1 f>v I r } Sjgf* A )'.-\ • /; / i. , », K \ »• \ v t . { , DESCRIPTIF DE L’ATTIQVE ET DU PELOPONESE, AY'FC CARTES ET PLANS TOPQGRAPHfQUES. PAR FERDINAND ALDENHOVEN. - p< ATUENES, CHEZ ADOLPHE NAST, LIBRA1RE. mi Digitized by the Internet Archive in 2016 wjJjT-funding from Getty Research Institute https://archive.org/details/itinerairedescriOOalde INTRODUCTION. PELOPONESE. V ' S^elops, fils de Tantale, roi de Phrygie et de Taygete, passa en Elide, et epousa Hippodamie, fille d’OEnomaiis roi de ce pays. Sctani battu avec ce prince, Pelops engagea quelques uns de ses domestiques a disposer les roues de son chariot, de maniere qu’il versat pendant la course : cet expedient ayant reussi , et OEno- maiis ayant eteblesse a mort dans cette chute, Pelops s’empara du royaume ets’y rendit si puissant, que tout le pays qui est au de- la de risthnie, et qui compose une partie considerable de la Grece, (de son nom et du mot vyj'jo; , qui vent dire lie), futap- pele Peloponese , c’est a dire lie de Pelops. On donna autre- fois le nom de guerre de Peloponese a celle que les peuples de cette presqu ile entreprirent contre les Atlieniens. Elledurade- puis la 2 e annee de la LXXX Vi I c Olympiade (43 1 a van! J. C.) jusqu’a la XGIV e Olympiade , (404. avant J. C.) que la viile d’Atlienes fut prise. Cette presquile se divisait anciennement en buit parties, sa- voir: la Corintlue , XArgolide , la Laconic , la Messenie , X Elide, I’Achaie, la Sicyonie et XArcadie. La Corintbie, d’apres les anciennes delimitations , s’etendait au de-la dellstbme, etune colonne,placee endecadelapalestrede Cercyon, indiquait, de ce cote, les frontieres de la Megaride. En redescendant vers Cencbree , elle se prolongeait jusqu’au cap Spiree, et les montagnes de Cleones, ainsi que la riviere de Ne- mee, labornaient au midi et al’occident. L’Argolide se projetait depuis le defile du Trete jusqu’au mont Parnon et au mont Artemisius, qui la separaient , le dernier de 3’Arcadieet le premier de la Laconic. Vers le golfe Saronique , i II INTRODUCTION elle comprenait PEpidaurie , la Trezenie et THermionide. Tels etaient ies etats hereditaires d’Agamemnon, auxquels plusieurs geographes ajoutent figine , Calaurie , Hydrea , Tiparenus , Ephyre, Pityoase et lecueil d’Haliousa. Au revers des monts Parnon et Boree, commen<;ait la Laconie, bornee au nord par la chaine du montCromius, qui donnenais- sance a TAlphee et a PEurotas, et dans les autres parties par les mers de Cy there et de Myrtos. La chaine du Taygete la traverse denord au sud. La Messenie, bornee par la Laconie, PArcadie et Pfilide , etoit une contree fertile. Maitresse d un golfe spacieux , de ports vastes et bien abrites , elle eut ete la province la plus favorisee du Peloponese, sans le voisinage des Lacedemoniens , jaioux de toule prosperite etrangere. L’Elide avait pour frontieres la Messenie, l’Achaie , l’Arca- die et la mer Ionienne. L’Achaie, a jamais celebre par la ligue , etfut le dernier boulevard de la liber te des Grecs , terminait a l’occident et au septentrion la presqu’ile de Pelops , quela mer des Alcyons separait de la Locrideetde la Phocide; enfin la Si- cyonie , situee a l’extremite orientale de TAchaie , et a peine apercue entre le territoire de cette derniere contree et celui de la Corinthie, etait la patrie des plus celebres artistes. Au centre de ces provinces brulantes s elevait, eomme la cou- pole d un vaste edifice, la patrie des bergers, l’Arcadie. Couron- n<$e de montagnes ombragees de forets, parsemee de villes flo- rissantes et de hameaux pittoresques, arrosee par les eaux inta- rissables du Stymphale, de TAlphee, du Ladon, de lTlrymanthe , du Styx , et de mille sources vivifiantes , la mythologie , pour aj outer aux charmes de cette contree, l’avait animee de la pre- sence de ses divinites champetres. Les habitants des autres con- trees du Peloponese trouvaient, dans les vallees de PArcadie un printemps delicieux, des eaux froides et une temperature d’au- tant plus agreable, qu elle contrastait eminemment avec celle des plaines de PElide et des contrees yoisines. Tels etaient, dans leurs circonscriptions, les royaumes et les Ill PfiLOPONESE republiques du Peloponese, riche de cent onze villes, regies par des institutions tellement sages , que quelques-unes passaient pour etre l’ouvrage des immortels. Une sorte d’inspiration les avait adaptees au genie des habitants de chacune de ses regions. Sparte, placee dans un pays agreste, avait etabli pour principe de sa legislation la guerre, l’orgueil, et le fanatisme de la liber- ty. L’Elide, au contraire, etait le sanctuaire des arts , de 1 agri- culture et de la paix; ses riches campagnes et les bords harmo- nieux del’AJphee ne voyaient que des peuples amis , qui depo- saient les armes, commc sacrileges en entrant sur son territoire, aime de Jupiter. La Messenie rappelait dans ses elegies le bon- heur fugitif d’un peuple paisible, dont lavaleur n’avait pu de- fendre ses fertilescampagnesy.ontrele feroce^Spartiate. L Acliaie, placee sur l’avant-scene de la presqu’ile , du cdte oil les Re- mains devaient paraitre pour asservir la Grece, se glorifiaitde ses victoires etde la sagesse de ses conseils. Corinthe, maitresse du commerce de deux mers, vantait son luxe , son opulence et la beaute de ses courtisanes. L’Argolide revendiquait ses rois , dont les poetes avaient celebre les exploits , la gloire, les mal- heurs eclatants et les forfaits hero'iques. L’Epidaurie , prote- gee par Esculape, fils d’Apollon, et par Hygie , offrait des con- seils, des secours etdes asiles aux homines dans les maladies qui les afligeaient. L’Arcadie, mere des ileuves nourriciersde la Cher- sonese de Pelops , s’attribuait l’honneur d’avoir vu naitre des dieux dans son sein, et d’etre le berceau des Pelasges,qui avaient prepare l’ordre social, en rassemblant ' dans’des villes murees , les peuplades jusqu’alors errantes et vagabondes. La Sicyonie brillait d un eclat incomparable entre toutes ces autonomies , par la celebrite de ses ,’ecoles de peinture et de sculpture, dont les chefs-d’oeuvre, repandus dans toutes les vil- les, inspiraient aux hommes l amour de la patrie , l’enthousi- asme de la vertu, et le culte de la Divinite, sans lequel il n’y anisociete posssible, ni bonheur durable surla terre. Une cul- ture vivifante, etles prodiges des arts qui enrichissaient le Pe- loponese, etaient l’ouvrage d une population de deux millions INTRODUCTION IV d habitants, autant qu’on peut en juger d’apres l’etendue des vil- les et des terrains propres a les nourrir. Le Peloponese, au temps de Strabon, avait ete tellement de- vaste par les armees rcmaines, que la plupart des villes etaient detruites, et qu’il restait a peine des notions sur Templacement qu’elles avaient occupe. II se plaint des difficultes qu’il a eues pour supputer les mesures qu il en donne, d’apres les divers au- teurs qui les. avaient rapportees; tant il existait deja d ’incer- titude sur les dimensions topographiques de cette contree d’eter- nelle memoire. Ravage posterieurement par les Barbares , le Peloponese devint presque frustepour les recherches historiques, et c’est maintenant dans ses campagnes, sous les fougeres de ses landes, au milieu des forels, des lialliers de myrtes et de ro- marins, au fond des tombeaux et parfois au milieu des eaux stagnantes , qu’il faut cbercber les traces de sa splendeur eciipsee. Pausanias, qui voyageait dans la Grece vers le deuxieme si- ecledel’ere vulgaire, ne la trouva plus libre, mais ilia vit encore ornee des monuments et des ouvrages de ses principaux ar- tistes. Quelques villes etaient, a la verite, ruinees; mais le mal n’etait pas aussi grand qu’on pourrait l imaginer, d’apres le re- cit de Strabon, qui n’avait pas parcouru ce pays. Le sang dont Sylla avait fait regorger le Ceramique avait cesse de couler. On montrait, en soupirant, les piedestaux et les niches d un grand nombre de statues que les Romains avaient transporters en Ita- lie. Us avaient fait main-basse sur quelques tableaux des grands maitres;mais aucun d eux n’avait ose profaner lescbefs-d ceuvre de Phidias, qui decoraient le Parthenon; un pareii sacrilege etait reserve au XIX e siecle. Les pertes qu on avait faites etaient de- venues moins sensibles depuis qu’Herode Atticus avait restau- re laville de Thesee et le Piree , revetu le stade d’Atbenes en marbre du Pentelique, et releve un grand nombre de villes. De pareils bienfaits s’etaient etendus jusqu’a Oricum, ville situee a l’extreimie de l’Acroceraune, ou les Pelasges placaient 1’Hespe- rie, qui saisonnee d ail et d herbes de haut gout. * LesGrecsde la Peninsule, habitues amepriser legouvernement decrepit de leurs autocrates et ase regiren cantons a pen pres in- dependants, ne recurent pas sans resistance des maitres qu'ils re- gardaient comme schismatiques, qualification que les vainqueurs donnaient aussi aux vaincus. Les conquerants ignoraient qu en bonne politique I heresie la plus dangereuse est celle d un prince qui separe deluiune partie de ses sujets, parce qu ils ne partagent pas sacroj^ance religieuse. Les pays de plaines,tels que le plateau de Patras et les vallees qui y aboutissent, 1 Elide , laMessenie, le bassin de lEurotas, 1 Argolide, la Corinthie, quelques parties de 1 Arcadie et le rivage septentrional de la Chersonese , se soumi- rent. Mais l’Eleutherolaconie, qu on appelait alors Tzaconie, qui avait resiste a 1 autorite des augustes et des eunuques du Bas- Empire, les peuplades de lOlenos et dumontCyllene, parvinrent a se soustraire a la domination des Francais. Ces etrangers ne s etablirent qu apres des combats sanglants a Calavryta, dans les roches Oleniennes, qui ont retenu la denomination de Santa Me- ri ou montagnes de Saint-Omer, a cause d un chateau fort que le seigneur dece nom y fit construire , par ordre du marquis de Montferrat marechal de Champagne et de Romanie. Ce prince, maitre de la majeure partie de la Moree, ne voyant que des vassaux a exp’oiter, au lieu d enfants d’Hellenes, qu il au- rait fallu rendre dignes des institutions glorieuses de leurs an- r X INTRODUCTION e£tres, introduisit la f^odalite dans son nouveau royaums Ain»i les divisions de Demes et d eparchies, qui dataient de fere des autocrates grecs, furent remplacees par d autres demarcations. La Grece eut des dues etdes comtes d Athenes, de Cor in the, de Patras etd Argos; des barons de Caritene, des marquis de The- bes, de Li vadie, de Negrepont ; et les Roger de Damas devin- rent seigneurs des Thermopyles. La chronique de la conquete de Constantinople et de letablis- sement des Fran^ais en Moree nous donne des apercus curieux sur la division politique de cette presqu’ile, a lepoque de 1 207. Lelivrede partage, dresse par ordrede Gecffroi deYille-hardouin portait que Gaultier de Rousseau aurait vingt-quatres fiefs dans le riche vallon de Messenie, au hord du Xerillos , oil il fit batir le chateau d Acova. Messire Hugues de Brienne eut en partage le pays des defiles de Scorta, surnomme les portes de la Laconie, avec vingt-deux fiefs de chevaliers et des privileges : il fit, dans la suite, hatir le chateau de Caritene. Le troisieme porte sur le livre etait messire Alaman, auquel on concedait Pa- tras et ses dependances. Remond obtint, a titre de baronie , le chateau de Veligosti, quatre fiefs et le droit de porter banniere. Messire Guillaume eut le chateau de Niclee avec six fiefs. Guy de Nesle obtint six fiefs dans la Laconie, oil il fit batir la for- teresse de Hieraki. Raoul de Tournai recut Calavryta et deux fiefs. On accorda a messire Hugues de Hie huit fiefs de cheva- liers a Vostitza ; il changea son nom en celui de Carbonaro. Mes- sire Lucas eut quatre fiefs avec la vallee et les dependances de Gritzena. Jean de Neuilly obtint Passavas, quatre fiefs, le droit de porter banniere, etle titre de marechal reversible a ses des- cendants. On decerna quatre fiefs a Robert de la Tremouille , qui fit batir Chalanthistra et prit le surnom de cette seigneurie. On alloua, dans le pays de Calamate, quatre fiefs aux Hospita- liers de Saint- Jean-de- Jerusalem, quatre aux Templiers, sous la condition de lever banniere, et quatre aux chevaliers teuto- niques. On assigna huit fiefs de chevaliers au metropolitain de Patras PELGPONSm ' XI «ta son ehapitfe, quatre de m&ne nature a l ev Hermus , ou , Jlephestui ( f H = 2 ATTIQUE ©at^taSat) Thoricus{So^y.bc) > le Ceramique de dehors \b w Kspa- |i.£txo;) , Cephale (Kesa X yj), Cicynna (KixuwaJ, Curtiadw (Kupxtaoac) Poros (JIopo$), Prospalta (nposiuaXia), Spheltos (2^/jtto;), Cholargos (XoXapyeT;, XoXapyia tq X&XapyosJ* ADRIAN IDE, (AAPIANI2). d’ Adrien. Aphidna fAptova), Eleusa(^E\zuooi), Oa HOa), A dnanide^ ASpiavl?), Phegce (Yjyac). AIANT1DE ou .EANTIDE (AIANTI2) , d’Ajax, fils de Telamon. Marathon (MapaG&v) , OEne d Aeanlide (Oivoyj rcpos MapaGam), Ramnus ('PapwoSs), Titacide (TrcaxtSai),. Tricorythus (TaxopuGos) le PAa/ere(aATQpov), Psaphidce ( l Fa©iSat), ANTIOCHIDE (ANTIOXLS), d’Antiochus, fils dHercule. Aegilia , (ArytXfa ou Aty(Xoc), A lopeke (’AXcotcsxyj ou ’AXcorsxal), Amphilrope (’Aj/iOttpo'irij), Anaphlystus^AwtfkvGTo^ Atene (’A'rijvq ou AtY]v(a), Resa (BSjsa), Thorce (0opai), /tea (lisa), Krioa (Kpt- coa), Liccum (Arxxov), Leucopyra (Asoxo-upa) , Meleence (MeXatyeTc ou MiXatvat), Pallene (IlaXX^vv]), Pentele (nevTsXvj), Perrhidce } (Dsp- ptoat), Pelekes } (Yirfay.tq ) , Semachidce Phyrn (<£upv?$. ATTALIDE (ATTAAII ou AHMHTPIAZ), D’AtTALUS , ROI DE PERGAME. Agnus ( f AyvoSc), Apolloma (’A^oXXtovteTc), Sunium [Souvioy). CECROPIDE (KEKPOIIII), Ainsi nommee du rolCecrops. A thmonon .(’AGtxsvov ou ’AGjjiovca), Aarone (AtEww]), Haloe Alxo- nides (' AXal AcEcoviosp), Dcedalidce (AatoaXtoat), Epikeidce , ( EretxtSat) M elite (MeXiTT]), Xypete (Sutcstyj), Piihos (II:Go;), Sypalettus (Smbk- Xyjtto?) , Trmemets (TptvsjAeTc). EGEIDE (AirHII), d’Egee, pere de Thesee. Halm fAXal) Araphenides ou Kraphen (’A-pafijuSsc ou ’Apajty), Ba~ ATTIQUE 3 te (Barr)), Gargellus (rappee)* Diomeia (At^sia) , Erechtliia ( E- pe^Ota), Ericia (’Eotxeta),. Erchia (*Ep^£sa), Icaria ('Ixapta ou Ixa- pto^), Jonidce (’IcovtSat) , Colytus (KoXuttos) , Cydantidcc (KuSavtt- Sat), Plotheia (nXwOsta), T ithras (T%a$),- Philaidce (cXaioac), Choi - lidce(XoXk®ca), Phegoea ((Pi^ata). EREGHTHEIDE (’EPEX0HIS), Qui tiroit son nom du PiOi Erechthee. Agraule (’AypauXYj^ Anagyrus (’AvayupoDc), Euonymos (Eucovu[/,o$ ou Eucovufjtsa) , Themacos (O^axot ou O^ptaxos), lTei;a8at), Pergase ([Rp- Y«d)), Sybridoe (SuSpSat), Phegus (YjyotJc).. HIPPOTHOONTIDE (iririOeOQNTIZ), D’hippotiioon, fils de Neptune. Azdnta (’AC^via), Amaxanleia (^\[/.a5avma) , Anaccea, (’Avaxata), Achradus (’A^paSouc), Deceleia (ArxsXsta), P/ceus (’EXatou; ou ’EXai- E leusis •(’EXeucl^)', Eroiadoe (’EpotaSat), lliymoetadce (Qu[Lony* Sat), Keiriadce (Ksiptaoat) , Caele (KojXyj) , Corydallos (Kopv§aXX6c) , QEum, Decelcicum (Ofov) (AexeXetxiv), OEnee (Owev] 7 : 00 ^ EXeuOso^c,)* le Piree (Ilstpaieis), Sphendale (StyeySaXij), LEONTIDE (AEONTI2) , DU NOM DE SONHEROS LEON, QUI DEVOUA SES FILLES POUR LE SALUT DE SA PATRIE. JEthalidw (AtOaXtSat ou AtOaXta), Halimus ('AXtptoD$) , Deirades (Astpa&s), i/c/cate'^xaXv]), Eupyridce (Eur^^ioa^K etli (Kr^xo^ Cro- pia (Kptoitta), Leucomum (Aeuxdvtsv), OEwm-Ceramicum (OTov Kspa- pziY.bv),PcBonid(e (Ilatovtoat), Polarnos (lloxapto;), Scambonidw(Zx a t u- 6ovSai), llybadee QT 6a8ai), Phrearrhi (^peappot.) OENEIDE (0INHI2), Qui reconnaissait pour son heros OEnee, fils de Pandion. Acharnce (’A^apvac) , Butadce (Bouista ou BoutaSat) , Brauron (Bpauptov), Epicephesia ( ? ETttxiq^t?ta), Thria (Opt a ou Ootco), Hippo- 4 ATTIQEE tamadce (T-iioxajJia oai), Laciadce ou Lacia (Aaxtaoxt ou Aaxtoc) , (A)y) ou _Onj), Perithoidce (rUptGowat), Ptelea (ITteXsa), Tyrmidxn (TuppiSae), Pliyle, (l>X^). PANDIONIDE (IIANAIONII), Ainsi nommee de Pandion, Roi d’Athenes. Angele (’AyyeXrj), Cydathenceum (KuoaG^vatov) , Cylheros (KuOkj- pp<;), Myrrhinus (MupptvoDs)', Pceanie superieure et P. inferieure ilaiavta xaGwcepGsv et II. uxevspGev), Pr aside (Ilpaaiai) , Probaltnlhus (npoSaXivGps), Steiria (Sxsjpia), Phegaea (yjy ata). PTOLOMAIDE (nTOAEMAIS), De Ptolomee, fils de Lagus. Berenicidce (BspevtxiSac), Thyrgonidce (OupytoviSat), Contyle (Kov- tuXy]), Plilya (X6a). On ignore de quelles tribus dependaient les lieux suivans. Agrilia (’AypcXta), Harma ( f 'App«), Achradus (’AypaooDc), Dn/- mws (Apupos), Edapteon (’ESonurstov), Enna ( v Ewa), Echelidce ^Eys- 'kicoi.i ) , Euconlheus (EuxovG&T;), Zoster (Zgxjttjp), Thebe ( Qrfir ^ Thri - on (Op uov), Cole (KaXvj), le Cer antique de dedans (o svto; Kepaptxos), Cothocidce (KoGcoxtSai)-, Colonos Hippios (Kokmoq (Ttuttios) , Colo- nosAgoraeos (KoXgjvoc ’AyopaToc), Cynosarges • (Kuvocrapyss), Za- n’ssa (Aapwffa), Laurium (Aauptov), Lenceunt (A^jvaiov), Limnce (Ac- pvat), Mileton (MiXyjtov), Munychia (Mouvuyja), Panactus (llava- xtoc), Parties (napvijj), Pn*/# (Ilv2>$), Patrocleia (IlaxpoxXou vijcoc), ' Sciron (Sxtpov), Sporgilos (ircopycXo;), Hymcltus ('Tpr/cico! ou V- jjlyjtto?), Hysice (Tcm), Phorntisii (opf/i<7tot), Phrittii (d>pfcTtot), Chitone (Xitwvtq), Or opus (’Op <*>toc). ATHENES. Ville capitale de l’Attique , et celebre dans l’antiquite pour avoir etele siege des sciences et le theatre de la valeur. Pausa- nias dit qu’Acteus regna le premier dans l Attique. Apres lui Ogyges,roi de Thebes, futaussi Roi del’Attique: sous celui-ci ar- ATH&NES | riva le deluge, si fameux dans lantiquite, et lundes premiers fails certains de Phistoire Grecque, Tan 2287 du monde, 1748 avapt J. C. et 2966 de la periode Julienne. Pres de deux siecles * apres, Cecrops venu de Sais, ville d’Egypte, coaimen^a a regner dans ce pays, Tan 2477 du monde, 1558 avant I. C. et 3166 de la periode julienne, du moins selon Eusebe , qui cite Castor pour son garant;car lere Attique, marquee dans les marbres d Arondel ( 1 ), commence vingt-cinq a ns plutot. Quelques-uns cro- yentque,dunom de Cecrops elle fut appellee Cecropie ; Mopsopie, de celui de Mopsus, et enfin Athenes, a cause d’Athenee, fils de Cranaus. La fable rapporte que Cranaiis voulant changer lenom de Cecropie, que cette ville portait, I on vit parailre un olivier dans la forteresse, et que dans le meme temps, la mer se deborda : sue quoi, 1 oracle ayant eteconsulte fit reponse, que 1 oliv ier represen- tait Minerve , a qui cet arbre etait consacre, et la mer, Neptune; et que le roi devait donner a la ville le nom de 1 une de ces deux divinites. Ainsi Cranaus changea le nom de Cecropie en celui d Athenes, a la consideration de Minerve, que les Grecs nom* maient ’AG^va. Les autres disentqu’il yeut debat entre ces dieux pour donner le nom a cette ville, et que Minerve lemporta a la pluralite des voix. Cecrops regna 50 annees etlaissapour succes- seur Cranaus, sous lequel arriva 1 an 2535 du monde, 1 500 avant Jesus-Christ,ledelugede Deucalion, roi deThessalie,filsdeProme- thee, qui se reti ra a Athenes, la derniere anneedu regnede Cranaus. Deucalion avait un fils, nomme Amphyction,qui epousala fille de (f) Arundel (Thomas Howard d’) , marechal d’Angleterre sous les regnes do Jacques 1 et Charles 1, fut un zele protecteur des savants, et amateur des arts qu’il alia etudier chez les etrangers. II associa k ses travaux Jean Evelyn, qu’il envoya & Rome, et P e 1 1 y, qui alia dans la Grece. Ce fut ce dernier qui apporta en Angleterre les marbres connus sous le nom d’ Arundel, et la celebre chronique de Paros, monur ment le plus-ancien et le plus authentique de la chrcnologie des Grecs, depuis 1582 A.J. jusqu’k fan 264 de notre ere. La piupart de ces marbres de la belle collection d A* rundel, furent donnes par son fils Henri Howard ii luniv. d’Oxford. On les appela : les marbres d’ Oxford: les inscriptions bientot dechiffrees , ont ete publiees , trad, en lafin, par Jean Selden, en 1629, sous le litre de Marmora Arundeliiana et depuis son* celui de Marmora Oxoniensia. Arundel ra. en I646& Pa.ioue, oft la gnewelipUfe L’avaii 3 0 athenes Cranaiis , et cbassa bient6t sod beau-pere , pour s era- pa re r du royaume. L’ areopage fut etabJi a Athenes , pen- dan la premiere annee du regne de Cranaiis. Erichthonius succeda a Amphyction dans le royaume d’ Athenes , et * apres avoir regne 50 ans, il eut Pandion pour successeur, puis Erechthee ,- sous lequel Ceres enseigna aux Atheniens a semer le bled : c’est aussi sous ee prince que Ton place 1'en- levement de Proserpine. A Erechthee, succeda Cecrops II, qui regna 40 ans, et a celui-ci, Pandion II, qui en regna 25. Pan- dion elant mort, son royaume fut divise entre ses quatre fils , Egee, Lycus, Nilus, et Pallas. Egee qui eta it l’aine, eut pour son partage Athenes et ses environs. II fit tuer Androgee, fils de Minos, roi de Crete. Minos, pour venger la mort de son fils, vint assieger la ville d 'Athenes, qui fut obligee de se rendre a discre- tion. Minos obligea les Atheniens d envoyer en Crete tous les neuf ans, sept jeuneshommes etautant dejeunes filles.Cetribut fut impo- st aux Atheniens la quatorzieme annee du regne d’Egee,et la288 e del ere d’Attique. Egee avait eu d’Ethra, filledePitheeet petite fille de Pelops, un fils batard nomme Thesee. Quandle terns dutroi- sieme tribut arriva, Thesee fut un des jeunes hommes envoyes en Crete, pour y satisfaire. On y exposait ces jeunes gens a un combat conlreun fils de Minos, fameux gladiateur, nomme Mi- notaure. Thesee eut le bonheur de le tuer, se sauva ensuite, et delivra sapatrie dece cruel tribut. Quand il futde retour a A- thenes , il trouva son pere Egee mort ; devenu maitre du royaume, il reunit les donze villes de 1 Attique en un seul £lat, et commencaa y etablir la forme de republique. Il institua aussi le premier, les jeux et les combats en J’honneur de Neptune, sur ITsthme de Corinthe, la deuxieme annee de son regne. Etant alle faire un voyage en Epire, il futretenu prisonnier par Aidoneus roi des Molosses. Pendant ce tems-la Menesthee , fils Sde Peteus, fils d’Onee et petit-fils d Erechthee, souleva lepeuple d Athenes contre Thesee, etse fit declarer roi : en sorte que The- see, delivre de sa prison, fut oblige de se retirer dans lisle de Scyros, ou il perit, precipite du haut dun rocher, apres avoir re« gn^ 30 ans a Athenes. Menesthee regna apres lui pendant 23 ans. ATH6NES 7 C’est sous Menesthee , qu’arrivale famenx siege de Troye. Apres sa mort , Demophoon fils de Theses , centra dans le royaume de son pere, et regna 33 ans :il eut pour succes- seurs Oxynthas'son fils, qui regna 12 ans,et Aphidas son petit fils, qui ne regna quunan. Apres ce dernier, Thymoctes sonfrere tint le royaume 8 ans, mais ayant refuse de se battre contra Xanthus,RoidesBeotiens pour finir la guerre, etMelanthus, Mes- senien, ayant accepte ce parti et tue Xantlius, fut declare roi,et regna 37 ans. Le dernier roi d’Athenes fut Codrus, fils de Me- Ianthus,qui succeda a son pere I an 2943 du monde, 1092 ayant J. C. 3622 de la periode julienne. Sous son regne, les Heraciides firent la guerre aux Athenians : Toracle d Apollon, ayant ete con- suite sur T issue qu elle aurait , repondit que ceux-la se- raient vainqueurs , dont le chef serait tue par les ennemis. Co- drus, pour accomplir cette prediction, s habiila en berger, entra sous cet habit dans le camp des ennemis , et suscita expres une querelledans laquelle il fut tue : les Atheniens demeurerent vain- queurs. Le regne de Codrus futde 21 ans, Apres sa mort, les Atheniens jugerent a propos, pour honorer sa memoire, d’abo- lir le titre de roi, et creerent des magistrats qu’ils appellerent Archontes ou Princes. Le premier elu , fut Medon , fils de Codrus , qui en cette qualite gouverna la republique d’Athenes pendant vingt annees. Les premiers archontes etaient perpetu- els: ils furentdepuis decennaires, et demeurerent enfinannuels. Dracon, qui fut archontede cette ville,la l 6re annee de la XXXIX®, olympiade, Tan 624 avant Jesus-Christ , fit des loix pour ses citoyens, mais elles etaient si severes, que Torateur Demades disait qu elles avaient ete ecrites avec du sang. Solon publia ensuite les siennes, sous la XLV e . olympiade, vers Tan 598 avant l ere Chretienne. Trente-sept ans apres , Pisistrate usurpa la souverainete d Athenes , la 4® annee de la LI V e Olympiade, 561 ans avant J. C. II en fut chasse, et y ren- tra deux fois; II vecut en tout 33 ans; maisil nejouit que 17 ou 1 8 ans de la tyrannie. Sa mort arriva an commencement da $ AfflfeNES laLXIIl e Olympiade, vers fan 528 avant Jesus-Christ. Sesdeux fils, Hippias et Hipparque, lui succederent, el regnerenl ] 8 ans. Harmodius et Aristogiton, do la familfe d Alemeon , opposes a cello de Pisistrate, tuerent Hipparque , lan 515 avant Jesus- Christ. Hippias fut cbasse d’Athenes trois ans apres par Clis- thenes, aieul dePericles, la l« re annee de la LXYli® clynqiade, 51 2 ans avant Jesus-Christ , vingt ans avant la bataille de Ma- rath an : ea sorte, que la tyrannie des Pisistralides a dure 51 ans. Cette bataille fut donneepar les Atheniens contre les Perses sous le commandement de Miltiade et d Aristide, la 2e annee de la LXXII Olympiade, 491 . ans avant Jesus-Christ* Les Perses furent vaincus, et dix ans apres, Xerxes, roi de Perse, etant ve- nu en Grece avec une armee tres nombreuse , fut entierement defait dans une bataille, donneeproche de Salamine, la 1 ® re annee de la LXXV e Olvmpiade, 480 ans avant Jesus Christ. Apres ces avantages, la republique d Athenes devint extremement Poris- sante, eton ne vit jamais une ville plus feconde en hommes il- lustres. Car, il s’v elevait non seulement de vaillans eapilaines et de savans phiiosophes, mais encore toutes sortes de gens de lettres, et de tres habiles artisans. Les capitaines Atheniens ga- gnerent dive rses batailles , soumirent plusieurs villes et reus- sirent dans pr esque toutes leurs entreprises. Les Lacedemoniens, jaloux de cette grande puissance, suscilerent des ennemis a Athenes, et lui firent la guerre. Toute la Grece prit part a cette querelle. Ce fut la guerre du Peloponese, queles Thebains com- mencerent par la prise de Platee sur les Atheniens, la seconde annee de la LXXXVIP olympiade, 431 ans avant Jesus-Christ. Elle dura 28 ans , jusqu a la 2 e annee de la XCIV e Olym- piade, et jusqu’a I an 403 avant Jesus-Christ. Lysander, gene- ral des Lacedemoniens, prit alors Athenes, le 16 e jour du mois Munichion, qui repond au 1 8 avril. Les Thebains demandaient qu’on la ruinat entierement; mais laves des Lacedemoniens ayant prevalu, on y etablit trente tyrans, que Thrasibule et quelques-autres chasserent au boutde trois ans. Pausanias re- tablit le gouvernement populaire. ATHENES 9 Ensuite Athenes devint tres puissante, et produisitde vailkns ca- pitaines et des hommes de letires celebres. ElJe soutint de nouveau la guerre, non seulement eontre les Thebains et les Spartiates, mais encore eontre ceux de Byzanze et de Rhodes, qui firent une ligue formidable avec les autres Insulaires, eeux-ci ne voulant pas payer le tribut que les Atheniens exigeaient au detroit de 1 Hellespont. Lan 338 avant Jesus-Christ , Philippe roi de Macedonie, fit la guerre aux Atheniens , et ayant gagne la bataille de Cheronee sur eux et sur les Thebains, il les aurait entierement detruits, si Foraleur Demades n’eut eu ladresse de leflechir. Athenes sou ffrit encore sous Alexandre le Grand, et apres la mort de cemonarque, sous Antipater et Craterus, mais principalement sous Cassander. Demetrius lui redonna la liber^ te. Les Atheniens en eurent peu de reconnaissance, car apres la bata lie d’lpsus enPhrygie, quece prince perdit fan 301 avant Jesus-Christ, ils refuserent de le recevoir dans leur ville, ou il venait se refugier. Cet alFront le toucha. Pour s’en venger, il vint assieger Athenes, et l emporta un an apres Y avoir investie. Lan 295 avant Jesus-Christ, Lachares,Athenien, sen etait rendu le tyran, et c’est sur lui que Demetrius la prit. Athenes secoua , dans la suite, le joug des Macedoniens, et avec la protection des Domains, elle se soutint encore avec assez de gloire. Aristion , l un de ses citoyens, qui en etait tyran, causa sa ruine entiere , car ce fut sur lui que Sylla la prit, et l’abandonna au pillage sous la CLXXIIR olympiade, et87 ans avant lere des Chretiens. La reputation des sciences attira encore les savans a Athenes; etcestce qui la retablit. Pompee lui rendit Tusage de ses loix; par reconnaissaissance, elle se declaraen sa faveur. Cesar etant en position de Pen punir, apres la bataille de Pharsale, lui fit grace, et prononca ces paroles si celebres dans l’histoire: « Qu a la verite 4es Atheniens meritaient d’etre punis , mais qu’en considera- »tion des morts, il accordait le pardon aux vivans. »En effet, Athenes a ete regardee com me le berceau des beaux arts , la mere des philosopher et des orateurs , et la nourrice des poetes, Ciceron dit « que la Grece a toujours ete le pre- 10 ATHfcNES .'/ - gjj _ \ yMg *mier pays du monde pour l’eloquence; que la ville d‘ Athene s •» a invente les arts et les sciences, et qu elle a sur-tout perfection^ »l’artde parler». Cornelius Nepos dit * que la ville d’Athenes, nonseulementpar »son antiquite, mais encore par sa politesse et par les sciences qui »y ont fleuri, surpasse toutes les villes du monde. » Aristide dit «que la Greceetaitau milieu de la terre; l’At- *tique au milieu delaGrece,et que la ville d’Athenes en etait »comme le nombril et le centre.* Les Atheniens n’etaient pas en • moindre reputation que leur ville. Ciceron pretend »que d eux nous sont venus les sciences, les arts, la politesse, la religion, les bonnes mceurs , la justice, les loix; et que de chez eux, elles se sont repandues dans tout le monde : mais il ajoute a ces louanges un petit trait de satyre contreles Atheniens , en assurant «qu’aucun peuple ne connait »mieux les regies de la justice et de la raison , mais qu’il les ^pratique mal, et qu’il ne veut point s’enservir.* Atheneset ses habi tans etant dans une estime generale, il ne faut pas s’etonner si les empereurs Romains en firent tant de cas. Marc-Antoine fut tres-bien intentionne pour Athenes; Au- guste, et les empereurs suivans , lui furent aussi favorables ; Adrien est celui qui lui fit le plus de bien, et qui ambition- na d etre le restaurateur d Athenes; Antonin le Pieux, Antonin le Philosophe, et d autres empereurs, eurent la meme inclina- tion pour Athenes ; Severe lui ota ses privileges, pour se venger de quelque injure qu il pretendait y avoir recue lorsqu’il y faisait ses etudes. Lan 258 , l’empereur Valerien permit aux Atheniens de rebdtir les murailles de leur ville; des peuples de Scythie la prirent peu de terns apres, sous le regne de Gallien; Cleodeme d’Athenes, et Athenee de Byzance les en chasserent; Constantin le Grand et ses fils affectionnerent cette ville; Sur la fin du IV e sieele, Alaric, roi des Goths, laprit l’an 395de Jesus- Christ, sous 1 empire d Arcadius et d’Honorius; L’empereur Jus- tin tacha de retablir Athenes dans le VI e sieele , et depuis, l’his- ioire semble 1’avoir oubliee durant 700 ans. Ce nest que dant ATHENES li le XIII® si£cle, et dans les suivans, qu elle recommenca a pa- raitre. Baudouin, IX de ce nom , comte de Flandres, ayant etd couronne empereur de Constantinople en 1204, lesCroises, qui avaient eupart a la prise de cette ville, partagerent entreux les &ats des Grecs. L isle de Candie fut donnee aux Veuitiens; Bo- niface, marquis de Montferrat, eut la Thessalie et la Moree; et Geofroy de Ville-Hardouin, Athenes et l’Achaie. Baudouin as- siegea alors inutilenient Athenes, que Boniface emporta peu de terns apres. Depuis , le duche d’Athenes passa dans la maison de la Roche. Guillaume de laRoche, due d’Athenes, et seigneur de Thebes, mourut vers Ian 1300. Sa fille ou sa sceur Isabelle, veuve de Geofroy deCaritena,apportale duche d’Athenes en dot aHugues de Brienne , comte de Brienne et de Lecce. De ce mariage, vint Gau- tier Y, tue en 1312 et pere de Gautier , VI du nom, comte de Brienne et de Lecce, due d’Athenes, et connetable de France. Vers Ian 1331, il tenta de reprendre le duche d’Athenes , mais inutilement. 11 fut tue a la funeste bataille de Poitiers en 1356, n’ayant point laisse deposterite, ni de Marguerite de Si- cile-Tarente, fille de Philippe de Sicile, I. du nom, prince de Tarente et d’Achaie;ni desaseconde femme, Jeanne d’Eu, fille de Raoul de Brienne, comte d’Eu, connetable de France; et elle prit urte seconde alliance avec Louis d’Evreux, comte d Etam- pes. Elle mourut a Sens, le 6 e jour de Juillet de l’an 1389. Phi- lippe de Savoye, comte de Piemont, fils de Thomas 111 prit le titre de prince d’Achaie, a cause de son mariage avec Isabelle de Ville-Hardouin, veuve de Floris deHainaut-Avenes, qu il epousa en 1301 et dont il eut six enfans. Cependant les Aragonais usur- perent le duche d’Athenes , etapresdiverses revolutions il passa dans la famille des Acciaioli de Florence. Rainier Acciaioli s’en rendit maitre, et le ceda aux Venitiens ; mais Antoine batard de Rainier s’y retablit, ety laissa Nerio, suivi d’Antoine, perede Francusou Francois : e’est sur ce dernier quele redoutable Ma- homet II, empereur des Turcs, prit Athenes l’an 1445. En 1 464 Victor Capella surprit cette ville ; mais comme il ne put empor- It ATHENE? ter le chateau, ilse vit contraint d’abandonner sacenqu&le. Be- puis ce tems-la, les Turcs sont rests maitres d Athenes jusqu’au XVII 6 siecle, qu ils l’ont perdue. Francesco Morosini, apres la conquette de la Moree* entra avec sa floltedans ie Golfed Egine, dans l’intention de passer en Eubee; mais le temps etant trop avance , il resolut de soccuper pendant 1’autdmne au siege d’Athenes, pour s’assurer du moins une Station commode au Piree. llenvoya une partie de son es* cadre dans le golfe de Negropont, pour empecber les turcs de cette ville de venir aux secours de ceux d’Athenes. Les pri- mats grecs vinrent lui offrir leur soumission,et lui donnerentles renseignements necessaires. Le 21 Septembre, il debarqua 8000 fantassins etS70 cavaliers sousle commandement du Comte Koe- nigsmark; le 26, on commenca le siege de l’Acropole dans la- quelle s’etaient retires les turcs. Le feu fut principalement dirige centre les Propylees, et un magasin a poudre, qui etaitdans le temple de Nike, sauta et detruisit ce temple; le 28 au soir, il tom- ba une bombe au milieu du Parthenon, lequel servait de ma- gasin a poudre, et y mit le feu. L’ex plosion mit en ruine tout le milieu du temple ; mais comme elle fut beaucoup plus forte du cdtede l’Est que de l’Ouest, elle abatit tout le mur de ee c6t etles statues qui s-y trouvaient ; tandisque le cote del’Ouest se trouva moins endommage et une partie de l’Opisthodomus res* ta de bout. Le Pacha et son fils ayant et tues par une autre bombe, les turcs eapitulerent et s’engagerent aabandonner la ci- tadelle dansl’espacede 5 jours; il rendirentla liberte aux esclaves et aux prisonniers, et se reserverent le droit d’etre transports a Srnyrne. Le 4 Oclobre, on embarqua 3000 turcs, dont 500 etaien* soldats. Les Yenitiens trouverent dix huit pieces de Ca- pon. Mais la peste ayant eclat dans la garnison venitienne, Morosini se retira au Piree et fit un camp retranebi de la pras^ qu’ile deMunichie. Au mois deMars de l’an 1688, les fortifications del’ Acropole furent detruites, les canons furent transports au Piree; le 4 Ayr# on abandonaa l’Aeropolc et trois jours apres* Morosini 13 athenes. qua pour Negrepont , beaucoup de grecs le suivirentou se re- tirerentaSalamine, aEgine et dans les autres ilesde lamer Egee, se plaignant que 1’amitie pretenduedeleurs co-religionnaires n’a- vait eu d’autre resultat pour eux que la perte de leurs maisons et de leur fortune. Les turcs possed^rent Athenes jusqu a la derniere revolution grecque. Ati mois de Juin 1822 les grecs forcerent les turcs de leur remettre la villeet 1’Acropole; elieresta 4 ans en leur pouvoir, maisle 17 du moisd’Aout, les turcs, sous le commandement de Redscliid-Pascl] a , reprirent la ville avec des forces majeures, et commencerent le blocus de la citadelle; elle fut forcee de se ren- dre apres une resistance opiniatre, par suite de la mort de Ka- ra'iskaki et de la defaite des grecs an Cap Colias ; une capitu- lation futsignee le 5 Juin, par Tentremise du Colonel Fav-ier et de l’Amiral de Rigni; Athenes resta sous la domination des turcs jusqu aceque les troupes royales enprirent possession, le 20 Mars (l Avril) 1833. Le 1 Decembre 1834, le gouvernement ^actuel y transfera sa residence. Les murs d’enceinte, batis par les turcs, furent demobs. Alors elle n’offrait que des mines, aujourd bui tout est change; surlaplacememe des decombres, on a eleve presque partoutdes edifices construits avecsoin, et con- eourant par leur disposition a I harmonie d un plan general. Beaucoup de rues ont ete ouvertes, nivelees et elargies , entre autres les rues d'Hermes , d’Eole et de Minerve. La premiere divise la ville en deux parties egales, paralleles aux rochers de 1 Acropole ; la seconde coupe perpendiculairement la pre- miere et setend jusqu au temple d’Eole, point ou se trouve une place de meme nom. La rue de Minerve , la plus large de toutes est a l’ouest de la rue d’Eole et lui est parallele (l). La ville actuele a 20,000 habitans, y compris les etrangers ; elle est la residence du Roi , des ministeres, de la cour de cassation , du saint Synode , etc. des ambassadeurs , et des (1) Pour ce qui regarde le Plan de la ville d’ Athenes ainsi que de ses environs et du port du Piree, je renvoie k rues plans, qui ont paru en 1837. Ils presentent le trace de la ville actuelle' et 1’einplaeeraent des mines antiques. 14 ATHt'NES « consuls g&feraux de presque toutes les puissances ; il y a woe University , un seminaire pour former des Professeurs, un gymnase aveeune ecole hellenique, deux dcoles pourles gar^ons, line pour les lilies , une ecole americaine pour les enfans des deux sexes ; un pensionnat pour les demoiselles chez Mr. Hill, un autre sous la direction de M rae . de Volmerange, une £co!e ou les ouvriers recoivent tous les dimanches et jours de fetes, des lemons de dessin etc. et un cabinet de modeles. Un cabinet d’histoirenaturelle etun jardinbotanique; 8 phar- macies et 26 medecins. On y a construit des Casernes, un bel h6pital militaire, et un hotel des monnaies. On batit un Palais pour le Roi dans une position magnilique. On travaille aussi a la construction d une Universite et d un hd- pital civil. L’eau pour boire a Athenes est conduite de Kephissia par un aqueduc antique; il existe encore dans la ville beaucoup de puits et de citernes anciennes. Le service divin se fait dans 12 eglises , par 23 pretres, du rite Orthodoxe grec; il y a aussi une eglise catholique desservie par un cure et deux pretres du rite Romain et un cbapelain royal qui dit la messe au palais; le service protestant est fait dans des maisons particulieres par plusieurs ministres et a la cour par le chapelain de la Reine. L’ambassade Russe a egalement une eglise grecque avec un pretre et un chceur de chantres. Oncompte plus de 70 eglises en ruines, quele gouvernement a cedees a la commune, afin qu’elles soient vendues etle prix de la vente employe a la batisse d une eglise Cathedrale. La ville a un theatre nou vehement construit etdeux bains turcs. L’administration civile de la ville est sous la direction d un Dimarque (maire), qui a 255 Dr. d’appointemens mensuels et qui est assiste de plusieurs adjotnts et conseillers munieipaux. L election du dimarque a lieu tous les trois ans , et doit etre approuvee par SaMajeste. i^es eonseillers munieipaux sont yius pour neufans ATHfcNES 15 11 y a deux justicesde paix. Les revenus principaux de la ville sont : L'octroi, qui peut s’elever annuellement a . . 60,000 Dr. Le loyer des emplacemens du bazar . . . 54,000 La moitieduproduit des passe-ports, . . • 1,000 Le quart de limpdt des Patentes 6,000 Le quart de la contribution sur les loyers . . . 7,000 (Les trois autres quarts appartiennent au gouvernement). 200 personnes payent annuellement a la ville pour l’eau qu’elle leur fournit, environ . . . 15,000 L’eau de l’Eridan et du Cephisse pour I’arro- sement des jardins,produit 7,000 Les amendes pour debts de police 1,000 Les permissions de batisse . . . . . • • 500 151,500 Dr. Malgre lesfrequentesrevolutionspolitiquesqu’Athenes a subies et ses derniers desastres, elle presente encore, plus queloute autre ville delaGrece, un grand nombred’Antiquites, qui attestent son ancienne gloire : j essaierai de tracer un tableau rapide des plus remarquables. La premiere chose qui frappe dans les monuments d’A- thenes , c’ est leur belle couleur. Dans les climats du nord, sous une atmosphere chargee de fumee et de pluie , la pierre , du blanc le plus pur , devient bientdt noire et ver- datre. Le ciel clair et le soleil brillant de la Grece repandent seulement, surle marbre de Paros et du Pentelique, une teinte doree, semblable a celle des epis murs,oudes feuilles enautomne. La justesse, Pharmonie et la simplicite des proportions attirent ensuite l’admiration. On ne voit pointordre sur ordre,colonne sur colonne, d6me sur d6me. Le temple de Minerve, par exemple, est, ou plutdtetait, un simple parallelo^ramme allonge, orne d un peristyle, d un pronaos et eleve sur trois marches ou degres, qui r^gnaient tout autour. Tel £tait le temple qui a pass<§ a juste titre pour le chef-d’oevre de Tarchitecture , chez les anciens et chez les modernes. L’ harmonic et la force de toutes 16 ATHEISM ses parties se font encore remarquer dans scs ruines. Yoyez comme tout est calcule an Parthenon ! L’o'rdre est dori- que et le peu de hauteur de la colon ne dans cet ordre, vous donne alinstant lidee de la duree et de la solidite; mais cette colonne, qui de plus, est sans base, deviendrait trop lourde. Ictinus a recours a son art : il fait la cotonne cannelee , et lelcve sur des- degres ; par ce moyen, il introduit presque la legerete du corin- thien dans la gravite dorique. Pour tout ornement , vous avez deux frontons et deux frises sculplees. La frise du peristyle se compose de petits tableaux de marin es , regulierement divises par un triglyphe, chacun deces tableaux est un vrai chef-oeuvre; la frise de la cella regne comme un bandeau au haut d un mur plein et uni. Yoila tout, absolument tout. Ce qu it y a surtout d admirable dans les edifices de l ancienne Grece, c’estle fini de toutes les parties. L’objet, qui n’est pas fait pour etre vu, y est travaille avec autaiit de soin que les compositions exterieures. La jointure des blocs qui forment les colonnes du temple de P?!i- nerve est telle, qu it faut la plus grande attention pour la decou- vrir, et quelle n’a pas lepaisseur du fille plus delie. Les rosaces, les plinthes, lesmoulures, les astragcdes , tons les details del’edi- fice olTrent la meme perfection. Les lignes du chapiteau et de la cannelure des colonnes sont si deliees , qu’on serait tente de croire que la colonne entiere a passe au tour. TEMPLE DE THESEE. Le temple de Ihesee, dont les sculptures, quoique mutilees , nelaissent aucun doute sur le sujet de son erection, est un des plus beaux de l ancienne Athenes. Plutarque rapporte, au sujet de ce temple, les traits suivans : plusieurs siecles apres la mort de Thesee, les Atheniens, a la ba- taille de Marathon, s’imaginerent voir le spectre arme de ce^he- ros se precipiter a leur tete sur les barbares. Apres la guerre Medique, ayant c-onsulte l’oracle d’Apollon, la Pythie leur re- pondit : « Qu’ils devaient rap.porter dans leur patrie, les restes de 17 TEMPLE DE THESEE. » Thesee, et lei conserver religieusement dans 1 enceinte de Heurville. » D’apres ces ordres, Cimon, fils de Miltiade, se mit a faire les recherches de ces depouilles sacrees, et Ies decouvrit enfin, a Scyros,ainsi qu’un fer de lance d’airain et nne epeede me- me metal, qui devaient avoir fait par tie des armes de Thesee; il transporta ces restes a A thanes, oil les ci toy ens les recurentavec les memes honneurs qne si le heros.se fut presente vivant fc au milieu d eux. Ils furent enfin deposes pres du Gymaase, au centre de la ville, et I on institua des fetes et des jeux en Ihonneur de cet evenement. Geci sepassa dans la quatrieme an nee de la 77 e Olympiade , 40 ans avant la mort de Pericles, et fait croire que le temple de Thesee fut commence a cette epoque. La facade de ce temple, bati en marbre penthelique , est op- posee au levant; le fronton parait avoir ete decore de figures de ronde bosse, fixees dans le tympan par des crampons de fer; on y voit encore quelques trous de scellement, mais aucune des fi- gures n’aete conservee. Les dix metopes de la facade orientale sont ^decores des dix principaux travaux d’Hercule; sur les faces laterales , dans les quatre premiers metopes contigus, on voit huit des travaux de Thesee. Les autres metopes, ainsi que le fronton de la facade occidentale, n’ont jamais ete sculptes. L’Architecte en fut le fameux Micon, Ce temple est entoure d un peristyle compose de six colonnes sur les facades, et de treize sur les cotes; La longueur du temple meme est de 73 pieds, 11 ponces; sa largeur de 2G; 11 est divise en pronaos , naos, et opisthodome; Le pronaos et le naos occupent toute la longueur du temple; L opisthodome est forme par une petite pro- longation du mur du Naos jusqu’aux antes. Sur la meme ligne etaient deux colonnes , entre les "quelies etait anciennement une grille de bronze. La largeur du peristyle lateral est de 6 Pieds ; la distance d une colonne a 1’autrede 5 pieds 4 ponces et demi, excepte les colon- nes des angles, quine sont ecartees lime de fautre que de 4 pieds 18 TEMPLE DE THESEE. 9 ponces et demi ; condition qui devait 4tre observee danslordre Dorique pour faire coincider les triglyphes avec les angles , et rendre toutes les metopes egales; Interieur ement la longueur du Naos est de 40 pieds deux pouces , sa largeur de 20 pieds 7 pouces et demi; L’epaisseur de la muraille est de 2 pieds et demi; le diametre des colonnes du peristyle, aleur base de 3 pieds 4 pou- ces; leur hauteur de 19 pieds. La hauteur du temple, a partir des stylobates est de 33 pieds et demi. Si Ton considere attentivement les colonnes, on s apergoit qu’elles s’inclinent un peu vers le temple, c’etait pour donner plus de solidite a 1 edifice et pour le premunir contre les tremblemens de terre. Les pierres qui sup- portent les colonnes ont 2 pouces d’epaisseur et 4 pieds et demi de longueur. Les fondations du temple, dans quelques parties , ont trois rangs de pierres ; vers Tangle nord ouest, on en compte jusqu’a cinq etmeme six. Ces fondations sont tout entieres de pierres Pireiques. Le temple a ete pose sur le penchant d une colline rocailieuse, l’architecte aura prefere cette situation pour lui donner une apparence plus degagee. Le pave du temple etait de marbre Pentelique. En 1769, un Turc qui se faisait batir une maison, le fit enleverpour en faire de la chaux. Ce temple a la meme forme que le Parthenon ; en depit deTin- temperie des saisons et de la barbarie des siecles passes, il ^’est conserve tout’ entier ; le toit qui le recouvre aujourd’hui est mo- derne; anciennement l entree etait du cote de l est. Ce furent les Chretiens qui, en 667, pour faire un autel, de- truisirent les deux colonnes qui conduisaient au pronaos. Ils les remplacerent par un mur de pierre et un tambour de ma- ^onnerie, que Ton a demoli. Qnant a lentree du temple, ils la placerent a Touest, en ag- grandissant la petite porte du mur qui separait le Naos de TO- pisthodome. Dans le temple, se trouve un bloc de marbre de forme cir- culaire. Ses quatre inscriptions paralleles semblent indiquer qu’il servait de piedestal a quelque statue; On le creusa, dans la PORTE DEL AGORA. H) suite, et on en fit un baptistere; Les murailles interieures n e- taient pas polies, afm qiie le stuc dont elles etaientreeouvertes , put tenir plus facilement; On y appergoit de faibles traces d'an- cienne peinture. En entrant dans le peristyle, onvoit sur la frise du pronaos, une rangee de 30 figures en bas relief. Trois divinites dun cdte et trois divinites de Tautre, sont assises sur le roc du mont Olympe; elles separent les autres figures en trois group- pes. Ces dernieres sont dans l’attitude du combat; elles n’ont pour armes qu’un bouclieret des pierres. Sur la frise de ropisthodome sont 20 figures representant le combat des Centaures et des Lapithes; les bas-reliefs qui sub- sisted encore sont presque tous sans tete. Ils annoncent, malgre 1 alteration que leur out fait eprouver le temps et les iconoclastes, la main d un maitre habile. Nous avons dit que le temple etait divise en deux parties : le promaos et le naos proprement dit ; on voit encore dans l’in- terieur des traces de celte separation. Au sud du temple, deux colonnessont degradees a leur base, ainsi que le mur du Naos. En effet , en 1660, les Turcsavaient commence a detruire !e temple de Thesee pour le remplacer par une mosquee. Les grecs les en empecherent en leur presentant un ordre obtenu de Constantinople. Deux colonnes pres de celles ci ontet^ ebranlees par le tremblement de terre, qui eut lieu a Athenes, en 1 807. En 1821 la foudre a brise de haut en bas la colonne de Tangle nord-ouest. Le temple de Thesee sert maintenant de conservatoire des statues, des marhresetdes inscriptions, qu on atrouve dans dif- ferens endroits : c’est une especede Musee. L P PORTE DE L AGORA. Elleest formee par quatre colonnes d’ ordre dorique;le diame- Ire des colonnes est de 6’pieds4 pouces. Aupres de la porte existe encore un pilastre, sur lequel est grave undecret de Tempereur Adrien. Enlre la porte de TAgora et le Pecile est maintenant 1 i- 20 STOA OU PECILE. glise Catholique et la Caserne des pionniers. Pres de la derniere on voit des vases en marbresqui servaient chez les romains pour mesurer le bled. Ces mesures sont au nombre de trois, dont l ime contient la moitie de Lautre. STOA OU PECILE. Cet emplacement etait ornedu cdte de l’ouest de 14 colonies, au milieu des quelles etait une porte, de maniere que I on comp- tait sept colonnes d un cote et 7 de lautre. Devant celte porte s’elevaient quatre colonnes d’ordre Co rintbien. formant vesti- bule , et cannelees dans la partie superieure de leur fut. On voit encore sept colonnes d’ordre Corinthien, dont le fiat est un monolithe et dont les chapiteaux sont d’une seule piece. Sur le haut des cbapiteaux s’elevait une statue, les trous qui existent en sont lapreuve. Le diametre des colonnes est de 4 pieds 5 pouces et la distance 4’une colonne a l autre de 10 pieds; celle de la colonne au inur est de deux pieds. Des quatres colonnes qui formaient vestibule il n en reste plus qu’une; une autre fut renversee en 1780 par les turcs; lamoitiede latroisieme a ete trouvee dans les fouilles qu’on a faites pour les fondements de la Caserne. Le style de cet edifice est romain et le marbre a ete pris au mont Hymette. Le tout forme un carre, dont Tun des cdtes a 376 pieds de longueur et l autre 252. Aunord subsiste une grande partie de l ancien mur, bati avec Oes pierres Pireiques. Au milieu du grand carre sont deux eglises, Tune a cote de lautre, la premiere situee au nord,est dedie aSt. Asomatos, lautre a la Vierge surnommee Megali Panagia ; toutes les deux sont baties sur des murs et des fondements anciens. Pres de ces deux eglises est une tour batie par Lord Elgin ; elle sert main-^ tenant d horloge. Tout l’emplacement est occupe par le marcbe des commestibles TOUROCTOGONE DANDRONICUS CYRRHESTES. 21 Tour Octogone d Andhonicus Cyrrhestes. Connu sous le nom de Tour des Vents, ce monument, de forme octogone et construit tout en marbre, est oriente de maniere que quatre de ses cotes font face aux quatre points cardinaux, Dans sa partie superieure , il est orne de liuit figures allego- 1 ‘iques d une grande beau te , representant, les diflerents atlri- huts des vents, Au-dessous de chacune dalles est trace un car draw solaire. Sa couverture , d un mode de construction tout particulier, etait terminee a son sommet par une girouette en bronze, representant un triton : il tenait a la main une baguette dont il indiquait au-dessous de Jui la figure correspondante a la direction du vent. Dans sa partie inferieure, elle est decorae de deux portes: Tune a sa face nord-est, l autre a sa face nord-ouesi, el ioutes deux precedees d un petit porche a deux colonnes, A linterieurora a retrouve sur lepave des cavites et des ca- naux, dont on explique assez difficilement 1’ usage, Cependant cet edifice, que Varron appelle lhorloge de Cyrrhestes , parais- sant n avoir en effet, d autrcs destinations que celles d’indiquer les heu res, la direction des vents et des differentes saisons, on presume que ces canaux sont les restes d une clepsydre on hor^ loge d’eau, qui remplacait le cadran solaire pendant la unit et les temps couverts. 11 est a remarquer que la plinthe ou re- posent les colonnes, ainsi que 1 entablement qu elles supportent, sont circulaires. La tete de lion, qui decore lacymaise, est percee et sert de gouttiere pour l ecoiiJement des eaux pluviales. MONUMENT CHORAGIQUE DE LYSICRATES L’opinion du peuple moderne d Atb^nes est que le monu- ment dont nous nous occupons, fut construit par Demosthenes poursy retirer etsy livrer tout entier a leiude. L 'inspection seule de ce monument, de six piedsde diametrc interieur, sans porle, Sans Fendtre, et eonsequemment totalement prive d’air 22 MOUNUMENT CHORA GIQIE DE LYCICRATES. et de lumiere, suffit pour faire comprendre tout le rid i cult de cette fable. Wbeler et Spon, qui parlent de ce monument , ont les pre- miers remarque sur son architrave une inscription, dealt le sens indique qu’il fut eleve par des citoyens en l’honneur dun triomphe obtenu par eux dans des jeux publics. Stuart, d’apres des recherches qui nous paraissent conscien- cieuses, donne plus de details et s exprime plus nettement sur la destination de ce monument. II pense que Lysicrates de Ci- cyne, de la tribu Acamantide, ayant donne a ses depens une representation theatrale, ou lesenfans de sa tribu eurenlla su- periorite, obtint pour recompense, en sa qualite de diorege , untrepied, ainsi que le voulait l’usage alors etabli; que pour conserverla memoire de ceglorieux evenement, il fit elever le monument, et qu’il le couronnadu trepied choragique qu’il avait re$u. Ilajouteque les trepieds , sculptes entre le chapiteau et la frise, et dontle sujet representant une des aventures de 1’histoire de Bacchus , parait etre aussi celui de la piece de Lysicrates , peuvent encore servir d’autorite a ses conjectures. Cette opinion est d’autant plus vraisemblable , qu’un grand nombre d’edifices de ce genre ont autrefois existe dans Athenes. Pausanias parle d une rue placee pres du Prytanee, qui devait son nom a la graude quantite de trepieds qu’on y voyait. 11s dtaient d’ordinaire places dans les temples , et malgre la ma- tiereassez commune dont ils etaient souvent formes , ils exci- taient presque tous l’admiration par lelegance et la variete de leurs proportions. Lescolonnes ne sont cannelees que dans les demi circonferences qui ne sont point enclavees dans les pan- neaux. Les autres moities sont lisses et d un diametre plus petit dun demi pouce. Les quatre assises inferieures, la base de la colonnade , les futs des colonnes , 1’architrave , la frise, et la coupole, sont autant de parties d un seul bloc. A f interieur les chapiteaux nesont tailles qu’en masse. ARC DE THESEE OU D’ADRIEN. 23 Auc de Thesee ou d’Adrikn. Get edifice, situe a un quart de mille environ, et au sud-est de J’Acropole, a ses deux faces entierement semblables et d£co- r^es de colonnes corinthiennes. II est en marbre penthelique , et, comme presque tous les monumens d’Athenes, construit sans ciment. Les blocs de marbre qui le composent sont lies entre eux par des crampons de metal. Malgre la proximity ou il est du mur d’enceinte de FOlympium , sa situation oblique suffitpour indiquer qu'il n’a jamais fait partie de cet Edifice. On ignore ce qui peut avoir determine a placer aussi pres, et d’une maniere aussi bizarre, ces deux Edifices , qui n’ont aucuns rapports entre eux. TEMPLE DE JUPITER OLYMPIEN. Ce temple fut commence sous le gouvernement de Pisistrate, environ 530 ans avant J. C. par les architectes Antistates, Ca- laeschros , Antimachides et Porinos, a qui il en confia la cons- truction. Apres sa mort, ses fils en firent continuer les travaux. Dans la suite, ils rencontrerent tant d’obstacles qu’ils furent obliges de les interrompre,et le temple resta plusieurs siecles ina- cheve. C’etaitle modele le plus parfait que les anciens eussent pu donner d’un temple digne de la majeste du maitre des Dieux. Suivant Dicearque, ce qui en avait ete execute captivait l’admi- ration de tous. Les Atheniens dans les plus florissantes pdriodes de la r£pu- blique s’affligeaient de le voir inaehev^. Persee, roi de Macedonje entrepritde le finir ; il ne put en venir about. Cependant356 ans environ apres la mort de Pi- sistrate, 174 ans avant J. C. sous Antioehus Epiphanes, roi de Syrie, larchitecte Romain Cossutius concut le magnifique Edi- fice d ordre Corinthien qui porta le nom d’Olympium. Antioehus fit les plus grands efforts pour le terminer, mai* malheureusement il mourut 164 ans avant J. C. sans avoir pu y U TEMPLE DE JUPITER OLYMPIC. parvenir. 78 ans apres, Sylla pilla ce temple, il en empoVla mem# des colonnes et des chambranlesde portes en bronze pour em- Bellir le temple de Jupiter Capitolin a Rome. Plus tard Au-* guste et tes rois ses allies y firent travailler. Lorsque Caligula fit transporter auGapitolela statue de Jupiter, le temple n’etait pas encore acbeve. II etait reserve a Adrien d y mettre la derntere main. Ce futlui qui le dedia a Jupiter Olympien, et qui lui eri- gea une statue eolossale G70ans apres que Pisistrate eut jcte les fondements de ce temple, Le monument couta 7088 talents aux Atbeniens. II etait enfoure de 124 colonnes d ordre Corinthien de 6 pieds et demi de diametre, et d environ GO pieds de hau- teur. Elies sont posees sur une plate forme en dalles, que sup- portent des voutes entourees de murailles avec des contreforts en forme di piiastres. Lespierres des fondations sont de fa meme qualite que celles du Pnyx, dont l’espece est assez solide. Des pierres du Piree, comma plus tendfes, sont m'ses au dessus, afin que 1’bumidite ne les deteriore pas. D’apresles ruines de ce temple, la eirconference de la plate-* forme etait ornee d un peristyle a trois rangs de colonnes sur les frontons, eta deux rangs sur les parties laterales. La lon- gueur du temple etait de 354 pieds et sa largeur de 171. Le mar qui formail l’enceinte existe encore en partie. II a 463 pieds a Test et pres de 688 au sud. Sur line portion d’architrave qui unit encore deux colonnes, on remarque une cellule, jadis lademeure d un bermite. II est imposible de comprendre comment elle a pu etre batie sur le chapiteau de ces prodigieuses colonnes. dont la hauteur est de plus de soixante pieds. Ainsi ce vasie temple, auquel les Athe- niens travaiilerent pendant sept siecles , que tons les rois de J’Asie voulurent acbever , qu’Adrien , maitre du monde, eut la gloire de nnir; ce temple a succombe sous l’effort du temps, et la cellule d un solitaire est demeuree debout sur ses debris! une. miserable loge de plalre est portee dans les airs par deux colonnes de marbre , comme si le temps avait voulu ex- poser 'a tous les yeux, sur ce magnifique piedestal un monument TEMPLE DE JUPITER OLYMPIEN 3* de ses triomphes et de ses caprices. II en reste encore seize colon- ties debout; quoique beaucoup plus haules que celles du Parthe- non, elles sont bien loin d en avoir la beaute , et la degeneration de l ari s’y fait sentir ; mais comme elles sont isoiees et dis- persees sur un terrain nu, elles font un effet surprenant , et res- semblent aux palmiers qu’on voit ca el la parmi les ruines. FONTAINE CALLIRHOE. On y arrive en descendant du temple de Jupiter au sud; elk fut surnommee Enneacrounos, a cause des neuf ouvertures pra- tiquees par Pisistrate dans le rocber; 1’eau est claire et bonne a boire. LEleusinion etait situe dans File forme par l’llissus. STADE. On y arrive par unpont en ruines, quiavait jadistrois arches, et qui fut construit par Herode Atlicus et detruit en 1 774 par un gouverneur Turc, pour en avoir les pierres. Le premier fon- dateur du Stade fut Lycurgue. Herode Atticus le reconstruisif en marbre-blanc et en fit le plus beau monument de ce genre. La longueur de l’arene est de 780 pieds anglais, la largeur au bout des bastions, de 137 pieds et de 276 a fautre extremile, pour fournir aux chars la fncilite de tourner. Vers la partie orientate du stade on voit a gauche un passage souterrain, pratique dans la colline. C’est par la que se retiraient les vaincus. On apercoit dans le rocher les traces des roues des chars. Sur la sommite de la colline sud-ouest du Stade s elevait un temple dordre ionique; il etait cousacre a la fortune. Sur la col- line vis-a-vis oil voit un tumulus ; la etait enterre Herode At- ticus. THEATRE DE BACCHJJ& II est au sud de la forteresse ; de son enceinte on voit la mer; place au stid et abrite contre les vents du nord par l Acropole, 26 THEATRE DE BACCHUS. ony jouii pendant 1'hiver d'une temperature plus douce que dans d autres endroits, c’est sans doute ce qui fit choisir cet em- placement ; une partie des sieges sont tallies dans le roc de la forteresse, ainsi quon pent encore le voir. Ce Theatre etait un des plus grands et des plus magnifiques: il contenait 30,000 speetateurs, et avait480 pieds de diametre* Au sud, on distingue parfaitement les ruines dumur dela scene. II existe dans le rocher, au dessus du Theatre , une caverne qui etait consacree a Bacchus ; sa facade etait decoree de pi- lastres de marhre Pentelique, d’ordre Corinthien. Au dessus de TArchitrave s elevaient deux gradins, qui sup- portaient une statue de Bacchus. Sur les epaules existent des trous fails expres pous soutenir un trepied, suivant la coutume antique. Cette statue a ete transporteeen Angleterre. Aux deux extremites des gradins se trouvaient deux blocs carres de pierre eleusinienne, supportant des trepieds en bronze. Les ornemens exterieurs de la grotte furent malheureusement detruits en 1827, parlesbombes et les boulets des ennemis , qui firent tomber toute la facade, c’est a dire, les pilastres et l’en- tablement. Au dessus de cette caverne a c6te de la muraille du fort, s e- levent deux colonnes d un hauteur inegale, portant des chapi- teaux triangulaires; sur l’une d’elles etait place un trepied , et sur l’autre, oil il y avait anciennement aussi un trepied, on pla- <;a plus tard une statue. Au sud du theatre est le nouvel hopital militaire ; il est Mti sur les fondations d un edifice antique; dans les souterains on trouve encore un pave en mosaique bien conserve. THEATRE D’HERODE ATTICUS. A Touest du theatre de Bacchus, existe une ligne d’arcades , restes dun portique qui joignait le theatre de Bacchus a 10- deon d’Herode Atticus. C’est sous ce portique, bati par Eumene, que se refugiaitle peuple pendant la pluie. 27 THEATRE B HERODE ATTICUS. Cette ligne se compose de 28 arcades de la mdme forme et de la meme construction que cedes de TOdi§on. A c6td de ce Portique, a louest, est lOdeon d Herode Atticus. Cet Edifice fut bati par ce riche Athenien en 1 honneur de son epouse Regilla , qui etait d’une des premieres families de Rome. Elle mourutdun coup d’apoplexie, et son mari, voulant eterniser sa memoire, ele- va cet edifice, construit apres que Pausanias eut ecrit son ou- vrage sur l’Attique. L Architecture en est romaine. Quant aux sieges ils sont mines , ou caches sous les decombres. On voit seulement tout a cdte du rocher de la forteresse une partie de T elevation du mur. La facade vers le sud, offre une saillieau milieu, etdeux ailes rentrees vers les extremites ; la saillie du milieu, ou se trouvait la scene, a la forme d un carre-long. La ligne basse de la facade est composde de 9 arcades, la ligne superieure de 4. Les ailes sont mieux conservees que le reste ; elles ont trois rangs d’arcades Tun sur 1 autre ; les plus basses sont a present a demi ensevelies. Les arcades des ailes sont plus hautes, mais cel- les du milieu plus larges ; sur la ligne des arcades de la scene, a la hauteur du second rang eten dehors, etait une terrasse, ou les spectateurs venaient jouir de la vue de la ville. Les arcades de la troisieme ligne ont leur evasement a l’exterieur , tandisque celles de la seconde l’ont a linterieur , et cela pour permettre aux spectateurs de mieux jouir dela vue dela mer. Au milieu de l’edifice ou de la scene, on voit encore une petite chambre; Tout l edifice etait enduit de stuc et couvert de peintures; des arcades d un pied et demi d epaisseur etaientadosseesaux portes laterales. Le diametre total est int^rieurement de 260 pieds anglais ; 11 pouvait contenir jusqu’a 10,000 spectateurs. L’emplacement dece Theatre offre une Elevation de 25 pieds, formee de differens debris; il est bati en pierre Pyraique , les fondations sont en pierre du Pnyx. 28 AREOPAGE Areopage. Cest la colline toule rocailleuse a l’ouest de 1’Acropole. Elle etait accien Dement consacree a Mars et se nommait le rocher de Mars; elle parait avoir ete autrefois jointe a la forte- resse , mais un tremblement de terre Ten a separee ; la partie de 1’ouest est plus bassse que celle de l est qui est coupee perpendi- eulairement. I)u cote du nord, on voit un escalier taille dans le roc, a c6te sont plusieurs niches; sur le sommet ducote du nord, au des- sus de l’escalier sont trois sieges en demi cercles; la partie oil se trouvaient les sieges a ete bouleversee par un tremblement de terre; Yers la partie la plus procbe de laforteresse on observe que le rocher estaplaniet equarri ; il sy trouve aussi un es- calier. L’Areopage, senat d’Atbenes , fut etabli sur une colline dans cette ville, la meme annee qu’ Aaron, frere de Moyse, fut sacre grand-sacrificateur 1 an du monde 2514, et avant J. C. 1490, sous le regne de Cecrops, et non sous celui de .son fils Cranaiis. On dit que Mars y fut accuse le premier par Neptune , dont il avait tue le fils, nomine Halirothius, fablesur laquelle lesophiste Libanius a pris plaisir de faire deux declamations. Mars y fut absous; on croitque depuis ce terns, cette colline prit le nom d’Areopage , du mot grec Ilay^, qui veut dire bourg on place, et de celui d’Ares (’ 'A pi];), que les grecs donnaient ace Dieu. Le second jugement des Areopagites fut celui de Cephale, qui avait tue par accident son epouse Procris; le troisieme, celui de De- dale, coupable delamortde CalusouAccalus son neveu,et le qua- trieme celui d Oreste, accuse du meurlre de samere Clytemnestre, Les anciens ne conviennent pas du nombre des Areopagites ; les uns le portent a trente-un, les autres a cinquante-un; il y en a meme qui le font monter a plus de cinq cents. Cette diversite fait juger qu’il variait , selon les terns. Plutarque remarque que Solon y changea beaucoup de choses. Ces magistrate &aient perpetuels, et les premiers de la ville. Au reste , ils AREOPAGE. 29 ne sassembloient que la nuit, soit pour etre plus recueillis dans la discussion des affaires qu’ils devoient juger, ou pour n etre pas detournes par des objets qui auraient pu exciter leur haine ou leur pitie ; il n’etait point permis aux avocats de se servir des ornemens de leloquence, en defendant leurs cliens. Du terns de Ciceron, les Romains se faisaient recevoir parmi les Areopa- gites. C’est en ce lieu que saint Paul etant a Athenes, fut con- duit pour rendre raison de la doctrine qu’il prechoit, et oil il fit un discours, dont il prit le sujet, de 1 autel dresse au Dieu in- eonnu, quil avait vu dans la ville. Denys, senaleur de l’Areo- page, et une femme nominee Bamaxis, embrasserent la foi qu’il prechoit, comme ilest rapport e dans Ie 17 chapitre des actes des ap6tres. La vallee entre 1’Areopage et le Musee etait anciennement nominee (creux) KoEXvj vers 1 ouest ou est. L eglise de St. Demetrius est sur Femplacement de l’ancienne porte Meletide. Vers le sud de 1’Acropole s’eleve la colline du Musee; elle te- oaitce nom d un poete, disciple d’Orphee, qui avait, dit-on,cou- tume de se retirer dans cet endroitpour y composer ses vers, et qui etant mort de vieillesse, y fut inhume. Cette colline etait dans l ancienne enceinte de la ville. Antigone et son fils Deme- trius Poliorcetes, la fortifierent a cause de sa position en face de la forteresse. On y voit encore des traces de la muraille qui entouraitla ville, elle monte sur le flane de la montagne. On y a eleve dans la suite un monument a un Syrien nomme Pbi- lopappus. Philopappus portait encore a Athenes le nom deRoi. Ce monument etait en demi cercle, sa partie convexe ou exte- rieure regarde la mer Egee. On y voit encore deux niches , et il y en avait une troisieme de forme carree. A lest, est une statue assise. La niche continue, ou celle du milieu en forme dVcade, renferme aussi une statue. Au dessous de la niche on voit en relief le char de tviomphe de Trajan, tire a quatre che- vaux. ■— 1 — 4 * 30 MUSEE, PNYX, et GROTTE DE PAN. MUSfiE. En descendant au nord de la colline du Musee ou trouve trois grottes, taillees dans le roc. On les appelle a present bains ; la division de cette triple grotte parait ressembler a un ancien ca- chot. A 1 exterieur, le rocher est taille perpendiculairement: cette grotte est appelle vulgairement prison de Socrate. PNYX. Le Pnyx etait toUrne vers la mer; on y appercoit encore les traces de cette celebre tribune, audessus de celle que les trente tyrans firent placer dans un sens oppose. Sur le paves sont des trous tailles dans le roc, quelques uns sont ronds, d’autres car- res. En descendant un peu plus au nord, le roc est taille per- pendiculairement; on y observe des degres faits expres plut6t pour soutenir des statues que pour servir de sieges aux magis- trats. On remarque dans le meme endroit , des traces de roues de voitures; a cdte parait encore le massif du rocher qui servait de tribune : il est haut de 5 pieds, sa forme est quadrangulaire, on y monte par trois gradins de chaque c6te de la tribune, le rocher est taille perpendiculairement comme pour former deux ailes. A la surface de celle de f est, sont des niches dans Iesquelles on mettait des ex-votos. Du cote de la ville, le Pnyx etait entoure d une muraille cir- culaire , formee de grands blocs de pierre tailles a facettes ex- traits du lieu meme. Le Pnyx est domine aTouest, parune colline ou sont plusi- eurs grottes et qui etait couvertes de Statues de Nymphes. GROTTE DE PAN. Au nord, dans le roc de la forteresse etait une enceinte con- sacree a Pan ; le culte de cette divinite commenca pour les Atheniens , apres la bataille de Marathon. La forme de cette LACROPOLE. 31 grolte est ronde. En y entrant, on voit des niches tailleesdans le roc, elle parait avoir ete ornee de tableaux votifs. Cette grotte fut regardee corame sacreeet inaccessible, et ceux qui vou- laient en approcher devaient se purifier auparavant a la fon- taine Cleprydra et y venir les pieds nus sans parler- ■■ ■ ■ " * I LACROPOLE. L’Acropole, jadis si resplendissante, si riche de temples , de statues, de peintures et d’offrandes aux dieux, est aujourd’hui bien differente de ce qu elle etaitalors: les ravages du temps et des barbares, le vandalisme des guerres modernes avec leurs bombes et leurs boulets, ont porte la devastation dans son enceinte, et il ne reste plus de ces monumens niagoifiques, que de vastes et imposantes ruines, grotesquement bigarrees de mes- quines constructions modernes. On y admire cependant encore les debris des Propylees, le temple de la Yictoire Aptere,nou- vehement restaure, le temple de Miverve, plus connu sous le nom de Parthenon ou Kecatompedon , et les trois temples groupes, de Minerve Poliade, d’Erechthee, et Pandrose. Le rocber de la citadelle a 952 pieds de long stir 427 de large a son sommet. Sa forme est a peu pres celle d une el- lipse retrecie du cote du mont Hymette: on dirait un piedes- tal taille expres pour porter les magnifiques edifices qui le cou- ronnaient. Sa hauteur est de 1 78 metres au dessus du niveau de la mer.En promenantses regard sautour desoi, on a le mont Hymette k l’Est, le Pentelique au nord r est, le Parnes au nord-ouest, les moots Icare, Corydalus ou Egalee a i’ouest; par dessus le pre- mier on appercoit la cime du Citheron; ausud-ouest et au mi- di on voit la mer, le Piree , les cotes de Salamine, d’Egine , d’Epidaure, et la citadelle de Corinthe. Dans le bassin qui forme cette circonference, ou distingue les collines et la plupart des monuments d’Atbenes; au sud ouest, la coliine du Musee avecle Mausolee de Pbilopapus, a 1’ouest les rocbers de l Areopage et de Pnyx, au nord-est ceux du Lycabetus et a l est , les ban- 32 L’AGROPOLE. teurs qui dominent le Stacie. Au pied de la citadelle merne , les debris du theatre de Bacchus et dllerode Atticus ; a la gauche de ces debris, les grandes coionnes isolees du temple de Jupiter Olympian; plus loin encore en tirant vers le nord-est, on apper- coit 1 enceinte du Lycee, le cours de rilyssus, et le Stade. Dans la partie de 1’ouest et du nord-ouest vers le grand hois d’oli- viers, est le Ceramique interieur, et l’Academie, et enfin dans la vallee formee par le Lycabetus et la citadelle, on decou vre la ville moderne. Quand le so ] eiI se Ieve entre les deux cimes du montHymette, Athenes, 1’Acropole et les debris du Parthe- non se colorent des plus belles teintes ; les sculptures de Phi- dias, frappees horizontalement d un rayon d’or, s’animent et semblent se mouvoir sur le marbre, par la mobilite des ombres du relief; au loin la mer et le Piree sont tout resplendissants de lumiere, et la citadelle de Corinthe, renvoyant l’eclat du jour nouveau, brille sur 1’horizon du couchant, comme un rocher de pourpre et de feu. Dece point culminaut, 1’oeilest agreablement cccupe par la variete des aspects differens des rocs calcines, des bruyeres jaunissantes, des bosquets d’oliviers, des carres decere- ales , des silions de vignes, des futs de colonneet des mines anti- ques et modernes et, au travers de tout cela, des troupeaux de beufs, demoutons etde chevres, etdespaysans conduisant des provisions a ja ville. On se reporte naturellement aux temps anciens : les souvenirs naissent en foule : on se rapelleles causes dc la celebrile de ces montagnes dont les noms sont si beaux, de ces lies, de ces mers non moins fameuses, eclairees comme ajors d’une lumiere ecla- tante, et lame se plonge dans de profondes et meianeoliques me- ditations. lierodote dit que la partie sud de la forteresse n etait pas~ bien fortiftee apres laretraite des Medes; quelle etait settlement de- fendue par des troncs d’oliviers en guise de palissades. Cimon, fils de Miltiade fit elever des murs dans cette partie avec 1’argent provenant de la ventedes depouillcs qu’il avail enlevees dans la guerre centre les Perses ; e’est pour ^uoi ces murailles furent L ’AGROPOLE 33 appeles murs de Ciinon. Une partis de ces murailies existent encore, et surtout celle qui avoisine les Propylees; la hauteur du mur du sud est dans quelques eiidroils de 62 pieds. Les murailies du nord ont moins souffert que celles du sud r car elles sont presqu’encore entieres, surtout vers le nord- Quest, oil on voit une partie des murailies haties sous Themistocle. On y voit un rang de triglyphes d’ordre dorique, et 14 tambours de colonnes derni canneiees de la grosseur de celles du Parthenon. 11 est probable que ces morceaux appartenaient a Fancien Heca- tompedon qui fut brule paries Perses. L’unique entree de la citadeile etait paries propylees; toutes les autyes parties du rocher sont ou coupees a pic ou fortifiees d epaisses murailies. En montant a la forteresse et avant d arriver aux propylees , on voit a main droite un mur, construit en pierre Pentelique; il a 30 pieds de longueur et 18 de hauteur et est surmonte d une corniche de marbre Pentelique avec des peintures. On y voit deux niches assez grandes. En montant un pen plus liaut vers la forteresse, a main gauche on voit un piedestal carre, construit avec des pierres de FHy- mette, a 18 pieds de Fade nord des Propylees et a 38 pieds de la facade du meme edifice; il est large de 15 pieds et liaut de 27 : le sommet a 18 pieds de large , il fut construit expres pour soutenir une statue qui pour pen qu elleeut 12 pieds de hauteur, se trouyait an niveau du chapiteau de la facade des Propylees. Ce piedestal est un pen derriere Fangle nord-ouest des Propy- lees. La largeur de la forterese, du cote des Propylees est de 182 pieds 11 ponces. Les Propylees sont en marbre blanc et c’ est F ouvrage le plus parfait de ce genre. Ils furent commences sous F archontat d’Eutbymenes 437 avant J.G. et leur consruction dura cinq ans. L architecte en fut Mnessicles. Les Propylees n’occupentpas toutela largeur du rocher, qui leur sertde base, ils s’etendent moins vers le sud que vers lenord. 34 L’ACROPOLE. La longueur de la facade des Propylees est de 76 pieds an- glais 1 1 pouces. Cette facade est composee de 6 colonnes, cha- cune de 8 blocs. Le diametre de leur base est de 5 pieds 4 pouces et demi, leur hauteur de 28 pieds. L’espace laissee entre elles ser- vait de premiere entree. Ces colonnes ne sont pas toutes sepa- rees par des distances egales. L’entre-colonnement du milieu, qui seul n’a pas de correspondant, estle plus large; les deux qui sui- vent 1’un a droite et l’autre a gauche, sont moins ouverts et egaux entre eux; enfin les deux derniers , c’est-a-dire, celui de l’aile droite, et celui de l’aile gauche, egaux entre eux comme les deux precedens,'sont encore plus petits. Eneffet, 1’intervalle entre les deux colonnes du milieu estde 12 pieds 11 pouces, tandis que celui de la 1 ere a la seconde en partant du milieu est de chaque cote de 7 pouces et demi, et que celui de la seconde ala derniere n’est toujours pour les deux cdtes , que de 5 pieds 1 1 pouces. Cette difference provient de ce que cetait entre les deux colonnes du milieu que passait la yoilure sacree. En entrant dans le vestibule par le grand entre-colonnement, on voyait trois colonnes a droite et trois colonnes a gauche. Ces six colonnes sont d’ordre Ionique et forment passage. Leur diametre est de 3 pieds et leur hauteur de 34. Ces colonnes sou- tenaient le toit du vestibule. Ensuite venait un mur perce de cinqportes, qui ahoutissaient au grand portique regardant du cote du Parthenon. Le toit des Propylees etait plat dans toute sa largeur, c’est-a- dire du nord au sud. Les poutres de marhre qui formaient ce toit etaient placees dans le sens de la largeur du monument et d’un mur a l’autre, on n’en comptait que trois par rangee; deux d’egale grandeur et longues de 24 pieds 2 pouces partaient du mur et venaient s’appuyer sur les colonnes ioniques; 1’inter- valle existant entre ces deux colonnes etait rempli par une troisieme, longue de 24 pieds 2 pouces. L’exactitude de ces cal- culs est demontree par la longue poutre qui reste sur la grande porte des Propylees. Les portes pratiquees dans le mur trans- versal ont chacune un escalier compose de quatre degres et,pour LACROPOLE. 35 passer da portique au sol de la forteresse , on descend un gra- din. Le portique oriental est large de 18 pieds. Sa longueur est occupee par 6 colonnes qui gardent la meme symetrie que celle de la facade occidental, et dont les entre-colonnements coincident de la sorte avec les cinq portes du mur de separation. Les deux ailes des propylees ne sont pas de meme dimension. L’aile du norda 54 pieds de large et celle du sud n’en a que 23. Leurs frontons se composent d un mur avec une frise, des tri- glyphes, et des pilastres places aux deux angles ; onavait don- ne a ce cdte exterieur des ailes une telle simplicity parcequ’elles fesaient partie de la forteresse. Le cote qui forme un angle avec la facade est compose de trois colonnes d’ordre dorique, ayant 3 pieds de diametre; elles supportaient un fronton qui etait plus Las que la frise du vestibule des Propylees. On arrive par trois degres de marbreblanc a la base de ces colonnes, qui est la meme que celle du portique des Propylees. Avant d’entrer dans les propylees, a gauche etait la Pinaco- theque. C etait une salle dans la quelle leS Atlieniens placaient les tableaux de leurs plus fameux peintres. La Pinacotheque a quatre murailles. La muraille du sud est percee de deux fenetres au milieu de la porte qui servait d’en- tree ; on y arrivait par un vestibule large de onze pieds, et sou- Jenu par trois colonnes. La salle de la Pinacotheque est longue de 35 pieds 1/2 et large de 29 1/2. Elle occupe avecle vestibule toute la largeur de l’aile du nord. Un peu audessus du sol de la Pinacotheque , on voit tout-au tour en relief une bande de marbre Eleusinien. Les propylees existaient encore en entier en 1956, epoque a laquelle les Turcs en firent un magasin a poudre. Le tonnerre ayant frappe cet edifice mit lefeu a la poudre qui fit sauter le toit et une maison turque construite audessus. TEMPLE DE LA Y1CTOIRE APTER03 (sans ailes). Ce temple qui est aussi appele temple de INikd (Ncxy;) , &ait 3G PARTHENON, a droite des Propylees; de cet endroit la vue s etend jusqua la mer. 11 fut erigeala memoire d’Egee. C’est dela, selonPau- sanias, qu’il se precipita, lorsqu’il apercutle vaisseau de Thesee, son fils, revenant avec des voiles noirs. On erigea dans ce temple one statue a la Yictoire sans ailes , parceque la nouvelle de la victoire de Thesee n’avait pas precede le retour du vain- queur. Cette statue tenait une grenade dans la main droite et, un casque dans la gauche. Eile etait liee avec des chaines et comme elle etait sans ailes , les Atheniens esperaient que cette deesse resterait a jamais parmi eux. Pour aller dans le temple dela Yictoire, on devait passer par une galerie longue de 26 pieds et large de 16. Elle avait du cdte des propylees trois colonnes, et du cdte de la forteresse un mur avec une petite porte. An sud de cette galerie, on voyait un mur couronne de triglyphes , et vers le temple de la Yictoire 3 colonnes et un bastion qui depassait un peu 1’aile du nord. Ce temple avait 4 eolonnes du cote de 1 orient, oil se trouve lentree, et 4 du cote deloccident ; chaque colonne etait un mo- no! it lie orne de 25 cannelures, haute de 11 pieds 8 pouces , et d’une circonference de 5 pieds a la base. Les entre-colonnemens sont larges de 2 pieds 10 pouces. Le temple est entourede trois gradins. A iouest et au sud, il sappuyait sur deux murailles de pierre pireique formant bastion. Du cote du nord,il y avait des gradins, et du cdte de l’orient un petit portique. Ce temple a ete restaure sousle gouvernement actuel. PARTHENON. Le Parthenon etait le principal ornement de la forteresse ; on le nommait ainsi a cause de la statue de la deesse, qui exis- tait dans ce temple, laquelle avait la denomination particuliere de HapOevo? (la Vierge). Le temple etait aussi nomme 'E)eat5jx-£oov, du nom d un an- PARTHENON. 37 cien temple bati environ 800 ans avant J. C. qui etait ainsi ap- pele, soil parcequ’il etait long de 100 pieds, soit a cause de sa beaute et de sa magnificence. C’est celui qui fut brule par Xer- xes. Le plus souvent, onappelaitle Parthenon, le temple deMinerve. Le Parthenon est situe sur la plus haute elevation de la forte- resse; la surface du rocher fut aplanie en quelques parties, afin que le temple reposat sur un sol egal. Cette surface s eleve a deux pieds au dessus des chapitaux de la facade orientate des Propylees; 12 rangees de pierres Pirei'ques servent de base au temple ; il est bati en beau marbre Pentelique. Le Parthenon fut construit du temps de Pericles, par Calli- crate et Ictinus , sous la direction de Phidias. 