Une feinime accouche heurcusement d'un cufnt'.n iui'%--lll auroit pu mcttre au monde un ulois 1)Iutot(') ayant ~ et'pouvante'c jusqu.'a' la dd'faillancc qui lui causa une chute sur-les reins, cc qui amena un commeuiicc ( iý8o ) wecnt de travail que j'eus le bonheur d'arrhter par une abondante saigneW.e La grossesse arriva. a son terme, et Penfant, qui naquiit fort et Mien conforme', offrit pendant les 4 premniers jours. le tableau, des sympf "mea ýOiVaDS.Portrait de la maladie. Agitation contituelic, inSOmnie compkae; son corps resta tout cc. tcms d'un rouge vif, d'une chaleur brillante; une soWf ardente lui faisoit boire avec- dd'ices. de Peau sucr&e qu'on lui donnoit A tout instant. Pr&'!-,sent plusieurs fois au scmn, ii le refusoit toujours. Le mIneconium 6toit sorti, les urines coulojent sans diffi4Cu1L6, S ans cesse ii ge~missoiL, ou jetoit des Cris. The'rapi~e., A ces. tr.aits, qui ne reconnoft une fie'vre inflamnia-, toirc? Ics sangsues 'a la tkc et au cou, ics bahins tie'dc& nec procurerent qu'un soulagement momentan& BiMen-, 145t tous les symptl ncs se rallume'rent, et l'enfant donpant a ses parens la. crainte d'unc i-nort prochaine, un pre.tre fut vappele' pour ic baptiser. Pendant qu'oti songeoit an salut de son arne, je pensois 'a celui du corps, et rc~trcaýant a ma.inmiuoire 1e~tat dCpo-u vante que sa inerc avaiL ýprouve'e un mois plutd't, je rapprochai cette impresS-ion, 'a lajuellel'enfant avoit du' par-, ticiper, de V&Ctat pathologiquc dans icquel ii se tronoit. L'aconit me parut, d'apres l ala u ib neiiann prescnte de ses sympt Ames, lc reme'e qui rpondoit icniiicux I ''tat miorbifique de cet enfaw, ( 181 ) -u ne octi11ionierne partie de tefinture spiritucuse dta.. conit, me We avec un peu dieau sacre'e, lui fat administr~e; une heure apres, 1'enfant devint plus calme, i"i elprouva un sommeil de quciques heures, 'a la suite duquel ii prit4 le scmn avcc appetit. Depuis cc jo-ur totis les sylinp to'mes se sont dissip es avrec une VliCSSe eX ta-kordinaire, Deuxie"Ine cas. La me~re de cet enfant e'prouva. une violente cornmotion de Pamic le treizieme jour de ses couches; cette impression fut imm~di'atement suivie d'une he'mor_ racrie uterine abondante, accompagne'e de fortes dow.leurs dans les reins et dans le bas-ventre', qui' descendoient vers la matrice, avec un sentiment de pression resseniblant aux doukeurs de 1'accouchemcnt; le pouls c toit plecm et dur, la chaleur de la peau. moycune, interompue par. de courts frissons, la bouche se'ehe et la ti~te douloureuse avec vertiges; le vent-re hiabilueflement serre', les urines chaudes. Le sangr sortoit, tainto t en coul ant, tantoAt sous forme de caillots d'un rougerloir, mais sans odeur, la foiblesse presque nulle. 7Th et-ap ie. La constitution de la malade, forte, sarnguine, et ]a nature des sym~ptdmes i'epresentant I'iiuage de ceux que le fer est propre "a prod aire, d&terinine'rerit I'eniploi de cc irnedicament. je nidai deux gout tes de teinture de iBestouscheff avec 4/ onces d'eau distill~e etsucre'e, dont -je donnlai unecuCiller a lth ' " 41 Ma ( 182 ) lade. L'lic'mornigie sem-bla augmenter dans les deux preminires heures apre's la prisc dc cc remede., 1Mais Jes douleurs des reins et dui N'entre ce'de'ent prornptcmont ai son action. L'he'morragie, apres cot accroissement peu inqu'ietant, diminua 'graduelloni-ent, dc sorte qu'au bout de 24 heures elie avoit compl~tcnint cesse, ainsi que les syinpto'mes qui l'accompagnoient. 11 ie inanquoit plus 'a une sante parfaitc que dc recouvrer la 1ibcrte'dii ventre. Un inillionic'me de gouttcs de la teinturo de noix vornique lova cet obstacle dans Pespace de 24 heures; mais comme la constipaLion ('toiL dans les hab~itudes do l'organi'shie, jo continuai de loin on loin 'a la personno P'usago de petites doses de la. teinture., afin de, detruire le type habituel do cc sym~ptomei. Troisie'me cas. Un aide de camp dui Prince que j'ai l'honneur de servir, avroit depuis deux ruols un rhume sec et ncrveux, qui le fatiguoit beaucoup. 11 no le traitoit point, so contentant de lui opposer la force de la nature "a Pý) ge de 22 ans. Portrait de la maladie. Enchifrcneme-nt continuel, avec privration de P'odorat, la lto'L habituellement lourde,, la toux fre'querite, sechec et sonore, point'ou tre's-peu, d'expeclor-a Lion. La toiix ari-ivoit par quintes, "i a lananieire des loux do coqiicluclie. Les acce~s en C'toienL longs, surtout ila iil, olti us duroient quciquefois uno hecure. Chaque seco us (183) sc de cetle toux re'pondoit "a la tete, oi'1ii prouvoit ConllU edcs coups, -des battcmens, trc's-doui~oureuxv qui retentissoient jusqu'?i 1'estomac, cc qui de'tcrminoi't des nause~es ct le vomissement; une sucur gen~ralc accompagnoit cetic sce'nc qui sc terminoit par une fbi-- blesse marque'e, que lc sommeil qui liii succe'doit, fhisoit disparoitre. Lcs autres fonctions dtoient normaics, 'a 1exception d'une respiration 1e'gerement genec. ihe'rapi'e. Je lie doutois nullerent qu'u-n vomitit', en seconant I'cstomac et toute la machine, ne fit une r'evolution heureuse cjui cut. amend la gue'rison, coinme cela m'a souvent rcussi. Mais le malade avoit at gagncr a e'tre traiVe homneopathiquemcnt. Je mc decidai donc 'a liii donner une petite fraction de la dose du reniede emetiquc quc j'eusse employe scion la. methode ordinaire; un vingtimchn de grain d'Ipecacuhiana rne16 avec du sucre sufflit pour vaincre cettc toux si opin'latre. Ce reme'dc fut administre a 8 heures diu soir, et le malade s'e'tant couche" a 9 heures, dorm it jusqu'au lendemain. On con~oit son d'onncmcnt et sa satisfaction au moment du re~vei1, je le vrisitai 'hnmidi oAi m'apprit cette agr'able nouvellc. Comme,1'action de cc recm'de est t~res-fugitive, je liii re'petai ceLic dose encore deux fois de 24 heures en 24 hieures, et Ia maladic a e't6 radicalement gue'rie. Qaatri'iiue cas. Une femime, sc proinen ant avrec- son mani, alloit, renI~trc r chcez dc, lorsqiic 1'obscurite' (ckc'toit le soir apri's (i84) k couchcr du solcil) lui cachant une voiture qui yenoit "a gauche dans une direction 1at~rale, 1'cmpe'ha d'cyNitcr le timon dont elie fut frappe'e violeminent sous le scin gauche et sur les fausses co~tes. L epouirante et la, douleur la fireni tomber en de'faillance. Transporwe chez elie, on lui fit toute ]a nuit. des frictions spiritucus~es et des applications de nienie nature sur les' parties sonifrantes. App el' ie lendemain, je la trou-. vrai dans Petat suivant. Portrait de la maladie. L~a malade 6prouvoit une douleur sourde dans la p artic frappC'e; tout mouvement du tronc sur les muem-; Ibres et de ceux~-ci s~ur le trone, ne pouvoit s exec uter, s;ans causer de- violentes douleurs. L'dernaernent,F1aclion du moucher en faisoient eprouver de de'chiran-.. tes. Le pouls ctoit plecm et dur, la, soif modiree, Pap" petit nul, ]a teate samne, rnais la. face pale, contraire-; mtent a 1'habitudc dc la, malade, habituellernent tres-; colorce'e Je, fis appliquer sur le champ dit sangsues sur le lieu souffrant. 24 heures s'e'cou1e'rent, sans apportert lc moindre soulagement. J'avois a craindre l'inflam--. i-nation des parties fortement con tuses. Je me ddcidai 11 recourir "a 1'arnica. L'infusion tres-1&'gere des ficurs de cette plante, aid~ed'eun re'gime approprie et d'unc die~te severe, fit disparo'Itre en quciques jour's tous les; accidens. Aujourd'hui-2 ans, cette personnene conserve Pas le plus he~ger ressentiment de cet accident, (i85) -Cinquiemie cas. Une jeune, femmre dc 2-)6 ans s'c'chauffa tcllernenL en soignaat nuit et jour son enfant gravement 'mnalIa de' duine fievrc ardente, qu.'ellc tomba malade elle-mnie%me,, aussito't apre's 1entre'e de son fils en convalescence. Son temperament est pituitcux, de'bile, enclin aux fle-urs blanches; son cstdmac mauvais, et sa menstru.-- atio'n trop abondant e, cc qui dc'bilite- ses nerfs, et en-~ tretient sa. maigreur. Portrait de la ina/adie Une forte -esquinancie, dont dile soniffroit depuis 'deux jours, rcndoit la dd'glutition presqu~Impossible. Elle 6prouvoit des d'lancemens dans le gosier et les &lux orcilles. La t~e'te toit doulIoureuse, la face br cilante et les joues tre's-rouges; tine fie'vre continue avec.exacerbation vers le soi*r, et 4ff de1ire une partie de la nuit; la soif vive, le pouls roide, et l-a pcau chau.de et se'che. Le ventre consti$e, les urines rotiges; quand je la vis~, les parotides commencoient ai etre douloureuses et 'a se, gonfler. The'r -apizee. La belladofnne m'offroit dans ses effets sur le corps samn une image aussi parfaite que possible des syrnptO'rnces ci-dessus Cnonc~s; dans la disc Ltc oUN je me trouvois dc medicam. ens prepar~s avec lc soin qu'ec.xige Hahnemann, je fusolg e m servir de 1'ex trait de la beitadonne, tel qu.it existe dans toutes les. pharmacies. Je fils broyer pendant une heure, un grain de 7Thine. i 4 ( 186 ) ceL extrait avec une drachrne de sucre dc lait. Cette poudre fat dissoute dans deux onces d'eau disti1Ie-e, et la malade -en prit une cuiller 'a ftie' deux heures apresmidi. A trois heures, sans e'prouver le rnoindre aceroisserenetde-son mal, elie s'endormit et se re'vei11a 'a 8 heures du soir, couverte d'unc rneiteuir ge'ne'rale, sans fie'vre, et presque sans douleur 'a la gorge; iell but beaucoup d'cau sucree jusqu'a'i ii heures qu'ciie s-lendormit de nouvreau, et lc lendemain, elie vaquoit au soin de son me'nage. Sixime cas. Un inilitaire age" de 28 ans, d'une constitution s~an-. guine, visage fleuri, caracte'rc doux, ci jouissant depuis sa naissance d'unc excellente sant&6, la perdit en quittani le service actit' du front, pour passer scribe dans un magasin militaire. Les premiers effets de cc genre de vie nouveau, furent la perLe de Pappe~tit et de la gaiet6 familiere 'a son humeur'. Bieniot apre-s, Ics hemorToldes le tourmentrent; ]a constipation vint,s~y joindre, et amena avec cule les douleurs des reins, des hanchies, e'tnin'mne des 'traces de sciatique ý'l ]a cuisse gauche-, qui rendirent la marche difficile., Tows ces accidents fulrent conibattus, par les inoycus ordinaires, qui ne remddie'rent IIL rien. Son e'tat en fist m~nle,ggrave, et, apres un an et demi d'impotence anticip~ee ii se de'cida "a faire un traLitement home'opathique. Voici Ic tablelau flde~1e de la situation oiui je le trouvai. Portrait de la maladie. La flcc pille, les veux Ocints, environne's d'un cercie ( 187 ) bicua'tr'e; la thte est lourde, sans dotileur; lc somnieil est pesant, et le malade n~cn sortj' e matin qu.'avec un accablement qui se prolonge j'usqu'?i son dejeuner. L'appetit est laiiguissant, nialgr6' les remie~es, amers, dont ii usC tolls le4)ours, pour le rappeler. La soif est nulle, ii a souvent de la secheresse dans la gorge, et le matin sa langue est tre~s charge'c d'une saburre hManch~tre. La r~gion 6pigastrique est tcndue, suirtout apres le repas, le bas venire de mehme. 11 sent un poids' continuel dans cette derniere region, de fr~quen-tes env~ies d'aller 'a la garderobe, sans noen obtenir Les reins sont tre~s douloureux, mais seulernent quand it veut se mouvoir, la marchle est presque impossible," parce qu'a' la douleur se joint une foiblesse considdrable dans tout le bassin ct 1'cxtrernifte inf~rieurc gauche, s'e'tendant jusqu~au gonou. Dans le rcpos, assis ou couch6, ii nXeprouve plus dans ces organes que de 1'accablemcnt. Les evacuations du ventre ne, s'opc"rent depuis long-toins que par artifice. Elles souL Loujours l'effet des 1axatifý et des lavenients; le cara~tre est devenu trisic, morose el- grondeur. l1h er ap ie. 1L est e'vident quo la. nature est primitivernent innocente de tons los torts que la societe a fait ai cette constitution, oniginiairement si heure use. C'ost I c passage do Ia vie active 'a la vie se'dentaire qui a pose' les premniers fonde merits do cette maladic, qui, d&s sa naissance, pouvoit d~re victoricusement combattue par ( 188 ) fa di~et'ique. La me'decine en j -ugrea autirem'ent, et SOs jwoyens vinrent ajouter 'a cc de'saccord naissant c6, qui liii manquoit, pour dcven~ir une affection tre's, grave. 11 est des tempe.rarnens qui peuvent se plier "a tou-~ tes les situations, on Ie sait. Cc privil'cge parofIt ex-~ clusif 'a. 'esp~c'c humaine, la seule presque, qui s'accommnode de, tous les climats. A c-ette re'gle, mon maIade formoit une, des nombreuses exceptions dont dell est susceptible. L'homme, ne' sanguin, oraput- tre p asser d'un pdle 'a Pautre, sans payer, tribut 'a la matadie,. parce que cc temperament est infiniment mobile et flexible, mais C'cst celui qui re'pugne lc plug "ai h-nxnobilite'. 11 conserve jusqu' I aun age avance les, qualite's de l'cnfance, dont le mouvement est le premiier besoin. Mon malade avoit tellement ehang6" de gouts, que Ic mouvement Jui faisoit horreur, sans doute, parce qu'il 6 toiL niarque par la sonifrance. Pour lc lui faire ain 'r de, nouveau, ii falloit le lui rendre agre'able, eL C~est le prodige qifopc~ra la noix vomnique, dont it prit un sextillion de goutte, apres avoir suivi pendant, quinze jours uin regime de'gage' de toute influence medicamenteuse. L'ellct iiunmediat de cc rctne~de fut do 'etal,)Iirl'app'tit et les selles. Bicnt't apr's, disparu--- rent les douleturs des reins et de la cuisse: le-dixic'me j~our apre's l'administration- de cc remn'de, i-i ne restoit plus que de la. foiblesse, re'sultat bien naturel d'un of ( 189 ) "~tat de soufl'rance si longtems prolongfe. Yaurois pa Wivrer le malade 'a la nature, sous, J~influence dui r&' gime, que IC ramenai pea a peu a ses habi'tudes pre-. minires. Mais n'oulbliant pas que je traitois une ma-~ ladiechcronique, je m'attachai "a de~raciner complI'tement un mal qui tenoit de P'ancicnnct6', la graviV c'de son caracte're. Le rem Cdc mui fut rendu 'a deux reprises diffrente's, ct 'a des intervalles toujours plus d~oignes. Deux Yrnois out suffi p~our replacer cet homm-e dans.l'etat florissant dc sant6', dans icquclilI avoit tou-~ jours wc'cu. Pour ice conservrer, je fis coinprendre 't mon malade quc les jouissances -qu'il avoit Pu gou.Ler impunement dans la vie active, 6toicnt incompatibles avec la vie se'dentaire, 'a laquelle ii e'toiL condarnin. 1l avoit reporte' dans son bureau, le caffT6, le vin, les liqueurs, les mefLs cpice's dc la plupart de nos tables. 11 en continnoit Ilusage, au milieu des poudres, des pillules, des mixtures dont la me'decine allopathique le nourrissoit depuis an an, sans se douter un seul instant que ces substances avoient la. plus grande part a sa maladie. 11inme fut diflicile de le persuader. Toutes ces choses avoient e'e si long tenis innocentes, et cules c'toient si agr~ablcs!line infraction au re'gitne present d'oit ne'cessaire, pour operer sa conversion. 11ila. commit, et les avant-coureurs du retour de son inal furent plus d'oquens que tous les discours que je lui avois tenus. Ce malade rentrant dans son re'gimne, est 'rentre' dans, une sante' parfaile. (190) Voila, cc que l'on a tant de peine "a faire comprendre a ux gens -du monde, quc,ler6c rgime de notre vie doit e&^rc en harmonic avec notre position dans cc rn'mme monde. 1ALais le plaisir panle plus haut que la raison. ýCette dcrniehre pourroit encore se faire entendre, si quciques exemples rares de personnes en apparence privile'gie'es, ne montroi ent de tems en tems la plus belle sante', re'unie "a tous les genres d'exce's. La sensualiVe tire ]a conclusion, ct lPon croit avoir rempli tout son devoir, en offrant ai la mn'decinc en honneur une b's sance aveugle, une soumission sans bornes. Septii~me'cas. L'epousc du. inalade dont je viens de donner PhisLoire, n1'etoit guerc m-oms souffrante que son mani, mais par des causes bien diffhrentes, et sans Pavoir Age'c de 26 ans, m~arikc depu'is 8 ans, elle n'avoit point encore montr6" le premier sigrne de la puberte' (les femimes. Le flux nienstruel ftoeit "a venir. Je n'ai pas besoin d'observer que tout Pesp ace de 14 ans a 26 n'avoit e't6 pour cette personne qu'un long esp ace de mnaladic. Ses parens la marie~rcnt nonobstant, ne doutant pas que lc mai'iagre snkroit le rcmnedc le plus sur, et le plus doux tout "a la fois, "a son mal. Leur altente ne fut point rernplie, et le mani, convaincu plus tard qu'il ne gue'riroit point sa femme, la remit entre les miains des ine'dccins. Saigfnc'es ge'n'r ales, l6ocales, pe'~para Lions ferrugineuses, a l'exte'ricur, ai Pin ( T9T ) kerieur, bains, fumiigations, tout fat cnmploy6 par eux, tt sans succes.- Le r6sultat en fat un aff-oiblissement. general, quai ressembloit au marasme, et un 3'coulemneat abondant de ficurs blanches, qu-i l'Cpuisoit. Le succes de la cure du man &determina ces deux e'_ poux ai me charger du traitement de cette dcrnie~re maladie; en voici le tableau fide'le. - ~Portr'ait dui inal, PaMeur du visage, maigreut' g6ne'ralc; la ta~te habituellement douloureuse, des vertiges en se baissant, et dans tousles miouvemens* un pcu. vifis. Elle airnoit 1, crfire, parce qu'ils la soulageoient.L'appe'Lit foible, la. digestion difficile, urie prodigicuse quanfitd de vents qui tendolent lc has ventre. Point de soif, point de selles sans Vinterm Cle d'un lavement; des ren'vois confindes, la bouche piceine de colic, 1'entre-deux des 6pau-Ies, les reins douloureux; un poids "a la region dc l'ute'rus, et dc fre'qucntes envies d'uriner; les urines p~lcs, aquenses, et d6posant une matie're blanche. Un (Toulcment blanc ti'es abondant; moindre. ]a nuit qii le jour. Un sentiment de froid general; lc sommeil engourdi et long; cule auroit Pu dormir 24 hecures, sans etre satisfairte. Lc caract~re doux, patient, ang&' liquc.7ih ir al.)ie. - Voudra'-on croire quc cette affection profonde, cette Ie'sion dans la. fonction la plus importante de ]a vie d'unc fc mrne,,a ce~de 'a un quadrillionichne dc gouttec (192) ide la teint-ure de pulsatillcLe choix de cc rema*de ressortoit facileinent du paralhd'e des s 0mt 1e ci-dessus de'crits, avrec ceux qui sont propres "a cc reme'de. La ressembiance 6toit frappante, 1'effet le fut 6'gaIcment. M~algre' 1'exiguite' de cette dose, la malade en fut affectcle au. point d eprouver.z3 evacuations alvines, dans 1'espace de.24 heures. Elle pouvoit les soutenir, clcst pourquoi je ne pensal point "a arrkter ses effets, par un antidote. Disons-le ici en passant, non seulemont l'IVomc'opathie gue'rit doucement et promptement, mais clle sait encore reme~dier incontinent au. mal qu'il pout Iui arriver de faire. L'allopathie pourroiL-elte en dire autant, elie, "a qui sa soeur offre de Si bonne grAce des antidotes surs, en reconnois sance desquels dell mi prodigue. tant de de'dain? Le froid, dIont Ic reme'de augmente aussi 1'intensite', fat la. denxie'-me aggravation dont la.inalade. cut 'a se. plaindre. 1ýJIds ces syrpt ^mes avoient disparu le deuxic'ne jour. Depuis cc moment, la mnlade n'eut quf'at so louer do la confianco accord~e e-1'allomeopathie. L'app~it ot les digestions se re'tablirent, Jo sommeil redevint nature], les scloes ourent lieu tous los jours, la. chalcur reifplaý.a le Iroid dans toute Il'habitude dui corps, et,. de toute ]a maladie, ii no resta plus quo l'6'coulement 1)Ianc, dont -la qiiantitd dirninua sensiblement do jour en. jour. Le quatrie~me jour, e'poqne do la cossation d'action du remeade, je fis, un nouveau relev&6 des sy-mpto^mes, 6t je, trouvai le tableau. suivant.' (193) Portrait dii reste de la ma/adie. Un peu. de gonflement du bas ventre, apres avoir. mange; ii y a de la pression dans l'estomac, ci des renvois d'air pur. Les selles sont rc'gulic'es tous les jours, mais tanto't di fliciles, 'a cause de ]a durete'des excr&' inens, tanto~t fluides et glaircuses. 