aY) vz" u'g1 "N V I 'N A N i F 'A N NN N N ' / I N" N N "N / ' ' ' '7 'V N' / N' N / ~ N N N N '2 N N 1, 6/4 Li -r All Vat V Ii 0I zi Ouvrages (lu docleur Hahnemtann. Etudes de milecine homceopathique, patr le docteur S. FIAMNEMANN, 2* sdrie. Paris, 1855, in-8 de 516 pages. 7 ft. Les ouvtrages qui composent la deuxibne sbrie soul: Du citoix du mddecin. - E11ssai stir tin nouveau principe. pour d~couvrir la vertu curative des substances mddicinales. - Antidotes de quelquei substances v~gdtales ltdtoiques. - Des fivres continues et r~miltetutes.Des maladies p~riodiquues ht types hebdontadaire~s. - De la prdparation et de la disp~ensation des iM&Iiamnents par les nidde-cins homwopathes. - * Essal historiquc et mddical sur I'elldborc vt J'e~llborismce. - Un cas de folie. - Traiienient du chohdt'a. - Uije cliatnbte d'enfatuts. -De la satisfaction de nos besoins matdriels.-Lettres et discours.-1Rtudes ciniiqucs, par le doctetir Hartwiug, recueil de 166 ob~setvations fruit de vingt-cinq ans d'une grande pratique. Exposition de la doctrine m~licale home~opathique, on Organon de. [a t de gudrir, patr S. 1-AIINEMANN, traduit de Palleniand, stir Ia derni~e editioni, par lc doctetir A. -J.-1,. JOUIIDAN. Quatribme edition., revue, augmentde de Corumenlaires, par le docteur Lgori SIMON, el pr~cdtede d'ttne Notice sur Ia vie, lcs travaux et la doctrine de I'auteur. Accompagrnde du portrait de IIAHNENANN, gravd suir acier. Paris, 1855, In-8.7 fr. Doctrine et traitement homccopathique des maladies chroniques, par le docteur S. L-AHNEMANN; -, raduit de I'allem-and, sur la det-ie're dditio-n, par A.-J.-L. JOUnDAN, miembre de I'Acad~inieimpdriale de m~decine. Seconde e'dition, en tieitcinent Itefo ndu e el considdrablemen t, augnien tee. P~aris, 1846, 3 vol. jut-8, de chacun 600 pages. 2 3 fr. Traihi de mati~re midicale ou de F'action pure des uu~dicarnents homc~opathiques, par le docteur S. iIAHNEMANN; traduit de Valleinaicl patr A.-J.-L. JOURDAN. Paris, 1834, 3 forts vol. in-8. a Portrait de gahnemann, fondalcur de la doctrine homoeopathiqu ti; tr~s Ibe~ll grtavure stir acier, in-It, paipier dec Chute,'1841i. 2 fr. 5 0 c. Paris. - Imprirnerio do L. MARITINET, rue Iltignon, 2, ETUDES D E MIEDECINE HOM(IEOPAkTHLQUE PAR LE DOCTEUR SAMUEL HAHNEMANN. PremI46re s~rie: TRAlTI9 DE LA hIALADIE Vi~NiRIENNE; ESPRIT DE LA DOCTRINE HOMCEOPATHIQUE. LA MIADECIKE DE L'EXP19IIENCE; L'OBSERVATEURl EN MiDECINE ESCULAPE DANS LA BALANCE; LETTRE A UN MADECIN DE HAUT BANG SUR L 0URGENCE D'I3UNE BAF0RME EN MgDECINE; VALEUR DES SYSTU~ES ENX I1DECINE CONSIDgIl1-S SURTOUT EU JtGARD A LA PRATIQUE QUT EN DtCOULEr. CON'SEILS A UN ASPIRANT AU DOCTORAT; L ALLOPATIIIE, UN MOT DAVERIISSESIENT AUX BIALADEFS DE TOTITES LES CLASSES; REFLEXIONS SUR LES TROIS MATHODES ACCREkDIdgES DR TRAITER LES MALADIES; OBSTACLES A LA CERTITUDE ET A LA SIHPLICITI DE. LA iItDECINE PRATIQUE; EXAMEN DES SOURCES DE LA IIATItRE MI1DICALE ORDINAIBE; DES FORMULES EN WMEDECINE; DES FAIBLES DOSES DES MEDICAIIENTS; REPEITITION D'UN MEIDICAMENT HOMOEOPATHIQUE; EXEMPLE S DE TRAITEMENT HOMCEOPATIIIQUE; LA BELLADONE PiRIsERVATIF D9 LA SCARLATINE; DES EFFETS DU CAFI9. A PARIS, CHEZ J.-B. BAILLIEIRE, 1, 1B R A I RE D INL A C AD1IEAl III F'B ER1 1'lI ALEn D 11, 51II.D jC I N r 1RUEI" IAU:TFFEFILjLE, 1 9. Londlr, (9j? Ncw-iot k, It. BAlI.LlibRE 219, RY.GrENT-ScTRIET, HI. 1D)AILRlE,.90,IBROADWAY. MADRID) C. BAILLY-BAILLIEREY CALLE. DEL PRINCIPE, I 1855. jt. 9 5, AN ERTNISEMENT. S. Hahnemann, l'iilustre fondateur de la doctrine mddicale homceopathique, 1'auteur de l'Organon, du Trai6d des inaladies chroniques et dui Trail de matidre rndicale, a en outre laisse' divers opuscules reunis par les soins du docteur Stapf (1). PLusieurs ont edt6 traduits et publies A la suite des derni~res 6ditions frangaises de l'Organon. D'autres furent rdunis par nous en 1850, sous Ie titre dPtiudes de mddecine hornteopatltique. Quelques-uns paraissent ici pour la premi~re fois en frangais. Nous entrerons dans quelques details sur la distribution de cette nouvelle 6dition des Opuscules de S. Hahne., mann, bien plus complkte que celLe du doctcur Stapf. La premie're se'rie commence par: 10 le Traitd de ~a maladie vednerienne, un des premiers 6crits de Hahnemann.. Bien qu'il porte une date antdrieure 'a in ddcouverte de la d(;Anrne rn'dicale homceopathique, nous, avons pens6 qu'il serait Lu av inte'r~t cornme pouvant presenter le gernie de la doctrinf de in psore. Ce traitd de in maladie ve'nerienne paraftt jc pour la premiere fois en franq~ais; nous en devons la tradiUction a~ M. le docteur Ldon Simon fils. Nous donnons ensuite: 20 Esprit de la doctr'ine homceopathique; 31-1la Md'decine de 1'expdnience; 1P0 'Observateui' en me'decine; 5o Esculape dans la balance; 60 Lettre 'a un me'decin de haut rang sun l'urgence d'une rdforme en me'decine; 7o Valeur des syst~mes en me'decine conside'res surtout eu 6gand iA la -pratique qui en dedcoule; 8o Conseils 'a un aspirant au doctorat; 91, L'Allopathie, un mot d'avertissement aux malades de toutes les classes; 100 PL'flexions sur les trois me'thodes accre'dit.6es de traiten les maladies; 11o Examen des sources de in mnati&e (1) Kleine modicinische Schriften von S. Hahnemann, gesamnmelt und berausgegeben von D' Ernst Stapr. Dresden und Leipzig, 1829, 2 vol. in-8. nv.dicale ordinaire; '120 Des efTets du caf6, etc. Plusicurs do cos memoires avaient 6LO publies par H-Lihnemann comme proI~gorn~nes du Traitei te matadre mnddicale. Nos lecteurs seront sans doute satisfaits de les retrouver ici. La seconde sbrie est, la reproduction des Etudes de me'decine homceopathique publi~es en 1.850, ei traduites parl'eI docteui' Schiesinger-Rahier. Elle, renfermo les travaux suivants: 1.D Du Choix d'un mddecin; 20 Essai sur un nouveau principe pour d6couvrii' les vertus curatives des substances m~dici-navs; 3,1 Antidotes de (quolq(Ies substances v~gdtales hedro'iques; 40 De quelques esp&ces de fi~vres continues et, r~mitton tes; 50 Histoiros do quekjues maladies pe'riodiques A type hobdomadaire; 60 Do la preparation et do la distributLion des miedicamen-ts par los me'docins homeeopathes; 70 DissertaLion his torique ot, medicale sur I'elldbotim;S ncsd Sfolieo 9,o Traitement du chole'ra; 1.00 Uno chambre (ionfarits; 11o Do la satisfaction do nos bosoins mate'riel-s; 1.2-0 Lcttres. et, discours; 43w E tudes cliniques par lo docteur Hartunig. (e dernier ouIvrage, fruit, dune, longue pratique, embrasse uno s~rie do cent soixan to-six observations. Le ma'nuscrit a e'te soumis par l'autour au, jugement, do Hahnemann, et it a rcý,u Iapprobation, du maitre (1.). 4Pour no pas obliger los possesseurs do ce volume 'a en faire do nouveau l'acquisition, nous leur laissons ]a faculte' do so Procurer separernont, chaque Sdnio do ]a nouvelloe dition des Etudes. Nous avons pens6 rendre service aux amis do la doctrine homx~opathique on formant. do cet ensomble do travaux un corps d'ouIvrago qui sera le comple'ment indispensable des muvros do Hahinorann. Le public, qui a toujours accuoilli avec favour lessoeuvr'es dui grand1 reforniateur do la me'decine, accordera, nous lFesp~'rons, sos suifrages au Iivre quo noLIS publions aujourd'hui. Pains, juin155 (1) Tome 1H, P. 315N. TABLE DES NATIERES. Avertissement................................ 0, 6 *.......... 1. Traitd des maladies vdnd'iennes......................... 0 Pr6paration du mercure soluble..........................8 Introduction.........................................12 Pi-ernihrc panici. - Synzptdmnes locaux do la syphilis. PREMIER ORDRE. - SymptOrnes beaux v6ne'riens ayant pour si~gc une surface shcre'tantc dhpourvue de son 6piderme...........15 PRUMnkRE SECTION. - De la blcnnorrhagie primitive...........15 Chap. I. De la blcnnorrhagie chez i'homme............15 Chap. If. Traitement de la blennorrhagie chez i'homme... 31 C/hap. WI. De la blennorrhagie chcz la fenme............53 Chap. IV. Traiternent de la gronorrhe'e chez la femnme.... 5 DEuxitmE SECTION. - Suites de la blennourllagie............59 Chop. I. De la strang-urie clwonique ci de son traitement.. I Chap. IH. Cordhe chronique.........................60 Chap. III. Induration du testicule....................61 Chap. IV. Dc la blennorrhagie secondaire diez I'homme... 61i Chap. V. De la blennorrhagie secondaire chez la femmc.. 713 Chap. VI. Des r6trkcissemenLs du canal de ion ILre.........75 Chap. VII. Induration de la prostate....................90 DEuNxItME ORDRE. - Sympthmes becaux de la syphilis ayallt pour siege une region reCouverte d'un 6pith~1iun.................92 PREM1i9nE SECTION. - Du chancre..........................92 Chap. I. Du chancre -en gehnfral ct surtoot Cliez thlomine... 92 Chap. I1. Traitement dui chancre simple...............96 Chap. III. Traitement du chlancre.............102 Chap. IF'. Du phimosis ct do paraphimosis.............106 Cha~p. V. Traitement do phimosis et du paraphimosis.. j.. o 8 Chap. III. Du chancre chiez la femme..0.............11120 Chap. VII. Traitement des chancres Chez la femme.........114 Chap. VIIIl. Traitement des accidents que peut engendrer un traitement vicicux des cihancres...........16 Chap. IX. Des verrues ci des v6gh~tations v~nriennes....1 20 Chap. X. Traitement des verrucs ct des v~ghtations..... 1 23 DEUXIkME SECTION. - Des bubons..-.....-....'........126 Chap. L. Diagnostic des tumeurs ganglionnaires de l'aine.. 126 Chap. IH. Temarques sur le traitement ordinaire des bubons. '132 Chap. III. Traitement des bubons....................140 Deuxi~mo panict. - Do la syphilis constiutionnelle. lPnE51lkE SECTION. - Diagnostic de Ia syphilis constitution nelle.11 Chap. I. Introduction..........1 45 Chap. It. Diagnostic de ha syphilis secondaire..........150 Chap. 111. Diagnostic des sympt~mes de la syphilis tetijaire. 145 9 TABLE DES MAT1IE1ES. DUI)ENI'x E&SECTION. - MWdicaments antisyphilitiques..........63 Chap. I. Des pru'parations mercurielics en ge'n~ral.........163 Chap. II. Des prdparalions mercuriellcs en parliculier.. 10G9 Chap. III. Des m~dicamenls qul ne contiennent, pas de mercure 1 94 TROISIIME SECTION. - RMutation des objections prdsenthes contre le traitemnent mercuriel.............................203 Chap. I. Remarques sur ]a prdparation ordinaire a un traitement mercuriel et sur le traitemnent consdcutif.. 203 Chap. IIL Traitement prdparatoire......... 207 Chap. III. Des moyens qu'il convient de choisir pour rern~dier aux ellets consdcutifs du mercure mal administr6. 212 QUATRI9ME SECTION. - De la nature du mercure soluble et des doses auxquelles ii convient de l'employer..............220 CINQUIEME SECTION. - Des symptolmes loeaux qui peuv'ent exister 0 apr~s la gu~rison de la syphilis constitutionnelle.......228 Chap. I. Des symptd'mes locaux qui persistent aprhs un traitement rdgulier de la syphtilis et des moyens de les gu~rir 228 Chap. IH. Des he'sions de texture et de sensation qui soot cons6 -cutives 'a l'emploi du mercure snal administr6.. 232 Troisirnie partic. - De la syphilis des nouveau-nds........253 11. Esprit de ]a doctrine homicoopalhique...............257 Ill. La mddecine de I'expdrience......................285 IV. L'observateur en mddecinie....................3Ai2 V. Esculape danis ]a balance..............363 VI1. Letlire A uno mdecin du haut rang sur Purgence d'u ne rdforme en in(ýdecine.......................... 00 V1I, Valeur des syst~mes en nindecine, considdrds surtont Cu C-gard A ]a pralique qvi en ddcoule.................14 ViII. Conseils A un aspirant au doctoral..................437 IX. L'allopathie. Un mot d'avertissemnent aux malades........I4L X. Ihdflexions, sur les trois mndthodes accrdditdes de trailer les maladies............ *.a...................461 XI1. Les obstacles A la certitude et A ]a simplicild de ]a nvddecine. pratique sont-ils insurmon tables........8 0...........505 XL1. Examen des sources de la nmali~re mddicale ordinaire.. 0. 523 XIII. Des form-ules en mddecine.......................567 *XLV. Comment se peut-il que des faibles doses de m~dicaments aussi 6tendus que ceux dont se sert Phomweopathie alent, encore de la force, beaucoup de force?.............a 0575 XV. Sur ]a rpdptitio.-i (P'un nmddicament homoeopathique. - 580 XVI. Quelques exemnples de traiteinents homceopathiques.... 589 XVII. La belladone, prdservatif de Ia scarlatine.........598 WVIIN. Des elfels du cafd........................606 FIN DE LA TABLE DES MATItRES. E "TUJDES D E MIEDECINE HOMOEOPATIIIQUE. TRAITIj DES MALADIES YIPNA RJNNES. PRtiFACE. Le but (IuC jo me propose en publiant cet ouivrago, est d'offriir aux m~lccins praticiens une bonno Lhe'orie de ha syphilis et do fixer le traitemont do cetto maladie. Hunter, Swordiauir H leko, Andi'eo Simminons Peyrillbo, Falk ea beaucoup d'autres auteu's, los uns tre's ce'lobres, los autres momns connus, m 0ont fourni los renseignements qui me manquaient, ou miont aidi ai mettre en ordrc ceux quo j avais dejai. J indiquera,'i avec soin cetix do leurs ouvrages auxquels j'ai puis6. La -the'orie do ]a syphilis est, jo le sais, Lin edifice que l'on croit achevd dans tous sos de'tails..iJeP C e, mnalgrd cola, quo mon travail no paraitra pas superfOn; surtout Si jo puis, comine jo l'espe'ro, Ie cond~uirc 'a b)onnelOfin. C'ost-toujours uno ontreprise pdrillouse do recoinrnander un nouveau rn6dicam-ent, do rappoelr un agent peu connu ou ontieroment albandoflJiC daiis la pratique. 1. I T itAIF ET) ES MA. 'I k1 )1E'S VIENEIR I EN N S. It fauL que lawiteiir (lullOsoniblable tlentative jouisse Iui-m~tme d'uuio bien ugrando r~putalion, cet qud lsoil It' l'abri de tout soup~on d'intkrk personnel. Si la premi~re condition mie manque, je crois au momns satisfairo compldtement 'a la seconde. Je vais donc donner ici une description cornpike d'un mn'dicament nouveau ci. important. Quiconque est, un peu familier avec les, preparations chimliques pon rra. ox~cu tei cello- ci avec la certitude d'obtenir un plecm succes, car je lie cache le norn-idaucuii des 6h1rnents n~cessaii'es; je no fais mysL~re d'aucune manipulation. La. haturo de ce comnpose' r~pond dejP do son excellence, et les, experiences aux.quelles ines, amis et, rnoi nous, nous sommes livr~s pronvent on faveur do won assertion. Celui qui enl decouvrirait tin ineilleui' pourra loujours le faire connaitre cet lui donner la. predfdrence sur le mien. En disant le miien, j'entends 'quo j'ai do nn6 tine mani~re plus claire, et plus Acre do le preparer quo mes devanciers, et quo j lai pos6 avec plus de soin et d'exactitudeices re'tles do sonl eniploi ainsi que son mode d'acLion. Jo Io dis d'autant mioux, quo, personne jusqu'ici n'7avait song6 'a rnon de somblable. Gervais Ucay ost le premiier qui ait. donne'de's 1673, a l'interieur, dans le traitornent do la syphilis, un cornpo~se analogue it colui du moercuroe soluble, compose qu.'il indiquait do Ia imani "re suivanto ( Prcecipitatun2 mnercutra carnc'i coloi-s, qui ex solutione mercurn vivi in aqua fbrti paralur, affutso volatili urinwe spiritu. ) Co conipose alait administr6" en pilules, m~le" avec parties 6gales do moercuro vif cet un peu. do midl, et donne' a la. dose doe(leux 'a trois grains par jour (1). On you. dans lo Traitc' de (a nialadie ve~nerienn~e. publie' ' Tou(1) Chap. IX. louse,. en 1693, par' cc rn~rnoauteur (1), quo ce cornpos6 n'6LaiL pas souilernont tin rn~lango do tuI'Iilh e o d precipite' blanc. Get agent. curatif tomba ne'anmoiuis dans un oubli complet, et les progres que la chin-do a faihs dans ces dorniers termps pour la. preparatLion des cornposes mercuriels ont ou lieu sans qu'on puisse dire qu'ils out donn6 de I'importance.a ' ernploi do cot. agent, loquel ost-hien peu re'pandu, si Von on excopto lo Pulvis ciner-eus du doctour' Black. La predilection que los praticienS professent pour los pr~parations auclennies (1), qui sont le plus souveni nuisibles on irnpuissanLos;- los pr&_ jug1s0q'ils montro vs~vsde tons los anlisypliilitiqucs nouveaux, qu'il s'agisse do pre~paration mercurielle ou d'autre, font (jU'ilS Ho jugenL pas do lour dignit6 do so livror "a do, nouvolles rochoerchoes, et qu'ils pr6ft~renL s'on tofu' au calomolI au. sublime' eL 1"'IonguenL napolitainl. Les pharrnacop~os les plus ri~centes indiquont. copendant un certlain nornbro do pre'parations analogues -It cello quo je propose, ct dont on a FaiL usage. on plusiours circonslancos. Jo citorai, par' exernpie, lo Pulvis rnercurii cinerous, normm6 aussi Turpoihurn album, Niercurius pravcipi LaLus dulcis, qui s'obtient en faisant re'agiir du carbonate d'arnroniaque sur un sedol 10nercui'e pr6cipit6 par' l'acido nitriquc; on bien on versant (10 1'Psprit do sol (1) Les nombreuses et vainies espdrances que lPon avail conicueý; i l'6gard (de cerlains remntdes anlisyphilitiques noniveaux v'anlos A son (le Irompe par ceux qui les vendaient au profit de leni' borirse, et les (I& Ceplions qui les ont suivies, expliquem lIa (1mi~face des praliciens. L'aciion si 1'ant(,e de ces arcanes leur ayant fait (l6fatil, lurs inconvdinienws s'etlain SOUVenit Montr~s, on les fit analyser, et l'on d16couvrit qu'lts itaienif pour ]a pluparl, des proparaI ions, mercuriel les diWja con ii es, /I. LI ~TIAITE DES MLDISVENERIE'NNES. ammoniac suir le Mercurius proecipitatus niger, r6Sultat de l'action d'un acide sur le Mercui'ius pr~ecipitatus dulcis. J'ai longteMPS prepare' do cetto, dernie're manie're le compos6 dont je parle, avant do reconnaitre ce que cc proced avaiL do d6fectueux, et avant de lui avoir fait subir des modifications. Le docleur Black, qui avait passe pour 1'inventeur du Pulvis mencunji cinoreus (11), avaiL donn6 pour sa pre'pa-. ration la formule suivante:C( Prondro parties e'gales d'acide nitrique affaibli et do mercure, les laisser re'agir j usqlu'."L dissolution compbe'te dti me'tal, dtendno co m~lange avoc, do l'eau distilh~e, puis ajouter de 1'9esprit do sel a mmoniac j usqu'a' precipitation comphd'e du mercu no; laver le pe'dcipite' "a l'eau distilh~e, le laisser se'cher ensuite. ) Jo rappellenai ici lo Morcurius pra~cipitatus fuscus Wurzii, obtenu en precipitant un nitrate do mercure avec un sel do potasso et d'ammoniaquo, pance qii'il a qucique analogrie avoc mon pr~cipite. Tous los pr~parateurs ont essayeded s'affranchir des inconvdnionts quo pre'sentenit Ie pidcipit6' blanc Ct le iurbith obtenus par Los proce'd~s ondinaires; ils ont traite" le sulblime6 connosif par du sulfate ou dui nitrate de chaux. Yoyons s'ils ont Pu re'ellement attoindre lout' but. L'acido nitrique ne vient jamais d'un sel do nitre parfaitomont pur; cc qui l'alt~i'e est g~n~ralement un nitrate terreux ou. un sol neutre. Le nitre le plus pur n 7cst jarnais compIe~tement exempt do cc m~1ange. Or, c'est danls cotto dissolution (qu'on appelle eau-fonte) quo 1'on Fait dissoudi'e le mercuno; et pour M~tor la dissolu tion, on place le me'lange sun un hain do sable chaud. De~s le cornmencement, la transparence et la blancheur (1) Gervais Ucay Il'avait pr~pard longtemps avant mni, comime je Pal hidiquti plus hant. L11 EFA CE.0 dui liquide so troublent, rfais la. liqueur1 redovieiit bienl6L claire; clestl"Ldiro qu'il so forme, d'abor-d dui pr~cipi(6 blanc qui so dissoul. bien 161 dans 1'acide nitriquo, de, sorte qu'iI est impossible diohbonir un nouveau pr'cipit6 en ajoutant souloment do I'cau 'a ]a dissoluLion, rrais qu'il faut faire intervenir 1'ammoniaque. Si Von precipite alors Ie mercure avec un sel ammoniacal, le pre'cipite" blanc reparaftten nu~mo temps, et cc precipitd contieni utn corps tre~s vdndneux qui s'y trouvo rnmo o n forte proportion. Si l'on prend tine certaino quantite6 de cetto pre'paraLion, qu'on la motto dans un verro..I experience, plac6 lui-m6mo dans uno capsule r'emplie de sable, do fa~on qu'iI soil entoure ot (Iu'il so trouvo plac6 obliquernent, afin quo ha poudro no couvre qu'un c~t6 du verre'; si l'on s'arraiige do faý.on quo ]a partlo r&Lre'cio du verre 01 collic oi so trouvo la poudro soiont comphltenment enfonc6os d~ans losa1)le cliaud, qu'on augmonte ensuite lo fou succossivyemenL., on verra une crcto blanche so former sur ]a pauloc supdrieure du verre, lo sublime' corrosif et, le mercure doux s'kant separes,, parce quo, par la sublimation, lo pr6cipit6" blanc so sdparo [oujours on suIblirnd corrosif et en protochiorure de morcure. be poids do ces deux corps, poess s~pare'ment., dcvra r-oprdsentor celui dui comiposed, cc qui justifiora compl6(cement mon opinion. En v'ain voudrait-on employer un exce's d'eau-forte, on serait plus su'l, par cc moyeni, do dissoudre tout 10 mercure, mais cc serait plus clher. En ou~tre, on no serait pas assure6 d'6tre "a l'abri do l'acide sulfurique. L'acido nitriquc ordinairoe, quo I'on pro'parc en vorsant do l'acidc sulfurique sur du nitro, est tre~s souveni, in'lang' avec, lc premier do ces corps. 11 faud rail done 1(-, rectifier (Iabdoi'd stir (Iu saIptre put', avant qu'on essaya1t de Ie purifiter encore par des rec tifPica tions rt6 -p~sL~es mais, alors eeL agent deviendrait ti~s, cher. Qui pourra, aprescette description circonstancit~e, se Fier pout' sa pr~para (ion aux pharmaciens, toujours inte'resse's? Jo, no m'occuperai pa des corps dont on se sert pour opt~rer la pr~cipitation dui nercure. On choisit ordinairement un set ammoniacal on un autre alcali capable de saturer l'acide. [1 iinporte peu. que ce corps ait une grande purete& La craie ordinaire, le marbre, les 6cailles d'huitres, ha ch-aux k~einte et dissoute dans l'eau, sont de tres bons agents de precipitation. it faut senilernent remar([ncr quo ce~sont tous des corps qUo lPon trouve dans la mer, et. qui sonL m~k~s, cornme l'expe'irience Ic prouve, ai uric cortaiiie quanitile (ld'acide nuiriatiquo. Lol sel 'ola Lii fixe so pre'pare. en grande partie avec de la potasso, laqtiello renFerme lc plus souvent une cci'taine q(,natited' acide sulfurique (qu'on y ajoute rn~mo volontairemont pour la falsifier); cc sel renfermo Iplus souvent encore (In sel digestif on dn sel de cuisine. Lpeaidn (loutnflsc sert ordinairement pour purifier ce sel contribue encore "a augmenter son irnpuret6. Le. sol vyolatil prepare a%,ec Icl tartre carbonisc' est do h~eaucoup prehii'al)le aux autres, Si l'on a ernployt6 pour sa preparation du tartre Hien pu r, et si l'on a extrait le so-l avec do l'ean dis-til~e; nmais ii a I'inconv~iiient de contenir Irop d'oxyge'ne, dIe sorto qu'au, moment oA on lc dissout dans l'au, loxyde do mcrctre qui devrait 6Ire pre~cipite Par l'acide sulfurique; se dissout en grande part ic. Le, sel ammorniac solide et l'ammoniaque ordinairo ont souvont le ni'~re inconvenient loi'squ'ils contiennont un exces d'acide carbuniii(uo I ais Fl'-imi ~ow~aque Caiistijiile ot cello (Iui est.iMoi un exce's d'esprik-do-viti n'ont pas Cot inconvoInient. Ellos conticionnnt. seulornmut (quelques pa:rrties Tdacido muriatiqino.,-cc qui arrive aussi 'a1'aam Id)niaque eazouse et dessech(ocl, et aII ii [am oniaquc aqluouseo ordlinaire, ce dont it ost facile do s'assurer on los traitanipar l'acide acdtique, to nitrate ou Ic sulfate d'argoni, parco qu'il so Forme un precipit6 do chloruro (largetnt. b'eau. dont on se sort pour ope'rer la dissolution W'est pas indiff6rente. LC 12'oaudo puits no conviet-it pas, parco qu'elle ronfer-me souvent des carbonates dont 1'eaU LdO source W'est pas toujours exempte. Ii Paut purifier to rnercure avoc beaucoup do soinl, pour eviter qu'it no reste alU Id (hdi plomb ou ii du hismutli. La slI1)j)1O expression du mndial n'oest, pas s Iffi.san to, parco qu'une grando quantit6 (lalliagre pout passer en ru~mo temps quo lui. Faire passer to mercuro ai travers une peau est, momns satisfaisant. encoro, parce qu' un excc's do bismtuth rend I incorporation du plomub ot cm mercure telltomont, exacte, quo tous ces rndtaux passent, 'aIa fois. Le mioux est do revivifior le cinabre; ci, ai cot effet, do Faire des pains de cc sulfure e Cld iid Ia potasse, do la. chaux on de la. li'maillo do for. On1 ohtient par cc proce'd6 du moercure tr~s pur. It y a un autre moyen do so procurer IleIllorcure Lout aussi pur que par le procM6d pr6cddont: c.ost, do faire une dissolution do morcure du commerce dns, l'eaul-forto, d'y ajoutor un poids Cdgal d'oau ot, doux Fois autani. du mercuro soup~onui6 d'imipuroe[6q~il' y a do premier nital da,-ns la dissolution. 11 sufl-It do laisser cc. ui6langoeon repos pendant uno, demi-hoeuro pour quo lo n"ecrure so sdpare de. toute trace do ini~tal traniger. 8 3TIIAITE DES MALADIES-'VL.JN iOliE;M~S. PIIýPARATI0N DU MERCUlIE SOLUBLE. Je mets danis uno cave profonde (t)du morcuro puirifi' par loe(lernior procede' quo je vions de: decrire, apre~s y avoir ajout6 une assez grando quantite' d'eau-f-orte tre~s pure pour le dissoudre; lo tout est dans un vase d'argile. On agito le m~1ango plusieurs fois par jour; sans cette precaution, ]a part-ic dii liquide qui s'est cliarge'e la proMie"re de m ercuro, parco qu'elle toucho la. surface do co me'taI, devonant la plus lourde, resterait en contact avec liii, omp~cherait les autres portions du liquido d'y Nrenir, et rotarderait ]a dissolution. On pout ktre assure', au bout do huit jours, quo 1'acido est saturc',; de sorte quo le morcuro qui resto au fond du vase est, en exce"s. On d~canto alors le liquide, on 10 fait cristalliser par 6Nva poratlion, et on laisse bien e'goutter les cristaux. Ceux-ci soul, ensuite desso'che's sur uno feuille do papier, puis dissous danis une aussi petite quantit6 d'espritdo-yin quo possible. Par cc moyen, on se'pare los derni~res tr'aces do turbith et do pre~cipite' blanc quo to umcrcure pouvrait encore contenir. On filtre la liqueur, et, on la soumol aux mianipulations suiviantes: Leo corps dont on so servira pour op~rer la pr~cipi Ialion devra 6tro prepare' do Ia rnanie're suivazile: On calcino au rouge, pendant tin quart d'heure, des coquilles d'ceufs lavedes; on traite Ic residu par 1'eau distill6e, commno la chaux vive, et 1Ion conserve la poudro dans des Rlacons bien bouche's. Pour obbenir le mercure soluble, on prend une livro (1) Slil faut un froid plus xif, on peul, 1'hiver, opdrer A1400 Fahrenheit. p PlIEFACE. 9 de cette poudre tinomornt broy6e; on y ajouto 600 fois son poids d'eau, quo ion chauffe, do 100 150 degr~s Fahrenheit pendant queiques mninutes, c'est-a-dii'o jusqu'a ce que la, dissolution soit aussi cornpl~te quo possible. On se sort 'a cet effot d'un vase neuf. Apro's un quart dTheur de ropos, on de'cante 1'oau do chaux pure et claire qu'on a ainsi obtenue'; on la verse dans un vase somblable au precedent, lequel doit 6ti'o riouF, ou ni'avoir jarnais servi 'a d'autre usage. On pout, pour pluls de predcau (ion, filtrer cotto liqueur "a travers un morceau de toile. Le vase qui la ronfer~me alors doit (tro lisso et poli inte~rieurornont. On verse dans cotto eau do chaux- clarifide uno disso. lution, mercurielle, en ayant soin do romuer constainmont le rn'lange. 11 Faut, quo Ia dissolution me'tallique renfermo deux Iivres de rnercuro. La liqueur deviont noireo, et so depose bient~t. On d6cantc Ila partie du liquido qui est roste'o transparento; on lave le pi'6cipite' noir avfec do l'eau distilid'e, dans un verre consacr6 'a cot offot; on laisse lo liquide on repos pendaa ntDuric ut et un jour, afin quo to de'p~t soit comn)lot; on en1e've alors l'eau qui surnago, ot IVon re'peto cotto opdration, en agitant lc me'ango, jus(ju a cc quo [cm reste incolore. On laisso alors le pr~cipite' so formrni complc'toment, et l'on place Ie vase qUi le renfermo dans une terrino remplie do condre ou do sable. On porte la tempe'ature 'a 200 degi'ds, et on Ia maintient -*, cc degr-6 jusqu'a' ce que cc depo't soit, compke'tomontsec. 1Pour aller plus vito, on pout e'iendro lec reecipiteo sur Hue feuille do papior blanc, reposant ello-m~me sur uno plaque do t6le, et Ic faire se'cher sur un Fou. assoz doux pour quo lo papior no soiL, pas roussi. La poudre d'un noir fonc6~ quo I'on obtiont do la, sorte 10 IRAII-E DIKS MALADIES VE'EERIIENNES. est.I lerieicure soluble. Jo Iui -ii donn6 ce nom, parce, qu'iI sedissout tre~s bien. danslo acidles v'ge'tatix etanimnaux, lorsqu'il esi au contact do l Iair, et pourvu qu'il soiL bion pr6pare. CeLto dissolutLion s'ope're aussi tre~s vito d~ans les liquidos de I'ostomac, commo le prouvo Ia rapidite ' (action do ce mte'dicament, quo bous les praficiens pourroni reconnaltre par I'apparition. des syni-- pt~mes de la Uivre mnercurielle. Lucko'vis, pr~o de [)resde, le 19 septcrnbre 1788. Je reprondIs la plume, et j'interromps ['impression de moii liv ro; car je vions de rocovoir l'ouvrage do Girta(-nnor (1), ouvrage dont la, publication m'a rendu forL lieuicux. Le planet los ide'es do ce livre, ont e'6le onguemont in&Iit~s. J'ai vii avoec plaisir que l'autour avaiL adopt6, coimoe uno re'Forme importante, los We~s d'Hafiniltoij sur le trai tornout de la gonorrh6e, et qu'iI a mis en lumi "re le pou do sons do celui qu.'on a pi'escrit jusqu'a pre'scuL: la crCIainte(lods engorgements, qui omip~chait do chorchoi ~i obtonir une glu~rison rapido (1o la gonorrhe'e; le transport do la mnati~ro 1)lonnorrhagiquei dans le cas do chdmosis sympathique. J'ai admire' aussi ]a dist~inction des accidontssocondairosde la gonorrhe'o.; la diff6renco qlu'iI 6LtabI it on Ire los e'coule rnons muqueux et los 6couloinen ts v6n6rions; entre l'ongorgerenot glandulaire scrofuloux et celui qui est 1'effet (1e Ia syphilis, ot los efforts qu'il consoille do faire pour ermp~chei' ces dorniers d'abce&der,. Jo I'ai vu avoc plaisir recoiunaltre quo Ie mercuice noe d6trui( pas le virus v~ne'rion, sans avoir' eLe modifli6 par la force do li digestion et do ['assimilation; c'est-ýidire sans avoir subi dans l'organism-e quolquo transfor(1) Abhandlung idier die venerische KIrankheiten. Gwetfiigue, 1788, 3 vol. in-8. PREiiFACE'. I ~a lion ecliimique ou setuloieittiolt qeque action de contact. J'ai on aussi grand plaisir, A vor t~cot wature's~elver contre l'erploi si niisible du sublime' corrosif, ce poison si injuslement vant 16, et recommander avoc instance u u regime alimonlaire fortifiant pendant qu'on suit tin trailoment mnercuriel et apre's sa, cessation, landis qju'on proscrit en France le traitemeni. affaiblissant; et aussi qu'il ait montr6 combien los 6vacuants e'taient nuisiblos dans tin traitoment mercuriel. Jo suis heureux qu'il ait montr6 le non-sens de la syphilis Iarve~o, et I'impuissance des moyens recon'mand6s comme pre'ser-W vatifs do I'infection v6ne'rienne. Je l'ai vu soutenir avoc succes l'opinion de la transmission do ]a syphilis au, foplus parIl sperme, et, son infection possible pendant ]a gestation, comme aussi cello deoIl'enfant par Io lait do la nouirrico, ce qul fail qu'il exige tin trlailoment met01 -curiol, m~me pour les nouivoau-ne~s; opinions qui ont Lou los une 'tr~s grande imporlance relalivemonl, au bien dolhmait Suvnld~~tjavais d6sir6, avoir stir ce politl I'assenlimeni, d'ttn m6decin instruit; car jo devais osp6ror que loules les rechorches lentdes avec tin esprit, pralique arriveraient 'a une ve'ril6 g6n6ralo, do m6me quo bous los rayons d'un cercie aboutissenl au centre, quelle quo soil l]a distance qtii los se"pare. J'ai mis on note toules los remarques qu'il m'avait 616' donne' do faire stir l'ouvrage do Girtanner, n'ayant Pu lowur donner place danst lotx to do mon livre. I i octobre 178h8. 1 2 YAI ATE'I)DES ftJALAI)IS 'ENEI1IENAS. INTROD UCTI[ON..-La nature du virus ve'ne" ien ost, sous bion des rapports, obscure et 6nigmatique. 2. - Son caracth~re le plus exact est do so r'4pandro dans 1'organisme entier, une fois qu'il a pe'ndtr6 danis quolqure partie du corps, et de no rencontror dans los forces Nritales doe1'hommo aucuno puissance capable d'arr~ter sos envahissoments, et de triomphor par citern~mo de ses attaquos, commo ii arrive pour la plupart dos an tres maladies, mnamo pour la. gonorrhe'e. La lymphoe parait 6tro to siege do cello rnaladio..3. - On adrnot quo niiithaleine, ni la suour, ni la. transpiration insonsiblo, ni I urine des personnos hiiiecteos par la. syphilis, no pouvent transmietti'o aucun dos sympt~mos gene'raIx, ou dos h6sions locales do cetto ma.ladic. Doel'avou m iiem des hommos los plus exp~rit-ont~s, Ick sperme d'uri vone'rion noengondrailpas un onflant porte~~r do la syphilis. Uno maro atteinto do Ia syphilis no pourrait, infector l'enfant qu'elte porte; uno nourrice syphiilitique no pourrai-t transmetti'e to virus ý I I'cnFant, aui moyen do son jait. 4. - En fgen6ral, la maladie Nreiierienine est uno maladle localo; uric infection ge'n6ralo do e'6conomie n'est qu'accidontelte. 5. - Ce qu'il y a do plus remarquablo dans cotte maladie est la (lifl~rel)CO qu'iI convient d'6tablir ontreo sos syznptU~mes primiitifs ot ses sympt~rnes secondaires. 6. - Les premniers so composont d'accidenls becaux ai idiopath~iq'ies, (los cliancres on (['uno gronorrh6o. 1Los bubons et los ve'vtations appartionnont "a cot ordro par leur nature, Landis qu'ils so rapprochont des accidents INTRODUCTION. 43 secondaires par Ic moment do lent' apparition. A cette 6poque, l'absorption du virus de la gonorrhe'e, du chancre ou des bubons, leur passage dans los liquides de I16conomie, engondrent une autro disposition organique qui se traduit par d'autres accidents locaux que 1'on pourrait appeler syphilis symptomatique, et qu'en raison de ses manifestations iso1e'es ou multiples, on a coututme d'appeler m~aladie ve'nerienne qeneirale, cachexie sypizilitique. 7. - Des recherches varie'es mnontrent que Ic pus do la blennorrhagie pelt ongendrer des chancros, et, que celui qu'on recueille ýi ]a surface de cos derniers peuti engendrer tine gonorrhe~e; do sorte que cos deux affections, qi emblent si diff~rentes, dependent d'un soul et m~me virus, lequel, port6 stir des surfaces diff6ren-tes, engcndre des symipt~rnes ditfferents aussi quant ýi leur forme. 8. - J. Hunter (1) a montre' qu.'en portant cc virus stir utice surface naturcilemnent se~cre'tanfe et d~pourvue d' opiderrnie, on provoque tine hypers~cre'tion. dc mucus et la form-ation d'une matiei'r purulente, sans porte de substance; c'cst cc qu'oni nommne la. gonorr-hee. Cette m~me inati~re portee sur uno re~gion reconverte d'tin epiderme et inocuIee en-gendre tin ulce~re sp6cifiquc, Icquel. a toujours de la tendance "a s'6tendro, et que, pour cette raison, on appelle chancre (ulcerc chancroux). Ces chiancres engendrent (los bl~)ons (lans los glandeos qui sont en rapport anatomnique a%'ec eux. 9. -Tant quo le vi rus ros te 'a 1da t do mat. local, au point d'infection ou dans lc voisinagoe, coinn iil arrive (1) Le Trait4 de la maladie ve4ne'riewne de J. Hunter a t5lw I)1blid A Londres en 0786. ( Voyez la derni~e'redition tradnite par G. Bichiehot, avec des notes et additions par P1hi.BI~crd. P~arki, 185&2.) 11R TAIIE I)ES MALADIES YE'NERIINNES. pour los bubons, ii ne chiange pas do. nature, et conser've la faculto do produiro un ulc~re v~ne~rien idiopathique partout oii on le porte, c'est- i-dire par l'inoculation. Du moment que, le symptrnie local disparatt sans traiternent, et qu'une portion du virus pe'netre dans le torrent cir-. culatoire (syphilis secondairo), cc poison ost modifi6:Ia cachexie, g~n6rale se d~veloppe; d'autres accidents locaux apparaissent do nouveaux ulceres se forment, et 10 pus qludis fournissent est, d'apre's les recherches do Hun-ter, tout a% fait incapable do produ ire ]a gonorrhe'e, quand on le porte sur une surface se'cr~tante; non plus qu'un chancre, quand on le porte sur une surface non socr~tan to. 1.0. - Le pus des chiancros absorbe' par los vaisseaux lymphiatiqutes engendre les bubons, mais non la syphilis secondairo. Do mmeo le virus do la cachiexie syphilitique no pout engondrer iii chancre des parties g6ni-. tales, ni blennorrhagie. Quand, on le porte sur tine surface prive'c d'6pidorrne, dans los narines par oxempie, ii donno lieu 'a des u1ce~res veneriens ordinaires, landis (IuO le pus d'un chancre primitif port6 sur los, m~mes regions prod niraif une gonorrhe'e. 11. - Le pus du chiancre et ceiui de la. gonorrh6e porte's sut' Ia surface d'utc~res secondaires ou. dans un bubon suppur6 no los aggravent pas. Do mnkne, le pus d'un chiancre n'aggrave pas uno gonorrh~o; celui d'une gonorrh6e ne rend pas un chancre plus dangereux. DH LA 13IARNNOIIP[AGIE CIIEZ 1.'1 10I11NJ Fl. 45 PREMIERE PARTLE. SYMiPT63KES LOCALJX DE LA SYPHILI.S. PREMIER ORDRE. SYMPT6MES LOCAUX VE-NEIIENS AYANT POUR SIEGE UNE SURFACE SECRtTANTE DEPOURVUE DE SON tPIDERME. PREMIItRE SECTION. IDe.la blcnnorrmanouie, primiiv'e. CHAPITIIE 1. - DE LA BLENNORRHAGIE CREZ I'UOMNME (I.. 12. - Peu de temips apre~s s'Atre livr6 au co"Il avec tine femmne attointe d'une Ieucorrhuee v~n~rienne, qiteqiqufois mrnei aussitA~t apre's, I'hornme qui s'es trUouve' on contact avec la mati "re vi rulen to arnassee (lans le vagin, ressent, un prurit (2) notable et pe'nih~lo "'l 'entr&3e du canal do l'ure**tre. Cette douleur se borne souveni t ' espece de piqcire accornpagntee d'une sensation doulourouise do chaleur, sympt~mes dont los organes ge'iitatix sont toij ours le sie~ge. Le rualado 6prouve unob speico de chatoulillerent dans los bourses; los bords du m6at urinaire se gonflent. Toutos los gonoi'i'h'es cominmencent par ces syipftirns qui caracti'risent lout' preinif~e peri-wde. '13. -Lc passage (10 Ia prei-nie~re 'a laseconde periode s'annonce par tine tension plus ou moins forte dui memnbre viril, une, sensation de constriction dans le (1) Le norn de cette maladie esi ernprunud a son symptorne domninant, I'dcouleme[)Lurdti-al. (2) Oette sensation s'dtend queiquelois ýi tout le gland, aniune I'dreclion, N~jactiation, er cauise tin priapistne contre nature. souveot aussi ii est bien nioins p)flhiwle. 16 IRAITE DEVS MALADIES VI\IflRIENNES. canal (10 lure'ire, et tine repiation fourmilflante (lans los testicules. Lorsqu'on presse, sur le point qui est-le siege de la gonorrhe'e spedcifique, une goutte de mucus se montre 'a l'orifice de la verge. Il.-Dans I-a seconde pe'riode. la, sensation de pruirit, so transforme, anuIbout, de deux jours ai pen pres, en un picotosment donloureux et, une sensation dc bruilure insupportable, surtont pendant l'6mission des urinles. Cette doulenr se fait sentir principalement au nivheau dn fromn et, dans la fosse naviculaire, qui est, Jo siHge ordinaire do la blennorrhagio vlirulente (1). 15. -- Tant, que l-a gonorrh~o ro'sto limit~ec"a ce siege qui lui i st, spdcirlque, le malado no rossent des douleurs (luau nmoment, obI -l'urine arrive ii un ponce on ia un derni-pouce do.l'orifice do la verge. 46. - Un mucus blanc, visqnoux, conic par goutle hors dui canal; los lbords dui me~at sont congestionne's; lc gland est, brillant,, rouge comnietine cerise et transparent. rfoute ]a verge, ou au nioins le gland parailt plus Ifohumineux et, plus epais quo dans l'6tat, or"dinaire do rel~chloment; Ia verge est, dans, un 6tat, do demi-e'ection. L'urinc (2) est d'un jauno fon%;. La (1) Cockbiu'n (1717) est, je crois, le premier piui ait assignc- cc sidge h lai gonorih~e, ct qui ait ainsi je~t6 un jour ve~riiablc sur ]a nature dec la rnatierc s~crkd16. Sous cc rapport, il a didUcaucouip plus prdcis que ses dlevanciers et que plusieurs (Ie ses succelsseurs, lesqucis regardaient Jes vi~sicules s~Miiales et ]a prostate comime le skge du mal, et croyaicnt que l'COu1vleicnlt (qui pewt s'Oevecr, en quanitiO, juisqn' I4 onces en vingtquarre ihetres) OtailCt comos6 (le liqueur prostatique. Cockburn a donc donm5 (ele a naladie une explication lbeauicoup plus physiologique. (2) Le ronijlement (le la verge, peut-~tre aussi le irCtr~cissiment r& sultant d( iv iflainmiation dui canal, ]a crainte que cause au rmalade ]a douleur qui accompagne Ilcmission des urntes, et le spasme qui en est Ia cons~quence, font qic Ic jet est mince cl petit; souve-nt molme il s'dparp11ke aussitbt apr~s sa sortie, sans lowic i cause (fes in~sgalit~s qui se formneni A Fnintitrieur cldu canal. DE LA BLENNORIILAGIE CIIEZ L'[IOMIME. 1 nui,ý le malade 6prouve des erections (t) fre'quentes et. doulourcuses, souvent accompagne'es d ejaculation. 17. - Ordinairement, peu de t~emps apre's I'apparition de ]a bridlure (2) en urinant, ii commence 'a couler (3), par, goutte, du canal de 1'ure'tre, une mati~re sembl~able 'a de l'eau rn~le avec dui lait. 18. - Le malade rapporte le si~ge de la. douleur qu'il 6prouve pendant I'erection 'a la par Lie posL6rieure du gland (4), dans le canal de 1'ure'tre; et l'on remarque (pie celui-ci parait corche6 inte"rieurement, nf peu en arrie're, de son ouvrerture. (1) Les drections douloureuses etl]a louleni' de bra1lure en urinant sont les deux sympi~mes qui distinguent la gonorrlide primitive des dcoulemenis secondaires ci des autres suiniements urdtraux. (2) Gette douleur et les sympt~rnes cjri i accumpagnient peuvent durer pendant queiques joni's et. m~me pendant plusieurs semaines, jusqu'a' ce que le virus, cause de l'irritation, alt dt en iralnd par l'couleirient. 11 arrive mnme (juelquefois que cc sympt~me incommode, etmeinee dangereux, dure pendan quelque temps sans que 1i6coulemient persiste. C'est a ceite Yaridtcd qu'on a donn6 inproprement, le nom de blennorrhagie seche. (3) A 1hdtat samn, la surface interne du canal de 1'ure"Irc est lubriflde par tin liquide transparent, visqucux, thnu, qul est excr~tel par les orifices des vaisseaux sudoripares et des glandes muqucuises. Ce mucus a pour effet d'emipfcher les parties irritantes de l'urinc d'agir sur les tisius qu'elle touche pendant son dmission. La nature irrilante d111 viruis V~n& rien fait que celui-ei augmente ]a sdcrdIion de ces glandules, cc quil est LII difet de la pr~voyaiice dc ]a nature, puisquje, par cc moyeu, Ile virus se trouive attdnud t ieutraind, En ixncme temps la force constrictive du canal de l'ur-te fait, que cc liquide ne coule que par gouttes. M) Le si~gc ordinaire de la gonorr-lide sc. houve A tin pou-e ci demi oil detix pouces de. Porifice de l'rdre; mais dans les cas les plus graves Fin lamnmation s'dtend ý toute la Jonguceur de cc canal, dont la face interne est, d'un rouge diysipdlaieux. 1I1nWest pas aisd de dire pourqunioiIb rnati~re gonorrhdique arriie exacteieen I A cette place. Peuit-0tre agit- cite d'abor-d sur Pouveriure ineme dui nidat, pour arriver peu iA peu an point qui est lc plus sensible;t son actiotn, et, d'oi 'iriniu a Ic plus de peine 5. Penlever. I - 148 TRAITI-" DES MIALADIE-S YEN EIIENN ES. 19.- Tant quo (]trel>,6coulement, la doulcur de biflure (11) dirninue peu. a peti. Avec le temnps, souvont par interniittence, le liquide excre" te qui dtait d'abord aqucux et laiteux, s'6paissit, prend 1'aspect du suif fondu, puis devient jaune et purulent (2), repandant une odeur do'sagreable, 'tout "a fait sp~cifique. 20. - Lorsq-ue les douleurs et. les accidents inflave-n matoires sont abandonn's 'a eux-n~mes, la maladie p-asse li a tiroisie'me pe'riode. La blennorrhagie simple tend alors, d'elle-m~me 'a ]a gue'rison, sans le secours do l'art. Les, erections cessent d'Atre douloureuses; le maladle retient sos urines plus facilernent, et le jet est (1) 11 y a des blennorrliagies dans lesquelles, ]a douleur de br~lure est presquc nulle, tandis quie flcoulement est tr~s abondant, et d'autres ouX la doulcur prk~c dcleoulement de plusicurs semaines. 11 y a aussi quel - ques cas assez rares dans lesquels le mal semble rester toujours At la seconde pdriode:-,c'est la gonorrh~e s0che, oO ii existe de ]a brfilnre ci de la dysurie sans aucune apparence d'koulement. Cetle espkce peut sc gudric sans que cc dernier symptome paraisse jamais. celte soi-disanl gonorrhde s?~ce est dangereuse, parce pie le tissui propre de ]a verge slenllamme souvent, cc qui amnic fr~qucmment des fistules. (2) L'tcoulement purulent pourrait parairre le signe de l'existence d'un ulcre dans le canal. Ce serait une erreur; car datis ]a gonorrhde simple cette 1Msion n'existe jamais. 11 y a, en eflet, des ens oA~ une matire purulente, peut ýtre sdcr~lte sans quil1 existe de perte de substance, C'est-itdire d'ulc~re. On a trouv6 la surface ext~rieure des poumons, les inteslins converts de pus, sanis )a moindre trace d'cxulc(-ation. On voit dans l'oplithlalmie scrofulense ott antres, dans un coryza 'siolent, tin vfritable coulement de pus, sanis qu'on puisse ddcouvrir la prdscnce d'aucun ulcNre. Si )a mati6rc jaunec de Ia gonorrbde provenait d'un ulc~re, on ne pourrait expliquer comment, en supposant m~ne que toute PNlendue du canal soil ulcdrde, celte surface pourrait fournir PNnornie quantIiM de pus qui s'~oule pendant Ic cours d'une gonorrl1,e; et comme la gouorrltde reconualt pour cause Ic virns vdndrien, on ire pourrail expliquier, dans Vhypot.Use d'une ulcraftin, comment cule gudril sans, mercuire, puisque tout ulc~re syphili rique ne penti~tre cicalrisd sansI'intervenlion decccl agent. Cepenidant Ia gonorrh~e simple pent gudrir par les seuls efforts de Ia, nature, on du momns aprt~s un traitement simple, dans lequel Ic DE LA BfXNNQRIIRIAIW CIIEZ 1,II1011. 19 plus lar-ge et Plus fort. U ecoulemont, qt-ii dtait d'abord epais et color6, prend p)eu 'a peu uric teinte blanch~Ure et finit par devenir incolore. (rzaremritr restedt-il color6 jusqu'a' la fin):ii devient semblable h du blanc d'omf, visqucux, forrnant'des Hils quand on l'a 6cras6 entre les doigts, transparent et d'une nature (I) moins irritante. 21.* - Ce-t &coulernent dirninue chaque jour davantage, en m~me temps que le malade e"prouve au gland et dans le canal une sensation pruriteuse, accomapagn~ee d'une tendance non d~sagr,6able aux erections. Enfin, il ne se forme plus quo des flocons filamenteux qui nagent dans I'urine, et qui no tardent pas "a disparaitre mercm'e ne lien I aucune place. Ghez les personnes qni ont, dt gudries d'ume gonorrhde., ii arrive souven t qn'une goutte de mucus janne et purulent repai'altt 6 entrde du canal apr~s pie le malade s'est dcliautfh, qii'il a fait abus de boissons spii itueuses ou du colt, etc, Gependant c'esOt priujj cipalement pendant ]a pdriode inflamnmatoire que l'conlement gonorrh~ique est purulent, landis que, dans 1'hypotU~se d'un ulc~re, ce devrait, Wte aussit-Ot apr~s que l'inflamimation conimence 'a dininuiter. Du resle, Vouverture des cadavres donne de nomnbreux exemples qui vienneni A Pappui de cette opinion, soil qu'on examine le canal de 1'nr'tre d'homines qui ont succombd pendant qa'ils dtaient alteints d'une blennorrhagie, soil qu'il s'agisse de sujets ([ut avuient eu celle, maladie longlemps avant leuy mort. On ne trouvait chez ces derniers ancune cicairice, excepl6 dans des cas tr~s raves; et, chiez les autres, on ne remarquait ancune trace d'ulc~re sur les points atteints par ]a imaladlie. Ceux-ci hIaient senlemnent rouges et comme excori~s; la inati~re colore'e pouvait etre exprim&e de ]a membrane interne du canal, Landis que le pus dtait libre et r~uni clans les lacunes qui sdparent l'orifice des canaux exci-dieurs des glandules mutqucuses; mais sans qu'il y edt d'ulcdralion. Les vaisseaux lympliatiques diaient conime distendus et injects par tine niaHi6re blinclie. Putt, Mlorgagni, Hunter, Stoll professaien I cette opinion. (1) La matit-re qui s'fcoule dans tine gonorrh~c paraft N~re de hi lymplic coagulable. On reconnalt qu'elle devienl dWune bonne nature, iorsqnc (les autres sympt~mes ayant diniinuý,) die forme sur Ie lingo,,no ta cle qni ne traverse pas lkipaisseur entichro des, lissus, tache que Puni pent enlever par le frottement, sans qu'il en reste aucunn trace. Tant que colleic ati?.re est virulente, elie colore fortemient le lingo et I'imiiebio ntieremnidnl 20 TRAITL' 'DEJS MALADIE.S VENE'IIIENINES. avec les3 derni~res traces de chatoujillerent. La Lionnorrhagie gue'it ordinairernent de la sorte en quatre ou cinq semaines. 22. - Telle est la rnarche ordinaire de la blennorrhagic, mais les vari~t~s en sont innomrbrables. 23. - Lorsque 1'irritation caus~eo par ]a mati~re blennorrhagrique se rapproche davantage deol'inflarniation, los sensations douloureuses ressenties par le maJade ne sont plus born~es au sie~ge primitif du mal. 24. - Une sensation de pesanteur 6ten~due "a tout le bassin, une sensibilit6 extr6mc des bourses, des testicules, du p~rine'e, du sacrum ot des hanchies, des elancoments dans le gland, uine atroce br~dure pendant I'C'mission des* urines, ]a rougeur de celles-ci, des 6"rections fiequentes et (louloureuses, des garderobes pe'niblos, sont los sympl.Oines qu 'on observe ge'neralernont on paroil cas. Les glandes do l'aine s'engorg)(ent aussi assoz souvont. 25. - Si l'inflainration est encore plus forte, tout lo canal de l'ure~tre deviont d'un rouge 6rysipe'lateux; ii somblo raccourci, des Crections non interrompues (priapisme) amenent lo renvorsernent de Ia verge (corde~e), qui est accornpagn6 des plus vives douleurs'et de 1'6oulement d'un peu de sang (1). Le'mission fr6quente du sporme cause uric ve'ritalble torture. L'urine est d'un rouge Fonce', Acre, bri~lante; le malade est ohlig6 de la rendre "a chaque instant, oncore n'ohtient-il chaque fois (pie la valour d'une cuiIler~e ii th6 de ce liquide. Qtiolquefoik;nme 1'Furiine ne coulo que goutte a% goutte, et encore an milieu des contractions involontaires des (1) celui-ci est fourni par de petits vaisseaux, qui sc u'otivent ainsi rompus pendantIt que lees 'reclions congeslionnentl a membrane rnilqueuise de J'ur~re. D)E LA BLIMN~ORItIi1AGIL, CIILEZ L 1101111116 1 niuscles dii visraesw uiJout au moment omprusu o dernic"rols gouttes. Souvent le malado no petit re'ster ti-aiquille pendant plus d'un quart diiolure, et ii arrive fre'queomment que la retention deviont compid'o. Le membre viril. est tre's doulouroux exterieurement, los hn"'Nres du. me~at se collent. On observe aussi le gonflemont de quoelques glandules le long dIi canal de h'ire"Ire, et un gonflemont douloureux dui p~rin~e, souvent Caccompagnes d'envies d'aller 'a la selle. L'i~oulement, est claim', Acre, d'une mauvaise couleui' verda~Ure ou. o'tisatrc (1), souvont, striO de sang; it imbibe le lingo et forme des [aches de la mmeo nuance quo liii. La douleur est violente, elle, acce'Iere le pouls; it y a dos frissons et do la chaleur tout 'a ]a fois, sur~tout v'eis Jo sOir; Jo sanG quo l'on retire do la veine est souvent couenneux. 26. - Cot to narcho do ]a nialadie n'est jamais naturello;- it faut ou quo Io sujet porte avec liii queique. mauvaise disposition organique, oLI, co qui ost plus fi,6 -quent, qu'il commette quelque fauto do regimne, ou qu'il lui suivienne qucique accident, connie un acces de fie'vre, un refroidisseinent, un acc~s do cole"re, une violente fr-aycur, qu'il so livre a ]a danse et "Li l'6quitation, qu'il s'abandonne au coit, 'a1'usago des boissons irritantes, qu'il pronno des purgatifs, qu'iI Lasso des injections irritantes, ctc., pour quo la nialadie arrive 5 un tel degr6 d'intenisit6. Lorsque (10 semblables commplications so pr6sen tent, la maladie rnaLrche d'un pas rapide, si on no mui oppose pas un traitoment coINvonablo., ot l'on pout voif surgir los sympUtrnos los plus grav~es. (1 Cette teinte U~pend presquc Loujours de )a prdsence dWon peu de sang. 22 TRAITE' DES MALtUDIES V ENERIlENNES. 27. - Le priapismec ameno facilement la gangre~ne; l'iufainmation des glandulos du canal de l'urd're caue ds ac. qui s'ouvrent soiL ' l'int'rieur do ce canal, soiL 'a l'exte'rieur. Le gonflement dui perine'c et, prohabloment colui des glandes do Cowper formont, aussi des abee~s, qui donnent, naissance plus Lard 'a uno fistulo pe'rin6ale ontretonue par le passage anormat de l'uirino. La prostate scuflamime CL s'indure, elie suppure raroment. be pr6puce s'enflamme, surtout par le contact de la mati~re gonorrhi~ique qui s'insinue entre lui et lo gland; do la' r6sulte, commo cons6quence, des chancices dui pr6puco ou uno balanite. Ou bien lo pr&ptiCC so. fronfle, ot ii so faitLtun phimosis ou uin paraphimosis. QUciquefois e'~couilemenon cesse bnusquomon L, et alors it surviont uno orchite sympathique ou un ongorgernent, dos glandes de l'aine. 28. - Apr~s quo lo malade s'est plaint d'uno sorte do colique dans le bas-vontre, d'une sensation de faiblesse dans los lombes ot lo bassin, do doulours dans los os du coccyx et dans tLouto le'tondue do l'urbtro, d'envies do vornir, on vroit le cordon Lesticulaire soengorger, puis 1'epididymie eL enfin le corps mmemodui Losticuile participer ý cot, dat. It ost rare quo la maladie paraisso dos doux c)L6s 'a Ia fois; cello st grene'ralemont, Iimnite"o'a iun soul. CeLteo oichite s'accompagne dutne fie" NI symptomialique:Ile pouils est vioe, plein et, dur. Lo Lesticulo mnalado forme ine tumoeur molle (chaudepisso tombe'o dans los boursos ), qui durcit pea "a pou; inais l'Opididyme resto toujours plus dur, sensible; it est, Ie sie'ge d'une douleur pressive sourde, accom-pagn~e' d' 6Ia n cements. Ces souffrances paraissentLi nsuppor tables aiu malade. 29. - Le cordon spermiatique so gonfle souvent, et DE L& BLENNORIAIU E CAI!IZ L'1UOMII1E. 2 la veine devient variqIO.use; les vaisseaux t'jaculatcurs sont durs et doulourcux. 30. - Lorsquel1'6coulemcnt a diminu,6, ou, cc qui est beaucoup plus rarc, Iorsqu,'il a tout 'a Fait cess6, la douleur de bruilure en urinant disparalt aussi. Quand elie persiste, c'est que le 9col ve'sical a e'e atteint par' la maladie;. i y a alors de fre~quentes envies d'uriner, et unc strangurie vOri-Able. L'inflammation, qui avail eA6 jusque-.hi superficielle, gagpte en m~me temips en profondeur ct envahitl'e'paisscurde la membrane muiqueuse de i'uretre. Le goritlement testiculaire passe quciquc. fois alternativcrnent d'un c616ite l'autrc. 31. - Les autres visct'res 6prouvent des symptkmes syrnpa hiques, comme j e lai di t d~ja'. Lanorexic, la production dc flatuositks abondantes, les coliques, ics vomissements, sont les sympt~mes les pIlus ordjnaires en parcil cas (t). 32. - La r6soltition est la Lerminaison la plus comn(1) La surexcitation du sysftire nerveux par les passions, Pirritation dc tout l'organismeet surtout des organecs gdnitaux, les injections astriagentes, 1'eiploi i-dpdtd des lbougies, des purgatifs et principalemeut line disposition organique qui n'a pas encore &dt coinplitementa apprdcide, engendIrent ces Lumeurs testiculaires el ces engorgemients des ganglions inguinaux, lesquels nWont alors rico de -vdndrien, cc qtii est fort rare. L'irritatioii syinpathique des vaisseaux lymphialtiqes quidse reuden t ai canal de Pur~tre t au caput gallhiageniis semble causer cc gonflement 6loignid. Je don~nerai pour preuve le retour et la disparition alternatives de ces tuineurs, et leur curabilild par les 5ntiphilogistiq tes sans Pinterveution de prC-paraiions mercurielles, cc qui n'arrive jamais pouir les bubons vdritables et pour le testicule ve'ndiien. 11 est tri~s rare, qtiand on prend queiques- precautions, de voir ces tunieurs suppurer; et alors, comnine le remarque Hunter, ces ulcOres W'ont rico de syphilitique; us n'1am~neuL aucuin accidlent vdndrieii secondaire, et gudrissent sans mercure. Le vdritable bubon et le testicule vdn~rlen, qui son otibs deux l'ettet. deIC 'absorption directe du virus, sont beaucoup plus gros et plus dotiloureux que ceux qul sont le rdsultat sympatitique' d'une gonorrlide. supprinide. fmuneC de CeS LunCicuS;- leur passage h l'in(lLuralion (I1) est la pluis rai'e. La Cangre'ne et 1'ulcdration soul plus rares encore (2). 33. - De mn~re, lorsque cessont los brdu'lues en urinant, ot quo commence la strangurie. ainsi que ln piiipart des autres sympt~mes, Les glandes de l'aine cornmencent "a se gonflor; mais cette tumeur, produite par' une irritation sympathique, n'a qu'une ressemblance tr's, 6loigi~e avec los bubons veneriens. L'existence do petites turneurs galnglionnaires inguinales est souvoni. aussi un syrnpt~me evident do la gonorrh6e, lequel pout exisler sans que l'o'coulernent ait cess6; elues disparaissent d'ordlinaire avec l'irritauion ur~trale sans alter plus loin. 3!,.. La resolution et l'induratiion soft los terminaisons los plus fre'quentos do ces sortos do turnours; 1'ulc6ration est la plus i'ar-e. 35. - Une des complications los plus dangferouses, et qui r6sulto de circonstances anialogues, ost l'oplithalmie(3) blenniorrhagique. Apre's ]a diminution do lY6.cottlenient ou sa cessation compl~to et, subite (g~n6ralemnent, an bout do deux on trois jours), ii la suite d'un refroi('1) L'indwxltion arrive SwrtoIut lousque I'dcottenent tie se r~mablit pas tout A faits et que le gonflernent testiculaire ne sc rdsout pais. (2) CiiAianncr dit quieules ne s'uic6,cnt jarnais, contraircrnent aux observaiions dce1Hunter. (3) 11 existe Wien tine espkcc de synipathic entre lorgane de la vue et celui de la g~n~ration, nais je tie voudrais pas I'invoqucr pour expliquer cc ph~noin~ne. On conside~ic gdndralerncnt cetic ophihal~mi&' coinme1'effet du transport de la mahi~rc blennorrhagiquc, bien que cel~o opinionf (loivc fti'c regaidd~e comfl invraiscin bl able tant qu'on n'aura pas protiv6 par )'inoculation quc ]a mati?~rcsdcrdk~c par les conjonctives est cap~able de produire tin chancre. 11 est donc doutciux qti'oii doive donner ai cecte ophithalmic le litre de blentiorrhiagiquc. Girtanner est towt a fait de cel avis. DE~ LA BI~hNN0IttIIIIIS (A-IE CZ 1')IIOIMMEL. 25 dissetnont -do tout,-leCcorps, 0o.iscuilomcnt, des parties efni*ales, poutr s'dtte ti-op N'1Iu dans un, temps inoppor(uti, ott s'dro place' daus un courant, d'air, on voit; une V'iolonte inflammation envabit' l'cil, acqu6rir en tr~s pen de jours uno intoensit6 extreme qu'on ne peut, maitriser, et causer bien t~t unie ce'cite' incurable. La conjonc - ive s'enflammc d'abord, se gonfle, et forme un bourrelet rouge comme. carn ifi6; elle-se'cre'te en grande quantit6 un liquide purulent,-qui enflamme 'a son tour la face interne des paupi~res. Le moindre rayon de Inuii6- e e~st insupportable. La scle'rotique s'en flamme ý son foutr, se tine~fle, et Forme antout' de la cot'n~eune saillio qui fait paraitre cette dernie~re comme enfonce~e. On remarque aloirs qu'il se fait du pus det'rie're la corn6e cuelem~me, laquelle devient blanclu~tre, et opaque, so de'forme sous l'influence de l'angmentation de volume dui globe oculaire, fait une saillie, et enfin e'clate. Les tameursde l'oeil s'e'coulent alors, et la vue est perdue pour toujours (1). 36. - Lcs ulct'res (lu canal de l'urktre paraissent t'o, ble's rares; au momns sont-ils tout 'a faiL exceptionnols dans la gonorth'he oi'dinaire, abandonne~o 'a olle-mc~me. Mais la pointede li canule dune seringite a injection, la sonde, une bougie dure peuvent, entre (des mains inhia biles, blesser le canal do l'ure'tre; un nice're; chancreux vient commo cons'qttence de cette lesion. La rupture d'un vaisseau sanguin dans le priapisme, par l'onanismo on pendant le coiL, peut amener un semblablo r6sultat. Un abce~s enu, darts lintdrieur dui canal, an lout' d'uno glanduic muquense, et qni s'ouvrirait do cec ct6, produirait aussi cette ldsion. (i) Souve~nt au bout de quatre ou cinq jours, commne Girlanner N' remarqud. 26 ThAITE" DES ý MMAlALUES VKNERIEN NES. 37, Une vive douPLuir en urinant, circonscrite hi une tres petite place, douleur que l'introdluction du cathdter on d'une bougie renouvellt aan point m~me oii cell s'-6(ait ffAit, sentir, et que 1'oIn petit exciter en pressant sur cc point, prouvent l'existence de cot ulc~re. Ordinairement ii s'est e'coule,' un pen de sango- avant que Fl'ucore se soit fornid (1). 138. - Les symptbrmes~inflammatoires se calment Lou.jours en pareil cas, rnais la donleur persiste en un point pr6cis, et dure ni&me pendant la gonorrh~e secondaire qui no re-connaft pas d'antre cause. Celle-ci ne cesse oilti eremeon t q'apr('',s que le mercure, donna 'I'int& rieur, est venu faire dis-pearaItr sa cause, c'est,-a-dire 1'ulc'e rtral. Si 1l'0on vent reinpiacer cc sp'cifique an-tiv6,n6rien -par (tes injecti~ohs astringentes, la syphilis constituitionnelle ne tarde pas ý se, montrer. 39.- 11 arrive sonvent qu'apre's un colt impur, ii so de~veloppe une sorte de oen norrhiagie exte'rieure. rrou tefois on l'observe assez rarernent, et presque jamnais chez les hoinmes qui ont le pr~puce naturollernent court, on chiez lesqluels ii a eMt coupe'. Le roalade 6protive d'abord un prurit brcilant; puis ii s'6tablit uine se'crktion de mati~re 'acre, visquense, au point d'union du pre~puce et dU gland, ý la.couronne de cc dernier, et surtout, "ala face interne de sa partie inf6rieure, sans quo l'6pithi6liuin soil enleve6,et sans qu-'il ex'is~e aucune ulceration. Quand on ex-amine ces parties avec une loupe grossissante, on les tronve comme recouvertes de petites, veg( &tatLions.- On donno ii ceLto s~ci'6tion hors nature le nomn do bat anitc(2). 40. - La ncaladie envahit parfois toute l'6tendue de (1) Ojiltanner pr~tend qie PNcoulenicnfl est 1o0ijours dans cc cas 11106 a tin peu de sang. t- (2) Sydenhain esiccelui qui paralt I'avir obscrvde Ic premier. DE Lei BLEiNNORIIRIAGlE C[IIZ L't 110Al 1,. '2-7 la. face interne du pr6puco et, tout lo pourlour 1du gland jo1'ai ober 6e m emau sormint (1) de o Cli-ci (2). 41.- - Des experiences corlainos prouvent quo, dans des cas rares, la matie're blennorrhagique pout ktro absorbe'e, ot produire la syphilis cons ti tutionnel lo. Mais on n'a pas nettornent de'terinine' le's circonstancos oii cos accidents arrivent. Quoe cela. tionno i la. presence d'UlCer'es dans le canal, Ulce'res qui doivont presquc Lou.jours leur existence h des blessures causdos par dos (1) Ceite derniire place est peiit-Cdrc celle oil la gonorrhdice elle-~nime Comifflence sonvent. ice fait snivant vient d~poser en faveur de cette opinion. Un hoinme, qui n'avait jamiais en de goriorrh~e, vit apparaltrc, apr~s un coft fimpur et difficile, tiinetache d'un rouge fonctý, presque excoride, d'nne dtenduc de trois lignes environi, et situu'e ýi deux lignes dinu m~at urinaire. Celte taclie suintait trý.s pen eti ne calstaiL, pas beancoup, de douleni; du resle, ii n'y avait aucutn sympl~ime %vndrien. Dans cet dtat, cet homme cut commerce -avec une femiine qui dtiat bien porlante sons tonus les riapports. Celic-ci contracta une gonourrhde tr~s violente avec des bubons consensuels dans Painec droite, puis tin abc~s dans le phi qui s~pare, de cec c0Li, la grande Mivre de ]a clilssi2. L'howime s'abstint alors dle tout rapport sexuel, et il comrnenqai A basshier la partic malade avec dui lait ti~de. Lc mal cliangea pen A peu (de place, et envahiit en quciques jours P'orifice dui canal del'ui-r~te, dont les Mivres s'enflamm~rent. Une ldg~re humiditd se montra i l 'orifice dlu canal; le malade s'assujettit alorg 4 utn traitement rdgulier; ii puit pendant six jours seutement du inercure soluble Ai doses rapidement croissantes, et il fut an bout de cc temps gudri saiis irdcidivcs. L11n'infccta pIlus sa femme111 qui jonissailid'unc santd parfaitc plus de detix ans apr~s ha cur-e. Des antiphlhogistiqucs cmployds ý Vlintdricnr et ýIl'extdiieur avaicnt stifl 'a la guwiri de son dcoulcment: lc mercure avail fait cicatriser l'abcs. (2) La balaniite paralt ddpcndrc WnnLue trop grande finiesse de lXpidermec prdputial; aun moms ne s'obscrve-t-elle pas clicz les lionimes doiit hý prepuce est court, chiez ceux qui ont 66 circoncis et qul ont toujouri he gland ddcouvcrt. Le gland senible alors reconvert d'un dpideri'me plus dur, quc lec chancre setil pcnt entamer. Pent-ýtre ces petiles vdgd~ations qu'on observe dans la balanite, stin Ia surface du gland, ne sont-elles que de-pctits chancres. Plnsienrs observaiteurs, enitre antics Cardane, oft vn ha gonorrhdc et la balaniite alterner, l'uue apparaissant lorsquc I'aiire cessait. 28 -1 ['ýI'A-, i iJS MLAIADFS VI-NPI'1tNNS. Corp Irs&1angfers, porsolne Wle l outitra, et ii nI s t.besoin ici daucoune autre preuve. This cc qjui ostheaucoup plus douteux, cc sont les circonstancos dans lescjuellcs 1e viruis ost absorbd' par la membrane muquouso doel'u retie, et, poi't6 dans, le torrent circulatoiro, sans qu'iI existe auicuno solution de continuit6. Cola (Lent-il ý cc que le, traitemont est ttrop irritant, on, au contraii'e, 'a cc qu'on, a fait usage d'un trop grand nombro d'6vacuations sanguirios ou do purgatifs, eh enegdnal d'un regime ddbilitant? Serait-ce, au coniraire, 'e~fft de muedicaments Iiyposthe'nisants internos on externes, on l'application extedriourcd'cmph~trc ci d'o nguont rercuriols? Pout-L,ti'e encore faut-il attribUei' cot efet "a une disposition mot'bide dkrange~re a* la maladie, 'a uno filvro accidon (cie (1), on a un 6tat maladif ot'dinaire? Tout cola est don teux, et ii ost tre's pen vraisemblablo quo la iratie're gonor. rh~iquo puisso 6tre absorb~o, quand ii n'y a pas d'ulcd'rations dans l'uii'tre. 4-26 - 11 ost certain quo CoestIbiefl plus la disposition (2) individuolle du sujet qui s'expose, 'I 1infection, quo ]a be'nignit6on o la mnalignite' do Ia matie~ro infectante qui rend la gonorrhoe simple ou grave; mais cc sorait~ allor trop loin (:3) quo do niet' avec Hunter Faction dlo toubes cos intluences, modificatrices sut' los diff~i'onts degi'~s du virus-, et do soutonir la m~me indifference pour los autres mniasmes (4t). (J) J. Foot dit avolir vu disparalire une hleniiorrhagie A lIa suite de P'apparition dWane variole, et Liue syphilis constitutionnelle cornpl~te en Clre la cons~squencc. M~ais qai sait s'il n'y avait pas qucique UIC61ration dans I'ur~tr? (2) On sail, pal' exemple, qii'une fille poblique pent cominuniquer dcs blennorrhagies d'intensilid diverse atix lommes avec lesqucis ecue a des rapports, sans iufecter cehui ui lIa fr~juente habituellement. (3) Girlanner partage cel avis. (f)Serait-il douc indiffdrent d'empruntcr pour l'inoculauion Ie pus DE I~A BLENNO[UkIIGIE CUEIIZ L'LI0MIE1. 29 43. - La prern-i~e helennorrha-gic dont, un hiounme est, atteint parait ~tre la plus violente qu'il puisse av'oir, surtou t s'il a un tomp6rament sensible et irritable. 44. - Des blennorrhagies re~p6te'es semblent rendi'e le canal de I.'ure~tre. de moiris en moins sensible ýt une nouvelle irritation. 11 sernble que le temnps qui s'6coulo entre deux infections soit de plus en plus long. 45.- Les sujets dont la peau. est aussi susceptible ne sont pas les plus difificiles a guerir de la, gonorrb~e; ceux, au contraire, dontlFt'piderme re'siste aux iri'itata lions ext~rieures pre'sent~ent, les blennorrhagies los plus tenaces. 46. - Une longue dur~e~ de la douleur do, br~i'luro on urinant indique une blennorrhagie de mauvais caracte~re, laquelle a, pour avant-coureur, une agitation inqui6 -tante. Cependant une vliolente douleur de bruclure n'iridique pas toujours un e'coulement, d'une grande intensite'; de n~me qu'uno douleur ltegere no pr~dit pas loujours un kcoulement mode're.-A 47.- Avant l'apparilion do l'~oulernent, la blennorrha~gie est rarernent communiquko par l'homme, landis qu'elle l'est plus souvont par la femmo. CopendlanLleI Vfirus no reste pas inaclif enire le moment de la coniagion elt celni oii ' Iecoulermenl apparall; car le umadeh ep~rouve toujours alors qucelque, sensation doulourouse dans le canal do l'ur.re. 4.8. - h~e virus blennorrhagiquo engendre des 6cou1 -d'une variole b~nigne ou celiii des pustules (run enfant qui -autrait sit:-- combd? Jai vui daus one ýpicldmic (de fj~vre nerveuse grave dix personnes atcteites d'accidents presquc ideattiques, tontcs habitant one m1)Ime i)HICe; landis que dans une autre familie les dornestiques, qui se trouvaieft s~par~s, pr~sent?~rent presque sans exception des9 symptomes divers. 30 T!AAIT DE'S MALADIES YE'NEI1IENNES. lorenosnis s'lablos "'EcouX de l'urd" re sur toutes les membranes qui ne sont pas rocouvertes d'un C6piderme, ct, qui soni. secrd'anites de leui' nature. 11 faut donc eviter quo ]a matikre gonorrhbeique touchol'e anus (1), ]a bouchoe, lo nez (2), l'mil (3); tou tofois ce- virus no pout pas Oitro ab-sorbe' plus facilemeni. par ces -surfaces qul sonl toujours lubrifie'es quo par la muqueuse ur6itrale; aussi cause-t-il raroniont ]a syphilis cons ti tu.tionnolle, et. i'esiste-i.-il. au morcure. 49. -,Si, cependant,'it esi. mis en contact avoc une surface d6nude'e, ii agit sur 1'organisrne comme le virus des chancres, et produit, ]a diaithese syphulitique quo le morcuro soul pout gu~rir. J. Hunter, ayant inocule' sur Ie gland d'un hiomme bion portani le pus do la gonorrhi~o, v]i. parattre un chiancre, puis u- bubon, onfin uno syphillis comple'te (4.). 50. - Qui sait corubion on pourrait, evitor do chancres sur 10 gland et. le pr6puce, si l'on avaiL soin d'enlevor Ia. mati~ire gonorrhe'ique do cos parties? 51.,- Bien quo la gonorrhi~e ordinaire soit ve'n&' rienne, cc quo personne, no pout flier, il y a cependant encoro d'au tros hlennorrhiagices 6galemen t con tagiousos, ci. qui soni. de nature goultouso, scrofuleuse ou. autres. Cos dernie'ros-gu~rissoni. souvont avoc boa ucoup do fadilit(&; do hi vient quo los m~docins iuexperimoni.6s re(1).1'ai vt i J matEi&c blennorrhagique, introduite dans le rectum Par (les actes contre natuire, y awener une I)Iennorrllagie tr~s rebelle. (2) Duncan, Im, a vui produire daus ce cas une violente inflammation de Ia nmenmbrane de Schneider. (3) van-Swicien a vuim ie 'ri~able lblernorrhagie de I'miI se montrer souivent chez de nouvealu-nds qui avaient dt contaminds lors de Jeur passage ~i travers les organes g~nitaux (le leurs nieres. 1(11) Traih de la waladie veunrienfe, notiv. MRi., avec notes, par Ph. lRicord. Paris, 1852. p. 621. TRAlTMEA1"NT D-' U LAfIEMNiIU1H.,krIECII.z1[.Z1IIO*.3 gardout conmmo SpCcifqific do la gonorrI~e los nindicamen Is qui louir ont r~ussi, el ius conseiývent cotte opinion j usqu'h ce quo 1'impuissance do ces agents 6chiouo con tro uno gonorrh~e re'ellement v~ne'rienno, ou quo lours mauvais e~fots leur apprennent Ie contraire. 52. - Ceux qui voudront connaitro ]es sympl6mos qui distingilent, un'e hlennorrhagie ir'nn'rienne do cello qui, no l'est pas,l-rouveront les, meilloures indications dans- l'ouvrago do Hecker.' ý53. - Le caracte're contagieux d'une blennorrhagio qul tire ii sa fin no disparaltjam'ais avant que le snintement ait, compl6t~emont cess6, quo los 6rections et 1'6ja* cuilati~on, soient absolumont sans douleur, et quo la briAilure et l'ir'ritation. contro nature aiont disparu. CHIAP1TBE 11. - TRAITEMENT DE LA BLENNORRIIAGIE CIIEZ L'HO0MME. 54.i- Lesp~co do gonorrhe'o Ia plus simple (mais aussi la plus'raro) gue'rit d'elle-nu~me lonboment par un bil ~gi ehginiquo, sans l'intorvontion do 1Fart. 3 55.-Los plus violontes (et1 aussi los plus fr6queritcs) se calment, la plupart du temps par los souls eff~orts do la nature- mais lour gu~rison est plus heureuso, plus prompte, et plus facile, loi'squ'on omploic. los oycus do traitement, convonablos. Colui-ci es1 fix6 sur los indica-. lions curativos.suivantes: Calmer l'infiammation. etla doulour; arr6ter los suites doel'irritation i-norbide; aider F'action do la nature; expulsor le virus, ot, dans quciquos cas, excitor la liehvro,. Nous n'aurions pas bosoin do cos, indications miultiples, si lo sp~ciliquo do la gonorrhe'e nouse'tait connu. 56. - On pourrait 6"Iviter bien dos gonorrh6oes si lYon avail soin do laver la verge, et do faire des injections do 32TIIAITI-" DES MALADIES VEýNfIIIENNES. IJai t ()tii'.dca ussi t6ta pr Cs l'in fecIi o n, ou d anP.s I a prorni ic I periodo do la. maladie; cc (jlJC jai vuisouvont roussii'. 57. - Mais oirdinairemcnt on no viont re'clarner nos consoils qu'au morneni oii los doulours y coniraigneni los rnalades, c'est-ýi-dire quand la maladie ost arrive'e " sa deuxic'mo p~riodo. 58. - On ordonne alors hiabituollement un r6girno doux ci.,'6gdtal; on proscrit los alimnents sale's, los boissons spirilucuses, los 6picos (sn rout le poivre, I'cau-dovie, los 'iandes marine'es, los poissons conserve's dcans ]a sauniuro dtde haul go1iit), laViandodo. cochon, la graisse, et tous los alimoents (1'ine dligstOSion diff'icile. On recommando aussi do nO PaIs tiop mangaer au ropas. Lo m~docin rocommando dobaignor fre'quom monile mombre, vpiril, I etdo so laver, avoc du lajit iide. 59. - Quant an iraitomont, special do la gonorrhe'e, ii consisto h ldiminuor l'unfamnmation superficiclie dui canal do l'ur('Ire, eti "arondro cohui-ci insensible ' Iii 'iriiaiion vo.ncwionno (co qui ost, l'indication capitalo dans la socondo p~riodo). Dans colic intention, on injocic dans le, canal des liquidos ayant celle ou(oble vortu, en ay Ianl soin (10 los faire pe'n6trer jusqn'au siege do la gonorrhi~e. On peuti employer une. injection comiposee do trois grains d'opuum dissous dans ironic gouties d'ospril do nitro dulcifie,e, cim~ls ii une once d'eau., dans laquelle on a fail fondr'o iiois grains (10 sLucie do Saturino. On introduii, avoc precaution dans le canal un petit siphon d'61ain long, do tin ponce et, demi, oL donI l'eXtlr'Mii6 (1) On miicux encore, suivant, le conseil de Girtanner, en (aisant (les injections dean dec clanx, Iesqtielles, scion tij, touffentleI mal dans son gerrue. uaclion dIe cc m1oyen indliqlIerait-cile que Ic virtis viindrien esL aIcidle de sa nature? Au licit d'eau lde chaux, on1 petit prendie encore irne sohition affhihlie de nin-a ic dargent. THATTEMENT DE LA BLUNNORRIIAGIE CI{EZ 1,'F0NIOMM. 33 est tr~s mince, la verge C'tant pondante; on saisit la. pantic supdriouro do cot instrument, laquelle a la forme d'un entonnoir, entro le pouce et 1'index de la main gauchie, et Il'Pon verse dans cette pantic le liquide dont j'ai donn6 la formidle, en ayant soin dolerneployer tihde. Cc toe operatlion doit Wre renouve1e'e dix ou douze fois par jour, et durer uno minute, nmrno quciquefois plus longtiomps. Lo liquide coulo vors la partic ar-nincic (le [instrumnent qul so trouvo plac~e au nivoau du~ sie'go de ]a maladie, et it retomnbo ensiiito entre Ic canal et la canulo jtisqu'ai l'orificode l'tire're par loejuel it s'e~coulo. Par ce moyen, los parties malados sont setiles atteintos par le me~dicament. Leo malado pouit Faire 1ui-mrnme cetto petite operation; ello rd'ussit mieux quiand it se tiont dehout. 11 no pout se trom per en noen; tous les inconvenients dos injections ordinaires sont 6vit~s -,it faut seuloment qu'il ur'ine avant do faire son injection. Cette op6r~ation est tr~s praticablo avoc l'instrument quo jfindique, mmem dans los cas ot'i la sensibilit6 du canal est t-r es de'voloppe'e, otofi le ma lade n'oso pas so sor-vir d'9 ine soringue ordinaire. On pouit, pour plus doelprecaution, enduire l'extre'mite' do l'instrumont avec du lait ou do ]a cre'me. On (bit injector, chaque fois, cinq grains d'opium et autant. d'oxtrait do Saturne dissous dans uno once d'eau. 60. - It faut donnor on i-n~me temps des boissons ddlayantes: une 6mulsion cornpose'o do trois a six livros (l'oau et do troisa' huit onces do graine do uin, avoc doux oncos do sirop do pavot e1 uno once do sirop do citron; touto cello quantit~ddoliquido doit~trc huo chaque jour. Cotto boisson pout remplacor tous los autros mtdicainents internos dui'ant la pdriode inflammnatoire. 61. - Quand it existe (10 la constipation, on donne I. 34I TRAXTE' DES IMALADIES, 'V'NE'RIENN1?S& seul~erfnentdes lavemcnts do myiel et d'eau; on peut m~me les 6viter parfois en faisant manger des fruits au 62. - Pourdininuer les erections nocturnes, ii faut donner au malade p J4ain de pieds d'une derni-heure, et lui faire prendre quelques gautt~es de t~ein turn d'opiurn avant qu'il aille se coucher; ic faire dormii' sur le c6l, sur un malelas 6lastique, mi conseiller d'ULre pen convert, et, d'habiter une chambre fraiche. 63.- Dans les cas ordinaires, le malade doiL c~onLjnuer ce traitem~entjusqu'a` ce que la d'onleur de brla-r lure ena urinant son. ch~pge exiun prurit ha'ger, etque le gland ai4 Perdu sa couleur rouge et sa transparepCe; enfin quo l'6cp,.41ipcint ait change sa couleur speciale, et qu'il soiL peu abondant, yisqueux et incolore. 64. - Ce re'sultat peut 6tre obtenu dans l'espace de sixa b uit, jours, Si le traiternent est Wien conduit. 65. - Mais cc traitomont nWest pas g~n~ralement, employe,; on a ii-rnae soim dans la blennorrhagic simple d~e Ic remplacer par uno foule de woyens qui sont beaucoup trop nombreux pour Wero fficaces, et par une multitude de manccuvres, qui font souvent, d'une gon.Qrrh~e tr~s sia~ple uno rualadie de mauvaiso nature, et, parfois interminable. 66. - Partant. do cot to opinion quo le virus v~ne'rien est la cause fondamen~talo do la goxiorrhiep, on a de temps ~iautre recommand6 Iceinorcure, cornme 1I'anticlote spa'cial de cette maladie. 67. - Eri cela on no consultait pas assez 1'expe& rience, et Yon ne rehUchissait pas qu'iI n'y a aucun spd& citique do la gonorrhe~e, et, quo le mercure ne saurait agir comme tel, paice quo Jo virus porte" sur un-e surface naaturellement, s~cre'tante, comme esi. la membrane mu TRnAITENIE.NT DE' LA BLENNOWMliAC! IIE cmZ Ci'iIOMv. 35 qucuse de Furetre, l'irrite X'uoo maiiiCýi'e pour''db dire m6canique; et qu'ainsil16 Spedciliquo atitiv6ne'rien no petit agir stirtine mem-brane (Jul se trouve tout -' Fait en debors de sa spie~re d'action. La blennorrhagie es~t une aff~ection purerjaent locale. 68. --Plusieui's faits prouvent surabondamment cette vwrit,6. Air~si un hooinim pA vetiait d'6Li'e gu6ri d'un chancre et d'un 'hIubon par le nwrcure contracta une gonorrhe'c en, s'exposant 4i une nouivelle infection. Or ccci ii'aurait p~as eu lieu si lirrilation bleiinorrrhagique avait pu 6tre attehite par ce medicarenet; car, tant; que Ics liqu.ides de l'6onomie auraicnt, 616 im pre'gn6s de cc a 'tatl, Iinfection n'au rait pas W1 plus possible dans cc cas qu'elle ino [est avec le pus ve'.6rion (lull chancre. On a vu aussi des gonorrh6es reparaitre pendant un traitement imercuriel, ct passer "a 1'6at, d'Ydcoulement secondaire. 69.- On n'a jamn~js retir6 aticun avanitagp, du rnercure dans, lc traitemetit de ]a gonorrhe'e simple; aussi est-il, tout "a fait iriconside d daff~aib~lir le malade avec cc meta), qui est souvent tre~s nuisible. On a vu, par exemple, apre's 1'administration, do fortes doses de inercure doux, comme apres cello, d'autres purgatifs drastiqu~es, 1'irritation des parties g6n i tales atigmen ter' beaucoup, amener une inflamimation violente, le gonfleinent dui testicule et des glandes de l'aine, etc. 70. - Peyrilhce a recommand.6 son sel amninoniac aussi bien contre la rla~die v6n6ricnne que col~trc la gonorrh6c, et ii en a faiL un sp6ciIfique de ces maladies. 11 est ne'cessaire que 1'observation vienne confiriner coltc donnde. Cependant, Mlurray a vu cc set doniid l'intdrieur produire l'arthrite blennorrhaoique, la strangu'rio et 1'lhdmaturie, 36 TRAITE' DES MALADIES VE'NI'M1ENNES. 71. - Nous lie connaissons donc aucun spe'cifique (1) v~ri table de ]a gonori'h~e; c'est ordinairernent la nature qui fait los fi'ais (10 la gue~rison, rnais cule ne triomphie que lontement, et avec peine; c'est elie qui d1oigne tous les obstacles, aussi devons-nous rnettre tous nos soins ii seconder ses efforts. 72. - Elie ame'ne ordinairernent une abondante 6va.cuation de mucosite', sans doute dans le but d Iexpulser peu a peu le virus blennorrhagique qui s'y -trouve adh6 -rent, et aussi pour Ie'tendre de manike le rendre mnacti F. 73. - NMais cet effort do Ia nature est souvont insuffisant et, penible, de'go~itant et ennuycux; car en m~me temps quo la s~cre'tion ure'trale est aug~nent~e, le virus continue it irriter spkcifiquemcnt la. membrane muquouse, jusqu' a ce quo le sikgc natuiel. de la maladie s'hahituc i cetto sorte d'excitation et, y devionne insenisible, cc qui Fait que le virus montro moins sa puissance, faute d'uno excitation objective de caract~re special, et qu'il cesse d'ag~ir alors que la sensibilit6 do 1'ure~tre s'6mousse et, que l'~oulement cesse ou dinminue. 74.- On no penit sk~onner do voir la marche do cot to action do Ia nature dtre tr6's lente, et s'accompa.gnei' d'une foule do.- douleuts-, do gonfloment, d'inflam-. mation,de spasmie, accido~rits qui r&Ilament tous los secours doeFart. On rogrotto alors do n'avoir pas tou.jours choisi la ineilleure route, d'avoir inanque" " la prcm-ie'ro do toutes los indications, qui consiste ý e'puisor (1) On pourrait cependant consild~rer comme tel le liqui(Ie dont j'aI donnd plus haut (~ 59) Ia composition, on utn autre analogue, lequel, pontd stir la partic antdrieure du canal de l'ur~iare, produit les rc-Sultals les plus rapides et Ics plus hetmreiix. PRAITEMENT DE LA BLEN'NORLAIIHGIB CIJEZ I.'1O-IME. 37 sur place l'inflammation et l'irritation locale. AutreFois on s'attaquait, 4 tort, au. vrus etc ~ 'a inflamrniation que 1'on clierchait dans la masse du sang, dans les promie'res voies, dans tout l'appareit urinaire, etc. 75. - 1.1 ne serait pas utile de passer en. revue tous les moyens qu'on a emiploy~s do cc point de vue, moyens qui furent inutiles ou dangereux. 76. - Les laxatifs, les salpktres, les hains, les saignees, paraissont ýi prernie're v'ue devoir 6tre recoinmand~s de pre'Fdrence, et cependant, leur usage, loin d'6Mro gyene~ral, no peut dtre quo tr~bs raise et renferm6 clans de tre~s 6Lroiios limitos. 77. - Yost setilomont dans la p~riode francheinent iniflamimatoire d'u-no gonorrhe'o, et encore tre~s rareinoni, quo lai masse dI syste~m-e circulatoire participe:t ceite mnaladie; d'ou it suit que c'est seulomnent (fans de-; cas trts rai'es qu'it pout ktre utile d'ouvrir la veine. Un miaitre do l'art pout soul de'teriminerd'dune mianPi'o pr6 -cisc l'utlit6dedoce moyen. 78. - Jo no sais pas co qu'il fa,'ut dire, des saign~es re6pt6es dans lc traiteinent do lit bloniiorrhagie ordinaire; miais je sais bion quo dans la gonorrh~e ordinairo et b~lnigne, loS etDmissions s.1ngu~ines, en affaiblissant lForganisaic, le pr~disposenl aux 6couleiiieiits socondaires los plus lenaces, et quo dans les gonoirbh~es inalignes, dans lesquelles t'irritabili[6 et la faiblosse causent les symnp~Mnes los plus danbrercux, los saigne~os, suirtout los saign~os re~p~tdes, augmontent los accidents jusqu'au degyr6 do graviMld a plus grande. Los niissions sanguines locales peuvent 6tro inployces avrec des avaiLagos nombreux ci cortains, commy e jlet dirai plus lard. 79. - 11 no faut pas, dans la blonnoirhagie simple, prodiguer inutilement los hains enliers ci ii~des, parce 38 TRiAITE DESiI~S~ALADWES VENEu'MAENNFES. qy e nI&6'eii bealleoup die force ani mal'ade. Its sont, ani contral,to, 1res i'tnportants dans les accidents inflamtmatoires et qoarid ii e'xiste un-e granide excitation IIorbIi de. 8-0. - L~e nitro est uri royen tre's recornmande par Ic~ syVhiIiogr,-iphos fta~n~ais. Du moment quo l'on traite une gonoirrhýýe, ii faut, d'api-Cs dux, recourir au, raFralcifissanit gk6n'al, le salp~ir. Sans r'echerchoer cc qu'il pout y avoir deo vrai ou d'oi'rron('s dans les vertus rafratchiss.antes de ce sdl, lexpe'ionco onsoigno quo s'il ost pris en masse pendant ]a pe'riode -inflammatoire, ii cause toujours queique l6sion, en raison do la. giande irritation qu'iI engendro dans los voies urinaires. On no peutit fier q'ln'affaiblisge lo corps d'uno fva~on on quolque sorte spi6cifiquo, et qu'il n'ame~no los accidents consecutifs do colic faiblesseo. Jai vu des indigestions, une fle~vre loca ICLe, un ouletnent secondaii'o tonace, kire la suite do l'administration intempostive de cot agent. 81. - On pouit Inwcttre une opinion semblablo i'elati NYr6 t mdt "a 'erfiploi dos autres compos6s salins. L'u sage dels kes pira-ozaifis dolt, on raison m~me do 1'irr-itation et de Ia fa-iblosse qu'ils peuvent. causer, Wte limit6' aux cas clans losquels los lavements d'eau oet de mieni -I prodtiisoint aucun effe~t. Le seli de Glaubor, donn6 pal' closes, fiadtionnoes, remphLlt10rnmo ebut. L CeTbarras gastrique ost combrnttu avec le moilleur rtesultat, par' des vomitifs doux qui enle'vent l'irritaotio des organos ghnitau~x, landis quo, los sols laxatifis I'exci Len t. 82. - Los purgatifs qluo 1on omploic tr~g fr6quernmont da~ns la tgonor-rh~o sont beaucoup plus dangeroux eckore'. L'augmontation dos syrnpt6mevs iniflammiatoiros dont' los org'anos genitaux sont lec'si~ge, l'in~teruptidn; TRAITEMENT DLE LA BLESNNORRYfAG18 CF{LEZ 1L'IIOMME. 3.9 de I'ecoulernont avoc tous les dangers qui 1'accom paguent, l'orchitc, l[in-flammation dui perinko, le priaIpisme, etc., sont 168 s sites dr'dinaiir~s de-lout' emplol. La racine ot hi r6sine do, jalaV, Ila g(htrhie-guttie, la scammotr6e, l'agari-c fefitiolic, Ia c~oquinte, los ex t ra itsg purgatiFs (extr. patcnelchy'm. catho~l.), sbrtout l'ato?~s et o composes,- sont da~ns ce cas. 83. - 11 y a ahoenorekinater' ordre de m~dicanients empiriques, qui arr&~tent bi'usquomont los 6coti loments. De co nombre solt IFos do se'che, 1'hule d'olivo M616c qu jus de citron, l'ahun, I'ext'aitL de Satuitic, etc., donn6 a I'inter.ieur. Ces ren~des, d'une part, sont tiuisib1es pour 1'organisne centier, ot doeI'auti'o ne son[ souvent d'aucin secours. 8 4. PI11Faut 6viter aussi, dans ]a secondd pe~riode les balsamiques do toute esp~ce, et foutes los Mi~iction~s asti'ingentes et ti'~s irrilantesý, losquelles sont (I'sS nuisibles et tr~s dangereuses. 85. - Mais cc qu'il y a do plus" daingoreux encore, c'est l'horrible conscil qu-'a donne ' liirnoraliit6 Ia plus olbsefci, et qui con'siste ýi dire: quo si iii hommoe atteint d'une blcnnorrhagaie pout avoir commerce aveC tine jeune filue vierge, ii sera 'lebarrasse' de sa rnaladie. Car, d'une part, la pauvre crhatute sorait ne'cessairement infectde par lc pus d6pose' dans sos organes ge'nitaux, c't do l'autre, le coupable verrait sa maladic a~gravc'e ot renouvel6e, en m~mc temps qu'iI aui'ait le rcmords d'avoii' aide 'a sa transmission. 86. - Dans la troisie'me, pe'riode d'une blennorrhagie ordinairo, c'est-a"-dire aussit6t apr~s la disparition comph~te do' la doulcar dc brcdlurc en urin.-nt, et de toute.s los autres lesions do soiisibiliL6,dos 6rectiolis douhuurcuses, lorsque I'%coulemen-t a dim itiu(l, qn'il est 11O TRAITE' DES MALADIES VE'NE-RlENNES. presque incolore, filant et sans Acre t6', on peut encore venir en aide 'a la nature de la rnanie~re suivante. 87. - Je veux parler ici seulement des blennorrhagies qui oft M negligees dans leur traitement, et pour lesquelles ii est ne~cessaire d'agir; car, pour celles qu'on a combattues activement de's le d6but, par un Iraiteinent local convenable, I'ecouleffient ne dure jarnais ensuite plus d'une semaine, et s'apaise de Iui-m~rne au bout de cc temps. 88. - Les baumes, surtout ceux de copahu, de Tolu et du Canada (1), ainsi (pie Ics autres espe'ces de te~re. benthinos, sont, dans ces cas, tre's utilos, en raison de leUrs proprie't6s e'chauffantes, irritantes, et en nm~me temps diur6.1iques ct fortifiantes. On pout les donner m~lI'es simpleinen t avec du sucre, ou tenues en suspension dans 1'eau 'a1'aide d'un jaune d'meuf, ou sous forme do pilules. La dose varie de cinquante "a cent grains par jour (2). 11 faut bien se garder do los ordonner (ant qu'il reste encore chiez lo mialade des traces, d'irritabilit6. 89.-- C'est au mnoment oi '. 'mulsion dc graine de lin, la teinture th6baiqlue et les fomenhations dirig~es sur los parties g~nitales, ont fait cesser cette irritabilite", qu'on doit recounir aux baumoes. Mais ii faut, en m~me temps, rendro Ie re~gimne plus fortifiant et plus nutritif. 90. - Si le Iraitement qu'on a emplo)y a k6 tre"S dftlaiblibsant, ou si lo inalade se trouivait d'jP avoir peu do forces, la troisierme periode die Ia gonorrhe'e tralne on longrueur. On volt alors, aptie's la disparition de tou Los (1) Jab. Vierziginan avail d~j5 fait I'dIoue de ce traiternent d~s 1695. (2) Le signe le pluis certain auiquel on puisc reconnaitre que les baIkamniqiies ont,LtW donnoss imp 101 sontL: Fapparition c1'Lne retention d'urine et le renutvellrnillt de Ia doulcuir de brillure pendant fldmission des urines. 11I aut cesser 1'erploi de ces tnddicaments aussix6t que ces nou'veaux symptoines apparaissent. 4 TRII~TEMENT DII LA BLENNOIILIIAGIE C[1EZ L' I OMME. 411 les sensations. douloureuses de l'ure~tre, 1'6.coulement rester abondant, jaune, poti consistant. 11 estalors tre"s important d'abre'ger cette p~riode, si I'on ne veut pas voir arriver une gonorrhe'e secondaire. 91. -- Apr's Ilusage interne des miiedicaments fortifiants et des balsamniques, il faut combattre (1) 1'a-tonie de la membrane muqueuse de 1'ure~tre avec des injections'l16gerement irritantes, agissant ainsi corninc on lc fait pour les dartres quo l'on gue'rit avecdes ve'sicatoires, le coryza chronique avec des sternutatoires, et uric transpiration habituelle avec un gilet dc lamne. 92. - Un, deux ou quatre grains d'alcali caustique ou do sublin*menl~s 'a ifhit onces d'cau, Forment la mciileuro do toutes los injections, celle qui re'pond 'a tout. 11 est souvent n~cessairc do fixer,'i l'avance le dogre' d'irritation quo l'injcciion doit produire sur los parties souf,frantes (2); s'il est faibic, on los re'pe'tera plus souvent. 93. - 11 est possible de cette manie~re de gu~rir chez tous les sujets la gonorrh~e eclironique, et cola dans un temps assez courtA;cin~q -.4 sept jours d'Injection 6tanL (1) Ces injections iirrilantess wit beaucoup de rapport avec les fortifiants g~ndraux; parce (Iu'eIIes d~LeimhincnL Iaction des tibi-es relachdes, et mettent ces fib~res aniagonistes au rn~me ton que celles dont toute la force a &CS conserice. Ces fibres itoiiiides agissent alors de nouveau, comme celles qui onL leur activitiý normale. On peut donc. mettre ces irritants artificiels auii Ilmfl rang ptie ics autres toniques, quoic l cardamone et le gingembre, que 1'on rcgardc comrnc de puissants stomachiiques, que les acides et les astringents vdgdlaux. (2) 11 faut s'assurei aussi auparavarit que le malade iia pas une grande tendance Ai une irritaIbilit(e niorbide, laqtielle consiste dans oin that dc faiblesse nerveuse g~ndrale et one grande disposition aux inflammations 61iysipoIateuses, ce que I'on peut reconnaltre aux caract?~rcs propies Ai chaqr~e consLitu lion, et aussi ai ce quc les b~sions deC sensation sont rest'~es Ilmi1des au sige spdcifique de Ia gonorrlde. 4~2 THAlIT'E DES AMALADIES VMNRIENNES,5 suffisants en ge'ne'nl 11 faut touteFo~is avoi I a- prkcaution de no pas deterrninei d'inflarnrnalion a-vec 1'in~struM~ent (1), et de, inaintenir le degre' d'irri~tation dang unp, lirnitoconvehfabto,, 6ftI'aMiefentant oa laa diminuant suiv~in toI cag. Whig c'o'st Ih nh voriiablo chofd'ceuVre, adtqu~l u-n" homMelo iriex'rirrerit6 ne p~eut prelend e. 94,.-Ce-s injectioniq irrfitantes, coilven-ablenient appliqudin, sont aussi un tWs Ibon pr'eservatff doIa gonorrhe'c socondairo, qui d~pend presque toujo'(Iirs en grande partie de la faiblosso et do I'atonie des fibres do canal do l're~tre et,(des vaisseaux excr~teurs des glandes muei pares. 5.-It faut, au contraire, s'abstenir de cos moyrns cliolz los sujets dont les sympt~rmes inflammatoii'es deýla. bWnfiorr'hagio sotrt tý6s aigus; chez ceux dont I'irrita.hIlit s'oxcitc Facilom(e.nt. On dolt aussi les e'viter quand la periiode del s~cheresso do~s muquousos se )rolOngo,* qu I'6coulernent (arde ý s'6lablir; qu'il y a des me naces de stran lio e gdn flernnt. sympathihjue des teslicuiles dt des glandes do 1'aine, unew disposition auX` abee-s du p~rine'e. Elles sont aussi contre-indiqu~es taut quo N'coulom,ent resto clair et aqucuIx. 96 " - En nu~me tenips (IuC 1on fait ces injections irritantes et quo INn donne lesbalsamiques "al'inte'rieur, on fait iremper souvent, le membro viril dans I'eau fro'ido, ot l'on don no 1'dcorce do quinqui'na pour for - tifier c01J31)lenomont I'organismne. (t) On fait tr~s bien, lorsiju'oiin emploie pas l'iiistrument que j'ai d~criil (59), el. qu'o se sert de la sei'ingue ordinaire, Wen choisir tille (1011 Id anuile soil hien arrondie ý son extrelinitd, large dedeux ligues, coniquec et tre's dvas~e, de nmnire qu'eIlc ne p'uisse ýtrc enfoncde plus d'Wtin eti-potice. [Par cv Ioyen, ii esti ' imossible sanss on grainde incorie, de blesser les pariks internes. I TRAITEMENT DE LA. 13LINN011UHNGIE (2Z1,L'HOMIAE. J 97. - Avec to traiteen~tit, ]a gonoirh&e ordinaire a une dur6e assez courto, et guh-it sans accidents ulte"rieurs. 98. - Ma~is un r6sultat au~ssi -heureux n'e s'obtienit pas totijourl;. Unoe dispositio'n con stitutijoilnelle, des -circonstances secondaires, engend renit souIvent des s'ym)pt6mc8 graves, do-nt le traite-mentdoit m-aihtena nt, nous occuper. 99. - Les sujets dont la Constitution est, faiblo, qui sont sujets 'a des maladies nerveuses., 'a des spasmos, a des inflammnations 4iolentes, sont exposds aux blonnorrhagies los plus graves. '100. - La maladie ne, se tient pas chiez oux dans [es limites de son siege sp~cifique ordinaire. L'inflammationi s'Idend dans le canal doe1'ur~tro, "a larniani~ro des erysipe'les, envahit une grande surfrace, pene~tr(e piofond~tinent, et. amrneo los accidents graves qfu& jai do'cri(s plus hauL (S 23, 25) en parlant des blennorrhagies malignes. On voit apparaltre alors toute la cohorto des wsyrpt~nes des gonorrh~es graves, sans que le virus so. soit trouNY6 pour cela d'une, plus mauvaise natuire, commo quci~ques-uns le croient. Une mauvaise. constituti one~t bien plus encore une irritabilit6 nerveuse maladivo, en est la cause. Jo caracte'riserai' bient6t ces divers 6~tats. 101J. - Les autres sympt~mes, qui sold bien plus frequents que coux dont jo viens de parlor: le priapisino, la cordde, los doulours do tout lo meinbre viril en urinant et au toucher, la rougour de la verge, du pe'rin~ee ot de boutes los parties voisines, la. stranigurie, I eCOLulement d'un ichor ver-datre ou gris, et, tous los autres accidents e'videmment inflanrumatoires, tiennent "a cotte disposition orgyanique; aCussi no faut-il jarnais les comnbattre par des retinedosaffaib~lissanits at aitiphiougistiqjuos, lesquels Los aggravent, toujours. lit TRAITEl" DES MALADIES VENIERI I'NNES. 102. - Loes saign~es r~pe'te's, les purgatifs, le nitre et tous los Caufros roeleedes ompiriques.lo cot ordre, nuisoiit constamrnent, m~me quand les accidents sont essen tiollemen t phiegmasiques; les sels alcalins, los hairis et los boissons de'bilitantes, no doivent non plus jamais d1re employes. 403. - Les d,'rivations produites par des irritants et des toniques donnes Fil'nrieur, et applique's 'al'ext6 -riour, rondent seuls des services ici. 101t. - On peut aussi dans Ja rn~me intention, lorsquo ces sympt~mes inflammatoiros becaux prennent uric grando intonsite, rnet(reunve'sicatoire ou une poniradoc ii'ritanie, sur ]a r6gion sacr~e. On fait en.uii~re tomps lay~er lospar-ties;malados avoctine d~coction pr~pareo av~ec tine partie do poudro d'~orco do ch~ne (lans tronte parties (Ieau,d~coction qu'on laisse bouullir pendant trois heures, et Ca laquolle 0o1 -jOUtO Censuito UDCnemdri-partie de flouvrs do sureau i quon laissse infuser loin du feu, puis tin tiers d'opiumn dissous dans l'oau chaude. be maladeo doil boirco1 en rn~ne tenmps tine infusion de' flours de sureau,:i laquolle on ajoute do. quirizo 'a trente goultes do teinture th~ba'ique. On fait. pratiquer e1 n mOm temps des injoctions avec le, liquidoe dont j'ai donrai6 a formulo e 59), on ayant soin do variei' la dose do sucre do SatUrno suivant los circonstances. 105. - Le repos horizontal, le couchor stir tn matehas dur, des couvorturos l6geres au lit; [hlabitation dans une chambi-e bien ae'rde, pas trop chaude; tin regime (1) (1) Quani au ri'gime, ii faut s'absteniir de tout alimenit qpi petit aVoii tine v'erm diuri~iquie quelconque:dui cresson de fontlaine, dui persil, des pousses de hotiblon, des idgumes fiattilefits, comme- sont les Ientilles.;-ches, desImShaicots, des pois, surlout quand ils sont assaisornnds avec doi Yinaigre. En gi~ndral, le vinaigre et les boissons fermentdes doiven ý1IIe (1gefendtis, comme porlafli leur action stir les organes uirinaires. TRAITEMENT DE IA BLENNORBIJAGIE CHiEZ L'IO1 E 10i,19 5 nourrissant, 1e'gercment v6g~tal, cornpose' de cre"mc d'orge, de gruau, do sagou, de riz, de houjilie, sont aussi d'un grand secours. Des lavements composes, d'assa fcetida en 6mulsion doivent tenir le vontro libre. 106. - Mais s'il existe uno grande irritabilit6 morbide, quo le de'Faut de force ot une disposition idiopathique aiont porte1' inflammation 'a un degre' extreme(I), et que los accidents, sans Atre augmente's, no soient ccpendant pas diminu~s, ii Faut (lonnor une autre direction au -traitement. 107. - 11 faut, voiI si la cause do cette aggravation (qui est souvent accom pagne'e do fievre) no se trouve pas dans, un embarras bilieux des premiiees voies; car it faudrait donner tout d'abord, PtA avant toule chose, pillsiours vomitifs. 108. - Les demi-bains froids et les pe'diluves peiivent Wer 6galement utiles; ii faut los i'6peter uneouot doux fois par' jour, ot les prolonger pendant deux oni trois minutes. On place aussi sur los parties malades des compresses imbib6es d'eau froide (suivant en cola le proc~cl' quo j'ai indiqu6' pour los fornentations d'eau tiedo); onen mftetemps, on donno 'a I'int6riour du yvin do quinquina, ot quciquofois, ]a nuit, on lec mdle ii do Ia teinture d'opium. On recourt 4galement "a 1l'6lixii' acidlc do Mliller, dont on donne quarante gouttes par jour; ce m6dicament fait le plus grand bien it la fin d'un traiternent. Lo malado no doit so couch ci quo stir lec cxt, jamais sur le dos. En rn~me tow ps, ii faut faire des injections, avec un liquido qui no soit p~as tr'op astringent, mais qui puisso calmer rapidement l'irritialion do l'ure'tre; cinq it dix grains d'opium, main tenus en sus(1) En pareille circonstanc.e le poils s'acc0(I!re; ii y a wedonwhernent de douleur, et on Ocouleinent clair et abondanit. 116 TIIAITE" DES MALADIES VENE'RIENNES9 ponsion danis unem once d'ean avec la maine qujantit6 de g)o mmre arabique- pulveris~ee, forment la meilleure injection iimon avis, et cori~MOIPont reCOnpu d'autres auteurs. Sw~liai~r donnp le conseil de faire prendre des lavements cOWPOS6s coMnne J'inj~ectioip 4ont il vient d'(tre question, en ayant soin d'en donnor, ava~nt, uo autre qui ait vid6 l'iptestin. 109. - Tous les accidents graves ce 'ssep44'ordina~ire, lorsque l'irrit 'a tion hlernorrhagique revient ii sos Iirites naturellesC est- a-dire 'a Ia partie de 1'ur'ltre qu'elle OCCUpe d'une man1-Iie~e ep quelque sorte specifique. La imaladie so trouve rarnen&c alors 'a l'6tat de gonprrh~je simplAe, facilement curable pai- los efforts de' la iawure on par un -traiternet bien conduit. 11 faut seulernent, pen~dant le reste dui trait~ement, quo lei walade garde le lit on an Moms la chamhre, qu'il porte un stispensoir, et qu'ii ob~serve itin regime convenable; auitreiýient le inal pout s',aggraver. 110.- Comrne ii cst tre~s iil)portaqt alors d'avoir one conn' aissance cornpklte de ]a natpireO d mal et de la constitution du malade, coftipi.e aussi des reme~des employ~s, ii est tre'S Dn~essairc qtiun ind~decin vieone s. adjomidre au ebirurgien char&e du traitement. C'est 'a mui, en effet, qluil appartiendra do fi~xer la mesure dans laquelle l'Iopium, ls ve'sicatoiros, etc., devront 6tre j oints au traitement foritifaiit. I111. - Les sujets forts, robustes, ayant. la fibre roide et tend nic, 10 visage brun, up tempe'rament vif et alerte, un caractebwe enj ou6 une grando vivacit6 dans leurs inouvfeeinets, et, qui sont ac~coutumfs a UnDe vie agit~e, Sont aussi ceux qui sond le plus exposds, aux ffonorrhoes franclwiementiinfiamrnmatoires. 1 12. - line grande fatfigue longtemps soutenue, surtf TIAAITEMIEI\T D1 )A BLENNORR[IAGIE,,*CIHFZ 1.'JIONIME. 47? tout quanld le.temps es,[ tre~s cliu.,d ou tr,&s fi'oid;-,la (lanse, 1 equitzation;l'usa'ge d'alirnents %fOrt.Set e~pices (surtout quia)d us' coritiennent du Poivre), des )oiSSOfls irritantes ou spiritueuses; la cole~e, Hi-Abita lion, 4ans uric chavubre t~rop chaudo; J'u-sage dCon lit trop wou, de purgatifs, d'injeetions' irr4 'antes; l'ernp~oi 4-es ))ougies fait m.,al"a pr~opos, 1' Qnafli;w2, lp coit l, L., peuvent ýrcs facilernen), stn'tout ch~ez les sujets d'une constitution irritab~le., transforine) une gonorrl('.e lriigne eiq une hjennorrhagie des plus grayes,4 d'un grachrie fran. chem.nent inflarnwatoii'e. 113.. Une. violente dJouleui' en urinant, ltý.coulewaent de qiielques gou ttes (IC sang apre~s la ictiou, iine. vive, douleur excite'e par e toucher dans toute l'6endue do 1'ure'tre, surtout au siege propre de la gonorrh&o, clest-aý-dire 'a un pouce Qu Un 4eni-pouCe (Iu m6a't (i), I'ecou, enient d'un iclor gris, ou N'erddXtre, des 6rections fr'quentes allant jusqu'ý la corcle'e, 111 n (muvinent f&6 hrih3, sont, ans I'hypothe'se dtii eznpv'rarnent dont; j' pale', les sigries d'accidents intlammatoires que 1Von devra comba ttre avp~c des anti phiogist'i qu es * 114. - Je placerai ici unec autre CSP CCe de gonorrbtkle q.on a appel.6e se~che, qui se d'elare apr'su o o pur, et, petit exisler peadant plusiours senmairpes avan t qu'iI paraisse. une. goutte (le6COUlement uretial, gonornli~e qui peout. rne gue'rir, sans qu'il existe aucuri sympt~re do suinternent pendant toute sa, dure'e. Los Ii)'I) Le signe vdiitabiernen pathognornonique anquel on puisse reconnaltre que les accidents soot devenris intkmmnatoi0,csel ne d~pendcnt pas Ide la faiblesse ou d'nne diispositioni aux affections drysip~1atcses, scraft, d'apr6s I-looter, l'exlension de la douicor IdeIb, Olure et de (ouies celles de l'uriwIrcan deI (1u sioge qul lew' est partictilier. A ussi faun-il toujours prendre cc symptome en grande conmiddrallon. 4i8 TRAITI9 DES MIALADIES VE"NE'RIENNES. jections d'une solutLion aqueuse d'opiurn sent celles p11 reussissent le rmieux en pat'eil cas. 115. - En ge'n~ral, on se trouve bien d'oemployer centre toutes ces douleut's des hamns de pieds chands, qu'il faut donner le seir de preference, des cataplasm-es resolu tics de farine de graine de fin, de mie de pain. cuite dans du lait avec un pen de safran, de bouillie de b16 e'tendue d'eau chande. Comme injection (1), on pent se serv'it avec avantage de lait chaud, dans lequiel on a fail dissoudre du safran on de l'opium. Un r6grime rafraichissant, de l'ean de graine de in, le repos le plus complet, 1'tisagc d'uin lit dur et frais, comple'tent ]a s~rie des moycus accessoires qu'iI Fant employer. La saigne'e est rai'ement utile. 116. - be priapisme, ]a cord~e douloureuse, l'h6 -matuirie, le phimosis et le paraphimosis, n~cessilent l'application deC sangsuies sur les parties malades; puis d'un ealaplasine largenient laud-anis6 (darts leqUel on peut mettle jusqu'a' cinquante gouttes d'opium.), des fumigations de plantes aromatiquies, et aussi l'cmnploi de l'opium i "aI'int~rieur: celni-ci doit 6tre pris le soir. 117. - Les m 6mes moyens s, rappliquent Ia. douleur de l'urd~re en urinant, aux inflammations dtii p~rin~e et Sla gonorrh6c echie.. On se sert souvent aussi pour in(1.) On petit se servir, pour cette opovatioii, du petit siphon dont j'ai parl- ( ~ 59 ), Ott 9 Si Von a quelque pir6joge, contre mui, de la seringue ordinaire ( ~ 92,. Tontc fois ii fant avoir Ia prican ion dans cc cas d'aplatlr le canal entre le pon cc et l'indlex gauches, dii (6Wt des testicules, pendant pIt'oi pratique 'injection avec la imain droite. On empelcle;'insi Ie virus blennorihagiqiw d'~ttre repoussd par I'injeclion au d(l5l du point oili il. est sdcr&t6, e twaller engendIrer oune nonivelle inflammation diu cbtd de Ia vessie, cc qtii est loujotirs plus (langi~reiix. 11 y a. cependant des anteurs qtii donlent quit s oil possible i)cc virusrWatller entlarnmer (des parties siuni~csami i af1 de cc point. TRAITEMSINT DE LA BLENNORRIUAGE C[TEZ L' flONMEI. 149 jection de parties 6gales d'opiurn et d~ichithyocolle, ou do gomnme arabique dissoute. dans seize parties d'eau, "a 80 degr~s, Fahrenhecit. 118. 1- Le mouvremeayt f~brilie cesse (le ldi-rmfme, quand les douleurs sont apais&3s-; do sortepi'il n'y a rien de special 'a diriger con ire lui. 119.1 Si, au moment oii l''coulement diminue, ou, malgr6 sa persistance ( ~~ 28, 59), on yoit les testicules se gonfter, il faut les soutenir doucemeid, rai~s assez haut, avec un suspensoir. Toutes les demi-h-cures ou tout~es les hieure's, on enle~vele suspensoir, et ['on plonge les bourses dan's leaui froide (1) pendant queiques minlutes; on enveloppe en nmrne temps la verge dans un cataplasme de farine d6laye~e dans de"i'eau fie'de (~ 11l6). Les m~rnes cataplasmes, froids peuvent Wte uhiles sur le perin~e ou sur les regions, inguinales, Iorsque, dans des circonstances analogues, les glandes de l'aine (S 33) viennent "a se tumnefier. 120.0 En-pareil cas, des injections de lait chaud, dans lequel on a fait infuser dui safran ou une dissolution aqucuse d'opium, rendent les plus gi'ands services pour ramener l'6'coul-emenit, cc qui fait que le gontlement des testicules cesse ensuite de lui-m~mcz (2). On peut da *ns le m~rne but donner des lavernents comnpose's d'une draclime d'opium, dissous dans une livre d'eau; lavements qui sont aussi fort utiles contre la, strangurie. 121. - Un vomitif doux, plusicurs fois r~pe'te, quand m~rme 1estomnac ne parattrait pas rempli dc bile ou do (1) On dvite les-ca.Laplashies chauds A cause dui gonflement lymphat que des glandes. (2) C'est six jours environ apr~s leur apparition qie le gonflement (des testicules commence ýt se rdsoudre, 1. 50 T1IAITI% DES MALADIES YýNARIENNIBS. saburres, est d'un hon cIffet pour rappeler I ecoulement, surtout - Si onleI donne aussit6L -apre's avo'ir fait usage des topiques indique' et des opiac~s pris le soir. Enfin, lorsque rien n'a reussi, quelques doses de mercure.soluble ramrnc'nt 19 ecoulement, comme je 1'ai souvent observe' L'introduction de bougics eriduites de6sprit de sel amfmoniacal (1) est rareinent -ne'cessairc pour rarenenr l'~oulement. 122.4 Tant qu'on n'a pas obtcnu cc re'sultat, on petvoir survenir tout ' cu uertention d'urine complete qul re'elarncIcs plus prompts secours. 11 faut alors joindre aux moycns indique's (.~ 120) un dlemihbam tiedc compose de camomille ct do savon, des sangsues sur le pe'rin~e, ou-un vesicatoire sur le sacrum. On e'vite les diur6tiques aussi, bien en boissoris() qu'en aliments. 123. -S'il arriva -it, ce qu~i est rare, que le gonflement des testicuics ou celui des glandes de P'aine persistAt apres le retour de 1'~oulemcnt,..il Eaudrait remplacer I'eau Froide par des embrocations de vinaigre et d'espi'it de sel ammoniac,, ou bien faire des -frictions sur les bourses ou stir la tumeu 'r inguinaic avec, de 1.9o ngu~enL. napolitar~n, cherchant ainsi 'a obtenir- la rdsolution de ces engorgements, aussit~t que Ics syruptfrnes inflam.(1) It serait vraiment difficile (Iorsque 1'introduction de corps irritants, voire m~me d'une bougie ordinaire, peut amener le gonflemeut des testicules) (le conseiller de rappeler l'coulement par 1'iiitroduction de -bougies trempdes dans du pus- blennorrhagique recucilli pendant la pdriode inflammnatoire de la maladle. (2) Si la rdtention d'urine rdsisle malgrd tout avec ses dangers parfois mortels, ii faut pratiquer le cathl~trisme,. en choisissant de prdf~ence une sonde de gomme diastique. Mais Si le gonflenient de la prostate ne permet pas de pratiquer cette opdration, ii (aut faire ]a ponction dle ]a vessle avec un trocart,, ou par le rectum, afin d'dviter de 1Wser les vdsicules s~minales par la ponction Iatdrale. TRAITEMENT DE. LA BLENNORRIGIUGE- CHEZ-LHOMIME. -54 matoires sont apaist~s. Mais ii no fau(Irait pas recourir d'abord ~ ces~moypns, parce que la moindre irritation port~e sur les Glandes inguinales pourrait se transmettre au testicule, et que I'inflamumation pourrait passer d'un testicule at 1'autre, changernents d'oii ii re'sulterait des accidents regrettables. 124..- 11 est tres rare que ces engorgements sympathiques survenus dans les conditions que je suppose,passent ý la- suppuration.; mais si cela. arrive, on n'a jamais affairo qu' a unAbce's simple qui n'Ia rien de syphilitique. S'il n'~tait pas de bonne nature, ii le deviendrait sous l'influenco de l'dcorce, de chine ordonn~e ai lint~rieur et 'a 1'exte~ieur. Les abce's du p6rine'e arri-vent souvent, mais noni toujours, 'a suppuration quand on l es bassino souvent avec u rice d ecoc Lion froide d'6corco de ch~ne (95, 50) et de tom Lure th~baique. Dans cc cas, l'abc* ne communique pas avecle canal do l'urkLre (1), et 1'urine no coule jarnais par la fistule. be traitemonat doit toujours alor-s 6Are simple; iin'advnet pas los mercu~riaux,. 1.25.-. Jo d~oi-s parlor encore du traitemen t de l'oph-thalmie blen-norrhagique, maladic qui lest uno consequence heureusement assoz, rare do la brusque c~essation d'uno gonorrh~ee, ot qui -pout amener subitemenant une c~cit6 incurable (S 2~4). Le signe Ic mcilleur et le plus important est lo retour do l'6coulemoent. 11 (1) Pour dviter qu'il en soit autrementL, ii faut ouvrir ces abcs aussiL~t que possible, c'est-A-dire d~s que la tunicur est devenue brillaine, prodminente, et qu'on y sent la fluctuation. Si l'on rn~gligeeette prdcautiou, I'abc?~s peut's'ouvrii' daas le canal, amener une fisitule urinaire, toujours -dirficile Ai gudrir, et qui exige l'usage interne et longtemips contintid clii.mercure, et l'emploi des moyeos chikui'gicaux, surtout dui cathdtdristne pratiqu6 avec de6 sondes de gomme dlastique. Le malade ne doit jamnals uriner sans elles, tant qu'iI nWest pas cicatrisd, 5'2 T-IRAITJ, DES MATADIt-S 1VI"NEI-IUENNES. faut "a cot eftfet meltre en oeuvre tous les iroyens pieoj'ai indique's (S~I119, 121), exceph~6 les foixentalions froides; ii faut agir avec promptitude et e'nergiie; prescrire les injections narcoliques fie'des, 1'emploi do l'opiuixi h Pinte'rieur et 'a lhaute dose; enfin, quand tout a fait (lefaut, 1'introduclion dans l'ur~tre c&une bougie (rempee dans l'esprit de sel anmmoniac. RI faut en n~me temps bassiner 1cIVA avec deol'eau, contenant I1/1000'. de sucre de Saturne, et que l'on a refroidie en y mettant des morceaux de glace. Des pe'diluves et des demi-bains ti46des, des saigne'es, des ve'sicatoires poses siir le sacrum, ]a scarification de la con-jonctive, les sangsues aux tempes ne doivent pas Wte ouhlie's'; non pl-us que l'incision de la corruee, lorsqu'il s'est form,6 du pus entre ses lamelles. 11 vaut mieux cependant t~icheie d'eviter cette operation en flaisant.de-s fumigations do cinabre (1), ou en appliquant sur l'ceil des cataplasmes, de racine de mandragore. Quelqties auteurs recommandent aussi la cigue" et 1'aconit. 1126. - La ba~lanite (~ 39) est un syrnpt6me- tre's peu. grave; elie cause souvent uri h'ger phimosis avec une sensation de le'ger prurit a la base dui gland et au prepuce. Des lotions fr~quemment r~pkhses, Caites ave-c une dissolution de gomnie arabique, suffisent souvent ii la faire disparattre assez vite. Mais Si elle se montre plus profonde et plus tenace, ii, faut arriver a: 'l'ad mi1* nistration interne dui mercure, conime pour les autres sympt~mes syphilitiques. 11 faut. employer en m~me temps des lotions froides et astringentes. (1.) Gabriel Fallope avail ddjA signald cette maladie et son trailement par' le cinabi'e: (( Lippitudinern 7rebel tern quw adnatarn inflammat mem-. branarn et cornearn exrcoriat. ) (De nwrbo gallico. Pa tav., 1564, vol. IV, O'p, LXIX.) DE Lk BLENNOLIBRAGIE Cf1EZ L-A- FIMMNE. 5 53 Cl-IAPITR-E 111. - DE LA BLENNOIIRHAGIE CHEZ LA FE3MME 127. - Les organes g~nitaux de ]a ferume 6tant comnposes de tissus moins etroits, moins sensibles et plus l~ches pie ceux de Il'hornme, Ia blennorrhagie est chiez elle momns complique'e, wioins intense, et. plusicurs de ses sympt6rnes no paraissent jarnais. 128.- La, simple leucorrhe~e v6n61'ienne, lorsque, les parties sont l~ge~rement, atteintes, est si peu douloureuse, los fonctions, et Paspect des organes sont si conformes' al'Ntat sain, que Ia distinlctionfla e6tablir ontre cot 6coulernont et une 1eticorrhe'e prodnito par Ia Faihlesse on entretenuie par les scrofnles on la. chiorose (1) est impossible, si la constitution. do Ia- malado ne viont lever quelques doutes, et Si l'on no sait qn'elle pent avoir eu commerce avec un on. plusieurs hommes infect~s de syphilis. -Jo crois 'quo Ia de'couvorte d'un sp&ciflque 'a employer contro Ia gonorrhe'e serait plus facile, Si lVon pouvait reconnaltro plus facilement, Ia nature, syphilitique d'nne leu-corrhc'e (2). 11 serait aumoins possible d emp~cher alors l'extonsion do cetto maladie. 129.- Mais it en ost tout autroment Iorsquo lIa gonorrh'ee est complkernient, declare'e. La malade eprouvc ('1) La gonorrhide produile part'Ponanisine est aussi lenace que Ia gonoi'rhde v~ndrienne. (2) Girtanner a indiqw.d plusieurs sigiies auxquels oni peut itSditilguet' Ia Ieucorrhi~e syphilitique de celfle, qui lie 'eSt pas. CeIle-Ci ne parait quc quelques jours avant les r~gles et quciques jours apr~s, et aussi chaquc mois, pendant bulL A quatorze jours. A mesure que le flux meiistruel dirninue, Ia Ieucorrh~e reparalt. Les douleurs dans les lombes etleIcbalsventre., les tiraillernents dans les cuisses, )a douleur des jambes, Ia p~Ieur du visage, Ia dyspepsie, I'hystdrie, enfin )a sLdriliLd, souL autant de signe-S qui aippartiennent exclusivemcnt A a Ia etcorrh~c simple. T~RUA1T-.DES NMALADIES VJANJIRIENNES& alors une sensation de cha-leur incommode dans los parties g6nitales; elue est sans cesse porlee au co-it, ii a des 'drections fre'quentes du, clitoris. Puis, les douleurs cessent et so trouvent. remplac'eos par lt'ecoulement d'une petite quantite' de mucus* 130. - Les fern mes e~prouvent au bout do quciques jours un sentimnent de pkrnitude, do roidour et do breilure dans le v-agin et aux grandes I evres, losquelles' soxit chaudes, gonfle'es et tre~s sonsibles au toucher. Le canal do l'ure"1re est enflammt anl nivoau du m~at; dans los cas grav~es, cetto inflainrnation s'e'tend, " toute sa longueur. La briuiiure, on uri~nan~t, ost aussi douloureuse que chez los horn res. Le clitoris est tr~s douloureux; le colt est impossible; marcher, rester assisoe, uri-nor, sont insupportables. 131. - Un e'coulement, Acre,,. quelqueFoi~s sanioux, do couleur varie~e, ost s'cre't6 sur toute-lItnuodol surf~ace interno du vagin ot an nivoau, do sos muscles constricteurs,, des caroncules rnyrtiformos et du canal do Purtreo o'i le mal est le plus violent. 132. - Lorsquie la malade no po~ut dWite~r Ia fatigue ou toute occupation capable d'6chauffer le corps ou, d'irriter los parties g6nitales, on bien quan' on a donn6 a I inte'rieur dos medicamnents irritants, on voit paraitro, comme chez l'homrno, des engorgoments ganglionnaires sympathiquos dans los amnes,- des inflamrnations du p~rin~e', tandis quo I'~ouloment diminue. Quand. los conditions sont plus d~favorables encore, on '-oit survenir la retention d'urine, qu'i est aussi un. effet do l'irritation consensuelle. 133. - Quand lia maladie devien't plus intense, los glandes mnuquouses qui so Irouvent, dans 1'6paisseur des grandes levros s'enflarnrmen ta' le ur tou-r. El les so gonflent, ThAITEMENT DE LA GON0IUHAHE POLLEZ LA FEMME. 5,5 devieninent doulourouses, etiii se Fai d~s Abce's (1) sur leur face interne, Abce's qui~s'ouvreut d'eux-m~mes. 13.-L'6coulement s'epaissit pcu 'a peu ot devient purulent; la douleur do bri'Iure en urinant diminu'e, et cesse enfin avoc toutes los autres sensations douloureuses et les autres sympi6mes, apr~s uno diiir~e plus ou momns longue.. 135. - Lorsquc Ia gonorrhee approcho do sa ternminaison C'ce qui arrive naturellemeni apre~s phisieurs mots de' traitement), 'dcoulement deviont -incolore, comme chez I'homme *,'sans Acret6 ci visquoux-, transformations qui s~ope'rent avant la cessation comphle'e de la leucorrh~e. CHAPITRE IV. - TRAITEMENT DE LA G0NORRHAIE CHEZ LA FEMME, 136. - En ge'ne'al, la gue'rison do ceite maladie s'obtient~a* moins de Frais chezla Fomnme quo echiez P'homme, mais elie so Fait aitendro-plus longiomps. rh37.st n n':a presque rinon"a faire quand la gonorre sb6nigne, si cc n'est do calmeor l'irriia lion dos organes geniLaux quand cello xiste, ou de los tonifier' qu'and uls son't affaiblis. 13$. - Le traitemeni simple redpond alors "a toutes los, re6cessite's. Aussi Faut-il, huit h dix fois par jour, faire des, injections vaginales avoc uno solution do 15 grains de sucre do Saturne et 8 grains d'opium, dans I once cteau (~59). (1.) De Horne a souvent remarqiu6 4, In face interne des grandes 1ývres et des petites, aussi danes le vagih, de petits points d'oA suintait une hufrneur aqueuse trts- abondante, qul pouvait faire croire A I'existence d'une gonorrhde secondaire. 11 gutdrissait ses ma~lades en ouvront ces petits cond uits fistuleux, qui n'dtaient auttre chose que I'accroissemen t de glandules niuqueuses suppurdes. '56 THAIijE'I DES MALADIES VEI'IERIENNES. 1 39. - Si cotte injection n'est pas assez 6nergique, 6n pout rornplacer lo sel do plomb par 15 on- 17 grains do vitriol bl-anc dont on ne contestera pas los bons effelts. Quatorze jours do cc traitement suffisont pour guerir uno blennorrhagieo (I). 1 40.- En ge~n6ral, i faut oublier colic crainte ridicule doIc a suppression brusque d 0une gonoirrhe'e, quand cite n'esl suivie ni de bri~dure en urinant, ni de strangurie, non plus'quo X'aucuin autro symipt~me. Tout m~oyen capable do d~truire l'iriitation locale cet do modifier ]a disposition spe~cifique qui l'accompagne g~u~eriL ]a blcnnorrhagie; Mais, dira-t-on, fau (-ii donc un traitement purement local? Jo r~pondrai oui, car le miat est. lui-rn~me lout -14 fait local. 141. - On doit so rappeler q.uie cc traitement n'a'pas Wt trouve6 trop e'nergique pour la gonorrhepc del'hornme, et. qu'il le sera Ibicn momns encore pour cello do la fernrne, dont los organes g~nitaux soni. incomparablemont. plus I-Aclos, plus mous cet roinsirri tables. 142., - La formo ]a plus violente deogoiiorrh~e chez ]a Femmonien~essite l'emnploi d'un traitement affaiblissant; olle so trouvera bien alors dui traitement quo j'ai indiqu6 pour cello do i'liomime, 'a 1'oxcept ion do 1e'mrulsion do graino do tin opiacdo, ci. des applications locales calman tes cet an Liphilogistiques; los douleurs insupportables dont los parties cnflamme~es sont lo siege ne permottent, aucuno csp'ce d'injection. 143. - Jo rappellerai d'abord los cataplasmaes do (1) Girtanner affirme avoir gudri ]a blennorrhagie chiez les, femmes, en faisant faire six ai huit fois par jour des injections vaginales avec de 1'eau de chaux fratcheiineti pr~parde, on. tine dissolution, aussi concentrde que possible, die pierre infernale. Si. Pexpdrience venait confirmer cette assertion, la briL-veul ddu traitement montreralt dans ces ni~dicaments tine action W-ritablerncnt spkcifique contr-e la gonorrhide. TUA~iTEMENT DE LX 3N0L1SOR~ft l HECIZ LFEMMIE. 57 grraino do lin e& do saFran tiedes,plac& stir los partics genitales externes. Cos cataiplasmos doivrent -(,tre continues et renouvrele's (ant que l'inflammation, et, le g'onflement do la vulve n'ont- pas assez diminue6 pour pormttiro des injections tie'des, puis'froidos, compose'es d'uno infusion do safran, Ces injections doivont Wre continue'es jusqu'ii ce quo la, bri'dure en urinant et toutes los autres sensations douloureuses dont. les organes g~nitaux sont le sie~ge aient disparu. Des injections compose'es do 10.grains d'opium tenus en suspen. sion dans I once d'eau avec do la gommo arabique sont alors les plus promptement officaces. 1 t44. - Quand ii al]a forme des ab~ces glanduleux "ala fa-ce interne des grandes le'vres, ii n'y a rien do remarquablo 'a observer. Les fotnentations pratique~es sur le point inalade ane~nen~t la resolution ou ]a rupture de la tumour. Une fois ouvert, cet abce's doit 6tre traite' avec sodm, car ii est boujours profond. Quand la blennorrhagie a perdu son caractedre inflammatoiro, ii faut d'onner le mercure soluble jusqu'ýt prod uire uno ldge'ro fld'vre mercuriello. On agit ainsi ýi la fin pour ornpýchor l'infoction des liquides par la resorption du pus virulent, ot pour gue'rir lrulce'ro lec-plus prompteenont possible; 1'exp~rience m.'ayant monir6 quo cUAW pr~paration e'tait la plus sAre -et la plus prompto dans son action. 145.0 11 faut,, pendant la periodlo inflammatoire de ]a rnaladio, recoinmander, comme chez 1'hornme, un r~gimo, doux et vdge'tal, do no pas so tenir trop chauderenot et do garder un ropos absolu. Des lavoinonts d'oau mielidee, pour entretonir le von tro libro, do Iegers opiaces pour to soir, et, pendant la p6riodo aigue", les bains do pieds uie'dos, composont, tout Ic trai 58 TRA.ITJ9 DRS MALADIES VgN~IUE'NNES* temient qu'on puisse recommander. La s'aigne~e est rarement ne'cessaire. 146. - L~es injections opiace'es (~ 143) conviennent dans ]a pei'iode de violento irritation.. Quand une fois les douleurs et les syrnp-t6mnes phiegmasiques sont tomnbes'Il faut les remplacer par des injections 'a la fois narcotiques et astringentes (1) (~~ -138, 139). - 147.' - Les seringues 'a injection ordinaires qui ont une canule large de quatre'a ci-nq lignes, ter~mine'e par une extrernit6' demi - sph~riquae perce'e. de. plusieurs trous, mais dont le canal -inteArieur est a 'ssez e'troit, Sont celles qui conviennent le mieux pour ces operations.On es't plus s~r avec cules de ne pas blesser les parties internes, de porter profonde'ment le liquide et de le main'tenir-au~ssi longtem-ps que possible en contact avec les tissus. L'6paisseur de l'ex-tre'mite6 de ]a canule per. met d'ecartcr les caroncules myrtif-ormes, de sorte quo lo liquide peut les baigner et enle~er le virus blennorrhagique. La malad -e peut tre~s bien faire les injections elle-n~me. It faut seulement qu'elle se place sur le dos, les cuisses 6levkes, les genoux ploye's, 4leve's et rapproch's; par cc rnoyen, l'injection r'este- dans le yagin et agit plus longternps. et -d'une maniere plus active sur los parties malades qu'il- continue 'a baigner (2). (1.) On peut aussi se servir des injections de chaux- recommanddes par Girtanner. (2) L'instrunienl. de Girtainner, dont 1'extr~mitd est renflde et faite de gomme dIastique, est aussi tr?~s commode. ME LA STRAW'GUIIIE CHION[QUBEHT DE SON TRaUTEMENT. 5 DEUXIMPE SECTION. Su-ites de Ia blennorrhagie. CHAPITRE 1. - DE LA STRANiGUR'IE CHRONIQUE ET DE SON TRAITEMEI~T. 148.- Lorsque dans, les blennorrhagies tenaces, surtout chez l'hornre, Ia. vessie et les parties qui lFenvironnent ont e'te atteinies par l'inflammation et que ces accidents ont 6te' ma! traitU's, it reste souvent au malade de fre'quents et p6nibles besoiris d'uriner (I), une don leur brifiante ou lan-cinante dans le canal de l'ui ~te,7 se faisant senti.r jusqu'au gland, une pression sur Ia vressie apr~s l'6rnission des urines et une sensatLion de'sagr6able au pe'rin~e. Cette maladie deplorable peut Atre le point de depart d'accidents tre's graves, amener Finduration de-s tissus on leur ulceration, Ia- gravelle, la dilatation ou lc rdtre'ci'ssementdes urete~res. 149. - Si I'on a- reconnu par le cathe~terisme qu'il n'y a pas de pierre dans Ia vessie, ni de re'tr~cissement dans lnrktreec, que le doigat port6" dans le rectum ait.prouv6 qu'il n'y a pas do gonflement de la prostate, Ia cause des accidents se trouve Wte celle quej'ai signa1te' plus haut. 11 ne faut -pas cependant-que le malade reste dans une se'curite' cornpl ete, parce quo les douleurs qu'il (1) Ces douletirs soni en gdn(-raI 1'effei d'un dtat de spasmie em de faiblesse entretenu- par des- irritationis rdpdtde-s, et celui de Ia reaction ddsordonnde. de Ia vessie sur ie canal de 1'uritre; Ics fonctions de ces organes se trouvant troubides dans IPordre qul leur appartient d I 'dtat normal. On sait qu'avant 1'dmission des urines, le col de Ia vessie et l'ur~Ie sont daus un dtat de constriction, tandis que le corps de Ia vessle est dans le relatchement. Pendant l'~misston, Ia constriction du col de Ia vessle, puis celle du canal cessent,LIandis que Ie corps de i'organe se contracte; apr?~s I'dmission, les deux preini~res parties entrent en contraction, et Ia derni~re se rel~che de nouveau. cVest le contraire dans I'dtat mnorblde dont je parle. 60 TRA1TJ' DES MALADIES VENEIIIENNES. eprouve montrent qu'il v a encore dans son organlismo. des traces dIu virus ve'nerien qui cau'se toutcs ces souffrances. 1 50. - On fait cesser ces doulcuirs aigue~s en pra Liquani de fre'quentes lotions sur les parties ge'nitales avec de l'eau froide, tr's froido m~nie (cc qui donne do ]a force aux parties -aFFaibl-ies et calmone aussi- celles qui sont irrit~es); puis on fait faire des injections (108)avoc une dissolution d'opium. 151. - Si-ces inoyens 6'nergiques, employe~s sans interruption pendant plusicuirs semaines, n'oni amen.6 aucun r~sult~at (cc qui est rare), it faut employer l'opiurn l'aint~rieur cith 'ac'xte'rieur, sous forme do lavremonts et d'applications externes. L'expe'rience in'a prouiv6 quo cc moyon Lait tre~s utile. 152. - Entin, Si ]a gu~rison restait, incoinple'te, it faudrait, poser un ve'sicaloire au- niveau du sacrum, onI un s6ton au p6rin~e'e.Co dernier moyon no mianque jamais son effet. CIIAPITIIE It. -CORD~fE CHRONIQUE. 153., - La corde'o persisie quciquef-ois apre's quoe 1'coulement eci Ions los symnpt6mes qui l'accompagnent oft disparui. Ceti 6tat rend lo coil, douloureux, souveni impossible c, infructuoux. 154. - 11 tieni d'oidinairo 'a 'un epaississernent-de la membrane interne del'ure'tre, ou 'a l'induralion d'unc partic des corps caverneux. 155. - On rccourti habiiuollement, a"-Ia saigne'e ci aux purgalifs r~pki~s, rnoyens qai nWont pas ici lemoindro succe~s, ei ont, m~me une tre's fAcheuse influence sur la sant6 gdneirale.. 156. - On dii, avoir retire de bons.&effete ola cigue-; INDURATION DU TESTICULE". 61 on pourr~ait emiployer do 1'extrai't de cett e plante comme topique, pendant qu' 9on la donnerait "a 1int~rieur. Si elle ne fait rien, it &iut reconrir atix Frictions mercurielles pratiquees sur los parties malados, et dormer en m~me temps le quinquina "a l'inte~rieuir, comme le conseillo Swe'diaur. On pout- attendre aussi beaucoup de bien do I'6lectricit6. 157. - Cos agents peuvent 6tre utiles (ant pie la, corde'o no depend pie d'une, induration trop profonde des corps caverneux o-u de ]a substance de 1'ure"Are. Dans les cas plus graves ofi los moyens ordinaires sont impuissants, de la Peyronie dit s'6tre bion trouve' des bains de Bareges-, et des eaux mine'ralos alcalines et sulfureuses do Aachen, do Baden, 'de Toeplitz, d"Hirscliberg, de Wolkenstein., etc. Ma pens6e est qu'il faut les employer en douches locales dirige'es sur les parties malade's, si l'on veut en retirer plus do profit que des autres moyens, *158. - Peyrilhe dit avoir re'solu do seinbiables indirations'en donnant a F1inte'rieur dui sel amimoniac volatil, et en niettan't sur la partic malade un empli~tre do savon fond u. ClIAPITRE III. - INDURATION DU TESTICULE. 159. - C'est'soulement dans le cas oii le traitement de la gonorrhe~e a et6 mal conduit quo 1l'on voit persister le gontlemont sympathique dos organes glanduloux. Quand it s'agrit dui tosti-culo, la maladie est d'autant plus grave quo le cordon sperinatique est e'paissi, contract6 et squirrheux. Si e'~pididyme est ~eul indur6, ii n'y a pas d'inquik'Ludo i4 concevoir, la generation nWest pas e~ntrav6e. 160. - Lorsque I'induration dui testicule n'existo 62 TIRAlTl- DES frALADIES VINLRIENNES. pas depuis trop longowimps, je me suis bien tt-ouve' de 1'appAication- de compresses trem~pees danis, Une forte d~coction d ecorce-de ch~ne. D'autres auteurs ont re-commande' l'usage de 1a~cigue** "al'int~rieur,Tlapplication d'emplittres de cinabre at ' administration de vomitifs r~p~t~s, nais j'ai touj.Durs trouv6t toils ces moyens parfaitement impuissants. 161. - ' On a consei116 aussi de faire des -frictions avec I'onguent mercuriel napolitain (1) suir les bour 'ses et le pe'rin~e, et de donnet' en m~me temps le rnercure "a l'int~rieur. Mais coinme ii n'y 'apas d 'e vaisseau lymphatique allant 1de la peau' du scrotumn au testicule, le mercure Ine fait rien, quand-on l'emploie se~ulement en fric'tions. On a aussi employe"l'infusion de garou it ]a fois4 Fint l'nrieur et 'a l'exte'rieur; 1es, cataplasmes de feuilles de belladone ont e'te au~ssi tr es vantks: 1'6lec-,triciuW a r~ussi Ia' oii -tout avait I choue; on a reco~m-ý mand6 de pre'f&rence de placer ]a partie mal~ade dans une sorte de bain de courants e~lectriques; la simple e'Lincelle ou de trets petites d'cliarges dirig~es,sur les parties souiffrantes on ete6t aussi fort efficaces. Acrel a reconnu que ]a d6coction aqueuse d'ononis spinosa avait une action salutaire. I162. - Quelques auteurs mettent en premie~re ligne 1'inoculation d'une blennorrhagie artificielle ou le rappel del'ancien ecoulement. be pr~emier re'sultat s'obtient en introduisant dans le canal une bougie Lremp.6e dans du pus virulent (2); le second en employant une bougie (i) Girtanner recomimande de faire plusieurs fois par jour sur le pdrinde et les, bourses des frictions avec de l'onguent de mercure soluble. P'at retird de grands profits de cc nioyen dans d'anttejs engorgements glanduleux. (2) Glrtanner eniployait dans le.rnWme but une bougie simple. INDURATION DU TESTICULE. 63 enduite d'esprit de sel am-moniac. D Iautres auteurs proscrivent absolume'nt de semblables ten tatives. 1 63. - Swe'diaur recommande d'appliquer sur- los testiculos un ca-taplasmo,c1haud de racine de mandragore. Van Swi~ton -a rocommandte l'usage d'un. m6dicamont. compose' d'uno once do pierres d'ecrevisses quo 1'on fait dige"rei' dans' un litre. de yin d'absinthe, comnpose dont le rnalade doit prendro quatro cuillere'es "a soupo loeunatin et le soir.. Aepli.(de Diessenhofen) pr6 -tend avoir gue'ri un paysan porteui' d'Iun testiculo squirrhoux et ul~c&r, en lui. faisant avaler quin~zo ou seize l(6zards cr~us, coupe's en petits inorceaux. 11 faut toujours modifier le'tat gOn "ral ava~nt, do trýaitor le sympt~mo lIocal. 1.64., Quand l'ame'lioration arrive, la durete'.do l',6pididyrne disparait la dorni'ro.- Avant que le corps dui tosticule se resolve, ii so ramollit (1), devient maine plu. mou qu'il n'est ý l'~taL nor'mal, cornme Hunter et moi l'avons observe'. S165. - Lorsquo toutes los tonlatives ont e~te infructuouses, quo le testicule ost tres douloure 'ux au toucher, ou travers& a e Anennt ilnS, etc., ii reste encore la castration.,, quo l'on pout pratiquor sans hier en masse le. cordon spormatique. Mais si cc derniier est dur, noucu 'x et t6paissi au doha* do son passage dans le cainal inguinal, l'op~ration, no poeut 6tro pratiqu.6o. Jo dois -dire touteflois quo la d~g6n~roscence canc~reuse est- rare en pareil cas. (1) ii devient mon presque comme de la botiflile. 64L TRA1TJA DES MALADIES VHJNNIR1ENNE-S* CHAPITRE IV. - DE LA BLENNORRIJAGIE SECONDAIRE CIIEZ L'R0MAME ET DE SON TRAITEMENT.. 166. - On appelle bleninorrhagie secondaire la persistance ou le re 'tour d'un 6coulement muquoeux (1) uretral, alors quo la douleur de br~lure en urinant et les 6rections doulo-ureuses ont disparu depuis long.temnps. 167. - Des passions'energiqiies auxqutelles on s'est abandonn6, un exercice corjorel trop violent,-I'usage do, boissons et d'alimenls ex~itants, le retour trop prompt au Colt (2), pouvent ramener l'coulement. Toutes ces causes peuvent aussi transformer e'6coulomnent, muqueux incoloro de ]a gonorrhde secondaireoen tin 6cou - lement purulent. 168. -I n'y a pas de traitement absolu de ]a gono'rrhe'e secondairo. rel moyen qui avait e6te utile.-chez un malade est nuisible pour un autre': cela tient it cc" que le mal no rehw'e pas d'une cause uni Ique. 169. It e-st suffisant pour la pratique de reconnaitre une gonorrhee dute a' lirritation, une autre produite par la faiblesse ge'nerale ou locale, une troisieme due ýt L'irritation habituelle du canal, une autre entretenue par les uliceres zire raux, enfin une gonorrhe'e se(1) 11 semble qu'iI faudrait ajouter ((et qui W'est point vdndrien. Mais ]a transrnissibilitid de la gonorrhde. primitive et de la gonorrdide secondaire a dt encore, trop matl lmiLe par Jes ailteurs, surtout quani A la gonorrhide secondaire, pour qu'il soiL, possible dWen rirer quelque conclusion pratique. Je dirai mndme que ]a durde de la blenoorrhaglc secondaire Uepend de sa nature vdin~ienne, je crois que 1'coulement est del alors At la prdsence d'ulc?~res dans le canal de I'ur?.tm'e. (2) On reconnalt que le retour de I'~coulement est dtl At labus du coit, et non At une nouvelle infection, am ce qu'il reparalt aussit~t aprs les rapports sexuels et ne s'acconmpagne d'aucune douleur. DE LA& BLENNORR[ILIGIE SECONDAIRE C[IEZ L' I IOMME. 65' condaire pr-odutite aiG?' des r~etve'cissemenls dcm canal. 11 Sa aussi uno blennorrhiagio scroftileusoeLet uno blennorrhagie goutteuse. 170. - Le traitorenon do cos divorsos espkcos de gonorih'hes no soi'ait pas aussi difficile si Von pouvait. rapporler siuromenL chacune d'elles Iii ]a cause (1) qul la, produit. Les signos diff~renuiels, suivants suffliront, je crois, en g6n~ral. 171. - La qonomrrhe'e secondaire dute a' irrh-iabihh~' survient chez los porsonuos qui ont, un syste~mc nerveux tre~s excite'et (Jul sontL maladivos, sui'tout lorsquoe, pendant hi gonorrhepe primitive, l'inflamrnation. s'est dtendue au deli do sos lirnites spe'cifiques, a envahi los parties voisines oii olle a caus6 des -accidents graves. 172. - It oxiste presque toujours, dans cos gonorrheos, une, sensation insupportable qui n a pas do si~ge fixe, et soeltrouve dans 10 canal (1de u i'.Los signos diagnostiquos des autres &coulomonts secondairos no se trouvont, plus ici, lo traitomont ha.,bituol ne convient pas davantago, ii cause m~.ro toujours do l'aggravaLion (2). 173. - CeLteo cspe'co do gonoriheeo a ccci do spoecial qu'elie s'agg rave, Iorsquo 6tanL, en voic do guL6ison, le malade fait usage do niercuro, de lavoinonts irritants ou do purgatifs; Iorsqu,'il 1)oiL souvont, du the', qU'iI s'ahandonne 11 ha coI're ou a d'autres, passions, surbout aux plaisirs (10 lamour. Ces mdmoes circonstancos peni(1) 11 esi atissi difficile d'expliquer coimment de.i dconlements qui avaicot ri~sistd i tous les moyens vivimeiiL ensuite it se murir dWemxirPmes. (2) 11 ne fain jarnais, (hils ceite espkce d'dco tilenmen t, faire usagre Winijeclions irrilanles oil styptiques, si Ion no vent pas aggraver le mal et amenet' une i nflamnmat ion 6rysip~Iateiise. 1. 