11 fut decrit par plusieurs ecrivains illustres de la Grece ; leurs descriptions ont ete eclalrcies et confirmees par les relations de plusieurs voya- geurs du moyen age, qui ont pu voir cet edifice encore presque entier. Voici ce qu’en dit Georges Wheler, Tun de ces voyageurs : «Cet edifice, place vers le milieu de la citadelle , est entie- »rement construit en marbre blanc ; il a 227 pieds 7 pouces * »(anglais) de long, sur 101 pieds 17 pouces de large ; on monte »au portique qui l’entoure par trois marches qui lui servent de » soubassement; les colonnes du portique, au nomhre de 46, dont »8 sur chacune des faces anterieures et posterieures, et 15 sur »chacune des deux autres faces, sont d’ordre dorique et can- » nelees. Elies ont 34 pieds de haut sur G pieds 2 pouces de dia- » metre; l’entre-colonne est de 7 pieds 4 pouces ; les facades ori- »entales et occidentales sont chacune decorees d un fronton ; ia »frise, regnant sous le portique tout autour de la ce/Za, est or- » nee dun bas-relief de la plus grande beaute. » Un mur trans- versal separait en deux parties inegales l’interieur de la cella . La plus petite, ou Ton entrait d’abord, est designee par Whe- ler et Spon, sousle nom de Pronaos. Stuart trouve cette deno- mination inexacte, et pense que cette piece etait l opistodome, ou tresor public: cette salle etait decoree de six colonnes. L’autre 5 3S PARTHENON. partie renfermait un portique a deuxetages, aujourd’huicom- pletement detruit. C'estla qu’etaitplacee cette fameuse statue de Minerve, faite d’ivoire et d’or. A la majeste sublime qui brillait dans les traits etdans toute la figure de Minerve, on reconnais- sait aisement la main de Phidias. Les idees de cet artiste avaient un si grand caractere, qu’il a encore mieux reussi a reprdsen- ter les dieux queles hommes. On eut dit qu’il voyait les se- conds de trop liaut, et les premiers de fort pres. La hauteur de la figure etait de vingt six coudees. Elle etait debout , couverte delegideet dune longue (unique. Elle tenaitd’une main la lance, de l’autre une victoire haute de quatre condees. (1) Son casque , surmonte d’un sphinx, estorne dans les parties laterales,dedeux griffons. Sur la face exterieur du bouclier pose aux pieds de la Deesse, Phidias avait represente le combat des Amazones ; sur l’interieur celui des Dieux et des Geants; sur la chaussnre ce- lui des Lapithes et des Centaures ; sur le piedestal, la naissance de Pandore, et quantite dautre sujets. Les parties apparentes du corps etaient en ivoire, excepte les yeux, ou l’iris etait figu- re par une pierre particuliere. Cet habile artiste mit dans l’exe- cution une recherche mfinie, et montra que son genie conservait sa superiority jusque dans les plus petits details. La hauteur totale du temple etait de 65 pieds. Les metopes de chaque cote de l est et de l’ouest, sont au nombre de 1 4. Sur celles de l’ouest est representee la bataille des Atheniens contre les Medes a Marathon, et sur celles de Test sont figures les exploits des heros de la Grece. Sur le fronton de l’ouest, 18 Statues en marhres rappellaient les principauxpersonnagespresents a la dispute entre Minerve et Neptune’ausujet du nom a donner ala nouvelle ville. Elies furent pillees par Lord Elgin, a l’exception d’une, prise par les Veniti- ens, et de deux autres, mutilees, qui existent encore dans leur ancienne situation (1) La coudee parmi ies grecs 5tant d’un de leurs pieds, et d’un denii-pied «.i sua, Ja hauteur de la figure etait de 36 de nos pieds et 10 pouces en sus ; et cello d« U rictoir* d* 5 de uos pieds et 8 pouces. PARTHENON. 39 Sar le fronton oriental 4taient sculptes tons les incidens de la naissance de Minerve. Aux deux angles opposes etaient deux chars traines par deux chevaux; surcelui du sud on voyaitle soleil levant et sur celui du nord le soleil couchant. Des tetes de chevaux existent encore, mais toutes les statues qui or- naient ce fronton furent renversees par f explosion qui fit sauter une partie du temple. Au nord, les bas-reliefs des metopes, au nombre de trente deux, representaient labataille des Atheniens contre les Amazones; ceux du sud ceile des Hippocentaures contre lesLapithes. La frise autour de la cella representait la theorie des Panathenees, composee de 180 figures. Sur les deux angles des frontons des tetes de lions vo- missaient les eaux pluviales. Cliaque colonnese compose de 12 pieces avec les chapiteaux. II est remarquable que dans la construction des murs de la cella , on trouve deux morceauxde marbreen long, superposes sur un morceau en large; les trois morceaux sont lies entre eux horizontalement et perpendiculairement avec du fer etduplomb. La porte du cOte de l’ouest existe encore. L’architrave de cette porte a 31 pieds deux pouces anglais de longueur. Cette porte va en retrecissant insensiblement vers le haut. Les trigly plies autour du temple sont au nombre de 96 et les metopes de 92 ; leur hauteur est de 4 pieds 3 pouces. Chaque fronton etait orne de 14 metopes et les parties laterales de 32. 15 metopes du cdte du sud furent enlevee par lord Elgin et sont maintenant dans le Musee britannique. Une autre , appar- tenant au meme cote, se trouve a Paris; et deux dans la forte- resse. La frise du cote de l’ouest represente aussi la theorie des Panathenees; elle aa-peu-pres480 pieds delongetcontenaitplus de trois cent vingt figures en has reliefs; chaque plate est de 3 pieds 4 pouces de haut. La procession complete etait representee sur les deux c^^-< tiingT~n'- PIREE. Une route carossable conduit D Athenes au Piree;la distance est d’environ 8,000 metres ; elle traverse la foret d’oliviers, et passe sur un pont en bois , le lit desseche du Cephisse d Attique. Sur la route, on trouve encore les traces des longs murs. La nouvelle ville qui est le port de la Capitale, est batie sur un plan moderne; on y retrouve en partie les anciensmurs den- ceinte, ainsi que l’emplacement des rues antiques. Le port est bon et spacieux, mais il ne contient plus comme autrefois plusieurs mouillages, cependant les batiments de haut bord preferent le mouillage de Salamine. Le port du Piree de- 44 MUNYCHIE. crit un arc dont ies deux pointes, en se rapprochant , ne lais- sent qu’un etroit passage. A l’entree sont des pilastres cons- truits dans la seconde annee de la guerre peloponesienne , et a chacun des quels s attachait une chaine qui servait a fermer le port pour en empecher 1 entree aux batiments ennemis. Au mo- yen Age, il prit le nom de Porto-Dracone et de Porto-Leone, a cause d un lion en marbre de grandeur colossale, represente la gueule ouverte du cote de la mer, comme rugissant et pret a s elancer sur les vaisseaux qui entraient au port. Ce monument, qui fut transports en 1686 a Venise, sy trouve encore a la porte de l’arsenal. Le tombeau de Themistocle est situe a la pointe S. E. de l’avant-port du Piree. Ce sepulcre est crause dans le roc. Les flots, par leurs mouvements reguliers, le couvrent et le decouvrent, et il se remplit et se vide tour a tour; a quelques pas dela, on voit sur le rivageles debris d un monument. Un peu avant l’entree, entre Pile de Salamine et le port, se trouve l ile inculte de Psytalie, oil Xerxes, avant la bataille na- vale de Salamine, fit placer quelques centaines de Perses, qui furent massacres par les Atheniens. MUNYCHIE. A l est du Piree est le port de Munychie, d une forme presque ovale, ilapeu deprofondeur, son fond est d un sable fin. Verslec6- te occidental on voit les restes d un temple, vers le Nord-Est de la colli ne des vestiges d un theatre. A la sommite de la meme colline,une grotte assez profonde canduit par des escaliers pratiques dans le roc au bain de Venus. Les premiers habitans de cette peninsule furent des Myniens qui, chasses d Orchomene par les Thraces , se refugierent dans TAttique; Munychus, fils de Pantacles qui regnait alors dans cette contree, les accueillit, et ceux-ci par reconnaissance don- nerent a ce lieu le nom de leur bienfaiteur. 45 PHAL&RE, MONT HYMETTE. PHALfiflE. Phalere estal’Estde Munychie. Cetait le plus ancien port des Atheniens, sa forme, est celle d’un cercle, et n a presente- ment que tres peu de profondeur ; quelques murailles de sa for- teresse existent encore. Son nom derive de celui du lieros Pha- lerus. De ce port,Thesee partit pour se rendre en Crete , et la * aussi Menestliee sembarqua pour aller an siege de Troie. II etait defendu, com me on pent le voir meme a present, par deux murailles baties regulierement de blocs de pierres, dont quelques unes ont 9 pieds de longueur et trois depaisseur. II y a actuellement au Piree une quarantaine , une douane , etl’ecole militaire. De ce port partent les bateaux a vapeur pour Nauplie, Trieste, Syra, Alexandria, Constantinople ctMar- seille Des barques vont journellement a Calamaki, Epidaure , Nauplie, Syra, Salamine, Poros. MONT HYMETTE. On arrive au faitede ITIymette, en deuxlieures et demie de marche, laissant le mont Lycabettus a gauclie , apres avoir tra- verse l’llissus et visite le monastere de Kaesariani qui est eloi- gne d’une heure d’Athenes. Tons les ans, le jour del ascension, les populations viennenten foule adorer la Panagia de Kaesariani , et boire 1’eau miracu- leuse d’une fontaine qui attendee jour la tout exp res pour jail- lir avec plus de force. Plus de 20,000 personnes cTAthesnes et des villages environnans. couvrent la route et contribuent par la varietedes costumes et la gaite des pelerins a faire de ce chemin une promenade char manic. Le sommet le plus eleve du mont Hymette est de 1025 metres au dessus du niveau de la mer. C est une montagne a ride qui produit encore a present un miei delicieux deja conmi dans lantiquite. Du sommet, la vue plane sur les six pays les plus re- marquables de 1 antique Grece. L’Attiqne , 1’Argolis, l AcIiaie % 5 * 46 ROUTE DATHfiNES A PENllLL 1’Arcadie , laB^otie et la Phocide ; le golfe Saronique la mer d’Egee et Tile Eubee avec sa plus haute montagne, le Delphi. Route d'Allienes aux carrieres de marbre du mont Penteli. La route est carossable jusqu’au pied du mont Penteli , elle passe par Angelo-Kypos(l); on laisse celle qui conduit a Cephis- sia a gauche, on traverse la plaine de Trikhocambos, le Village de Khalandri qui est situe dans un bois d’oliviers et apres deux heures de marcbe, on arrive au pied du mont Penteli. Le monastere qui a conserve son ancien nom se trouve a un quart de lieue a droite; tout aupres la Ducbesse de Plaisance fait construire un chateau. En gravissantla montagneon voitles carrieres antiques d’ou ont ete pris les marbres pour la construction des principaux monuments d’Alhenes et d’oii Ton tire , en ce moment , ceux destines au palais du Roi. La sont les carrieres de ce beau marbre blanc si renomme dans la Grece et si souvent mis en oeuvre par les plus habiles statuaires. II parait que la natureYest fait un plaisir de multiplier dans le meme endroit les grands hommes, les grands artistes et la matiere la plus propre a conserver le souvenir des uns et des autres. Le mont Hymette et d’autres montagnes de l’Attique recelent dans leur sein de semblables carrieres. Le Penteli est eleve de 1110 metres , au dessus du niveau de la mer ; on y jouit d une vue superbe ; d un cote la plaine d’Athenes, la ville, le port jusqu’au golfe Saronique avec ses iles et les montagnes du Peloponese; de Tautre c6te la plaine de Marathon, le mer d’Egee et les montagnes d’Euhee, au sud la vue s’etend jusqu’au cap Sunium et au nord jusqu’au Parnes. Pres de la grande carriere et dans le rocher, il y a une caverne (1) Rena. Afin de faciliter aux voyageur la juste pronunciation des lieux, oil a eu soin de uaeltre Faccent sur la syllabe, qui doit etre prononcee longue. B’ATHENES A CfiPIIISSIA. 47 d environ 250 pieds de profondeur, dont les stalactites sont curieuses; elle merite d’etre visitee; aPentreesetrouveune petite chapelle. Quelques inscriptions de differens temps faitcs sur le roc par les ouvriers ; des blocs de marbre a moitie travait- les ; ainsi que des trous carres tailles dans le rochcr poiir y appliquer des poutres et rend re la descente des blocs moins dan- gereuse dans les lieux rapides ; fournissent des indices sur la maniere dont les anciens taillaient le marbre et transportaient d enormes monolythes. D’ATHfiNES a cephissia. Nous passerons aupres du nouveau Palais du Roi, sans nous y arreter, il est en construction et promet d’etre magnifique. La situation est parfaitement cfaoisie. Si lexecution repond au"plan, de ce Palais , commencera pour la Grece l’epoque de la re- naissance des beaux arts que nous tenons d’elle. A gauche, le mont Lycabettus presente ses sommetsinegaux d’on Ton extrait Penorme quantite de pierres necessaire aux basses-oeuvres du Palais du Roi, le monast^re Asbmatos bati surle penchant de la montagne servant depoudriere, etenfin le village d Angelo- Kypos au milieu d’un hois d oliviers ; donnons un coups d’oeil a ses delicieux jardins. Laissant Ulissus a droite , une route car- rossable traverse des plaines cultivees de distance en distance , et nous conduit au charmant village de Maroussi, remarquable par un bois d’oliviers s^culaires; c’est a Maroussi que les Atbe- niens modernes vont en villegiature. De la i’eeil s’arrete avec plaisir sur plusieurs villages ; sur Heraclie nouvelle colonie militaire dont les 50 maisons blanches sont alignees comme ses soldats ; sur le bourg de Khalandri qui cache dans ses vallees des vergers abondans en fruits , sur Cephissia , eloigne de 2 heures de la capitale et but de notre visite. II a conserve son ancien nom, ses frais ombrages , ses jeaux vivi- tiantes et la salubrite de Pair. II £tait renomme dans 1 antiquite, par la belle maison de campagne d’Herode Atticus. C’etait le 48 D ATHfiNES A PH \L£, PAR RHASSIA. rendez-vous d’ete des riches habitans delantique Alhenes, comme a present de la haute societe moderne et desraembres du corps diplomatique. Le Cephisse prend sa source aupres de l’eglise St. Sauveur. II sort de terre avec fracas, circonstance qui porlerait a le faire regarder comme le ruisseau de la plaine de Marathon, qui apres avoir accompli sa sourse souterraine, vient reproduire au soleil ses ondes ferlilisantes. Nous suivimes lecours du Cephisse au travers des oliviers et des jardins qui out remplaces les thermes et les parterres d’He- rode Atticus , lieux jadis frequentes par la jeunesse studieuse d’Athenes ; au milieu de la piaine, vers le S. 0. qui recoit pen- dant la saison pluvieme, le trihut des eauxde plusieurs versans dont elle est entrecoupce;dans les bosquets de l’Academie oil ses eaux toujours limpides coulaient silencieusement, comme pour ne pas distraire 'les meditations des sept sages; enfin nous l’ap- percumes passant aupres des fondations du mur septentrional duPiree et allant se jeter dans la rade de Phalere. La grotte des Nymphes a Cephissia, situee dans la propriete de Mr. Paparigopoulo Consul general Russe, est une des plus belles curiosites naturelles de la Grece. Nous fumes nous reposer sous ses voiuptueux ombrages, oil malgrela chaleur d un soleil bru- lant nous fimes une delicieuse halte. D ATHENES A PHYLE, PAR RHASSIA. En sortant par le cote nordde laville, lechemin coupe un bois d’oliviers traverse par le Cephisse et qu’on passe sur un pont au dessous du village de Levi. A peu de distance, on ar- rive a 1’embranchement des sentiers qui conduisent a Sepolia eta Khaidari. En avancant vers le mont Icare,on traverse le lit d un torrent ; le hameau de Menidi qu’on croit bati pres de l’emplacement de l’ancien Acharnes reste a droite; a gauche un defile pomme Dema conduit a Eleusis, en passant sur les D ATHfiNES A PHYLE PAR KHASSIA 49 murs batis pour en defendre l’entree. Ces lignes, pratiquees a l’entree des defiles et presqu a toutes les anfractuosites desmon- tagnes, avaientfait de la presqu’ile de Cecrops une forteresse qui, si elles etaient coovenablement reparees, la rend rail inexpu- gnable. La Crete des monts Icare et Corydallus est couronnee de tours qui faisaient autrefois partie de ce systeme de defense. Les vil- lage de Dragomano, deKoukourangi, deKamaterb etun monas- tere dedie a St. Jean, sont les particularites principales a noter avant d’arriver a Kbassia. C’est des environs de ce village, qui conserve son ancien nom , que descendent les eaux autrefois partagees par des acqueducs entre Eleusis et Atbenes : aupresde leurs sources et dans le mont Parnes , est un Nympboeum avec des inscriptions et des ornements d’arcbitecture. A Kbassia, le cbemin antique quelque fois taille dans le roc , traverse uue prairie et un marais et s eleve vers la montagne jusqu’a Pbyle oil on arrive apres une hcure et un quart de marche. G etait an- ciennement un lieu regarde comme tres fort et tres important; lorsque Thrasybule eut pris cette forteresse par surprise, il fut en position de se defendre avec peu de monde centre les attaques de farmee Athenienne commandee par les trente Tyrans. Le Deme de Pbyle apparlenait a la tribu d’Oeneide ; la ville si- tuee tout apres de TAcropoIe, laisse quelques traces dans les sou- bassements, une source jaillit au pied d’une tour carree qui completait avec un mur epais le systeme de defense du defile. La forteresse est sur un mont accessible settlement a 1 Est et au Sud, les deux autres cdtes sont escarpes. Le tout est d une forme oblongue, la direction des grands cotes est de 1’Est a 1 Gu- est, sa longueur est de 510 pieds, sa largueur de 210 pieds, il y avait deux entrees, l’une au Sud I’autre a I’Est. A Tangle du Nord-Est se trouve une tour ronde au Sud-Est une tour carree et une pareille au cote Nord en saillie. La plus grande longueur du mur du nord, dans son etat acluel n’a pas plus de 225 pieds. Jci, le roclier etaifc inabordable ainsr qu’ason extremite, a cause de son escarpement. On distingue encore 20 assists de grosses 50 ROUTE D’ATHENES AU CAP SUNIUM. pierres dans quelques parties du mur, elles ont la forme dun parallelogramme. On ne connait point au juste le temps de la fondation de Phyle. Itineraire d’Athenes a Phyle par Khassia. DUREE du VOYAGE heures 16 minutes Colouos. 6 m. Chapelle sur une eminence, 4 m. chapelle de St. Meletius, 6 m. Jar dins a gauche, 4 m. Cephisse 2 m. eglise, tumulus, 8 m. deux tumulus k gauche, 2 tours ruinees,14 m. tumulus, trace d’une tour, 4 m. tumulus, 4 m. blocs de pierres, 23 m.’Dragommano village. 3 m. village, 3 m. defile qui conduit k Eleusis, emplacement d’ un deme. 30 m. St. Jean monastere,12 m. ruisseau. 5 m.grotte dans un rocher. 11 m. Khassia village. Prairie, on gravit la montagne en passant plusieurs ruisseaux, Phyle 1 miuut 33 37 10 38 13 Total 3 33 Route d’Athenesau Cap Sunmm. On passe par Angelo-Kypos ; la le chemin qui conduit a Ce- phissia est laisse a gauche; restant toujours dans la plaine,on ar- rive a un defile ouvert entre le monts Penteli et 1 Hymette. Unecolonneen marbre blanc avec une inscription du moyen age existe au pied du mont Hymette; une belle fontaine, des pins odorants, deux chapelles, la vue des hameaux deLeopesi, de Koursalas, de Keratea, signalent le canton de Mesogea , sur lequel domine en se prolongeant une chaine de monticules. Une tour circulaire sert a fixer le gisement du mont Gargetius , on naquit Epicure. Passant parle village'de Papangelaki, on entre a- vant d arriver a Jaloii,dans un defile qui semble avoir ete fortifie. Toute cette contree est couverte de chapelles, la plupart aban- donees ou tombant en ruines, restes d’autant de temples, de monuments ou d autels sanctifies par le christianisme. Ici les chemins se separent: celui a droite mene au village de Bala , celui a gauche a Jaloii, un peu plus loinun autre chemin a droite conduit a Spata ; on passe par Palceo-Vraona, et apres une de- (1) On a pris pour bases des calculs des voyages, le temps qu'employe un chevai conduit par 1'agoiat ou muletier. 51 ROUTE D ATHfiNES AU GAP SUNIUM. mi-heure, on arrive au village de Vraona; pres de la se trouve line tour a moitie ruinee, et au fond d un ravin, une fontaine o 111 - brag ee de saules ; on arrive sur l’emplacement dun bourg en- toure de remparts bastionnes , qu’on croit etre Tancien Bran- ron , oil se celebrait la fete de Diane , divinite titulaire de ce bourg. Sa statue d une haute antiquite, etait celle qu’Iphigenie rapporta de la Tauride. Toutes les fiiles des Atheniens devaient etre vouees a laDeesse apres avpir atteint leur cinquieme annee et avant qu’elles eussent passe la dixieme ; par suite de ce voeu elles venaient avant de se marier, oflrir des sacrifices a la Diane de Brauron. Bientot apparait le port Raphti, nom barbare derive d’une statue placee sur un ecueil, etque les marins comparent a un tail- leu r (pdcTTUY ]r). C’est l’ancien mouillage de Prassise , lieu fre- quente autrefois pas les navigateurs, et doii partait annuelle- ment la theorie chargee de porter a Delos les offrandes envoyees par les Hyperboreens. Une chapelle, et le nom de Courouni conserve a la presqu’ ile , rappellent le souvenir de Co- ronee qui fleurit aux memes lieux. Une partie du port Raphti porte encore le nom de Prassise. Ce port borde de terrains incultes , est ferme par une lie qui le met a couvert des vents du S. O, ainsi que par quatre Hots , sur lesquels on trouve des restes d’antiquites. En s’eloignant de Prassise , on arrive en une heure de marche au grand village de Keratea, dont le nom de- rive du double sommet du mont Panies , qui s’eleve en forme de conies (yipai^.qu’on decouvre a une grande distance. Keratea est eloigne de 7 heures d’Athenes ; ici etait assurement lem pla- cement dun grand Deme, ce qui est indique paries noinbreux restes d’antiquitesqui s ytrouvent. Enquittant Keratea, etfaisant route a 1 orient a travers une plaine onduleuse et cultivee , une route pavee conduit a Metropisi , village bati pres des ruines de l’ancienne Amphitropee;franchissant ensuiteuncdteau couvert de pins rabougris , on plonge sur les lies d Helene et deCeos, de Cythnos,etde Seriphos. Des monceauxdescories, que les esclaves passaient deux fois au creuset avant de les mettre 52 ROUTE D ATHENES AL CAP SENIUM, cn tas , avertissent l’etranger da voisinage des mines du Lau- rium, et bientot il arrive a Thoricos, port que les marins out surnomme Mandri, a cause de quelques pares (p.avopa) etablis par les bergers surles montagnes environnantes. Nous voici dans un Deme de la tribu Acamantide qui avait consacre le trepied place sur le monument choragique, vulgaire- mant appele Lanterne de Diogene. La , on reconnait les restes d un temple qui avait sept colonnes au fronton, quatorze sur les cdtes, et un developpement dequatre-vingt-douze pieds, sur soi- xante six environ de large; toutaupres , un theatre de forme ob- longue, les restes d un Acropole, et des decombres qui annon- cent l’importance de Thoricos, quoique son port fut moins flo- rissant que le Piree. En tournant a droite, on entre dans une chaine de montagnes appelee Laurion-Oros; on traverse un bois remarquable par des galeries creusee dans le roc, et sans aucune trace de route , car on tenait cette contree separee de PAttique. Au baut d’une montagne , on observe les restes d’un fort servant a tenir en respect une contree habitee presque entiere- ment par des esc’aves ; Taspect montueux de cette extr^- mite de la presqu’ile, se ter mine au promontoire Sunium, appele maintenant Cap Colonne et qui etait sacre du temps d’Homere. Menelas a son retour de Troie y lit inhumer sonpilotePliron- tis. C’est une des plus belles positions de la Grece, dominant ma- jestueusement la mer ; le Capest escarpe detoutes parts, excepte du cote des terres. Vers le N. 0. , se trouve la longue chaine de Laurium, qui va se joindre a 1’Hymette dans la direction de la campagne d’Athenes a une dixaines de lieues dela. La vueest aussi belle qu etendue ; elle se prolonge vers la partie N. E. jusqu a TEubee, auN. 0. jusqu’a Egine et au S. jusquaplusieurs lies des Cyclades. Le Cap Sunium est plus que tout autre endroit expose ala vio- lence des vents qui soufflent dans plusieurs directions. Le mont Laurium etait auparavant le refuge des pirates qui decouvraient AU CAP SUNIIM. 53 les navires a une grande distance , cequi leurpermettait de les attaquer avec a vantage. Les grecs n’excellaient pas moins dans le choix des sites de lenrs edifices, que dans 1 architecture de ces edifices memes. La plupartdes promontoires du Peloponese , de 1’Attique , de Home, etdes lies del'Archipel, etaient marques par des temples, des tropliees ou des tombeaux. Ces monuments environnes de bois et de rocbers, vus dans tous les accidents de la lumiere , tantdtau milien des images et de la foudre, tantot eclaires par la June, par lesoleil couchant , par 1’aurore, devaient rendre les cdtes de la Grece dune incomparable beaute : la terre ainsi decoree se presentait aux yeux dunautonnier sous les traits de la vieille Cybele qui , couronnee de tours et assise au bord du rivage, commandait a Neptune, son fils, de repandre ses Hots a ses pieds, — ijiig- -p •? i? eaiir » — — Temple de Minerve Sumade. La partie superieure du promontoire de Sunium est couron- nee d un beau temple en marbre blanc d’ordre dorique. II est construit sur une plate-forme , reposant au Nord et a 1’Ouest sur un mur de soutenement compose d assises en marbre blanc. Sur 1 un des cdtes de ce mur formant peribole , se trouvent les restes dun petit temple egalement dordre dorique et en marbre blanc, quon suppose avoir du servir de Propylees a cette enceinte. Vitruve affirme que le temple de Castor dans le cirque de Flaminius a Rome , ressembiait a celuide Minerve a Sunium. Minerve y etait adoree sous le nom de Suniade , a cause du promontoire Sunium. On y voit encore debout douze colonnes, un pilastre de la cella , avec uue portion correspondanfe darchitrave, mais le tout est ruine par le temps ou rouge par les vapeur salines de la mer. Ces colon- nes d ordre dorique sont remarquables en ce qu elles ne comptent que seize cannelures, contre l’usage qui en voulait vingt et vingt quatre. Une grande quantite de dalles en marbre, 6 54 TEMPLE DE MINERVE SUNIADE. que leur largeur et leur dpaisseur regulieresontdu faire prendre long- temps pour des fragments de pavage , ne sont autre chose que des bas-reliefs dans l’etat le plus complet de degradation. On remarque quelques traces a peine visibles d’ancienne sculpture , mais comme elles nepresentent maintenant que fort peu de relief, on n est convaincu qu’ils etaient sculptes que par l’espece de pa- tine jaunatre , recouvrant la partie unie de ces marbres et par la blancbeur eclatante de celle oil se trouvait la sculpture. II est a supposer que ces bas-reliefs furent tout aussi bien de- truits par le temps, que par ces voyageurs animes d un zele dangereux, qui, tout encroyant prouver leur gout et leur amour pour les arts de lantiquite, mutilent ses plus beaux monuments* afin de pouvoir en rapporter quelques fragments informes. Route par distance d’Athenes aSunium , par Raphti et Thoricos. 30 minutes , village d’Angeld-Kypos oil sont le cottage de l’Ambassadeur de Rus- sia etle beaujardin du comte Boggiari.-- 47 m. Colonne.-- 7 m. deux chapelleS.— 17 m. deux eglises.— 6 m. Tour, Charvkti village, mont Gargettius k gauche.-- 13 m. Eglise & droite, traces d’Antiquites a gauche, tumulus, deux eglises.— 12^m.’ Papange- lkki a droite. -45 m. Chapelle, Jalod village, chemin qui conduit k Bkla, on ' y trouve un etang et un lion en marbre.— 6 m. Eglise, route qui conduit k Spata k droite, mines d’un deme ou bourg.-39 m. Palaeo-Vrkona.-27 m. Vrkona.-27 m. enceinte d’une ville ancien- ne, Brauron.-4 m. montere.-2 m. puits.— 15 m. muraille ancienne. 3 m. vieux murs. — 17 m. port Raphti.— 12 m. defile et port.— 4 m. Prassiae.— 5 m. murs , fculttire.— 15 m. en tournant k droite, torrent, chemin escarp^. 25 m. bois de pins, grotte, anciennes fondations.— 6 m. fontaine, figuiers entoures de debris d’antiquites.— 40 m. mura antiques. 3 m. moulin k vent avec des debris antiques.— 13 m. Keratea.— 9 m. tor- rent.— 14 m. route venant k gauche, tumulus.— 9 m. voie pavee.— 15 m. ruines^d’Am- phitropee.- 12 m. montee, tumulus.— 34 m. Thoricos.— 5 m. mines.— 6 m. puits, bloc de pierre.— 18 m. pointe de terre, qui s’avance dans la mer.— 4 m. baie.— 5 m. Lku- rion-Oros.— 15 m. bois.-- 8 m. monticules, galeries des mineurs.— 4 m. mines d’une forteresse.— 3 m. tour. — 12 m. Vestiges de plusieurs constructions. - 18 m. puits d’eau saumatre.— 19 m. baie dangereuse, par les recifs qui la bordent.— 34 m. temple de Mi- nerve Suaiade ou le voyageur se repose sous la colonnade ofi Platon expliquait k ses disciples le systeme de sa philosophic. Distance totale 11 heures 7 minutes. RETOi/R JO E SUNIUM A ATHENES PAR VARI. 55 Relour de Sumum a Athenes par Vari. En retrogradant de Sunium pour se rendre a Athenes, on des- cend par un sentier tres escarpe, entoure’de tombeaux sur unp plage sabloneuse, et en tournant au N. 0. apres avoir parcouru unegalerie taillee dans le rocher, on entre dans une petite plaine couverte de pins et d’arbres resineux. En quittant la cdte a cet endroit , yous parcourez un vallon boise, aboutissant a Allegrana. Durant un quart de lieue quelques champs de coton tapissent la route jusqu a une tour de garde-cdtes, pres de laquelle est situee la ferine de Catophegee (le Phegee inferieur). Anaphlystos et Besa fleurirent dans cette contree , cu Ton ne rencontre plus que les hameaux de Panari et d’Anabasi. Remarquez Olympos assis dans une plaine cultivee, dont toules les hauteurs environnantes semblent avoir ete fortifiees et de- fendqes pardes tours: c’est maintenantla solitude de I’Attique jusqu a Vari! et pourtant cettc rive occidentale doit avoir ete tres peuplee autrefois. Les ruines d’Anaphlystos, au bord de la mer, annoncent que la ville fut considerable. Dans une des eglises de Yari, il reste plusieurs fragments d une Statue equestre de grande dimension. Le chemin ordinaire des paysans qui frequentent le marche dAthenes, traverse le canton de Mavrovouni, surnomme Anby- dros, a lextremite meridionale du mont Hymette. C’est la”seule voie de communication pour les transports; la halte se fait a Anagyrous, qu’on regarde comme Fancienne Agyra. Quant au promontoire Zoster, il s’appelle aujourd hui Alike et les lacs Ka-* rashi et Voliasmenos sont, suivant toute apparence, un port ensable. En approchantdeTHyinette, et un mille apres Yari^une route taillee dans le mont Rapsane, conduit au Paneion, ou grotte de Pan , consacree par Archidamus aux nvmphes ; des degres grossierement tailles , deux chambres, un autel dedie a Apollon, un autre au Grand Tout, la statue mutilee de Ceres ou de Cy- bele et une tete de lion mal sculptee, reporlent les idees du vo- £§ RETOUR DE SUMUM A ATHENES PAR VARL yagenr sur la riante mythologie des grecs. A quarante cinq mi- nutes du Paaei'on, on centre dans la region montueuse d’Anhy- dros, aux environs du monastere Agios-Cosmas et du metochi de Draconi et Trispyrgi, qu’on laisse a main gauche. Des tom- beaux, des mines embarrassent le chemin jusqu’aux environs d Icaria, village renomme par ses marbres colores. En descen- dant de la vers llllissus, on rentre bientot a Athenes. - Route et distances de Sunium par Olympos et Vari d Athenes. 11 minutes, greve sablonneuse du port Suniura.- 13 m. rocher de marbre blanc, tom- beaux, monceaux de scories.- 9 m. route taillee dans le rocher.- 16 m. puits d’eau sau- mltre, port Coraca.— 52 m. Allegrkna.— 14 m. baie situe k Touest.— 12 m. ruines sur la hauteur.— 12 m. Kataphegi.— 11 m. Anaphissos, village, 25 m. Bois de pins.— Pauari, eglise a gauche, Anabasi 2 heures de Keratea.— 17 m. ruines dun mur an- cien.— 15 m. eglise a droite, defile du mont Olympos.— 5 m. O lympos ou Elvmbos , tour, cabanes.— 12 m. Eglise sur une hauteur a gauche, ruines k droite sur une emi- nence.— 18 m. Tour a gauche, foret d’arbres resineux.— 24 m. Plaine couverte de buissons,deux rochers a gauche.- 15 m. defile, montee et descente ombragees de pins.- 27 m. Plaine, pins, mer a gauche. 12 m. Defile, rochers superbes de marbre blanc , carriere, traces des roues des chars sur le rocher. - 6 m. deux murailles, emplacement d’un deme.- 1 - 10 m. Trois rangs de murs, tour sur la route.— 2. m. ruines dun temple, rempart tres fort.— 8 m puits, ruines d une Acropole.— 15 m. muraille moderne.— 20 m. Anatheme (1) tas depierres.-2 m. Yari, village. -10 m. puits a gauche, tumulus. - 9 m. murailles anciennes.- 4 ra. citerne et autres vestiges.— 5 m. route taillee dans le rocher, eglise de forme circulaire. ruine a gauche.— 16 m. Grotte de Pan et des Nym- phes.— 45 Cap Zoster, Agios-Cosmas, Draconi Trispyrgi.— 45 m. separation du Ma- vrovouni de lTJymette.— 10 m. grandes ruines.— 10 m. ruines.— 5 m. ruines conside- rables.- 3 m. ruines k droite et a gauche.— 6 m. Tombeaux, murs anciens.— 2 m. rui- nes.— 5 m. torrent, eglise a droite.— 10 m. tombeaux, torrent, Brahami, village. — 10 m. route taillee dans le rocher.— 2 m. torrent.— 20 m. Athenes. Total 10 heures. (1) Trophee que les grecs modernes se dressaient contre leurs oppresseurs. Lors qu ils avaient supplie en vain, lorsqu’ils avaient epuise toutes les voyes de recla- mation, ce peuple prive de journaux, de tribunes , anathematisait ses tyrans et les devouait a la damnation eternelle. La ceremonie consistait a maudire un petit morceau de terre; 1’opprime y lancait la pi- erre de reprobation en disant : Anatheme, Anatheme, Anatheme au reprouve. Chaque assistant suivait cet exemple. Les passans se joignaient d’intentiou a leur compa- triote malheureux, en jettant la pierre a l’oppresseur et le monceau grossissait ! Suivant les idees du peuple, lanalhematise devenait apres sa mort vricolacas PLAINE DE MARATHON. 57 Route d’Athenes a Marathon. Le chemin passe par le village de Cephissia ; on laisse le Penteli a droite, la plaine a gauche s’etend jusquaupied dumont Parnes ; apres avoir traverse le village Apano Stamati , le che- min tourne a droite et conduit a la hauteur, d’oii une belle vue embrasse la plaine deMarathon, la mer’et Tile d’Eubee : icila route se divise en deuxembranchements; celui dedroiteconduit, apres une descente rapide, au village Vrana, situe au pied du Penteli Visitezlemonastere,il est dans une situation pittoresque, les voya- geurs y sont recus avec heaucoup d’hospitalite. La route suit le pied de la montagne, laissant la plaine a droite, et mene aux vil- lages Bey etSifleri, situes sur leCharadrus, on entre ensuite dans une vallee oil se trouve le village de Marathon , sur lemplace- ment de Tancienne ville; il est eloigne de 7 heures d’Athenes. L’embranchementde gauche descend rapidement par un chemin ferre et tout degrade, dans la vallee deMarathon , oil d’Apano- Stamati, il y a environ 2 heures de marche. A trois quarts de lieue de I^farathon se trouve la grotte de Pan, sur un monticule pierreux et escarpe; c est de cette ca verne que Pan assista les Atheniens lors de la bataiile de Marathon, au dessous, 1’abondante source Malaria s’echappe d un mur cir- culaire bati en grosses pierres et passe au travers de plusieurs mines. PLAINE DE MARATHON. Cette plaine est celebre par la victoire que les Atheniens sous la conduitede Miltiade, y remporterent contre les Perses. le 7 de boedromion , la troisieme annee de la soixante- donzieme Olympiade, le 29 septembrede l’an 490 avant J. C Le ourevenant, son corps ne se disolvait point dans la lombe, sa posterile s’eteignait affligee d infirmites, etc. 58 PLAINE DE MARATHON. lendemain arriverent deux mille Spartiates ; ils avaient fait , en trois jours et trois nuits, douze cents stades de chemin (environ 46 lieucs et demie) : quoique instruits de la fuite des Perses, ils continuerent leur route jusqu a Marathon , et ne craignirent point d’affronter l’aspect des lieux ou une nation rivale s’etait signalee par de si grands exploits ; ils y virent les tentes des Perses encore dressees, la plaine jonchee de morts et couverte de riches depouilles ; ils v trouverent Aristide qui veillait avec satribu a la conservation dll butin et des prisonniers , et ne se retirerent qu’apres avoir donne de justes eloges aux vainqueurs. L'armee Persane perdit environ six mille quatre cents hommes ; celle des Atheniens, cent quatre vingt douze heros ; car il n’y en eut pas un qui, dans cette occasion, ne meritat ce litre. Miltiade y fut blesse ; Hippias y perit, ainsi qne Stesilee et Callimaque, generaux Atheniens. Les Atheniens n’ouhlierent rien pour eterniser le souvenir de ceux qui etaient morts dans le combat. On leur fit des fu- nerailles honorahles ; leurs noms furent graves sur des demi- colonnes elevees dans la plaine de Marathon. Ces monuments, sansen excepter ceux des generaux Callimaque et Stesilee, etaient dune extreme simplicite. La plaine a, dans sa plus grande etendue, a peu pres 5 milles de longueur sur deux de large. Le grand tumulus qui, probablement est celui des Perses, est au milieu de la plaine; pour y arriver, il faut traverser le chemin de Marathon ; c’estj un monticule de terre au sein duquel on a trouve des pointes de fleches en cuivre et en pierre , comme celles adoptees par les Ethiopians qui , d’apres Herodote , ser- vaient dans l'armee Persane : des fouilles plus profondes eussent sans doute procure fa decouverte d’ohjets plus interessans. Sur le chemin de ce tumulus a la mer entraversant le ma- rais, on remarque entre autres morceaux de marhre, un archi- trave Corinthien. La supposition la mieux etablie est que c'est la que furent enterres les Atheniens morts - a la memorable bataille de Marathon. ' » * ■ RHAMNONTE (Evreb-K astro ). 69 RHAMNONTE (Evreb-K astro). A Textremite nord de Marathon, laissant a gauche le village deSoulietapres avoir passe le pont,on arrive alaplainede Rham- rionte, au bout de laquelle, sur une eminence , existent encore les mines du temple de Themis et celui de 1 implacable Nemesis, Deesse de la Vengeance, qui fut construit apres la bataille de Ma- rathon. II ressemhlait au temple de Thesee a Athenes, mais il etait plus petit. La statue de la Deesse haute de dix coudees etait de la main de Phidias, et meritait d en etre par la beaute du travail. 11 y employa un bloc de marbre de Paros, que les Perses avaient apporte en ce lieu pour dresser un trophee. Phidias y fit inscrire le nom de son eleve Agoracrite qu’ il aimait beaucoup. Plusieurs fragments d’ une sculpture magnifique sont encore epars dans la plaine. La descente du temple est rapide ; aupres de la mer s’eleve un rocher que cou- ronnent les murailles d une ancienne forteresse, entouree de vestiges dune ville antique ; C’est Templacement de Rham- nonte appel£ maintenant Evreo-Kastro. Il existe dans la for- teresse une source tres profonde, et plus bas aupres dun tor- rent, une autre source forme , dans la saison des pluies, une pe- tite cascade qui, par lacontinuite de Faction, a blanchi et poli les marbres qui Tentourent. Rhamnonte est eloigne de deux heures de Marathon. De Ramnonle a OropoS. 1 heure35 in. En sortant du temple, le chemin de Grammatikd traverse des collines boisees; un ruisseau limpide qui se fait jour au travers du roc,pourrait bien ejre l’ancien Harma 1 h. 20 m. Une ancienne tour hellenique, de li le pays offre une vue superbe, k2o m. Kalamo, village surle penchant de la montagne. 1 h. 45 m. descente vers Oro- pos, situe & 20 minutes de la mer. Ce village parait-etre bati sur remplacement de 1’an^ tique Oropds. Elle etait reellement Beotienne, mais, situee sur les confins del’Attique^ sa position etait importante pour les Atheniens, S cause de leurs relations avec 1’ile d’Eubee; ils n’en eurent jamais la possession durable qu’apr^s que Philippe l’eu 1 prise. Total de la route 5 heures 5 minutes. 60 DE LA PLAINE DE MARATHON A ATHENES D'Oropos a Athenes par Kalamo. 20 minutes, une eglise.-- 25 m. apres avoir quitte le capet l’eglise, on trouve une source et une citerne entouree d’anciennes pierres, c’etait probablement le puits sa- cree d’Amphiaraiis : II fat un des chefs de la guerre de Thebes, et comme il faisait les fonctions de devin, ou supposa qu’il rendit des oracles apres sa mort. Ceux qui venaient leconsulter, devaient s’abstenir de vin pendant yingt-quatre heures , ils im- molaient ensuite un belier aupres de sa statue , etendaient la peau sur le parvis et s’endormaient dessus. Le Dieu, a ce que l’on pretendait, leur apparaissait en songe et repondait a leurs questions. Le temple etait & cote, quelques blocs de pierres parais- sent en indiquer l’emplacement. 26 m. On descend la montagne pres de Kklamo, 30 m. On passe un ruisseau, la montague entrant brusquement dans la plaine forme un con- traste assez frappant. Dela, la mer, le chateau de Negroponte etles montagnes de l’Eu- bee, effrent un maguifique panorama, 30 m. Kalamo, 52 m. Apres avoir passe Ka- pandriti on arrive k la riviere de Marathon d’ou, par des bois de sapins, on arrive apres 1. h. 5 m. a la cime des montagnes qui s’etendent entre le Parnes et le Penteli. Ce pays s’appellait Pirae, 35 m. le Cephisse, 3 h. 20 m. Athenes. Total de la route 8 heures 3 minutes. Route de la Plaine de Marathon par le sud du mont Penteli. 5 minutes. En allant vers l’Ouest du pretendu tumulus des Atheniens sur la plage, et apres avoir traverse un marais, on arrive de l’autre cote, an pied du mont Penteli, 4. m. ayant passe quelques tombeaux, a droite un puits k l’extremite de la plaine, 15 m. Tumulus, monceau de pierres; a droite , des oliviers, 21 m. a droite un metocki, 10 m. apres avoir tourne a gauche une eminence tres remarquable et circulaire , elle pa- rait trop grande pour etre artificielle. Peut-etre etait ce un tumulus commun, 9. m. on traverse le lit d’un torrent, 11 m. Une route escarpee en zig-zag, a gauche se voit un petit village, 15 m. une eminences, 14 m. On descend une autre eminence d’oik la plaine s’ouvre au S.E. 12 m. Un grand marbre sepulcral a gauche, le monastere ruine de Daout k droite, dans Teglise un sarcophage et un petit chapiteau dorique. Cet endroit etait autrefois fortifie et defendaitle plus haut passage du versant du mont Pen- teli qui traverse le chemin, 4 m. Maison isolee, un joli endroit couvert de myrtes avec une belle vue du mont Hymette. Peut-etre cette partie du) mont Penteli a gauche, est celle qu’on appela Rapentosa. II y avoit anciennement un lieu appele Daous,53m. des- cendant sur le versant du Penteli par un chemin escarpe, on traverse un ruisseau, qui coule d’un point eleve, 18 m. Un autre ruisseau, 10 m. une fontaine a droite, 5. m. vue d’ Athenes du haut de la sommite, 35 m on traverse un petit ruisseau, oliviers et champs cultivees, 5. m. Monastere de Penteli, sur le versant de la montagne, un joli endroit retire ; l’eglise est dans unbon etat, et les moines sont hospitaliers envers les etrangers. La carriere la plus voisine est eloignee de 16 minutes. La grande carri- ere est k 41 minutes de distance du monastere, 10 m. pour arriver au chemin carros- sable qui conduit k Athenes, 2 heures Athenes. Total de la rotrtd 6 heures 16 minutes. D ATHENES A ELEUSIS, 51 D’ Athenes a Eletms. La nouvelle route carrossable d’Athenes a Eleusis continue jusqu a Thebes. C’est en partie Tancienne voie sacree jadis bordee de monuments qui auraient sufii pour la rendre celebre , si elle n’eut pas ete illustree par la plus imposante des ceremo- nies religieuses : Tons les cinq ans, des theories ordinairement composees de plus de treiile mille personnes , la parcouraient environnees des pornpes et de la magnificence du culte mytho- logique, en portant la statue de lacchus au temple d’Eleusis, sanctuaire oil se celebraient des mysteres qu’il n’etait pas permis aux mortals de reveler. A 20 minutes d’Athenes, au milieu d’une foret d'oliviers , est a gauche le jardin botanique ; la maisonen fut batiepar un Wayvode turc qui employa asa construction le pave du temple de Thesee ; au sorlir du hois, on passe le lit du Cephisse, sur un pont en pierre; monteefaible; on appercoit adroite un monticule sur lequel est la petite chapelle de Hagios Elias; quelques person- nes out pris cetle situation pour Aphidne; d’autre, pour lemont Poeciiej mais il ne se trouve point de restes antiques a 1’appui 5 sniers ^taientles mysteres de Ceres. Les petits ceux de Proserpine. Ceux-ci, dit-on, furentinstitues pour Hercule, f qui souhaitait d’etre initie ; com me la loi defendait d’admettre des etrangers , les Atheniens n’osant refuser ce Heros , ni enfreindre la coutume , trouverent un expedient, et instituerent des mysteres particu- liers, en faveur dHercule. Les jnities aux grands mysteres sap- pellaient Epoples , ceux que I on admettait aux petits , etaient nommes Mystes. Les Epoptes ou Epkores , c est-a-dire, Inspecteurs, pouvaient apres l’annee expiree de leur initiation avoir part aux mysteres les plus secrets, aux quels on n etait jamais admis d’abord , mais seulement apres une annee de noviciat. Ptutarque rap- porte comine un exemple particulier et fort rare , la licence que $e donna Demetrius d’aller d un plein saut, oil tous les autres ne pouvaient parvenir que par degre. L annee d’epreuve n etait que pour les privilegies, car ordinairement ceux qui etaient ini- ties aux petits mysteres devaient atlendrecinq ans, avant d’etre admis aux grands. Ces deux sortes de mysteres se celebraient aussi en divers temps : les grands, au mois Boedromion, qui re- pondait a notre mois de join, oil l’on commencait les moissons en ces contrees ; les petits au mois Anthesphorion , qui etait au commencement du printemps, et dans la saison des fleurs, en memoire de celles que cueillait Proserpine avecses compagnes, lorsqu elle flit enlevee par Pluton. Les novices etaient couron- nes de myrte. LeurVrobe semblait contracter en cette occasion untel caractere desaintete, que la plupart la porlaient jusqua ce qu elle fut usde, d’autre en faisaient des langes pour leurs enfants ou la suspendaient au temple. Les Atheniens souhai- ta:ent fort d etre admis a ces mysteres, dans Fesperance de mener une vie tranquiile et d’avoir une mort paisibleet une feli- cite sans homes. On persuadait aux inities qu’ils occuperaient une place dislinguee dans les champs Etysees , tandisque les autres habiteraient apres leur mort des lieux de lenebres et d’horreurs. Pour ^viter une pareille alternative, les grecs venaient de 66 ELEUSIS. toutes parts, mendier a Eleusis le gage du bonlieur qu on leur annon^ait. Des 1 age le plus tendre, les Atheniens etaient ad- mis aux ceremonies de 1 initiation, et ceux qui n y avaient ja- mais participe, les sollicitaient avant de mourir , car les me- naces et les peintures des peines dune autre vie, regardees au- paravant, comme un sujet de derision, faisaient alors une im- pression plus vive sur les esprits, et les remplissaient d une crainte qui allait quelque fois jusqua la faiblesse. Cependant quelques personnes eclairees ne croyaient pas avoir besoin d une telle initiation pour etre vertueuses. Socrate ne voulut jamais s’y faire agreger et ce refus laissa quelques doutes sur sa religion. Lorsqu’on y exhorta Diogene , il repon- dit: Pataecion, ce fameux voleur , obtint 1 initiation ; Epaini- nondas et Agesilas ne la solliciterent jamais. Puis-je croire que le premier sera heureux dans les Champs Elysees, tandis que les seconds seront traines dans les bourbiers des Enters? Parmi les ministres attaches au temple, on en remarqait quatre principaux. Le premier etait l’llierophante; sonnom designecelui quirevele les choses saintes, sa principale fonction etait d’initier aux mysteres.Ilparaissaitavec une robe distinguee, le front orne d undiademe,et les cheveuxflottants sur ses epaules, il fallait que son age futassez murpourrepondre ala gravitede son ministere, et sa voix assez belle pour se faire ecouter avec plaisir. Son sa- cerdoce etait a vie, des le moment qu’il en etait revetu , il devait s’astreindre au celibat; on pretendait que des frictions de cigue lemettait en etat d’observer cette loi. Le second minislre portait le flambeau sacre, en memoire de celui que Ceres alluma au mont Etna , lorsqu’elle courait toute hors d’haleine en eherchant sa fille ; il devait purifier ceux qui se jpresentaient a lmitiation , etavait comme 1’hierophante le droit de ceindre le diademe II avait soin d etendre par terre les peaux des betes qui avaient ete immolees a Jupiter, afin que le sol du temple ne fut point profane par des criminels ; il neleur etait pas permis d y appuyer lesdeux pieds , mais ils etaient contraint kse tenir sur le gauche jusqua cequ’ils eussent ete purges. Les fiLEUSIS. 67 *]eux autres etait le heraut sacre, et 1 assistant & 1’autel. C’dtait au premier qu’appartenait le droit decarter les profanes et de maintenir le silence et le recueillement parmi les inities. II se- criait a haute voix. «Loin d’ici les profanes, les impies et tous reux dont l ame est souillee de crime. » Apres cet avertisse- ment, la peine de mort pouvait etre decernee contre ceux qui auraient eu la temerite de rester dans l’assemblee. Cette loi inspira tantde respectou de craintea Neron qu il nosa passe faireinitier. On choisissait 1’Hierophante dans la maison des Eumolpides, l une des plus anciennes d’Athenes ; le heraut sacre dans celle des Ceryces, qui etait une hranche des Eumolpides; les deux autres appartenaient a des families egalement illustres. La solemnite de 1’initiation durait plusieurs jours, le dernier s’appellait Plemochoe, du nom d un certain vase dont on se ser- vait pendant la ceremonie. La procession n’allait pas d’une traite, d’Athenes a Eleusis : elle se reposait quelque fois en chemin ; a chaque pause, on chantait des hymnes et 1’on fai- sait quelques sacrifices ; ce que Plutarque nous apprend en la vie d’Alcibiade. Ons’arretait ordinairement au pontde Cephisse: e’etait la que la procession essuyait les plaisanteries grossieres d une nombreuse populace qui pendant les fetes se tenait dans cette espece d’embuscade, pour s’egayer aux depens detous ceux qui passaient et surtoutdes personnes les plus distinguees de la republique. C est ainsi que Ceres, disait-on, en arrivant a Eleu- sis, fut accueillie par une vieille femme nomine Jambe. Au retour on faisait les memes pauses. Quelque fois, lorsqueles chemins etaient mauvais,ou que pour quelque autre empechement, on ne pouvait aller par terre a Eleusis.la procession s’y rendait par mer,etalorsle voyage se faisait avec plus de simplicite. Les grecs n avaient point de ceremonies, ou le secret fut observe avec plus dc soiu, car non seulement ceux qui divulguaient les mysteres, etaient punis de mort, mais meme ceux qui les avaient ecoutes ou entendus: on ne voulait point de commerce avec celui qui les avail une fois profane; on ne voulait ni loger, ni voyager $vec lui. Les Cretois etaient les seuls a qui on pouvait les reveler GS tLEUSIS. sans danger , parceque les Atheniens les avaient re$us d eux \ les fetes Eleusiniennes n etaient point diflerentes de celles appel- lee Epicleidia ; car Epicleidia ne signifie que abscondita, secrets, choses cachees, qui! n’etait point permis de divulguer et sur les- quelles on avail la bouche fermee comme avec une clef. Celai parait clairement par un passage de Sopkocle , qui ecrit dans l’Oedipe a Colone, en faisant allusion a ce mot Epicleidia , que les venerables pretresses de Ceres ont soin des sacres mys- teres; sur lesquels la langue des pretres eumolpides est fermee avec une clef dor. Le lendemain du jour oil les ceremonies etaient terminees, le senat d’Athenes, se rendait a Eleusis d’apres la loi de Solon , pour s’infcrmer si tout s’etait passe dans l’ordre voulu. Le temple de Ceres fui pille par Cleomene roi de Sparte, brule par les Perses lors de leur fuite de Platee, rebatit par Ictinos , et de nouveau detruit par Alaric, apres quoi, il parait ne s’etre ja- mais plus releve de ses ruines. La ville ou plut6t le village de Lep;ina. (Eleusis) occupe maintenant la place ou etaient anciennement les monuments sacres ; en se dirigeant vers la ville , on trouve plusieurs ruines du moyen age et des debris antiques, D’autres constructions du meme temps, detruites ou renversees et quelques fragments de marbre, se voyent au pied d’un mon- ticule qui a probablement servi de base a l antique Acropole d E- leusis. Des parties de soubassement , de monuments , des frag- ments de marbre de grande dimension charges de moulures , des piedestaux romains portant des inscriptions, se remarquent encore dans la ville. Au N. E. de Y Acropole, sur le penchant du monticule, existent les mines d’un grand monument de l’ordre jonique grec, doat on troilve divers debris interessants ; ce sont des flits de colonaes, des chapiteaax des parties de moulures, le tout d’un tresheau caraetere. Le temple semble ecroule sur lui meme. II presentelaspeci d une niontagne composee d’un tas de coloanes et d’autels. Au milieu de ces restes , on distingue ceux de deux monuments grecs de lordre jonique, de proportions diL* ELEUSIS. G9 ferentes,et une espece de grand medaillon, dontle centre est ornd du buste colossal d’un guerrier cuirasse. La tete du buste n’existe plus , quant a la sculpture ede parait romaine. Au cdte droit du temple , il y a une cave, qui a du etre un endroit mys- terieux, mais le tout est tellement convert de terre, qu’il est im- possible de trouverla communication qu’avaitle souterrain avec les edifices sacrees. Peut-etre servai t-il aux ceremonies prepa- ratoires des postulans a l’initiation? Une colonne du grand temple, ainsi qu’une partiede la muraille du Sud du temple, sont encore visibles maintenant; lepaisseur etonnantede la muraille donne lieu de croire qu’il yavait des cbemins secrets en dedans. Entre le grand temple et la petite cbapelle sur le roc, on pour- rait probablement decouvrir les restes d’un petit temple qui y existait. Les Propylees qui laissent encore de grandes mines, sont une exacte copie des Propylees d’Athenes. 11 y avail un temple de Neptune a Llcusis, mais il y a tant de mints diverses que rien ne peut indiquer sa situation. Dans la plaine vers le N. E. de la ville , s’eleve une petite cbapelle decoree interieurement de deux colonnes Egyptiennes en marbre^ sur montees dechapi- teaux en 1‘euilles de palmier; deux grands piedestaux circulaires portantdes inscriptions romaines, sont encore places en avantde la porle d entree. L’Acropole situe sur la monlagne est entoure d’un reste de mur d’enceinle, elle conlient sept eilernes qui sont a moilie remplies de pierrcs, une autre citerne d’une dimen- sion plus grande existe a la partie Sud de la montagne. La tour venitienne qui se trouve a lextremite du nord de la citadelle repose sur des fondations antiques. La maconnerie de lancienne Eleusis etait polygonale et horizontal ; on retrouve aussi a uue tres petite distance de l’Acropole,les restes d’un port et d’une jetee antiques, avec des ouvertures pour prevenir l’accumulation du sable dansle port. Au milieu d’une plaine vers leS. E. d’Eleusis et sur l’ancien emplacement de la ville basse, on marche sur des mines romaines en briques, et sur des amas de decombres qui proviennentsans doute deladestruct on dun monument. Lair est malsain a Eleusis et dans quelques saisons il y regnc des lievres. 7 70 D ELEUSIS A ElEUTHERE. Un chemin au leavers deia plaine, va d’Eleusis b Mtenidi, eil passant la muraille de Demaqui defendait l’entree daiis laplairte d’Athenes de ce c6te; apreS avoir outre passe cette muraille oil mene un autre chemin de Stephani, on observe les ruines d'un deine. Avant d’entrer a Eleusis, on voit 4 droite dans la plaine , un aqueduc sur des voutes de construction romaiue qiii menait autrefois les eaux de Chassia a Eleusis. D’fiLEUSIS A ELEUTH£RE ( Gyphtb-Castron , Khan deKasa.) On suit la route qui conduit a Thebes et a Livadie et quijaete rendue carrossable; elle passe parle village Mandra eloign e dune heure d’Eleusis, laissant a droite celui de Magoula et apres 5 heures de marche, on arrive au Khan de Rasa, qui est au pied du mont Cjdheron.La se trouve une caserne de gendarmerie etal’Est, sur une montagne escarpee, sont les ruines d’Eleu there qu’on nom- me maintenant Gj phto-Castron. La montagne offre en ptusieurs endroits des rochers a pic et d’apres sa situation, lafortereSsfe pa- rait avoir ete hatie pour garder le defile entre l’Attique et laBeo- tie. C’etait la premiere ville de l’Attique qu on trouvait sur le ehemin de Thebes ; Strabon dit meme que plusielirs la regar- daient comme appartenant a la Beotie. La forme de l’enceinte s etend de 1’Est a 1’Ouest, sa longueur est de 10S0 pieds et sa plus grande largeur de 330 pieds. Lesmurs qui sont encorebien con- serves sont de la meme construction que ceux de Mantinee et de Messene, ils sont flanques de tours carrees en saillie , irre- gulierement placees et encore en assez bon etat. Elies avnient deux etages dont chacun contenait deux chambres : le premier etage n’a qu’une seule porte de trois pieds et demi a la base et dont la largeur va en diminuant versie baut ; le second etage a deux entrees et trois petites fenetres : lesmurs ontcinqpieds demi da grosseur^etla largeur interieurede cbaque cote de la cbambre est de 1 5 pieds. Lesmurs dela citadeiie ont buit pieds depbisseur; 71 D fiLEUSIS A MfiGARE. on y comptait §ept portes dont depx au N, et au S., et les autres a lEst et a l’Ouest. Les portes out a la base quatre pieds deux pouces et en haut trqis pieds huit ponces. Bans J’interieur du peribole se trouvent les;ruines d une batisse objongue rectangle, formee par des pierres taillees en polygone. Au bas de cet Acropole est une fontaine de bonne eau. Au Sud-Est , on trouve encore dans la plaine des soubassements en marbre et leur direction fait croire que la devajt etre Eleuthdre et que les ruines dont on vient de parler pouvaient en £tre l’A- cropole, P’ELEUSJS AMfifJARE. On laisse FAcropole d’Eleusis a gauche, on marche au nord pour doubler les coteaux et apres une demi-heure de chemin, on se dirige vers le Sud en contournant I’extremite du coteau de la partie haute d’ Eieusis, qui est entierement isolee dela chaine des monts Keratas" , nom qui derive de ce que ses deux sommets paraissent au loin comme deux cornes (Ki- par#) pres de la est le puits de Callichore. On parvient presque aussitot a la mer qui s’enfonce de ce cote dans les terres et on trouve les restes dune chaussee aboulis- sante a un petit m6le*, on commence a gravir la base du mont Keratas et a § clever sur son versant en suivant un sentier sa- blonneux qui dentine le canal de Salamineet oiisontles traces dune voie romaine. Apres une descente tres rapide au milieu des hois de pins, on arrive par une belle plaine couverte d’oli- viers jusqu'anx collines qui abritept l’echelle de Psato, situee sur le golfe de Corinthe ; au Nord elle est fermee par le Cythe- ron sur lequel on decouvre le defile nomme Kandlli, passage af- freux entre deux rochers magnifiques. On passe le chemin de Megare a Thebes , apres quelques installs de marche dans la plaine vous avez a gapcfyp une hauteur couverte de ruines et Le- vant vous une montagne sur laquelle est Megare, ainsi qu’im rnoulin a yent bati sur l'emplacement de l’acropole de cette ville ; la distance d Eieusis a Megare est de quatre heures. 72 MEGARE Meg are. Mdgare , doit sen nom , selon quelque historiens , h Megare , fils de Neptune qui , etant venu au secours de Nisus contre Minos , roi de Crete , fut tue dans un com- bat , et enterre dans une ville , depuis appellee comme lui. D’autres rapportent que ce fut Megare, fils d’ApolIon, qui don- na son nom a cette contree, apres l’avoir conquise. Les Me- gariensse vantaient d’avoir donne le jour aux Nymphes Si- thnides. Jupiter eut de Thiatre , Tune d’entr’elles , un fils nomme Megare, qui vivait du terns de Deucalion, et qui s etant sauve au terns du deluge sur le mont Geranion ,appei!a ainsi toute la contree voisine. D’autres assurent que Pandion, roi d’Athenes, eut quatre fils: Egee, Lycus. Pallas et Nisus, et que le pays Megarien fut le partage de ce dernier. On ajoute que du terns de Codrus, les Heraclides entrerent dans l’Attique, a la sollieitation des Messeniens et des Corinthiens * et que n’ayant pas eu tout 1’avantage qu’ils se promettaient decette expedition, ils se refugierent dans le pays Megarien , qu’ils ti rerent de la domination Atlienienne, et oil ils batirent la ville de Megare, apres y avoir etabli une colonie de Doriens: ce qui est con- formed ceqoe rapporte Velleius Paterculus: »les Peloponesiens,* dit-il, «qui etaient entres en armes dans I'Altique, batirent ense »retirant chezeux,la ville de Megare , presqu’a egale distance »de Corintheet d’Athenes. Les Joniens qui occupaient aupa- »ravant le pays de Megare cn furent chasses, el les habitans »commencerent a parlerle langage des Doriens leurs associes.» On dit qu’au commencement le pays fut gouverne par douze rois , depuis Cieso fils de Lehx, prince egvptien jusqua Ajax , fils de Telamon. Er suite les Megariens vecurent en repu- blique, jusqu’a ce qu’ils furent scumis par les Atbcniens, et de- 1/vres par les Heraclides. Les Megariens eurent diverses guerres a soutenir contre les Athenieus et quelques autres peuples. Ils batirent Calcedoine a 1’emboucbure du Pcnt-Euxin , selon Ihucydide, qui dit aussique Lamis partant de Megare, fonda MEGARfi 73 tn Sicile une colonie sur la riviere de Pantace en un lieu nom- me Trotile ; qu’il la transporta depuis a Leonte , et qu’en etant chasse, il batitThapse ety mourut. Apres sa mort, ceux qui l’avaient suivi allerent sous la conduite d Hyblon , prince du pays, fonder Megare FHybleenne , d’ou ils furent chasses 245 ans apres par Gelon de Syracuse , mais ils fonderent aupara- vant Selinonte 100 ans apres leur premier etablissement , c’est-a-dire , selon Eusebe vers la XXXIII olympiade , et Fan 648 avant J. C. On dit que les Megariens etaient de grands rieurs, d’oii est venu le proverbe Megarensis risus ; mais c etaient des gens adroits qui trompaient en riant, ce qui donna naissance acetautre proverbe: Megarensis ars. Au reste, cette ville aproduit de grands hommes, surtout Euclide, disciple de Socrate, auteur de la secte dite Megarique, Stilpon disciple d’Euclide , etc. Megare n’est aujourd hui qu’un village appelleMegara , avec 4000 habitans , les murs reslant encore sont de construction cyclopeenne , ils environnent le sommet de la plus haule des collines qui s’eleve auIS. O. on peutsuivre a parlir de la, les soubassemenlsdu rempart bastionnequi defendait FAcropole. Au dessus de celte enceinte, se relrouvent, en remuant le sable, les murs helleniques de !a Megare des Grecs , et les longues mu- raiiles qui aboulissaient au mouillage de Nisee. La destruction complete des edifices de Megare vient de la nature des pierres echinites employees a leur batisse , elles sout susceptibles dun deleriorement rapide , cest pourquoi les rempart construits avec la roche primitive des monls Geraniens , ont resisle au temps , tandisque les temples et les edifices hel- leniques batis en pierre tendre , appelee coquilliere (xoyyjir^) ou Porique ont disparu. Ala place des temples qua decrit Pausanias, sont maintenant des eglises grecques; au nord de la ville. on voit encore dans la plaine les fondations dela fontaine des Nymphes Si*thnides. Des fouilles a 4 pieds de profondeur fairaient re- trouver les vestiges du mur qui joignit la ville au port Nisee, eloi- gne dune demi heure de Megare. Nisee s'appelle maintenant Podeka^EccIesiae, il y a des restes d antiquites , et sur une petit© 74 DE MfiG ARE A CORINTHE, eolline ; une fortification venitienne ; cette position, ainsi que la vjlle, avaient deja ete prises par les Francais, en 1204. DE MEGARE A CORINTHE, PAR LE MONT GERANION. Deux chemins conduisent de Megare a Corinthe ; Tun pres de la mer par Kaki-Skala, ou les rochcs scironiennes et T autre par le mont Geranion, maintenant nomine Makriplagi. Pour al- ter par la derniere route, ou passe par la fontaine des nymphes Sithnides, apresdcux heures et demi, on approcke de la base de la montagne et on decouvre la mer de Coriptbe et le mont Par- nasse; on fait une demi-lieue entre la double perpective des deux golfes et on voit que Jt le fameux defile, d’ou Ton dit que Sciron precipilait les voya- geurs dans la mer, apres les avoir depouilles , et a qui Thesee fit subir le meme genre de mort. Rien de si effrayant que ce tra- jet, au premier coup d’ceil; on n ose arreter ses regards sur 1 abime ; le mugissement des flots semble avertir le voyageur a tout moment, qu’il est suspendu entre la mort et la vie. Bienlot on se familiarise avec le danger et Ton goute le plaisir d’un spec- tacle interessant. Quelquefois des vents impetueux francbis- sent le sommatdes rocbers quon a a droite, grondent au dessus de votre tele, et, divises en tourbi lons, tombenta plomb surdif- ferents points de la surface de la mer, la bouleversent et la blan- chissent d ecume en certain endroits, tandisque dans les espaces intermediaires, elle reste unieet tranquille. Le voyageur prudent descend de cheval et fait ce court trajet a pied. La route continue toujours aupres de la mer et mene ail village de Kineta a 3 lieues de Megare ; de la , le cbemin passe par Hagios Theodoros, emplacementde Rrommyon, ancien port et chateau des Corinthiens, par un chemin plus commode et plus beau, toujours au bord de mer ; on arrive a Kalamaki eloigne de 7 heures de Megare. Le village de Kalamaki sur l’emplacement del’ancien port Schoenus , se compose seulement 77 DE KALAMAKI A CORINTH E de quelques petites maisons, d’une douane et dune caserne pour les gendarmes. Rest situe sur une plage sablonneuse, couverle de petits buissons et au pied de montagnes ombragees par de jeunes pins. Sa position en fait le passage ordinaire des voyageurs qui se rendent de Corintbe a Athenes et dans les lies de l’archipel. Itineraire de Kalamaki d Corinthe. A 15 m. sur la droite yers l’O. un tumulus a 15 m. sur la gauche, les ruines du the- Stre et de TAcropoIe, & 10 m. on traverse les ruines de la grande muraille, & 50 m. des debris de constructions, a 10 m. on passe un ruisseau, le long duqucl existe un rest© de construction de mur antique, & 10 m. un village & 27 m. On arrive sur un monticule d’od Ton a une tres belle vue de Corinthe et de son Acropole, & 25 m. on monte sur des rochers. Ayant h gauche un amphitheatre taille dans le roc, ii 21 m. on entre dsns Corinthe. Total d® la route 3 heures 3 minutes. ISTHME DE CORINTHE. L’Istbme peut-etre regard^ comme un pont constrnit par la nature au milieu des mers pour lier ensemble les* deux prin- cipals parties de la Grece. On ycelebrait lesjeux Istbmiques. Ils furent institues par Sisyphe,ran 1326avant I. C.,en memoire de Melicerte, qui fut change en Dieu marin, lorsque sa mere Ino seprecipita avec lui dans la mer. Son corps ayant etejete par les dots sur le rivage, Sisyphe lui fit rendre les deraiers devoirs et institua des jeux periodiques. Les jeux Istbmiques avaient lieu tous les cinq ans, ou selon d autres auteurs, de trois ans en trois ans. Ils furent interrom- ,pus pendant plusieurs annfe, mais Thesee les retablit en I bon- neur de Neptune, etleur donna une organisation nouvelle: sus- pendus encore une fois pendant quelque temps, par 1’oppression violente que Cypsele fit peser sur ses sujets , ils furent repris par la suite avec plus de splendeur et de magnificence , et du- re rent plusieurs siecles. La ruine meme de Corinthe ne put en empecher la celebration. Seulement les Remains dterent aux Corintbieos le droit dy assister comme juges, pour le donner T 7S ISTHME DE CORINTHE aux Sicyoniens, et ne le leur rendirent qu’apres le retablisse- ment de Corintke. On y disputait, comme aux jeux Olympiques, le prix de la lutte, dela course, du saut, du disque et du jave- lot. Les vainqueurs y recevaient des guirlandes de feuilles de pins. Le concours etait si grand a ces jeux qu il n’y avait que les principaux membres des villes de la Grece, qui pussent y etre places. Les Eleens, seuls de tousles Grecs ne s’y trouvaient point, pour eviter laccomplissement des imprecations que Molione, femme d’Actor, avail faites contre eux s ils osaient jamais y as- sister. Enlin ce qui augmentait le lustre de ces jeux, c’est qu’ils tenaient lieu d Ere aux Corinthiens. Les jeux Isthmiques furent entierement abolis sous le regne d’Adrien, vers l’an 130 de lere ehretienne. Dans 1’annee 1837, le goavernement actuel a fait construire une route carrossable de Kalamaki a Loutraki , pour former une communication entre les golfes de Corintke et d’Athenes, afin d eviter le tourdu Peloponese; mais comme Loutraki n’olfre pas un abordagesur, cette enlreprise n’a pas eu la reussite qu on en esperait. De Kalamaki, la route passe aupres des ruines d un theatre qui reste a droite. Le point le plus eleve de la route au dessus du niveau de la mer,est de 82 metres; la vue est su- perbe et s’etend sur les deux golfes, la route a une longueur de 11,000 metres et aboutit a Loutraki; en la construisant on trouva les colonnes d un temple, a 10 minutes de Loutraki est une source chaude qui sert de bain. En allant de Kalamaki k Corintlie, on arrive apres 10 minutes au canal commence par les Romains et qui devait elablir une communication entre les golfes de Corintke et d’Athenes, parceque les navigateurs d’alors, peu experimentes n’osaient affronter la merorageuse qui s’etend depuis file de Crete jusqu’au Cap Malee en Laconie. On disait alors , en maniere de proverhe : avant de doubler ce cap , « oubliez ce que vous avez de plus cher au monde. » La longueur de risthme,la oil devait etre creuse le canal, est de5,900 metres; sur la partie la plus elevee on voit douze trous ou pui- sards qui out une circonference de 1 6 pieds carres creuses pour ISTTIME DE CORINTHE. 79 cssayer la nature du sol du rocher avant d exe cuter lacoupurea Iravers de l’lslhme qui a ete souvent lobjet de differentes specu- lations. Le terrain est en quelques endroits de 80 metres au des- sus du niveau de lamer, de sorte que l’entreprise serait gigan- tesque. Les anciens ont souvent renonce a couper I’tsthme par un ca- nal, a cause des craintes, fondees sur desidees fausses, relative- ment a 1 equilibre des eaux entre les mers opposees. Mais si les anciens se tromperent sur ce point, il n’ignorerent pas que le golfe de Corinthe, comme tousles Euripes, etaitsujet a unmou- vement periodique. Le flux et le reflux sont peu sensiblesaux environs de Patras et jusquaux chateaux de Moree ,mais ils se font plus sentir dans la baie de Salone, oil la mer s’eleve et s’a- baisse de six en six Iieures, de maniere a couvrir et a laisser a sec, une grande etendue de son rivage. Au reste, ce phenome- na n est bien remarquable que dans cette partie du canal oil Ton peut determiner l’imbat et le reversement des eaux, occasion- 's par le changement periodique des vents, qu’il faut se gar- der de confondre avec les marees. La variation des brises a lieu deux fois dans vingt-quatre Iieures, lorsqu’elle nest point contrariee par des vents extraor- dinaires. En ete, deux Iieures avant le passage du sofeil aume- ridien, les eaux commencent a rentrer ; et le vent qui s’eleve a la partie du Nord-Ouest, donne le signal du depart pour l’inte- rieur du golfe. II n’est pas rare alors de faire le trajet de Patras a Corinthe, a la faveur deson impulsion et de la direction des courants, dans lespace de huit a dix Iieures. En meme temps que les vaisseaux levent 1’ancre a Patras pour l interienr du golfe on voit arriver les caboteursde Cepbalonie, d’ftbaqueet de Missolonglii, pousses par les brises anti-eoliennes qui ne s’e- tendent pas au-dela des Oxyes, a la hauteur des quelles il regne des vents et des mouvements sous-marins diametrale- ment opposes. Vers minuit la scene change. Comme dans le sein Ambra- eique, le reversement des eaux s’opere et le retour des naviga- 80 1STHME DE CORINTHE. tears a lieu au moven des brises qui souffient des plus hauteg montagnes de la Moree et de la Romelie. Tel est Fordre natu- rel de la navigation du golfe de Corinthe sauf les exceptions suivantes. II arrive par exemple, apres le solstice d’eteet jus- qu a la fin de la canicule, que le vent d’Est defend Fentree de cette mer pendant des semaines entieres. Alors l air est frais a Yostitza et sur la cdte septentrionale du canal, tandis qu’ilest brulant a Patras, oil I on ne commence a respirer qu’apres le coucber du soleil. Pendant 1’automne, les vents du Sud-Ouest et de lOccident qui sontaccompagn^s d averses avec des intervalles de chaleur, eleven! a leur tour des trombes marines dans les lieux les plus larges du golfe. L atmosphere est chargee d’elec^ tricite, les tonnerres se succedent et le gonfiement de la mer ne finit qu’au moment oil les vents passent aunord. A 20 minute du canal, dans la direction de Corinthe, on voit sur la route qui y conduit, l’enceinte d une Acropole, dont les murs construits en pierres appareilles par assises, se lient d un cote a une grande muraille elevee suivant le me me systeme et qui traversait Flstlime le long d'un ravin. Pres de Fenceinte de l'Acropole,a l Ouest,sont encore les restes d un theatre ou amphitheatre dont la construction en biocage forme de pierrailles, remonte au temps du has Empire. Les mu- railles de i’cnceinte et cellesqui traversaientllsthme, datentdela meme epoque. Quelques fragments de colonnes appartenant a des monuments plus antiques sont epars Qaet laparmi les rui- nes. Le murqui traversait 1’Isthme avait une longueur de 7500 metres; ce lieu fut nomine Hexamilion, parceque sa longueur avait a-peu-pres fi milies. II est difficile de dire a quelle epoque fut conslruit pour la P re fois, le mur de lTsthme, nous savons d apres Herodote, qu’apres la mort de Leonidas , les Pelopone- siens craignant une invasion des Perses, detruisirent la route Scironienne et batirent en toute hate un mur sur l’lsthme ; au temps d Epaminondas, lTsthme fut fortifie par les Spartiates et les Atheniens. Dans la suite, ce boulevard a ete souvent demoli et retabli: sous l Empereur Valerien , pour s’opposer a Firm- CORINTHE. 81 ption des Scythes et sous lempereur Justinien, qui yajouta 153 tours. En 1413, lempereur Emanuel le lit encore relever. Amurat II ayant leve le siege de Constantinople en 1424, fit demolir l’Hexamilion , nonobstant la paix qu’il venait d© conclure avec lempereur grec. Les Venitiens, pour conserver leurs possessions dans la Moree projetterentde retablir cerempart, eten 1463, lamiral Louis Loredanos, debarquades troupes , et les joignit a celles de Bertolds d’Este, pour les employer eon- jointement a un si grand ouvrage. 11s y firent travailler trente mille ouvriers, qui en quinze jours de terns le conduisirent a sa perfection, en y ajoutant des doubles fosses , et cent trente- six tours. Les infideles vinrent attaquer cette forte muraille , mais ils furent repousses, et se retrancherent aux environs. Lo- redano alia au siege deCorinthe, etpeu de temps apres Bertolds se rendit au camp , oil il recut un coup de pierre qui termina sa vie. Bertino de Calcinato, qui prit apres lui le commando- ment de l’armee, craignant l’approche du Beglierbey , qui s’a- vancait ala tete de quatre-vingt mille hommes, abandonna le siege, etla defense de cette fameuse muraille , qui avait occa- sionne une depense incroyable. En 1696 les Venitiens la re- tablirent de nouveau. — ■ — CORINTHE. Corintbe , ville de la Grece dans la Moree, est situee pres de l lstbrne, c’est-a-dire, de cette petite langue ou col de terre , qui joint la Moree a la Grece, entre le golfe de Lepanto, et ce- lui d’Egine. On croit que Sisyphe, fils d’Eole, la batit environ Tan 1438 avant J. C., et du roomie 2597. Elle fut appellee di- versement: Centhyre, Epope, Ephire, et ayant ete sauvee du feu et rebatie par Corinthus, fils dePelops oud’Oreste, elle prit le nom de ce second fondateur. On lui donna aussile nom d’He- liopolis, ou ville du soleil. Elle etait defendue par une cita- delle, qu on appellait Acro-Corinthe, batie sur la croupe d une montagne. Les Corintbiens etablirent diverses colonies : la s&~ CORINTHE. 82 conde annee de !a XIX Olympiade et 703 ans avant J. C., ils balirent la ville de Corcyre, depuis Corfou, dans l isle de ce nom. Avant de se former en republique, leur ville avait ete gouvernee par des rois Sisyphe, et ses successeurs la pos- sederent environ 308 ans, jusqu’a ce que les Heraclides, des- cendus d’Hercule, s’etant saisis du Peloponese, sous la conduite de Temene , Cresphonte et Aristodeme; environ cinquante- cinq ans apres la prise de Troye, Aleles cbassa Boride et Hyan- lides, ets’y etablit fan 2895 du monde, et 1130 avant J. C. ; il regna 35 ans , et eut pour successeur Ixion. On compte donze rois de cette famille, pendant les 3°3 ans quelle a gou- vernee, jusqu a Automene , qui ne regna qu’un an II moorut, selon les uns, ou fut depose, selon les autres, environ l’an 807 avant J. C. On lui substitua un magistral annuel , qu ils ap- pellaient Prytane. L’an 658 avant J. C., Cypsele et ensuite son fils Periandre, usurperent une espece de tyrannie sur les Corinlhiens, et la tinrent fun trenle, et fautre quarante-quatre annees. Corinthe eut depuis, beaucoup de part aux guerres qui se firent dans la Grcce. Leocrates general des Atheniens, les defit sous la LXXX Olympiade, fan 459 avant J C. Yinqt ans apres et sous la LXXXV Olympiade , la guerre de Go- rin the fut comme le prelude de celle du Peloponese, si celebre dans l histoire grecque. I an 243 avant J. C., Aratus preteur des Acbeens, surprit la citadelle de Corinthe , et en cbassa la garnison qu’y tenait Antigcnus Gonatus , roi de Macedoine. Cette ville avait eu aussi part aux malheurs dela Grece , sous les regnes de Philippe de Macedoine, d’Alexandre le grand , et de leurs successeurs. Ciceron dit que cette ville est une des trois que les romains reconnurent seules capables de soutenir le poids d’un grand empire, et de devenir Capitale. Strabon nous apprend qu’on lui donnait ordinairement lepithete de soureiileuse, et que la situation de son Aero Corinthe la faisait considerer comme la forteresse de toute la Grece. Seule, elle a merite qu’oa dit: «qu’il n’etait pas permis a chacun d’y abor- der» non licet omnibus adire Corinlhum , ou, comme dit plus CORINTHE. 83 $egamment Horace, non cuivis homini contingit adire Cor in- thum Dautres disent que ce proverbe prenait son origine cle Lais courtisanne de Gorinthe, qui demandait des somrnes ex:- cessives a ses amans ; ce qui fit dire a Demostheiie, qui! n’a- chetait pas si char un repenlir. Gorinthe a produit dexcellens oavriers, et surtout des peintres , des architectes et des scul- pteurs. Eniin elle fat miserablement detruite par les roaiains , la troisieme annee de la CL VI 11 Olympiade, et 140 avant J. C. Lucius Mummius, qui commandait l’armee, avail soiimis toute I’Achaie, ce qui lui valut Ie siirnom d’Achaique, On ne saurait s’imaginer combien de richesses se perdirent , et furent con- sumes par lefeu, ala prise de Gorinthe: on ditque le metal si fameux, qn’on appelie airain de Gorinthe, etdont on faisait tant de cas, n etait que des resles de cet embrasement;d’autres disent que les Coriathiens plongeaint,dans la fontaine Pyrene, leur cui- vre au sortir de lafournaise, pour lui donner une meilleure qua- lity. Jules-Cesar fitrebatir et repeupler cette ville dont il fit une colonie romaine nominee Lam Julia Corinlhm. S. Paul y precha la foichretienne etydemeura un an et demi. II ecrivit depuis aux Coriathiens les deux epitres que nous avons encore. Sous les em- pereurs d’Orient, Gorinthe fut metropole, soumise an patri- arcat de Constantinople, et eut pour suffragans, Zante etC 9 m VOSTITSA. Les Edifices que je viens denumerer dans 1'ordre ou Pausa* nias les indiqae, couvraient le terrain sur lequel on voit ladou- ane et les magasins de la moderne Vostitsa ; Les laboureurs et ceux qui remuent la terre, ont decouvert et trouvent a peu de profondeur, des chapiteaux, des colonnes et des soubas e- ments, qui sans permeltre d’assigner des noms partieuhers a telle oil telle mine, n en sont pas moins des preqves evidentes de la veracite du recit de Pausanias. On pourrait s’orienter , pour les rechercher, en partant de la fonlaiue situee pres du temple de la deesse Salus. Cette s< urce coule maintenant par quatorze robinets, ornes de mascarons enclaves dans une macannerie antique, divises en autant d encadremenls qu’il y a de jets d’eau. C’esl vis-a-vis de cet Agiasma, auquel les habi- tants prennenl leau necessaire a leurs besoins, que s’eleve le ma g ailiqu e Platai re objet de leur admiration etde celle des eti an- gers. Quoiqtie endommage par la foudre, il est encore rtma equa- ble par sagrosseur el leteuiae desoa umbrage. Aegium, renversee par tons les Barbares qui desolerent le Pe- loponese, devastee en 1536 par les Turcs, futle lieu d’ou par- tit le cri d insurrection pousse en l77o, par le metropolitan Parthenius, arcbeveque de Patras, qui y avait rassemble les arcbontes de son exarchat. Kile Cut incendieea ceiteepoque paries Albanais et sortit peu apres deses mines; le 23aout 1817, eclata un tremblement de terre et en dix-sept minutes, la ville n’ofTrait plus qu’un amas de mines. La partie basse du rivage, et le cap Aliki, qui setaient abimes, etaient couverts par les eaux de la mer devenues lout-a-coup tres-cbaude.".La secousse,comme ce- la a ete observe anciennement, fut tres-peu sensible a Coriulbe; mais elle eclata avec violence a Patras et jusque dans l’Elide. Pendant la guerre de la revolution elle fut egalement detruite et rebatie; elle est maintenant une des plus riches villes de la Lrece. Les magasins sont situes a u pres de la mer d oii un pas- sage souterrain faille dans le roc, conduit a la ville haute iituee sur ua plateau : d’ft&eez belies maidens* et de beaux jar- VOSTITSA* 105 dins rendraient cefte habitation charmante sil’air malsain neportait les habitans a batir une tiouvelle ville sur une cot- line voisine plus eleVee. La temperature de Vostitsa est variable comme les vents du golfeerageux qui baigne ses cotes ; niais ies habitants redoif- tent particulicrement !e vent ftialfaisant du roont Mavriiduotis, siiue au S. E. de leur ville. Les eaux de cette partie des nion- tagnes, qui arrosent Vostitsa au rnoyen deeanaux sol terrains , sont dures et de si mauvaise quaite, qu’on ne bolt que Xelle la fonlaine Salus : de la ville, on a tine superbe vue du Par- iiasse, de lTfelicon et desautres montagnes de la Phocide et de la B4otie Xi'est le principal debouche des raisins de Corinth#; la Ville actuelle a 2000. habitans. BE VOSTITSA A PATRAS. Be Vostitsa, la route longe le has des montagnes , laissatit fa mer; a droite apres une demi-heure, elle traverse le Meganitis {b Msyavrcas) Gaidouro-Pniktis et ensuite une autre riviere , a gauche avant d’arriver au Thalo-Pblamos sont les ruineS de R hypes ( I) (‘Purse ou ert L Yuzcn) ensuiieun pent en pierres sur le Tha!o-Pbtamos laissant le village Longos a droite et traver- sant le Loubistas (Phcenix b ); on fait un milleen plaitie jusqu’au Khan de Lambir-ta-Am helia, etabli au pied de la chaine du mvnt Voi lia, I’ancien Panaehaieon ; le terrain con- vert df tuiles et de debris est l’emplacernent d Erineus (to Ecivs- &>) port de Rbvpes, qui snivant Thucyd dese recourbe en de- mi-Iune. Bela, le plus beau paysage se deroule k vos yeux : d un (1) Cette ■ rifle est comptee an notnbre des dome titles de PAchuVe par’ fterodbte , Pausanias ft St"abon, et it est assez etOnnant que Polybe n’en ait pas fait quelqne ^eVs- tion, pu’squ’etle ne fat dStrnfte qu’ati temps d’Augnste : elle etait sttuea a 30 Stades du port Erineus et a raemc distance d’Ae’gium. On ro't ses ruines a droite de la rente h 5,200 metres de Vostitsa et & memc distance du port Lambir-ta-Ambelia sur !a m* 4roit« dtr Tkalo-Pdu«o*. Swab** p d*«aWur£ dV la KkjpitV xtemm6 hwirnm. 