Book 1 L<^ Copyright W C0IVRIGHT DEPOSfn DIFFICULT Modern French EXTRAITS CHOISIS PARMI LES PLUS DIFFICILES DE LA LITTÉRATURE MODERNE PAR ALBERT LEUNE iOffytK^ f BOSTON, U.S.A. GINN & COMPANY, PUBLISHERS ,1894 1^ y ^ '^^ Copyright, 1894 By GINN & COMPANY. ALL RIGHTS RESERVED /Z-3^/?r PREFACE. Le livre que nous présentons au lecteur, et qui n'a été entrepris que sous inspiration et à l'aide des conseils d'une des autorités les plus incontestées de l'enseignement du français aux États-Unis, a seulement la prétention de répondre à un besoin souvent exprimé : celui de trouver rassemblées en un volume, quelques-unes des pages sur lesquelles doit s'exercer, d'une façon plus particulièrement aiguë, la compréhension des difficultés de la langue fran- çaise. Qu'on veuille donc ne point voir dans ce travail, ni la manifestation de théories littéraires quelconques, sous forme de production des pièces de procès esthétiques encore en litige ; ni même une tentative de classement d'œuvres toutes célèbres, à des titres divers et dont la genèse, la morphologie et la critique requéreraient maints tomes de plus d'importance. La règle qui a présidé au choix de ces Extraits a été simplement la recherche de difficultés dues soit à l'accumu- lation d'éléments idéologiques dont la solution intrinsèque complique l'interprétation du sens général de la phrase, soit à la fréquence de termes techniques ou de néologismes qui, pour passer d'une langue dans une autre, exigent la mise en œuvre d'aptitudes logiques personnelles. iv PRÉFACE. Aucune note grammaticale n'a été fournie comme com- mentaire à cette sélection. Les très brèves indications qui la closent n'ont pour but que d'abréger les investigations du lecteur au point de vue historique et géographique, et de l'aider à se faire une idée nette sur certains points de lexicologie, pour lesquels cepen- dant est encore mis sur la sellette son bon vouloir. TABLE DES MATIERES. PAGE STENDHAL i Le Rameau de Saltzbourg i BALZAC 7 La Maison Nucingen 9 VICTOR HUGO 16 L'Homme Qui Rit . . . . . . . . 17 La Pitié Suprême 22 THÉOPHILE GAUTIER . . . . . . . 27 Le Capitaine Fracasse 28 THÉODORE DE BANVILLE 36 Les Stalactites yj La Muse 38 Sonnet sur une Dame Blonde 39 Ballade des Pendus . 40 Ballade des Pauvres Gens 41 LECONTE DE LISLE 42 L'Accident de Don Inigo 42 L'Aboma 45 Villanelle 47 Pantoum Malais 47 EDMOND ET JULES DE CONCOURT .... 48 L'Art du XVIIP Siècle 49 GUSTAVE FLAUBERT ........ 56 L'Éducation Sentimentale ..... 57 vi TABLE DES MATIÈRES. PAGE SULLY- PRUDHOMME .64 Sur la Mort 65 Le Rire 70 EMILE ZOLA 72 Germinal . . . . • 72 FRANÇOIS COPPÉE %n^ La Grève des Forgerons 84 ANATOLE FRANCE 90 L'ÉTUI DE Nacre 91 JEAN RICHEPIN 99 Braves Gens 100 PAUL BOURGET 106 Le Disciple . . . 107 JORIS KARL HUYSMANS 114 En Rade 114 PIERRE LOTI 119 PÊCHEUR d'Islande 120 GUY DE MAUPASSANT 126 Le Parapluie 127 J. H. ROSNY 136 Le Bilatéral 137 F. DE GRAMONT 141 Autour d'un Étang 141 JULES DE RESSÉGUIER ....... 142 Sonnet 142 NOTES 145 MODERN LITERATURE. STENDHAL. Beyle (Marie Henri), plus connu sous le pseudonyme de Stendhal, est né à Grenoble en 1783, et mort à Paris, en 1862. Il fut d'abord officier, puis inspecteur du mobilier de la couronne, démissionaire de son emploi pour suivre la campagne de Russie, et enfin consul de France à Civita- 5 Vecchia. Stendhal tout en voyageant continuellement à travers l'Europe, a laissé une œuvre dont l'influence se fait manifestement sentir dans la littérature contemporaine. Nous citerons, de cette œuvre, les éléments principaux. Vie de Haydn et de Mozart (18 14), Histoire de la peintttre en Italie 10 (18 17), rA77ioicr (1822), Vie de Rossini (1823), Racine et Shakespeare (1825), Promenades dans Rome (1828), le Rouge et le Noir (1831), Méi7ioires d^un touriste (1838), la Chartreuse de Parjne (1839). LE RAMEAU DE SALTZBOURG. Aux mines de sel de Hallein, près de Saltzbourg,^ les 15 mineurs jettent dans les profondeurs abandonnées de la mine un rameau d'arbre effeuillé par l'hiver; deux ou trois mois après, par l'effet des eaux chargées de parties salines, qui humectent ce rameau et ensuite le laissent à sec en se reti- rant, ils le trouvent tout couvert de cristallisations brillantes. 20 Les plus petites branches, celles qui ne sont pas plus grosses que la patte d'une mésange, sont incrustées d'une infinité de 2 MODERN LITERATURE, petits cristaux mobiles et éblouissants. On ne peut plus reconnaître le rameau primitif; c'est un petit jouet d'enfant très joli à voir. Les mineurs de Hallein ne manquent pas, quand il fait un beau soleil et que Pair est parfaitement sec 5 d'offrir de ces rameaux de diamants aux voyageurs qui se préparent à descendre dans la mine. . . . Je visitai ces mines si pittoresques d'Hallein dans l'été de de i8 . . , avec madame Gherardi. D'abord il n'avait été question que de fuir la chaleur insupportable que nous 10 éprouvions à Bologne,^ et d'aller prendre le frais au mont Saint Gothard.^ En trois nuits nous eûmes traversé les marais pestilentiels de Mantoue,^ et le délicieux lac de Garde,* et nous arrivâmes à Riva,^ à Bolzano,^ à Inspruck.''^ Madame Gherardi trouva ces montagnes si jolies, que, par- 15 tis pour une promenade, nous finîmes par un voyage. Suivant les rives de l'Inn ^ et ensuite celles de la Salza,^ nous des- cendîmes jusqu'à Saltzbourg. La fraîcheur charmante de ce revers des Alpes, du côté du Nord, comparé à l'air étouffé et à la poussière que nous venions de laisser dans la plaine 20 de Lombardie, nous donnait chaque matin un plaisir nouveau et nous engageait à pousser plus avant. Nous achetâmes des vestes de paysans à Golling. Souvent nous trouvions de la difficulté à nous loger et même à vivre; car notre caravane était nombreuse; mais ces embarras, ces malheurs, étaient 25 des plaisirs. Nous arrivâmes de Golling à Hallein, ignorant jusqu'à l'existence de ces jolies mines de sel dont je parlais. Nous y trouvâmes une nombreuse société de curieux au milieu desquels nous débutâmes en vestes de paysans et nos 30 dames avec d'énormes capotes de paysannes dont elles s'étaient pourvues. Nous allâmes à la mine sans la moindre idée de descendre dans les galeries souterraines; la pensée de se mettre à cheval pour une route de trois quarts de lieue, sur une monture de bois, semblait singulière, et nous STENDHAL. 