IHlS [IS* 33i KT COPYEIGHT ASS ONL* PARCIE & COL. EDITION OF _J RACHELS PQ 2425 .P7 1855 Copy 1 2- FREN6H AHD ENGLISH, THE OEIGÏHAL FRENCH COPY ^ WITH A ITERAI ENGLISH TRANSLATION 111 LECOUV HP CERTIFICATE OF AUTHORITY. • This is to Certify, That by an agreement made between the undersigned and Un. J. Daroib, dated July [ have assigned to liim, on certain terms and conditions, the whole and sole right and authority to pub- lish all trie plays and other dramatic pieces contained in M'Ue Kaehcl s repertoire, together with all copyrights ! ieJ JDging. Also, that I have caused to be handed to him, for publication, perfect copies of every work, IV. .n I he prompter's books of the Theatre Française in Paris ; and further, that. Ihe Knrlish Translations :- : .de by side, and sc.nc 1er scene, with the original French, in these books) have been expressly pre- pared by my authority, and under my supervision ; and that this U the only comet edition of the various pieces, performed by M'llo Kachel, andtuconly one published with her and my tanctiou. ft ^f NEW-YOEK: . UNDER THE AUTHORITY OF M. RAPHAEL FELIX. E-U B LIS H E D BY JOHN J) A ft C I Ë & \V A R D L E CORBYN. 18 55. .OCKWOOD & SON, 11JL BROADWAY, NEW-YORK. R. L. * S. imite attention to their large and valuable collection of FRENCH, ITALIAN, SPANISH AND PORTUGUESE BOOKS. It has been much enlarged by recent importations from Paris, Madrid, Barcelona, Milan, Florence, Turin, &c^ and invoices of new publications are constantly coming to hand. B^~ R. L. & S. have just printed a Catalogue of their Foreign Books, with prices, which will be furnished gratis, on application. 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Fint }V«r» in fiwywmnn. Buyers are invited til examine their elegant iisBoriniotn of Instruments before purchnsiiig, .-is they will be afforded at prices which caunct Sail i» please. limai iisiiiiiii % Jfratira m £\ïk %tk BY MM. SCRIBE AND LEGOUVE. THE ©HIG-INAL FRENCH. COPY" ENGLISH TRANSLATION. PREPARED EXPRESSLY FOR ~M. n^FH^LEL FELIX MANAGER OF MLLE. RAOHEL'S FRENCH COMPANY IN AMERICA. NEW-YORK: PUBLISHED BY DAECIE & OOEBYN 18 5 5. i CHARACTERS. Adeieîtne Lecoeyeeee, of the Comédie Française, Mdlle. RACHEL, Maurice, Count of Saxony, Prince de Bouillon, Princess, his wife, Abbe de Chazeuil, Athenais, Duchess dAumont Michonnet, Manager of the Comédie Française, Marquis, Baronnèss, Mdlle. Jouvenot, Member of the Comédie Française, Mdlle. Dangeville, Member of the Comédie Française, M. Quinault, Member of the Comédie Française, .... M. Poisson, Footmaït, Lords and Ladies of the Court, Actors and Actresses of the Comédie Français. This Brama was represented far the first time at the Theatre r,f the Republic. P April 14, 1S49. «OURCE UNKNOWN Estkhfp, according to Act of Concress, in the year lRlj, l>y JOHN' DARCTE, In the CI ADRIENNE LECOUVREUR. ACTE PREMIER. Un boudoir élégant eliez la Princesse de Bouillon. SCENE PREMIERE. L'ABBE, (appuyé sur la toilette,) LA PRINCESSE, (as- sise en face de la toilette, sur un canapé.) LA PRINCESSE. Quoi, l'abbé, pas une historiette . . . pas le moindre petit scandale ? L'ABBE. Hélas ! non ! LA PRINCESSE. Votre état est perdu ! Tous devez, d'obligation, savoir toutes les nouvelles. . . C'est pour cela que les dames vous reçoivent le matin à leur toilette. . . Donnez moi la boite à mouches. . . Voyons, cherchez bien. .. Je vois, à votre air mystérieux, que vous en savez plus que vous lie dites . . . L'ABBE. Des nouvelles insignifiantes . . . certainement ! Vous ap- prendrais-je que mademoiselle Lecouvreur et mademoiselle buclos' doivent ce soir jouer ensemble dans JSajitui, et .vu'il y aura une foule immense ? . . LA PRINCESSE. Après?. .Un instant, l'abbé . Placeriez- vous cette mou- che à la joue . .ou à l'angle de l'œil gauche 1. . L'ABBE. Si madame la princesse ne m'en veut pas de ma fran- chise, j'aurai le courage de lui dire . . . que je me prononce ouvertement contre le système des mouches. LA PRINCESSE. C'est toute une révolution que vous tentez là... et, avec votre air timide et béat ... je ne vous aurais jamais cru un lévite si audacieux. L'ABBE. Timide . . . timide . . . avec vous seula LA PRINCESSE. Ah bah!.. Eh bien! vous disiez donc?.. Votre autre nouvelle ? L'ABBE. Que la représentation de ce soir est d'autant plus piquante que mademoiselle Lecouvreur et la Duclos sont en rivalité déclarée. Adrienne Lecouvreur a pour elle le public tout entier, tandis que la Duclos est ouvertement protégée par certains grands seigneurs, et même par cer- taines grandes dames, entre autres par la princesse de .;::...! LA PRINCESSE. s'étonne. Et l'on commence ACT THE FIRST. Ad elegant boudoir at the Princess of Bouillon's. SCENE I. (The Abie leans on the toilet; the Princess is seated opposite the toilet, on a sofa.) PRINCESS. What, Abbé! no report — not even the slightest scandal ? ABBE. None, alas! PRINCESS. Tour profession is lost! You should know every pleco of news. Ladies receive you lor that purpose only when they are dressing in the morning. Give me my patch-bag. Now speak ; I see by your mysterious ap- pearance that you know more than you pretend to do. ABBE. Insignificant news, certainly ! Shall I tell you? Mile. Lecouvreur and Mlle. Duelos are both to play in Baja.zet this evening, and there will be a crowded house. PRINCESS. TVhat Tiext — one moment, Abbé — where would you advise me to place this patch, on my cheek or at the corner of my left eye ? ABBE. If yorfr ladyship be not displeased with my frankness, I will have courage enough to say that I am decidedly against the system of patches. PRINCESS. It is no less than a revolution you speak of; and with your timid and quiet appearance 1 would not have thought you such an audacious tritler. ABBE. Friend, it is with you only I am so. princess Ah! ah! "Well, what were you saying? tho second piece of news. ABBE. The performance will be the more interesting to-night in consequence of the open rivalry between Lecouvreur and La Duclos. The whole public is for Adrienne Lecou- vreur, but La Duclos is protected by certain lords, and even ladies of high rank, among whom they place the Princess of Bouillon. PRINCESS. MeJ ABBE. Yesl and everyone is surprised, and people begin to laugh. ADEIENNE LECOUVREUR. LA PRINCESSE. Et pourquoi, sit vous plait? L'ABBE. Pour des motifs que je ne puis ni ne dois vous dire . . . parce que ma délicatesse et mes scrupules. . . LA PRINCESSE. Des scrupules ... à vous, l'abbé ... Et vous disiez qu'il n'y avait .rien de nouveau?... (Se. levant.) Achevez doue ! . . . Aussi bien, ma toilette est terminée ... et je n'ai plus que dix minutes à vous donner. . . L'ABBE. Eh bien 1 Madame . . . puisqu'il faut vous le dire, vous, petite-aile de Sobiesky, et proche parente de notre reine, vous avez pour rivale mademoiselle Duclos, de la Comédie française. vérité ! LA PKIXCES.SE. L'AI C'est la nouvelle du jour . . . Tout le monde la connaît, excepté vous, et comme cela peut vous donner un ridi- cule... je me suis décidé, malgré l'amitié que me porte M. le prince de Bouillon, votre mari, à vous avouer. . . LA PRINCESSE. . Qne le prince lui a donné une voiture et des diamants! L'ABBE. C'est vraii LA PRINCESSE. Et une petite maison . . . L'ABBE. C'est vrai ! LA PRINCESSE. Hors les boulevards de Paris, à la Grange-Batelière. L'ABBE. Quoi ! princesse, vous savez ?„ . LA PRINCESSE. Bien avant vous, bien avant tout lo monde ! . . . Ecou- tez-moi, mon gentil abbé, le tout pour votre instruction. M. de Bouillon, mon mari, quoique- prince et grand sei- gneur, est un savant : il adore les arts, et sourtout les sciences. Il s'y était adonné sous lo dernier règne. L'ABBE. Par gout ? . . LA PRINCESSE. Non I pour faire sa cour au régent, dont il s'efforçait de devenir la copie exacte et fidèle ; U s'est appliqué, comme lui, à la chimie ; il a, comme lui, un laboratoire dans ses appartements, que sais-je ? Il souffle et il cuit toute la journée: il est en correspondance réglée avec Voltaire, dont il se dit l'élève. Ce n'est plus le bourgeois gentil- homme, c'est le gentilhomme bourgeois qui prend un maître de philosophie . . . toujours pour ressembler au régent. ..Et vous comprenez que, voulant pousser l'imi- tation aussi loin que possible, il n'avait garde d'oublier la galanterie de son héros ... Ce qui ne me contrariait pas excessivement... Une femme a toujours plus de temps à elle. .. quand son mari est occupé... Et pour que le mien, même infidèle, lestât dans ma dépendance, j'ai pardonné à la Duclos, qui ne fait rien que par nies ordres, et me tient au l'ait de tout. Ma protection est à ce prix, et vous voyez que je tieus parole 1 PRINCESS. For what reason, if you please? ABBE. Eor reasonsvl can not — I must not tell you, becauss my honor and conscience — PRINCESS. Tou speak of your conscience, Abbé. "Why then did you say there was nothing new! (Rising.) Speak, I have done with my toilet, and I can not spare more than ten minutes, man. ABBE. ' "Well, my lady, I must let you know that you, a grand- daughter of Prince Sobieski and near kindred to our queen, have a rival in Mile. Duclos. PRINCESS. It is.the general topic of the day. Every one but you is aware of the fact, and as it can throw ridicule upon you, I have resolved, in spite of my friendship to the Duke of Bouillon, your husband, to inform you — PRINCESS. That the Prince has given her a carriage and diamonds. ABBE. PRINCESS. And a private house. AëBE. 'Tis true ! PRINCESS. Outside the Boulevards of Paris, near the Grange Batelière. ABBE. What, Princess, you know. PRINCESS. Long before you, and before any one else. Listen to me, gentle Abbé, as it may serve tu instruct you; the Prince de Bouillon, my husband, is not only a man of high birth, he is a learned man, very fond of arts, and still more of sciences. He had studied them very much under the late king. ABBE. As a matter of taste. PRINCESS. No I to pay his court to the Regent, whom he en- deavored to imitate in every thing. He studied chemistry as the Regent did. Ile has- also a laboratory in his own apartments. He blows the fire and makes preparations all the day long. He keeps up a correspondence with Monsieur de Voltaire, and pretends to be one of his pupils. It is not the story of a man of low rank, who pretends to be a nobleman, but the reverse; a nobleman who turns doctor and learns phil u.'phy. always in order to imitate the Regent. You may imagine that the Prince, being desirous to carry on his i i itation as in a | could not forget the gallantry of his model 1 was not excessively sorry for it. Thp i a husband is, tho more at liberty his wife finds herself And in order to secure my liberty, in spile of his uid.ulhl'nhicss. he is always under my control; 1 have pardoned l.a Duclos, who does nothing but by my orders, and gives me every information 1 want. She knows my protection depends; upon her obedience, and you see 1 keep my word. ADRIENNE LECOUVREUR, L'ABBE. C'est admirable ! Mais, qu'y gagnez-i LA PRINCESSE. Ce que j'y gagne ?... C'est que mon mari, craignant d'être découvert, tremble devant la petite-fille de Sobiesky dès qu'elle a un soupçon ... et j'en ai quand je veux . . Ce que j'y gagne? c'est qu'autrefois il était très-avare, et que maintenant il ne me refuse rien ! Commencez-vous à corn' prendra ? haute portée et Oui, oui . . . c'est u j d'un grand rapport ! LÀ PRINCESSE. Le monde peut donc me plaindre et gémir de ma posi- tion, je m'y résigne, et si vous n'avez, cher abbé, rien autre chose à m'apprendre . . . L'ABBE. Si, Madame ! une nouvelle . . . LA PRINCESSE. ' Encore une 1 L'ABBE, (de même.) Qui me regarde personnellement ... et celle-là, je crois être sûr que vous ne vous en vous en doutez pas . . . C'est que . . . c'est que. . . LA PRINCESSE. C'est que vous m'aimez ! L'ABBE. Tous le saviez I . . . Est-il possible ! ... Et vous ne m'en disiez rien ! LA PRINCESSE. Je n'étais pas obligée de vous l'annoncer . . . L'ABBE. Eh bien ! oui . . . C'est pour vous que je me suis fait l'ami intime de votre mari ! Pour vous, je suis de toutes ses parties ! Pour vous, je vais à l'Opéra et chez la Ducloal Pour vous, je vais à l'Académie des sciences I Pour vous, enfin, j'écoute M. de Bouillon dans ses disser- tations sur la chimie, qui ne manquent jamais de m'en- dormir! LA PRINCESSE. Pauvre abbé ! L'ABBE. C'est mon meilleur moment ! ... je ne l'entends plus . . . et je rêve à vous ! . . . Mais, convenez-en vous-même, un tel dévouement mérite quelque indemnité, quelque récom- pense . . . LA PRINCESSE. Oui, l'on vous a souvent donné, à vous autres abbés de boudoir, pour moins que cela ! Mais dussiez-vous crier à l'ingratitude, je ne peux rien porfr vous en ce moment. L'ABBE. Ah! je ne vous demande pas une passion égale à la mienne! c'est impossible !... Car ce que j'éprouve pour vous, c'est une adoration, c'est un culte ! LA PRINCESSE. Je comprends, l'abbé, et vous demandez pour les frais du . . . Impossible, vous dis-je . . . mais, silence, on vient . . . C'est mon mari et madame la duchesse d'Aumont . . . N'avez-vous pas aussi quêté de ce côté-là . . . L'ABBE. La place était prise . . . LA PRINCESSE. C'est jouer do malheur ... (A part.) Ce pauvre abbe arrive toujours trop tard. PRINCESS. My advantage is this : 1113' husband trembles before me as soon as I seem to have suspicions, and I have some when I think it proper. My advantage ! He was rather covetous formerly, but now he dares not refuse me any thing! Do you understand now? ABBE. Tes, yes; his treachery is of great proGt to you PRINCESS. The world can pity me, and think my position to ba very miserable; I do readily submit to it, and if you have nothing else to say — ABBE. Excuse me, my lady, there is something more I want to disclose to you. PRINCESS. Something more ! ABBE. Tes; something that concerns me personally, and which you could not guess: certainly it is — it is — PRINCESS. It is your love for me. ABBE. Tou know it — is it possible — and y about it. said a word PRINCESS. I was not obliged to speak the first. ABBE. ■Well! For you I have made myself a friend to your husband! For you I partake of all his pleasures! For you I go to the opera and I visit La Uuelos! For you I go the academy of sciences! For you, finally, I am a listener of the Duke's lectures upon chemistry, which never fail to make me sleepy. PRINCESS. Poor Abbé ! ABBE. It is my happiest moment. I hear him no more. X 2am of you. But you ought to confess that such a devotedness deserves some reward. " PRINCESS. Tes, people like you have often been rewarded for less than that ! But, though you may complain of my un- gratefulness, I can do nothing for you now. ABBE. Oh ! I do not ask of you such a passion as mine is. It impossible. What I feel is a kind of an adoration of a religion. PRINCESS. understand, Abbé, you want something for the ex- penses. Impossible. I say— silence, some one is coming. It is my husband and the Duchess d'Aumont; — did you not offer your vows also to that fair lady? ABBE. The place was occupied. PRINCESS. Very unlucky ! (Aside.) Poor Abbé, he is always too late. ADKIENNE LECOUVREUE. SCENE II. (La princesse va au-devant d' Aliénais.) LA PRINCESSE. C'est vous, ma toute belle, quelle bonne fortui vous amène le si bon malin ? que LE PRINCE. madame la duchesse 'eut vous de- LA PRINCESSE. Un plaisir de plus. Et comment avez-vous rencontré mon mari, que moi je n'ai pas aperçu depuis avant-hier ? . . ATHENAIS. Chez le cardinal de Fleury, mon oncle ! LE PRINCE. Oui, vraiment! . . le gfand ministre qui nous gouverne, et que j'ai connu quand il était évêque de Préjus, est membre, comme moi, de l'Académie des sciences . . . c'est aussi un savant, et, comme tel, je lui avais dédié mon nouveau traité de chimie ... ce livre qui a étonné M. de Toltaire lui-même ! . . . Jamais, m'a-t-il dit, il n'avait lu d'ouvrage écrit comme celui-là! Ce sont ses propre paroles, et je le crois de bonne foi ! LA PRINCESSE. Moi aussi . . . mais le cardinal premier ministre . . LE PRINCE. Nous y voici. (A un valet qui entre portant un petit coffret.) Bien 1 posez. là ce coffret. (Le valet pose le coffret sur la table à droite et sort.) Le cardinal, qui, comme homme d'Etat et comme chimiste, connaît mes talents, m'avait prié de passer à son hôtel, pour me confier une . honorable ... et terrible. SCENE H. You, my < early ! TOPS. Qu'est-ce donc ? LE PRINCE. L'analyse scientifique et judiciare . . . des matières renfermées dans ce coffret . . . poudre dite de succession, inventée sous le grand roi à l'usage des familles trop nombreuses, et dont la nièce du chevalier d'Effiat est accusée, comme son oncle, d'avoir voulu se servir . . . LA PRINCESSE. En \ .'rite ! ATHENAIS. Ah ! voyons. LE PRINCE. Gardez-vous-en bienj ... si ce que l'on dit est vrai, rien qu'une pincée de'cette poudre dans une paire de gants ou dans une fleur, suffit pour produire d'abord un ■ lotirdissement vague, puis une exaltation au cerveau . . . et enfin un déliro étrange . . . qui conduit à la mort . . . c'est, du reste, ce qui sera démontré, car j'analyserai, j'expérimenterai et je ferai mon rapport . . . LA PRINCESSE. Très-bien I mais cette analyse scientifique m'apprcndra- i-clle, Monsieur, ce que vous êtes devenu hier toute la journée ?.. LE PRINCE. Une scène de jalousie affreuse . . . i;ai;i;e. Qui se prépare . . . (Enter the Prince leading Athenais.) PRINCESS. What a good chance to see you so PRINCE, i come to ask a service of you. PRINCESS. Another pleasure then. And how did you meet my husband, whom I have not seen these two days ? ATHENAIS. At my uncle's, Cardinal Pleury. PRINCE, Yes, indeed, the great minister who rules us, and whom I knew when he v/as Bishop of Frijur, is a member, like me, of the Academy of Sciences. He is a philosopher, too, and as such I had dedicated to him my new treatise on Chemistry, by which book even M. de Voltaire was astounded. Never, he said, had he read a book written in such a manner! These are his own words, and I believe he was sincere. PRINCESS. I think so, too ; but to the Prime PRINCE. Here we are (to a servant who enters with a small chest) well ! Put that chest there, (the servant obeys and retires.) The Cardinal, who knows niy talents as a statesman and a chemist, wanted to intrust me with a'i honorable but terrible mission. ALL. "What is it? PRINCE. The scientific and legal analysis of the things iuclosed m this chest — a substance named the succession powder, which was invented under the great king. Chevalier d'Effiat's niece is accused, as well as her uncle, of having tried to make use of it. PRINCESS. ATHENAIS. Ah 1 let us see ! PRINCE. Take care ! If what they say be true, a single pinch of this powder being spread on a pair of gloves, or a flower, will produce at first a vague sense of wandering ; then a mental elevation ; and lastly, a strange delirium, which will certainly terminate in death. I'll take care to prove that by analysis, and I will give my report accordingly.- PRINCESS. Very well, sir, but by that scientific analysis shall I know whete you spent your time yesterday ? PRINCE. An horrible scene of jealousy — ABBE. In preparation. ADRIENNE LECOUVREUR. LB PRINCE. . Sois tranquille . . . (Haul, à la princesse.) Ce que je faisais, Madame ? . , je surveillais moi-même une surprise . . . que je tous réservais pour aujourd'hui. (Il lui pré- sente un écrire.)* LA PRINCESSE. Qu'est-ce donc ? LE PRINCE. Voilà comme on s'y prend ! cola les étourdit, les éblouit, les empêche de voir . . . LA PRINCESSE. Des diamants superbes I . . LE PRINCE, (tenant toujours l'abbé.) Et quant à l'analyse de cette poudre diabolique . . . voim mon raisonnement . . . vois-tu bien, l'abbé . . . L'ABBE, (apart.) Encore une dissertation chimique ! . . LA PRINCESSE. Regardez donc, ma charmante, comme ce bracelet est distingué ! ATHENAIS. . Et monté d'une façon si remarquable . . . c'est exquis ! LA PRINCESSE. Venez donc, l'abbé . . . venez admirer comme nous. L'ABBE. Moi I . . admirer !.. je ne peux pas, j'écoute; LE PRINCE. Oui, je lui explique ... et il ne comprend pas . . . mais je vais lui montrer . . . (Il fait quelques pas du côté du meuble.) L'ABBE, (le retenant.) Non pas . . . non pas. . . . une poudre pareille, qu'il suffit de respirer . . . pour qu'à l'instant. . . j'aime mieux ne pas comprendre. . . Allez toujours ! (Le prince continue à parler !>a.' ù TubbL Atlu'no.i? '.'