104 DE VOSTISTA A PATRAS cdt£ les lies de Trisbnia qui semblent collees au rivage de laLo- cride, les rochers Phedriades, le Zycoree et le double sommet du Parnasse ; a l’Orient, l’horizon est borne par les chaines bleu- atres de l’Helicon et du Cytheron ; la cdte du Peloponese se de- ploye dans le lointain, jusqu’aux montagnes crayeuses de la Sicyonie qui se rattachent aux faites du mont Crathis. Gravis- sant une rampe elevee de plus de quatre-vingts pieds au dessus de la mer, on trouve un cours d’eau sur la gauche et une belle cascade d environ 400 pieds de haut. Apres etre redescen- du sur le bord d’un lac a gauche, entoure d’absynthe sauvage et qui n est qu’un ancien port comble, vous remarquez un tumu- lus compose de blocs antiques, debris de quelque trophee; un sender trac£ au milieu d’un fourre de lentisque, de pins et d’arbousiers vous mene au Khan de Xantd Pyrgos , apres avoir aigaye une petite riviere laissant sur votre gauche le vil- lage Drapano, et a droite le cap Drepanun (to Apezavov) qui a conserve son nom antique (l) vous etes vis-a-vis de Lepante, (Naupacte). Le mont Panachaicos detache de cette hauteur un contre fort qui s abaisse insensiblement en se recourbant au N. 0. pour former lecap Drepanum, franchissez cette cbainepeu ele- vee, donnez un coup d’ceil a droite, au port Panormos vide de navires, et a gauche, au village Platani et passez le Bolineus et leSelemnus (2) (6 S&epo;) Sur la rive du premier etait autrefois la villedeBoline (rjBoXtva) on se trouve a hauteur du Cap Rhium (t^ ‘Ptov axoa) appele maintenant Kasteli ou chateau de Moree. Quant a son nommoderne il derive dela forteresse qui fait face a celle de Romelie situee sur le capd’Anti-Rhium: les deux cM- (1) C’est-Ia dit-OD, que Saturne jetta la faulx avec laquetle il avait mutile le Ciel gon pere : c est pourquoi on a donne le nom de Drepanum a ce promontoire. A^ejiavov en grec signifie une faulx. (2) Selemnus fut unbeau jeune berger qui plut k la nymphe Argyre , tous' les jours elle sortait de la mer pour le yenir trouver, cette passion ne dura pas longtemps, il semblait & la nymphe que le berger deyenait moins beau, elle se degoiita de lui et Selemnus en fut si touche qu’il mourut de deplaisir. Venus le metamorphosa en fleuye. Aussi croyait-on dans le pays, que les hommes et les femmes, pour oublier leur amours, n’ayaient qu’« se baigner dans le Selemnus ; ce qui en rendrait l’eau d un prix inestimable, si I on pouyait s'y her. 105 DE VOSTISTA A PATRAS teaux croisent leurs feux. Les grecs leur donnent le nom de Petites Dardanelles ; et ils’pourraient, plus efficacement queles forts de Sestos et d'Abydos ne protegent f entree de l’Hellespont, defendre le passage du golfe de Corinthe, si cette mer meritait d’etre close, comme au temps oil elle etait l’entrepot du com- merce de la Grece et de Rome; l’espace entre les deux chateaux est de 2000 metres : des fragments de colonnes et des plaques de marbres incrustees dans la maconnerie du chateau de Mo- ree, sont les seuls debris existans du temple de Neptune protec * teurde cette plage (1). L emplacement d’Argyra (rj’Apyupa) qui etait pres de l’embou- cbure du Selimnus est couvert de pierres et de gravier que les torrents repandent sur la campagne; a 1200 metres au sud du chateau de Moree sont des ruines, entre autres celles d’un arc de triomphe ou dune porte monumentale qui conviennent a cette position. Les eaux de la fontaine Argyra sortent au pied des montagnes et se jettent a la mer, a lEst de ces ruines. Du (3) Au mois d’octobre 1828, une convention en forme avait ete passee avec le Pacha de Lepante, pour l’evacuation du chateau de Moree. :Mais le jour fixe pour la remise du chateau aux troupes fran^aises, les agas qui y commandaient se revolterent contre leur chef, ils refuserent d’acceder a la capitulation et declarerent formellement qu’ils s’enseveliraient sous les ruines du chateau plutot que de le rendre. Tous les moyens de conciliation que put employer le general Schneider, echouerent devant robstination des rebelles qui commencerent meme les hostilites, en chargeant le general et un capitaine d’Artillerie qui s’etaient approches pour reconnaitre la place. Alors le general dut penser a reduire par force le chateau de Moree et dans la nuit du 19, il fit^ commencer devant cette place les travanx d’attaque. Le 30, les batteries de breche et celle qui etaient destinee k prendre de flanc lesou- vrages, ou k combattre les cretes etant achevees, le feu fut ouvert a 6 heures du matin ; en quatre heures une breche assez large etait faite, et l’ennemi n’osaitplus paraitre sur les remparts, alors la batterie de breche continua h agir avec violence. Un parlemenlaire sortit de la place et peu apres le drapeauhlanc y fut arbore en signe de paix. Le general en chef Maison declara au parlementaire qn’il n’accorderait pas de capitulation a des gens qui en avaient viole une, qu’ils se mettraient h sa disposition on qu’ils les pas- serait tous au fit de Tepee avant deux heures, au reste il leur donnait une demi- lieure pour ouvrir les portes et paraitre devant lui sans armes. Ils se soumirent sur le champ en disant que puisqu’ils se trouvaient devant un representant du puissant roi de France, ils se remettaient en ses mains et 3 sa merci. La forteress© fut remise par l © general en chef entre les main du gouiernement grec, ioa DE VOSTiTSA A PATRAS pont jett£ sur le Charadrus (1) vous decouvrez les villages Bo- zaiti et Katoskena a gauche, et vous entrez sur le terrain cul- tive de Patras au dela du Miiiehius. Ne cheichez plus les traces du temple de Diane Ti ickrienne, horriblement renomme par les sacrilices humains qui s’accomplissaient surlesbords del’A- meihchos (2) (T inflexible). La suppression de cette coutume barbare a amene le changement de nom du fleuve, c’est main- tenant Meilichos, le doux (o Msftr/o?). Des hauteurs de la Scala Vouna, lechemin serpente dans lap'aine et apres avoir rencon- tre un moulin et une fonlaine et a droite les marais qui des- cended jusqu’a la mer , vous entrez dans la jolie viile de Patras qui est eloigne de 8 heures et demi de Vostitsa. (1) Les anciens croyaient que les animaux qui au printemps buvaienf de 1’eau de ce ru sseau engeudraient pour l’ordinaire des males. C’est pourquoi ceux qui gardeut les troupeaux out soin de les faire boire ailleurs. (1 ■ La prelresse de Diane etait toujours une vierge, qu’ etait obligee de garder la cha$- tete jusqu’Ji ee qu’elle se mariSt et pour lors b saeerdoce passait a une antre. O' il ar- riva qu’nne jeune filled’une grande beaute nomme Cometho et ant revetue du sacerdore, Melanippus, le jeune homrae de son temps le mieux fait et le plus accompli , devint amoureux d’elle. Voyaut qu’il en etait aime reciproquement, il la demanda eti man- age & son pere. Le naturel des vieillards est de s’opposer toujours tt ce que soubai- tent les jeunes’ gens et d’etre surlout fort peu touches de leu s amours. Par cette rai- son ’Melanippus ne put obten'r de reponse favorable ni des parens de la fille, ni des sr- ens propres. On vit en cette occasion ci mme en bien d’autres, que quand une fois l a- mour nous possede, tontes les loix divines et Lumaines ne nous sent plus de lieu. Me- lan ppus et Cometho satisfi enl leur passion dans le temple meme de Diane , et ce saint lieu allait etre pour eux ccmme un lit nuptial, si la Deesse n avail b.euiot < onne des marques tenibles de sa colere, ear la profanation du temple fut suivie d ur.e steri- lite generale, en sorte que la terre ne produisil aueun fruit, et ensuite des maladies po- pulates emporterent une infinite de ramie Ces peuples ayaut eu reccurs a 1 oracle de Delphes, la Pythie leur apprit que limpiele de Melanippus et de Comet bo etait la cause de to us lenrs maux, et que le seul moyen d’appaiser la Deesse etait de iui saeri- fier a I’avenir, lous les ans, un jeune gar^on el une jeune fille qui exe elJassont en Leaule sur tous les autres. De ce barbare sacrifice, le fleuve qui passe aupres du temple de Di- ane Triclaria fut norame Amilichus ; jusque-la il etait demeure sans nom. Ainsi pour le crime de ces deux amans, on voyait perir de jeunes filles et de jeuree hommes qui en etaienl tres innoncens ; leur sort et celui de leur» proebes etait biea cruel, tandisque Melanippus et Cometho, les seuls coupables, paraissaient moius ma» heureux*, du morns avaient-ils conteute leurs d^sirs;, el les a*aa»i6 6« trouvfciU feax de pouvoir s^satisfaire memeaux depens de leur tie? 107 DE VOSTITSA A. PATRAS. ItMraire de Voslitsa, a Pa.tr ai En qnittant le plateau de Vostitsa, on tronve : 10 m un cap qui s’a vance vers la dro te, 20 ra. uue riviere ou large torrent Meganl* tas, 20 m. un puils k gauche, 3 ra. une riviere, 37 ra. un ponl ; une eglise a gauche ; des briques brisees ; les ruines de Rhypes, a gauche a vant de passer le ThaloPdta- mo, 2o ra. des debris de poteries, 3 ra. le village de Longos a droile, 17 m. grand tor- rent. Phoenix, 33 m un ruisseau, ici se termine la plaine ; il existe un autre sentier k travers les rnontagues k gauche, 7 m un Khan agreablement silue dans une ba e , au pied de la chatne du Mont Vodia ; 1’ancien Panachaicon; bois agreable : le Khan se nomine Lambir-ta Ambelia. Port Erineus, 30 m. une fontaiue ; un cap & droite ; beau paysage ; une eglise & gauche, 19 ra. Une source k droite, au-dessous de la route, 8 m. une eglise a droite : la route est tracee sur le flanc de la montagne, la mer & droile, 19 ni. On traverse un cours d’eau, 10»m. sur la gauche une chute d’eau magnifique, d’en- viron 400 pieds de haul, 12 m, On traverse un cours d’eau : beau point de vue, 7 ra. un autre cours d’eau, 3. Apres etre descendu sur le rivage, on a k gauche un lac, qui n’est qu’un aneien port comhle, pres duquel se trouve un tumulus, avec des blocs an- tiques ; village de Drepano a gauche, le proraontoire peu eleve de Drepano, qui a con- serve son nom ; apres Pavoir depasse, un second pout rulne, pres duquel il y a une eglise ruinee a droite, qui elait construite sur un petit monticule ou tumulus, 60 m. on se trouve en face de Lepante, k gauche, un tumulus, teliement considerable qu’il pour- rait etre nalu el ; des debris de tuiles, 62 m. la cote devieut basse : le chateau de Mo- ree se trouve a un miile A droite ; il est situe sur un cap anciennement nomme Rhium , 62 m. toujoursun pays has : apresavoir traverse le Charadrus a 1’embcuchure duquel se trouve 1’eraplaceraent d’Argyra et le M-eli; bins, ori entre dans la plaine, qui a en- v'ron deux milles de large; ici le terrain cultivede Patras commence, et les hauteurg nommees Sciila- Vouno se rapprochenl de la route, 26 ra. Patrag, Total 8 heures 14 ramuieg. PATRAS (AI n ATP At). Patras, ville de Fancienne Achaie, pres de 1’entree du golfe de Lepante et du cap de Rhium. Elle s’elend sur la plage, et est defendtie par une citadelle batie au sommet d un centre fortdu mont Voidia. Les grecs, accoutumes a rattacher leur histoire aux dieux et aux heros, se plaisaient a raconter que Patras fut fondee par Eumele, auquel Triptolcme, venude lAttique, avait appris Fart'de batir, et de semerle ble. Il est problable, d’apres cette tradition, que ce fut en constructions cyclopeennes que les colons de 1 Egialee eleverent la premiere enceinte destinee a pro- teger leurs habitations, puisqu’elle fut appelee Aroe , ou vill® des laboureurs. Us avaient dans la suite fonde Anthee et Me*- larsque Im Achesmi ayaat dt&s&e Ioaiea# d* cfitta 10S PATRAS tree, leur chef Patraeus agrandit et forlifia Aroe, a laquelle il donna son nom, sans pouvoir faire oublier celui qu’elle porta primitivement, puisqu il est reproduit jusque sur les medailles romaines. Il parait que posterieurement a la restauration d’A- roe par Patraeus, cette ville avait joui dune longue paix, lors- que ses habitans s’engagerent dans une expedition ayant pour but de secourir les Etoliens contre les Gaulois. Pausanias, qui parle de cette entreprise, raconte que les Patreens echappes au fer des Barbares, furent tellement effrayes, qu’au lieu de rentrer dans leur ville, ils se retirerenf dans les places voisines, telles qu’Anthee, Messatis, Boline, Argyre et Arbas. Depuis cet- te catastrophe, Patras n’avait fait que decliner, et elle etait me- nacee dune destruction totale, lorsqu’apres labataille de Nico- polis, Auguste ordonna de la relever. Soit qu’il la jugeat propre au commerce, ou plutot a devenir un arsenal pour ses flottes , il y envoya des veterans, et usant du droit des devastateurs, il depeupla les villes de l’Etolie pour transporter leurs habitans dans sa nouvelle colonie, qui fut appelee Coloma Augusta Aroe Patrensis. La protection d'Auguste en fit une des principales villes du Peloponese, le commerce y florissait. Elle etait ornee de temples, de portiques, d un theatre et dun odeum qui ne le cedait en magnificence qu a celui d’Herode Atticus. Le rivage de la mer etait borde d’edifices consacres aux divinites pro- tectrices de la Grece et de rAcha'ie. Les Propylees etaient em- bellis des statues des heros Acheens. On voyait pres du port les bustes en bronze de Mars etd’Apollon; pres dela, lebois sacre, dans la plaine les temples d’ Apollon, de Ceres, et non loin de ce dernier, une fontaine prophetique appelee Salus. L’em- pereur Auguste accorda aux Patraens le droit de bourgoisie Romaine. Diane, deesse des bois y etait adoree ; elle exigeait tous les ans le sacrifice sanglant d’un jeune garcon, et d une jeune fille. Il y avait aussi d’autre , temples fort celebres, de- dies a Minerve, a Cybele, a Atys, a Jupiter Olympien , et a d autres divinites. 109 PATRAS. La tradition re$ue est quel’apdtre saint Andre precha levan- gilea Patras, et quit y souffritle martyre. Au moisde mai 1205, Messire Guillaume de Champlitte s’empara de Patras et lui don- na le titre de duche. Un des princes qui succederent a Messire Guillaume deChamplitte nesesentant pas assez fort pour s y main- tenir, la vendit en 1408 aux Venitiens, a qui les Turcs fenle- verent en 1463. Le fameux Andre Doria assiegea Patras en 1533 et s en ren- dit maitre sans trouver beaucoup de resistance, parce que les fortifications etaient en mauvais etat. Peu de temps apres il as- sura cette conquete, par la reduction de la forteresse , qui fut contrainte de capituler, quoique autrefois elle eut tenu contre une armee entiere del’empereur Constantin Paleologue, vers fan 1450. En 1543 les Turcs revinrent avecdes troupes nombreuses, et en chasserentles Venitiens, qui font reprise et perdue depuis. Lestroupesdela republique, dans l’expeditionde 1687, etaientcom- mandees par le generalissime Morosini, comte de Koenigsmark, marechalde camp, par le general prince Maximilien-Guillaume de Brunswick etde Lunebourg, et par le Lieu tenant general d’Avila. Sous laconduitedeces chefs, l’armde Venitienne partit de Climno le 20 juillet 1687 et se trouva le lendemain dans le voisinage de Patras. Le 24 il se donnaun combat entreles Venitiens et les Turcs. Ceux-ci furent defaits: il y en eut pres de deux mille de tues,lereste pritlafuite.La garnisonde Patras ayant vu cette de- route, abandonna la ville, avec tout ce qu elle renfermait d artil- lerie et de munitions. Le Pacha Mehemetqui etait avec six mille hommes du cdte du chateau de Romelie, pri't aussi la fuite avec la garnison de cette place. Guifulderem Mehemet, qui avoit son camp pres du chateau de Moree, en fit de me me. Et ce qu’il y a de plus etonnant, c’est que la ville deLepante, quoique tres-forte, se rendit aussitot sans resistance. En 1715 elle rentra au pou- voir des turcs. De Patras, partit le signal de finsurrection donne en 1770, par son archeveque Parthenius, signal repeteen 1821 par le metropolitain Germanos. Le 4 avril 1821, commencent les hostilites : les mahometans mettent le feu a la ville de Patras, 9 ' 110 PATRAS et s’enferment dans la eitadelle, d’oii ils bombardentles maisons des primats. Le 6 les grecs de la campagne , armes de massues accourent a Patras ; precedes de leurs pretres , ils baptisent dans leur route les enfants turcs qu’ils trouvent disperses dans les champs, comme pour signaler le caractere religieux de leur re volte. Apres que Ibrahim Pacha eut evacue la Moree, le general Maison prit possession de Patras par capitulation le 5 octobre 1828 (1). La ville nouvelle est batie d’apres un plan regulier; ce sera un jour Tune des premieres ville du royaume attendu sa bonne po- sition pour le commerce. Parmi les ports de la mediterannee con- nussousle nom d’Echelles du Levant, Patras est lun des plus fre- quentes , il l’emporte au moins sur tous ceux du Peloponese. Les diverses puissances del’Europe y enlretiennent des consuls ; et les comptoirs etrangers qui vivifient son commerce et ses re- lations avec ntalie par les villes maritimes de l’Adriatique, avec la France par Marseille, rendent son sejour fort agreable. Riche des produits de son soI,el!e est encore Fentrepdt dessoies del’E- toiie, des huiles dela Romelie et des raisins de Corinthe , que viennent y charger de noinbreux navires, flottants sous vingt pavilions divers. Le bateau a vapeur autrichien qui fait le voy- age de Trieste en Levant y relache , ainsi qude bateau a vapeur Anglais allant des lies Joniennes a Malte deuAfoischaquemois. C’est la residence d un gouverneur, et d’un eveque metropoli- tain du rit-grec, il y a egalement une eglise Catholique. Patras est batie sur le penchant du coteau oil se trouve la (1) Le general francais Schneide? vint avec sa brigade le 4 octobre 1828, k terre pres de Patras, avee ordre de chasser les Turcs de Patras et du chateau de Moree. il eutre en negociation avec Hadji-Abdulah, pacha de Patras et du chateau de Moree. Apres bien des pour-parlers qui ne menaient k rien, le terme de 24 heures donne pour reponse deflnitive etaut expire, le general Schneider forma aussitot ses trois regiments en trois colonnes, son artillerie trainee a bras eutre les colonnes marcha droit sur la place derant laquelle il les deploya a portee de canon , et l’enveloppa eutidrement. Ce mouvement hardi produisit sou eOet et une capitulation eu fat le resultati La forteresse flit remise par ie geaeral ea :hef eatre les mai»s du gonYeruemeiit gree. PATRAS 111 citadelle et est eniouree de vignobles et dejardins: la plaine qui fenvironne produit da bI4, des olives, des oranges et des raisins deCorinthe, etest bien cultivde. Un bas-relief en marbre blanc est incruste dans la muraille de la citadelle , sur la gauche avant d’arriver a la porte du fort, a 1’Ouest du chateau, a 1,200 verges de la ville: la greve est jonchee des ruines de le- glise Saint Andre. D apres f opinion commune,! egliseaurait ete edifice sur Fempla- cement memo du temple de Ceres: a une faible distance est la fontaine Salus, que la credule superstition consultait, afin de connaitre, par la divination au moyen d un miroir, 1 issue des maladies de ceux pour lesquels on interrogeait la Naiad e de cette source. Elle est maintenant separee de I enceinte religi- euse par un mur solide, dans lequel on recommit une substru- ction hellenique. Corame autrefois, on y descend par quelques degres; mais ses eaux, encaissees d’une margelle, ne forment plus un cours exterieur. Leurs vertus divinatoires sont ou- blieesxet cependantles Patreens s’y rendent encore en foule, le jour du panegyrie de Saint Andre, afin de boire de ses eaux, regardees comme nn specifique contre toutes les maladies. II n’y a plus parmi les decombres du temple de Cdres, que bien peude traces defeglisede Saint Andre-la pierre fetidequi y exis- tait encore du temps de Spon, a disparu. En revanche, on fait toujours voir aux fideles le sarcophage de Tapdtre dont la re- lique transportee a Rome, fut profanee par les soldats du con- netable de Bourbon, lors du sac de cette ville. A la verite, il faut toute la perspicacite des yeux de la foi pour reconnaitre le saint cenotaphe dans un morceau de frise antique renferme dans une petite chapelle a peine abritee par un toit de tuiles soutenues sur des roseaux; outre le sarcophage ddja cite, on retrouve en- core dans ce petit sanctuaire un reste du pave en mosaique, qui servait de parvis a la basilique , ouvrage somptueux de la magnificence des empereurs chretiens et qui fut renverse par les turcs; ce fragile sacellum , objetdela veneration desgrecs est Tunique reste d un si bel edifice. En ce moment, 1840 on batit 112 PATRAS une eglise grecque sur lemplacement de l’ancienne qui reste enclavee dans la nouvelle enceinte; Le temple est Lien cons- truit, spacieux; il est cependant a regretter de voir sur sa fa- cade quatre colonnes qui n’appartiennent a aucun ordre et qui sont hors de toutes proportions. Le port de Patras n est qu’une simple rade oil le mouillage est sur; la contree a l’Est de la ville est entouree de marais pro- venant des eboulements du mont Panachaicos que les torrens et les ruisseaux y deposent sans cesse; les eaux qui y croupissent rendent l air de Patras tellement insalubre que peu d etrangers peuvent s’y acclimater et causent des maladies qui affligent les hahitaus, quoique les defrichements aient deja produit une ame- lioration sensible dans l’etat babituel de lathmospbere. Dans les montagnes qui ferment le golfe du c6te de l’Etolie , le pic eleve de Kakiscala, le Taphiasus desanciens, se fait fa- cilement distinguer. Sur la partie orientale ou a droite du golfe, on retrouve l’emplacement de Macynia pres d une tour moderne. A gauche du Taphiasus, et sur la cdte, se reconnais- sent les ruines de Lycorma ou Halicyma, qui sont encore vi- sibles. Calydon etait a 30 stades ou 3 milles dans l’interieur des terres, et pres d’un lieu actuellement nomme Kabro-Limne, Plus a l’Ouest, on decouvre la magnifique montagne de Chalcis , maintenant conue sous le nom de Galata, et au-dela les bouches de l’Evenus, aujourd’bui nomme Phidari ou Ophitari, qui for- ment un bas-fond long et dangereux; encore plus a l’ouest, les marais salins, ou lac de Missolongi; l horison a 10uest,estferme par la vue de Cephalonie , Itbaque, S. te Maure et de quelques autres lies Joniennes. Le ciel de Patras n est jamais plus beau qu’aux approches du coucber du sOleil : quiconque assistera a cette scene diurne eprouvera une vive emotion quand l astre dujour, s enfoncant tout a coup a 1 horizon, releve en masses d or et de pourpre, a la surface de la mer, les iles d’lthaques et de Cephalonie, ainsi que les faites vaporeux de Leucade. DE PATRAS A PAL^EO-ACHAIA (QLENOS). 113 Longeant d’abord leglise de St. Andre et apres avoir tra- verse plusieurs ruisseaux, on suit pendant trois-quarts d’heures, les bords du golfe, converts de touffes d’hysope jusqu’apres le Glaucus (6 rXaDxoc) quia son embouchure dans la mer. Cefleuve, maintenant appele Levka, autrefois l’objet de tant de fables , prend sa sources a deux lieues et demie a rOrient,dans le mont Voida (Panachaicos),enorme massif de 1 ,900 metres de hauteur qui s’avance vers le golfe, s’interposant entre les parties orien- tales et occidentales de l’Acbaie, la route reste dans la plaine, laissant a gauche les village Saravali, Ovria, Midiloghi et Neo- khori ; on passe plusieurs ruisseaux et on laisse une fontaine a gauche ; a droite un pan de mur en brique soi-disant les de- bris dun chateau bati par le comte de Champlitte, bailli de Mo- ree; demi mille plus loin de pareilles ruines; quelques pas an dela les restes d’un edifice en pierre ; a gauche sur le versant dune colline couverte de myrtes etde lentisques,le village Drys- tena : en poursuivant la route, le pont de Therianou , bati sur un torrent, impetueux seulement dans le temps des pluies; on entre dans un defile, au sortir duquel il y a une demi-lieue a faire auborddela mer sur des atterissements formes defacus etde plan- tes marines gravissant uncoteau pendant un quart delieuede developpement qui aboutit a la rive droite du Piras ou Melas (o Me'Xa; 6 IMpo<;)quelesmodernes appelent Kamenitza;le village de Kamenitza etait anciennement une ville episcopale,sous l arche- veque de Patras ; commeau temps de Pausanias , ses bords sont converts de platanes,le passage est dangereux en hiver, mais apres ce temps, son fond sablonneux et la tranquillite de son cours permettent aux pietons memes de le passer a gue; a trois lieues au S. E. surle Piras, est le village Privetos , pres de la sont les ruines de Pharae (1) [cd apres avoir passe lePir- (1) Pharae etait une ville d’Achaie qu’Auguste avail reunie au domaine de Patras. On compte de l’une a l’autre cent cinquante stades et de la mer au continent, on en compte environ soixante et dix. Le fleuve Pirus passe fort pres des murs de Pharae ; c est le meme qui baigne les ruines d’Olene, et qui est appelle Pirus du c6te dela mer. La 114 DE PATRAS A PALM)-ACHAIA (OLENOS). ries etgravi pendant vingt minutes un coteau boise, on arrive au village de Kato-Achaia, ou fut ( Olenos yj y QXsvoc) ses mines se voient a la rive gauche de l’embouchure de la Kamenitsa ; l’Acropole occupait une petite colline arrondie a 8 minutes au Sud du village et les mines de la ville descendent jusqu’au bord de la mer. DU KHAN DE PAUEO-ACHAIA A PYRGOS. Du Khan de Palaeo-Achaia vous tournez aussitot au midi, ayant au nord la chaine de Mavro-Oros qui se trifurque pour former les pointes du Cap Papas et du Cap Kologria , on prend generalement le premier pour le Cap Araxus fApaEoc axpa) , mais c’est le Cap Kalogria, plus occidental et plus proeminent. A droite les ruines de Dyme (yj Aupj). Cette ville ayant secouru Persee contre les romains, Sulpitius l’abandonna au pillage. Les romains y envoyerent peu de temps apres une colonie. Cette ville aurait ete sans port, suivant Strabon, mais on voit dans Tbucydide, Tite-Live et Ptolemee, qu’elle etait peu eloignee de la mer et qu’elle devait avoir un port qu’on peut placer a la douane de Karavostasi. On reconnait Dyme aux ruines d’ail- leurs assez apparentes situees a l Est de la chapelle Hagios Kons- tantinos. Vous entrez dans une plaine, la route suit pendant une lieue, une foret ou est une chapelle en ruines ornee de marbres d un edifice antique ; a peu de distance dela les arbres s’eclaircissent et la plaine se degage : apres un quart de lieue place publique de Pharae etait b&tie k l’antique et son circuit etait fort grand: au milieu etait une statue en Mercure de marbre; on disait que ce Dieu rendait lk des oracles; im- mediatement devant sa statue il y avait une Vesta, qui etait aussi de marbre. La Deesse etait environnee de lampesdebronze attacbees les uues auY. autres et soudees avcc du plomb. Celui qui voulait consulter Toracle faisait premierement sa priere a Vesta, il rersait de l’huile dans toutes les lampes et les allumait, puis s’avancant vers l’autel, il mettait dans la main droite de la statue une petite piece de cuivre,c’etait la monnaye du pays, ensuite il s’approchait du dieu, etlui faisait k l’oreille telle question qu’il lui plai- sait.A.pr^s toutes ces ceremonies, il sortait de la place en se bouchant les oreilles avec les mains, des qu’il etait dehors il eeoutait les passants et la premiere parole qu il attendait lui tenait lieu d’oracle. DU KHAN DE PAL.EO-ACHAIA A PYRGOS. 115 de marche, vous-laissez a un quart delieue a gauche, le village des Apostoli; en continuant d’avancer au Midi pendant un quart-d’heure vous avez en vue a l’occident Pera-Metochi; a une lieue et un quart au Nord-Ouest, est le chateau-fort designe par Poly be sous le nom de Tichos, on le reconnait a une en- ceinte cyclopeene situee sur un rocher escarpe (to Tefyos). Apres 25 minutes vous etes au hord du fleuve Mana, fancien Larissus (6 Aaptooo;). A une lieue au sud ouest au faite d un coteauboi- se est l eglise de St. Pierre de Counopolis (1) c’est l’emplacement de Hyrmina ('Xppevij) , oil il y a une Acropole de construction Cy- clopeenne. Cette extremite de la Moree forme un des caps du golfe CyJlene, et parait avoir du necessiter letablissement d un poste d’observation pour les gardes-cdtes; il y a aussi des eaux thermales qui ont la propriete de guerir les affections psoriques. Enfin apres avoir marche pendant une lieue et un quart depuis le fleuve Mana entre des champs cultives, vous arrivez a Ali Tchelebi qui est eloigne de quatre heures et demi du Khan de Palaeo-Acha'ia; d’Ali-Tchelebi la route reste dans la plaine, le village de Manolada reste a un quart-d’heure au Sud-Ouestainsi quuneeglise hatie paries empereurs grecs; apres trois-quarts de lieue, vous rencontrez le fleuve Yerga qui prend sa source dans la parties des roches Oleniennes vulgairement . appelees montagne de Santa Meri; a dix minutes plus loinilfaut passer la petite riviere de Psari ainsi que quatre autres qu’on rencontre dans l espace d’unelieue, et qui versent toutes leurs eaux dans le lacdeKotiki; les villages de Psari et Bedeni restent a gauche. Cette partie de la plaine est presque impraticable en hiver a cause des fondrieres. A 10 minutes plus loin, on est en face des villages de Rhetouni et Kalotikos qui restent a droite; a gauche des ruines de haute antiquite vraisemblablement 1’emplace- ment de Myrtuntium, et apres une heure et demieon arrive a (1) Counopolis, la ville des cousins, a cause de la quantity de ces insectes qui pullu- lent dans les marais voisins. Us sont en general tres-grands et de l’espece appelee e/a- 7t«s, dont le milieu du corps est marque par une ligne blanchatre. 116 DU KHAN DE PAL^O-ACHAIA A PYRGOS. Andravida (l)laissantLeckaena a droite. D’Anaravidaonmarche pendant trois-quarts d’heures dans une campagne qui aboutita Kavasila, village situe sur la rive droite du Penee , (o Iletvet^) que les modernes appellent le fleuve de Gastouni, apres trois- quarts d keures de marche a Gastouni , ville de 2000 ha- bitans laissant sur la rive droite du fleuve ; le village de Yar- tholomion. A l’ouest de Gastouni au faite de la montagne qui domine le golfe Hellenien, est la forteresse de Clemoutzi, ouCastelTor- nese (2), enbas de la montagne a I’Ouest, se trouve une source sulfureuse; la grandeur des ruines du fort Clemoutzi tres-bien conservees meritentquele voyageur les visite, ainsUque le ha- meau de ce nom; au Nord de cette montagne est le village et le fort Clarentza, l’emplacement de Cyllene ($j KuXXtJvtj). Elle servait deport a Elis, on est encore incertain sur la position a donner a cet arsenal maritime des Eleens. On sait qu’il etait situe (1) Dans le trezieme siecle, la ville d’Andravida etait florissante et fut dans la suite le siege de la souverainete. Lorsque les frangais s’etant empares de Patras, eurent appris paries gens du pays que la plus belle contree de la JJIoree etait du c6te d’Andra- vida, ils resolurent de s’en rendre maitre. Cette place, dit le cbroniqueur de la Moree est en plaine, ouverte de toute parts sans etre defendue ni par des tours, ni par des murailles. Les francs se mirent en chemin enseignes deployees, el se dirigeant de ce rote. A leur approche, les habitans, grands et petits, tenant entre leurs mains des croix et des images des saints, se soumirent au champenois Guillaume de Champlitte, qui en homme sage, les accueillit gracieusement, en leur promettant qu’il ne permettrait pas qu’on leur fit aucun tort, qu’il leur conserrerait leurs proprietes, et leur accorde- rait des honneurs et des bienfaits;il y a une eglise gothique bade par les frangais qui fut jusqu’au quinzieme siecle la metropole des eveques latin institues peu de temps apres la conquete totales de l’Elide par le due de Mont ferrat. (2) La chronique de la Moree nous apprend que Geoffroy de Yille-Hardoin fit batir Clemontzi aux depens d’unclerge toujours pret a se revolter contre l’autorite , quand elle vent l’obliger a contribuer & la defense de l’etat. » Vous savez , Mouscigneur» di- sait le president du conseil des ministres k ce prince, >» que les eglises possedent en- viron le tiers de toute la principaute de Moree. Elies se tiennent aujourd’hui fort tran- quilles, goutant les douceurs du repos, et ne craignant rien de la guerre que nous fai- sons aux grecs. Nous croyons done, Monseigneur, qu’il convient de les inviter a nous aider de leurs troupes dans l’attaque des places ennemie qui nous restent k prendre; et si elles n’obeissent pas, nous vous conseillons de saisir leurs biens et d’annuler leurs privileges.* DU KHAN DE PAL^EO-ACHA IA A PYRGOS 1 1 7 entre les promontoires Araxus et Chelonatas. La forme du rivage, ne per met pas dadmettre d’autre position que le port aujourd’hui comblede Glarentza,- partout ailleurs vers leNord> Ja merest sans profondeur, et par suite inabordable pour des batirttens propres au commerce. La petite quantite de mines et d une epoque incertaine n’empeche pas d’adopter cette opi- nion. Les grandes constructions faites dans le moyenageala ville de. Glarentza et au fort Khlemoutsi ont fait disparaitre les mines antiques. La ville de Glarentza etait la capitale du ducbe de ce nom qui avail ses dues particuliers; on croit que ce duche comprenait f Acliaie propre des anciens, Sicyon et Corinthe. Le penchant de la montagne vers 1’Ouest forme le cap Chelonates, (Xstaovaiec axpa)lepromontoirele plus occidental du Peloponese pres de File San Giovanni. De Gastoiini le chemin passe par une plaine bien cultivee sur Pachista; apres une demi-heure on arrive au bord du Pourleska; a deux heuresa l’Est, estle villagede Geraki situe sur la riviere Pourleska, et au pied du montBesere oiii! ya une eglisede moyett Age: e’est un lieu important a visiter: on pourrait 3 peut-etre y re- trouver la ville de Vlisiri , de la ebronique de la Moree. On suit pendant quelques instants le rivage de la mer qui est borde de myrtes; Dervisch-Tcbelebi reste une demi-beure a gauche, des mines au bord de la mer, on passe la riviere de Kardama et buit Le prince godta fort cet avis, manda les pi el, -its eri sa presence, qui repondirent que n’ayant aucun secours ii exiger d eux, ils ne lui devaienl qu'honneur et respect, par- cequ ils tfinaient ledrs possessions du pape dont ils relevaient; sur quoi le prince tit sai- sir les fiefs, benefices et privileges qu’ils possedaient et il en employa les revenus a fa ire baiir la place de Clemoutzi. II fut excoinnnnue par les prelats, mais ayant termi- ne son entreprise a»i bout de trois ans, il dut etre releve des censures par le souverain poutife. Le considerant de l absolution papale portait sur ce qu'on ne dirail plus la messe en latin dans le Peloponese, si les Francais en etaient chasses , et que ia chose* etait reudue impossible depuis qu’on avail eleve la forteresse de Clemoutzi, dont la possession suffisait dans tous les temps pour tenir le pays en bride et pour le recon- querir sur les hellenes. Messire de Ville Hardoin etait blanc comme neige de tout pe- che actuel. La tolerance aurait mieux assure la possession de ia Moree il ses conqwe- rants que Clemoutzi, dont les mines rappellent aux Grecs que les Papes furent les eu- nemis eoaitant* de Feglise d’Orieut. 10 118 DU KHAN DE PALjEO-ACHAIA APYRGOS minutes plus loin le Vouvo, qu’on passe surun pont en pierres ? qui porte le nom particulier de Liaphyti; on entre dans un de- file trace entre les coteaux de la cont repen te du montPholoe ; an bout decinq minutes on passea guela riviere de Missolongaki, le terrain devient inegal, on descend dans un chemin creux qui aboutit au fond d une vallee, a gauche reste le village Alepo- khori et a droite Mertia, peut-etre f emplacement de Dyspon- tium (to Adstcovtcov). A pres peu de temps on passe le fleuve Jar- danus qui se jetle a la mer au nord du monastere Panagia Ska- phidia (I) bati pres de l’extremite du cap Pheia (y) (beta) qu’il ne faut pas confondre avec le promontoire Ichthys, pointe plus meridionale. Pi es du village de Alepokhbri il existe des pans de murs et quelques fragments de paves en mosaique , qui ont fait au- trefois partie de thermes ou bains d etuves ; il s’y trouve encore des eaux sulfureuses. Le promontoire ichthys (yj ly Q'j^) qu’on appelle maintenant Katakolo , reste sur la droite ; la se trouve un chateau en ruines nomme Pon- diko-Kastron, chateau des rats : on dit que ce nom lui vient , a cause de la ressemhlance du cap sur lequel il est bati , avec undeces animaux. Lorsque Guillaume dc Champlitte debarqua pres de Patras, Pondikb-Kastron etait deja foriifie et apres la prise de Corinthe, il attaqua le fort Pontikos par terre et par mer , et comme il etait tres faible il le prit d’assaut; le cha- teau actuel egalement en ruines a ete bati par GeofiYoy de Yille- Hardoin. On laisse l etang de?douria a droite eton suit le chemin jusqu a Pyrgos, qui est bati sur Tern placement de Letrineset eloigne de 5 heures de Gastoimi. Pausanias fixe l’emplacement de Le- trines a cent-vingt stades d’Olympie et a cent-quatre-vingts (1) Le monastere Panagia ^kaphidi2» a pris son nom d’un village bati a peu de dis- tance, dont les habitans exer^aient autr. 4is le metier de fabricans d’acges en bois (Skaphidia) dans laquelle on lave, on peuv -jt qu’on transforme souvent mcme en ber- ceau pour y coucher les enfauts, c’est le meuble essentiel de chaque famille. 11 est toujours creuse daus uu trone d’arbre, il y en a de toutes sortes de dimensions. DU KHAN DE PAL.EO-ACBAIA A PYRGOS. 1 1 9 d’Elis (l). II ne Festait plus quequelques maisons de cette viMe fondee par Letreus fils de Pelops, lorsque celhistorien la visita. La campagne aux environs de Pyrgos est compose d un ter- reau noiratre oil I on fait tres souvent jusqu’a deux recolles par an , quand les pluies et les irrigations secondent les ef- forts des Laboureurs. La ville de Pyrgos a 3500 babitans: elle est bafcie sur une eminence et on y a construit de vastes et belles maisons , elle est le siege du gouverneur de l’Elide; fair , plus salubre que ce- lui de Gastoimi y a attire la majeure partie de sa population , qui se borne au commerce et a Fagriculture; levin qu’on re- colte estun des meilleurs de la Moree: ilest a observer que dans la Tripbylie,dans cette petite conti eepierreuse qui n’avaitpas25 lieues de surface, les anciens signalaient douze villes. De nom- breuses decouvertes appellerst le voyageur dans cette contree trop negligee. Scillonte, la retraite de Xenophon, est encore a trouver, il en est ainsi d'Epitalium, d’Hypana, de Typaneae,de Pyrgus, de Macistus et d une foule de monuments de grand in- teret, tels que les temples de Neptune Samien et de Mi nerve Scil- lontienne. Itineraire de Patras d Palaio-Achaia ( OUnm). 6. m. pour arriver au rivage, l’eglise de St. Andre et le puits de C6res, 4 m. an tra- verse un cours d’eau, 6 m. apres, une riviere venant du mont Vdda; a gauche de&vignes 9 m. apres avoir passe deux ruisseaux, un cap k droite, 5 m deux canaux artificiels, 8 m. deux autres canaux artificiels, k gauche le village de Saravkli sur une montagne ; un autre ruisseau, 4 m. un pont k gauche ; un ruisseau et des marais, 5 m. un pont a gauche, la belle riviere de Leuka (Glaucus), 11 in. deux caps k droite, 17 m. On tra- verse une riviere ; un cap k droite, 3 m. Neokhorid, k trois-quarts demille k gauche, la cote tourne vers l’occident, 7 m. une fontaine a gauche, une plaine de trois-quarts de mille de largeur, 10 m. on traverse un ruisseau k la pointe d’une montagne isolee, 21 m. on traverse le lit d’un torrent desseche ; une fontaine k gauche; des champs cultives , 3 m aqueduc de briques mine, 16 m. aqueduc de briques ruin£, 6 m pierres et ruines, 2 m. on traverse deux murailles ; tuiles, 34 m. puits a gauche, la mer tres pres, sur la droite, 31 m. Vallee; une plaine, 3 m. Les bords de la Kamemtia (Fi- (t) C’est k dire qu,atre heures et demie d’Olympie et six heurcs trois quarts d Elis. 120 DE PATRAS A PALASO-POLIS (ELIS.) erus) riviere tr£s profonde et tres difficile a passer a gue, k gauche parmi des arbres sont les ruines de la yille d’Olenus, a droite, marais, 23 m. Khan, les mines sont k en- viron 200 verges au midi. Total de la route 3 heures 56 minutes. Itineraire de Palceo-Achaia aMetokhi. 10 m. apr6s avoir traverse un ruisseau il faut tourner k gauche, 10 m. route au Ka- lyvia de Gerbach, situe sur une montagne k gauche, 23 m. on traverse une muraille , 3 m. nn tumulus et des pierres a gauche,, 4 m. Kalyvia k droite, uu etang a gauche , 8 m. Une eglise k droite ; k gauche Gkmasto, village eloigne d’une heure et un quart , 10 m. vestiges k gauche, dits Palaed-Kastron, rangee de pierres ; la ville de Dyme, 15 m. Vestiges, 15 m. puits a gauche, foret de chenes de Velanea, 7 m. Carabosca vil- lage ou ont ete trouves des tombes et des vases, 5 m. Une eglise et une fontainc , 2 m. on passe une riviere, 10 m. une eglise, 7 m. un lac s’etendant, vers le Cap Papa, il est tres poisonneux , 18 m. Apres avoir lajsse une eglise a droite, un chateau sur une montagne rocailleuse. Castro Mavro-Voimi l’emplacement de Teichos les murs sont roal batis et n’ont pas de tours, 28 m. on passe une riviere qui se jette dans un ma- rais, k droite des chenes, uu metoki a droite, k gauche la riviere de Lkrisos, 23 m. en toumant k droite, ‘la maison oil les etrangers peuvent loger. Total de la route 3 heures 18 minutes. Itineraire de Metokhi d Capelelti. 4 m. foret de chenes abondante en sangliers ou cochons sauvages de Tantique espece , k droite, un tumulus, et des pierres k gauche, en se dirigeant k peu pres vers J’occident, 80 m. Le village de Ali-Tcheleby , k droite la route de Koundpolis , rocher sur la cdle avee une petite baye sablouneuse, source minerale sur le rivage. Au som- met du rocher, les vestiges d’une ancicnne forteresse, probablement Hyrmina,on passe une riviere, k droite un lac, 25 m. autre riviere, on traverse une route allant vers le S. O; quelques chenes et quelquesmyrtes, 15 m.'on passe une riviere, 15 m. monastere , ferme et eglise k droite a un mille : on passe deux ponts , 8 m. [on traverse une ri- viere, 4 m. une source k droite, 28 m. on passe un ruisseau qui cou'.e vers un grand lac k droite sur la cote, cap boise , cote sablonneuse, 7 m. en quittant la grande route il faut tourner k gauche ; tuiles, 23 m. Capeletti. Total de la route 3 heures 29 minutes. Itineraire de Capaletti d Palceopolis (Elis). 10 m. on passe un ruisseau ; bois, 14 Kalotikos, village a droite, 6 m. a gauche, une eglise, un tumulus et quelques colonnes, vestiges de la plus haute antiquite, Tempi a- cementde Myrluntiuro, a droite le village dc Rhetouni sur la meme ligne que Clemou- fczi ou Castellomese, le village de Lekhaena. En tournant a gauche, apres avoir marche e^te de rOuest, le pays deyietU moins boise, 22 m passage d nn ruisseau, 23 m. ub 12 1 PALAEOPOLIS (ELIS). pont ; & gauche le village de M&zi, une fontaine k gauche, 24 m. on passe nne riviere, 54 m. apres avoir laisse sur la gauche, le chemin direct de Gastouni, et descendu dans une plaine humide, on passe un ruisseau ; k gauche une eglise et un tumulus ,19 m. une plaine buissonneuse, un tumulus k droite, 23 m. on passe une riviere; trois tumu- lus a gauche; k droite de Caslel Tornese , on voit Neokhdri. a droite Andravida, 6 m. Lekhaena’, a une heure h droite, 4 m. on passe une riviere, un tumulus a droite , 15 m. TrSgano, on tourne £ droite, nne eglise a droite, 30 m gue du Penee, riviere large et rapide, appele riviere de Gastohni, 42 m. Kalyvia dans la plaine. 4 m. ruine romame , sur l’emplacement d’une partie de la ville d’Elis, IS tn. village de Palsedpolis ; la tour sudessus est appelee Kaloscdpi, on belvedere. TotaJ de la route 5 h. 14 m. ELIS (H r HAIZ), C’est sous le nom de Palaeopolis (vieille ville) que les grecs designent maintenant la ville d’Elis ainsi nommee d’Elee , fils de Tantale, et qui fut fondee sous les auspices de Jupiter. L histoire nous apprend de quelle maniere elle s’etait successi- vement embellie de la pompe des arts , et nous ne savons que par tradition ses malheurs et sa ruine. Elis (Caloscopi, cest-a dire belle vue) capitale de l’Elide proprement dite com- mandait a la confederation de cette province. C’ etait apres Athenes et Corinthe la ville la plus remarquable de la Grece pour le nombre des edifices et des statues. Les habi- tans d’Elis disputerent long temps, mais en vain a ceux de Pise le privilege de presider a la celebration des jeux olym- piques. Les peuples respectaient le territoire de l’Elide au point de deposer les armes des qu'ils toucbaient a sa frontiere. Elis fut la patrie de Pyrrhon fondateur de la secte pyrrhonienne , et de Phedon chef de la secte elienne ; au dernier, Platon a con- sacre le dialogue de Socrate annongant les dogmes sacres de la divinite et de 1’immortalite de lame. L Acropole ne fut fortifie qu’au temps des successeurs d’Alexandre. Ses ruines qui occu- pent une demi-lieue carree en surface depuis la rive gauche du Penee, commencent aupres du village de Kalyvia et aboutis- sent vers l’orient au lieu appele Palaeopolis. 11 est difficile detrouverparmi tant decomhres oil estle Xyste 122 PAUEOPGLtS (ELIS) (1) ou I on distribuaitle prix de le beaute; le temple de Minerve, ou les femmes qui etaient jugees les plus parfaites, recevaient une couronne de Myrte; l’hippodrome, le Cenotaphe, les autels d’Achille, le lieu ou se faisait la metamorphose de l’eau en vin. Bans 1’Acropole il n’y a plus qu’un soubassement carre en ma- eonnerie. Si I on fouillait Elis dans certains endroits, proba- blement les artistes admireraient encore quelques restes des chefs d oeuvre de Phidias et des grands maitres qui avaient em- belli Elis de statues et de bas-reliefs. En remontant le cours du Penee une demi-lieu a l’Est de Palaeopolis, on arrive au village de Sldiroii, situe en face de Souli, et a peu de distance del a au confluent du Ladon d’Elide; c’est le long de sa rive gauche que croit le raisin de Corinthe autrement nomme Passoline et qui est le principal produit du pays. Au confluent du Ladon et du Penee sur la rive gauche du dernier , est le village d’Agrapidokhori, oil sont des ruines dune assez grande etendue , vraisemblablement celles d’Ale- sium mais on n’y remarque ni enceinte ni monuments. En remontant pendant deux heures le Ladon , principal affluent du Penee, on trouve une Acropole et les ruines d’une ville antique ; pres dela sont les village de Kouloiigli et de Kli- soura, dont le dernier a raison de son nom et de son site sert asignalerl emplacement de Pylos(y) IBXo^)(l) .Cette ville etaiten effet par sa position la porte de l’Elide , du c6te des defiles qui conduisent dans le Pisatide. En remontant le Penee (riviere de Verveni) pendant quatre heures, on arrive a la route directe de Patras a Olympie par Pharae et le mont Pholoe; sur une col- line tres elevee et a la rive droite du Penee est une vaste Aero*? (1) Du mot grec Hum, je’polis: cette enceinte fut ainsi nominee, parceqne Hercule fils d’Amphytrion pour s’endurcir au travail, nettoyait tous les jonrs ce terrain et en arra- chait les ronces et les epines. (1) Pylos etait eloigne de quatre-vingts Stades d’Elis ; elle avait ete batie par Pvlas de Megare , fils de Cleson ; eette ville detruite par Hercule et batie ensuite par es Eliens, etait deja de puis long-temps deserte,au dire de Pausanias. La riviere de La- don passait au milieu. PALdEOPOLIS (ELIS.) 123 pole, entouree des ruines d une ville. Le village de Skiada est a 1 ,500 metre dans le N. E. Si, a partir dela on suit par sa base l’extremite de la chaine de l’Erymanthe, on trouve au desstis du monastere deNotena, les ruines d un temple dans la position la plus pittoresque. En continuant a remonter la gorge parallele au faite de 1’Erymanthe dans laquelle coule le torrent de Ver- veni, on trouve au sommet d un pica 2 Kilometres de Kakotari les ruines d un Palaeo-Rastron Hellenique. . . K g) iBg — < ■ DE PYRGOS A OLYMPUS. A dix minutes de la ville , on passe sur un pont en pierre une petite riviere, et neuf minutes plus loin tine seconde qui apres s’etre reunie a la precedente, se jette dans l’Alphee. Le sentier qui tource brusquement a l’Orient vous conduit en dix minutes en vue de Parbasena, village qui donne son nom a une gorge bordee de micocouliers et remplie de vignobles- on cotoye FAlphee, bientdt on sedirigeauN. E. pendant dix mi- nutes en traversant un defile flanque de mamelons coniques piantes de pins odorants, de lentisques et de myrtes, et au sor- tir , vous vous trouvez en face du bameau de Volantza , bati sur la rive gauche de f Alphee. On marclie un quart de lieue au mi- lieu des vignobles, pour arriver de la a Kokoura dont le vallon est en parlie arrose par le Lestenista (Rnipee). En partant des bords encaisses et blanchatres du Lestenista, on laisse l’Alphee a dix minutes a droite; a gauche reste le village et la tour de Strephi, situe a 1’extremite d une gorge qui presente de toutes parts une culture riche et variee , ainsi que des paysages en- . chanteurs; la riviere qui baigne cette vallee,est leCytherius qui prend sa source a Broiima situe a une heure a gauche de la route , et f emplacement de Heraclea. Les eaux de la rivi- ere forment a quelque distance plus has, un marais traverse par une chausseepercee d’arches ; a une4emi-lieue au Nord, on appercoit Krekouki et a un quart de lieue en avan^ant a l’E. N. E. on laisse a un'mille a gauche ? le village de Plalanos qui 124 OLYMPIE. envoye un ruisseau al'Alphee. Vous entrez immddiatement dans une troisieme vallee qui est celle de Phloka ; pres du ^village on trouve une eglise ornee de colonnes d’ordre dorique. Apres avoir traverse la vallee de Phloka, on penetre dans un defile boise, on fait route ensuile sur une falaise couverte de champs cultives, qui seterminenl au bord du fleuve, dont la rive est omhragee par une bordure magnifique de platanes. Enfin, apres trois heures seize minutes de route depuis Pyrgos, on des- cend dans le lit dela riviere de Stravo-Kephali. C’est sous cette denomination qu’on designe maintenant le Cladee (o KXaSeoc), que les anciens reveraienta legal de I’Alphee, et'qui coule au mi- lieu d une contree sauvage depuis les hauteurs de Chelidonie jusqu’a Olympie; on passe le Cladee et sur sa rive gauche est l’emplacement d’Olympie. OLYMPIE (H OATMflIA). Au nomseul d’Olympie, l’imagination d un poete s enflam- meraitj et trouverait dans la description de ce lieu, autrefois si celebre, le motif de belles pages consacrees sans doute a re- tracer ces jeux qui durent leur origine aux dieux de l’Olympe , et auxquels Hercule, Apollon , Mars , et Mercure daignerent prendre part. Laissant un libre cours aux pensees qui lui se- raient inspirees, il nous peindrait cette plaine couverte des plus beaux monuments , chefs-d’oeuvre des Phidias et des Alcamenes, oil tousles quatre ans les peoples de la Greee se rassemblaient, el oil les plus beaux genies de 1’antiquite ve- naient mettre le sceau a leur gloire immortelle en se disputant une couronne dolivier. Mais incapable de rendre dignement la poesie de ces lieux inspiratenrs, et devant d ailleurs reduire tous ces beaux souvenirs du passe a une simple description du present, nous bornerons notre recit a faire connaitre fide- lement la vallee de 1 Alphee, jadis brillante de toutes les ri- chesses et de toutes les gloires, et qui aujourd’hui n’offre plus qu’un desert. OLYMPIE 125 C est a Olympie que l’Alphee parait dans toute sa largeur, sa beaute, grossi des eaux de plusieurs autres fleuves conside- rables, tels que l’Helisson, le Brentheate, le Gortynius , le Bu- phagus, le Ladon et 1 firymanthe. Les jeux olympiques etaient les plus celebres de la Grece. II se celebraient tous les quatre ans aupres d'Olympie, vers le solstice d ete et duraient cinq jours. Leur retour servait depoque pour dater les evenement impor- tans(l). Quant a l’ordre et ala police des jeux olympiques, (1) Comme on a souvcnt besom de reduire en annees de j. C. les annees des diverse* eres adoptees par les historiens, et r£ciproquement, nous allons indiquer ici les calculs par lesquels on peut y parvenir ; mais seulement ponr les eres [principals, qui sont celles de la creation du monde, 4004 ayant J. C. ; de la periode Julienne; 4714 avant J. C. ; des Olympiades, 760 avant J. C. ; de Rome, 753 avant J. C. ; et de JNabonas- sar, 747 avant J. C. I. Reduction des annees du monde en annees avant J. et red * proquement. 1. Reduire les annees avant J. C. en annees du monde. On ajoute 1 & 4004, ce qui fait 4003, et de cette somme on retranche [l’an donn& avant J. G. ; le reste egale l’an du monde correspondant : Exemple : 1 733 ans avant J. C, =4004 + 1=4005—1755 = 2230 du monde. 2. Reduire les ans du monde en ans avant J. C. De meme que dans 1’operation precedente, on ajoute 1 & 4004, d’ohresulte 4003, et de cette somme on 6te l’ an donne du monde ; le reste est l’an de J. C. demande. Exemple : 1733 ans du monde =4004 4- 1 = 4003 — 1733 = 2230 de J. C. II. Reduction de la periode Julienne en annees des eres chretiennes , deRome , des Olympiades et de Nahonassar. 1. Reduire en annees avant J. G. des annees dounees de la periode Julienne. On soustrait l’annee donnee de 4714 ; le reste donne l’annee avant J. C. Exemple : Annees de la per. Jul. 4402=4714 — 4402=312 avant J. C. 2. Reduire en annees apres J. C. des annees donnees de la periode Julienne. De l’annee donnee on soustrait 4713 ; le reste est l’annee apres J. C. Exemple : An de la periode Jul. 631 7 =631 7 — 4713 = 1804 apres J. C. 3. Reduire des annees avant J. C. en annees de la periode Julienne. L’annee donnee est deduite de 4714 ; le reste est l’annee de la periode Julienne. Exemple : An 747 avant J. C. =4714 — 747 = 3967 de la periode Jul. 4. Reduire des annees apres J. C. en annees de la periode Julienne. L’annee donnee est ajoutee h 4713 ; la somme est 1’annee de la periode Julienne. Exemple : An de J. C. 86 =86+4713 =4799 dela periode Jnl. Ill . Reduction des Olympiades en annees de l ere chretienne . 1. Reduire en annees ayant J. G. les Olympiades qui ne passent pas la 194e, io: 1 20 OLYMP1E voici ce qui s’observait. On oftrait d’abord un sacrifice a Ju- piter ; ensuite on ouvrait le pentathle ; la course a pied venait apres; puis la course de cbevaux, qui n’avait pas lieu le meme jour. Les habitans d’Elis, qui eurent presque toujours la direc- tion de ces jeux, nommaient un certain nombre de juges pour y presider, y maintenir l’ordre, et empecher qu’on n’usat de supercherie pour remporter le prix. (Test ainsi qu’en la cent- deuxieine olympiads Callipe, Athenien, ayant acbete de ses an- Ondiminue d’une unite la quantite des Olympiades donnee ; ce reste est multiplie par 4 ; au produit on ajoute les annees del’Olympiade donnee, moins une , cette sora- me est deduite de 776, le reste donue l’annee avant J. C. Exemple : Olymp lxxii,' i 3.= 776 — ( [72 — l]X4-j- (3 — 1] ) = 490 ayant J. C. 2. Reduire en annees apres J. C. les Olympiades quipassentla 194. e Ondiminue d’une unite la quantite d’Olympiades donnee ; le reste est multiplie 'par 4 , au produit on ajoute l’annee courante de TOlympiade , de la somme ^on soustrait 776 : le reste donnera l’annee apres J. C. Exemple : Olymp. cclix, 4 = ( [259 — 1]X4 )-+- 4 — 776=260 ans apres J. C. 3. Reduire en Olympiades des annees avant J. C. L’annee donnee, diminuee d’une unite, est soustraite de 776 ; le reste est divisd par 4 ; le quotient donne les Olympiades ecoulees,etle reste, s’il y en a, l’annee cou- rante de 1 ’Olympiade courante. Exemple : Avant J. C. 490 = 776 — (490 — l)=71-b3=01ymp. lxxii , 3. * ~ 4 4. Reduire en Olympiades des annees apres J. C. L’annee donnee apres J. C. est additionnee k 775 ; la somme est divisee par 4 ; le quotient donne les Olympiades ecoulees ,et le reste, s’il y en a, angmente d’un , 1 ’annee courante de l’Oympiade courante. Exemple : Apres J. C. 260 = 260-|-773=238-!-3=0!ym. cclix, 3. ' 4 IV. Reduction de l ere de Nabonassar en annees del ere chretienne: 1. Reduire en annees avant J, C. des annees del’ere de Nabonassar jusqu’k 748. Si i’annee Nabonassarienne donnee n’est pas plus grande que 227, on la soustrait de 748 , le reste est l’anuee avant J. C. , si elle est eutre278 et74&, on la soustrait de 749. Exemples : Annees de Nabonassar. 209=748—209=539 avant J. C. 446=749—446—303. 2. Reduire eu annees apres J. C. des annees de l’ere de Nabonassar, depuis 748. Si l’annee Nabonassarienne donnee est eutre 749 et 1688, on en soustrait 748 ; si el- OLYMPIE 127 tagonistes le prix du pentalhle, fut coudamne a Famende. Les athletes combattirent tout mis depuis la trenle-deuxieme olym- piade, ou Orosippus perdit la victoire, parce que dans le com- bat son vetement, s’etant denoue, Fembarrassa de maniere a lui dter la liberte des mouvemeos. Ce reglement en exigea un autre, par lequel il fut defeedu aux femmes et aux lilies , sous peine de la vie, d’assister a ces jeux, et memo de passer FAlphee pendant tout le temps de leur celebration. Cette defense fut si exactement observee, qu il n’arriva jamais qu a une seule fern- Je est plus fort© qne 1687, on soustrait 749, le reste est Fannie apr£s J. C. Exemples : Annees de Nabonassar. 827= 827—748= 79 apres J. C. 1828=1 828—740=1079. 3. Reduire en annees de Nabonassar des annees avant J. C. Si l’annee avant J C. donnee est plus grande que 520, on la soustrait de 748 , si ells «st plus petite que 320, on la soustrait de 749 ie reste est l’annee de Nabonassar. Exemples: Avant J. C. 397=748 — 597=1 31 an de Nab. 480=749—480=269. 4. Reduire en annees de Nabonassar des annees apr£s J. C. Si Fannee apres J. C. donnee n’est pas plus grande que 939, on y ajoute 748 , si elH est plus grande, on y ajoule749, la somrae est Fannee de Nabonassar. Exemples : Apres J. C. 284= 284+748=1032 de Nab. 1804=1804+749=2553. V. Reduction del ere de la mile de Rome en annees del ere chretienne. 1. Reduire les annees de Rome en annees avant ou apr£s J. C. Si Fan de Rome est plus grand que 753, ou en deduit 753, le reste donne Fannie apres J. C. S’il est plus petit, on le diminue d’abord d’une unit6, etFon deduit ce rest# de 653 , le reste donnera l’annee avant J. C. Exemples : Ans de Rome 839=839 — 753=86 apr6s J. C. 716=753- (716— 1)=38 avant J. C. 2. Reduire des annees avant ou apres J. C., en annees de Rome. Si Fannee donnee est avant J. C., onla deduira de 754 , le reste donnera Fan d© Rome , si Fannee donnee et apres J. C., ony ajoutera 753. Exemples : Ans avant J. C. 49=754 — 49=705 de Rome. Ans apres J. C. 86= 86+763=839. — . 128 OLYMPIE me (l) de l’enfreindre. Les vainqueurs recevaient une con- ronne d’ache, d’olivier ou de laurier. Les Eleens pretendaient que des lage dor, Saturne avait un temple a Olympie ; ils attribuaient l’origine des jeux Olympi- ques a Hercule, qui proposa un jour a ses quatre freres Peo- neiis, Epinede, Jasius et Ida, des’exercera la course, etde de- c e\ ner au vainqueur une couronne d’olivier, arbre qu’Hercule avait importe en Grece; d autres racontaient que Jupiter et Sa- turne combattirent ensemble a la luttedans Olympie, etquel’em^ pire du monde fut le prix de la victoire ; enfin il y en avait qui soutenaient que Jupiter ayant triompbe des Titans, insti- tua lui-meme ces jeux, oil Apollon, entre autres, signala son adresse en remportant le prix de la course sur Mercure, et celui du pugilat sur Mars. C’est pour cela que l’on joue sur la flute des airs pytbiens , consacres a Apollon. Ces jeux furent souvent interrompus jus- qu’au temps de Pelops, qui les fit representer en 1 honneur de Jupiter, avec une pompe nouvelle. Ils furent encore negliges apres lui ; on en avait presque perdu le souvenir lorsquelphitus, legislateur de Sparte, les retablit ans 884 avant J. C. La Grece &ait alors dechiree par des guerres intestines, et desolee par la peste. Ipbitus alia consulter 1 oracle deDelphes, qui lui repon- dit que le retablissement des jeux olympiques serait le salut de la Grece, etlui dit d’y travailler avec les Eleens. On s’appli- qua aussitot a se rappeler les anciens exercices de ces jeux; et, a mesure qu’on se ressouvenait de quelqu’un d eux, on l’ajou- tait a ceux qui avaient ete retrouves. Ainsi des la premiere olympiade on proposa un prix dela course; des la quatorzieme on ajouta la course du stade double; des la dix-huitieme, le pentatble (c’est-a-dire les cinq exercices : le (1) Callipatira, fille de Diagoras, se deguisa en mailre d’exercice pour accompa- gner son fils Pisidore aux jeux olympiques, malgre la defense des magistrals. Pisidore ayant remporte la yictoire, elle s’elan^a ivre de joie dans l’arene, et decela son sexe par ses transports. Mais on lui fit grace en consideration de son fils. Depuis ce temps, ©a ordonua qu’a layenir les mailres d'exercice seraient nus ainsi que les athletes. OLYMPIE 129 saut, la course, le disque , le javelot etla lutte) fut entierement retabli. Le combat du ceste fut remis en usage dans la vingt- troisieme olympiade ; dans la vingt-cinquieme la course du char a deux chevaux : dans la vingt- huitieme le combat du pancrace et la course avec les chevaux de selle. Ensuite les Eleens etahlirent des combats pour les enfans, quoiqu’il ny en eut aucun exemple dans l’antiquite. Ainsi en la trente septieme olympiade on leur decerna des prix pour la course et pour la lutte; en la trente-huitieme on leur permit le pentatble entier. Mais les inconveniens qui en resulterent firent bientot exclure les enfans de tous ces exercices violens. La soixante-cinquieme olympiade vit introdu ire encore une nouveaute : des gens de pied se disputerent tout armes le prix de la course; en la quatre- vingt-dixieme on atteladeuxjeunes poulains aunchar. Quelque temps apres on imagina une course de deux poulains menes en main, et une course de poulains montes comme des chevaux de selle. Dans la meme ville d’Olympie, les lilies celehraient une fete particuliere en l’honneur de Junon, et on les faisait courir dans le stade, distributes en trois classes: les plus jeunes couraientles premieres, celles dun age moins tendre venaient ensuite, et apres toutes les autres, les plus agees. En consideration de la faiblesse de leur sexe, on ne donnait que cinq cents pieds a la longueur du stade, qui en avait huit cents dans son etendue ordinaire. La solennite des jeux olympiques attirait de toutes les par- ties de la Grece une foule considerable qui arrivait par terre et par mer ; elle etait consacree par un decret qui suspendait toutes les hostilites, et en vertu duqueldes troupes qui seraient alors entrees dans la terre d’Olympie auraient ete condamnees a payer une amende dc deux mines par soldat. Suivant 1 ancien usage, les vainqueurs, deja combies d’honneurs sur le champ de bataille, rentraient dans leur patrie avec tout 1 appareil du triomphe, precedes et suivis d’un cortege nom- breux, vetus d une robe de pourpre, quelque fois sur un char 130 OLYMPIE a deux ou qualre chevaux, etpar une breche pratiquee dans le mur de la ville. En certains endroits, le tresor leur fournis- sait une subsistance honnete: a Lacedemone ils avaient l’hon- neur, dans un jour de bataille, de combattre aupres du roi ; presque partout ils avaient la preseance a la representation des jeux ; et le titre de vainqueur olympique ajoute a leur nom, leur conciliait une estime et des egards qui faisaient le bonheur de leur vie. En suivant la route qui conduit de Pyrgos a M'lraca, cest-a- dire en remontant vers JEst, le long des coteaux sablonneux qui bordent la vallee de l’Alphee, apres avoir traverse le lit encaisse du Cladee, dans lequel se trouvent quelques grosses pierres provenant sans doute de monuments antiques, on re- commit a quelques ruines romaines en briques, l’emplacement d’Olympie; le mont Cronius, au pied duquel etait l’Altis dont la place est facile a reconnaitre par les restes du fameux temple de Jupiter Olympien, dont nous parlerons plus tard avec de- tails; a gauche de la route, dans la petite vallee qui forme un angle droit avec celle d’Olympie, au pied du mont Saturne, est une autre ruine romaine en briques formant une salle car- ree, dont la voiite est tombee : a l’interieur se voient encore quelques restes de stuc. Plus loin et dans 1’encaissement du Cladee sont d’autres vestiges d’antiquites du meme temps , mais dont on ne peut reconnaitre la destination, non plus que de celle dont nous avons parle precedemment. En revenant vers la rive de l’Alphee, a droite dela route de Pyrgos, se voient deux autres ruines romaines aussi en briques, et qui sont sans interet. C’est a quelques pas de la, vers l est, que se trouvent les restes du temple de Jupiter. Un peu plus loin et sur la droite est encore une autre ruine romaine en briques, qui laisse re- connaitre dans son plan une salle octogone, et en contre-bas, le long du terrain a pic qui entoure une plaine plus basse sont attenantes a cette salle octogone cinq ou six petites salles car- ries et parallelement placees, que quelques auteurs ont desi- gnees pour etre les remises des chars qui s'exercaient a la course OLYMPIE 13 1 dans lhippodrome, lequel, suivant ces ecrivains, est reconnais- sable par le terrain a pic dont nous venons de parler et dont nous parlerons encore plus loin. Par le plan general que nous donnons et oil se trouve in- dique le cours de 1’Alphee comme il etait lors du voyage de Stanhope, et par comparison avec son cours comme il est aujourd- hui, on peut juger des variations qu’il a eprouvees dans un es- pace de peu d’annees ; et lorsqu’on a cru qu’un ancien lit de ce fleuve etait 1’emplacement de l hippodrome, et qu on en a meme determine dapres cela la longueur , on s’est [evidem- ment trompe ; car si les auteurs qui donnent ces mesures , avaient etendu leurs observations aun mille au-dela des homes, qu’ils donnent a lhippodrome d’Olympie, ils auraient trouve d’autres encaissements qui les auraient desabuses , puisque partout ou l’Alphee coule dans une plaine, il laisse des traces semblables a celles que nos auteurs indiquent comme des restes de ce monument. Une autre observation qui vient detruire tout-a fait ces sup- p ositions, c’est que les fouilles que la commission scientifique francaise a fait faire au temple de Jupiter Olympien, ont prou- ve que le sol antique de la plaine etait de 10 et 12 pieds en contre-bas du sol moderne, et que dans ce sol moderne, qui est un terrain d’alluvions amenees par les eaux de FAlphee et descendues des montagnes sablonneuses qui environnent la vallee, on ne doit pas chercher de traces de l hippodrome et du stade, puisque ce terrain n’existait pas lorsqu’il y avait un stade et un hippodrome. 11 est done constant, d’apres ces observations qui reposent sur des faits materiels, que les cailloux et les sables ^ venant des hautes montagnes et roules par le cours torrentueux de l’Alphee, operent chaque annee un surhaussement dans son lit dans toutes les vallees basses comme Test celle d’ Olym- pic, et que pour trouver les traces de l hippodrome et du stade, il faudrait chercher au-dessous du sol moderne , et a-peu-pres au niveau des basses eaux du fleuve. 132 OLYMPIE Explication des Planches. A. Rouphia (Alphee), fleuve. B . Stavro-Kephali ( Cladee ), riviere. C. Mont Saturne ou Cronins. D. Temple de Jupiter Olympien decouvert par les membres des sections d’ archeologie et d’ architecture de l expedition scientifique de Moree. E. Diverses ruines romaines en briques. F. Eglise du moyen age, decouverte par M. Dubois. G. Ancien lit du fleuve indique a tort pour Vancien hippodromes H. Cours de V Alphee lors du voyage de Stanhope. J. Route de Pyrgos a Carylcene. K. Route de Miraca. L. Miraca. M. Ruisseau de Miraca. N. Tombeaux turcs. O. Ruine dun aqueduc romain. (1) P. Route de Lola. TEMPLE DE JUPITER A OLYMPIE. De toutes les descriptions de Pausanias aucune nest aussi circonstanciee aussi precise que celle du temple de Jupiter a Olympie. «Le bois consacre a Jupiter portait depuis les temps (1) On dcvait cet edifice a Herode Atticus, qui procura ainsi des eaux' fraicbes’k 0- lympie, ou la chaleur faisait perir beaucoup de monde k l’epoque de la celebratien des jeux qui avait lieu vers Ie solstice d’ete. L’air qui circule a peine au fond de cette , gorge etait si etouffant, suivant Elien, qu’un maitre irrite contre son esclave le mena- caitde le mener k Olympie plutdt que de l’envoyer ail moulin ; et c’etait, dit le memo auteur, une punition beaucoup plus rude d’y etre devore par les rayons du soleil que de tourner la meule. Cependant Peregrin declamait contre Herode Atticus en disant qu il avait amolli le courage des Grecs, que les spectateurs devaient supporter la soif et que meme il etait glorieus. d’en monrir : Lucien nous apprend comment ce fron- deur qui buvait de 1 eau contre laquelle il declamait, n’echappa a une grele de pierres avec lesquelles le peuple repondit a ses declamations, qu’en cherchant un asile dans Ie temple de Jupiter. pj^BJIITEJ DIEii JBJUXETE »S! JPIC A® JJ& JJ TEMPLE DE JUPITER A OLYMPIE. 133 Aes plus anciens le 10 m d’Altis ; la Statue et le temple de Jupiter »avaient ete fails du butin que rapporterent les Eleens dans la » guerre ou ils detruisirent Pise et toutes les villes circon vei- ls sines qui s’etaient soulevees. Le temple, d architecture dorique, »>est entoure de colonnes en dehors, et ou l a construit avec » une espece de tuf qu’on trouve surle lieu; il a 95 pieds de »largeur et 230 de longueur et fut bati par Libon , architect© » du pays. * Les fouilles out fait decouvrir les ruines d’un temple entoure de colonnes, construit en tuf tres dur, tres poreuxet par con- sequent tres propre ase Her avec le slue doot il est reconvert Les rues u res que donne Pausanias sont en pieds grec de 1 1 pouces 4 lignes (pieds francais); si on les reduiten mesures fran- chises on aura pourlalargeur 89 p. 8.o 8 ou 29 metres 146 milli- metres et pour la longueur 217 pieds 2° 8 ou 70 metres 562 millimetres.En comparant les dimensions des mines trouvees par la fouile, avec celles indiquees par Pausanias, la difference est si minime qu it n est pas possible de douter que ce monument ne soil le temple de Jupiter ; on en sera d’autant plus convaincu , que Pausanias, dans sa description d’01ympie a ne parle d’aucun monment dont les dimensions puissent a beaucoup pres se rapprocher de celles dece temple. »I1 y a dans 1’interieur du temple, ajoute t-il , des colonnes * qui soutiennent des portiques superieurs sous lesquels est »l’entree qui conduit a la statue : toute la partie du pave qui est »devant la statue n’est point en marbreblanc, maisen marbre »noir entoure dun rebord en marbre de Paros, qui serta con- »tenir Finnic qu’on y verse ; Fhuile en elfet est necessaire pour »la conservation de la Statue d’Olympie, elle empeche Fhumidi- »te de FAltis, qui est un eudroit marecageux , de gater Fi- voire. « On a trouve deux colonnes de la decoration interieure du temple, renversees, elles sont en pierre grise, semblable a celle des colonnes exterieures; elles devaient etre enduites de slue, mais il n’y ena plus de vestiges, on a cependant pu recon- II 134 TEMPLE DE JUPITER A OLYMPIE. naitrequ’ellesetaient cannellees,etqueleurdiametrede 1,100. m. donnait une hauteur convenable pour la combinaison des deuxordres fun sur 1 autre. Dans linterieur du temple sous la seconde colonne renversee a-peu-pres an fond du naos, al’en- droit oil devait etre la statue, on a decouvert beauconp de de- bris de dalles en marbre noirde 0,100. m. d’epaisseur, qui for- maient sans doute, lapartie du pavement qui , an dire de Pau- sanias, etait devant la statue. Pius pres de Fentree du temple, il existe une partie de dallage en pierres, qui formait le massif sur lequel etait pose celui en marbre, tout le reste du pare- ment interieur de la cella est absolument ruine. Ua pavement decouvert sous le portique, compose de carreaux en marbre blanc, et de compartiments en marbres de couleurs tels que ci- polin, breeke violette et albatre oriental, est evidemmcnt une restauration romaine qui n’existait pas du temps de Pausa- nias; ce pavement est pose sur une mosaique, qui date certai- nement de l’origine du temple e.t qui estexecutee avec des cail- loux de TAlphee d’environ 0,020 m. cubes. Elle se composait de compartiments dont le milieu, divise en deux sujets dune seule figure, representait, Tun un Triton, Fautre une Syrene, entoures de meandre et de palmettes ; le tout d’un Lean carac- tere et d’une belle execution. A droite sous le pronaos,dans la combinaison du pavement de marbre qui pose sur la mosaique etaienttres-probablementleschevauxdeCynisca: Pausanias dit : > les olTrandes que Ton conserve dans l avant-nef dutemplesont: »d’abord le Irene d’Arimnus, roi tyrrhenien, qui le premier par- » m i les barbares fit une offrande a Jupiter Olympien ■ ensuite »!es chevaux de Cynisca, en bronze, monument de ia victoire » quelle remporta a. Olym pie. Us sont de grandeur naturelle, on »les voit a droite en entrant dans l’avant-neD. Quant aux frontons- les fouilles faite, out eu peu desucces; «on »voyait sur celui de devant, toujours d’apres Pausanias, Pelops et > Oenomaus prets a se disputerle prix de la course des chars ; »ils se disposent tons deux aentrer en lice. Jupiter est precise- »meat au milieu du fronton; a sa droite est Oenomaiis lecasquij 135 BE PYRGOS A SAMICUM] » en tete ; aupres de lui Sterope , son epouse , Tune des filles » d’A lias. Myrtilus, qui conduisait le char d’Oenomaiis, est aussi ».devant les chevaux du quadrige. Derriere lui sont deux hom- »mes dont on ne connait pas les noms, mais qui etaient proba- »blement aussi charges par Oenomaiis du soin des chevaux; »tout-a-fait a lextremile se volt le fleuve Cladeus: c’est, apres »FAlphee, celui que les Eleens honorent leplus. A la gauche de » Jupiter sont Pelops et Hyppodamie , ensuite le conducteur du » char de Pelops, ses chevaux, deux palefreniers, et a l extremile »du fronton, a Fendroit oil il seretrecit, le fleuve Alphee. Le con-^ » ducteur du char de Pelops se nommait Spherus, si Ton en croit »les Troezeniens; mais l’exegete d’Olympie dit quil se nommait » Cilia. : Toutes les sculptures du fronton anterieur sont de Paco- »nius, originaire deMendes, ville de Thrace. Le fronton poste- »rieur du temple fut sculpte par Alcamenes , contemporain de » Phidias, et le plus habile statuaire apres lui. Il y representa le »combatdes centaures et des Lapithes, aux noces de Pirithous. »Ce herosest au milieu; aupres de lui sont d un cote, Eurythion, »qui enleve la femme de Pirithous, et Ceneus , qui defend ce » dernier ,-de Fautre, Theseequi combat les Centaures avec une »hache, un de ces Centaures veut enlever une vierge;un autre » saisit un jeune garcon. Alcamenes a probablement choisi le su- »jet, parce qu il avait appris par les vers d’Homere , [que Piri- » thous etait fils de Jupiter, et qu il savait que Thesee descen- > dait de Pelops a la quatrieme generation. « BE PYRGOS A SAMICUM,. DePyrgosle chemin reste dans la plaine; gue de P Alphee que les modernes appellent Rouphia, sa rive gauche est brisee de monticules couverts de vignobles entre lesquels on marche pendant un quart-d’heure pour monter a Agoulinitza. Il resulte de divers passages des anciens que Epitalium (to ’EmaXtov) etait situee sur uue hauteur, pres du gue (Je F Alphee. Strabon la re* 1 36 DE SAMICUM A ARCADIA (CYPARISSIA). garde comme la meme villeque Thryaessa d’Homere, elle devait occuper le petit plateau au-dessus d’Agoulinitsa , oil on trouve uae belle source et quelques ruines pen apparentes; a l’occident sont les vastes pecheries formees par les atterissemens de 1’Al- phee qui a change d embouchure. Les babitans de ces contrees dorment pendant lete sous des moustiquieres tendues en plein air, afin d’etre au frais et de se preserver des cousins, qui sont plus incommodes que ceux d’Egypte. La route suit la base du mont Minthe; a trois-quarts de lieue au midi d’Agoulinitza on passe par le village d’Anemochori. La base crayeuse du mont Minthe qui court du Nord au midi horde a eette distance les lagunes. Ces vastes etangs que les anciens qualifiaient de Nym- phaeum Triphyliaque s’etendent plus de deux lieues al’ouest, en couvrantla mer dilots verdoyants separes parades canauxpres desquels on apercoit des cabanes et des phares de pecheurs qui passent leur vie dans ces especes d’oasis. Apres une heure et demie on laisse a gauche le village de Tavla, le hameau domi- nant un plateau est probablement la campagne Aepasium, objet de litige entre les habitans de Pylos Lepreatique et les Area- diens ; a une demi-lieue de ce cirque cultive , on arrive a Sami- cum qui est eloigne de quatre heures de Pyrgos. DE SAMICUM A ARCADIA (CYPARYSSA). On entre dans le defile de Ka'ipha. A cette distance est un lac qui se prolonge dans l’etendue d’une lieue et demie au mi- di, entre la partie du mont Minthe qui prend ici nom d’Alva- na, et une base sabloneuse par laquelle il est separe de la mer. Passant entre ce grand lac dont les eaux sont saumatres et l’ex- tremite du Nymphaeum d’Agolinitza , vous trouvez une chaus- see batie sur arcades, qui est commandee par la tour de Klei- di, situee au couronnement d une butte rocailleuse. Ausortir de la chaussee pratiquee sur un marais profond , il faut tra~ verser un fourre dagnus Cactus et de Sabiniers pour prendre le rivage sabloneux indique parStrabon, sur leqqel on fait ARCADIA (CYPARISSIA). 137 une demi-lieue dans la direction S. S. 0. Parvenu a cette dis- tance vous tournez une grande ftaque d’eau, afin de revenir au bord du lac Kaipha. L aride contree des Lepreates est comme au temps de Pausanias, un pays areneux plante de pins clair- semes, dont la pale verdure augmente la tristesse; enfin a 25 minutes en continuant la route au milieu des sables , vous faites halte au klian d Hagios Isidoros ; en quittant le khan vous passez la riviere de ce nom , Fancien Aci- das, qui coulait pres du tombeau deJardanus; a une demi- lieue de ses bords depouilles de verdure , se voit Piskini, petit village situe a peu de distance d une Acropole ruinee ; de la pen- dant deux heures, le chernin reste dans la plaine , a droite la mer, a gauche les villages de Glatza, Hagios Ilias et Prasidaki et on arrive au khan de Boiirzi sur la riviere de ce nom qui est 1’antique Neda; l’ayant passee sur un pont d une seule arche, vous longez le pied des montagnes nominees Sandanoi- vouno pendant une heure, puis passant un torrent dontle cou- rant a beaucoup change, a peu de distance, vous traversez la riviere de Kartela etapres une heure et un quart, vous vous re- posez a Arcadia eloignee de 8 heures de Samicum. ARCADIA . (CYPARISSIA) (ai II y vivait autrefois un assez grand no mb re de families mu- sulmanes, elles ont disparu des le commencement de la derniere revolution. Ibrahim marcha pendant la nuit du 9juin 1825 sur la ville d’Arcadia venant de Maniaki (l) les habitans s’e- (1) Le 9 juin, Papa-Flechas, ayant sous ses ordres quinze cents hommes, courut oc- cuper Maniaki, bourg d’Arcadie ; 1’avant garde d’lbrahin s’y presenta le lendemain au point du jour, etle combat s’engagea bientot avec une egale ardeur des deux cotes, mais dans l’apres midi, cinq cents Spartiates perdirent courage tout a coup, et deserte- rent un poste important qui dominait Manikki ; entraine par leur exemple, le reste de Tarmee, a Texception de trois cents Arcadiens, prit aussi la fuite , et Papa-Flechas , avec ses fideles compagnons se vit cerne par l’ennemis. Les brave Hellenes se batti- rent vaillamraept jusqu’au soir; accables enfin par le nombre, ils guecomberent , apres 138 ARCADIA (CYPARISSIA). tant enfuis, larmee ennemie se precipita sans coup ferir, dans la ville y mit le feu , massacra les enfants , les femmes et les vieillards qui n’avaient pas eule temps de se retirer. Sous le gouvernement actuel , on a commence a rebatir la ville; elle a maintenant 2500 hahitans. La ville d’ Arcadia est delicieusement situee a mi-cote, et a peu de distance de la mer; elle est environnee de plantations d’oliviers , d’orangers , de muriers et de grenadiers ; sa position au penchant du promon- toire Platanistus, dut en faire dans tous les temps une place importante parcequ’elle cornmande les chemins qui conduisent de lElide dans la Messenie, soit qu’on suive le defile de Mes- sene, pour penetrer au midi dans le bassin de Pamissus, soit enfin que Ion remonteen sens inverse vers la Triphylie. Les rues y sont irregulieres, etroites, sinueuses, grimpantes comme des chemins de chevres. L’eglise de la Trinite , batie dans le haut, est assez belle. La pointe du contrefort de Psykhro, sur fextremite de la-^ quelle est batie la ville, se releve comme pour dominer celle- ci; des la plus haute antiquite on dut profiler de la coupure a pic des rocs dont elle est formee, pour y construire une Acro- pole, Du cote du sud des substructions primitives, reposent sur la roehe vive ; elles sont composees d’assises d un calcaire gros- sier jaunatre, qui n’est pas celui des environs, taiile en gros- ses pierres de trois a qaatre pieds de long, sur deux environ de hauteur. Ailleurs sont d’autres constructions en pierres moins considerables tirees des environs, et qui ressemblenta celles des remparts de Messene ; deux grands contreforts et une petite avoir tue pres de huit cents barbares. Deuv grecs seulement purent se sauver, ils ra- contaieut que pendant que leur capitaine le sabre en main, resistait tout seuj a plusi- eurs Arabes qui le serraieut de pres, Ibrahim etonne de sa bravoure lui cria » Papas , j-etle basles armes, et je t accorderai la yie. Qui sait se reyolter, repondit 1 Archiman- drite, sait bien aussi mourir. » ARCADIA (CYPARISSIA). 139 porte encastree dans un mar meridional moderne avec sa par- tie superieure ea encorbellement , remontant evidement a la meme epoque, et presentent sartout un caractere grec qui dis- parait, parmi des constructions d’une epoque porterieure. Les remparts firent, d Arcadia, des avant le treizeme siecle , une place importante que la Chronique mentionne entre les douze princi pales ville de la Moree ; vers 1205. La ciladelle, tres forte puur ces temps la , eievee sur des escarpements inaccessibles, au septentrion , etait etroite et alongee, ses inurs , tres solides et munis de bonnes tours, sont creneles audessus dune ban- quette par laquelle on pent interieurement en faire le tour a mi- hauteur. Du cote qui regarde la montagne , dont une large coupure natureile les separe , ils se terminent par une batterie voiiiee, oil des embrasures pour des canons sont fort bien con- serves. Une tour carree, plus forte que toutes les autres, en occupe le milieu, et la plate-forme de celle-ci atteint a 164 metres au dessus du niveau de la mer. La chapelle est de l’autre cote de la porte inierieure, qui etait fort bien defendu et d un difficile abord ; on y nomntait par une etroite rampe , couverte de bonne murailles , percee de meurtrieres du cote de la ville: la principals entree est de style venitien. De tres grandes citernes en fort bon etat existent dans la premiere cour et dans plusieurs autres parties de la forteresse, du haul de laquelle on jouit dune vue immence, qui s’etend du Nord au Sud sur ua grand developpement de cotes. L’enfoncement , appele golfe d’Arcadiaou de Kyparissia, s’y montre comme un arc ouvert. Pline et Pomponius Mela, mentionnent ce Golfe ; mais Strabon l’omet dans son enumeration des golfes du Peio- ponese. 11 est a peine fait mention d’Arcadia dans Phistoire : d’oii lui put venir le nom d’une province avec laquelle cette ville ne dut guere avoir de rapports? Rile est nominee Kypa- risseis ou Kyparissias chez les anciens, Pausanias non plus que Strabon ne nous apprennent rien de ce qui la concerne; il pa- rait qu’au temps de ce dernier elle etait deserte. 11 n’en est question nulle part j’usqu’a P epoque oil des seigneurs francais 140 ARCADIA (CYPARISSIA). vinrent enlever le Peloponese, alors generalement designe sous lenom d Achaie, a l’empire d’Orient. (1) (1) On lit dans la Chronique de Romanie et de Moree. »Que le Champenois (Guil' slaume de Champlitte) ayant pris d assaut Ponticos, et y ayant laisse une bonne gar- snison, mit ses navires en mouvement ; et que, tandis qu’ils gagnaient la haute mer , »les troupes deterrese dirigerent sur Arcadia, ouils devaient rejoindre la flotille et • reposer quelques instants. Arrives devant la ville, ils etaientbien decides a ne I’at- staquer que lorsque laflottille serait proche, et qu’on pourrait prendre en meme temps »le chateau qui est du cote de la mer et domine le port; mais quelques troupes d’infan- sterie, ayant engage le combat sans ordre, penetrerent dans le faubourg et tuerent k »coup de sabre ceux qu’ils surprirent, le reste se sauva dans_le chateau. Apres le »couflit, les Francs se mireut en marche du cote de Modon.« 11 n’existe plus de port a Arcadia ; le chateau est assez loin du golfe, et la flotille de Champlitte n’eut rien pu contre lui ; ou la cote s’est defiguree en cet endroit , ou bien le recit du chroniqueur est inexact; Apres avoir conquis Modon, le Champenois revint sur Arcadia » Ayant paru devant la ville vers midi, il deploya ses tentes dans la plaine, »et somma les grecs de se rendre aussitut. Ceux-ci s’y refuserent, attendu que le cha- teau est situe sur un rocher d un difficile acces, et qu’il est protege par une tour tres ■» forte, batie du temps des Hellenes. Ils etaient bien appro visionnes et esperaient ne pas vetre obliges de se rendre. Le jour entier se passa ainsi ; mais k la pointe du jour sui- »vant , le Champenois ordonna de dresser les trebuchots ; de fautre cdte les arbale- » triers attaquerent avec vigueur. Les Arcadiotes, eleverent une croix haute et reclame- »rent d’etre re?us a capitulation. Le marechal Messire Geoffroi fit aussitot cesser les »hostilites. Les Arcadiotes demanderent k conserver leur franchises et leurs proprie- »tes, on le leur promit par serment, et la place fut !ivree.« Comrae le chateau venait de se rendre, Guillaume de Champlitte apprit la mort de son frere aine, le comte de Champagne, et se determina a retoumer en France. Avant son depart, il distribua le pays a ses guerriers, comme Guillaume le Conquerant l’a fait en Angleterre. Ses principaux officiers eurent des fiefs, dont la valeur et le rang etaient proportionnes aux emplois qu’ils avaient occupes dans 1’armee, ainsi qu’k leurs ser- vices : sans qu’il soit parle de ce qui fut laisse aux habitans du pays dont cependant plusieurs paraissent avoir ete des seigneurs ou des personnages puissans. Le marechal, qui n’avait rien reclame d’une conquete ou il s’etait pourtant si distingue, proceda , avec deux prelats, deux barons et cinq aulres chefs, au partage des .terres, alors le Champenois admirant le ^desinteressement de Messire Geoffroy sou compagnon de gloire et son principal conseiller, lui donna un anneau d’or et l’investit de la mense de Calamata et d’Arcadia en lui disant : » Messire Geoffroi, dores et en avant, vous etes mon homme lige, maintenant vous T>tenez vos terres sous ma suserainete, votre devoir est de m’etre soumis en toutes ^choses. Je vous confierai de mon cote toutes mes affaires, et, puisque je dois passer »en France, je vous prie, je vous ordonnR meme, de recevoir de moi, et de tenir par saffection pour moi, tous les pays que j’ai conquis dans la Moree, sous la condition squ’ils me resteront et que vous en serez le Bailly. Messire Geoffroi , en hom- *me plein de sagesse, continue le chroniqueur s’inclina respeclueusement devant le sChampenais, lui fit raille remerctemens de l’honneur qu’il lui faisait, des eloges qu’il D ARCADIA (CYPARISSIA) A NAYARIN. 