3 craignions d'étouffer au fond de ce vilain trou noir. Madame Gherardi le considéra un instant et déclara que, pour elle, elle allait descendre et nous laissait toute liberté. Pendant les préparatifs qui furent longs car, avant de nous engouffrer, dans cette cavité fort profonde, il fallut chercher 5 à diner, je m'amusai à observer ce qui se passait dans la tête d'un joli officier bien blond des chevau-légers bavarois. Nous venions de faire connaissance avec cet aimable jeune homme, qui parlait français et nous était fort utile pour nous faire entendre des paysans allemands de Hallein. Ce jeune 10 officier, quoique très joli, n'était point fat, et, au contraire, paraissait homme d'esprit; ce fut madame Gherardi qui fit cette découverte. Je voyais l'officier devenir amoureux à vue d'œil de la charmante Italienne, qui était folle de plaisir de descendre dans une mine et de l'idée que bientôt nous nous 15 trouverions à cinq cents pieds sous terre. Madame Gherardi, ■ uniquement occupée de la beauté des puits, des grandes galeries, et de la difficulté vaincue, était à mille lieues de songer à plaire, et encore plus de songer à être charmée par qui que ce soit. Bientôt je fus étonné des étranges confiden- 20 ces que me fit sans s'en douter, l'officier bavarois. Il était tellement occupé de la figure céleste, animée par un esprit d'ange, qui se trouvait à la même table que lui, dans une petite auberge de montagne, à peine éclairée par des fenêtres garnies de vitres vertes, que je remarquai que souvent il 25 parlait sans savoir à qui, ni ce qu'il disait. J'avertis madame Gherardi, qui, sans moi, perdait ce spectacle, auquel une jeune femme n'est peut-être jamais insensible. Ce qui me frappait, c'était la nuance de folie qui, sans cesse, augmentait dans les réflexions de l'officier; sans cesse il trouvait à cette 30 femme des perfections plus invisibles à mes yeux. A chaque moment, ce qu'il disait peignait d'une manière 77ioins ressem- blante la femme qu'il commençait à aimer. Je me disais: "La Ghita n'est assurément que Toccasion de tous les ravis- 4 MODERN LITERATURE. sements de ce pauvre Allemand." Par exemple, il se mit à vanter la main de madame Gherardi, qu'elle avait eu frappée, d'une manière fort étrange, par la petite vérole, étant enfant, et qui en était restée très marquée et assez brune. 5 — Comment expliquer ce que je vois ? me disais-je. Où trouver une comparaison pour rendre ma pensée plus claire ? A ce moment, madame Gherardi jouait avec le joli rameau couvert de diamants mobiles, que les mineurs venaient de 10 lui donner. Il faisait un beau soleil: c'était le 3 août, et les petits prismes salins jetaient autant d'éclat que les plus beaux diamants dans une salle de bal fort éclairée. L'officier bavarois, à qui était échu un rameau plus singulier et plus brillant, demanda à madame Gherardi de changer avec lui. 15 Elle y consentit ; en recevant ce rameau il le pressa sur son cœur avec un mouvement si comique, que tous les Italiens se mirent à rire. Dans son trouble, l'officier adressa à madame Gherardi les compliments les plus exagérés et les plus sincères. Comme je l'avais pris sous ma protection je 20 cherchais à justifier la folie de ses louanges. Je disais à Ghita : '' L'effet que produit sur ce jeune homme la noblesse de vos traits italiens, de ces yeux tels qu'il n'en a jamais vus, est précisément semblable à celui que la cristallisation a opéré sur la petite branche de charmille que vous tenez et 25 qui vous semble si jolie. Dépouillée de ses feuilles par l'hiver, assurément elle n'était rien moins qu'éblouissante. La cristallisation du sel a recouvert les branches noirâtres de ce rameau avec des diamants si brillants et en si grand nombre, que l'on ne peut plus voir qu'à un petit nombre de 30 places ses branches telles qu'elles sont." — Eh bien ! que voulez-vous conclure de là ? dit madame Gherardi. — Que ce rameau représente fidèlement la Ghita, telle que l'imagination de ce jeune officier la voit. STENDHAL. 5 — C'est à dire, monsieur, que vous apercevez autant de différence entre ce que je suis en réalité et la manière dont me voit cet aimable jeune homme qu'entre une petite branche de charmille desséchée et la jolie aigrette de diamants que ces mineurs m'ont offerte. 5 — Madame, le jeune officier découvre en vous des qualités que nous, vos anciens amis, nous n'avons jamais vues. Nous ne saurions apercevoir, par exemple, un air de bonté tendre et compatissante. Comme ce jeune homme est allemand, la première qualité d'une femme à ses yeux est la 10 bonté et sur le champ, il aperçoit dans vos yeux l'expression de la bonté. S'il était Anglais il verrait en vous l'air aristo- cratique et ladylike d'une duchesse, mais s'il était moi, il vous verrait telle que vous êtes, parce que depuis longtemps, et pour mon malheur, je ne puis rien me figurer de plus 15 séduisant. — Ah! j'entends, dit Ghita ; au moment où vous com- mencez à vous occuper d'une femme, vous ne la voyez plus telle qiî' elle est réellemefit^ mais telle qu'il vous convient qu'elle soit. Vous comparez les illusions favorables que produit ce 20 commencement d'intérêt à ces jolis diamants qui cachent la branche de charmille effeuillée par l'hiver, et qui ne sont aperçus, remarquez-le bien, que par l'œil de ce jeune homme qui commence à aimer. — C'est, repris-je, ce qui fait que les propos des amants 25 semblent si ridicules aux gens sages qui ignorent le phéno- mène de la cristallisation. — Ah ! vous appelez cela cristallisation^ dit Ghita ; eh ! bien, monsieur, cristallisez pour moi. Cette image, singulière peut-être, frappa l'imagination de 7P madame Gherardi, et quand nous fûmes arrivés dans la grande salle de la mine, illuminée par cent petites lampes qui paraissaient être dix mille, à cause des cristaux de sel qui les reflétaient de tous côtés : " Ah ! ceci est fort joli, dit 6 MODERN LITERATURE. elle au jeune Bavarois, je cristallise pour cette salle, je sens que je m'exagère sa beauté ; et vous, cristallisez-vous ? " — Oui, madame, répondit naïvement le jeune ofBcier, ravi d'avoir un sentiment commun avec cette belle Italienne ; 5 mais pour cela n'en comprenant pas davantage ce qu'elle lui disait. Cette réponse simple nous fit rire aux larmes, parce qu'elle décida la jalousie du sot que Ghita aimait et qui commença à devenir sérieusement jaloux de l'officier bavarois. Il prit le mot cristallisation en horreur. 