- bu princcïte uni r'r s'u-^euir ïi/r le canapé, à gauche.) LA PRINCESSE. Et nous, très-chère, pendant que ces messieurs parlent science, parlons du motif do votre visite, et du service que vous attendez de moi. ATHENAIS. Je vous confierai, princesse, qu'il y a un talent . . . que mademoiselle Adrienne LA PRINCESSE. Eh bien? ATHENAIS. Eh bien! est-il vrai (comme M. le prince s'en est vanté lout à l'heure chez mon oncle le cardinal) que mademoi- selle Lecouvreur vienne demain soir chez vous, et y récite des vers ? LE PRINCE. LA PRINCESSE. Oui, quoique je ne partage pas votre enthousiasme, ma mignonne, et que mademoiselle Duclos, chacun le sait, mo semble bien supérieure à sa rivale ; mais c'est une fureur ! un engouement! tous les salons du grand monde se dis- putent mademoiselle Lecouvreur . . . L'ABBE Elle est à la mode I PRINCE. Don't be alarmed, (to the princess.) "What I was doing, my lady ? I was seeking a surprise for you, which I re- served for to-day, (gives her a box.) PRINCESS. What is that ? PRINCE. Such is the way to dazzle them and to shut their eyes. PRINCESS. Ob. I beautiful diamonds ! PRINCE. ABBE. (Aside.) Another scientific discussion I PRINCESS, f Look, my dear, how distingué this bracelet is. ATHENAIS. And so remarkably set up — 'tis charming! PRINCESS. Come with us, Abbe, and admire — ABBE. Admiring is out of the question forme; I am a listener. PRINCE. Yes— I try to explain to him— he does not understand me— but 111 show him. (lie points to the chest.) ABBE. ( TaMng hold of him.) No, no— such a powder, which le needs only to smell, and in one moment — I prefer not understand you — proceed. (The Prince and Abbe continue talking together; Allumais and the Princess are on the sofa on the left.) PRINCESS. Now, my dearest, let us speak of your kind visit, and let me know what service it is you want from me. ATHENAIS. I must confess, Princess, I admire, I adore one talent, and it is Mlle. Arienne Leeouvreur's. PRINCESS. Well? ATHENAIS. Well I is it true, Mlle. Lecouvreur is to come here to- morrow to recite lines. The Prince said so just now at my uncle's. PRINCE. We have sent her an invitation. PRINCESS. Yes, though I do not partake of your enthusiasm, my darling ; and I think Mlle. D uclos very superior to her rival ; but it is a furore, a perfect rage I Every one wants to have Mile. Leeouvteur. It is the fashion! ADR1ENNE LECOUVEEUR. LA PRINCESSE. Cela tient lieu de tout ... et comme madame de Noailles, que je ne poux suffrir, avait compté demain sur elle pour sa grande soirée, je me suis empressée, depuis hu ; t jours, de l'inviter, et j'ai là sa réponse. ATHENAIS, (vivement.) Une lettre d'elle !.. Ah I donnez, que je ' voie son écriture. LE PRINCE. Yous disiez vrai : c'est une passion réelle ! ATHENAIS. Je ne manque pas une de ses représentations . . . mais je ne l'ai jamais vue de près. . . On assure qu'elle apporte dans le choix de ses ajustements un goût particulier qui lui sied à merveille . . . puis, des manières si nobles, si distinguées . . . LE PRINCE. M. de Bourbon disait d'elle, l'autre jour, qu'il avait cru voir une reine au milieu de comédiens. LA PRINCESSE. Compliment auquel elle a répondu par une plaisanterie fort peu convenable. . . C'est à cela que je faisais allusion dans mon invitation ... et voici sa réponse : (Lisant la lellre.) '-'Madame la princesse, si j'ai eu l'imprudence de dire devant M. d'Argental que l'avantage des princesses de théâtre sur les véritables, c'est que nous ne jouions la comédie que le soir, tandis qu'elles la jouaient toute la journée, il a eu grand tort de vous répéter ce prétendu bon mot ... et moi, un plus grand encore de l'avoir dit, même en riant; vous mo le prouvez, Madame, par la franchise et la gracieuseté do votre lettre. Elle est si digne, si charmante, elle sent tellement la véritable prin- cesse, que je l'ai gardée devant moi, sur mon bureau, pour placer la vérité à cité de la fable. J'avais juré de ne plus aller réciter de vers dans le monde ; ma santé est faible, et cela ajoute beaucoup à mes fatigues du théâtre. Mais le moyen, à une pauvre fille comme moi, de vous refuser ? vous me croiriez fière !.. Et si je le suis, Ma- dame, c'est de vous prouver à quel point j'ai l'honneur d'être votre très-humble et obéissante servante. "Adisienne." ATHENAIS. Mais voilà une lettre du meilleur goût !.. et personne de nous, je pense, n'en écrirait de mieux tournée . . . (Prenant la lettre.) puis-je la garder? Je ne m'étonne plus de laypassion do ce pauvre petit d'Argental ... le fils ! L'ABBE. Il en perd la tête ! LA PRINCESSE. C'est un mal de famille ... car le père, que vous con- naissez, avec sa perruque de l'autre règne et sa figura de l'autre monde, «'étant rendu chez Adrienno pour lui ordonner de restituer l'esprit de son fils, y a perdu lui- même le peu qui lui restait . . . ATHENAIS C'est admirable! L'ABBE. Et l'histoire du coadjuteur ? LE PRINCE. Il y a nno histoire de coadjuteur ? L'ABBE. Qui, trouvant dans une mansarde, au chevet d'une pauvre malade, uno jeune dame charmante, lui donna le bras p ~ur descendre les six étages ... et, comme il plcu- PEINCESS. Tes, and that's all. And as Madame de Noailles, whom I dislike so much, wanted to have her to-morrow to her great soiree, I have invited her, and there I have her answer. . ATHENAIS. A letter from her ! Ah! Let me see her hand- writing. PRINCE. You spoke the truth ! It is really a fashion. ATHENAIS. I am always there when she plays, but I never saw her off the stage. They say she dresses in a particular man- ner that perfectly becomes her — and sucli distinguished and lady-like manners ! PRINCE. M. de Bourbon said of her, that he thought he beheld a queen amongst actors. PRINCESS. To which compliment she answered with a rather un- becoming joke. I alluded to it in my letter, and she an- swered me thus : " Madame ea Princess : If I was imprudent enough to say to M. D'Argental, that theatrical princesses had an advantage over the real ones — because we are acting only in the evening, when they do so all the daylong — he was very wrong to repeat that so-called Ion mot, and I was still more so, myself, to utter it even as a joke : you give me the proof of it, my lady, by your frank and graceful letter. It is so delicate and charming, so evidently written by a real princess, that I keep it on my desk only to place- the truth near the imitation. I had promised to myselt to go no more out to recite, as my health is weak, and my fatigues on the boards more than sufficient for it. But a poor girl as I am, can not refuse yo'u ! You would think me proud, but if I am so, it is to be able to show you how honored I am to be your very humble and obedient ser- vant, Adriexxe.'' ATHENAIS. Oh! what a tasteful letter! I do not believe any body could write one of a better style. ( Takes the letter.) Can I keep it ? I do no more wonder at the passion of poor D'Argental — the son — has lost his wits! Oh ! that is uu , ».« » a ^m.,u U .i urease in his family. The father, whom you know well, with his wig of the late age, and his face of the other world, having been to Adrienue's to order her not to retain any longer the senses of his son, has also lost the little lie had left himself. That is very good ! ' ABBE. And the history of the coadjutor. PRINCE. Is there one? Yes! he found one day in a small attic, a beautiful lady vho was assisting a poor sick woman. He offered her his ,rm down the six flights of steps, and as it was raining ADRIENNE LECOUVREUR, vait à verse ... la força malgré elle à monter dans sa voiture episcopate, et traversa ainsi tout Paris, conduisant qui ? . . mademoiselle Lecouvreur. ATHENAIS. C'était elle ? L'ABBE. De là, le bruit qu'il avait voulu l'enlever. . . Le saint homme était furieux et a juré de lancer sur elle les foudres le l'Eglise à la première occasion ! aussi, qu'elle ne s'avise pas de mourir ! ATHENAIS. Elle n'en a pas envie, je l'espère. (Se levant.) Ainsi, à demain soir ! je m'invite . . . pour la voir, pour l'en- tendre. LA PRINCESSE. Tous viendrez ? nous alloris, comme vous, adorer mademoiselle Lecouvreur. ATHENAIS. LA PRINCESSE. Eh ! mon Dieu non ! je n'ai à moi que l'abbé, qui ne sait jamais rien! ATEIENAIS. Ce jeune étranger au service de France, que, l'hiver dernier, toutes les dames se disputaient ... ce jeune fils du roi de Pologne et de la comtesse de Kœnismarck . . . LA PRINCESSE, . Maurice de Saxe ! ATHENAIS. Est de rétour à Paris ! L'ABBE. Permettez, le bruit en a couru, mais cela n'est pas ! ATHENAIS. Cela est ! je le sais par mon petit cousin, Florestau de Belle-Isle, qui l'avait ac ■onipagné dans son expédition de Courlande ... ce qui était même bien inquiétant, bien effrayant . . . pour M. le duc d'Aumont, mou mari ... et pour moi . . . mais enfin, il est à Paris depuis ce matin. . . Je l'ai vu, et il revenait, m'a-t-il dit, avec son jeune gérerai . . . LA PRINCESSE. Qui, à ce qu'il paraît, n'avoue pas son retour. L'ABBE. A cause de ses dettes ... il en a tant ! Il doit seule- ment, a ma connaissance, soixante-dix mille livres à un Suédois, le comte de Kalkreutz, qui, l'année dernière déjà, aurait pu le faire arrêter et qui y a renoncé, parce que où il n'y a rien . . . LE PRINCE. Le roi perd ses droits ! ATHENAIS. L'Abbé ne l'aime pas et lui en veut parce que, l'année dernière, il lui faisait du tort dans son état de conquérant . . jalousie de métier. L'ABBE. C'est ce qui vous trompe, duchesse. Je l'aime beaucoup, car, avec lui, c'est chaque jour une aventure nouvelle, un scandale nouveau, qui rajeunit mon répertoire . . . cela vous plaît, Mesdames I ATHENAIS.' Fi, l'abbé I very fast, he obliged her to take a seat in his bislop's carriage, and so was seen about Paris in M le. Lecouvrcur's company. ATHENAIS. 'Twasherl ABBE. The report was circulated he had induced her to an elopement. Our bishop is in a passion against her, and he would certainly show his anger if she was near her death. ATHENAIS. Oh I she is far from it, I hope, (rises.) "Well, to-morrow night, I invite myself to see and hear her. PRINCESS. Do come ! "We, too shall adore Mile. Lecouvreur. ATHENAIS. Adieu, dear Princess, I am going. Apropos, do you know what is the new topic of the day ? PRINCESS. No. I have only the Abbe near me, and he never knows any thing. ATHENAIS: That young stranger in the French service, about whom there' was such a rivalry among our ladies, that young son of the Xing of Polonia and Countess of Kcenismark. PRINCESS. Maurice de Saxe ! ATHENAIS. He is in Paris, now. ABBE. Excuse me ! they say so, but it is not true. ATHENAIS. It is ! I know it through my cousin, Florestau de Belle- Isle, who had been one of his followers in his enterprise in Courlande; it was even a matter of great anxiety and. fear to my husband, the Duke D'Aumont, and to me, but at last he has arrived in Paris this morning. I have seen him, and he told me he had returned with Ins young general. PRINCE. Who, it seems, conceals his presence. ABBE. On account of his debts — they are numerous I I know of one only, which is of seventy thousand livres. Count de Kalkrutz, a Swedish, is the creditor, and he could havo caused his arrest last year, but he desisted because when there is nothing to expect — PRINCE. Even the King receives nothing. ATHENAIS. The Abbe does not like him, because last year he was his unlucky rival in gallant matters — it is a professional jealousy. ABBE. Tou are mistaken, Duchess. I like him very much,, because there is every day a new story, a new scandal, when he is here; and I have always something to say that pleases you, my ladies. ATHENAIS. Shame. Abbel 10 ADEIENNE LECOUVREUR. L'ABBE. Tous aimez l'extraordinaire, et chez lui tout est bizarre. D'abord, on l'appelle Arminius! comment peut-on se nommer Arminius ? LE PRINCE. C'est un nom saxon . . . tous les savants vous le diront. L'ABBE. Et puis, un autre talisman, il a l'honneur d'être bâtard, bâtard de roi. LE PRINCE. C'est une chance de succès ! L'ABBE. C'est à cela qu'il doit sa renommée naissante. ATHENAIS. Non pas, mais à son coulage, à son audace ! A treize ans, il se battait à Malplaquet sous le prince Eugène ; à quatorze ans, sous Pierre le Grand, à Stralsund . . . c'est Élorestan qui m'a raconté tout cela. L'ABBE. Il a oublié, j'en suis siège de Lille, il a enlevé enlevé . . . miii plus bel exploit. ..au n'avait- pas douze ans ... il a ATHENAIS. Une redoute I L'ABBE. - • Non, une jeune fille nommée Rosette. ATHENAIS. A douze ans 1 L'ABBE. Et quand on commence ainsi, vous jugez . . . ATHENAIS. Eh bienl vous le jugez très-mal, car, dans cette der- nière expédition, que l'on dit fabuleuse, et où il Vient de se faire nommer duc de.Courlande, l'héritière du trône des czars, la fille de l'impératrice, avait conçu pour lui une affection qui ne tendait rien moins qu'à le faire un jour empereur de Russie. ' LA PRINCESSE. .Et sans doute, ébloui d'une conquête 'aussi brillante, Maurice aura tout employée . . . ATHENAIS. Je l'aurais cru comme vous ! Pas du tout, Florestan m'a raconté qu'il n'avait rien fait de ce qu'il fallait pour contraire, if a laissé voir franchement : moscovite qu'il avait au fond du cœur une ] princess sion parisienne . . . LA PRINCESSE. En vérité ! ATHENAIS. Tous voyez donc bien qu'il ne faut pas toujours croire les abbés . . . Adieu, princesse. UN DOMESTIQUE, (annonçant.) Monsieur le comte Maurice de Saxe I ATHENAIS. Ah I il est dit que je ne m'en irai pas aujourd'hui ... je You like what is extraordinary, ind he is so eccentric in every thing. His name is Arminius I "Well, how can one's name be Arrninius ! PRINCE. It is a Saxon name ; every learned man will say so. ■ ABBE. He has another advantage, he is a royal bastard. PRINCE. oh! shani". He owes to it his growing fame. m ATHENAIS. No I He owes it to his courage and boldness I "When he was only thirteen years old, he was at the Battle of Malplaquet, under Prince Eugene; when fourteen, at Stralsund, under Peter the Great. Florestan told me all about it. ABBE. He certainly forgot to mention his best achievement. When Lille was besieged he was only twelve years old ; he carried off — ATHENAIS. No ! a girl whose name is Rosette. ATHENAIS. He was only twelve years old. ABBE. And after such a beginning, you can imagine. ATHENAIS. Tour judgment is very wrong. In his late expedition, which they say to be fabulous, and where he has gained the title of Duke of Courlande ; the daughter of the Em- press of Russia, heiress to the throne, has shown him an affection, which could have made him, one day, the Em- peror of Russia. PRINCESS. And Maurice has certainly been touched with so flatter- ing a prospect, and done his best. ATHENAIS. I would fain have believed so too, myself! But it is all the reverse, and he has done nothing, so Elorestan told me, of what he ought to do to succeed. He told the Russian princess candidly, that he had in his heart a Parisian love. PRINCESS. Indeed ! ATHENAIS. And that proves that Abbes must not be always be- lieved. Adieu, Princess. (Servant announces Count Maurice de Saxe.) ATHENAIS. Now I I will not take my leave to-day. ADRIEN NE LECOUVREUR. SCENE III. * (Les précédents,) Maueice. L'ABBE. Salut au souverain de Courlande I LE PRINCE. Salut au conquérant I ATHENAIS. Salut au futur empereur I MAURICE. Eh! mon Dieu oui, Mesdames, duo sans duché, général sans armée, et empereur sans sujets, voilà ma position! LE PRINCE. Les états de Courl'ande ne vous ont-ils donc pas choisi pour maître ? MAURICE. Certainment! nommé par la diète, proclamé par le peuple, j'ai en poche mon diplôme de souverain. Mais la Russie me défendait d'accepter, sous peine du canon mos- covite, et mon père, le roi de Pologne, qui craint la guerre avec ses voisins, m'ordonnait de refuser, sous peine de sa colère. LA PRINCESSE. Eh bien ! qu'avez-vous fait ? MAURICE. J'ai répondu à l'impératrice par un appel aux armes de toute la noblesse courlaudaise, et j'ai écrit à mon père qu'avant d'être élu souverain, j'étais officier du roi de Prance; que dans les armées de Sa Majesté Très-Chré- tienne je n'avais pas appris à reculer, et que j'irais en A merveille ! L'ABBE. Il n'y avait rien à répliquer. MAURICE. Aussi, faute de bonnes raisons, mon père me mit au ban de l'empire, l'impératrice mit ma tête à prix, et son général, le prince Menzicoff, entra, sans déclaration de guerre, à Mittau, pour m'enlever par surprise dans mon palais. Il avait avec lui dix-huit cents Russes, et moi, pas un soldat ! L'ABBE, («ont) Il fallut bien se rendre ! . MAURICE. Non pas. LA PRINCESSE. Vous avez osé vous défendre ? MAURICE. A la Charles XII. Ah ! m'écriai-je, comme le roi de Suède, à Bender, en voyant luire autour de mon palais les torches et les fusils : Ali ! l'incendie et les balles ! cela me va 1 ... Je rassemble quelques gentilshommes français qui m'avaient accompagné, le brave Florestan de Belle- Isle. ATHENAIS. Mon petit-cousin . . . vous en êtes content, monsieur le comte ? MAURICE. Très-content, duchesse, il se bat comme un enraffé. SCENE III. (Enter Maurice.) ABBE. "Welcome to the sovereign of Courlande ! PRINCE. "Welcome to the conqueror ! ATHENAIS. "Welcome to the future emperor ! MAURICE. Exactly, ray ladies, I am a duke without a dukedom, a general without an army, an" emperor with no subjects ; such is my position. PRINCE. Did not the Chambers of Courlande recognize you as their master ? MAURICE. I am certainly named by the Diet, and proclaimed by the people, and I have in my pocket my appointment as sovereign. But Russia bade me to refuse, threatening to turn her cannons against me, and my father, the King of Polonia, fearing a war against his neighbors, gave me the same order. PRINCESS. What did you do then ? MAURICE. I have answered to the Empress of Russia by address- ing an appeal to arms to all the nobles of Courlande, and I have written to my father that I had been, before my appointment to the throne, an officer in the French army, and that in the armies of his most Christian Majesty I had not been taught to go backwards, and that forward I should go ! ATHENAIS. Perfectly well ! ABBE. There was no room for an answer. MAURICE. And there, was none, but my father out-la wed me in his empire; the Empress set a price on my head; and her general, Prince Menzicoff, without declaring war, entered Mittau in order to take me prisoner by surprise. He had eighteen hundred soldiers with him, and I had not «ne with me. ABBE. You were obliged to surrender. MAURICE. Not at all. PRINCESS. Did you dare to offer any resistance ? MAURICE. After Charles the Twelfth's mannerl Ah! and like that Swedish king, at Bends, when I saw lighters and guns glistening round my palace, I exclaimed: Well! gun-shots and flames ! very good. I called together some French noblemen who had followed me, the brave Florestan de Belle-Isle. ATHENAIS. - My cousin, you are satisfied with him, Count. MAURICE.' Excessively so, Duchess ; he fights as f. devil. With 12 ADRIENNE LECOUVEEUE, Avec lui, les gens de ma maison, mon secrétaire, mon cuisinier, six hommes d'écurie ... et une jeune marchande courlandaise qui se trouvait là . . . L'ABBE. Toujours des femmes ! il a une manière de faire la guerre. . . . MAURICE. Qui vous irait, n'est-ce pas, l'abbé ? Nous étions en tout soixante ! LE PRINCE. Un contre vingt ! MAURICE. Ne craignez rien, la difference diminuera bientôt. Les portes biea barricadées avec tous les meubles dorés du palais je place mes gens aux fenêtres avec leurs mous- quets et ma jeune marchande avec une chaudière. . . . L'ABBE. Vous l'aviez enrégimentée aussi ? MAURICE Sans doute. Un feu de mousqueterie dont tous les coups portaient dans la masse des assiégeants qui, après une perte de cent vingt hommes, se décidèrent enfin à l'assaut . . . .c'est là que je les attendais ; sous le pavillon de droite, le seul où l'escalade fût possible, j'avais placé moi-même deux -barils de poudre, et au moment où trois cents Cosa- ques, qui l'avaient envahi, hurlaient, hourra et victoire . . . je fils sauter en l'air les vainqueurs avec une moitié du palais. ATHENAIS. Et vous? MAURICE. Debout, sur la brèche, au milieu des décombres .... appelant aux armes les citoyens de Mittau, que l'explosion avait réveillés Les cloches sonnaient de toutes parts, et Menzicoff effrayé se retira en désordre sur son corps principal. . . . Ah! si j'avais pu les poursuivre, si j'avais eu deux regiments français. .. .un seulement! C'est là ce qui me manque et ce que je viens chercher. LA PRINCESSE. Tel est le but de votre voyage ? MAURICE. Oui, Madame ! Que le cardinal de Fleury m'accorde, à moi, officier du roi de France, quelques escadrons de houzards le nombre ne me fait rien, la qualité me suffit, et, par Arminius, mon patron, j'espère, l'année pro- chaine, Mesdames, vous recevoir et vous traiter dans la royale demeure des ducs de Courlande. LA PRINCESSE. En attendant, vous nous permettrez de vous faire les 5 do notre hôtel. LE PRINCE. Je l'invite pour demain à nolro soirée. ATHENAIS. Vous me donnerez la main ; je serai fière d'avoir pour cavalier le vainqueur de Menzicoff. Et puis, l'on vous réserve ici un plaisir de roi. MAURICE. Je serai avec vous, duchesse. ATHENAIS. Vous entendrez mademoiselle tecouvreur. (Mouvement t/'j Maurice.) La connaissez-vous, monsieur le comto ? him the people of my household — my secretary, my cook, six stable-men, and a young Courlandish woman who was there. ABBE. Always some woman I He has such a way to make One to twenty. MAURICE. Oh! do not be alarmed: I soon reduced the difference. I ordered the doors to be well barricaded with the gilded furniture in the palace. I disposed my people at the wiu- dows with their guns and the young woman with a boiler. ABBE. You had enlisted her, too. MAURICE. Certainly. We began a tremendous fire, every shot of which took effect among the mass of our besiegers, and when they had already lost one huudred and twenty men, they resolved to force their entrance into the palace. I expected as much of them. Under the right wing of the palace, the only place where the assault was possible, I had put myself two barrejs of gunpowder, and in the very moment when three hundred Cossacks had invaded it, and already said Hurrah and victory, I blew them up with the whig of the palace. ATHENAIS. And you! MAURICE. I was up on the breach appealing to arms the citizens of Mittau, whom I had awakened with my explosion ; the bells were rung everywhere, and Menzicoff, terrified, re- tired upon the principal body of his army. Ail I if I could