key: cord-0828407-wbvyirt0 authors: Della Corte, Francesco; Trentin, Monica; Linty, Monica; Ragazzoni, Luca title: La réponse hospitalière à la pandémie COVID-19 : l’expérience de l’Hôpital Maggiore della Carità à Novara date: 2021-09-30 journal: Médecine de Catastrophe - Urgences Collectives DOI: 10.1016/j.pxur.2021.06.004 sha: 3001b039d607e513b096b5b6f43ff1a9b98df2b4 doc_id: 828407 cord_uid: wbvyirt0 nan La réponse hospitalière à la pandémie COVID-19 : l'expérience de l'Hôpital Maggiore della Carità à Novara Le 31 décembre 2019, les autorités sanitaires chinoises ont notifié l'existence d'un cluster de cas de pneumonie dans la ville de Wuhan (province du Hubei, Chine) en rapport avec une contamination probable au niveau du marché. Le 9 janvier 2020, le Centre pour le contrôle et la prévention des maladies (CCPM) chinois a identifié un nouveau coronavirus, le SARS-CoV-2, comme étant la cause de ces pneumonies, et confirmé l'existence d'une transmission interhumaine [1] . Le 14 janvier le premier cas en dehors de Chine a été enregistré en Thaïlande (il s'agit d'une femme arrivée de Wuhan), et de nouveaux cas émergeront bientôt en Corée du Sud et au Japon. Le 30 janvier 2020, le Directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré que cette épidémie était une « urgence de santé publique de portée internationale » (Public Health Emergency of International Concern) conformément aux dispositions du règlement sanitaire international de 2005 [2] . Le 31 janvier, à la suite de cette déclaration, le Président du Conseil des Ministres italien Giuseppe Conte a décrété l'état d'urgence national [3] . Le 11 mars, l'OMS, après avoir évalué la propagation de l'épidémie, la gravité des cas et l'insuffisance des mesures prises, a déclaré que cette infection par le SARS-CoV-2, devenue internationale, était une pandémie [4] . Du fait de nombre important de patients, cette pandémie menaçait les systèmes de santé dans le monde, dont le système italien. Les hôpitaux ont donc dû prendre des mesures urgentes pour augmenter les capacités d'admission des patients souffrant de détresses respiratoires nécessitant une intubation [5] . À l'hôpital Maggiore della Carità de Novara (deuxième hôpital tertiaire en taille de la région du Piémont) une stratégie a été mise en oeuvre pour faire face à cette situation : d'une part structurelle et organisationnelle pour augmenter le nombre de lits disponibles pour les patients COVID-19 positifs et d'autre part, de formation au profit des professionnels de santé, par des méthodes d'apprentissage « juste-à-temps » (just-in-time training). À l'hôpital Maggiore della Carità de Novara, comme dans beaucoup d'autres hôpitaux italiens, les lits dans les unités de soins intensifs (14 + 2 en salle de déchocage) avant la pandémie n'étaient pas suffisants pour répondre à l'urgence sanitaire que la propagation rapide du coronavirus avait créée. Des stratégies efficaces et rapides ont été adoptées pour faire face à la demande importante et soudaine de ventilation mécanique invasive [5] . On a donc décidé de transformer l'unité de soins intensifs et la salle de choc en une unité dédiée exclusivement aux patients COVID-19 positifs nécessitant une ventilation mécanique. En Auteur correspondant : F. Della Corte, Service d'anesthésie-réanimation, hôpital Maggiore della Carità de Novara, Corso Mazzini, 18, Novara, Italie. Adresse e-mail : francesco.dellacorte@med.uniupo. it même temps, tous les patients qui ne souffraient pas de cette pathologie ont été transférés dans l'unité de soins post-anesthésiques [5] . Malgré la mise en oeuvre de cette première solution, le nombre d'unités de soins intensifs s'est avéré insuffisant. On a donc été décidé de transformer, grâce à la collaboration d'un ingénieur civil, un couloir du service d'accueil et de traitement des urgences, en soins intensifs directement relié à la zone COVID-19 principale [5] . Cette transformation (circuit et prises de vide médical, portes pour isoler la zone, etc.), relativement peu coûteuse (51 000 €), a nécessité quatre jours de travail et a permis la mise à disposition de 10 lits supplémentaires ( Fig. 1 ) [5] . Enfin, l'application du plan d'urgence hospitalier pour l'afflux massif de patients a permis de différer les interventions chirurgicales non urgentes (il faut souligner que toutes les activités urgentes et non différables, telles