10 Au sortir de la mine d'Hallein, mon nouvel ami, le jeune officier, dont les confidences involontaires m'amusaient beaucoup plus que tous les détails de l'exploitation du sel, apprit de moi que madame Gherardi s'appelait Ghita et que l'usage, en Italie, était de l'appeler devant elle la Ghita, 15 Le pauvre garçon tout tremblant, hasarda de l'appeler, en lui parlant, la Ghita^ et madame Gherardi, amusée de l'air timidement passionné du jeune homme et de la mine pro- fondément irritée d'une autre personne, invita l'officier à déjeuner pour le lendemain avant notre depart pour l'Italie. 20 Dès qu'il se fut éloigné: — "Ah ça! expliquez-moi, ma chère amie, dit le personnage irrité, pour quoi vous nous donnez la compagnie de ce blondin fade et aux yeux hébétés 1 " — Parce que, monsieur, après dix jours de voyage, 25 passant toute la journée avec moi, vous me voyez tous telle que je suis, et ces yeux fort tendres et que vous appelez hébétés me voient parfaite. N'est-ce pas, Filippo, ajoutâ- t-elle, en me regardant, ces yeux-là me couvrent d'une cristalli- sation brillante; je suis pour eux la perfection; et, ce qu'il 30 y a d'admirable, c'est que quoi que je fasse, quelque sottise qu'il m'arrive de dire, aux yeux de ce bel Allemand, je ne sortirai jamais de la perfection : cela est commode. Par exemple, vous, Annibalino (l'amant que nous trouvions un peu sot s'appelait le colonel Annibal), je parie que, dans ce BALZAC, 7 moment vous ne me trouvez pas exactement parfaite. Vous pensez que je fais mal d'admettre ce jeune homme dans ma société. Savez- vous ce qui vous arrive, mon cher 1 Vous ne cristallisez plus pour moi. Le mot cristallisation devint à la mode parmi nous, et il 5 avait tellement frappé l'imagination de la belle Ghita qu'elle l'adopta pour tout. De retour à Bologne, on ne racontait guère d'anecdotes d'amour dans sa loge qu'elle ne m'adressât la parole. '' Ce trait-ci confirme ou détruit telle de nos théories," me disait- lo elle. Les actes de folie répétés par lesquels un amant aperçoit toutes les perfections dans la femme qu'il commence à aimer s'appelèrent toujours cristallisatio7i entre nous. Ce mot nous rappelait le plus aimable voyage. De ma vie je ne sentis si bien la beauté touchante et solitaire des rives ^5 du lac de Garde ; nous passâmes dans des barques des soirées délicieuses malgré la chaleur étouffante. Nous trouvâmes de ces instants qu'on n'oublie plus : ce fut un des moments brillants de notre jeunesse. BALZAC. Honoré de Balzac, né à Tours le i6 mai 1799. 20 Sa biographie ne présente aucun fait extraordinaire ; sa vie fut toute en effet consacrée au labeur incessant que réclamait l'œuvre immense qu'il avait enterprise. Après plusieurs romans, signés de pseudonymes, ou faits en collaboration et qui parurent de 1822 à 1827, le Der7iier 25 chouan ouvrit la série des ouvrages que Balzac a reconnus et signés de son nom. Puis vinrent, en 1829 : la Gloire et le Malheicr^El Verdugo, la Maison du chat qui pelote,, le Bal de Sceaux ; œuvres de 8 MODERN LI TER A TURE. peu d'importance qui ne suffisaient pas pour faire classer leur auteur parmi les romanciers en renom. Feau de chagrin paru en 1830, eut un succès complet et c'est à partir de ce moment que se développe dans toute sa 5 puissance l'œuvre dont nous citerons les principaux titres suivant leur ordre chronologique. 1830. La Vendetta^ M7ie Double Fa7)iille^ Etude de fe7nme^ Gobseck^ Autre étude de fe7n7Jie, la Gra7ide Breteche^ Adieu^ Elixir de longue vie, SarrasiTte. 10 1831. Mada77te Fir77iia7ii, le Réquisitio7t7taire, V Auberge rouge, Maître Cor7îélius, les Proscrits, uti Épisode sous la Terreicr, Jésus-Chr'ist e7t Fla7idre. 1832. Le Martyr calviniste, le Message, le Chef d"" œuvre inconnu, le Colonel Chabert, le Curé de Tours, la Bourse, Louis 15 La7nbert, la Fe77i77te aba7idon7iée, la Grenadiere, V Illustre Gau- dissart, la Mara7ia, les Ce7it Co7ttes Drolatiques (i^r dizain). 1833. Le Médeci7i de Ca77tpag7ie, Ferragics, Eugénie Grandet, les E77îployés, les Ce7it Contes Drolatiques (2e dizain). 1834. La Duchesse de La7igeais, le Père Goriot, la Recherche 20 de r Absolu. 1835. La Fille aux yeux d''or, le Contrat de Tuariage, Un grand ho77i7ne de province, la Fe7n77ie de trente ans, Le lys dans la vallée. 1836. LF7tfant 7naudit, Facino Ca7te, la Vieille Fille. 1837. César Birotteau, les Ce7it Contes Drolatiques (3e dizain), 25 /^ Maison Nuci7tgen. 1838. U7ie fille d'Eve, les Secrets de la princesse de Cadignan, Mer cadet (^pièce de théâtre'). 1839. -^^ r. Page 30. — T . solitaire : diamant d'une grosseur, d'une taille et d'une limpidité telles qu'il est difiicile d'en trouver un autre exactement semblable qui permette de constituer la paire. Page 31. — I. le sieur Polyen: auteur grec du Ile siècle qui a laissé un ouvrage, en 8 livres, intitulé Stratagèmes ou Rtises de guerre. 2. Horace (Quintus Horatius Flaccus) : poète latin né 64 ans et mort 7 ans avant Jésus-Christ. Il occupe un haut rang dans la poésie lyrique latine. On lui doit aussi un long ouvrage didactique, en vers, VArs 1^2 NOTES. poetica, dont se sont inspirés Boileau et Pope ; c'est dans cet ouvrage qu'il parle de sesqiiipedalia verba, mots de six pieds. 3. flûte à Poignon : sorte de pain long et mince sur la croûte duquel les boulangers dessinent en spirale des rayures foncées avec un peu de jus d'oignon. Page 32. — i. crevés : ouvertures longitudinales pratiquées dans les anciens costumes, et par lesquelles on faisait bouffer des étoffes d'une couleur tranchant sur la nuance générale du vêtement. 2. accrété: surmonté comme d'une crête. 