5 66 TRAT1TI0 DES MALADIES V1ENARIENNES. vent aussi rappeol Ier colulernent alors qu'i[ avait disparii depuis un certain temnps. '171t. - Parvient-on 4i soustraire 1'organisme ou seulemont les parties tgenitales "a ces funestes influences, ]a gonoi'rhe'e cesse d'e11e-mn~mo. On peut, du reste, se servir d(10la in'thode do traiternent quej'ai d6crite ( ~ 150O152 ) pour tes gonorrhiees secondaires dues h une irritatlion du col do Ja vossie, ot accornpagne'es de do~uleurs dans l'ure~tre. 1l75. - 11 faut baignet' los parties g~nitales dans tin liquide astringent froid, dans une forte decoction d'dcorce do ch~ne, une dissolution d'acide sulfurique ordinaire ou. d'alun, aussi "a frioid, etc. Enfin, quand on poeut lo faire sans causer trop d'irritation, ii faut Faire des injections(fUavec uric dissolution aqueuse d Iopiu(In, ou cc corps entre dans ]a proportion do I partie; sur 60. 1-76. - Quand on n'a point Jo moyen do so procurer ces liquides, ii est encore possible do romplir toutes los indications en faisant plonger los parties g~nitales dans l'eau froide., surtout si lo malade ajoute ii cc moyen des promeonades quotidiennes au. grand air, et, chaque jour, l'usagre d'un bain do pieds froid, proLongre pendant quclques minutes. 177.- Un traitement fortifiant gedndra1 aide beaucoup ai ]a gue~rison do cette gonorrhAe, surtout (tans los cas los plus tenaces. Deo mnme tin traitement mat dirige', dans lequel on' Fait abus d'ongyuent napolitain, do saign6es, do purgatifs, d'injections irritantes pratiquees pendant la p6riode inflamma Loire, cause le plus grand nom~bre do gonorrhe'es secondaires do cette espeice. 178. - Blennorthagie secondaire due a' une se~cre'tion (1) 11 fauL se servir dui petit siphion d~crit ~ 59. DE LA BLENNO1U3ALGIE SECONDAIIIE CHEZ L HOMME,. (67 continue. - Le co~lt pratiqu6' trop tot, l'usage des bougies pendant la troisierne pe~riode de la gonorrhe'e, des injections re'p~tes, et d'autres causes, peuvent entretenir les conduits excrkours des glandes inuqueuses, dans un. 6tat de pl6nitude, et faire que leurs parois s'6paississent pen 'a peu. Par ha, ces vaisseaux perdent 'a la. fois la fonction. de se dila tor et, cello de se contractor. Ces vaisseaux laissent alors lec mucus qu'ils contiennent s'6couler par leur orifice devenu calleux, et cc produit de s6cre'tion n'6tant pas repris par los vaisseaux absorbants, s'6~coule au deliors. Cot to s~crt~tion devient une sorte d'habitude pour la membrane muqucuse de 1'urktre, coin me cellos dos paupi~res dans lophthalmie chronique, ou encore cello d'un ve'sicatoiro. 1179. - Les injections astringentes (1) ct stup~fiantes n'ont icei aucun bon effet. 1.80. - U ecoulement W'est ni aussi abotidant ni aussi aqueux que celui do la gonorrlu'e secondaire atonique; le canal do l'ure'tre est insensible et sulpporte facilemoent los hougies. La. gonorrhd'e atonique peut dege~n~rcr en cette seconde espe'ce avec Ie temps, lorsqu Iello a &6t trait~e' par des me'dicaments stupffiantLs, ou lorsqu'on lFa abandonn~e "a ello-m~rne. 181.,-Cotte blennorrhagie no pout Wte traite'e quo par dos injections irritant~es, au mons, au debut. Ainsi une, dissolution composee do I grain do subliim6 pour 4onces d'eau, r~pond 'a toutos los indications. 11 Faut, los, faire deux fois lo premiier jour, puis, trois et quatre fois en vingt-quatre heures..(i) Si cette esp??ce de gonorrhide, apr~s S'etre Iongteinps prolongde, ddpendalt d'une sorte de faiblesse, les stypliques seraient en Otat dWenflammer le canal de l'urwLe etd'amcner le gouflemenL sympaLbique des testictiles. 68 TRAIT(,, DES 11M.AlDIES VE"N1L1IENNES, Puis, lorsque le canal supporte cette injection sans douleuir, on diminue ]a qiuanlti(6 d'eau, Afn de concentrer davantage le rn~dicarnent. 182. -Si 1'on craintquel'injection ne puisse p~n6trer jusqu'au point malade(une injection ne penetre gru "re au dela' de 4 'a 5 pouces), il fau t introduire dans F'ur etre tine bougie enduite de suc d'oignon et Iremp6e ensuite (lans une dissolutLion aque use de sublime', Dans les cas rebelles, on roule la.Ibougie dans du pre~cipite' rouge bien pulve'is6, et on no la laisse qu'un moment dans le canal. 183. - Si IlI coulement augmente sous 1'infituence de ces premiers moyens, cc qui doit dtre, on les suspend jusqu.'a' ce qu'iI soiL rcvenu "a sa quantited primitive; alors on a recouis 'al'usage do la t~r~benffhine tenue on suspension dans l'eau ii1'aide d'un jaune d'ceuf; on augmente peu "a peu la (lose du ind~dicament, et 1'on continue jusqu' a co que la. guerison soiL comphlte. Si elle tarde, it faut recourir "a des injections tre~s astringentes (168). 184. - Ccci arrive lorsque la maladie est rebelle, que l'on a employ6 la teinturo de cantharide 'a1'int&' rieur (1), et que celle-ci a produit, beaucoup d'irritaLion. On peut faire usage de ce dernier moyen dans les, cas les plus difficiles. L'~quitation est aussi alors d'un grand secours, 185. - Blcnnori-hagie alonique. - Quelques autours (2) ont rejet6 cette esp~ce, disant que les ide~es de faliblesse et d'hyperse~cr-etion ne pouvaient. se trouver reunies sur un mehme objet. Cependant, ces glandes et (1) D?~s 1698, Martin Lister (Exercit., obs. 12) les recomniandail dans la goncrrhide. alors um~re qu'elies avaient causd des syinptomes graves aui ddbut. (2)? Surtout Hunter. DE LA BLENNORIUJAG1E SI COM'AIIIRE IJEiZ LfI0MME. 69 ces NIaisseaux skcrdoturs no po-parent pas uno plus grande quantiL& de liquide parce que leur activiL6 propre se ti'ouve augrenonhe, mais parce qu'e'tant affaibuis, ils plient sous 1'impression des vaisseaux sanguins qui, amenant aux glandos une grando quantit6ded sang, les obligent 'a s~cr6ter plus do liquide. Ces g--landes, iin 'aant pas (oute leur puissance do r~action, laissent 'xrter un liquide mal 'Iab~or6, mais plus ab~ondant, que leurs conduits excre"Leurs rejettent, fauto do force do coit-rac-tilite pour lo retenir. On peut done dire que dans ceLto op6ration le systernie glanduleux est plut~t passif qu'actiI~ ce que monti~e surabondatinmont I'action que de'ploi-enL, en paroeillo circonstance, les rnoyens fortiflants. 186. - En ge'ndral, oni observo cello espece de blennorrhagie choz des sujets d'un. temperament lymphaLtique, qui so sont affaiblis par un colt trop fre'quenL, par lonanisme (1), ou par lusage des l)0i550fl affaiblissantes, ou. bien chiez lesquels la gonori'h~e primitive a engendIre peu d'irrita Lion eL do doulour, mais tin dcoulernent, ahondant. L'emploi des stupefiants prolonge' jusqu'a' la Lroisi eme pdi'iode de ]arnialadie, l'usage d'une trop gi-ande (luafltit6 do sel ammoniac eL do nitre, des saigndes r~p~L~es, 1emploi d'hijections e'mollicntes apr~s quo los doulours do brciure en urinanL ont disparn, sont des causes probables do la persis Lance doe eL dcoulement. 187., Cette go'norrhe'e secondaire a pour signo par(i) Le prurl qui se faitsenfir dans IlespartLies gdnitales ý I a fin duIi ral terent d'une gonorrlide cause de fr~quentes drections. Si Ilenialade West pas prd& venu, et qu'au lieu de vivre danis la continence, de pre~dre duv rnoiivement, ii considre ce fait comme un drolL naturel, et qu'it essaie d'y satisfaire par le colt ou I'onanisme, cetle esp?~e de gonorrhde secondalre paraft souvent. 11 faut donc indit-e le patient en garde contre de sCenI)ables erreurs. 70 TRAITIA DES MALADIES VEN1MIENNES. Liculier do no pas ktre accompagnee do douleurs: mais seulement d'une sensation do faiblesse dans los lombes et les bourses qui sont molles et pendantes. L'6coulernentse compose d'un liquide clair qui coule par gouttes; ii est plus abondant quo pour los autros ospe~ces. 11 augmento et diminue presque sans cause; copendant l'augmentation est souvont prod uite par ]a fatigue;Ia. diminution par l'usage mode're du yrin, etc. 1.88. - 11 est bien aulssi do baignor souvent, pendant une minute, los parties genitales dans doel'oau tout 'a fait froide, 'a laquollo on a ajout6 doel'acide sulfurique. Un p~diluve compos6 do la m~rne maniere, et prolonge' pendant queiques minutes, est. un hon auxiliaire. Des injections d'uno dissolution d'ecorce do cl~ne do plus en plus concentre'e sero~nt ajoute'es ici avec avantage. Enfin, lorsque ces moyens no r6ussissent pas comp]6temo~nt, on. pout recourir " des injections cornposees d'une partie do vitriol blanc ot do trois parties d'eau. 189. - L'usage du quinquina 'a l'int6rieur, le'quitation, l'exercice au granid air, un regime fortifiant, duquel le vin n'est pas exclu, aident beaucoup, ''Ila. guerison. Enfin, I'6ectricit6, c'est-ý- dire do petitos 6tincelles dirig~es su r los parties g~nitales, sont d'un grand secours. 190. - Blennorrhagie syphilitique. - On est poutAtre a116 trop loin, dans cos derniers teinpsI en soute!nant quo los ulcerations dui canal de l'ure~tre son~t Lres rares dans ]a gonorrh~e (cc qui est vrai)-, et qu'elles no sont pas i nd ispen sables dans la gonorrh~e syphilitiquo (1), oi" elles peuvont manquer souvont. (1) On s'appuie ici sur cc qu'on rencon ire tr?~s raremnent des ci~catrices dans le canal de rPothre apr~s ]a mort; mais ii ne faut pas -oublier que les chancres du gland et dui prdpuce ne laissent presque auicune trace, DE LA I3LENNOJILIIAGIE- SECONDAIRE CUEZ L I oiOmME. 71 191. - La rupture dun vaisseau sanguin pendant une erection spasmodique, et pendant Io codlt; un coup, ou quelque autre violence ext~rieure, queique, blessuro causee par 1'extre'm-ite'do ]a seringue 'a injeclion, les sondes, les bougies, etc., peuvent donner lieu 'a cos ulc6ra lions. La matie~re blennorrhagiquc ti'ansforrno on effet, ces petits uIce'res en do ve'itahles chiancres. Enfin, los glandulos do I'ure~ti'e Ieuvorlt s'onflammer, donner lieu 'a des Abces qui s'oiivi'ent dans ce canal et formont des ulce'res vd'n~iens. 192.-Il1 est facile do vou' quo Ville ost Ia cause d'uno blonnorrhagie, socondaire, lorsque (lans to cour's dune gonorrhe'e it s'6coule du sang, pur par l'uir6-re, ou biiOf lorsqu'une des causes exte'rieures dont *j'ai parIe', a maniflestement. agi. 11 y a Loute prolbalilite' pour cette hypothe'se lorsque, pendant la pe'riode firflammaLo~ire d'uno blonnorrhagie, on a omploy6 de-,s bougies et qu'on a le's6 le canal, ce qui so reconnait 'a la dou tour qui se fait sentii' en pareil cas, et quo l'on renou voile par Ie toucher au point rn~me ofi ]a solution doe ontinuite' existe. 11 arrive alors qu.'apre's tnf traitewent convenable do la gonorrhe'o primitive, it roste u~n suinlement, momns abon~dant quo l'douloment luIi-ID~ao, mais contin u; ot quo sil'ýon faiL usage d'hiject-ions astringenies, Ia syphilis cons titutLion nelle so developpe. 193. - RI tombe sous lo sons quo cos doreiers rnoycns no seront j~amais opmploye~s contre ]a gonorrh~e socondaire, quand on aura reconnu son catbact~ere syphilitique. L'usagop nterpe des balsamiques sexraiL u~we de'plac6 ici. Iorsguq'ills out d~ petits, peti profonds, et qu'on les a Lr'itiWS exclUSiVement par le inercure, sans le concours des cautisiqucs. Cc qui s'observc dans ce cas pent tr~s bien arriver pour lem ulc(rations de N'I"-Ire 72 TRAITE DES IMALADIES ViENEIhENMiS. M9t. - LeP sent bon moyen qu'on puisso. recoinin-ander ost "tie pr~paration inercurielle, surtout, le rnercure soluble, qu'iI fauit (lofluer "a doses croissantes, jusquy' ice qu'ii produise uric fie'vere ercurielle (S 90). Line seufle injection suffira ensuite pour Gup~riir cette, espece do gonoi'rhepe socondaire, sans laisser aucune trace de syphilis conslitutionnolle, sorte de traiternent qui aurait, pour effet d'aggraver toute autre especc de gonorrhe'e. 195. - Gonorrhe'e produite par le re~re'cissement du canal de l'ure~re. - Cette espe~ce d'ecoulement arrive rarement "a la suite d'une gonorrh~e'; &est presque toujours vingt ou trente ans apre's qu'ellc se monfro. It s'etablit alors un suintement muqucux, peu. abondant, presque incolore; l'expulsion des urines est plus lente et leur jet diminue. 196. - Les hougies sont seules capables de faire reconnaitre 1'oI)5(acle et le point oii iii existe. 197.- Get 6coulernent disparait de lui-m~me lorsquc le r~tre'cissemnent a e'te effac&. Je renverrai donc aux paragraphies 207-24.5, dans lesquels j'indique le traitomcat, de ces lesions (1). 198. - Lorsque lc sujet est porteur de qucique disposition aux scrofules, ou 'a la goutte, ces causes ge'n6rales peuvent tre's bien engendrer la gonorrh~e. 199. - Dans lc premnier cas, it faut recourir "a l'usage interne de l'antimoine, de 1'aTthiops vedgetal, de la digitalc pourpre'e, des hamns de mer; dans le second, les, moycas les meilleurs seront: 1ex trait d'aconit, les hains (1) Les calculs urdIraux pourraienl seuls ensuiLe produire la gonorrh~e, aprk,% avoir rappehd le r~tr~cissement; le traitement ne serait plus alors aussi simple. DE LI BLENNORRHAGI[E SECONDAIRE CIIEZ LA FEMME. 73 CHAII111A lIf. - DE JA BLENNORRIIAGIE SECONDAIRE CHIEZ LA FEMME, ET DE SON TRAITEMENT. 200. - Get 6'couloment a prosque toujours pour sid'go le vagin; rarornent le col do la.rnatrice., plus rarornont encore le canal do.l'ure'tre. 11 no diffei'r pas do la loucorrh~e ordinaire, dont it pout prondre tous les aspects; aussi est-il impossilble de reconnaltre son origine quand ii no succe"de pas imme'diaternent "atine gonorrhe'o venerien no. Les esp~ces en sont bien moins nombreuses que chez l'homrne. 201. - Si I ecoulornent dure dopuis Iongtemps, ii faut le ranger parmi los gonorrh~es dues "a uno hyper-. secrdtion habituelle, et le traitor par' des injections de plus en plus irritantes (~ 81)., 202. - Au bout do dix "a douze jours on cesse l'emploi do ces injections pendant quarante-huit hieures, afin do voir si l'&~oulement a diminud'; dans. cette hypothe'se it faut rocourir aux injections froides et astringontos, surtout "a la d~coction concontrde d'6corce do ch~ne mdde'e do t'alun, injections quo j'ai recommand~es pour to traitoment do la gonorrh~e primitive chez les fommes. On los emploic jusqu'a' cc quo l'doulemont ait cesse', et encore pendant uno couple do sernainos apros. 203. - Cbez los femmnes, iln'est pas toujours facile do distinguor si la gonorrhde tient 'a une s~crdtion muque use devenue habituelle on ' a laFaiblesse, erreur qui ost du reste bien momns prejudiciable quo chez 1'homme a cause do la texture plus lAche et do la momns grande sensihilit6' des partios. On fait bien alors do combattro ce mal avec dos injections 'a la fois irri tan tes et toniques. Uno injection compos~o d'une derni-once do vitriol blanc 7 it TRAITJ' DES MALADIE'S VE'NE'RIENNIES. pouir uno livre d'eau, on d'uno once, uno once et dernie ou deux oncos do vitriol blanc dlans la rn~tc quantite6 de v~hicule, sont los moillouros qu'on puisse emiployer. 204. - Si l'on observe de la douleur et des accidents inflammiatoires ai la suite des premic~res injections, c'cst quo ]a gonorrh6e socondaire tient "a IIirt-itahilite' des tissus. On laisso alors do c~te' los moyens que j'ai indiques, e~t Yon n'ernploic quo los injections d'eau froide erfin, cellos d'eau glacke. On pent, en dernier lieu, so sorvir dole inlfusion d'ecorce de ch~ne. Si l'irritation augmfente, cc qiue 1'on reconnait,i F accd~i'atLion du pouls, C I]a re'alpparition des sympt~mes de La blennorrhagie primitive, etc. I on proscrit los injections flaitos aivec do la tointuro d'opium. 205. - Si la blennorrhagie ost entretenue par quciquo vice gouttoux on sci-ofuleux, on, par un etat de faiblesso venerate, it fant counbattro cotte disposition gen6rale avec des rnyens convenables, avant d'arriver au traitemenit local. 206.- Si l'on remarque, en pratiquant le toucher, on en introduis;-nt lo canon do la seringue 'a injection, qu'il existo uin point doulonireux, sans qui'il y ait aucun des autros signes qui caracte'isent l'induration on ic cancer (10 Ia matrice (NI>coulemcnt d'un ichor do mau.Jqaise coulour, d'une odour speciflquc ct causant do la CUISSon1, des e'lancoments qui vont des hanches an hasventro, etc.), on pouit affirmer qu'il existo un chancre dans le vagin. Lo mercuro donne' exciusivement a*I Vint&' ficur, ost. le soul moyen onratif on paredt cas. rTout trai teienot local doit Wer abandonn6. DES RIE'TR'11CISSEMENTS DU CANAL DE L'(I IETRE. 75 CHIAPITIUO V1. - DES RtTRE'CISSE)HENTS DU CANAL DE L'UREkTRE, ETDE LEUR TRAITEMENT. 207.-Qiiand l'6rnission des urines so f'ait avec peine, sans qii'iI y ail, do lpierrI' dans la vossie, on pout assurer qu'il oxiste des cicatr'ices on des v~'~gtations dans le canal (1e luro~tie, cc qu'on nominp habitiuollement des caroncules et des cariiosite's. Cos le'sionIS SOu regard~es comrne le re~ultat do.la (Acatricc NVicious (l'ulCe'reS Ufo1 -(ran x, lo-Asquols su ppose t touj ours Pe xistence. an teri cure d& qtielque gonorihee. 208. - Cetto opinion Fut (admiso;,, jusqu'$1) cc que de nombreuses autopsies aient montro' quo los cicatrices et los N76ge1ations charnuos iMaiont tre's rares (bus lIc canal do 1Fure"Ire, ot. quo tontes los douleurs qui accornpagnent los rktrecissements et los COnstrictions doeIFur~tre Weon t ratAnajen t pas ne~cessairement l'e'paississement de la sul-)slanfle do cot orga noe. 209. - Bien quo L'on ne veujile pas rapporter en sIenra, cs 6 rissements aux suites d'une blennori'hacieI ii est certain cependant qu'ils existent on grande pan~ic chcz los hotrires qui ont C't6 attoints do cette nialadie. Une disposition gouttouse (1) pout tr~s bien concourir au de'VeloppornIOntdo cette affection', d'autant plus qujo la govutte parail. souvent "a l'5ge moyen do lavie, do vingt, 'a(route ans, 61poque "'CI laquiello on a souvent ou (1) Un homme de cinquante-lmiut ans avail clepuis longiemps one n&vralgie scialique, laquelle augmenlait chaque fois cii'ii buvait do yin. "rout 'a coup ii fuit pris de tous ics sympomnes d'un r~1rkissernent de N'r~tre, qol amena une r~tention d'orine des plus graves. Trant que dura cette inaladie, (loot j'essayai (Ie le dlivrer,ii n'eut pas Ileinoindre acct~s de goutte, m~me les joors oa ili buvait do vin; seulemeut le rdirdcissepnent paraissait s'aggraver sous cette derni~e influience. 76 TIIAITE' DES MIALADIES VENERIENi\ LS. ]a gonorrh~e. MAlais juelle e'normei distanice sep!Iare cette pretendue cause dIe ses effets! 11 est bon do rernarquer (IuC les re'tre~cissoments n'existanti presque jarnais au siege specifique de ]a blennorrhbagie, ius so trouvenit ou au deki' ou en deO; d'ouI on est, obfigr6 do concluro qu'ils ne sont pas 1'effet dI'une gonori'h~e'shimple. 1)e plus, on a observ'v des re'tre'issemients suir des snjets qui n'avaient en (fUC des e'coulements k6gers, on merne qui W en av~aient jamais e'e atteints, tandis quo. d'autres malades qUi avaient eu (des gonorrhiees tr~s graves 6taient exemipts de ces lesions. 11 n'est pas possible non plus do rapporter I'origine des r6treeissernents "a I'emploi (les hougies ou (1es inject~ions, puisquie, scion Hunter, on en a obset-v6 chiez des hommes qui n'avaient. jamais CA soumis 'a celto es~pece de traitemenh. La vie'itable cause efficien to (10s i1tr~cissomen Is reste done encore presque inconnuie.; cependant, Ia majorit6' des m6decins los rapporie 'a (I'a ciennes 1)ionnorrhagies. Je me vois forc6, d'apr~s cola, do borner mes 6tudes "a cc qu'il y a do "&'r1itablomnlot utile ýi connaiti'e dans celte affection. 210. - Petut-cltre que Ioute irritation violente port~o sur l'uretro (celle d'un calcul par exomiplo) on une inflammation aigue- de la surface de ce canal sont des causes capables (1amener son re'tr6cissement. 211. - Cet accident. s'observe du reste dans Ia forme deos autres onvertures do notro corps. Los re'trkcisseienets (eI'c lsophage et, des intestins, surtout, de li'mtestlin gr~Io, Ipeuv1ei-L 6tre cites comme exomplos. Derlaieroment J'ai oni occasion d'observer un re'tre~cissement qui occupait, la partlo moyenno do l'estomnac. Los r~tre' cissements spasmaodiquos du canal lacrymnal, du gosier,et des intostins sont trop, communs pour n'6tre pas cite's. 212. - Les r~tr~cissements du canal de l'ur~,tre sont DES RILTI11ECISSH1IMENTS DlU CANAL DE L URiffRE. 77 circulaires; ius pai'aissent. 6tre quciquefois l'effet (lime lig~atuire pratiqude avoc un filu. Is sont plus frequents au niveau du bulbo quo partout, ailleut's; ius so roncontrent, fre'quemvnent on avant, do celo partie (a' me distancee de 3 "a 5 pouces du rn"Cat,), raroment, en arrie're. Tant6t, co retre'cissement formo uin cercie, rdgulier dont tous Los points sont, 6galemoent, Ioign~s diu centre; tant~t lo gonflernent, est, plus marqti.6 d'un c6t,6 quo do l'au Ire. 213. -Lc redtre~cissemont dui canal excrkeur de l'urine reagit n6cessairement surit a "essie, laquclie' no pout plus se ýridor aussi librement; die h rdsmilto des onvies d'uriner ft-equentes, el doulourouses. Oti voit. alors la memb~ranoeniuqueuse do ]a 'essie s'epaissir, la partie do l'ure"Ire qul ost en. arrie'o du rd'tre~issement so dilater pea 'a peu (los urete~ros, los, bassinets eux-niAmes (1) augmen tent aussi do largleur). La dilatation est, en rapport avec le degr6' du r~tre~cissoment. La memybrane muqueuse do cello partie doel'ure~tro dianltirritko par I'urine (jili y statgne continuellement, produit, un ecoulement muquoux secondaire. Ot iobin, l'uririo c-ausant uno inflamma tion. plus profonde, quand le re'tr~cissement, n'est pas de"truit, il so forme tin ahce's qui s'ouvre au-dessoas et forme or-dinairement, me fistulo p6rine'ale. Celle-ci est, en qucique sort an. chemin artificiel quo [a nature est, forcko d'ouvrir "a ['urine. (1) Cette extension de la naladie est indiqwuec par tine douleur sourde qui se fait sentir clans la region occupv~e par ces organes; Ole cst souvent plus forte Won cotd pie de I'autre; ii se fail one torneur vers le point douloureiix; les urines devienoent blanches et troubles, et forment r~nle tin cI~pot purulent lorsqoe la toimeur diminine. on peut conciwre alors qu'il s'ýIait forind un abcs dans les bassinets, abcs qui laisse apr~s Itoi un rdtr~clssement marqud, cause d'accidenti isgndraitx nonibreux, COmiDnf j'ai eu de nombreuses occ,,asions de I'observer. 78 TRAITE' DES MALADIES VJEN]BIENNES. 214. - 11 est rare que le malade fasse attention 'a sa inaladie et consonto "a la traiter tant qu'elle nWest pas parvenue ai un degr6' tres avanc'.* Le jet d'urine 6'tait cependant devenu de plus en plus mince, les bosomns d'uriner beaucoup 'plus Frequents, et lo patient n'entrP.voyalt encore aucun dan ger. L'inflammation viont-elle 'a so d~clarer, so faiL-il un abc's, on dit quo cc tral est tout "a fait local, que les souffrancos primitives vont s' am6liorer d'elles-mimOfis, etl'on no conviont pas quo ]a diminution du calibre de l'urd~re (que l'on essaie de corrpter pour rion) cause des accidents qui s'aggrravent sourdernent et qui ameneraient bient~4 I'ulce'ration do ce canal. C'est seulement quand l'urine ne coule plus que goutte ý goutto ou Iorsclu'uno ischurio comple'to se declare au milieu d'atrocos souffrances, quo le malade songe ýi reclamer los secours do l'art. Maisa' cot to 6poque, 1'inflammiation, la gangre'ne et la mort sont bien preis d'arriver. 215. - Los re~tre'cissements qui augmentent ainsi d'uno mani~re continue, sans laisser jamais passer 1'urino plus facilement 'a un moment qu'a" un autre, m&e ritont le nom do permanents. Ils offrent toujours uric 6galc resistance au passago des urines. L'obstacle resto le m~mo, queules quo soicrit los circonstances o-h so trouve le malado, quel que soit, son regime; soulemont ii augmonto toujours jusqu'au moment oi' il dovient inpossible do faire pe'netrer la bougie la plus fine. Los xnddicamenIs, an ti spas modi quesn'ame'Iiorent pas cot 6tat plus quo no le font los irritants. 216. - Exte~ieuremont, le point rnalade paralt plus p~lo que los autres, ii parait souvent contract6. 11 est rare quo la. partie r~tr~cie s'e'tendo beaucoup en iongueur; elle n'a Presque jamais plus d'une ligne dans DES RATR1fCISSEMENTS DOJ CANAL DE L'URi'TRE. 79 cette 6tendue. It existe rarement plusieurs retre'cissements chez un m~me malade. 217. - Cette espe~ce de re'trkcissemenL ne se forrne pas aussit6t apre's la disparition. de 1'e'coulemnent; c'est presque toujours vers la fin de I'Age viril (de quarantehuit "a soixante ans) qu'elfe se m-anifeste. Cette lh'sion est la seule cause d'un grand nornbre dX6coulements secondaires ( 195, 197) qui disparaissent avec liii. 218. - Les re~tre'cissernents spasmnodiques sont de nature tout 'a Fait oppose&e aux pre'c~den Is. Its n'affectent pas un siege unique; on les retrouve m~nie Ian(t& 'a I pouce en avant ou, en arrie're du point oii uls avaicut paru. Une bougrie q'ui avaiL p~netre' aise'ment 'a une certamne epoque e'prouve plus de peine "a un autre moment et finit m~rme par' ne plus pouvoir entrer. Elle est m~rne parfois tout 'a fait repouss6e quand on la laisse a~ demneure. 219. - Dans ce cas, le canal se montre tre's irritable et tre~s sensible; it supporte avec peine Fintroduction. e-t Ie se'jour des bougies. Cependant cette operation est plus facile apr~s la miction qu'avan~t, quoi qu'en disc Hunter; plus facile aussi lorsqu'ou donne les antispasi-nodiques "a l'inte'ieur ou qu'on los applique a% l'exte'rieur. Les me~dicaments astringents qul irritants augmen tent, au. contraire, toutes les douleurs. 220. - Cette affection. offre la plus grande analogie avec, l'irritation de. la vessie (~S 148) qui cause des spasmes du col de cet organe. La coexistence de ces deux affections serait certainement tre~s grave. Parmi les rd. tr~cissemients, ceux qui me" itent lenomi de spasinodiques sont les seuls qui suivent imm~diatemnent une blennorrhagie grave; leur apparition est parfois d'un bon effet sur la retention d'urine ordinaire (S 25). 8') TRAITIý DE--S NALkDirwS VEI'R[ENNES. 221. - 11 est tr~s rare (nu~me apre"s la. disparition d'un retrdeissement, permanent) que le spasme de 1'uretre soit la. seule souifrance pie pre'sente ce canal; elte est au contraire presque toujours li~e e "a n r~tre& cissemient organique cause' par un calcul, ou ý utne inflanmation du col de la vessie. Je n'affirmerai pas qu'un re'tr~cissement spas modique ne puisse jamais devenir permanent. 222. - 11 est rare qu'un r~ti'~cissemenL organique ne s'?accompagne pas de spasme, m~me lorsqu'iI est peu d6velopp6. Le spa-smec est d'autant plus frequent, et d'aulant plus flortque le re'tre'cissement est. plus 6troit et qu'iI cause plus d'obstacle "a l'(mission de l'urine. 223. - Hunter pense qu'on ne peut distinguer le r~tre'cissement organique dui retrecissement spasmodique lorsque ce dernier existe en arrii're du premier oti aui m~me nivean. ic crois cependant avoir i'econnu cette espekc lorsque je pratiquais le cathe't6risme pour tin r~tre'eissernent organique avrec une bougie trop, grosse. Exei'~ant alors une douce pression sur l'obstacle 1ui-m~me, je parvenais N e'loigner le sie'ge de l'irritation, de sorle quo le spasme lui-m~tme venait 'a cesser. Je pouvais alors, faire p6ne'trer dans, la vessie une bougie plus fine apre's avoir travers6 le sie~ge du r~tre'cissement spasm-odique, lequel avait pr~sen(6 un obstacle infranchissfable avant cette manoeuvre. 224. - On reconnalt en g'nh-a1 la complication de ces deux cspe~ces de re'tr~cissements, 'a cc que, pour le '~rkrissement organique, une bougie moyenne ne peut. p(en(trerjusqti'au col de la vessie, et tine fois introduite 0usq'~I 4 ou 6 pouces du me'at, est arr~ te par tin oh. stacle infranchissable qui se rencontre dans tous les temps, et qu'une bougie plus mince franchit avec faci DES R1ETR19CTsSEMENTS DU CONAL DE 1,'URE"FrtE. 8t IE16, excepte' dans les cas les plus graves; tandis que pour le re'trecissement spasmodique, l'obstacle est tan t~t plus fort, tant~t moindi'e. 2-25. - 11 y a trois me'thodes de ti'aitement pour le r6tre'issement permanen-t, lorsqu'il n'y a aucune consid~ration. 'a avoir du re'tre'cissemient spasinodique. Les deux premiers proc6d~s soni. applicables tant qu'une sonde, m6me tr~s fine, peu t traverser 1'ure'tre;- le derflier convient exciusivement alors que la bougie la plus mince ne peut plus passer. be premier proce'de consiste ai dilater peu 'a peu le canal, Ie second "l ifaire suppurer le r~tre'cissement, le troisie'me ýt le de'truire par ]a cante'risation. Tous les trois SOn t applicables quand Fobstacle ne se trouve pas dans Ia courbure m~me de la. verge, car' alors tout secours peut devenir inutile, et it faut recourir ý l'incision. 226. - Dans la premie're me'thode (1), on commence par introduire Ia bougie la plusgrosse qui puisse franchut' le r'tre'cissement (2), et on la laisse dans le canal de 1'uretre aulSSi longtemnps que le malade peut Ia supporter sans de grandes souffirances. S'il peutLla conserver pendant une heure, on prend tine bougrie plus grosse, conique, et I'on essaie de l'introduire. On l'introduit' avec precaution, la laissant ensuite pendant peu. de temps et lui faisani, executer des mouvements de va-et-vient. Si (1.) Gette m~thode de traiter les rdtr~cissewents organiques de l'ur?&repar 1'emploi des bougies 6tait connue d~s l'anu~e 1560. A celtc dpoque, un m~decin inconun de Nines. avait lprdtendu(lti grir ces hdSionS par lremploi de bougies de plomb. (Voyez ]a 221 et la 30" ob)servations du recucil de Laz. lliveriiis, LUgd., 1659, IV.) (2) 11 arrive quelquefois que le rdtircissement est tel, que P'on ne peut employer de bougies assez grosses pour etre rdiistantes: iI faut alors se servir de cordes A boyau de pltus en plus fortes, dont on arrondit ]a Pointe et qu'on a soin d'enduire d'huile. I1. 0 82 TRAITL'ý DES MALADIES Vi~N1RIENNES. elie est i'epouss6e, c'est qu'on n'a pas trouve" Fouverture dui re'tre'cissemient ou que celui-ci os't trop consid6rable pour une botigie aussi grosso. Quand on ost certain que lobstacle est franchi, cc que ion reconnalt ý 1'absence de douleur au moment doe1'introduction et 'a l'aplatisscrnent (10 lextremi1 de la b6ugie, on ]a laisse en place. On la retire de's que le malade ne peut plus la. supporter, et l'on essaie, dans une seconde introduction, do pe'netrer plus avant. Quand urice fois la bougie a frauchi 10 r~tr~cissoment, on en choisit une plus grosse, jusqu a cc qu'il soit tout "a fait efface', -C'est-"- dire qu'uno bougie do I ligne 1/2 de diame'tre puisse en trer libremen t jusqu'a la vessie. Sil existait quclque autro re~tre~cissomont derriere le premier, it faudrait le traitor comme los autres. 227. - Les bougies no doivent Wte ni trop molles, afin do no pas so courbor facilement; ni trop dures, parco quo, dans cette derni~rc hypoth~se, on pourrait tout aussi bien Faire des fausses routes et pe'netrer dans los corps cavorneux avlec elies qu'avoc los sondes metalliques. Cot accident so roconnait 'a laa vivo douleur qui so manifesto lorsque l'instrumont p~ne'tro dans 1'6paisseur des tissus, et aussi ai cc quo 1'urinc no coule pas, hion qu'on ait p~nWtr assoz avant. Pour 6viter un p~areil maliheur, ii faut op~rer a *vec lo plus grand soin et so servir do bougios eulastkjues. 11 fauit aussi retirer la, bougie do temps a autre afin do voir si la pointo no so recourbe pas. Quand la bougie doit rester longrtemps en place, surtout si on la laisso pendant la nuit, ii ost n&cessairo d'en tourer sa grosse oxtr~mit6 avec un fit qu'on fixe ensuite autour du gland. Cetto precaution est n&e,cessairO pour 6viter quoIe 'instrument pe'netro tout en tier d~ans la vessie, accident auquel on no pourrait reme'dier DES RATRiCISSMIPNTS DUJ CANAL D~ L URE'TRE 83 qu'en incisant l'orga no pour oxtrairo cc corps 6trange--r, ce qui est toujours uno opi'ration dangoi'eusc. Les bougies ne doivont pas Wte coniques dans toute leur iongueur; ii faut qu'elles deviennont cylindriques 'a partir de leur tiers inf~rieur. Elles doivent avoir une consistance 6gale, mais,tre plus minces 'a leur extre'mite6. Le maladedoit apprendre "a so sonder lui-m~rne, parce qu'il le fora avec plus de 16'gerete', qu'il reconnaitra plus faciloment, le point qu'il fatit dilater, et qu'il lui sera plus ais6 qu' a un cliirurgien d'6viter do faire queique fausse route au niveau du re'tr~cissement. 228. - 11 no faut pas so laisser arr~ter, pour l'emploi des bougies, par un gontlemont testiculaire, m~me commen~anit, car cc sympt~me ost souvent, dans le cas qui nous, occupo, 1'effet du r6tre'cissemnent, do la. pr6 -sence d'un petit calcul ur~tral ou d'un Abce's des glandubes muquouses du canal doel'ure'tre. Or, l'omploi des bougios pout gu~rir daus la promie're hypothe~se, dans la secondo 11 soulage, dans la troisie'mo il n'aggrave jamais. 229. - 11 arrive souvont, chez los suijets nerveux et irritables, lorsqu'un r~tre'cissemont organique a cause' des accidents graves, la dysurie, 1 irritation do la yessie, otc., qu'il so joint "a cc premier obstacle un re~tre'cissemont spasmodique qui existo g6ne'ralement en arri~re du point d'arrkt. Cost uno complication tenace et dangoreuse. Lorsque los bougies ordinaires no font rien, ii faut employer tous los moyons possiblos pour arriver au but. On commence par introduiro une grosso bougie jusqu'au retre'cissement, stir loquel on exerco une forte pression pendant quclquos minutes; on ossaie abors d'introduire une bougic plus fine. Si cetto manoauvre no r6ussit pas, On frotte le perinee doucement 84t ThAlTE' DES MALXTDIES V1,\TERTIBRN NT S, avec une main pendant qu'on ossaic de pousser la bougie avec l'au Ire. tchoue-t-on par cc rnoyen, ii faut tremper le rnenbre viril dmas l'oau froide et donner en m~ine tomps un bain do pieds tiede. Enfin, si le spasrne re'sistaiL encore, on pourraiL poser un sAton au pdi'inde. Le meilleur moment pour essayer d'introduire la sonde est colui qui suit immddiatement l'6mission des urines. 1230. - 11 FauL observer avec grand SOlD Si le spasme n'augrmento pas, car ceLto aggravation doit Wte Avit~e'e"' Lout prix. Afin do diminuer plus siuirement l'irritabilite' du malade, on Foblige 'a urinci' souvent, on lui fait prendro des bamns froids, on lui recominande 1'exercice au grand air, l'abstontion d'6pices et de boissons eAchaufFantes ou 6molliontos; enfin, on 1i donneo'a 1'inte'rieur la poudro do quassia. Los mddicamnents (oniques et astringrenLs, cornme lo china, le ch~ne, etc., m'ont toujours part augmenter la const~riction spasmodique. 231. - Cette indthodo de traitor les redtr~cissemen-ts organiquos par la dilatation gradue'e est la plus facile, mais aussi la plus incertaino. 11 arrive on effet quo le inalado nWest pas completeront, gue'ri ni tout 'a faiL a l'ahri dos reclin Ls parco quo ion pout introduire dans l'urd% rc los bougfies los Iplus grosses, et parce quo l'urine conic librornent.- 11 faut pendant longtemps encore quo le patient ait lo soin d'introduire des bougies d'un fort calibre de tLemps onLornips, au moins Lou Los los huit heures,,CL do los gardor pendant quolques heures; autmoment le re"trdcisseinent repa raiL t alos hougios no, passent plus. It no faut jainais cessom d'user 1'obstacle avec los sondes; la tendanco "a so r~tr~cii' roste donc 'a la place qui avaiL Ae'te dilate'e; ielln'Wst pas de'truite par 1'l'oploi des nioyens chii'urgricaux. 232. - Si le malade saiL so son der lui-mAme, il peut DES 11RTRACISSEMENTS DU CANAL DE L'URkVIL1&E. 85 passer rapidement d'une bougie mince " d'autres qui sont de plus en plus volumineuses; par cc moyen ii pout irriter assez le point malade pour l'entlammer begerement et le faire suppurer, procide qui constitue la deuxi~ne m6thode, qui est plus cornplhe et plus radicale que la premiere. La texture du point malade n'6tant jamais normale, cotte partie a Ioujours plus do tendance a s'enflammer que celles qui sont restees saines. 233. - Pour arriver plus su'rement ' cc resultat, on a consoill do traverser brusquement le r6trcissement avec une bougie dure, et ce proced6 a donn6 des resultats vrairent remarquables. I1 est probable que dans cc cathet~risme force une petite portion do la memibrane externe du retr6cissement se trouve d~chiree ot suppure necessairement, ou bien que la brusque distension des parties malades cause un froissement dont l'infiammaLion et l'ulceration sont la consequence. I pout arriver encore que les fibres circulaires de l'uretre soient paralysees ou dilatees au niveau do la partie malado, Landis que la portion dilatable du retrcissement cede peu a peu. Cette derniere oxplication ost la plus vraiserblable; ce qu'il y a d'incontestable, c'est qu'on roncontre dos sujets chez lesquels cette manoeuvre a produit uno guerison instantanee et sans recidive. 234. -- Cette operation est tres incertaine dans son r~sultat et no pout 6tre logiquemont conseill6e. It no faut pas oublier qu'on op"re ici dans l'ombre, qu'iI est tres facile do manquor le centre du r~tre'issement, surtout lorsqu'il no so trouve pas dans l'axe do l'uretre, et qu'il est alors tres facile do faire une fausse route. 235. - Pour arriver au but avec plus do certitude, on prend uno petite sonde do come do la grossour d'une bougie capable do p~n6trcr dans la parlic ante'ricureo do 8 6 TRAITIA DES MALADIES YAN9RIENNES. 1'ure'tre; on la chiauffe de manie're 'aliii imprimer une h6g~re courbure., et I'on aminci t sa partie anterie ure j us-, qu' a ce qu ele soit arrive~e dans la longueur d'un dernipouce au dian eLre d'une bougie assez fine pour traverser le r6tre~cissemnent. La partie Id plus mince doit 6tre s~pare'e de 1'autre par une ar~te, absolument comme Si cette parlie amincie sortait de I'autre. Cette sonde de orne, hien polie et bien lisse, est introduite dans 1'ure'tre de fa~on que son extrkmit6 la pius mnince pen~tre dans Ie r6tr~cissement juSqu'al' ar~te dont je viens de parler; alors, Si le chirurgien peut se fier ' a l fermete' du malade, ii mui laisse. Ic soin de faire pe'netrer l'iustrument, au dela" de cette lirnito, c'est-a"-dire jusqu'a"' cc que l'ar~te de Ia sonde ajt franchi Ilobstacle. I1 est facile de voir quc par cc rnoyen la partie Ia plus dd'ide' de I'instrurnent monire le cliemin que lautre portion d~oit parcourir en suivaut la direction de 1'ure'tre, ce qui fait dviter les f.ausses routes. Le but sera donc atteint bien plus scirement par cc proce'de. Si la corne etait tr~s dure, ii serait hon de l'enduire d'huile avant de s 'en servir. 2360 - 11 faut ranger dans cette mdthode 1'usage de bougics trcmpe'es dans des liquiides corrosifs destine's'a d~truire Ic rdtr~cissement. On emploie aussi 'des bougies compos~es entie'rement, (I ) de_ substances irritantes. 237.- On pent encore se servir d'une bougie aussi large que la partic ant~rieure de l'ure'tre le comporte, bougie qui a la m~me force dans L oute salIon ueur, mais (1) Un Portugais, nommd Philip (,Voyez Lacuna, Miethodus extirp. cognoscendi excrescentes in collo vesicw carunoulas, Rom., 1551, p). 31g), employalt, v'ers le milieu du xv'c siWe, pour dUtruii'e Jes rdtrdcissernents, des paltes corrosives, dont ii 'ecouvrait l'extrdmiitd des hougies, et dans le-squelle-s ii faisait entrer du vert-de-gris, de I'orpiment, etc. Depuis, cc traiteineni Cuit suivi de temps A antre, en subissant queiques DES RETRACISSEMENTS DU CANAL DE L' URE"TRE. 87 dont 1'extr~mit6 estcreuse'e d'une caviU6 circulaire que 1'on remplit de pr~cipite' rouge en poudre. On enduit cette bougie d'huile, et on 1'introduit jusqu'au r~tre'cissement, avec lequel on la tient en contact pendant quolques minutes. Cetto operation est rep~tde une fois chaque jour, jusqua'~ cc quo le r6tre'cissement ait eM d~truit par la suppuration et que la bougie la plus grosse puisso le traverser facilernent. En suite on rem place cetto bougic par tine autre qui no contienit pas do pre~cipite', mais qui est recouverte d'un in~Iange de m yrrhe tenue en dissolution dans I'eau ' F1aide d'un jan 'of;piens contente d'une bougie volurnineuse quo l'on introduit deux fois par jour dans l'ur~tre, ohi on ]a laisso chaque fois s~journer pendant un quart d'heure -afin que la ci'catrico ne se- resserre pas. Ce traitemont est long sans aucun doute, miais ii est radical. 238. -Cofto me'thode suffit lo plus souvent, 'a gu~rir, m~iem lorsque le re'trkcissement n'admot Pas ]a bougie la plus fine. S'il n Iest pas suffisant, ii Faut recourir aý la troisie'ine mkthodo, dont Hunter a retire los meilleurs effo is, et, qu'on doit appliquer, solon moi, de la t-nanie're suivante.. 239. - On proud un tube creux en argent dui diame'tre d'une grosso bougie et le'gerement courbe; on I'mntroduit dants t'ur~tro pendant quo son oxtre'mite' libro est ferm~e par un petit bouchon d'argont qui est soude' ai un mandrin'du m~me metal. Ce mandt-in remiplit la sonde et emp~che le mucus du canal de I'urktre de s'y modifications, jusquai ce que, vers le milieu de cc sikcle, Daran vint pr~nei' des booigies dont ii teiiait Ja compositon secrete, et qui dtaient coniposdes de corps tries irritants. Ces bougies avaient Il'inconvdnient d'enflammer etd'uicarer les parties saines de I'r~tre, ce pil obligeaft de les suspendre avant d'avoir ddtruit le r-6tr-cissement. Gttorlnies avait Perfectiounnes, 88 TRAITE'1 DES MALADIES VJNE'RIENNES.. accumulor. On on1evo cc mandrin de's que l'instrument a atteintletIcrere'cissement, et on ic remiplaco par un autro 6galomont d'argent, et qui porte "a son extr~mit6' un m-orcoan u.do pier're in~ernale contenu dans une cavit6' ad hoc (1). Le caustique doit, rester en contact avec le re'tr~CiSSemon I pendant deux secondes environ, apres quoi on le fait rentror dans lo tuI)o croux. Cette operation ost re'p~te' o us los deux jours (2), jusqu'a' ce que lo tube d'argent puisso pe'n6trei, dans ]a vessie. 11 ost prudent do Faire aussit6t apre's l'op6ration uno injection do Jait tie'do; d'abord pour enlover Virritation, ensuite pour oinp~chor que le caustique no coule sur los parties sainles. 11 est facile do voir combien cello me'thode demande do precautions pour 6tre applique'e avec fruit. 240. - Cos deux dernie~res rn'thodos conviennent exciusivement aux cas oti l'occlusion dui canal est corn-. phe'te, e1 oil, pal' consequent, le premier procehd6n'est pas applicab~le. S'iI survient dos sympt6mes inflammatoires, on los combat par des applications froides, des p6diluves tie'des, etc. 241. -S~i le retr~cissement a amene' la formation d'un calcul ure'tral, it faut ouvrir uno voic 'a ce dernier par un des derniers, proce'd~s quo je viens do do'crire. D'ahord si lo retre'cissernent offro oncore une ouverture par laquollo ]a sonde puisse passer et quo le calcul so tron Ye en arrilro, on pout confondre los accidents qu'il ongondre avoc los, sympt6mes d'un rdtre'cissement spasmodique. Pour e'viter cette erreur, it faut introduire une (1) OCete seconde pin-tie de Pinstrument est faite comme un portecrayon, c'est-h-dire qu'iI y a deux branches creuses qui embrassent le causlique, et quc P'on scure au moyen d'un anucait coulant, lequel rapproche les deux branches creuses 1'urie de Pautre. Le caustique se trouve ainsi parfaitemnent fix&. (2) 11 Cst suflisant, d'ordinairc, de r~pktei cetie op~ralirin deux fois., DES R13TRkCissrEMErNTS DUJ CANAL DE, L'URi'TL1E. 89 sonde me'allique qui donne ]a sensation particuli~i'e du choc d'uri corps dur Iorsqn'on vient 'a rencontrer le calcul. II m'est arrive', en presence d'une pareille cornplica Lion, de voir la nature former un abces au. perine, puis une fistule par laquelle le calculI parienait "a sortir. 242. - 11 est rare qu'un retre'cissemnent spasmodique persisto longtomps apre~s.Ia destruction de l'obstacle organique et qu'iI re'clamo un traitement sp6cial. Seulelment quand on traite un r6tre'cissemont par la me'thode suppurative seule, le spasrue dure et so renDouvelle de temps at autre, jusqu',i ce pie 1'endroit oii exislait ]a bride ait tout 'a fait perdu la tendance 'a se contractor de nouveau. Or, cette disposition peut durer pendant tou te la vie, si 1'on n'a pas entrepris, un traitement radical dirige" d'apre's le second proce'd6 on le troisie~me. 243. - Tant quo le spasme n'a pas coss6, on peut, apres la destruction des brides, se servir d'Unoe bougie creuse do gomme 6lastique (0), surtout Jorsque lo canal do l'ure'tre so contracte aussit~t apres qu'on a retire' ]a sonde. Seulement ii faut avoir soin do retirer la bougie pour quo le malade urine. 244. - Los fr6quentes immersions des parties g~nitales dans I'oau froide dissipent souvent lc r~tre~cissemont spasmodiquie, surtout si lYon a soin do combattre en m~ne tomps l'irritabilit6 gene'rale avec. des toniquos internos et externes. Mais si ]a nialadie e'tait dejýi ancienne et quo cc moyen no re'ussit pas, ii faudrait poser un se'ton au pdrin~o, moyen qui diminue le mal et le de'truit (out 'a Fait avec lc tomps. (1) On dolt aussi choisir ces bougies deIC pr~fence lorsque le r~trdcissernent est purement spasrnodique. On introcluit F'insirument avec towes les prdscautions ndcecsaires, et on le conduit jusque dans la vessie avec, tin Mogt ported dns le recbuim, 90 TRAITý-. DES MALADIE.S VIENIAIIE(NNES. 245. - Apr~s,sa gu6ris-on, le malade doit toujours, avoir soin d'uriner souvent. et de ne jamais retenir une envie d'uriner. 11 doit c viter les refroidissemnents, les passions vives, les boissons kchaufantes, les, apices et la fatigue. CIIAPITRE VII. - INDURATION DE LA PROSTATE. 246. - Quand it n'existe pas de paralysie de la vessie ni' d'inflamma Lion du col de cet organe, effets, d'unc blennorrhagie grave, Iorsqu'iI n'y a pas de pierre dans la'vessie pour rendre compte d'une retention d'urine, qu'une sonde, ou. une bougie peut parcourir toute la. Iongucur de l'urktre sans renconu'er de calcul ou de re~tre'cissemnent, et que cependant le malade ne peut rendre d'urinc rnalgr%' tous ses efforts, on peut Atre certain qu'il existe une inaladie de la prostate. *247, - Si P'on introduit alors tin doigt end nit, d'huile dans le rectum, en l'enfon~ant assez avant, on reconnaIL une, Luineur dure, Faisant saillie dans l'intestin, tumeur assez volumineuse pour que Ie doigt doive parcourfir toute Ia largeur de I'intestin, pour en appre'cier Ie volume et la consistance. 2148. -On comprend Lre's bien comment cette glande 6Lant tumf6fli&e, comprime le canal, l'aplatit d'un c6t6 am lautre, le ferme, et cause une re'tentidn d'urine tonjours dangere use. 249. - Avec une pareille maladie, e'~j acula Lion est toujours douloureuse. 250. - 11 est toujours facile d'6vacuer 1'urine avec une bougie (1) ou une sonde introduite avrec soin; mais, (1) LVurine continue toujours en effeL h k~re expulsde, wais avec effort. INDUR&TION DE LA PROSTATH.91 91 le soulagernont ost toujours momentane'. Le mioux. est do so sorvir d'uno sondo do gomrn o 6lastiquo eti do 1'introduire en guidant son extre'mit6 avec un doigt in-troduit (tans le rectuim. 251. - 11 faudrait, pouvoir r~soudre compl~tement la glande pour 6tro en droit de prornotiro un r6suhtat d~cisif: une gu~rison. Maliheureusement nous ne connaissons aucun moyen certain (Iarriver 'a ce Ibut. 252. - L'emploi do la cigue" "a tin teriour a souvent rondu de grands services, t'edpongo b~ruiieoe, 1'wthiops. v~ge'tal et, los bains (10 rer aussi; co qui s'expliquo par ce flait quo la maladie est souvont do nature scrofuleuse. Des calaplasmos do racino do ianadtagore fraichomont r~duito on pa'Uo ot applique's sur lo pcrindo doivont Wte aussi tre's officacos pour redsoudroe la prostate indur~o. Lia digitalo pourpr~e, l'antimoino crii, to set ammoniac volatil ot 1'e'lectricite, dos fumigations do cinabre dirigdo's sur los parties malades, doivent 6tre egalement essayds. 253. - Un large se'ton dont los ouvortures sont, situe'es a* 2 poucos do distance, ei qu'on enirotient pendant longtemps au p~rinieo, pout aussi' ramollir la prostate. 254,. - Le meillour palliatif consisto 'a inti'oduire une sonde do go'mre diastique sans mandrin aussiitt apres av~oir retire' la bo.ugie, et, i la laissor "a demeu're dans la vossie, cowrno lo recommande Ficitor; do la fixer autour du gland, do la tonjir houcheet de d Iouvrir do temps ýi autro pour laissor couler lurino. On retire cot, instrument tou~s Los hutiijours afin d'enlover Los sels qui pourraient s'accumuter 'a son extr~rmi1'. 255. - Si, avec une -tumour do colic nature, un cathe'ter ordinaire no suffit pas pour 6vacuer IUurine, et qu'il roncontro tin obstacle en arriere du cot do ta vossie, 9'2 TRAJTE' DES MALADIES VENE'RIWNNES. (ce qui est uin accident, rare quo Hunter paralt avoir parfaiternent, connul), ii faut concluro (ju'il yr a une petite portion dco-,Ia membrane muquouse do la vessie qui so) trouvo gonfle'o, et formi,e, n arri ere do la prostate indur&?e-, ine petite vralvule qui ferme le col de la vossie et ernpkche la sortie do l'urine. 256. - 11 arrive souvent, en pareillo circonstance qu'iine grosse I)ouiJe introduite avec force perm~et Na sortie doe1'urine. Si cc rnoyen 6choue, on introduit doucement uin cathe'ter jusqu'ci cette vralvule, et alors on le pousso avrec force; do cette mianie'e la. partie courho do la sonde pdne"tre dans la. vessie, glisse sur l'bstacle et, rend )ossiblelO 1'mrission de 1'urine. DEUXIEME ORDRE. SYP6MES LOCAUX DJE LA SYPHILIS AYANT PGIRSEG N RGO 11ECOUVERTE D'UN EPITRELUM. PREMIERE SECTION. Do chancre. CH-APITRE 1.- DU CHANCRE EN GýNE`RAL,9 ET SURTOUT CHEZ L'HOMMIE. 957. -. Lorsque Ie virus vWn'rien est mis en contact avoc uno surface d~jpourv~ue d'6pidorrne, le sympftire le Pllss cornmun auquel ii donne naissance, est, la blennorrhagit!; Imai S i lo contact a lieu avrec une surface recouverte, d'uu 6pidernio mince, il en r~sulte des ullcerxes qu #on nommre clhancres. Plus I'6piclerrni est d~lic-at, phis l'infoction ost. facile et, plus le chiancre a de tendanco '.'IsUete-ndre. 12.58. - Less p~irtie~s gi~hitales sont, ordinairemen0t lo DU CHANCRE EN G1'.N1I'RAL. 9 () tj si~ge oft s'e ffectu c Ia coil gon vten rienne. Chez V 1ho1-111e, les chanceres se forment, de j)1'ThncY1CCau fond du pv6 -puce, aun point, cuii is'inse're au gland, des deux c~te'sdui from, a la face interne et sur le boi'd libre dui pre'puco, sur le gland; et queiquefois siii la. face externe des organes de la. generation, c'est-ý-dire sur les bourses on. sur la. peau do ]a verge. 259. - Chez les fernunes, s'iI existe une plaie sur les he~vres, sur los marnelons ou snr queique autro partie du corps, et quo cette le'sion de continuit6 soiL contaminin&. parle v ~iruns ~n~rien, cle pent so transformeri en chancre. 260. - Quand un chancre doit apparaitre, on voit, trente-six heures aprC"S nn co*t inpur, une petite tache d'nn rouge Fonc6 se dt'veloppor sur le point otji linfecLion a en lien. Pkareruent, cc syrnpt~me parait-il an bout do plusicurs jonrs. Un prnrit assez fort. se fait sentir, tine petite dlevure dure et. enflarnrnme~ se formie bient6t, on so remplit de pus ý son somrnet, se rem pi et se trouve remplac6e par un ulco~re. Le chancre se caract6"rise de's Ie debut, quo1 que soiL le sie',o q (u'iI occupe. Le fond est rouge clair' quolquefois d'Unnblancj~aun~tre), it est dnr, tend tonjours f-L s'enfoncor, les bords sont, blancs cet case'cux.circulaires, laille's 'ipie,, onflamme's et indure's dans Lou to lent' circonf~rence. Le malade se plaint d'une v'ive don~leUr an toucher; on sent alors qne 1l9indu ration entonre compkte'Lnontl'ulce~re, et qu'ele s'itnd en profondeur. Le pus sC'ci*tý61pat' celLo Surface e-s-t dun jaunre vr~ rc. i 1est.Ito m tire qii s'deC toujiwirs -i la, fois en surfac--e et en profondciii, et. cause des doitleurs plutOt i'ongrwieattsquolatic cinantes. 261. --- Les cha.-nctes qui ont lent sl' si a* la face interne du pre'puce sont, pins don lonroux, plus larGes, 914 TRAIT1A DES MALADIES V1MRI~RENNES. et s'enflamment, davantagre quo ceux do toutIes les autres regions; l'induration peutit We reconnue, tout autour et ati-dessous d'eux; elle est plus sensible que pour los chan ores du gland. 262.-Quand ils existent aui point d'union du pre"puce et du gland, is ont d'a-bord le volume d'un1 graini de imillet; uls existent tre's souvent alors de chaque MO.~ du fromn qu'ils ont une grande tendance 'a d~truire. 263. - Les chancres du gland ont ccci do particulier qu'ils sont assez raros, et qu,'avec eux l'inflammation, ]a douleur et [induration. sont maoindres quo stir les autres regions. Les bords no so boursouflent pas comme ceux dui chancre du pre~puce. L'ulc~re parait Wte enfoncd' dans le corps m~me dui gland. 264.- - Los chancres qui onvahissent, des regions oii 1'piderme est plus duir, cotinme le corps do la verge et ]a partic ant6rieuro des bowisos, sont toujours plus dotiloureux et plus enflarni-n6s. Us so pr~sentent d'abord sous la fornme d'une ve'siciule qui so recouvre d'uno crocito. Lorsque celle-ci tonibe, elle est, remplace'e par uno plus 6paisso. Ius rossermblent beaucoup 'a ces chancres qui viennent stir des parties recouvertes d'un 6piderme e'pais (1'') ot. qui sont la cons~quence doe1'inoculation du virus dans tine plaie simple. 265. - Los chiancres paraissant sur une region identique, donnent (on jours naissance aux mniimes sympt~ines (2), car le virus somuble Otre toujours de la maine (1) L'inoculation du pus chiaucreux dans des plaics occupant des parlies recouvertes d'tin dpiderrnie resistant (comme Jes bras, les cuisses, etc.) donne. naissance A des accidents plus douloureux et plus graves que ceux du gland, des lt~vres et du prdpuce. 11 faut raniger panini eux linflaminaalion, le gontlemieit el de violentes douleurs. (2) Andrd reinarque que les cliancres les plis graves se pr~sentent souvent chez les sujels qul se sont exposes A la contagion la plus l1g&e DU CHANCRE EN GJýNIýAL, 9600 nature. Rarernent paralt-il plus doux on plus actiP. Cc sont les dispositions diverses doe1'organisme qui engoridront, les diff~rences qui existent entro les effets des diffirents chancres, los gonorrhe'es, less bubons, etc. C'est b~ que so trouve la raison des modifications diverses que prdsente la maladie. 266. - 11 suit de la' quo si l'on veut traitor avec succo's un chancre idiopathique, it faut. prondre en grnnde consid~ration la constitution du malade, qui a une 6norme influence sur le d~voloppement do I'l'ulcre ot dos accidents qu'dl engondIro. L'expe'rience confirmo co principo. 267. - Si lo maladoe a une constitution inflammatoire, le chancre sera plus profond ot, plus eriflammi6; des accidents d'une nature oppose'e so monlroraient si lo sujot avail, uno constitution diff~rento. Si lo tonp~ram ent ost, tre's irritable, lec, chancre sera tre~s douloureux, it aura un aspect noirAtre, do mauvaise coulour, et, lo pus scml tre~s clair. 268. - Lorsque le chancre so recouvre (iuno crocite d~s qu'it paratt, it a une grande londanco l a cangr~no (1), complication qui pout, amoner la destruction, du membro viril. Do paroils ulce'ros donnont, lieu "a d'abondantos lhrniorilhagies quand ils s'6tendont beaucoup en profondoeur. 269. - En ge'neral, los chiancres paraissont plus tard que Ia blennorrhiagie 'a partir du moment do l'inflection, (peut-ktre aussi sont-ils le re~sultat d'un e'coulemont, qui tarde 'a parattre); aussi le virus qui los engondre pout-il et qui ont W le moins contam~inls. 11 ajoule que l'intervalle qui sdpare le moment de l'infectioii de I'apparition du chancre nc serait pas toujouri le 1n1ýmc, si le virus dtait diff~rent. (1.) L'inflammation qui accompagne les chianci-es esL ti-6 6hysip~Ia teuse; de la vient qu'ils Ont ltine grande tendance Ai Ia gangrene, comime Cu-tanner Ila observ'6. .96 TRNlTI'- DES MALADIES Y~N "RIENNES. Mro. atte'nue' par des lotions d'eau de chaux. 11 faut ajouter qu'ils sont aussi plus rares, car C'ost a peine si l'on compte un chancre pour quatre gonorrh6es. Its se mion troutl~lAus promiptomoent sur le prepuce, plus encore sur la rainure qui separe celui-ci dui gland, surtout au niveau du Fromn; plus tardivenient au contraire sur les autros regions, d'autant plus nuirne quo l'e'pidermo est plus e'pais. 270. - Plus un chancre parait promiptoment apr~s luufection, plus it a de tendance 'a s'enflarnrer; plus ii so formie tard, et plus la mrasse dles liquides est facilemont, unfecte'o, plus la syphilis consuitutionnelte est craindro. 27*1. - 11 y a peu do maladies qul no puissent (ýtro dorniin's par los souls efforts do la nature. Lo chancre et la syphilis coi-isti tutionnello appartiennont cependaiit a cc petit nombro. Si aucune circonstanco accessoire no vient facilitor to passage du virus dans ]a masse des liquides (10 1'coiiornie (cc qui am-iene los bubons ot ]a verolo, synhp~otomos bioii plus caracteristiquos que le chancre lui-m~nio), colui-ci pout duror* pendant des aniiees a la menmo place, sans 4prouvor Ilernoindre changemont, Si cc n'ost do dovonir plus large. CIAI;TBE If. - TRAITEMENT DU CHANCRE SIMPLE. 272. - On conviont on general qu'apr~s la. syphilis invoete re"O qu a onxa-hi to perios to, los ligaments et los tondons, iti Wy a pas do maniFestation do cetto maladie plus dift'ielo i (guQ'ir quo to chancro, lorsqu'il est un pou kLond u. Le s emnipi i'iq nes so rej ou issen 1, lorsclue apre's avoir fait rnr au ma lade une fouto (10 reme'dos intornes et. oxtorrios, romiedos souvont, incommodes, its parvionnon t ai gu~rir tin chancre indure' dans l'ospace do quatro aI six TRAITEAMENT DU CHANCRE, SIMPLE1.. 9,7 semaines. Encore n'ont-ils qutuno lien ffaildo certitude quo, pendant Jo traitomonl, Ic virus; n a pas pen6tro3 dans la nmasse du sang, oiii1 ost [re~s diffic~ile(o (10 attoindro. 273.- Los maitros dans Varl do gue'rir no so flatteni. pas d'amoindirir le mal ct do l'attoindro dans sos retra'-nchernonts, dans l Ic memo emp~s, sans iocourihI-a' acaul,6 -risation locale. Sans celle-ci, qui Iout' partail ossontiolle, lo traitomient chimique, I'usage interne- d(Ios pr("pariatlions inercuriolsos rdi naires souvont si pr6juid ic jýablos, passsent pour tout il fait inCa1)ablAs do, guerir ces ulc'.ros virulonts. 274. - 11 ostfacile do voir con-ibion cos deux opinlions soul. incortaines; los tins pr~toridleft quo I'application Ionic (los rercuaiiux ost tout a fait Iimpuissanto ai guerir, landis quo los autre osSutiieinlnt, (luill n'y a pas (10 topiques capablels do guernrtun chancre, si CO DI'ost coux (jut contiennont, du morcuro. Co qu'il y a do pl1us romnarquablo encore, Coest quo los par tisans do l'uno et lautre opinion soul e'Galement impuissants 'a e~talblir sur dos fails la vye'it, do leuys assertions. 275. - Los dorniers savont quo, los topiqilos mercuriaux no font rnon s'ils nO soul,pas on mrncmotemps corrosifs,et s'ils no poiivent pas affir commie tlos sur la. plaie car, alors, ius n'onlt pas uno action pluis dondue quo colic du, mercuro brut ot n'altthuonl pas lo virus v6ne'rien. Les premiers savonl, quo lours pr~parations sans morcureonot ]a proprieV, incontestable d'irriter los vaisseaux lymphaliquos e01 do los disposer -'t l'absorption dui virus syphililique, loqjuel cause uine diathe'se gd'neralo quo le niorcure donn6 a F linl6i'ieur pouit soul gui'rir. Ces topiqluos causout, boatcoup do, douleur, sans produire aucuin av'aniaGe evident. Jus 1. 98 TIIAlTJE DES MALADIES VIEiNERFENiNES. qu'ici cos deux camps oppose's so sont combattus, mais uls devraient maintenant. sacrifier "a I'amiable leurs orreurs respoctives. 276. - La pierre infernale est dans cetto hypoth~se le moyoni le plus scir de re'pondre "a toutes les indications. Elle coagulo et d~truit, les liquidos animaux 'a l'instant, et en causant uno inflammation aussi le'gere quo possible. Mais aussi, quo do douleurs no cause-t-oile pas!1 Elle fait une eschiare qui emprisonno le virus et l'emp~chie de se repandlro au dehors; quand cc tte croilie tombe, l'ulce~re paraft net, ii seche et semnble pr~t 'a so guerir; mais les glandes do l'aino commiencent,') devenir douloureuses, ii so formo un bubon, pr~curseur do la syphilis constitutionnelle. D'autres fois, la gue'ison s'arrdte, ]a douleur causee par lo caustique emp~che de nouvellos applications, la plaie so couvro do vlegktations qu'iI est difficile de r~prir-ner. 11 arrive souvont que los effots de ]a caut~risation no sontL pas aussi simples; alors los bords de l'ulc~i'c s'eThevent et pi'~sontent des nodosite's; l'ulc~ro saigne le'ge*rernent, devient tre's douloureux, d6 -truit rapidement les tissus, qui l'environnent et prond 1'aspect d'un chancre cance'reux. 2-17. - On cite dos exomplos de petits chancres qui ont 6te' gu6ris exelusivement par des caut~risations r~p("ttes faites avec, Ie nitrate d'argent; et cola, sans donner lieu ' ala syphilis cons ti tutionnelle. Simons. pre' tond en avoir ohserv6; jo dois convenir que je n'ai pas keA aussi heureux lui. Toutofois, de semblables qu6risons sont tre~s rares, ii pourrait 6tre dangereux pour le syste'me d'essayer do los compter. 278. - Copendant, quand la syphilis est traitee avec circonspoction, ii no doit pas y avoir de suites f~cheuses. Le chancre doit disparattre sans laisser d'accidents TRAITEM E\T DU CHAXNCRESl I SMPLfI. 99 consecuit s, ii est (donC suffisaminment prouve' que los caustiqutes sont des rnoyens cruels, qui agi'ssant sut' Ila source du virus v6ne~ien, rendentg6ti~ale (-h une a~fection qui 6'tait locale "a son debut, et Par' consequent que cette m~thode est. plus nuisible qu'utile. Je ne crains pas d'en appeler ici 'a l'expe'rience des plus cle16bres pra ticiens. 279. - Si l'eunerni est cncore reconna-issable, jo dois veiller sur lui, et rester certain qu'il ni'est pas abattut. It De faut pas oublier que le de'placer do (1) Girtanner prdtend que l'absorption du virus, SOLIS linflueiice du traitement local, est extrý,mement rare. J'avouc me~me que je ne poiva-is en croire Ines yeux lorsqne j'ai in cette phrasie:c(Parmii Ics chancres nomabreux quc j'ai trait~s exciusiverneni par des cautdrisations locales, je n'ai rencontrd qte deux cas dans lesquels la syphilis constitutionnelle a succ~ddd d la disparition de l'ulc~re primitif. ) Ce nombre esi vu-ainient incroyable; il ne pourrait s'expliquer qu'en accordant au sel an-moniac caustique dont se sert notre auteur tine ventii sp~cilique (que je n'ai pas en, occasion de vdrifier). Dans cetle hypoth("se rm~me, lec chilire des succ,*s serait doornic, si lVon songe qu'au milieu dun traitement dans lequel onl emploie A 1'intdrieur les meilleures preparations mnercunielles, ii cst rare que Ia syphilis secondaire ne paraisse pas 'quand le chancre a td 6 truit par des applicatLions locales. Je ne compreuds pas pourquoi Girlannet' a ajoutd ( En supposant que le virus vC-ndrien puisse C3tre absorbd, le mercure ne pourrait ni empfcher cetie action,, ni s'opposer au developpetnent de Ia diatl~se. b) e mercure n'ewpeche jamais la syphilis constitutionnelle, ccla esi vrai; mais il la gu~rit quand elle existe; il n'att~nue pas le virus latent, nais bien celui qui montre sa puissance au grand jour. Est-il possible de souienir, du reste, que cc virus est plus latent dans le chancre idiopaihique que dans I'ulc~re secondaire? comme si cc virus ne dtdployait pas sa puissance dans Ia production du chaucre primitif. Dans quci. embarras ne se irouve pas cci auteur avec son eau dec chiaux et sa solution de sel ammoniac caustique employde contre Ie phi niosislI Je suis convaincu. que cet dcrivain abandonnerait bieni~t ses pr&.jugds, et reirancherait Ia plus grande pantic du cliapitre auquel j'ai fail allusion, s'it iraitait pendant quelquc temups les chancres avec le mercure soluble donnO. jusqu'At Ia production d'une fivre niercuriclle. 11 verrait qu'il n'y a pas de iraitemienL externe, capable de guirir aussi facileinent, aussi s~kremet etic aussi vite. loo 00 TRAITH DES MALADIES VEINfilH1ENNES. qucique recoin impenetrable no pout pas s'appeler guerir. 280. - Parmi ces pre'tendus mioyens do cicatrisor les plaics en los cautedrisant (1), it n'y en a pas un, depuis le calomel. jusqu"Iau. sulfato de cuivre, depuis lo nitrate d'argent jusqu'i leau. blanche, it n'en est. pas un qui no puisso en rn~re temps faire contracter los vaisseaux et exciter los vaisseaux lymphatiqu~es "a 1Fabsorption, do sorte que, apres le traitement local du chancre, Ica raladie so tr"ouNo generalis~o. N'est-il donc pas possible do trouvor un moyon do gue'rir s~rement u~n chiancre sans s'exposer 'a voir paraitro "a sa suite une syphilis constitutionnello? 281.- L'ernbarras oii l'on so trouvo quand un chancre est cache' sous tin phimosis, montro cornhien il ost difficilo do so Hier 4i Ia can tdrisation dans ]a: pratiquc ordinaire. L'ope'ration dian t soueNfot doutouso danis son rels uhat, lomialade la ropousso presque toujours. 282.. - Mais, dira-t-on, it est possible do traitor un chiancre par des appli6at ions locales et par l'adrninistralion du mercuro donne' non mre -temps lfinteriourl. Sans don to, cola so fait; c'ost. m~me uno prouvo do 1'insuffisance des premiers moyens; peut-6tro aussi l'exp&'rionce a-t-elle inontr6' qu'on pouvait ainsi pallier los inconvdnionls du traitoinent, local. 11 ost assurdment Itres louable d'cssnyer do ddti'uiro los effets du virus vd"nerien re'percu(6 (effots 'tre's frdquents et tres funostes), en in troduisant dans. lorganismo une quanitA t d'aU (ant plus forte do mercuro,; inais ii no sorait, pas momns (i) C'est at peine Si la glace fondante, qui agil stir les plaies sans les cauti~riser, fait exception Ici; lirritation qu'clle engendre est pourtant toute indcanique; iais cite. Wia pas 61 appliqu& ecncore au traftement dui chanicre. TRAITEMEfNT DU CUAINCRIB SIMPLE. 1101. vrai de renverser les termes do cette proposition ot de dire qu'il faut corriger les effots du traitement mercuriel ordinaire, en appelant les caustiques a son secours, quand on vout d~truire un chancre dans un temps raisonnalble. 283. - Mais comment reconnairtie que cotte double attaque a terrass" l'ennemi? On me repondra sans doute:t oi cc quo le mal local a disparu, a la guerison du chancre; 20 ohcc que le mercure a Bt6 donne 'i dose suffisanto pour produire la salivation; 30 on ajouterait enfin, que si les symptires de la syphilis constitutionnelle so montraient malgre tout, il Faudrait recommencor un nouveau traiteient mercuriel. 284. - La premiere raison montre l'incertitude de l'observation; la seconde est insuffisante; car ii y a des malades dont los goncives sont facilement attaqu6es par le mercure, et d'autres auxquels la plus forte dose de metal ne peut donner la salivation tant que l'organisme n a pas et6 affaibli, et chez lesquols, par cons6quen(, le virus v~ndrien ne pourrait Wtre detruit. Le premier caractere no signifie rien, parce qu'un chancre pout disparaltre quand des applications locales irritantos ou caustiques ont repercut6 le virus. Dans ce cas, une feuille do papier brouillard serait quelquefois suffisante pour guerir un ulcere v6neirien primitif. 235. - I1 ne faut pas oublier los inconv6nients qui accompagnent l'usage dos differentes preparations mercuriollos, et le danger do cellos que l'on administre pendant longtemps sans pouvoir provoquer la salivation. L'usage du morcure, longtemps continue sans offet du ct6L dos gencives, porte l'organisme une atteinto dont ii ne se releve jamais. 286. - Pout-on trouvor uno methode plus douce ot 102 TRAITIý DES MALADIES VENW1UENNE5. plus spire do gu6rir un chancre? je l'ai toujours cru. Une tollo rn6thode noe manquerait pas de de'tr6ner tou tes cellos qui l'ont prkc~dee, elie devrait Wte ve'ne'ree par los rnalades et los me'decins. J'ospe're pouvoir e'~tablir ici; inais je cramns que le pre'juge' no s'oppose 'a son admission. CI-MPITIIE I11. - TRAITEMENT DU CHANCRE SIMPLE. 287. - Je serai tr?~s court sur ce sujet, ne, voulant pas me laissor en trainer en ce moment "' parlor du traitement mercuriel qui pourrait Wte le meilleur contre la syphilis constitutionnelle. Jo me bornerai done h d~crire ]a mani~re do gue'rir tin chiancre, ce qui peut Atre rdduit 'a la Formule suivante: 11 Faut donner le, mercure soluble ýi doses croissantes, jusqu' a ce qu,'iI ait engendre' tne fievre mercurielle et gu~ri le chaincre, sans le secours d'aucune application lo-cale. BI faut, dans los cas ordinaires, de six a* quatorze j-ours pour arriver at cc r~,sultat. 288. - Jo dois dire cc quo j'entends par fie'vre mercurielle et par guerison d'un chancre. Du reste, le mode d'emploi dui mercure dans le traitement des ulce~res veneriens primitifs ost exactemont le m~me quo pour ]a syphiliis constitutiofinelle; on Ie trouvera, decrit aux paragraphes 614-635 auxquels jo renvoic. On y trouvera le detail des precautions qu'il faut observer pour -6witer tous les accidents et tous los dangers d'un traite-. -mont mercuriel. 289. - Je ne rechercherai pas si l'extinction du virus syphulitique par le mercure (1) est un effet pureiment (1) U'hypothi-se de la division nimdanique du virus par les globules nwrcuriels CSL absolurnent con Lrouvde, d'auiant micux qu'elle prdsente I a salivation, qul est toujours dangereuse, comme le seul moyen d'arriver TIIAITEMIENT DU CHANCRE SIMPLE. 1011 chimi'que (t) ou, commo ýon le dit, le r~sultat d'une neutralisationz, absolument cornme pour l'acide sulFu - rique, dont I I nergie ost neutralise'e par un. sel de plornb, et pour I'arsenic dont- le soufie de'truit la puissance toxique; ou bien si, comme on le pretend, ce in'taI agit sur 1'irritation spe'cifique dont F1organisme so trouvoe 6tre atteint. - Cette action doit Wte, du rosto, bion distingue' d~e celle quo 1'usage prolonge' du morcui'e pout amener, sans attU'nuation du virus syphilfitiquc, laquelle se caracte'rise par la faiblesse, le tremblemont chronique, etc. Ce qu,'iI y a de positif, c'est quo la. destruction du virus nWest indique'e ni pat- l'absorplion dWano masse consid~rablo do morcuro donn6e (lans un tenips, tres court, comme on [a cra, ni par la salivation dont 1'effet curatifest tr~s Iimit6, ni par les effots purgatifs quo le me~tal peut de'volopper en queiqilos cas; en un mot, quo la cause de la mala die nWest entrafn~o ni par la salivation, ni par Ia diarrh~e, ni par les suours (comme Sanchez le ponso), ni m~me par un flux d'urine; mais quo Ia gu~rison d~pend bien plus d'une modification. specifiquo doe1'organisme ii laquello on pout, je crois, donner 10 nom do fievre mercurielle. 11 arrive parfois quo cotet at f6brilo s'accompagne do sympt~mes du c6t6 do la bouche, mais ceux-,ci sont toujours passagers. 290. - be malade se pla~int d'avoir un go~th metalliau but; hypoth~se qui ren verse les I)ons efiets de qucique grains de mci'cure doux et de siibhmd ciployd contre la syphilis invi~i~recet les sympt~mes vdi1&icns 14-gers.4 (1) Harrison, rdp~tant rexpriincc de Sw~iedur, (lit avoir inochiddod~ pus emprunid r~cemment ý on chancre, et exactemeiit ineld par 'leJcick avec dii mercure, sans avoir jamais Pu produiluc Di chancri ni syphilis g~rudralc. Cependant cel cssai foit cnld sur des sojets sains, mais (ICcuionstitutions diverses ct siir dilI~rentes parties dui corps. '101 TH'rAITE DE'S MALADIES VENI'HENINMES. (Iue dans Li boucho, do sonhir continuellernent une mauv'aise odour; ii eprouve des borborygmes non doulourleiix, mais que lIon eniend 'a distance, son Leint devient teurcux, 1e OCz so pince, un cercie.bleu se forme iu tou des yeux, les 1e'vres soul blanches; enfin, le malade accuse tin frisson continuol. qui va touj ours en augmentant. ci envahiL peu ý peu los parties los plus pr-ofondos. be pouls est petit, dur, eL tre~s fre~queni. Le sujet a une tendance continuelle 'a vornir, ou du. de~gouti pour tous los alimnents, surtout pour la viande; uno c'plialalgie (lechirantoetc pr-essive, qui se fait sentir de pre' fe~rence. a locciput et ' a l.racine dui nez. be nez, les oreilles, les mains et les pieds soni froids. It y a de la soiFet de la. constipation, be sommecil est troubld par des rt~ves effrayants, m~I6s de pelites sueurs. L'abattoment est extrUnie; it y a de l'agitaiion ci uno oppression anxieuse (diele, que le malade croit n'avoir jamais rien endure" de. semllable.- Los yeux sont brillants, cor1nme remplis d'eau, il y a un enchifre'nernent coniinuel; los miuscles du cou sonL roides comivno dans'Ic rhwrnalisme; la. langVUe0 esi, cou voiled'WIi enduii blanc. Lorsque tout va bien, it arrive au inalade un. malaise douloureux en avalant, une douleur vive h la base de la langue, de chaque c616dedola bouclie; les, dents lui serublent molles et branlantes; ]a gencive so reti re v'eis la racine do la dont, devieni, fongucuse, rouge, sensible et gonflhce; los arnygdales et los glandes sous-maxillaires se tumedfieni; 1'haIcine pi-end uno odour rance toute sp~ciale, sans quo Ia sedcr~tion salivaire paraisse augmente'c, et sans qu'iI j ait, ni diarrh~e ni suours profuses. La dur~e la plus ea,%.gue de l'etat aigu de cette tie'vre parafti Werde quatre jours, et la crise consiste exciusivernent dans la disparihion durable des sympl~mos vdn~riens et la cornpl~te TRII~TEMEiNT DU CHIANCRE SIlMPLEI. 105 extinction du vrirus. Tel est to tabfleau d'uiie Ihie've tercurielle comnp1e'Le et Favorable. 291. -- Pour que lo %virus ve'n6rien soiL d16truit,it faut exciter un. mouvoment f~brile assez intense pour conbattro la 1,6nacite' de la maladie. Cost de la force de cc monvrement et nion, de la (plantite' des 6'vacuations (jtI depend la. gu~rison. Si Ia fie'vre est faible on presque imperceptible, des snours profuses, des urines abondantes et ainmoniacalos, une diarrh6o accompagnee de coliques, une salivation porte~e jusqu'au. poinL de. faire cracher an malade dix livres dle liquide par jour, pourraient bien diminuor pour un moment los sy rnpt6ines ve'neriens, nhais ceux-ci no tarderaient pas ai reparaitre; non pas parce que ces 6vacua (ions sont trop abondantes, mais parce que ]a fie~vre 6tait trop, faib~le. Ces evacuations survonant au milieu d'une fievre mnercuriello, doivent ktre conside're's comme- nuisibles, en raison de ]a faiblesse qlu'ellos am erient; car elies ne s'opposorit pas 'a la. guerison de ]a syphilis, si le mouvement f~hrile est assez marqu6 pouir la produire; mais cites no Ia. favorisent pas non plus. Si I'on dirninue les evacuations, comme j'9ai recornmande' do le faire "a propos do la syphilis constitutionnolle, on augmente ]a fivre dans la. inlme proportion, et Von e~vite au irialade do perdre sos forces. 292. - Pendant qn.'on admin -istre le mercure soluble pour gu6rir un chancre, it flaut layer celtii-ci avec do l'eau tie'de, Oilbien n'y pas toucher. 293. - Pendant, quo l'dtat morbide, auquci je donne lo nom do tie~vre inercnrielle, suit, son cours, le chancre commence par prondre l'aspect, d'uiio plaic simplo, cola sans Ic secours d'aucunc application locrale, et it gu~rit en pen do jours, c'est-ý-dire qnu'iI se forme. '106 TRAITE' DES MALADIBS VEMNRIENNES. une cicatrice d'une consistance et d'une couleur normales, sans, qu.'il apparaisse aucun signe de ve'role constitutionnelle, sans que les glandes de 1'aine se tume"fient ou. deviennent douiloureuses. La. cicatrice est tout d'abord un peu. plus rouge que les tissus voisins, uell est un peu, pro6minente lorsque le chancre est tre's ancien; mais ces deux caracte'res disparaissent bient~t. Le plus souvent l'ulce're est cicatis'is avant que ]a fievre mercurielle ait co~mphe'temen-t disparu. 11 est peu important pour le traitement que le chancre soit unique ou multiple, large et ancien ou petit et recent, pourvu que la fie~vre soit assez intense et comphitement de'velopp~e (2 290). CHAPITRE IV. - DU PHIMOSIS ET DU PARAPHIMOSIS. 294. - Le phimosis est un accident assez rare de Ia blennorrhagie, lorsque Ie pr6puce nWest pas naturellemerit e&roit. Dans ce dernier cas, en efflet, la. mati~rie de l'~oulewent p~ne'trant entre le gland et lui ame'ne facilement de l'inflamrnation ou des chancres. 295. - Ce sympt~mo paralt en general lorsqu'it existe un ou plusielurs chiancres "a la. face interne du prepuce oii ils causeit de l'inflammation. Le tissu ccllulaire, se Irouvant irrit6, se gonfle, s'6paissit, et m~me (1uand ii ny a pas d'autres causes e'range~res (comme la warche, la danse, le'qui tatLion, le colit, -l'onanisrne, les boissons irritantes, los, 6piccs), uric constitution tre~s irritable su~fit pour dormer bt cette phiegmasie l'apparence e'rysipdlatouse. '296. - On voil alors le prepuce former une Lumneur brillante,ý transparente (1), enflamme'o, tr~s tendue et (1) Sa teinle est pftIe. Girlanner prdtend que le danger causd par cet accident nWest pas trt-s grand; je crois qu'iI a raison. DU PHSIMOSIS ET DU PARAPHINIOSIS. 107 douloureuse.. Cette tume'faction cache le gland, onp&cie de rotiror le prdpuce et rend impossible do rue ttre le chancre "aflu pour le traiter localernent. Le me'at urinaire e'tant tre~s comprim6, la miction est difficile. Tel est le groupe de sympt6mes auquol on donne le nom de. phimosis. 297. - Le pus secrete' par l'ulc~ire coulo sous cette tumour, augmente lo gonlilement, l'irritation et I'inftammation; si P'on n'y porte pas relmede, it iniul par perForer le prepuce ot s'7ouvrir un chemin au dehors. Parfois, I'ouverture do cot Ace's est assez large pour quo le gland puisse s'y engager, faire en quelque sorte hernie, tandis quo Ie prepuce Forme du c~te' oppos6 uine tumoeur consistante. 298. - Cetto complication arrive plus Facilernent Si, corn me on lc voit souvent, le pr6puce est naturellernnt. e 'roit et quo, dans Ik tat normal it soiL impossible do le retirer derri-ere le gland. 299. - Si Jo prepuce est habituellement retire' en arri "ee du gland, et quo dans cetto position it y vienne un chancre qui s'enflamme, lo r~sultat pout Wte un paraphimosis, accident toujours dangere ux. 11 pout naitre encore, lorsqu'on retire en arri~re dui gland le prepuce retreci et enflamm6, bien qu'on sache qu'il sera impossible do le ramener "a sa position normalo, ou bien quand on retire le pr'epuce couvert di un chancrc, dans le but do panser cot ulcere on ceux qui so trouvont sur le gland lui-mn~me, et qu'on le laisse dans celto position jusqti'a Co quo l'inflammaiion et le gonfoement emp~chent do 10 ramnener sur le gland. Le coit amenant des circonstancos analogues produit aussi le m~rne re'sultat. 300. - It est facile do voir quo des symnptdrnes graves MIS 103 IIAIf IDES MALAIE)lS VENJSIIl-JEN NES. 1)euveilAt naitre do l'oxisteiico du phimosis; d'ab~ord le pr~puco so trouvo comprirn6 ia cause dui gonfiement et do la tension do sos tissus; los vaisscaux sant-mins du gland 6tant aplatis ýr lbuy tour', la circulation y ost g~n~o, quciquofois unterrompuc, et l ang.Mr~llo pout eni 6tro la coiisequoncc. Le bourrelet formn6 par lo pr6 -puco so trouve en outro oxpose' "a Lou es los irritations ex t6riouros. 301. - La gange'~ne s'6tend souven~t aux corps cavornou x. CIIAPITlIE If. - TRAITEmENiT DU PHIMIOSIS ET DU PARAPHIMOSIS.:302- - Commo los chancres sontlIa causo la plus frequento (10 cos accidenis, ii ne faut pas, quand cotte disposition oxisto, insister sur los moyons exLtiries (1); 1'impot-tant esl (10 recourir le, plus promptomont possibile ýt [usage, interne (2) du me'dicamont essontiel, dui morcuro soluble, afin do d~truire be virus aussi promptomont quo possiblo. 303. -.,AussiL~L quio ba fie'vre mercuriello commence, cc qui arrivo Ic secofl(I, le troisie'me, ou, au plus lard, lo quati6mo jour, lo j~hitfOsis dispara'it avec be gontlemont, inflamnmatoiro quo le virus chancroux. avaiL amen".. Co virus, ot la rougeur e'rysipe'lateuse qui entoure le chancro, sont d~truits en eliot par la rC~action caus~e' par le'Tranlernont, f~hrile. Dans be paraphimosis, la (1) Le inercore soltibic s'est moitard tr~s eflicace, alors m~me que ]a gawgr~ne ýtIail imminente et que les applications locales les plus dnergi(ques avaicut Id employdes. (2) tians les casordinaires, ii fauit comniencer par un demi-grain de mercore soluible; augrmenter ]a (lose d'ujn grain toutes les douze heures, jusqu'a l'apparilion de la ieIivre in~dicinale. 11 esi bon de tntler la prdparation merctirielle avec la moilih de son poids d'opium. TRAITEMENT DU PH!MO1SIS ET DU PARAPEJIMOSTS. 1I09 fie"vile mercuriolle atteint aussi son. but, qui est de gue'ir le chancre. 304. - Jo disais, en Mn occupant de 1'etfht des applications locales, qu'it dovait en Otre ainsi; car, en attendant que le mercure solul)le ait, d6ployc' son offet, qucique rap~ido qudi soit, ii faut dloignor le danger qui menace leo malade en appliquant, aussi vite que possib~le, los noyens locaux los plus e'nergiques. 1305. - En general, quand il oxiste un phimosis ou un paraphimiosis inflamimatoires, ii faut prescrire le repos lc plus cornplet, ordonner au. malado de se coucher Sur los cWts,7 Suri n matolas (IC cnn, ou au m-omns sur un matolas dun, dans uno chamnbre fratche, en ayant sur sol des cotivontures lo'gi'res. 11 est aussi tre's imaportant d eviter los passionls excitantos, ainsi quo los boissons spirituouses ct los 6piccs. 306. - Dans le phimosis, on pout injector entre le gland cet le prepuce dJu lait tie'do dans lequol on a fait infuser un con tieme (10 safran. On arrive ainsi 'a enlevor lo pus irritant qui reslerail en contact avoc les Surfaces et "a 1att6nuer; on e'vilo e~alemont ha format'ion d'un Abc's qui s'ouvrirait au dehiors, apres. avoir perfor6 ic pr~puco. On poso quciqucs sangsues 'a la base du gonflomont, ot on los laisse saignor suFfisarnuent. On appliqu~e aussi des cataplasmnes 6mollients, chauds; mais pai'fois uls sont nuisiblols, parce qu'ils ongourdissont Ia pantic malado et no s'opposent plus ~iilafflux du sang do sortequo le gonflementCLtl'iuiflainmation augmontont. 11 vaut mieux,(Ides quo 105 sangsues sont tombdes, rocouvilir los parties malades avec des compresses trompe'es dans doel'eau glace'co oii on a fait dissoudro uncinquantie~nid'extraitde SatUrno et un cinquanfi~me 4 10 TRATITý. DES I-JALADfl";l YE) E~IEMNNES. do tointurod'opium; ces comrnpesses doivent M~re ronouxl'oks "a cI-aque minute. Quobquos bains do piods pouVent W~te 6galernent utileos-. 307. - L'imporlant est do no pas n'gigracosition quo le pr~puco f-aiL c'prouver au gland]. A cot offet, de's quo los sangsues sont tomb'os, on passe aux applications froidos, ou bion on plongo la verge a-ussi souVent pie possible dans le melange dont j',ai donna I' a f'ormule. Au bout de quecijues houros, lorsque la plus graindo par tic doel'inflarnma Lion a disparu, 01) prend lo gland 'a pleine main, on essaie, par (10 (louces pressions, a. 10 de'bari'asser du sang qui l'engorgo, et lorsqu'on a ainsi re'duit son volume, on saisit lo prepuce entro Jo pouco et 1'indox do chaque main, et,1'on essaie do le ramener o.n arri~ere, mrn~e en d~ployant quekj uo force. Cello op~ration est presque toujours possible alors. 308. - Cost soulernont apre~s avoir tente' cello mau1ceuvro sanIs succes, a~ plusiours reprises, qu'il ost permis do pi'atiquor 1'operation. Afin (e0tno jamnais s'y decider avant d~avoireurecours "a tons lesautres moyens, iI f-aUt so rappolor quo celto operation ost rarernont applicable parco qu'ollo exigo beaucoup do soin et pre'sonte do grandes difficultos, en cc sens qu'elle augmente encore l'irritation, predispose ýi la gangre'ne, et surtout parce quo, lc nalade s'y decide rarement en temps opportun. Elie est surtoul prdjudiciable dans la, gonorrhe'c, parce quo le pus so trouvant en contact avec la plaie y daveloppo des chancres. 309. - Lorsque l'opedration est absolument indisponsabl)eO il fau t la pratiquor do la maniei'r suivaI te: On introduit l~a point d'un 1)istouri courbo "a la base do la partie du pr~puco qui est lo plus gOnfhe, et qui s'oppose le plus aux mIouvements do ce repli, et on 1'incise danis TRAITEiMENT DU PIII1,IOSIS E~T DU PARAPHIMIOSIS. 1II ' un quart onU n tiers de sa longueur. Dans cot, thit, et afin d'6viter le retour de e'6trangle ment, on retirec to prepuce et on le laisse dans cello position jusqu.'ý la fin du traitemerit. 310. - Mais d'ordinaire quand une Fois on a romis le pre~puce dans, sa posiiion,it faut le faire souvent glisser sur Ic gland en avant ci en arri "re, pendant qu.on s'occupe de traitor lec chancrej avec le mercure- et de faire cicatriser la plaic. Par ce moyco on e~rite quitil se fasse des adhe'rencos entre te gland ci le prepuce que. celni-ci ne. se resserre an momien t de la gue'risoii, ce (qIui causorait un nouveau phimosis. Ce double mouvemoent dui prepuce sur lc gland est n~cessairo aussi quand le chancre commence ii se gu~rir sous I'influypce du morcure, ei qu.on pent l'ex~cuter, parco qu'a cc moment lo prp'puce ci le gland peuvent s'attacher ]Jun "aIl'au Ire. Si l'oed~ne persiste apre's Iope'ation, it Pant to cornhatti'o par une forte solution dun set de jplomib ou par uno infusion d'&orce de chi~ne. 3 11. - Lorsque Ie paraphimosis a de'j I-' amene la cgangrene ii Pan-t recourir aux rnoyens les pluis promptIs. La pr~paration suivante a, pour ainsi dire, uno action ins tantan'e, au. momns le micux se rnontre-t-il do minute en minute. On fail bonillir pendant. cinq houros une once d'6corce de chAne avec doiix livres deanIL couran to, de manie~re iý r~duire ce m~lange "a no plus poser qunune livre, on le fait passer 'a travers un linGoe do toite; onlmot cc residu dans quatre oncos do yin blanc, on Jo passe ci Y'on' m~te los deux liquidos ainsi obtenus; on trempo alors du lingo fin dans cc dkcoctd ci on l'appliquc sur los parties malados en ayant soin (1e lo renouvelot tonics los deux heures. J'ai reinarqu6' qu'au bout do cinq hcui'cs toute odour de gangrene avail disparu. par cc proccdA. A 112 TRAITI' DES MALADTES VIýMRTENNES. paiiir de cc moment, 1'eschare commence ~ir se de'tacher, et lie est e'irnin~e au bou t do quatre jours avec une suppuration de tr~s bonne n~ature. Les moyens me'caniques ne doivont pas Otre n~glig,6s non plus; l'incision du prepuce sera pratiqlue'e, s'll en est temps encore. Les applications froides peuvent 61tre aussi appliqu~es avec avantage,. lorsqu'apre~s lop6raiion, le prepuce a forme" un paraphirnosis (ý, 309). ciiAPI'RE VI. - DU CHANCRE CHEZ LA FEM1ME. 312.- 11 est possible de s'assurer chez la femnme do ]a ve~rit6 do l'opinion 6mise par Hunter, "a savoir quo le virus specifiquo do la syphilis mis en contact avec uno surface se'cr~lante non recouverto d'un 6piderme. produit la blonnorrhagie, tanIids qu'il enrgondre Je chancre s'iI est Porte6stir uno region recouverto d'un 6pidorrnec et par cons&~quent s~chce. On n'olserve, en effet, aucun chiancre dans los partiesgfeni tales do ]a femmre, h'ioii l'6piderme manque. 3 13. - Los ulce'res qui PeuvntCD se montrer dans le cours d'une blennorrliagie sni' qucique point du vagin sont tre's di ftwents des chancres. its out pour she'ge Ie phi qui s~paro les*- grandes l6vres des petites, reposont sur un fond dui' et enflamm6, pe'netrent profonde'ment dans 1'6paI*ssoUr d(10la lkvre. 11 ost probable qu'ils y occupent quoI(quo glandule muquouse dont ii est important de dilator Jo conduit excr~teur toujours fort 6~troit. Ces ulc~res donnent lieu 'a tin Ccoulement muqueux qui persiste,iusqu'a lton i' ui'ison. its ressemblent ý ces ulcci'es qui so forment chez 1'homme au niveau des glandes muqucuses dui canal doel'ure're, pendant une gonorrbiee. Ceux-ci ayant rcvktu to caract~re syphilitique DU CHIANCRE C[IE"Z I A FaiIM[111.0 it11 on raison do 1'ahsorptimu dii PUS dol la gonori-bh--s, no peuvent 6tro gueris -sans inercuro, ce (ji leni' donine uno grande rossemibiance avoc los autros. 314. - Los chancres (1), au contraire, ont pour si6ge habituel celeo partic des orgaines g~nt~aux do la fomime, oiti y a un "pideirno; et surtout lo point o'i cet apiderme commence 'a so Fondi'e avec ]a rnnqiieniso. Chez les femmes qui ne font pas m6tier de louir corps, c'est sur le bord libre des grandes ke'vres qu'on los trouvo, plus rarement ai la fourchette ot stir Io clitoris; enfin, chiezioes sujets qni ont la p~eau tre's fine, on les JOncon tile ai ]a face extorne osdisgrandos le'vres, au monm de N~n us, at l'anus et au perin~o. Chez los lilies publiqjuos, les chiancres so retroiivyont proe'ondkmntn dans Jo vagin, aux petites le~vres, etc. Qiianil un large, chancre existo A.sur Ufle (1e5 levres, colic ci gonfle boa ucoup. 315..- Los chancres qui naissent sin' los parties exlerieures du corps, la otFi '6pidorme ost plus 6'pais, ani mnont do Venus, -au perinieo, etc., ros'semblont (out C*1 fait hi ceux qui vionnent, chez 1'hormo stir Ia poau do Ia verge et Sur lo scrotuim. Its sont recouverts commo ces dorniors d'nne crofite. paisse, qul Ost, bien t~t remplac~e par uno pins lar(;'e, quanid Ia premiei'e vient. 'i tombe~r; ces chiancres sont donloureux. 316. - Cette (lerniecre csp'co de chancres so forme Iorsque le pus do queiqu-e an Ire ulc~i'o vient con tarninoi des parties humidos, t loi'sque cc contact rp6t)6 irritoe cos regions et etendl Ia maladic jusqJU'aux points ohi l'6piderme est plus e'pais. Tollo ost la marcho do Ia, maladie, quand 11 s'agit do chancres (1. ]"anus ot dn p~rin6o. (1) Chez ies ftenirnes, Ics chancres ont la Wirne nature et le rn~me aspect que cbez les hommes. 1. I6 I i TRAM,'- DES MALADIES VENgI1IENNIES. 317.0 La structure plus simple et plus lMche des organes g~nitaux de ]a femme, surtout dos parties oiui le chancre pout se former, ne perinet pas qu'ils soiont accompagnes de syinpt~unes aussi graves que chez l'omrne, dont les parties soxuelles sont bien plus compliqu~es. 318. - Ies femmes sonL expose"es aussi ai voir parailt'e des cl(iancres sur los mamelons, lorsqlu'ohlos nouri'issent des enfants qui sont porteurs d'ulcei'os syphilitiquos des Ile"vres. Ces tulce~res rongent rapidolment los tissus qui les entouront; its peuvent m6me (lel'tuire los marnelonis si Ilon no s'oppose pa " leurs ravar-res en administrant le specifique antiv&n6rien. CHAPITIIE VII. - TRAITEMENT DES CHIANCRES CHEZ LA FEMIME. 319.- Comme los parties g~nitales de la Femme no sont pas aussi 6troites quo cellos do ihomme, on n'0observe pas dans le trailemont do la. syphilis primitive d'accidents aussi Craves quo chozcelid-ci 3.20. - Le traitement externe so borne encore ici a l',application locale, do medicaments. caustiques, astringet)is ou irritants, parmi losquels it faut compter le pre'cipit6' blanc, l'extrait do Saturne, los dissolutions de sublime6, etc. Ce traitement est aussi condamnable quo chez Il'horme, m~me beauicoup plus, parce quo la surface absorhaute osr plus large et quo los chancres sont souvent mrulliples. Los astringents etLofs caustiques, soit (ju on lout' associe ou non Ie mercure, ont un m~me effet, c'est d'augmontetr la force d'absorption dos Nvaisseaux lymphatiques; ce qui arrive surtout choz los filues publiques, on raison do leur genre do vie, et peut-Otre aussi parco quo l' organisation do la fomme est plus irritable que cello do l'homnme. Los astrin~gents (1) son-t (1) L'expericnce daoiourd que parmi tous Jes nioyens capables de TRAITEiIENI' DES CILANCRES CHiW/.LA FE1-1111. 115l d'autaut plus redou tables, qu'ils sIont plus 6riergiq uts. Ces topiqjues catisent, en outi~e, une multituide daccidents; its transformrent les chancres en ulce'res rong~eants ou v~g~tants, en fics, etc. 321. -- 11 faut donc abandonner cette mauvaise pratique, laisser le chancre sans pansement ou. no mettre dessus pie des moyens indiff6rents ('1) pendant queolYon poursuit la cure avec les p)repara lions mercurielles don322. - Le traiternent interne est beaucoup plus embarrassant que chez l'homme, It ne faut pas qu'il soit, trop prolongo' et qu'on y eruploic tine trop grande quantite' de mercure (2). 323. - Cette im~thode vicieuse sera aisernent abandonne'e si lYon peut recommander tine meilleure pre'pa -I ration de merc-ure. Depufis longtemps, j'ai reconnu que le mercure soluble* 6tait, encore plus n6cessaire (13) pour favoriser l'absorption da virus v~nfrien, les sels de plornb sour les plus actifs, par consdquent les plus redou rabies. (1) Andrd ne veut pas qui'on metie autre chiose stir lc chancre quc de l'eau ti~de, lorsqu'on applique son trailement altdrant. (2) Andrd et plusieurs autres auteurs veuilent qu'ou administru Il mercure 4 1'int(,rieur pendant neuif oui dix sernaines, avant d'dre ceriain qiue ]a gu~rison des chancres est conpk~tc et que tout le virus a &e, ti~iI cette assertion est tr~~s difficile ý soitenir, Si Pon emplole concu rr1emmlen t les applications locales; car (lans cc cas, si le chancre est gu~ri localenient, lc signe pronostiquc, c'cst-ýi. dire la libi-e gutrison dui cIuncire mianque tout 'a fait. De plus, lc pen (I'incrgic et I'action inceriaine de leni's pre'parations font qu'on est oblig,( de donner uno ývorme 'ti~iantWde mercure, et d'en continuer l'usage pendant longtcmps; ce qp11 West pas tou1jours courornnd de succs, iais cc qui cause 'a l'organisme un prejudice dvident. (3) Une fille publiquec, qui avait tin hubon depuis Iplusieurs jour-s et des chiancres inulliples, datant de plusicurs aniines, stir lceIbord libre (les grandes lMvres, chancres dont It! plus large avail 5 lignes de diamire, prit.1 grains de naercure soluible en cinq jours, sans faire auicune ajppication locale. La fiýývre mercurielle. fut violente et cornpl'~e; et quatre 116 TRAITLE 1DES MAIAL)IE1S VNE\ItEN.NES. la gue'rison des chancres do Ia fernme quo pout' ceUX do l'hom 1me. 324:- - - P out' 6vitoi' les excretions abondantes, qui pgont la conseqluence ordinairo do1erneploi du mercuro (S 59 1), "a savoir, ]a salivation, la diarrhe&e, etc.,7j'ai soin do commencer par tine tr~s petite close do cc m~dicamont, afin (-1e passer onsuite "a tine plus forte, pour quo ]a fivre mercuriello cornmenco du qjUatrierne au septP'~me jour, i partit' du d6but du traitlDetnent. CettO fie~vre une fois de'velopp~o, je cesse lo meclicarnont et. jo fais pansol' l'u1c" lce 4oaVOC doeI'oau ou du lait. tiedo. Un intervallo do dix ii ronte jours suffit (alo's (it la gu6rison. 325. - Si le chancre s'6tonuI boaucoup et (ju'il pe'n'tre jprofond'ernen dans lc vagin, il Pant remplir celui-ci aivec u n tamipon do charpie, afltn (1 evitet' qu.'il ne so e tre'cisse pendant, la cicatrisation. 326. - Qut and ii existo des chanicres sur le marnelon,. it faut so conduiro cornie prftc'dernrnnt, c'est-a`-dii'o employer seulernent los moycus intet'nels, sans rion faire at l'ext~rieur; soulemont It Pau- arnoner ]a fie"Vt'o mecultriello aussi vito quo possible, no pet'dre auc'un moment, afin do pre'venir la destruction parfois si rapide des parties molles par hi'tce~ro virulenlt. CHAPITIIE 11111. TRAITEMENT DES ACCIDENTS QUE PEUT ENGENDRER UN TRAITEMENT VICIEUX DES CHANCRIES. 327. - Le phirnosis chronique, qjul persiste sotitvent apr~s la gt6lrison dut chancre, et qui ost Fellet dui retrY-) cissernent et (10 1'augmnentation d epaisseur du pre'puce, jours plus tard, quand ta c~ptiatatgie eit)a Ih~vre curcut cess, les cliancres et lc bubon dispartireni cornpitiemcnt. Depuis six mois, cetic fcmm est (ltlivF&de de toute espkcc de sympt~mes. TRAITE-MENi VICIEUX DES CHJANCRES. 1117 augmente avec lo tOMPS,7 surtout si lPouverturo qu'ii laisse n'est pas suffisante pour laissei' passer le jet d'urinc dans toute sa largeur. Ce phirnosis pout devenir squirrh1leux et 6tre, dans la suite, la cause d'une foule de soufFrances. 328.- Pour gu~rir cotte infirmit6, oni saisit la portion du prepuce qui d~passe le gland et, qul oest. 6paissic, puis on la coupe, en ayant le soin de no pas blesser Io gland. Pendant quo la plaie se gufrit, it faut faire glisser souvrent, lo prepucc sur lc gland, afin d'dviter que la cica-~ trice n'arnine encore du rdtreeissornent. 329. - Si l'induration a envahi touto 1'6paisseur do cc repli, on le. coupe entie'rement, ou. bien on applique, tine ligature sur le point le plus propice, pour quo le malade puisse continuer "a so livrer au coit. 330. - Hunter admet 1'existence d'uno espe~ce de chancres particuliei'e, laquelle est lec r6sultat de chancres prirnitifs mal traite's. Void loCUrs caract~rcs:10o us ne paraissont quo chez des sujets qui out eu auparavant, ai un intervallo do quatro "a huit sernaines, des chancres simplos, idiopathiques; 20 uts no naissent jamais su' la cicatrico do l'ancien ulce'e, mais dans les parties solides qui P'environnent; 3 its ne s'dtendent ni aussi vite ni aussi loin quc los ulce'res primitifs; 40 ius ne sont ni aussi douloui'eux ni aussi enflar-nm6s; 5o uts no reposent pas sur un fond dur et n'ongendrent jarnais do bubons. 331. - Los chancres qui ont &t6 transforrnds en ulceros rebelles par suite d'une trop tongue administration du inercure, cl peut-6tre aussi d'un traitemont local mal diritre, soul d'unc nature toute diff~rente. Cos ulce~res secretent, un ichior clair t Ai cre, sonlt trcs senfileSiIet tre~s douloureux; [curs hordIs-soul tr~s ClIevos, Vi')ie0 i~t5 118 TRAITTI DES MIALADIE'S VJEN~tkBWNNES. diurs. En u n rio t, us outit'a"spoct, d'anciens u1c~res scrofuloux ct sont do Ia mnienoeiiak~iro..332. - Le viruis venrI0 fon WIlles t cepenidan t plus la cause quLi los cnlei'elint. Leo mauvai 's usage du mei'cure et d'autl(firos el 11-1Sa~ibisat et le corps davis une clispoS0li11 scr'oFuI)l]euseit davis un dtat caochoctique tlis quo cps ulceres n-0ow'!urissent pas tant quo cot Oat diathesiquc n'est pas arnelioro'. 333. - Si tori meveient au mnrercure, ces ulc~res Slaggrvntd'une 0 timanic 5vilen toe. Lsanioes los plus jIm ss nls de cettllocachoxic sont. los ha ns rIdtare 14i ca npagign, le cliina, l'opi urn (1), l'exorcice coi'porel, le sol atmmolilac et los lOri(Juos locaux. 334. - Qutand 11 oxiste chez )lo- mn-alado une dispositoion att 1(110 a it Ia i blesse -taux tmaladie's nerVeuses aux c'spls o chanceros, qui, out, par eu\,-rme~nis uflo g-1rande tenda nec prodiu FeI 'I nflarmm1ation, sggraen (IuaI)(l on loes t'ailo p~ar dos applications locales iritate ou par l'usaileecXr-ossiU d(11 orc reo101)longlomjps continiu6. On v'oit, alors l'orgariismno arriver 'a un tel etat ('I rritabilil.c', que dos chancres d~ji-i gue'is causent des inflammnal~ios v'oei~It05 (1esorgans gni ta-ux, inflamIna,.lions qjul amenent dos, sympto'mes dangereux pi'on ta souvont coi~ondUs avoc lo cancer do, Ia verg-e. 33-1. - Loe gonfl em-ent duj membre viril ost consid6 -rahic, sa chaletmi' exlr'mow, sa couleur d'un rouge fonc6. La suppumralion S unfiltre rapidemnit SOLIS Ia pec~ qui rcCOUvr,0 etopenis et danis l'~paiszseur (lu prepuce; des Thoos s'ouvron eii ca tIal. 11 nost pas rare qot ln soil d16lruit en tout ou en partle, Cain1si quo to canal do (1) c'csl (lalls (de sCJIJIabl) chCSCi'ouislauices que Tiurnbull a relii'dde tr~s ajiiisan' auuigide(IC'applicatiomi externe dune solulion d'opium sur le TRAlTEMENT V'ICIEUX DES CHIANCRES. 19 1'ure~tre. Souvent 11n6111ClIS partie-s geinhaloS tou t entie Iles soft. diss~qu~cs on de'truites pal' la. suppuration, quand celle-ci n'6st pas prom~pternent limiite'e. 336. - Le merc~ure esi encore nuisibic, dans colic circonslance. Les moilleurs moyens "a employer soni le china donn6 'a 1'int~ieurio'ai doses souveni reVi~es, le sel alcali volatil cetl'opiumi, ci aussi une forte de'coction d'~orcc de, ch~ne refroidic avec de ]a glaco (et fortelrnent additionne'c d'opiurn quand cc m~dicarncni est encore indiqii"). 11 faut. mttiro sur les parties malados 'des compresses trenmpees dans ce liquide ct renouvoh~es touics les heures ou toutos los de'mi-heures. Une fois que le danger esi 6loigne' ci que Flulce~re tend 'a so gue'rir, ii. faut, pou~r 6viter Z'outc rechute, coinbatire la faiblesse ct, lirritabilit6 par des moycns appi'opri~s. 337. - Los chancres qui oni 6ie' aggraves par Papplication. funesie de substances caustiqucs changeni i'apidemeni d'aspcci. Leurs bords s'61eveni, deviennent sensibles ci soft douloureux, saign~ent flacilerneni, rongent los tissus qui los environ ncni ci s'cniourcni do nodositb's; its oni ainsi 1'aspcct de v6riiables, ulce~rcs cancereux. 11 faut los traitor e&iergiquemcni. On lave ics, partiies na~ladcs avec dc la teiniure d'opiurn 'tendue do dix it trento fois son poids d'oau; on donne "a 1'int~rieur l'~orcc do ch~ne ci l'opium, jusqu'itcc quo la doulcur commrfence i disparatire. Lorsque le chancre devient d'une meilloure nature, on so borne 'a le pansor avec des corps *gras: du beurre do cacao ou avec un jaune d'ocuf, du baumo (du Perou, etc. Cos moyens suffisoni d'ordinairc "a la gu~rison, lorsquc le virus v~n~rien a Wt d6 -truji par los preparcat ions morcuriellos convonablos. 338. - On a coutumo d'arrktor avoc,1'huilo do L6 -e, benthine los h6morrhagies violenios quo pouvenit pro 120 i0 '1711AJT1E DI.-S M ALA DIEsS VL'NJRIENNES. duire les chiancres, lorsquc ic virus n'est pas de'truit et que P'on a fait tornbet les croi~ies arlificiell-emcnt ou. naturellernent. Dans l)eaucoup de cas 1'usage de 1'opiuin a l'int6rieur est un (re's lbon palliatiF, surtout Iors(ju'unc irritation nerveuse g~ne'rale rame'ne l'he'morrhiagie. 339. - Les v~ge'tations qui succ("lent aux chancres traiU.~s par (les moyens loeaux appartiennent 'a la. cate6 -gorie des fics, dont j'aurai hý parlei' bierit~t. CI1APLTIE IX. - DES VERRUES ET DES VJEG1'TATIONS Ir1gN1RIENNES. 340. - On est Si pCu d'accord stir la nature des vegetations et sur la place qu'iI convient de leur assigner dans lo tableau de la syphiliss, qu'il me scra permiis, jo pense, de ne pas les conside'ror commo appartenant ' a l syphilis constitutionnelle, maOri's des les ranger parmi les sympt6mes vdni'riens prini tifs ct idiopathiques. 341t. -us no paraissent pas, il est vrai, comme ]a gonorrhido et lo chancrec, aussit~t apres la. contagion, mais bien plut6t au. moment oii les bubons se forment. Us ont aussi ]a propri~t6 do fournir un pus capable d'6tre inocuh6 (1), comme ccliii dui bubon, et de produire oxclusivement tin des syrnpl6mes propros i Ia syphilis. 34-2. - Leur caracte're contagicux et l'impossibilite' do los gu~rir autroment qu'avec du inercuro donne' h l'intrieur, cc quo j'ai souvent ol)sorvc Iorsque ces v6 -g~tations n'6'taient pas de nature corne'e, r~futent cornpl~tement l'opinion do Hunter, qui conside'rai *t ces excroissances cornrn des suites de la syphilis, et non comme des sympt~mes pirnimiifs de. cetle maladie. 343. - Cc qu'il )r a do d6montr6, C'est quo les ve'6g (1) Audr! a vii one (illk publiqtic coiiiracter une blennorrhagie en ayant des rapporis ai'ec oin lomme qui portait one vdgdtation sot' I.- gldod. DES VEHRUES ET DES VE~GETATIONS VEN1BR1NN~ES.1-21 tat ions ne succe'dent pas imm-ndiatement au. contaict., miais hien 'a u-n chancre n6glige' ou mal trait6. D'ordinairc, c'est 1 orsqu'un chiancre a 6L6' trait6' dune mani~re, exclusive par des topiques irritants on astringents (1), qn'il se* modifie avanit quo le virus ait Wt afleanti. Pen ii pen l'ulce're chanige d'aspect, son tissii irrit6 sc boursoufle; anu woins, je n 10ai jamais observe" aucun accident de cc genre lorsque le chancre 6tait traitd par ma m6thode, c'est-,i-dire par 1'emnploi du mercure ai 1inte'rieur, sans aucun moyen local. On est donc en droit do consid6rer les v6gret-ations comme 6(ant le r6 -sultat de, la transformation d'un chiancre, lout comnme ia gonorrhe'e secondaire est'ic resulkat do la blennorrhangie primitive. 344. - Les irkgetations ont pour si6ge les m~mes re'g~ions que le chancre, le pr6puce, le gland, le clitoris, le rn6at urinaire, les grandes l6vres, etc.; elies sont plus Urqnentcs encore aux regions ofui 16piderme est plus 6pais: i 1'anus, au. p6rine'e, aux bourses, etc. 345. - Leurs formes sont diff6rentes: les unes sont plates, p6dicule'es, on les nomnme COndl(yOmws; on bien cules sont allong6es'et en forme de crAtes de coq; ou bien encore elles s 'ont compose'es de plusicurs 6levures granul6es et ressemblent aux choux-fleurs. Dcelit vient, qu'on leur a donne' des noms varies d'apr~s la ressemblance qu'elies pouvaient avoir avec des nceuds, des bulbes, des Framboises, des mares, etc.; m ais cette Foule de de'nominations n'implique pas de diffircnce de nature. Ce~s varike's d6pendent de circonstances accidentelles qui n'influent en rien sur le traitement. Cc qui est plus (1.) La force d'absoi-ptiori des vaisseaux lymphiatiques oIant accrue par ces agents, explique puurquoi ces ve~g~tations s'acconipagnenl lotijours de quelqiie syrnptftme de syphilis constitutioimnelle. 12~2 TRAITJ' DES MAIA DIES - "N '[N~s inl.'ressant, &ost.. (e, reconnailie leur nature et. lear marche.I 346, - L~es v6ge~tations du prepuce, du gland, dui cli-t toris, dos-grandes lI'vres1 sont en gen~ral plus dares que cellos (des autres parties, plus se'ches. Souvent ecues sont pea doalourouses, ecues soefidrisserit detdisparaissont fr~quermmonL d'olls-mh-inos (surtoul. si le virus v6nerien reprend son cours ordinaire); souvonl. aussi ii arrive qu'cllcs s'eOnfainmonl ot se transforrenon en ulce~rcs rongea n ts, 3U7. - 11 arrive souvent qu'uni chancre trail.6 pardes rnoyens purernent locaux %'&gete tres rapidemen 1., soil. str les parties ge'nitaleg de l'horn me, soil. sun cellos de ]a fom'me, sans qu'iI y ait aucane doulour. 348. - Les v~gedations. do l'anus et. da perinee so form.ant dans la ra'inuire iotei'fessie're ou dans des plis do la lpeau, soul. douloureuses et s'alce~renl facilomont. Alors lear soimml. se gerco, et ii sauite do ces fen Los in iChior de mauvaise odoeur.. Uno inflammation rapidemenl. croissanfe oetandedouleur -de bru~lurc accompagneul. cel.Lo secre'tion jusqu'a ce quo Ia ve~6galtion so soil. ulc~r~e~, qu'iI so soil. kabli queique fistule- intestinale oti aaL~ro. 349. - On trouve sar ces mnaires parties des vegeIaltioiis dares el. rocouvertes d'uno cro~kle, lesquollos s eJflamnowrnt ais~mnicL. dl.causonl. do vivos doulears. Un ltraitenienl. puremcnl. local, sans ernploi do M'edicarments infernoes, los transformo biNew& on ulceres carcinomnatoax. 3500 - Los excroissances non veneriennes chez los detix sexes so distinguent dos ve~gedations syphilifiquos par los carac'tWres suivants. Les premi~res oul. lear p~dicule adh6rent "a des tissas sains et. ious; elies sonl. ThAITEMIENT DES VERRUES ET DES VI&G1'TATI0NS. 123 forrn~es d'une substanco molle, sont skches et rouges comrne do la chair; aucun accident propre a la syphilis no los a pre'cec6e,4, aucun sympt6me do cotte inaladie no los accompagno. Los socondos reposont, sur une base indurko, sont entlamme'es, ont eL6 prec~dees des symnpt~mos. prirnitifs de la syphilis, et sont accompagn6es do quelquos:-uns des signes de la. verole constituitionnello. De plus, i existe souvont des ger~uros, suintantes, entre los v6getations syphilitiques. 351t Si los v6gtations existent soulement "a l'anus, ilfaut, avant do les tonir pour v6n~riennos etde los traitor comino bibs, faire grande attontion aux signes dia-~ gnostiquos quo je v'iens do rappeler, et s'informoi' avec soin Si cites sorit rt~ellement, be r4resultaL do Ia p6d~raslie, ou si cites, n'auraient pas kt6 engonidrdes souloront, par un flux muquoux he'morrhioidal ou leticorrh~ique, qui viendrait, irritor le~s tisstis, cormo It arrive si souvent, ou encore le resto do quelque nodosite' ancienne. CIIAPLTRE X. - TRAITEMENT DES VERRUES ET DES VtGK-TATIONS. 352. - Lorsqu'on s'est bien assure' arla consid6 -ration des sympt~mes et des coin m6morati fs, do la nature ve"nerien ne d'une vege~tatiofi, il faut, proce'der 'a son traitement. Colui-ci so diviso on deux parties: le trai-~ tement interne et le traitornont oxterne. 353., Coinactl ces excroissances reconnaissont pour causes toutes los circons tances q'uo jai signale'es cornine devant, faire excluro le traiternent local des chancres, il est, evident qu'on no epou t jamais recourir aux moyens boca-ux (1) dont-il aurait 61 fait. precddemment usage. (1) Ces moyenis ami~neraient la syphilis g.~ndrale, mi elie n'existalt ddjA, ou bien i1lnduration ou i'extension de i'uce~e. 12 II!ITAITLE DES IIALADILES VE~NERIENN ES. Ces Nvege'tations n'e'tant autre chiose quo le re'sultat dc la. transformation (tes chancres sous linfluence d'un traitoment. local contraire, cornmo tout, porte "a le croiro, on cornprcndi'a facilomoent quo cc me~me traitemont no puisse tour convonir, et qu'il faille le rnettre absolumont de coite', comme j'Ien ai don'n6 le consoit. 3 M,- - Los irritants locaux et, los styptiquos doivont. donc ktro abandonn's, comino favorisant, la vc'g~tation des chiancres; it faut recourir 'a l'emploi dui mercure donnoe sous u ne formo convenable (I), et noe point abandonnor cc m~dicamont jusqu' a cc quo la gue'rison soit comIklet. En un mot, it faut faire alors cc qu` on auiwait, du' oi-donnor de's le commencement. 355. - Quant, au mnode d'administraiion dui mercure solubleI et, aux rC'gtos quit1 faut. observer, it n'y a aucuno, difFeiiece entro le traitemont, des Nrege'Aations et celui do ]a syphilis constitutionnello; jo renvorr~ai done it I]a lie'rapoutique (10 cotto dernie~re formne morbido, at-i d'evitor (linutiles r6pe'titions. 356. - Jo rappellerai soulomont, quo ]a fievre mercur-iolle, lorsqu'elto est assoz intense, gu~rit los v6grtations syphititiquos, c'est-a'-dire quo, pendant sa dur~o, los v'6getafions so s~chont, tombent par' morceaux, ouI, cc qui ost plus rare, sont d~tnuites par uno suppuration do bonno nature. 357. - Los Nvege'tations qui no tombont, pas et no suppurent pas, lorsquo lc virus v~n~rien so trouvo d6tnuit, no (lisparaissont pas non plus-pou ia pou, so~nt g6ne'ralo-,1) Dccisc, iculant protiver que le nmerctire ne petit rien con Ire les vtigd Itilions, et quc celles-ci ne sont pas (le nature syplillilique, affirme qne ce wniai Jaisse souvent cette affeclion sans Otre gufrie, alors m~ffle que le uijalade a stipportW unc salivalion presquc niorlelle. i1 onbwie qu'avec ceute mnt~thode d'administrer le merctire, oil ne gu~rit p)-s les synmptrnies locatix de Ia syphilis dont ii est facile de triomplier en sui~ant une autre voie. TfIAITEMENT DIES VTERf1UES ET DE'S VAl-GI,'TATI0NS. 12.) mont do naturo curne'o, no causent pafs do gi'ande incommodit6, elt pr~s'nenlonL iaroment les caracte~rcs do la syphilis. 358. -Si l'on veut en d~bari'asser le unalade-, ii faut, suivani les circonslances, ct cornmcp1ourn'Ics ve'g~tations non v'eneriennes, employer quclqu'un des rnoyens suivants: los 11cr avoc un flit de soic quo l'on serro pen, ai peu, ou los brciler avec ]a pierre infernale, on los enlever avec, des ciseaux. On con-seille aussi de los pansci' av~ec do i'huile dans laquolke on failtlbouillir do IlPoignon, et de continuer ju~squh 'cc quo ]a verrue se soil ramollie, puis do les saupondrer avec do la sabine pulv~iiseo, afin do les transformer en une masse doenmucus qu'on cnle~vc ensuile avec facilil&' 3,59.0- U arrivc (juc~quefois qu'aprcs avoir enlevo' des verrues avec, Io fil de soie ou los ciseaux, on los %'oi t reparaltIre. Cot accident es1 tre~s rare quand la ve'6g'lalion nWest pas ve'ne'ienne,il fant copendant, de~s quo l'on rernarqne quclquc tendance " a rplla lion tocher une on (leux fois los parties malades avec le nitrate d'argent. 11 pout. arriver encore quo, malgr6 la destruction du virus par la fieh're i-mercurielle, ces v~ge& talions s'enfiamrnment 01, devionnont donlourousos. Lorsquo cot to circons lance, toujours aSsez rare (1), se presont e, it fant cesser lemplol do Iontc espe"ce de topique, ct combaltre la disposition carcinomateuse on, scrofuleuse dont le sujet est doue', avec to suc do cigui.", los hains froids. lopium, le sel Volatil, les s6tons, etc. 360.- Peyrillie conseille do de'(ru ire los groupos do ve6gtations qui so forment dans le vagin. 11 vent qu'on emploic pour cola le beurro d'antimoine, et qn'on net(1) Elle dUpend toujours de qucique dispositioni coustiru lion nellc antOrieure. 126 TRAIT1-- DES MALADIE1S 1V"N E" RJENNES. toic ensuite les parties avec de Vcau de chaux. 11 recommande cc caustique parce qu'il se r~pand sur les parties voisiflC5 donti. i excite ]a vitalit6. 11 prefere l'eau de chaux au nitrate d'argent,. parce qu-e leschare faite avec cc dernier reste trente-six heures sansý tomber, et. pie cc temups esi. assez long pour que la ve'gre'ation reprenne son volume,.-II1faut employer la m~me rn'thode chez l'homme. Je De conselilerais pas cependant' aux commen~ants d'y recourir, dans la pense'e que le mercure soluble devra toujours 6tre employe' le premier. 361. - L'emfploi des preparations mercurielles ordinaires, du sublime', de l'onguent, napolitain,-etc., 6chouc presquc toujours contre les veg6tations de l'anus cet du perine'e. Le mercure soluble est encore pre'f~rable ici; inais ii ne faut -y recour-ir qu'apre's avoir de', ruit, Loutie esp~ce d'irrutation morbide, qui est toujours en jen en paredl cas; il ne faut pas n~gliger de recourir en m~me temps aux fumigations de cinabre. DEUXII, ME ORDIRE. DES BUBONS. CHAPITRE 1.-DIAGNOSTIC DES TMIMEURS GANGLIONNAIRES DE L'AINE. 362. - L'espe~ce ]a plus commune de bubons esi. celic qui vieni.'a la suite de la disparhtion d'un chancre itraito' localemeni., qui est ainsi -Ia consequence de l'absorption du virus et. de son transport dans les glandes inguinales. Les. signes caract~rist-iqucs de cette autre espece de tumeur qui survient comme effei. de l'irrita.Lion sympathique cause'e par 1'inflammation blennor DIAGNOSTIC, DES TUAMEUflS GAN~GL1ONNAIRES D1"I LAlIN E. 1'2-7 rhagique ne se retrouvent pas ici, par la raison slilple que cette derrii~re sorte. d'engorgement n'est point de nature ve'n-erienne, eqi qI'eIle vient a la suite d'une gonorrhe'e d&~ja't tait6e. 363. - Le syste'me lymphatique se composant de deux parties distinctes, de queiques vaisseaux absorbants et de ganglions qui sont forme's par la reunion et I'entrelacem-ent (des vaisseaux les plus d6Ii16s, on peut presumer dejat que ]a prcmie're partie de cc syskernie s 'irritera et s'enflammera plus difficilernent que la -seconde, sous linfluence du. virus ve'n6rien qui a 'Ctd absorbe". 364. - L'exp~rience. vient, du reste, confirmer cette supposition, en inontrant que les vaisseaux lymphatiques soft rarernent affecte's par_ le virus, et qu'ils ne s'enflamrnent presque jamais, s'il n'existe auparavanL quelque ganglion tume'l6 stir leur parcours'. 365. - Lorsqu'il en est ainsi, c'est-a'-dire quand le pus est puise' directement a% un chancre du gland ou d prepu ce, on vout le vaisseau. lyrophatique qui est le plus directement en rapport avec I'ulce're, Former- une corde dure et e'paisse qui -s'd~ten'd le long du dos de la. verge, ju5(ju' sa racine, se perd. sous le pubis, et continue a Otre perceptible jusqu' a la r~gion do lamne. On trouve toujours alors sur le parcours de cc vaisseau. one s~rie de petikts nodosit6s qui ne sont autre chose que de petits bubons. - 366.- Quplque sympt6me semblable s'observe, diton, quand le pus blennorrhagique, a 6t6 absorb6. 11 se forme alors le long de la verge un cordon dur, parsemn6 de nodosites, cordon qui n'est autre chose qu' fun vai's seau l~ymphatique engorge'. Ce cordon prend ge'n~ralement son point de depart dans une partie du pr6puce 1128 '18 IAITEP DES MALADIESV~ III'SN''I"BNN E.j'; qui parait, iidur'se, ci commn-1 xo Ci'i&e, 'i Ia face interne, do ce repli. Tou ces caracte~res out 61 conside'r6s comme tant la prouvo do F l'absorption irmm'diate do la. matie~re hlenn-orrhagiquc, absorption qui me parail incomprdhensiblo. - Lcs monies cifots s'observent chcez la femine, mais plus raroemout, 'a la. suite de l'absorption du virus puis6 dans un chiancre. Le 'aisseau lymphiatique qui va dii chiancrc au ganglion est tendu cornrn uno cordo ca (oulouroux.IDe petits ougorgomoents glanduloux s5oi)50Fv'0f aussi sur son [rajet.% -367. - it ost vrai, commo on to dit, quo ces syrnpt6mic-s no, sobservent pas danis los cas ordinai 'res. Le PlUS sou~vont les vaissoaux lymphiatiqutes qui s'ouvrent dans le chmcl,11,1 portent 10 virus j usqu'au ga-Lnglion- voisin lo plus volumninoux sans so trouiver afflcte' parl' i. Clcst seulorenon on traversan t los anas to Moses nom1ibrouses des vaisseaux los plus de'1i~s etla glando quo le virus, so trouvaiit arrdW', petut cdeployor son action et I)1od~uiI'-. 1'irrita Lion qUi liii apparliont. 368.,- Le virus v~ne'ricn so trouvora ainsi arrelte'(1) et no passora pas(lavan LagO dans la cir-culation. Le gonfomnent inflainmatoiire e l ouloureux des glandos lymphatiquos qu'it engendroe alors, sans avoir kt6 modifie' quant ci sa. nature, so nomme bubon. Co sympt6mo, qui est Foflet immeidiat, do l'absorption dui virus puise6 dans un chancre, on plus rarement, dans I'6coulemont d'uno gonorrhbe primi tive, surton I lors(1uO la.muquouso reste intacto, est souNvOnt ]a source d'uno syphilis g~n~rale due (1) Le gonflemeni. des glandes de Paine n'a janiais paru delpendre cerlailiement du v~irus v~n~rien passd dans ]a circulation, meme Jorsque ]a luineur avait siippur&. 1i West done pas exact de consid~irer le bubon comm nin II)fl)Cs critique, et de cherclcr en consdqueiice ý favoriser sa suppuralion; ce qui est le pins souvdnt une entreprise pdt'ilIeuse. DIAGNOSTIC DES TUMIEUBRS GANGLIONNAIRE.S DE L'IAINE4. 12 9 ai la re'sorption du pus du bubon et 'a son passage dans le torrent circulatoire. 369. -- En general, le virus s'airrdte dans 1'6paisseur du gangylion le plus prochie. Si le chiancre a pour sidge le prepuce ou. le gland, la tumeur existe du m~me cWt~ si le pus vient d'un iilce~re situe' sur le. penis ou dans le canal de 1'urd~re (s'il provient, d' une blennorrhagie?), la tumeur paralt indi~ffremment, d'un c6t6 ou d'un autre; cule existe rn~me parfois des deux c6t~s en mA~me ternps. Mais la position anatom-ique de ces ganglions n'cst pas la mrnme. It y a des bubons qui se trouvent situ~s im.inediaternent au.-dessous du ligfament de Poupari, vers la cuisse; d'autres qui se trouvent davantage vers la.re'gion pubienne; d'autres enfin qul, e'tant silu~s plus loin encore vei's 1hypogas Ire, se trou vent en avant et audessus du ligament dont j'ai parle. Si le virus est fort actif, plusieurs ganglions peuvent s'engorgerb ] a fois (1). 370. - Chez los femmes, quand ii y a des chancres sur lc clitoris ou au mont de Ve'nus, etc., Ie bubon se forme du m~me c~t6' que 1'ulcei'e, au niveau du ligament rond, au point oui celui -ci p~n tre dans l'abdoinen. Its sont, forme's par des gangl,1ions lym phatiques enflammds par le virus. Si le chiancre est situ6 plus bas, %a Ia partie inft~rieure des grandes le~vres on au perinee, les bubons se forment dans le pli qul separe la grande lek %re de la cuisse. Dui reste, les bubons peuvent se montrer partout oii it existe des ganglions lymphatiqucs, absolument comnme chez I'hioinm-fe. (1) Un officier qui avait des chiancres styir l prdpuce- et one gonorrhd5e continua A i nener tin rdgiine tre's irritant, se bornant "a panser ses olcres avec du papier broujilard. Comnine ii coniinualt ses dUbauclies, iiloJl vint d'aborcl on bobon dans chaque aine, p)Ui8 one ulcdration des glandes de Cowper, laquelle se termina par une fistule au pdrine'c; enfin Ics ganglions axillaires se tum(fiuerent A icur tou~r. I - 1l30O TRAITI'? DES MALADIES VJýNIRIENNES. 371. - Si Ie chancre existo iIr'a. main ou. sur le bras (ce (JUl arrive quand des plIaies ou des ulce~es sim pies ont Wt con tamin~s par ie virus), IlIabce~s se formie dans le ganglion qu'on irouve le plus prochje en se dirigeant vers le ccour-: par exemnple, dans Ie phi du coude, au 0~16 intieri-i du muscle biceps, et souven't aussi dans le creux de l'aisselle. 372~. - Un chancre de la lh~vre inIfi'ieure produisit des bubons de cliaque c6t6 du cou, dans les ganglions sous-maxi Ilai res, 373. - L'impre'gnation du ganglion par le virus est parfois assez lenin; de la" vient qu'on le voit se tume'fier ý des 6poques variables qui se trouvent 6tre de. six jours ou de plusteurs semaines apre's Ia cicatrisation locale du chancre. 374. - Un chancre quiin'est -soumis 5% aucun traitement Lransmet plus difficilement son virus aux ganglions voisins quo celui qui est traite' par des bopiques caustipies ou irritants. Ainsi, sur trente chancres traite's exciusivement par des moyens locaux (1), iI n'y en aura peut-6ti'o pas un qui ne causera l'alsorptiofl du virus; Landis quo j'cn ai observe' une foule qui avaient pu Wte Cabandonnes a eux-ndmcs, sans qu'il y eiit de bubons ni do s~mpt~rmcs do syphiflis secondaire. 375. - QUand un bubon se forme, le ma lade e'prouve d'abord une douleur sourde dans le flanc, une anxie~to caract~ristique vers la poitrine, en m~me teiiips qu'il so forme une duret6" dans un ganglion. Lor~que cette tumoeur n estYi. 'eIet ni d'une disposition scrofuleuse, (1) Le carbonate d'amnioniaque citisiiqua, recommand16 par Girlanner, potirrail Peut-wie faire exceidiiun ici,. et dire co~nido'r&-L conme un spdcifique antitiv~ndrien, en ce seas qu'iI dtdruit le, virus chiniiquemewi et sur place. I DIAGNOSTIC DES TUMEUR GANGLIONNJIRES JDE L'9AINE. 1,31 ni d'applica Lions. externes, n~i d'un traitement chirni - qiie, etc., edie augmonte rapidernent de volume, reste 1reis doulou rouse, s'enflarnme et s ulce~re. 376. - Au d~hut, et, lorsque la tutneur est encore petite, elle est mobile au miilieu du hissu cellulaii'e, et 1'on peut facilement, s'assurer qu'il n'y. a qu'un seul gangrlion qui soiL engorgr6; celui-ci pouvlant toujours 6tre Facilemont circonscrit. Cest seulement, loi'sque la tumeur s'enflarn me, que la peau dev'ient. d'un rouge viF, quo le tissu cellulaire ambiant so Lumefie 'a son tour, devient douloureux, et se laisse plus Lard envahir par 377. - L'abce's qui se forme diffe~re du chancre par son 6tcndue, mais non par sa nature. 378. -Tanl6L l'irflammation rev~t la forme 6rysip6lateuse et envlahit toute la turneur, lant~L elle est seulernont cude'nateuse et donne difficilement lieu "a la suppuration. 379. - Si P'on r6unit Lous los caracteres quo je viens do donner, oL que ton puisse s'assurei-, parI- a connais.sance des ant&e'dentIs, Lqueo bubona une rilgino sypliilitique, it devient facile do to dist~inguer des autr~es turneurs antalo~ties. 380. - Los bubons dus 'a une autre cause que la syphiilis sont plus mous et so resolvont plus Facilomeni. Its occu pent, On~i'alernenL plusiours ganglions i' a kIbis; chobz les scrofuleux, on los rencontre on nikio temps dans plusiemirs r6Cions. Ceso mus tf non SD01v~neIioinnes sont, goenralomont, peu doulourouses ct accomlpagnces d'une fie'vile c'Aariarrale ou d'Iune fie'vre lioctique; Ia fivre pr~ctide parfois leur appari-tion. Le mei'cure les aniehore raremuent; is s'accroissent m6m(.e souvent sous son influenc.. Les ag~ents Loniques, comnme los 132 TRAlTJ' DES MIALADIP ES JNH'RIENnEs. hains froids, ics frictions ammoniacales, l'6lhiops veg6tal, des vomil ifs donne's 'a petites doses, c'est-a'-dire jusqu'ýi provoquer seulement les nausees, des embrocahions, etc., sont, bien prdfkrables. Les bubons non veneriens augmenterit assez vite de volume, mais uls passent difficil~ement ý ]a suppuration. Si cette transformation arrive, le pus se forme sur plusicurs points h la. fois, ]les ouvertures so nt miultiples et communiquent entre elies par des d6collemients plus ou momns 6tendus, ce qui n arrive pas pour les lbabons r6ellemen-t ve'neriens. 381. - Le traitement chimique de ]a syphilis amene souveritune espece doelbubons tre's dispose's 'as'ulce'rer; l'irritation causke par la. grande quantit6 do mercure qui a 61 absorbe'e parah t tre la cause de cot he modification, be traitement chirnique et soporifique cause plut6 tV induration que I'ulce'ration. 382. - Les bubons deviennent facilement scrofuleux cliez los jeunes gens, et cance'reux chez los sujets plus C' S. 383. - Un chirurgien attentif ne confondra jamais vine hiernie, un Ace's de ]a region inguinale, un an6'vrysme avec tin bubon. CIIAPITRE 1I. JUMIARQ1JES SUR LE TRAITEMENT ORDINAIRE DES:BW3ONS. 384,.-Lorsqueapr~s avoir re~uni tous los sympt~mes, on est bien convaincu, de la nature syphiflitique d'un bubon, iltfhut chercher le moment propice pour en ohtenir ]a r6solution. On agit de la. sorte depuis qu'on a abandonn6 I'ancienne opinion d'apre's laquelie des habons 6taient consideres corume des Abce's critiques, comnme un v6riiable bienfait de ]a nature que V'on devait uniter dans sos proc'dds, cherchant " a bter ]a suppu. 1IEMARQUES SUJR LB TI1AITEMI-NT DES BUBONS. '3 ration, afin de d~livrer 1'organisme dui virus v~nerien ( Comme je l'ai dit, cette erreur est abandonnee, et I on cherche 'a gue~rir les bubons par resolution. 385. - Le meillour mode de traitemont qu'on ait indiqu6 consiste "a faire frictionner avec de 1'onguent mercuriel (compose' de parties 6aales d'axonge et de mercure coulant) la region qui s~pare le point d'absorplion du virus (le chancre) et celui oii l'abce~s s'est form6; en un mot, a faire p'n6trer le mercureprI m~me voie que le virus, espe'rant que le m6dicamont serai t forc6 de traverser la glande ouii i pourrait ane'antir le virus. 386. - Ce mode de traitemnent, exclusivernent fond6' sur ]a distribution (105 vaisseaux lymphatiques, s'appuie sun les de~couvertes anatomiques: Hunter en fait grand cas. 11 faut remanquor senlernent, qu'on suppose dernontre' un fait encore douteux, sav~oir, que le mercure administre' sous forme do sel, de morcure soluble ou autre,9 agit chimiquoment et d6(truit le virus syphi. litique par une simple action de contact. On suppose aussi dans cc traitement, chirnique que le metal roncon trera tout le virus dans la tumeur, et qu'il l'y de'truira lout entier. 387. - Jo n'admeltrai pas non plus cette puissance quo Von accorde au mercure, do de'sobstruer m~caniquement les glandes; car, lorsqu'on so sort d'onguent napolitain, ii n'fy a peut-6tre pas la deux-centi~me partie (1) De IA ces conseils pernicicux que les charlatans de nos jours continuent ýx donner, de faire bonne ch?~re, de boire largemeni, et de se livrer au plaisir de l'amoiir, deC montet i cheval &?s qu'un btibon comimence A se montrer; en un nmot, de faire tois sc's efforis poiir amener l'inflarnralion et la suppuration de la tumetir. Un conseil plus Inseuso, 131i TRATTA DDES MALADIES VI-NIAUEJNNES, dui m~taI conlant qui so trouvo oxyde'e (1). L'offet du trailoment chimnique prouvo sans dontle quo le virus ronferme dcans le bithon &ckio a longnont napolitain; mats on so rappolant, lepen. do succ~s (des prclparalions mercuriellos directernont appliquiees sir lIc chancre, surlout, doelongruont napolitain, ci, leur mauvais (?ffet qui consiste "a fFavoriser l'ahsorp~ton du1 virus, on dolt roster convaincu, quo le morciirc nagit pas soulernont ý titre do corps pesant, qu'il no deiruit pas le virus ex opere operato, mais qu'il on triomphc ant moyen de ]a rmaciion passafg~re quill suscito dans los forces doel'6conomic (Ia fi~rre morcuriolle). On a dit aussi quo I'om pouilait.(lingcer I'aciion du ruorcuro incorpor-6 aux Iiquidosdo l'~onomnie pour Iui faire roncontrer to virus, ou. encore quo l'irriiation syphiflitique 61aii ann)Ul~e par' une irritat(ion mreruriolle specifique, ou par los chanfroments particuliers quo Ie m~tal imprirne aux secondos Nvoles (quclquef~ois par I'iniorrn'diairc d'un agent appropni6); enfin, qu'il noniralisait chimiquernent lo virus. 388. - On n'"aUrait. jamais d U` oublier Ia r6laction quo 1'organismo doit excitor pour quo le mercuro puisse, d~truiro le virus syphilitiquo. CGest pour avoir commis colic fauto qu'on a si souvenit fait fausso route dans 10.traitoment de la. maladie ve'n~rienne, oh quo i'histoire do cc medicameni spe~cifique nous laisse dans l'incertitude oh nous em p~che do dire s'il a eA6 plus utile a l'humaanit6 souifrante qu'i[ no lui a cause' do maux. 389, - Le grand nomlbrc doxcmnples do bubons oh de syphilis cons titutilon nele survonus apre's un traihernent local d'un chancre oii 1'on n'a ornploy6 quo des appli(1) Ou bWen quand iI est incorpord A un acide gras avec lequel ii formue un sel. REMAIIQUES SUR LE TIIATTEMENT DES IIUBONS. 135 cations do comnpose's mo'cu riots (1), et cejux (to bubons qui ont CAC6 produ its parl'el mercuro von Forme" dans des onguonts avoc losquols on ferait des frictions, prouvoni, a I'observaieur qu'it doit so tofu' en garde conu'o urie fausso theorie et rechorchor uno moiltouro me~thodo de, gu~rir, s'iI no veut pas so laissor entrainor 'a 1'rreur par cortainos ci rconstancos secondtairos. 390. - On allie souvent l'usagc du mercuro donn6, 1'inte'riour avoc son application externo dans lo traitoment des chancres. 11 est tout natui'ol alors quo los avantages des premie~res pro'parations' no. pormettonit pas do reconnaltrocombion los socondos serorit nuisitleS et movrtes. C'est ainsi qu'on ossalo do re'soud'e, des hubons avoc dos frictions mercurielles pralique'os dans to pli do. la cuisso; inais on n'att end pas los effets do la,r6porcussion ine'vitablo du vir'us, ot l'on poursuit lo trailemont interne. Commo ii est arriv6 plusieurs Fois quo le malado a 61t6 gue'ri, on a voulu g6n6ralisor co~te e'tliode, et ello a 6W suivio souvont do v'ritablos succes. 391I.- Si la. syphilis g6ndralo avait pu disparaltre sous 1'infuence do cos potites quantite~s do inorcuro, on aurait du" cortainomont obsorvor co r6sultat dans le tomps qol s6paro la disparition (Ion bobon do Ia cessation (1e5 frictions. Or, chaquo fois quo VIon suspondait ce traitomont aussit6t apre~s Ia disparition (Iu bubon (afin do s'assuror quo Ic mei'curo no de'truit pas to virus (1) L'exp~rience a prouvA mahiules fois que s! le virus n'dwiL pas repou~sel (lasts le torrent Circulaloie pend;int(pie r'on falsall des applicathins de coiuposde eiticriails, 11 rcstait sans faire Oprouvvr aticuiie mod~licallon favoiable; car ii devait Nelie r;-s rate plie la pi-tla' plaie 1aaIt alsorber assez de mercuire pouir prodaire tine action Oagah,- A celle dae Ia masse deic miaI gui peuit ýtre absorbde lorsqu'on dunne le nm&Iicainent A I'lntdrie'sr, c''sIA-dire pour faire nuitre la fitvre mercurielle. 1136 TIIAIEý DES AUU~LDIElS VELU'RENNES. par uno simple action do contact), on. lorsqu'on la continuait parco quo ]a fie~vro morcurielle n'avrait pas paru rapidement, la gu~rison restait incomph~te, et la syphilis generale no manquait pas d'6clore, alors mmem que le bubon avaiL disparu depuis longtomps. 392. - L'oxp~i'ience a montre' qu'en faisant los fviclions sur une partie dont los vaisseaux absorbants no communiquont pas avec le bubon, colui-ci disparait plus lentomont qu 10avec unf traitomont local, mais quo la gu~rison ost incornph~to. On atirait d&I tirei' do ce fait un ensoignemont, c'ost quo, dans ce cas, la. dispari Lion do la tumour est Ice r6sul tat do la dostruction pre~alable du virus, et qu'il n'ost pas logique do so privor d'Un signo pronostic aussi important en faisant ditsparaltre l'offot local do la maladlo, cc qui est parfaitemont inutile. Le virus v6n~rien rosto on offeL Loujours maitre do l'organismo, lorsquo la disparition do ]a tumour d&. pond d'un traitoment local; tandis quo sa persistance 'a la. suite doel'emploi exciusiF du morcure 'a l'inL~rieur donne la certitude quo la cause du mal oxiste encore, certitudo qui fait cornpl~temouit d~faut au.me'decin dans le proemier cas et )'obligo i donner au malade do trompeuses esp~rances. Qui pou t en ef Fet avertir alors le malade et le me~decin quo la cure nWest pas cominpI~te? Rien, lorsque le, traiternont local viont d'6tre tormin6; mais l'apparition do ]a syphilis g~nr~ralo, au bout do quebquos Triois, de'trui t tontes cos illusions, et montro quo le me'decin, avec son traiternent conforrno ý la theorie, n'a faiL quo diminuer l'intensiL6 du mal, et quo celuici a continn6 sa marche dans l'oubro et so trouve pres, d'arriver 'a son hut. 393. - On n'objoctora. pas, je penso, qu'il no faut ni plus do temnps ni plus do mercure pour gu~rir une syphilis BEINAUQULES SUR LE TILUTENIENT DES BUBONS. 137 secondaire re'ccnte, que pour faire disparaitre un chancre on un bubon, et qu'il importe peu, par consequent, d'avoir ai combaltre le virus ve~nerien r~uni sur un point, ou ce mna~e virus g~n~ralis6 - car s'il Mtait de'montr6 qu 'ii faut encore moins de ternps et de medicament pour guerir une syphilis constitutionnelle qu'une affection venerienne locale, ii n'en resterait pas momns 6abli, comme un resultat de la pratique la plus vulgaire, que ]a syphilis secondaire est toujours plus difficile 'a d6 -truire. Cette difficult6 tient, atix formyes obscures de cetle affection, a l'accroissement qu'elle peut prendre avant de faire reconnaltre sa. presence par des sigries certains. Ces caracte~res eux-m~mes disparaissent souvent sous l'influen~e d'une petite dose de mercure, longtemps avant, que la gue'rison soit. cornple'te. Le mercure doit Wte continud jusqu'a' cc que la gu~rison soit achievee; mais on pent se demander alors a% quels signes ii sera possible de reconnaitre quo cc virus est de'truit? 394,. - Comment serait-il indiff~rcnt de comnbattre le virus ve'nerien sous la Forme d'une syphilis secondaii'e, d'nn cliancre on d'un bubon, de threr entre ces deux sympl~mes seulement une ligne de de~marcation entre une gu~rison cornplehe et une gu~rison incompla~te, lorsque ceux-ci onte'le' traite's par des m~dicaments internes sans le secours d'aucune application locale (I), et qu'ils ont, gu6ri sans laisser aucune trace, Landis que la syphilis secondaire ne peut rien offrir de semblable? 395. - On comprendra maintenant, combien iH est inutile de se pr6occuper, avec queiques auteurs, de la difficulte' de trouver une region assez vaste pour faire les (1 J'ai monlr&ý ailleiirs combien peu ii fallait se 6cer aux symptomes que, le. mercure est capable de faire naitre du c6tW de la bouclie, ct comment ii dtait impossible de lei considerer comme des signes de gudrison. '138 TIRAITI3 DES MktADIES V1AN1EBENNES. frictions, do manie're que celles- ci aient lieu stir un point dont les vaisseaux absorbants puissent porter lo metal ai traverslec ganglion inalado. 11 y a, en effell., un grand nombre de malades ou'i i serait impossible do rnenontrer cetto re'gion si importante. Dans quel endroit, en eFfet, faudt'ait-ilketndro l'onguent lorsque le bubon existe chez l'lomme lout aupre's du mernlre viril ou profonde'ment souls le pubis, et quand ii se trouve chez la fern me sous los ligaments ronds ou on ire la vulve et la, cuisse? 396. - Do plus, le succ~s de ces frictions n'6'tait pas certain, et l'on 6tait loin d'obtenir toujours la rdsolution de )a tumeur, nmne lorsque l'application locale avaitpu so faire sur la pantic la plus favorable (par exemple sur ]a cuisse, quand ]a tumeur existait. sous le ligament de Pou part). On voit souventalors la tumeur rester dure et tonduc, sans p~aralire dispos~eea Ia resolutLion ou 'a la suppuration; tan (6t la syphilis g~ne~rale, vient se joindro 'a ce sympt~me, tant6t cule ne paralt pas. Le virus sommeille parfois dans cc bubon indur6 jiisqu'au moment oti le traitement, ayaiit caus6 uno irritation prolongk etc des 6'vacuiations abondantes, est abandonn6 pour un moment. C'csi alors, enoff~ei, quo les sympi6 mes los plus graves do la maladie peuvent e'clater, se cornpliquant tn6me d'une disposition scrofuleuse dont lo tra-iilment a faivoris6leode'voloppement. 