have pursued them ; if I had had two French regi- ments — only one. That's what I want, and what I have come to ask for. PRINCESS. Such is the intention that brought you hither? MAURICE. Tes, my lady ! Let Cardinal Fleury give me, an officer of the King of France, some squadrons of hussars — the number is nothing, the quality is enough for me, and, by Arminius, I hope, next year, my ladies, I will be able to receive and treat you in the royal palace of the Duke of Courlande. PRINCESS. ". Meantime you will allow us to lay our hotel open be- fore you. TRINCE. I invite him for to-morrow to our soirée. ATHENAIS. You will lend me your arm. I shall be proud to have the conqueror of Menzicoff as my cavalier, and you will have a royal pleasure. MAURICE, Shall I be with you, Duchess? ATHENAIS. You will hear Mile Lecouvrcur, (movement of Maurice.) Do you know her, Count ? ADRIENNE LECOUVEEUR. Oui, MAURICE. peu. . . .lors de mon dernier voyage. ATHENAIS. C'est admirable ! " Elle a amené toute une révolution dans la tragédie, elle y est simple et naturelle, elle parle. LA PRINCESSE. Le beau mérite ! ATHENAIS. Je vous préviens que madame de Bouillon ne partage pas mon enthousiasme, elle est passionné epour mademoi- selle Duelos, dont la déclamation emphatique n'est qu'un chant continuel. LA PRINCESSE. C'est la vraie tragédie. L'ABBE. Je chante LE PRINCE. Arma virumque cano. . . . LA PRINCESSE. Qu'est-ce que c'est que cela ? L'ABBE. C'est de l'Horace ou du Virgile. ATHENAIS. Ah T l'abbé, vous devenez pédant ! * LA PRINCESSE. Donc, plus la tragédie est chantée mieux cela vaut L'ABBE. C'est sans réplique. ATHENAIS. Eh bien ! moi, je m'en rapporte à monsieur le comte. LA PRINCESSE. • Je ne demande pas mieux, qu'il prononce ? MAURICE. Moi, Mesdames! je serais un juge bien peu compétent. L T u soldat qui ne sait que se battre.... un étranger qui connaît à peine votre langue. ATHENAIS. Laissez doncl on prétend que vous vous formez que vous faites des progrès étonnants, que vous étudiez nos bons auteurs. (A la princesse.) Oui, vraiment, dans la dernière campagne, Florestan l'a surpris, sous sa tente, ré- citant seul des vers, de Racine ou de Corneille. LA PRINCESSE. C'est fabuleux. ATHENAIS. Ah! mon Dieu? deux heures, et mon mari, M. le duc cf Aumont, qui m'attend pour aller à Versailles. LE PRINCE Depuis quelle heuro ? ATHENAIS. Depuis midi. - LA PRINCESSE. Ce n'est pas trop. ATHENAIS. Venez- vous avec nous, l'abbé ? Nous avons une place à vous offrir. MAURICE. Tes, a little on my last sojourn here. ATHENAIS. It is marvellous. She has caused a revolution in tragedy. She is there simple and natural. She speaks. PRINCESS. What a wonder! ATHENAIS. You must know that the Princess does not partake of my enthusiasm ; she is exclusively fond of Duclos, whose emphatic declamation is so much like a song. PRINCESS. It is the tragical tone. ABBE. Certainly, poets always say, I sing, I sing. PRINCE. Arma virumque cano. PRINCESS. "What is that ? ABBE. A scrap from Horace or Virgi!. ATHENAIS. Abbe ! you become too learned. PRINCESS. And the more they sing, then, in tragedies-', the better it is. It is a fact. ABBE. ATHENAIS. "Well, I appeal to the Count to settle our discussion. PRINCESS. I agree willingly to his judgment. MAURICE. Ob ! my ladies, I should be a very bad judge. I am a soldier, and know only how to fight; a stranger, and scarcely know your language. ATHENAIS. Do not say so ! They say you are wonderfully im- proving, and you study our best authors. In his last campaign, Florestan overtook him in his tent, where he was reciting to himself lines from Racine and Corneille. PRINCESS, 'lis fabulous! ATHENAIS. Oh I dear me ! two o'clock, and my husband )s wattin" for me to go to Versailles. PRINCE. Since what time ? ATHENAIS. Twelve o'clock. PRINCESS. 'Tis not too much. ■ATHENAIS. "Will you come with us, Abbe ? \ i seat for you. ADRIENNE LECOUVREUR. LE PRINCE. Non I . . . je lo garde ! . . .j'ai à lui li matin la moite du dernier volume de mon traité L'ABBE. Bas, à la princesse, d'un air misérable. Vous l'entendez ! LE PRINCE. Impossible de remettre. . . .l'imprimeur attend et je l'emmène dans mon cabinet ! ATHENAIS. Pauvre abbé 1 . . . .Adieu, Messieurs ! Adieu, ma toute belle, à demain ! SCENE IV. Maurice, La Princesse. LA PRINCESSE. (Après avoir attendu que toutes les portes se fussent re- fermées. ) Enfin donc, on vous revoit ! Depuis deux mois, pas une seule ligne de vous: c'est par la duchesse d'Aumont que j'ai appris votre retour, -et j'ai cru que je ne recevrais pas votre visite. MAURICE. Ma première a été pour vous, princesse. . . .arrivé cette nuit LA PRINCESSE. Tous n'avez vu, de la matinée, personne encore? MAURICE. Que le secrétaire d'Etat au département de la guerre. . . le cardinal-ministre. . . .et le premier commis, qui, tous, du reste, m'ont assez mal accueilli et m'ont donné peu d'espoir ! LA PRINCESSE. D'autres vous ont dédommagé 1 MAURICE. Que voulez-vous dire ? LA PRINCESSE.' Qui, depuis le commencement de la seine, a tenu les yeux fixés sur un bouquet que Maurice porte a la boutonnière de son habit. Je ne m'imagine pas que ce soit le secrétaire d'Etat ou le cardinal-ministre qui vous ait donné ce bou- quet de roses. MAURICE. Avec embarras. C'est vrai ! . . . .je n'y pensais plus ! vous voyez tout ! LA PRINCESSE. De qui vous viennent ces fleurs ? MAURICE. De qui? Eh! mais, d'une petite bouquetière fort jolie, ma foi que j'ai recontrée presque aux portes de votre hôtel, et qui m'a supplié si vivement de le lui acheter. . . . LA PRINCESSE. Que vous avez pensé à moi. . . . MAURICE. Oui, princesse I LA PRINCESSE. Quel aimable souvenu- 1. . .j'accepte, monsieur le comte, j'accc[ite. PRINCE. No I I keep him. I want to read Lim half of the last book of my treatise. ABBE. (To the Princess with a pitiful tone.) Tou hear him? PRINCE. No delay is possible ; the printer is waiting ; I take him with me in my studio. ATHENAIS. Poor Abbe I Gentlemen, adieu! My dearest, good bye till to-morrow. (Exit.) SCENE IV. Maurice, Tee Princess. PRINCESS. (After having waited till every door is closed.) We see you again at last ! Not a word from you these two months. It is through the Duchess d'Aumont I have known your presence here, and I thought yuu would not come to seo Tou] MAURICE, had my first visit. PRINCESS. Tou have seen no body yet this morning ? MAURICE. Except the State Secretary of the War Department, tho Prime Minister, and the Head Clerk, who have received me very coolly and left me very little to hope. PRINCESS. , Others have shown you more kindness. MAURICE. What do you mean ? PRINCESS. (TI7!0 has been attentively looking at a bouquet which Maurice carries in one of his button-holes. ) I do not fancy that either tho State Secretary or the Cardinal-Minister gave you this bouquet of roses. MAURICE. (Etnbarrassed.) True, I had forgotten it. Tou see every thing I PRINCESS. Where did you get that from? MAURICE. From a little vender of flowers. Very pretty, indeed.- I met her near your hotel, and she so much entreated me to buy it, that — PRINCESS. That you remembered me. MAURICE. Tes, Princess. PRINCESS. What a pleasant attention! I do accept it, Count, I do. ADRIENNE LECOUVREUR. 15 MAURICE. Vous êtes trop bonne ! LA PRINCESSE. H est charmant 1 L'essentiel, en ce moment, quoique peut-être vous méritiez peu qu'on s'occupe de vous. . .est de songer à vos intérêts vous dites que le cardinal- ministre vous a mal accueilli. . . . MAURICE. Fort mal. LA PRINCESSE. Je verrai à faire changer ses dispositions on vous accordera vos deux régiments. MAURICE. S'il était vrai 1 LA PRINCESSE. J'irai à Versailles et, pour vous tenir au courant de ce que j'aurai fait, de ce que j'aurai appris. . . . MAURICE. Je- viendrai ici LA PRINCESSE. Ici . . . non I la foule des curieux et des importuns, sans compter mon mari, ne me laisse pas un instant de liberté. Mais, écoutez-moi : M- le prince de Bouillon a acheté pour la Duclos une petite maison charmante, délicieuse, près de la Grange-Batelière ... à deux pas de l'enceinte de Paris . . . j'en puis disposer . . . c'est là seulement qu9 je vous recevrai. MAURICE. Dans cette maison, qui appartient . . . LA PRINCESSE. A mon mari .... raison de plus ! chez lui, c'est chez moi . . . MAURICE. En vérité, princesse, il n'y a que vous pour de telles com- LA PRINCESSE. Oui, c'est assez ingénieux . . . Quand ce sera possible et nécessaire, c'est mademoiselle Duclos elle-même qui vous en préviendra en vous écrivant, jamais moi MAURICE. Mais, ne craignez-vous pas ? LA PRINCESSE. Rien I ... la Duclos m'est dévouée . . . son sort est dans mes mains ... MAURICE. Je comprends . . . mais n quand j'en aime une autre dire. (Haut.) Je ne sais, princesse, comment vous re- mercier de votre générosité, de votre dévouement . . . LA PRINCESSE. En acceptant l Silence, on vient 1 . . . Qu'est-ce ? . . . Rien . . . C'est l'abbé. MAURICE. - (Salue respectueusement la princesse, et sort par le fond; à part.) Plus tard ! plus tard ! MAURICE. ( Offering his bouquet.) You are too kind. PRINCESS. It is charming I But what is more essential now, though you little deserve perhaps so much care, is to think of your interest. You said the Cardinal-Minister received you in a bad manner. MAURICE. Very bad. PRINCESS. I'll try to change his disposition. They will give you the two regiments. MAURICE. Oh I if it was possible ! PRINCESS. MAURICE. I shall call here. princess: Not here. Where so many prying and tiresome peo- ple, without reckoning my husband, do not let me have ono single moment of liberty. But listen, the Prince has bought for La Duclos a delicious house at the Grange- Batelière. I can dispose of it, and there I shall see you. MAURICE. In the house that belongs — PRINCESS. To my husband — certainly — his house is mine. MAURICE. Tour schemes, Princess, are always the best one could imagine. PRINCESS. Tin's is a rather ingenious one, is it not ? Mile. Ducloa will let you know when our meeting is possible, and even necessary. She will write to you, I never shall. MAURICE. But do you not fear — PRINCESS. Nothing! La Duclos is devoted to me. She depends upon me. . MAURICE. I understand; but I — (aside,) can I accept when I love another? No! I had better tell her all. (To Prin- cess.) I do not know, Princess, how to thank you for your generosity and devotedness. PRINCESS. By accepting — silence I Some one is coming — who is it — no body— 'tis the âbbé. MAURICE. - (Bows to the Princess and retires.) Another time! another time 1 ADRIENNE LECOUVREUR. SGENE V. La Princesse, L'Abbe. L'ABBE. Soixante pages de chimie 1 (Il tire de sa poche un flacon de. sels, qu'il respire à plusieurs reprises.) LA PRINCESSE. Une bouquetière qui attache ses fleurs avec des cordons soie et or 1 . . . Cet embarras . . .cette froideur . . . sont de quelqu'un qui n'aime plus ! . . . cela peut arriver à tout le monde . . . mais si cette passion, qui lui a fait dédaigner la fille du czar . . . était, non pas pour moi, mais pour une autre I . . . une rivale! une rivale préférée ! ... Je m'em- porte! . . . non . . . non . . . sans me mettre en avant, sans me compromettre ... je le saurai. (Elle redescend toujours le théâtre vers le fauteuil où l'abbé est assis, de lui.) L'ABBE. Soixante pages de chimie ! c'est au-dessus de mes forces! je donne ma démission ! je renonce à mon emploi d'ami de la maison . . . (Regardant la princesse.) Puisqu'il n'y a, décidément, ni avancement, ni indemnité à obtenir . . . LA PRINCESSE. .(A paît.) Et pourquoi donc, l'abbé? L'ABBE. Que voulez-vouâ dire ? LA PRINCESSE. Ecoutez-moi vite! . . . Une amie à moi . . . une amie intime. . . . L'ABBE. La duchesse d'Aumont? ... LA PRINCESSE. Peut-être ! . . . je .ardeur . . avec passic nous autres femmes . cache avec soin. Lequel? îe nomme personne, désire, avec . . . eniin . . comme nous désirons, désire découvrir un secret quo l'on LA PRINCESSE. Quelle est la beauté mystérieuse . . . inconnue . . ■ qu'adore en ce moment Maurice de Saxe! ... car il y en a une . . . Vous, l'abbé, qui savez tout . . . qui, par état, devez tout savoir ... L'ABBE. Certainement ! LA PRINCESSE. J'ai pensé que vous pourriez nous rendre ce service. L'ABBE. C'est très-difficile I LA PRINCESSE. Voilà un mot que je n'admeis pas ! L'ABBE. Pour moi surtout . . . qui, dans ce moment, n'ai pas de chance et ne suis pas heureux ... LA PRINCESSE. Le bonheur dépend souvent de bien jouer . . . Les heureux sont les habibles . . . L'ABBE. Et si j'étais assez habile . . pour découvrir ce secret . . . SCENE Y. The Princes; Sixty pages of chemistry! (Takes a scenUbottle from iris p.'i-kd and smells il.) PRINCESS. A vender of flowers who binds her" bouquets with golden silk-cord! And his trouble and coldness betrays one who loves no more! It is the common lot. But if that passion caused him to disdain the daughter of the Czar — was not for me — but for another — a rival — a triumphant rival ! I lose my temper — no — no — with- out exposing myself— I can know. (She comes down the scene and takes a seat near the Abbé.) Sixty pages of chemistry! It is more than I can bear! I give up my resignation 1 I shall be no more the home friend here, (looking at the Princess,) since there is de- cidedly no profit whatever to derive from that position. PRINCESS. (Aside.) Why do you think so, Abbe ? ABBE. What do you mean ? PRINCESS. Listen to me — quick — a lady — a; intimate friend of mine — ABBE. The Duchess d'Aumont ! PRINCESS. Perhaps ! I do not mention any name — d »sires — dently — passionately — as we women are wont to desire. She wishes, then, to know a secret which is carefully concealed. "Which one ? PRINCESS. The name of the mysterious, unknown beauty whom Maurice de Saxe adores now, and there is onel Tour profession, Abbe, obliges you to know every thing. Certainly! PRINCESS. I thought you could render me such a service. A BBE. It is very difficult. PRINCESS. I do not admit of such a word. ABBE. I am not lucky just now. PRINCESS. The luck is nothing, but skill sometimes, and they aro nly lucky people who are skilful. ABBE. And if I had skill enough to disclose you that secret. ADE1ENNE LECOUVEEUR. LA PRINCESSE. Je pourrais peut-être à mon tour . . . yous en confier un . . . auquel vouz paraissiez tenir . . . L'ABBE. ciel 1 est-il possible ! LA PRINCESSE. Tous voyez donc bien que vous aviez tort de plaindre 1 Aide-toi, le ciel t'aidera 1 Ce n'est plus de moi . . . c'est de vous seul que tout dépend . . Adieu ! . . Adieu! . .. (Elle sort.) SCENE VI. L'Aebe, Le Prince. L'ABBE. E'ai-je bien entendu ? Sors vainqueur d'uu combat dont Chimène est le prix ! Mais comment en sortir l. .. .Le comte de Saxe, qi «st la discrétion même, ne me confiera rien ... Je ne o-uis pas son ami. . . .impossible de le trahir. A qui donc m'adresser pour épier pour savoir. . . .et pour obtenir la récompense. . . . LE PRINCE Miracle ! l'abbé qui réfléchit 1 L'ABBE. Oui, sans doute ... et sur un problème . . qui n'est pat facile à résoudre. LE PRINCE. Un problème ! cela nous regarde, nous autres sa vants I L'ABBE. Au fait . . . c'est vrai . . . cela le regarde . . ça l'intéresse ... en un sens. LE PRINCE. Voyon3, l'abbé . . voyons . . qu'est-ce qui te tourmente ? L'ABBE. Il est impossible que Maurice de Saxe, qui est si gallant et si à la mode, n'ait pas au moins un amour dans le cœur? LE PRINCE. (Riant. ) Eh bien I qu'est-ce que cela te fait à toi, l'abbé ? L'ABBE. Cela me fait . . . que, pour des raisons inutiles à vous expliquer . . . des raisons personnelles, de la plus haute importance ... je tiendrais à savoir quelle est sa passion actuelle ... la beauté régnante . . . LE PRINCE. Je te saurai cela I L'ABBE. Tousl LE PRINCE. Moi ! dès ce soir . . . L'ABBE. Allons donc ... ce serait trop original ! LE PRINCE. Teux-tu parier deux cents louis ? L'ABBE. C'est cher ! mais cela vaut ça . . . pour la rareté du fait {Au prince, qui vient de sonner.) Que faites-vous donc? 2 PRINCESS. I could, on my turn, disclose you one, which you seem very anxious to know. ABBE. Good heavens 1 Is it possible ! PRINCESS. You see you had no reason to complain. Help your- self and God will help you. It is no more upon me but upon yourself that things depend. Adieu ! adieu ! , (Exit.) SCENE VI. The Abbe, The Prince'. ABEH Did not my ears mistake me! How can I succeed? The Count of Saxe, who is very close, will not reveal me any thing. 1 am not his friend, so I can not betray him. Who will help me in searching that secret by which I can have the promised reward ! PRINCE. "What a wonder! The Abbe is musing! ABBE. Yes, musing about a problem that is not easy to bo re- solved. PRINCE. A problem ! but that concerns us men of science. ABBE. Yes — true — it concerns him, ii at least : PRINCE. What annoys you, Abbe, speak. ABBE. Maurice de Saxe, being so gallant and fashionable, must have at least one passion in his heart. PRINCE. Well, of what interest can that be to you, Abbe ? ABBE. Oh ! for reasons of a private nature, which I can not explain to you, I would like very much to know who is the actual object of his passion. , PRINCE. I'll try to let you know it. ABBE. You ! PRINCE. Me ! and no later than to-night. ABBE. Oh ! it would be exceedingly funny. PRINCE. Will you make a bet of two hundred louis ? ABBE. It is dear, but not too much for such a rarity. (Prince rings the bell.) What are you doing? m ADRIENNE LECOUVRErR, LE PRINCE. Mes chevaux ... (A l'aboé.) Veux-tu venir ce soir avec moi à la Comédie française ? ... la Lecouvreur et la Duclos jouent dans BajazeL L'ABBE. Volontiers. . . Mais qu'est-ce que cela fait à notre affaire ?. . LE PRINCE. La Duclos connaît le nom que tu veux savoir. . . L'ABBE. Eu vérité ! . . LE PRINCE. L'autre soir, au moment où j'entrais dans sa loge com- me on parlait de Maurice de Saxe. . . la Duclos disait en riant. . . je connais une grande dame qu'il adore Elle s'est arrêtée en me vqyant. . . Mais tu sens bien que, si je le lui demande. . . elle n'a rien à me refuser. . . Elle me le dira en confidence. . . je te le dirai en secret. L'ABBE. Et c'est par vous que je l'apprendrai. . . C'est im- payable. . . LE PRINCE, {riant.) Impayable? non pas. . . tu me paieras les deux cents louis du pari. . . Vivent les abbés ! L'ABBE. Vivent les savants ! . . Donnons-nous la main ! LE PRINCE. Et à la Comédie française ! (Us sortent ensemble en se donnant la main.) FIN DU PREMIER ACTE. PRINCE. (Enter a servant.) Get my horses ready. (Toûi.. âJJe.* Will you come to the Comédie Français? to nigU ? L:i Lecouvreur and La Duclos play together in Bojazet. ABBE. "With pleasure — but that has nothing with our PRINCE. La Duclos knows the name you want to know yourself ABBE. Indeed ! PRINCE. The other night, when I entered her dressing-room, they were talking of Maurice de Saxe, and La Duclos said, laughing: "I know a lady of high rank he adores." She said no more when she saw me. But you must under- stand, that if I ask her to tell me the name — she can refuse me nothing — she will disclose it to me confidently, and I shall tell it to you secretly ABBE. (Laughing.) And so it is through you I shall learn — very — very good, indeed. PRINCE. And you will have to pay two hundred louis. Long live the bishops ! Long live the men of science! Let us shake hands together. PRINCE. And now to 'the Comédie Française. (Exeunt together hvu'l in hand.) [end of act fibst.] ACTE . DEUXIEME. Le theatre représente le foyer de la Comédie française ; Mademoiselle Jouvenot, en costume de Fatime, dans Bajazet, est devant la glace; Mademoiselle D ange- ville, dans le rôle des Folies amoureuses, est assise et cause avec un jeune seigneur, qui est derrière elle ap- puyé sur son fauteuil ; au fond, debout ou assis devant la cheminée, plusieurs des acteurs qui jouent dans Bajazet ou les Folies amoureuses. Michonnet, au milieu du théâtre, va et vient et répond à tout le monde; à droite du spectateur, et devant une table, Qutnaulî, dans lo costume du vizir Acomat, et Poisson en costume de Crispin, jouant une partie d'échecs; d'autres acteurs et actrices se promènent en causant ou en étudiant leurs rôles. SCENE PREMIERE. Mademoiselle Jouvenot, Mademoiselle Dangeville, MlCHONNET, QuiNAULT, POISSON. MADEMOISELLE JOUVENOT. Michonnet, avez-vous du rouge? ACT THE SECOND. The scene represents — The Foyer (green-room) of tho Comédie Français — tables centre— Mlle. Jouvenot dis- covered near a glass, in the Turkish dress of Fatima in Bajazet. Quinault as the Vizier Acomat, and Poisson as Crispin, are playing at chess at a small table. Michonnet, centre, is called about by the different persons, and runs up to them as he addresses them. Mile. Dange- ville as in her part of the Folies amoureuses is seated, and listens to a young gentleman who is leaning on the back of her chair. MArEMOISELLE JOUVENOT, MADEMOISELLE DANGEVILLE MlCHONNET, QUINAULT, POISSON. JOUVENOT. Rouge, Michonnet, have you got any rouge ? ADRIENNE LECOUVREUK, 10 MICHONNET. Oui, Mademoiselle, là, dans ce tiroir. POISSON". Michonnet I MICHONNET. Monsieur Poisson! POISSON. La recette est-elle belle ce soir 'i MICHONNET. Adrienne et la Duclos jouant ensemble dans Baja;:rf pour la première fois ! plus de cinq mille livres ! POISSON. Diable! MADEMOISELLE DANGEVILLE. Michonnet! A quelle heure commencera la seconde pièce, les 'Folies amoureuses i MICHONNET. A huit heures, Mademoiselle. . . QUINAULT. Michonnet ! MICHONNET. Monsieur Quinault ! QUINAULT. N'oubliez pas mon poignard. MICHONNET. Non. . . non. . . Michonnet ! . . toujours Michonnet 1 » . Pas un instant de repos. . . et à qui la faute ?.. à moi, qui me suis mis sur le pied de tout surveiller. . . jusqu'aux accessoires, et qui ne dormirais pas tranquille si je n'avais remis moi-inénn- à i lippi >lyte son épée et à Oléopàtro son aspic. . . Distribuer tous les soirs des parures en rubis ou des bourses pleines d'or. . . et quinze cents livres d'ap- pointements. . . quelle ironie !.. Si au moins ils m'avaient nommé sociétaire ! . . cela ne rapporte pas grand'ehose, mais on est de la Comédie française. . . On signe : Miction- net, de la Comédie frou^aise ! Au lieu décela: premier confident tragique et régi.