141 Eq sortant dela ville par le chemin qui conduit alaplaine , on trouve des jardins dont beaucoup sont enclos de haies , entre ces plantations, des traces dantiquites, meritent d’etre etu- diees; on trouve une fontaine abondante, avec un bassin qu om- brageune masse serree de Cauneveres (Arundo Donax) cons- truit en pierres carrees, dont la taille et le volume denotent la grande antiquite. Elle est encore regardde comme sacree a cause des vertus miraculeuses que les habilans attribuent a ses eaux. Pausanias dit »quen arrivant a Cyparissias du cote de Pylos, on voit non loin dela mer, audessousde la ville, une source que Bacchus fit, dit on , jaillir en frappant la terre de son thyrse, et qui se nommait par cette raison Dyonisiade. II ajoute qu’il y avait au meme lieu , un temple d’Apollon et un temple de Minerve Cyparissiade. A peude distance et a deux pieds seulement du rivage de la mer, dans les eeueils, surgit une autre souree d’eau douce qui a encore plus de vertu que la premiere, De cet endroit, qui forme la pointe la plus avan- cee de la baie, revenant vers la ville en longeant le rivage qui formait le port de Kyparissia, on voit quelques debris de cons- tructions antiques : Les ruines dune chapelle avec des tron- gons de colonnes disperses aux environs, sont-elles des restes des temples mentionnes par Pausanias ? »lui donnaiH, des dons precieux dont i.l le comblait, el accepta le Baillage avec la sou- Bverainele du pays ainsi que le Champenois Ten priait. « La seigneurie d’ Arcadia pas- sa dans la suite^au sire Anceau de Toucy, marechal de Romanic, l uri des chevaliers frangais qui a’etait signale dans la guerre, elle appartiut plus tard k messire Yilaiu d’Aunoy, dont le chroniqueur, dit, que la fille Agues epousa messire Etienne Lenoir , il ne resla de celui-ci pour heritier qu’un seul enfant, du nora d'fUrard, qni prenait le titre dc seigneur d’ Arcadia, et de radministration duqnel se sont bien trouv^s les Borphelins. Grace k lui, les veuves ontameliore leur situation, et les pauvres et indi- vgens ont ete arraches a la misere, souvenez'vous de lui dans vos o raisons , et priez »Dieu pour lui , car e’etait un bon prince- * II n est plus question d’ Arcadia apres Erard, et Comelli n’en dit pas un mot. D ARCADIA (CYPARISSIA) A NAYARIN. Le golfe Cvparissien ue presente aux navigateurs quun II'. 1 42 D ARC ADI A (CYPAHISSIA) A NAVARIN) mouiikgd^ expose a tous les vents, contre lesqucls il faut £tre en garde, soit pour gagner Prodano quand ils soufflent de l’oc- cident, soit pour se refugier, quand on craint l’aquilon, dans la l)aie de Katakolo ; mais en ce cas, les marins preferent cher- cher unabri au port Kheri, dans llle de Zante. lei le sys* teme des montagnes du Peloponnese se groupe en s’elevant pour former les masses gigantesques qui separent la plage de Cypariss&s du golfe de Messenie. Les beaux plants d’oliviers qu’on voit aux environs d’Arcadia datent du temps des Yeni- tiens. D autres sont beaueoup plus anciens, et nulle part le fruit de ces arbres seculaires respectes des hivers, nest aussi })eau et ne fournit autant d’huile. La, eomme dans Tile de Chios, le lenlisque resineux donne le mastic en larmes; mais , pour le bonheur des habitants, on n’a pas pense a le faire cultiver paries pavsans, pour qui les dons de la nature ne sont qu'un moyen infaillible de vexation qu’ils doivent subir alia de satisfaire i’avidite du Use et des maitres auxquels ils sont subordonnes. On compte onze heures de marche entre Arcadia et Nava- rin. Enpreiiant cette direction, on trouve a dix minutes de distance deux petites chapelles cn ruines , et quinze minutes plus loin, on passe sur un petit pont une riviere, aupres de la- qaelle une fontaine est remarquable par la limpidite admirable, dg ses eaux. Les restes d un mur d’enceinte font presumer qu’il exist a dans cet endroit une lour de gardes-c6tes detruite depuis tres long-temps. Les montagnes de gauche qui sont boisees dans la partie superieure de ieurs ressauts, un ruisseau qu’on passe sur un pont , et une eglise environnee d un grand bois d oliviers, sont les seuls ohjets qui se presentent au voya- geur dans le trajet dun mille quit parcourt pour arriver au pied du mont appelle Maiile on Mali ( montagne ) Hagiani. Apres avoir prolonge sa base pendant un mille, et au bout d un quart d heure en montan t vous arrivez au village d Armenie. Au versant oppose du meme cofltrefort, il faut tra- verser le rentier qui conduit de Piiaraklada a Agrile, et a vingt- D’ARCADIA (CYPARISSIA) A NAYAR1N. 143 six minutes plus loin passant la riviere de Pharaklada sur un pout en pierre , le village dont ©He emprunte le nom reste du cdte du monf Geranie et le second au voisi- nage de la mer, ala distance de mille toises. Le pays est con- vert de halliers * la chaine principale des montagees , comme tons les faites superieurs des mornes du Peloponese, porte le nom de Saint-Elie, prophete dont les chapelles out remplace les autels et les hierons a ciel ouvert que les Hellenes avaientcon- sacres au soleil. EnGn ayant passe une riviere, on voyage a travers des vergers et des bois d’oliviers, toujours entremeles de plantation en raisin de Corintbe et au bout d une demi- beure de chemin , est Pbilatra , distant depuls Arcadia de trois lieues de pays. Le bourg de Pbilatra, situ© a une demi-Iieue de la mer , semble place au centre dune foret composee d’oliviers anssi vienx que Nestor, a qui cette contree appartenait probablement dans l’antiquite , car le fils de Nelee etait un des rois les plus puissants de la Messenie. La principale culture est la vigne; levin, qu’on export© dans plusieurs villes du Peloponese est renomme. Les niaisons dissemin^es sont entourees de vergers , de jardins, et surtout de cypres, arbres tres-repandus dans tout 1 Orient, oil ils semblent annoncer que la demeure des bommes n’est qu’un tombeau anticipe. Un bourg si populeux et assis dans un lieu si fertile, ne pent cependant etre que fort ancien, et quoiqu’il n en soit pas question dans la dironique de la Mo- ree, il dut etre quelque riche fief. On est tente en le visitant d’y reconnaitre l’agreable Arene d’Homere, qui Gorissait sous les loisde Nestor. Au sortir de Pbilatra, la eampagne qu’il faut traverser con- tient des veines d’argile coloree , dont on fait desbriques gros- sieres ; des fosses, des murs en terre et des haies vives bien tenues, environnent des cultures soignees, qui, se multipliant, sans qu’il reste un pouce de terrain perdu , annonce le voisi- nage d’un lieu qu’habite une population laborieuse ; des arbres fruitiers de di verses especes, de beau poiriers et des figuiers }44 D ARCADIA (CYPARI5SIA) A NAVARIN surtout, avec de magnifiques oliviers , finissent par former une riche for6t, partout oil ne s etendent point des vignobles entierement composes de plants de Corinthe. Le raisin que produit ce plant, faisait autrefois la principale richesse des c6tes meridionales du Golfe de Lepante, et Patras etait l’en- trep6t oil l’Europe en venait chercher les grains sans pepins soigneusement seches : depuis quelque temps la ville qui lui donna son nom en avait perdu le monopole, parceque vers le commencement du siecle, on s’est avise d en cultiver sur les rives occidentale de la Moree, oil ce genre de plantation reus- sit au dela de toute esperance. Apres une lieue et un quart, on s’arrete a lafontaine Hagia Kiriaki (Saint Dominique). Une construction ancienne qui tombe en ruines permet de croire que cette source fut autre fois consacree a quelque Naiade. L’ombre de plusieurs platanes en fait maintenant le rendez- vous des bergers qui parquent leurs troupeaux autour de la Longobardo, riviere bordee de myrtes et de lauriers-roses, qui circuleau milieu des halliers jusqu’alamer, doiil’on arrive, ala grotte de Kokkino-Petra. Des c6teaux tapisses de vignobles , une scene de bocages pittoresques, la suavite d un air parfume de milles plantes balsamiques, le beau spectacle de la mer , rendent cette contrec 1 une des plus delicieuses de la douce et poetique Messenie. On laisse a main gauche le hameau de Yalta. Un mille plus loin, apres avoir parcouru une futaie de chines, vous visitez la caverne de la poudre; Barouti Spilia, dans laquelle il se recueille une gjande quantite de salpetre de houssage , et apres avoir passe vis-a-vis de File de Prodano (1) vous arrivez (1) Prddano (Prote) cst eloigne de la edte d’environ trois quarts de lieue, elle, a un peu plus d une demi-lieue du N. E. au S. O, On peut mouiller ^ 1’abri de cette ile , entre elle et la terre; on y trouve dix-sept ct dix-huit brasses d’eau bon fond et bonne tenue , elle est moius elevee que Tile de Sapience, el les rochers qui la composent pa- raissent etro groupes en trois portions principales. L’eau y manque absolument, ce qui irempeche pas les habitaus de Gargali&no d’y avoir des vignobles et des jardins, qui g$«t assez productifis. D’ARCADIA (CYPARISSLA) A NAVARIN 145 en un quart-d’heure , a Gargaliano, bourg ^loigne de trois lieues de Philatra. Sa position au milieu dune plaine char- mante, ses maisons entourees de cypres, couvertes de tuiles d un rouge blatant ; des champs de coton, des vignobles, en font un lieu de delices,et surtout beaucoup d oliviers enrichis- sent la campagne , cependant malgre sa bonte, jamais les Turcs ne se sont etablis dans ce canton. Un charmant cdteau , par lequel Gargaliano est garanti des vents du nord , couvert de vieux cypres pyramidaux produit un elfet pittoresque (1) En partant de Gargaliano pour se rendre a Navarin , ville Soignee de cinq lieues, on passe devant une chapelle de- diee a Saint Nicolas, a peu de distance sur la gauche, s eleve un monticule doul’on jouit dime fort belle vue, et dont le sommet est a 250 metres au dessus du niveau de la mer; ce point do mine tout le canton de Kambo, qui est un plateau faisant suite a celui de Koubeli et qui s etend du Nord au Sud a la base de la chaine Gerenienne. Cette etendue parait fort unie ; mais des ravins tres-encaisses, courant de l’Est a 1’Ouest la sillonnent ; sa pente generate est fort adoucie vers la mer, et cesse tout a coup par un escarpement , dont il faut longer la base pour se rendre a Philiatra , et qui distin- gue en plaine superieure et en plaine inferieure, l espace con- tenu entre les monts et la mer. La blancheur du village de Khrisliano situe au loin et au pied de Hagia Varvara , vous fait remarquer celieu qui passe pour avoir ete ancien- nement fort considerable , il est situe a 12 Kilometres au sud d’ Arcadia ; leveque de Cristianopolis en porta le titre , jusqu assez avant dans le moyen age ; on a cru que c e- tait celui d Arcadia; mais si cette ville eut possede un siege epi scopale des l'origine, pourquoi son pasteur eut-il prit un (1) Ce lieu est indique dans les premidres cartes de Mor4e sous le nom de Gurgulia, et il est ecrit Gurgulia Olim Pelame sur une carte de 1685: cette position repond exac- tetnent hcelle que d’Anville donne a Platamodes que mentionne Strabon el^qu’il dit s® trouyer k 120 stades de Coryphasiuna et de la yille qu’on nomine aujonrd hui Pylos. 140 D’ARCADIA (CYPARISSIA) A NAVARIN. antra nom ? Il est probable que le siege de Ehristiano fut le premier fonde dans la Messenie occidental, et qu il fut trans- fere au Cyparissias de l’antiquite, quand eette cite se relevant de ses mines, commenca a s’appeler Arcadia , tandisque le chef-lieu du canton se depeupla. Il est difficile d’etablir a quel- le epoque precise ces cbangements ont eu lieu. On y voit une eglise de construction byzantine, que les habitans pretendent avoir ete batie sur le modelede Sainte Sophie. Parmi les beaux materiaux employes a sa construction , on remarque des eolonnes de marbre vert antique, oubreche deThessalonique. De Saint Nicolas dans une heure de marche, on traverse une val- lee bien cultivee, qui se dessine en forme demi-circulaire. Il faut, a partir de cet endroit, plus de trente minutes pour gra- vir et descendre par un sender scabreux un contrefort au dela duquel ou trouve un cours d’eau qui est re^u par un aque- duc. La source de cette riviere n’a d’autre nom que celui de Vryo-Nero, cette vallee charme surtout par la fraicheur de ses majestueux ombrages, entrecoupes de vertes prairies qu’ar- rose nne eau limpide, en suivant avec un doux murmure les sinuosites du fleuve dont ces lieux sont vivifies. Le voya- geur arrive en vue de plusieurs villages ou tchiflicks qui por- tent les noms de Susman-aga et de Hassan-Aga et de Pisaki. Une vallee marecageuse, et le mont Lyraki servent a signaler cet espace, baigne par une riviere appelee Romanos. A deux milles de ses bords, a peu de distance de la grande baie de Py- los, autourde laquelle gisentle vieux Navarin ou Zonchio , est Petrachorio, et une eglise de Saint Nicolas, entouree d une foule de ruisseaux qui descendent du mont Tavolaki ou Pilaf-Tepe, pour se rend re au port dans lequel ils se dechargent. Le pays, ne presente a de grandes distances que peu de terrains cul li- ves, entremeles de parcours dans lesquels paissent une multi- tude de moutons et de chevres, car les grasses genisses ainsi que les taureaux qui faisaient l’opulence du roi de Pylos, pas- $eur des bommes, n existent plus depuis long-temps que dans {’Illiade et lOdyssee d’Homere. NAVARIN NEOKASTRON. 147 Itineraire d Arcadia (Cyparissia.) a Navarin. 13 m. Ua petit ruisseau, et une source transparente, un mur en ruiues, 24 ra. Eglise de Hkgios-Gedrgios, bois d’ofiviers, 18 m. une fontaine^ gauche, 6 m. la mer k un de- mi mille k droite, 34 m. branche de la riviero Pharaklkda ; on traverse le chemin de Pharaklkda k Agrile , 3 m. pont sur la riviere Pharaklkda dans une gorge, 26 m. on passe un pont;plus bas vers la droite se voyeut les ruines de deux autres ponts,k gauche Ie village de Kanalpou, et pres de Hi celui appele Khalazdnia, 2 m. un vallon avec une riviere Philiatrd-Nero, 32 m. Philiatra, 28 m. bols d’oliviers, 21 m. descente vers une riyiere, fontaine appelee Hagia Kyriaki, qui coule vers le port de Phdiathrk, St m. a droite, une plaine remplie da brouissailles ; la riyiere de Longobkrdo ; vers la~ quelle on descend, k droite une fontaine et un pont, 12 m. dans une gorge k gauche une grotte appele Rokino-Petra , 1 4 m. a gauche le village Yklta eloigne de einquante minutes, 11 m. k gauche, dans le pied de la montagne une caverne d’ou J’on tire dn nitre. Barouti Spilik ; 20 m. une route vers la cote opposee de Pile de Prote a drojte; k gauche cayernes dans le roe, 15 m. une fontaine et un puils dans la montee de la plaine k Gargagliano, 3 m. le village Gargaglikno, 3 m, cbapelle de Hagios Nicblaes, 14 m. un sommet, 28 m. vallee demi-circulairc, 18 m. fond cullive, 7 m. apres une montee escarp6e sommet, 28 m. un cours d’eau ou aqueduc, 14 m. rochers steriles , et bo : s k droite et k gauche, 7 m. on monte : bruyfcres et hois ; 37 m. vallee boisee h droite et pont sur le Rdmauos, 19 m. puits, montagne appelee Byrkki, 2 m, aqueduc et platane, 4 m. eminence s’avan$ant vers la route k gauche ; la plaine s’etend k gauche , on apper^oit les village Susmkn-Aga, et Hassan-Aga, 39 m. des montagnes bornent la route, 15 ra, riviere, 7 m. riviere ; en tournanl vers le nord est I’^glise d’Hagios Nie6- laos k gauche, 8. m. vers la gauche les montagoes s’avaneent vers lamer, 13 m, un pont en ruine sur une eau profonde ^-dcux courans d’eau, puis un autre, a droite une jolie vallee, 9 m. une pjaine, le mont Pilau; montagne coniqne k gauche, 3 m. on descend. 5 m. pout ruine et petite rivjere, 40 m k droite une tour, k gauche une fontaine, le port k droite, par un mauvais chemin on arrive k Navarin. Total de la route 10 heures 53 minutes. NAVARIN NEOKASTRON. Le nouveau Navarin est une ville evidemment moderne : on Tie saurait trouver chez les anciens un passage qui s’y puisse reellement appliquer. Dans la suite 1’importance de la situation de Navarin a l’entre d’un golfe spacieux a ete reconnue. Sa po- sition militaire , par rapport au col sur lequel s eleve la route de Motion , devenait imporiante pour les seigneurs francs , maitres du vieux Navarin et qui vouJurent proteger ie canton conire les Venitiens, possesseurs du midi de la Messenie, etqui eussent pu venir les inquieier par ce debouche. Aussi la pre- 148 NAVARIN (NEOKASTRON.) miere notion positive que nous avons sur le nouveau Nava- rin , existe-t-elle dans la chronique de Ja Moree ou il est dit » que messire Nicolas de Saint-Omer, vieux seigneur d une haute noblesse et fort riche, qui avait fait batir un petit fort au pays de Maina , pour proteger la contree contre les atta- ques des Venitiens fit ensuite hatir la place de Navarin , dans I’intention d’obtenir du Roi (celui de Naples , alors seigneur suzerain du pays) qu’il en fit un fief pour son neveu,le grand Protostrator , et qui s’appellait aussi messire Nicolas. » Cette fondation dut avoir lieu de 1 3 10 a 1320. C est done a tort qu on la fait remonter a deux siecles seulement. Les Turcs ne firent qu’augmenter les defenses de Navarin (vers 1500) qui etait deja uneforteresse, une place , selon l’expression de la chronique de la Moree. Place qui avait ete longtemps entre les mains des in- fideles, lesquels, dit Coronelli la gardait avec beaucoup de ja- lousie. On la voit poursuit rhistoriographe de la republique de Venise a gauche du vieux Navarins , sur un penchant, fortifie de bonnes murailles, avec une citadelle a six bastions, que les Turcs y batirent en 1 57 1 ; au pied est un port le plus spacieux de la Moree. En 1 644, le Sultan Ibrahim le choisit pour rendez- vous de la flotte, composee de deux mille voiles, avec laquelle le Selictar Pacha s’y rendit le 21 juin , et en partit ensuite pour envahir Candie. En 1686, le generalisme Morosini ayant pris Zonchio ou le vieux Navarin et voulant s assurer l’en- tree du port, afin de faciliterle transport des canons, des mor- tiers et des vivres, qui etaient necessaires aux troupes comman- dees pour former le siege du nouveau Navarin , une forte- resse royale d une haute importance, donna les ordres neces- saires pour que dans la nuit du 4 et du 5 juin , ses gabares entrassent dans le port. Le general fit porter en des lieux avantageux dixhuit mortiers qui tirerent des bombes de cinq cents livres de balles, avec une batterie de vingt pieces de ca- non de cinquante livres. La place s etant rendue , le general Morosini y entra le 18 : il y trouva 100 pieces de canon en batterie, plus de trois milles turcs, dont milles bons soldatsfor- NAVARIN (NEOKASTRON) 149 mant la garnison, qu’on embarqua peu apres en vertu de la capitulation pour etre transport a Alexandrie. Les Turcs etaient redevenus maitres paisibles de tous ces lieux apres la conquete de 1715 (ils prirent Navarin le 27 aout 1715), lors- qu’en 1770, au mois d’avril, le negre Annibal, general russe, detache du siege de Coron, fut charge de s’emparer de Navarin. La garnison capitula aux premiers coups de canon , et fut conduite sur un batiment anglais dans un port de Candie. Les troupes d’Alexis Orloff abandonnerent leur prise peu de jours apres. Alexis avant de s eloigner, fit charger toutes les mines, et donna ordre en s’embarquant qu’on allumatlesmeches, afin qu apres son depart la forteresse ensevelit sous ses de- comhres les Turcs qui y seraient rentres , mais les mines ne partirent point, et ceux qu on croyait y prendre, ayant trouve en batterie plusieurs canons que les Russes, dans leur evacuation precipitee, navaient pas meme encloues , tirerent sur les fugitifs, lesquels eurent la honte de se voir tuer des hommes par leurs propres boulets. 1821 la garnison de Navarin offrait de se rendre aux con- ditions quavait obtenues la ville de Monemvasie ; mais elie apprehendait la mauvaise foi et l exasperation des vainqueurs. Cependant decimes par la famine , les Turcs se determinerent a capituler avec qui voulut les recevoir. On leur promit la vie sauve, et qu’ils seraient transportes par rner dans lesEtats de la domination du Grand Seigneur. Des que les grecs tin rent ces in- fortunes en leur pouvoir , ils les jeterent sur Kuloneski , ecueil de quelque cent pas de longueur, aplati , peu eleve au- dessus des flots , depouille de verdure , entierement prive d eau , situe precisement au milieu de la baie de Navarin. L eveque de Modon qui commanda cette violation de la foi juree , pensait la justilier en disant. « Kuloneski n est-il pas une terre de l’obeissance du grand seigneur, puisqu'elle est remplie de Turcs , dont nous avons respecte les jours et que nous y avons transportes par mer?» Les prisonniers, au nombre de plus de quatre cents, moururent de faim et de soif sur la pierre 12 150 NAVARIN (NEOKASTRON) aride. Dans les premiers jours de mars 1822, la flotteotlomane voulut tenter un coup de main sur Navarin; elle entre en pleines voiles dans le port; deja ses embarcations mettent a terre un millier d’Albanais: soudain un boulet tire dela forteresseatteint la fregate du vice-Amiral Ismail-Gibraltar, et fracasse le mat de misaine; ce barbare eflemine donne le signal de la fuite et met la confusion dans toute 1 escadre. Le general Normann avec 1 400 hommes fond sur les ennemis debarques, les cul- bule et en massacre la plus grande partie. L’armee navale des Turc se retira a Patras. En 1825, Ibrahim se rendit maitre de Pile de Sphacterie (1) (1) Le nom de Sphacterie remonte k 425 ans environ avantl’ere chretienne , et doit son etymologie kun massacre »I1 est assez ordinaire, dit Pausanias, que des lieux ob- »scurs deviennent tout-k-coup celebrespour avoir servi de theatre aux jeux de la for- »tune, dans quelques evenements considerables ; ainsi le uaufrage d’Agamemnon et *des guerriers qu’il ramenait de la guerre de Troie , a rendu fameux en Eubee le pro- xmontoire de^Cepharee, jusqu’alors ignore; c’est encore ainsi que Psytalie estaujourd* *- T>hui connue par la fin tragique de ces quatre cents Perses, qui avaieni fait une des- xcenle sur cette petite ile, a l’opposite de Salamine. II en est de meme pour Sphac- »terie : La defaite des Sparliates a tire cette ile de l’obscurite ou elle etait, et Ton y »voit encore dans la citadelle une statue de la victoire que les Atheniens y ont laissee »pour monument des avanlages qu’ils y remporterent. « Strabon ajoute que les Lace- demoniens y perdirent trois cents des leurs; d'apres Thucydide les assieges se trou- Yerent rcduits aux plus affreuses extremites On a remarque que ce fnrent les fron- deurs de Naupacte, Messeniensii’origine, qui, dans cette occasion, assommerent im- pitoyablement les Spartiates, qui se laissaient prendre, pretendant venger ainsi leurs peres des raaux soufferts au temps de la chute d’lthome et d’lra. L’Ue etait alors tres-boisee ; elle est mainteuant completement depouillee, on n’y trouverait pas un buisson de trois pieds de haut. Les vents d’Ouest qui s’y font ressentir sans obstacles, forcent la vegetation a se coucher contre le sol rocaiileux. Quelques bergers en af- ferment la pkture durant deux ou trois mois d’hiver. Quand la dent des moutons et la rayons du soleil printanier ont passe a sa surface, il n’y existe plus une feuille. En 1770, un autre evenemcnt tragique arriva a Sphacterie. Orloff occupait Navarin, oil s’etaieut refugies ses soldats battus k Cordn etsous Moddn. II en fit fermer impi- toyablement les portes k la multitude de malheureux grecs qni s’etaient rassembles aux pieds des remparts. » Vous nous avez promis criaient-ils , aux Pusses, de nous af- franchir, nous ne vous demandons qn'un asyle. »Cependant les Turcs approchaient, et quoiqu’ils ne vissent point paraitre leurflotte, enhardis par le succes, leur troupe vi- ctorieuse marchait precipitamment vers Navarin. La foule des fugilifs, ne se cro- yant plus en siirete sous les remparts dont l’entree leur etait interdite , se jette, en { cussant des eris lamentables, dans tousles bateaux qui sont au rivage. Au milieu de NAVARIN (NEOKASTRON) 151 et du vieux Navarin et attaqua le nouveau oil il ne se trou- vait pas plus de mille hommes de garnison, commandes par Pa- najotaki Jatracos de Mistra et George Mavromichalis fils de cette confusion, la mer engloutit une partie de ces infortunes ; le resle parvint sur 1’Ile de Sphacterie- Quatre on cinq mille grecs refugies sur ce rocher, sans eau, sans abri, sans vivres, y perirent de soif el de faim, voyant Hotter autour d’eux les cadavres de leurs enfans et de leurs femmes. Le souvenir de telles horreurs et de 1’odieuse con- duite d’ Alexis Orloff qui, s’embarquant bsentot apres avec tout ce qui lui apparlenait, echappa aux musulmans, s’est perpetue dans le pays. Sphacterie re$ut enfin sa derniere celebrile dans la guerre de l’ind^pendance; les de- tails rappellent singulierement ceux que nous a conserves Thucydide, touchant la fin tragique des Lacedemoniens sur la meme plage. Au printemps de 1825, l’armee turco- Egyptienne vint assieger Navarin. Au lieu de profiler de la terreur que sa presence avail repandue pour prendre Navarin par un coup de main, Ibrahim, apres etre de- barque a Moddn, youlut preparer un siege. Le brave Tsamadds, qui commandait une division aux ordres de Miaulis, fit un debarqneraent sur Sphacterie et y placa quel- ques pieces de canon de ses batimens, afin de proteger 1’entree et la sortie du port ; des marins, pris dans ses equipages, furent charges de la defense de ce poste, abon- damment approvisionne de vivres et de munitions de guerre ; Anagnoste-Papa-Ge- orgis ministre de la guerre, fut en outre charge de s’y etablir avec douze cents hommes. Un corps de six mille cinq cents Romeliotes et Souliotes commandes par dix sept ge- neraux couvraient Navarin du cote oppose a Moddn. II reclamait sa solde. Ibrahim profitades discussions qui s’ensuivirent, dressa des batteries contre Navarin, et pre- para une expedition sur Sphacterie. Le 26 avril, ce Pacha envoya une trentaine de transports charges de troupes, et le debarquement fut opere dans les premiers jours de mai. Les grecs firent des prodigesde valeur pour s’y opposer, une bataille des plus meurtrieres s’engagea le 9. Les Hellenes presses de toutes parts, et forces de ceder au nombre, voulurent gagner leur flotte, mais il etait trop tard. Tsamados cependant encouragea ses compatriotes & vendre cherement leur vie, et a l’exeinple de ce brave capitaine, qui tomba crible de blessures ils se firent tuer jusqu’au dernier. Stavro Sa- hini k la tete de ses Hydriotes prit l’etendard de la croix, chargea l’ennemi et le re- poussa deux fois. Il fut enfin oblige de se r^fugier dans une petite chapelle, oh etaient les munitions de guerre , et s’y etant defendu jusqu’a ce qu’il ne restat plus que six hommes avec lui, il mit le feu au poudres et perit avec ses compagnons. La prise do Sphacterie couta cher a l’ennemi, auquel il n’eut pas fallu beaucoup de semblables vi- ctoires pour qu’Ibrahim se trouvat seul en Moree. Maurocordatos eut h peine le temps de gagner le brick de Tsamados; ce batiment, gou verne par Demetrius Sactou- ris et Nicolas Votsis apres avoir resiste pendant plus de cinq heures k trente cinq vais- seaux de guerre, se fit jour & travers une escadre de cent voiles, et revint Hydra’tout crible de coups. Le ministre de la guerre qui pendant le combat s’etait cache dans une grotte, y futtrouye massacre par l§s Arabes apres la conquete de Sphacterie. C’est aussi dans cette journee desastreuse que succomba le Piemontais Santa-Rosa, ecrivain distingue, homme d’etat, il avait exerce une haute influence dans la revolution pietr moulaise. 1 52 NAVARIN (NEOK ASTRON) Petrobej. Le 18 mai elle capitula. La garnison, embarquee sur des batimens anglais et aulrichiens que le basard avait conduit dans le port, fut, sous la protection des Europeens, transpor- ts a Calamata, et Ton peut juger du sort qu elle eut eprouve, si des etrangers ne fussent intervenus, par la maniere dont, au mepris des articles du traite, le Pacha retint prisonnier le capitaine Hadgi-Christos, l’eveque de Modon, et Mavromi- chalis. Navarin resta au pouvoir des Turcs jusqu’au 7 octobre 1828 que les francais en prirent possession (I). Le general francais remit aussitot Navarin entre les mains du gouvernement grec, mais il y laissa garnison. La rade de Navarin est trop vaste pour que les gros temps ny fassent point ressentir leur influence. Elle n’est pas un port a proprement parler, et pour peu que le vent du mi- di particulierement, souffle violemment, la mer y devient tres orageuse. Elle a acquis de la celebrite par le grand combat na- val (2) du 20 octobre 1827 , dans lequel les escadres combinees Francaise, Anglaise et Russe, aneantirent la flotte turco-Egy- ptienne. La rade de Navarin est fermee a 1’ouest par lile de Sphac- terie, qui com me un mur allant du Nord au Sud, semble se (1) Le general Higonnet se rendit lui-meme le 6 octobre 1828 aupres du comman- dant Turc de Navarin, qui se disait malade. Mr. l’amiral de Rigny qui etait venu sur les lieux s’y rendit aussi, mais ils n’obtinrent l’un et l’autre que des reponses evasives qui se bornaient ceci- »La Porte n’est pas en guerre avec les Francais ni avec les Anglais, on ne commettra aucun acte d’hostilite, mais on ne rendra-pas la place. « L'ordre de marcher sur la forteresse fut en consequence donne et execute rapide- ment. Les sapeurs rendirent praticable une ancienne breche ; Le general Higonnet l’es- calada h la tete des troupes , penetra dans la ville et de la dans la citadelle, sans trou- Ver aucune resistence. On trouva dans Navarin 60 bouches a feu dont 6o en batterie et chargees, des magasins de vivres pour plusieurs mois, 800,000 cartouches, de l’eau pour trente jours. La garnison se composait du 59e Bataillon egyptien fort de 400 homoces, de 60 canonniers et de 60 Turcs moreotes, qui furent embarques incessam- ment avec armes et bagages pour l’Egypte. (2) La declaration franche et vigoureuse des puissances europeennes n’arreta pas la flotte egyptienne, qui se trouvait dans le port d’Alexandrie. Le 8 septembre 1827 elle etait dans le port de Nayarin. RADEDE NAVARIN 153 rattacher au continent dontelle est separee par un canal etroit oil ne peuvent passer, dit Thucydide, que deux vaisseaux de front ; or nous savons quelle etait la dimension des vais- Cette expedition etait ainsi composee : Premiere division turque : le commandant Capitan-Bey avait sous ses ordres 2 vaisseaux de ligne de 84 canons chacun, et 5 fregates. Sous les ordres de Rial a Bey etaient 3 fregates de Tunis, 9 corvettes de Constantinople, un brick de Tunis. Deuxi- eme division : tous batiments egyptiens, equipes k 1’europeenne ; commandant, Mo- harem-Bey, gouverneur d’Alexandrie : 4 fregates de 64 canons, 11 corvettes, 4 brick, 6 goelettes et schooners, 6 brulots en tout: 31 voiles egyptiennes. Division de transports 10 bricks egyptiens armes, servant en meme temps d’es- corte, un chackhour egyptien arme, 25 transports turcs ordinaires, 5 navires de com- merce europeens ; en tout: 41 transports, et dans Texpedition entiere, 92 voiles. Jus- qu’k ce que la flotte eiit joint le commandant Ibrahim-Pascha, le commandement de- vait etre exercee en commun par le Capitan-Bey! et Moharrem-Bey. Le lOe regiment d’infanterie, qui se trouvait k bord de la flotte, etait fort de 3700 hommes, et com- mande par Achmed-Bey. On y avait de plus embarque 100 hommes de cavalerie, des munitions et des vivres en quantite suffisante, et un million de piastres d’Espagne. Les batiments algeriens, une fregate de 64 et une corvette de 44 canons, etaient res- tes en arriere, k Alexandrie. M. Letellier et huit officiers francais se trouvaient k bord de Texpedition. Trois mille Arabes de nouvelle formation, composaient les equi- pages des batiments egyptiens. Toute l’expedition etait payee completement jusqu’au lOaout- Les divisions europeennes bloquerent etroitement la flotte egyptienne dans le port de Navarin ; et un armistice de vingt jours fut conclu entre Ibrahim et l’amiral en chef Codrington, le 25 septemhre. L’armistice etait expire ; il avait meme ete viole par Ibrahim, qui, malgre les enga- gements formels qu’il avait pris, avait tenle de sortir du port de Navarin, pour se ren- dre a Patras. Ce fut alors que les amiraux commandant les escadres des trois Puis- sances signataires du traite de Londres, s’etant reunis le 18 octobre aupres de Zanle , pour aviser aux moyens d’atteindre le but specifie dans le susdit traite c’est-a-dire , l’ar- mistice de fait entre les Turcs et les Grecs. IIs arreterent de venir prendre position dans Navarin avec les escadres pour renou- veller k Ibrahin des propositions qui, entrant dans l’esprit du traite, etaient evidem- ment dansl’interet de la Porte elle meme. Le plus ancien des amiraux devant prendre le commandement superieur, le vice ami- misral Codrington arreta les dispositions necessaires. Le 20, k midi, le vent se trouvant favorable, les signaux de preparations, furent faits; chacun prit son poste, le vaisseau amiral Anglais l’Asia en tete, suivi de l’Albion et du Genoa, la fregate la Syrene, portant pavilion de l’amiral Rigny, les vaisseaux le Scipion, le Trident et le Breslau, puis Tamiral russe comte Haydn, suivi de trois vais- seaux et de quatre fregates. Les Turcs avaient forme une ligue d’embossage en fer k cheval, sur le contour de labaie, en triple ligne, formant un total de 3 vaisseaux de ligne, un vaisseau rase, 16 fregates, 27 grandes corvettes et autant die bricks. La force priucipale se trouyai reunie vers la droitfi en entrant, et compose de 4: 154 RADE DE NAVARIN. seaux d’alors, nos bateaux de cabotage peuvent en donnerune idee. Le promontoire Coryphasium forme un des c6tes de ce grandes fregates, 2 vaisseaux de ligne, une grande fregate, un vaisseau, puis des fre- gates de divers rangs, achevant le contour, ejaient renforces en deuxieme ligne par les corvettes et les bricks. Six brulots etaient places aux extremites'du fer k cheval,5pour etre kmeme de re- jnir sejeter sur les escadres alliees, si un engagement avait lieu, et au vent desquelles ils se trouvaient naturellement places. La fregate anglaise, le Darmouth, capitaine Fellows, avait ete envoyee, deux jours avant, k Navarin, pour porter a Ibrahim une lettre qui avait [ete renvoyee sans re- ponse, sous pretexte qu’Ibrabim n’etait pas present. A deux heures, le vaisseau de tete, l’Asia donnait dans le port et avait depasse les batteries ; k deux (beures et de- mie, il mouillait par le travers du vaisseau amiral turc, et etait suivi par les autres vais- seaux Anglais. La Syrene suivait, et k deux heures vingt-cinq minutes le capitaine Bobert la mouillait k portee de pistolet de la ligne turque ; en ce moment, un canot de la fregate anglaise le Darmouth, accostait un des brulots aupres desquels elle avait mouil- le quelque minutes avant, lorsqu’un coup de fusil , parti de ce brulot, tua 1’offi- cier anglais qui commandait le canot. La Syrene etait alors si pres du 'brulot, qu’elle aurait pu le couler s’il n’y avait pas eu de danger pour le canot anglais ; le Darmouth fit alors une fusillade sur le brulot, pour degager ses embarcatious. Presque k la meme minutes, la Syrene elant vergue k vergue de la fregate egyptienne k deux batteries 1 Esnina, l’amiral de Rigny la hela au porte- voix, en disant que si elle ne tirait pas, il ne tirerait pas sur elle : au meme instant deux coups de canon partirent d’un des batimens qui etaient dans la poupe de la Syrene, sur laquelle un homme fut tue, Laulr® parut dirige 'sur le Darmouth. Des-lors le combat s’engagea. Presque en meme temps que cela se passait a rentree, l’amiral Codrington envo- yait une embarcation vers le vaisseau portant pavilion amiral, et le pilote anglais fut tue d’un coup de fusil dans le canot parlementaire. L’engagement devint bientot general; les vaissegux russes eurent k essuyer le feu des forts, qui ne commencerent a tirer qu’au cmquieme batiment, qui etait le Trident. A cinq heures du soir, la premiere ligne des Turcs etait detruite, les vaisseaux et fre- gates rases, coules, incendies ; le reste s’en allait k la cdte, ou ils se brulaient eux jmemes. Voiciles resultats officiels du combat : Un vaisseau turc brule, deux autres echoues et brises ; une grosse fregate coulee v une autre echouee et brisee ; deux autres brulees ; quinze fregates brulees efcoulees; trois echouees et brisees ; une echouee k la cote , mats debout ; quinze corvettes brulees et coulees ; neuf bricks brules et coules ; un echoue , mats debout ; six brulots et trois transports detruits. De cet armement formidable, il ne resta plus k flot qu’une vingtaine de corvettes et de bricks en partie abandonnes^ Ibrahim n’etait pas present : Depuis quinze jonrs il devastait la Moree, egorgeait et incendiait. Cette affaire, dans laquelle les escadres alliees ont riralisQ de courage et d’intre- pidite, etait le signal de la deliyrance de la Grece, 155 rade de navarin d&roit, son sommet qui domine majestueusement le fond de la baie, est couronne par un chateau foit appele Zonchio ou Le combat de Navarin etait un coup decisif, les consequences en etaient inevitables, mais el les tardaient k se faire sentir, et quelque hesitation succeda k un premier mou- vement d’enthousiasme. 11 semblait qu’on fut embarrasse, inquiet d’un succes impre- vu, mais on avait trop fait ponr s’arreter. L a France alors s’empara d’un* r6le digne d’elle et resolut de preter k la Grece le double appui de sa civilisation et de ses]armes. Le succes ne pouvait etre doutenx ; mais une pensee douloureuse vient l’attris- ter. Depuis pres de huit annees, que de massacres inutiles ! que de victimes eut pix sauver une intervention plus prompte ! que demalheurs on eut prevenus ! Depuis la journee de Navarin, Ibrahim ne cherchait plus k combattre les Grecs ; il bornait ses exploits au ravage des moissons et au massacre de quelques malheureux sans defense. L’arrive de 1’expedition francaise l’arreta dans ses sanglantes tournees. Un des principaux buts de l’expedition etait l’evacuation de la Morefe par les troupes egyptiennes. Des pourparlers nombreux et frequents eurent lieu k ce sujet entre les representants des trois puissances et le chef egyptien. Ibrahim hesita d’abord et re- pondit qu’il ne devaitobeir qu’au Grand-Seigneur, son maitre. Cependant il fallait en flnir : les troupes francaises mettaient le pied sur le sol de la Moree ; cette interven- tion devait, etre decisive, et Ibrahim ne pouvait plus rester lk ou il etait contraint a l’inaction. Enfm tout fut termine par la convention passee le 10 aout, k Alexandrie avec le pacha dEgypte. Le 4 octobre, Ibrahim mit k la voile sur le brick egyptien le Crocodile, emme- nant avec lui 20,000 homines de troupes, et 1,000 chevaux. Mais en vertu des con- yentions stipulees, il laisa pres de 2,500 hommes, tant Turcs qu’Egyptiens, dans les places de Coron, Patras, Modon et Navarin et le chateau de la Morec. (Rhium) C’est ainsi que la Grece a ete delivree de Thomme qui lui a fait taut de mal, et qui, presque seul, par son courage et sa f6roce perseverance , k prolonge si long-temps la lutte sanglante qui venait dc se terminer. Apres le depart d’lbrahim, il ne s’agissait plus que de s’emparer des places ou il avait laisse des garnisons. Il etait reserve knotreepoque d’offrir au monde le pre- mier exemple de cet etat mixte qni, presentant toutes les apparences et tous les re- sultats de la guerre, n’exclut pas le maintien de la paix. La bataille de Navarin a com- mence cette 6re nouvelle. On a vu une flotte detruite, dix milles r hommes engloutis dans les flots, et tout cela par accident sans que personne voulut convenir qn’il y avait guerre. Yoici maintenant une armee de vingt mille hommes qui capitule, cinq places emporteesla bayonnette au bout du fusil, un materiel considerable qui change de maitre, et le tout sans hostilites, sans qu’il y ait guerre entre ceux qui prennent les places et ceux qui les perdent. Au nombre des trois pavilions qui remplacent le crois- sant, se trouve celui d une puissance engagee avec la Porte dans une querelle achar- nee, mais il suffit qu’il soit place pres de deux autres pour participer de leur cara- ctere pacifique. Jamais peut-etre la diplomatic n’a enfante de tels miracles. Un voile epais couvre encore les causes secretes de ces eveuements- Les commandants Turcs refusent de livrer les places, ils veulent qu’on les force ; ilsse mettent sur leurs rem- part, pour voir enfoncer les portes et escalader les breches ; etsalisfaits de ces forma- 156 ZONCHIO, YIEUX NAVARIN OU PYLOS. Vieux Navarin , construit sur l’emplacement de la Pylos de Thucydide; l’examen des lieux fait presumer que c’est aussi le Pylos decrit par Homere, oil I on peut aller du continent par un Isthme tres bas qui termine au nord le fond de la rade. La passe du Sud est la veritable entree de la rade. Du baut du fort, en regardant au S. E., on appercoit les restes assez conside- rables dun aqueduc venitien, qui jadis l’approvisionnait d’eau; c’est a l’extremite de cet aqueduc qu’il faut voir la rade, pour se faire une idee de son etendue et determiner la position de la vilie par raport a file Sphacterie et au promontoire Corypha- sium qui ferment l’horizon. ZONCHIO, VIEUX NAVARIN OU PYLOS. De Navarin jusqu’au cap Coryphasium (1) (ti K opuyassov) files, il reraettent les places apres avoir eu soin-sans doute de faire dresser un proces verbal constatant que tout s’est passe convenablement; k Coron cependaut les Turcs comraettent une petite insolence, mais ils ont bien soin de ne pas faire usage de leurs fusils, ils jettent quelques pierres et cette vivaciten’a pas de suite . Au chateau de Mo- ree ce n’est eu quelque sorte qu’un revolte d’interieur. II semble que ces garnisons n’aient cherche qu’a se metlre en regie. (1) Thucydide rapporte que les Lacedemoniens avaient oublie le nom antique de Pylos; ils nommaient Coryphasium, le cap sur lequel il av*it existe et etendaient merae ce nom a la contree alors deserte qui I’entourait. C’est lors de l’expedition de De- mosthenes, que le nom homerique fut rendu par les Alheniens a la place forte qn’ils y construisirent. Ce cap rocheux etait limite au nord par le petit port Voidokilik qui doit etre le Buphras de Thucydide et au sud par la petite entree de la rade. Le To- meus du meme auteur : h moius qu’il ne faille entendre pas ce dernier nom la coupure par laquelle les eaux. du marais, a l’Est de Pylos, se dechargent dans la rade- Beau- coup de geographes ont regarde ces deux noms, comme s’appliquant k des mon- tagues. Pausauias dit »il y a tout au plus cent stades de Mothone au promontoire do » Coryphasium sur lequel Pylos est situe. Cette vilie fut fonde par Pylus, fils de Cle- »son, il y amena une colonie de Leleges , qui hibitaient alors la Megaride ; il n’en »jouit pas long temps ayant ele chasse par Nelee et les Pelasges d’lolcos, il se retira »dans le voisinage, et fonda une autre Pylos en Elide. Celle de Messenie devint si flo- »rissante par les soins de Xelee, qu’Homere la nomme proprement sa vilie. On y vo- »yait le temple de Minerve Coryphasia ; la maison qui portait le nom de Nestor, ou »ktait son portrait; son tombeau. Il y ava t encore une caverne qui servait, dit-on a »Nelee, et ensuite k Nestor, d’etable p«ur leurs boeufs ; ces bceufs etaient de race ZONCHIO, YIEUX NAYARIN OU PYLOS. 157 ou il y a aussi un petit Port, la distance est environ d une lieue et demie dans la direction Nord-Ouest ; au pied des rochers du port a gauche , et sur uri isthme de sable qui separe la rade d un lac marecageux baignant la base du montCoryphasium,ontrouve un puits d’eau douce. De-la, a quelques pas au Sud, sont les vestiges dune construction antique qui, s’avancant dans la mer,devait y former une jetee. On longe ensuite les bords du petit canal perce entre le promontoire et Tile Sphacterie, qu’il separe seu- leinent de quelques toises. L’oeil en distingue aisement le fond. En tournant ensuite vers le nord, le sol est *jonche de debris de poleries antiques; une route venitienne pavee et toute delabree, conduit au travers de plusieurs vestiges du moyen age, au sominet du promontoire ou sont les restes de la vilie. La vilie de Nelee et de Nestor repeuplee et fortifiee de nou- veau durant la guerre du Peloponese, se trouvait probable- ment encore une fois deserte lors de la conquete de la Moree paries seigneurs deGhamplitte et de Villehardouin, puisqueleur chronique n’enfait aucune mention en enumerant les fiefs qui formerent lanouvelle division du pays. Quand ces conquerans marcherent, pour s’emparer de Modon par Arcadia, qu ils at- taquerent en ajournant la prise de son chateau, ils durent pas- ser pres de lantique Pylos, dont ils neussent pas manque de s assurer, si ce point eutete de quelque importance ; c est plus tard , qu’une dame fran^aise veuve de Guillaume de la Roche , seigneur de Carythaene , vint s’y etablir et en relever les mu- railles, c’est a ses successeurs ainsi qu’aux venitiens qui ne tarderent pas a s’approprier tout ce que les francais avaient repare ou construit, qu il faut attribuer des ouvrages dont plu- sieurs ne manquaient pas de solidite, et qui maintenant sont tombes en ruine , sur des ruines plus vieilles. Plus tard encore »Thessalienne. Ils paissaient sans doute loin de Pylos, car les environs, en etant sa- »blonneux, n’eussent point produit assez d’herbes pour les nourrir. J’en prends & te- »raoin Hom^rc, qui dit loujourg en parlant de Nestor, Ie roi de la sablonneuse Pylos. »L’ile de Sphacterie est deyanl le port, situe de mcme que Rhenee devantl’ile deDe- •»los.« 12 * 1 58 ZONCHIO, VIEUX NAVARIN OU PYLOS le vieux Navarin reparait sur la scene des combats ; Coronelli, qui lappellait des-lors , mais a tort, Zonchio , rapporte que les barbares ayant pris Modon, ceux de cette ville se rendi- rent a leur approche; il ne nous dit pas quels etaient ses ha- bitans, maisil ajoute que les veniliens y rentrerent peu de temps apres par le moyen dun certain Demetrius de Modon et dun Albanais de ses amis, qui taillerent en pieces la garnison ot- tomane aportes ouvrantes. Les infideles, c’est a dire les Turcs, qui voulaient absolument la reprendre, la firent investir, du cdtedela terre parun gros corps de cavalerie et du cote de la mer par quatorze galeres et cinq fustes commande parTun- Gamali. La republique n’avait que trois galeres dans le port pour la defendre, et ceux qui etaient charges du soin de cette garde , pousserent la negligence , jusqu a se persuader que Gamali nepouvaitles attaquer;ilslui laisserent laliberte toute en- tiere d’entrer dans le port, et ii en prolita pour s’en rendre maitre. Les cbretiens surpris se jetterent en desordre dans de petites barques^ et se sauverent sur cinq grosses gabares char- gees de marchandises, qui se trouvaient mouiilees a proximite. Ceux qui les commandaient furent etonnes de cet evenement imprevu et prirent aussi la fuite. Cependant les malbeureux habitans de Zonchio regardaient ces disgraces du haut de leurs inurailles, el ils furent aussitot attaques par les Barbares, aux- quels il jugerent a-propos de se rendre, ne se sentant pas en etatde resister. En 1 686, le generalissime Morosini, resolu de poursuivre ses conquetes dans la Moree, fit une fausse marche du c6te de Lepante pour y attirer les forces de Fennemi ; son dessein ayant reussi, il rebroussa chemin, et,le 2 juin, il arriva a la vue du Vieux Navarin suivi d une flotte de deux cents voiles. Une armee si formidable jetta 1’epouvanle dans la ville ; le resultat des manceuvres de Morosini fut la prise de la citadelle, en peu d heures, et sans perte d’un seul homme , ii y fit qua- torze cents prisonniers, dont cent, ajoute rhistoriographe de Venise, eusscnt suffi pour defendre une place, armee de qua- ZONCHIO, VIEUX NAVARIN OU PYLOS 1 59 rante pieces de canon de divers calibres, de beaucoup d’autres armes et pourvue de toute sortes de munitions de guerre et de bouche , place naturellement si forte qu elle ne peut etre atta- quee que par un endroit. Morosini y mit une garni son de cent soixante hommes de pied sous les ordres de Pietro Gri- oni , qui en fut nomme provediteur ordinaire. Mahre du Vieux Navarin^ Morosini se disposa sans delai a s’emparer du Nouveau. Ces sieges, prises et reprises, ruinerent totalement ’ Paleo- Kastron, dont les habitans se disperserent insensiblement dans levoisinage. II devait cependant en resler quelques uns vers la fin du siecle dernier , Bellini ecrivait , » cette ville est en assez mauvais etat aujourd’hui et le nouveau Navarin est plus peupleque le Vieux. « II est difficile de preciser lepoque de son abandon total. II n’en reste plus aujourd’hui que les murailles qui ont pour bases, en plusieurs endroits deux , trois et quatre assises de construction hellenique. A droite, pres de 1’entree, une tour carree est etablie sur une semblable base ; il en est de memo des tours tant rondes que carrees , et de toute la partie des murs qui ferment la citadelle du cdte Nord. L’interieur de la ville, autrefois siege de 1’Acropole, ne pre- sente plus qu’un amas de decombres et n a de remarquables que quelques citernes antiques. En descendant au nord de FAcropole , une tres-grosse mu- raille moderne composee de quartiers de roc poses les uns sur les autres, comme dans les constructions cyclopeennes , est a gaucbe. Au milieu des rochers elle se prolonge jusqu’a la mer, et parait avoir eteconstruite pour defendre le passage. En continuant a descendre entre des buissons d'erables et de figuiers sauvages, sous les rocbers qui pendent a pic sur le lac, une grotte de grande dimension, dont 1’entree regarde le Nord , et qui s elargit a Tinterieur est faiblement eclairee par une fente du rocher. Elle est appelee aujourd’hui grotte de Nestor, probablement il y eafermait ses troupeaux ; Pausanias 160 ZONCHIO, VIEUX NAYARIN OU PYLOS 1 indique comme se trouvant dans la ville. Immediatement au- dessous delagrolte, est un plateau sablonneux, ainsi que l a dit Homere , parseme maintenant de tessons de terre cuite meles a des fragraents de poteries antiques. Au nord de ce plateau ou devait etre une partie de la ville, et pres des rochers a pic qui terminent le promontoire Coryphasium, est un reste de mur antique formant de ce cdte l’enceinte et l’extremite de la ville. Environ soixante metres plus loin, les rockers sont inter- rompus, et la mer, avangant dans les sables, y a creuse, par le battement continuel de ses vagues, une espece de port de- mi-circulaire tellement regulier, qu’il semble avoir ete forme de main d’homme. Les grecs l’ont nomme Ventre de bceuf, a cause de sa configuration, on y descend par un escalier taille a plein roc. De l’extremite Nord de la ville, en revenant un peu sur ses pas, on trouve a l’Est, sur des sables , une descente au bas de laquelle, en se repliant vers le sud , existe, entre le lac et la base a pic de la montagne qui porte la citadelle, une route ve- nitienne payee, conduisant au port que nous avons pris pour point de depart 11 est tres-probablequ’une route antique sent de fondation a celle ci, et communiquait du port a l’autre ex- tremite de la ville - r — jg-1 & &Q 'TBTT-— EXPLICATION DES PLANCHES. A . Traces d'une route antique taillee dans le roc » B. Traces d’une porte antique. C. Soubassemens d’une tour antique . D. F ragmens Cyclopeens . E. Rochers ou il y a une sorte de grotte. F. Enclos moderne avec un tombeau evidemment turc. G. Tumulus tres distinct qui par ait n avoir pas ete viole'. H. Ruines d’une tour du moyen age. I. Trou contre le coude de la route. 161 ZONCHIO, VIEUX NAVARIN OU PYLOS. J. Partiedemursaillant , antique. K. Fausse porte muree. L. Grande tour de V entree de la ville. M. Plate-forme devant une tour ronde elevee sur un soubasse - ment antique. N. Citerne defoncee lateralement. O. Chateau des Seigneurs Francois de Moree. P. Fissure de rocher et citerne detruite. Q. Autre vieille citerne dont lavoute est enfoncee. R. Long mur exterieur evidemment Cyclopeen. S. Restes a fleur de terre d’un mur antique. T. Restes d’autres murs antiques avec des traces de marbres et d'escalier, taillees dans le roc. U. Grotte ditede Nestor, V. Rente sabloneuse oil les Grecs firent un tambour en pierres seches. X. Grotte inaccessible. Y . Sorte de grotte ou de puits d’eau saumatreconlre la route. DU PORT DE ZONCHIO A NAVARIN. On revient a Navarin par terre , en suivant I’isthme de sable qui separe le tond de la rade du lac aux eaux saumatres. Apres avoir traverse un ruisseau , et les restes dun aqueduc , on arrive au bout d’une heure de marche, au pied des montagnes, a l’entree d une vallee bordee de coteaux , boises en partie, qui forment un beau paysage. Au milieu de la vallee est le lit d une petite riviere. En cotoyant la rade sur le penchant des montagnes on arrive au port de Navarin. Itineraire de Zonchio a Navarin. A 6 m. Un? chapelle ruinee, et tout pres, un petit canal qui communique'du'Iac h la rade, sur le canal, un petit pont ruiue, de deux arches, et tres-pr&s un petit aqueduc, 20 minutes. Une ruine de briques, 3 m. Ruines d’habitations ; un petit canal, 8J m, Quelques chaumiSres ; un gue, 10 ra. On arriYe au bas des montagnes; champs de re,- 162 DE NAVARIN A LA CASCADE glisses, 33 m. apr£s avoir traverse le petit torrent, il fautlaisser la ronte a droile pour prendre celle de Navarin, 5. m. belle vue de la vallee; descente pavee, 13 m. torrent dans la vallee, 8 m. Armaca, village mine; on monte, 7 m. aqueduc, 5 m. Route sur le penchant (Tune montagne, 17 m. Quelques grands arcs de 1’aqueduc , 8 m. Fon- taine. Total de la route, 2 heures 27 minutes. De Navarin a la prise d'eau de V aqueduc. Un aqueduc venitien qui poriait l’eau a Navarin vient du nord, et la fontaine d’ou partent les eaux et distante de 3 heures de Navarin', est appelee par les grecs, Koumbe, nom qu ils don- nent aussi a la grande foret qui, de ce lieu, s’etend fort loin vers Nisi. Au Sud-Est de cette source et a une assez grande distance , onapercoit le mont coniqueappele Pilaw, et anciennementTema- thea. Pour arriver a la source il faut traverser le village Zaimogli, on passe sur une montagne dont les couches de pierres decou- vertes forment une espece de pave antique; on traverse en suite un petit torrent qui, avec la cascade qui luifournit ses eaux et qu’on voit a peu de distance vers la gauche , presente un paysage delicieux; elle se precipite perpendiculairement tout en se brisant contre des pointes saillantes dun mur gigan- tesque compose par des assises calcaires, elle est pour le vo- lume de ses eaux ecumeuses comparable a plusieurs de celles a l’aspect desquelles on s emerveille dans les plus beaux pays de montagnes, et qu’on se plait a representer dans les pay- sages de Suisse ou des Pyrenees. Mais en ete, elle est moins abondante, et quelques fois, elle ne consiste plus qu en un ruis- selet. Elle s’echappe d une fissure en forme de V, ouverte dans la Crete du rempart, oil croit un platane seculaire entre les puissantes racines duquel bouillonnent des globes d’ecume. La Greee dans ses temps poetiques, n’eut pas manque d y sup- poser le sejour de quelque nympbe epanchant le liquide azur et les perles roulantes de son urne cachee au sein du vieil arbre vaste et creux. La vegetation la plus vigoureuse parait du faite 1 DE NAVARIN A MODON 1 63 a la base de Fescarpement et presque sur les moindres corniches de rocher. La cascade, dont les humides exhalaisons entre- tiennent tant de feuillage, est le tribut qu apportent a la Dja- lova deux torrents venant du plateau de Koumbes et reunis au village de Keukoun&ra, pour ne plus former qu’un canal jus- qu a la chute de leurs eaux, qui se deployent en trois nappes successives, Finferieure n’a pas moins de quarante a cinquante pieds. Elle alimente en bouillonnantun bassin arrondi fortcreux d’oii s eleve une fraiche vapeur. Le bruit continu de la chute est assez fort pour que dans le voisinage il soit necessaire de crier pour s’entendre. Laseconde cascade est a deux mille metres en- viron plus haut et du meme cdte de la Djalova. Dans un ravin git maintenant l’aqueduc , entierement couvert de lierre et en- toure d’une vegetation des plus pittoresques ; pres de la> est la fontaine qui fournit les eaux a Navarin. ROUTE DE NAVARIN A MODON. La route de Navarin a Modon est dans la direction du Nord au Sud, en laissant a droitelemont St. Nicolas dont la base se termine par le rocher sur lequel est batie la citadelle de Na- va rm; au sommet du moot est une chapelle comme il y en a sur presque toutesles montagnes de la Grece. Du col qoi forme la partie la plus elevee de la route, on decouvrela plaine de Modon, et plus loin la mer, les lies Sapiences, Cabrera Venetico , et le cap Gallo. En descendant ensuite, on trouve a moitie che- min de Navarin a Modon, une petite fontaine turque. A quelque distance, a gauche dans la plaine, une eglise grecque a moitie en mines. L'interieur est orne de peintures a fresque represen- tant divers sujets de FEcriture Sainte. Quoique ces peintures ne soient pas bien correctes, elies ne sont cependant pas sans merite, et leur caractere est le meme que celui des premieres peintures de la renaissance des arts en italic ; caractere qui se rctrouve dans toutes les eglises du moyen age et qui parait etre un type consacre, puisque les peintures sacrees encore au- 164 DE NAVAR1N A MODON jourd’hui en Grece ont conserve le memestyle. A droite de la rjpte, vis-a-vis de leglise , sous les rochers qui flanquent le mont St. Nicolas, sont des tombeaux antiques tailles dans le roc et decores de grandes niches ou l’on deposait les corps. Quelques-uns de ces tombeaux ay ant ete convertis en chapelles, on y fit des peintures semblables a celles de la petite egliseque nous venons de d^crire. A peu de distance, en continuant la route, les restes dun camp d’lbrahim , compose de huttes rui- nees, carrees, en terre, basses, etroites et disposees parallele- ment les unes a cote des autres. Plus loin est le fauborg de Mo- dim , d’ou I on decouvre l’ensemble de la ville bordee par une ligne de fortifications , qui nest dominee que par les plus hautes maisons. Si au lieu de suivre la route directe de Navarin a Modon, on passe par la montagne qui horde le cote gauche delaplaine, on arrive en une beure et demie de marche sur une pointe as- sez elevee, couronnee par laruine dune chapelle;de ce lieu I on decouvre Modon, les lies qui l’avoisinent et la mer qui forme I horizon de cette belle vue. Descendant ensuite dans la direction de la ville, on rencontre un village ruine nom- me 'Opsimou oil deux petites chapelles grecques tres-simples, sises l’une a cote de l’autre ressemblent a deux hermitages. En continuant a descendre vers 1’Est, on traverse plusieurs ravins magnifiquement omhrages de lauriers-roses, debeniers et de myrtes, apres lesquels viennent les ruines dune grande eglise dont les debris ofirent quelques fragments antiqnes. Pres de la, dans un village appele Metaxada, on passe sur un petit pont moderne dont la base est antique. En se dirigeant ensuite vers le Sud, on arrive en une heure au faubourg de Modon, et Ton entre dans la ville apres avoir traverse une riviere sur un pont de deux arches assez bien construit. MODON 165 / liner air e tie Navarin a Modon. En iortant dc Navarin par la porte de la citadelle, on trouve 5 5 minutes les ruines du faubourg; 4 m. un petit pont sur l’aqueduc qui conduit Teau k Navarin ,3 m. un ravin dans des rochers, 10 m. fragment de route pav6e, 9 m. un ravin, la route est pres d un aqueduc, 17 m. le point le plus eleve de la route ; k gauche, une petite fon- taine ruinee; k droite le mont Si. Nic6las ; ensuite la descente ; route pavee, 29 m. un ravin sur le bord, une citerne ruinee ; k gauche, Vrichi, village detruit, 7. m. fon- taine et reservoir , 2 m. une citerne detruite, 5 m. Si droite stir le penchant de la mon- tagne, des ruines d’habitalions, 11 m. k droite, une citerne ruinee ; k gauche, un tor- rent et plus loin, Metar&da village, 1G m. un plateau sur lequel sont des traces d’anci- ens murs ; a droite, dans le haul des rochers, des grottes ou tombeaux antiques, a gauche une petite Sglise en ruine, 7 m. mines d’un camp d’lbrahira, a gauche le tor- rent, 22 m. fauboug de Modon, 3 m. Modon. Total de la route 2 heures 32 minutes. MODON (H MoOwvifj). Situee sur un promontoire qui savance an Sud vers Hie Sapience. Modbn a une seule entree par terre. Au milieu de la place principale s eleve une colonne de beau granit rougo d’Egypte , couronne d’un chapiteau du bas empire dvidem- ment oeuvre des Venitiens, qui , pour la construire l’emprun- terent d’un plus ancien monument , dont on ne saurait re- tro liver aucune trace dans les environs. Les murs de la ville, du c6t£ du port, sont assis sur des parties de constructions hel- leniques , une tour servant de fort, sur lemdle , a pour base un rocher qui doit etre celui qu’a indique Pausanias , et qui est trds-etroit comme l’indique egalemeot le meme auteur. Si, avec une jetee de construction antique et qui forme un petit port, I on ne trouve plus k Modon les restes du temple de Minerve Anemotis , fonde , dit-on, par Diomede, ni celui de Diane, ni le puits bitumineux, neanmoins les restes anti- ques du port’, dont la description s’accorde si parfaitement avec celle de Pausanias, suffisent pour determiner d’une maniere certaine 1’emplacement de la ville antique de Mothone, dont le nom moderne n est qu’une legere alteration. Avant la guerre de Troye et meme durant cette guerre, elle se nommait Pedase. Les Molhoniens disent qu ensuite une bile dOendus lui donna son nom- d autres eroient que cette ville fut appellee Molhbne 13 166 r MODON d’unegrosse rocheainsinommee paries gens dupays et qui forme la une espece de rade fort etroite , car cette roche avan<;ant dans la mer rompt la furie des vagues et sert comme d’abri aux vaisseaux. L’an 1124. Mothdne ou Modon, fut prise par le Doge Do- menico Michieli, au retour de son troisieme voyage de la Terre Sainte. Lannee suivante,les Venitiens remirent cette place a Lempire Grec ; mais dans le partage qui se fit de cet empire en lannee 1204, elle retourna ala republique de V.e- nise. Leon Vetrano, corsaire Genois, lalui enleval’an 1208 et n’en jouit pas long-tems. L’an 1498. Bajazet II. vint se poster devant Modon a la tete de cent cinquante mille homines. 11 foudroya les murailles du bourg ; ce qui obligea les chefs Venitiens de se relirer dans la ville. Le Sultan les y pressa si vivement, qu’ils etaient presque sur le point de capituler , lorsque la fiotte de la republique leur amena du secours etparut ala vue des ennemis. Les galeres Venitiennes elant en- trees dans le port, les soldats quitterent leurs posies, pourve- nir recevoir ce secours, mais les Turcs profitant de cette faute des assieges , avancerent jusque^ dans la place , y tirent un eiTroyable massacre, et s’en rendirentles maitres. En juin 1676, le generalissinie Morosini, qui venait de faire la conquete des deux INavarius, fit marcher l’armee de terre vers Modon , ou la fiotte se rendit en meme terns. Les Turcs abandonnerent la ville, et se retirerent dans la forteresse, oil le Seraskier ve- nait de jeter cinq cents soldats. Morosini battit la place a coups de canon, et y jeta quantite de bombes. Le Disdard ou gouverneur de Modon ne perdit point courage , et le genera- lissime des Venitiens ayant trois fois inutilement fait sommer la place de se rend re , redoubla le feu des batteries ; enfin , les assieges n etant plus en etat de se defendre, arborerent le drapeau blanc et demanderent a capituler. II fut convenu que les Turcs remettraient incessamment le chateau aux Chretiens; qu’ils sortiraient dans quatre jours de la place dont ils n’em- porteiaient que le strict necessaire : et qu ils Iaisseraient MODON 167 dans la ville tons les esclaves Chretiens et tous les Negres , tant hommes que femmes. Les infideles sortirent de la place le 10 juillet, au nombrede quatre mille personnes, dont mille hommes d’armes. Les Venitiens y trouverent beaucoup de munitions, et quatre vingt dix-neuf pieces de canon de diffe- rente grosseur. En 171 5 les turcs y rentrerent de nouveau. Eu 1770 le Prince Dolgoroiiki ayant attaque Modon fut aban- donne par six milles MainoteSj au moment ou la ville allait capituler. Apres cette defection, le prince dut, malgre des pro- diges de courage, sacrifier son artillerie qui consistait en vingt quatre pieces de gros calibre, qu’il laissa aux Turcs pour se retirer sur Navarin. Du temps de l’occupation par les francais, ces 24 canons y etaient encore. C’est a Modon que debarqua Ibrahim, lorsqu’au mois de Fe- vrier (25) il vint porter le ravage en Moree ; les neuf mille hommes de troupes qui l’accompagnaient furent campes dans la plaine ou on retrouve les debris de leur camp ; ils s’y prepa- rerent au siege de Navarin. Les grec n’opposerent aucune re- sistance a leur descente. Les turcs en furent expuls^s a leur tour par les Francais, sous le commandement du general Mai- son le 7 octobre 1828 (1) il remit Modon entre les mains du gouvernement grec ; la ville actuelle a 800 habitans. Le Genie francais a beaucoup ajoute aux defenses (1) Le 6 octobre 1828 le general Durrieu, somma Modon de se rendre;Achmet-Bey y commandait lesEgyptiens et Elasscin-Pacha les Turcs etla forteresse, mais ils repon- dirent de concert ce qu’on avait repondu ^ Navarin. (Y. Navarin). Le general en ch«f ordonna de faire sauter les portes de la place, dont les murs etaient en bon etat, avaient beaucoup de relief, et ne presentaient pas comme a Navarin un point susceptible d’es- calade. Le 7 & midi, les troupes s’etaient rendues devant la citadelle a demi-portee de canon, couvertes par un ravin qui les masquait. Le vaisseau francais Breslau, et le vais- seau anglais Wellesley s etaient embosses pour tirer sur la place au premier signal. Les sapeurs s’avancerent sur le pontjusqu’& la porte de terre, qu’ils commencerent a en- f oncer en presence de la garnison qui n’osaitpas faire un mouvement offensif, lorsqu’on Fernanda de nouveau a parlementer. Le Pacha declare de nouveau qu’il ne pouvait pas rendre la forteresse , mais qu’il lui etait impossible de resister ; que si on la pre- nait malgre lui, il esperait qu’on lui accorderait les memes avantages qu’^i la garni<» son de Navarin. On le lui promit, et sans attendre d’autre explication, la porte fut jete k bas. Celles que les marins et les voltigeurs etaient charges d’enlever ayant presente meins de resistance, les capilaijaes Maitland et Maillard qui etaient entres a 168 MODON de Modon , en eonservant les murs du moyen &ge , ain- si que la citadelle qui pourrait servir de reduit si la place etait enlevee par mer; cette citadelle fait toute la force de Modon ; du c6te du Nord pour en garantir les approches * on y a fait un bon chemin couvert avec de nouveaux rem parts et de beaux glacis. La ville actuelle de Modon n’a du etre originairement qu’une sorte d Acropole. La .cite devait se- tendre beaucoup plus en dehors, et sa premiere enceinte com- prenait certainement presque tout l’espace qui se trouve entre les hauteurs et l’embouchure du torrent, a partir du pont qu’on voit sur celui-ci. Les soubassements dece pont son t evidem- ment antiques , et dans les travaux que faisait le genie pour construire le glacis, on a trouve des traces de vieilles cons- tructions qui repondaient a des murailles exterieures des ages recules. Ces murailles furent peut-etre celles de la pre- miere Pedase. Quoiqu’il en soit, tout l’art de lingenieur ne pourra faire que Modon devienne autre chose qu’un de ces postes qu’on parvient a mettre a l’abri, seulement dun vigou- reux coup de main, la ville etant dominee du cole de l’entree, et ses murs anciens etant assez mauvais, dans l’interieur du port surtout. Le siege ne pourrait etre long ni par terre ni par mer, dans le systeme actuel d attaque, ROUTE DE MODON A CORON (Kolonides KoJatnf). En sortant de la ville par le pont deja cite et en se dirigeant a droite, la route, laissant a gauche le hameau de Kalafati , s’eleve sur des hauteurs que commandait la plus meridionale lenr tSte, se raontrerent en ce moment sur les remparts au milieu des Turcs- Elle etak pourvue de plus de six mois de vivres, de munitions pour deux sieges, 100 pi- eces de canon et 1 ,078 hommes de garnison, dont 508 Turcs~et 570 Arabes du 4e bataillon. Modon ayait, ce qui c’est pas commun dans l’Orient, un chemin couvert pa- lissade, uu enorme fosse, uue double enceinte, et des murs qui out un relief consid^- r|ble. ROUTE DE MODON A CORON 169 des. redoutes egyptiennes , on se dirige a l’Est, et on marche quelque temps sur un plateau anfractueux , dont les eaux coulent d un cdte dans le Silozo, et de l’autre descendent a la mer. Apres deux lieues environ on arrive dans une plaine du genre de eelle deModon, que traversent successivement deux cours d eaux , dont le second , qui est le plus considerable , s’appelle Lakanades du nom d’un village situe a une lieue de la mer sur la rive gauche. Ce fleuve descend presque en droite ligne des pentes meridionales de Zarnaoura et de Lycodimo , il a pres de trois lieues de longueur , et s’est legerement encaisse vers son embouchure dans le sol gras de l’atterissement que ses transports lui ont forme ; des Nerions entremeles a des touffes de Caneveres, se pressent sur ses bords, il tombe dans un petit lac oblong, que la profondeur de ses eaux limpides fait paraitre d’un bleu tres-vif, et qu’une barre de sable separe de la mer, il n’a done point d’embouebure a proprement parler. Tous les fleuvesdela Moree, les plus grands comme les plus petits, sont sujets au meme inconvenient, auquel les cdtes d’E- lide notamment, bordees de lagunes et d’etangs, doivent leur insalubrite ; ce n’est que dans la saison hyemale, et lorsque les grande s pluies coulent a plein canal , rompent leurs barres et triomphent de tous les obstacles que leur oppose Ta- ction des vagues, qu’ils portent directement leurtributau reser^ voir commun ; en tout autre temps, les terres et galets qu’ils entrainent, sarretant et s’amoncelant dans la ligne de contact de leur courant et des dots contraires, s’accumulent en bancs de sable et de galets, et finissent par en obstruer les degor- geoirs. L'Alphee, le Pamissus et l’Eurotas, sont les seuls qui ne se bouebent point completement ; neamoins des barres sy ele- vent au point que les moindres bateaux n’y sauraient plus en- trer des la fin de Juin. De l’autre c6fii d’un tres-faible contrefort est une au- tre petite plaine riveraine , berbeuse vers la mer sur- tput, couverte de roseaux, il y coule un fleuve qu’on nom- pie le Grivi , et qu’on passe sur un pont dune arche en 1 70 ROUTE DE MODON A CORON pierre fort deteriore. A droite entre ]a route et le rivage quidans cet endroit forme un enfoncement tres pronon- ce , est peut-4tre le port Phoenicus (otv£xoi>£ Xijayjv) de Pausa- nias , qui offre encore un tres bon mouillage quand les vents du Sud ne sont pas trop violens. Untelabri n’avait pu etre neglige dans un temps oil, naviguant le Jong des terres, les ma- rins attachaient une grande importance aux moindres plages sur lesquelles pouvaient se tirer leurs navires, surtout quand il fallait se preparer a passer d un golfe dans un autre* en dou- blant un cap dangereux. La existent des ruines dignes de toute l’attention des geograpbes et des antiquaires. On trouve une construction romaine en briques; ce qui reste de la voute est orne de compartiments de stuc sculptes et denotent le bon gout romain ; des conduits et une retraite formant bassin, font pre- sujner que cette ruine etait une salle de bain ; sur une butte voisine s eleven t les debris d une eglise assez considerable du moyen age , au pourtour, principalement vers la c6te sont des citernes comblees, beaucoup de decombres, de moellons et de fragmens de poterie, avec les traces dun mur qui pourrait bien avoir appartenu a quelque enceinte, comme les fondations dune porte de } ville du c6te du Nord-Est. Ces temoignages de l existence d une cite antique , interessent d’autant plus que Danville place Asine (rj Aatv^) en ce lieu meme. Les cartes mo- dernes, qui se sont generalement accordees aretrouver Calonides dansUoron, ont conclu d'apresun passage de Pausanias qu’ A sine avait du exister amoitie chemin de Coron au Cap Gallo. (Acritas c^Axprcac ’Axoa) or , non seulement , dans cet endroit , on ne trouve pas de traces d une ville, mais pas meme un site oil ii j en ait jamais pu avoir. La cdte y est dangereuse et ne pre- sente pas la moindre anse dans laquelle put s’abriter la plus frele barque. Peu apres les ruines, on quitte la conque pour gravir al’Est , sur les montagnes qui en forment le pourtour, par un etroit et rapide defile-, nomme Paleodervena ; ce mauvais pas est creuse travers des rochers. ROUTE DEMODON A CORON 171 Apres la montee, on trouve un plateau fertile, et sur la droite s’eleve a 516 metres, le sommet de l’Hagios-Demetrios d’ou se distingue au Nord-Ouest le mont Mandelia , si riche en fos- siles ; vers le Septentrion sont les cretes du Lycodimo. et de Zarnaoura. Leurs pentes adoucies vers le Sud , entierement depouillees d’arbres paraissent sillonnees par des ravins pro- fonds qui separent de petits plateaux. Le mont oil Ton se trouve, regardant au contraire le Nord, est plus verdoyant plusieurs des torrens qui s’y creusent des encaissements as- sez profonds n’ont point d’issues et forment des hassins a Ka- tavotron; montanttoujours jusqua l emplacement de Paleogritzi, nom qui semblerait indiquer que ce lieu avait eu jadis une cer- taine importance. Les environs de Paleogritzi oil croissent d’as- sez beaux arbres fruitiers sont merveilleusement arroses par une multitude de fontaines et de filets d’eau exquise descen- dant d un Kephalovrisi situe dans un enfoncement deia mon- tagne, espece de col qui separe le faite de l’Hagios-Dimitrios d une autre cime boisee qui prend son nom du village de Saratza; en continuant a traverser des plateaux , des pentes douces et des ravins plus ou moins creux. Apres la jolie fontaine de Ka- poni et une derniere montee, on passe par leglise d’Hagios Nicolaos , dans la ruine de laquelle quelques peintures sont en- core reconnaissables. Apres l eglise d’Hagios-Nicolaos, on en- tre dans le versant du golfe Messeniaque ou de Coron, cest de la qu’on peut admirer la belle contree dans laquelle on va des- cendre ; entre le point d’ou on la contemple , et le rivage oc- cidental du golfe qui semble tres rapproche , quoiqu’il soit a une grande distance, il y a deux lieued’un terrain en pentes moelleusement ondulees , a qui la multitude des oliviers donne une riche teinte de vert argentin. A travers ces forets olea- gineuses , on decouvre un grand n ombre de villages. Les eaux calmes du golfe interposent entre vous et le prolongement de la Laconie,parallelementa celuide laMessenie, une large bande d’a- zur fonce, sur laquelle des lignes grisatres, diversement sinu- euses indiquent divers courans *, au dessus s elevent vers les 172 ROUTE DE MODON A CORON cieux, aussi bleu que la mer , J’tSblouissant Tayg&e etses cinq pointes de neige , qui forraent avec les montagues fertiles de la Messenie un de ces beaux spectacles dont la nature a &e si prodigue pour la Grece: vous reconnaissez sur votre gauche vers le fond du bassin du Pamisus, l’Evan et ITthdme qui se confondent en une seule montagne ; a droite, c’est la vaste etendue de la Mediterannee qui limite tant de pompe. Peu apres avoir commence a descendre , la route passe a Draiza, et entre dans la plaine, marchant a l’ombre de beaux oliviers. Ibrahim, qui aurait eu trop a faire de les detruire tous , s elait contente de bruler ca et la ceux qui appartenaient a des cbretiens : on avait, dans l’incendie, epargne les plants innombrables dont les Musulmans etaient proprietaires, dans l’espoir qu’ils rentreraient en possession d un canton dont le commerce des huiles fit de tout temps la principale richesse. A une demi-lieue de Kandil-Oglou, est Karakoupis, de cet endroit jusqu a Coron, qui n’en est plus guere qu a une lieue, on aper- ^oitsurla gauche etsurla droite, plusieurs hameaux, appeles Armeni, Petriades, Hagios-Dimitrios , Katiniades , Ai'dini etc. A partir de Gerakada, le pays se decouvre , et bient6t com- mence un pavee venitien assez bien conserve ; en suivant la route, la roche denudee dont se compose lesol estremplie d ex- cavations ; on trouve aussi a proximite, sur le milieu du pla- teau a l’extremite duquel est la ville, les parapets d’une bat- terie dirigee contre la citadel’e, lors de 1’echaufTouree de 1770. Enfin Ton arrive a Coron dontl’entree fortiQee presente , avec le golfe et le Taygete, un point de vue des plus pittoresques. — _ J5 T liner aire de Modon a Coron. En sortant dc Modon, apres la porte k 4 minutes le pont ; ensuite, on tourne a droito pr£s d’une citerne, pour gagner le rivage de la mer. Sur ce rivage s’elevent trois grands piliers qui sont des regards d’aqueduc, 18 m. la route monte a l'E. on quitte la vallee pour entrer dans une gorge , a 11 no. une citerne, & gauche un petit village en mines, appele Calaf&ti, a 10 m. Textremite d’un ravin , a gauche, un fort en terre, fait par Ibrahim. A 4 m. une citerne, des restes d’une route v^nitienne, k 23 m un ruisseau qu‘on passe sur un tr^s-petit pool en ra3$onnerie, aim. un ruisseau , h CORON (COLONIDES)i 173 28 m. sommet de la montagne. A gauche, k une demi-Iieue environ, "un vieut cha- teau; de ce point une tres-belle vue, a 13 m. k une heure sur la gauche, Lakhanada village, ou plutot Lakhankdes, car il y en a deuxde ce nom. A 10 m. un ruisseau une fontaine, quelques habitations, k 12 m. champs cultives ; un ruisseau; une riviere Hommee aussi Lakhanada , bordee de myrtes et de lauriers-roses ; ruines d un pont du Bas-Empire ; belle vallee pres de la mer. A 19 m. autre vallee ; k gauche un chateau. A 3 m. un pont venitien, stir un ruisseau, a 8 m. ruisseau; k droite, du cote de la mer, une tour gothi que bien conservee. A 7 m. ruines d’une tour pres d’un puits, k 3 m. le Grivi, torrent; surle bord, k droite, une mine romaine- Plus loin, ruines d’uue eglise ; a 3 m. une montee, partie de route pavee, k 18 m. k gauche, un petit village sur unk montagne, un ruisseau , k 7 m. champs cUltives et olivi- ers , k 7 m. un village ruine , une chapelle k 5 m. k droite dans un fond une atotre chapelle ornee de peintures et, tout pres , une eglise, a 3 m. sommet de la mon- tagne, k 4 m. ravin boise, kl6 m. Un ruissean , a 14 in. Paleokhdri, village, a 4 m. le point le plus eleve de la route ; vue du golfe et du Taygete , k 25 m. un ruis- seau, k 26 m. une petite riviere, k droite, Kandirogli, village, dans un champ d’olivi- ers, au milieu, un chateau- fort , k 10 m. un ruisseau, champ d’oliviers , k 8 m. Ka- rakopis, village considerable, k 9 m. k gauche, Kantikdes village , k 4 m. chapelle rninee ; champs d’oliviers , h 9 m. k une demi heure sur la gauche, Hkgios Deme- trios, village ; k droite Tsapherogli village ; un cimetiere, pres de la route ; encas- hments de tombeaux antiques , k 13 m. route pavee, k 6 m. entree de Corkn. Total de la route C heures 12 minutes. CORON, AUTREFOIS COLONIDES. '(K&X&rij) Cette ville doit son origine a une colonie d Atheniens. Ses habitants disent que Colamus , qui les amena de 1’At- tique, prit , d’apres un oracle, une alouette pour guide de son expedition : rien n’annonce aujourdliui comment elle a change ce nom d origine fahuleuse contre celui de Coron, qui est aussi celui du golfe de Messenie. Coron a la figure d un triangle, dont un des angles regarde un rocher escarpe, sur lequel en 1463 les venitiens eleverentune tour. Les deux autres angles vus du golfe de Coron, ne sont pas battus des eaux de la mer ; et Ton pent en les cotoiant, faire facilement le tour de la forteresse. Coron fut soumise en 1204 aux venitiens al- lies de quelque princes, qui partagerent avec eux les debris de l’empire grec. (l) En 1208 le corsaire genois Leon Ye Ira no (1) Vers ce temps se presentment deyant les murs de la ville les seigneurs croises, don(j 13 * 174 CORON (COLON IDES). ou Scutrano s’cmpara de cette place, aussi bien que de Mo- don ; mais la republique de Venise s’y retablit peu de temps apres. Le sullan Bajazet It. ayant conquis Modon en 1498. tourna ses armes victorieuses du cote de Coron , et s’en rendit maitre par composition. En 1533. l’amiral Doria , qui com- mandait la flotte d’Espagne, composee de trentecinq gros vais- seaux de guerre, etde quaranle-deux galeres, resolut de l’alta- quer. Les troupes espagnoles avaient pour general Jerome Men- doza ; les Italiennes obeissaient a Jerome Tuttavilla , et au comte de Sarno. On foudroya la place, on fit breche, on don- na 1’assaut, les turcs resisterent avec beaucoupdebravoure : mais les Espagnols redoublant d’elforts , obligerent enfin le com- mandant a capituler. Les infideles en sortirent vie et bagages sauves : quelques annees plutard les Turcs la bloquerent de nouveau et les espagnols 1’abandonnerent, suivant les ordres de lEmpereur , qui ne vouiait point d’engagemens susceptible »Champlitte etaitle chef. On lit dans lachronique de la More© « Que les Francs, »elant sortis de Modon apres l’avoir pris, se dirigerent sur Coron ; ils trouvereut ega- t lenient cette place dans le plus niauvais elat, aussi bien sous le rapport de ses mu- brailles que de ses tours ; c’etait une espece de caverne profondemeut encaissee dans vriuterieur du rocher. La cavalerie et f infanlerie commencerent 1’attaque par terre »el dresserent leurs trebuchets, la serrerent de pres, et ne permirent point aux assie ■ »ges de se montrer sur les murailles : ^ffrayes du nombre des troupes franques et »de leur audace guerri&re , ceux-ci capitulerent et convinrent de rendre la place, Si ^condition que les Francs jureraient de leur couserver leurs maisons et toutes leurs »proprieies. Le marecbal messire Geoffroi n'hesita pas a leur assurer ces avantagcs »par serment et les hostiiites cesserent. Les Francs entrerent dans la place, en pri- »rent possession , l’approvisionnerent et y mirent une garnison- Au partage d’Andravida, Teveque de Cordn fut porte pour deux fiefs de chevali- ers. Les Francs ^taient en possession de la meilleure partie de la Moree excepte Xau- plie et Monemvasia , mais ces deux pkces etant situees sur la mer et ayant des ports , il fallait les assieger a la fois par terre et par mer. Les Venitiens s’engagerent a donner des galeres pour servir d auxiliaires aux dils sieges et on leur livra Coron avec toutes ses dependances et la place de Modon avec les villages qui relevaient im- medialement de la juridiction du prince et qui devaient a l’avenir «Hre possedes par le due de Venise , mais dans cette cession ne se trouvaient point comprises les terres et les fiefs des seigneurs feodaux. CORON (COLOMDES). 