11ly a des pressions partaiit du nombril, et sc rendant 'a la ma-trice, scm.blabics 'a des douleurs d'accouchement. L'urinc est chaude, et cause de la douleur dans son expulsion. 11i y a un peu de soif, et mauvais gou't 'a la Ibouchc. Les reins font encore &u mal. Thier ap ie. En comparant ces deux C'tats morbifiqucs de la meme personne., on voit que les choses ont bien change' de face. L'61at nerveux a. fail place d'Phuinora1, pour parler le langagec ordinaire. Dc ch-ronique qu'cllc 6toit, 1'affection a passe" i 'adeat d'acuit&C'. est ton jours ainsi que la nature, et lFart, son fide'e imitateur, out proc. la cur-ation des maladies chroniques. L'Ilom 'o-, pathic n'a donc fait qu'imilcr la nature cet1Part lui m*me; mais quelue diffhrence dans les frais! Elic va. 4comple'ter cette cure avec la mCe imlCiV isf pour cela d'un rcme'de sp Cciflque, que j'ai trouve' dans le inenis/)erlflw cocc/uls. Un oc~illonic'me de goulle, de la teinture de ce rema'de a fait disparoi'tre en qiielques jours tous ics sy'mptorncs qui avoicnt re'sisV ' A la pulsatille. Cependant ii n'y avoit point encore sante' parfaite; ii ne peut en exister potir iAs femmes qiue Tome. -. 2"" (194) dans la re'gulari'te du flux menstruel, et ii mianquoit encore. Quoique cette jcunc dame n'efit jaitiais e'prouve' cc flux, j'ai cmu devoir la consid'ercr comme se [trouvant en C'tat dc suppression de cette fonction. On sait quc ge~neralcment les personnes, du sexe, affeccees de ficurs blanchecs abondantes, sont m~diocrerncnt re'ghecs, cct 'coulcrncnt tenant, en qucilquc sorte, lieu dui flux menstru ci. L'ecoulcment ayant c~de' au traitement, et la malade continuant ai eprou-ver un poids dans le fond du bassin, ac-comnpagne'de mouvemcnt de prcssioni vers Ila inatrice, je le regal'(hi coini-ne un effort curateur' de la, nature, et ccs syinptorncs re'pondant "a ccux, de la pulsatille, cc rcmedc fut administr6 de nouveau, et "a deux. reprises dilf-hrentes, avec Ics intervalics voulus par sa dure'c d'action. Lcs cifets en furent si heureux, quc le sang menstruel se fit jour 'a la fin de 1'action de la seconde dlose du medicament. En tout, ccLtc cure a dur6' sept semaines, ct 1'allopathie y avoit ernploy6r 8 anne'es, sans obtenir lc moindre succe's. Conime elie, l'Hom~opathiie de'sircroit pouvoir rendre compte dc la nature du der'angement organique qui servoit de cause 'a cette maladic longrue (t opiniAtre, comme aussi dui mode d'action dii re'~de qui Ila fait disparoitre; mais puisquc la' nature en a conserve pour cellIcl secret, dile se contente &~apphiqucr la Joi qui Iui est rev"hke, et par cette. applicadion, de, soustraire ses inalades aux dpreuves de ]a ( I5 ) speculation, aux dangers dc la conjecturc. MLLoine'o-. pathie, je P'ai dit quciquc part, disserte nioins que sa soeur ainde, c'est le reproche qui iui est generalement adress6; mais dile prc-f~re gue'rii. avrec un ou, deux principes incontestabics, et laisse 'a son do1 -quente antagyoniste le sterile honneur de prouvrer hy~po-. the'tiqucment "a son malade, que son affection est incurab~e. Cc West pas, toutefois, que la doctrine hionic'opathique wait de tre's bonnes choses 'a dire au, sujet de cette cause interne, Si recherche'c, et dui mode d'action des rn'dicameris do4t cule fait usage. Mais "a quol, bon rappeler les prin!cipes que ton ne veut pas reconn oItre, et rc'peter sans -cesse que cette cause intcrne, c'cst-a'-dire, le de'sa~cord organique quie nous ne pouvons penctrcr, estl ~ne que cdiii que le remeade, dant les syrnptoines resscmbilent 'a ses synipto'iies, ne m anqucra pas de produire sur un homme sain qui en feroit usagre. C'est tout cc que 1'IHome'opathie veat connoitre de la, cause interne, et cela luiisuffit toiijoirs pour cai operer 1'enle~vement, san~. o&inquidter;tucuinenient de son essence.I On ne sauroit lai contester cette assertion. Car, Ics sypOmes dui reme'de 6ant l es mes que les symfpt6mes de la maladie, ii es't rigourmux d'en inf~rcr que les uns et les autres sont ics effets dune inic'me ca~use. C'est tout ce qu'il importe ai 1hoimeopat~ic de connottrc. 1I substitue la cause mn'dicamentetise "a la cauSe jiaturelle, c'est-a"-dire, qu'il remplace la nialadie aa ( 19)6) tiirelle par la inaladic d ii ine'dicamien, et par iinc sinUY' fleCeSsaire de la pre'ponde'-ance de la prentiere sur Ia scconde, ii terinine tout d'un coup le de'saccord pri-- milivf, ne laissant au malade que les syrnpt'ines de la nialadie artiticielic-, dont la dur~c se mesure touj*ours stir la dose du inddicainent. RI est incontestable, que Ics maladies. Jont jc vicns d'offr~ir le tableau, Ic traitement ct la cure; ont cede plus promprtenient, pl-us, doucement, et d'une rn-anie~re pl-us durable, aux doses- infiniment, petites des me'dicamens que- je leur ai oppos~s, qu'elles ne i'eissc-nt faiit Stoute- atutre ntdthode. Ccpendant, ecest cette me~rne exiguit6 de ]a dose- du rema'de, qui jusqu,ici a oppose' I.' plus grand obstacle 'a la propagation de cette J&couverte. Ce West pas le~malade qui s',avisedela trouvet' ridicule "a force d'exiguite'; elle tie sauroit C"Lrce tropy p elite, pour lPorgane de son golult, comme pour 1,in - t('Th de sa bourse.- Aussil'Ie public profane montre-t-iI autian't d'amour pour cetie, m6thode, que- le publicme'decin fai L Paroitre de repugnance. Cetie pre've-,.ion subsistera I'asqu' a cc que les m6edecins sc- placent dans un autre point de vue, pour envisager les phidnome'nes de la vie orrganique. Tant (pie nous con tinuerons "a rn-ate'rialiser le princilic de vie,ý nous continuerons aussi hi ne voir dans la. sante' (pie des combinaisons chymiqaes, des C'quilibreshy(iraliliques; dans laninaladie, des produits mate'riels, ct dans Ics me'dicamený, des re'actifs, des (197) 6racuans, ct des contre-poids, propres au rd'abylis sernent dc Il'harmoonic. Assez d'cxpe'riences coinme assez de dissections nous oft dcinontre' Ja vaniV 'de ces, lois directrices de la miatie'e inerte, introduites dains Ic corps humain, comme forces motricesetcirgula [rices de ses foniclions. Saris doute, la nature hiumaine comipose ct decompose sans cesse des solides, cti des fluides; sans doute ii entre dans ses operations des principes d'attraction ct de repulsion: on 3r you des canauxI une circulation, des sdcre'tions et des cxcretions; dui sentiment, du mouvement; une volonte', enfin une substance intelligente qui influence, qui est influenc~e, inais tous ces phicnome'ies s'cxe'cu tent en vertu d~unc dynamiique spe'cialc, qui n'a rien de com-niun avec les, lois qui r6gisscnt le grand tout; ou, si P'on veut que cc soicrit les mehmcs lois, qu'on accorde au momns qtfelles sont modific~es d'une maniehrc qui leur est propre, pour la. production des phicnom'nces de la. vie animiale, quii Wfont rieni de commnun avec les -proprie'tes de la matie'e inorganique. Sensibilite', ii'ritabilite', tel est le trait caracte~istiquqe ct differenciel de l'aninial, C.I tout autre corps de la nature d'ranger, inconuu! Ces deuix forces imm-nate'iellcs, re~panducs dans tous les syste'ies I-d ans bous Ics organes, dans la proportion n&' cessaire "a Icurs fonictions, e'tablissent dans ces sys-, temes-, dans ces orgranes, conime autant de vies partic ulieres, mais qui subsistent ct s exercent 'a la faN~cur d'une alliance gertfralc qui los rend tributairci ( '99 ) peuvents'cmparcr, pour ics prendre?"a Icut'source, Jes suivTC jusque dans l-eurs effets derniers. C'est "i peindrc lc cours dc ces r~sultats avec u'n pinceau fide'Ie, des coulcurs vraics comme la nature qui les offrc,-que ]a science doit s'appliqucr, pour &frc la ve'ri table interpre'te de ses oracles. Tant quc cc principe molcur, to'ur-A-tour cause ci difet, qui agit ct re'agit, qui attaque ct se defend, nWa h'a epondrc~ qu'aux influences conservatrices et r~productriccs de la matie~rc, qui tend sans cessc a s'alle'rer ct "a s evaporcr, l'oeil de l'obscr-,va-teur, soit qu'il regarde hors de liii, soil qu'il se re'fl~chissc stir lui-me'mc, Wappcr~oit, oun neprouve pine lPimprcssion de l'ordre ct de l'larmionie. Hors de luij ii apperc~oit le bel ideal de P~existence; id en cst avertiau dedans, par la sensation d'hilarite', qui accompagne la sante'. Qu'un mniasmi el'e ddrc, que lc feu de la cole're,, la glace. de. I epouvante, viennent touL-a"-coiip troubler ccl ordre harmonicux, le tableau de la viei change subiternent de couleur; une revolution. cornmnence; qui se com'pose, comme toutes les revolutions, de chocs, de de'placcmcns, d'cxaltation d'un c6VL, d'affoiblissement de l'au ire, enfin de tout cc qui West plis l'ordre. On voitbien que c'est toujours la nature, mais la nature en courroux contre les 46h'mcns perturbateurs de, ses fonctions. Lc premier qui vit une i-naladie, dut songrer d'abord ci liminer la cause premie'c de tant de de'sordres; on la chercha da~nsl'influence externe quii 'avoit pr~cc'dIce ( 200 ) et comme dile fujii presque aussito4t apre's son impresýsion, on crut la. voir dans l'ensemble des de'rangeniens dontl~le11e toitsuivie. Elic s)'y trouve, en effet, dessin~ec avcc tous les traits qui la caracte~risent. Trel fut le point de de'part pour l'attaquer. lVais la. resistance des sympto~ines apprit biento~t, que cette voic n'e'toit point, la ve'ritab~le. On fit du bien pourtant, et le m~ade recucillant quekque soulagement, de l'omme de Part, la mn'decine resta en possession d'e'Lre l'auxiliaire indispensal)le de la nature, qui conservoit le premier rang..C'est pour servir la nature, que llahnemann nous propose de la dc'posse'der de cc privilege, dont ii s'?est empare. Loin d'ici toute idc'c de profanation! La profanation, si elle existe queique part, c'est dans l'offensc Iaiite 'aI'lharmonie de ses fonctions! la rc'inte'grer de sui~te dans ses droits, est sci~rement le plus bel hommage qu'on puisse lui rendre. Cecnwest point par des ris, par iine joic iminode'ree, qu'un arni parvient 'a consoler son ami afflicg': 1'aspect d'une douleur 'gale 'a la sienne, meme un peu plus de'chirante, le menera plus promptement au repos conso0lant, qu'il veut lui faire oier C'est ainsi que. le veritable arni de la nature s'y prend pour la restaurer, lorsque la mialadie la trouble. -li1la soumiet 'a iine impression de la mmeni nature, seuleuient d~un miilli~Me de degre' plus foite, que cello qui lIiui fi it communique'e par 1'influencc morbifique, e t, cornme l'ami dont je viens de parler, ii e~ssuie miraculenseinent. ses pleurs. f Vero 1 02,0"00* a* so's 1 CONSIDERATIONS SUR. LA SPE CIFICITE DES ME'DICAMENS. L IART&d gud'rir posse'de depuis la plus hante antiquite' des remiedes qu'i1 apple"I spe'cifiques. Dans 1'ac--; ception vulgaire de cc mot, les me'decins ont toujours entenda parler dc la prop ric'te'sp Cciale de ces reme'des, dans la. gu-c'ison dececrtaines imaladies, e'galement spe' ciales. Etoit-il question de fie'vres intermittentes, de Ia gale, de la siphilis: au nomn seul de ces mnaladies, le -n dcin &'Lerminoit le medicament qu'il devoit employer "a leur gue'risOn, ct toujours, lorsquc son application dtoit re ghee par la prudence expdrinirentale, ses effets rernplissoient et l'attente du me'decin et l'espoir dii malade., Pourquoi la iru'dccine ne manie-t-elle pas tous ses renic'des avec la meme surete? cette question, faite dans tous les terns, C~quivauL h un rep roche, et rappd'e sans cesse a Lhome de 1'ai't, que sa science est imnparfaite, et que la douleur ne peut toujours attendre d'ellc un soulagement assure'. -On y ajr~ponidu, en objectant que la nature n'offr-e pas. constamment des formes pathologiques fixes et d6 -termine'es. En cifet, si Il'homme n'avoit `i parer d'au - Tomne. 1i0 2. ( 202 ) Ires tributs, quc ceux quc lui imposent, ics maladics quc je vicns de nominer, son destin scroit prosp "ere, ctl'rt dc gue'rir, he'roi~quc. Malhcni'cuscmcnt ii nWen est pas ainsi, et pour quciqucs verile's qui Ibrillcnt ~ca' e1la dans le domaine de cc tic science, corn re pour la. consoler, ct nourrir son cspoir d'uri inicux t tre fuitur, quc d'cri'curs se sont, 'a la faveur dc l'olbscurle'i qui l'cnvironno,glissc'es sur son tcrritoii'c, dont l'aridit6' preIniereC doit plus instructive pie la culture quo lui a faiL StI-iir lc faux savoir! On wn.c sa-uroit don icr, is prcmicrs qui cultive'rent. un art si pauvrc en moycas'dc soulageL' PhumaniVe si riche cn souffranccs, durent ge'niir de cetic indigcncc, ctI1'hiomm, nmaItre de toute la nature, la mnit "I contribution, en appelant ai son secours tous les C -lens qui la composent. Des inilliers d'eprcuvcs Inrent taitcs, d'innoinbrablcs experiences farent ten tecs, dolit les unes UaiIliL'nt, los autres dorine~rcnt d'hcureux resultats, quo la doulcur recucillit, quo la religion consacra, quc Parnour do 1'hunianite' livra, par la tradition, aux generations futures. Los murs d'Epidaure, si lo tons, ou los hornins cussent respeck Icl temple qu'lls soutonoiont, rcdiroicnt encore los bienfaits do la science, ct los rormcds av~ee lesqucis edi eis, 1ondloit. Cependant, "at Wavers los sickles, et los revolutions qu'is aine'ncnt, sont parvrenus jusqu'a\ nous des me'dicarnens dont 10 nom est ve'n&'e, ei l'usagc consacr6'. Non seulernent uls ont ~cchappe "a l'oubli qui engloutit tout, mais uls ont rc'siste 't la. mode, qui change Lout, et n'osa les toucher. Le quinquina, le soufre, le mercure, eclipscnt toujours Ics febrifuges, les antip,soriqucs ) et antisiphillitiqucs, qu'On a essay6 de leur donner pour suppkeans. C'cst en vain qu'on a tent6 de de'tro~ner ces rencdcs,,sou'verains dans les maladies dont uls song l'antidotc. C'cst la guerre des pygmecs co 'cles g'ants. Vaincus par l'exp'rience, ulstornbeC'rent, prostcrne~s devant Ia. toute puissance de ces subs-tances spc'cifiques. Quelle est donc la. source de tant de. veneration et, de-soins pour ]a conservation de ces medicamcns? It nefaut attribuerl'immorl aliti6 dontius jouisscntqu"'a la verite, dont uls portent le cachet. Vo~ia cc qui les sauva. du naufrage qui engloutit chaquec jour, sous nos ycux, lant de dc'couvcrtes qui ne pd'risscnt, que par cc qu'clles nWont pas teiiu la parole qu'clles avoidiLt donne'e. Quci dommage que lc nombre en soit aussi circon-scrit! queuec clie'tive proportion avrecIhcchellc des maux. qui nous sont imposcs! nsri.rsu tenWe d'accuser la nature de manquer de tendresse pour scs enfans! loin de nous, toutcs fois, cetic injuste pensee! pourrions~nous avoir e'te moins bicn traile's (11 les csp~c'cs secondaires? Iinstinct les conduit suireiucnt~vMrs 'antidot'c de icurs douleurs: la raison nous y mneinroit-c11c avec mons (Ic sur'eec? si nul d'cntrc, iious ne voudroit ecbanger cc le'vicr puissant contre (204) 1'odorat des quadrupe'des, cherchons ailleurs le principe dc notre ignorance et de notre pauvrete'. La constante efficacit6 dc certains reme'des dans certaines maladies ne pouvoit pas plus Ccehapper 'a l'obscrvateur me'dccin, qu'au'malade qui en e'toit tonjours soulage, on gik eri. Et cependant, on voit sonvent encorc le premier oublier, repousser meme un remMe dqui, "a ses yeux, n'a. d'autre tort que celui d'avoir viejili, et de de'plaire au systcinc qni ne pent plier son action "a ses vues, tandis que le sauvage ope'e avee hii des gufrisons, auxquellcs est force'c de renoncer fa science d'legantec et orgue illense qui ne fait grace qn.1 cc qu'clle coruprend. Peut-d~re devons nous.I la per-tinaciVd de Phlommne des champs dWen avoir conserve' plusicurs! rendons grace auissi'ail'opiniatirete'd-es mialadies dont ils triomphent si h~fro~quement! non senlement ces mialadics reparoissent de terns entems, commre pour soutenir Ia cWlebrit6' de leur ant~idote, mais encore leur apparition a lieu sous des fornies, qui paroissent leur C~trc exciusivei-nent imprimecs. Ces mnaladies, d'trne cspece particulie're, distincte essentietlement de toute autre, ont vain aux reme'des qui ics gne'rissent toujours, le nom de spe'cifiques, cc qui vent dire, pro,~ pres,APesp~ee ' laquelle on les oppose. Ce mot spe'cifique, qui renferme UTIC si gyran-de pensee, ne fit nait~re qu'un voeu, C"t Ica ve'rite', inspire par Il"amour dc P4huiuaniteS, ruais quii resta presquc seVrile dains lc co-cur de c-Cut. (jui lc forine'rent, ccliii de ( 205 ) Nroir dccouvrir auLant de reme'des spe'cifiques, qu'il y a dc maladies. Cc voeu n'6~toit point l6e rave d'un homme dc bien, un de ces sentimens nobles et ge'n&' reux qui prennent leur source dans I'Md& d'une perfectionk imaginaire. 11 est aussi le corollaire du principe religleux de la. justice c~terneilc, qui balance Phumanite' entre des sommes c'gales de biens et de maux. Celui qui fit ihbomme sujet aux maladies, put-il oublier le baume qui doit eftre verse' dans ses plaics! si cette ve'rite' est c'crite dans les cieux, elle ne nous apparolit pas momns visiblement sur la terre, out dile est gravee dans l'admirable varid'6 des productions dont son auteur lPaembellie. N'en doutons pas, il ne doit pas C&re une maladic qui n,-ait son renu'de, disons plus, ii Wen est aucune de toutes celles qui ont passe sur nous depuis la crC'ation, quA ne l',ait de'ja rencontre', me'me un grand nomlbrc de fois. Je W~en veux d'autres preuves que les nowbreux ouv'rages qui renferment ]eur description, et ceile du remeade qui en a riomph6'. On ne sauroit rdvoquer en doute la. iid6Iite' des observateurs, qui nous ont trausmis le mode de gue'-rison qui leur a re'ussi: nul douto pie le rcm?'de employe' ne fii~t spe~cifiquic, p)uisqu'il fut efticace; mais uls oublic'rent de penser cl de nous avertir qu'ifls n'avoient trioniplic' que de l'esp~ ulaquelle ii 6ioit appliqu,et que, cetle cspece etant ftigitive, la vcrtu-1 spceciliqiie du reinade devoil l'e'trc comnue edie. Plehis de confiance dans la purcete (-206 ) de icur conscience, comm-e dans, 1 l&enduec de leurs lIumiehres, ceux qui les prirent pour mod C"es, ne tarderent pas a% slappercevoir que leur ouvrage ctoit imparfait. On les a vus me'me, ces, peintres fidliIes d'und scule et 'Unique cspc'c de maladie, dupes de leur propre conviction,' avouer plus tard que le remeade, si he'rolque dans une 6pide'mie, sembla. perdre toute sa force coh'tre le me~me fle'au, apparoissant de nouveau, et bravrant les traits jadis si victorieux, du me'dicament. Ne trouve-t-on pas dans la fr-anchise de cci aveu, ]a pre'soinption an. momns, que la nature, en de'pit de ses grands traits de ressemblance, est dans presque tontcs ses, oeuvres, diffhrente d'elle~mc'me? Ce caracte~re de mobilit~, la. nature sembic sAn C^tre interdit la. licence danslesmialadiesniiiasmatiques. Cette fixiVe est devenne ic privilge du rerne'de qui doit tou.jours, leur ressembler, et,, comme ces, maladies, Dieu en soil loud', sont assez pen nornbieuses, le nombre des speicifiqnes, connus est borne comlme cules. Cepen(hint, s'il est permis de penser qu'il n'cst aucune ma.ladic. qui nWait trouve' un reme'dc triomnphateur, ainsi quc e ic dmrontrent les succ~s- de la me'dccine dans tons ics tems, commec ces maladies W~ont Pu efLre gue'ries par les rem6des employe's contre diles, que parce que ces relic des '0 toient propres CI I espece qui en faisoit 1'essence, nous %-N-ons lc droit d'en couclure qu'iI doit CXister autanL de spccifiqlues qii'il xi a de maladies conntoes. (207) Comment donc arriver 'a1'accomplissemuent dui voen, partage' par le md'decin dt son malatle, de voir la m&cdecine en possession de rein?'des spe'cifiques contre Ious les maux. 11 semble, au premier coup d'oeil, que cc problme'li pourroit trouver sa. solution dans la. description dc chaque especn individun-lle, telle qu'elle a paru depuis que 1'on observe et que 1Pon 6'crit. Cela suppose n&cessairement que toutes les