3. Scapin : type du valet rusé et intrigant, aussi pratique et fertile en expédients que son maître Léandre est rêveur et peu apte à surmon- ter les difficultés de la vie. 4. Plaute (Marcus Accius Plautus) : poète comique latin né 227 ans, mort 183 ans avant l'ère chrétienne. Il nous est parvenu de lui vingt pièces dans lesquelles les auteurs comiques postérieurs ont trouvé quel- ques-unes de leurs meilleures inspirations. Miles gloriosus = le soldat fanfaron. Page 33. — i. Sofi : souverain persan de la dynastie des Sofis, laquelle a occupé le trône de 1499 à 1736. 2. Armorabaquin : désignation emphatique du sultan du Maroc. 3. Atropos : l'une des trois Parques, dont le nom, si l'on remonte à l'étymologie, signifie inexorable. Page 34. — i. Sangre y fuego ! juron espagnol. Sang et feu ! 2. hyrcanienne : épithète dont la valeur est toute dans la réputation sinistre qu'avait l'Hyrcanie, chez les anciens. Cette région, située au sud-est de la mer Caspienne, regorgeait alors d'animaux féroces et d'ha- bitants non moins sauvages, non moins à craindre. 3. terraqué : composé de terre et d'eau. 4. Ogygès : roi de l'Attique et de la Béotie, 18 siècles avant Jésus- Christ. Il bâtit une ville qu'il nomma Eleusis. A la même époque un déluge, dit d^ Ogygès, dû probablement à l'engorgement des canaux qui portaient l'eau du lac Copaïs à la mer, inonda totalement son royaume. Page 35. — i . Antée : géant de la mythologie grecque, fils de Neptune et de la Terre. THÉODORE DE BANVILLE. Page 37. — i. Alhambras : ancien palais des rois maures de Grenade, chef-d'œuvre de la délicatesse architecturale des Arabes. NOTES. 153 Page 40. — I. Cette ballade fait partie du drame Gringoire, 2. du roi Louis : Louis XI, dont la fermeté gouvernementale, non adoucie encore par les mœurs, se traduisait souvent par d'impitoyables exécutions capitales. LECONTE DE LISLE. Page 42. — i . fidalgo : forme portugaise pour hidalgo^ homme de petite noblesse. Le synonyme français est hobereau. Page 43. — i. merci-Dieu: sorte d'épée très courte ou de dague que l'on appelait aussi miséricorde, parce qu'elle servait à donner le coup de grâce à l'ennemi hors de combat. 2. Alferez-Mayor : ancien grade dans les armées espagnoles corres- pondant à celui qui fut connu en France sous la désignation de mestre de camp (maître de camp). 3. Don Hernando : i^r comte de Castille, 910-970. Page 44. — i. Thâriq : général arabe qui, en 710, dirigea la pre- mière incursion des musulmans sur la terre d'Europe. Il aborda à Gibraltar dont le nom n'est rien autre chose qu'une abréviation de l'ap- pellation arabe : Djebel-el- Thâriq, montagne de Thâriq. Page 45. — i. Mahom : nom de l'un des démons dont s'effrayait la superstition du moyen-âge. 2. Calatrava : ville d'Espagne, dans la province de Ciudad-Real, autrefois siège de l'Ordre des clievaliers, religieux de Calatrava, aujour- d'hui déserte et ruinée. 3. Campéador : surnom honorifique que les Espagnols du moyen- âge décernaient à leurs chefs militaires les plus audacieux. 4. Aboma : nom populaire d'une espèce de boa, qui vit dans l'Inde, à Surinam, etc. Page 46. — i. Ara: variété de perroquet. 2. squameuse : recouverte d'écaillés. Page 47. — i. Pantoun: sorte de poésie malaise; le pantoun se compose de quatrains dont les deux premiers vers contiennent une image vivement dessinée ou une énigme et les deux derniers l'explica- tion ou la moralité. Les pantouns ont quelquefois la forme de dialogues. Page 48. — i. Praho; bateau à balancier dont se servent les pêcheurs malais. Dans l'acception spéciale que le poète donne à ce mot, il signifie la barque de la mort. 1^4 NOTES, EDMOND ET JULES DE CONCOURT. Page 49. — i. Saint-Non (Jean Claude Richard, abbé de): né à Paris en 1727, mort en 1791. Après avoir abandonné l'état ecclésiastique, il voyagea en Italie avec Fragonard. Dessinateur et graveur, il a laissé plus de treize cents planches ayant pour sujet les monuments antiques et les paysages de Sicile et d'Italie. Page 50. — I. bistre : couleur d'un brun noirâtre employée dans le lavis. On l'obtient avec de la suie détrempée et mêlée d'un peu de gomme. 2. frottis : traits de bistre très accentués et très serrés obtenus par un frottement rapide sur le papier. 3. vigueurs : parties de dessin qui ont le plus de relief. 4. délavage : procédé par lequel on affaiblit les couleurs en les étendant avec de l'eau. Page 51. — I. plâtras: accumulation de la couleur sur un seul point de façon à donner l'illusion d'un empâtement en relief. 2. pouf : nœud de rubans. 3. flou : état d'un motif de tableau sans contours accusés, et dont la nuance se confond presque avec celle du fond. 4. trifouillis : accumulation capricieuse et sans ordre. 5. fanfreluches : menus ornements de la toilette. 6. Cagliostro : célèbre aventurier italien du XVIIIe siècle, qui par- vint à se faire une réputation de thaumaturge. Page 52. — i. piétiné : ensemble de coups de pinceau ou de crayon très serrés et très nerveux. 2. gouaches : genre de peinture dans lequel on emploie des couleurs délayées dans de l'eau additionnée de gomme, auxquelles, avec du miel, on donne assez de consistance pour supporter les laques et les terres. 3. maçonner : ce mot, dans cette acception figurée toute spéciale aux auteurs, signifie : composer avec vigueur, en assurant avec beaucoup de soin le relief des différentes parties de l'œuvre. 4. écrasis : traces laissées par un crayon dont on écrase la pointe sur le papier même. 5. Hubert Robert : peintre d'architecture et de paysage né à Paris en 1733, mort en 1808, 6. virevoltes : mouvements rotatoires très courts et très rapides. 7. épointage : action de casser la pointe du crayon pour l'émousser. NOTES. 155 Page 53. — i. sabrant: expression figurée : donnant des coups de crayon aussi brusques, aussi véhéments que des coups de sabre. 2. tirebouchonnements : traits en zigzags comme les filets d'un tire- bouchon. 3. brimborions: petits objets sans grande valeur. 4. hacher : couvrir de rayures très rapprochées les unes des autres et dont l'ensemble ne donne qu'une seule tonalité. Page 54. — i. fanfans: diminutif familier pour ^«/â:;zyj-. 