1 75 de troubler la paix de Ilongrie. En 1685. le general Morosini assiegea Coron; aussitrit les Turcs vinrent du c6te de la terrese poster a une portee de pistolet de ses lignes, qu’ils atta- querent , et prirent une redoute ; mais il les chassa apres 3 heures de combat. Les vainqueurs les poursuivirent, en tue- rent environ 400 et en blesserent un pared nombre. Les chre- tiens firent un riche butin, prirent 17 drapeaux expos^rent ISOtetes de turcs au bout de leurs piques’, pour intimider les assieges. La perte des chreliens ne fut que d’environ 1 30 hom- ines morts ou blesses. Le commandeur de Latour, general de terre des Maltais, y perdit la vie,: Les Turcs qui avaient ete mis en deroute, rallierent, leurs troupes, et sejetterent sur les tran- ches des chretiens, mais ils furent repousses vivement , et le Yisir Hall-Pacha leur general fut emporte d un coup de canon. Le 17 aout , Morosini se rendit maitre du camp des infidelesou il se trouvaun riche butin , beaucoup d artillerie et de muni- tions, plus de 300 chevaux, des tentes, des drapeaux et en- seignes, et six canons de bronze : mais ce qui ajouta un grand lustre a cette victoire, ce fut la prise de l elendard du Sultan , et des queues de cheval, insignes de Tautorite de Hali-Pacha. Les Yenitiens se preparerent ensuite a donner l assaut qui fut soutenu par les assieges avec une vigoureuse resistance, mais enfin ils arborerent le drapeau blanc, pour trailer de la capi- tulation, elle n’eut point d’effet par la perfidie de ces barbares. Les venitiens s en vengerent bientot et apres 49 jours de siege ils forcerent les retranchemens des ennemis, passerent au fil de Tepee la garnison, et tout ce qu’ils rencontrerent d’habitans. La place etait encore garnie de 128 pieces de canon et d une grande quantite de munitions de guerre et de bouche. L’eten- dard du sultan fut suspendu par ordre du senat dans 1 e- glise des Theatins a Yenise; ce lieu fut choisi de preference , parce que la victoire fut remportee le jour que leglise celebre la fete de saint Gaetan, fondateur des Theattins. Les earacteres graves sur le cote droit de la lance , a laquelle l etendard est attache , signifient en Fra^ais : An 1 76 CORON (COLONIDES) now du tres-haut , Bieu tout-puissant , Lieu , Seigneur de toutes choses ; A u nom des saints Propheles eleves au dessus des autres saints , Mahomet, Ahubehir , Homer , Osman et De 1’autre cote les mots lures signifient. /£ n’y a d' autres Bieu queBieu, et Mahomet est son Prophele ; notre Bieu, vous etes le createur des Nations , vous etes le souverain bien et le dispensa - teur du bien : Et au bas : Hali-Pacha La meme sentence est en- core brodee sur le fond de l’etendard. II se fit durant ce memorable siege de grandes actions de bravoure, maintenant toutes oubliees, mais dont l’Europe ne retentit pas moins alors ; un commandant de Latour , gentil- bomme francais , un prince de Brunswick et un comte de Sa~ voye, s'y disiinguerent ; lagloire qu’en acquit Morosini enivra pour ainsi dire Yenise , qui proclama son general , Vain- queur des vaiuqueurs. Corbn demeura done pour la troisieme ou quatrieme fois au x Veuiliens, qui la perdirent definitivement au mois d’aout 1715, que cette malheureuse ville revint aux Turcs : cest de cette epoque que date la ruine complete du pays, oil le com- merce des Europeens devint a peu pres nul ; l’avarice et la cruaute des Pachas absolus et capricieux qu’envoyait la Porte, otant toute confiance a^ix etrangers. En 1770, les Russes, sous les ordres du comte OrlofF ten- terent de prendre Coron d assaut, mais apres de vains efforts , ils abandonnerent l’entreprisele 26mai dela meme annee. Aus- sitot que la garnison turque eut apercu lescadre a la voile, elle sortit de la citadelle , et detruisit entierement la ville grecque. Les remparts de la ville haute et de la citadelle sont d un bel aspect et en bon etat, ayant ete repares paries Turcs. Quoi- qu’jlsoit probable que les constructions des Venitiens sont etablies sur le plan de celles de l’Acropole antique, rien ne vient confirmer cette opinion. Le port, qui tient a cette partie de la ville, se compose d’une anse en partie formee par une jetee antique dont les pierres, CORON (COLON1DRS) 17 7 autrefois regulierement tailfees, out ete rongees et defigurees par Je mouvement continuel des vagues. A l’Est de la citadelle, sur un cap aujourd'hui cultiv^ , se rencontrent aussi une grande quantite de debris de terres cuites et de poteries, ainsi que six citernes antiques bien conservees; cinq sont circulaires , etuneest carree ; leurs ouvertures sont presque entierement cacbees sous les herbes, de sorte que sans l’avis des guides, on courrait risque d’y tomber et de s’y noyer , car elles sont a-peu-pres pleines dean. A l’extremite de ce plateau, qu’occupait probablement la ville antique, sur le bord de la mer, sont des parties de murs de construction romaine du Bas-Empire, et, dans une masse de rochers a pic qui for- ment le rivage, quelques marches taillees, conduisant a la mer. Les Turcs de Coron qui passaient pour les plus mediants de la peninsule, avaient provoque trop de haines pour n etre pas au nombre des premieres victimes du reveil des grecs ; les mas- sacres qui s’ensuivirent acheverent la destruction d un lieu dont les remparts avaient causes tous les malheurs. L’entree des francais le 9 octobre 1828 (l) vintsauver le peu qui reslait d’une population miserable, reduite tout au plus a cinquanle (1) Le 6 octobre 1828, ]e general Maison fit sommer Coron , mais elle ne se mon- tra pas decidee & se rendre. Le General Sebastiani se presente le 7 fdevant la ^porfe de cette viile, annoncant que Navarin et Modon etaient au pouvoir des Francais ; le commandant turc n’en persista pas moins dans sa resistance. Yoyant que les pourpar- lers ne menaient a rien, le general Sebastiani se decida a tenter une escalade le len- demain, 8. Des pierres jetees du haut des murailles blesserent quelques sapeurs ; Le general Sebastiani quoique indign6 de Tinsulle faite k ses troupes, ayant ordre de ne pas tirer le premier, et yoyant les soldats prets k enfreindre ses ordres , fut assez maitre de lui pour les faire retirer hors de portee ; il eyita par lk un engagement inu- tile, d autant que [ses bateries etaient pretes; que l’Amphytrite etait embossee a demi- portee et qu’il etait sur de ruiuer en peu de temps toutes les defenses des Turcs, mais la guerre etait alors commencee entre eux et les Fran^ais Le Breslau et le Wellesley arriyerent le soir devant Coron et se joignirent k 1’Am- phitrite pour en imposer aux Turcs. Les commandants furent aussitot a terre et il fut conyenu qu’on signifierait au gouverneur d’envoyer un officier turc s’assurer de la prise de Modon, et qu’un quart d’heure apres le retour de cet officier; la place serait feiqise aux troupes fran^aises, ou qu elle serait attaquee par terre et parmer et de.r 178 DE CORON (COLONIDES A PETALIDI (CORONE families. M. le Marchal Maison livra la ville avec ses fortifi- cations delabrees, au gouvernement grec peu apres s en etre empare. Coron recommence a se relever de ses mines et a 3600 habitans. ROUTE DE CORON (COLONIDES.) AU PORT PETALIDI (COROXE.) An sortir de la ville, on passe sur les vestiges des tom- beaux antiques dont nous avons deja parle , pres de Khara- kopio. Plus loin, laissant a gauche la route de Modon pour se di- riger vers le Nord, on cdtoye la mer au milieu de champs d’oliviers en partie detruits et brules parlesTurcs. A droite et a gauche de la route, se voyent les villages de Pe- triades, Komb'i, Younaria*, on arrive a Kastelia: c’est 1 emplace- ment indique par Pausani as etquelquesautresmodernes,du temple d’Apollon Corynthus, decore dedeux statues ,1’une de bois et l autre d’airain, dediees a Apollon Argous par ceux qui mon- terent le navire Argo. Sur un mamelon nomme ITagios Ilias qui domine le village, et pres d’une citerne, existe encore un massif de construction antique, formant parallelogramme , aupres duquel sont epars plusieurs fragments en marbre d’as- sez grandes dimensions. II est probable que tous ces restes ont appartenu au temple deja cite, C est au milieu de ce beau site, couvert de la plus riche ve- getation, et a Taspect enchanteur des montagnes qui environ- nent le golf de Messenie, que, du temps de Pausanias, les ma- lades venaient cbercher la sante. Sans doute , l’influence d un truite avec sa garnison. Ces mesures produisirent leur effet et le 9, Coron opjrii ses portes. Cette place etait sous le rapport des fortifications, en moins mauvais etat que Na- varin , mais elle n’offre qu’un amas de masures reuverse6s les ones sur les autres. On y trouva des vivres, des munitions et des moyens de resistance abondants ; son armement etait de 80 pieces et morliers. PETALIDI (CORON) 1 79 si delicieux sejour devait contribuer beaucoup a leur pro- curer ce qu’ils venaient demander a Apollon. A pres Kastelia, la route continue a longer le rivage de la mer, et n’en est eloignee que de quelques pas. On traverse plus loin, un gue appele Longa ,du nom d un village qui se voitagauche, sur le penchant de la colline, et qui est environne de cypres et darbres de Judee. Le chemin se prolonge au milieu de mas- sifs de myrtes et d’arbousiers sillonnes par de nombreux ruis- seaux, comme dans un delicieux jardin. Quelques fragments de route pavee, et le lit boise d un petit torrent , conduisent au port Petalidi, ou une jetee antique, partant du rivage, s’e- tend jusqu’a la iper. Sur les rocbers qui servent de base a la jetee, cinq ou six pierres d’assises regulieres viennent apres plusieurs siecles, temoigner de l’existence passee du port de Co- rone. ttinemire de Corbn au Port Petalidi. En sortant de Cordn on rentre dans la route de Modon, sur laquelle, apres 58 mi- nutes de marche, se retrouve le village de Kharakopio ; on quitte alors cdtte route pour prendre, au nord, celle de Petalidi qui traverse des bois d’oliviers. A 11 m. Fe- triades, village. A 24 m. Kombi, k 16 m. Younkria, village, a droite, sur un cap. A 8 m. Kastelia, village, domirie par une montagne sur laquelle sont les ruines du temple d’ Apollon Corynthus. A 20 m. Longa, riviere venant d un village du memo nom qui s’apercoit sur le penchant d une montagne, la route se prolonge dans une campagne riche de vegetation. A 52 m. ruisseau et fontaine. A 23 m. torrent dans un ravin boise. A 43 m. plusieurs ruisseaux, un petit torrent couvert d’arbustes. A 8 m. a droite, ruines d’une tourronde ; a 29 m torreut dans un ravin. A 30 m. k droite , jetee antique du port de Corone qui s etend assez loin dans la mer. A 11 m. maisons du port Petalidi. Total de la route 5 heures 33 minutes. PETALIDI, ANCIENNEMENT CORON. (E KOPQNH.) Une mine du moyen age et deux habitations ruinees sont les seules constructions quon rencontre sur le port. A 10. N. 0. sur le versant de la montagne oil s’elevait la ville antique qui se nom mail Epeia , (1) avantla restauration des Messeniens (1) Corone dil Pausanias, est une ville vers la mer , au pied du mont Thimathias, 180 DE PETALIDI (CORONE) A NISI. dans le Peloponese. On rencontre plusieurs debris de la m4me epoque, et quelques constructions roraaines ; parmi ces der- nieres, une salle ddcoree a linterieur, de renfoncements en arcades, et deux fragments de statues antiques. Sur le point culminant de la cote, sont les ruines de l Acro- pole, dont il reste quelques parties d’enceinte de construction hellenique ; rnais il n’y a plus aucune trace des temples de Di- ane, de Bacchus et d’Esculape, non plus que du forum ni de la statue en bronze de Jupiter Sauveur. Il n’est aucunement fait mention de Petalidi dans This-* toire moderne, on ne retrouve pas plus ce nom que celui de Corone, dans les auteurs du moyen age* soit byzantins, soit francs ou Yenitiens. Le gouvernement actuel a designe Peta- lidi pour y etablir une colonie composee seulement deSpar- tiates. Il recoivent du gouvernement, des terrains et de i’ar- gent pour la culture. Deja plus de 80 families s’y sont etablies et il est a esperer que cette colonie fleurira , etant le principal port de la Messenie. ROUTE DE PETALIDI (CORONE) A NISI. En remontant au nord, vers le rivage, le sol est jonche de plusi- eurs ruines dumoyenageet de debris romains ; traversant en- suite plusieurs ruisseaux a leur embouchure, et enfin, une »non loin de l’endroit ou Ino sortit des flots pourraonter au ciel, apres avoir ele mise »au raug des diviniies sous le nom de Leucotkoe. Cette ville se nommait anciennement »Epeia , mais Epimelide ayant ete envoye par les Tbebains pour la retablir, quand »ils eurent rappele les Messeniens dans leur patrie, lui donna le nom de la sienne. II »etait de Coronee en Beotie , d’autres disent que ce changement de nom vient de »qu’on y trouva une corneille de bronze, en creusant pour les fondations de nouvelles »murailles. Diane Hedotrophos, Esculape et Bacchus y avaient des temples , on y vo- »yait sur la place publique la Statue de Jupiter Sauveur, en bronze , une Minerve , du rneiae metal , tenant une corneille h la main etail dans la citadelle , on y montrait le vtombeau d’Epimebde.a Epeia ou Aepeia est mentionnee dans Homere avec I’epithete de belle, au nombre des villes situecs pour la plupart sur le golfe Messeniaquc , qu’Agamemnon promet de donner a 1'impetueux Acbille pcur l’appaiser. NISI 181 petite riviere appelee le Karias. On arrive a la plage oil les Fran^ais, commandes par le general Maison , debarqnerent , en 1828, pour secourir laGrece, Dans cette plaine fertile, sillonnee par plusieurs ruisseaux, coule le Gigibri, riviere autrefois nommee Bias. La route, conduit a Nisi au travers de champs cultives , couverts de plantations d’oliviers, de muriers etde nopals. Route du Port Petalidi d Nisi. Apr&s avoir'passe pres de plusieurs constructions modernes et du Bas-Empire , on traverse, apres 29 minutes, une petite riviere nommee Giaue, k 21 m. une autre rivi- ere appelee le Kariks ; c’est Ik que les Francais debarquerent en 1828. A 10 m. une fontaine, k 6 in. la Velica, riviere qui traverse une plaine cultivee. A 18 m. un pont en pierre. sur 1’Arrkmi, riviere ; ensuite, Philippaki, village. La route se dirige vers le N. E. A 23 m. fontaine, dans une vallee, pres d’une plantation de mitriers A 3. un pont en pierre , sur le Gigiori (Bias) , ensuite , des plantations de miiriers d’otiviers et de nopals, k 60 m. Nisi, ville assez considerable, k 10 m. au-delk de la ville , une fontaine qui arrose toute la campagne. Total de la route jusqu’k la fon- taine, 3 heures. Nisi , situee dans une plaine, k quelque distance du fond du golfe de Messe- nie, et pres du Pamisus , est une ville moderne assez considerable. Lk, l’intrepide Mavromichalis, retranche dans une maison avec 22 hommes , arreta , pendant trois jours , en 1770, l’effort des Turcs, pour proteger la fuite d’Orloff. II y a de remarq'uable dans la ville une eglise du moyen-age, assez considerable, et quelques autres d’une moindre importance, k Textremite N. de la ville, est une fon- taine dont les eaux abondantes arrosent les prairies d’alentour. Nisi k 4500 habitans une graude filature de soie d’apres la methode Italienne, laquelle occupe 150 personnes et file k peu pres 2000 okes de soie. ROUTE DE MODON A CALAMATA. De Modon , en prenant la route vers le nord, le mont St. Ni- colas reste a gauche, et la redoute d’lbrahim a droite; le che- min longe la rive droite du Siloso que Ton passe a gue a une demi-heure environ de Modon; une monteepeu rapide ferme la plaine au Nord-Est, petite plaine , assez bien cultivee avec les ruines d une chapelle pres dun Katavothron, a droite sur un coteau est situe le village de Kynigoii descendant ensuite par une peDte raide et par un tres mauvais chemin jusqu’a une riviere qu’il faut passer sur un pont en pierre d une seule 14 182 ROUTE DE MODON A KALAMATA arche. Montee assez rapide et descente de meme , toujours terrain inculte; seconde riviere qu’on passe a gue et qui se jetle dans la rade de Navarin; apres lavoir traversee,on monte en lais- sant a gauche les mines de cinq moulins , [ l un au dessus de J autre, eta droite l’aqueduc qui porte l’eau de la foret de Kom- bes a Navarin A Au haut de la montee est la plaine de Kombes assez bien cultivee et susceptible de l’etre beaucoup ; superbe vue; a gauche la rade de^, Navarin , Tile de Sphacteria et a droite le mont Lykodimo. Entree de la foret de Kombes pas- sage a gue d’une petite riviere tres encaissee dans les rochers et couverte par des arbres superbes ; il faut a-peu-pres une heure et demie pour traverser la foret ; eglise, petite plaine au pied du mont Lykodimo a droite, descente tres rapide par un fort mauvais cbemin couvert de pierres, superbe vue dugolfe,de la plaine de Kalamata, et de la cdte occidentale du Magne ; au has de la descente, Khan de Miska, un autre Khan, petite plaine, descente dans la plaine de Kalamata par un chemin venitien serpentant dans une gorge' profonde et boisee, a lextremite de laquelie se trouve un peu/a droite une] petite montagne , en pain de sucre ; plaine cultivee, passage de la riviere ■ Skarias, mouliu a gauche , petite plaine, [descente faible /gue de la ri- viere de Velika, petit marais et plaine pres de la riviere de Tchukala qu’on passe sur un pont en pierre de deux arches ; a la sortie de ce pont, sont trois embranchemens de chemins , celui de gauche conduit a Androusa, celui du milieu a Nisi. La montee est faible ; on laisse le village de Tzitzori a droite et la route traverse par plusieurs jardins entourees de hates de no- pals , conduit jusqu’a Nisi. Apres un quart d’heure de marche , toujours entre des haies de nopals, on arrive, en sortant de Nisi par le cdte du Levant, a la Pirnatza (Pamisus, 6 UajMsos) sur un pont en bois a 4000 metres environs de la mer. Le sol profond et gras a travers lequel coulent ses eaux; devient de plus en plus marecageux et durant pres d une lieue, ce n est qu une ahreuse boue, tenace , entrecoupee de fosses dangereux, a travers lesquels il doit etre 183 DE MOEfON A KALAMATA presque impossible de voyager en hiver ; durant la saison pluvieuse, il faut pour se rendre de Nisi a Kalamata chercher d autres chemins. En sortant deces insalubres marecages, qu’il serait facile d’assainir et de fertiliser, on passe le Langada , fort ruisseau qui descend de Kalamia. Kalamia pourrait bien representer l’antique Kalame, que plusieurs ont mal a propos cru reconnaitre dans Kalamata , oil Ton arrive apres avoir marche encore une heure et demie, et traverse Asprokhoma , bourg situe sur un monticule et dans lequel on parvient entre des haies de nopals, qui sont encore plus hautes et plus fourrees que celles des pourtours d’Androusa etde Nisi. Asprokhoma est tres riche par le revenu de ses huiles; de la, un hois d’oli- viers conduit jusqu’aux bords dun large torrent venant de Megalo-Anastasova, village situe a quatre ou cinq lieues dans les montagnes ; ce torrent fut certainement le Nedon de 1’an- tiquite. Son lit est encombre par des blocs de toutes sortes de roches polies etbleuatres qui, pendant plus de deux cents metres de largeur, presentent un tableau de desolation. Lencaissement oil le Nedon s’enfonce , depuis sa naissance jusqu a son en- tree dans le plat pays sous le fort de Kalamata, est etroit, effro- yablementescarpe de cdte et d’ autre ; il porte un caractere de dechirement rempli d’horreur et de majeste, La ville de Ka- lamata est, situee sur la rive gauche et sdleve en pente douce. Ttmeraire de Modbn a Calamata .. En quittant Moddn a 35 m. de marche, on prend a droite vers le nord et Ton gagne le haut des collines. A 45 m- on arrive dans uue petite plaiue iparecageuse, ou est une tres petite eglise etun Katavotron h droite, sur un cdteau, est situe le village de Kynig6u. A 33 m. restes de route pavee. A 27 m. on traverse un torrent. A 80 m. on parvient h. la route de Navarin ; h gauche, dans Peloignement, s’apercoit une cascade : pres de la route existe une partie de Taqueduc de Navarin. plusieurs moulins mines. A 30 m. on arrive a lafontaine Koube, placee au pied du mont Pilkw, pres de celle fontaiue se trouve un mauvais Khkn. A 18 m. on traverse untorrent. A 57 ra. une mine moderne; sur la gauche dans la foret de Koube. A 30 m. une cilerne. A 41 m. les Khans de Mxs- ka. A 40 m. une descenle pavee ] a droite, sur une hauteur, Karakasili, village, et an delli, la campague de Petalidi. A 38 m. une chapelle en ruine, sur la gauche. A 52 m. 184 KALAMATA on traverse le Giorgi, fleuve. A 1 h. 13 m. plaine immerg6e ou 1’on cultive le mais. A 25 m on traverse le village d’Asprokhoma. A 50 m. on entre h Calamkta, Total 10 heures 24 minutes. — BBJ iHR— - KALAMATA. Kalamata suivit toujours la destinee de Modon, depuis l’ere chretienne ; au treizieme siecle, elle etait comptee parmi les for- teresses de Moree et le Champenois apres avoir pris Coron par- tit le lendemain pour Kalamata, cette place etait 'peu habitee, elle avait l’air d’un couvent ; a son arrivee il l’attaqua et la prit d’assaut. Les vainqueurs accorderent a Kalamata les memes avantages qu aux autres places. Elle fit partie de la mense qui echutaugrand-marechalde Ville-Hardouin, lors du partage des fiefs; sonsuccesseurdeuxiemedu nom,raffectionnaitparcequ’ily etait ne et se distinguait par lepithete de Calamatts , qu’il ai- mait a s’entendre donner ; il voulut y etre enterre; son tombeau doit exister dans l’eglise principale. Passee dans les mains des Venitiens, qui en agrandirent le chateau, elle tomba bientdt au pouvoir de ce Bajazet duquel data la domination definitive des Osmanlis en Europe. Coronelli dit « qu’il sy trouvait en »1659 une grosse garnison de Turcs,qui empechait six mille »Maniotes de la religion grecque d’executerle dessein qu’ils »avaient forme de secouer le joug des infideles, et d’offrir leur ^service au generalisme Morosini. Ce seigneur profita de cette * occasion pour faciliter aces peuples le moyen de se joindrea »la republique; et le chevalier de Gremonville, fut charge avec »de bonnes troupes, d’enlever le chateau « on trouve dans les memoiresde Dangeau, sous la date de 1685, que l’ambassadeur dela Republique a donnepartau Roi de la prise de Kalamata en Moree par des Venitiens, et dune defaite des Musulmans qui venaient au secours de la place. Pendant l’insurrection de 1770, l’incendie revolutionnaire s’ etant allume a Calamata y .fut chatie avec une extreme ri- gueur etles chefs de linsurection russe furent massacres par les Turcs. Mais l’beure de la liberte etant venue et le reveil de la KALAMATA 185 Moree ayant eclate le 4 avril 1821 a Kalavryta , Petrobey descendit aussitdt a Kalamata, ou il organisa un senat Mes- senien, dont il fut president. C est de ce lieu qu’il adressa son manifeste a 1 Europe, (a) La ressemblance des noms a fait prendre Kalame et Kala- mata pour la meme chose. Kalamata repond bien mieux a Phaere ou Pharae ( niens portaient de Yeau de celle fontaine au temple de Jupiler Ithomate. Une autre fontaine, la fontaine Arsinoe, quon voyait sur la place publique, etait alimentee par ses eaux, lesquelles rie- t ant plus reglees dans leur cours, se repandent Id oil etait jadis une ville florissante , et arrosent la fertile vallee que couvraient de nom - breux edifices. Une forte muraille de construction antique forme la fontaine Clepsydre, dont les pierres, detachees par labondance des eaux , sont aujourd hui recouvertes de la plus riche vegetation. PORTE DE S PARTE A MESSllNE. Cette porte est sur le col de la monlagne, entre le mont Ithdme et k mont Evan. Unseul cdte res le debout, V autre ayant croulejm* MESSENE 199 quen has des rochers qui foment la base de la porte ; on voit a la partie existante une especede canal en pierre qui parail avoir servi a recevoir une traverse en bois que ion poussait derriere la porte pour la fermer. PORTE PRINCIPALE DE\ MESStNE. Be toutes les mines de Vancienne Messene , les restes de cette porte sont, sans contredit, ce qui frappele plus d'etonnement. Le choix et le bel appareil des maleriaux employes dans sa construc- tion devaient la rendre indestructible ; mais les lauriers et les len - tisques , en poussant leurs branches vigoureuses entre ces pierres, sont parvenus , a la longue, d les detacher, et tneme d les renverser mal- gre leur dimension extraordinaire. Lendroit oil elle a ete elevee ne per met pas de douter que ce ne soit la porte qui conduisait a Megalopolis: du temps de Pausanias , on y voyait un Hermes , ouvrage Athenien. En dehors, elle est flanquee de deux tours dont les soubassements qui existent encore sont de mdme dimension que ceux des aulres tours de V enceinte de Messene. Pres de la premiere porte, a i entree d'une cour circulaire , se trouve de chaque cote une niche. Dans les profils qui couron - nent celle qui est a gauche, il exisle encore une inscription du temps des Romains, qui doit avoir rapport a une restauration faite d la statue placee dans cette niche. De V autre cdte de la cour circulaire est une seconde porte , oil se trouve encore aujoudhui, et lornbe seulement dun cote , un grand linteau en pierre qui fermait la partie superieure de cette porte. A quelques pas au-deld , en des- cendant dans la ville, on trouve une partie de dallage en pierres oblongues qui formaient le pavement de la voie antique. Des tenons reserves pour la pose des pierres pendant la construc- tion, et qui se voient encore en plusieurs endroits, indiquent que cette porte na pas ete entierement achevee , et pourraient faire croire qnon la retrouve aujourd’hui presque dans Velat oil elle a ete lais- see, si les tours qui sont aupres nattestaient par leur entiere con- servation, que la porte dv Megalopolis , vi\ son importance , a d4 200 DE MESStNE A FRANCO-ECCLISSIA elre terminee comma ces tours, moms quel q ties parties de son re- velement. Ce qui etonne surtout dans cette construction , cest Venorme pierre qui formait lelinteau de la porte du cote de la ville, et qui se trouve aujourd’hui tombee d'un cole , et restee de V autre presque en place. ROUTE DE MAVROMATI (MESStNE) A Fuanco-Eccussia (Andanie). Pour aller a Franco-Ecciissia, que M. Pouqueville indique comme etaut sur Fern placement de l’antique Andanie, la route est la Rieme que celle qui conduit a Megalopolis. Apres etre sorti par la porte dc Megalopolis, le cliemin tourne au Nord ? et se continue a l ombre de quelques vieux chenes sur le versant de I’ltkome; descendant ensuite vers la plaine de Stenyclaros , dont l’ancienne fertilite n’est plus attestee maintenant que par quelques champs cultives et quelques plantations d’oliviers qui bordent la riviere appelee Mavro-Zoiimene (Dalyra). Cette ri- viere se jette a peu de distance du point oil on y arrive < dans une autre appelee aujourd’hui Pirnatzaet que les anciens histo- riens nomment Pamlsus. Au confiuent de ces deux rivieres se trouve un pont d une disposition toute particuliere : il est di- vise en trois branches; lune de ces branches se dirige sur la route de Messene, 1’autre sur celle de Megalopolis, et la troisi- eme, qui se trouve a la pointe formee par la rencontre de deux rivieres, est dans la direction de Franco-Ecciissia. Ce pont, tel qu’il est aujourd’hui, semhle moderne ou tout au plus appartenir au moyen age; cependant , quelques restes danciennes constructions de meme caractereet de meme epoque que cedes des murs de Messene, servent de base a plusieurs de ses parties. C’est ainsi qu’a l extremite du cote de Messene , se voit encore une petite porte couverte par une plate-bande, et la base d’une des arches, dontles pierres posees en encor- heilement indiquent un commencement de cintre. 201 DE FRANCO-ECCLISSIA A ARCADIA Si Ton continuait la portion de cercle qui existe encore du pont antique, comme elle a ete continuee par la construction moderne , on formerait une espece d’ogive ; et bien que cette forme d arcade puissene pas paraitre admissible pour des cons- tructions antiques, il faut observer qu elle est cependant justi- fiee par plusieurs exemples, parmi lesquels on peut citer le Tresor d Atree a Mycenes. En se dirigeant auNord parlapartie du pont qui conduit a Alitouri, on trouve a peu de distance un tumulus ou tertre , sur lequel sont des debris de constructions et un fragment de colonne en pierre; pres dela, une ruine deglise byzantine ap- pelee Franco-Ecclissia, dans laquelle sont quelques debris en marbre Si Andanie, ville qui dut sa fondation a Polycaon, epoux de Messene, fille de Triopas, etait, comme le pensent quelques au- teurs, oil est aujourd hui Franco-Ecclisia, il n en reste plus d'autres traces que le tumulus mentionne plus baut, et quel- ques debris en marbre et en pierre dans les eglises en ruine du village nomme Alitouri, qui est au Nord, pres de Franco- Ecclisia. Route de Mavromati (Messene) A Franco-Ecclissia) (Andanie). En partant de Mavrom&.ti et en se dirigeant vers le nord, ou trouve ii 26 m. la porte de Megalopolis. A 7 m. les mines d’une chapelle A 12 m. un bois de chenes. A 40 m. apres une descente, un ruisseau. A9m. champ d’oliviers, la route au nord-est. A 16 m. vallon cultive, riviere A 6 m. un moulin sur le bord de la riviere. A 3 m. un bras de riviere. A 2 m. le pont triangulaire, du milieu du pont, en se dirigeant au nord, a 13 m. pres de la route est le tumulus. A 3 m. une ruine byzantine appelee Franco-Ecclissia, dans le lointain k gauche se remarque un chateau-fort sur une montagne. Total de la route, 2 heures 16 minutes. ROUTE DE FRANCO-ECLISSIA A ARCADIA (CYPARISSIA.) En se dirigeant au Nord-Ouest, vers uneforetde chenes, par laquelle la route est fort belle vous arrivez aupres d une rivi- 202 DE FRANCO-ECCLISIA A ARCADIA ere appelee le Coda, que Ton traverse a un endroit ou est un khan. A gauche, sur une montagne, un ancien chateau fort d’un aspect imposant; sans doute lancienne demeure de quel- ques-uns des chefs francs ou Venjtiens qui furent pendant si long-temps maitres du Peloponese, La route continue toujours dans la foret, au milieu de laquelle sont des champs cultives. En marchant toujours vers 1 ouest, apres avoir passe sur deux petits ponts , vous voyez a droite dela route, presque ala cime d une montagne, Agrilia, village considerable ; et de chaque cote un autre village plus petit. On entre ensuite dans des de- files, et vous traversez sur un beau pout en pierre le lit tres- profond dun torrent qui se jette pres de la dans la riviere d’Ar- cadia. Les montagnes, qui, en cet endroit, se coupenten sens divers, et la grande elevation du pont au milieu de cette nature si variee, produisent un ensemble des plus pittoresques . La route, ensuite, longe la riviere d’Arcadia, et apres avoir mon- te par un chemin tres-rapide le long d'une gorge boisee, on decouvre la mer et les iles Joniennes, et derriere soi , dans le fond , les monts Ithdme et £van, et dela cime de la montagne, Arcadia. Enfin, arrive dans la plaine, apres avoir passe, au mi- lieu des lentisque et des oliviers, plusieurs ruisseaux qui l ar- rosent, vous traversez la riviere appelee Kartela, et montez en- suite jusqua Arcadia a travers des champs d’oliviers. Ilinerairede Franco-Ecclisia a Arcadia (Cyparissia). A. 10 minutes, i droite, une fontaine ; k gauche, une cbapelle ruinee. A 25 m. une loret. A 23 m. Kokla riviere. A 40 m. on traverse le K6kla. A 5 m. khan de K6kla. A 14 m. riviere. Alim, gue sur un bras de la riviere; aupres de quelques maisons. A 21 m. on passe successivement sur deux petits ponts. A 13 m. surle flanc de la montagne, k droite, Agrilia village. A 47 m. 6n entre dans les defiles. A 22 m. une riviere. A 20 m. beau pont en pierre. A 29 m. on passe k gue la riviere d’Arcadie ; montee. A 84 m, Kartela , autre riviere champs cultives sous des oliviers. A 23 m, apr£s avoir traverse plusieurs ruisseaux, on toume pour monter k Arcadia. A 6 m. entree de la ville. Total de la route 6 beures 33 minutes. ROUTE DARCADIA A STROVITSI (LEPREUM) 203 (TO AEI1PEON). Le voyageur suit pendant long-temps la route qui conduit aussi a Pyrgos , et qui remonte au ISord a travers la cam- pagne du bord de mer. A peu de distance, il traverse sur un pont de pierre la riviere appelee Kartela , et se trouve sur une plage couverte de buissons de lentisque ; plus loin, pres du lit d’un torrent dont le courant a beaucoup change, puisqu un grand pont en pierre , sur lequel on le traversal autrefois, est maintenant a cote et est devenu tout-a-fait inutile, la route con- tinue sur la plage au milieu des sables; a droite, est Sandanoi- Vouna, montagnes coniques et rougeatres qui commencent la chaine des montagnes de la Triphilie. En longeant le pied de ces montagnes, au milieu des bosquets de lcntisques, on ar- rive au pont de Bourzi, sur la riviere de ce nom, qui est Tan tique Neda, ('H Nsoa) et ensuite a la riviere de Strovitsi, surla- quelle est un petit pontd une seule arche en ogive. C est laque, pour se rendre a Strovitsi, il faut quitter la c6te et la route de Pyrgos pour remonter le cours de la riviere , dans une vallee que bordent de chaque cote des montagnes couvertes en grande partie de pins, ce qui donne a ce pays un caractere tout parti- cular et tres-pittoresque. Plus on avance dans la montagne , plus la foret devient epaisse et la route difficile. De Kali via, le chemin continued monte, au milieu d’une foret, apres la- quelle se trouve une riche vallee , oil sont *quelques maisons formant le village de Strovitsi. Itineraire d' Arcadia ( Cyparissia a Strovitsi (Lepreum ). A 20 m. d’Arcadia en se dirigeant au nord-est, on traverse la riviere Kartela sur un pont en pierre. A 44 m un torrent dont le lit est tres-etendu; k c6te est un grand pont. A 15 m. mines du moyen age ; la route sur lerivage dans les sables. A 41 m- k droite Sandanoi-Vodna. A 27 m- ruisseau et fontaine ; mine de chapelle. A 15 m. rocher ap- pele Sten6 ; il y a, dit-on, une antienne inscription- A 33 m. pont de Bourzi sur la Neda, grand pont en pierre, k droite au milieu de la riviere un massif de construction qui parait antique. A 6 im k droite une ferme. A 49 m. un goubasseraent inoderue; un 204 STROVITSI (LEPREUM). petit pont en pierre sur la riviere de Strovitsi, pres de la montagne une tour carree, on quitte la route pour remonter dans la vallee le long de la riviere. A 23 m. Kalivia , village au milieu de la foret. A 13 m- un ruisseau sous un petit pont en pierre. A 42 m- on monte dans la foret. A 20 m. plusieurs petites cascades , des moulins et le vil- lage de Strovitsi dans la vallee , au dessus, l’Acropole de Lepreum. Total de la route 5 heures 48 minutes. • STROVITSI (LEPREUM). Pausanias en parlant de Lepreum dit que c etait une ville de la Tripkilie, province faisant autrefois partie delEIide, etqui plus tard fut reunie a celle d’Arcadie. Lepreon a ete batie par Lepreus qui lui donna son nom, et qui, ayant eu la presomp- tion de se mesurer avec Hercule , succomba dans Cette lutte inegale ; d’autres veulent que Ce nom de Lepreates soit venu aiix babitans de ce pays , de ce que dans I’origine ils elaient sujets au mal de la lepre. Cette ville, au dire des habitants, possedait un temple de Ju- piter Leucaeus, le tombeau de Lycurgue, fils d’Aleus, et celui de Caucon ; du vivant de Pausanias il n’y avait plus rien de re- marquable que le temple de Ceres : encore etait-il de brique crue et depouille de sa statue. La fontaine Arene est a peude distance de la ville. Les Lepreates donnaient chaque an nee aux Eleens leurs al- lies, un talent, pour l’entretien du temple de Jupiter Olym- pic n. Aujourd’bui, Strovitsi, qui occupe Templacement de Lepre- um, est situe au milieu d’une riche vallee sillonnee par des ruisseaux qui distribuent leurs eaux a quelques moulins et arrosent toute cette fertile campagne. Au Sud-Est de ce village est un plateau escarpe et accessible d un seul cote, sur lequel se trouvent les debris dun monument antique, et entre autres un fragment de colonne. A 1’Est-Nord-Est du village, en mon- tan t par un chemin difficile et cependant praticable pour des chevaux, on trouve des fragments antiques de muraille en place, et, au sommet de la montagne , l’Ac-ropole, dont les $T ( jLwmwtimr j STR0VIT3A (LEPREUM) 205 murs sont en grande parlie conserves. Le guide vous fera entrer dans cette enceinte par line porte dont plusieurs voyageurs ont parle. Les constructions de cette ciladelle sont de deux epoques : Tune, la plus ancienne, est a joints horizontaux , reguliers, eta bossages, a peu pres comme celle des murs de Messene. La seconde est antique aussi , mais posterieure , car dans q’uelques parties elfe a ele superposee a lautre , les pierres etant d une qualite inferieure, sont gen-iralement plus degrades que celles de la premiere. Les assises de la derniere construction sont a parements lisses, et les pierres, toutes de menrie grandeur, forment des refends reguliers. L’Acropole est divisee en deux parties par un mur de separation ouvert au milieu par une grande breche, oil etait probablement une porte. Dans la partie la plus elevee, se retrouvent des sou- bassements antiques : tout porte a croirc que ce sont les restes des temples indiques par Pausanias. Atlenant au mur d’en- ceinte , sont d’autres portions de niuraiile qui s’elendent en descendant dans Ja vallee, ct qui formaieni necessairementi’en- ceinte de la vide. A 1’Est de 1 Acropole, sur la cime d’une montagne qui la domiue un pcu, on volt les mines d une fortification et de longs murs d’cnccinie d’une place forte moderne , qui parait avoir etc construile avec des debris de murailles anciennes d une vide qui, selon les geograplies modernes, aurait ele Ma- cistus. (h Max mais comme elle n’est cloignee que deGOO metres, ll est plus probable qu’edes appartiennent a Lepreum , divisee comme 1’indique Polybe en plusieurs parties. EXPLICATION DES PLANCHES A. Strovitsa , village dans la vallee. B. Acropole antique de Lepreum. C. Ancienne forteresss supposes stir T emplacement de flacis'us. D. Plateau escarps sur lequel se Irouvenl les debris Sun monu- ment antique. E. Murs antiques qui formaieni l enceinte de la ville. 15: 206 DE LEPREUM A SAMICUM ROUTE DE LEPREUM A SAMICUM (TO 2AMIKON). En partant de l’Acropole de Lepreum, la route se dirige au Ts T ord-Est, et passe sur le versant gauche de la montague oil sont les ruines de Macistus, elle tourne ensuite vers leAord, et puis enfin vers l’Ouest jusqu’au bordde lamer. C’est apeu de distance sur cette route, qu est le village appele Mophitsa. En continuant a marcher dans les montagnes, en partie hoisees et tres-pittoresques, on rencontre une petite eglise en ruine, sem- hlabie a presque toutes celles de la Moree ; dans ceile-ci sont des restes de peintures et des colonnes en marbre. Apres , on traverse une foret de pins et le village de Glatsa, remarquable par ses beaux grenadiers ; plus loin on trouve Sariena. La route conduit de la a Piskini, ensuite au village de Z&kharo, et peu-apres a la riviere Sidero, (Anigros) (6 ’Avuyp oq ) ; lorsqu- on a traverse cette riviere, le Khan ou auberge d’Hagios $i- deros (St.-Isidoros) s offre, aux voyageurs a pen de distance du rivage. Du Khande St.-Isidore pour aller a Samicum, la route se dirige vers le Nord-Ouest, et passe entre la mer el un lae dean saumatre sur un terrain etroit et sabionneux au milieu d’une foret de pins. C est al extremite de celac, appele Kaiapha, qu’est le dekle Klidi oil se trouvent les ruines de deux forts du moyen age, et pres deJa au pied meridional du rocher Ka'ia- pha les grottes des nymphes Anigrades, assez pres de ce fort , et au revers septentrional du moot Kaiapha on appercoit les murs de 1’Acropole de lancienne Sami cum. Route de Lepreum a Samhunt. Partant de l’Acropole de Lepreum, a 22 m, on passe sous les murs de Macistus. A 23 m. on trouve un fontaine au m iieu du village de Mophitsa, la route au Nord-Ou- est. A 1 h. 28 m. une eglise en ruine dans un bois. All m. deux routes dans une foret de pins. A 9 m. Glatsa, village . A 1o in un torrent. A 52 m Sarena , village. A 36 m. une grande chapelle au dessus de Piskini. A 23 m. une fontaine dans une vallee cultivee. A 4o m. la riviere et le village d’Hagio-Sidero. A 3o m. foret de sapins, entre le marais et la mer, A 43 m jelees en pierre dans le marais. A 3 ra. a gauche un SAMICUM 207 rocher escarpe, au has une ruine, k droite un autre rocher, au-dessus ua fort. A 15 m on passe au-dessus de Samicmn en quittant la route pour monter sur une penle tres-rapide. On arrive en 15 ra. sur les murs de Samicum. Total de la route 7 heures lo minutes. — SAMICUM. Strabon et Pausanias disent que Samicum est Arene, qu’Homere place pres de la riviere Anigrus; suivant Polybe , cette viile qu’il nomme toujours Samicum etait, apres Lepre- um, la plus forte, la plus considerable de la Tripliilie. Philippe sen empara au temps de la ligue Acheenne ; elle etait encore viile sous Theodose, et depuis elle a ete aban- donee. Le terrain sur lequel sont les restes de cette viile forme une pente tres-rapide du Sud au Nord ; a 1’extremite Sud , qui est la partie la plus elevee et celle qui se lie au mont Smyrne, est une roche a pic, sur laquelle on trouve des fragments de cons- tructions, probabiement la base d un edifice : dans le terrain qui s’etend depuis le pied de cette roche jusqu a Textremite nord de la viile, on retrouve de grands murs de soutenement pour les terres, qui sont tres-inclinees dans cette partie, et des bases d edifices ; on y remarque aussi de grands rochers a pic, dont l elevation est d environ buit metres ; dans le has de cette enceinte est une partie de rocher taillee de maniere a former une ouverture, ou etait probabiement l’entree de 1 A- cropole ; la viile devait s etendre au-dela sur un terrain en pente jusqu’au has d une vallee, au milieu de laquelle coule une petite riviere. Les murs de TAcropole, qui existent presque entiers , sont d une construction qui parait fort ancienne ; dans quel- ques parties elle est reguliere , et dans d’autres elle est po- lygonale, mais toujours appareillee avec le plus grand soin : quelquefois la roche qui sert de base a ces murs a ete tail- lee de maniere a se lier avec la construction et k en former des parties ; plusieurs petites portes ont ete menagees dang 20 S DE SAMICUM A OLYMPIE les murailles pour donner acces dans la campagne environ - nanle. Explication dcs Planches. A. Acropole. B. Emplacement dc la villc. C. Conlre fort du moni Smyrnc (Minlhe). D. Fort Clid \ , fermant le defile de Kaldpha. E. Marais on pecheries de 1'dvla. F. Fontaine . G. Route d'Olympte. tf. Route de Pyrgos. ROUTE DE SAMICUM A OLYMPIE. La route de Samium a Olympie esl sans doute encore cclle qua suivie Pausanias. En partant du bas de la montagne sur laquelle sent les remparts de la viile antique, dirigeons nous comme lui vers le INord-Ouest, au pied des coteaux dans me plaine mare'eageuse, en laissant a gauche une fontaine, la seule eau douce qu’on tro^ive dans cet emlroit. A peu de dis- tance, a lextremite du terrain incline sur lequel etait sans doute la viile, la route lourne au Nord et pa.-se par une val- ley au milieu de laquelle coule une petite riviere appelee Mandr'itza. Du baut d’un coleau qui ferme l’autre cote de la vallee, reinarquons a droite sur une montagne des masses de rochers qui semblent etre des constructions antiques, pro- bablement les mines de Scillonte qu’on doit trouver dans ces environs. Lorsque nous serons descendus du coteau nous en- trerons dans une vallee bordee de cheque cote par des mon- tagnes sablonneuses couvertes de pins. La route, qui est pavee dans quelques parties, suit le bas dela vallee au milieu de ter- rains cultives et arroses par des eaux courantes. Le tableau ■2>U'p-A ■ 'E’oi'ste-r ■ 2.00 300 400 ,roo * JZeires samkoiim: 209 DOLYMPIE A ALlPHfiM que presente ce riche vallon, horde de monlagnes Ires pit- toresques, est ferme dans Ie fond paries monts Olenos , les plus eleves du Peloponese. A l extremite de cette vallee est line plaine fertile, an milieu de laquelle coule le plus grand derive de la Moree ; les modernes lappellent Hou[ Ilia , corruption d’Alphee qul ctait son ancien nom. Bien (piece Heine soil as- sez Considerable, on le traverse cepcndant a cheva! , son lit coni me celui de beaucoup de torrents, est (res-elemhi el tres- irregulier, son cours est rapide, et sa plus grande profondeur, a l’endroit oil on le passe, est d’environ deux pi-eds el demi ; les habitants des Lords de ce Heine y naviguenl dans de pe- tites barques dun seul morceau creusees dans un troncd’ar- hre et nominees Monoxiio. Arrives de I’a litre cole, nous pren- dronsla route de Pyrgos, et rcmonlerons le derive au milieu d une riche vallee, en parlie cultivee et bonlee de chaqneco- te par des eoteaux converts de pins : a pres quoi nous diri- geant vers I’Esf, nous (raverserons one riviere appeSee Slavro- flephaii, i’ancien Cfadce, ct arriverons a la plaine d’Olympie. Itineraire de Samtcmn d Olympic. En partant du bas de !a cote qui sert de base aux remparts de Samicuna, on trouve a 18 m. sur la gauche uue foutaine dans des terrains marecageux A 3 m un petit pent sur un ruisseau, pres de la uue grande construction moderne, la route au nord A 10 m & droite, sur une moutague, des roehers qui semblent elre des assists A 17 m on entre dans les monlagnes ; forel de pins ; dans un defile une foutaine. A 48 m. Ma- cresa, nom d un mouliu , on voit dans le fond la cime du monl Olenos- A 30 in. sur une monlagne a gauche, Ladikou, village. A 36 m- on entre dans une grande vallee entouree de mentagnes couveites de pins. A 13 m. les bords de I'Alphee. A 5 m. 1 autre rive, on remonle ensuile vers l Est au bas des monlagnes. A 3o m. on gue une pel.te riviere appelee le Cladee, el on trouve de l’autre cote quelques ruiiies romames quiindiquent i'emplaccmcnt d’Olympie. Total de la route 3 heures 3o minutes. — ROUTE D’OLYMPIE A NERQVITSA (ALIPHERA). La route va, en remontant le cours de I’Alphee a IE: S- E. ( 210 DOLYMPIE A ALIPIILRA atraversune vallee qui se retrecit et qui pendant quelque temps conserve le meme aspect qu a Olympic. A peu de dis- tance, an dessus de la petite riviere de Miraca, la vallee de l’Alphee ombragee de platanes, de myrthes de lentisque et d oliviers, forme, avec les montagnes couvertes de pins, qui la bordent de chaque cote et le beau fond qui la termine , un paysage des plus riants et des plus majestueux. Apres avoir tourne la pointe elevee de Palaeo-Pbanaro, ou se trouve une Acropole antique, l’ancienne Phrixa (ij (l), laquelle se re- connait d une maniere incontestable dans les ruines de Palaeo- Pbanaro, il faut une beure pour monter desbords de l’Alphee au sommet aigu dupic qui les supporter de la, la route prend la directicn du S.E. et conduit aux bords de laDogana, nom nouveau du fleuve Erymanthe, qui perd son nom, en melant ses eaux, pres de la a celles de l’Alphee. Le cours de cette riviere qu’on passe a gue nelaissepas d’etre rapide. Leliten a ete beaucoup agrandi par les debordements. Elle coule entre deux chaines de mon- tagnes, dont les cimes n offrent que des roches caverneuses; a son embouchure , pres de l’Alphee, on trouve un grand tu- mulus tronque. Apres avoir traverse 1’Erymanthe, en continuant a remon- ter le cours de l’Alphee , trois quarts-d’heure suffisent pour arriver aux bords dune autre riviere appele Landona, corru- ption bien evidente de Ladon (6 Aaotov) son ancien nom. Ainsi que l’Erymanthe, cette riviere qui sort des montagnes de 1 Ar- cadie, va se jetter dans l’Alphee, pres de 1 endroit ou on le passe ; il y a assez d’eau pour etre oblige de se servir du bac que les paysans entretiennent a l’usage des voyageurs ; un peu au dessus du Ladon, il faut encore traverser l’Alphee et remonter 1’autre rive. Ce ne sont plus alors des montagnes couronnees de pins qui bordent ce fleuve; mais des buissons (1) Cette petite ville faisait remonter ses origines bien-au delk de la colonisation my- nyenne, Pansanias indique sa position sur une colline pointue pres de J’AlpWe yis Tembouchure du Leucyauias, NEROVITSA (ALIPHERA). 2 1 1 de chines , de lentisques , et autres arbustes , qui divisent des prairies. C’est en sortant de Bartzi, village situe sur un coteau , qu on quilte les bords de FAlphee, pour entrer dans les montagnes, en se dirigeant au Sud, vers Rongozio, autre village, qui est la halte dune longue montee. Sa position, a 1’extremite dune vallee est admirable. Derriere est un plateau avec quelques debris de constructions, le tout domine par un plateau tres- eleve, sur lequel sont les restes de 1’antique Aliphera , aujour- d’hui Nerovitsa. iNEROVITSA (ALIPHERA) (H AAId>EPA) (1) Cette ville, situee sur le point pe plus eleve des montagnes environnantes , a conserve les murs de son Acropole , a l’ex- tremite de laquelle est 1 enceinte sacree qui devait enclorre le monument principal. La construction des mu rail les d’ Ali- phera est semblablea celledes murailles de Samicunoq c’est-a- dire, quelle est en par tic reguiiere et en partie polygonale. Plusieurs des tours dont les murs actuels sont flanques, sont encore les tours de Fancienne Acropole. De cette hauteur , se deroule toute la vallee de FAlphee et Fceil embrasse une grande partie des montagnes de FArcadie. (1) Aliphera etait une petite ville qui fut abandonnee de la plupart de ses habitans , lorsque les Arcadiens prirent la resolution d’accroitre et de peupler Megalopolis. Ali- phere avait pris soil nom d’Alipherus autre fils de Lycaon; ses temples etaient au nom- bre de deux • l’un dedie k Esculape, l’autre & Minerve, deesse k laquelle ces peuples avaient une devotion singuliere, persuades qu’ello nacquit etfut nourrie chez eux. C’est dans cette idee qu’ils avaient eriges un autel a Jupiter Locheate, c’est-a-dire, a Jupiter qui accouche de Minerve, et ils avaient donne le nom de.Tritonis , a une fon- taine k laquelle ils attribuent tout ce que Ton disait du fleuve Triton, ils sacrifiaient aus- si & Myiagus,parcequ'ilsTui attribuaieut la vertu de chasser les mouehes duraut le sa- crifice. 212 ROUTE DE NEROVITSA A PAULITSA (PHIGALIE). Ilineraire d Olympic a Nerovilsa (A liphera). En partant de la petite riviere de Miraca , et en se dirigeant a 1’E. S. E. apres avoir traverse trois ruisseaux, vous arrivez en 58 ra. vis-^-vis de Palaeo-Phiinaro. Apres six autres ru'sseaux ou petites rivieres a 2 heurcs 10 ra. on en traverse un septieme sur un petit pont en raaeonnerie. A 17 m. La Dogana (1 ancien Erymanlhe) pres de son embouchure, un grand tumulus A 38 in. une pet:le riviere. A 10 m la riviere Lan- dona (Liidori). A 22 m. Passage de l’Alphee. En remontant sur la rive opposee. A 24 m. un petit village A o m. une petite riviere. A 18 m. Bhrlsi, petit village. A 13 m. entree des montagnes A 5o m. debris de construction formant lumu ! us. A 27 m. un ruisseau el une fontaine. A o m. Rongozio village. Al3ra. quantile de debris de constructions modernes. A 14 m. vous vous trouvez au dessous de l’Acropole antique d’Aliphera. Total de la route 7 h. 27 m. ROUTE DE NEROVITSA A PAULITSA (PHIGALIE). En suivant toujours la meme route et apres une heure de marehe est le village de Phanari presque entierement detruit pendant la guerre. Ce village est traverse par un torrent , qoe I on passe sur un pont en pierre, pres duquel est nncfon- laine abondanie; a son extremite est un autre torrent. Pha- nari est en amphitheatre, sur le penchant d’une montagne d’ou la vUe est superhe. 11 derail etre fort rentarquable , avant q le les Grecs dies Turcs aiternativemenl eussent comrrie a 1’en- vi, pris a (ache de la r&luire a quelques niasures delabrees. De Phanari pour se rcndre a Andritsena, ii faut apres avoir traverse un torrent, gravir une cote assez difficile : des vallons presque toils culiives, quelques restes de route du moyen age, et une fontaine, accidenlent !e paysage ; pen de minutes apres, Andritsena, ville assez considerable* altriste le voyageur de ses mines moderne, suites d une guerre de barbares; siluee sur le penchant d’une coilinc , au dessus, d’une vallee tres bien cul- tivee , ses mnisons ont des jardins planles de muriers, et de cypres, ce qui bii donne un aspect riant et tres-pittoresque. L’horizun au N. est d une immense etendue, et n’est borne, que par les hautes montagnes de l’Arcadie , en montan t et vers le Sud, apres avoir traverse plusieurs ravins, vous arrivez a une descente rapide, au bas de laquelle il faut passer un D ARCADIA A PAULITSA (PHJGALfiE) 2 1 3 torrent ombragd de platanes. A droite et a gauche , sont de hautes montagnes, d’ous’echappent des torrents et des fon- taines et au milieu une foret de ch4nes qui boise ricbement cette haute contree ; du sommet de la route, on decouvre Phi- galee; il faut alors redescendre, laisser a gauche le village de Tragoge , et entrer dans 1’enceinte de 1’antique Phigalee, au mi- lieu de laquelle est] le village appele Paulitsa. Route de Ndrovilsa d Pautitsa (Phigalee ). Eu partant de NSrovitsa h 30 m une plaine couVerte de -ruines ^habitations A 20 m. une fontaine. A 10 m. Phankri, ville. A 20 m. sortie de la ville. A 10 m. une source. A 11 in. un torrent. A 12 m. un ruisseau. A 10 m. quelques maisons au haut de la montagne pr&s de M&cala, village. A 1 4 m. une fontaine. A 25 m. Andrltsena petite ville qui reste h gauche. A 17 m une fontaine. A 31 m. un torrent. A 25 m. une fontaine, on trave^e le torrent. A 28 m. une fontaine et un torrent apres plusieurs ruisseaux. A 55 m. une fontaine. A 57 m.un ruisseau, une source, les murs antiques de Phigalee. A 3 ra. Paulitsa village. Total de la route 6 h. 18 minutes. D ARCADIA (CYPARISSIA) A PAULITSA (PHIGALEE). En sortant d’Arcadia, le chemin de la c6te, qui passe ala base occidental de l’Acropole , est horde de jardins environ- nes de haies , tournant ensuite a droite, et vojageant au mi- lieu de grands oliviers, de nombreux filets d’eau arrosent un sol qui est d une excessive fertilite et qui devient marecageux au dela du Kartela oil on s’eleve sur la pente douce d’une colline appele Mavrolymi (marais noir).De ce lieu vous voyez a droite sur une hauteur boisee, vis-a-vis le Mont Psykhro, une cbapelle de Saint Constantin. Cheminant au N. E. on tra- verse successivement trois ruisseaux avant d’arriver au petit ileuve d’Arcadia qui fut le Cyparisus de l’antiquite , quil faut main tenant passer a gue: apres avoir gravi quelques cdteaux, vous descendez dans l’un des affluents du Cyparisus qui coule du N. au S. et qui vient des hauteurs qu’on va bienldt traverser; sur une colline arrondie s’apper^oit une petite chapelie de Saint-Elie a droite ;le pays estbien cultive, particulierement 16 214 D' ARCADIA A PAULITSA (PHIGALfiE) le long des pentes, oil de petits cours d’eaux diriges avec soin ferlilisent la terre ; en plusieurs endroits il y a des pres, des champs et de: jolis bouquets d’arbres soigneusement mana- ges: laissant a droite le village de Kakava, il faut pour pas- ser d un vallon qu’on a remonte durant quelques instans, a celui par lequel on doit arriver a Sidero-kastron, gravir peni- blement un contrefort dans la longueur duquel est un col, d’ou Ton jouit du plus beau coup d’ceil. Le^ Taygete , eloigne de onze lieues environ , s’y fait remarquer par l’eclat de ses neiges; rithome semble faire partie de ses racines ;]un peu vers la droite un ravin ou vallon profondement creuse , descen- dant du Nord, est a vos pieds ; sur l escarpement oriental de celui-ei se distingue Mourtatou, qua son etendue on prend pour un gros bourg; on compte deux beures et ^emie de ce village a Arcadia. La route devient meilleure ou du moins plus distinctement tracee a partir du col ; elle contourne une vallecule, laissant a gauche deux sommets inegaux, elle des- cend ensuite par une pente assez bien menagee ^dans le grand ravin de Mourtatou que Ion passe pour le remonter par sa rive droite ; un mur soutient la route du cdte du torrent, et les flancs des remparts lateraux, depouilles de terre, pre- sented de puissantes couches de calcaire Moreotique passant sou vent au saccharoide le plus beau, parmi lesquelles cer- taines veines magniiiques sont d’une si eclatante blancbeur , qu elles ne le cedent en rien aux marbres de Paros et du Pen- theli pour la sculpture. A lextremite du vallon, la montee devient tres rapide, et l origine du ravin se confond avec la route etroite toujours llanquee de veines' de marbre. Apres trois beures et un quart de marche, on parvient sur le petit plateau qui forme un col a la gauche duquel est situe Sidero-Kastron. Ce lieu con- tient plusieurs debris antiques et des fragmens de marbres travailles ; ses maisons sont eparses dans l’espace que laissent entre elles deux monts ou mamelons assez eleves ; a droite il ya d’autres mamelons, dont trois, assez rapproekes , ont ega- D ARCADIA A PAULITSA (PHIGALfiE) 2 li lement Taspect de c6nes volcaniques, encore qu’il nexiste pas la moindre trace de l action des feux souterains dans leur cons- titution. Le chateau qui est comme perche a une certaine dis- tance , nest accessible que par une route fort escarpee , il ne consiste aujourd hui quen decombres, etl’on ignore a quelle epoque et par qui ses murs composes de petites pierres fu- rent batis. II existe encore d’autres ruines plus ou moins re- connaissables dans les environs et sur les montagnes de Koii- tra, (lancien Elaius) qui se rattachentau Tetrage parle som- met de Kouvela, et Ton y decouvrirait plusieurs choses fort interessantes, si Ton explorait soigneusementles vallons etles sommets du bassin de la Neda, surtout par son cdte meridio- nal. De Sidero-Kastron la route circule d’abord dans un joli bassin parfaitement uni, ou se voit a droite un moulin, puis le chemin de Ripesi, village considerable, environne de riches cultures, qu’on appercoit sur les hauteurs, peu-apres sont des pans de rocs coupes en murs, les pentes du mont Rou- tra qu on longe et qui regnent du c6td du N. sont enticre- ment couvertes de pistachiers, apres lesquelles viennent des hois de gainier, qui teignent tout le pays de leur carmin tendre, on trouve ensuite une region d’asphodeles. En un en- droit ou la plaine s’elargit, on laisse a droite le chemin du chef-lieu appele Soulima, et peu-apres, la riviere bordee de Pla- tanes en un endroit nomine Kriovrissy; il faut gravir les flancs rapides de la chaine qui domine en ce lieu un gros sommet cal- caire; quand on arrive a sa base meridionale, on laisse a droite une autre route qui descend a Soulima, et on franchit un col assez dangereux , par lequel on parvient dans un vallon analogue et parallele a celui qu’on vient de quitter : dans ce vallon sont les villages Raramoustapha et Platania. 11 est ires boise dans le haut, tandis que le fond consiste en bonnes terres de culture, souvent soutenues en echelons par des murs en pierres seches, susceptihles d’etre fort bien arrosees par divers torrents lateraux et par plusieurs sources, dont Tune forme la plus jolie cascade en un lieu oil il faut encore monter e,n 216 D ARCADIA A PAULITSA (PHIGALfiE) zig-zag afin de sortir par un nouveau col de ce site pittoresque susceptible de devenir Tun des plus agreables sejours de la Grece. On se trouve alors au pied d une belle montsgne ar- rondie nommee Gligorema et qui reste a droite ; d’innom- brables chenes couvrent ses flancs majestueux, et le plateau sur lequel on marcbe nourrit de puissants hetres; a vos pieds est un vaste enfoncement semblable a lun de ces bassins fer- mes, d’oii l’eau ne peut sortir que par des Katavo- thron. Une epaisse foret tapisse les pentes assez douces de cet entonnoir. Le pays est magnifique et le cbemin assez bon , lorsque distiDguant sur votre droite a quelque distance le sommet boise de Kouvela, qui s eleve a 1400 metres; on com- mence a descendre aulieu nomme Dryma, le long d un ravin borde d arbres seculaires enormes, oil les platanes dominent; les branches robustes de ceux-ci s’entrejoignent d un bord a 1’autre ; peut-etre nulle contree en Europe n’offre de plus som- ptueuses voutes de verdures; on arrive a un lieu cbarmant ou coule a plein bord, avec le plus gracieux murmure,un torrent limpide qui descendant des cimes du Kouvela repand au loin une salutaire fraicbeur; la uneriante prairie, mollement incli- nee s etend entre la rive humide et la foret profonde dans l’e- paisseur de laquelle vous voyagez. En continuant a che- miner par une pente de plus en plus rude, au bruit d une cas- cade qui tombe sur votre gauche, vous trouvez desescar- pememts de rochers tapisses de lierres eternels , puis le lit du Dryma; tout se creuse alors, deplusen plus autour devous, et quand vous passez aupres d une autre petite cascade tom- bant des rochers de la gauche, on peut dire sans metaphore qu’on se precipite dans l’abime : continuant la route par un mauvais cbemin que l’on peut meme dire dangereux , on arrive au fond de la gorge si prodigieusement encaisse , oil roule le Bourzi qui est la Neda de l’antiquit^ renommee par ses cascades. (1) on traverse le fleuve surun pont fort eleve, (1) Xeda fat Tune des nourrices de Japiter : cctte nymphe etait represeatee aree DARCADIA A PAULITSA (PHIGALEE) 217 dtroit, solide, mais sa construction ne porte point le cara- ctere de cette haute antiquite qu il doit avoir: un peu plus has est letroite embrasure par laquelle s’ echappe la INeda dans toute sa singularity, c’est-a-dire , flanquee de deux escarpe- mens gigantesques, presque a pic, richement verdoyans et n’a- yant peut-etre pas dix a douze metres de large. La montee de l’autre cote du fleuve est plus praticable que celle qui lui est opposee, il y existe du moins une sorte de route, et apres moins dune demi-heure on arrive sur un pla- teau borne au Nord et au Coucbant par des rocbers coupes a pic, le sol en est fertile ; des pans de murailles et des traces d’enclos avec des amas de decombres recouverts de terre indi- quent que ce lieuetait autrefois peuple et qu’iiy eut beaucoup de maisons et de jardins; c’eiait peut-etre 1’ emplacement de quelque bas-quartier de Phigalee : apres avoir traverse Fem- placement de cet antique faubourg, on passe, a Forigine de deux faibles ravins, contre un escarpement , d’oii tombent deux joiies petites cascades a la suite Fune de Fautre, et dont la seconde, plus abondante, alimente des canaux d’arrose- ment qui se perdent dans les cultures inferieures du village de Paulitsa, oil on parvientpar une derniere montee tresrude, ony trouve ca et hi, de grosse pierres taiilees qui, pour etredis- jointes et dispersees, n en indiquent pas moins qu’on s’eleve a travers Fepaisseur d une antique muraille , et qu’il duty avoir une porte de ville en cet endroit. Ilineraire d’ Arcadia a PauTitsa (Phigalee). 5 m. En quittant Arcadia, l’ancienne Cyparissia , on passe un cours d’eau, 40 m, pliviers et champs de ble- Xero Vrysies, fontaine h sec l’ete, 2 m. Un cours d’eau.. Cartela ,8mA gauche, vue de Vrysies, k droite est Phlemeuiana, petit village, prfis duquel est un monastere appele Katsernikada, 4 m- On passe un ruisseau horde de cistus ; on quitte les oliviers } les montagnes d’ Arcadia finissent k droite, 25 m- Une riviere avec nn pont vers la mer a gauche, 40 m. Sur un sommet,une eglise & gauche, d autres personnages autour du Dieu enfant, dans le maguifique temple de Tegee : elle donna son nom au fleuve. 218 PAUL1TSA (PIIIGALEE) 31 m. Arcadia, riviere ; on monte enla quittaut, il y a des mines pr&s'du gue de la riviere d’Arcadla, 30 m. Ruisseau, 20 m. Village de Kokava a droite, 12 m. Ruisseau; le pays est couvert de chenes, de myrtes, d’arbousiers, etc 13 m. Muriers sauvages sur une hauteur, Id m. Un petit ruisseau, 10 m. Le ruisseau de Siderd-Castron ; la route le suit a travers un etroit passage presque entrave par des broussailles,lO m. Montee rude de Siderd Castron, 15 m.Sidero-Rastron 25 m. Du village de Siderd-Castron, k la der- niere extremite de la montagne du chateau, 12 m. On traverse un ruisseau , Gennedi, 21 m. On monte dans une vallee; village de Ripesi a droite; nne caverne et une fontaine k gauche, le mont Kurto, N. — 0 ; on traverse un ruisseau, 24 m On passe un ruis- seau, 11 m- Village de Kara Mustapha, a un demi-mille de distance a droite, 2 m. Un sommet ; contree belle et pittoresque, couverte de bois ; la route devient fort mau- vaise apres la pluie ; on voit le village de Platania, 15 m. Apres un passage dangereux entre des chenes , on trouve des champs cultives, 7 m. On rencontre, dans une vallee, les fondemens d’une tour, et des vestiges d’habitatious , a gauche un chemiu condui- sant k Platania, on voitle cap Catkcolo etZante vers le N.-O., k Platania sont les mines d’une forteresse, 11m. Une chapelle ruinee, la chute d’eau de Dryma , k gauche , la source du cours d’eau n’est pas eloiguee, 17 m. Une eminence ; on y parvient par un rrauvais passage , une fontaine ruinee sur la descente, bois clair-semes oil il pousse du ble, 4 m. Fondations d’une tour ronde, 4 m. Sur le bord d’un ruisseau limpide qui coule vers la Neda, on entre dans tine gorge resserree , et qui ne laisse de passage qu’au chemin, et a un ruisseau ; bois epais de platanes et de lauriers, on passe un ruis- seau, 11 m, On traverse les ruines d’uue ancienne muraille, 11 m. On repasse le prin- cipal cours d’eau , on monte par un chemin tournant, 8 m. Une gorge tres-resserree, on passe une belle cataracte qui tombe ombragee par des lauriers, 3 m. Des masses de rochers ecroules rendent le passage tres-dangereux, 30 m Apres une descente tres-pe- rilleuse en zig-zag, on repasse le cours d’eau devant un four a chaux, on passe la Neda, maintenant nomme le Rourzi, sur un pont d’une seule arche fort elevee , rien n’egale la beaute des bords de cette riviere , les magnifiques cataractes de la Neda mention- nees par Pausanias , comme dignes de remarque aux environs d’Ira, sont dans le voi- sinage, 2 m. Un ruisseau et une chute d’eau tombent dans la Neda k droite, 15, m. Apres une monteo raide , on passe le mur d’une ancienne ville, 5 m. village de Pau- litsa. Total de la route? heures 3 minutes PAULITSA (PHlGALfiE , H 3>irAAIA). Phigalee dut etre une ville considerable et puissante, a en juger par ce qui reste de ses murailles, mais l’histoire en parle peu et lepoque de sa totale destruction ny est point mentionnee. Le nom vient , d’apres d’antiques traditions, d’une Dryade, et sembleindiquer que,lorsque leshommess etablirent en ces lieux, ils y vecurent au milieu des forets dans l epaisseur desquelles etaient censees se plaire ces sortes de divinites. La fondation PAUL1TSA (PHIGALfiE) 21§ de Phigalee remonte, selon Pausanias, a Phigalus, l un des en- fants de Lycaon; autocthone, selon dautres, c’est-a-dire, qu elle se perd dans la nuit des temps. Un Heraclide, appele Phialus, y ayant ensuite regne,lui imposa le nom de Pliialie,mais celuide Phigalee prevalut apres la mort de Simus fils de Phialus , qui fut annoncee par l’incendie de la statue en hois de Ceres Melsene. II devait s’y pratiquer des mysteres fort renommes des les premiers temps historiques, puisque Pausanias, roi de Sparte , tourmente par ses remords alia jusqu’a Phigalee en Arcadie, vers ceux qui evoquent les ames. Thoryx , citoyen de cette ville, avait epouse la soeur de l’illustre Aristomene. La possession de Phigalee devait assurer la domination dune bonne portion de l’Arcadie, puisque les Lacedemoniens projettant la conquete de la province, vinrent s’emparer de cette forteresse vers la seconde anneede la XXX© Olympiade. Les Phi- galiens, chasses de leur q>ays , allerent consulter 1’oracle de Delphes. La Pythonisse leur repondit: « que vainement ils »tenteraient de reprendre leur ville avecleurs propres forces ; »que pour y parvenir, il fallait qu’ils se procurassent cent »hommes d’elite d’Oresthasium ; que ces hommes perdraient ^tou; la vie dans le combat; mais que les Phigaleens rentre- T>raient dc ns leur patrie par leur secours.« C’etait un singu- lier temps que celui oil de malhereusses filles bysteriques, as- sises sur un liabolique trepied , decidaient ainsi de l existence des plus brav s gens et du sort d une cite; mais cequi parait plus singulier encore, cest que les Oresthasiens , dont on ne nous explique point les motifs, ayant eu connaissance de l’o- racle, se disputerent l’honneur de faire partie des cent com- battans qui devaient infailliblement mourir; ceux qui furent choisis ayant attaque la garnison Lacedemoniene de Phigalee, se firent done tuer jusqu au dernier, pour remporter une vi- ctoire dont il ne devait rien revenir a leur patrie, si ce n’est la gloire d’avoir produit des guerriers capables d un devoue- ment si extraordinaire. Les Phigaleens recouvrerent leur ville, et le tombeau commun des heros qni la leur avaient rendue 220 PAULITSA (PHIGALEE) se voyaitsur la place publique, ou des sacrifices annuels &aient oiferts a leurs m&nes. «La ville, ajoute Pausanias, est situee >dans un endroit tres-eleve et tres escarpe, ses murs sont en » grande partie batis sur lesrochers; en montant un peu, la »colline devient plus unie et forme, en selargissant, nne grande » plainer Cette description est exacte; du c6te du Midi se pre- cipite la Neda, avec ses majestueux escarpemens ; vers l’Est sont les remparts naturel qu ’il faut gravir;au Couchant et au Nord coule un torrent profondement encaisse , dont l’origine couvrait une Acropole exterieurement inaccessible , par la- quelle la ville demeurait protegee. Un plateau accidente, assez considerable , se trouve aussi compris entre de hautes cou- pures, qu’on avait couronnees de murailles et, qui ne le cedaient en rien pour la force et l’etendue, a celles qu’on admire a Messene. La ville antique n’occupait sans doute point la to- talite d une si grande surface qui n’a pas moins de six a sept cents toises dans son moindre diameire, et sur laquelle se voient aujourd’bui des paturages, des champs cultives et des bos- quets, avec deux fonlaines. Avec la moindre attention, on re- tro uve les trace des murailles et on ne la perd nulle part, une grande partie demeure a-peu-pres debout, elles sont beaucoup mieux conservees du cdte de l’Est a la circonference de 1’A- cropole que partout ailleurs, elle offre dans son developpe- ment de 4600 metres (25 stades) un beau modele de l’achite- cture militaire des Grecs au temps de la guerre du Peloponese; leur construction moins reguliere que celle des remparts de Messene montre des restaurations qu’on peut attribuer a le- poque de ces derniers. L’existence d’une ville aussi grande, dans une contree aussi sauvage ne peut s expliquer que par l’industrie. Une vingtaine de tours carrees et d autres tours rondes subsistent de distance en distance; pres de Tune de ces dernieres, est une petite porte parfaitement intacte, et Ton en voit plusieurs autres en moins bon etat. Une hauteur en pain de sucre etait la citadelle, au faite de la quelle se trouvent les decombres d un chateau du moyen age avec les restes de deux i» PAULITS A (PHIG ALfiE) 22 1 cliapelles l ane dediee a Saint-Elie , l’autre a la Panagia," celle-ci remplace probablement un temple de Diane Soteira , ou con- servatrice, quietait construit, dit Pausanias, sur une plate- forme assez spacieuse. La statue de la Deesse etait de marbre et la re- presentait debout. En descendant, est une grotte cachee entre des buissons. A partir de ce lieu jusqu’a lescarpement de la Neda, le mur parait avoir ete demoli a dessein jusqu au tiers au moins de sa hauteur : aux approches d’une porte dont le haut manque, on dirait que les grosses pierres en ont ete placees les unes sur les autres en dehors et en dedans des remparts, aux- quels on voulait 6ter leur hauteur sans Jes detruire entiere- ment. Phigalee possedait un gymnase, oil se voyaitun Mer- cure qiii semblait mettre son manteau , mais qui etait carre par Je has et n’avait pas de pieds : dans la place publique £tait la statue d un certain Arraclica, celebre Pancreatiste, qui fut cOUronne deuxfois aux jeux olympiques , et la seconde malgre qu’il fut mort dans le combat; enlin il y existait un temple dedid a Bacchus. Le village de Paulitza , presque tout entier renferme dans! 1’ancienne ville , est traverse par deux cours d’eau qui y pren- hent leur source. La partie en dehors des murs est comme nichee sur les rochers escarpes, qui entourent la Neda et for- mant de ce c6te une gorge boisee d’une immense profondeur et del’effetle plus pittoresque possible; au dessous de Paulitza la riviere se precipitant dans un ravin elroit avecun bruit etTroy- able , ajoute encore a l’impression profonde que produit ce severe paysage* EXPLICA TION DE LA PLA NCHE. A . Ruine du temple de Bacchus Acrotophore (1)*, B. Petit temple et tombeau des Oresthasiens . C. Petit temple ornt de peintures. D. Porte antique du Sud-Ouest. (1) Tout le bas de la statue etait cache par des Iauriers et des lierres, de sorte qu oft tie le voyait pas, et toiile la partie decouverte etait illuminee de vermilion. 16 * 222 DE PHIGALEE AU TEMPLE D APOLLON. E . Soubassement d'un ancien reduit. F. Grotte dans les broussailles. G. Fontaines. II. Oil dut etre la forte de Messenie. I. Trongon decolonne suppose appartenir a la porte d’Arca- die. J. Tour ronde contre laquelle est une poterne. K . Porte antique la mieux conservee. L. Tour ronde du moyen age dans VAcropole antique. M. Porte d' Elide d’oii I on descend dans le bassin de la Neda. ROUTE DE PHIGALEE AU TEMPLE D APOLLON EPICURIUS. En se dirigeant vers l’Est de Paulitza pour se rendre a Ras- soe, au temple d’Apollon, la route est tres difficile a cause des ravins et des montees rapides qui la herissent. Des pierres for- mant soubassement, et posees comme celles des temples d’O- Ijmpieet de Bassoe, un fragment d architrave deplace, et d’autres debris de constructions antiques qui precedent le village de Tragoge, font reconnaitre que la fut un temple, et que par- consequent ces ruines ne sont pas celles d un reservoir, com- me le pretendent les babitans, ni des bains comme le croit Mr. Gell. A peu de distance de la est Tragoge, dans une situation tres pittoresque. Ce village dont les habitations sont dispersees , est coupe par un torrent, que I on traverse sur un petit pont ombrage par des platanes ; tout aupres , les nayades laissent echapper de leur urne, en forme de cascade, uneeau limpide qui tombe parmi des roches agrestes d un charmant elfet. A- pres le village , en continuant a monter par un chemin rocail- leux, on rencontre une fontaine, puis dans une petite vallee riante et ombragee de chenes, une autre fontaine , probable- ment celle du mont Cotyllus indiquee par Pausanias, puisque, comme il le dit, les eaux qui en sortent se perdent sousterre a peu de distance. Au fond de la vallee est une montee assez TEMPLE DAPOLLON EPICURIUS A BASSOE. 223 rapide, sur le haut de laquelle se voit le temple d ’ Apollon Epi- curius. Au Nord-Ouest du temple, a environ dix minutes, sur un plateau plus eleve et qui forme presque la cime du mont, gissent des debris de constructions auxquelles on ne peut assi- gner d epoque ; mais a 1’entree de la plate-forme sont plusi- eurs grandes pierres taillees qui doivent avoir appartenu au temple de Venus dont parle Pausanias, et qui de son temps , n etait pas couvert. Itineraire de Pliigalee au T emple d' Apollon. En partant de Paulitza, h 6 m. la muraille antique et une source & 4 m. ruine d’une chapelle, k 20 m. une montee £ 25 m. construction antique, h 15 m. village de Tra- goge, k 8 m. un torrent, pont et cascade, & 12 m. chapelle et autre partie du village , & 8 m. montee escarpee, & 31 m. foutaine, *i 39 m. autre fontaine dans une vallee, 5 6 en. montee difficile, & 4 m. le temple. Total de la route 2 heures 58 minutes. Les restes du temple de Venus sont a 10 minutes au Nord- Ouest du temple d’Apollon. On peut eviter la montee de Tra- goge, en laissant a droite le village, pourtourner sur la Crete de la montagne qui conduit au temple, mais ce chemin est aus- si tres mauvais et beaucoup plus long. TEMPLE D APOLLON EPICURIUS A BASSOE. Bien que la distance de Phigalee au temple ne s’accorde pas parfaitement avec celle de 40 stades indiquee par Pausanias , et que ce monument ne soit pas tout en marbre, comme il le dit aussi, il est cependant incontestable que ce temple est ce- lui qu’il designe sous le nom d’Apollon Epicurius ; situe a deux heures et demie de marche , a l’Est de la ville, presque sur le sommet boise du mont Cotylius, et audessus dune pe- tite vallee dans laquelle surgit la fontaine dont parle le vo- yageur grec , il domine par sa position elevee presque toute la partie meridionale du Peloponese. Au dessous est la Neda , bordee par les ruines d’lra, la premiere Messene, plus loin le mont Ithome, la Messene d’Epaminondas, et dans le fond le 224 TEMPLE D’ APOLLON EPICURIUS A BASSOE golfe de Coron (Colonides) flanque a droile par les c6tes de la Messenie, et a gauche par les hautes montagnes du Tay- g4te, formant de ce c6te, les limites de la Laconie. Pausanias raconte que ce temple, que I on admirait le plus, apres celui de Tegee, pour la beaute du marbre et 1 harmo- nie des proportions, a ete construit par Ictinus , l’architecte du Parthenon, qui florissait sous Pericles. 11 fut elevea Apol- lon surnomme Epicurius (secourable) parcequil secourut les Phigaleens attaques d une maladie epidemique , a l epoque de leur guerre contre les Atheniens, et les peuples du Pelopo- nese. Le temple est tout en marbre, meme le toit. La statue en bronze d’Apollon, haute del2 pieds qui etait dans le tem- ple, vint decorer la place publique de Megalopolis. C’est done al’epoque la plus brillante des arts dans la Grece, et sous la direction du plus celebre architecte de Pericles, que le temple d’Apollon a ete construit ; aussi est-ce avec quelque vraisemblance que Mr. le Baron de Stackelberg suppose pour qu’il y ait harmonie parfaite , qu Alcamene fut charge d’en faire les sculptures. Construit dans la 86 e olympiade , dit ce voyageur, il fut detruit dans le moyen age, afin d’enlever les bronzes qui liaient les pierres ensemble. On peut aussi attri- buer la chute de plusieurs parties de ce monument a des tremblements de terre , d’apres les hors d’aplomb qui se font remarquer dans presque toutes les colonnes res- tees debout , et qui seraient infailliblement droites sur leurs bases, si de violentes secousses ne les eussent ebranlees. Parmi les auteurs modernes qui ont decrit ce monument, nous citerons Mr. Chandler dont la description est imitee de celle de 1 architecte francais Bocher. Ce fut en 1818, que le Baron C. Haller, M. Linkh, M. Brons- ted et les artistes Anglais C. R. CokerelJ, et J. Forster, entre- prirent les fouilles , oil ils trouverent la fameuse frise de marbre qui ornait l’entablement du Naos , et qui represen- tait le combat des Centaures contre les Laphythes, et celui fle3 Grecs contra les Amazdnes. Ils tirerent auesi du fond du TEMPLE D APOLLON EPICUR1US A BASSOE 225 Naos, les debris d une statue colossale, et eu avant du temple, des fragments de metopes en marbre appartenant aufronlis- pice du Pronaos. Toutes ces sculptures , savamment expli- quees par M. le Baron de Stackelberg , sont maintenant au Musee de Londres. Les memes fouilles ont aussi fait connaitre quantitede morceaux darchitecture, restes sur place etquelques parties d ornements qui ont ete enleves, tels qu’un chapiteau Corinthien , des petits ornements en bronze , des fragments de luile en terrecuite et des marbres provenants du toit du temple. L’ouvrage de Mr, le Baron Stackelberg, remarquable et en- richi de belles planches, contient des recherches archeologiques sur le monument et de savantes descriptions des bas-reliefs qu’il a pu y voir. A pres lui, Mr. Donaldson publia en 1830, lar- chitecture du temple ; dans l’un et dans l’autre deces ouvrages se trouvent mentionnes quelques fragments qui nexistent plus isur les lieux. Les ruines du temple de Phigalee, se trouvent encore aujourd hui a-peu-pres dans l’etat ou elles furent laissees, apres lei fouilles de 1818. De toutes les antiquites du Peloponese, il n’en est pas qui offrent aulant de parties iutactes et autant de fragments rcnverses. Presque toutes les colonnes du portique exterieur sont debout et couronnees de leur architrave. 11 en estde meme de la partie inferieure du murde la cella, etcom- me document tres precieux, de toutes les bases des colonnes loniques engagees de la decoration interieure du Naos. Une de ces colonnes est presque entiere. La gissent des chapitaux, des soffites, des caissons en pierre eten marbre, des corniches, toutes les parties de la couverture et quantite d’autre debris. Deux choses particulieres a ce temple, et dignes de remar- que, sont: d abord sa disposition qui est presque au Nord, tan- dis que tousles temples dans l antiquite,etaient tournes vers l’Est; eten second lieu la colonne Corinthienne de l’interieur, unique et que nous retablissons d apres l’opinion incontestable de Mrs. de Stackelberg et Donaldson, cette colonne elevee precisement vis-a-vis la statue du Dieu ? a dpnne lieu a diverses expli- 226 TEMPLE D’APOLLON EP1CURIUS A BASSOE cations archeologiques, que nous laissons a examiner ad’autres. Elle est , suivant M. de Stackelberg, le plus ancien exemple de 1’ordre Corinthien. Si pour completer la description de cet edifice, nous ajou- tons que tous les soins, me me les plus minutieux ont ete ap- portesdans sa construction ; qu’on n’y a employe que la pier- re calcaire la plus dure et la plus fine , et le marbre de Pa- ros; il faudra conclure que le temple de Phigalee etait un des plus parfaits que l’antiquite eut eleve a ses dieux. La belle qualile et la durete de la pierre, le poli et l’etat de conserva- tion de tout ce qui reste , ne permettent pas de croire qu un parement aussi soigne ait pu avoir ete recouvert destuc. S’il y a eu des couleurs, comme le pensent Mrs. de Stackelberg et Donaldson ,elles ne devoient pas etre sur de grandes faces planes, mais seulement sur des moulures, comme ilen existe beau- coup d’exemples dans les monuments non recouverts de stuc. En tout cas, si ce genre de decoration avait ete employe, l’etat de conservation parfaite ou se trouvent beaucoup de parties sur lesquelles on voit encore le travail de l’outil , en ferait appercevoir quelques traces et il n’y en a absolument au- cune. La colonne Corinthienne isolee que Mr. Donaldson regarde comme une singularity, et l’originalitedes details del’ordre Io- nique, lui font supposer que l’interieur du temple peut etre d une autre epoque que l’exterieur. Cependant la maniere dont les deux parties sont liees entre elles nous empeche d’adopter cette opinion, et nous pensons que cette decoration interieure nest pas plus singuliere que quelques autres qui devaient faire croire au contraire que les Grecs etaient beaucoup plus varies dans leur architecture qu’on ne le supposait, en examinant seule- ment les fabriquesexterieures generalementmieux conservees ou Ton reconnait en effet beaucoup plus d’uniformite, que dans le peu d’interieurs qui nous sont restes (1). (1) On lit dans la gazette qui, paraissait & Zante en 1812, une note sur la decouYerte. 