# LI BHARY OF CONGRE SS, t ' ' I 3 y * # i ♦UJflTED STATES OP AMERICA.* FHENCH SERIES, ^Y yVL. ^CHELE DE y E I^E, J- J— p. I. An Introduction to tbe Study of Frencli. Especially adapted to the requirements of beginners, witk exercises, etc. (In preparation.) II. Grammar in Frencb. A plain, practical, and complete treatise on the forms and laws of the French language, with ample exercises, and a list of the principal idioms and colloquial phrases. ^ ,^ III. A French Reader. For beginners. Containing interesting and well-graded selections in prose and verse, with explanatory notes on the earlier lessons. IV. A Higher French Reader. For Schools and Colleges. Containing a selection of extracts from the best French writers, with brief notices of the authors— the whole forming a fair outline of French literature, from the earliest times to our day. (Ready for the press.) ^ ^0* FIRST FRENCH READER: FOE BEGINNERS ^ BY M. SCHELE DE YEEE, LL.D., PROFESSOR OP MODEKN LANGUAGES IN THE TJNIVERSITT OF VIRGINIA. A NEW YORK: RICHARDSON AND COMPANY, 14 BOND-STREET. 1867. M^ ^sv Entered according to Act of Congress, in the year 1S67, By EICHAE1)S0N & COMPANY, In the Clerk's Office of the District Conrt of the United States for the Southern District of New York. Little, Renxie & Co., PKIXTERS, STEREOTTPEBS & ELECTROTTPEES. 430 BKOOaiE STREET, X. T. OONTEI^TS. PAOK DETACHED SENTENCES 7 Nouns 7 Adjectives 13 Pronouns 16 Verbs 21 Particles 28 Mixed Sentences 29 ANECDOTES... 31 FABLES 41 Les deux Renards '. Fenelon. 41 Le Loup et le jeune Mouton " 41 L'Abeille et la Mouclie " 43 Les deux Souris " 43 POEMS 45 Hymne de I'Enfant 3, son reveil Lamartine. 45 Le CIdre du Liban Le Brun. 46 A mon petit Logis Duds. 46 Le Voyage ..... Florian. 47 Le Chien du Louvi'e C. Delavigne. 48 L'Enfant V. Hugo. 50 Sonnet Scarron. 51 Le dernier Jour de I'Annee A. Tastu. 53 Le Mii'age Mery. 54 La Fleur Millevoye. 55 La Force du Chant Delille. 55 Le Bonheur CMnedoUe. 56 L'Amour Matemel Legouxe. 56 Le Lion de Florence Millevoye. 57 Ode J. B. Bousseau. 58 Les Hirondelles Beranger. 59 Les Adieux de Marie Stuart " 61 6 CONTENTS. PAGE SELECTIONS IN PROSE 63 Les Ours de Berne A. Dumas. 63 Une Aventui'e de Voyage P. L. Courier. 65 L' Abenaki Saint Lambert. 68 Extrait de Paul et Virginie Berna/rdin de St. Pierre. 71 Le Masque de Fer Voltaire. 77 Les Roses de Monsieur de Malesherbes Bouilly. 79 Le Convoi de Guerre ■. . .Souvestre. 87 MAXIMS AND THOUGHTS 96 La Bochefoucauld 98 La Bruyere , 99 Marmontel 99 B. Constant 100 Lamennais 100 Lacretelle 101 Chamfort 103 LETTERS ., 102 Bacine t son Fils 103 Voltaire ^ Mile. R 103 BoUin t Frederic le Grand. « 104 Frederic IL ^ Rollin 105 Mme. de Sevigne k sa Fille 106 Rica §, Ibben Montesquieu. 108 Mme. de Sevigne si Mr. de Grignan 110 Le Vicomte d'Orie ^ Charles IX Ill Wapoleon t I'Archiduc Charles 113 Voltaire k Mr. d'Argot 113 Extrait d'une epiti-e de Boileau-Despreaux 115 FIRST FRENCH READER. PART I. DETACHED SENTENCES. NOUNS. 1. La temperance est le tresor du sage. — Le renard est le symbole de la ruse. — Dieu est le createur du ciel et de la terre. — ^Le repentir est I'aurore de la vertu. — L' amour est la loi du ciel, la haine celle* de Penfer. — Les passions sont les maladies de I'ame. — Les iles sont les montagnes de la mer. 2. La vache fait'' la richesse et le tresor du pauvre. — Le travail entretient^ la sante et la gaite. — Le meme Dieu crea* la mousse et Punivers. — Le retour des hirondelles annonce^ le printemps. — Le leopard attaque' indistincte- ment les hommes et les betes. — La loutre habite' les bords des lacs et des rivieres. — Les animaux sauvages cherchent' la retraite, et fuient^ la presence de I'homme. — Ecrivez" les injures sur le sable et les bienfaits sur le marble. ^ that. * constitutes. ^ sustains. * created. ° announces. * attacks, 'inhabits. *seek. "flee, "write. 8 rmST FBENCH KEADEB. 3. Le sage prefere^ la vertu a la beaute. — ^Dieu accorde'' au travail le calme et la paix, mais il refuse^ tout a la paresse et a I'oisiyete. — La confiance fournit* plus a la conversation que I'esprit. — L'histoire transmet^ a la posterity les crimes et les vertus des princes. — Lycurgue interdit" aux Lacede- moniens I'usage de I'or et de I'argent. — Si 1' empire appar- tenait' a la beaute et non a la force, le paon serait le roi des oiseaux. Les plantes composent* tfois grandes families : les herbes, les arbrisseaux, les arbres. — Linne a partage' tons les" corps de la nature en trois classes : les mineraux, les vege- taux et les animaux. — Les Grecs celebraient" des fetes et des jeux en I'honneur des heros. — L'histoire est le portrait des hommes et des temps. — ^Pour adoucir les maux de cette vie, dit" Voltaire, Dieu a place parmi nous" deux etres bienfaisants : le sommeil et I'esperance. — Tout porte^* la marque divine dans I'univers, les cieux, la terre, les plantes, les animaux, et les hommes plus que tout le reste. 5. La beaute de la forme repond" dans le cygne a la douceur du naturel : il plait^® a tons les yeux et embellit" tous les lieux qu'il frequente.'* — Le tigre ne craint^' ni Faspect, ni les armes de I'homme : il egorge^° les troupeaux d'animaux domestiques, attaque" les petits elephants et quelquefoia * prefers, 'grants, ^refuses. * contributes. * transmits, "forbade, 'belonged. ^foiTa. * has divided, "all the. "celebrated, "says. " in our midst, "bears. " con-esponds. "pleases, "beautifies, "frequents, "fears, "kills, "attacks. FIRST FRENCH READER. y m^me ose' braver le lion. — Les bestiaux sont plus petits en Suede que dans les pays meridionaux de I'Europe. — Nos aieux, dit Thomas, vivaient'' pauvres et vertueux, et mou- raient" dans le champ qui les avait vus naitre.* 6. Les muses etaient les deesses des arts et des sciences. — Rome fut longtemps la maltresse de I'univers. — Ciceron dit que la justice est la reine de toutes les vertus. — La simpli- cite et la frugalite, conservatrices de la liberte, ont toujours ^te le partage des Suisses. — Jeanne d'Arc fut brtilee/ oomme sorci^re, a Rouen. — Le commerce d'un ami vrai et sincere est un delice. — Les delices des mechants sont cour- tes et passageres. — Le marbre s'animait® sous le ciseau de Phidias et de Praxitele. — ^Atropos, Tune des trois Parques, est representee' les ciseaux a la main, pour trancher le fil de la vie des hommes. La paresse et I'oisivete sont les avant-coureurs de la misere. — Le temps ne menage pas plus® les monuments des arts que les chefs-d'oeuvre de la nature. — Dans les pays chauds on eleve® les vers-a-soie sur des mtiriers. — Le genre des chauves-souris semble^" faire le passage des quadru- pedes aux oiseaux. — En temps de guerre, les sauvages de I'Amerique sont armes" de casse-tetes. — Dans les contrees les plus chaudes du nouveau monde se trouvent^'^ toutes les esp^ces d'oiseaux-mouches. ^ dares. ^ lived. " died. * which had seen them enter into life. * was burnt. * became alive. ' is represented. ® does not spare any more, 'they raise. *" seems, "are armed, "are formed. 1* 10 FIRST FRENCH READER. 8. C<'s'iv yainquit^ Pompee. — Neron succeda'* a Claude. — On attribuait^ a Minerve I'mvention de la lyre. — Le cygne etait consacre* a Venus, et le chene a Jupiter. — Codrus fut le dernier roi d'Athenes. — Phidias vivait^ du temps® de Pericles. — La grandeur de Rome, dit Montesquieu, parut'^ bientot dans ses edifices publics. — Louis XII fut autant aime* que Louis XI avait ete hai.® — Les conquetes ont rendu^° celebre le regne de Charlemagne ; la valeur celui" de Philippe- Auguste ; la piete celui de Saint-Louis. — Les Espagnols eurent autrefois une superiorite marquee sur les autres peuples : leur langue se parlait^* a Paris, a Vienne, a Milan, a Turin. 9. L'Egypte doit" sa fertilite au Ml. — La Mecque fut la patrie de Mahomet. — Bayard defendit^* la France contre Charles-Quint. — L'Amerique fut decouveite" par Chris- tophe Colomb sous le regne d'Isabelle. — Fran9ois I, roi de France, etait contemporain de Charles-Quint, empereur d'AUemagne. — Charles I, roi d'Angleterre, et Louis XVI, roi de France, furent executes^® par la main du bourreau. — Apres la nioi*t de Henri IV, Marie de Medicis, fille du grand-due de Toscane, fut" regente du royaume de France. — ^Deux des plus belles statues qui nous restent'® de I'an- tiquite, sont I'Apollon du Belvedere et la Venus de Medicis. 10. En 1348 la peste infecta" toute Fltalie, a la reserve" de ^overcame, ^succeeded, ^attributed. * was sacred. Mived. ®in the days. '' showed itself. ® was as much beloved. ® was hated. " have rendered. " that. ^- was spoken, " owes. " defended. " was discovered. " were executed, "was. "remain, "infested, '^"except FIRST FRENCH READER. 11 Milan et de quelques contrees au pied des Alpes. — La meme annee, elle franchit^ les montaojnes et s'etendit* en Pro- vence, en Savoie, en Bourgogne et en Catalogne. L'annee suivante, elle envahit' tout le reste de I'occident, I'Espagne, la France, et PAngleterre ; le Brabant seul fut epargne.* — L'ordre des Jesuites fut supprime^ en Portugal, en Espagne, en France, au Perou, au Mexique, au Bresil, au Paraguai, dans les deux Siciles, mais il fut conserve® en Hongrie, en Pologne et en Russie. 11. Marie-Therese a illustre'' son regne par des vertus et du courage. — II y a® des reproches qui louent" et des louanges qui blament.^" — II faut" du courage dans I'infortune et de la moderation dans la prosperite. — Les autruches avalent^^ souvent du fer, du cuivre, des pierres, du verre, du bois et tout ce qui se presente.^^ — Avant I'invention du papier, on ecrivait" sur des tablettes enduites de cire,^^ sur des ecorces d'arbres et sur des peaux. — La terre nous offre^® a sa surface des hauteurs, des profondeurs, des plaines, des mers, des marais et des fleuves. — Si nous penetrons" dans son interieur, nous J trouvons^^ des metaux, des mineraux, des sables, des eaux et des matieres de toute espece. 1,2;. BeauQOi^p de personnes croient" avoir de la bonte et n'pAAt que"" de la faiblesse. — Henri IV avait" autant de * crossed. "^ spread. ^ invaded. * was spared. ^ was su] • was preserved. '' lias made illustrious. ® there are. ^ praise, "censure. ^^ we want. " swallow. ^'"* which presents itself. " they wrote. " covered with wax. "offers. " if we penetrate. " we find there, "which. ^° only. "had. 12 FIEST FBENCH BEADEB. bon sens qu'il avait de valeur. — Le pauvre, dit Yauve- nargues, a peu d'amis, le malheureux n'en a pas. — La jeunesse se nourrit^ d'illusions, la vieillesse de souvenirs. — On ne trouve guere*^ d'ingrats, tant^ qu'on est en etat de faire du bien. — La belette detruit* une quantite prodigieuse de lapins et de jeunes oiseaux. — Les ours blancs se nourris- sent* quelquefois de cadavres humains qu'ils deterrent.* — Le loup serait redoutable, s'il avait^ autant de courage que de force ; mais il faut que la faim le presse^ pour qu'il s'expose® au danger. — Rien n'est impossible, dit la Roche- foucauld ; si nous avions assez de volonte, nous aurions tou- jours assez de moyens. ADJECTIVES. 13. La plaisanterie amere est le poison de Pamitie. — ^Le genie de la langue fran9aise est la clarte et 1' elegance. — Un corps difforme renferme^" souvent une belle ame. — ^Une heureuse vieillesse est le fruit d'une sage jeunesse. — Les doux zephyrs, dit Fenelon, conservaient" dans la grotte de Calypso, malgre les ardeurs du soleil, une delicieuse frai- cheur. — Si la mollesse est douce, la suite en est cruelle. — Un habit nouveau est un habit de nouvelle mode. — II faut" frequenter la bonne compagnie et fuir la mauvaise. — L'art est long, dit Hippocrate, et la vie est courte. — L'immortelle est I'embleme d'une longue et constante amitie. — L'hermine change de" couleur : en ete elle est rousse, en hiver elle est blanche. ^ feeds on. ^ scarcely. ^ as long as. * destroys. ' feed on. ' dis- inter, ■'if he had. ® urges. ^ exposes himself, "contains. " pre- "erved. " we ought to. " changes it. FIRST FRENCH READER. 13 14. line vie sobre, exempte d'inquietudes et de passions, moderee et laborieuse, retient^ dans les membres d'un homme sage la vivacite de la jeunesse. — Lorsque vous voyez," dit Segur, iin vieillard aimable, doux, egal, content et meme joyeux, soyez certain qu'il a et4 dans sa jeunesse juste, bon, genereux et tolerant. — II existe^ deux genres de gaite ; l*une est vive, bruyante et passag^re : c'est celle des jeunes gens ; I'autre est plus calme, plus douce, plus con- stante : c'est celle des vieillards. — La bonte dans un homme faible est une qualite inutile ; c'est une bonne semence jetee* dans une mauvaise terre. 15. Les voies de la Providence sont impenetrables. — ^L'ennui est la maladie des hommes inoccupes. — Les Lapons sont laids, petits, malpropres et paresseux. — Les fauvettes sont vives, leg^res et aimables. — Les troubadours etaient des poetes proven9aux. — Le roi et le berger sont egaux apres la mort. — L'habitude des penchants bons ou mauvais fait' le caractere, comme l'habitude des mouvements gracieux ou desagreables fait la physionomie. — La forme du cerf est elegante et legfere ; ses membres sont flexibles et nerveux ; sa tete est paree^ plutot qu'arm6e^ d'un bois vivant qui se renouvelle* tons les ans, 16. La simplicite de la nature est plus aimable que tons les embellissements de Part. — La nature n'a rien donne^ a I'homme de plus precieux que le temps. — La vraie philoso- * preserves. ^ you see. ' there are. " cast. * forms. ® is adorned. ' armed. ^ is renewed. " has given. 14 FIKST FRENCH READER. phie ne tend qu'a^ nous rendre plus justes, plus indulgent s, plus moderes. — Le naufrage et la mort, dit Fenelon, sont nioins funestes que les plaisirs qui attaquent" la vertu. — L'autruche est le plus grand, roiseau-mouche le plus petit des oiseaux. — Les hommes les plus presomptueux avant le peril sont les plus laches apres un echec. — L'histoire des plus grands princes est souvent le recit des fautes des hommes. — La vanite de I'homme est quelquefois l|i source de ses plus grandes peines. 17. Turenne etait aussi sage que vaillant. — L'ignorance n'est pas aussi dangereuse que I'erreur. — L'ane est aussi patient, aussi tranquille que le cheval est ardent et impetueux, — La guerre "la plus heureuse, dit Fenelon, est le plus grand crime des rois. — Les mauvaises maximes sont pires que les mauvaises actions. — II est quelquefois bon de parler, mais souvent meilleur de se taire. — Une seule journee d'un sage, dit Chamfort, vaut mieux^ que toute la vie d'un sot. — On n'est jamais si heureux ni si malheureux qu'on se rimagine.* De petites causes produisent^ souvent de grands effets. — ^11 faut® de plus grandes vertus pour soutenir la bonne fortune que la mauvaise. — De tout temps il y a eu^ des hommes illustres et de grands scelerats. — Chez les Romains, ceux® qui etaient convaincus^ d'avoir employe^" des moyens illicites ou d'indignes voies pour parvenir au consul at, en etaient exclus" pour toujours. — La revolution fran5aise, ' only aims at. ^ attack. ^ is better. * than we fancy. ^ produce. * it requires. '' there have been. ^ those. " convicted. " used. " excluded. FIRST FRENCH READER. 15 dit Jouy, a produit^ Men des maux : elle a cause'' de grands ravages, de grands malheurs, de grandes injustices ; mais elle a aussi deracine^xie honteux prejuges, d'intolerables abus. 19. La France a eu jusqu'a la revolution soixante-sept rois. — Louis XIV, surnomme" le Grand, regna^ soixante-douze ans. — Ferdinand Cortez subjugua^ le Mexique avec six cents soldats. — Voltaire est mort' age de pres^ de quatre- vingt-dix ans. — Charlemagne fut couronne® empereur Fan huit cent. — Le son parcourt" environ cent quatre-vingts toises par seconde." — Le mille romain etait^^ de mille pas. — On dit que trois belettes vivent I'age^^ d'un chien, trois chiens Page d'un cheval, trois chevaux I'age d'un homme, trois hommes I'ao-e d'un cerf, trois cerfs I'aore d'un corbeau. 20. Le Tasse" naquit" a Sorrento, le onze mars en mil cinq cent quarante-quatre. — Pierre Corneille, poete fran9ais, naquit a Rouen en mil six cent six. — L'ordre des templiers subsista^^ a peine deux cents ans ; il commen9a" en mil cent dix-huit et fut supprime^^ en mil trois cent douze par Philippe le Bel," roi de France. — Gregoire XIII rendit'" son nom immortel par la reforme du calendrier. — Le regne de Sixte-Quint a plus de celebrite que celui de Gregoire XIII et de Pie V, quoique ces deux pontifes aient fait^^ de grandes choses. — Un des hommes qui honorerent le plus'''* ^ produced. ^ caused. ^ uprooted. * sumamed. ^ reigned. ® con- quered, ''died. ® nearly, ^crowned, ^"passes over. " every sec- ond. ^'^ measured. ^'^ reach the age. ^'* Tasso. " was born. ^^ con- tinued. " began. ^® suppressed. '® the Fan. ^° made. ^^ have done, ^'^most. 16 FIEST FRENCH EEADER. les regnes de Charks YIII, de Louis XII et de Fran9ois I, fut le chevalier Bayard, connu^ sous le nom de chevalier sayis peur et sans reproche. 21. La Suede fut toujours libre jusqu'au milieu du quator- zieme siecle. — Les troubadours florissaient' pendant le dou- zieme et le treizieme siecle. — Le papier a ete invente^ vers la fin du quatorzieme siecle, et I'imprimerie vers le milieu du quinzieme. — Louis XI, cinquante-cinquieme roi de France, regna vingt-deux ans. — Romulus fut le premier roi de Rome, Tarquin le septieme et dernier. — Dans la classe des animaux carnassiers le lion est le premier, le tigre est le second. — Guillaume le Conquerant est un des plus grands generaux que le onzieme siecle ait produits.* PRONOUNS. 22. Si tu as un ami veritable, tache^ de le conserver. — Aimes- tu' la paix, ne parle^ jamais des absents que pour en^ dire du bien. — Je te promets^ de grandes jouissances, si tu as le gotlt du travail. — Dis-moi'" qui tu frequentes,^' et je te dirai^* qui tu es. — Le vieillard plante,'^ non pour lui, mais pour la posterite.— Le bon roi, dit Fenelon, peut^* tout sur ses peuples, mais les lois peuvent'* tout sur lui. — Le temps detruit^" tout, et le marbre et le bronze, rien ne pent lui resister. — Une belle pensee perd"" tout son prix, si elle est ^ known. ^ flourished. ^ was invented. * have produced. * try. •* if you love. '^ never speak. ® of them. ® promise. ^° me. ^^who are your friends. ^"^ I will tell. ^^ sows. " can do eveiy thing. " can do. " destroys. " loses. FIKST FRENCH READER. 17 mal exprim^e.* — La fortune pent nous oter les biens, la sante, la vie, mais elle ne pent pas nous ravir la vertu, I'innocence, le courage et la grandeur d'ame. 23. II vaut mieux'* souffrir le mal que de le faire. — Tout le monde cherche^ le bonheur, peu de personnes le trouvent.* — Le veritable chretien regarde* tous les hommes comme ses freres : il leur fait" du Men et leur pardonne^ le mal. — Peu de gens sont assez sages pour preferer le blame qui leur est utile a la louange qui les trahit.* — La vengeance a toujours de mauvaises suites ; ne vous la .permettez' jamais. — Les plaisirs innocents sont un delassement utile ; ne nous les refusons" pas. — Lorsqu'un homme de bien vous demande" un service, ne le lui refusez^* jamais, si vous pouvez" le lui rendre. 24. L'avarice entraine** apres elle une infinite de maux. — Le vrai moyen d'etre trompe," dit La Rochefoucauld, c'est de se croire plus fin que les autres. — Le meme ecrivain dit : Nous oublions" facilement^^ nos fautes, lorsqu'elles ne sont sues que de nous.^® — Quiconque est severe pour soi-meme, est ordinairement indulgent pour les autres. — Quand on n'est content ni des autres ni de soi-meme, on est bien a plaindre. — Les grands talents deviennent" aisement'^" de grands defauts, lorsqu'ils sont livres^* a eux-memes. — Nous cherchons" notre bonheur, dit La Bruyere, hors de nous- ^ expressed. ' it is better. ^ seeks. * find it. * looks upon. " does, 'forgives. * betrays. " indulge in it. ^"refuse. " asks for. "re- fuse. " can. " brings with it. " to be deceived. ^® forget. " easily. '* known only to us. " become. '° easily. "Meft. '^ look for. 18 FIEST FRENCH READER. memes et dans I'opmion des homines que nous connaissons* flatteurs, peu sinceres et sans equite. 25. Le repos n'est un Ibien que pour celui qui travaille.'' — Kous pardonnons^ plus facilement a ceux qui nous ennuient* qu'a ceux que nous ennuyons.^ — Quand le vil interet s'em- pare® de notre coeur, il n'y a rien a quoi il ne Pentraine.'' — Le plus riche des hommes, c'est I'econome ; le plus pauvre, c'est I'avare. — Nous desirerions* peu de choses avec ardeur, si nous connaissions® parfaitement^" ce que nous desirous." — L'agriculture et le commerce sont egalement utiles dans un etat ; celle-la nourrit^^ les habitants, celui-ci les enrichit.'* — Celui-la est riche, qui re9oit" plus qu'il ne depense j^* celui-la est pauvre, dont la depense excede^' la recette. 26. Les vices forment^' une chaine dont le premier anneau est I'egoisme. — Le temps, dit Franklin, est I'etoffe dont notre vie est faite.^® — Le premier pas que Ton fait^^ dans le monde, est celui dont depend'^" le reste de nos jours. — Un homme a qui personne ne platt" est bien plus malheureux que celui qui ne plait a personne. — Le lieu oti Ton a re9u le jour,^'^ a toujours des charmes pour nous, et I'on ne s'en eloigne" qu'a regret. — Archimede avait invente^* un miroir avec lequel il pouvait^* embraser un vaisseau a plusieurs lieues de distance. — Le bouclier- dont la tor;tue est cou- ^ know to be. ^ works. ^ forgive. * bore us. ^ whom we bore. ® takes possession. '' lead us. ® we would wish. ® knew. " per- fectly. " desire. " supports. ^'^ enriches. " takes in. ^^ spends, ^''exceeds, ^'foi-m. ^ Ms made. ^^ we take, '^"depends, "pleases. ^Mife. "we leave it. "invented, "could. FIRST FRENCH READER. 19 verte/ la met en sdrete'^ contre les attaques des ennemis auxquels la lenteur de sa marche I'expose/ — La ville de Medine est en grande veneration chez les Turcs, parce que Mahomet y etablit* le siege de son empire et y mourut/ 27. La Fontaine dit de I'amitie : Rien n'est plus commun que ce nom, rien n'est plus rare que la chose. — Enfin je vois® Rome, s'ecrie' Dupaty dans ses lettres sur I'ltalie, je vols ce theatre oti la nature humaine a deploye^ toutes les vertus et tous les vices, a enfante^ les heros les plus sub- limes et les monstres les plus execrables. — Cet air que je respire" a present, c'est cet air que Ciceron a frappe" de tant de mots eloquents, les Cesars de tant de mots puis- sants et terribles. Sur cette terre a done coule" tant de sang, dans ces murs ont done coule tant de larmes ! 28. Tout le monde, dit La Rochefoucauld, se plaint" de sa n*emoire, et personne ne se plaint de son esprit. — Frederic II doit^* le nom de Grand non seulement a ses victoires, mais aussi a ses lumieres. — La vraie modestie est un arbre toufFu qui cache^^ sous ses feuilles les fruits qu'il porte.'" — Une ancienne loi defendait" aux Russes, sous peine de mort, de sortir de leur pays sans la permission de leur patriarche. — La musique des anciens Grecs etait tres diffe- rente de la notre. — On est maitre de la vie d'autrui, dit Fenelon, quand on compte pour rien^* la sienne. — En plai- ^ covered. ^ in safety. ^ exposes it. * established. ® died. " see 'exclaims, ^has displayed, ^brought forth, ^"breathe, "filled, "flowed, "complains. ^*owes. ^^ conceals. ^^ bears, "prohib- ited. ^^ nothmsr. 20 FIRST FRENCH READER. guant' les autres, dit Letourneur, nous nous consolons' nous-memes ; en partageant^ leurs malheurs, nous sentons* moins les notres. — Le boeuf semble^ avoir ete fait pour la chaiTue. La masse de son coi-ps, la lenteur de ses mouve- ments, le peu^ de hauteur de ses jambes, tout, jusqu'a^ sa tranquillite et sa patience dans le travail, semble concourir a le rendre propre a la culture des champs. 29. Devant le tribunal de I'histoire, dit Segur, les conque- rants descendent® de leurs chars de triomphe, les tyi'ans n'effraient j^lus" par leurs satellites, les princes nous appa- raissent" depouilles de la fausse grandeur que leur pretait" la flatterie. — L'avare n'amasse que" pour amasser ; ce n'est pas pour fournir'^ a ses besoins, il se les refuse ;^* son argent lui est plus precieux que sa sante, que sa vie ; toutes ses actions, toutes ses ^nies, toutes ses affections ne se rappor- tent" qu'a cet indigne objet. — Toutes nos langues modernes, dit Voltaire, sont seches, pauvres et sans harmonie, en com- paraison de celles qu'ont parlees" nos premiers maitres, les Grecs et les Romains. • 30. Employons^^ chaque jour de notre vie comme s'il devait etre" le dernier. — Aucun chemin de fleurs ne conduit" a la gloire. — Par le sort de la naissance I'un est roi, I'autre est berger. — Toute confiance est dangereuse, si elle n'est en- tiere. — L'ami de tons ne Test de personne. — On est heu- reux, des qu'on est content. — Tel, dit J. J. Rousseau, est ^ whilst pitying. " console. ^ by sharing. * feeL ^ seems. ' small, 'even. *step down, 'no longer, "appear. "lent "only. ^* provide for. " refuses. " bear upon. " spoken. " Let us em- ploy. " were to be. ^^ leads. FIRST FRENCH READER. 21 riche avec un arpent de terre, tel est pauvre an milieu de ses monceaux d'or. — II est plus aise d'etre sage pour les autres que de I'^tre pour soi-meme. — On trouve* encore chez quelques habitants de la Sicile la croyance que le cra- tere de I'Etna est une des portes de I'enfer. 