que les interventions oncologiques, ont été maintenues) et ainsi de consacrer trois lits d'un bloc à la stabilisation des cas suspects de COVID-19 [5] . Ces mesures ont permis d'augmenter considérablement la disponibilité de lits de soins intensifs (de 14 à 29 + 107 %) [5] . Du point de vue de l'équipement (stuff), tous les nouveaux postes de soins intensifs ont été équipés avec les matériels nécessaires (moniteurs, ventilateurs, systèmes d'aspiration, etc.) et des caméras installées dans le plafond ont permis une surveillance de la zone par l'unité de contrôle du service d'accueil et de traitement des urgences [5] . Tableau I. Programme de la formation COVID-19 à l'hôpital Maggiore della Carità [6] . Objectifs éducatifs Si l'on avait répondu à la nécessité d'augmenter les places de soins intensifs, on avait encore l'exigence, liée à la première, d'augmenter le personnel qui y travaille : anesthésistes, infirmiers et autres professionnels de santé (staff). Les personnels ont été principalement recrutés parmi les équipes de chirurgie [5] . Toutefois, le personnel ne disposait pas des connaissances nécessaires pour faire face à une urgence sanitaire d'une telle importance et devait, par conséquent, être convenablement formé. En effet en Italie, les disciplines de médecine de catastrophes et de santé globale (une discipline qui s'intéresse aux problématiques de santé publique dans un contexte global) ne sont incluses, ni dans le programme des études de médecine, ni dans celui de la formation en soins infirmiers, et les professionnels de santé concernés venaient de services autres que celui des maladies infectieuses et des soins intensifs [6] . La meilleure stratégie à cet égard a été l'apprentissage « justeà-temps », car l'apprentissage en temps réel est synthétique, rapide et immédiatement disponible [5] . En effet, en raison de ses caractéristiques, l'apprentissage « juste-à-temps » est une méthode de formation largement utilisée par les travailleurs humanitaires et par les sauveteurs qui agissent en situation de catastrophe, puisqu'il permet de recevoir rapidement les informations et les compétences nécessaires à l'intervention [6] . Les domaines dans lesquels les professionnels de santé ont besoin de formation sont essentiellement de deux : les principes fondamentaux de prévention et de contrôle des infections et les principes de la médecine de catastrophe telle que la capacité de réaction (surge capacity), l'allocation de ressources limitées, le triage et les dilemmes éthiques de rationnement des soins médicaux [6] . Plus précisément, les sujets traités ont été les suivants (Tableau I) : informations et attitude nécessaires pour travailler efficacement et en toute sécurité à l'intérieur de l'hôpital ; apprendre les procédures utilisées à l'hôpital Maggiore della Carità ; apprendre le fonctionnement des équipements de protection individuelle et les procédures d'habillage et de déshabillage ; connaître les principes de la médecine de catastrophe et de santé publique appliqués à la pandémie COVID-19 [6] . Il ne faut pas sous-estimer l'importance, pour les professionnels de santé, d'atteindre une connaissance commune pour mener leur travail dans une façon suffisamment consciente [6] . En tout, ont été formés environ 200 membres du personnel hospitalier [6] . La propagation rapide du coronavirus a surchargé les systèmes de santé de presque tous les pays avec l'Italie placée parmi les pays les plus touchés. L'hôpital Maggiore della Carità de Novara, grâce à une réponse rapide et efficace, a su augmenter le nombre des unités de soins intensifs (+ 107 %), avec des mesures appropriées sur les équipements (stuff) et une formation spécifique des professionnels de santé (staff) engagés dans la gestion de l'urgence sanitaire [5, 6] . Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d'intérêts. World Health Organization. Pneumonia of unknown cause -China World Health Organization. Strenghtening health security by implementing the International Health Regulations Delibera del Consiglio dei ministri World Health Organization. WHO Director-General's opening remarks at the media briefing on COVID-19-11 Crititcal care surge capacity to respond to the COVID-19 pandemic in Italy: a rapid and affordable solution in the Novara hospital Just-in-time training in a tertiary referral hospital during the COVID-19 pandemic in Italy