key: cord-0693955-99rxla88 authors: Philippe, K.; Chabanet, C.; Issanchou, S.; Monnery-Patris, S. title: Les habitudes alimentaires des familles françaises pendant le confinement lié au COVID-19 : (comment) ont-elles changé ? date: 2021-04-30 journal: Nutrition Clinique et Métabolisme DOI: 10.1016/j.nupar.2021.01.014 sha: 684dc7ec9381db9f925e119b5af10e1cd28de950 doc_id: 693955 cord_uid: 99rxla88 Introduction et but de l’étude La pandémie liée au COVID-19 a conduit la France à imposer un confinement strict, affectant les habitudes des familles dans de nombreux domaines. Cette étude visait à évaluer les changements possibles dans les comportements alimentaires des enfants, les pratiques éducatives parentales en matière d’alimentation et les motivations d’achat des aliments, pendant le confinement par rapport à la période avant confinement. Matériel et méthodes Pendant le confinement, les parents de 498 enfants âgés de 3 à 12 ans (238 garçons ; M =7,32 ; ET =2,27) ont répondu à une enquête nationale en ligne comprenant les items issus de questionnaires validés (ex. CEDQ, CEBQ, HomeSTEAD). Ils ont décrit leur situation et celle de l’enfant pendant le confinement, et rétrospectivement sur la période le précédant (volet quantitatif). L’enquête comprenait aussi trois questions ouvertes (volet qualitatif) pour lesquelles les parents pouvaient partager leurs expériences positives et négatives concernant l’alimentation familiale durant cette période, et ce qu’ils aimeraient maintenir au-delà. Résultats et analyse statistique Dans le volet quantitatif de l’étude, de nombreux parents ont signalé des changements dans les comportements alimentaires des enfants (60 %), dans les pratiques éducatives (65 %) et dans les motivations d’achat des aliments (85 %). Lorsque des changements étaient décrits, l’appétit de l’enfant, le plaisir à manger, la « réactivité aux aliments », le « manger émotionnel » et la fréquence des collations augmentaient. Aussi, 53 % des parents rapportaient une augmentation du niveau d’ennui de leur enfant. L’ennui accru des enfants prédisait de manière significative une augmentation de la « réactivité aux aliments » et de la fréquence des collations entre les repas. Lorsque les parents ont changé leurs pratiques, ils sont devenus plus permissifs : moins de règles, plus d’apaisement avec la nourriture (« soothing with food »), plus d’autonomie de l’enfant dans le choix des aliments à consommer, dans les quantités consommées, et du lieu de consommation. Les parents achetaient plus fréquemment des aliments « plaisir » et durables, préparaient plus de repas « faits maison » et cuisinaient davantage avec l’enfant. Ces changements des pratiques et motivations des parents étaient expliqués par le niveau d’étude, la situation professionnelle et financière et l’augmentation du niveau de stress. Les analyses du volet qualitatif révèlent, sur le versant vécu positivement, une réappropriation de l’alimentation tant sur la qualité des aliments choisis (locaux, frais…) que sur les pratiques (importance du « fait-maison », de la transmission…), et un plaisir affirmé de cuisiner ensemble et de partager les repas. Sur le versant négatif, les parents soulignent la surcharge imposée par la fréquence des repas à préparer, le stress et la surconsommation. Conclusion Le confinement a entraîné des changements notables dans les habitudes alimentaires des familles : les comportements et pratiques sont devenus plus centrés sur l’enfant, et plus axés sur les valeurs de plaisir, de commensalité et de durabilité. étudié l'impact du microbiote sur la SUMOylation, une modification post-traductionnelle similaire à l'ubiquitination et jouant un rôle important dans l'homéostasie intestinale. La SUMOylation consiste en la fixation réversible d'un peptide nommé SUMO (pour Small Ubiquitin-like MOdifier) sur des protéines cibles. L'impact potentiel des bactéries du microbiote sur cette modification reste à l'heure actuelle inconnu. Matériel et méthodes Deux lignées de cellules épithéliales de l'intestin (Caco-2 et T84) ont été