31. Le commerce fut ^galement protege" par Sully et Col- bert ; mais Pun voulait^ le tirer presque tout entier du pro- duit des terres, I'autre des manufactures. — L'esprit se forme* beaucoup par I'entretien : souvent on oublie^ ce qu'on lit,' et on ne le sait' que quand on Fa dit.® — On espere^ de vie- illir, et I'on craint" la vieillesse, c'est-a-dire" on aime^" la vie et I'on voudrait^^ fuir la mort. — L'esperance, toute trom- peuse qu'elle est, sert au moins^* a nous mener a la fin de la vie par un chemin agreable. — Quelque mauvais que soit un livre, on y trouve toujours quelque chose qui merite" d'etre lu.*" — La plupart des sciences sont nees" des besoins de I'homme. — II est difficile de connaitre les hommes ; la plu- part, comme les plantes, ont des vertus cachees que le ha- sard fait decouvrir.^* — C'etait une regie inviolable des pre- miers Komains que quiconque avait abandonne^^ son poste, ou laisse" ses armes dans le combat, etait puni" de mort. VEKBS. 32. Pour avoir une sante durable, il faut etre sobre et labori- eux. — La nature ne demande que le necessaire, la passion * we find. ^ protected. ^ wislied to. * is foiTned. ' we forget. ' we read. ' we know only. " it has been said. " we hope. " we fear. " that is to say. ^'^ we love. " wo would like to. " serves at least. " deserves. ^^ to be read. ^'' have arisen. ^® shows to us. " had left. "" lost. ^^ punished with. 'SA FIRST FRENCH READER. exige le superflu. — Les traductions augmentent quelquefois les fautes d'uu ouvrage et en gatent souvent les beautes. — L' etude est avantageuse a 1' esprit, elle le forme ; I'adver- site est utile a I'ame, elle I'eprouve ; I'experience est neces- saire aux hommes, elle les instruit. — Tout sur la terre s'ac- croit/ se perfectionne, yieillit, tombe et se renouvelle sous d'autres formes. — Nous ne pouvons pas*^ aimer ceux que nous n'estimons pas. — Nous amoncelons des tresoi^s, comme si nous devions toujours vi^i'e. — La fortune des joueurs change presque avec la meme promptitude que les des qu'ils jettent. — Ceux qui emj)loieiit mal le temps, sont les pre- miers a se plaindi'e de sa brievete. 33. Les hommes j)assent comme les fleurs qui s'epanouissent le matin et qui le soir sont deja fletries.^ — Tandis que tout change dans la nature, la nature elle-meme reste immuable. — Le monde recompense plus souvent I'aj^parence du merite, que le merite meme. — Ciceron a dit* que les sciences nour- rissent la jeunesse et rejouissent la rieillesse, qu'elles ornent la prosperite et consolent dans I'adversite. — On pent* tout enlever aux hommes, dit Segur, tant qu'on leur laisse I'espe- rance. — Le bien qu'on fait^ n'est jamais perdu ; si les hommes Toublient, Dieu s'en sou-^dent^ et le recompense. — Zenon disait:® Nous n'avons qu'une bouche, mais deux oreilles, et par la, la nature nous apprend qu'il faut peu parler, mais beaucoup ecouter. 34. Chilon avait coutume^ de dii-e qu'il y avait^" trois choses bien difficiles : garder le secret, savoir employer le temps, * increases. ^ we cannot. ^ faded. * has said. ^ we can. ® we do. ' remembei-s it. ® said. ^ used. " there were. FIRST FRENCH READER. 23 et souffrir les injures sans mnrmurer. — Les lois de Lycurgue ordonnaient a la jeunesse de s'exercer a la chasse et a la course, de supporter la faim et la soif, et de ne redouter ni le froid ni le chaud. — Platon ordonnait aux vieillards d'assister aux jeux et aux divertissements des jeunes gens, pour s'^gayer et admirer dans les autres les talents qu'ils n'avaient plus. — Les anciens paraient les morts de couronnes de fleurs,^ pour marquer qu'ils avaient enfin sur- monte les miseres de la vie. — J'aime mieux, disait Scipion, conserver un seul citoyen que de tuer mille ennemis. — Le Sphinx, monstre fameux dans la fable, donnait des enigmes a resoudre, et devorait ceux qui ne les devinaient pas. 35. Bion disait a un avare qu'il ne possedait pas son bien, mais que son bien le possedait. — Anacharsis disait que la vigne portait trois sortes de fruits : I'ivresse, la volupte, le repentir. — Les anciens erigeaient en divinites'* les hommes qui avaient rendu des services eclatants a leur patrie. — Les Pheniciens s'enrichissaient par leur commerce aux depens de tous les autres peuples.— Tout ce que Socrate disait, tout ce qu'il faisait,^ tendait a* former les bonnes moeurs et a donner une haute idee de la puissance et de la bonte de Dieu. — ^Une epee nue, qui ne tenait^ qu'a un crin de cheval, pendait sur la tete de Damocles pendant le festin magnifique que lui donna Denys le tyran. 36. Cyrus, roi de Perse, delivra les Israelites de la servitude des Babyloniens. — Tarquin, roi de Rome, batit a Jupiter ^ wreaths of flowers. ^ worshipped as gods. ^ did. * was aimed at. ^ hung only on. 24 FIRST FRENCH READER. un temple superbe qui fut appele^ le capitole. — Philippe le Bel chassa tous les Juifs de son royaume, s'empara de leur argent et leur defendit d'y revenir sous peine de la vie. — Olivier Cromwell qui conduisit^ son roi sur I'echafaud et qui regna a sa place sous le titre de protecteur, n'eut pas dans sa vie privee un seul instant de repos. — Les anciens divinis^rent I'esperanee ; elle etait surtout reveree des Ro- mains, qui lui eleverent plusieurs temples. — Apres que Tempire romain eut ete detruit^ par les barbares, plusieurs langues se formerent des debris du latin, comme plusieurs royaumes s'eleverent sur les ruines de Rome. 37. Thetis plongea son fils Achille dans I'eau du Styx pour le rendre invulnerable. — Apres que Charles-Quint eut ab- dique la couronne, il se retira dans un convent. — Gustave Yasa, jeune homme descendu des anciens rois du pays, sortit du fond des forets de la Dalecarlie ou il etait cache et vint* delivrerla Suede. — Charles IX nevecut^ pas long- temps apres la Saint-Barthelemi.' Son frere, Henri III, quitta le trone de la Pologne pour venir replonger^ la France dans des malheurs, dont elle ne fut tii-ee que par Henri IV. — ^Darius, dans sa deroute, reduit® a la necessite de boire de I'eau fangeuse, assura ceux qui etaient autour de lui, qu'il n'avait jamais bu^ avec tant de plaisir. 38. Aussitot que le Kan de Tatarie a dine, un heraut crie que tous les autres princes de la terre peuvent" diner aussi, ^ was called. " brought, ^ had been destroyed. * came and. ' lived. * day of St. Bai-tholomew. ' plunge once more. ^ reduced. FIRST FRENCH READER. 25 si bon leur semble/ — La langue romane que Ton a parlee autrefois en France etait un melange des langues oeltique et latine. — Les hommes* se sont toujours regardes comme les maitres de la nature entiere, et la nature en effet les a doues de tout ce qui peut^ leur assurer a jamais cet empire. — Les Amazones se sont rendues celebres par leur courage dans la guerre. — La gloire des hommes, dit La Rochefou- cauld, doit toujours se mesurer sur les moyens dont ils se sont servis pour Pacquerir. — Les sciences et les arts, dit Voltaire, ont souvent eclaire et console la terre, pendant que les guerres la desolaient, — Nous avons arrache plus do secrets a la nature dans I'espace de cent ans, que le genre humain n'en avait decouvert^ depuis une longue suite de siecles. 39. Emploie bien le temps. — Aime la verite, mais pardonue a Ferreur. — Sois indulgent envers les autres et severe en- vers toi-meme. — Ayez pitie des pauvres, consolez les mal- heureux. — N"e remettez* pas a demain ce que vous devez faire aujourd'hui. — Eclairez votre esprit, ecoutez votre rai- son, livrez-vous a votre conscience. — Donnez de bons con- seils k celui qui en a besoin. — Parlez peu et pensez juste,* si vous voulez^ qu'on vous croie^ raisonnable. — Fuyons® les mauvaises compagnies et recbercbons les bonnes. -?-Soyons amis de Socrate et de Platon, disait Aristote, mais encore plus de la verite. — ^Louons toujours les belles actions, fer- mons quelquefois les yeux sur celles qui ne le sont pas. 40. Le temps, semblable au vol de Poiseau, s'ecoule sans que ^ if they like. ^ can. ^ discovered. * do not postpone. * correctly, wish. ' people think you. ® let us avoid. « 26 FIEST FRENCH READER. nous nous en apercevions. — L'empereur Antonin est un des meilleurs princes qui aient regne. — Le chien, dit Cuvier, est la conqu^te la plus utile que I'liomme ait faite. — De toutes les^ creatures I'homme est la seule qui ait la faculte de rire. — Citez-moi'* un maitre dont les lepons soient aussi profitables que celles de I'experience. — II est impossible qu'il y ait de vraie amitie entre des personnes qui ne sont pas vertueuses. — Quelques tresors que vous accumuliez, si la vertu vous manque, vous serez toujours pauvres. — Le plus digne hom- mage qu'on puisse^ rendre a I'etre supreme, est d'etre ver- tueux : un coeur pur est le plus beau de tous les temples. 41. Aristide avait ete juste, avant que Socrate etit dit ce que c'est que la justice.* — Solon en mourant^ ordonna qu'on portat son corps a Salamine, qu'on le brtilat et qu'on en jetat les cendres par toute la campagne. — Caligula souhai- lait que le peuple romain n'etit-qu'une tete, afin de pouvoir la couper d'un seul coup. — Si vous lisez® I'histoire et que vous chercbiez un prince egalement favorise et persecute de la fortune, vous le trouverez dans la personne de l'empereur Henri IV. — Epaminondas blesse a mort^ ne voulut pas® qu'on retirat la fleche de sa plaie avant qu'il n'etlt re9u la nouvelle de la victoire. — Agesilas, roi de Sparte, ne souffrit jamais qu'on lui elevat des statues et des trophees : " Mes actions," disait-il, "seront mes monuments, si elles le meritent." 42. L'hirondelle, dit Buffon, mange en volant,' boit" en vo- ^ among all. " mention. '^ one can. * what justice is. * on his death-bed. ' read. ' mortally wounded. ^ would not have it. ^ on the wing. " diinks. FIEST FBENCH BEADEE. 27 lant, se baigne en volant, et quelquefois donne a manger a ses petits en volant. — L'homme, dit Segur, est toujours pauvre en pensant a ce qui est au dessus de lui, et riche en se comparant a ce qui est au dessous. — La Bruyere en pei- gnant^ les hommes tels qu'ils etaient, leur niontra ce qu'ils devaient etre. — Moliere mourut' en 1673, en representant le Malade Imagniaire, — Platon definissant rhomme un ani- mal a deux pieds sans plumes, Diogene pluma un coq et le presenta a ce philosophe, disant :^ Voila l'homme de Platon. — Apelle, fameux peintre, exposait ses tableaux a la vue du peuple, et se cachait derriere, afin qu'entendant la cen- sure du public, il ptit* mieux connaitre ses defauts et les corriger. 43. TJn conquerant est souvent plus admire qu'un bon roi. — Les souverains qui ont regne depuis Trajan jusqu'au dernier des Antonins sont comptes parmi les meilleurs dont le monde ait conserve la memoire. — L'empereur Titus etait nomme I'amour et les delices du genre humain. — Le colosse de Rhodes fut renverse par un tremblement de terre. — Gustaphe-Adolphe fut tue a Lutzen a I'age de trente-sept ans. — Les Romains apres avoir eu sept rois, furent gouver- nes par des consuls. — La ville de Troie a ete detruite en- viron douze cents ans avant Jesus-Christ. — Les delasse- ments ne sont jamais si agreables, que quand ils ont ete merites par le travail. — Un roi qui s'occupe serieusement du bonheur de son peuple, sera toujours aime. — La terre, sans etre cultivee, produit des plantes de toute espece. — ■ Peut-on^ contempler le ciel, sans etre convaincu que I'uni- vers est gouverne par une supreme et divine intelligence ? * by painting. "^ died. ^ saying. * he might. * can we. 28 FIRST FRENCH READER. ADYEKBS AND PAKTICLES. 44. Sois simple dans tes habits, sois frugal dans tes repas.— « Une bonne action ne reste pas sans recompense. — Le mal- heur n'entre que par la porte qu'on lui a ouverte.^ — La fin de la vie, a dit'^ La Fontaine, est pour I'homme juste le soir d'un beau jour. — Ni la main du temps ni celle des hommes n'ont rien pu^ jusqu'ici contre les pyramides d'Egypte. — C'est lorsque* I'homme est malheureux sur la terre qu'il tourne ses regards vers le ciel. — La chanson est une fleur qui se. plait^ sous le ciel de la France, et c'est un des ornements de la guirlande poetique des Fran9ais. 45. Les hommes flottent continuellement entre I'esperance et la crainte. — L'homme qui cherche son bonheur dans 1' etude, I'y trouvera certainement. — Un jeune homme, dit Fenelon, qui aime a se parer^ vainement comme une femme, est indigne de la sagesse et de la gloire. — La terre n'est jamais ingrate; elle nourrit toujours de ses fruits ceuxquila cultivent soigneusement. — Le caractere d'une langue, sur- tout s'il est fixe par des ecrivains celebres, ne change pas aussi facilement que les moeurs d'un peuple. — Rien ne se donne^ plus liberalement que les conseils. 46. Parler beaucoup et mal, c'est le defaut du fat ; parler peu et bien, c'est le caractere du sage. — Ceux qui ecrivent' ^ opened. ^ said. •' have been able to do nothing. * when. * thiives. ° di'ess. FIRST FRENCH READER. 29 comme ils parlent, dit Buffon, quoiqu'ils parlent tres bien, ecrivent mal. — II vaut^ mieux exciter I'envie que la pitie. — II vaut mieux se taire ^ue de parler mal a propos. — Si on voulait'* definir les mots que Ton comprend le moins, il faudrait^ peut-etre definir ceux dont on se sert* le plus. — Nos ennemis approchent plus de la verite dans les juge- ments qu'ils portent^ de nous, que nous-memes. — L'emigra- tion des reformes sous Louis XIV nuisit® beaucoup a la prosperite de la France. MIXED SENTENCES. 47. La plante est un corps qui se nourrit, croit/ se developpe et se reproduit. On y distingue quatre parties : la racine, la tige, la feuille et la fructification. — L'air est necessaire a la vie des plantes ; lorsqu'elles ne sont pas exposees a Fair libre, elles se panachent.® La lumiere ne leur est pas moins necessaire ; elevees dans des caves, elles s'inclinent toujours vers le lieu d'otl vient® la lumiere. — La difference de sol et de elimat apporte" beaucoup de variation dans la grandeur des arbres de meme espece. Les chenes sont grands au pied des montagnes et petits sur la cime. 48. Le cardinal de Fleury fut nomme precepteur de Louis XV par le testament de Louis XIV. — Le cardinal de Richelieu et le cardinal de Mazarin furent ministres de France, Fun sous Louis XIII, I'autre sous Louis XIV ; I'un ^ it is better. ''' if we were to. ^ it would require. * which are most used. *form. ^injured, ''grows. ^ become spotted, "whence light comes. ^° causes. 30 FIRST FEENCH EEADER. gouverna par la force, I'autre par I'adresse. — Les grandes qualites de Henri IV ne purent^ pas le garantir du fer des assassins. — Louis IX parut" plus grand dans les fers que sur le trone. C'est le plus fier chretien que nous ayons vu,^ disaient les musulmans. — Franyois I etait I'ennemi impla- cable de I'empereur Charles V. — Philippe II merita par ses exploits les surnoms de Conquerant et di^Auguste. 49. L'egoiste n'est jamais reconnaissant ; il ecrit a I'encre* le mal qu'on lui cause, et au crayon le bien qu'on lui fait.^ — Chaque vertu est un milieu entre^ deux vices ; la piete entre la superstition et I'incredulite ; le courage entre la peur et la temerite ; la liberte entre la servitude et la licence. — La vieillesse de I'homme qui a mal vecu^ est I'etat le plus deplorable ; le present le tourmente, le passe I'importune, I'avenir I'effraie. — La gloire des grands capitaines ne doit sa duree qu'a la gloire des grands ecrivains. — II y a bien peu de gens pour qui la verite ne soit pas une sort d'injure. 50. La Russie a ete gouvernee par cinq femmes de suite : Catherine, veuve de Pierre le Grand ; Anne, niece de ce monarque ; la duchesse de Brunswick, regente sous le court empire de son malheureux fils Ivan ; Elisabeth, iille du czar Pierre le Grand, et enfin Catherine II, la veritable legislatrice de ce vaste empire. — Jeanne d'Arc, connue® sous le nom de Pucelle d' Orleans^ etait nee^ de parents pauvres, a Domremy, pres de Vaucouleurs." A dix-huit ans, elle se crut" destinee, par la volonte divine, a delivrer ^ could. '^ appeared. ^ seen. * with ink. ' they do him. " be- tween. ' lived. " known. ''was bom. ^"near Vaucouleurs. " thought herself. FIRST FRENCH READER. . 31 la ville d'Orleans assiegee par les Anglais, et a faire sacrer le roi a Rheims. — Le Nil, ce fleuve si renomme cliez les anciens, portait^ partout la fecondite, unissait les villes entre elles, et la Mer Mediterranee'^ avec la Mer Rouge, entrete- nait^ le commerce au dedans et au dehors du royaume, et le fortifiait* contre I'ennemi. — Auguste dit a Cinna qui avait conspire^ contre lui : Je t'avais donne® la vie, quoique tu fusses mon ennemi ; je te la donne encore,'^ quoique tu sois mon assassin. ANECDOTES. 1. Un etranger qui etait a Lacedemone admirait le respect des jeunes gens pour les vieillards. Ce n'est® qu'a Sparte, dit-il,^ qu'il est agreable de vieillir. 2. Louis XIY, qui avait montre beaucou|) d'intrepidite au siege de Mons et de Namur,^" dit au dauphin : Mon fils, la place du roi est la oil est le danger. 3. Theophraste, voyant^^ quelqu'un qui ne disait^^ rien : Si tu es un habile homme, dit-il, tu as tort ; si non, tu es un habile homme. 4. Mes enfaiits, disait un vieux grenadier au lit de la mort, ^ brought. ^ MediteiTanean. ^ kept up. * protected. ^ consphed, ^ given. '' once more, ^ only in S. " said he. ^" cities in Belgium. ^^ when lie saw. ^^said. 32 FIRST FKENCH EEADER. je n'ai a vous leguer qu'un nom sans tache et cette vieille giberne que jamais I'ennenii ne vit.' 5. Les ennemis ne peuvent^ rien centre moi, disait Cham- fort, car ils ne peuvent m'oter la faculte de bien penser, ni celle de bien faii-e. 6. Quelqu'un disant^ un jour a Menedeme que c'etait un gTand bonheur d'avoir ce qu'on desii*ait, il r6pondit : C'en est un bien plus grand* de ne desirer que ce qu'on a. 1. Le general Ziethen, courbe sous le poids de I'age s'endor- mit^ un jour a la table de Frederic II. Laissez-le dprmir, dit le roi, il a veille assez longtemps pour nous. 8., Un savant, interroge® comment il avait fait' pour acque- rir tant de connaissances, repondit : Je n'ai pas eu honte de demander ce que j'ignorais, a ceux qui pouvaient" m'en instruire. 9. fipaminondas repondit un jour a quelqu'un qui voulait® le seduire par des largesses : Si ce que votre roi demande est juste, je le ferai^" pour rien ; si c'est une injustice, il n'a pas assez de tresors pour me seduire. 10. Quelqu'un demandant a Diogene, a quelle henre il devait ^ never saw. "^ can do. ' when . . . said. ^ greater. ^ fell asleep. " questioned. ' done. * could. ® wished to. ^" I will do. FIRST FKENCH READER. 33 diner : Si tii es riche, qnand tu veux/ si tu es pauvre, quand tu peux,^ lui repondit ie philosophe. 11. Lorsqu'on rapporta a Platon que quelqu'un avait mal parle de lui, il repondit : Qu'importe !^ je tacherai de vivre de maniere que personne n'y ajoutera foi*. 12. On disait un jour a Socrate que quelqu'un avait fort mal parle de lui. Qu'est-ce que cela me fait T dit-il ; laissez-le dire : je consens^ meme qu'il me batte, quand je n'y suis pas". 13. La femme de Socrate disait a son mari condamme a mort : Quoi ! vous etes innocent, et il faut que vous mou- riez?® — Aimeriez-Yous done mieux, lui repondit Socrate, que je mourusse® coupable ? 14. Le philosophe Xenocrate ne disait mot" dans une societe oil la medisance allait son train." Quelqu'un lui demanda, pourquoi il ne prenait pas part^^ a I'entretien. C'est,^^ re- pondit-il, que je me suis souvent repenti^* d'aA^oir parle, et jamais d'avoir garde le silence, 15. On engageait Philippe le Bel, roi de France, a punir I'eveque de Pamiers, qui avait ete un des principaux au- ^ TV ish it. - can. ^ it matters not. * will give credit to it. ^ what is that to me? ^consent. "^ I am not there, ^you must die. "I should die. ^'^ said not a word. " full length. " part. " because. " repented. 34 FIRST FRENCH READER. teurs^ des demeles de ce prince avec le pape. Je sais,** repondit-il, que je le peux/ mais il est beau de le pouvoir et de ne pas le faire. 16. On exhortait Henri lY a se montrer severe a I'egard de quelques villes, qui n'avaient pas voulu* se rendre a ce prince. La satisfaction, repondit-il, que I'on tire de la ven- geance ne dure qu'un moment, celle que donne la clemence est eternelle. 17. Marc Antoine, triumvir et general romain, voulant^ doubler les impots de I'Asie, cette province lui envoya des deputes qui lui dirent :" Seigneur, si tu doubles les impots, double aussi les recoltes. 18. Alphonse V, roi d'Aragon, disait a ses courtisans : C'est quelque chose' d'heroique de se mettre a la tete' d'une armee et de la conduire contre Fennemi ; mais conduire par son exemple tout un peuple dans le chemin de la vertu, c'est quelque chose de plus grand et de plus noble. 19. Ce prince se promenait souvent dans les rues a pied et sans aucune suite.* Ses courtisans lui representant que sa siirete exigeait qu'il fdt suivi de gens armes : C'est aux tyi'ans,^" repondit-il, a marcher environnes de satellites ; mes gardes sont ma propre conscience et Famour de mes sujets. * causes. ^ know. ' can do it. * had not been willing. * wishing to. " said, ' something. ^ at the head. ^ retinue. ^" it is for ty- rants FIEST FRENCH READER. 35 20. A la bataille de Rosbach, Frederic le Grand vit un grena- dier fran9ais qui se defendait en desespere^ contre trois hussards prussiens, et qui malgre le peu d'espoir qu'il avait de se voir secouru,' refusait de se rendre. Le roi, s'appro- chant des combattants, crie au Fran9ais : Brave grenadier, est-tu invincible ? — Je le serais, Sire, repondit le Franyais, si vous me commandiez. 21. Un jour ce roi vit^ de sa fenetre une foule de monde qui lisait* une affiche. Va voir^ ce que c'est, dit-il a un de ses pages. Celui-ci revint^ lui dire que c'etait un ecrit sati- rique contre sa personne. II est trop haut, dit-il, va le mettre' plus bas, afin qu'on puisse mieux le lire.* 22. Urbain IV, fils d'un savetier de Troyes en Champagne, s'eleva par son merite jusqu'au souverain pontificat. Le roi d'Espagne lui rappelant un jour la bassesse de sa nais- sance, il repondit : Ce n'est point une vertu de sortir d'un sang noble : mais s'elever, comme je I'ai fait," c'est la haute vertu et la veritable noblesse. 23. Louis XIV, roi de France, dit au pere Massillon, qui avait preche son premier Avent^" a la cour : " Mon pere, j'ai entendu plusieurs grands orateurs dans la chaire, et j'ai ete fort content d'eux : pour vous," toutes les fois que je vous ai entendu, j'ai ete tres mecontent de moi-meme." * like a desperate man. '^ to obtain lielp. ** saw. * were reading. ' go and see. " came back. ' put. ® so that they can read it better " as I have done. ^" advent-sermon. " as for you. 36 FIEST FRENCH READER. 24. Henri IV demanda un jour au jeune due de Montmo- rency quelle etait la plus grande qualite d'un roi. Le due repondit sans hesiter, que c'etait la clemence. Pourquoi la clemence, ajouta le roi, plutot que le courage, la liberalite et tant d'autres vertus qu'un souveraiu doit posseder? — C'est, repondit le due, qu'il n'appartient qu'aux rois^ de pardonner ou de punir le crime en ce monde. 25. Un liomme de la cour demandait a Louis XII la confis- cation des biens d'un riche bourgeois d'Orleans, qui s' etait declare ouvertement contre ce prince avant son avenement au trone. Je n'etais pas son roi, repondit-il, lorsqu'il m'a ofiense. En le devenant,^ je suis devenu^ son pere ; je dois lui pardonner et le defendre. 26. Les deux plus celebres financiers sous le regne de Louis XIV, Bourvalais et Thevenin, ayant ensemble une discus- sion sur un point de finance, dans la chaleur de la dispute Thevenin dit a Bourvalais : Souvenez-vous* que vous avez 6te mon laquais. — J'en conviens,^ repondit Bourvalais, mais si vous aviez ete le mien, vous le seriez encore. 27. Le grand Conde voulant aller faire sa cour au roi apres la bataille de Senef qu'il avait gagnee contre le prince d'Orange, aper9ut le monarque au haut de I'escalier.^ Comme il avait de la peine a monter a cause de sa goutte : it belongs to kings only. ^ when I became his king. ^ I becam§. * recollect. ^ I admit it. ^ stau'case. FIRST TRENCH READER. 37 Sire, dit-il, je demande pardon a Votre Majeste, si je la fais attendre/ — Mon cher cousin, liii repondit le roi, on ne sau- rait' marcher bien vite, lorsqu'on est charge de lauriers comme vous Petes/ 28. Dans le temps que Turenne commandait en Allemagne, une ville neutre croyant* que I'armee allait passer par son territoire, fit^ offrir cent mille ecus a ce general, pour Ten- gager a prendre une autre route. Je ne puis" en conscience accepter cette somme, repondit Turenne, n'ayant pas eu intention de passer par-la. 29. Joseph II alia voir^ a Milan le premier chanteur de I'opera, qui la veille avait joue le role d'empereur aux ap- plaudissements redoubles de toute la salle. II etait encore en neglige, et I'apparition du mouarque le mit* dans un grand embarras. Mais bientot il fut rassure, lorsque Jo- seph lui dit : N'importe,^ entre nous autres empereurs^" 11 n'y a pas de ceremonial. 