key: cord-0252280-9ghh8uvf authors: Kammoun, Ikram; Sghaier, Ahmed; Bennour, Emna; Aroussi, Lobna; Ellouze, Morsi; Arfaoui, Jaweher; Ajra, Zeineb; Halima, Ben; Addad, Faouzi; Marrakchi, Sonia; Kachboura, Salem title: L’impact de la pandémie du COVID-19 sur la gestion des patients sous anti vitamine K date: 2021-03-01 journal: Tunis Med DOI: nan sha: ca6a834b9fcd13334a38ebd6297e3cc4ad392cd9 doc_id: 252280 cord_uid: 9ghh8uvf INTRODUCTION: Since the first case detected, all the attention of the medical community has focused on the management of patients with COVID-19. This pandemic has indeed influenced our healthcare system aiming at a minimum of contact between patients and healthcare professionals. We therefore considered it's important to evaluate the outcome and the management of patients under vitamin K antagonists (VKA) during the first lockdown period of the COVID 19 pandemic. METHODS: This is a retrospective, single-center descriptive study including 100 patients on VKA. The data was collected from the files and interviews of patients hospitalized at the Ariana cardiology department or ambulatory outpatient or contacted by telephone during the month of August 2020. RESULTS: The population was predominantly female (55%) with an average age of 61.59 years. 58% of patients did not know their target international normalized ratio (INR). During lockdown period, 49% of patients had an INR check. 71.7% of blood samples were taken in a private laboratory and 27.3% in another nearby public structure. To adjust their treatment, 20% of patients called their treating physicians, 31% saw another physician and 49% adjusted the doses on their own. After reopening, 54% of patients did not visit the hospital for one month. At the time of the first medical contact, 57% of the INRs were in the therapeutic zone. There is a significant relationship between therapeutic education and the regularity of the INR control in lockdown (p = 0.01) and between the regularity of the INR control and an INR after lockdown in a therapeutic zone (p = 0.000). CONCLUSION: The COVID-19 pandemic has negatively given-Namesed the quality of care of patients on VKA, particularly in the absence of therapeutic education. The management of these patients during this pandemic had to be adjusted. KEY WORDS: Anticoagulation, vitamin K antagonists, COVID-19, lockdown Introduction : depuis le premier cas détecté, toute l'attention de la communauté médicale s'est concentrée sur la prise en charge des patients atteints de COVID-19. Cette pandémie a en effet influencé notre système de soins visant un minimum de contact entre les patients et les professionnels de santé. Nous avons jugé alors important de décrire l'état des lieux des patients cardiaques sous anti-vitamines K (AVK) durant la période de confinement de la première vague. Méthodes : Il s'agit d'une étude descriptive rétrospective et monocentrique incluant 100 patients sous AVK. Les données ont été recueillies à partir des dossiers et de l'interrogatoire des patients hospitalisés au service de cardiologie de l'Ariana ou arrivant à la consultation externe ou contactés par téléphone durant le mois d'Aout 2020. Résultats : La population était majoritairement féminine (55%) avec un âge moyen de 61,59 ans. 58% Face à ce fléau, toute l'attention de la communauté médicale nationale comme mondiale, s'est concentrée sur la prise en charge des patients atteints de COVID-19. L'objectif de notre travail était de décrire l'état des lieux des patients cardiaques sous anti-vitamines K (AVK) durant la période de confinement de la première vague. Les données épidémiologiques, cliniques et paracliniques ont été recueillies à partir des dossiers et de l'interrogatoire des patients hospitalisés au service de cardiologie ou arrivant à la consultation externe ou contactés par téléphone durant le mois d'Aout 2020. Les données recueillies étaient : l'âge, la pathologie indiquant le traitement anticoagulant, l'ancienneté de la mise sous AVK, la connaissance du rapport normalisé international (INR) cible par le patient, la régularité du contrôle INR en période de confinement et la raison de son absence, le cas échéant, les accidents hémorragiques (mineurs et majeurs) et thromboemboliques notés. Un contrôle régulier est défini chez les patients débutant un traitement par AVK, la nécessité des contrôles fréquents (au moins deux à trois fois par semaine) jusqu'à la normalisation de l'INR (4) sinon, un contrôle par mois (4, 5) . Notre étude a montré la réticence de nos patients à faire leurs consultations et à contrôler leur INR. 51% des patients, néanmoins, ont préféré un contact téléphonique avec le médecin. Cette mesure est particulièrement encouragée. Comme chez nos patients, la stratégie de distanciation sociale adoptée pour faire face à la pandémie du coronavirus a eu un impact négatif sur la continuité des soins aux patients atteints de maladies chroniques (6, 7) . Les patients diabétiques, insuffisants respiratoires et cardiaques nécessitent des contrôles périodiques pour éviter une