c'spe~ces de maladies observ~es jusqu'ici, ont trouve' un peintre, ce dont ii est permis de douter; et puis, en supposant I'cxistence de cette descriptioun, devra-t-on toujours en admnettre la fide'lite'? en accordant cette qualite si rare, out est la. Memoire qui pat einbrasser Ufl Si vaste magasin? Cette galeric de tableaux pathologpiqucs, toute imnmense qlu'elle puisse ktre, renferrnera-t-elle la totaliVC des formes que peat prendre la. nature en sourfrance? nous courons le risque de manquer la specificite' du ren-i'de, lorsqae la nature se revhira d'une forme, neuve, et non encore observe'e. Miais s'il est impossible de rencontrer deux affections morbifiques qui ayent une similitude qui s'6tende jusques 'a leurs plus* 1c'gcres nuances,. cc qui nous hifterdit tout diagnostic fonda sur 1'analogrie, au momns ne Pest-il point de trouver des mn'dicamiens qui produisent stir l'hornun samn des phe'nome~nes qui re'pondent parlaiiecinent aux pli.aonomunes qui accomnpagnent les mnaladies. Or', Ia gue'tisoa d'une maladic ne'dant, ( 208 ) dI'apre's la grande loi horn'opathique re'd6c 11TAHall nernann pa-r la nature, que l'enlievcinent Thes symlpt~nmes de la maladie naturelic par- les syniptO'rnes scmblab'les d'unC malcadie artiificiclle, ii s'ensuit que, lorsque n~ous aurons dc'couvert les substances me'dicanienteuses dont les effets sur Phomme sain repondront aux eficts des maladies3 natuf elles, la miedecine possedera autant de spc'cifiques, que la nature ofh'-e dc maladies. Ceite cons~queiice est rigoureuse, incontestable; cule sort si iiiinm'diatemcnt du principe 6galenient incontestable de la substitution d'une inaladie artificielle "a une -maladie naturelle, dans le proce'de de gu&' rison usite' par la nature, que, qui voudra se donner la peine de recherc 'her ce principe, en tentant cc mode de curation, trouvera, com ime Hahneniann, Ia nature toujours prefte 'a le lui re've'ler, avec cette consequence si riche de la specificite'. Tout esprit de systemne a part, ii n'y a qu'un pas de la doctrine rc'gnante de I'ecole ancienne 'a la doctrine de l'C'cole nouvelle. Que fait tous les jours le nm'decin allopathe, quand ii secouc l'estomiac par I C m'Lique, les intestins par un drastiquc, qu'itstimuic la peau par un rubd'iant, on un ve'sic'atoire? n'estcc pas une substitution re'elle qu'il tente, en provoquant une douleur plus vive que celle qu~it comibat? oi' est donc la barrie're qui les se'pare? elle tombe, de~s linstant que les ancitims nindccins voudront chianger le lieu de la scene, ces t-\-dirc, -pl a cer leur s ub1 - stitution dans l'organe sichgc dij mal, au lieu dc1e l'ablir dans l'organe 4~ranger ~ a'avaadic. IiUlans ic pre-' mier cas, ii y a certitude de substitution, pourvu que le remeade soit bien choisi. Les re'gles q~ui dirigen t socn choix ont sur le proce'd6 habituel lPavartitge de la precision- mathicnatique, tandis quc le second expose "a des erreurs ine'Nitables. D'abor'd toutes les maladies nec sont pas attaquables par la rn'thode provocante; et, lorsque. la me'thode enaritiopathique, c'est-ai-dire, palliative, semble l'ni-_ que ressource dans les affections d'une acuit6 extre'me, le role dui me'decin devient expectatif, c'est-h-dire, que la nature, abandonn~ee h elle-meCMe, s'en tire commeni cule peut, souvent par une crise heureuse, plus soMvent encore par une catastrophe qui, si edc lai~sse!a vie, la, lai~se grev~e de foiblesse et d'infiriuites, qu en abr4'geant l'existence, ne finironit quiavececue. Au lieu de cela, placezIa substi-tution dans le foyer inie~mc de la inaladie,', vous eftes maitres aussito t de l'incendie, parce que vous 1, ees de l'd-Lincelle qui Ila allum& '.Le foyer fame encore, mais cc nWest- plus du feu de la inaladie premic re; la. chaleur,, que le malade' ressen't, appartient au feu. passager du m'dicarnent, dont l'exiguil6 de la dose assigne 'a cette chaleur une inLensitd et une dure'e, math Cmatiqu ement Iimihi'es. Mais c'est en vain que l'abstraclion sp~culative ap-. proche de Pesprit cette ve'rite' experiinentale, de ile c pent Y faire plus d'itpression que la coulcur sur un Tome. 1. 27 ( 2.10 ) ocil lcrrn-,-; ouvrez-le, pour contenipler le spectacle oitt P.exp4e'rience se passe, et la 1urni4~rc se fera jour au travers dcs prc'juge's dont la science a Ol)SCurCi Ics espri Is, sans eclairer davantage les nmaladies, qu'ellc se flatte de connoi'tre et de guc'rir. Voyez Comme la nature Atudi 'e dans ses v'ritables loix, intcIrrocre sur ses vri-tables intentions, est franctie et. gene'reuse! ii y a loin de cc langage "a celui que lui font tenir les chefs des diverses C'colesqui sesont fajisses interpretcs. Dans qu~el. dedale d'interpretatLions ne sc sont-,elles pas jeite'es, pour expliquer la cause -invisible des phienome~nes pathologiques, qui bril1c d~tunc iumie~re si 6clat-ante dans ces phe'nonienes cux-rn Icm e S quel lissu dle contradictions entre les ine'decins autcurs, lorsqu'ilI est question de preciser les proprie'tes des reme'des, cl leur administration! liscz la description decs maladies qu'ils ont traite'es, et voyez les du matin au soir, dui jour au lendemain, changer le plan de guePrison, en chiangeant Li mrcette, qui n'a pas satisfait icur intention! ct quand la nature, resistant "a tant d'obstacles, en triomphoit, ainsi que du mal primi[if, quiiel est de ces reme'des nombreuix celui auquci nous devons donner raison, et faire les honneurs de ]a cure? 11 nwest, doric pas si condaninable, Il'homme dont 1'csprit, ami du i'rai, refuse de voir Fe" vidence ou ii n'c-.xiste pie des Ic'nebres; de conceder des principes, oii ii. nappcrý-oit pie des spe'culations, enfin de recon ( 2131. ) 't~re la. v'rit', o'i it ne voit quc dc Illiypolthese.! tel est. cependant le reproche adress6 ic Ilalinemann! en I ut-il jamais de plus injuste el de' plus de'raisonnabic? Me~content, de l'infidflit6" de la matie'rc mn("dicale, telle qu'ellc exisic dans Ic-s 6coles, infidc'lit6' qui passe ai la. therapcutiquc, dont elic faitl ni art incertain el* dangercux, cc grand hoinme cut la. pens~e d`6prouver les ine'dicamens sur hornine en sant6', pour'en Ottdier les effets imme'diats stir 1organisme. Sa curio si dted se porter sur ceux qui, tout inrconnus qu'ils 3toient dans leur inanicrc d'agii', agissoient meanmoins d'unc inani~rc bienfaisante ci he~rolique. Le kina., Ic soufre, la bell adona, fureni soumis les premiiers "a 1'exp4~rience. 11 trouva quc le quinquina, qui forlific les foibles, alloiblissoit ics forks. Le sou fre lutd fit rcmarquer le de'veloppemcutf des affections bfieiior-1 "i'odales, que nous gud'issons avec le so fre;enfini,lU belladona., qui preserve et grue'it de la. rage, dounani des dispositions hydrophobiques aux hornites Ics plus Iroids ct les plus tranquilles. Une foulcd'aulressubstances imnedkaimentcuises subirent lesi mrniese'preuvcs, et, re'pondirent par la. manifestation de phe'noine~ncs ciu'on retrouvc dans les descriptLions des mal adies diverses, que ces medicaniens sonl appel6,s a% gu "ril'. Q uc-devoji-il en'concluire, jele deinande "a Wl outlinInc sense et impartial? La. cons6qucnce ne se lit pas logicuiges altendee, malgr6 sa contradiction saillaite, presquc partidoxalc, avec l'axi~utc r~ogulateur de 14. ( 212 ) p'ratique me'dicale dc tons les teMS. iMais qui a oilerd cette contradiction qni de'plait tant? West cc pas la nature dile m~mc qui, interrog~c de bonne foi, a repondu avec sinc~rit6? c'cst donc clle qili a dernand6 la ddlivrance de ses doulcurs par P'emploi de reme'des proprcs a produire des douleurs. I 'axio'me nouveau., ou, pour' parler plus jnstejl'axio'mc nonrelleinent conflu ( car ]a nature', pour n'avoir pas CAC' comprise ne s'en explique pas momns energiqucment dep uis 1origine dut monde), cet axio'me dis-je, est donc tout dc sa fa~on, et' le s/mi/ia s/mi//bus curantur nl'appartient pas plus "a Hahncmiann., que les tahlcs de la loi judaiquc n'Wappartiennent "a lMoyse. Le lhigislateur des he'breux recucillit ses comtn1andernens an scmn du tonne rre et des eclairs; le l~gislateur de la me'decine vit jaillir les, siens du scmn de la. sonifrance imposde 'a I'hiumanite', pour apprendre "a soulager l'hurnanit6'. J'ai dit plus hauL que la natnre CLndife dans ses loix, interrogeie sur ses intentions, re'pondoit avec franchise. Sa ge'neosite' envers l'homine, maladeniest pas momns admirable que la since~rite6 de ses actes exV-' ricurls. A co~te de nos douleurs, queule imutitude d'anLidotes n'a-t-ellc pas placde! ii west pas un seul des milliards de corps, dont clle nous a cnLonre's, et que notre industrieuse et avide intelligence s'cst. approprie's, p11 ne renferme dans son organisation, on un principe dc jouissances, on une source de douleurs. Cecs dans l'duItde dc ces dernie"crs qn'il nous taut, ( 213 ) de'sormais chercher- le reme'dc aux infirrnii1~s q'ui doivent, la plupart, leui' naissan~ce an. scntimient trop vii' dui plaisir. Ne~cessaire A.P1entretien de la vie, lc plaisir est inherent 'a1'exe-cntion de ses principaics fonctions. La natu -re en posa les homnes: le sens du gocit savoure l'aliment, et les boissons, qu'elle fit donces, pie la volnpte" rendit piquantes. Les antres, comime autant de portes ouvertes aux sensations, recucillent des impressions dont la. vivacit6 ne pent c'tre augmentoee, sans nuire aux organes oi'i us resident, et poirter lc de'sordre dans tontc la machine, avec laquelle uls sont lie's 6troiteinent de'sensibiliVe. Ces limites ont etc' transgressees,, et de ces exc~s, coinme de la boefte de pandore, soikit un torrent de maux, -que I'omme sage cut ignores, mais que la. nature avoit. prdvus, nous offrant la donleur mikie, comine un remeade 'a la donic'ur. Cette assertion, si vraic dans son sens naturel, seinbic, ne l'C~tre pas momns, dans son acception figure'e. En. effet, s oit que le malade subisse l'accroissement de ses sonifrances par le traitement home~opathique, soit. que la me'decine palliative le condamine "a souffrir les tourmens de la-crise, soit, enfin, que la me"thode allopathiquc lui impose les rigneurs de ses miasses jncdicamente uses, toujours e'st-il vrai qu'il ne i'entre dans la. santd, qu.'apre's avoir payc' le tribut de l'accroissemient de ses doulcurs. Espece de puriga Loire, ou hi nature semlble lui faire. expier les cri'eurs- i)-CsqlL1 (214) loujours volontaires, dontila plupart des maladies Lirent ]eur origine!I llcmarquons encore ici, en passant, I'unite' de but et d'inten Lion des trois m~thodes. La douleur n'est-clle p-as, chez chacune d'elles,.'armec commune, oppose-c aux traits de la. maladie? laquelle des trois la meanage, et hI pargne davantage au malade, qui en est l'ob jet? que cc dernier soit charg3 de rc'pondre, son choix scra Wient&t fait! quel m'6decin refusera de devenir plus humiain, sans cesser pour cela d'eftre utile? on peut comparer le mdedecin pre's dui lit de son malade, au. generial d'arniee en fiace de son ennemi. Stir le chamnp de bataille, je pr'd~re Trajan a 'Cesar. Si lPon excepte les substances alimentaires et Ic petit notubre dcs boissons, que la na-ture nous a destine'es, tout le reste de, la ceration est ani pouvoir de la creaLure, pour altd'rer sa sant6', d'la re'tablir, quand clIe est, de5rangbrce. I11n'appartenoit qu' a son auteur de fiiirc rcssortir le bien du scin du mal me'me. Assez et trop de umaladies nous o'nt imnpose'leur tribut douilourcux; unais quciquc puissant que puisse c'tre Ic gefnie creatcui' du jual, je- le dis avec autint d'assurance qucde gr-atitude,, i ne sauroit prT'valoir sur l'infinie hienfaitesance de ]a nature, et le nial reconnoit~ra Lou jours son nual.re- Malgr6 l'indomp table curiosit6i de 'l'h m-me, ii n'cn reste pas mons, bien 6tr oit, iececrcle des bes~oins, r~es ou tactices qu'll 4iwouve, si on ics cornparc ziIla sphierc des corps qu'il foule aux pieds sans ( 215 ) ics connoitre, 00 ics regarrder, et don[ l'influcnce nat tend pie la main deoI'arliste, pour' porter le tro0ubleC ou r6tablir Il'harmonie dans. ses organes. On F'a dit longleins avant moi, que. ]a nature entie'e est aux ordres du me'decin. Quel usage avons-nous fait de cette C'minente pre'rogative.? des mililions dc remedes onte d6 6prouve's, qu'en reste-t--il? des volumes nofinbreux, oiU" 1'on trouve de~taillh'es les vcrtus des ue"dicamens, sans guide pour diriger leur application. Q u'elle confiance peuvent-ils me'riter, quand uls sont adresse~s "a ]a cause interne des mralaýdies, touljoui's mystlerieuse; quand Us sont experimente's dans un corps malade, c'est-ai-dir6, lorsque l'orage do leurs syinptomes comnbine avec l'orage des syntmes de la maladie, fait disparoltre la lumie're qui pouvoit C'claircr 1ei'acin O oyi ipeine avant I epreuve; le cahos renalt, et c'est de son scmn que I ecole s'6crie: fiat lax..A cette in'li'e de sympt6ines vient se joindre encore l'antagonisme des mn'dicamens que lc me'decin administre en 6tat de combinaison, pour &tre conse'quent ai sa fa~on d'envisager les maladies. Coest " a l mnatiere morbifique qu'il fait la guerre; c'est avec des matie~res, et des niatie'res nombreuses comrue ces causes pre' tendues, ct multiples, qu'il la leur declare. Cornme si to proce'de d'une guerison n'doit autre chose qu'un champ de bataille, oii la victoire se range du c616 du plus- fort. Des succes suivent souvent ces inouvernens, ( 216 ) vik at perturbateurs; des excretions albofdant~es. ont monlre& de ]a bile, des glaires, dn sang mmehie, dont. 1heva-cuation a ct6 suivie du calme, du retour 'a la sante'. et de suite ces mate'riaux ont CM~ gratifie's du nom solemriel dIC cause premiere, efticiente, de. tous les syruptomes rnmorbifiques qui ont ce'de' a leur expulsion. La part de la sensibilit6', de Pirritabilit6, mises en jeu dans ce mou vement, a Wt oubli'e, parce qu'lon ne fait jouer qu'ufl role secondaire 'a ces deux puissancesi sans l'oidi'c desquelles pourtant, ii ne peut slexe'cuter aucun acte dans l'organisme. 11 est tems de replacer la nature dans tous ses droits, surtout de de'Loui'ner -de la garde robe les regyards du e'~decin, pour les fixer sur des objets, 'a la fois plus dignes et plus lumineux. Lienon~ons at cc materialismn presque aussi de'goutant quc celui de certains pl~ilosophes qui, pour le plaisir de flier un Dieu, nous en ojit donne' autant qu'il y a d'atoknes dans le tourbillon; cessons de, confondre Pagre ni avec le patient, l'esclave avec son maitre. La matie~re ne se ineut, que parce qu'il y a un principe moteur; point de circulation, sans I'iinpulsion du coeur; la bile se forme dans le foie, parce que le principe de vie y est modifie de manie're N choisir darts le sang qui y passe, les mak~riaux qui peuvent. serv-ir "a sa formation, qu'il sent, qu'i~l distingue, qu'il i'assemble, ne touchant point aux inate'riaux de l'urine,.quil saura reconnoitre "a leuir passage par le rein, ou son organisation est diff~rente. Tous ces organes sont auntant d'atclicrs, oiu sorit tianspor~ees les niatie~res premie'res, pour y reccvoir icur elaboration, leur confe~ction, mais sous l~infitience dWan fatbriquant qui leui' imprirne les formes du moi'dIe dont ii est le directeur, Q uc son activit6 soit augmente'e, diminuee, oti aberre'e, ses produits doublent, diminuent, ou. s'alte~rent. lVais l'exal-tation, le collaps, 1'alte'ration dans l'agent, ont prece~de ics in'mes phe'nome'nes dans, lesprodaits, cornme le'tincelle prece'de 1'incendie qu'elle allume. L'C&vacuation de ces produits ne petit donc point e'tre I'evacuation de la cause qui les forme, laquelle cause renouvellera ses produits., jusqu' Ia cc que le de'saccord du mouvement ge'nerateur de ces alt~rations, ait cesse'. Je sais qu'on peut ni'obj'ecter que la gue'rison succe~de souvent "a ces evacuations? je repondrai qu'il arrive plus souvent encore qu.'elle ne leur srucce'de pas, ce qu'ou ne petit me flier. J'en appe'le aux m-nedecins qui ne manquent jamais d'evacuer. les premieres voies, au. debut d'une maladie f~brile. Ne leur entcnd-on pas dire tous les jours, que leur intention est de simplifier la maladie, en l'loignant des sues vicie's, dont uls craignent la. resorbtion dans les secondes voics. fMais simplifier le, mal, n'est pas le faire cesser; c'est a116'ger seulement le fardeati dont la. nature est-chargp-c. et qu.'on lui laisse porter jusques ý la. crise, dont Hahnemann nous propose de'~viter les chances, parce qn 'clles sont incertaines, et souvent 'funestes. Tomne. 1. 28 ( 218 ) Lorsque le drastique, lc sudori-fique, ou le vomitif, ont cmporte' la. maladie a~vec les humeurs qu'ils ont evacuees, pourquoi s'opini"Atrer 'a ne voir la. que des matie'res emportant dcs matieres? ces op'rations ne s'executent point dans 1'inte'rieur de vases d'argile, darts des cavite~s inertes; uls sont sensibles, irritables et mo biles, les instrumens niis en 4tction dans ces diff6 -renles sce'nes. Le princip'e de vie y assiste, quoiqu'on aiffecte de ne point l'y appercevoir. La. secousse imprirnee aux humeurs, ne retenti-t-elle pas jusques aux organes qui les renferment, que dis-je, Mme'I jusqu'aux extre~mes frontie'res de I'organisme? compte-t-on pour rien cet i'branlement, cet appel, en. quelque sorte, fai t 'a l'ensemble de la. nature? Lih~s par des devoirs cornmuns, quoiqtie occupe's de fonctions difkdrentes, tous les organes se soulV'vent 'a cc signal du danger d'un ou de plusicurs d'entr'eux, et apportant chacun leur contingent de seusibilite'et de force, ils attaquent, comnbaltent et triomphent d'un ennemi que le me'dica.ment leur a signak, miais qu'il n'a vaincu, Ili pu -vaincre 1ui-rn'me. Erreur pour erreur, ftlle-ci me plairoit d' avantage; ce seroit reover noblement. Mais loin de nous la speculation, toute se'duisante qu'elle puisse &~re! le re~gne de l'hypothese a cesse; celui de la. veitd le remplace; 1'expe'ience a e"1eve' son tro"ne, et s'y est assise avec elle, bien digne de partager son empire, (lont elle est le fondateur. 1.4;action des me'dicamnens, pour paro"Itre puire et ( 219 ) fidd'e, doit e'tre c'prouvce sur l'hommc choisi dans 1'dait de sanke' le plus parfait possible. C'est, l'azur dti ciel, que n'obscurcit aucun nuage. Its descendent dans l'estomac, ct soudain est troub~le' accord harmionicux de 1'or'ganisme. Aux phe'nome~nes'de la sant6 succe'dent les phe~nome'nes de la maladie; mais uls rayounent, du centre 'a la circonf~re-ncc, purs ct sans melange, connue I es rayons du soleil, que ne mi'fracte aucun milieu interpose' cntre son orb'e et notre ocil. C'est, 'a burinci' lec tableau de ces Iphecnomenes irnmntdiais, que doit sappliquer la science,pour cesser d'e"tre conjecturale. Cest, ai comparer ces tableaux avec ceux que nous rronIrent les maladies naturelles, que doit travailler lhomime de lPart, pour former le choix dii mddicament, qui doit les gucrrw. De's qu'une substance me~dicinale peut ope'rer dans 1'organisme un de'saccord absol umeit seinblable 'a cclui pie nous pre'sente une maladie, cc me'dicanient a done la propric'te' d'affecter les organes de la inue'li mani~re que la fait la cause occasionnelle; il renferuic, par consequent, dans sa puissance d'aciion, ctIClS pbe'nome'nes semblables, et une cause semblable atix phe'nome~nes et "a la cause de cette inaladie; j'a.i done en liii virtuellement ct materiel lenient tous Ics 6de'nens qui comiposent ceile maladie. Cette simil~itude donnee, je proce~de ani traitement, que je fonde sur les detix grandes. loix connues: quc dleux affections semblables, ct de mmenib frce, ne peuvent exisl er-cnensiuble, eti pie, (220 ) dans leur ine'galitk' de force, la plus forte fait cesser ]a plus foible. Je pre'sente 'a la nature uiie im-pression analogue '~ celle dont elie est occup'e asdeqeL ques degre's plus intense.; ide'le aux loix pr'cite'es, elie oubylie la prerniiere impression plus foible, pour absorber mnon impression qui est plus forte, et de lý4 mnenie nature: Les symptoms ugetent, ce qui prouve la. predominanece de mon impression; mais ils. ne peuvent changer d'essence, puisqu'ils se passent dans les me'mes organes: Cet aceroissement a une duree limiit~e' par la dose du reme'de; quelques beures de -plus, iti disparoflt; un instant encore-, les symptonies conservent le-ur intensite' primitive; et de cet ins Lant stationnairc on les voit dirninauer, de moinens en mioniens, sur une 6chelle dont~es gradations se perdcn~t biento^t dans une sant6 re'e~le et durable. Val"cc que j'ai vu nom-bre de fois, que chacun pecut voir, sans autre privi1e'ge que celui de la loi honmcopathiique-, conirnec fondement du diagnostic, COMMe guide dans Lcebcoix du mddicament. 