-'seur général. . . c'est-à-dire obligé d'écouter les tirades et les ordres de tout le monde. . . MADEMOISELLE JOUVENOT. Adrienue aura-t-elle ce soir ses diamants ? MADEMOISELLE DANGEVILLE. Ceux que lui a donnés la reine ? MADEMOISELLE JOUVENOT. A ce qu'elle dit! MICHONNET. _ Ces diamants-là lui ont fait bien des ennemis ! MADEMOISELLE JOUVENOT. H n'y a pas de quoi I . . Il est si facile d'avoir des dia- MICHONNET, (entre ses dents.) A vous autres. . . mais à nous, qui n'avons que nos ap- pointements. . . eu à celles qui n'ont que leur mérite. . . MADEMOISELLE JOUVENOT. Qu'est-ce à dire ? MICHONNET. Kien, Mademoiselle, rien!.. (A part.) Ah! si tu t'étais pas sociétaire! Si je n'avais pas besoin de toi MICHONNET. Here, mademoiselle, here in this drawer. POISSON. Michonnet. MICHONNET. Monsieur Poisson ! POISSON. Good house, to-night ? '" MICHONNET. Adrienne Lecouvreurand Duclos both ploying in B"jc;.,i. for the first time. There must be more than SijOO livr-s in the house. POISSON. DANGEVILLE. Michonnet, at what time will the second piece begin — the Folies amoureuses t MICHONNET. At eight o'clock, mademoiselle. QUINAULT. Michonnet? • . MICHONNET. Monsieur Quinault ! QUINAULT. Don't forget my dagger. MICHONNET. No, I will not. Michonnet — always Michonnet, not quiet a moment — and whose fault is it ? Mine. I havo accustomed myself to overdo every thing — even the acces- sories — and I could not sleep quiet if I had not given Hippolyte his sword, and her aspic to Cleopatra. I give every night diamonds and purses full of gold, and I re- ceive only 1900 livres a year for my trouble. "What a mockery I If I had only been elected a member of the company, a sociétaire — it is -not for the profit — but were I so, I could style myself one of the French company — instead of that, I am a tragical confident and a Btage-raa- nager, so that I must listen to every one's declamations', and obey every one's orders. JOUVENOT. Will Adrienne have her diamonds to-night 7 DANGEVILLE. Tiie diamonds the Queen gave her, you mean ? JOUVENOT. So she says, at least. MICHONNET. Those diamonds have made her numerous enemies. JOUVENOT. How is that ? it is not very difficult to have diamonds. MICHONNET. (Aside.) Not for you, but for us, as wo have no other resources but our salary — and for them also who have to depend upon their talent. JOUVENOT. "What do you say ? MICHONNET. Nothing, mademoiselle, nothing. (Aside.) Oh ! if you were not a member. If I did not want you to become- %!0 ADVIENNE LECOUVREUR. pour le devenir... comme je te répondrais!., comme je t'aurais trouvé quelque chose de bien piquant et de bien spirituel! . . QUINAULT, {d'un air important) - Eoliec et mat. . . Vous n'êtes pas de force, mon cher. . . POISSON. Quoi! Monsieur Quinault! tu ne me tutoyés plus! . . MADEMOISELLE DANGEVILLE. C'est un manque d'égards. . . POISSON. Que voulez-vous! depuis que Mademoiselle Quinault, sa sœur et notre camarade, a épousé le duc de Nevers. . . il se croit duc et pair par alliance. . . Voyons, dis-le fran- chement, veux-tu que je t'appelle monseigneur? QUINAULT. Il suffît. . . Commence-t-on?. . MICHONNET. Ne craignez rien. . . je vous avertirai. . . je suis la pen- dule du foyer. MADEMOISELLE JOUVENOT. Pendule qui jamais ne retarde ! MICHONNET. C'est vrai! . . le moindre manquement dans le répertoire bouleverse tout mon être, et un jour de clôture est uu jour de relâche dans mon existence. Mademoiselle Jouvenot, Mademoiselle Dancevili.e, MICHONNET, L'ABBE, Le PeINCE DE BOUILLON, Qui- nault, et Poisson. MICHONNET. Allons, encore des étrangers qui viennent dans nos loy- ers, dans nos coulisses. . . (Reconnaissant et saluant.) Ah ! . . monsieur l'abbé de Chazeuil, monseigneur le prince de Bouillon ! (A part.) Quand je pause que cet homme-là pourrait, d'un mot, me faire nommer sociétaire. . . je ne peux pas m'empécher de le regarder avec respect!.. Quelle bassesse ! . . moi, qui blâme ces dame3 et leurs parures 1 . . (Le prince, l'abbé, Quinault, Michonnet, des- cendent sur le devant du théâtre.) D'ABBE, s'adressant à Quinault. Bonsoir, vizir !.. On dit, monsieur Quinault, que vous serez admirable dans Bajazet. LE PRINCE. Ainsi que mademoiselle Duclos ! MICHONNET. Et Adrienne donc! .. sublime! QUINAULT. Oui, ça a uni par la gagner! . . (Souriant.) Ce n'est pas la peine ! car, sans me vanter, il n'y a pas dans le rôle de Roxane une seule intonation que je ne lui aie donnée. .. MICHONNET, (avec colère.) Par exemple! QUINAULT, (avec hauteur.) ■Qu'est-ce que c'est? one — I would soon make you such an answer as ivil and acuteness could inspire me. QUINAULT. (Proudly.) Check and mate — you are not clever enough for me, my dear. POISSON. Vou take quite a high tone with me, Mons. Quinault. DANGEVILLE. Rather impolite. POISSON. "Well, well, since his sister, Mile. Quinault, has married the Duke de Nevours, he fancies he is almost a duke and a peer. Now, speak the truth, do you want me to call you my lord I QUINAULT. Enough. Is the play to begin? MICHONNET. 'Trust me to give you notice in due time — I am a clock here. JOUVENOT A clock that always gives the right time. MICHONNET. True. The least fault in our representation puts me out of my temper; and when the theatre is closed one night, I lose, as it were, a day in my life. SCENE II. Mademoiselle Jouvenot, Mademoiselle Dangevill.- Miohonnet, Le Abbe, The Pmnce de Bouillon, Quinault, and Poisson. MICHONNET. Ah ! ah ! strangers again on our boards, in our green- room, (recognizes them.) Mons. Abbe de Chageuil, my lord, Prince de Bouillon: (aside,) only to think that man could, with a single word, cause me to be elected a mem- ber — I can not forbid myself to consider him respectfully — What a baseness! and I blame the ladies for their diamonds. ABBE. (Addresses Quinault.) Good night, vizier! I hare beer. told, Mons. Quinault, you will be admirable in Bajazet. PRINCE. No less than Mile. Duclos. MICHONNET. And Adrienne — oh ! she is sublime ! QUINAULT. Yes! she begins to improve, (wiiJi a smile.) It was troublesome enough for me, as I can say, without pride, there is not in her part of Roxana a single accent I did not suggest to her. MICHONNET. ( With anger.) What a shame ! QUINAULT. (Proudly.) "What is it ? ADRIENNE LECOUVREUR. 21 MICHONNET. Rien. (A part.) Encore un qui est sociétaire. . . cela ! . . (Regardant 2iar la porte à droite.) C'est Adrienne qui descend de sa loge. . . la voici. L'ABBE. Oui, vraiment, elle étudie son rôle! MICHONNET. Toute seule! (A part et regardant Qumauli) et sans Monsieur. . . c'est étonnant! if u1emoiselle dangeville, mademoiselle jouvenot, Le Prince, Adrienne, L'Abbe, Michonnet, Qut- nault. ADRIENNE, (étudiant) Du sultan Amurat je reconnais l'empire. Sortez! que le sérail soit désormais fermé... Non, ce n'est pas cela! (Essayant une autre mo.nù-re.) Sortez ! que le sérail soit désormais fermé. . . Et que tout rentre ici dans l'ordre accoutumé ! L'ABBE. Superbe ! ADRIENNE. Monsieur l'abbé do Chazeuil! LE PRINCE. Eblouissant ! MADEMOISELLE JOUYENOT , Tous voulez parler des diamants ? LE PRINCE. Ceux de la reine ! fort beaux, en effet! Quand inade- n.oisolle Lecouvreur voudra s'en délire, jo lui en ai déjà offert soixante mille livres. (Mademoiselle Jouvenol, ta.nhinoisrlle Tninyrrill: remontent vers la. cheminée qvi est II. 1 is not in a very good humor, I know for why — Koxane is too good! Ah! Duclosl (Who just e. a . ,i Vr ... !.. In. po; r gir ■ — weep — shout! — Sou like to sing better? — sing tl :u But it is all useless : y ,u are eonquered! ( Who is seated at lite Pille, ial.ee lia doion by Michonnet, and unrolls it.) Nothing wiitten! Come to my aid. you tactics of war ! ( i inpencil.) MICHONNET. Adrienne begins again. She speaks voice is as sweet — ah! if I was a sorcerer I v. the lover— sorcerers can always be young — Isin.uld l.i-ai hej say to me, " Hear me Bajazet, 1 feel I hat I '. JOUVENOT. (Coming quickly irom the green-room.) Well, -lichen- net, where is the letter, the letter for Roxane? MICHÛNNK1 There, upon the table ; did not Quinault tell you so ? JOUVENOT. Indeed! not he ; he is such a good comrade ! MAURICE. 3ELLE JOUVENOT. '.nee.) Merci, Monsiei 'oilà un officier oui r MICHONNET. Eli bien 1 votre entrée? MADEMOISELLE JOUVENOT. Ali ! (Elle sort.) MAURICE. I Elle aura mes de ... la mam même tenir chercher i grand-ducW ! coûl : . '.) Here it!* (Bowing to him.) Thank you. Sir. : ! she goes out.) That officer is good lookhig. un MICHONNET. Well, your part! JOUVENOT Ah ! (Site goes out.) MAI i, (.1 ■',".''' few word- know that I can not conic to fetch her this evening; but I»- to-morrow! Oh! or ,-hat you i ; .'. ADR1ENINE LECOUVREUE. MICHONNET. (Regardant 'toujours par la gauche.) Zatime entre en scène . . . Bon I elle n'a pas la lettre ... SU elle l'a . . . elle la remet, à Roxane ... Dieu ! quel effet ! . . elle a tressailli . . . elle se soutient à peine ! ... et son émotion est telle, qu'eu lisant le billet, son rouge lui est tombé du visage . . . C'est admirable . . (Les- ujiplni'disseiitcnlx éclat' ut avec force.) Oui, oui ... frappez des mains ... Bravo I bravo 1 c'est cela I . sublime I admirable! SCENE X. acteurs entrent vivement par la deux portes de gauche et se rangeât dans l'ordre suivant:) 31IOISELLE DAXGEVILLE, POIS L'Abee, Qltikault, Jou MADEMOISELLE DAiî&EVILLE. sais jias ce qu'ils ont ce soir, ils appla MADE MOISELLE J OTJVENOT. rapent, ma chère., .ils so croient MICHONNET. (Still looking to the left.) Fatime enters ; she has not the letter; yes, she gives it to Roxane. My God! what ef- fect! she trembles! she can hardly support herself and such that in reading- the letter her rouge falls from her face. It is admirable! ( Great a-jrplaiise, ) Clap your hands ! Bravo ! bravo ! admirable ! all the actors, M'li.e. Daxgeville, Poisso: -Pmsce, The Able, Qui.vault, Jouvexot. L'ABBE. [mirant.} Ce, ; superbe ! MADE1 [OÏSELLE DANGEVILLE. POISSON. Ça me fait rire. QCTNAULï. ça me fait mal. ' MAD F MOISELLE JOUYENOT. Pauvre homme ! LE PRISOjE. Le fail est .. ■ ■ ■ - ' i u'l l rien entend beau . . . et je i ; Et'du plaisir ! . . .Te veuais l'invite DANGEYILEE. Idi not know what is the matter ■ .1 hke mad people. vith tl en aU; to- JOUYENOT. ( ' j at ived, my dear; they f; ireuses. (/.■ ABBE. ird.) It is superb ! DANGEYILLE. ncy th ; It is absurd ! POISSON. It makes lue augli. Itl QU1NAULT. Poor fellow ! jouveno r. PRIN 15. . The fact is, I libit it. lever Ii ird any tiling grand' ,8 id I vii! - ADRIENNÈ. (En re. with A Ule.) Aft r two ab- ADFJENXE. L'ABBE. Au joyeux souper où nous avons toute la Comédie . . . 1 outes ces dames. ADRIENNE. Impossible ! MADEMOISELLE JOUYENOT. 1 ar : rt i? Oh ! non . . . niais Un souper char- : de mieux (Mon- PRINCE, ire. You are to be one of us. ABLE. I have jui I invited her. ADRIE To the jo; . . . ■ I ! French Com . AERIENNE. Impossible ! JOUVENÛT. You are too proud. ' ADRIE Oh ! no ; but my heart is too sad. The greater reason why you si! Dnld Love a little gayety. A charming supper! Ave can otltryou the best of artista ADRIENNE LECOUVREUIÏ. Irani les acteurs.) dans lea arts, (Montrant le prince.) à la cour, (Se montrant lui-même.) dans lo clergé ... et dans l'épée ... Le jeune comte de Saxe est des nôtres ! c'est le héros de la lète 1 ADRIENNE. Lui que je désirais tant connaître ! LE PRINCE. En vérité ! ADRIENNE. Une demande qu j'avais à lui présenter ... un lieuten- ant dont- je voulais taire un capitaine. L'ABBE. Nous vous plaçons à table à côté de lui . . . et votre protégé est colonel ... au dessert. ADRIENNE. Ah ! ce serait bien tentant . . . Mais la tragédie finira tard ... je serai fatiguée ... Je n'ai pas de cavalier . L'ABBE ET LE PRINCE. ADRIENNE. Ha voisine 1 ce beau jardin . . . LE PRINCE. Dont le mur fait face au face au v la rue . . . quelques pas seulement . . . ADRIENNE. C'est quelque chose . . . L'ABBE. Vous acceptez? •ADRIENNE. Je n'ai pas dit cela ! LE PRINCE. Monsieur Jliclionnel sera aussi des nôtres Voici la clé de Comment donc, clo de demain sera fait Pisser toute la soirée avec elle . . . MIOHONNET. le prince, dès que mon speeta- (-4 part, regardant Adriennc.) ADRIENNE. (A part.) Oui, je m'occuperai encore de lui, l'ingrat! . . co sera là nia vengeance! L'AVERTISSEUR. (En dehors.) Le cinquième acte qui commence. ADRIENNE. . Adieu, adieu, Messieurs. (Elle sort.) MICHONNET. Allons, Messieurs . . . allons, Mesdames . . . MADEMOISELLE DANGEVILLE, (A l'allé.) Un mot seulement, l'abbé. PourraU-je, pour me donner la main, amener quel-qu'un ? . . . L'ABBE. Hiant. Le prince de Guùménéo? MADEMOISELLE DANGEVILLE. ' Du tout. (showing the actors,) and of the court, (pointing toihe Prince,) «nd of the church, (pointing to himself, ) and of the army. The Count de Saxe, he will be there — the hero of the fete. ADRIENNE. What ! he whom I so much wish to know ? PRINCE. Yes, truly ! - ' ADRIENNE. I have a favor to ask of him. A younc lieutenant that I would wish to be a captain. ABBE. ■\Ve will seat you next to him at table, and your pro- tégé will be colonel before supper is over. ADRIENNE. Ah ! it is really very tempting — but the play will not be over till late — and I shall be tired— and I have no cav-. alier — ■ ABBE and PRINCE, (presenting their hands.) Here is one. ADRIENNE. I do not wish them. PRINCE. Well, then, you will come alone — you know the house of Duclos. ADRIENNE. My neighbor! — that beautiful garden — PRINCE. Of which the wall faces yours — here is the key of the gate — a few steps only — ADRIENNE. That makes some difference — ABBE. Vou accept, then Î ADRIENNE. I did not say so ! PRINCE. Mons. Michonnet will be with us also. MICHONNET. Certainly Prince, as soon as my arrangements for the play of to-morrow are finished : (aside, looking at Adrienne,) pass the whole of the evening with her — ADRIENNE, (aside.) Tes, I still occupy myself for him — ungrateful— that shall be my vengeance — CALLER, (outside.) The Fifth Act is commencing. ADRIENNE. Adieu, adieu, gentlemen. (Exit.) MICHONNET. Go, ladies — go, gentlemen— DANGEVILLE, (to Allé) One_word only— might I bring some one to escort me ? ABBE, (laughing) The Prince de Gi DANGEVILLE. ADRIENNE LECOUVREUR. L'ABBE. Ut autre? MADEMOISELLE DANGEYILLE. Fi done I un tête-à-téte ! Pour qui me prenez-vous ? . J'en amènerai deux . . . L'ABBE. A merveille ! . . MADEMOISELLE JOUVENOT. Ou songera à tout ... et de plus on vous promet . . . ce qu'on ne vous a pas dit . . . une surprise, un secret. MADEMOISELLE JOUVENOT, DANGEVILLE ET TOUTES LES AUTRES ACTRICES. (Accourant et entourant l'abbé.) Ali! qu'est-ce donc . . . qu'est-ce donc ? L'ABBE. Je ne puis rien dire . . . vous verrez . . . vous saurez . . MICHONNET. (Criant.) Le cinqguième acte ! voilà l'idée seule d'une fête qui bouleverse tout dans nos coulisses ... on ne s'y ivcuumiît plus ... A votre réplique ... à vos rôles . . . (A l'abbé et au prince.) Et vous, Messieurs, je suis obligé de vous exiler! (lise pose entre les seigneurs et les actrices, qu'il sépare, et d'un ton tragique :) Qu'à ces nobles seigneurs le foyer soi fermé, Et que tout rentre ici dans l'ordre accoutumé ! FIN DU DEUXIEME ACTE. Another ? DANGEVILLE. Fie, fie — for whom do you take ma — to be in lovo with Ah 1 marvellous. JOUTENOT. And our dresses, and carriages, where will they be ? ABBE. We will arrange all — and I promise you something more — that you have not thought of— a surprise — a secret. JOUVENOT, DANGEVILLE, and all the other actresses run to the Abbe. Ah I what is it. Do tell us what it is — ■ I must not tell — you shall see — you will know. MICHONNET, (crying out.) The Fifth Act I the idea of a (été deranging all our plans — you will forget all your parts — (to the Prince and Abbe,) you gentlemen I must turn out, And shut the green-door to you, my noble Lords, That all may then proceed as heretofore. [END OP SECOND ACT.] ACTE TROISIEME. r n salon élégant dans la petite maison de la rue Grange- Batelière; porte au fond, vers la gauche, et en pan coupé, une porte, vers la droite, également en pan coupé ; une criosée vitrée donnant sur un balcon ; sur le premier plan, à gauche, un panneau secret, au second plan, une table, sur laquelle est un flambeau à deux branches avec des bougies allumées, sur le premier plan, à droite, une porte. SCENE PREMIERE. LA PÈINCESSE, (seule.) Louis XIV disait : J'ai failli attendre !.. et moi, prin- cesse de Bouillon, petite-fille de Jean Sobiesky . . . j'at- tends ! (Souriant.) J'attends réellement ... je ne peux pas me le dissimuler! . . .La Duclos m'a pourtant fait dire que son petit billet avait été remis au comte de Saxe lui- même- dans une loge où il était seul . . . (Réfléchissant.) Seul! . . est-ce bien vrai? 'N'est-ce pas pour une autre qu'il manque à ce rendez-vous, où je suis venue, où me voici . . On peut pardonner une infidélité, cela souvent ne ACT THE THIRD. An >1. v ;int n.1,11 in tht' house of L- fi nuiu'e Batelière — doors R. k L — window leading to a balcony — a secret panel L. of flat — a large round table centre, with can- delabra lighted. » SCENE I. PRINCESS, (discovered.) Louis the XlVth said: I was nearly forced to wait! And I, the Princess of Bouillon, grand-daughter to Prince Sobieski, I am waiting; I am positively waiting, (smiles,) I can not deny it. La Duclos sent me word that her letter has been delivered to him, in a box at the play, where ho was alone : (with reflection,) alone ! is it true ? And if he fail to come to my rendezvous, is it not because another woman? — one can forgive an infidelity sooner than want of politeness. I have never been impolite in my life with- 38 ADRIENNE LECOUVREUTÏ. dépend pas de nous ; une impolitesse . . . jamais ! Je n'ai pas été en ma vie une seule ibis impertinente sans y avoir caché ... et réussi . . . (.9e kraut arec impatience.) Onze heures ! . . . Monsieur le comte, vous arriviez le premier l'année dernière ; voilà une heure de retard qui me prouve que j'ai un an do plus ! Malheur à elle, malheur à yous de me l'avoir rappelé ! Je venais ici avec empressement, avec impatience, pour vous sauver, et vous me laissez le temps de réfléchir que je puis également vous perdre, que votre fortune politique est entre mes mains . . . c'est plus qu'in- grat, c'est maladroit . . . (Se levant.) Allons I SCENE II. La Princesse, Maurice, (entrant par le fond.) LA PRINCESSE. Ah ! . . . (Lui tendant la main.) Tous faites bien d'ar- river I MAURICE. • Mille excuses, princesse. LA PRINCESSE. Pas de reproches I d'autres ne songeraient qu'à leur dignité blessée, moi je ne songe (Souriant.) qu'au temps perdu suis vous voir. Il faut? qu'à minuit je sois rentrée à l'hôtel. MAURICE. Imaginez-vous qu'en quittant la Comédie française, il me sembla être suivi. Je pris plusieurs détours, plusieurs rues qui m'éloignaient de ce quartier, et je pensais avoir dérouté mes espions, lorsqu'on me retournant j'aperçus, sur ce boulevard désort, deux hommes enveloppés de manteaux qui me suivaient à distance. Que voulez-vous? leur demandai-je. Ils ne répondirent que par la fuite, et quoiqu'ils courussent bien, je n'eusse pas manqué de les poursuivre et de les assommer, sans la crainte de vous taire attendre, princesse. LA PRINCESSE. (Souriant.) Je vous en remercie! . . Cette aventure se lie peut-être à celle dont je voulais vous entretenir. J'ai été aujourd'hui, comme je vous l'avais promis, à Versailles . . . Marie Leckzinska, notre nouvelle reine, et comme moi Polonaise, n'a rien à refuser à la petite-fille de Sobiesky ; elle a vu, à ma prière, le cardinal Fleury, elle lui a parlé de l'affaire de Courlandc. MAURICE. bonne et généreuse princesse ! Eh bien ? . . LA PRINCESSE. Eh bien, le cardinal aimerait mieux ne pas accorder les deux régiments qu'en lui demande: il voudrait être agré- able à la jeune reine, et en même temps ne mécontenter _ni l'Allemagne ni la Russie, que vous menacez, et avec qui nous sommes en paix. MAURICE. » Son avis, alors ? LA PRINCESSE, pas, il n'en émet pas ... et pour agii Un' faveur, sans rien faire, ces deux régiments ... à vos frais I MAURICE. Cola me rassure. LA PRINCESSE. Et moi pas! . . Avez- vous de l'argent 5 net seulement de lève out endeavoring to be so — and I was always successful < ,\ such occasions. (Rises impatiently when the clock strike* eleven.) Eleven o'clock I Count, you used to be the first last year, and now you keep me waiting an hour, which shows me I am a year older ! You and she may repent for having let me remember that ! I came here hastily. impatiently, to save you, and you allow me lime enough to think that I can as well ruin you, that I hold in my hands your political fortune — you are not only ungrateful, you are imprudent : (rises,) now let us go. (Enter Maurice.) SCENE 11. The P r i x c e s s, Maurice. , PRINCESS. Ah ! (offers him