key: cord-0009590-6gpqm6aw authors: nan title: Commentaires à l’article « Exposition à l’aluminium vaccinal en France en 2018 » date: 2020-03-30 journal: Ann Pharm Fr DOI: 10.1016/j.pharma.2020.03.001 sha: 3f7b2720344bdeacd7e343b66d7f60812f41992d doc_id: 9590 cord_uid: 6gpqm6aw nan • « Deux-tiers des vaccins contiennent des sels d'aluminium, ayant un rôle d'adjuvant », • « Des études montrent leur persistance dans l'organisme et leurs effets délétères » ; Ce deuxième point, qui fait référence à des articles publiés antérieurement et en aucun cas à des résultats du présent article, ne devrait donc pas apparaître comme une conclusion des travaux présentés. De plus, cette assertion n'a pas, à ce jour, été validée par la communauté scientifique internationale. • Teneur en Al 3+ L'Académie nationale de pharmacie note que les auteurs n'ont pas exprimé la teneur en aluminium des vaccins selon les conventions usuelles en mg, mais en g, ce qui augmente visuellement les chiffres d'un facteur mille. • Quantité d'Al 3+ reçue cumulée à 85 ans sur la base des recommandations vaccinales 2018. Les auteurs utilisent la notion de dose cumulée, suggérant que l'aluminium serait stocké définitivement dans l'organisme, ce qui est un non-sens. La quantité d'Al 3+ reçue, cumulée à 85 ans, est extrapolée sur la base des recommandations vaccinales 2018, comme si toute la population recevait tous les vaccins, sans prendre la https://doi.org/10.1016/j.pharma.2020.03.001 0003-4509/© 2020 Publié par Elsevier Masson SAS au nom de Académie Nationale de Pharmacie. précaution d'informer le lecteur des biais d'hypothèse de travail. En complément, la quantité maximale d'Al 3+ reçue cumulée au cours de la vie chez la femme, indiquée dans le texte page 123 (6735 g), ne correspond pas à la quantité maximale indiquée dans la Fig. 4a (entre 7500 g et 8000 g). • Voies d'exposition aux « sels » d'aluminium. L'article prend le parti de ne pas mentionner les autres voies d'exposition à l'aluminium ou à ses dérivés, sans en avertir le lecteur. À aucun moment il n'est fait état de l'exposition quotidienne globale, alimentaire ou non, estimée entre 3 et 15 mg/jour [2] . Sont encore moins mentionnées les excellentes capacités d'élimination de l'Al 3+ par les reins, comme l'a montré autrefois la survenue d'encéphalopathies chez les malades hémodialysés insuffisants rénaux chroniques en raison, essentiellement, de la présence d'aluminium dans les eaux de dialyse. Il a été montré en 1976 [3] que cette pathologie particulière avait pour origine un excès d'Al 3+ accumulé au niveau du cerveau : en l'absence d'élimination du fait d'une fonction rénale défaillante, le métal était retenu dans l'organisme. Après greffe de rein et restauration des fonctions excrétoires, l'encéphalopathie régressait spontanément du fait de l'élimination urinaire du métal qui avait été stocké au niveau du cerveau. Chez les sujets présentant une fonction rénale normale, aucun cas de neurotoxicité lié à un traitement avec des sels d'aluminium ou même lors de leur ingestion accidentelle, n'a été rapporté à ce jour. En revanche, l'intoxication au métal consécutive à une exposition professionnelle est parfaitement connue par ses signes cliniques associés à des concentrations d'aluminium augmentées dans les milieux biologiques. • Il apparaît une affirmation péremptoire page 113 : « 850 g/dose de vaccin. . . n'est pas une dose d'innocuité ». Cette affirmation n'est pas démontrée scientifiquement. • Vaccins les plus souvent remboursés. Le résumé de l'article précise que : les vaccins les plus remboursés sont souvent ceux comportant la plus grande quantité d'aluminium, ''puis un peu plus loin''. . . mais trois exceptions existent », ce qui représente un commentaire tendancieux dans une publication qui se souhaite de rigueur scientifique. • Conclusion de l'article Dans leur conclusion, les auteurs font référence au rapport sur les adjuvants aluminiques publié par l'Académie nationale de pharmacie en 2016 [4] , en ces termes : « Au vu du manque de connaissances de la pharmacodynamie et de L'Académie nationale de pharmacie s'élève contre cette assertion. Elle tient à souligner qu'elle