397. - Ce mode do traitement est donc pai'fois inetficaco, cc qui* ne dorrait pas Wer s'il tait con Forme ýi la raison. D'un autre c6te', on roncontre souvent des bubons quo lc partisan le plus since'ro du iraibement local no pouit prometire do gum~rir, en d~truisani, tout le virus, sans faire C-bsorbeir une assez grande quantit6 do mercure pour porter atteinie Forganisme d'une mani~re durable. REMARQUES SUR LE ThAITEMENT DES BUI3ONIS. 139 398. - On pout aussi, en faisarit.cos frictions sur un point loign6 (1) do ]a umeur, amenor LA resolution d'un bubon qui paraissait tr('ýs cnflammiý, non pa~s tr~s Volutnmineux, mais dis,-pose' hL lasuppuration; t-andis qu'ufl traitenwnt local lonetemps continue"ftit souvent qu'uti bubori suppur6 so transformo en un ulce're rongeur, fistuleux et malin. 399. - Lcs rnaitres dans 1'art do guerir nl'auraient certainement pas 1h6sit6 a recourir ýi lemploi du morcure a l'inte'ieur dmis les cas oi i1 n'exissto pas ontre le poi~nt d'absorplion dui viru]s et Ie.bubon tune surface convenable pour faire los frictions; ot aussi quand ii y a deux bubons, quand ]a supp~uration eSt sur le point do so former, et lorSquLIils out ou plusicurs fois rocours, mais en vain, au I raitemont, par los pommt-des, et, quo cc traitemont a aiigment,6 les accidents et, Favorise' le dUwelopp~ement de la syphilis constitutionnello..iedirai m~me qu'aucuno raison n'aurait empkhecle~ls praticiens de recourir (2) au traitement, interne de's le de'but, et d'unc rnani~re exclusive, s'ils n'avaient Cte entraine's d'un cO16 par le souvenir des raisons sur losquelles on appuic le traite~ment local, de Vauitre sur I'impuissanco du calomel et dui sublime6, me'dicaments incortains dans leurs effets; (i) Iorsqu'il n'exisiaii pas tin intervalle suffisant, entre le point d'absorption (Ni virus Pt Ile)1)1)0, on avait comutumetie faire les frictions stir la tomeur nmfe, sans faire attention qite le mktal ne potivait p6tn(trer imnitsdiatement dans le.s vaisseaux lymphaiiques pour y deta'uire le virus, et que Pon favorisait par le frottement I'intlamination et la suppuration de la glande, accidents qa'on avait, l'intentiou'd'dviter. (2!) Pout' maintenir la pr~dininence de l'onguent mercuriel aux Oipens du mercure don dth ft in t~ieur, on cite quclq.ues falls o6 ifn lsieurs bubons se formi6ient sans qu'il y' ait ent d'application locale. Mais ii fatidrait Wien protiver en ni~me mps que c-c chancre, qui W'est pas restd sansisraitement, local, est, la seule cause qul alt augnien1 le pouvoir absotbant des vaisseaux lycuphatiques. 140 1IO TRAITE DES MALADIES VE'NERIIENNESS c'est-a'-dire s'ils avaiont connu une bonne prdparation mercuriollo, comnme le mercure soluble. CHAPITRE [Il. - TIRATTE51ENT DES BUBOINS. 400. - Los motifs (1) qui rn'ont. oblige', en parlant du chancre, ii renvoyer au tr-aitornont, do la syphilis secondaire, me forcent, ' agir de nimcmen ce moment, pour tout ce quo j'ai ýi dire sur l'omploi du mercuro soluble dans, le traitement des bubons. Le point ossentiol est encore de faire naitro une fie~vre morcurielle asscz in tense (~ 290), et d'dvi ter tou t cc qu i pourrait s'opposer au succ~s du traitement(~ 573-613). 4-00. - 11 f~aut 6vitor surtout los mddicamonts oxtomnes, les iraitements par los pommades, et l'emploi do toutes los autres, preparations mercurielles qui sont ou insuffisantes ou incertaines. Le morcure soluble doit toujours leur Wie pre46r6; on pout 1'omployor dans toutes los p~riodos do la. maladio, lorquo le bubon cornmenco, lorsqu'il so turndlie, et m~rne lorsqu'il passe "a ha suppuration (2). Dans le premier cas et, Ie second, on vout ]a tumour diminuor, puis disparaitre aussitdt quo ]a fic~vre artificiellc commence, ce qui est le, signe le plus certain d'une veritablelo uerison et do la destruction compl~te du viruis. Dans le troisie'me cas, it ame~ne oncore quciquefois, contre toute attente, la resolution do (1) Surtout Wd'viter les rwptitions. (2) Lorsque G'irtanner dit:o Pendant la pdriode de suppuration, les merctiriaux sonL nuisibles; tant quc le malade en fairL usagre, I'ulc~rc ne se giidriL pas, mais "a toujours en s'aggravani, j)ceL autcur pense avoir affaire ' un bubon df~jA ancien et d~naturý par l'emploi de pr~paraiions mercurielles mal choisies, on bien il se rappelle l'aciion irritanle, ýpuisante et non curative (Lu traileernet mercuriel ordinairc. 11 faudrait qu'il ait eu l'occasion d'observer iine (le ces fivres niercurielles que Ic mercure soluble engendre si facilenent, 11 ne par-aitrait pas alors abandonner T RAITEMENT DES BUBONS. - 141 la turneur (1), et lorsquo cela nWest plus possible, iil b~te la. maturation de l'ahc~s, ainsi quo sa rupture. L'ulce're qui en est ]a consequence est de bonne nature, nc cause presque aucune douleur et se cicatrise sans laisser aucunc suite regrettable. La gu6rison est alors comple~te, parce quo ]a maladie est d~truite dans sa cause et dans toutos, sos manifestations. 402.- Lorsque la r6solution me paralt impossible 'a obtenir, je me borne at exciter tin petit commencement de fie~vre mercurielle. Jo laisse ensuito le malado en repos, et aussit~t, que le bubon s'est ouvert, et qu'il parait vouloir so gu~rir, j'excihe un second acce's do fie" ro mercuriolle plus Fort, quo le premier, en donnant des doses croissantes et Fi-6quemmient r~p~t~des de mercure soluble. Ceuce fievre aniene Ia cicatrisalion deI'Abce~s et, Ia destruction dui virus. Le meilleur pansement so compose de compresses de toile tremp~es dans du Ila)i t. 403. - S'il Faut traitor un bubon ancien et tr~s ulc6r6 (2), ii convient do rechercher d'abord la cause dui inauvais caracte're quo ]a tumocur a roevdtu; cette connaissance est ne'cesaire pour airriver au inercuro soluble. ses malades (A ]a syphilis secondaire, comnme ii le fail, en recommandant de continuer le mercure, non-seulemient pendant ]a stippurahion dui hubon, mais auissi apr6s sa gu~rison (( jusqt'iA cc qiie les symplOmnes de ]a syphilis secondaire comnmencent 'a sc montrer. ) Pourquoi ce ddlai, si )a loi qu'il pose est vrial, t savoit que la syphiliMs secondaire est indvitable quand lc bubon a suppurd. Doonric avant cette dpoquec (celle de l'appariiion (lc la vdiolc),, dit-il plus loin, ((ii Wa aticun autre effet que (1'alfailblir le corps. )) cornIibie je regrette qtiec ct illustre praticien alt enipuloy( tne prparation mercurielle dont Ics cli'ets sont aussi funesles. (1) La re'solutioin est toujours le meilleur node de terminalson, stirtout (luand elle se lie Zil'extinction du virus syphiflitique. (~ 4i20.) (2) Dans le traitenient des abct-s, stirlout des abc~s atoniques, 11 faul 6-iter Ies toniqucs drnollients et narcotiques. 142 TRAITI9 DES MAIADILES VJ'?NJRIENNIES. Si le mauvais d'tat de 1'ulcere tient a*' ce qu'on a crnploy6 avant Ia rupture do l'Abces une gi'andc quantit6 de topiquos 6mo1Iients, iiFaut le panser avec des balsarniiques (la myrrhe, le jaune d'ceuf di e beurre do cacao), ou avec une decoction d'&corce do chithe rn~e idui vin. Sill y a eu, au. contraire, abus do rn~dicaments irritants, it faut recourir 'a1'opiumn,pris "a1'inu~rieui'; si I tor-,ganisme lout entier est souffi'ant, ii Faut rem~dier "a cel e tat comme je l'ai indique (~~ 577-585); et ii faut qlue cet, obstacle soit lev6 en grande partie avant quo I'om puisse attendre un bon effet d'un trailornent, mercuriel. C'ost surtout la faiblesse et l'irritabilite' nerveuses qu'il faut e'loigncr, lorsquoelles existent, sans oublier que l'une et, I'auiro sont parfois 1'etfht do lusage longlemps continu6 du ruercure a haute dose, et des rnoycns accessoires qu'on a continU6 do prescrire en mrnien temps. 404. - Ces obstacles et, ces indications soft presque les n~imes, lorsquc apre~s des frictions moercurielics longJtcrnps continiie'oson apres I'crploi do me'dicamnenis externes rnal chioisis, to bubon s'est, indUr&. 11 faut donner alors aýI Iinte~iour lo china, 1'opiurnl, recommander los bains fi'oids, I'exercice au grand air, faire prendre dos vomnitifs doux, do l'6hilops ye'g'tal, dui carbonate d'ammoniaquc, afin (10 d'truirc )a disposition scrofuleuse, la faiblesso et I irritabIlIA6 du malado. Comnie rnoycns locaux, on pout. recoirurnander los emubrocations do sel amimoniac, dissous dans le vinaigyre, dos frictions sk~hes, des baiuis de mer (I), afin d'obtcenir la re'solu lion do la tumour. S'il reste encore dans 1'organisme quciquc trace do virus, it faudra. (i) Girtanner recowmande les frictions donguent de sel ammoniac volatil. TRAITEMENT DES BUBONS.13 1 43 en venir au mercure soluble pris "i 1'inV~rieur, lequelc h~Uoi'a s-a resolutlion en ainclfiorant 1'd'at ugenraI. 405. - Des observations souvent r~p~les montrent qu'il vaul toujours mioux haisser un bubon qui suppure (1) s'ouvrir spontan~ment. Cette m~thIode est d'abord moins doulou ureuse (1110 1autre; 1'ouverture qui se formo ainsi est louijours en rapport avec la quantitd du pus, cule no se ferine. janmis avant quo la glando soil guerie, et laisse une cicatrice mons (lifforme que les autres. 406. - Si Von01 jugo quo l'ouverture artificielle de I'abce's soilt indispensable, ii va ultm iux, scion lo conseil des auleurs, los plus c~lI~bres, la praliquer par une application do potasso causlique qu'avec, le bistouri, la plaic tanL toujours plus r6gulie're par cc m-oyen., Par la premie're m6thode on a momns craindre quo la plale ne s'agrandisse. Toujours est-il quo le causlique fait uno plaie convenablel pour la sortie du pus, ct qui est. assez lare pur u'o pusseexaminier le fond do l'abc~s, et y porter tous los moyens, qu.'onjuge. necessaires. Frantz Reinor professe cello opinion. 407. - C'est soulement lorsqu'iI ost utile d'ouvrir promptement 'abic~s, en raison dc circonstaiices graves, quand le pus ost. cornphltennen forme', qu'il est permis de pri&Wrer le bislouri au. causlique., 4-08. - Mais lorssqu'on emploic uric pre'paration inercurielle convenablo, ii est encore possible (lobtenir la. r~isolu lion, rnime lorsquo la suppuratlion estcomnonc~e, (1) 11 esi permis cependant de clierciier Ai h~uer Ic moment de la supptiration, en appliqfitant sijr Ia luineur des compresses tremptes dlans (e i'cau de sureati chutde, (lans laquelie on a fift boujilir un olgnon Calcmnd ci quand I'inflamrniaion est trL-s forte, on petit praiiqoer une saigude, appliquet' des sangstsues ou des narcoiques joints au safran. 14lil TRAITE' DES MALADIES VENERIENNES. ou quand ii. n'est plus possible d'arriver 'a ce re'sultat, le miercure ame'liore el facilite assez 1'ouverture de l'abce's pour que je n'aie presque jamais trouv6 ne'cessaire do se servii' du bisiouri. 409. - Je n'ai jamnais vu. quo les vomnitifs, qucique puissan ts qu'ils soient, puissent ktre mis en comparaison avec le miercure..1410. - Lorsqu'on est dans le doule de savoir si le bubon est leffet de l'irriltaion sympathique caustse par iine glonorr'h6e, ou celui de Vabsorption du virus vrene' nion puise' dans un chancre, ii faut, avant de recourir au rnerci'ire, essayer Ics ap-plications do compresses tremp6es dans de l'eau glace'e. L'usage de l'cau froide suffit, en elfet, a r6soudrhls l es sympatliiques (lune gonorrhe'e, et s'ils sont l'effet du v6ritablc virus N,6ne" rien, cules arr~tent 1'inflammation et les suppurations dmns Jour miarche et donnent au mercure soluble le temps d'op~rer la r~solution. On pont encore, dans bien des circonstarices, ernp~chei' la suppuration d'un bubon v~n~i'ien en donnant le inercure soluble d'une mani~re convenablIe. Une compression exerc~e par un corps dur cet frais, l'applicaiion do compresses trernp~es clans leam froide (1), sont des adjuvants utiles. (1) Glalanner i-ecominiande les frictions de pommade ammoniacale. INTRODUCTION AU DIAGNOSTIC Dil LA SYPHILIS. 145 DEUXIPME PARTIE. DE LA SYPHILIS CONSTITUTIONNELLE. PREMIIýRE SECTION. Diagnostic de la syphilis constittitiomiunlle. CHAPITRE 1. - INTRODUCTION AU DIAGNOSTIC, DE LA SYPHIIL[S CONSTITUTIONNELLE. 41. Lorsque le virus capable de produire le chancre, la blennorrhagio et les bubons cornme sym - pt6rnes locaux idiopathiques, a e~te port6 par 1 absorption dans Jo torrent circulaire, i-I ongendre un~e maladie g6 -nerale, dont los manifestations peuvent so monitrer sur loules les parties extornes, 'a l'exception du point oii existail l]a gonorrhe'e primiitive, et do ceux ou' s'e'taient de~velopp6s le chancre et le bubon. 412. - Lorsque le virus s'est ainsi appropi'k6 I'orgranisme, ii chiange do nature: Trout d'aboi'd ii erigend raiL des sympt~rnes violonts, 'a marche rapide, doulouroux, accompagnes dos signes do l'inflamm-ation et tr~s contagioux; une fois g~ne'ralise', les affections auxquollos i1 donne naissanco sonL prosque sans douleui' (except6 lorsqu.'elles occupent los os et los tendons), Ieui' maiche est lenlo, d'au taut plus m~rne qu'il a Wt absorh)6 depuis plus lougtomips. Le virus n'engendre plus alors ni chiancres, ni blenlnorrhagio, ni bubous (1) sur le malado l uii(1) Les affections de cc genrec, pii sont anciennes, oflrenL beaucoup d'obscurIld, et pi-Csentent bien (les causes d'objectioll et(IC doule. 1. 10 146O TRAJTE DES AMALADIES IVEN1EIIENNES. rnmmo; ii est C6galem(enl impuissant 'a les faire naitre sur tin autre sujek. 413. - Le virus ve'ndrien ne peut se transinettre que par absorption et passer des doux sympt~rnes locaux, effots irnm6diats do la contagion (gonorrhee et chancre), ýi 1'ori;amsme Lout entier; c'est seulernent apr's avonl 616e puis6 i cello source qu'il engendre, les bubons, ce sympt~me pre'curseur do la, syp~hilis ge~nerale. 11 faut ex~copter de, ceLto loi les cas CexssiV8emet rares oii le virus chancreux pe'netre dans le torrent circulatoire sans quo e'6piderme ait e6t6 blesse'. 4114. - Hunter pr6tend quo sur mulle sujets atteints de syphilis g6n6ralo, it y on a tout au, plus un chez leqluel le pus d~pos6' stir le gland a pe'ne'ti6 danIs lorflanisme sans avoir prealablciuen-t cause' de sympt6mes becaux. C'est ai poino si cent individus seFont affecLe's par lFabsorption dlu Virus blnorhgquo, tandis qu'on en renlcon1trcra (lix mulle choz [lsquels le virus, du chanmcre produira. la v6role cons ti L~u Lion nolle. Celle-ci sera presque toujours conse~cutive au traitement local des accidents prilniLi fs. 415. - Lo virus chiancreux introduit dans l'estornac no donne pas la, syphilis, comino Hunter lFa roinarque. Do nihnio ihaleine ou la, sueur d'un malade tie transmol pas Ia syphilis Caux personnes saines. 41 6. - Loi-squo hla syphilis e'tai t transinise ai une mere par son enfanut qu'ello allaitait, ou.' uno nourrice par son nourrisson., celui-ci avail constamment des ulce'res ven6riens aux levros, ulce'res qui paraissaient sur les tuanilons, entreI)drailent des bubons axillairesLpu tard, Ia syphIiis; g6ne'ralo. Le 11ourrisson qui avail aux levres du viruis syphiflitiqlue ou des chanicres, inoculait le marnelon -,quanlt S]aa me'rel, elle avail infecte' son en INTRlODUCTION AU DIAGNOSTIC DE~ LA SY11hI1LIS. 1At7 fiani en le mettant aun mon-de. I..Ionfant avaiL puis6 le virus du chiancre ou de la bl)ennorrhagic dans les organes ge& nitaux de sa me~re, celui-ci e'tait absorbd par l'dpidernic si d~licat du nouvel We tre se trouvait inocule' aux parties ge'nitales, 'a la boucho, aux yeux, darts los fosses nasales ou a l'anus. D'un autre c~t6', le virus de la -syphilis secondairo n'est jarnais transmis au foetus par 1(-A spernie du pei'oe, non plus que par le sang de la me~re; ct, le pus d'un ulce~re secondaire est imp uissant a produiro par inoculation l-es sympurnies v~ne'riens priniitifs, locaux, ct la syphilis g~ne'rale. Tel est au moins le re'sultat des recherches et des observations de Hunter ct d',autres- auteurs. 417. - Les blessur'es simples qui peuvont arriver aux sujots litteints do syphilis constitutionnelle, doivont Atre trait~es d'apre's los proce'd~s ordinaires. Le virus ve'ne' rien no somble pas, en offot, los compliqitor; jpeut-A1re parce qlu'il -concent~re toutc son action suir les parties oii ii fait 6ckuter sos ravages. 418. - Par sa nature, la syphilis- cons titu tionnel le consistc dans une irritation spe'cifiquo do I'Iorgauisrne entier, irritation qui* so manifesto par des syrnpt~nmcs tocaux varies, accompagne's en g6nti',al d'uuo l6ge're in-, flammiation parfois difficile 'a reconnaitre, n-ais qui cause aux personnes tre~s sensiblos une fivro kegei'o, de l'agitation (1), doel'insomnie, do l'anorexic, des douleurs de We o, etc. La fievr lpai'ait Wer tout d'abord do nature rhuniatismale, ci (legenerer pen i pen en uno Iie'vro do (1) Le mnalade resseint en meme temps tine crainte exir~nie dui progi-6 de sa maladie et de P'impossibifiid o4ii i croit ~Ltre de lit Lenir dans des limites conivenable~s. 11 sent wvec peine que le viruis eni'aljiu pet ia pen Cet conlinuellement suon oganisie; rien nie pewt Ie disitaire de celle pcnsoe, et l Iies't rnCOflSOai)e, 10/i T RIAlTE' DES MALADIE'S VEMNItIENNES. cotisomfplion;cellprk-'de.(IuCI(IUOfoiS les symnpkt~lies 1 oa ux; dans tous los caIs, dile gu~ritiaisemnent sous Fin-. fluenefulc li l(rCi'. 419. - La syphilis consiitutionnello a de la lendanco at so developpoi' plus vito sous l'inf1uence des oxcilants 13cne1'aux, du F&oid, do la chaleiir, de Ia fhovre, etc.; o1 elle-min-j1)0, par' l'irritation quii Iacconipagno,peut am14-ehot'Ic le eveloppornent des sci'ofilos., do ia goutte, du rhumalismo, do lei'ysipeboe, etc. 420. - La loudcanco que mon Ire cello maladie ii s',agGr1avesorSus lirifluonCe. dui froid, so reconnait aico quo, sot-s un climat chaud,oIlle n'affecto- pas tine marche aussi rapido, n'attoint pas ia tin d6voboppomont aussi complet et gu~rit. plus ais~tnent quo dans tin pays froid, et aussi a~ cc (111 los symptOmes primillfsdui mal onl pour sioeg la p6riph(-',,ie dii corps, 0t surlouiL los regions qui soul frapp6es par lair. 42 1.- Malgre6 cola, comme j e Iai diit, loul es los portions du corps soul 6galornenL exposees at 6tro altoinles par la syphilis couiisitutionnolle, soulemenl los sympl6-% toslocaux so monlroril ordinairomont avant los autrves. Los l'0uHel's 50 noirmonl p)imiilifs, los autros seemfdaircs. CoJs derniers so monironl ordinairomoent plus lard quo los autlros, souveul ap~rýs la gu~rison, do ceux-ci,(do siIortlti 'avantboiti' apparition los ro'ions leg plus oxlpos6os 'a Otreoonvahliossoeti'ouvaioni souleniont sous liiiIlUoncedo la(10 aonta~ion generalo. 422. -- Avant dar Zr~Ila (1escriptlion do chaque "grouipo do syrnpl~inos, jo feral uno romarquo gern~rale coest qtiejii Usqu S Ices dorniors temaps, los criv'ains ont reeounu at la syphilis un Si grand nombro (10 symptlinos, qti onlpout so (lema-ndor s'ls" so soul tromp~s oti s'ils ont votiln iiromnpor los auti'res. Toutos espkces do derma IN1IiODUGI'O~N AU DIA(.3-OSI'IC DE LA SYPHILIS. 1149 Lose, d'ulce're, d'induratioQ, de gontlement (10s mernbranoes s6crktantes, des parties dure's et des parties molles, des Os et des ligaments, tous Jes, sympt~mes importants, qui peuvent avoir pour sie'ge le cerveau., les, nerfs, les, intestins; en un mot, toutes les maladies qui De sont pas le re'sultat d'un traitemnent mat compris, devaient Wte v~n~riennes. 4-23. -- Cette grande multi plici t6 de symp t~mes v6n&' riens deipe-nd de ce q~u'on n'avait pas aultref'ois observe avec assez (lattention la marche de cette diatbe'seI et ai cc qu'on avait1I'liabitude de cachor sous des ddnominations fausses 1'ignorance oýI I lon 6'tait relativernent aui diagnostic et au traiternent deCs maladies chroniques. La sorcellerie, l'astrologio, 1'inftuence des arch~es, l'aci(lite' (les humeurs, l'hypochiondrie, le spasme, la maladie v6n~rienne, etc., e'taient compt6es parmi les affections les plus difticiles a guerir, celles qui dtaienut le lplus capabios de trahir 1'insuffisance de l'art et de don nor le plus d'embarras au m~decin. 424. - 11 ost admis quo ton tes les maladies qui 1-6 sistent aux me'dicarnents, gen6raux, aUX pnrgatifs etL Zla saign~e, mais qni disparaissent sous 1'influence d'une s~alivation causee par le mercure sont de nature syphilitiquc, les mialadies veflei'ieflnes etant los senles qui puissent Vu'rir (1) dans ces conditions. D)ar % ctt hypothe~se,i'hydropisie, l'hydroce'phale, la cgale, les anciens ulce'res, scrofuleux, ceirtai-nes phithisies, les fie*vres (1) De I& vient le grand bruit que I'on fait (Ic la syphilis larvC-e et de Son iraiteinent par le mercure donný jusqu'ý prodluire la-salivation. N~lais que peut-on entendre par cc miot 1arv~e? Exprime-t-il autre chose qu'unic affection A laquelle on suppose one- nature pari-iculit-re co raison des nnddicaments qui Ia gurissent? Antan I vaudrait dire qu'une maladie Inconnue est scorbutique parce que le cresson a Pu ia faire cesser. 150 '1'AITE' DES IMALADIES VEN14 R1ENNE'S. intermiltentcs anciellnes, etc., seraient regarde'es comine ~tn dsafetos ~~ iennes, parce quo ]a salivation rnercurielle peut arnener leur gue'rison. 425.0 - De'sirant sortir do cc labyrinthe d'opinions contradictoiros au suijet de la nature de la syphilis, et tracer uno ligne(t (10 dmarcation ontre la v~rit'i et Perreur, je suivr-ai le cheinin cqui me paraft le plus su'r, c'est-it-diro quo je de'rirai seulement les affections dont los pr~aticienfs les plus illustres recoilnaissent le caracte"re syphuli tique. Je passerai done sous silence tous los sympt~rnes douteux, jusqu a ce que l'cxpdrience ait mis leur nature hors de doute. CIJAt I'lE 11. - DIAGNOSTIC DE LA SYPHILIS SECONDAIRE. 426. - Lc sympt~lno loc'al le plus certain do Ia maladie Nremnericnno secondaire est la roseole syphzIitique a laqucile ii convient d'ajouter los ve'sicules veneriennos, los ulce'res do Ila pcaii ct do la bouche, ceux de lombilic ct los gcr~ures des mains. 427. -- 'est hahituellement phusicurs rnois apres laborpiondu irus v'enerien idiopathique quo lon voit la peau qui recouvre los parties ant~rieures du corpsI surtout ]a re'gion prdcordiale, le front et le, visagre, etc., so couvrir do taches. Avec Ic temps, cos taches prenneni. une forme plus pr6cise; dies deviennout rares ct sont quciquefois d'un rouge plus fonce. La poau parai~t Otre sur cos points recouverte dFun 6piderme transparent, surlotit pendant los chialeurs do l&'&t, ou lorsque qluclque cause a mis le corps en suceur; cependant il n'y a jamais alors DlI soulevemwnt (le cot 6piderme, ni doulour, ni prurit. Los taches los plus claires disparaissont peu "a pcu, los plus fonce'es persistent davantage, s'arrondis DIAGNOSTIC Dll'LA- SYPHIILIS SIECON DA lEE 5 151 sent et presenteni un diam~ti'c de 4 ýi 6 lignes de Iongueur. Plus (ard arrive la desquamation; les (aches palissent presque conpl-6temcnt, et, l'on pourraiL croire qu'ellcs voni s'effacer pour boujours. M4ais it n'onm est ricHi; elles reparaissenI bientutac provoqueni encore la desquaimation. Ces sjympt6rnes se reproduisent Loujours dans le rn~me ordre. A chaque 6ruption. nouvolle, Ics taches sont plus saillandes, plus rudes, pius rougcs(1), et e'~piderine paralt plus 6pais; en * in, cules fi nissenhi parv 61trc enLour~es d'un cercie blanc. Le-,s parties dILICOI-pS doni. la terapdrature est lo plus d1cv~eo, comnime ]a rainure interfessiwere, les espaces qUI sep),-,irent les doigts des pieds, pr~senhent des (aches p)lus-rouges pie, celles qui sont toujours exposkes anl cont~act de lair. 428. - Chaque fois qucl '6.piderme se reforme surI'la (ache, ii devient plus (-,pais, plus dur et forme bient~L cc qu'on. nomme une cro A le. 429. - Chaque crocde qui lombe est bient~l remplacee par one nouvelle, 430.- Tout d'abord la tache resie se'cbc sous la croute, inais plus Lard, Iorsque celic-ci esL plus 61,ljaissc et qu'elle lie permet plus queI la transpiration insensible s'accomplisse, la tachc devient lhuiide. C'csL cc liquide qui se seche, ci Uinil par former one crolhtec dpaissc scwblable 'a une ecaille. 431. -Sous cette croiite la plaie est hurnec~ec par un liquide Acre et rongeani, et lorsque plusicurs, croiiiws so sont succed6, on trouve sous Ia derni'rC Lun ve)'itable u~ce're ve'neprien. 432. - C"es 6rulptions out d'ordinaire pour sige'BIcl bord des r6gions recouvertes de poils; Ia )oitrineleI ci'eux~ des aisselles, les teiopeq, le bord supe'ricur du (1) On ics cowlpare alors aux Ladlies de rouiile. 1 T 'iAiTE~ DES iMAIAI)ES V 4I'Ofront, hLI plic Opostrijetire (les oieilles Ih oh fiiissent. los che.veux, et cotto portion des orgaries g~nitaux quii est rOcoiIvortO (1epoils. On la iPetrouvo auss--i ontro les,p-aules, aulour des moustaches et. sur le bord libre des pa pi -ros, au iniveau des 1_ils. 1e33. - Ala pAurne daesmains et a* la plante des pieds I'dpidermc., ornhe et se renouvelle plusicurs fois; mais it ne se fait catcune crofito en raison do son epaisseur naturelle. Seulemonet los pus natu rots do ]a l)Cau se creusont (lavatitzago, do sorb pe Iie 'pidorrnc so rompi. 'a lour nivoanI C, cc i aimone (les ger~ures auxquelles on donne le noml)(10)Iwades. 'iM-. Sui' ls antrcs rdgions it no so forme jarnais do ciun'tes scehes s,-emrblables ýi cellos dontj'ai parid'. Quant aux parties du corps oir l euIX surfaces ciitan~es sont habittielloitient en contact, comino au niveani du coccyx, damis Ic ph q(ui sd'p;iro los tosticules on les grandes le'vres de ha partic 511 ipel-leu 10do Ia cuisse, oniro les orteils sous los bra.., c.est-a14diro khi o'i la transpiration est. continue), los tachos no so oecouvront jamais cl'uno crofi to socho, nriais cltes soni. constammrenL humecte'os par tine.,sorosite d'un l tiac jauiiXtru. i-35. -Si cornime il arrivec souven1t,los tachos Nven6 -n'eiomies na11issont sous los onglos des mains., ceux-ci paraissontL rougecs; lour racino est onvahie, pen 'CApou par lo itial) I -longloiroibo et, it s'en forme un nouveau qui est ifICom11 let et raboteux. Dnus Ie cas oui ces syrnptmes seraontabanon.Ss i Ixtm itoi so forait do v'~ritables OuICCPC5 lCu'rWns, auxqjuols onl donne to nomn d on yxis syJ/)Iilifiquc. 436. - Ces dormiatoses ne sont point (accompagnees do doulenir [ant qu'elloks no sesont pas nlc~re'eseci qu'elles no so sont pas recouvortes de croi~ies 6paisses. D)IAGNOSTIC J)E LA. SYVH[ILlS Sk-CONDAlRE. 13 437. - Les 6ruptiOns v~sicuiiaires syphilitiques (l'ecz6mna syphilitique) sont tout aussi pou do(lOutrt'usCS quo los pr'ce'dentes. Elles se composont do petites Ladies rouges, qui deviennenIt pen a pen proernimcntes, stir lesquelles paraissent de peti les v'~sicules qui tie son tpoirit entour~es d'un corcie rouge et qui ne causent ni prur-it ni I)ruI~ul'e. Elles peuivent exister en rn~me tem-ps que les taches se'ches sur le front oni les autres parties du corps. Quelques-unes sont situ~cs tout 'a fait sous la peau dont l epiderme s'exfolie et formie do pci ites e'cailles semIblables 'a du son; d'autres pe'netrent plus profond&6 mont encore dans I'e'paisseur do ka poau., sont jpetit05 et r1ouges, mais leur sommiet est blancea con tient tine gou toe do se'rosit6 rougeAtre (I1 'c.Gst seulemient stir los rt'Vgpons oiil y adeux surfaces cutanees qui sont, toutjours en contact (sous les bras, enur-o los ortoils, etc.), que ces v~sicubes sont (lou loureuses, ci qu'elle~s donnont lieu 'a un suintoment notable. Quiant aux ulc~res qui peuvent so former i ila surface du cor-ps ~tii e suite des taches syphi& litiques, ils ont une telle ressemiblanco avec les ulc~ros de la fgorge (2) et do la boucijo, ulce'ros dont j'aui'ai h (1) Les v~siicules se distingutnt de cc qu'on niommne une &ruption de chaleur et des atitres deirniatoses v'dsiculaires. en ce pie ces derni~res ne donnent jamois lieu Aý des abc6s, et quelles petivent se: rumpre sans a!.. trer l'i'pidernie. Girtanner est l'autilur de cette judicleuse remarque. (2) Andrd ne consi(lerc pas ces ulce'res des ani)gdales comlme un signe de la syphilis constitutioimnelle, ais conme un sympt6me vi~ne'rien idj~opathique; en d'iutres termes, cumme tin chiancre implanWi sur ces organes. 11 s'appuie SUL' ce que le chancre des parties gi~nilales disparalt 5 mesure que celiii des arnygdales se d~veloppe, et pije cec(leritier se niont1re trý,s facilement 'a ]a suite dIe Ia disparittuun du preinier; et aussi sur cc que l'tilce're des amygdales tie s'accompagne pas d'autres sympt~uies de syphilis seconda ire, et qu'iI se transmnet par le contact, aissi bien que Ie chancre. La premi~re preuve ne signilie rien; car, enl supposant pie Ie fait soit vrai, tien ne mon Ire quc I'ulc~re des alnyg(Iales puisse se transmeltre pair le contact, c'Cst m(rnie trý-s doutetix. De plus, iI nWest 15hl 'fRAlTE' DE~S MALAD)IES* VENERIE~NNUS. parlor avoc d~tai1 eni raison do ha i'apidite'(10 lour marche, quo je ni'calachefai iit d~crire ceux-ci (le pre~rence. 438. - L'ulc~i'o d~s amygdalos de'buto parl uno lache d'uni rouge fonce', non douloureuse. 11 peuL exister nonsoulernent.suir col organe glanduloux, mais aussi 1.1Ia face inlerne de la machoire inf6rieure, au palais, sur los, c~teas do ]a lanigue (a1 peut-Atre aussi "'a la cornrnissure des lMvres?), touis passoni sou~vont iiiaper(ýus pendant uii certain. temnps 'a cause do leur insenisibil~il&teCIest soulement lorsquo la secretion do Ia rmembrane muquc~uso buccale -a beaucoup augmonl6, et quo los parlies malales so sont recouv'ertes-d'une fausse rnombraiiQ blanche et humido quo l'on. no peut caclici, qu'on parvient "a los reconnaltro. Coate fausse memnbrane s'6paissit do plus oen p lus andis quo la partie qu'ele rocouvro so crouse chiaque jour davantagoe. 439. - Sur cos Lissus mous, humides, dont la ternperature est e'levde, et qui sont recouverts d IuLn dpiderme auss-i mince, los tbinces ve~nerionnes ont une pl1us grande tondanco ý ddg~n~ier p)Ionmptexnont en ulc~ros quo cellos qui occupont la pe'riphi6i'ie dui corps. Caell tIransFormalion ost d'autant plus C"I craindre pour los ulci'res des amygdales, quo cos organes soult situ~s profond~ment, qu'ils 6chappont 'a la vue, et quo le de'but point coiforme A Plexpdrieiice (de (lire qu'un chancre (lont le pus peuti engendrer un bubon quand ii est absorbd (ce qui est le signe diagnostique le plus s~r d'Uo ulcZue vdndrien) se soit arndliuruý (lans ces, circonstanices; ce chancre re.Ae fr~nme toujours capable de causer d'au~res accidents et d'augunenter N'oublions pas pie,dcans ces questions ddlicates o6 l'hwweur des inalades est engagd., Irs lommies les plus vdridiques se laissenL quelquuefois aller au mwnsonge. vis-d'-vis du inddecin, et qtke 1)vs nos ruceherches flahul)tisseflL souuveW aiiuactn r~stiliat. Les uulce~res des dwygdoles ont totis les caractuOres (dCs ulc~ues ve'ndriens symptornaliques, diffrenL beaticoup des cliancres, ce doilL ii est possible de s'assurer, en coniparant la description de ceux-ci (~ 260O) avec celle de ceux-14 (~~ 4ý38s 447). DIAGNOSTIC DE IA1 SYPHILIS SECOM)AIBE. It5155 des maladies dont its soft.lto Siege, n'est pas souvont reconnu. 440. - Lorsque la croi'te mn~me qui recouvre los parties matades a 6te' enlev6e par le mouvement de ta d6glutition, on par' le frottemeni., on remarquo ' sa place un ulc~re rond, superficiel, entour6 d'un bord blanc bien circonscrit. 441.-- Les u.ic~res syphilitiques de la oorge sont si peu douloureux, qu'au d~but its ne causent aucuno douleur, mais seulement une sensation d'Apret6 en avalant, et quelques Mtancements l6gei-s, comme Si I epith~Iiu-m 6tait enlev6. Le point o'i its existent W'est ni gonfl6 ni chaud, teurs bords et tour F~ond ne sont pas durs, corume it arrive parfois aux. utc~res des amygdales, etc. Cependant ces ulce~res s'6tendent rapidornent et sonl encore moins douloureux quo ceux de la peau. Dans quetques cas its g~nent n6anr-noins la parole. 442. - Oi'dinairement, quand it existe des ulce'es sur los arnygdales (1), itI y en a (tautres dans la bouche; parfois cependant uts existent seuts. 443. - Les 6ruptions croiteuses et los ulcki'es de la gorge, lorsqu'iis ari'ivent Lin an apre's ta disparition tes accidents prirnitifs (c'est-a'-dire d'un chancre), no paraissent pas do nature syphilit-ique. 44,4.- Los taches v~n~rienncs persistent pendant plusieurs rnoisavantdle so recouvrir de croittes, et celles-ci peuvent existor aussi pendant quetques mois avant do (14 Les ulc?6ies scorbutiqties (lbutcnt par- tes gencives, qui (leviennent saignantes au moindre contact, et its s'~tendeiit ensuite aux arygdatfes. its Wont pas lai formie arron(tie di s ulc~res v~noriens, teiis boi'ds tic soot pas IblanclhAtres, leur fond n'esi pas creux et Won blanc irris; ils sontau contruireanguleux, bicuatres el couverts de vdgoiaiions. Lei ulcL~res scorbutiques sont accompagnds des syinpitoes du scorbut, et es tilc~res vciiMriens des, sympt~ines de la diathise syphilitique. 11~56 'r~ %DES MALADIES AVENERIENi\I-S. s'lteiidre eni profondour do mani~rc "a Former un itictre culauc,(1 sorto pie cos derniors no paraissenit qu'apr~s quo le virus chancreux a dt-absorbd' depois tin nombre de, iois, qui van-Ire do, dix "a tronte. IUD". -Les ulcei'os syphililiquos de la pean succe'dent done 10 plus souvont aux crokets qui se form-tent sur los tachos ot sun les vdsicules do certaines syphilides. uls Formont alors une. surface s~cretante qui -a de 6 ii 10 ligrnes do diane'tre, para-issont (10 predfdrence sur la partie ant~rieuro du corps, au front, sur los tempos, au visage, dais ls arimos, au cou etc., ot aussi 'a la partieInfonioeuro (IC1-1. cuisse, dans le sons do 1'extension dui mombro1I. IDU 1rosto, cotte tranisformation W'est pas constMAno; C-111 ta lieu soudleInont lorsque loes tac-hos soiil tres ePai-ssos et quo plusiours potits ulce'ros so udunISSent en 1. tiFormer tin plus large, lequol pout avoirjusqu' a (6 poucos do diamnlivo, commo je l'ai sourentitobsor16, au nivean louds os du front, aux temipos, sur los cOtWs du cou et ax cuisses. Lorslu'ils ont attoin celto largeur" cos uice~rcs affoctont toujours unc formoe arrondie. ig46. - Los ulce'res vdn&riens qui paraissenit sun los VII'lihes do corps oil l'on observe raroment dos (aches, par exemplo sur le corps do la verge, so distinguent (10 cOix lii ont pour sie'go los parties musculaires ou ossousos par ic's caracte'ries suivants:IUs sont plus sensible o A's(4 pu lOOOUreU\, s'6(ouldont plus vilo, ont tin fond, rouge, convert do polites NvdgdT tatlos' u s orm votid, jusque sur los bords do la solution do continuitl6. Ceux-ci pai'aissont cance'roux, san-s 2tz'o ni aussi boursootlos, mi (une aussi ina(ivaise teirite, ni aussi durs que our)t lo cancer. 1-147. -Los antres uIce'ros vdute'riens secondaires qui mit pour si~rg es(lotissus plus douises, n'Pont jamais une D[AGNOSTIC DE~ LA SYPHILIS SE'CONDAlRE. 157 prof~ondeur qui aillo at de1a d'une domi-ligne -it unet ligno (1). Leni' fond est d'un rouge vif,, lisse ct Formi6 par' un tissu, 6pais cl ondulcux; is s'6levent jusqu'ý la hatiIcur de la peau, leurs bords ne presentent aucune trace d'inflammation ni d'indn ration, leur centre non plu~s. Cos ulce~res ont pour caracte'rc particulier d'Atre tout 'a Fait ronds; uls se distinguent des autres par Ie peu d'activit6 de leur virus. Us so forment pcu 'a pou, 6tant pr~c~de's par l'apparition de macules on de tonic autre eruption syphulitique; is ne sont jamais accompagnds de doulours vives, rnme lorsqu'ils ont, unc circonFdrence (re's- dendue. Ces ulce~res st~cre~tent unuc htirneur pen 6paisse, non visquonse, semblable 'a dui suif flondii et d'nnc coulcur vert ple; ius souL sou vent reconiverts d'u-ne tnatiei'e caseeuse. Us gue'risscnt, sous 1'influence del m~dicarenuts asiringonts, mais pour reparali-re sur (lauitros points. Eu ge'ne'ral, ics ulce~res syphilitiqucs secondairos gu&' rissent, plus vile ý la W~e et suir tonics Ics parties du Corps qul soul pre's du cceur, que Iorsqui'ils sos trouvont sur des points pius 6~loigrn~s de cot orgauc, 1par oxempic', ftux cuisses. 11 est vrai (de dire qu'au, commencoeinei do la maladic surtouL, is so formeul do prdfd6rence sur los premie~rcs do ces *r&gio ns. On petit so demiander si I-a cicatrisation dunnc pantic do ces uIce~res indliqUC t1n0 diminiution dans la, quaiitit6 dui virus (cc quo je no saiirais admcttre), ou si cette modification tien t exclusivemeut 'a cc quo los tissus qui leur sorvenl (1e si6ge sont dovenus plns inscusibles, 'al'irritation caus~e' par le Virus (1) Ius paalisseltit DCddiruire que les cellukes graisseuses, au inoins la Cicatrice qui leur succ~de est eiifoncde, luis-an Ic, et repose. str une partic dure. Les muscles sont dkabord mis ý nu, puis ils perdleotlIeuri motivemeni. I.orsque h'ilct6r a fait iomber les dhevoux, Cetix-ci ne rep ussent jainais, parce que leiii racine est detLruie. 158 158 TRAIT1ý DES MALADIES VENEJR1ENNES. venerien, landis que Ics regioins qui ont e'te envahies los derni e*res, u'danl pas accouiurn'es icteaio, on trent une plus grande sensibilile'? L'observation prouvo que les u~ce~res syphililiques qui paraisseni les premiers, ceux des amygdales par exemple, soul plus sensibles ct s '6iendent, plus rapide mciii que les autres; eie [inon Ire 6galement que ics ulceires syrnptomaliques out, une marche d'autanl plus lenle, ci sont d'autani momns doulourcux, quc le virus a envahi le corps depuis plus longtemps. La gonorrhe'c elle-m~me esld' autanl plus b~nigne qu'ele frappe sur un sujel qui en a 6i6 plus souvent allteint,; un pareil malade sera touj ours de moins en moins susceptible d'ktrc iffecte'. 11 scrail cerlainemeni plecm d'inte'r~t dec chercher 'a expliquer Ics fails qui fonl reconnatire celic disposition du virus, ci servciii ý expliquer les principes pr'ce'denits. Ces ulc.&es vn6ieriens secondaires ne proditisen I, par Finoculalion, ni chiancre pr~im~ilif ni Syphilis conslitulionnelle. Tous ces caracte~res peuvent,'i t~s, bien les faire distingucr des auircs ulc~res. 448. - La suppuration du poumnon, quand cule n'esl pas pi'~cede'e d'hMaoplysie, et, qu'on arrive pendant que lc sujel est porteur de sympi~mes syphifliliques (1), parafl kile de cello nature. J'ai dii de'j"' que la syphilis secondaire ne se monirait qu'h la periplie'rie du corps, cc queo l'observaiion confirme, rnais la phlhisie v~ne'ricune ne fait pas exceplion a cettc loi. Le poumon, en effet., se trouvani, toujours en contlact avec lair atinosphe~rique, (1) On petit ajouler quo cette affection, comme les autres symplinies de la syphilis, tie gudrit (1'tnC mani6-e rapide eL durable que par le dEveloppernent d'une Uv~re niercurielle, sans que ]a salivainim soil nlkessaire. Gelle-ci gueril Cependani patr rvulsivn des phithisies qtd lie sont pas YO-ntdriennes, DIAGNOSTIC DES SYMPT6MIES DE LA, SYPIIILIS TEWVIA[IRE6. 59 ofire la plus grando analogie a-vec la surface exturne, du corps; seulement l'exhalationi dont it est to sip'ge ost plus abondanto, et, par I'inspiration, ct orgaine so trouVe plus expose que la pean 'a ressenfir l'impression du froid de I'air. Rion Wn'euipce d'ajouter quo la surface extorno des bronchos dolt avoir beaucoup d'analogie avoc la, peau., et se trouver soumise ý des maladies analogrues (1). Au momns le contact do l'ait' Froid doit-il la pre'disposer aux 6ruptions ot auix ulceres, ven6riens (2). CITAPITRE [I. - DIAGNOSTIC DES SYIIPT651ES DE LA SYPHILIS TEBIiTAIflE. 449- - J'ai dit d " " que Ia syphilis avait des sympOirues qui so montraiont soulement plusiours mois ou plu(1.) Le-s diverses, dermatoses ord fr~quenirnent pour comnpagnes (l(3s affections de poitrine, auxquielles leur r~percussion, donne son vent lieu). (2) IUne femme de quaraute et quelques atnndes avail des tilce~res vdiln& riens stir plusieurs parties du corps, en particulier sur le front, ý la ratine des cheveux, et, de plus, se trouvaft 1ourmentde par' une toujx sklie. En 1787, plusieurs dcs ulct~res furent gu6-is par l'applicalion dWennplAiies ineicuriels; mais des ulcerations sernlblables paruirent h a partie anl& rienre et 4 la face postdrieure des cuisses. On fit de nouivelles applications niddicamenteuses, et ces sympt~mes dlisparwrent. Aussit~t apr~s, ]a malade fut en prole th tine toux violente accompagnde t1oppression et d'nne fI~Ve inodidrde, qui dimiiiuait apr(Ns l'expectoration duine maliL~e puirticate. Celle-ci dtait tr6s abondantec; cependant les forces de )a nmalade n avaiclit pas sensiblenwnt diniinud; les ulceres de la parti' poste~'rielure de la cuisse existaient encore, mais ne causaient aucuine doulcur. Enfin ayant W, consuilid, je fis retirer l'emplAtre mercurlel, et prendre;i l'int6rieui', pendant huit jours, six grains de niercure soluble 5z doses croissantes. 11 survint de fortes nausdes, des dUgodts, pour les, alisents, et on malaise ind~fiuissable, sans aucuine trace de salivation. La mialade &tait tre-s constlp~e. La toux et l'expectoration commrncM-cenlt "a dimintier, et hia respiration redeviou aussi libre pie s'il n'y avait jamlais eu d'oppression. Les ulc~resfor-enitcica tiis~5 quator-ze jour-s aprý-.l'adninistralioio de Ia preniii:re dose doii usdicament. lDepuis quatorze [flois, cette femmle est compidLelzient (l~barrassde tde trout symptolne V 6tirien et de sa rualadie de poifrine. 4160 TRItATE. DESS MALADIES V'EN1IRIENNES. sicurs animees apres labsorption dlu virus venerien; quo ces manifestations de Ia maladie paraissaient lorsque los accidents secondaires avaient cess6en e partie sous l'influence do topiques, en pai'tio par l'emploi de pre'parations mercurielles capalbles de triompher de CelS premiers effets du mal, mais impuissantes, i de'truire le viruis(lans les pr-ofondeurs doel'organisme. Souvent les sympt~rnos tertlaires subsistent avec los, syrnpt6mes secondaires; mais ii est, rare qu'ils so developpent, sails av~oir 6te6 prece~des do ces derniers, do sorte qu'ils so presonen te alors comme, los soulos manifestations locales do la. maladie. 450. - Dans tous les cas, ces sympt6mes de la syphilis tertiaire sont los, plus tenaces do tous ceux que cello diatlheso puisse engrendrer; us affectent une marcho lente et, des plus chroniques. A-5 1. - lei encore lo virus suit la, marche quil lui est htabituelic, chorchant, toujours, ' envahir do predfdrence Ics p-arties qui sorit le plus expose~es au. contact do lFair. 452. -Les a pollevroses, le pe'rioste, qui no sont pas recouverts par des muscles,, comime l'ii arrive -,i Ia Olte, an niveau (lsos 0 ternpot-aux et do 1'os frontal, sur Ie dos du nez, an bord aniteriour do Ia claviculo, au. niv-eau des apophyses 6pinceuses, du condlylo externe de Il'hume'rus, rarernent, du condyle interne, "a Ia surface,ante"ienre du tibia, rarement au niveau des c~tes,les apoiievroses c, Ic pe'rioste (1e cos regions sont, le si&e(T Oii los, syrnpt6rncs syphilitiques, so monireut do pr.6FCreiwe. 11 se forme d'abord unDo tumoeur (lure doni. la cii*conf~rence est rnal lirnit~eeLc qui offre une forme ar'rouidie mal. de'lrminkc on les nomine turneta's yommrelises. GCos tumeurs sont, tellemcnt. (ures ec, Si DIAGNOSTIC DES SYNI~T6.1IES DEI LA SYPHILIS TEBT1AInRv. 16 1 pr6fond~mont situeos, qu'on los prond pour do v~ri (abios gonflemenas -des Os. 453. - Cos tumoeurs no causont prosque jamais do doulour "ai lour d~but; aussi passent-olles inaper~uos jusqu'au moment oii dies doevionnont doulou reu-ses. Los souffrancos augmontent alors peu a* p01; ii somblo au inalade quo sos os sont hris6s ou broy~s, ou bien quo doux pie'ces dures sont frott~os luno contro I'autre, ou qu'il ressont un rongernent continu. Cos (loulouIrs augmen tent ]a nuit vors loernatin surtout; partfois auIssi diles so font sentir dans le jour. 454.. - Arrive a co point, le gonflio1mont. est (1.s douloureux au toucher. Au de6but, 11 no parait aucune trace d'inflamrnation; mais lorsque ]a maladlo parvient at sa dernie'ro p~iodo, les symptOmes phiegmasiques naissont pou a pou, vont toujours on augruontant jusqu'i cc quo la tumoeur abc'de ot donne issueIC un rnatii'resomblable ht du blanc, d'ceuf. Cotte ulc.6ration do la tumour arrive souvenit plusiours anndes apre's 1'apparition des premiers sympt~mes. 455. - 11 est, rare alors quo Eos qui so trouvo sous Ia partie du p~riosto qui est ainsi dkftrite ne s'alte"ro pas.1 son tour, et, no pre'scnte pas quciques points do caric (1). (1) Pour combattre 'a temps cette espe~ce de tuimetir, il faut dire bieti certain de sa nature syphilitique, ce qui ofl're des difficuliis. On devra donc se bien rappeler les caract~res suivants: Une lurnemr goiitteuise Se forme ani niveat d'une articulation, la' o~ exisle le iissti spongieux; les tissuis quli]a recouvrent soft rouges et entlamuims; la douletir etl]a Iivi' prec~deiit le gonflemencn. Plus tard, Iorsque ces, symptonies se sont sonvent reiiouvele's, ii se fornme des nodositds, c'est-At-dire qu'iI se dUpo~seune inati~re calcaire dans P'(paisseur du Lissu cellulaire qui entoure l'ari'Liclation, et les douleurs cessent pen A peni. Des Jbains froids, des frictions et l'usage de l'aconit fontit CU A pen dlisparaltre ces nodositss. Sii l'oi en1. 11 16~2 TRAJTI- DES?IUtL&DIES VEN]R1ENNES. 4.56, - It est difficile de pr~ciser le moment oit la tumeur gommeuse donnera. lieu 'a un abce's qui pourra ~tre dangyereux pour les os. Cette transformation s'Iopere en effet avec tres peu d'inflammation, et le liquide n'a jamais les caracte'res d'un pus de bonne nature. La tumeur contient presque toujours un Iiquidle muqucux, qui adherie t l'os et le ronge incessamment. Cette situation profonde du liquide jointe 'a la dureid' de la tumeur, fait que la fluctuation ne peut 6tre reconnue. 457. - Cependant, Si I'on fait une attention suffisante aux sympt~mes d'in1lammation nmod~re'e qui se toure de chialeur la partie malade, ces douleurs ne font que s'aggraver: elies godrissent, au contraire, par les bains froids. La Uw~ve mercurielle les augmente toujours, et les rend plus tenaces et plus difficiles A gudirir. Les boissons spiiliueuses rendent la tUvre plus intense, mais n'aggravenL p-as les douleurs. Les nodosilds vdn~riennes et le gonflement du pdrioste ont donc pour sidge. les parties osseuses gui ne sont pas recouvertes par" des parties molles (~ l452), landis qu'on ne les rencontre jaimais clans l'articulation ele-in~me. Elles naissent sans causer de douleur, puis elles auginentent peu ý peu, sans trace d'nllammation locale, sans soulmvetnent de ]a peau ulais elles ari-ivent bien t tA~ un tel degyr d intensitW, que non-seulernent ]a douleur est continue (toujours plus forte apr6s minuit), mais que le niojudre contact la rend insupportable. Le contenu de ces lumeurs est semlblable ýi du jaune d'(cuf. La chialeur intdrieure augmente ces douleurs; les hamns froids, les frictions et l'ea u-dc-vie les aggravent. L'aconit et Ie suc acide des plantes neý sont d'aucun secours; inais une fivre inercunielle de quelque intensMt ne tarde pas A les calmer.I Si le nialade a dt plusieurs fois infectd, ou, s'il existe encore des sympt~tmes v~ndriens, il est facile de reconnaltre la nature vdri table de ces nodositi's et des douoleurs ost~ocopes gui les acc~oipagnen. Les douleurs qui se font sentir dans oun- cal gui a succddd a one fract-ure se. distinguent aussi assez facileinenit de celles que cause Ia syphilis: d'abo~rd la tumeur a une forme noins bien ddterminine, puis le r~cit du mialade. ne mnanque pas de mettre le mddecin sur la voic de la vdritd; enfin les douleurs ressenties dans un cal augmeatent par les cliangements am-osphidniques, et souL plut~t dUchirantes et tiraillantes que rongeantes. Les embrocations froides les amdliorent, landis qu'elles aggravent les v'~ritables douleurs v~adriennes.0 DES PREPARATIONS MERCURIELLES EN G'INLI~RAL. 463 presentent, ainsi qu'aux battements et aux 6Iancemetits que le malade ressent en outre de la tuxneur, il n'est pas impossible de pr~voir la formation de l'abce~s (I). 458. - 11 n'y a pas dans ic corps de parties osseuses qui soient plus expose'es 'a l'air, et, moins pro U'gt~es par des partiesnwolles, que le nez. Les os propres qui le constituent et qui soft si minces, sont aussi les premiers qui ressententl'influence du virus ven'ienC apres Loutefois que ce dernier a de'truit les parties molles, c'esta-dire-Ia membrane de Schneider; les comnets et l'os cribids son t alLter rs les premiers, parce qu'-ils sont Ics plus min-ces; la. maladie envahiit, ensuite la cloison qui s~pare les fosses nasales, _puis les ospalatins et maxillaires. 4ý59. - L'os se canie souvent sous les turneurs gommeuses, et l'ulc~ration qui se forme alors ne peut Wte distingu~e de toutes les autres que par cc fait, qu'elle gu6rit sous l'influence du rnercure. DEUXIJtME SECTION. 1?Iddicanaents antisyphii~tiqucs. CHAPITIIE 1. - DES PRAPARAT10t4S MERCURIELLES EN GJtN1'RAL. 460. - W~s que la maladie v~ndnienne commen~a ~ se r~pandre, (2), aussit~t apre~s la d~couverte de l'Ame"(1) Gardane range parmi les syniptowes de la syphilis constitutionnelle la sensibilit.6 de )a matrice, sensibilit. qui augmente au womentA des r~gles par lVinti:oduction du doigt ou de la verge dans le vaginl, et qul devient la cause de tnaladies graves, entre autres du Canxer. J'ai plusiewrs. fois Qbservd cet accident, sans pouvoir determ-iner 01il tait rdelletuent vdndrien, n'ayant pas eQ i le- traiter. Cardaie. recommandait ena pareil cas des frictions avec du cinabre. ()Girtanner a rendu tr~s vraisemblable, par ses recherches, que la syphilis nous a ad imporide d'Amdrique vers 1'annde 1493, et qu'clie a paru &i Barcelone avec les vaisseaux de Christophe Colomb. 164 16lL TRAIT1A DES MALADIES' VEM"RiIENNESO rique, oii, ii cc (IU'it parait, le morcure 6 ait employe contre ceLto affetion, personne. no mit en doule les vernus spe'cifiques de cc metal. Cette pratique fut suivie de's lann6e 1515; mais au milieu de cc sie'cle, L'abus quc les empiriques faisaient do cc me'dicamient obligea ýi lui pre6Ie'rer le gaiac, d'abord, puis la salsepareillo et le quinquina. 461. - C'est seulomentapre~s avoir subi des transfor-.nmations quo cc m6tal pout Wte donn6 'a l'int6rieur et p6ne'tror dans nOS liquides (1) on quantit6 notable; do la" viont; qu'on a invente' un grand nombro do pre'paralions miercuriolles, dont on retrouve los noms avec surpriso dans los ancions lra-it6s do pharmiacie, entro autros, dans los ouvrages do Falk, do Baldinger et dans la pharmacopc'e do Londres. It serait, vraiment de'solant d'6Lre oblige' do passer en revue tou Los ces formules, d'essayer tou Los ces preparations avant do pouvoir traitor convenabloment la syphilis; car Lou to une gen6ration d'liommaes no suffirait pas ai cotlo L~che; it sufflit do recourir a, la meilloure do toutes. Pour reconnaltre los attributs do ceLto dernie~re, il faut avoir sous los yeux (1) Le mnercure n'agit pas sur le virus vdiidrien avant d'avoir pdne'trd dans ic syst&ine circulatoire, de rnani~rc ýi porter son action stir les secondes voics. or, irs prdparatioiis niercurielles doudes de qucique activittd la portent tonics de prtdfdrence sur la bouche, mais &i des degrds dilfdrcnts; le mnercure im~lallique et Jr sublinid sont momns actifs que tons les atitres. Touics donnenituno gotlt rnitaiiique et provoquent une salivation plus oun moms abonidan Ic. Pour des observateurs superliciels, la diffdrence d'action de ces composds dUpend du degrd de leur solnbilitd dans i'ean, qni correspond 4i la faci~itd pins oun moms grande avec laquelle ils se dissolvent dans irs liquides de i'cstomac et dans les autres humeurs dui corps; le sui)imd, par exemple, s'incorpore pins difficilement que irs attilres compos~s de mercure; de pius, i'actlvlttI de ces nuiddicaments vanie en raison de i'actiott qi'iis exercelit stir les premi~rcs voics. Le subiimd, le pr~cipi1d blanc, Ic prdcipitd rouge, agissent de prNifrence sur l'estomac, ci Ic_ calomnel sur les intestins. DES PREPARATIONS MERCURIELLES EN GIENI4'RAL. 165 ses effets physiologiques et tli6rapeutiques, afin dc ne pas tomber dans un sernblable abus. 46~2. - Qui nous dii'a, au. milieu de ces pr6parations sans nombre, queule est colic qui sera, la plus 6nergiquc, la plus certaine, et en me**me temnps la plus douce dans son action, qui r6pondra le mieux au cito, ituto ecitjconde do Celse? C'est, en. effet, bien plus dans ceLto i-naladi~e terrible que dans toutes celles dont Il'organisine pout tri ompher sans le socours dcol'art,qu'il imporic d'avoir un me'dicament sur 1'effet duquel on puisse comtrn ii. 463. - Je crois no pas me tromper en re'pondant h ceLlo question de la manii're suivante: La pniparatio)tn mercurielle /a plus certaine danis son action, la plus energiquie et la?moms pe~rlttrbatrice scra celle qui donnera d ce met1al la faculte' de se dissouidre dans les liquides de I'estomiac, et d'ietre ensuile facilemnent absorbe'; celle dont les effets chimniques seront Ie mois narque's, inais qui pennetira anunit'dicament de de'ployer loutes ses pro prie'tes spe'ciftiqes. Cette pre'paration aura la. faculte6 do posse'der uno action precise que le rn6decin pourra diriger avec ccertitude, diminuer on augmenter suivant le cas. 46.-Les divers compose's mercuriels connus jusqu'ici souL, bien 6'loigne's de cette perfection; uls soni trop f-aibles, et souvent nuisibles. Le cinabre et le turbith peuvont kLro citds, comme exemples. Je passerai cependant en revue los prdparations lc plus souvent prescrites. 465. - Pour cc qui regarde los preparations mercurielles caustiques, on m'accordera que Ics acides mnine"_ raux, auxquels elies emprun tent leur Acre 16, n'ont nion qui puisse lour permettre de gu6rir la syphilis; car on -ne pent calculer leur puissance contre cette maladie 166 TRAITE' DES MALADIES VENERIENNES. par les qualit6s astringentes et antiseptiques qu'elles d6veloppent quand on les emploie contre les plaies ordinaires. Je rangerai d-ans cette cat~gorie le nitrate de mercure, le sublime', le pre'cipite' bl anc (1), l6-pr~cipite' rouge (2), le mercure doux et-le turbith (3). 466. - On a cependant trou.v6 ces comnposes parfois atssez actiFs; cela. tenait "a l'irrita (ion accidentelle caus~e' par l'acide qui dtait uni an metal. Celui-ci n'agissait p~as a litre d'irritant spe'ciFique, mais comme agent g~ne'raI, au. m~me litre que le carbonate d'animoniaque, le ga'iac, le garou, le. lobe'lia, les v~sicatoires volants, lesquels, produisent une fie'vre accidentel le et favorisent l'action du mercure dans ]a ve'role, en. excitant les forces norveuses, en activant la. circulation, ce qui permet au metal d'atteindre le virus et d'exci ter une irritation diffirente de celle que cause la syphilis, irritation qui de't-uit cette derni~re. Ces preparations inercurielles agissent alors comme le font les v~sicatoires contre les douleurs rhumatismales, les vomitifs dans la. dyssent~rie, l'ars-enic dans les fi evres interrmittentes; agen-ts qui font cesser ces affections sans avoir aucune vertu. spe'cifique 'a deployei con tre edles. 467. - Cette irritation me'dicamenteuse est si peu puissante pour ]a guerison des maladies ve'n&rienfles, la force propre du mercure se trouve alors si-d~fectueuse, qu'iI arrive plus souvent au maiheureux, qui est accabl6 (1) Turquet de mayer-ne est le premier qui ait consei~ll de donner le pr&cipitd blanc I'intdrieur (1659). (2) Malthioli recorninanda le prfcipit6 rouge d~s 1535; ii voulait seulement qu'il c~t dt cak(ind et Iavd; ii le faisait prendre ý la dose de 5 grains. Girtanner pretend quc Jean de Vigo avail presetcrLce m~dicament &~s I'ainnde 1513. (3) Guillaurne cowes me paraftt tre celui qul a eu lc premier Pidde de donner le turbith h I'intdrieur. DES PRýPA11AT1ONS MERCULUELLES EN, N~A.167 par la syphilis constitutionnelle, ci qui esi. trait par Ic mercure doux, le sublime', le nitrate de mi-ercure, le pr6 -cipite' blanc, le pre'cipite' rouge et le turhith, de mourir que de gulrir. 468. - S'il (6tait, facile de preparer des sels mercuriels fixes avec des acides ve'ge"ta ux, et de ics donner sous une Forme precise, it faud~rait certainement les preferer. Maiheureusement it n'en est pas ainsi. Ces cornpos~s agissent sur Ia fibre sensible des premie'res voles, quand its sont suffisamment concentre's, ame'nent des 6vacuations an lieu de favoriser l'absorption du m~taI, condition ni'cessaire pour qu'il de'ploie ses effels curatifs. L'expe~rience prouve aussi qu'ils produisent facilement. la. salivation, et que, par cela n~me, ius ruanquent le but. 469. - DMun autre c6t6, ii faut proscrire l'usage interne des pr6parations mercurielles presque insol ubles, comme le cinabre ou l'methiops rnin6i'al. pr6par6 par la vole humide (pulvis hypnolicus),- ou par la. voie seche, parce qu'ils n'ont souvent presque aucuiie vertun, et qn'ils penvent, quoique rarement, causer la salivation. 470.- Le motif de la variabilit6 d'action de ces composes -tient, a ce qn'il est imnpossible de pr6ciser la quantit6' qui sera absorbde ct passera dans nos liquides, et agira en consequence sur les secondes voi*cs. Cest la", comme le remarque Plenk, la raison del'irr~gularite' d'action du mercure gommeux; enfin de tonics les pr6parations hydrargyriques of' iti entre du sucre, du miel, des yeux d'6crevisse, de la. graisse, des baumes, etc. 47 1. - Si l'on vent accuser ici le d6faut de susceptibilii6' des vaisseaux absorbanis des premie~res voles, je '168 IRA1TE' DES MIALADIES VIENER1ENNES6 rdpondrai quo cetto diff6ronco Lierit Jiefl plus 'a la nature docecs lprepaI'atiotis, ]a SUSCeptilbilite' do l'organisme e'6tant pas 6ijalemont excite'e par chacune d'ollos. Jo crois quo icur de'faut do solubilite' dans los liquidos do lostomnac, et la difficulLe' d'absorption qui en re'sulto sont, bion plus ]a cause de ceLto dilfhronce d'action quo los varie't~s quo pr~sentenL parfois los foricions dos vaisseaux ahsorbants, varie'tds qui no sont jarnais aussi trancln~cs. 472. - La p.nicrtie lemenLCC active do ces compose's residoe(lans ceLto portion do morcuro qui a e't oxydde' pendant los manipulations. Or, Ialnature du milieu dans loquol on op~re, la temperature, la force de'ployede par Jo predparatour, le Lemps employ6, los soins qu'il apporte 'a son travail, rendent los rdsultats si diflk~ronts, quo tant~t la. trentiedme partie du mdedicamont ost oxydd'e, landis quo d'autres fois coest a* peinesi la deuxcontiedmo partie subit cetlo transformation. On noe pout donc jarnais los proscriro avrec quelquo certitude. rTaiiLkL on effet, ces preparatLions sont Lout "a faiL inortos, tanL~t le mddecin obtiont une, action tre~s violente, alors qu'il on recherche tine nmoder~e. 4,73. - Los ediets des fumigrations sont Lout aussi diiificilos 'a pre'ciser. On emploic, 'a cot effet, le cinabre, lo mercure doux, ou un arnalgame, quo l'on choisit en raison de la diffdrenco d'activit6 des vaisseaux absorbants do ]a poau. 11 est aussi impossible quo pour',los composds prd'cddents, do calculor Ia quantit6 do metal qui pd~n~ti'ra dans l'organismue, et do mesuror d'une manie're prkcise la dose qu'il convient do prescrire et le momient oii it faut la rdpe'ter. DES PRIEPARIATIONS HERCURIELLES EN L'ARTICULIER. 169 CLIAPIThE 11. - DES PlE'PARATIONS MERCURIELLES EN PART[CULIEn. 4A74. - Ongutents mercuriels. C es, onguenits, de forme et de composition diverses, sont cmploy~s dopuis un grand nomnbre de si~cles contre ]a b6pre, la gale et les aut~ros maladies (1e Ia peau. A la. fin du xv' sic~cle, on les employa contre la maladlie v6n~rienne, qui prenail un d~veloppement effrayant, parce qu'on la consid6i'ai I comine une dermatoso. 475. - Ces onguents no furent jamais compke'tement abandonn's; et, bien que 1'on essay~t, de temps 'a au tro de, los remplacer par des -m~dicamonts internes d'uno action plus scire, comrno ii est arrive' dans les siecles precedents et au milieu do celui-ci; cependant on revint toujours 'a lout' emploi pour le traitement dos symp t~mes externes. Dernie~rement encore, pendant quo lYon proclamait la toute-puissance dui sublim6 corrosif, puissance qui n'6tait, qu'un rave, on 6tait, oblig6 do convenir quo ces on~guents dovaient 6tre plac6s au rang des agents antisyphulitiqucs los plus importants. 476. - Los raisons princi pales do cette prt~f~rence me paraissent Wte los suivantes:10o La. supposition d'ape'~s laquelle la gu~rison do ]a maladie ve'ndrienno serait d'autant mioux assure'e qu.'il y aurait une plus grando quantite' de mercuro absorbe'e (1.); 20 quo cc m~dicamen t, en p~ne'trant par los i'aisseaux absorbants cutan's, lno fatigue pas los premie'es voies, comme ii arrive quand ii ost ing~rd dans l'estomac; 30 (ju'il est possible, au moyen des frictions, do porter le mercure sur le point m~me oii sa presence est n~cessaire. 477. - 11 est tr~s facile do refuter los trois raisons (1) Les frictions seraient alors le seul rnoyen de faire absorber une grande quantild de mdtaI. 170, TRAITIA DES MALADIES YENE'RIENNES. sur lesquelles on s'appuie pour donner la pr~ffrence aux frictions sur toutes les autres m*etlodes. La premie~re est renverse'e par Yexpe'rience, qui montre qu'une tr~s petite dose do ce rm~dicament, quand elle est capable do prod uire la fievre morcurielle (~ 290) pent gu~rir la syphilis la plu-s invktere, et qu'uno quantite' prosque impondirablo de ce metal a Pu produire' une gu~rison compl~e.te Bien plus, l'usage prolong6 dti mercure, son absorption en grando masse, cause des affections souvent incurables:. uno irritabilite norveuse tre's p~nible, tine fi~vre do consomption, lo tromblemont chronique, les scrofules la. canie, etc.; ot cela en laissant Ie virus avec tou to sa puissance. La seconde raison tombe devant los faits; car los frictions causent, souvent des diarrh~es accompagnees do coliques. Quant au troisi~me motif qui est, alhigue', je me suis d~ja" expliqu6 'a son sujet (~ 387) ofi j'ai rnontre" que le morcure dolt envahir toute la masse du sang, s'incorporer en qucique sorte "a nos humeurs, avant de pouvoir atteindro los sympt~mes de la vdrole'; que 1'action locale du morcure contre le virus v~ne~rien, est une hypoth~se frivole, et que ce mode d'emploi du rru~dicament est plus nuisible qu'u tile. 478. - L'oxp~rience prouvo donc que les frictions ont une action doutouse, qu'ellos sont par consequent suspecles. 10 D'abord la quandtA6d& mercure qui pe'netre dans l'organismo, soit h l'6tat do ni'tal, soit h l'6tat d'oxyde, ne pout Wte C6valu~o oxacteorntn. 2" Mille difficult's s'opposerit parfois a*' leiir application; 30 elles ne sorit pas toujours en rapport avoc Ia maladie; 40, dles causent souvent uri veritable pr~judice au mal'ade. 479.- Pour cc qui~regarde le premier point, on suppose quo la force de'ploy~e par celui qui* frictionne W'est pas indiff~ironte. Si une friction pratique'e avec force DES PREPARATIONS MERCURIELLES EN PARTICULIER. 171 favorise l'absorpLi-on, c-elle qui sera Faite mollement aura beaucoup moins d'effet. Mais s'il est vrai, comme quelques auteurs le pre'tendent, qu'un frottement energique emp~che I'absorption, l'effet obtenu, qui est en rapport direct avec la quantite' de metal absorb~e', sera en rapport inverse avec les efforts de'ploye's par i'op6 -rateu r. 480.*- 11 est certain, cependant, qu'une douce friclion ne favorise pas autant l'oxydation (1) des petits globules mercuriels, et par* cons6quent leur dissoluLion dans nos hutmeurs, qu'une autre plus 6'nergique. Cette di~ff~ence dans 1'oxydation (2) du mnetal depend aussi de la preparation de l'onguent, qui est conside'6 comme parfaite quand on ne reconnaflt plus de globules metalliques dans sa masse; mais ce caract~re est trompeur. 11 y a, en ef~et, des onguents, dont l'aspect est absolument le mn~me, e t qui contiennen't des, quantite's variables de mercure oxyd6; les uns en reifermant un trentiome, les autres un deux-centiome seulernent. Cette di~ffrence tienta' la manieore dont its ont Wt pr~pare's (t). Or, dans une certaine quantite' d'onguen't napolitain, le mercure oxyde' est le seul. qui agisse sur Ie virus syphiilitique, celui qui est rest6 t 'a6tat m6tallique, m~ne (1.) Je ne puis dire si le fi-ottement qui est ddployd dans la pr~paration de I'onguent mnercuriet a pour effet d'oxyder le mdtal, ou seuilemneut de Pincorporer 5i la graisse; cette dei'ni~re ypotli?~se me paraft WIe )a plus vr~iseniblable. 11 nWen est pas moins d~moutril- que la pat tie oxydtWe dui niercure est )a scale qul poss?~de qucique action sur Ic virus vdn~rien. (2) La chaleur ou. Ie froid. des ingredients, la duretd ou la mollesse de Ia graisse, la puretAd d mercure Ou son I mdlatige avec d',autres tn~taux (allkige qui favorise Ia trituration'), I'cmploi de Ia udri~benthine ou son rejet, la force que Ic pr~parateur dtpioie, la dextdrt-M, Ie temps qu'il Consacre ýi Ia manipulation, font que I'onguent napolitain est souvent tr~s diffdreat quant A sa composition rdeelle, blen qu'il soitleltm me ~enC apparence. 172 ThAlTE DES MALADIES VENEBIENNES. quand ii est, (res divisd, n'ayant, qu'une action toute mecaniquo due 11i son ifslSulU)ilit6. Qui no voit, d'apre~s cola, qu'il existo une fonle do cau-ses inudvitables qui font varicr lFaction th~rapoutique do cot onguent? 481. - La force d'absorption des vaisseaux cutan~s est, aussi tre"s variable et tre'shinfide'o. 11 y a certainos dispositions de l'enveloppo ciilan&c (ans lesquolles Fonguent n'cst point absorbe, sans quo le m'decinf puisso s 'en rendro compto; tandis quo,dans d'auti'es moments, il suffit d'6tendro do l'onguont, napolitain sur lFop]derme (1) pour produire une abondante sahlation. 11 faut quo chez ces malades la peaii soit, plus sensible "a l'action do F'onguon t napolitain dans cortaines condlitionls que dans d'autres circonstancos; et. quo tello portion do icur 6piderme ait, une facult6 d'absorption plus marqudo quo tello autre (2). 482. - Mais en supposant (cc qui serait inicroyablo) quo nous sachions toujours avec certitude queule quantite d'oxyde do morcure contient longruent, et dans quello proportion le m~tal a 6te' absorb6, qui pourra nous dire 'a quol moment los vaisseaux absorbants ciiOans auront verse' leur contenu dans la masse du sang; a quel moment ils seroni plus act~ifs, a quel rnoment ils le seront momns; et quand ii sera ne'cessaire do repe'tor (1) Un liomme bien portant, niais tr~s irritable, ayant des morpions autour dei parties gdnitales, diendit stir la panlic malade gros conime line noisette d'onguent napolitain. Cette opdration ne fut pas r~pdnle', et, sloaccomplit sanis frotlernent. Bient~t apr~s cc malade fut s'asseoir dans line promenade publiquc par un temps venteux et humide. Dt-s le lendewain, il fut pris d'une salivation opotivantable,. qui dura pendan~t quatre semaines. (2) Combien ne reste-t-iI pas d'onguent dans les linges, stir ]a peati du inalade, stir les mains dc celni qui fait les frictions? Toute cette quantitd ne penti~tre pesde 9 et l'on conwoit combien cule doit ttre variable. DES PREPAR/ITI0NS AMERCUMIELLES IEN PARTICULTER. 173 los frictions pour faire salivcr le malado, effeL qui est toujours redou table, et qui exige pour so produire le passage d'unc certaine quantilededo rercure dans Ic torrent do la cir'culation. 483. - Pour ce qui regarde lc second point (~ 478), ii n'es't pas rare que los frictions, am enont chez los sujots d~licats et nerveux, uno inflammation erysipedlateuso de la pcau, la desquamation do 1e'pidermc on uno d'ru ption miliairc (1) tr~s pruriante, cc qui emp~cho do los continuer. 4-84. Quand m~me ces accidents ne parattraient pas, bien d'autres motifs rnip~cheraient (10 recourir ýt cc mode do traitomonL LoLs difficult6s qu'il predsente dans l'applicalion, le d6gou't qu'il cause en raison do sa mauvaise odour, et bion plus encore los soup~ons qu'il fait naitro, obligent ý lc repousser. Copondant, 1'usagfe des frictions et IP existence d'une moaladic ve'n erienne sont deux ide'es tellement lies l'uno 'a I'autre, qu'il est difficilo d'6viter 1'emploi do cot onguent; d'un autre ct6,6 le malade a tant do poine ~ pratiquer cetto operation sans Wte d6couvert par ceux qui 1'entourent, quo son premier dd~sir est d'y fchappcr; et cc ddsir devrait Wte une loi pour lo mddecin. 485. - J'arrive 'a la troisie'me raison quo j'ai donndeO (~478), et j'affirme quo du moment oiui la syphilis s'est profondc'ment enracinde clans l'organisme, quo sos sympt~nies, en suivant une marche lente et chronique., out attcint 'a leur compict de'veloppemont, los frictions. (1) ceci Wiarrive pas setflement avec les onguents qui con tiennent de 13 Rdrdbenthine, la graisse rance produit lc nt~mc cfl'et; or, dans I'onguent Ie plus frais, le corps gras est toujours plus ou nioins altdrd. La salivationl causde par cc inddicament empkche le plus souveut de le continuer, et de produire d'auires mauvais r~sultats, 17!4 TRAITE' DES MNALADIE'S VENERIENNES. mrriicuriellos no sont plus capthles do la gue'rir. Ceci arrive lorscquo la maladie [lie se trouve plus aux parties superficielles du corps, qu'elle a onvahi les tendons, le perioste, les os eux-nn.mes, et que le virus a con~centre' toube son action sur un do cos tissus. 4-86. - Quant au. quatrimeni motif sur leqiiel jo me suis.Ippuye, tout le monde a pu remarquer los nombroux accidents que longuont napolitain pout causer. ChaCUn sait aujourd'hui quo los frictions, lorsqu'Ieltles son t lontom~ps con tin uces en v ue do produ ire un resul tat notable, ongendrent, une irritation do longue dur~o, laquello Os! entretenue par Ia grando quantit6 do micercure qui so trouve agir sur les parties dures aussi bien que sur les, partie mollos, et, qui cause Une foule do m-aladies chr loniques plus dangoreusos quo la. syphilis elle-nv~me. 487. - Los humours doviennent' Acres, la fibre, qui ost, entretenue dans un d'tat doe vibration contre nature, tonibe dan-s le reh~chemont, ei Ia. force vitale s'affaiblit pou ai pou. Do hý na'it du trouble dans los digestions, IiinSORMni, la faiblosso, dos acc~s do chaleur passage'ro, une tbievre do cachoxie, des ulcC'res chroniques, des douleurs osseusos ot, des tumoeurs scrofuleuses, des douleurs analoguos 'a cellos do la goutte, un tremblement chronique, symp1~aies qui souL les effets les plus habituols du mercure (~ 649). 488. - L'absorption probable du virus ve'n~rionI pulse~ dans un bubon, et son passagec dans, le torrr-ent cir'culatoire o, ivCfli 6tre souvent attribu~s au mercure. L~expe'rience monIre, qu'ill en est r~ellemenL ainsi, suitout lorsqu'on pratique, los frictions sur Ie point oii los vaisseaux absorbanis peuvont prondre le metal pour le porter directemont, dans la tumour. DES PR1'PARATI0NS mEr..cuRIELLLS EN PAIRTIOULIER. '175 -489. - Lorsqu'on traite un bubon par des frictionls me-cu rielles longiomps con tinue'es, et quo la tut-eur s 'iridure, ii y a beaucoup 'a craindro qa.'elle devienne cancereuse, cornme on le yoit souvent. 490. - D'apre's los observations (10 Fabri, sur irenie malades traiite~s par les frictions, quinze au. moins soraient pris d'uine salivation, souvent inattendue, salivation qu'il est parfois tre's difficile d'arr~tcr, et (liii met en danger los organos dans lesquels s'accomplit cetie s~cre'iion. Colle-ciost fiila fois aff~aiblissanto, inutile, doileureuseetci mrme d~go Atante. Des ulce'res rongeants de la bouche et do la langue, la chute des os pala tins, de la lucite, la canie des 05 max illairos ec, des cornets, en soul los consequences habituelles. L'usage que ['on fait actuellerneni de cot onguent, quo ion recommande presque en so jouani, nous offre une, faible copie de cet effrayant tableau; mais on en retrouve encore tous les traits;01) a rrive bien qUciquofois 'a e6viter, par beaucoup do precautions, to scandale do Ia salivation, sans arriver ai guerir le malade ei sans le meitre ~ l'abni de cos suites redoutablos qui sontl prosque aussi fr~quentes aujourd'hui qu'autrofois (~ 49q). 491. - L'emploi do l'onguent napolitain, quand it existe uno gonorrh~e, fait quo cello- ci so transformo en, un ecouloment secondairo, on raison du relAchomreni, dans loquel il met to sysie'me lymphatique, et do 1'izriiabilite" mercuriolle qu'iI pout, causer. 492. - Quo no dovrais-jo pas dire des i-nauvais r'sultais do ces frictions, lorsqu,'il oxiste uno comp~lication ant6rieure,(l'uno maladie chronique non Vo'ncriofllet (~487), et quo Von a deja" employ F le inorcui-o sans succ~s conire los syrnpt~tnes do la syphilis? 493. - Lorsqu'on veout traitor uno maladie ve'n&6 176 76 TRAITE. DES MALADIES VENEI~ENNES. rienne par los frictions, on commnence (1), en gendi'al, par prescrire les saigne'es, le s purgatifs, et los hains tie'des. On croit par h~ pr6parer le corps 'a recevoir F'action dui morcure. Alors, on commence par faire tous -les deux jours des frictions sur les membres inf6rieurs avoc2 drachm-es d'onguent; rarement avec une seule. Cot ongueni dolt CUre comnpos6 de I draclire de m~ta1 coulant ot de, I drachme (le graisse de porc incorpor6s I'mi a I'autre par la trituration. Cette friction doit 6tre pratique'o devant un Feu doux, oii Von 6tend. la pommado sut' la partie supe'rieure des memibres. 11 Paut que Ic mnalade gar'de la chambro, qu'il boive des tisanes l6 -g~res et chaudes, el qu'il continue do la sorte jusqu'at cc quo Ia salivation arrive. On cherche alors "a arr~ter ses progres en cessant los frictions, donnant, au. malade des purgatif's, des bains, des tisanes sudorifiques et en nettoyant la poau. Une fois que los sympt~mes de]a boucho ont (lisparu, ii fiaut reprendre los frictions enaugmonhani. la dose do l'ongucnt, jusqu'a' cc que do nouveaux accidents forcent "a los suspendre, on bien jusqu'ý cc quo los syrnpfties syphilitiques disparaissent, etquc le mialade ait l'apparcncc d'ktrc gueri. Du reste, it est toujours possible do, recourir aux saign~es, aux purgatifs et aux bhams. Pendant *cc traitement, le malade ne doit, faire usage d'aucun alilment solide. 11 n'est jamais permis, queule quo soiL sa faim, do mui donnor autre chose quo des bouillons. 4.94. - 11 est souvent n~cessaire, pour arriver 'a gu&ir uno v~role d'uno intensit6' moyenne, d'employcr 32 drachmies d'onguont dans I'espace do quarantc-cinq jours, souveni memo ii faut aller jusqu'9 48 drach (1) C'est la mdilode aIlt( ante de N'cole de Mlonipeiller. DES PRgPA-R-ATTONS ME1IRCURIELLEs rEN PARTICULTERn. 177 mes (1) (trois onces -do inci'curo!)et continuerr los Frictions pendant trois mois. 4.95. -'be traitomont do la syphilis par les, fumigfations est, apre's los frictions, le plus ancion qui alt Cd6e oniployd (~.); on los faisai*L toiijours avec dui cinabro. 0Cotto m6thode, depuis Ilongternps abandonn6o, le peuplo eon avait conser've ' usage. Cepondant, on a voulu. la remetiro en honneur, et Lalouotte (3) Fut uin. do sos plus, zele's partisans. Dans, los rechorches qui furent ontroprises, on prit, los plus grands soing pour dloigner los vapours rn6 -talliques do la bouche; au lieu du cinabro, on so sorvait de inorcure uni 'a des acidos ou. amalgyf-im6 avoc Ic zinc. 496. - Malgre' toutes cos pi'~cau lions, los vapeurs m-ntalliques p~ne~tront proFonde'mcnt,, irritent et desse"chent, los voics, rospiratoiros,(4.), quand ollos sond avahMes; olics causorit tre~s facilomont la salivation et Ia diarrhe'o, aussi est-il tre's difficilo do los rocomniander corninc moyren do destruction do ]a syphilis (5). 497. - 11 ost admis quo lo morcuro qui a pepnktr6 dans ['organismo sous formno do vapour doit y rester' on quantil6 variable, commno on pout s'on assurcr; aussi l'expe'rience enscignc-t-oll o quo cc mnodo doe raitomont peut 61trc do qucique utilit6 dans Ia. verole la plus Ie'(1) Girianner diL: De douze "a Ireize ouces (le mercure; ou wien six onces et demic. (2) Calaneus 1'aiait employZ- (les 1annlde 1505. (3) Mhais ii a irouve' peni de partisans. ( Voyez son ouvragre:Xou1 -relle rne'thode de trailer Ics maladies ve'neriennes par la fumi~qation Palils, 1776, in-So.) (l4) Limprdvoyaiice avec laquelle, les anciens iisaient des fwnjgaiiuns, les accidienis afircux qu'clles faisaient Ihilire, oflL conCOUrnfle s fire crain(Ire ei rejeler. (5) Totitefui5, les fumigations mercurielles, faites avec solo, ii.S['ýIi toujonrs comme tin des principaux moycos "a employer pour com!JdadLre les obstrci~ijons et plusicurs autres svmptomes graves. 178 178 TRAITI,- DES MALADIES VI'NL'?RIPNNESo gere, par exem pie controe Les syphilides, lorsqu'on adminislre concui'remmentId'autres preparatious de'metcure; mais qu'il est. 1)rejudiciahle, quand los plaies sont tre's selSibl~lO5 et entflrmwees, lo~squ'il existe de la sechere~sse daijs la poitrine et une oppression spasinodique., qu'il y a deo lamaigrissernent, des ulc~r-es do ma-ý trice, etc. 498. -Jai vu sou-vent des chancres trait6s -par ce p-ioc~de' 'donner naissanco i des hubons, et lec vwus passer ainsi dans la mnasse des. humours. Un grand nombre d'~crivains (1) rapportent aussi aux. fumigationsde cinabro los convulsions, le trenbiom-ent g6n6ral et des apoplexies mortolles.499. - D'apre~s les proce'des los plus r'ccnt~s,-on pr~patre l'organisme a'l'ac lion des fumigations do cinabre par des bains, des saigne'es ci des purgatifs, -coinme pour los Frictions. Suivant, alors los precautions, recoinma-nddes par Lalouclto, le inalaido so place dans une grande baigtioire do bois, dont toutos los fentes sont berm~iiquemen~ fo-rn~es, (10 fa~on qu'aucune e'manation' inorcuijollo no puisso so fairo jour. La t~to du patient est seule en dohars do cello espe'ce do boite; elle sort par' un trou pratiqu6 dans une planchoe, Lrou. quo le cou rem pill cornpblornLeenL. Dec cc te fa~on lo corps est enveioppd par la vapour eL la, bouche no pout WIe atteinte. C'osi oidiniairornmeiil leimorcuro acid~ifi~ quo ion emploic pourI cello operation', ci que l'on fait vaporiser dans ceLto botte. 500. - On ernploie d'ordinaire, pour chaque furnigation, une quantile6 do mercuro acido, allant, do I dornidrachino 'a I drachme et demnjoe, 01tlon faitl bojie en m~ine tempnls, ý des -intervalles rapproche's, dos tisanes (1) Depuis Jeau Bwnddict (1510) jusqu'. ces derne&ems DE3S PIREPARATIONS MEROUlIIELLES EN, PARTICUIIEB. 179 chaudes et Ie'geres. It est rare qu'lon se borne au cinabre on an mrercure amialgam6 iý I'C'taini. Les fumigraLions sonL r~pe6Lees d~e deux jours F'un. 5a J.. - En somme7 on em ploie environ 3 onces de, ce tte PreparatLion rnercurielle dans 1'espace de trente et quelques jours, pour arriver 'a gu~rir une v~role d'intensiLh. moyenne; encore n'est-ce pas sans s'exposer "a bien des accidents.502. - On a souvent cherch6 "a cornbattre les chancres maliis et les douleurs oste~ocopes 16greres en dinigeantdes fuiniga Lions niercurielles su r les partLies malades. Cette pratique fuL queiquefois c-ouronn~e de succe's. 503. - L'ernploi du sublime' corrosif dans le traiteinent de la.rnaladie ve'ne'ienne remonte assez hauL (1); mais les me'decins de professionic l repouss~renL commae ituilsible, et le. 1aisse~rent, en grande pantic, entre les mains des charlatans. Ce fut seulement vers le milieu de notre sie'cle qu'on corrnmcn~a 'a le donner d'apne~s une m~thode, certaine et unifonine. (1.) Richard lWisewan (Ven. chir. treatise) ost le pr-emier qui lit un usage ompirique d'une dissolution do sublinid doinn~e S I'inti~reur (1676) Malouin pre(tend qu'il avait dIonnd A sa composition le nom do remede du cavalier. E'lienne IBlankaard (1690) se montre 6galetnent partisan de ce proc~d~. Plus tard (1717), Turner roVint Stur lusage cmipirique de cot agent dans la maladie N-dndi'ienne. On no connaissait pas de meilleure m~thode de traitemen t, lorsqu'en 174*2 Sanchez apprit d'uu IChirur1gien allemand, qui avait pratiqud en SibUie, qu'on pouv'ait doiuner le sublimd dissous, dans, lalcool contre Ia imaladie v~ndrienne. Sanchez (Obserual ions sur les maladies vin~riennes; Paris, 17805, in-1'2) oiitreprit des reClierches sur cos donndes, et, au bout do quolqnes, ann~os, ii transmift Ie rdsullat de ses oxp~riences au clt-bre'Van Switlton. Golui-ci lit connaltre ce niddicamentd0s, Pannke 17514, dans sos lettres 4 Benvenuti et 4 Dundertmiaik, puis dans; Jo cinquic'mo volume do ss os (nrentaires, sans faire mention des fumigations, quo Sanchez roegar-dait commie Ia par-tlo essentiolle du traitemont.ý Van Swidten depassaft do beaticoup los louaiiges et l'enthousiasme do coux qui alvaiena~prbnd lo subhimud, 1t80 MTEAT' DES MAlADIES VJN1"RIE-NNES. 504t. - Cecruodicamoent a l'avan (age de pouvoir tdyIe adrninistro h des dos-es, tre~s petites et oxactement appr&ci&~s. De plus, it cause raremont la salivation, au momns no Ia rend-il. jamais (durableo; et dans les blonnorrhagies secondaires, it est plus souvent utile quo nuisible. On a rgueri, avec cc mnedicament, un grand nombre d'enfants syphilitiques, lorsquils, avalent des sympt~mes h6fgors dIont los autres prc--arations mercurielles no pouvaicut Ic-s gtierir avec certitude. 11 a 6ogalernent r~ussi choz les adultes, contro los formies l'ge'res do la maladie, so rocommnandant surtont par ce fait quo le patient n'est pas ohlig6ded garder la chiambre avoc autant de s~ve6 -rite' quo pour los frictions ou quand ii est fait usage du calomel; parce qu'il no donno pas la salivation, et parco qu.'il n'affaiblit pas le malade autant pie los autres, preparations, do mercure, I' l'exception du nitrate et doe1'oxyde do cc m6tal. 505. - M1ais c'est la" tout cc qu'iI ost-possible do dire do bon relativernont r' ce medicament- d'un autre cd, it ost souvont insuffisant pour prod nire un r~sultat dedfinitiF, et, do plus, it cause do nornbroux et do redoutables accidents. 506. - Sous le premier rapport, it a e't6erneploy6 il l'inte'rieur coritro le chancre, los bubons, surtout ceux qui sont ancions et indureds, los vdge'tations et toutos los, excroissancos syphilitiquos, le gonflement du pe'rioste, on 1~da contro -tous les symipt~mes do Ia syphilis inve't~rde, sans produ ire d'amIdelio ration imporlan to. Quant '(4 moi, jo l'ai souvent donn6 en vain contre los chancres primitifs et socondaires; bien quo je rdpe'asso los doses en los augymentant, toujours. 5)07. - L'action do cc m~ldicament esi. tre's insidiouso on cc sons quo l'acide chiorhydrique contonu dans cc DES P~REPAR1ATIONS MEIICUlIIELLES E'N PALITICULIEtt. 181 Sel li c-ommiunique une certaino Acrekc6 qui causc uni 6iaL d'irrita Lion (.Lranger h la maladie. Cet diaL ffl01ide artiliciel apaisc pour queique temps les symipL~mes syphititiques; mais ceux-ci reparaissent Lout "a coup et aveo une intensiL6 nouvell 'e, par 1'cffet de la rhaction naLu.relic 'a l'organisme, au mom~entL oi"le nmalade se CrOyai t gudri. Ainsi, les ulc~res de ]a gorge paraissent se cicatriser sous son influence d'une fa~on PPCS(IUC iniraculeuse; mais cc n'est le, plus souvent quI une illusion car du moment oi' le mddicamient eýýt mis de c0*1d, ii surIVie~nt de nouveaux sympidmes analogues aux prd'c(-"' dents, ou m~ine les premiers reparaissent-affecLant une inarche plus rapide et plus dedsastreuse qu'auparavarit. 508. -- Pour cc qui est du second reprochie ciuc j'adressc au. sublim6 (S 505), c'eSL ddcja"uti prein~ier inconvdnient que son aciditd' (1) l'cmpdche do pe'nd'ter facilement dans les vaisseaux lacLe's des inteslins. En outre, ii donne un gyoi't horrible; u.n. estomac, susceptible nepjeut le Lole'rer; ii cause des crampes doccvisc~re, uricl tendance con tinuelle 'a vomir, des coliques eL des drupLions cutane'es de nature inflammatoire. On a (lit, quc cc e'dicamenuL engend~rait une fie'vrc hlectique due "a ]a presence de petits ulce'res de 1'estomac, ulce'res quo la nature corrosive de cet agent y faisait nattre. Brain(1) Barchuseii a conduit Girtauner 'a penser que le *sublimi6 pourralt. bien contenir de l'arsenic. Jc doute cependant que.l'arsenlc. soil pl'us volatil que. le deutochiorure de mercur-e, ct qu'ainsi cc premier mdlicamient puisse altdrcr le second; jenl doute, bien que Bergmann croic 4 la possibilitce (le purifier ces detix cor-ps. parlIa sublimation. Mais, si Von excepte Barchusen, dont les, comnaissances chimiques petivent Mmr susspect~des, auicun chirniste, Wa jamais rien obscivd de semblable. Quant au. proce'dA indiquid par Girtanner pour reconnallre 1'arseiiic dans lesbIc U)lll, ii est. i la rois dangercux cl impraticable. ccliii quc j'ai d~crlt.dans won travail sur l'empolsonnemcent par l'arscnic scr-ait plus facilewementc plus sakement appliqud, 482 TRAITE DES MALADIES VANIABIENNESO 1)illa, cet, observaleur si clairvoyant, a vu cc m~dicament causer'la ec'cit6l, la surdite', I'he'moptiysie, ]a phihisie, la fie,,Nre liectiqtie et l'avortement. 509. - En ge'n6raI, 11'existence d'une fie'vre lente, des intestins susceplibles, une disposition chironique ~ h5 toux, un syste~me v(,ineux tre's d~veloppe', un trnip6-- rarnent hilieux, des passions v'iolentes, la goutte, des craropes liabiuoclies (Inns les membres, un syste'me [ler'elux tre's irritable, one constiitolion se~che, sont. autant, de circonstances qui doivent, faire proscrire ce m6dicament. 510. - Lorsqlu'on croit, avoir suffisamment prepare l'organmisnie, cornie on le fait en France, par des purgati -s, des saign~es et des bains, cc qui n'est pourtant pas atissi ne'cessaire que dans le cas oii i'on emploic d'autres comnpos6s uncrcuriels, on commence par faire prendll'C chaqie jour an umalade un quart (1) de grain de medicamnent, dissous dans 2 litres de tisane; et on arrive gi-aduelleneint, jusqu.'ý faire prendre un- grain entier en vingt-quatrc hieures. Chiez les enfants, ii faut d~buter par un hutitie~mc de grain, pour arriver ensuite 'a un quarL,(Ic grain dissous dans une iivre d'eau. 511. --1Pour gu~rir, chez les adultes, une syphilis de moyeune, intensidt6, ii faut 28 grains de sublirn et, quarante jours do. traitenlent. Chez les enfants,, 3 "a 10 grains do cc rn~dicarnenL, suffisent.. 1512. -Sanchez, qui a vante'Ie sublim6, Ini adjoignait, des Ibains do vapour, d'apres la, metlhode espagnole, et atervs~sai ~ainsi une foule de mtaladies chroniques internes et, externes, qu'il regardait sans raison comme des sym(1) Van Swi~tci doniiaii chaqwi jour, deux fois, tin cinqu~mne de.ýI'ain dissous (ails utic demi-once d'alcool. Je rernarquerai en passant ( ue Girtanncr a en toit de proscrire cette solution alcooliqtic. DES PRtPARATIONS MERCUIUIEL1ES EN PAf1TICJLIEIR.18 t6rnes do syphi-lis lrve. lodo-is (dir 11e qoce m~dei...n coriside'rait -presque tou les los maladies chr-oniquos, commo des suites do la. syphilis. Cos affoctions guieiissaient souvont, comme elles I'aui'aionitfa Itsours, 1l'influence do sudor-ifiques aussi 1uissants quo cos 4hams do vapeur (1). MWis on n It eait pas on droll (10 los consid~rer conmrn de natur-e syphilitique, parce qu'ellos avaient ce'd6 'a un traitemont dont los morcuriaux faisaient parlie. Notre. auleur confond ici u111 symnpl~mo de ]a syphiflis avoc coux des autres maladies; cc quiil y a de certain, 6csl quo los affections dont it ohioenai lIa fgucrison avec dii sublime' join't, 'ados sudorifiquos-, eaienl oQý dune autre nature, ou v~ne'iennos seulemont en partie, aulromontlIa gue'rison ne'-talt pas corlaine, leg douleursin'dtaienl quo pallie~es (2). 513. -- Le, mercure doux est. depuis longternps (3), surloul depuis le corurnoncernont do c-e si eclo, soul vant6 conli'e la syphilis, surtoul, parco qu'on croyallt dans celte preparatlion mercurielle avoir diminud 0et adouci los proprie'tes toxiques du nidlal (4). It osl juste de dire que (1) Cela sans que le sublimid puisse produire autre chose que ]a facultd irritante qui lui est propre. (2) Les lavements antisyphilitiques au sublfiuu de Royer, et les, bains de Baume ne doivent qu'ýtrc mentionn~s pour mi~moire, car les prenmiers ont seulement pour detfe de produire des diarrh~es acc-ompagndes de tt~nesme; et tous deux sont parfaitement imnpuissanti, comme P'empirisme le prouve (3) Le chirurgien David de Hlanls campy (La, v~olle recoyneue, fil-8, Paris, 1627) paralt We Ie priemier qui alt conseilbld Wemployer des purgatifs contre I]a vdrole;ii dunnalt bi sa pr(,paration le nom de pillules de la t'iolette ( p. '17A11.I prescrivit en coinsequence de dunner Ic minercure doux dans la umaladie qui nous occupe Ai Ia dose dtin scruipule. Mayerne suilvit la mn~me vole avec le Pulvis calomelanicus (1650); mai-S Oswmald Croll paralt wte celui qul a doumnC Ie premier Ie mode de prl'paration de ce m~dicanzent (1,608), bien que dWane mauii~re un peu obscure. (4i) Le. pri'cipiut blanc, Iursqu'iI a bouilli avec de I1'eau et du carbonatip 18h THIIATI% DES MALADIES VENE"RIENNES. l'expe'rienco semblait confirmer cette opinion en montrant quo cot agent e'tait moins caustique quo tous los autres. 514.- La douceur de son action et ]a pr~fe'rence qu'on accordait. a ce comnpose pour le traitement do la verolo reposaient stir los donn~es exp~rimontales suivan tes: to stir ce que le mercuro doux prepare ia la va.pour no con tenait pas ]a moindre trace de sublirme". Sous cette forme ii provoque parfois des vomissements violonts. Si cc sympt~me no so manifesto pas, ce me'dicament procuro, d'uno manie'ro presque spe'cifiquo, des diarrhe'es tr~s douloureuses, et qu'accornpagrne presquo toujours une grande faiblesse. 20 S'il est tre's pur, cc sel est presque compl6temont insoluble. La petite p-roportion d'acido chiorhydrique qu'il renferme (environ un sixi eme "-de son poids) so trouvant unie 'a la rn~mc quantile' do morcure, une tre~s petite partie so dissout dans los liqu ides doel'estornac, passe dans los vaisseaux absorbants, et le reste est rejete' avec los feces apres avoir irrit6 los intestins. 30 La petite masse do cette substance qui passe dans la circulation, engendre presque infailliblement ]a salivation, propriWt quo le calomel seruble poss~der 'a un tr?~s haut degr6, cornme I'onguent napolitain. 11 cause une grande faiblesse, et la quantit6 innombrable do maladies chroniques qui en sont souvent la. consequence, mais qui le pr~ce'dent souvent (~ 649). 515. - On chercherait en vain "a de'barrasser le calomel par des sublimations r~pe'tees de la fitcheuse prod'ammoniaque, a la rntnie action que le calornel. Girlanner prdf&-e Ic pr~cpikd blanc de Ilerrnbstadt A i us les auitres, je ne sais pourquoi, et pr4dsenle celui-ci comme l'iiivenleur du proc&M q(ui consiste Ai obtenir cc conmposd avcc le turbilli et Ie sel [flrifl; ndaumoins ii est le seul qul ait perfectionad ceite mt~iiodc. DES Pil1 IA1IAT1ONS MELIOULIELLES EN PAIRTICULIEI. '8 priet6 qu'il posse'do d'irriter los intostins. On re'ussirai-t rujieux "a lui enlovor sos propriktes purgatives en 10 faisant boujilir dans une grande quantit6 d'eau avec un dixie'mo do sol ammoniac, conmoe on l'a propos6 dans ces derniers temps. It sorait encore possib~le d'arrivor "a ce but en suivant le proc6de' de Fe'~d~ric Hoffmnann, qui so contentait de l'eblul-lition dans I'eau, afin, disait-il, d'onlevor le sublime. D'autres auteurs ont ajout~ l'opiurn a-ce m6dicamont., 5 16. - On a oncore recommand6 dans ces derniors temps (1), commo un agont b~roiquo a opposer 'a la ve& role, uno poudre calcairo quo l'on transformait parfois on pilules par son m6lango avec dui diascordium. Apr es avoir pre'par6 le malade selon la methode ordinaire par des saicynees, des purgations et des hamns, en l'obligeant do rester dans uno chambre chaude, et en lui faisant boire des tisanes 'a une temperature 6Meve'o, on prescrivait cetto po-udre, d'abord 'a la dose do 2 grains. Cetto dose 6tait chaque jour augrnont~e do I grain, tant, quo la salivation n'arrivait pas, et, pouvait s'd1evci' jusquaun scrupule par jour. 11 fallait seulement avoir to soin do la-diminuer on suivant la mmem progression quo, pour son aceroissoment. 517. - Si l'on vout, commo on lFa propos6 dans cos dorniers ternps, gue'ir la v6krole sans provoquer la salivation, ou n'augrnonte pas los (loses aussi rapidornent, ou. bien on donne do violents purgatifs au. moment ohi cello hypers'cre'Lion.parait s'ktablir. It arrive souvont, en pareille circonslance, quoe ces m~dicaments n'interrompent pas la salivation, que le mercure agit sans aucun (1) Autrefois on attaquaitlIa sypihilis par~ de fortes doses de m~tal allant d'unie deini-drachine uiiue drachme enti~re. Cette, mdthode OWaL des plus danagercuses. 186 TIIAITE" DES MALADIES VgNERIENNES. profit-pour l'at~nua lion du vriru~s; mnais qu'iI abat tellement les forccs dui malade.( 648-649), que- cette Soldisant mkthode alhi'rante a ordinairernent des effets beaucoup plus lents que celle qu~i consiste "a exciter la. salivation, et qu'ele rn'atteint pas te virus aussi directement que le fait cette dernie're. 518. - L'usagc journalier du mercure doux peuti engendrer tous los sympt~mes qui s'observent 'a la suite do I'ornploi des pre'parations morcurieltes qui sont " a ] fois irritantes et affaiblissantes (~ 648-6l49). Je citerai, par exoinpto, ls scrofules et l'rysipede, la disposition aux affections -aribritiques, des ulce'res r~cents- Sur les bourses et sur loes autres parties du corps, la. canie des os du nez, la ftkvre liectique, et, en ge'n~ral. tous les accidents auxqticls' peuvent donner lieu l'irritation met'curiolle longteemrps soute~nue et Ia dimninution des forces. On appi'ondra aussi par lý q ue Ie mcrcu re,Iorsqu-'il est mat adrnilni'slre, et qu,it augmiente qucique Secretion, produisant la salivation ou la diari'h6e, perd tine pantic de sa puissance contre le virus ve&nrien (I). 519. - 01) a beaucoup vante" dernierement uric pretenduc m~thode mixte (2) consistant 'a faire des frictions (et, donner le sublime6 en mrnie temps. On csp&rail r.6iinir, ainsi los avantages do ces agents, ci suppl~er a lou r in stiffisance reciproquA-e. 520.,Jo no dirai rion des inconve'nients de cette net'Llode, par-ce qu'its. tie son't autres, que I'ensemble do cetix quo j'ai signalt~s pour. chacun d'eux. Etle me parait. seulemnent, agir plus e'nergiquement sur F'or(I La rn~tlodc de Clare, qui con~siste ý frictionner J'inffrieur de ]a bojicle avec le calorne', nirrite pas, ii est "i'ai, Jes intestins, mais cite am~ne facitemont Ia salivation, et ne gudrit jamais une vdrole ancienne. (2) Cth t.(Ilrdaiie protend eni We I'aoieur. (Mgthode stlre Ao gu~rir los maladies u~ieriewies par le I raitement mixte; Pdtris, 0787, in-8*.) DES PREIPARATIONS 5MERCUIUI,?LLHS 11"N P~kirICULTEIR. 187 ganis-me que--chacun de ces agents pris separenent. Les accidents e'taient d'autant rnoindres;, qu'on emlploy~ait n-oins d'onguent napolitain, qui se-mble WIe, par consequent, le plus capable d'arener la salivation. En Fait, ii ost possible d'obtenir plus d'effet par la reunion de ces moyens que par leur emploi individuel. 521. ' 1 Fut proposO de les alierner, de donner le SUI)Ii~ra soul, puis do faire-des -frictions sans y ajouter de sublime', on bien d'.employer a ]a rois ces dethx ordi'rs de moyons. 'Le inalade dovait user -alors m~ine 2 drachmos d'onguent tous los. trois ou quatre jours, et prendre, chiaque vinfli-quatre heures, de tin quart de grain 'a I grain do,sublim6 dans 2 livres de tisane. 522. -11I Fallait, pour gu~rir la v~role par cette mnetliode, user do -12 drachmes ý, 4 onces d'onguent, et de I drachme "a1-5 grains do sublime'. Le traitement dUrait, suivant los circonstances, do trente "a cent jours. Quand los sytnpt~mes do la maladie 6taient mode'r6s, naias bien enracin~s', ii Fallait 19 drachines d'onguent, 25 grains cte sublimd ot quarante-huit jours de trai-~ tome'nt. 523. - On a recomman-d6 aussi, surtout pour les sympt~mes r~cen ts, d'appoler los fumigations9 au secours dos frictions. 11 fallail alors une momns grande quantilA d'onguent, et momns do mercure doux p.our los fumigations quo si Von employait 'a part ch-acun do ces corps. 524.-3 onces (longuont et 12 drachmes do cinabre ou doernorcure doux sufflsaient pour effacer los syinpl~mes ve~n~rions d'uno me'diocro intensitA. 525. - -Jo passe aux m~thodes encore plus compli-. qu~es oii l'on einploie'plus do deux preparatlions mercurioilles ý Ia fois. Ellos sont,, si. je no me trompo, la, prouve irrefragable do ce fait qu'il est impossi-ble do gu~rir ]a 188 TfLIlTE' DES AMALADIES.VENEII'IIENNES. syphilis arrivde'e 'ain hauL degr6 do d6voloppemnent, avee uno seulo (les pr6paratioris rnrcu rid los ge'n6ralemcnt usitU'os, non plus que par 10 m6lange do doux d'entrc elkes. 526. -- Jo parlerai avec un certain 6loge do cc comiposd ancien, auquel. on a (lonne' Ic nomn (10 )flcPCtL1itS nitriaitus (1) (solutio rnicrciti-alis, 8 dimbourg; ntercuri its liquidus, aqu~a mnieczrialis, lParis), me'diearnont (Inc lYon o1)liont en faisant dissoudro lo mercuro metalliquc dans 1'acidc nitrique. J'accordo quo, dans certains cas, cc coinpos6 agfit plus doucoment et, plus favorablomont quo lo sublIim6, ot qu'it est, pour cedte raison, plus puissant contro ]a v~rolo; j'ajouterai qjuit cause i'arcment, ha salivatLion. Jo voux admettre 6galernont quo Ia forme, incertaino do cotto simple solution pout so transformer en nitrato do moreuro I formes cristallinos fines; aussi quo cc comIpose' a un avantago, lorsquo I]a solution a 6te' faite hi la chaleur d'un bain do sablo, coes (ju'il n'eost. pas de'compos6 par los acidos doe['estomac on acido chilorhydrique et en. pr~cipit6 blanc toujours nuisiblo. Or, ceLto decomposition a toujours lieu lorsquo le mercure est associ6 'a un acide v'ge'tal. C'est, un grand avantage sans doube, miais Lout cela no constitue pourtant, pas uno bonne preparation; it n'on existo pas momns un set rru'tallique corrosif, avoc, lequel on est -toujours c-x-pos6 "a aller Ibeaucoup plus loin, quo Ia te'nacite' do Ia maladie no l'cxigo. Cetto difflcultt6 so ropre'sentc avec (t) cliaras avait proposd une solution analogue d&s 1676, sous le norn d'essrntia mer-curiali's. On a cru sans raison que cette pr~paration devait Nre impuissante et ne con Lenir quec de P'ean-forte, la plus grande parlie du mnercure (levant ~tre prdcipitde par l'eau. Mais 1'eau disliidhe el pure ne produirait rien de semiblable; Ieau de puifts ddcompose bien le pr4~cipitid Ilanc; snais il se forme alors dtl nitratie de potasse ou de cbaux, el non de I'eau-forte. DE.S PB1ý-PAflATIONS AIERCURIELLES EN PARNTICULIER. 189 toutes les pe'~parations dans lesquelles le morcuro est associd 'a quelque. acide min6ral, cc qui augmente beaucoup sos vertus corrosives.Co compose' excite facilement ]a salivatLion; los coliques et los crampes d'estomac no sont pas raros pondlanL qu'on ladministro, cc qui oblige ai le donner 'a petites doses; on arrive plus raremaent ainsi au but qui'oni so propose, 'a la gu6rison. La ve'role, tout 'a fait enracine'o, sera neanrnoins tout aussi rebofll ai son action qu'~i cello du sublim6, parce qu'il arrive ici, comme pour tous los sels dans losquels le rnorcuro est associe aux acides min6raux, quo los vaisseaux albsOrbants des intestins n'acceptont qlu'une tre's petite, quantitd do ces corps, en raison do louut' crete', ca quil n'y en a quo tres pen qui passe dmns le torrent cii'culatoiro. CoLtec irritation semble souvent, diminuci' lin~ensit6 des syrnpt6mes v&,n~jriens, et produ ire Line gue~ison suporfitcielle et, tromipeuse; los ulce'ros do la bouche, par exomplo, s 'amelioren1, pour un moment*, mais no gu6risscnt pas. 527. - On donno d'abord un tiers do grain do cc mi'dicarnent, puis on 616ve graduellement, la dose jusqu.t oti 3 grains par jour, lesquels doivent ktre dissous dans I livre 01 dernie on 2 livres d'eau. 528. - Lo mercuic reduit en pondre par une succussion laboriouse (1), calcine', puss dissous dans le vinaigre a1 incorpor6 i~i la man ne poti r Former des pilules, constitne cc qu'on nornme los drapu6es do Keyser, dont ii fallait prendre do 1000 'a 3000 pour obtonir qucique effet. Ce mnedicament (-2) est, toutiifhit, hors do mode, (I) be,nddicamnent (le Keyser n'a tien de nouivean, Bernhard Penot avait d~j5t indiqud, en I61, un moyen tri~s simple de le prs.parer. Voyez Theatr. chym., Jib. 1, p. 651A.) (2) On a souvent fait prendre en vain jtusqu'5 27 livres de ces pilules. (Voyez A. Louis, Parallle des diff~rentes ne'liwdes de trailer la naf~adie v~n~rienne. Amsl., 176hi, p. 173-272.) 190 TI1AITJý DEiS MALADIES VINI'-RIENNES. preq'il cause ai la Fois ]a (liarlh'ee et ]a salivation, et reste tre~s souvent im puissa,'nt contre ]a syphilis constitutionnelle. On insistait presque toujours stir ce traitement pendant un espace de temps qui variait entre quarante et soixante-dix jours. 529. -11i nest pas n~cessaii'e au but que je Me propose, d'insister sur 1'6nume'ration des autres pre'parations mercurielles qui ont une grrande analogie avec -celles dont je viens, de parler. 530. - 11 convient de placer tout aupres des autres preparations mercurielles les plus efficaces, le ruercure gornmeux de Plenk, qui s'obtient en tritu rant du. mercure oxyde' avec un mucilage. Sous cette forme, le m'tal a une action beaucoup plus douce, au momns n 'at-il rien d'irritant pour les premie'res voies; ii est tre~s facilementL dissous par -les liquides de l'estomac, et se trouve port6 sans obstacle dans la circulation of'ili combat le virus v~ne'rien-de la manie're la plus active. C'est 1a%, jose le dire, l'idal des preparations mrnecurie lies. 531. - On peut mettre sur le m~me' rang, les pilules de Belloste (1), les, pilules mercurielles de Iaý pharmiacop~e de Londres, etcelles de la phiarmatcop~e d,IEdimbourg, Ie mercure incorpor6 au. miel, aui sucre, ou. tritur6 avec des; yeux d'6crevisses, pr~parations qui sont, -,lepotirvues d'acides mineratix, se dissolvent ais~ment dans nos liquides, et jouissent do proprikt's 6tiergiques d~velopp~ee-s par leiir trituration avec ces substances. (1) L~es prernires pilules de cetIL, esp('-ce, que l'on prescrivit en Europ~e conire la syphilis, sont celles- de' Barherotisse (1537), Iesqiielles constituaient alori ]a setile pri~j)aratiou que lPon donnat a Vinurieur. La dose Mzait d'un iw jille claque jour, renfermnant quatre grains de mercufe trituOn. DES PJRýPA11ATI0NS M3R-CURTI,?LLEa EN PA-RUTCULIER. 191,532. -Mais l'itpor a nce de ces pr6paralions di m)I Itue beaucoup Si 1'on songe co-mbien la quantitl6 de mercure qu elles contiennent est- variable, difficile "a prt~cisei', et combien la tritu ration en incop- re peu avec le mucilage. Do plus, la temp6rature sous laquelle s'exe'cute la preparation, la consistance de la solution gonkmeuse, et, plus encore que tout le reste, le degr6 do force de'ptoydpar Ie pr~parateur, apportont de grandes liffe'rences dans le's produits. L'ad'ion do -ces (leInie~rs devieni tellement incerlaine, que je po-urrais Presque dire qui'il ne Faul~jarnais los employer; Lout au moins suis-je en droit de leu-r accorder une confiance tre's lmiLe, et de leur d~cerrner des d'oges Lre~s restreints. 533. - Je ne dirai pas que, dans la salution de P'lenk le mei'cure se pre'cipilo en grande pantic et forme un dep~t au Fond de la bouteille, que cc comnpos6 no se con-. serv~e pas plus de hultjours pendam ntol't; car cot auteur a 6vile' bus ces inconv~nients avec SOS lpilules; rais celles -ci, en revanche, durcissent beaucoup ct vile, i tel point qu'eues Iraversent I'cstomnac ct sont expUlsdoS par les selles~quand on -ne les pre'pare pas bous los jours. Llegrand d~fau t de ces composds consisle cii ceci, qu'ils exci tent promptement la saliva~tion ou la diari'hdoe, sans quoi ils sont tout it fail- impuissants. J'ai dejit 'donii6 plus d'une preuve convaincanic de cc que j'Iavance ici. be plus souvont il n-'entre dans ces compose's, apre's la triturationl-,, Cluutn quatro-vinghenime, ou tout au plus un tronlietne du medicarnent employ6. 534. - Le mercw'e oxyde'.. sans le moindr-e me"lange d'acide, est le seul quil agisse sni' les pienie'r-es vojes d'une fr~on presque imperceptible et sans causer- de don leur, le seul qui pe'nkti aise'nent dans nos, hurneurs, et que IVon, puisse donner- en quantite's exudtes 192 - TRAITI- DES MALADIES VLONE'RIENNES. et bien pese'es; iI ost aussi le plus acli Fdes compose~s mercuriels et le plus suir dans soni action. Les autres cornposes pe~clientonen ffet, par qucique point qui les rend dangrereux ou inutiles. Pour les uns, it est impossible do mesurer exactemrent la proportion de leur partie active, tandis quo ics autre's soft trop caustiques ou albsolument insolubles. 535. - Sous cc rapport important, le mnercure oxyd6 (I1) a toujours WL vant6 outre mesure, et passe pour 6li'e le nn'dicament le plus capable de gu6rir vile, facilement et avec le plus de certitude, la. syphilis inv6, te'rde, quand on sait I'administrer d'une manie're convenab~le. 536. 11 I aut donner tout d'abord I grain de mercure (m)erc. caic., London ) par jour, et augmenter pen, a pou la dose jusqu'ý* cc qu'elle atteigne 'a la valeur de 3 grains, etecontinuer ainsi jusqu.haccequc la maladie S Tan~liore, ou jusqu'.-i cc quo la bouche deviennc malade. On no saurait dire pourquoi cc ine'dicarnent no c~ause pas aussi facilement la salivation. que los autres pr&epar~ations mlercurielles, et pourquoi it donne' momns (10 di~ardih'es et de vomissements, lorsque l'estomac ne renferme aucune trace d'acide chlorhydrique. Pour eviber cot inconvefnient, on propose ordinairement de l'unir It AI'opiurn. '537. - Maintenant ia preparation do cc m~dicarnent est connue;-miais un pr~parateur expdrimente' doit savoir combien dello st difficile. longue, et combien elle exige do. pr6cautions. Ces difficulte's sonttlleis quo cecrn~di(1i) Ce. moyen esi tr~s anciennemnenL connu, bien que rarement empjoyt, car &~s 1540 Antoine Gallus I'avait reconimandd comme tin antisyphilitique puissant, souls le nom de pra'cipitatumn rubrumt solar-e, et Gervais Ucay avail dOcrit son mode de pr~paration d6s i69'J. DES P~REPARATIONS IERCURIELLES E'N PARTICULEIIR. 193 carnont ost un (e loS uts chors qu'Ion puisso pr~pai'or. Et commo eun n mddi carno n t es t d'au ta nt plIu s sou Ne iit fal S fil 6 qu'il revient 'a un- prix plus.6lo'6, jo puis affirmnci' qu'iI est tre~s rare do trouver celui-ci clans lo cornitmorco "a ur etat do purete6 compI "tc. Le pri,6-ipito' rouge (I.) caustique est le corps dont on so sort le plus souvent pour couce falsification, 538. - Je ne sais vrairnent pas pourquoi, en pr6& sence d'un comnpose" aussi chor et (lun si gm'and nomrnIe do diffiCUlI'S, on rechorche encore le moven d'obtenii' du morcure oxyde6 parfaiternent pur. Jo no sais pams pourquoi on n'a pas clierchl ie IIolbtelnii'put, on le jprecipitant d'un nitrate do co corps, afin d(10lI proscrire contre la syphilis g,6n6i'ale. On a cortainornent, cause, par son ernploi, uno foulpe d'accidenis (2) importants, dont la sour ce et le traitornont, paraissent impossiblos "a saisir. 539. - La chimie aurait diA nous apprendre que les liquides dont on so sort pour ope'rer la dissolution du moercuro, aussi Mon quo los sols dont on se sort pour le prftcipi tor,e'taient souvent rn6Iang's avecedo lacidochlorhiydriquc ou do l'acido sul -FUrique, lesquels (lonflaient lieu "a la. formation d'un comnpose' vent~neux qui venait alt'rer le corps quo 1'on von lait obtenir. Ceci6tidjt connu pour le turbith, et, j'iii vu une personne tre~s ro(I) tPour s'assuircr de la pr~sence de cc corps. iI faut faire bonillir l'oxydle (LanS do vinaigre, dans leqiiel ii ne se (lissolil pas, landlis que Ic mercuIre oxydd reste en solution. (2) Le iner-c. prwecip. fuscus W-urzii serail tout A rail abandoniid, s'it faut, en croire Girtanner; mais on conserve encore Ica pulv. nier-curl. cin. de Black conime tin des mneilicurs antisyphilitiques. ce middicarnent doll wre donnd a la dose de un 5 deux grains par jour, et mnfmc peu 5 pea) jusqu'a six grains. Ce corps West pourlant pas enti~rcrment irr-dpro-. cliable;ii se rapproche lbeaucoup dui rercure soluble. I. 13 4914 TflAITI DES MALADIES V19NIARTENNES. hubt p)Crir an milieu d'horrihlos convulsions apr~s avoir pris 2 grains de pre'cil)ite blanc. MO(. - C'est senlernent. en precipitant du nitrate. de mercure par~faitement purilk h l'aide de la chaux ]a plis pure, pie I'on pent obtenir tin compose' dou~ d'une action favorab~le. On pentit ire seir aussi pie Ileniercure soluble bien pr~par6 sera tonjours capable dIe guhiir s~roment et facilernent la ve'role la. plus enracin~e. Mais je reviendrai plus lard sur- ce sujet. cHAP~iRE Il. - DES MADICAMENTS QIJI NE CONTIENNiENT PAS DE!ilERCUR E. 5WaI - Les terribles effeis des traitemnents mercuriels, parfois leur impuissance, firent que les praticiens cesserent de temps ý an re de regarder le mercure cornme le v~ritahle sp~citfiqne de la syphilis, et its crurent leur conscience enral6e (-% chercher des res~sources dans le r~gne animal et le re'gne v,61;6tal, afin d'6viter les dangers que. les mo(licarnents min~raux, et le mercure on particulier, pouvaient canser. 542~. - lors de son apparition en Enrope, la syphilis avail tine marche bien lplus rapitle et arrivait heauconp plus vile qu'al pr~sent ii causer des sympl~mes, graves. Les horribles itianifestations dui virus et l'inexptý-rience des rn~decins faisaient. que ceux-ci recouraient sonvent anx res~sonrces; t~,i6rait'es de [empirisme; la honte que cause colic maladie portait aussi leis, malades qni en 6taient atleirits "a s'ah-andonner ii ces ttwmeritt~s sans.- nom, en partie par esprit d'opposition, en partie afin de, po-uvoir seo0gti1ir en secret. Les ernpiriqnes ignorants se servaivnt des remrn~des les pins e'nergiques, et on les voyait alors, comnme aujourd'hui, chercher it remplir prolnptcinent leur bourse et i procurer une amelioration DES MADtCAMENTS SANS mErfCL'rE. 195 rapide, sans s'inquie'er des suitleq quo heur traitoment p)otIvait avroir. 11 arrivait souvent que lorsqu'ils Cherchaient 'a produire Ila salivation, uls Fais'aient naltre los de'sordres les pilus graves, et causaient, do v~ritables rmu ila lions, plus aff-reuses souvoni quo cellos do la syphl~is elle-rnifo. I1 mourait plus de m-alades des suites du traitement pie do celles (10 Ia in.iladie. 11 rly avait rien alors de plus nattirel pour le m~lcecin quo do renvoyer loutes les Fauttes aui mercur-e, et doefaire totis 505 efforts pour s'en passer. Aussi corrmen~a-L-on do bonine hieure(d?~s l'ann~e 15 15) (1) ýi cherchordos m~dicaments non m~talliques, dont l'action ffit plus en rapport avec la. force do 1'organisme. 5Q.. - be bois do gallac fu~t la. premikre substance laquelle on s'adlressa. Lo chievalier do Hutten fut le premier qui en fit l'e'loge (2) dans un livre qu'il lui cons-acra. 1I pre"tendait avoir obtenu ý sort aide des gu&risons vraimnent miraculeuses, dans des circonstances ohi lo mercuire avait, 6chou6. Mais le gaiac vini, 'chouer ~ison tour contre la v~role constilIutLion nel le. 5M4 - En Aine'ique, on fit graind bruit do certains v6gftaux r6puii's antive'neri(Is. No poss~dant, pas de mercure, les lhahi'aits do ces cow! rees avaiclit emiploye' contre cette rnaladie ltours plantics les plis energipites, et avaient, souvent, procure, h leur aide, un soulagement v~ri table. 545. - Cetto pratique se re'pandit pou ii peu en Europe, et l'on v'it placer aupr&sdu ga"iacl'ecorce de qtinquina (3), Ia salsepareille (4); enfin, le ceanothus et. la (1) Depnis 1509, selon Cirtanner. (2) Un tr&s grand nrombre d'auteurs firent de mWme aprhs Jul. (8) En 1525, d'apr&~ Girvanner. (4a) Eu 1530, d'apr~s Giridnaer. 1 96 T1AITA DES MIALADIES VANhiR.ENNBS. lob6lie. La coque du levant, la cigue-, IeIbrou do noix, la douce-am~re furont 6galorncnt essay~s en raison de leur analogic avoc los premi~res substances. Le carbonate d'ammoniaque, I'opiurn, terminent cotic lisle. 546. - On faisait,ca l'on fait encore avec le bois do gaiac, une d6coclion aquouse davis laquelle ii entre uno ovi deux onces do cc m~dicament; cc liquide pousse aux sucurs ct aux urines. Les rameaux les p)lus tend yes, dont los Amrnicains so servont, paraissent avoir une action beaucoup plus 6ncrgiquo quoIC a partic dure du bois qui est u-sit~eo dans nos pays. 11 agit surtout favorableinent sin' les constitutions mollos (I). 547,.- La salsopareille passa pou ý peu pour dtrotout. a~ fait iinpuissanie, jusqu'aui moment ofi los rodernes 1'ordonne~rent 'a ]a dose do I.1r 3 onces par jour, sous la forme d'uno (ICCOCtion aquouso concentr6o (2). La racine do quinquina cut 1 Ic n 0 sort, e1 porsonno vie ]a recommando aujourd'hui. 54-8. - - Quant "a ]a Lob~elie, dellevicitdedo 'Ainfiquo du nord. On fait bouillir tine poign~e do sa racino se~chc dans 1-'2 Iivros d'eau, en, ayant le soin do laisser re'du ire Ic tout jusqua'~ cc qu'il no p~so quo do 6 'a 9 Iii'ros. Lo malade dolt en prondre d'abord ti'ois fois, puis qua Ire fois par jour, uno dem-i-iivre chaque fois, et s'arretor de~s quo la diar~h~ec dev'ient intol6rablo. It faut suspendre alors pour iI'ois ou. qua ire jours, ci recoinm~encer ensuito jusqu'-ii compid'e gue~ison (3). (IM Girtannel' affirme que cc rnidicament a pii produire en tre~s pDCII (c temups tine pilthisic incurable clcz des sujets famels et arnaigris. (2) V-ordyce el Girlanner diseni iWen avoir rt-tird auicun profit. (3) on cruploy~alt jusqu'i 15 livres de ce m'dicarnent pour uj2 railenient. DES MELDICXMIINTS SANS NIEL1CU1E. 19 197 549. - La coque du Levant (1) a pass'e pour 6tre dou~e do propriktk analogues (2); on en mettait 2draclimes dans 3 livres d'eau, et on faiisait boujilir le tout *jusqu'a' cc qu'iI Hitt r6duit 'a 2 livi'es. Loernala(Ic devait boireo chaque jour, en deux ou quatre fois, tine demi-. livre de cetic decoction. Quant ih la douce-amwere, on en faisait boujilir une derni-d cachtno, et lon ordonnait colic boisson coupe'e avec du lait. Cette dose pouvait W(e aujgrnont~c do heaucoup, mais graduellement (3). L'dcorce verte des noix fraichies ne doit pas rencire de mioms grands services (4t) quo los substances pre'c6dentes. 550. - J'ai eu d'*j-' I 'occasion do Faire rcnmrquer qu'une foule d'irritations rn6dicamcnteuses do nature diverse pouvalent, diminuer los syrnpt6mies dc la sy.philis, parce que la reaction (ju cltes suscitaient mo.diflait la disposition morbide primitive des parties (1) On Pa sur111touHrCOMmandde pour les douleurs o~stdocopes et les syphilides. (2) On trouve &~s Iannde 1553 Ia dkhoction de qucique pantic de cci arbustc recommandde par Augerius Ferni6re ( De pu-dendagra lue Hispan., lib. duo. Antwerp., 1564, VIII, p. 26). (3) Cela afin Wd'vitei Ics con vulsions ct Ics vomissernents que Girtanner a vui paralire ý Ia suite de ccrni~dicament, (lout ii fait cepriclant Pldoge. (I4) Girtanner a fait le plus grand (-loge de cette sub~stance doniide en d~cociion 'a ]a dose d'une one(! par jour, quand dile est fraicle, onl en (xtiait dans Ics cas les plus inv'~ldrds. Get i'crivain recommandc dgalement, comme on nouveau rni(Iicarncnt non inercutrivl, 'astragalus excapus, dont ii a (Ionnd tine description. 11I 'ordonnait conte les exosioses, les syphilides, les vdgotauions, etc. winteni I'avait vu prescrire en Ilongrie coinme un niddicamciii, d'uss usage connu conire Ia sypililis; ci Quarin Pa %'antd apr~s lul, landis qtie Hunczovsky I'a vu. prodjuire de bons effeis contre Ia goutte ct non contre Ia syphilis. Ce inddicament purge, augmente les urines, provoque des sueturs abondantes et tone espkce d'~uption. Le malade doit bolre detix fois par jour onec ddcoction pr&parde avec one demi-once de cc m~dicameat boullli dans one Iivre d'eati et r~duite aux trois quarts. ~198 TRAITA DE~S MALADIES ViNERIENNES. affect~es. Les douleurs se trouvaient ainsi de~pass6es et Cal rn6es, stirlout les doiileurs ostl'ocopes. 55"1. - C'est ains,.i quo me paraissent agir celles do ces plantes qui sonL capablds d'ameliorer le malade, au!ssi [ten les sukt4aricos pmrgatives, (omme. la Loht'Iie et la coque du Levaiii, que les stilstanceS diuretiqiies et (Iiap)horeliqiies, le hioti de noix et Ia dotice-arne~re. Elles sombilOIt, sOis cc rapport, Stirpasstl' en puissance le turhith. La salsoparcille, pP oest ý Ia Fois rnticilagrineuse et (liurelfique, no r~u~ssit pas momns ý calmer I'irritation mnorhido caus~e par la syphilis. 552. - Donn6es pendant le cours d'iin traitement mercuriel, ces plante~s peuveni vOelil' lrrter au me~tal leur Puissance spe'cifique, agissant alors comme lo gingem bre, qul no pet, 'a lui soul, fortifier 1'cstomac,, mais qui est d'uno hourouso influence quand on I'associe a. (105 sucs v&g~taux acides. Pen t-6tre arrivc-t-il aussi, apr~s un traitement mnercuriel longtemps continue oen vain, quo l'organisme, s'e~tant accoutum6 'a I'action do ce, metal, los- v~g~taux soulagent en raison do l'irrita Lion etrangkre qu'ils produiisent. C'ost lit, sans doute, ce qui les aura fail consid6roer comme des reme'des antisy ph il itiques (t). 553.- - es prnpri~t&s d~ivatives et e'vacuantes do ces substances font qu'eles ont gue'i une foulo do maladies cxt~rieures, m~me tre~s douloureluses, quo I'on avoaiL conFondues avec des affections syphilitiques, Fawet do notions suffissantos. Ceci est, certainoment arrive a la c~oque du Lovant et au gaiac, qui Wnot jamais gue'ri los premiers sympt6mes caract~ristiquos (e0lia syphilis, ]a (1) Le ledum palustre a tine action analogrue contre les syphilides; it faut en donner chaqUe jour utie demi-once en infusion, puis arriver peu A peu A tine once. DES MI9DICAMENTS SANS MERICURE. 199 ros~ole par exemple, et qiii no peuveni jamais, PI pus forte, raison, triorupher d'une ve'role profond~ment enracin~e. 5Wi. - Mais ce qu'il y a de plus grave, c'est qu'on avail couiume (comme ii arrive nm~ie mainlenani encore) do n~filiger la Om~iotique do Ila syphilis, I e do confondre parmi les syrnpt~mnos r&Alomrent i'6n~rens CeOUX qu'engondre l'usagre lorigiemps prafiqu6 du mercure, comirie la canie, Ie gonflement desos s, lols acce's de goutte, los scrofules, etc. Le gaiac, la coquie dui Lev'ant et los autros subsiances; doni je vions do parlor, ayarii r6ussi queiquefois. contre ces affections, devaient alors passer pour dos antisypliilitiques () Iesi souveni anrive', en effet, quo l'irriiation kinange'ro causee par ces plan los (suntout cello du gahac), rendait do grands services contre los souffrancos cons~cu lives 'a l'erinploi pro1ong6 du mencui'o, soufFrancos qui 6taieni le resultat do l'exciiaiion ge6nrale de l'orgranismo et do la decomposition des hutrnours; los, ulc~res nebelles, le tremblemeni des mein bnes, ceia i nsmou vemenits Foriles,k~aient dans cc cas; et, aujound'hui encore, ces sympi6mnes passeni quel1quefois, pour veneriens. 555 - Les m~mes, naisons avaieni engage Pceynilhe (2) ai considre le carbonate d~am moniaque comiino un we'dica mcii antiv~nkrien. Si I'on excepic, en effet, 1. canie, le goiiflemeni des os, los aphthes du vallin, los bubons devenus squinnheux, et los f'istules urinaires, ce me'dicamont paralirait capabledo guerir d'une moanie're sp~ci(1.) Quelques mddecins avalent remarqud ce fail, et its 'expriipal1ei~ par I'adage sulvaut: Luis venerew mercurius antidoturn, mercurii guayacum. (2) Lemery et Sylvius avaient dd~j& recommandd le carbonate dl'amwoniaque contre la v~role, comme Girtanner IPa recoainu. 200 'IRAITE' DES MALADIES VENERIE-NNE.S. fique tous Ilos autr-es sympt6rnos do ctte maladie. Peyrilhe pr~cipitait, le sol ammoniac par la potasse; ii en faisait, prenidre do 15 'a 1 8 grains par jour, allait rnmrno jusqu'a' 30 grains dans le cas do ve'getations. 11 los faisait, dissou(Jre dans. 4tou 5 oncos (1e v~hicule; le malade dovait en prendi-e loma tin coI, Iocsoir, quatre hocures a pre'sIle repas dui jour. On dovait, continuer ainsi pendant huit jours, cessor pendant lo m~me laps do temps, et, relprendi-e apres, continuant ainsi jusqu'h igu~rison compid'e. Jo cr-ois (Jue cc moyen puissant sorait, un adjuvant fort utile pour Ia gu&ison des maladies v6iin~icnnies, et, pie s'iI y a en dehors du mercure une substance capable do vguerir cette m-aladieo, c'est 6'videmmont cello dont, je vions do parlor. 556. - Plenck, Murray, ot, d'autres encore, (lisciA avoir vucce m~dicarnont, augmenter linflammation des ulcei'cs v6n6rions, aggraver Ia gonorrhe'e quand elie s'accompagnait d'orchite, produire Ia strangurie, I e~niaturie, et une foule d'autres inconve'nients. Pour m-oi, je l'ai vu rondre do grands services dans los maladies chroniques ongendr~es par l'usage proliong6 du inercure, et dirninuer l'irritation qui en e6tait, Ia consd'quonce. 55-7. - Un des m6dicaments qui posse~dent Jo mioux cette vertu, est, 1'opiurn (I). Hunter pensait no, pouvoir gu~rir avec lui Ie moindro syrnptkrne syphilitique, s'i[ De le donnait 'a dos doses croissantes, et m~me tre's consid~rables; ii (lisait, meme, qu' un homme pouvait, en prendre pendanit toute; sa, vie, sans gu~rir. Cot autour, Grant oet roi-m~me, avons vu co me'dicament so montrer (1) L'emplol de l'opitum daus leItraiiement. de )a syphiiis nwest pas nouveau. Je trouve quc Ferniel en faisaiL souvent usage 6~s 1556. Willis eL Simon Pauli suivireni son exeniple. DES MEDICAMENTS SANS MEIRCUREs. 201' tr~s puissant pour dmirniuer I'i rrui abi lite' morbide caus~e par un exc~s de mercuro. 558.-La cigue- Wa presque rien de sp~cifique contro la syphilis. Le bien qu'e~ll procure esi. du a~ sa grande puissance, d'iri'iia lion, et, si elle Ca Pu faire (Iu bien dans lo cas d'accidonts v~n6riens cons'cutiifs, cola tioni. exclusivement "a sos proprik.i's calmantes et. antiscrofulouses. 559. - Le le'zard, pie I'on a recornmande' con Ire la v~role la plus inv~t~rhe: los gommes, los douleurs osU6ocopes, los ulceres, la fi?~vre ion te, cet dont on rtapporte de merveilleux effets, a W6 erploy6 pour Ia prerniei'e fois en Arndrique, et. plus tard en Europe. 11 appartiont a l'ospe'ce d~nomi-n~c par Linn6 Laceria agilis. On se sen., de l'espe~ce la plus grosso, les pilus petits paraissant 6t~re moins energiqjues. Ces rep~ties so tratnoni. dans los viejiles murailles, e1 vivont d'araigne'es, de cousins, de fourmis, do vers de terre, do grillons et. de sauterelies. 560. - On prenait cot animal vivant., on lui cou pait rapidement la U~te, la queue et los pattos, on lui arradbia l.ls intostins, puis on le d~pouillait. Apre~s cos operat~ions pre'liminaires, lo lezard 6ltait coupe' en uii grand nombre de petits morceaux, cluo l'on roulait dans do la poudre do r6glisso, ou quo l'on onveloppait dans du pain ý clhan ter, Le malado dovait los avaler do suite encore chauds et palpitants, et sans acutre pi'6paraition. Lorsque 10 l6zard 6laiI. gros, lo malcado 1'avalaii. dans le, rn~me jour, mais en trois ou quatre fois; s'il dtait, plus petit, i1 on fallait plusiours. Un inalado pouvait coll. sommer do Irontc "a cent do cos reptiles pondant son traiitemont. 561. - Lours effets los plus romarquables sont: 202~ TE1AIT1 DES MALADIES VIWIRIENNIES. I'augmentalion de la chialeur du corps, des nause'es, un 6coilemenl de salive jatine et trouble, leqiiel commence entre le. moment o6 leI ma lade mange son douzi~me le'zard el celiii oii ii arrive au trentie~me; une diaphor~se de inauvaise odeur (souvent, tre's ahondante), une urine infecte a4 de fr~qiienies garderohes billeuses. 562. - Peut-ýire auraiL. on un mcd icament tolit aussi energriqic, si l'on hiachail la ch~air du i kzard pour 1'incorporer ýi du mnideLe en faiire des pilules. L'exp~iience auraiL hbes'iin de prononver sur ce point. Toiitefois, ce moyen n~rite attention, car ii nWest pas sans puissance, sans inconv~iuient. Sa puissance paralt r6sider dans line certaine quantiLe' d'alcali volauil renferme' dans les chiairs de cci. animal. 11 peut sans doute 6tre tr~s puissant, mais nous ignorons encore s'il a une action radicale sur la syphilis. 563. - Un fait reste cependant d~montr6, c'cst que los miedicam-ents an tive'iu6,riens quo j'ai passe's en revue Cuuerissent une foulei d'affectiois qui se rapprochent, de la syphilis par leurs 1symnpt~mes, mais qui liii sont tout a fait ktrang~rcs par leur nature; que ces affections sont souvent, leffet do l'action prolong~e du mercure, et quo leur coexistence avec, la syphiilis los a fait conside~rer a tori. coinme 6taiuL de nature v~ii~iienne. Mais Ie mercuro est, toujours le soul me'dicameiit qui giuu~risse d'une mnaniere certaine loute espe'ce de sympt~mes veneriens., et nous n aurions bosoin de recourir "a aucun autre, si nous savions le preparer convena~blomen t. REMARQUES SUR LB TRAITEMENT PRI9PA1ALT0IREo 203 TROISIVIIE SECTION. Rdfutation des objections pr~sentdes coatre le trattemnent merenrieI. CHAPITRE 1. - REMARQUES SUR LA PR9PARATION ORDINAIRE A UN TRAITEMEAT MERCURIEL ET SUR LE TRAITEMIENT C')NSACUTIF. 564. - 11 est dousagre en France (~ 493) de pre~parer ceux que 1Yon dtoit sotimettre zl un traitemont mercuriel en leur prescrivant des purgatifii, des saigne'es et deos hamns lie~des (1). Cette niktliode est suivie dans le plus grand nomnbre de cas. On a propos6 aussi de continuer 1'usage de ces moyens pendant toute la dure'e du traitement, et aussi pendant Ic, trailement. cons~culif que Haguenot a voulu vulgariser, en recourant aux deux premiers moyens ý des intervalles diff~rents. On recoinmandait en m~i-ne temps un regime ve'g~tal et peu nour.rissant, dans lequel les boissons ti~dcs etci caudes tenaient one grawide pl~ace.-Cette pralique avail pour but de hia' ter la gue'rison des sympt~irnes graves de la syphilis, et de rendre le traitement me-rcuriel plus actif. 565. - J'ai sou vent recherchd en vain comment ce trailement. pr~paratoire pouvait,tre eni etat d'dloigner tous les accidents rapport~s au mercure, ct je crois avoir trouve' que cette. opinion reposait sur tine erreur. Elle suppose, en effet, que bous les synipl~ines graves qut peuvent surgir pendant lc coors d'un seniblahie traite.ment, ceux surtout qui doivent Iui Wte rapporids cornme la salivation, sont de nature inflainmatoire, et dependent de la roideur de la fibre et d'un exce~s de sang (1) A Montpellier, on porLe le nombre de ces bains Ai trenle, sans comipter (reux que le walade doit preudre quaud la saivation esi 4Labli et aprts le traiierneni, 204 T11AIT1- DES MALAWiES VE'NE'RlENNES. rouge. Telle 6tait, sans aucun doute, l'indication "a laquele s'arr~tait 1'auteur do cette me'tliode; ii, rt'yam mem quo ]a diathe'se infkmmnnatoire qui puisso en retirer quelque Mien; (lans touto autre cii'constance, on arriverait "a un but tout 4i fait oppos6 'a celui quo 1'on recherchie. 566. - Mfais avec noti-o genre de vie, los maladies franchement inflamnmatoires soul rares, surtout dans les gr~andes v'illes, oi'i la syphilis est. uno aff~ection si commune. La plupart des sympt~mes quo l'on rapportait Iii un 6tat phiegmasique sont le plus souvent do nature scorbutique, drysip6lateuse, scrofuleuse, goutteuse, on autre, et doivoent 6tre rapport~s -i cequeje nommela. faiiblesso norveuse. Do la" vient quo tout (raitement, qui affaib~lit to sujet en le faisant maigrit,, aggrave to mat, comme l'exp&ionce le prouve. On voit par la" combien ces sol-disant medthodes alte'rantes, d~layanLos, antiphiogistiques, doivent 6tre nuisibles, et comment on pout dire 'a bon droit quo to traitement usit6 en France a des effets maliheuroux, en raison do 1'extr~me faiblesso qu'il am~ne. 567. -1 y a peu d'organismes capables de resister ~ila, violence do ceLto mdthode (1) affaiblissante, et bien peu aussi chiez lesquets I'ame'lioration (lue au morcure no s'arr6tc tout "a coup an milieu du traitemen-t. Le plus souvent ii s'dlablit une salivation (2) terrible qui alte~re (i) Cette u11thode, dans laquelie on considre ]a salivation comme, le syrnpt~ine le phis favorable que le nuercure puisse cugendrer, et comme le clierin le plus direct pour d~truire le virus, a 66 nomunine par ses d~fenseurs nt-thode -alte'ante. L'Espaguol Almenar avair djA scion la rcmarquc de Girtanner, recommrandd dans cc but les purgatifs et les bains; Chicoyneau avait rcssuscild cetic pratiqtuc, et Haguenot a augmnietd ]a quantild des bains. (2) Nlorand cite, d'apras Astruc, l'histoire de cinq soldats qui furent REMAIIQUES SURLlE T.RNITE.MrENT PJA1-PARATOInr... 20 5 les os dui nez et dc ]a m~choire, engyendr-e la. gangre'ne de ]a bouche et l'ulce~ratii-n de la langue; les ulce~res forrn~s par les hubons suppure's so rongrent rapidernent comme ceux des cancers, se'cre"Aent un pus ichoreux de mauvaise odeur, et. se gangr~nenL sur plusieurs points. Les ulce~res de ]a peatt et les vef6gtatons amenent, une suppuratLion de ma ui'aise nature, deviennent, douloureux, creusent des cavit1's profoindes, qui donnent. lieu -CI des ulc(Ves fisiuleux; Io goifflement. di pi'rioste ame~ne ]a carie des os qu'iI recouvre; enfin, la diminution des forces, une diarrhe'e continuelle, (les sucurs coliquafives,, et tonic la cohorte des sympt6mes de ]a fie~vre do consomp lion paraissen I. successivemefit. rfoutes ces souffrances m6Lhtodiquemenia engendr~es conduisent rapiclernent le malade au tornheau, dernier terme oth tous les mroitels doivent aboutir. 568. - CeL~e erreur, qui consiste 'a vouloir soultenir F'action dui mercure par l'6'puisenient dui corps, v'a si loin en France, que si I'on voit, paraftre dans le cours d'un traitement antivc'nnrien quiieques-uns de ces sympt~mes graves qu 'en(gendre souvent la. faiblesse, ou Si les autres souffrances du nialade paraissent s'aggraver, on recouirt, de nouveau h la ni6thode anltiphlogistique, ou bien oni en redouble (1) les gu rsLojours au granid prejudice des malades. 569. - On n'a~vait pas rernarqu6' quo les sympt~mes graves qui peuvent, resuIler de l'erploi du miercure dans sounds aux frictilns: Ics ti-ois premiers ne pili-nt p~as (Ie bains, aci urent line Salivation ti-ýs (101CC; et les dclix autrecs, qtii pi-ircnt tin haizi chaqnc joutr, salivýrent beauicoup ct pendant longiemps. (1) V'oyez stir cc sujet les Observations faites et publi~es stir les' di/Prentes ine'thodes d'admninistrer le mercure dans les maladies vkn& ritenn~es, par de Borne. Paris, 1779, 2 v'ol. in-8. 206 206 TRAITTA DES MALADIES VIýM~lRTENNES. le traitoment de la maladie qui nous occupe, soid raremerit de natuire infiammnatoire, et que si leo meal antIisyphbilitiqiue no les de'iruit pas- toujours, 1'exce~s des forces et. [existence d'un sang riche et pur W'en est pas la cause; en tin mot, quand. on Mtablit cette m~thode, on crul sans doute avoil' sous les yeux queique Gauluis f~roce ou quelque rude habitant. de ]a Germanie, dont ii 6tait indispensable (de re'pandre le sang 6cumeux, et de noyer le sysL~me nerveux iirrit~able dans des torr~ents d'eau, Landis qu'on ramollissait ses fibres trop tendues en le plongeant dans des bains tie'des, a fin d'6viter quo lc mercure de'velopp~t chez lui (Ies accidents inflam matoires dont ii devioiidrait difficile de so rendre maitre. Illais les descendants d~ge'n~res ne sont plus que 1'ombre do ces ancktres, et lorsqu'on leur enle've leur sang, dej "a tre's pauvre, et que l'Ion continue 'a rendre celui-ci plus aqucux en faisant boire une e'norine quantit6 de tisane, 1'estomac et les inteslins de'bilit~s par cetle 6norme quantit6 de liquide et par des laxaliRs, no peuvent bient6t plus digre'r; la peau, qui avaiL deja taut de peine 'a soutenir I'impression de l'air, devient plus impressionuable encore par le sejour dans tine ciamibre chaude et par l'abus des bains tie'des; et le suijet acquiiierit une disposition iticroyable ýi contracter des refruidissements. 1, vexpe'ience niontre quo lorsque ces me' thodes out CLe appliqu~es dans Lou to leur rigueur, la maladie a eu. l'issue hi plus funeste. Ce n'est donc pas sans danger que P'on affaiblit la fibre alors qu'il faudrait la tonifler, qu'on e'puise la force vitale au lieu do la fortifier, et qu'ou excite lo syst~mo nerveux do manie~ro ý lui donner un degre" d'excitatiori bien sup~rieur "a celui qu'iI doit avoir. 5A0." Si I'on vent soutenir quo cette m~Lhode a TRATTEMENT PRIEPARA~'OIREe 207 plut6t pour but deC combat tre la maladie v~ne'riennc que de s'opp~ser aux sympt~mes redoutables que le mereure a pui-ssance do de'velopper, ii faudrait dire ponrqiioi on essale de combatire cette affection, qui n'a rien d'inflamimatoire, avec dles agents qili convierinent 'aI l'tat febrile le plus viole-nt. 571. -- Si l'on objecte que les accidents graves et les suites Funestes du traitement des maladies v~n~i'iennes peuvent de'pendre (de l'irritation caus~e par le metal, je repondrai que ceci arrive moins lorsque le trAitement, pre'servatif el curatif usil, en France n'est point applique'; je m 'etonnerai bien plus alors de voir l'n sage de ces moyens recoinmande' eni inne temps que le metal, dont uls poss&edent tous los dai-gers, et auquel uls pourraient porter secours pour augmetiter ses effets d6vastateurs. 572. - Si 1Von soutient que la saign~ee, I'habitation d'une cliambre chaude, des torrents de tis,-ane et des bains constituent un traitement diaphor~tique, qui enb~ve le mercure et 1.'emp~ched'irriter les intestins et (le causer la salivation, je demanderai pourquoi on donne en m~rne temps les purgraiifs qui sont oppos6s ý la diaphor~se? Je demanderai Pgalemnent si l'exp~rieince u'a pas inaintes fois drnionti-6 pije los m~dicatnents qul cxcitent la sueur disposent aux refroidissenients, qui ont les suites les plus funestes dans les cii'constaiices presentes. CETAPITRE If. -TRAITEMENT PR19PARAT0IRE. 573. - S'il Mtait dfmontr6 pie tous les malades qui -arrivent dans un h~pital de ve'n~riens doivent Mtre pr6 -par6s au traitement inercuriel, l'elat actitel des constitutions me forcerait a ajoiter qu'iI Faut choisir un trailement pre'paratoire tout h fait oppose i celui qul est 208 TRAIT.J- DES MALADIES V1iN`I~RWNNES, mis mainlenant en usage. Cechclanger-nent serait fond6 stir cc que lX1e'rneni qui domiine dans les mfa~laies chroiiiques dol notre epoque, est le rarnollissemcnt do la fibre ct la faiblesse du systc'mc nerveux. 57i.-Lorsque la syphilis exisbedepuis longtemps(l), on observe presque toujours un 61at de faiblesse generale; le visage du nmalade cst pAle, sos yeux Sont abattus, ses muscles son I. mous, une fie'vre lente, eniretenue par l'ii-rilation vN'C Diriene, mine le sujet. Les digestions se pervertissent, le poulIs devient, petit, vibrant et.tre's fre'quent;- il y a une grande disposition aux cramnpes; en un mot, le maladc pr6sente tous los signes d'une irritation g~ne'rale du systernie nervoux. "575. - Tous ces signes prouvent qu'il faut recourir aux moyens fortifiants, qui souL, d'autant, plus n'ecessa-ires que sains eux 10. mei'cure aggrave ]a (lisposition. fnoibide, ou ne peul attaquor lc virus v~ne'rien d'une maniiire aussi 6nergyiqute. 576. -- Si lYon ne'glige cette indication, la fie~vre lente va eni augnientant, ainsi quo )a disposition aux phiegmasies 6'rysipe'ateuses et, sci-ofuleuses, et cc qui ost plus grave encore, Ia moindro dose do mercure produit, une diarrhe'e dyssent~rique, des sueurs interininables, et, plus oi'dinairernent, une salivation quo noen no pout arr~ter, laquelle 6puise. los forces du malade et laisse tine miultitude do sympt~mes conse~cutifs sans que le virus alt, 6te amoindri ou 6puis6. 