2. bambino : expression italienne correspondant exactement à baby. 3. Clodion (Charles Michel) : sculpteur français né à Nancy en 1745, mort en 18 14 et dont les œuvres sont des merveilles de grâce et de légèreté. 4. Hall: peintre miniaturiste suédois, né à Boras en 1739, mort à Liège en 1794. Page ^^. — I. aiguillures : traits menus et brillants. 2. Greuze : peintre français né en 1726, mort en 1805, et qui a con- sacré son talent à la peinture de genre, et surtout aux scènes de famille. 3. Lawrence : peintre anglais né à Bristol en 1769, mort en 1830. Page 56. — i. Van Dyck: peintre flamand, né à Anvers en 1599, mort à Londres en 1641. De toutes ses œuvres, très connues, celle que Ton cite le plus souvent est le portrait de Charles ler. 2. Rubens: le plus célèbre des peintres flamands, né le 29 juin 1577 à Siegen (Nassau), mort le 30 mai 1649. On évalue à 1300 le nombre de ses tableaux répartis entre les musées principaux et les plus riches galeries particulières d'Europe. 3. Petit-Dunkerque : généralement désignation, abandonnée aujour- d'hui, des étagères sur lesquelles on expose des objets rares. Ici, c'est l'enseigne d'un célèbre magasin du XVI Ile siècle à Paris. GUSTAVE FLAUBERT. Page 59. — i. municipaux: soldats d'un corps spécial affecté au maintien de l'ordre dans Paris. Page 62. — i. Saprelotte : juron populaire. 2. cancaner : être ballotté avec force secousses. * Page 63. — i. brûle-gueule: pipe à tuyau très court. 2. polytechnicien: élève de l'École polytechnique dans laquelle l'État recrute des ingénieurs, et des ofliciers d'artillerie et du génie. 156 NOTES. EMILE ZOLA. Page 73. — i. porion : chef d'une équippe, c'est-à-dire d'un groupe de mineurs. 2. villebrequin : outil de menuisier dont on se sert pour pratiquer des trous dans les planches d'une certaine épaisseur. 3. mèche : partie mobile et acérée du villebrequin qui affecte diffé- rentes formes et différentes tailles suivant la nature des perforations que l'on veut obtenir. 4. goyot : puits très étroit, destiné seulement à la montée ou à la descente des mineurs. 5. cage : chambre à claire-voie en fer et en bois, suspendue à des câbles très résistants et par laquelle s'effectue le transport des ouvriers et du charbon, entre le niveau du sol et le fond de la mine. 6. cuvelage : système de pièces de bois solidaires les unes des autres, dont on revêt les parois d'un puits pour en assurer la solidité. 7. épaulement : entaille pratiquée dans une pièce de bois afin de fournir un point d'appui inébranlable à une pièce solidaire. 8. brandissage : garniture d'étoupes enfoncée et pressée très forte- ment entre les différentes parties du cuvelage, afin d'en assurer la join- ture hermétique et de les rendre étanches. 9. équerres : morceau de fer forgé suivant un angle de 90° et destiné à servir de résistance ou d'appui selon deux plans perpendiculaires. Page 74. — i. guides: poutres tangentes aux quatre angles de la cage et entre lesquelles celle-ci opère sa montée ou sa descente verticales. 2. clef : pièce de bois centrale qui maintient un assemblage d'autres pièces. Page 75. — i. berlines : chariots dans lesquels on charge le charbon. Page 77. — i. rivelaine: longue tige de fer pointue à l'aide de laquelle se pratiquent les sondages dans les couches de houille. Page 78. — i. cuffat : sorte de grand seau en fer dont les bords supérieurs atteignent un peu plus que la demi-hauteur d'un homme. Page 79. — i. guidonnages : voyez ^^/z^^^^j-, page 74, i. Page 80. — I . générateur : partie d'une machine dans laquelle est l'eau que la chaleur du foyer réduit en vapeur. FRANÇOIS COPPÉE. Page 84. — i. barricades: ce mot a ici le sens que lui ont donné les insurrections populaires de 1830, de 1848 et de 1851, alors que les NOTES. IS7 révolutionnaires parisiens, abrités derrière les barricades faites avec les pavés des rues, tinrent tête aux troupes régulières. Page 85. — i. dam : cette interjection, qui pourrait se traduire par ma foi! sur ma foi ! s'écrit ordinairement ^û?;/^. L'auteur a supprimé IV muet, pour la mesure du vers. 2. en couches : en donnant naissance à un enfant. Page 87. — i. Mont-de-Piété : Institution d'État, gérée par des fonctionnaires assermentés et qui fait le prêt sur gages. Page 88. — i. accroche-cœurs: mèches de cheveux frisées et rame- nées en avant des tempes. . ANATOLE FRANCE. Page 91. — I . Madame Berthemet : femme de la bourgeoisie. Voisine du héros de la nouvelle : Pierre Aubier, sous-secrétaire de M. le duc de Puybonne, avant la Révolution, elle n'était point opposée à des projets de mariage entre sa fille Amélie et Pierre Aubier, mais, à ce dernier, prêt à tous les dévoûments, Amélie préfère M. de Saint-Ange, jeune noble d'une absolue distinction et d'un parfait égoïsme. Page 92. — i . M. Mille : secrétaire du duc de Puybonne avant la Révolution ; voir ci-dessous, note i, page 93. 2. Fédération: grande fête patriotique célébrée le 14 juillet 1790, à Paris. Le pays y fut représenté par les deputations de toutes les gardes nationales et de tous les corps de l'armée. Il y eut 25,000 députés et 400,000 spectateurs. 3. merlan : terme d'argot équivalant à coiffeur. 4. Capet : surnom populaire donné, pendant la Révolution, à Louis XVI et dérivant du surnom même du premier roi de la troisième dynastie : Hugues Capet. Page 93. — i. duc de Puybonne : gentilhomme adonné aux études économiques et dont la Révolution a interrompu les travaux philan- thropiques. Page 95. — i. gagne-petit : expression populaire pour : rémouleur^ justifiée par les gains minimes que réalisent ceux qui exercent cette profession. 2. Feuillants : on désignait sous ce nom les membres de l'association des représentants modérés qui se séparèrent des Jacobins dont le groupe ne représentait que les tendances excessives de la Révolution. 158 NOTES. Page 96. — i. 31 mai (1793): journée pendant laquelle le peuple de Paris, conduit par Henriot, envahit la Convention, et fit voter la mise en liberté d'Hébert, le rédacteur du " Père Duchesne." Page 97. — i. carte de civisme : pièce authentique nominative par laquelle, suivant la procédure ordinaire du serment, étaient dûment con- statées les convictions républicaines de l'intéressé. 