key: cord-335252-med3c01q authors: Fovet, Thomas; Lancelevee, Camille; Eck, Marion; Scouflaire, Tatiana; Becache, Eve; Dandelot, Dominique; Giravalli, Pascale; Guillard, Alexandre; Horrach, Pierre; Lacambre, Mathieu; Lefebvre, Tiphaine; Moncany, Anne-Hélène; Touitou, David; David, Michel; Thomas, Pierre title: Prisons confinées: quelles conséquences pour les soins psychiatriques et la santé mentale des personnes détenues en France? date: 2020-05-08 journal: Encephale DOI: 10.1016/j.encep.2020.05.002 sha: doc_id: 335252 cord_uid: med3c01q Résumé Objectif. En France, les mesures de confinement ont été accompagnées de dispositions spécifiques pour les prisons: suspension des activités, parloirs et interventions extérieures. Plus de dix mille personnes détenues ont en outre été libérées pour diminuer le taux d’occupation des établissements et limiter la propagation du virus. L’objectif de cet article est de décrire la réorganisation des soins psychiatriques en milieu pénitentiaire en contexte de pandémie de Covid-19 et d’interroger les conséquences du confinement et des libérations anticipées sur la santé mentale des personnes détenues. Méthode. Ce travail s’appuie sur une enquête menée en avril 2020 auprès des soignants de 42 unités sanitaires en milieu pénitentiaire et des 9 unités hospitalières spécialement aménagées en France. Une synthèse de la littérature internationale sur la question des soins psychiatriques en milieu pénitentiaire durant l’épidémie de Covid-19 a également été réalisée. Résultats. L’épidémie de Covid-19 semble avoir été plutôt contenue dans les prisons françaises au cours de la période de confinement mais le poids des mesures mises en place sur la population carcérale est important. Les 3 niveaux de soins psychiatriques en milieu pénitentiaire ont instauré des mesures spécifiques pour assurer la continuité des soins, accompagner les personnes incarcérées et contenir l’épidémie. Parmi les plus importantes, on note la restriction des consultations, la création de « secteurs Covid », la déprogrammation des hospitalisations non urgentes, le renforcement des mesures d’hygiène et le remaniement des effectifs. Actuellement, les soignants sont principalement confrontés à des sevrages forcés, des symptomatologies anxieuses et des décompensations de troubles psychiatriques chroniques. Certaines libérations anticipées sont aussi très préoccupantes, pouvant entraîner des ruptures de soins, par manque de préparation des relais de prise en charge. Discussion. Les remaniements en lien avec le confinement donnent une visibilité accrue au fossé qui sépare la psychiatrie en milieu libre de la psychiatrie en milieu pénitentiaire. Il nous apparaît important de rappeler la vulnérabilité des personnes incarcérées qui doivent impérativement être considérées dans les politiques de santé publique. Abstract Objective. The impact of the Covid-19 pandemic on the 11 million people currently incarcerated worldwide is the subject of many concerns. Prisons and jails are filled with people suffering from many preexisting medical conditions increasing the risk of complications. Detainees’ access to medical services is already limited and overcrowding poses a threat of massive contagion. Beyond the health impact of the crisis, the tightening of prison conditions worries. On March 16, 2020, in France, the lockdown measures have been accompanied by specific provisions for prisons: all facilities have suspended visitations, group activities and external interventions. Over 10 000 prisoners have been released to reduce the prison population and the risk of virus propagation. These adjustments had major consequences on the healthcare system in French prisons. The objectives of this article are to describe the reorganization of the three levels of psychiatric care for inmates in France in the context of Covid-19 pandemic and to have a look at the impact of lockdown measures and early releases on mental health of prisoners. Methods. This work is based on a survey conducted in April 2020 in France among psychiatric healthcare providers working in 42 ambulatory units for inmates and in the 9 full-time inpatient psychiatric wards exclusively for inmates called “UHSAs” (which stands for “unités hospitalières spécialement aménagées”, and can be translated as “specially equipped hospital units”). A review of the international literature on mental healthcare system for inmates during the Covid-19 epidemic has also been performed. Results. The Covid-19 epidemic has been rather contained during the period of confinement in French prisons but the impact of confinement measures on the prison population is significant. The three levels of psychiatric care for inmates have implemented specific measures to ensure continuity of care, to support detainees during Coronavirus lockdown and to prevent an infection’s spread. Among the most important are: limitation of medical consultations to serious and urgent cases, creation of “Covid units”, cancellation of voluntary psychiatric