577. - L~e Iraiternent miercuriel. d~veloppe souvent, une disposition aux affections rhumatismales ou gout-. teuses, atix scrofules, ou mmem au scorbut; et Ie pre(t) Tous ces symptnimes se rencontrent dans la syphilis primitive, surtout Iorsque le tralternent mercuriel n'a pas rdLtSSi TRAITEM ENT PRtEPARATOIRE.% 209 inier soin d'un me'decin dolt 6ti'e dc less oigner, si l'on ne vent pas los voir s'aggraver pen-dant ou. apr~es le traitement antiSyphjilitique, Cl. si ion d 'ire arriv7er ~ n gu6rison certaino par I'usage du rnercurc. 578. - Pour' ditninuer Ia propenision ý Ia diarrhe'e et ruliner la disposition organique d~favorable due au mercure (576), it faut, pour tous los rmotifs, pr6ce'dents, recourir au traitement, fortifiant dirige' de nianie~re a* entraver le de'veloppernent des scrofules, du scorbut, etc. Ces affections se reconnaissent toujours aux sympt~rnes qui leur appartiennent. 579.- Comme mnoyens fortifiants ge'ndraux,je recoin mande les bains de pieds, los demi-bains, enfin los hains entiers froids ( ~i 50 degi'~s Fahirenheit), lesquels doivent dtre prolonge's pendant quclques minutes, 6tro repe6ts uno ou plusiours fois par' jour, et suivis dofrc tions (1) exerce~es sur les parties qui ont W6 mouille'es. Coinme me~dicamnents internes, it faut user d'ahord dui sue des plantes ame'res (si l'irritabilito' morbide West pas trop d~veloppo'e), avant d'arriver aux substances qui sont. ti la fois astringentes et amei'es, an quinquinzi par exemnple. On pout aussi, lorsque ]a constitution dui malade est niolle et lymphatique, cornmencer par administrer des agents excitants et, toniques, cornme le cardarnome, 1'huile de menthe poivr6e, etc., afin d'activer ensuite Faction des autres rnkdicamnents. 11 est 6Galement Ire's profitable d'aider ii 1action des toniques en fi-iisant, promener le malade au grand air. Quand l'irritabiilitc survenue et Ia faiblesse sont tr~s prononc6es el. causent des accidents graves et douloureux, it faut donnerl[opium ai linte'rieur dt Ilappliquer exte'rieurernent pendant que (1) Ces frictions doivenh ~~trc praliqii~es avec un nmorceau d's-'totfe (itlaine. I. '210 TRAITTI DES MALADIES VWINTENNES. lo traitement fortifiant so continue. Mlais Si ces doux sympt6mes sont mois rmarques, it faut recourir au~ssitct au china, I aIa limaillo de fer et 'a l'acide sulfurique, qu'il convient do donnor tout do suite 'a1'intd'riour 'a titrc de toniques. 3'arrivo rnaintenan t au. traitomont accessoire qu'il faut d'iriger contre los dispositions rnorbides aiDe-_ rtieures 'a la syphilis. 580. - Cost seulomont cbiez los inalados qui pre'sen-. tent quelques-uns des sympt6mes suivants avant uu pendant l'omploi do ce traitement tonique, qu'iI est pormis do pratiquer uno saigne'e mo~yonno qui pre~pare los, voios 'a cos moyens, dont it faut alors augmenter graduollomont la puissance. Los emissions sanguinos se trouvont indiqudes par los syrnpt~mes suivan-ts: un on-~ dUit blanc de la langue, une. soif vive avec envie do boissons froidestino c~phalalgrie violonte, un pouts plecm et dur, etc. Mais it faut qu'il n'y ail pas on mmeo termps un man vais gouit do ]a bouche, do la tension dans le bas-ventre, une dysp~epsio marque'o, onfin tous los signes d'un rnouvlerent bilioux. 581. 11 ii st. parfois tres utile d'ajouter au traitemont dont jo panle lusago du suc do cocbhlaria, do racinos aro.nlatiqlIes, do crosson d'oau fratchement oxprime", celui do boissons ferment~es, des fruits, et 1'exercico "a un air sec ci vif; on d~vite ainsi le scorbut, qui ost son.vent un tre~s grand obstacle 'a la gu~rison do la syphilis. Si l'on n'avait pas lo soin do prendre tontos ces precautions choz un rualade attoint 'a la fois du scorbut et de la vedrole, et quo l'Von eiit recours an mnercure, celui-ci de'ploierait son action la plus violonto, et los ulce'es, deviendraient bien vito ichoreux et rouge~tres, prouvant ainsi d'une mani~re vidente qu'ils no sont pas do nature vten~ienne. TRAITEMIENT PIR1PARATOIRE. 211 582. - Lorsqu.'on ajoute 'a la medication fortifiante lusalge du sel arurnoninc et, de l'ipe'cacuanha ýi doses fractionne'es (I ), ou celul tde l',-ehiops vege'al, on parvient 'a 6carter la disposition scrofuleuse *, mais ]a gu&rison de la iv'role est en tnvrex temps erye -583. -De m~rme le bois de gaiac uni 'a une dissolution alcooliquede sel ammoniacfixe, surtout 1extrait d'aconit joint aux mdedicaments toniques, surtout aux hamns froids, sont tr es capables d'arr~ter le de'veloppernent de la diathe'se gonuctuse. 584. - La limaille de fer de'truit la chiorose et augymente la consistance du sang arie'riel, lorsqu'on la donne conjointemnent id'a dIautres toniques. r.85. - S'il existe queique disposition aux e'rysip edes, le malade doit faire usage d'une alimentation comiposee de poissons, d'aliments Nlegetaux, et faire une tre's large consommationi de fruits et de petit-lait, pendant qu~il prend les medicamen ts toniques. 586. -Le'lixir de Haller, et tous ceux qui lui ressernblent, servent "a diminuer ou 'a de'truire les dispositions phlegmasiques. Seulement leur action nWest ni certaine ni facile 'a limiter. 587. -Lorsqu.'on est ainsi parvenu ai detruire la fie~vre et a* exciter le syste'me nerveux en augmnertant les forces du malade, on est g~n~ralement arrive' 'a se d6barrasser des sympt6mes accessoires (2) ou 'a les amnoindrir; il (1) 11 faut, le donner pendant quinize jours tons les matins, avant le premier repas, de mani?~e A entrelenir des naii1SOCS continuelles. (2) Ccc[raitement prdparatoire est indispensable pour les feinmes lhystdriques; sans Iui on auwait toujours ýi redouter qucique acc~s de convulsions. L'arriv&~ des rgles oblige aussi ýi suspendre l'administration cmu mercure, lequel ne doit Wte i-epris qu'apres la di~spaiilioij du flux nwuisi ruel. Le flux hbniorroldal r~clame les aidmcs precautions. 212 TRAIT1ý- DES MALADIES VEMNI~RENNris. s'agit alors d'attaqucr diroectement I a inaladie ve~nerienne avec le mercure. 588. - On objecterait en vain qu'un semblable traitement, pe'~paratoire demande beaucoup de temps, et qu'il oblige 'a beaucoup ajourner 1'emploi du rnercure; car s'il existe en m~me temps quo la ve'role quelque disposition morbide qui soit une complication grave, il n'y a rien de plus important ni de plus essentiel que de ]a faire promptement, disparaitre. C Iest seulement, dans les cas un peu graves qu'on est oblige' de continuer les toniques ge'neraux on spkciaux pendant trois ou cinq semaines avant de pouvoir arriver au mercure. 589. - It arrive souvent que les toniques doivent Wte continue's pendant qu'il est, fait usage du mercure; on pout, m~ae y recourir largement (1), excepte' pour los hamns et les fruits. 590. - Mais si les sympt6mes de la v6role sont graves et menapants, s'ils constituent, en un mot, la plus grande partie du mal, et que la disposition morbide ante'rieure "a l'infection soit sans importance, ii faut reconrir aussit~t, au mercure et laisser les Loniques de cWt. CHAPITBE 11t. -DES MOYENS QU'IL CONVIENT DE CHOISIR POUR REM9DIERt AUX EFFETS COINSE'CUTIFS DU MERCURE MAL ADMINISTR9. 59 1. - Des observatLions cent fois re'pe't~es montren t que la syphilis n'est pas plus suirement d~1ruite si le inercui'e excite outre mesure queiques sdcr6tions (causant la diart-hie, la salivation (2), un flux d'urine, des ('1) 11 faut avoir soin seuilernent de ne pas les faire prendre deux licures avant et deux hieures aprs le diner. ('2) 11 est dligne de reniarque que d&s le seizi?~rn si'cle (1502), I'Espa~gaol Almnenar aft rccomrninndt d'e'viter autaut quc possible )a salivation, cil raison des obstacles qii'ellc apporte ý 1h gudrison. flU AMELCURE MAL ADMIMISTREJ. 213 sueurs abondantes); quo cos syrnpt6mos perturba tours s opposent m~me 'a ce quo le metal de'ploio son action antisyphilitique (1), ou au momns pie celle-ci se trouve entrave'e (2). 592.- Uno oxpe'rienice personnelle no mi'a pas encore appris s'il ost vrai quo le soufre pulve'rise' soit capable d'arrcher la salivationz lorsqu'ello commence;, toutefois un grand nombre d'auteurs disent en avoir obtenu les meilleurs effets. Los lois do la cliimie pen-. vent nous rendre compte, dui resto, do cot to action, car le soufro passant dans la masse dui sang doit y rencontror le mercuro, avec lequol il Forme un corn pose,(Wdhiops mine'raI) qui n'a pas 1l0 nergio dui premier do ces corps. 593. - Quciquos auteurs conseillent d'exposor le malade "a un grand froid, c'autres do le tenir 'a une forte chaleur; los tins et los autres so proposont d'I6vi ter, par ce moyen, la salivation; rnais tous les de-ux manquent le but, surtout lorsqu'ils pordent do vrue los causes qui peuvont i'ndiquer l'une on I'autre do cos toinperaturos. 594. -Si un refroidissemont passagor fait qu'une tr es petite dose de mercure agisse sur les glandos salivairos, sans qu'iI y ait do signos do plefthore, il suffit do tenir chaudement le malade et do mui faire prondre un dia. phore'tique, pour arr~tor cot efFet. Mais s'iI y a pledthore et ft'evro inflamnmatoire on m~rne temps quo salivation, ii faut pratiquor tine saigne'e, ot, plus suireinent encore, exposer lo malade, a 1'air frais, et le soumettre ý touIs los i'~frigd61rants ge'neraux. (1) Au moins dirninue-t-ellc la (ivre niercurielle. (2) Sydenham (Eipist. respons. ad Henri Paman) dit que Je merctire dolt dUtruire le virus vdndrien sans proi-oquer la salivation, pour mdfriler le nom d'antisyphilitique. 214 TRA1TJA DES MALADIES YJ'NE'RTENNIES. 595.- Les moyens pre'f6r~s 'a tbus les autres- sont les purgatifs drasfiques (1), auxquels on accorde la. puissance d'arr~ter tout "a coup la salivation. L'experience a cc pen dant de'montr6' qu'il n'y avait pas de m~thode plus funeste. La salivation nWest pas, en effet, arr~te par ce moyen, elle augmente m~me souvent apr~s que 1'action primitive du purgatif est C'puis~e, surtout Si Ia s6cr~tion salivaire est amene'e par un e'tat d'irritation g~ne'rale. Qui ne sait combien ces moyens 6vacuants Si dnergiques augmentent, la. faiblesse, surtout lorsqu'on los re'p~te souvent, cornme ii est recommand6'? Une saign~e n'enhi"verait pas plus de force au malade. En u'n mot, l'exp6'rience et la reflexion se re'unissent pour faire rejeter une pratique aussi nuisiblo et aussi funeste. 596. - Je crois que si le mode d'action. du camplire Ptait rnieux connu, on pourrait en retirer un meilleur parti qu'on ne l'a fait jusqu' a present; mais nous en sommes encore a' ignorer quelle ost ]a disposition organique "N laquelle ii correspond, et a% quelle dose ii convient de le donner pour en retirer le plus d'avantagre p)ossible. J'ai souvent, eu. occasion de le prescrire, et jfen ai obtenu do bons effets, lorsqu'i'l y avait chez lo malade une irritabilit6 nerveuse persistante. Je le donnai 'a la. dose de 6 grains par jour, en ayant s'oin de le continuer jusqufa" ce que la salive n'eu't plus d'odeur. Peut-6tre est-il le meilleur moyen 'a opposer 'a la salivation, quand celle-ci coincidec avec, une -transpiration supprimiee. 597. - Linn6 a vu une salivation deja ancionne 6tre arr~t~e par une in fusion do marul)e blanc; ii recommande m~nie l'infusion vineuse do ceLto planto. Sanchez recoin(1.) Dane Iees trente prerni~res ann~es de cc si~ce, Desault 8'dtail eouventi dIevt contre cette praliqiie. DU MERCURE MAL ADMINISTRE'. 2,15 mande les hains de vapour dans leo mem but. Mais le chievalier de Hu tten raconte un grand nombre d'insucc~s dus 'a ce moyen. 5 98. - M *orris a souvent fait usage dui contrayerva dans les cas les plus rebelles; it en don no deux scrapules par jour. D,autres ont propose' de poser' des ve'sicatoires 'a la nuque. 599. - J'accordea' chacun de ces moyens l'importance qu'il mdrite; mais je-crois quo 1'on sera toujours plus habile "a dviter la. salivation qu'a' essayer de la de'truii'e, lorsqu'une fois ello s'est, 6tablie. 600. -Il1 sera done touj ours tr es u ti le de ne s'abs tenir d'aucun do ces rnoyens lorsqu'ils seront indiqiues par une disposition connue do l'organismo, soit qulil existe un 'tat do faiblesse et d I irritabil it' qui s'oppose au. traitement par lo rnorcure, soit (hO Jo mnalade so trouve on proie it un 6tat maladif qui ne'cessite l'ernploi des movens fortifiants gene'raux, (578, 579) ou spe'ciaux (580, 585). On so trouvera bien aussi, en presence d'un cas do rnaladie vd'nerienne invkt&re et compliquc(le d'autres affections., do recourir 'a des applications loc-ales faites stir los parois do Ia bouche, avant do don nor lernercure, cherchant ainsi 'a tonitier et 'a fortifier autant quo possible los glandes salivaires, afin d'6viter quo l'action dui rnercure no s'y porte trop v'iolornment. 601.-- Je me suis toujours bien lrouv6 dans cetto intLention do conseillor au malade, quelques jours avant d'arriver au. traitement. antisyphilitiquc, do tenir dans sa houche un medicamnent tonique incapablo do causer des nausees, ot do le promoner dans toute l'6tendue (d0 cc Ito cavite'. La pre'paration qui m'Ia paru, la plus cfficaco ost tin 6lectuaire compose' do cachou, do gomme kino, d'alun et d'un sirop simple. J'ai parfaitoment r~ussi. 14216 26 TIAAIfl DES II1AL MLIES V1\ IER!NNES. 6galdement en ordonnant au malade do so rincer la lbolche avec du vitriol blanc e'tendu d'eau ou avoc uno solution (lalun et d'acidc suIfuriquo, solutions qui me ser'aion t aussi comme gargarismes. 602. - Mlais it y a des cas (rares 'a la ve~rit6) oiui les sympt~mos do la Nverole sont assez graves pour n'admettro aucun retard, et forcer le me'decin 'a commencer tout de suite parne mercurell11Lau t alors s'9empresser de tonifior la bouche d~squ'on commence ai employer cc. m6dicament (~60 1).Il est ne'cessaire d'insister sur ces moyens extremes si l'on veut arre~tor cette fi- DU A MkICUlRl MAI.ADMILNISTIII. 217 chaque fois p)endant un quart d'heure. Le malade doi t habiter en m~nie temps one chambre froide et sombre, se tenir assis dans son lit et y Atre pen. couveirt. 11 faut aussi occuper son attention par des narrations int~ressantes, en lui i aisant de la musique, etc. 605. - Comme la mastication augmente l'activit6 des glandes salivaires, ii faut, pendant la dure'e de la salivrationl, composer l'alimentation du malade de bouillie maigre, (1alirnents mous et de facile digestion, de.biWre, de lait, etc. Au contraire, les aliments solides, les gourmandises, les sucreries, le caf-d surtout, doivent Wte d6f~endus, ainsi que toutes les substances qui peu.vent causer du de'gouit; lorsque la soif est vive,, on peuti permettre l'usage de boissons et d'aliments acidles. 606. - L'usagre continu d'opiats astringents (S 601) M616S 'a une petite quantiLe' de teinture d'opium peut 6tre fort utile. C'est principalernent dans ces circonstances que j'ai trouvo' tre's important (le donner l'opium (1) 'a l'intdrieur, en lui adjoignant parfois de l'esprit de Mindererus. 607. - S'il existe de ]a constipation, un ou. plusieurs lavements peuvent toujours en triompher. 608. - Je crois Wte convaincu. par plusieurs experiences auxquelles je me suis Iivre", que des boissons qui contiennenj*t du foic de soufre peuvent arr~ter en tre~s peu. de temps 1'irritation que le unercure est capable de produire en pe'ndtrant dans los liquides de e'~conomie, parce que cc corps pc~netre aussi tre~s facilement dans les vaisseaux oii ii rencontre le merciire, et ou ii(l 6truit sa puissance en s'emcparant de lui. On pout, donner chaque (1) Les observations de Haunter, de Girlanner et les mien nes s'accordent pour 0tablir la puissance que possIe I' oplwn d'arrd1er la salivation. Cependant Bloch Pa misc en doute. 218 TRATT1E DES MALADIES VINIARENNES. jour de six "a huit gra-ins de foie do soufre en pilules; ii faut seulomont. faire boire en mdme temps au malade une i nfu sion chiaudo acidifie'e par du suc de citron ou do ]a cre'ine do tariro. 609. - Whis le plus sAr rnoyen d'emp~cher la salivation consiste (oujours "a donner le monrcure avoc soin, en augmen [ant, peu 'a peu sa dose, et "a choisir la. pr6 -paration qui est la plus oxompte do cot inconvdnient. J 'Ci elu de'j'a occasion do rappelor quo los composds or~dinairos, surtout coux qui roncerment dos acides min~raux et qui formeni. un pre'cipit6 insoluble, comrne le tur-bith, le pre'cipite' rouge tJolrecipit lnl mnercure (loux, los dragdos do Keyser, los frictions, etc., posselent, cot inconv~nient au plus haut point. Or, si l'on excepte le sublime', le nitrate do mercuro et le mei'curo gornuneux do Plenck, qui ost le plus souvent impuissant, les preparations prdfdrables "a toutos los autros sont. cellos qui ronforment doel'oxyde do mercure, d'abord parce qu Ielles ame'nont, difficilement cette hyporso'cre'tion, ot onsuite parce qu'on pout los faire absorber 'a tres faibles, doses. J'ai tr-ouve' quo Ie mercure soluble cause tre's raremen t la-saliVation, non-seuleinent par sea nature, m-ais aussi parce qu'il agit, 6tant donne' ýi tr~es petites (loses, et quo sos effets sont plus precis et plus doux quo ceux dos autres cornpos69 ' Du roste, il fauL touijours cormmencoer par do tre's petitos quantitds, qu'on augmiento peu ai peu, en ayant soin (1 observer 1'e'tat do la bouche et do voiller le traitemont accessoire qu'on lul adjoint. 11 est tries rare alors do vroduire la salivation, n~me lorsqu'on est, forc6 do recourir au mercuro sans autre pr~paration. Et en admettant quo cot offet du rradicanent vienne 'a paraitre, il est. tr~s facile do le faire cesser en prenant quolquos-unes des DU MEICURE MAL ADMINISTBAC 219 precautions que j 'ai indique'es. Cette immunit6 du met'cure soluble va m~me si loin, que s'il m'arrive dans le cours d'une maladie no~n vkfu~rienne d'kre oblig6 d'exciter la salivation, je Ike puis y parvenir avec lui, et je suis oblige' d'employer le calomel, dont les effets sur la bouche sont bien plus certains. 610. - ItInWest pas toujours facile d'arr~ter les diarrh'es-violentes que font naltre los preparations mercurichles ordinaires. Les unes, en effet, agissent "a titre de purgatifs, comme le mercure doux; les autres acquie'rent cette vcrtu par l'action des acides con tenus dans l'estomac, acides qui ics transforment en precipi(t I)Ianc. Le mercure introduit dans l'organisme par' les Frictions, le nitrate de, mercure pr~pare' ' froid, les dragd~es de Keyser et la mixture de Plcnck subissent cette m6tamorphose. On soutient que ces m~dica~mcnts cornpos~s renferment une grande quantite' d'oxyde de mnercure qui s'est forme' pendant leur pr6paration, lequel, rencontrant dans l'estomac des matie'res salines, se de'composerait et donnerait naissance 'a tine grande quiantite' de pr~cipit6 blanc, qui pout causer une diarrh~eo tre"s intense. Quant aux autres pr6parations, leur contact avec la portion de sot marin contenu dans le suc gastrique les transforme cornple'ternent en prdcipit6 blanc, et en fait des purgatifs violents et redoutables. L'addition de I'opium diminue tre~s peu ces effets. 611. - On peut Wte certain, au contraire, que le mercure solub~le ne produira jamais d'effet purgatiF, nul~ime si le malade ne'gligc les precautions de r6gime que j'ai indiqu6es; 'a peine am~nera-t-il tine ou deux selles muolles. Cela tient ýi cc que les, doses qu'on doit en donner ne pourraient jarnais devenir des pungalifs drastiques at cause de leur faiblesse, m~me quand 2 20 IJIAITE' DES MALAD[IES VENE[1IENNI,'S. elues seraient entie'remont transforme'es en pr~cipit6' blanc. 612. - S'il arrivait, quo des suours abondantes vinssent eniravor l'action antive'n6rienne du mercure, ii faudrait les arr~ltoi' en obligeant le malade "a rester dans un mrilieu plus frais quo de couturno, et lui ordonner do faire usage d'acide sulfurique. Le quinquina s'cst aussi monte'6 tre~s utile pour arr~ter cette se'cr6tion trop abondante. 613. -Le flux d'urine, qui est du roste un accident assez rare, ost arr~te' par les diaphordtiquos aidds dti quinquina. Ce traitemeiit devra.tWe conservd tant quo nous no connaitrons pas de moyens plus spe'cifiques. QUATR1IDME SECTION. Do la nature du mcrcure soluble et des doses auxqouellcs convlcnt de I'employer dans le fraitement de, la syphilis. 614. - Le mercure solulble, quand ii est bien pr&. pare (voy. la pre'Face), a une, couleur gris noirAtro; it est insipide. 11 se dissout dans le vinaigre, dans l'eau expos~e "alFair libro, sans former aucune trace de turlbith ou de pr~cipit6 blanc. 6 15. - 1, action rapide de cc m6dicament prouve, qu'iI so dissout tre~s Nite dans les liquides de 1'estomac. 11 so imele ralpidement "a la salive, et donne au malade, 10 gocth propre au mercure. 616. - Lorsquo celui-ci observe tin r6girne convenable (~ 619), le mercuro soluble no cause aucuno souiffrance 'a l'estomac ni aux intestins; it no, donne ni iromissemenCts, ni diarrhe'e; mais, au bout do quelques DE LA NATURE DU MERCULIE SOLUBLE. 2211 houres, it so trouvo ontie'rement nmle' aux stics gas - triques, et pe'netre rapidemeni dans nos liquides. 617. - Cetto loi souffi'e cependant uno exception quand it so trouve dans los prcmie'res voies queique aliment contenant dii set manin. Le m~dicament procure alors quelques nauskes, ou une couple do selles molles. Mais son absorption ost si rapide, quo le pr~cipite' blanc n'a pas le temps de se former..618. - 11 faut donec 6viter de faire prendre ce m&dicameni. lorsque l'estomac est plein, cc quo tout malade doht observer quand it suit un traitemnent se'rieux. Du reste, it est pei'mis d'aitendro d'un hommo qui N'eut guerir d'une affection aussi grave quo la syphilis, qu'il so soumnelttra i tun regimne convenabic qui lui cause si peu do sacrifice, etqui peutavoir uflO si grando influence Sur le i'este do sa vie. 619. - Pour arriver 'a ce but, et faire qu'il no so trouve aucuno trace do sel manin dans los promhieres voies, it faut que le soir qui pre'cede l'administration du medicament antiv~n~rien le malade so contenle i son sou per do fruits crus. Ensuite, on donne to medicament le matim, d'aussi bonne houre quo possible, apr?~s l'avoir fait dissoudre dans un peu d'eau distille'e, on recoinmandant do ne manger quo quatre ou six hieures apr~s. Seulement, si la soif (I) est vive, on pout, pormoltre l'u-age d'un peu d'eau, do lait do vache cw, si lc sujet ost tre~s affaibli, d'un peu do bon vin. Do cello manie~re, on pout faire qu'il n'entre dans 1'estonmac auCuin ali(1) 11 fatit faire tous ses efforts Pour dvitcr I'appaLition de cc sympiomne, parce qu'iI coincide loujours avec )a pr~sence de nialie'es ammnoniacaics ou salines daits Ics liquides de I'estomac, oti paice qii'iI est Ileirsultat de qtielque congestion sanguine. On petit alors faire' hoire de i'eau froidc oti une infusion de r~glisse ct de fleurs de tilleul, quc I'on donne sans suicre. Le mialade p)etit aussi dianclier sa soif en miangeant, des fruits. 222 22 T11AITA DES MALADIES VJENEnIENNESO ment sah6, et cola pendant trente heures enviro'n. On pout alors pcrrnettro un diner raisonnable, mais encore restreint quant 'a la quantit6 des aliments, compos6 do tout (1) cc qui paralt, d'ordinaire sur nos tables, cxcepte' la viande et la graisse d'oie, celles de canard cet do cochon. On pout perrnettre ýt ceux qui en oft l'habitude un verre de yin pur. 620. - Le mercure soluble se, donne seul ou m616 a, de la poudre de r~glisse ou do racine do guimauve. Si l'on a affaire 'a des personnes peu scrupuleuses pour leur r~gimc, on y ajoute un derni-grain ou un grain d'opium. 621. - 11 m'est arrive', chez des sujets tre~s sensibles Fi1action des m~dicamcnts, tr~s scrupuleuses pour leur regime, do gue~rir Line syphilis primitive, cet m~mc une syphilis secondaire, avec un seul grain de mercure soluble; mais it m'cst arrive' aussi de donner jusqu'a dix grains de cc rmedicament. 622.- Cello diffhrence tient, comme je l'ai souvent observe' a cc quo, dans lc premier cas, la fle~vre mercurielle se de'veloppc tr~s facilement ( ~ 290). Lorsqu'il m'a fallu, augmienter ces doses, j'ai cru en Irouver la cause dans cc fait, quo des circonstances imprevues avaicut forc6 "a interroinpro 'a plusiours reprises l'adrninistration do cc me~dicament, ou "a ce quo lc mercure avait dtd' donne' ante'rieurcmenL en vain. J'd'tais oblige' d'agir do r~nme, lorsque je traitais des personnes quo lcurs occupations obligeaicnt ýt so trouver chaque jour en public, et. chez lesquelles it fallaii entretenir uno fie'vre inercurielic moderee. (1) Les h~gurnes peuvent Wte donn~s;ivcc de la viande, tant que la ffih~'rc mercurielle n'a pas parti, et que ]'on n'a pas inLret ýi dIoigner quelque auire disposition ph Iegwasique. DE LA NATURE DU liIERCURE SOLUBLE. 223 623. - Lorsqu'il s, Iagissait de gu6rir une syphilis cons ti tutionnelle de moycnne i~ntensit6, je ne de'passais pas une dose de huit grains; si la. maladie 6tait plus profonde, j'allais quelquefois jutsqu'I douze. 624. - On peut Otre oblige'(l'agir de trois manie'res diff~rentes 10toii faut quciquefois exciter une fl~vre mercurielle brusque et rapide (febi-is mercur~ialis acuta), cc qUl arrive rarement, pour les sympt~mes graves de ]a syphilis; 20 ou bien on est oblige' de limiter ce mouvement f~brile 'a deux ou trois acc~s, et ii est souvent n~cessaire alors d'augmenter la. dose; 30 en fin, on a quelquiefois de puissants motifs pour de'sirer que la fi~vre mercurielle ait une marche lente ( febris mzei-curialis lenta), et la quantit,6 du rn6dicarnent, doit Wte plus con-~ sid~rable encore. Ce sont la" trois cas qu'it FauL distinguer avec soin. 625. - Dans le premier,' je commence par m'ias.surer que le malade n'a pas une tendance naturelle 'a saliver, on Ibien qu'il a d6ja' pris du mercure sans 6prouver cet inconv6nient. Cela fait, je donne le mercure soluble' h fortes doses, fre'quemm-jent re'p~ts, afin d'exciter une fPe~vre violente. 11 faut alors un demigrain, d'autres fois un, deux, trois grains pour arriver ý ce but; chez les sujets robustes, et dans le cas de sympt6tmes inve't~res-, ii faut un, deux, trois ou quatre grains. 626. - Dans le second cas, c'est-h-dire Iorsque le sujet salive ais(I"ment, ou s'il a de'j*'a souffert de ce sympt.6me en prenant du mercure, jaugmente peu a peu la quantite' du ine'dicament, afin de me tenir en de~h de ]a moindre apparence de salivation, et de pouvoir m'y opposer d es qu'elle a IFair (Ie paraltre. La progression des doses doit Wer la suivante:ii PauL comumencer par un '2'21 TfAITE DES MALADIES VITENRIE1iNNES. quart de grain, arriver cusuito successiviement h tin tiers, un deni, trois, quarts, do grain, un grain, uin grain et quart, etc. Jo laisso ensuito e 1mraladle au. ropos pendant huit ou un ~fZO jours, puis je I'eviens au nu~dicament, en ayant, soin de donnor do un deni 'a un grain, puis un grain et.domi 'a deux grains, en augmenLant pou "a pou la dose jusqu%'A ce quo la. syphiflis soiL comple'tement delruite. 627. - Dans le troisiernie cas (N 625), it faut, pendant hiuit OU (lix jours, donner seuilemont un quart (1) de grain; passer ensui to 'a un domi-grrain, puis 'a un, 'a deux, a quatre grains, insistant sur chacuno do cos doses pendant to m~me laps do tempsI et continuer do la sorto j usqu'a l'oextinction tolalo dos sympt~mes syphiilitiquos. Pour agfii ainsi, it faut quo le maladlo ait, tine tre's bonne constitution, qu'il no soiL porteur dI'aulcuno autro maladie quo la syphilis; aulrenrient, on doit lui imposer un traitomont tonique pour e'Niter les mauivais effets d'une irritation mnoibido longtornps continue'e. A la moindre app~aronco do salivation, it faut laisser le mercure ot recourir aux moyens accessoires dontj'ai parle' 6~28. - 11 est bien, en g6n~raI, apres la. disparition conplIe'te des syrnptunies vencrions et (10 Ia fie'vre inercuriello, surtout si la gue'rison a 6te' rapide (r~gle quo je pr6f,6ro lo plus souvont), do cesser Ie mercure soluble et d'attendre qjuatro ou six sornainos pour voir si aucun sympt6mo ne roparait. S'il no revient aucuno trace do Ia nialadie, on doit considi'rer Ia gue'rison cornme cornph~te, n~rno Si la. verole 6tait tre~s invretdi'~e; jo dirai aussi quo 1'on doit tre assure' d'uno gu~rison coinpIe~te (1, OCete dose in'a souvent paru convenable. chcz une personne uu peu impressionnable, ii suffirait (de l'augmenter tons les quatre ou cinq jours pour amener une fiý,vre artilicielic suffisante, eL guarir la maladie. DE. LA NATUnP-. DIJ AMERCURII SOLUBLE. 225 quand ]a fie'vre mercurielle a d6t as'soz intense. Si do nouveaux accidents se produisent, on doit en conclure quo la Rivro rndiicinale avait et6 trop faible, fauto qu'il faut. soe Mtr do reparer en excit(ant un nouveau mouvemont f6brilo plus fort, quo le premier, but auquel on arrive en donnant des doses plus fortes, et plus souvent r~pe't~es. On acquiert ainsi la certitude do la destruction des dernieres -traces du virus.. Mais ce cas ost tre4s rare; ii est 1'effet doel'inexperience du me'decin. 629. - Los bubons r~cents, los chancres simples et Ia syphilis socondaire commeneante, exigent le m~me degr6 do fie~vre mercuricile l a v'rolo plus ini'tre accornpagynee do tiumours gommeuses ou autres, los v6 -gt~tationis, los chancres anciens, etc., en r~clarnent uno plus intense. 630. - Si l'on vout arr~tor dans son developpernont un lbubon d-ouloureux et enflamrn6, ou Mloigner lc dan-. ger cause' par' un chancre qui a produit un phimi-osis ou, tin paraphirnosis, il ost n~cossaire d'ane'antir rapidemient Ie virus, ot, dans cc but, d'excit-or'tine fivro m&Ilicinale b~rusque et, intense; mais, ii faut toujours surveilici' la salivation, dont j'ai de'crit le tra~ilerent dans lo chiapitre qui pr~ce~de. On augmento alors, la dose du morcure solubleOdo 2 grains 'a 3, 4 ot 5, on s'arr~(ant si Ia fie~vro paralt, afin do laisser s'accomplir doucornent cc quo l'on avait voulu tout, d'abord produire avec violence. 631. - 11 faut re'p6bter tous los jours chiacuno des doses quo j'ai indique'es dans cc chap~itre; on faiit bien d'attendrc leffot do chiaque priso pendant vingt-quatre houres. 63'2. -Lorsque aucun traitement, pre'paratoirc no mc somblait n~cossaire, c'est-a'-diro chez los person nes sainos et, robustos, je n'ordonnais ni saignees, ni bains, 1. 15 226 TRAIII DE~S AMAADIES YJ$N1ý11IENNES. n~i tisane, ni mrime un lavement, bien que j'eusse le Lemps d'y recourir et que je croie qu'Iil n,y a rien d'inutile d'ans la matie're me'dicale; mais quand les circon.. stances l'exigeaient, je pre'ferais "at bus ces moyens un vomitif k6ger, lequel avait l'avantage d'enlever toutes les saburres gastriques, la bile, etc., lesquelles pouvaient s'opposer au traitement. 633. - Ce W'est. pas, en effet, par les evacuations qu'il ame'ne que le mercure gue'rit ]a syphilis (S 591), ii la rend au contraire plus tenace; mais bien par lirritation f6brile brusque ou graduelle, surtout antipathique et sp~cifique, qu'iI a puissance d'engendrer. Peut-61re ne fauidrait,-il pas flier absolument qu'il agisse queiquefois par' une neutralisation chimique, eL que le mercure dissous par nos liquides d~truise le virus qu'il y rencontre. vToutefois, iA suit de ma premie~re affirmatiofi que le m~decin doit toujours eviler avec soin les excre'tions abondantes que ce ni~dicarnent, a puissance de produire (Ia salivation, la diarrh~e, etc.); qu'il doit mettre bous ses soins "a determiner la fie~vre mercurielle dont j'ai par16 (1) (S 290), et 'a larnener au degre' d'intensitl" ri'cessaii'e pour qu'elle se trouve en rapport avec I'intensite' et, l'anciennete' de la vdrole et avecl'acuitui des sympt~rnes primitifis. 634. - Lorsque ces circonslances sont favorables, ii (1) Je pose comme un 'dritable axiome que l'acion du mer cure sur le virus vdndrieii CSL en rapport direct avec l'intvnsitl cle ]a Ivre qti'il en gednre; quecle est diffiniu~e, au, contraire, par la salivation, la diariihie et toules le-,sdscrdtiuns artifcicieles que cc niddicanient petit causer-.D'unle autrc pani, ]a fi~~n re mercurielle est d'autant plus forte que le malade a pris nioins de nmercure anparavant, que la preparation dont ii a fait usage. est plus soluble at plus (looce dans son action, qLIon Na fait pdn~1rer plus rapidement dans Porganisnie, dt quoo Lsvite avec plus de soin de liii faire produire quelque hypersdcrd Lion. DE LA NATURE DU MERCURE SOLUBLE. 27 227 est possible de modifier profondlemrent uno x-drolc inv6 -t6r~e dans 1'espace do quelques jours, si Ion sait amieioer unke fie".re mercurielle assez intense- tandis que si ce mouvement f~brile n'est pas assez violent, le mercure avant e6t6 donn6 'a trop faibles doses pou~r faire comple& tement disparattre la maladie, on voit souvent reparaitre qucique trace de syphilis primitive, un chiancre, par exemple, lequel. fait taire Jes Sympt~meS de la syphilis gen~rale, mais r~siste longlemps avant d'arriver a guerison. - 635. - Ce dernier mode de traitement nWest pas sanis danger, parce qu'iI arrive souvent que I'usage prolongrd du mercure rend l'organisme plus irritable eL laFFaiblit d une manie're effrayante si Ia m6edication fotiffiante n'est emnployee co~ncurremiment au metal. 11 fatut dunc, aussil~t apre's avoir cess6 le traitement mercuriel, ou mieux d~s que la faiblesse et l'i-rritation nerveuse cornmencent, 'a se montrer, donner des toniques et en user largement jusqu'ii ce que la santd soit redevenue parfaite. be m~decin e'vitera, en conse'quence, de donner le mer-cure d'une manie~re trop faible; car ii. rendrait parla"kile virus vedn~ien plus tenace, et ii. disposerait l'organisme a se laisser de'truire plus rapidernent encore pat' la maladie (1), du mornent oti le n~tal serait totalement excrWt. (1) Ayant eu A trailer un robuste paysanqui avail des vdgdtations A l'ants, quciques douleurs osldocopes ldgýSres, de petits ulcO-es sur les amygdales et daus la gorge, je liiti donriai, (lans l'espace de sept seinaines, douze grains et derni de mercure soluble divisds en trois petites doses. De"S le troisi~me jour, ces syinpl~mes avalent disparu avant qu'il eat kd possible d'obtenir urA acc~s de flvre mercurielle; les ulc?~res de )a gorge Otaient cicatrisds, les douleurs osseuses ne se faisaienl plus seutir et. les vogdtaLious dtaient devenues indolenles. Cetle amelioration dura jtusqu'a ceque cetLe pe~tite quantiLd de m~dicamnent ail dtd Iiwinde. Le mualade se crut gti~i'i, et resta quatre semaines sans revenir chez mol. Je le revis alors la bouche 228 TRAIT1" DES MALADIES VE'NE'RIENNES* CINQUIftME SECTION. Des symptdmes locaux qui peuvent exister apri~s la gnt~risou de la syphilis constitutionnelle. CIJAPITRE I. - DES SYMPTBIMES LOCAUX QUI PERSISTENT APRkS UN TRAITEMIENT RktGULIER DE LA SYPHILIS, ET DES M0OYENS DE LES GUi~RIR. 636. - Il y a bien peu de sympt6mes becaux de'pendant du virus vene'rien qui doivent (1) r6sister ý Il'adrninistration me'Lhodique dui mercure soluble; les seuls que je puisse rappeler sont certaines v~g6Ltations, le gonfleinent des os et du pe'rioste, etl]a canie. 637. - 11 faut que les excroissances solent excessiet les Rmvres couvertes d'nlc?~res; Ia verge elle-m~me sXd-tait de nouveau ulc~rde, et pre'sentait un chancre large et suiperliciel. L'anus dtaii rempli d'nlc~res semblables, de geryires suintanies e-t de v~gdtatlOns qui sdcrdtaient ufl pus abondant; les douleurs ost~socopes dtaieni intolihables, et le malade se croyait menacd de moit. Je liii donnai alors douze grains de mercure soluble, dont ii prit trois le premier jour, quatre le second ct cinq le troisi?~me. 1I survint une fivre m~dcinale intense sans salivation, ct, au bout de cinq jours, ii n'y avail plus aucune trace de Ia maladle. Les ulc~res dtaient gudris, les, douleurs avaient cessd, les, fics se dess~chaieni et tornbaient peu 'a' pen. Voilýi, mainienant, dix-huit mois que cc rnalade est gudri, ct rien n'a reparu. 1l suit de M~, 1.0 que le mercure soluble donne' a faible dose aggrave ]a vdrole an lieu de Ia dUtruire; 20 que Ia gndrison West pas d'aulant plus certaine qu'il est donnd tine plus grande quanifiid de nMdicament, mais que Ia certitude de ]a gndrison est en rapport direct avec l'intensitd de Ia fi?~vre miercurielle. (1.) On est pl us hieurcux dans le traitement des chiancres ct des bubons; car, une fois gudris par Ileinercure donnd ~I int~rieur, on peut ýtre certain que Ic virus syphiflitique est andanti. 11 W'en est pas de meme dans Ia syphilis constitutionnelle, surtout lorsqu'elle est inv~tdrde, parce que ses sympt~nmcs locaux soni tellement obscurs, offrent tant de ressemblance avtec ceux d'autres maladlies, que Ion1 n(e penitjam-ais ýIre assurd de ]a gn&rison, si lPon West parvenu ý exciter une fivre miercurielle assez intense. La distinction esi stutout duificile quand il reste quelque- sympt~me local qui conserve Papparence de maladies syphilitiqucs non gu~ries, et font paral tre dou teux I'andan tissemen t du virus lui-mnm e. DE'S SYMirr6wS LOCAUX CONSECUTIFS. 229 vernont dures et anciennes pour no pas so fle'trir et tornher sous 1'inflUncDe doIC a fie'vre mercurielle; cules doivent au momns disparaitre, ou so trouver de'truites par une suppuration de bonne nature, ce qui est, beaucoup plus rare. 638. - S'il reste, apre's la compketo destruction du virus, des v~ge'tations volumineusos, anciennes, de nature cornee, ii faut les enlever par une operation chirurgicale. Tant6t on los lie 'a leur base; on sorro le fit chaque jour davantage jusqu'ý ce qu.'elles s'atrophiont et tornbont, ou bien on los excise, et on brtuile ensuite, ]a petite plaie une ou plusiours fois avoec du nitrate d'argont. Lorsque la dernie're escarre ost. tomb~e, la ve6gtation. doit 6tre regarde'e co mui guerie. 639.- Mais si cette espe'ce de vegetations so trouvent sur une region oii diles no causent aucune gOne, ne se trouvant ni trop saillantes, ni trop volumnineuses, on pout los laisser sans y non faire; elies no donnent aucune douleur et disparaissent le plus souvent pou 'a pou d'olles-m~mos. 640. - Los m~mes conditions so repre'sentent avec le gonfiement des os et du pe'riosto; le plus souvont cos synp t~mes disparaissent d'eux-m~mes apr's 1"extinction comple",te dui virus syphulitique. Mais si ces tuineurs appartiennent 'a un degre" plus avance' do Ia maladie, on cherchorait en vain 'a los de'truire par un exc~s doeinercure. Si le virus n'est pas coinple'tement ddtruit, ii rosie capable d'engendrer do nouveaux accidents; mais iA sera tout h fait ane'anti si la fie'vro a e't assoz intense. Dans cette derni~re hypo th ese, on aura la pro uve quo le virus n'existe plus 'a co quo le gonflernent et l'induration des os auront cess6 d'Wte douloureux. On voit alors ces tumeurs diminuer pou 'a peu d'elles-m~mes, si elies no sont pas trop dunes ot Si 10 sujet nWest pas trop Age. 230 TRAITI- RDES MALADIES VIAN1f1IENNES0. 01 F Jai rappele' d~ja que ces tumeurs passent souvent d'e1Ies-mrnies 'a la suppuration, laquelle, amenant la destruction du pe'ioste, pent devenir dange'reuse pour los os. 11 arrive souvent que' pendant une fie'vre moi'curielle assez intense la suppuration chancge de nature et s'arrkte tout 'a fait; ii en r6sulte une gukison veritabl)e qui laisso aipres elle un-e tum~faction non dou.loureuse de I'os. Si la rrarche de la maladie est aussi heiurouse, et qu'i'l y ait eu:auparavant un abc~s, iA reste difficile de determiner s'iI y avait r~eflement maladie syphititique; mais cette d~termination est peu importante une Fois pie Ie malade est gue'ri..642. - Si l'abces s'est de'j'a e"tendu au loin, et que Ia fivre inorcurielle Iui ait enlev6 sa nature syphilitique sans arr~tor compl~tement la suppuration, ii y a tou.jours?i craindre quo les os ne s'alt~rent apr~s la destruction (In p~rioste. 11 est tr~s important de reconnaltre la. presence de ces abc~s pour les traiter localement. 643.- I11n'est pas diflicile, du reste, de d~couvrir l'existence de ces abc~s non syphilitiques (ii ne le serait pas davantage do reconnaitre coux qui auraient une nature v~ne'ienne). Leur presence est certaine,-en effet., Si le mialade accuse, au rmilieu de sa tumeur, une douleur de baittement, constante ou passag~re, pendant qu'iI est en proie ýi un acce~s de fievre mercurielle on. pen. do jours, apr~s. Or, cette douleur est bien A61ign~e des soulfrances intolerables caus~es par los exostoses syphilitiques. 644. - Si l'on pratique ensuite une incision large et profonde, le pus s'~oule, l'ulc~re so modifie, et si on le trad e avec aittention, on e'vite quo lo p~rioste ne s'ahtere, mt ii. suFlit de traitor la plaie comme un ulc~reordinaire. Le pus qu~i s'6coule par cette ouverture est quelquefois DES SYMPT6MES LOCAUX CONS1ACUTIFSO 231. muqueux, ma is le plus souvent de b~onne nature; landis que celul qui e'tait s~crdtd avant le traitemenl par le mercure avail une consistanco -g~latineuse. 645. - 11 pent, arriver qu'apr~s la destruction du p~rioste 1Fos se caneo; dans cc cas, de's que le traitement m~ercuriel est termi~n6, les douleurs continuellernent eprouvees par le malade forcent ovilatmuc ii esl facile alors do reconnaltre la carlo, par une exploration convenable, quand cetle alteration existe. Mais siL la fie~vre mercurielle a Wt assez forte, la canien'est plus do nature syphilitique; it faut la trailer commo los ulc&rations dos os 'dependant de causes externos, ella, comnbattre 'a l'aide des m~rnes moyons. 646. - Si la canie est suporficielle, on rugine I'os, oux bien on I'attaque par le for routge, la p~oudro d',euphorb~e, dont, on saupoudre ]a plaie, des lotions pra-tiqu.6os avoc, une solution do nitrate d'argent, ýetc. Si elle est plus profonde et qu.'eIle ait pdn~tr6 jusqua'h la substan-co dure do IFos, ello est ge'neralornont accompagn~ea par une fie'vre lente, et, produit, une s~cr~lion ichorouso abondante. 11 faut, ouvrir la, plaio assez larg-ernot pour donner issue ' ala suppuration, en moltre lo fond "a de'couvort, afin do pouvoir y faire des applications do nit-rate d'argent ou do nitrate do mercure (1) on solution. La. canie dos os spongioux, par exemple des os, du nez, exige quo ion fasse des injections dans la plaie avec ce derni er m6dicarnent, (2), ou. bien des fumigations de cinabre, dont on dinigo los vapeurs sun los parties ma(1) On se serl d'une solution composde de I parlie de cc m~dicamein dissoute dans 300 ou 1400 parties d'eau, auxquelles on ajouLe 30 parties de niyrrlie, ou de teinture d'alos. (2) Gtrtanner vanite beaucoup les lotions faites avec tine solution de nitrate d'argent. 232 IIAAITE DES AIALADIES VEN hUENNES. lades (1), dans les nai'ines par exempic. Si ces dift&A, rentes especes de canec ne sont que des restes d'une syphilis gudnie, on en triomphe sans trop de difflicult6'; elies sont, au contraire, plud angere uses et plus redoutables, lorsque, comme ii arrive souvent, elies ont dt6 engendr6es par 1'abus du miercure, ou lorsqu'elles de"pendent de queique disposition morbide anthnieure. 647. - Le gonflement conse~cutif des ligaments, des tendons et des apone'vroses est beaucoup plus tenace. IL faut, Iorsqu'il persiste, apre~s l'extinction du virus venterien par le mercure, cc qui est rare, le cornbattre par l'application r~p~te'e de ve'sicatoires. Si l'on ne reussit pas par cc moyen, et que la tumeur reste douloureuse apre~s la disparition de la fkevre mnercurielle (cc qui est une preuve de sa nature non ve'ne'ienne), ii faut l'ouvrir. On traite ensuite la plaic en la bassinant avec une solution composde d'une partie de sublime' pour quatre ou cinq cents parties d'eau, et avec des balsamiques. CHAPITRE II. - DES LESIONS DE TEXTURE ET DE SENSATION QUI SONT coN5ECUTIVES A L EHPLOI DU MERCURE 51AL ADMINISTR9. 648.-Il1 est facile de pre'sumer, par tout ce que j'ai dit, qu'un m~dicament capable de produire des effeiis aussi perturbateurs que ceux du mercure, c'est-a'-dire la fl~vre mercurielle, la salivation, etc., doit, lorsqu'il est donn6 pendant trop longtemps et ý des intervalles trop rapproch~s, amener un affaiblissement ge~neral et mettre la fibre dans un 6tat d'excitation con tinu. La", se trouve la source d'un grand nombre de maladies chro(1) Il faut dvitei' pendant celle opdration de respirer Pair par le nez, afin de ne pas porter les vapeurs mercurielles dans les bronches. DES LESIOINS D[' TEXTURE IuT DE SENSATION. 233 niques si difficilos 'a guerir, principalemont d'affections rhurnatismales, crysipe'ateuses, surtout scrofuleuses, peut-6tre aussi scorbuti ques, et do sympt~rnes norubreux do chlorose. PlusioUrs espe'ces de trernblemont, des fie'vres lentes et consornptives, des ulce'res malims qui rongeuit los parties molles et los parties dures, etc., ne reconnaissent pas d'autres causes. Des observations cent fois re'petes prouvent quo l'usage& iminod6r6 des frictions, des emphitres rnercuriels, du calomel, etc., conduit au re'sultat que j'indique. 649. - Beaucoup d'autros soufFrances peuvent Wte l'effet do cc traitement vicietix. Sous son influence, la blennorrhiagie don no lieu 'a des O'coulemen ts secondairos, on bien on voit reparaltro des suintemonts qui avalont cess6; los bubons se'cretont un pus do mauvaise nature, s' tendeiit on largour et en profondeur, s6cre~tent une tre's grande quantit6* d'un icier fe'tido; leurs bords s'indurent et so rongont peu "a peu commo ceux des cancers, en. causant d'horribles douleurs; do nouveaux ulce~res so forroent 'a la. place m~me oii existaient auparavant des chancres qui avaient 6te' gueris; los ulce'res secondaires s'aggravent et changent doenature; uls s'enfiamment, suppurent tr~s abondamment, s'indurent 'a leur base, prennent l'aspect d'ulc~ros cance'eux, et causent beaucoup do douleur; los vegetations suintent et s'entoureut d'ulce~res fistuleux profonds,, d'autres so boursouflont et deviennent, sensibles. On voit aussi le p6rioste so tuiMefier en plusicurs endroits, s'epaissir et dovenir douloureux; los ulce'res do la. gorge de'jai cicatrise's s'ouvrent do nouveau, los amygdales se gonflent, s'excorient; la mAchoire supe'rieure dovient le siege d'6lancements insupportables et so couvre do petits ulce'res, puis iell so canie; une tres rnauvaise odour est repandue par los 234 231t TRAIT1A DES MALADIES VýNtRIENNE-So narines., ct, dans los cas les plus graves, l'ulce~re s'6tend jusqu'an phiarynx. LU malade est pAle et mou, ses digestions se ti-oublent; chez la femrne, les re'gles disparaissent, les pieds gfonflent; ]a malade devient irks sensible aux impr-essions du dehorsI a la chialeur ctau. froidl; del accuse beaucoup de faiblesse ct do iristesse. La nuit, les souffrances aiigmentent, le patient est en proie a% une agitation des plus pe'nibles; tanU~tili sonffre de constipation, tan t~t de diarrh6e; iA est pris, vers le soir, d'une chialetir accabldante, son poutis bat de 100 'a 130 Fois par minuite. 11 n'y a qu& quciques ieuiros du jour ou' ces sympt~mes so calment; mais its reprenneni chaque muii avec tine nouvelle fureur. Enfin, on observe 6galement la roidour de-s articulations cit etremblement chronique, Voire, m~me la cataracte simple on double. 650. - in usicurs fois de'j~ai los causes de ces Funestes effets do ["administration du mercuire out W indiqn6es dans cet ouvi'agoe. On supposait quo ]a plus fre~quente (lentre cules dovait 6trc le pornicicuix principe d'apr~s lequol le iraitement de la syphilis dtait dirige', ci qni consistait 'a faire pe'ne'irer dans l'organism~e le plus do m~dicament possible. Los m~decins m~odernes ont essaye' do poser une limite, en disant qn'il fallait 'donner to moercure le momns longiemps possible, afin d'6'viter ]a salivation; inais uls Wlont pn toujours r~assir en raison de la natlure des pr~paraiions mercuriel-les ordinaires. Contes, s'its avaient reconnu quo Ia guerison 6taii d'autant plus rapidlO quo Ia fie'vre mercunielle 6tait plus intense, et non 'quo la qiiantite' dn m~dicament d'aji plus forte, its auraieni bk~nt6t abandonne' ce funeste principo. S'ils avaiont remarque' quo Ia composition des pr~parations mercuriolles -ordinaires fail qu'il es't in-i possible do savoir s'it y a pen on beaucoup de leurs DES LlASI0NS DE TEXTUR1E ET D13 SEN~SATION. 235 parties actives quii soient absorbees dans un temnps don n6, uls en auraiont conclu. quo la. partic dii medica.mont dissoute dans nos liquides pouivait devonir trop con side'rablo, et prod uire do violentos perturbations. En fin, uls rejotteraient aussi lo traitement pre'paratoiro affaiblissant usit6 en France, parce qu'il vient augmen~ter encore, autant quo 1possible, la. puissance de~prirnante dui mercure. 651. -Mais le motif qui a su-rtout renda le traitemont. mercuriel redoutable so trouve dans laIa ~gre im~pardonnabie qui fait nnlgligera~ux m~decins de rechercher le rapport qul existe entre la. puissance de cot agent et los effets qu.'il produit. C'est ainsi qu'on a rogarde' los accidents ongondr~s par son usage prolong-6 commie des sympt6mes do ]a syphilis, et qu'on los a traiteAs cornme teis, roven an-t ý l'administration du mei'cure, insistant sur son- omploi, ce-la. au grand d~trimoent du malade, qui devenait victimo do P'incurie des praliciens. S'agissait-il do suj ots faibles, chiorotiques, scrofuloux ou. scorhutiques, choz lesquols to morcure avail produit des ulc~res rongoants do la boucho, on augmonitait la. dose jusqu'au point d'amoner la canie des os dii noz et do la m~choire. Cos derniers sympt~mos 6taion~t consid~r~s comme ve'n~rions, et trait~s comme tlos; its augmentaieut alors ju~squ'a dievenir dangereux et mortels. La m~me faute, c'est-a'-dire l'usage trop prolong6 dui mercure, faisait quo los bubons suppur6s so transformaient on ulc~res rongoants, losquels, sous l'infiuonro do ce m6dicainvent, dont l'emploi e~tait continue', devenaient gangr~neux ou canc~roux. L'Utat cachectique allant -ensuite toujours en augmentant, on voyait naitre une' fi~vre congornptive, -des hbrnorrhagies) la dia~rrhe'e, dos sueurs nocturnes; erifin, la mort alrrivait 236 TRAITE' DES 3IALADIES VENERWENNES. commne cons6squonco indvitablo do toutes cojs oi'i'eurs. 6-32. - Combion d'occasions n'aurait-on pas ou do reoniro qute dit )flOflent o't les symplomes venerliens cessent de s'amin'iorer sous l'inflntence des pr'epcrations inercutrielIles ordina ires donne'es a' doses croissantes; que dut moment on', (tans le conrs d'un traicnicnt mnercur-ict, it survient de nou~vetles lesions., de nzon vetles doutleurs, c/es symptomcs qnitznappar~liennent pas a' /a?natadie, on bien que ceux de Ia syphilis an gnicntcnt, ii fauit s-'attaqucr- aussi(t'td/a disposition constitutionnelle qui vient incttrc obstacle au trvaitemnent, quct cette disposition s'appctle scrofutle, chiorose, eyspele, goitle, scorbutt, ou setentem ct faiblesse et irritabilite' ge'nerates, et qnt'il fant meltre absotiunient de c6Uie tonte espece d/c prepa rations mnercuicwieles qui ne feraient que les aggraver,. 11 no faut jamais oublier que toutos los doulours qui r6sistont au mracre uroo qui augmientont sous son influence, que toutes los lesions (gyonfloment, u1ce~res, carie, etc.) qui naissont, s'aggravont ou s'6tendent pen(ant l'emploi do cocrmedicameont, no sont pas exclusivement v~n~riennes; qu'elles sont queiquefois d'une natune Lou to diff~rente; qu'olles no disparaissent pas sous linfluonco imim~diato do cot agent donne' 'a dosos croissantes.(t), mais qu'elles Alont toujours on s iaggravant. Si l'on avaiL cot axiomo constammont dovant los yeux, on n'aurait pas tant do maliheuns 'a deplorer, et la sant6 des malades no so trouvorait pas alte'reo pour toujours par' le traitemient morcuniol, commi-e on lI'absor'vo si souv'ent. 653. - J'ai dit les affections dont la nature n'est plIns essentiellement vhuierienne; car les mnalados dont los affections s'aggravent sous l'influenco doel'usage pro-* longd' du mercuz'e no sont pas toujours pour cola exempts (J) A tous ces sympiomes s'ajoutaii souv'ent une saliva lion dangereuse. DES LESIONS Drý TEXTURE ET DE SENSAT[ON. 237 du virus syphilitirlue. 11 pout arriver, en effet, quo los pr6parations hydrargiiriquos ordinaii'es donnees 'a faibles doses ne puisseni d~~'elopper touto lour puissance lorsqu'uno e'~role inv~te'ree existe sur des sujots scrofuleux, scorbutiques, gouttoux, chiorotiques, ou habitue's aux P 0ysipes, non plus quo chiez los malades irritables ou. afflaiblis par tin Iraitemont pr~paratoireouo accessoire. Dans cetto hypothe'so, loein6tal cause un surcrolt do faiblesse et, do souffrance; mais ii no d~ploio aucunement s05 vertus antisyphiilitiques. S'il arrive quo cotto disposition inorbido secondaire prenno le dessus, et quo l'on essaic (10 d'truire le virus v~ne'ion (qui somblait cacH6 sous ces douleurs d'un autro ordro) en con tinuant et, en augmontant los (doses du m6dicament, ii arrive quo los sympt6mes de'pendant do cetto disposition accessoire, c'est-a'-diro ]a fie'vre lente, los ulce'res scrofuleux, etc., augrnentent (out "a coup d'une mani~re effrayanto et doviennent, dangereux pour ]a vie. On voit an momns so dessiner un 6tat cachectique; do longue duree, et copendant la Nverolo subsisto det no gue'rit pas. 654. - Los traces du virus syphilitique no peuvent Wotr reconnues par cotto aggravation, non pius quo par los mauvais effets du mercure. C'est seulernent lorsquo los maladies accessoires ont 6t6S conipleterenl d~truites par un traitemont, energiquo et longlemps continu6, et quo lo sujet a recouvr6 sos forces, quo ]a syphilis commence ai relever la 1610, rame'ne los syr-npt6rnes qui Ia caracterisent, symptomes dont, aucun moyen au monde, qu'il soil. tonique, aruiscorbu tique, antiscrofuloux, antichiorotique, no pout triomphier, et quo Ic retour "a l'ernploi do bonnes pr6parationis iercurielles guerit Facilement. Cetto marche do la maladie montreraitIa d~fiaut d'autres preuves, quo le virus syphulitique n'a pas W6 238 TRAITE' DES MIALADJC-S VIENERIENNES. dd'ruit par le pretnier ti,'aitement miercuriel dont les effets ont &L6 maliheureux. 655. -C~est ici le lieu de rappel er l'opinion par laquelle on ad~inet que le mercure ainsi albsorbc' reste presque tout en tier dans l'organisme, ou"ii ii egendi'e une mnultitudede souffr~ances: la fie~vreconsomptivc, des ulce'res rongean Is, la. carie, le tremblement, les douleurs oste'ocopes, etc. 656. - La presence du mercure dans certaines cavit~s osseuses ne prouve rien Wic; car cc metal peut s'y rencontrei' sans inconve'Dient pour ]a sant. Comntiiet, en effet, une substance. insoluble et incapable de p~n6 -trer dans nos v'aisseaux pourrait-elle avoir queique action sur l'organisrne? Mais, di t-on, la presence deccc corps ý l'~tat m~tallique doit faire penser que quciquesunes de ses parties ont e'te' dissoutes par nos liqu ides! Mlais tant pie l'on ne pourra former quo des conjectures sur la, pr~scnce de cc in'tal (tans les maladies chroniques dont j'Iai parid, it mc sera permis (dc soutenir que leur te'nacite' tient ý d'Pautres causes que j'ai plusicurs f-ois indique'es, et qu'il nfest pas difficile de reconnaitre. 657. - Quand ii existe du inercure dans le'conomie, los bijoux d'or poi-t~s par les malades blanchissent et se cassent, en, morceaux, les morpions meurent, et surtout. le sujet, devient rebelle "a une nouvelle infection par le virus chancreux. De's quo ces ph~nowe'nes manquent, on pout conclure qu'il n'existe plus de mercure dan)s DOS liquidos. BeauIcoup d'observa lions me font croire qu'aui bout de, qua tre sernainos Ic mercure qui a e't. dissous et se trouve dans le torrent circulatoiro, en est expuls6. Ainsi, en analysant la, salive des malades atteints de la salivation m-ercunielle, on pourra (1) retrouver au comn(1) cruikshank prt-tend qu'il ne trouve de inercure ni daus ]a salive ni dans l'urinc des sujets qui sont sournils "a la salivation. DES L1USONS DE TEXTURE ET DE SENSATION. '239 inencement des traces de metal; mais it n'on serail, plus de mt-me trois se-maines apre's le jour. ohU cc rn~dicarnent aur t'abandonn'. 658. - Si les douleurs qu'engendre la presence d'un exces de ce metal dmns les secondes voies obligeaient ~ le dktruire, ii faudrait donner au malade du foie de soufi'e en IOiSSOfl (S 608) et en hamns. 659. - Le traiternent des autres accidents que peut ongendrer l'irritation mercurielle et I'agorav-ation due aux dispositions miorbides ant~rieures exigent IlIernploi des moyens que j'ai indiqu6s, en parlant dLi traitement preparatoire (~~ 579-586). Le sejour at la campagne, los voyages sur iner, ['usage fortifiant, dos bains froids, surtout des bains do mer, et souvent aussi celui des eaux de Pyrmont, doivent Wte recommande's. It faut panser les plaies avec des substances irritantes, comme le niitrate d'argent, l'essence de inyrrhe.rn6Ie 'a la teintui'e d'opium.- Cette dernie~re est souvent un agent capital qu'il faut donner "a l'int6rieur et 'a I f exte'rieur. 660.- Le meilleur moyen que l'on puisso employer pour combattre ]a carie des os du nez, lorsqu'elle e~st due aux causes que je v'ie'ns d'Iindiquer et qu'elle s'aggrave, so compose d'injectioris (1) da'ns lesquelles it entre une partie do nitrate d'argentdissoute dans 500 ou 600 parties d'eau, avec 30 parties do teintui'e d'opiui-n et 40 parties d'cssence do myrrhe. 11 faut, en m~me temps, comme traiterneni local, agrandir les ouvertures fistuleuses do manie~re ý pouvoir agir sans peiiie sur les, parties malades; do plus, iit aut pratiquer les incisions (1) Lorsque le mal existe ý la partie interne de I'os mnaxiIlaire, c(A qui arrive souvent aui debut, ii1 faut dissoudre le nitrate d'argent dans 3,000 parties d'eau, eL 1'erployer Ai litre de gargarisme, apr~s y avoir ajould uli pett d'opitin. 2ho 2O TflA1TE' DES MALADIES VENIf.P'-R1ENNES4 do manie~rc qu.'elles so trouvent sur les parties los plus inferieures du mal, afin quo le pus trouvre une issue plus facile. On reconnai't 1accurnulation du pus dans los sinus maxillaires 'a ]a don leur sourdo que le malade eprouvoe dans los parties qui los recouvront, et 'a la douleur N'iolento dont los parties internes sont lo si6ge. Le mioux, pour procurer l'issue do cc liquide, est d'extraire la troisie'me dent du cOt6 malade, et de perforer l'alv'6ole. 11 est possible alors do pratiq'uer des injoctions par cetto ouverturo. 661. -Mais commo cotto altdration des os est souvent eniretenue par uno f~iiblosse gdndrale et par tine disposition morhide ant.6rioure, it faut insister stir le traitomont gdneral. S'il existe queique autre diathiese quo Ia s-yphilis, ii faut en tonir grand comptc. On ajoute alors aux rnoyens locaux irn traitement fortifiant qu'il faut porter pen 'a pen, jusqu'a" son -apofg.e. Los bairis entiers froids, 1'exorcico au grand air, l'immorsion dos parties rualades dans 1'eau tre's froido, los frictions, le for, to china, Ic vin, peuvent 6tre mis en usage. 11 faut ajouter ~ices moyens l'opiiurn, qui calmie los violentos douleuirs nocturnes cet1'irritabilite generalo; c'est sous ce doublo rapport qu 'ii convient do l'adjoindre aux toniques. Ce mddicarnent agit alors d'une manie're presque specifique, comme Grant a en occasion de ob1Isorver. J'ai eu aussi beaucoup aý mc loner do 1'usage do carbonate d'arnmoniaque donndl en m~mo temps quo los substances quojo viens do signaler. 662. - La salSeparoille donnede en decoction, ' a ] dose do 3 oncos, chaque jour, do fortes doses do cignie, rendent aussi do tre's grands services en pareille circonsiance. SYPHIILIS DES N0UVEA.U-N9,S. ~ 4 241 TROISEIME PALRTIE. De la syphilis des nouvcati-nks. (363. - Les maladies ve'n~riennes des enfants ont rarernent ete' l'objot des rechierchos des rn~decins. Plu-. sieurs raisons en ont 6te' la cause: d'aboi'd, cotte maladie nWest pas tre's fe'~quente au debut de ]a Nvie; ensuite, les enfants qui en sont atteints lardent rarement 'a succomber; enfin, cette affection est souvont me'connue. Doublet (1) est celui qui a le mieux 6crit sur cc sujet; jo suivrai son ouvrage en plusicurs points. 664. - La plupart des auteurs admiettent que F'enfant est contamin6' dans le scm de sa. mere; d'autres, cc sont ics moins nombreux (2), admettent chez les nonveau-nes la. n6cessit6 c'un contact imrn~diat iil]a suite duquel la. maladie paralt e't s'6tend. Plusieurs, raison~s m'obligent "a me ranger 5t cc dernier avis. 665. - Les premiers ne peuvent s'appuycr stir cc fait que I-a gue~ison de ]a syphilis chez tine femme enceinte entraine n~cessairement la. naissance d'un enfrant bien portant; car uin adulte ne peut e~trc gu~ri doeIb. syphilis constitutionnelle sans quo tous los sympt~nmes primordiaux, idiopathiques, alent disparu. Au contraire, ]a syphilis secondaire des enfants pourrait paralttre cong&e nitale, parce quo choz oux tous los accidents ont une marche plus rapide quocbcez los adultes, et quo les sy.mpt6mes locaux ont uno grande tendance "i so genera-. liser. Cola, tiont, "a cc quo lour's (issus sont plus de'licats et plus irritablels,2 a cc quo leur peau. est plus fine et leur circulation plus rapide qu'a iun Age plus avanc& l. ais, jo (1.) Girtanner a traiL6 cc stijet 1r~s cornp~temernt; mais surlout Mallon, Berlin, Putdgnat, Diday dans ces derniers temps. (2) -Surtout Girtanner. 1. 16 2112 TRAIT91 DES MALADIES V1EN1RIENNES. lo demande, qui done a vu, au moment m~me de lour naissance, des enfants avoir su-r le corps des taches syphilitiques ou des u~ce'res sur les amygdalos? qui a jamais observe', chez eux, d'ulc~res secondaires ou seulement une syphilide? L'apparition de ces sympt6mes au bout de plusicurs mois ne prouverait rien ici; car Los parties du corps d'un fcetus ofl l'on observera. de *s sympt6mes syphilitiques sont prk~is~ment colles oii la contagion a Pu avoir lieu, cellos qui, se trouvant recouvortes d'un 6piderme mince, sont plus Facilement con tamin6es (1) que chez les adultes, ou encore cos parties qui auron t 6t comprimees et' contuses pendant le travail de la 'parturition. L'6pidorme de ýces e~n~ants est Si d6licat que le virus peut Wle absorbe par les parties qui en sont recouvertos, ce' qu'on n'observe pas chez les adultes en raiso n de conditions oppos6os. Cot e6pidorme est m~me d'autant plus susceptible que 1'kat maladif do la rn~re cause souvent Ides naissances pr~mature'es, ou, au moins, fait quo P'enfant est Faible et d6licat'. Jo veux, Lou tefois, dclaircir ces difficult~s, ot je le forai la premi~re Fois quo I'an me presentera. un enfant ne" d'uno m~re atteinto de la syphilis cons titu tionnello, mais chiez laquelle ii n'oxistera aucun sympt~mo d'accident primitif, c'est-a'-dire aucune trace do bionnorrhagie, do chiancros ou do vdg~tations. 666. - Los sympt~mos suivants, propros ý la. blonnorrhagie, s'observen t sur los m~mes parties quo choz los adultes, c'ost-ii-diro hi oii il n'existe pa's d'6piderme et oii (1) L'infection de la nourrice par 1'enfant qu'eIle allaite, n'est pas une chose rare. Comment pourrait-on expliquer qu~trn enfant communique un chancre au mamelon, en tetant, s'iI ne porte iui-m~me quelque ulc~re prirnitifa a face c>Jerne on A la face interne des 1Mvres? 11 faudrait admieitre ai'cc cela que la syphiiis gandrale peut engendrer des accidents priinitifs, ce qui &arrive jamais. SYPHILIS DES N0UVEAU-NJ-S, 243 ii n'y a pas Cu de solution de conti-nuite'. Ainsi, les Paupie"res, surtout les paupieres supericures, se gonflent ci s 'enflamment; elies soft d'abord se'ches, mais elles ne -tardent pas 5i s~cre'ter une mati~i-e Acre, pur~ulente, d'un jaune verdAtr~e, souvent tre~s abondante (sympt~me de la blennorrhagie de l'4ieifl, quand elie est due 'a un contact direct). Pendant le sommeil, les paupie'res se colient l'ane a". l'autre,, ce qui est un des syrnpt6mes essentiels de cette affreuse maladie chez les enflan is; puis ii parait des taches stir ]a corne'e; inais la suppuration de i'ceit et la. cecit6 en sont rarement la cons6quence. Les oreilles peuveni fournir la m~me suppuration. 667.- Les coins de la bouche, le Frein de la. langue, la partie an~drieure des gencives, se couvrent de petites ulcerations dont le fond et les bords sont indue'6s, c 'es-at-dire de v6ritables chancres. Des bubons des glandes parotides et sous-maxillaires en soft la.cons&' quence. 668. -. Les narines se'cre~tent tine mati~re purulente (bleninorrliagie nasale), qui se concr~te et Formne des croi~tes. 669. - Les sympt~mes des parties ge'nitales, les chailcres du gland et de la. vulve, la strangurie, le gonflement des testicules et des grandes l0vres, les gercures et les pus tules "a l'anus, sont-les, manifestations les plus ordinaires de la maladie. La gonorrhde ne s'observe pas sur les, parties g~nitales des enfants males; on rencontre seulement chez les petites lilies tin 6couleruent vuivaire jaun~tre gui se distingue facilemeni. du suint~eient aqucux auquel les enfants nouvieat-nes du sexe f6minin -sont parfois sujets. 670. - Les sympt~mes qui paraissent chez les enfants stir des parties oii la contagion ne peu-t avoir lieu chez los aduutos sans biessure pre'aiable, ne sont, lc plus 244i TRAIT1, DES MALADIES vgNEIENNES. souvent, que des signos do syphilis puisdo dans los organos g~nitaux de ]a mn're. On observe des inflamma.tions de ]a poau sur los parties qui rocouvrent imme'diatement los Os, parties qui sont contaminkes par le pus au. moment oii Ilefcetus traverse le vagi pendant l'accoucliement. Ces sympt~mes so d~veloppent d'au tant mioux que l'6piderme est plu-s fin et permot plus facilemontl'albsorption, et qn'dt a edid contus ani moment do la naissanco. Ces sympt~mos sont los suivants: 671. - La poan. qui recouvro los os frontaux,, los lemporaux, l'occipital, los ornoplates, lo sacrum et le coccyx, los os des orteils et los talons, est extedrieuroment rouge et cnfiammde; I'dpiderrne tombe, los plaics, ains-i-depouille'es, suppurent et so couvrent d'une croiute blanche, sous laquello s'accumule (I) une humour Acre et infecte. Lorsque los parties deviennent noires, cola -tiont -an ddveloppoment do Ia gangre"no, signo d'une mort prochaino. 672. - On observe autour do l'ombilic la mdme intiamunati-on. et dos ulcdrations aussi graves et dedpendant do la mn~me cause. Cola tient "a la constriction "a laquelle on soumet cetto rdgion apr~s Ia naissance, et aussi an travail d'6liminalion ijui est necessaire pour la chute du cordon orubilical; cos deux circonstancos favorisont, en offet, F'action dui virus sur cos Iparties. 673. - Los sympt6mes qui indiquont chez los adultes l'absorption dui virus s'observent aussi chiez los enfants qucique temps apre"s lour naissance; jo veux parlei' do l'engorgement, des glandes. Los bubons paraissent. aux glandes du con, des oreilles on des aisselles, suivant quo los chancres existent aux le"Yros, au cuir chevein on sur (M. Dautres fois ii se forme sur ces nWmes points des tumeurs enaflammde~s, brunalres, molles, qui donnent lieu "a des uic~rations dangereuses. SYPHILIS DES NOUYEAU-NES. 2145 les 6paulos; dans les glandes do l'aine, si les chancres occupent les parties genitales ou s'ils existent au nivean de i'os sacr6, du coccyx ou des orteils. On los rencontre sur tous ces points, si le virus chancreux a 6t6 absorb6 par l'enveloppe cutan~e sans ulc~ration prealable. Ces bubons sont plus frequents eotplus faciles ' naltre chez les enfants quo choz les adultes. Ces turnours passent a la suppuration lorsque le inercuro n'intervient pas pour detruiro lo virus. Lorsqu'olles s'ulcerent, la maladie a une grando tondance o envahir los os los plus voisins. 674. - Los symptbmes do la syphilis secondaire paraissent toujours plusiours (1) semaines apres la naissance; heaucoup d'autours disont au bout do doux mois. La peau so rocouvre alors de taches bleuattres, conrne chez los adultos; ces taches devionnent pou a peu proemiientes, ot so rocouvrent d'une croiite seche et verd'tre; ou bion ce sont, do simples excoriations qui succedent aux chancros, paraissent dans le pli des aisselles ou dans ceux du jarrot, on encore dans la rainure interfessie're. Ces gercuros ont uno teinte blanc jaunAtre. D'autros fois la poau so recouvre d'une multitude do petits points semblables 'a des 6cailles do son; des ulceres secondaires naissont sur los amygdales et dansla bouche; des pustules paraissent sur le dos des doigts et des oiteils, s'ulcerent, rongent los ongles "a leur racine et los font tomber; des ger~ures suintantes se forment autour do l'anus. On n'obsorve pas chez les enfants de gonflemont des os, ni do blennorrhagie clez los sujets males. 675. - Los enfants porteurs do cette raladie sont toujours -maigres et faiblos; leur peau, surtout cello du visage, ost bleuktre; elle est pliss6e et rid6e comme cello des vieillards. 676. - La methode ordinairement suivie pour guerir (i) Girtanner a dit de dix 4 quarante jours. 2146 TRAITE DES MALADIES V1ý,NAIBhNNES, la syphilis des nouveau-n-es consiste 'a soumettre la mere ýi un trai lernentrnercuriel avantL son accoucernment, si I'on est en d roit de craindre que l'enfant naisse syphilitique; c'est diele encore quo I'on prend pour intormediaire pendant Pallaiternent, mais on ne donne jamais le m~ercure directement "al'onFa-nt (1). 677. - Si la me~re se sou met au traitemeni avant la parturition, it* faut liii donner des boissons rafratchissantes, des acides, de h6gers purgatifs, des hains, en mmem temps- qu'on lui fait prondre des mercuriaux; on tend ainsi ]a m-aladie plus supportable et I'accouchemont plus facile. Apr~s la dGlivrance, et 'a partir dui douzlikme jour qui snit los couches, on pratique tous les deux jours une fricti-on avec I ou 2 draclimes d'onguont napolitain; faisant consommer ainsi de 3 ýi 4 onces de cette pommado dans l'espace de cinq, donze on trente semaines. Pendant cc temps, Ia me~re doit allaiter so enfant, afin de lui Faire prondre le sp6ci Clique antivMn6 -noen en m~me temnps que son lait. 678. - Si l'onfant a deja subi un commencement de traitement mercuriol dans le sei-n de sa more, ii so trouve hawbitO 'a Flaction do ce m6dicamenqt, et Ie lait mercuriel no liii crause. acucune sou Ffran-ce.; s,inon, si le mercure n'a jamais. p6nWt6 dans sos tissus,, cc lait mlu donne des tranch&es, de ]a chialour, lui enlie'vl 'appktit, surtout quand lc petit malade nWest pas tenu assez chaudement, oti lorsqu'au ccontraire ii est expose ý un~e trop grande chlealur. 11 faut alors cessor las frictions, user do moyens.calmants, do boissonrs nollientos et do lavomonts. 679D.- Sans cela, on voit survenir les ulc~res d'h6pital, qui enkwvent un tre~s grand nombro d'enfants. (1) Nainlenant. on emploie Ics fumigations, comine le veut Girlanner, ou bien on fait pi'endrc chacjue soir 6 la malade 80 goulles de )a liqueur de Van S-wicicen. ces detix inoycus sont dgalement nuisibles et dangereux. SYPHILIS DES N0UYEAU-NIS.2 2477 680. - Peu apr~s, vers la sixieme seraine, arrivent une fievre lente, la diarrh6e, etc., accidents qui causent un tres grand nombre de d~ces. 681. - Les autres enfants echappent peu h peu au danger, les accidents v'n6riens s'eFfacent successivement, et le malade reste plus ou moins e-xpose aux affections ordinaires 'a son Age., 682. - Tout cc qu'il est possible de dire jusqu'a pre' sent, c'est que la syphilis des nouveau-n~s est curable; quant au traitement suivi jusqu'a cc jour, ii. est tellerent entour6 de dangers qu'il est impossible de recommander son imitation. La premiere remarque qui se pr~sente, porte sur le grand noinbre de feemmes enceinies dont la sante doit se trouver alitree par I'administration du mercure continuee pendant un temps qui varie entre cinq et trente semaines, et par les autres moyens affaiblissants qu'on y ajoute; c comie cc traitement est mal ordonne, ii ne gu6rit pas toujours Ia' oji ii devrait le faire. Si la mere porte une syphilis constitutionnelle Ir~s d~velopp'e,.ce traitement ne produit aucun soulagement chez elle ni chez son enfant, c cc dernier meurt presque toujours. D'un autre c6t6, le traitement suivi pendant la grossesse, laissant une disposition naladive speciale, des souffrances independantes de cci tat et plus habituelles, ou d'autres circonstances encore, font souvent que la m"re n'cst pas en tat de nournir. Ii faut alors confier l'enfant a une nournice; mais celle-ci court d'autres dangers, car le contact des chancres que l'ewfant porte dans la bouche cause souvent des ger~ures et des ulceres au mamelon, puis l'engorgernent des seins, la cessation de la s6cretion laiteuse, toutes conditions qui empechent de continuer l'alLaitcment. Les chancres des l6vres et du frein de la langue rendent la succion difficile, rnme impossible. Dc plus, ce tcraitement esi 248 f11AIT9 DES MALADIES VENIMIENNELS. long, le pcti( malade succombe souvent avant qu'il soiL fini, ou bien. 1fair de l'h6pital engendre des affections mnortelles pour lui. Quant aul petit nombre de ceux qui 6chappent "a la mort, l'irritation entretenue par le mer6ure, la faiblesse qui l'accompagne et qui est due 'a laction produite par ce medicament, pre'dis'posent l'enfant ai des maladies graves ou "a une cachexic chronique dont la mort est la consequence. Je ne m'6tendrai pas davantage sur les dangers que cc traitement peut avoir pour ]a rnire et pour l'enfant, parce que j'cn ai d~jii parbf6 'a propos des inconvenients du traitement, par les onguents.683. - Je ne puis apprepcier non plus l'utilit6 r~ellc d'un h6pital destine' a* recevoir les enfants de la classe; bourgeoise quand uls naissent entache's de syphilis, et dire si un semblable 6tablissernent offrirait assez d'avantages pour compenser les sacrifices quo son entretien exigerait. Je no connais qu'un h~pital de cc genre, c'est celui qui existe en France (1), oii l'on s Poccupo mieux que. chez les autres nations des bosomns de l'humanit souffrante. 684. - Je no me prononcerai pas non plus sur la me'thode que l'on suit dans le traitement de la syphilis pour les enfants Agds de six mois au plus, me'thode qui consiste ýi leur faire prendre, comme aux adultes, une dissolution de sublime' corrosif, mais seulement 'a des doses plus faibles. Je no puis nier quo cc rmedicamnent leur ait 6'te donn6 avec plus d'avantago quo chez les sujets plus Ag I a dose e~tant d'un dixi~me, d'un huiti~me, puis d'un quart, et enfin d'un dead-grain dissous, (1) Cet dtablissement dtait 1'hiospice de Vaugirard, qui avail alors pour inddecin Fr. Doublet, a ulceur d'un A~moire sur les symptdmes et le trailement (les maladies ven(ýriennes chez les enfants notiveau-nes. Paris 1791, in-8. Depuis ii a di rduni A l'liopital des Enfants malades. SYPHILI.S DES NOUVEAU-NES.2!9 2119 dans une-fisane sucr~e. Mais combien d'enfants succombent avant d'avoir a tteint eeL Age. et de pouvoir faire usage de cc pre'cieux medicament! N'oublions pas qu'il estquestion ici de la syphilis des nouveau-ne's, et que le sublime' n'est point applicable au moment de la naissance. 685. - L'administration publique pourrait certainement venir en aide aux populations pour concourir 'a la conservation des elnfants, but (1) qu'Ielle devrait se proposer. Ii faudrait pour cela qu F, lle ft~t convaincue comme je le suis, et comme une foule d'observations et d'exp6 -riences peuvent le faire admettre, que les enkiants ne con Iractent la syphilis que par le contact direct des organes gdnitaux de la mere pendant l'accouchemcnt (2). 11 flaudrait aussi qu'clle pi~t sc convaincre que l'on peutt souvent traiter une femme 'encein-te, porleur d'accidents yphilitiques primitifs, sans lui faire courir aucun danger, sanys l'exposer "a un accouchement pre'matui'6, et qu'il West pas plus difficile de )a gue'rir que tout autrel sujet d'une faible constitution. 686. - On m'accordera, sans doute, le premier point; mais le second peut, je 1'avouc, susciter quelques diffliculte's. On dit qu'un traitement mercuriel radical offre (1) Girtanner dit qu'une m~re syphilitlique accouche presque toujours vers le sixi?~me ou le septime mois de sa grossesse d'un enfant mort, cela sans cause ext~rieure appr~ciable. 11 rapporte cet avortement Ai Ia mauvaise qualitd du sang de la more, sang qui doit servir Ai la nutrition dul fcetus. D'autres fois les mouvements de l'cnfanE cessent ai partir du sixi~me ou du septime mois; cependant 1'accouchement se fait A Lerme, rniais 1enfant v'ient mort et 5 demi putri-d~i. Enfin, s'il nail vivant, ii est inaigre, ddcharnd, et ne Larde pas At mourir. Quelle perte pour ]a posLdritd I N'est-il pas ndcessaire de chercher un traitement plus Ofr pour gudrir ]a syphiflis des femames enceintes, afin d'viter cc deull aux families et cette perte aux k tats? (2) On ne devrait jamais, dans les maisons d'accoucliement, laisser une femme syphilitique atteindre aui terme 4e sa grossesse saus 01re 2),5 0 TliAlTI' DES MALADIES VEONE'RIENNES. beaucoup d'inconvdnients pour la me~re et pour son enfant, et qu'ainsi on ne doit essayer de les gue'rir qu'apr~s Ilciccouchemnent (1); je rd'ponds qu'agir de la sorte,07c'ost supposer que le traiternent est plus redoutab~le quc la iinaladie, cc qui est vrai quand on emploic les frictions, le calomel, etc. Mais ces dangrers n'existent plus quanci on emploic Ie mercure soluble avec les pr6 -cautioi-s (lon( j'ai parid'; je puis dire que je-dois 'a cc meldicatnent. la vrie de plus d'une rn~re et de plus d'un enfant. Je reoxoic, pour [application, "a cc que j'7ai dit plus hiaut, laissant iý Ia sagacited du rnddecin le soin de modifter mes prd'ceptes suivant, les circonstances accessoires qu'il rencontrera. 687. - Un enfant nouveau-ne' atteint. de syphilis n'offreh pas do g,,randes ressouirces si les sympt~mes ext6 -ricurs sotit arrive's 'a un haut degre' de de'veloppement, Si Ic sujet est aalnagri, qu'it tic puisse plus. teter ou que ]a mn~re nDCsoit PlUS en dtat de le nourrir; mais ici encore ii no faUt pas so dd'sespedrer. 688. - Dans cette dernie're hypothe'se, ii est. impossible do re'ussir sanis le secours d'une nourrice; car le pauvro petit 6tre slhabiiuerait d~ifficilement "a une alitnentation trop richie, ot nie pourrait triomphier 'a la fois de cette difficult.6 et d'une mnaladie aussi dangereuse quo la syphillis. Gu essaic, en mrnie temps, de lmi faire boire, un pent do, hit de che'Nrre (cc qui est, important surtoutquand giidrie de tous les sympt~nies qu'elle peut prdsenter. Tout au moims devrait-o-n faire cicatriser les chancres des parties g~nilales par 11'extrait de Sattirne, afim dkviter queI lenfant soit infecttd au moment de sa Daissauice. On pourrail ensulte, apsrs1accoucliemient, entireprendie un traitement mercuriel destindýU-~~ ttruire le virus. Toutefois, ii est boujours prdf~able- de faire suivre ce dernier pendant a grossesse. (1) Qni petit conipter le grandI nombre davortements qui arrivent chez les niallbeureuses pour lesquelles on observe les prescriptions mdthodiques, et qu'on ne veul pas gu~rir de la syphilis avant leur accouchemeut?7 SYPHILIS DES NOUVEAU-NIS.21 251 1'enfant ne pout toter), cLi [on remplace ainsi touto an ire espece de nourriture jusqu'a' cc qu'il y ait unp, am~lioration notable obtenue. A lartir do ce mnoment, on passe ai une alimientation plus riche, oii l'on fait e~ntrer des biscuits et. plusieurs, au tres substanices l~ge"ros. Quant au. me'dicarnent, ii Faut rocourir au niercure soluble d~s qu 'on ost appele aupre~s du malade, apru~s l'avoir dedbarrass6 des saburres des premie'res voics. Le ruercure soluble est on offet la sonic preparation dont lFaction douce, appropri~e c t rapide, puisse faire naitre des esp~ranccs qu'aucuno autro no saurait r~aliser, 689. --Le plus souvent, it est. inutile de donrier plus d'un grain do ce i-m6dicamcnt- Le mioux ost de o Icinler avec une drachmc do( poudre de r~glisse', ct do donner do cc mnelango (toujours on une seule dose et une fois par jour) 50 gra1inDS le premier jour, 7 grains le second, etc., jusqu'it cc qu'on olServe l'altation du visage, l'agitation., los coliques, la mauvaise odour do Il'haleinc, la chaleur des yeux, et~c., signos certains do la fie~vrc mercurielle. Si ces sympt~mos f~brilcs sont doeruddiocre intonsi, t,csi la. modification do la minladio est, pou marquee, il ftaut. rovonir au, mercuro et le donner comme je Vions do lo dire, en ayant soin do s'arrkter d~s quo Ia fin'vro m-ercuriolto est asscz forte pour faire tairo los symp-t~aes e'~ne'riens. X partir do ce moment, on so contento do donner 'al'cnfant du lait do che~vre, lequel doit composer toute sa nourriture jusqu'a' Comple'te guerison. 690. - S'it ost, possible dc faire non rrir l'enfant par sa mere de's los premiers moments qui suivent la naissance, on se contente de, faire prendre aý celle-ci Ileinorcure s01ubleO aux doses quo j'ai indique'es pour los adultes. 11 Faut comnrnncer de's qu'on est, appele' prc",s do la malado, on ayan-t soin, toutofois, d'observcr toutes 252 TRAITE' DES MALADIES VIENE"RIENNES. los precautions (1) et do pormottrol'usage des moyens accessoires que son 6'tat re'clame. Des que la fie"vro mercurielle paraltra, le lait do la ne~re deviondra un mnoycri curatif assez 6'nergique pour gue~rir l'enfant. 691. - 11 faut donner "a Ia nouriice le morcure soluble aux m~mes doses -qu'h la me're, ot avoc los meos pre'cautions, lorsque cotte femmo doit donner lo soin 'a un onfant infect6 do la syphilis. Co me'dicaonlet a, dans ce cas, un double offot: d'abord, ii pi'reserve la n-ourrico do l'infoction, et, do plus, son lait,' etant renda me'dicamentoux, pout dovenir curatif ý lui soul de's quo Ia fie'vre mercuriollo ost assoz intense pour qu'il en soit ainsi. 692.- Mais quand it ost impossible do faireo donner Ie soin 'a un onflant, ou quand on no vout pas le faire, it faut, dans I'int6rkt du traitoinent, inottre le nouveau-n6' "ai la campagne ot lo conaor ha des mains s~U'os. 693. - Pendant lec traitoment, ii faut haignoir l'enfan't deux fois par jour dans doel'eau do guimauve tie~do, le laissor dans co hamn pendant quclquos minutes, puis l'ossuyor doucemont. On saupoudro sos ger~ures et 505 excoriations avoc do la poudre do lycopodo, ou Noen on los recouvre avoc do la charpies do toile. On le change. doux fois par jour do lingo jusqu'hi la gue'rison; on donne ai l'nFant autarit do mouvomont quo possible, et, l'on renouvollo tres souvont l'air do sa chambre. 11 Faut cornbattre la constipation avec dos lavoments d'oau do savon. S'il oxisto do potits aphthos, on los touche avoc un pincoau trorp6 dans do l'oau contenant un centie'mo ou un cinquantib~mo d'acide sulfurique. (1) Si Hen ne s'y oppose, la gudrison sera compipLe d&s le douzi~me j04r des cowb~esi. APPENDICES 5 253 APPENDICE. Depuis que cet ouvrage est, sous presse, j'ai eu l'occasion de faire plusieurs observations quo je d6sire consigner ici. Sous, le rapport de la preparation du mercure soluble (t), Jo crois qu'il faut 6viter quo le nitrate de rnercure, dont on est oblige' de se servir, con tienne du Chlorure de mercure, afim de n'avoir aucun acide libre m~l6 au sel. m6tallique avant d'ope'rer sa precipitation. Je crois utile, en consequence, de layer les cristaux de sel. mcicuriel. avec un dixie~me de leur poids d'eau distillde, de los faire se~cher ensuite ontre doux foujillos de papier avant do los dissoudro et de. los pre'cipiter. J'ai remarqu6 aussi quo l'esprit do sol. ammoniac, ne contenarit qu'utne quanti~t6 inappreciable d'acide chiorhydrique, devait 6tre pr6f6re, comme moyen do pre~cipitation, aux coq'iilles d'oeufcalcinees, et que le mercuro soluble pr&pare par cc procM6dd tait bien prff6rable.'II n'y a pas, en effet, d'acide plus re'pandu dans Ia nature quo l'acide chiorhydrique, et je n'en. con-nais pas non plus qui gene davantage notre prdparation. Or, quel quo soil le soin apport6 par Ic pre'paratour dans sos manipulations, ii. est tr~is difficile d.'eviter sa pr~sence. Do la" vient quo, le pre'cipite' obtenu. ost blanc, cc qui ost du a~ la presence d'une certaine quantit6ded mercure doux qui a dos offets parfois funos Los. Dans cc cas, le mioux est do faire bouillii', pendant uno heuro, Ic pre'cipite' avec cinquante fois son poids d'eau distilhepe, do decanter, et, do fairo s~chier lo re'sidu enitre deux feujiles do papier broujilard. Si V'on voulait m'objector (contrairernont au ~ 619) quo l'estomac le plus sain renferme toujours une. certaine (i) voy. )a prfface, 254 APPENDIC1R. quantitM d'acide chiorhydrique, lequel d~composo le sel mercuriel, ni~me quand celui-ci ne renfermo aucune trace do precipit6 blanc, et qu'un eFfet semblable doit avoir lieu dans l'intestin, jo repondrais par los faits quo me fournit mon experience porsonnelle. J'ai remarquk, en effet, que le pr~cipitd blanc, introduit dans l'estomac, loin d'agir coinme poison, formo une petite masse insoluble et caustique, et que le mercure soluble, pris dans les m~mes conditions, forme une trbs faible portion de pr6cipitd blanc, qui cause bien quelquos nausdes passagOres et de faibles tranches, mais que le mucus intestinal enveloppe et entratne bient6t. Du resto, cot accident n'est pas 'a craindre quand, apres avoir pris son mddicamont, le malade boiL une couple do verres d'eau de Seltz& car, d'apre's un grand nombre de rechordies, jo puis affirmor que o'acide carbonique, ddvelopp6 par la fermentation, dissout leprdcipiLt blanc~qui aurait de la tendance "a se former, et memo le lurbith.; quo cette dissolution est eniretonue par la lemperature do l'estomac, Landis qu'il se formorait un precipit6 inevitable si lo compose mercuriel rencontrait dans l'estomac de l'eau do chaux ou du carbonate d'ammoniaque caustique. En observant Loutes ces precautions, it sora possiblo d'6viter los tranch6es que l'oxyde, do mercuro cause toujours. Parmi les antidotes les plus capablos do combattre Les mauvais effets du mercure mal administre, surtout les ulc~res rongoants (~~ 331, 381, 403, 648, 649), je citerai le foie de soufre, dont j'ai ou occasion d' prouver maintos fois la valour (S 608). Ce m~dicament calme aussi Lres bien 'irritatior chronique caus6e par un long emploi do co m6dicament, les douleurs des mombres, la fiUvre consomptive, ies sueurs nocturnes- et la salivation. APPENDICE. 255 Un jeune homme qui s'e'tait fait traiter dTune gonorrh~e, accompagn6e de petits chancres, avait pris en six semaines une telle quantite' de mercure doux qu'il lui etait survenu une salivation dont rien ne pouvait triornpher; ct de plus, une fie~vre hectique, avec d'abondantes sueurs nocturnes, des douleurs de'chirantes dans les mnembres, un -tiemblement g-6neral et de grosses pustules sur la peau- du ventre. Ces sympt~mes nouveaux ayant et osdrs comine veneriens, le mercure Put donn' de nouveau; alors les pustules se' transformrn"rent en ulce? res profonds qui atteignirent jusqu'a' un, deini-pouce de diamne'tre, s'enflarnnie'rent, s'.entoure~rent de boids 6~lev~s, e-t sd couvrirent d'u-ne C-rocite pseudo-mnembra-. neuse du plus m'auvais as"pect. Mais. ce qu'il y avaiL de plus grave encore, c' etaiL dos uIcirations 'qui avaient en vahi la gorge, la partie post~rieure des flosses nasales, les axnygdale'sIe voile du palais et la. [uette; ces ulce*i'es rnena~aienL de' de~ruire les parties molles; un pus sanguinolent coulait par les Fosses nasales, et le malade ne pouvait articuler une parole; ii e'tait tre~s amnaigri et tre~s abattu. Aucun moyen ne parvint ýt to soulager jusqacc que je hii donnasse 10 grain's de foie de soufre (1) en vingt-quatre heures. Ce rn~dicamcnt produisit tine amelioration rapide, de sorte que los autres moyons, c'est-a'-dire l'acide s-ulfurique, quo j'omployai pour arr~ter la fie'vre de suppuration-, et une solution de nitrate d'argent, avec laquelle je touchai los ulce~res de la bouche, firent un bien rapide eL durable. Ce inatade Put bient~L en 6tat de sortil', ce qui permettait d'ae'rer sa chambre. Le traiternent Put cdntinu6 pendant plusieurs (1) Je fus aussi obhig6 dadrninistrer le foie de soufre Ai des pers.onnes bien portatites, qui avaient couclid dans la rn~ide chambre que le malade, et qui avaient dtd prises spown~aameni de salivation et de suceurs nlocturnes, tant lair C-iait vicid par les vapeurs mercurielles. 256 APPENDICE. semaines avoc avantage, et la guerison e'tait presque cornpketo lorsque cc jeune hornme, CtAnt resl6 expose au froid par un temps rigoureux, fut pris par ]a fie~vre-. On avaiL n~glige', sans m'en- avorlir, la pr~claution d'ouvrir los fcnktres, commo je l'avais recomrnandel. Le malade rotomba (res vito clans so 'n premier e'at de souffrance; los ulc~fes dc la. gorge et deja p6riph~rie dui corps reparuront avoc une nouvelle intensit6; legaland lui-m~me se couvrit ýh oLet h de petits ulce'res, profond-s et rongeants qui no parurent jamais, du reste, sur los points oh los chiancres avaient existe'; ]a fie'vre avoc 505 sueurs nocturnes, ics douleurs do'chirantos des rnorbros7 la salivation, roparurent et ' gagnerent chaque jQur en intensit6. J'cmployai tout co qui avaiL e~u jus que-bi un hon effot, mais cc fut sans succe.s, et on peu do jours ce malade arriva. aux portes dui tomboau i:ilno comprenait plus noen, avalait "a chaque instant sa sative, no reconnaissait plus sos amis, et no pouvait plus so remuer dans son lit. Jo soupeonnai alors quo lair renferme" dans ]a charnabre pourrait bion contenir des vapour morcuriolles, et quo colles-ci, agissant sur Ic malado, avaiont renouvel6 toutes, sos souffrances. Jo me mis alors "a faire prendre 'a cc inoribond 3 grains do foie do soufre en solution par houre; lo succ~s fut tel qu'au bout do douze heures ii y avaiL de~j~a uno am.6lioration sensible, et qa.'on continuant cc nmhdicamnent ctI. 'usage des autres rnoyens que je luii avais adjoinis, jo Jo rarnenai pe ah peu a la vie et a' laa sante'. J'ordonnai d'exposer 'a decouvert, dans la. chambre, tine dissolution do foie do soufre, destine'e "a deruire chirniquernont los va-peurs mercurielles qui pouvaient viciori' 'air. J'abandonne los consequences (10 ce fai't aux m 'ditatLions des praticiens. 110 ESPRIT DE LA DOCTRINE HOMOEOPATHIQUE (1). On no pout conailHre lessence des maladies et les chanigemionts cacli~s qu'ellos produisent dans le corps ii a donc do 1'absurdite' a prdtendro fonder le traitomnent sur los conjectures quion dtablit sur cc sujoL. On no saurait devinor los vertus cura lives des m~dicaments an moyen d'hyTpotbe'seschbimiques, on avec le secours des impressions qu'ils exercent sur le sons doel'odorat, do la vuc ot du gocit, ot ii est absurde do vouloir, d'apres los presomptions qui naissent d'uno paroitle source, appliquer ~la. gu frison des maladies ces substances dont Fl'aus entralne tant do danger. Une (cele m6hbode a beau invoquer l'usago general en sa favour, 6tre m~rnc la seule quion suivo depuis des milliers d'ann~es, ii n'en est, pas momns contraire "a ]a raison et aux intrWts dui genre humain do prondro pour des ve'rit~s los vagucs, liypothe'sos qu'on so forg-e sur la. nature intimne des maladies, et d'opposer "a celles-ci des vertus non momns imaginairos attribu~es aux me'di-camen ts. 11 faut quo cc qui a I)Osoir d'ktre. onlev6' dans chaque maladic pour ]a convertir en sant6' soit clairemont reconnaissablo 'a nos sons, et quo chaque medicament exprirne d'une manie'ro manifoste et appreci~able cc quill pout gue'rir avec certitude, avant quo nous soyons fond~s "a1'employcr contro u~nc maladie quelconque. (1) Ce rn~moire a paru, dans tin journal Len 1813. 1. 17 258 ESPRIT 1DE LA DOCTRINE EI0MOEOPATIIIQUE. Sans cola la. m~docine ne cessera d'6tre une sorte de loterie oii LYon joue sur la vie de SOS semblables, ct jamais elle no doviondra un veritable secours pour Il'hommo malado. Je vais faire voir ce qui s'offre h," nous d'incontestablement gu6rissable dans les maladies, et commient ii faut s'y prendre pour s'assuror des ventus curatives que poss~dent los irnedicamen Is, afin d'cmployer ensuite ces substances ý titre de reme~des. Nous no pouvons connaltre la vie quo d'uno manie~re om~pii'iquo, par sos manifestations ou ph~nomnens, et ii ost absolurnent impossible do s'en faire une ide dpriori, par dos speculations md'taphysiquos. Jamais los mortels ni'apercevront, jamiais its no d~couvriront par des conjectures, cc quo la vie est en elle-mkme et dans son essence intime. La vie do 1'hiomme et sos deux e'tats, la sanld el tla. maladie, no saui'aiont 6(re expliqu~s par aucun dos principos qui sorvent 'a 1'explication d'autres objets. La vie no pout Atre cornpar~e l ienn dans le monde, Si cc n'esl at olle-m~m~e. Nut rapport enti'o eLle ct une machine hydrauliqtie ou autro, une opdration chimnique, une decomposition et une production do gaz, une batterie galv~anique. Enu n mot, elie no ressomble "a non do cc qui lio Nlit point. La vie humain o nobit sous aucun rapport a~ des lois purement, physiques, qui n'ont do force quo panmi Los substances inorganiques. Los substances ma.t'rielles (lont l'organismoe humnain ost compos6 no suivont plus, danis cello comibinaison vivanto, Los lois auxquelles la matie'ro ost sourniiso dans I'etat do non-vie, et cites no reconnaissent qu~e los lois propros at la. vitalite'; cites sont ators anirudes et vivautes, comme le tout esi. anime' ct vivant. Dans l'organismo regne une force fon ESPRIT DE LA DOCTRINE IIOMOEOPATHIQUB. 259 darnontalo, ineffable et toute-puissanite, qui ane'antit touto Vendance des Iparties constituantes du cor'pSasehs conFormier aux lois do ]a prossion, (lu choc, do la force d'inertio, de la Fermentation, do La putre'facti 'oi, etc,., et qui los soumet, uniquemoent aux lois merveilleuses do ]a vie, c'est-a"-diro los rm.aintient, dans Ni'at do soensibilite el d'activit6D ndessa-iro 'a ]aconiservation. du tout vivant, dans un diaL dynamiique prosque spirituel. L'dtat do l'organiisi-ne dd'pendant donc uniq'ueririet do colul do la vie qui I'anim-e, it s'ensuit- quo Ie changement auquol nous donnons 10 nomn do ma~ladie ost 6galoment, non Ipoint un effet chirnique, physique ou mecanique, miais le rdsultCat do i-nodilications dans la maniere vivante dont I'hiommne sent. e1 agit, c'esi-ha-dire un changernent dynamique, une sorte do nouvelle exist~ence, doni la consdquenco doit dtre d'amienor un-chiangementi dans los propriedtds dos principes const'ituants m~atdriels du corps. L'in'fiuonce des causes morbifiquos, doni la plupart agisscnt dui dehors pour ongendrer en nous los diverses, maladies, est aussi presque toujours tellement invisible et imimatdrielle (1), qu.'elle no saurait ni altdrer immdsdiatoment la forme et la substance des -parties constituanies (10 notre corps, ni versor dans nos v'einos aucun liquide AXcre et nuisible, capable do modifier et do corromipro chiruiquemient la masse do nos hu meurs, hypothe'se insou tenabloeiesanspreuves, inaiginde p'ar quelquos tdies, remnplies Wd'ides mdcaniqucs. C'ost par leur virtualite' quo los causes excitatrices des maladies agissent sur 1'daL do notre vie d'uno mani~re puremon~t dyna(1) II faut excepter quciquesinalaies chirurgicales et 16s maux produlks, par dcs corps W1angers non susceptitlesd'etre dlgdrý-s pits'fiftroduisent qumelquefois dans le canal aliwent~imr. ~260 ESPRIT DP, L& DOCTRINE 11ON1OEOPATHIQUE. mique, en qucique sorte spirituelle. Elles cornrencent par' d~saccorder les organes de la. force vitale, etl'existence mod iie'e qui en re'sulte, le changement dyna-mique qui s'ensuit, entraine un changement dans la rnanie~re de sentir (malaise, douleurs) et d'agir (anomnalie des fonictions) do chaque organe en particulier et de IFensemlble des organes, cc qui doit, n6cessairement en entrainer aussi dans les liqueurs dont nos vaisseaux sont pleins, et ddterminer ]a s~cr~tion de substances inaccoutume'es. G,'est, Ia ' in~vitable resultat du nouveau caracte"re qu'a pris ]a vie, caract,6re qui di~ffre de celui qu'clle a dans 1'6tat de sante". Ces substances iinaccoutum6es ou anormales qui se mani festentdans lesrmaladies no sont done quo des produits de la. maladie ellc-m~me; cues doivtent ne'cessairernent Otro oxcre't~os tant que cette dernie~re cons~erve son caract~re actuel, et ecues font ainsi partie de 505 syinpt~mos. Ce sont uniquement des effets et par suite des manifestations deol'anornalie qui existe h li'mte'ieur, et, quoiqu'elles soient, souvent con tagieuises pour d'autres personnes saines, elies n'exercent sur le corps rnalade qui los a prod nites aucune action capable d'ongondror on. d'entrotonii' la raladie, c'est-a'-dire qu'elles no re'agissent point commne causes morbifiquos rmaterielies (1), pas plus qu'un homme no penit infecter d'autres parties de son corps ou augmenter son mal avec le liquido qui d~cotile do son chancre on de son ure~tre atteint do Gonorrhe'e, pas plus qn'une vip~re ne pout so (t) on ne- peut done pas plus, en balayant et dloignant m&dcaniquement ces substances, tarir la source d'oai elles dtdpendent et giuerir la maladie e~le-m~me, qu'il West possible de raccoui-cir )a durde d'u~n coryza ou de Ie gudrir en se niouchant souveot; on a beau ne pas se moucher, le coryza W'en dure pas un jour de 'Twins que ne le coniporte sa nature. ESPRIT DE 1A DOCTRINE t10EI-OM PATHIIQUE. 261 faire une morsure mortelle ou dangereuse avec son propre venin. D'apres cola, ii est evident que les maladies do l'homme, engendrees par l'influence dynamique et virtuelle de causes morbifiques, ne sont originairement que des modifications dynamiques et pour ainsi dire spirituelles du caractire. vital de notre organisme. On vout sans peine que ces alt~rations dynamiques du caractere vital de notre organisme, auxquelles nous donnons le nom do maladies, n'etant autre chose que des changements dans la manie~re do sentir et d'agir, elles no peuvent non plus s'exprimer que par une agr6 -gation de sympt6mes, ce que c'est seulement sous cette forme qu'elles peuvent arriver 4i noire connaissance. Puisque, dans un acte aussi important pour la vie humaine que la curation d'une maladie, ii n'y a d'autre objet de gu~rison admeltre qu'un etat du corps malade distinctement reconnaissable " a'aide des facultes dont nous sommes douds; puisque nous ne devons pas prendre d'autre guide, altendu qu'invoquer de simples conjoncturos ou des hypotlie'ses dfnukes de preuves, ce serait d'mence, ct mnme attentat contro l'humanite, ii suit de 1o que los maladies, modifications dynamiques du caractere de la vie, s'oxpriment uniquement par des modifications dans la mani "re do sentir et d'agir de notre organisme, c'est-a'-dire uniquemont par une agrdgation de symptames apprdciables. 11 n'y a non plus que ceuxci qui puissent Wtro l'objet do la guerison dans chaquc cas do maladie. En effet, tous les symptlimes elant enleyds, ii no reste quo la sante. Los maladies n'6tant que des alt6rations dynamiques do 1'etat de notre organisme c du caractlre de notre vie, ii n'est pas non plus possible aux hommes de ols 262 ESPRtIT DI-A Lk DOCTRtINE HOM,%wOEOPATHIQIJE, aneantir autrement, qu'au moyen de puissances et de forces qui sojent 6'galement capables de produire des modifications dynamiques dans I'd at de l'organisme humairi. En d'autres termes, les mddicaments gud'rissent les maladies d'une manie're virtuelle et, dynamique (1). Ces substances actives et ces forces qui soft 'ai notre disposition (mddicarnen Is) op~re'ert la gue'rison des maladies par la nmrne puissance dynamique de modifier l'dat acluel et le caract~re vital de noire organisme, dans sa.rnani~re de sentir et, d'agir, que celle en vertu de laquelle elies affectent, aussi Ilo'homre en sante', le modifient dynamiquement, et provoquent en Iui cer' tains sympL~knes morbides dont La connaissance, comme on le verra plus loin, nous procure les notions les plus certaines sur les 6tats maladifs que cliacun de ces mddi(1.) Is ne les gudrissent ni par de prdtendlues propridtds dissolvantes et mdcaniqujement incisives, d~puratives et dvacuaiives, ni en vertu d'One actjyittd qui les rendrait propres Ai expulser dlectivement des principes morbiliques imaginaires, ni au moy-en dWon pouvoir antiseptiq ue, agissant comnie sur de la viande pourrie, ni par aticune influence chimique ou physique, comnme s'ils agissaicut sur des clioses mnatdrielles mortes, ainsi que les dcoles im~icales l'ont de tout temp~s imagipq etci yý 4 Ia vdriLd, les nindclcins imodernes ont julsqu'ýi on certain point commencd 'a considdrer Ics maladies commne des modifications dynamiiqties, et cherchd d'une cvirtaine mani(%re Ai Jes conibatire dynamiquemient aussi par des mddicamcnts. Mais, ne reconnaissant pas que l'activitd sensible, irritable et nutritive de 'la vie est variab~le l'I intini in mnodo et qu~alilate, seuls cliangemnents intimes qul puisseut venir h notre coimnaissancc par lent rdtlexion 4 1'cxtdrieur; ne considdrant pas ces changements, tels qu'ils sonL rkellemenL, coinme le seul objet de gudrisoii qui ne puisse induire en crreiir; n'admettant hypotlitiquement qu'une auignmentation et, une diminution anormiales de cette activitd quoad qu~antitate~m; enfin atiribuiant non mnolns arbitrairement aux substances in(dicamenteuIseS la vertu. de raniener cetic augmentation et cetie. diminution an type normal, moyen doul ils se servent pour expliquer la gin~rison, ils Wont Ogaleneuti devant les yeux quechciin~res, chinieuires quant ý l'indication, Lci chim~rcs quant 4 Ia manai6-e d'opidier des md'dicamients. ESPRIT DE LA, DOCTRINE HOMOEOPATLIIQUE. 263 caments pout gue'rir le plus suirement. It nWest done, dans le mnonde, rien qui puisse accomplir la gu~rison, nulle substance ou force qui soit apte 'a produire dans l'organisme humain un changoment de na'ture 'a en expulser la maladie, si ce nWest un agent susceptible de d~saccorder l'6tat de Il'homme en g6ne'rai (d(ynamiquemont), et e *n consdquence aussi de mnodifier morbidemontL ktat des sujets qui se portent bien (I ). Mlais, d'un autre c~t6', it n'y a point non plus dans la nature d'agent ni do force capable d'affecter morbidemen t lhornme en sante', qui no poss ede en. m~me temps lo pouvoir de gue'rir certains 6tats morbidos. Main tenant, puisque la faculte' de gue'rir une maladic et celle de prod nire une affection morbido choz les personnes bien portantes sont ins6parables I'une de 1'autre dans tous les me'dicamnents, et quo cos deux facult6s procedent manifesternent d'une seulo ot m~me source, c'esta-dire do la puissanice qu'ont los m'dicamnents de mnodifoer dynamiquemont l'e'tat de Il'hrinom, et que par consequent aussi ceux-ci ne peuvont point -igir s'ur le inalados d'apre's uno autre loi naturolle inh~rento que colic qui pre'side "a leur action stir los individus so portau~t bien, it suit do h quo la puissa-nce du mn'diearnent (jui gue'rit la maladie chiez los malades ost la rn~me quo cello q~li lui fait excitor des sympt6rnes morbidos chez Il'homrne en ploine sante' (2). Nous trouverons done aussi quo Ia puissance curative dos rne'dicaments, ou cc qui pout Wtr opere par chiacun d'eux dans les maladies, no s'expriine jamais plus clai(i) Par cons(Squent, cette puissance n'appartient ýI aucune substance qui ne serait, par exemple, quie nouirrissante. ()La difTdrence do rdsultat dans ces deux cas dUpend uuiqucmneiu dle celle de l'objeL i modifier. 26Q. ESPRIT DE Lk DOCTRIINE IJOMOEOPATIIIQUE. remont et no peut arriver 'a~ notre coniaissance d'une mani6ro plus pure et, plus comp] ke, quo par los phe~norenens et sympt~mos rnorlidos (sortes do maladies artificiellos) auxquols sos substances donnont, liou chez l'homme on sante'; car de's quo nous avons sous los jyoux le tableau des sympt~nmes morbides particuliors produits, choz 'ihom'mo bion portant, par los diverses substances me'diciinalos, ii no nous resto plus qu'a'i recourir ai des experiences pures, soules capablels do de'torminoL' quels sont los symipt~mos me'dicamontoux qui -tou~jours font cossor et gue'rissont, certains sympt6mes morbidos d'uno manie're rapido et durable, pour connaflre d'avance ccltii d'entr~o los rnddicametnts dont on a etudie' los sympt~mes particuliers, qui est lo plus su'r moycn do gu6rison dans cliaquo cas donni"ded maladie. Quelque rsimplo, vraio oet naturelle quo soil cetlo proposition, quoiqu.'on soil on droit do croire qu'ello aurait d6ja' du" dopuis lon3gtornips 6tre admise comme priiicipo fondamontal danis l'appre'ciation dos vortus curativos, cepondant personne jusqu tici nWen a eu aucun. soup~on, mmorne loigne. Pendant los milliers d'ann~cs sur los dv6noments dosquols l'histoire s'exorco, nul u'a prossenti cello source si nalurolle do la connaissanco dos propriikt's curatives dos medicaments, et n 'a eu. l'ide'o d'y recourir avant d'employer ceux-ci dans los maladies ecues rn~mes. Jusqu'au temps actuol, on a loujours cru no pouivoir consta icr IlIaction dos rn'dicainents quo d'apres le rdsultat do leur application h l'homme malade: on cherchait "a la connaftro dans los circonstances oii tot mi'dicament (donne" ( lo plus souvent un m6langc do divei'sos substances ) avrail t 6t officace contro un cas dgalernent, donn'ded maladie. Mlais le, resullat hecurcux do l'adininisl ration d. Iutno. substance m~dica ESP~RIT DE LA DOCTRIiNE'[OMOLOPAI[JIQUE1. 265 mennteuso, m6rno, cc (jul so roncontrc raroernen, dans un cas de maladie dkci-it avoc oxactitude, no saurait jamais nous faire connaitrie los circonstancos dans losqueules celto suIbstanlce pourrait de'sorinais WLe salutaire, puisque, "a 1loxcoption des maladies prod uites par un iniasmo fixe, la petite vi'rolc, ]a rouigeole, los syphilis, la gale, etc., ou do cellos qui soul dues 'a plnsiours vices toujours somblables "a eux-m~~mes, comme la goutto, etc., toutos los autres; no sont quei des cas iso1ks, c'est-ai-dirc quo chacune apparait dans la nature sous la forrme d'un assemblage di ff6rcnt do sympt-rnes, (iue jamais cule n'a cxist6, on n'existcra jamais exactemm ontsmblable ýi cc qu'on ]a voit 61ro aujourd'hui, et quo, par cons~qucnt; la re'ussite d'un rome'do dans tel on tol cas no pout servir 'a concluro quo la memosub1 -stance op6rera la gtierison dans un autro cas ( qui sera diffe'rent). Le rapprochement forc6 do cos cas do ]a maladie quo, dans sa sag11esse, ]a nature a i'endns diffd6 -rents ii linfini, Jouir re'union. sous un certain nombro do formes nominales, cornme cellos que Ia pathologric cre'o arbitrairomont, esi une c muvro humaino, sans r~alit6', qui entraino do continuelles illusions, et qui fail sans, cosse confondre ensemble des 6ta'tsdiff~ronts los uris des autres. Uric autre m~lhodc non momns incoi-taine et snjotte " induire en erreur, quoique gt6n&ralernent snivie do ton to antiquit6', consiste i dtablir des proprikets curatives ge'nerales pour los rne'dicaments, d'apre~s ['effol qu'ils out prodnil daus dos cas isol6s. En proc6daul aiusi, ]a matie'rc m~dicalo, so fondant sur cc qu'uu me'dicament a produit, par oxomple, do temps on tem~ps et dans quciqucs cas morbides, une secretion d'uritio plus abondanle, do la suour, l'ap [iarition des r6gylcs, la cessation des convulsions, uno sorte do somineil, I'ex 12 66 ESPRIT DE LA DOCTRINE IIOMIOEOPATHTQUE. pectora lion, etc., 6'ri ge cello substance en diure"Liqtie, sudorifique, omrnmenagogruo, antispasm-odique, soporifique, be'chiquo, eoc., corifondant ainsi les mots (10 pen(lant I'usaige avec coux de par lVusage, concluant du particulior au. general, contre (odtes los lois de la logyi(lue, e1 fa-)i sanDt m6rno du conditionnol I'absolu; car ce qjui n'a pas lo pouvoir do provoquer dans tbus los cas l'UrJI)0 ]al-ILI noels rigles, le sommeil, l'expectoralion, no saurait non plus, pour Il'honime qui raisonne juste, merilor absolumcnt ic titro do sudorifique, de (linrelique, d'cmmena111goguo, do sopoririqjue, do b~chiquo. C'est ],i coeondant cc quo fail la mali~ro m6dicale ordinairo. Somme totla, il ost impossible quo, dans des associations si (livorsificoes do syii-ptmorns diff6ren Is, bibls quo sont, los maladios infinimont varie'os doel'lomme, l'omploi d'unn toyen puisso moltre an jour son action me'dicamentouso purTet01primitive, 01 enseigner co (ton doit posilivomont attendee do lui sous lo rapport des modifications I" 6prouver e dFlorganisme. Los i-nedicaments no peuvenl, nons fournir ces rensoignernents qu'auktan qu'on los fail agir sur l'homme en santed. In lorrogeons-nous ensui to l'exp~rence, pour savoir d'ello quols sont, los Nh'monts inorbides arlificiels (onU observes par suite dol Faction des me'dicaments) sur le s.ecours dosquels, on pent compter dans certains 6lats morbides nalurels; lui dernandons-nons si lo moyon do rarnoner la sanl6 do la manie*re la plus cerlaine 01 Ia plus durable consislo? employer soitlels xzn'dicaments (lui sont aptes 'a produire chiez ihommeoen sant6' un e'1at maladif di//ercul do celni qu'on v~ent gu6rir, soil ceux qul (beormiIncnt cliez Il'homme bien portant un dtat oppose i celni qui a 1i~u dans los cas dont, on so propose la gudrison, soil oenfin ceux. qui provoquont chez les su ESPRIT DE LA, DOCTRINE I1IOIOE-OPATHIQUE. 267 jets en bonne sante'une'tat analogite6 ]a maladie naturelle qu on a sous les yeux, car iti Wy a que ces trois man ieres possiblos do modifier 1'organisme, la re'ponse "a uno semrblable question n'est point e'quivroque. De6ja, par soi-m~me, it est manifesto que des me'dicaments qui agissent en sons diff~r'ent (allopatliiquemenz), qui ont, de la tendance 'a produire, chiez 1'homine bien portant, de 's sympt6mes non identiquos avec ceux qu'ombrasse la maladie dont on se propose ]a gue'rison, ne sauraient, d'apre's la nature des choses, 6tre convena.bles et salutairoes, et qu'ils (lOiVent agir d'une mani~re en quelque sorto oblique; autrement chaque maladie pourrait 6tre gu~rie promptoment, scirement et, avec dure'e par le premiier medicament venu. Ma 'is comme chaque me'dicar-nent poss-ede un. mode d'action different do celui des autres, comme chaque maladie ddtermine, d'apre's los lois d'ernolles do la nature, un ddsaccord do l'organisine humain diff~rent do celui qui est occasionne' par los autres, cette proposition imnplique contradiction, co qui suffit pour de'montrer IlIimnpossibilit d'un hon re'sultat en paredt cas, tout changemont quol.conquelno pouvant Wre opere quo par une cause appro. prie'e, ot non per quamilibet causarn. Aussi l'exp~rience confirme-t-elle tous los jours qu'avec ces mdlangcs (isparatos do medicaments inconnus, ]a pratique vulgairo produit sans doute toutes sortes d'offets, mais quo la gu~rison est celui qui so rencontro Ie momns. La secondo mnii-iere do traitor los maladies par dos mddicaments consiste "N emlployor des substances qui agissont d' uno manie'ro con Iraire ( Cnantiopatluiquement on antipathiquernent) "a l'dat morbido existant. 11 nest pas difficile non plus (10 concevoir qu'uno paroille m6lthode no saurait jamnais procurer do gu~rison durable, 268 ESPRITf DE LA DOCTRINE IIOMOEOPATIIIQUE?. parce que le mat ne doit. pas larder 'a reparalire, et un degr6' plus fort qu.'auparavant. Yoici cc qui arrive en parcil cas. D'apr~s une disposition admirable de la cr6a.lion, Jes Atres organise's vivants n'ob6issent point aux Lois de ]a nature inorganique; uls ne re*ýoivenL point, comme celic-ci, 1'impression des choses ext~rieures d'une rnanie're purement passive, ne ce'dent pas comme elic aux influences du dehiors," mais tendent "a 6tablir le contraire de cetto action qu'ils ressentent, (J). A la. NY6 -rit6 lc corps humain vivant e6prouve, dans Les premiers moments, qucique changemnent par suite de L'action qui'exercent sur lui les puissances physiques; mais ce chiangement, n'est pas durable, commec dans les 6tres, inorganiques, et ainsi qu'il devrait L'6tre pour que Ia puissance m6dicamcntcuse agissant en sens inverse de (1) Le sue vert qu'on vient d'exprimier d'une plante et qui ne joult plus de la vie, ne tarde pas ýi p(lir sons l'influence de ]a luimi~re solaire, et finit par se &tcolorer, tandis que la plante vivante qu'on a fait ýtioler dans une cave reprend piomipternent sa teilnte verte naturelle, palrl'effet de son exposition atu solcil. Une racine tirde de, terre et sý-che ( morte), se ddiruit bientOt dans un sol chaud el hunfide, au lieu qu'une racine vivante y pousse (IC vigouretix rejewtos. La bi~re mousseuse se. change rapidemcnt en vinaigre Ai 96 degrds du tliernioni~tre de Fahrenheit, dans tine bout~eille; iinais, At ]a uPnme temptdrature, clans Pestomac, elie cesse de fermenter, et devient en pen de temips un suc nourricier Lr~s doux. La viande a demi pourrie, mang~e par un homnme bien portant, est celle qui fournit les excrdments les nioms fdtidcs, tandis qtie le quinquina, qui arr~te si puissainment la putrdfaciion dans les substances animales privdes de la vie, opt~e Sil l' Is isc-res sains de miani6-e a produire des vents de l'odeur Ia plus repotissan Ic. La chaux s'empare de tous les acides clans la nature organique; inais loirsqu'elle est ingdrin('e dans un estomac samn, delld termine commaiundnent d;--s sucuirs aigres. Tandis qtIl n 1'y a riCO qtli pr'serve pitus sfirement. ]a fibre animale morte de ]a putrefaction que le tannin, les ulce'res de Phlonimec vivant deviennent sordides et verts quand on les asperge frdquenmuient. de tannin. Une main plongde dans Veati claude, devient. ensuite plhis fraiche qtie l'autrc main gui n'a point did~ baigne'e, et cela 'atutant plus que l'eau du bain dtait plus chaude. ESPRIT DE LA DOCTRINE IIOMOEOPEATUI-QUE. 269 la maladie pait produii'e un effet stable, une gu~rison durable. Bien loin de la", l'organisme humain vivant tend "a determiner, par antagonismfe, le contraire pre'cisdment de l'affeciion qu'il a rc~ue dui dehors (1). Ainsi la main qu'on a tenue pendant qucique temps plong~e' dans de l'eau "N ]a glace, ne reste plus froide apres en avoir 6'te' retiree, ou. ne se bornie pas 'a reprendre la temp~rature de l'air amb 'iant, comrnc ii arriverait 'a une boule de pierre; elle ne conserve pas non pins la. cha.lour dui reste du corps; mai-s plus l'cau du hain est froide, plus cette eau a longteMps 'ag0 sur la peau saine de la main, plus aussi cette dlernie~re s'enflamme et devient chaude apre's avoir 616 retii'6c. Ii ne peut donc, pas manquer d'arriver qu'JVun rne'dicamont agissant en sens oppos6 des synp t~mes de ]a maladie ne rnodifie en bien que pour un temps tres court (2) le sympt~rne morbide existant, et ne larde pas a~ 6tre oblig6 'dc ce'der 'a1'antagonisme qui pre'domine (lans, les corps vivanits et qui provoque Ie contraire, c'esta-ieun diaL opposd " lam'lioration fallacieuse produite par le palliatif, et semlblable au mal primitif. Or cet 6tat est une vdi'itable addition faite 'a la maladie premi ere, quii n'a point did' gudrfie; c'est par consequent cette maladie proinie're h un degrrd plus fort. Le mal (MI Clest la loi (le la nature, d'apre~s laquelle Pemplol de chaque mddicament produit bien d'aboi-d certains cliangements dynamiques et sympt~mes nioi-bides dans le cor-ps huinain vivant ( effet primitif), mais dtei-mine ensuite, au moyen d'un anutgonisme par-tictilier, qu'on peut appeler, dans beaticoup de cas, penchant "a la conservation de solxn~me, un ~tat diiectement opposd "a cehii-IAk (effet secondaire). C'est ainsi, par ex~inple, que Pusage des substances narcolique~s dUerniine d'abord Vinsensibilitd, enisuitfe Iendolorisscmen I. (2) De m~nie qu'une main qu'ou s'est bride n te reste gu~re froide et sans douleur qu'autant qu'on la laisse p)Iongtde dans J'eau froide. 2 )70 ESPRIT DE LA DOCTRINE IIO0MOEOPATHIQUE. continue certainement ainsi 'a tonjours s'aggraver, apre's qtie le palliatif ou le me'dicament agissant d'une mani~re oppos6ce et 6nantiopathiqne, a 6.puise' son action. Ainsi ]a doulour d une brilu'e ~hih main est, calm~e' promptement, mais pour quelques minutes seulernent, par I'eau froide, apre's qnoi la douleur cuisante et Finflammation deviennent plus v'ives qu'eles ne 1'taient auparavan 1. LinflamnimatLion, effe t secondaire de 1'eau froide, s'ajouto 'a linflammation, effet primitif de la bri-Ulurc et, que lean froide n'a Pu (letrUire. Le sentiment penible (Ie plenitnde qnu'on 6prouve dans l'abdornen par 1'cffot, duiresserrement habituel 1d-u yen Ire Jaraltt cesser comnme par enclianement., aussit~t apres Faction d'un, purgatif; mais, (16s le lendemain, la 1plenitude douloureuse roparalt, avec la tension de l'abdomen et le re~serrernent, du veritre, et an bout, de quelquesjours, ces accidents sont w~rne plus graves que par le passe'. La stupeur somnolente que produitl'opium est1 suivie de inuits dans lesquelles on dort beaucoup momns que de icoututne. MALis cc qui d~montre que cet 6tat cons6'cutif est une v~ritable aggravation, coest que quand oni liii oppose de nouveau Ie palliatif ( par exemple, lopium ai une insomnic llaIituelle on ia une diarrhee chronique), ii F.Aut lc donnor 'a plus forte (lose, comme pour cornbattre une maladic lplus forte, si 1'on vent qu'it produise, pendant tout aussi Pen do temps que la premiere fois, la mnime aIppaI'cnce d 'ýIimie'ioration. C'cst dans les nmaladies chroniqUes, pierre de touche de la vraic rn~decine, quo le caracte're nuisible des moyens palliatils on agisssant 6nantiopathiquement, se prononce surtout ý un haut degr6; car en les re~pd'ant, ii fdut, si Yon veut qu uls produisent. leur effet d~cevanL, une apparence fugace d'ame'lioration, les donner ý des ESPRIIT DE LA DOCTRINE IIOM0EOP&TUTQUE. 271 doses toujours do plus en plus fortes, glui compromlettent frdqu'ermo'nt la vie, et, qui assez souivent causent reellemeh.'t la mon du malade (1). It ne reste dlonc plus qu'uno troisiet-ne maniere d'emnployer les imedicamenls pour gu~rir r6ellernent c' est d'on donner chiaquc fois tin qlui ait, do la tendance a* provoquer dans l'organistino tine affection. morbide artificiolle analogue, et le plus analogue qu'il ost possible au. cas maladif pr~sont. 11 est, facile do prouver par le raisonnomnent que cello manie'ro d'em'ployor les m~dicarnents est la plus parfaite me" thode, la, seulo qiii soil bonne, ainsi que lo conslatent d ej' " d'innomibrables olbservations, et quo le demiontrent l'exp6rionce des mnedecins partisans do ma. doetrjne, el cello des faiLs qui se passent chaque jour sou-s nos yeux. Pour nie citibr qui'un pe'tit nombre do fails qui s'offrent, jouirnellemehit "a nous, jo rappollerai quo la, douleujr- cuisante lproduito par l'oau boujilante verse'e sur notre poau. so calmo on approchant di fou. la partie, si olle esi. rn'diocrement, bruidee, ou en la. tonant conlinuellement humect~o d'eau-d c-vie ou d'ossenco do 16 -r6be'nhine chiaude, qui occasionne uno sensation encore plus vive do brfilure. Ce inode inFaillible -do gu6rison est Fort usit6 parmi los artisans. La. douleur cuisanto quo l'alcool otl'oessenco de'terminent reste ensuite seule pendant quclques minutes en'core, attondu quo l'organisme, hounceopathiquomont de'barrass6 par clle do [infiarnimation excile'o par la. bridure, tie tartdo pas ý r6parer la le'gion do la. peau et forrnetin nouvel 6piderme, cc qui 6mpkche l'esprit de' p6ne'lror davantago. C'est ainsi (1) Comme Iorsqu'on rdpe'tc 1'opium ýi dose toujours croissanis3 1)0u1 pallier les sympt~ines graves d'wne inaladie chronique. 272 ESPRIT DE LA DOCTRINE IIOMOEOPAT[IIQUE.. qu'en queiques 1beures on gu6i'it, 'a1'aide d'un moyen excilani des (louleurs cuisantes, UflC 1rn'lure qili, traite'e par (les palliatifs raf-rai~chissants et des onguenis ordinaires, dfg6rnere en un ulec~renmalin, et continue ordinairemeni a suppurer pcndant des semaines et des mois, en causani beaucouip dc douleur. Les danseurs de profession saveni par une lorngue et vicille exp6rience que, quandl on s'esl. 6hauff au plus haul pointien dansant, onl sc rafratchui tr es [den, pour quciques instants, en se d6couvrant cti buvani deoI'cau. froide, mais qa'infailliblemreni ensuite on esi aiteint. d'une maladie mortelle, et sagemnent, au lieu dc s'exposer ('I1Fair, on. d'6ter leurs v6tercnts, uls prennent une boisson echauffante, de sa niature, du punch on. du 1116 chaud avec du rhum, cc qui, joint 'a une douco promenade dans la. chamlbro, les d6barrasse proruptem~ent de la. fie'vre chiaude produiIte par la danse. Do m6me un. vicux. moissonneur, apre's s'6ti'e fatigu6 outre mesure ct 1'ardeur dui soleil, ne prend jarnais qu'un verre d'eau.-de-vie pour se refaire: a~ peine uno heure s'est-elle 6coulke, qu'il n'e6pronvc plus ni froid ni chaleur, ci qu 'ii so trouvre parfailement lbiefl. Nul homnme expfrimient ne s'Pavisera. de plonger dans lean chande ou d'approcher du feu. un membre gele'; l'applicaition de ]a neige on le frotlerneni avec do 1'ean it Ia gl~ace est le reme'de homoeopathiquc connn de tout le monde en pareil cas. Le malaise prodnit par iine joie trop vivo (gaiet6 d'lirante, agitation, tremblement, mobilit6' excessive, baitem-ient de eccur, insomnie) code d'une manie're prompic ci, durable an caf, qui produi 'les un6res ph6nom "nes quand onl n'y est point habitue6. I1 y a encore une fonle d'6ve'noenwnsjournaliers qui confirmeni cello gramile vdrite', que la nature a voulu q'il f" possible aux hoinmes do se d6barrasser de ESPRI-T DE LA DOCTRINE HOMOEOPATEIIQUE. 273 leurs longues maladies par do courtes maladies tr~es analogues "a celle-s-[a". Des peuples qui. avaient langui pendant des sie'cles dans 1'esclavage et l'apathie, se rdAle I~h-'rent, repr'irent le sentimirent, de Jo-ur dignite, et reicouivrerent leur li1bert', arsavi t' fouIl.s aux pieds par ha tyrannic d~un conque'rant. On n'aura paaepen comprendre d'apr~s queules, lois do ]a nature s'ooere et doit s'ope'rer la seule curaLion rationnelle des rnaladiesy laur curation homceo-. pathique. La PIREMItru& Loi naturelle qu'ornon saurait meaconnai'tre ici*, osi cello-ci: t'afJictibilit' de l'organisme vivant par los tnaladios naturollos est, sans cornp~waison, plus faible quo c -elle par les niedicarnonts. Tous les jdurs et ýi chaque heure une Foule de causes excitatricos do maladies agissertt sur nous, mais n'ont pas le pouvoir do d~truire iiotre e'quilibre, do rendre malades ceux qui se portent bien. L'aclivit6o de la force vitale conservatrico qui reside en nous r6siste ordinai-. remie`nt 6 la plupart de ces causes, e-t1'homme conserve la, sante'. Ce nWest quo quand elles sont, arrivrdes a** un haut degr6d'Xintensite", et que nous nous y exposons trop 'a de'ouvert, qua- nous tombons malados; mnais, m~m alrsnous no le devenpns gravement quo qtiand, pour I'inslant, notre organisme a un c6te' faible et pr6& tantplus pai'ticuli6,reffleft aux attaquos, qui le rend plus apto % We affecte' par la cause morbifique prdsoute (simple ou compos~e), et 'a 6tre mis par elie en ddsaccord. Si los puissances naturelles, taut morales quo physi-. ques, auxquelles on dornne le nomn de causes morbifiqucs, avaient un pouvoir absoin do desaccorder I'organisme humnain, comme cules sont r~pandues partout, I. is 27l4 ESPRIT DE L'A DOCTRINE IIOMoEOPATTItIQUE. elles n-e lais-seratent. personne, en sant6; tout Ic monde serait mnalade, et nous n'aurions m~me point Uidec d'e Ia* sant6'. Mais comme, ge'6nal'ement parlant, les maladies ne Sol)t cjue des exceptions clans 1'dtat des hommes, -et qu'iI faut le concours d'un si grand riombre de circoristances et de conditions- diverses, de la, part tant des puissances morbifiques que du sujet 'a rendi'e malade, pour qu'une inaladie soiLt reelleme nt produite par ces causes excitativices, ii s'ensuit que TIhodbme est si- peu susceptible d'6tre affe-cte' par de semblables causes, qu'elles ne-peuvcnt jarais, d'une manie'rc absolue, le rendre malade, et qu,'aumomDS ne peuvent-elics desaccorder so'n organisme au point de le plon'ger dans e'~tat de maladie, qu'autant qu'il y existe en lui un~e pr6di-sposition spe'ciale. Mais il en est, tout aut'rernient des puissances dyriami*ques arlificieliles que nous appelons me~dicaments. En X0e2,tout vr"Ai ni16dicarhcleftaýgit e~n [out 'temps, dans toutes les circonsta'nces, ISur Ious les corps vivants et animds, et ii excite dans ces derniers les'sympt~mes qui* Ini sont particuliei's ( miýme susceptible's de frapper ics sons, lorsque la dose a e'(6 assez forte), de sorte qu'dvidemnment tout organiiS -e' humAain v'iv'ant doit dtre, en tout tenups et d'une i-naniPerc absolue, sai siet en quelque sorte infech de la rnatadie me'dicamentcuse, cc qui, comrno on saiL, n'est nullement ic cas des maladies naturelles (1). 1 11 suit incontestablement de tou-tes ce's observations, (1) Les maladies pestilenlielles elles-in~mes ne sont pas contagicuses d'une rnanic~e absolue, eLtn'atlaquent point tout le nioinde. Les autics mnaladies respecleit un biert plus grand nouibre d'Iomines, quoique CCUX-Ci S'expobent I 'rop aux N~icissitudes du temps, a celle3 des saisons, et Ai Il'ifluenice d'une fou~le d'aulres impressions nuisjibes. ESPRIT DE- LA DOCTRINE IIOMIOEOPATflIQUE-. 275 que le corps hurniain ost beaucoup plus enclin 'a 6tre aFfer-t6 eti. rnodifie' par los puissanices imied icirbales pie par lesauses de mal-adie et los rnias mes con tagiuX, 0ou; CC qui revieni au rnlme, pie los puissancos mi~dicin'Mes ont u~ne vertu absolu~e do d6saccordei' l'oroanismie humiain, iet que les affections morbifiques n'on' ont qu*'une tr_6 conditiýonnelle, susc-eptible d'd1re vaincue par l'autre. A la. rdiite' ii suit d6j'ai do lt"C que los maladies peuvent 6tre gueries par dos-mddicatiiwnts, c osl-a-dire~que a'aFfeclion morbide peut e(Ire kteinte, datisi'orgrahisme malade, lor'squ~on lui oppose' la. modificatioti convenable provoqu~e, par uno sul)stance m~dicarnenteuse. Mais', pour quo la guerisoni ait. lieu. r~ellernont, ii faut qjue la' seconde loi de la nature so trouve 6~galement observede. Cetie SE-COINDE LOI (lit qu'zuw affection dynarnique plus forte 1ezent, d'une. nanzitre diirable, ine au~tre affection dynamique nioins forte dams l'oraanisrne vivant, lorsque /a prenhiu're ressemble a' la seconde, quant a' Ie s p"c e. En effot, ~conme je crois l'avoir priouv6, la modification dynamiique 'a espe'rer dui ine'dicarnent noe doit point ktre d'unc autre cspecc quo la modification maladive, no doit pa's tro allopathiquc, afin qu'il n'en r6sulte pas un de'sordrc plu's grand encore, cc qjui arrive dans la pratique vulgaire; de fr e doit pas non' plus 6tre oppos~e, ou 6'nantio'pathique, afin qu'elle nWait point pour effot iine simrple ýpparen-cc do soulagement, une simple palliation, ine'vi tablemont su~iVie do l'exaspera lion dui mal prirnitif; cule doit 6tre semblable, c'est-a"-dire que lc me'dicam~ent, pour procurer une guerisori durable, doit avoir Ia proprike' de faire naltne des sympt~mes analogues chez l'homme qui jouit de Ia sant. Mlainienant, comme los affections dyiiamiques d~e 276 ESPRIT DE Lit DOCTRINE UIOMOE-OPATHIQUE. l'organismoe dues soil afla ralcadie, soiL aux m~dicaments, ne sonl roconnaissables quo par des manifestations de changemonts survenus dans la, manip',re d'a~ir et de ~sentir, et que par- consequent aussi la ressemblance do ces affections dynamiques ne p *eut s'exprimer quo par cello des sympt~mes,mnais quo l'organisrne, ktarit bien, plus susceptible d'Atre afla que p~ar lo me~dicament que par ]a maladie, ce'de davantage 'a l'affection m~dicamen Louse, c'esl-1i.-dii'e so laisso plus modifier par iell quo par i'affoction rnaladivo analogue, do la' suit incontestablomou L q'il doil 6tre d~harrass'dedo 'affoction mnaladive lorsqu'on fail agir sur liii un m6dicament qui, diff6ront do la mzaclaie par sa nature (t), se rapproche le plus possible d'elle par l'analogie do sos sympt6mes, c'o st-a'-dive est homiceopathique; car l'organismoe, en sa, qualit6 d'umit6 vivan to, De out admiettre "a la fois. doux affectionsdynamiques semblables, sans quo ha plus faiblo soil obliig- (10 c~dor 4 la plus Forte. Or puisqu'iI a do la tendance "a Wre affecti6 plus fortemi-ent par un m~dic -amen t quo par une maladie analogrue, colle-ci doil, n6cossa-ire. mont, to quitter, etcliso Irouve ensuile gueri. Qu'on no s'irnagino pas quo quand, pour gukir l'organisme vivant, do sa malatlie, on lui commrunique une af-foctioii nouvelle et, semblable, par une dose do m~dica.mont, homio.)opathki~te, ii so trouve par la"i plus charge' qu,"aupar~avanl, c'esl-h-i-dire qu'une addition ail t, de faite ai sa rualadie, do mAnie qu'uno lamie de, plomb, corn(1) Sans celte difttdrence naturelle entre l'affection maladive et l'affeclion m(,-dicarnenteuse, ii n'y anrait pas de gnidison possible; si les deux affections 5iaient non-senlernent seniblables, naias encore de nPnrne nature, c'est-a`-dire identiqnes, it ne surviendrail rien, on tout an plusstine eiaspdration du mall, de m~vi. qu'on n'obtiendrait jamais ]a guc-rison d'uii chancre en le pansani avec le pus pris stir le chancre d'une autre person n C. ESSPRIT DE LA D0CTHINPE IOMOEOPATIJIQUE. ~2r'7 prirn6e par un -poids do for, s'amincit encore davantagre Iorsqu'a colui-ci on ajoute une pierre, ou. comme iine pie'ce de cuivre e~chauFf~e par le fi'otternent devient plus chaude encore si on la plonge dans doel'eau boujilante. -11 nWen est point ainsi. Notre organ isme vivant ne se coroporte pas d'apre's les lois physiquies de la nature morlo; ii reag*it avec un antagonisme vital pour. en quaiMd de tout vivant ot ccbs do toutes parts, so de'barrasser do sa modificaition maladive er la laisse~r s'kteindre en lui, quand ii vient "a Wre saisi d'une autro affection' semblable plu~s forte, excit~e par un me'dicament homceopaIthique. Yoilh cornme notre organismo vivant re'agit d'une manie're dynamique et en quiieque sode- spirituelle. En vertu d'uno force active p-ar ello-midnie, ii fait cesser dans son int~riour uno modification discordante plus faible (Ia maladie), de's quoIe a puissance plus forte du mddicamcnt liomceopathique l'ui procure une affection autre, mais tre~s analogue. En d'autres termos, l'unite' do ga vie no permet pas qu'il puisse souffrir simultane'mont do doux de'saccords ge'neraux somblablos, et ii f-aut quo1a'affection dynarnique pre'souto ( maladie ) cesse d~s qu'uno soconde, puissance dynarniquc (n-udicament), plus capable dod le modifier, agit sur lui, et provoque des sympt~mes ayant beau~coup d'analogie avec ceux doel'autre. Queique chose d'analoguo so passe dans l'esprit lhumain. Par exemplo, une jouno filue afflige'e do la mort d'uno 'compagne, qu' on mo'no aupre's do pauvres enfants dont lo pare, beun unique souitien, v'ient do pe'rir, no dovient pas plus triste 'a la vue do cc tableau touchiant, mais y puiso un motif, do consolation; son propre maiheur ktant plus faible, ebbe se trouvo guerie des regrets quo, 278 ESPRIT DE LN DOCTRINE II0M,%--OI.0ATUIQUE-. lui inspirait sa compagyne, pa~cc pe ql'esprit, qui est, tin, ne pe IUt 6tre it que d'tie'. sculo affection de nm~re natur~e a la fois, et qu'u~ne affection s'kteint en lui, 1ors'. qu une autre analogue,, mais plus for~te, s'empare de rn, t ipress'ionne.''I a manie're d'un me'dicarnent hornoeopathiique. Mais Ia jeune fille ne so consolerait pas, si sa mere se mettait en coli're contre citle (ptpisance allopathiquie); oin. o ac', cc nouveau chagrin, d.une. autr e nature, n~e fera it que rendre son esprit plus malade encore. De m~mc uIW f~te joyquse n'agcih. rait sur iellpiqe commne un palli~atif, qui la distrairaiL settlement pendant quciques heures, parce que ]a nouvelic affection qui en re'sultcrait serait e'nantiopathique, et, Ilorsqu.'eIle rentrerait dans la solitude*, sa tristess'c n'Ien deviendrait qu~e plus proflonde, elie pleur'erait pluis am~remont que jamais la perte deI sa cornpagne. Ce qui a lieu ici dans la vie morale, arrive la dans ]a vie orra niqoe. Notre vie, qui nWest qu'unc, no peut dire en proie simultanernent h deux affections (ly nainiq'ioS generates 'a la fois; car Iorsqu-c la seconde ressemble 'a ra prerni~re, niais qu'eile a pl us do force, ieono ma~nquc jamais del'6,teindi'e et do Ia Faire cesser. Mais, si l'organisme huLmain. joujiss,-ant do la sant6" est de'j't" plus susceptible dto recevoir l'irnpression des me'dicaments quc colic des maladies, conMme je l'ai d6 -montr6, dans l'dtat do' maladie, ii. ressent l'irnpression des me'dicamen' ts lhomceopathiques avec incomparablement. plus do force quo celic des qimdicarnents allopathique's on dnantiopathiques', et il l'6prouve m~rne au supr~mo deard, parce qu't&tant de~j'a poussd par la nmaladie -il i nmani fes tatLion, do cei'tains symipt6mes, ii doit,so tioouver dispos6 "a en laisser parailre d'analogues pro ESPRIT DE LA, DOCTRINE FIOMOEOPATUIQUE. 279 voques par le me'dicarnent, de m~me qu'une affection morale rend plus impressionnable aux re~cits d'affections du m~me genre. 11 dolt donc n'6tre utile 8t ne6 -cessairo quo_ de donner la plus petite dose possible du mn'dicament pour, procurer la gu6rison, e t la n~cessit' de faire prendre uno dose tre's faible ressort de'j'a'(Iece qu'ici la puissance dynamnique du m6dicament arrive au but, non p~r la quantit-6, ýnais par la. virtualitde l la. qualite'(appropriatio~n dynqamique, lomoeopathie ) Plus considedrable, elke no sekrait point utile, mais nuirait, parce. que, d'un c&t6,.elle no gue'rirait pas la modiflication dynamique do I'affiction morbide plus ceitainemenon qu'une tre's Faible, et qluo-,(l'un autro c6t6, elie produiraiit une maladie m~dicamonteuse plus -cornplique'e, qui est toujours un rnal.., quoiqu'ollo se dissipo dans un laps do temps d~terrnin6'. L'organismae est done fortement affect6 par la puissance d'un'e tre~s petite dose mnkme d'U~ne substance me'dicinale qjui pout coniro-balanqer et 6teindrc la. totali(6 des sympt~mes do~la.rnaladie par sa. tendance a provoqu~er (Ieý sympt~mes soml-lables. Ainsi quo jol'ai de'ja- dit, it est de"livr6 doel'affection maladive au. momient oii. lIa,fection me'dicarnente use s'empare, de lui, affection par laquolle ii est infirilment plus onclin 'a so laisser modifier' quo par Uautre.Si los puissances rn&Jicinales, m~ne "a fortes doses, Dn'affectent IlIorganistne en- san'te quo pendant un p)etit nombre d~termine6 de jours, on con~oit qu'uno faible (lose, et dans los maladies aigue~s une tr~s petite dose, comme l'exp6rience a prouv6' qu'elle doit Otre dans los traitemnents homceopathiques, Pu issO n'affocter le corps quo pendant tres peu do temps, pendant m~rnel quelques lieu res seulement, puisque alors I affection me'dica '28G ESPRIT D17 LA DOCTRINE UOMO1EOPrATHTIQUE. menteuse qui a pris la place do ]a maladie, Sc dissipe insensiblement et no. tarde point "a Wro rem place'e par_ la, santd parfaite. 11 ne pout point y avoir d'autres lois quo cellos-Hi d'apre~s lesquellos Ia: nature do. l'organilsme vivant proc~de "a la gu6rison durable des maladics par les m~dicaments, etc'ost effectivernent de cello-mnatii'ro qu'elle Igtavoc uno certitude pour ainsi dire malhernatique. 