key: cord-0741628-jy0w2ige authors: Cavée, L; Kaltenbach, G. title: Epidémiologie de la Covid-19, focus sur le pôle de gériatrie des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg date: 2021-06-09 journal: nan DOI: 10.1016/j.npg.2021.05.008 sha: 3a29684ce99a3d9e6230f99e4cb6a97724eac8f5 doc_id: 741628 cord_uid: jy0w2ige In this article, the authors provide a synthetic overview on Covid-19 epidemiology. This disease has been the cause of a worldwide pandemic since it appeared in December 2019. The article sets out to discuss the case of elderly people, more particularly affected because age over 65 and comorbidities are known to be risk factors for developing a severe illness. In France, elderly people account for 90 % of COVID deaths. This article also focuses more particularly on the situation in Strasbourg University Hospital geriatrics department. During the first epidemic wave, mortality was 35 % in short-term geriatric department and 25 % in long-term facilities. After 100 000 deaths in France, hopes are high that we have the epidemic under control thanks to the vaccination strategy. Dans cet article, les auteurs proposent une synthèse concernant l'épidémiologie de la Covid- 19 , maladie responsable d'une pandémie mondiale depuis son émergence en décembre 2019. L'objectif est d'évoquer les personnes âgées, particulièrement impactées, étant donné que l'âge supérieur à 65 ans et les comorbidités sont des facteurs de risque de formes graves. En France, 90 % des décès ont touché la population âgée. Il s'agit également de faire un focus sur la situation du pôle de gériatrie des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg où, lors de la première vague épidémique, la mortalité a été de 35 % en gériatrie aiguë et de 25 % en USLD. Après la survenue de 100 000 décès en France, l'espoir est grand de contrôler l'épidémie grâce à la stratégie vaccinale. In this article, the authors provide a synthetic overview on Covid-19 epidemiology. This disease has been the cause of a worldwide pandemic since it appeared in December 2019. The article sets out to discuss the case of elderly people, more particularly affected because age over 65 and comorbidities are known to be risk factors for developing a severe illness. In France, elderly people account for 90 % of COVID deaths. This article also focuses more particularly on the situation in Strasbourg University Hospital geriatrics department. During the first epidemic wave, mortality was 35 % in short-term geriatric department and 25 % in long-term facilities. After 100 000 deaths in France, hopes are high that we have the epidemic under control thanks to the vaccination strategy. rapidement devenus insuffisants pour contrôler l'extension de l'épidémie, la décision d'un confinement de la population est prise le 9 mars [5] . Dès fin janvier, 3 cas importés de la région de Wuhan sont déclarés en France, à l'instar des autres pays concernés, la prise en charge initiale consiste dans l'isolement des cas et le traçage des contacts. En février, nous assistons à l'apparition de foyers épidémiques localisés, par exemple en Haute-Savoie, et des mesures sont progressivement prises pour sensibiliser la population à la distanciation sociale et limiter les rassemblements [6] . Les indicateurs épidémiologiques de suivi sont multiples [19] : le taux d'incidence pour 100 000 habitants sur une période donnée, le taux de positivité des tests virologiques, et le Le nombre de cas a été sous-estimé de façon globale du fait de multiples facteurs : les formes asymptomatiques, le non-diagnostic de formes légères pour lesquelles les personnes n'ont pas consulté, les stratégies de diagnostic différentes d'un pays à l'autre (capacités de test, recommandations), les tests virologiques faux-négatifs, etc. Par exemple, en France, à la phase initiale, les patients pour lesquels le test diagnostique PCR était réalisé étaient seulement ceux présentant des formes graves et des indications d'hospitalisation [23] . Les études sérologiques sont intéressantes pour estimer le nombre total de personnes ayant eu un contact avec le virus et le taux de létalité de l'infection. Elles permettent également de déterminer les effets apportés par les interventions non pharmaceutiques pour la lutte contre l'épidémie et potentiellement d'estimer le degré d'immunité de la population (si la protection vis-à-vis du virus peut être corrélée à la sérologie). Dans une méta-analyse [24] effectuée fin 2020, il est constaté que la séroprévalence moyenne dans la population générale est de 8 % dans le monde, ce qui est très loin des chiffres espérés pour obtenir l'immunité collective. Chez les personnes de plus de 65 ans, elle est estimée à 2,6 %. En Europe [24] , en population générale, la séroprévalence est estimée à 4,7 %. En comparant la L'évolution sur le pôle est globalement semblable à