2. bonnet de police : ancienne coiffure de service et de campagne des troupes françaises. 3. carmagnole : sorte de tunique inaugurée à l'époque, ou la Car- magfîole était le chant populaire, par excellence. 4. 5. Brindamour, Trompelamort : surnoms génériques donnés aux soldats de la période révolutionnaire. Page 98. — i. Meuse: fleuve qui prend sa source en France, traverse la Belgique et la Hollande, et se jette dans la mer du Nord. 2. Maubeuge : place forte sur la frontière franco-belge. 3. Sambre : afiluent de la Meuse. 4. Tite-Live (Titus Livius, né 59 ans avant Jésus-Christ, mort 19 ans après l'ère chrétienne): célèbre historien latin qui a écrit une Histoire de Rome depuis sa fondation jusqu'à la mort de Drusus, petit- fils d'Auguste. 5. Wattignies : village à six milles de Maubeuge. Jourdan y défit les Autrichiens en 1793. Page 99. — i. Septidi, etc.: du 24 décembre 1793 ^^ 2 janvier 1794. JEAN RICHEPIN. Page 100. — I. Yves: compositeur de musique, tout entier con- sacré à son art ; vieil ami de Marchai, lequel se considère comme un rénovateur de l'art dramatique. 2. mélopée : série de strophes très exactement rythmées enfermée dans les mesures rigoureuses d'un chant à flexions périodiques. 3. soulignement : geste ou intonation spéciale par lesquels un acteur signale au public un mot ou une phrase. Page 101. — I. Français: abréviation courante pour Théâtre Français, le plus ancien, le plus classique des théâtres de Paris. Une forte subvention annuelle lui est allouée par le gouvernement, dans le but de maintenir l'art scénique au-dessus des questions d'argent. 2. Odéon : autre théâtre de répertoire classique, mais plus ouvert aux débutants. Également subventionné par l'État. NOTES. ijç 3. il mettait dans ses bottes (argot) : il méprisait. 4. calembour : jeu de mots qui consiste en la mise en évidence de rincompatibilité existant entre une idée et les syllables de même valeur phonétique que le mot qui la représente, auxquelles on l'associe. 5. kiosques : édicules, petits pavillons, placés sur les trottoirs des grandes rues ou des boulevards de Paris et qui servent à la vente des journaux. 6. Oreste : fils d'Agamemnon et de Clytemnestre ; joue dans Aiidro- maque un rôle prédominant. 7. Andromaque : tragédie de Racine, imitée d'Euripide. Page 102. — I. pouffant : synonyme à^ éclatant de rire. 2. four : expression triviale dont on se sert dans l'argot des coulisses et de la presse pour désigner un insuccès au théâtre. Page 103. — I. Tannhâuser: opéra de Wagner, composé en 1845, représenté pour la première fois à Paris, le 18 mars 1861, avec un in- succès dû à des causes étrangères à l'art. 2. Berlioz : compositeur de musique français, né en 1803, ^ ^^ Côte- Saint-André (Isère), mort en 1869, et dont le génie musical fut long- temps contesté. 3. donner le la : donner le ton. Le la est la note donnée à l'or- chestre pour accorder les instruments. 4. Corbeil, Pontoise, Creil : villes situées dans un rayon d'environ vingt-cinq milles autour de Paris. Versailles, l'ancienne résidence de Louis XIV, n'est qu'à treize miUes de Paris. 5. Gobelins : nom d'un des quartiers excentriques de Paris, et du théâtre qui y est établi. 6. Dunkerque : ville du département du Nord, sur la Manche (180 milles de Paris). Vesoul : chef -lieu du département de la Haute-Saône, à 225 milles (Sud-Est) de Paris. Béziers : ville du département de l'Hérault, à 568 milles (Sud) de Paris. 7. lâcheurs : terme populaire par lequel on désigne les gens qui, après avoir fait profession de se consacrer à une idée, l'abandonnent. 8. Tombre : nom de théâtre de Marchai. Page 106. — I. oiseaux mélodiques: Richepin a dans son livre même livré au lecteur un de ces oiseaux mélodiques. Nous le transcri- vons ci-dessous : Sous le so - leil et sous la [6o NOTES, m t^ H — S !^-v- -Z5^^ La terre est noir' la terre est nu'. O - hé ! ses fils la! Que le se-meur pas -se par là. La vieille mère n'est plus nue, Car une rob' lui est venue. O robe vert', robe de soie, Lon la landigue Ion la ! V'ià le semeur passé par là. Puis une reine est devenue. Une autre rob' lui est venue. O robe d'or et de gala, Lon la landigue lon la ! Que le faucheur passe par là ! La bonne mèr' s'est souvenue Qu'on ne l'a pas laissée tout' nue. Elle nourrit qui l'habilla, Lon la landigue lon la ! V'ià le faucheur passé par là ! Aux meurt-de-faim l'heure est venue. Terr' moissonné' n'est pas tout' nue. Pour les glaneurs y a de quoi, Lon la landigue lon la ! Ohé ! les gueux, passez par là ! PAUL BOURGET. Page 107. — I. Robert Greslou: jeune homme imbu de théories philosophiques d'un patriotisme audacieux, sur le Mécanisme des Passions. Il ne trouve rien de mieux que de faire l'expérience des dites théories sur Mlle de Jussat-Randon, dans la famille de laquelle il a été intro- duit comme précepteur. Cette intrigue, d'abord purement factice de la part de Greslou, aboutit, suivant un théorème psychologique NOTES, l6i souvent démontré, tout d'abord à un amour sincère de Robert pour Mlle de Jussat, puis au suicide de celle-ci, et enfin, comme conclusion, à l'exécution sommaire, au meurtre de Greslou par le frère de Mlle de Jussat. Le philosophe dans les œuvres duquel Greslou a trouvé ses premières inspirations est M. Sixte dont les réflexions très complexes font l'objet de l'extrait que nous donnons ici. 2. M. Valette : juge d'instruction, magistrat chargé des enquêtes relatives aux crimes. Page 108. — I. minus habens : locution latine: ayant moins que la moyenne d'intelligence départie normalement à tout homme. 2. Riom : ville d'Auvergne. Page 109. — I . Mlle Trapenard : vieille servante de M. Sixte. 2. Bruno (Giordano) : philosophe italien, né à Nola, au milieu du XVIe siècle, et qui, en raison de ses théories panthéistes, fut brûlé vif le 17 février 1598. 3. Vanini (Lucilio-Pompeïo) : philosophe né à Taurisano près de Naples, en 1584. Comme il se montrait trop attaché à l'interprétation arabe d'Aristote donné par Averroès (Ibn Roschd), il fut brûlé vif (1619). 