11 n'y a point au monde' un- soul cas do maladie dynamique (ý Flex~eption doe1'agonie, d6 la decrepitude et do ]a dost-ruction d'un viscere ou d'un memb~re non indispensable fi l 'existonce) dont los sympt~mes ne puissent We ro ncontr~s avec une grande ressomiblance parmii los effels posilifs do queique me'dicamen-t, qui no puisso Alre gu~ri par cc m~dicament (1) d'une mani~re rapide et1 durable. Do toutos los mdlhodes curalives itnaginal~es, ii nWen est pas unoe seulo qui puisso de'barrasser l'hormmo malado do ]a mnaladie avrec plus do facilild', do certitude, do promptitude et1 do solidit6', quo 1'administralion d'un roimedec liomecopalhique ýi petite dose. ADDITION. - J'ai lu plusiours critiques qui porlaient ai fatux sur la seconde partie domna. MATItRE Mt, DICALE (1) Les gudrisons elles-mcemes qui, dans des cas rares de ]a pratique; vulgaire, dtonnent par leur succ~s, wont lieu qu'en raison d'un mdcdicamentO hoinceopathique que le liasard a glissd claus ia formiule. Jusqu'ici, Irs m~dicanieu s ne potivaient point wte chioisis Iiomcoopatluiqtiernelt, cofitre les maladies par les mnddecins, puisque cenx-ci ne clierctiaient point leurs effets positifs, leurs eflets observables cliez 'l'horme en santc,, que, par consequent, ius les ignoraient, qu'ils ne regardaient pas comnme applicables au traitemnenittdes matladies ceux que le hasar-l u~a fLilt, connalti'e avant eL depuis mon, ouvrage, et qtt'ils iie sotip~oniiaient point la jidcessitd, pour obtenir des gudrisons radicales, d'une coincidence- entie les effets des mddicamnents et les, syrnpt~mes des maladies.I ESPRIT DELA 1ADOCTRINE' 1JOMEO-:PATUIQLJIQE. 281 PURE, et notamiment, sur le ine~moire iniilul6: Esprit de la me'decine hiomwopathique (1). Je pourrais, "a 1.'exernpie de (ant d'autres, les pre'senter ici dans toute leur nudit6; mais je n'cn ferai rien. Je ne veux pas me charger du po'clie' d'e*terniser ces folies et leurs auteurs, el.j'aioinic -iux ne point r6vdler ces faiblesses de mes con lemporains ý ]-a po'st(rit6, qui sera sans nul doute plus 6clair~e. Cependantje mnepermettrai quciques r~flexions generales. Jouer sur los M'ots,7 tordre ~le sens des phirases, so perdr-e en longs discouirs inintelligibles a uxquels on croit ddnnet' un vernis scientifique, aeccim-ulor des injures, et emprunler des doutes 'a la ih~ot'ie, quand ii faudrait prouver Ile contraire par des faits, meclsembie; un syst~remedalitques par trop ridicule con tre une chose tello que l'homceopathio. Elle n'a rien it crairidre de Si rnise'rables moycns, dont tout 1'effet retomube sur cetix qui los emploicnt. Mais je vais indiquet'a i res adversaires un moyen plus puissant, infaillible, pour renverser, s'iI est _possib~le, (1) De qulelle instruction Wont pas fait pretwe mes critiques!I Je parlerai seulement de ceux qui ont derit honiopathie et homopathique au lieu d'homceopathie et-hornacopathique. uls d~montrent par 1A qqu'ils ne connaissent pas l'immepse diffi~rencce entre 6ip.ýv -t rp~wi, et qu'lls croicut ces deux mots synonynies. N'auraient-ils (loflC jamais enitendu parler de cc que tout le monde sait, de la 8cission eni deux branches irr~conciliables que la ditfdrence infinie entre4ui o t 6j~prdiit jI(is dans P'Eglise chirdtienue? Ignorei'aienL-ils assez le grec pour ne pas savoir qu'6F'.ýv veut dire senablable ( par exemple EiOipv?ýicj Iliad. _a), et 0"Votov, analogue. Jamais Il'iomccopathic nWa prienwdu gtiidir Ics, maladies par Ia mdrne puissance que celle qui les produit; ie l'e ut lc faire par une puissance qui n'est point identique, mais seuleuient ana * log *ue, paxr un m~dicameat qui ne peut p-roduire qu'un dLat morbide analogue A ]a maladie. 282 ESPRIT DE LA DOCTRINE HOMOEOPATHTQUE. cette doctrinie qui menace d'6touffer leur art conjeQ-, tural. L'homnceopathie repose -uniquemen t sur l'ex perience. Imitez-rnoi, dit-elle ii haute voix, mais imitez bien., et vous verrez a chaque pas la con~rmation de cc que j'avance. Ce que nulle rnatie're m'edicale, ce qu'aucun syst~rne de me'decine, aucune the'rapeutique n'avait fait ni pu faire jusqIti'ici, elie le demande 'a grands cris; iell veut Wte jug~e d'apre~s les r~sultats. La voih (ldonc pre~cis~men~t oui vous I oulez qu'elie soit. Vous pouvrez donc liii donner le coup dernort. Prenez des cas de rnaladie I'un apres l'autre, decrivezod les d'aprbs ]a marche tracke dans l'Organon, peignez-Ies si bien, d'apre's tons leurs sympt6mnes perceptibles, que I'auteur hui-ni~me 'de FI'omceopat~hie uWait rien. "adire contre I'oxactitude dui tableau, et, en supposant quo ces cas soient de ceux pour lesquels on pent trouver un rem6(de parmi les mnedicaments essay~s ju~squ'aujourd'hui, ciioisissez la stibstance rn6dicarnenteuso qui y'est le miceux appropri~e, lioriucopathiiquernen tpar'lant, donnezla senle et sans5 m6iange, 'a des (loses aussi faiibles que'le prescrit la doctrine, en 6loignant tonice autre in fluence m 'dicinale, et si le malade no urtps si egei pas prompterneMi, s'il no gudrit pas doncemont, s'il no gu~i'it pas d'utne mani "re durable, couvrez publiquernent l'homocopathio dc hionte, en proclabiant l'insucce~s d'un trai ternen suivi rigon reusernen t d'apre's sos principes. Mais abstenez-vous, je Nyous prie, de 'tout faux. L'im. p)ostureC t6t on lard ost d6rnasqn6o et fi6trie d'ineffa-.,ablels stigmiates(I. (1) QWon songe, par exemple, 'iala fametrse hisloire rdp~5te parbout, (1'tlne maladie qtiia vail, disait-on, Koizebtie, et dont on pr~lendit que- la irnddecine fondde stir la thdorie de 1'exciieinent l'Fa~ait guoti comme. E'SPRIT DE LA DOCTRINE UOMJ0EOPAT1I1IQUI-j. C28 3 Si, apres que vous aurez agi en. conscience, d'autres non momns.COnSCienCie ux que vous arrivent aulX Mhfes r~csultats en rep~tant, vos essais, si tout ce que I'hiomceopatine promet 'a celui qui la suit ficblement ni'arrive point, 'alors cette doctrine petiA 6tre 6-onsid6r~e comnme perdue, Elle est perdue Si ecue ne~se mo 'ntre pas efficace, si m6me edie ne de~ploie pasii-ne e~fficaci~te rernarqu able. Connaissez-vous un. nei'lleur moyen d'accabler cette doctrine, qui n'a besoin pi~e d'eii appeler au. bon sens et aux esprits- de'gags de pre"jugrs pour' trouver acce"s parlout? On seiait. lent6do le croire. Continuez donc, dans vos livres et dans, vo's journaux, a pr~ner, jusqu-'au de'gou' t, le jargon journalier de votre 6cole, et, i fausset' par malic'e Ice sens de ce quo l'ignorance n'a pas Pu de~naturer. Continuez ýi calomnnier, 'a injurier. L'hom-me impartial n'en verra quo mieux de quel. cWt est Ilelbon droit. VL'o~mceopathie Wien paraitra pie plus avantageuse par Icornparaison. E.le dissipera la. nui-t des absurd it6s consacr~es par le temi-ps; car cite e useigne 'a procurer des secours, certains dans (los maladIies con tre lesqiielles on n en avait point enc-ore trou6.0 Que direz-vous e.n v oyanl l 'auteur de l'homwopathic et ses, vrais disciples gu~rir proportionnellement beaucoup plus do malades atteints des affections los plus graves et les plus chroniques, lup, vous nWen pourrez soulagrer, et le faire s-ans peino, d'une inaniý-re durable, avec des rn6dicaments en petite quantit6, qili sont doux et sans, gofit, desagreable? Ce quo vrous appelez votre art par miracle. 11 tie tarda pas A O~re prouv'd (ue celte maladie 3tait fantastique, qu'on I'avaiit imaginde en faveur de la itidorie alors rdgoante, et ]a lionte du mensooge p~se encore, posera dternellement sur le nomt de, celui qui se Vest permis. 284~ ESPRIIT DE,-L.1 DOCTIIINE HO.IOEOPATLIIQUE. vous pormet-il d'en F~aire aulani? Un paroil re'sultat no rcnverse-L- ii[pas Nrotre miserable scepticisrue lheorique et l'impuissant charlatariisme de votre pratique? VTouloz-vous obtenir los m~mes succes? Irnitez-moi franchiement et loyalernont. 'No lo voulez-votis pas? Continuez 'a vous trai'ner dans votro ornie'ro d'avougle observance, dans la nuit des syste"mnes quo vous avez rdv.6s, altire's a et h par los feux folio Is do vos autorit's. sotennelles, qui vous laissent dans loembarr'as la" pre'cis~inent ofi le-ur secours vous se rail nckessaire. Et Si votre av'entureiise pratique, dans laquelle vous voyez ordiiiairoment arriver cc quo vous ne vou-s proposioz oui prornelliez pis, fait naitro en vous de la bile, qui chorcho 'a s'6pancher en- calomniant un art qui vaut mioutx quo Ic vOtro, continuez "a diire qu'ils sonL aigres cos raisins quo lo p6dantisme ou. la. parosse vous ernp~che d'aiteindre, ot laissez-los 'a d'autres qui rneritent mioux quo vous do los avoir. Confinuoz, si v'ous y trouvez plaisir, 'a lancer vos traits envioux contre 1'homceopathie; mais sach~ez bien qu.'en s'attachant "a Ia v~rite, l'envie est cornme le serpent, qui s'9use los dents plut6t quo d'entamer la limo. LA MEDECINE DE L'EXPI~iRIENCE (1). ~1. Consid~re comme animal, Il'homrne a 616e cr66 plis d6pourvu de ressourcos quo tous los autres animaux. 11 n'a ni armos pour so deFendrc comme lo taureau, ni agilit6 pour Fu-ir sos ennemis commo le corf; it n 'a point dWailes ou do nageoicos:, poi-nt d'abri imp6ndtrable aux agrossions du dohors cornmo ica tortue, on de retraito qu-i Ic mette 'a labri cornme uno foulo d'insoctes et do vors; point do rossource physique qul 6cearte do lui SOS ennomis, commo toe herisson. tci a torpille; point d'aiguii Ion commo laboille, point do vonin dans los dontIs commo I-a vipe're..ii ost expos6, flu et sans defense, 'a toutes los attaques des e-nn-emis do son espe~co. Commo animial, it no pout non plus noen opposor 'a laction dos 616ments e1 des mkt6oros; it nWost prol6g6' contro los flots ni pa-r le poil brillahiL du phoquo, ni par lo plumage 6pais ct gras do la ca Ine, n-i p-ar la. cuirasso luisante des scarab6cs aquaLi-ques. Son corps, dont la posanteur specifiquo to ce"de "a poine ii colle doel'cau, surnage plus difficilement quo colui d'aucun. autre quadrupe'de. 11 n'a pas, commo lFours polaire on 1'eidor du niord, un v6temoent impe'nerablo aux vents glacets. En vonant an monde, J'agnoau sail trouxer Ic soin de sa me~re; mnais I'enfant pri'iiait Si tine me~re ItendrO n'approchait pas Ie sion do sa. bouchie. Nulle part Ia. nature no lui offre sa. (1) ce fragment a paru en 180O5. '286 LA AMIDECINE, DE L'I E XP E"R WN C E. n1ourriture loute preparcoe, c-omtnre au. niyi-mecoph-age los fourmis, MIX Ichnieumons 'los -choenillos, ou aux abeilles le calico ouv'ort des flours. 11 ost assujetli u tn bien plus grand nornbi're do maladies que les. anim~alux, qui, en outre, ont lpour' re'sister aux onnemis invisib-les do la vie un art inud dgalement invisible, un instinct dont luimdme est dedpourvu. L'hornme soull quitte pd'nihlernent Lo-.s entrailles de sa me'ro; soul it en sort nu, faible, sans defense,. priv6 do t-out ce qui pourrait rendre son exis'tence supportable, de lout cc dont ]a inature s'est montrede prodigue rndrne onvers l5 insocto qui rarupe dans la poussio"re.%I Git done est la bonte' du Crdateur qui a.pu ddshe'riter 1'hom me, et Ihlomime so-ul, parmi lous los animaux, des necossitds do Ia vie'? M1ais la. source 6&ernellc doe1'arour n'a deshe'rit6 clans l'hoinme quo 1'anirnalit, afin. de.lui dispenser avec, plus do profusion cette 6tincelle doella Divinitd', cot esprit qUi lii fait trouver do quoi satisfairfal ' tous sos bosomns, assurer son bien-Oire et soe reer los immenses ressources par lesquolles ii s'6l6ve bion an-dessus do tous los 6dires viv~ants; cot esp1fit qui, impdrissable en lui-nmdre, sait procurer 'a sa pdrissablo enveloppe dos ipoyeus do conservatLion, do garantie, do defense et do bien-dtre sup&~rieurs "a tbus ceuIx quo les erdaturos los plus' favorise'es peuvent so vanter d'avoir ro~us immd'diatement do la mature. C'est sur cette do'nrgie do 1 osprit hiurain 'a ddcouivrir des ressources quo le peare dos hommes avail principaleinent compted pour ddtouroer los maux dont l'organistue dedlicat do sos enfanits pourrait re at~teint. 11 fallait quo los efforts dont le corps d'ta.'it c'apa,'ble "a lui soul pour 6loigner los maladies fussont tre~s born'e6s, LA IIUEDEC1NE DE L'EXP1ý'RIhNCE. 287 afin que N1)6'espithrain sontit d'autant mieux la ne'cessild de chei'che'r des secouriýs plus eflicaces pJu.e ceux dont le, Crdateur avait juge, 'apropos de mettre la source dans la. simple organisation. Rien de cc que la nature renferme n,. devait servir tel qu' elle nous 1'offre ' la. satisfat~ ensbsm;i fallait que noti'e esprit trouv-A dans ses propres i'essources les moyens del1'6tendre d.'u'ne nianhin'e indefin'ie pour assurer comph~temient notre bien-6tre. Elle faiL sortir des eapis de bid' du sein de ]a terre, non pour que nous fassions immd~diatement usage de cette nourriture grossie're et malsamne, mais afin que nous la. ddbarrassions par la. fermentation c 't la. chaleur de to.us les principes mddicinaux et nuisibles qu'elle peut con tenir, de manie're "i en preparer du pain, c'estai-dire un aliment perfectionn6 parl' a puissance de notre gdnie, et de'sorinais incapable de nuire. Depuis la.creatLion du monde, la. foudre tue les animaux et les hommes; mais le Crdateur a voulu q~ue 1'espril de Ilvhoinre parvtnt ai imaginer un' appareil qui em~pdche le feu. du ciel d'atei~ndre sa. demeure. C'est ainsi qu'il permet 'a tous les agents naturels d'agir sur nous 'a notre ddtrimcnt, jusqu. a cc que nous trouvions,quelque chose qui nous niette F labri de leur influence ou. qui en dimninu'e les inconvdnients, pour nous. De mdnie, ii permet Il'innombrable cohlorte des maladies d'attaquer notre organisation delicate, de la bouleverser, de la metire en danger de mor~t et de destruction, sachant bien que cc qu.'il y a d'animal en nous est rarernent capable d'6loignei' Ieniicmi, sans souffrir beaucoup des efforts que cette tache lui imrpose, u M* 6me sans y succomber. Mais ii fallait que les ress-our'ces 288. ~ LA ME"DECINE DE L IEXPE'I RWNCE. e'dicatrices deol'organisme abandonn6 "a hui-m~ine fussont faibles, borne~es et insuffisantes, Afn quo notro esprit FuiL contraint, d'exercer aussi sa- noble pre'rogrative dans uno circonstance ofl it s'agit du plus prd'cioux des bions torrestres, la. sant6 et la vie. Le pare duI genre humnain ne voulail pas que nous agissions commo agit la nature; iti Noulait que nous fissions plus quo ]a nature organique, rnais non de la m~me mani~re, mais non avec ses rnoyens. 11 no nous a point donn6 le pouvoir do cre'er un choeval, mais ii nous a mis en e'at d'ex~cuter des machines dont 19 force ddpasse colic do cent chievaux et dure Plus longtem-Ips. 11 nous a pormis do cons trui 're des vaisseaux dans lesquels, 'a labri des inonstres de la nuer et de la fureur des ouragans, et entourds do toutes los commodite's de l -a vie, nous pouvons faire le tour do ]a terre, cc quo no saurait jamais executer un poisson; aussi no-us a-t-it refuse' dos nageoires, dos branchies et uno vossie nalatoire, qui no nous suffiraient point pour accomplir do bibls choses. TiOn nous a pas donn6 los ailes dui condor, mais it a voulu quo nous pussions de~couvrir l'art d'emprisonner un gaz k6ger dans des tissus qui nous portent siloncieusemont au miliiou dos regions atmosphieriquos, jusqu'oii nul habitant ail6dedo 1air no saurait s'61ovor. Do mrume, it no pormot pas qu'a" lPins tar do 1'organisine humain Iiivr6 'a iui-m~me, non s nous sorvions dui spliace1o pour de'tacher dui corps un moinbre ecras6, mais ii aarrne notro main d'un con beau aci~r6 qui op" re la. s' paration avec momns do douleurs, momns doeflvre et beaucoup momns do danger pour la vie. 11 no pormob pas quo nous nous ser%'ions, comme la na~ture, des motivements appele's crises pour gue'rir une Foule doefivres; ii n'o-,st point en no ire pouvoir d'imiter los suetirs crihi LA, M1LDECINE DE 1,'EXPERJIENCE. 289 ques, los urines critiques, los abce's critiques, les saignoments de nez critiques; mais, en ch~erchant bien, nous -trouvons des moy'ens qui nous permet tent do gUUrir los fie'vres plus rapidernent quo ne le font cos crises, pIlus s1uIrome1t, plus facilem~ent et avrec momns dc dou.lours, avec momns de danger pour ]a vie, avec momns de souiffrancos conskcutivoes Je m'6tonne donc (10 cc que Ia me'decine s'e-st O1ev&e si rarement aui deb de I'imnitatio-n de ces mouvements grossiers, et de cc qii'elle a cru dans presquie tous los -temps qu'e~le n'avait noen de mieux "a faire pour gudrir los mal-adi'es'quo do provoquor aussi des 6r'adiations par ]a -sucur, los sollos, Ice 'omissernent, lurine, la. saignde' ou dos ulce~res arhificiels. Telhe a Wt, en-effet, la.m6' thode f~avorite dopuiis los temps los plus anciens jusq-u'aux plus rapproch6s do nous: on y est rovonu sans cessc Iorsque los m~thodes fonddes sur des spdculalion's abs'traites manquaient "a leurs promesses. Comme si ces imitations incomp1e'tes et Force'es kaiaent la m~me chiose, quo los crises aux'quolles I'~nergie propre do la nature donne lieu dans ses laboratoires cach6s! comine Si C05 crises'dtaient la. meillouro maniei'e d'abattro Ila rualadie! c'ommo si elles n'dtaient pas plu4t, des prouves do l im puissance 'flie'rapoutique 'a laquollo I'I1ro stipr~mo a condamn6 avec intention notre nature aband~onnide 'a elle-micme! Jamais it n'a d'Le on notre pouvoir d'oxcitor coes efforts spontan "Cs de l'organisme par des moyons artiticiels, eL la chose'en elle-mdine irupliquc contradiction. Jarnais ha volont6 dui Cr6ateur n Ia WL quo nous agissions en cc sons. *Sa volonte' dtait quo nous poifectionnrassions notre individu Lout en tier, par coiiseqitcnt aussi niotre corps et Ia gudrison do sos maladies. 290 tA ME"DECINE D[E L'EXPgRIENCE. Jusqu'ici iil n'y a quo ]a pure chirurlgie qjul ait suivi en partie ce-tto mnarcde sage et priudente. Tandis que lIa nature IIvr~e 'i cle-mn~mc ne pam'vient souvent "a oxpulser uno esquille qu~en n'excitant unefie'vre qui cornprornet, la vie, ot uno stippuration qui d~truiL presque tout le r'nembre, le chirurgien, apres avoir incise convenabloment, los par ties mollos qui Ia recouvreut, I'extrait sans trop de- doulours, sans su.ites rodoutables, et presque sans atteinto port~ee aux forces. Une fie'vre lente, avec d'insuppo rtables douleurs minant I'existence. jusqu.'aiix portos du tornbeau, est presque 14 seule chiose que 1'organismo 'puisso opposerh~ une grosse pierre ddvelopp6e dans ]a vessie; mais, "a1'aido d une incision, la.tMain habile d'un chirurgion debarrasse le malado en quciques minutes de ce corps dtranger, et lui 6pargne ainsi de longuos souffrances torrnindes par one mort d~plorablo (1). Faid'rait-il donc chorchor 'a imiter la gangrIno e t Ia suppu ration d'une hornie 6tranC16ce, p~arco qu'avec la nmort, Ia nature no connalt pas d'autm'e moyen p~our y meltre uui terme? Aurait-on assez fait pouir sauver los jours doe1'homme qui perd tout son sangy par uric grosse arte~e quo do lui procurer, comme ]a nature, uno syncope qui suspende 1'he'morrha gie pendant uno derni-hieure? Roruplacerait-on par Ia Icl tourniquet, la ligature, lo tamponnemeni? A la v~rihd, cc sora toujours un sujet digne do toute notro admiration quo do voir ]a nature abandonne'o a elle-m6m-e, prive~o des secours do la chiirurgie, et no recev~ant Liu dohors rion qui puisso L'aider, parvrenir dans bien des cas U utsnvir des maladies et, des accidents, (1) Cc West que depuis Ntpoque oO li-alinemainn 6crivait ce passage que!Pon a inv'enW l a Litliotritie, ott Part de broyer Ia pierre dans ]a vessfc. C'est une des belles ddcouvertes de la chirurgie franqaise, LA M~ICN DE L EXP~ERIENCE~. 291 qjuoiq!ue souvent avec beaucoup do. peine et de douleuir ct en comipiomottani la vie. Ma'is celln'arit point ainsi pouir que foisls imiitions. Nous ne ol)uv'ols, nous no dovonbs pas 1'i-mitoie', 1uisq'u'il Y' a (les-moycus in-fimimerit' plus faciles, 1plus prompts et plus stirS, que notro esprit est destine' 'a-crt~er pour Los besoins do la plus ne"Cessair-e et de la plus r-espectable des sciences, la m&deci no. 11I. La me'decine ost une- science d'exp6rience. Elle s'occupe do de'truire los maladies par' des m-oyens qu'olleleur oppose. La connaissance des maladies, cello des moyculs propres a lsdobtie ell dla manii're dont on doit -employer ces mnoyens, voikii cc qui La constitue. ~111. Tandis quo le -sagreetcibon Cie~ateui, toh~rail. la pbssibiLit6 (li~inombrables 6tats du corps hiumain qul s'6car ten t de ]a stinte6, ii devait nous montrer clairemon e't Ilos mloyens d'Iacqukrir, sur le comipte des mnaladies, auitani de c'onnaissancos quo nous avons besoiti d'on posse'der pour trouvor los' romnedos propros ia tnoi'Aher d'elles:ii de'vait nous moutreur non momis clairement coux do ch'couvrir (Inns los medicaments los propriktes qui les rondont propros "a Ia gul6rison dos~ maladies. Autrenient ii aurait laissd 505s enfants sans secours, ou bien ii uexigerait d'oux p)lus quils no pcuvent faire. Cot, art si n~cessaire "a Il'umanite' souff-rante no lpeuL donc point dtre each' dans los abimsanCud(1 sp6culations crensos, ni (lans leo,ide sans boruies des conjectur~es. 1L doli tr'e IT p es do ous, lout pre's0 nous, dads la sphe"ro do nos perceptions externes et into rnos. Los Ydeoclh Is onit perdu deix rruille ans a roojierclier ý292 LA hl1%ECIIN[ DE L'1EXPE'RIENCE. les changements invisibles queol'intkrieur du. corps eprouve dans les maladies, la cause, prerni~re de cellesci et leur essence in Lime, parce qu'ils croyaient no pou-. voir pas los gue'rir avant d'avoir ces connaissancos, qu'il est impossible d'acqu~rir. Quoique l'inutilit6 de si longs efforts ne soit point encore une preuve de l'impossibilit6d'arriver au but U'o il s tendent, le fait experimental de leur inutilit6 pour la gu~rison suffirait deja',pour meltre cette impossibilit6 hors de dou to. Car le. grand esprit du monde, le plus consequent do tous les Ot~res, n'a rendu possible que ce qui 6tait ndcessaire. S I'V. S'iI ne nous est jamais permis d'Iapercevoir les chiaugements int~rieurs du corps qui sont la base on' la source des maladies, la connaissance des causes ext~rieures qui ont produit ces derni~res a quelque Point d'cffct sans cause. Los maladies ont donc aussi leurs causes, quelque cach~es qu'elles soient pour nouis dans ]a plupart des cas. Nous remarquons quelques maladies, en petit nomnbre, qui provienuent toujours d'une seule et m~me cause. Telles son( cellos qul d~pendont d'un niiasme, la rage, la maladie ' vdn6rienne, la peste dui Levant, la fie'vre jaune, la petite e'~role, la v~accine, la rougeole et quelpies autres. Elles ont cola do particulier qu'olles restent toujours semblables 1il elles-m~rnes, et, quo, d&pendant d'un principe contagieux toujours identique, elles conservlent cons tarnimncut le m~me caracte're et la m~me marche, "a part quelques nuances provenant do circonstances accessoires, et qui no changent noen aur fond des choses. 11 so pout aussi que quelques maladies auxquell-es LA AtJJDECJNE DE L'EXPEIIl[ENCE. 295 nous ne saurions encore assigner de miasme, comrne la goutte noueuse, la. fie~vre intermittente des marais, et plusieurs autres enddmiqti-es dans diverses contr~es, d6pendent kgalement d'une seule cause, qui reste Loujours la n~me, du d'un concours toujours idlentique de plusicurs circonstances determinees et dont, I'association a lieu tre's facilemeidt, sans qu~oi cules ne cons titueraient pas des maladies si bien caract~risdes, et ne seraient pas si fre'quentes. Ces maladies, en petit norbre, les prem-ieres au momns, C 'est-a"-dire les miasmatiques, pe-uvent ktre considd6res comme des maladies 'a part, et recevoir au besoin des noms speciaux. A-t-on trouv6' un reme'de pour IFune d'elles, ii la gu6'rira touj ours et partout, parce qu'une maladie de ce genre reste, quant au fond, loujours semblable 'a ellem~me dans ses sympt~mes, c'est-ýi-dire dans les repr6"sentan-ts de sa. cause interne, aussi bien que dans ses causes. Toutes les autres maladies sont si diff~rentes les unes des autres, quant -,' leurs sympt~mes, qu'on peut liar-. diment soutenir qu.elles dependent d'un concours de plusicurs causes disparates, c'est-a"-dire variant sous le rapport de leur nombre, de leur nature et de leur intensite, 11 est possible de calculer combien de mots produiralent les vingt-quatre lettres de l'alphabet combin6es ensemble, queique grand qu.'en soi leI nombre; mais il ne 1'est pas d'6num~rer les maladies diff6rcntes les unes des autres, parce que notre corps peut, 6tre afIfecte6 par d'innombrables influences ext~rieures, pour la jplupart encore inconnues, et par tout autani. d'influences int6 -Iri eures. 29lL.A, MI%1)E(lNE Dll C EXPELLIENCE. Ton tes les choses qul exercent une action quelconquc, et le nombre en est incalculable (1), peuvent influer sur notre organisme, quii est en connexion et, en conflit ayec ton tes les parties de l'univers, el produire en lui des changements aiussi varie's que le sont elles-m~rncs les causes qui les determinent. Quelle diversit ne doit-il pas y avoir dans, le i'~sultat de l'action. do ces puissances, lorsque plusicursd'entre cules itnflueflt 'a ]a Lois stir nos corps, dans un ordrc (1) Parmi ces choses, je citcrai les Jinnomlbrables odeurs, les dmanaLions plus ou moins nuisibles (des substances sans vie et organiques, les gaz si diverseinent itritantg, qui agrissenL sur nous dans i'atmosphiOre, dans nos habitations et dans nos ateliers, ou qui se ddgagyenL (IC 'eau, de Ia terre, des animaux, des plantes, pouir venir nous frapper, 'insulffisance (Jes aliments indispensabtes ý F1entretien de Ja vie, P'absence de Pair pur et dui grand airt; ]a surabondance ou le dMain de lUmiDPre solaire; Iexc~s on Ic dWant des deux Eortes d'Olectricild; les variation's de la pression atmosphidrique; celtes de ]a sCchberesse on de I'hutmidiLd de lPair; les propridtds encore inconnues des ban les montagfnes, relativement ý celles des Ileux bas et des valldes profondes; les particulariLs (les cimawts; i'hhbitation dans de vastes plaines, dans des dOseris priv~s d'eau et de vdcgLa Lion, sur les Ibords de ]a mer, piros des marais, stir des montagnes, dans des for~ts; Pinfineuice des divers vents; ceile d'tnn temps tr~s variatble on trop Iongtemps unifoi'me; celle des orages eLtcde pinsicurs nit-oreýs; I'exc~s de Ia chaleuir oxildoi froid de Paie; la fratchieur oia le trop grand chauid de nos vetmcsentsL de nos logements; la gene de nos niembres par les habillemnens; Ile(Iegrd de fruid eL de chialeuir de nos aliments et de nos boissons; la propridid qu'ils ont souvent d'exerccr une action nuisible, m~dicarnenteuse on niodifiante, stir nous, comme Ie vin, l'eatu-de-vie, Ia bi~re aromia ise, Peau cliargde de substances dLraflg&-es, le cafled, tid, Ics 6pices exotiquies Ct indig~nes, les sauces,) les liqueuirs, le chocolat, les pAiisseries, certains Jdgumes et anirnaux, soiL qu'ils ]a poss~denL par euix-mdnies, soit qu'elle se ddveloppe par des ndgligences dans Ia preparation, par la corruption on la falsificalion, Ia mialpropretO du corps, des veleme-nts, (les habitaions, les substances unilsibles que IledMaut de soul laisse introduire dans les alinients, en Jes preparant on en les cotiseivailt, Ia lpotssiere des maLi~riaux nuisibles (iUoii travaille daiis nos fabriques; Ia rn~gligence des ninesures de police propres Ai asstirer le bien-Mite g~idnral; Iabus de nos forces, I'exc~s oun le (lu0fautL de nionvenent, Ia suirabondance des excr~Lions, la surexcitation [A MIDECINE DE L'lapElUENCE. 295 variei de succession et "a des degres divers d'intensite', puisque ce's corps offrent tant do vari~t~s dans leur organisation, ot dilfhrent tellernent d'eux-m~rnes aux diverses e'poques de la vie, que nul individa humain no r-essemble enti'6'rement 'a un autre, sous queique rapport que cc so-it! Do Ia vient qti'ht 'excep Lion du - petit nombre des maladies dou6es d'une existence aý part, Lou tes los autres, en innorubrable quantit6, soint 'Lellement diff~wentes (1) des sens, les attitodes contraires ai ]a nature que cornmandent (liverses professions; le ddfaut d'exercic~e d'une partie ou (do corps en tier; l'irr&_ giflaritd dans' les heuires du repos, des repas, dui travail; labus oil le d~faut de sominmeil; l'exc~s dans les travaux- de le'te en gldnral,, oil dans ceux qui fatigoent quielqto'unc de nos- facultds, qu'on exftutc 'a contrecoeur 6t par cantrainte; les passions tumultueuses ou enivrantes, excitdes plrý ]a lecture, l'ducation, l'lialbitudc et-les relations sociales; l'abos de6 plaisirs de I'amotir; les reproches de la. conscience; ]a mis~re, les chagrinls dotnestiqiles, la crainte, la fraycur, Ics contraritdts, etc. (1) Ici se rangent tine foule de maladies cju'on a regarddes commle ide'ntiques, solt parce quo'n n'a point assez, rigoureeusement compard leurs symptomes, soil parce qi'Con n'a eu d~gard qu'A qitelque analogie plus onl ioins frappante, iedles quc I'hydropisie, les scrofules, l'atrophie, 1'liypocliondrie, les rhumatismes, les spasimes, etc. Cette seule circonstafice, quc le traiteinent qui a rdussi dans tin cas Wa proditit auctin effet dans clix autres, auirait ddja' dfA soflire pour faire soup~oinncr one dilTýrence jusqu'alors inobservde. A ]a vdritd, on poutirait. dire qo'entrc les (lelix classes de maladies ii s'cn trouve one de maladies cin quclqtie sorte Mixtes, par exemple, Ie tdtanoa-, Ic tic doulourcux de Ia face, Ic diab~te, Pangi ne de poitrine, la plithisic pulmonaire, Ic cancer, etc., qoi, bien que diffdrentes dans beauicoup de cas, ct par cela ni~nie exigeant alors un traitement dilfhrent, se resseinblent n~anmoins datsis equcqes autres, sous le point de vue de leuirs sytnpt6mncs ct des moyens qu'elles rdclainent; mais cette distinction ne sert pas beauicoup dans la pratique, et D'a par consdquent go?~re d'utilitd rdell'2, puisqu'il fatit toujotirs exa - miiner le cas avec one grande atteuition poar dfcoovrir Irs rcrnmdes qu~i y sont approlprids. Lcs rcml~es ouc fois trouv~s, pen importe de savoir (jOC la maladie s'est ddjA olferte avec tons ses symptOrnes, avec les monies (exigences thdrapeutiques, cette con naissance tic pouivant conduire ýi celie d'uu traitement plus eflicace quc celulf dont on a constatd Ia tigoorcube appropriation. 296 296 LA IMEDECINE DE CbEXPEt11ENCIH. qjuo chacune doellos no s'observe gue~re qu.'une seule fois, et.quo chaque cas morbido qu.'on rencontre doit 6tre considdre' et trait6 cornrn une maladie individuelle qui u' a encore jamais paru.i bile qu on la yoit aujour-~ d'hui, chez teib porsonrie, dans belles circonstances, et qui jamais non plus no so roproduira exacteomen!. pareillo (1). L'essonce intitne do cha-que maladie, do chaquo cas, morbido isol6, on (ant, quo nou~s avons bosom do la. connaltro pour gt'I~rir, s'exprirno par Los sympbtrnes, don!. le veritable obsorvabeur e'tudio b'ensemblo, 1'intensib6' individuolle, los connexions et la succession. Apre~s avoir roconnu bous los sympt~rnos oxistants et appr~ciablos do la maladie, 10- ra~decin a trouv6 la. ma.ladie ello-mnmmo; ii en a uno ide comple'te, ii en sailtout cc qu'il doll savoir pour la. gu~rir. Pour arriver h.ilaa gue'rison, ii fan!. avoir un portrait fide'le do la maladie, coruprenant la totalib6 do sos syrnipt~mos. A cola on doil joindre, quand la chose es!. possible, la. connaissanco do ]a cause (2), aim do pouvoir, (1I) Comment est-il v'enu dans l'idde de partagrer ces i. n-conjungibilia en classes, ordres, families, genres, esp~c~es et varidis, ainsi qu'on le pratique potir les atres organisds, et d'iinposer des noms & ces dtats si variables don corps composd de taut d'.l6ments divers et soum-is 4 tant d'Influences dliffilrentes I Des millions de cas morbides, qui ne se prdsentent pour la plulpar't qu'urie seule fois, wont pas besoin qn'on icur donne des nons: iUs exigent seulement qu'on Icur' porte secoui-s. On a proffitd (le quciques resseniblances cxtdrieures, d'une apparente idenwitd de la cause, ou de la similitude dgalernent apparente d'un on plnsietu-s sympt~iies, afin de pouvoir les traiter plus facilement ai'ec un ninte rem?~de. *(2) De mWinel'instituteur ý qui IVon confle lkducation d~tnn enfant gak5, dolt commnencer par Wben N'tudier, arin de pouvoir clioisir les moyens conveniables pour Ie ramener i- iýa vertu. 11 n'a besoin de con nalire niiilorganisation mnimic de son corp.i, dont la connaissance est inabordable aux mortels, ni d'apereeroir son Ame, dont la rue ltii est 0-gatement iii~tcV. L.A AIEDLEClNI" DE L EXPEIRIENGI'. 7,.)97 2 apres la gudrison obtenue Il'aide des m&Iicamen Is, extirper cette 'cause elle-meme par une correction apporte'e au r6giine, et pe'6venir ainsi une r~cidive (1). Le m~decin qui veut tracer le tableau do ]a maladie n a besoin quo d'observer avoc attention et do cop'ier avec fid~lite' (2). 11 doit 6viter los Conijectures et les sugges tions. ~V. Le malade expose- la marche de 505 souf(frances; les assistants retracent son- etat; le m6decin regarde, 6coute, palpo, etc., pour reconnaitre cc qu'iI y a de chang6e 01de non ordinaire en lul, et ii 6crit boutes ses reinarques clans un certain ordre, afin d'avoir le tableau de la. maladie. Les s'ympltrnes los plus constants, los plus prononcds, los plus pe'nibles pour le malade, soutlels principaux de tous. be m~decin los imarquo com-me C'tant les, traits los plus saillants du tableau.'Los sympt~rnes Los plus singuliers, les plus extraordinaires foui'nissent les traits carac1'ristiques, distinctifs, individuels (3). Le m6decin 6'cou to si lonciousemen t Ic malade etceux qui l'entourent, en notant tout avec soin. Puis il rodedite. 1t doit chercher ý -savoir, quand ii peut I'apprendre, quelles sont les, causes qui ont perverti la moraMd dc son dIt~ve; mnais uniquernent pour les dcarter de lui 'a lavenir, et prtdvenir une rdcidive. (1) Si lVon ne d~cou vre auicune cause qu'il soit au poLuvoir deIc 'lionime d'dIoigner 'a l'avenir, la gudrison par un ind.dicauient remnplit tout cc qu'on se propose. Le ifldIc~iii ne doit jainais imnaginer ou sugg~rer de causes occasion aelles. (2) On Wa point de peine 4t tracer une douzaine de figures humaines sur le papier, daus Uespace d'une heure, quand on ne tient point A la ressemblance;- mais tin e scle esqluisse bien ressemblante exige au moins le in~me laps de temips, et elie demande en outre beaucoup pltus de Waent pour observer, beaucoup) plus de Iiddlit a reproduire cc qu'on vo(. (3) Voyez Exposition de la doctrine m~dicale hornamopathique, 4ge edition, avec 0s, Corutnentarires, par le docteur Ldon Simon, Parils; 1'855, p. 172. 298 LA AIýDECINE DE,' EXPE"RIENCE9. mande quels ont, 616 ce sont. encore les sympt6mes los plus soutenus, les plus frequents-, les plus forts, les plus pe'nibles; ii invite dc nouveau lc malade ý indiquer exactemont ses sensations, ii bien retracer la marceb des accidents, ý signaler d'une rnaniere rigoureuse le sie~ge do cc qu'il ressent; ii. prie les assistants de recoinmrencer leur re'cit, en. choisissant les termes qui leur semblent oxprimor avec le plus de precision ce qu'ils ont d6j,ý (lit ý Il'6gard des changemonts observe's par eux chez le, malade. Si, en comparant, ce nouveau re~cit avec celui qu'on lui a d",ji Fait, le m6dccin tirouvo co'incidence entre cux. sous le rapport des expressions, ii. doit los admetire pour vraios, et, los regardei' comme le langrage de I'mntime conviction. S'ils ne s'accordent, point ensemble, iisoumet Ia. diffrence aun malade ou aux assistants, afin. qu'ils decident loquel des deujx r6cits est le plus conformo i la v6ril6. Do cello manie~re, ii confirme cc qui doit 6tre, e1 roctifloc c qui a besoin d'6tre modifie'. Si son tableau nWest point encore complet, s'il y m~anque (105 parties ou des fonc lions du corps do l'6tat desqueules le malade et los assistants n'aient rien dit, le m'decin adrosse des questions relaie 0esprise ai ces Fonctions, mais con~ues en termes ge'neraux, afin de poussor ceux qu'il interroge ý d(e'voiler d'eux-m~mes les spdcialitds. Uno fois que lc malade, en qui seul, si cc n'est dans les maladies simrule'es, on doit, avoir pleine confiance, pour cc qui rograrde sos sensations, a fourni ainsqi de lui-nmem un tableau assez complet, te sa maladie, ii est permis au m-nedecin do lui adresser des questions plus specialcs. Vlais comine cos, questions ont un peu Ic caracte're de LA 11I9DECINJE DE L'EXPIvE[III EN CH. 299 suggestions, le m~decin no regarde pas Ics premiei'res reponses qui liii sont faites comme 1'cxpression de la ve~rit6; apre~s en avoir tenu note, ii reproduit ses inter-~ rogrations sou s une autre forme et dans un autre ordre, en recomrnmandant de ne rien ajouter et de se horner 'a retracer exactement I'6tat des choses. Cependant ii arrive ra. souvent' qn'un malade intelligent 6pargnera ces questions s~pdciales au m~decin, et q'il glissera, delui-m~rne dans son r~ciL 1'indication des cirdonstances qui les r-endent ne'cessaires. L'cxamen dpant Iermiime, le me'dccin ajoute ce que 1ui-m~me a observe en silence chez le malade, et le eompare avec cc que Iui on( dit les assistants. C'est alors quc le M' decin se fait informer des me'dica-menis, des rcme'des populaires, ou autres traibements (lii ont etc mis en usage jusqii'alors, et suriout pendant!es derniei's jours. 11 demande principalement quels ont e'te les accidlents av'an t'l'u sage oni pendant la suspension de tous me'dicaments. CAette dernic're forme est celic qu'il admet comme repi'r6scntant 1'dtat primitif; l'aulre est une modification partielle et artificielle do la. maladie,'qu'iI falint cependan t quelq netois pi'endi'e e1.t trailer telle qn'ellc est, quand I Itoccasion esi. pressante et ne souifre aucun delai. S'agi i-il d'uno affection chronique, on laisse le malade sans me'dicamenis pendant queiqucs jours, afin que la maladie revienne ý sa forme primitive, ct ion diffl~re jusque-Ia' d'en 6tudier scrupuleusemont les sympt6mes, afin do pouvoii' eablir le plan du ti'aitemeni sur des sympt6mes durables et purs, et non sur les syinpt~mes passagers et faux quo le dernier rnoyen cmplloy6 a Fait [alatre. 11 n'y a' que le cas pressant d'une maladie aigue" qui puisse fiaire n6'gliger cette pr6caution. 300 1, MIE"DEGINL' DE L'2EXPERIENCE. En dernier lieu, le rn~decin s'enquicrt des circonstanices cornrn6roratives, mais d'une manie're tout fait, ge'nralc. Stur dix cas, "a peine s'en trouve-t-il un oii le malade et les assistants puissent assigfner une cause certaine. Mais s'iI s'en rencontre une indubitable, presquo toujours cite a deja t dt indique'e pendant le re'cit m~me de la maladie. Le plus souvent, quand on esi oblige" de friire des questions ai son egard, on n'obtient que des renseignements incertains. 1 J'cxcepie les causes honteuses, que le malade et los assistants ne do'clarent pas volontiors, du momns spontan6ment, et, donti 1, rn'dccin doit s'enqu~rir par des question's re'serveles ou par -des inforrnaLions mndirectes. Ce cas tI~ part, it est souvent n uisible, on au momnsimu tile, do recourir aux suggestions pour irouver ]a cause occasionnelic, d'autant plus que la m6decine, n 'en connai't qu'un petit nombro d'apres lesquelles cite puisse rccourii' a des rem e~dcs certains sans avoir 6gard aux sympt~mes dec la maladie qu'clles oni fait naltre. En prenani tonics ces pro'cau-tions, le m~decin, obtieni un tableau exact ci pur de la maladie; ii a sous ics ycux un portrait fidile' de cette maladie elle-m~me, sans icquci I'hormoe, qni* no connait rien qnue d'apre's lo t6rnoignage de sos sons, ne saurait saisir aucune qualit6 des choses, ct moins quo toute autive une malad ic. La maladie Mtant trouv6c, ii faut en chercher le remedc S VI. Tonic maladic a pour fondement un stimulus particulier, contro nature, (jui trouble los fonctions ct lo bien-ktre'do nos orcancs. Mlais l'unitc do Ia vie des organes ci leur concours IA M1,DECINE DrL' EXPI- R1ENCE. 301 dans, un but cornmun ne permettent pas que deux effets produits par des stimulations ge'ne'ales contre nature pufissent exister ensemblc et siinultand~ment dans. 8le corps de 1'hiomme. De la" une p?,emiiere propositzion exp~rimentale: Lorsque deux stimulations g~ne'rales con tre niature agissent a 'Ia Pois sur le corps, si ellks no soiit pa's dc m~rne nature, l'une d'elles, Ia plus faible, doit 6tre suspendue'& et rdduite au silence Par 1'autre, la. plus Forte, pendant queique temps (1). De I'h aussi une seconde proposition experhimentale: Quand les deux' stimulus ont une gi'ande analogie I'm! avec l'autre, lFun des deux, le plus faible, est entierement 6'teint etan~anhi, Juiet ses efik'ts, par la. puissance analogue -de l'autre, (jui est plus fort'. Aispar exemnpic, qu'un homme conti'acte 'i la fois ]a rougeole et la petite v6role (deux stimulus he'terogenes), mais quc la rougeole klate ]a prcmie~rc, ce~le. ci disparalt aussit6t qu'arrive le jour d'invasion de la v,arioleý, et c'est seulernent apres que cette dernie're est (i) Gette proposition cxpdrimn~tale est prkcis~c davanta~ge encore par oine autre que void~ Lorsque (comme dans tine cute palliative) la stimula'tion g~hcrale ajootite par Paction do rnclicamcnt est directement opposde ý celle qui existait O dajus leo I corps (mialadive), cettc derni~re s'dieint avec une grande promptitude; mais si 'irritation mddicamenteuse est ltc-tdrogne sous tous Ics rappors ý celle qui cause la maladie (comne tdans les re~tilsions et Ics traitements appelws g~n(~a ox), cclle-ci tie se trouve suspendite qu'autant que la nouvelld irritation a beaucoo-p plus de force qu'elle, et flC Pest prompternent que quand cette dcrni~re est cxtr~tneolienlt violent~e. Eli les irritations opposd~cs, lie" i6rogt,-nes, sont des maladies, et, cc qiii n'a lieu quc rarement, Si edles un~t une 6gale force, de miani~re qu'elles tie puissefli pas sc stt-spendrc PuLne I'autre, oo qoelle~s ne lc puissent. pas pendant longtemps, elles finisseut, par se confondre en une seule maladie, qui se Idisse alors gu~rir comine maladie simple et. homog~ne, quoiqu'on ait donnt! aux affections qui sent dans cc cas le nom de maladies compliqu~es. 302 302 LA MI'DECIN1E DE L EXPERIENCE, gu~rio, que ]a rougreolo reparait et termine son cours naturol. C'est ce quo j'9 ai Nvii souvent (1). Larroy nous, appren(I aussi quo ]a pesto du Levant sarrdte d~s quo la v'ariolo commence ýi r~gner, rnais quiellc recommence apr~s la cessation do l'6pidlerie variolique. Cos doux couples d'irritations corporolles sont de nature bki6rogene: voiki pourquoi 1'une ost, suspendue par I'auti'o, quoique sculernont pour un certain laps do temps. 1Mais si los irritations corporelles contre nature sont de nature honiogt~he, 1.-. plus fa-ible ost de'trui te par la pl1us forte, oL, cetlo dernie're seulc accomplil. son action, tandis quo I'au Ire so iro,'uve dqjýi totalement kteinte et an~antiu. Ainsi Ia variole an eantit. la vaccine; celle-CI est arr~t&'e (tans s0fl cours d~s quo 10 miasmo variolique auparavant d~pos6 clans le corps fait irruption, et cule no reparalt plus apr~s la cessation do la petite v~role. Le micasme vaccinique qui, outre son effet bien connu. do produire la Nvaccine, a encore la tendance 'a faire n~altre une erUlpiion do petits bon ions rouges et bord~s do, route, surtout,ii la figure et aux avant-bras, tendance qjui, dans certainos conditions encore inconnues, so realise ordinairemont, peu apre's la dessiccation do la vaccine, gu~rit d'autros exanth&mes cuta~n6s dont le sujet ta'it atteint auparavant, pourvu qu'iI y ai~t une grande Canalogic entre los deux affections ('2), eL iilols gu6rit sans retour. (1) LDans tine týpiddmic (de gonflerneint rbrile des glandes parotides, j~ai vui I'affceion cesser aussikM tqiicla vaCCiine cut pris, ne reparafire qu'an bout de (JIuitICiz ou!', qlaii(1I)a uouigeur pwip~Urique des boutons etut dispau ii, et arcornplir alois sa maiclic septenaire. (2) ce qul protive pie c'est Wi-iei celle fausse v'accuule, et rnmeme settle LA M(MiECIN1E DE L'EAPi-RIEANCEV.33 303 Ce's deux couples tlirrita lions contre n*ature nIe pcu-vent point subsi'ster ei-isemble d'ans Ic m~rne corps, d'oiui il suit q'ue Illi'ri tation morbide ajoutkeIt celle qui exislait de'j'a de'truit cette der'nie~re, non' pas seulem-en't pour un c.ertain temps, mais pour toujours, a4 cause de 1'an alogi e qui e-xi'ste eintre elies; elle l'6teint tout "a fail, l'an~an lit, la gue'rit corn ple'tement. It en est dc rn~me du traitement des mnaladies par des me'dica m'en Is. Si P'on oppose li a gale des ouvriers en la'ie de foits purgatifs, par exemple du jalap, pen "a pen 611e ce~de comple'tement, aussi longlemps que l'on continue 1'usage des purgatifs, p.ýarce que los effeis de ces deux irritations con tre nature ne peuvent, poin~t subsister en m~me temps (lans le corps. Mais de~s que l'effet doeI'irritation artificielle cesse, c'est-a'-dire de~s qu'on met de cWt les pur~yatifs, ]a gale suspend~ue rev~ient telic qu'elle 'tait auparavant, ac que, de doux irritations hi6terogenes, J~une ne pout ane'antir l'au Ire, et ne fail quo la suspend cc pendant qucique ternps, Mais si Yon porte dans le corps altaque' de la gale, une nouvelle irritation', dontla nature soil aUtre, et dont cependant le miode d'action i'ossernblc beaucoup au sion, par exemple du foie de soufre calcaire (1), qui, d'apm'es ienet ]a lendance de la vaccine 'a la produire, et non la vaccinc culemdme, qui gudi'it ces exantdi~nes pusttuleux, c'est qUece Cux-ci p~ersistenlt tant pie la vaccine proprement due suit son cours, et ne disparaissent qu'lapr~s Ia gu~rison, des boutons, Iorsquc vient le tour de la fausse vaccine ýi se dUclarer. La vaccine a enc~ore de la tendance Ai produire tine autre druption sous la fornme de petIls boumons setnbiabes A ]a riliaire, et parfois suinlants, inais qui paraissent ýpargaier Ie visagv, les avantbras et lIes ja'm-be's; cette druption en gudrit dgalenient une qui lui ressein ble. (1) Les bains impi~gnds de gaz Iydrdg?~ne siilfurd produisent, surlout dani les p'us des a-rtictilaLioLs, Ie m~lnie exanthme piorifornie, qul dd& not, 40 301t LA M1MriEcmr,.DR. L' EXPEMIENCE. rnes observations personnelles et celles de quelques aiitres, produit une &urplion tr~s analogue "I ]la gale, cornme, deux irritations ge'ndrales con Ire nature ne peiivent pais subsister 'a ]a fois dans le corps, ]a gale dis-paralt, non pas seulernent pour un court espace de temps, mais pour toujours, ii cauise de sa grande analogi 'e avrec la nouvelle irritation, c'est-ýt-dire quo Ia gale des oulvriers en lamne gud'rit re'ellement par l'usage du foie de soufre calcaire, et, d'apr~s le m~me motif, par celui dui soufre en poudre et des hains sulfureux. Les maladies m~me qu'un observateur superficiel conside~re comme 6'tant puirement locales (1), sont 6'gamange principalement le soir; cest pour WCit qu'etix aussi godrIssenit rapidement et radicalemient la (gale des ouivriei's en laine. (1) L'uniIe de la vie de totis les organes et leur concours d~ans tno but common permcttent dirlicilement ý tine mialadie quielconique d'ýtre ou de rester puremnent locale, de mn~me qui'it n'est pas possible que lI'action d'uin un~dicam~ent (tielconqiie demecure locale et que Ie reste du corps nly prenne aticune part. 'loutit'organisme y participe rdellemeuit, quolqtj'ý ion degrn' tin peui plus faible quc Ie point o U" Ia maladie dite locale frappe suirtout les ycox, que celni sur lequel on applique lc rejn~de ap--. pchd topiqtie. Les personnes atteintes de dartres sont exemptes de ]a peste, suivant Lcarrey, et les Europhens se garantissent de cette maladie, dans ]a Syric, an moyen d'exuitoires entretenus, Co-ntinuiellement en activitd, comme. Font vu, de nos jouirs, Larrey, jadis F0abrice de Ilfilden et Plater; tant it est faux.pije les dartres, et les exutoires solent des affections purement locales, puisqui'une irritation si violente et Si gv~ndrale que ]a peste dui I.e vanii ne petit subsister avec eux clans on mn~nie corps. Mlais l'exemption ne dune pas ati deMn de Pirritation morbide qul en est ]a condition. l)eux enf~nts 5pileptiques ne ressentaicut ancune atteinte tant que dtirait one ýrniption AnIa tOte dont tous detix dtaient affetds; mais l~pilepsie reparaissait dOs que-l'cxanthi(Mne gudri 'siait (Ttlpiis ). Ainisi, nous vo~ons souivent ]a nature, par des ulc?-res malims aux jambes, et Ie m&deciii, par des canftres, non pas gun~ir, mais suspendre des maladies dOciddmeiit gdn~srales, pan c6 que les caut~rcs el les ulce'res aux jambes, quand ils ont durý, quclque temips, soot devenus des irritations contre nature gt~nrales; mais les attaqoes d'apoplexie, P'astlime, etc., reparaissent d~s pieVl'ulc~re on lexutioire vlent A gndrir. Un i6pileptique fat LA MI'DJEC1NrDE L' ExpIEItTENCE.30 3 5 lement supprime'es par une nouvelle irritation porI&'e sur ]a partie, soiL pendant qucique temps, Iorsque les deux irritations ont une tendance le~teroly~ne ou opposee, comnme, par exernple, ]a douleur d'tine bri~lure est instantane'ment suspendue par l'eau froide, et ne se fait pas sentir tant que dure 1'immersion, mais, reparait avec violence d~s qu.'on retire ]a par tie bru'iI~e de l'eau; soit tout "a faiL eL pour toujours, c'est-ýi-dire qu'elles sont comple'temenL gudries, lors(ju'il y a une grande analogie entre la dern~iere irritation et ]a premie're. Ainsi, quand 1Faction du m~~dicarnen~t, par exemple de 1'irritation artificielle appliqude "a une bifilure, est bien d'une autre nature que celle de l'irritation. morbide, mais a toutefois une tendance fort analogue, comme ici 1'alcoot tre's concentre', qui produit sur les l6vres presque la m~me sensation qu'une flamme qu.'on en approcherait, la jeau. brcdl~e, si 1'on continue les arrosements sans interruption, se trouve totalernent gue'rie eL, libre de douleurs, en quciques heures dans les cas graves, et bien plus t6L dans les brcilures l6ge~res, tant ii est vrai que, m~me localement, deux irritations ne peuvent point se rencontrer dans le corps, sans que l'une sus-~ pende l'autre, lorsqu'elles sont dissemblables, ou sans que 1'une de~Lruise l'autre, lorsqu.'iI y a analogie entre cules quant 'a ]a manie're d'agir eLt i la. tendance. Ainsi, or urir, nous n 'aurons besoin que d'oppo-- ser a l'irritation morbide un medicament appropri6, exempt d'acc~s taut qu'on entretint son caut~re, mais P'dpilepsie revint de suite, et plus grave qu'auparavanl, lorsqu'on supprima cet ulc?~re (Pechlin). On voit, d'aprs cela, que des irritations en apparence locales, quand elies ont durd qucique temps, deviennent ordinairement des irritations gdndrales, et que lorsqu'elies ont assez de force, elies peuvent. suspendre on gudrir des maladies gdndrales, sulvant qu'ii y a hddrg ~don analogie entre elles et ces derni&ies. 1. 20 306 U MADECINE DR L'EXP1iRIENCE. c'est-ai-dire xine autre puissance.i-norbide dont 1 9action ressemble be.aucoup 'a celle de la. maladie. ~ VII. tomnme les alilments sont ne'cessaires 'a1'homnme qui se porte bien, de maine les. m~dicaments ont 6t Irouv6s salutaires dans les mnal~adies; mais ils no le sont pas d'une manie~re absolue, et ne le sont que d'une mani&e relative. Les aliments, purs, pris jusqu'ý cessation de la faim et de ]a soif,, entretiennent, nos forces en r~parant les pertes -qu'entralne l'exercice de Ia vie, et sans porter le de'sordre dans les fonctions des organes, sa-ns nuire "a la san t6. -I Mais les substances auxquelles on donne le nom de medicaments sonL d'une nature tout a faiL opposee. Elles no nourrissent point. Ce sont des excitants contrenature, destinds uniquement 'a modifier notre corps san, "a troubler la vie, et los fonictions des organes, ý faire naltre des sensations Ae'sagrdables, en un mot 'ad6 ranger la sanI& et provoq nor des maladies. 11 n'existe pas un soul medicament qui, n'ait cette tendance (1), et loute substance qui no la poss ede point n'est pas un m~dicament. Cette tir~gle no souifre aucune exceptLion. (I) Un mddicarnent qui, donnd seul, sans idlajnge,, et en- quantitd suffibante. Aý tin lomine ibien porLant, produit un elfet. ddterminý, c'estAi-dire line s~iie ddtermiiide de symipt~mcs propres, conserve, ndjine aux plus faibles drises, la Lendance ý faire nmitre ces pli~nomL~nes. A de tr~s peiiles doses diljý, les m~Li~canments hdrioques inanifesleit Ieur action stir les personnes en santd, nmdne robustes. CCLIX dont laction est m~iins puissante exigent que, pour ces exp~riences, on les donne en quantit~s considi~rables. aMais les plus faibles-de tous ne d~veloppent leutr action absolue que cliez les sujets exempts de maladie qui sonw trs dMicats, irri-' tables et sensibles. Les uns et les autres, c'est-A-dire les, plus foibles cornme les plus forts, nian ifestent Ogalement leurs efiets absolus dans les maladies, mais alors tellernent MOW~S avec les symptomes morbides, qu Vil faut la plus grande hiabitude pour pouvoir les dist-inguer. LA MiDECINE DE L'EXPARIENCE. 307 C'est uniquement par cette proprie~te'do fairo nallre une sdrie de sympl6rnes, morhides, spe'cifiques, chcz Il'hornmo bion portant, quo les me'dicarnents pouvent gudrir los maladies, c'estCIN-dire Cloteidro Ilvirritation inorbide e-n lui opposant une contre-irrilation appropric'e. Assez semblable, sous cc rapport, aux miasruos sp&cifiquos des malfadies (celtii do la variole, cclui de la rougeolo, le ven-in do la vipe're, la have des anirnaux enrages, etc. ), chaque m.6dicamcnt simple suschoe uno maladie pai'iiculie're, uflO Serio do symptomes d~itermines, que nul autre me'dicamcnt- au monide no pout, prodifire exactement somb lablo. Comme chaque plante di~ffre des autres par sa forme ext~rieure, son mode propro d'existonce, sa savouir, son -odeur, etc., comme chaque rnine'ral ou chaque sol s'eloigne do tous los autros, tant par ses qualites physiquos que par sos proprie'[6s, jntimes, doe m~me, tous los, medicaments di~ffrent los uins des autres sous le rapport de lours ventus me'dicinales, c'est-i-dire de la facuil qu'ils ont do rondro malade. Chacun d'eux determino, d'une manie're qui liii est. exciusivernent propro, une modification dansl'Fkat pre'sent do notre santd.I " La plu part des'substancees appartenant au re~gne animal et an re'gne, vedgytal (1) sont me'dicamenteuses dains (1) Les animaux et vogdtatix dont nous nons servons, A litre d'aIlm-ents, 1'emportent sot les autres en cc qu'Iis contienitent davaniage de parties nutri'ives, et en cc que les vertus m~dIcinales donL uls jOuissemANttI'tat grossler tantOtsont peti prononcdes, ct tani~t, IorsqU')elles ont one grande 6nergie, peuivent &Lre dk~ruiies par la dessiccation, par i'expression dii suc nuisible, par ]a fermentation, par 'exposition 5 la funi~e, par l'action de la chaleur, ou par 'addition du sel marin, du ssicre, mais principalement du vinaigre. 11 suffl quc le sue rkcernnent exprimd d'uoe 308 308 LA MIEDEC1N1R DE L EXP1ýRIENCE. leur e'tat grossier; celles qui proviennent dui regne6 mineral le sont, et dans cet e'at, et apre's avoir subi des preparations. Les rne'dicamen-ts ne manifestent jarnais leur ve"ri table puissance absolue d'urie maniere plus pure que chez les hommes en pleine sante', pourvu qu 'on ait soin de les donner seuls et, sans nul rodange. D~ja' plusieurs des plus actives parrni ces substances ont -etd essaye'es chez des sujets bien portants, et l'on a recueill-i les sympt~rnes auxquels elles donnent lieu (t). Si 1'on veut approfondir davantage cette nouvelle source de connaissances,ii t aut essayer Pun -apres I'autre tous les m~dicaments, forts et faibles, en 61oignant avec soin les circonstances accessoires capables d'exercer une influence quelconque, et noter les sympt6mes qu'ilIs font naltre, dans 1'ordre de leur apparition. De cette maniere, on aura un tableau exact de la forme morbide que chacune des substances me'dicarnenteuses a par elle-rnftne Ie pouvoir de provoquer chez les porsonnes qui jouissent de la sante' (2). plante v~n~neuse reste pendant une journde dans un lieu tenipdrd, pour que la fermentation alcoolique s'y dtveloppe, et liii fasse d~jhi perdre beaucoup de ses vertus m~dicinales; mais l'y laisse-t-on un lon deux jours encore, la fermentation acdtique s'est emparde de lui, et toutes ses propridtds mtddIcinales spkcifiques on-t disparu, le sddiment qui s'y forme est alors incapable d'exercer aucune action nuisible, comme Pamidon de fromeilt. (1) Si Pon compare les cures qui ont queiquefois W obtenues par Ileffet d'un hasard heureux, 4 I'aide de ces m~mes m~dicaments, l'hoinme meme. le plus imibu de pr~jugds ne pourra s'empfcher de reconnailre l'analogie frappante qui existe entre les symptlnles provoqti(-s par eux chez les personues bien portantes et ceux par lesquels dtaient caractdrisdes les maladies dont uls on t procurd ]a gudrison. (2) Quand on se propose d'6tudier ainsi les eflets de niddicaments peti dnergiques, iI faut en faire piendre, ýi jetin, tine dose assez forte, LA ME'DEGINIE DE L 1)EXPELIIENCE 0 309 En proc6dant ainsi, on so procurera une suffisante quantite ' agents propres 'a exciter des maladies artificielles, ou, en d'autres terrues, do me'dicaments, pour avoir la facilite' de choisir lorsqu'il s'agira de traitor uno maladie naturelle. Alors, apre-s avoir scrupulousoment examine' la maladie qu'on se propose de traiter, c'est-a'-dire not6 tbus les phenomenes appreciables, dans l'ordre do leur suiccession, en signalant avec, soin los symptrnies les plus Graves, ii no reste plus qu'% oppose-r a% cette maladie un agent medicinal capable d'exciter par lui-m~tne tous les sympt6ne~s qui la caract6risont, ou dui momns ]a phupart d'entro oux, les plus con side"rabies, les plus singauiers, et de los faire naitt'e dans le m~rnc ordre, pour la gu~rir a coup suw, prornptement et sans retour. mais toujours unique, et de prdfdrence sous forme de dissolution. Vent on apprendre A connaltre aussi les synipt6mes qui ne se soft point montrds celte fois, on petit rdp~ter l'exp('rience, soil sue tine, autre personne, soit sur le mdme sujet, pourvu alors que ce soil seulement quelques jours apr~s, quand ii ne reste plus aucuine trace de lFaction de Iii premi~re dose. Le m~me esprit d'exactitude et de scepticisme doit prdsider eucore Ai Pannotation des sympt~mes provoqu~s. Si les ni~dicanients soft lr~s fai~bles, ii faut non-seulement qu'on les donne ýi dose fort dlevde, mais encore que la personne hien portante soil d'une constitution ddicate et tr~s impressionnable. On adinet sans hidsiter Jes sympt6mes saillants, dvidents;- quant Ai ceux qui semblent ýquivoques, on ne les inscrit qu'avec doute, jusqu'ht cc que des expdriences notivelics les aient confirm~s. En s'informant de ces syrnplkies nindicinaiix, ii faut dviter tonic esp~cc de suggestion avec non moins de sum qquon en doit apporter ai cette mfme rechierclie quanci cue a pour ob~jet les sympl~mes des maladies. On s'en lient, g~ndraleinent an rdcit spontand de Ia personne misc en expdrience, sans rien imaginer, sanis lien extorquer en qucique sorte par des questions indiscr?-tes: it importe surtout de ne rien sugglder, en dgard 5 la nmanit-re d'exprimer les sensatuons. Quant 4 ]a reclierche des sympt~nies mddiramenteux parmi ceux de Ia maladie primitive, cest un sujet d'ujne tr~s haute )oriL~e qu'tll ant laisser aux mairres daus 1Pan Wdobserver. .1,10LA AI9DEC1NEF DE L'EXPIgRIENCE. Le r~sultat de cette me'Lhode conforme ý la. nature est inraillfible; ii est tellement certain, sans exception, et sa rapidit6 (lepasse 'a tel point tou to attente, quo nulle autro rnanike; de traitor les' maladies no saurait rien offrir d'analogue. Mais ici ii faut avoir &glard "a la grando et importante diff~rence qii existe entre le traitement positiFet le traitement negatifou, comme on ostdans 1'usage de lesappeicr, entAre loe trai-tomont-radical et leotrai~tement palliatiF. L'action des, m~dicaments simples sur I'hornme en sante' d~termine d'abord des phe'nomencs et des syrnpt6mes qu'on peutappeler la maladie positive provoqucee sp6cifiqucmont par cos substances, ou leur effot positif, et, primitiF. Quand cet effet est pass6, ii survient, par des transitions difficiles g a-percevoir( I), Ic contrairo precisement do ce qtii avait eu. lieu d'ahord, des sympt~mes diroctement oppose's et nepgatifs, qu'on nom~meý efFet cons6'cutif. C'est cc qui arrive surtout aux m~dicaments tire's du r~gne v~rd 'lal1, Main tenant, Si1l'on applique a' une. malarlie un rn'dicament dont les syrnpt~mes positifs on premiers aiont ]a plus grande analogie avec les, siens, c'est h un ti'aiternent positif ou curalif; ii arrive cc qui doit av~oir lieu d'apr~s la seconde proposition experihienLale, c'est-adire une amclioralion prompte et durable, qu'on pout corn pl6ter en redonnant, Ic medicament. 'a des doses de plus on plus faibles et de plus en plus C'loigrndes, si fa premic~re on les deux prernii'res doses n'ont pas sumf pour procurer une entu'3re guerison. (1) Pendant cc laps de temps, des sympi~mes dui premier ordre allerneni encore atec ceux dui second ordre, jusqu'Ak cc que ces derniers prennent le devius, et q~on n'aper~oive plus qu'cux seuls. LA, MI'DECIlN1E DE L IEXPIýRIENCE. M Do ce'tte mnani "re, en effet, on oppose 'al'irritation contre nature exislant, dans le corps,.uno autre irritation morbido aussi analo~gue que posssible, mais pre~pond6 --rante, etqui l'dtoint comple~teme-ri, parce que deux irritations contre nature no peuvont sulbsister "a la fois dans le corps de I'homme, et qu'iI s'agit ici d'irritations de m~me nature (1). A ]a v6rit6', on in-troduit, par Ia' une nouvelle maladie dans le corps, rnais avoc ce.,tte diff-6rence, -quant au. re suliat, que la 'naladie primitive a 6M dteinto par celle qu'on a excit'e artificieliemont, et que la dure'e de cette derniere, apres ]a victoire qu.'eIlo a remporte'o, expire au. bout d'un laps do temps bien moins long quo celui de touto maladie naturollo quolconquie, mhine de la plus courte. Un fait digne de romarquo, c'est quo, quand le me'dicament, positif ou. curatiF correspond exactement par sos sympt~inos primitifs 'a coux de la. maladie qu'on veut combattre avec lui, ii no soermanifeste aucuin des syrnpt~mos cons'cu-tifs ou~reactionna-irces de ce me'dicamoent, et quo son action cosse ontie'rement au mnoment oii l'on dovrait, s'a~tond ve VOif cormmencer' I'apparition do sos offets n6g.Atifs. Si la m-aladie e'ait do nature aigue-, elie disparait dans Ie peu d'hcures quo la nature assigne a la dur~o des sympt~mos mddicamentcux, primitifs, et, ii no resto quo la gudrison. -11 y a la'veritable extinction dynamiquc mutuolle. (1) Ainsi, quand un liomme, non accoutumd aux liqiienrs fortes, s'est ýpuisd par un exercice forc6, et se plaint d'une chaleur brillantte, d'une soif ddvorante et de pesanteur dans les jambes, une seule gorgde d'eaudc-vie suflit queiquefois pour dissiper ces accidents en momns d'une demi-lieure, parce qne 1'eau-de- %ie a coutume de les prodidre, pendant son action primitive, chez les pcr-sonnes qul Wn'ot pas IPhabitude dWen boire. 312 312 LA MIEDECINE DE L EXPI'RIENCE. Dans les ens los plus heureux, les forces reviennent done sur-lo-chiamp, et lPon ne voit aucune trace des convalosconcos qu'iI ost si ordinaire d'observer. Une autre v~rite' non momns surprenante, c'est qu'il n'existo pas un soul m~dicament qui, appliqu6 d'une mani~re curativc, soit plus faible que la. maladie 'a ]aqueule ii convient. Nulle irritation inorbide naturelle ne r~siste "a une irritation morhide me~dicamenteuse ayant, ]a plus grande analogic possible avec elle. Si lYon n'a pas seulement faiL choix du remeclo positif, si IVon a en outre rencontre" la. dose convenable, et des doses d'une incroyable exigfu't6 suffisent pour los Iraitoments curfatifs, to m6dicament determine, dans l'heure qui s'6coule apr es la prise do ]a premi"ere dose, une aggravation qui dure rarernont j usqu'~II trois heures, et que le malade considere corume une exaspdration de sa mialadie, mais qui n'ost autre chose que, la. manifes'tation des sympt6rnes primitifs, clont l'intensit6', un peu. supfrieurei celle des accidents morbides, avec lesquols uls oni g~n6ralomnenL une grande analogie, motive et expli(Iue son orreur momentan6e. En parcil cas, la promii're dose suffit ordinairement pour cuerir une maladie aigu**e. Mais si la. prorni~ro dose du ir'dicament curatif parfaitemnent appropri6 nest pas un peu plus forte que ]a maladie, et qu'en conse~quence l'aggravation particulie~ro dont Jo viens de parlor nWait point lieu pendant la. IprCni~ro houre, la. maladie nWen est copendant pas momns 6teinte en gmando panuic, et ii no faut plus quo quolques doses, do moins on moins fortes, pour l'ane'anLir cornphLotmen (1'). (1) Dans Ics maladies ire's chroniqtes, ii est ne'cessaire, apr~b le rdta LA WlI-DECINrE DE L'EXPEIIIENCIS.31 313 Si 1'on n'a pas soin alors de ditninuer toujours los doses, si on les laisso aussi fortes, ou mi-nme qu'on los aceroisse, C"I la maladie primitive, qui a d6jii disparu, succede une sorte de maladie rn~dicinale artificiello, qu 'on a ainsi excite'e saris n~cessit6 (1). Mais los choses se passent d'une tout autre maniei'e dans les iiraitements palliatifs, oii l'on emploic un m6 -dicarnent dont l'effet positif et primitiP, est to contraire de la maladie. Presque imnm~diatemen t apr's l'administration d'un paroil rntdicament, ii survion~t une sorte d'am~lioralion, un rofoulemont pour airisi dire ins ta-ntan6 deoIlPirritation morbide, mais qui dure peu, comme, par eXem-ple, lorsqu'on applique de l'eau froide sur uno br~iure. Ces m6dicaments sont cc qu Ion appelle des pallia Iiis. Les palliatifs n'ernpdchent 1'irritation morbido d'agit' sur I'orgfanisine quo pendant la durc'c do tours sympt6mes primitifs, parco qu'Ils ddtertninent, alors (lans le corps une irritation qui est lo contrairo do la maladie; miais orisuite la reaction, qui s'exerco on sens inverse blissemnent parfait de )a santd, de donner encore pendant quciques miois une ti?~s petite qtiantitd des m~dicamnents qui ont trionplid, mais en ayant soin d'dloigner toujours, de plus en plus les doses, afin d'e'teinclre les derni6-es traces d'un mal auquel l'organisme dtait 1iabitud depuis des anndes, et de d~truire jtisqu'ýi celles qui ne sont plus assez fortes pour toinber sous nos seas. (1) ikais si Von s'aper~oit que le sujet a besoin de continuer Au prendre, une dose pareille, oti maeme plus forte, dii mddicament curatif, pour nc pount Oprouver de ri'dicive, c'est un signe certain que la cause pioductive de la. waladie subsisie encore (et ii faut ]a d~truire si Von weilt pie ]a gudrison se souitienne), ou que le malade a comnmis, soit qucique dcart de regimne (qu'iI a abusd d~i IMi, du carud, de Ileau-de-vie), soit qucique fduie de conduule ('allaiternent par tine femnme faible, abus des plaisirsydniiriens, vie trop sddezitaire, irritation cozitinuelle du carac(Ore). 311,i L& ME"DECINE DE L IEJXPJf1ENCE. de 1'action primitive, vient coincider avec 1'irritation morbid~e primitive et,1'aggraver (1). Pendant ]a r6action dii pailiat-if, et quand ce dernier a 6te mis do c616, la malad i-e empire. La douleur d'une brt~iure est plus vive quand on retire la. main de 1'eau froide, qu'eile ne I'etait avant 1 immersion. Comnme, dan~s Ie traitement-curatif et positif, ii survient, pendant la prewie're heure, une petite aggravation, ~i Ia(Iuelle succe'de ordinairernent une arn~Iioration et une gue'rison qui nWen sont que plus durables, de tmieme, dans le brailem ent palliatif, on observe, pendanit la premth~re heure, presqueinstantane'ment m~me, une a nil~ioratLion fallacicuse, qui dirninue. de moment en momeint, et qui, ýi 1'expiration de l'action primitive, purernen~t palliative idi, non-seulemen t laisse reparalItre la mnaladie toile qu'elle e'ait avant qu'on fit prendre le m~dicament, mais y ajoute encore un peu de 1'effet con(1) Ligunrance de ccl axiorne expdrimcrilal a di cause que jnisqu'ici les ine'decins n'on gu~rechcoisi quc (les patlialifs pour le traitement des maladies; l'kpparce'nce de soutagecnien-qui rdsultait de Iii presque inslantanduent les inin~usait en erreur. De in~me tes parens ts in enfant mal dtev(! se font illusion quand its croient lec gu(;ir de ses caprices et de sa turbuflence par des friandises. L'eufant sc tail, 5 ]a vdrit6, aussit~l apr~s a~voir requ un premier gatleau; mais cc palliatif demeure sans cifet au procliain acc.-s de m~chancetd; ii fani cen donncr davantage, et chaque jour dec plus en plus, jusqnj'u ce qu'enfin tout resle inutile. L'cnfant nWen est (lvecnt que phins.(IpiliAtre, plus mkcluant, plus turbulent. Ses parentIs, dignes de compassion, cherclueni aloi s d'a ii res palliatifs, des joujoux, (des habits nclifs, des paroles flhilenses, qui finissenh Ogaleinenl par ne phins O~re daucun secours, et produire pen A peu tin effet contraire, c'est-Au-d ire. ajouter ý Ia unatadie morale primitive. Tandis qne si, dans le principv, on cdt eu recours A Ia sdvdritd, eci qn'en cas de rdcidive on n'cdt pas hdsilt A y revenir, on anrail gudri lc mat d'une mani~e positive et durable, on.laurait coiipd par Ia racine. Ce moycn augniente bien d'abord la turbulence et Ies cris de I'enfant, inais il n'en produit par la. suite que pltus de calme et un cluangernent plus avan~tageux dans tes manieres. LA,M]ADECINE DE L IEXP1ALIBNCE. 315 s6cutif-,e ce dernier,.qui, par cela m~me que 1'Feffet primitif 6tait le contra-ire de I'6tat morbide preexistant, a une grande analogie avec celui-ci. Le re~sultat de'finitif est done 1'aggravation et 1'exa-spe'ration de la. rnaladie. Vient-on alors 'a r~pe'ter le palliatiF, la premi~re dose ne suffit d~ja' plu~s;-A faut l'accroltre (t), et continuer sans~~~ ces ~ eeJusqu'a" ce qud le m'dicament ne soulage plus du tout, oti que les effets coinciden ts de. ces doses touj ours croissantes aient d~termi n~des accidents, qui, lorsqu'ils sont parve~nus " un certain degr6', fontsouvent taire la. maladie primitive, et lui en substituent une a~utre, nouivelle et au momns aussi grave (2). Ainsi, ii. n'est pas rare qu'une ins-omnie chronique cede pour queique temps 'a des doses journahi'res d'opium prises Le soit', parce que 1'effet primitif de cette substance, qui agit, ici comme palliatif., est de porter au sommeil.; mais comme son. effet secondaire est de pro. (1) Oin en troui'era des exemples, entre atitres, clans J.--. Scliultes, Disserlatio qua corporis hurnani mornentanearurn alteration'um specimzina qucedayn excpenduntu-. lHalle, 0171, ~ 18. -On ne se, borne pas A accroltre les doses, frdquernren[ auissi on chanige de palliatifs, du mons clans les affectiions chroniques qui en adinettent plusleurs, par exemple dans I'hysthrie. LA, on prescrit I'asafcelida,- le castor~nr, le galbib-duo, le sagapenum, 1'esprit de corne de cerf, ]a teiti Lre de succin, enfin PopIum & doses lotijotirs cioissantes, parce que chacune de ces substances ne prodifismtit, dans ses effets primitifs, qn'tnn &at ýt peu pros conttaite A la rnaladie, et non pas analogue A edie, elle ne soulage qui'une oui deux fols, ijpr~s qiiol son action deviecnt toujout's de plus en pluis faible,,et fimit par se rt~dnire At rien. On varle ces m~dicaments jusqu'tt ce qu'on en alt dpuisd la iste, ou jusquA~ ce que le. malade se lasse d'un traitement qui nWa pas de fill, on jtisqu' a ce que les ediets consfcttiifs aient amiend~ une nouvelle maladie qui exige un atire inode de traiternent. (2) A-t-on ensuite le booheur de faire cesser colte mnaladie engendrde par le palliatif, raflection primitive reparall d'ordinaire, cc -quI prouve, conform~ment Am ]a premiere proposition expdrioientale, qu'eile n'avait di que suspendue et non audazuie 00 guerie. 316 36LA MI'DECINE DE L'Ir xPEPJR IEN CE.0 duire l'insomnie, c'est-h-diro d'ajouter -h ]a maladie primitive, on est oblig6 d'augmenter continuellement, ]a dose jusqu'% cc qu' une insupportable constipation, une anasairquo, un astlime ou queique autre des maux cons6cutifs de l'opium, interdiso de l'omployer plus longtemps. Mais qiiand on n'administre quo quelques doses du palliatif contre uni mal habituel, et qu'on le suspen(d avant qu'il ait Pu provoquer de graves sympt~imes accossoiros, on ne tarde pas 'a se convaincre qu'il ne pouivait nonn contre la maladie primitive;, quo loin doelh m~me ii 1'aggravait, par son action secondairo, que pa-r conse' quontiit no procurait. en r~afite' qu'un secours negatif. Ainsi, par' exemplo, Ie malade quon voulait, gue'iir d'une insominic chronique se plaignail.-il seuloment, do dormir trop peu, une dose d'opium prise le soir lui procure bien sur-le-chiamp iine sorte de sommeil; mais s'il cosse au bout dto quelques jours l'omploi do cc moyon, qui n'agit ici quo commoe palliatiF, alors ii no pout plus dormir du tout (1). ~ViIl.I. L'emploi des m~dicamonts 'a titre do palliatifs n ost utile ot n~cessaiie quo dans- un petit nombre do cas, dans coux surtout, oii Ia maladie s'ost de~velopp6e rapidement et, menace d'un danger presque instan-. tano. (1) Nilais si l'on a tin &tat soporeux d combaltre, l'opiurn, qui, dans les effels primitifs, est tine irritation fort analogue a cette maladie, la gu~rra, et i la [)]us faibic (lose possible; si quelques-tuns de ses sympt()mnes pritiiifs, par e>xemple le ronflemnent pendant un sonimeil qui w'est guOre qu'tin assoupissemeut, avec ]a bouche bdante, les pupilles tourne'es eni haut, Ics, yeux i demi ouverts, la loquacitte en dormani, l'engotirdiissement en se rdveillant, etc., rencontrent des sympifmes analogues deans la iraladic, ecomme le typhtus en ofire fr~quemrnnent des exemples, ]a gu~rison auira lieu d'tine mniaiiýre prom pte et durable, sans convalescence, Iparce qu'alors l'opium sera rernkde posilif et curatif. LA MIEDECINE DE L'FExPýPR-ENCE. 3,17 Ainsi, par oxomple, dans l'asphyxie par congrelation, apres les frictions ý la peati et l'exposition graduelle 1% une temperature de plus en plus 6devee, rien ne rend plus promptement "a la fibre musculairo son irritabilite', aux nerfs l-eur sensibilite', qu'une fodte infusion de caf6, (lont l'action primitive est d'accroitre la mobilit6 de la fibre etle sentiment do toutes les parties de notre corps, qui, par consequent, se trouve ~tre un palliatif dans le cas en question. Mais ici it y a dangrer -ii temporiser, et d'ailleurs on n'a point a% combattre un 6tat morbide soutenu; car, de~s que ]a sensibilite" et l'irritabilit6 ont 6te'ranime'es,rn~me par un palliati F, l'organisme qui n'a subi aucune le'sion rentro dans ses droits, et le jeu des fonctions reprend de lui-n~me, sans qu'on ait bosoin de recourir "a nul autre moyon. De n~me, it peut y avoir des cas do maladies chroniques, par exemple de convulsions hyst~riques ou dWasphyxies, ohi l'influence lemporaire d'un palliatif (comrne l'odeur d'une plume grille'e) soit indiqude d'une mani~re pressante, uniquement pour remettre le malade dans son dtat ordinaire de maladie, qui n'offre aucun danger, et qui ensuito exige, pour ktre gu6ri, lFaction plus durable et toute diffdrente do m~dicaments cura ti fs. Mais quand un palliatif n'ope~re pas en peu d'heures, cc qu'on attend de lui, on no tarde pas "a voir so manifester les inconv~nients dont j'ai parl6' plus haut. Dans les maladies aigue-s, cellos m6me qui parcourent le plus rapidement leurs p~riodes, il esi plus convenable ai la dignitd du mddecin, et plus avantageux pour le malade, do traitor par des moyens positifs ou curatifs. Do cette manie~re, on triomphe d'elles plus sui'rement, en gOn6ral aussi plus proruptement, et sans convalescence. 318 LA MADECINrE -DE L'EXPgRIIENCIK..Copendant les inconv~nients des palliatifs se r~duisent 'a peu de chose dans los maladies aigue-s legkies (1). Les principaux sympt6mes dispar-aissent en grande partie api'es cha(lue dose de cos me'dica-ments, jusqu'ý ce que le cours~natu-rel de ]a maladie soiL ar'rive' -, son lermo, moment ofIl'oirganisme., qul n'a pas eu le temps d'6tre mis trop en -desordre par -los offots conse'cutifs des moyons dont on s'esl sorvi, rentre dans ses droits, et peu "a peua riomphe simulianernient do la mnaladie ele-inmo o t 'des accidents, consecutifs du m~dicalment.I Mais silo, malado guerit pendant qu'on fait usage des palliatifs, il aurait gue'ri 6galement sans nut rem de; ii aurait gw~ri dans le m~me laps do Lerinps, paice que les palliatifs no raccour-cissent jamais les p~riodes naturelies des maladies aigue-s., eti. iso serait plus aise~ment r~tabli ensuite, d'apre~s les motifs quo je viens d'indiquer. Une seu~le circonstance, eello quo los palliatifs apaisent de temps en tomps los sympt~mes les plus g~nants, fait quo cc mode do traitement semble au malade cet "a ceux q.ui l'entourent lemporter sur I'abandon de la maladie 'a elle-n~ano, quoiqu'il.n'ait pas (10 pr6 -eminence re'efle. iDonc, Ic tr-aitement curatif et positif a, mmem danis les maladies qui parcourent rapidomont lours p~riodes, un avantage incontestable sur tous los s~oulageinents qu'on pout obtenir a l'aide des palliatifs, par~ce qu'il abi-6ge Ia dureo doel'affection, Ia gufi'it recllement avant qu'e~lo aitfourni sa carrie're entie'ro, et (1) Une circonstance encore rind les palliaiifs illconvenants, c'est qu&ordlifairerniel on z'erploiec hacun d'eux (pie pour faire (dire un sent symtrnpme imorbide, et que ves autres sympt~nies sont, oun ngligr~s, ou comnbatlus par d'aulres palliatifs produisant lous 'des effets cons~cutifs qul eulravetS l a guddrson. LA Ut-DECflNE DE L' EP1tRTENCES 1 1319 ne 1aisse-aucun sympt~m6 apres elle, si le rern~de a W chioisi de teile mani~re qu'iI corresponde parfailtement au ca111..~ IX. On pourrait objecter contre ce mode de iraitement que, depuis l'exislence de la. m~decine, les mad~ecins ne s'en sont point encore servis, et que cependant uls ont gu~ri des malades. L'objeclion n'est pie s-pecieuse. Car depuis qu'il -y a une rn~decine, les maladies qui re'ellemen~t ont gru~i d'une manit~re prompte et durable par des me'dicaments, et dont le r~tablissement n'a pas dtl' effet du temps, de 1'coulem'ent complet du terme assign~i aux mala~dies aigui-s, ou de la. pr~ponde'ance insen~sible et graduelle de I energyie d u corps, ont gu~ri, quoique a 1'insu du, n'idecin, d'apre's la 'mdliod.e, que je viens d'exposer, c'est-ai-dire par I'action curative dun m~iicament (1).1 Cepe-ndant ii est arriv6 quelquefois (2) aux m6lde(1) Pour juger de cela, il faut choisir, dans les dcrits d'un observatcur dont l'exactitudc et la vdracitd ne solent pas dou tenses, le cas oil la gud& rison rapide, non d'uine maladie aiguiý, dont Ia nature est de Se ternliner d'ecle-mnrne en un laps de temps ass'ez court, naias d'une maladie chronique, a C-L oblenue sans r~cidive par un scuil tndicament et non par un ni~Iange de drogues con tradictoires. A coup sdr, cc m~dicament oiait tr~s aonalogue 'a la nialadie, dans, ses effets primritifs, puisque la gu~rison a adt durable. Si Celt W tin palliatif, donnd 'a dose toujourý croissante, Papparente gudrison ne se serait pas soutenuie, on du momns awrail t suivie d'affections consdcutives. Sans on iern(Me positif on cuiratif, on ne pent jamais obtenir une gudrison prompte, douce ct durable. Dans Ics cas oi des mdlanges de drogues ont prottird des gu~risons rapides, et son tenlues, on trouve quc Ia subsiance pr~dominante est 0galcment de nature- positive,-on bien le mtdlange forme tin composd dont chaque ingr~dtient ne remplit pas sa fonction propre, tnais est, noodifiel par les antices dons sa tendance, de sorte q n'apr?~s les.rnntuelles.neutIralisationis (ynamiquies, ii resle une puissance mndlicinalc inconnue, A l'tgard de laquelle nul mortld tie saurait deviner pourquoi clle a agi comine Ile I'a fait. (2) C'cst ce qni est arrive i Hippocrate; d'anutres md~lecins ont reconnia 320 20LA. AIE'DECINE DE L xpJl RiEN CE & cins do, son peonner que la v6ritable. guerison tient 'a cetto aptitude des m6dicamients, aujourd'hui confirmee par uno foule do faits, ýt cotte tondanco (jul leur est inh~rento do provroquor des sym~pt6mes analogues ai coux de ]a maladie. Mais cc rayon do verite' a rarement pe'n6tr6' dans 1'osprit do notre 6cole, perdue au milieu d'un nuago do systnees. ~ X. Apre~s qu'on a tirouve' le reme'de en suivant cetto marcho trac6e par la nature elle-m~me, ii reste encore un point important, qui est- do determiner la dose. Un m~dicament positif ou curatif peut, sans qu'il y ait do sa Fauto, produire le contraire'de ce qu'il deyrait op6ror, Iorsqu.'on l'emploie "a des doses exage'r6es. En pai-oil cas, ii engendre m~no uno maladie plus forte quo no le'dait, cello qui existait auparavant. Quand on tiont la main plongdo pendant quelques miinutes dans l'eau froide, on y rossent, uno diminution (Ie chalcut', C'Ost-a-(Idiro du ftoid: los veinos s'effacent, los parties molles sont affaiss6es sur elles-m~nies et momns volumineuscs, ]a peau est p~lo et leo mouvement difficilo. Co sont la" quciques-uns dos effots primitifs de l'eau froido sur l'homme en sant. Mais si l'on retire la main do l'oau et qu on l'essuie, il no se passe pas longtemips avanit qu'uin 6at do choses contraire ai't lieu; ]a depuis que la propridtd qu'a la rhubarbe d'exciter le nial de ventre esi ]a cause dle sa vertu d'apaiser la colique, comme ]a propridt vomitive de F'ipfcacuanlia esi celle deC ]a vertu q~iI' a d'airr~er ýi petites doses le voimissCWmflI. De m~iie, Detharding a vu que l'infusion de feuilles de sO qiui donne des coliques, aux personnes bien poriantes, Jes gu~rit chiez lad~ulte, ctiii cr011 que cc r~suliat doit tenir "a lanalogie des effets. Je Passe sous silence le conseil que d'autres (J. D. Major, A. Brendel, A. F. Dankwcerts, etc.) Ont (loInfl de gu~rir les maladies par dlautres maladies provoquoes arliliciellerniet. LA MEDEGINE DR L EXPE~RIENCE. 32-1 main dovierit plus chaude quo l'aurro-, on. y rmia-rqueC une turgescenco plus l)IOflOfc~e dans los parties- mollos, les veiies sont plus saillantes, la peau ost Iplus -rouge, le mouvoment plus vif et plus cueirgiquo, en tin mot ]a vie semblo Y 6tre exa-Iteo. C'est h l'offet secondaire oil consecutif do t'eau froide sur lo corps do Fl'hommoe qui so porte bien. C' est aussi la' environ ]a dose la plus forte "a laqluelle on puisse employer l'eau froide, avoc un s-ucce's durable, comme moyen positifou curalif, (lans un d'at de de'hilitd pure qul est analogue 'asos effets prirnitifs danls Ie corps on sante'. Jo dis Ia plus forte dose, parco quo, quand it s'agit d'Ioxposer Ie corps entier Il ceLto eau, oL quo la, (emp6rature de cello-ci.e-s-t 1res basso (1) on est oblig6 d'abrdgor la durdo do l'application, afin d'abaisser la dose au degrd conyonable.Mais Si Ia dose do cc rem edo so trouve considerablemont 6leve'e sous tbus los rapports, sos effets primnitifs exaspe'rent los sympt6me-s morbidos propros au froid, jusqu.'ýiproduiro un Mtdea,(10naladlie quo la partio'dont on vou t par Bi gudrir la faiblesse no poul ou pou t "' peine faire cesser. Si la dose est portde plus hauL encore, si l'eau est tre's froide(i 400 F.), Ia surFace exposdc a son action fort denteduc (2), et Ia dui'do do l'immersion plus longue qu.'ello n'a coutume do l'6tro (3), it s'ensuit lengourdissemont du membro, entier, u~no cram-rpe (los muscles, souvoent memo la paralysie (4), oL Si 10, corps (1) Proporliontnellemeni i tel degrC- de faiblesse, 700 F. pourr-aient M-te tin (roid aussi considiraIIe-que 600 pour tine faiblesse moins grande. (2) Par exemple toute la jawbr. (3) Par exemple pend'ant deux lieures. (4i) A la vdrWi, ii y a des exeinpics de bonis effeis prodluils par des doses nmemeexcessives du m~dicameuz positif ou curalif, dans cerlains 1. 21 322 3~2LA MI-DECTNE -DE L'rExpE'RIENCE, entier esi demeur6 uric heureouo davanitage plong6 dans 1'eau froide-, ]a mort ou du rnoi us,1asphyxi& par cong&6 lation arrive chozVl'hom'me bion portant; mais ecue se fait Ibeaucoup momns altondro quand IFaction du froid s'exerco sur un corps aff-aibli,.I 11 en est do me'me pour ions lo-s m'dicaments, m6me pour ceux qui s'administrent "a1'iriterieur. L'homme accablde docalour., de soif et do. fatigue, qu'une sonieC orge' d'ean-de-vie restauro dans I'espace d'uno hoeuro, comnme jo l'ai dit plus haul, (omberaiL dans une syncopo (probablernenat moritelle) si, en pareil cas, au lieu d'une soule gorge'e, it buvait un ou deux litres d'ean-do-vie ý ]a fois, c'est-a'-dire s'il prenaht le m~me remde pstf mais "a une dose excessive, qui le rend nuisible. ý0 Qu'on no croie pas quo ce caracte'e nuisiblo des doses exag~re'es appa~rtienne uniquomerit aux substances employees. cornrno rndicaments positifs ou curatifs. Los palliatifs aussi produisent do grands inconve'nients lorsqu'on en force la dose; car les m~dicarnents sont des substances nuisibles par cilles-i-drnies, qui no devionnent rem~des quo par l'appropriation, Sous des'doses coiw'oiables, do l-eur tondanco naLurelle.a' rendre macas rdserv6s aux mait'res de P'art. Ainsil j'ai vu l'effei paralysani primilif d'une ir~s grande dose de ft-old exercer manife-slemvnt U'n eirl curtctif sue' un homme doni Ic bras droll, d~jý pa~ralys6, piesque en entier de-puis plitsiewrs ann~es. dIait toujours finid et comine engourdi. Un jouir de fe, ci itmme. vottlut ailer prcndre dlu poisson dlans un 61ang geld pout regaler ses parents ei ses amis. Ne potivani saisir ces anirnaux avec son bras, gauche, IL dtaii obligd deý s'aider des fafihLs mouvements qu'exd& cutait encore le menibre paralysO. Pendant plus d'une dlemi-lIture iI resta ainsi occip d (t-ns de 1'eati a la glace. Le rdsultat fut que le bras paralys6 ne tarda pas ýt se gotifler eit A s'eniflamrner; mais au bout de quclques jours ji 6tait 1,ut~iietiiussj robuiste que 1'atttre, sans la moindre trace de paraI~sie, q-qi a~lait disparo A jarnais., LA MIADECINE DE- L'EXPARIEI1NCE. 828 lade aux maladies qui orit avec ieles une analogie positive oun nga live. Ainsi, pour nous borner ai l'exemple liretles moyens ne6 -gatif-s on palliatifs-, tine mwain glac&'c so retabliL promiplemoent dans l'atrnosphe're d'une chambrechiaude (aý 800 F.); celte -chaleur modd&ee agil. ici comme un mnoycn doLue d'une ten-dance contrairo "a cello du froid, c'eski-a-diro comme palliaiff,.san-s nuire serisib lement, parce que ]a dose n'est pas trop forte, et qu'clle'-n'a besoin d'ktre emplbyydo que tre's peu do temps, pour Gu~rir -le faible 61ta1 morbide qui s'est ddvelopp6' avec rapidit6. Mais que la main de~j'a reiidue tout 'a fait im'mobile et insenisible par le froid, c'estlii-d ire gel~e, v'ienne a4i tre plong~e subile~ment, pendant une heu-re, dans de l'eau 41 12 degr~s, temp'rature quo l'autre main pourrait encore supporler,.'elle meurt sans re'mission; ]a gangrene s Iempare d'elle,.-et elle tombe. Un bowmme robusle, qiii s'est fortemeni 6chauffe6, no tarde pas. t riepread~re ses sens dans une arniosphe're d'une lexnpdrature -mod~r~e ( d'environ 65' F. ), sans 6prouver aucixn donmnage appreciable de la part de cc pallialif; mais qu'aussi[tU apres cc violent 'chauf,femnenl, ii reste plong6' pendant une heure dans une rivie~re, immersion quo son corps non echauff supporterai-t- pendant 10 maine laps de temps sans en souffrir, et on len reiirera. morl, QU. atteint du plus dangereux typhus. L'eau froide s'oulage palliativemeni une partic qui a ku b~rfilde; mnais si 1'on y appliquait sur-Icl-chamrp do la. glace, cellb omberait en sphiace'e. 11 en esL doenr~me aussi des moyens ititernes. Si une femmne qui scesI beaucoup C~chauftk~e - I]a danse avalail tine grande quantit6 d'ean. Ii la Clace, chacun sail cc qu'il en 3'24 Lit MJ'DECTNe D[, L EXPEbIJENCE. resulterait d'ordinaire, ct, cependant une petite cuillerde de la n~me cau ne lii aurait pas fait. dc mal, quoique ce soiL pr'cisd'mcntIcern~me palliatif, seulement s moindre dose. This, qucique ftchauffd'e qu'elle puisse 6tre, iell se rtAblit d'une mani'rc scire cet durable si Von fait choix d'un moyen cuiratir dont, Ics effets primitifs correspondent ia l'dtat, oii die se trouve, et qu'on admninisti'e, cc moycn ia une dose suiffisarnmeni. exigue-, c'estit-dire si onfl1.1i faiL ai~aler un peui de LM6 chaud, avec une petite quantite'(dc liqueur spirilneuse (1), et qu'elle se promene, lenteinent dans une chiambre pcu dchauffde; landis qu'un grand vTerre d'eaut-de-vie lui aurait attire' une fievrc ardente. ~ XI. Ccliii qui observe avec attention peut seul avoir une Wde du degi'6 auquel la susceptibilit du corps ht lk6gard des irritatLions mdcaniqucs s'exalte dans les maladies. Cette exasperation surpasse Loute croyance quand la maladie est arriv6e 'a tine haute intcnsite'. Un malade atteint dii typhus, que nous voyons plonge' dans le comia, insensible aux secousses qu'on lui imprirne ci. sourd'dit tous Ics bruits, revlient prompternent, 'a lui sous l'intlhcnce d'une dose mininie d'opiuin, fii-elle m~rnc un million de fois momns Forte que celle qu'aucun m6 -deemn aurait, jamais prescrite. La s~nsibiliL6 d'un corps itres malade pour les stimu(1) Cc (lernier exemple fait voir en ni~me temps la justesse de la proposition que, quanid Nt~at de la nialadie est portel an pins haut degrid, et qni'ii ne resic 1)1us que qnielques henres pour gn~rir, t'ernpioi duiinioven ctiralif on positif ýi Lris fNibie (lose est inlinimenii pri~f~abie ý celii des pailiairifs, qtiand bien ni~nc on ne douncirait dWabord ceixa-ci qn'en fr~.s petite qtiwiliiin. En stippoýtnL pitqe iles paiiiatifs lie nuisent. point, tonjours est-il certain qii'iis ne sont pas wiiles; andis pie ]a pins faibie dose (in inn~en curatif parfidlenent appropriiW penit arracher ýt one mort certaine, (lans les cas niidine o6i Pon nia pins ý d(isp)oser quc de queiqnes lienres pout' procder A Ia ginrisoii. Lit MEI)ECINE DE L'EXPE'RIENCE. lat ions mn6dicarnenteuses est, port~e, dans beaucoup do cas, a un tel. point qu.'on. voit agir sur ce corps et cornm~encei ' ~ exciter, des puissancesdont on a m~me e'te jusqu'a'flier l'existence, parce qu.'elles ne font rien ni sur l'hominc, en sant6, ni dans quelques maladies qui sont sans rapports avec, elles. Je.citerai ici pour exemple ]a force lidroique du magnedtisme animal, de cette influence immat~rielle d'un corps humain vivant sur un autr~e, qui s'exerce dans, certains modes -do contact ou de quasi- con tact, et produit uno excitation si 6nergique sur los personnes qu'une constitution d6licate et une grande sensibilite6 rendent tr~s sujettos lant aux 6rnoLions vives qu.'aux mouvernents resultant d'une irr~itabiIitd musculaire tre~s de'veloppe'e. Cetto force a~nimnaic no so montre pas le momns dui monde ontre deux. personnesrobustes et saines, no~n parce q~u'elle n'oxiste point, mais p~irce qu'elle est-beaucoup. trop faible pour pou.vroir ou devojir so manifester entre personnes Men por - tan les; tandis qu'Ielle n'agit souvent qu'avec trop d'intensit6 dans los 6tats morbides do la sensibilit6 et do I1IirritabiliL6, comine le font 6galemont, des closes minimes d'autres m~dicarnonts curatifs chez un sujet Ire's ma lad~e.I 11 en est do m~rno des applications du 1)arreau airnante et du contact avoc d'autres mntaux, clont los effets me'dicamenteux sont absolumient i-nsensiblos dans le corps dou6d de la. sant. D'un autre c6te', ii est, aussi vrai quoe surpronant quo los personnes mn~re les plus robustos, lorsqu.'clles sont atteintes de maladies chroniques, ne peuvont, malgre' touto la. force do leur constitution, et quoiqu'elles supportent sans inconvdnient diverses irritations nuisiblos Fort e'nergiques, commo- los exce~s dans lo boire et dans 326 326 LA MIEDECINIE DE L 'EXP91RIENCE. le manger on l'abus des, purgatifs, ne pen vent, dis-je, prendro une dose minime du -medicament positif qui* convie~nt "a leur affecti-on, sans en restsen.Cir l'impression avoc tout autant de force q-,u'.un enfant " a h mamolle. S X11. [1 est, on m~decine, un petit nombre de 'substances qui agissent proscfue uniquemen~t d' ne-manie're ohirnique, les tines en conclensant la fibre vivante, tout aussi bion quo Ia fibre morte ( comrne -e tannin), en diminuwtnt sa cofision, sa. roideur (comme los graisses.)ý; les autre-s, soiL on s'emparant des substances nuisibles, qui peuvent exister dams le corps ou du moins dans les premi~res voios, cornme la chaux on les alcalis neutralisont los acidos clans 1'ostornac, comme I'eau hbydrosulfure'o se combine -avec certains oxydes metafiiques, soiL en Los d~composant, corn me ii' arrive aux alcal~is et an foic de sou'Fre "aI l'gard des sels,,m6-talliques, soit enfin en d6truisan tchimiquemoinl. des parties du cor-ps,'cornme le for rouge. Si l'on-excopte ce-s substances pen nom,, brlu ses,Iles op'rations pour ]a plupart m~caniques de la c~hirurgie, et quelqnos corps nuisiblos et insolubles qui se sont minred-ois dn dehors clans 1'conomie, les anttros m 'dicarnonts agissent d'nne manie~re purernent dynamique (I), et gudrissent sans provoquer d'dvacua(1) La m~thodec curative et dynamique rarnenant les maladies ý la saw nt(Pne mani~ie atissi prompte el imhicliate que puissanle et douce, buns les moyens appehds g~idraux, -r~vilsirk etlcd'actudns, qu'i hotileiersent l'orgainlsmc conire leIceiou de la natur~e, comme les vomitifs, les ptirgatifs, les siidoriliques, etc., soot inuatiles et nuisibles. Les niddicaments qui produisent ces elfvts vio lents et r~voluiioniiair-es tie Ie font pooir la phipar-t qtie pari' excls de leors doses. Fn ahusant-ainsi des vominkf, on o'apery iit pas phisieurs des proprb66s spdciliqnes dn lartre stiliuX de I'ipdracnanha, de.I'asarut, etc., qui, petiles doses,, peuvent les rendre dies ni~dicaments Iwaticotp phis salulaires dans d'attres circonstauices. De m~nie, les uuombreuses stibs~ances mddicinales dont on est dans l'usage d'abuser pour provoquer ces purgations etdvacuations,dAont LA M"DBCINE DE L'rEXPtaLiINCE.32 327 tilifs., sans Occasionner de revolutions violentes, ni mkme appre'ciables. Cette action dynamnique des medicaments estpresque entie'remeiiL spirituelle., comme Ila vitalit6 elle-m~me, qui se re416chit sur Uorganisrne. Ell~e. l'est surbo-ut d'une rnanhire evidente pjour les reme'des positifs ou, curatifs, avec celte particularile' sigulie~rc qu'une trop forte dose pout nuire el occasionner des d~sordres graves dans le corps, tandisqu'une dose Faible, aussi minirne rnm-e qua. possible, peut no pas rester sans produire un effet salutai-re, pourv-u queIleinoyen s~oiL bien indiqu6. La seule condition Presque qui soit n6cessaire poutr que 1'effet se d~veloppe pleinement et ame~ne la gu6 -rison, c'est que le m~dicamnent convenable entre- en contact avec la fibre vivante et sensible; mais pou imPorte I'exigu*t6 do la dose qui agit darts cette intention sur les partties sensibles du corps vivant., Si~une certaine petite dose de teinture 6tendue d'opium te vrai m(.dccin n'a presquejamais oun i'a que tr?~s rarement besoin, sont xdestindes 5x remplir des indicatfons bien auti-ernent. utiles que cetles qu'on leni' a connues jusqn'% prsent: cc nWest que quand on les fait prendre en exc~s qti'efles dUterminent cet effet lunwItticux, et prV~sque tons tes auttres m~ddcaments penvent devenir vomilifs on pui'g;'lifs toisqn'on en abuse au mome d'egr&~ Les pr~tendus signes de sabur-res dan4 lks pr-emi&es voies et de turgescence de la bite, l'amertume de la bouche, le mat de tt~te, j'anor-exie, le.dtUgoftl, les naus~es, le mat de venire et la Constipation rdctarnent ordinairement de tout antres moyens que des pui'gaiifs et des %omitifs: ta matadie, envisagde lans tout son enisemble, est %sonvent gu~rie en pen d'beur-es par' quciqlues gonittes de la substance curative qui cortvient, et ces sympt~mes menaqa~nts dispataissent avec cIte, --ans dvactiations, dunme maniere teltement in~sensible qu'on ne sait cc qn'Ils soot devenus. 11 n'y a q'i'nn lelii nomtbre de cas oa.tiI soil pet-mis de recount' a de tets t.-vacuanls: c'est (tuan'd lestomac on le clinat intestiniat est surcttarg6 d'aliments indigestes, on cQntient soil des cor-ps dtrangers, soft queique poison. 328 LA AIEPDEC1NE DE, 1,EXPE'RIENC[,. est capable d'enlever un degr6 de'tormin' de somnolence contire nature, la centie'me partie, la inilhlme" rnmemod(1 coltc dose suffit presque toujours pour arriver au mrnern lut, et 1'on peut att~nuer bien davantagoe encorc la dosc, sans quo la plus minime cesse de produire los mnkmcs effcts curatifs que la premi~ro. J'ai dit que ]a misc en contact du mnedicarnent avec ]a fibre vivante et sensible est presquc ]a seulo cond'ition (10 son action. Cette proprie'te dynamique a une porte'e telle qu'il est tout "a fait indifftiront pour Ic re' sultat quo le contact ait lieu avec toib ou telle pantic, pourvru seulemnent qu,'ello soil de'poui~llo d'dpidermo. P~en importo quo lo medicament dissous pe'netro dans 1'cstom-ac, roste dabs Ia bouche, ou, soit applique' sui' uno plaic, sur un point de'nud6 quelconquc do la peau. Quand on n'a point 'a craindro d'evacuations, disposition vitale particulie~re do l'organisme qui a la puissance spdciale d'andantlir l'6nergie dynamique d'un m6 -dicamont, l'introduction do cc dernier dans le rectum ou dans lc noz remplit pleinement les vrues du me'docin c'cst-ii-dire quo, s'il a le pouvoir do le faire, ii Wn'e gudrit pas momns efficacement un certain mal d'cstomac, un genre particulier do ce'phalalgie, une espe'ce de point do c6te', tine crampe dans le mollet, ou tout autre mal sidgeant dans une partie qui n'a point do connexions anatomiques avo~c colic "a laquelle on lYapplique. 11 Wy a que 1'6piderme dont la surface du corps est recouvertc qui apporlo quelquc obstacle "aI laction des mn dicamonts sur ]aIa fibre, sensible qti'il recouvre; rnais cci obstaclc n'cst point insurmDonlable. Los medicaments agissent aussi 'a tiavcrs I'6pidorme, seulement ils le font avoc nioins do force. Leui' action alors est, plus fai LA M, EDUCINIE DE L' EXPE~RIENCE. 3'29 blo q'iand uls sont en poudre, plus 6'nergiquo lorsqu'ils souL dissous, et d'autant plus prono~nce'e dans cc dci-. -flier cas pie la dissolution se trouve. misce; n rapport avec une surface plus ktondue. Cependant Ie'piderme ost plus minice sur quelques points, oii par co~nsequofiL aus'si 1'action s'exorcc avoc, plus die facilit6". Tels sonL le bas-vontre, suirtout au creux, do l'estornac, les ainos, le creux des aisselles, le phi des bras, lintc-'rieui' des poignets, le creux du jarrot, etc-. Ces points souL los plus sonsibles 'a lFaction des nu'dicamonts. be frottement no contribue: gue`'re a% favorisor lFaction dos nyi6dicaments qu.'en rendant la poau plus sensible, eL la fibre plus susceptible d'6tre impression-n~o par la puissance- m~dicinalo spkciIfquo, qui de -h s'6tond en rayonnant dans Lout I'organisme. Si I'on frotto los cuisses jusqu'a' exalter la sensibilit6, eL qu.'ensuite on applique dessus do l'onguent incrcurich, lo r~sultaL est Ie m~me quo si 1'on avaiL frictionn6 cos parties avocl'onguenl2. La vertu spe'cifiquo des m~dicariients domneure ]a mfme, qu'on los empl'oio a l'oxt6rieur ou. "al'int6rieui', qu'on los motteoen contact avoc ha fibre, sensible par lo deliors et par 1`o dodans du corps. L'oyyde noir do mercure, pris par ]a boucho, Cguerit los bubons v'6n6riens d'uno maniere au momns aussi prom ptoeL aussi suire quo los frictions aux cu-isses avec l'onguont napohitain. 'irnmersion dos piods dans uno dissolution 6tondue do sublime' corrosif gu~triL les ulcoros a ha bouclic aussi rapidomeuL oL aussi s1 ircmcii quo l'ingestion do cetto liquour dans l'ostomac, surlout si lYorn a soin do frictionnor Ia partie avant do la haign or. .330 LA MB'DECINE DEIL L'EXPE'RIENCE, La poudre de quinquina 6tak~e -Sur le bas-ventre, gu6rit la Iievre iruterreittente que ce me'dicament a la pi'nprie'tCo (I gue'ri~r lo~rsqu on le fail prendre "a 1'inte&Mais comme I'organisrne malade est ge'neralemnent heaucoup plus sensible "alFaction dynamiju~e des me'diccamoruts, do, mr6me aussi la peau. des personnes malades I'osL, PhisusWe cellc des suijots qul so portent b~ien. 11 su~ftit d'une. petite (juantite de-teintiure (IIi-pecacuanha verSCO dmns le ph du bras, pour faire cesser la tendance avoinir choz des pronnes tr~s ma ladcs. ~ XIII. Laseule puissance um~dicinaledelJachaleur et du froid somble HC point, 6tre aussi exciusivement (lynaiaiqilo quo cello des autres rn~dicamnents. Lorsque ces demix agents souL employe's A i Lire de rerMdes positifs, Ia pius petite dose possible ne suffit pas pour produire l'c'fet. fI'I faut que bous deux soient, h haute dose, C'ost-it-dire nient uno assez grande intensite', si 1'on NiciiL quo leur action. salutaire s'accomplisse rapidemont. This cette apparence est faliacicuse. La puissance du froid. ci tdLIchaud nWest pas itomns dynamnique que celic des autres wuddicai-fents, et la diffdronce tientl fl Ihlahilude que nC OS corps out ddjCu iedo[influence qu~elle xrCe a I certaines doses. Pour quo Io froid eL la. chaleur l)LisS0I1t rempplir i'offico do, mddicaments, it faut les powsSer au dIekiL du degrdl accoutuild,,pou s'il &aoit (lull elflel positif,,beatcoup si Ion Ha Oen VUC qu'unfleffet udatt'onp"I aIi F. tiechaleUr eCale a colic du sang est dedjý, pour la plupart. des, habitan 'ts do nios cli iats,,superieure a celle dont its out I'habitudo; de sorte qjuun ljain-de pieds a 98v ou 990 F. est assez chiaud, quand ii1n'existe pas d'autres s)-mptmo tls, pour faire cesser d'une manie're f-A -M1E'DECINIE DE LI E XPJýRIBNCE.33 331 positive'la chaleur dans la t~tot; mais veut-on procurer Un soul'agement palliatif dans un. cas' de brciture, on a bosoin d~ja d'une eau beaucoup plus fr~oid-o que celle dont nous sommes accoutum~s 'a baigner loes parties saines. denotre corps, et, d'aniLant plus froide, jusqu'a` un certain degr6& neanrnobis, que I'inlarnnation 051; plus forte (1). Ce que je v'iens de dire rolativemont, "aIa necessit6 d'accroitre un pen le Froid et le chaud quand o-n vout -los employer. dans des vues curatives, s'a-pplique aussi ý totis les autros me'lieaments dout le[nialade a de'ja' contractd l'habitude. Aii4isi, chez les personnos qui -sont accou t~u~m~'s auyi n-, ý l'eau-ado-vio, 'al'opiurn, an. cal~ t..ii fauit.donner 'cos substances ii des doses un peu plus fortes quo cellos qui sont palsskes en habitude. __La chaldeur et Ic,froid appai'Liennont, -avoc l'61ectricite',) ý la cat - gorie d~es excitations nmn'dicinales dynamniques leOS plus diffusiblos. L'6pidermo ne pout ni di-miuiuer, ni arr~ter~leur action, probablomont parce quo celte membrane leur sort en queique sorto do conducte 'ur et de vdiicule. lien ost sans doute do m~temo 'e'ard dP magn~tisrno animal, do l'action m~dicinaic, du bar-,roan aimante, -Ct Oen g~n~al do la puissapco oxercde par l'applicasion des mdtaux ý -lexte'riour. Le galvanisme sem ble penketrr un pen mons, facileinon L ý* travers l'6piderme. ~XIV.,Quand nons penons la, poino d'y faire atten(1) Dans le cas mfme otil 'inflarnmallon est coiisildrable, on n'a dWabor1 besoin que edteau 5 environ 700 F., pour proctirer tin soulage-.ment palliatif; mais d'letue-en hlicore ii fdaaL en prendre qual soiL oin pen plus froide, sJ.l'011 V43 Lt que le soulagemeiit persi~ste tel qu'il a 66 dls le principe. 11 faut acerottre de temnps en temps TinteiisM ~do Croid,.cornune on est oblig d daogmenier la do se des autres palliatifs qiii s'adminlsirent.A I'inntdrieur. 6- - 332 LA MEDECINE DE 1,1E X P ER IEN CE. tion, nous reconnaissons promptoment quo la nature est en e'at do produire les plus grands effets avec des moyens simples et souvent tre's faiblos. L'imiter en co-la doit 61ro le but des eff-ofts do l'osprit, humain. Mais plus nous accumulons ensemble do moyenis pour atteindre a un soul but, plus nou~s nous e'cartons de niotro mod~le, plus los r6sultats auxq-uels DOUS arrivons sont miesqo ins. Avec un potit nombro do moyens simnpies employe's 1'un apr~s lautro, mais plus souvent encoro avec un soul, nous pouvons ramoner los plus grands de'sordres do 1l7 conomic malado 'a 1'6tat naturol. d'bar'monie, nous pouvons gud'ir, et parfois on tre's peu do tomps, los maladies los plus chroniques, on apparonce incurables; tandis quo, sous l'influence do moyons mal choisis et, nmd~s on grand- nombro los uns avec los autros, nous voyons los moindi'es maux deg&n~rer en maladies graves et incurables. L~acquello do cos deux me'hlodes choisira celui qui vise ai ]a perfection? C'est toujours "a tun soul moyen simple, exempt do tout m6lange, qu'il appartient do produire les effets los plus salutairos, pourvu qu'on l'ait bien choisi, qu'it -soiL lc plus appropri6, et qu'on le donne "a la. dose ýconvenablo. Jamais it nWest n~cessaire d'employer simultan6 -nient deux do ces moyens. Nous donnons un nv~dicament pour d6truiro ]a maladle cntie~re avec, lo secours do ceLto seule substance, ou, si cc but no pouit Wte comple'ement attoint, pour voir, apre's quo le rem~de a 6puise' son action, quols sont los accidents qul exigent encor-e qu.'on los combatte. Un, doux ou tout au plus trois m~dicaments suftisent pour andantir la plus Grande rnaladie. Si la gue'rison JA MiEDCIJ.cNr, DE L'EXPE'RIINCE. 333 119a pas lieu, coest "a nous qu'il taut s'on prendre;- la faute nWen est ni ' a lnlature ni h la rnaladie. Voulons-nous pouvoir juger do cc qu'uin rern'de ope're et laisse encore 'a faire clans une maladie; nous ne dovoI)5 donner qu'un seul me'dicament simple "'a ]a fois. Une addition quelconquc no fait qu. I-embrouiller le point de vue, et cornme, s'il nous est 'a Ia riguoeur possible de connaitre les syrnpl~mes de 1'action d'un remede simple, ii noe nous l'est'point d'appr~cier les, forces cornbin~es ot en partie de'compos6es los unes, par les autres d'un rn~lango (10 medicamnents, nous sommes hors d'ltat, quand nious voulonis faire le d~part et des effets du moyen et des syrnpto'mes imorbidos, de distingruer, parmi les changlerents 5 urvenus, quels sont ceux qui doivont Wte mis sur lo compte (10 Ia maladie, ou quii d6pendent do tel onl tel ingrddienit; par conse'quen t aussi -nous no pouvons savoir laquelle de ces drogues doit d6 -sormais dtre albandonn-ee ou continu~le, ni quelle substance doit 6tre substitu6o "al'une on 11' autre, ou a~ toutes. Dans un pareil traitement, nuil phienome~ne: ne s;aurait 6tre ramnien6"a sa vraie cause. Sur qucique point que -nous dirigions nos regards, nous no rencontrons, 'IUincertitude et obscurit6. La plupart des substances me'dicinales simples de~termnineni, chezlI'hornrn qui so porte bien, uno se'rie sonNrent fort e'tendue do syrnpt6mes positifs. Le ine'dicarnent approprid peut donc souvent renformer, dans sos effets prirnitifs, le typo do la plupart des sympt6mes appreciahles do ]a maladie qu'on veut trailer, avec plusieurs autres types analogues qui le rondeni. 'galement apte ZIi gu6rir d'autres maladies. Main tenant, la seulo chose quo nous ayons ak d6sirer, C'ost qu'un ni~dicament convienno, ou, en d'autres termes, qu'il ait par lui-mn~me Ica fiaculte' de produ ire, la plu 3314 LA MADECINE DE' L fEXPO11rENCE. part -d es symp t~mes qu'ofl de'couvre (lanS los maladies; que par consequent, ii soit en dt~t quand on lemploie comuno remecle ou conmre contre-irritation, do d~truire ou d'deeindro cos' m'nes symipl~mes dans le corps malade. Nou-s voyons qu'Iune seule substance sin~ple posse~de ceLte propriete' dans Loute sa plenitude) quand on la choisit convenablement. 11 n'est donc jamais ne'cessaire d'employer plus d'urr m~dicament simple 'a la fois, quand on en trouve un gui s'adapio bien au cas morbide. II est tre~s probable aussi, ii est m~mc- certain quo, dans un m~laiigo do plusiours m~dicatnents, chacun d'eux on particulier n Iagi t plus d'u noe manie'ro 'a lui propro sur ]a. maladie, et no pout plus) troubl.6 comme ii l'est par ses concurrents, exorcor Ia tendance spe'cifiquo qui lui appartient, niais quo l'un agit "'(Alopposite do lautro, et que tous, m'odifient ou d~truisent nmutuellemont lours effets; en sorto quo le concours de plusiours forces de'compos~es 1'une palr l'autre dans le corps, do-nno lieu "a un r~sultat moyen quoe.nous no pouv'ons (lesirer, parce qu'ii nous est, impossible do le-pr~voii d'avanco, ni m~no seulement (10 le soupý-onn~or. En effot, l'exp~rience nous a~pprenant qu'uno irritation ge'uealo en 6teint ou en r~prinio uno autre, suivant qu'il y a ontre ollos soit analogie, oau antilogrie, soiL une grande cliff~renco d'in Lensi te, quand plusieu rs m~dicamen-ts agissont, ensemible sur le corps, 1'action des uns, d~Lruit en partie cello des autres (t), etiii no reste pour (t) Voil pourqLuoi les doses sotiven ýnoores de divers mddicamenis hUroiques qul entrent dc["is cerlaines form ules, comipliq uds ne produl - sent frquernmeiit pas d, effeus bien rewarquables. Une de ces drogrues violenies, prise setile At pareille dose, aurait catisd la mort dans, beaucoup de cas. LA M9DEkCI.NE DE -L'EXP]IRUENCE. 335' attaquer la- maladie quo la portion d'action qui n'a -6t6 combattue par nion dans to m~lange. Or nous ne pouvons savoir si cette action, restante convient ou non, parce pue nous n'avons aucun moyeii,(10 calculer ce qui doit rester. Toutlcas morbide quelconque niexigeani jamais qu'un seul me'dicarnent simple, aucun m~decin digne de son titre. n'aura la fanLaisie de recourir 'a des mcianges, et de trav~ailler ainsi 1ui-ndme en sens inverse du but auquel _it veut' at 'teindre. Ce sera, au-contraire, un signle infaillible qu'iI est stir de son atffaire, si on le voit. ne, prescrire qu'un-e seule substance, qui, 6iant bien choisie, ne petit manquer, do gue'rir la mialadie d'une ma-- nie're prompte, douce et~durable. ~XV. Si les accidents sont 16gers et en petit nounbre, C'est une incounmodite' insignifiante,, qui rd'clame "a peine l'usage- des mi~di-caments, eL q-ui n'a besoin que d'un chiangernent de r6 gim-e pour gu~rir.I Mais si Yon n'aper~oit qu'un on deux sympt~mes graves, chose d'ailletirs- assez rare, le cas est plus 6pineux que quand iA y a un gra~nd nombre do sy~m Pto[les. II serait difficile alors que le premier reme~de qu'on proscrit convint parfaitornent, soit parce quo le malado n 0a pas l'aptitude n6cessaire pour bien d~crire tout ce qu'il eprouve, soit parce que los. accidents eux-mhnes sold peu prononcds et peul sensibles. Dans, cette circonstance rare, on prescrit uaeono tout, au plus deux doses du- medicatnent quel' on j uge 6tre le miceux appropri6 de Lous. 11 arrivera quelqucfois quo cc m~dicaniont soit pr~cist~ment celui qui convient; ma~is comme le plus sot'vent cc lie sera pas liii qu'iI aurait falin employer, onl d~couvrira ensuite dcs accidents j usqu'alors inaper~us, ou qui prondront plus de, d~veloppement. Ces symrn 336 336 LA IILEDEC1NE DE L EXP1E11IENCE., pi6mes, appre~ciables, quoique fiaibles, pourront servir iý tracer un portrait plus exact do ]a mmladic, d'apres lequel on appro'ciora avec plus do certitude lo reme~do a ppropri 6. ~ XVI. La r6pd'3tition des doses d'un m6dicarnent se regle d'apr~s la. dur6o do son action.- S'iI agit d'une manii're. pos-itive ou curative, tine amelioration s'est d6ja' rnanifes~de quand ii a 6puis6' son influence, et une socondo dose aneantit, le reste do Ia maladic. Queiques heures peuivent s'6couler sans inconvrenient catre la cessation doelFaction do la premie're dose et l'administration d'uno seconde. La portion de'ja 6teinte do la maladie no sauirait so renouveler, et quand bion m6mo on laisserait le rualade sans rn'dicamonts pendant plusieurs, jours, I'-am~lioration due -,i Ia premie~re close nWen continuerait, pas moins 'a demeurer sensible. Loin donc qu'il y ai-t.doel'inconve'nient 'a (omporisor en pai-eil cas, trop d'emprossenient 'a repdlerI, a dose pout, au. contraire, Pairo inanquer ]a gu6rison, parco qn'alors la nouvolle dose qu.'on donnc produit l'offet d'un accroissornent do la, pirmi~re,) et, pout par cola, m~me devenir tre's nuisitile. J'ai d~j"Ii dit quo la. plus faible dose possible d'un rne'dicarneiit positif, suffit pour obtenir un effot plein et en tier. S'agit ii d'une substance dont lFaction duro longtornps, comrno cello do la. digitale, qui so prolonge jusqu au sopti6mo jouir, si l'on re'petfa cette dose trois on. quatro Lois par jour, ]a quantit6 absolue du me~dicament qui, avant V expiration du septi~me jouir, se trouvo vingt, 'a tren to fois plus Forte, no peut manquer do nuire (1), puisqu,'un ving-ti eme ou un trontieme do ceto (1I) 11 faut encore avoir dgar(1 ii tne autre circonstance. On ne voit pas trop (IotIcl citefet peuti dpendre, mais ii nWen est pas moins vrai qu'unc LA M1EDRGINE DE 1,'EXPE~RIENCE. 337 quantiL6 aurait ddja' sufat pour op~erer I gue~rison. APr's qiio la premiýýre (lose du m~dic-arent employd commerne oyon curatif a ej'iuise son action, on examine s'il convient d'on prescrire. une secondo do -cello rn6me sub~stance. Si la maladie a dimliinu6 dans lout son ensemble, non pas seulemientL penidan~t la premyiire demiheure qiii a suivi la prise, mais plus Card, pendant (onto la dur~e d'action do la premiiere dose, et pie la diminution., soit deveunoi d'autanl plus -sensible que cello dure'e approchait davantlage do son termne- ou bien Si, corume ii arrive soil dans leS Maladies. lres chroniques, soil dans celles dontleIcrotour (des p-aroxysrues n'a point lieu durant co laps do temups, aucune -am6lioration sensiI~o ne s'okst mIanifesle'e, mrais qu'il ne so soil cepenidan~t montred non plus aucun nouveau sympltnme conside~rable, alorsil est p~resquc toiijoui's certain dans le premier cas, et probablement dans lo second, quo le m6dicament 6taji appropri6' d'une m-an er-e positive, et qu'on doil pi'escriro -uno seconde, quciquefois m~me uine troisi~me do0s0, si les circonslances I'exigrent, Si la premie're dose n'a pas prodiiit une gudrison entkwre, comme. cue lo, fait souveul dans les maladies aigui~s. Lorsque le me'dicamenl dont on a. fail choix pour obtenir uno gue'rison positive n'excite prosque aucun nirme -dose deý m~dicament qui suffirait, paur procurer la gudrison si on ne, la rdp~la-it, que quand la -substance -a compt~temeat cess d'Wagir, exerce une influeiice dix fais plus forte sil Pout 'ent ýi ]a fractionner et A en donner les fracfions A de courts inteivafles, peiidant. le temps pie dure 1'action du rmedicament. Par exernple, Th duii~e daction d'un mcdicarnent est de cinq jours, et-uno dosede (lix'gouttes suffit pour gu~rir; sA )'on divi~ce cette (dose de niani~re ýi faire.'prendre deuIx fat par jour~ tine gnu te,, l'deff total au.-bout des cinq jouis nWest pas Ie m~me que celui qu'auraieni produit les dix gouttes prises 'a la' fois, mna's infninizent plui fort, en, supposant torttefois qtie le m~dicaznent soit le remnle positif et curatif Ale Ia maladie.. If 22 U3 AL& MIDRC(INE DE -L'EXPF'IklIBNC1,, svrP[nptemo pP n'ait d6ja" e6te' ohsorve auparavant, onconv clut (10 hi qu'il est le ýroLinede- convenablo, et "a coup stir- *1 gu~rir- la maladie *primitive, qiand bieri m~me Ie ulaflade ot los assistants n'apei'covnaiont point d'am&-64 lioratio n-dans los co-mmentemonits. En d'auti'es termes, quan(I to rem~do curatif amendo 4a. maladie primitive dan& touto son 6tondtic, it no pout produire aucun symptbme fkcheux. rfoute aggravation d'une inahfdio ~quii surviont pendant l'usago d'un rnedicaiment, tonic Adition do sympt~mos qui n 'avaionlt point appartenu, jusqu'alors 'a ceLto maladie, tient unique-ment i1 l'action d4e ce e'i c~ament, quand cites no so' manifestont pas*peu d'heures avant uno rnort*inkvitable, ou.quand elto nWest point ]a suite d'un kcart do regim e, d'ujio violente excitation do quoelquo passion, d'uno r-6volution irresistible do Ia nature parI' 'appariiion 00 Iha cessation des re'gles, 1'invia' sion- do ]a 1ubert6,, la conception ou l'accouchement. Tfoijoui's alors ce souL des sympt6mes du me'dicame'nt,' quo celui-ci produit do lui-m~l-ne, au de~triment dainalade, soil parco quil an'avit pasetis Men choisi, ' titre do remn~do poa4ititf, soit parco qjiion I a employe' trop Iongtemps et en trop grar~nde piuantit6, 'a titr'e-do pafllitil?. Uno aggravation doe Ia maladic ~par des. sympt~wos nouveaux d'une grande intcnsit6i pendant 1'action des dciix premi~ro5 do~sd d'un veme~de eu-ra~tif 'Ti'annonce' jamais quo la doso alt et6 trop faiblc,'e-t qu'on doivo P'augmouter, miais prouvo quo le rniedicament n'e'ait point ap1~ropri6 an cas ninrbide o dif-trolequel on l'a CuI) P1 0),. Cette addition de forts symptcunos-trangers 'a la ma~w ladlic no ressembblo en noen,,ý i'aggravati-on'dontj'Thi L A M1%I!RC I N-E D UL')EXPLRIUENCE. 339 parle' pl-us haut, eL quo les syrnpt6mnes rnorbides primi-tifs e~prouvent durant les- premie'res heures qui suivent l'.admzinistration d'7un renmn'de positif ou. curatif. Ce ph&enomene, d6 4 lIa pre'dominance (les sympt~mes mcdicinaux, annonco souletnent quo le remeade, bien choi~si d'ailleurs,. a 6Utdeinployd en tr'op grande dose, et, 'a moins quo la dose n':ait d6 ' enorme, ii disparalt au bout. de deux,' Irois on- toti't au. plus qua tre heures, en faisant place 'a tn re'tablisseinent durable do ]a sante', cc qul arrive presque toujours avant 1'oxpiration du terme fix. h 1'Faction de la premiere dose, en sorte qu'une seco~nde est ge'n~ralernentinutile dans los maladies aiguei'S. S XVIi. Cepondant '11 n'y a point de reme~dc positif, quciqu-e bion choisi qu'il ait 6e, jui no puisso exciter do potits sympt6mes nouveaux pendant son usage, chiez des malades tre's irtitables et tre~s sensibles, parce, qu.'it est presque im-possible qu.'il y alt. entro les sympt~mos d'un m6dicament et, ceux. d'un-e maladie la m~me ressemblance absolucqlu''entrc deux triangles dont les anglos et les c6t6s sont kgaux. Mais 1'6nergie propre de la. Nv ialiteA suffit, et au. dela', pour faire disparaltre cobb 16egere aberration, dont on ne s'aper~oit m6me pas, ~ moins qiie le mcalade no soit d'uno d6licatesse excessive. Si un mnalade doue' d'une sensibilite' moyenne eprouve, pendant l'action. de la premi~ro dose, quelquo petit sympb6mo qu.'il n'avait point encore i'essenbi jusqu'a-lors, et qii en mn~me temps la maladia pi'imitive-semblo diminuer, 'ii n'est pas possible, du moins dans une affeclion chronique, do,' reconnaltre exactoment, 4tclct pre.miere' dose, si le reme'kdo dont on a fait choix a r6eI-le~ment, un caracttere curatif. 11 Paul, apr~s quo cetbe (lose a 6P uise6 son action-, cr1 donneorune secondo pareille, dont les, re'sultats, souls pourront d6cider Ia question. Ctt~e 31t0LA NIEDE'CINI'd DE L'EXPERIENCE. Lois, en effet, Si 1le m6dicarnient n'est point, Ifirfaitemon1t, -Pprwopric, on vorra survenir encore un nouveau sytm-pt6mo, non pas le me~me quo ]a premie~re Lois, mais pi-esque lotijours 'in autre, et quciquofois plusiours, (I joe inbensite' d'aillieurs plus forte, sa-ns quo I.-) gu&' rison do ]a imaladie, envisage'e dans tou-t son ensemble, ait fait dos prorgre's appr&~ciables. Si, au contraire, Ilenip(licarnent *ovin, cetto soconde dose-. effaice presquc jusqjua Ia1- moindro trace du nouveau syrnpt~me, et ]a g~uerison marche (lun pas plus rapide, sans qui'il survionne davantage d'obstacles. Copondant, si Ia soconde (lose. provoquait. la manifostabioo do quelque nouiveauw syrnpt6rne peu important, et, qijIl no FItit pas possible do trouver un rne~dicarntent, mioiux approprie, cc (jul tiendlrait (dor-s ou a Ii nlinabi - let6' du me'docin on 'a15insuFfisance des moyons (lent on a 6tudie' jusqu'ici los effets purs, on parviendrait, en-- core, dans los maladies chroniquos et dims tes affections aigue~s qui no, parcouvent pas tr-op rapidernent leurs perio-des, ii Faire disparaitre le nouivel accident, ci oboni lagu~iso, quoique avec un peu plus do tomps, on diminuant, los doses. En paroil cas, l'6neigie do la vitalit6 n'est pas non plus sans influence. ~XVIII. Cocn'ost, pas une p rouve do mauivais choix du nu~dicament, quand 505s effets primitifs no c~ouvront d'une manie~e positive quo los sympt~mes principaux do ]a Dmaladie, et inagis-sont quoe comme palliatif, sur d'auitre-s d'uno intensiUt nu~diocre ou fa~ible. En parell cas, ]a v6ritabld puissance curative du rn~dicament Yemlporto toujourls, et la sant6 e soretablit sans accidents pendant oU apres le, traitoient. L'expi~ienco n'.0a point encore d~cido6 Ia question do savoir sitl est ])on alors d'augmenter la dose du m~dicament, quanid on est obli& de le rep~ter. LA MIEDECINE DE L'EXP16RIENCE. 3411 ~XIX. Lorsquo, dans une maladie chi'oniquo, en continuant l'erploi d'un m~dicamnent, curatif, sans acci'oitro ]a dose, ii surviont, avec lo temps do nouveaux syrnpt~rnes qui n',appartiennent point 'a la maladie pri-. m1itivo, comnme les deux ou trois premi~res doses nWen out pas moins agi presque sans obstacle, on est fond6 h chercher la. cause do cetlo contrarie't6, non pas dans, lo choix mal. fait du rem~de, rnais dans. le regfime, on. dans quciqu~e autre influence puissante venue du dehors. Si, au contraire, le remeade posilif a Wt choisi parfaitement en rapport avec le cas morbide bien ktudi6,7 s'il a Wt proscrit, 'a une dose suff~isarument att~nue'e, si mome, au bosomn, ii1 a6tW i6p't,6 apr~s que la premie're dose avait e3puise' son action, los maladies aigu"S Onl chroniqucs, queiquc gfraves on invkt~'ks qu.'olles soionit, gu~rissent d'une manie're si rapido, si coinpl6te et, si insensible, quo lo malade semblo passer presque sulbiternont, "ala santl", comme par uno sorte do nouvoile cre'ation; mais il 1iut pour cola quo Ic traitoment ne soit, point conti'rai'i~ par qucique irre'missible r6voIlulion de la. nature, par ilus passions violentes, par d'e6normes 6carts do regime, ou par des d6sorganisations profondes d'organes essentiels. ~ XX. On no saurait me'connaltre l'influence du re"ginio ot du genre do vie sur la. gUerison; inais to me"deciiinon dolt en prendre la direction quo dans los maladies chironiques: car, dans los affections chroniques, 1Xkat do plein de'ire soul except6', un instinct, infiaillible parle- en ter'mes si clairs et si pr6cis, qu'iI suffit. de prescrire au malade et aux assistants do no pas contrarier Ie vceu do la nature par des interdictions ou par des instance.s de'placees. 342 342 ~L'0ISERVATEUIR EN MEDECIN LX L'OBSERYATEUR EN MItDECINE. En tmiedecino, l'observalion suppose, cc qu'o-n ne roncon ire rm~me pas,'t un degr6 nw~liocre choz los me'decins, ordinaires, la capacit6 eti l'habitude. de bieri saiSir los ph6normnons qui ont lieu, soil dans los maladies nalu relies, soil dans los edai-s mor bides aruificiollement provoques chez los person.ne~s en santt6 par los 'niedicamerits dorA on fail l'essal, ci do los peindro d'unce mauiiskro nalurollo, do los, rondro par' les expressions los pluIs conVenables. Pour' bion -apercevoir cc qui so pre'senlo 'a observer choez los, malados, ii fanIu y consacrer sa pensdo ltout entie"rIT, sorlir on qucique sorte do soi-mdmo, et, s'atlaThor pour aiUnsi dire do toulo la puissance de son esprit -m stij10l; c'estloIcsoul moyen de(le rio nonhisserdechapper do cc qui exislo rolenCIenl, 01 e d'accueiilir par los Selns t'Nilr ou 'c uIls peuvenl saisir. 11 faul alors imposer silence il'I iimagina Lion, s'absteDir (105 conjoclUroS, dvilor lOS inl1-Aerprdllions, loS sp6'culatioWns. L'observabeur n iest.L h quo pour saisir los plw'iommneis, pour constator cc qui a lieu. Son alien~ion sonic doil veoillor non-soulemenl 'a cc quo noen no lui e'Chappe, Inai.-s encore ai cc quo los clioses.(ju'il aper(;oil SOiOIni comprises, lelles qu'elles sont reellemenit. Ceiio faculii d'obscrvor rigotirouselneni n'vesl j~aniais tout 'i fajit.ink:e de s'acquierl on grando pantic L'0 BSERYATEUR BN AdEIECINE. 34.3 -par l'exercice, et se perfectionno par l'"ducation des Sens, c'est-a'-diro par uno critique se'v~re des a~per~us que nous saisissons rapidement dans les objets ext&ricurs. Le sangr-froid,le calaio cet la droiture du jugoment no lui sont pas momns n~cessaires qu'une continuello d~fianco, de la flacult6' quo nous avons de saisir los phe'nowim'nes. La haute im~portance do notre objet doit nous faire diriger tous. nos efforts vers I'observatio-n; it faut qu'Iune patience longuement..6prouv~e, et forte do P'appui do la volorite' nous umaintienne dans cette direction jusqu'a cc quo -nous so~yons dovenus. bons observateurs. Pour nous, former "a cetlo faculte', nous avons bosomn d'Atre verses, dansla lectu 're des ineilleurs, 6crivains do la Gr~co et do Rome, qui nous apprennent 'a pensor justo, WiJiel s-entir, "a exprimor simplement et convenablement nos sensations. Nous avons, besoiri aussi do lFart du. dossin,. qui exerce notre vue, et par suite nos autres sons,2 a saisiv los v6i'itables traits des objoitsy a% los representer tels qu'ils s'offrent h nou~s, sans quo l'ima-gination y ajoute noen, tout commne los math6matiquos nous enseignent ý minclre la s~v~rite' n*ecessaii'e dans nos jugemnents. M~uni do tels moyens, l'obsenvaleur medical no rmanquera pas son but, principalernent s'iI a sans cesse dovant los yeux la haute dignil6 de sa profession, qui le rend vicairo du Tout-Puissant pour cr~er en qucique sorte de nouveau Fexistence de ses seinblables, de'truite par la maladie. 11 sait quo los observations relatives aux ob~jets du ress-ort de la m~decine doivent AtrlI rcucillies dans une, dispositioia d'osprit pure cti; Simple, comme sous los yeux du Dieu qui roil tout, dui jtge do nos, pensees, et qu'elles dvoivnt WMe rddigies sous li'm 3l4, 11 1OBSEiRVATEUR ENL' MEDECINE. spiration d'une conscience pure., pour les comm-uniquer au monde; car ii n'igrnor~e pas non plus que, parmi tous les biens dont nous jouissons ici-bas, nul n'est plus digne de piquer noti'e ze'c que la. vie et la. santd de no fre"res. La. meilleure occasion d'exerccr et de perfectionner notre talent pour l'observation, nous est fournie par le-s essais de medicaments sur nous-m~imes. 1tvitant to-uto influence me'dicinale 6trange're, toute impression morale qui pourrait, apporter le moindre trouble, celui qui se livre 'a cette i~mporlante experimentation, a son attention entie~rc tendue sur les moindres changernents qui s'op erent Cn lui, afin. que sos sens soiont toujours ouverts pour les bien saisir ct les exprimer fide'lement. En continuant cette recherchie scrup~uleuse de tous les changernents qui surviennent en lui, l'observatcur acquiert ]a faculte" d'apercovoir toutes los sensations, quelque complique'es qu'clles soient, que lui fait eprouver le m~dicament sur lequel ii experimente, toutes les modifications, m~me les plus detlicates, que cotte substance apporte en luil, et, apre~s s'en 6trc fail une ide'c claire et precise, d'en 6crire le narr6 en termes appropri~s et qui ne laissoni i'ien 'a d6Asirer. La' seulementili est possible 'a cclui qui d~hute de faire des observations puros, exactes ci d6gage'es de toulo cause de trouble, parce qu'il sail qu'il ne se trom.pera pas soi-r~nin, que personne nie lui dira rien de faux, et quo c'sta lui-mkmc qui sent, voit ct remarque cc qui so passe daus son propro inte'rieur. C'est ainsi qu'il s'exerco I'L observer ensuite sur les autres avec non momns d'cxaciitude. Daiis les recherches pures ct oxacies, ii deviont 6vi L'OBSIEaVArE UR EN MELIDECIN E. 3t45 denti pour nous quo toute la. sym pLomxa tologie de la.me"decine vulgair 'e n'est qu'une oouvre superficielle, et que la nature a coutume d'apporter, par la maladie ott les mn'dicamcnts, tant de modifications diverses ii la. manie're de sentir eti dagir de l'hornre, quc des termes goneraux sont absolurnent insuffisants pour exprimer les sympt6mes morbides souvent si comipliqud's, lorsqu'on vout repr6senter avec ve'it6 ct compiditement les ebangements qui se sont op6r~s-. On n'a pas encore vu de peintre assez negligent pour laisser de c~id les spe'ciali.tie's des trails d'une personne dont ii veut faire le portrait, ou pour s'imaginer qu'il suffit de tracer deux trous ronds comme des yeux, audessoas du front, de nicttre entro eux un trait perpendi-. culaire figurant le nez, ei sous cc trait un autre transversal reprdsentanL la bouche. Nul peint~re n-a encore agi de cette manie're en rctrac~ant les traits d'une per-. Sonfle; aUCUnI naturalisto non plus n'a suivi cetto mardie onl decrivant une production quelconque de la nature. -Une pareille inetliode n'a Wi adopid~e que par la s6 -mdiologic de la me'decine vulgaire, dans sa description des phdnome~nes morbides. La 'les sensations si infliniment varidesla' les souffranccs si prod igcicusement multiplides des malades, sont si pcu peintes, quant 'a leurs particularite's, 'a iours diffdrences, aux complications de la doulour, 'a ses degre's, "a ses nuances, en un maot soul si peu exprimdes par des descriptions exactes et comipid~es, qu'on yot ou-bs ces phednome~nes cnglobds dans un petit nombre do termes gdndraux qui ne disent rien 'a l'espr-ii, tels quc sucur, -chaleur, fie'vre, tral de t~ie, mal do. gorge, angine, asthrmc, toux, mal de poitrine, point- de. e-td, tral de. ventre, ddfaut d'appkitir 3146 L IOBSERVATEUR LIN ME'DECINE. mal do dos, mral do -hanchie, affection he'mordioldale, dysurie, don leurs dans les rmiembres (qn'on appolle "a volont gouttouso on rhiumatismalo), eruption cutane'e, spasmes, convulsions, etc. Avec do si plates expressions, les son ffrances infiniment varic'es des malades sont renduos dans los observations ( 'a l'oxception parfois do pielquo gra-nd sympt~me qui ost tre's frappant dans tel ou tel cas ) do tollo sorte que toutes- los descriptions so, rossemnbleni, et somblent avoir 616 jete'es dans le mflme cmotile. Pour accornplir d'uno rnanie're si suporficiello et avec tant do negligence le pins important do tous los actes, l'observation des malades et des diff6ronces infinios quoe presentont loS modifications suiwonnes, on eux, ii' faut avoir un grand me'pris, des homrnos, et no pas attacher le moinride prix 'a savoir, soil- distinguer los e6tats morhides d'apre~s cc qn'ils oni. do particulier, soil choisir, dans chaque cas special, le reme'do qni soul y soil, approprii6 Lo md'decin con sciencioux qui chierche skrieusement a con nai'tro co quo los rmaladios qu'il vent gu6rir ont do sp6cial, (afin do Jpouvoir leur oppose.v lo rei-nedo convenable, pr-ocede avec beaucoup plus do so-ini'a Ia distinction do cc qni est susceptible do frapper 505 soens. La laingue qu'il parlio mi suffit ýi poine pour exprimer par dles irots convenables los inriombrables varie~t6s, des symptOmes qu'offre l'hornmo mialado. 11 no laisso 6'chapper aucune sensartion., quciquc 6trange qu'ello soil, qu'unn i6dicament 6'protxv& sur hui-ine-me lui a procilree, sans ch-ercher "a la rendro en des termes intelligibios pour tout le monde, afin do pouvoir, lorsqn,'il. s'.agit do gue'rir, approprior an po~rtrait fide'lement trace' do ]a nailadie le reroe'de qni lmi ressomble le plus dans IIeni-w L OBSERYATBýUR E N -1IEDE-GIVE9 4 sernble de sos symptfties, et qqu'il saW-- tre le soul apto a1a faire. disparaitro. 1U egt donc vrai.,que. lobservateur. attentif et soi~gneux peut soul devenir un vrai Tantqu'a" force d'observations exacles, do recherches assidues et de comparaisons rigoureuses,.on n'a Pu rapporter les innombrables phe~nome'nes. morbidos que la nature semble produire toujours diff&6rents los uns dos autres et1 infiniment vari-6&, -des maux p~rirnitifs jouissant r~ellement d'une existence fixe,-il osL 'vident que tout' cas isol~de maladie, tel qu'iI so pr~sente "a nous, doi t &re trait6 hornceopathiquetenot, d'apre's l'ensomble des sympt6rnes qu'il.offi'o, me'thiodo bion pr ~orable encore., pour ohtenir la gu~rison, h Loutos cellos dont. la m~decino s'est servie j'usqu'a' pr6sent. La rn'decine- revue jusqu' a ce jour s'ktait imagine' quo la mani~re ]a plus facile dWen, finir 'a l'6gard d u. traitement de. cps pli6nome'ncs morhides 9i varie's, Consi~stait 'a e'tablir-de sa propre autorittA, sur le papior, une lisle- do formes do maladiesq, destfine'es, suivant elle, La representer, et h ombrasser tous los cas qui so. rencontront au lit dui malado. Los iMedecins donnaieiat ai ceLto ccuvro do leur part le nown do pat hologie. Voyant l'impossibilite' do traitor avec effacacit6 chaquo cas do malaclie clans son isolenment, uls cnuront doevoir, parmi cael~ foulo en apparonce i~ncalculable de, phe'nome~nes morbides auxquels ]a nature donne lieu, choisir quelques e'tats oii tel -sympt~me reparalt le plus frequemment "a peu pr~s le, m~me, los 6&iger en form-es fondamen tales, ot, apr~s lour avoir assig~n6 des caracL~res ge'n~raux qu'on rencontre assez souvent dans les maladies, apre's leur ayoir donne' des noms par ticuhers, los proclamer autanlt de maladies fixes et Loujours 3148 L'7OBSERVA'1EUR EN AIE'DECINE. gemlblabl)s ý o11os-mn~rns. Ayant ainsi fabi'iqu6 des formes do maladies, ils en donne~ont ]a reuinion comrno lonsemlble de lou Los log maladies oxistan Los, commo la. patholoi-ioc loe-m~rno, Afn do pouvoir au moins 6.ablir pour cos, formes conventionnollos des plans spe'ciaux do c~uiation, dont lonsemble consiitua alors co qu'ils appel~ront ihe'apeuttique. C'ost ainsi qu'on fit do ne'cessite' vertu. Nlais on no 696ccliit pas aux incoflve'niefltsq_6 devaient r'sultor de ceLto rnarcho contrairo i la nat(ure; oinon pensa point quo cos ci'eation-s arbitrairos qai f'ont violeCnce 'a la. nature fi'iiraiont, on travorsant los sie"cles, pal'~rorcon sidC~r~es comrne. Lnoeuuvro symbolique non, susceptible do porfoctionnomnent (1). Ceilui qjui, appel6l alors commo rn'decin, so trouvait dans lo cas (do rochorcliom' quollonmaladi o nominaic son m~alado etait on proic, devait, on no voyant pas los sympuwrnos quo ]a pathologic assigno 'a couoe fopeo, admettre quo ce'taiL par' pur accident qu'ils no so i-onconLm'aiont jpoint dans co cas, et qi-i'lls. auraiont 1)ief Pu oxislem', (uoiqu'its no s'offrissont pas; quant auix autros accidenlts qui avaient lieu. chez son malade, mais, quo son trail6 do pathologic no hii refraý.aiL point dans la. d~flnition do la maladie n-orninale, l'art lui prescrivait do les reglardci commo non essentiels, coinme accidontels on qucique sorte, comme dlos branches grour(1) Miallicureusoment cc doux rtdve s'dvaiiouiL lorsqu'on consulte les liomijeux lrai~s (de palhologi2_- avec leurs d~nominations et Jeurs descriptions variiiks (es maladies, Iorsqu'on compare les cent cinquante dc'finitins connucls (IC ]a (i~vre, ainsi que eIs -m~thodes aussi nom11breuses de tLaj ijCIit I~fL qnkn i)dijille conire elie dans Jes th~rapeuuiques, et qui [)IýteIj~dent tonics.i Finfaitilibilitc5. Do laqueile denire ces m~lbodes les 'tientions sont-elles fondkes? Ne suffit-il pas de cela m mCe otir prouvef qu'elles soul toujotlus apoc~rphes CI cuntraires ýi la nature? L OBSERVATEUR FN MJfDECINE.!i mandes, dos-syrnpt6mes de sympt'Ornes, indi'gnes de (onto attention. Cc nWest qu'en ajoutant ci. retrancliant ainsi d'une ma-niere arbitraire "aI1'MIat morbidoe plac6. r~e'lcmoiit sous los yeux, quo la subtilit6 scolastiquc parvenait it construire la se'rie des maladies, telles qt'ell[es sont 6tablies dans ]a pathologic., a 'a dd'montroi' au lit des maJades 1'cxistence de cos ma~ladies, auxquelles ]a inature n'avait jamais songe. Que notis importent, disent les pathologristes et leurs lijres, la presence de tons los sp-mpt6mics qui appartionnont "a u-noe..maladie, on 1'absence (1e tel (len ire cux qui peut manquer? Le mindcciiinon doit pas s'arr~ter "a do semblables minuties; son tact, Ia p6ne'tration do son ceil clairvoyant (1),, qul plongo dans la nature inlime dui mal, suffit pouir, 'a la prcinie'rc vue dui malade, reconnaftre cc dont ii ost aitein t, 'a quelle forme mor - bide pathologique ii. est en proic, quel norn on doit donno~r a sa maladie, ci, avec le, secours do la the'rapeu iipie, quelles recettes on doit employer contre dile. Voila" comment ont OM cre'dos los formes mcnsonge~res doe maladies qu'on pr~te ensuite an malade suirla Fol do la. pathologic, et qui rendent si facile au m6decin do trouver an moment m~me, dans- sa m6mhoire, quciquos formules, dont la th-erapeutiqne Lieni dejai d'avanco un hon nombre en r~sei've contre- ces maladies nominalos. (I I Quel est 1'homme d'honneur qul, n'ayant point did mis en clairvoyance par un m'agnkisenr, pourrait se vanter d'avoir la vue assez perw~ftc pour p~n~trer Ai travers chiair et os, jusqu'ý Plessence intime des choses dont le ci~eateur seul peut avoir ]a coniception), et pour laquelle les mortels n'auraient ni Iddes, ni langage, quand bien meme elie viendrait Ax leur tire d~volide? N'Vol cc pas ]A Ie comible -duicharlatanismicelcide PI'mpudence?T 350 L IOBSERVATIIUR EN MEDEGINES. Mais d'ot'i ont Pu provenir los recelles coidre ces noms de maladies? cjuolle r6vdlaiion divine los a procure'es si direciemoni'? rI 1I(-tntt ce sont des forrnules provenant d'un praticion renommn6, qui los employa dans tel ou tel cas de maladie auquel ii -avail )rlbitrairement inmpose' tel noin tire de la pathologic, qui los coinposa avoc 6ldgance et d'uno, manie're conforimo, sinion aux oxigonces re'e~los dul cas, du moins aux predceptes do la chirinie et do la pharmacie, on reunissani danis sa tOle, ci d'apre's les re'gles d'un art inportant, qu'oni appello artl de formutler, plus~ieurs drogues diversos dontLels noms lui 6taienl bien corm US; formules sousl'oinpii'e dosquelles le malado ne rnourail du momDs pas, ei so r~tAblissait pen -N peu, grAce a~ son temp~rcranont et"aIa. laopte' divine. Tant~t cc soft des recettes quo, sur la doinande d'un Jibraire qui sail combien los foi'mulaires ont do de'bit, un barboui.llnui' avide fabriquc dans son grenier, on pronan t lou~r guide los vertus que los matiires medicales altribuont avonlurousernent et nienlsongU'oineenl 'a chaque -Substance e'dicatyenteuse. Copondant, si le me'docin Irouvail ]a maladie do son malade trop pou corri'spondanto Flune des formes morbides de la pathologic pour pouvoir lui appli'quor ainsi un nom dlei'Lmine' - ii dtait libro, d'apr~s ses livres, doel'atlni-buer "a une, source Oloignde cie Caclu~o, afin de dirit;er le Iraitomeni en consequence do cetleobhypothe~se. Ainsi, par' exo' mple, lorsque jadis le mwalade avait eu tine Fois dos doulours dans los reins et le, dos,,,a m-aladie passail pour dos he'moni'holdes, soil latentes, soil remont~es ýa ou. lý; s'iI avaitleIc-Ventre Lendu, des sselles niuqucusos, doIl'inappeience alternant avec do Ita voracite', oun mdiiioseulernent des de JIOI3SERVATEUR EBN MJDBCINE. 