227 DU TEMPLE D’APOLLON A OLYMPIE Route du temple d’ Apollon Epicurius a Olympie. Le chemin, au Nord, passe sur une Crete de montagnes cou- vertes de rochers; des chenes majestueux ombragent ca-et-la le sommet du mont Cotylius: descendant en suite vers une petite fontaine, apres laquelle ilfaut franchir un torrent, on retrouve la route de Phigalee a Andritzena , qu’on remonte jusqu’a la du temple de Bassoe. II esi dit : «ceux qui s’intciressent Ik l'antiquite grecque, appren- »dront avec satisfaction qu’une nouvelle et tres important® decouverte a ete faite tout »recemment dans le Peloponese, sur le mont Cotylus en Arcadie, dans le temple d’A- wpollon. Elle consiste en 96 pieds de bas-reliefs en marbre, avec cent figures de la » proportion de plus de deux pieds , non autrement endommagees que par la »chule soufferte lors de la destruction du temple. Le sujet est double : une suit© »de cinquante trois figures represente un combat d’Amazdnes contre les heros hel- »lenes, et les quarante sept autres figures presentent le combat des Centaures et des »Lapithes,aux noces de Pirithoiis: on ne saurait dire exactement combien de siecles ces »restes precieux de la sculpture grecque sont restes ensevelis sons les grog blocs d© »pierre qui les cachaient.» Ce qu’on en a transports k Londres n’a pas etejuge, par quelques personnes, digne des eloges qu’on y avait prodigues afin de donner plus de valeur aux objets que les spoliateurs avaient soi-disant preserve de la destruction , moins par amour des beaux arts que par amour de l’argent. II estnaturel que des frises sculptees pour etre vues de bas en haut, & vingt ou vingt-cinq pieds d’elevation, ne produisent point, ap- puyees au bas d’un mur et dans un grand etat de delabrement , le meme effet que quand elles etaient a Ieur place, et celles de Bassce n’en sont pas moins fort precieuses, soit qu’on les vante, soil qu’on les denigre outi'e mesure La gazette ajoute' <>La lon- »gueur de la frise, s’accorde exactement avec le pourtour de l’entablement et de la vcella du temple qu’elle couronnait dessous 1’hypetre; l’un et l’autre etaient portes de sc.haque cdtS par cinq pilastres d’ordre lonique et par une seule colonne isolee vis-a-vis »de la porte- Ces pilastres avaient avec l’entablement vingt pieds de haut, la cella en a »autant de large sur trente quatre delong. La statue d’ Apollon doit avoir ete place© wcontre la colonne vis-k-vis de la porte. On trouva dans les fouilles deux mains et j>deux pieds en marbre blanc d’un beau travail et d’une grande proportion; nombre de »fers de lance, quelques ornemens en bronze et en argent, nn petit vase en bronze , vune petite statue d’Apollon en bronze, mais rustiquement travaillee et du style egy- »plien; puis une petite armure de jambe en cuivre, exactement de la forme de celles » qu’on voit sur les vases etrusques, c’etait sans doute un ex-volo. 11 reste encore sur »pied trente six colonnes des trente- huit qui composaient le peristile dorique de dix- wneuf pieds]et demi de haut, six Si la facade et treize lalerales. « Les possesseurs des denouilles du temple de Bassoe, ayant etale leurs larcins dans Tune des lies Ioniennes, sous la protection du gouverneur brittanique, firent publier par loute 1 Europe qu ils les vendraient a l’enchere le premier mai 1814 et que nulle oflre ne serait admise au dessous^dc soixante^mille talaris d’Espagne- En savant voyageur Allemand, Christian Muller dit & ce sujet. «Les colonnes Ioniquesdu stemple de Bassce supportaieut cette celebre frise que le yaudalisme en arracha et en- 228 DU TEMPLE D' APOLLON A OLYMPIE. ville d Andritzena pour rejoindre rAlphee* * pres de Lembou- chure du Ladon , il n est pas necessaire de suivre la route de Phanarie ; il est mieux de se diriger au Nord Vers Olympie, de laisser Phanarie a gauche et de traverser les Vallees inferieures coupees pardes cdteaux qui fortnent les premiers Echelons des hautes moutagnes de l’Arcadie. Toute cette campagne,en parlie cultivee,embelliede bosquets, d’arbres, de fontaines et d’habitations, est d un aspect charmant. Apres avoir presque constamment descendu depuis le temple jusqu’a TAlphee, par des coteaux qui bordent ce fleuve, jusqu’aux rives dun ruisseau , non loin duquel on traverse la petite ri- viere de Rongozio, il fauten passer une autre voisine de son embouchure, gravir ensuite une eminence jonchee des ruines d un hameau d’oii Von appercoit le village d’Hagios Joannis, de l’autre cdte de 1 Alphee , et enfin traverser ce fleuve pour re- gagner Oljmpie. Route par distance du temple d’ Apollon a Olympic. Apr6s la inontagae k 16 m descente ; mauvais chemln, k 20 rai. fontaine , k 46 m'. torrent, k 16 m route de Phigalee k Andritzena, a 8 m. torrent, k 17 m. fontaine, k 1 3 rn. Andritzena, k 39 m. hameau dans une vallee cultivee, k 25 m reservoir ; fragment de route payee, a 88 m.’cdteau* coupes par de riches vallees, k 48 m. coteaux qui bor- dent la vallee de TAlphee, k 17 m. riviere de Rogkzio , k 28 m. autre petite riviere, k 5 m. hameau rUine sur un coteau, a 4 h. 57 m. apr$s avoir traverse l’Alphee, leLadotf et l’Erymanthe, on arrive k Olympie par la route decrite (pag [229)* Total de la route 11 h 23 m. • leva k main armee, pour la portef soUs le ciel brumeux d’Une ville enfumee , tfvt peu • d’artiste etrangers sont admis k Tetudier, et dont peu d’habitans sentent la beaute. »C’est un trait qui fait pendant avec le brigandage auquel Lord Elgin s’est livre k • Athenes; ces deux expeditions seront toujours caracleristiques dans l’histoire de 1’art, • et la posterite saura que ce qu’aucune nation n’eut ose faire , ce qui repugnait aux »Turcs meme, les Anglais le firent « Eu effet Veli Pacha fils d’Ali, s’etant oppos6 k ce qu’on deteriorat pour en emporter des morceaUx, le monument qu’avaient respecle tant de siecles et qui fut peut-etre le seul dans l’univers que la barbarie dumoye* Sge in’eut point degrade, on s en empara clandestinemcnt; on le vola. ROUTE DOLYMPIE A HAGIOS JOANNIS (HEROEA) 229 PAR LALA. Route d' Olympic d HagiosJoannis (Heroea ) par Lola. La route passe au pied du mont Saturne, se dirige au Nord- Est vers la vallee du Gladee et a peu de distance entre dans les montagnes, en remontant le cours d un torrent, dans une .gorge ombragee de platanes et de buissons de lentisques. Apres avoir rencontre sur cette route montueuse qui offre des accidents assez pittoresques, le village de Stravokefali , et deux fontaines Lala Kivrisi, vous arrivez sur un plateau , oil sont quelques arbres et les ruines de Lala. Cette ville qui avait ete fundee par une colonie albanaise et qui etait consi- derable est maintenant presque ruinee; il ny reste plus que les vestiges de quelques chateaux batis avec des fragments du temple d’Olympie, mais qui sont reduits en moellons et n’ont plus aucune forme architecturale. L'air de Lala passe pour etre le meilleur de la Moree. Dans cet endroit s’est livre le premier combat de la revolution grec- que; les turcs y ont ete details par les gres des lies loniennes sous les ordres du comte Metaxas. Les Turcs ne manquerent pas avant de se diriger sur Patras de bruler la vide. En sor- tant de la ville, la route continue a travers une plaine que couvr.ent d epaisses fougeres et quelques chenes , j usqu’a un defile qui descend en cotoyant le lit d une petite riviere, cou- Jant silencieusement dans une gorge bordee de rochers con- verts de platanes enormes, et ombragee par une foret de chenes verts; cet ensemble offre a chaque pas les effets les plus varies, et les plus beaux sujets d’etude pour les paysagistes ; descen- dant toujours, vous remarquerez une cascade a droite ; et au bas de rochers caverneux couverts de vegetaux , se Irouve un moulin alimente par les eaux de la cascade qui se precipite avec fracas dans un ravin d une grande profon- deur ; c est une belle horreur. La riviere ou le torrent , ainsi que le moulin , s’appellent Karatzari. Au dessus est le village de Nemoiiia ; plus loin en descendant, et toujours en longeant le torrent au versant d une montagne, fhorizon s etend sur la 17 230 HAGIOS IOANNIS (HEROEA). vallee de l’Erymanthe ou Dogana, que l’on traverse , sur un petit pont en pierre qui apparait au milieu de cette riche ve- getation de la maniere la plus pittoresque et pres de l’endroit oil le torrent se precipite. Dans un rocher au dessus du pont, une caverne muree et crenelle sur le devant, a servi de fort et de refuge aux grecs dans la derniere guerre. De ce point en traversant au Sud une foret de chines et des champs culti- ves, vous arrivez au Ladon qu’il faut passer a gue , a un endroit ou son cours est si rapide que les chevaux s’y tiennent a-peine, quoiqu’il n’y ait que deux pieds et demi d’eau ; en continuant dans la meme direction, et apres avoir laisse sur la route quelques ruisseaux et des moulins, vous ne vous ar- retez que quelques instans au village de Tsouka ; apres lequel une foret de chenes, conduit a Agijanni ou Hagios Joannis (Heroea). HAGIOS IOANNiS (HEROEA) ('ll HPAI'A). (l) Suivant les geographes, ce petit village remplace l'antiqae Hercea. Au Sud-Ouest, pres d une chapelle, existe une ruine romaine, au dessous une fontaine ; en remontant vers le vil- lage, un fragment de mur hellenique ; et plus haut dans la plaine quelques debris de constructions, sont les seuls restes de l ancienne ville. Itineraire d'Olympte a Hagios loannis ( Heroea ) par Lala. A 53 m. du temple un ruisseau, h 8 m. StravoKefali-rillage en remontant le coura du Cladee, k 5 m. un ruisseau, k 43 m. gorge tres resserree , montee rapide, k 24 m. restes de route pavee, k 12 m. un ruisseau,. a 20 m. Cascades Formees par le Cladee , a 5 m. deux Fontaines , k 23 m. cime de la montagne, k 18 m- Lala, kJO m. ruines de tombeaux turcs, k 15 m. la route descend dans un ravin, k60m defile, a 8 m- lit d une riviere, a 19 m. source, k 23 m. cascade tres pittoresque , au dessous un mou- m Heroea eut pour fondateur Hereus, fils de Lycaon *, Elle possedait des bains pu- blics et deux temples dedies: l’un k Bacchus Polites et 1’autre a Bacchus Axites- Pan avail aussi son temple dans la yiUe ou il elail honore des Arcadiens, comme un Dieu originaire du pays. DE HAGIOS JOANNIS AUX RUINES HELLENIQUES 231 Sin, Karalzkri, k 23 in., pout en pierre sur l’Erymanthe, h 15 m. ruisseau , h 22 m autre ruisseau dans la foret, & 65 m. descende rapide au milieu des bois, ii 15 m. le Ladon. h 86 m- fontaine , k 16 m. Tsouka village, h 16 m. petite riviere , fontaine, k 32 m. ruisseau, Agi Janni, ou Hagios Joannis, village sur 1’tmplacement d’Heroea. Total 4e la route 10 heures 2 minutes. -LBBS i a ^H& igg— ^ ROUTE DE HAGIOS JOANNIS (HEROEA) AUX RUINES HELLENIQUES. De Hagios Joannis , se dirigeant au Sud-Est, par une route qui suit parallellement et a quelque distance, le cours de l’AIphee, on traverse plusieurs ruisseaux qui prennent leur source dans les montagnes voisines. Plus loin est Anaziri , village oil se voient des restes d un chateau moderne. En sortant de ce vil- lage, la route monte a 1’Est jusquaux ruines antiques. Itineraire dll agios Joannis aux ruines helleniques, A 5 m. fontaine au bas d’un coteau boise, k 25 m. lit de la riviere & 12 m. beaux oli- vjers sur un plateau, a 9 m. Anaziri, village, k 30 m. on arrive sur le haut d’une moa- tagne rocailleuse, k 15 m. lit d’un torrent, k 15 m. autre torreut, & 16 m. ruines helle- niques. Total de la distanced heures 7 1 % Sur cet emplacement sans nom^ et qui peut malgre sa dis- tance, etre l’Acropole de Melee, des parties de murs antiques, construits par assises regulieres ne permettent pas de douter par leur disposition qu’ils n’ayent forme Tenceinte dune Acropole. A Fextremite Sud Ouest et sur le point le plus ele- ve, qui se termine de ce cote par un rocher escarpe, sont quel- ques restes de murailles que ont du aussi appartenir a une autre enceinte, au milieu sont d autres constructions qui,bien qu’in- formes, laissent reconnaitre le soubassement dun monument, probablement un temple. En descendant au Sud-Ouest de fAcropole, a travers-un ravin, on voit au dela une grotte habitee dans les rochers es- carpes, qui forment la base de FAcropole. Dela en continu- ant a descendre dans une vallee cultivee, il existe pres de 232 DE MELEE A GORTYS. FAlphee une fontaine, et tout aupres Kakora , village. C’est a peu de distance de ce village et dans une gorge boisee , que se trouvent les ruines de Melee ou Melanea , ville anci- enne , situee dans un ravin , a la source tres abondante d une petite riviere qui se jette pres de la dans FAlphee; on y remarque une construction romaine formant une grande salle que les modernes ont transformee en eglise ; la forme en est carree, couverte par une voute spherique en briques , linterieur est orne de stucs et de peintures modernes. Une partie de la voute est tombee. Les terres amoncelees dans ce ravin s’elevent jusqu’a la naissance des arcs et 18 pouces d’eau recouvrent le seuil du monument ; malgre cela 1 office divin y est celebre et les habitans disent qu’au mois d aout, quand la riviere est a sec, il y a toujours de leau. dans le- gli«e, qui dans 1’origine, peut bien avoir [ete un reservoir. A cote, est une autre ruine peu apparente , appartenant a un bain romaim Itineraire des ruines liellenigues a Melea, ( a l M^Jaireac) En partant de l’Acropole i7 m. arrivee au pres du ravin, ^ 8 m vue d’une grotte habitee audessus de l’Acropole, a 43 m. KSkora village, a 13 m. ravin boise , k 12 m. autre ravin boise ou sont les ruines romaines appelees Melee on Melanea. Total de la distance 1. h 2o m. ROUTE DE MELEE A GORTYS. De Melee pour se rendre a Gortys en longeant a quelque& distance le cours de l’Alphee ; la route va presque toujours en remontant vers la source de ce fleuve; elle est coupee par de petites rivieres sortant des montagnes de Dimitzana. C’est pres d une de ces rivieres que I on traverse apres le village de Trypaes, qu’ilfaut quitter la route deKarytaena pour monter vers l’Est a Atsikolo, village oil se trouve TAcropole de Gortys. ■ Itineraire de Melee a Gortys. Jl 47 m fontaiue a 11 ra petite riviere sous des platanes, h 3 m. a droite grottes G ORTT S -2* i-tA . . oZe JfT ^4 Zo£eTbho2re7Z. oc ^42Aerte^. =» dco^VfeZres GORTYS. 233 dans les rochers, & 14 ra. ehapelle, S 10 m. Trypses, Tillage : tout pr£s une cascade , a 13 m. lit d’aa torrent, a 32 ra debris de construction an pied d’un platane , k 3 m. fontaine, k 23 m. montee escarpee au milieu des rocs, a 23 m. un ravin, h 40 m. un autre k 3 m. ehapelle dans laquelle sont quelques pierres et un fragment de fdt dt? colonne d’un monument antique, a 13 m. l’Acropole de Gortvs. Total de la distance 4 h. 13 m. GORTYS (H rOPTTZ). Du temps de Pausanias, Gortys netait deja plus qu’un bourg. Esculape y etait adore dans un temple de mam re pentelique il s’y yoyait encore la cuirasse et la pointe de la lance qui , suivant les habitants, y avaient ete consacrees par Alexandre, L’Acropole, dont presque toute l’enceinte existe encore au- jourd’hui, est situee au dessus de la riviere appelee Demitza- na, et autre-fois Gortynius, celui de tous les fleuves dont les eaux etaient les plus fraiches ; d un c6te de cette enceinte , les restes de la porte par laquelle on communiquait a l’exte- rieur par un plateau sur lequel pouvait elre une partie de la ville, entre le fleuve et la citadelle. Les pierres de la porte sont remarquables par leur grandeur ; leur proportion moyenne est de 6 pieds de long sur 3 de haul ; elles forment des poly- gones irreguliers, les autres parties de lenceinte sont cons- truites avec des pierres plus regulieres et de moins grande di- mension a 1’exterieur; diverses parlies de bases d’edifices , dont on ne pent reconnaitre la forme , sont probablement les restes de ceux dont parle Pausanias. PLAN DE GORTYS Aux extremites Sud et Nord-Ouest del’ enceinte, sont des bases de plusieurs tours rondes et carrees ; a I’Est , des rochers escarpes qui dominent le fleuve , au NordetauSud , des terrains cultives ou pouvait etre autrefois la ville. ROUTE DE GORTYS A KARYTAENE. Au Sud de l’Acropole de Gortys, en descendant pour se rendre 234 DE GORTYS A KARYTAENA a Karytaena, on laisse a gauche un monastere bati sur des ro- chers a pic, qui bordent le fleuve et forment la base de la citadelle; a cote du couvent, existe une caverne dans laquel- le a ete etablie one fortificalion. Toutl’ensemble de cette gorge creusee dans les rochers par le Gortynius est du caractere le plus imposant. La route qui descend a travers ce beau pay- sage conduit a un endroit du fleuve tres rapide, oil se trouve un pont en pierre, qu’il faut traverser. C’est a peu de distance a lOuest, et pres de l'embouchure du Gortynius dans l’Alphee, qu etait selon toute apparence , lancien Rhaetees. Depuis le pont jusqu’a Karytaena, que Ion appergoit de loin, la route va toujours en montant. Avant d’entrer dans cette viile et en s’arretant a unefontaine quin’est qua quelques minutes, on jouit du’beau coup d’ceil quo ff rent la citadelle , qui s eleve sur un rocher escarpe , et la partie de la villa que I on decouvre de ce cote. Distance de Gortys a Caritene. A il m. la route passe au dessus du monastere : ilO m. un ruisseau a 7 m. un autre ruisseau, & 25 m. un pont en pierre, h 50 m. un ra?in & droite TAlphee, kl5 m. une fontaine, Um. Carytaena. Distance totale 2 b. 3 m. I KARYTAENA. Tous les'auteurs modernes saccordent a designer l’emplace- ment de Karytaena comrae celui de lancien Brenthes , bien quon n’y trouve aucune construction antique. Mais le pas- sage de Pausanias (Lix. VIII chap. XXVIII) qui parle de cette ville ne parait pas laisser de doute a cet egard, d’ailleurs la. situation de ce lieu, peut-etre le plus pittoresque du Pelopo- nese, etait la plus favorable a la construction dune ville sui- vant les usages anciens ; il est done permis de croire qu’elle aura ete dans l’antiquite une place importante par sa posi- tion, comme elle le fut au moyen age. Karytaena est situeesur une inontagne tres elev<5e qui borde TAlphee , elle est dopai- KARYTAENA 235 nee par la citadelle construite par Hugues deBrienne ainsi que le dit la chronique de la Moree » qu au partage d’Andravida »messire Hugues de Briennes , qui avait vingt-deux fiefs de ^chevaliers dans le pays des defiles de Scorta, recut encore des » privileges et fit batir dans le pays un chateau appele Ka- »rytaena ; messire Geoffroy de Ville-Hardouin eut depuis un » fils qui en fut seigneur etenprit letitre. «CeIui-ci qui avait epouse Hellene , fille de Guillaume de la Roche, due d’Athenes ou Megaskir, est Ires celebre dans les chroniques du temps, C est lui dont la mort fut consideree comme une calamite pu- blique telle que, selon fexpression grecque dun vieil au- teur. »Tous les hommes, grands et petits le pleurerent et »jusqu’aux oiseaux, demeurant muets, s’attendrirent sur son »sort«. Sur le point le plus eleve sont deux belles citernes. Dans la ville au Sud de l’Acropole est une petite eglise dediee a la Vierge, dont la disposition est semhlahle a presque toutes eelles qui se trouvent en Moree. On y remarque trois beaux portraits a l huile, d un style grec du moyen age. Les murs sont peints a fresque. Dans la petite cour qui precede est un fragment de pied d’autel antique avec des cannelures en spirale. A c6te de, leglise est une petite cour carree qui forme avec l’eglise un ensemble assez remarquable ; a l’Ouest au dessous de la citadelle est une seconde eglise a peu pres comme la premiere, et dans laqueile sont aussi trois tableaux semblables qui paraissent avoir ete faits par la m£me main. Pendant lesderniers temps, Colocotroni avait repare les donjons feodaux du sire de Brienne, en les armant de quatre pieces de canon. Ce lieu est plus de 540 metres au dessus de la mer : en reparant ses vieux ouvrages , on y avait trouve des ar- mures, consistant en cuirasses, brassards et casques du mo- yen age, Karytaena a maintenant 1000 habitans. 236 DE KALAMATA PAR VEIS-AGA (THURIA H 0OYPJA) A KARATiEjNA. A pres avoir passe le Nedon, la route traverse d’abord des vergers et des jardins, que remplissent des arbres fruitiers de diverses especes; on y cultive entre autres le grenadier, le citron- nieret l’oranger. L’arrosementa lieu enpartie par des puitsago- dets, les jardins sont enelos de caneveres, quand les nopales n en composent pas les impenetrates baies ; le pays qui vient en- suite est fertile quoique sablonneux, quelques bouquets d’yeuse et d’autres bois, meles a des cultures, sont peut-etre les resles de cette foret de Cornium consacree a Apollon , et qui s’e- tendit dans les temps recules ,sur une bonne partie du bas- sin du Pamisus , notament entre Phares et Thuria. Les vil- lages de Leika, de Kalami, de Katzikovo, d’Aizaga, deKourt- chaucbi, restent suceessivement sur la droite. Les coilines qu’ils couronnent, composees de transports d’alluvions, ap- puyes a des monts calcaires, rocailleux et arides ^presentent des erosions du plus elrange aspect ; au fond du ravin de Fourt- sala, une de ces buttes ressemhle a un tombeau monumental taille de main d’komme. Les maisan du village de Fourtsala se relevent sur les deux rives ’d un torrent , qui traverse un bois d’olivier. A partir de ce lieu, ce sont de riches' planta- tions de muriers environnees de baies et de vignobles tres bien tenus ; on laisse encore plusieurs villages a droite, oil les coilines s elevent et s’accidentent de plus en plus ; et Ton trouve bientot deux eglises dediees a St.lNicolas^et a S. Ge- orge : celle ci, qui est batie avec des materiaux antiques , s’e- leve a droite pres d un terrain marecageux ■;* elle doit occu- per la place de ce temple Limnatide , oil commencerent, par la mort dun roi de Lacedemoine, les guerres des Spartiates et des Messeniens, si Ton n’aime mieux la recbercber" dans les marais qui sont en avantd’Armyros; on quitte la route et a gauche se trouvent au milieu de nombreux figuiers et oli- viers, les ruines considerables de bains romains, qui, dans le pays conservent le nom de Loutro. On ne sail ni quand ils VJEIS-AGA (THURIA) 237 ont ete detraits ; ce qai en reste consiste en salles voutdes , oii sevoit 1 embouchure de plusieurs des canaux par ou ve- nait 1 eau. Dautres ruines en sont rapprochees et peuvent bien etre celles des reservoirs : montant de la au village de Veis- saga, laissant a droite celui de Pharnusi, on arrive par un etroit sentier, pratique dans un escarpement calcaire, sur un plateau convert de decombres, et qui futFemplacementdeFan- tique Thuria. Cette ville descendit plus tard dans laplaine, et le Loutro, fut sans doute un des monuments de la Thuria inferieure et nouvelle ; selon Pausanias, la superieure repon- dait a Anthea dont il est parle dans Homere ; elle fut deta- chee de la Messenie par FEmpereur Auguste, pour etre don- nee aux Spartiates. II j reste quelques pans de niurs d’un temple de la Deesse de Sjrie, avec des remparts parfaitement reconnaissables. Ceux-ci flanques de grosses tours carrees , paraissent avoir ete rases et ce qui en subsiste, peu eleve au dessus du sol, est compose de pierres en tout semblables pour la taille les dimensions et Fassemblage, a celles de lenceinte de Messene • les moins maltraites par le temps Jacouvrent al'Est, du Sudan Nord , le long de la Crete du ravin qui vient du moot MaJevo et qui passe a Poliani. On j voit beaucoup plus de restes des vieux ages que n’en cite Pausanias ; divers soubassemens de temples ou autres edifices s’y reconnaissent fort bien : on y trouve J une des plus grandes citernes de toute la pe- ninsula, et a laquelle celle d’Hiero d’Epidaure pent seule etre comparee: cette citerne a plus de vingt-cinq pas de long sur dix huit au moins de large, et dans la multitude des de- combres qui la remplissent se trouvent des quartiers de di- verses sortes de marbres. On voit ca et la quelques tam- bours de colonnes, sans un seul chapiteau , et vers le Nord dut etre une porte de ville, dont les soubassemens sont par- faitement en place , Fenceinte a ete assez etendue , et lor s qu on sort pour traverser ce qu’on appelle Paleo-Kastron, oil est une fontaine, il y a sur la gauche un village a peu de dis- tance, dans un enfoncement, a Forigine d’un vallon ombra- I7‘ 23S DE VEIS-AGA (THURIA) A KARYTAENA ge, une chapelle de S e Marie tresdigne d attention; voisin dune source fraiche et dans un site des plus pi Moresques, ce monu- ment s’eleve au milieu des murs d un temple antique, peutetre celui de ladeesse de Syrie qu’on adorait a Thuria, et sa par- tie moderne parait dater des temps byzanlins; le linteau de l’entree consistant en une seule pierre, y est pose comme le fut celle de la porte d’Elide a Messene. Thuria est eioignee de trois lieures de Kalamata. . — — ti — DE THURIA A KARYTAENA. En quitant Pakeb-kastron, le terrain se dechire de plus en plus; pour redesceadre dans la plaine, il faut traverser des collines arides, ravinees, horribles a voir, composees de depots pulvifor- mes, remplis de debris roules de coquilles; ondirait desamas de vases desseches, fendilleset piles, qui temoignent d’un vaste depot laisse par les Hots au fond d ungolfedont les rivages auraient ete des hauteurs calcaires. Les pluies ont sillonne en tout sens ces lieux de confusion, oil se trouve une chapelle de Hagia Bar- bara, construite sur les soubassements helleniques d’un edi- fice qui dut etre beaucoup plus grand, dans les hauteurs de droite sont d’innombrabies cavernes tres rapprochees les unes des auires et dont plusieurs sont fort profondes. Dans la plaine, est Pidima, oil jaillissent de la base des hauteurs, de volumineuses sources. Les ruines en briques dun vieux chateau feodal y avaient autrefois domine des moulins considerables qui faisaient tourner ces belles eaux ; ilnereste plus que quelques uns de ces moulins et des vignes deteriorees, jadis tres etendues ; les environs sont metamorphoses en her- beux marecages, qui, s’ils etaient assainis, seraient susceptibles de la plus riche culture : une veritable riviere en resulte presque aussitot et coule au Sud pour aller se reunir a la Pir- natza au dessus de Nisi. C’est evidemment le Pamisus de Fan- SOURCE DU PAMISUS 239 tiquite dont les Kephalovrisis de Pidima represented les sour- ces citees par Pausanias comme tres-salutaires aux petits en- fants qu on y baignait. Si Ton ne partage pas cette opinion sur la situation des sources du Pamisns il faudrait les aller chercker au-dela du torrent Vromovirevma, sous les frais om- bragas d’HagiosFloros (1). A deux heures de marche environ de Thuria, le lit de ce Vromovirevma est profondement encaisse ; ses eaux, quand il en route, se perdent ainsi que celles de la plupart des autres gorges voisines dans les sables et les cailloutages dont se com- poselesol d une plaine aride, deplusd’une lieu e de large qu’il faut traverser ; il en est de me me pour tous les ravins qui sil- lonnent les montagnes qui sont k droite, et qui laissent fil- trer dans de vastes reservoirs existants sous leurs bases, les tresors liquides si abondamment rendus au bassin du Pamisus par les magnifiques Kephalovrisis de Pidima et d’Hagios F16- ros. Ce dernier alimente un grand bassin, enclos de digues en pierres qui sont assez bien construites, mais qu’on a laisse rui- ner par les eaux dont le suintement se fait jour a travers milles brisures, il dut y avoir aussi des moulins en ce beau lieu ; mais il ne reste , contre un ressaut de terrain , qu’une chapelle construite a l’ombre d un grand figuier. Quoiqu’on n’y observe rien d’antique, il est impossible quil n ait pas (1) Les sources du Pamisus (6 Uu/j-taoi) soul pour Pausanias comme pour Slrabon^ les magnifiques Kephalovrisis de Pidima ou de Hagios Fldros qui forment un lac et des marais etendus. Le Pamisus, le plus large des fleuves du Peloponese, n’avait que 100 Stades de cours, suivant Strabon ; c’est en effet la distance exacte des sources d’Hagios Fldrosk la mer. On doit remarquer en outre qu’il n’est plus question du Pa- misus dans la description de la vallee superieure, dont Pausanias nomme tous les ruis- seaux. Les Grecs anciens et modernes, n’attachent pas la meme idee que nous & la source d’un fleuve, et ne la fixent pas a Torigine de l’affluentle plus eloigne de l’em- bouchure, mais ordinairement ii la source la plus remarquable. Cette difference dans les conventions adoptees h cet egard, est toute naturelle : nos rivieres vont croissant graduellement, depuis l’origine du vallon le plus eloigne jusqu’£ la mer, et on peut les personnifier dans toute cette etendue. Dans la Grece, au contraire, les vallees su- perieures sont souvent depourvues d’eau, et la riviere n’a reellemeut son origine que K oil des sources abondantes conmiencent h lui donner un cours continu. 240 KOKYLA (AMPIIIA). existe a la m4me place quelque Hieron consacre aux divinites des sources : le site est trop frais pour avoir etededaigne par les adorateurs des Nayades : de magnifiques platanes croissent aux aleniours, des roseaux (lexibles semblent couvrir toute la plaine jusques vers lEvan et llthOme. On a ces deux mon- tagnes a lOccident et sur leurs (lanes on reconnait les noirs cypres du couvent de Vourcano. Au-dela de Hagios Floros, la route s’eleve sur des rochers dont el le traverse plusieurs contreforts bizarrement depouilles, arides, et separes par des lits de torrents a sec ou par de pe- tiles plaines alterees, semblables en diminutif a l’entree du Vromovirevma. Apres une bonne beure de marcbe, on monte parunjoli vallon, convert d’oliviers, a Skala, situe sur une ebaine transversale de hauteurs qui, joignant le systeme des monts flelenitza a celui du Kondovoiinia par l lthome et 1’E- van, separe la plaine de Steni Klaros ou bassin superieur dela Pirnatza, de celle de Nisi, qui en est le bassin inferieur et pro- prement celui du veritable Pamisus des anciens. Skala est un fort beau lieu, les maisons s’y perdent entre de plantureux jardinc et vergers encios de haies et de murs, il y a de beaux arbres fruitiers. Les Egyptiens avaient totalement ravage le village, qui maintenant s’est releve de ses ruines. En quit- tant Skala pour descendre dans le vaste bassin qui s’ouvre devant vous, Je cbemin passe contre une aire, solidement construite en pierres et monumentalement elevee de quelques pieds au dessus du sol, il se creuse ensuite dans le detritus calcaire dont la montagne est composee. En moins d un quart d’beure, on se trouve rendu sur la plaine de Steniklaros , qui est aussi uni qu’une table ; une demi-heure apres on passe pres du Khan de Miliaticotiani : le village de Tchaouchi reste a gauche. Aunelieue a droile dans les montagnes un palaeb- kastron Rokyla (1) pent etre l’emplacement Amphia. A droite (1) Amphia (*i place froati^ra a Tepoque de la premiere guerre. coj»tr$ DE VEIS-AGA (THURIA) A KARYTAENA 24* vers la base des moots peu eloignes de Katzavoimi , s’ouvre le lit d’un grand ravin qui, pareil a tons ceux devant lesquels pn passe jusquau khan de Sakona, ne laisse pas la moindre trace dans le plat pays; apres avoir profondement sillonne les pentes orientates , leurs eaux au temps des pluies, se per- dent au pied des monts ; ce sont peut-etre ces memes eau^ qui, passant par les hauteurs de Skala, reparaissent en si grande abundance au Kephalovrisi d Hagios Floros. Sandanie(l)estrun $es villages que I on laisse au loin derriere soi dans la plaine. Le khan de Sakona est eloigne de cinq heures de marche de Thuria. Partant du khan de Sakona, et s’elevant vers lArca- die, on remonte le long de ses pentes septentrionales, un torrent desseche peut-etre 1’Ampbitus, qui s’encaisse de plus en plus et va grossir le Mavrozoiimena (Ralyra) au pont triangulaire. Ici les Nerions cessent, mais quelques gatiliers persistent ; le paliure epineux avec son port etrange, son feuillage comme ver- nisse, et ses bouquet de tleurs d’un jaune brillantest larbuste le plus commun , et quand on trouve des bois, il ne sont plus composes que d’Yeuses, A une heure de marche on arrive au khan de Makripotami ; ou Makriplagi ; aux alentours d une belle source croissent des arbres seculaires. Un assez grand village, Souli, ou I on dit que sont des grottes taillees et des ruines, se voit de l’autre cote du vallon dans les montagnes. Sparle, sur une colline elevee, ou les sources sont abondantes , place d’arme com-? mode pour les Lacedemoniens dans leurs projets de conquete; enfin peu eloignee de la route d’lthqme a Delphes. Ces diverses circonstances convienneut k la montagne dite Kokyla, extremile d’un contre-fort de l Hellenltsa, auquel elle ne tient que pa? uu sentier horde de precipices. Les ruines antiques y sont rares, elles auront saris doutp serri k la construction d’un grand nombre d’eglises (trois centsoixante cinq, au dire des grecs) qui couvrent le penchant de la montagne. On y a trouve un basrelief re- presentant les Muses La tradition locale fait de ce lieu le theatre d un massacre tel, que le sap.g corrlait jusque dans la plaine de Sakona. II serait possible que cette tradi- tion, au lieu de remonter k la prise d’Amphia, fut relative k la victroire remportee par Ville-Hardouin a la longue-cote ou a Makriplagi, et que ce lieu saint fut la Phanero- roeni da la Chronique. Deux cours d’eau convergent au pied de la montagne ou nous placons Amphia et forment, suivant nous, l’Amphitus qui debouche daus la plaine au Sud de Loutrb et du khan de Savona. (1) Le nonj de Sandanie rappelle, presque sans alteration, celui de la ville perdue 242 DE YE IS- AG A (THURIA) A KARYTAENA. A peu de distance du Khan, dans le bois oil les arbousiers ont disparu, le torrent se fourche, on laisse en ce lieu la route de Leondari, et prenant sur la gauche on gravit a travers des pentes scbisteuses durant huit a dix minutes: le site est char- mant, bientdt on passe par un etroit sender creuse entre deg murs naturels de rocbes calcaires le plus singulierement dis- posers quon puisse imaginer. L’origine du ravin creuse en cirque, forme de nombreuses assises superposees et couron- neesd’unjoli bois touffu, est a gauche sous vos pieds , quand sortant d’entre les pierres si bizarrement entassees on se trouve tout a coup dans une agreable plaine herbeuse enlouree de collinag, s’abaissant vers de legers vallons ombrages et arroses par de petites fontaines qui vont seperdre dans un des afflu- ens de l’Alphee, appele Khoremi,oii il faut descend re, lais- sant a gauche la montagne d’lsari et a droite une source admi- rable : la vegetation est fraiche : des prairies naturelles, entre- coupees de bouquets d’arbres , et la chausse-trape avec le pa- nicaut des champs croissant le long des routes, yous rappel- lent les regions a paturages de l’Europe occidentale ; on com- prend alors pourquoi les Arcadiens ont du eire de tout temps pasteurs ; tandis quo les Messeniensfurent agriculteurs et les Spartiates des guerriers continuellement incommodes a leurs voisins. On passe l’Alpbee , maintenant appele Rouphia , peu apres avoir laisse le village de Dedebey sur la droite , ensuite dans un bassin qui fut aussi le fond d un ancien lac, comme le plaine de Stenikleros, et qui s est vide quand ses barrieres septentrionales se sont brisees sous Karytaene ; c’est d’ici qu’on commence a distinguer le rocher en pain de sucre que sur- monte le vieux chateau de Karytaene vers lequel on se dirige par la rive orientale du fleuve. Partout , destroupeaux avec leurs bergers munis de la mangoura et vetus de tuniques tel- les qu’elles sont exactement representees dans les bas-reliefs an- tiques oil des patres d’Arcadie furent sculptes, traversent fern- d’Andama et semble indiquer qu'on pourait Lieu y trouver des ruines qu’on n a- encore recbercheeg qu’en des tieux ourien n’indique qu elle peuyent etre. DE KARYTAENA A HAGIOS JOANNIS (FIEROEA) 243 bouchure de I’Helisson des anciens ; le grand village de Vio- mosella reste a gauche, et Ton arrive au pied des hauteurs de Karjlaena. Iteneraire de Karytamd a II agios loannis (Heme). 4. h. 5 m. On passe le pont Atsikolo (Gortynus) 35 m. Jonction du Gortynug et de l’Alphee, kl’eudroit aaciennement appele Rhaetees, dont on appercoit les ruines sur une eminence entre les deux rivieres; la route est tracee sur la rive droite de l’Alphee. 17 m. apres, on arrive en face de la jonction du Tramagane, riviere, ayantl’Alphee k gauche. 43 m. on passe un courant venant de Rkphti, village sur une haute montagne k droite, 55 m. on yoit k I’autre cote de 1’Alphee k gauche le village de Lavda; sur la hauteur est un Paleo-kastron au pied duquel s’etendent les ruines d’une ville proba- blementThisoa (0sierara) ville de Cynurie, situee sur le revers septentrional du montLy- cee; la nymphe Thisoa lui avait donnee son nom, ce qui la distingue de Thisa situee a la source du Gortynus, en bas des ruines jaillit une source qui serait la foutaine Thisoa, 50 m. petit village de Sarakino, 10 m. on passe un ruisseau, 75 m. le village de Try- pies, les sourcesjd^Buphagus (Bouyayog) situees a 40]stades plus haul que Melaena, doi- vent etre le Kephalovrysi de Trypies, pres duquel passe encore la route actuelle. La ri- viere sort d’une caverne pres de laquelle sont des ruines ; c’est la sans doute le lieu dit Buphagium (B ovytkyio-j) si on voulait attribuer ce nom a un chateau fort, on pourrait le voir dans le Palsed-kastron de Zoula-Zarskini, qui avec celui de Lkvda fermait la gorge de l’Alphee, aux limites naturelles entre les Hcrsees et les Megalopolitains ; l’Alphee coule ici dans un lieu etroit, profond et rocaiileux, 30 m petit village de Strouza k droite, on quitte les champs cultives de Trypies, au dessous, a gauche, sont plusieurs trupte on caverues dans le roc, qui ont donne le nom k l’endroit; on descend dans une p laine, 14 m. on passe un courant venant de Tristena et Tourko-Raphti, 26 m. K6ko- ra village k droite, 30 m.une ruine et une eglise dediee a la vierge, les ruines sont celles d’un bain romain, avec un dome en briques, couvert d une maniere agreable par des lauriers et d’autres arbustes, aupres est une belle source, qui etait, dit-on ,chaude autre fois, 5 m. vestiges d’aritiquites, 10 m. le village Kakouraika , une chapelle avec des colonnes de pierres, elles sont d’ordre dorique avec seize cannelures et ont quinze pouces de diametre. Lelieu se nomme Kakouraika k cause d’un puissant Kephalo-vrysi qui inonde la plaine et les ruines pendant l’hiver et qui tarit en ete Les ruines sont peut- etre ceux de Melaoieae (at Msiaveai). (Pag. 232) Cette ville etait situee sur la route d’Heriea kMegalopolis;k une heure de Kakouraika sur la droite de la route en se rendant k Heraca pres de la riviere Hellenika, sont les ruines d’une ville. L’Acropole en assises horizonlales irregulieres occupe le sommet d’un plateau. L’antiquite ne nomme ancune ville dans cette position etil est a presumer qui ce doit etre Melaeneae dontPau- sanias n’aurait vu que les bains et les edifices construits sur la route roilitaire, 18 m. on passe une riviere venant d’Hellinika ; Palaed-kastron situe pres du village de Papades, 20 m. une source considerable k droite, 20 m. village d’Anaziri, 14m une riviere se jettc dans l’AJphee, 30 m. le village de Hagios loannis, l’emplace- ment de Heraea. (Pag. 230). Total de la route 8 henres 57 minutes. 244 DE H AGIOS JOANNIS A GALATAS (THEUTIS) ROUfED'HAGIOS 10ANN1S A TRIPOTAMIA (PHSOPHIS). Itineraire d'H agios loannis a Galatas (Teuthis). En descendaut d’Hagios loannis k l’Alphee, le tillage de Pyri ou Peri, k’droite, et lea bords de la riviere presentent de fort beaux siteS;les montagnes vers le nord deviennent de petites eminences, 28 m les rives du Ladon, k sa jonction avec l’Alphee, 25 m. Apres avoir tourne a droite vers le Nord, on s’avance sur la rive gauche du Ladon, Merkenzi et Agiani a droite, 12 m. Belesi se voit k gauche, 12 m. montee par une chaussee, 6 m. vue da village de tsaressi 23 m. joli petit bois, 9 m. riviere ,10 m. village de Tsouka;le pays est enchanteur quittantTsouka,et passant un ruisseaii,k 20m. on en pas- se lin autre; on voitRhenksi, 6 m. un Kalyvia , 26 m Pyrgomachi , ruines d’tine ville dont 1’epoque de l’existence est incertaine , 10 m Bords de la riviere de Langadia a gauche ; entrek de la gorge ; jolies campagnes, 20 m riviere a droite s’unissant a la deraikre ; briques et vestiges, 13 Cabaues k gauche ; au-dessous le cheinin, de l’autre cSte de la gorge des cavernes ; k droite le Langadia, riviere, 10 m moulin au dessous a gauche et chemin, descente longue et rapide , 35 Zulatika, village sur une hauteur ; pres de Ik sont de beaux rochers, kvec une vue belle et etendue, 19 m. descente au travers d’un champ entoure de murailles, peut-etre les restes d’une ancienne forteres- se, 13 m fontaine limpide, plateau au-dessus , quelques vestiges d’habitations, 22 m- on passe un ruisseau venant de droite, riviere k gauehe , vue admirable , un precipice profond avec des rochers et des bois, 30 m. un moulin et un pont , riviere venant de gauche, village ruine, Phouskari sur uue hauteur k gauche ,4 m. On passe pres d’un moulin k eau , pont et riviere; la route en zig-zag est rapide, Rhekouni , sur une hau- teur k droite, 41 m. on passe une riviere venant de Langadia, ville placee a 3 heures 30 m. de Dimilzana ; 15 m. on quitte la riviere , probablement le Tuthoa ; on passe un mur de defense, 35 m. village ruine de Paleo-Rachi , probablement Teuthis , k gauche de ce lieu est un Kastro ou forteresse : dans une eglise, une table de marbre blanc, et une eolonne de 18 pouces de diametre, 20 m. On descend , puis on monte k Galatas. Total 7 heures 44minutes. La position de Teuthis {y\ Tevd-r^ reduite k l’etat de bourg au temps de Pau- sanias n 5 est indiquee que par son voisiuage de Thisoa. II existe des ruines sur un petit plateau entre les villages de Galatas et de Khoutouza, qui pourraient avoir appartenu a cette ville antique ; mais il y a en outre des ruines du moyen age beaucoup plus (fetendues Cette position de Teuthis est confirmee par la situation des mines k la source d’une riviere dans laquelle on ne peut manquer de reconnailre la Tuthoa (TouOooc n ova- p&s) de Pausauias, qui se jette dans le Ladon, au Nord de son coufluent avec I’AI- phee, embrassant une plaine qui k conserve dans le nom de Lioddria, la signification aOlique du nom Pedion, la plaine. Ce lieu est bien iudique dans la chronique de Moree «ous le nom de Liddria a une journee de marche de Karytaena, en descendant 1’Alphee. Les ruines du moyen Sge que Ton voit a Teuthis peuvent etre celles d’Akova , chateau du fief de Gauthier de Rousseau : toute cette region se nomme aujourd’hui Akovaeg. A 1’Orchomenie devait appartenir une ville dont les ruines ont ete appercues pres du village de Glanitsa k la rive gauche du Ladon ; ce pourrait etre Callia , ville quo Pausanias cite eatre Teuthis et I’Helisson : c’est un lieu k etudier. DE GALATAS (TEUTHIS) A VANlfiNA (THELPHUSE) 245 De Galalus (Teuthis ) a Vaniena (Thelphuse) (rj ©eXitouaa). A 20 ni. le village de Katsoulia, 14 m. laissant de cdt£,une eglise entouree d’arbres, on trouvii one Fontaine, quelques briques et des fragraeas antiques, 6 ra. Une Eglise a gauche, apres une autre belle fontaine ; l’eglise est appelee Hagia Tryphonla. Une route k gauche va an castro de Palaeo-Rachi, garni e d’une tour venitienne : l’ancienne Teuthis , 10 m. En montant, traces d’un ancien chemin, 5 m. un sommet, d’oil 1’on descend, 12 m. Village de Vizitsi, petit endroit, mais avec des maisons telles qu'il n’y en a point de semblables dans tous le pays environnant ; elle sont grandes et bieu baties, 10 m. Apres etre descend'd, une vallee et des vignes, 15 m. On descend dans une gorge ou se trouve un torrent a gauche, 7 m. Un courant k droite, uneTontaine k gauche, la route devient mauvaise, et la descente rapide, 47 m. en descendant, belle vue sur le Ladon et 1’Aiphee, 29 m. On passe une riviere qui provient d’une source souterraine ou Kephalo vrissi, 8 m. Vaniena Kalyvia, compose de miserables buttes, avec un palaeo-castro et des ruines tres-considerables, des colonnades : des fouilles se- raient necessaires pour pouvoir expliquer la destination de plusieurs de ces Edifice; il y existe des colonnes cannelees dans differentes positions , k differentes distances , toutes places Tune pres del’autre, mais peut etre pas a leur veritable place. La vue s’etend sur le Ladon, belle riviere, qui merite tout ce qui a ete dit sur les charmes de ses bords: on presume que Vaniena elait l’ancienne Telphusa. Thelphuse etait ain- si appelee d’une Nymphe, fdle du fieuve Ladon. Pausanias dit « cette ville est situ6e ■ sur une hkuteur, mais elle n’est plus ce quelle etait autrefois, car la place publique ■ qui etait, k ce que Ton assure, au centre de la ville en est aujourd’hui k l’extremite : ■ on y voyait encore un temple d’Esculape. « Les Hermes entre Psophis et Thelphusa devaient etre au faiie de la chalne, entre Peta etParalongi, et le fleuve Arsen (Apperiv) est le torrent de Velimkkhi. Le bourg nomme, Caiis (KaoDs) doit se trouver sur le pla- teau de Monastirakhi, k quarante stade, du village Vaniena. Entre les villages de Rkkhais et de Slavri et en face des ruines de Thelphuse sur lo faiie des montagnes, sont des ruines assez etendues que 1’on 'peut regarder comm© celles de Slratos. Elle ne pouvait etre situee que dans la [presqu’ile dile Peramerik , entre le Ladon , l’Erymanthe et 1’Alphee. Total de la route 3 heures 3"miuules- Ilineraire de Vaniena (Telphusa) d Tripblamos (Psophis). En quitlant les chaumieres qui portent !e nom de Vaniena, on se trouve dans une belle position, la vue s’eteud vers le Ladon ; sur la rive gauche de cettc riviere , la route monte dans une vallee, parmi des bois epaiset delicieux, 18 m. Chemin de Spa- thkri, 36 m. Apres avoir passe un ruisseau qui tombe de droite dans le Ladon , et pr&s duquel se trouvent des restes d’autiquite, peut-etre les ruines du temple de Ce- res Eleusienne, on passe le pont Spathari,dans un endroit resserre par les rochers;l*el6- vatiou de ses arches le rend dangereux, mais pittoresque, et il a ete souvent endom- mage par la rapidite de cette belle riviere, 37 m. on s’arrete au sommet a pic, domi- nant la gorge du Ladon, et sur lequel est Teglise appeleo Hag’a P/iraskevi, avec un cha- teau. Montee rapide, 24 m. Voutsi k gauche, contree sauvage , mais bien boisee , quelques apparences d’anciennes habitations sur la route, 18 m. Bokowiua k droite, 21 m 18 246 DEVAMfiNA (THELPHUSE) A TR1P0TAM0S (PSOPHIS) on monte k Yelimakhi, grand village. Apr£s le yillage une montee raide nt en zigzag, parmi des sapins, 3o m. Sommet de la montague, descente rapide condui santa la val- lee d’Erymanthe, on voit Mostinitsa sur une espece de craiere eleve. Dans le village est le Pyrgos d’Olenos, peut-etre Pholoe ou Erimanthe, 10 m. halle: belle vue sur le yallon, au confluent de la riviere de Poresto dans celle de Livkrtzi, pres de la position de Psophis, 25 m. On passe un pont qui conduit aux ruines de Psophis, unKhan Le Khan est entre deux rivieres , dont 1’uue coule dans une vallee k droite, et dont rantre^qne l'on passe en entrant a Psophis, coule dans une seconde vallee vers So- polo ; la description de Psophis par Polybe est fort exacte, le pays est tres-froid Thi- ver. Cet endroit est appelee Tripotkmia k cause de ses trois rivieres. L’Acropole de Psophis Yaifk) de construction cyclopeene , s’eleve au Nord des ruines et pe#t etre regardee comme la Phegia (Qriyioc) homerique. D’apres Pausa- nias, Psophis etait fille d’Eryx roide Sicanie,qui voyant safille grosse etnepouvant la souffrir dans sa maison, 1’envoya chez son hote et sou ami Lycertas k Phegia , ville qui avant le regne de Phegeiis se nommait Erymanthe. Lk, Psophis, grosse da fait d’Hercule, se delivra de deux enfants, Echephron et Promachus, qui dans la suite don* nerentk la ville de Phegia le nom de Psophis leur mere. Des ruines en construction polvgone , k 2o m. au dessous du Khan de Tripotaraos , signalent peut-etre la position de Tropaea (ra TpiTrata) qui se trouvait d’apres Pausanias entre Psophis etThelphuse. Total de la route 3 heures 44 minutes. ROUTE DE KARYTAENE A L HIPPODROME DU MONT DIAFORTI (LYCfiE). Eq descendant au Sud-Est de Karytaene , on traverse l’Al- phee sur le seul pont qui se trouve dans cette partie tres mon- tagneuse du Peloponese ; il est de cinq arches, et sa cons- truction en maconnerie est du moyen age; en quittant ce pont, on se dirige vers le Sud-Ouest, le long d’un ravin, pour mon- ter au sommet du mont Diaforti ; continuant toujours agravir par un chemin souvent difScile, on laisse a gauche le vil- lage appele Karyses, qui se cache sous les noyers dont Ten- droit tire son nom. (village des noix) Comme tous ceux du canton, il est hali en blocs de schiste, et les toits y sont fails en plaques tegulaires de la meme roche. C’est pres de la que , d’un point tres eleve on decouvred un seul coup d’oeil toutes les montagnes de la Laconie , et apres avoir franchi des sommets de montagnes arides, on arrive a l hippodrome du mont Dia- forti : (Lycee) (x h Auxatcv oooq) le lieu oil s observent les ruines HIPPODROME DU MONT MAH' ORTI (LYCEE i S» Toise-r HIPPODROME DU MONT DIAFORTI (LYCEE) 247 est designe par lcs bergers sous le nom de Kastraki, qui s’ap- plique plus particulierement a un chateau du moyen age , si- tue vers le Sud-Ouest. J8— > I tine r air e de Karytaena a l Hippodrome. De Carytaene, k 12 m. le pont, & 27 m. aupr^s d’un ravin une fonlaine, entree dans, la montagne, k 15 m. montee rapide, k8m, une source sous des platanes k 77 m. a gauche est Karyaes village, k 30 m. 1’ hippodrome. Total de la route 2 heures 49 minutes. HIPPODROME DU MONT DIAFORTI (LYCRE). Suivant le recit de Pausanias, on voyait sur le mont Ly- cee la Fontaine Hagno, et un temple eleve a Pan, entoured’un hois et d un hippodrome devant lequel etait un stade ; c’etait 3a, dit-il, qu’on celebrait anciennement les jeux Lycaeens ; dans le meme endroit plusieurs piedestaux se voyaient aussi: les voyageurs modernes s’accordent a reconnaitre dans la pe- tite plaine , l hippodrome indique ci-dessus par Pausanias ; on retrouve en elFet dans la conformation du terrain , le dessin d’un hippodrome, et les ruines antiques qui se voient en- core aux deux extremites de cette petite plaine, peuvent bien etre les restes des monuments qu’il dit avoir vus sur le mont Lycee. On n y reconnait plus l’emplacement du Stade , mais il est permis de supposer qu il pouvait etre daps le petit es- pace regulier qui est a lextremite Nord de l hippodrome. De ce meme c6te, on remarque comme une particularite , des constructions antiques composees de murs , partie en poly- gones irreguliers, sur dautres parties construites par assises reglees, faite l’une et l’autre avec le plus grand soin, et pro- bablement executees ensemble. On trouve aussi a i’Ouest de 1’hippodrome, a environ 5 minutes de distance, sur la route qui conduit au temple d’Apollon , plusieurs pierres taillees qui paraissent etre les restes d’un temple et une source proba- Mement la fontaine Hagno. 248 DE L HIPPODROME AU TEMPLE DAPOLLON EPICURIUS EXPLICATION DE LA PLANCH E. A. La fontaine Hagno . B. Ruines diun lemple , peut etre celui de Pan , on y retrouve des fragments de futs de colonnes doriques cannelees de 0,65 de diametre. C. Mur de soutenement de construction polygonale. D. Angle de la base dun monument antique . E. Constructions antiques. F. Mur de soutenement. G. Espace regulier oil pouvoit etre le stade. H. Ruines antiques dans lesquelles on rem argue des cons- tructions par assises reglees. ROUTE DE L HIPPODROME DU MONT DIAFORTI AU TEMPLE D APOLLON EPICURIUS. En continuant a monter, la route qui conduit de Thippo-? drome au temple d Apollon Epicurius se dirige vers l’Ouestet passe sur les sommets du mont Diaforti , ou se trouvent les ruines d un chateau fort, apres lequel on traverse une foret de chenes. Place sur ce point eleve, vous voyez a droite , a une heure de marche environ, sur le sommet d unemontagne que vous dominez , un plateau regulier, qui parait etre I’emplace- ment d une ville ; ce lieu sappele sainte Helene. En des- cendant de la dans une vallee a gauche, vous passez au village de Sklirou apres lequel une montee cpnduit au temple d’Apollon. Itineraire de f Hippodrome au temple d’ Apollon Epicurius. A 5 m. plusieurs pierres d’un temple antique, k 35 m. sommet du mont Diaforti , ruines d’un chateau fort, k 38 m. fontaine daus une foret, k 25 m. k droite, le plateau appele Sainte Ketene, k 5o m. le village de Sklirou, k 40 m. monl6e rocailleuse k £.3 m temple d’Apollon. Total de la route 3 henrej 31 miaute* IRA %00 ^Afetres DE PAULITZA (PHIGALfiE) A KACOLETRI (IRA) 249> Pour allera Kacoletri, on se dirige vers l’Est, en sortantpar la porte de la ville qui est de ce cote. Apres avoir traverse le petit torrent de Tragoge, on remonte le cours de la Neda sur le versant dela montagne boisee, qui sert de base au temple d’Apollon. Des chemins fort difliciles a travers des bois, et au dessus de la Neda qui roule ses eaux torrentueuses au milieu d’une riche vegetation, distinguent particulierement cette partie pittoresque des frontieres de l’Arcadie et de la Mes- senie. Aussitot apres avoir traverse le torrent, on se trouve a Kacoletri sur 1’emplacement d’lra. I timer air e de Pauli tza (Plug alee) a Kacoletri (IRA). A 49 m. de la porte, le torrent de Tragoge, k 44 m. petite riviere appete Mavro- nakteca, k 17 m. une source, k 28 m. une fontaine, k 48 m. la Mareua, petiie rivikr® k 16 m. un moulin ; traversee de la Neda, k 9 m. le village de Kacoletri oil se trouv* pne belle fontaine. fotal de la route 3. h. 31 m. KACOLETRI (IRA) (H EIPA) En montantit 1’Ouest du village, on trouve a 25 m. une en- ceinte antique dont les parties principals se composent d’une plate-forme carree, d’une tour ronde, et de quelques autres restes de murailles ; le tout en constructions helleniques, sem- blables a cedes des-murs de Phigalee; a l’Ouest de cette en- ceinte est une plate-forme qui s etend jusqu au confluent for- me par la Neda et l’embouchure d une petite riviere qui s’y jette. Au Sud de cette enceinte; sur une montagne tres elevee , est l’Acropole de la ville, dont il reste quelques parties de murs d’enceinte, et a l’inlerieur diverses traces de monu- ments , a l’extremite sont les ruines d’une forteresse mo- derne. Au Sud-Est, au dessous de l’Acropole est un plateau , qu pouvoit etre une partie de la ville antique, et sur lequel on voit quantite de debris de constructions qui paraissent 250 DE KACOLETRI (IRA) A S‘ GEORGES (LYCOSURE) etre lesrestes d’kabitations du moyenage un canal souterrain, y conduisait les eaux de la montagne. C etait une des sept villes que, dansHomere, Agamemnon promettait a Acbille. C’est dans Ira que se refugierent les Messeniens, et elle ne fut prise quapres onze ans de siege par les Lacedemoniens qui en devinrent les maitresl’an 671 av. J. C. La conquete de cette place importante decida la fin de la seconde guerre de Messenie]etlasuperiorite des Lacedemoniens. II estcurieux de comparer a l’architecture mi- litaire de Messene, celle de la forteresse d’Ira, construite trois siecles pluldt et celle des villes Minyennes de la Triphylie, fon- dees suivant Herodote huit siecles avant la me me epoque. EXPLICATION DE LA PLANCH E. A. Acropole, ou setrouvent plusieurs traces d edifices antiques* B. Ruines d ime forteresse moderne. C. Plateau entoure de murs antiques , dont la construction est semblable a celle des murs de Messene et de Plug alee]; on y re- marque les restes diune tour ronde et d une autre tour carree. D. Emplacement ou pouvoit etre la ville. A I’Est de V Aero- pole, quantite de debris de constructions du moyen age , qui au- ront etc des habitations . La ville setendait de ee eote jusqua une petite chapelle oil sonl les fragments d’un monument antique . E. Kacoletri , village ou il y a une fontaine. ROUTE DE KACOLETRI (IRA) A S l GEORGES (LYCOSURE). La route de Lycosure est a l’Est de Kacoletri ; apres avoir traverse les debris de constructions modernes que nous venons d’indiquer sur l’emplacement suppose de la ville antique , on gravit avec grande difficult^ pour arriver au sommet du Te- trage; dela se voyent a l’Ouest, toute lavallee de la Neda jusqu a la mer lonienne ; au Sud, les montagnes de Messenie, le mont Taygete jusquau cap Tenare, et au Nord-Est, toute la partie superieure de l’Arcadie, Le sommet du mont Tetrage est aride ; KACOLETRI (LYCOSURE) 251 il s’y rencontre cependant quelques chenes et un pen de culture aux environs du village Isari, situe sur le versant du c6te de Megalopolis. La vue s etend de ce village sur lout le pays compris entre FElide et la Messenie. En redescendant a 1’Est vers Lycosure, le pays qu’on tra- verse est coupe par quelques ruisseaux qui coulent dans des vallees boisees, et c’est au milieu d une riche campagne que se trouvent, sur une colline, les ruines de Lycosure. Itinerdire de Kacoletri(Ira) a St. Georges (Lycosure), De Kaeolefri k 27 m. apres des ruines modernes, une chapelle oil sont quelques traces antiques, & 76 m somraet du mont Tetrage, a 38 m. une source, k 71 m. le village d’Isari, k 23 m. un ruisseau, k 19 m. une chapelle dans une plaine enlouree de cikeaux boises, k 38 m. un ruisseau k 17 m. Saint Georges (Lycosure). Total de la route 5 h .9 nr. LYCOSURE (H AIROIGYPA). Lycosure est, suivant Pausanias,iaplusancienne villeconnue, etcelle, d’apres laquelleles homines ontappris l’artde construire des villes. Elle fut batie sur le mont Lycee par Lycaon, fils de Pelasge. L’Acropole est situee sur une montagne dont le c6te Quest est forme par des rochers a-pic inaccessibles. Lenceinte dont on retrouve une partie est d une construction qui a de Panalogie avec cells deSamicum, mais elle est beauconp plus ruinee, elle ressemble aussi a quelques parties des murs de Tyrinthe, quoique les pierres soient d’ une moins grande di- mension. Au milieu de Fenceinte, est une chapelle dans la- quelle sont plusieurs fragmens de colonnes et un pied d autel antique. En redescendant parle cote Sud de FAcropole , ou devait elre la porte, on rencontre les ruines d’un petit temple , dont les details ofFrent quelques particularites. Dans la plaine entre la riviere et la montagne est une autre ruine de chapelle, oil se trouvent aussi des fragmens antiques. A lEst de l’Acro- pole et a une certaine distance de ses murs, sur un mamelon 252 KAC0LETR1 (LYCOSURE) herisse de rochers, est une troisieme chapelle , dans laquelle on voit encore des debris antiques, sans doute les restes d un temple qui a dii exister dans ce lieu, remarquable par sa po- sition, et que Ton croit avoir ete consacre a Apollon. La chapelle est dediee a St. Georges ; c’est le nora moderne de Lycosure. Un peu au Nord-Est de cette chapelle, on voit une belle source dont les eaux sont recues dans un bassin forme par de beaux blocs de marbre blanc Au nord de ce ma- melon, sont les restes de muraiiles qui enveloppent un pla- teau oil ponvoit etre une partie de la ville , qui devoit s’e- tendre dans la plaine environment l’Acropole et le mamelon oil est la chapelle. Au Nord, coule la riviere Stalla probable- ment l’ancien Plataniston (6 riAaiay^Twv). Le plateau au Le- vant et au Nord est couvert de mines parmi lesquelles on doit chercher le Megarion, le temple de Despoena et celui de Diane Ilegemone. Pausanias partage ainsi les 20 stades qui separaient le temple de Despoena du passage de l’Alphee ; a 4 stades on trouvait Acacesium (’Axasdjffiov) pres dune colline du meme nom , a 7 stades plus loin , Dasea (yj A aaiaj ; a la meme distance Macaria (Ma/.apsai) qui n’etait qu a deux stades de l’Alphee. La celebrile du temple de Despoena avait accu- mule la population sur cette route, de sorte que ces villes se touchaient en quelque sorte, en suivant la meme direction, on ne trouve rien qu’on puisse attribuer a ces antiques cons- tructions; il faudrait une topographie exacte de cette partie si interessante de l’Arcadie (i) (1) Les auteurs auciens ne nous indiquent pas quelle pouvait etre la position d’A- contium (to A xovnov) et de Prosenses ( oi D poj£t>). Pausanias qu; decrit la Parrhasie avec tant de details n’en fait mention que dans le denombrement des cites fondatrices de Megalopolis Le chapitre 29 de Pausanias rnontre que la Trapeznntie (r, ToaTTg^ovn'*) subdivi- sion de la Parrhasie, ne ponvait etre qne le petit espace aagulaire compris entre les deux contreforts du moiit Lyeee qui se diligent. Tun vers Dragoumanou, l’aulre vers Phloris. II est probable que Trapezus se trouvait pres de ce dernier village et vis*avis de Karytaena. Bathos (to lieu qu’on designs encore aujourd’hui sous le nom de ROUTE DE SAINT GEORGES (LYCOSURE) 263 A S1NANO (MEGALOPOLIS). Apres avoir descendu le mamelon sur lequel est Saint- Georges, et avoir passe en se dirigeant a l’Est sur des c6teaux converts de chenes', on entre dans une belle vallee cutivee , et longeant une petite riviere qu’il faut traverser ; vous ren- contrez ensuite l Alpbee, puis le village d’Agias-bey , situee au milieu de plaines renommees autrefois pour leurs beaux pa- tu rages. C’est a peu de distance de ce village que se trouve celui de Sinano , qui est le plus rapprochede la vallee de 1’Helisson , oil sont encore les ruines considerables de Mega- lopolis, cette ancienne capitale de l’Arcadie. Itineraire deSt. Georges (Lycosure) d Sinano (Megalopolis). A 10 m. foret de chenes sur les coteaux, h 17 m. vallon cultive, h 45 m. riviere h traverser; vallee couverte de poiriers sauvages,h 18 ra. l’Alph6e,& 25 ra. village d’Agi- hs-bey, a 22 m. champs plantes de vignes, h 12 m- 6glise de Sin&no. Total de la route 2 h. 29 m. MEGALOPOLIS (H MErAAOIIOAIZ). Cette ville , capitale de 1’Arcadie, vers le S. sur I Helisson (1) Valhy-Rhevma (le torrent profond) ; les habitans disent comme dans l’antiquite, qu’il y sort du feu de la terre. C’est une gorge au Nord de Mavria , remarquable par le bouleversemeni du sol et par suite reputee champ de bataille entre les dieux et les g^ ants. Basilis BairtLs) ville Si 10 stades du lieu dit Bathes, on pourraii peut-etre la re~ trouver dans les ruines qui couvrent une colline au dessous de Kyparissia. Cette ville fut balie par Cypselus qui maria sa fille h Cresphonte fils d’Aristomaque. Bu temps de Pausanias elle etait en ruines, et il ne s’y etait conserve qu’un temple de Cer£s Eleusinienne. La position de Thocnia ©doxvta) sur 3a rive droite de TAlphee est bien indiquee par le passage suivant de Pausanias- »On dit que Thocims 1’avait fondee »sur la colline , le fleuve Aminius qui passe pr&s de cette colline se jette dans I’He- vlisson qui se rend lui meme pr£s de’lii dans TAlph6e«. Cependant on ne trouve au- cune trace de ruines sur les bords de TAminius. (1) Cette riviere s’appelle aujourd'hui Barbousena ou riviere de Bavia. El- le prenart sra source II ua bourg qui portait le m&me uoro , la riviere de Bfcvia sort d’un 2M SINAJTO (aiEOALOFOLI^ (o TEX*7dby)& peude distance deson embouchure dans l’Alph^efut fondeparEpaminondas qui voulant reunir en un centre commun les forces trop disperses delaligue Arcadienne contre Lacedemone persuada a presque toutes les villes et bourgades de l’Arcadie, denvoyer la plus grande partie de leurs citoyens , dans une ville nouvelle; dela, le nom de Megalopolis (grande ville [AzyocXy 1:6X1;), h cause de la population et de la grandeur de cette cite. ( 1 ) Elle etait situee de la maniere la plus heureuse sous le rapport des avantages agricoles dont elle devaitjouir: encela, Kephalovrysi silu6 au bourg d’Alonlstena, dont 1c Dcm n’esfpas sans quelque^rapport avec Kelisson. Plus loin elle contourne la base de la montagne de Piana ou il exisle tm Palaedkastro, et elle enlre dans la plaine de Bavia ou Ton doit chercher les ruines de Dipoea (rj Autata). Lycoa se trouvait ensuile et.on peut la placer aux ruines d’un Paleokaslron situe k l’occident de la plaine. Pausanias en se rendant k cette plaine pa- rail avoir abandonne la yallee de THelisson au conlluent de l’Elaphus , en sorte que e’est sur le plateau de Pihakfcamy taes qne 1’on doit chercher les ruines de JPeraethes (’Epeima tispouOiov) k 55 stades de Megalopolis. (1} D’apres Pausanias, les villes suivantcs se laisserent persuader soil par amour pour la nouveautS , soit par haine pour les Lacedemoniens, d’envoyer la meilleure partie de leurs citoyens k Megalopolis. Dans la province de Menale: Alea , Pallanlium, Eutee, Sumatie, Asee , Aperelhe, Helisson, Oresthasium, Dipee et Aly- cee, Dans le pays des Entresiens, Tricolons, Zoetee, Charisie, Ptolederme, Cnausion et Paroree. Chez les Epytiens, Scirtonium, Malee, Cromes, Belemine et Leuctron. En Parrhasie, Lycosure, Thocnee, Trapezuute, Prosee, Acacesium, Acontion, Macarieet Das£e. Parmiles Cynureens d’Arcadie: Gortys, Thise sur leLicee, Lycoa et Aliphere suivireut l’exemple des autres. Enfin du pays des Orchomeniens les villes de Thisoa , de Methydrium et de Teuthis, auxquelles sejoignirent Tripolis, Callia, Dipoene et Nonacris. La plupart de ces peuples se soumetlant kune resolution prise du consentc- roent unanime de toute la nation se transporterent volontiers k Megalopolis: il n’y eut que les Lycoates, les habitans de Tricolons de Lycosure et de Trapezunte qui resiste- rent, ne pouvant se resoudre k abandonner les villes ou ils avaient pris naissance. Les trois premiers furent obliges de ceder, les Trapezuntiens furent les seals qu'on ne put persuader, ils aimerent mieux quitter entierement le Peloponese que d’aller demeurer a Megalopolis. Ceux qui purent echapper k la fareur des Arcadiens s’embarquerent et allerent trouver leurs compatriotes qui avaient bati une autre Trapezuute sur le Pont- Enxin et qui les re^urent comme leurs fi eres. Qaant k ceux de Lycosure qui d’abord avaient refase d’obeir, ils furent epargnes par respect pour le temple de Ceres et de Proserpine ouils s’etaient refugies. De tomes les autres villes, les unes etaieut desertes, au temps de Pausanias, les autres n’etaient plus que des villages relevant des Megalo- ■ politaius. Cette transmigration des Arcadiens dans la ville de Megalopolis arriva la nieme ennee que la defaite des Lacedemoniens k Leuctres , et peu de mois apres: HifasiclidSs 4tait alors archonte k Atb^nes dans la cent dcnxieiue olympiade, en laqaeL le Damon d« Thorium, remporla le prix an Stade. SINANO (MEGALOPOLIS) 255 elle differe totalement de beaucoup de villes antiques du Se- cond ordre, qui, le plus ordinairement, sont placees sur des rocliers a pic , on sur des versants de montagnes d’un acces toujours difficile. Megalopolis est au contraire au milieu d une plaine vaste et fertile, protegee par un horizon de montagnes, sur le penchant desquelles, se trouvent de nombreuses fer- rets de chenes. Son emplacement est partage par FHelisson, petit fleuve qui coule de i’Est a FOuest, et va se jetter k quel- ques milles de la dans FAlphee. Les Spartiates la contemplerent long temps d un ceil d’en- vie et de haine, sans oser Fattaquer a cause de son alliance avec les Thebains ; mais sii6t que ceux-ci furent occupes tout entiers par la guerre sacree, ils entrerent dans FArcadie , et assiegerent sa capitale, mais sans succes. Ce ne fut que bien plus tard que Cieomene s etant empare de Bfegalopolis par surprise, la fit piller et ineendier par se s troupes. Elle fut reedifiee peu de temps apres, lorsque les Megalopolitains qui s etaient refugies en Messenie, y rentrerent sous le comman- dement de Philopoemen. Bfegalopolis dtait celebre surtout par le rdle important qu’el- le joua lors des guerres de la confederation Acheenne, dans laquelle elle entra 232 av. I. C. Deux Tyrans y avaient re- gne. Aristomene vers Fan 336 av. J. C. et Lysiade 70 ans apres : le premier qui etait fils d’Artylas, et natif de Phigalee parvint neanmoins a se faire donnerleaom de juste , a force de vertus. «A Fendroit ou les Lords de la riviere s’dl^vent le plus, (ex- pressions de Pausanias LivreYIII) etait la place p oblique en- »touree d’une enceinte de pierres, un temple de Jupiter Ly- »ceen , au devan t une statue d’Apollon, en bronze, haute de »douze pieds venant du temple de Bass® ; a droite de cette D statue, une plus petite de la Mere des dieux ; le portique nom- Philippeum; un autre moins grand renfermant les ar- chives des Megalopolitaius celui nomme Myropolis ; le cipe de Polybe ; ledifice oh. s’assemblait le conseil ; et FA- 256 SINANQ (MEGALOPOLIS) »ristandrium : ces portiques entourent la place publique pres »du dernier; du cot£ du soleil levant, se voit le temple de Jupi- 3>ter Stator ; et a lautre extremite, au couchant, une enceinte »consacree aux grandes Deesses; elle renferme aussile temple de 1 Jupiter Philius , celui de Venus, et un grand nombre de » statues et d’Hermes ; derriere et plus loin, le grand temple oil »l’on celebrait les mysteres des grandes Deesses , a droite de »ce temple, celui dedie a la fille de Ceres. « »Le gymnase tient a la place publique du cote du couchant. »Derriere le Philippeum sont deuxcollines peu elevees ; sur »Tune d’elles, est le temple de Minerve Polliade, et sur lautre ce- »lui de Junon Teleia; a sa base est une fontaine nominee Ba- » tbyllus, qui va grossir l’Helisson et au midi sur lautre rive, »un grand theatre ; a peu de distance le Tersilium, edifice ou »se rassemblaient les dix-mille representantsdesArcadiens; pres »dela une maison batie pour Alexandre; puis un temple de- »die en commun aux Muses, a Apollon et a Mercure.» );Un stade qui tient au theatre, a son extremite, le temple »de Bacchus, et au devant celui erige en commun a Hercule ^et a Mercure. A 1‘autre^extremite de la ville, et au Levant , 3> sur une colline, un temple consacre a Diane Agrotera ; a » droite de ce temple une enceinte Jsacree avec un temple a »Esculape ; au has de la colline, un autel a Esculape enfant, »et non loin de ce temple une fontaine. » De cette ville qui renfermait tant de beaux monuments, il n’y a plus aujourd’hui qu’une multitude de troncons de co- lonnes epars,les uns en calcairemoreotique, les autres en marbres divers ; plusieurs de ces troncons ont jusqu’a trois pieds de diametre, L’enceinte avait -50 stades de circuit ou environ 9000 metres, mais elle etait tellement irreguliere que la sur- face de la ville n’etait que la moitie de celle de Sparte qui avait a-peu-pres le meme perimetre. Cette enceinte a comple- tement disparu dans sa partie meridionale ; il y en a encore quelques traces dans la partie du N. O. Dans l’interieur de la ville, il existe un si grand nombre defondations et de debi. HUINE £ D3U GJklu OP OLIiS I ir SINANO (MEGALOPOLIS). 257 la surface mentis du sol , qu’aucun lieu n’oflrirait aux recher- dies de l'Architecte plus de chances de decouvertes. Un vagte theatre dont la scene est carree , a seul resiste aux ravages des temps. Oresthasium (’Opesitov) doit assortment avoir ete situee dans la belle plaine'entre Sinanoet Rousvan-aga. Le bourg Athenneum (to ’AO^vaiov ycopiov) oil il y avail un temple de Minerve et qui ttait a 20 stades a FOuest d’Asea, etait probablement situe.au dessous du village d'Alika oil se trouvent quelques mines de murs en plaine. PLAN DES RUINES DE MEGALOPOLIS. Rive Gauche be l’Helisson. A. et B. deux chapelles grecques modernes, failes aveG des frag- ments de monuments antiques , tels que murs de Celia et autres . Ce$ murs selevent settlement a i m. 30 cent . au dessus du sol et ne sont pas converts ; ils forment plutot des enceintes religieuses que des chapelles achevees. Un fraqment de chapileau jonigue et une inscrip- tion ornee de moulures , ont ete trouves dans lachapelle B. C. Emplacement de temple , amas de colonnes renversks et miws de Celia ; les cannelures sont presque effacks. D. Murs setendant jusgu’au devant du theatre , ils sortent d peine de terre ; dans les parties ou le terrain est plus has, on sap - pergoit que leurs assises sont d'une forme polygonale. Est-ce h Tercilium que Pausanias indique dpeu de distance du theatre? E. Un theatre , il est creusS dans le flam d ime colline ; on a rapport 3 des terrespour completer sci hauteur et le mettre en rapport avec la grandeur de son rayon. Il est de nos jours entierement dk pouille de ses gradins et de tout ce qui le decor ait ; il ne reste plus maintenant que des parties de murs destink jadis d soulenir les tcrres , et d recevoir les differentes rangees de gradins , ainsi que les escaliers qui servaient d y monter. D’aprcs les arrachemenls de murs qu on retroim sur ceux de soulenemerU, ilcst certain qiitl 25S SINANO (MEGALOPOLIS) sy Mail d’autres constructions , decant appartenir a, celles que nous rapportons id. Lappareil de ces murs est fait d’une maniere bier* remarquable, sous le rapport de la symetrie avec laquelle sont ar- rangees les assises , aussibien que par Vliabilete qu'on a apportce dans leur taille ; chaque pierre a son arete abattue mi ciseau , et son pavement parfaitemmt pique. Une assise de pierre courte al- leme avec une assise de pierre longue, etpar cet arrangement , le bon effet est concilie avec Vemploi convenable des materiaux ; on a re - trouv6 quelques parties, de grading (non pas en place ) leur. taille est aussi remarquable que celle dont il est parle ci-dessus. La grandeur de cette mine etonne le voyageur et lui donne une idee assez juste de V importance que devait avoir la ville quia eleve un semblable monument. Dans Vespace eompris enlre la mine B et le theatre , il faut reconnoitre V emplacement du stade qui , suivant Pausanias , y tenait et avait a son autre extrimite un temple a Backus ; ce terrain en amphitheatre d’un cote , est parfaitement convenable pour un eta - blisement de ce genre. La ruine C . pourrait etre celle du temple de Bacchus , et la source pres le theatre , la fontaine que cet auteur y indique. F. Ces colonnes paraissent en place , elles sortent d environ 30 centm. de terre, ells sonl entourees de plusieurs debris antiques , leur diametre est de 0,49 cent. G. Mur hourde en mortier. IL Deux colonnes d fleur de terre paraissent etre en place, phb sieurs renversees, soni aupres, leur diametre est de 0,50 c. J. Construction assez considerable ; ces murs a-peine hors is terre , son t hour des en mortier. K. La difference qui cxiste entre ces colonnes laisse douter qu el- les soient en place, elles sortent psu de terre; d’eux d’entre-elles ont 0,43 cent, de diametre et leurs cannelures sont placees dune maniere uni for me; la troisieme differe entierement des deux autres, et par son diametre qui est de 0,55 cent, et par la maniere dont elle est cannelee, et par la queue qiion y alaissee pour, sans doute, la tenir engagee d une partie de mur ; ig dement Us quatre wnn§- SINANO (MEGALOPOLIS*) 2& hints en creux ne se trouvent pas en regard des autres colomes. L. Murs helleniques , devant appartenir d une construction corm** derable. M. Plusieurs pieds droits , espaces inegalement et places par al- lelement dun mur. Cette construction sort a peine de terre ; sa proximite avec un ravin crease par les eaux d une source , porte - rail d croire que ce sont les restes d’un agueduc. Cest sans doute pres de cetle source que Pausanias place le temple ctEsculape en- fant. N. Construction romaine en hriques , hourdee en mortier ; au - pres une colonne non cannelee. ■ 0. Eglise moderns, entierement semblahle d cellesA etB. (d la grandeur pres ) Un grande quantile des gradins du theatre enlre dans la construction de ses murs , ainsi que deux profils ires him conserves et formant encoignure. RIVE DROITE DE IHELISSON. P. Tumulus en terre. Q. et R, Massifs de magonnerie d fleur de terre , avec arracho* meats de murs , formant sans doute des parties de soubassement de l enceinte de la ville. S. Construction en peiites pierres hour dees de mortier. U. T ous ces murs sont hour des en mortier ; ceux pres de la ri- viere sont en pierres beaucoup plus fortes , et sembleraient appar- tenir d un pont bati dans I'anliquile et qui aurait ete relabli au moyen age. V \ X.Y.Z. et A A. Toutesces construction sont hourdees en mortier, dans les intervalles qui les separent, on voit quelques co- lonnes isolees etdesamas de pierres ouil se trouvedes moulures et plusieurs fragments antiques . BE. Mur de la Celia d'un temple, un cote de ce mur et une par- tie en retour sont en place ; d la suite de la petite par lie en retour,. se trouve un assez grand nombre de pierres renversees, sans cepen- danl qu'eUes aunt ete derange?* de Imr place premike * Le chow 250 ROUTE DE SINANO A LfiONDARI geance, la joie mhumaine du sang, sont a la fois exprimees dans ce cri qu accompagnq ordinairement un rire sardonique et feroce non moins epouvantable. Des sommes immeuces avaient ete prodiguees en vain par les infortunes habilans, de Tripolitsa : l’opulence avait inulilement paye le prix de sa ran?on. Ceux qu epar- gnait l’avarice satisfaite etaient immoles par 1’avarice de^ue. Des le premier moment de l’entree des grecs, Elmaz-Aga avec ses Albanais , s’etait renferme dans la principale cour du palais du visir, ils invoquerent de lk les conditions qui leur avaient ete offertes pour capituler, demandant a quitter sur le champ la place ; ce qu’on leur accorda facilement d’aulant plus que,s’ils avaient voulu resister, la victoire aurait pu rester encore longtemps indecise; ils sortirent au nombre de|douze cents Ils franchissaient k-peiue les dernieres portes du palais, qu’il parut embrase de toutes parts. TRIPOLITSA 275 dinaire. Ici I’oreille etait frappee par les vociferations dun courtier ambulant qui trainait apres lui un Coursier arabe on un chameau ; (le cbeval se vendait 20 fr . et les cbameau de la plus grande taille 10 fr .) Plus loin, on etait coudoye par un sale Maniote enveloppe dans les plis dun riche Cachemire Les femmes de Kourchid, ces fieres beautes passerent de la garde des Albanaig entre les mains d’un detachement de soldats grees qu’Anagoostara chargea de veil- ler sur elles. Toutes richement vetues, avaient selon l’usage oriental, la bouche et le front couvers. Malgre Thorreur de leur sitnation, la surprise et la colere dominaient daus leurs regards, sur 1’expression de l’effroi. Aecoutumees & un respect inviolable , elles ne comprenaient par encore tous les dangers qui les menacaient. On amena aus- si tous les personnages de marque. Quant k ceux que Ton trouva dans le Palais sans un litre aux menagemeats de la victoire, ils furent tous immoles, ou precipiles dans les flammes- Au milieu des nobles turcs epargnes, on distinguait a sa hideuse figure , l’execrable Kiaia-bey. On a lieu d’etre surpris que ce monstre n’ait point ete mis en pieces dans le premier moment. Cependaiton continuait d’egorger avec fureur. La beaute, l’age, l’enfance, rien n’e- tait epargne souveut un Grcc, sur le point de poignarder un Musulman , l’abandonnait pour aller assouvir sur un Juif, une vengante plus ardemment soubaitee; les Israelites de Tripolitsa perirent tous, jousqn’au dernier, et la plus grande partie par le feu. Cette ville comme toutes celles de 1’Orient, abondait en chiens sans maitre et aban- donnes, espece mendiaute et parasite, qu’une lo ngue abstinence avait rendu feroce. Dans les premiers moments, les bandes de ces animaux parcouraientles rues •’i la suite des vainqueurs , et se jetaient sur ceux qui tombaient sous leurs coups pour les de- chirer et s’en rassasier. La citadelle tenait toujours, et les Turcs qui se trouvaient entasses dans cette etroite enceinte se defendaient en hommes qui n’esperent ancun salut. Les Grecs se mon- traient peu inquiets de ce voisinage , et surs que la faim allait bientot leur livrer une seconde proie , ils attendaient en foule dans les rues les plus rapprochees, le moment d’entrer dans la forteresse. Des richesses suflisantes pour faire pendant longtemps face aux frais de la guerre, y etaieut renfermees- Le 8 au matin, les Turcs de la citadelle, qui se trouvaient depuis trois jours sans vivres et sans eau, furent obliges de se ranger sous la destinee commune. Colocotroni, apres leur avoir, de son chef, accorde une capitulation dont l’article unique etait qu’ou leur laisserait la vie sauve; s’introduisit au milieu d’eux, avec plusieurs membres de sa nombreuse famille, et quelques affides. Ces prisonniers fouilles et desarmes , furent couduits dans une maison immense, ou deja Ton avait reuni, mais dans des apparte- ments particuliers, le Kiaia et les femmes du Visir. Colocotroni et les siens conserverent plusieurs jours la citadelle sans que nul autre grec put y penetrer, et ils ne rabandon- nereut enfm qu’apres en avoir fait enlever et mettre en surete tout ce qu’ils trouverent & leur convenance. Les Grecs exigerent,pour la rancon des femmes et du Kia a la somme de quatre cent milles francs et en outre la mise enliberte d une partie de la famille de Marco Botzaris et de plusieurs primats grecs que les Turcs retenaient prisonniers. Un n ayire Anglais vint a Coriuthe,apporta tine partie de rargentdemande, eCon envova en 276 TR IPOL ITS A et qui se balancant de lair le plus plaisant du monde sur un corps en haiilons, essayait en vain desaisirune poseen harmonieavec 1 etat de sa nouvelle coiffure. A quelques pas dela, un autre de ces montagnards fumait gravement dans la chibouque de quel- que Pacha , oil le rubis de Unde et la verte emeraude confon- toute hate k Tripolitsk, ou les captives se trouvaient sous la garde d’un des fils de Pierre Mavromichalis , des express charges de les emmener k Corinthe. Its firent assez de diligt nee pour etre de retour avec elles au bout de trois jours, Mais le jeune Anastase, yiveraent contrarie du depart de ses belles prisonnieres, ue voulut abandonner a nul autre le soin de les escorter jusqu’au rivage. Elles paraissaient de leur c6te, peu sa- tisfaites de quitter les Grecs pour rejoindre uu vieil epoux dont plusieurs avaient des raisons assez apparentes de redouter la colere: on dit que Kourchid,k leur arrivee, les fit noyer dans des sacs. Ces femmes etaient parties depuis dix jours, lors qu’une fregate anglaise vint pour prendre Kiai'a-bey et compter le reste de l’aigent. Le Kiaia-bey ne tarda pas k s’embarquer avec cinq ou six turcs, r faible reste de ses uombreux soldats. Ainsi ce brigand qui, a son arrivee en Moree, repandit en tout lieu le ravage et la desolation, fut le seul epargne parmi les principaux prisonniers de Tripolitsk. On ne l’avait conserve d’abord que pour lui infliger un supplice digne de ses forfaits ; et il eut plus tard 1’honneUr de finir de la mort des braves sur un champ de bataille. Mais quelle difference de sa sortie de la peniusule avec l’entree qu’il y avail faite dix mois auparavant ! Entoure de hordes d’esclaves, executeurs soumis de ses ordres barbares, il voyait alors la terreur pteceder ses pas, le raeurtre et l’incendie mar- quer son passage. Lorsqu’au contraire il quitta Tripolitsk pour venir k Corinthe, monte sur un ignoble mulet, en butte aux sarcasmes de ses conducteurs, aux menaces et aux maledictions d’une foule de Grecs que leur animosite poussait sur la route , on l’obli- gea de s’arreter pres d’un jonr k Argos, qu’il avaitjnonde de sang, livre au pillage et aux flammes. On a lieu de s’etonner que les habitans de cette ville ne l’ayent pas mis en pieces. Apr&sque les Grecs, qui etaient demeures dans Tripolitsk, eurent salisfait k tons les exces de la vengeance, ilresta’t a savoir ce que deviendraient les Turcs que la fa- mine avait chasses de la ville avant la fin du siege. Rien n’etait encore decide sur leur sort, lorsque dans la soiree du 7, une bande de furieux prit la resolution deles aller precipiter , k cinq milles de la dans les gouffres ou l’Alphee prend sa source. Mais telle etait rimpa'ience de se debarasser d’eux, qu’on ne prit pas la peine de les conduire jusqu’e la. On les massacra tous k l’enlree de la gorge qui conduit k Titina. tine partie des prisounier turcs furent atteles k de lourds charriots pour transporter des canons a la mer. Lorsque Theodore Colocotroni vint faire une visite a Marco-Bolsaris k Corinthe, celui-ci lui dit. «Camarade, que n’as tu defendu aux soldats les exces qui ont vsouille notre canse sacree ? Au lieu d’egorger des femmes et des enfants, ne valait-il »pas mienx concilier l’inleret national avec les voenx de rhumanitee, envoyer f infirme »population de Tripolitsk, de Navarin et de Monemvasie, a Pktras, k Modon et a Co- »r6n ? Par cet acte genereux , ces places forcees de nourrir vingt mille affames de »plus, n’auraient pu tenir long temps, et les etrangers auraient vu dans les Grecs re- vvoltes une nation digne d’un meilleur sort« . TRIPOLITSA 277 daient leurs" feux sur 1’ambre dela Baltique:un autre assis a la porte d un Cafe , un sorbet a la main, et peu soucieux d’une chaleur de trente degres, arrondissait son dos sous uue pelisse demartre ou sous unefourrure de blanche hermine, surprise de se voir associee aux ignobles charouques de ce dernier proprie- taire ; dans dautres parties de la ville , on entend le bruit rau- que d ossements humains s’entrechoquant sous le pied indiffe- rentd’un sohlat, ou le tumulte d une population, preoccupee d in- terets differents, circulant au milieu des debris de trente mille cadavres. Mais a peine la ville s’etait-elle relevee de ses ruines que Ibra- hi m-Pacha parut sur les parages de la Grece. 11 prit Navarin* sedirigealeO juin 1825, sur Arcadia qu’il hrula ainsi que Nisi et Kalamata, et le 18, il se dirigea sur Tripolitsa ou il entrale 22. La ville fut abandonnee par ses habitans apres lavoir livree aux flammes. Ibrahim detruisit ce qui en resiait encore ety de- ni eur a jusqu a ce qu’il s’embarquale 4 octobre 1828 pour l’E- gypte. Alors les grecs y rentrerent de nouveau , mais il ne resta pas une pierre sur l’aulre , ni du murqui lui servait d enceinte. De nouveau sortie de ses ruines, elle fut rebatie d’apres un plan regulier et contient maintenait 1200 maisons , 7000 ha- bitans et 4 Eglises. Elle est le chef-lieu du gouvernement de Mantinee. Par sa situation au milieu du Peloponese, elle est le marche principal d une grande partie de cette presquile, la La plaice de Maenale (To MatveAsov opog xat TteSiov) est celle de Davi& et le mont Maenale est le massif de I’Apanokhrepa, eleve de 1560 metres au-dessus de la mer , a 1'Ouest de Tripolitsk. Les ruines de la ville du meme nom, si inleressante par sa haute antiquile, sent encore inconnues. A 1’Ouest de Tripolitsa et au-dessus de la gorge qui conduit au mont Maenale se trouvent les ruines d’un petit monument carre qui occupe toute la pointe du pic de Pyli. Sumetia (Soo/Arjrta Sou//.arstov) situe an Sud du Maenale pouvait se trouver sur un plateau couvert de ruines et applanide maind’homme qu’on reconnait au S. O. du Pa- laeokastro de Selimna ; pres delk est le col , passage actuel de Tripolilsci h Karj taene, ou devaient se croiser les routes de Palladium a Methydrium el de Mantinee a la Tar- rhasie. Lk gans doute , etait le lieu celebre dil Triodoi, ou les trois chcmins. 20 278 MANTINfiE plaine est bien cultivee, on y plante sartout beaucoup de vignes, mais ainsi que les montagnes qui l’environnent, elie est en- tierement depourvue d’arbres. Itineraire de Tnpolitsa a Palcsopolis (Manlinee). La route suit une plaine triste et denude d’arbres , les montagnes sur la gauche son rapprochees , celles sur la droite vers Tegee et le mont Parlhenius sont a environ qaatre mules de distance, 38 ro. a droite les villages de Mandsaga, Bosouna, Hagios Yasilios, Zevgalatio et Parori , a gauche le village Merkouvonni, 16 m. a gauche le village Bedini, vestiges d'antiquites sur une hauteur qai s’avance de la gauche vers la- plaine, c’esl ici que se rapprochent les montagnes de gauche et de droite, 34 m. on passe sur ua pont l'Ophis, 15 m On voit a droite sur les hauteurs le village de Tsipia- na , 23 m- on passe nn pont sur un fosse qni entoure les murailles deTIanlinee. Total de la route 2. heures 8. m. MANTINEE ( r H MANTINELA). La plaine de Tripolitsa etait partagee entre les Mantineens au Sord, et les Tegeates et les Pallantiens auSud. Les mines remarquables des murs de Manlinee, appeiees paries gens du pavs Palsopolis, se montrent a 12 Kilometres au Nord de Tri- politsa, au milieu d'une enceinte de montagnes, et sur un sol marecageux. Le contour des murs subsiste danssa total] te, mais ii ne s eleve que de quelques assises : son etendue est de 18 slades (3250 metres) et sa forme estcelle d un bouclier a peu-pres elliptique, sa pointe dirigee vers le INord. 