11 ne peut y, avoir ici de inatie're "a con testation. La con-troverse. s'e'tablit sur des chioses. douteuses, incertaines; elleicfl'a donc rien "a faire, ou' tout est faits, et faits, d'expe'ience. Ten tcz les, et raisonnez ensuite. iXLais non, on~suit la in-archie inverse: oil compare, oil rapproche les prinCiIpes no0u1vea-tllx des principes anciens, on etabhilt un pati'aelldce parce que la doctrine nouvelle contreditI Pancienne, que 1'on croit fondu'e stir Ia ve'rite6, on ( 221. ) la nie, on la repousse: on 1'anathe'matise comine une Iuil-C'sie, on vent ]a punir comme un blaspheme.,Qu'on aye, du momns, envers elie la justice qu'on ne refuse.pas mc'me aux plus grands coupables, celle de ne point la condamnei', sans l'entendre! c'est cc que demandent son anteur et ses nombreux disciples, auxqnels la'miture Wa refuse6, ni un esprit, ni nn cocur, ni le jugement, ni une conscience. Eleve's tons dans P ecole re'gnantc, ius furent,avoue's par elie, recomm-ande's par celle ' la soci&'te qu'ils ont servie utilement jusqu'ici, justifiant ainsi le mandat 'quc leur avoicnt de'livr6 leurs maitres. Sans trahir la foi jurce aux dogi-ues anciens, leur genie, en miarchant dans les voics de l'observation, seul guide du me'decin, signale une erreur antique, d6couvre et proclame une vdrite'nq~uvelic. Cetie de'couverte semble d'abord C'branlerI ehdifice de l'art; mais examiruce de plus pre's, on la voit, an contraire,. lui offrir nn appni, lui donner tin foridement, lui presenter la clef d'une fonle de phe~nomrnnes,cruis, parce qu'ils existent, mais inexplicabics, parce qu'ils sont obscnrs. Cetteobscurihl fuji devant la luniiere nouvelle, nn secret important nonls esi revehe; la nature elle-mnCrne indique le rcme'de qu'c lllc dcrniande; le in dicament, mieux connu, signale la maladie qilellc fait aussirnieux connoiti'e; le m 'dccin voi Adisparoitre ses incertitudes, le rualade ses allarmes, la maladie sa dur~e' et ses pe'rils, la conivalescence esi nulle, et la santa' solide ci durable. (222 ) Voihi"apourtant bien des ti-tres, pour etre entendu! ch bicn! les sectateurs de la nouvelle doctrine consenlent, rnalgre' tout leur poids, a*' n'en point faire usage. Ce sont des te'nioignages moraux, ýt leur ye'rite' est toute physique. uls nexigent aucune confiance dans leurs paroles, mais On ne sauroit, sans manquer de bonne foi, la refuser 'a leurs expdriences. Au lieu de se cacher dans l'ombre, de s'envelopper de rnysIe'es, 'a la manie're des empiriques, uls se montrent au grand jour. Le solcil 6claire toutes icurs actions, leur bouche r~vele toute leur croyance. Us app~lent tous les sens 'a 1'observation des phe'norn'nes de la nature, interroge'e par le medicamnent, dans he~tat de sante', et consolce par lui, dans lktat de sonifrance. De spectateur voulez-vous devenir acteur? von'sles trouverez encore tout pret? ou eder le premier role mais ' une condition bien e'quitable: que vous ferez comme euix, pie vous suivreý la mernc route qu'eux. Vous m,-rchcz au me'me but, et ]a route, par laquelle uls vous y conduisent, est la plus courte. L-'cxpe'rience une fois faite, les faits trouve's, aivous permis de raisonner. au momns le raisonnernent aura un point de depart lucide, evident; une base assure'e, incontestable; les corollaires en sortiront naturellement, et sans effort. Us contrarieront I)ieIU un peu les connoissanceszacquises;mnais point de regrets an tems perdui "a l'&iide de Phypoth~se; la vr'rite dc'couverte,, reconnue, doit nous consoler de tonics nos p~ertes (223")1 C'est clic q~ue nous recherchons; c'cst "a son culte quc nous somnies de'voue's. Ainsi pie la morale, dont la parfaitc connoissancc embrasse ct le bien ct le mal, ]a sciecflCCse compose 'a la Ibis de cc qui es t utile, e tde cc qui est nuisibic., L'crreur, qui ne peut nous C~trc im-P. putcee 'a crime,' nous servira. a evitcr l'crrcur. On ne fera, A la. verite', qu'un bien petit livre de cc qu'il faudr'a faire et un bien gros de cc qu'on ne dcvra pas faire, mais le ne'gatif fait partie dc la science, aussi bien que le positif. On a toujours su beaucoup, en me'dccine, q~iand on a su cc qu'on ne devoit pas faire. JYen. appe'1e au. temoignage des partisans de la. medccine expectante. C'cst "a tor t qu'on accuse la doctrine nouvelle de youloir de'truire l'ancicnnc doctrine, ct s'dc'lver sur ses ruines. La doctrine mi'dicale home'opathique ne veut rien deptruire, encore m-omns envahir. Physique,ch3rmlie, anatomic, physiologic, hygic'ne, histoire naturelic dile ne touche 'a rien de tout cela., s'cn sert, et avouc le besoin qmi'cllc en a. Mais dile veut mettre tous les 6h6mcns dcelFart de gue'rir aux ordr~cs dc l'cxpe-ricncc, qui ne peut s'cn passer, ct ne conserver quc cc qu'cllc sanctionne. Or~, 1'cxpe'icncc repousse la pre'tcntion "a la. connoissance de la. cause interne des maladies, par consequent, toute me'thodc de gue'ison fonde'c sur unc determination liypoth~tique de cette cause, qui ne peut donner quc des re'sultats fortuits, comme cule. Elic "nadi-net pas davantage la prdcention de gu~rir, avec ( 224 ) (les remnI'des, dont l'action SUr le corps humaiii lui est aussi inconnue que la cause interne- du, mal auquci cule les adresse. Ainsi l'Liomc'opathie deinande, au nomt de l'cxperience, sur laqucile, cue se lbnde, la re'forme dc la pathologic et dc la. matic~re rn'dicale, telles qii'elles existent, parce quc l'une et 1'autrc sont des guides infidd'es. C'est trop, 'aIa fois, dit llahnemann, (pie louvrier ne connoisse, ni l'instrument dont ii sc sert, ni la matie're a laquelle ii doit Pcrnployer. (2est avec autant de joie que' de respect, que l'Iiomeopathie s'einpresse de rendre liomniage "a la docixine ancienne, dans ce qu'elle enseigne sur les maladies miasmiatiques, et toutes celles ýi caracte'rc fixe - et imimuable. Elle marche vraiinent ici 'a la suite de ]a nature. Ce travail scrolL parfait, si cule avoit voulu, voir dans cette fix it6' des symptokmes, la raison de la constance d'efficacite' des rerne'des, don't elle recoinmnande, 1'usagc dans leur traiternent. C'est pour ne 1l'avoir pas remarque', que le domaine de la certitude est Si borne" en me'decine. En revanchec, celui de l'ypothese n'Ia plus connu dc bornes, et cela devoit arriver. Quelle opinion a droit d'imposer silence 'a une autre opinion? je rends justice 'a la source d'oi'i dies sont sorties, et peut-.~tre n'lest-ce qua'i Pamour de la vIrit, quc nous sommes redevables de tant d erreurs! peuvent-elles revendiquer la ve~ndration due a leur origrine? je ne le crois pas. Mlais cc que je crois fermernent, c'est qu.'ilnWcst aucun phdnornhes, ala proprict d'affocter les mtme~sorganes, oc sie~ge ma. maladie, par cons6quent, de produire les ina~mes effets quielle. Co medicament ronfermo donc une maladie semblable 'a colic que je dois trailer. Ntais cette maladie, que j'appc'lerai im~dicinale, du nom de son auteur, est une affection passage're, infiniment plus foible, plus courte, oxompte de danger surtout, et quij, sous tous ces rapports pre'cieux, soroit bion prcfdrable, pour mion inalado,?h cello dont il 051 attoint. La nature m'apprend qu'elloe ost touto prc~to 'a faire cet ~c'hange, pourvu que, pendant un instant, le plus souvent incommensurable, limpression de ]a rualadie artificielle la d6tourne, par une prelralenco do vrivacite", de 1'influcnce morbifiquc promiie'o. Jobe'is 'a cetto lol. Point d'incertitude dans le choix du imedicament-; ii est clairomont indique' par la ressemblance dos sympto~mes dos deux maladics, cost-a-dire, qu'il ost sp&.cilique, et qu'il no pout no pas l'e'tre, so trouvant en rapport do paront6' avec la causo du inal et 505 effets. II faut bien que cola soit ainsi, puisque la. maladie so sauve, no laissant apre's ello quo los' symiptmo'is de ]'affection mn~dicinalc, dont la. disparition no so fait pas longlorns attondre. Los disciples do Hahnernann sont donc fonde's, conITmnc leur maftrc, "a demander la r~formo do cdel partie do la. science, qui n'ensoigno (111 des r Cglcs g~n&' i'alos, tand&s qu'on no pout gud'rir qu'lavec des re'gles particulie~res. Its dernandent cotte rdbfrme, an nom de (:229 ) CURES HOIMEOPATHLQUES. Premier cas. Dans une ch~ite que fit un homme ~Ige de 38 ans, epais, sanguin, ii 6'prouva une flexion forcdc dui pied gauche sur la jambe, qui liii fit ressentir les plus vives douleurs dans les ligamens de l'articulation, et sous la plante du pied. Rentre' chcz luie, oii ii put A peine se trainer, ii rccourut, suivant 1'usage, "a l'eruploi des spiritucux en frictions, qui aggraverent beancoup, le mal. Appeic', 'a la suite de l'incfficacit6' de ce moycn, je trouval le blesse' dans 1'6tat suivant. Portrait de la ma/adie. Le Pied et le has de la jambe e'toicnt sans gonflement; ics veines 6toient gor-gees, et tr~s saillantes; la douleur au talon, lancinanteI insupportable; elle ohsdurcissoit presque cntiehrcmcnt celic qu'il ressentoit p'ar acces sous la plante et sur le col du pied. L'auxie'tc'*dii membre c'toit telic, quc le malade lc changeoit "a chaque instant de place. J'a-rvoi*s "a craindre I'dpanchernent du sang, ct des se'rosites des parties blanches, qui composent presque entie'rcment cet organe. Thdrapie. On ne peut me'connoltrc ici cc qu'on appd'c vulgairement une entorse. On connolt 6galement Ia lon-. gueur du traiterncnt ic plus me'tlodique, et les suites que ccet accident laisse souvent apre~s lui, dont la momns f~ichcuse cst Id, disposition au retour de ccl accident. J'cussc desire' voir survenir du gonflem-ent, dans lequel -(21 ) leur haute de la face annon~oit une congestion du sanag vers, le cerveau. Les yreux lourds, et s'ouvrant (lificilement. Cette fois les c'lancemens, qui marquoigrnt le d('i but du paroxysme et duroicnt jusqu.'a' sa terminaison, avoient fait place ai une douleur sourde et pesante,, qui permiettoit "a peine de soulever la tete. La langue humide eL propre, presquc point de soiL. Ricn dit cote de Pestornac et des intestins. Le ventre souple. et sans ball~oneinent, les urinesrares etaqucuses, coinine dans le spasme hysti'rique. La peau, d'une ternperaturc naturelle, le pouls lent, et serre'. Le caracte~re doux, patient, sans alarmes sur son d~at, dontil connoissoit l'issue toujours favorable. The"r ap ie. Portant toute inoit attention du coVte de hat tete je songeai de suite 'a operer une re'vulsion, en attaquant les pieds et les jambes, sur lesqiiels je fis faire des frictions avec la teinture spirituense des cantharides. Un lavernen't fut administre', et ces deux rern'des de'livre~rent proruptement la tefte. Le mialade rentra dans son dtat de sante' relatif. Atm d e pre'venir, le -retour dui paroxysme, qui pouvoit avoir un jour une issue fAcheus'e, ii falloit rd'ablir le cours naturel des Pva-e cua Lions du. ventre,. auquiel le inalade rapportoit sozi affection de teate, aussi ancienne que la constipation. La -noix vomi(Jue me parut r~pondre assez fidde'lnent aux syrnptd'mes de cette affection chronique. La vie esedentaire du malade, pdi faisoit peai d'exer'cice eni plecm air, s'y r~unissoit, pour donner ]a prefdrence "a cc remedc. L'acces bien terrnine, je lui donnai la mil1ie~me partie d'un grain de 1'extrait alcoholique de cctte substance, apres en avoir fait broyer un grain avec: cent grains de sucre de hait, et ajouler successivement et jusques a 9- fois la me'me quantit6' de sucre, pour avoir Ia division par millichme. Huit jours s ecoule'rent,, sans que ic malade eprouva autre chose que des b arborygmes plus fre'quens, et quciques d'ancemens dans les tempes. Le 9 jour, parut une selle, qui sortit difficilement, 'et compos~e' en pantic de glaires C'paisses. J'a tt n.ndis quciques jours encore, avant de donner la. M rne dose du remendle, les e'vacuations ayrant lieu re' gulie~remcnt chaque deux jours. Le malade se rapprochoit du paroxysmec, qui cut lieu en effet, mais fut si l'ger, qu'il ne f~t, point oblige'de se coucher. Pour ancantii' le type habituel de cette affection, je liii rendis le retinedc jusqu'?k trois rfois encore, ct depuis cc tems, non sculetnent la tc s samne, mais le ventre est r~gle' dans ses evacuations, qui ont lieu toutes les 48 heure-s. On suppose bien quc j'ai mis le regimc du malade en harmonic avec ractiont du me'dicanicnt. Je n'ai point quittC" le sujiet de cette observation, sans lui recommander lc mouvement et l'excrcicc, sous peine de retomber dans la maladie dont la noix vomiquc, et sa sonmission "a Ia die'te prescrite, l'ont entie'ement de'livre'. C'cst un mode de sanh bien cominun, que celni qui (233) s'accompagne de'la constipation! cet etat dc paresse des intestins est la source de bien des incornrodites, et lor-squTi est port6' tr op, loin, d'un grand noinibrc de, maladies chroni~ques. Le beau traite'.des maladies des gens de' lettres par Tissot, en' rcnf'erme, etla noinenclature et la description. C'cst le Pena port arurn, P-ena malorllm des anciens. Du cote de l'anie, la morositd en fait l'cxorde, et la folie, la pc'roraison. Le corps ii' est p-as micux traite'; la force digestive sc deprave. Q ui peut nombrer la se'ie des maux qui de cc point de depart aboutissent au worbus niger, de'jai connu d'Hyppocrate? Ce west pas aux champs qu'on les rencontre, cc qui justific la nature, qui nous Ics donna pour scjour. En revanche, elles abondent A la viule, oi 1hmm 'et ~ug~apres son divorce avec ses premiers penchans. La mollesse est le Dieu des cites, on l'intelligence et la scnsibilit6' s'agrandissent, "a la verite',,imais de tout cc qu'ellcs font perdrc "a la sph~e~ de la vie organiquectc animale. De's lors, plus d'e'quifibre entre les deux existences qui composent Ia. vie de 1'homme. La pens~e cic le sentiment form crnt ses principales occupations, com'me elles devinrent les prcmi~ercs sources du bonheur et du mialheur quill ressentit; et, lorsque ces dceux faculte~s re'clamoicnt le rela'che, dont. la nature leur a donne le besoin, P~estomac avec tous, les organes de la scnsualit6", s'k'veilloient, pour prevenir l~interruption des jouissances, dont on ne pouvoit plus se passer. Les mexubres, ces, or.To'ie. i. JU ( 234 ) gyanes de la locomotiou, furent oublies dans cc tte re' partition. des fone lions de la Vie. Leur activite, I'energic de, leurs mouveinens, de'jh affoiblies par la reti'aitc (les forces vers les centres toujours en action, s enerverent davantage, par hT l'mOlilite' 'a laquelle ius C& toient condamne's. On les exerqoit peu, parce que leur niouvemnent n'c"oit pas porteur dui plaisir; on les remua moins encore, quand ii s'accornpagna. d'un sentinment incommode et douloureux, cc qu'ame"ne in&vitablement la perte de L'habitude dui mouvernent.,-Dem~andez "a pre'sent h l'anatomie pathologique cc (111 elle a vu dans les entrailles des personnes vou'es' ai ce genre de vie. Lnterrogez'les directeurs des maisons habite'es par les insenscs. Les uns et les autres ouit vdcu et soul morts, victimes du sacrifice de la vie physique a'%Il'existenice morale, et vice versa, pour avoii' oublic' que, Ia nature ne nous a donne' des membres, que pour s'en servir, et avoir porte' trop loin la culture de l'estornac et de tous les organes dui ven-tre, qui devrojent succomiber sous le poids des fonctions dont ils d'oicut surcharge's. Ne cherchons point ailleurs la source der tous ces maux sans noni, dc toutes ces affections sans phyrsionomien, de tontcs ces anomalies prothd'formes, qui font ~ila fois le de'sespoir du malade et de son me'decin. Lc cercie de la circulation une fois re'rc'ci, ii arrive cc que Pon vo'lt sur l'arbre dont les branches se s' cherit;-trop, pen de vie aux extremites, un exces de ( ~&5 ),%ijc dans Ics centres. Cc- surcrolt, de vie esi suivi dc la surabond'ance des sues qui suiveni les, courans, et lussent-ils purs, micme balsauiiques, 'letir supertluiiý6 constitue d~ja' un d'at dc maladie, qui s'aggravecra prompternent par leur stagnation. 11 ne faudroit pecutA~tre qa'un pcu de mouivement, pour en ope~er une distifibutiof phils 6gale; on en a horreur; on aime micux passer dan 's son cabinet, s'abandonner au, somineil, cti Von s'dtonne apre's cda que ic' ventre soit tendu, et la te'te pesarae, I-es.reins' charge's. cil'orif ice de I'anus transfbrmn6 en organe menstru-el, larsqu-'oa ne devroit voir dans cetle dernie'rc fonction, surajouW~e "a Porganisnic masculin, qu'un bienfait de la nature, rd~pondani t 1 'offense, par la. bienveillance ci ic pardon. lAlais j'oubhie que jec recomm-ence- le portrait de la socidtd huinaine, ci de. tous les de'sordres pathologiques, qui. marchent 'a la suite des jo~uissanccs qu"CA~c aIssure a ses imembres. I a CAC' trace" dep uis. long Lems, 6t de main de maltre. A quoi a-t-il servi? personne ne veut s)y regarder, ou s'y reconnoltro. Iqais p~uisque la source de ses, maux ne peut C%&rc tarie, c'cst 'a L'liormce de l'art "a y chercher des rcme'des s Urs. Eh b-ien, P'art a fiait, dans la d6couveric de la noix vomique, le plus richec des dons 'a Phoinme inalade e'n socie-i6, ct par la socifte'. '1ous ces phe'nome'nes morbifiques, qui ne sont p as encore une mnal adie, in'ais qui de'jai ne sont pl us Ia sante, toutes c es crampes, tous ces spasmes, toutes ( 236 )* ces affections erratiques de la tofte, du bas ventre, ces constipations Presque cong'ni-talcs, ces aigreurs, ces d~gouts, ces vomissemens, toutes affections auxquelles, nous adressons vainenient nos gouttes' "a la. rose et "'a I'orange, trouvent un reme'de assurd dans I'usage de cette substancc. Sans doute il vaudroit miceux nWen avirpa besoin, maispuisquc le monde est fait ainsi, rendons. grace 'a la nature, de sa pre'voyance et d-e sa g~nrosit, et disons, avec Hahnemann, qu'il doit y avoir, -et qu~'ll es-t sur la ýtcrre, des reme'des "a tous les inaux de la terre. Troisie'me cas. Une fi1Ie agi'e de 24 ans, dWane constitution robuste, avec les membres athid'iques et le visage color6, prit, sans doute "a la suite d'un refroidissement, une esqui-.nancie dIont elie ne p aria point Li 5C5 mal tres, pendant deux jours. Le troisie~me, ielleresta au lit, et la nuit suivante,. die e'ut une fie~vre forte, avecidelire. Appel6' pour ]a soigner, je la trouvai dans 1'6tat -suivant: F. i Portrait de la inaladie. La tate dtoit. douloureuse, les. yeux br~lans., ainsi que la soilf; 'inais la. malade se privoit de boire, "a cause des douleurs violentes qu e causoit la dc'glufition. Llouverture de la bouchec me fit voir une langue humide, ma~is couverte de saburres jaunes et C'paisses. lec voile du palais, la hiette, Ics, ainygdales'eioient -gonfle's, et et dutn -rouge tirant sur le brun. Les oreilics dprouvoicui des e'lanccruens, surtout en avalan I. La fie"vre~toit (237/ continue, la chaleur Five, incommode, surtout "a la face, le Ventre libre, les urines rouges, et bourbeuscs. Cletoit le quatrie~mc jour depuis l'invasion du malI. Aucun remade n'avoit etc administre; l'eau panne'e forinoit sa boisson. L'insomnie d'oit comp~tc,. et la disposition de l'esprit tri's chagrine. Tie'rapie. Qui a MIn l tableau des syinpto'mes de Ia belladona sur 1'homme samn, les reconnolt sans peine dans le re'cit que je viens de faire. Prenant-en consider'ation le haut degr6 de 1'irritabilitd, je ne -pouvois attaquer la maladie qu'avec une, dose infiniment -petite du rema'de. A cet 'effet, apres a-voir fait hroyer pendant une heure, un quart de, grain de l'extrait de belladona avec une dragme de sucre de lait, je fis dissoudre le produit clans quatre onces d'eau distille'e. La rualade prit AX 6 heures du soir jio gouttes de cc md'ange, et comme ak 10 heures., aucun changement ne s'e'toit fait rem arquer, la mc'me dose lui fut renouvellh'e. Le lendemain matin, j'appris, que la nuit avoit e'e orageuse, la fi?'vre et le dd'ire angmentds, mais qu a 4 hecures d~u matin, la malade dC'oit tombe'e dans un sommeil de plusicurs heures,;pendant lequel iine sueur gdne'rale avoit calni6 tons les sympto'mes. Je tronvail.a malade sans fie'vre; avalant presque sans douleur et avecplaisir son can, pannde.,. qu'auparavant cule redontoit' dc hoire. Cette humectation, sou vent r6p~t We, luifit expulser dui fonid de la gorge une grande, quantite de mna ( 238 ) tki-cs 6paisscs, et sanguunolcuics, dont 1'cxcre'ion Ctoit suivic d'une aindlioration mnarquee dc Ia gorge.. La nuit suiivante ramena un peu de fiCNTCe, qui sc ternmina de meme par d'abondantes sucurs, auxquellcs la maladic c 'da compka'emcnt. Le troisi'mc jour, je permis des aijinmens, de'sir&s par la malade, qui lc q~uat-rienie jour, reprit ics occupations. dii menage. Je suis encore e'tonne'decccsucce's,.apre's I'cnploi d'un rcrnedc sur la fiddlit6 duquci je ne pouvois comptcr-. JTerployailcPx trait dececttc plante, tcl qu'il se trouve dans nos pharnmacices. Aussi voit-on, que la crain-te de nuire me le fit employer en quantit6,infniniment petite, de fa~oti que je ne courrois d'au-trc chance que- celle de no pas nuire 'a la malade. Aujourd'hui que jo suis en posscssion d'um appareil pharruaceutique lc pluis complet qui- puisse exister dans l'csprit de la doctrine home'opatbiq~uc, j'aurai de plus pour moi la clarkLe, la pre'cision, et du rcme'dc et dc sa dose..I.Quatrkeme cas. Un jeune liomme de 24 ans, d'une constitution ncrveuse, irritable, habituellernent pa'le, comme le sont los personnes qui passent une grande partie'de leur vie, assises pre's d'un bureau, flit atteint do douleurs de poitrine, et do tdct, accompagne~es de ba~tcmerns de cocur. Son appe'tit se perdit, Ics selles, dc'ja' tre's rares dans son C~tat de sant, le devrinrent davantage encore. 