30. Des seigneurs de la cour pretendant" qu'on ne pouvait^' jouir decemment^^ des promenades du chateau, parce qu'elles etaient sans cesse remplies de petite noblesse" et de peuple, s'en plaignirent^^ a I'empereur et le supplierent d'ordonner que I'entree de ses jardins ne flit permise'" ^ keep you waiting. ^ one cannot. ■•* as you are. * thinking. ^ caused to be offered. ^ I cannot. ' called upon. " caused him. " never mind. ^" between us emperors. " insisting. ^^ one could not. ^'^ decently. " lower nobility. ^^ complained of it. ^^ permit- ted only. 88 FIRST FRENCH READER. qu'aiix gens de qiialite/ Yotre requete m'etonne, repon- dit le monarque ; si je ne voulais voir que mes egaux,^ il faudrait que je m'enfermasse^ dans le caveau oil reposent les cendres de mes ancetres. 31. Alphonse le Grand, roi d'Aragon, donna nn exemple tres admirable de la sensibilite compatissante* qu'excite la vue des malheui-eux. Une galere chargee de soldats et de matelots allait jDerir," II commanda de les secourir ; mais voyant que le danger empecliait qu'on execut&t ses ordres, il entra lui-meme® dans une chaloupe, pour voler a leur se- cours. On lui representait le peril auquel il s'exposait. J'aime mieux, dit le prince, partager le sort de ces infor- tunes, que de me borner a en etre spectateur." 32. Gustave III, roi de Suede, signala les commencements de son regne par jDlusieurs beaux traits, entre lesquels on peut placer celui-ci. Quelqu'un ayant demande a lui parler, dit qu'il venait^ I'avertir qu'un homme en place^ formait des projets contre sa personne. Le roi n'iguorant pas que le denonciateur etait ennemi de celui qu'il accusait, le renvoya en lui disant :^" Allez vous reconcilier avec votre ennemi, et je pourrai^^ ensuite vous ecouter et vous croire. 33. Louis XIY, qui avait toutes les qualites d'un grand roi, ^ persons of quality. ''' my equals. ^ shut myself up. * sympathizing, ^■was about to sink, "himself. "^ than to remain merely a spectator. ^ he came to inform him. ^ in office. ^" with these words. " I may be able. FIRST FRENCH READER. 39 ne s'etait pas seulement interdit^ la medisance, toujours funeste dans la bouchc d'lin prince, mais il la desarmait lorsqu'elle osait paraitre devant lui. — XJn petit-maitre vou- lant un jour jeter dii ridicule sur I'incajDacite d'un jeune homme, dit. a ce prince, qu'on ferait^ un gros livre de ce que ce seigneur ne savait pas.^ Le roi prenant* un air se- vere, dit a ce railleur : Et Ton en ferait un fort petit de ce que vous savez.^ 34. II arrive quelquefois que les railleurs sont eux-memes rallies. Louis XIV, a la porte d'une petite ville, ecoutait impatiemment une harangue ennuyeuse. Un des courti- sans qui s'en aper9ut, interrompit ainsi I'orateur : Monsieur, les anes dans votre pays de quel prix sont-ils ? Le ha- rangueur s'arreta, et apres avoir regarde rhomme de cour depuis les pieds jusqu-a la tete : Quand ils sont, lui repon- dit-il, de votre poll et de votre taille, ils ne valent^ que dix ecus ; et il reprit le fiF de sa harangue. 35. Pepin etait de si petite taille, qu'on le surnomma le Bref. Quelques seigneurs avaient fait de cette petite taille le sujet de leurs plaisanteries. Un jour que ce prince donnait le spectacle du combat d'un taureau avec un lion, au mo- ment oh ce dernier animal terrassait I'autre, il s'ecria, en s'adressant a ces seigneurs : Qui de vous osera les separer ou les tuer ? Tout le monde garda le silence. Pepin alors saute dans I'arene, va droit au lion,^ lui coupe la gorge et ^ determined never to speak ill of others. '^ one might write. " did not know. * assuming, ^ you do know. " they are worth only. ' resumed the thread. " goes straight up to. 40 FIRST FRENCH READER. d'un autre coup de sabre abat^ la tete du taureau. David etait petit, s'ecrie ensuite Pepin avec fierte, et cependant il terrassa I'orgueilleux geant qui avait ose le mepriser. 36. Dans un debordement de I'Adige,^ le pont de Yerone fut emporte, une arcade apres I'autre. II ne restait plus que celle du milieu sur laquelle se trouTait une maison qu'habi- tait une famille entiere. Du rivage on voyait' cette famille eploree tendre les mains et demander du secours. Cepen- dant la force du toiTent detruisait a ^-ue d'oeil* les piliers de I'arcade. Dans ce danger extreme le comte SiDolverini pro- pose une boui-se de cent louis a celui qui aura le courage d'aller avec un bateau delivrer ces malheureux. II y avait a courir le risque* d'etre emporte par la rapidite du fleuve, ou de voir, en abordant an dessous de la maison, crouler sur £oi Tarcade ruinee. Le concpurs du peuple etait innom- brable, et personne n'osait s'offrir. Dans ce moment passe un jeune villageois ; on lui dit quelle est I'entreprise pro- posee, -et quel sera le prix du succes. II monte sur un ba- teau, gagne a force de ramer® le milieu du fleuve, aborde, attend' au bas de la pile que toute la famille, pere, mere, enfants, vieillards, se glissant le long d'une corde,*^ soient descendus dans le bateau. " Courage," dit-il, " vous voila sau- ves."^ II rame, surmonte Teffort des eaux, et regagne le rivage. Le comte veut lui donnerla recompense promise.^" " Je ne vends point ma vie," lui dit le villageois : " mon travail suffit pour me nourrir, moi, ma fenime et mes enfants ; donnez cela a cette pauvre famille, qui en a plus besoin que moi." ^ cuts off. ^ in Upper Italy. ^ they saw. * before tlieii* eyes. ^ dan- ger. ® by powerful rowing. ' waits. ^ letting themselves down by means of a rope. ^ now you are safe. ^° promised reward. FIRST FRENCH READER. 41 \ FABLES. I 1, Les deux Renaeds. Deux renards entrerent la nuit par surprise dans un pou," lailler; ils etranglerent le coq, les poules et les poulets. Apres ce carnage, ils apaiserent leur faim. L'un, qui etait jeune et ardent, voulait tout devorer ; I'autre, qui etait vieux et avare, voulait garder quelque provision pour I'avenir. Le vieux disait : " Mon enfant, I'experience m'a rendu sage. J'ai vu bien des choses depuis que je suis au monde ; ne mangeons pas tout notre bien en un seul jour; nous avons fait fortune, c'est un tresor que nous avons trouve; il faut le menager." Le jeune repondit: " Je veux tout manger pendant que j'y suis,^ et me rassasier pour huit jours ; car pour ce qui est'^ de revenir ici, chansons P il n'y fera pas bon demain : le maitre, pour venger la mort de ses poules, nous assommerait." Apres cette conversa- tion, chacun prend son parti.* Le jeune mange tant qu'il se creve, et pent a peine aller mourir dans son terrier. Le vieux, qui se croit bien plus sage de moderer ses appetits et de vivre d'economie, retourne le lendemain a sa proie, et est assomme par le maitre. Ainsi cliaque age a ses defauts : les jeunes gens sont fou- gueux et insatiables dans leurs plaisirs, les vieux sont in- corrigibles dans leur avarice. Fenelon. 2. Le Loup et le jeune Mouton. Des moutons etaient en stirete dans leur pare ; les chiens dormaient, et le berger, a I'ombre d'un grand ormeau, jou- ^ I am at it. '' as to coming back. '' nousense. " makes his choice. «t2 FIRST FRENCH READER. / ait de la fltite^ avec d'aiitres bergers voisins. Un loiip aflame vint,^ par les fentes de renceinte, recomiaitre I'etat du troupeau. Un jeune inouton, sans experience, et qui h'avait jamais rien vu," entra en conversation avec liii. " Que Tenez-Tous* chercher ici?" dit-il au glouton. "L'herbe ten- Qfre et fleurie," lui repondit le loup. " Yous savez que rien n'est plus doux que de paitre dans une veite praiiie emaillee de fleurs,^ pour apaiser sa faim, et d'aller eteindj-e sa soif dans un clair niisseau : j 'ai trouve ici Pun et Fautre. Que faut-il davantage ?® J'aime la pliilosophie qui euseigne a se contenter de peu." — " II est done yrai," repartit le jeune mouton, " que vous ne mangez point de chair des animaux, et qu'un peu d'herbe tous suffit? Si cela est, viyons' com me freres et paissons® ensemble. Aussitot le mouton sort du pare dans la prairie, ou le sobre philosophe le mit' en pieces et Tavala. Defiez-vous des belles paroles des gens qui se vantent d'etre vertueux. Jugez-les par leurs actions et non j^ar leurs discoui-s. Fenelofi. L'Abeuxe et i^ Motjche. Un jour une abeille a23er5ut une mouche aupres de sa ruche. "Que viens-tu faire ici?" lui dit-elle d'un ton furieux. "Vraiment, c'est bieu a toi,'° vil animal, a te meler avec les reines de Fair !" — " Tu as raison," repondit froidement la mouche ; " on a toujours tort de S'approcher d'une nation aussi fougueuse que la votre." "Rien n'est" plus sage que nous," dit Tabeille ; " nous ne cueillons'* que des fleurs odoiiferautes ; nous ne faisons que du miel deli- ^ on the flute. ^ came. •' seen. * to look for. '" covered ^itli flowei-s. * what more do I want ? ' let us live. * let us gi-aze. ^ tore liim to. " it suits you. " no one is. " we gatiier only. FIRST FEENCH READER. 43 cieux, qui egale le nectar. Ote-toi de ma presence,^ vilaine mouche importune, qui ne fais que bourdonner'^ et chercher ta vie sur les ordures." — " Nous vivons, comme nous pouvons," repondit la mouche, " la pauvrete n'est pas un vice, mais la colere en est un grand. Vous faites du miel qui est doux, mais votre cceur est toujours amer; vous etes sages dans vos lois, mais emportees dans votre conduite. Votre colere, qui pique vos ennemis, vous donne la mort, et votre folle cruaute vous fait plus de maP qu'a personne." II vaut mieux* avoir des qualites moins eclatantes avec plus de moderation. Fenelon. , Les deux Soueis. TJne souris, ennuyee de vivre dans les perils et dans les alarmes, appela sa commere qui etait dans un trou de son voisinage. " II m'est venu," lui dit-elle, " une bonne pensee. J'ai lu, dans certains livres que je rongeais ces jours passes, qu'il y a un beau pays, nomme les Indes, ou notre peuple est mieux traite et plus en surete qu'ici. Dans ce pays-la les sages croient, que Fame d'une souris a ete autrefois Fame d'un grand capitaine, d'un roi ou d'un fakir, et qu'elle pourra,^ apres la mort de la souris, entrer dans le corps de quelque belle dame ou de quelque grand potentat'. Si je m'en souviens*' bien, cela s'appelle metempsycose. Dans cette opinion, ils traitent tons les animaux avec une charite fraternelle : on voit' des hopitaux de souris, qu'on met^ en pensioii et qu'on nourrit comme personnes importantes. Aliens, ma sceur, partons^ pour un si beau pays, oti la police est si bonne, et oti I'on fait justice a notre merite." — La com- mere lui repondit : " Mais, ma sceur, n'y a-t-il pas des chats ' out of my sight. '^ who do nothmg but hum. ^ harm. ^ it is bet- ter. ^ may. ^ if I remember riohtly. ' there are seen. ® which are boarded. '^ let us set out. 44 FIRST FKEafCH BEADER. qui entrent dans ces hopitaux ? Si cela etait, ils feraient* en pen de temps bien des metempsycoses : un coup de dent ou de griffe ferait un roi ou un fakir, merveille dont nous nous passerions tres Men." — " "Ne craignez* point cela," dit la premiere, "I'ordre est parfait dans ce pays-la: les chats out leurs maisons, comme nous les notres." — Sur cette conver- sation nos deux souris partent ensemble; elles s'embarquent dans un vaisseau qui all ait faire' un voyage de long cours, en se coulant le lons^ des cordasres le soir de la veille de I'embarquement. On part ; elles sont ravies de se voir sur la mer, loin des terres maudites oil les chats exerjaient leur tyrannic. La navigation fiit heureuse; elles arriverent a Surate. A peine fnrent-elles entrees dans une maison destinee aux souris, qu'elles y voulurent avoir les premieres places. L'une pretendait se souvenir d' avoir ete autrefois un ^meux bra- min sur la cote de Malabar ; I'autre protestait qu'eUe avait ete ime belle dame du meme pays. Elles firent* tant les insolentes, que les souiis indiennes ne purent les soufl5-ir. On donna^ sans quartier sur ces deux etrangeres, qui vou- laient faire la loi aux autres : au lieu d'etre mangees par les chats, elles furent etranglees par leurs propres soeurs. On a beau aller* loin pour eviter le peril ; si I'on n'est modeste et sense, on va chercher son malheur bien loin : autant vaudrait" le trouver chez soL ^ they might cause. '-^ do not fear. ' which was starting on. * they acted so insolently. * they fell mercilessly. • we go ui vain far away. ' it would be as welL FIRST FRENCH READEE. 45 POEMS. Hymne de l'Enfant a son reveil. O Pere qu' adore mon pere ! Toi qu'on ne nomme qu'a genoux, Toi dont le nom terrible et doux Fait courber le front de ma mere, Gn dit que ce brillant soleil N'est qu'un jouet de ta puissance, Que sous tes pieds ils se balance^ Comme une lampe de vermeil. On dit que c'est toi qui fais naitre Les petits oiseaux dans les champs, Qui donnes aux petits enfants Une ame ausssi pour te connaitre ! On dit que c'est toi qui produis Les fleurs dont le jardin se pare, Et que sans toi, toujours avare, Le verger n'aurait pas de fruits. Aux dons que ta bonte mesure Tout I'univers est convie ; Nul insecte n'est oublie, A ce festin de la nature. L'agneau broute le serpolet, La chevre s' attache au cytise, * it is hanging. 46 FIRST FRENCH READER. La mouche au bord du vase puise Les blanches gouttes de mon lait. L'alouette a la graine amere Que laisse envoler le glaneur ; Le passereau suit le vanneur, Et I'enfant s'attache a sa mere. Et pour obtenir chaque don Que chaque jour tu fais eclore, A midi, le sou-, a I'aurore, Que faut-il ? prononcer ton nom ! JLamartine. Le Cedbe du Libaist. Le cedre du Liban s'etait dit a lui-meme : — Je regne sur les monts : ma tete est dans les cieux ; J'etends sur les forets mon vaste diademe ; Je prete un noble asile a I'aigle audacieux ; A mes pieds I'homme rampe ! . . . Et I'homme qu'il outrage, Rit, se leve, et, d'un bras trop longtemps dedaigne, Fait tomber sous la hache et la tete et I'ombrage De ce roi des forets de sa chute indigne. Vainement il s'exhale en des plaintes ameres ; Les arbres d'alentour sont joyeux de son deuil ; Affranchis de son ombre, ils s'elevent en freres, Et du geant superbe un ver punit I'orgueil. JLe Brun. A MON PETIT LOGIS. Petit sejour, commode et sain, Oil des arts et du luxe en vain On chercherait quelque merveille ; Humble asile oil j'ai sous la main i FIRST FRENCH READER. 47 Mon La Fontaine et mon Corneille, Oil je vis, m'endors et m'eveille Sans aucun soin du lendemain, Sans aucun remords de la veille ; Retraite oii j'habite avec moi, Seul, sans desirs et sans emploi, Libre de crainte et d'esperance ; Enfin, apres trois jours d'absence, Je viens, j'accours, je t'aper9oi/ O mon lit ! O ma maisonnette ! Chers temoins de ma paix secrete ! C'est vous ! Vous voila ! je vous voi !^ Qu'avec plaisir je vous repete : II n'est point de petit chez soi. Duds, Le Voyage. Partir avant le jour, a tatons, sans voir goutte,^ Sans songer seulement a demander sa route ; Aller de chute en chute, et se trainant ainsi, Faire un tiers du chemin jusqu'a pres de midi;* Voir sur sa tete alors s'amasser les nuages, Dans un sable mouvant precipiter ses pas ; Courir en essuyant orages sur orages. Vers un but incertain oil I'on n'arrive pas ; Detrompe vers le soir, chercher une retraite, Arriver haletant, se coucher, s'endormir, On appelle cela naitre, vivre et mourir. La volonte de Dieu soit faite ! Florian. ^ Instead of apergois^ by poetical license. " instead of wis, ^ any- thing. * nearly noon. 48 FIRST FRENCH READER. Le Chien dxj Louvre. Passant, que ton front se decouvre ;^ La plus d'up brave est endormi. Des fleurs pour le martyr du Louvre, Un peu de pain pour son ami I C'etait le jour de la bataille ; II s'elan9a sous la mitraille : Le chien suivit. Le plomb tons deux vint les atteindre. Est-ce le maitre qu'il faut plaindre ? Le chien survit. Morne, vers le brave il se penche L'appelle, et de sa tete blanche Le caressant, Sur le corps de son frere d'armes Laisse rouler ses grosses larmes Avec son sang. Des morts voici le char qui roule ; Le chien, respecte par la foule, A pris son rang, L'oeil abattu, I'oreille basse. En tete du convoi^ qui passe, Comme un parent. Au bord de la fosse^ avec peine, Blesse de juillet, il se traine Tout en boitant ; ^ take off your hat. ^ funeral procession. * grave. FIRST FRENCH READER. 49 Et la gloire y jette son maitre, Sans le nommer, sans le connaitre : lis etaientUant ! . . / Gardien du tertre funeraire, Nul plaisir ne le pent distraire De son ennui, Et, fuyant la main qui I'attire, Avec tristesse il semble dire : " Ce n'est fias lui !" Quand sur ces touffes d'immortelles Brillent d'humides etincelles Au point du jour, Son oeil se ranime ; il se dresse. Pour que son maitre le caresse A son retour. Au vent des nuits quand la couronne' Sur la croix du tombeau frissonne, Perdant I'espoir, II veut que son maitre I'entende, II gronde, il pleure, il lui demande L'adieu du soir. Si la neige avec violence De ses flocons couvre en silence Le lit de mort, II pousse un cri lugubre et tendre, Et s'y couche pour le defendre Des vents du Nord. * there were so many of them. ' wreath. 50 FIRST FRENCH READER. Avant de fermer la paupi^re, II fait pour soulever la pierre Uif vain effort ; Puis il se dit, comme la veille : " II m'appellera, s'il s'eveille." Puis il s'endort. La nuit il reve barricade :^ Son maitre est sous la fusillade," Convert de sang. II I'entend qui siffle dans I'ombre, Se leve et saute apres son ombre En gemissant. C'est la qu'il attend d'heure en heure, Qu'il aime, qu'il souffi-e, qu'il pleure, Et qu'il mourra. Quel fut son nom ? C'est un mystere ! Jamais la voix qui lui fut chere Ne le dira. Passant, que ton front se decouvre : La plus d'un brave est endormi ; Des fleurs pour le martyr du Louvre, Un peu de pain pour son ami. G. Delavigne. L'Enfant. :ic « « H< 4: ♦ :(: Lorsque I'enfant parait, le cercle de famille Applaudit a grands cris ; son doux regard qui brille, Fait briller tous les yeux ; ^ dreams of barricades. " under fire. riBST FBENCH BEADEE. 51 Et les plus tristes fronts, les plus souilles peut-^tre, Se derident soudain a voir I'enfant paraitre, Innocent et joy6ux. Soit que juin ait verdi mon seuil, ou que novembre Fasse autour d'un grand feu vacillant dans la chambre Les chaises se toucher, . Quand Penfant vient, la joie arrive et nous eclaire ; On rit, on se recrie, on I'appelle, et sa mere Tremble a le voir marcher. H est si beau, I'enfant, avec son doux sourire, Sa douce bonne foi, sa voix qui veut tout dire, Ses pleurs vite apaises, Laissant errer sa vue etonnee et ravie, Offrant de toutes parts sa jeune ame a la vie Et sa bouche aux baisers ! Seigneur ! preservez-moi, preservez ceux que j'aime, Freres, parents, amis, et mes ennemis meme ^ Dans le mal triomphants, De jamais voir, Seigneur ! I'ete sans fleurs rermeilles, La cage sans oiseaux, la ruche sans abeilles. La maison sans enfants. Victor Hugo, S ONNET. Superbes monuments dePorgueil des humains, Pyramides, tombeaux, dont la vaine structure A temoigne que I'art, par I'adresse des mains Et I'assidu travail, pent vaincre la nature ; FIRST FBENCH UK A DEB, Vieux palais mines, chefs-<:roen\Te des Romains, Et les demiers efforts de leur architecture ; Colysee, oil souvent ces peuples inhumains De s'entrassassiner se donnaient tablatore ; Par Pinjure des ans yous etes abolis, Ou du moins la plupart yous etes demolis. H n'est' point de ciment que le Temps ne dissoude. Si Yos marbres si durs ont senti son pouYoir, Dois-je trouYer mauYais qu'im mechant pourpoint noir Qui m'a dure deux ans, soit perce par le coude ? Scarron. Le deexier Joue de L'A2rs:EE. Deja la rapide joumee Fait place aux heures du sommeil, Et du dernier fils de I'annee S'est enfui le dernier soleiL Pres du foyer, seule, inactiYe, LiYree aux souvenirs puissants, Ma pensee eiTe, fugitive, Des jours passes aux jours presents. Un pas encore, encore une heure, * Et I'annee aura sans retour Atteint sa demiere demeure ; L' aiguille' aura fini son tour. Pourquoi, de men regard avide, La poursuiYre ainsi tristement, Quand je ne puis d'un seul moment Retarder sa marche rapide ? Du temps qui vient de s'ecouler,* ^ there is no. ' hand (of the clock). ' which has just gone. i FIRST FRENCH READER. 53 Si quelques jours pouvaient renattre, II n'en est pas un seul, peut-etre, Que ma voix^daignat rappeler; Mais des ans la fuite m'etonne ; Leurs adieux oppressent mon coeur ; Je dis ; C'est encore une fleur Que Page enleve a ma couronne, Et livre au torrent destructeur ; C'est une ombre ajoutee a I'ombre Qui deja s'etend sur mes jours ; Un printemps retranche du nombre De ceux dont je verrai le cours ! Ecoutons ! . . . Le timbre^ sonore Lentement fremit douze fois ; II se tait . . . Je I'ecoute encore, Et Pannee expire a sa voix. C'en est fait ;' en vain je Pappelle, Adieu ! . . . Salut, sa soeur nouvelle, Salut ! quels dons chargent ta main ? Quel bien nous apporte ton aile ? Quels beaux jours dorment dans ton sein ? Que dis-je ! a mon ame tremblante Ne revele point tes secrets : D'espoir, de jeunesse, d'attraits Aujourd'hui tu parais brillante ; Et ta course insensible et lente Peut-etre amene les regrets ! Ainsi chaque soleil se leve Temoin de nos voeux insenses ; Ainsi toujours son cours s'acheve En entrainant comme un vain reve, ^ bell. "^ all is over. 64 FIKST FBENCH KEADEE. Nos voeux de9us et disperses. Mais I'esperance fantastique, Repandant sa clarte magique Dans la nuit du sombre avenir, Nous guide d'annee en annee, Jusqu'a I'aurore fortunee Du jour qui ne doit pas finir. Madame Tastu. Le Mirage. Soudain des cris de joie, eclat ant dans la nue, Kaniment dans les coeurs I'esperance perdue : Voila que le desert, aux voyageurs surpris, Deroule a 1' orient de fortunes abris ; Une immense oasis, dans des vapeurs lointaines, Avdc ses frais vallons, ses humides fontaines, Son lac etincelant, ses berceaux de jasmin, Surgit a I'horizon du sablonneux chemin. Salut ! belle oasis, ile de fleurs semee. Vase toujours charme des parfums d'Idumee ! Cette nuit, Bonaparte et ses soldats errants, Fouleront les sentiers de tes bois odorants ; Et sur les bords fleuris de tes fraiches cascades, Sous la nef des palmiers aux mouvantes arcades, Dans le joyeux bivac qui doit les reunir, Des tourments du desert perdront le souvenir. Doux reves de bonheur ! I'oasis diaphane, Fantome aerien, trompe la caravane ; Les credules soldats, qu'un prestige seduit. Vers le but qui s'eloigne errent jusqu'a la nuit. Alors, com me un jardin qu'une fee inconnue De sa baguette d'or dissipe dans la nue, L'ile miraculeuse aux ombrages trompeurs FIBST FRENCH READER. 65 Se detache du sol en subtiles vapeurs, Disperse en variant leurs formes fantastiqi*s, Ses contours ondul^eux, ses verdoyants portiques, Et des yeux fascines trompant le fol espoir, Mele ses vains debris aux nuages du soir. lis sont tons retombes sur leur lit d'asfonie. Mery. La Fleue. Fleur mourante et solitaire, Qui fus rhonneur du vallon, Tes debris joncbent la terre, Disperses par Faquilon. La m^me faux nous moissonne, Nous cedons au nieme dieu : Une feuille t'abandonne, Un plaisir nous dit adieu. Chaque jour le temps nous vole Un goiit, une passion ; Et chaque instant qui s'envole Emporte une illusion. L'homme perdant sa chimere, Se demande avec douleur : Quelle est la plus ephemere, De la vie^ ou de la fleur ? Millevoye. La Foece du Chant. Dans ses noirs ateliers, sous son toit solitaire, Tu charmes le travail, tu distrais la misere. Que fait le laboureur conduisant ses taureaux ? Que fait le vigneron sur ses brMants coteaux ? ^ our life or the flower ? 56 FIEST FBENCH BEADER. Le mineur enfonce sous ses volites profondes ? Le berg^ dans les champs, le nocher sur les ondes ? Le forgeron domptant les metaux enflammes ? lis chantent, I'heure vole, et leurs maux sent charmes. Delille. Le Bonheue. II n'est* point ici-bas de bonheur sans melange : C'est de biens et de maux un eternel echange. L'homme coule'^ ses jours dans des troubles sans fin, Et la crainte et I'espoir se melent dans son sein ; Comme on voit sur les monts, tour a tour clairs ou sombres, Rapidement courir la lumiere et les ombres, Quand, devant le soleil, le souffle des autans Fait passer tour a tour les nuages flottants, Le coeur le plus heureux recele quelques peines. Tel un insecte impur, cache dans nos fontaines, De leurs plus belles eaux empoisonne le cours. Nos instants sont comptes ; et ces instants si courts Sont tissus^ de regrets et de douleurs sans nombre. Ah ! cette triste vie est le reve d'une ombre ! Chenedolle. L'Amouk Maternei^ Eh ! qui pourrait compter les bienfaits d'une mere ! A peine nous ouvrons les yeux a la lumiere. Que nous recevons d'elle, en respirant le jour, Les premieres le9ons de tendresse et d'amour. Son coeur est averti par nos premieres larmes ; Nos premieres douleurs eveillent ses alarmes. EUe nous fait, par les plus tendres soins, Du bonheur d'exister les premiers charmes ; ^ there is. ' passes. " interwoven with. FIRST FRENCH READER. 