4. spéculatif : ne pas confondre ce mot avec spéculateur, tandis que spéculatif sïgmÛQ. : homme adonné à la solution des plus hauts problèmes de la métaphysique. — Spéculateur n'est que le nom de ceux qui, à la Bourse, se procurent des bénéfices sur les fluctuations de la fortune publique. Page 111. — I. philosophie cartésienne : philosophie de Descartes (i 596-1650). Il serait trop long d'expliquer ici comment la Révolution française, même d'une façon fort lointaine, procède de Descartes. Le Discoîirs de la Méthode est l'œuvre où Descartes expose les principes de son système. 2. Hegel : philosophe idéaliste allemand (1770-1831) qui a édifié une théorie métaphysique procédant de Plat07i^ mais infiniment plus touffue que la plus abstruse des œuvres du philosophe grec. Page 112. — I. Legrand Du Saulle: célèbre médecin aliéniste français, né à Dijon, en 1830. J. K. HUYSMANS. Page 115. — I. toruleuse : contournée, tordue par les forces ini- tiales, comme un toron de corde. l62 NOTES. 2. stratifiés : édifiés en couches géologiques à peu près horizontales et parallèles. 3. enfilades : série de reliefs qui se trouvent, en perspective, sur la même ligne de fuite. 4. sierras : désignation habituelle des parties saillantes du système orographique espagnol. Page 116. — I. Karpathes: cette appellation géographique appli- quée, en Europe, au système de montagnes qui s'élèvent au nord de la Grèce et à l'Ouest de la Turquie, a servi, probablement en raison d'ana- logies photographiques, à désigner des montagnes de la lune. Tous les autres noms géographiques que l'on trouvera dans l'extrait àHEn Rade s'appliquent à des détails de la topographie lunaire. 2. scorifié : état d'une substance dont il ne reste que le résidu non combustible. 3. mâchefer : résidu de la houille. Page 117. — I. Heidelberg : très vieille ville d'Allemagne, riche en monuments de l'architecture gothique. 2. Grenade : ville d'Espagne en laquelle subsistent les chefs-d'œuvre d'architecture élevés pendant la domination des rois maures. 3. gouachée : peinte avec des couleurs étendues d'eau et de gomme. Page 118. — I. craquelée: marquée de fentes qui menacent d'une rupture imminente. 2. lisérée: bordée. 3. saponification : phase de la décomposition pendant laquelle les corps gras se liquéfient. 4. Lacus Mortis, Palus Putredinis, Oceanus Procellarum : Lac de la Mort. Marais de la Putridité. Océan des Tempêtes. 5. Mappa Selenographica : carte lunaire. 6. Beer : astronome né en 1797, à Berlin, et mort en 1850. 7. Maedler : astronome allemand (i 794-1874). Page 119. — I. lapidifiées : pétrifiées, réduites à l'état minéral. 2. verruqueux : couvert d'excroissances, de saillies semblables à des verrues. GUY DE MAUPASSANT. Page 127. — i. faire danser Panse du panier: locution familière s'appliquant aux domestiques qui, dans leurs achats, pour le compte de leurs maîtres, prélèvent des bénéfices dissimulés par une augmentation fictive du prix des denrées achetées. NOTES. 163 Page 128. — i. riflard (argot) : parapluie. Page 130. — I. tu en as fait exprès : " tu l'as fait exprès " serait plus correct : c'est pour donner plus de relief à la physionomie provinciale de Madame Oreille, que l'auteur met dans sa bouche cette forme de langage, usitée surtout dans la campagne normande. Page 135. — i. allumettes du gouvernement : les allumettes dont la fabrication est, en France, un monopole et qui échappent, par le fait même, aux conséquences bienfaisantes de la concurrence, sont l'objet de traditionnelles plaisanteries méritées par leur qualité plus que médiocre qui va parfois jusqu'à l'innocuité. J. H. ROSNY. Page 136. — i. Jules Huret. Enquête sur l'évolution littéraire. Paris, Charpentier, 1891. Page 137. — i. ramusculaires : produit par les rameaux, les branches fines des arbres. 2. tiquetis: aspérité. 3. néphrélite : pierre très tendre d'une couleur verdâtre. 4. palingénésie : renouvellement continuel de l'aspect et de l'in- fluence des éléments cosmiques. 5. cambium : tissu générateur d'une tige végétale destiné à produire des tissus définitifs. 6. parlerie : néologisme pour conversation. 7. vernal: épithète dérivée du latin et équivalant à /r/?//â!/2/Vr. Page 138. — i. s^osmoser: mot emprunté au vocabulaire des sciences physiques, synonyme de transpercer^ passer à travers. 2. asphalte : substance bitumineuse dont on s'est servi pour faire les trottoirs et les chaussées de Paris, s'entend, par métonymie, pour sol parisien. 3. lactescence : expansion graduelle d'une couleur laiteuse. Page 139. — i. Bouvier : étoile faisant partie, ainsi o^^ Arcttcrus^ de la constellation de la Grande-Ourse. 2. pérégrinait : voyageait. 3. plumules : diminutif de plumes, plumes très légères. 4. dichrome : état d'un objet qui présente à la vue deux couleurs disparates. 5. filandres : fil métallique. 6. gladiolées : affectant la forme d'une épée. 1 64 NOTES. F. DE GRAMONT. Page 141. — I. Sextine : poème dont la difficulté, étant donnée une strophe initiale de six vers, consiste à répéter à la fin des vers des strophes suivantes, les mots mêmes qui lui servent de rimes. Cette répétition s'opère, entre deux strophes consécutifs, dans l'ordre repré- senté par les chiffres 60, i», 50, 20, 40, 30, ces chiffres étant le numéro de chacun des vers de la strophe précédente. Page 142. — i. Pactole: fleuve de Lydie (Asie), qui roulait des paillettes d'or. — Bosphore : canal de Constantinople. 2. Aganippe : fontaine au pied du mont Helicon en Béotie (Grèce) ; son eau inspirait ceux qui en buvaient. — Permesse : source de la Béotie, consacrée aux Muses. 3. Pénée : fleuve de la Thessalie, qui arrose la vallée de Tempe. 4. Hèbre : fleuve de l'ancienne Thrace. 5. Eridan : ancien nom du Pô, fleuve d'Italie. 6. Mincie : fleuve d'Italie, ordinairement Mincio. 7. Tibre (latin Tiber ^ italien Tevere), le célèbre fleuve qui passe à Rome. ADVERTISEMENTS 136 MODERN LANGUAGES. Madame Thérèse, Par Erckmann-Chatrian. Edited and annotated by George W. Rol* LINS, Master in tlie Boston Latin School. 