351 ni~angeaisons dans le noz, c'kait. d'une affiction verrniineuse qu'il s'agiss-ait; s'il avai-t 6prouvwd queiquefois des douleurs, peu importe les quelles, dans -les membres, on devait. voir en ltd une goutte larvdo, on mn~me encor& incomple"Lemenitde'velopp~e'; puis on traitait d'apfe's ceLto pre'Lendue cause interne do maladie. Quand on rencon trait des acce's de doul-eurs dains le bas-verrtro, on en accusait des spas-mes.- Si le sang, se po~rlait sb'uvent. au visage-, on s'i1 y avaiL do fi'6q Le ntesq.h6morrh-a-- gies- niasales, nul- doute que le -malade ne ft~t pdltho 'rP. quo. Le malado. Yvonait-il 'a rnaigriribcaucoup -pendant lo traitement, chose Fort nattirelle, c'dtai L cou-tre* i~'tisie' qu'il Fallaif. s'aLrnier.- Avail-il- en.ou tre un caracte're iram, ritahic, la faiblosse, ne rvetise so~pre'senlat ai comnbattre. S'iI toussrzait, on.sou.p~onnait tin catarrliecac66, ou m~me -tne disposition latente' 'a la~phtbisio pulrnonawre. S'il ressentait do temps on temps -des dorulotirs dans 10 c6te' droit dii venire, on m~me satrleren-t dans I'6paulo droilo) nul doute~qu'il no ftitaffocte' d'une h6patito la-. tont-e, ou d'une squirrhositd- occulte dii foic. Pour r&.-f gler convcnablen-rent la cuire dune ancien-ne 6ruption cutande ou d'un ulc~re aux jambes, it fallait imnaginer tine Acret dartreuse, u-ri vice.scrofuleux; doe n~rn qnunure don lour chronique ý la face-d'notait la pr'snc d'un virus cancdreux. Apre's avoi-r- cornbattti en vain cot 6tat morhide inlerne,' enfant do conjectures, par los moyens indique's da~ns 'los livros*, si le inalado avait epuis6 ]a ressotir&cý des eaux. ine'nrales, regard~es comme bonnes dans tons los cas indistincteriient, it lno restait plu-s qui' leIc oumottire~aux laver-nents do Kaempf pouir de~truire d6 pr6tendues o'bstructions (d0s capil1aires du bas-verdi'ea, et -6 Thiccabler -d o es i'idicnies injecLions jusqu'a'cce qa'i demand~t-grice. 35 92 L'IOESERYATEUII EN MB`D EC IN E. Avoc ant d conecturos si Facilos, 'airnaf)iiiei' on pouivait jamnais manquer do plans do tyraitement pours remplir los jours do souffrances du malado; car ii y a des, recottes en ilbondance pour tou Los los maladies nominales; on on trouivait do nou veaux a'ussi longtemps quo lc permoettaicnt sa biourso, sa patienceou la duirclode sa vie. Cependtant, non! nous pouvons encore proc~der d'uno rnani~re plus savan-tie otplshis in8nicuse, et choercher la cause des maux dont l'liommo ost aFflig;6 dans los pro-.fondeurs d'abstrac Lions physiologiques, exam iner si la sensibilit6, l'irritabilit6 ou la-nutrition sonifrent, on plus ou en mnonsý, tandis (juC los diff,6oncos qualitativres in-.j finies quo cos trois mnanifesta-tions do la vie poiixent et doivent offrir no nous occujporont point, dans Ia' crainte do trop accroltreý los motifs, et Los sujets do nos conjecctures. Nous chiercherons seuloment 'a deviner si ces trois dimensions do la vie sont (rop ou-trop pou tend ues. La prom i~re,, la soconde o~u la troisi~rne d'ontre elies ost-elle, a notre avis, affectc'd rpo d rppu nJous pou'v ons hardimont mianceavlir'r en consequence, "a l'exemplo do ]a nouvolhlt secto -chimiatrique, qui a trouv6' quo I'azoto, l'hydroge~ne ot le carbone sont los Amnes dos m~dicamonts, c'ost-O-diro la soule chose active et salutairo on eux; quo le, Carbono, l'hydroge~ne et l'azote regissent et accroissent ow deprimont ý volonhi' l'irritabilit6", la sensibilitd et la nutrition, qu'ils ont, par consequent, le pouvoir do gudrir toutos los maladies. Maiheuroeusernent, los partisans do cetlo secte n ont point encore Pu s'accor-dor entre eux sur la question do savoir Si c'ost par leur analugie- ou par leuir opposition avec los substances dol'organisie, qu'agissont los influences ext~rieures, L'OJISERVATEUJI EN II-"DECINE. 35 3 Mais afin q'ue les rne'dicarncnts posse'dasscnt r~e'elernent ces substances, qu'ils ne renferrnaient pas jusqu'ici, aulant' qtion peut s'en. souvenir, on les leur conf6ra flormiellernent 'a tous dans le silence dui cabinet, et une ma~tie~re me'dicale fut cre'ee, qui de'creta ce que chacun d'eux deva-it contenir d'azote, d'hydi'og~ne et de Carbonie. Est-il possible de pousser plus loin I'arbitraire m~diCal, ou de Se jouer plus audacieusement de la. vie des horn mes? Corubien durer-a encore cc jeu, sans responsabilite sur l'existence de ses seniblables? N'est-il pas temnps, apre~s vingt-trois siecles, aujourdWiwi surtout qu-c le genre humain semble s'6veiller par toute Ia. terre afin de recouvi'er ses droits, n'est-il pas ternps enfin que, le jour de la ddlivrance luise pour l'hu.manite' souffranite, qu'ont tourment~e jusqu'ici non pas seulerneni les maladies r~elles, mais encore les rem~des dirige's contre d'irnaginaires maladies, au gr6 de la Fantaisie de'lirante do mm'decins tirant vanit6' de l'antiquit6' de leur art? Faut-il que les fatales deceptions du chiarlatanisrne rn'dical se prolongent encore (le nos jours?, Les prie"res du malade, pour qu.'on e6coute le recit de ses sou ffrances, doivent-elles se perdre dans les airs? Ou bien les plain tes si e'videmrnnent varie'es des malades expriment-elles autre chose que les particularit6s de la maladie donE chacun est atteint? Cc langage si frappant de la. nature, qui s'exprimceon termes bien clairs dans les accidents si diversifie's dont, le malade est atteint, quel serait son but, sinon de mettre le m~decin conipatissant 'a porte'e de reconnaitre aussi exacteinent pie possible l'e'lat maladif, atm qU'il puisse disltiiiuer 1. 23 3514 LOBS I'l r.,AutE EN ME'DECINE. les nuances m. me les plus de'licates qui existent entro lui et tout autro? La nature, qui est si-Ibicnfaisante et qui d~ploie si hautenaent sa. toute-puissaiico en notre favour, par le simple, sage et admirable don qu'elle nous a fait d'exprimer los modifications survenues, dans notre mani~re de sontir et d'agir au moycn do signes et de sons, auraitelie agi sans but, sans intention de nous meitre 'a porite' de rendi'e no~tre 6tat de sou~fifanco, et d'employei' "a cet effet le seul genre de pointure qui ne puisse pas induire le m6decin en, erreur? La maladiic, commo qualitd', ne peut point parler, dile no saurait so raconter elle-nmrme; mais ce-lui qui en est porteur pout I Pexprinier parl' ls divers signes du malaise ct des sou(ffrancos qu'il ressent, par los plain tes quo Iui ari'achient, les accidents auxquelg ii est en proie, par les changernents quo les sons signalent en lui. Or, c'est 14 pix~cise'ment cc quo l]a fausse sagesse des m6decins vulgaires croit digno 'a peine d'6tre pris on consid~ration; c'est cc qu'Ie~lo regarde, quand elie s'cn aper~oit, comme une chose insignifiante - comrnc une minutie empiriquc, comme une action fort irrationneilo do la part do la. natLure, qui no saurait s'accommoder avec ses livres do pathiologic. C'est cc qu'elle remplaco par une image factice d'un dtat morhide inte'riour qu'cllo n'a jamais N?u, par un portrait inensonger qu'elio substituc (tans son de'1iro au portrait fide~Ie et vrai, trac6 par la nature, doel'6tat individuci do chaque cas inorbido, ct contre icquci, fie'e do cc qu'elle appelie son (act me~dical, cite dirigo toutes les armnes do sa matie~re n~dicakl. Et queules armes encore? Dies doses consid~rables de m~dicaments, c'est-'a-dire, chose qu'on doit bien remarpier, do sub~stances e'nergiques 'qui, larsqu'elies ne. L 9'OBSERVATEUR EN MEr'DECINE. 355 peuvcnt-porler secours, doivenl nuire et nuisent r~ellement au malade., puisque la qualit,6 do tout m~dicarncnt, quel qu'iI soil, eft, uniquemenl i ila facultU qu'il possede, qpr~s avoir W mis en con tact avec l 'dcorps vilvant et sensible, de lui faire, 6prouver uno cei'taino modification morbide. Ces substances doiv'ent donc rendre los malades plus malades encore qu'ils no lo soot, lrsqu'elles n'Qnt point A6l choisies avec le plus gr'and soin, afin que leur facultd sp~ciale-s'accom mode bien ý l'6tat morbide. Or, cc sont do pareils corps, nuisibles par eux-m~rnes, souvent tre's nuisibles, utiles seulement dans le cas appropri6 'a low' usage, et inconnus sous le rapport do leur action *v~rilablc et, spo'cifiq~ue, qu'on prond anuliasard. ou d Iapre's lindication du recueil. do mensonges appele' matii're m6dicale, qu'on en tire comrnc d'une roue, do loterie, qu'on mcdc ensemble, quand on no trouve pas le melatiffelout fail,(lans le formulaire, pour irartyriser encore davantage le mala-do en lui administrant cc bat-bare assemblage (1 odour et de saveur repoussantes. Elst-ce pour son hien qu'il le prend? Non, grand Dieu, c'est ýi soil detrirnent. Un acte si contraire 'a la nature et "a Ia raison, r6pe'te d'heure en hieure, selon l'ordonnance, doit le plus ordinaireniient aggraver d'une manie~re visible son 6Lat, aggravatlion quo lo malbeureux, dans son ignor'ance, attrihuc-. hi amalignite' do la. inaladie. Pauvre mnalade! que peui'ent faire des substances si 6nergiquement nuisibles quand diles no soul pas convenablement plackes, et qu'on Ics amalgame ainsi au gre' des caprices do l'6cole me~dicale dominante, sinon rendre plus fAcheux encore un dtat qui I'est dej~am par Iui-n~me? EL I'on voudrait, derneurer dans cello funesle route, de'daignant la. v~rit6" qui so fail entendre "a haute et in 3 256 )L 0BSERVATfRUIREN AMEDECINE. tolligiblo vroix, parco pie, (lepuis un tompg imrnernorial, it ost re~u de toitirmentor ainsi me'thodit-uoment los malados pour leur argent.! Quel homme, n'eik-iI en son cceur quo ]a moindre, dincolle de Ia crainte de Dieu, voudra it ne pas ahandonnor de pareillos orreurs! En vain crois-Lu. 6'ouffer ]a voix redoutable de ta, conscience par ce pitoyable subterfuge que los autres agissent commo Ioi, ot quo l'usage est, depuis des sie'cles, do so conduiro ainsi; an vain chorches-tu "aCet'ourdir par los railleries do lC'~Ithe~isme, par los fam~es des 1)015 -sons qui voilent la raison -, 10 saint, le tout--puissant vit, ot, avec mui son Odernello et immnuahlo justice! Comme cc qili so passe clans 1'org-anismo doelhomme. vivant no pentit 1re aperýU do nous, commo nous no saurions lo connaitre, ni dans VHtat do sant6', ni dans celui doelfaladic, lant quo notis serons hommes ot, nonl pas dieux, comme, par consequent, touto conclusion applique'e do l'ext6riour 'al'int6rionr cat, fall-aciouso', quo ]a connaissance des maladies no pout point Otro un probl~mo do mndaphysique, qu'on no saurait non plus la, cre'er en imagination, eL' qu'elle est le pur re'sultat do l'expe'rience acquise par los sons, puisque la uraladie, en sa. qualit6 (dC plinome~no, no pout 6tro aper~ue qu'a' la, favour do l'observation, it suit do ]a' quo tout hornino imparti~al n'a point do peinel " sentir quo, l'observation attentive nous faisant trvouver tons los cas do maladio diff~rents dans la niature (1), on no doit attacher aux cas morbides re'els aucun nom tii'6 do la pathologie humaino, e1 qu'on ge'n6ral i.] no poeut presquo point y (1) A ICexcep)iion des maiadies qui sont produites Pal- des miasines fixes on des causes toujours semblables A elles-memes.4 L tOBSERVATEUII EN MgDBC1,'L-. 357 avoir d'image liypotb6tique qu'on chercie 'a se faire d'une maladie quelconque qui ne soiL imaginaire ot conLes maladies ne sont autre chose que des changemonts survenus dans la rnanie're dont nous nous trouvons r&gulie'rement quand nous nous portons bion. Comme cec chiangement ne consiste que dans l'appar-ition do cortains accidents, de sympt~mes moi'bides, de modifications appreciables aux sens, qui diff~rent de 1'6tat oui l'on se trouvait auparavani, puisque apre's Fel'envement de tons ces accidents et sympt6mes noen autro chiose ne peut rester que la sante, le m~decin ne saurait, non plus, pour de'couvrir cc qui se pr~sente ~t" gue'rir dans les maladies, les conside'rer auitrement quo commo loexpiression des chiangements apprecialbles sur-venus chez Ic malade. Par consequent, le me'decin loyal, 'a qui sa conscienice. tic permet pas d'imaginer une ima-Co mensonge're du mal qu'il doit gu~rir, ou de le donner l6ge~rement pour Line des Formes deja re~ues dans la paiiolo{gio, qui, en un mot, prend s6rieusement "a cfeur do savoir cc quo Ia. maladie actuelle off're do particulier, afin i (Itre mis par la" en e'tat do guerir son malade avoce certitude, celuIi-hk" l'observera exactement avec le secour-s do tous SOS Sons; ii so fera raconter en detail 505 souffr~ances par Iui-mdnmo et par ceux qui le soignent, ot ii mettra le tout par 6crit sans y rien ajouter, sans on noen retranchier: alors il aura une image fide'e et viaio de la maladie, et par suite une connaissance exacte do tout cc pPi pout 6tro objet do gue'rison dans cc cas; ii. aura une connaissance r~e'lie do la maladic. Los maladies ne pouvant 6tre quo des chiangemonts apport~s "a l'6tat re'gulier dans lequel on so trouve pendant la sant6, et t-oute modification apport6e "a la man i~re 358, L'oBSiuVATHuiiEN All'DECINE. doni( so sent an horinmo bieui portant O'tant une maladie, la g'i6rison no satirai-t non plus 6tre autre chose qu'une modification. par Fl'fl'et do laquolle I'kat non re'gulior rodeviont e'iaL regulior et do santed. Si donc persourie no pout flier que los medicaments soiont los moyens do gu-riie'i les maladies, ius devront aussi avoir la puissance do modifier le'tat de l'homme. Commo ii no, petit y (avoir aucuno modification de l'6tat dans, lequol so trouve Il'homme en sante' qui ne rende ce dornior malade do bien portant qu'il e'tait, los mddicamoats, qui ont le pouvoir do gudrir, qui, par consdquen~t, pouvoat Modifier l'dfat~do Il'hornie, m6mie do celui qui jouit do la saiit6, doivent, dans ]our' action stir ce der-ý nior, provoquor cortains -accidents, certains, syaipt6mes, certaities aberrationis du tvpe do la s-an Id. Supposons mnaintonan-t, ce quo personno no contestora non plus, qu.'on fait do guedrison le principal devoir du rneddocin soit do conna'itre par avanco loernddicamont don t on est fonde' a espe'ror le rdtablissemont du malade avec tc plus do certitude possible; comnme la gudrison au moycn des inddicar~nets n.'a lieu qu'en vertu d'un changemont opedrd dans l'6tat du sujot, avant do faire choix d'une sub~stanlce mddicinalc pour l'administrer, it doit savoir ce qu~cllo 051 eon 6at do, produire. chez Il'homme, soils peiine do so rendro coupable d'une imprudence impardonnablo: car si tout mddicarnent. dnergique rend ddj," malado I'hiomrno qui so porte bien, un meddicamont qu'on choisit sans to connalitre, ot par ccaisdquont sans qu'il soil approprie' an cas, doit nd~cessairemen't rendre le malado plus ma lade encore qu'il no I'dtait. Los efforts do (out bomme qui so consacre 'a ]a gu6'rison des maladies doivent donc tendre avant tout 'a lui faire. cannaltre par avance les effets dos niAdieaments L' 0BSEIIVA1EUR EN ME'DECINE. 359 au inoyen desquels ii, pout accomplir, avec le plus pos-, siblo do certitude, Ia. guerison ou l'amnlioration dos cas morbides individuels, c'est-a'-dire qu'avant do coin, inencer l'exereico de Ia m~decine ii doit sr'ktre instruil parfaitemnent, des modifications spkciales quo chaque substance im-edicamenteuse peut produ ire chez l'hom me, afin d'ktre en kataLdo choisir-, daus chaque cas maladif, le medicament apto a* provoquer la modification la plus appropri~e ' a Iaguei'son. Maintenant, ii est impossible quo los modifications susc-eptibles d'6tre produites par los m~dicament's so fassent connaitro d'une manie're plus pure, plus certaine ci. plus, comple~te, quo par ['action do ces substances stir Il'homme bien portant. On no con~oit nu~mo pas d'autre voic par laquelle i fi t praticabic d'arrivor i connaitre, d'u-no mani~ro taut soit pe~u claire, los vdritablos changoments qu'ils sont suscoptiblos d'?occasio-nnor en nous; ca cq'ils na-nifestent avec los ir'actifs chimiques no met en e'videnco quo leiirs proprhit~s chimiquos, sans qu 'on ait inon'a en conclure relativemnent h lorganisme vivant doel'hounme. Les cha~ngomoents qu'ils provoquemi choz los animaux auxquols on los fait pi'endre n'annoncent quo ce qu'ils peuvent d~torminer dans ces Wtes, d'apre's la nature spkcialo do chacun, mnais no conduit `I aucuno conclusion par rapport "a cc qu Ion doit attendre do tour part choe l'hoinme, dont lorganisation diffiro en tout point do cello des animnaux, et qui n'a pas Ia m~me manie're do sentir ni d'agit' qu'eux. Si mmem on los donnait dans des maladies do l'homme, croyant par lIa' connaltre mioux lours effets, los sympt6mos qui leur appartiendraien-t en propre, et, a oux souls, ne so prononceraientjamais clairemont, au milieu des symptomes morbides d~ja' existants, uls, no so dessineraient pas pu 360 11 10BS1MAVATEU11 EN MIIIDECIiNE' rernent, et de mani~rc qu'il ftu permis de distinguer quels dependent dui rem&Ide, quels doivent 6tre attribud's a~ 'Ia maladie. A-ussi ne trouvc-t-on pas un mot de, Ia connaissance des effets vrais et purs des medicaments dans, la mati~rc me'dicale ordinaire, gfui va puisor ses fables sur los vertus des drogues dans les re'sultats de 1'administration des melanges de medicaments contre, des maladies dont les livres se contenten-t m~me fort so-uvent de rapporter les noms que la pathologic a imagines pour elies. 11 ne nous reste qjuo la voic simple de la nature pour connaltro avec certitude, evidence et puretd, les vertus des n-iedicamonts chiez l'liormmc, c'est-ii-diro los changements qu'ils pouvent apporter dans notro dtat. Nous devons faire prendre ces substances "a des personnes biern port~antes, qui solent assez attentives pour observer sur elles-nirnmes cc que chacune I)roduit de changements particuliers, et quli iotent av~ec soin-les syrnpt~mes, les modifications dans [d6at du moral ca du physique re'sul' tandt(dc leur action. En effet, pen 'dant ]a dur~c do l'aclion (Iun me~dicament, si l'on est 'a l'abri de Lou tegrando affection morale on. de touto autre influence nuisible du dehors, it ne peut rien survenir, chez un sujet bien portant, qnti ne d~pende dui medicamnent, puisquc alors it n'y a quececlui-ci qui domine son existence tout enti "re. Avant d'entreprendrc le plus important do tons los actes, la gue'rison dunno maladie, le rn~decin doit avoir la connaissance la plus completLe(In plus grand nombre possible de rn6dicaments. Cette condition est de rigucur pour so hasarder 'a donner des substances qui, prescritos Mal 'a propos, soul si nuisibles ct mettent fr~qnewmcnt la vie en dangei' C'est uniqneinent de cette manie~rc quc le me'dccin L' OBSERVA&TEUJ EN MI*DECINI-., 361. consciencioux proce'de dans lFaction I-a plus grave, et la plus serieuse q~ii' puisse accom plir, dans I'acquisition de la connaissance des effets purs des n~dicaments, et dans l'appi'eciation des cas individuels de maladies d'apre's les indications claires et hautemeiit exp~rirn6es de la nature. Cette voic est la seule par laquelle it proc~de d'une manie're conForne ' ala nature et avec conscience, en supposan't m~mc qu'il ne suhi point encore quels sympt~mos morbides, arti ficiellornont, excit~s chez I'hommc en sant6 par des m~dicamcents, la natur'e a destine~s 'a 6teindi'e des symptkmes donn6s dans des mnal-adies naturelles. Ce probl~ne no pout non plus Wer r6golu, ni par' des speculations, ni pal' des raisonnoments a' priori, ni palr des cr~ations de I'iinaginatLion. L'exp~rerinco et l'observation peuvent seules en procurer la solution. Gi', cc n'ost, pas u-no sonic oxp6rience, cc sont toutes los experienccs Faites avec soin qui de~montrent, i quiconque v'eut se convaincre quo, parmi los m~dicarnonts, dont on a 6prouv6 los effets pur's, les souls aptes "a gui'rir un cas dounndedo maladic avec promptitude, avec Facilite' ct d'une maiie~ro durable, sont coux qui oit, la faculte' do produire par oux-m6mcs dos 6tats maladi~s semblabios cIhcz Ihormmc bien portant, et quo ceux-lai ne manquoent jamais do la gu6rir. A la place de la maladie naturollo s'e'tablit dans l'oraanismc Ia maladie me'dicamenbeuse artificiellc, qui est tin pou plus forte, et qui, d~soi'mais, occupant seule la vie, s'Citoint i'apidemont on raison do l'exiguite' do la, dose, laissant, Ic corps sans inaladio, c'cst-a'-dire homoeopathiquement, gu6ri. Si donc la. bienfaisante nature nous montro dans la m~decine homceopathiquo Ic soul moyon cortain ot infailliblo d'enlever compl6tement, avec, facilit6et e d'uno 362 L'7OBSERYATEUR EN M EDECINE. rani r uai, la Lolalt6 (10es yrnpt6mes d'une maladie, coL~dr touL cc qui la constitue tello, si toutes los cures entreprises, de celto rnanie~ro nous font voir los guer-isons los plus infailliblos, qul pourrait Mtra assez insense' pour refusor son propre avantago ot celui do ses, semlblablos, pour vouloji' conservor, au de'trimo ni. des inalades,, do viefflies me'hodes- cur~alives -que rion no saurait d6fendre, et dont l'irnagiuation a fait tous les frais?.Jo sais bien quo quand des pre'jug6s ont pris rac-ino dans notro esprit, et acquis parl' lur anciennot6 uno sorte do caracLe~ro do sainltet, ii. faut beaucoup do courage pour en secouer soi-m6me le joug, et que,- sans uno force pen commune de juglemont, on no parviont point ai so d6hari-asser do' toutcs Los folios dont notro improssiolnnalble enFanco a 6W reh~att ue comma, d'autant d'oradlos, et ý los e6changer contr-e dos ve'rit6s nouvollos. Mais le calme quo nous procure uno conscionce tranquille componso mille ot mulle fois los efforts qu'il doit nous, on coe~er pour cola. Es I-co quo do 'ieux ln~fSOflgoS devieminent des '6rit6s par le soul faiL (10 bum' anciennot6? Est-ce quo Ia x'6rit6, n'cM-ello 6LM trouv6e quo depuis une houre, ne porte point en ello le cachet do l'iL6ternitd? Pordrait-olle son caracte~re do v&ri6 parco [U'On vWent seulement de Ia d~couvrim'? Y a-I-il uni dkcouveirteouo une v6rite' qui n'ait point commonc6 par krio nou velle? ESCULAPE DANS- LA BALANCE.33 36-3 ESCULAPE 'DANS LA BALANCE(1). Apre~s avoir reconnu la Faiblosse et los errours doeunes maftres etde mes livres, jo tornbai dans-un. dat'd'indignation m~lancolique, qol m'aorait preosque dfgocit d'e'tudier la me'decine. J'6tais sur le point do c~r-oire quo F'art tout entior so r~duisait 'a rien, et q'u'iln'lly avail pas moyen do 10 porfoctionner. Jo mn'abandonnai "Itiles r~floxions solitaires, oet r~solus do n'y rnottre un-teri-nc que quand Jo me serais enfin arr46te' un parti d~cisif. Habitant de la terre, me disais-je, comnbion est born6 le nornbre do tes joors ici-bas, oet quo do difficult6s tu rencontres 'a claque instant pour to procuror une existonce supportalble, quand tu vcux rester dans ]a voic de0 la morale! Mais toutes cos joios quo to payos si clier, quo sont-olles encore Iorsque- la sant6 to manque? Et combien do fois n'arrive-t-il pas quo la sant6 so derange, qu'ello soit trouble'o par des malaises plus ou moins graves? Comment calculer le nombre des maladies et des douleurs sous le poids desqoolles los mortels ploient et se tralnent p6niblement vers le termne do leor existence, et qui no los 6pargnent pas m6me au milieu des Fuuudes do la gloire, ou des jouissances do luxe? Cependant, 6 homme, quo ton- origino est- noble, ta des (1) Ce fragment a paru en 1805.1 364 ESCULA1PE DANS LA B3ALANCE~. tinc'e grande, le but do ta. vie 61lev6'! N'es-tu pas destine' ai to rapprocher par des sensations qui assuront ton bonhieur, par des actions qui relevent (a dignit6, par des connaissances, qui embrassont l'univers, du grand esprit qu'adorent les habitants dc tous los syste'mes solaires? Sc pourrait-il que le soufflc divin qui t'anime et qui t'inspire fLineSi noble activite'ifit condamn6 "a succomber, sans quo rien p1~t lui apporter secours, sous 1'influence de cos petits derangements du corps auxquels nous donnons le nom de mnaladies? Oh! non, l'6tre infiniment hon, lorsqu'il permit aux maladies do blesser 505 enfants, savait bien qu'il avait depose quelgue part un. art au moyen duquel ces puissauces rma tyrisantes pourraient Wte enchaine'es et aneanties. Mettons-nous donc sur los traces do cot- art, le plus noble do tous. 11 ost possible cet art salutaire; it doit dtre possible, it doit m6me d~jý exister. No voyons-nous pas effoctivement do temps en ternps un homme e~chapper, comme par' miracle, a* une maladie mortelle? Lecs annales do la ine'decine no nous signaion t-elles pas des cas ofi des mnaladies qui somnblaient no (levoir so torminor quo par uno mord d~plorable, ont CM~ rapidement vaincues, et ont Fait place ai une sante parfaite? Combien sont i'ares, ces cas 6clatants, oii ]a gue'rison a deppendu davan (age duarorn'do quo do ]a viguour du jeune Age, quo (10ol'influonce inaper~ue d'une ou plusiours circonstancos accessoires! Mais fussent-ils plus nombreux quo je nWen aper~ovs, s on~suivi'ait-il do ]h quol nouIs pussions re~ussir a% los, imiter? Ce sont des points isolds daDs l'histoire du genre humain: on no pout reprod uiro qu'une tr~s faible partie des traits sous losqucis its so sont offerts une seule Fois, et une imitation ESGULAPE -DANS LN BALANCH,.4360 coimpkete' est chose presquc impossible. Nous voyons seulement~quc; de grandes gue~risons out, Pu avoir lieu; mais, comment ont-elles pa arriver, datns lesquellos, des circonstances dont nous disposons so sont-elles effectue'es, et quols moycus, employer pour faire na'itre absolumnent les m~mos conditions dan~s d'0a *utres, cas, Voila, cc que nos yeux n'aper~oivent point. Pcut--6tre aussi n'estcc point -en cela que consiste 1'art do gue'rir envisage' d'une manie'rc gen6rale. Cc qu'il y a do certain, c'est quo cet art existe, mais non dans nos totes, mais non danis nos syste~mes. Cependant, me dira-t-on, nous.vroyons tous los jours des maladea qui recouvrcnt la sant6' entre los mains, du rn~decin insti'uit, deolFhomme me'diocre cl m(rme do l'6tre le plus profond6ment, ignorant. Sans doute, re'pondrai-je. Mais Avoici cc qui arrive alors. La plupart des -maladies pour lesquelles on appelle un m~decin sont des affections aigue"S, c'est-i-di~re des derangemnents do Ia sanid qui nWont -qu'un court espaco dc temps 'a parcourir pour rovenir ai la sant6 ou conduire i ila mort. Le maiho ureux succombe-t-iI, son me,deemn accomupagne modes tement, le corcueil. Vien i-il guer'ir, ii faut quo la nature ait cu bien do la forco pour triompher 'a la Lois et do la maladie ct (tolFactioni des m6dicaments, qui s'exerce ge6nralement en sons inversec do cc qu'ello dovrait k2re. Or, ccitoe Force, la nature l a souvent% ie ll'a m~me dans, lc plus gyrand nombre des cas. Dans Los dyssen tories qui re'gnent en automne, on vo-it guerir hi peuý pre's autant, do malades parmi ceux qui, sans prendre do m~dicaments, re'glent leui' genre do via d'apr~s les, sages suggresiions do la natur'e, quo parmi coux qui sont traite's suivant la m~dhodc do Brown ou 366 ESGUIAPE DANS LA BALANCE. de Stoll, de Fr. Hoffmiann ou de Vogler. Des deux 'c6te's aussi le nombre des morts est ý pen pros 6gaI, et, cependant tons los m~deCins, qui- ont Lraite' des sujot~s gudr'is critre leurs mains- se vantent d'avoir procure ]a guerison par la puissan-ce de leur art. Quc doit-on coiiclure de hia? Assure~ment on ne dira pas quo tons ont traiL,6 convenablemen L leurs malades, mais peut-6tr sera-t-on fond6 ýi dire quo tons los ont mal traite's. Cornbien ii y a de pr6ten Lion Ai (ant se van (or do cc qu'on a Pu faire dans uric maladie qni gue'rit, d'elle-mdme toutes los fois qu.'oelln'est pas tre~s intense et que le malade no commet aucun grand e'cart de regime. Jo pourrais ainsi passer en revue la sdrie ontie~re des maladies aigue-s, et jo trouvorais quo le rdtablissement do tons los malades qni ont 6tW trait~s d'apres des rn& thodes oppos6cs nWest point uric gue'ison due a la m6decino, mais un'ro~tour spontand 'a la 8a-nt6'. Tant qu'on no' pourra pas dire, par exemple dans nepidrniie presque g6n'rale de dyssenierie: Donnezmoi los malades que vous juagerez Wre le plus daiigereusement atteints, etje vais los guerir, los gudrir promptomient, los gnurir sans qu',il leur resle aucune affection consecutLive; tant qu'on no pourra pas prendro un paroil engagemient, et Ie remplir, on no sera pointL admis non plus "a so vanter d'avoir le talent do gu~rir la dyssentorie, et, "a i'6futet coux qui rogardent, comme des gu~risons spon tan~es cellos quo -le'mddecin s'attribuo. Souvent, aussi, je le dis avec douleur, souvent los malades gru~rissent, conmne par enchantoinent,' d'a ffecLions;aigue~s tre's graves, lorsqu'ils laissont do W6t los e'~dicamenus presque Ions si d~sagr~ables qui lour soriL ordonn~s parfois avec tant do prodigalite'. Dans Ia crainto de~blessor, uls no so vantent pas do cc tte hen rouse ide'e, ESCULAPE DANS LA-BALANCE. 367 et la gu6rison laisso croiro ani pulblic quo le rn6decin lour a 6L d'uiin grand secours. 11 arriveo'a' plis (lPun malade de so r~tablii' ainsi dWane rnanie're presque miraculeuse, parce qu'au lieu do prondi'e Ics remed'eR et de suivre lo re~girne qu'on leur p~resenit, ls, s'abandonnent sans contrainte 'a leur'propre caprice, c'est-ý-diro aux imp.ulsions si puissantes de l'instinct, et flont usage des choses, bizarros pour lesquelles uls ont souvent uno app6tenco irr'6sistiblo. On a vu- le cochon, la choucron te, les pomines de terre, los harengs, les hultres, los oeufs, la p~tissorie', 1'eau-de-vie, le yin, le punch, le caCN et autres, chosos s~v~rcment interdites, par le m~decin, procurer fre'quemmont. ia gu~risoii ra-pide do maladies qui, souniises 'a la mothode tracde par 1'6cole, n'auraien t pas manqu~dod se termniner en pen de. temps par la miort. Voilai ce que sont les pr~tendues cures do maladies aigue*s; car les puissan Los r-6pressi-ons d'6pide'mies pesfilenlielles par la se'questi~ation des con Irdos et des personnos, infocte'es, par des Fumigations, -et., soil. des mesures, do sage police et. non de,4 gu~risons m~dicales. Mais I'itapuissance de F'art so mon Ire 'a nu dans los lioux secjuestre's eux-.M6mes, oii lPon no pouit plus son.gor ý isolor los malades do coux qlui so portent bion. La" tout cc qui (bit moui'ir mourt, sans quo Galien, Boorh-aave ou Brown y puissentrien, etil n'khappe ai ia mort quo ce qui n'6~tait pas mfir pour ello. La" lo tomboau d~vore intirmiors ot m~decins, apothicaires, et chiirurgiens. Cependant on no saurail disconvonir quo, m~rne dans ces, calamite's si de'coui'ageantes pour un art fan-. faron, ii so pre'sente des gue'nisons, i'ares 'a la vYntA, mais si evidemment dues 'a des m~dticaments, qu'on ne 368 368ESCUILAPE DANS LA BALANCE. petit rotcnir sa surprise (Io voir quic-iqucs Nictirnes so soustraire ainsi aux mains dto la nort de'jýi endu'es sur elles. Ces faits-h nous prouivent qu'il y a r~ellornent un art de gu~rir. Mais comment cet art, a--il agi alors, ~ir quels moyens le succes est-il re'ellement des, quels d'aient les caracte~res pr~cis de la maladie, toutes circonstances qu'iI nous faut connaitre afin de pouvoir imiter dans dautres cas ha cond ui te qui a d6t tenue dans celui-I"a?YVoila" rn-alheureusement ce que nouis ne savons pas. On n'a. pas mi~s assez de soin ou 'a observer ou 'a de'crire le cas, Mais le moyen dont, on s'est servi? Non, cc n'est pas un reme'de unique qu'on a-,- donne'; cornme toutes les recetles portant le, vernis de ha science, ce'tait un (Mlixil', une poudro, uno mixture, en un mot un m(Mange de me'dicamonts diff6ren Is. Dieu saiL laquelle de ces drogues a 6te' utile (1). Le inalade a pris en outre une tisane pre'par~e avcc plusieturs hor-bes (lent Ic me'decinfno se souvient pas bien, etot Icmalade lui-n~me no saurait trop dire combien i[ a bu doe cette tisane. Comment ir-nilor avec succe's dans un cas semblable en apparence, quand on no connait exactement ni le cas lui-m16mo, ý iiila conduite qui a e6te tenue? Aussi tons (1) Qu'on tiern)'ohjecte pas que tous ces ingredients nWont prodnuit effet quc par leur r~union, et qn'il faut n'ajouier ni ne reirancher rien au indlange, si 1'on veut imiler le fait. Les drogues nombreuses ne sont jarnais d'nne ýgale bontt, d'une dgale vflicacitid, dans deux pharmacies, ou dans tine nidnie pharmacie, en des temps dlilrents. Un nu~dicanlent d'ailleurs vanie d'un jour At l'autre, cle'z le nidnic phiarmacien, snivant q "on ajoule tel on tel ingredient aun md1ange avant 1'autre, qu'aujourd'hui on brioe lone des drogues on I-le out plis fort qu'un autic jour, que le tout est pins on mnoms chaud, la pesde est plns oun mois exacte, le pharmacien lni-infmc plus on 1)oiflS attentif on distrait, etc. Consultcz G. Weber, Codex des im~icamnents hom-weopathiques, ou PhtarmacopLee pratique et raisonnee. Paris, 18514, in-12. 370 370ESCULAPE DANIS' LA, BAiLANCE. ajourner la cure 'a uno 6poque plus propice, et. attondre quo le printemps ail fait renaitre los herbages salutaires, ou bien ii panle d'oaux xnine'ales O1oigne'es, oh' des gu&risons de ce genre on(ete'L obtenues, et ohý le malade pourna. Otre conduit dans six ou limit mois, si le ciel lui accorde de vivre jusque-la'. Quoi qu'iI en soit, voulant n6anmoins conserver le malade, sans se compromettre, et tirer parti do Ia. circonstance, mais ne sachant au juste queule conduite Lenin, ii. fait des prescriptions Stir le re'su1lat desquolles aucunie don n~e certaino no mui permet de compter. TantOL c'est l'asth~nie qu'il cherdie ~ combattre par des stimulants internes on externes; tanL~L c'est le ton do la fibre qu'iI veut. ranirner 'a l'aidc d'une foulo d'extraits amers (1) qui lui sont in-" connus; ii. essale do fortifier los organes digestifs par le quinquina, ou, do purifier la, masse du san~g par des d&coctions d'horbes dont los propri~t~s no mui sent. pas mioux connues, ou do 're'soudre l'engorgement, dos glandes et des capillairos du bas-ventre, qu'il soupýonne sans jamais l'avoir vu, par une foulo do substLances salinos, me'talliques ot v~g~tales, ou. d'expulser par dos purgatifs certaines impurokds qui prdoccupent son imagination, et. do retablir, pour quciquos houres los 6vacuat~ions retand6es, La" ii s'attaque 'a un, principe arthritique, ici 'a uno gononnrn~o repercut~e, 2 un vice psorique, ou ii quolquo autro Acret6 semblable. Un changem-eut, s'ope*ro sans contredit, niais cc n'cst pas celui sun lequol on comp~tait. Peu, -apou, sous prdtexto d'affamres pressantes, le nv'decin s'61oigno, et on fin, -lorsquc (1) A cliaquc iinstant on lit dans Ics observations publies, merne par les mddecins (listiflguds,:( Je donnal alors les amrnes, ) comnme si leg plantes, amiires ne difTdraienL pas tonics les tines des aulues, sous le rapport des cifets particuliers. ESCULAPE DANS LA BALANCE, 371 los parents dui malado le serront do pre~s, it los console en leur disant quo 1'art est trop faibleoen paroil cas. EL c'ost sur cot oreiller corn fi-DdO, l'impuissance d'un art si fier cepondant, qu'it s'ondort ordinairernent dans une multitude- de maladies chroniquos, la goutto, Ia phtb-isie pulmionaire, los ulce'res inv~tdr6sq, los con tractures, les innombrablos hydropisios ot c~achexios, l'asthr-ne chronique, l'angine do poitrine, los doulours, los spasmos, Los 6ruptions cutan6es, los de'rangemonts dos facult~s intelloctuelles, ot (ant d'autres quo jo pourrais citer encore. Nullo part le ne'ant do la m6decino nWest plus sensible quo dans los ancionnes affections corporollos dont ii n'y a presque pas do famillo qui nWait 'a souffrir dans Fun ou l'autro do sos mombros, et contro lesquellos cule a vainoment mis "'al'essai l'habilet6' pre'tonduo do tous los m6decins prochos ot 6loign6s. Los malbouroux trainent en silence lo fardeau do leurs maux indornptables, et d~laisse's par. Ia main socourablo do l'homme, ils n'ont plus d' autre rossourco quo do cherchor dos consolations -dans lo &ein do la religion. Mais cc. sont ha des maladies notoiremont incurablos, vont dire los me'decins do l'6colo, en haussant los 6pau. los d'un air do compassion; nos livres de'claront qu'on no saurait los gue'rir! Comme si des millions d'in fortune's qui souffront pouvaient trouv'er qucl~quc motiF do consolation dans co-t aveu d'irnpuissaiice! Cornme Si l'6ti'o qui a cre6e'cos malhieuroux n'avait pas cre'61aussi dos rnoyenIs propros "a leur porter sccours.1 Comme slit e'~tait point pour eux 6galement la source e'ter-nolle d'une bont6 sans homnes, 'a l'egard do laqiielle [am-our maternel lo plus tendro n'apparaft quo commne uno ombre 'a c6te' do 1'eclat du soleil I 3"12ESCULAPE DANS IA~ BALANCE:. YJ'ntendIs dire encore "aIl'C'cole, po-ur s'excusor, qu'il, faut attrihuor l'incurabilite do ces maux aux vices do nos ins-titutions poliliques, -,t' notro genre de vie si e~loign6l do cc qu'il serait dans 1'6tat de nature, aux suites enorvantes d'un luxe. qui so reproduit sous mulle formeis diversos, et qu'il n'y a rien do plus facile que de; justifier 1'impulissance dco1Fart en pareil cas. Ainsi, vous croyez quo la. sagesso infinie qui veille aux intei'r~s dui genre humain, n'a pas su faire ontrer los compllications de nos, pactes sociaux et notro re'gimne factice dans le plan qu.'ello a trac6 pour assurer notre bonheur, pour 6loigner do nous los maux et les souffrances! Quol genre de vie serait assez singulier pour quo l'homme iie pi't pas s'y accouturner sans de'truire iri'~vocablomont sa sante? Lo lard de phoque et l'huilc do baleine qui, avec un pain Fait d'arktos do poissons grille'es, forment la nourriture du Groi~nlendais (1), n'excLuont pas plus la. sant que 1'usago continuel du lait adopt6 par Vhabitant des montagnes do la Suisse, quo la nourriture entie'reinent v~ge'ale du pauvro Alleruand, quo, la nourrituro presque exclusivernent animale du riche Anglais. S'iunaginerait-on donc quo 10 niagnat hongyrois s'accouturne momns facile-mont, et avec, plus do danger pour sa. sant6, aux vingrt et trente plats qui garnissont sa. table, quo le; Chinois 'a sa. maigro boujilic do riz, le rontagnard. saxon 'a ses pommes do terre, linsulaire do; la. mer du Sud ý sos fruits grrille's d'arbro ba pain, Fhighlandais d'~cosse 'a sos gCAteaux d'avoino, etc. J'accordo 'olon tiers quo lo conflit de passions discordantes et do jouissancos multiplie'es, 1'indolence et le (iN Prichard, Histoire nalureile dle lhornre. Paris, 1843, t. 112 p. 279. ESCULAPE DANS LA BALAINCE. 7 373 d6faut d'exercice, peuvent occasienner, dans les palais des gi-andes ville 's, des maladies plus nornbreuses et plus rares que celles qu'on rencontre sous le toit rustique d'une chaumie~re de village. Mais tout cela ne change rien au. fand. Notre m~decine se rnentre aussi impuissante contre les celiques auxqueli-es l'hemme dui peuple est sujet daris la basse Saxe, le Iscemner des Hen-. grois et des Transylvains, la radesyge des Nerwegiens, le sibbens des I9cossais, le hotine des Lapons, la pellagre des Lombards, la. plique de quelques nations Slaves, et plusieurs- autres affections du simple habitanut des campagnes, en diverses centre'es de la terre, que centre les maladies des heommes plus raffin~s qui peuplent nos grandes villes. En faudrait-il done une difif6rente pour les uns et pour les autres? Si la. vraie m'decine avait e'e treuv6e, rio devrait-elle pas suffiro partou t? Elle n'existe pas, it est vrai, dans nos livres, dans nos kcofes, dans$ nos O.tes; mais cule existe en elle-m~me, elie est possible. 11 arrive quelquofois 'a un m6decin grad ue d'ope'rer., comme par 1'eFfet du hasard, une cure dent tout lc monde s'6tonne et qui le surpirend lui-rn~re; mais, parmi les nombreux rnoyens qu'il a mis en usage, it ignore quel est cclui auquel le succ~s doit Wte rapport6. Assez souvent aussi, un do cos m6decins sans Litre qu'en appelle charlatans, op~re des cures non momns surprenantes. Mais ni lui ni son confirre titre' no savent oxtrai re de cet eve'nernent la vNPit vivanto ot f~condo. L'un et l'autre sent incapables do dir-e quelle est la substance qui a 6te r6ellemient utile, et dc Ia d~siguer avec certitude au milieu du FC-tras dans lequi el lo, st comine noyee. Ni I'un ni l'autrc no d(6tcrmitic exacte 371fl. ESCULAPE DANS LA B3ALANCE. mont le cas dans lequel cette sub~stance s'ost montr~e' salutairo, et oh edie pourrait 4i coup s~ir to redevenir encore. En tin mot, ni Fun ni I'autre ne saiL tirer do la' uno verite' dont l'applica Lion soit-ge'n~rale, une m6thode curative assui'ee, qui convi-enne at tons les cas futurs et qui ne manque jamais son effet. -Ce qu'ils ont observe', quoique fort. remarqua~ble, ne pent presque jamais 6tre, d'aucune utilit6 pour lavenir. On entrevoit seulement quuem6decine r~ee1ement efficace est possible; mais, dans ce cas, comme dans cent autres semblables, on acquiert l'intime conviction qu'efle ne s'est point encore e61ov~e au rang de science, qu'on ino connait rn~mo pas la. voic oii ii faut ]a chercher, qu'on ignore comment 1'apprendre et I'enseigner aux autres. C'est commo si dile n'oxistait pas pour nous. Cependant, parrni ces cures 6clatantes, d'ailleurs pou communes, ii s'en trouvo beaucoup qui, m~alg-r6 tout le b~ruit qu'elles ont Pu faire, ne inepritent pas qu'on les imite, car cules out 6t6 obtonues par cc qu'on-appelle vrulfairemenLntdes m6decines de cheval, c'est-a'-dire par los moyens les plus violents, prodiglues 'a des doses 6normos, et qui out mis les malades 'a deux, doigts de leur porte. Dans les luttes offroyables de la'vie contro ]a mort, ]a inature n 'a pu -prendre ainsi Ie dessus pie parce quo ]a balance penchait un pen do son cWt, sans qu'on s'on ft't apor~u d'abord. Un pied de'ja' dans, la tombe, los malados so sont ranim~s, et out e'chappe' ' a l destruction. Une cure op6rt~e pat' doux scrupules do re~sine do jalap no le ce'de on rinona Flell~borisino deS ancions nm~do. cins do la Gre~ce ot, do Rome (1. (1) Voyez Dis~sertation historiquc et tuddicalc sur L'Elleborisaze ESCULAPE DANS LA BALAkNCE.37 375 De pareilles cures ressemblent assez 'a des rYneurtros; l'issue seule les soustrait 'a Ia vindicte des lois, et lourpr~te m~me les -coulours d'uno bonne' action, d'un bienfait. Ce ne peut point Atro la" 1'art divin qui, de m~me que le grand agent do la nature, dolt produire les grands effets d'uno manii're simple, douce et inaper~uo, avec los plus petits moyens. -La me'thode que nos m6decins vulgaires suivont g&. n~ral~erent dans le traiternent des maladies se rapprodie beaucoup de ces oFfrayantes cures re'volutionnaires. Its arrivent en partie au but, mais 'a l'aide de moyen's nuisiblos. Par exemple, its traitent une maladie, qu'ils ne connaissent pas et qui est accompagn'e, d'enflure g6 -n6rale. En raison de ceLto enflure, C'est "a leurs youx une maladie qui se repr~sonte jourrielloment. Sa ns h~siiter, its la nommont hydropisie, comme si un soul sympt6me. faisait lessence de toute uno maladie, et do suite its pr'dent au ti'aitomont. Enlevons l'eau, et tout sera dit. On so met "a Fouvrage, et l'on n'&epargne pas los purgatifs drastiques d~coi'6s dui titre d'hydragogues. Lo ventre s'affaisse, -los bras, los jambes et lo visage redovionnent maigres, et cmhiles. Voyoz, disont-ils, ce quo je puis faire, quello est la puissance do mon art! Nous avons triomph6 d'une maladie aussi grave quo l'hydropisie! It n'y a qa'uno petito difficult6, c'cst qu'iI est survenu. une maaladie nouvelle, 'a laquello personne no songoait, uno maudite lien t~wio, quo nous devons maintenant attaquor avec, d'aut'os, armes. Voila comme its so consolent. do -tomps on temps. Cependant it ost impossible do dire quo la gudrison a ddte dans Ilahnemann, Eludes dle nz~decine ILWUoJwoalIiquC. Paris, 1855, t. 11, p. 155 a 228. 376 ESCULAPE DANS LA BAIANCE. obtonuc quand l'emploi de moyens e'nergiques, et inconvonants n'a fait qu.'cnlevcr "a la maladie une partie de sa formie exte'rieure, et Iui a donne' un aspect diff6 -rent. Changer une maladie en une autre, nWest point guerir. Plus je d6chiffre les cures ordinaires, et plus j'acquiers de certitude qu.'elles no sont pas des conversions directes de l-a maladie en sant', inais des revolutions causees dans la, marche naturelle des choses par des m~dicaments qui, bien que n'e6lant point 'a propremont parlor convenables, n'avaient cependant point assez de force pour d6terminor l'apparition' d'une autro forme ruorbide. Voihi cc qu'on appelle, des gue'risons. Je suis parvenu, dit un m6decin, "a gue'rir cette dame, do l'hyst6rio (lont delle6tait atteinte. Non! vous ni'avez fait que changer la forme de sa inaladie, qui a pris colic d'une rn~trorrhagio. Queique temps apre's, jo lontends so vaniter d'a~voir gu.6i l'lifunorrliagie uterine. Mais no voyoz-vous pas que la peau brunit, que le blanc des yeux prend uno lointo jauno, quo les sollos sont d'un gris blanc, quo los urines ont acquis uine coulour orang~eo? C'ost ainsi quo mwarchont los pre'lendues gu6risons, commo los actes successifs d'unc soule et rn~me trag'die. Les cas les plus heureux sont encore ceux oii ]a re"volu Lion op~r~o parl' ls m~dicaments lproluit une autre maladic qui falt i1,0si 11onpout 8s1exprirn~ei ainsi, quo la nature oublic l'ancionne, ]a laisse s ech-apper et no s occupe plus quo (Io la nouvelle, jusqu'a cc qu'une circonst~ance fdvor~able la (lbarrasso 6g~alement do cette derni6rc. 1I y a plusiours choses qli peuvent produire cc ESCULAPE DANS LA BALANCE.,7 377 rdsultat: la renonciation aux m~dicaments, la vigueur de la jeunesse, l'apparition ou la cessation des r~gles au temps fixe' par la nature, un e'v~nement qui influe sur le banhour. Ou bien, ce qui ost rare, mais arrive ccpendant queiquofois comme un quine "a la loterie, la guerison tienL 'a ce que, parmi los rm~dicarnents qui ont Wt prescrits p~le-m~le, it s'en trouve un approprie0 au cas. Ainsi, les erreurs dans los 6tiquettes quo les pharmaciens apposent sur teurs me'dicarnents, ont souvent e'(6 l'occasion de gu6risons surprenantes; mais do semblables 6ve'noments sont-ils des titres de recommandation. pour un art qui, jusqu'ýi pr6sent, s'est monte'6 le plus incortain de tous? Je no lo pense point. be m6docin ordinaire n'Wentend souvent par gue'rison qu'une action violente oxerce'e sur lo corps avec des clioses prises dans l'officino d'un apothicaire, ou avoc un r~girne tout difl?6i'nt de celui quo suivait le ma.lade, et calcuh6 d'apre's los pre'ceptes deol'~cole. It faut que le rnalado soiL bien abattu avant quo je puisso lui porter secours; s'il m'e'tait donne' seulement do lo faire mettro au lit!1 Mais lo m6docin n'ajouto pas qu'il ost aussi facile, infiniment plus faceile m~rno, do passer du lit dans le cercueil, quo du lit 'a la gue'rison. Los me'docins qui partagent los principos do Ia tht~oric de l'oxcitemont ont pour usage do proscriro prosque partout un r~gimc directoment contrairo "a colui quo suivait lo malado: lour socte; lo veut ainsi. Its ordonnent du jamnbon, des consornrn's, do l'oau-de-vie, dans dos cas souvont oji Ia seule odour do la viando donne des nauseos au malade, qui no pout supportor quo l'eau froido. Ius no lui epargnont pas non plus los rern~des violentsI a dos doses 6normes. 378 378 J3SCULAPE DANS LA BALANCE,. Les tins et l'es autres sont autorise's par leurs 6'coles h suivre cette marche. Point deo(loses pour nrir, disent-. its, agissez hardiment, e'nergiquoment, aussi fort que vous le pourrez. Us ont raison si, par Iraiter, on-doit entendre revolutionner. Mais comment so fait-il qu'un art aussi -necessaire que la me'decine ait fait si peu de progr~s pendant les trente-cinq sie'cles e'coule's depuis Esculape? Quels obstacles a-t-il donc rencontr~s? car ce que los me'decins, ont fait jusqu'hi ce jour est 'a peino la centi~rne partie do ce qui aurait Pu et d6 k~re fait. T1ous les peuples qiii jouissent des bienfaits do la civilisation, ceux m~me qui ne les goei'tent qtie d'une manie're imparfaite, out senti la n6cessit6', l'inestimaable prix de cet art. Ils le supposaicut chez-ceux -qui se donnaient pour m~decins. Les m6decins eux-m~mes ont, dans prosque totis les tomps, affect6 devant leurs malades d'en avoii' pleine et enti~re possession; mais, entre eux et dans leurs 6'crits, uls ont chierch6 ' masquer les lacunes et les contradictions de- leur pre'tendue science, en 6puisant les ressourcos de la dialectique hi constn'uii'e des syst 'emes avec des conjectures, des hypoth'ses, et des d~finitions, ot entass6 nm~me syst~mes stir systemnes, afin que chaque secte, son chef en tate, puit se vanter d'avoir e6love'tin temple digno du dieu qul y rend ses oracles h tout venant. Los temps los plus rocule's font souls exception sous cc rapport. Jarnais on ne Cut plus pre's do d~couvrir Fart de gti&. rir qu'a' l'6poquo d'llippocrate. Cet observateur scrupuleux cherchait la nature dans la nature. 11 d~crivait les maladies oxactement, sans y rion ajouter, sans emprunter des couleurs 'a ]a peinture, sans se permetire ESCULAPE DANS LA BAANCE. 379 aucun raisonnement. Nul me'decin n'a surpass6 depuis son talent pour l'observation pure. Une seule branche de la m~decine manquait encore 'a ce favoi'i de la. nature, sans quoi it aurait possM6 rart -tout entier: c'est la, connaissance des rem~des et de leur ernploi. Mais it n'.affectait pas non- plus d'avoir cette- connaissance:it avouait in~me qu,'elle liii manquait, en ne prescrivant presque aucun-m'dicament, et se contentantdosu mettre le re'gime "a quelques re'gles. Tous les si~cles post~rieurs "a Ilippocrate ont d~cg& n6r6; is se sont tous plus ou moins 6cart6s de la. voie trace'e par lui, si 1'on en excepte les derniers partisans de 1'honorable secte des empiriques, et jusqu'a' un certain point Are~tee (I). Les, sophistes p6ne'tr~rent en m~decine. Quelquesuns chierch~rent l'origine des maladies dans un principe ennemi gdne'ral, dans un poison produisant presque tous, les maux qu'il fallait comnbattre et ane'antir. De ha 1'ide'e de ces antidotes redunissant un nombre immense d'ing~r~dients, qui devaient gu6rir presque tons los. rnaux; de ha' cette th6riaque, cc mithridate et autres compositions analogues taut ce'lebr~es depuis, Nicandre jusqu'a' nous. C'est de ces ternps anciens quo date la malbeureuse Wde qu'en m~lant ensemble beaucoup de drogues, it ne peut manquer de s'en trouver une dans le nombre qui soit apte Nt vaincre 1'ennemi de la sant6, en admettant m~me qu'on counfit peu ou qu 'on ne conn~it pas du tout la. tendaace de chiacune. Cetto opinion fut partag~e' par Galien et par Celse, par les derniers (1) Quelque pittoresques que solent ses descriptions de maladies, ce ne soot cepondant que des tableaux de gdndralit~s extraites de plusicuirs cas iridividluels. Ilippocrate We~n avail point agi ainsi, mais Ics pathologistes modernes out suivi ]a n~me inarceli qu'Ardtde. 380 ESCULAPE DANS LA BALANCE* m~decins grecs et par les Arabes. On ne s Pen est pas de'parti au renouvellement des e'coles de me'decine, a" Bologne, Padoue, Seville et Paris, pendant le moyen Age. Elle domine encore dans ton Les les e'coles roodernes. Durant toute cette grande,.periode, qui embrasse presque deux mille ans, 1'observa Lion pure des maladies fut ne'glig~e. On vonlait montrer plus d'art, et 1'on allait hi la recherche des causes premie'res de ces maladies, parce qu'on s'imaginait qu'apr~s les avoir trouvdes il serait Facile de choisir des reme'des con ire cules. Galien imagina dans cett~e vue un syste"me, celui des quatre qualite's et de leurs degr~s, et jusqu'a un sie'cle ct demi avant le n~tre, cc syst~mc fat suivi aveugidment dans tout notre lu~misphere. Mais, en s'dtayant de toutes ces chimeres, on no, guerissait pas plus qu'avant leur invention; loin de la" m~me, on gue'rissait momns. Quand it Put devenn. pluis facile de communiquer ses ides ct de se faire un nom en fabriquant des hypothe~ses, quand on put lire los 6crits des autres sans de grands frais, en tin mot apre~s linvention de l'im~primerie, les systt~mes se multipli erenL et so renverserent les uns los autres jusqu'aux temps les pluis rapproclids de nous. Alors les maladies furent attribudes tant~t "a 1'influence des astres, tant~t 'a cello des mauvais genies et des sorciers; elles le fureni par los atchimistes ýi lour sel, Ia leur soufre cit t leur mercure; par Sylvius, "a I'acide, a ]a bile et 'a la pitnite; par los iatroat e ti ciens et les mo'aniciens, ' I'a formne des particules, " a l pesanleur, ai la. pression, an frottement, etc.; par les humoristes, "a certaines (Acretd~s des hurneurs; par ics solidistes, a des chiangements dans Ia tonicild do Ia fibre ci l'6tat des nerFs; par Roil, 'a une modification dans la composition intirne et la forme des molecules; par les HSCULAPE DANS LA BALANCE. 383 le~s phenome~nes du corps humain en sant6. La science ne s'est gu "re enrichie depuis ce grand homune. On y a seulement ajoute' le peu que des substances, des forces ou des lois nouvellemnent de'couvertes pouvaienl nous apprendre touchant les fonctions de 1'6conomie (J), Mais, nine ave~c toutes ces ressources, ii est peu. de fonctions qu'elle soilt capable d'expliquer d'une mani "re Qonforme "a la ve'rite. La physique a 6te frequemment assez peu modeste pour s'immniscer dans 1'explication des phe'nome'nes de la san tec de ]a mnaladie; ainsi, cule a pr~tendu que les, lois de la production, de la combinaison et de la propagation du calorique- et de, l'dectricitl' dans ic monde inorganique pouvaient, servir, sans nul changement ct sans la nioindre exception, -a rendre raison des operalions de la vie. Mais nulle des sciences pre'iminaires dui m6decun n'a 6gale" la chimie sous Ile rapport des pre'tentions. 11 esl de fait qu'elle explique quciqucs-uns des phe'nome'nes dui corps de 1'homme bien portanl cet malade, ct qu.'elle nous serl de guide dans la pre'paration do, plusicurs m6 -dicaments. Mlais on ne saurail, croire combien de fois Ai lui esl arrive' d'usurper la domination dans les theories phiysiologiques et pathologiques, ci de se mnonlrer promple ý autoi'iser l'emploi de tles ou tels reme~des. Je r~p~le qu'il est digne de toules nos in~dilalions de rechercher comment ces sciences, si recommandables 'a taut d'autres e~gards, ci qui ont inarch6CA d'un pas si rapide depuis momns d'un-demi-sie'cle, flo ft cependani pas contribu6 d'une manie're notable "a perfectionner le trailement. des maladies. Essayons d'en Irouver la cause. (1) Voyez C. F. Burdacli, Trait de physiologie. 38h. ESCULAPE DANS LA BALANCE. L'anatornie nous montre bien 1'ext~rieur de toutes les parties qui peuvent,tre se'parees par le couteau, la scie ou. la macera Lion; mais cule ne nous met point ii port6e dWen contempler 1'int6rieur. Lors mt~me que nous ouvrons un visc~re nous n'aperccVOns que l'exte'rieur de ses surfaces internes. Quand nous anatomiserions des animaux, ou m~mc des homnmes vivants, nos regards n'7en plongeralent pas davantage dans 1'inte'rieur des fonctions cx~cutees par Ics parties quc nous aurions sous les yeux. Les meilleurs microscopes n'accroissent pas non plus la porte'e de notre vue "a cet, egard, lorsque la refr'action ne les rend poin-t pour nous une source d'illusions. Partout, et do toutes les rnanie~rcs nous ne voyons que les dehors des organes, qu'une substance grossi "re; notre ceji terrest~re n Paper4~oit jamais 1'essence intime ct, les de'tails de 1'ope'ration. 11 est, vrai qu'en re'unissant, des experiences pures et des me'diiations impartiales aux donnees fournies par l'anatomie, la physique et la chirnie, nous somrncs arrmv~s ý nous faire une assez grande masse de propositions vraisrniblablcs sur les fonctions et les phe'nome~nes vitaux du corps hurnaina en sant6', parce que, dans le corps qu'on appelic sain ou bien portant, ics phe'nomenes se reproduisent avec assez de similitude, ce qui a permis de les olbscrver souvent et compara tivNemen t sur tous ics points de vue des connaissances qui y ont qucique rapport. Mais cc n'en est, pas momns une ve'rite', et tre~s de'courageante, que les notions anthropologiques on physiologiques commiencent ai nous Atre inutiles pre'cise'ment aussit6t que lc corps s'e'loignc de la sant6& Toute explication d'un acte morbide tire'e de cc quc nous savons sur les fonctions en santen'West qu'une pure illusion, qui s 'ecarte plus ou momns de Ia ve'rite'. Du momns anquons ESCIJLA1PB DANS [A BALANCE. 385 nous alors de signes auxquels nous puissions roconnaitr'e l'exaclitudo do ccs explications ainsi transporte'es d'un dornaine dans un autre, et de temps en temps elles sont, rFuk spa('eprine qui los juge en dernier ressort. Ainsi tine explication ne convient, point ý 'a morbide pal' cola soul qu'elle s'applique 'da IMt de sante'. Que nous en fassions l'aveu on. non, ii -n'est quo trop vrai qu'au moment oui nous cherchons 'a con tompier anthropolog-iquemont l'6tat du corps malade, un voile, 6pais s'e'tend sur nos connaissancos physiologiques, qui auparavant jetaiorit un si VIF 6clat. Tout notre savoii' en phiysiologric s ecroulo quand ii s'agit d'expliquer los ph6'nomenes qui ont lieu dans un corps malade. iI n'en reste presque rion, rion dui tout m~rme, dont nous puissions tirer parti. A la v~ri[6', l'application forc~e dos axioines doel'anthropologie "a la pathiologic notis pormiet bien d'arriver ai une sorte d'explicatLion, mais ce n'est jarnais 14 qu'une illusion, uno orreur capable d egarer. La ch~imie no devrait, pas pr~t~endre "a oxpliquer, d'une manie'ro exacte, la marchie anormale des fonct~ions dui corps malado, ecue qui de'jha y parviont si rarernent Iorsqu'il no s'agit encore quo do l'6tat do sant. Nous ditollo cc qui devrait avoii' lieu d'apre~s 505 axiomos, c'est tout autro chose qui arrive. La vitalit6 l1'emportc sur elie dans l'I6tat do sante", ot plus encore dans celui do mialadie, ohi tant d'auitrcs puissances inconnUos oxercent, aussi leur action. Elio no devrait pas non plus s'immiscer ai prononcer sur l'opportunit,6 ou l'inopportunit6' des rnidicaments, puisquuo cc qu'lJ y a do nuisiblo ot do salutaire dans ces substances no rentre pas dans le point do vue sous lequel. ollo los envisage, ot qu'olle n'a pointi do principes, point do mnesuro, qui lui peri'ettent (10 1.25 386 ESCULAPE DANS LA BALANCE. juger Si edies seront ou non utiles dans les divers cas morhides. Ainsi, 1'horncme qui s'adonne "aIFart de gu~rir a ton~jours 6t isoi6, d~laisse par ses sciences accessoires lant x'an tees, abandonn~e par' ses syst 'nws hyperphysiqucs; tous ces prd'endus secours font de~faut lorsqu'il se pr&sente scuiement une fie'vrc inlerm~ittente qui n'a pas vouiu. ceder aux 6vacuants et au. quinquina. Que fai re en pareil. cas? dernand - t-iI "a ses oracles; queule conduite~tenir pour arriver 'a un resultat certain? Un profotid silence est la seule r~ponsc qu'ii regoive. 11 renire alors en lui-rn~nc, ei la malencontreuse Wdce li vietit quc son irresolution, relativemnent "a cc q11i doit faire dans ce cas, depend de cc qu.'il ne connalt point la. nature intim~e de la fie~vre intermit tente. 11 f'euilictic vingt des ouvragcs les plus cMllebrcs, et si les auteurs ne se soni, pas copie's ics uns les autres) ii trouve autant d'explications difki~rentcs qu'il a ouveri de livrcs. Laquelle de ces explications doit-il. choisir pour guide? Eiles se contredisent tou tes. Je vois bien, sc dit-il, que cette marche ne peut me iencer a rien. D es lors, ii ne, s'inquie~te plus dc ]a fievre intermitLetenicttcin s'attache qu'a' savoir quels. sont les m~dicainents qui, iiid~pendamnment, du quinquina. et des e'va.cuants, out ~610 pre~onise's par 1'expe'riencc de tons Ics temips. 1I ouvre de nouveau ses l~ircs, etiii apprend, 'a sa grande surprisc, qu'une foule immense de rern~des sont dev enus cIlbrcs contre la. iehvrc in termitten te. P~ar lequel comnmencer, que donrier cusuite, et par cii terminer? 11 promne DCscs regards tout autour dc I~ui; mais nuil amigoconducteur nuc 1w apparaft, ct nulic inspiration du ciel Dc LIii souffle "a l'oreilie queule est. la [ESCULkPE DANS LA BALANCE~..8 387 sublstance qu'iI doit choisi*r p'armi uflSi grand nombre. Quoi de plus na~ture], quoi do plus co-nForme 'a la faiblosse humaine, qu.'en 1'absenco -do tout cc qui pourrait dirigor son choix, ii prenno le F~cheu~x parti do mdler ensemble un grand nomb~re des antif~briles los plus renormmes, et. do fair-e prendi'e le me'lange 'a son malade? Qutel autro moyen d echapper "a l'embari-as oii ii so trouve quo de r~unir ai-nsi plusiours drogues? Personne jio pouvant lIui diro Si l'unoe d'ollos posse~do une nature diCffrente de colic des atitres, ii croit n'avoir rion de mioux "a Faire quo doen introduiro plut~t plus quo momns dans sa Forrnule (t). Et quand bien m~me, ponse-t-il, chaquo ingrr6dient diff~rorait des autros par sa manie're d'agir, cc qu'il y aurait encore do plus profliablo serait do multiplier dans la mixture le nombre des substances qui sont re'pu t6es antipyre"tiquos. Ce sorait jouer do maiheur, penso-t-il, si, parmi le grand nom bre dc substances qu.'il fait entrer dans son elixi~r, sos pilu~les, son 6lectuaire, sa potion, son apoz~me, ii no s'en trouvait pas une anu momns capable do (1) Les mWdecins savants cherchenit A excuser la complication de leurs recettes journalires, en disant que ]a plapart d~s'Ingr~dienits y oa~t dti introduits d'apr~s des vues rationnelles, c'esL-A-dire d'apr~s les indicalions qui, chaque fois, se pi'~sentaient, et que toute receite, construite d'apr~s les r~gles de Part, doit avoir tine formne ortliodoxe, c'est-Ai-dire comprendre tine baseou substance fondameniale, un corrtectif piopre Ai oLbvier aux incoflvdflients de la base, tin adluv-1ant destiinds ý couvirir les faiblesses de cette ifl~ifl base, et un excipident ou ve-liicle qiui donuc la forme auti out. De ces deux excuses, la premifre repose sui un fait imnaginaire, et la secoiide sur des subtilitds scolastiqucs; car comment se fait-it que P'opium ajout.6 ne procure pas de sommeil, iie. les swis neutics ne produisent pas d'effetl axatif, ou que l'eaut de sureau ne porte point Au ]a peaui? Puurquoi les midlanges qtii con Lienneot ces (1iveisCs, substancos ne produisent.-Ils point ces divers effets, dans ]a niijoriid des cas, si les indications qul out ddlerrmind Au les adnicitre 3ta~.nt, ex~actes? 388 ESCULAPE DANS LA B3ALANCE. lkitiro du bion. It pent sc faire quo ia substance utilc soiL le miiedicamont lo plus frais et le plus 6nor~giquc, et, quo los autros moins utiles, ou mc~me propres ýi retarder ]a guelison, qui l'accompa.gnon11t, soiont los nmois activos. E-'spe4-ons-Ic, et rapporlons-nous- en au. hasard. JPericuloswe plenumn opus alece! Quo penser d'un art qjui base sos, opera Lions su1 le hiasard? Mailnleant, quo cc me'dicamont compose sodt effica1co, ou qu'il noe Ic soiL, pas, jo demande comment on a appris quo idlle on (dile drogue conviont dans la fie*vilo intermittente? Les matie'rcs me'dicales, mic r6pond-on, le disont, en tinitant; de chiacune. Mais, d'oii leur vionnont cos rensoigrnernents? Indiquoz-moi los autotirs qui 01)1 employc6 chacuno do cos drogues, sculo ct sans m-nelango, dans des f&vrcs interinit~tontes. Oh! jo no lc puis. Los uns citent, dos garants, on (I'aut~res matie'rcs nimdicales, "a 1'appui do ce qu'ils avancent. Los autros Ino font aucu-no citation, ot, no disent cependant pas do'oit s savont cc qu'ils nous ensoignont. Feujiloetons cependant los ouvragos do ceux qu'on nous donne pour garants. La plupart no doivcnt pas la conviction qu,'ils e'talent Ai louis propros cxp~rioncos. Us ci tent, d'autres mahie'ros ninlicalcs, ou bien PRay, T1abernwAmron (anusrfragus, Fuchs, rrou rnofort, Bauhin, Lange, etc. Et ceux-ci, quo discnt-ils? Its renvoicut, "a la pratique doinestique. Des paysans, des gens, sans instruction, ont constat6 lc fait dans teib ou, toile contre-c. Et los autres garants, quo nous apprennent-ils? Ibs disont avoir employe" avoc succes telle ou telie JESCULAPB DANS LA BALANCE. 389 drogue simiple, non pas seule 'a la. verit.6, mais m~lv-o avec d'auti'es, coinme ii. convient "i 'in m6decin savant do Ic faire. Cepend-ant, ls n'en pe~nsaient pas mnoms pie I'hceureuse irssue devait leur 6tre attribu.6e, eL non point misc sur le compte des autres drogues. Belle consolation! excellente conviction quc colic qui repose suir une simple -opinion de'nue'e de toute probabilit6! En un mnot, presque toutes- les autorite~s, en cc qui concerne les effets des substances m6dicinalos simples, reposent, finalemnent, ou suir I'ernploi Lumnultueux de ces drogues m~lh'es avec d'autres, ou suir la pratique domnestiqite, c'cst-ý-dire suir les essais faits au. hasard. par des personnes 6'tiang'rcs 'al'art, et qui ont trouve' telle oa. idlle substance utile dans tello ou tolle maladie, cornime si celui qui n'est pas me'decin pouvait, distinguer los maladics! C'est ]a vraiment unc source bien cortaine eL, bion p)ure pour notre fib~re rnatiere m6dicale! EL coepndait, si l'horme 6tranger "a lart n'avait pas Fait (1des Ssais 'a sos risques et, pe'rils, s'il n'avait pas ti'ansrnis ses cxp6 -rionces,'i d'autros, riot-s ignorerions le pcu. n~me quc nous savons de la pliipart, des in6dicarnerits; car, si j'excopte cc (ju'onL faitLtin petit nomnbre (ihoni-nes de mnerite, commec Conrad Gesner, Stoerck, Cullen, Alexander, Coste eL, Willemnet, (1), qui ont omploy6 des rnddi - camienis simnplos, sans nul rn~Iange, soiL clans des mala(lies dtetrmin~es, soiL choz des stijets Ihion porlants, touti cc que los m~dccins nous Capprennent nWost qu'opinion, croyance, rnensonge. AMarc [Herz pensait quoI0- phellandre avait tgu~ri Ia-plithisie ulc6rouse, uoiqti'ilI ioi~t (1) Mlatire mtuidcatc indigene, Nancy, 1793, in-8. 390 E#SCULAPE DANS YA 'BALANCE,. donne' conj Iointement, avec plusieurs antics choses () Quand Lange assure que le vulgaire emploie fre'quemment ]a plante seule dans cette rnaladie, ce qu'il dit est d'un Mien plus grand poids pour moi que IlIopinion dui consciller I-Irz, par ]a raison toute simple qu'iI s'agit chez 1Fun du pphellandre mMI avec, d'autres dr'ogues, et, chez l'auli'e du m~rme, vegdlal exempt de tout me'lange..La mati~re me'dicale n'd~ait pas dans un. plus ch6tif dtat aux temips n~me les plus recuIe's. Alors elle avaiL pour source les, reeits de gu~risons par des simples consign~s dans les tables votives. Dioscoride (2) et Pline onte 6videmrnent eu sous les yeux les grossie'res de'couvertes dui vulgaire en dcrivant ce qu'ils nous ont laiss6' sir les effets, de m6dicarnents simples. Ainsi, nous n'aurions point fait un. pas do plus au bout de dix et, de vingt si'ces! Source unique de nos connaissances sur les vertus des substances rnddicinales, combien (u es trou.Jble! Et voila" cc dont Ic corps savant des m~decins se contente dans un si?~cle aussi kclair6 que le n~ti'e, Iorsqu'il s'agit, de la chose la plus importante pour les rnor-- tels, dui plus pre~cieux de tons, les biens, terrestres, la vie et, la sa.-nte'dodclhomme! No soyons done pas surpris dui r~sultat. Si, apre's de tols, anue~c~dents, quelqu'un so trouivait encore qui espdrAt que la im~decine fit an seul pas vers la perfection en suivant cette voic, ii. faudrait que la. na(1) Tel estIle proci~d ~gdjm~aleoicnft suiVi, et inexcusable, de tous nos i-ntdecins. itmais jis norclonunct tine subsiance seule; toojours uls ]a rn~leni avec d'aoiies choses, C'est-5i-dire, pour parler le Ian gage scientifique, qu'ils Cerivcnt (d(ssicceties. on ije peul appeler recette, dii Gruner, * pe cc quf, roitfe-ime p1 osicurs iogr(,dientz A insi voos Vools crevez les )-eox, afin d'y oji plus clair!1 (2) De imatcria critica, c~ir. C. Sprcngel, Lipsi-- i 8".,-2 vol. in-8,. ESCUL&PIH DANS LA B4LANGIIA 391 Lure lui -ei't reFus6' -toute faculte' de distinguet la v-raisemblance de l'impossibilit&' IPour combler la-mesure des erreurs et des illusions dans l'emploi des in~dicaments c6ntre les- maladies, on a imnagine' la pharmacie ruoderne, art dont l'existence repose sur le me'lange de. ces substances. Jam-ais les form~ul-es cornpose'es ne'tomberont dans un discredit absolu', tant que Ie corps-maintenant si puissant des apothicaires. conservera son influence. Temps maliheureux du moyen Age, qui produisirent un Nicolas Myrepsus, 'a 1lexemple duquel paru rent ensuite tant, d'antidotaires et de codes en Italic et en Alleinagne! Auparavant, les apothicaires n'kaient quc des marchands non privil~gie's de. medicaments simples, des, droguistes. Tout au plus vendaient-ils aussi, mais sans y Atre obliges, un peu de the'riaque et de mithridate,avec quciqucs cmpi~trcs, onguents-et sirops "a 1 u-sage des gale'nistes. Le me'decin n'achetai-t que chez ceux qui d6bitaient des marchiandises doeIbonfle qualiL6, et ii rn~laiL ensemble ces drogues simnples d'apre~s ses propres lumie'res. Personne ne l'emupchait, non plus de les donner hi ses malades avant d'en avoir ope'r6 Ie'nilange. Mais depuis que les couvernements ont introduit des Dispensaires, c'est-a'-dire des re-cueils de m~dicatments compos6s dont on doit avoir provision, ii est devenu n~ccssaire do r~lunir les apotbicaires en corporation, ci. de l-eur don ner, en &change de l'obligation qUi leur 6tait impos6e, un inonopole en vcrtu duquel leui' nom~bre se trouve fixe et restreint, afin qu'ils ne puissent pas sc nuire les tins aux autres par la concurrence, et que Its drogfues disp-endieuses lie s'alLe'rcnt point par d~faut de debit suffisait. .392 ESCULAPH DANS LA. BALANCE.,L'autorit6 ayant commris ha faute de sanctionner ces mdlanges inFormes dlans les dispensaires, iit6Malt effectivemnent equitable qu'elle. accordaXt aux pharmaciens le privilege exciusif de les d~biter. Mlais son premier tort a 6te' de pr~ter appui "a l'art absu rde des mix turcs;- car, s~ans son intervention, le commerce des substances me'dicinales simples serait rest6 cc qu'il 6tait auparavant, et 1'on n'aurait point eu bosoin de ces privileges d'apo-. thicaires, qui peu ý peu ont port6' un prejudice incalculable "a la me'decine. Tous los dispensairos, depuis lo-s plus anciens jusqu'auX plus flodernes, ont donnea ~ chaque formulo composee un nom, bien sonore, omiprunte de ]a maladie qu'elle e'tait destin~e 'a guerir, et apre's chaque formulo vient une instruction sur la manie~re de -s'en servir, avec des Moges sans fin. Par ]a' los jeunes m6decins so trouver'ent pouss6s 'a employer les me'dicamnents compose~s de preffi'ence aux simples, d'autant plus que les premiers avalent pour eux la sanction des gouverne.monts. Les apothicaires une fois investis du privil6ge, leur int6r~t edait d'accrolt~re autant quo possible le nombre des me~1angres, dont its tiraient bien plus de profit quo des drogues sim pies. C'est ainsi quo le petit dispensairo in-octavo de Yalerius Cordus fit place peu 'a peu aux Codes in-folio do Vienne, do, Prague, d'Augsbourg, do Brandebourg, de Wurtemberg, etc. De~s lors, iitn'y cut plus tine sonic maladie connue conti'e laquolle le dispensaire n'offrit une foule do medicaments composes, ou au moins do formules accomnpagndes d'6'loges pornpeux; d~s lors, on fut homme do I'art acbev6, pourvu. q'on tint entre les nmains tin do ces recucils de rocettos sanctionne'es par l'autori(6 locale. Quo pouvait-il, en ESCULAPE DANS LA BILANCE. 393 effet, nianquer "a celui qui voulait gu&rir les maladies? Combien on hii avait rendu facile l'tude et I'applicalion du grand art! Ce nWest quo dans ces derniers temps qu'on a fait subir queiqucs modifications ý cot 6lat de choses. Les formules des dispensaires ont re~u des noms momns empreints de charlatanisme, et 1'on a diminu6 Ila liste des composds surtout qui doivent exister tout pr~pare's d'avance clans los pharmacies. Mais ii resto encore un bon nombre de formules magistrales (1). Le temnps avait fini par obliger 'a rayer les perles, les piorres gommes, los be'zoards, la licorno, otc., jadis d'un si grand rapport pour les apothicaires; les preparations des medicaments avaient Me' simplifi&es, personne ne demandait plus de l'alcool cohob6" dix fois, ou du cao-. m'las qui ecit subi douze sublimations, et ['introduction de taxes plus s~ve~res pour los pharmaciens mona~ait de converlir leurs anciennes -mines d'or en simples mines d'argent, lorsque tout 'a coup los chioses prir-ent inopin6'ment une tournure des plus favorables 'a leurs intk-ts, et par cela m~me d'aulanL plus prejudiciable "a la me'doci ne. Les anciens re~giements rclatifs "a la me'decinc (2) avaiont de'jh commence' i donnor aux apoihicaires le monopole de la preparation des medicamonts cornposes, et a rostreindro sous cc rapport l'action des m6decins. Mais les lois iiouvrelles ont mis la dernie~re rnaiiu 'a cette ceuvrc en interdisant aux m~decins jusqu' a la facult mAine do convertir les medicaments simples en me'dica(1.) Voyez Jourcian, Phar-macope'e universelle, ou conspectus de foules les pharmacop~es, P~aris, 1840, 2 vol. in-8. (2) Par exemple, Con-stitutiones Fr-iderici 1!, imperatoris. 39l4 ESCULAPE DANS LA BALANCE. ments composes, et de fournir aucune drogue. medicinale quelconque 'a bours malades (t). On ne pouvait. travaillor d'une manie're plus efficace at ]a ruino de la medecino. Trois motiFs avaient Pu dormer lieu "a ces dispositions 16gisla lives; on avait pu se demander: to Y a-t-il chez los. m6decins mcodernes incapacite" assez notoire do pr~parcr los m~dicaments composes, et mmem de poser condvenablement les substan-ces simples, pour qu'on doive leur interdiro ceite faculte", comme aux sages-Femmes le ruaniement du forceps? Si cette cruelIle supposition dtait fonde'e, comment les m~decins, pourraient-ils formunuer des recetles, c'est-ý-dire prescrire la maniei'o do m~1er ensemble plusieurs m-nedicamaents, quand on los jugerait. incapablos d'exe'cuter euxm~mes ce qu.'ils ordonneraient a'-d'autres de faire? 20 Ou hien n'en a-t-on agi: ainsi que dans l'int'rkt des apothicaires, auquol la -dispensation des reme'des par los m6decins. oux-memes aiirait Porte' atteinte? Si la i-n6edecino n existait. dans le monde qu'ý cause des apothicaires, si nos fre'res ne tombaient malades que pour nourrir los pharmaciens, si des hornmes instruits devaieut so faire me~decins, momns poni' guurir leurs scmblables que. pour contribuer 'a enrichir coux-ci, alors on coucevrait quo la. dispensation des m~dicameats fiui interdite aux m~doc-ins et livr~e au monopole desg apothicai res. Ou enfin, lad--on faiL dans IlIinLerkL des malades? On devrait ci'oire quo tel. a ke' en effet, le but des lois relatives "a l'exercice do la rn~decine. Examinons s'il a W at~teint avec cellos qui sont on viguour, (1) Voyez Tri.lhucliet, Jurisprudence de la mi.decine, do la chirurgie ct. de Ia pharmrtucie en France, Paris, 1834i, p. 34i6. ESCULAPE DANS LA BALANCE. 395 -En ne dispe-nsant pas lui-m~me les rn6dicarnents, le m~decin perd l'babilet6 n'cessaire pour exe'cuter les pe'cd's qu'exige le rme'ange de plusieurs m'dicaments, qui la plupart, du temps exercent une action chimique les uns sur lies autres et se d~coinposent plus ou moins. Peu 'a peu. ii devient de moins en moins exerce' a cet art, et finit par ne plus pouvoir donner aucune formule de'taillde (1), par en 6crire mn.me qui enoncent des substances incompatibless, et par d-evenir ainsi ]a ris~e du pharmacien. De's lors, il se trouve entie~reinent 'a l merci de ce dernier. 11 faut que lec docteur et son malade se contenlent de ce qu'il plaft 'a I'apothiicaire, ou m~me 'a son apprenLi-, de faire. Le m~decin veut-il, par exemple, prescrire sous forine de poudre de la myrrhe et du camplire "a parties egales, le de'Faut d'habitude dans les manipulations luii laisse -ignorer que ces. deuix substances ne peuvent jamais. produire une poudre, et, qu'clles donnent, lieu 'a une masse onctucuse, "a une sorte de liquide, Ioi'squ'on les broie longterups ensemble. Ou hien alors le pharmacien, pour jouer pie'ce au me'decin, envoie la bouillie, en place de poudre, avec des annotations pleines de sarcasmes, ou bien it- Irompe. le'docteur, pour conserver ses bonnes'graces, et donne au malade autre chose que la prescription, une pouidre brune quelconque ayant l'odeur du car-nphrce. Un m6decin prescrit-il, contre lh'hmoptysie uiie poudre d'alun et do set. comn-' mun broy~s ensemhle? Quoique ces deux sels soient, (1) VoMi comme on arrive A un rdstiltat qui ddý en eflet, est presquie g~ndraI aujourd'hui. Le inddecin en est re'duiL a ne plus oser iniaginer lui-mn~we une reccite; ii e-st force de copier toutes celles dont ii a besoia dans quelique dispensaire COuIIU, pouir ne pas s~exposei' au (laf)ger de comnmettre des con Iradictions et des hicoosdqu-ences pharmaeceutiques. 396 ESCULAPE DANS LA BALANCE. cliacun ýi part, uno substlance s~che, copondant cc n'ost point une poudro: qui re'sult~e de leur trituration en commun, mais un liquide, cc que ne pouvait dovinor le e'dccin qui n Ia point iliab~itudo de dispenser luim~mo los reme'des. Quo fera l'apothicaire en pareil cas? 11 no lui icste que l'alternative de blesser lc doctour, ou de lc (romper. Est-il possible quo do telics collisions, et mulle autres dui m~me genre, tournont jamais aun profit (los malades? Des me'prises do toute espe'ce quo l'apothicairo ou ses de'leogue's commettent, dans los m6lango s, soit par igno-. rance ou precipitation, soit par d6faut, d'exactitudo, ou par calcul d'intercd jprive, sont pour los connaisseurs qui analysoni, ces m6lan~ges, un proble'me do solution souvent difticile et m~me parfois impossible, lorsqu'il s, nri digre'diolnts tir~s du r"gno v~g'tal. Combion la (liffiCUlt DO doit-elle pas 6trc plus grande encore pour to rn6decin qui n'a jarnais cii occ~asionl do pira liquor la phai'macio, h iqui m6mc l'op6ration d'assoCicr dos m6 -dicamonts est interdito!1 Comment recannaiti'a-t-i1lels m~prises on los falsificati~rns qu'un. autro aura Pu cornmetire en Ox~CU (ant sos prescript ions?,S'il no s'en aperc~oit pas, ce qui so coneoit aisomoint dans I'etat borne' do sos connaissances, (juels inconv6nients nO Pout et nO doit-il pas rt~sulter do Iajpourl ls rnalados? Et, s'i1 nO los de~couvrc point, comment omp~cher los gareons du phacrrmacien (10 rire 'a sos de'pens, lorsquil. a lo dos tourire6? En privant Ic rn~decin du (Iroit do dispenser luimn~noelos me'dicamo11nts, los choses lournent dans tous loS cas au plus grand profit (10 l'apothicaire. D'apre's quelle taxo e'~rificr 55 feffl~oircs? Et s'il craint uii con ESCULAPE DANS LA BALANCE. 397 ir6le, sa CODScience ne to dero-t-elle pas qu'il roniplaco une substance dispondiouse pari une autre qui l'eSt moins, substitutions que beaucoup de pharmaciens oni. poussees jusqu'a la fourborie? Dc paroils n6faits so commettent dopuis plus de quinzo cents ans. be petit livre de Galien, WEPI, nous r6vle d'ji des traits de cc genre, et l'on pourrait composer uno petite libliotheque de tous les livres qui ont 6(6 publi6s sur les falsifications ct les troruperios que so permettent les apothicaires. Quelle confiance avoir, d'apres cela, dans un traibement qui a pour but do guerir los malades! Mais, dira-t-on, los lois sur l'exorcice de Ia m6dccino n'ont pas song6 aux pharraciens seuloment; elles so sont occupees aussi des m6decins, qui re~oivont tant par recette. Ainsi on accorde au medecin la m~me somme pour la recetto qu'il copie dans un dispensaire imprim6, que pour cello dont la conception liii co'ite une hoire do Iravail! Itonnez-vous do ce qu'il aime mioux faire des copies, dont ii pout executor un grand nombre dans une seule matinee! tonnez-vous do cc qu'il 6crit beaucoup, plus nme oque ne l'oxigentles inter6ts du malade, puisqu'il est'pay6 on raison du nombre do ses recotios, ot qu'il a bosoin du prix do recotlos multipli6es pour assurer son existence ou pour vivre dans lI splendour! Adieu donc, art de gu6rir! adieu, salut des nalades! A part mrno tout cc qu'il y a d'humiliant pour un savant, pour un artiste do premier ordre, commo dovrait 6tre le medecin, "a so Faire payer d'apres Ic nombro do ses copies o de ses pas, ii est bien certain que l'institution manque son but. La w6decine se trouvo reduiie la condition d'une profession vulgaire, et son exercice 398 398 ESCULAPE DAN.S LA BALANCE# dovient Ic plus me'eanique de tous les ine'tiers: Ie me'decin 'c'rit des rocettes, sans s'inquie'ter du re'sultat, et prend s505 1io~nraires. Comumrent pourradt-on le rendi-e rosponsable du re'su1 -tat, puisque ce n'Iest pas liii qui prepare les reme~dos (1)? Celte pirc'aration ost confi~hopar Ittat i un autre qui n'a no-7n non plus "a d~m~ler avrec ce re'sultat, los cas exccpt~bs cii it commet d'e'normos erreuirs, et ju 'Ofl ne pout soumettre 'a aucun contrcdo pour los inexactitudos sans nomlbro qti'il commot dans la preparation des remiedes cotnpos~s, parce que, la plu part du temps, ii ost imnpossilble, quandl uno Fois le melange est fait, d'ap.. porter la preuve do ce qui dovrait ddposer con Ire lui. L'art do gu~rir ayanl pourl but le salut des hommes, c'ost-ii-diro lo plus noble et le plus important do tous Ics acbes, la nature m~me des chosos voudrait qu'il fcut de&Fondu au. mddecin, sous poine correctionnelle, ou sous poino de mont, do faire pre'parer par d'autres les reme~des nDcessaires ii ses matades:ii dovrait 6tre tenu de los preparer lui-mn~me, afin do pouvoir rn'pondi'o des effets qui en re'sutitent. Mais personne n'aunait jamais imagine a priori qu'il pAt 61no d'fendu au m~decin do prt'parer lui-m~me ce qu'il emploic pour sauvor la vie de sos somblables. L'attonite' aurait du' bien plut~t de'fendre 'a un Titien, utnt Guido JRoni, 'a un Michel-Ange, "'a un Corre'ge, ait un Raphael, at n tMons, de preparor eux- m~mes les coutours dent its so senvaient, et Jour enjoindre de los (1) A proprernent parler, tin traiternent est one sorte de contrat que le inalade J)aSSe avec le mnddedin seul: do ut facias. Le me'decin lvi proniet secoutrs, lui prornet des re-n~des salutaires et pr-dpards- aussi bien qtia possible. Mais iI ye dc'pend pas dceJli de remplir celte proinesse, les lois iii en interdisent la facultý; la promesse doit ýtre reniple par un tier~s qui n'esL pas lid avec le malade par un contrat. Quefle inconsdquence I ESCULAPE DANS LA BALANCE..399 acheter dans telle boutique de pre'f~ence 'a telle autre. Alors leurs tableaux, au lie.u d'6tre d'inimitables chefsd'oeuvre, seraient devenus des peintures vulgaires et des enseignes de cabaret.. Mhis ii y aurait eu momns de mal "a cela qu. a mettre en danger ]a vie m~me dui plus vii esciave, q~u 'i toujours reste homme, en le forý,ant "a prendre des m~dicaments incerlains, pr~pare's par des personnes autr-es que celles qjui o'nt sa -confiance. Si, au milieu d'un tel 6tat de la lk'gislation, ii venait ai se trouver un m~dccin qui et"IL la sagyesse de renoncer ai cette funeste coutume de prescrire des me~Ianges de nombreux m~dicaments, et qui, dans I'int&'tk de -ses malades, corume dans ceiui de la science, vouleit ne recount' jamais qu'a'r'des drogues simples, dont la bont6 fcit facile "a constater, il serait bafoue' jusqu' a ce qu'il e~it abandonn6 une methode si fatale ýt la bburse des apothicaires. 11 en serait re'duit ou. a supporter des peps~cutions mortelles, ou "a changer de marche et ý, se remeltre aux Formules -compose'es. Dans une parei'lle alternati-ve, quel parti prend ront qua tre-vi ngt-dix-neuf '~decins sur cent? le savez-vous? Moijlesibin Adieu done, art de gue'rir! adieu., salut des malades! 400 1100 LETfUE A UN\ AJIDECIN, LETTHE A UN MJEDECIN DU HAUT RANG SUR L' UBGENCE D UINE ]RiF0BII3E EN LUIýDECINE (1). Je no puis resister, mon cher ami, au, desii' de vous, d6voilcr nma faý,on de penser tout en~iere et, mos convictions, donL ii y a loiiglemps de'j'a quo j'ai envie do faire confidence au public. Dopuis dix-huit ansje me suis 6cart~ de ]a route battue en medocine. C'6tait un supplice pour moi do marcher toujours danis I'obscurit6, avrec nos livres, lorsque j'avais A traitor des malades, et de prescrire, d'apr~s telle ou tollo hy['otlIe'se sur los maladie 's, des chioses qui no dovaient non plus qu'ý F1arbilraire leui' placo dans la matie~ro medicalo. Jo me faisais un cas, do conscience do tr~aitor los 'tats morbides inconnus do mes fri'res souffrants par ces in~dicamonts- inconnus (2), qui, en leur qualit6 do sub~stances 1re~s actives, peuvent, quand uls W'ont p~as le cachoetd'une rigout'eusc appropriation, quo le m~decin no saurait leur donnor, puisqu,'on n'a point (1) Pub~id5e en 1808, el adressde A [lufeland. (2) Nous avons, stir le compte d'un grand nombre de m~dicaments, tine foule de conjectures qul se cr-oisent et que les fails rfftitcnt ý chaque instant, un fatras de renscignernentS physiques et chimiqucs; mais nos livres ne disent pas dans quels cas dOlcrmintss de majl~dics ius conviennent et procurent 'a coup sAr ]a gudison. ils nous sont presque loul A fait inCOnflts sous le point de vuc, h proprement parler, m~dicaI. SUR L'URGENCE D'UNE lEFORAME EN MEDECINE. lt01 encore examin6 lours effets propres, peuvent Si facilement, dis-je, faire passer de la vie a la mort, ou produire des affections nouvelles et des maux chroniques, souvent plus difficiles 'i doigner que ne I'deait la maladie Jprimitive. Devenir ainsi le meurtrier ou le bourreau de mes freres 6 tait pour moi une idee si affreuse et Si accablante que, dans les premiers temps de mon mariage, je renon~ai "a la pratique pour ne plus m'exposer a nuire, et m'occupai exclusivement de chimie et de travaux lit t6aires. Mais j'eus Iielt6t des enfants. Des maladies graves vinrent fondre sur ces 6tres ch6ris, qui 6taient ma chair ct mon sang. Ales scrupules redoubherent en voyant que je ne pouvais leur procurer un soulagomeiet certain. Ohi trouvei' des secours, des secours assure's, avec notre th6orie des m6dicaments qui ne repose quo sur de vagues, observations, souvent m6me sur de pures conjectures, avec ces innoml)rables doctrines des maladies qui renplissent nos nosologies? Celui-Ji seul peut rester calme au milieu d'un pareil labyrin the, qui croit sans examen tout cc qu'on a dit sur les vertus des m6 -dicaments, parce qu'iI le rencontre dans cent volumes, qui regarde comme autant d'oracles non-seulement les d(lfinitions que nos pathologistes donnent des maladies, mais encore les pretendues cures de ces maladies d'apro's des vues arbitraires dont nos the'rapeutiques sont remplies, qui n'attribue point les morts survenues dans sa pratique i son habitude de tirer, pour ainsi dire, " la cible en aveugle, qui ne voit pas qu'il (bit s'en prendre a l'incertitude et au ndant de son art, Si entre ses mains les maladies aigue~s s'aggravent et se prolongent, si les affections chroniques se montrent rebelles pour la plupart; qui met Ie tout, mort et exasperation, stir be 1. 26 h.02 LETTRE A UN M1ý-DECIN comnpte soul do l'incurabili(6 du mial, do la d~sobe'issance dui malade, ou d'auitros petites circonstancos semblablos, et. cui a la conscience assez large pour so contentor de p-creilles excuses, pour continuer.I combattre los mala(lies, qu'il rogardo ' travers le prisme do ses systikmes, avoc des rn(Aicarnonts jusqu.'ici inconnus, dont lFaction n'osi. pas sans influence sur la vie et ]a mont. O06 donc trouvor dos socours contains? disait en sonpirani. Ie pero. accabl6' des plaintos et dos douleuns do sos chors oinfants. Partout, autour do lui, t6ne~bres cet d6sent! point do soulagernent pour son cewur oppresse'! Huit anne'os do pratique exerc6e avoc ]a plus scrupulouse attention ni'avaiont d6j,, fait connai'tro lo ne~ant dos me'thodes curatives ordinaires. Jo no savais quo trop, par ma triste experience, cc qu'on devait attendre dos ~prcCOptLs do Sydonham i.e do F. H-offmann, do Boorhaavo ci. do Gaubius, do Stoll, do Quarin, do Cullen ei. do do Ha en. Copendant, peut41tre est-il dans ]a nature m~~re do la rn6decine, comme 1Pont. de'ja dii. plusiours grands hornmes, do no pouvoir s'oevor,'A un plus haut decgr6 do certitude? IBlasphc'mo, id&3 hbontouse, rii'ecriai-jo en me frappant Ie front! Quoi! la sagoesso infinie doel'esprit qui animec l'univors n'aurait pas Pu produire des moyens d'apaisorlo soufirancos cause'es par los maladies, auxquelles cule a cependani. pormiss do vonir affligor los hor1111n es! La souvoraino, bonte' paternollo do ccluiii ue nul. nom no pourrait de'sitiner d'uno manic~ro digne do liii, qui pourvoit largernont au-x bosomsi SMeme odos animalcules inviSiblels. pour nous, qui re'pand avoc profusion la vie cet le. bicn-e'tro dans fouto Ia cr~ttaion, sorait capable d'un SUR L URGENCIE D'U E iFORME, I'N NII"DEC[NIE. th03 acte tyrannique, et n'aui'ait pas voulu quo 1'hiommto fail ai son imiage pit, avec, le souffle divin qui le p~n' Ire et l'anime, trouvor dans l'imrnensited des chiosos cr&cos des moyens propres a ddbarrasser ses, Freres de souffrancos souvent pires que la mnod ello-mn~me! Lui, le pe'rode tout cc qui existe, verrait de sang-froid le martyro auquel les maladies condamnent la plus cbi~rie de sos creatures; et ii n'aurait pas permis au genie de l'hornme, qui cependant rend tout possible, do ti'ouvor une manie're facile etsfAre d'envisagor los maladies sous leur vdriiable' pbintt do vue, 6L d'interrogyer los medicaments pour ari-ivor a savoir dans quel cas chacun d'eux. pout k2re utile, pbut fournir un secours reel et, assure! J'au~rais renonce a -tous los syst~mes du monde plut6t que d'admettre un tel blasplie'me. Non! 11 y a un Dieu, un Dieu bon, qui est la. bonte'ot ]a sagesso m("mes! 11 dolt donc y avoir aussi un mulyon', ci'dd par lui, d'enlvisager los maladies sous leour v6ri table point do vue et de los gudrir avec certitude, un mnoyen qui no soil pas cache' dans des abstractions sans fin et dans des hypothe'ses dont l'imagination sonic fait les frais. Mais ponrquoi cc moyon n'a-t-il point 6te trouved depuis vingt ou. vingt-cinq sie'clos qu'il y a des boirimos qni so disent mddecins? Cost parce qu'il e'ait trop pres do nous Ot trop ftacile, c'est pau'co qn'il no fallait pour y arriver ni brillants sophismos, ni sdduisantcs hypoth~ses. Bien, me dis..je! Puisqu'il doit y avoir un moyon shir et certain do gu~rir, tout comme ii y a un Dieu, lo plus sage et Jo inoilleuir des 6tres, je quitterai lo chiamp ingrat des explications ontologiqucs, je e'dcouterai plus les opinions arbitrairos, avec quciquc art qu'olles aiont 11011 L1TTRE A UN AMI'DECIN 6t6 r(3duites on syste~mos, jo no mi'inclinoi'ai plus devant 1'autoriuf6 do riors c~le'bics; mais je chorchorai tout pres do i-rioi, oii ii doit 6tre, cc moyen auquel personne n' sngpaceq'itl 'tait trop simple, parce qu'il no pnraissait point assoz savant, parce qu'il n'd'tait point entour6 de couronines pour los maitros dans lFart de construire des hypothie*ses et des abstractions scolastiquos. 11 no pouvait convenir qu 'a' noi soul, qui no voulais pas, pour complaire "a un systene, pour flatter tin chef do socto, livrer mos enfants on danger 'a la mort quo leur aurait pr6par6e la pratique vulgaire. Aussi n 'ai-je point tire' vanit6' du petit livre (1a Akdecine de IexJe'rieflce, voy. p. 285) dans lequel j'ai fait connaltre ce moyen. 11 suffisait "a ma satisfaction doel'avoir trouve, do 1'avoir pre'sente' 'a mes fre'res sous los forrnes, simpies qui convionen ot 4 la vdrite, ot, do lout avoir ouvlert une nouvelle route, autant qu'il 6'tait possible do le faire par 6crit, c'ost-ht-dire sans de'MOnstration au.lit du malade dans un h~pital. Quant "a rnoi, voici de queule manie're je m'engageai dans coltet voic nouvolle. Comment parviendrais..tu, me suis-je dit, 'a savoir pour quels dtats morhides los me'dicaments ont 6td" cr~es? Emploioras-tu experimnenta per2flortes dans los maladies ellos-mn~mes? Oh! non; les, vingt-cinq si~ecles pendant lesquels on a suivi cette seule route apprennent assoz qu.'ello no conduit qu'a ' illusion, et jamais 'a la certitudo. Tu dois, pensai-je, observer la rnani "re dont los me"dic~aments agissent sur le corps do iliomme quand it so trouvo dans 1'assiotto tranquille do la sanid. Los chan-. gemients qu'ils ddterminent alors nWont pas lieu en vain, cet doiNvent certainement signifier quelque chose; car, sans cola, pourquoi s'opreaient-ils? Pou (-Atre est-ce SUR L 0ULGENCE D'UNE BE'FORMIE EN AIED1"DCINIE. 405 la' la seule langue, dans laqucile uls puissont oxprirner "a l'obsorvateir 10 but (10 leur existence; peiit-Mmtre ls modifications et, les sensations qn.'ils produisent dans l'organismic de 1A 'homime en sanid, oi uy vu Noix n'est point 6'touff6o, par celte des syrnpt6mes morbides, estelie la seule rnani ere dont u s pu-issent rvlei'Mcil'aobser-. valeur sans pre'juge's luy tendance sp~ciale, 1'e'nergie positive et pure en vortu. de laquelle uls agrissent sur le corps, c'est-a,-dire de'truisent 1'harrnonie qul cons titue, la sant6", et la re'tablissent quanDd cue a e6 t6rouble'e par ]a rnaladie! Jo me (us ensuite: comment los inddicainents pourraient-ils produire cc qu'ils accomplissent dans los maladies, autrornent qu'en vertu, do cette proprieu' d dnt its, jouissont do modifier le corps do 1'hornme qui so por'te Ibiefl (1)? Us no sauraient assure'ment guorir quo do co tte mani "ee. Mais si les effets quo, los me'dicaments produilsoii dans los maladies d6pon dent uniquernent do la proprik't en vertu de laquelle uls ope~rent des changemniens choz l'homme on sanid', il s'ensuit quo celui parminilos synipt6mes, duciuci on tirouve l'onsemblo dos sympto'Mes caracte'ristiques duni cas mor-bido quelconque, doi t avoir lo pouvoir deoguerir suiremient cetto: maladie, pu~iSqu'ii y a uno tre~s grando arialogioeontre los accidents (1) cette propri(IM, vanie certainernent dans chaque minuia1, dont chacuin, par consdquent, offre une sdrie particuili('2"de (e i)Inornnes, d'accidents et de sensations. chiaque gienre de planites (Loi anssi avoir une action niddicinale distincte; les esp~ccs elcs-Mrnhies (liiivent tOgaleir-ict ditf~rer entre cules, Solis cc ra~pport, puisquc la constance de clurs caractN'es ext~rienrs indiqnP d6ji (piCe sont des Mres diffirentls. La providence nons a donc dispenstý abondamment les puissances ('tratives! 11 ne faut donec pins que des iornmes asscz sages, a)ss(z indi~pendant-ý, pottr secotier les chaines dui pro~jugl, ci pur renoncer aux t~idories. Prcn(Ls patience, hlimanite3 souffi-ante 11.06 LEC-TTjfRE A UN ~EEI auxquels cette dernie're donne lieu et coux quo lui-m~ime provoque chez 1'homme bien portant. 11 s'ensuit, en un mot, quo les me~dicaments ne peuvent, gu6rir quo des mala-dies analogues "a celles qu'eux-n.Ames ont l'aptitudo de produire, et qu'ils n'e de'terminent ciuc des effets miorhides qu'ils oni. le pouvoir de gue'ir dans les mala.dies. Si je no me trompo, continuiai-je 'a me dire, ii. en. doit cetre ainsi; car autrernent, commnteat-lpsil (Iu la. fi~vre tierce et la fie'vre quotidienne dont j'0ai obtenu la. guerison radicale, ii. y a quelques semaines, par le moyen (lune ou deux grouttes do teinture do quinquina, offrissent des sypmes presque identiques avec ceux qu.'hiei' et aujourd'hui j'ai obserN 7 s Sur moimrime, lorsqluo, par' forme d experienceo, j'ai pris pou. ai peu, quoiquo bien poi'tant, quatro gros de Ihon quincjoiuna? De~s lors, jo me mis "a recucillir los accidents quo los olbservateurs avaient vus do, temps en temrps re'sultor des mdCdic,,mciits introduits en cortaino quanti t6 dans l'7estoi-ac d'hommos hion portants, et qu'ils avaient consiones sans intention dans leurs livres. Mais comme jo niobtenais ainsi qu'un bien petit nombro do renseignemen ts, jo couimoný.ai ýi essayer plusiours substances i 'dicina(les siir des sojets en pleino sante', Ct 30 ceconnus quo los accidents qu'elles de'terminaient correspondaient (luno m-anie're surpren-ante 'a ceux des 6tats morbides qI" dies &taient suisceptibles, do gue'rir facilement et sans recidive.. Jo no pus alors mo disponser do regarder comme une proposition incontestable qu'ilI faut rononcer 'a toutos discuissions ontologriques stir la maladie, sujet "a jamais 6nigniauque, qju'il suflit. a cohii qui vout guerir do consi SUR L')U OENCE D'UNE R'FORAIE EN ME'DECINE. 107 deror chaque maladie comme un groupe de syrpt6nes et de sensations, pour pouvoir l'aneantir sans resistance, a l'aide d'une substance m6dicinale capable de produire par olle-n~me des syrptOmes morbides analogues chez un sujet bien portant, sous la condition toutefois que le malade 6vito los causes appreciables de celto maladie, si l'on veut quo la guerison soit durable. Je reconnus que cette raniero d'envisager les naladies, en enbrassant tous los sympt~mes qu'offre chaque cas particulier, 6taiL ]a seule exacte, la seule qui convAnt pour la gu6rison; que les Formes morbides admises dans nos nosologies, ces portraits construits avec des fragments d6tach6s de ces disparates, ne devaient plus empe'cher desormais qtuo nous prissions une idWe vraie (10s maux offerts par la nature au lit du malade; quo les therapeutiques ne pouvaient plus induire lo mn6decin consciencieux on errour, avec leurs indications curatives arbitrairement imagin'es, ot qu'on n'avait plus bosoin do so perdre on discussions mdtaphysiquos et scolastiques sur l'irnp6n6trablo cause premie're dos maladies, cette marotte du rationalisme, qui n'a jarnais conduit qu'a des m'thodes chirn'riques de traitement. Je reconnus quo la soulo maniere de ogurir 6Lait trouveo, sans nulle addition do la part des hommes, sans le moindro vernis scientitique. Mais clote route n'avait point oncore oAc suivie! Jo fus oblig6 do m'y lancer soul, livre a mes propres forces, aide do tes soutes ressources. Jo le fis avec confianco et succ s. Choisis, les mrdicanints d'apres los sympt6ins qu'uno observation p prt' e t'a appris OLro produits par eux dans le corps do l'hommo en san16, donno-les dans le cas do maladio qui l'offrira un groupe do symptlmes -10 410O LETTRE A UN IE'DECIN combat~re des sympt6mes par des rmedicaments (1), elle ne le fait jarnais quo d'apre~s les re~gles consacr6es par 1'usagp., c'est-at-dire d'une rnani~re palliative. Jusqu'a" present, die ne connalt point le procede curatif que je viens d'indiquer. Mais cette d6couverte est, tellement importante que, si Cofl]a mettait en pratique, l'exp6rience apprendrait bient~t "(I chacun qu'il n'y a qu'en appliqiiant les me~dicaments d'apre's la m~thode curative simnilia sirnilibus, qu'on obtient, un, resultat. durable, en tre~s peu de temps et a l'aide (los plus faibles doses, tandis que Ia rmd'hode palliative, suivie par tous, los me'decins sans exception, no pout soulager quo pendant (luelques houres, apres quoi le mal reparait plus fort qu'auparavant, a momns (juO, co qui arrive souvent, lo me'decin ne donne quelques, jours, de dur~ee ' ce mieux.rnomentane', en r~p(-tant et -auimentant chaque fois les, doses. Mais, d'un autre c~te6, par ces hauies, doses d'un, medicament qui n'est point cu ratif, et homiceopa thique, ii provoqlue, cornme effets conse~cudifs, do nouveaux dtats inorbidos, qui sont fre~quemment plus (li~fficiles "a gue~rir quo la maladie primitive, et qui assoz souvent aussi se terminent enfin par la inort. On voit, sans, qu'il soit n6cessaire d'insister hý-dessus, juo cetolicme'tode palliative no pout 6tre d'aucune offiteacite' dans. los macladies chroniques, et. rarnener a* une sant6 parfaite ceux qui en soit, atteints. Aussi 1'exp6'rionce nous apprond-elle quoe jusqu',-t* present mulle affection chronique, Wa ketd gu~rie en peu (10 temps par la mddccine, et, quo s'il arrive queiquef-ois aux, malades do (1) En elici, null-c sa pratique, de inodtlrer cerlains symlptor nes, la nILdecine ordinaire en a lwaticotip d'atiircs encore qul sont plus arbihi'aircs et plus inconvenantcs, s'il est possible. SUR L'IJRGENCE D'IUNE RLEFOJIME EN IME"DECINE. II se rablir, c rsultat tient '~ un changement houroux produit soit par IlItactivit6 spontank do la. nature, soit pa nmdicarnont convon able quo lo hasard avaiL gliss' parmi ceux dont it a C'e Fait usage, soiL enfin par d'autres Circonstances fortuites. Outre ces, atteintos souvent irr~parables quo ]a m&thodo palliativo porte 'aIa sant6 des hommes, olles a encore l'inconvl6nien L do consonmorieutno incroyable qu~antit6 (10 nvdicaments dispendioux, qu'olle ost obligce do prodiguer -,i des doses parfois (:niormes pour proIu ire seuloment quel(que apparonco do re'sultat favorable. Ainsi on a vu Jones employer "a Londros cent livres do quinquina. daus une ann~o, et it est des me'decins qui, annuellemont, ont bosoin do plusiours livres (1 opium. C'ost l'inverse pr~cise'ment avec la. m~thode curative. Comme elie n'a bosomn quo do ]a plus petite excitation iin'dicarnenteiise pour 6toindre promptornen t uri excitation morlbide analogue, sos Ibosomns en substances ruddicinales de bonne qualit6 so r~duisont 'a si peu. do chose, m~me pour celles (lont elle use le plus, quo jo me fais scrupuilo d'en donnor soulernent une 6valuation approximnalive, dans la crairite d'exciter par trop do surprise. En suivant cette md'hode, qui ditffere do Loutes los autres, qui lour est presque ontie~rement oppos~o', ol-e mdecin gue'rit avec une certitude surprenante los maladies chroniq--uos meme, los plus inve't~rees; et quand, parmi los m~dicanuents bion connus, ii on trouve un. qui leur conviont parfaitement, c'est en un laps do temps dont le peu. do dur6e d~passo Lou to croyance qu'itlols guerit, sans laisser subsister aucune, douleur, aucune incommodit6' Maintenant, si la principalo, la. seule miisszion (lu md 412 It 12 JLETTE1E A UN MIEDECIN deemn est, cornme je le crois, do gue'ir les m-aladies, do de'barrasser ses fi'~res d'une foule de maux qui les emp~client de goiuiter lesjouissances do ]a vie, icur rendent sotuven LP1existence insupportable, et fre'quemrnent mettent leur vie en daniger, on lbouIoversent leur raison, comment Icelui dans le scmn duquel bat un cceur sensilble. oii br~ule ]a plus petite 6tincelle des nobles sentim~ents qu'inspire 'a Il'omme le de'sir d'6tre utile 'a SOS sem-blables, pourrait-il h~siter un soul1 instant 'a choisir cello im~thode infiniment mneilleure quo loutes los autres, et ý fouler aux. pieds los croyances des 6coles, oussent-olles mi~me pour elles trois mille ans do date? Los d~coles no nous enseignent point a* satisfaire notre conscience en gu6rissant los homimes; mais elles nous apprennent, cc qu'il faut faire pour se donner atix yeux du monde des airs de sav~oir et do profondeur. 11 n'y a quo l'hommfe sans e'norgie qui regai'de des pr'j ug~s nuiAdI)es conmmo une chose sainte et inviolable, parce qu'ils existent: le vrai sage, au conti'aii'e, los foule, joyc usemont, aux pieds, afin de fatire place 'a Ia ve'ite' 6ternelle, qui n'a pas bosoin de ]a rouille du temps, deos attraits do la. nouveaut6 ou, do la mode, et dos declamations do l'esprit do systme"11, pour obtenir sanDC tion. 11 Fallait quo quelqu.'un ouirrit enfin ]a lice, et je l'ai La voic est fray~e aujoui'd'hui. Tous los honmmos do conscience pelVent la suivro. Mais Si cette mdthode, quo la con temipla tion cal me do la nature et lo me'pris des prejuges consacres im'a fait d~couvrir, est on contradiction directe avec tous los dogmes do nos c'coles, cot-ine autrefois los pr6dicalions lanc(',es par Luther du haut. do la chaire do W~ittenberg l'dtaient a~'ec l'esprit, do la hifwrarcliie sacerdotalo, 444 iIt VALEUR DES SYSTEIEAS EN M1EDECINE. VII.0 VALEUR DES SYSANtIES EN AI DEC[NE, CONSIDIARýS SIJRTOUT EU J9GARD A LA PRATIQUE QUI EN D1ACOULE (1). La maniere dont les diverses parties constitu'antes de Il'homine font corps ensemble, dont elles reagrissent les unes stir los autres et stir les puissances qui agissent sur elles dui dehors, dont elles prodnisent les organes necessaires 'a 1'exercice de la vie, et dont ces organes forment un tout, un. individu vivant et bien portant, ne pent dre expliquee, comme, on a toujours tent6' de le faire jusqu'ici, ni par los principes' de la. meca.nique, do la physique on de la. chimie, ni par los lois auxquelles les liquides et. solides oh6isserit dans la. nature inorganique, ni par la gravitation on. le frottement, ni par le choc ou ]a force d'inertie, ni par les lois de l'attraction, de la. cohiesion on do la. repulsion, ni par la figure des parties, ni par les lois de l'6lasticit6, de Pexpansion on de la. contra cti bilit6' des corps inorganiques, Di par cellos de la propagation do la humie~re et do la production de la chaletir, ni enfin par los phe'noinenes du rnagnedtisine, do l'6le~ctricit6 et dn galvanisme. Quoiquo, tontes los parties constituantes du corps (1) Cc morceau a paru en 1808. VALEUII DES SYSTE'MES 1"N MEDECINE. 4,15 humain se rbncontren't dans le res'te de. ]a iature, ccIpendant cules exercent, toutes ensemble, pour re'pondre aux exigences de la vie et des autres destinations de l'homme, une action si particuliere, que cette manie'rc absolurnent sp6ciale de se comporter 'a l'6ga,,rd les unes des autres et du monde ext~rieur, ne peutit re appre'cie'e que d'apre~s elle-m~me, et se refuse aux explications emprunte'es a la me~canique, ai la statique, 'a la physique, 'a la chimie, Les thieories quc l'on construit depuis des sie'cles ont toutes pamu forc~cs et sans fondement, lorsqu'on les a sournises aui creuset de l'exp6'rience et a% une critique impartiale. Cependant, malgr6 tant de deceptions, les phiysiologistes et les pathiologistes en sont toujours revenus a% ces hypoth~ses, non dans l'espoir d'ktre conduits par elies "a des explicatLions dont lFart, de gue'rir aurait retire' quelque profit, rnais parce qu'iLs mettaient leur orgucil at tout expliquer, rn~me 1'impossible. Its croyaient ne pouvoir traiter les maladies, ces etats anormaux du corps hutmain, qu'apr~s avoir saisi les lois qui pr6sident "a 1'6(at normal et anormal de l'organisine humaain. Ce fut Ia' la premie~re et ]a principale illusion qu'ils se firent "a cux-m~mes et au monde. C'est cette malheureuse croyance qui, depuis Galien jusqu'a* nous, a rendu Ia' me'decine un theatre d'hypothe~ses baroqucs, et sou vent contra dictoires, d'e xplications, dc demonstrations, de conjectures, de dogmes et de syst~mes, dont les funestes effets sont incalculable's. Le'tudianL s'imaginait, 6tre en possession de l'art de reconnaitre et gufrir los maladies, quand ii s'6tait farci la t6te de ces hypotie~ses gratuites, bien propres 'a ]a lui bouleverser, ý I1'Moigncr autant que possible du vdritable point de vue sous le it 16 VALEUR DES SYSTE'NIES EN M1E'DEC[NIF. quol on doit conside'rer et los nmaladics et Jour (raitemont. Les observateurs, m6me ne'diocres, aporcevaiont hien de temps en temps tine foulo de fatits tattestant quo los theories atornistiques et cluiriquos des fonctions chiez l'homme en sante' et des chiangemients intitrieurs survenus dans los maladies, e'(aient fausses; mais pour sortir de cet abime, on so jetait dans celui non momns dangereux de la superstition, 'parce qu.'on no potivait renoncer ý F1id~e que c'est tin devoir pour le me'decin do tout expliquer. Tant~t on imaginait tin principe spirituel dirigeant et dominant toutes los actions de l'organisme dans l'dtat do sante' et dans celui do maladie; tan t6t, on croyait avoir trouv6 la cause des temperamonts et dos complexions, comune aussi cello des maladies et des Cdpide'mies, dans lzintluence do corps ce'1ostes que des millions do lioucs s6parent do nous; tant~t onfin on appliqu-ait au corps hiurain los 'iei~los ide'os mystiques qui so rattachient au nombre trois; on voyait, en lui tine miniature do l'univers, et, l'on croyait l'oxpliquter par los faibles et misorahles donne'es quo nous avons Sur l'ensemble de la creation. Voila" comment los chefs des sectes me'dicales et leurs adhe'rents s'M1oignaient tous plus ou. momns do la vrit6, dans lours appr6ciations do ]a sant es 10 maladies et du traitomnent r6clam6 par ces dernie'res. Des milliers d'infolio, d'iniquarto et d'in-octavo, bien propres, "a notis degot~ter d'unc somblable manic, et 'a faire regretter tin temps si nmL employe', te'moignent assez quo tous ces immenses efforts n'ont abouti qu' a des folios dangereuse50. Mlais si los hypoth~ses physiologiques et pathologiquess VALEUII DES SYSTEML NU ML. IIDECINE. It1 out, O'Le plus nuisiblos qu'utiles "a Vart do traitor los mahladies, ce dont tout honime impartial sora. force" do convenir, 'a quoi donc serventL-elles? Le mddocin, r~pond-on, no saurait se passer (Fun. fit the'orque, auquel it puisse on queique sorto ramener sos ni6ditations et ses actions, et se tonir lui-nm~re pres du lit des malados. Tout hormmo qui n'est pas un. simp-le rnanomuvre, aime "a se reuidre compte de la nature des objets dont, it s'occupo, det do e'~tat dans loquol it va los rnettre. Oui, r&~pliquai-je; rnais it F-aut quo ce fit ne soit ni un fit d'araigndo, ni uu guide propro iA &garer; sans quoi it nmt iti)Ls quo si l'on We'n avail. pas du tout. 11 ost certain. que lo-s imat6iriaux doat le m~canicien so sort out dos- proprikt~s physiquos et chimiquos, et. quo l'ouvrier ne peut les mettro' convonablemont en ceuvre qiiapi'es avowr apjpris 'a connaitre aussi bion. quo possible ces proprikt's. Mlais los choses soul bien diffi~rentes quand it s'agit d'ohjets dout l'essence consiste dans des maniFestations do vrie, notamuient lorsqu'i'it st quostion do traitor to corps do l'homme pour rarnener sos modifications morbjides ýt l'tat do sant, ou. son esprit pour to dedveloppei' et. l'onnobtir. Dans l'un. et t'autro cas, l'objet sur lequol on opere no saurait Utre ni juge' ni trait' d'apre~s los principes physiquos ou chim.,iques, comme to for du forgeron, le bois du charpen tier, les couleurs du tointurior. Tous deux, to me'docin ott'institutour, no pouvont donc point Wte tenus, avant do so mottre 'a oporer sur to-, corps ci. l'osprit do Il'hom me, d'avoir uno connaissanco pr~alable do tour objet, qui los dirigo, en quolque sonte, par la main, jusqu'a' la fin (ele uns Enavaux. IL'un et I. 27 A t8 IS VALEUR DES SYSTEMES EN MIEDECINE. 1'autr~e ont besoin de connaissancos d'un autre genre, parce quo leur objet, l'individu vivant, est d'une -tout autre nature. uls ne sauraient non plus tiror aucuin parti des rt~veries me'tapliysiques et mystiques que de pr~somptueux oi-sifs ont imagin~es sur 1'essence in time de lorganisme, sur 1a-vio, I'excitabilite', la sensibilit6 et la nutrition du corps, sur la nature de l'esprit, considei'6 cornme chose absolue. Lequel do nos systemes ontologiques sur ]a nature intime, pour nous impe'n~trable, do l'Ame humaine, serait propre a* aider l'instituleur dans laccomplissemont do sa noble ta~che? 11 pourrait so perdre dans le de'dale des abstractions sur le moi et lo non-moi, sur l'essenco do l'esprit on lui-m~rne, etc., qui sont sorties du cervean malade des sophistes de, tous los temps; mais cc quo ces sub~t~ilie's transcendantales lui fourniraient, d'u tile et d'applicable, no compenserai t pas la peino qu'il aurait prise ý* les 6tudio'. 11 n'est point doinn' aux mortels do connaltre l'essence doel'esprit humain a jwiori. L'instituteur sage est bion pe'netr6 do cette %'*ri6. Aussi s'dpargne-t-il des fatigues inutiles, et pour,acque'rir toutes loS COnnaissances quo son objet oxige do lui, il s'en tiont -a" I'd posierior~i, "a,00 quo l'Ame nous laisso apercovroir d'elle par sos manifestations d'activit6, 'a la psychologie expcrimentale. II1 no pout et n'a pas bosoin dWen savoir davantage. Le m~decin est, dans, le m~rne cas. Cc qui unit los par-ties vivantes du corps hurnain do ma-nie~re--I(I en faire un Si admirable organisme, ce qui los d~termine 'a so comporter d'uwne mani~ro si directoinent contrairo a% leur primitive nature physique ou chimique, ce qui les anime VALEUR DES sys'rIIIES EN AJEDECI-NE. 11 ot los pousse 'a do si surpronantos actions automatiquos, cotte force Fondaenontalc en fin no pout point 6tre repre6 -sent~e commo un We "a part: on ne fait quo l'cntrovoir do loin, mais elle e'chappo i toutos nos investigations, "a toutes nos perceptions. Nul mortol ne connaft le substralurin do Ia vitalitM, ou la dispos'ition intimo a prio-ri do I'organismo vivant. Nul mortol ne pout approfondir un pareil sujot, ni soulomont mmemoen de'crire o lobro; qu'ollos pai'lont on proso on on vers los langues humaines n'oxprimont "a cot 6'gard quo dos chirn4'res on du galima tias. Penidan't los dou~x millo ans qu'on s'est occup6 do philosophic et doern6docino, on'n'a point'fait, le plus potit pas dans la. connaissanco a' priori do la vitalite' du corps organise', ni do la force intolloctuollo qui agit dodans. Toutos los phrasos d~pourvues do sons par losquellos on a cm tblrdo enosrain, toutos los suhtilite's dos sophistos sur cot OIbjet, dont la connaissan~co nous ost inabordablo, n'ont abouti 'a rion; le vrai sage, le philosopho modosto Los a toujours onvisagt'es avoc d6gofit. On no saurait m~me pas concovoir un moyon qui Mft susceptible do nous monor "a cette connaissance. Jamais, non, janaais los mortols n'arriveront zaI lintuition do cc qui so cache dans lo sanctuairo des ide'os dui Diou cre~ateur, infinitnont an deha des homnes do niotre intelligenco. Par consequent, tout co quo Ilenmudecin pout savoir do son objet, l'organisrnc vivant, tout co qu'il a bosomn d'en sa~'oir, so borne h cc quo los sages d'ontre nous, un Hailer, un Binmonbach, un Wrisberg, un Burdach (1), ont onitendn sous lo norn do physiologic, et ce (1) Traite' de physiologic, cons idc"Tee comme science d~'observut ion. Paris, 183741841, 9 vol. in-8. 420 40 VALEUR 1IS SYSTEMES EN AIADECINF. qu Ion potirrait appeler lbiologic expe'rimentate, c'est-a'dire aux phknom~iies appreciables pour nos sons du corps liumain en sant6, conside'res isole'ment et dans leurs connexions. L'impossihle, c'est-a'-dire le com.ment CeS ph6nomenes ont lieu, est totalement exclu du cercic de nos connaissances ndcessaires en physiologic. Je passe "a ]a pathologie, oii la m~me fureur des systernes qui tourne la tate aux physiologistes m~taphysiciens a enfanid aussi tant d'hypoth~ses sur 1-'essenice in time des maladies, sur cc qui fait que les maladies de l'orgyanisme deviennent maladies, en un mot sur cc q'on.aappel' la cause prochaine ou inte'rieure. NOi mortel n'a une ide nette de. cc q-u'on cherche ici, quand lbien nme cii serait donne a quelque 6tre crdde d'imagincr un moyen propre 'a nous fournii' 1intuition do ce qui constitue l'essence d'une maladie en ellem6me. Cependant une foulo de sophistes ont affecte' l'air important de gens qui posse'deraient cette clairvoyance. La pailhologvie humorale, celto doctrine ch~re surtout au peuple, qui conside're le corps malade comme un vase plocm d'impurete's de toutes especes et d'A VALEUR DES SYSTEAMS EN MEDE-CINE. A.211 parut, qui, de m~rne quo s'il ocit plong6 sos regards dans l'int~rieur do la nature, soulint, avec une inconceva.-blo aiidace, qu'"il n Iy a qu'une scuic force Fondarnenitale do la v~ie, que cello force no fail, qu.'augmentor ou. dimiinuer, s'accumuler ou s,'9dpuisor dans los maladies, et qu'on no doiL envisager c'elles-ci que sous le point do vue do la faiblesse ou. do l'exce's de force. Cet homrno onleva los, suffrages do tout. le mondo mddical, preuve palpable qu'on n'avaitjamais d W convaincu ni sal~isftail des ide'es rc~ues jusqu.'alors, qu.'elles n'avaient produi L quo l'effot d'un niuage fiottant (lans I'esprit. On saisit avidoment celte doctrine, clont 1'e'troitesse passa pour do la simiplicite". Toutos, los autres, forces fondainentalos (10 la vie, qui no sont cependaril point, invraisemblablos, quoiiu'elles no con tribuent non plus on fion Il'art propromont dil do gudrir, furent mises, do cdid pour n'aNvoir plus ý rdfldchir boa ucoup suir los nmaladies ci, lour traitomont. It no s'agissail quo do deiormincr arbitrairoLlIe.tou le degrdedo loxcitabilitd d'apre's l'dcello du m-afrol, ponur remonier ou rabaisser colic force, etla rainoner au nivoau, a Ilaido do i-noyons oxcilants ot do'prirnianis; car los, mddicamniens, avraloni tWaussi rdduils tous aui rcdo d'agents dist~incls, sculcinent los uns dos autros, par la quotil,6dedo lur puissance oxcitanto. Et qu'6[ai-t donc cello excil~abilild'? Pouivait-on en donnor uno iddo apprdciable? Brown no nous e'tourdissait-il pis, par 'des mots n'~offrant aucun sons, clair? No nous conduisail-il pas;, admoitre tin niode do traitomoni dos imaladfios (jii, no convenani quo dans, un petit nombro do cas, ct i nmi~ne n1'edani, approprids qu'en parlie, dc'alt, d&- 'insIIiri[feiisc qtuaftite'(d0s aulres, avoir pour rd'sultai uiio afg--ra.Va-ihou on une prornpto oriori? L'6cole transcondan'talo vml ensuito, (Jul rfusa d'ad h,22 VALEUR DES SYSTEMES EN ME'DECINE. mettre une force fondamenlale unique de ]a vie. On vit paraltre le dualisme, et nous efimes la philosophic dite naturelle. Les voyants e'laient en grand nombre; chiacun envisageait les choses sous un nouvel. aspect, chacunt forgcaiL un nouveau syste'me; ii n'y cut qu'une seule sorte d'alie'nation mentale qui leur ffit commune "a tous, cello do vouloir non-seuloenCt nous rendre clairement, compte do l'osscnce a priori et do la nature intime des choses par l'intuition do lour propre moi int~rieur, mais encore sc donnor eux-m&~mes pour los cr6ateurs du tout,' et cons truire "a leur rnanie~re do Icur pro'pre fonds. Tout cc qu'ils ont fait entendre sur ]a vie cn. olle -m~me ci sur 1'ossencc do Il'homrp o 6tait, comme l'eusemblo dc lours dogmes, tellemont inintelligible, qu.'on n'y pouv'ait trouvor aucun sons. La parole humaino, qui no conviont que pour oxprimer des perceptions re~uos par jos sons, ou des ide'es collectives d6duites do ces perceptions, et dont chacunc, pouvant aisornient so tradui~re on exemples concrots, so rapproche par la' des conditions do la. sonsilbilite, la parole humaino so refusait 'a rendre lours images po(-tiques; aussi so torturaient-ils 1'esprit "a ira"(iner do nouveaux mots ro nflants dent, us composaient dspe'riodes inintelligibles, xrmndesutle' tehlemonen excen triquos ot transcend~an tale~s, qu'on 6tai I ombarrass6' do deviner s'ils avaient voula 6crire uno satire (105 abus do IlIosprit, ou une 6legie stir sa porte. Nous dovons "a la philosophic naturolle d'a~voir tourne" et dcsorganisc li t to d'9un grand nornbre do jounes me"decins. Mais elie a eu trop do presomption jusqu'ici pour s'occupor beaucoup de.s maladies cietdo leur traitesmonit. Esprit ae'rien ci sans corps, elle voltige au. dola &I SySte~mo solairo, loin des bornes do la r~alite'; dell no semblo pas souger do lonigiomps encore "a quitter ces YALEUR DES SYSATVMES EN M19DECLN1IL 1.23 hautes r6gions pour descendre dans le cercie d'action de la pratique, et au fait ecue no le pent gu~re, car elle est perdue dans les espacos imaginaires. Cepondant elle a pousse6 depuis pou une branclie qui paralt vouloir se rapprocher davantage de la me'decine. Cette autre 'cole a r~chauffe ' hy poth'se des anciennes fonctions animales, naturelles et vitales, quoique sons de nouveaux nomas, pour expliquer la nature des maladies. 1Mais par quollo voie s- Iimagine-t-e~lo arriver 'a reconnaitro jusqu'a" quel point la sonsibilit6 et la. reproduction, qu'elle attribue arbitrairement aux organes, sont exalte'es, abaiss6es ou. chang~es doenature dans-un cas individuelI a laquolle, de ces trois aptitudes principales uno maladie'donn~e'e(bit 6tre rapporte'e do pref~rence, quo1 6'tat absola r~sulte doeIa'- pour l'organisrie entier, et comment on pe-ut arriver screment a cn naissAnce dui remeade ne'cessaire? Quel problerne imrnenso, flais insolublel, et dont la solution serait pourtant indispensable pour quo lo systerne pU't 6tre nub ie. l'art doegn~rir! Daillenrs quelles ide'es precises, concrtes, intelligiblos, so rattachont " cos trois mots, irriiabilit6, sensibilite6 et rep 'roduction? car ii no fant pas joner sur des mots vides do sons. Aucune do cos strilos hypothe'ses a&pr-iori no sauFait procurer, dans los cas individuels, une ide'e exacte des maladies, capable do nons faire trouver le rem~de propre ai chacune do ces derni~res, ce qui cependant doit.6tre 1'uniquo but do l'art de~gu~rir. Comment so justifier devant Ia samne raison, lorsqn'ori veut quo le m~decin praticien range parmi los choses qu'il lui importe% d'6tudier ces subtilit's th6oriqedotnnopu j'amais faire la rnoindre application,? L'kre le plus conse'quent et le meilleur de tous a lI2~ VALEUR DES SYSTEMES EN AJEDECINE. prouve sa sagesse infinie eni rendant impossible 'a l'hom me- ce qui lui 6 taiLt mu tile. Le moraliste sait que, ]a connaissance ontologique cle 1'essence intime de l'Ame humaine lui tant, refuse'e, parce qu'elle ne pouvait liii servir 'a rien, ii n'a besomn, outre la psychologie expe'rinmentale, que de l'histoire des erreurs pratiques de l'esprit et, du coeur de 1 hiornme, et de ]a connaissance des m.oyens par lesquels 11 peut, "a (dhaque cas particulier, ramener 1'hornine 6gare' dan-s le sen tier de la. vertu. Socrate, qui connaissait si bien le ecour hiumain, qui avMLt un sentiment si exquis de ]a moralit6 et, de ce qui rend les hiabitanits de la. terre vraiment heureux, Socrate n'avait besoin que de connaitre l'histoire des f~autes commises par ceux qui l'approchaient pour' les raenr l a vertu par des arguments appropri's et par le meilleur de tous, son propre exemple. 11 savait qu'Aristoderne mmprisait la divinit6; ii apprecia d'apre~s ses actions les sympt~rnes de cc mal moral, il reconnut les pr6jug6s qui l'6loignaient des sentiments religieux, et cette connaissance lui ýsuffit pour le corriger, pour l'arnener 'a faire spontan6ment l'aveu des motifs qui lc d6tet'mine'rent 'a changer de principes. Jamais, pour atteindre "a son noble but, il n'eut besoin de se livrer -a" des speculations ontologiqucs sur l'essence de lesprit hurnain en lui-m~me, ou sur la nature m6taphysiquc de tel ou tel vice de I' ime. De nmrme le rn6decin n'a besoin que d'unc connaissance historique de la manie're dont l'organisme humain se comporte dans l'dtat de sant6 et, de celle dont ]a maladie in(IividQielle se manifeste, pour pouvoir porter' secours ai cette dernie're, lorsque ensuite il vient ~ trouver leIc moyen convenable. 11 ne peut en apprendre VALEULI DES SYSTEIIES EN MEDECINE. 1.02 plus, I.arce qu'il ne lui aurait servi hi rien Wlen savoir davantag~e. Est-ce douc quo la dignit6 de la me'docine consisterait plus a imaginer des theories quh~ acque~rir Il'habilete necessaire pour gudrir des malades? Alors ces grands faisours do, phrases, qui ne savaient point agir, dovaient effectivement monter au. premier ranVg! Cependant si les sp~culations et les syste'mes m~taphysiques sur l'essence in time des maladies, en supposant qul'ils eussent quolque fondement, avaient de l'utilite" pour l'homme qjui veut gue'rir des malades, et it me semblo quo cc dont -on fait tant de bruit deyrait en avoir an momns quelque peu, ne serait-il pas ai presumor quo les fabricants do syste~mes et leurs adherents ont et meilleurs m~decins que d'autros, puisqu'ils poss 'daient ce qu'ils (lisaient Wte la v~ritable, la plus solide base de la me'decino? Mais, h~las! c'est pr~cise'ment au lit dui malade qu'avorte la jactance avec laquelle~ils se disent mattres du secret do la nature; person no plus qu'eux n'lest impuissant 'a soulager les malades et sujet 'a leur nluire. Nut fondatour ou adherent d'aucun des nombr-eux syste~mes do me'decine n'aurait pu suivre rigoureusemont ses principes dans la pratique sans porter le plus grand pr~judice 'a sos malades, sans leur faire beaucoup plus do rfial, quo no laurait FaitlIa privation absolue (1e5 secours doeIFart. Toujours its ont e'te obligds, pour no pas voir succomber -tous ceux qui s'adressaiont a% eux, ou do recourir 'a l'inaction, a ce qu'on appelle la medo cine expectanto, ou, maigro' leurs protestations publiques d'attachement 'a tel oul tel syste~me, d'en revenir aux m~thodes moins nuisibles do la the'rapeutique Gidne'rale VALEULI DES SYSTIEMES EN MýDECINEO l427 sola, sed aiiormn usu inter polata usurpentur. (F. Hoff - mann.) Cette conduite suftit- pour re'fute~r tout ce que ces aprioristes disent de leni' pr~endue si~mplicit philosophique. Pas un n~decin sur la terre, ni parmi les constructeu~rs de syste~mes, ni parmi leurs sectaires, qui emploic une seule substance simple dans. les maladies, et qui attende qu'elle ait 6puise' son action pour en donner une autre! Quand bien m~nae on connaitrait parfaitement les vertus de chaque substance me'dicinale simple, it n'en serait pas momns absurde de donner ainsi plusieurs drogues a la. fois. C'est lai trailer en aveugrle et recourir ai des me'thodes tumnultueuses; car comnbien l'effet de tant de mioyens entasse's p~le-mdle doit, tre confus 1 ne doitit pas 6tre impraticabl)e de faire 'a chacun sa part du r~sultat, pour 6tre "a m~re, dans la suite, d'augmenter, de diminuer ou.d'ornettre lFun ou l'autre d'entre eux! Tous ensemble uls produisent un effet mo~yen, auquel. personne ne sait en, quoi chac~un d'eux a con tribu6"; On ignore quel est celui qui a. miod ifid tel ou. tel autre dans son action, qui. m~ai~ a agi en sens -inverse de lui, et a neutralis6 son effet dans ie m6lange. Le cas dovient. plus grave encore, et lFaction do prescrire des md'anges de m~dicanients plus coupable, quand on pense. que souveut toutes les substances ainsi entasse'es-, ou dttm-oiris la plupart d'entre elies, ont ch~acune en- par ticulier une action puissante, mais inconnue. Si re'unir ainsi dans une seule formule une foule de substances e'nergiques dont on ne connait pas l'action, qui souvent n'est que pre'sum~ee ou arbitrai remnen t admise; donner le tout 'a la fois, et fr~quemiment in~mei plusicurs m~langes, semibiabies l'un apres l'autre, sans attendre que chacun ait epuise son action, et agir ainsi 1428 VALEUJA DES SYSTEMES EN MEDECINE. sur des rnalades dont los souffrances n'ont e6te' jug~es (IUC d'apre~s des iddos th~oriques, envisage'es qu'Eii travors le prismo de syst~nos arhitraires; si c'ostla' de la rnlddcine, et non une dangereuse incons~quonce, je ne sais plus ce qu,'on doit entendre par ninedecine, ce qu'on doi t a ppeler inconsequence dangereuse. A cola, pour dire qucique chose, on a coutumo do rcpondlro qu.'en admettant plusieurs ingr~dients dans uno formule, on los choisit d'apre's los symptOmres et d'apre's les diverses indications fournios par le'tat int&' rieur dui corps. Comme si une seule substa~nce rn~licinalo, pourvu, qu'on la connUt bion, ne pouvait pas repondre 'a plusiourTs indications, ýi un grand nombre, souvent m~rne "a LoutLos! Comime si los indications dont, on roconnait, ]a Jpluralite" poui'aient, 6tro romplies par Line association tie drogues dont on ignore la puissanco propro, dont los act~ions s'exorcent, los unos sur los autros et so mcdifient ou. so de'truisont dans le m16lange! Coeic inanie doein~ler los droguos ensemble est, la ressourco oblige'o do celui qui, ayant, fort, pcu(10 notions sur cliacun dos ingredients en par tictilier, so console do no savoir indiquor aucune substance simiple qui soit appropride au cas morbide, en pensant quo, parmi 10 grand nornbro do cellos dont son m~lange est compose it s'on trouvora. par hasard tine qui frappora. justo. Qu'une pareille rne'tbodo rt~ussisse quolquefois, ou qu'ello dchoue, toujours est-il vrai quo, dans un cas comnie idans lautro, otto no nous apprond non, et n'avanco point F'art d'un soul pas. Si cule a- op6red un chiangoernonten mioux, auquol des ingrddionts dui melanrgo doit-on rappontor le re'sultat? C'ost cc qui rosto a jainais caei6s. VALILIUR DES SYSTEMES EN M1EDECINE. 6,29 1l faut, dit-on, redonner dans un autre cas pareil ic m~me m6lange ou. les m~rmes nme~anges lFun apre's lautre et en suivant-lie m~me ordre! Pauvre WAe! Mais jamnais un cas ne se reproduiti exactement, identique; ]a chose ost impossible. Ajoutons qu'il est impossible qu'un imelange doern6 -dicarnenis soit prdpar6 deux fois de la rn~me manie~re exactement, surtout a% de longs intervalles, par Ibiefl des motifs: la m~me formule reproduit souvent des me'langes fort diffehrents lorsqu on la fait executer chez plusieurs apothicaires 'a la fois. Enfin ii n'esL point dui tout probable qu'un malade ait pris juste la quantit6' indique'e d'une drogue souvent de'sagr~ablc ii l'odorat et, au. goiuit, et qu'elle lui ait et6 donn6c exactement au -temps marque. Est-o eti seulement qu'il ait pris la. moindro parcelle d'un m&.' dicament qui liii r~pugnait, et qu'il n'y ait pas substitud quelque moyen domestique momns de~sagre"able, auquel appartiendrait l'honnour d u su~cC~? Mlaintenant si l'6tat du malade ne s 'ame'liore pas pendant l'emploi dui medicament compose"; si, loin do 1a' m~ine, ii empire d'une rnanie~re quelconque, 'a quelle substance, parmi tant de drogues, flaudra-t-il attribuer ce resultat, afin de pouvoir dans la suite la rayer de la form ule? C'est ce qu'on ne pout savoir, me r~pondradt-oii, et I'on fait bien alors do ne plus donner le me'lange. Comment! n'ai-je done point gue'ri la maladie par un soul des ingr~dients, qu'apre's avoir longtemps cmploy6' sans succ~s ]a formule do mon pre'decesseur, j'ai fini par on extraire, attendu qu'il devait Atre le soul conv~enable dans to cas quo j'avais sous los yeux? Qu,'il est donc peu sage de. prescrire des melanges, 1130 1i0 ALEUR DES SYSTAMES EN MI$DECINE.. souvent si repugnants 'a 1'ceil, 'al'odorat et au groh~tdo m~dicarnents 'a 1'6gard desquols on ignore comment chiacun d'eux agit quand ii est soul et quand. ii se tr ouvo associ6 aux autres! On me r~pond quo 1-es vertus des medicamnents ne souL point inconnues. Mais je demande alors si le peu. de mots qu'on trouve sur chacun. dans la mati "ere me'dicale consti-Lue une connaissance exacte-(1). Souvent ce' nWest autive chose qu'une liste de noms de maladies danslosquellos La substance est dite avoir W utile, fre'quom-- inent mmem tine liste fort l0onue, pour rendre le mensonge plus patent (2). Jo dis des nonis do maladies; car on no saiL "a quel-s 6Lats corporols on a donne" ces noms, quelle sagesse a preside a leur application! Et oii los auteurs do matie'ro medicale en(-ils donc puis6 ces donne'os? Us no les tiennent sans doubo pas d'une rovMa lion immediate! Yu'aimient, on serait presque tent6 do le croire; car ellos no pouv'aionL lout' venir de Ia pratiquo des m6decins, qui, on le saiL, croyantaudossous do leun dignit6 do no proscriro qu'un. soul m'dicamenL dans une maladie, aiment mioux vroir leuns mialades pe~fir et la m~docinie no jarnais s'e~lover au rang dos arts, quo do rononcor ý lbun pr6rogative d'6crine des formules compos~es d'apr~s los pninoipes ne~us. (1) F. Hoffmaiin s'exprimjc avec franichise A cet dgai-d: Quo in-agis in artis exercitio utile est veras dt noni fictas inedicarnentorum, pro tam diVer'Sa colrporum et inorborumn ratione, vires intimius nosse, eo mnagis utique dolenidumi, iwo mrwiradum. est, quod, si licere licet, quod res est, Perpauica sbit remiedia quormim irfutes et operationes certe ac recte p~erspect a', sed pleraceque spemi atque eccpectal lowne curantis frusirentur, quia L'er-cv plwrnacoiuni facuttates hi Demiocriti qua-si puteo adh~uc lafilant!... pallca cerle supersunt, quce /idco et exp~ertcc virtutis, plurirna vclro- in/ida, suspecta, fallacia, ficta. (2) Et combien ces niensonges soni dangereux 1IIn nullo mendacio majus v'st periculurn, quarn in medico. (Pline.) VALEUR DES SYStAMES E-N MINIDECINE-.!131 Si done la presque totalite' de cc quo los matie~res rn&dicales disent rolativerenet au'x NVcrts des substances mn& d-icinales simplos n'a point L60 puis6 dins 1'expe'rience (1) (1)-Quoique la mati?~re m~dicale puisse et doive ýtire ]a fille de 1'expo. rience, ii lui a fallu ployer sous le joug des hypotlu?