co-incubées in vitro avec divers métabolites bactériens du microbiote. Nous avons évalué l'effet de ces métabolites, d'une part, sur le profil global de SUMOylation des cellules intestinales et sur l'expression des enzymes de la machinerie de SUMOylation, et d'autre part, sur la réponse inflammatoire de ces cellules en quantifiant l'expression de cytokines pro-inflammatoires et la translocation nucléaire du facteur NF-kB. Résultats et analyse statistique Nous avons identifié deux métabolites bactériens induisant une augmentation significative de la SUMOylation des protéines intestinales dans les lignées cellulaires Caco-2 et T84. Ces métabolites induisent une inactivation des déSUMOylases (des enzymes impliquées dans la déconjugaison de SUMO), ce qui perturbe l'équilibre dynamique SUMOylation/déSUMOylation dans les cellules intestinales. Nous avons pu montrer que l'hyperSUMOylation induite par ces métabolites bactériens était bloquée par différents inhibiteurs du stress oxydatif. L'activité des déSUMOylases étant sensible à l'équilibre rédox de la cellule, ceci indique que l'inactivation des déSUMOylases est probablement due à un stress oxydatif induit par ces métabolites bactériens. Afin de déterminer les conséquences fonctionnelles de cette hyperSUMOylation, nous nous sommes focalisés sur la voie de signalisation NF-kB, qui joue un rôle essentiel dans l'inflammation, et qui est connue pour être régulée par la SUMOylation. Nous avons pu montrer que ces métabolites bactériens bloquent la translocation nucléaire du facteur NF-kB en réponse au TNFalpha et l'expression de cytokines pro-inflammatoires comme l'IL8. Ceci suggère une inactivation de la voie NF-kB et donc un effet potentiellement anti-inflammatoire de ces métabolites. Conclusion Nos travaux montrent pour la première fois que des métabolites produits par les bactéries du microbiote intestinal peuvent réguler la SUMOylation des protéines des cellules épithéliales intestinales via une probable modulation du stress oxydant. Ce nouveau mécanisme de régulation de la physiologie intestinale par le microbiote ouvre la voie à une potentielle utilisation de ces métabolites, seuls ou associés à des nutriments modulant le stress oxydant, dans le traitement de l'inflammation intestinale. Introduction et but de l'étude Afin de limiter la propagation de la COVID-19, le gouvernement franç ais a imposé un confinement à la population entre les 17 mars et 10 mai 2020. Ce changement radical des conditions de vie a pu modifier les habitudes de consom-mation alimentaire. Nous avons étudié les modifications de critères de choix alimentaires et de qualité nutritionnelle de l'alimentation entre avant et pendant le confinement, afin de décrire dans quelle mesure l'évolution des critères de choix alimentaires pouvaient prédire les changements de qualité nutritionnelle. Matériel et méthodes Au moyen de questionnaires en ligne, 938 adultes (736 femmes) ont rétrospectivement reporté leurs consommations et leurs critères de choix alimentaires durant le mois ayant précédé le confinement et le premier mois du confinement. Les consommations alimentaires étaient mesurées à l'aide d'un questionnaire de fréquence alimentaire incluant 110 aliments, 12 boissons non-alcoolisées et 4 boissons alcoolisées. La qualité nutritionnelle de l'alimentation avant et pendant le confinement a été estimée selon son adéquation aux recommandations du PNNS 2017 grâce au calcul du score PNNS-GS2, de −17 à 11,5. Par ailleurs, pour chacune des périodes considérées, les participants ont indiqué l'importance de neuf critères pour leurs choix alimentaires sur une échelle de 1 à 4 : santé, praticité, sensorialité, naturel, éthique, contrôle du poids, humeur, familiarité et prix. Résultats et analyse statistique En moyenne, la qualité nutritionnelle de l'alimentation s'est détériorée durant le premier mois de confinement comparé au mois précédent (−0,32 ± 2,28 ; p < 0,001), avec une augmentation de la consommation de charcuteries, d'aliments sucrés, de boissons sucrées et alcoolisées. L'importance de