12mo. Cloth, vi + 211 pages. Mailing price, 70 cents ; for introduction, 60 cents. J^ADAME THÉRÈSE is the masterpiece of Erckmann- Chatrian, and a masterpiece of French literature. Its clear and simple style, its purity of tone, its noble sentiments, its fidelity to history, its absorbing interest, make it especially adapted to young pupils who are reading their first French book. The aim of the notes is to aid pupils to read the book rapidly, but thoroughly. They are such notes as actual experience with the book in the class-room has proved to be necessary. L. Oscar Kuhns, Prof, of Romance Languages^ Wesleyan University, Middletown, Conn. : I am very much pleased with all the books of your Modern Language Series that I have seen, especially the Madame Thé- rèse, which I use with my first year class. ... I hope you will con- tinue to publish your series, as the plan meets my hearty approval. La Famille de Germandre, Par George Sand. Adapted and annotated by Augusta C. Kimball, Teacher in the Girls' High School, Boston. 12mo. Cloth, x 4-108 pages. Mailing price, 56 cents ; for introduction, 50 cents. n^HE story has been somewhat abridged for the use of schools, that it might not seem too formidable, and to leave room in courses of reading for as much variety as possible. Quatreuingt-Treize. Par Victor Hugo. Adapted for use in schools by James Boïelle, B.A. (Univ. Gall.), Senior French Master in Dulwich College, England. Revised for use in American Schools. 12mo. Cloth, viii + 216 pages. Mailing price, 70 cents ; for introduction, 60 cents. TT is unnecessary to make any remarks about this master-piece of French literature, well known the world over. It is believed that this edition will be found in every way excellent. Mr. Boïelle's adaptations of standard French literature for school use are already too well known to need commendation, and ^his American reprint of one of the best of them will doubtless meet with the hearty approval of teachers who use it. 138 MODERN LANGUAGES. Popular Science, French Prose. Edited and annotated by Jules Luquiens, Professor of Modern Languages in Yale University. 12mo. 252 pages. Mailing price, 70 cents ; for introduction, 60 cents. rpHIS volume is not, strictly speaking, a scientific reader ; its aim is simply to provide material suitable for imparting the habit of careful reading and, in a measure, the vocabulary of scientific literature. Articles of pure science are valuable, in the hands of teachers familiar with the technicalities of the subject treated, but they lay too heavy a burden upon the average in- structor of modern languages. These selections have therefore been made from that branch of writing which, while drawing upon facts and scientific data for material, permits the display of the author's fancy or brightness, and blends instruction with interest. A. G. Cameron, Prof, of French Chas. F. Kroeh, Professor of Ger- in Yale University : I am using it. man in the Stevens Institute of Such use is sufficient index of ap- Technology , Hoboken, N.J. : The preciation in itself. The scientific selections are well chosen and long selections are admirable. enough to be interesting. La Prise de La Bastille, French Prose. Par J. Michelet. Edited and annotated by Jules Luquiens, Professor of Modern Languages in Yale University. 12mo. Paper. 55 pages. Mailing price, 25 cents ; for introduction, 20 cents. 'PHIS selection is condensed from Michelet 's " History of the French Revolution." It is a brilliant pen-picture illustrating the great historian's vividness of style and glowing enthusiasm. E. S. Joynes, Department of Modem Languages in Carolina College, Columbia, S.C. : It pre- sents a brilliant story of a nota- ble event in a very convenient shape. La Cigale Chez les Fourmis, comédie en un acte. Par MM. Ernest Legouvé et Eugène Labiche. With English notes by Alphonse N. van Daell, Professor of Modem Languages in the Massachusetts Institute of Technology. 12mo. Paper. 37 pages. Mailing price, 25 cents ; for introduction, 20 cents. ^HIS play has, perhaps, no transcendent merit, but it has life. It is a bright and sparkling little comedy, and not difficult even for young pupils. It w^ill prove very interesing to its readers. MODERN LANGUAGES. 139 Contemporary French Writers, Edited and annotated by Rosine Mellé, Diplômée de l'Académie de Paris et l'Université de France. 12mo. xvi + 212 pages. Mailing price, 85 cents ; for introduction, 75 cents. lyrANY students of the French language who are familiar with the prose of ordinary writers, or capable of reading their works, find themselves at sea when they open the books of the men who are now directing the thought and shaping the literature of France. This book should be a welcome aid to this class of students. It is the first attempt, so far as we know, to fill the want that has been felt. The volume contains selections from the French winters of the second part of the nineteenth century, and is accompanied with literary notices, and historical, geographical, etymological, gram- matical, and explanatory notes. Morceaux Choisis d'Alphonse Daudet Edited and annotated by Frank W. Freeborn, Master in the Boston Latin School. 12mo. Cloth, ix + 227 pages. Mailing price, 85 cents ; for introduction, 75 cents. ^HIS book is issued to supply a more extended course of reading from Daudet than is now published in any one text-book, to furnish a more harmonious and agreeable series of extracts, and to provide the learner with such explanations of the author's many historical, biographical, and literary allusions as will make the brilliancy of his style better appreciated. A large part of the text has never before been prepared for school use, and yet it is taken from his best known and most characteristic books. In addition, M. Daudet has supplied a new sketch, especially prepared for this work, and has kindly aided the editor by valuable explanations of certain phrases and allusions. A. P. Montague, Professor of Latin in Columbian University, Washington, D.C.: The selections are in the best taste, and admirable exponents of the author's style ; the notes are scholarly, helpful, and accurate. L. Oscar Kuhns, Professor of French in Wesleyan University, Mid- dletown, Conn. : The typography and book-work has pleased me very much. . . . Daudet needs no com- mendation. I have been very fond of him, and hope to use your edition.