57 Elle aid^ en ses premiers essais Notre raison, notre langage : Elle doit recevoir I'l^ommage De DOS premiers travaux, de nos premiers succ^s. Legouve. Le Lion de Flokence. Pr5s des murs de Florence, une coutume antique Consacrait tons les ans une fete rustique. Le peuple des hameaux, dans les champs d'alentour, En chcEiir vient du printemps saluer le retour ; Mille groupes joyeux precipitent leur danse, Fideles au plaisir plutot qu'a la cadence. Tout a coup, 6 terreur ! un formidable accent Perce la profondeur du bois retentissant. Un lion, Poeil en feu, se presente a la vue : Tout fuit. Dans ce desordre une mere eperdue Emporte son enfant. . . . Dieu ! ce fardeau cheri, De ses bras echappe, tombe : elle jette un cri, S'arrete. ... II est deja sous la dent devorante. Elle le voit, fremit, reste pale, mourante, Immobile, I'ceil fixe et les bras etendus. Elle reprend ses sens un moment suspendus ; La frayeur I'accablait, la frayeur la ranime. O prestige d'amour ! 6 delire sublime ! Elle tombe a genoux : Rends-moi, rends-moi, mon fils ! Ce lion, si farouche, est emu par ses cris. La regarde, s'arrete, et la regarde encore* II semble deviner qu'une m^re I'implore. II attache sur elle un oeil tranquille et doux, Lui rend ce bien si cher, le pose a ses genoux, Contemple de I'enfant le paisible sourire, Et dans le fond des bois lentement se retire. Millevoye, 58 nUST FRENCH READER. Ode. • Les cieux instmisent la terre A reverer leur auteur : Tout ce que leur globe enserre Celebre un Dieu createur. Quel plus sublime cantique Que ce concert magnifique De tous les celestes corps ? Quelle grandeur infinie ! Quelle divine harmonie Resulte de leurs accords ! De sa puissance immortelle Tout parle, tout nous instruit ; Le jour au jour la revele, La nuit I'annonce a la nuit. Ce grand et superbe ouvrage N'est point pour I'homme un langage Obscur et mysterieux. Son admirable sti-ucture Est la voix de la nature, Qui se fait entendre aux yeux. Dans une eclatante votite II a place de ses mains Ce soleil qui, dans sa route, iSclaire tous les humains. Envii'onne de liuniere, Cet astre ouvre sa carriere Comme un epoux glorieux, Qui, des Faube matinale, De sa couche nuptiale Sort brillant et radieux. FIRST FRENCH READER. 69 L'univers, a sa presence, Semble sortir du neant. II prend ^a course, il s'avance Comme un superbe geant. Bientot sa marche feconde Embrasse le tour du monde Dans le cercle qu'il decrit ; Et, par sa chaleur puissante, La nature languissante Se ranime et se nourrit. O que tes oeuvres sont belles, Grand Dieu ! quels sont tes bienfaits ! Que ceux qui te sont fideles Sous ton joug trouvent d'attraits ! Ta crainte inspire la joie ; EUe assure notre voie, Elle nous rend triomphants : EUe eclaire la jeunesse, Et fait briller la sagesse Dans les plus faibles enfants. J. B. Rousseau. Les HlEOlSDELLES. Captif au rivage du Maure,* Un guerrier courbe sous ses fers,* Disait : Je vous revois encore, Oiseaux ennemis des hivers. Hirondelles que I'esperance Suit jusqu'en ces brt\lants climats, Sans doute vous quittez la France : De mon pays, ne me parlez-vous pas ? * Morocco. ^ bending under Ws chains. 60 FIKST FRENCH READER. Depuis trois ans, je vous conjure De m'appoiter un souvenir Du vallon oil ma vie obscure Se ber9ait d'un doux avenir. Au detour d'une eau qui chemine A flots purs, sous de frais lilas, Vous avez vu notre chaumine ; De ce vallon, ne me parlez-vous pas? L'une de vous peut-etre est nee Au toit^ oti j'ai re9u le jour,'* La, d'une mere infortunee Vous avez dti plaindre I'amour. Mourante, elle croit a toute heure Entendre le bruit de mes pas ; Elle ecoute, et puis elle pleure ; De son amour ne me parlez-vous pas ? Ma soeur est-elle mariee ? Avez-vous vu de nos gar9ons La foule aux noces convee. La celebrer dans leurs chansons ? Et ces compagnons du jeune age Qui m'ont suivi dans les combats, Ont-ils revu tons le village ? De tant d'amis, ne me parlez-vous pas ? Sur leur corps,^ I'etranger peut-etre Du vallon reprend le chemin ; Sous mon chaume il commande en* maitre, De ma soeur il trouble I'hymen. * under the roof. ^ life. " over their bodies (graves). ■* as. FIRST FRENCH READER. 61 Pour moi, plus^ de mere qui prie, Et partout des fers ici-bas. Hirondelles, de ma patrie, De ses malheurs, ne me parlez-vous pas. Beranger, Les Adieux de Maeie Stuakt. Adieu, charmant pays de France, Que je dois tant cherir ! Berceau de mon heureuse enfance, Adieu ! te quitter c'est mourir. Toi que j'adoptai pour patrie, Et d'oii je crois me voir bannir, Entends les adieux de Marie, France, et garde son souvenir! Le vent souffle, on quitte la plage ; Et peu touche de mes sanglots, Dieu pour me rendre a ton rivage, Dieu n'a point souleve les flots ! Adieu, charmant pays de France, Que je dois tant cherir ! Berceau de mon heureuse enfance, Adieu ! te quitter c'est mourir. Lorsqu'aux yeux du peuple que j'aime, Je ceignis les lis eclatants,'"* II applaudit au rang supreme Moins qu'aux charmes de mon printemps. En vain la grandeur souveraine M'attend chez le sombre ficossais : Je n'ai desire d'etre reine Que pour regner sur des Franyais. ^ no longer any mother. '^ I assumed the white hUes (of France). 62 FIRST FRENCH READER. Adieu, charmant pays de France, Que je dois tant cherir ! Berceau de mon heureuse enfance. Adieu ! te quitter c'est mourir. L'amour, la gloire, le genie On trop enivre mes beaux jours. Dans I'inculte Caledonie De mon sort va changer le cours : , Helas ! un presage terrible Doit livrer mon cceur a I'effroi ; J'ai cru voir dans un songe horrible Un echafaud dresse pour moi. Adieu, charmant pays de France, Que je dois tant cherir! Berceau de mon heureuse enfance. Adieu ! te quitter c'est mourir. France, du milieu des alarmes. La noble fille des Stuarts, Comme en ce jour qui voit ses lai*mes, Vers toi tournera ses regards ; Mais, Dieu ! le vaisseau trop rapide Deja vogue sous d'autres cieux ; Et la nuit, dans son voile humide, Derobe tes bords a mes yeux. Adieu, charmant pays de France, Que je dois tant cherir ! Berceau de mon heureuse enfance. Adieu ! te quitter c'est mourir. JBeranger^ \ FIRST FRENCH READER. 63 SELECTIONS IN PEOSE. Les Ours de Berne. Un grand rassemblement etait forme devant la porte d'Aarberg, a Berne; nous en demandames la cause; on nous repondit laconiquement : — Les ours. Nous parvinmes en effet jusqu'a un parapet autour duquel etaient appuyees, comme sur une galerie de salle de spectacle, deux on trois cents personnes occupees a regarder les gentillesses de quatre ours monstrueux, separes par couples, et habitant deux grandes fosses tenues avec la plus grande proprete, et dallees comme des salles a manger. L'amusement des spectateurs consistait, comme a Paris, a Jeter des pommes, des poires et des gateaux aux habitants de ces deux fosses ; seulement leur plaisir se compliquait d'une combinaison que j'indiquerai a M. le directeur du Jardin des Plantes, et que je I'invite a naturaliser en France, pour la plus grande joie des amateurs. La premiere poire que je vis jeter aux martins^ bernois fut avalee parl'und'eux sans aucune opposition exterieure; mais il n'en fut pas de meme'* de la seconde. Au moment oil, alleche par ce premier succes, il se levait nonchalam- ment pour aller chercher son dessert a Fendroit oii il etait tombe, un autre convive, dont je ne pus reconnaitre la forme, tant son action fut agile, sortit d'un petit trou pratique dans le mur, s'empara de la poire au nez de Tours stupefait, et rentra dans son terrier aux grands applaudisse- ments de la multitude. Une minute apres, la tete fine d'un renard montra ses * martins, name a^iven to beai-s. ^ it was not so. 64 FIRST FRENCH READER. yeux vifs et son museau noir et pointu a Torifice de sa retraite, attendant I'occasion de faire nne ciiree aux depens du maitre du chateau, dont il avait I'air d'habiter le pa- vilion. Cette vue me donna Tenvie de renouveler I'experience, et j'achetai des gateaux, comme I'appat le plus propre a reveiller I'appetit individuel des deux antagonistes. Le renard, qui devina sans doute mon intention, en me voyant appeler la marchande, fixa les yeux sur moi, et ne me perdit plus de vue. Lorsque j'eus fait provision de vivres, et que je les eus emmagasines dans ma main gauche, je pris une tartelette de la main droite et la montrai au renard : le sournois fit un petit mouvement de tete, comme pour me dire : — Sois tranquille, je comprends j^arfaitement ; puis, il passa la langue sur ses levres, avec I'assurance d'un gai- llard qui est assez sllr de son affaii-e pour se pourlecher d'avance. Je comptais cependant lui donner une occupation plus difficile que la premiere. L'ours, de son cote, avait vu mes preparatifs, et se balanyait gracieusement, assis sur les dalles, les yeux fixes, la bouche ouverte, et les pattes ten- dues vers moi. Pendant ce temps, le renard, rampant comme un chat, etait sorti tout a fait de son terrier, et je m'aper9us que c'etait une cause accidentelle plutot encore que la velocite de sa course, qui m'avait empeche de re- connaitre a quelle esp^ce il appartenait lors de sa premiere apparition : la malheureuse bete n'avait pas de queue ! Je jetai le gateau; l'ours le suivit des yeux, se laissa retomber sur ses quatre pattes pour venir le chercher ; mais au premier pas qu'il fit, le renard s'elanya par-dessus son dos, d'un bond dont il avait pi-is la mesure si juste, qu'il tomba le nez sur la tartelette, puis, faisant un grand detour, il d^crivit une courbe pour rentrer dans son terrier. L'ours, FIRST FRENCH READER. 65 furieux, appliquant aussitot a sa vengeance ce qa'il savait* de geometrie, prit la ligne droite avec une vivacite dont je I'aurais cru incapable.^ Le renard et lui arriverent presque en nieme temps au trou ; mais le renard avait I'avance, et les dents de I'ours claquerent, en se joignant, a I'entree du terrier, au moment meme oil le larron venait de disparaitre. Je compris alors pourquoi le paiivre ecourte n'avait plus de queue. Alexandre Dumas. Une Aventuee de Voyage. Un jour je voyageais en Calabre :" c'est un pays de mechantes gens, qui, je crois, n'aiment personne, et en veulent* surtout aux Fran9ais. De vous dire pourquoi, cela serait long ; suffit qu'ils nous haissent a mort, et qu'on passe fort mal son temps lorsqu'on tombe entre leurs mains. — J'avais pour eompagnon un jeune homme d'une figure. . . . ma foi, comme ce monsieur que nous vimes au Vincy ; vous en souvenez-vous ? et mieux encore peut-etre. Je ne dis pas cela pour vous interesser, mais parce que c'est la verite. Dans ces montagnes, les chemins sont des precipices ; nos chevaux marchaient avec beaucoup de peine. Mon cama- rade allant devant, un sentier qui lui parut plus praticable et plus court nous egara. Ce fut ma faute ; devais-je me fier k une tete de vingt ans ? Nous cherchames, tant qu'il fit jour, notre chemin a travers ces bois; mais plus nous cherchions, plus nous nous perdions ; et il etait nuit quand nous arrivames pr^s d'une maison fort noire. Nous y entrames, non sans soup9on; mais comment fiiire? La, nous trouvons une famille de charbonniers a table, oil au premier mot on nous invita. Mon jeune homme ne se fit pas prier : nous voila mangeant et buvant, all he knew. ^ Calabria, the southern part of Italy. ' hate. GG FIRST FRENCH READER. lui du moins ; car, pour moi, j*examinais ce lieu et la mine de nos botes. Nos botes avaient bien mines de cbarbon- niers ; mais la maison, vous Teussiez prise pour un arsenal. Ce n'etaient que fusils, pistolets, sabres, couteaux, coutelas. Tout me deplut, et je vis bien que je deplaisais aussi Mon camarade au contraire, il etait de la famille, il riait et causait avec eux ; et par une imprudence que j'aurais dii prevoir, (mais quoi ! cela etait ecrit !) il dit d'abord d'oii nous sommes, oti nous all ions, qui nous etions ! Franpais ! Imaginez un pen ! chez nos plus mortels ennemis, seuls, egares, si loin de tout secours bumain ! Et puis, pour ne rien omettre de ce qui pouvait nous perdre,^ il fit^ le ricbe, promit a ces gens, pour la depense et pour nos guides le lendemain, ce qu'ils voulurent. Enfin, il parla de sa valise, priant fort qu'on en eAt grand soin, qu'on la lui mit au cbevet de son lit ; il ne voulait point, disait-il, d'autre traversin. Ab jeunesse ! jeunesse ! que votre age est a plaindre !^ Cousine, on crut que nous portions les diamants de la cou- ronne ! Ce qu'il y avait qui lui causait* tant de souci dans cette valise, c'etaient les lettres de sa fiancee. Le souper fini, on nous laisse ; nos botes coucbaient en bas ; nous dans la cbambre baute, oti nous avions mange : une soupente elevee de sept a buit pieds, ou Ton montait par une echelle ; c'etait la le coucber qui nous attendait, espece de nid, dans lequel on s'introduisait en rampant sous des solives cbargees de provisions pour toute I'annee. Mon camarade y grimpa seul, et se coucba tout endormi, la tete sur la precieuse valise. Moi, determine a veiller, je fis bon feu et m'assis aupres. La nuit s' etait deja passee presque ^ what might ruin ns, ^ he played the rich man. ^ to be pitied. * what really caused him. FIRST FRENCH READER. G7 entiere, assez tranquillement, et je conimen9ais a me ras- surer, quand, sur I'heure oti il me semblait que le jour ne pouvait etre loin, j'entendis au-dessous de moi notre hote et sa femme parler et se disputer ; et, pretant I'oreille par la cheminee qui communiquait a celle d'en bas, je distinguai parfaitement ces propres mots du mari: — Eh bien ! enfin, voyons, faut-il les tuer tous deux ? A quoi la femme repon- dit : — Oui. Et je n'entendis plus rien ! Que vous dirai-je ? je restai respirant a peine, tout mon corps froid comme du marbre; a me voir, vous n'eussiez su si j'etais mort ou vivant. Dieu ! quand j'y pense encore ! . . . Nous deux, presque sans armes, centre eux douze ou quinze, qui en avaient tant ! Et mon camarade mort de sommeil et de fatigue ! L'appeler, faire du bruit, je n'osais ; m'echapper tout seul, je ne pouvais ; la fenetre n'etait guere haute, mais en bas deux gros dogues hurlant comme des loups. . . . En quelle peine je me trouvais, imaginez-le si vous pouvez. Au bout d'un quart d'heure, qui fut long, j'entends sur I'escalier quelqu'un, et par les fentes de la porte je vis le pere, sa lampe dans une main et dans Fautre un grand couteau. II montait, sa femme apres lui; moi derriere la porte. II ouvrit; mais avant d'entrer, il posa la lampe que sa femme vint prendre ; puis il entre pieds nus, et elle, de de- hors, lui disait a voix basse, masquant avec ses doigts le trop de lumiere de la lampe : — Doucement, va doucement. Quand il fut a I'echelle, il monte, son couteau dans les dents ; et venu a la hauteur du lit, ce pauvre jeune homme etendu offrant sa gorge decouverte, d'une main il prend son couteau, et de I'autre. . . . Ah ! cousine . . . il saisit un jambon qui pendait au plancher, en coupe une tranche, et se retire comme il etait venu. La porte se referme, la lampe s'en va, et je reste seul a mes reflexions. CS FIBST FRENCH READER. Des que le jour parut, toute la famille a grand bruit rint nous eveiller, comme nous I'avions recommande. On ap- porte a manger : on sert un dejeuner fort propre, fort bon, je vous assure. Deux cliapons en faisaient les frais, dont il fallait, dit notre hotesse, emporter I'un et manger I'autre. En les voyant, je compris enfin le sens de ces terribles mots : Faut-il les tuer ton^ deux f Et je vous crois, cousine, assez de penetration pour deviner a present ce que cela signifiait. Cousine, obligez-moi; ne contez point cette histoire. D'abord, comme vous voyez, je n'y joue pas un beau role, et puis vous me la gateriez. Tenez, je ne vous flatte point ; c'est votre figure qui nuirait a I'effet de ce recit. Moi, sans me vanter, j'ai la mine qu'il faut pour les contes a faire peur. Mais vous, voulez-vous conter, prenez des sujets qui aillent a^ votre air : Psyche, par exemple. Paul-Z.oids Courier, L'Abexaki. Pendant les guerres de I'Amerique, une troupe de sauva- ges Abenakis defit un detachement anglais ; les vaincus ne purent echapper a des emiemis plus legers qu'eux a Ja course et acharnes a les poursuivre; ils furent traites avec une barbaric dont il y a pen d'exemples, meme dans ces contrees. Un jeune officier anglais, presse par deux sauvages qui Fabordaient la hache levee, n'esperait plus se derober a la mort. II songeait seulement a vendre cherement sa vie. Dans le meme temps, un vieux sauvage arme d'un arc s'approche de lui, et se dispose a le percer d'une fleclie ; mais, apres I'avoir ajuste, tout d'un coup il abaisse son arc, et court se jeter entre le jeune officier et les deux barbares qui allaient^ le massacrer ; ceux-ci se retii-erent avec respect. * become. ^ were about FIRST FEENCH READER. 69 Le vieillard prit I'Anglais par la main, le rassura par ses caresses, et le conduisit a sa cabane, oil il le traita avec une douceur qui ne se dementit jamais; il en fit moins son esclave que son compagnon; il lui apprit la langue des Abenakis, et les arts grossiers en usage chez ces peuples. lis vivaient fort contents I'un de I'autre. Une seule chose donnait de I'inquietude au jeune Anglais: quelquefois le vieillard fixait les yeux sur lui, et apres I'avoir regarde, il laissait tomber des larmes. Cependant, au retour du printemps, les sauvages re- prirent les armes, et se mirent en campagne.^ Le vieillard, qui etait encore assez robuste pour supporter les fatigues de la guerre, partit avec eux, accompagne de son prison- nier. Les Abenakis firent une marche de plus de deux cents lieues a travers les forets ; enfin ils arriverent a une plaine, oil ils decouvrirent un camp anglais. Le vieux sauvage le fit voir au jeune homme, en observant sa contenance. — Voila tes freres, lui dit-il, les voila' qui nous attendent pour nous combattre. £coute : je t'ai sauve la vie, je t'ai appris a faire un canot, un arc, des fleches, a surprendre Torignar dans la foret, a manier la hache, et a enlever la chevelure* a I'ennemi. Qu'etais-tu lorsque je t'ai conduit dans ma cabane? Tes mains etaient celles d'un enfant, elles ne servaient ni a te nourrir, ni a te defendre ; ton ame etait dans la nuit ; tu ne savais rien ; tu me dois tout. Serais-tu assez ingrat pour te reunir a tes freres, et pour lever la hache contre nous ? L' Anglais protesta qu'il aimerait mieux perdre la vie mille fois que de verser le sang d'un seul Abenaki. Le sauvage mit ses deux mains sur son visage en bais- * took the field. ^ there they are awaiting us. ' elk. * scalp. 70 FIRST FRENCH READER. sant la tete, et apr^s avoir ete quelqiie temps dans cette attitude, il regarda le jeune Anglais, et lui dit d'un ton mele de tendresse et de douleur : — As-tu un pere ? — II vivait encore, dit le jeune homme, lorsque j'ai quitte ma patrie. — Oh ! qu'il est malheureux ! s'ecria le sauvage. Et apres un moment de silence, il ajouta: — Sais-tu que j'ai ete pere ? . . . Je ne le suis plus. . . J'ai vu mon fils tomber dans le combat; il etait a mon cote, je I'ai vu mourir en' homme; il etait convert de blessures, mon fils, quand il est tombe ; mais je Tai ven- ge. . . Oui, je Pai venge ! II pronon9a ces mots avec force. Tout son corps trem- blait. II etait presque etouffe par des gemissements qu'il ne voulait pas laisser echapper. Ses yeux etaient egares,* ses larmes ne coulaient pas. II se calma pen a peu, et, se tournant vers I'orient, oii le soleil allait se lever, il dit au jeune Anglais : — Yois-tu ce beau ciel resplendissant de lumiere ? As-tu du plaisir a le regarder ? — Oui, dit r Anglais, j'ai du plaisir ale regarder ce beau ciel. — Eh bien ! je n'en ai plus, dit le sauvage, en versant un torrent de larmes. Un moment apres, il montra au jeune homme un man- -^lier qui etait en fleurs. — Yois-tu ce bel arbre ? lui dit-il ; as-tu du plaisir a le regarder ? — Oui, j'ai du plaisir a le regarder. — Je n'en ai plus, reprit le sauvage avec precipitation ; et il ajouta tout de suite : ^Jikeaman. 'wild. FIRST FRENCH READER. 71 — Pars, va dans ton pays, afin que ton pere ait encore du plaisir a voir le soleil qui se leve et les fleurs du prin- lemps. * Sai7it Lambert. Portrait de Paul et Virginie. i . . . Le bon naturel de ces enfants se developpait de jour en jour. Un dimanche, au lever de Taurore, leurs meres etant allees a la premiere messe, une negresse mar- ronne^ se presenta sous les bananiers qui entouraient leur habitation. Elle etait decharnee comme un squelette, et n'avait pour vetement qu'un lambeau de serpilliere autour des reins. Elle se jeta aux pieds de Virginie, qui prepa- rait le dejetiner de la famille, et lui dit : " Ma jeune demoi- selle, ayez pitie d'une pauvre esclave fugitive ; il y a un mois que j'erre dans ces montagnes, demi-morte de faim, souvent poursuivie par des chasseurs et par leurs chiens. Je fuis mon maitre, qui est un riche habitant de la Riviere- noire: il m'a traitee comme vous le voyez." En meme temps elle lui montra son corps sillonne de cicatrices pro- fondes par les coups de fouet qu'elle en avait re9us. Vir- ginie tout emue lui repondit : " Rassurez-vous, infortunee creature ! Mangez, mangez !" et elle lui donna le dejetiner qu'elle avait apprete. L'esclave en peu de moments le de- vora tout entier. Virginie, la voyant rassasiee, lui dit : " Pauvre miserable ; j'ai envie d'aller demander votre grace a votre maitre ; en vous voyant, il sera touche de pitie. Voulez-vous me conduire chez lui?" — "Ange de Dieu," repartit la negresse, "je vous suivrai partout oti vous vou- drez." Virginie appela son frere,'et le pria de I'accom- pagner. L'esclave les conduisit par des sentiers au milieu des bois, a travers de hautes montagnes qu'ils grimperent * runaway slave. 72 FIRST FRENCH READER. avec bieii de la peine, et de larges rivieres qu'ils passerent a gue/ Enfin, vers le milieu du jour, ils arriv^rent au bas d'un morne,'^ sur les bords de la Rivi^re-noire. Ils aper9u- rent la une maison bien batie, des plantations considerables, et un grand nombre d'esclaves occupes a toutes sortes de travaux. Leur maitre se promenait au milieu d'eux, une pipe a la bouche et un rondin a la main. C'etait un grand homme sec, olivatre, aux yeux enfonces, et aux sourcils noirs et joints. Virginie, tout emue, tenant Paul par le bras, s'approcha de I'habitant et le pria, pour I'amour de Dieu, de pardonner a son esclave, qui etait a quelques pas de la derriere eux. D'abord I'habitant ne fit pas grand compte^ de ces deux enfants pauvrement vetus, mais quand il eut remarque la taille elegante de Virginie, sa belle tete blonde, et qu'il eut entendu le doux son de sa voix, qui tremblait ainsi que tout son corps, il ota sa pipe de sa bouche, et levant son rondin vers le ciel, il jura par un affreux serment, qu'il pardonnait a son esclave, non pas pour I'amour de Dieu, mais pour I'amour d'elle. Yirginie aussitot fit signe a I'esclave de s'avancer vers son maitre ; puis elle s'enfuit, et Paul courut apres elle. lis remonterent ensemble le revers du morne par oii ils etaient descendus ; et parvenus au sommet, ils s'assirent sous un arbre, accables de lassitude, de faim et de soif. Us avaient fait a jeun* plus de cinq lieues depuis le lever du soleiL Paul dit a Virginie : " Ma soeur, il est plus de midi, tu as faim et soif; que ferons nous ? Ces arbres ne produis- ent que de mauvais fruits ; il n'y a pas seulement ici un tamarin ou un citron pour te rafraichir." — " Dieu aura pitie de nous," repartit Virginie, " il exauce la voix des petits oiseaux qui lui demandent leur nourriture." A peine avait- * which they forded. " bluff. ^ minded HttJe. * fasting. FIRST FRENCH READER. 73 elle dit ces mots, qii'ils entendirent le bruit d'une source qui tombait d'un rocher voisin. lis y coururent, et apres s'etre desalteres avec ses eaux plus pures que le cristal, ils cueillirent et mangerent un peu de cresson qui croissait sur ses bords. Comme ils regardaient de cote et d'autre, s'ils ne trouveraient pas quelque nourriture plus solide, Paul aper- 9ut parmi les arbres de la foret un jeune palmiste. La ne- cessite donne de I'industrie, il resolut d'allumer du feu, a la maniere des noirs, pour faire tomber Parbre. II j r^ussit, et le palmiste tomba bientot avec un grand fracas. Us firent un repas frugal, remplis de joie par le souvenir de la bonne action qu'ils avaient faite le matin ; mais cette joie etait troublee par I'inquietude oti ils se doutaient bien que leur longue absence de la maison jetterait leurs meres. Virginie revenait souvent sur cet objet : cependant Paul, qui sentait ses forces retablies, I'assura qu'ils ne tarderaient pas a tranquilliser leurs parents. Apres diner, ils se trouverent bien embarrasses ; car ils n' avaient plus de guide pour les reconduire chez eux. Paul qui ne s'etonnait de rien dit a Virginie : " Notre case^ est vers le soleil du milieu du jour; il faut que nous passions, comme ce matin, par dessus cette montagne que tu vois la- bas avec ses trois pitons. Allons, marchons, mon amie !" Ils descendirent done le morne de la Riviere-noire, du cote du nord, et arriverent apres une heure de marche sur les bords d'une large riviere qui barrait leur chemin. Le bruit de ses eaux effraya Virginie ; elle n'osa y mettre les pieds pour la passer k gue. Paul alors prit Virginie sur son dos, et passa, ainsi charge, sur les roches glissantes de la riviere malgre le tumulte de ses eaux. Quand Paul fut sur le rivage, il voulut continuer sa route, charge de sa soeur, et ^ cabin. 