~ses, et changer plus d'une-fois cle forme pour obdir aux caprices des syst("mes clominants en mddecine. Les mddic~aments que les ancivins eniployalent comme alexilesfonctios, c~phaliques, sphlniques, utdrins, durent prendre plus tard lesfontios dantspamodque etde ervns.Lorsque le systerne nadmettait que la rigiditd et Ia laxitd de la "fibre pour causes des maladies, ]a matiN-e nudicale hit oblig~e d'enrdgimenter dans I'lune on l'autre de ces deux catdgor-ies les substances qul avaieiut servi jusqu'alors a remplir d'auires indications. Si ]a doctrine rdgnante avail besoin de puririants ou de moyens propres A d~truirc des Acrelds, les mnnrnes drogues qui, jadis, avaient dt appeldes di aphor~(iq tes, eccoproliques, ditirdtiques, s'empressalent de prendre les noms nouveaux de mioudifiants, antiscorbutiques', antiscrofuleux, antipsoriques. Quand ii ne fallut plus A Brown que des excitants et des dt~hilitants de l'excitement, les inemes substances qui autrefois avaient'figurd sous tant d'a iitres dIiqtiettes, se form?~rent aussiOtt en deux cohortes, ci s'y rdpartiren IA leur grd; mais cornme on avait encore besoin dexcitants fixes ct d'exciiants cliffusibles, l'arbitraire (Ira bientot d'embarras: pncirdadcs mtddicaments pour PI'n etl'autre litre, coiiife 5'il slagissait seulement de crder, et que' les agents mn~dicinaux dussent, au grd d'un homme, accepter l'une on Plautre foniction I comme si l'actionl du quinquina dtait momns prom pie A se r~pandre dans Florganisme, et sa rdactiop, moins durable, que celle de l'opium, qu'on ne connaissait pas mieux! Dans PNtat oils ics choses onL t - jusqu'?i prdsent, Pinventeur d'un syst?~me n'avait qqu'A dicter aux rn~dicaments le nouveau r~le dont ius devaieut se charger, ct ils dtaient -tenus de se laisser employer A ce litre jusqu'a cc qu'uu nouveau syst~me Jeur edt donnd wi nouveau bapteme, ei les edtL appe~is, flon) momns arbitrairement, a de nouvelles fonictons. J'entends dire que quand on connalt l'action des substances middicinales dans leurs principes constituants chimiqtics, prdiogative dont jouit le Syst?~me le plus moderne, on petit proci~er d'une maniO-e parfaitement conforme A la nature. D'apri~s cela, les unes soul classdes parnil les carbonif?~es,- les autres parmi les hydrog~n~fres, etc. Alai's II ne manque assurdment pas de carbone, d'hydrog~~e ci d'azote dans le chou, le boeuf, lc froment. Oil soul donc MA les vertus mddicinales qu'on accorde si Iibd& ralement A ces principes? Qu.'attendrc d'un art qul cependant r?~gne sur la vie des hommes, quand ii est alnsi livr(, A l'fimagination et A l'arbitraire? hj32 VALEUR DES SYSTEAIES E.N MII%'DECINE. des savants me'docins, 'a laquollo on no peut gue1'o Iion emprun (or do semblable, d'oii P-ont-elles, donc tite'? La plupart des vertus assignees aux medicaments simaplosn'ont et originairerneni adopte'es quo dans ]a pratique doraestiquo, etraises en avant par dos personnes 't~range"res 'aI Part, qui souvent ne pouvaient ni jugor do la qu-MiA dos sub~stances, ni en indiquer le vrai Inora, nimoins encore pre'ciser la maladie oii elles pr6 -londaient l'avoir trouve'e utile. Jo dis qu'ellos pi'~ten - daiont, car ellos non plus ne se faisaient pas scrupule au bosom do donner plusiours rema~des populaires irarnediatoraentl'un apres lFautro, de sorto qu'on derni~re analyse on ignore lequel a W~ utilo, cdans la supposition n~me oii IPetat morbide aura-it W6 Neii appr~ci6l, cc qui n'a, jamais lieu entre do paroillos mains. Cos notion~s vaguos ont e'e r6unies d'une raaniei-e secho ca superficiolle, entass~es sans, ordro et parseme'es d'opinions suporstitiouses, ou do conjectures, par los anciens pharrnacologistos, Matthi-olo, Tabernemontanus", Gosnor, Fuchis, Lonicer, Ray, Tournefort, Bock, Lobel, Thurneissor, l'Eclu so, Bauhin, etc., qui les ont fondues avrc cc quoe Dioscoride avait 6crit dans Icera~me esprit, et sans, indiquer aucuno source. C'est do cos, catalogues, dresse's sans, nulle critique, qu'est, remplie notre, mati "re m'dicale, en apparence Si savanto. Telle est son origino (t). Chaquc auteur n'a fait, dopuis lors, quo copier coux qui l'avaient pr~c6d,6. (i) Une des circonstances qui prouvent combien nos mati~res mddicales se sont fait peu, de scrupule de puiser ai ces sources impures, c'test qu'elles assignent aux n1Imicaments simnples des propri~uds fond~es oniginoiremefli sun de simples conjectures de nos superstiticux anc~tres, sur des conies de bonnes femmes, ou, sun des qualit~s n'ayant aucuin rapport avec clles. Ainsi la racine d'orchiis, que les anciens croyaient propre ý ratfermin le~s faculids viniles, parce qu'elle repr~sente deux teslicules, VALEUR DRtS SYSlEMES EN AlI-DECTNE. 4i33 Les trailWs pea riombreux qui font exception sous ce Frapport, comme ceux de Bergius et de Cullen, n'en sonL quoC pl 'us maigres, eu dgard 'alVindication des medicaments. Ces deux kcrivains -no nous- appronnont passe encore aujourd'hui pour 6tre analeplique et aphrodisiaque. Le millepertuis est encore estimd dans Ies Iblessures, parce que les anciens le ci-oyalent capablle de les gwe'ir, Ai cause dij suc rougeatre que rendent ses lleurs, jaunes, quand on les 6&rase entre les doigis. D'od la clidlidoine, l'korce d'Opine-vinette et le curcuma tirent-ils leur renommde confre la jaunisse, silion de cc qo'aunrefois, on regardait leur snc on leur matire colorante jaune comine uin indice certai-n de l'e~ffcacitd qti'ils devaient diployer dans ceuce affection? Lat clilidoine, en pairticulier, ne doit-elle pas sonl nom et sa- r~pulation, dans les mnaladies (des, yeux, 4 VIancienne fable suivant laquelle les hirondelles se servaient de cette planie pour rendre la vue ýi leurs petits aveugles? Le sang-dragron continue encore, en r'aison de son nom et de sa couleur rouge, Ai te pr~nd dans le salgnem-ent des gencives et le-i h~morrhagies. On prdtend que le RationcubIts Ficaria etlI e Scrophrlai'a?4n7odosa con vie n ten t dartsIles hi morrh olde s borgnes, oniquement par-ce que les racines de ces, deux plantes offrcnt des nodosit~s. C'est parce que Ia garance contient une couleur rouge, qu'elle a passd jpour on nmoyen propre A faire cooler les r~gles, et la propri~td de teindre en rouge les os des anlmaux qui en mangent P'a fait recommander comme un bon rem~de dans Ics' maladies des os. La saponaire passe toujours, pour atre on pr~cicux fondant et ddtersif, parce que Ia ddcoction de sa racine mnousse a l'instar de Peau de sav'on, qtiand on Ia bat. La r'Oputation' qu'a lc savon de fondre les obstructions et les in" durations ne se rattacie-t-elle pas A l'opinion qu'Il doit agir dans le corps vivant (le Ia m~me manii-re que dans Ics op~rations, domesuiques 00 chimiques? Parce que les 6b6nistes employaient trois bois colords, sous le nom commoun de santal, il a fallu, leui' accorder ý toys trois one mcmwe propri~td d~purative, quoique le santal jaune et le blanc proviennent d'un tout autre-arbre que le rouge, et produisent des efiets tr~s violents, des effets fAchieux, dont ]a matit~re m~dicale ne dit pas on inot. Parce que le quinquina est amer et slyptiquc, on a cro qoc les dcorces am~res et astringentes (10 maronnier d'[nde, du saule, etc., agissaient de mfme que liii, comnw, si Il'asaveur pouvait ddcider de Ia manli~re d'agir. Ovelques. plan tes, Ia petite centaur-de surtout, sont tr?~s ame'res: de cela seul on a condo qu'elld pourrait remplacer la bile de Il'homme. La racine dlu Carex arenaria ayant quclque ressemblance extdri-eure avec Ia salsepareille) on a imagincd de la 5Ol)Stit'IC' N cette derni~re. L'anis dtoile"nyant 1. 28 4 3A. VALRUIA DES SYSTANMES ENM IE'DECINE. presque noen do positif, parce qu'ils ont, le dernier sui'bout, laiss6 do c~t,6 to~ut cc qui lour semblait vagyue et incortain. Un soul outre mille, Murray (1), indique los cas dans losquols les mi~dicaments ont. tM employes. Mais ics autorit's Y. sonL ordinairemont oppos6es los unes aux autxos, cellos qui affirinont 'a celles qui nient., et. it n'est pas rare que Ia decision roste envelopp6e dans un nuage do dotites. Souvent, l'aute'ur termiine en exprimant, lo regret, comme ii aurait Pu le faire presque pai'tout, quo la substance nWait point 6't6 employee Seulo, mais associ~e avec plusiours autros. Lui aussi donc nous abandonne au. milieu des tdn~bres. D'aillours, los autorit~s dont it s'appuie nous lais-sent fre'quommont dans 1'incertitude sur la. veritablo nature do la maladie dans laquelle 10 moyen a e'e employ6-. Ce qui prouve 'a quel point los assertions do-presque tous ce's observ~ateurs sont incertaines1 c'est qu'oI n g6-' nteral its assurent quo le moyen ni'a jainais nui entre. lours mains, et n'a jamais entraln6' le moindre inconv~niont, m~me lorsqu.'il n'a point Wt utile. Celto proposition no souffre pas d'oxcoptions suivant eux. C'ost, encore 14i uno assertion manifestoment contraire " a ' verite. Qu'appre-nd-on dans cette mati "re me'dicale mmemo, qui cepondant ost la moillouro do toutos? Assur6ment tre~s pen do faits positifsI Et c'est, des souls instra.le go~t eL la saireur de 1'anis, 11 a Ltddapr?~s cela, i'angd, cornme ccliiici, parmii lks bchiques, quoique quelgues parties de 1'arbre qal 1ý pror duifs~oient -employdes auix Philipp~ines pour preparer tin poison meuriri-er. voilm cc qulon appelle one source phiiosophique et expdrimeniale de )a ma~irC inddicale I (1) Apparatus imedicaininumi, Oollingtie, 17963; 8 vol. in-B. VALEUR DES SYSTANIES EN - ADEC1NIE. V1t3 ments propres -, reltablir la sanl6" qu'il s'agit! Dieu do justice! Qu'on pense combion. doit nuiro Foemploi de ces rnoyens, dont a peino un -sur cen-t est connu, dans los maladies qui sont aussi divorsifi~es quo les nuagos, dont le nombre est immense, dont la connaissance couit tant de peines, m6rne en suivant ics meilleures rn6thodes!I Ii y a plus -encore qu 'on pense combien est pre" caire, je dirais v'olontiers aveug~lo, tune me'lhode do traltement qui consiste "a combatti'e par des rn~dicamenots presque inconn us, qu'o-n en lasso dans une ou plusiours formules, des 'tats morbides m~connus et envisage's"a travors le prisme colore' de systkmes fantastiques..Ainsi, malgrr6 los transfor'mations presque continueli-es qu'ont subies depuis plus do doux mulle ans los th~orios physiologiqucs, patho-logiques et thlidapou Iiquos, au gr6 des systemes physiques, atom-istiquos, chirniquos, ide'alistiques, pfleumaliquos et mystiques, la connaissance dos vd'ritables proprikt's des m~dicaronents simples est encore dans l'onfance, et, quoiquo notre sie~clo ait march6 ' ers la perfection sous tous los autres rapports, il n'y a encore qu'nne tre's polite partie des maladies auxqnollcs1'hiormmo est sujet qn'on soit en 6tat do gu6rir do manibro 'a ne pas pouvoir donbor quo lHionneur do la gu6rison appartient ro'elleincnt au rn~decin. Los autres domeurent incurables, comme elkes l'C6taicnt avant Galion; on le traitemnent medical leur fail prendre d'autres formes nouvellos, on I'6nergic vitale en triompho avec le ternps, surtoul lorsqu'"I I linsu du mddecin, Ie malado s'abstient do prendre aucLU) remede; ou quelquefois elies gue'rissent par un OVC6lomont fortuit, sans JUO. per"sonne ait enti'evu Ib liaisonl 1436 VALEUR DES SSYSTE"MES EN ML*DECINE. do l'effot "("Ila c~ause, ou. enfin elles s'(e'ei~gnent au erine commun do toutos los souffrances du genre humain. IrTel est le ve'ritable, mais effrayant (-,tat dans lequel a W( jusqu'h' pr6sent ]a m6decine qui, tout en prornet(ant saluL et sant6, ronge l'existence do tant, d'habitants do la terre. Quo jo m'estime heuroux d'avroir indiqu6 ai ceux qui cor'upatissont aux maux do leurs fre~res et qui brcilent do los soulagor, (les principes plus purs et conduisant aiu but en ligno droite! Honte, dans los annales de l'histoire, "a celui dont los deceptions et los creat(ions fantastiques paralysent un art destin6 au soulagornont des malhieureux!I Quo celui qui conti'ibuo 'a rend ye cot art plus salutaire en soit recompense' par le c-almo d'une conscience satisfait~e et par une infle'trissable couronne civique! CONSEILS A UN ASPIRANT AU DOCrOnlAT. I3 A 3", ViIIl CONSEILS A UN ASPIRANT AU DOCTORAT () J'ai parcouru vos ca-hiers sur la tht~rapeutique de votre ce"lebre professeur. Vous avez raison de tout apprendre, de tout de'rire. Ii faut bien savoir ce que les hommnes ont dit avant nous, cc qu'ils disent h c66e de nous. Souvent aussi ii m'arrive do de mander aux mal-ades ce qu'ils pensont do leur mal, 'a qudl ensorcollementils l'attribuent, ýquels moyens sympaihiques ulson t eu recours. J'aime 'a gavoir queule id~c los gons so font des choses. Vous on agissez do m~me ~itl'6gard do ces cahier's, dans lesquiels vous trouvez los fables quo des hommos qui so regardent commo do sages rn~decins ont d~bite~es sur des chosos qu'ils ne compronnent point et quo personne au m7~ondel ne peut approfondir a' priori. Ii Y a la' n'cossairement bion des propositLions hasard6os, quo la nature et l'experienco no justifient point. 11 y a aussi beaucoup do fatras, qui du moins sent lo travail et l'6tude, parco qu'il ost oxpi'irn6clans un style flouri et in6taphorique. La', un p~le oxyg~no; et unf p6lo hydro-gene dans le corps, dos factours stirnul~s, un. systeimo gang lionnai re, un centre do la vie ve'ge'tztive, un syste~me irritable et unsysteine sensible, faisant to-us deux -bande, 'a part, jouent la cune'dio et remplissont los (1) 1'ublidsen 1809; 4t38 CONSEILS A UN AspIRANT AU DOCTOIIAT. r6les que nous-m~mes avons imaginds pou eux. Ce sont de jolies ombres chinoises sur la muraille. Mais arrivons-nous au lit du malade, 1Pun verra un synochus systernatis irrilabilis, la'oii l'autro, e6beve dui m~me maitre, soutiendra avec opirti~trete' qu'il y a prkcisernent le contraire, car les signes qu'on assigne en chaire ýi ces deux 6tats sont aussi peu essentiels et distinctifs que vagues et incapables d'6tre pre'cise~s. Illais quand bien m~me 1Fun des deux assistants aurait devin6 ' opinion do l'auteur du~ syste'rne, qu Pon r~sulterait-il d'avantageux pour 1Fart de guerir? Rien! On aurait beau so rompre la tdle creer unie th~orie sur I'essence do lafievret qu'elle no nous apprendrait pas cc qui pent et cc qui doit soulager les. malades, be chAteau de cartes reste isolA dans son irnposant nmajeste; i-I est vide dans l'inte'rieur, et ne contient pas m~nie l'indic~e du moyen convenable pour gue'rir la maladie dont on pretend quo 1'cssence; doit nous y We ro6ve'l6e par une' inspiration den hauL. 0 quanta species, cer-ebr~um non habet!. Tout ce clinquant. th6orique in'e~t pas dans lo mkme rapport avec le problerne do la. condL it-e 'a tenir, que los pre'misses avec Ia conclusion d'wi syllogisme:'non! c'est coinme la trompette on le tarubour dont un charlatan, so sort pour appelor autour do liii les spectateurs devant, lesquels i[ va Faire ses tours de passe-passe. Car cc quo le professeur ponse devoir 6tre utile, dans -telle on -telle circons Lance est adunis par lui d ''uiie manie're arbitraire, sans principes fixes, sans appui do l'exp~rience. Ce sont do pures assertions. La matie're iddicale presque enfi~rc est passee en revue 4 FVoccasion d'un seut genre do fieNvre. Donnez, messieurs, au malade, des infusions de plantes amehres et aromatliques (par consequen't aussi do coloquinte, (to scille, d'agaric, do f~ve Saint-ignace, do CONSI3ILS A UN ASPIRANT AU DflCTOIIAT. 1439 noix vomique, de bois de santal, de bois de rose?), ou. des ole'o-sucres, dans dui th6 (par conse'quont aussi de, 1'huile de laurier-cerise, ou d'amandos ame~res?). Toutes nos ' definitions de la tievi'e, cutes, nos dis,tinctions subtiles sur le pouls, qui vanie presque "a chaque heuro eta'~ la inoindre maodification du moral, sont dos chosos brillantos sans doute, maais inutiles, qui, an lit dn malade, oji' ii s'agrit de gue'rir, font 1'oflet d'un nuago devant nos yonx. Co-nuage, qui intercepte la. lu-7 mie~ro, au lieu de la i'~paudre, nous eiip~cho de voir et le veritable 6Lat dui maladc1 et cc qui pourrait lui porter effic~tcoment secours.,In terrogez-vous seulomoent vous-m~me. Demand ezVOUlS si, apre's avoir appris tout cola par coeur, vous en pourriez firer part~i pour roconnaltro la vraio forme d'uno mialadiceletla gu~rir. Nous pouvons hien traitci'"a droite et 'a gaucho avoc los rnoyens sans nornbre qui nous sont proposes. Mlais y en a-I-il un parmi ouix qui soitleI moilleur, lo plus convenalble do tons? quel ost, dans colic foulo, celui qui, soul et do pr~f6ronce "a tous los antres, pent ot doit procurer la guerison? voila' cc quo nous continnons touj ours "a ignorer, voi[a' cc que le professeur lui-nmom ne sait pas, sans quoi it n'anirail de'sign6' quo cc soul reme'do e1 so serait abstonu do nommor Los autros. Quo le profossour do (hidrapeutique ' 7exprime on tormes 1)ien choisis sur dos chiosos quo personno no sanrait aporcevoir, ct sacho donner un vrernis (10 science aux hypothieses cr~eos par hui-ImMo, sos pr6ceples ont des dohors irnposants, uno apparence do fondement. Mais quand il ost question d'on faire, I'application, quand il s'agiL do gu6rir uni malado, bu~t reel e1 final do 1'art, touit ccl 61talagc the'oriquo lui dtovient inutile; it so jolte ý corps perdu dans l'empirisme, 1410 CONSEILS A UN ASPIRIANT AU DOCTORAT. e~t semblahic au- ron tinier le plus incapable de pen ser, ii vons donne une longue listo de m~dicaments, en vous laissant le soin de choisir. Mettez tons les noms dans un sac, et tirez-en au hasard un ou plusicurs; peu importe lesquels sortiront; vous pouvez prendre I'un on. Pautre. lci, oiu i. s'a git de guerir, eurpirisme grossier, sycAisme absurde; ]a ou.i iin'est question que, de theories, phrases mystiques et inintelligibles, aussi sublimes que les oracles de la pythonisse de Deiphes. Mais n'.allez pas vous incliner respectueusement devant ce murmure magique. Ce n'est qu'un vain bruit, sans rapport avec le de'sir que vous e'prouvez de procurer des secours faciles, certains et rapides a% vos fre'res maalades; c'est une cloche qui tinte, une coquille qui re'_ sonne. L 7ALLOPATRIE, Lh 441 Ix. L 'AL LOPATHIE. UN MOT D'AYERTISSEMJENT AUX 51ALADES DE TOOTES LES CLASSES () L'allopathie, o u- la imehode curative de l'ancienne ecole me'dicale, se vante de pOSSe(Ier depuis deux mulle cinq cents ans l'art de d~truire la cause des maladies dont elle entreprend le traitement, et, au con traire de 1'liomceopathie, qui n'a pas cc pouvoir, d'6Lre la seule qui ope~re des cures dirig6es contre les causes, la seulo qui gue'risse d'une manie're rationnelle. Mais pour que les allopathes puissent, detruire la cause des maladies chroniques, qui font sans contredit la majorit6 des affections auxquclles 1'hoinme est stijet, ii aurait fallu du momns que cette cause leur flit connue. Or, cule leur a 6tL6 inconnue dans tous les sie'cles, Ct its furent tout surpris quarid les d~couvertes re'ccntcs de 1'homceopathic leur apprirent que toutes les maladies clironiques'de'pendent uniquement de trois miasmes, verite' dont l'ancienne 6cole n'avait jamais eu le moindre soupý0on. La vraie cause des mnaladies chroniques leur ayant toujours eA6 inconnue, ii s'ensuit que jusqu'a present (1) Publid en 1831. 44l2 L IALLOPAiTEIE. its ont dirig6 lours coups contre des causes Fausses, et quo, no d6truisant pas la vt~'ritablo, dont uls n'avaiont aucuno notion, its n'ont jarnais Pu fnon plus gtuerir reellemont ces maladios. Los re'snltats prouvont. co quo j'avanco iCi; car, Si l'on excopto los soulos maladies provonant dui miasmo ve'nerion chiancreux, dans lesquellos le morcuro, trouv6 empiriquomeni, par dos hommels Ctrangars ai la iehdecine, procurait,(los socours reels, tonics los autres mialadies chroniquos no Faisaicut quo s'aggravor et. dovenir incurablels sous 1 influence do tous los moyens de'ploye's contro cites parl'ancionno 6colc, otaucuno ne'dait gu~rio, ramonco i la sant6. A l'affection dont, un liomime ost attoint en substit(not, par 1Faction des mddicarnonts, uno plus grave et sonlernont d'aspect diff-6ent, puis, cornme On le Fait, d'ordinairo, pretendro quo colic-ci ost surveniio par hasai'd, quo lo me'decin no doit ancuin comipte do son apparition, cc n'est, pas guerir los malades et, los rendre "a Ia san(6', mais lour nuiro et los bercer d'illuSIOIIS. Coest -ýi tort quo los nie'decins doet'ancienne 6cole donnaient los divers caracte~res, parfois purernont irnagimiires, ot los tliffcronts phienome~nos dos maladies chroniqutes, qui no sont quo tics produ its ot, dos manifestations do Ia cause primitive, pour la cause ello-rný.mie do ces affections, et comibattaient tanit tol rofroidissement, to cat~arrhe otto lerhumatismo, tant6t la goutte, los obstructions dui systnie do laIa eino porte, los herniorrho"Idos, dos engforgoments des v~aisseaUX lymiphatiques, ties ndiirations, des principos morbifiquos dans los humecurs, un Mat saburral on muquoux ties preniieres Nvoics, Ia fai1)10550 do I'estomac et. ties organes digoestifs, cello dos nerfs, to spasmoe, la pld'hore, l'inflarnration chronique, AVERTISSEMENT AUX MALADES. 44I3? t'hydrepisie, etc. uls croyaient voir dans ces ktats la cause ai detruire, et quand, par leurs proce'd~s, uls 6taient parvenus h los, diminuor ou 'a les faire disparattro, ius s'inaginaient avoir an'anti cette cau-se. Mais, apre~s qu'un de ces caracte'ros ou- e'ats avaiL W diminue' ou supprim6 par la violence do tours me'dicaments., ii no rnanquait jamais-de reparaltro h sa. place quelque autro ph~nom~ne merbide, produit, different de la cause fondamentale. Comment done l'6LaV primitif aurait-il Pu 6tro cotte ca~use, puisque sa cessation n'amnit pas une Weritable guerison, ne re'ablissaiL pas la sant6', et qu'il s'ensuivait -un neuvel 6'LaL. morbide, tou. jours, m~me plus grave? D'oh vonait done alors primitivernent ce qu'en croyait Werolt caracLe're (10 la rualadie? Do quoi d6pendaient la propension du malade 'a so refroidir, le catarrho, le rhumatismo, la geu toe, los obstrueLions du syst~me do la veine porte, los h~norrboides, los, engorgements des vaisseaux -lymphatiquos, los indurations, l'6dat muquoux et sahurrat dos prerni~ros voles, l'AcreL6 apparente du sang, la faiblosse doel'estomaceLet des organes digestifs, F'kat f~brile, ]a faiblosso nerveuse, to spasmo, la ple'Lhore, l'intlammation chronique, t'hydropisie, etc.? Queule source primitive dovait-on assignor ai ces etats, puisqu'ils no sent qu'autant do formos divorsos du pr6tondu caract~re do la maladie, dos manifestations diffdrentes du mat interne, en un mot, des syrnpt6mes, dent attaquer un soul par dos m6dicaments, apres lui avoir faussernent don-n6 to nom do cause, c'est dans la re'aliL6 no faire qu'une inauvaiso me'decino synptomatiquo, quoique en agissani, ainsi on pr~tondo so conduire d'uno mani~ro rationnello et corrbatiro la vraio cause do la nrialadie? Quelle 6aiLt i proprement parlor, la cause fondamontale do cos inaux et ph6nom~nes 444 I I L ALLOPATHIEO secondaires alternants, cause dont, la seule destructionl peut, procurer tine gue'rison radicale et durable, constituer tin traitement v-6ilablcment rationnel? Yoilai cc que les JflC(eciflS de IlIancienne 6cole n'ont jamais sti, et ce qu.'aujourd'hui encore its ne veulent point apprendre (1) de l'horno,)opathic. Cependant, itsnWont rien rabattu, jusqu.'a' cc jour de leurs hautes pi'den Lions au. rationalisine des m~thodes jarnais salulaires et, constamment funestes qu'ils emploient contre les maladies chroniques. Y cutii jarnais de forfanterie "a laa fois pius ridicule et plus pernicicuse pour lc genre hurnain, si on la. juge d'apre~s son r~sultat gt~n~ral et constant! Quant, a cc qui concerno le traiternent, des maladies aigue-s, l'expi'riencc montre e'galernent que quand ceux qui soul atteints de ces affections restent abandonn's "a Icur seule force vitale, sans nulle cooperation de l'allopathie, its gui'risscnt en g~n~ral beaucoup plus vile et plus s U**rement, que lorsqu.'ils se sourneltent aux mdthodes accredit~es par l'ancienne e'cole; dans cc dernior cas, it en meurt plus d'un qui, sans de si rnalenconti'cux secours, aurait pu re'sister; beaucoup aussi restent, apre~s plus sou ffrants qu.'ils ne l'kaient aupara.-vantL, et, d'ordinaire tinissent par pe'rii' mise'rahlrnient des suites dui traitement qju'on leur a fait subir, Landis que, livre's a* cuxm~rnes, ius se scraieut rd'ablis. Cc re'sultat lien I "a cc quc l'allopathip, assigne un faux caractei'e aux maladies aiglu-s, afin de les me ttre en harmonic avec, le plan de traiternent adopt6 par elie. Ainsi, nous la voyons supposer iiue ple'thore pour cause fondainenalai, et saigner copicusement, dans la plcur~sic et la p~i'ipncuw-onie aigu~s, ou'iti lui aurait suffi, comme. (1) 11 y a moins de lionte At ne pas savoir une chose qu'ýi refusci' de P'apprendre. AYERTfSSENMENT AUX MALADES. 4415 1'cnseigne et, le pratique I'hioiceopathie, de faire cessor 1'irritation rnorbide du syste'me ai'Leriel par (des doses faibles de medicaments internes, pour 6teindre en peu d'heures la maladie lout entie~re, sans avoii' besoin d'dpuiser les forces du malade, qui ne peut plus ensuite les recouvrer, ou ne les r~cupe're qu'apr~s avoir langui longlemps. On iie con~oit pas quc les allopa-thes puissont regarder comme un grand pechd6 de ne pas saigner, qu'ils saignent copieusement dans les maladies inflamimatoires, par exemple dans les-inflammations de poitrine, qu'ils s'en soient fait, 'a eux-m~rnes une loi inviolable, et qu'ils veuillent imposer e'galement; cette loi aux m6 -decins dont la pratique est -plus heureuse que la leur. Si cette ine'ihode e'tait aussi salutaire qu'ils le disent, comment se ferait-il que plu~s d'un sixie'ine des malades qui perissent chaque ann~e entre leurs mains, succombent 'a des maladies inflammatoires, ainsi que le Le'moignent leurs propres tableaux de mortalite'? 11 n'en serait pas mort un sur douze, si ces maiheureux n'e6taient pas tombe's entre des mains avides de sangr, s'ils avaient Wt abandonin6s ýi leur propre nature., La plitbisie pulmonaire enhw'e annuellement des centamnes de milliers d'individus 'a ]a fleur de leur Age. Allopathes! vous avez leur inort sur votre conscience!I Car s'en trouve-t-il un seul parmi eux dont ]a maladie nWait point pris sa source dans vos belles m6thodes curatives, dans les emissions sanguines et le traitemnent ant iphilogistique auxquels vous avez eu recours sans raison contre unephlegmasie de poitrine ant~rieure? Cette manie're insens~e et barbare de traitor Ia pleur6sie par ]a saign6e, les sangsues et les d6bilitants, fait chaque ann~e descendre au tombeau des milliers d'hom 44t6.11'1ALLOPATHRIE mes qui succombent ens uite ýi ]a fivre nerveuse, ýt 1'lydropisie, "a ]a phihisie pulmonaire. Yraiment! C'est une excellente manie're d'ane'an (ii en masse et sourdom'ent le noyau du genre humain! Est-ce la" gue'rir, gue'rir d'une rnani~ro rationnelle, guerir ]a cause? Parmi les personnes atteintes de pleurdsie, mmem tre~s aigui-, que 1'homceopathie retablit, et la pIlupart du temps avec une promptitude merveilleuse, on nWen trouvera pas uric seule qui u-neure ensuite de consomplion et do phithisie pulmonaii'e; car lFhomocopathie no gu6rit los inflammatlions de poitrino en apparence los plus mortelles, qu'en faisant cosser le'tat morbido du systeme sanguin par des m~dicaments internes peu nombreux, doux, mais approprie's, qui souvont apaisent le de~sordre, avec les doulours, dans lo court espace do Vingt-quatre heures, et me~nagent los forces dos malades, puisqu'ils rendent inutiles toutos les emnissions Sanguinos, tous los moyens d~hilitants. Ello sait, en effet, ce quo les be'decins do l'ancienne dcole no sravont pas, et maiheureusement ne veulont point savoir, quo les fortes inflamnmatLions aigrubs do ]a poitrino (et d'autres parties) sont uniquement dues "a l'explosion d'un miasmo psorique cache' dans l'int'riour du corps, 01 quo nul do ceux qui sont exempts do la psore n'est atteint do ces affections. Elle saiL comment s'y prendre, apre's avoir apais6 le d~sordro inflammatoiro do la circulation, pour guerir la psore sans d6lai* au moyen do rem~des approprie's) Afn qu'elle no puisse plus d~sormais exercci' dans los poumons les ravages qui en ame~nenL si aisemnent la destruction. EL cule parvient d'autant plus s~irement 'a son but, qu'elle n'a point, comme fait tou-~ jours 1'allopathio, gaspiNh, par des saign6es et des ra ALVERTISS~IMENT AUX MALNDES.47 friajhissants anti pathiques, les forces vitales Si ne'cessaires ai la r~action qu'exciteront les remedes antipsoriques qu'il lui reste a m etire en usage. A I egard des autres maladies aigue-s, l'allopathe ne les traite pas non plus, commel'homceopathe, d'apr~s les particularitds qu.'eltes pre'sen-tent dans chaque cas sp6 -cial, mais uniquement (l'apre'S le notin paihologique qu'elles ontý re~u dans son 6cole, et d'apre's le plan de conduite que ses lIjres tracent pour chacun de ces noms. Ainsi, quelque diff~rentes que les fivres intermittentes soient les unes des autres, au lieu d'opposer a chacune le rema'de spe'cifique contre; die, il les s'upprime toutes par le quinquina h fortes doses, souvrent rdpetees pendant plusieurs sernaines. Mais le malade n'est point par la'rcndu "a la sant6; il n'6prouve plus, ýi la verite', des alternatives de froid et de chaleur; mais ii est devenu. malade d'une autre manie're, et, plus qu'il ne e'~tait durant sa Uivre; car on liii a donna une maladie quinique, qul sdnvent durera plusicurs an nees Les sectateurs de la m6decine qui se dit rationnelle trouvent de m~me, pour les autres maladies sporadiques, 6pide'miques et contag'ieuses, des noms tout e"6ablis dans leurs livres, et pour chaque nom. qu'iI leur plait d'assigner hi la maladie r~gnante, un certain plan de traitement, modifie' seulement de temps en temps par la mode, plan dont la fie~vre, quoique peut-Atre absolument inconnue jusqu'alors et n'ayant encore jarnais exist,6, doit s'accommoder, qu'il lui convienne on non. Celui qui n'a pas la force de r6sister dolt p6rir. Telle W'est point la. conduite de l'homccopa the. II juge la maladfie d'apr~s son individualite', d'apr~s les particularit~s qu'elle offre dans cliaque cas spdcial, sans se U48 L ItALLOIATIIE. haisser eritralner 'a de faux (raitemonts par aucun nom syste'matique ou pathiologique, et ii la g'thriit presque toujours "a l'aide d'un mddicaMent clioisi d'apre~s los symptomes qu'il a rocuejilis. Mais je rcvions aux maladies chironiques, lbifl autrement nOMl)reuses, qui, d',apres la maniei'r dont l'anciennDc mdecine los envisage, onDt faIilI jusqu'ici do la terre une e'6ritable vall~e do desolation. Jo 'ais montror quo, mmem en cc quii Los con come, la dangoreuse et nuisiblo eallopathie est irifiniment au-dessous de la bionfaisanto et salutaireloniomoopathio. Sans connafltr la veritab~lce t unique cause do ces maladies, l'allopathe lo-s traito par uno multitude do me'dicamenis, dont los, fortes doses so succe'dent avoc rapidite, et sont, fr~quemment continue'os pendant Iongtenmps. Son but est- d'accabler la maladie; mais quels medicaments emploio-t-il pour cola? Des substances qui, 'a son insu, oxercont sur l'homme uno tout autro action que colle qui sorait ne'cessaire pour procurer la gu6rison. Aussi ost-co avec, raison qju'on donne "a ces me'dicamonts dont ii fait ainsi usage, lo nomn d'allopathiquos (&)~o-M, alienta, ad rem non pertinentia), et que sa methiodo ello-meme porto colui d'allopatbie. Mais comment s'.est-il fait qu'au grand detriment des malades on ait, adopt6 des medicamonts pA no convionnent pas? t vidomment, ce n'est point par malice. C'est donc par ignorance! Los m~decins doel'ancienno e~cole so servent do ces substances parco qu'ils no connaissent pas eurs, vraios, propri~tVs, beurs ve~ritables effets, sur le corps humiain, parco quo l'usage est etabli do los employer dans tolle ou telle maladie, parce quo los livres prescrivent d'en agir ainsi, ilVEIITISSEMLAT AUX hMALADVIS. l449 e~t que dans. les ecoles on ]our a -enscignd "a suivro cottc marche. Mais comment a-t-il PU se faive qu,'en Ics employant da-ns les maladies; depuis lant de si~cles qjuo cc te m&thode est accr~dite'e, uls n'aient pas peu 'a pou remarque les lpar-ticularit6s qu'offre chaque rn6dicament dans son action sur P'bomrne, et d6duit de hlels cas (lans lesquels ii convient r~ellement 'a tlure do i-emede? A cette question, on i'~pond en disant quo les mddoemns do l'6cole poss6daicnt et posse~dent encore unee'Lliode infaillible pour so pre'sorver do connattre -le mode d'action propre 'a chaque rn~dieament, et pour le rendrie inaccessible 'a icurs yeux, "a ]eur observation. L'aspirant au doctorat doit pi'ouver, par des formules do sa propre composition, qu'Il posse'de le noble talonti, indispensable "a 1'allopathie, (laccoupler plusieurs me' dicamoenis, et dWen formner une i'ecolte construite d'api-6s los re~glcs de lFart. I11cloit done 6'vitoi' aiec soin d'ernployer jamais aucune substance m6dicinalo soule. Toute rocetto cornpos6c, de plusioui's droguies diffe'routes annonce sans repliqlue quo colui qul lFa crite est un allopathe, un adepte do ['incorrigible 6cole qui a r~gn6 jusqu'ý present en. m~decine. Jo domande, au lecteur do me diro on conscience comment ii serait possibloe(juO do tlos m~ldccins, quoiqiie leur nombre s'dl~vo 'a plusiours, mill-ions dopuis taut do sikcles, fussent arrives 'a connaitro los spdcialil~s de chaque substance m~dieiuialo, en ne faisantjamais usagfe quo doe paroils rn~langes? Quand bien. m~me on donne~rait ces m6langes "a tin hommo parfailement Ibien portant et exempt do 'tout sympt6me morbide, quand bien m~ino los i6langes no seraient composds quo do deux ingredients seuleI.29 b'50 1 LOAHE ii-entd (1), serait-il,jam-ais p~ossible de dire avec certitude (Ilels sonL, parnmi les~effets qit'on verr~ait survenir, ceux O1., Si en faisailt prendi-e " uno personne en. sant6 un m~lango comipos6 seulerenet de deux substances diff~lrentes, on n'IacquioiL, jamiais une notion precise do lFaction que clicuiie (I cites exerece stirJoe cor-ps, parce quo le merilange no Jpou1 prodUii'e qu'un effet moyen, n' est-il pas bien pILIshimpossible encore d'appre'cier laction speciale do chacun des ingre'tlients constituant un meflange donna iý un niahide, c'est-it-dire "a un liomme dans l1'6tat normal duquel it est d~jý survenu une foule do changoments? Qui no yout, d'apre's cola, quo les rme"decins do I'an.cienne ecolo n'ayant d'ailleurs jarnais essay6 se'rieusemont, doeindicaments simiples sur des personnos saines, ont tous du" dre, depuis l'origine jusqu.'a cc jour, (lans uno ignorance cornpl~e" et absolue des effets v~i t - tables, purs et. sp~ciaux, de claquc substance m6dicinabe, Si Yon excepte ceux on petit nombre que queiquesunes d'en tre cites mnanifestontjusquo dans los rn~langes ou on los, fait entror, et, qui lie pouvalent m~rempas rester inapei-ýus a~lN ulgaffe, comime l'effet purgauif du seeStUpe'FianL do 1'opiuml, sialagogue du mercure, (1) i~aprt-s ceite anciennie mddeciuie, si contraire ati bon seiis, c'est a, proprenient parler, pins de deux eti rois ingrddients diff~renis qni doi%ctt enlier danis one recette foii nmwkcscion les:re~gles de i'art, probablewneilfnt (Iiiqc celtiiiyd vi enfait usage OCi)1Iui~ssejanais entr'evOir q(uele,,t Celie d(1(. vrss stiLsiances (ji,ia W tutile on djlli a nui, afim qu'il o ~ar-jijv( janiais "a savoir queile aClion cLactine d'elies exerce stir le corps, (Inns quieue maladie par consdiuent dile pent it re emnploydeCA~ coup slar. Mjais depuis que I'ljionowopaihie a fail pen~ti'rerjiteiques rayons de inlfli~lC, on voit que~ue lj5ilopathes qui tadniettejiL plus pie tieu' ingrddients dans leurs receties, et qul, d'aprs cela, pi-diendent trailer par des rembdes simnples. Connie si deui et tin dtaient la meme chose I AVER[TISSBEM[NT A UX IMA LADES.II1 vomitif do l'ip~cacuanha, antitypique du quinquina, et queiques autres encore. Lcs allopathes sont done de purs cartisans, qui nWont et ne vetrlent avoir aucune- connaissanco des instruments qu'dls ornploient! Mlais parmi les artisans des plus bas 6tages, s'eri trouve-t-il. un seul qui soit dans le m~me cas? It n'y a quo le me'decin de l'ancienne e'cole qui offre un tel exem pie! Et malgr6 cette incroyable irrationalit6", ses partisans se vantent hautement d'6(re les souls me'decins rationnels! Eux, qui ignorent. cornpletem-nent la cause, fondamen tale de toutes los maladies chroniques non vs.. neriennes, its pr6tendent C6tro les seuls dont, les me'Lho - des curatives soient dirig6es conire los causes! Et avec quol traitent-ils? avec. des substances dont us ne colh.. naissent, point, dont ilsd6vitent m~me e (0connimiteo l'acLion pure!I Y a-t-il forfanterie, plus ridicule? absence plus cornpla~te do bon sens? ne'ant plus absolu de savoir ln&dical? Voihi, pauvres malades, ce quo sont tous les rn'decins ordin~aires. YoilN ceux qui, (lans tous los pays civilis6sj occupent les lplaces, et, lancont, l'9anathi~ine contive Lou t ide'e favorable aux inte'rks dui genre liu main, mais conltralire hi ceux do leour corinunaut6! Yoilh coux qui dhrigent. partouL los h~pitaux, oui taut d'di'es souffirants soupirent, en vain apres la gufrison! Voila ceux qui p~artout rapprochient, des puissances do la, (orrc,.et remplissent, les chaires des universite~s! Voihi ceux dont nos villes fourmil-leni, (lepUiS l'Iommcn au grand nom qui fatigue chaque jour doux attclagos ia visiter soixanto ou quatre-vingts mnalades petidant uric ou dCux w11inubs i5~2 11 1ALLOPATUIE. au plus, jusqua' I1'Iiurble praticion qui 6puiso sos jamnbes "a multiplier des visitos toujours moins re'rihu~es quo cellos do son b~rillant con Cre~o! Si touscos rn'decins e'~taient qu'inutiles, le mal. soý rait d~jh bion assez grand. Mais uls portent prejudice aux malados et los ruinonL. Saris lc savoir, sans s'en i0outer soutloement, sans le 'ouloir, uls nuisent par' leurs doses 6normes do m6dicamonts, prequc toujours mal clioisis, qu'ils re'p~tont chaque jour, plusiours fois memoe par jour, qu'ils con tinuent souvont pendant longtemps, sans n~gliger do los accroltro lorsqu'elles ne sont d'aucun secours. Quo doit ponsor lo public Wcaire', d'hommnes qui dopuis vingt-cinq sie~cles, W'ont pas su voir quo chaque (lose d'une sulbstance m~dicinale oxige des jours et morne des somaines pour accornplir son action sur le corlps humain, verite' miso hors d do(Iu to par los expe'rioncos et los observations multipli6os do Il'homccopathie? Cc public, jusqu,'l pr~sent dupe d'illusions, quo doit-il pensor d'homm-es qui, malgrr6 Ia publicitd' donn~o a colic grando v~rit6, continuont de proscriro los m'dicamoents 'i plusiours doses par jour, do mani~re quo cliacuno &Mant troulbh6o dans son action par colic qui lui su-cc("do do trop pre's, ii no pout r~suliei' do Ia ienond(1 bo)Ol doe salutailro, Ifai's senloinentuno nouvelle atteinte poilbe1 #-1a11*11 S?,1t Lo loctour imipartial ot sens'IS6aura. do la. poine,'Icornprondro comment, sur touto la surface do ]a terre, los mdedciris out pu persister si longiemps dans colic Pernicieuse rnitliodc do traitor los maladies chroniquos.4 Coquo jo dis ici (10 Ia mani~lo dont los rmddecins do.icieflflo,colo traitont los maladlies sei-ait incroyablo, si nous Woen ti'ouvions IfexplicatLion dans leur ignorance AVBRTISSEVJENT AUX MNT&DEiS. A..5 3 comp1e'to do ]a vraie rnarclio suivic par la nature, dans, lout' manque do connaiss-anco du rapport qui existo entro les, substances n~dicinalos ct le corps humain, et dans l'absurde croyanee gui leur fait regarder tous los m'dicaments comme des chiose3 absolumoni et toujours salutaires, quelq-uo Fortes, r6p6te'es et croissantes qu'en puissent Wte les doses. Mais la. moindre observation aurait suffi pour leur apprendre quo cetto proposition est radicalernent flausse, quo Ie contraire soul. est vrai, et quo Lout m6dicament est, par lui-m~me, une substance nuisible "a lIa sante', qui no peut dovonir salulairo que quand on l'adrninistro dans un cas appropri dodeIa maladic, 'a uno dose convenable, et en temps utile. Cot~te verite', ]a pl~us indispensable do toutes "a celui qui v'out, gufrir, c'ost, moi qui l'ai proclam6o Ie premier. Dans los premiers moments do la surprise qu.'olle lour causa, los, allopathos semble~rent l'adincttro, comino s'ils l'eusseiit connuc dopuis loingternps. iM1ais lo temps a prouve qu'ils persistaiont dans leui' aveuglemeni. Autremont uls i'auraient pas con1tinU6 ý traitor lesmaladies chroniques sans chorcher quelle est la venim specialo do chaquc medicament, iý employer des rnielanges do drogues inconnuos, ai en multiplior et forcer continuellement los, dosos, sans s'inqui6ter doel'effet qui pouvait en r~sulter pour los malades. 11 sera facile d'apercevoir jusqu'at quel point cette aveugle me'thodo doit nuire, quand on saura quo tout e'd~icament est. uno substanco qui pi'oduit des mnaladies; qu'en consequence tout m6dicament 6:knergique donne' pendant longtomps, 'a des doses repL6te's plUsiours fois par jour ot de plus en plus dIcvdes, 'a l'hoinmc m~me qui jouit do Ia moillouro sauWt, le rend infailli-. 451A L' A1,LO PATLIJ IE. blement ma1~de, d'ure mani~ro apprftiable au dehors, puis do momns en momIs perceptible (1), mais par cola Wm~e plis pt~netrante, eL produisant alors des maux durables. Etfectivemont, la force. 'itale con serva trice, qiii est (oujouirs ictiveO nous, no cosso jamais do chercho ' a (1C10ll1'flCP I prejudice quo cos Cre~quontes attoint(OkS portenit, ii Ia vie eelo-retnovlopar (les changements morbides (jil llo (lotor-mine dans los organe~s. Ello exahoe l'activitite PCIO, 1111qu'Ie~lo,rend plus sensible et doulouroux, diminue cello dto l'autro,-, qui doviont insensible ot s'engorge; delleonle~vo lirritabihd'a cortaines parties et los Frappe m6mo dto paralysie; on un mot, cite provo(jue -ititant do changeinonts miorbidos, dans lo physique et lo miiioal dui corps, qu'ill en faut pour d~'toui-ner le (zmlaner aiqtiola vieolst. expose'e par los atiaquos hostiles des (loses con tinuollement renouvol~es du m~dicainent, coest-a-diro (111011 fomiente en silence uno foute (10 d6sorw unisationis Ct t'organisations nathiologiquos, ui sonkIau tan 1 (10 (losord ies in tomes ot ox tomes, d~sormais pecrmvanueriis. Si lo/ mt.'iicamou t a W ewoploy, pendant longtomps, cetto inaladie in~licinalo, car on no saurait trouver un nom phils convonaI-blo pour la designer, dov-iont tellom-ent, stable et fixo, quo, m~mno apr61s (la'on a iiter-romnpu 1 uts-al o (h a sulbstance mn~dicinaloe e cesse (10 soustrairo au corp~s sos hum-reurs et sos forces, la foI-C-CI italo110 lepOUt AII~S parvonir 'a on lniornphor, 'a re' Lablir la saiit6, -i ramener 1'ordre normal. Do ~me l a lforce vil-ale, incessammont- occupec.:Ila conservation (to notr-e organism oe, 11et los parties son(I ) 'Xt rffa Wesi Jimais moins pjonouL)dCqui-,quand on u'accroit pas Ice, doscs. AMors 4! imutdtci iiallupaihecLdicce i'se perstuader quc Ir corps (In lalaa(lei'cst hahiullai' di ici q~uo 1duit! Par Cun.-ApICut, accr(III I'lIado-e. 1iii utge aI)SLIrde eti lujesie atix ilalde1s. AVERT1SSEMENTJ1\ALIX IMALNDIWS. t"~55 sibles, do la main des onviriersq h l'abIri doePaotion des causes do lesion ou -de destruction, en les couvrrant d'unc coucho 6paisso et diire de mnati ei'o corn6o, quii garantit la peaui, los nerFs, los vaisseaux sanguins et les muscles. Mais quo l'ouvrier vienne hi cesser ses rtides travaux, et no manie plus quo des chosos mollos, uino ann~ee ntie're au momns. s'ouloi'a avant que la force Vitale ait PuI ledtlivi'er de cette cuirasse, qui noe lui ost plus ne'cessaire. C'est clans le m~me sons quo1, pour sauver au momns la vie, la Force Vitale institue "a l'int~rietir du corps des preservatifs organiques et dynamiques contre, los im-n pressions nuisilfles, et hostiles (105 doses Moev~es ot conLinuellernont reproduitos des in~dicam-en-ts allopathi - ques. Voi-ha poui'quoi elle de'termino (lans notre organismoe des changemonts conslituant tine.uialadie m6cli carnentouse stable, et qui duresouvent plusiours a-nndes, maladie- quo nul art humain no sauz'ait gu-6rir, et quo la force vi tale soule a le pouvoirde dissiper, avec lo temps, pourvu, toutefois qu'apre's la cessation do l'ernploi dii m~dicameiit, ii lui rosto encore assez d'cnergie pour cola. Si donc, au lieu d1'6tro -gu~ri d'uno mani~re douce, profipte et durable, par Il'homceopathie, un hiomme, atteinlt d'une maladie chronique non v'6ndrionne tornbe. on~tro los mains d'un allopaihe, qul, (l'apr~s l'usage do son 6cole, le soumetto ' l'usage prolong' do mddicaments li" oiques, mnais incapablels do dctruiro le miasme psorique, ot, los li prod igue ii dos closes touj ours crolssantes, on con~oit aise'monnt dans quo1 I(risto 6tat d'incurabilit6,-m~me absolue, ii finira par tombor. Sa inaladle primitive no sera diminu~eo en rion, et, do pluis, if aura des alterations organiquos d~ins los parties los plus 4i58 1L 1ALL0PATMfE. d'ailleurs "a observer le re~gime convenable, sont lessouls chez lesquels la force viHale puisse Faire disparaitre peu ~*peu, en deux, t rois, qua tre ainn~es, les alt6ralionls organiques qu'elle-mdrne a pjiiblenienL enfiint~es pouir dk~ourner los agressions do puissances m~dicinales hostiles. Encore fautL-il pour cola quo la psore ait L 6Ldgutieie homceopathiquement;.car notre force, vitale ne pout jamais en triomphier seule, pas plus qu'euen'oest e'teinte par les abs urdes traitemenis de l'allopathie, qui se cr0 it Si sage. Mais si le malado est avanc6 en 'age, si le chagrin, lols contrarie~tes, la crainte ou la misere pescnL. sur ki, si en outre ii a e'te affttibli par des 6rnissions sanguines, des purgahions, etc., il no lui reste plus d'aulres p)irspectivo quo do s'eioindre leniernent, sorit ine'vitable do coux qui soiA tombe's cutre les mains des m~decins los plus renomme's do l'ancienno 6cole. Porsonno no po~ut plus i'ien faire pouir eux. 11 y a de la cruautL iý poignarder un onnomi par der'riet re; mais u'y en a-t-il pas davantage, quand on a promis socours 'a un malado, et qu'd eost facile do le gu'i-ir d'une maiii~ro cortaine par les reme~de-,s approprie's, d'user los ressoi'ts do sa vie par des moyons cach6s do destruction, et (de lui cre'er une existence miseIrable, aux tourmoidts continuels do laquelle ii no voit d'autre terme qu'uno mort dont la- lemetur 'a vonir lui flaiL envier lo sort do colui qui p~rit sous to cou Loau d'un assassin I Apre's ces consi'd~ations qui brisent le co~eur stir le danger qu'il y a de tomber, comme malade, entro los mains do gens que leur faux savoir rend yamns jusqu a la folioj o pus rm'inptecher d'inyiter mes modestes confr~i'es, los horno-,opa I hies (0 multa mecurnpejoraque do bion, le philanthrope, devait ddploror sinc~e'rnent quo los rm~decins do l'ancionne deolo orrassont. au hasaud (lans la proftonde obseuritl'dedolour ignoranice offroyablemont savante, et quo lour z~e'l ' traitor los maladies naturolles, loin d'en procurer la gudrison, noc fit (jUe los aggravor et los rendlro incurables. Car comment dedbrouiller un tel. chaos d'hypothe'ses sans fondement, d'axiomoes hdrapeutiques contraires "a la nature, et d'absurdos mdlanges do, mddicaments inconnus dans leui' action propro? Comment sd'parei' le vrai du faux, et ramonci' taut doenidihodos curatives 'a une seule naturelic et toujours salutaire? Los me'deciuis etaiont alors ai plaindre, ainsi quo los malados auxquels teui' art preIendu causail do si grands prdjudicos. Mlais depuis qu'on a trouv6 la seule vraice mddecino, cello qui, dans los ma-T ladies naturol los noni altdrdos, rameue promptement ct s~irorent, la saute' par des mddicaments doux, specifiquos, bion predpards et en petite quantit6, dopuis quo cette mddecinc s'ost fait connaitro dans toute l'Europo par des actes surprenants, coux qui la rojettent et la porsdculont no sout plus "a plaindre. Leui- porsistanco i suivro Ia indthode homicide des ancions los rend un objet do md'pris et d'horrour. L'impartialo histoiro fidtrira. tours norns, 1)0ur1 avoir dddaigtnde' e secours qu'ils auraicut 11 douner "a des malades dignes (10 compassion, s'ils n'avaicuit pasform6 mdchammnMDt, leurs yeux et lours oreillos iC Ila grando ot satutaire vc'rite'. ThOIS ME'1U0D1ES ACCR1'DDiTI9S DE' TLAITEMENT. ti61 X4 REFL EXIONS SUB LES TRO-IS 1MkTHODES, ACCRJkDITIEES DE TRAITER LtS MiALADIES () La v~ritable cure des maladies no paraissant pas avoir e't6 trouve'e encore, ii n'y a jusqu a present que trois meLhodes do traitoment re~ues; ]a cur'e du nom, cello du sympt~rmo et cello des causes. I ier. Cutre du nomn. Cette m~thode ost la plus commiode de Loutes, cello qui, dopuis l'anfiquit6la plus recule'o, a compt6 Ie plus do'partisans. Le malado a- t-ii la goutto, donnez-lui de l'acide sulfurique; le irei-nede du rhur-na.. Li:mo est le mercuro; le quinquina convient dans Ia, Rivre intormittente, le simarouba dans la dyssentorie, ]a scil-le dans l'hydropisie. Iei le soul nom de, la maladie pretendue suffit pour (l6tormfifelrI'empiiiquo a employer un tnoyen dont uno oxp~rience grossie~re oet non concluante a cru par fois remarquor los bons effets dans des maladies qu'on appelait sans plus do fa~on gou toe, rhumatisrue, fie~vie interrniitlen to, dysson (erie, hyd ropisie, oet qu'on no d~crivait pas d'uno mani~re exaute, qu'on ne distinguait pas non plus soignousomont d'affections semblablos. ()Publid5es en 1809. 462 10 f t TROIS INIEVIODE'S ACCREDITEES Cepondant, los insucce's par Irop frd'quents do %-.,tto pratique rouninic~re, qui a quecique chiose do trop ropoussanit pour quo jo, puisso m'y ai'r~ter longiciups, dktci,nii~reitdo temps on tomps sos partisans les momns avouglos"I ci chrchei' iu~siours i'eme~dos pour ch~aquc nomn do inialadie. Los obsorvationis grossic'i's do ]a mddecine dornestiquie, oracles des anciens antidotairies, ou des speculatLions IEantastiqtiecs, M(aient. in source impurle C) laquelle CCc Lc i6tliodo puisait, abondarnment scS ilenin Cd es. O11(lisait alors: si A no produit rion, pronez B, et Si cehlni ih on plus na aiZcun Ci'fhi, Nvous pourreIZ Choisir, parmi C, D, E, F; et, G, H 01, K m'Cont, souvont 616d(un pulissant, seCous.ff(.D'a'uMrs vaio-tnt, par~dossus tout J ot L. Y1on conn1ais (Juilen tarvissont, poinit dans los 6logoes qu'ils prodifuent M, i11 U et, Z2 L, N, R ou. T; S et X no seraient pas non plus 'a de'daiGnor danis cetto mala,-dic. Tout recemrnent tin Angais Ca prdtondu qu'il n'y avaiL nonn do noileleur coni-re cite quo Q; jo i'cssaiorai ý Ia piomie're occasion. Com-bion do fois, dittilln autre praticien, no m1'est. ii pas arrive' jadis do gu~rir ]a fievre inteirmittente avec lo quinquina? Co.'pendani, de-puis quciquos ann6es, ii s'ost offert("I~ mol on Granid inomlro do cas dans Josquols co moy0)en.A echoic'. Uno fi Cvre intermittento coni-ire laquelle l'Wcovrco (InPdou tavail t c o'mploydo penidant. lonigiomps enl vain, je dirais m~imo presque avec inicoive'nient pour lo malade, a 616 rapilomont gudric par uno do mos voisines ") laidle dunie infusion do camom011ille. Un do mos eon-fr~eires pretend avoir faiL cosser par mne couplo do N~ominifs (buN hevrrs in (ermii (olutes qui n'avaient vo11ul ceder ni.-'Icel te isante tie carwmInilie,) D ilalqUinquina a 1re~s fortes(doses..1 ai suivi son exomple dans les cas oui DH~ 1RAITE511-#"LT DUS IMALADIS9. 16 463 -cos d~eux dorniers reme'des no produi-saien-t rien, rmais les vomitifs nWont pas eu non plus del resultat:ii me vint alors "a l'idde do r'ecourir au set ammoniac, cet mon malade gue'rit. Cependantil. m'esi. arriv6 aussi de no noen obtenir du sel ammoniac, apires, avoir vlainoment miis'on usage le quinqluina, ]a camomillo cet les- 'omiiifs. J'avais In quciquc temips auparavanti que la racine de gentiane et ]a noix vomique re'ussissaient quciquefois dans la fie'vro intoi'mitten (0; je loes essayai donc. La genfiane ouit du surcc's dmis deux cas, et. ]a noix vomique dans trois autres, oii la genliane ci. los moycus pi-d6cdemis s'6taieni. montr~s imovies. On pretend quo ]a holladone U--ilerit itres bionasi la. fi~vre intermittonte, lorsque tous los autros remnedes son[ insuffhsanits, cet lon adii la mmem chose dui poivre d'Espagne, de Ia poudre de James, du calom~las. L'~orce dui mari'onnior d'inde jouit c'galomeni. d'unoc grando coh~bri t6, inais jo nai pas beaucon p de confiance en clle, tans tr'op savoir pourquoi. Nous savons que I'opium osi. parfois Lioepre'ciousc rossource. Mais derni~remeni.j'ai. ron-conr6 iir ne fi?'vro quartlo(loft un robuste -paysan 6itaii. oui'meni(.o depuis dejai dix-huut. irnois, cet qui avaiL i'dsiste' 'atons los inoyens imaginabl)s; ai ma grando surprise, ello Lfui. gu~erio par qucioques gouttes (1e Lointuro do 1k~ve Saint-Ignace, qu'un profos-. sor tranger avaiL -envoyc'es au malado. Enlin, on dois pas (aire enire nous (ju'il esi. dos fievrcs intoermittontes conire. lesquclies moi ci. mes confr'~rcs av'ons Cpu is e Lout noti'e art, quo Ic bourreau guerit queliqufois avoc des gout des rou-ocs, contonani.'a coup stir do Parsenide, quoiqu'on puisse cii~cr au~ssi un assez grand nombre do fevrcux quo cc reai~dc i a rondus hydropiques, ou mn~kmc a Fait doscondro auitombeau. Taft la. fievre intermnitten to esi. parfois capricicuse cet opinijiire I. 4t6l TROIS?tIEIITODES ACCRID1TE'ES Ami! -no vois-tu (lone pas quo c'e'taient lh des fie'vres intermittentes divorses, ou. plut6t des maladies lypiques entie'rement, diff~r~entes los unes des autres? Quand. bien rn'me ii se pourrait qu'une fivre intermittente ffit opiniAtre et capi'icieuso, pourquoi se montrer-ait-elle Si facile envers tel ou tel rcme'de? Ne t'aper~ois-tu done pa 'jil y a plus d'une fi'vi'e typique, qu'il y en a pout61re de vingi sortes, qu'un omnpir-isme sttupido a jel6es (lais un ni~re moule, los donnant ensuite pour une. seulo espe'ce, et voulant les gu6rir tonics par un seul moycn, tandis quo chacune exige tin reme'do particulier, sans quo, pour cola, on soit Vondh 'a dire quoe la maladie a dos caprices ou do l'opini.Atrrot! Ohd le medocin praticien n'a ni lc temps, ni le loisii' do faire des distinctions si d~licates ontro maladies qui se ressemblent, ot do chei'cher des medicaments appropries;N chacune. -Quand lc malade nous dii qu'il y a une fi~vr-c inteormittonle, nous l16 donnons d'abord. un ou (loux vornitifs; Si son 6tat no s'ame'liou'e pas, si n~mo ii empire, nous Iiti faiisons prendro lo quinqui-na; si le quinquina ordinaire, on le quinquina. royal 'a hautes, (loses, no lproctlrent. point Ia guerison, fous administirons... Ainsi, N'oUs donnez sans choix, on aveugles, tine substance apre~s uno autre, jusqu'a' cc que N'ous rencontriez la bonne I Cependant, vous n'agissez ainsi qu'aussi longitemps quo vouls Ie permotteni la, patience, Ia bourse ci, Ia vYct(1desmalados. Votro servitcur, monsieur Ie docteur! Voih Id'oh soni provenuos ces longues colonnes do m6dicamcnts simples, qn'on dii 6tre tous indislinclement propres ýt guerir un malado. C'cst avec ecs listos. de drogues, que les mn~decins DE TRAITEMENT DEOS I AlALADI I-S. l465 616gants, pour se donner un v'ernis do i'ation-alismei, tout en sacrifiant i l 'empirisme le plus urossier, ont fabriqu6 leurs recettes compose'es. Pour cola, uls ont pris au hasard trois, quiatre, cinq ou six des sub~stances dont lours manuels indiquont los -nouns aux articles fie'vre intermittente, hydropisie, etc., ci, 'a I'aide d'un sirop ou d'uno eau dislilid'e, uls ont Fait du tout un rndlange conforme aux re'gles del'art. CecnWest toujours ]a qu'uino guerre contre des nouns do maladies, mais bien plus indthodique, et avec plus (larmes "a ]a fois. Si l'un dos ingredients du melange ne produit rico, ii faudra bien qu'un autre ope'e. De's lbs, chiacun craignit de passer pour un ignorant en no proscrivant qu'7un seul reme~do a~ Ia fois (I). L'ompirisme no pouvait pas abler plus loin, iii la raison tomber plus bas. ~ 11. Cuire du Sympto'nie. Copondant, I'irnpossibilited do trouvor des rem edes cortains pour (105 noms vagues do maladies, de'termina quciqucs meddecins p)lus conscioncicux quo los auti'cs i mioux dtludior cos (lernie res. On sdpara los unes des auti'es cellos qui paraissaient ktre dissomblables; on rechorcha les points (IC contact quo~ beaucoup d'entro diles ont ensemble, el cellos qu'on crut, tire los plus affinos, fui'ont distribue'es en classes, ordres, genres et espe'ces, soit d apr~s, l'analogio do leurs causes occasionnellos, des fooc lions qu'ellos k~saienf, on du sie'go qu'elles occupaient (lans le corps, soit d'aprc"s lei nuances du ton do la fibre, soil enfin d'apr~s un on plusiours sympt~mes cominuns. (1) nien, dans la nalttirc, west moins cotuiu et n'a dulmoltis ditdidi qtie les vertus des mt~icarnenis. Espre-t-ofl done pat vettir ý les connallre autrtement qu'en les employant seitil a scul? oti hen itnagincrait-on qnutine seule drogrue qui conviendrait setall moins puissanle contre tine maladic qu'ontm mdange de plusietirs suibstanices agissaw nt Ct) S I nverse les uttles des atitres? I - 30 I466 TJBOISAIUE'rlIO DES ACCIEIL'DITESS Par cet apeveti hislorique des affinite's ot dissernbhinces apparcn(es, on espd'rait r~oius faire mieux connaltre ]a nature ties innornbrables maladies, et nous persuader que nous en savions assez sur leur compto pour, pouvoir prockder do suite "a leur traitement. Quelquos-uns, los pathiolog-istos ordinaires, cherchiaiont leur sal u t dans los g6n("'ralisa Lions; d'au tres, les nosologistos, dans los subdivisions. Cependant, ces ten tatives no furent, heureuses, mnem enti-e los mains d'un Vogel ou d'un Wichmann, qu 'aulant qu'eles bendaiont CI' faii'e connaltre la marche de quelquos maladies epide'miques reparaissan L souvent avec des caracte'res assez bien determines, ou des affections onde'miques portant un cachet do fixite', ou entin des mnaladies provenant dune cause e'vidente, cornre los saccidents produits par certains poisons, tels quo le plomb) et la vapour dui charhon, on 1'infection par des niiasi-nes loujours identiqiios, telle que la syphilis eL la gale, quoiquo, rnme dans ces cas-ha', it se pre~sent~t des differences e~chappant "a la description, qui changetaient souvont tout ýi faitlIa face des choses. Quant aux a14L1es mialadies, par exem pie los hydropisies, 16s exanthe'mos chrioniquos, les ulce'res, los flux do sang et do miuc~osit6, los innombrables nuances do. douleurs, los fivres liectiques, los spasmes, los, affections dutes nerveuses, etc., counme, malgr6 cei--taine analogie &lu'Qn rornarquait aussi entre cules, elies diff~rent ne'anmoiinS los tunes des autr-es, sous le rapport do leurs autres symiptOnies, 'a tel point (lue, dans la plupa't~ des cireoinstances, chiaque cas morbido (boit Ore consid&6 comime un individu ii p,-art, toutes los descriptionis gdne& rales qu'on on pouv'ait douner, non-seulenient e'taient inutiles, mais encore induisaient on erreur. DES TIRA1TEIEMLMIDES MAIjtAIIES. 16 467 Jo~no pretoods pas rcvoqiitr on d(OUtelossScrvicoS (quo los nosographos ont reudus a-' Ia science, et jo me borne ai rappolor lU'its inont. pas 6to'lbeapcoup plus heuveux dans Ia curation des nmaladies quo ceux qui tvaitaioni ces dej~iQ'pros d'apre'~s lo orslos () Ce furont eux principalemont q0u, apre~s avoir perdu l'espqjr drriver a* la d'coluverte-du reniede par Ia description do Ia malaidie, irniagine'renL d'adaptor ý chaque s "rie des maux groupe's dans letirs cadres, un plan de traitement qpplicable a"i tous coux qu'ello i'onferfmait, c'esi-ai-dire des medlbodos curatives fonde'es sur des in:dications, ge'perales, et mises e 'n pratiq Ijo 4vee des rnoyeou~gendraux. jLes sajirres. d aa lmnar indiquent le 's 6yacuations par haut et par bas; Ia clialour oxige des rafraichissants; los flux (lomandont des styptjquos; la putrid it6, des antiseptiquos;los don-- lours., des anodins; la faiblesso, dos fortifiants; les spasmes, des calainauts;Ia.cons tipa tion, des laxatifs; la suppression d Iurine-, des diur~tiques; 14 se',horesso do Ia pean, des diaphore'tiquos. Ce 1kut alors quo, 4'apres urpe inftorprd'ation souvouL, force'e des donn~os do l'ýexpki~pnqc, on invpnta 1los evacuants, los 'afraichissants, los antiseptiques, les ariodins, los for~ifiants, les anti'spasmodi'quos, los ap6ritifls, los diurdtiquos, los su(1) La description, m~ime Ia plus exacte etlIa pkis conforme 'a Ia natore des maladies ma~ine les plus conslaules, corn nic es end~mies, ne donne jamiais le nom dui remn~de. Quelque iide'le que soit I! portrait de Ia pellagre, du yaws, dui sibbens, do piaii, do radiesygne, (lC Ia pliqute, etc., ii ne dit pas un vmot du spkcifiqtie qoi petit, gu&rir ces maux diii~e INii~c prppe, sdre eL radicale, et, qui, cachdi encore (tans Iec sun de Ia nature, se (l(drobe i.i nos regards. Qo'aiiendre, d',ipr~s cela, quant AI %idication duin oyen cwraiif, des descriptions g~nidrales de maladies qol sont, mnoms constantes, plls vagues et miiiis fr~quemuivent semblables 6i 4t68 TROIS MHErfIODFS ACCRITITEDTES dorifiques. DNs cc momenti]a Ili6rapeuliquo so trouva tout d'un coup dablie. Pour Ia compb~tor on y ajouta quelques autres genres de icme~des propres '(I combatiro des sympt~mes fr~quernment imaginaires, (lis que los inCisir's, les dissolvants, los att~nuants, los involvants, etc. Jo, no sais lequel des delux ernpir-ismes on pourrait prefe&rer al'autro, le traitoinent du norm de la inaladie ou celiii dui nomn de quelques syrnptcmes. Quoi qu'il en sodt, celte mkbtodc avait lbeaucoup plus d'attrait pour los domi-savants, elic se presentait plus quo I'a plupart des autres sous los delhors (du rationalisme; aussi Fiiteleodile gralement adop~t~e par tous ceux qui voulaiont so faire regarder commo do vrai-sot savants me'decins. De toutes les fausses infliodos curatives, c'est aussi cello-lit qui durera to plus longtemps, parce qu'ello n'oblige pas 'a penser et reflechiir heaucoup. 11 ost tre's flatteur pour ccliii qul I'adopte d'avoir, ou du momns do passer pour avoir la puissance do provoquer la suour on les urirnos, d'apaiser los douleurs, d'excitor, do relAcher, d'inciser, do r6yulser. do fortifier, do rarFraichir; ici do suspon(Iro los spasmes, la' d'Iarrdter la putridit6; et lo tout d'aipres los ordrcs qu'il donne aux cohortes do 505 r~d-icaments. Mais lec Praticion saiL combion ii luii arrive souvent do no p:is pouvoir exe'cuter ýtoutos ces choses, e1 dXOtrc (rompe )6dms, son attente par los me(licamenis quo sos malires Ini marquont du cachet do Admettoiis qui'il y -ALt en elfet des rnoyens g~ne'raux capahios% parfois (Iexcitor certainement bi suour, dopouisser ia Coup -stir auMX urin es, do calmer manifestomont le s coiiloutrs, do fu'lho, r6soudro, purger ou ra ireN,0o11irI, s anIIs jamaI IIS y intanquor, d'exercer tine puissat-aeonic sivesir Ik pituite, do.i'aFralchiir~dans DE TRlAITEMI~N1' DES MALA DI ES. 16 A-69 tons les cas, d'etcindre totis los spasmos, d'arrAler tons los flux trop copieux, do trvansporter sans inconvdrziont les congestions d'un point sur un autro ofi cules oftfrcnt momns de danger; quand bien m~me tons ces efeets aniraient lieu, la maladie serait-ello gu~rie pour cela? Oh non!1 elle ne le serait point dans la majorite' des cas. On anrait produit un r6sultat evident, mais on n'aurait pas r~tabli la sant, qul est cependant le but qu'on se propose. Le ine'decin, avec son opium, apaise la toux et tos, douleurs do poitrine pour quciques hieures; mais la toux douloureuso n'en revient quo plus terrible apr~s. Avoc la m~me substance, it procure un lourd sommoit; rnais en se r~voillant, le malade n'est poinit r-afraichi, l'insoinnie et l'anxi~ld no. font qn'augmentei' cusuite. Do tout cela lo m6dccin no proud aucun souci; ii augv men to la dose du pallia-tif, ou so con ten to d'avoir montr6 qu'iI pent calmer la toux et Faire dormir, dcut le malade s'en trouver plus m-al, dt't-iI in~me en p~rir. Fiat juslitia et pereat mundus. Voila' une hydropisie:Inrino conic 1)011 abondaminent: le (locteur vent on rendre I'i-nission plus copieuse. La scille se. trouve plac~ceon tWecdo son piquet do diuretiques. Heureusemnent, cule determine sur-lochamp La sortie d'une grande quanfite' d'ui'incl.; mais, maiheureusemont, sons I'intluenco prolong~e'e(10co e'dicament, I' urine va toujours on diminunait do plns en pins. It survient dos sympt~rnos d'inlfimrnation et (10 gangre'ne; I'anorexic, la d~bilit&. et 1'agitation augmenbent avec l'enfluro. Quand tout est devonu inutile, le docteur laisse mourii' tranquilleient son malado, satisfait d'avoir montr6 qu'il a to pouvoir de faire conleir 1'urine pendant quciques jou rs. 470 ThOIS MIftI-ObES' ACCBJýDITI,,E5 La scillo a 616 edmplo'y6e des m-illiers de fois cormiiie din r6tique, sans ril?oh se Soil jamais aperqu qu'clle ne 1'egt cju'aI Litre deo pa~liliatif. Mais combien il. Cst I'ai't q6'cleb n it glde.ri, 'l'IP'uropisid! Tout an l P-Ii-~ a-t-olýcpro dutii dd ' fes(1tiltaLjd~d l a maladie tenait "a une stippres-" skini do''ies es.. - LO m6docih ýPpeMi'pr' t'jn &rihatla'db le jug~e atteint (i'uneflaf~ection jtsttIq4(e; Ii le fiurgo et repd'rge. Nhiis la fie~vre augnmieno, vtin uoi putride se developpo danis I-a botiche, ihafloirie M loes 6cl-iimts devientien't'plus fe~tido~s, le blanc des yobx plus jautne, la hiinge pluý chargo'c et plus brune, les ide~cs s'enibriottilIlent, les kvýros ttiemblent; un:is'sou pissement soporeux t-etuplace Io Sommoilel etc. Le hiedecin yvoi avec regret son mnalade- marchor" d'uii pas rapide ý la. mort, mais it s'aIpplauidit d'tivoirenO sa puissance los rnoy~ns d'expiilser VigoreOIruseinent los saburres. Qu'ave'z-volus, dit-il,2 aiun autre? J'ai 6't6 cruelle morit to'urmonieht, on dihait que ma lAte va S ouvriv famltetlfel est doulourciise, j'6Priv des spasmes dans, I'ostorn-IC-,,cl it me rernohte6 'Aihg censs do ]a bile juisqun -(Inh Iouche. Vous podrriez bien 6tre mreniace d'lone Il~vre biliouise, prenez de suite be v'ofiiitiF. Le inalado rend des flots de bile, ii a vomnis'soinents su vmhsbmeems:it est sur Io pbidi Wd'xhalerl'Arnie-, Io voile de la mort sernloe s'6tendresi' sr es- yeux; et uno suoutr froido inondo [out soii borps. J'al Fait tcc pmj je dovais, dit bil Iuli-rn1110 le txl~decin, j'ai cidr'ch6 ia evacuer la. mauvaise bile. II on serait de m~me si nous poarcourions la lisle entiltor des moyens, g6iieraux. Le cher docteur fait beaucoup, mais no fait pas ce qu'il doit; it prbdiiit de,ý effets 6vldunls; mais rarement procure laIa-n t 6. L'expe'rience, s'il voulaiL 6coutlt8e~I' etOnhs, Pouirditi DE TRAlI'HErN'C DES MALAlDllS. 4~71 mille e-t mulle fois Iui apprendre qu'itlIui suffit, dans 1'hydropisie, do faire cosser la disposition morbide pour que la. s~rosite' s',coule. d'e11le-m~me pat des voles quo la nature sailtohoisir timoUx quo persnne, etL qU'il "St aussi rare d'obtenir la gue'rison par le soul emploi des dium~iquos et des purgalifs quo par celu-i'de la ponotion; pour quoe to malado gu~riss e; ii Faut qu'un hasard heureux Fasso quo l'6vacuant soiL, en m~ine -temps lo rem 'de propro ii 61eindre la mfalaldie do laquelle l'hydropisie dbpeind. La rn6me exper'ience pouieait Iui onsoigmer quo nullo doulour ne cosso d'.9une manwored~u*rablo Si Ce nWest par' 1'application d'un rern'd-c convenablo 'a la maladie (jIui la provoqlue; qu'il est tr6s rareo, par' cons~quent, quo 1'opium apaiso sans. rotour los doulours, parco qluil osi. rare quo ceLto substance soitleIcv~ritahl o rnemce(le (l a maladie qui leur donno naissanco. 11 no saiL pas, parce qu'iI %,cut bienI'ignorerý (jue 1'opium est Ice. remiedo par -excellence des- mal,(Iies los moins douloureuses etL of'iti y a loe[)lus do pi'opciision au sommeil. It faiL par'ado do pouvoir qu'iI a d'endori'iii Los (louleurs pout~ quelqutis houroesi rnais los conse'quences, it no s'en inquie"te point.. Nil -nisi quod ante pedes e'st. Dans los cas oii sos vues 61i'oites lui faisaient croiro a~ la ne'cossiLe' d'6vacuier do pleins baquots do mucositt~s et do mati~res dMvineis, par Lou Los soi-Los (10 vomitifs ot de purga fifs, uno seule gou ae (de teinture d'aruica s uflitL Pour' enlever, souvont en deux lieu yes, la (i evre, loeinauvais goilt dans la -boucho oet les coliquos, pour nettoyer la langue., et pour ramener los forces au point oui cites 6taieflt aiiparav'ant. Mais leg revyolutions de bile hit a suite d'un acces do 47~2 '1111$.J1M1TIODES ACC1E'Dl'lTI-lS colique ou de chagrrin, comment lcs ench-m'nor, si lYon n'expulse pas cello humoutr par le 'omissomenL? Avou.gles quo vous Mtes! une seule dose, uno quantite' mappr~ciable du medicament appropri6 procurera. un calme parfait avant que vingyt-qua Ire heures so soient e'coule'es, et sans qu ii sorte du corps un seul. alome de bile - le malade W'est point intort, comme ii 1e serait apre's avoir jprisvotre vomitif; ii est gii6ri. Combien de fois n'aluse-t-on pas de la saigne'e ct du niire contre des sympt~mes do chialour! MeLtez do c6(e' vos temnp6i'ants, qui abtr'6gont la. vie, gue~rissez par un moyen approprid ' a la aladlic de laquello depend l'acc6k16'ation dui pouls, et la citaleur cessera d'ello-m~rme. Ceperdidau, jo vois (lu'll ne s'agit pas pour vous de gti'1 -rir la maladic, rnais seulemont d'apaisei' la chalout'. A lot's otivroz los grosses arle~es jusqiu' lo'coulemont do la (lernie~ro gou Ito do sang; par la' vous arrivoroz PILuS s'iremenL et plus compl'terenonl ývotro bitt! Voilit cc qui arrive roujours avec, vos rnoyons gr6ni6 -raux. Ius set'vont ý vous niontrer quelquefois sous les dehors (l'ttf puissant ruedecin, mais ii est rare que Mali qii u6rit Ion ement et p~niblcment lour doive sa gu&' rison.Mais los cas soft fr6qiients aussi oii los moyons ()611' raux no prodiucisen pas co quo vous exigez d'eux.Combien do fois n'arrivo-t-il pas que vlos antiphiogisliques augmonlent 'infla in ma ion, quo vos fortifian Is accroissent la faiblesse, quo vos e'vactiants exasperent los sympl~mes des sahurres dui canal alimentaire, quo vos r~solutifs rendent Ie mucus plus aI)ondafll etla durete' du bas-,ventro plus grando, que vlos calmants donnent plus do v'ivacit6 aux doulcurs, quo vos r~vulsifs imprirnent plus d'activi(6 aux congestions, quo vos diaphore'Liques ron DE iiIAL'fE: DEi'DLS MAIALD1IES. 173 dent la l)CtiI plus s~chie, et vos diure'tiquos l'uiriiio moinsabondan to cncore! Et comment sc Fait-iI quo, dalns los cas m~me ofi, avoc, Icur secours, vous parvenez 'a sup-primer pour quolquo temps tel ou -tel sympt~me, 'a provoquer telle ou tello evacuation, la maladie prend cependant une plus mauvaise Lournure? N'ai-jo done pas raison. de dire quo ces moyens n'kiaient pas ceux qui convenaieni. pour la gurii'? Ainsi l'homnre qu~i ne saiL pas nagor s'e'puise on efforts mat coinbinds de sos bras et. do sos jambes, qui no font quo l'enfoncer plus vito. Copendani. la. medecino ordinairo no pousso mm~nc pas la sollicitudo.j usqu'a, descendre aux dMiails des syrnip6lems. QUand nous avons pass6 los promie'res sainnes do la pratiquo, a~nn~cs bien duros oii'lPon so -tort urn elosprit, pou-r trouver co qui convient lo mioux aiux malades~e o'i.1a conscionce conserve encore Ie droit, de se faire kcouter, quand notis sommes un pou au faiL do Ia routine, alors c'est tin "rai plaisir d'6tre me'decin. It no s'agit plus quo d'avoir-u-n air suflisani., uno voix (10 tenor qui comiriando le respect, Fan., do bien gosticuler avec, les trois pretnicrs doigts do la main droito en un unot qucliqcetioso do grave dans toute sa personne, pour pos~s~dcr lou~t to savoir-faire du routinior, cot, art (livi~n quo. nut pi-dcepte ne pout ensoignot'. On con~oit bien d'ailleurs quo les d16lails do Ia toilotte, do I'ameublement, do l't6qtiipagoree. (lu domestique doiverit 61re cn-parfaito harmnonic avec Ic rosto. Ces minutios orit be-au absorber tou~tes nos facult6s pondant. les vingt-quatro hocuros do chaque jour, nous nWen somrncs que plus houreux comnm.,m~docins. Entro nous soiL dii., nor.ro pratique enkie~rc repose sur doux ou. h7h lilTROIS M ETffIODEUS ACCREDITE'ES irois innocenlies mixtujres de'j*-i connues dans, les pharrnacies, deux on (mois, eoudros comipose'es, (Jul S appliquoni ý tous los cas, Une pr~cieonSoe tndlure norVine et fortifi~atte, queiquos, juleps eti U-110 couple dde pilules les unos puriflantes, los autll's Aji6ritiv'es; m1ais fO0uS 1)0115 en trotivolls for ien)11. MeschtýVaux co u~te'H8do suetut' sq'airr~ent i la porte do N;rospecluou semen t.son (cnn par los domestiques, jo descends de voiliuro avec l'or-npressement d'un hommo qui apporte to saint, mais Louliefois avec dignilid et d'un; air grave. Dý'ja l'on a ouvert, loS (louX hattalnts (10 la porte qul m~ne ý la charnbre-du mialado; los (assistants, muels, la tate baisse'e, la v'n.116n.1 -(ion, la conflanco et la pri'iro peintes dans los traits, s'Prn - prols~sent do conduire lo sauveuir vers tolei'1. Commeont aIcz-Vouls passe Ila nuili, mon chor? voyons votro laiigueO... Clii' ol'e pouls.-Onl cCssera la poudro quo jai piescrite hior, collie potion serapise t ou(Cos les (tll)mi-heu ios, alteinativemont aveC COS pitllls, apre's (Juoi on dunneira cc julep. Aspi'rer Ion toment uno prise do tabacdprc[1e sa canne et son clhapeau, faire ý uhacmiuneui salutrition proportionne'o ("I 'itifluence qu'on mluisuppose d&-is ]a naiison, voih"le Vc rand jon, (lurant an plus (IOUX on trois fliflutO5, quoc nous faisons, payer a Litre do visitlcel quo e'u 'tpons an (ant de fois danslha journie quo la imine affligc'e des assistants Ie rendl ne'ossaire, car. cofst hIf) p0ou1 nous tle baiow~tre dui (anger, queoLnos n'avotis jama,11 is ni temps ni le loisir d Iexaminer lni-mdrue. ELi cornbien faitos-vous; par jour do semblabless visitos? Croyoez-vous (lone, corettVe etroite, quo Jo pourrais lierpir ma maison sur un pied (lecenli, Si je no. faisais pas plusiouirs douzAines do visiles (lanq le cours (1e chaque mafin~o? AMais c'es(hiý un li'avaiil d'llercule! lila, hal-ha!-. Ecrire ki Ia LAte sur tino hande do papier une des huit DB TRAITrEMENi' DES IMALAbtIES. 475 ou dix formules quo je sais stir le bout. do mon doigt, Ih premiere qui me violt a i lspvit., scans' me dq~ssr la.L We a r cliilr, 0118 appeletz eila iih ttPm'~il d'sprflt? 11 ni"ost bion plus difficilo (16 Lroui'tM' lbain todan t.,tine' iaire do chevaux potur.reihplatr bi' 1-ibi ti~hs qul stint. 16ioi' dd service! i ouhie labor,! Je Stils bion plds en Peirlo do dresser hle menhu (Iu epas pie jo donrie dains quinid jotirs, afin qwuil n'y fMawquo inon sous le rapport do la vareLe' des mets et. de Fle'eganflco du service. Et hoc optts, et hic labor! Les remn~dos favonis jouoet itussi uf ivgatid r~le. Sans Olive On 6tat de dire-pourqluoi, I'un faiL entrer des coqtfilles d'huttres 'prepar~eos danis preisq'ue toutos sos Formuiles; tin aitt';o tue.PartouL de la maghe'sieo oudo lFosprit. do Mindero-rug; un tiroisierne no pedtit. crim'e presquo auctine recette sans y glissetv du nitre purifie;Colui-ci Veut. du rob do chiendeilt. (kin s Lu Los stis preoscriptflbn~, et. celui-hi donnoei4 Lous ses mala-des do l'extt'ai t do pisSe~iti, oun m~le 'a Lout. du quinquina, qu'il conViennoe oti non. La iJ~lupart. dos ioutiner~ o-nt. chacun un reme'do favovi, sa'ns savoltv pourcjuoi. On' no pedt it.en imaginier do- plus empiriqub. Com'ment! lo's maladies, qu'i soht. si* &dLonnarnment varie'os, eldoilt.cliacuno oxkigo un t'Ofthke sp `cia, &atcommdderaiemit Ldut~es d'uno seule et fli~mesubstance quo le docicur ai pmise sous sa haute protecLionl? 1M6t1'e touIjours sur uno mrime tinmero, annonco nil maiintais joutif ft dil otrio. 11 dov~ra bibn gagner quolquefois ma -fis ediriblen gagnera-L-`Il, oti pluLt tcoffibiili perdra-t.-il? car ii p~d ive'elle'iient toutes los fois qu'iI iio gagno pas. N'est-ce pa8 14 so rendrd ridicule auIx yeutx dn iilondo, ohlicrl ~111 -.Cure',de la caused. L6~ iia adiog Pjduleht O rc pa rt~agdes,*en eux C-la~sss, ~dns hi 1-apport.phatiqtn, coloes 476 1i76 TIOIS INI I~IJIODES AGGRE~DITEES qui dependent d'une cmuso visib~le, mate'rielle, et celles dont la cause est immat6rielte., dynamnique. Les maladies de la premiere classe, celles qui d~pcndent d'une cause visible, simple, mat6rielle, par exempie d'une e'charde enfonce'e dans le doigt, d'urie pierre avale~e, d'une concrdtion d6Areloppo'e dans les vroies biliaires ou dans la vessie, de noyaux accumul6s dans le ccecu), d(un acide caustijue iintroduit,(tans I'estomac, d'une Pikce d'os enI~once~e dans lec crane, d'un exce's de longucur diu frein (1o0l Ia knguie, etc., sont infinimeni. momns nombreuses quo celles do )a seconde classe. L'ifldiCatiOfl curativre n'est point 6quivoque dans ces maladies. D'un accord unanilife, cite consiste "a loigner ha ca-,use mate'ietle, (jue celto cause sodt purement me'canique, ou puremeiit ctiimique, ou qu'elle. participe (Ie F'un et de 1'aulre caracte~e. Cette 1imniui-a ion, suffit ordinairement pour procurer ta gu~rison, 'a moins qu'il n 'y ait cii l6sion tre's grave de 1'ortrane. Nous niavons (IofC pas 'a insister sur cc point. Ce qui doit ious occuper iwi, c'est la guerison des maladies de la seCon(te clasqe, comprenaiit linnombr-able troupe (les autres afCfections lu.'on appelle plus particulie~remnent waladies aigle-s, (lemi-,aigile~s et chroniqjues-, avec toutes les incornrodit6s et indispositions qui dependent, d' une cause niatem'ille ct, dy namique. It est, dms la nature do lesprit humain de chercher autour de liii les causes des phi6nome'nes. Aussi, -d es qu'une rualadie lparait, v'oit-on chiacun sempresser de 1'attrib~uer ii uune cause qieleconqjue, 'a celle qu'iI juge 6Lre la plus influente. MIais on se tromperait en concluant (de cette Lendance irresistible que la connaissance, (les causes est necessai ic pour op6rcr Ia gue'rison. La seconde classe ne renferme quoe tr~s pea de mata DE, TRA1THMEN1 DE~S MALADlIES. 477 dlies dont. la cause nou-s soit connue do flom; mais cell W~ en contient aucuno dont nous connaissions l'essonco de cetto cause. Nut esprit cr,6e no petut pe'n6trer dans I'int6rieur mmemodo [a nature. Cependant, on croit connaitre et le nom et la. chose en cc qui concerno les maladies. Le m~do~cin vulgaire a cela de commun avec le peu pie, (jU'iI se figure pouvoir assigner nominativement une cause ai tout changement survenu dans la sante; los m~decins les pius sages en apparence s'imaginent m~mc pouvoir p6ne'irer (lans [essence intirne des maladies, et los gu6rii' d apres cola. La nature- rn~me des ch-oses v'eut qu.'iI nous soiL impossible de jamais approfondir l'essence do la plupart des causes dynarniques venues du dehors. Quo n'a-t-on pas d~j,ý dit d-e Iinfluonce des saisons et doc cello d-u temps-, sur la production des maladies! On fait rernonter ai une annec entiei'e, ou du moins "a plusieurs mois avant l'apparition (lune 6pid~mie, le recit des difI6rents 6dats du barome~trcoLe du thormomoire, des variations du vent, dos nuances d'hiumidite' ci. do s~cheresse do. l'atmosphe're, et sans h~sitor on met la maladio rneurti-iero sur Ie comple des circonstancos qui ont r'.gne' pendant cet espace de temps, comme s'il y avait entro cites un rapport n.6ces,-,saire do causalite'. Mais, en admettant nt~me quo ces circonstancos, Oil du momns Ia diffhrence des saisons, ontront pour (quelquo chiose. dans ce. qui occasion no ou con tribue "a occasionner des mrialadies d'espe"Cc particulicre, quel faible. secours des 6v6nements auxquels on ne saurait noen changer, pupisqu'ils d6pendent do 1'atmospherc et do la r~volu Lion dIu globe, offrcnt-ils pour 6tablir des indications d'apr~s lesquelles le niddecin puisso dtre utile dans I't6pid6rnie r~gnante? Si la saison, si l''tat pre~sant do l'atmosphore 474 T110ois nErnI'w1ES ACCRIDITEhES ont e'tIs r~elloenII't cause dunmal Iprseont, quo10nouIs tinfPorte do le sa%-oiI', pf)sUiSe 10fOIJS WenCU ouvor1s JaS (ld ire le renif"de appropri6 au mal qui afflige le pays? La frayeuir, ]ai crainte, 1'aversipn, ]a cole~re, le chagrin, lo rWroidisserneit, etc., sent (los impressions, quo nous no pouvons soumottre "a uno analyse, physique. NQus ignororis comrnept lt jusqu'ýt quol point ces impressions modlifiont Ip corps huarwi n, ot quelles sent pr-eCi~eent los maladies qulells liii attirent. Notre ign~orance a.'cet4iji-cd esLteki lopq~. aolis itavons point fait un pas do plus, quant au traitoment, lorsqii'ori pous a indiqu6 le nom do )a caiise pr6sumrne, I-orsqu IoQ1j11ouS a (lit quo c'Mtait la frayour on la' crainto, H cia-grin oLa la col~re. Los sp6cplatioas rn~me les plus ubs~tra-ites stir Ia wi~tre rrula physique do la frayour nio LouuniS~sorit pas au prq~jcioii le mioindre indice qiii I'eclaire sur la marcho iisuivre pour en gue'ir los suites, noe propoulcent janifais 10 nom do' romede spe'ciflqUe des accidonts aigus do Ia fra~our, qui ost lopium. It est ais6 (10 (lire quo la gale d6pend du vice psorique, la syphilis du IVice v~tieriep, la. polite v~role du vice variolique, la fievre quarte doeI'air des mare'cages. Nlais on articulanl cos noms, nous nWen segimos pas plus avanc~s relativement 'a la connaissance et au v~ri tabl~e traitement des maladies. Laos niiasmos morbides no-us sent, aussi inconnuis (lans lour essenlce intirno (ue los maux eux-m~rnos qui (lependent d'oux. Cette essence est absolumont inabordable ii nos sons, et ce quo l'6cole nous apprend (10 Ia cauczo occasiQmIelrllO des maladies nO )IOUs fora jarnais entrevoir quels sold los rornedos qu~i lour conviei'nont r~ellewent. Ce quo nouts avons alppris jusqu'ici loucohant cos i'om~ds a 6ic' tin pur offet dux hasard, le rosultat d'une expe'rience ai'eugle, Jamais la DE J.'f1AlTEA1ýVYJ DBý JAL.AD1ES. 1179 causp do lai)a )JýJ. i c lesignaleh'j la voic qu'il faut suivre poV rles CI)1eiher et les t~vr Queule connaissice de. la c444e ot cele a natpre intirpe des iptjqJpdics end#orpiques p~qurai-t suffire a nous rývMer ba~s 00ertab~les remekles de, cps affections? 11 y ajr~a Lou-l jours, pour nous iwfres faibles rporeI, I~le ~ fond enire cpLte pr~tendqp c onisap eL la d~cpuverte du moycri Curalif. Jainais la. raisponne, pourra d&2ouvrir une conmnexion logpquo3 eritre l 'Lino pLi. 'autre. Quarid bjen in~me Dieu notis i'~ydpjait Jos chapgerpents invi-. sibles qu'un xniasme clironique d6termirme dana l'intdriepr des partios los plus ddliees do no1t'c corps, la ohi l'ereil de 1'anatomiste. iw pout plus plonger, quand biefk rrl~fpc notrp espi'iL, qui n'a de rkcephvite' que pour des impressions venlues par les sells, scraiL capable de recevoir une instructipn Si tpanscerden taleI cet~te connaissance; intuitive cc noqs 11) i~praiL poinE encore 'a cello du ro; 'de spc~cifique, dil seoul qui no manque jamnais son Nij le nowi du goitre, ni la cauise probable do cette mialadie, l'habitation cjps des gorges de montagpes, ne SOUffMe "a 11o11e osprit Te now du rem We que le has~rd at fait. d~coovrir dans I'~ponge.1)1111CC. Pou rquoi donc afficlý.ops-qqus 1'orgUodleuse pre tenio-ii de gu~rir les maladies d'apr~s leurs causes dynamiques? Les apcidents et rnaux produits par les poisons, domiosLiques et. pharmaceutiques ont trouvc6, dans ces dernjcrs temps, des reme~des qui leur Sotit approprie's en artie; nais cc n'esL ni pal des sp'culations sur la nauore in time de ces maladies, ini par des reoherchies pJ~ysilqp~s ou chimiques sur leurs ca-uses, Jes poiswps, qu'on osl arrivO 'a la connaissance ciaces imoyens specifiques; c'asO h8o 1i80 lEWIS METHODES ACCIUEDITIES par une voie bien plus courle et lbeaucoup plus conforrue ai la nature. 11 n'y a pas longternps encore qu'on cherchait, souvent. avec, un r~sultat, tre~s f~cheux, at expul-ser ces substances nuisibles par des purgratifs ou. des vomitifs, cornme s'il seofIM tagi d'agents m~caniques introduits dans l'estomac et, les intestins. Aujourd'hui on saiL comnhatire plusieurs d'entre elies comme des causes morbides de ]a seconde classe, comme- des causes de nature dynamique, et leur opposer les antidotes qui convienneul. r~eelement: elles de'terrninent un changement dans, le corps entier, d'une manie~re particulie~re '.I ecues, que nous ne connaissons point, et leurs effets ne peuvent jamais Wte gu&-is comme des irritations simplernent locales, ou purernent me'caniqnles, ainsi qu'on le croyait jad i s. D'autres oft. aui d'une mani~re plus savante, et comme s'ils avaleni, re~u l'inspiration d'en haut; its oft part ag6' les poisons en AXcres, narcotiques, narcotico5crCS, etc. Puts ius sont, partis de cette classification,rbi traire pour prescrire; non inoms arbi trairernen t les moyens qu'ou dolt employer. Nous avons la' une image fidMe del]a mani "re dont 1'6cole proc~de quand el le juge les maladies nalurelles et. leui' assigne des reme'dcs. Arhitraire, vanit&6, suffisance et orgucil! La belladone et. la loix vomique se trouverent, logrees dans ]a cate'gorie (les poisons narcoliques, et on leur donna tout aussi cavalie~ement pour antidotes les acides v'rfgetaux, le suc do citron et Ie vinaigre. Malbeureusement pour nos classilicateurs, on pouvait les soumieltre ici "a une e'prelive pereilptoii'e, et. les convaincre d'erreur par l'autorit6 des fails. 11 s'est trouv e-, en effet, que les acides ve"gltaux sont les inoyens qui aggravent le plus les accidents de Ia helladone et. de Ia noix vromique. Et DE TRAITEMENT_ DES MALADTiHS. 4i83 maladies, spe'cu~lor surila mauie'rc dont ce11os-ci se de~ve. loppent, et bAtir la'-dessus des syste~mos. Aussi les maladies ne gu6srissaient-elles pas plus apr~s qu'avant, a momns qu'elles ne le voulussent bien, c'est-ai.-diro qu'ill ne se present~t quelquc circonstance particuli~re pour amener ce resultat ý F1improviste. La doctrine des Acrete's humorales a domin6 long,temps parini les hommes. Mais commo iil n'6tait pas tre~s facile d'imaginer des sp~cifiques con tie chacuno de ces Acre'iWs, on s'en tenait ordinair-ement en grando partie aiix evacuants. Si l'on exceplo queiques tisanes.empiriques et queiques eaux mine'rales accr~ditdes par Ile hasard, auxquelles le m6decin hiumoriste commandait de passer dans le -sang, pour l'adoucir, pour le corriger, pour en separer les impuret's d'unp, man ie'ie en quel-. que sorte magique, et les expulser du corps au moycn des urines ou do la transpiration; ]a manoeuvre (10 cette 6cole consistait principalement h tiror le mauvais sang, ou a evacuer les, humeurs impures par le haut ou par le b~as. Comment! ello voulait no tirer que, lo mauvais sang!I Par quel miracle re'ussissait-olle "a separer Ie mauvais du bon dans los vaisseau'x, a cribler on (jucique sorte cc liquide, de manie're "a ne laisser sortir quio cc qui ne valait rien, et "a conserver cc qUi e'ait de bonne quali6? OUi troiver uricneoWe assez grossit~rernmen1oiganis~e lpour croire de pareilles choses? Qu'importe! on versait touj~ours des flots de sang, do cc suc vital pour lequiel Moise de'j~a avait tant do respect. Los soctes hunorales rafflindes, outro l'all16ra lion du sang, avaient encore, pour excuser leuirs effrayantes et impitoyables e~missions sanguines, uric pl't~hoi'o dont cules supposaicrit presquc partout l'existcnce. Do plus, lt8l TilOIS AIl 'TIiOt ES ACCRE'D17TE1ES elies visaicnt, encore par' hi "a derivcr, "a(liminuor lo ton, et ý remplir tino foule d'autres indications accessoires sugg&6es par lour science. On yout qu'ii 't inslar d'Iautres soclos, diles procddaient d'une mani ere arbitraire, mais, avcc [intention bien formelle, non pas de gu6rir, c'efit e6 tine chose trop vul~aire, mais do donner le plus brillant vrernis do rationalisme "a lours speculations. Les humoristcs lpartisans des saburros avaiont d'aussi oxceliontos raisons, des vuos lout aussi sagres, pour justifier ]ours inriorbrables vomitifs, lours doux ct forts piirgatifs. Yoyez quele, quantit6 d'irnpurete's ont 6t6' retire'es du sang! regardez lc pot de, nuit! Quand lout autra L6tcoxpuls6', alors seulernent le corps sera ddbarr~ass6 (IC ton tes los hurneurs peccantes. Pensez, en outre, lnit -iamsse d'irpu roets qui chaque jour so d.e6posent des alimonts oL des boissons, et qui s'accuimulent; ii Cant pourtant Ibien lels 6vacuor souvent, si Von veut que le inalado SIcbltpappai la mort. Yoycz aussi corn me la, phipart dos imalades so plai~nont d'avoii' lo ventre tcndu, doulouroux, oil du moins d'6prouver (d0 la gone darts loshiypochond ros, d'avoir la lanigue cIhargreo ct un mauvais go1i dans la b)ouIcho. Qui no reconnaitrail, d'apr's cola, quo los sabui-res dos prornieres voics sont le foyer de touics los hevre, I7la cause do. presquo tonics los imaladies? OLni, ceris, ii Cant. 6vacuor, ii Cant lo fairo sou.vont et avoc. 6ier~io, afirt d'enlever lo gormo (los mala-- (lies. Co pt1 pIrotivo deja [Iexcellence do. notro me'thode, c'e:s-t quo tiotis sorninos go'n~ralomont aiin6s. Avec nous, Ie 11.Inlado soult, pour son atrgent, l'offet quo le m~dicamontn produit enlliii, etL wit (10 sos yeux los orduros quo nous Itilfaisons sortir du corps! Qui oserait nier quo cetto medecino no soil darts los gocits du pouple? Qui doutora quoc noire ('gliso no soit la sonlc orthodoxe? DE TRAlTEMEMIN DES MALADIE S. 4835 Cher fe'~re, dii une auli'o brancho de I'6cole saburrale, it n'y a qu'un soul point sur loquol jo no suis point d'accord. avec vous, c'e si que vrous voulez d~river lou Los los maladies de la bile. Moi, je pretends qu'olles de~pendent Loutes de la. presence dui mucus dans les, premie'es voies. 11 faut incisor ci dissoudre cc mucus, it faut, vous dis-jo, en purger lc corps avoc soin, si vous voulez couper les maladies patr ]a racino. Toutes vos flikres bilieuses, et putridos sont dics fie'vres muquouses larve'es, toutes los maladies imaginables provionnont dui mucus'; et quoique los malados traite's d'apr~s notro m6thoclo soicnt oblige's d'atlendre asscz longlemps lour' gu6rison, nous n'en pouvons pas momsnS ous vanter d'avoir uin syste~mo Iicfl fonde et excellent. Blennophifle, suivant l'usago des me'decins, allail continuer "a s'e'londre sur los avantages do son systo'me1, Iorsquo Eucholos, impalient6doeniondre nior quo ]a Ibile fcii uno cause gdndralo de mnaladie, no put s'onip~cher do soutenir cetto lhe'so (bi.ns un discours non momns 6nergiquo. La bile doit 6tro C6vacuk, e, b ia la I fin de sa philippique; cule dolt l'dtro sans hie'itation at par toutes los voics, par le haul commno par le bas, car c'esi d'olle quo d~coulent Loutlos los maladies. SAi~nsi le mondo fut pendant plus d'un denii-sikcloha - lay6 par le haul ci par lo bas; chiacun aurait pu cro1 m' qu'il n'y restait plus d'impurele's. On so trompe, dit Kaempf; il s'on faul do lboaucoup, que tout ce qu'il y a d'irnpur alt 6L~d enlov6; du moins los moyons qu'on a employe's par le bas n'dtaicnt-ibs rnon moins quo, sufflisants pour faire maison nette. On a CM chercher -la souirce, des maladies 1oh oe lbo, n'dtait point. Sanis cola, d'oii viendralent ces con lames d'affections norveuses hypochondriaques, Lourmonts j usqu'ici ind6chiffrables 1a06 TROIS NIEITUODES ACCLUEDITJEES les grands de la terre; d'oii ces maladies de la poitrine, du foie, de, la peau et de la tote; et, quo dis-je, d'oh tonics ces autros maladies, si ce n' est; d'obstructions d~ans le bas-ventre? 11 PauL, par des centainos do lavements r6solu~tifS, Fondro cels obstructions ot los amener au dohors, si l'on vent so soustraire 'a la mort. Dieu! combien le monde a 6t6' aveuglo jusqu'a present, pour n'avoir pas d6couvert plus t6t ce seut reme'dc possible do la seulo cause possible do toutes los, maladies! Et reellement, nulle me'thode n'e'tait Plus commode pour le praticion: nulle~autro ne pouvait cachor aussi bilen le vague do ses indications quo, collo-la', qui, le sousti'ayant au. contr6lo du simple bon sons, lui permottait do 1ra-P vaillor dans los tc'nebros, et apr~s plusieurs centainos do clyste'rcs, (lamoner au dobors los obstructions rev& tuos des Formoes los plus affreusos. Faire cuire des oeuFs d~ats un chapcau ost un enfantillage, on comparaison d'un paroil. tour de force. Si seulemont jo posse'dais, dit en soupirant Tyron, tous los signos auxquols on pout sui'-lo-champ reconnalira los obstructions; si jo savais, seulernent ce quo c'cst quo cos obstructions; quols points des inios tins sont, assoz ifdleln~fts pour h~borger avec, tant do tranquillit6 do paroils h6tcs prot6iformnes et d'oiui previennent icur eitom grisa'tro, leur figrure, lour consistanco, leur odour, tellos quo Kaompf nous los a presont6es rddui tes sous formo, do tables I Jo no- me sons point dui tout "a mon aise! quol esprit, cdlosto me dira s'il y a des signos oxt6rieurs certains pour los reconnaitre, si mnoim~me jo no nourris pas do tlos monstr'os dans mes Yisce~res I No t'affiige pas, clior Tfyroll, do no pouvoir arriver Ih avec les cinq sons. be jon dos obstructions et des lave." DE TRAITEMLINT DES MALIDIE&S'. 187 merits de'sobstruants est fini. C'tait une pure manceuv 're de finance, si Ce n'dtait uno pleuse fraude de l'invontour. Avoc (1e nomnbreux lavomonts on pout convertir 10 gros inste-stin dui carupagnard, nikrno le mioux portant en organe producteur de rnatie'ros contraires, h 1 'ordre naturel ~des ch oses, do masses miuquouses divorsemorit configure'es et. do corps durs, qui jouene.t bites les couleurs. D'autros visionnaires modernes, sont jitteints d'une manic voisine do cello-ha; ius admottent l'ongorgement des capillaii'es du bas-vontre dans prosque, toutes los maladies qu'ils no peuvent gue'rir. IVlais ils n'ont point non plus indiqu,6 do signos au moycri desquols on parNijent 'a reconnaltre cot engorgoemont d'une nariiire'l cerlaine. C'est done, encore tine torrent' panique pour les pauvres malados, qu'on intimide, si ais6ment! c'est donc encore une riche occasion do p6cher dans leati troub~le! Mais consoloz-vous 1 Do suite ils ont trouve' sous leur bonnet do coton les dissolvants los plus aptes ai combattre cotte nouvelle cause. Songez "a cette multitude d'caux min6rales qui sourdont journelleinent do la 'terre pour le plus grand l)iefl do leurs divers m6decins inspecteurs, et qui ont d6jh, sans quo nous sachions comment, lo pouvoir do gu6rir toutes los maladies imaginablels, qui par- cons6quontt no pouvent manquer do resoudre aussi les engorg~ements des capillaires dui basventre cet des glandes mtiesent6riqmes! Pensez, on outre,. ai la saponaire, "a la dent-do-lion, aux rem6des antimon-iaux, qui ont surtout 6t6 imagi nes pour narguer la chimnie, aux savons cl'antimoine qui so de'teriorent d'houre en hieure, aix savons ordinaires eux.m~mes, au fiel do bcrnif, ai la racino do chiondent, ot par-dossus toutos, choses a' ces -nobles sels neutres, qui sont pour 488 1i88 TIOIS MJATIIDES ACCR['DITIE'[*S nious plus qluo vent et rnar~o, ci quo nous connaissons au momns do nom! Quo pourriez-vous avoir quo tous ces moyens no parvinsseni 'a r6soudre? Voila qui esthbion dii! Mais avez-vous jamais vui qu'ils r~solvent de pareils engorgemenis, et comment uls s'y ýprennent pour cela.? Queule r~v6lation divine vous a dii quo c'e6iaient Ih des fondants, puisque l'expe~ience n'apprend rion aux, sens, sur cc sujet, no pout noen meltro au. grand jour de co qu'ils operent dans los t~nebres? I3tes-vous m~me hien persuad6 do l'existence re'clle des engorgements dont vous parlez tant? Savlez-vous quo ces glandes r~putees par vIous obstru~es, ont d6 i rouvees par Soommoni'ing' les pldus p~n6trables do toutes aux injections mercu.riclles? Savoz-vous qluo quand vous avez donn6 du mu.niato do baryte ou. du muriate do chiaux avec succe~s dans quelques cas do scrofules, vous no r6solviez rien, commo vous vous 1'irnaginiez, mais onloviez sculementl'acido trouv6 par Fischer dans ces glandos et qui los faisaiL so tumn~fier? O0i sent donc maintenant vos obstructions? Do quollo varlour sont vos fondants, puisqu'il n'y a nonn,.I fondre? Mais d'oii provionnoni colic foule do maladies qui en16%vcnt la mnoiti6 dos enfants avant loun cinquic'me annec? Pour' moi, dii 1Fun, jo trouivo quo le travail do la dentition est presque ]a soule cause des maladies et do la morialit6 clez les enfamnts. Si l'on veut y regarder do pnes, on vorra qu'ils soufFrcnt. do leurs maudites dents d~s los premieres semaines do beun existence, ci cot 6tat, do choses continue pendant quciques ann~~cs. Cos pauvres petits tAtres sont iourmenie's sans cesse par 1eurg dents, dont ii y a toujours l'une ou. l'au ire qul veut pencer. Ainsi leurs lamentations, leurs caprices, lour habi DL[' 'IIIATTEENT D[,,S MALADIES.,,8 A89 tudo do rnettre los doigts dans la boucho, la bavo qui los inonde, leur pAleur, leurs diarrh6cs, la grosseur de leur vontre, los re~veils en sursaut, leur agitation cofltinuolle, ]eurs spasmes, leurs accidents f6briles; en un. mot, tout cc qui leur arrive est attribue', quand nous ne pouvons los gu~rir, non point "a notre ignorance, mais k uno cause non moins immualble quo ]a fiatalit6 des Turcs. De's lors, les parents nWont rien ýi nous imputer. Mais si 10 chier enfant viont 'a 6tre pris d'une rnaladie trop connue, do la CoqueIliche, de la rougeolo, do la petite e'6 -role, etc., et qu'il en ineui-e, nous avrons l'excellente ressource de dire quo la dentition 6'tait, en jou. Par la" &egalernent, nou-s sortons d'embarras, lorsqu'apre's cos maladies, ii rosto des affections cons~cutives, atrophiic, toux, diarrhie, pt6rygion, c~cit6, ulce~rcs tant~t sur un point et tan t~t sur un autro. La so-ule den tition est cause do tous cos fachoux r~sultats. Dieu benisse colui qui a imagine' la den tition difficilo! 11 ost fAchieux seulemont quo cos mis~rablcs enfants do paysanis poussont leui's deux rang~es do dents blanches sans s'en apercevoir, sans favoir bosom do nous; car un temps pourrait bienno pas tarder 'a venir ofi Ion s'avis~L do croire quo la bonno nature saiL faire percor los dents sans le secours do Ihlommoe, ot qu'clle los produit tranquillemont dans la bouchoe, comnie los perles, lorsque la malencont reuse activit6 dos m~decins et Ic genre do vie des citad ins, qui ongondre tant do maladies chiez los enfants, n'y mottent. point obstacle. Un confr~re s'6eva brusquemont contre cette ddcla-~ ration do principos, ot comme tout doit 6tre exarder' dans le monde, it so utint quo los vors sont l'uiique cause des maladies do l'enfance. 11 poussa m~mo son sy~cte~me jusqu'a' faire d~pendre des vers une foule do 4.90 TROIS A[L'MI0DES ACC11EDITJBSfie"vres 6'pide~miques chez les enfants, parce que ce'ux-ci en rendont fort souvoit; dans le cours do ces affections, A cc cornpto, je suis surpris de cc (1u'il flO so met pas aussi h chorcher dans les Nvers intostinaux los causes do la vrariolo, de la rougeole et do la scarlaline, puisquc les matie'res alvines en contiennent do m6meo dans ces moaladies. Est-il parvenu 'a gue~rir des enfants par le m-oyen du for, dui semen-contra, dui jalap en poudre ou du calome'las, ot a-L-il vii sorstir des vers, par le has, cc sont,, ai son avis, cos anirnaux qui ont; delerinin6 Ila. maladfie, me"'me lorsque 1'enfant n'a point rendu do voers, inais seulemeni dos mucosit6s, quo 1'effet purgatiF dui jalap ea dit calon~las no manque jamais d'amener au dohors. C'est tou1jours lh pour liii dui mucus 'a vers. Mais qu'Ia donc de, particulior le m~ucus des vers lombrics pour qu'on puisso si aise'ment le distinguer do Lout autre? Et le for, lo jalap, le semen-con tra, le calorn6las, no gu6'r~issent-ils pas aussi d'autre'os maladies (jUe cellos qui ont, 616 determin6es par' des vers? Vox p6i'iencorni'a convaincu dui contraire pour ce qui rogarde le semencontra; quanL aux Irois autres m6dicaments, totis los w6decins savent cc qu'ils doivent on penser. D'ailleurs, ce quo vous donnez pour des signos do la Presenco des vers, la tension dui has-von Ire, Ia faim-d'-. vorante alternant avec 1'ariorexie, los de'mangeaisons au ncz, lo corcie hien autour des yeux, la dilatation dospupilles, Ia sortie mrnie do quciques vors, lombrics, sont-Ils bien rciellement des symupt~nmos d'une maladie v~ermiineuso? no peavent-ils pas 6tre plu t~t des symptmos d'un mnal coexistant avec des vers, et qui, loin d'6lrc 1'cQ'eLde. cos derniers, on ser'ail, au contraire, la cause? Co nial ne persisto-t--il pas- apr~s quo lenfant a d6j~a rondu plusbiours vers? no dure-L-iI pas souvcnt~jus DE TRAITEM4ENT DE~S MAL&DI1ES. L 491 qu'% la mort, apre's laquelle o-n no trouve quelquefois point do vers dans le cadavro? Si parcec u'on trouve quelqtiefois los intestins perc6s d'ou Ire en outre, on pre'Loudait mottireotel~ perforation sui' Io compto des vors, on pourrait rdpondre qu'une pareillo agression do Jour part coutre los parois dua rescrvoir qui leui' sort do domicile est si peu dans leur nature quo, chez les en~ants robustes, -is habitent souý vent Jo canal intestinal jusqu'a" l'Age adulte, on nombro m~me parfois tre's conside'rablo, sans donnor lioeu 'anacun accident, et qui'ils no so ddtorrninent ý uno action aussi peu naturello quo cello do perforer les intostins, qu'autant. qu'ils y out W pousse's pal' uno maladio existaut chez l'enfant. L, cartons cos, matlriellos causes occasionnelles des maladies, s'6crie le solidisto; edies no conviennent point a noiro siecle eugoue'dedo mtaphysique I La faiblosse nervouso, vollh la sourco do la plupart des mnaladies qui affligeut aujourd'hui la race liumaine. Faiblosse des norfs ot rekichemeni.do la fibre, it n'y a rien autre chose. 'foutes los imaladies do noire Age peuvent d(ro ramendos h I- Ditos-nous, mnon chor, quels sont los moycus do gudr-ir cotto faiblosse nerveuse qui oxciut toutes los autres causes. - Quels -peuivent-ils dtre, sinon ceux qui surpassent tous los autros, le quinquina, le for et los extraits amners? - Et comment cola so fait-il douc? - Notez bien quo tout cc qui est amer tonifle, pour parlor le langago do Cullen; cc qui grippe la Iangue comme los sels ferrugineux, doit fortifier la fibre, et quo citerait-on quiil'e mporte "a cot egard sur le quinquina, 6corco avec laquello on pout (ann~er les peaux? or, il n'y a presque rien autreo chose th faire dans los maladies, qu'a' gudrii la faiblesse nerveuse, ým rolever le I102 TROtS M16-1rLI0DES ACCIW-D-ITEtES ton de la fibre; donc ces m&diCaments reMplissont toutes Jos indications. - Sans doute, si tout cc quo vous yencz de dire dtait vrai; Si les innombrables maladies n' apportaient pas, dans la maniei'c d'6tre et de se corn.porter dui solide vivant, d'innombrables diffl6t'ences qu' un cerNveau 6troitpeut seul avoii la pre'tention d'cni brasser sous un norn unique; si vous connaissicz toutos les substances ameres et losI nuances infinies qu.'ellos o~frent dans leurs offets; si le quinquina ne cessait pas d'6tre un rnoyen puissant lorsque i'eau do, chaux liii a e'nleNT touSsess principes tannants; Si tous los effets du for pou,'aiont 6tro dc'riv6s de son astringence J'en tends tin auti'o dire, quo ces causes des maladies no sont, point encore assez raffin~os pour notre sickle, sans compter quo Ia me'thode curative porte I'ernpreinto d'idkes par trop grossie~res. La nature des mialadies et leur traitemont sont bien autrernont subtils! Ce qui on fait, ]a base West noen do nioins que la substance des gaz. Au nouveau systme inochirnique seul appartient d'onvrir los pories tie la vie. Sachoez quo tous los de'sordres qui ont lieu dans nos fonclions tiennont au. ddfaut ou 'a [exces d'oxyge~ne, die calorique, d'hydrogrene, d'azote ou do phospliore; quo par cons6quent on no pout gudrir qu'avec des moyens propres ai suroxygenor ou d~soxyg~ner, 'a surcaloriser ott d6ctalorisoi a surhydrogr~ner ou do'sliyd rog'n er, "a surazoter ou de'sazoter, a surphosphoror ou de'phosphorer. Yoill(' qui sonne fort hien on the'oiie, et. qui fait. un tre~s bon effet sur to papier. C'est aussi dans 1'espril. des ide'es, tI'a imode. Mais alors, dans chaque cas do mialadie, j',ai bosoin d'tine assistance surnaturelle qui me particularise ces guln~ralil~s, qul me rdve~le Si telle af D E T rkAII'l 'NNI DL.S MALADIES. 4i93 fection U(pend do l'exce's ou dti de'Faut (loxyge~ne cii d'azote, qjui m'indique quels sont les antidotes chimi. ques docetccl at chimique individuel; car tou tes ces choses, quoique de'duites avec vraiscmblance de ]a sp&culation, nio sont quc des produits de notre esprit et ne peuveiit jamais Mile atteintos par nos sons. Toute assertion qui a Ia moindre v~rit.6 pour base, a aussi une uti11 nous faut aller un peu plus haul encore, assure un cdlebre; professeur de dynamologie nourri du lait 6th~re de la philosophic critique. Nous devons remonter "'laI source primitive des maladies, aux chiangements dans la composition et Ia forme de Ia matiere. Mais cette maxime ontologriquie a beau se rapprocher autant que possible de la ve'rit.6 a" priori pour le philosophe qui s'est familiaris a-vec Ia science de la nature en gendral et avec Ia constitution probable do notre organisme en particulier, lic m'decin pralicien no peut on tirer absolument aucun pai'ti:ii lui est impossible de l'appliquei' an traitement (1e5 maladies. Do maine, cc quo Bruce nous apprend des sources 6Ioigne'es-dii Nil n'a pas Ia. inoindre utilited pratique daris le Delta. Cependant.1e physicien (lont, je pario ici s'est, dans ses vuos particu-. li "res sur les maladies et, principalernent sut' los fie"vres, beaucoup plus rapproch6 des donne'es ptires, do I'exp&' rience qu.'on n'au rail dft sy attendre, et la' ii a Iaisse' aux probabilit6s beaucoup mnoms do latitude quo no l'avaient fiaiL 505s cr~dules pr~d6cesseurs. Si lesprit do syste'me guide chacun do sos pas, ii ne manque jamais de dire avec IoyauI quand l'abstraction inarche en sens inverse de l'cxp~rience, et il a beaucoup d'estimc pour cette dernie're. be me'decin qui saiL pensor pout so former en lisant sos 6crits, pourvu qu'Pen arrivant au lit dui l49l ThOP I E'TII0DIS ACCR'ED1T1fES malade, it n'oublie pas que-los vues qui ont peut-dtre m~rite" son approbation ne sontI que des pensdes individuelles, de simples. aper~us, et qu'on inc san rait jamais en faire sortir lo moindre reme'de curatif. Mais lec ct6 deolPart medical quo Wilmans tourne aux regards du m~docin capable de reflNchir, me parait A(re celui de tous qui se rapproche lo plus de la ve'ri t6. Qu'on s 'en tionno cependant 'a sos seul-s prol6gorn~nes, si l'on ne veut pas manquer le droit chemin. Quant ý ses divisions, on y voit dejhi regner l'esprit de l'cole. 'En m~decine, Lou Los les sp~cula Lons qui de'coulent du pur empirisine tendent "a partlicu la riser. Qiiant "a I'art de manier les sophismes de la dialecti-. pie, "a Ia hardiesse des assertions, a l'irnpudence danslos d1ogos prodigue's 'a sa propro personne, et au m~pris des modifications infinies qu-o la nature a Si visiIbIement in trodui tes dans les maladies -et leurs rem~dos, nul chef do secte en me'decine n 'a 6gal16 Brown, cot empiriquc par excellence, qui, n'dtant pas lui-m~mo praticien, r6cluisit toules Ics indications curatives possibles "a deux, exciter et diminuer 1'excitalion, e t proclama ]a plus grande do toutes les albsurdit~s me'dicales, en disant qu'il ne pout y avoir quo deux ott trois maladies difft~rentes soulement par plus ou momns d'exciternient, avec une masse corresp~ondante d'excitabilite. A l'aide d'uno pareille doctrine, ]a therapcutique 6tait bient6t construito. Prends pour rem~de des choses excilantes et des choses qui soient le momns possible excitantes (I). (1) Je nm'ýtonne (de cc qite scs partisans lii ont p'rt- gratnizeineni, A 1'5gard de-ces dtniericres substances, tine Wile qlui D i n JlppartieflI point, ei qu'd ie pouivait avoir, s'iI votilait &ei- cons~quent. Nulle parL Brown lie parle de rcniklcs qui enlbe' ct l iritation. Ses nhinoraiiIs de I'astlidnie devalent eure des substances pui rgaflaib~lissent que par le pen d'in'tensied de leur excitation. Drs RATIsAUI~ENT DES MALADIES. hi95 Une ou deux droglues auraiont sufti, cc me somblopu remplir ]a promi~ro i-ndication. Brown, pour no pas Wer en contradiction avoc.lui-n~mo, n'aur'ait diA prendre. qu'un- soul des moins fixes et, un seul des plus fixes excitants; car, si tous ne peuvent faire quo Ia m~ine chose, 'a quoi bon en avoir plusieurs? Cerpendant it pourrait bien avoir soup~onne ' incon-. venanco do la simplification, et sonti lui-m~mno qu Fun buveur no saurait remplacor 1'oau-de-v ie par du inusc ou dui carnphire. Pour achever son syste'me, il lhi aurait fallu. ignorer des. chose-s quo tout be monde sait, quo le hon sons nous apprend chaque jour. Mlais. je n'ai pointL ' m'occupor ici do ce quo Iui-n-iemo a dfi se-ntir des contradictions do son syst~ine, et des efforts qu'iL lui a falin Faire pour controdire ainsi los faits los plus patents, pour deVenir chef do secte. Cc qui mc suffit, c'esL qu'en apparencejamnais chef do scte n'la moins connu la nature, mnais quo nul non plus n'a rnieux posse'dd Part de manior Ia dialectique pour e'rigor en maxiinos absolues quciqeles propositions qui rko paraissaient nouivelles qu'% cause do ]a injani~rc e'trange dont clles e'taient pre'sente~es, pour rnasquer le vide dos idlees h Flaidc do l'obscurite' du langage, et pour ktablii' la supe'rioril6ded son (lenic subtil par la sdculari'sation do toutos los autros ve'rit~s incontestablos. Peut-Otrc aurait-il (mii par avouer Iui-m~rne qu'il s'edtait moqud du monde, si I'abus do sos excitants diffusibles l'avait laisse' vivre plus longtemps. 11 n'y a pas do sottise quo quoelquo sophisto n'ait d6jRt soutonu, et, do tout tornps, ]a manie do simplifier a e't' le grand cheval do batailile des fabricants de systkmes do ]a premi "ere vol c. Ainsi lun fait sortir lunivers du feni, et Fautre do 4i96 TRIS AIs zi'TIIODES ACCR L'DITEI-AS 1'eau. Celui-ci vocut quo tous les tres vivfants provienanent d'un ceuf. Descartes promonait le monde (lans, les tourbillons qu'il avait i~maGin6s. Ainsi 1'alchimie pr&tendait renfermer (outes los substances chimiques da-ns 10 triangle de son soufre, de son sel et do son rnercure, Quo lui importait, le nombre des me'taux? Elle ese faisait, un point d'honneur de les re'duire dictatorialement h sept, qu'elle rarnenait eux-m~mes 'a tine seule substance primitive, sa semenco des me'aux. N'clait-ce pas lorgrucilleuso, manie do simplifier qui avail, fait de~cr~ter jadis quo la terre est Ie but et1 le centre do (oute la cre'alion, et conside'rer 'a peine los Irontc mileo soleils epars dans l'espacc comme des larnpes destin~os 'a&6clairer no Ire petit globe? Mais jfon reviens au sectaire qui voulait, mesurer la rnodecine 'i a ]a oise, et qui n'admettait gue"re d'autres mialadies quo la gou toe (1), quelques rhumatismes, quelquos catarrhes, quciques hd'morrhagies, et I'angine gangr~neuse. Jo quillo los p6cln~s Ih~oriquos, dont il no doit, pas Wte question ici, pour arriver ai cetix qui concernent, le traitoment, des maladios. Jamais cncoro il n'avait paru do doctrine qui fcu phi~s propre 9.1 indu ire los praticiens en erreur cet plus dangereuse pour los d~butants. D'apre's Brown, on no doit rion con (ier aux Forces do la, nature; jamais ii no Paut, laisser reposer los reme~des, ii Faut contiriuelloment, stimulor ou affaiblir. Quel blasphiemo cie en m~rnc temps quelle insinuation dan(1) On est frappd de ]a prolixit, je dirais presqiie pragmnatique, avec laquelle Brown (PEkrnents de nukecine) traile de la goulle, iandis qi'A peine sail-il donner queiqucs phrases superfciciekhs stir les plus importantes des autres maladies spt~ciales, DE TRAITEMENT DES MALADIES. 4L97 gereuse pour le. demi-m~decin ordinaire, qui nWest de'jat que trop dispos6 "tagarir! Quel orgucil no lui irispire-t-on pas, en lui (lisant qu'iI domine la nature! Donnez toujours plusleurs reme'des "a la fois, disait Brown. Jamais on ne doit so borner 'a un soul moyen contre une rualadie. C'est M'le Jocaracte'ro deo'la.fauss-e m'decino. be charlalaniSmo no marche jamais sans des e'langes de m~dicamen~s et colni qui 6rige un paroil pr~cepte en re'gle absolue do coziduite est 'IL ilmle liCuoCs des voies simnpies de ]a nature, (d0 sa loi qui veut qu'on puisse atteindie "' plusieurs buts avec un soul moyen. Ce soul axiomo, si propro a houloverser los tIdes et los Iraitements, doit avoir de'jh 'coi~et6la vie "a bien. des hommes. Brown ne fail point de diffhrence entre los palliat if-s et les curatiFs. Suivant I'usage des charlatans, ii, no recommando jamnais quo los premiers (1), dont I'aclion, contrairo ýi cello do ]a nialadio, fail, dab~ord tairo los symnp6mnes pendant quciques heures, pour laisser ensuite un d'at oppose" a colui qui 6lait r6sulte do Jour se!cours temporaire. Ainsi, l'opium, est "a sos yeux une veritable panac~o dans tonics los maladies pi-ovonant et accompagnees do faiblosso. Quel exces d'empirismo quo do rcommnde, pour operer un effet fortifiant g6neral, un rome'de qui, apr's le pou d'houres pendant lesquolles ii slimnulo los forces, les laisse tomber boancoup plus bas qu'elles n etaiont avant son ornploi, effet quon no pout pre'venir qu'on accroissatit los doses peu "a pou ot (1) iv ne nic-connais pas ]a graude utilitd des palliatifs. Dans les maladlies qui se de~veloppent et lendent Ai marcher rapidement, non-seuilement Us suffisent quciquerois, main encore ils m~ritcJnt la pr'forence (oules les fois qti'il Wy a point one hetuie, one minuie A pcrdre pour venir au sccooIrs doi malade. LAi, mais i1i seoletnn', ifs OWt de VPoifiWi. 1. 32 498 1i98 ~TRISI] ~ETHODELS ACCRLEDlTJES sans cesse! Et, qUel est loern6docin exp6riment6' qui luynoro los r6sultats de l usage prolong6dod l'opiurn'a baules doses? C'cstL dans cette substance, qui fortiflo d'uno mani~re puromont palliative, mais qui, plus qu'aucuno autre, laisse 'Ch sa. suite do ]a faiblesse et do la disposition "'I]a douleur, que Brown recornmandait, sans restriction corrimc le plus convenable de tous les moyens dans toutes los maladies, mmem les plus chroniqucs, pui ont pour caracte~re ]a faiblosse. Celui qui ne* verrait pas hi un empirique achove ' aurait plus d'yeux. It n'y 'a qu.'un seul cas, mais -tre's r'are, oiil Fopium pout. no point affkiiblir, on iit 5CmlelCne point d~hiliter quand on l'emiploie pall iativrement 'a petites doses chez un sujot robusle soum-is " ii n regime fortifiant; Coest quand Jo hiasard Fait qu'il estoen m~me temps lo reme'de sp6cifique (10 Ia inaladie. Voila"ce qui a 6't6 la source doel'errour. Mais los movrens curatifs, los verit~ables armos du vrai m6decin, qui ddtruisent Joeroal. radicalement et 'a tout jamais, en conrn men~ant par exciter une maladie analogue b cello qui oxis.-te, Brown n'en dit pas un mot, et no los connalt, rNmre point do nom. Est-co la" to fait d'un rostaurateur' on d'un invontour do Ia medecino, titi'o quo cependant.iil.nh'hSito point 'a so don-ner? Pour me borner a un scul. exomplo, it no soup~on'ne memoe pas quon soiL oblig6 do tonir longternps un'e brilluro dans l'eau froide avant qu'elle cesso do causer des douleurs quand on la retitre du liquide, et quo Ic'meillour moyon do faire -naitre des ampoules est d'appliqucr des -topiques rafratcluissants 1.11cetto inflammation locale. 11 nO so doute pas quo lo conti'aire pr6cise'ment a lieu lorsqu.'on plonge la pari'i brt'16edands do l'alcool. Quo deviennent done los antisilu'niquos et an Liasth~ni-ques palIiati Fs? Com bien Uts sont loin do Ia reputation qu'on a voulu leur faire I DE TIA ITEMEFNT DEJS MlALA DIE~S. 1 h 919 Quel me'docin experimonid no connait ]a puissance palliati~vemenit d~lililtante de l'eau froido? It n'e'tait pas bosomn quo Brown nous donnM. h]a propriet6 d~hilitante du froid commo uno chose nouvelle. Ma-is quand it pr6 -tend quo le froid est un d~bilitant positif, it se trompe, ce qui lui arrive si souvent.- Le froid n'affaiblit qu'au moment m~me de son application, c'est-at-dire d'uno manie're palliative; mais dans sos effets cons6cutifs c'est un des meillours fortifiants quo nous poss~dions, c'estii-d ire qu'il agit cornme reme'de curatif, gue~rissant d'une rnanie~re durable. On salt que l'cau froiitle ost le plus stir moyen do gue~rir la congelaition, c'est-?t-diro le plus hjaut degr6 do d~bilitation d'un membre. Jo mie borne 'a cot exemple, entro mulle qac je pourrais citer des effets curativement fortifiants d u froid. Brown no connalt pas d'autres causes do maladies qu'une excitation trop vive parl' ls stimulants (sthenio), dont la prolongattion engendre la faiblesse indirecto, ou tine excitation trop faible par des stimulants trop, peu energiques (faiblesse dirocto). La sthi6nie comprend los maladies franchemerit inflammatoiros, et l'asth~nie embrasse toutes los autres maladies, qui portont le caracte~ro do la. faiblesse. Los premi6res sont gue'rios par la sairne'e, Ie froid et 1'eau; los autres to sent par Ia chaleur, les bouillons gras, lo yin, l'eau-do-vio, et surtout I'opium. Voila" comment Brown guri t sur le papior et proscrit do traitor los innombrables maladies, si infinimont vari~es dans leurs espe~cos. L'cmnpirisme grossior etl'i~gnor,.ince pr~somptueuse no pourraient aller plus loin. Ain~si (1), (1) 11 ne, connalt point d'dpilepsie avec surabpndance de bon Sng-, pollt ) d'ydropisies sthidiques, point Od'Iinorrhpaies stjidnigues, point de catarrhes asthtiniques, qiioique la nature en connaisse et en pruoduise assez souvefli. 5) 0 0 500TROIS AMI-'TI]ODI1S ACCIBEDITIIIS toutos les d'pilepsies, loules los hydropisios, toitos, los maladies cnd6miques, routes les m~lancolies, seraiont, gu~ries 'a coup scir par l'opium, 1'eaui-de-vio, la. chaleur et les bouillons de vian(1o! Qui a jamais vu un pareil traitement o1)teflil du succe~s dans ces maladies? Brown VToulait-il. so inoquter do, nous? Apre~s avroir r~duit la me'decin rie un petit nomIbre do mioycns ompiriquos, voulaititiecuffin la d~ti-uire ontie~rowront? Copendant, non! It esi rationa~listo au supreme dogrd'. 11 roconmande (10 no jamais entroprendro un traitemnent aNvant d'avoir cherch6' toutes los circonstancos antfc'dontcs atfin do s'assurer Si edies oft Pu agir Co1111n1 trop excitantes ou comm-e d~bilitantos, et veut quoino prononco quo d'apre's cos douinees sur la nature do ]a mnaladic etstir lo tiaitement qu'elle exige. Mais, on faisant do cotto rechorcho la seulo indicationi qu'on ait.L, rmlir, it prouvo assez navoir jamais trail' de mialados quo danis son cab~inet, et raisonno conmmo un avouglo qui paulo do coulouirs. Qtii osorait. se flatter, (lans los, cas inopiin~s et chez los ba-sses classes, do pouVoir touijours, avant do cornmencer le Iraitoment, dedcouviuir 'I queule calo'goric appartenaient, los cir~constances passdos dopuis longrternps; si lo mal a 6tod precede d'un exces ou d'L111(lefaut, d'cxcitation, ou d'tin concours do ces detix conditions danis tolles ou telles proportions. respect~ivos; s'il y a ou. transition, soit. do Ia sthdnie " ala failblesse dirocteotiu indirecto, soit do Pun ou do 1.0au tro do ces (leux gyen~res do faiblosse 'a Ia sthednio, on bien si uno s-ortc d'asth~nio s'est johito Ltine autro, ot s'dl est, result6' do la"u~n effet mikle; enfin auquol des quatrovingts degr6s, qu'uruo inspiration divine a re'vdl's "a Br-own, 1'excitabilitd se Ltrovo e'puisedeou, accumuIe~e; et le tout en comparant, sans (0550 l'Intensite' do ces in DE TLRAITEAKII DES ALILAL)1týS. 501 fluences nuisibles avec la masse d'excitabilit6 d6partio, an sujet depuis la creation dui monde, onl ne ne~gligeant janlais d'avoir e'gard 'a I'age, anu sexe, ýi la constitutLion, aui clirnat, an. sol, etc.-? Quel m~decin experimente% pourraiL pre'tendre qu'un dixie'me seUlernent des rnalades ou de ceux qui les approchent seraient en e'taL de rdpondre catd'goriquementa' ces questions, los unes hyperboliques, les autres subtiles, sur toutes los drnotions antd'cedentos, agreables on ddsagrrdables, sur les impressions des divers degre's do chialeur et de froid depuis un laps do temps considdrable, sur 1'exposition 'a uno 1umi~i'e trop ou (rop pen Cabondante, h un air plus on moins sec on humido, pur on impur, sur les qualiLds plus on, momns nutritivres, ou sapides, des aliments, sur la quaLntite ot Ia. quallide des I)0i550fl spiritueuses on. aquousos, sni' lc plus ou moins do frdqnence dos plaisirs irendriens, stir la frd-6 quence et le degre' de I'exei'cice, sur la nature des occutpations deol'esprit, etc.? En supposant mdmo qu'il so trouvr~t uno famille qui, apr~s avoir 646 intorrogde CPenl - dant des semnaines enti eres, putL ot vonlU'it rdpondi'o"a tout on partic de ces questions, roulant stir des ohjets qn'elle anrait de'jý oublids, pour ]a plupart, combion to, pauvre docteur no serait-i[ ensuiteoOb~ligede se bortui'cr I'osprit pour comparer entre elles cos innomnbrablos cii'cons tances, calculor lenr influence sur tin sujot pourvn. do telle on telle dose d'excitabilit6, balancoe' 10 rdsultat, et ddterxniner d'apre~s cela do combIon do dogrds browniens los I tuissancos suroxcitantes, sonL dedpassoes par cellos d~excitation insuff"isanto, on celles ci par' cellos]a', dans tel on tel individuI, on n'oubliant ancnn torme, grand on petit, sans quoi tout to, calcul serait, frappe" d'inexactitude! Cliacun voit quo cotto mdthode, qu' Ion no sa urait pous 502 TJROIS AMITHODES A-CC1U'D1TE'ES ser trop loin d'apre's los principes do Brown (t), pu~isque sur cule repose ]a connaissanco rn~me des maladies, est iinpralicablo dans la prati(Iuo jouriialie~re; qu.'cllo cxigerait un temps ot des soins infinis, avant lu'on pit commencrcer Ie moindro tra-itoment, et quo, pendant. qu orn en rem plirait los exigen~es, la maladie passerait ai uric autre p~riode do son cours, Si mmemo die ne so [erminait par la mort. Un brownien consciencieux no pourrait peut-6trc jarnais venir 'a bout de r~unir foutes los in~ormations et do faire tous los calculs que son syste'nc Jui prescrit avant do noin donner au. malade. 'Et copenidant, apres, quo (out serait fini, ii ne saurait encore qu'uno seule chose, que la maladie depend do la sthi~nic ou do la Faiblesse, soiL directo, soit indirocto Est-co doncehIa'lo soul renseignoment don-t ii ait bosoin pour gu~rir? Vous savez qu'il y a faiblosso directo dans toutes los nmaladies end'Dmiques. Vile done 'a 1'ouvrago!I Gu(~rissez-rnoi Lous los pays infcctes dui radesyge, do la pollagro, do la pliquc, dui sibbons, du yaws, du pian, etc. No v'ous faut-il pour cela quo des excitants fixes et diffusiblos? Voila" doelopiurn, do la chalour, doe1'eaudo-vie, dui quinquina, du bouillon gras. Gudrissez promp Lemon t, Dieu tout-puissant, quo do folios un soul e'crivain sans pratiqjue peut accumuler, 'a ]a honto de l'intolligence humaine I Soyonsjustos cepend'ant! Si l'aur~ole qui devait marpiue" I'apothieose do ceLto tAte origrinalo, disparait; si le U6(ant q6i voulaiL entassor lc P6lion sur l'O~s:sa, est desccndu peu 1.1 peu dlu rang deIS h~ros; si lo plan colossal do tout bouloversor dans lempiro d'Esculape a &hou6'; (1) Vroyez LEhrents de WedeCiflC de J. Brown, traditfl18duo 1lin pm- lie doctrur Fouquhirrk iaris, i1ýoa3, In-8, DE TTRAITEMIENT DES MALADIES. 03 Si les myriades de maladies individuelles W'ont pu Wte ramenees a doui ou trois causes, on, ce qui reviont au m8-me, h deux ou trois maladies di[ffkrentes seulement par le degr6"; s'iI n'a pas e't6 possible de los d~trtiire avec deux on trois stimulants ou non stimulants; si enflin tou-t cet 6~talage d'arabesques et, d'excentricite's s 'est perdu danis le dornaine de la Fable, n'oublions pas de rendre justice. " Brown pour avoir renvers6d dun bras vigroureux les hordes d'he~matistes, d'acrimonistes et de saburralistos, qui, avoc leurs lancettes, leurs l)0issons Lie'des, leur regime exigu, leuirs purgatifs, lours vomitifs et leurs fondants, menagaiont d'ane'antir notre generation, ou au momns de la faire extrt~meinent dfg6 -nerer; pour avoii' reduit de cent "a trois los maladies qu'on doit traiter antiphi'ogistiquemient, dedte'rniin6 a-teu plus de precision l'infiluence dos six choses dites non naturolles sur notre santed, et. enlev6 an regime o vog6al la preeminence qu'on mui avait accordle oSur lo i'&;imo, animal; enfin pour avoir re'inte'gre ' appropriation du r6 -girine parmi les mnoyons curatifs, remis on honnout 'lanicienne distinction des maladies en cellos qui de'pendont d'un d~faut d'excitation et, assez lbien marque la diIf6 -rence qui doit exister dans leur traiternent en genti0'ral. Que ces services re'els servent a nons reconciliei' avcc son nom!. Ses disciples, orguejilousement envrelopp6s dans lo man teau de leni' Elie, ont appuy6' sa doctrine do claincurs retentissantes, signo assur6 (lune mauvaise cause. Us nous ont dtourdis des maximes do Brown sur los dogres do 1'excitabilited, qui'ils faisaicut "a leur grd exalter ou dimiinuer par des cii'constances nuisibles ani&6c dentes. US nous ont rompu Ia ttodoe10fablesse simiple o.t coruplexe, directo et indirecto, do. diathe~so et do pre' OBSTACLEIS A LA CERTITUDE ET A LN SIMPLICIT~i, ETC. 5015 XI9 LES OBSTACLES A LA CERTITUDE ET A LA SIMPILICITE DE LA MItDECINE PRATIQUE SONT-ILS INSURMONTABLES (1)? Les obstacles qul s'opposcnt "a ce qu'ori acquire o ine notion exacte dol'eFfet des m6dicarnents m'ont, paru insurmon tables, juisqu'au moment oi' le soup~on s'e'leva dans mon esprit, que los m~dccins CLIX-m~rnes pouvaient bien~treoen partic la cause du d6I'Faut do simplicite' et de I'incertitUde de lour art. Docilite' des mnalades. J'ai vui des me'decins entroprendre do traiter des malades qui n'avaient qu'unc demi-confiance, et dans tonic ]a conduite desquels un esprit non pr~'venu pouvait voir qu'ils n'aspiraient pas r6ellement, 'a gue'rir, qu'ils n'dtaient pas fermement r6 -solus de se d6livrer do beums maux, et qu'ils n'avaient, pas unie pr~dilection en qiielqie sorte cntliousiaste pour Fl'onmre aux soins duquel its so conflaicrit. Queule docilite' pouvait-on attendro d'oux? EL quiand its parlaient en termes g6ne'raux do. leum ponctualit6 'a suivro la. marche qui Jour 6tait, trac6e, pouvait-on avoir confia-nce en eux, pouvait-on bien mettme surt'oI compto des me(licaments prescrits los effets qu'on voyait, survenir? Assumrement, non.. (1) Article publid en 1797, danis le Journal dc?ndecinc pralique d'I-ufeland. 506.0BSTSCL1ES A LA CERTITUDE Regime, genre de vie. Une des choses dont les m6decins so plaignent le plus, c'es-t quo tes malades n'observent pas le re'girne qn'ils tour presct'ivent. Quelle garan Lie avoir "a cot C'gard? disent-ils; ni'est-il pas impossible d'appr~cier les suites d'une rnahdie, et los, effets des medicaments emnploye's con tre cite, quand on ne peutit, chez SOS malados, obtenir -aucune certitude touchant un point de telle importance? Ne vous en d~plaise, on a cette certitude pour les ma.lades qui s'abandonnient san's restriction, avrec pleine et ontie'rc confiance, au medecin qu'eux-mn6mes regardent, comrno un~derni-dieti; pour les autres, it faut, sar-is iiul doute, compter mois stir eux. Mais it me sembic qu'en e'levant do pareilles plain tes, los m~decins We" tablissent pas uno distinction suffisanie en Ire los erreurs do re'girne qui ont d6termine' et qui ontretiennent la maladie, le regime ordinaire et parfa~itement indiffkdrent des hornmes, ottoe nouveau genre de vie commande' par 1'homine do 1 1,art. Si, quant au premier point, celvii do faire reno.ncer h des fautes prejudiciablos, to rn'decini ne croit pas Wte assez maitre do son mialado potir quo celui-ci soutnetto sa volont6 "a la sienno, it doit lo quitter. Mioux vlaut n'avoir pas do malades quo dWen soigner d'un caract~re inconstant et versatile. Comment so flatter do gu~rir une-% affection chronique du foie, chez un homme adonne' aux boissons spinituouses, qui no vous consulte qu'en passant, parco qu'il vous rencontre dans un lieu public, qu'iI vient d'av'oir tino affaire d'intdrdt ý discu ten avec, vous, quo vous ktes son voisin ou son parent) en tin mot qu'il a 616 condu'it pres do vrous par queique cinconstance accidentelle, et non par une confliance sans bornies? Quel empirerno faut 508 'OBSTACLES A LA CERTITUDE do certitude historijue. N'cst-c o (nrc pas L4 uno ospece do cortitude? L'hormo d'J1itat, I1'institiutour, Ic mraichand, le g6ne'ral, ont-ils d'autre ccrtitude? Ou bion existe-t-il une autro mesure de la certitude dans (oute action quelconquic ofi ]a volontd libro de l'hornrn no jouo point un r~lo? D'un autro c86, lo r~gimoe ordinaire des hommes non entie~remont corrompuis est.-ii si r~pr~liensiblo qu'on doive en proscriro un nouveau (lans chiaque mnaladic? (rest h un O'cucit quo beaucoup de rniedecins ne savent, pas 6vitcr. A chaque maladie, aiguOi ou chronique, its tracent lai'gerenL 10e plan d'un r~gimo tout artificiel, ordonnent une fouic do choses, et, en interdisent uno multitude d'autres. filais, nous autres medocins, con naissons-nous donc si precisc'mcnt, la manie~re d'agir do tous los alimnents oL, do tout cc qui entre (tans 10 re'girne do la vie des homnmes, quo nous puissions de~cider si, dans un cas donne', tollo ou telte chose est accoi'dablo, totle on bille autro est nuisiblo? L'oxp~rience tio montre quo trop lo peu dc fondement, do cotte pre'tention. Pendant combion do sie~cles nos peares n'ont-ils pas recornmand0 'eI'au, lo th6, etc., dans los fie'vres avocdim-inution do la force vitato (fie'vres putrid Os), et proscriL, coimoe un poison, lo vin, dont. cepondant los. malados so montrent si avides, et qui est leo meilleur appui do notre pratique actuolle! Depuis combien do temps no de'fend-on pas la viando dans los he'morrhagies par p16'thoro negative, dans los affections tentes du poumion, dans lo scorbut, et, dans Ia plu part des autres matadies chroniquos non gastriquos, ofi elle est indispensable, sinon mimo icine vraic panaco'c! Et cependant un regimo universel nWcst pas moins chirnkique qu'un reme'do ET A LA SIMPL1C1TIE DE, LA RIEDE'C[NE, 5-0 9 universe]. Rien de plus salutaire, dit-on, que les fruits en quantite' los herbagoes voris, los le~gurnes frais, pris sans restriction, qui cepondant chargont si souvent Fecstornac des personnos 'a sang app-auvri, 'a forces e6puise'es, a vie s6dentai-re, et augmentenl Ila pr'disposiilion aux coliques ventouses, "a la diarrh6e. Le rosbiF, le saucisson cru.sont rcpr6sente's commo plus di fficiles 'a dige'rer pou-r lestornac, reI~che', que le veau cuit "a point. On p'tend que le caf6 facilite ct forlifie la dig-estion, tandis qui'il ne fail qu.'exciler los inleslins 'a se d6barrasser plus promptement de substances aliinontaires qui no sont pas m~me "a moiti6 dig6re'es. Ylai vu mourir do I'icte~ro des nouveau-nes iuno foule d'enfanis priv's (Iu scin, qu'on nourrissait d'hoslies j'avais beau dire que coLtc ppXle non Ferment6oc tdurcie au feu. 6tait indigeste; nes representations nO POu~vaient noen con Ire Ia decision de mois con fre"res, (ju'il ny a rien de plus 16ger (en poids), i-ion do plus Friable (qu~and on Ic, casse). J'ai vu uno prirniparo robus to, 'a Ia suite. d'un accouchernent, houreux, 6h'e0 sournise, par un m6docin ignaro ci s-urchiarGo d'occu pa tions, Iii tin regirno si s6o'ere, qu'il vie lui rostail presquc [)lus qlu',h momrir do fa-irn. 1 "-lie support~a pendant queliues jours l'eau ci le oruan d'avoine (on lui avail interdit Ia viando, le. pain, le beurro, los l6gumes, lc yin ct le cafe"), puis cule toruba dans une ~hiille5sO extr6rne, avec (loulours insupporiables dans lc ventre, porto do sommeil ct constipation. Le mn'decin all1tribna. tous cos effets ý cc qlu'on n'avait pas observo lo r~gime prescrili par lui. La malado domnandait un pcu (de caF6, un pen do bouillon; tout lui Put refus6 irnpiloyabl~lemnL par ['hiomme in6branlable dans ses principes. Cello se've~iit el la Luim l'exaspe'r~rent: cue s'abandonna done II'' a voix de sos innocents de~sirs, cetrnangca, myats MO 510 OBSTACLES A LA CEORT1JUDE~ avec moddration, cc qui lui plaisait:le rn'decin, ('i sa grande surprise, la retrouva non-seulornont hors do clanger', mais fralcho et bion portan to, do sorto qui'il iniscrivit avTc joic daiis son journal CC nouvel exoruplo des merv'eilleux effots. do la die'te aquouse chez los Ferninos en couches. La femme so garda J)ien (10olhi donner le moindro voiip~on di~i p~ch6 qii'elle avait comrmis en ob~issant la nature..C'est 1,i Fl'istoiro (10 plus d'uino observationl, na~me irnprirne'e,(Jest,ainsi quo souvent 1indocilit du mialado sauyo la r6putation dU ni6deci ii. M1ais l'erreur do calcul apparticnt-elle ici "C 'I art ou au rwalado? n'est-e~lo pas 1)ieflplut6t t I]a chargoeclu m6 -11 arrive tr~s souvent quo lo rogimo artificiol prescrit y)(,r le rnkeccciin convient beaucoup moins quo le r~gimo 0ordifiairo, ou du momns qu'on a grand tort do fairo aban(lormer lirusquemont cc dernier. Si d('jlt,7 [OU r potvoir o1bserver, dans- touto sa purete', 1-ia rarclio do ]a nature ot l'effet des me'dicarnents, to mkiedciin fait. hicien (0 lOchaniger, autant quo rossible, all regime, quoc cc qui, dans son intime conviction, e.st capablo (10 attire, et d'aillours so rkl nit ordinairement 'a peui do chose, I'inte'r(A imme'diat de son malado Iui im - Pose alissi i la oi do no pas meltro brusquonient de c6te' u n re ime qlu'une lomague habittdfe a rendu iaidiff-6ont ou iCmo eindispensable. Uiie sage-femmo do campagno avail.tuno violente fie~vre d'indigo stion; jo m~i fis prendlro un puirgatif, rocornfliat(kint l'eau pour boisson et beauicoup (10 retenue ans loenmatigOI. Los choses all'rent bion duranit los j~remiers joli's; mais 1)iont6t la fiehvro repaint, avec soif, insomni eot 'abrIttoIVIt. LOS Moycas ordin~aires ayant 06~ essay6s sanis succý-s, Jo mis touit do c6e', depuis ]a ET A LA SIMJPLICITI DE LX MLI-DECINI*'. 513 portait hien. Jo fis fermer les cau1"'res; les j'ambes, en.veloppe'es d'une bande de flanelle, furent plonge'es chaquo jour dans l'eau froide pendant quelques minutes, et pansdes avyec uno dissolution affaiblie (le suIblirn6; je no changeai noen au genre de vie, je ne supprimai mnine pas la purgation mensuelle, qui d'ait passde en habitude: les inembres gu6rirent peu a peu dans le cours do l'ann~e.e Pendant deux ans encorle jai connu cot hommo bion portant, et depuis j'ai C~td informe' qu'il continuajitde jouir d'une bonne santed. Puis-jo espe'rer qu'il eu't WL soulage6 plus promplomient oui plus siArernent si je l'eusse priv6 do ses liqueurs? Dans le cas ou j'aurais change' son regimea, et, qu'il s'cn fist mal trouve, aurais-je su si cello aggravation provenait ou do mon traitement externe (car je no don~nai rien IN l'inte'rieir ),-kou d'aliments qualifies do salubros danS los livres de di616 -lique, mais dont son estornac n'avait pas l'hiabitude? 