key: cord-0008785-3n1f0kou authors: Dabadie, A.; Bellaiche, M.; Cardey, J.; Lachaux, A.; Michaud, L.; Morali, A. title: Mise au point : évolution des indications de la coloscopie chez l’enfant en 2012() date: 2012-09-17 journal: Arch Pediatr DOI: 10.1016/j.arcped.2012.08.005 sha: 6b8fa7041dda0cbc9293297af0aa674bf67ec6f6 doc_id: 8785 cord_uid: 3n1f0kou Indications for ileocolonoscopy were defined in 2002 by the Groupe Francophone d’Hépatologie Gastroentérologie et Nutrition. These recommendations were updated with new data and technical innovations appearing over the last decade. Ileocolonoscopy is primarily indicated for digestive bleeding or anemia and for suspected inflammatory bowel disease. It is now indicated in inflammatory bowel disease for control of mucosal healing after medical treatment and relapse after surgical resection. Iterative ileocolonoscopy is primarily indicated for genetic polyposis and well defined for familial adenomatous polyposis. The contraindications were not modified. Les indications de l'iléo-coloscopie chez l'enfant ont été définies en 2002 par le Groupe francophone d'hépatologie gastroentérologie et nutrition pédiatriques (GFHGNP) [1] . Certaines indications justifient des examens itératifs alors que d'autres limitent l'exploration au recto-sigmoïde. Par ailleurs, les non-indications (examens inutiles au diagnostic) ou les contre-indications (examens dangereux) avaient été définies. L'objectif de ce travail est de rappeler ces recommandations en faisant une mise à jour sous l'éclairage des nouvelles données et avancées technologiques de cette dernière décennie (tableau I). L'anémie ferriprive est le plus souvent une anémie par carence d'apport, plus rarement une anémie secondaire à une malabsorption. L'étude de Fantino et Gourmet, réalisée en 2005, portant sur une enquête de consommation alimentaire des nourrissons trouvait un apport moyen en fer inférieur aux recommandations entre les âges de 18 et 36 mois [2] . La carence d'apport est aussi prédominante à l'adolescence, en particulier chez les filles [3] . La malabsorption est également une cause fréquente d'anémie ferriprive. Elle était présente dans 89 % des formes précoces « typiques » et 68 % des formes plus tardives « atypiques » de maladie coeliaque dans l'étude de Kuloglu et al. [4] . La réalisation d'une iléo-coloscopie pour recherche de saignement chronique chez l'enfant et l'adolescent ne se conçoit donc qu'après avoir évalué l'apport alimentaire en fer et éliminé par le dosage des marqueurs sériques spécifiques une éventuelle maladie coeliaque. Dans cette indication, il est recommandé que la coloscopie soit réalisée après une endoscopie oesogastroduodénale comportant des biopsies gastriques (avec recherche d'Helicobacter pylori) et duodénales multiples et étagées afin de rechercher une atrophie villositaire ; les 2 examens peuvent être réalisées successivement dans le même temps anesthésique. Les trois indications suivantes : hémorragie intestinale inexpliquée, rectorragies en l'absence de lésions ano-périnéales et diarrhée glairo-sanglante de cause inconnue peuvent être abordées ensemble dans un même groupe d'hémorragies digestives basses. L'étude de Mouterde et al. [5] a bien souligné la diversité des causes selon l'âge concerné. La restriction « en l'absence de lésions ano-périnéales » apportée en cas de rectorragies mérite d'être précisée. Les lésions anales chez l'enfant sont essentiellement les fissures anales, les anites (en particulier streptococciques ou dans le cadre d'une oxyurose), ou plus rarement les ulcérations thermométriques. La fissure anale est banale chez le nourrisson et le jeune enfant constipé, mais toute fissure non médiane doit faire suspecter chez l'enfant d'âge scolaire et l'adolescent des [7] . Chez le nourrisson et le jeune enfant, les hémorragies digestives basses (méléna, rectorragies) sont habituellement aiguës, rarement isolées dans l'invagination intestinale aigüe (dont le diagnostic est aisé en échographie) ou le saignement d'un diverticule de Meckel. Pour une recherche de diverticule de Meckel, la sensibilité de la scintigraphie est médiocre en dehors de la phase hémorragique mais l'échographie semble de plus en plus performante [8] . Le purpura rhumatoïde peut entraîner un saignement digestif dont la cause peut être incertaine s'il survient avant les signes cutanés et articulaires. Lorsque le diagnostic est connu, l'endoscopie basse a peu de place, l'échographie permettant un bilan lésionnel non invasif [9] . Les rectorragies isolées sont, chez le jeune enfant, le principal symptôme révélateur de polype juvénile : 66 fois sur 76 cas dans l'étude de Lee et al. [10] . La coloscopie diagnostique est alors souvent limitée dans un premier temps au recto-sigmoïde, ne nécessitant, ni préparation colique par voie haute, ni anesthésie générale (AG). Le plus fréquemment il s'agit d'un polype recto-sigmoïdien. La question qui se discute est la nécessité de compléter l'examen par une coloscopie sous AG en cas de découverte de polype [10] et pour réaliser la polypectomie. Cette attitude est préférée en France. Dans tous les cas, les polypes réséqués doivent être récupérés pour examen anatomo-pathologique permettant de différencier les polypes juvéniles de polypes révélateurs de polypose (adénome, hamartome) [10] . L'évaluation d'une première poussée de maladie inflammatoire chronique intestinale (MICI) pose la question de la nature des signes révélateurs de MICI. Ils sont de 3 ordres : symptômes digestifs et extradigestifs et retentissement sur la croissance [11] . La diarrhée et les rectorragies sont les signes révélateurs les plus fréquents dans la recto-colite hémorragique (RCH), alors que les douleurs