4 74 FIBST FBENOH BEADEE. il se flattait de monter ainsi la montagne qu'il voyait devant lui, a une demi-lieue de la ; mais bientot les forces lui man- querent, et il fut oblige de la mettre a terre et de se repo- ser aiipres d'elle. Cependant Virginie s'etant iin peu re- posee, rompit une branche de bambou ; et se init^ en marche en s'appuyant d'une main sur ce roseau, et de I'autre sur son frere. lis cbeminaient ainsi doucement a travers le bois ; mais la hauteur des arbres et I'epaisseur de leurs feuillages leur firent perdre de vue la montagne sur laquelle ils se diri- geaient. Au bout de quelque temps ils quitterent, sans s'en apercevoir, le sentier fraye dans lequel ils avaient marche jusqu'alors, et ils se trouverent dans un labyrinthe d'arbres, de lianes et de roches, qui n'avait plus d'issue. Paul fit asseoir Yii'ginie et se mit a courir 9a et la tout hors de lui, pour chercher un chemin hors de ce fourre epais ; mais il se fatigua en vain. II monta au haut d'un grand arbre, pour decouvrir au moins la montagne ; mais il n'aper9ut autour de lui que les cimes des arbres, dont quelques-unes etaient eclairees par les derniers rayons du soleil couchant. Un profond silence regnait dans ces solitudes, et on n'y entendait d'autre bruit que le bramement des cerfs, qui venaient chercher leurs gites dans ces lieux ecartes. Paul, dans Pespoir que quelque chasseur pourrait I'entendre, cria alors de toute sa force : " Venez, venez au secours de Yir- ginie !" Mais les seuls echos de la foret repondirent a sa voix, et repeterent a plusieurs reprises : Virginie . . . Vir- ginie. Paul descendit de 1' arbre, accable de fatigue et de cha- grin ; il chercha les moyens de passer la nuit dans ce lieu, mais il n'y avait ni fontaine, ni palmiste, ni meme des ^ began to walk. V FIRST FEENCH BEADER. 75 branches de bois sec, propre a allumer du feu; il sentit alors, par experience, toute la faiblesse de ses ressources, et il se mit a pleurer. * Cependant Virginie lui dit : " Prions Dieu, mon frere, il aura pitie de nous." A peine avaient- ils acheve leur priere, qu'ils entendirent un chien aboyer. "II me semble,'" dit Virginie, "que c'est Fidele, le chien de notre case. Oui, je reconnais sa voix : serions-nous deja pres de notre montagne?" En effet, un moment apres, Fidele etait a leurs pieds, aboyant, hurlant, gemissant et les accablant de caresses. Comme ils ne pouvaient revenir de leur surprise, ils aper9urent Domingue qui accourait a eux. A I'arrivee de ce bon noir, qui pleurait de joie, ils se mirent aussi a pleurer, sans pouvoir lui dire un mot. Quand Domingue eut repris ses sens : " O mes jeunes maitres," lui dit-il, " que vos meres ont d'inquietudes ! comme elles ont ete etonnees quand elles ne vous ont plus trouves au retour de la messe oil je les accompagnais ! J'allais, je venais autour de I'habitation, ne sachant de quel cote vous chercher. Enfin j'ai pris vos vieux habits a I'un et a I'autre, je les ai fait flairer a Fidele, et sur le champ, comme si ce pauvre animal m'etit entendu, il s'est mis a queter sur vos pas. II m'a conduit, toujours en remnant la queue, jusqu'a la Riviere-noire. C'est la que j'ai appris d'un habitant que vous lui aviez ramene une negresse maronne, et qu'il vous avait accorde sa grace. De la, Fidele, toujours quetant, m'a conduit jusqu'ici. Nous sommes au pied de la mon- tagne des Trois-Mamelles, et il y a encore quatre bonnes lieues j usque chez nous. Allons, mangez et prenez des forces." II leur present a aussitot un gateau, des fruits et une liqueur que leurs meres avaient preparee. Pendant que les enfants se rafraichissaient, Domingue alluma du feu, ^ I think. 76 FIEST FRENCH READER. et ayant cherche un bois, il en fit un flambeau qu'il alluma, car il etait deja unit. Mais il eprouva un embarras bien plus grand, quand il fallut^ se metlre en route: Paul et Virginie ne pouvaient plus marcher; leurs pieds etaient enfles et tout rouges. Domingue ne savait s'il devait aller bien loin de la leur chercher du secours, ou passer dans ce lieu la nuit avec eux. " Oii est le temps," leur disait-il, "oii je Yous portals tons deux a la fois dans mes bras? Mais maintenant vous etes grands, et je suis vieux." Comme il etait dans cette perplexite, une troupe de noirs marrons se fit voir'^ a vingt pas de la. Le chef de cette troupe, s'approchant de Paul et de Virginie, leur dit: " Bons petits blancs, n'ayez pas peur ; nous vous avons tus passer ce matin avec une negresse de la Riviere-noire : vous alliez demander sa grace a son mauvais maitre. En recon- naissance nous vous reporterons chez vous sur nos epaules." Alors il fit un signe, et quatre nou-s marrons des plus robustes firent aussitot un brancard avec des branches d'arbre, y placerent Paul et Virginie, et, Domingue mar- chant devant eux avec son flambeau, ils se mirent en route, aux cris de joie de toute la troupe. Virginie attendrie disait a Paul: "O, mon ami, jamais Dieu ne laisse un bienfait sans recompense." Ils arriverent vers le milieu de la nuit au pied de leur montagne. A peine ils la montaient qu'ils entendirent des voix qui criaient: "Est-ce vous, mes enfants?" lis re- pondirent avec les noirs : " Oui, c'est nous !" et bientot ils aper9urent leurs meres qui venaient au devant d'eux avec des tisons flambants. "Malheureux enfants," dit madame de la Tour, "d'oii venez-vous? Dans quelles angoisses vous nous avez jetees !" — "Nous venons," dit * it became necessaiy to start ^ appeared. FIRST FEENCH READER. 77 Virginie, " de la Riviere-noire, oii nous avons ete demander la grace d'une pauvre esclave maronne, et voila que ces noirs nous ont ramencs." Madame de la Tour embrassa sa fille sans pouvoir parler. Marguerite serrait Paul dans ses bras et lui disait : " Et toi aussi, men fils, tu as fait une bonne action. Quand elles furent arrivees dans leur case, avec leurs enfants, elles donnerent bien a manger aux noirs, qui s'en retourn^rent dans leurs bois, en leur souhaitant toute sorte de prosperites. JBernardin de St, Pierre. Le Masque de Feb. Quelques mois apr5s la mort de Mazarin, il arriva^ un evenement qui n'a point d'exemple ; et, ce qui est non moins etrange, c'est que tons les historiens Font ignore. On envoya dans le plus grand secret au chateau de I'ile Sainte- Marguerite, dans la mer de Provence, un prisonnier inconnu, d'une taille au-dessus de I'ordinaire, jeune, et de la figure la plus belle et la plus noble. Ce prisonnier, dans la route, portait un masque dont la mentonniere avait des ressorts d'acier, qui lui laissaient la liberte de manger avec le masque sur son visage: on avait ordre de le tuer s'il se decouvrait. II resta dans Pile jusqu'a ce qu'un officier de confiance^, nomme Saint-Mars, gouverneur de Pignerol, ayant ete fait gouverneur de la Bastille, Fan 1690, I'alla prendre^ a I'ile Sainte-Marguerite, et le conduisit a la Bastille toujours masque. Le marquis de Louvois alia le voir dans cette lie avant la translation, et lui parla debout et avec une consideration qui tenait^du respect. Get in- connu fut mene a la Bastille, oii il fut loge aussi bien qu'on pent I'etre dans le chateau : on no lui refusait rien de ce qu'il demandait; son plus grand gotit etait pour le linge * tliere occurred. ^ confidential officer. ' came to fetch him from, ^approached. 78 FIRST FEENCH READER. d'uue finesse extraordinaire, et pour les dentelles ; il jouait de la guitare. On lui faisait la plus grande chere/ et le gouverneur s'asseyait rarement devaut lui. Un vieux medecin de la Bastille, qui avait souvent traite cet homme singulier dans ses maladies, a dit qu'il n'avait jamais vu son visage, quoiqu'il etit souvent examine sa langue et le reste de son corps. II etait admirablement bien fait, disait ce medecin ; sa jDcau etait un peu brune ; il interessait par le Beul ton de sa voix, ne se plaignant jamais de son etat, et ne laissant point entrevoir^ ce qu'il pouvait etre.^ Cet inconnu mourut en 1703, et fut enterre la nuit a la paroisse de Saint-Paul. Ce qui redouble I'etonnement, c'est que, quand on I'envoya dans I'ile Sainte-Marguerite, il ne disparut dans I'Europe aucun homme considerable. Ce prisonnier I'etait sans doute ; car voici ce qui arriva les premiers jours qu'il etait dans I'ile. Le gouverneur mettait lui-meme les plats sur la table, et ensuite se retii-ait apres I'avoir enferme. Un jour le prisonnier ecrivit avec un couteau sur une assiette d'argent, et jeta I'assiette par la fenetre vers un bateau qui etait au rivage, presque au pied de la tour; un pecheur, a qui ce bateau appartenait, ra- massa* I'assiette, et la rapporta au gouverneur; celui-ci, etonne, demanda au pecheur: "Avez-vous lu ce qui est ecrit sur cette assiette, et quelqu'un I'a-t-il vue entre vos mains?" " — Je ne sais pas lire," repondit le pecheur: "'je viens de la trouver ; personne ne I'a vue." Ce paysan fut retenu jusqu'a ce que le gouverneur fut bien informe qu'il n'avait jamais lu, et que I'assiette n'avait ete vue de per- sonne. " Allez," lui dit-il, " vous etes bien heureux de ne savoir pas lire." Parmi les personnes qui ont eu connais- ^ they gave Mm the best food. ^ be seen. ^ what he might be * picked up. FIRST FRENCH READER. 79 sance immediate de ce fait, il y en a une tresdigne de foi, qui vit encore. M. de Chamillart fut le dernier ministre qui eut^ cet etrange secret : le second marechal de la Feu- illade, son gendre, m'a dit qu'a la mort de son beau-p5re il le conjura a genoiix de lui apprendre ce que c'etait que cet homme qu'on ne connut jamais que sous le nom de I'homme au masque de fer ; Chamillart lui repondit que c'etait le secret de I'etat, et qu'il avait fait serment de ne le reveler jamais. Enfin il reste encore beaucoup de mes contempo- rains qui deposent'^ de la verite de ce que j'avance, et je ne connais pas de^ fait ni plus extraordinaire ni mieux con- state. Voltaire. Les Roses de Monsieur de Malesherbes. Monsieur Lamoignon de Malesherbes, qu'il suffit de nom- mer pour designer le ministre integre, le savant modeste, le grand naturaliste et le meilleur des liommes, avait cou- tume de passer tous les ans, au beau chateau de Verneuil, pres de Versailles, une partie de I'ete, pour se delasser des fonctions importantes qui lui etaient confiees. Parmi les occupations auxquelles se livrait cet homme celebre, la cul- ture des fleurs etait celle a laquelle il s'adonnait particuliere- ment. II prenait surtout le plus grand plaisir a soigner un bosquet de rosiers, qu'il avait plante lui-meme dans un bois taillis, non loin du village de Verneuil. De tous les rosiers qu'avait plantes monsieur de Males- herbes, aucun n'avait trompe son esperance. Des buissons de roses de differentes especes, formant dans ce lieu agreste et solitaire un contraste frappant avec les arbustes sau- vages dont ils etaient enviromies, attiraient tous les regards, et produisaient une sensation aussi agreable qu'imprevue. ^ knew. ^ testify to. ^ no. 80 FIRST FRENCH READER. L'heureux cultivateur de ce bosquet charmant ne pou- vait, malgre sa touchante modestie, s'empecher d'etre fier de ses succes. II en parlait a tous ceux qui se presentaient au chateau de Yerneuil, et il les conduisait a ce qu'il appe- lait sa solitude. II avait forme de ses mains un joli banc de gazon, et construit aveq de la terre et des branches d'arbre une grotte, oii tantot il se mettait a I'abri de la pluie, et tantot il preservait sa tete sexagenaire des rayons br^lants du soleil. C'est ia que, Plutarque a la main, sa lecture favorite, il reflechissait en paix sur les vicissitudes humaines, et recapitulait avec delices les actions memora- bles dont il avait honore sa carriere. " Mais voyez done,'" disait-il a toutes les personnes qu'il conduisait a cette solitude, " voyez comme tous ces rosiers sont frais et touffus. Ceux des jardins somptueux et les mieux cultives n'ont pas des fleurs plus belles et plus abon- dantes. Ce qui m'etonne surtout," ajoutait-il avec trans- port, " c'est que depuis plusieurs annees que je cultive ces rosiers, je n'en ai pas perdu un seul : jamais jardinier, quelque habile qu'il fiit, n'eut la main plus heureuse que moi. Aussi m'appelle-t-on dans ce village Lamoignon-les- Itoses, pour me distinguer de tous ceux de ma famille qui portent le meme nom." Un jour que ce savant naturaliste s'etait leve plus tot qu'a I'ordinaire, il se r^ndit a son bosquet cheri fort avant le lever du soleil. C'ctait vers la moitie du mois de juin, a peu pres a I'epoque du solstice, oii les jours sont les plus longs de I'annee. La matinee etait delicieuse : un vent frais et une abondante rosee rafraichissaient la terre dessechee par la chaleur de la veille ; les chants varies de mille et mille oiseaux formaient un concert ravissant que les echos ^ just see. FIBST FRENCH READER. 81 multipliaient a I'infini et repetaient dans les montagnes ; les prairies emaillees, les plantes aromatiques et la vigne en fleurs remplissaienjt I'atmosphere d'un parfum delicieux ... En un mot, le printemps regnait encore, et I'ete corn- men yait a paraitre. Monsieur de Malesherbes assis pres de sa grotte, contem- plait avec respect ce calme heureux d'une matinee des chamiDS, ce reveil enchanteur de la nature. Soudain un bruit leger se fait entendre.^ II croit d'abord que c'est la marche de quelque biche ou de quelque faon timide qui traverse le bois ; il regarde, examine, et aper9oit a travers le feuillage une jeune fille qui, revenant de Verneuil un pot au lait sur la tete, s'arrete devant une fontaine, y puise de I'eau, dont elle remplit sa cruclie, s'avance jusqu'au bos- quet, I'arrose, retourne plusieurs fois a la fontaine, et, par ce moyen, depose au pied de chaque rosier une quantite d'eau suffisante pour les ranimer tous. Le magistrat, qui pendant ce temps s'etait tapi sur son banc de verdure pour ne pas interrompre la jeune laitiere, la suivait des yeux avec avidite, ne sachant a quoi attribuer les soins empresses qu'elle donnait a ses rosiers. La figure de cette jeune fille etait charmante : ses yeux exprimaient la candeur et la gaite ; son teint semblait se colorer des feux de I'aurore naissante. Cependant I'emotion et la curi- osite attirerent malgrc lui le naturaliste vers la jeune in- connue, au moment oii elle deposait au pied d'un rosier blanc sa derniere cruchee d'eau. Celle-ci tressaillant, jette un cri de surprise a la vue de monsieur de Malesherbes, qui I'aborde aussitot et lui demande qui lui a donne ordre d'arro- ser ainsi tout ce bosquet : " O ! Monseigneur," dit la jeune fille toute tremblante; "je n'ai que de bonnes intentions, ^ is heard. 4* 82 riKST FRENCH READER. je vous assure ; je ne suis pas la seule de ces environs, et c'est aujourd'hui mon tour." — " Comment votre tour?" — " Oui, Monseigneur ; c'etait hier a Lise, et c'est demain a Perrette." — " Expliquez-vous, jeune fille, je ne vous com- prends pas." — " Puisque vous m'avez prise sur le fait, je ne puis plus vous en faire un mystere ; aussi je ne vois pas que cela puisse tant vous facher . . . Vous saurez^ done, Mon- seigneur, que vous ayant vu de nos champs planter vous- meme et soigner ces beaux rosiers, nous nous sommes dit, dans tous les hameaux des environs: 'II faut prouver a celui qui repand chaque jour tant de bienfaits parmi nous, et qui sait honorer si bien 1' agriculture, qu'il n'a pas affaire a des ingrats ; et puisqu'il se plait^ tant a cultiver des fleurs, il faut I'aider sans qu'il s'en doute.' Pour cela toute jeune fille agee de quinze ans sera tenue,^ chacune a son tour, en revenant de porter son lait a Verneuil, de puiser de I'eau a la fontaine qui est ici pres, et d'arroser tous les matins, avant le lever du soleil, les rosiers de notre ami, de notre pere a tous . . . Depuis quatre ans je n'ai pas manque a ce devoir, et je vous dirai meme que c'est a qui de nos jeunes filles atteindra sa quinzieme annee,* pour avoir I'honneur d'arroser et de soigner les roses de monsieur de Malesherbes." Ce recit naif et touchant fit une vive impression sur le ministre. Jamais il n'avait mieux senti toute la celebrite de son nom. " Je ne m'etonne plus," se disait-il avec ra- vissement, " si mes rosiers sont aussi beaux et charges de tant de fleurs. Mais puisque toute la jeunesse des hameaux voisins daigne chaque matin me donner une preuve si touchante de son amitie, je lui promets, en revanche, de ne * you must know. ^ he takes such pleasure in. ^ will be expected. * that all the young gii'ls wish to reach their fifteenth year. FIRST FRENCH READER. 83 « pas laisser passer un seul jour sans venir visiter ma solitude, qui m'est devenue plus chore que jamais." — " Tant mieux !" Tepondit la jeune fille, "cela fera que nous conduirons^ nos troupeaux de ce cote, pour avoir le bonheur de vous con- templer tout a notre aise, de vous faire entendre nos chan- sonnettes, et de jaser quelquefois avec vous, si Monseigneur daigne le permettre." '' Oui, mes enfants," reprit monsieur de Malesherbes ; " venez, oh ! venez pres de moi. S'il vous arrive quelques malheurs, je tacherai de les adoucir ; s'il s'eleve parmi vous quelques differents, je les aplanirai peut-etre ; et si quelques manages assortis par le coeur ne pouvaient se faire par dis- proportion de fortune, eh bien, je saurai tout concilier." — • " Dans ce cas la," repartit vivement la jeune laitiere, "Mon- seigneur ne manquera pas d'occupation, et moi-meme je pourrai* dans peu de temps lui dire un petit mot^ touchant cela . . . Mais j'oublie que ma mere m' attend; je cours lui porter I'argent de son lait, et lui conter I'heureuse rencon- tre que j'ai faite." — "Un moment," lui dit monsieur de Malesherbes en Farretant, " comment vous nommez-vous ?" — " Suzette Bertrand, pour vous servir, Monseigneur, si j'en etais capable." — " Eh bien, Suzette !" reprit-il en pressant une de ses mains dans les siennes, " remettez a vos com- pagnes, qui comme vous ont soin de mes rosiers, ce que je vais vous donner pour elles." — " Oh ! Monseigneur ! nous ne voulons rien pour cela j tout vp^tre ox ne pourrait valoir le plaisir que nous j pr«nQns,"-=*^VQUS SkV^z^ bien raison ; non, tout ce que je possede ne pourrait valoir ce que vous jne donnez en ce moment ; mais, en attendant que* je puisse remercier moi-meme vos jeunes amies, dites-leur bien,qu'elle3 * that will make us hilng. ^ I might. ' a word or two. * until I am able. 84 FIRST FRENCH READER. embellissent la fin de ma carriere, et que jamais ce qu'elles out fait ne sortira de mon souvenir." . . . 'En achevant ces mots, I'honorable vieillard deposa un baiser sur le front modeste de la laitiere, qui s'eloigna fiere et joyeuse de Thonneur qu'elle avait re9u. Monsieur de Malesherbes ne cessait de raconter cette aventure. II remplit avec exactitude la promesse qu'il avait faite a la jeune fille. II ne se passait pas de jour qu'il ii'allat' visiter ses rosiers. Souvent, tandis qu'une societe nombreuse et brillante etait reunie au chateau de Verneuil, ce magistrat respectable, ce ministre, le conseil et I'ami de son prince, assis pres de sa grotte solitaire, participant aux jeux des patres des environs, etudiait au milieu d'eux leurs penchants, leurs besoins, leurs habitudes, et ne rentrait au chateau que fort tard, accompagne de plusieurs d'entre eux et comble des benedictions de tons. Quelques jours apres, c' etait un dimanche, monsieur de Malesherbes apprit que toute la jeunesse de Verneuil et des environs devait se reunir le soir meme devant sa grotte si renommee, et qu'on avait resolu d'y etablir le lieu de la danse. " Adieu mes roses !" se dit alors ce sage aimable : "le moyen'^ que tel jeune gar9onn'en orne pas sa danseuse, que telle jeune fille n'en detache pas les plus belles pour en parer son corset ? Mais ils s'amuseront, ils parleront de moi peut-etre; moi-meme, je pourrai les voir reunis, etre temoin de leurs jeux: allons,^ si j'ai quelques roses de moins, j'aurai du plaisir de plus ; et Fun vaut bien I'autre." Cependant, comme il craignait que sa presence n'intimi- dat la bande joyeuse et ne I'empechat de se livrer a tout le bonheur que lui promettait une aussi belle journee, il s'ab- stint de diriger le soir sa promenade accoutumee du cote ^ without his going. ^ how can I prevent. " well. FIEST FRENCH READER. b5 de sa solitude. Mais le lendemain, des le matin, il fut impatient de voir le degat qu'avait dil causer dans le bos- quet la danse de la veille. Deja, muni d'une beche et de plusieurs instruments, il se disposait a reparer le dommage Quelle fut sa surprise de retrouver tout dans le meme etat ! L'endroit oii la danse avait eu lieu se trouvait passe au rateau; le banc de verdure avait conserve toute sa fraicheur ; on n'avait pas detache une seule rose : et sur Fentree de la grotte ces mots : "^ 7iotre ami ! " etaient formes de fleurs d'eternelles. Monsieur de Malesherbes croyait rever. " Quoi !" se disait-il, " au milieu d'une re- union aussi nombreuse que folatre, dans une danse cham- petre, oil la joie bannit ordinairement toute reserve, mes roses ont ete respectees ! Qu'il est doux le bonheur d'etre aime a ce point ! Je ne troquerais pas ma grotte pour le plus beau palais du monde." Le dimanche suivant, il balan9ait entre le desir d'assister a la danse du village et la crainte d'imposer par sa presence, lorsque son valet de chambre vint lui annoncer qu'une jeune fille tout en larnies desirait lui parler. II ordonna qu'on I'introduisit, et, des qu'elle parut,^ lui demanda le sujet de son chagrin. "All ! Monseigneur, je suis perdue, si vous n'avez pitie de moi!" — "Que vous est-il done arrive? Parlez et rassurez-vous." — Je vous dirai d'abord que c'etait ce matin mon tour d'arroser vos rosiers . . ." — "Eh bien?" — "Eh bien! Monseigneur, comme c'est la fete de ma marraine Jeanne, I'une des fermieres du chateau, chez qui je demeure depuis que je suis orpheline, j'ai cru que je n'etais vue de personne, et j'ai eu le malheur de cueillir une de vos roses, malgre la defense et le serment que nous avons fait entre nous tons de n'y toucher jamais." * entered. 8 J FIRST FRENCH READER. — " Une rose !...." repondit en souriant monsieur de Malesherbes ; " ce n'est pas la un vol bien considerable." — " C'en est pourtant assez," reprit la jeiine fille en pleurant, "pour me deshonorer dans tout le village." — "Comment cela ?" — " Mathurin la Treille, ce maudit ivrogne, I'espion de la jeunesse, m'a vue cueillir cette rose qui m'avait tentee si fort : il a repandu cela parmi tous les garyons ; et voila qu'au moment oil je suis arrivee a la danse, comptant bien m'en donner^ comme de coutume, je n'ai pu trouver un seul danseur . . . . ils ont decide tous d'une voix, que de I'annee' je ne serais recue dans votre bosquet. Ma marraine a-eu beau^ jDiier pour moi, tous m'ont condamnee, jusqu'a Guillot lui-meme .... Guillot ! . . . . Yous sentez bien, Monseigneur que s'il faut que je sois un an sans danser, je suis perdue de reputation ; Guillot ne voudra plus* de moi, et je resterai fille toute ma vie." — " La jDunition serait trop grande pour une faute aussi legere," reprit monsieui- de Malesherbes, cachant son emotion. "Rassurez-vous, ma belle enfant; je veux moi-meme implorer votre grace. Yenez, donnez-moi votre bras. Je me fis toujours un devoir de defendre les accuses." lis arrivent tous les deux au lieu du rendezvous. L'elo- quent naturaliste plaida la cause de la jeune reprouvee avec toute I'emotiou que lui inspiraient ces debats si doux pour son coeur ; et ce ne fut pas sans beaucoup de peine qu'il obtint son pardon. Afin qu'il ne restat aucune trace de la reprobation qu'avait encourue la jeune fille, il la presenta lui-meme a Guillot, I'engagea de danser avec elle, et lui promit de doter sa pretendue. Suzette Bertrand, la jolie laitiere, qui la premiere avait fait connaitre a ce ministre la ^ to enjoy myself. * for the whole year. ^ in vain begged. * wiU not love me any longer. FIRST FRENCH READER. 87 tendre veneration qu'on liii portait, eut nne dot semblable, qu'elle partagea bien vite avec un des plus beaux garyons du village. Les deux heureux couples furent unis ; leurs noces se firent le meme jour au chateau. Monsieur do Malesherbes voulut que I'une et I'autre mariee^ fut paree ce jour-la des fleurs de ses rosiers. II fit arreter,^ par la jeunesse de Verneuil, que dorenavant toute fille, qui se marierait, aurait le droit de cueillir a la grotte si respectee un bouquet de roses blanches. " Elles seront," disait-il aux jeunes villageoises qui I'entouraient, "elles seront Pem- bleme de vos soins et de ma reconnaissance. Quand je ne serai plus, elles vous rappelleront votre ami ; vous me croi- rez la, et je pourrai, grace a votre souvenir, assister encore au plus beau jour de votre vie." Get usage, ou pour mieux dire, cette touchante comme- moration existe to^^jours dans le village de Yerneuil. Au- cun couple ne s'unit sans aller former un bouquet a la grotte, dont on renouvelle chaque annee I'honorable in- scription. Depuis la mort cruelle et prcmaturee de cet homme celebre on n'a pas cesse de cultiver le bosquet que planta sa main bienfaisante, et c'est encore a qui^ respectera les roses de 3Ionsieur de 3falesherbes. Bouilly. Le Coxvoi de guerre. On etait au mois de Janvier de Tannee 1809. L'Espagne, envahie par les Franyais et defendue par une armee an- glaise, etait devenue le theatre sanglant d'une lutte chaque jour plus acharnee. Apres avoir battu part out les Espag- nols, le marechal Soult venait d'attaquer sir John Moore, qu'il avait force a se retirer vers la Corogne.