11 euit.W~ facile do comiplai re ii (outes lesdcoles, en sacrifiantm& thodiquement los re~gles oi'dinaiics (10 Ia dihthtiqute, mais a u ra-is-je 6galement satisfiait ý mes convictions, " ma coniscience,9 a la loi supreme du m6decin, la simplicit6! Jo reconnais avoii'gu-6ri los imaladies chroniques los plus graves, sans faire do changemnents notables au regime. Quand jo consoille la rnoddration en toutLes choses, ou quand jo rocommande d'omployer avec plus do r6sei've ou d'dviter tel on tel article (lu regime qui contrarie mos vues; quand, par exemipic, j'interdis l'usagc des acides simultan~mont avec celoi do la pornino pineuse, del la belladone, do la digitalo, et de la jusquiame, pai'ce quo les acides veg61aux privent cos m~dicai-ents do to'ito 'rtti; quand jo d16fends d'associer los aliments sake~s a% l'oxydo do rmercure, ou le caF6 ý l'opium, jo crois avoir assez fait. Mon traitemoent 6-choue-t-il, j'ai Ia coni1. 33 ET A LA S1AIPIAC1TE Di,,A LA MDECINE. 515 sistent, pour La plupari, qU'en du plus ou du momns. N-ots ne trob-'ons pas que do la diversik.6 des climnats naissent des lois oppose'es pour la m~decino: le quinquina ne suffithul pas pour gue'ir la. fie'vre intormittence pure, ai Mexico comine en Norw6go, 'a Batavia et -au Bengale comme en iEcosse? Nous.avons ch ez nous des bepa ti tes, comine ii y en a sous la ligno; qu'elles soient vingi. fois, plus communes (lans ce dernier clirnat, peu importe p-our le traitement. Ce Wiest pas la nature dii proc&6d curatif, c'est soulemont son degr6 qui vanie eni raison de ces circonstances, qju'on peut soumettre au calcul.., Mais ]a force naturelic deoI'hommo et 1'hia-biude conservent leur pr6pond~ranco, en e6gard ý la vie et " a l s fant6, en d~pit n~me do Lou tes los, variations du climat; nous -avons pour preuve que notIno globe est habit6 sur les bords dui Ganfye comino ý la. (erre do Fou, en Lapoiiie comme en LEthiopie, a~u soixantel-dixicemo aussi bien qu'au troisic'me degr6 do latitude. Savons-nous donc Si pe de chose des autres influences d(W sol et de hi constitution physique des pays sun los maladies, qu'il nie soit pas facile dod calculer l'ompire queues exorcent sur not no pratique? Ne savonsnous, pas quelle diff~renco il y a, pour HIhemoptysieci e ]a phithisie pulmonaire, ent'o le se'jour sur do hautes ruontagnes et l'habitation sun los bonds do la mer; quols sont los, effots ties efftuves markcageux relahivement aux F-Mvnes intorlmittentes (1), et auti'es maladies dui foic ci. du~sysLe'no lyinphatiquo; quelle 051 Ia.j)uissance d'un b)on air dans le rachitisme ci. los scroFules; quels avantages Ic plat pays a sun les 6Lroites valiecs dos muntagnes, berceau dui crkinisrne et du goitre; de I'influence (1) Voyez Annales d'hygihne publique et de inddecine Idgale. Paris, ET A LA SIMPLICITE DE Lit MIEDECINE. 517/ la direction des vents, dmns l'6tat du baromeitre, dans Ia masse d'6lecti'icite' atmosphdrique, ou que mulle autres. forces phiysiques 'a nous peut--6tre inconnues, et. peutWte m~me peu. importantes, exercent une influence visible sur les maladies, du momns stir les personnes nerveuses, hyst~riques, hypochondriaques, asthmatiques! Faut-il dire ce que je pense? 11 me parait beaucoup momns utile de chercher "a approfondir tous les degrt~s ci. toutes les diffe6rences de l'influence de ccs impressions physiques, rendues insaisissables par leur petitesse, (111 d'endurcir con tre elles les mialbeureux qui en ressen tent. les, effets, en 6levant leur corps h une puissance de force qui le rende capable de re'sister ý ces influences ci. h taut d'autres inconnues; je crois bien plus ý propos aussi de gue'rirIc tome'ancolique de sa tris-tesse par des in-dicaments, que de l'arracher aux ininombrables sou~ffances du monde physique et. du monde moral, ou peut-e~tie m~me de lui conseiller do s'y soustraire. Ou bien s'iinaginerait-on re'ussii' micux a i ep~clier les influences physiques et morales de I'atmnosphierc cet do la vie humaine d Pexercer lour' empire sur Io syst~ime nerveux d'une chilorotique, si Von avaiL l'esprit assez subtil pour en apercevoir et. en peser toutes les nuances de quantil6 cet de qualit(d, que si l'on re'tablissait Ic, cours des re'gles chez I'infortune'e malade? Je crois quc cc nWest pas le peu. d'ktenduc do nos connaissances, mais uniquement le mauvais emploi qu'on en fait, qui emp~chec le, m6decin d'arriver ' ala certitude Un jeune hiomme de vingi. ans, maigre et d6bilc, 6etait sujet depuis son enfance "a un asthime spasm-odique, qui augmentaut depuis le commencement deol'automne ju-sque -fort avant dans Ihiver, et diminunit ensuite peu 518 MS OBSTACLES A Lk CERTfITUDE ai peni jusqu'aui printe'mps. Chaque ann~eo le mal s'.accrut, et le maliheureux. esperait succomber. Toutes les Fois quo le harome'tro baissait, cjue to vent dui sud-ouest et sui'foutdui nordi soufflait, que, le temnps 6tait itlaneige oF~lorage, ii e'prouvait, in long acc'~s d'asthrnie, pen.dant, la dur6e duiquel il. ne respirait qu'avec les plus gyrands efforts, sattendant tou~jouirs "a suffoquor. lies intervalles 61aient remplis par des acc~s moins intenses qu tiela moindre cause, un coup d'air, tine odour forte, la. poussie're, la fumde, 'suffisait pour provoquor. Jo le Iaissai dans la maison do son p~re, qpH etait cxpos6o 'a tous los vents ot. a toutes los inrlempdries dui ternps; j no changelai rien non plus a% son r6fgitrne, si cc W'est que jO lo rendis plus substa~ntiol, et je lu6 recornmandai les travaux doel'agricultnre, autant, quo ses forces IC luii perrnettraient. Mlon. premier rnoyen consista en tr~s petibes, doses d'ipecacuanhia, piie je'~levai,jusqu',i cinq grains;ii n'en re'sulta. pas do naus6es, los (lernie'rOS provoqucrerit uno purgation; la. poudre d'Algaroth et le sulfate de cuivre, tous deux 'a ]a dose (lUn quart do grain, no retissirent pa mioux; l'asaret montra 6galomont, tnc tendance non favor'able. Jo passe sonis silence d'au tres remn iides c6l ebres contr-e I'asthme, qui no produisirent rien non plus; je dirai seulement que la scille et le quinquina, administr6s souls, Firent ce qu'ils Font souvent, augrnente~ent, l'asthrne, et rendirent la to'ux plus fr(Squente, plus courte, plus s~che. J'eus enlin. recours.1 la noix vomiquce quatre grains', doux fois par jour', dimninu~rent peu 'a peu, rnais sensiblement, la constriction hiabituelle do Ia poitrine; 1es acce's spasm-odiquos, d'astlime cosse'ent, m~me pendant los plus mauvais jours (10 Iautomne, m~me en hiver, quels que fussa~n. le vent, l'tal dui barome~tre, Il'umridit dedo. ta t-' E~T A LA, SIMPLICI'rL DE LA. IIE'DfCIN--~. 59 519 mosphe're, etc. Le maladc dorrnit, la "t'it, ses, Forces revinrent-, et avec el los la gaiet6. Un grand refroidissement ramena quciquos vestiges d'asthme, qul ne -arderent pas disparattre. Nul autre-rnoyen quo la.floix vomique n'avait e't mis, en usagre. Au rais-jo mieux fait, do calctider tons les chiangrements possibles des m~tores, et lent' influence sur ce sujet de'icat? La chiose ecit-elle e'( praticable, serais-je parvenu h modifier la pesanteur et l'6lectricit6 de Pair, 'a dess'chier l'atinosphe'ro, 'i faire changer los vents, "a conjurer les orages, '(I 6 tourner le cours des saisons? Et si enfin j'avais puj remplir toutes ces indications, aurais-jo mioux atteint mon but? ildicarnents. Ici sse pre'serite ufle questioni. Est-it bon d'associer plusieurs mddicaments dans uno m~ime formule, do proscriro 'a la fois, et "a peu do (listance los tins des autros, des hains, decs lavernen Is, des saigne'es, des vesicatoires, dos cata~piasmos-, des frictions, lorsqu'on i~cut r~oI'loment gue'rir, et, dans chaquo 'cas spe~cial, savoir predcisdrnoent cc qluo los reinihdes ont opei'6, afin do po'uvoiv los, employer de nouveati avec, non momns, sinon rnmom avec plus do bonhieur, dans des circonstances analogues? L'esprit humnain- n'embrasse presque jamais plus d'une seuile chose "'a la fois; il no lui- arrive presqileojamais do r~partir proportionnelloment stir los causes tin r6sultat qui di~pond doe(leux causes agissa'nt ensemible s-ur tin objet. Comment pout-il porter la im6dlecine a tin plus haut degr6" de certitude, lorsque, avec intention formelle, it fait agir simultane'rnent tine multitude do Forces diverses contre tin chiangor-nent morbide dii corps, sans souvent bien corinaltre ni la. natture (1,C cc changement, ni la mani~re d'allir doc ces Forces, prists., 520 OBSTACLES A LA CER~TITUDE' chacuno i part, ou, -it plus Forte raison, r6unies ensemble? Qui nous assure quo 1'adjuvant, ou le correctii? nagil pas comme base, ct quo 1'oxcipient ne donne pas une auire direction an tout? Si le principal remade est bien chloisi, a-i-il bosom d'un auxiliairo? Et s'il a bosomn d'un corrcciif, qu'il soit rcellornont appropric', no lui faudraji-il pas encore qucique chose quilel dirigeAi? L'opium, associ6 avec l'ipet'cacuanha, faii-il dormir pal-cc quo lo m6clecin lui a assign6 Ice rang d'ingre'dicent principal dans le m6lange? L'ipe'cacuanhia joue-t-il dans colui-ci ic r~le de base, d'adjuvani, de corroclif, etc.? Fail-il vomir parce quo cclui qui a 6crii la roco~tt le von lait? Jo ne cramns pais do soutenir quo quaiid doux m~dicamen is soni. unis ensemble, ii n'arrivo; presque jarnais quo chacun d'eux dc'ploie sa proprc action dans 10 corps humain, ci quo prosquc loujours, an contrai-de, ii re'sulte do lIh uno action difIfOronto do cello qui appartieni en proproit chacun.,Plus nos recoitos sont, c-vnpliqu~es, plus l'ob scuri t6 dev ioni grando en me'decine. Si nos forrnnles sont. mons, longues quo cellos d'Arnatus Lusitanus, nous W en somnics pas plus avanc~s quo cc dornior no l'kiaii parco (ju'Androtuaque on avalt fail do plus longues encore quo los siennes. Do cc quo los formutos d'Andromaquo oi d'Amatius 6iaioni plus coinpliqu~es quo los n~iros, s'-enssuit-il, quo los n~iros soiont simples? Comment nous plaindro do cc quo la me'dccino ost obscure ei ombrouill6c, quand nons faisons toui nousmnines pour 1'obscurcir ct, l'cmbrouillor? Moi aussi, j'Otais atticini autrofois do cetto fie'vro; la contagion do 1l9 cole m'avaii gagne' cc iniasmo agit avoc plus d'opi ET A LA. SIMPLICITh.'DR IA MEDECINE. 5~21 Di~tre16 sur mon cerveau que celui d'aucunc auti'c maladie c~rebrale. Ne serait-ce pas pr~cise'ment le cas do l'cxeuf do Colomb? Si tous les me'decins s'entendaient fraternellement, pour ne jamais prescrire qu'un seul medicament simple dans chaque maladie, sans provoquer d'ailleurs un changement consid~rable chez le malade, uls pourraient, alors voir de leurs, yeux cc quc le rcme'de ope~re, comment ii faiL du bien, comment ii n'len faiL pas. Est-il r~e1Iement plus savant d'administrer, et souvent. le mkrnc jour, plusieurs m~dicamencns compliqu~s, que d'imiter Hippocrate, qui ne dounait, dans tout le cours d'une Uhvrc ardente, qu'ttn on (leux lavements, avec on pen d'oxycrat, et rien autre cho-se? 11 me semble que to chef-d'ceuvre dc l'art cst dc prescrii'c les m~dicaments 'a propos, et nion (le les entasser ~dlemIle. Hippocraic che-rchait, dans un genre de mailadies, quelles 6taient les plus simples; celles-lhi, it les observail avec soin, it les d6cerivait avec precision, it ne lour opposait qu'un "a ur des moyens, simples, puis~s parrnii le petit nombre de ceux qu.'on poss~dait, alors. Voila comment it l~iii 6aiL possible de voir cc qu'il voyait, do faire cc (jU'il faisait. Les temps ne reviendront-ils, donc plus, oii le bon Lon permettra de sc montrer aussi simple, dans les maladies, que l'e'Lait cet homnme, si vdritablement grand? Quiconque me voit prescrire aujourd'hui un mcdicament di~ffrenL de celui de la veille, et, le lendemain un autre encore, s'aper~oit que je ne marche point d'un pas scir en m~decine, et, effectivement, je ne suis qn'un fatible liomme. Mlais celui qui mc voit mder ensemble (Icux on trois choses, dans une mdmc recette, ditliar EXAMEN DES SOURCES DE LA MkTIARK MADIC ALE.. 5123 EXAMEN DES SOURCES DE LA MATIE RE MIEDICALE ORDINAIRE. Apr~s, la connaissarice de l'objet de la gue~rison, de cc qui est h gu6rir dans les maladies, c'oskt-ld ire dans chapie cas morbido pour locjuel los secours de l'art pcuvent 6tre i'6clames, ii ne saurait y en avoir qiii soit plus n~cessaire au, praticien (jUe colic des instrumente. do. gu6rison, de ce quo chaque me~dicamont est apto ("I gu6 -rir d'uno mani~re c~rtaine. 1-1 y a vingt-trois si4~cles q u'o n s'Iefforce d'acqu~rir cetto connaissan-ce, et (ju'OU chorche les moyens d'arri. ver Sciremont au but vers lequel celti end. Mais tous les efforts ont e'e inutiles, ot aujourd'liui encore on n'a point fait un pas do plus que le- premnier jour..Si les millions do me'decins qui, durant. un si long espace de temps,. ont op&'re dans ceLto direction, avaiont connu. soulement la marche qu'il faut suivre pour d6 - couvrir les vertus curativres do chaque, medicament, le travail serait -de'j~ fort davanc6, prosque entie'roment achev6 m~me. 11 aurait sum ido, marcher dmns la m~me voic, et le M~e, los efforts des esprits los plus 6ol1ai r~s n'auiraient pas tard6 h nous inettre en possession (tune masse consid6rahle de documents, on sorteqo Pi cc qui so,raiL reste encore ai etudier n'aurait pas Larde' non plus 4 Lomnbor en. notro, puissance., DE LNA MATIERi AMI-D1CALE.O[1IDNAURF. 525 cas spt~cial, qu'il faut leur attribuor d'unc mani~ro absolue ]a vertu diur~tique, sudorifique, emme'nagogue? En raisonnant ainsi, 1'homme qui ne se conduit avec, probite' que dans des occasions rares, serait pr~cisc'ment celui qu'on dovrait honorer du titre d'honn~te homme, et celui qui dit rarement la v~rit6, aurait droit 'a l'epihIbete d'hommc ve'idique! So peu (-ii (IUC les Wdes des hommes soiL reiiversdes ai tel point? TAlais ces cas peu communs ne prouvent n~me pas qu'on doive s'attcndre "a un r~sultat certain dans, cerlamnes circons(ances, rares; car, sur plusicurs milhiers de fois qn'une substance a O't6 doiine'e, on en citerait ht peino tine oii de ll 'ait etc' sonic, et presque toujours cule a W administre'e conjoin temnent, avec d'autres m&dicamoents. Combion pen. de m~decins s'ost-il troue'6jusqu' a present qui n'aient donne' ý lours malados qu'un soul me'dicament, qu'une seule substance simple, et qui aient afttndui jusqu'ii cc quo co reme'do ecit puis6 son effot, cen 6vitant avec soin d'adrninistrei' touto autre substance catpable (lcxorcer la moindre action mddicinale? Ce 'C9stjaniais qu'un rn~1ange do plusieui-s irnddicame-nts ciue proscrivent, los m~decins ordinaires. Et quand, par liasard, ii leur arrive do donner tine substance simple, par exemple sons forme do poudre, toujours s'empressent-its d'y joindre une infusion do qucique autre m6 -(licarnent, un lavement dont une autre substance fait la base, uine fomentation ou uno lotion pr6pare'o avoc des hieibes difie'rcntcs; jamais ils nagissont, autroment. Co.pch 1)6 6.iereditaire est tellemont enracin6 chez oux, qu'iis ne peuivent s'cinp~chclr d'y retomber ii chaque instant. ls tno seraient point tranquilies si, avec telle 526 HAAAMN DES SOURCES substanc'e, Jour malade nWen avait. encore pris tolle on teile autre.. Is font valoir plusiours motif's'pour justifier cotto conduite. D'abord ils pir-tendent que telle substance, dont cependant la vertn pure et spe'cialo ne Jour ost point'connii1e, jouc le r~le principal dans le me~lange prescrit par eux, et quo l'offet tout eritier doil 6tre rapporte" 'aelle. Les auhi'os, disent-ils, no sont Ia' quo pour appuyor lFac~tion dui principal reme~de, pour, ]a corrigor, pout, ha dirier vors tel ou tel point du corsco noilsasai d'6ires doue's dintolligonce, do volont6', d'obdissance, 'lovant, faire dans 1'intdrieur du corps pr~cise'mont cc (i]uuLn docleur lour commando, ot rien do plus!1 IMais ces moyons accessoires, cossent-ils donc h votre tfr- d~exorcer, concurromment avoc la substance principa Jo, ou conti'airemont 'a son action, la vortu me'dicinile spe'ciale et inconnue dont. us sont doue's,'ot do produirel, d'apre~s los lois dotrnellos do Jour natur~e in time, dos offets qu'on no pout ni soup~onner ni pre'voir, "a mnois (JuC des exp~ri-inces pures Weon alont re'vele6 la. comnnaissanco? N'osiil pas absurdo d'attribuor un effet ii une force, landis qu'iI y avait un jou, dans, Ie mrnie temps, d'autres forces qui souvont ont conti'bud plus qu'ollo "a lo pr-od uire? It no sorait pas, plus ridicule do nous dire qu 0on a de'convert uin aliment d'excollonto qualite' dans to sel do cuisinie, qn'on Fa prescril. avec succ~s "a un hormmo domi-inort (10 faim qui s'cn ost trouvd sur-le-chiamp iostaur6' comme par mir-acle, et quo la formulo 'a suivre en pareil cas est cello, -ci: Pircnoz une demi-once do sel manni, prinacipale substance do votre recotto analep D:-.*LN IMATIEJAE M ICL~OIDINAIllI. 527 hique; faito dissoudre cc set, solon los re~gles de l'art, (la,-ns suffisanto juan (ite' dean lbouillante, 'a litre d'exci.jpieft ou do- vehicifle; ajoutez, pour corroctif, un bon morceau, do bourre, puis, pour adjuvant, une livro do pain coupd par tranches minces, et donnez le tout 'a la Fois, apre~s avoir bien remu6-. On serait tout aussi fond6 ii (lire quo le set fait Ia base, de celto soupe, quo Ic bourro ettle pain n'y sont quo (les accessoires, ot que, pre'par~e' ponctuellement d'apr Cs ]a form-tule, elie no manque jamais son effot, salulaire. Si etisui-to, dans la. matie~re me' dicale culhina ire, -,'Ila suite do I'article consacr6" au sel, on inscrivait les vortus, sat uans, analepticumt, Irest aitr1ais, reficiens, nutriens, tout cela no serait cortainemoent, pas plus albsurdo quo quand un m~decin pose en jwrcmrie'ro ligne, stir une feujile do papier, to nom d'une substaince arbitrairement, choisie, qu'il dit 6tro la lbase dI'un moyen destine' "a poussel' aux urines, par exemple, place a *u-dossous ceux do doux, trois ou. quatre autres tiedicai-ents, dont ii ignore ]a v~ritable action, mais quit n'en decore pas moins dos titres do correctifajvant, excipient, Fait prondro celto drogue- au malado en l ui recommandant dWaller' et venir sans cosso dans uno ch~ambi'o froido, lui prescrit en m~me temnps do boiro abondammorint, tn m~lange chatid et bien sucr'ddo petitla ilt et do yin blanc, ot triom'ple en fin du. succ~s tonnant. do sa base, qui, suivant lii, a fail rendro au malade plus d'urine qu'a' l'ordinaire. A ses yeux, los rnoyens qui oni ete' joints "a cot to base, et le regime suivi pen:dant t'usage dii tout, sont des clioses purement, accossoires, sans aucuno cons-'equonce, et, qui n'ont, point Cu do part 'aI'l'6venement, celui -ci no pouvant Mile attribu6 qu'ai la. substance place'e en t6Le do la formulo, et ý Ia. quelle ii porte un inte'r~t special, souvonL sans Irop DE L A ATIATRE INIE'DICALE ORDINAIRE. 529 dies, de provoquer imme~dialement I' effet auquel ces proprikt's font allusion. Or, est-il raisonnable d'attribuer aux m* dicanients des vertus qUl n'ont rien de reel par elles-n~mes, ai part m~me cotte circonstance que les substances auxquelles on les accordait n'~taient presque jarnais prescrites qu Itassocicos et m~le'es avec d'aulres? 11 est facile de sentir quo toutes les assertions de ce genre sont des mensonges flagrants. Qu'a-t-on jainais Nru (ans I'iIntenieur du corps dont, los m'dicaments alent procur6 l'incision, la resolution? Par quels faits s'est-on assure' qu'il oxisto des substances ayant ]a propriete' d'exercer une action dissolvante sun des parties vivanles dans l'organisme? Pounquol n'al1e~gue-t-on pas los preuvos irr~fragables d'uno paroille propri'd6 mise en jeu par tin m6dicament quelconque? ou, puisqu'il est impossible d'apercev~oir los offets macaniques et chimiques d'un agehit me~dicinal stir los Jparties vivantes do I'organisme, d'ont-l'inte'rieur se sousti'ait 'a nos investigations, comment no rougrit-on pas au momns dk6riger de paroilles hypotheses en doginos Condametitaux? Quand ii s'agit de ce qU'un homme pout entrepre-ndre de plus important et de plus grave au monde, ]a gue'rison de son sen-iblablo, tine erreur est deplorable a cause des -trisies r6suhats qii'elle peut entrainen, mais le mensonge devient tin v6ritable crime? Et-oji, dans l'interieur vivant que nos regards ne peuvent sonder, y a-t-il quelque-chose, soit ýt r~soud,'e, soit ai inciser, que l'organisme hurnain, ramen6 4 Ia. san-te' par un me'dicament bien choisi, n'ait pas le pouvoir (le dissoulire lui-mtlme au besoin? D'ailleurs ccqu'on diti t'e dans l'inte'rieurqui r6clame - lapplication d'une force dissolvanto vienue du dehons, exist~e-t-il rt~ellernent? Swemmerring n'a-t-i I pas pnouv6 L. 314 50"0 1-ý'XAAJUN DHOS SOURCES quo los glandes tw lu~ies, qu'on regardait de temps irm~m~orial commo obstrue'es, se font remarquer, au conlrairo, par lo calibre 6normne do lours. vaisseaux? Los oxpi'rionces Faitos sur des sujels bien portant-s avec, ]a me'dhode de Kacrnpfn'onLoelles pas dUmontre' quo los de'jeccions horribles (lars losquelles ce m6docin voyait Ja cause do prosque Lou les los maladies chroniqucs, OIaleiolel prod uit m~ne des lavemonts dont ii admin~isttrait souvent plusiours centaines? Cependant i fu t LTIn temps oii los inehdocins, ad -optani les ide'cs do KaemipF, et no voyant, dans la plupart dos maladies, quo des obstructions des capill-airos du bas-vontro, -accablaiont los pauvres mialades do lavemen ts miedi-camen leux rnultipli~s aIU poinl do los condu ire jusque sur lebord do. la (omybo. Mais, on admottant m6rne cornme une chose vraie qu'il puisso y avon' qucique chose ii inciser ou ý re'soudr-e d~ans le corps humiain malade, quel ost celui qul, en cas do gu6rison, a vu los m~dicamen~ts operer cello incision ou r~soluLion dans l'inte'rieur du corps, d'une manie're immeidialo, oltotllement 'a eux seuls quo la. force vitale,.1 laquello ii apparli-eni d'ailleurs do dorniner toules les fonclions do l'orgran isniesoil 4emeur~o spoctairice oisive do l'operation, qu~ele alt laiss6 l'agont, m6dicinai travailler sui' la partie pre'londue obstru~e et. indurde, coRmmo U11 tannoui'sur des peaux? 1 On lit dans Un recueil p~riodique (1), quo L'usage du calonnias fit cosser un vomnissemcnt chronique habituel apr~ lorcps I auleur soutien-t.hardirnenl quo la maladie de~pondait, d'uno ind~uration do lestomnac et du pylore., sans s'appuycr d'aucune preuv~e, uniqi~rnent daiis la vue d'attribuoi' a~u caom~las une vertu dissol (1) Jo-urnal de Htifeland, 1815,.dccernbre, p. 121. 532 EXAMEIN' DES SOURCES qui d6duisaient les vei'tus curatives des drogues m~di^.,inales de leur forme et de leur couleur, en un mot de la doctrine des signatLures; qui croyaicnt 1'orchis propre 3 ranimer los facult6s viriles, parce que sa racine porte deux bulbes prossie~rement semblables 'a des testicules, le curcurna uwile dans la jaunisse, parce qu'il est jaune, los flours du millepertuis Jperfor6e fficaces dans les plaies et les contusions, parce qu'il en suinic un suc rouge, etc. Jo laisse touics ces futilite's de cMe', quoi-~ qu'on en trouve. encore dosQ traces jusque dans les mati~res me~licales los plus recentes. Jo veux seulemeni parlor des tentatives presque aussi ridicules qu'ont faites rn~me los modernes pour (levinor los vertus (1e5 medicaments "a1'aide de 1'odorat et du gocit. On a cru en effet pouvroir juger par le palais et le nez de la mnaniei'e dont los substances m~dicinales doivent agir sur lc corps, et cette pr6tention a kgalement Fait cr~er des tormes de the'rapcutiquc g~ne'rale. Los plantes qui ont une savour am~re doivent, d&crk4at-on, avoir uric seule et m~me mankwcr d'agii', uniiquemnent parce qu'elles sont ame'res an gol~t. Mais quielle infinie varie"te n'y a-t-it pas ddja entre les savours ameres! Et ces nuances multipli~cs n'annoncent-cules pas que l'effet no doit point nyon plus Wercl1 m~me? Cependant, comment la saveur am~re en g~ne'ra1 estelle parvenuc ý I'hionneur quc lui Font les auteurs de matie'res me'dicalos et les rn'decins praticiens, de prouiver l'existence, d-ins los m6dicaments qui la posse'dent, des vertus stomachique ci tonique, et de de'montt'er qu'ils ont tous des effets uniformes et identiques, de sorte que, suivant cetlo assertion arbitraire, (Gus los DE LA MITIiARE MI'DIC&LE, ORDINSMTE. 535 dis quo bous nlos sons r6u:nis sont insuffisants, rn6mo avec l'application la mioux soutenue, pour nous r've'ler le plus important de tous los secrets do la nature, qu on ne peut de'couvrilr qu' ten faisant soi-m~ime usage del chaque substance et ob~servant ses effets irmmediats smrr Lao--. tivite vitale de I'organisrne. Ou bie'n Ie muguet, la men-the cr'tpue, l'ang'6lique, I'arnic~a, le sassafras, la. serpentairo, le s-antat blane, la coriandre, la camomillo, doivent-ils pos-seder los nirnos vertus me'dicinales, parce qu'il plait aux a'utetirs des matie~res me'dicalos do dire que toutos cos substa~nces sont simplomoent arornatiqjues? E~ntassoi' ainsi p~Ie-me~lo des m~dicaments qui diff~rent (ant los uns des auitres, et auxqiueis teur' diFF&. ronco de manitn'e d'agir sur I'organisme donne tant d'importance, n'est-ce pas imprimer ' a rla maire rn6 -dicale le cachet d une presomptionig cnorante et -sans conscience? Le dernier des ouvriors no so donne point ainsi le ridicule do vouloir imnaginer le but et la. malie're d'agtir des mate'riaux et outils qu.'ilI emplo~io. On commence touijoui'-s, Iorsqu'onvoeut faire tisage (I un moyon, par ['essay-er sur tine petite partie do l'objet 'a l'laboration duquet il dolt servir, afin do consulter los changements, qui peuvon'. resultei' do son action, avant do lappliquer 'a des travaux en grand ', oii une meprise entratnerait des dommages considdrables. Le blanichisseur a essay6 suir( quetquos morceaux Xd'toffe la' propriW 6dent jouit Ic ch tore d'an~antir ton tes los couleurs ve'g~tales, avant d'exposei' des rinqtasins en tiers do marchandises aux ravages qlu'auiraiL. Pu y causer une suibstance. si destructive. Avant (e, pre'f~rer le. filudo clanvre, "acetui do fin, Ic cordoniciil. s'6tait asstir6 qu'il a plus de solidit&, pi'l1 r6siste iflcu.' 536 EXAMEN DES SOURCE'S aux causes do destruction, elqi'qil posse'de ii un plus Ijautdegr6 ]a propriWI do so rontlici par l'liurnidite" dans los trous que l'ale'ne a faiLs au cuir; et cepondant ce n'est qu'un cordonnier! Mais dans l'orguefileluse me'decine, c'est uniquement d'apre's de suporficielles et Irompeuses apparences, d'apres des opinions arr~te'es d'avance, d'apre's des jugcmonts entach~s d'illusion ou. d'erreu, qu'on procde a l'action la plus grave qu'un homme puisse exercer sur son sornllalble, ý une action de laquelle dependent ]a vie et la mort, d'un individu, souvent, m~me le bonheur on. l'inFortuno do familless enfieres. La chirnio s'est arrog6 aussi le droit do faire connaitro los vortus tli~rapeutiques g~neralos (los m~dicaments. Nous allons voir quo cetto troisie'me source do la maLie'ro m6dicalo ordinaire nWest pas plus pure que los deux pr~c~dentes.11 y a un si'clo, dopuis Gcoffroy (1), qu'on s'adresse 'a la chirnic pour obtenir des 6claircisserenons auxquels on n'a pu arrivei' par d'aulres voics. Jo no dirai rien. des hypothe'ses puremont Lh~oriques, dont, los partisans, "a I'exemplo do Banines, do Steffens et do Burdach, soutiennent quo tel ou tel des principes 6l6menonaircs d'un me'dicamenl osi. la sonic chose qu'it conlienne do m~diciual, 0t lui assignent d.'apres cola des vol'ttis curatives avoc une promptitude qu Ion no so lasso p)oint, d'adtnirer. Conmc iit no Paut, pour agir ainsi, ni consulter la. nature, ni invoquer 1'exp~rience, ni faire aucun essal sur I'hiomrne vivant, et qu'il suffit do la~cher Ia bride "aI'imagination, I'Mdificc est bientOL (1) Trait6 de matiere nm'dicq(e. Paris, 1743-0757, 17 voL. W42. DE Lit MATIERIE Mt-D1CALE ORDINAIRE. 537.To veux parlor' ici des efforts, conscienciouix quo los modornes, ont faits pour arriver, avec le secours de la chimie organique, ýi la de'couverte des vrais et purs effets des m~dicamnents, doni on sentail bieri que la connaissance manquait tout 'a fail 'a la matie're me'dicale consacre'e. Faire de la chimie, cette science qui produit souvent, des miracles sous nos yeux, la base ou. la source des notions positives do la matie're m6dicalo, e'tait une We~ bien plus raisonnablo, en. apparence, que loutes cellos, dont nous, avons par16 jusqui'ici. Aussi s~duisit-elle beaucoup de porsonnes, principalement, parmi cellos qui n'avaiont. aucune connaissance; positive, soil, en. chimie, "a laquelloils demandaient, beaucoup plus qu'elle no peul donner, soil -en meddecine, dont uls ignoraient los vrais bosoins, soit rn~me dans I'une et dans, 1'autre ai la fois. La chimie organique ne pout extraire; des matieros, animalos, que des parties mortes, qui varient dans leur manie'ro de so comiportor "a l'egard des r~actifs. Mais ce ne sonl pas ces principes imme'diats, qui, dans, Ie d~saccord de l'organisme v'ivant el la guerison do sos, mala-dies, agissent teis quo les, chimistes nous, los montrenl apr~s les, avoir separes. Les parties quo la clhimie retire de la chair musculaire, savoir: la fibrine, Ia lymphe coagulable, la ge'laline, I'acide laclique et1 divers sels, different infiniment, de cc quo lo muscle v'ivantlet, irritable e'tait, chez ['hiomme samn ou malade, quand it jouissait, de son inte'grite' organique. Ce que la chimie en a separe n'a pas mr6mo l'analogie la plus 6loignoae lui. Quelle conclusion tirer do ces parties morlos, qui puisse s'appliquor "a l'organismo vivant, ou ai cc quo los tn~dicaments auraient 6Le capables do produire en elles, DE LA MATIUE MI 11DICALF, OIDINAIJAE. 539 autres sous le rapport de leurs proprikt's, medicinales? Est-ce quo la petite quaiitite' d'oxalate calcairo, dont la chiimie con-state Poxistence d ans la frhubarbo, pout annoncer que cette substance produit chez 1'homme bion portant une alteration si morbidc du sommoil, avec une Si singuli~re chaleur du-corps, 8ans soif, et qu'ello est, susceptible de gu6-ir los 'tats maladifs analogues? Quelles don ndes tous ces principos immindiats, avec, quelque soin qu'on proce~do a'leur extraction chimiqtie, peuvent-ils nous Fournir touchant la. vertu c~iu chaque plante a do produire, dans le corps hurnain vivant, oune, modifica-tion virtuelle particuli~re qui modifie sa maniiire de sen-tir et d'agir? Le chimiste Gren, qui no savait pas un mot. do m6 -decino, ct'dont, le traite" de pliai'macologie Pourmille des assortions les plus hardies, voulait persuader aux'n6 -deci-ns qu'on no 'peut co-nnaltrel la manie~re d'agir des medlicaments qu'autaflt qu'on a- etd inforM~ par la chimie de la nature des principes constituants qui dominent en cux. Eli.! (1e~ nous apprend la chimie 'aIl'dgard des princip-es imm6diats morts des m~dicaments? Elle nous, fait uniquement connaitre le r~le-qu'ils joucut daus 505 propros op6rations; cue nous enseigne la manie~re dont ls, so comportent avec tel ou tel r~actif-, et ce qui Fait qu'on cboit, los appeler gomm&-, r'sine, albuminmcs tomres, sels, etc., toutcs choses fort indiff6rentes pour le mddecin. Ces denomninatLions no dissent mien de cc quo Ic v~lgetal ou. le mine'ral,, chacun suivant le caracI "re propre do son invisible nature virtuelic, pout produ ire,, en faits do changements, dans l'6tat doel'homme vivant. Et cependant coest uniquernenL Iik-dcssus pie repose, l'art tout enhier do gue'rir! -11 Wy a, quo los effets provo. 540 EXAMEN DES SOURCES ques par' l'sprit, actiF do chaquc substance mod icinale appliqude a Il'omonfe, qui P111550 dclairer' lo i6decin sur la sphe~ro d'activit6 des me~dicaments, et lui indiquci' les rdsultats curatifs auxquels chacun d'oux pout conduire. On ne tire aucune 1umie're ' ct cetgard des noms imposes aux principes imme'diats que la chimie en oxtrait, et qui sont 'a peu pre's les m~mes dans la plupart dos plantes., Ainsi la chimie pout bien nous approndre que le calom6las est compos6 de huhit dix parties de mercure, et d'uno de chioro re'unios ensemble par la sublimation, et qu'il noircil. quand on Ie broic avoc doel'eau do chaux; mais ]a chimic, commo bibl, no Sacit et no peut pas nous apprendro qu.'il excite chez 1'hiomme uno ahondanto salivation, accompagn~o d'uno puanteur particulie~re de 1'hialoine. Cet effet. dynamique du mercure doux sur le corps humain no nous esL re'vele que par l'application im~dicinale qu'on on fait cL 1'observation des phienoMenes qui i'esultent-do son action sur I'oigaruisme vivant. L'expe'rienco pout done soulo prononcer relativeInent A Flinfluonco dynamique des rniedicamonts sui' nous, c'cst-b-diro 'a lours vortus m~dicinalos, et la chimie est tout "a fait impuissanto sous cc rapport, puis-I qu'elle n'ope~rejamais quo sur des substances inorganiques on conflit les unes avec los autres. La chimie pout bion nous capprendro uno chose for't pou importanto "a savoir, quo les fouj lies do la holladone ont "a pou pre's los m~mes principes constituants quo cellos du chou rouge et d'une foube d'autres plantos; qu'on on exti-ait do I'albumine, du gluten, de lFoxiractif, do la re'sino vorte, un acido, do Ia po basso, do Ia chaux, do la silico, etc. Mais si cette connaissance des rniatdriaux pr~dominants, telie quo la chimie nous la DIE LA AIAT~ItREME'DICALE 0L1DINAIRE. 541i procure au rnoyeii des re'actifs, pouvait servir, comme le disaiL Gren, ý* de'erininer 1'activitL' m6dicinale des m6dicaments, il s' ensuivrait qu'on pourrait manger une salade do feuilles de be'lladone sans plus d'inconv&. nient qu'une salade de chou rouge. Est-ce hia cc que pretend le chimislo? Cependant si Ia chimie s'arroge le drolL de d6term-iner les vertus me'dicinales d'un corps natu rel d'ape'~s ceux des principes imm6diats que I'analyso y constate, cite ne pout so dispenser, quand ses r~actifs lui inidiquen't t'oxistence do principes sembla. bios, d'adinettre aussi 1'identite' de 1'action m~dicinale, et elic doit, par consequent, declarer que to chiou rouge et la I)ettadoflO sont tous deux ou des plantes e'galement, innocentes, ou des v~g6taux 6'galernent ve'neneux, cc qui met en pleine evidence le ridicule do ses pre'tenlions, et d~montre, (10Ia. maniere la plus claire, son in.. comipetence ý prononcer sur les proprie't~s me~dicinates des corps. Los partisans dui syste'me de Gren ne s 'aper~oivent donc pas qu'on no pout obtonir do la chimie que des notions chimiques sur la presence de Lel ou tel principe miate'iel dans Let ou tel corps do Ia nature; qu'elle no voit par cons~quenL que des 6Lres chimniques (lans tous ces priflCilpes? L'anatyse indique bien la. manie~re; dont ils se conporterkt avec les r6actifs; mais c'est Ia' toute ta porLe'e do son cercie d'action, et quant 'a cc qui concerne to changement dynarnique qu'une substance m& (ticinale, misc en contact avec lo corps v'ivant, pout ap.porter ell tui, voila, cc qu'telte no saurait d~couvrir ni (tans 505 cornues, ni dans sOs re'cipioiits. E"Mng6iral, toute science quelconque no peutjuger quo des objots do son rossort. C'est Folio quo d'attendro d'elle des ItLini eres su r des sujets dt~volus "a d'au tres sciences. 64t2 EXAME~N DES SOURCES 11 appartient ii l'lydroslatique de faire connaitro oxa~c(omen it]a diffe6rence do pesantour sp~cifliquc qui existo entre I'or pur et 1'argent fin; mais cule ne, s'arroge point lo, (Iroit de, de1crminer la. valoni' respective quo cos deux m'et~tux doivent avoir dans los transactions commerciale's. Ello no pout dire si, 'a poids 6gai-, Ia valeur conventionnolle do l'or est douze, treize on qua-touze fois sup~rieu.re a cello do l'argont, en Europe ou en Chine, la rarel6 do 1'un ou do l'au Ire dans lo commerce 6tant Ia senle cirConstance do laquello de'pende cello, proportion. Do m, rne, queique necessaire qu'il soil 'agIaronome do. conna itre oxactement la for- me des plan los et do sa.Noir ]vs distinguer los unes des autres d'apr-6s leurs plarties cxt~rieures, cependant la botanique, qui lui prioCUI'o ce.s notionS, no mui apprendra jamais si tel v6-,61:l est propre on. non "a la iwurrituro dos brebis on des poros; elie no Iui fera. jamais savoir queule graine, (111011 racino donno plus do force au cheval, ongraisso micux lo be'laid. Ni Ie systeutne (10 Tournefort on do Lini6, niiila meolhodlo do Hailer ou do Jussiou, no Il'& clairenL `i cot 6gfard. 11 n'acquicrt les Iurnie'res dont i1 a 1)08Cm quo, par des expi'vio~nces coinparatives faites avec soin sur diffhrents animaux. Chaque science no pout discuter quo los objets qui renirent dans son domaine. Qui toli'ovo I~a chimie dans I'aimant naturel et dans l'ainmni artificil? LEllo no rencontre dans le premier qui riche mineral do For, infimementcombin.6 avec do ja silico, souvent aussi. avec du [fangane'So, ci dans le second quo du For pur. L'analyse m~me la plus delicate nO, Iui fait point ddcouvrir Ia moindre tr'ace, dola. vertu nMagnetiquo, qui est pourtanl si puissante. iis tine autre science, Ia physique, d~inontre, par D)E LA AMATIiERE MEDLOALIB ORDINAIRIIE. 113 sos exper'iences, quo cetle force r6side dans la pierre (Ia imfant uI d;ans laimani artificiol; elie ddvoile les propridts ph~ysiquos du magndtism-e; elle montre les rapport qui existent entrc mui et le monde exl'rieur; elie fait connaltre l'altraction qu'il exerce sur le fer, le nickel et le cobalt.; cite de~couvre la lendance qu'a l'une des extr&' mite.s de laiguilie airnanl6e "a se diriger vers le nord; eite constate la d~ciina~ison de cette aiguille, soit vers, 1Vest, soit vers i'ouost, ý (4es epoques et. des rdgions diffdrentes; elie signale enfin les variations de son i~nchinaison suivant la diversiL6 deS latitudes. La physique sail done dire, au sujel de l'aimant, quc-ique chosc dc plus que ta chintie:elle sail parler de, verlu magnt~tique envism-;ee sous Ie point de vue physiques M~ais ces doux sciences, la physique et la chimic, n'epuisent point -encore tout cc qui rneri-tc Id~tre su 'a 1'6gard d~ l'aimant. Ni l'une ni l'au Irene peuventenseigner stir cc suijet que cc qui ren Iro dans le cercie de leurs attributions; ni Ics notions quo la chimie procure, ni celles que fournit, la physique, n'a~ppronnent ýi connaltre. la puissante influence spdeiale et caract~ristique quo lc mnagndlisme exerce sur I'hiornre mis en rapport avec lui, et i'6nergiquc vertu curative qu'iI ddploie dans les mialadies, approprie'es ý son mode particulici' d'action. La chimie et la physique sont bautes deux mucites 'a 1'61gard de ces propri-t~s, do~nt dies, doivent abandonrier la recherche 'a I'inves ligation et au x experiences, du w6 -decin. Mainlenant qu'ii est hien dtabli qu'une science ne saurait, sans se rendre ridicule, afficher des prdtenlions stir ce qui ne peut We di'sculd que par une autre science, j'espe~o qu'on devien-dra peu a peu assez raift DR LA MATIiERE M1EDICALE OBDINAIRE. 5145 Admettons pour un instant quo cc soit hi en eliot le vrai moyev do d~couvrir los ventus des rne'dicaments. On croirait qu.'avoc un pareil point do depart, los, medecins n'ontjamais essay6' au. lit des malados, quo des mdcmnsspes et shs, parce qu.'en prescrivant plusiours substances a* la fois, it ost impossible do jamais savoir 'a laquollo d'ontro elles le re~sultat doit, 6tre attribue. Mais, on ouvrant los livio omdcno ti'ouve peu. do cas, on ni'en trouve m~mo point, oci cette pens~e tou te natunelle ai tr~gle' ]a cond ui te du. praticien et oii ii so soit borne 6i"l'ernploi d'un seul m6dicament pour so convaincro do son aptitudle rnelle ou do son inS Uf ftsancee 'a procurer uno guerison comple'te. C'djait donc un uisage presque exciusivernent e'iabli d'employen dans los maladies des mi6dicamoents m~le's los uns avec los autres. On, on proce'dant ainsi, Ionsqu.'on parvonait 'a gu6rir,, on no savait jamais avec cei'titude auquol des ingredients reunis ensemble appartermait Il'honnoun dui succes. En un mot, cette mdthode n'apprenait, non. Si, au, contraire, ie me'langre me'dica.menteux no produisait pas d'effet salutaire., ou m~nmc nuisait, cc qui arrivait ordinairement, on ne pouvait point non plus savoin 'a queule drogue en particulier cc f~ichoux ndsultat devait. Mile;attribu6. Quo cce ftt par p6dantisme qu'on ontassait ainsi niedicarnents sun me'dicanients dans los formuics, ou par de'fianco dui po-uvoir altribu6 ý chiacuin d'eux oen parti-. cluuier, toujours est-il quo cetlo coutume absurdo nomonte aux sie~cles los plus necule's, aux temps qui suivJA'ent, Hippocrate. Parnmi les nombroux ouvrages. faussewent attribu~s it cc [ne'doCin, dont ]a plupart furent ecrits, soit imme'diaternont apres sa mont, ptar sos (Ile X. fils, D nacon et rfhessalo, soit, plus uard, par sos petitsI. 35 DIIJ LA MAT11AR'uqMEDICA.LE 0RDINAIRE. 517 illusion, qui a pris, ]a place doe cello des auciennes formules composdes. Une supput'ation. des poumons 'hit gue'ie, di t-on, pa-r le flenouil. aquatiquo (I). M-ais it r~sulto do 1'observaLion mmem (2), quo le pas-d'Tho, 10 se'n~ga et, 10 lichen d'Islande avaient ke' sirnuhane'ment employ6s. Do quol droit donc le re'dacteur s''ci'ie-t-i1, en terminant, quill est persuade' quo le rnaiade a dui sa gruerison au fonouji aquatique soul? Des.- convictions co mparables a* cellosci re'sulteraient aussi des effeis do plusiours me'dicamonts presenits -a' la Fois dans uno rnmero ormulo. Une syphilis invet&6e6 (3), qui n'avait pas voulu. c~dor ai diverses preparations, hydrargyriques (et qui nt'6tait au fond- quauno maladie morcuriolle), c~eda, dansIFespace d'un mois, "a1'amrnoniaquo, avec laquollo on no donna que dui camplire ot doe1'opium. N-ost-ce done nonn quo do 1'opiuunetidui eam~phro? qu'un de sos inalados no recut memo quoddtiux neuvi~incs de grain dans i'espaco de, ilogi-quatre hietres, et que cependani iil fut en danger de. mort; d'oti ii suit q u'uno si faible quauiitit suffij potir produire les plus cifroyables mnaux. C'est ce que savaientdd~jii dep~uis longiemps ious les mddecinsq qul observeni consciencieusetie n t. Ebors a'vouc, qii'indtir en erreur par Ia matiere m~dicale, ii a cru quo deux neuvit-mes de grain d'arsonic, en vingi-qualmo lieres, dtiaeni tine tr~s fuiblo (lose. or, 'cxpdrience dit quo c'ost uno dose dnortne dans les maladies. Comment uaiion que I'arsenic puisse Wie employd par grains oti par dixl?~me de grain dans los maladies? Des essais mu1Uplids ont appris qn'uno goutlo coniCnani tin ddcilioni~me do grain en dissolution esi tine dose trop forte encore dans beaucoup do cas, m~me lorsque l'arsenic esi parfaitoinenti ludiqoC. Si Ebers avait su tout cela,. il ni'aurait pas did smiirpis (Ie VOW los deux neu%*ni; de ograin compromeitrO la vie des nialades, Altisi, merno ces expdrienceso qui oult di fdltes par tin horn me scrulmtleux, ne peu veilE rien nouis apprendre, pas memo queules soot les imaladies quo l'arsuic saurait gttdrir, puiisquie l'Cnorniitý des closes s st -psi djO A ~ibtot it stitai avantagettx, et Pa rendu imposslble. (1) 1813, aoitE. - (2ý Page 11-0. - (3) 181, f~yrlor. 5MS EXAMIEN DES SOURCES Une C pilopsic (1) Fut gue'rio en quatorze mois parl' a vaidriano. Le malade no pri t rien au tro chiose, si ce n'est dc l'huile de tartre par d~faillance, do ]a teinture de coloquinte et des ha ins do calamus, de menthe et autres substances aromatiques. Est-ce que tout cet accessoiro doit compter pour rion? Dans un auti'o cas d'6pilepsie (2), on n'eut rocours non plus qua~ la vale'riane. Cependant on prescrivit aussi uric once et demnie do foujiles. d'oranger. N'ost-ce done rion que cola? Uric ali~nation mentale (3), avec nymphornanie, fut guerie uniquement par de leau froide hue en abondanco. Mais, afin que l'effet, do l'9eau froide f~~t troubh6 au point do n'6tre plus reconnaissahle, on administra sagement l'in fusion do vaidi'iane, avec la teinture do quinquina de Whytt (4). 11 on fut. do mn~me d'un autro rualado qui fit mnoms souvont usage do ces paissants moyons accessoiros (5). Tymon (6) dit avoir constat6 la spe'cificitL' contre la rage de la saignee pousseo j usqu'a la syncope; mais, en mc~meotemps, on fit prondre, loutes les deux licures, trois cents gonutes do laudanum, on lavement, et flaire toutes les trois hieures une friction avec un gros d'onguent. mercuriol. Est-ce dono hi d~nontrer quela saigneo est le vrai, l'uniquo rem " de de larae Une hydrophohie Put, dit-on, gubI'ie uniquement par uno saigrnee, 'a laquelle succe'da uno ddfai1Ianco, d'uno hieuro (7). Mais on employa. en rn~me temps l'opium a% fortes doses, la poudre do James, et le calome'las pouss6 jusqu'ai la salivation. Tout cola doit-il donc 9tre compte' pour rion? (1) 181, mars. - (2) 1813, mars, pag. 57. - (3) 1814, janvier. - (4s) Page 1'2, -(5) Page 16. - (6) 1814~, aolth, page 38. - (7) W84, avril. 550 EXAME~N D1-,,S SOURCES enfants, on'adminis Ira le tarfro stibie, avec 1'infusion do se'nega. Quelle singulie'ol' ogique quo celle qui met sur lo compto d'une soulo substance l'cffet appartenant a'a deux au mons! Lo graphite a Gue'ri, pr6tend-on (1), une multitude d'ancicns ulc~ros fistuleux; mais le sublim6 corrosif~ en trait dans le rm~argc. En vain l'autour fait rernarquor, dans une niote, quo lc sublimy6, (lont on s'6taiL de''a servi auparavant, n'a-vait rien produit: on ne l'avait pas employe'soul, mais avec de l'opium, avoc, uno foulo de tisanos sudorifiquos, et avec du quinquina artificiol. It avaiL, donc ete6, en grande partie on totaloment, de~com.pose par' los prinicipos astringfofts de cos rem-e~dos accessOires, ct sa vertu curative, navait Pu 50 d'ployer on paroille compagnie. En vain aussi l'auteuL' chercho 'a excuser l'adjonction au. graphite du sublime, qui, suivant lui, n'avaiL dt6 mis hi qu'ai Litre d'adjuvant. Si l'on accucillait do somblables raisonnemonts, it faudrait croiro que los me~dicamentss'IgiSSCnt on vertu dos ordres du ni~docini, 01 non d'apres cc quo leur naLure exige qu'ils operentL Pout-on poussor plus loin larbitraire et los pr~ten lionis? Quel horn incdo bon sons aittribu era une paroille oIbeissancO servile aux substances m~dicinales, dont. Faction ost r~ghlo par los lois e'terne~los do l~a nature? L'autour vouilait-il. savoir si lc graphite pouvait 6tive utile, et convaincro lo locteur do ce qu,'iI dirait einsuite, it dovait no donner quecectte substance. Mais de~s qu'iI y adjoigtnait du sublimlle, colui-ci ne pouvait inanquer d'ag)6ii, 0(lu no anie~ro coiforme "a sa nature, quoi qu'il ciit pin au mt~decin do lui ordonnor de faire ou do no pas faire. Voila' done encore une cure qui ne (1) 1815, novembre, pag. 4O. DE LA MA!TkE tIIE'MDICALE 01D-INAIREi. 55 551 nous apprend rien. Le graphite passe pour avoir tant opere, et cepondant, on avait fail, usage d'une substance med icinale aussi puissante que le subliind! Une prdtondue gue~rison de phihisie pulmonaire par le charbon en poudro a moirus de fondemont, eficore, s'il est possible. Le charbon de tilleul ne fut jamais administr6 soul; toujours on le donna do concert avec la digitale pourpr~e. Ainsi ]aa dilitale pourpr~e, un reme'de'si e'nergique, devait 6tre compide pour noen dans lo me~ango! Colui qui raisonnait ainsi s'ost-il Fail illusion "a luin~ine, ou b-ien a-t-il voulu so moquer du locteur? On pr~tond quo la racino d'ang~lique a -gu6ri une bydropisie (1), ou ii prol)remont parlor une maladie inconnue, avoc syrup tme do tunOFtaction; car la pathologic emibrasse tous los 6tats do ce genre sous le noun d'bydropisie, pour peu qu'il y ait, la minordro analogie eflire eux. Mais la tointure d'opiumi, l'~ther, -et sur la fin aussi le calamus fu-ront associe's "alange'lique. Or, d'apre"s cola, un hoirirn do b)on sons peut-il incLtne le re'sultat sur le corunptie dodeIa seule teintune d 7ange'lique? Personne no roFusera de grandes vortus me'dicales aux oaux do Dribourg; mais quand on altribue 'a dies seulos la gue'rison do maladies dans lesquolles ont e'ue administrds beaucoup doerniedicainonts doue's d'uno grand&- puissance. (2), on no pout s' omp~chen de croire a quelquo illusion. Ainsi. Ia cure par ces eaux d'un sfpastne d'ostor-nac, accompagn6 do voinissements fr6 -quonts (3), dune hypochondnie et d'une hystdrie (4), no prouve rion, tant, parce quo ces noms do maladies sont vagues et dquivoques, quo parce quo toujours d'autres substances out CA sitnultan6menL aduninistrdes. (1) 1815, a'ril, pagy. 19, 20. - (2) 1815, avril, pag. 75, 80, 82.(3) Pag. s5 a. 93. - (4i)[)age 94i ý 97. a552 EXAMEN DES SOURCES C'est cornme si 1'on atiribuait 'a un soul hornme d'avoii' souleve, un rochier, en corniptant pour rion les aides ct los nmachines qui lui auraioni prM6t secours. 11 y auraitun grand ridicule "a mettre sur le compte d'un seul cc qui serait le re'sultat des efforts rdunis d'uno association. Ce ne soni lh que quciques exemples choisis parmi ]a foule de ceux que Jo pourrais puiser dans les ouvrages des me'decins modernes (I). Ius font voir comment les praticiensqui prd'endaicnt trailer los maladies simploment, c'est-it-diro par (10s m6dicarnents isoles, Afn de d("couvrir los ve'ritables proprid~tes de ces derniors, ne manquaicnt n6anmoins jamnais d'en prescnire sirnul Lanernoent d'autres, souvent plus 6nergiques encore. Quoique l'6crivain fasse sonner bien haut sa conviction, et n~me cello du nialade, que ]a gu~rison est- due an. remeade tout soul, et que cc qu'on a pu faire prendre en m~inc tenmps, n'a Wt donne" qu'ia titre d'adjuvant, tous ces, beaux discours no parviennent, pas ai convaincre un hommne sense' quo quand plusicurs substances mn~dicinales, ou m~me seulemeni, deux, ont 6t donn~es ii la fois, ]a gu6rison doive 6tre attribu6e uniquernent 'a colic que le m~decin affectionne d'une rnani~re sp~ciale. 11 n'en demeure pas momns vrai quo la cure n'appartiont point i cttcli substance soule. La miati~rc m~dicale qul, sur ]a foi d'uno si impure obsorva lion, lui attribue la vertu curative 'a laquollo cule n'a pas do droits, ne fait quo repandre un mensongre, dont los f~choux re'sultats pour lo genre humain sont incalculables. Jo no prd tends pas flier quo los gfu~riSOns dont ii ilent d'Mtre cite quciques oxem pies, no so rapprochent do- la simplicit6. Assur~ment elles 6taient bien plus pre~s des (I) Voyez Mrat et Delens, Dictionnaire universel de matie're nnkicale ef de Whrapeutique ge'ne'rale, Paris, IM2-iS3i6, 7 vol. in-S0. DE LA MATIERE" MEDICALE 0.RDINAIRE. 553 traitemients par tin soul rem ede quo ne l'est, ]a routine vulgaire, qul semble mnettre sa. gloire 'ai- muhiplier los n~dicainents (lans les forinules, et 'a changer une ou 'plusicurs fois par jour ces dernie'ros. Mais s'approcher d'un but, cc n'o st pa y toucher; autierrient it faudrait fdlicitor celui qui ne mianqueraitlel gros lot 'a la lotorie quo parce qua le 3 sortirait en place du 4, suir lequel. it aurait spdculd, ou le chasseur qui aurait touclid le gibior au pelage, on lo pilolo qui aurait 6cliapp6 au naufrago si son vaisseau euit pass6 seulernent a% un pouce do le'cueil. Quelle croyance me'rite la matie'ro medicale, quand cule assigne aux m~dicaments des vertus d~duites de' l'usage qui en a dt6' fait dans les maladies? Quo doit-on dire "a la. louange do substances rn'dicinales, dans tollo ou. telle rnaladie, lorsqu'ello no S'appuie quo sur dos observations do ce genre, souvent Dradnie sur los souls titres des ob~servatlions publie'os par des m6decins, quii presque jamcais Wont gue'ri avec, un soul reme'do, mais on ont, la. plupart du temnps, employe' simullandment d'autres on plus ou moins grand nombre, do sorte qu'on Weost paS plus certain do leffet qu'il conviont do leur attribuerr6eilernent, que si l'on avait, conmmc los routiniors vulgaires, proscrit un grand mdlange a la Cois! Quo penseir do ces offets cura (ifs si positivemoent attribu6s h~ des romedos simples, qui n'ont presque jamiais Wt adminisire's souls? Rien, sinon quo c'est tout au plus si, parmnitin millier do cos pompeuses assertions, it s'en trouvo une seule i laquello on doive ajou ter foi, et qu'il no faut croiro ni aux vertus me'dicinalos de'duites do la th(I'rapoutiquo g~ndi'ale, ni ýi cellos qui roposent sur los, donne'es do la clinique ou do la. th~rapoutiq--ue sp6ciale. Touto vertu attribude h un m~dicament qui n'a jamais ert'enploye' soul et sans melange d'aucuno autre DE LA MATIEIIE MEDICALE 0IRDINAIRE. 555 dire qui n'en a jamais 6'tudi6 F'action sur des sujets bien portants, et non en proie 'a des sympt~mes morhifiques', be tissu, de mensonges et, de demi-v~rit~s qu'elle dale, d'apre's -lautoriteA d'~rivains dont la plupart m~me se bornent 'a donner les noms pithologiquos des maladies, sans les d~crire, e'puiserait-il donc le tableau do, tous les effets quo los me'dicameiits son t aptes 'a produi-re? Non!1 La toul-e-puissance divine at von lu, dans sa sagesse e't sa bont6, qu'ils en pussent produire lbien d'autres encor-e dont la d~couverte n'a point 6te faito jusqu'ici, mais qui,-une fois connus, cont ribueront bien plus puissammont au soulagrement et anu bonhieur de l'homnme, quo les pAles et vagrues aperpus do la matie~ro m6dicalo vulgaire. Queique certain qu'il soit qu'un remede donne' soul suffit au traitement-rationnol, d'uno rnaladie, jo suis Noen loin cependant do you loir persuader aux rn'decins qu'il conviendrait do ne prescrire qu Vun soul m~dicament dans chaque, maladie, afin d'arriver 'a connaltre quol est celui qui conviendrait dans tel on tel cas donnae', et d'6tablir ainsi une nouvelle matie~ro r6dicale ab usut in mor-bis. Loin do moi l'ide~e do donner un semblablo coriseil, quoique ce puisso parattre la", aux praticiens ordina~ifes, la, mellieure mani~ro d'arriver au but qu'on so propose. Non! ]a matie~re m~dicale no pout jarnaiis tirer la inoindro ve'rite' utile des tontatives do gud'ison failes mmem avec des mn~dicaments isol~s. La indhodo~ab usu in morbis no saurail Ilui kro d'aucnn secours. Ce sorait, une source non momns impure quo cello dont j'ai entretenu jusqti'ici le, lecteur. It nWon r~sultoraiL jarnais rion d'uiilo ni do vrai ý I egard des vernus curatives do chaque substance in6dicinalc. DI L IAI~E 1DIGALE ORDTNAIRE. 557 La fie'vie intorrnittonto end~mique dans los contr~es marecageuses de l'Aaii'rique m "ridionale, qui ressemnble beaucoup "a not-re fievre intermittentle des rnarais, avait de'j'a depuis longtemps conduit los P~ruviens h lui opposer l'e&orce du quinquina, commae ic plus officace et le plus puissant de tous les moyens, tandis que los Europeens no lui reconnurent cctte propriWt qu'en 1638. Longtomps on eut 'a souffi'ir-des maux qui succe~dent 'a un coup, ý uno chute, 'a une contusion, avant quo le hasard de'voilAt au peuple la vertu, sp~cifique dont I'arnica jouit contre cette affection. Du momns Fran~ois Joel est-il lo pi-emier qui en fasse mention au seizie'me sie'cle, et c'est Cau dix-huitie'mie seulement quo J.-M. Felir et J.-D. Gohi l'ont fait conna~lire d'uno manie~re plus genei'ale. Ainsi ii a falin. des milliers d'essais, repe't6s par des milliers d'individus pcut-6tre, sur des substances de toute espe~ce, pour quo le hiasard fit enfin de'couvrir le remede convenable et spe'cifiquo dans los maladies qui viennent d'6tre passe'es en revue. L'hor-nme no fut pas oblig6 d'exercer son jugement pout' cola.:ii n'eut qu',ýL essayer L'un apres l'autire tous los corps qui mlu tornb~aiont sous la main. Le temps 01 Ie hasard ont e'e'Los souls 6l6ments do ces de'couvertes. L'indi'cation de cos spe'cifiquos, si pen nombroux, et dont on doit la connaissance on gra nde partie, uniquemont rn~me, 'a la me'decine domestique, est la sonic v~rit6 quo renferment Los immenses pages do la matie're ni'dicale ordinaire. Mais pourquoi des reme'des specitiques no pourraientuls point Wte tronvds do la m~ne rnanie'ro contre Los au tres maladies? Ce qui s'y oppose, c'est que los autres maladies sont DE LA MAkTJCIRE MIICXLE- ORDINAIRE. 559 tic'uliers, de les impatroniser dans ]a pathologii6 comme autant d'6tres 'a part, et, sans s'arrkter aux continuelles ab~errations qu'elles pr~sentent quand on les rencontre r~ellement dans la nature, do los declarer esp~ces-distinctes, mode~os ai toujours avoit' sous les yeux pour pouvoir trouver un reme'de special cion tre chacu no. C'est ainsi qu'on r~duisit les innombrables cas de maladie 'a un petit nornbre de formes morbides, sans r efl'chir que Phlomme a beau so. faire telle ou -tolle idde fausse de la nature, celle-ci ne change janaais pour cola. De m~me,- en pla~ant devant l'oei1 un verre taiII6 de certaine fa~on, les objets ext~rieurs sont re'unis et con fondus par lui en une seule' imfage; mais de's qu'on l'd'oigne et qu'on regarde la nature elle-rn~me, on aper~oit des 616ments. tout 'a fait diff~rents et h~t~roge~nes. Rien n'excuse les m~decins d'avoir cre'6 ces coinbinaisons contre n~ature, ces formes morbides sol-disant fixes, afin de tro-uver un remeade certain con tre chacune d'elles, soit par l'effet du hasard, soiL en ossayint l'un apres l'autro tons les m~dicaments connus. It 6tait [out naturel qu'on ne trouv~l pas de sp6cifiques conire des images ainsi formees de toutes pie~ces, car on no pout pas concevoir d'armies re'elles contre des fant~rnes., Par consequent los vertus quo la matiere mnedicate ordinai-re-assigne aux m~dicaments, (lans ces esp~ces factices de maladies, n'orit pas le moindiro caracte~ro de certitude. En effet, "a quel hieureux r6sultat est-on parvenu depuis taut do sie~cles qu'on essaie tant do m6dicamcnts contre los maladies factices et nominates do, Ia pathiolo-' gie? Quelles nidthodes assuvees do Iraitemont a-t-oll trouvdos! Non sommos-nous pais encore, sons Ce point do vue, prkois~nmenLoii en &6Laient de'jhilos anciens it y 560 EXAMUEN DES SOUR1CE~S a vingt-Lrois sie'cles, c'estt-dire "a savoir quo los m~dicaments font bien suhir, par laction viotente qu''ls exercent, quelques mroditications aux innombrables cas morbidos qu.'on rencontre dans la nature, mais qu.'ordinairomont loui' offet so borne 'a nuir~e, et que la gu&'rison ost cc qu'ils produisont le moins souvont? Est-il possible que kcot 6at do chose changea , mmem durant une si longue pe'riode de temps, puisqu'on s'en tonait totijours 'a cc qui avail t e~e'dabli de's l'origine, savoir, a~ des maladies fictives et nominalos, et 'a des vertus imaginaires do m~dicamen ts dont on no connaissait point la veritablo et pure manie~re d'agir? Comment Vomploi do ceux-ci con tro colles-ha aurait-il Pu fiaire jaillii' dos verit~s thierapoutiquos? Qu'on eno 'objecto point qu'iI n'-est pas rare do voir dos maladies graves, portant peut-~tro des noms patliologiquos diftkwents, ceder 'a un moyon simple, dans la pratique doinestique, ou disparaltre corn me par onchantornent sous les soins d'un rn'decin qui lour oppose un ni~dicamen out] ne recetto qu.'un hasard houreux a fait tombor entre sos mains. Cola s'est. vu quelquefois sans doute: ii nWest pas d'homme tant soil peu oxpe'rirnente' qui vouliuit le re'voquor en doute. Seulomont on ne doit pas conclure do hi autre chose quo cc quo nous savons tous, savoir, quo dos rniedicaments peuivent gue'ri'r dos maladies. Mais if n'y a aucuno instruction "a puisor (it-ns ces cas fortuits; jusqu'ýi present nous les voyons mnourir isole's dans 1'histoire, et n'avoir pas ]a moindre utiIit6 pour la pratique. 11 no faut fdliciter quo Il'homme 'a qui un hasard hen1.reux fait 6'cheoir en partage do recouvrer ainsi la sant6' d'une mani~re prompte et durable. Mais sa cure mira 562 EXAMEN DES SOURCES Lant vante' ne sert 'a non: it nuit, au contraire, ce qui est tout naturel. Telle est la source impure de toutes ces indications de vertus curatives de medicaments que la matiee m&dicale donne comnme dtant -deduites ab usu in morbis, et qui fourvoient, lout me'decin tentk de se laisser guider par elies. Si los, soi-disant observateurs s,'daient contente's, ce qu'ils nWont presque jamais fait, de faire connattre au monde medica~l les cures ainsi ope'rees par eux, en vertu' d'un hasard beureux, par la description exacte de tous, les sympt6mes des cas morbides et V'indication du rem~de miis en usage, its auraient e'crit la v~ritO, et la matie"re m~dicale, ne trouvant, pas de nomns pathologi-quos dans leurs ouvrages, n'aurait Pu Cfl tirer des mensonges. uls auraient 6crit la Nyerite', dis-je, mais cette ve~rit6 n'aurAit eu d'au Ire uitilitd (jUe do faire connaitre 'a tous, les niedecins futurs le cas tnorbide precis hors duquel lo moyen ne dolt pas d~re employe', si l'on veut, qu'il porte re'ellement seco-urs. De~s lors toute imitation fausse, et par consequient maiheureuse, aurait, 6te' dvite'e. Uiie simple description exacte de cc genre aurait convaincu. bus les m~decins des sic~cles subse'qtents qu'un cas morbide ne se repre'sente jamais deux Lois (lans la nature sous Ia mdme forme, qu'en conse~quence it ne peutjamais Wre de nouveau gul~ri par 1'effet d'un miracle. De cette manie~re, tant de milliers d'assertions men-- songeres, 1m Pdgard des effets curatifis produits, par les m~dicaments, ne rempliraient. point ]a matie're m~dicale ordinaire, dont tout le me~rite consiste "a re~pe'er fiddlement los proprie'tes therapeutiques ge'nerales dont l'imaGination des 6cnivains d~core les agents m~dicinaux, et 564. EXAMEN DES SOURCES deux inoyens, alterne's l'un avec l'autre et donn~s ' Ie' petite dose, gu6rissent-ils cetto redoufable maladie des enfants, comnme je m'cn. suis assuro'le piremi-er.(I). Nul m~dicament connu no reproduit micux los e~fets particuliers do ]a coquelucho 6pid6mique que la. Drosera rotun)difolia. Cotte maladie qul, malgre' bus los efforts des allopathistes, passe 'a I''tat chronique ou se (ermine par ]a ruort, co~de ýi coup suir "a la plus petite parcelle d'uno goutte de la d6cillionierne dilution du suc, do Droscra, et gukrit ainsi en pou. de jours. Qmii pouvait, avant m-oi et avant 1'appari~tion de l-a Mati~i'e medicale pure, gue'rir radicalement ]a sycose, avec toutes ses cxci'oissances exte'rieures? On so conbcutait de Irul'uer, hier ou exciser les excroissances ý inesuro qu 'eies pullulaient; persomino no parvenait "a los gudirii Mais los sympt6mes du Thuya occidentalis m out, appi'is quo cetto plaute devait gu~rir la sycoso; ell effot, onsu tendu, donne ia tr~s petites doses, la. fait dispai'ai'tro, ainsi quo les excroissances. L'allopathisto accablo do me'dicaments dict6s par L'cmpirisino los malades qui soul en proie ak ]a dyscnte~rie, et quell est le r6sLultat. de ses efforts! Mais les sympt~mes dut sulblirnc corrosif rossemblent toliomout hi ceux do la dysent6rio, quo cetto substance doit eon 6tre lo specifique, ce dont l'expe'ricuce m'a convaincu depuis long,tomps:ii suf~it, d'une soulo dose d'u-no petite parcelle d'uno goutto do la ti-illioflicfl) dilution d'un grain do subltlime pour produ-iro une gue'risou prompto ot comnMais los autres cas rnorbides qu'on renconti'o clez (1) Vroycz 1'ouivrage deC Fr. Inartmaii i, Thu'rapeutique homaeopathique des maladies des enfants, trad. de Pallemand, par' Lr~oa Simon fils, 566 EXAMEN DES SOURCES DE LA MATItRE MADICALE. 6v6nements neufs et qui n'ont point encore eu lieu, c'est-a-dire exactement Lois qu'ils sont. On invoque le temoignag- do tous los sens pour mettre en 6vidence la forme, ou, en d'autres termes, les sympt6mes qui les caracterisent: apres quoi, comparant l'imiage qui resulte do h avec les ensembles do sympt6mes produits par les m'dicamen ts don t laction pure a 6 t' tudiee, on choisit, parmi ces, derniors, celui qui engendro--la collection d'accidents lo plus analogue ou lo plus semblable, et on le donne o aa plus petite dose possible. L'exp6rienco constate qu'ai l'aide do ces precautions, on guerit mieux et plus. parfaitement quo par tou tes los autres m~thodes suivies jusqu'h co jour. Une paroillo doctrine dos offots purs des m~dicamonts ne promot point de socours illusoires et-trompeurs contre des maladies nominales, ello n'imagino pas do vertus theerapeutiquos gen'iralos, mais elle contient explicitement les 616ments do guerison do tous los cas do maladies qui sont bion connus, c'estt-dire dont on a releve tous les symptlmes, ot do cette manikro ello devient, entre les mains do colui qui prend la poino de choisir los me' dicaments pour los opposer aux maladies d'apres la plus grando analogie possible de leurs sympt6mes avec coux de cos dornie'res, uno source inepuisable do secours prompts et efficacos contre les sonffrances de sos semblables. 568 DES FORMULES EN MEDECINEe C'est une vWrit qu'on devrait pricher sur les toits. Quand verrai-je le mondegu'ri de la manie des recettes? Quand sera-t-on convaincu que la gu6rison des maladies exige des mndicaments moins nombreux, tout a fait simples, inais parfaitement approprids ' chaque cas? Veuton rester toujours en butte aux sarcasmes des Arcesilas? Ne vent-on jamais cesser d'accoupler ensemble une foule de substances dont chacune n'est souvent qu'a demi-connue, on est m6me totalement inconnue aux plus grands mrudecins? Qiioique Jones, 'a Londres, consomme chaque ann6e cent livres de quinquina, quelles notions certaines et completes avons-nous sur ic mode d'action particulier de ce puissant moyen? Nous en poss6dons bien peu! Que savons-nous de Faction pure et sp6ciale du mercure, dont la consommation enorme en m6decine semblerait cependant devoir faire supposer que nous connaissons bien la maniere dont it so comporte envers notre corps? Peu de chose 6galement! Rien mnme, si ce n'est qu'il gu6rit la maladie ven6 -rienne, faitl tabli dejh depuis trois cents ans; car tout le reste se reduiit a des fragments incertains. Quelles donn6es positives avons-nous sur le compte de l'opium, qui nous autorisent "a en abuser autant que nous le faisons? Presque aucune. Que savons-nous du camphre? Rien, pour ainsi dire. Apprenez, Arc6silas, que les opinions sont aujourd'bui partag6es sur la question do savoir si le mercure peut ou non exciter un changement dans l'Fnergie, la mobilite et ]a sensibilite de la fibre, en un mot une fievre sui generis; si le quinquina est antipyretique a titre seulement de substance amere et astringente, comme le serait un compos6 de gentiane et de bistorte, ou s'iIJ'est en vertu d'un principe special qui lui soil 570 DES FORlMULES EN MEDECINE. pretendre ' afouer par 1ui-meme un r6le contraire " celui de ceLto base. Quant a toi, adjuvant, Lu seras le mentor de ma base, Lu l'assisteras dans son ceuvre penible; mnais souvions-toi bien que tu dois te borner 'a la soutenir, et ne va pas t'aviser de faire autre chose ou de la contrarinr: n'aie pas I'audace d'entreprendre quelque exp6 -dition pour ton propre compte, ou de controcarrer les intentions de ma base; ii te faut agir de concert avec ello, quoique Lu sois une autre chose, car je te le commande. Je vous confie 'a tous la conduite d'une affaire tres importante; expulsez du sang ce qu'iI contient d'impur, sans toucher le moms du monde ' ce qui s'y trouve de bon; alterez cc que vous Lrouverez n'avoir pas une composition convenable, modifiez cc qui vous scmblera 6tre d'une mauvaiso constitution. Songez bien que ceLLo mission d'alt6rer et do modifier vous donne plein pouvoir do changer tout cc quo Dieu sailt et ne sail pas. Vous avez 'a dirninuer l'irritabiiit6 do la fibre musculaire, a calmer la sonsibiliLe excessive des nerfs, a procurer du sommeil et du ropos. Yoyez-vous ces convulsions du bras, ces spasmes du col de la vessie? jo veux que vous les apaisicz; le dr~le que voiho est en proie? la jaunisse, jo-vous commando do lui blanchir le toint et do lui desobstruor los voies biliairos, quo cc soiL un spasme ou un obstaclo m~canique qui los ronde impormeables. Mes longs traitorents et mos jus d'herbes du printemps n'ont abouti n rien choz cette matrone hysteriquc, dans ces anciens exanthemes; c'est ce qui me de'terrnine ' admettre dos obstructions dans los capillaires du basv'entre, ma ressource favorite pour sortir d'embarras. Viens ici, chbre base qu'il y a quelques jours seulement un pamphlet tout r~cent m'a vanL~e comme un desopilant infaillible. Je ot charge do r~soudre ces indurations, quoique je ne les conn-aisse pas rnoi-m~me, puisqu'elles DES FORMULES EN M]dDECINE. 571 sont. invisibles, et que je no sacie pas quel monstrue a le pouvoir do los dissoudre, ou do les fondre, pour employer les mots sonores de notre ocole. Mais tu sauras ce qu'il faudra faire quand tu seras sur les lieux. Sommerring dit bien quo les vaisseaux des giandes tum6fiees, loin d'Xkre obstru6s, sont au contrairo plus amples qu'h l'ordinaire; mais que nous importentl-es idees creuses de ce r~veur? N'y a-t-il pas d'Jabien dos sieclos que nous d~sobstruons, nous autres mgdecins? 11 suFfit done, chlire base, quo je to commande de desopiler. Yois-tu ce malade attoint de ofi-vre putrido, che~re base salp~tre? Jo to prie d'aller en touto hUe arr~ter la putrM'action. Ne va pas t'excuser en -disant que tu as toujours Wt6 maiheureuso dans tes expeditions, car jo to donne pour adjuvant 1'acido vitriolique, qui t'aidora dans tout co que Lu entreprendras, quoiquo cos fous do chimistes veuillont nous porsuador quo vous ne pouvoz pas vous trouver ensemble sans cesser aussit6t d'6tre cc quo vous keos, sans vous convortir on acido nitrique et en sulfate de potasso, comme si cola pouvait avoir lieu sans la permission du m6decin qui regne par d~s rocettes! N'importe, je to commande de faire cosser ]a fiBvro putrido; tu tiens do moi pour cola ton diplmine de base, et je mets en outre 'a ton service toute une troupe d'adjuvants et do correctifs. Ch"re base opium, j'ai uno toux opini~tre et douloureuse dont je to reserve l'attaque. Je to, confie ce soin, atoi pour qui les Aschepiades ont fail un devoir d'apaiser les spasmes et douleurs, quelque divers qu'ils puissent 6tre, comme les sept plankLes ont re~u l'ordre dans le calendrier seculaire, do dominor Lello ou telle partie do notre corps. On m'a dit cependant qu'iL t'arrivait assez souvent do resserrer le ventre. Afin quo cette fantaisie no to prenne point ici, je t'associe tolle oil telle droguo laxative; cest a toi do veiller h cc quo 572 DES FORMULES EN, MEDECINE. cette substance no de'truise pas ton action, car 'a quoi servirait-il sans cola que Lu. fusses base? 11 rn'es~t revenu.aussi qu~e souvent tu causais do la. chaleur et mottais la transpi Iration en train. Afin qu'iI n'en sodt point ainsi, jo to donne Ie camphro pour correctif, pour contr~leur do ta conduito. Quolqu'un pr6tendait dcrni~roront (jue tu perdais toutes tos proprie't~s lorsquo le campliro rnarchait 'a c6t&de d toi. Mais no 'a pas so-uffrir cola! Chacun do vous deux dolt, remplir 1'offico que lui assignc la mati~ro maedicalo cons titutionnelle. On me dit encore que Lu. affectos l'estomac; mais pour rnip~cher cetto inconvenante. sortie, Jo fais marcher do concert avec, toi plusieui's substances cardiaquos, ct jo prescris au. malade do boiro onsuito uno tasso do caFd, qui aide ' a l digestion, comme l'assuront los e6crits do nos praticions, car Jo n'ai aucune foi dans los paroles do queiques innovatours, au dire dosquols it l'aff-aiblit au con trairo. Au reste, Lu auras soin do no pas porm-ottro quo l'estomiac, soit de'bilit6, c'est pour cola quo tu os base. Et voila" comment chaque ingredient d'une recetto composdo obtiont son r6le, do nmeo quo si C'e'tait un 6tre dou6 (10 Ia spontane'ite' et do la libert6'. 11 no Iui resto plus qu',ý satisfaire aux indications; trois, quiatro sy~p tOmes et (Iavantacro doivont, Otre combattus par tout autant, deDo moens diffe'rents. Jmaglinez donc, Arce~silas, combien il faut accurnuler de drogues, secuindum arlis leyes, pour dirigyer 1'attaque 'a la Cois sur tous los points. L'envie do v'omir r6clame une chiose, Ia diarrh~e tine autre, la fivro du soir et les suours do Ia nuit une troisierme. En outro, Ic pauvro malade est si faible, qu'il lui faut bien encore un fortiflant, ou, nvme plusiours, afin quo cc qui no sorait point op~r6' par l'un, p-uisse Wte fait par l'autre. Mais qu'arriverait-iI si tous les symp~mes ddpen-ý 5714 DES FORMULES EN MADECINE. produire un bon extrait de pomme 6pinquse! Mais uls mentent tous; car dernierement j'ai donn6 une forte dose de cet extrait a un malade trebs irritable, et il n'a rien fait, du tout!I N'entrait-il pas de l'oxymel dans la potion? Sans doute! mais qu'importe? L'oxymel n''Lait la' qu'a' titre de v6hicule. 11 n'y en avait que quatre onces. Quatre onces de cet acide veg6tal! Alors je ne suis plus surpris du defaut d'action de la pomme epineuse. Mais ne vous ai-je pas vu naguere prescrire ensemble le sel de tartre et la gomme-gutte? Dans quel but donniez-vous cc m6laange, et qu'a-t-il produit? Le sel de tartre devait inciser la pituite, et la gommegutte expulser les vers par le bas. Mais, a ma grande surprise, il ne survint pas m~me-une seule selle. Je n'en suis pas 6tonn6, moi. Sachez done que deux, trois, quatre, etc., substances qu'on miMe ensemble ne produisent pas ce qu'on pourrait attendre d'elles, si on les donnait chacune "a part, dans des temps diffbrents, et qu'elles ddterminen t alors, que vous le vouliez ou non, un effet dynamique interinediaire. En pareil cas, l'ordre de bataille que vous assignez aux ingr6dients, d'apres les prkceptes de votre 6cole, ne sern absolument " rien. La nature ob6it 'a des lois 6ternelles, sans vous demander si elle le doit. Elle aime la simplicite, et fait beaucoup avec un seul moyen, Landis que vous faites peu avec plusieurs. Imitez done la nature! Prescrire des recettes composees est le comble de l'empirisme. Ne donner que des remedes simples, et attendre, pour en prescrire un second, que le premier ait 6puise son action, Voila cc qui mene en ligne droite dans le sanctuaire de l'art. Choisissez! 576 DES FAMBES. DOSES DES ME'DICAMENTS. tionnollomont bien Ip1us eoxrJbitante, Cu 6gard 'a la quantit6 do substance active qu.'ollo renforme. A cola. jo r6pondrai quo quand on prepare un rcme~de hornocopathiquo, on no scontento pas d'ajou teruno petite quantit6 de m~dicament, i uno grando quanuite' do liquido non m6dicarnontoux, o u tout au plus de los rr6lor l~ge~remoent. Bion au. contrairo, non-seulornent los socoussos ot le frottomont rendent le me'lange plu-s intime, mais encore, cc qui ost lo point capital, ii re'sulte do la" un changemon01t, surprenant, tout "a fait inconnujusqu'h'ce jour, dans le d~veloppeenont dos forces dynamniques do la. substanco m~dicinalo qui a Wt soumise "a cotte elaboration. Dans l'exornple qu.'on cite, ii ost, impossible do songore a un rnolaiigoin tin-i, do supposor quo chaque goutte du lac puisso jamais contonir uno portion doern6dicamoent. 11 on sorait do m~mc d~un volume bion momns consid~rablo do liquide, par oxemple, d'un muid d'oau dans loquol on instilloi'ait, uno goutto do medicamont:-.nullo machiino au. mondo, quolque longtomps qu'olle agit, no parviondrait I 'i op6rer un melange uniforme, sans coinpter quo los chiangenients chitniques qui ont lieu continueltoMont dans l'oau, auraient an6anti on quolquos, heures toute vertu mt~dicinale d'une goutte do tointure ve'g6tale. On no r6ussirait non plus par aucun moyen rn~ca.niquc "arn6ler un grain do poudre m6dicamentouse avec un quintal do farine prise en masse, et, do faire dui tout un cornpos6 si hiomog~ne, quo chiaque grain de falrine contint une 6cgalc quantit6 do medicament. Nais lc cas o-st bien diffhrenit par rapport "a la pre'paration dos m~dicarnents hornoeopa thiquos, en supposant mntmo, ce qui n'est pas vrai, qu'ils no soient quo des irnlangces ordinairos. La quantite do, liquide dont on se sort pour 6tendrc la tointure (cent gouttes pour uric do 578 DES FAIBLES DOSES Dn ES 'DICAMENTS. r~duire, cette substance me'tallique en globuies fondus? No faut-il pas urine temperature de 3000 degr&s du-therrnomdtre de Fahrenheit pour faire enirer l'acier en fusion? D'oiU ost, venue cel to enorme chialeur? Ce n'est point do lI'air, car le ph~nor~nen a lieu. tout aussi hien dans le vide, sous le recipient de la machine pneumatique. Elle est done sortie des d-eux corps frotte's Pun contre 1'autre. Mais l'homme qui saisit un couteau d'acier pour allumer son amadou croit-il quo cc corps froid rece'ie dans son int~rieur un magrasin in~puisable de chaleur, qui noe s'en d~gage quo par to frottement? Non, ii no le croit pas, et cependant la chose est vraie. En dffet. lo frottement exerce une influence si puissanto, quo non-seulement iA developpe los forces physiques intornes des corps do ]a nature, comme 10 caborique, I'odeur (1), etc., inais. encore, cc qu'on avait ignore jusqu'a' present, il exalto a tin point 6tormnant la puissance me'dici nabe des substances natu relies. 11 paralt quo c'est moi qui ai d~couvert cotte derni"I'le propritM, (lont l'influence est telle, qu'ý sa favour des substances auxquelles on n'avait jamais reconnu do propriktcs-m6dicinales acquie'rent une C'nergie surprenanteP Ainsi l'or, l'argent, le platine, le charbon do bois sont sans action sur l'hornme, dans leur kLat ordinaire. La personne Ia -plus sensible pout prendre plusiours grains d'or battu, d'argen't en feuilles, ou do cliarbon,,sans en eprouverl Ic moindre effet. Mais du broiement conti~nu6 pendant, une beure d'un grain d'oi' avec cent grains do -sucre de bait en- poudro, re'sulte une pre~paration qu-i a (i) La coriie, l'ivoire, les os, le calcaire impr~gnd de p~trole, sont inodores par eux-memes; mais de's qii'on les'lime ou qu'on les frotte, iis commencent A rdpandre de l'odeur, et finissent meme par en exhaler pne insupportable, DES FAIBLES DOSES DRS M]ADTCAMENTS. 579 d6ja beaucoup de vertu m'dicinale. Qu'on en prenne iin grain, qu'on le broie encore pendant une hieure avec cent grains de sucre de lait, et que 1'on continue d'agir ainsi jusqu'h ce que chaque grain de la dernikre preparation contienne un quadrillioni~me de grain d'or, alors on aura un medicament dans lequel la vertu medicinale de l'or sera tellement developp~e, qu'il suffira d'en prendre un. grain, de le renfermer dans un flacon-et de le faire respi'er pendant quelques instants "a un melancolique, chez lequel le d'gocit de ]a vie est pouss6 jusqu'au point de le conduire au suicide, pour qu'une heure apre~s ce maiheureux soiL deIivr6 de son mauvais d6mon et retrouve du charme a, lavie. On voit dej ' d'apres cela, que les preparations des substances mndicinales par le ifrottement exigent, pour remplir les vues de I'liomceopathie, qu'on les donne 'a des doses d'autant plus faibles, que les vertus dont elles jouissent ont ete plus amplement et plus completement developp6es par cc procde6. Les substances n6dicinales ne sont pas des matieres mortes dans le sens vulgaire qu'on attache ' ce mot. Leur veritable essence est dynamique, au contraire c est une force pure, que ic frotternent exerc6 a la manibre homoopathique peut exalter jusqu'i Finfini. Cela est si vrai, qu'il faut bien se garder de trop exalter les vertus des medicaments. Par cc royen, une goutte de drosera, au trentieine degr6 de dilution, ' chacun desquels elle a re~u vingt secousses, met en danger Ia vie d'un enFant atteint de coqueluche a qui on la fait prendre, Landis que, quand on a secou6 deux Lois seulement chaque flacon, il suffit d'uwe dragye de la grosseur d'une graine de pavot qu'on en imbibe, pour procurer une gu~rison prompte et hcile. RU3PiATITI01 D'UN M1ADICi&MENT HOMIOEQPATIIIQUE. 5835 sultat e'tait moins favorable qu'it n'aurait du" l'6tre; souvent ii e'tait r~ellement d~favoi'able, et fi'~quemment, m~me ii e~tait tre~s f~eheux, accident, auquel on ne peut que difficilemaent rem6dier cheaz un malade qui a e' trait6 ainsi. L'adrninisti'ation a haute dose des dilutions inflrieures du m~dicament n'est point non plus une v~ritiAble ressou rue en pareil cas. Ainsi l'expe'rience nous apprend qu'on n'atteint point au but en auigmentant les -doses des me'licaments homoieopathiques jusqn'a' produire le, degir6 d'e&xcitation patlhogren~tique de la force vi tale n6cessaire pour qn'elle manifeste une reaction rn~dicatrice suffisante. La force vitale se trouve attaqu~ee par' hi d'u-ne mnani~re trop violente et trop subite pour qn~el'le ait le temps d'exei'cer one reaction salutaire grad nelle et uniforme, qui provoque en cite une modiliation, de sorte qu'elle ti'aite en ennemni 1'effet nie'dicamenteux qui la remnplit-outre mesure, cherche ý le repousser par le 'vornissernent, la diarrh'he, la. fie~vre, la sucur, etc., et ane'antit ainsi en grande partie ou en totalit6' les esperances du im~decin impjrudent. En suivantcette me'thode, on contribue peu on point "a la gue'rison de ]a maladie; loin de 1i, le ma~. lade s'en trouve ve'ritablement affaibli, et l'on est oblige" do renoncer pendant long tempsa' lmi faire prendre la plus faible -dose seulernent de la m~me substance mddicinale, si l'on no vent pas agir sur lui d'une man i~re nuisible. De petites doses r~p~tes a peu de distance les unes des autres, dans la i'ue d'artiver au m~me but, s'-accnmulent dans l'organisine, et y pro(Iuisent une sorte do dose exag6re'e, dont le re'sultat n'est pas moins ftoheux, a un petit nombre d'exceptions pr~s, qui sont rares. En pa-reil cas, la force vitale, qui ni'a -pas le temps de so REPETITION D' UN MEIDICAMENT HOMIOEOPATIIIQU ir.,,5385 vent do six ou huit, el m~me de dix doses somblables (Tinct. suiph. XO), prises, ' de pareils inlervalles, pour an~antir compldtement toutc la partie de ]a maladie chronique quo 10 son Fre a la puissance de d~truire, en supposant tou lefois qu'il n'avail point d6 e'pre'alablement fail abus allopalhique de ce-tte substance. Ainsi uno eruption psorique primitive, chez une personne qui n'est point trop, de'hile, lfl~f lorsqu'elle, a envahi le corps entier, peu t 6re parfaitemnent gue'rie par le moyon d'une dose do Tinct. suiph. X70 re'p~e'e tons les sept jours dans l'espaco do dix 'a douze semaines, (par cons&' quent avec dix 'a douzoe globules), de sorte qn'iI est rare qu'ensuile on soit encore oblige' de recourir 'a quelques, doses do Car~b. veg. X0, dont on donne egalement une chaquo semaine. Cello me'lhode n'exige pas le moindre traitement exte'rieur; ii. fant seulement quo le rualade change souvent do lingo, ct qu'il suivo un regime regulier. Si, dans, d'aulres maladies chroniques, on juge, par approximation, quo huit, neuf, dix, doses do Ticii. -silph. 27o soient n~cessaires, ii vaut mioux, en pareil. cas, an lieu de los faire prendre imm6diatement l'une aproes L'autre, los distribuer trois par trois, donner dans los intervalles une doso d'un anire m~dicarmenl qui, apres le souFre, soil particulie~rement hommeopathique dans la circonstanco, et laisser 6'galemont cetlo dose agir pe~ndant huil, neuf, douze ou qnatorzojours, avant do revenir 'a ]a se'rie des Irois doses do soufre. Le meiileUr remeade intercurrent alors est colui dont on jugera qu'une couple de doses l'une apres 1'autre, donne'es ~ luimi on quinzo jours d'intervallc, soront encore utilos apres qu on aura. termin6' cello du soufro. Cependant i iin'ost pas rare, quelque ne'cessaires quo 088 RE'VftITTION IA N ME'DICAMEIN'r UOAOEOPATIIIQUE. plus avanc6 on doit prescrire e'galoment des doses do cuivre, d'elle'bore blanc, de phiosphore, etc. (Xo), souvent toutos los deux, ou trois he'ures, rn~me do l'arsonic, du charbon do bois, etc., 'a des intervallos non momns rapproche's. Dans le traiternent des fic~'Nres ditos nerveuses, et d'autres fi~vres continues, on sc re~glc ~galement d apres lespr~ceptes qui viennont (l'6tre trac6s, quant 'i la r4~peLition du medicament homoeopathique aux plus faibles doses. J'ai reconnu egalemont qu'une seule dose de mci'cure me'tallique (XO), suffisait (lans los maladies syphilitiques pul'es; cependant ii n'6'tait pas rare non plus quo j'eusse bosoin do deiix.ou trois doses, administrd'es 'a six ou huit jours d'intervalle, lorsqu'il y avait la moindi'e complication d'affection psoriquo (1). (1) Voyez Exposition de la doctrine m~zdicaie homceopathique, ou Organon de l'art de gu~rir, 40 edition., avec commen-taires par M~on Simion. Paris, 1855, pag. 256. EXBRIPLES DE TRAITEMENNTS [102MOXEPATHIQUES.58 xv'. QUELQUES EXEMPLES DE TRAITEMENTS HOMOEOPATEHQIJES. Beaucoup, de personnes qifi ne s'etaient engage'es qu.' ý demni dans les voies de 1'homccopathie, mi'ont inVit6, de temps en temps, ý publier des instructions -plus positives relativement "a la manie~re doat on doit s'y prendre lorsqu'on veut pratiquer lPart de gu~rir d apres, cette m~thode. Je suis surpris de ce qu'Iapre's les de'ails 6tendus qui sont consign's, dans l'Organon, on dernande encore des r?~gles de conduite plus claires ct plus pr6 -Cises. On m 'a souvent aussi demande' de queule manic~re on devait s'y prendre pour examiner la maladie, dans chiaque cas parliculier, comme si l'Organon tie disait pas egalement tout cc qu.'on peut avoir besoin de savoir a% cet e'gard.Comnme l'homoeopathiste ne se re'gle, dans sa mani~re de gukir, n'i d'apre's des causes internes gratuitement assigne'cs ii la mnaladie, ni d'apres les noms imagin6s par' les nosologistoes, et qul expriment des' choses inconnues at la nature, comime aussi chaque cas de maladie non mniasmatique est un fait isol.6 et 1" part, une collection de symnplkmnes divers, dont 1'existence ou la non-existence ne saurait jamais 6tre supposde d'avancc 590. EXEMPLES flER1'RAITEMENTS HOMOEOPATIIIQUES. par 1)ypoth~se, on ne peut rien construire de fixe et de stable sur une base si mobile. Tfout ce qu.'il est permis de dire, c'est qu'a' chaqu'e agr~gation de sympt~mes rnorbides constiluant un cas de maladie, le m~decin qui veut gue'ir doit opposer 'a celle-ci tin groupe de sympt6ines m~dicinaux aussi semblable qu'il lul est possible d'en trouver un en parcourant 1'histoire des me'dicaments bien COrnnus; car la in'decine homceopathi~que ne comporte pas l'administration de plus d'un reme~de a la. fois. D'apr~s cela, it esi impraticable d'imposer des noms?itoutes les agr~gdtions possibies de symnpt~mes de (ous les cas morbides qui peuvent se rencontrer, de m~me quoon ne saurait indiquer d'avance-des -rein~des homceopathiques de ces possibi-lit~s,-qui ne sont pas non plus- de'errninables d'avance, A -chaque cas, puisque chacun est isol6' et diffikrent des-autres, Il'homcoopa-thiste est oblige do chercher lui-m~me le- reme'de. Pour cela, it doit avoir pr~sen~ts a' esprit le.s sympt~mnes de tous les 'ndicarnents dont jusqu'a' cc jour leffet posilif a 6t' 6tudie". Mais it ne ne'glige pas non plus de soumnetre les m~dicarnents, inconnus a~u creuset de l'observation. et de l'expe'riencc, afin, d'accroltre peu ii peu le io~mbre des substances im6dicinales bien COflfue5, CC qui, dans l'applica Lion aux cas particuhiers, rend le chioix des reme*des plus facile et, plus pa-rfait. -td.Celui-1l n'a point encore saisi le vdritable esprite 1'hommopalhie, et nest pas un vrai disciple de cette salutaire doctrine, qui h~site le moins du monde "i faire des essais sur sa propre personne, afin de d~couvrir les vertus dontjoisnt des m~dicarnents qui-sont demeu:. res tant do si'cles inconnus, puisque tout Irieen entrepriS Sans qu'on pos-sede cette connaissance indis ]EXEMPLES DE TRAITEMENTS HOMOE0PATHTQUES. 591 pensable est une action, non-seulemnen-t absurde, mais m~me criminelle, une atteinte dangereuse port~e' "a l vie de soný semlblable. C'est se. montrer par trop ýexigeant que de demander la. moindre sympathie pour cetix qui refusent de con tribuer 'al'ache?'vement de I'Mdifice, qui veulent seulement u-se-r de ce que les autres ont trouv6 avec peine et traVail, et dont ainsi l'unique but est de s'approprier la rente-du capital de ]a science. Mai~s celui qui se sent appehe' h -accrot Ire, par. tous les moyens qui sont en son po~uvoir, la masse de nos connaissances, sur un su~jet si n~alig6, et pourtant si essentiel au bien-6tre des hornmes, que l'aclion pure et sp&' ciale des me'dicam~ents, celui-hia trouvera. dans I'Organion tout ce qu'il a besoin de savoir pour faire ses experiences avec profit. J'ajouterai seulernent que la personne misc en exp&rience ne pouvant 6tre absolurnont et parfaitement samne, pu-isque, nul hommne no jonit d'uno santd absolue, si, l-orsqu'-elle essaie un m. edicament, elie voit apparaltre ics potits sympt~mes auxquels elle. elait sujotte auparavant, efloeaura soin do les indiquor commo douteux et do los- rienferrncr enttre deux parenthJds~es. Mais cc cas n'arrivcra pas souvent, parce quo, quand une dose assez forte do. m(~dicamont agii sur un sujet d'ailleurs bien. portant, la force me~dicinale domino sonic en Iui, 'el qu'il est.,rare quc, pendant-les premiers jours, i[ puisso apparattre aucun syinpt~nmo qui no soil pas I'effet du m'dicamen-t. J'ajouterai enceore quo, quand-on recherche los sympt~rn-es de-s m~dicameiits pour los maladies chroniques (t), iit no faut pas so contenter d'une ou ('1) Doctrine et traitement homceopath~ique des maladies, 2,1 Iition. Paris, 1846, 3 vol. Wn-8 - EXE51PLES DE T(IAITEM ENTS IOAMOEOPATHIQU ES. 593 peu pi'es commcje I'ai dit 'aI [article ARSENIC (Traite de miatwere mnedicaie), c'estii'-dire qn'on prend d'abord un flacon susceptible de contenir cinq cents gouttes d'alcool, on y ajoute une goutte do la forte teinture, et apre~s avoir forternent secou6' le tout, on obtient une dilution au dix rnillie'me, c'est-,ý-dire que chaque goutte de la liqueur contientun dix miIlie'me de gr-ain de vertu. rn& dicinale. Chacun des flacons dont on se sort pour les dilutions suivantes i'enfermne cent gouttes d'alcooI, et att6nue par consdquent d'un centio~me la gouitte qu'on y verse din flacon precedent; cc qu'exprirnent les 'tiquettes " ý-,onu'/1,I ) 00ou ---1etc. Lo s sucs des plantes frai'ches etant gr~n~raloment pr~par~s avec parties 6gales daC-lcool, pour' insage de ]a m6decine hiommcopathique, Chiaque groutte de cette pre.paration doit 6tre consid~re~e coinme un demii-gra-lI'l de vertu me'dicinale; c'est pourquoi, quand ii s'agit do dilutions, on commence par bien rnder deux (1o ces gouttes avec qua tre -vingt-dix-hui t gouttes d'alcool, en remuant le tout, afin que chaque goutte de me'ange con tienne j- de la vortu dui v~getal, fraction qu'on inscrit snr l'etiquette du flacon. Ensuite on proc~de comme je l'ai de'jý dit pour les dilutions suivantes. 11 est difficile- d'exaucer le voeu que beaucoup de personnes m'ont adress6, de mettre sons les y1eux dn public queiques exemples do gu~risons homoeopatbiques, et l'on y parviendrait, que lc lectourn'on retireraiL pas nne grande utilite'. Chaque cas de maladie qui eA 6 gu6ri ne montre que la nianie're clont cc cas a kt6 trait6. La marche m~me dn (raitement repose sur los principes que l'on connaltEdq'j*, et qneoj'ai dclvelopp~js dans I'Organon. On ne pent pas lui don net' des formnes r~elles "a chaque cas particulier qui se pre'scnLe, et LI 1. 38 5914 EXEMPLES DE TRAITEMENTS HOMOEOPATH9IQUES. relation d'une gue'rison isole'e no I-a rendrait pas plus claire qu'clle no e'~tait de'j' par la seule exposition des principes qui lui servent de base. Chaque cas de maladie.non miasmalique C'tant individuel et special, ce qui le distinglue de tout autro cas lui est kgalement propre, n'appartien t qu"'ai lui, et no pout servir de mode'le a u tralteinont 'a suivre dans d'autres cas. S'il fallait de'crire un cas complexe do maladie, compronant des sympt~mes nornbroux, et le faire d'une manie~re assez pragmatique pour quo les motifis qui ont d~termine6 dans le chioix du rem~do fossent, d'une clarte' parfaite, cette discussion fatiguorait autant 1'historien quo le locteur. Cependant, pour complaire aussi en cela "a mes amis, je vais rapporter deux des plus petits cas do gudrison homoeopathique. PREMItRE OBSE RVATION. - S., femme forte, Agde de quarante et quelques auniles, blanchisseuse de son mdtier, C-Iait d~j5 depuis trois se-maines hors d'iat de gagner sa vie, Iorsqu'elle vint me demander conseil. 10 A chaque motivement, mais surtout quand cite se levait, et plus particuli6'ilment encore quand elie faisait uin faux pas, elie dprouvait au creux de l'eslomnac (ies danceinents qu'elle disait piovenir du c6td gauchie. 20 Elle se trouvait tr?~s bien quand ellk dtait couchide; alors elie n'tOprouvait plus de douleurs nulle part, ni dans le c6td, ni au creux de l'cstomac. 30 Elie ne pouvait dormitr que jusqu'ýi trois hieures dui matin. 411 Elie niangealt avec, plaisir, mais aussit~t qu'elle avait pris quelque, peu d'aliments, ellk dprouvait des maux de cceur. 50oL'eau lui venait ý la bouche et -en ruisselait. 60 Chaque fois qu'eflc miangeait, cite 6prouvait ensuite des souk~veinents de eceur, mais sans risultat. 7o Cette femime dtiat d'un caract~re violent, enclin A ]a col~re. Une sueur abondante )a baignait quand cite dprouivait de fortes, doulcurs. Quluze jours auparavant, ses r?~gles avaicnt could d'Iune inani?~re Tout le reste dtait dans l'dtat naturel, MX1MPLES DR TRAITEMENTS H05OMEOPATHIQUES, 595 A l'dgard du sympt~me 1, Ia belladone, le quinquina et le sumiac v~ndneux occasionnent bien des picoteinents au creux de I'esioniac; mais ni Pun ni l'antre ne les excite seulement pendant que le sujet agit, comme ici. La pulsatille en produit bien lorsqu'on fait des faux pas, mais rarement; et elie ne ddtermine ni le m~me trouble de Ia digestion que signalent les sympt~mcs, 4s, 5 Ut 6, ni Ia nm~rne disposition morale. La bryone seUle occasionue pendant le mouvement des doulcurs surtout lancinantes. Elie cause aussi des picotements sous Ic steirnuim quand on I~ve le bras; mais elle en provoque dgalement sur d'autres points SA cliaque faux pas. Le symptOme 3 est fourni par plusicurs mddicamcnts et aussi par la bryone. Le symptbme 4g, quant 4 cc qui concerne le nial de eceur apr~s avoir mangd, appailtient A plusieurs mddicaments, Ia f~ve de Saint-Ignace, Ia noix vomnique, le mercure, Ie fer, la. belladone, Ia pulsatille, les cautliarides;!naisi i est pen ordinaire, inconstant,, et rarement accompagad de plaisir A prendre des alimients, cc qui arrive pour Ia bi yone. A l'dgard du sympt~me 5, plusieurs in~dicanients font bien venir I'eau A Ia bouclie de in~me quc Ia bryone, mais uls ne produisent pas les atitres symptOrnes qui s'ollraient chez Ia malade. La bryone leur dtait dune pr& ftrable sous ce rapport. Les sou1~vements de ccear sans vomissement, apr~s avoiri' angrd (symptosnie G), soiit produils par pen de mddicamienis; nul ne les ddter-- mine plis f-r~qu'emunint et A un plus haut degrde que la bryone. L'diat du mioral est un des principaux synipl~ises dans les maladies, et comme la, bryone prodnit sous cc rapport des plidunoin~nes sem~blables 4 ceux qui existajent ch&lzIa malade, cc inndicanicnt, d'apr~s cetue circonstance ciles, prdcddcntes rdnnies, dtait prdf~rable S tout autre comnme remnde homceopatlsiqne. Or, attendu que la femme 6tait tre~s robuste, que par consequent la force de ]a maladie devait Wte tr~s consid~rable, puisqu'elle causait des douleurs cmp~chant tout travail, mais que d'ailleurs les forces vitales n'avalent pas reou d'autre atteinte, je fis prendi'e une des plus fortes doses homiceopathiques, une goutte enti~i'c dui sue de bryone non. 6tendu., et je dis 'a ]a malade de revenir me voir au bout de quarante-huit heures. JFannon~ai "a un de fles am is, qui 6tait pr6sent, qu'elle renaltrait iý une sant6 parfaite durant cc laps de temups, 596 EXEMPLES DE TRAITEMIENTS HOMOEOPATIQIIQOE. ce qui luiparut douteux. Au bo'ut do douxj ours, cetarni rovint pour connaltro I'evenement; mais la femmrno noso pr6sonta pas. Je ne pus le tranquilliser qu'en lui don-. nan t 1adrosso do cot to mialadoe, don t ii alla sur-le-charnp s'informer. Ello Iui apprit quo, d~s ic londernain, iell avait recouvr6 la sante' et Pu roprondre sos occupations. DEuxft~E OBSERVATION. Un homme ddbile et pAle, Agd de quarantedeux ans, qui passait sa vie "a dcrire., vint me trouiver le cinqui~me jour de sa maladie. 1'0 be premnier soir, sans cause appreciable, ii avait eu des maux de creur, des vertiges tournoyants, et de frdquents soul~vements de coeur. 20 La nuit suivante, vers deux heures, vomnissement de nwatires aigres. 30 Les nuits d'ensuite, violents soul(%vements de cceur. V10Le jour de la visite, rapports d'une saveur fdtide et d~sagrtlable. 50 11 mi semiblait que les aliments, fussent crus et indig~rds dans son estomac. 60 II avait la tote embariiass~e; elle liii semIblait vide etCl sniblel en dedans. 70 be mnoindre bruit Pimportunait. 8'0 Cararcte doux, calme et patient. 11 est A riemarquer ici: 1Io Que queiques m~dicaments occasionnent des vertiges, avec des maux de cceur, comnme ]a pul1satille, qui determiine aussi les vertiges le soir-, larticularitd propre At un petit nomnbre seulement d'autres substances. 21, Que la pomme dpineuse et ]a noix vomique excitent des vonuissements aigres, et une sdcrdtion muqueuse d'crdeur acide, mais non pendant lanunit. La valdriane et la coque duIi evant font vomii' ]a nuit, mais non des niati-es aigres. Le fer seul cause des voniissements la nulft, et lpeut aussi en occasionner d'acides; inais ii neý produit pas les autres symiptomes qui devaicut etre pris ici en considration. La pulsatille, non-seulement excite des vomiissements aigres, le soir, et des vomiisseienets en g~n~h'al p~endant )a nuit, mais encore les autres sympt11mes ollerts par le malade. 30 Les souI~vements de cceur pendant la nuit sont propres it ce nidilczimen t. 110 Les rapports fi~tides, putrides, aigrres, liii appartiennent edgalement. 5" Then des inddicanments font naltre tnf sentimient semblable Z CCeUl (jll produirait la presence de mati~res indigestes dans I'estomac; mais avicun ne le fait d'une mani~re aussi comnplte et aussi frappante que la pulsatille. 6" Ce symiptbnme est prodtniL par ]a pulsatilh', ainsi que par Ia f~ve de saiut-Igiace;maiis cellf -ci ne rdtermnine point les autres. 598 LA BELLADONE PR1',SERYATIF DE LA SCARLATINE. XVII. LA BELLADONE PBI8SERVATIF DE LA SOARLATINE (1). Quelque parfait qu'ait Pu Wte le traitoment m6dical d'une fle'vre scarla tine do mauvais caracti~re, le danger do la morL. est tel encore, et la so-n me des son ifrances du rualade souveut si consid~rable, qu'un philanthrope doit d~sirer qu'on de'couvre un moyen de ine-tre los per~son nes bien por~tan Los 'al'abri do cot to maladie meurtri~ro, d'aulant plus qu,'elle posse~de au ptus hauL doVgr6 la funeste proprie'te'do so commiuniquer. J'ai 6te assoz lheureux pour d~couvrir ce moyen. de rendre les personnes qui se portent bieri inattaquables par les miasm-es do la fie~vre scarla tine. J'ai trouve' aussi quo ce moyen, mis en usage ýi la premie~re apparition des syrnpt6mes, e'Louffe la fie'vi'ode~s sa naissance, et quil a pius d'efficacitd qlu'aucun autre pour mettre un. terie 'a la, plupart des affections secondaires qu'Ion voit si fre'quemmont so declarer apre's que la, maladie a suivi son cours naturel. Voici comment je suis arriv6 "a la de'couverte do ce preservatif. (1) Extrail d'une brochure publide en 1801, sur it's moyens de fraiter et de pr~t'en ir la fievre scarlatine. LA BELLADONE PLUESERVATIF DE LA SOARLATINL?. 599 Une femmre, me're de nombreux enfants, s'e'tait. fait faire, pendant. le cours d'une 6pide'mie meurt~rie're de fie~vre scarlaline, une nouvelle couverture de laine, par une voisine, dont, sans qu.elle en ecit. rien appris,1enfant. venait d'6tre gue'ri de la maladie. Ayant bien examind cette couverture, pour s'assurer qu.'elle ne porlait aucune mauvaise odeur qui rend'it nedcessaire de [Vexposer a lFair, elle- la. pla~a pres d'elle sur un sofa, qui ltd servit., queiques heures apre~s, "a se rcposer. It n'en fallut pas davantage pour lui communiquci' le germe de la nialadie, car cule n'avait. aucuine relation avec les families dans lesquel-les 1'6piddmie exercait. ses ravages. Au. bout. de huit jours, elie fut. prise tout. a coup d'une grave angine, avec les douleurs piquantes caractdristiques dans, la gorge, dont. on ne put. triompher qu'apre's quatre jours de sympt6ines menapants. Queliques jours apr~s,- dans l-a soire'e, sa filue, Agede de dix ans, ressentit. une forte pression darns le bas-ventre, avec prurit. bri^lant. an corps et.'a la O~te, froid aux bras et roideur des articulations. Lj'enfan.t cut, pendant la. nuit., un soinmcii t~r~s agitd, avec rdves effrayants, et sueur par tout le corps, la t6t~e except~e. Je la trouvai, le matin, se. plaignant de cdphaialgie: les yeux troubles, la langue chargde, une 16g~re salivation, les glandes sous-maxillaires gon~ies, dures et. douloureuses au. toucher, des douleurs lancinantes dans la g~orge, en avalant et m~me sans, exercer les mouvements de la ddglut~ition. ii1n'y avait. pas-de soif; pouts vif et petit, respiration courte et anxicuse, face tr~s, pAle, mais cependant de'jh un pen. chaude, quoique la malade se plaignitt d'y ressentir dui fi'oid, ainsi qu'au cuir chevelu; ielle tait. assise Ie. corps un pen. penclid en avant. pour 'eviter ics diancemnents dans le ventre, qui devenaient tres vifs lorsqu'elle 6 ten ILA B1ELL&DONrE PRESEJNAT~IF DE L& SCARLATINIE. 60t S'il s'agissait re'ellement chez la rualade, comme je le ponsais, d'unc Fie'vre scarlatino ddbutante, los offets cons~cu(ifs propros 'a la belladone ( sa propriWt de provroquer uno synoque, avec taches erysip~1ateuscs a ]a pcau, chialeur et bouffissuro de ]a face), ne pouvalent non plus 6t~re quo tre's appropries aux. sympt~mes do la scarla Line en plein de'veloppemen 1. Jo prescrivis donc ~~O de grain d'extrait de belladone, dose qui, d'apre~s mes observations subse'quentes, parali Atre trop forte. La malade resla louto la journe'o assise tranquillernent, sans so couchei'; la chaleur e'ta~it momns sensible; elle buvait pou; aucun dos autros sympt~rnes no s 'accrut ce jour-hi', et ii n'en apparut pas de nouveaux; ello out un soinmeil assez calme pendant ]a nuit, et le lendernain matin, vingi hieures apr~s ]a prise, ]a plupart des accidents avaient disparu sans crise:it noe restait plus quo le rnal do gorge, mais momns fort, qui persista jusqu.'au soir, et finit par disparaitro aussi. Le jour suivant, la malade fiit tout 'a fait remise; iell Inangeait et jouait commo do couturno, et, no so plaignait plus do noen. Jo lui fis prendro une seconde dose, et elle conserva. une sante6 parFaito, pendant quo deux do 505 fre'res, ayant 6'te atteints do la scarlatine maligno sans qu'on m'en informMt, je no pus leur administrer quo des secours ge'neraux. La malade continua Lous los trois ou quatre jours do prendre uue petite dose do belladone. 11 restait dans ceLto famillo cinq enFants quo je souhaitais vivement de mettiro 'a Fbni doeI'infection. Jo conclus qu'une substance capable do faire cesser promptemnent une maladie qul de'bute, devait Wte le rneillcur pre'sorvatif do celto maladie. be fait suivant confirma ]a justesse (le ceLto conclusion. Quelques se 602 LA BELLADONE PRE'SERYATIF DE LA SCALILATINE. rnaines, auparavant, trois' enfants d'une autre fainille ava~ient 6ute atteints d'une fie'vre scarlatine tr~s, grave; une quatrie'me, l'aine'e, quijusqu'alors avait fait. usage de la Iboliadone ý l'inte'rieur pour un mnat ext6rieur aux articulations des doigis, fut, ýi ma grande surprise, respect6e par la maladie, quoiqu'etle ftit toujours, la-prorni~re hi ressentir les atteintes des autres, 6pidermies. Ge't 6ve~nement Put pour mnoi une de~nonstration. Jo n'h6sitai done plus 'a faire preandre de itr~s petites doses de belladono aux cinq enfants dont jo viens de parler, et commiie les effets de cette plante ne durent pas plus de Lrios jours pleins, jo re'p~tai ]a dose toutes les soixante et douze heures. Aucun sympt6i-ne n ecl~ata ehez eux pendant tout le cours, de ld6pid6mie, et- quoiqu'ils vd& cussent, au milieu des emana-tions de leur sceur encore malade-. Cependani j'avais etc appek6 aupres d'une autre f-a-. mille oii le fils, aine" tait. malado de la. fie'yre scarla tine. Je le3 trouvai de'ja en pleine chatour, avec 0'ruption sur la poitrine et les, bras. Le temps 6tait done passe' de tui faire prendre le pre'servatif; mais je vyoulus, garantir les, trois autres enfants, Afles do neuf mois, doux ans et qu~a re anis. Los parents mn'6coute~went: chiaque enfant re~ut tous los, trois jours la quantite' n~eessaire de belladone; tous trois deuneure'rent exempts de linfection, quoique vivant librement, avec leur frei'e malade. Dans une foule d'autres, occasions encore, los vertus pr6servafives de la belladone no so sont point d&menties. Pour pre'parer le medicament, on prond uric poign6e do feuilles fratehes,, i l'6poque oii los flours noe sont point encore e'panouies; on los pile dans un mortier, on exprime to sue 'a travers un lingo, on en verse la LA BELLADONE P1USleRVATJF DE LA SCALLATINE. 603 hauteur d'une demi-ligne environ sur des assiettes de porcelaine plates, et on l'expose a un courant d'air; -pea d'heures suffisent pour le dessecher; on le remanie, on l'etend de nouveau avec' ine spatule, afin qu'il durcisse uniformetnent, et on le laisse s6cher d'une maniere assez complete pour qu'iI puisse Atre r~duit en poudre. La poudre doit Wtre conservde dans un flacon bien bouclhe. Lorsqu'on veut se servir de cette poudre pour pr6 -parer le pr6servatit, on en dissout un grain dans cent goulttes d'eau distilhee, au moyen de la trituration dans un petit mortier; on verse ia liqueur trouble dans un verre de ]a capacit6 d'une once, et on lave le iortier ce le pilon avec trois cents gouttes d'un m~lange de cinq parties d'eau et dIone d'alcool rectifi6. C'est la dissolution forte de belladone. Une goutte de cc liquide, agit'e pendant une minute avec trois cents gouttes d'alcool aqueux, donne ]a dissolution moyenne de belladone. Une goutte de celle-ci, trailte de meme par deux cents gouttes d'alcool aqucux, produit la dissolution ftiiblc, celle qui sert comme preservatif de la scarlatine, et dont chaque goutte con tient un vingt-quatre millionieme de grain de suc de belladone. Veut-on prdserver de la scarlatine une personnie qui n'en a pas encore Wts atteinte: on prend la dissolution faible, et on en donne-: aux enfanhs au-dessous d'un an, une goutte; ai ceux d'u-n an, deux gouttes; " ceux de deux ans, trois gouttes; a ceux de quatre ans, cinq ou six, suivant ia force do-la constitution; un de cinq ans, six ou sept; i un do six, sept ou huit; unude sept, neuF ou dix; it n de huit, onze t treize; un de neuf, quatorze 4 seize; puis, pour chaque annee de plus, jusqu'4 la vingti~me, on ajoute deux gouttes; de trente h DES EFFETS DU CAFfto 607 Les temps modernes ont vu bien d'autres substan ecs m-6dicinales liquides et solides s'introduire dans le r&. gime; on prise le tabac, on le fume, on en mAche les feujiles, de m~me que celles du chanvre, on avale de 1'opium, on mange des chiampignons suspecets, on boit de 1'eau-de-vie et plusieurs sortes de bie'res irritantes, on prend du the' et du caF6 (1). Les substances mý6dicinales sont celles qui ne nourrissent pas, mais qui portent atteinte 'a la sant6. Or, toute atteinte a*'la sant est un e~tat contraire hIa, nature-, une sorte de maladie (2). Le caf6 est-une substance purement me'dicinale. Tout' m6dicament donne' "a forte dose exerce une impression de~sagrdable sur la sensibilite' de 1'homme hien portant. -Personne n'a Fume- dui tabac sans 6prouver la premie~re Fois dui dogou'tL; personne n'a trouv~e agre'able* le caFe pur et -non sucred la premie're Fois qu'iI en a pris. C'est un avertissernent que la nature nous donne de ne point violer les lois de la sante', de ne pas fouler-inconsid'ermenMCt aux pieds l'instinct conseiwateur de la vie. Si, ce'dant "a la mode et 'a' lexemple, on continue a* Faire usage de substances m~dicinales, 1Fhabitude emousse peu it pen, l'impression de'sagreable qu'elles (1) Le chocolat est un aliment nourrissant, at momns qu'on ne le surcharge d'dpices, car alors ii peut devenir tr~s nuisible. (2) Les substances _qu'on -rnornme m~dicaments ont un pouvoir d'andantir les dtats conire nature et dangereux qu'on appelle maladies, proportionnd ý celul qu'elles possddent de rendre malades les corps qui se, portent bien. Leur unique destination est de transformer la maladie en sanid. Hors du cas de nfaladie, les mddicament% nuisent ýi la santd; uis DI'apparticnnent donc -pas au rdgime d~e ]a vie naturelle. En faire fr-d-, quemnment usage, les -introduire dans Ie rdgime didtdtique, c'est de'truire 1'harmonie des orgafles, miner ]a sanw et abrdger la vie. IAiddicament salutaire pour l'homme en santi, est une proposition dont les termes impliquent contradiction, 608 IDES EFFETS DU CAFE'. produisaient, d'abord sur nous. Elles finissent m~me par plaire, c'est-a-dire que 1'action en apparence agre'able qu'elles exercent sur nos organes devient insensiblement un besoin pour nous. Le vulgaire croit trouver le bonhieur dans des besoins artificiels, h la satisfaction desquels ii attache bientOt l'id~e ed'un plaisir sensuel. 11 so puta aussi qu'ayant, ete indispose's jusqu'a' un certain point par ces substances me'dicinales, 1'instinct nous porte "a continuer d'en faire usage, c'est-ii-dire a~ nous soulager, momentan rnent au moins', par Finfluonco palliative qu'ellos exercent sur les, incommodit6s don t o11es-mnems sont do temps en temps la source. Pour comprondre ccci, ii faut savoir pie tout ine'dicament prodiiit doux effets opposes dans le corps de 1'hiornme. Son effet, prirnitif est pre'cis~ment l'invorse de l'effot socondairo, c'est-h'-dire de Idtat dans lequel ii laisse lo corps pin sieurs lieu res apre's que l'eflfet pri-, miniif a cess6 (J). La plupart, des m6dicaments occasionnent, chez 1'hiomme en sante' des sensations de'sagreables et doulou reuses, qui, pendant l'offet, secondaire, sont. linverse de ce qu'elles avaient, eA durant leffet primitif, et leur usage m~we prolong6" ne produit jamais d'impressions agr6ables sur celui qul so porte bien. 11 n'y a qu'un petit nom-bre de substances me'dicinales, admises comme articles de regime par un monde raffin6 et avide de jouissances, qui, dans leurs effets primitifs au momns, fassent exception "a cette re'gle (2). Celles-lai ont la singuli?~re proprielt6l, lorsqu'on en fait habituellemont usage, mais avec mnoderation, de pro(1) Par exemple, )a poudre de jalap purge aujourd'Iui; mats Ie lenclemain et le surlendernain, il y aura resserrement du ventre. (2) par exemple, Ie vin), I'au dc-vie, le tabac, le thd, le cafet c. DES EFFETS DU CAFE. 613 Nous prenons du cafN, et los sensations p~nibles de ]a faim et de la soir, dispa'aissent, on a peu pres. La faim et la soif naturellos sont presque inconnues aux vrais buvours de caf6, aux femmes surtout qui, ne preiiant pas d'exercice en plein air, so privent du noyen d'an'antir au moins de temps en temps, les suites lkcheuses de cette boisson. be corps se trouve donc frustre de nourriture et de boisson, et les vaisseaux cutanes sont oblig6s, contre le vceu de la nature, do humer dans l'air la quantite d'humidit6 indispensable au soutien de o'existence. De o viont que los buveurs do cafd rendent par les urines bien plus de liquides qu'ils n'en ont avahe. Les besoins les plus imp'rieux de la nature sont r6duits au silence, et, gi'ce 4 laa boisson divine, on se rappioche poti " pen de la condition des esprits bienheureux. C'est tin vrai commencement do transfiguration des ce bas monde! be conservateur infiniment hon do tous les Atres vivants a voulu qa'apr~s nous Atre rassasi~s do nourriture, le mouvement nous fit 6prouver une sensation desagreable, afin quo nous fussions par lh engages a suspendre pendant quelque temps nos occupations, 4 reposer notre corps et notre esprit, et " permettre quo 1'irportante fonction do la digestion pct commencer Eranquillement. Une paresse do corps ca d'esprit, un resserrement an voisinage de l'estonac, une sorte do compression penible, do plenitude et do tension dans le bas-ventre, quo nous 6prouvons en voulant exercor nos forces immediatement apres le ropas, nous rappellent qu'alors le repos -est un bosoin pour nous. Do m~me, si nous cherchons ' fatiguer notre csprit, ii s'ensuit aussit6t un appesantissement des facultes ihtllclectuelles, une espece d'engourdissemnnt de la tete, da DES EFFETS DU CAFE'. 615 a"un excellent moyen de seconder la. digestion et de corriger la nature! De in~me, quand ii s'agit de sed~barrasser le ventre, l'anus est dfterrnin6 par les effets primitifs dui caF6 i s'ouv rir et se con tracter d'une man iere plus rap ide, en sorte que les ddjections alvines, qui n'ont point de con-- sistance, s'ope~rent presque sans, efforts, et avec plus de fr6quence que chez les personnes qui n'ont point l'habitude de cette boisson. C'cst ainsi qu-e l'action primitive du caf6 diminue et rend presque nulles, les sensations desagreables que la sagesse de la. nature rattache "a notre organisation, sans, qu on s'aper~oive des ti'isles suites qui en re'sultent, sans m6me qu'on les, soup~onne. L'effet primilif de cette boisson excite aussi plus que tout autre moyen factice l'appktit ve'n~rien, que le raffinemnent de notre si 6cle a mis an rang des principales jouissances. A la moindlre ooccasion, des id~es voluptucuses s'offrent 'a limagi natLion avec, la rapidite' de Iel'ca ir, et ii ne faut que queiques instants pour porter l'excitalion des organ es presque jusqu' I l'extase. Le caF6 dveille l'app~tit ve'n6rien dix "Ll quinzc ans trop t6t, de's.l'Ace le plus tendre et le plus Oloign6 de la puberLe', cc qui exerce la plus f-Acheuse influence surit a moralit6 et la. mortalite6, sans parler de l'impuissancc pre~maturde qui en est le rdsultat (I). Les effets dui cafe' dont j'ai parid6 jusqu'ici se montrent sous un jour bien plus sombre encore cliez les personnes d'un tcmpdramnent extr~neinent irritable, (1.) Des plaisirs I des plaisirs! voi1A ce qu'on demande aujourd'hui. On veut jouir de la vie prompwemenL, sans interruption, au prix mfme de tous, les auties inIdrols, etI Von arrive assez bien au but par lcernoye~n de cette boisson, qui accW~re la vie, mais qul Fuse. 6 16 DES EFFETS DU GAF~f chiez cellos qui sont de'ja' 6nerve'es par le frequent usage de cet to boisson ou par une vie s6dentaire. Tout homme imp~artial qui observe leur e'tat physique et moral y apercoit des traces 61v identes do surexchiation contre nature, tine impressionnabilit6' excessive, ou un gaiete' hors de proportion avec les, causes qui l'excitent, un abandon de tendresse qui va presque jusqu'aux convulsions, ou uno tristesse extreme, des saillies quo Ia raison ne contient pas dans, des jusles limites, enfin un veritable ronversement des traits, quand le visage ne, devrait exprirner qu'un sonurire, une l6ge're ironie, une affection m~diocro, un ressentiment mode're de mn'lan-~ colie ou tdo compassion. Les muscles m~mes du reste du corps montren t alors une mobilite extraordinaire et contraire hi Ia nature; tout est vie, tout est activit6', m~me at ]a moindre occasion, pendant les premie~ros heures qui s'dcoulent apr~s avoir pris dui caF6 fort, ou, suivant l'expression revue, do hon cafd6. Les ide'es se presentent en foule "(Il'esprit, et s'y succe~dent avec rapidite'. C'ost une vie facticement double'e (1)! Dans l'Miat naturel, 'ihomme a bosom do quelques efforts pour se ressouvenir des chosos qui se sont passees depuis longtemps; mais aussit6t apre's avoir pris du cafe', Ia rrmoire rdpand en qucique sorte sos trisors sur la langue, et ii en r~sulte souvent qu'on s'abandoinn a une imprudente loqua-cite', qu'on laisse ~echapper los, secrets los plus importants. Rien n'a plus ni homnes ni mesure. Lje se'rieux froid et rfflchi(iCde nos ancktres, Ia fermet6 do la volonte', la (Il' Cabatiis, api-Ls quelques autres dcrivains, a appeld le cafd une toisson intellecfuelle ( ilapports du physique et du moral de I'hoinme, huitic'me ýdifioii atigmcnt~e de notes, par L. Peisse, Paris, 1844t, in- 8, pag. ~387.) DES-EFFETS DU CAFA, 619 quand ii n'en prend que peu ' aa flois, elle ne 1'empeche pas d'atteindre sonvent un age Fort avanc6. Sa sante en sonFfre peu, car sa bonne constitution et le genre de vie salubre qu'il mene d'ailleurs font qu'il ne ressent presque aucun mal de ce breuvage. Qu'au lieu d'eau-de-vie, ii prenne tous les jours une ou deux tasses d'un caFe '1ger, le r6sultat sera le m~me. La vigueur de son corps, l'exercice violent qu'il donne a sea membres, et le grand air que chaque jour ii respire en abondance le mettent lYabri des inconvenients de cette boisson, et sa sante n'en souffre que peu ou point. Mais les effets nuisibles du caF6 se prononcent bien davantage chez les personnes qui n'offrent pas une telle reunion de circonstances favorables. L'homme qui passe sa vie renFerme dans sa maison ou dans sa chambre peut bien, mmrne avec une complexion delicate,- jouir d'une sorte de sant6, quand d'ailleurs ii suit un r6gime appropri a sa situation. S'il est sobre, s'il ne fait usage que d'alirents faciles i dige'er et pen assaisonnes, s'il se borne a% des boissons simples, s'iI soumet ses passions au frein de la raison, et s'il renouvelle souvent l'air de son habitation, "a ces conditions, de quelque sexe qu'il soiL, ii peut, sans prendre d'exercice, et jusque sous les verrous d'une prison, jonir d'un certain degrd de sant6, laquelle la moindre cause suffit, ii est vrai, pour porter atteinte, nais qui n'en est pas moins la source d'un bien-~tre relatif. L'action de toutes les substances morbifiques, c'est-i-dire de tous les medicaments, est bien plus 6vidente et plus forte chez de tels sujets que chez des hoimes robustes et accoutum~s au travail en plein air, qui supportent des impressions mnme tres nui 620 nDs EFFETS DU CAFL. sibles, sans on 6prouver un dommage consid'rable. Ces 6tres qui languissent au milieu de leurs habitudes casanieres, et qui n'ont de sante quo tout juste ce qu'il en faut pour n'6tre point malades, ne jouissent de la vie, pour ainsi dire, qu'at moiti& Les sensations, les foncLions vitales, rien chez eux n'a d' nergie; aussi sout-ils avides d'une boisson qui, pour quelques hieures, exalte Si puissamment l'activitO vitale et le sen timfent de l'existenco, sans s'inqui6ter des suites f~cheuses qu'entralnera I'effet secondaire de ce palliatif. Cet effet secondairo ressemble ' a' tat dans lequel ils se trouvaient avant d'avoir pris du caf6, seulement ii ost un peu plus fort. Lorsqu'au bout de quelques heures Faction primitive du caF6, c'est-h-dire l'exaltation factice de 1'activit, vitale, est dissip6e, ii survient peu ý peu des envies de dormir, accompagn~es de bAillements et d'une inertie plus grande qu'a l'ordinaire. Les mouvements sont moins faciles qu'auparavant, la gaiet6 a disparu, pour faire place i une humour sombre et morose. A l'acc8ld& ration que la digestion et les excrelions avaient d'abord 6prouv~e, succedent des douleurs caus6es par la retention des vents dans les intestins, et los dejections alvines se font avec plus de lenteur et do difficult6 quo par lo pass6. La bienfaisante chaleur dont le corps avait W p6n~lr6 s'6teint peu " peu; los moindres variations do temp6rature causent une impression d6sagreablo, et les mains deviennent froides, ainsi que les pieds. Los objets oxt~rieurs so presentent sous un aspect moins flatteur. La mauvaise humour augmente, et ii y a plus do proponsion "a so fAcher. Los desirs v6neriens so refroidissent en raison directe do l'oxcitation momentande qu'ils ont 6prouv'e. Uno sorte de boulimie promptement satisfaite D'S EFFETS DU CAFE. 621 remplaco l'appe'tit natuiel, et ccpendant les aliments et les boissons cha,,rgont davantapeletmc edn.I Woe plus lourde. On a plus de peine "a s'endormir, le sommeil est plus 16ger, et au re'veil on est plus engourdi, plus miorose, plus me'Iancolique qu'avant de connaltre le caf6. IAJais on a de nouveau recours au nuisible palliatiF, et bient6t it dissipe tous ces maux. Une nouvelle vie factice, recommence,2 a cela pre~s seulement qu'eIle dure un pen momns longtemrps que la premiere fois. 11 faut donc hincessamment i'appi'ochei' les doses du caf6, on le prendre plus fort, si Von Yeut qii'il continlue"a ranimer ]a vie pour quciques heuros. De lii r6snlte (quo la constitution de Il'hornme s~dentaire va toujours en se d~t~riorant. Les maux produits par l'efIfel secondaire (Ie cette boisson medicinale grandissent et poussent des racines si profondes qn'on ne peuL plus parvenir "a les dissiper, nm~me pour quciques heures, en rapprochant et foryint, les doses du pallia tiP. La pean. devient, alors plus sensible, non-seulement an froid, mais en g~n~i'al 'a linfluence dui grand air, queule que soil sa temp6ra Lure; la digestLion s'accomplit d'une manie're plus Iaborieuse, les evacuations eprouvent des jours enlierc. de retard, les vents caL-usent de 1'anxie'te et une foule de sensations pt~nibles. Le resserrement dn ventre n'alterne qn'avec, la diarrhee, et non avec des selles nature-lles. Le sommeil noe vient qn'avec, poine, et ressemnble plutOt a un assoupissement qui no reslaure point. An r~veiI, la tate est embarrass6e, l'imfagination engourdic, la. memoire lente, le iriouvement difficile, et Iecoccur plein d'une tristesse qui rem brunjiL 1'aspect de la belle nature. Los 6motions nobles, Ia philanthiropic, la reconnaissance, la commiseration, I'h& 6~22 DES EFFETS DU CAFJA. roisme, la force et. 1'6l6vation d'Ame, ]a se'rp'nit6 et Ia gaiete', fontitplace h. la. timidit6, 'al'indiff~rence, ',"Ila duret6', h 'apathie, ' a l.versatilit6, ' a lamorosit6. Cependlant on continue toujours 'a prendre du caF6. 11 n'en re'sulte (juC des alternatives plus prouionc~es de sentirnientalisme affect et, d'iiisensihilite', de pr~cipitaLion, (Iirr~solution, d'emportement, de l~che condescendance, d'amiti6 grima~anle et de jalousie secre~te, de joie passage'e et de trislesse, de ricanernents et de pleurs, attestant, quo le corps et I'esprit flottent sans cesso etitre l'excitationi et le rehtchement. 11 me serait,(lifficile de d~crire tons les imaux qui assiegent les buveurs de caft6 sous les noms de faiblesse, de maux de nerfs, ou de maladlies chroniques, qui les 6nervent, et qui font degenerer en oux le corps et l'espri t. Qu'on se garde. cependant bien de croire quo les amateuirs de caF6 ressentent, au m~me degr6 les offets nuisibles 'lont jo viens (10 parlor! Non -sans doute:chiez celui-ci, c'est tel sympt6me de l'effet secondaire qui se pronionce davantage, et. chez celui-hi c'est tel. autre. Mon tableau embrasse touLe la classe, des buveurs do cafe6; je rassembic ici- dans un m~me cadre tous les maux qui d~rivert de cette source, tels qu.'ils sont venus peu a peu a ma connaissance. Lc sen timen t pallia LiF do bien- Wte que le cafe re'pand pour quelques hieures jusque dans los fibres los plus d~lie'es, fait place, au mioment de 1Faction secondaire, ý tine propension extr~me aux sensations douloureuses, propension qui s'accrolt d'autant plus qlu'on a pris dii caf6 plus Iongtcrnps et, plus souvent, qu'on lFa pris plus fort et en plus grande quantite& II suffit de'ja d'une cause l6ag~re qui no ferait presque aucune impression sur un DES EFFETS DU CAFA4 623 homme bien porlant et non accoutum6' au. caF6, pour donmer h celui qul a Ihlabitude de, cette boisson, la mnigraine, de fi'quents maux de dents, sonveint, insupportables, qui revienneni. surtout,-la nuit, accompagnds de rougeur et, de fluxion aux -joues, et des tiraillements douloureux dans diverses parties dii corps, tant6t, d'un c6ld du visagre, tant6t, dans F'un ou I'autre membre (1). Le corps est. re~s suijet ý I'di'ysip~le, qui survient soil' aux jambes, oti it determine souvent~des ulce'res chi'oniqu~es, soiL aux mamelles, chez les femmes qui allaitent, soiL C 1'un des c6t~s du visagre. Do l'anxi6L6 et, des bouff~es de chaleur sontL le tou rment quotidien des buyours do caf,6, et la migraine nerveuse leur appartient plus sp~cialement qLi',, personne (2). (1) Ce tiraillement dans irs membres, que prodnit, pendant la rdaclion, le cafd passd en habitude, ne se fait pas sentir dans les a' liculations memes, mais d'une articulation At I'autre. La don cur semble Ctre plnlt~t dans les chairs ou dans le Lissti cellulaire que dans Pos; la partie nest, point tum6Ule, on n'y aper~oit a Plexti-rieur auctin chiangeinent, et. rile tie cause presque pas de douleur quand on y touche. Les nosologisles tie con naissent. point cette alleciion. (2) 11 ne faut pas confondre celte migrraine avec celle donl j'ai parld plus haut, qui ne se manifeste qu'Ai I'occasion de certaines causes, d'un chiagrin, d'nne surchage de I'estomac, d'un refroidissenient, et qui cl'ordinaire disparafl promplement, A une licure quelconque de ]a journ&e La migraine nerveuse dont ii est ici question survienl le nialin, peu de temps o n imindi.'tement apr~s le rdveil, et augniente peu h peu. La douleni est presquc intoldrable el souvent bitlanle; les t~guments extdrieurs de la tdtc soul exlr~memenl sensihies, at font, mal an moindre atlouchement. Le Corps et i'eSpril sen-iblent douds d'une sen..)ibiliLd excessive. Les nialades, qui ont Pair dpuis6, ieclerchcnt. Irsfijeux isolds et obscurs, ou, pour dViter la clartid du jour, uls fernient irs yeux el resteut assis dans un fauieuil, ou dtendiis sur un li t r~s inclin6. Le moindre bruit, le noindre monivement accroit leurs douleurs. Us dvitenl de parlet' Cix - m~mes et d'entendre parler Ics atitres. Le coarps, sans ýproiiver de frissons, esl plus froid qti'A lPordinaire; les mains surlout, sonL Ulr~s froides, ainsi que les pieds. Tout leur est odleux, principalement lea alfinents eL 6~26 DE-S EFFETS DU CAFJ30 aussi parfois chiez eux des Abce's profonds, qui percent IINcC beaucoup de lenteur et par des ouverturos fort 6droites. En ge'n~raI, le caf6 exerce la plus pernicieuse influence sur les enfants, et d'autant plus, qu'ils sont plus dd'icats. Quoiqu'il n'engendre pas do Irii-m~ne le, veritable rachitisme, et ne fasse qu'acc6lerer Faction des causes particulikres de cette maladlie, c'est-a'-dire la nourriture v6g~tale non fermenide, et Il'humiditd des logements mal ae're's, cependant ii suffit seul pour faire tomber dans un presque aussi triste Mat les enfants rudne qui prennient des ailmenits sains et jouissent des bienifaits d'un air pur. Ces petits inaiheureuIX oat le teint blfme et les chairs molles. uls napprennent hi marcher que fort tard; leur de'marche est chaticelante, ils se laissent tomber "a chaquc instant, et veulent toujours qu'on les porte. Lour voix W'est qu'un b~gaiernent. Ils demnanden t beaucoup et (1e5 choses (re's variees, quoi(lu'ils mangent et boivenL peu. La naivete6, la gaietd et l'enjouement, qui font le caracte're de Ilenfanice, sont remplac&s par l'abattement. Rien ne leur fait plaisir, i'iene neoIur cause de satisfaction. Trout en eux annonce seulement une sorte de clerni-existence. Ils sont tre's crainiifs,et un rieni les effraie. Chez eux la diarrh~e alterne avec Ia constipation. L~eur respiration est stentoreuse, surtout penidant le sommeil, parce qui'ils ont toujours la poitrine pleine d'un mucus 'tenace, que la toux ne peut parvenir "a detacher. Leurs dents percent avec peine, au milieu d'accidenits nombreux, m~ine de con-vilsions; cependant elkestie poussent qu'a' demi, et tonibent avant le temps quo la nature. a fix6 pour leur sont trt-s vives. Lc reste du corps offi'e une image putre de la consoznption dite au (afi. DRS JIWEETS DU CAFE'?. 629 cice en plcm air' achieve ]a cure. )Mais si lo corps el Fesprit sont par trop affaiss6s, ii faut alors recourir a' certains me~dicaments, salutaires en pareil cas, quo jo n indiquerai point ici, parce quo ce n'est pas aux rn6decins quo je destine cot opuscule. M'appuyant sur une longue expe~rience, je vieiis do peindre I'sage journalier du caF6e comme une habitude funeste, corn me le plus sthr moyen de fl6triroet d'e'teindre en nous l'dnergie du corps et l'Arno. Mais j'ai donn6 "a cette liqueur le titre de boisson rn~dicinale, et poutAtrc arguora-t-on de ce nomn pour me faire quciques objections. Los medicaments sont des choses salutaires, me dirat-on! Gui, sans doute, mais sous la condition expresse qu 'ils soient appropri~s aux cas dans lesquels on los emploie. Or, nul m~dicament ne pouvant convenir 'a un homme qui se porte bien, ii implique contradiction, ii ost nuisible, quo celul qui jouit d'uno bonne sante' fasse d'un mddicament sa boisson hiabituelle. J'appr'cic los vertus m~dicinales du cafe' tout autant quo celles d'un auti-e m6dicament quolconque, pourvu qu 'on l'applique 'a pr-opos. Rien do cc que Dieu a cr66 nWest inutile: tout doit contribuer au salut des homrnes, et principalernont cc qui J)osse'dc une action puissante, dsbIle, on remplacerait peuA ~pCL enI cafd plar du tthd, qul, hien que nuisible aussi, Iesm cependlant moins que le cafd. Or le thd n'kant point tine habhude inv~t&-rc, il sera plus facile aun aialde de le qutteur, et Wy substituer d lu lit chauid. 11 est ndcessaire, pour widantir compIditeiuent lei suites fiacheuses du catx6 et soutenir le courage de cel~id qui y renonce, de se fortifier le corps par des promenades joxxrnaliO-es au grand air, (10 s'dgixyer l'esprit par des amusements innocents, et de restauirer ses forces par dc bons alimients. Enfin, quand on aura tont fait pour le micux, ji faudra encore de temps en temps s'assurer qne la conversion est rdeIle, et ranimer le courage (du nuladle Si la force (Ie I'exemple 'enait '1)ranliel ses ri~sohixtions. 630 DES EFFETS DU CAF1A. comme le caF6. Mais qu'on veujiloe bien m'entendre. Tout medicament produit dans le corps do Il'hommo Cn sante' quelques changemonts pai'ticuiliers, qui appartiennont exciusivement, i lui. Si l'on connalt ces changements, et, qu'on ernploie ]a substance dans des cas do maladie ayant une ressemblanco presque parfaite avec los sympt~mes qu'elle a par elle-m~mo le pouvoir d'oxcitor dans un corps samn, ii s'oiisuivra. une guerison radicalo. C'Iest Ih cc quo j'appelle l'application curative des medicaments, la.seu le qu'on doive adme~ttre dans le traitement, des maladies chroniques. La facult,6 qu'a chaque medicamnent de modifier e'~tat du corps do i'hom me d'une man i~re par ticulie're, jo la nomme effet priinitif do cc m~dicament. J'ai de'ja dit qu'au bout do quciques heures 1'e'tat produit par cotte action primitive faisait, place "a un 6tat absolument inverse, quand elle-mdme ktait 6puis~e. C'est ]a' co quo j'appellole Fefet secondairo du m6dicament. Si le mddicamont qu'on oppose ý tine maladie excite, pendant son action primitive, des sympt~mos oppos6s "a coux do cette maladie, 1'orploi qu'on on fait n'ost alors quo palliatiF. 11 s'ensuit prosque aussit6t, uno am6lioralion; mais, au bout do quelques hieures, le mal reviont. plus fort qu'iI n'e'tait avant 1'usage du reme'de; car ii ost renforc6 par I'effet secondairo, qui lui ressomblo. 11 serait, absurde d'appliquor une telic mdthode au traitement des maladies chroniquos. Par exemple, 1'effot primitif do l'opium, dans un corps sainost un sommoil d'engourdissement, avocrospiration stortoreulso et ronfian to; mais son efifet secondaire est I 'i nsomnie. GOr, quo le m6decin soiL assez maladroi t pour vouloi r coinlbattro tine insomrile habituelle avec de I'opiiim, ii proce~de d'une manie're palliative. Un DES EFFETS DU CAFE'* 631 sommeil pesant, ronflant eL tnon rdpara (cur s'&6tablira I)ient~t; mais 1'effet secondaire sera une insomnic ajout~e "a celle qui exislait dea Au bout. de vingt-quatre henres le malade dormira moins encore qu'il ne dormail avant d'avoir pris de l'opium, ýi momns qu'on ne Iui en donne une dose nouvelle et plus forte. Mais leffet secondaire de cette seconde dose sera d'aggraver encore davantage le mal, et jamais la gu6rison ne s'ensuivra. De m~mc le cafe n'agit jamais que comme un mauvais palliatif, quand. on 1'cmploie, suivant la coutume presque g~n~rale, contre le resserrement habituel du ventre, Si commun chcz les personncs s~dentaircs, qJui tient 'a 1 inaction du canal intestinal; son cifet. prirnihif est I'inverse de ccl 6tat; par consequent, Ia prcmiei'cl fois qu'on y aura recours, oui si l'on en prend rarentent, il ne maiiquera pas de d6tcrminer tr~s promptement rife dvacuation. Mais les jours suivants, son effet secondaire rendra leventre plus resserre qu'iI ne Fe" taiL auparavant. Vent-on alors recourir encore an. palliatif dui catk; ii faut en prendre davantage, on le prendre plus fort. Cependant la constipation habituelle no sera point gue'ie; car l'effet secondaire dtt catk6 la fera bient6t reparaitre. Et ainsi chaque dose ou plus copicuse ou plus forte n'aura pour r~sultat que daggraver le mal etdd le rendre plus opini~tre. En y regardant de preos, on pourra se convaincre quc les effets soi-disant salutaires aitribueds au caFP, et par lesquels ceux qul en prennenL beaucoup chorchent "( j ustifier Il'habitude qu'ils ont contractde, so r~duiscnit presque bous ai des re'sultaLs pallialifs. Or, uric verite6 exp6 -rimenlaic 'al'abri de toute contestation, Cost quc, Si I'usagc prolonge' d'un me'dicament palliatif quolconque "132 A DES EFFETS DU CAFE. poi'tc toujours atteinte "a la sant6', ii n'y a rion de plus pernicicux quc d'adinettre une (cule substance parmi les articles dont sc compose le re'gime quotidien. Si done, en de'testaut l'abus dui cafe', comme boisson 11a)ituelle, j'estime in6anmloins les vertus qu'il posse~de, je ne le Fais qu'en raison de l'emploi medical qu'on peutt en faire, soil ii Litre de remede -curatif clans les maladies chroniques dont, les sympt6mes out une graude ressemblanec avec ses effets primitifs (t), soit "I litre de palliatifdans les aIffections developpdes ave~crapi di(6 et accornpagnees d'un danger imminent, doul les syrnpt6mes resseruhient heaucoup "I ses effets secoudaires (2). C'est lit le setil usage raisonnable et sage qu~lon puisse faire do colic substance mddicinale, dont taut do millions d'hommes albusent "a bun propre de'triment, dont Si peu do personnes counaissen t la. veri table valeunr, et, qui exerce une influeuce des plus salutaires quand on saiLlIa. douncr ai propos. (I) Par exemple iune personne qui u'a pas Il'habittide dui cafd 6prouve des besoins fr~quents daller par le bas, et chaque fois ielle end des ma 1i~rcs molles, sans douleurs; del a de I'insoinnip;e; de se sent une activiti.' cxtraordinaire de corps et d'esprit; ece n'dpr'ouve ni faim ni soif, quoiquc les alimnents et les boissons ne ie u semblent pas avoit nioins de goat quti '(*ordinaire. E,'n parcil cas le cafd dolt opi~cer et op~rera en peu de temnps une gu~rison radicale. De m~mc, nul remde nWest plis certain et ne convient mieux que hii dans les accidentis, sotivent dangereux, qui stuccd~dent At ute joic subite et exces~sive, ainisi que dans cei'taiules clouleurs qu'dprouve'tt parfois les femnmes apr6s Iaccouchement, et qul ressetni)ent beaucoup ýt ses effets prirnitifs. (2) Par exemple dans le inal d-cne me, dans I'ezpoisonneinent par I'opiurn, si ]a personne W a point l'Iabitude du cafd, danas celni par 1'eIh1bore blanc, dans l'asphyxie par submersimi, par suiffocation et surtout par congdlation, ainsi que j'en al fait plusicurs fois J'expdrience, ýt ma grande satisfaction. FIN. 1/ I', * A' t'"> A 77 VII -q,Ig 05021 b~ 7.F /r -2