her hand,) you are here at last ! MAURICE. I beg your pardon, Princess. PRINCESS. No reproaches! others could think of their wounded pride: I think only (smiles) of the time I have spent alone here, without seeing you. I must be home by twelve o'clock. MAURICE. I had scarcely left the Theatre thau I fancied some one followed my footsteps. I took a circuitous route and I hoped I had lost my spies, when I looked backward-- and perceived on the lonely road two men muffled in cloaks who were observing mo at a distance. "What do yon want ? I asked of them ; but they took to their heels with- out answering me and I was very near to pursue them and knock them down, when I remembered you were waiting for me. PRINCESS. Thank you! that adventure has some analogy with til : one I am to tell you. I have been to Versailles, to-day. I promised you I would. Marie Leikzinska, our now queen, a native of Poland as well as myself, can not refuse any thing to Sobieski's grand-daughter — and complying with my request, she saw Cardinal I'leury and spoke to him of the Courlande question. Good and ge MAURICE. ; Princess ! PRINCESS. "Well! the Cardinal would rather not give you the two regiments! And he want§ not to disoblige our_youug queen, and also not to offend Germauv and Russia, with whom we are at peace now, MAURICE. What is-his advice, then? PRINCESS. He has none, and gives none — but to do Something lor you, without being accused of interfering, he allows you oui}' to levy the two regiments at your own expense. MAURICE. Oh I that is better— PRINCESS. I do not think so! Have you money ? ADRIENNE LECOUVREUK. MAURICE. Non! LA. PRINCESSE. Comment, alors, paierez-vous vos deux régiments ? -MAURICE. Mes régiments français ? LA PRINCESSE. Oui. • • MAURICE. Je ne les pairerai pas I si ce n'est après là victoire ! Et jusque là, soyez tranquille, jo les connais I . . ils se feront îuer pour moi ... à crédit I LA PRINCESSE. Très-bien I Une autre chose encore . . . est-il vrai que vous ayez des dettes î que vous deviez soixante-dix livres au comte de Kalkreutz, uu Suédois, qui, en vertu d'une lettre de 'change, peut vous faire appréhender corps,? MAURICE. Pourquo cette demande ? LA PRINCESSE. Parce qu russe' a en dre de vue. un grand danger vous menace ; rgé messieurs de la police de ne MAURICE. l'ambas pas voi adem s per- rcilk .je suis LA PRINCESSE. A ces espions ? . . Mais leurs oreilles, c'est leur place ! des pères de famille peut être I Pi donc ! . . Mais ce n'est pas tout, l'ambassadeur moscovite veut également décou- vrir à tout prix ce monsieur de Kalkreutz qui doit être à Paris. MAURICE. Et pourquoi ? LA PRINCESSE. Pour lui acheter sa créance, se mettre en son lieu et .olace, et vous faire mettre en prison. MAURICE. Une belle vengeance I LA PRINCESSE. . Mieux que cela, un coup do maître; car, vous prison- nier, la Courlande, dont le souverain est en gage, est livrée aux intfîgves de la Russie, les conjurés n'ont plus «le chef, les troupes se dispersent. MAURICE. C'est ma foi vrai ! . . que faire ! LA PRINCESSE. J'y ai'déjà pensé . . . J'ai obtenu de M. le lieutenant de police, qui me doit sa place, que s'il découvrait la demeure de M. de Kalkreutz, on m'en donnerait d'abord avis.à moi, qui vous en préviendrai . . . Alors, vous irez trouver M. de Kalkreutz . . . MAURICE. Pour me battre avec lui. LA PRINCESSE. Non, mais pour prendre des arrangements. Le plus simple de tout, serait de le payer. MAURICE. Et comment ? je n'ai pas soixante-dix mille livres dis- ponibles. No. PRINCESS. How then will you pay two regiments ? MAURICE. The Prench ones ? - PRINCESS. Tes. MAURICE. I shall pay them only after having defeated the enemy. And till then — be quiet — I know them — they will trust me, and fight for me bravely. PRINCESS. Very well ! Now, is it true you are in debt, and you owe seventy thousand livres on a bill of exchange' to' Count de Kalkrentz, a Swedish gentleman, who can lay hold of .your person till you pay him ? MAURICE. Why do you put me that question ? PRINCESS. Because you are in danger. The Russian Ambassador has told the police to watch you. MAURICE. And it is for that reason, no doubt, I was so closely followed to-night ! I am sorry I did not cut off their ears. PRINCESS. Tou mean the spies;, but they would lose their situa- tion as well as their ears : and they have, perhaps, a family to support. Pie ! But that is not all ; the Am- bassador is most anxious to find the Swedish count. MAURICE. Why then ? PRINCESS. In order to purchase the bill and to have full facility of lodging you in prison. MAURICE. What a mean vengeance ! PRINCESS. Why, it would be a master-stroke ! Suppose you are a prisoner, Courlande would lie opened to the intrigues of Russia, the conjurors would have no chiefs, and the troops would disband themselves. MAURICE. Tery true, indeed ! What shall I do ? PRINCESS. I thought of it already. I have obtained a promise from the lieutenant of police, who owes me his appomt- ment, that when he discovers the residence of the Count of Kalkrentz, he will let me know it first, and I shall tell you where you can find him. MAURICE. I shall call him out. PRINCESS. No, 'tis better to make arrangements. It would be better to pay him at once. MAURICE. Well, but I have not seventy thousand livres at my disposal. 40 ADRIENNE LECOUVREUR, LA PRINCESSE. Hélas ! ni moi non plus ! MAURICE. Et d'ailleurs, je n'accepterais pas. Il n'y a donc qu'un moyen qui me convienne. LA PRINCESSE. Lequel ? MAURICE. Laissant la Moscovie, la Suède et la police s'enlacer mutuellement dans leurs intrigues, auxquelles je n'entends rien, je pars demain. LA PRINCESSE. Tous partez ? . . MAURICE. Ce n'était pa3 mon dessein, mais une partie de mes re- crues est déjà disséminée sur la frontière, et vos huissiers n'auront pas beau jeu contre mes houlans ; c'est là que j'irai me réfugier! Le brevet que vous» m'avez obtenu double les droits de mes sergents-recruteurs, qui enrôlaient déjà .^;iiis permission ; jnp-oz maintenant, avec autorisation et privilège du roi 1 . . Nous allons lever en masse toute la frontière. . . Je sais bien qu'à Versailles et ailleurs il y aura du bruit, des réclamations, l'ordre de suspendre . . . Je vais toujours I Des notes diplomatiques ? . . j'intercepte . . . Des courriers ?.. je les enrôle dans ma cavalerie . . . Et, lorsqu'eufln les chancelleries européennes seront en mesure d'échanger des protocoles, la Courlande sera en- vahie, et les Tartares de Menzikoff dispersés par les esca- drons français : voilà mon plan I . . LA PRINCESSE. Il n'a pas le sens commun. MAURICE. Permettez? . . S'il s'agissait de l'ordonnance d'une fête ou d'un quadrille de bal, je demanderais vos conseils ; mais dès qu'il s'agit de cavalerie et de manœuvres, je prends tout sur moi . . . cela me regarde. LA PRINCESSE. Non, à peine arrivé, vous ne quitterez pas Paris ! C'est bien le moins que vous y restiez quelques jours encore ; que votre présence et votre affection me dédommagent enfin de ce que j'ai fait pour vous et des jours que je vous ai consacrés. MAURICE. Princesse, entendons-nous ? Je n'ai jemais été ingrat, et dans ce moment où je vous dois tant, manquer de fran- chise, serait manquer de reconnaissance ; ce matin déjà, car moi je ne sais pas tromper ... je voulais tout vous dire et vous avouer . . . LA PRINCESSE. Que vous en aimez une autre ? MAURICE. Que ne vov,3 vaut pas, peut-être ? LA PRINCESSE. Et quelle est-elle ? . . Quelle est-elle ? . . Répondez . . . car vous ne savez pas ce dont je suis capable. MAURICE. C'est justement pour cela que je ne veux pas vous la nommer. (D'un ton conciliant.) Mais au lieu d'emporte- ment et de menaces, pourquoi ne pas se parler de franche amitié, pourquoi surtout ne pas se dire loyalement la vérité ? Jamais je n'ai vu de femme plus aimable que vous, plus séduisante, plus irrésistible, et pourquoi? C'est que vos chaînes ne semblaient tressées que de fleurs, c'est que, gracieuses et légères, elles retenaient un heureux et non pas un captif . . . c'est quo toujours prête à les briser, | votre main coquette ne craignait pas d'en détacher parfois quelques feuilles. I PRINCESS. Alas 1 I have not them either 1 MAURICE. I could not take them. There is but one way that suits me. PRINCESS. What is it ? • MAURICE. I shall leave Russia, Sweden, and the police to follow their intrigues which I can not understand, and to-mor- row I shall depart. PRINCESS. Depart! MAURICE. I had no such design ; but part of my soldiers are near the frontiers, and your lawyers can do nothing against my hulans. There I'll go and find a shelter. The per- mission you obtained for me will double the right of my recruiters, who, being authorized now by a royal order, will work wonderfully. We shall have levies en masse all along the frontiers. I know there will be noise, or- ders, and counter-orders from Versailles. But I will stop the diplomatic notes and enlist the bearers in my cavalry, and when at last the European courts can exchange their protocols, Courlande will be invaded and Menzikoff's bar- barian soldiers repulsed by my French regiments. Such is my plan. It is a very foolish one. MAURICE. Beg your pardon! I should fain follow your advice foi a ball or a masquerade, but for a campaign I must da after my own views. PRINCESS. No ! you can not leave Paris so soon ! You must stay some days at least, to offer me a compensation for my suf- ferings. MAURICE. Let us understand each other, Princess. I was never ungrateful ; and now I owe you so much, a want of frank- ness would be without excuse. This morning I intended already to undeceive you, and to confess — PRINCESS. That you love another. MAURICE. One, perhaps, not worthy to bo compared with yourself. PRINCESS. Who is she ? — [u-ith anger) — who is she ? Answer me ; for you know not what I am capable of doing. MAURICE. I know it well ; and for that very reason shall not dis- close you her name. (In a conciliatory tone,) But, ui- 1 of using hard words and threatenlugs, let us speak friendly and openly to each other. I do not know a more lovely woman — not one whose charms are stronger. But your chains were made up with flowers. They were light' and graceful. They made me happy. I did not think I was a prisoner. You seemed always ready to re- ease me of them; and sometimes your pretty hand tore lome leaves away from them. ADRIENNE LECOUVREUR. LA PRINCESSE. Maurice ! MAURICE J'ai juré de tout dire. C'est sous l'empire d'un pareil traité, que le plaisir, un jour, nous a souri, car ni vous ni moi, n'avions pris au sérieux un semblable sentiment, et nos liens volontaires ont eu d'autant plus de durée que chacun de nous s'était réservé le droit de les rompre ; le reproche est donc injuste ; où il n'y eut point de serment, il n'y a point de parjure, (Avec clialeur.) Il y en aurait, si je manquais à l'amitié et à la reconnaissance que je vous ai vouées. De ce côté-là, j'en jure par l'honneur, je me crois engagé. Pour le reste je suis libre. . LA PRINCESSE. Pas do me trahir, perfide I MAURICE. Ah ! prenez garde, princesse, je finis toujours par con- quérir les libertés que l'on me contest*. LA. PRINCESSE. C'est ce que nous verrons, et dussé-je vous perdre vous et celle que vous me préférez ; dussé-je, pour la connaître, tout sacrifier. . . MAURICE. Ecoutez donc. . . .ce bruit dans la cour. . . LA PRINCESSE. Un bruit de voiture ! MAURICE. Est-ce que vous attendez quelqu'un ? LA PRINCESSE. Eh! non, vraiment. . .Mademoiselle Duclos, qui, seule, peut venir ici, ne s'en aviserait pas, sachant que nous de- vions nous y trouver. MAURICE. Voyez donc . . . par la fenêtre du jardin, vous qui con- naissez cette maison. . . LA PRINCESSE. ciel ! c'est mon mari I MAURICE. Que dites- vous ? LA PRINCESSE. , Le prince de Bouillon, j'en suis sûre... je l'ai vu, de- scendant de voiture ! MAURICE. Qu'est-ce que cela bignifie ? LA PRINCESSE. Je l'ignore. . .Mais il n'est pas seul, d'autres personnes l'accompagnent, que la nuit ne m'a pas permis de distiu- guer. . . MAURICE. Je les entends I . . elles montent cet escalier ! LA PRINCESSE. C'est fait de moi ! MAURICE. Non, tant que je serai près de vous. LA PRINCESSE. Il ne s'agit pas de me défendre, mais d'empêcher que je sois vue dans cette maison!. .Si le prince, si quelqu'un au monde se doute que j'y ai mis les pieds. .' je suis perdue de réputation 1 MAURICE. C'est vrai I pleasure. We could not be serious in our mutual senti- ments ; and our voluntary chains have lasted so much the longer, as we were always at liberty to break them. Re- proach would then be unjust. Where there is no swearing there can be no perjuring : (with ardor,) I should be a perjurer were I to forget the friendship and gratefulness I owe you. On this point my honor is engaged; on any other, I think myself free. PRINCESS. Free to betray me ! not at all ! MAURICE. Take care, Princess; I always gain -by conquest ttie- liberties that are denied to me. PRINCESS. We'll see that ; and I will ruin you and the woman you love. I shall not spare any thing to know who* she is. (Sound of a carriage.) MAURICE. Listeu ! What a noise in the yard I PRINCESS. 'Tis the sound of a carriage. MAURICE. Do you expect any one here ? PRINCESS. Certainly not. Mile. Duclos, knowing we are here, would not dare to come. MAURICE. Look, then, through some window, since you know the- house. PRINCESS. Ueavens! 'tis my husband I MAURICE. What do you say ? PRINCESS. The Prince of Bouillon, I am sure. I have seen him when he was y\-t alighting from his carriage. MAURICE. What does it mean? PRINCESS. I do not know. He is not alone. Other persons, whom I can not recognize in the dark, accompany him. MAURICE. I hear them. They are ascending the staircase. PRINCESS. I am lost! MAURICE. Not so long as I am near you. PRINCESS. I do not want you to defend me, but to hinder any ono from seeing me in this house. If the Prince, or any one in the world knew I have set my foot here, my reputation- is destroyed. MAURICE. 'Tis true! - ADRIENNE LECOUVREUR. LA PRINCESSE. Ils viennent. . .(Montrant la porta à droite.) Ah I ôté . . . . MAURICE. Où cela conduit-il ? LA PRINCESSE. A un petit boudoir 1 L'aebe, Le Pbince, entrant par le . M \i:i;kt. LE PRINCE. Ah ! l'on vous y prend, mon cher MAURICE. Vous ici, Messieurs?.. LE PRINCE. J'ai vu la datne, je l'ai vue ! MAURICE. C'est une plaisanterie, sans doute ! LE PRINCE. Non, parbleu I. .la robe blanche flottante. . .qui dispa- raissait . . . Voici doue la Saxe aux prises avec la France-. . . MAURICE. Qu'est-ce que cela signifie? L'ABBE. Que nous sommes au fait, mon cher comte. LE PRINCE, (gaiement.) Et que cela ne se passera pas à huis clos, il nous faut de l'éclat et du scandale. Nous ne sommes pas des abbés pour rien . . . n'est-U pas vrai ? MAURICE, (au prince avec impatience.) Eh I Monsieur, j'aurais cru, au contraire, que c'était pour vous qu'il fallait éviter- le bruit . . . Mais puisque vous le voulez, puisque vous savez tout. . . . LE PRINCE,* (riant) Tout . . ,_et de plus nous avons les preuves . . . MAURICE. Monsieur le prince, je suis à vos ordres. . .Monsieur l'abbé consentira, je l'espère (le costume n'y fait rien.) à nous servir de témoin, et comme il y a, je crois, un jardin, nous pouvons y descendre. LE PRINCE. (Riant.) A cette heure ?.. MAURICE. Il est toujours l'heure de se battre ... et pourvu que nous en finissions promptement . . . cela doit vous con- L'ABBE. Voilà où est votre erreur. Nous ne tenons pas<à en finir, au contraire, nous voulons que cela durej Comme dit l'air de Rameau ! Et par un héroïsme qui sur- passe toutes les magnanimités d'opéra, M. le prince vous abandonne votre conquête 1 PRINCESS. They are coming. (Grosses to the IS.) Ah I this door. MAURICE. Where does it lead to ? PRINCESS. To a small boudoir. (Exit.) SCENE «III. Enfer Prince and Ab'ee, just as Maurice closes the door. PRINCE. Ho ! ho ! we have caught you, my dear sir. MAURICE. You here, gentlemen ! PRINCE. I have seen the lady, I declare. MAURICE. It is a joke, I think. PRINCE. Not at all. I have seen the white flowing robe as its owner disappeared. The Saxe is then at war with MAURICE. What do you mean ? ABBE. That we know all about that, dear Count. PRINCE. And that we shall not surfer the thing to pass over MAURICE. ( With' impatience.) I fancied that you would be the first to avoid noise; but since you want it, and know all— PRINCE. (Laughing.) All — and we can prove too — MAURICE. Well, Monsieur le Prince, I am at your disposition. Monsieur L'Abbé, in spite of bis character, will have no objection, I think, to assist us,; and we can just walk down the garden. PRINCE. So late ! MAURICE. It is never too late for a rencontre ; and provided we settle this affair in a few moments — that must suit you. ABBE. You see things in a wrong light. We do not want to cut the thing so short, but to make it as long as possible. Faithful love, Eternal fire, as Rameau says iu one of his songs , and the Prince with a magnanimity unheard of even ic operas, allows you to retain your conquest. ADRIENNE LECOUVREUR, MAURICE. Qu'est-ce à dire ? L'ABBE. A la condition que le traité de paix sera signé ici, à souper, à l'éclat des flambeaux ! LE PRINCE. Au bruit des verres et du champagne. MAURICE. $st-ce de moi, Messieurs, que l'on veuf rire? L'ABBE. Tous l'avez dit I LE PRINCE. Mon seul but étant de prouver à la Duclos . . . MAURICE. La Duclos ... LE PRINCE. * (Montrant la porte à droite ) Que je ne tiens plus à ses charmes. L'ABBE. Et que si la France et la Saxe se battaient pour elle . . . LE PRINCE. Et pour sa vertu . . . L'ABBE. Ce serait là une querelle d'Allemand que monsieur le priuoe ne se pardonnerait jamais ... Ah ! ah! all I (Sic ni aussi.) Ah ! ah ! ' ah ! c'e 3t drôle, i 'est-il pas vrai ? . . Et loii de rire . . . comme nous . . . vous ivez un air étonna . . MAURICE. Oui d'abord . '. Mais, maintenant cela me parai .en effet s original . " LE PRINCE. N'est-ce pas? . Ali! ah! m'enle er la Duclos . . . de mon consentement ... un service d'ami ! . . L'ADEE. Et vous no refuserez pas, en nouveaux alliés, de vous ionner la main . . . MAURICE. Non, parbleu ! voici la mienne . . . LE PRINCE, (déclamant.) Soyons amis, Cinna, c'est moi qui t'en convie. L'ABBE. (Riant.) ' Et si, pour ratifier le traité, il vous faut un notaire, je vais chercher celui de la Comédie française! et d'autres témoins encore ! (Il sort par le fond.) MAURICE. Que dit-il ? LE PRINCE. (Riant.) Tous ne vous doutae pas de la brillante com- pagnie qui vous attend dans ma petite maison ... ou plutôt dans la vôtre . . . ear, ce soir, vous êtes le maître, le héros de la fête ; à vous les honneurs ! MAURICE. (Avec emiarras.) C'en est trop, prince I LE PRINCE. Sans compter uue nouvelle surprise que nous vous pré- parons, une jeune dame charmante, qui désirerait ardem- in nt vous connaître, et l'abbé, qui est maître des céré- monies, est allé lui donner la main pour vous la présenter -avant le souper! MAURICE. What do you mean? ABBE. On condition there will be a treaty of peace, accom- panied" "with a good supper, amid the lustre of flambeaux. PRINCE. And the rattle of champagne-glasses. • MAURICE. Do you pretend to mock me, gentlemen? ABBE. Exactly. PRINCE. (Points to the door.) I mean only, to prove to La li!..-l. La Duel's ': MAURICE. -PRINCE. i the R.) That I do not (Points al the i more for her. ABBE. And that if France and Saxony were to fight for her sake — PRINCE. Or for ncr virtue's sake. ABBE. It would be a bad cause which the Prince could not embrace: (lauglis,) ha ! ha! ha! PRINCE. (Laughs.) Ha"! ha! ha! It is funny, is it not? Eut why do you not laugh ? You seem so much surprised. MAURICE. At first. But now, it seems to me so singular. PRINCE. It is, indeed. Ha ! ha ! to take La Duelos away from me — with my consent — a real service. ABBE. And you will not refuse to shake bauds, as j'ou are allied now. MAURICE. To be sure. Here is mine. PRINCE. (Recites.) Let us bo friends, cousin, I beseech you. ABBE. Now, if you want a notary to make up your contract I'll living one here fre-ui the Cemiedie I'raneaise. and other witnesses. (Exit.) MAURICE. "What does he say? PRINCE. ■ (Laughing.) Tou little suspect what a brilliant com- pany will come here to my house, or to yours rather, as you are the host to-night, and you must do tho honors. MAURICE. 'Tis really too much, Prince. PRINCE. And, moreover, you will be pleasantly surprised, I think, to see a charming young lady here, whom we want to introduce to you before supper. 