hospitalizations, reinforcement of preventive hygiene measures and reshuffling of medical staff. Prolonged confinement has consequences on mental health of detainees. Currently, mental health workers are facing multiple clinical situations such as forced drug and substance withdrawal (linked to difficulties in supplying psychoactive substances), symptoms of anxiety (due to concerns for their own and their relatives’ wellbeing) and decompensation among patients with severe psychiatric conditions. Early releases from prison may also raise some issues. People recently released from prison are identified as at high risk of death by suicide and drug overdose. The lack of time to provide the necessary link between health services within prisons and health structures outside, could have serious consequences, emphasizing the well-known “revolving prison doors” effect. Discussion. The current lockdown measures applied in French jails and prisons point out the disparities between psychiatric care for inmates and psychiatric care for general population. Giving the high vulnerability of prison population, public health authorities should pay more attention to health care in prisons. Objectif. En France, les mesures de confinement ont été accompagnées de dispositions spécifiques pour les prisons : suspension des activités, parloirs et interventions extérieures. Plus de dix mille personnes détenues ont en outre été libérées pour diminuer le taux d'occupation des établissements et limiter la propagation du virus. L'objectif de cet article est de décrire la réorganisation des soins psychiatriques en milieu pénitentiaire en contexte de pandémie de Covid-19 et d'interroger les conséquences du confinement et des libérations anticipées sur la santé mentale des personnes détenues. Méthode. Ce travail s'appuie sur une enquête menée en avril 2020 auprès des soignants de 42 unités sanitaires en milieu pénitentiaire et des 9 unités hospitalières spécialement aménagées en France. Une synthèse de la littérature internationale sur la question des soins psychiatriques en milieu pénitentiaire durant l'épidémie de Covid-19 a également été réalisée. Résultats. L'épidémie de Covid-19 semble avoir été plutôt contenue dans les prisons françaises au cours de la période de confinement mais le poids des mesures mises en place sur la population carcérale est important. Les 3 niveaux de soins psychiatriques en milieu pénitentiaire ont instauré des mesures spécifiques pour assurer la continuité des soins, accompagner les personnes incarcérées et contenir l'épidémie. Parmi les plus importantes, on note la restriction des consultations, la création de « secteurs Covid », la déprogrammation des hospitalisations non urgentes, le renforcement des mesures d'hygiène et le remaniement des effectifs. Actuellement, les soignants sont principalement confrontés à des sevrages forcés, des symptomatologies anxieuses et des décompensations de troubles psychiatriques chroniques. Certaines libérations anticipées sont aussi très préoccupantes, pouvant entraîner des ruptures de soins, par manque de préparation des relais de prise en charge. Discussion. Les remaniements en lien avec le confinement donnent une visibilité accrue au fossé qui sépare la psychiatrie en milieu libre de la psychiatrie en milieu pénitentiaire. Il nous apparaît important de rappeler la vulnérabilité des personnes incarcérées qui doivent impérativement être considérées dans les politiques de santé publique. Mots-clés : coronavirus, covid-19, SARS-CoV-2, épidémie, pandémie, psychiatrie, milieu pénitentiaire, confinement Abstract Objective. The impact of the Covid-19 pandemic on the 11 million people currently incarcerated worldwide is the subject of many concerns. Prisons and jails are filled with people suffering from many preexisting medical conditions increasing the risk of complications. Detainees' access to medical services is already limited and overcrowding poses a threat of massive contagion. Beyond the health impact of the crisis, the tightening of prison conditions worries. On March 16, 2020, in France, the lockdown measures have been accompanied by specific provisions for prisons: all facilities have suspended visitations, group activities and external interventions. Over 10 000 prisoners have been released to reduce the prison population and the risk of virus propagation. These adjustments had major consequences on the healthcare system in French prisons. The objectives of this article are to describe the reorganization of the three levels of psychiatric care for inmates in France in the context of Covid-19 pandemic and to have a look at the impact of lockdown measures and early releases on mental health of prisoners. Methods. This work is based on a survey conducted in April 2020 in France among psychiatric healthcare providers working in 42 ambulatory units for inmates and in the 9 fulltime inpatient psychiatric wards exclusively for inmates called "UHSAs" (which stands for "unités hospitalières spécialement aménagées", and can be translated as "specially equipped hospital units"). A review of the international literature on mental healthcare system for inmates during the Covid-19 epidemic has also been performed. Results. The Covid-19 epidemic has been rather contained during the period of confinement in French prisons but the impact of confinement measures on the prison population is significant. The three levels of psychiatric care for inmates have implemented specific measures to ensure continuity of care, to support detainees during Coronavirus lockdown and to prevent an infection's spread. Among the most important are: limitation of medical consultations to serious and urgent cases, creation of "Covid units", cancellation of voluntary psychiatric hospitalizations, reinforcement of preventive hygiene measures and reshuffling of medical staff. Prolonged confinement has consequences on mental health of detainees. Currently, mental health workers are facing multiple clinical situations such as forced drug and substance withdrawal (linked to difficulties in supplying psychoactive substances), symptoms of anxiety (due to concerns for their own and their relatives' wellbeing) and decompensation among patients with severe psychiatric conditions. Early releases from prison may also raise some issues. People recently released from prison are identified as at high risk of death by suicide and drug overdose. The lack of time to provide the necessary link between health services within prisons and health structures outside, could have serious consequences, emphasizing the well-known "revolving prison doors" effect. Discussion. The current Comme dans tous les lieux d'enfermement, la contagion est une menace constante en prison et les exemples historiques ne manquent pas pour illustrer ce constat. Dès le XVIII e siècle, John Howard dénonce les conditions d'incarcération dans les prisons anglaises ainsi que les conséquences dramatiques des épidémies de typhus (connu alors sous le nom de « fièvre des prisons ») [1] . La pandémie grippale de 1918 dite « grippe espagnole » aurait quant à elle touché environ un quart de la population carcérale, une prévalence bien plus importante qu'en population générale [2] . Plus récemment, des épidémies de grippes ont été rapportées dans des établissements pénitentiaires de plusieurs pays [3, 4] . Par ailleurs, ces observations épidémiologiques ne s'accompagnent pas toujours des mesures de prévention et de prise en charge adaptées, comme en témoignent les faibles taux de vaccination de la population carcérale au cours de la pandémie de grippe H1N1 [5] . L'impact de la pandémie de Covid-19 sur les onze millions de personnes actuellement incarcérées à travers le monde [6] fait donc l'objet de nombreuses inquiétudes et interrogations [7] [8] [9] [10] [11] [12] [13] [14] [15] . La population carcérale apparaît particulièrement fragile et potentiellement plus exposée aux formes sévères de la maladie. En effet, parmi les personnes détenues, la prévalence des maladies chroniques associées à une immunodépression est élevée [16, 17] et un vieillissement de cette population est observé dans de nombreux pays (3 043 personnes sont âgées de plus de 60 ans dans les prisons françaises au 1 er janvier 2018) [18, 19] . De plus, plusieurs facteurs comme la surpopulation ou le cadre de fonctionnement sécuritaire, peuvent constituer des freins à un accès aux soins de qualité en milieu pénitentiaire [9] . De nombreuses recommandations ont émergé ces derniers mois des organismes internationaux et des sociétés savantes pour limiter la propagation de l'infection à SARS-CoV-2 en population générale. Toutefois, les conditions d'incarcération actuelles interrogent quant à la possibilité de mettre en place, en milieu carcéral, l'ensemble des mesures de distanciation sociale actuellement recommandées [9] . Au 1 er janvier 2020, 70 650 personnes sont détenues en France pour 61 080 places opérationnelles. Plus de la moitié de ces personnes incarcérées se trouvent dans une structure sur-occupée à plus de 120 % et l'administration pénitentiaire dénombre 1 614 matelas au sol [20] . C'est dans ce contexte que l'entrée en vigueur des mesures générales de confinement annoncées le 16 mars 2020 a été accompagnée de dispositions spécifiques pour les prisons comme la suspension de toutes les activités considérées comme non essentielles (travail, formation, culte, etc.), la limitation des mouvements et la suppression des parloirs et interventions extérieures. Le rôle décisif que joue le phénomène de surpopulation dans la transmission des infections en milieu pénitentiaire a très rapidement conduit de nombreux auteurs à proposer la libération massive des personnes incarcérées dans le contexte de la pandémie de Covid-19 [8, 11, 14, 15] . Une revue de la littérature récente a en effet mis en évidence une association entre la transmission des maladies infectieuses et la surface disponible par personne détenue dans les cellules [21] . Ainsi, plus de 85 000 prisonniers iraniens ont été libérés et cette politique de « décarcéralisation » a été adoptée par de nombreux autres pays [11] . En France, plus de 10 000 personnes détenues (en majorité des personnes qui présentaient un reliquat de peine inférieur à 6 mois) ont été libérées (assignations à domicile, Les données épidémiologiques actuellement disponibles sur le nombre de prisonniers atteints du Covid-19 sont limitées [13] . Aux États-Unis, sur les 141 306 prisonniers fédéraux, 1 926 cas de Covid-19 (dont 38 personnes décédées) ont été confirmés. Parmi les 36 000 personnels pénitentiaires, 350 cas sont recensés (recherche effectuée le 4 mai 2020 [22] ). Au Royaume-Uni, au moins 15 personnes incarcérées sont décédées du Covid-19 [13] . En Chine, l'impact de l'épidémie en détention aurait été largement minimisé selon certains auteurs [10] . En France, les données communiquées par la Direction [23] . En France, des dispositions ont ainsi été mises en place le 23 mars 2020 pour accompagner les restrictions liées au confinement (crédit téléphonique, gratuité de la télévision, etc.), mais elles ont été jugées insuffisantes par la Contrôleure générale des lieux de privation de liberté [24] . L'ensemble des aménagements pris pour limiter l'impact de l'épidémie de Covid-19 a eu des conséquences majeures sur le système de soins psychiatriques en milieu pénitentiaire. Celui-ci doit pourtant impérativement continuer à effectuer ses missions compte tenu de la prévalence élevée des troubles psychiatriques en détention [25, 26] mais aussi des conséquences potentielles des mesures de confinement sur la population carcérale [27] . Cet article se propose de décrire la réorganisation des trois niveaux de soins psychiatriques en milieu pénitentiaire au cours de la pandémie de Covid-19 et En France, les établissements autorisés en psychiatrie ont très rapidement créé des unités permettant de prendre en charge les patients souffrant de troubles psychiatriques et du Covid-19 [28] . Toutefois, une nette reprise de l'activité est décrite depuis mi-avril 2020. En ce qui concerne l'admission des personnes détenues sur les secteurs de psychiatrie générale en soins psychiatriques sur décision d'un représentant de l'État, aucune donnée nationale n'est disponible et l'hétérogénéité des pratiques ne permet pas d'établir un état des lieux. Le poids du confinement en détention Il est difficile de prédire quelles seront les conséquences du confinement en population carcérale. Les rares données actuellement disponibles en population générale font état de phénomènes fréquents de peur de la contamination, d'inquiétude pour les proches, d'irritabilité ou de sentiments de frustration et d'impuissance [41] . Pour limiter ces réactions, de nombreuses recommandations insistent sur la nécessité de planifier des activités, de pratiquer des exercices physiques, de maintenir des liens sociaux ou d'entretenir une hygiène de sommeil, par exemple. L'accent est mis sur l'utilisation de réseaux sociaux, de sites internet ou d'applications mobiles pour un accès aux pratiques de relaxation et méditation [27] . Là encore, les mesures proposées apparaissent bien éloignées de la réalité du milieu carcéral et quasiment impossible à mettre en oeuvre pour les personnes incarcérées. Les mesures de confinement actuelles exacerbent des difficultés bien connues en milieu pénitentiaire comme l'isolement ou l'inactivité contrainte. Elles entraînent l'inquiétude des personnes détenues sur leur santé ou celle de leurs proches. Des difficultés matérielles (problème d'approvisionnement en linge propre suite à la suspension des parloirs ou difficultés financières dues à l'arrêt du travail en détention par exemple) sont aussi rapportées. Enfin, les reports d'audience et la En ce qui concerne le suicide, qui constitue une préoccupation majeure en milieu pénitentiaire [50] , les chiffres semblent stables (la DISP de Lille a par exemple enregistré 2 suicides entre le 16 [15] . On sait à quel point la période suivant la libération est associée à une mortalité élevée, principalement en raison du suicide et des overdoses [51] . Ce risque est d'autant plus important que la personne a connu, au cours de sa détention, une période d'isolement [52] . La sortie de détention est aussi identifiée comme un risque majeur de rupture de prise en charge si elle n'a pu être anticipée [53] . « La santé en prison, c'est de la santé publique » expliquent les épidémiologistes, insistant sur l'importance d'intégrer les mesures visant à limiter la diffusion du Covid-19 en détention à la réponse globale de santé publique [9] . Mais cette formule s'applique également à la santé mentale et devrait nous interroger sur la place donnée actuellement à la psychiatrie en milieu pénitentiaire en France. Car si les prisons françaises restent, pour le moment, peu impactées par la maladie, les remaniements en lien avec le confinement donnent une visibilité accrue au fossé qui sépare encore et toujours la psychiatrie en milieu libre et la psychiatrie en milieu pénitentiaire [57] , bien illustré par les difficultés rencontrées pour