celle constatée au niveau régional [30] et national. Notons qu'au printemps 2021, alors qu'il est question de « troisième vague » épidémique, le nombre d'hospitalisations de personnes âgées n'augmente pas, voire diminue, alors même qu'ils constituent la population à risque de formes graves [31] . C'est pourtant une nette augmentation qui est constatée chez les plus jeunes. Ceci semble être un argument en faveur de l'efficacité de la vaccination anti-Covid-19 dont a bénéficié prioritairement la population fragile pour réduire le nombre de décès et la pression sur le système de santé. Il existe actuellement de nombreux « mutants » du virus, appelés variants, dont en particulier trois variants d'intérêt faisant l'objet d'une surveillance accrue, car ayant la capacité d'être plus transmissibles. Ceci aboutit à plus d'hospitalisations avec un risque de saturation du système de santé et donc à plus de décès [32] . Le modèle autorisant le virus à circuler librement jusqu'à l'obtention d'une « immunité collective » a été discuté par plusieurs équipes et plusieurs gouvernements. Il n'est pas envisageable du fait du nombre excessif de morts qu'il entraînerait. En effet ce virus a un faible taux de létalité car près de 90 % des infections sont bénignes mais sa très importante contagiosité en fait la cause de millions de morts dans le monde. Concernant l'obtention de l'immunité collective, il est estimé que pour un R0 à 3,8, il serait nécessaire que 70 % de la population soit atteinte [35] . A la fin de la première vague épidémique en 2020 en France, il a été estimé que 4,5 % de la population avait été en contact avec le SARS-CoV-2 au prix de presque 30 000 décès. C'est pourquoi il n'est concevable d'obtenir cette immunité que grâce à la vaccination. Ceci nécessitera toutefois une excellente couverture vaccinale : pour bloquer la transmission du virus, un vaccin efficace à 90 % devrait concerner 55 % de la population pour obtenir l'immunité collective et ceci dans le cas où les mesures de distanciation sociale seraient maintenues [36] . Chez les personnes âgées, en raison de l'immunosénescence et de la relative immunodépression induite par l'association de nombreuses comorbidités, la dénutrition…, le A la question « Le coronavirus pourrait-il être éradiqué ? », le journal Nature a essayé de répondre. En effet, 100 scientifiques travaillant sur le SARS-CoV-2 ont été interrogés et 90 d'entre eux estiment que le plus probable est que ce virus devienne endémique, à l'instar, par exemple, de la grippe ou d'autres coronavirus [38] . Les obstacles à l'éradication du virus sont nombreux. Tout d'abord, l'incertitude vis-à-vis de la durée de la persistance de l'immunité après l'infection ou la vaccination. Une récente étude montre qu'après infection, les anticorps persisteraient jusqu'à 8 mois chez la plupart des individus, avec d'importantes disparités [39] . Fin avril 2021, le nombre de cas confirmés dans le monde approchait de 132 millions dont plus de 27 millions en Europe. Presque 3 millions de décès dans le monde sont à déplorer en un an d'évolution de cette pandémie. En France, sur plus de 5 millions de cas confirmés, le chiffre de 100 000 décès vient d'être atteint. Les personnes âgées de plus de 65 ans, et a fortiori les plus âgées d'entre elles, ont été fortement impactées par la première vague de l'épidémie en mars 2020, tant à domicile et dans les EHPAD qu'à l'hôpital. Elles ont représenté la très grande majorité des décès survenus du fait de la Covid-19. La seconde vague épidémique, depuis l'automne 2020, est moins intense mais plus longue et la différence de mortalité dans la population gériatrique n'est pas évidente en l'absence d'études dédiées. Toutefois, la vaccination large des personnes de plus de 75 ans depuis le début de l'année 2021 et la bonne couverture vaccinale des EHPAD ont permis une nette tendance à la diminution de l'incidence dans cette population et une diminution des hospitalisations et des décès. S'il est peu vraisemblable d'éradiquer totalement le SARS-CoV-2 à l'avenir, il semble raisonnable d'espérer que la généralisation de la vaccination ainsi que le maintien de mesures de lutte non pharmacologiques permettent de contrôler l'épidémie. Cet espoir est d'autant plus important au sein de la population des personnes âgées fragiles chez qui le virus peut être fatal jusqu'à un tiers des cas. Déclaration de liens d'intérêts : les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d'intérêts. The species severe acute respiratory syndrome-related coronavirus : classifying 2019-nCoV and naming it SARS-CoV-2 Features, evaluation, and treatment of coronavirus (COVID-19) Chronologie de l'action de l'OMS face à la COVID-19 The early phase of the COVID-19 outbreak in Info Coronavirus COVID-19 -Les actions du gouvernement SPF. 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