décompensation aigue (8) . Un sousgroupe particulier de patients est celui qui reçoit une anticoagulation orale avec les AVK car ces patients ont besoin d'une surveillance INR régulière (9). L'éducation thérapeutique s'avère nécessaire chez ces patients pour pouvoir ajuster le traitement et pour éviter la contamination virale au contact du personnel. Une réorganisation des cliniques d'anticoagulation a été entamée en Italie (10), et un algorithme de prise en charge des patients sous AVK a été proposé par les sociétés savantes canadiennes (11). A la lumière des résultats de notre étude et à partir des données publiées (10,11), nous encourageons particulièrement les mesures suivantes : Toutes les prescriptions thérapeutiques d'AVK doivent être reconsidérées pour réduire autant que possible le nombre de contrôle INR. Avec l'entrée sur le marché tunisien des anticoagulants oraux directs (AOD), il faut penser à les prescrire chez tout patient pour lequel le traitement par AVK est indiqué de manière appropriée. En effet, les AOD ne nécessitent pas un contrôle biologique, et sont plus pratiques pour les cliniciens et les patients au milieu de cette pandémie (12). Ils sont aussi dotés d'une sensibilité diminuée aux interactions alimentaires et médicamenteuses. Par contre, il faut s'assurer des circonstances spécifiques du patient, telles que l'accessibilité financière (vue que la thérapie par AVK est beaucoup moins chère que les AOD) et la non adhérence au traitement (car les AOD ont une courte demi-vie et peuvent facilement laisser le patient mal anticoagulé). Les patients sous AVK doivent être bien éduqués et doivent être évalués pour la possibilité d'autogestion ou d'autoévaluation. Notre série montre que les patients qui connaissaient leur INR cible étaient plus impliqués dans le contrôle INR et avaient plus de chance d'avoir un INR en zone thérapeutique. L'autogestion implique l'auto-évaluation des patients de leur INR, avec un ajustement / maintien de la dose suivant un schéma dose-INR prédéterminé. L'auto-surveillance nécessite que les patients appellent leur médecin pour un ajustement de la dose appropriée. L'implication du médecin traitant est donc primordiale, différents moyens de communications doivent être mis à la disposition des patients (téléphone, e-mail..). La surveillance habituelle chez le médecin traitant doit être maintenue pour les patients incapables d'auto-surveiller l'INR. Les patients débutant un traitement par AVK nécessitent des contrôles fréquents. Cependant, il peut y avoir une souspopulation de patients chez lesquels l'intervalle entre les tests INR peut être encore allongé. Les recommandations britanniques suggèrent d'étendre l'intervalle entre les contrôles INR à une durée ≥ 8 semaines chez les patients dont l'anticoagulation est stable sous AVK avec un temps passé dans la fourchette thérapeutique (TTR)> 60% et à 10 semaines chez les patients atteignant un TTR> 80% (14) . Lorsque des intervalles plus longs entre les contrôles sont demandés, les patients doivent avoir facilement accès à un appel téléphonique avec leurs médecins, si jamais de nouveaux problèmes cliniques surviennent. Notre étude confirme l'impact négatif de la pandémie du COVID-19 sur la qualité de soins des patients sous AVK, particulièrement en l'absence d'éducation thérapeutique. La nécessité de respecter les règles de distanciation sociale ou du confinement ne devrait pas affecter la qualité et la sécurité du traitement anticoagulant. Par conséquent, nous incitons vivement le personnel médical à s'assurer que les patients sous AVK soient correctement pris en charge malgré la crise du COVID-19, en mettant en oeuvre la télémédecine. A novel coronavirus from patients with pneumonia in China An interactive web-based dashboard to track COVID-19 in real-time COVID-19: lessons from SARS and MERS Pharmacology and management of the vitamin K antagonists: American College of Chest Physicians Evidence-Based Clinical Practice Guidelines (8th Edition) Reexamining the recommended follow-up interval after obtaining an in-range international normalized ratio value: results from the Veterans Affairs study to improve anticoagulation The effect of control strategies to reduce social mixing on outcomes of the COVID-19 epidemic in Wuhan, China: a modelling study How poorer countries are scrambling to prevent a coronavirus disaster Preventing cancer, cardiovascular disease, and diabetes: a common agenda for theAmerican Cancer Society, the American Diabetes Association, and the American Heart Association The international normalized ratio (INR) for monitoring warfarin therapy: reliability and relation to other monitoring methods Managing anticoagulation in the COVID-19 era between lockdown and reopening phases Comparison of the efficacy and safety of new oral anticoagulants with warfarin in patients with atrial fibrillation: a meta-analysis of randomized trials Low-molecular-weight heparins: an overview of their pharmacodynamics, pharmacokinetics and metabolism in humans Anticoagulation during Covid-19