^ Plusieurs ^ both sides. "^ he had it settled. ^ they still \ie with each other. * Corunna. 88 FIRST FRENCH READER. des corps que commandait le general anglais avaient meme ete separes daus cette retraite precipitee, et les convois, rompus par les incessantes attaques des Fran9ais, s'etaient trouves disperses sur tons les chemins en faibles detache- ments qui s'efForyaient de rejoindre le gros de I'armee. Un de ces detachements, forme de quatre a cinq chariots de bagages et de blesses, suivait peniblement une route in- connue. II se trouvait sous le commandement d'un sergent iiiandais nonime Peters. La nuit commenyait a descendre ; le ciel etait charge de lourdes nuees annonyant I'approche d'un orage. La cam- pagne que I'on traversait avait un aspect aride et desole. . . Aucun village, aucune culture I De loin en loin seulement, une maison abaudonnee, dont les portes et les volets avaient ete briiles pour un feu de bivouac ; quelques chevaux morts de fatigue, quelques cadavres, et les mille debris qui con- stateut le passage des troupes en campagne. En examinant la nature de ces traces, Peters reconnut que le corps qui les avait precedes appartenait a I'armee franyaise, ce qui lui fit craindre de ne pouvoir rejoindre^ que dithcilement celle de sir John Moore. Ses compagnons, blesses pour la plupart, se trainaient d'ailleurs avec peine, et I'impatience se joignait, chez eux, au decouragement. Comme il arrive toujours dans ces douloureuses epreuves, chacuu cherchait un editeur^ responsable sur lequel il ptit decharger son mecontentement, Les uns^ accusaient le general cj[ui n'avait point su prendre les mesures indispen- sables pour une pareille retraite; d'autres, les Espagnols, dont on aurait dd attendre un secours efficace, et qui dis- paraissaient en voyant le desastre de leurs auxiliau-es ; tons ^ that he would only with difficulty be able to join, ''scapegoat, 'some. FIRST FRENCH READER. 89 maudissaient I'heureuse chance de I'ennemi et se promet taient ime prochaine revanche. Ce fut dans ces dispositions qu'ils atteignirent une sorte de carrefour oil des fenx eteints et qiielques bagages aban- donnes temoignaient d'un bivouac recent. L'etroit plateau oil les Fran9ais avaient campe etait borde, d'un cote, par une ravine assez profonde, dans laquelle coulait un ruisseau. Le bruit de I'eau attira plu- sieurs des blesses que la soif tourmentait, et qui voulurent descendre pour boire. Peters fit arreter le convoi, afin de les aider lui-meme ; mais en approchant du bord de la berge, il aperyut dans le lit du ruisseau un mulct mort, encore attele a une carriole rompue, et il lui sembla entendre une voix humaine sous la capote de toile grise du vehicule. II se laissa glisser jusqu'au fond du ravin, ecarta les cerceaux dont la charrette etait recouverte, et aperyut une femme qui lui demanda de Paide en espagnol. Le sergent entendait quelque peu cette langue : il voulut savoir comment elle se trouvait la, et la malheureuse lui raconta qu'elle s'etait endormie de fatigue, s'abandonnant a I'instinct de son mulct, qui s'etait vraisemblablement trop approche du ravin pour brouter, et y avait etc entraine avec la carriole : reveillee au moment meme de la chute, elle en avait eu conscience sans pouvoir la prevenir, et etait restee longtemps etourdie^ du coup. Revenue enfin a elle-meme, tons ses eiforts pour se degager avaient ete inutiles, et elle ne devait son saint qu'a I'arrivee du sergent. Tout en ecoutant ces explications, Peters, aide de ses compagnons, avait reussi a relever I'Espagnole, dont les membres etaieiit endoloris, et a la retirer du milieu des debris ; mais, lorsqu'on put enfin la mieux voir aux derni- 1 stunned. 90 FIRST FRENCH READER. eres lueurs du jour, son costume la fit reconnaitre pour une vivandiere de rarmee fran^aise. A cette decouverte, la boune volonte des comi^agnons do Peters se changea subitement en colere, et des exclamations mena9antes partirent de tons cotes. Appeles a la defense de I'Espagne, les soldats de sir John Moore s'etaient accoutumes a regarder comme traitre tout Espagnol qui sympatliisait avec les envahisseurs. lis en voulaient^ surtout a ces femmes qui, sacrifiant leur patriotisme a une affection personnelle, avaient lie leur sort a celui des Fran9ais, et s'etaient decidees a suivre I'armee du marechal et a subir avec elle toutes les chances de la guerre. Tel etait precisement le cas de Dolores, mariee a, un grenadier de la premiere division. La petite troupe de fugitifs exprima d'abord energique- ment le regret d'avoir arrache la vivandiere ennemie a sa dangereuse position, et quelques-uns etaient prets a passer de I'injm-e aux voies de fait,'^ quand le sergent Peters en- tremit heureusemeut son autorite. — Assez de paroles, s'ecria-t-il d'un ton brusque, et en se plafant devant Dolores ; faites-vous la guerre aux femmes, par hasard, et ne trouvez-vous pas celle-ci assez punie de son choix ? En route," sans plus de retard, et que chacun s'occujDC de lui, s'il tient a sauver sa peau. Ce conseil fut suivi de Fordre donne aux chariots de se remettre en marche ; les plus mal disposes contre Dolores I'abandonnerent pour les suivre. Peters les lai.ssa s'eloigner avec la tete du convoi, et quand il n'eut plus autour de lui que des femmes et des soldats de sa compagnie, il se tourna vers la vivandiere, qui s' etait assise faible et abattue aupres de sa charrette brisee. ^ Uiey detested. '^ fi-om insults to violence. ^ foi-ward. FIRST FRENCH READER. 91 — Qu'allez-vous devenir au fond de cette ravine ? deman' da-t-il d'une voix dont la rudesse etait melee de pitie. — Dieu le decidera, repondit I'Espagnole. — Vous sentez-vous ^ssez de force pour marcher ? — Peut-etre; mais oii pourrais-je aller seule par ce temps et a une pareille heure ? Les routes sont couvertes de vos gens, et je viens de voir tout a I'heure ce que j'en dois attendre. Le sergent parut hesiter un instant, puis prenant son parti : — AUons, levez-vous, dit-il, et suivez notre convoi ; tant* que j'aurai le fusil sur I'epaule, il ne vous arrivera^ rien de facheux. Dolores remercia avec effusion, fit im effort, et se mit a marcher aux derniers rangs, derriere le chariot. D'abord elle n'avait point paru se rendre parfaitement compte de la direction prise par le convoi ; mais, au bout de quelque temps, elle ^emoigna sa surprise et s'approcha de Peters : — Le sergent sait-il bien oti il va? demanda-t-elle a demi-voix. — Sans doute, repliqua celui-ci ; nous nous dirigeons vers le campement anglais. — Le campement anglais ! repeta la vivandiere avec etonnement. — Et j'espere que nous pourrons le rejoindre avant la bataille, ajouta le sergent. Dolores lui saisit vivement le bras. — Mais alors . . . vous ne savez done pas ! s'ecria-t-elle ; la bataille a ete livree le 16 . . . livree et perdue . . . — Par sir John Moore ? ^ as long as. "^ shall happen to you. 92 FIRST FRENCH READER. — Qui a ete tue, et dont les troupes ont gagne la Corogne pour s'einbarquer. Peters s'arreta avec un crL — Sur ta tete !^ femme ! tu ne me trompes pas ? dit-iL — Sur ma tete et sur mon salut !' c'est la verite ! reprit- elle avec un tel accent de sincerite que le doute devenait impossible. Plusieurs detachements qui se dirigeaient comme vous sur le campement sont deja tombes au milieu des postes francais; si vous continuez votre route, dans quelques heures vous serez tous prisonniers. Elle ajouta d'autres details si precis sur la bataille et sur les localites occujjees par les troupes du marechal, que Peters sentit tout le danger de sa position. Par bonheur sa conversation avec la vivandiere avait eu lieu en espagnol, et ses compagnons n'avaient pu la comprendre. Sachant que la nouvelle d'un pareil revers acheverait de les decou- rager, il recommanda a Dolores de ne rien laisser soup- 9onuer, fit galoper un cavalier jusqu'au premier chariot, et ordonna de tourner bnisquement sur la droite, afin de re- joindre la mer par la ligne la plus courte. Bien que cette nouvelle direction semblat porter le con- voi en aniere de Tarmee anglaise, comme elle rapprochait de la Corogne ou Ton devait trouver plus de ressources et un abri plus sm-, la plupart de ceux qui en faisaient partie s'y deciderent sans trop d' objections. La vivandiere seule s'an-eta. Outre que la nouvelle route I'eloignait du campe- ment fran9ais, elle sentait ses forces a bout, et apres avoir declare au sergent qu'elle ne pouvait aller plus loin, elle s'assit sur le bord de la route, tout pres de s'evanouir. Peters parut embarrasse. — Dieu me pardonne I autaut valait^ alors vous laisser ^ by your life. " my salvation. * it would have been as welL FIRST FEENCH EEADER. 93 dans la ravine, dit-il en frappant la terre de la crosse de son fusil. Quand nous serons partis, qu'allez-vous faire ? • — Je ne sais, dit la vivandiere, dont la tete flottait,^ et qui pouvait a peine parier. — Mais vous mourrez ici sans secours, comme une louve blessee ! ajouta Peters avec un brusque interet. — Eh bien! apres la mort . . . Dieu me fera justice ! be- gaya Dolores, qui retomba. Peters la soutint et appela le caporal. — Vite, Williams, dites qu'on arrete le chariot, cria-t-il, et faites-y une place. — Pour cette fille de Satan ! repliqua I'Anglais. - — Pour une chretienne qui se meurt, interrompit le ser- gent. N'avez-vous done aucune pitie dans le coeur ? — Jamais quand il y a du danger, repondit le ca- poral, et mon avis est qu'un ennemi vaincu n'est bon qu'a tuer. — C'est bien. Faites ce qu'on vous dit ! reprit Peters imperieusement. Williams obeit de mauvaise grace et aida a porter la vivandiere sur les bagages. Les blesses et les femmes qui s'y trouvaient deja I'accueillirent egalement par des male- dictions. — Depuis quand les convois du roi d'Angleterre sont-ils destines aux traitres qui soutiennent la France ? demands- rent plusieurs voix. — Jetez-la sous les roues ! repeterent quelques autres. — A bas FEspagnole d'enfer ! Peters ne repondit rien, et i)la9a la vivandiere, complete- ment evanouie, dans un enfoncement d'oii les plus rudes cahots ne pouvaient la faire sortir ; puis, comme le temps 9-4 FIRST FRENCH READER. pressait, il ordonna de repaitir, abandonnant le reste a la volonte de Dieu. Le convoi traversait des campagnes de plus en plus sau- vages et entrecoupees de collines rocailleuses. La, comme dans presque toute I'Espagne, aucun chemin n'avait ete trace, et les ornieres ou les pas des troupeaux imprimes dans le sol indiquaient seuls la direction a suivre. Le soleil avait completement disparu. L'obscurite, accrue par les nuages sombres qui cbargeaient le ciel, permettait a peine de distinguer les lourds chariots qui labouraient penible- ment de leurs roues un sol nu et desseche. Mais, au bout d'une heure de marche, les eclairs conunencerent a illumi- ner le chemin; bientot Forage, qui grandissait, finit par eclater dans toute sa violence. Les grondements du ton- nerre, d'abord entrecoupes de pauses solennelles, retentir- ent sans interruption ; des torrents de pluie, traverses par la foudre, descendirent du ciel comme une trombe, inonder- ent les hauteurs, noyerent les plateaux et transformerent le sol poudreux en un lac de fange. Les chevaux, epou- vantes par les eclairs et le bruit, se cabraient sous le fouet des conducteurs; les pietons harasses cherchaient vaine- ment un abri derriere les chariots ; a chaque instant la position du convoi devenait plus difficile ; enfin il s'arreta an haut d'une pente rapide, et le sergent regarda autour de lui avec inquietude. Le voile de pluie qui couvrait le ciel ne laissait pas meme les eclairs illuminer la route; leur clarte, eteinte dans le brouillard, ne montrait que des formes confuses et des aspects incertains, qui faisaient pressentir un danger, sans permettre de le juger. Apres avoii* vainement sonde I'hori- zon et s'etre efforce de reconnaitre la descente qu'il avait devant lui, le sergent allait donner I'ordre de continuer, quand uu cri, parti du milieu des bagages, le fit tressaillir. FIRST FRENCH READER. 95 Dolores, ranimee par la pluie, s'etait redressee sur le chariot. La tete en avant et les bras tendiis, elle monfrait avec effroi la descente, au penchant de laquelle le convoi s'etait arrete. — An nom de Dieu, n'avancez pas ! cria-t-elle a Peters, a moins que vous ne soyez las de vivre ! — Oil done conduit ce chemin ? demanda le sergent. — Au gouffre du Diahle! — Vous etes stire ? — ^ficoutez. Peters attendit une de ces courtes pauses qui entrecou- paient Forage, preta I'oreille, et entendit le bruit des eaux, rassemblees de toutes les collines, qui se precipitaient dans Fabime avec de longs rugissements. II s'elan9a epouvante a la tete des chevaux et les for9a de reculer en amere. Ses compagnons, qui avaient egalement entendu, regagnerent precipitamment le plateau. Mais ils y trouverent la tourmente dans toute sa violence et le desespoir commen9a a s'emparer de la troupe entiere. Le sergent lui-meme, dont on n'ecoutait plus la voix, ne savait quel parti prendre. Quelques-uns des con- ducteurs detelaient les chevaux pour les monter et fuir au hasard dans la nuit. Mais Dolores se leva debout sur le chariot et montra vers la droite une ouverture dans les collines. — C'est la, s'ecria-t-elle ; suivez le coteau jusqu'au pro- chain carrefour, vous aurez a vos pieds la Corogne, et, avant deux heures, vous vous trouverez en slirete. Sa declaration, traduite par Peters, arreta le desordre et ranima un peu les courages. Le chariot qui portait la vi- vandiere prit la tete du convoi, et elle-meme surveilla la direction, faisant eviter les ravines et tourner les rochers. Enfin, Forage se ralentit ; les nuees, balayees par le vent 96 FIRST FRENCH READER. cle mer, disparurent au loin, et le ciel reparut emaille d'etoiles. Les Anglais arrivaient alors au carrefour annonce par Dolores, et, un pen plus loin, ils aper9urent la ville et la rade sur laquelle flottaient les vaisseaux portant a leur pic le drapeau de I'Angleterre ! Tons oublierent leur souffrance pour le saluer par un jo- yeux hourra ! — L'epreuve a ete rude, sergent, dit "Williams en s'ap- prochant de Peters ; mais enfin nous avons echappe. — Grace a cette femme! dit I'Irlandais en montrant la vivandiere. Yous voyez, caporal, que la pitie n'est pas si mauvaise conseillere, et qu'il est souvent plus sage de sau- ver un ennemi que de le tuer. E. Souvestre, MAXIMES ET PENSfiES. L'amour-propre est le plus grand de tous les flatteurs. II faut^ de plus grandes vertus pour soutenir la bonne fortune que la mauvaise. On fait souvent vanite des passions meme les plus crimi- nelles : mais I'envie est une passion timide et honteuse que I'on n'ose jamais avouer. Nous avons plus de force que de volonte : et c'est sou- vent pour nous excuser a nous-memes, que nous imaginons que les choses sont impossibles. Si nous n'avions point de defauts, nous ne prendrions pas tant de plaisir a en remarquer dans les autres. Si nous n'avions point d'orgueil, nous ne nous plaindrions pas de celui des autres. ^ it requii'es. FIRST FRENCH READER. 97 Geux qui s'appliquent troj) aux petites clioses, deviennent orclinairement incapables des grandes. L'interet parle toutes sortes de langues, et joue toutes sortes de personnages,^' mome celui de desinteresse. Rien ne doit tant diminuer la satisfaction que nous avons de nous-memes, que de voir que nous desapprouvons dans, un temps ce que nous approuvions dans un autre. II n'y a point d'accidents si malheureux dont les habiles gens ne tirent quelque avantage ; ni de si heureux que les imprudents ne puissent tourner a leur prejudice. Le bonheur et le malheur des hommes ne dependent pas moins de leur humeur que de la fortune. Le silence est le parti" le plus stir pour celui qui se defie de soi-m^me. Tout le monde se plaint de sa memoire, et personne ne se plaint de son jugement. Pen de gens sont assez sages pour preferer le blame qui leur est utile, a la louange qui les trahit.^ II y a des reproches qui louent, et des louanges qui me- disent. Si nous ne nous flattions point nous-memes, la flatterie des autres ne nous pourrait nuire. Notre merite nous attire I'estime des honnetes gens, et notre etoile* celle du public. L'esperance, toute trompeuse qu'elle est, sert au moins a nous mener a la fin de la vie par un chemin agreable. Le desir de paraitre habile^ empeche souvent de le de- venir. Celui qui croit pouvoir trouver en soi-meme de quoi se passer* de tout le monde, se trompe fort: mais celui qui * assumes all kinds of characters. ' clioice. ^ misleads. * good luck. *- clever. * enough to do without. yo FIEST FRENCH HEADER. croit qu'on ne pent se passer de lui/ se trompe encore da vantage. La parfaite valeur est de faire sans temoins ce qu'on serait capable de faire derant tout le monde. L'hypocrisie est un hommage que le vice rend a la vertu. De toutes les passions, celle qui est la plus inconnue a nous-memes, c'est la paresse ; elle est la plus ardente et la plus maligne de toutes, quoique sa violence soit insensible, et que les dommages qu'elle cause soient- tres-caches : si nous considerons attentiA'enient son pouvoir, nous veiTons qu'elle se rend en toutes rencontres maitresse de nos senti- ments, de nos interets et de nos plaisirs ; c'est 1' obstacle qui a la force d'aiTeter les plus grands vaisseaux; c'est une bourrasque plus dangereuse aux plus import antes affaires, que les ecueils et que les plus grandes tempetes. II y a des mecbants qui seraient moins dangereux s'ils n'avaient aucune bonte.' Nous aimons toujours ceux qui nous admirent; mais nous n' aimons pas toujours ceux que nous admirons. Quelque bien qu'on nous dise de nous, on ne nous ap- prend rien de nouveau. Xous n'avouons de petits defauts, que pour persuader que nous n'en avons pas de grands. On croit quelquefois hair la flatterie; mais on ne bait que la maniere de flatter. La plupart des bommes ont, comme les plantes, des pro- prietes cachees que le hasard fait decouvrir. Le travail du corps delivre des peines de I'esprit, et c'est ce qui rend les pauvres heureux. Un bomme a qui j^ersonne ne plait est bien plus malbeu- reux que celui qui ne plait a personne. Rochefoucauld. ^ they cannot do witliout him. "^ good quality. FIKST FBENCH BEADER. 99 II semble que le heros est d'un^ seul metier, qui est celui de la guerre ; et que le grand homme est de tous les me- tiers, ou de la robe,' ou de I'epee, ou du cabinet, ou de la cour: Fun et I'autre^ mis ensemble, ne pesent pas' un homme de bien. La liberalite consiste moins a donner beaucoup, qu'd donner a propos. II vaut mieux s'exposer a I'ingratitude, que de manquer aux miserables. C'est le role d'un sot d'etre importun : un homme habile sent s'il convient* ou s'il ennuie ; il sait disparaitre le mo- ment qui precede celui oil il serait de trop^ quelque part. La moquerie est souvent une indigence d'esprit. Les enfant s n'ont ni passe ni avenir, et ce qui ne nous arrive guere, ils jouissent du present. L'on se repent rarement de parler peu, tres-souvent de trop parler : maxime usee et triviale que tout le monde sait, et que peu de gens pratiquent. La JBruy^re. Religion-. — La paix, Findulgence et Tamour, voila son esprit, son essence. C'est a ce caractere immuable, eternel, qu'on la reconnaitra toujours. Son triomphe, c'est de consoler I'homme dans le mal- heur, c'est de meler une douceur celeste aux amertumes de la vie. Marmontel. L'absence du sentiment religieux favorise toutes les pretentions de la tyrannic. L'epoque oii le sentiment religieux disparait de I'ame des hommes est toujours voi- sine de celle de leur asservissement. Des peuples religieux ^ belongs to one. ^ law. ^ do not weigh, as much as. * he is welcome. * he would be troublesome. 100 FIBST FRENCH READER. out pu etre esclaves, aucun peuple iiTeligieux n'a pu etre libre. benjamin Constant. De quoi les homines n'abusent-ils pas ? lis abusent des aliments destines a les nourrir, des forces qui leur sont don- nees pour agir et se conserver ; ils abusent de la parole, de la pensee, des sciences, de la liberte, de la vie ; ils abusent de Dieu meme. I? Abbe, Laraennais. Je desire pour ami le fils, qui n'a jamais resiste aux larmes de sa mere. J'honore la jeune personne, pour qui la pensee des larmes de sa mere est une garde sur son coeur. Combien nous devons veiller sur les -sdeux ans de celle, qui passait des nuits a cote de notre berceau ! Le patriotisme des femmes a des autels dans toutes les histoires. Elles ne se distinguent jamais plus que dans les crises des empires ; elles y realisent des prodiges, que les hommes ne savent ni tenter, ni esperer; elles y portent surtout un entier desinteressement. Comme si elles n'ex- istaient pas pour elles-memes, elles s'oublient dans la chose publique. II me semble que I'on entend aujourd'hui par genie, le don d'inventer et d'executer, d'une maniere neuve, origi- nale ; et qui paraisse, sinon tout depasser, du moins s'egaler a ce qu'il y a de plus grand. Par talent, le don de concevoir et d'executer, d'une maniere juste et heureuse, qui atteste ime disposition natu- relle a I'objet. Le talent superieur est bien pres du genie. Par esprit, le don de concevoir et de combiner avec finesse, et de rendre d'une maniere piquante. Par gotit, le don de ne produire que des beaut^s pures, FIRST FEENCH READER. 101 et de les recoiinaitre dans les productions des autres. C'est quelque chose d'exquis ou de bien appris dans le talent. II ne deplait pas a une grande ame d'etre nee dans la classe des pauvres, des orphelins; dans la grande masse du peuple; elle est avertie par-la d'en faire toujours les objets de ses pensees; de les servir en frere ; de les aider a se relever, comme elle a appris a se relever elle-meme. Lacretelle^ aine. II faut convenir qu'il est impossible de vivre dans le monde, sans jouer de temps en temps la comedie. Ce qui distingue I'honnete homme du fripon, c'est de ne la jouer que dans les cas forces et pour echapper au peril, au lieu g^ue I'autre va au devant des occasions. La pensee console de tout et remedie a tout. Si quelque- fois elle vous fait du mal, demandez-lui le remede du mal qu'elle vous a fait, et elle vous le donnera. On souhaite la paresse d'un mechant et le silence d'un sot. II y a des sottises bien habillees, comme il y a des sots tres-bien vetus. Un sot qui a un moment d'esprit, etonne et scandalise, comme des chevaux de fiacre au galop. Ne tenir dans la main de personne, etre Vhomme de son coeur^ de ses principes, de ses sentiments, c'est ce que j'ai vu de plus rare. L'ambition preiid aux petites ames plus facilement qu'- aux grandes, comme le feu prend plus aisement a la paille, aux chaumieres, qu'aux palais. La plus perdue de toutes les journees est celle oil I'on n'a pas ri. L'opinion publique est une juridiction que I'honnete homme ne doit jamais reconnaitre parfaitement, et qu'il ne doit jamais decline r. 102 FIEST FRENCH EEADER. L'estime vaut mieux que la celebrite, la consideration vaut mieux que la renommee, et I'honneur vaut mieux que la gloire. Le changement des modes est I'impot que Tindustrie du pauvre met sur la vanite du riche. Le plus riche des hommes, c'est I'econome ; le plus pau- vre, c'est I'avare. Les courtisans sont des pauvres enrichis par la mendi- cite. Dans la naivete d'un enfant bien ne, il y a quelquefois une philosophie bien aimable. En voyant quelquefois les friponneries des petits et les brigandages des hommes en place, on est tente de regarder la societe comme un bois rempli de voleurs, dont les plus dangereux sont les archers, preposes pour arreter les autres. II y a deux choses auxquelles il faut se faire, sous peine de trouver la vie insupportable : ce sont les injures du temps, et les injustices des hommes. . . . Chamfort, LETTKES. Racine a sox Fils. Je suis tres content de tout ce que votre mere m'ecrit de vous. Je vols par^ ses lettres que vous etes fort attache a bien faire, mais surtout que vous craignez Dieu, et que vous prenez du plaisir a le servir. C'est la plus grande satisfaction que je puisse recevoir et en meme temps la meilleure fortune que je puisse vous souhaiter. J'espere que plus vous irez en avant,'^ plus vous trouverez qu'il n'y ^ from. ^ the further you advance. FIRST FRENCH READER. 