key: cord-0051169-yntf4qyy authors: Noto, René title: Ce qu’il faut savoir sur les principales épidémies et pandémies date: 2020-10-06 journal: nan DOI: 10.1016/j.pxur.2020.08.006 sha: 1869562946b29a2fa8b7d5fa6d71ee77b0553a67 doc_id: 51169 cord_uid: yntf4qyy nan La pandémie virale actuelle confirme le fait que le risque infectieux est un risque naturel lié à la vie. L'homme partage le risque infectieux (et parasitaire) avec tout le monde du vivant, du monde végétal au monde animal, avec la plupart des vertébrés, mammifères en particulier (concept de zoonose). L'histoire des civilisations connues par les fouilles archéologiques montre à l'évidence l'existence de maladies infectieuses et cette histoire est jalonnée par ces risques infectieux sans pour autant que l'on puisse avoir des informations précises sur le contexte épidémique de l'époque [1] . Ce sont le plus souvent des données individuelles plus que collectives et sans justifications rationnelles ou scientifiques. Deux exemples pour expliquer la mort d'Alexandre le Grand et celle de Louis IX (ou Saint Louis). Celle d'Alexandre le Grand, survenue le 13 juin 323 avant notre ère, aurait été provoquée par une encéphalite liée au virus du Nil sans que l'on puisse savoir si d'autres personnes avaient été atteintes simultanément, comme cela aurait été normal au sein d'une collectivité [2] . Pour d'autres auteurs, Alexandre le Grand serait mort des suites d'un syndrome de Guillain-Barré apparu après une infection par Campylobacter pylori [3] . La mort de Louis IX à Tunis, le 25 août 1270, au cours de la 8 e croisade, a été attribuée d'abord à la peste, puis au typhus et tout récemment des études ont montré que sa mort serait due au scorbut [4, 5] . Il faudra attendre le début du Moyen-Âge pour avoir quelques informations mais essentiellement factuelles [6, 7] . Un autre exemple est fourni par les événements survenus à Saint Pétersbourg (Russie) lors de l'épidémie de choléra de 1830 (dont la transmission se fait essentiellement par l'eau et les aliments souillés). Des mesures de confinement, d'arrêt de transports de toutes marchandises, entraînèrent dans différentes parties de la Russie et en particulier à Saint Pétersbourg, des émeutes. L'armée est intervenue et a tiré sur les manifestants avec un bilan de plus de 3000 morts, les mêmes événements se sont passés également à Sébastopol [8] . C'est au XIX e siècle, avec Louis Pasteur, mais aussi Robert Koch et la mise en évidence physique des bactéries pathogènes que l'on a pu commencer à comprendre la cinétique des épidémies et des pandémies. Connue depuis la plus haute antiquité (des stigmates de variole furent découverts sur des momies égyptiennes au XIX e siècle) on retrouve des traces de différentes épidémies de variole, toujours très meurtrières, dans tous les récits. La variole fut la première des maladies infectieuses responsables de grandes épidémies à avoir bénéficié très tôt d'une protection vaccinale de découverte empirique. Ce fut aussi la première maladie infectieuse, très contagieuse, à avoir était éradiquée grâce à la pratique de campagnes de vaccinations massives. Il faut rappeler que la variole est une maladie strictement humaine sans aucun réservoir animal. Contrairement aux données habituellement admises, la première protection vaccinale n'a pas été réalisée par Jenner. Ce fut lady Montagu (1689-1762), sorte d'intellectuelle aventurière, qui au cours de son séjour à Constantinople (épouse du consul d'Angleterre), rapporta en Angleterre le principe de la variolisation pratiquée depuis le XV e siècle en Chine pour protéger les populations et en particulier les jeunes enfants. Ce principe consistait à frotter sur la peau de ces enfants, préalablement un peu irritée par des frictions mécaniques, des pustules prises sur les malades varioleux. Ces enfants développaient alors une maladie relativement bénigne qui leur conférait une protection définitive contre la variole. Lady Montagu fit le récit de ces découvertes dans « les Lettres turques » qui furent publiées après sa mort, mais elle fit part également de ses découvertes dans plusieurs autres récits et parvint à introduire ce procédé en Angleterre vers 1717 [9, 10] . Malgré une opposition importante, elle arriva à convaincre la famille royale anglaise de l'intérêt de ce procédé pour protéger les jeunes enfants royaux. Il fut adopté, après une expérimentation réalisée sur des prisonniers en échange de leur liberté, par une grande partie de la noblesse anglaise, malgré des influenza, mot