Lettre de monseigneur Le Camus, evèque de La Rochelle et Saintes sur la formation ecclésiastique de ses séminaristes LETTRE DE Monseigneur LE CAMUS Evêque de La Rochellë et Saintes 4b SUR La Formation Ecclésiastique DE SES SÉMINARISTES V[Asïç saxs xo aXaç xrjç : èàv 8s xo aXa^ (jitopavO^, ev xi'vi àXtarôïjaexat ; « Vous êtes le sel de la terre : si le sel v^ent à s’affadir, qui le remplacera?» ( Matth . v, 13.) PARIS H. OUDIN, ÉDITEUR. 10, RUE DE MÉZIÈRES, 10 1902 LETTRE DE Monseigneur LE CAMUS Evêque de La Rochelle et Saintes La Formation Ecclésiastique DE SES SÉMINARISTES Vfjul; kvxz xo ctÀaç xfj ç yr v <; : èàv 8s xo aXa^ jjLtopavôrj, ev x(vi àXiaQ^crsxai ; « Vous êtes le sel de la terre : si le sel vient à s’affadir, qui le remplacera?» ( Matth . v, 13.) PARIS H. OUDIN/ Éditeur 10, RUE DE MliZIÈRES, 10 1902 LETTRE DE Monseigneur LE CAMUS Evêque de la Rochelle et Saintes SUR LA. Formation Ecclésiastique de ses Séminaristes — <>. — » Monsieur et honoré Supérieur, Nous voici arrivés au terme d’une première année avec l’expérience de notre nouveau .programme d’études. Tous, élèves, maîtres, vous et moi, sommes d’accord pour con- stater les plus heureux résultats. Quelle somme de travail, quelle variété de culture, quel élan nous avons obtenus ! Est-il besoin, après cela, de se préoccuper des rares et superficielles objections qu’avait soulevées, à côté des plus flatteuses approbations, notre réforme ? Pour les uns, notre plan était trop vaste et irréalisable. Ils oubliaient, ce que nous avions pourtant répété avec insistance, que nos professeurs n’ont pas à faire des cours d’institut Catholique, mais des cours élémentaires, et que 4 le développement à donner aux diverses matières se mesure justement sur le temps assigné à chacune d’elles. De fait, le programme d’une première année a été épuisé exactement, dans les neuf mois qui viennent de s’écouler. Pour d’autres — qui pourrait croire qu’ils vivent de notre temps et qu’ils se rendent compte de la situation de l’Eglise vis-à-vis de la société moderne? — ils estiment superflu que le prêtre soit un savant, ou v même aspire à le devenir. Etre correct, pieux, bien tenir les offices, faire de la musique à l'occasion, s’occuper des bonnes âmes de femmes qui ont recours à leur ministère, remplir digne- ment les fonctions ordinaires et périodiques du pastorat, n’est-ce pas tout ce qu’il faut pour être l’homme de Dieu ? A ceux-là nous pourrions répondre avec saint Grégoire le Théologien, qui, dans son panégyrique de saint Basile’, semble justement faire leur procès : « J’estime que, de l’avis de tous les hommes de sens 2 , la culture intellec- tuelle est le premier des biens à rechercher ici-bas. Et je n’entends pas parler ici seulement de cette science la plus noble de toutes, qui est la nôtre et s’applique, sans se préoccuper des charmes littéraires, à la seule étude du salut et des choses spirituelles; non, je vise tout particulièrement cette autre science humaine que bon nombre de chrétiens, fort mal inspirés 3 , méprisent \. S. Gregorii Theologi, Oratio xliu, in lauclem Basilii Magni. 2. Il dit : xov voüv e^ovxtov. 3. Pesez les mots xaxw; eISoxeç S'a-Trx'joujiv (ils conspuent cette science) à»; s7t'êooXov xa! acpaXepàv, xai ©sou 6pp