11 fit pendant 15 jours diffhrens rcme'des qui, soans agygraver positiv'emcnt le mal, affoiblirent beau coup le malade. LassS -dc son etat, str.'lequelitcomnencoit ' prendre des inquid'udes, ii me (itappeler, et je ic trouvai dans la situation que Je vais d~crire. Portrait de la maladie. La tate habitucllemcnt douloureuse, avec des lancemens periodiques dans lcs tempes. I11ne peut se courber en avant, sans eprouver du vertige: ics oreilles entcndent un bruissement continuci. La langue est rouge ct propre, la soif iode'r~e. Cependant ii ne pent boire, sans eprouver immediatement apres avoirhbu, du gonflement dans l'estorac, et des -renvois. I1 en est de me'me, quand ii mange, et ii est de suite rassasi&. Le wentre est continuellement en rumeur, mais les vents qui la causent, ont un passage difficile par le bas. Its s'6chappent le plus souvent par la bouche. Les selles n'ont lieu qu'avec un sentiment incommode de pression dc haut en bas, qui n'expulse que pen de matie'res tres dures. La respiration est g&nec, quelquefois interrompuc pa' des coups que Ic malade 'esscnt dans 1'estomac, vers la region du coeur; ii 6prouve habituellement un poids sur le ster'nwm. Tous lc accidens sont plus graves le matin que le soil'; le mouvement les aggrave, et surtout en plein air, tandis que le coucher les calme, on les fait cesser. Les urmies sont colorees et paisses. Sans avoir de fievre, ii ressent des vicissitudes de chaud et de froid. Son sommeil est assez bon, quoi qu'interrompti pa' des raes on des douleurs. Chaque matin de bonne ( 240 ) heure, une petite sueur qui, loin de soulager le malade, P'affoiblit. ht urpi e. 11 est difficile de trouver une resseniblance plus marquee entre les sympto'mes d'un medicament et ics sylupto"mcs d'une maladie, quc celle que pre'sente la noix vomique, et l'affection ci-dessus dc'crite. Jamais reunion ne fut plus compkete. Auissi ne balan~ai-je pas dans le choix du spe'cifique. Pourtant j'apportai quelque de'lai ' ' son, administr'ation. Lc malade avoit pris des reme'des, dont l'action pouvoit n'avoir pas cess6' encore. De plus ii avoit des habitudes qui* entretenoient sca.maladie. Le c~fii6 formoit son de'jeuner habituel, cietl'excrcicc,Pobj~et de son aversion. Au lieu de sc promener ai ses heures dc loisix, ii les ernployoit ýi faire, dess lectures, quc quciquefois ii continuoit tre's avant dans la nuit. Ce re'ginue fut change", et an bout de 8 jours, de'ja'ili ressentoit un commencement d'a-.m6lioration. Le neuvic'me jour il prit un billionic'me de goutte de la teinture de noix vomique. LAtant reste' aupi'es de, lui, jc remarquai moi-iiime l'augmentation des syrrnpto~mes permanens, et le re'veil de ceux'quil avuient un retour $eriodique. Cet 6tat dara environ deux becures, et fut suivi d'un sommeil long et tranquille. Le lendemain matin, de hegcrs acces se firent encore sentir, mais uls furent les derniers. Le malade, ayant pass6 dix jours, dans un mouvement toujours ascendant d'aineioration, je le laissai sons Pinfluence du~ ( 2-41 ) rcrnede et Celic de son regime. Lc oflzieme jour, ayant r essenti quelquws nouvelles atteiates, j'en conclus que le rema'de ay.Qi 6puise4 son action, et je le lul renou-, yellai. iML~mes, hnmeeque lr Id a prcmi re dose. Depuis ils ne se sont plus fait remarquer,quque le mala dcait pris jtusqu?ai cinq fojs le me'dicament. J'avois a% combattre une affecetion ancienne cLidentifilee avec l'orgaflisme; c'est pQurquoi.J~inistai sur la continuite' de 1'sagc du rem'dc. Cc jeune homme, qiavoit tant de peigne d'obtenir des E'vacuations dui ventre, va r'$guliie'renncnt at la sellec tous les jouirs, jouit d'uri bon appe'Lit, qu'iI peut satisfaire sans eprouver ýe sentinien't de plenitud'e qui l'emp'chQi de manger, et d'Lrne santd qull cst bnr'solu de conservere cqnservant le rdlgiine Auque1 il s'estvurris. Cinquiieirwcas, Un poLiL garvon Agd de 4 ails pleiri det. sant6', dqvivaciLe, fut atteint sub jtenjent de convulsions. Sea parens alarme's par ci nq acce's aCcessifs, mn'appe1e'rent a% son secours. Jeth rouvaj le m,1lade dans P!6tat pie je y* ~d~crirc. Portrait de la Inaladic., La chaleur C"Loit forte, le pouls, tres-.vit, la thte briilantie, NeQel d'un' vif bril~lant,'Ia soif ardcnto. Ic ventre serr6 depuis 36 hcures.. L'enfant so plaignoit du vntreCd W c et,e Ortoit aussi la rmain "a son frit, o'il jidisoit prQuver une. grande dndiiktr, 11 tOussoit, mais d'une wp~ier.e scee ~oe ~lm Tome. i. 3 ( 242 ) d'unc boux provenant de l'inanition dceI'cstomac. Ses convulsions n'avoicrit aftaque' quc ics bras qu'il roidissoit, la faceet CS lc) eux qui sc rcnvcrsoicnt. Quelpies questions faites aux pareas stir leshabitudesde cet enf ant,. et son caracte~re, nfapprirent qu'it ~toit tres ga"LV, tre~s ernport6, et que, la veille, ii s'&~oitý quercik ' vec ses petits camarades, qui l'avoient rnaltra ite. Ih er ap ie. Scion la doctrine ancienne, j'avois en face de moi une fiwer bilie usc arxiente, dont Ic sic'gc 6Loit gastriquc, et vI'aisemhilalblelent cais~ec par l'acc's de coI~rc cxtreinC, 7 laquelle cet enfant s'doit 1ivr, dans la dispute o'i ii avoit cuIi c dessou~s. L'expd~iciice a. mule Lois conIirin' ]6 a justesse de cette the'iric sur Pinfluence des passions, e t le ur faculk d'alte~rcr subiternen-tles fonctiofls de l'cstom-ac, et surtout dii foic. Cl'4oit sur cet hypocondi'e pie Penfatnt portoit la main, ensigne de douleui'. Cci be doctrine ne me laissoit pas ignorer ]a cause des ruouvemens convulsifs, qu'celc expliquc, en Ics rapportaht, 'a une surexcitatioui dii syswtnne ncr. veux dans sa. haute sphe~rc qul, dans ses influences, emibrasse tout l'orga'nisme, inaisspe~cialecaicnt le centre gast~rique et les plexus qu'it renfermec. Voila' qui est tres satisfaisant pour IPesprit; mais quelles indications cuiratives cet esprit satisfait peutý-il en firer? La. doctrine Ie dit encore, en de'signaiit tout cc qui peut cal-. jwer et rafraicliir: les sangsues, Ics Iboissons antiphlo ( a4 g~sLiqucs, calirantes, les potions d.6rivla ives et les laveMenus. It falloit bien s'en contenter, av'.Int quetnous De sussions nuieux. lVais llahnernann a dkouvei't que la camomille convient a~ux convulsions produites parl' a coIe're, et au. chagrin vif, surtout chez ics cnfhans. Lc tableau. des phe~nornenes, quc cette su bstance prod ait sur l'homrne samn, se trouvant en accord avec la se'ric des phe~none~nes quc m'offroit cette maladie, je n~e balan~ai pas "a lui donner la pr'd'crencc sur tout autre. Un millionie'nic de goulte de ]a teinlure de cette plante rerrplit mon indication. Une foible convulsion lut la garantie dc la specificite" du rerntcdc qui rainena cc sy'Mptome, icquel fut le dernier. La 1ie'vrc Iomlba daiis les prcmie'res 2.4 heures. Le deuxit nie jour, dile se reniontra, mais ai un degre' de foiblesse, qui promeV, toiL de ne plus la voi~r reparoitre. En effet, le. Lroisie~nc jour, l'enfant demandoi~t a manger, cc quiluif'utaccorde, e-t ic quatrie~me jour, le re'tablisscment C'toi4. compict. C'cst, ou jours, et cc scra longrteins encore un sujet de surprise, ct Unl motif d'incre'dulite', tant pour les nie'dc'cins que pour ceux qui ne lc sont pais, dc voir idiiuinistrer avec succc~s une fra~ction presqu'invisiblelCd'iin re-, incd, lorsquc souvcnL on ne peut de sa tolaliVe ohtenir Iceinoindre eflet. On boiL tous les jours I'inI~isioii dc camoinilic 'a grandes doses, sans guftir (dC son rnal Comibien souvent n'arrivc-t-il pas (jl1'0fl lc voyce eni toux con Linixelle, qui paroit venir, -tanto't de 1'estoniac*, tanto't de la gorge, laisse 'a p'eine!a faculte' de parler', ainsi qu e le poiuvoir de dormir. To'us ces symptomes sont plus inhte'nses k~ matin, que dans le milieu du jour et ie, soir; la rmaade ne Peult tousser sans 6pr'ouver un retenti'ssene'nt do tiloureux Ai la re'gion dc l'estomac,et ila tae.Are~s avoir suppoiru, quciques semaines cet d'at, dont elie esperoit que son exceliente constitutio~n triompheroit, la malade se' voyailtt niaigrir, se -sentant affoi'blit' de, jour en jou r, se, decida 'a r'ecourir aux ressources de lFart. Trois rn'decins se succ'derent dans l'espace de deux inoi's, sans avoir apportte'a cette, inaladie le moindie soulage'me-nt. Le dernier, en la quittant, lui lais'sa entrevoir que la phtysie pulnioiiaire e'toit inevitable. Ctette nouve'lle alarinG Iui fit chercher de nd'uv~a'u'x secours. Elle me ftt atnen~ce par une arnie, dont le 'Mari aait e'tetrait et guC'ri par illoi, et mue ph~se~nta le tableau de maladiec suivant. Port)~a/t de la m'a/adie. Roug'eutr vive des foues et du front, ave'c une coukcur jaune au'x aisles du ncz, *au p'ourtour de la bourhe. La tete lourde, ne pouvant la baisser sans eprouver un 'blouisseme nt; de tontinuelles bouffhes de clia.lcur vers la teate'; les y'eux souvent noye's de larines, Les, tempes pressent CL piquent. La languc humide ýt sale, la bouche et la gorge crnpkL'es de plidegtues, qu'eIlc crache "a chaiquc instant. Un chatouillcment continuel 'a la gorge, excitant la touxj sans possibilite' (246) 8'expectorer. La- poitri-ne est ressei'i'~e, la respii-atiorl gence par un poids sur le sternum, et quciquefois interromnpue brusquement par des points lancinans. Elic ne peut se coucher, ni 'a droite, ni "a gauche, sans, eprouver une toux, fatigantc et dc la suffocation. Lc sommeil. est coupe par des re'vcs effrayans, dont, elic sort toute convente dc sucurs. Des ý,icissitudes de chaud et de froid, une lassitude ge'nerale dans, les i-nemnibres, qui, quciquefois sont comm-e engourdis. La r&'gion de l'es'tomac est tenduc, et douloureuse aU tou--; clici'. Le ventre, c~t en rurneur, caus&e par des vents qui ont de la peine 'a trouver une issue. Les reins sont bi-isc's, et permettent 'a peine de se relever, quand onl.s'est fle'chi en avant. La constipation opinia'tre; une selle tons'les 8 j-ours,,avec de fortes pressio-ns, dure, s~cche, et suivic de beaucoup de do ulcur dans l e fondement. Les urines bruilaites, rougces ctse'dimenteuses. Rien ne peut ('tanchecr ]a s)i~f, qwcl~lesatisfaitailecde Ileau de Seltz coupe'e de lait. Le car-acte'e, vif, cole" e, rnporte', impatient de son e~talt, mais plecm d'espoir, 7Jh &ap ie. Q iii ne croiroit, cn lisant cettc descr-iption pa itbologique, avoir sons les y-eu~x le tableau des syrrpt6 -mes de la noix vomique! 11 est difficile de trouver une similitude plujs parfaite, et du co't6 du corps, et dut oc616 de I'ane. Sti ]a nature vouloil, parler loiiiouirs aussi claircnment, I'exc~rcicc de ]a we'dccine se re'duiroit "a ladlies miasmatiques, certaines affections morbifiqucs, tout isokees, quielles doivent 6trc, parI' l fait de Pindivid~ualitV, de'riv~ent si essentiellenient de telle o telle position daas Ia vie, quc lo'oranisnie, modifid imperceptiblemcat 'par P'influence de cette posit 'ion, toujours, fixe, et cOtistante, contracte un ddranlgement fixe,,e constant comme sa. cause elle-meme. Sans doute il n'y a point ici de miasrne qui imprirne,au trouble qu'il provo~que, une physionomie re'gu-.1i~r e et immobile! mais ii y a un mode d'existence qui, quoiqu'il appartienne iux formes varides donti'homme samn est susceptible, devient par, son inantovibilit6, que notre mobile nature repousse comme une "mimi lie', 1'gaI., on plut't l'6mule d'unamias Mem eAv lIecjuel il n'offrira. de dissembl~ance que dans la dur'cc-,diu Lerns qu'il mettra Ai faire 6clater son impression Paýlhologique. G'est ainsi qu-'une vie se'dentaire, vou& "a Fl'&ude, fait se ressemblex' avec plus on Momns de perfection, I'cspe'ce de sante', et 1qs especes de maladies de p~erAonnes entre lesquelles, la nature -avioit mis originaire-, ue nt ]a plus gr ande dissemblance. 11 y a Jongtemrs.que la me'decine arenwarqud que les tissernlscr 4onniers., 1es tailleurs,, les forgerons,.jouissent d'ane sante' speciale, COMICils sont suijets 'a es imaladies,qui leur serul~ent propres. aol des causes constantes, qui modifient I'or-,ganisme d'une maniere spe~ciale et constante. CeCst soc1 7Tbine. i. des organcs connus, sans jamais varier le skege de leuir action, qu'elles operent des changerenseii galement connus, tant par la inanif'estation visuelle des syrnptomes, que parlos revelations du cadavre. Joignez-y l'uniforrnite' dans 1'expression de la nature enso-Affrancc, et vous aurez un ordre de maladies, qui rivalisera pour la certitude et It 6vidence, avec la Syphylis, la psore, la fie~vre intermitlente. Aussi, est-ce cc que nous avons de micux 6crit en ue'decine, de guide -plus sfii' dans la pratique de P'art, de plus f~orte garantie pour Ic succes, que ics ouvrages consacres?a la peinture des maladies attache'es "a telle ou teile profession de la soci6te'! Comment ces mala,dies ne scroicnt-ell *es pas devenues des esp~ce~s distinctes cet isohe'es, lorsque la portion de Phumanit6' qui Jes contracte, est devenue ellc-meme une -espece particulie'e d'hom-mes, oui, comme une esp ece A part! 1'Vaintcnant si l'on conside're -en cor-ahien de fa,ýons diffhrentes l'hunianite se trouve modifi~e' d'u-ne manii're permanente par les influcences sociales, qui assiguent ai des classes cntieres d'hommcs, la situation qu'ils doivent gardcr, le role qa.'ils doivent jouer, ct, pour ainsi dire, liespe'e de maladies dont uls doivent subir ic tribut, on ne s'6tonnera pas que j'ose soupýonner que.Ic nombre des maladies "a caracte~es fixes soit plus considerable qu~on ne Ya estime' et avanc6' jusqu iri. Si je ne in'abusc pas moi0-me~me dans cette pre ( U somption, j'en tirerai cette consequenice,- q ue nouis posse'dons plus de spe'cifiques que nons ne croyons; mais que lcni' nombre est loin dd'&re aussi rnultiplid qu'on est induit 'a ic p-enser,. stir la foi du' principe, incontestable dc lundividualite'. Leuir norubre est, et sera toujours rigoureuser-nent subordonne a cclii des mualadies. 1Mais le nombre de ces dcrniiei'es est-it vral*'ment aussi conside~rable-quc-nous k pre'sentent les no.-a sographics existantes? et- dcvons~-nous adrnettmeavec Hahncrnann, cette assertion rigrourcusc, qucr: chaque mnaladie 6'tant tin &C individuel, propre, sui generis, le cadre de notre nouvelle nosographic doit a'voir unce tcndue 6gale.air- pouvoir de l'a nature, decunous presenter ses souffran~ces sous des millier~s de formes? Ce serait placer 1'homrne de l'arL entre deux c'cueils egalement dangercux, ccliii d'd'udicr Ia nature dans des portraits pen. resserublans, et cclui de ne pouvoir la reconnoitrc dans des tableaux qu'il faudroit mnulNon, cc ne pent etrc la pensec diu reformiatdir de ]a mn'decine. 11 ne pent Nvouloir se trouver en contradiction. avec IlUiA 1qnC. Ouvrcz son immortel. oivragc, renfermant le type originalt de tous les maux possibles. Apre~s avoir admire ' ing6nieuse ide~e qui lc porta. 'a eprouver stir lhommne samInla puissance. des rnn~dicarnens, cc qui etoit, en qiiclque sorte, f rcer la nature "a liii donncr la. copic de ton tes les maladies dont I'homrne est affectionnable, quci est le c'te ( 252 ) decect admirable recucil, qui frappe le plus l'eSprit du icetdur? n'est-ce pas la sithilitude que plusicurs de ces me'dicamens pre'senten't dans leurs effets? Elle est porte'e si loin quciquefois;i qu'ellc jette datis l'ernbarras du choi~x le pratic'ien, qui* pre'fcreroit un seul et unique rema~de aux hesitations qu'ill 'prouve 'a ]a vue dc phfsieuirs m*o-ycrins qui lui paroissent C'galement efficaces. Si donc les syinp L,Iiispthlgqiepo duits par kes me~dicarnens, ne sont, en v~rite', que Ics, images des Syrnpt~ones produits par lesiimaladies naturelles, on ne peut pas plus flier ]a similitude de beaucoup de maladies entre-elles, qulon ne peut disconvenir de la ressemblance de beaucoup de me'dicamens entre-eux. 11 est donc un dcrgre'd'analogic admissible, non seulement dans la speculation, mai~s encore dans. la pratique dcel'arlt meme. Ma-is gai'don's-,nous d'aller trop loin dans cette route,, semice de dangers. Ce seroit rouvrir la. por'te aux Cr-- i'curs, qui ont dd'figure' une science, qui ne reconnolt d lautre me're que l'cxe'rience. 