44 ADRIENNE LECOUVREUR, homme illustre dut MAURICE. {Avec embarras.) C'est moi qui vous prierai de me con- duire vers elle . . . (A part.) Pourvu que d'ici là je puisse délivrer ma captive et la soustraire à tous les regards! (Ils s'approche de la croisée à droite, qui est restée ouverte, et regarde dans le jardin.) L'Abbe, donnant la main à Adriexne, et entrant par le fond. LE PRINCE. (A Advienne.) Arrivez donc I M. le comte de Saxe est là qui vous attend avec impatience . . . L'ABBE. Eh 1 mais, ma toute belle, vous tremblez ? ADRIENNE. Cela est vrai ... la présence m'émeut toujours malgré moi. LE PRINCE. (S'approche de Maurice, qui est et lui dit :) Mademoiselle Lecouvreur. MAURICE. (A ce nom, se retourne vivement.) ciel ! ADRIENNE. (Levant les yeux, et regardant Maurice, puissant un cri.) Ah 1 (Le prince a passé près de la fenêtre à droite, qui ■■tail ouverte, et qu'il referme : l'abbé est remonté au fond, à gauche, vers la tulle, sur laquelle il place son chapeau et ses gants.) MAURICE. (A part.) C'est elle 1 ADRIENNE. (Le regardant.) Le conite de Saxe ... ce héros ... ce n'est pas possible . . . (Elle s'avance vers lui.)' MAURICE. (A voix basse, et lui saisissant la main.) Tais-toi! ADRIENNE. (Poussant un cri de joie, et portant la C'est lui ! LE PRINCE. ( Qui a refermé la fenêtre et qui revi eux.) Eh! mais qu'avez-vous donc? ADRIENNE. Une surprise . . . bien naturelle . . . monsieur le comte, que je croyais n'avoir jamais recontré, m'était connu . . , mais beaucoup . . . (Le regardant avec expression.) beau- coup! à son cœur.) placer entre i;ai;i;k. (Gaiement) De vue! ! ADRIENNE. ! même parlé. LE PRINCE. Au bal de l'Opéra ! . . LE PRINCE. (Riant.) Un déguisement. MAURICE. I ought to go myself and receive her, (aside,) provided I can deliver my prisoner, and hinder her from being seen by any one I (Goes up to the window on the It, which has been left open, and looks out in the garden.) SCENE IV. Enter Abbe ivith Adkiknne. PRINCE. (To Adrienne.) Come! the Count of Saxe is here wait- ing impatiently for you. ABBE. Ah! you are trembling. ADRIENNE. True ! I can never be cool when in the presence of an illustrious person. PRINCE. (To Maurice, alio is near the balcony.) Mdlle. Le- MAURICE. (Turning.) Heavens! ADRIENNE. (Raises her eyes and recognizes Maurice.) Ah! (The Prince is near the window and ii«(j it: TlicAbbe has gone up to the table, upon which he puts his hat and gloves.) MAURICE. (Aside.) 'Tisshe! ADRIENNE. The Count of Saxe — the hero— it is not possible. (Ad- vances to him.) MAURICE. ( Whispers.) Silence ! ADRIENNE. ( Willi joy, and putting her hand, uvon her heart.) 'Tia lie I PRINCE. (Coming back between them.) 'Well; what is the mat- ter with you ? ADRIENNE. A surprise — very natural — the Count I supposed I had never seen, was known to me (with expression) very well, indeed. ABBE. Tou had seen him ? ADRIENNE. And spoken to him, too. PRINCE.. "Where? MAURICE. At the ball at the opera. PRINCE. 'Laughing,) A masquerade ! ADRIENNE LECOUVUEUIÎ. si une demande ADRIENNE Monsieur le comte les aime, les déguisements I je ne le croyais pas I MAURICE. J'avais peut-être des raisons !.. et si je vous en juge, Mademoiselle . . . L'ABBE. Cela se trouve bien, Adrienne vous adresser. MAURICE. A moi ! LE PRINCE. C'est là seulement ce qui l'a décidée à. venir avec nous! une pétition à vous présenter en faveur d'un petit lieuten- ant L'ABBE. Dont elle veut faire un capitaine I MAURICE. (Avec emotion.) En vérité . . vous, Mademoiselle, vous vouliez . . . ADRIENNE. Oui . . . mais je n'ose plus . . . MAURICE. Et pourquoi? . . ADRIENNE. Pauvre officier ... je croyais qu'il n'avait que la cape et l'épée, et peut-être n'a-t-il pas besoin de moi pour faire MAURICE. Ah ! quel qu'il soit, votre protection doit toujours lui porter bonheur! ADRIENNE. Je verrai alors ... je prendrai des informations, et s'il mérite réellement l'intérêt qu'on lui porte . . . LE PRINCE. Tous aurez le temps de parler de lui à table . . . nous vous mettrons à. côté l'un de l'autre . . . (Remontant le ikéàtrt et revenant se placer entre Advienne et Vabbé.) L'Abbé, toi, le grand ordonnateur, veille au souper. L'ABBE. Les fruits et les bouquets, cela me regarde. (H sort par la- porte du fond, à gauche.) LE PRINCE. Moi, je me charge d'un soin plus important. . . je crains que quelque fugitive no veuUle nous échapper . . . avant 'le souper. ADRIENNE, (Gaiement) Ce n'est pas moi, je vous le jure ! LE PRINCE. (Souriant.) Pour plus de sécurité . . je vais moi-même donner la consigne: fermer toutes les portes, et nul ne sortira avant le jour! (Il sort, comme labié, par la porte da pan coupé, à gauche.) ADRIENNE. The Count is fond of masquerade ? ! did not think so. MAURICE. I had, perhaps, strong reasons for that, Mademoiselle ; and if I could make you judge of them. ABBE. That's very happy ! ■ Adrienne has also something to require of you. PRINCE. She only came on purpose ! a request relative to a i tain lieutenant. ABBE. Whom she wants to be appointed captain. MAURICE. (Touched.) Indeed! Mademoiselle, such was your in- tention ? ADRIENNE. Yes; but I do not dare now. MAURICE. ■Why? ADRIENNE. I thought he was a poor officer, with no other fortune than his sword ; but perhaps he does not want my pro- MAURICE. Ah ! whoever he may be, your protection will be good luck for him. ADRIENNE. I'll consider, then. I'll take information, and if he is really worthy of my friendship • Tou will have time to speak of him during the supper. Tou will sit near each other at table. . ABBE. 'Tis your duty to look after the supper. I'll take can» of the fruits and flowers. PRINCE. I take upon myself a more important duty. I fear some fair prisoner wants to escape before the supper. PRINCE. Nevertheless, I shail give orders that every door ba locked, and no body will bo allowed to retire before day- MA.URICE. (Aside,) Heavens ! what Kill become of her 5 al>jcii-:\'ne lp:c<_/L'\-iu-:l t k. ADRIENNE. (Les regardant sortir, puis portant la main -a son front.) Ali I j'en doute encore ! . . vous le comte de Saxe ! Par- lez ?.. . parlez ? . . . que je sois bien sûre que c'est lui qui m'aime et que pourtant c'est toujours toi! MAURICE. Mpn Adrienne 1 ADRIENNE. Maurice! mou héros, mon dieu, vous que j'avais de- MAURICE. [Lui faisant signe de se taire.) Silence ! . . . (A part.) Ali! quel dommage que l'autre soit là. (.-1 demi-voix.) i.'e mystère qui cachait --"" i ■ :essaire. «.Le dvuu j... (A demi- : bonheur est plus que ADRIENNE. (Vivement.) Ne craignez rien! mou amour est si grand, que l'orgueil lui-même n'y peut rien ajouter. Ne parlait-on pas d'une enterprise nouvelle? de Moscovites que vous vouliez battre? d'un duché de Courlande que vous vouliez conquérir à vous tout seul ? Bien, Maurice, bien ! je comprends qu'au milieu des grands intérêts qui s'agitent, auprès des graves conseillers ou des vieux min- istres qu'il vous faut gagner, l'amour d'une pauvre fille comme moi puisse vous faire du tort. MAURICE. Non, non, jamais! ADRIENNE. Je me tairai, je me tairai. (Montrant son corj.r.) Je ren- fermerai là mon ivresse et ma fierté ; je ne me vanterai pas de votre amour et de votre gloire ; je ne vous admirerai que tout haut, comme tout le monde ; ils célébreront vos ex- ploits, mais vous me les raconterez, à moi 1 ils diront vos titres, vos grandeurs, et vous me direz vos peines! .Ces ennemis 'quo font naître les succès, ces haines jalouses qui s'attaquent aux héros, comme à nous autres artistes, vous me confierez tout; je vous consolerai, je vous dirai: . marchez au but qui vous attend! Donnez à la France une gloire qu'elle vous rendra ! donnez-leur à tous vos talents et votre génie, je ne te demande, moi, que ton Adeiejwe and Maurice remain. ADRIENNE. (After the Prince and Abbe have left.) Ah! I can scarcely believe it. Tou are the Count of Saxe ! Speak, let me hear your voice, that I may be sure you still lo\ e MAURICE. Adrieiiiie. mv deal ! had almo.-t : MAURICE. Silence! (Aside.) TVhat a -.pity the other is there! (Whispers.) The mystery in which our mutual happiness was concealed is more necessary than ever. ADRIENXE. Do not fear ! my love is so great that pride can add nothing to it. Did I act hear of another enterprise? of Russians you have to defeat? of a dukedom in C you intend to conquer? I understand that in the midst of the grand interests in question, in the eyes of grave poli- tical men and ministers, the love of a poor humble girl, like me, might compromise you. Never — never ! ADEIENXE. I'll keep our secret: (points. to. :ker he inclose my happiness and pride. I shall love and glory; I shall only praise you : They will celebrate your grand actions, them to me : they will speak of your tit but I shall be the confident of your sc tell me all about the enemies your s about the jealous hatred that threaten heroes : us artists : you will have no secrets from me: I shall comlort you and bid you courage ! Go to gain the end you aim at ! Give to France a glory she will return you ! Spread :.'' ' ur talents and gei ius, and keep for myself your love only. MAURICE. orrows. You will ess must give you, (TV, • Iter to Jus heart.) my good angel, do protect ADRIENNE. n to-day as I vi Enchanteresse ! con de Saxe, que, satis, lc I you think I shall succeed' MAURICE. :ould resist j ADRIENNE. It is true I And y the greatest dangers. You \ -■.!,,■ i ■' , ■'!. ADRIENNE LECOUVREUR. MAURICE. Et vous la seule que je ne trahirai jamais! ADRIENNE. J'y compte bien. Je crois à la foi des héros! Silence, on rieut. L'Aurai portant une corbeille de fleurs et sortant acee M- • li m , ■ t. par la porte du pan coupé, à gauche : Aérienne. Maueige. L'ABBE. •J'en suis facile pour vous, mon cher Miebonnet, mais c'est la cousiaaio. une lois outré, on ne sort plua MICHONNET. J'espérais cependant pour un instant, et par votre pro- tection . . . . L'ABBE. Moi, je ne- m'occupe que des bouquets pour les dames . . . c'est M. le prince qui est gouverneur de la place, il a fermé lui-même toutes les portes de la citadelle ... et il MICHONNET. C'est pour affaire urgente . . . pour mon répertoire. ADRIENNE. Pauvre homme ! il ne rêve qu'à cela, mémo la nuit. MICHONNET. Une indisposition fait changer mon spectacle de de- main, et je voudrais courir chez mademoiselle Duclos, avant qu'elle ne fût couchée. L'ABBE. Ah bah ! . MICHONNET. Lui. demande? si elle pourrait rae jouer demain Cleo- pâtre. L'ABBE. N'est-ce que cela? MAURICE. (Apart.) Ociel! UA ITRICE. And you only person I shall never betray. ADRIENNE. I do not doubt it! I believe in heroes' words. Silenc some one is coming. SCENE VI. Enter Abbe with haslet of .flowers, and Michoxket. It's no use, my dear Miehnnuet ; such is the order of the day ; once here no one gets out before day-break. MICHONNET. I thought I could hope, with your protection — ABBE. My duty here is only to prepare bouquets for the ladies. The Prince is the commander of this place: he has locked himself all the doors of the citadel, and he keeps the keys. MICHONNET. I have important business to dispatch for the theatre. ADRIENNE. Poor man! ho has no other thought, even in the night. MICHONNET. The performance must be changed in consequence of the illness of one of the company ; and I want to go to Mile. Duelos before she is in bed. ABBE. Indeed I MICHONNET. I must ask her whether she can act Cleopatra to-morrow. Is that all? (Aside.) Heavens ABBE. MAURICE. ABBE. Yens n'ave.-, pas besoin ■',: vo ; - : 'ranger, ni. lemoisefie You do not need to trouble yourself about that. Mile, soupe ave: n •; \ Duclos will partake of our supper. MICHONNET. Since it is so, I can stay. L'ABBE^ ABBE. C'est la reine de la soirée, demande;: à M. le comte de Saxo ? MICHONNET. C'est Monsieu de voir ce 30ir ai enne.) Je crois mandait ? M. le comte de Saxe eu le plaisir . [A Adri- qu'il te de- Sho is our queen to night : you can inquire of the Count of Saxe. MICHONNET. Is it possible ? Here is the Count de Saxe himself. ADBTENtB. ., AI md my best irieiid. MICHuei 'ET. It is the gentleman whom j. .-- 1 the pleasure to. ■""■* .- night in our green-room. (To ^ ■ '- nr.e.- ' "-■. ^alar I think he inquired about you. ADRIENNE. Il ne s'agit pas do moi, mais de Cléopâtre et de ma- demoiselle Duclos. MICHONNET. C'est vrai, et dès que vous m'assurez qu'elle est ici . . . L'ABBE. Nous sommes chez elle . . . dans sa petite maison, où elle avait, pour ce soir, donné rendez-vous à M. le comte. ADRIENNE. Que dites-vous ? MAURICE. ( Voulant le faire taire.) Monsieur l'abbé 1 L'ABBE. (Toujours arrangeant des bouquets.) Eu této-à-téte . . . Jo le sais, et je commets là une indiscrétion, car nous ne devions rien dire avant souper mais ici, entre amis, je puis vous reconter l'anecdote. MAURICE. Et moi, je ne le souffrirai pas! L'ABBE. Tous avez raison, monsieur le comte la sait mieux que ■moi, c'est à lui de vous la dire. MAURICE. (Furieux.) Monsieur ! L'ABBE. Jo la gâterai^ tandis que le héros lui-même de l'aven- ture. (A Advienne.) Oscrai-je offrir ce bouquet à Mel- pomene? A hi mon Dieu! quelle expression dans ses traits! quelle expression tragique! regardez donc vous- même, monsieur le comte ! MICHONNET. (Avec effroi.) Adrienne, qu'as-tu donc î ADRIENNE. (S'efforçait de sourire.) Moi? rien, vous le voyez . . . désolée d'avoir interrompu l'aventure que monsieur le oomte nous promettait . . . MAURICE. Et qui ne mérite poiut votre attention, Mademoiselle, rient n'est plus feux. ADRIENNE LECOUVBEUR. Never mind ! let us speak of Cleopatra and Mile. Duclos i/.miK. MICHONNET. "Well ! since I am assured to find her here- ic had given a ren- que l'histoire soit neuve MAURICE. Et moi je vous atteste . . . L'ABBE. Tous en êtes convenu tout à l'heure devant moi ... et devant M. le prince, qui va nous la redire . . . MAURICE. C'est inutile ! L'ABBE. C'est juste ... ce pauvre prince, c'est assez d'une fois ... et si le témoignage de mes yeux vous suffit . . . ADRIENNE. Tous avez vu ? . . L'ABBE Au moment où nous entrions dans cet appartement, mademoiselle Duclos s'enfuir . . . dans celui-ci . . . (Mon- trant la porte à droite.) où elle est encore. MICHONNET. (Apart.) Celui-ci... We are in her own house, wt dezvous to the Count. ADRIENNE. "What do you say ? MAURICE. (7ii order to silence him.) Monsieur the Abbe. ABBE. (Always buêy with his bouquet.) A Htè-à-t'le. I know- it. We were not to say a word of that before supper, but we are all friends here, I can tell you the story. MAURICE. I shall not suffer. ABBE. You are right ! You know it better than I, and you had better tell it yourself. MAURICE. (Angry.) Monsieur ! ABBB. I should spoil it, but the hero of the adventure. (7l> Adrienne.) Shall I dare to offer this bouquet to Melpo- mene ? Ah ! dear me I What expression upon her faco I It is a fit of tragedy ! Look yourself, Count MICHONNET. Adrienne, what is the matter with you. ADRIENNE. (Eudarcors to smile.) Nothing at all! I am only sorry to interrupt the story of the Count. MAURICE. It is not worthy your attention, Mademoiselle ; there is no truth in it. ABBE. Excuse me — I do not say the story is unknown, but it is true. MAURICE. But I can assure you — ABBE. You have said so yourself just now to me, and to the Prince, who will repeat it to you. MAURICE. 'Tis useless. ABBE. Poor Prince — once is enough for me; but if an eye- witness is sufficient, I can prove. ADRIENNE. / You have seen ? ABBE. When we entered this room. I saw Mile. Duclos running away into that one, (points to the door RIT.;) she mi sf still be there. MICHONNET (Aside.) There I ADRIENNE LECOUVREUR. (Retournant à la table du fond, à gauche.) Ce dont vous pouvez vous assurer. ADRIENNE. ' Moi I (L'abbé vient de se rasseoir devant la table du fond, a gauche. Adrien-ne s'élance vers ta porte à droite ; Mau- rice, qui s'est placé devant elle, la prend par la main et la ramené au bord dvPthéàtre.) MAURICE. Un mot I MICHONNET. Je vais toujours m'assurer de mon répertoire. (Il entre iloucemeni dans l'appartement à droite pendant que Maurice t'f Adrùnne redescendent le théâtre.) L'Abbs. près de SCENE VII. 'a table, à ses bouquets Maurice. MAURICE. Une intrigue politique que ni l'abbé ni le prince lui- même ne peuvent connaître m'a amené ici cette nuit . . . Mon avenir en dépend 1 ADRIENNE. (D'un air de mépris.) Et mademoiselle Duclos . . . MAURICE. Elle n'es* pas ici I ... et ce n'est pas elle que j'aime . . . Je le jflre sur l'honneur I me crois-tu ? ADRIENNE. (Levé les yeux, le regarde, et, aqires un instant, lui dit :) Ouil v MAURICE. (Lui serrant la main avec joie.) C'est bien. Il faut pins encore ... il faut empêcher l'abbé d'entrer dans cette chambre ou d'entrevoir la personne qui s'y trouve, pen- dant que moi . . . (l'honneur et la loyauté me le com- mandent) je vais tenter, sans que nul s'en aperçoive, de protéger sa sortie, dussé-je gagner ou étrangler le con- cierge et faire sauter ses verrous I ADRIENNE. Allez ! je Teillerai. MAURICE. (Avec transport.) Merci, Adrienne ! . . . merci ! (H sort.) SCENE vin. 1 4.BBE AdEIENNL', MiCHONNET. ADRIENNE. Sur l'hon"- ur! a-t-il dit. . .sur l'honneur 1 pourrait paa manquer à un pareil serment . cfûire ! . . sinon ... ce ne serait plus lui . . Maurice ne . .j'ai dû le MICHONNET, (77 dit tout bas.) Adriewi» . Adrienne ... si tu savais quelle aventure . . . Tou can see yourself. ADRIENNE. Myself! ( The Abbe goes to take a seat near the table on the left, Adrienne goes up to the door. Maurice slops her, and takes hold of her hand.) MAURICE. One word ! MICHONNET. I must at all events secure the performance. (Slips through S. door. Maurice and Adrienne are in front of the stage.) Remain Abbe, who is ocruu'ed with his bouquets, Maurice and Adrienne. MAURICE. A political affair, which the Abbe and the Prince must not know, brought me here to-night, ily prospects for the future depend upon it. ADRIENNE. (Disdainfidly.) And Mdlle. Duclos— MAURICE. She is not here. I do not love her. I swear upon my honor. Do you believe me ? ADRIENNE. (After looking at him a moment.) Yes! MAURICE. Thank you. But you must do something more : hinder the Abbe from entering that room, and seeing the person who is there. Honor and loyalty command me to do so. During that time I'll try to show the person out, even if I am obliged to bribe the door-keeper or to strangle him. ADRIENNE. Go. I'll be on the watch ! MAURICE. Thauk you, Adrienne ; thank you. (Exit.) SCENE VIII. Remain Abbe and Adrienne. Reenter Miohonnet. ADRIENNE. On his honor.! Oh! Maurice can not pledge his hon a an untruth. I could not disbelieve him. MICHONNET. ( Wliispers.) Adrienne — Adrienne — what an adve ADRIENNE LECOUVEEl'R. ADRIENNE, (f vec distraction.) Qu est-ce donc ? MICHONNET, (à voix basse.) Ce n'est pas la Duclos ! ADRIENNE, (àpart avec joie.) Il mo l'avait dit 1 MICHONNET, (à v rix haute et riant.) Ce n'est pas la Duclos ! L'ABBE, (se levant de la table et so.canro.nt vivement.) Comment, ce n'est pas elle ? MICHONNET, (allant au-devant de lui.) Silence ! . . c'est un secret. L'ABBE. Qu'importe ! . . nous ne sommes que trois ... et je ne compte pas! je suis muet. MICHONNET. C'est ce que chacun dit toujours dans le comité, et cependant tout finit par se savoir. L'ABBE. Ce n'est pas la Duclos !.. et le comte de Saxe qui nous a avoué lui-même que c'était elle . . . Qui est-ce donc, alors . . . qui donc ? MICHONNET. Je n'en sais rien . . . mais ce n'est pas elle ... je le jure. L'ABBE. Vous l'avez vue ? MICHONNET. MICHONNET. Obscurité complète . . . comme si la rampe et le lustre eussent été baissés; mais J'avais, en entrant, rencontré une manche et une robe de femme, et persuadé, (A l'abbé,) puisque vous me l'aviez dit, que c'était la Duclos . . . j'ai abordé sur-le-champ le question, et j'ai demandé, à tâtons, si, pour aider le répertoire, elle consentait à jouer demain i.'ii'-opàtre. La main que je tenais a tressailli, et une voix qui m'est inconnue s'est écriée avec fierté : "Pour qui me prenez-vous ï' Pour mademoiselle Duclos, ai-je répondu. A quoi on a répliqué à voix basse : " Je suis chez elle, il est vrai, pour des intérêts que je ne puis dire." L'ABBE. Est-il possible ? MICHONNET. " Mais, qui que vous soyez," a continué la personne mystérieuse en baissant toujours la voix, "si vous me donnez les moyens do sortir à l'instant de cette maison sans être vue, vous pouvez compter sur ma protection, et votre fortune est faite. "Je lui ai répondu alors que je n'étais pas ambitieux, et que si je pouvais seulement être nommé sociétaire . . . Moi, sociétaire ! L'ABBE ET ADRIENNE, (avec impatience.) Eh bien ? MICHONNET. Eh bien I me voilà I . . que faut-il faire ? L'ABBE, (passant devant Michonnet et s'avançanl vers la porte.) Savoir d'abord quelle est cette dame. ADRIENNE. What is it ? MICHONNET. ( Whispers.) It is not La Duclos. ADRIENNE. (Aside, and joyfully.) He said so ! MICHONNET. (Aloud and laughing.) It is not La Duclos ! ABBE. How! 'tis not her? MICHONNET. Silence ! it is a secret. ABBE. Well ; we are only three, and I am dumb ! MICHONNET. So they say in our theatrical commission; but, every thing is known, after all. ABBE. It is not La Duclos ! and the Count of Saxe who said just now it was she. Who is she, then ? MICHONNET. I do not know ; but it is not La Duclos, I warrant it MICHONNET. Not at all. ADRIENNE. (Aside.) Very well. MICHONNET. It was completely dark ; just as when the rampe and lustre are out. But I encountered a woman's dress when I entered ; and, as you told me, La Duclos was there, I thought I was addressing her, and I immediately put the question, whether she could act Cleopatra to-morrow. The hand I had taken hold of trembled, and a voice I do not know said proudly: "Whom do you take me for!" " For Mdlle. Duclos," answered I. Then the voice whis- pered : " I am in her house, for reasons I can not dis- Is it possible ? - MICHONNET. "But, whoever you may be," continued the same mys- terious person, in a whispering tone, " if you can give me the means to get out of this place without being seen by any one, you may be assured of my protection, and your fortune will be made." I answered, then, I was not am- bitious, and provided I was only named sociétaire — me a sociétaire 1 ADRIENNE and ABBE. ( With impatience.) Well ! MICHONNET. Well ; what is to be done now ? ABBE. (Goes to the door.) We must know first who is the lady. ADRIENNE LECOUVREUR.- ADRIENNE, {se placent da-ant la porte.) . Monsieur l'abbé, y pensez-vous ? 