chaque critère de choix a également évolué : baisse pour la praticité, la familiarité et le prix, augmentation pour l'humeur, le contrôle du poids, la santé, l'éthique, le naturel et la sensorialité. Une augmentation de l'importance du critère « contrôle du poids » était associée à une amélioration de la qualité nutritionnelle (␤ = 0,89 ; p < 0,001), tandis qu'une augmentation de l'importance du critère « humeur » était associée à une détérioration de la qualité nutritionnelle (␤ = −0,43 ; p = 0,021). L'évolution des autres critères n'était pas associée à une modification de la qualité nutritionnelle. Conclusion La période de confinement en France s'est traduite par une baisse moyenne de la qualité nutritionnelle de l'alimentation, en partie expliquée par une augmentation de l'importance du critère « humeur » dans les choix alimentaires. Manger aurait donc été un moyen de se remonter le moral durant cette période, au détriment de la qualité nutritionnelle. Cependant, ceux qui ont cherché à mieux contrôler leur poids durant cette période ont amélioré la qualité nutritionnelle de leur alimentation. De plus, l'importance accrue des valeurs santé, éthique et naturel de l'alimentation démontre un intérêt grandissant pour une alimentation durable. De futures recherches permettront d'étudier si ces changements restent stables dans le temps. Introduction et but de l'étude La pandémie liée au COVID-19 a conduit la France à imposer un confinement strict, affectant les habitudes des familles dans de nombreux domaines. Cette étude visait à évaluer les changements possibles dans les comportements alimentaires des enfants, les pratiques éducatives parentales en matière d'alimentation et les motivations d'achat des aliments, pendant le confinement par rapport à la période avant confinement. Matériel et méthodes Pendant le confinement, les parents de 498 enfants âgés de 3 à 12 ans (238 garç ons ; M = 7,32 ; ET = 2,27) ont répondu à une enquête nationale en ligne comprenant les items issus de questionnaires validés (ex. CEDQ, CEBQ, HomeSTEAD). Ils ont décrit leur situation et celle de l'enfant pendant le confinement, et rétrospectivement sur la période le précédant (volet quantitatif). L'enquête comprenait aussi trois questions ouvertes (volet qualitatif) pour lesquelles les parents pouvaient partager leurs expériences positives et négatives concernant l'alimentation familiale durant cette période, et ce qu'ils aimeraient maintenir au-delà. Résultats et analyse statistique Dans le volet quantitatif de l'étude, de nombreux parents ont signalé des changements dans les comportements alimentaires des enfants (60 %), dans les pratiques éducatives (65 %) et dans les motivations d'achat des aliments (85 %). Lorsque des changements étaient décrits, l'appétit de l'enfant, le plaisir à manger, la « réactivité aux aliments », le « manger émotionnel » et la fréquence des collations augmentaient. Aussi, 53 % des parents rapportaient une augmentation du niveau d'ennui de leur enfant. L'ennui accru des enfants prédisait de manière significative une augmentation de la « réactivité aux aliments » et de la fréquence des collations entre les repas. Lorsque les parents ont changé leurs pratiques, ils sont devenus plus permissifs : moins de règles, plus d'apaisement avec la nourriture (« soothing with food »), plus d'autonomie de l'enfant dans le choix des aliments à consommer, dans les quantités consommées, et du lieu de consommation. Les parents achetaient plus fréquemment des aliments « plaisir » et durables, préparaient plus de repas « faits maison » et cuisinaient davantage avec l'enfant. Ces changements des pratiques et motivations des parents étaient expliqués par le niveau d'étude, la situation professionnelle et financière et l'augmentation du niveau de stress. Les analyses du volet qualitatif révèlent, sur le versant vécu positivement, une réappropriation de l'alimentation tant sur la qualité des aliments choisis (locaux, frais. . .) que sur les pratiques (importance du « fait-maison », de la transmission. . .), et un plaisir