'Oui, C7'est l'exp6rience Seule, qui- doit &rt charged de nous fournir les mate'riaux d'une Pathologic ge'ne-rale, dont la science ne Peut se passer. Elle ics putisera dans la nature die-. mi1rne, car l'art de gene'raliser n~est pas sculement un besoin do elesrit, qiui aime?i se reposer sur des ve'riUWs axiomaliquesi est encore u'ne inspiration de la nature qul, en noxis offrant des identite's dans ses oeuvres,5 notis inspire le de'sir de Pirniter dans Ics no~tres. ( 253 ) Sur ce plan, uin beau travail vient deLre comm ente par le Docteur Maurice lV"Iller. Cet habile observateur a remarque que la belladonna sembloif plus propre aux maladies de.l'enfance, qu'a' celles de tout autre Age de la Vie, comme ii ne hAi a pas echappe' que la noix vomique convenoit miceux aux affections aigiies on chroniques du sexe mnasculin. On peut consulter, dans les archives de l'Homc'opathie, la se'ric des belles cures opdr6es, par ce praticien, 'a l'aide de cette premire substance; on y verra les affections de la t~tc, celles du systmeni lymphatiquec et glandaleux, ce~der avec un suces aussi promipt que miraculeux, aux vernus he'rolques'de la. belladonna. En efiet, cette substance exprime dans ses influences rniedicin ales, les tendances des liumeurs et les dispoisitions de F'ame et'du caractere ai cette premie~re e'poque de la vie, comme la noi'x vo-mique renferme le, germ.6 de toutes les de'g~ren'r at"Ions de l'appareil digestif,7 et leur reaction pathologique sur la sphe're miorale dans l'Agc vi'ril. Les pb~nomtnc's de la. belladonna iie sont-ils pas, en grande partie, ce'plialiques? Les ia~ladies de l'enfance ne prennent~-elles pas presque toutes leur source dans la t1e'e? Que la. nature ait 'a expulser un suc he'teroge~ne, c~est sur les ycux, le nez, les oreilles, au col int~rieur,ý extenjieur,ý sur le. cuii' chevelu, "a la face, que se fera cette excr'tiori, et nl heureusement trop, souvent sur le cerveau? 'V ent ensuite la. dentition et tous ses ravages, dont cet organie est presque toiljours Ie the'Ahe,. ct souvent la victinic. C'est quc toute la vie est rassemibl'e dans ca visc~re coimnetons les rameaux de la Plante sont con:. tenus dan's son germe. Je pourrois, en rapprochanf les quatre 'ages de la vie hum aine, montrer la nature-, de'roulant la vie, et appelant la. mort,. de la tefte aux pieds, oiui lon voit se fixer les ififirmite's du vdiclard. La physiologic Wa point de plus belles pages que celics oi'i die peinit avec tant'de ve~fite' cette e'dchl~e descend ante dc ]a vie, 'a laquelle Ia revoluition diurne fait successivement participer tous les organes, tandis que, les revolutions septi'naires nious signhtlent le principe vital d&placý, qliittant u n.centre pour all er se fI'x r dans wAi autre et de ce sic~ge nonveau, presider aux fonctions de la. %ie. C'est Ic soleil, C'clairaiittous les joui's le monde qui ne pent se passer de lumiehre, miais n'accordant la residenice de son empire, que dans Pordre des saisons, reglk par Ic createuV. J'en ai moncn lespoir, nous aulrons tin jour uine pathiologic, aussi rationnelle qu'experimen tale, mais cc nouvrel C&ificc de la scien-ce, pour c~tre- durable, doit ~t] dIevt' avec lenteuir. Nous n.'abjurcrons pas pour cela. nos connoissantes ante'rieuies, parce que, mal-' g6leujr Alliagce avec Perreur, diles sont sorties de l'oh-~ servalion. des lois de Ia nAtuire, ciudi~ces, examinces avee soifl, mais interpr~tVes tr'op largernent, dans la vue de satisfaire une curiosite bi"en excusable, sans doute, rnais trop inipatiente de franchir les homnes du pos-~,sible, plus impatiente encore d'o'ffrir "a 1'esprit un. tout (257) A cette source d'erreurs est venue sAn joindre une atutrc plus f6conde encore, c'est lc signalement des maladies, calqu6* sur la designation de la nature du desaccord imprim6 aux organes. Elle a d6'rC'pO't~e jusqut'at sati'te', Ia vanit6" de cette prd'ention me'dicale! 1I ne pelt plus &re un me'decin instruit et de bonne fbi, qui ne soit pr&?i" en faire le sacrifice "a la de~couverte de la. veritable loi me'dicatrice de la nature. Ainsi que son auteur, cache' dans la prof'ondeur des cicux, la nature est voihke dans le sauctuaire de ses operations. Elle nous, en livra les phdnoDIc~nes sensibles, en gardant pour cite. le secret. Respectons-le donc,,ce secret redoutable, sous peine de retomber dans, Pabyine dont un gr'and homme vient de nous tirer. Jc ne puis resister ai 1evidence de sa doctrine, qui place l'histoire veritable et autentique de nos mala.dies dans, Phistoire des maladies produites sur l'homme samn par les substances in'dicinales, et leur curation dans, la substitution des maladies artificiclics aux maladies naturelles. It n'y a point ici* de bon, plaisir de sa part, puisque, toutes fois et quand ii y a ressemblance entre les symptornes des deux maladies, ii y- a certitude de gue'rison. Done la pathologic sp eciale nWcs IY ct ne peu tre autre chose quc Phbistoire des maladies artificiellement produites sur Phlommne sain par les medicamens. C'est dans cc e'rpcrtoire quc nous lrou-- vons les, 6l6ncii qui Jes, composent. Ils s'y li-ouvent sous toutes les for'mes, dans toutes soi'tes deIcCorn!)!Tome 1. 33 ( 258 ) naisons, traces sur le moddle de la nature mnine, qui en a fait tous les frais. Ils sont l'expression sincere de ses souffrances, varihes comme les causes qui les oat produites, et reconnoissant pour cause immediate, ainsi que les maladies naturelles, un desaccord de la dynamique de l'organisme, qui est sorti de 1'harmonie de ses fonctions. Mais quelle 3norme diflfrence j'apergois tout.a coup entre l'homme de Part d'ev6 dans lesprincipes de Pancienne doctrine, et le m'decin sectateur de la nouvelle! Au sortir de l'dcole, quel secours tireracle premier de ses vastes connoissances, pour former le diagnostic et arrkter la th'rapie d'une maladie qui lui est signalde par la science qu'il a etudice? Et, lorsqu'il aura cru la reconnoitre Ai ses veritables traits, oii est la suiret6 du remade qu'il va lui opposer? c'est sur la parole de ses maitres qu'il va se decider; c'est 'a la franchise de leurs confidences qu'il va s'en rapporter, puisque I'experience n'a rien fait luire encore? ses yeux. A Dieu ne plaise que j'Mleve le moindre souppon sur la realit d e leur connoissances, la bonne foi de leurs aveux. loin de moi toute pensee attentatoire a% leur merite, 'I leur gloire! Mais ils me permettront d'accordcr 'a la nature meme plus de confiance encore qu'ils n'en reclament, de croire i son propre langage plus fermement encore qu'a' leurs propres maximes, qui peuvent &fre son interpretation fidele, mais n'cquivaudront jamais h la nature parlant ( 259 ) eIle-immew, declarant ses souffrances dans les symptomes qu elle offre aux yeux du me'dccin homc'opathe, les lui peignant de nouveau dans Ia comparaison de ces sympto~mes avec ceux des me'dicamens qui pellvent en produire de semblables, ct de'signant ainsi le reme~de qui doit infailliblement, les faire cesser. Chcz le premier, reconno'itre la nifladie et trouver snrM~~e, sont les objets de deux pens~es diffd& rentes, comme uls sont aussi la matie're de deux sciences, et de deux enseignemens direr-s. Chez le second, la connoissan cc dc la maladic et sa curation, sontl'objet d'une seule et nPeme pcnsce, parce que ces deux sciences sont inse'parables, et n'en font qu'une. Aussi 1'd'ICve de he'cole ancienne marche4A-il Loujours h la suite de cc qu'on lui a dit t~tre la nature, tandis que le me'decin hiomicopalhe marche sur les pas de la nature clemie dont ii 6coute la voix,. dont ii suit les conimandemens, 'a laquelle ii accorde cc qu' elle demande dl~le-nm~e, et d'une manie're positive. Je me garderai d'en conclure que la me'decine homc'opathique soit plus facile 'a exercer, que la in~thode alicienne de gue'rir. Ii faut, dans 1'exercice de cette,dernie'rc, plus -d'd'udes prc'limirnadres. Ainsi que la fourmi, Nle'dve de la doctrine reque, fait une fortune abondante de priiicipes, dont 1'applicaition se fera "a tous les cas que doit lui pr'senter sa future carricre. C'est un fonds dont le revcnu alimentera toute sa vie. L'homdopathe, au contraire, fait tou~s les jours en d6' tine obscurite" profonde, qui pouvoit bien voiler 1eurs fautes, mais de'sespe'roiL leur conscience. ILes plus de"licats en sont sortis, en prenant pour guidc l'observatio n et 1'expectation; la foule est restee en possession de faire croire 'a ses oracles, auxquels cule ne croit pas elle-me'me, faisant violence "a I'a nature, au lieu dc chercher 'a la comprendre, ou l'accusant dietre imp&-_ n 'trable, pour sc justifier du reproche de ne vouloir point la pe'netrer. Au lieu de cela, voyez le me'decin homn'opathe s'avancer modestement, portant, dans quciques volumes, avec liii toute sa fortune. C'est Ic Bias des tems modernes. Omnnia meediin porto. 1I parle peu, parce qu'il panle vrai, et que la ve'riVe est rare. 11 la demande "a son inalade, mais san- emphase. L'irnagination no serviroit qu. I al'9 garer cet?"al'abuser lui-'meme. II est silencicax, comme Ic peintre qui copie les traits qu'iI veut fixer. En a-t-il saisi l'inage comple'te, le sourire, qui paroit sur ses hw~res, est bientoR refl~chisurce~lcs de son imalade, que son prog-nostic console, et quo son remade rejouit, par 1'absence du miauvrais gout et do la dc'pense. Je n'entreprendrai pas de peindre la joic d'un horninc qui dans quelques heures, on quelques jours an Plus Lard, passe de la maladie 'a la sant&', dui danger de la moil A la s~curit6 de l'cxistence. Chacun pew. tronver dans Ia uneinoire de l'cspnit, ct dans sa propre reconnoissance, qu'on a appele Ia nicnoirc dui cocur, ('262 ) P'irage de cc dd'i~cieux, sentiment. Mais tout cela s'est, passe sans bruit, sans C'clat. On n'en saiL rien, mc'me au dessus, ct an dessous de liii, et cette victoire, dont ne se. charge point la renorum&,,nWcst pas du gocit de beaucoup dc me'dccins. Je m'arrte, pour ne point trop indisposer ceux qui n'ont aucune disposition "a se reformer. Mais en dc'pit -de leurs declamations, la rd'ormc triomphera: la nature ct la ve'rite' ont pris sa'd'f'ense, et le bonheur public P'a de'ja juge'e. Vox populi, vox del.. Plus heureux que les grands hommes qui P'ont pr~c'd6', Hahnernann jouira, des cette vie encore, de toute la gloire d'une ddcouverte, qui assure a son nom 1'iinmorialit6'. Quciques mots ont suffi, pouir fonder cc beau titre. Simif"lia shimiibus sanantu-r: encore la m oi-ti6 du chemia C'toit faite~par l'antiquite'. Cette maxime vulgaire, le mcii guerit le miial, est aussi ancienne que le mionde. 11 n'esL aucune langue qui n'en renferme P'expression proverbiale. II e6toit r~serve' "a son ge'nie,, d'observer que cc mral curateur, doit &'re semblable aut mal "a ilgurir, pour le faire disparoltre. La prernicre maxirue servit de fondement 'a la me'decine telle quelle a 'td exercee jusqu'ici, dontl'antagonis'me forme 1'arrne principaic, qui tempe~e la' rigueur de ses procedes par 1'emploi des calmans, de'lermine, exige par un sympto~me allarmant. La seconde, qui est ic,com - plemnent de la loi imparfaitement connue jusq-ti a nous, donna naissance "a la mnethodce hoimeopathiquc, qpA ( 263 ) combat aussi lc mal par lec mal, mais, 6vitant le de'ou r quae fait la i-nethode allopathiqu-c, envoic son rem~dc dircctcment "a l'organe souffrant, qui ce'de son de'saccord durable au. desaccord histantailedu medicamcut, et rentre aussito't dans lPharmonie dc ses fonctions. C'cst ici qu'est tranchie' la diffircnce qui se'pare ics deax- doctrines! En cifet, qu'y-a-t-il de commun entre cet C'change d'impression toutc dynamique, qjii de'place des symptomes par des sympto~mes, arre~te subitement la marche d'une maladie, suppr'ime la convalescence, en pre'venant L'affoiblissement, fonde la sante'd'une manie're durable, cL tout cela, sans pouvoir, sans vouloir mcA ne se rendre comp te de cc qui se passe dans la sphere mate'rielle ci humorale des parties s 'ouffrantes, qu'y a-t-il de commun, ai-jc-diL, entre cette doctrine, et celle qui, pla~ant les ca-uses des mnaladies dans ics quatre humeurs primitives,.ou dans tel ou tel derangement des organes, qu'elle con~oita'isa maniere, qu ellc se permet de designer et de localiser, qui part de cc point de vue hypothd~iquc, pour modiffier ces organes, alte'rcr ces hume'urs, changer icur courant, produire leur evacuation, et chercher ahisi, au. hasard, a, ravanture, une gue'rison qui est loin d'Urc P'ouvrage. de ces speculations, lesquelles ne'anmoins ont servi 'a fonder la the'orie, dont chaque me'decin reconnoit l'insuffisance, 'a chaque pas qu'il I ait dans la pratique? Fat-on jamais, plus fonde' "a ddsirer ]a er 'forme quc Hahnemann a comruencke si gloricuse ( 264 ) ment, et que nous devons nous faire un honneur, autant qu'un devoir, de continuer? Septkrmnc cas. Unc femme ag~e de 26 ans, Constitution forte, repleate, It sanguine, fut atteinte subitement de doulcurs dans ics pieds, dans les jambes, dans les poignets, avec en(lure de ces parties, rougeur, chalcur insupportable. La mcnic affection l'avoit retenue,Fl'an dernicr, pendant dix jours dans son lit, et avoit CtC combattue par une saignee generale, l'application des sangsues aux parties souffrantes, et l'usage du petit lait nitre, qui calmerent les douleurs, iais ne lui rendirentI le mouvernent de ces organes qu'avec beaucoup de Ieiiteur. Le tems et les chalcurs de l'Cte achevyrent la cure. Sur son desir de ne point garder si Iongtems le lit, je lui pi'oposai de se laisser traiter homeopathiquement. Cc mot lui d'oit inconnu, mais m'ayant entcndu dire qu'elle pouvoit dre rdlablie en quciques jours, lle se remit entierement " ma disposition. Voici le tableau de la situation oii je la trouvai. Portrait de la maladfie. Les pieds, les jambes sont gonfles, brlans, non seulement au sentiment de la inalade, mais encore au toucher d'une main d'rangc~re. La peau est.rouge, et marquele; clle souffre difficilerent Ic contact: Particulation dui pied avec la janibe est roide, immobile de doulcur. La malade cherche le froid qui la (26G )) me crier- avec juic, qu'clle ne souffroit plus. J'eus, peine ai en croire mies yeux. C'd~oit bien cule; elie avoit dorm-i quciques heurcs, apres lesquelles, C'tonnce de ne Plus souffrir, iflfis: n'osant croire 'a sa gbe'rison. radicale, dell cvita quciques tems de tenter un mouVement, dans I-a d'ainte de re'veiller ses douleur s. L a curiosite' est bien pardonnable en pareil cas. Tentee, non par le serpent, -mais par un de'sir bien naturel de savoir 'a quoi s'en tenir, elie essaya un kcger mouvement, puis un plus fort, et sentit, avec une joje indicible, qu'ellc e'toit guerie..Cest son propre rc'cit que je rc'pete. Q uc de sang hurnain e'pargne, que de douleurs pe venues on supprim'cs, surtout, que de tems me'nagcr ai la classe nombreuse qui wfen a point, 'a perdre, si l'on vouloit ouvrir les yeux sur les abus de la saignee, les ouvrir plus grands encore sur Phe'rolque simnpli~itC d'une doctrine, avare de ce liquide pre'cieux! L'his-toire de la rnidecine retentit, d'e'poque en epoque, de d~clarniaions contre l'efiusion du sang dans le traiternent des maladies. Tout recemiment un r-nedecin fran~ais vient de passer par les verges du ridicule, pour avoir ose' &d'ever contre cette pratique, consacr~ec par l'antiquitV', coinfirnu'e par nombre de gue'risons. Que n'a-t-on pas ditI que ne dit-on pas encore tous ics jours de la doctrine de Ilahnemann, qui n'est pas momns iennernie de cc moyen de gue'rison! Si, comme les antagonistes de la saignde, qui, en retirant la lance lie (2-67) au me'decin, n'ont su lui substituer rinn dc meilleur, Hahinemann eut rem-place' une bypotli'sc par une bypothe'se, et livre' [humaniVi au hasard d'unc thdorie plus lbrillantc que solide, alors point de raison dce demander pour luii lne exception a l'incre'dulite, l'ronie, au ridicule dont on a chiarg6 tous ceux qui, avant liii, et conmme lui, propose'rent de rcnonccr " a ] saigiice. Nul Pai'alle'le n'est,-adrissible entre-eux et l1w. Un scul point de contact se presente entre leur pr&' tendion, c'est 1'in~utiliL6, le dantger de la saigyn~e, Prouv~e' par les deux par tis avec I -a me~mc force de raison;rnais& laisse'e sanis substitut par ics pr~emiers, et aussi viclorieusemient qu'hiiumainement,remplac~c par le second. 11 faut porter au. pr~juge' un respect- qui w~est, d~I qu'aux dognies sacr's, pour re-sisler "a la conviction qu'entralnc l'expe'ience de f'application de Paconit, de la. bryrone, de la lbelladona, de l'arnica, SUI)SfiIuCS at la saigne'e, dans les cas qui rele'veni lc plus C'vidcmiiiient de la diaithe'se inflainm-atoire. Qucique part que vous placiez la sce'ne, depuis le cerveau jusqu'At l'orgalle le plus ch~tif, depuis le centre de la circulation jusqu'ý"i son dernier rauleau, ce's reme'des, et d'autrcs qjie je ne noninie pas, re~pondront plus doucemient ci phis promlptem~ent 'a l'indica Lion pressante de calmer, -de d~tendre ct de reaklcier, (Jue ics saign~es ge'n~rales et locales, dans lesquelles la pralique ordinaire place tant, de confja-n cc, sans e~gard aux suites si souvent fuanestes d'unc gutie'son achetece an prix de taft dh (268) sangr (16u la plupai't di Lenis, He pe~Che id en quantite' nii eni qualite'. Lc cas 'que je viens dc citer n'en offre1-il pas une. preuve transccndante? Y'en pourrois citer beauco'up d'autres encore, et surtout faire valoir les curcs nombreuses operees pal' les sectateurs de la me'decine re'orm'me, qul, dans la the'orie corrne clans la pratique, n'ont rien laisse' 'a desirei' sur cc point. Quand cessera-t-on d'accuser cette humeur pre-- cic use d' [i'e enlacik'e d'acrimionie etde surabondance, lorsquc, quel(qucs inistans avant le ddbut de la maladic, cule couloit Si paisiblement et si balsamiquemtent dans ses vaisseaux, qui netoieuit pas irrites! Un aigruillonl etrangrer vient tcut a coup acccle'rer son cours, la pre' cipiLer conLrc un orgaile noble, qu'elle suircharge et su ffoque. Au'lieu de rechercher cc stimulus, de maltriser ceCtte force impulsive, source de tout le d~sordre, au lieu, clis-je, d'attaquer le coupable, on s'cn preiid ai [innocent; c'est le sang qu'on accuse, c'est dans ic SWIg, devenu tou t-?i-coup, sura bondant, acrimonicux, quc1 I'on chierche la cause d'un uncendic que P'on s'ef'f'orce d'&1eindre, en versant dui sangc, et en rc'pandant sur ccliii quc Pon iil verse pas, des torrens &ceau destines "a caltner son effervescence, comme si l'appa-reil (I'unc inflammation n'4Ioit que l'imagre d'unc mnaison. enflainme'e. Elic est bien nwicaiiique, cette mtani-cre (lenvisager l'i~nflaiumation! Voihi 'tpourtant conitne on s',cgarc pour ne vrouloir p~as consulter' l'expc'rience, et. 1rendre la nature' pouri guide: pour avoir voulu ( 269 ) la. soumiettre "a des lois qui ne so'nt pas les siennes, et avoir rn'connu celles toutes diff~rentes, auxquelles son auteur IVa' assujetlie! N'a-t-on pas dit, depuis longtenls,(que l[inflammation dans un organe que nous ne Voyons pas, esý a. d. inte'rieur, est une affection de la nicme nature quc celic qui, dans un organe exte'rieur, se passe sous nos yeux? Quc fail le chirurgien, quand une e'pine est entre'e dans les chairs? Que fait le cuisinier, lorsque- dc l'buile bouillante est tombe'e sur sa main? Le premier, en, retirant lc corps piquant, eloignc lc stimuilus qui de'jat gonfle la substance irrLite'e, le second, sans se douter du pourquoi, fait siicce'der "a l'i-Lri-- tation premiere une irritation momnentan&', qiuianinne la neutralisation des deux irritations. i'un ctl'autre n'out point songe' aux liurneurs qui afflu6icnl sur lta partie,certains qu'ellcs cesseroient d'accourivr, aussýilO t (IUe.la cause qui les appeloit, seroit dloignme'. Et ben cette e'p-ioe grossiere, u osvyn, que nous tou chons dans les plilogroses externes, se retroaive partout dans les intlammnations internes. Que nous imnporte, qul'clle soil materielle, quc son impression soit mdecanique, chimique, ou. hydraulique, si les re'sultats de son influence sont toujours, les nmmes, et ne se diffirencieni que par la. diversit6' d'organisalion et de fonctions, cc qui -ne change rien 'a I'cssence de Va'afection organique. Cette e'pi~nc. doit. etrce arrache'c, sous peine de la suippuraLion, que bien des organcs ii but quci~ques verres d'une eau tre's fi'aiche, qtii lui causa beaucoup d'agitation pendant la nuit. Le ma - tin "a son lever, ii ressentit de violens mnaux d'estomac, qu~i furent suivis de vornissemiens. Pea. apres vint s-'y joindre le de'voiement, accompagne' de grandes douleurs, de vrentre. Ii rendit ainsi pendant 36 heures par haut -et par bas une grande quantite de bile jaune, verte, cc qui le jetta dans une Ibiblesse extre'me. Tourment6' par une soif brfilante qui nwas-_ piroit que Pean tre's fraiche., ii ne pouvoit la satisfaire, sans aggraver le vomiissernent et le de'voiement,:qui ne lmi laissojent que quelques instants de rela~che. Effrayc'e de e'~tat de son man, sa femme re'courut "' rnoi, pour me prier, disoit-ello,, de le lui conserver, comme unique, app ui de son existence. Je m'y rendis,,et trouvai le nialade dans re'tat que je vais dc'cri~re. Tableau de la inaladie. Foiblesse extreme, veritable prostration ctes, forces. II ire peut essayer un mouvement, sans C'tre 6'tourdi, un seul pas, sans tomlber par terre. La. soif est de-_ vorante; mais les liquides bus, sont aussito~t rendus,. -La region de restomac est rentr "e, coprinime e Ubi lante au sens du mnalade. Le ventre extraordinairernent idouloureux, surtoutatla r'gionu nombri.Lssle sont moins fre'quentes que les vornisseniemis, mais tre's liquides, et d'une coulcur verte. Les extr~mite~s sont -froides, le pouls insensible* aux poignets. L'esprit est engourdi, 1'ardLc affaisse'c, on ne voit aucun signe ni Tome. z. d ( 274) d'cspe~rancc, nid de'dsespoir. Une grande resignation a\ son sr, qualiV6 farniliere au. soldat, accoutuniu' " souffrir. lite'rapie. Aux convulsions pre's des extrernite~s inf6rieuresjtous Ics syrnpto'mes du Gholera Mforbus sont ici rnarqu'cs d'une maniehre frapp ante. Les causes qui le produisent ed'oient Pgalement re'unies. Le refroidissement exte'rieur, interieur du ventre,, avojent eu lieu sous 1'influence d'une chaleur excessive,' dont le malade avoit, 'a son travail, support6" tout le poids pendant plusicurs jours, et dans un 'tat de foiblesse contractde dans le catharre pulmonaire don't ii dtoit convalescent. De tous les sympto'mes, le plus saillant, le plus inenaý.ant d'oit le vomissement, qui n'amenoit plus que-le mucus de l'estomac. 