'L'ABBE. . Elle était ici avec le comte de Saxe, je vous l'atteste. ADRIENNE. Raison de plus pour la respecter ! une pareille indis- crétion serait manquer à toutes les convenances ... et vous, un homme du monde !.. un aljbé ! L'ABBE.. C'est crue vous ne savez pas ... je ne peux pas vous dire l'intérêt que j'ai à connaître cette personne . . . c'est pour moi d'une importance I . . ADRIENNE, (apart.) Maurice disait vrai. L'ABBE, (a part.) La princesse compte sur moi, je lui ai promis, et à tout prix . . . (Il fail un pas vers lajmrte) ADRIENNE. Non, monsieur l'abbé, vous n'entrerez pas . . . L'ABBE, (d'un air suppliant.) Par hasard et sans le vouloir . . : ADRIENNE. Non, monsieur l'abbé, j'en appellerai' plutôt à M. le prince lui-même, au maître de la maison, qui ne permettra pas que chez lui . . . L'ABBE. Tous avez raison !.. je vais tout dire au prince, qui sera enchanté ! quel bonheur! quel hasard pour lui I la Duclos est innocente ! complètement innocente !.. Il ne s'y at- tendait pas ... ni nous non plus. (Il sort) SCENE IX. Amiiexkiï, Miciioxxet. ADRIENNE. H s'éloigne! MICHONNET. Que veux-tu faire ? ADRIENNE. Délivrer cette personne quelle qu'elle soit ... et la sauver ! MICHONNET. Pour moi ! . . ADRIENNE. Non ! pour un autre ... à qui je l'ai promis ! MICHONNE-Ps Encore lui! . . toujours lui! pourquoi te mêler 'de pa- i. Mes affaires? Je le veux ! ADRIENNE. MICHONNET. Il ne faut pas, nous autres comédiens, nous jouer aux grands seigneurs et aux grandes dames, ça nous porte malheur . . . ADRIENNE. Je le veux ! ADBSENNE. (Pla<:ing herself against the door.) Monsieur l'Abbe, what do you mean?- ABBE. She was here with the Count of Saxe. I assure you ? ADRIENNE. We must have so much more respect for her. Such an intrusion does not become a gentleman, an Abbe. ABBE. But, you can not know what interest I have to dis- cover who is the person. It is of the most importance to me. ADRIENNE. (Aside.) Maurice, then, was right. ABBE. (Aside.) I have promised to the Prince, and I must at any cost know. ( Goes to the door.) ADRIENNE. (S1023S him.) No ! Abbe ; you can not be admitted. ABBE. Just by chance ? and unwillingly ? ADRIENNE. No — certainly not. I shall rather make an appeal to the Prince himself; and he will not allow in Ins own house — ABBE. ' Tou are right. I go to tell him all about it; he will be so glad! What a luck! what a chance! La Diiclns is innocent. He did not expect that ; an*l we did not either. (Exit ) SCENE IX. Humain Adriekse and Miciioxxet. ADRIENNE. He is gone 1 MICHONNET. What do you intend to do ? ADRIENNE. "Whoever this person may be, I must deliver and : her. MICHONNET. For my sake ? ADRIENNE. No ; for another's, to whom I promised to do so. MICHONNET. Him again ! ever him ! why do you interfere in s things ? ADRIENNE. MICHONNET. We actors must not play with lords and m too much risk. It must be done. ADRIENNE LECOUVREUR. mtchonnet. C'est différent . . . puis-je au moins t'aider, t'ètre Loti à quelquo chose . . . ADRIENNE. Non ... il l'a fit : personne no doit la voir. . . (Eteignant les deux bougies qui saut sur lu table.) pas même moi I MICHONNET, (étonné.) Eli bien ... eh bien . : . comment veux-tu ainsi t'y reconnaître . . . ADRIENNE. Seyez tranquille ! Voyez seulement au dehors si per- sonne ne vient nous surprendre . . . MICHONNET. C'est absurde !.. j'y vais ... j'y vais. . . (H sort.) AMilENNE, puis LA ADRIENNE, (se dirigeant vers la porte à droite.) Allons! (Elle frappe à. la porte.) On ne me répond pas. . . ouvrez . . . ouvrez, Madame. . . au nom de Maurice de Saxe ... (La porte s'ouvre.) Je savais bien que rien ne résisterait à ce talisman. LA PRINCESSE. ADRIENNE. vous^ donner les moyens de sortir Toutes les porte LA PRINCESSE, sont fermées. ADRIENNE. J'ai là une clé . . . celle du jardin sur la rue. LA PRINCESSE. bonheur 1 . . . donnez ! donnez ! ADRIENNE. Mais, par exemple. ..il faut descendre jusqu'au jardin sans être vue !... comment? je ne saurais vous le dire, car je ne connais pas cette maison. . . LA PRINCESSE. Rassurez-vous Grâce à ce panneau secret . . . (Elle cherche dans la muraille le panneau, qui s'ouvre sous sa main.) Le voici 1 . . . Mais, vous, à qui je dois un pareil service . . . qui êtes-vous ? ADRIENNE. Qu'importe . . . partez. LA PRINCESSE. Je ne puis distinguer vos traits . . . ADRIENNE. Ni moi les vôtres. LA PRINCESSE. Mais cette voix ne m'est pas inconnue. ..je l'ai enten- due plus d'une fois. .. oui, oui ... Pourquoi vous dérober se de Mirepoix . . . c'est MICHONNET. It is another thing, then. Can I serve you in any thing? ADRIENNE. No! He said, no body must soo her; not even me. (Extinguishes candtes.) MICHONNET. (Surprised.) Well— well. How can you know what you are doing? ADRIENNE. Do not fear. Take only your post outside the door ; and mind that no one interrupts us. MICHONNET. It is absurd. I am going. (Exit.) SCENE X. Remain Adriexxe. ADRIENNE. (Approaches the door, against which she knocks.) Now! No answer. Madame ! Open in the name of Maurice oi Saxe. (Princess comes from i?. door.) I knew there would be no resistance. PRINCESS. What do you want ? ADRIENNE. To save you — to give you the means to get out froi: here. PRINCESS. All the doors have been locked. ADRIENNE. I have a key to the garden-gate. PRINCESS. (Eagerly.) Oh I fortune ! give it to me. ADRIENNE. But you must go down to the garden without being perceived ; and I do not know the house. PRINCESS. Never mind. Thanks to that secret pauel. Ha ! here it is. (Panel opens.) But you — you to whom I owe so much, who are you ? • ADRIENNE. Never mind— go. PRINCESS. I can not see your face. ADRIENNE. And I can not seo yours, either. PRINCESS. But your voice is not unknown to heard it — yes — yes I 'Tis yc Why do you I Duchess of Mirepeux. îe. I have often my gratefulness 1 ADRÏENNE LECOUVREUR. ADRIENNE. Non !... Mais hâtez- vous de fuir les dangers qui vous menacent . . . LA PRINCESSE. Tous les connaissez donc ? ADRIENNE. Qu'importe, vous dis-je ? croyez à ma discrétion et ne craignez rien. LA PRINCESSE, if ais ces dangers ... ces secrets, qui vous les a confiés ? ADRIENNE. Quelqu'un qui me dit tout ... LA PRINCESSE, (àpart.) ciel ! (Haut, à Adrienne.) Qui donc a donné à Mau- rice le droit de tout vous dire? ADRIENNE, (lui prenant la main.) Et qui vous a donné à vous-même le droit de l'appeler Maurice, le droit de m'interroger ... de trembler ... de fré- mir ? . . . car votre main tremble I vous l'aimez ! LA PRINCESSE. De toutes les forces do mon âme ! ADRIENNE. Et moi assi ! LA PRINCESSE. Al) ! votis êtes celle que je cherche. ADRIENNE. Qui étes-vous donc? LA PRINCESSE, (avec fierté.) Plus que vous, à coup sûr! ADRIENNE. Qui me le prouvera ? LA PRINCESSE. Je vous perdrai 1 ADRIENNE. Et moi . . je vous protège ! LA PRINCESSE. Ah ! c'en est trop ! ... je saurai quels sont vos traits . . . ADRIENNE. Je démasquerai les vôtres . . . LE PRINCE, (en dehors.) Palsambleu ! nous connaîtrons la vérité ! . . . LA PRINCESSE, (à part.) ciel ! ... l'a voix de mon mari ... et partir quand ma rivale est en mon pouvoir, quand je vais la connaître . . . ADRIENNE. Restez . . . restez . . . donc ! ... voici des flambeaux ! LA PRINCESSE. Eh bien ! oui . . .je resterai . . . ridn, non . . .je ne le puis ! ï: li ■',■'■.-■ i'ir .<• iiiiuiir-i. .1 '- ■•'•'. ■•"',as comprendre, vous, qu'on aime sans le vouloir et malgré soi. MICHONNET. ■ •Si! ADRIENNE. Cherchant à le cacher à tous et à soi-même ... en rou- gissant de honte, de cette honte qui est encore de l'amour! MICHONNET. (iwc passion.) Si! si 1 je le comprends!, .pardon, Adrienne, c'est moi qui suis un insensé de l'avoir parlé iiiusi. Mais qu'espères-tu ? ADRIENNE. Rien . . . (Avec amour.) que de le sauver! . . Et puis, ne nous a-t-on pas parlé tout à l'heure d'une rivale, d'une grande dame ? MICHONNET. Celle au bracelet, sans doute, celle qu'il te préfère et pour la laquelle il ta trahie. ADRIENNE. C'est vrai! mais ne me le dites pas, c'est comme si vous me frappiez là n'un fer froid et aigu, et ce n'est pas votre MICHONNET. Oh ! con, non ! tu ne peux le croire. ADRIENNE. Cette rivale, je veux la connaître. Je la connaîtrai ! pour lui dire : C'est par vous qu'il fut prisonnier, c'est pal ruoi qu'" recouvré la liberté, même celle de de vous ; i me trahir encore, . . . Jugez vous-même, Madame, qui de nous aimait le mieux. MICHONNET. Et lui ? ADRIENNE. (Avec mépris.) Lui! . . il m'a trompée, j'y renonce à jamais ! MICHONNET. (Avec joie.) Bien cela!... Mais alors, réponds-moi, pourquoi tout sacrifier à un ingrat ? ADRIENNE. Pourquoi? vous me le demandez I La vengeance m'est- elle donc interdite et ne m'est-il pas permis de la choisir ? Navez-vous pas entendu tout à l'heure qu'il s'agisfait pour lui en ce moment de combattre, de vaincre, de gagner un duché . . . peut être une couronne ... Et songez donc, ami, songez, s'il me la devait . , . s'il la tenait de ma main! Roi. par la tendresse de celle qu'il a abandonnée et trahie! . . Roi, par le dévouement de la pauvre comédi- MICHONNET. At the cost of your fortune ? ADRIENNE. ( With passion.) Tes! at the cost of my life. MICHONNET. ; not love you. He lo ADRIENNE. I know it. MICHONNET. How can you make these confessions and not shamed ? ADRIENNE. MICHONNET. I do. ADRIENNE. That one endeavors to conceal it from every body — that one feels a shame — which is love still. MICHONNET. ( With passwn.) I do — I do understand it. Excuse me, Adrienne, for having spoken thus to you. But what hope can be yours ? ADRIENNE. I have none. I want only to save him ; and, more- over, did they not talk of a rival — a lady of quality '? MICHONNET. Tes! the lady with the bracelet, no doubt — for whom he sacrifices you. ADRIENNE. Tou are right; but do not say it. Tour words strike me like a cold and sharp dagger to my heart, and such iî not your intention. MICHONNET. No — no — no ! Tou can not believe it, ADRIENNE. I will know this rival I I will know her; and then I shall be able to say to her: It was you who cast Maurice into prison. It was I who set him at liberty. TVlien ho will use it, perhaps, to see you — to love you — to betray ' me anew. Decide, yourself, Madame, which loved him MICHONNET. And him ! ADRIENNE. (Disdainfully.) He deceived me. I renounco him foi MICHONNET. (Joyfully.) "Well. But why, then, sacrifice yourself to an ungrateful mail? ADRIENNE. Why do you ask me ? Is vengeance forbidden to mo ? and am I not mistress to revenge myself after my own taste ? Did you not hear it is his object to fight — to gain victory — to conquer a duchy — perhaps a crown? What would you say if he owed it to me — if ho were to receive it from my hands? King through the tenderness of the very woman he abandoned and betrayed. King through the' devotion of the humble actress. He will never be ADKIENNE LECOUVREUR. enne !.. Ah 1 il aura beau faire, il ne pourra m'oublier ! A défaut de son amour, sa gloire même et sa puissance lui parleront de moi! comprenez- vous à présent ma ven- geance ? Comblé de mes bienfaits, je veux l'en accabler! mon vieux Corneille! viens à mon aide! viens soute- nir mon courage, viens remplir mon cœur de ces élans généreux, de ces sublimes sentiments que tu as tant de l'ois placés dans ma bouche. Prouve-leur à tous que nous, les interprètes de ton génie, nous pouvons gagner au con- tact de tes nobles pensées . . . autre chose que de les bien traduire ! Ce que tu as dit, je le ferai ! Allez ! courez le délivrer ! Je vous attendrai chez moi. (Elle stni.) SCENE V. MJCHONNET. Ah ! elle n'a que trop raison de suis encore plus insensé qu'elle . . . < donne sa fortune pour un amant, c' mais moi, la mienne pour un riva Enfin, elle le vetut, cela lui fait pi; aussi . . . Mais, ce qu'elle ne trouver Corneille lui-même, ce qui est le si c'est que je soutire de sa peine . . . suis tenté de lui en vouloir ... à h l'aime pas, et je serais furieux s'il l'i ta princesse qui sort de Vâppârb mi une belle dame! . . . la maîtresse de 1 [La saluant sans que la princesse te vo pas, et je puis sortir, je crois, sans qi Allons remplir mon message, et por Russie. (Il sort.) SCENE VI. La Princesse, seule et rivant, jmis 1 LA PRINCESSE. Que Maurice coure la rejoindre, je l'en il briser mes chaînes, il doit voir à présent qn si facile ... La seule chose qui m'inquiète, let, donné hier par mon mari et perdu dan à quel moment? . . . sans doute en mpu bin rosse de louage qu'il m'a fallu prendre ! personne ne sait que ce bracelet m'appartiei diamants de moins, cela regarde M. de Bon, tiel, l'important pour moi, c'est connaître ja exerce sur lui un tel empire. Celle à qtii < Et quand je pense que j'ai tenu ce secret, u cette rivale eutre mes mains ... et que ton pé, grâce a mon mari, dont le flambeau esî brouiller ... La science n'en fait jamais ii\. ses lumières . . . Aussi je lui en veux, et \ i ■ .. . (Aperci.iani l'abbé et d'un air gruciei . vous, l'abbé. L'ABBE. (S' riant île la porte.) Vous, Madam, éblouissante . . . able to forget me 1 His glory — his power, if not his love, constantly speak to him of^ me! Do you understand my vengeance nojv ? " I want to overload him with my services." Oh! my old Corneille; come and help me! Give me courage — fill my heart with the generous and sublime feelings you so often placed upon my lips. Let all know that we, the interpreters of tby genius, can take some- thing of thy noble thoughts, and do better than to merely interpret them. What thou sayest, I shall do. Now, run as fast as you can. Set him at liberty. You will find at home. (Exit.) SCENE V. MICHONNET. Ah ! she is right to depend upon my devotion ; for I am still madder than she. She gives her fortune for ono she loves — 'tis simple ; but I give miue for a rival's sake. (Siglis.) Well, she is pleased — and I must be so too. But what she could not find in great Corneille himself, which is the last degree of absurdity, is that her sorrow- pains me ; and that I am almost angry with him, because lie does not loveher, when I should be incensed against him if he did. (Perceives the Princess, who comes from her apartment R.) Ah! a lady— the Princess, no doubt. (Bun's without being taken notice of by the Princess.) She does not see me ; and I can go without disturbing her. I must go on my errand, then, and take the money to Russia. (Exit,) SCENE VI. Princess, and Abbe afterwards. PRINCESS. Lot Maurice go to her now, if he can. I have no fear. And he will see 'tis not so easy to shake oft" my chains. The only thing that disturbs me is the bracelet my hus- band gave me yesterday, and which I lost in my hurry. When did I let it fall ? No doubt, when I got into the • hackney coach I was obliged to hire. Well ; what does it signify after all ? Nobody knows that bracelet is mine. Some few diamonds less — it concerns the Prince. What is important, essential to me, is to know the woman who has taken such a power over him— from whom he conceals nothing. To think that I held this secret in my hauls, and my rival herself, .and I have lost all by the fault of my husband, whoso flambeaux caused such a trouble. Such is science with its lights. Oh! I am enraged against him; and, if I can have a good occasion to— Ha ! you, Abbo Î ABBE. (Enters from door L.) You, m nd so beautifully i ADRIENNE LECOUVHEUE. LA PRINCESSE. J'ai voulu de bonne heure me tenir prête à recevoir tout mon monde ... et en attendant, je rêvais. L'ABBE. Non pas à moi ... j'en suis sûr. LA PRINCESSE. Peut-être I à des projets de vengeance . . . projets dans lesquels je ne vous ai pas défendu de în-'aider ... au con- traire ! L'ABBE. Eh bien! Madame! . . vous me voyez furieux, je ne sais rien encoro ! LA PRINCESSE. En vérité! .... vous me rassurez! . . je comptais si bien sur vos talents et votre habileté . . . que je commen- çais à m'efl'rayer de la récompense promise . . . mais, grâce au ciel ! ... et à vous . . . L'ABBE. Ah ! ne me parlez pas ainsi ... car vous me désespé- rez! un instant j'ai cru connaître la personne, tout me prouvait que c'était la Duclos LA PRINCESSE. La Duclos ! L'ABBE. "Votre mari lui-même paraissait convaincu ... il me l'avait dit et démontré ... LA PRINCESSE. Raison de plus pour ne pas le croire ! . • Eh bien ! moi, je suis plus heureuse ou plus habile que vous, j'ai vu cette beauté mystérieuse I . . par un hasard singulier, je me suis trouvée, il y a quelques jours ... la semaine dernière, avec elle ... à la campagne . . . dans une allée sombre . . très- sombre . . . L'ABBE. En vérité I LA PRINCESSE. Et sans pouvoir distinguer ses traits ... je lui ai en- tendu prononcer quelques mots . . . une phrase quo j'ai retenue . . . celle-ci^ ('Ne craignez rien. Voire secret m'a ai confié par quelqu'un qui me dit tout." C'est à coup sûr fort insignifiant; mais le singulier, le voici: c'est que l'accent, 4e son de la voix, me sonj parfaitement connus! plus je me le rappelle et plus il me semble que maintes fois je l'ai entendue retentir à mon oreille ! ' L'ABBE., Tous croyez? LA PRINCESSE. A n'en pouvoir douter! . . en quels lieux? c'est ce que je ne puis dire I J'avais d'abord pensé à la duchesse de Mire- poix, j'ai couru ce matin lui faire une visite d'amitié I une voix aigre et pointue qui fait mal aux nerfs ! Je suis passée chez madame de Sancerre, madame de Beauveau, madame de Taudemont, pour m'informer de leurs nou- velles, empressement dont elles ont été vivement touchées, sans compter que jamais je ne les avais écoutées avec au- tant d'attention! Quelles futilités! quel bavardage! quel ennui I . . . j'ai tout subi ! courage héroïque dépensé en pure perte ! ce n'était pas cela ! et pourtant c'est la Voix de quelqu'un je rencontre souvent . . habituellement . . . dans ma société intime ! L'ABBE. Attendez ! avez-vous vu la duchesse d'Aumout ? LA PRINCESSE. Non, vraiment ! et pourquoi ? I wanted to be ready to receive all my company i night; and meantime I was musing. Not about me, to be sure. PRINCESS. Perhaps — I was thinking of a vengeanco; and I (k. forbi to assist me — on the contrary. ABBE. Well ; I am furious ! I do not know any thing. PRINCESS. (Smiles.) Indeed ! you comfort me I I depended so much on your talents and aeuteness that I began to be afraid about the reward I promised you ; but thauk heaven and yourself — ABBE. Ah ! Do not speak thus. I fancied I had discovered the person, and had every reason to believe it was La Ducloe. PRINCESS. La Duclos ! ABBE. Tour husband seemed to partake of my opinion. He had said so, and even proved it to me. PRINCESS. An additional reason for you not to believe it ! "Ufell, I am either luckier or more skillful than you. I have seen the mysterious beauty ! Singularly enough, some days ago — last week I met her in a garden on a dark, very dark walk. ABBE. Indeed 1 PRINCESS. I could not see her features, but I heard her say this sentence. I have kept it in my memory: Do not fear! Tour secret was revealed to mo by a person who conceals nothing from me I It has nothing very striking in itself, but what is most singular is, that the accent, the voico are very familiar to me ! The more I think of it, the more I fancy I heard it many times before. ABBE. Do you think so ? PRINCESS. I have no doubt — but I can not say where. I thought at first of the Duchess of Mirepois, and I paid her a friendly visit this morning. Pshaw ! her voice is so piercing that it made me quite nervous! Then I called on Madame de Sancerre, Madame de Beauveau, Madame le Taudemont, under pretense to make inquiries about their health. They were much touched by my kindness, as I never listened to them so attentively ! What nonsenses I What gossips 1 What ennui ! I have suffered all that patiently ! But my courage was of no avail. And still the voice belongs to :<. person I often meet with in my most intimate circles. ABBE. One moment ! Did you see the Duchess d'Aumoul ? PRINCESS. No — what do you mean ? A DIM EN N E LECO U V lî EU II . L'ABBE. Une inspiration ! . . une idée ! LA PRINCESSE. (Vivement.) En effet!. ...l'intérêt que, malgré elle, elle paraissait prendre bier au comte de Saxe ! tous ces détails intimes qu'elle savait sur son compte ... et qu'elle était censée tenir de Florestan de Belle-Isle . . . L'ABBE. Son cousin. LA PRINCESSE. Est- ce que vous croyez aux cousins ? L'ABBE. Du tout . .". on ne les prend généralement que comme un manteau, contre l'orage. SCENE VII. Les Precedents, Us Doîiestique. LE DOMESTIQUE. Madame la duchesse d'Aumont ! LA PRINCESSE. C'est le destin qui nous l'envoie. (Allant d'elle.') C'est vous, ma toute belle! . . . comme vous êtes aimable de nous venir de si bonne heure . . . l'abbé et moi nous parlions de vous . . . nous allions peut-être en dire du mal! ... ATHENAIS. ' Vrai! L'ABBE. Est-ce la même voix 7 LA PRINCESSE. On ne peut pas juger sur un mot . . . faites-la parler . . j'étudierai. L' ABBE. Madame la duchesse tenait tant à entendre mademoiselle Lecouvreur . . . ATHENAIS. Oh! oui... L'ABBE. C'est un talent ... un talent . . . ATHENAIS. Port! L'ABBE. Tandis que celui de la Duclos . . . ATHENAIS. Nul. LA PRINCESSE. (A part.) Il paraît que nous n'en obtiendrons pas une phrase entière . . . (Haut.) Je commence à être de votre avis, duchesse. Pour bien apprécier le charme de ma- demoiselle Lecouvreur et le nature' de sa diction, il faut avoir essayé soi-même quelques lignes en scène . . . tenez, nous devons la semaine prochaine dire des proverbes chez M. le comte Noailles ... je joue un rôle . . . ATHENAIS. Vous devez bien jouer la comédie, . PRINCESS. True ! She seemed to.be on very good terms with the Count of Saxe ! and she knew about him so many par- ticularities, wTiich she pretended to have been given to her by Florestan de Belle-Isle. ABBE. Her cousin. PRINCESS Do you believe in cousins ? ABBE. Not at all. They are generally used as cloaks during a Enter Valet and Duchess. VALET. The Duchess d'Aumont. PRINCESS. Pate sends her hither ! You, my dea how kind you as just talking about you with Indeed 1 ABBE. ( Wh ispers.) Is it the same voice ? PRINCESS. ( Whispers.) I can not judge by a single word. Make her speak. I'll see. ABBE. " Vou are very anxious» to hear Mdlle. Lecouvreur, are you not, Duchess ? DUCHESS. . I am. * ABBE. She has such a talent — a talent ! DUCHESS. High! ABBE. But La Ducloe has one. DUCHESS. • Indifferent. PRINCESS. (Aside.) Methinks we shall not get a whole sentence- from her. (To Dudias.) 