abdominales et la diarrhée prédominent dans la MC [11] . Rasquin et al. ont rappelé les signes d'alerte suspects d'organicité devant des douleurs abdominales récurrentes pour les différencier des troubles fonctionnels intestinaux [12] . La simple analyse de la courbe de croissance indépendamment du caractère insidieux de la maladie peut suffire à évoquer la MC. Kanof et al. ont rapporté un ralentissement de la vitesse de croissance avant le diagnostic dans 88 % des cas [13] . Avant la réalisation d'un bilan endoscopique, l'échographie peut authentifier un épaississement pariétal suspect de MICI, surtout dans la MC [14] , parallèlement à la recherche d'un syndrome inflammatoire, à un dosage de la calprotectine fécale, à une recherche d'anticorps anti-Saccharomyces cerevisiae et d'anticorps anticytoplasme des polynucléaires neutrophiles. En 2002, il avait été recommandé de ne pas réaliser d'iléo-coloscopie de contrôle pour les MICI ayant répondu au traitement. Au cours des dernières années la notion de cicatrisation muqueuse (mucosal healing) est apparue comme étant un facteur pronostique important y compris après un traitement chirurgical [15, 16] . Cette notion a fait évoluer les indications de l'endoscopie dans le suivi de ces patients car la simple évaluation de l'état clinique par un score d'activité (Score de Harvey Bradshaw et Pediatric Crohn Disease Activity Index [PCDAI]) ne permet pas de savoir si la cicatrisation muqueuse a été obtenue. Le contrôle de l'évolutivité de la maladie peut reposer sur le dosage de la calprotectine fécale, le suivi en entéro-imagerie par résonance magnétique (IRM), et surtout le contrôle endoscopique de la cicatrisation muqueuse. Le contrôle postopératoire dans la MC après résection (notamment iléo-caecale, fréquente chez l'enfant) est clairement recommandé dans les consensus de prise en charge [17] . Elles sont essentiellement représentées par la surveillance des polyposes du fait du risque accru de cancer colique. La polypose adénomateuse familiale (PAF) peut se révéler par des signes digestifs (découverte d'un polype adénomateux après rectorragies, justifiant l'analyse histologique de tout polype réséqué), extradigestifs (lésions rétiniennes, hépatoblastome) ou dans le cadre d'une enquête familiale. Les Indications de la coloscopie recommandations internationales de prise en charge des PAF sont désormais clairement édictées et concernent les enfants [18] . L'examen peut se limiter dans cette indication à l'exploration du recto-sigmoïde dans la phase initiale de la surveillance. Elle doit être proposée à partir de l'âge de 10 à 12 ans, avec réalisation d'une coloscopie complète annuelle dès lors que les polypes sont apparus [18] . [20] . Le dépistage concerne les descendants des patients atteints de PAF ce qui souligne l'importance de la collaboration entre gastro-entérologues d'adultes et pédiatres. La polypose de Peutz-Jeghers pose des problèmes un peu différents, les recommandations le concernant étant moins clairement validées. Une coloscopie tous les 2 à 3 ans est souvent proposée vers 8 à 10 ans ou plus tôt en cas de symptôme. La difficulté tient plus à la surveillance des polypes de l'intestin grêle et leur risque d'invagination, avec une place encore mal précisée de la vidéocapsule endoscopique et de l'entéroscopie [21, 22] . Dans la polypose juvénile, encore plus rare, les recommandations sont également mal établies (Examen tous les 2 à 3 ans à partir de 15 ans ou plus tôt en cas de symptôme). Elles sont inchangées par rapport à 2002 : diarrhée aiguë, hémorragies intestinales expliquées par une lésion gastro-duodénale, syndrome du côlon irritable, constipation ou encoprésie. Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d'intérêts en relation avec cet article. Fiches de recommandations du Groupe francophone d'hépatologie, gastroentérologie et nutrition pédiatrique (GFHGNP). Indications actuelles de l'endoscopie digestive pédiatrique Apports nutritionnels en France en 2005 chez les enfants non allaités âgés de moins de 36 mois Carence en fer chez l'enfant en France : prévalence et prévention Celiac disease: presentation of 109 patients Les hémorragies digestives chez l'enfant. À propos de 485 endoscopies Colite hémorragique chez les nourrissons en allaitement maternel exclusif Prevalence and outcome of allergic colitis in healthy infants with rectal bleeding: a prospective cohort study Radiological features of Meckel's diverticulum and its complications Significance of bowel wall abnormalities at ultrasound in Henoch-Schönlein purpura Is colonoscopy necessary in children suspected of having colonic polyps? Presenting features of inflammatory bowel disease in Great Britain and Ireland Childhood functionnal gastrointestinal disorders: child/adolescent Decreased height velocity in children and adolescents before the diagnosis of Crohn's disease Ultrasonography of Crohn's disease in children Role of endoscopy in predicting the disease course in inflammatory bowel disease Mucosal healing predicts long-term outcome of maintenance therapy with infliximab in Crohn's disease European evidence based consensus on the diagnosis and management of Crohn's disease: special situations Guidelines for the clinical management of familial adenomatous polyposis (FAP) Evaluation of guidelines for management of familial adenomatous polyposis in a multicenter pediatric cohort The impact of screening and genetic registration on mortality and colorectal cancer incidence in familial adenomatous polyposis Aspects diagnostiques et thérapeutiques de la Polypose de Peutz-Jeghers chez l'enfant Peutz-Jeghers syndrome: a systematic review and recommendations for management Indications de la coloscopie