11l doit urgent, d'eulever ce symptome qui compromettoit la vie. Un mi11ioai~nme de goutte de teinture' d'ypeeacuhana le calm~a coimec par enchantement. Une partie de la soif dispai't, av'ec lui. 11 y cut un peu de sommeil, mais les selles l'interr-onpoient. Au. bout de 18 lieu.res, les symptuhiues des nause'es et du hoquet voulan't reparoitre, je fis succe'der une seconde dose 'a la pre,. nuik'r, qui suireinent avoit perdu son effet. Mdnme sou-~ lagement dui co'%tc de lestoniac, inais le ventre restoit doulourcux et d'voye", et la soif en 6'toit entretcnue. Me rappelant, que la maladie reconnoissoit pour cause Ufl refroidissemient, et trouvant ice reste des syrnp (2'/6) II faudroit, sinon la pre'f~rer, tout au momns ne pag refuser dc s'en faire un auxiliaire bienfaisant, pour me ttre 1Fart de gu~rir 'a ]a port~e'de toutes les classe& de la 5ocie'te,. Nest-cc pas lc pau'vre que le destin a charge' de satisfaire 'a tous les besoins du riche.? Nest-ce pas au milieu. des efforts qu'il fait pour le contenter, qu'iI affoilblit SCS membres, qu'il les use, et contracte deg maladies pie ic riche ne connoit pas, mais qu'il devroit chercher "a soulager et 'a gue'rir, en mettant son supcrflu 'a Ia disposition du ialiheureux, qui lui a vou6' son existence? mais puisque la durete', Iinsensibilite', 1l.1 go'isme, marchent 'a la suite des richesses acquises, et quc leur recherche, principal mobile des homrnes, nous porte ý, tout parer, embellir, pour plaire "a ceux qui les posse'dent, et les partager avec eux, je con-~ sens qu'il existe une rw~decine opulente, pour flatter I'opulence, jusque datis le scmn de ses douleurs. Nlais quel m edecin n e rou giroit p as de ne sacri-*fier s es veilles qu'a alm, t~ ses favoris! Pour' 1'inte'ret de la science elle-mernc,.1Ii faut aller chercher ses mate'riaux sous le chaume et dans la cabane de l'artisan. C'est la' que Ia nature panle franchement, et sans detours. C'est Ut iu'elle rend des oracles lucides, parce que son langage n'est point defigard par Fexpression de Ila moblesse et du luxe. i4'homme de Part les C'coute avec Attention, parce que, ni ses yeux ne sont 6-blouis par Ieclat (IC lor, ni son esprit -distrait par la penscc ( 277 ) - que la reconnoissance peudnui donner lc droit d'ypretendre. INon, le pauvre n'a rien de semblable 'a offrir 'a son Iib~rateur. Le me'decin ne voit briller autour du peare de farnille, que la tendressc conjugaic, la pi6L6c fihiale', empressees de 1'entourei' de leurs soins consolateurs. 11 voit coulier les pleurs de 1'inquietude, de la crainte, i'epondant aux pleurs de 1'anxie'te6 t de la douleur; ses esperances en io d'rent le cours, sessSuCCeCS en ont tani la source, et si on la voit se rouvnir entore, c'est pour laisser passer les larmes de la reconnoissance et du bonheur. Elles humectent les miains du bienfaiteur, que cctte famitle recommande au. ciel re-munerateur des bonnes oeuvres-, jusqu'ia cc que, b&nissant la. reprise de son travail, le diel lui donne les Mo0yens d'acquitter sa dette, en de'posant dans sa bien-. faisante main., sa modique, mais religicuse offrande., ( 279 ) de'e d'aj outer aux charges dui malade de nouvelles charges, at ses dangers de nouveaux, dangers. Que la morale dui medecin se re~fugie daus son humanit6'; qu'il se coavre du rnanteau de sa conscience, on -ne peut qu'applaudir 'a la saintete' de ce miotif. C'est vouloir aux lauriers, de la victoire, manoer la branche de 1'ohivier. Ce n'esf point ainsi que se presente la re'forme mne'dicale, son titre soul 1'indique. En demandant lFat~te'nuation des dos 'es me'dicinales, et la rarete' de leuv administration, l'Home'opathie devroit inspirer aux e'~decins, ainsi quaux malads uevdtbc PITventioa en sa favour. Qiioi de plus philantropique, en effet, que d'c'pargner 'a ces derniers dui degout et des douleurs, dui tenis et des dangers! cette proposition renfenine non seulement des vertus, cule coutient en.core un devoir; oui, le devoir sacr6', d'apporter 'a la guerison des maladies autant de sur'et6 et de ce'lerit6, quo la nature Jaumaine en comiporte. Aussi 1'oppo.. sition ne vient-elle pas des malades, "a qui ii est C'gal do coniprendre, ou no, pourquoi une Si petite dose inic'dicinalc pout les guefrm~r, pourvu (julilSs sient gucris; elie appartient tout entie're 'a 1lkecole ancienrie, qui no sauroit concevoir que de si foibles doses puissent sat'. tire, lai, oiii des doses plus grandes" sont ai peune Suflisant~es..Ainsi donc la question est prcjugee, et lPon est d6-, ~.6dc' a% ne point donner un rnililicruc dc grain de tartra ( 280 ) slibi&", parcc pi Ofl se trouve bieri, depuis quciquies sie~les, d*,cn administi'er troi*R grains. Autant vaudroi t dire: nous ne sonimies pas mial, nous hei voulons pas i'tre micux. Le micux est ennerni du bien. Sans doute, ii est di'raisonnable dec chercher- le mnicux, quand., avant de 1'obtenir, ii faut sacrifier le bien. Mlais ii n'est point ici de sacrifices 'a faire; tout demieure en/place. Lc bien qui existe, reste une possession iflfinilbilc, inviolable. On c'st loin decflier la guerison des maladies avec Ics doses he'ro'lques des ne'dicamnejas. Mais pourquoi ne vouloir pas admettre la possibilite' de I'operer avec des doses inoindres, lorsque la me'thode qai les emiploye, oblticnt des resultats Si bienfaisans?" Si la doctrine hiomdopathiquc n'&toit encore qu'un embryon, ou quai peine iP~e', elte n'eut point encore qui~tt' son berceau, cest tout cc qu'on pourroit se permettre, de la traiter avrec autant de hMgerete6. Lenfance n'a-t--elle pas des droits aux e'gards, "a la protection? muais 1'Home'opathie est n~ec depuis long-tems. Est-ce sa fliute, si lPon affecte d'ignorer, les uns, son cxistence, Ics autres, son 'age? die est d'origine germaine, et le pays qui la vit naitre et grandir, e st plein de ]a nierveille, de ses oeuvrcs. Cette contestaion cessera, de~s qu'on voudra 1mo-0 difier cc principe trop exclusif: que ics reine~des nWont qu'une route ý'I suivrc, pour arriver jusques "a la maladie. Si cc principe C'toit vrai,iil seroit ridicule, en (.4) 82 ) fluide 6lectrique, dont l'anatomie, cherchant en vain des cavite~s dans les nerfs, a fait des cordons nerveux autant dc conducteurs! I'crre u rdoit seduis ante. Quci fluide pouvoit micux entrer en concurrence avec la vie, dont ics phe'nome~nes ont tant, de rapports, avec les siens?I Descendant de ces re'gions C'1eve'es, oi' ili cre'oit 1'homme physiologrique, le i-neie genie improvisa de menirn lhomine pathiologrique. 11 avoit rendu compte des plus riches phe~nomicnes de l'6conomie animale. La digcstion, la chilification, la sangur~ificatLion n'6tant plus des mysLe'res; Paine miisc en correspondance avec le corps, 'a Paide des tubes ou des cordons nerveux; la saaL6', enfin, nC'cLant que I'equilibwe des solides et des fluides, iil iii parut facile, 'a la faveur da strictwn et du laxuin de la fibre irritable et sensible, coIMme aussi a` l'aide des ferm-ens ou. des erreurs de lieu, ou bien encore, pa-r la surabondance ou la penurie de telle ou telle hiurucur, ii mui parut facile, ai-je dit, de trouver les c~auses les plus secre'tes de nos maladies, ed'appliquer les rernides qui leur conviennent. Q uc nous reste-t-il de ces sublinies conceptions? en jconnoissons nous micux Pagent, le inoteur de tous. ces acics, dont la se'rie non interronipue 'constitue l'exislencc eL sa continuite, dont l'harmionie formne la sainte', donL le trouible engendre la maladie? On connoiL -aujourdliniila 'aleur de ces id~es re'duites en pratique, lc pea de fruait qu'cn ont recucilli les malades. (283) et leurs m~decins, comme aussi la justice qlue la nature en a faite, et, apre's cue, la science elle-.m~me. Plus simple, nminis ambiticuse dans la rcchev-chc des causes premieres de la vie et de ses aberr ations l'Hoiue'opathie renonce "a scrutcr le fond des organes, inaccessible "a nos sens. Elle pense, a',juste titre, que, s'il falloit y pe'netrer, pour troflver la cause de nos maux, 1 'obscurite' dont la nature s'y enaveloppe, 6quivaudroit pour nous a un refus formel de gu~rison. Si done la nature, en nous faisant su jets "a la doulcur, n'a Pu nous refuser les moyens de la soulager, il doit exister une voic simple et largement li'acde, propre anous conduire "a la decouverte des causcs de nos maladies, et de leurs reme~des. Elle existe, en effet, cette voi.'e simiple. Elle est ou-' verte spacieusement, paiie qu~elle est unique. C'est celle qui est frcquentce de0puis l'origine delPart jusques ai nous. Les dimensions de i'hiomme sont les siennes, et lui servent de limites. De loutes parts brillent des signaux qui lfclairent; cc sont les sympto"mesf qui parlent aux sens, p11 re'pandcnt une lumiE~re suffi-. sante, pour diriger le voyageur, et le pre'server des C~cucils. Nous ailons 1)eaucoup de relations sur cc pays. qui1 ne fut point observe", parcouru sans utilite'. Mais elles eontiennent des lacunes, que le lems fait dispa-., ro'tre successivemen t. Hahnem ann propose de remplir ha plus marquante. 11 demande une investigration plus rigourcilse des plu'nODmCneS visibl~le des m~aladies. ( 284 -) C'cst dans ics effets, dit-il, quc la nature veut quc nous recherchions les causes qui les ont prod uits. iXlais aucun d'eux ne doit eftre ne'glige'; ii n'ert est point d'inutiles. C'est pour avoir oublih' de noter ics plus sinipies en apparence; c'est pour avoir trop appr'cie les plus notables, que les tableaux des maladies sontinipai'faits, que nous avonev trop de genres, et pas asscz d'especes. Ces tableaux font beaucoup, de maladies semnblables, et, les marquant d'un sceau. gene'rique, ils~concluent de la siinuilitude desqsmpt6mes "a la. simiilitude dc traitemens. VWrite' de speculation, journelleniient con tredite par l a ve'ri t6 d" expe'rie nce. NYoilat l'uniique voic ouverLe. 'a Pin telligence de nos maladies. C'est ainsi que se sont formu~ees toutes Ics sciences, cxactes. IL'sprit n'y admet rien. qui n'est passe' par, ics sens, conformemi~ient a" l'axiodme: iihil est in in/.'/Iectu, quod non priis fuerit in sensu. 11 Y a loin de Ea", je le sais, aux prd'entions de la phiysiologic et de la pathiologic en honneur. L'liuiiiilite" de l'omndopatbice contraste Si durement avec 1'orgucil de ces deux sciences, qu'on a cntendu ics, hornnies, dailleurs conside'rables, qui les professent, re,fuser Menicmelcxamen d'une doctrine qui leur propose de, descendre de si hiaut. Qu'ils se calinent toutefois! uls reconnoltront, bientot quc cette manie'e, en apparence si grossi~c~ de recherchier les, maladies, dcv ienL transcendanle et sublim-e, dans la rcche~rche rt l'application des reme'dcs qui les combattent. Iiau i m~rne associer- at une mnaladie d~jai ex-istante une seconde maladic, qui a fait cesser la prerniiere, et ccss6" elle-mcn~incpeu a% pre's. C'est ainsi qu'Hyrpp'ocratc av~oit remarque' que ics, fievres infermittentes e'touffoicnt les affcc Lions nerveuSCs: que 1'absce~s "a Paus mettoit fin ai la phitysie putmonaire. Nous mn'nmes, ne voyons-nous pas tons les jours l'irritation d'un ve'sicatoire, pre'valoir une irritation profonde, qui ce'dc inmmudiatemeni sa, place 'a l'irritation artificielle, et cette mn'dccine antagonistique.&re la spource de nos plusbIcanx succes. La consequence ne peu L dchapper a% personne. Ilahnemann la Lire couime nous, mais jusque 1ai ii ne yoit aucatne chance heureuse pour le malade qui, pour changer de. maladic, ne reste pas momns malade. Pour gagner a cc t~e substitution, deux conditions souL n~cessaires: que la. maladie substitu~ec soil de me3mc nature, qu'elle soit aussi d'une plus courle dure'6. OUi existe ce~tle naladie? C'est cc qn'oa cherche depuis deax mi11t ans. Cependant elle existe; c'est dans un miat semblakle ai ccliii que l'on vent gue'vir. Je ne dira,,i pas conmment HahnenianA\ y est arrive; L'orjanon teo d'tnon~re mie ux que je ne pourrois le faire. Ici ne se borne point le service rendu 'a la. sciencc ainsi qua i lhuranit~d, par ccl homnie aussi ingenieux qu'liumain. Avec nos me'dicaincns aclifs, fortement doses, et he'rolqucrncnt slimutan~s, nous avon~s, quciquefois avec intention, plius sou vent ZI ses jours et ses nuits. Cet dtat duroit depuis si~x semaines, lorsque la inwe rRdc cet enfant, alarm~e' recourut 'a moi, mc demand an-t, les larrries aux yeux, de lui conserver son fils. Un exarnen attentif de sa, maladic inc fournil le tableau suivant. Tableau da inal. Pa~leu'r de Ja face, les )TCUX sont cerne~s debleu. It tousse dans le jour, beaucoup, et se'chernent. La nuit, la toux pread un caracte~re huntide. D-ans 1'acce's, on entend la glaire groujiler dans lcs bronchies, mais ii avale tout cc -qui arrive "a la gorge. L'appe'it est nul. LI a des gouits fantasqucs, et cc quc 1Pon appde'l des caprices. Une soif mode'rec, mais une constlipation constante, depuis le commencement de sa, maladic. C'est avec beau coup de peine qu'unc ou deux fois en huit jours ii rend quciques cxcre'mens durs, sees et brfiles. Des mouvemens erra-tiqucs de fie'vre, plus prononces la. nuit que le jour. Son sommeil, fr'cqiuenment interrornpu par la, toux, se termine Ic iiiatin par une sncur abondanle, qui ajoute. "a sa foiblesse. Tider ap ie. Qiuvil Y ait ici menace de phitysie puhinonaii'e, et d'autant plus irmiinente, quc cet dtat succ6doit "a la variole, dont le venin tre's volatil, affecic si facilernent 1'organe pulmonaire, cc ne peut eftrc un sujct de doute pour le praticien experimeut6'. L'affinite' de cc vice avec Ic pournon est fondue, comnme on sait, sur lPidentite' de fonctions, et celle des humeurs que les deuix ( 299 ) organos 'snt destinds?A romplir, 'a excre'ter; Suivant les principos deoIPecolc, je dovois supposer uncme'mtastase du, venin sur' l'organe p ulmonaire, ou, toutaumoins, uric irritation syinpathiquement irradPkc sur lui, quo le laps du tems pouv~oit aussi avoir rendue idiopathique. L'd'at dc s~chcresse du bas vont-Iredo-. voit-il P're considei're comn-wc un corollaire de' 1'affection pectorale,, ou bion, devois-je penser que, comme on voit souvont des toux opinia~tres' avoir leur si~cge dans le bas ventre, surtout dans liostomac, cc qu'on exprimo par los de'nominations do toux ventrale, do P toux stomacale, la toux dont it s'agit, proce'doit dui vice de 1'une ou do l'autro do ces regions. On no sauroit diseonvenir dc l6obscurite' dont- ici' le diagnostic. ost cnvelop$e. Comnment s'assuror dui caracetre sympathiqueou-idiopathique de cette affec lion, et sa-Voir' positivomont, quand finit 1'un, et cornninnce Pautre. Si cette situation ost critique pour 10 mi decin cule 1'est bien antg encore po c. m na-- lade. Qitiand los forces do cc dornior offrent des ressources, lune on l'autro do ces pre'somptions pout -1-c tent'o, sauf " changer d'id~e c i do rem'le, si l'id'cc premie're n' a pas d'te confirme& par la nature. Voil ' pourtant l'anxie'te'oiu nous place lc bosom do connoiltre la cause interne d'unc maladie, pour ddotrminer quol doit C'tro son traitewent! Sans douto, 10r5(1LlO lhommc doelFart faillit, Capre's avoir payc' do ses 1umieres et de sa conscience, cotte ( 3 (-)(dernie're decmurc irre'prochable devant une science forcdc d'avouer ses imperfections et soiiinsuffisance. 11 n'en peut plus d're de merne, lorsque le moyeii de faire micux- nous est moiilr', et g 'ni'esmnofr. C'cst "a l'aide de ce moycn que je sauvai en quciqucs jours l'cnfant qui fait le sujet de cette observation. Laissant de co~tC nos- thdories infidd'es, je me bornai a recucillir les symp-tomes quc m'offroit cette mialadie. La constipation, souvent comb attuc par un pm'gatif trop connu du peuple, le jus de pruneaux sature' de sen' et renduc plus opinia~tre par la re"pC'tition de cc reme''de, la soif vive, la toux plus sebch qu'humiide, ics frissons erratiques, les bouffhes de chaicur, 1'cxtreine accablement dua malade icernatin, ca plus d'alacrit6" dans l'apre~s dinr'e, tous ces symptomes mi'offroicn't un tablelau parlaitement re'fle'chi par les phe'nome'nes dc la noix vomique. J'en administrai un decillion dc gon ttc, pour mesurer Faction du rcme'dc a 1'cxquisc scusibilihi' du malade. Re'sultat. 1flagre 'crxiguithi de la dose, un petit orage, enfa la suite. 