n'a jamais fait état d'une recherche négligée mais bien d'une recherche expérimentale comportant de nombreuses limites (manque de rigueur des protocoles expérimentaux, hétérogénéité des modèles utilisés, des paramètres choisis et de la cinétique des déterminations effectuées. . .) et d'une recherche épidémiologique comportant des biais. Elle tient à ce que les propos attribués à l'Académie soient remis dans leur contexte. Pour cette raison, nous rappelons les conclusions formulées par l'Académie dans son rapport de 2016 : L'Académie nationale de pharmacie : • reconnaît la souffrance endurée par les patients présentant une myofasciite à macrophages ; • a analysé de façon exhaustive l'ensemble des données disponibles à ce jour dans le domaine de la toxicologie de l'aluminium et de ses dérivés minéraux, chez l'Homme ; • a pris en compte l'ensemble des données concernant la lésion histologique de myofasciite à macrophages et les symptômes cliniques associés ; • souligne que l'utilisation d'un adjuvant est indispensable à l'efficacité d'un grand nombre de vaccins en renforçant l'immunité protectrice à l'égard de l'infection ciblée par la vaccination, tout en permettant de limiter la quantité d'antigène administrée ; • constate que les adjuvants aluminiques sont utilisés dans une majorité de vaccins commercialisés dans le monde et retenus par les Pharmacopées européenne et américaine ; • rappelle qu'il n'existe pas d'alternative à court terme aux adjuvants aluminiques, du fait que la sécurité d'autres adjuvants actuellement en développement n'est aujourd'hui pas démontrée ; • soutient la recherche concernant de nouveaux adjuvants ; • constate que, même si certaines manifestations cliniques sévères ont pu être associées à des injections vaccinales, aucun lien de causalité n'a pu être établi à ce jour avec les adjuvants aluminiques, d'autant que ces manifestations paraissent limitées dans le temps (non identifiées avant 1990 et semblant en extinction depuis 2012) et dans l'espace (la France a cumulé la quasi-totalité des cas décrits dans le monde) ; • est favorable à ce que des travaux expérimentaux rigoureux soient réalisés pour tenter d'évaluer la réalité de la responsabilité des adjuvants aluminiques dans les manifestations cliniques observées chez certains patients puisque, à ce jour, aucune étude épidémiologique n'a pu être conduite sans biais ; • souligne l'importance de prendre en compte le complexe antigène-adjuvant dans ces travaux expérimentaux. Mobilisée depuis toujours sur la prévention des maladies infectieuses et sur la sécurité des patients, l'Académie nationale de Pharmacie réaffirme avec force que le rapport bénéfice/risque est très en faveur de l'utilisation des adjuvants aluminiques et insiste sur l'apport majeur de la vaccination dans le domaine de la santé publique. Dans la conclusion de l'article précisant la nécessité de poursuivre les recherches sur les adjuvants aluminiques, il est également fait référence à une publication de l'OMS [19] wer7929.pdf, (n.d. L'Académie nationale de pharmacie considère que cet article, dont des éléments de rédaction instaurent des doutes sur la sécurité des vaccins contenant des adjuvants aluminiques, va à l'encontre de toutes les recommandations émises notamment par l'Académie nationale de Pharmacie qui a, sans relâche, favorisé la politique vaccinale au service de la santé publique. Au moment où l'attente urgente d'un vaccin contre le COVID 19 et le VIH est mondiale, l'Académie nationale de pharmacie rappelle que, selon l'OMS, la vaccination permet actuellement d'éviter, toutes classes d'âge confondues, environ 2,5 millions de décès par an liés à la diphtérie, au tétanos, à la coqueluche et à la rougeole. L'auteur déclare ne pas avoir de liens d'intérêts. Exposition à l'aluminium vaccinal en France en 2018 Évaluation des risques sanitaires liés à l'exposition de la population française à l'aluminium Agence française de sécurité sanitaire des aliments, Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé The dialysis encephalopathy syndrome. Possible aluminium intoxication Académie nationale de Pharmacie « Les adjuvants aluminiques : le point en