103 a de veritable bouheur que celui-la. J'approuve la maniere dont vous distribuez votre temps et vos etudes ; je voudrais seulement qii'aux jours que vous n'allez point au college, vous pussiez relire votre Ciceron, et vous rafraichir la memoire des plus beaux endroits ou d'Horace ou de Yir- gile: ces auteurs etant fort propres h vous accoutumer k penser et ecrire avec justesse et uettete. YOLTAIRE A MlLE. R., SUE LE CHOIX DES LIVRES A LIRE. Je ne suis, Mademoiselle, qu'un vieux malade ; et il faut que mon etat soit bien douloureux, puisque je n'ai pu re- pondre plus tot a la lettre dont vous m'bonorez. Vous me demandez des conseils; il ne vous en faut point d' autre que votre goiit. . . . Je vous invite a ne lire que les ouvra- ges qui sont depuis longtemps en possession des suffrages du public, et dont la reputation n'est point equivoque. II y en a pen ; mais on prolite bien davantage en les lisant qu'avec tons les mauvais petits livres dont nous sommes inondes. Les bons auteurs n'ont de I'esprit qu'autant qu'il f\ut,^ ne le cherchent jamais, pensent avec bon sens et s'expriment avec clarte. II ^semble qu'on n'ecrive plus qu'en enigmes : rien n'est simple, tout est affecte ; on s'eloigne en tout de la nature, on a le malheur de vouloir mieux faire que nos maitres. Tenez-vous-en,'' Mademoiselle, a tout ce qui plait en eux. La moindre affectation est un vice. Les Italiens n'ont degenere apres le Tasse et I'Arioste que parce qu'ils out voulu avoir trop d'esprit: et les Francais sont dans le meme cas. Yoyez avec quel naturel madame de Sevigne et d'autres dames ecrivent ! Yous verrez que nos bons ecrivains: Fenelon, Racine, ' as much talent as tliey ought to have. ^ mark. 104 FIEST FEENCH EEADER. Bossuet, Despreaux emploient toujours le mot propre/ On s'accoutume a bien parler en lisant sonvent ceux qui ont bien ecrit ; on se fait une habitude d'exprimer simple- ment et noblement sa pensee sans eifort. Ce n'est point une etude : il n'en cotite aucune peine de lire ce qui est bon, et de ne lu*e que cela ; on n'a de maitre que son plaisir et son gotit. Pardonnez, Mademoiselle, a ces longues reflexions, ne les attribuez qu'a mon obeissance a vos ordres. ROLLIN A FeEDEEIC LE GeAND, QUAND IL MONTA LE TEONE. Quand'* ma vive reconnaissance pour toutes vos bontes ne m'engagerait pas a temoigner a Votre Majeste la part que je prends, avec toute I'Europe, a son avenement a la couronne, je me croirais oblige de le faire pour Finteret et comme^ au nom des belles-lettres et des sciences que vous avez non seulement protegees jusqu'ici, mais cultivees d'une maniere si eclatante. II me semble qu'elles sont montees, en quelque sorte, avec vous stir le trone, et je ne doute point que Votre Majeste ne se propose de les faire regner avec elle dans ses etats en les mettant en honneur et en credit. Mais, Sire, un autre objet, bien plus impoitant, m'occupe dans ce grand evenement ; c'est la joie que je sais qu'aura Votre Majeste de faire le bonheur des peuples que la Provi- dence vient de confier a ses soins. Permettez-moi de le dire, les lettres dont Votre Majeste m'a honore, et que je conserve bien soigneusement, m'ont fait connaitre le fond de son cceur, entierement eloigne de tout faste, plein de nobles sentiments, qui sait en quoi consiste la vraie gran- ^ ri<2:ht, ^ even if. '^ as it were. FlilS'IV FRENCH READER. 105 deur d'lin prince et qui a appris, j)ar sa propre experience, a compatir au mallieur des autres. C'est un grand avan- tage pour Yotre Majeste, d'etre bien convaincue qu'elle n'est placee sur le trone, que pour veiller de la sur toutes les parties du royaumfe, pour y etablir I'ordre et y procurer I'abondance, surtout pour employer son autorite a y faire respecter celui de qui seul elle la tient et de qui elle a I'honneur de tenir la place sur la terre. Les richesses, la gloire, la puissance sont en ses mains ; c'est lui qui donne le conseil, la prudence et la force. C'est par lui que les rois regnent et que les legislateurs rendent la justice. Qu'il lui plaise/ Sire, de vous combler, vous et votre royaume, de ses plus precieuses benedictions ; et pour les renfermer toutes en un mot, qu'il lui plaise de vous rendre un roi selon son coeur. C'est ce que je ne cesserai de lui demander pour vous, persuade que je ne puis mieux vous temoigner avec quel profond respect et quel parfait devoue- ment je suis, etc. Reponse du Roi. J'ai trouve dans votre lettre les conseils d'un sage, la tendresse d'une nourrice et I'empressement d'un ami. Je vous assure, mon cher, mon venerable Rollin, que je vous en ai une sincere obligation, et que les marques d'amitie que vous me temoignez, me sont plus agreables que tons les compliments tr^s souvent faux ou insipides que je ne dois qu'a mon rang. Je ne cesserai point de faire des voeux pour votre conservation, et je vous prie de m'aimer toujours et de vous persuader que je serai, tant que je vivrai, plein de consideration pour vous, et d'estime pour votre memoire. ' may it please him. 5* 106 FIKST FEENCH KEADER. Madame de Seyigne a sa Fille. Je vous avoue que j'ai une extraordinaire envie de savoir de vos nouvelles/ Songez, ma fille, que je n'en ai point eu depuis la Palice ; je ne sais rien du reste de votre voyage jusqu'a Lyon, ni de votre route jusqu'en Provence. Je suis bien assuree qu'il me viendra des lettres; je ne doute point que voUs ne m'ayez ecrit ; mais je les attends, et je ne les ai pas ; il faut se consoler et s'amuser en vous ecri- vant. Vous saurez^ qu'avant hier au soir, mercredi, apres etre revenue de chez monsieur de Coulanges, je songeai a me coucher : cela n'est pas extraordinaire, mais ce qui Test beaucoup, c'est qu'a trois heures apres minuit, j'entendis crier au voleur, au feu, et ces cris si pres de moi et si re- doubles que je ne doutai point que ce ne ftit ici. Je crus meme entendre qu'on parlait de ma pauvre petite-fille ; je m'imaginai qu'elle etait brMee; je me levai dans cette crainte, sans lumiere, avec un tremblemeut qui m'empe- chait quasi^ de me soutenir. Je courus a son appartement, qui est le votre ; je trouvai tout dans une grande tranqui- Uite, mais je vis la maison de Guitaut tout en feu. Les flammes passaient par dessus la maison de Madame Vauvi- neux ; on voyait dans nos cours, et surtout chez monsieur de Guitaut une clarte qui faisait horreur. C'etaient des cris ! c' etait une confusion, c' etait un bruit epouvantable de poutres et de solives qui tombaient! Je fis ouvrir ma porte, et j 'envoy ai mes gens au secours. Monsieur de Gui- taut m'envoya une cassette de ce qu'il a de plus precieux, je la mis dans mon cabinet, et puis je voulus aller dans la rue pour beer^ avec les autres; j'y trouvai monsieur et ^ to hear from you. ' you must know. ^ almost * stare (modem form, hayer). FIRST FilENCH HEADER. 107 madame de Guitaut quasi nus, madame de Yauviiieux, Fambassadeur de Venise, tous ses gens, la petite de Vauvi- neux, qu'on portait tout eiidormie chez I'ambassadeur, plu- sieurs meubles et vaisselles d' argent qu'on sauvait chez lui. Madame de Yauvineu^x: faisait demeubler ;^ pour moi, j'etais comme dans une lie, mais j'avais grande pitie de mes pauvres voisins. Madame Gueton et son frere donnaient de tres bons eonseils ; nous etions dans la consternation : le feu etait si allume qu'on n'osait en approcher, et Ton n'esperait la fin de cet embrasement qu'avec la fin de la niaison de ce pauvre Guitaut. II faisait pitie,^ il voulait aller sauver sa mere, qui brtilait au troisieme etage; sa femme s'attachait a lui et le retirait avec violence ; il etait entre la douleur de ne pas secourir sa mere et la crainte de blesser sa femme malade. Enfin il me pria de tenir sa femme, je le fis : il trouva que sa mere avait passe au tra- vers de la flamme et qu'elle etait sauvee. II voulut aller retirer quelques papiers ; il ne put approcher de la rue oil ils etaient ; enfin il revint a nous dans cette rue, oti j'avais fait asseoir sa femme. Des capucins, pleins de charite et d'adresse, travaillerent si bien, qu'ils couperent le feu.^ On jeta de I'eau sur le reste de 1' embrasement, et enfin le combat finit faute de combattants, c'est-a-dire apres que le premier et le second etage de I'antichambre et du cabinet, qui sont a main droite du salon, eurent ete absolument consumes. On appela bonheur ce qui restait de la maison, quoiqu'il y ait pour Guitaut pour plus de dix milie ecus de perte ; car on compte de faire rebatir cet appartement, qui etait peint et clore, II y avait plusieurs beaux tableaux a Mr, Leblanc, a qui est la maison ; il y avait aussi plu- sieurs tables, miroirs, miniatures, meubles, tapisseries. lis ^ move ker fui-nitui-e. " it was a pity to see him. ^ got the fire under. 108 FUIST FRENCH READEE. ont un grand regret a, des lettres ; je me suis imagine que c'etaient des lettres de Mr. le Prince. Cependant vers cinq heures du matin, il fallut songer a madame de Giii- taut ; je lui oifris mon lit, mais madame Gueton la mit dans le sien, j^arce qu'elle a plusieurs chambres meublees. Nous la f imes saigner, nous envoyames querir^ Boucher : il craint bien que cette grande emotion ne lui cause beaucoup de mal. Elle est done chez cette pauvre madame Gueton; tout le monde les vient voir, Yous allez me demander comment le feu s'etait mis^ a cette maison, on n'en sait rien, il n'y en avait point dans Tappartement oii il a pris ; mais si Ton avait pu rii-e dans une si triste occasion, quels portraits n'aurait-on pas faits de I'etat oil nous etions tons ! Guitaut etait nu en chemise avec des chausses ; madame de Guitaut etait nu-jambes et avait perdu une de ses pan- toufles; madame de Vauvineux etait en petite jupe sans robe de chambre, tons les valets, tons les voisins en bonnets de nuit; I'ambassadeur etait en robe de chambre et en perruque, et conserva fort bien la gravite de la Serenissime,^ mais son secretaire etait admirable. Voila les tristes nouvelles de notre quartier. Je prie Deville de faire tons les soirs une ronde pour voir si le feu est eteint partout : on ne saurait* avoir trop de precautions pour eviter ce malheur. Adieu, ma chere enfant, je vous souhaite tons les biens du monde, et je prie Dieu qu'il vous garantisse de tons les maux. Rica a Ibbex. Les habitants de Paris sent d'une cmiosite qui va jusqu'a 1' extravagance. Lorsque j'arrivai, je fus regarde comme si ^ we sent for. "^ broke out in. " of a serene highness. * one can- not. FIRST FRENCH READER. 109 j'avais ete envoye du ciel: vieillards, hommes, femmes, enfants tous voulaient me voir. Si je sortais, tout le raonde se mettait aux fenctres; si j'etais aux Tuileries, je voyais aussitot nil cercle se former autour de moi ; les femmes meme faisaient un arc-en-ciel nuance de mille couleurs qui m'entourait. Si j'etais au spectacle, je trouvais d'abord cent lorgnettes dressees contre ma figure; enfin, jamais liomme n'a tant ete vu que moi. Je souriais quelquefois d'entendre des gens qui n'etaient presque jamais sortis de leur chambre, qui disaient entre eux : " II faut avouer qu'il a Pair bien persan." Chose admirable ! je trouvais de mes portraits partout ; je me voyais multiplier dans toutes les boutiques, sur toutes les cheminees, tant on craignait de ne m'avoir pas assez vu. Tant d'honneurs ne laissent pas d'etre a charge,^ je ne me croyais pas un homme si curieux et si rare ; et quoique j'aie tres bonne opinion de moi, je ne me serais jamais imagine que je dusse troubler le repos d'une grande ville, oh je n'etais point connu. Cela me fit resoudre a quitter I'habit persan et a en endosser un k I'europeenne, pour voir s'il resterait encore dans ma physionomie quelque chose d'ad- mirable. Get essai me fit connaitre ce que je valais reelle- ment. Libre de tous les ornements etrangers, je me vis apprecie au plus juste. J'eus sujet de me plaindre de mon tailleur, qui m'avait fait perdre en un instant I'attention et I'estime publique ; car j'entrai tout a coujd dans un neant affreux. Je demeurais quelquefois uno heure dans une compagnie sans qu'on m'eUt mis en occasion^ d'ouvrir la bouche ; mais si quelqu'un par hasard apprenait a la com- pagnie que j'etais Persan, j'entendais aussitot autour de moi un bourdonnement : Ah, ah ! monsieur est Persan ! ^ soon became oppressive. ^ without having an opportunity. 110 FIRST FRENCH READER. c'est une chose bien extraordinaire ! comment peut-on etre Persan ? Montesquieu. Mme. de Sevigxe a Me. de Grignaist. A Pakis, Mercredi, U 31 JmOeU 1675. C'est a vous que je m'adresse, mon cher Comte, pour vous ecrire une des plus facheuses pertes, qui ptit arriver en France ; c'est celle de Mr. de Turenne, dont je suis assu- ree que vous serez aussi- touche et aussi desole que nous le sonimes ici. Cette nouvelle arriva Lundi a Yersailles. Le roi en a ete afflige, comme on doit I'etre, de la perte du plus grand capitaine et du plus honnete homme du monde. Toute la cour fut en larmes. On etait pret d'aller se diver- tir a Fontainebleau, tout a ete rompu. Jamais un homme n'a ete regrette si sincei-ement : tout ce quartier oii il a loge, tout Paris et tout le peuple etaient dans le trouble et dans Temotion. Chacun parlait et s'attroupait pour regretter ce heros. Je tous envoie une tres bonne relation de ce qu'il a fait les derniers jours avant sa mort : apres troismois d'une conduite toute miraculeuse, et que les gens du metier ne se lassent point d'admirer, vous n'avez plus qu'a y aj outer le dernier jour de sa gloire et de sa vie. II avait le plaisir de voir decamper I'armee des ennemis devant lui, et le 27% qui etait Samedi, il alia sur une petite hauteur pour observer leur marche ; son dessein etait de donner sur Farriere-garde, et il mandait au roi a midi que dans cette pensee il avait envoy 6 dire a Brisac qu'on fit les prieres de quarante heures. II mande la mort du jeune d'Hocquincourt et qu'il enverra un courrier apprendre au roi la suite de cette entre- prise. II cachete cette lettre, et I'envoye d deux heures; il va sur cette petite colline avec dix ou huit personnes ; on tire de loin a I'aveiiture un malheureux coup de canon, qui le coupe par le milieu du corps ; et vous pouvez penser FIRST FllENCH READEK. Ill les cris et les pleurs de cette armee. Le courrier part a I'instant ; il arriva Luncli, comme je vous ai dit ; de sorte, qu'a une heure I'une de I'autre, le roi eut une lettre de Mr. de Turenne et la nouvelle de sa mort. II est arrive depuis un gentilhomme de Mr. de Turenne, qui dit que les armees sont assez pres I'une de I'autre, que Mr. de Lorges com- mande a la place de son oncle et que rien ne pent etre comparable a la violente affliction de toute cette armee. — • Des le lendemain de cette nouvelle Mr. Louvois proposa au roi de reparer cette perte et au lieu d'un general en faire huit (c'est y gagner.) Yoila, Mr. le Comte, tout ce que nous savons jusqu'a I'heure qu'il est. En re- compense d'une tres aimable lettre, je vous en ecris une qui vous donnera du deplaisir : j'en suis en verite aussi fachee que vous. Nous avons passe tout I'hiver a entendre conter les divines perfections de ce Heros: jamais un homme n'a ete si pres d'etre parfait : et plus on le connaissait, plus on I'aimait, plus on le regrette. Adieu, Monsieur et Madame, je vous embrasse mille fois. Je vous plains de n'avoir personne a qui parler de cette grande nouvelle. II est naturel de communiquer tout ce qu'on pense la-dessus. Si vous etes faches, vous etes comme nous sommes ici. Madame de Sevigne. Le Yicomte d'Oete^ a Ciiaeles IX. Sire, j'ai communique le commandement de Votre Ma- jeste a ses fideles habitants et gens de guerre de la gar- nison; je n'y ai trouvc que de bons citoyens et de braves soldats, mais pas un bourreau. C'est pourquoi, eux et ^ Commandant of Bayonne, who had been ordered by the king, in the night of St. Bartholomew, 1573, to murder all Protestants in his district. 112 FIRST FRENCH READER. moi, supplions Yotre Majeste de vouloir bien employer nos bras et nos vies en clioses possibles : quelque hasardeuses qu'elles soient, nous y mettrons jusqu'a la deriiiere goutte de notre sang. Napoleox au Prince Charles. KxAGEifPURTH, 11 germinal (31 mars). " Monsieur le general en chef, les braves milit aires font la guerre et desirent la paix. Cette guerre ne dure-t-elle pas depuis six ans ? avons-nous assez tue de monde, et cause assez de maux a la triste humanite ? EUe reclame de tous cotes. L'Europe, qui avait pris les armes contre la repub- lique franjaise, les a posees. Yotre nation reste seule, et cependant le sang va couler plus que jamais. Cette sixieme campagne s'annonce par des presages sinistres. Quelle qu'en soit Tissue, nous tuerons de part et d'autre quelques milliers d'hommes, et il faudra bien que I'on fiuisse par s'entendre, puisque tout a un terme, meme les passions haineuses. " Le directoire executif de la republique franyaise avait fait connaitre a sa majeste I'empereur le desir de mettre fin a la guerre qui desole les deux peuples. L'intervention de la cour de Londres s'y est opposee. iS''y a-t-il done aucun espoir de nous entendre, et faut-il, pour les interets et les passions d'une nation etrangere aux maux de la guerre, que nous continuions a nous entr'egorger ? Yous, monsieur le general en chef, qui par votre naissance approchez si pres du trone, et etes au-dessus de toutes les petites passions qui animent souvent les ministres et les gouvernements, etes- vous decide a meriter le titre de bienfaiteur de I'hum^nite entiere, et de vrai sauveur de 1' Allemagne ? Ne croyez pas, monsieur le general en chef, que j'entende par la qu'il n'est pas possible de la sauver par la force des annes ; mais dans FIRST FRENCH READER. 113 la supposition que les chances de la guerre vous deviennent favorables, I'Allemagne n'en sera pas moins ravagee. Quant a moi, monsieur le general en chef, si I'ouverture que j'ai I'honneur de vous faire pent sauver la vie a un seul homnie, je m'estimerai* plus fier de la couronne civique que je me t^ou^'erai avoir meritee, que de la triste gloire qui pent revenir des succes militaires." Napoleon, YOLTAIEE A M. d'AeGET. Yous demandez, mon cher ami et compagnon de Potsdam, comment Cineas' s'est accommode avec Pyrrhus:'^ c'est premierement que Pyi'rhus fit un opera de ma tragedie de Merope^ et me I'envoya ; c'est qu'ensuite il eut la bonte de m'offrir sa cle," qui n'est pas celle du paradis, et toutes ses faveurs, qui ne conviennent plus a mon age; c'est qu'une de ses soeurs, qui m'a toujours conserve ses bontes, a ete le lien de ce petit commerce qui se renouvelle quelque- fois entre le heros, poete, philosophe, guerrier, brillant, fier, modeste, roi, et le Suisse Cineas retire du monde. Yous devriez bien venir faire quelques tours dans nos retraites, soit de Lausanne, soit des Delices ; nos conversations pour- raient etre amusantes. II n'y a point de plus bel aspect dans le monde que celui de ma maison : figurez-vous quinze croisees de face en cintre, un canal de douze grandes lieues de long, que I'oeil enfile d'un cote, et un autre de quatre a cinq lieues ; une terrasse qui domine sur cent jardins ; ce meme lac, qui presente un vaste miroir au bout des miens, les campagnes de la Savoie au dela du meme lac, couron- nees des Alpes qui s'elevent jusqu'au ciel en amphitheatre ; enfin, une maison o\i je ne suis incommode que des mouches ^ Yoltaire. ^ the. king of Prussia. ^ as chamberlain (holding the key to the king's chamber). 114 FIEST FRENCH READER. au milieu des plus rigoureux hivers. Madame Denis I'a ornee avec le gotlt d'une Parisienne. Nous y faisons beau- coup meilleure ch^re que Pyrrhus, mais il faudrait un esto- mac ; c'est un point sans lequel il est difficile a Pyrrhus et a Cineas d'etre heureux. Nous repetames hier une trage- die ; si vous voulez un role, vous n'avez qu'a venir : c'est ainsi que nous oublions les querelles des rois et celles des gens de lettres: les unes alFreuses, les autres ridicules. On nous a donne la nouvelle prematuree d'une bataille entre M. le marechal de Richelieu et le prince de Bruns- wick. II est vrai que j'ai gagne aux echecs a ce prince une cinquante de louis; mais on pent perdre aux echecs, et gagner a un jeu oii Ton a pour second trente mille baion- nettes. Je conviens avec vous que le roi de Prusse a la vue basse et la tete vive ; mais il a le premier des talents au jeu qu'il joue, la celebrite: le fond de son armee a ete discipline pendant quarante ans ; songez comment doivent combattre des machines regulieres, vigoureuses, aguerries, qui voient leur roi tons les jours, qui sont connues de lui, et qu'il exhorte, chapeau bas, a faire leur devoir. Souvenez- vous comment ces droles-la font le pas de cote et le redou- ble; comment ils escamotent la cartouche; comment ils tirent six a sept coups ]Dar minute. Enfin, leur maitre croyait tout perdu il y a trois mois ; il voulait mourir, il me faisait ses adieux en vers et en prose ; et le voila qui, par sa celerite et par la discipline de ses soldats, gagne deux grandes batailles dans un mois, court aux Franeais, vole aux Autrichiens, reprend Breslau, fait quarante mille prisonniers et des epigrammes. Nous verrons comment finira cette sanglante tragedie, si vive et si compliquee. Voltaire. FIRST FRENCH READER. 115 ExTEAiT d'une EpItre A Lamoignon, avocat- GENERAL. Oui, Lamoignon, je fuis les chagrins de la ville, Et contre eux la campagne est mon unique asile. Du lieu qui m'y retient veux-tu voir le tableau? O'est un petit village, ou plutot un hameau, Bati sur le penchant d'un long rang de collines, D'oti I'oeil s'egare au loin dans les plaines voisines ; La Seine, au pied des monts que son flot vient laver, Voit du sein de ses eaux vingt lies s'elever. Qui, partageant son cours en diverses manieres, D'une riviere seule y forment vingt rivieres. Tons ses bords sont converts de saules non plantes, Et de noyers souvent du passant insultes. Le village au-dessus forme un amphitheatre : L'habitant ne connait ni la chaux ni le platre ; Et dans le roc, qui cede et se coupe aisement, Chacun salt de sa main creuser son logement. La maison du seigneur, seule un pen plus ornee, Se presente au-dehors de murs environnee. Le soleil en naissant la regarde d'abord, Et le mont la defend des outrages du nord. C'est la, cher Lamoignon, que mon esprit tranquille Met a profit les jours que la Parque me file. Ici, dans un vallon bornant tons mes desirs, J'achete a pen de frais de solides plaisirs. Tantot, un livre en main, errant dans les prairies, J'occupe ma raison d'utiles reveries : Tantot, cherchant la fin d'un vers que je construi,^ Je trouve au coin d'un bois le mot qui m'avait fui : ' instead of constmis. 116 FIRST FRENCH READER. Quelquefois, aiix appats d'un hameyon perfide, J'amorce en badinant un poisson trop avide ; Ou d'un plomb qui suit I'oeil et part avec 1' eclair, Je vais faire la guerre aux habitants de Fair. Une table au retour, propre et non magnifique, Nous presente un repas agreable et rustique : La, sans s'assujettir aux dogmes de Broussain, Tout ce qu'on boit est bon, tout ce qu'on mange est sain ; La maison le fournit, la fermiere I'ordonne, Et mieux que Bergerat I'appetit I'assaisonne. O fortune sejour ! 6 champs aimes des cieux ! Que, pour jamais foulant vos pres delicieux, Ne puis-je ici fixer ma course vagabonde, Et, connu de vous seuls, oublier tout le monde ! BoileavrDespreaux. VO.CABULAET. Abbreviations : n., uoun— w., masculine—/., feminine— a., adjective— pro., pronoun —num.^ numeral— a«?i?., adverb— ?;., verb— ^7-e/>., preposition — cory., conjunc- tion— p^., plural. S., prep.^ to. abaisser, v., to lower. abandonner, t?., to abandon. abattre, v.^ to beat down. abattu, a., cast down. abdiquer, v.^ to abdicate. abeille, n./., bee. abime, n. m., abyss. abolir, v., to abolish. abondance, n./., abundance. abondant, a., abundant. abord, d', adv., at first, at once. aborder, 't\, to address, to land. aboyer, tJ., to bark. abri, n. m., shelter. absence, «../., absence. absent, a., absent. absolument, o(Zi;., absolutely, altogether. abstenir. ?;., to abstain. abus, n. 7?i., abuse. abuser, v.^ to abuse. accabler, r., to overwhelm. accent, n. m.^ accent. accepter, v., to accept. accueillir, v., to receive. accident, n. m., accident. accidental. «.., accidental. accommoder, s\ v.. to arrange, settle. accompagner, v., to accompany. accord, ii. m., agreement, accord. accorder, v.. to grant. accourir, v., to run up. accoutume. a., accustomed. accoutumer, v., to accustom. accroitre, v.. to increase. accumuler, v., to accumulate. accuse, a., accused. accuser, ^\, to accuse. acharne, a., eager, bent upon. achcter, v., to buy. achever, v., to finish, to end. acier. n. m., steel. acquerir, v., to acquire. action, «./., action. adieu, n. m., farewell. admirable, a., aomirable. I admirablement. adv., admirably, admirer, v. to admire, adopter, v., to adopt, adorn er, v., to adorn, adoucir. v., to soften, adresse, n.f., address, skill, adversite, n./., adversity, aerien, a., airy, aftaire, re./., affair, affame, a., hungry, starved, aft'ectation, «./, affectation, aflecte, a., affected, affection, n.f., affection, atfiche, 7i./., placard, affliction, «./., affliction, affliger, v., to afflict, grieve, aftranchi, a., set free, affreux, a., fearful. atoqSef^^-'i^^'^'i^'-t^^t- age, ti. m., age. age, a., old, aged. agile, a., agile. agir, V.., to act. agneau, n. m., lamb. agonie, n.f., agony. agreable, a., agreeable. ' agreste, a., rural, wild. agriculture, «../., agriculture. aguerri, a., used to war. aide, «../., help. aid. aider, v., to help, aid. aieul, ji;^. aieux, ?i. m., ancestor. aigle, n. m., eagle. aisjuille, n.f., needle. aite, n./., wing. ailleurs, d', adv., besides. aimable. a., amiable. aine, a., elder. ainsi, adv., thus, so. air, n. m., air. aise, n./., ease. aise, a., easy, comfortable. aisement, adv., easily. aj outer, v., to add. ajuster, v., to adjust. alarme, n. f., alarm. alcntour, d\ a^v.,, all around. 118 VOCABULAEY. aliment, n. m., food. allecher, y., to allure, entice. aller, ?