1 begin to be of your opinion,. Duchess. But in order to appreciate fully the charming talent and diction of Mdlle. Lecouvreur, ope must havjo tried to say some/words on the boards. We are to act some proverbs at the Duke de Noailles's next week, and I have a part in it. DUCHESS. You must be a good actress. ADRIENNE LECOUVREUK. LA PRINCESSE, tout m'embarrasse. Je répétais tout ; l'heure avec l'abbé,' quand vous des venue . . . ATHENAIS. * Vous déranger ? L'ABBE. Pas le moins du monde. ATHENAIS Continuez ... je ne dis plus un mot i L'ABBE. (A part.) A merveille ! LA PRINCESSE. Gardez-vous-en bien! Je, suis sure, au contraire, de sragner à vous entendre, ma toute belle, car le difficile, c'est le naturel, c'est de parler simplement, comme on parle. J'ai, dans ma première scène, par exemple, une phrase, la plus simple qu'on puisse réciter, et jo n'en puis venir à bout. AMENAIS. Vous ? LA PRINCESSE. "Ne craignez rien. Votre secret m'a été confié par quelqu'un qui me dit tout ! . . ." ATHENAIS. C'est bien facile. LA PRINCESSE. Oui dà! eh bien 1 je voudrais vous l'entendre prononcer à vous-même ! ATHENAIS. A moi ! LA PRINCESSE. Comment la diriez- vous? ATHENAIS. (Riant.) Je ne la dirais pas. . LA PRINCESSE. (Bas, à l'abbé.) Elle élude la question. L'ABBE. (De inime.) C'est elle I LA PRINCESSE. (Allant au-devant de la marquise, de la baronne et dus dames qui entrent par la porte du fond.) Bonjour, mes très-chères ! SCENE VIII. Pendant que les dames entrent par le fond, plusieurs sei- gneurs sortent de l'appartement, à droite, axée Le Prince, La Marquise, La Princesse, La Baronne, L'Abbe, Athenais. Les autres dames, qui sont entrées par la forte du fond, vont s'asseoir sur des fauteuils plaeés à gauche ; les seigneurs, qui son/ entrés arec le prince, se tiennent débout devant elles. LE PRINCE. Oui, Messieurs, la nouvelle est authentique ... et je puis vous attester qu'à Theure où je vous parle il est libre, complètement libre . . . PRINCESS. Not in the least ! I am very much embarrassed, and was studying with the Abbe when you arrived — DUCHESS. To disturb you. PRINCESS. Not at all ! DUCHESS. Proceed. I shall not say a word. (Aside.) Very well ! PRINCESS. I should be very sorry then ! ■ I can but improve by hearing you, as what is most difficult is to speak naturally. as every one does. I have, for instance, in the first scene a very simple sentence which I can not say ? PRINCESS. _" Do not fear 1 Your secret was revealed to me by a ] son who conceals nothing from me." DUCHESS. It is very easy I PRINCESS. Well I I should like to hear you pronounce it. DUCHESS. Mel PRINCESS. How woidd you say it ? DUCHESS. (Laughing.) I should not say it at all ! PRINCESS. ( Whispers to Abbe.) She fears to answer my question. ABBE. 'Tis she I (Enter Marquis, Baroness, Ladies, Prince.) PRINCESS. Good evening, ladies. SCENE VIII. The Prince, The Marquis, The Princess, The Baroness, The Abbe, Athenais. PRINCE. Tes, gentlemen, the news I. tell you is perfectly true, and I can assure that in the very moment I am speaking. he. is free — quite free. ADEIENNE LECOUYEEUE. ATHENAIS. Et qui done ? LE PRINCE. Le comte de Saxe ! LA. PRINCESSE, (à part.) Maurice I ciel ! LA MARQUISE. Ah ! vous savez aussi la nouvelle ! c'est très-désagré- able je croyais être seule 1 <> LA BARONNE. En effet, le bruit courait ce matin que le futur souverain de Courlande était retenu prisonnier pour une somme très- considérable. . .ce n'est donc pas vrai? LA MARQUISE. Eh ! mon Dieu 1 si. ATHENAIS. Alors, comment est-il libre ? 'LA BARONNE. Un roman. . .un enlèvement, et comme il lui en arrive ■toujours, une aventure LA MARQUISE. La plus simple du monde et la plus bourgeoise. . . on a payé ses dettes I LA BARONNE. Oui-dà, marquise ! et vous ne trouvez pas cela une aventure extraordinaire ! ' LA PRINCESSE. Si, vraiment, mais ses dettes, qui les a payées ? LA MARQUISE. Demandez à monsieur le prince, car, pour moi, l'histoire s'arrête là. . .on ne m'a rien dit de plus. LE PRINCE, (gravement.) Et moi, Mesdames ... TOUT LE MONDE. Bhl LE PRINCE. Je n'ai pu en savoir davantage ... ce qui prouve bien . . L'ABBE. Que cela n'est pas ! je le saurais ... Or, je ne le sais pas, donc cela n'est pas ! LA MARQUISE. Cela est, je le tiens d'une amie intime du comte de Saxe. LE PRINCE. Moi, je le tiens de Flcrestan lui-même, qui a vu Maurice, L'ABBE. Celui qui a livré sa créance à l'ambassadeur mos- covite '! LE PRINCE. Précisément. ATHENAIS. Action déloyale, indigne d'un gentilhomme! LE PRINCE. Et dont le comte de Saxe lui a demandé raison ... ils ih'i su battit DUCHESS. Whom do you mean ? PRINCE. The Count de Saxe*. PRINCESS. (Aside.) Maurice I good heavens I MARQUIS. Ah ! you know the news, too — 'tis very unpleasant ; y . thought it was known by me only. BARONESS. "Why, it was generally reported this morning that the future sovereign of Courlande was a prisoner ïbr a large sum of money. Was that uutrue ? MARQUIS. On the contrary, it was correct. DUCHESS. How is he at liberty ? BARONESS. A romance ! an adventure, as it is always the case with him. MARQUIS. Nothing, but very simple — his debt has been paid. BARONESS. . Well ! do you not call that very extraordinary ? PRINCESS. T t is, iiideed ! but who gave" the money ? MARQUIS. Inquire of the Prince, if you want, to know more. PRINCE. (Gravely.) Well, my ladies. ALL. Well! PRINCE. That's all I know, too — which sufficiently proves — ABBE. That it is not true 1 I should know it, aud I do not, merely because it is not true. MARQUIS. One of the most intimate friends of the Count told me so. PRINCESS. And the news was given to me by Florestan le Belle- Isle, who saw Maurice aud was even instrusted by him with the care of bearing a cartel to Count de Kalkrentz. (Duchess startles at the name of Florestan, which move ment is perceived by Princess. ) ABBE. He who sold the bill to the Russian Ambassador ? PRINCE. Exactly. DUCHESS. A shameful aetiou, unworthy of a gentleman. PRINCE. For which the Count of Saxe has demanded satisfaction. There must have been a dueL ADRIENNE LECOUVREUE. LA PRINCESSE. Et sait-on l'issue du combat î LE PRINCE: Pas encore ! mais ce pauvre Maurice, qui devait i venir ce soir . . . ATHENAIS. Ne craignez rien ... il viendra ! LA PRINCESSE, (l'observant avec jalousie.) Vous croyez, Madame ? SCENE LX. Les précédents, un Domestique. LE DOMESTIQUE. Mademoiselle Découvreur et monsieur Michonnet de la Comédie française I L'ABBE. Ah ! enfin ! (Tout le monde va au-aeuant d' Adrienne.) LA MARQUISE. Il paraît que nous aurons ce soir la tragédie. LA BARONNE. Et la comédie. LA MARQUISE Le prince l'aime beaucoup. LA BARONNE. Et la princesse, donc ! PRINCE, (redescendant- en donnant la main à Adrienne.) Combien je vous remercie, Mademoiselle, de l'honneur que vous voulez bien nous faire, à madame de Bouillon et à moi I ATHENAIS, (à la princesse.) Daignez, princesse, me nommer à Mademoiselle. 11 y a si longtemps que je l'admire de loin, quo je suis bien aise de le lui dire de près ! LA PRINCESSE, {présentant la duchesse.) Madame la duchesso d'Aumont, Mademoiselle . . . ADRIENNE. En vérité, Mesdames, je suis confuse de tant d'honneur 1 MICHONNET, (apart.) Ce n'est que justice 1 je vous demande si elle no figure pas aussi bien qu'elles toutes dans un salon I ADRIENNE. Vous ave voulu, vous et les nobles dames qui daignent m'aceueiilir . . . LA PRINCESSE, (frappée du son, de voix et écoulant.) O ciel ! ADRIENNE. Donner à l'humble artiste l'occasion d'étudier ce ton ex- quis, ces manières élégantes que vous seules possédez . . . LA PRINCESSE. Qu'enlends-jo ? . . cette voix . . . 5 Is the result known ? PRINCE. Not yet ! But as Maurice was to come to-night. DUCHESS. Do not fear — he will come. PRINCESS. (Jealously.) Do you think so, madam ? SCENE IX. Enter Valet, Adeien'ne, and Michonnet. VALET. Mdlle. Lecouvreur and Mons. Michonnet. ABBE. At lastl (All go to meet Adrktine.) MARQUIS. ■We are to havo a tragedy to-night. BARONESS. And a comedy, too. MARQUIS. The Prince is very fond of it. BARONESS. And the Princess, also. PRINCE. (Goes down with Adrienne.) Mademoiselle, how shall I thank you for the honor you confer on Mad. de Bouillon and myself? ATHENAIS. (To Princess.) Introduce me to Mdlle. Lecouvreur. I kave admired her so long that I want to compliment her. PRINCESS. The Duchess d'Aumont, Mademoiselle. ADRIENNE. Really, I feel quite confused by 6ueh attention. michonnet: (Aside.) It is mere justice. Does she not look as good a lady as the best of them? ADRIENNE. Tou, and those noble Indies who havo deigned to re- ceive mc— PRINCESS. (Starts aside.) Heavens ! ADRIENNE. Afford an humble artist the opportunity of studying th« exquisite elegance of manner which you alone ] PRINCESS. That voice I ADEIENNE LEGO UVKEUB. Aussi, je vais fidèlement . . .'certaine de ressemblante. ADRIENNE. garder . . . pour tâcher de copier pour peu que je sois LA PRINCESSE. Plus je l'entends, plus il me semble . . . Non, non, ce n'est pas possible, c'est un rêve !.. ce n'est pas à mon oreille, c'est dans mon imagination seule que retentit et vibre encore ce son de voix qui me poursuit toujours. (AUiénais et les autres dames se sont emparées d' Adrienne.) Quelle idée ... en effet, que cette rivale qu'il me préfère soit une femme de théâtre . . . une comédienne ... .'et pourquoi non ? . . N'ont-elles point un charme, un pres- tige qui n'appartient qu'à elles, le talent et la gloire qui enivrent et ajoutent à la beauté. Dans ce moment encore ne sont-ils pas là tous à l'admirer, à l'adorer ! . . Pourquoi n'aurait-il pas fait comme eux ? Ah ! ce doute est insup- portable ... et je veux à tout-prix confirmer ou détruire mes soupçons. Eh bien I ne commençons-nous pas. LE PRINCE. Iinous faut attendre le comte de Saxe, puisqu'on assure qu'il viendra. LA PRINCESSE, (regardant du côte dAdrienne.) Je crois que vous nous flattez d'un vain espoir, il ne viendra pas. (A part.) Elle a tressailli . . . elle écoute . . . LE PRINCE. Qui vous la fait croire? . . qui vous l'a dit, puis-qu'il est libre . . . libre par les mains de l'amour. LA PRINCESSE, (à part, observant Adrienne.) Elle tressaille encore 1 serait-ce elle qui l'aurait délivré ? (Haut.) Je n'ai pas voulu tout à l'heure troubler vos espérances, ni attrister ces dames, mais vous savez qu'il s'est battu. •ADRIENNE, (à pari.) Battu I LA PRINCESSE, (apart.) . Elle se rapproche. (Saut) Et l'abbé, qui sait tout, m'a dit . . . que le comte était blessé dangereusement. Moi! L'ABBE, (étonné.) LA PRINCESSE, (bas, à l'abbé.) Taisez-vous! (Poussant un cri, et courant pires d' Adri- enne, qui vient de tomber eoanouie dans un fauteuil) Made- " ! Lecouvreur se trouve mal I MICHONNET, (se précipitant vers elle.) Adrienne ! LA BARONNE EX LA MARQUISE. Ah ! mon Dieu ! ADRIKNNi;, (.'• rcnant à elle.) Ce n'est rien . . . l'éclat des lumières ... la chaleur du salon. (A la princesse, qui lui fait respirer le flacon.) Merci, Madame, que de bontés. Quel regard ! UN DOMESTIQUE, (annonçant) M. le comte de Saxe. ADRIENNE, (faisant un jesie de joie.) Ah! (Elle veut s'élancer vus lui, Micliounetla retient par h i . :l. ' ! , ; 1 1 pri ■ ■ ■ ' I ■ ■';' yeux, fixes l'une sur l'autre ) miciionni; Prends garde! . , la joie tçalùt leur. (Les seigneurs et Us dîmes q de Maurice redescendent avec lui.) ' ' moment les ADRIENNE. I mean to observe you closely — to imitate you — and, I am sure to succeed, if I can resemble you. PRINCESS. The more I hear her, the more — no ! no ! it is not pos» sible — it must be a dream ; it is not my ears, but only my imagination that is stricken by a voice" which pursues me everywhere. (The company press 'round Adrienne.) Would he prefer an actress to me ? "What an idea ! Why not? Have they not peculiar charms' and attrac- tions thatbeloDg to them only? Are they not all yonder admiring, adoring her? Why would he not have done so too ? Hateful doubt 1 I must confirm or dissinate my suspicions. Well ; shall we not begin ? We must war is sure to come. PRINCE, the Count de Saxe, since they say he PRINCESS. (Looks at Adrienne.) I think your hope 13 vain — he will not come : (aside.) She is startled — she is listening. PRINCE. What can make you think so — since they say that ho has been set at liberty by the hands of love? PRINCESS. (Observes Adrienne.) Again! Is it she who delivered him? I did not like to destroy your hopes; but you know he has been engaged in a duel. ADRIENNE. (Aside.) A duel! PRINCESS. She comes nearer — and the Abbe, who knows every thing, has just told me- the Count has been dangerously wounded. ABBE. (Surprised.) Me ! PRINCESS. (To Abbe.) Silence! (Adrienne faints.) Ah! look - Mdlle. Lecouvreur is fainting. MICHONNET. (Rushes to her.) Adrienne. BARONESS and MARQUIS. Good gracious! ADRIENNE. (Pevieing.) It is nothing— the ligot— the heat, (lb Princess, who tenders her a s,nJli„g-bottle.) Madame, you overpower me with kindness. (Aside.) What a look ! TALET. M Le Count de Saxe. ADRTENNE. Ah ! (Adrienne darts forward, but is Tcept back by Mi- clwnnet. Ser eyes meet those of the Princess.) MICHONNET. Take care ! Joy will betray you oven more than sor- row. (Maurice, Lords, and Ladies advance to front of stage.) ADRIENNE LEC'OL'VRMl'l!. &i LB PRINCE. Que nous cUsait clone l'abb'é, que vous étiez blesse ° L'ABBE. Permettez, je réclama. MAURICE. Bah ! depuis Charles XII., la Suède ne sait plus attre. LE PRINCE. Ainsi, ce comte do Kalkreutz . . MAURICE. Désarmé à la seconde passe. Vous disiez i , princesse, en disant que vous me LA PRINCESSE, (avec joie.) ciel ! MAURICE. Je voulais partir sans. vous voir, mais après le servioe que vous venez de me rendre, service que, du reste, je 1 n'accepto pas . . . je . . . ADRIENNE, (les suivant des yem.) H lui parle bas !.. si c'était cette grande dame ... si c'était elle . . . LA PRINCESSE, (continuant à causer avec Maurice.) Que voulez-vous dire ? MAURICE, (toujours bas.) 11 faut absolument que je vous parle. LA PRINCESSE. Ce soir, quand tout le monde sera parti. . . MAURICE. Soit! (aperçoit Adrienne.) Mademoiselle Lecouvreur I LE PRINCE. A propos de la Suède, mon cher comte, j'ai à vous de- mander. . .(Il s éloigne aixc lui en causant et en remontant le théâtre, Us d : spci ai..... ■> r.-js ,'..„, ; q.,,i,,„,< moments dans d'autres salons, l: ,.■.■'•.'.■ '- _.-•.?•< un -.iimcet labaroiîne se sont rapproché •■<, Adi ,- nn ; < ; /■. ,ii ' ■ '■ < mouvements de la se'. ne préeéden ' , il. .1 -,./, ' ., ■..' , ;..' a l'e.drime droite, a remonté le théâtre, est r,s:é ipo.lijue temps au fond, puis est redescendu à Vextrime gauche ; en ce moment, les acteurs sont rangés dans l'ordre suivant.) L'ABBE, (a Ici princesse; à demi-voix.) Je vous demanderai maintenant, princesse, pourquoi tout à l'heure, vous m'accusiez ainsi de. . . LA PRINCESSE, (a voix haute.) Pourquoi 1 ?. . .parce que vous n'êtes jamais au fait des choses. (Se retournant en riant r-rs les deux dames qui sont à sa gauche.) Imaginez-vous, Mesdames. . LA PRINCESSE, (continuant sapliro.se.) Imaginez-vous que le pauvre abbé court vainement de- puis hier à la découverte d'un secret ! Une belle incon- nue qu'adore le comte de Saxe. . .Mais, j'y songe. . .(Se retournant vers Adrienne.) Mademoiselle Lecouvreur pourrait peut-être nous éclaircir sur ce mystère. . . ADRIENNE. Moi, Madame LA PRINCESSE. Sans doute !.. .on assure dans le monde que l'ohjeet de cet amour est une personne de théâtre. L'ABBE. Laissez donc. . . PRINCE. How is that ! the Abbe told me you were wounded. ABBE. Excuse me. I did not. MAURICE. Pshaw 1 Since Charles the Xllth, Swedes can not fight. PRINCE. And the Count of Kalkreutz. MAURICE. I disarmed him in a minute. ( Wliispers to Princess.) Tou were right to say I should come again to you. PRINCESS. , . (Joyfully.) Heavens ! MAURICE. I was veiy near to depart without seeing you again ; but after the service you rendered me' — which I. can not accept. . ADRIENNE. (Watching.) He whispers to her. Could she be the lady ? — PRINCESS. ( To Maurice.) "What do you mean ? MAURICE. (In a low voice.) I must speak to you. PRINCESS. This evening, when every body lias left. MAURICE. (Perceiving Adrienne.) Mdlle. Découvreur. PRINCE. By the bye,"Count, I wished to tell you about Sweden. (Snatches his arm and drags liim off, talking as he goes.) (To Princess, in a low voice.) I shall ask you, Princess,, why you said just now — PRINCESS. "Wiry — because you are ignorant of every thing. (The company comes forward) 111 tell you, ladies, this un- fortunate Abbe has for nearly two whole days endeavored to find out an unknown beauty, adored by the Count do Saxe. By the bye— perhaps Mdlle. Lecouvreur can en- lighten us" on the subject. ADRIENNE. I, madame ? PRINCESS. Doubtless ! for the world says that the object of attachment is a person belonging to the theater. Impossible 1 ADRIENNE. C'est étrange I on assurait au théâtre que cette maîtresse ADRIENNE LECOUVREUR. I titre était un- grande dame L'ABBE, (regardant AthmatsS) Je le croirais plutôt I LA. PRINCESSE. " Ma chronique parlait même d'une certaine rencontre nocturne . . . ADRIENNE. Et la mienne d'une visite dans une petite maison. . . AT HEN AIS. Mais c'est très-intéressant I LA PRINCESSE; On disait que la comédienne y avait été surprise par une rivale jalouse. ADRIENNE. On affirmait que la grande dame en avait, été chassée par un mari indiscret. ATHENAIS. Que vous semblez bien instruites toutes deuxl . . . L'ABBE. Plus que moi, j'en conviens 1 ATHENAIS. Mais pour nous mettre à même de prononcer qui nous ■donnera des preuves? ' LA PRINCESSE. La mienne est un Bouquet que la belle s, laissé aux mains de son vainqueur . . . bouquet de roses, attaché par un ruban soie et or ! ADRIENNE, (à part.) Mon bouquet ! ATHENAIS, (à Adrieme.) Et votre preuve, à vous . . . Mademoiselle ? ADRIENNE. La mienne ? ... la mienne, c'est quo la grands dama a laissé tomber en s'enfnyant dans le jardin . . . ATHENAIS. . Comme Cendrillon, sa pantoufle de verre . . . ADRIENNE. Non, mais un bracelet de diamants. LA PRINCESSE, (à pari.) Mon bracelet! L'ABBE. Un conte des Mille et une Nuits ! ADRIENNE. Non, vraiment, une réalité I . . . car ce bracelet on me l'a apporté ... on me l'a laissé ... Le voici . . . L'ABBE, (prenent le bracelet, et le montrant à la marquise et à la baronne, entre lesquelles il est placé.) Superbe ! voyez donc, Mesdames. LA PRINCESSE, (jette m regard sur le bracelet, et dit froidement.) Admirable ! . . . c'est travaillé avec un art ! (EUe avance la main four k prendre, mais le prince, qui depuis quelques instants est rentré dans le salon avec Maurice, s'est aq>proehé du (j'i'v.pc, se jjlaee entre la princesse et la mar- .///'■«. La jtri; . . ■■ .'/.,'.,■.,.■ et se rop/irochi d'Alhûiais, qui venait aussi pour regarder le bracekl.) ADRIENNE. Tis strange ! At the theater they say it is a lady of ABBE. (Looks at Duchess.) I should rather beli< PRINCESS. ADRIENNE. And in mine, something about a visit in a country house. DUCHESS. What a charming story I PRINCESS. They say the actress was surprisod by a jealous rival ADRIENNE. They say the great lady was forced to escape from the house, by the arrival of an obtrusive husband. DUCHESS. You both seem to be well informed. ABBE. Better than I, to be sure. DUCHESS. But if you want us to judge of the case, you must show us proofs. PRINCESS. Here is mine, a bouquet, tied with a golden cord, aud given by this redoubtable beauty to the conqueror of her heart. ADRIENNE. (Aside.) My bouquet. • ATHENAIS. (To Adrieme.) And your proof, Mademoiselle ? ADRIENNE. My proof is this : when the lady hurried through the garden, she dropped — DUCHESS. One of her slippers, as Cinderella- ADRIENNE No — a bracelet of diamonds. PRINCESS. (Aside.) My bracelet. ABBE. A tale from the Arabian Nights. ADRIENNE. Not at all. Here is the bracelet that has been brought to me. ABBE. (Takes it and shoivs it about) Magnificent I Is it not, ladies ? PRINCESS. (Coolly.) Yes I it is tastefully made. (She is going to lake it, when the Prince and Maurice come through door !•. H. and join Oie party.) ADRIEN NE LECOUVREUR, SltItI-«aY J'EE, S5 * £7 C1JFF BTJRIET, M. T. inurHM 0F C0NGRESS 022 011 422 3 IMPORTED ,CAHPETÏNGS. PETERSON & HUMPHREY, 379 BROADWAY, Cor. White Street, direct the attention of their friends and the Trade, to their large and magnificent Stock of RICH AND ÎLEGANT OAKPETINGS, imported direct from the For onr City Retail Trade, consisting of 0UVA1SE CARPET, IN ONE ENTIRE PIECE, MEDALLION CENTRE, LANDSCAPE BORDER. MEOA2L.LION €D j&. 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