key: cord-1044722-an4w1pdc authors: Ingold, François-Rodolphe title: Les représentations de la pandémie SARS-CoV-2 et du confinement dans une patientèle de psychiatrie libérale à Paris date: 2020-05-19 journal: Ann Med Psychol (Paris) DOI: 10.1016/j.amp.2020.05.004 sha: 8ea5d22c691f3c5e1050d80d1119b01b77525ddb doc_id: 1044722 cord_uid: an4w1pdc Abstract A brief description of attitudes and représentations of SARS-Cov-2 pandemic among patients in a psychiatric parisian office. Collected Data suggest that the confinement’s measure has been accepted. However the end of confinement has been a time of increased anxiety for many. The representations of Covid-19 and the one of the other’s body tended to be assimilated. Some perplexity over preventive measures has been observed. Notre cabinet parisien a continué de fonctionner pendant toute la durée du confinement. La moitié des patients se sont absentés durant cette période et les autres ont maintenu le contact, principalement par téléconsultation. Le nombre de nouveaux patients a été très réduit. Nous décrivons ici les attitudes de nos patients devant l'épidémie ainsi que les représentations qu'ils ont pu développer de cette dernière dans le contexte du confinement. Il a été généralement bien observé, la plupart des patients disant le tolérer bien et profitant selon L'attitude générale, pour les adultes actifs et inactifs, a consisté à s'organiser pour profiter de ce qui se présentait comme une perspective de temps libre. La mise en place du télétravail, pour quelques-uns, a coïncidé avec une charge professionnelle majorée. Pour d'autres, elle a été davantage l'occasion de développer des activités domestiques jusque-là négligées : ménage, cuisine, réaménagement du logement, hobbies, découverte des technologies de télécommunication… Pour les personnes isolées et sans travail, le confinement a pu être vécu comme une entrée dans la vie clandestine : « Dans la rue, mon petit jeu c'est d'éviter les barrages de police, j'y arrive très bien. » Dans cette vision mécanique des choses, l'individu et l'agent contaminant se confondent Il est comme un microbe qui se promène à l'air libre, il est un danger : « L'autre jour, j'allais croiser une femme qui marchait sur le même trottoir. Elle a esquissé un geste pour s'écarter. Je suis descendu du trottoir et j'ai marché sur la chaussée. Elle m'a fait un signe de remerciement. » ; « Rue Monsieur-le-Prince, je marchais derrière un fou. À chaque fois qu'il croisait un passant il sortait une fiole de désinfectant et se L'idée de la circulation d'une maladie impliquait cependant qu'elle pouvait apparaître et, également, disparaître. Pourquoi ? Comment ? La question se pose encore aujourd'hui. Les modèles mathématiques, issus des épidémies précédentes, nous enseignent que les courbes épidémiques sont loin d'être exclusivement tributaires des initiatives humaines Elles évoluent aussi pour leur propre compte Avec une propagation initiale exponentielle, un pic, une diminution aussi brutale que l'ascension du début. Et une fin. Mais, pour beaucoup, le déconfinement s'apparente à une menace : « C'est bien, mais que se passe-t-il en cas de seconde vague ? ignorance où se trouvent les patients des mécanismes qui règlent la dynamique des épidémies, le dé-confinement apparaît-il comme une mesure de nature administrative dont on ignore le bien-fondé : « De toute façon On se prépare pour revoir les amis Mais elle introduit aussi l'idée d'une époque nouvelle, quelque peu inquiétante, qui se profilerait : « Bon, alors, les vacances ce n'est pas pour cet été ! » mais vat-on continuer à produire autant de CO 2 ? « Des tas d'amis autour de moi me disent qu'ils vont perdre leur travail Et les bars, les restaurants, c'est ça qui compte pour moi ! » L'idée du confinement apparaît comme le mal nécessaire d'une gouvernance qui pourrait être contestée : « Une loi d'urgence sanitaire jusqu'en juillet, OK, mais après ? État a été défaillant, clairement défaillant, qui appuiera sur le bouton ? » Quant aux modalités concrètes du dé-confinement, elles n'emportent pas l'adhésion : « On va découper la France en deux parties, une rouge et une verte. Je crois que je suis dans la rouge, est-ce que je pourrai aller dans la verte ? Diffusion des épidémies et complexités géographiques Naissance de la clinique On Odds Ratios and Contagium Vivum: Homo Politicus and the Ethnographer's Identity, Substance use and Misuse