affirmé de cuisiner ensemble et de partager les repas. Sur le versant négatif, les parents soulignent la surcharge imposée par la fréquence des repas à préparer, le stress et la surconsommation. Conclusion Le confinement a entraîné des changements notables dans les habitudes alimentaires des familles : les comportements et pratiques sont devenus plus centrés sur l'enfant, et plus axés sur les valeurs de plaisir, de commensalité et de durabilité. Remerciements Ce travail est conduit dans le cadre du projet EDU-LIA financé par le programme de recherche Horizon 2020 de l'Union européenne (accord de subvention Marie Skłodowska-Curie No. 764985). https://doi.org/10.1016/j.nupar.2021.01.014 Introduction et but de l'étude L'infection par le SARS-Cov2 (COVID-19) s'associe à un risque majeur de dénutrition. Cependant, les données nutritionnelles chez les patients atteints de COVID-19 sont limitées. Nos objectifs étaient : -d'évaluer la prévalence de la dénutrition chez les patients hospitalisés pour COVID-19 à j0 puis à j30 post-hospitalisation ; -d'étudier les liens entre dénutrition et gravité de la maladie à l'admission ; -d'étudier l'impact de la dénutrition sur une évolution défavorable de la maladie (transfert vers une unité de soins intensifs (USI) ou décès) ; -d'évaluer l'impact d'une prise en charge nutritionnelle précoce. Matériel et méthodes Tous les patients hospitalisés pour COVID-19 dans le service de médecine interne du CHU Pitié-Salpêtrière ont été inclus du 21 mars au 24 avril 2020 (n = 114, 60,5 % d'hommes, âge : 59,9 ± 15,9 ans) . L'état nutritionnel de ces patients a été défini en utilisant les critères de la Haute Autorité de santé (HAS) 2019. Les caractéristiques cliniques, radiologiques et biologiques des patients atteints de COVID-19 ont été comparées en fonction de leur statut nutritionnel. Une régression logistique a été utilisée pour évaluer les associations entre les paramètres nutritionnels et l'évolution défavorable de la maladie. Une prise en charge nutritionnelle précoce selon la perte de poids et d'appétit des patients (consistant à une alimentation enrichie, une prévention du syndrome de renutrition inappropriée, des compléments nutritionnels oraux CNO et/ou une nutrition entérale NE), a été mise en place dès l'admission. À j30 post-hospitalisation, les données nutritionnelles cliniques, biologiques, anthropométriques, ont été collectées afin d'étudier l'évolution de l'état nutritionnel. Résultats et analyse statistique La prévalence globale de la dénutrition à j0 était de 44,6 % (14,2 % de dénutrition modérée, 30,4 % de dénutrition sévère). Celle-ci atteignait 66,7 % chez les patients provenant d'un service de réanimation. Une hypoalbuminémie initiale était associée à un risque plus élevé de transfert en unité de soins intensifs (pour 10 g/L d'albumine, OR [IC95 %] : 0,31 [0,1 ; 0,7] ; p < 0,01) et ce, indépendamment de l'âge et de la CRP. Après prise en charge nutritionnelle (69 % de CNO et 2,6 % de NE), la prévalence de la dénutrition à j30 post-hospitalisation était de 20,6 % (15,2 % de dénutrition modérée et 5,4 % de dénutrition sévère). À j30, on observait une masse musculaire basse selon impédancemétrie et une fonction musculaire altérée selon Handgrip chez 29,3 % des patients par rapport aux normes HAS. Conclusion La COVID-19 en service de médecine est associée à une forte prévalence de la dénutrition, encore plus marquée chez les patients provenant d'une USI. L'hypoalbuminémie à l'admission est associée à une évolution défavorable de la maladie, et ce indépendamment de la CRP et de l'âge. Un dépistage et une prise en charge nutritionnelle globale est possible (malgré les difficultés de recueil de données anthropométriques et de mise en place de la stratégie nutritionnelle liées aux mesures barrière), nécessaire et efficace chez ces patients, de manière précoce, ainsi que dans le suivi. Déclaration de liens d'intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d'intérêts. https://doi.org/10.1016/j.nupar.2021.01.015 Adresse e-mail : dbedock@hotmail.fr (D. Bedock)