d'origine italienne traduit l'influence du monde extérieur formé par les astres, les ambiances extérieures froides en particulier. Ce qui reflète la part de la superstition et de l'absence de réflexion scientifique. L'identification d'un virus est due à Dujarric de la Rivière (institut Pasteur de Paris, 1918) [42-44]. La grippe est une maladie infectieuse fréquente et contagieuse causée par des virus à ARN de la famille des orthomyxoviridés. Plusieurs virus ont été identifiés dans le milieu du XX e siècle, les virus de la grippe A, de la grippe B, de la grippe C et de la grippe D. Ce sont des virus du type A qui sont les plus fréquemment responsables de ces épisodes épidémiques. Leur particularité est de posséder deux types d'antigènes de surface : les l'hémagglutinine (H1 à H18) et les neuraminidases (N1 à N11). Cette répartition (18 Â 11) offre 198 combinaisons possibles. Chez l'homme, ce sont essentiellement des virus du type H1, H2, H3, et N1 et N2 qui sont responsables des grippes humaines saisonnières, dont les tableaux cliniques sont actuellement parfaitement identifiés. Quelques épisodes de grippe à virus B sont également signalés. Il faut signaler que certaines formes de grippe aviaire peuvent franchir la barrière des espèces et atteindre l'homme, c'est le cas de la souche H5N1. À côté des grandes épidémies, il faut prendre en compte les épisodes de grippe dite saisonnière qui surviennent dans les pays de l'hémisphère nord de novembre à mars-avril de l'année suivante et qui sont souvent assez meurtrières. L'étude épidémiologique de cette grippe saisonnière est réalisée à la fois par les données la médecine ambulatoire (consultation) et la médecine hospitalière (Tableau VI). [52] . La gestion des épidémies, et a fortiori des pandémies, (surtout en l'absence de vaccin) nécessite une étroite collaboration entre les différentes formes de pratique de la médecine, médecine ambulatoire, médecine d'urgence préhospitalière, médecine hospitalière et justifie une préparation des personnels de santé, une gestion rigoureuse des matériels et surtout une application stricte des méthodes de prévention. Cette gestion n'est pas seulement logistique, elle doit comporter une part importante d'anticipation des risques. Les dernières pandémies et épidémies de grippe sont significatives : chaque année le risque grippal est anticipé par la préparation d'un vaccin. Malgré son existence, on constate encore en France comme dans d'autres pays étrangers, un blocage psychologique à la réalisation de vaccination préventive. De ce fait en France comme à l'étranger, la mortalité de la grippe saisonnière est importante en particulier parmi la population âgée plus vulnérable et en dépit de la gratuité du vaccin. Depuis quelques années, on assiste à des épidémies liées à des coronavirus : le SRAS avec un mois d'épidémie mondiale en 2003, avait été l'occasion pour l'OMS d'alerter l'opinion mondiale sur la situation de cette épidémie et de donner des leçons à tirer pour l'avenir immédiat [53] . Les tableaux cliniques des pneumopathies liées à des coronavirus ne diffèrent guère des tableaux cliniques de la grippe, qu'elle soit saisonnière ou épidémique. L'histoire des pathologies infectieuses en Chine a montré que depuis quelques années, avant l'épidémie actuelle, des épisodes de pneumopathies pseudogrippales étaient survenus dans différentes régions du pays [53] . Le diagnostic différentiel repose donc essentiellement sur une attitude d'anticipation et de recherche de formes virales particulières et nouvelles possibles. Déclaration de liens d'intérêts L'auteur déclare ne pas avoir de liens d'intérêts Alexander the Great and West Nile Virus Encephalitis Did Alexander the Great Die From Guillain -Barré Syndrom?In: The Ancient History Bulletin The Mandible of Saint-Louis (1270 AD): retrospective diagnosis and circumstances of death Les lettres turques de Lady Mary Wortley Montaigu. Revue de la Société d'études anglo-américaines des XVII e et XVIII e siècles, 16 Histoire des vaccinations The Papers of Col Les effets de la vaccination antivariolique en Suède : protection des enfants et menace nouvelle pour les adultes PDF; jsessionid=8EB8F1C17D6903EFE604D07442639D92? sequence=1 Histoire de la peste Médecine et maladies infectieuses Le typhus épidémique en Afrique tropicale Epidemic typhus risk in Rwandan refugee camps = Risque d'épidémie de typhus dans les camps de réfugiés rwandais Severe acute respiratory syndrome coronavirus as an agent of emerging and reemerging infection