11 y avait huit portes et cent vingt tours carrees , outre quelques autres qui servaient a la defense des entrees : c’est encore , dans son etat de mines , un modele a etudier pour l’ar- chitecture militaire au temps de 1’invasion d’Epaminondas. La position de cette ville devait la rendre froide en hiver , brulante enete, et malsaine en toules saisons : non seulement des marais l’eniourent, mais un ancien bras de l’Ophis (1) (o ’Ocac) la traverse et forme un marais dans son enceiDte. (1) 11 est probable que Pausanias designe sous ce nom le grand torrent, qui aujourd'- "Vp i ieri,5 templi r %l fe^JIANTIXKA , "f'SWe'AWu **. i^:fifiv k Ne.staiie^ --; id . B'niiv faj - ©Tsfpvf- m ■f.' 11 - c v/ r TIU^EAY invc -‘‘iMwuj-tpt fN L cl>y „?> ^1' /; ^ L e^ccoxuyrs f f « t //, , \ ySjJztfiffiri I ; \Mai Ujf^ J^rf&aro ) burn ,. MANTINfiE 279 Mantineus fils de Lycson, batit une ville a laquelle il donna son nom. Dans la suite en vertu dun certain oracle , Antinoe fille de Cephee fils dAAleus, ayant pris pour guide un ser- pent , batit une ville dans Fendroit ou il s’arreta etytrans- fera les babitans de Fancienne Mantinee; c est en memoire de ce serpent qu on avait donne le nom d’Ophis (qui veut dire ser- pent) au ileuve qui passe par la ville. Agesopolis, fils de Pausanias, prit la ville non par force mais par adresse. 11 detourna le ileuve Opbis et lui fit prendre son cours le long des murs, qui batis en brique erne se delayerent bientot et n’offrirent aucune resistance. Agesopolis n’eut pas la gloire de Finvention en cette entreprise , il ne fit que ce que Cimon., fils de Miltiade, avait fait avant lui au siege d’Eion sur le Strymon centre Roges qui defendait la place pour le Roi de Perse. Cette ville est surtout celebre par la bataille qu’Epaminon- das, general Thebain, y livra aux armees combinees du Pelo- ponese, de FAchaie et d’Athenes, Fan 3G4 avant J. C. Ce grand homme y fut tue au sein de la victoire. Philopemen y rempor- ta aussi une victoire sur Machanidas , 206 ans avant J. C. Man- tinee fut prise par Antigone, qui la no mm a Antigonie. Enfia Adrien parvenu a Fempire fit reprendre a la ville son ancien hui se jette dans un gouffre k 3500 metres au Sud-Ouest de Mantinee. Ce torrent inonde encore en hiver les fosses de la ville, et une derivation pourait facilement y amener ses eaux ; il prend son origine pres de Tegee ; une simple tranchee, ouverte sur la route actuelle de Tripolitsk k Argos, suffisait pour jetcr dans son lit le grand ©ours du Saranta Pdtamos , travail execute par l’armee d’Ag's, 413 ans avant J. C. L’Ophis passait encore a travers Mantinee k l’epoque ou la ville fut prige par Age- sopolis (98e Olympiade). Au temps de Philopoemen, un fosse dont on voit encore la trace dirige de l’Est k l’Ouest, traversait la plaine, sans doute pour preserver la ville des debordemens du torrent; sur ce fosse, k 1400 metres de Mantinee et dans la diree Sion de Tegee, [se voient les ruines d’un pont antique, qui doit etre celui pres duquel pe- ril Machanidas de la main de Philopcemen. Pourbien concevoir les evenements xmH- taires dont cette plaine a ete le theatre k diverses epoques , il faut reconnaitre quo eours de l’Ophis s’ est reporte continuellement vers le Snd, depuis le cours le plus an- cien qui trayerse Mantinee jusqu a son lit actuel. 280 MANTINEE nom, ne trouvant pas bon quelle en portat un qui rappellait trop son affection pour les Macedoniens ; il y institua des jeux quinquennaux en 1’honneur de son favori Antinoiis. Pausanias rapporte qu’on voyait a Mantinee un temple dou- ble, divise par un mur, a peu pres en deux parties egales , d un c6te etait la statue d’Esculape, et de Fautre un temple de Latone et de ses enfans. II y avait aussi un temple de Jupiter Epidote, ainsi surnom- me parcequ’il distribuait les biens aux mortels. Un temple de Castor et Pollux et dans un autre endroit , celui de Ceres et de Proserpine. Vers le theatre, celui de Junon et derriere le the- atre les ruines d un temple de Venus-Symmachia et de Minerve Alee. II y avait en outre un temple d’Antinoiis bati par Adrien, le plu^ moderne de ceux qu’on voyait a Mantinee. On y retrouve encore Y emplacement du theatre et la direction des rues ; tout l’emplacement de la ville est maintenant une terre bien cultivee et il parait que c’est un terrain alluvial , car en faisant des fouilles a 3 et 4 pieds , on trouve des marbres qui ont assurement appartenu aux edi- fices mentionnes par Pausanias. A mille metres au Nord de la ville s’eleve une colline isolee, sur laquelle devrait avoir ete si- tuee la ville ancienne, Plolis, attribute a Mantineus, 1’aimable Mantinee d’Homere. Cependantil n’y existe aucune ruine, elle est couronnee maintenant d’unepetite chapelle, d’oiil on a une vue superbe et sur la ville ancienne et sur toute la plaine de Mantinee, Quant a la ville detruite par Agesipolis, elle occupait sans doute a- peu-pres l’emplacement del’enceinte actuelle. La petite chaine de montagnes qui separe la plaine de Mantinee ou Kambos-tis- Milias de la plaine de Tsipiana, autrefois plaine d’Argos est le mont Alesius; (to ’AX^otov opo?) au pied de la montagne sont les traces d un stade ; plus loin quelques ruines qui peuvent avoir appartenus au temple de Neptune , oil d’apres Pausanias , il semblerait avoir existe une source salee ; indication preci- euse a rechercher. Le temple etait a 7 stades de la ville, et a gauche de la route, une faible source la Fontaine Arne coule 281 MANTINfiE, NESTANE, MELANGIA pres du col qui conduit a Tsipiana: seize minutes avant d at- teindre le col , etau dessus de la fontaine sont quelques ruinas que Ton peut attribuer au temple de Ceres. Plus loin la route laisse a droite lesruines de Nestane (yj Ne^a- vyj xidjayj) sur une colline rocheuse, qui de loin se detache sur la plaine comme une tente noiratre , elles couvrent une grande partie du sommet ; quelques-unes sont du moyen-age ; a gauche au pied du mont Alesius est une fontaine probable- ment celle que Pausanias nomme fontaine de Philippe; apres une heure de marche de Mantinee, on arrive au village de Tsipiana, l emplacement de Melangia (to MsX&YyeTov ycoptov). II ne reste de bien apparent qu’une partie des murs de l’Acro- pole , construits en assises plus irregulieres que celles de Mantinee. La porte principaie, masquee par une tour car- ree, s’ouvre du c6te du mont Artemisium; la ville etait inac- cessible du cote de la plaine. La topographie de Pausanias est parfaite dans toute cette region : un gouffre situe au pied des ruines de Melangia , recoit comme il le dit , les torrens de la plaine d’Argos. La plaine est fort sterile. En grec le mot Argos signifie inutile, oisif; cette sterilite vient de ce qne l’eau du ciel qui tombe des montagnes voisines dans la plaine , la tient toujours inondee a tel point qu’elle deviendrait unlac, si l’eau ne trouvait une issue souterraine , en hiver , et quel- ques fois me me au printemps cette plaine est encore submer- ge; a l’Est de Melangia a moitie de la montagne se trouve un monastere dans une position pittoresque, d’ou I on jouit d une vue superbe sur la plaine. Pres de Melangia la route qui con- duit a Argos se bifurqne en deux; Tune au Sud de l’Artemi- sium, nominee Climax, (Echelle) 1 autre au Nord nominee Pri- nus (l). En allant de Tsipiana a Tripolitsa, on trouve a quinze (1) La premiere etait plus large et portait ce nom parcequ’autrefois on y descendant par des marches faites de main d’hommes,; la derniere route etait beaucoup plus etroile et passait par le mont Artemisius ou il y avaitpn temple et une statue de Diane. Le fleuve Inachus a sa source dans cette montagne , et l’endroit ou il se forme servaii de limites eutre les Argiens et Jes Mantineens 282 PLAINE DE MAINTINfiE minutes du Tillage a gauche de la route sur un petit rocher a pic, une tour du moyen age ; a une demi-heure plus loin on laisse a droite un tumulus et a gauche la vue emhrasse la val- lee de Louka , nom d’un village situe au pied de la montagne. Sur le sommet de la colline St. George qui se trouve dans cette vallee, il existe un monument antique de forme polygonale, qui parait avoir ete une forteresse servant a la defense de la vallee. L.es murs qui sent encore debout ne s’elevent pas a plus detrois metres dans la partie le mieux conservee. Les constructions sont parementees a l’interieur comme a Texterieur. A lun des angles est une tour moderne construite ave c les pierres de la tour antique. Mantinee etaittraversee par un grand nombre de routes qui conduisaient dans le Peloponese ; c est ce que 1’oracle de Del- phes semble indiquer. »Laimable ville qui est partagee par »trois, par quatre, par cinq chemins.« Les deux routes les plus importantes conduisaient l’une de la Laconie a I’Achaie, lautre d’Argos au bassin inferieur de 1’Alpbee et a l’Elide. Pausanias trace cette derniere depuis Mantinee jus qu’aux limites de Me- thrydrium. On devait y trouver d’abord, suivant un passage de Polybe, les Elisphasiens , nom peut-etre altere d’un deme qui occupait Y emplacement marecageux au coucbant de Mantinee ; au-dela etait la plaine Alcimedon , longue, etroite, separee de celie de Mantinee par les collines de Kapsa. La route suivait alors la gorge au Sud du Saint-Elie de Levi- di , qui est 1 Ostracina (to ’O^vpaxiva opo?) de Pausanias . Pe- trosaca (yj IleTpocaxa) limite entre le territoire de Mantinee et celui de Megalopolis, devait se trouver au sommet du col , dans la gorge rocbeuse de Kardara, a plus de 70 stades de Mantinee. Les routes de Mantinee a Tegee et a Pallantium, ne se sepa- raient qu’au lieu dit Phoezdn(To o^ov) a moins de 32 stades de Mantinee , oil Ton voyait le monument d’Areithoiis ; on trouve sur la route de Tsipiana a Tripolitsaun tumulus en- toure de quelqnes blocs, peut-etre lemplacement de ce monu- PLAINS DE TEGfiE 283 ment. A l’endroit le plus etroii de la plaine sur la route de Pal- ladium, sont des ruines de murailles antiques, qui nont pas eu pour destination de Termer la plaine, mais qui appartenaient a quelques grands edifices ; on peuty placer le temple d’ller- cule (t b ’HpdtxXotov) mention ne par Thucydide : trente stades au dela du lieu dit Pbmzon, le bois Pelagus, devait occuperlem- placement des collines de Bbsouna et de Mansaga , et pres de ces lieux le tombeau dEpaminondas. (l) II est probable, d’apres la methode descriptive suivie par Pausanias, que le territoire de Mantinee setendait jusquau temple de Jupiter Cbarmon , ou a 65 stades de la ville. Au-de- la du bois Pelagus on en trait dans le Deme Tegeaie des Co- ry thee ns , le temple de Ceres Corytheenne (iv KopuGeDcnv) et celui de Bacchus Mystes doivent avoir disparu sous les alluvions du S a rand a Potamos etdu lac Berzova, lac entoure aujourd’liui de vignobles , comme il 1’aura ete dans Fantiquite, si I on en juge par le culte de Bacchus. Nous venonsde signaler les limites de la Tegeatide vers Mantinee; du cote de f Argolide,e]les franchissaient le montPar- thenius et descendaient dans la vallee cultivee d’Aglado-kam- bos ; du cdtedela Laconic, il est a presumer, u’apresla posi- tion assignee aux Hermes par Pausanias qu’elles suivaient a-peu- pres la ligne de partege des eaux entre FEurolas et le Saranda Potamos et vers TOuest le Choma ; oil etaient les limites entre Tegee et Pallantium. Ainsi circonscrite la Tegeatide ne pou- vait avoir plusde 4 myriametres de surface. Pausanias, en suivant la route de Laconie, rencontre a ID P) Ge grand horame fat tue k la bataille qu ise donna lk , 364 ans avant J. C. etant blesse il regarda 1 evenement du combat d un lieu que Ton avail depuis lors nom- ine 1 observatoire. Quand il vit la victoire disputee et Tavantage egal de part et d autre , il debanda sa plaie et rendit I’ame avec son sang. Il fut inhume sur le champ de bataille, on lui dressa une colonne, on y appendit son bouclier surlequel un serpent etait grave. Du temps de Pausanias, il y avail deux colonnes sur son tombeau 1 une ancienne avec une inscription Beotienne , 1’aulre moderne que I’Empereur Adrien avait lait eriger avec un nouvelle inscription. 284 PLALNE DE TEGEE. stades de la ville, l’Alphee qui formait la limite entre les deux provinces, et qui est en effet , la distance exacte a laquelle la route penelre dans le large lit du Saranda-potamos, c’est l’un des plus singuliers torrens de la peninsule; il nait au canton Hagios Petros, aPhylace (iv ©uXajeij) dans le deme des Phylaciens que nons devons placer sur le revers des montagnes de Vervena; ilrecoitun grand affluent qui seprecipite des hauteurs de Doliana, il n’a pas moins dedouze a quinze lieues de longueur, il lacere dans son trajet des monlagues dont les depouilles fracassees causent sur son passage les plus etranges accidens topographiques, Il roule partout une multitude de roches superhes, ou l’on peut choisir de nombreux echantillons dignes de figurer dans les col- lections les plus magnifiques ; on croirait son fond parfaitement horizoniale lorsqu on y chemine. Il va se jeter , au moyen d une torsion , vers l’Est, au pied meme du mont Parthenius, au fond d une sorte de golfe de la plaine, oil se trouve, pour en recevoir le tribut, le grand kathavothron de Berzova. L’opi- nion commune dans le pays est que ce sont les eaux du Saran- da-Potamos qui reparaissent a Myli (les moulins d’Argos) dans la plaine riveraine. Pausanias designe sans aucun doute le ^aranda-potamos comme etant l’Alphee, quoi qu’il serait plus rationnel d’attri- buer a TAlphee les belles sources qui forment le ruissseau de Kapareli et qui vont seperdre dans le lac et gouffre de Bre- bati. Les demes des Tegeates , au nombre de neuf suivant Stra- bon et Pausanias qui cependant n’en nomme que kuit, regar- dant peut etre Tegee comme formant le neuvieme , etaient les Gareates(rac3aT^^ les Phy!aqiens( 28S DE MANTINEE A KALPAKI (ORCHOMENE) na, on arrive en descendant au grand village de Vytina (1), a 1o m. fontaiue Nymphasia on gravit le col qni separe la plaine de Vytina de celle de Levidi et au bout de deux heures de mar che estle village Levidi d’ou le chemin passe par la plaine Alcimedon etapres 2 hen res conduit kKkpsa; on entre ensuile dans la plaine de Mantinee, 30 m. Katavothron a droite, 30 m. autre Katavothron ous’engouffrent les eaux de l’Ophis. 10 m. Passage de l’Ophis sur un pont, 2 heures plaine jusqu’a Tripolitsa- Total de la route 11 heures 50 m, DE MANTINEE A KALPAKI (ORCHOMEjNE). Pausanias indique deux routes qui conduisaient de Manti- nee aOrchomene: Tune passait parle col de Kakoiiri ou etait la fontaine d’Alalcomenia (’AXaXxopevtac mgy*)) et a 30 stades de la ville, les ruines d un bourg nomme Maera (MaTpa Ku'jlyj) qu il ne faut pas confondre avec l’enclos Maeras, situe pres de Melangia. Cette route etait entierement unie et la seule propre aux chars: a 1200 metres au Sud de Kakoiiri et a 5,500 metres (30 stades) des ruines de Mantinee, estune grande source nom- inee aujourd’hui Karyda, et pres dela, sur un petit mamelon qui traverse la route , les soubassements d un temple et di- verses ruines : c’est la evidemment la fontaine d’Alalcomenia et le bourg Maera. L’autre route plus directe rencontrait au pied k&lou, doivent sc trouver les ruines de Thisa (0iffa) ville des Orchomeniens que les dernieres editions de Pausanias norament Thisoa, comme ville du mont Lycee , a la quelle lanymphe Thisoa donnait son nom. (1) A une demi-heure au Sud de Vytina, sont des ruines appele Palatia, au confluent de deux torrents affluens du Tragus, le plus considerable coule a l’Ouest et doit etre le Maloet^s (Maiotras) et Tautre le Mylaon (Mulawv) au dessus des quels s’ele- vait le mont Thaumasius (0au ( uat#iov) aujourd’hui Madara. Ces ruines sont sur l’em- placement de Methydrium (to Msduo/oiov) qui selon Pausanias fut balie par Orchomene sur une hauteur entre ces deux fleuves. On y voyait de son temps aupres du Maloetas un temple deXeptune Hippias. Les Metbydriens disaient que Rhea, grosse de Jupi- ter, se retira sur le Thaumasius, mont qui domine le long du fleuve, et que Hoploda- mas avec les autres Geants accoururent a sou secours pour la defendre conlre les vio- lences de Salurne; c’est 1& qu’ellelui presenta une pierre en place du petit Jupiter. La fontaine de Nymphasia (No/*5?a7ia mr/r,) situee a 30 stades de Methydrium se reconnait sans aucune doute, dans la belle source pres de Vytina. Le territoir de Mythydrium renferme plusieurs chateaux forts du moyen age, entre autres Argyro-kastro, Angelo- kastro et le Palaed-kastro voisin de Kamenitsa qui demanderaient a etre eludies. DE MANTINEE A KALPAKI (ORCHOMfiNE) 289 du mont Anchisia (to ’A y^tcrtov opo?) (1) un temple de Venus dont les mines subsistent au pres du Khan mine de Bilai. Sur le revers oppose de la montagne, se trouve a la gauche du chemin les mines du temple celebre de Diane Hymnia(’ApTs- puSoc tyjs 'Vptas vao?).(2) D’autres mines se voyent a peu de distance du bourg de Levidi; il est a remarquer , que c est precisement dans cette position que devait se trouver l’Elymia (yj ’EXupia) mentionnee par Xenophon. Quittantla route qui mene a Kalavryta, et lais- sant a gauche le village de Levidi, la route se tournant a droite vous mene a Kalpaki distante de deux heures de Manti- nee. Kalpaki est bati sur l’emplacement d’Orchomenus (yj ’Oo- y o^ivos). Les mines tres-apparentes entourent le village de Kalpaki ; l’Acropole de construction polygonale qui est peut- etre la ville ancienne attribute a Orchomenus , couronne le sommet de la colline ; la ville moderne s’etendait jus- qu a la plaine (3). On voit au dessous du village de Kalpaki la source mentionnee par Pausanias. Un ravin profond separait la ville du mont Trachys, dont les sommets culminants por- tent les noms modernes d’xArmeuiades et de Karoiimbalo. L’itineraire de Pausanias indique que la route qui ailait d Or- chomenus a Caphyae ( at Kaouod j. (4) passait au sud du m arais et que la ville etait a l’extremite de la plaine; ces circons- (1) Colline de 150 a 200 metres d'eleyalion qui formait la limite entre la plaine d’Orchomene et celle de Mantinee; d’apres la tradition, le tomheau d’Ancbise se trou- vait an bas du mont ; car Enee faisant voile pour la Sisile prit terre eii un endroit de la Laconie, ou son pere qui etait alle en Arcadie mourut et fut enterre. C’est pour- quoi ce lieu fut nomme le mont Anchise. (2) Le temple etait commun aux deux peuples, ils y avaient un pretre et une pre- tresse qui faisaient voeu de chastete perpetuelle et qui menaient une vie fort austere ; 1’usage du bain et plusieurs autres choses permises aux autres hommes, leur etaiantin- terdites; jamais ils ne faisaient de visites. La fete de Diane Hymnia se celebrait tous les ans. (3) Du temps de Pausanias, il y existait un temple de Neptune et de Venus, ou les statues de ses divinites etaient en marbre . (4) Elle prenait son nom de Cepheefillc d’Alcus, mais on dit Caphyae pour s’ac- 200 DE KALPAKI A ZARAKA (STYMPHALE) tances semblent placer Kapbyae autour du rocher isole cou- ronne de ruines helle niques que Ton voit au bout S. 0. de la piaine audessous du village de Plesia: selon d’autres, laville de Kapbyse pourrait avoir ete pres de Paleoe-Kozouna oil il. y a quelques ruines et une belle source, mais celle ci est situee audessous et non audessus des ruines, comme devait etre la fontaine Menelas ; le bourg de Kondylea (KovSuXea) etait a un stade deCaphyae. ROUTE DE KALPAKI (ORCHOMENUS) A ZARAKA (STYMPHALE). De Kalpaki on desceend pendant seize minutes dans la piaine oil cessent seulement les ruines d’Orchomenus ; on passe une riviere; le chemin pave antique se voit le long du has de lamon- tagne, apres trente cinq minutes de Kalpaki, on arrive au beau Kephalo-vrysi qui jaillit au pied du mont Trachys , ce sont les sources Tenees (TsvsTai) il forme sept bassins, qui se reu- nissent bientdt et donnent existence a une riviere qui est l un des principaux affluents du lac Orchomenus. A 2 Kilometres au]Nord, sont de nouvelles sources et quelques ruines en grande taiilesur Femplacementd Amilos (yj ptc*>v) . C’est la oil se divisaient les routes antiques d Orchomene , a Stymphale et a Phenee. A une demi-lieue de la fontaine Tenees, a main droite est un tumulus , et passant un ruisseau qui se deboucke dans le lac d'Orchomen e, on trouve les traces d’une voie antique. Apres cinq quarts d heures de marchede Kalpaki, la piaine finit et le monastere de Kandili se presente sur un rocher a droite: ii faut encore quelque minutes pour arriver au metochi et ensuite au village de Kandili, la route devient tres-mauvaise , raide et passe par un col qui a une elevation de 1200 metres: c’est eomoder au Iangage des Arcadiens ; il y arait un temple de Neptune et uu teccple de Diane Cnaeal6sia. DE KALFAKI A ZARAKA (STYMPHALE) 291 1 Oligyrtus (zb ’OXuyfyoTov o>«) montagne qui se dirige du Nord au Sud du moot Skhipieza a 1 Armeniades. La route passe en zig-zag au bord desj ravins et i'accfe est tres-difficile en hiver et meme impraticablc a causedes neiges- la montee peut durer une heure etunquart, la descente qui pre- sente egalement des difficulty dure une heure et demie et aboutit au village Skotini. Au Sud, au milieu de la valleepro- fonde et obscure de Skotini (Sxozer^ , obscure) et a un Kilo- metre IN. E. du village de .Bougiati, sont les ruines d'Alea ft’AXX&i) (l). On voit encore une'partie de l enceinte et un long mur en assises]irregulieres qui, descendant en echelons, fermait la vallee. De Skotini, la route passe par une plaine bien cultivee; apres cinq quarts d heures de jSkolini, on trouve des traces de murs antiques composes de grandes pierres non taillees; de la il faut monter pendant unejdemi-heure un chemin rocailleux: arrive au sommet, la vue s etend sur le lac IStymphale , descendant en plaine, suivant une], voie antique le long du lac du cdte de S. E. et laissant le lac a gauche, en passant par la riviere qui vient du village 5 Doiisa, on arrive apres 7 heures et un quart de marche de Kalpaki, au village de Zaraka , situe sur une hauteur a un^mille au JVord du lac. Itmcratre dcjicdpaki a Zdraca. 15 m. Un moulin et un conns d’eau it droite, 5 m. on traverse un rnisseau ; des Iran- teurs tout au pres a;;droite,l8|Kephalovryssi,sortantdu pieddu Kokkino-vohni, h droite 1om.ua tumulus a gaueh®, 16 m uue eglise h gauche; on traverse un cours d’eau cou- rant vers 1 Quest, 8 m.fcLe monastere degKaudili, sur un rocher a droite, 12 m. le me- (1) Cette villeavait 1 pour fondateur Alt^fils'd’Aphidas; trois temples considera- bles 1 embellissaient: j celui de Diane Ephesienne, celui de Minerve Alea 1 , et celui de Bacchus ou se voyait sa statue. La fete de Bacchus|etait appele Sxieria elle se celebrait tous les ans; un certain oracle de Delphes avait introduit U coutume de fus tiger des femmes a I’aulel du Dieu. 292 DE KALPAKI A ZARAKA (STYMPHALE) tochi de Khudila, 5 village de Kandila, presque desert ,14m. trois moulins a eau. 4 m. on traverse un ruisseau ; plusieurs autres moulius ; ici se termine la plaine de Kalpaki, 69 m. on monte Ie sommet de la hauteur, point de route on descend, 83 m. une plaiue; village de Skotini, tout an pres a gauche, 4 m. reunion de deux ruisseaux; pres de Ik, quelques vestiges helleniques, 71 m un puits ; plaine plate et cultivee cou- rant Nord Est et Est ; vestiges au pied d une hauteur a gauche, 10 m on quitte la plaine et on monte vers la gauche, 25 m. le lac Zaraka (Stymphale. ) 37 m. apres uue desceute , ancien canal et des pierres ; on traverse une riviere, 5 m. On traverse une autre branche venant de Dousa, 15 m. on arrive k Zkraka. Total de la route 7 h 1 1 m. STYMPHALE. Nulle contree n offre un spectacle plus lugubre que celle du Stymphale. Les montagnes severes qui l’encaissent et son as- pect solitaire annoncent qu’il futdetout temps le sejour du deuil et le repaire d’etres dangereux. Aussi les Mythologues avaient-ils imagine d’y placer une espece d oiseaux qui ne se nourrissaient que de chair humaine, et d y fixer la retraite de Junon apres son divorce avec Jupiter. Les ruines de Stym- phale (fj (l) sont eloignees d’une heures au S. 0. de Zaraka; lesj premieres ruines sont celles d un temple , con- sistant en beaucoup de grands blocs qui en formerent la Celia; adix minutes de la la source du Stymphale jaillit du ro- cher avec force : elleest connue acluellement sous le nom de Kephalovrysi; c’est lendroit ou 1’empereur Adrien avait eta- bli la prise d’eau des hydragogues de Corinthe (2). Peu apres (1) Stymphalus petit-fils d’Aroas, etait le fondateur de la ville de Stymphale qui n’existait deja plus du temps de Pausanias, et non de celle qu’on connaissait alors. Ces peuples pretendaient que Temenus fils de Pelasgus habitait l’ancien Stymphale, qu’il y eleva Junon, et qu’il lui batit ensuite trois temples sous divers noms , sui- vaut les trois etats ou il l’avoitvue: Tuna Junon enfant, l’autre a Junon femme de Jupiter, et le troisieme h Junon Yeuve, apres son divorce d’avec Jupiter etsa retraite a Stymphale . Pausanias vit a Stymphale un vieux temple de Diane surnommee aussi Stym- phalee. La statue de la Deesse etait en bois; la voute du temple etait ornee de figures d’oiseaux styraphalides et au fond ou voyait des statues de marbre blanc represen- tant de jeunes filles avec des cuisses et des jambes d’oiseaux. (2) On voit encore dans le lac les traces de la chaussee qui portait Taqueduc d'A- ZARAKA (STYMPIIALE) 293 elic se jette dans le lac, le traverse et tombe dans le Kata- vothron qui se trouve au Sud des ruines de Slymphale, pour re- paroitre dans ies terres desArgieus, nonplus sous le’ nom de Slymphale, mais sous ceiuid'Erasinus;cephenom6nede la nature est racoate par plusieurs ecrivains de 1'antiquile; lalongueur de son cours souterrain efcait cvaluea 200 stades. iphic rales d’Athenes voulut boucher le Katavothron par ou Ies eaux s’engouffraient pour inonder les environs deStympha- lia , mais il en futempeche, comme disent les auteurs anciens, par I’interyeniion des dieux. Le chemin passe au pied de la montagne, sur one route an- tique pavee en pierres carrees et qui ne ressemble point aux routes romaines, qui sont en polygones irreguliers ; de la on vieni au village de Rhionia , dont le nom vient d un debris de temple a cinq cents pas vers l’Est. Kbiunia est un nom donne souvent paries grccs aux lieux oil Ton trouve des debris de colonnes : a cote sont les ruines dune tres-grande eglise appelee Catholicon ; a cent pas de Catholi- con se retrouvent les ruines de Slymphale. Les eaux du lac baignent aujourd hui 1c monticule sur lequel etait la ville, fian- quee de tours carrees construites en grandes pierres polygo- nales: lout ce c6te du lac parait avoir servi a 1’emplacement de la ville qui etait plus longue que large, et conforme ala situa- dnon, travail gigantesque d’environlO myrlamtHres de longueur, remarquahle sur- tout parle hasard heureux qui permit de le conduire h Corinlhe, en franchissant un grand nombro de cols et de vallccs, presqne sans travaux souterrains et sans ar- cades ; ce» cols se trouvaient precisement a la hauteur exigee. La prise d’eau com- aien ? ait au beau Kcphalb vrysi sltue sur le bord septentrional du lac. II est probable que les eaux nc pouvaienL^oMir du bassinde Slymphale sans un canal souterrain qui les condaisait dans la longue? vallee de' Skotiai ou Alea dont I’aqueduc suivait le flanc oriental. 11 franchi«sait;ensuite un col vers Ap&uo-Belesi pour passer sur le ver- sant septentrional de la vallee de l’lnacbus ou il se maintenait a une grande hauteur afin d’attesndre le col du Tretos, dans la chaiue du DervenJtki. Audela, la disposi- tion du terrain 'et les ruines monlrent qu’iPue suivait pas la vallee du Longo-Pbta- mos, mais qu il passait au dessous d Hagios-Vasilios pour conlourner le flanc oriental des monts Skbna et de I’Acrocormthc. Dans co trajet de pr£s de cent milie metres , l aqueduc franehissait au moins six cols et un senl , celui a la sortie de la plaine de Stymphale, parail avoir exige des travaux souterrains. 21 294 DE ST ¥M PH ALE A PHONIA lion naturelle du terrain. Aa Nord s’elevele Cyllene ( 7 ] KuXXq- )(')• DE STYMPHALE A PHONIA (PI IE NEE H ENE02). Le cbemin qui conduit dans la partie meridionale de la val- lee qu’on traverse pour se rend re aPhonia, passe sur l’ar- cade meme du gouffre du Stymphale. La chaassee, qui fut autrefois pavee, est lierissee de pointes de rocbers, et tellement dangereuse que les voyageurs prudents mettent pied a terre alia de ne pas tomber dans Tabime;ce pas franchi, onmarebe au S. 0. et on passe ague la riviere de Lafka , qui se rend au re- ceptacle general des eaux de la Stympbalide. Yous voyez le village de Zaraka a quatre milles au IN. Pientot apres on co- loye une cliaussee soiide de quarante pieds d’epaisseur , dont la construction serait plus digne d’etre un des travaux dTler- cule que la destruction des oiseaux ; ou si Ton vent des bri- gands qui infestaient cette contree. Cette digue, suivant toute apparence, servait, coniine elle le fait encore, de voie pulrlique et de defense, pour la partie meridionale de la vallee, contre les inondations du lac. Les champs cultives vont jusqn’au vil- lage de Lafka qui reste une demi-lieue a gauche; vous tournez ensuite a l’occident pour entrer dans la gorge de Castania ; bientot vous accostez une riviere bruyante qui conflue avec celle de Lafka ; a droite reste le village de Kastania au milieu d’un hois de sapins et de chataigniers; la iaillissent trois grosses co- lonnes d’eau (Tricrenes) dans les quelles on supposait que les Nymphes avaient lave Mercure au moment de sa naissance. (1) Aujourd hui mont Ziria conau des ancien pour etre la plus haute montagne d© 1’Arcadie. Cyllea, fits d Elatus lui donna son nom, mais on ne trouve ancun debris du temple de Mercure sur le sommet culminaut situe vers le Nord. La erete demi circu- laire qui, vers le Sui s’etend au dessus de la plaine de Stymphale ; semble d’apres Pto- domee, avoir porte le nom mont de Stymphale. Les anciens varient dans l’elevation qu’ils lui assignenl: sa hauteur reelle au-dessus du niveau de la merest de 2374 metr e& et au -dessus de la plaine de Phenee de 1675. PHONIA (PHENEE) 295 Ces jets-d’eaunaturels font maintenant iourner quelques mou- lins etaboulissent a la riviere de Caslania: aux environs doit ^tre le tombeau d’Egytus, fils d’Elatus, qui mourutdela piqnre d un serpent. Reraontez la gorge de Castania, gravissezle rnont Gsronte, qui etait la borne commune entre les Pheneates et ceux de Stymphale et arrivant au hautdu defile, vous voyez a vos pieds le riant vallon de Phonia. La descenle suit pendant une heure et demie les (lanes du Geronte couvert de sapins , de genevriers etde pins , jusqu ala zdne oil commence la culture; parvenu a cette distance, on traverse les villages de Mosa et de Messano, passant par le fleuve Orianius et on ar- rive an village de Phonia situe a peu de distance de l’ancien Phenee, au flanc d une montagne boisee. PHONIA (PHENEE). (1) Le lac couvre aujourd’hui la totaiile de la plaine, lachausee qui conduisait a Phenee n'existe plus. La forteresse de Phe- nee etait escarpee de tous cdtes et en plusieurs endroits inac- cessible , ce qui fait supposer que les alluvions ont exhaussele sol autour de la petite presqu’ile couverte de mines que Ton at- tribue a Phenee. Le village de Phonia est a quelques cents pasauN. 0. des mines. On reconnait au premier coup d’oeil (1) Pausamas dit«La plaine de Phenee frit autrefois tellement inondee que Pean mon- »tant toujours, 1 anc:enne ville de ce nom fut submergee. 11 y a encore sur les monls • Toisms des marques qui font juger jusqu’ou l’eau s’est elevee. Au bas des monls Ore- »xis etSciathis, il y a de larges fossee qui sont comme l’egout des campagnes voisines. • Les Pheneates croient qu’ils furent creuses par Hercule. Ces travaux sont continues »1 espace de cinquante Stades, et aux endroits oh les bords sont revetus et dans leur »eutier, le canal a trente pieds de profondeur. Pheneus orignaire du pays fut le fon- .dateur de Phenee. La citadelle est sur un roc escarpede tous cotes. On y voyait autre- »foij un temple de Minerve Tritonia Sur le penchant de la montagne,on a pratique un .stade, et sur la ctme est le tombeau d’lphieles, frere d’Hercule et P 6re d’lolas. Mer- • cure est detous les Dieux eelui h qui Us ont le plus de devotion; ils celSbrent en son .honneur des jeux qu ils nomment Hermeens et'lui ont btUi un temple c derriSre le • quel 6tait le tombeau de My r til. Les Pheneates ont aussi un temple de Cer6s Eleu- •fiaienne ofc les myst$re» Ja D£esie ge cel^brent de la m£m$ manure qu’ii Eleujis. ^ 296 DE PHONIA A LA CHUTE DU STYX ala base des montagnes qui environnent le lac, les traces lais- seespar les eaux, carelles sontaussi visibles que du temps de Pausanias qui avait fait cette remarque. Les eaux du lac montent rapidement et pourront encore s’e- lever de plus de 300 metres, avant de francbir les limiles du bassin, pour se jeter par le col de Guioza dans la plaine aOrchcmene. (ij Lesommet d un pic au dessus de Phonia est couronne par un Palseo-kastro, dont l’epoque de construction n’a rien de caracterise. Itineraire de Phonia d la chute du Styx. En parlaut dc Phonik, le chemin passe Zaroukla. II penelre h parlir de cel endroit dans les escarpemens du mont Khelmos (1) apres deux beures de marche est le Tillage Eagia Yarvkra; a sept milles delh, le hameau de Solos, apres lequel on enlre dans la yallee de Cloukiuais (2) h Fexlremile de laquelle se yoit la cascade du Styx, appelee par les modernes Eavrdnero,ou 1’eau noire, et qui est eloignes de 4 lieues de Phonia Les sources qui forment celte chute d’eau sont reconuaissahles en ce qu’elles se trouvent sur le plateau le plus elevc etle plus abruple du rnout Khelmos. Placees a trente pas l’une de 1’autre, elles donnent naissance a leur sortie adeux ruisseauxisoles, qui se de- gorgent par aufaut de canaux differents sur la pente du roeher, ou ils giissent comme un ruban en formant dans leur chute une colonne d’eau, ou si 1'ou vent d’ecume, dont la masse se perd au fond d’ua precipice A quelques pieds au dessus du gouffre, on re- marque une grotte de laquelle jaillit une riviere soulerraine. qui se perd dans le meme receptacle, d oii elle debouche a peu de distance en plaine sous ie nom de Carpathi , hieatut ap&s elle se mele au Cr&lhis. (1) En 1828, les eaux s’elevaienl 7o3 metres au-dessus de la mer et continuaieut a monter par suite d une obstruction des degorgeoirs souterrains qui ne date que d’une yingtaine d’aunees: les alternatives d’inoudation et de dessechement ont eu lieu a plu- sieurs reprises, comme oa peul le voir dans Ovide, Diodore de Sicile, Strabon et Pau- sanias. (1) ilonts Aroaniens (rx Kpoinv opr,) cette denomination s’appliquait , sans aucun doute, au mout Khelmos, peut-etre aussi au mont Bourdouvana et autres sommets voi- sins dont l’ensemble forme an des massifs le plus eleve (2300 metres) et le plus eten- du des montagnes du Pelopon^se. Deux rivieres du nom d’Aroanius y prenaient nais- sauce, Tuo affluent du Ladon, Tantre du lac de Phenee. (2) La ville de Nonaeris (v, Nd^vaxpis) devait occuper l’cmplaaement de l’un des nom- breux villages de la valiee d’Akrata nominee aujourd’hui Kloukinaes, ou n’a pas en- core ete assezheureux pour trouver ses mines, qaoique ce canton ait ete soigueusement yisite; deja du temps de Pausanias, elle etait en mines, et les debris elaient pour la plu- part, ensevelis elle avait pris son nom de la femme de Lycaon. D’ORCHOMENE a PHOBIA • 297 Tout ce que les ancions ont dit des qualites malfaisanles du Styx (1) est encore tepe- te par les paysans. Le fleuve infernal qui a sou origine dans la region des nuages est pour eux un objet de terreur k cause de ses eaux qui n’ont cependant ricn de plus extraordinairo que celles de toutes les sources fr.cides. La vallee qu’elles Vrosent pareille aux paturage du Pinde nourrit des troupeaux, produit du^ ble et [cemvieat jaux yignes qui reussissent dans plusieurs de ses aspects meridicuaux. liineraire de Kalpaki ( 'Orchomene ) a Phonid. 8 m. Ruines d une muraiile qui fermait ce passage, 2 m. Vestiges de la ville ancien- ne, 23 m. source magnifique ou Kepbalo -vrisy , sur la route, 1’eau jaillit du rochcr par plusieurs ouvertures et coule vers le lac sur la gauche: on tourne a gauche pour traver- ser la plaine, 3 m. un tumulus & gauche, 26 m. La route qui conduit au lac Stynaphale, a Zaraca tourne & droite, 8 m autre belle source pres de la route, elle surgit par plusieurs ouvertures du pied de la montagne qui borde la plaine au nord, l’emplacement d’Amilos on tourne uu peu a gauche, 14 m. on monte, on tourne a droite , le monastere d’Hagia Triada k droite , on monte ensuite par un sentier raboteux el difficile, qui suit une ra- vine couverle de taillis, et bordee de rochers k pic, 40 m. sur le sommet on quitte le ravin et on decouvre un petit lac a gauche, 6 m. on arrive k un autre sommet, 19 m. on descend dans une gorge trks-romantique, que de bauts precipices, qui In rctrecis- sent, rerident sombre, la route est ombragee par des arbres suspendus au-dessus d’elle, qui la rendent singulierement obscure et magnifique, 46 m. le village de Giudza il y a une belle source au-dessous de l’eglise, 25 m. belle plaine, oh l’on arrive aprks etre desceudu long-temps ; il y a un tumulus; 27 m. les montagnes qui ont t borde la route s’ouvrent vers la gauche et forment les limites du lac de Phonik 50 m. apres avoir tra- verse une route qui suit une belle digue bordant la plaine et le lac k droite, on passe une riviere, le montZyria,(Cylleue)k droite, 35 m. quitlant la digue un monastere k gauche, ainsi qu’uno route qui mene k Lycouria, sur une hauteur agreste k droite , les mines de Pheneos , on monte ensuite k la ville de Phonik. Total de la route 5 h 32 m. Itineraire de Phonid a Karnesi.(KIilor) Apr^s etre desceudu de Phonik dans la plaine, vers TGuest, on passe entre le lac k gauche et un monastere bkti au pied de la montagne , sur la route, on remarquc , k (1) II elan redoutable pour les dieux et pour les hommes , leg Arcadiens y venaient coufirmer leur parole par le plus inviolable des serments ; mais ils n’y etancbaient pas leur soif, le berger n’y conduisait jamais ses troupeaux. Us croyaient que l’eau du Styx quoique limpide et sans odeur, etait mortelle pour les animaux ainsi que pour les hom- mes, et qu ils tombaient sans vie des qu ils en buvaient : D’apres le prejage adople ello dissolvait les metaux, et brisail tous les vases qui la recevaient, excepte ceux fails do la come du pied de certains animaux. 29S DE PHONIA A KARNESI (KLITOR) droite, un pic elev6, convert de bois de pins, ou il se irouve des mines, 42 m. blocs de pierres qui indiquent les mines des fortifications qui defendaieut le passage entre les hauteurs et le lac, 34 m. fondemens d’anciennes murailles au pied deja hauteur, k droi- te,la route court au Sud-Ouest,le Katavothron, gouffre ou va se perdre Teau du lac k gauche. Les eaux apres avoir coule pendant six milles dans un canal souterrain reparaissent aupres du village de Lycoiiria, d’ou elles se rendent au Ladon. Ainsi les sources el la renaissance del’Aroanius elaient parfaitement indiquees paries anciens' On quitte le lac, 33 m. apres avoir gravi un sentier difficile au milieu d’un bois de pins, on arrive au sommet du passage ou defile, ou se irouve la limite qui separe le canton de Corinthe de celui de Calkvryta, on descend rapidement, 40 m. Le village mo* derne de Lycouria, situe dans une vallee cultivee enfermee par de hautes mon- tagnes (1) , 51 m. la grande source du Ladon (2), 19 m. Chelona-Spelik, k droile ; on tourne k droile pour remonter la vallee de I’Aroanius, qui n’est qu’une gorge, 2G m. ruiues sur un rocber k droite, ces mines sont sans doute le periboie d un temple, 23 m. moulln , la vallee est belle et bien boisee, 13 m. Point d’ou la vue est belle, sur la montagne k gauche une ’grotte et une chapelle, 43 m. un autre moulin, 22 m. vestiges d’une route aucienne, 13 m. les calyvia de Mazi, 30 m. Riviere de Klitor 8t plusieurs moulins, 10 m. ville, temple et ruines de Klitor. Tolale de la route 6 heures 1 1 m (1) La ville de Lycouria (Auxoupta yupiov) autre limite des Cliloriens, vers lelac de Phen6e n’etait pas dans l’emplacement du village actuel de Lycouria, mais au som- met du col, point de parlage des eaux el limite naturelle, c’est Ik en effet et non k Ly- couria que reportent les 50 stades assignes par Pausanias k la dislance entre les sources du Ladon et l’antique Lycouria. (2) Lkdon (6 Aa£«v) aujourd’hui Rouphik, il porte ce nom jusqu’k la mer, en sorte qu’il a depossede de sa preeminence Taffluent de Megaldpolis ou l Alphee des anciens. Eo pla^antles sources du Lkdon au dessous du village de Lycouria, ils nous montrent qu’ils n’atlachaient pas la meme idee que nous k l’origine d’un fleuve , ce serait en ef- fet pres de Soudena, lieu ou nait l’affluent le plus prolonge, que nous irions chercher cette origine. Les affluents nominees par Pausanias sont 1’Aroanius, riviere de Kas- 4kna, le Tragus, riviere de Dara, l’Arsen, riviere de Yelimkkhi, el la Tuthoa, riviere de Langkdia. Il n’est pas dTtineraire en Moree qui offre plus d’iriteret que le cours de ee fleuve sur les bords duquel Pausanias nomme dans la Clitorie. Leucasium (A euxdffi- ev) Mesoboa, Nksi, Oryx, Halus, Thalikdcs, le temple de Ceres Efeusinienue , et dans le pays de Thelpuse, cette ville, Oncium, les temples de Ceres Erinnys, d’Apollon Oncaaete et d’Esculape enfant, lieux et monuments incounus , jusqu’a ce jour et non snentiounes generalement par les autres ecrivains de l’antiquit6: on p6che encore dans Je Lkdon, comme au temps de Pausanias, des poeciles ou truites, seulement elles sont snuetles k-pr^sent, et ne crient plus comme des grives. KARNES I (KLiTOR) 299 Pausanias place la ville de Klitor [1] (qKXecxcop) a GO. stades des sources du Ladou ; il decrit tres Lien la route le long du fleuve A roaniuset la distance totale repond a la distance reelle 11,000 metres; a Ten tree de la petite piaine des Kalyvia deMazi se trou vent sur une colline les mines d un temple dorique et plus Join unpeuauSud du villagede Karnesi l’enceinte de la ville, ob- longue,irreguliere etflanquee de tours rondes. Il estremarquable qua une lieue a l’Ouest,on trouve dans la montagneun village qui a conserve le nom de Rlitouras. La fameuse source Klitor qui donnait de Inversion pour le vin, sort au-pied des ru- ines ; cette pretendue vertu est une exageration usitee encore chcz les grecs pour vanter leurs sources et me me leurs ci- lernes. La Clitorie renferme plusieurs Palseokastro qui demande- raient a etre visites. Je cite Kasteli pres de Clitor, Sigouni sur la route de Chtor a Kalavryta, et Lourlada sur la rive gauche deTAroanius^en face de Klitor. ■■ ■ — - I liner airc de TripoUtsa a Kalavryta On suit la route qui a ete decrile pour Manlinee on I’on arrive en 2 heures 3 ml- nu'es, debt ie chemin reste dans la piaine et apres 1 heure IS m. vous rencoutrez le Khan mine situe aubas du mont Anchisia, emplacement du temple de Venus; "ravissez le mont Anchisa et apres 1 heure, vous trouverezsur un plateau h gauche, une'chapelle ou fut le temple de Diane Bymnia , et plus loin le village de Levidi pres duquel existe une tour hcllenique, 15 m. le chemin reste en piaine , une tour sur une montagne et le chemin qui conduit a Kalpaki k droitc, 1 heure le village deBezenikd h gauche, 15 m . ruisseau, 30 m. Paleeokastro H gauche, 13 m la riviere de Vytina, la route relle h la rive droite , la piaine est cuitivee, 15 m. le village Guiousi h droite, 20 m. le Tragus riviere qu’on passe sur un pent, h l’autre rive, le Khan de Dhra, I’emplacement de Nksi (Nacro.') on n’y trouve cependant nulles mines. Le village de Bkra est situe h une demi-liene du Khan, h la fin de la piaine au pied de la montagne le chemin suit pen- dant 1 heure la rive droite duJTragus, son lit est encaisse, et Jes montagnes des deus (1) La ville de Klitor avail piis son nom d^un fils d’Azan : ses principaux temples 6taient ceux de Ceres, d’Esculape efd’Ilithye ; a quatre stades de la ville il y en avail encore un dedie aux Dioscures, qu’ils appellaient les grands Bieux. Castor et Pollux y etatent eu bronze : a trente Stados au dela, sur Ie haul d’une montagne, il y avail ua temple de Minerve CoriL 300 DE TRIPOL1T3A A KALAVRYTA rives sont hoisees On quitte le litduneuve passant snr le fianc d’une montagne et apres 30 m. on arrive au Ladon oi'til conflue avec I’Aroanius; on suit pendant 1 keure 10 m. la rive gaucke^de l’Aroanius par une vallee kien cullivee, ou de temps eu temps 11 y a des pointsMe vnes pitoresques;passant deux’petil ruisseaux et laissant le monaslere de Pkilia silue’a mis cote sur une montagne k gaucke. La riviere de Kiitor conflue avec 1’Aroanius, la plaioe s’ouvre a gaucke, Calyvia de Mkzi a une demi lieue k I’Ouest. A la^fin de la’plaine lcs ruines de Kiitor, 1 5 m a droilo sur la montagne le Palaso-kas- tro Dourlkda, 15 m. on passe l’Aroanius, 20 m. le village Yrdsten* a gauche dans la montagne, 29 m. le village de Kastrik k gaucke, 27 ra le village de Kkamako k gauche, 10 m.^Position’d’ou l’on jouit d’une belie vue , passage ou defile sur une plaine'ele- vee, un lac git k gauche, k droite le magnifique mont Khelmos, o5 m. village de Sou- dena (1 ), *10 m. le chemin de Kloukinais a droite; une montee raide, bois de pins, 15 m. sommel d’une|hauteur, deGle Ires eleve, 60 m on descend laissaut un Castro a droite, 15 m. Kalkvryta Total de la route 14 Leures 19 m. (1) Sur le revers occidental des monls Aroaniens cst une grolle’profonde, refuge des babiiaus de Soudena pendant la guerre : ce doit elre l’autre, ou suivant Pausa- nias les Giles de Proelus s’etaienl retirees, et il est k presumer que Soddena occupe a- peu-pres l'emplacement de Lusi (oi A ovnil yupiov') cette conjecture est fortiSee en ce que, a I’extrgmite Nord de la plainp, sont les ruiRC6 d’un temple, sans doulc celui si eelebre de Diane Hermcresia silue enlre Lnsi et Cyncclhca. KALAVRYTA. Cette vj lie situec sur la frontiere tie 1 Achaie , dans le bas- sin du Buraikos est batie an pied d une montagne dont le sommet est couronne par des ruines auxquelles les grecs don- nent lenom de Chateau des Francais, on pretend que sa fonda- tion ne remonte quau temps de finvasion de la Moree par Vllle-Hardoin. Le livre de partage dresse par GeotTroide Vilie- Ilardoin regarda sans doute 1’entree des defiles du mont Khel- mos comme un passage assez important pour y batir un fort ; ii’se trouve a 1’Est de la ville ; pour y parvenir, il fautgravir pendant une heure , et par un sentier extremement difficile lerochersur lequel il fut eleve. La circonference de ce cha- teau embrasse un espace d environ douze cents pas. L’interi- eur n’offre aujourd’hui que quelques pans de murailles en- core debout , et les restes de plusieurs voutes dans la cons- KALAVRYTA 301 truction desquehes ne se recommit pas l’empreinte de cette aatiquite momimenfale qui porte le caractere de la force , de la duree et de la grandeur. On ne sait pas comment ce don- jon fut abandonee, ni a quelle epoque seleva, an pied du moot Velia; ia ville actuelle. Phr-anlza n’en parle que comme d une ville existante des 1’annee 1450. L’air de la vailee malgre sa hauteur (pres de 800 metres) est fievreux a cause des marais formes par les debordements du Buraikos. La temperature est extremement froide, laneigey couvre la terre pendant des mois entiers et la tourmente force souvent les caravanes d’y stationner. Plusieursdes riches ha- bitans de Kalavryta passent fete dans le village de Kerpini si- tue a une lieue dela et reaomme par son air salubre et sa bonne eau. L’illustration future de la ville de Kalavryta est certaine; elle a ete le berceau de la liberie ; et de ce lieujaillit la pre- miere etincelle de finsurection (1). (1) Les Mahometans effray^s de ce cri nouveau de liberte , sympt6me d’un prochain soulevement, resolurent de desarmer le people et de se defaire des primats. Instruit de leur dessein, l’Heteriste Germanos, archeveque, oratenr eloquent, politique adroit, arrive dans les premiers jours de mars a Kalavryta. Andre Zai'mis, Londos, Beni- zellos, Coufos , Papa-Diamantopoulos et Sotirakis , primats du Peloponese s’y trou- vaient rassembles ; il leur expose le danger qui les menace, leur indique un seul mo- yen de salut, la rerolte, et plante lui meme 1’etendard de la liberte sur ces memos rochers oii s’etait elablie dans les temps anciens la fameuse ligue des Acheens. En peu de jours, sept cents habitans du mont Cyllene sont ranges sous sa banniere. Ger- manos adresse alors aux consuls des puissances europeennes le manifesle suivant: «Les ^Hellenes, abandonnes k l’oppression toujours croissante des Ottomans, ont unanime- »ment resolu de vaincre ou de mourir. Nous nous sommes souleves pour reconquerir «nos droits, nous sommes surs que les peuples et les rois reconnaitront la justice de »notre cause, et qu’ils nous preteront leur secours, en se rappellant les services ren- »dus par nos ancetres k l’humanite ; ainsi nous vous supplions de nous procurer la »bienveillance et la protection de vos augustes monarques. » D apres les documens fournis par Pausanias et Polybe , sur la position de Cynsetba KvvouQcx ) on a geueralement place cette ville dans la plain e d e R a U- v r y t a ; & cette epoque, il y avail un temple de Bacchus au milieu de la place publique plusieurs aulels consacres a differentes divinites, et une statue de l’empereur Adrien; a deux stades de la ville, une fontaine d’eau froide avait la propriete de guerir ceux qui ayant ete mordus d’un chien enrage venaienl boire de son eau, c est pour cela qu’on la nommait Alysson e’egt-a-dire l’eau qui gucrit de la rage. 21 *. 302 DE KALAVRYTA AU COUVENT DE MEGA-SPILEON. Le chemin a prendre en sortant de Kalavryta vous ramene an bord du Buraikos, qu’il faut passer deux fois dans un quart de lieue; apres une heure, est le confluent de la riviere de Lapatkes avec le fleuve, a l’endroit ou elle debouche entre des montagnes rougeatres, a gauche vous avezle large torrent qui siilonne le flanc du mont Yracbmi , chaine occidenlale du mont Ckelmos , on entre alors dans un chemin flan- que de montagnes qui bordent le Buraikos et au bout de 2 lieures de route depuis Kalavryta, vous appercevez le monastere de Mega-Spileon- (la grande Caverne) on passe le fleuve sur un pont aupres d’un moulin,et suivant un sentier trace en forme de rampe , et qui traverse un ruisseau d’eau vive r vous arrivez au pied dun rocher a pic , dans lequel est la grande caverne et le monastere del’Assomption. DE KALAVRYTA A LA CHUTE DU STYX. On suit le meme chemin qui conduit au monastere de Mega - spileon arrive au torrent qui siilonne le flanc du mont Vrachmi, on quitte la rive droite du Buraikos ; en deux beures et demie de marche on passe au village de Mesorougi, oil se voit une source qui envoye ses eaux au fleuve Crathis. Un quart de lieue au Nord est Peristera , un mille plus loin, on appercoit Khalkianika et a pareille distance, dans la meme direction, Younari, au Sud est silue Solos. Parvenu a cette hauteur et se tournant auMidi pendant un mille de marche on arrive a la cascade du Styx (Pag 29G) Itineraire de Kalavryta a Mega-spileon. 17 m ayatit marche le long de la rallee de'Kalayryta, un pout, 43 m. roehes d’une apparence singuliere & gauche, 10 m on yoit a 2 milies a droite sur lajnontagne ub MEGA-SPILEON 303 Tillage ; le vallon se contourne vers la gauche ; dans des rochers magnifiques , une grotte k gauche, 20 m. ayant tourne k droite; on traverse un pont,15 m. La vallee com- mence k se retrecir, et ne forme plus qu’ une gorge ; on tourne k gauche, 12 m. on traverse un pont au-dessous du couvent do Mega spileon,33 m. apres une montee raide et difficile on atleint le monaslere. Total de la route 2 heures 30 minutes. MfiGA-SPILtON. M faut regarder ce couvent qui est le plus grand et le plus riche de la Grece, comine une vaste maison enchassee dans une caverne et reposant sous une voute de cent vingt pieds de hauteur , depuis le sol jusqu’a l’ogive; au dessus de la ca- verne s’eleve un rocher a pic d a-peu-pres 400 pieds de ( hau- teur. L’ouverture estfermee, dans toute sa largeur et jus- qu’aux deux tiers desa hauteur, par un mur de facade dans lequel sont pratiquees les fenetres des divers etages, et qui vient s appuyersur les angles du rocher, oil Ton a pratiquedu c 6- te du midi, la porte d’entree. Cette espece de souterrain ohscur et voute, est ferme a cette extremite par une herse , recouverte de lames de fer, et defendu au moyen d un epaulement perce de quarante meurtrieres placees le long du rocher, de ma- niere a battre en flanc et par derriere ceux quitenteraient une attaque a coups de hache , atin de hriser la porte. C est en dehouchant par cette poterne, qu’on se trouve de plain-pied au premier etage eten face de 1’eglise de la Vierge que les moines nomment Catholicon. La se trouve une mosaique sur lepavede la nef, representant le soleil, la lune et unaigle a deux tetes ; les portes en bronze de l eglise, sont ornees de bas-reliefs d’un style mediocre , rappellant divers sujets de T Ecriture Sainle. On vous montrera avec le plus grand mystere, une niche a double fond, oil est, sous un voile, 1’image miraculeuse de la Yierge, bas-relief couleur de sue de reglisse, attribue a Saint Luc (l). (1) Les moines raconlent de la maniere suiyaute rhistoire de leur monastere. L’image 304 MEGA-SPILEON Le refectoire est silue au rez-de-chausse ; en y allant, on voit aupres d une fontaine qui jaillit du rocher, un autel laille dans un pilier a l’endroit oil la pieuse Euphrosine trouva la Sainte Image; au bout d une voute qui part dela, est la cuisine construite dans unsouterrain obscur: la cave est remarquable par de la Yierge fut decouvorte par une Prneesse du sang imperial de 'Constantinople „ nomine Euphrosine, qui habitait le villago de Zachloros, silue de 1’autre cote du Cery- nite. Deux cents ans apres, le Monastere avait acquis une grande celebrile. Si on ac- ceptait encore des gateaux et les premices des moissons , on etait devenu assez eclaire pour preferer des legs pieux tels que des fermes, des vignes , des champ labourables et des plants d’oliviers, qu’on annexa a la mense abbatiale- Mais sa plus grande riches- se viut des terrains incultes, que les moines mirent en rapport, et qu’ils adjoignirent k lenrs domaines pendant quatre cents ans de Constance et de fatigues. IIs etaient parvenus k un point de splendeur remarquable, lorsque vers le commen- ment du quatorzieme siecle , les Turcs, qui s’avancaient vers la Moree, obligerenl les moines de la Thessalie et de la Phocide k se refugier dans le mont Cyllene. Les der- niers essaims de ces cenobites,et les homines delettres qui avaient inulilement chetche un asile dans leurs cloitres, les suivirent dans cette retraite, ou ils apporterent les ecrits des auciens; chaque jour des manuscrits rares grossissaient la bibliotheque de Mega-spileon , lorsqu’un incendie arrive en 1400 detruisit ce depot precieux. Par un zele facile a expliquer,on sau va I’image miraculeuse de la Yierge, les ex-votos et les reliques, sans s’embarasser de disputer aux fiammes les tresors ren fermes dans la bi- bliotbeque. Depuis cet evenement, la cbarite des fideles pourvut a la restauralion du monastere ; et les moines qui echapperent an sac de Constantinople en 1454 forme- rent un nouveau depot de manuscnts aMega-spileon, mais il eut le sort du premier , par un autre incendie survenu au commencement du dix seplieme siecle. Eufm ce fut ala suite de cette seconde catastrophe que la Chartreuse dont on sauva encore I’image et les reliques, fut reconstruite telle qu’on la voit maintenant Pendant les ra- vages occasionees par la guerre de 1770 qui Gt une solitude de la Moree, les moines sefirenl les protecteurs des mabometans. Aussi eloquents que terrible , sous leur armure evangelique, ii force de prieres et de menaces, ils parviurent k arracher & la mort toutes les iamilles lurques de Kalcivryta ; ils lenrs dopnerent asyle dans le mo- nastere de Mega-spileon, et apres les avoir soustrait a la premiere fureur du peuple, il les guiderent a travers l’Achaie jusqu’au port de Cryssa Cet acte de bienfaisance eclairee , sauva le couvent. Cette action, digne des beaux jours de Teglise ne resta pas sans recompense. Les Turcs qui retcmberent bientdt apres sur la Moree n’oublirent point la conduite genereuse des moines de Mega -spileon. A peine le Seraskier eut pris terre dans la presqu’ile qu’il envoya un drapeau et des sauf-conduils aGu de garantir le monastere de rAssomptiou ainsi que ses religieux. A la faveur de leur passe-port les moines se porlerent au quarlier general, et par leurs instances jointes a des sacriGces pecuniaires, ils arracherent h la mort ou ^ I’aposlasie, un nombre considerable de cbre-? tiens. Une grande partie de l’Achaie dut son saint a leur pieuse solliciiude. DE MEGA-SPILEON A VOSTITSA 303 deux grands tonneaux qui s y'trouvent: leplus ancien appele An- gel ique contient, a ce qu’on dit, 16,000 okes et le second qui est surnomme Stamato, au-dela de 24,00 okes. L’un et l’aulre ont ete construits dans cet anlre, qui est garni d une quantile d’autres futailles que les moines remplissent avec les vins re- coltes aux environs du monastere, et ils vendent ceux de leurs fermes eloignees, ainsi que sept cents milkers environ de rai- sin de Corinthe. La bibliotbeque du monastere nest pas dans unetat brillant. Le lieu ordinaire de la recreation est un pla- teau silue a l’occident. L humidite de la grotte est cause que ces pieux cenobites sont generalement affectes de rbumatismes. La position du monastere est belle et pittoresque, et comme sa situation es t de nature a ne pouvoir pas elre emportee par un coup de main , le couvent servit lors de la derniere revolu- tion, de refuge a beaucoup de families qui y apportaient sur- tout leurs tresors pour les soustraire a l’avidite des Turcs. Le couvent etant inattaquabie de front les Turcs voulurent l ecraser en roulantde grosses pierres du haul de la montagne, mais comme la montagne le surpasse, elles ne purent Tat- teindre; les moines se servirent de cette circonstance toute naturelle, pour faire croire au people credule , qu’un nouveau miracle avait conserve le couvent, Itmeraire de Mega-spileon a Vostitsa. On descend & un pont au-dessons de Mega-spileon, 10 m. ou passe la riviere de Ka» lavryta ((Bouraikds) sur un pont pres d’un joli moulin, 37 m on arrive h un sommet ou plateau d’ou l’on jouit d’une vue magnifique du golfe de Corinthe, du Parnasse et de I’Helicon, le Pinde se decouvre au-delk. La vue du cote de 1’ Achate est egalement belle et pittoresque, 30 m. un autre sommet d’ou la vue est aussi magnifique , 35 m. une source pres d’une espece d’isthme qui reunitune chalrie de montagnes tres-ele- vees & un pic dout le sommet est couronne par les ruines d’une ancienne ville (celle de Bura, comme l’indique la grotte d’Hercule Burai'eus, qui est sur le cote septentrio- nal de ce rocher) (Pag. 96). On voit, par la nature du terrain, qu’il a ete lourmente par de violeus tremblemens de terre, 8 m. on traverse les fondations de quatre mu- railles destinees h garder le passage qui se trouve enlre la ville et les montagnes- Une montagne k gauche; on tourne a droite, sous le rocher presque perpendiculaire de Bu- ra ; h gauche, une gorge pittoresque dans laquelle coule une riviere lombant du 306 DE KALAVRYTA A PATRAS. mont Phteri : on dit qu’il eviste une belle foDtaine au milieu des mines, 68 m. Mou- lin ruine, k gauche, pr6s les bords de la mer. On quitte leg montagnes pour traverser une riviere, 21 m. La route quitte le lit d’un torrent qu’elle a suivi pendant long- temps: elle peul avoir trois-quarts de mille de largeur: l’emplacement de la ville d'He- lice, engloutie par un iremblement de lerre reste a droite de la route (paz 97), 25 m. village k uu mille sur la gauche, 10 m. un mouiin k S00 verges k gauche , 6 m. Tu- mulus k droite, 14 m. Le Selinus, riviere rapide, qui ne presente quelquefois que le iitdesseche d’un torrent, 12 m. ruine d’un pont, d’ou la riviere s’est retiree, 19 m. ville de Voslitsa sur l’emplacement de 1’ancien Aegium. (pag. 99). Total 4 heures oo minutes, DE KALAVRYTA A PATRA8. Le plus court chemin de Kalavryta a Patras est de passer le fleuvede Kalavryta en faisant trois-quarts de lieueen plaine a l’Ouest-Sud-Ouest ; arrive au pied des montagnes nominees Gonzoumistra, qu’on franchit en une heure de temps, vous vous dirigez a l’Ouest pour arriver dans le vallon de Lapa- thes. Les villages de Goumenitsa, Saradi , Phlamboura , L&pala , Neokhbri , Ti ikfistra , repandus sur les coteaux de ce bassin verdoyant, et une multitude de ruisseaux dont les eaux form ent une riviere qui conflue avec le Lapata tombant plus au Nord dans la riviere de Vostitsa* (Selinous) font de cet endroit une charmant paysage. On passe son cours sur un pont et se dirigeant de-la au No rd - Ouest vous arrivez a une tranchee appelee defile du massacre , ravin en- veloppe d’un bois tenebreux oil une horde de brigands , qui du temps des Turcs infestaient la Moree, fut exterminee: traver- sant une foret on arrive apres cinq milles de chemin a la belle fontaine du Despotis. La situation de cette source au fond d une gorge boisee, ses eaux limpides en font une halte deli- cieuse ; de la on suit pendant un demi-mille le cours dTine petite riviere qui conflue plus bas avec le Selinous, tournant a fOccident, on arrive au bord du Selinous; l’ayant passe on re- monte durant un quart de lieue , par sa gauche, une rivi- ere que Ion traverse a cette distance , laissant a une demi lieue au Midi le village de Demestikha, on avance dela sur un plateau sans arbres qu on traverse pour arriver au Khan DE KALA VRYTA A PATRAS 307 de St. Jean, sitmS a moitie chemin de Kalavryta a Patras; & 1’Est du Khan estle village de Gouzomistra; tout aupres sont des ruines , que les gens du pays appellent Ilagios Andreas d’une eglise qui est vis-a-vis. Deux acropoles avee ruines de villes, et situees l’une etl’autrea 18 Kilometres (1 20 stades) de Pharae, conviennent egalement a la position de Tritae (1) (yj T ptiaia) Tune est aupres de Gouzomistra sur la route de Pa- tras a Cli tor et a Phoneos ; 1’aulre nomme Kastritsi, pres des sources du Selinus et du Pirus , sur la route de Pharae aux memos villes. Ce n’estque sur de faibles probability qu’on peut placer Tritae au premier lieu et Leontium, qui n est connu que par'Folybe, au second. Cependant si Ion admettait que ce Le- ontum n’est autre chose que le Lectrum de Strabon, placedepen- dante de Rhypes, la version opposee serait alors plus probable. En partant du Khan de Saint Jean et coupant dans la direction N. 0. on suit un coteau pierreux qui traverse une foret pendant deux heures; entierement debarasse du rideau de chenes et autres arbre qui cache l borison, on francbit un con- trefort parallele au mont Voida, formant une vallee dans la- quelle se trouve le village Topolova. Le bassin, cultive comme un de ces oasis perdus au milieu du desert, aboutit a un bois taillis qu’on traverse pour arriver a la fontaine Carita r (1) D’apres Pausauias Trilas etait eloigne de six-vingts Stades de Pharae, c’etait une ville d’vichaie en terre ferme et selonle vouloir d’Aguste, de la dependance de Palras„ Avant d’entrer dans la ville, on voyait un magnifique tombeau de raarbre blanc , plus precieux encore par les peintures de Nicias, que par les ouvrages de sculpture dont il etait orne. Une jeune personae de grande beaute etait representee assise dans une chaise d’ivoire : k cote d’elle etait une de ses femmes qui lui tenait une espece de pa- rasol snr la tete, de Tautre cote etait un jeune gar^on sans barbe, vetu d’une tunique , un manleau de pourpre pardessus; pres de lui un esclave qui d’uue main tenait desjave- lots et de l’autre des chiens de chasse en laisse. Les uns donnent pour fondatenr k la ville de Tritae , Celbidas originate de Cumrs en Opique,d’autres disent que Tritia fill# du lleuve Treton apres avoir ele pretresse de Minerve , fut aimee du dieu Mars, que de ce commerce naquit Melanippus, qui batit une ville, et du nom de sa mere I’appella Tritia; il y avail un temple qu’on nommait le temple des plus grands dieux, leurs sta- tues n’etaient que de terre. Minerve y avail aussi un temple avec une statue en marbre. 308 DE TRIPO LITSA A SPARTE station des voyageurs et rendez-vous desbergers, qui ont leurs campemsnts dans les gorges dumontPanaichaicos; longeant pen- dant un quart de lieue les coteaux , on entre dans un defile creuse entre des sommels qu’il faut suivre fespace de trois milles pour arriver au faite du mont Panaehaicos. On de- couvre alors le promontoire Araxe qui se presente en forme de trident ; Zante, Ithaque, Cephalonie , les cotes de 1 Etolie et de fAcarnanie jusqu’a Leucade ; laissant immediatement sur la gauche le sentier qui conduit au monastere dOmblos , pour prendre une rampe sinueuse entrecoupee de terrasses semblables aux paliers d’un escalbr, qu’on trouve placees a des distances presque egales jusquau bas du mont PanacJiai- cos. On arrive ainsi d etage en etage au pied des montagnes et au bout d’une lieue et demie de chemin dans la plaine oil est Patras. Iltneratre de Kaldvryta a Patras. 4. ra une grolte dans la hauteur a droile, pres de la quelle se trouvent une eglise etune autre grolte sepulcrale, 5 m. source dans le marais ; la route de Tripotamia , qui tourne vers la gauche ; a droile, un melokhi dependant de Megaspileon, 29 ra. a 1’extremite dela plaine, fonderaens de muraiiles auciennes, 30 m. apres etre monte , on descend parmi des bois de chenes, 15 m. on passe un pont et plus loin une fon- taine dans la plaine, on voit le mont Olonos h gauche : apres avoir traverse la plaine, on monte dans des bois de chenes et de plalanes, 63 m fontaine du Despotis: ce lieu etail autre fois renomme par les brigands qni Tinfestaient ; la route suit toujoursle lit d'uu torrent , 24 m. debris de briques : 18 m. on traverse la riviere de Yostitsa (Selinus) , 68 m. Khan de xfagios lohannis. un palseo-Kastro a droite : les ruines de Tritaea connues sous le nom de St. Andre , le village de Gou- zomistra qui se trouve pres des ruines est a l’autre cote d’une petite riviere et a 20 m. da Khan, 23 m. on traverse un torrent, 77 in. on traverse une riviere, 22 m. on traverse une riviere, village adroite, 60 ra. bois etmcntagne, 66 ra. des luiles et quelques caba- nes, le mont Votda (Panachai'coa) a droite, 27 m. apres avoir traverse une plaine cnl- tivee, une descente rapide, 41 m. on traverse un torrent qui serpente dans la plaine de Patras, 69 ra. ville de Patras. Total de la route 11 h. 6 minutes. DE TR1POL1TZA A SPARTE. Oa voyage d’abord par une plaine rongeatre , laissant a droite sur la hauteur le village de Thaaa appelle egalement Paleotripolitsa, c’est probablemenl en cet endroit que dut etre le Tripoli de Pausanias ou de Tite-Live , il s y trouve aussi DE TRIPOLITSA A SPARTE 309 dans les murs de beaux debris de Tegee ; apres deux heures de marche on arrive a Kamaria, en suite on gravit la colline que Fantiquite nommait le mont Gresius et laissant a droite dans Feloignement, le grand Katavothron du lac marecageux pres de Pallantium, on descend dans le lit du Saranda-Pd- tamos. Apres cinq heures de marche, est le Khan de Kryovritsi (Symbolia 2’jg6oXta) (l)Cet endroit devait etre une position fort importante dans les anciens temps , la grande route de Tegee a Sparle, y coupait cellede Messenie en Argolide. La Fontaine qui donna son nom moderne(eau froide) a ce lieu est d une construction turque, mais les masses carrees de marbreblanc quon y a employees sent evidemment des vestiges de la plus haute antiquite; Fendroit d’oii sort Feau qui l’ali- mente et qui se perd entre les roches roulees du torrent, de- meure a quelque distance en arriere dans un enfoncement de la gorge qui vient de Hagios-Petros. Surlarive opposeeet vis-a-vis le Khan, sont les mines d une tour importante, avec un raur d’enceinte bien caracterise ; ce fut une forteresse tres militairement assise. La variete des gaietsest prodigieuseaux alentours. Laissant a gauche le plus grand de ces bras , qui venant de Hagios-Petros , tornbe presque a angle droit dans ce- lui qui suit la route de Mistra , on marche tonjours vers le Sud et dans le fond du Saranda-Potamos qui se retrecit de plus en plus, mais qui demeure tellement horizontal qu’on serait tente de s’y croire enplaine, si Ton n’y etait domine par des parois que forment d arides blocs calcaires. Les poiriers sauvages et Faubepine sont les arbres qu’on rencontre leplus frequemmenten arrivant surdes terrain schis- teux, oil le fer oligiste ne tarde point a se montrer en nom- breux filons , dont le detritus entre souvent pour la plus grande (1) Le Saranda-Pdtamos^tait regarde dans l’antiquite corame l’Alpliee. dCe lleuve »dit Pausanias, forme la limite entre le pays des Laconiens et celui de Tegee, il nail a vPhylace (Iv ^uA«/c/j) et a peu de distance il recoit les eaux d’un grand nombre dc fon- alaines, ce qui fait donner & ce lieu le uom de Symbolia (confluent). 22 310 DE TRIPOLITSA A SPARTE partie , dans la composition d un sol reniforme, noir et briL lant . Sans s’appercevoir qu’on change de versant a travers de petites plaines ou dejolis bassias circonscrits, dont le fond est couvert de prairies quelque fois tres-humides, et qui depen- dent du singulier plateau d’Arakcva, on se trouve dans le bas- sin de lEurotas oil 1’on entre par un defile qui s’appele Kli- soiira, des Terebentbes et desLentisques reparaissent;ce cbange- ment dans la vegetation fait connaitre qu’on s’est abaisse sen- siblement vers le niveau de la mer; apres quatre beures de marche depuis le Kban de Kryovritsi, on arrive au Khan de Kravata ; peu-apres on passe un torrent dont l’eau rapide et froide, descend des hauteurs a droite; vous trouvez ensuite la belle vallee du grand affluent de l’Eurotas qui vientd’Arakova. Beaucoup de fragments de briques et de poteries remplissent les environs oil a 820 et quelques metres au dessus du niveau de la mer se trouve l’emplacement de Selasie ( SsAXastct). Cette ville situee surla route deSparte a Tegee , non loin de l’embranchement de ce chemin avec ce lui d’Argos, surlesbord de la riviere Oenus et pres d un petite plaine s’etend sur ses deux rives. Les circonstances et tousles details topographiques donnes par Polybe (l ne peuvent sappliquer qu a la plaine du Kban de Kravata. Sa largeur est de 600 a 800 metres sa longueur de 1000 a 1200; au dessous la vallee se resserre en une gorge de deux lieues de longueur que suivait la voie ancienne ; on trouve des debris antiques sur toutes les coliines qui bordent la plaine au Midi , entre autres un petit sacellum tres-rapproche de la route. La montagne qui :domine le Khan de Vourlia est couronnee par une enceinte, en partie moderne, en partie ancienne ; c’est un des deux camps retranches des monts Evas et Olympus. Le second (1) Le detroit ou Ton combattit est forme par des montgnes, dont Tune s'appele Ev* et Tautre Olympe ; le fleuve Oenns coule entre les deux ; 8ur le bord est la route cp» conduit a Lacodemone. DE TRIPOLITSA A SPARTE 311 doit se trouver de l’autre cdte du torrent sur les hauteurs de Bassara. Cette gorge ou combattirent 25,000 hommes, oil pe- rit l’independance de la Grece , merite d’etre etudiee par les voyageurs. A 6000 metres de Sparte , l’Oenus ( 6 OtvoD?) se jette dans le grand torrent d’Agrianos et reunis , ils confluent avec l’Eurotas a 1400 metres au dessous du pent antique. En traversant une sorte de col, on passe par le Khan de Vourlia, aupres duquel est une riche fontaine ; dece lieu pit- toresque et verdoyant vous apparait la plaine de Lacedemone, dans toute sasplendeur; elle est bornee par les ilancs abruptes etsombres du Taygete (1) passant alors contre le gracieux ha- meau de Voutiam qui reste a gauche avec ses peupliers , on descend le long d un torrent tres-creux, dans les parois cal- caire duquel sont des grottes , le chemin assez hien trace , quoique pierreux, est parfois taille en marche d’escalier ; il y a une forte lieue entre le Khan de Vourlia et lEurotas qu’on traverse sur un pont tres pittoresque ; en passant contre un (1) Taygete (T avyno-j, opog') lcaiom s’appliquait h toute l’etendue de la chaine depuls le cap Matapan jusqu’a Leondari ; elle ne porte de nos jours aucune denomination ge- nerale. Strabon decrit tres-bien la maniere dnnt elle se termine dans une esp^ee de berceau forme par les montagnes de TArcadie. Cette chaine a cela de remarquable qu’elle s’abaisse progressivemeut , depuis le Saint-Elie jusqu’a Leondari, en memo temps que le sol qui le supporte s^eleve vers le centre de l’Arcadie. Un de ses eonlre- forts s’ecroula dans le fameux tremblement de terre qui detruisit Sparte, 469 ansavant J^C., k une lieue auN. de Mistra, se trouvenl ses debris a la surface du sol ancien; ils forment de petils monticules, au dessous .de Paxamidi, pic qui, vu de Sparte, paraitje plus eleve de la chaine. Toute la partie meridionale du Taygete renferme les marbres les plus beaux et les plus varies, dont quelques-uns sans doute furent exploiles sous la domination romaine; cependant e’est le porphyre vert antique, ou prasophyre, le A (dog Kpoxsonris de Pau- sanias qui fut coustamment designe sous le nom de marbre lacedemonien. On troure au sommet de la montagne des marbre siliceux, comparables aux pierres dites du Levant. Sur le sommet culminant, d’Hagios Ilias, le Talelum consacre au soleil dans rantiquile, n’offre aucune ruine ; e’est encore aujourd’hui un lieu consacre, ou le culte de Saint Elie a remplace celui du Soleil k l’epoque du solstice d’6le. La chapelle formee de quelques pierres brutes, devient alors, le lieu d’un penible pelerinage pour les ^habi- tan^ de la vallee ; ils en rapportent avecorgueil une petite fleur bleue, qni ne croit % disen t- ils , que sous les neiges de son sommet- 3 1 a DE LEONDARI A LA SOURCE BE L’EUROTAS amas de rocs bizarrement enlasses. Le fleuve qui descend du N. O. porte ici le nom de Karavas , qu’il perd un peii plus Las dans la plaine apres le confluent du bras qui lui vient d’Arakova, pour s’appeller Iri. Audessus du pont, le fleuve est encaisse; son eau rapide est de la plus suave teinte ; d’abord eaptif dans ses berges de pierres a pic, au fond d une austere vallee, ils s’ouvre ensuite, a traversde grands Nerions, qu’en- lacent des guirlandes de Smilax. A parlir du pont, commence egalement cette abondance de Caneveres , signalees comme des roseaux par les poetes, et dont les belles touffes , move- ment caressees par les veDts, meriterentau fleuve de la La- conie, lepthete de KaXXiSc'val*, mais les Cignes ne sy trouvent plus. Le chemin suit d’abord parallellement les bords du fleuve, au pied de collines rougeatres] qui ne permettent plus d’ap- percevoir Mistra ", et qui furent autrefois tres-bien cultivees si l’on en juge par les murs en degres, qu’on y voit encore, et qui furent destines a soutenir le sol, Ensuite a travers un canton deterres en labour ou couvertes de Muriers laissant agauchele village de Pavleika (1) on arrive a l’emplacement de Sp&rte. ROUTE BE LEOiNBARI A LA SOURCE BE L’EUROTAS. Une fois qu’on est sorti de Leondari, un cliemin venitien a droite duquel est une chapelle fort remarquable passe aupres d’enormes rocbers nommes Asprilata , et suit au Sud-Est sur le versant d une montagne boisee. A gauche est une (1) Sur la]colline de Pavleika, pres du sender conduisant de Sparte a la vallee d’Oe- nus , se trouvent les ruines d’un temple , servant de soubassement & une chapelle ruinee; cette colline est peut-elre le Thornax (‘O Qpovcc |) montagne celebre par un temple d’Apollon mentionne par Herodote et Pausanias. oLes Thebains descendant de »Sellasia, campent dans la plaine pres du temple d’Apollon« ce n’est seulement qu’a- pres avoir gravi cette colline qu’on appercoit Sparte. DE LE0NDAR1 A LA SOURCE DE LEUROTAS 313 belle et riche vallee ; sur la monlagne la chapelle fie St. Ni- colas, dans la vallee le petit village de Klimalero, arrose par plusieurs ruisseaux , puis une chapelle en mine an milieu de chenes verts, et plus loin une fontaine eg a lenient ombragee de chenes. Apres avoir rencontre un torrent, on apercoit , a droite une monlagne conique faisant partie du mont Leon- dari , et sur le som met la chapelle Rouraikos a gauche , pres d un vallon cultive et en grande partie piante de vignes, est le village de Fetrina, ( 1 ) arrose par plusieurs ruisseaux ou torrents. La vtte se porte alors d un cdte, sur le mont Kerasia, audessous duquel est le village deCiparissia, de F autre, sur les restes d une ville antique, dont l enceinte presque entierement detruite , couronne la cime Ires elevee du mont Chelmos. On y trouve des substructions de construction polygonale, sur lesquelles sont les murs d’une fortification ve- nitienne du moyenage (2). On arrive ensuitedans uneplaine on- to uree de montagnes boisees, et quiest traverseepar un ruisseau que bordent de grands peupliers, elle est cultivee et plantee de muriers et d’oliviers. A gauche, pres de la riviere Longa- niko , est un tumulus, puis un ruisseau et plus loin Zacaria, Pyrgo, dans une gorge etroite. Apres avoir monte a travers des collines arrondies et couvertes de Lentisque, de Myrtes et de Lauriers roses, on arrive sur un plateau appele Agropido- (1) Sur le plateau au Sud de Petrina sont des ruines bien etendueSiremplacement'de. Belemina(BiA£Mtva).Le territoire de celte ville s’etendait,suivant Strabon jusqu’h l’entree de TEurotas dans la Laconie et parconsequent jusqu’au col de Lianou ; c’est le can- ton acluel de Vrousto-khoria. II faisait lui mtme partie de l’Aegytis , division du Peloponese plus ancienne, dans laquelle existait la ville d’Aegis (vq Ai'yos). Archelaus, fils d’Agesilas, la detruisit a cause de son ancian altachement aux Arcadiens (830 arts avant J. C. (2) Cette forteresse antique^defendait rembrancbement des chemins de Sparle, d'un cote k la Parrhasia et de l’autre a la Moenalia, elle est mentionnee dans les chroniques de la Moree sous le nom de Khelmos : on y dit. «I!s partent d’Amyclee’, prennent »la direction de Khelmos, s’avancent sUr Veligosti dont ils brulent le marche , le len- »demain ils arrivent k Carythaena. Ils chargent la garnison de Nikli de parcoufir les plaines jusqu’a Veligosti aussi bien que les environs de Khelmos. 314 DE LEONDARI A LA SOURCE DE L’EUROTAS Campo , oil sont les vestiges d une ville. Quantile de debris s’offrent aux regards : des pierres sont amoncelees en forme de tumulus et cependant ces ruines ne paraissent pas etre des restes de constructions antiques. Enfin au pied du plateau, on entre dans unevallee oil une source abondante appelee Kephalo- vrissi, forme la riviere Ire, anciennement l’Eurotas (1). Cette source est au pied d une montagne dont le caractere est assez remarquable. La route passe sur un quarlier de row- dier au pied duquel surgissent paisiblement les eaux lim- pides du fleuve; a cdte sont quelques pierres d une construction antique dont deux seulement sont en place, rien n indique a quel monument ces pierres pouvaient appartenir. Itineraire de Leondari a la source de VEurotas. A 13 m. de Leondari un ravin, a 7 m. a droile la chapellede Saint Nicolos, a gauche le village de Limatero, a 18 m. k gauche cue chapelle ruinee, k 10 m. une fontaine, k S3 m. un torrent, A lom.a droite sur une montagne conique , la ehapelle appelee Bouratkos, k 37 m, k gauche le village de Petriua, k 43 m. un ruisseau et k droile le mont Kerasia, a 8 m. a droite le village de Kiparissia, k 8 m. en apper<;oit a gaucbe, la cime du mont Khelmos, a 36 m. a gauche dans la vallee un tumulus en terre et la riviere Longaniko,a 16 m. un tombeau lure, k gauche Zacarik Derveni, Pvrgo, k 38 19. Agrapid6-campo, a 26 m. Kephalo-vrissi (source de l’Eurotas). Total de la route 4 heures 32 minutes ROUTE DE LA SOURCE DE L’EUROTAS A MISTRA. En prenan t la route au Sud-Est , on trouve le Rameau de (1) L J Eurotas (0 Eu^eoras) avait sa source dans la plaine d’Asea (Francovrysi) cou- lait dansle meme lit que TAlphee pendant 20 stades, et se perdait pour reparaitre k I’entree de la Belminatis , tandis que l’Alphee sortait k Pegae, dans le terriloire de Megalopolis. Cette opinion n’est pas aussi absurde, qu’elle le parait au premier abord. Les sources qui naissent k l’Est des mines d’Asea, se reunissent et se confondent dans un marais, dont les bords sont aujourd’hui de nivean d’un cote avee le col de Lianou audessus de la gorge profonde ou nail l’Eurotas, et de l’autre avec le col qui conduit vers Leondari : e’est une veritable bifurcation. Le uom moderne de TEurotas est Iri , le nom de Yasilopotamos doit plntdt s’appliquer a' la magnifique riviere qui prend naissance aux sources de Skkla, et se jelle dans la mer k l’Ouest de 1 Eurotas apres ua sours de deux lieues. DE LA SOURCE DE LEUROTAS A MISTRA 315 Georgitsi; k gauche, sur un plateau, sont les restes dune for- tification moderne , adroite s etpnd la chaine du Taygete , a 1’Est, le moot Menelaion et au milieu une plaine qui se ter- mine au golfe de Laconie. Tout ce paysage presque entiere- ment depourvu d'arbres, est d un aspect severe et remplitlame d une sorte de tristesse. Mais on arrive bientot k une autre plaine , cultivee et plantee de muriers, de laquelle en sortant, il faut traverser un ruisseau; a droite est le village de Peri- volia, audessus lebourg de Kastania. Quand on est parvenu au Lord de TEurotas, il faut longer son cours dans une gorge as- sez resserree , au milieu de rochers couverts de platanes, de lentisques , de lerebinthes et de lauriers roses; on voit la berge de la rive gauche formee par un mur cyclopeen, le seul de cette nature existant dans 1’interieur de la Laconie. Un magnifique Kephalovrysi sort pres dela du pied des collines, et se jettedans 1 Eurolas. C est ici qu il faut placer Pellana (r\ IleXXava) au pied de deux collines surmontees de chapelles ou dut etre l’ancien emplacement de 1 Acropole/ Sur la rive gauche , on trouve la plaine de Koniditsa, avec uiU Kephalovrysi plus puissant en- core que ceux que nous venous de nommer: les habilans pre- tendent qu’il ^vient du lac situe dans la plaine de Tripolitsa enlre Pallaatium et Tegee. Surle chemin sont plusieurs parties de route pavee, de plantations de muriers, et une ruine d’a- queduc construit en blocs faits avec des cailloux du fleuve. Toutes ces vallees qui se succedent sont environnees de petites montagnes couvertes de verdure, mais sans aucun arbre , tandis que dans le bas, au contraire, les champs sont cultives , cou- verts de muriers, et coupes par des bosquets de myrtes, de len- tisques, de terebinthes et de lauriers roses: on voit encore plu- sieurs aqueducs du moyen age, et au dessussurun rocher, un fragment de construction helienique irreguliere, En sortant du defile, on entre dans une plaine, ou I on prendla route de Tri- politsa, ^puis laissant a gauche le village de Papioti, et en mon- tant sur une colline , on appercoit dans la vallee , une ruine d’aqueduc, dont la partie basse parait T ombeau taille dans la masse. KK. Traces de I enceinte de la ville. LL. Aqueduc romain. MM. Construction en fortes pierres d'une apparence antique. NN. Construction antique. 