le relais des prises en charge à la libération. Les multiples recommandations relatives à la santé mentale publiées actuellement témoignent d'une préoccupation forte pour les conséquences psychiques du confinement. Il nous apparaît particulièrement important de rappeler la vulnérabilité de certaines populations dont font partie les personnes incarcérées qui doivent être largement prises en compte dans les politiques de santé publique. Ainsi, le déconfinement annoncé le 28 avril 2020 et qui reste la source de multiples interrogations, devra s'accompagner d'un suivi rigoureux des indicateurs de santé mentale en détention mais surtout d'une réflexion globale sur l'organisation des soins psychiatriques en France intégrant les soins aux personnes détenues. Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d'intérêts. The State of the Prisons in England and Wales | work by Howard An analysis of influenza outbreaks in institutions and enclosed societies Influenza outbreak in a correctional facility Influenza outbreak in a Canadian correctional facility Distribution of A(H1N1)pdm09 Influenza Vaccine: Need for Greater Consideration of Smaller Jails Global Prison Trends 2020 Fighting covid-19 outbreaks in prisons Flattening the Curve for Incarcerated Populations -Covid-19 in Jails and Prisons Prisons and custodial settings are part of a comprehensive response to COVID-19 Caring for persons in detention suffering with mental illness during the Covid-19 outbreak Covid-19, prison crowding, and release policies World Health Organization. Preparedness, prevention and control of COVID-19 in prisons and other places of detention Prisons are "in no way equipped" to deal with COVID-19 Preventing major outbreaks of COVID-19 in jails COVID-19 in Prisons and Jails in the United States The health of prisoners Global burden of HIV, viral hepatitis, and tuberculosis in prisoners and detainees Understanding and Improving the Health of People Who Experience Incarceration: An Overview and Synthesis Direction de l'Administration Pénitentiaire. Statistique de la population détenue et écrouée pour l'année 2020 Prison cell spatial density and infectious and communicable diseases: a systematic review BOP: COVID-19 Update n Advice of the Subcommittee on Prevention of Torture to States Parties and National Preventive Mechanismsrelatingto the Coronavirus Pandemic COVID-19 en prison : des mesures gouvernementales insuffisantes Prevalence of mental disorders in French prisons for men Mental disorders on admission to jail: A study of prevalence and a comparison with a community sample in the north of France Conséquences psychopathologiques du confinement Assurer les soins aux patients souffrant de troubles psychiques en France pendant l'épidémie à SARS-CoV-2. L'Encephale Mental Health and the Covid-19 Pandemic Patients with mental health disorders in the COVID-19 epidemic A nationwide survey of psychological distress among Chinese people in the COVID-19 epidemic: implications and policy recommendations Psychological crisis intervention during the outbreak period of new coronavirus pneumonia from experience in Shanghai Mental health care for medical staff in China during the COVID-19 outbreak The Risk and Prevention of Novel Coronavirus Pneumonia Infections Among Inpatients in Psychiatric Hospitals France's forensic psychiatry provision: the long and winding road Utilization of Hospital-Level Mental Health Care Services for Inmates in France: A Transversal Study Entre détention et psychiatrie, les unités hospitalières spécialement aménagées (UHSA) pour prendre en charge les personnes détenues dont l'état psychique relève d'une hospitalisation General medical care in French psychiatric units for inmates: A national survey Immediate Psychological Responses and Associated Factors during the Initial Stage of the 2019 Coronavirus Disease (COVID-19) Epidemic among the General Population in China Public Health and Solitary Confinement in the United States Solitary confinement and mental illness in U.S. prisons: a challenge for medical ethics Psychological Distress in Solitary Confinement: Symptoms, Severity, and Prevalence in the United States Psychiatric Effects of Solitary Confinement Reforming Punishment: Psychological Limits to the Pains of Imprisonment Psychopathological effects of solitary confinement Effects of sensory deprivation in psychiatric seclusion and solitary confinement The role of boredom proneness in self-reported anger and aggression Release from Prison -A High Risk of Death for Former Inmates Solitary confinement placement and post-release mortality risk among formerly incarcerated individuals: a population-based study Feuille de route sur trois ans pour la santé des personnes placées sous main de justice Substance abuse and dependence in prisoners: a systematic review Psychiatric disorders and repeat incarcerations: the revolving prison door Psychotic disorders and repeat offending: systematic review and meta-analysis Psychiatrie en milieu pénitentiaire : une sémiologie à part ?