11 se manifesta dans la nuit qui suivit l'application du rcmnedc. Le ventre enira. en rumeur: le gosier d'oit a peine asscz largre, pour donner passage Ai 1'air qui s'~chiappoit de l'estomac. Alternatives fr&' quentes de chaud ct de froid, puis des picotemens, des dc'mangeaisons 'a la peau. Le malade futdc~doniimzig6 de ces agritations pa-r deux bonnes selles, phi (3o ) calmn'rent la toux, comme par' enchantement. Quelques heures d'un doux sommnmcil lui procure'cnt un r afraIchissement, une rfconforinatio"ý, depuis longtems inconnus. De's cc moment, l'app~iti se monira, et les forces revinrent. La toux dura quciques jours encore, mais cule pcrdit sa, secheresse, pour prendre le caracte~e d'un rhume qui entre en rnaturit6. Lc ventre resta, libre, ct ic huitiernc jouz,,, un trillionic'me de goutte de teinture de jusquiarne fit cesser les quintes, dont Ic retour n'e'toit entretenu que par 1'habitude. Le succe~s de cette cure, et la pro'mptitude avec laqueule die a e'Le operee, ne laissent aucun doute sur la nature symnpathique du mal. Bien que cettc presomption a priori ne manqua point de fondenierit, toujours rcste-t-il, vrai qu"'un traitement allopathiquc n'eut point aussi facilement, et d'une inanie're aussi douce, aussi ce61ere de'compos6 cette dangeucui'eu complication. Observation odeuxie~ine. Un enfant de i 5 mois, fort, bien constitu6', contracta,"a IPepoque de sa dentition qui se fit heurentsement, une eruption acrimonicuse sur ic cuir chevelu, qui ne tarda, pas de gAgner la face, et successivement toutes les parties du corps, sans exception. Sa mere, qui,. appartient aux dernieres classes dui peuple,- employa, pour ]a gue'rison de son enfain I, tons les reme'dcs dornestiques. uls farent inutiles. Par-venoit-elic 4,"a netoyer quciques regions dc la pca-ui, ( 302 ) P'humeur se reje toiL sur une autre r~gion. Cependant ]a maladic g~gna les yeux., et de's lors-, cette mere se dletermina 'a demander mes soins. Je trouvai le mialade dans 1'C'at que j~e vais de'crire. Portrait de la mahadie. La face est recouverte d'une cro Cite d'un jaune sale sous laquelle suinte une matic~rc fetide. Les dc'mangeaisons sont 4-1supportables., et le jour et la nuit. L'enfaut convertit en plaies sanglantes toutes les partics qu'il gratte. Les yeu~x sont rouges, larmnoyans, et comine ensevelis sous les e'cailles qui ics recouvrent. uls ne peuivent supporter la. lumie'e. En les de'-.barrassant un peu, des matie'res qu'ils siuintent, j'ap~percus de petites pustules sur la conjonctive. Le sonrmcii, &oit m~avais, mais, l'appe'ti-t excellent; ]a soif tourmientoit, le malade. Le ventre ne donnoit laucun signe de mal-eftre, mai's le caracte're 3toit aigri, 1'huincur criarde. On ne pouvoit lc toucher, sans qu'il y repondit par des crns et de la fureur. 7The~;'apie. Avant la ckcouvcrte de la loi homeopathique, j'eusse mis ce't enfant "a l'usage des reme'des altc'ran~s et, d&purans. Ses ycux re'clamoient un secours- prompt, que j'eusse trouvd dans un ve'sicatoire, dont l'effct est de de'tourncr l'humeur, en operant une puissaute re'vrulsion. Les e'va~cuans eussent aussi joue un premier ro~le. Mais combien plus simple fut la cure quc, je tentai! Le mercure soluble de Hahnemann, si prop-re ( 3o3 ) ai prod uire une semblable affection sur Il'horn e sain, corurne sont 'a porte'e de ic reconnoitre les m~decins qui ont vu, des mialades gorg~s de inercuire, m'ofh'ant dans ses sympto'mes une ressemblance parfaite avec les sympto~mes ci-dessus C'nonce's, j'en administrai un dixmilliernec de grain, que je laissai agir pendant dhx jours-: Apre's cc laps de tems, l'cnfant me fu t reprdsente'. Quel fut mon e'tonnemen't de le, voir blanc comme neige, avec des yeux propres et brillans! De toute la maladie, ii ne restoit que quciques crue seches dans lc cuir -chevelu. Les dc'mangeaisons avoient totalement disparu. Pour consolider cette cure, je la terminai par une decillionic'me partie d'un grain de rhus toxicodendron, si propre 'a produire des e'ru-- ptions semblables. Ce remeade renouvella les de'inangeaisons, m ais autcune eruption niouvclle ne se fit. C'est aujourd'hni icl plus bel enfant,- ci le plus~propre de sonage. A Dieu He plaise que je conteste 'aI l'cole i'egnantc la puissance d'operer une pareille giuerison! Mais qu'il y a loin de sa manie're 'a celle qui, avec, deux ato5Mes irtedicinaux, enkeve si promptement un mial aussi hor'rible que dangereux! est-il si facile de faiire ava-7 icr 'a cet 'age des boissons amn'res, des substances naus~abd'ndes? j'cn appelic aux praticiens qui ont consacre'leur art au, soulagement de ces petits e~tres capricidux, fantasques, bien g~te's par leurs meares? cornbien n'en ont-ils pas vui pe'ir, victirnes de leur ob ( 316 Seiisibililte. Le troisic'me jour, ii ne rcstoit dc ]a mahadic (jLlC les mouvernens convulsifs, et un peu de dIouleur au~froni: et dans les cavite's orbitaires. Nul autre recmde ne convenoit micux, pour enlever ces sympLomes, (jUC la belladonna, si propre 'a ics produire. Elle fu~t adrninistr~e e 'aIa dose d'un quintillion, qui suffit pour les faire disparoitre. Cette cure fut operec dans 1'espace de dix jours, sans e'clat, hi la W~rite,* mais non sans avoir rempli de joic celui qui en" fut le su1jet. Observation quatrie'me. Un homme illustre, par les services qu'il a-i rendus ai la Russie envahic par le conque'rant, aussi distingu6' par ses vertus militaires que par l'amoui' qu'il porte ai son souverain, d'oit, depuis bien des aunces, sujet ai de violens maux de gorge. Dans les intervalles de cette affection, ii 6prouvoiL diverses inconimodite's que les anne'cs ne faisoient qulaccroitre. Ce'toit des maux de tc' e,2 des vertiges; des doulcurs de reins, qui gcnoicnt la flexion du corps. D'autres fois il ressentoit lt a gorgec un serrement qui, s'il cut dur6' une seconde de plus, 1'auroit renverse'. Les extri'miih~s inf6ricurcs s'appesantissoicrit quciquefois au point de rendre la marche tre's difticile. Son appd'it, habiiudllement lbon, Loit satisfait 'tout de suite, par le sentiment de pldnitudc. 1lKctoit focderlhrssha billeenics pendant ct apres le, repas; il ressentoit'des chaleui's "a la face et de legcrs vertiges. Sc baiissoil-il ( 3f6 ) xienie division d'un grain de kina lui fut admi~nis tmi'e, sousl'influcnce du re'gi~mc strict dce1'omeopathic, L'enfant, repre'sent..- le troisi?'me jour, avoit r6cupe'rd de Pappe'tit et quciques fo-rces. Les selies C~toicnt momns fre~quentes, et les sucurs ne se inontroient plus qu-e da~ns Ic jour. Le m~me rcrn~de lui fut rendu lec quatrie'me jour, et le huiitic'me, la cure ý Ctoit achevee. Plus- de sneurs, plus de de'voiement: seule ment de la pa'leur et de la foiblesse. Au kina je fis succe'der le fer, pour combattre ces deux dernierssympto'mes, auxquels cette substance r'p ondoit spe'ciflquement, C'&'oit sur tou~t I commencement de la marche, -qui fatiguoit le mialadcý 'I se trouvoit micux, "a mesure u acn inuot.*Ce syinptLO~me est propre au, fer, qui le fit disparoitre dan& 1'espace dc- troi& jours. La sucur sembla vouloir se~ montrer de nouveau. Apre's avoir laiss6 'agoir cc dernier, reme'de l'espacc dc huit jours, je retournal au. kina, quI* consolida la gue'rison.Cette cure, sans doute, est loin d etre au dessus. des forces de la ni'decinc ordinaire. II n'est pas un praticica un pen occup6,. qui nWen ait ope'6e de 9embl-ables, pare les moycns co'nnus et usite's. Cependant, celle s'y se'toit refuse'c 'a des traiternens bien, rationnels. Je mnets de co'tecc que la chronicit& -du mal peut avoir apporte' d'obsta-cles ai sa guerison, ne you-, I -%!it faire i l'om6opathic que l'honneur de la simpliOdcitt de la douceur du procdde. A cet 6gard, qu'cllc est de nos mixtures celle qn'i pourroit ]utter d'inno (37) %0uAite et de bienfatisance avec les at6mes me'dicinaux que j'ai nonme's.? Observati"on /witih~ne'. Une fem-me de 42 ans, d'unc constitution forte, d~uu caractffre doux~contracta dans un logement humide des douleurs rhumnatismales qui se montr~re-nt au col et dans les epaules., On les, combatlit avec des boissons sudorl~fiqucs, les antimoniaux, et les ve'sicatoires,; les douleuirs c6de'rcntfinais po-ur se rcmontrcr dans d'autrcs regions. iMi'me traiteinent, rneie succes. Encore une fois la, maladie, de'semparee d'une pantic, se rejette sur une- autre. C'csi sun la handlie droite, l'os sacruim, le long de la. cuisse jusqu a la malheole, qu'ellc a faitlsa dernii're- retraite. -A ces, signes, on recannohi un e sciatique. Le membre fut convert de sangsucs, pujis de syn~apismes, cet1'on finit par les ve'sicatoires. La mala die resista a% tous ecs moycns. 11 y avoit huit mois que lamalade 6 toit martyris6e, tant par son mal que par les ree'~des qu'on lui opposoiLElic cut recours "a moi. Voici le portrait de son inal.La douleur-, partant de 1'6cehancnurc isehiatique, se rendoit au jarret, C'6'toit des e'lancemeis, des tirail-' lemens, qui rendoient la marche difficile, souventirnpossible. Si la doulcur s'appaisoit dans cette r6gion, elie se faisoit sentir plus vivement vers le trochanter, et dans 1'articulation de la, cuisse avec 1-c bassin. Au centre de la fesse 6toit une place circonscrite, oii lon n'appci'cevoit rien, que la malade ne pouvoit to'ucher, ( 318 ) sans ressentir une douleur brfilante. Q uoiquc le mnouvement aggrava les douleurs au moment oi' it comnmen~oit, ii les soulageoit dans sa continuite'. Peu, ou point de sommeil, la malade ne sachant quelle position prcndre dans son lit. Tre's pen d'appe'uit, point &d soiL La Wae sainc, un pcu de chalcur, caus~e epat 1'insomnni etel~a constance des douleurs. Beaucoup de renvois d'air, sans odeur: le ventre li~bre, la. menstruation re'gulie're; pour la preminire fois, les re~gles 6~toient i'elarde'cs de (lix jours. Jicsprit inquiet, chagrin sur Ic present cL Pavenir, Porte' 'a 1'attendrisscment, aux larmes. Trait erent. Le retard des re'gles, poste'rieur "a la naissance de la inaladie, n'dtant qu'une distraction de la nature trop occupde vers un autrc point, ne mc'ritoiL que peu d'attention. 11 devoit disparoitre avec la mnaladie qu~i le causoiL Les syniptom nes resseinhlant assez bien "a ceux que le riws toxicodendrori produit sur l'homme sain, et se inontrant, comme ceux de cette-substance, plus Vifs dans le repos que dans le mouvement, ce rema'de fut adni~inst-c 'a la mialade 'a la dose d'un d~cillion. Selon le caracte're de cette substance, son action ne se fit sentir qu'au bout de 24hues lefltvU malgr6 la foiblesse de la dose; toutes les douleurs furent visiblemient aggrave'es. Cette agrgravation dura deux jours, apr?.~s lesquels les sympt6mes se calme'rent progressivement, et la inaladie ne pre'sentoit, aprc's un laps de dix jours, que l'imiage suh ante. ( 319 ) Le jarret est encore douloureux, et. le~sonimet de la fesse conserve sa douleur brfxlante au toucher. De l'cnflU're froide, (oedc'mc), a Paru au dessous du gcnou mnalade, mais la marche est facile, et l'appd'it est revcnu. Les renvois continuent, et la malade est tres sensible au froid, surtout vers Lec soir. 11 s'cst rnontre'des vyertiges et dui mal de ta'te. Quoique la malade ne ressente que pea de doulcur dans l'extre'mite', die ne peut do'rmir, parce que les reins sont devenuis doulourcux. Toujours point de soif; die picure, et deplore sa situation. 11 y avoit dix jours que lc sumach avoit CAC administre'. La puisatilie re'pondant au reste des syrnpto~mes,.ainsi qu'aux accidens nouveaux que je viens d'indiquer, j'en donnai la douxic'me fraction de la goutte primitive, dont l'effct fat, au. bout de quciques heures et sans aggravation, de faire cesser ics renvois, de ramener l'appe'tit et ic sommeil. Le mal de U-te se dissipa,- et ics regles rctarde'cs se rnontre~cnt le troisichmc jour. A~lais ~i1'excep'tion de la doulcur brfilantc de la fesse, Ics autres doulcurs rhumatismaics, quoiquc tr~s initigfcs, avoient re'siste' au, m6dicamcnt. Les re'gics tcrmin'cs, je fis le relev6" des syrnpto'mes quc ILa puisatille n'avoit Pu vaincre. La doulcur occupoit la maihe'ole, ic jarret, et le trochanter, toujours plus vive dans le repos quc dans le mouvement, caracte'rc qu'elle avoit garde'depuis sa naissance. Le rhus toxicodendron fut rendit 'a Ia ma ( 32.1 ) la mn'decin e envoyc 'a ces sources salutaires. Ce pheinoinene-rcnfermioit-pourtant, uricgrande pcnse"c. 'On ne voulut pas y voir 'ja nature, cxercant sa loi favorite de guerison. Toutesfois, faut-il qu'll y ait un rapport de sp4ecificite6 entre les principes de ces caux, et ics principes du mal auq aci on ics applique. Des douleurs etrangeres auxdoulcurs qif on y porte, ajoutent bien une maladie "a uric maladie, inais la guerison ne s'ensuit, que lorsqulil y a similitude entre les deux affections. Carlsbad et Visbad en offrcnt tous les ans de nombreux exeinpics. A cette prc'iuierc source, on voit se dissoudre tous 1cs engorgemens,. empatemens et-obstructions de l'organe digestif. Chacun des malades que ces caux re~tablisscnt, a senti redoubler ces sympto~mcs,' avant de les voir disParolAtre. Si cc ph~nome'ne ne suffisoit pas 'ala conviction sur l'idcntit' d'action du remeade et de la nmaladic, on peut demander aux personnes que le plaisir ct l'amoiurdu jcu yconduisen-t, ccqui leur en a 0cutpour avoir bu ces caux, sans en avoir besoin. Elles les rendirent malades 'ala manie'c de ceux qui en furent gudris. LI n'est que l'arithme'tique qui offrc d'une m aniere aussi clair e, l a pr euve de s es r eglcs. 'Visbad n'est pas moins, convainquant. La plupart des malades atteints de go atte froidc,de nodositds; ceux dont la peau est couverte de ces psores anciennes, qui ont modiUi gravement l'organc cutane', ne se plongent point dans les caux de cette fontaine, sans ressentir unf Tome. 1. 4 ( 323 ) fa rent pas plus efficaces. Les douleurs &tant deve nucs insupportables, celecat recours au medccun qui l'avoit guc'ric de sa -prcmii're maladie. Tableau du irial. Les doulcurs d~oicn~tp.c'riodiqucs, re-venant lejour, la, nuit., a** des inter valles dc quciques heures. Elles cornmcn~oieiit par des e'lanccmcns dans les orcilles, d~oi'i elies gaignoicnt les tempes, le front, puis la racine d ' nez. Dc ki ellessre r4pandoientsur les po-inmettes, tse perdoient dans, les deux machoires, oi' ecues, decbiroient ics gencives et les dents. Nul gonfleineut, nulleinflainmation dececs-parties. Trait em ent. Ces douleurs dechirantes e'loient vraiscmblablenicnt produites par hi transpiration du cuir clievclu, refoulce par lc fr-oid huiniide sur les muscl~es etles memibranes du cr~a'ne et de la face. Lrpathologie rend comptede ces phenorntenes, en supposan It un Acre stimulant,. qui agace les filets ne-rveux. La thd'rapeutiquc, cons&'; quen'te ai cette Wdee, proce'de "a la gue'rison, en ciuployant les se'datifs ct les~re'Nulsifs. Les sudorifiques, Ics rubdfians jouent le premier ro~le dans le traiteinent, et l'on sait quec ce nest pasitoujours avec succe'se Je ne songe i point "a rc'pter cc qui avoit, dtefait inu-7 tilemient. Au, chapItre des sympto'inesdu rius toxicoden~dron jc tronvai des syinptoines semblables 'a ceux que j'avois "a cornbattre; j'administrai cc rem~dc a'la dose d'un de'cillion, ct au milieu d&un acce~s de douleurs, pour Rrtrc'tmoin de. son action. L'aggravation cut lieu, mais fut si courle; que la malade s'sendorrnit au l)oult rd'une heure. Cet-acce's fiAt le dernier. Le lendemain en rnc voyant, la. malade me dit que je lui avois enlcve son mal corninc avec la mnain. Ce sont ses expressions. ( 32. ). Je ne raisonnerai pas plus sur le mode d'action de ]a maladie, pie sur celni du rem? edc. Je dis ce que j'ai vu, cc que j'ai fait. Au lieu de me pcrdrc en conjectures- sur ces deux points encore en litige, j'c'tudie les sympt6mnes dcs rcme~des, parce que, en les appi'~opriant "a ma.me'moire, je m'approprie aussi la. faculVte de trouver de suite le reme~de sp6cifique qui convient aux sympt -mes des nialadies qui leur iessemlblent. Q u'on ne disc pas pour cela que la.rn~decine homeo-' pathiiq'ue nwest qu'une aff.aire de me'moire! et dans F'~tude de quelle science la nicrnoire nWest elc pas ne'cessaire? on ne s'est j amais ri du mrath 'matici en, du physicien, dcel'astronorne, parce qu'ils miarchent, le cornpas `i a lamain,mcsurant,comparant des quantit's et des stir: faces. ics 'loix trouve'cs, uls les appliquent, et resolvent Ics problhrics par des calculs, un peu. plus certains que des bhypothi escs..A l'excmple de ces savans, lc ni~decin honie'opathe, compte et suppu Le. Iti 'nume~re des quan tile's,il parcourre des su rfaces. Toutes celles quc pre'scntc lc corpshbumain, sont pour liii, cc quc les surfaces du ciel. et de la terre sont pour lastronorne et Ic ge'ome~tre; Ic nombre des sympto^mes, cc que ccliii des chiffres est pour le calculateur. 11 y cherche, il y trouve les cifets de la vic,qui se cache derrie're ceite enveloppe e'paissc, oium nous ne pouvons p6ne'trcr qu'apre's la. niort, nmais qui rayonnc dans Ics phicnome~ncs exrpose's % nos y eux, pendant l'c-xistence. 11 sait qu'di dela', tout est supposition, et pensc justernent que des f'ait[s, aussi positil's quc iios mala.dies, ne pcu vent et ne doivent ~trc en rappor-ttqu'avcc des rerniedcs galcmient positifs.Or,qU'y) a t-il de plus positif que ics cifets des miedicamens 6'prouv's sur Il'hon-inmc en saute' leurs plmeuoinenes sont purs, comme I'C ( 3,25 ) toit 1'Ptat de sant4 qu'ils derangent. Ils d veloppent des symptomes semblables aux sympt nes qui constituent nos maladies, en d'autres termes, ils creent des naladies, en tout, analogues "a nos maladies. Ainsi, dtudier les symptomes produits par les rern'des sur l'homnie sain, c'est 6'tudier les sy0pt6mes 4e nos maladies naturelies; c'est faire plus encore, c'est se mettre en possession des moyens de les gu~rir. Une seule condition en assure 1'efficacite', c'est la comparaison. C'est ici que le medecin a besoin de toutesa force d'attention! De la j ustesse du parallele des deuxmaladies depend l'efficacit' du remade, la certitude de la guerison. II s'agit de trouver l'identite, et la plus belle me'moire nie sauroit suffire 'a cc travail. Mais les livres, depositaires des vertus des rnedicamcns, sont Pt, et le m6 -decin homeopathe les consulte, comme le medecin allopathe compulse ceux qui contiennentles descriptions des maladies naturelles. La coniparaison. est donc, pour Pun et pour Pautre, le principal levier de l'intelligence. I1 y a bien P1, je crois, une operation rationnelle, commune aux deux m'thodes! ii est vrai que, dans cc travail, le medecin homeopathe se refuse toute recherche relative 'i la cause prochaine, parce qu'il a et6 vingL fois dupe de ses pre'somptions "a cet egard. La supposition n'est point un acte qui coiiLe beaucoup i' Pesprit, mais clle peut cofiter bieaucoup au malade, et cela suffit, pour qu'il se l'intcrdisc. Li1falloit bien s'cn servir, quand nous n'avions pas micux. Aujourd'hui que la loi homeopathique, nous est rev'lee, ii n'attaque plus les maladies quc par l'6pposiiion de maladies semblables, parce que la nature ne ce'de, dans ses affections, qu'?i des affections analogues et pr~ponde'antes. Le grand objet du m-decin est done la reclierche deccs ressemblances, .( 3:2 ),gnables. Elles fondcnt d'une mani~re indbranlable Paxioine hom~op athique, que: plus/la inaladie est~grave, plus foible dolt dtre le i-ene~de. Cet axio~me est C~tabli.sur 1'identitd des deux nialadies,comme I'axiomc opposd cst fonda' sur leur antagonisme. La tbe~orie seule peut Iui contester sa le'gitiminiý. On ne peut-pratiquer' la me'decine horndopathique, sans en faire sa premie're re'gle, COMMeOnl ne peut exercer la me'decine allopathique, sanis s'lappuyer sur le principe 'inverse. Ces deux axi6'mes sont les pivots des deux methodes. C'est donc "a tort qu'on propose la fusion -de deux doctrines, qui n'ont rien de commun que le but auquel cules se rendent. L'une et l'autre ne peuvent se dispens~er d'administrer les me'dicamen~s "a eurmranie~re; la premie're en gros, la derniere en de'tail. Et, lorsqu'il ar'rivc qui'un me'decin allopathe se de~cide a e~prouver la. doctrine horn'opathique, ii est rare qu'it n'ait pas "a se repentir d'avoir dose' trop lbrtcmcnt son rem de, tant.estgrande 1'habitude de gu4erir avec de fortes doses. Alors sk6branle son incrc'dulite', dont le succe",s de 1'7&. preuve ne tarde point 'a triompher, C'est ainsi que je devins home'opathe. Pre'venu, comme. tout autre, contre une doctrine qui heurte les principes requs, je ne pouvois, toutesfois, -sans encourir le reproche d'injustice, la condamner, sans la connoitLre. Ses principes sont en petit nombre, la mc'moirc s'n charge facileinent.Z.Mais elie n'admet la discussion qu'apre~s l'expe~riencc. Avec le sourire de la pitie', et pr~esque certain du caracte~rc avantureux de cc que j'allois faire, j'opposai "a des ennemis puissans les foibles armes de I'lom'I~ropathic. Jc ne rcpc'tcrai pas lc resaltat de ces premiers essais; j'cn ai 1itit Ic re'cit, quc je devois 'a la justicb et "aIPhumraaite. S'ils furcnt heurcux,