00. Construction romaine. PP. Materiaux provenant de quelque temple antique. QQ. Golonnes en marbre. M1STRA 331 RR. Resles dun temple antique. D'apris les nombreux debris sans forme qu on relrouve sur V em- placement de S parte, il serail trop presomptueux de pretendre re- connaltre un grand nombre des monuments indiques par Pausa - nias ; on ne peut seprononcer avec certitude que pour ceux dont la base na pu elre derangee paries differenles revolution quionl bou- leverse celte ville sirenommee. MiSTRA. L architeclure de la* ville n’offre qu’un melange confus du genre oriental, du style gothique, grec etitalien ; elle fut fondee trois ans apresle premier debarquement des Francais , c’est-a- dire en 1207, par Guillaume de Ville-Bardouin. On lit dans la chroniquede la Moree. « Pendant un tour que tit dans la con- »lree le nouveau Prince, raessire Guillaume trouva , a une »lieuede Lacedemonia, un monticule eleve, au-dessus d’une » plus haute montagne, celte position lui parut convenable » pour y placer un fort; il en fit effectivement construire un »sur celte montagne, et lui donna le nom de Mesithra , quil * » porte encore aujourd’hui « La citadelle est balie sur le yersant Est du Taygete a G34 metres au-dessus du niveau de la mer. Quoiqu il y ait a sa partie basse quelques traces de constructions antiques , nous ne pensons pas qu elles do i vent faire presumer qu’nne ville ait ete construite a cet endroit. L’histoire ne place de ce cdte aucune cite. Il faut done regarder ces vestiges d’anliquite comme devant appartenir a quelques constructions militaires. Apres la division qui fut faite de 1’empire d’Orient , Mi Sira fut un apanage des freres et des tils aines des Empereurs. On donna le nom de Despote aux Princes et le nom de Despotat a la forme du gouvernement. La Moree en dependait et la residence de ces Despotes etait ordinairement a Mi- stra et quelque fois a Corinihe. Un seigneur Francais nomme Philibert ^ do Naillac , prieur d’Aquitaine et grand 23' MISTRA 332- Jj W mailre de Rhodes, traita au nom de 1’ordre de S. Jean pour le Despotat, en I an 1403. Cette souverainete etait alors enlre les mains de Theodore Porphyrogeneli , frere d An- dronieet d Emmanuel, qui furent suceessivement Empereurs de Constantinople. Le sultan Bajazet venant de gagner la bataille de Nico- polis, sur Sigismond Roi de Hongrie , et sur Jean, Comte de Nevers, fils du due de Bourgogne, ledespote Theodore deses- pera de pouvoir disputer la Moree a eet heureux conque- raat, et voulut ceder Mislra et Corinthe a*ux chevaliers de Rhodes , qui n’etaient plus en pouvoir de les conserver. Mais lorsque l’invincible Tamerlan cut triomphe de Bajazet , savie- foire releva le courage des Spartiates qui se crurent alors as- sures centre les Turcs. Comrae ils haissaient la domination des Latins, iis ne voulurent jamais souffrire que Theodore alienat la Tzacouie. Ainsi le traite futrompu, les chevaliers rendi- rent Corinthe oil ils s etaient deja etablis. Theodore laissa par sa mort leBespotataun autre Theodore qui elaitson neveu et fils de l’empereur Emmanuel. Ce second Theodore epousa une italienne y qui etait de la maison de Maiatesta , ce qui fit. passer le litre de Due de Mislra dans cette famille. Theodore II alia a Constantinople , dans i’esperance d’heriter de I’Empire a la place de son frere Jean, et laissa le Despotat a son autre frere Constantin surnomme Dragoses, qui a ele le dernier empe- reur d’Orient. Ce prince, apres avoir pris la couronne Impe riale, partagea la Moree enlre ses deux freres Demetrius et Thomas, les deux plus jeuaes des six enfanis de iEmpereur Emmanuel, ils furent les derniers Bespoles du pays. La ville de Mistra echut a Demetrius et eelle de Corinthe a Thomas. Une haine bio r telle s alluma en-tre les deux freres ; et la Mo- ree fut egaiemenl la proie des grecs et des etrangers. Thomas fut soutenu par les Latins et Demetrius par les Turcs. Les deux Despoles s’accuserenl reciproquement devani Mahomet II. cha- cun d eux lui paya trihut, et implora sa protection contre Tautre. A la fin, l’effort des Turcs tomba sur Thomas qui fut MISTRA 331 contraint de se sauver a Rome. Mahomet II. se rendit maitre de Mistra, et fit scier le gouverneur du chateau par le milieu du corps. Il depouilla eu memo temps Demetrius de son Des- potat, 1’envoya a Adrianople et epousa la princesse sa fiile, quit n’osa poartant jamais appeler dans son lit, de peur qu’elle ne le tuat, parce que celte jeune princesse avail un tres-grand courage. Ce fut en Tannee 1460 que la viilede Mistra tomba sous la domination des Turcs, sept ans apres laperle de Cons- tantinople, cinq ans a pres celle d’Athenes. La troisieme anriee apres queles Turcs s’en (urent em pares , c’est-a-dire 1463 . Sigismond Malatesla, Prince de Rimini, ia vini assieger,et la prit apres une longue resistance, mais il ne put emporler le cha- teau ; et se vo'yant contraint a Jever le siege, il mil le feu dans la ville dont il ruina la plus grande partie. Ce prince avail ete excommunie par le Pape Pie 11. pour des barharies insignes , et avail cru peu-elre les reparer en faisant ia guerre aux Turcs ; mais par la facon dont il traita les chretiens de Mistra, on 1 accusa d’avoir voulu expier ses premiers crimes par de plus enormes. Col leone General de la RepubJique de Venise prit Mistra en 1473, mais sa mort empecha qu’il ne se ren- dit maitre du chateau. Les Venitiens rentrerent dans Mistra Tan 1687 sous la conduite du generalisme Morosini apres la prise de Corinthe et ils la perdirenten 1715 . Cette viile est sans contredit , dans une des positions les plus piltoresques de la Grece. La ville basse ou I on remarque plusieurs tours cTeglis.es, des Cypresala forme pyramidale; lacitadelle est situee au haul d un rocher presque eonique, et qui estle dernier eche- lon du mont Taygete: toutcet ensemble est du caractere le plus imposant Le chateau fort tombe en ruine, tout est abandon- ee. Vue du chateau de Mistra, la Vallee.de la Laconie est admirable, elle setend a-peu-pres du Nord au Midi, elle est bornee a l Ouest par le Taygete et a i’Est par les monts Olympe et Menelaion (MevsAaiov (1)' '(1) Polybe, en dccrivant Ia position de Sparlc, exag^re beaucoup la hauteur des 334 MISTRA. De petites montagnes obstruent la partie septentrionale de cette vallee, elles vont en descendant au Midi et en diminu- ant de hauteur et forment de leurs dernieres croupes les col- lines oil Sparte etait jadis situee. La plaine fertile qui setend depuis cet emplacement jusqu’a lamer est arrosee par l’Eu- rotas. La ville deMistra etant d’origine moderne , on n’y trouve d’antiquites que ceiles qui viennent des ruines de Sparte, qui en sont tout au pres, parceque les conquerants qui ha ti rent cette place se servirent des materiaux qu’iis trou valent tout prepa- res, pour construire leurs forteresses et leurs principaux edi- fices. Les seuls fragments antiques sont les sarcophages qui or- nent deux fontaines et quelques bas-reliefs incrustes dans les murs de l’archeveche. Lors de la revolution de 1770, Mistra etait le chef-lieu de^ la province appelee du temps des Venit iens, Brace w diMaina{ 1/ collines sur lesqoelles esl assisle Menelaium. Leurs pentes sont abruptes ; mais leur hauteur au-dessus de la vallee ne depasse pas 2o0 metres ; et il esl facile de voir, par un autre passage du meme auteur, qu’il u’enteud pas parler de la grande chainodes xnonts Malevo, mais des collines qui avoisineut le Geuve. Elies decrivem sur la rive gauche de l’Eurotas, un arc de cercle aulour de la plaine de Tsouni et d’Aphisou en se rapprochant ensuite du fleuve, de mauiere a ne laisser qu’un etroit passage, defile bien indique par Polybe. Cel ecrivain et Tile -Live decri- vant la marche des armees sur la rive gauche de 1’Eurolas ne nomment point Therapne (r, 6-sxTt vvj) mais le Menelacum, que Tite-Live designe comrae une montagne , et Po- lybe comme un lieu partienlier-silue sur les collines vis-k-vis de Sparte ; or, e’est dans le voisinage de ces mernes collines que nous devons,d’apres Pausauias, chercher The- rapne, ou-elaient sitnes les tomheaux et le temple de Afenelas, el ou, suivant lsocrate et Herodole, le culle d'Helene etait joint a celui de Mene]as. Remarquons en outre que Pausanias ne nomme pas le Menelauim, et que Tile-Live et Polybe ne nomment pas Therapne. Ce bourgn’etait done autre chose que le Menelaium des historiens ci- tes ; il etait assis sur des collines elevees par rapport h Sparte : et Pindare a pu dire “Les Dioscures qui habitent le sol eleve de Therapne*. Xi dans la plaine, ni sur les collines de la rive gauche, op ne trouve les monuments decrits par Pausanias; cepeudant au presdu village d’Aphisou , il y a^uelqucs ruines et une source qui semblent indiquer Therapne et la fontaine Meseis. (1) Les habitans des chaines da Tay^eie sont encore ceux de tous las Europeens dont les siecles ont le moins altere la primitive physionomie et le sublime langage. In- goumis depuis 1’cpoque ou Rome, deal ils furent loujours assez bien trailes, perdit ses MISTRA 335 et complait 16,200 babitans, dont plus de 14,000 dlaient grecs. Ce nombre s’etait encore accru lorsque la guerre del in- dependance eclata, on levaluait a pres de 20,000 habilans. droits sur eux, les Empereurs d’Orient, les princes indigenes appel6s Despotes, los cou- querans francaisi du temps des croisades, les Venitiens et les Turcs memo , ne parent jamais les reduire k cet etat de servitude ou se plia, presque sans resistance , le reste de l’Orient. Eo vain Ton eleva des forleresses sur tomes lenrs communications pour les lenir en respect, its n’ont gu£re paye qne les tributs qu’ils s’imposaicnt eux memos et n’ont jamais fourni un soldat pour servir hors de chez eux , qu’il if ait 6te un vo- loutaire, dans loute 1’acception du mot ; enfin les Musulmans lasses da ce qu’ils appc- laient leurs insupportables revokes ; avaient fini par consentir k leur emancipation , moyennant quelques legeres redevauces, et sous la promesse qu’ils ne descendraient plus dans le plat pays pour le mettre k contribution ; il fut regie par un traile de 1777, que le Magne serait separe du Sangiac de Moree el qui! passerail avec les Cyclades , sous la protection du grand Amiral ou Capitan-Pacha qni remplaca le bach-Bagou des Lacons par un Bey. Ce Bey gouverne le Magne en qualitc d’officier de la cou* roune , mais sans elre sacre, comrne cela se pratique k f egard des Hospodars de Va- lachie et de Moidavie , que l'huile sainte du Patriarche Occumeuique n’empeche pas d’etre peudus. Les firmans qui insliluent les beys du Magne, ecrits dans le style de ia diplomatic orientale, sembleraient anuoncer que ce pays est soumis h 1’autorite des Sultans, mais il rfen est pas ainsi. A peine un capilaine est il nomme Bey supreme, qu’il compte autant de rivaux qu’il avail de caraarades ; et le pouple lui rend en haine et en soupcons au dela de ce qu’il a acquis en prerogatives et en digniles. On ne le regarde plus que commeun homme suspect, charge d’obligatious, de devois, cnvers les Turcs ; ou se mefie de lui , c’est un agent du capilan Pacha , auquel on le sacrifie quand celui-ci veut s’pn cefaire. Ces pelits princes , toujours remuants , souvent adonnes h la piralerie , donnerent plus d un sujet de meconlenlement au Divan , qui les faisant enlever, ou b s atliraul k Constantinople sous divers pretexles, les fit presque tous mourir Tun apres l’autre IIs furent conslamment tires des familes les plus il- luslres par leur anciennete et leurs richesses: Kuit ont souccessivement gouverne le Magne jusqu’a l’epoque ou l’affranchissement de Ia Moree a place le Magne sous la loi commune. Le firman special par lequel Zanetaki-Koutoupharis fut le premier eleve a colte di- guite , etait ainsi concu et lui fut adresse le 20 janvier 1777. FIRMAN SPECIAL. Gazi IIassan,par la grace de Dieu , vezir et capoudan pacha . Honorable Zanetaki, avec noire present, glorieux et puissant ordre, nous vous fai- sons savoir que nous avons humblcment rapporte k uolre tres-puissant Roi (Padischa) voire respeclueuse et humble servitude et votre grande soumission , que vous^etes entre au nombre de ses sujets , que vous conserverez toujours les meraes sentiments et votre bonne resolution, ainsi que tous les autres habitans, comme 4 fideles maitre, qui le fit enferfher dans un cachot, ou nous presumons qu’il a fini cruelle- ment : Anton bey Gregoraki d’Ageranos, pres de Passava au Magne oriental, lui succeda en 1808. II n’occu-paii point encore depuis un an sa haute dignite que dejale Divan avail dc- k cide de le faire enlever ; ille sut, se mil en mesure de se defendre dans ses’domaines, ou l’dnn’osa point venir 1’aitaquer, el fut de son vivant i emplace par Constantin Zervahos de Malevri, Celui-ci fut surpris 1’annee suivante, conduil'k Constantinople et ignonainieusement pendu , sous pretexte de piraterie. Theodoro, de la famille Glygoraki, rfgna a sa place en 1810: il etait nalifde Ma- vrovouni. Qnand ce pauvre Theodoro Bey s’est laisse, malgre taut do sinistres prece- dens, altirer a Constantinople, oil il est mort dans les prisons . la famille Mavromb chalis a pu enfin parvenir au but vers lequel on la voyait teudre depuis un quart de si- ecle. Son chef, sous le nom de Pelro-bey , a cte eleve k la premier dignite de Sparte ea 181 1. Pausanias, apres avoir rayonne d« Sparte vers Amyclee, puis vers Therapne, indique ensuite une route vers le Taygete qui le conduit k Alessae,(At ’A).sfiou x.wptov) bourg ou M)les invents la meule et ou Lacedemon fils de Taygete, avail un monument ‘Hywov. 338 DE MISTRA A KALAMATA Ce bourg devait £lre situe dans les jardins au-dessous de Mislra. On y trouve one multitudejdegros blocs dun gres'parliculier (anagenite) employe par les modemeset par les anciens & faire des meoles, comme on peut en juger par les debris existant a Sparie et par les meules ebauchees snr les blocs eux raeraes. Cette rocbe, la seule propre en Grece k cet usage, ne se rencontre qu’audessous de Mistra el dans la basse ville elle-* memo. Aupres du monaslere en ruine situe & oOO ou 600 metres au-dessous du marche. se voyent les debris d’une enceinte tn gros blocs irreguliers, qui pourrait etre celle eonsacrce k Lacedemon. La route de Phers dont parle Tite-live, prenait k peu pres celle direction , elle devait snivre la rive gauche de la Magoula, k partir du village de ce nom ou sonl des blocs qui ont du appartenir k un ponl antique, et se dirige en- suitc vers Pherae (Kalamata) par la gorge de la Langkdla , c’est la gorge qu’Homere fait suivre deux fois k Telemaque. Pausauias ne 1’ayant pas parcourue, on ignore quel est le temple dont les mines se trouvent k la rive gauche de la Magoula, pres du lieu oti elle coupe la route de LeonJari k Mislra, Les Caeadas ( £ 0 Kaia vou " lurent contempler ce beau prince, elles sortirent de leurs humides retraites , et s’avan- c^rent hors de la mer jusqu’en un lieu nu, pour elerniser le souvenir d’uu tel even* ement, on balit une enceinte sacree. DE KALAMATA AU CAP MATAPAN (TfiNARE) 341 de montagnes et a la distance d’un mille , le village de Pe- tro-voimi, au dela daquel s’offrent encore a la vue deux autres villages, Androvista et Tseria, domines tous les deux par un pic des montagnes arides du Taygete. La route continue au S. E. de Scardamoiila a travcrs quel- ques plantations d’oliviers. Vers la gauche paraisseni les cimes du Taygete presque toujours couvertes de neige. Vers la droite on aper^oit une chapelle et un couvent construits sur un rocber formant un petit port etle village de Leftro (a). Plus loin se- leve au-dessus de la mer une ile contenant un couvent et quel- ques pans de muraille de defense; a quelques distances dans la mer sont des sources sous-marines. Plusieurs villages , INeo- khori bati aupres dune plaine cultivee ; Pyrgos situe sur des montagnes arides; Rhinglia, construit a peu de distance d’un torrent roulant surdes rochers; sont alternativement rencontres sur la route. On passe la riviere Milias (Pamisus) a l’embou- chure duquel doit avoir ete situe Pephnus (yj. Ile'e repandu dans toute 1’Europe que les co- teaux voisins, couverts de pampres, produisaient la meiljeure Malroisie possible ; sur la reputation de ces vignobles au temps de la domination venitienne , on itait venu y cbercher du plant pour en enrichir Madere etles Canaries Un missionaaire jesuite 1 dans sa correspondance avec le pere Fleurian, rapporte <*qu’en vogeanl sur les mers slevanlines, i.l deeonvrit Malvoisiejqu’on assure etre la meilleure place de Moree, situ£e »au pied d’un grand rocher etique la cote orientale produil cel excellent yin dont le nom ®seul est un eloge.» La ville de ?*ionemvasia qui u’esl qu'un roche/jn’a jamais pu pro- duire du yin, mais, il se peut que-ce yin ait 6fe fait sur la terre ferme el dans les en- virons. On a recommence de nouveau cette culture dans 1’esperance* de reproduce son ancienne renommee. Le.yinde Malroisie , produit aciuel de la Grece , est vea- dange sur 1' He de Tinos. 3f>4 BOEES, MALEA, ONUGNATHUS. En contournant le Cap Angelo (Malea) ( r\ MaXea axpa) oil trouve sur la cdte occidental, a une lieue du village de Pharakl6sur le bord de la mer, les mines de Boees (at Beta!) (a) la ville occupail principalement deux petits plateaux , separes par un torrent. On ne voit aucunes traces de constructions en grandes tailles, pas meme dans les*murs d enceinte, nr aucun debris qui paraisseremonter au dela de l epoqne romaine, ca- raclere presque general dans les mines de la Laconic. Les habjtans de Pharaklo, out commence a faire une colonie a Ernes et a cause de sa bonne situation aupres de la mer eke pourra de- venir considerable. A 1’ Quest de Boees se trouve Elapbonisi (Onugnathus) ( Ovp j yv.xGs;) (b) aujourd’hui He, Niger en parle en- core comme d une presqu i!e et Ton pent dans un temps calme y passer ague: pres du Porlo-Frango doit se trouverie temple deMinerveet le monument de Cinadus. Les anciens avaient o avert sur la plage en face de Pile Elaphonisi, d’immenses car- rieres ; ekes elaient exploitees a ciel on vert, de maniere a for- mer de grandes excavations parallels. La pierre est un cal- caire tertiaire, tendre et poreux , que les anciens designaient sous le nom de Poros ou Porinos ; elle est idenlique a celle du theatre et a tous les monuments de Sparte , et e’est dela, malgre la grande distance , que cette euorme masse de materiaux a du etre transported; les cavernes creusees dans le flanc du mont Aliki , ont faitdonner ace lieu le nom de Spilrea; elles servent maintenant d habitations. (a) On disait qn’elle arait etc batic par Breus, 1 nn des fils d Hercule et peuplce par une colonie qu’il v enroya d’Elie, d’Aphrodisie et de Sida. Les habitans sortis de ces villcs, et que I on envnyait chercher fortune ailleurs, consulterent 1 oracle pour sa- yoir oil ils s’etabliraient ; ilseurent pour reponse que Diane le leur msntrerait. En ef- fet, lorsqu ils eurent pris lerre, ils apper^urent un iievre ; ils le suivirent des yeux , et ayant remarque qu’il se blotissail sous un myrlhe, ils balirent une ville au meme lieu. Bepuis ce letups lei, le myrlhe etait pour eux un arbre sacre et ils honoraieni Di- ane comme leur diviuite lutelaire. ApoHon et Esculape ayaient chacun un temple dans le marche! (b) Pausanias y vit nn temple de Minerve qui n’avait plus ni toil , ui staluo; on le croyait Mii par Agamemnon ainsi que le lombeau de Ciuadus , pilots du yaisseau de Men c Las. RHINE § DE ZAREX ZARAX, CYPHANTE, MARIOS OPPIDUM. 365 La baie d’Epidaurus-Limera est terminee par le Cap Lime- naria, sur leqael on remarque les restes d une lour. Tout le pays qu’o'n appercoit le long de la cote jusqu’a Astros est aride et de- sert, ce nesont partout que rochers.Ceux du Cap Hieraka se groupent a pic et suspendent leur masses a une grande hauteur, pres de la est le port Hieraka. Du haul du roclier qui ferme le cote N. de lembouchure du port , on decouvre presque toute l’enceinte d une ville antique. C’est l’ancien Za- rax (a) ($3 Sa construction est cyclopeenne, brute, sans joints. Des portes ou poternes sont praiiquees dans les murs de l’Acropole aux angles des constructions. L’interieur de la ville renferme plusieurs citernes antiques, des restes de rau- raiiles, de vieux monuments, et trois ou quatre ruines du mo- yen age. A cinq minutes du port en c 6 toyantla terre, on est en vue du convent de Saint-George, seule habitation qu’on ap per^oive depuis la ville de Monemvasie. Le portulan de la c 6 te oiTre, en remontant vers TA rgolide, les mouillages de Kyparissi (b) a) De louteles villes Eleulherqlacons c’est celle qui fut exposee aux plus grands mal- treurs; elle fut detruite par Cleonyme fils de ^Cleomone ot petit fils |d” A gcsipolis ; Du temps d« Pausanias, il n’y avait rien de remarquahle & Zarax ou voyail 9eulement h I’exlremite du port, un temple d’Apollon oil ce Dieu etait represente tenant une lyre. Le monl Zarex (6 r Lxpr,%) de Ptolomee doit elre la chaine rocheuse dile Kolok^ra qui domine toute la conlree. (b) Au Sud-Ouest de Kyparlssia sur le flanc de la montagne, sont des ruines consi- derables cyclopeennes formees par des blocs de la plus grande dimension. L’empla- cement de Cyphante (ra Ru^savra) II y avail un temple d’Esculape, decore de sa statue en marbre, une source d’eau froide sorlait du rocher . La tradition raconte qu’Atalanle revenant de la cbasse et se trouvant fort alteree, frappa ce rocher de son javelot et en fit jaillir cetle source. A une demi-lieue dans la memo direction, on trouve uue belle source qui sort du rocher et oil se trouvent des ruines , elle sert de mo* l eur h plusieurs moulins. En continuant & monler pendant une heure par une rampe extremement raide, on arrive aux hauls rochers de'Kkraka dont le sommet est couronne par un monast£re; pres de lk kl’Est,est un beau Palaeh-kastron A quatre lieues au N.O. de Kyparlssia est situe le village de Mari; l’emplacement de Mari6s Oppidum TtiXl V/JlCt). Pausanias dit qu’il y avait un vieux temple dedie k tous les Dieux , et auprds un bois ou l’eau serpentait de tous cdtes. On trouvaitdes fontaines jusques dans le temple de Diane, il dit qu’il ne connaissait guere d’endreit oil l’eau yenait en aussi grande ab ondance que dans cette petite yille. 366 GERONTHRAE.GLVMPIA, RHEOKDAS, PRASIAE. Phokianos; Poul'ithra ; (a) Leonidi; (b) Tyros ; (Prassise) (c) et . Astros. DE TRIPOLITSA A ARGOS. La route carossable faitesous le gouvernement actuel reste toujours dans la plaine, laissant a gauche les villages deSteno On y trouve des ruines Ires apparentes. Tndependamment de l’Oppidurn, qui est situe a deux Kilometres au Sud du village moderne etau dessus du torrent appele Ma- rib-rhevma, on voit encore des ruines dans la plaine pres du village de Mkri , et k 1000 metres au Sud du Pala;6-kastro en descendant la vallee. Partout, comme le dit Pausanias, coulent des sources abondantes, il est impossible de ne pas reconnaitre ce lieu, veritable Oasis au milieu des rochers deserts qui rentourent ; Je Marios de Pausanias. A quatre lieues de Mkri au Nord de la plaine d’Helos, est le village de Gerkki, eveche du moyen age, il occupe l’emplacement de Gerdnthr® (at TspovOpai) C’etait une ville fort people© avant 1’arrive des Heraclides dans le Peloponese ; elle fut detruite par les Doriens qui s’etaient rendu maitres de Lacedemone: cespeuples chasserent de Gerdnthrae les anciens habitans et y envoyerent une colonie pour la re- peupler. Sur le chemin qui mene d’ Aeries k Geronthrae, ontrouvait un lieu nomme le yieux village (lla)at* Kw/avj) les ruines se voient sur le sommet d’une colline a TOuest du village Apidik. Ger6nthrae possedait unlemple de Mars et uu bois sacre, tods les ans on y sacrifiait au Dieu , mais il n’etait pas permis aux femmes d’assister auxsacrj- fices. La grand© place elait environnee de fontaine d’eau douce ; dans la citadelle elait le^temple d’ Apollon. La ville aucienn© s’etendait au Sud de la colline dans une belle plaine arrosee de sources, qui suivant Pausanias indiquent la position de ia place publique. On n’y voit rien d’anterieur k l’epoque romaine, au sommet de la colline, du cdte du nord il y a un long mur cyclopeen. A 1500 metres vers l’Est, trois montagnes isolees sont coq- ronnees de forts du moyen age, et entre ©lies il y en a une quatrieme couverte d’e- glises rninees. (a) A c6to de Poulithra se trouvent des ruines et sur la hauteur qui domine le port de Leonidi est un Pal»o-kastron. (b) En remontant le fleuve qui se jette k Leonidi dans la mer, on arrive apres quatre heuresde marcke k un Palaed kastrorr nomme Lymbkdia'pres'de Hagios Yasilios, l’em- placement de Glympia {r'/onTcia^y^p-^ il est sitne sur le passage le plus pralicable d’ Astros k la basse Laconie, route que durent suivre les Messeuiens lorsqu’ils cber- chaient k rejoindre Philippe, en evitant de passer aux environs de Sparte: enallant k l’O. k Prastd qui est eloigne de 3 heures, on voit sur une hauteur les ruines deRbeon- das et pres de lk un monastere qui conserve encore le nom de Rhondino- (c) Sur le cap Sud de la baie de Tyros nomme aujourd’hui Tou Tyrou sont les ruines d’une ville avec une enceinte helleniquc en assises irregulieres, l’emplacement de Prasise (at Hpxatcd) il y avait un temple consacre k Acbille ; chaque annee la fete de ce demi Rieu y elait celebree; Esculape y avail aussi un temple. 367 DE TRIPOLITSA A ARGOS et de Hagiorgidka ;.au Khan du dernier village, elle tourne an Nord et entre dans les montagnes : sur un mont isole a droite a la cime d un pic, inaccessible dans Irois directions etquidefendait Tentree de 1 Arcadie du cote de FArgolide, s’eleve un chateau fort garni de constructions en terrasses de diverses epoques et reposant sur dessoubassemensCyclopeens: c est le Faked -Moiikli: les mines du moyen age annoncent qu’il a existe la uneville importante . Peut etre elait-ce la position de Fhieron de Pan ou de l’enceinte (Teusvo?) de Telephe, ou plus tard celle (le Nikli menlionne par la chronique de la Moree, ou de Moukli dont parlent plusieurs ecrivains Byzantins. La route continue au travers de la plains d’Akhlado-kambos; eependant les agoyats prennent toujours celle qui coupe le mont Par- thenius (to HapOsvtov opoc) (l) et qui mene egalement a A- khlado-kambos, elle est un pen plus courte, mais bien plus dif- ficile et il fautmettre pied a terra en montant et en descendant, Ce chemin a partir du Khan de Hagiorgidka suit encore quel- que temps la plaine de Tripolitsa, monte au milieu dun defile et descend par la Scala tou-bey ou la chaussee du-Bey , ainsi nominee du Turc qui a pratique ce sender ou passage au mi- lieu deces montagnes agrestes , c’est un passage majestueux; il est tour a tour pave de dalles de pierres et taille dansle roc, dans certains endroits quelques garde-fous en pierres sont pla- ces pour empecher les chevaux de se precipiter dans le vallon s’ils venaient a s’abattre. Le sender est dispose en spirale de maniere que le voyageur qui prend le£ devants, voit ses compagnons au dessus desatete, ce qui produit un charmant effet quand la caravane se deploye avec toutes ses varietes sur les flancs des montagnes. Arrive au pied, vous vous enfoncez dans une gorge au sor- dr de laquelie vous traverse? la plaine pierreuse de Akhlado- (l) Partlienios, ce 110m s’appliqnait h toute la chaine du mont Rofno qui traverse [la route d’Argos h Tripolitsa par le defile de Kaki-sfcala et formait la limite entre 1 ’Ar- cadie et i’Argolide. 368 DE TR l POL USA A ARGOS kambos et rejoignez le chemin carrossable. La plaine est envi- ronnee de monts.arides et escarpes et arrosee par une petite riviere qui se jettedans le golfe de Nauplie, II faut mooter ensuite pour arriver au bourg ou au Khan d’Akhlado-kambos oil sont deux fontaines. Akhlado-kambos situe entre deux montagnes sur le pen- chant Ouest dn moat, vous presente ses maisons baties en am- phitheatre; a 1,500 metres a droiteau Sud du village pres de lafontaine et du khan de Dousa, sur une pointe qui domine la plaine, sontdes murs antiques, de constructions^ cyclopeen- nes. La etaitsituee la ville d Hysies , qui vit les Argiens defaire les Lacedemoniens ; non loin, etait le tombeau commun des Argiens qui perirent dans le combat. En continuant a monier, on arrive au khan de Daouli ou ilya une caserne de gendarmerie, et une belle source; la vue est magnifique, elle s’etend sur le golfe d’ Argos et sur ses lies, au deladuquel on distingue Nauplie et le chateau de la Pala- mide. On laisse a droite la route de Nauplie, pour suivre celle qui va directement a Argos, en se dirigeant vers le Nord ; c'est le point le plu« elcve de la montagne, qui dans cetendroit est de la nature la plus aride. La halte se fait au bord d’une belle source, qu’avoisinent les debris d’un monument antique, plus loin est une autre source avec un petit fragment de mur en grandes tailks et d’anciennes constructions dites cyclopeen- nes que plusieurs i;egardent comme 1 emplacement de Cenchreae. Vons descendez sur le versant dune montagne elevee dou yous decouYrez Nauplie et tout le fond du golfe, tourne en de- mi-cercle par la plaine d Argos. L’ensemble des montagnes qui forment le fond de cette vue est dun caractere majestueux et imposant , mais d’une grande aridite. Au bas de la descente , en entrant dans la plaine qui s'etend autour du golfe, il faut traverser le lit d un torrent; au- BE TR1P0L1TSA A ARGOS. 369 pres a gauche sont les restes (Tune pyramide. (i) Dans un des rochers qui forment la base du mont Chaon , ( Xaov opo- ) est une grotte profonde dans laquellela Pietea erigeune chapelleet qu il est surprenant de ne point voir jouer un role dans les fables argiennes; au pied de la grotte jaillitla source du fleuve Kephalari (Erasmus b ’Epajtvoc) (2) De ce point une beure de mar- cbe suffit pour arriver a Argos en traversant des terres culti- vees et bien entretenues. 'Itineraircde Tripolitsd d A rgos. 2 heures eu plaine de Tripolitsd au village de^ten6, 42 m. route payee, h 3Q> m. un Khan, d 41 ra. pont sur un ravin, a m. lit d’une riviere daus la plaine a 14 m lit d’un torrent, d 23. m. Khan d’Akhladb-Kambos ; d gauche est le- hourg du meme nom, d 7 m a droite rnurs antiques, d 50 m. une fontaine a 8 m. d droite la route de Nauplic, a 12 m. point culminant de la route , d 42 m belle source. Antiquites aupr&s ; autre source, a 63 ra. ond£couvre tout le font du golfe, d 53 m. lit cTun torrent, d 24 m autre torrent et pyraraide CycIopeene 5 d 26 m. Myii, Erasinus, d 43 m. une fontaine, d 19 m. Theatre d’Argos au piedde la citadelle- Total de la route 11 heures 12 minutes. (1) Cette Pyramide, bdlie sur un rocher couronnanf une petite collide, est de cons- truction cyclopeenne, les pierrcs d un calcaire gris sont liees avec du ciment compose de chaux et de briques piiees, ou de sable rougeatre; on y retrouve la porle, d rinte- rieur, un mur de refend qui separe uu corridor d’entree, de la piOreste l’avaitmariee a Pylade, et selon le temoignage d’Hel- »!amicus, elle en eut deux enfants ; savoir; Itropbius et Me- »don. Quant a Clytemnestre et a Egisthe, ils ont leur sepul- ture bors des murs * n’etaat pas dignes de l’avoir au meme »lieu qu’Agamemnon et que ceux qui furent massacres avec »lui.« Ce qu’ii faut bien remarquer dans la construction des murailles, de Mycenes c’est la variete d’appareils qu’on y a tour-a-tour employes, ce qui a fait presumer que ces constructions avaient ete faites a des epoques differentes . Ainsi Ion voit l’un a cote de l’autrc, des murs faits avec des blocs bruts, don 27 388 MYCENES les interstices sont remplis avec des pierres plus petites, et au- pres deux, des murailles construites en pierres taillees poly- gonalement, ayant presque toujours cinq joints faits avec la plus grande perfection, et enOn des pierres placees par assises horizontales, comme il y en a aux avenues de la Porte des Lions et a celie du grand tresor. La construction des premiers murs dont on vientde pa rler est en tout semblable a celle des murs de Tirynthe , qui sont en pierres plus grosses, mais dont 1’arrangement est le memo. Ce sont ces ouvrages que I on attribue aux Cyclopes, non par ce qu’ils ont ele faits par eux, mais parceque , dans les pre- miers temps oil les grecs construisaient, tout ce qui causait de 1 admiration, soil par 3a grandeur, soit par la perfection , etait attribu^ aux Cyclopes dont la mythologie nous apprend les merveitles. Quant a la seconde et a la troisieme espece de murailles , on les retrouve dans ua grand nombre de villes grecques. Les murailles n etaient point (lanquees de tours , a celte epoque on ne connaissait pas encore ce systemc de defense , qui parait avoir ete adopte depuis par des villes plus recentes. Tirynthe et la citadelle de Larissa a Argos , qui furent ba- ties dans un temps aussi recule que Mycenes , n’en ont pas davantage, etonest disposed croire que les villes qui, com- me ces dernieres, remontent a une haute antiquife, n’en avaient pas dans l origine, etquesi elles en ont eu depuis, ce n’est que parce qu’elles ont du suivre les progres des villes nouvelies qu’ei- les pouvaient avoir pour rivales. Le caractere particulier de tout ce qui reste a Mycenes porte a croire que la race qui a construit cette ville etait etrangere au pays. C’est en effet ce que 1’histoire parait indiqner , rien ne peut mieux prouver que ces ruines existaient dans les si- ecles les plus recules, quece cachet d’originalite , dont elles sont seules empreintes. Rien, ea Greee , ne ressemble aux lions sculptes au-dessus de la porte de la citadelle , qui tres-proba- hiemeni est atijourd’hui dans 1c meme etat que du temps de MYCEXES MYCfiTNES 389 Pausanfas, et que cet auteur regarde comme etant Fouvrage des Cyclopes. Sur le mur lateral de c ette Acropole, on retrouve aussi une porte plus petite, recouvertede son linteau, et na- yant aucune sculpture au-de ssus. A peu de distance de lacita- delle, et aupres d’elle, sur le penchant de la montagne, l’d- tonnement redouble a faspect des mines qu i y sont placee : ce sont de vastes constructions en pierres baties sur un plan circu- laire, et dont les voutes prese ntent une forme parabolique. Ces constructions furent erigees d’apres ce principe barbare d en- fouir des tresors sous terre, pour les conserver, et cette cir- constance semblerait prouver qu’elles ont du appartenir aux premiers temps de la societe. La construction la moins endom- magee, a ete regardee par differents voyageurs modernes com- me etant leTombeau d'Agamemnon, ou le Tresor des Atrides. On a trouve a peude distance d’Amyclees, vers les bords de l Eurotas, un monument entierement semblable a ceux de My- cenes; ce doit dtre le tombeau de Cassandre, que I histoire place dans cette province. Plan general de l’ emplacement de Mycenes , donnant les chemins qui conduisent d’ Argos dNemeeet a C or indie , en passant par le village Kharvaty. A. Acropole. B. Partie basse de V Acropole, C. Petite porte recouverte de son linteau . D. Porte principale de la citadelle, dite Porte des Lions. E. Partie du peribole de la citadelle ou se trouvent plusieurs peces deconstructions. F. Monument circulaire rempli par les decombres de la partie super ieure de sa route. II est semblable a celui indique par la lettre J. G. Village mine. H. Constructions cyclopeennes brutes, et coupures dans le r ocher.. Ce sont vraisemblablement des restes du mur d’ enceinte de la vtlle. Sur la face inter iew de ce mur , du cdlede la citadelle on recon- 390 MYCENES nail une voie antique conduisant au pont et ala chaussee qui est apres lui. J . Chambre soulerraine , vulgairement appelee Tombeau d’Aga- memon ou Tresor des Atrides. K. Soubassement d'un monument antique. L. et M. Portes de monument semblables d ceuxF. et J. N. Soubassement d un monument antique. O. Culee d'un pont antique jete sur un torrent , en face duquel on voit les resles, d ime chausee egalement antique. P. Eglise grecque en mine. La fontaine de Per see demit etre a l’ une des deux sources indi- gues en dehors de l emplacement presume de la villa, et a Vune des - quelles les Turcsont fait une construction pour proteger les eaux. PORTE DES LIONS. Fig I. Independamment du car actere extraordinaire de la sculpture des deux Lions qui decorent le dessus de la porte principale deMyee - nes et que Von doit attribuer aux siecles les plus recules , il faut aussi observer une circonstance non moins interessante sous le rapport de la construction des murs de cette meme avenue, c’est qua une epoque aussi eloignee on ait employe le systeme d appareil par assises ho - rizontales et joints verticaux, pourrevenir ensuite a un autre mode de construction moins regulier , lequel pourtant a souvent ete pris comme ayant precede celui dont on vient de parler. La masse sur laquelle les lions out ete sculptes , a tour a tour ete prise pour un marbre ou pour unbasalte vert ; cest une erreur aussi bien dans un cas que dans V autre. Cette masse trian- gulaire, dont la base a une longueur de 3 metres 20 centim , et le sommet une hauteur de 2 metres 90 centim, sur une epaisseur de O, 70 centim, est d un calcaire gris, fort dur, d'un grain ires- fin , et semhlable a ceux qu on rencontre souvant enMessenie et en A r- cadie. T^es murailles sont d’ une tout autre nature ; elles ont ete ex - traites des masses memes qui sont dans cette localite. C’est un espece debreche,ou agglomeration de cailloux bruns de plusieurs grosseur § ft de sable d une couleur jaundtre. MYCfiNES 391 Fig. II. Elevation d’une petite porte indiquee sur le plan general de Mycenes par la lettre C. faisant voir l arrangement de ses jam- bages et de son linteau. Fig. III. Angle du mur du peribole de la citadelle, indique sur leplan general par la lettre E . Ce fragment offreplusieurs exemples reunis de constructions anciennes, savoir : construction cycloptenne brute, construction portant le meme nom et formee par des poly - gones irreguliers par faitement joints; et enfin, au-dessus de ce&der - nieres, se trouvent des assises placees horizonlalement avec pints verticaux et inclines. Fig. IV. Detail de l' arrangement des pierres formant la cuee du pont sur le torrent qui descend au Sud-Est de la citadelle , et qui est indique au plan general par la lettre 0. Plan de la coupe transversale sur Vaxe de la chambre souterraine vulgairement appelee le toibeau d’ Agamemnon ou le Tresor des Atrides . La fouille qui a ete faite sur la parlie exterieure du somiet de la voute,a permis de reconnaitre le genre de construction q i f at adopte pour eriger ce monument; cette voute a ete formee peule - ment tailles dans une longueur de 5 a 10 centimetres a parir de X arete du cercle; le reste de Xepaisseur de cette espece de vassoir na subi aucune taille. Quant aux intervalles compris ente les voussoirs, ils sont remplis avec des pierres introduces pa) force, ce quidonneachaque rang d’ assises toute la resistance que Vonbtient ordinairement par un joint concentrique dans toute sa longpur. La petite chambre sepulcrale a ete taillee dans le roc, ur petite porte de la chambre voutee y mene, ses parois nont pas et recou - vertes demagonnerie ; il est tres-probable que celte excavam fut faite pour recevoir les cendres de quelque illustre mort. Il ouvait etre tout aussi bien un lieu destined cacher un tresor quun tnbeau ; rien ? en effet, ne par ait mieux I’indiquerque, d’une part 7 m ca - 392 B’ ARGOS A TiRYNTHE veau taille avec soin dans la masse pour recevoir des depouilles mortelles,et, de V autre, cette grande salle voutee dans laquelle , pomaient fare deposes des obj'ets de prix, tels que metaux precieux , vases , trepieds et armures. Comment , d’ailleurs , les anciens grecs n duraient-ils pasclioisi un semblable lieu pour placer leurs tres ors, quanl , d’apres leurs mceurs et leurs croyances , ils ne connais- saieni rien de plus inviolable que les tombeaux l Lapiemqui manque au sommet de la voute est celle qui en fut ntiree lorsquon fouilla cet endroit . Au centre de cette chambre est la porte qui sert d' entree, elle est reconvene par deux enormes pierra, dont la plus grande forme penetration dans la voute. Cette demier-e pierre a 8 metres 15 centim. de long sur 6 metres 50 cen- tim. (kprofondeur, compris V equarrissage, et 1 metre 22 centim. d' epaiseur , ce qui lui donne un cube de 64 metres 63 centimetres, etunpoids de 168,684 kilogrammes 30 centiemes, enevaluant a 2,6 1C kilogrammes par metre cube, la pesanteur speciftque de cette natunde pierre quitientle milieu enlre les calcaires durs et le marbr.. II suffira done de considerer le poids et la grosseur d une aussi jrande masse, pour se convaincre del habilite mecanique et du traail infatigable des anciens grecs pour des travaux de ce genre. Le ide triangulaire que I on voit au-dessus de cette parte, comme celui qi est an -dessus de celle de la chambre sepulcrah , doivent avoir i pour but de donner de lair et de servir en meme temps . de decarge aux pierres qui en forment les linteaux. Les trous per- ces dar les parois de cette voute et dans plusieurs desquels on voit encore'es clous de bronze ; doivent avoir servi a retenir des lames de meH, qui sans doute recouvraient la surface interieure de cette chambil Cest du moinsce qui est a conjecturer, d'apres ce quon sait su le monumment souterrain garni de bronze, que thistoirc' place airgos, etdans lequel on rapporte que la file dAcrisius fut enferm. B’ARGOS A TIRYNTHE. D’Ads, le chemin suit la nouvelle: route on passe sur un pent leeuye Xeri^s (Charadrus) et l lnachus assez pres de Ten- HR YIN THE 393 droit ou ces deux Oeuves se rduniss^nt pour n’en former plus qu’uo jusqu’au goife d’Argos dans lequel ils se perdent. A droite de la route pres de la mer, le gouvernement a etabli un haras, et a commence a faire desseciier les marais, de maniere a ren- dre l air plus salubre et a donner a la culture une grande espace de bon terrain. Pres de la mer se trouvent encore les ruines de Temenium (x£ Tijpevwv) (1) ainsi que des restes du mdle, une grande partie des pierres a ete employee pour la batisse des maisons de l etablisemant du haras. Le chemin reste toujours dans la plaine Iaissant a gauche plusieurs villages et conduit a Tirynlhe en 1 heure et 40 minutes. I liner air e d’ Argos a Tirynlhe . En partant du theatre, k 20 minutes, on quitte Argos pour entrer dans la plaine. a 15 m, lefleuve Xerias (Charadrus) ; 20 m. chapelle pr£s d’un village oil sont des plantations de tabac ; 19 m. le fleuve Inachus , 26 m. Tirynlhe. Total de la route 1 heure 40 minutes- TIRYNTHE. Tirynlhe est a une petite distance de Naupiie. Son nom lui vient de Tiryns, ills d’Argus. Prmtus, dit-on, la fit entourer de murs par les Cyclopes. Elle fut detruite par les Argiens, parce que, ainsi que plusieurs autres villes voisines, elle n’avait pas vouiu se soumettre a leur domination. Apres la ruine de leur vilie, les Tirynthiens passerent aEpidaure,et une bonne par- tie a Argos meme. Du temps de Pausanias, il ne restait de Tirynthe que les murs (1) Pausanias dit : entre Lerna et Temenion, le Phryxus se decharge dans la mer. T6menion est une forteresse sur les confins des etats d’Argos, laquelle a pris son nom de Temenus fils d’Aristomaque, car Temenus s’etant rendu maitre de ce lieu, il le forlifia, et ensuite ayaut avec les Doriens entrepris la guerre centre Tisamene et les Acheens,il faisait de Ik des courses dans le pays ennemi. Neptune et Yenus ont cha- cun un temple k Temenion^ il y a aussi le lombeau de Temenus, qui est meme encore hopore pat les Doriens sounds a la domination d’Argos. 394 TIRYNTHE de construction cyclopeenne. tls etaient construits de pierres brutes, toutes d une telle dimension, que deux mulets alteles nauraient pas ebranM meme la plus petite. Les interstices etaient remplis de petites pierres qui servaient a joindre les grosses. 11 y avail dans la ville une statue de Junon, en boisde poirier sauvage, erigee par Perasus, fils d Argos. C elait la plus anciennede toutes les statues de cette deesse : elle etait assise etd’une assez petite proportion. Les Argiensla transporterent chezeuxapres avoir detruit Tirynthe, etla placerent dans le temple de Junon. D’apres ce qu’on retrouve des murs de Tirynthe , il est facile de reconnaitre que, depuis Pausanias, ces restes n’avaient peu ou point change. On voit en effet, que les mu rall- ies sont constructs avec des quartiers de rochers poses tout simplement les uns sur les autres, sans qu’on ait pris le soin de les tailler. Ces masses enormes ne sont jointes enlre elles par aucunciment, mais seulement par de petites pierres qui rem- plissent les interstices. En quelques endroits, il subsiste encore dans 1 epaisseur des murs, des restes de galeries de meme cons- truction, dont le haut est ferme par des pierres placees en tri- angle, et liees ensemble a la partie superieure par d autres pier* res placees horizontalement. Du temps de Capo d [stria on a voit etabli presde Tirynthe, une ferme modele, elle a e‘e affermee depuis quelque temps ainsique la plupart des terrains environnans. Le gouvernement actuel a etabli entre la route et la mer une colonie militaire nommee: Nouvelle Tirynthe. Chaque colon a sa maison,son jardin et ses champs; il y existe maintenant une vingtainede maisons. PLAN DE TIRYNTHE . A. Partie superieure de la ville . B . Partie plus basse. C. et D. Galeries dans V epaisseur des murs. E. Angle demur pres duquel parait avoir e'te une entree de la ville * L,iOi. nCe 2^ ZoCerzfzb ex ^4£Ajkrues Grrourej? LJ.J^o7tl7n.rtrtn^ TIRYXTHF, i /foCuctfetre* 395 ROUTE DE TIRYNTHE A'NAUPLIE. Tirynthe est sur le chemin d’Argos et de Nauplie , de sorle que, pour arriver dans cette derniere ville , il ne faut que continuer la route carrossable d’Argos a Tirynthe , qui passe dans une plaine cultivee en tournant toujours autourdu golfe , seulement elle se dirigeun pen vers leSud; une promenade, plan- tee de peupliers, a une assez petite distance de la ville, forme, avec la ville elle-meme, le fort Palamede , et le fond des mon- tag nes qui ferme le cdte oppose du golfe, un ensemble d un ca- ractere vraiment remarquable. llineraire de Tirynthe a Nauplie. A 4 minutes des murs,a gauche la ferme modele; 19 m. grolte dans des rochors , 22 m. quelques maisons du faubourg el une plantation de pcupliers, 5. m. deux Fon- taines, 3 m. un grand arbre, 2 m. le fosse et Centres de la ville. Totai de la route 55 minutes. DE MANTINEE A ARGOS. Plusieurs routes conduisent de Mantinee a Argos, l une par Tripolitsa et F autre par Tsipiana (Melangia). A Melangia la route d’Argos se divise en deux brandies, l une nominee Prinus Tautre Climax (pag 281). Toutes deux passent par le mont Ar- lemisius, (1) surlesommet duquel se trouve Ie groseiiler dans Fetal sauvage, et debouchent au Nord d’Argos dans la plaine. Ges deux chemins sont beaucoup plus courts que celui qui traverse Tripolitsa, mais n’etant que dessentiers, tellement dif- (I) Artcmisius (rb kpitpiavov opog) aujourd hui le moat Malevo, sommet le plus eleve de la chaiue. Nous ne voyons pas que les ancietis aient doune de uom gene- rique h la grande chaiue de monlagnes qui separait FArgolide de FArcadie ; cepen- dant la parlie seplentrionale ouTInachus prenait ses sources parait avoir porte le nona de Lyrcius (tu A Ooxeiov opos) et le mont Artemisus n’en aurait ete que le som- met le plus remarquable par sa hauteur et par le temple de Diane: pi 3s du village de Kary& situe con loin du sommet du Malev6, est une portion d’enceintc cyclopeenne qui pourrait avoir appartenu a cet antique Hieron. Le mont Lycone (1 h A opo c) eta it le conlre-forl etroit et eleve des monts Lyr- cees qui se termine par la colline Larissa. 27: 396 DE MYCEXE A NEMEE * ficiles qu’en certain endroits on a du tailler le roc en forme d'escalier. Les gens du pays preferent suivre la grande route avec leurs betes de somme. La ville de Lyrcea (o A vpxeict) k laquelle on se rendait en sortant d’Argos par les portes de Diras, etait k 60 stades d’Argos et k la meme distance d’Orneae. On croit la reconnaitre aux mines helleniques situees a la rive gauche de l’Inachus,a 11 kilometres d’Argos, pres du hameau de Sterna ; Lyncee pouvait, en effet, voir de lk, le flambeau allume sur l’acropole de Larisse. La ville d’Orneae (at Opvsxi) devait se trouver au point de partage des eaux de la branche occidenlale de I’Asopus et du versaut de l’lnachus : il existe uu acropole an- tique au Sud-Ouest du Megal6-vouuo. Quant k ce que dit Strabon «Orneae, au des- 6us de la plaine de Sicyon# on doit l’eniendre de la plaine de Phlius, que les anciens joignaient souvent a la Sicyonie. La ville d’Oenoe Oiovvj) etait sans doute dans la plaine au-dessous du Mklevo (Ar- emisius) , el k la rivedroite du torrent. ROUTE DE MYCENES A NEmEE. En quittant Mycenes et descendant vers le N.-O. on arrive dans une plaine arrosee par une petite riviere dont on suit par intervalles les detours, et qu’il faut traverser plusieurs fois. En seloignant deses bords, laissant vers le N.-E. la route de Corinthe, on appercoit sur la cime d une montagne et vers le N.-O. une grotte, probablement Fantique repaire du lion de Nemee, a en juger par l’espace parcouru pour aller de la grotte au temple, lequel coincide avec le nombre de stades que d’apres Pausanias, on comptait entre le temple et ce lieu c£lebre dans la fable. Au pied de la montagne les ruines du temple de Nemee se voyent encore: il etait bati dans une plaine peu etendue, entouree de montagnes de mediocre elevation, couvertesde boux; la plus haute vers Fextremite N.-E. de la plaine est couronnee par un rocher qui a Faspect d une forteresse. A gauche , pres de la route sont les ruines d une chapelle construite avec les frag- ments d un monument antique dont la proportion est trop pe- tite pour faire supposerque ces debris aient pu appartenir au temple. Il existait sans doute dans le lieu meme quoccupe NfcMfiE 397 la chapelle, un edifice dont les mines ont servi a sa construe- tion. Itineraire de My ernes a Nemee. De Myc&nes h 8 m. une plaine, 12 m- petile riviere, 68 m. defile, 9 m. route sup- portae par un mur de soutement, 18 m. Grotte da lion de Nemee, 12 m. plain®. 3 m. on apper^oit Konzomali, village, 40 m. temple de Nomee. Total de la distance 2 h. 20 m- NfiMEE. Pausanias fait mention du temple de Jupiter Nemeen, com- me d un monument digne d’etre vu, quoique de son temps de- ja ce temple n’eutplus de toit , et qu’il n’y restat plus de statue. Dans le voisioage selevait la fontaine Adraslee , ainsi nominee sans doute paree qn’Adraste l’avait decouverte et & quinzesta- des du temple l’antre du lion de Nemee. Le mont Apesas, ou Persee sacrifia pour la premiere fois a Jupiter Apesantius, do- minait la villfr Trois colonnes du temple restent encore debout; deux, ap- partenant au pronaos, sont surmontees de l’architrave et de la frisedans Jaquelle on remarque un triglyphe. Devant les deux colonnes, il en est une troisieme faisant partie du por- tique d entree , les autres sont renversees ainsi que les murs de la cella, il n’y a plus en place que quelques pierres de la premiere assise, toutes sont calcaires. Les divers debris sont d’un tres-beau caractere, en y joignant les fragments de cor- niches, d’architraves, de frises et de chapiteaux assez bien con- serves epars gaet la en fort grand nombre, il est tres-facile de retablir Fensemble du temple. A l’E, de la plaine oil se voient ces ruines, et au pied d’une montagne est une fontaine dont l’eau est excellente. Cette fon- taine ne serait-elle point celle d’Adraste dont parle Pausanias? ROUTE DE NEMEE A CORINTHE. De Nemee va la route a l’E. Une campagne entrecoupee de monts et de ravins precede une plaine ou se remarquent des 398 DE NfiMfiE A CORINTHE. groltes et desrochers tallies pour servir d’habitations. Do la on a une belle vue del Acro-corinthe. En quiltant la route et en se rendant a gauche au pied d une montagne, des habitations antiques sont taillees dans la masse : quelques-unes d entre-elles sont couvertes par leroc ; d’autres ont desloitures enbois; au- jourd hui meme toutes ne sont pas abandonnees, dansquelques lines se voient des entailles pratiquees a vif dansle roc , et qui etaient destinees a recevoir des pieces de charpente. Pres dela sont les ruines de plusieurs monuments modernes qui furent executes avec des fragments antiques; il y a un architrave re- main. Le khan do Kourtesa oix est une caserne de gendarme- rie et a peu de distance ; le hameau conlient une chapelle formee de debris antiques Les montagnes qui environ - nent la plaine de Kourtesa , sont couvertes de buissons et de houx. Ensuivantla rouleau N.-E. dans la plaine , on decouvre des traces de constructions antiques, et des fragments de co- lonnes cannelees, a gauche, sur un monticule oil etait situee la ville de Cleones (l). Ces debris proviennent sans doute du temple de Minerve, ainsi que des tombeaux d’Euryle et de Cte- (1) La position en est determinee par Pausaniasct Strabon qui demoulrent qu’elle se Irouvait pres de l’embranchement des routes de Corinthe h Argos par Mycenes et de Corinthe k Nemea ; k 88 stades de la'preraiere de ces villes, a 120 de Nemea. Toutes ces circonslances conyiennent parfaitenaent aux ruines cyclopeennes qui cou- ronnent la colline du Khan de Kourtesa : des murs en terrasses jnstifient l’epithete, de bien bStie appliquee beetle yille par Homere et par Stace. A 15 stades au de- Ih du Khan il existe sur le flanc de la montagne des carriercs antiques qui ont seryi d’habitalions. Pausanias pretend que la ville prit son nom de Cleones fils de Pe- lops, d’autres disent de Cleone, l’nne des filles de l’Asope; il y ayait un temple de Minerve et la sepulture d’Euryte et de Ct6ale, qui etant venus d’Elis pour assister auxjeux istbmiques furent tous deux lues par llercule: deux chemins conduisaient de Cleones h Argos ; l’un etait plus frequente par les gens de pied, pareeque celui qui passait par Tr&le (o Tpyjroj) quoique etroit et serre par les montagnes, etait neanmoins !e plus facile pour les voilures. C’est celui qui passe aujourd’hui par le Khan de Derve- uaki quia ete rendue carrossable par le gouvernement actuel et qui sert ordinairement de communication enlre Argos et Corinthe. 11 parait d’apres Biodore et Apollodore, qu’un rocher perOe, ou un anlre k deux ouverlures etait l’origine de celle denomina- tion (Trete). Les rochers qui bordent le defile contieunent de nombreuses cayemes, pais toutes ont peu de profondeur. DE NEMfiE A PHL1US 399 ate tues par Hercule. On atteint ensuite un plateau eleve d’ou 1’Acro-corinthe se voit de] nouveau, puis traversant une petite riviere bordee de lauriers roses et plusieurs torrents, on voit les restes d’une route pavee, dans le voisinage de laquelle se trouve une fontaine; le mont Phouka reste a gauche (I). Ce- pendantles montagnes, devenant plus basses , laissent decou- vrir celles de la Beotie: le golfe de Lepante et la mer se pre- sentent a la vuequi embrasse, sur la gauche, les montagnes de la Phocide; a droite, Corinthe, l’Acro-corinthe, l’lsthme ; et dans le iointain vis-a-vis, les cdtes de l’Attique. 11 n est pas de spectacle plus magnifique et en meme temps de position dont le choix ait jamais pa paraitreplus convenable peur l’empla- cement d’une grande ville. La descente danslaplaine , laisse a gauche une foret doliviers, et il faut traverser plusieurs ravins avant d’arriver aux premieres maisons de Corinthe. Itineraire de Nemee a Corinthe. 10 m. on entre dans une campagne couverte de petits buissons et de houx, vue trSs- etendue, a droite les montagnes de l’Arcadie, 22 m. on arrive au-dessus d’un ravin, gauche une espece de niche dans le rocher ,15 m. des mines qui paraissent antiques prds d’une source, 13 m. belle vue de 1’Acro-coriathe, 20 m. rochers transformes eu habitations, ou sont des entailles destineesa recevoir des pieces de cbarpente, 15 m. khan de ^Courtessa , 7 m monticule oh est Cleones, 3 m- elevation et vue de l’Acro - corinthe , 17 m. on traverse une petite riviere sur un pout en prerre d’une seule arche, 37 m. pe«it torrent, reste de route pavee , 22 m . & droite de 1’autre cote de la riviere, moulin mine, 16 m- traces de pave sur un ravin dans lequel coule un ruisseau, 11 m. on decouvre les montagnes de la Beotie, 19 m. on voit a gauche la mer , 7 m. belle vuede Corinthe, 15 m on arrive dans une plaine , k gauche une foret d’oliviers, it droite un petit ravin, 38 m. traces de constructions, a droite une fon- taine, 9 m. premieres maisons de Corinthe. Total de la distance 4 h. 46 m. DE NEMEE APHL1US. De Nemee le chemin passe par le village de Hagios-Geor- gios; comme dans les temps antiques les vins qui s’y recol- (1) Mont Phouka (Apesas) ’Arc^sas) aussi remarquable par son sommet tronque en forme de table, que par sa hauteur (773 metres) il s’y trouye des mines qui doivent ayoir appartenu au temple de Jupiter Apesanlius. 400 DE NEMEE A PHLttJS tent sont encore excellens. Au Nord de la plaine pres de I’A- sope , setrouventles mines des murs d’enceinte de Phlius* h* citadelle etait batie sur la hauteur : les fragments des con- structions existantes, indiquent qu elles ont du avoir ete faites^ a deux epoques differentes. La plaine contient les fondements de deux temples, une chausee et les restes de Plilius. (1) La mine |de Phlionte date, suivant toute apparence, de l’an- nee 1460. temps oil Mahomet II. ravagea la plus grande partie du Peloponese. Chalcondyle nous apprend comment ce prince , campe aux environs de Patras, apres avoir recu a composi- tion Castrimenum, qui est le chateau de Moree des petites Dar- danelles et Salmenique, situe au bord de la riviere de Ge nom, dont le manque deau forca les defenseurs a capituler , se rendit a y£gium. Partant de cette ville, il se dirigea par Pheanum , la memeque Pheneon ou Phonia, se rendit a Phlionte, qu’il ravagea, s appliqua a affaiblir les Albanais , gens toujours prets a se revolter, et se retira ensuite a Athenes. (1) Pausanias dit : Aras, originate da pays b^tit une ville sur le mont Arantius qui n’etait pas eloigne de la colliue ou les Phliasiens avaient une citadelle et un temple consacr-ee a Hebee, Le pays et la ville farent anciennement appel6s Aranlia. C’est sous le r^gue d Aras qu’Asepe fils de Neptune et de Cegluse, decouvrit la source de ce fleuve qui de son uom fat appelle l’Asope. Aras eut pour fils Aoris et pour fille Arethyree. Arethyree etant morte, son frere Aoris, pour faire honneur k la memoire de sa sceur, voulut que tout le pays portat le nom d’ Arethyree; c’est sous ce nom qu Homere a parle de ce pays Ik. Phlias fut le troisieme qui dans la suite donna son nom k cette contree: la citadelle ren- fermait un bois de cypres et dans ce bois un temple qui fut de tout temps en grande, veneration, il etait consacre d’abord k Ganymede, il le fut ensuite k Heb£. Le temple etait un asyle inviolable pour les malheurenx qui s y refugiaient; ils y trouvaient une entiere surete et apres en etre sortis, ils. ne mauquaient pas d appendre leurs chaines aux arbres dont le temple etait environn^.. En sortant de la citadelle il y avail, d'apres le recit de Pausanias, k droite un temple d Egculape-, au bas le the- atre qui touchait presque au temple de Ceres, et une grande quantile de statues et de temples. La petite ville de Celee qui n’etait qu’k cinq stades de Phlius, devait sa re- putation aux mysl&res de Ceres ; ils n’etaient differens de eeux d’Eleusis qu en ce que tousles ans on elisait un nouveau pretre, qui ne gardait le celibat qu’autant qu il 1© voulait. La chaine du mont Gavrias (Apeaurus) (o knixvpos) traverse la route de Corinth© kt fa haute Arcadie par Phliui et Stymphale ; elle est au Nord de Phlius. 401 NAUPLIE Gif NAPOLI DE ROMAN IE. Les premiers habitans de Nauplie etaient d’origine Egj- ptienne , il y farent amenes par Nauplius , qui passait pour fils de Neptune (1) Du temps de Pausanias, il existait encore des restes de murs, un temple de Neptune, un port , et une Le deux chateaux forts Thyamia (-/) ®vx[ilu) et Tricaranum (r b Tpixipeevoi) cons- truits pendant la guerre du Peloponese, devaient se trouver : le "premier vers le col d’Hagios-Georgios aupres de la route direcle d’Argos par les d6fi!6s de Celossoe, et le second dans la montagne au dessusde l’acropole de Phlius: il n’y a pas de ruines qui puissent s’y rapporter. Le mont Colossa et le defil6 Celossoe doivent etre le Megalk-vouno et la gorge qui conduit de Phlius k Mycenes. Un contre-fort de cette chaine, le mont Polyphengos, tout criblede cavernes, serait le Carneatis qui n’etait lui-meme qu’une partie du Colossa. Il s’avance dans la plaine jusqu’a trente stades de Phlius et c’est au pied que Stra- bon parait placer l’Araethyrea d’Homere: sur le col qui uuit le Polyphengos au Me- galdvouno ii y a des ruines d’un temple. ^1) Nauplius, fils de Neptune et d’Amymone; une desDanaides, fut roi de l’ile d’Eu- bee. Ayant epouse Clymene il en eut plusieurs enfans, entre lesquels fut Palamkde, qui fut charge par les princes grecs d’amener au siege de Troie, Ulysse qui feignait d’etre fou, afin de ne pas y aller. Palamede, pour le forcer k sedecouvrir, mit le jeune Tele- maque devant la charrue dont Ulysse affectait de faire usage dans les acces de sa folie. Celui-ci craignant de blesser son fils, detourna la charrue et prouva par cette action qu’il avait toute sa raisou. Il fut done oblige de renoncer k la feinte , mais irrite d’ avoir ete joue et surpasse en adresse, il resolnt de se venger. Pour y parvenir il cer- rompit un des esclaves de Palamede, et l’engagea k enfouir une somme considerable dans la tente de son maitre. Ensuite il contrefit une lettre de Priam qui remerciait le fils de Nauplius des services qu’il rendaitaux Troyens, et lui donnait avis de la somme qu’il lui envoyait. Cette lettre fut inlerceptee, et remise aux princes grecs. Palamede, force de comparaitre devant eux, protesta de son innocence , mais la somme trouvee dans sa tente venant a l’appui de la lettre, fit croire k tous qu’il etait coupable; en con- sequence il futlapide k la tete de l’armee. Homere ne parle point de la fin tragique de Palamede. Pausanias rapporle qu’ Ulysse et Diomede, l’ayant surpris ala peche, le j.etterent°a'la mer. Ou assure que Palamede inventa, pendant le siege de Troie, ces quatre lettres de l’alphabet grec, 0, Y, X. On lui attribue l’invention des poids, des mesures, des dez et du jeu'j d’echecs. Il fut le premier qui sut ranger un bataillon, qui p!a^a des sentinelles aulour descamps, et inventa le mot d’ordre. Lamort malheureuse de Palamede alluma dans le coeur de Nauplius un grand desir de vengeance. Il courut, dit-ou, toute la Grece, excitant les jeunes gens k seduire les femmes des principaux^chefs dej’armee grecque qui assiegeait Troie. Apres la prise de Troie, la flotte des Grecs ayant ete a son retour en Grece battue d’une furieuse tempete sur les cotes de l’Eubee, Nauplius fit allumer la nuit des feux parmi les ro- chers dont son lie £lait enyironnee, dans le dessein d’y altirer les vaisseaux, et de les 402 NAUPLIE. fontaine nominee Canathus oil Ion dit que Junon recouvrait sa virginite, en sy baignanttous les ans. Dans les murs d’en> ceinte de lacitadelle, on reconnait en grande parlie les restes d’anciennes constructions lielleniques cyclopeennes. Pausanias raconte que Ja taille de la e vigne fut prim! live men t mise en pratique par les Naupliens, qui en coneurent l’idee, en voyant un ane brouter des ceps. Nauplie et Palamide out conserve les noms qu’ils portaient des la plus haute anliquite, quoiqueles Turcs et.les Francs l’appel- lent vulgairement Anaplie et Napoli di Romania. La viile mo- derne estsituee au pied du mont Palamide, sur la base duquel plusieursmaisons selevent par eiages. On est surpris au pre- mier eoup-d’oeiide la forte assiette de cette place, surtoutlorsque les regards se portent vers la citadelle, dont les crenaux sont parfois enveloppes de nuages, a travers lesquels le canon peut foudroyer la rade ainsi que les approches du mouillage et des plages qui 1’environneni. En abordant parmer a Nauplie, on laisse a main gauche, a- vantd entrer dans la darse, le fort de Saint-Theodore ou Bourd- zi, batisur un ecueii isole. Une double chaine, partant de ce ro- eher, fermait autrefois le port inlcrienr ; Coronelli a exprime cette particularity dans la vue qu’il en a donnee. Le fortin du Bourdziestconstruitsur un rocher presquea fieurd’eau. Apres avoir range a bas-bord le fort de Saint-Theodore, il faut passer sous la volee d une batterie, qui defend la pointe du continent. A pen de distance de la, on jetie 1’ancre sur un fond de vase, tout pres d un quai pave, et I on entre presque aussitot en viiie. Nauplie, situee dans la parlie orientale du goife d’Argos, sur voir perirconlre lesecueils En effet, les vaisseaux se briserent; une partie de ceux qni les montaientse neya ; one autre parlie, ayant gagae la terre avec grande peine, fat assoramee par ordre de Nauplius. Mais le principal auteur de. la mort de Palamede, Ulysse, echappa a la vengeance de Nauplius, parce qu’il avail ete rejet& en pleine mer par la tempete ; de desespoir Nauplius' se precipita dans les flotg et se noya. NAUPL1E 403 tine languede terre tres-etroite, s’avance earner dans la direc- tion du S.E. auN.O. L’isthme de cette petite presqu ile est occu- py par tin roc trds-haut et Ires-escarpe qui ne laissequ un pas- sage etroit pourarriver a la ville. C'est sur ce roc qu’est bati le chateau de Palamide, le ctiledelalangue de terre qdi regarde la partie occidentale du golfe est d^fendu par un monticule; au som- mets’eleve le chateau d’ltschkale d ou partent, commedeux ra- meaux, les murailles formant l’enceinte de Nauplie. Un de ces dpaulements se d^ploie du cote de la mer dans la direction du N.O. auS.E. puis va former dans celle de 10. a l’E. deux bastions s£part$s par une courtine garnie de canons, le long dalaquelle regne un fosse sans eau, pratique dans l’^paisseur de l’lsthme sus-mentionn4. C’est au milieu de cette courtine que s ouvrela porte de terre. Depuis le bastion qui regne le plus auNfe. de Palamide, et dontle pied est baigne par la mer, les murs de la ville remon- tent du S.E. au N.O., une muraille crenelle de 200 pieds de lon- gueur est adossee a ce bastion ; vient ensuite la batterie de l’ar- senal, qui dornine l’interieur du port, le fauhourg et l'arsenal meme balis hors des anciens murs d’enceinte, qui existent en- core. Cette batterie se joint par un mur flanqu£ dune tour, a lancienne muraille. La place estentouree d une simple muraille, sans talus et en pleine terrasse, avancant dans lint&ueurde la langue de terre, et laissant un grand espace sur lequel est bati le faubourg, qui se trouve, par ce moyen, renferme entre la ville et la mer, et qui n’a d’aulre issue que deux portes praliqudes dans la muraille dont j ai parle. Cette muraille en terminant le fau- bourg du c6le de la rade, presente encore une batterie. Elle se prolonge, a partir de la du cote du goife, en decrivant quelques sinuosites, sur le monticule dont on a fait mention, et ferine la ville ense reunissant ala citadelle appelee Itschkale . C’est vers l’annee 1687 que le couronnement du mont Pala- mede fut fortifid par les Veniticns. Regard^comme le boulevard de Nauplie, elle serait une retraite a-peu-pres inexpugnable, 28 404 NAUPLIE sielle ^taitapprovisionnee. Couple a pic sur trois de ses c6tes, il y avait un chemin couvert entre le fort Itschkale et Palamide; pourrendre le passage libre entre les deux forts et la mer, il a ete detruit en partie et la partie restante n’est plus praticable. On a commence a construire un escalier qui aura a-peu-pres 1000 marches et qui sera bientdt fini, ainsi qu’un chemin pour xhonter aPalamide envoiture, en passant par le faubourg Pronia. Lacitadelle, alaquelle il-faut plus d’un quart-d heurepour monter, presente la figure d’un pentagone fianque de*cinq ba- stions reguliers. Ellecontient 7 forts separes: portant lesnomsde Achilles, Epaminondas, Leonidas, Phocion, Themistocles, le fort du Commandant et le fort Miltiades: dans le dernier sont les pri- sonniers d’etat. Les constructions venitiennes, independamment dujion de Saint-Marc sculptepartout, sout remarquables par quelques le- gendesqui font connaitre lestravaux des provediteurs et leurs noms. L’an 1205, la ville de Nauplie fut prise par les Venitiens ligues avec les Fran$ais‘; mais peu de temps apres, le Roi Giovanizza s’en rendit maitre , et ruiaa cette ville, qui etait riche et puissante. Les Venitiens l’acheterent en 1383 de la veuve de Pierre Cornaro, et s’y etant retablis , ils soutinrent glorieusement les efforts de Mahomet II. qui 1’assiegea inutilement en 1460. Soliman fut aussi contraint de lever le siege qu’il avait mis devant Nauplie en 1537. Deux a ns apres, la Republique aban- donna cette place au Grand-Seigneur , . pour acheter la paix. L’an 1686, le geaeralissime Morosini (l) apres la prise (1) Morosini est un des plus grands capitaines quait eu la republique de Vcnise, il uaquit en 1618. Le Doge Justiniani etait mort 1’an 1688, il fut elu en sa plaee le 3 avril de la naeme annee. Jusqu’Jt ce temps, il avail presque toujours ete occupe k faire ja guerre aux InGd6Ies. Sou election fut re$ue du peuple avec des applaudisse- mens extraordinaires, et la joie ne fut pas moins grande k l'armee. Il fut pourtant obli- ge cette annee-l& de lever le siege de Negrepont, ses troupes etant tres-dirainuees^ varies diffe rents eombals q^u’il avait fallu soutenir durant ce si£ge. Hen fut si tali- NAUPLIE 405 de Navarin et de Modon , enti^eprit celle de Nauplie. D’a- bord, il envoy a le general Kmnigsmark se saisir du mont Palamide, qui commande la ville et nen est eloigne que d’une portee de mousquet. Pendant qne ceux qui s etaient postes sur cette hauteur foudrojaient la place avec le canon et les mortiers , Morosini resolut de donner bataille au Seraskierou general dann.ee, qui venait au secours de Nauplie. 11 laissa de- vant la place les forces necessaires pour continuer le siege, et fit a vancer les autres troupes vers Argos, ou le combat fut rude; enfin les Turcs prirent lafuite, et se sauverent du cd- te de Corinthe, abandonnant Argos, dont les Venitiens se sai- sirent. Le 29 aout de la meme annee, le Seraskier parut ala tetede dix mille hommbs, et descendit vers les tranchees des Chretiens. Le combat dura trois heures, sans que la victoire se declarat pour Tun ou pour l’autre des partis; mais le gene- ralissime Morosini edant survenu, donna de nouvelles forces ases troupes, et mit les ennemis en fuite. Le general Koenigs- mark, le prince de Brunswick et le prince de Turenne ydon- nerent des marques de leur valeur. Apres cette victoire , Mo- rosini pressa le siege avec plus de chaleur, de sorte que les assieges se virent contraints d’arborer le drapeau blanc pour capituler. Les conditions furent qu’ils sortiraient avec armes et bagages, et qu’on les conduirait a Tenedos. Nauplie, capi- tale de la Moree, et residence ordinaire du sangiac de la pro- vince, rentraainsi sous l’obeissance de la Republique. Les Ve- nitiens prirent possession du chateau de la mer , et y trouve- gue, qu’il tomba matade : ce qui l’obligea de reveuir & V6uise l’au 1639. Le pape Alexandre VIIL Iui envoya l’annee suivante un casque et une epee, qu’it re$ut en c6re- raonie dansl’eglise de Saint Marc, des mains du nonce. Mais la guerre continuant lou- j ours au Levant, on crut, que la presence du doge y etait necessaire : ainsi on le de- clare generalissimo pour la qnatrieme fois, quoique age de 75 ans. Ce venerable vieil- lard partit done en 1693; etant arrive & l’armee, il mit plusieurs fois en fuite la flotte turque , mais accable de fatigues, il tomba malade et mourut & Napoli de B.o- mauie, le 6 Janvier 1691. regrette uuiversellement. Son corps fut apporte £ Venise, oil le Senat lui fit el6ver un monument avec cette inscription : Francisco Ma.u- toe eno Peloponnesiaco Senatus anoo MDCYIC. 406 NAUPLIE rent dix-sept pieces de canon's de bronze, sept de fer , et un mortier abombes. En 1715, les Turcs declar^rent de nouveau la guerre a la Republique, et ayant perdu beaucoup de sol- dats devant cette place , le grand visir qui commandait le siege, anima tellement ses troupes par ses promesses et ses menaces, que le dixieme jtfur du sipge, 19 juillet, la place fut empor- tee l’epee a la main. Les Turcs lirent main basso sur tout ce qui se rencontra dans la ville , a la reserve de 600 esclaves , bommes ou femmes , qu’ils condnisirent devant le Vizir , qui leur fit couper la tete a tous ; il n epargna que quelques jeunes fiiles, a cause de leur beaute, et les envoya au serail du grand seigneur. Nauplie resta au pouvoir des Turcs jusqu ala derniere revolution grecque. Au moisdoctobre 1821, 1 heroine Boboline forma le blocus du port, et Demetrius Ypsi lantis lassiegea par terre; des batimens anglais l’ayant appro- visionnee Ypsilanti resdlut de prendre Nauplie d’assaut (1). Le 16 X bre a 2 heures du matin, il attaqua le fort Palamide pen- dant que Nikitas s’avanca jusques sous les murs de la ville basse. Mais lesTurcs etaieut partout en armes ; corame il fit calme la flotte ne put agir, el les Grecs se virent contraints de se retirer au lever dusoleij et de supporter le feu des batteries en- nemies. La faming forca ensuite les Turcs a trailer, ils remirent le 18 (30) Jilin 1822, aux Grecs, les forts exterieurs et pro- mirent de rendre la forteresse, si dans 25 jours il ne re- cevaient point de seeours. Dramali Pacha vint en Moree, il se mit ea communication le 31 Juillet avec Nauplie dont Nikitas avoit leve le siege, mais dont il occupait les forts ex- terieurs. Apres ladefaite de Dramali, on cerna plus etroitement Nauplie; Palamide fut pris dans la nuitdu 30 Novembre (12 De- (1) Pr£s de qualr® cents bouches k feu, dont quatre-vingls, environ du calibre Snorme de soixantequatre et plus, defendaient la ville, la ciladelle et le fort Bourdzi place k I’entree du port. Ypsilanti yulant rassembler une armee nombreus® autour de cette ville, fit courir le bruit qu’elle etait sur le point de se rendre, dans la presque ’certi? tade que les paysans de l'Argolide accourraient pour prendre part au butin; en effet deuze mille Argiens vinrent grossir son camp. NAUPLIE 407 eembre ( i ) et 22 jours apres, les conditions pour la reddition de la ville, furentsignees par Colokotroni, qui en prit possession le 22 Dec. (3 Janv.) 1823. En 1825, Ibrahim Pacha sarma pour reprendre Nauplie, mais la bataille de Navarin dejoua ce plan et delivra la Grece. Nauplie devinf la residence du Comte Capo d Istria ; il y fut assassine le 9 Octobre 1831. Le 25 Janvier (6 Fevrier) 1833, Sa Majeste leRoi Othon de- barqua a Nauplie qui devint la residence royale et celle de la regence, jusqu au 13 Decembre 1834, qu'Athenes fut declare© Capitale du Royaume. La ville de Nauplie avec le fauburgdePronia (2) a 6000 ha- bitans; elle est regulierement batie ; le comte Capo d’Istria y fit construire une residence royale ; elle est defendue par 3 Chateaux-forts: Bourdzy, Palamide et Itschkale. Il y a un arse- nal, l*es magazins generaux de larmee, un E veche du rite grec, uneeglisecatholique, et uneOrphanotrophie; cestaussile chef lieu (1) Diminues par des combats journaliers et par les maladies, les Turcs fr'6taieut vus forces de’se concentrer entierement dans la place- Le bloeus par terre se resserranl]toug les jours de plus en plus, lesaqsieges n’eurent bientdt plus que des cadAvres pour nour- rilure. Dans la nuit du 11 au 12 Decembre, jour oil Ton c6|£bre en Gr£ce la fete do St. Audre, patron du Pelopouese, un mnsqlman, descendu de Palamide pour implo- rer la pilie des Grecs, leur donna l’avis quo ceux de ses compagnons charges de la garde de cette forteresse, s’etaienl traines la veille dans la ville, et qu’extinues de be- soin, ils n’etaient point remontes h Palamide. A cette nonvelle, les assiegeans esca- laderent les rochers de Palamide, tuerent quelques infideles qu’ilsy trouvdreul encore, et les premiers rayons du jour virent Hotter les couleurs de la Grece sur un remparl qui depuis vingt mois, mettaient k l’epreuve la Constance de ses enfans. Les Turcs re- tires dans les batteries frames de la place ne demanderent que la vie- Elle leurs fut pc* cordee , et l’execution fiddle de cette promesse couronna un des plus iraportans sneers obtenus par les soldals de la Croix depuis 1’origine de la guerre. (2) C’est k Pronia quese tint la session de l’assemblee nationale- Le 8 Aoitt 1832, dans une des premieres seanees, on communiqua h Tassemblie l’416vation du Prince Oihon au trone dq Grece : il fut reconnu et le 22 Aotit, cet acte heurenx fut celebr6 par une grande fete, & laquelle les populations prjreut une joie d’enthouaiasme, excilee par le bonheur de voir la Grdce reprendre son rang parmi les nations, et par les bril- lantes esperances que faisaient naitr© un etfcnement si important. Miaulis, Plapoutas et Co'sla Bozzaris fureut nommes deputes et charges d’aller k Munich preter au nou* ©au Mouarque le serrneat de fiddle. lls partireat le 5 Septerabre. 408 DE NAUPLIE A PORT-TOLON de la prefecture de PArgolide et la residence du prefet. Son port estbon, quoique peu frequente. Nauplie est le debouche du com- merce de 1 Argoiide etde PArcadie. 11 y a au fort Palamide desfa^ briques, etablies depuis peude temps; on yconfectionnedu drap, des couvertures, destoiles; les condamnes sont employes a ces travaux. Le faubourg de Pronia contient aussi queiques fabri- quesde colonnades et de mouchoirs peints. Un aqueduc venant d’Aria munit ia ville d’eau; la source de Canathus dont les eaux etaient anciennement conduits a la ville, n’y vienpent plus, mais il est a esperer que P aqueduc sera bientot retabli. Un bateau a vapeur grec entretient les communications d’Athenes avec Nau- plie, il quittele Pyree lundi soir , touche Hydra etSpezzia, arrive le mardi matin a Nauplie d’oii il part le lendemain au soir. Pres du faubourg de Pronia, on sculpte sur un rocher un lion colossal>devanl ser-vir du Monument funebreauxBavarois morts en Grece. Les defenses de ce monument sont faites par Sa Majeste le Roi de Baviere. Mr. Siegel est charge de l’execution. DE NAUPLIE A PORT-TOLON. Laissant le fort Palamide a droite et le chemin d’Argos a gauche, le village d’Aria presente son eglise batie sur une spurce qu’un aqueduc conduit a Nauplie. Ensuite par Merzi on entre danslebassin deSpaitscko, horde de ruines aux deux cotes dc ia vallee, vers le point de partage des eaux; d un cftte au-Sud, un petit Sacellum, dit Palaeo-Kastro, deconstruction pariiecyclo- poennc, et partie hellenique ; de laut-re ve|s le Nord un cha- teau-fort semble marquer les limites du territoire des Naupliens du cdte des Asineens. Vi.enn.ent les villages de Tzerko, Drapa- no, Tzafer-Aga, situes au pied des collines, ayant au devant la plaine;au bout duneheure etdemie de marcheon arrive au bord de la mer. Legouvernement actuel, y a etabli une colonie cre-. toise. Il y a encore un autre chemin qui passe par la montagne et Hagia-Moni etqui vade Nauplie a Port-Tolon. C’cst la pro- DE NAUPLIE A fiPIDAURE 409 menade ordinaire des habitans de Nauplie a cause de sa belle source, et de son jardins d’orangers et de citronniers. On voit au port Aulon ou Tolon une Acropole polygonale, avec restaurations de diverses epoques, autour d un rocher baigne de trois cdtes par la mer. Ua temple a existe sur la plate- forme oil est maintenant la chapelle; la ville, setendait sur la plage, au levant. D’apres la seule autorite de Ptolemde il y au- raiteu la une ville de Phlius ; et Larcher se fondant sur ce que. Phlius est citee par Herodote com me situde entre Herjnione et Tiryns, pense aussi que cest sa position, et que ce fut cette Phlj- us inconnue qui envoya mille hommes a Platee. Ptolemde au- rait-il fait la memo erreur ? Au surplus n’ayant aucun nom a lui substituer avec plus de probabilite, nous le conservons. Sur le petit ilot situd vis-a-vis se trouvent des fortifications vdhi- tiennes. ROUTE DE NAUPLIE A fiPIDAURE. Le voyageur qui va de Nauplie a Epidaure passe au pied du moot sur lequel est bati le fort Palamide, laisse a gauche le che- mind’Argos,et prend vers le Nord-Nord-Est, la route d’Epidaure. 11 traverse d’ahord quclques villages on hameaux, dans un pays assez riant, quoique entoure de montagnes denudes abso- lament d!arbres. A quelque distance sur la gauche, est une a- cropole de construction cyclopenne, pres de la des debris dc la memo architecture, auxqtteb les gdographes ne donnent pasde noms, pas plus qu’a d’autres qui se trouvent plus loin. Le vil- lage de Ligourio, oil se fait la halte accoutumde est au de la de quelques petits torrents ou ravins boisds, il est entoure de ter- rains cultivds, et possede ime eglise du moyen age assez curieuse. Vis-a-vis du village a gauche et a la base du mont Aracline sont les restes d une pyramido deconstruction cyclopdenne semblabie a celle qui se trouve sur la route de Tripoli tza a Argos. Lorsquon a ddpassd Ligourio, lechemin qui mene a Epidaure 410 EPIDAURE continue dans la raeme direction, entre le hautet aride mont Arachne qui git a gauche, et des collines arrondies a droile qui environnent la plaine de Hiero, ou sont les ruines du temple d’Esculape et lebois sacre. La partie de la route a parcourir apres avoirlaisse a droite le cheminconduisant a Hiero, est plus riche de vegetation que celle qui precede. Les ravins boises et les tor- rents qui s’y rencontrent lui donnent un aspect pittoresque dont Veffet nest nullement diminue, par les terrains marecageux, mais tres-cul lives, qui entourent le promontoire oil seraient les j*estes de lantique Epidaure. t liner aire de Nauplie a Epidaure. £n sortant de Nauplie a 10 nr on laisse a gauche la route d'Argos, k28 m. uno belle fonlaiue, a droite Aria village, a 16 m. une citerne et uoe cbapelle, k droile la route de Didymi. k 15 m. k gaucbe, & une deroi-heure environ se veil une acropole de construction cyclopeeune. k 30 ra traces de construction cyclopeeune. k 15 m une fonlaine k droite, et a peu de distance au-delk, d'autres restes de construction cydo- peenne- a 25 m. la vue a'droite de Soulounari, jardins, ou il y a une cbapelle etau- dessus un chateau fort. Lit d un torrent, k 8 m. tour helleuique. k 78 m. lit d’un ruis- reau,.k gauche k 20 m. acropole de construction cyclopeeune brute, derriere une haute moutagne. k 40 m. inuraille cyclopeeune. & 50 m. k gauche, tout pr£s de la route et au pied du mont Arachne, la base d'une pyramide cyclopeeune sans nora. vis-k-vis est le village de Ligourio ; k la hauteur de Ligourio uue plaine elevc ou l’on trouve une belle fonlaine. Le village est k 5 ro. k droile de la route, a 60 m. Palaeo-Ligourio ha- roeau eu ruiue. k 24 m. on traverse un torrent. A droite est le chemiu qui conduit eu soixante minutes aux ruines d’Hiero: forte descente dans un ravin tr£s-pittorcsquc. a 41 m. mroulin et source sous les platanes. a 16 m. moulin, ruisseau et aqueduc mo- derne, a 28 m. village et port d’Lpidaure. Distance totale 8 h 24 m. EPIDAURE. Rpidaurusqui donna son nom a la conlree, etail fils de PeIop3; suivant dautres, il avait pour pere Argus, fils de Jupiter. Lepays etaitconsacre a Esculape, parceque c’est la, dit-on, qu’il recut le jour. Quanf a la ville d’Epidaure elle meme, void ce quelle offraitde plus remarquable; d’abord une enceinte consacree a Esculape, avecsa statue et celle d’Epione son epouse, toutes deux en marbre de Paros. Un temple de Bacchus et, sui le haut fePIDAURE 411 d un promontoire avancedans la mer, un autre temple que les habitans disaient etre dedie a Junon. La citadelle contenait une statue de Minerve surnommee Ces- sienne, faite en bois et d’un travail assez remarquable. Un village, a FEst duquel se trouve, pres de la mer, une cha- pelle et un cimetiere, occupe aujourd’hui l’emplacement de 1’ancienne Epidaure. C est l echelle ordinaire pour les personnes qui se rendent d’Athenes a Nauplie et vice-versa; il s’y trouve tons les jours des petites barques qui font exclusivementce tra- jet, qui s’execute, avec un vent favorable, en 6 heures. Pres de la, des marais, rendent, dit-on, fort insalubre la petite baie qui forme comrae un port naturel a la ville d’Esculape. (l) Arrive au promontoire sur lequel etaient baties la ville haute et lacropole antique, il faut suivre un isthme au Sud du port. Au Nord, pres de la mer, il y a une ruine romaine en bri- ques, et trois statues ^en marbre blanc, une represente un ina- lade couche sur son lit. Sur la. par tie la plus elevee du promon- toire, oil etait lacropole, il existe encore plusieurs parties de son enceinte; elle sont de construction bellenique presque cy- clopeenne, et etablies sur une base de rocbers. Des traces de for- tification du moyen age sont melees aux murs antiques , et a des restes de construction dont il est impossible de preciser l’usage, si ce n’est peut-etre a legard d une enceinte un peu circulaire qui nous parait avoir ete un theatre ou tout autre lieu d’assem- blee, a en juger d’apres un gradin en pierre qui se voit a c 240. Stravo Kephali 124. Strovitza 205, Styx 96, 99, 100, 296, 302. Sumatia 251, 277. Suninm 52 53. Suuiade (temple de minerye) 53. Synoboiia 309. Sys 94, 99, 100. 1 anus 3^9, Tayla 438. Taygelo 262,318- Raphi 51. Rapeatosa 60. 436 TegSe 282 - 286. Temathea 179. Temenium 396. Tenare 344. Tenees 290. Thermisi 424. Tetrage 250. Teuthis 244, 254. Theutrone 347. Titane 100. Thalama 341. Thalo-potames 103, 107. Thaliades 298. Thana 267. Thelphuse 245, 29S. Therapne 334. Thesee (temple) 617. 18. These© (arc) 23. Thius 261. Thisa 243, 254, 288. Thisoa 243, 254, Thocnia 253. Thocnee 254. Thoricos 52. Thria 62. Thryaessa 136. Thyree 381. Thyamia 401. Thyrides 344. Thuria 236, 238, 262. Tichos 115, 120. Tigani 343. Tirynthe 393, & 394. Tithium 415. Toruese 116. Tragus 288, 298. Trachys 290, Trapezus 252, 254. Trete 398. «- Trezene 417- Trikala 99, 100. Tricar anum 401. Tricolons 254. Tricrones 294. Triodoi 277. Trinase 353, 355. • Tripolis 254. Tripolitza 363, 366. Tripotamia 246, 287. Trisonia 104. Tritffi 307. Tritonis 211. Tropea 246. Tsipiana 280. Tsimoya 343. Tuthoa 244, 298. Typaneae 119. Yaltetsi 265. Vaniena 245. Yari 55. Yartholomion 116. Vasilika 92, 98. YasiJo - polamos 314, 355- Yeligosli 261, 313. Yitylos 342. Vlisiri 117. Voidia 103, 107. Yoi'dokilia 156. Yostitsa 98 k103, 107. YourkSno 188, 189, 196. Yourlia 310. Yrana 57. Vraona 51. Yromoyirevma 239. X. Xerillo 261, 262. Xylii 358. Xylo - Kastron 94,99, 100. Z. Zakholi 95, 99, 100. Zaraka 100, 290. Zanaoura 169, 171. Zarax. 364. Zernata. 340. Ziria 100, 294. Zonchio 156, & 161.]) Zoster 55. Fin de Ja table des matieres.