>., to go. aller, s'en, v., to go away. allons, adv., come. allumer, w., to light, kindle. alors, adv., then. alouette, «./., lark. amasser, v., to amass. amateur, n. m., amateur, lover. ambassadeur, n. m., ambassador. ambition, n.f., ambition. ame, «./., soul. amener, v., to bring up. amer, a. bitter. amertume, «./., bitterness. ami, n. m., friend (male). amie, n.f., friend (female). amitie, n./., friendship. amonceler, ?;., to heap up, gather. amorcer, v., to allure, catch. amour, n. m., love. amour-propre, n.m., self-love, egotism. amphitheatre, n. m., amphitheatre. amusement, n. m., amusement. amusant, a. amusing. amuser, v., to amuse. an, n. w., year. ancetres, n. m.pl., ancestors. ancien, a., ancient, former. ane, n. m., donkey. ange, n. m., angel. anglais, a., English. angoisse, n.f., anguish. animal, n. m., animal. auimer, v., to animate, inspire. anneau, n. m., ring. annee, n.f., year (duration of). annoncer, v., to announce. autagoniste, n. m., antagonist. antichambre, n.f., antechamber. antique, a., antique. an ti quite, n.f, antiquity. apaiser, v., to appease, satisfy. apercevoir, v., to perceive. aplanir, v., to smooth, remove. apparence, n.f, appearance. apparition, n.f, appearance, apparition. appartement, «,. m., apartment, room. appartenir, v., to belong. appat, n. m., charm. appeler, v., to call. appeler, s\v., to be called. appetit, n. m., appetite. applaudissement, n. m., applause. appliquer, v., to apply. npporter, v., to bring. apprecier, v., to appreciate, value. apprendre, v., to learn, teach. appreter, v., to make ready. approche, n.f, approach. approcher, v., to approach, bring near. approcher, s\ v., to draw near. appi'ouver, v., to approve. appuyer, v., to support, lean, apres, adv., after. aquilon, fi. m., north wind, arbre, n. m., tree, arbrisaeau, n. m., bush, shrub. arbuste, n. m., shrub. arc, n. m., bow. arc-en-ciel, n. m., rainbow, arcade, n.f, arch, arcade. archer, n. m., policeman. architecture, n.f., architecture. ardent, a., ardent, eager. ardeur, n. m., ardor. " ar^ne, n.f., arena. argent, n. m., silver, money. aride, a., arid, dry. arme, n.f., arm, weapon. arme, a., armed. armee, n.f., army. aromatique, a., aromatic. arpent, n. m., acre (measure of land). arracher, v., to tear. arreter, v., to stop. arrgter, s', v., to stop, stand still. arriere, adv., behind, back. arriere-garde, n.f., rear-guard. arrive, il, v., it happens. arrivee, n.f., arrival. arriver, v., to arrive. arroser, v., to water. arsenal, n. m., arsenal. art, n. m., art. asile, n. m., asylum. aspect, n. m., aspect. assaisonner, v., to season. assassin, n. m., assassin, murderer. asseoir, v., to sit. asservissement, n. m., subjugation. assez, adv., enough, quite. assidu, a., assiduous. assieger, v., to besiege. assiette, n.f., plate. assis, a., seated. assister a, v., to be present at, assommer, v., to kill. assorti, a., suited. assujettir, v., to subject. ■assurance, n.f., assurance. assurer, v., to assure. astre, n. m., star. atelier, n. m., workshop, studio. atmos]5here, n.f., atmosphere. attache a, a., fond of. attacher, v., to fasten. attacher, 's, v., to be fond of, attaque, n.f., attack. attaquer, v., to attack. atteindre, v., to reach. atteler, v., to harness, get ready. atteudre, v., to wait. attention, n.f., attention. attendri, a., moved, touched. attentivement, adv., attentively. attester, v., to attest, prove. attirer, v., to attract. attitude, n.f., attitude. attrait, n. ni., attraction, charm. attribuer, v., to attribute. attrouper, s', ^., to form in groups. aube, n.f., dawn. &\\cw.w. pro., any, none. audacieux, a., bold, daring. au-dessus, above. aufrmenter, v., to iuci'eaec. VOCABULARY. 119 aujonrd'hui, adv.^ to-day, now-a-days. aupres Aa^irrep.^ near to. aurore, »./., morning dawn. audsi, adv.^ als^o, as, moreover, anssiiot, adv., as soon. autunt, adv., as much, as many. autel, n. m., altar. auteur, n. m., author. autorite, n./., authority. autour de, prep., around, ^ autre, a., other. auirefois, adv., formerly. autrichien, a., Austrian. autruche, n.f.. ostrich, autrui, p?'0., other people. auxiliaire, ?i. 7?i., ally. avaler, v., to swallow. dvauce, n /., advance, avaucer, v., to advance, push forward, avaucer, s\ v., to come forward. avaut, prep., before. avaut-coureur, n. m., foreninner, avant-hier, adv., day before yesterday, avautage, n. m., advantage. avautageux, a., advantageous. avare, a., miser. avarice, n,f., avarice. avec, prep., with. aveuement, n. m., accession. avenir, ?i. m., future. avent, n. m., advent-sermon. aveniure, n.f., adveutui'e. aveuture, a f , adv., at haphazard. avertir, v., to inform, warn. avide, a., eager. avidite, ?i.f., eagerness. avis, n. m., opinion, advice, avocat, 71. m., advocate. avoucr, v., to avow. badincr, v., to trifle. . bagages, n.f.j)l., baggage, baguette, n.f., wand, small stick, baiguer, v., to bathe, baionnetfe, n.f., bayonet, baiser, n. m., kiss, balancer, v., to hesitate, balancer, se, v., to hang, balayer, v., to sweep, bambou, n. m., bamboo, bananier, n. m., banana-tree, banc, n. m., bench, bande, n.f., band, gang, bannir, v., to banish, barbare, c, barbarous, barbarie, n.f, barbarity, barrer, v., to bar. barricade, n.f, barricade, bas, a., low. bas, a, adv., down with, bas, au, adv., below, bas, en, adv., below, downstairs, bassesse, n.f, meanness, bataille, n.f, battle, bateau, n. in., ship, boat, batir, v., to build. battre, v., to fight, beat. beau (/., belle), a., handsome. beaucoup, adv., much, many. beau-pere, n. m., father-in-law. beaute, n.^., beauty, beche, n.f., spade. beer, v., to stare. begayer, v., to stammer, bel (for beau), a., handsome. belette, n.f, weasel. belles-lettres, n.f pi. , belles-lettres. benediction, n.f, blessing. berge, n.f., bank, berceau, n. m., cradle. berger, n. m., shepherd. bernois, a., Bei'uese. besoin, n. m., want, need. bestiaux {pi. of betail), n. m., cattle. bete, n.f, beast, animal. biche, n.f, hind, roe. bien, n. m., good, property. bien, adv., well, much, many, very. bien que, conj., although. bienfaisaut, a., beneficent, kindly. bienfait, n. ?n., benefit, act of kindness. bienfaiteur, n. in., benefactor. bientot, adv., soon. blvou'ac,h^-^-'bi^«"^«- blame, n. m., blame, criticism. blanc (/,, blanche), a., white. blesse, a., wounded. blesser, v., to wound. blessure, n.f., wound, blond, a., fair, flaxen-haired. boeuf, n. m., ox. boire, v., to drink, bois, n. m., wood. boiter, v., to limp, halt. bon (/., bonne), a., good. bond, n. m., bound. bonheur, n. m., happiness. bonheur, par, adv., fortunately. bonnet de nuit, n. m., night-cap. boute, n.f., kindness, goodness. bord, n. m., border, bank, edge. border, v., to line, to encompass. borner, v., to confine. bosquet, ?i. m., copse, bouche, n.f., mouth. bouclier, n. m., buckler, shield. bourdonnement, n. m.,buzz, whispering. bourdonner, v., to hum, buzz, bourgeois, n. m., citizen, bourrasque, n.f., sudden storm, blow. bourreau, n. m., executioner. bourse, n.f., purse, exchange. bout, n. m., end. bout, a, adv., at an end, boutique, n.f., shop, bramement, n, m., bellowing, belling. bramin, n. m.. Brahmin, brancard, n. m., litter, branche, n.f., branch. bras, n. in., ann, brave, a., brave, good. braver, v., to dare. bref, a., brief, in short. brievete, n.f, brevity. 120 VOCABUI^VKY. hrifjandage, n. m., robbery. brillant, a., brilliant. briller, r., to shiue. brise, a., broken. bronze, n.f., bronze. brouillard, n. m., fog, darkness. brouter, v., to browse. bruit, n. m., noise, i-eport. brulant, a., burning. brtiler, v., to burn. brun, a., brown. brusque, a., rough, curt. brusquement, adv., suddenly, short. bruyant, a., noisy. but, n. m., aim, purpose. 9a et IS., adv., here and there. cabane, n.f., hut. cabinet, n. m., cabinet, ministry. cabrer, se, v., to rear. cache, a., hidden, concealed. cacher, v., to hide. cacheter, v., to seal. cadavre, ?i. m., corpse. ca^e, n.f., cage. canot, n. m., jolt. calendrier, n. m., almanac. calme, a., calm. calmer, v., to quiet. camarade, n. m., comi'ade. [paign. campagne, n. /., countrj', plain, cam- campement, n. m., encampment. camper, v., to encamp. canal, n. m., canal. candeur, n.f., candor. canon, n. m., cannon, gun. canot, n. m., boat. cantique, n. m., canticle, song. capable, a., capable. capitaine, n. m., captain, leader. capitole, n. vi., capitol. caporal, n. m., corporal. capote, n.f., hood. captif. a., captive. capucin, n. m., capuchin monk. car, conj., for, because. caractere, n. ?n., character. caravane, n.f, caravan. cardinal, n. m., cardinal. caresse, n.f, caress. caresser, v., to caress. carnage, n. m., carnai./., curiosity. curieux, a., curious. cygne, n. in., swan. cytise, n. m.,cytisus, laburnum. r> daigner, r., to deign. dalle, a., paved. dame, n.f., lady. danger, h. m., danger. dangereux, a., dangerous. dans, prep., in, within, into. danse, n.f. dance. dauser, v., to dance. danseur, n. in., dancer (male). danseuse, n.f., dancer (female). dauphin, n. m., dolphin (formerly the heir to the French throne), davantage, adv., more, de, prep., of, from, debat, n. m., debate, debordement, n. in., overflow, debris, n. m., remains, rubbish, decamper, v., to breakup camp, decemment, adv., decently, decharger, v., to discharge, decharue, a., gaunt, emaciated, decider, v., to decide, declaration, n.f., declaration, decliner, v., to decline, decoux'agemeut, n. m., despondency, decrire, v., to describe, declarer, v., to declare, decourager, v., to discourage, decouvert, a., discovei-ed, imcovered. decouverte, n.f., discovery, decouvrir, v., to discover, uncover, decu, a., deceived, dedaigner, v.,\.o disdain, dedans, ^)rep., within, deesse, n. /., goddess, defaire, v., undo, defaur, n. m., defect, defendre, v., to defend, defense, n.f, defence, defter, se, v., to mistrust, definir, v., to define, degager, v., to disengage, free. degat, 11. m., injury, spoiling, degenerer, v., to degenerate. . dehors, prep., without, deja, adv., already, dejeuner, v., to breakfast, dela, au, adv., beyond. VOCABULAEY. 123 delassement, n. m., amusement, delasser, v., to amuse, delices, n.f. pL, delight, delicieux, a., delightful, delire, n. m.. delirium, delivrer, v., to deliver, free, demain. adv.. to-morrow, demander, v., to ask. demele, n. m., quarrel, demeutir, r., to deny. contradi(?t. demeubler, v., to move furniture out. demeiire. n.f., dwelling, demeurer. v.. to dwell, live, remain, demi. a., half. demi-lieue, n.f., half a mile, demi-mort, a., half-dead, demi-voix, n.f., undertone, demoiselle, n.f.. yonnij lady, demolir, v., to demolish, denonciateur, n. m., informer, dent, n.f., tooth, dentelles, n.f. pL, laces, depasser, v., to surpass. dependre, v., to depend, depens, n. m. pi., expense, depense, n.f, expenditure, d^plaire, v., to displease, deplaisir, n. m.. displeasure, deplorable, a., deplorable, deposer, v., to depose, testify, depouiller, r., to deprive, depuis, adv., since, depute, n.m., deputy, derider. se, r., to grow cheerful, dernier, a., last, derober, se, v.. to withdraw, derouler, v., to unroll, deroute, /t./., defeat. dernere. prep., behind, des, conj.. from the time, as soon as. desap-eable, a., disagreeable. desalterer, v., to quench one's thirst, desapprouver, v., to disapprove, desarmer, v., to disarm. desastre, n. m., disaster, descendre, v., to descend, fall, [wards, descente, n. /., descent, slope down- desert, n. m., desert, desespere, a., desperate, desespoir, n. ra., despair, deshonorer, v., to dishonor, designer, v.. to designate, desinteresse. a., disinterested. [ness. desinteressement, n. m., disinterested- desir. n. m., desire, desole, a., desolate, dcsoler, v., to desolate, aggrieve, desordre, n. m.. disorder, depeche, a., hurried, desseche. a., dried up. dessein, n. rn., design, dessert, n. m., dessert, dessous, adv., below, dessus, adv., above, dessus. par, adv.. moreover, besides, destiner, v., to intend, destructeur, n. ni., destructive, detachement, n. m., detachment, detacher, v., to detach, loosen. detail, n. m., detail. deteler, v., to unharness. determine, a., determined. detour, n. m., roundabout way. detromper, ?'.. to undeceive. detruire, v., to destroy. deuil, n. m., mourning, grief. deux, num.. two. devant,/(r^/>.. before. devclopper, v., to develop. devenir, r., to become. deviner, v., to divine, guess. devoir, n. m., duty. devoir, v., to owe, be obliged, ought. devorant, a., devouring. devorer, v., to devour. devouemeut, n. m., devotedness. diable, n. in., devil. diademe, n. in., diadem. diamant, n. in., diamond. diaphane, a., transparent. Dieu. n. m., God. difference, n.f.. diflFerence. diflerent, a., different. difiicile. a., difficult. ditiicilement, adv., with difficulty, diffornie, a., ill-shapen. digne, a., worthy. di'manche, n. in', Sunday. diminuer, v., to diminish. diner, n. m., dinner. diner, v., to dine. dire, v.. to say. directeur, n. in., director. direction, n.f., direction. directoire, n. m.. directory. diriger. v., to direct. discipline, n.f., discipline. discipliuer, v., to discipline. discours. n. in., discourse, speech. discussion, n.f.. discussion. disparaitre, v., to disappear. disperser, v.. to disperse, scatter. disposer, v., to dispose. disposer, se. v.. to get ready. disposition, n.f., disposition, humor. disproportion, n.f, disproportion. dispute, n.f, dispute. disputer, r., to discuss. dissiper, v.. to dissipate. dissoudre, v., to dissolve. distance, n.f., distance. I distinguer, v., to distinguish. distraire, v., to divert. distribuer, v.. to distribute, divide out. divertir, r.. to amuse. divertissement, n. m., amusement. divin. a., di\ine. diviniser, v., to worship as divine. division, n.f., division. dix, num., ten. dix-huit, num., eighteen. dogme, n. m., dogma. dogue, n. m., mastilt'. doTgt. n. in., finger. domestique, n. m.. servant. \ dominer, v., to control, overlook. ' domraage, n.m., damage. 1 dompter, v., to tame. 124 VOCABUIAEY. don, n. m., gift. done, adv., then, therefore. dont, 2>/o., of whom, whose. dorenavant, adv., henceforth. dorer, v., to gild. dormii", v., to sleep. dos. n. jn.. back. dot, 71./., dower. doter, v., to endow. doubler, f., to double, go round. doucement, adv., gently. douceur, ??./., sweetness, gentleness. douleur, ??./., grief, pain. douloureux, a., painful. doute. ??. ?«., doubt. douter, v., to doubt. douze. num., twelve. drapeAu, n. m., flag. dresser, v., to direct, aim. droit, 71. m., right, law. droit, a., right, straight. drSle, a., droll, curious. due, n. in., duke. dnchesse, n. f., duchess. durable, a., durable. duree, /?./.. duration. darer. t\. to last. can, n.f., water. ecarter, v., to remove, put aside. ecarte. a., removed. echafaud, ?i. m., scaffold. echange. ?i. m., exchange. echapper, v., to escape. echec,"n. m., check. echecs, n. in. pi., chess. echelle, n.f., ladder. echo, 11. m'., echo. eclair, n. m., flash of lighting. eclairer, v., to enlighten, lisht fcclatant, a., brilliant. eclater, v., to break forth. eclore, v., to unfold. econome. a., economical, good manager. economie, n.f., management, savings. ecouler, t'., to pass off". eerier, s\ v., to exclaim. ecrire, v., to write. ecrit, n. m., writing, work. ccrivatn, n. m., writer, author. ecu, n. m., dollar, shield. ecueil, n. m., rock, danger. effet, n. in., efiect. effet, en, adv., really, truly. efiicace, a., efficient. efforcer, s\ v., to make an effort. effort, n. m., eflbrt. effrayer, v., to frighten. effroi, n. in., fright. effusion, n. f., effusion, eagerness. egal, a., equal, alike. egalement, adv., likewise, equally. egaler, v., to equal. egard, n. m., regard. esjare, a., ^viid, astray. c.^rer, s', v., to be lost. up. egayer, v., to cheer. egoisme, «.. m., egotism, selfishness. e^oiste, «. m., egotist. elancer, v., to throw. elegance, n.f, elegance. elegant, a., elegant. elever, v., to raise, educate. elever, s', v., to rise. elle, pro., she. her. eloigner, s', v.. to go away. eloquence, n.f, eloquence. eloquent, a., eloqnent. emaille, «., enamelled, strewn. [boat. embarquement, n. in., embarkation, embarquer. v., to embark. [culty. embarras, n. m., embarrassment, difli- embarrasser, v., to embarrass. embellir, ?•.. to embellish. embellissement,,?'!. m., embellishment. embleme. rt. m., emblem. embrasement, ri. m., conflagration. embraser. v.. to kindle, ser on fire. embrasser, v., to embrace, kiss. emigration, n.f, emigration. emmagasiner, r., to lay up in store. emotion, n.f, emotion, excitement. emouvoir, v., to move. emparer, s', v., to take possession. empecher, v., to prevent. empereur, n. m., emperor. empire, n. m., empire. emploi. n. in., employment, office. employer, r., to employ. empoi'sonner. v., to poison. emporte, a., rash, angry. emponer. v., to carry off. empresse. a., eager, zealous. empressement. n. m., zeal. emu. a., moved. en, prep., in, like. en. pro., of it. of them. enceinte, n.f, enclosure. enchanter, v., to enchant. encore, adc, again, yet. encourir, r., to incur. endolori. a., painful. endormir, v.. to fall asleep, put asleep. endormi, a., asleep. endosser, v., to put on. endroit, n. m.. place. enepgiquement, adv., energetically. enfauce, n.f, childhood. enfant, n. {m. andf), child. enfer, ». in., nell. enfermer. r., to shut in. enfiler, v., to rake. enfin, adr., finally, at last. enflamme, a., inflamed. enfle. a., swoUen. enfonce. a., sunk. enfuucement, n. m., sink. enfnir. s\ c, to flee. engager, r., to engage, bind. enigme, n. m., enigma. euivrer, v., to intoxicate. { enlever, v., to take away. I ennemi. n. m., enemy. i euuoi. n. tn.. ennui, weariness. i enuuye, a., weary. VOCABULARY. 125 enmiyer, v,, to wearj% be tiresome. ennuyeus, a., wearisome. enrichir, v.'^ to eiiricli, become ricla. euseigner, v., to teacli. ensemble, adv., together. enserrer, v., to sliut in. ensuite, adv., afterwards. entendre, v., to hear, understand. enterrer, v., to inter. ^ cu tourer, v., to surround. en tier, a., entire, wliole. en trainer, v., to carry away, over. entr'assassiner, s\ v., to murder each other, eutre, pre})., between, among, eutre-coupe, a., cut up, broicen. entree, n./., entrance, admission, entr'egorger, s', v., to kill each other, entremettre, v., to interfere, entreprise, n.f., enterprise, eutrer, v., to enter. [sation. entretien, n. m., entertainment, couver- entrevoir, v., to catch sight of. envahir, v., to invade, euvaliisseur, n. m., Invader. envers,j9rep., towards, euvie, n.f., envy, environ, adv., about, around, euvironner, v., to surround, environs, n. m. i)l., neighborhood, envoler, S:\v., to fly away, envoyer, v., to send, epais, a., thick, epaisseur, n.f., thickness, epauouir, v., to unfold, epaule, n.f, shoulder, epee, n.f, sword, eperdu, a., desperate, ^phemere, v., ephemeral, passing, epigramme, n. m., epigram, epitre, n.f., epistle, eplore, a.\ in tears, epoque, n.f, epoch, epouvan table, a., frightful, epouvante, a., frightened, epoux, n. m., husl)aud. 6preuve, n. f., proof, trial, eprouver, v., to try, experience, equivoque, a., equivocal, doubtful, eriger, v., to erect, errant a., wandering, mistaken, errer, v., to wander, err. erreur, n. m., error, escalier, n. m., staircase, escamoter, v., to juggle, steal, esclave, n. m., slave, espace, n. m., space, espagnol, a., Spanish, espece, n.f, species, kind, esperance, n.f, hope, esperer, v., to hope, espion, n. m., spy. espoir, n. ni., hope, esprit, n. m., spirit, wit, essai, n. m., essay, effort, essayer, v., to try. essence, n.f, essence, essuyer, v., to wipe, experience, estime, n./., esteem. cstimcr, v., to esteem. estoniac, n. m., stomach. et, co^y., and. etablir, v., to establish. etage, n. m., story (of a hous?), etat, n. m., state, estate. ete, n. in., summer. eieindre, v., to extinguish. etendre, v., to extend. etendu, a., extended. eteruel, a., eternal. etinceler, v., to sparkle. etincelie, n.f, spark. etoffe, n.f., stuff, material. etoile, n.f., star, good luck. etonuemcnt, n. m., astonishment. etonner, v., to astonish. etouffer, v., to smother, be smothered. etourdir, v., to stun. etrange, a., strange, etranger, a., strange, foreign. etrangler, v., to strangle. etre, n. m., being. etre, v., to be. etroit, a., narrow. etude, n.f., study, office. etudier, v., to study. Europeen, a., European. eux, ^;w., they, them. evanouir, s', v., to faint. eveiller, v., to wake up. .evenement, n. m., event. eveque, n. m., bishop. eviter, v., to avoid. exactitude, n.f, exactness, precision. examiner, v., to examine. exemple, n. tn., example. exaucer, v., to hear (prayer). exciter, v., to excite. exclamation, n.f, outcry. excuser, v., to excuse. execrable, a., execrable. executor, v., to execute. executif, a., executive. exempt, a., exempt, free. exercer, v., to practise. exhaler, v., to exhale. exhorter, v., to exhort. exiger, v., to exact. exister, v., to exist. experience, n.f, experience. expirer, v., to expire. explication, n.f, explanation. explicjuer, v., to explain. exploit, )i. m., exploit. exposer, v., to expose. exprimer, v., to express. exquis, a., exquisite. exterieur, a., external. extraordinaire, a., extraordinary. extravagance, n.f, extravagance. extreme, a., extreme. fable, n./., fable, face, n.f, face, front, facher, se, v., to get angry. 126 VOCABULARY. fflcheux, a., disagreeable. facile, a., easy. facilement, adv.^ easily. facnlte, n.f., faculty. faible, a., weak. faiblesse, w./., weakness. faim, »./., hunger. faire, v., to do, make, cause. fait, n. rn.^ fact. fakir, n. m., fakir. falloir, v., to be obliged, must, fameux, a., famous. famille, n.f., family. fange, n.f., mud. fangeux, a., muddy. fantastique, a., fantastic. fant6me, n. m., phantom. faon, n. m., fawn. fardeau, n. m., burden. farouche, a., fierce, wild. fascine, a., fascinated. faste, n. m., display, splendor. fatigue, ?^./., fatigue. fatiguer, v., to weaiy. [sary. faut, il (from falloir), it must, is neces- faute, n.f., fault. faute, de, ^rep., for want of. faux (/. fausses), a., false. faux, 71. f., scythe. faveur, «-./., fame. favorable, a., favorable. favori (/., favorite), a. favorite. favoriser, v., to favor. feconder^ v., to fertilize. fecondite, «./., fertility. fee, n./., fairy. femme, n./., woman, wife. fenetre, /^./., window. fente, »./., crack. fer, n. m., iron, sword, chains. fermer, -y., to close. fermiere, w./., farmer's wife. fertile, a., fertile. fertilite, w./., fertility. festin, n. m., festivity. fete, «./., feast, birth-day. feu, n. m., fire. feuillage, n. m., foliage. feuille, w./., leaf, sheet. fiacre, n. m., hack. fiance, a., engaged, betrothed. fidele, a., faithtul. fier, a., proud. fier, se, ■?;., to trust. fierte, w./., pride, haughtiness. figure, n.f., figure, face. fil, n. m., thread. filer, v., to spin. fiUe, w./., girl, daughter. fils, n. m., son. fin, »./., end, fin, a., fine. finance, w./., finance. financier, re. w., financier. finesse, n.f., fineness, acuteness. finir, v., to end, finish. fixe, a., fixed, firm. fixer, ?)., to fix, establish. flairer, v., to smell, scent. flambeau, n. m., torch. flamme, 7i.f., flame. flatter, v., to flatter. flatterie, n.f., flattery. flatteur, n. m., flatterer. fleche, n. /., arrow, fleur, n.f., flower, fleuri, a., blooming, flowery. fleuve, n. m., river. flexible, a., flexible. flocon, n. m., flake. flot, n. m., flood, waters, flottant, c, floating, uncertain. flotter, v., to float, to swim. flute, n.f, flute. foi, n.f, faith. foi, bonne, n.f, good faith, fois, n.f, time (counting). foi (seefo'u), a., foolish, mad. folatre, a., sportive. fonction, n.f., function. fond, n. m., bottom, depth, fontaine, n.f, fountain. force, n.f, force, strength. force, a, adv., by force of, by means of. force, a., forced, compulsory, foret, n.f, forest. forgeron, n. m., blacksmith. forme, n.f., form. former, v., to form. formidable, a., formidable. fort, a., strong. fort, adv., very. fortifier, v., to fortify. fortune, n.f., fortune. fortune, a., fortunate. fosse, n.f., ditch. fou (/., folle), a., foolish, mad. foudre, n.f., lightning, fouet, n. m., whip. fongeux, a., furious, fiery. foule, »,/., crowd. fouler, v., to press, trample. fournis, v., to furnish. fourre, a., thicket. foyer, n. m., heai-th, home. fracas, n. m., crash, noise. fraicheur, n.f., freshness. frais, n. m. pi., cost. frais {f., fraiche), a., fresh. fran^ais, a., French. fran9ais, n. m.. Frenchman. frappant, a., striking. frapper, v., to strike. fraternel, a., fraternal. frayer, v., to mark out, prepare. frayeur, n.f., fight. fremir, v., to tremble. frere, n. m., brother. fripon, n. m., scamp. friponnerie, w./., cheating. frissonner, v., to shiver. froid, a., cold. froidement, adv., coldly. front, n. m., brow, front. fructification, n.f., fructification. frugal, a., frugal. frugalite, n.f., frugality, fruit, n. m,, 'fruit. VOCABULARY. 127 fugitif, a., fugitive. fuir, v., to flee. fiiite, n.f., flight. I'uueraire, a., funereal. funeste, a., fatal. luiieux, a., furious. fusil, n. m., gun. fubillade, n.f., gun-shot, execution. gagner, v., to gain, reach. gaillard, n. m., sprightly, merry fellow. gaite, n. /., gaiety. galere, «./.,' galley. galerie, n./., gallery. galoper, v., to galop. garautir, «., to warrant. gar^on, n. m., boy. garde, n. /., guard. garder, v., to watch, keep. gardien, n. m., guardian. garnison, n.f. garrison. gateau, n. m., cake. gater, v., to spoil. gauche, a., left, awkward. gazon, n. m., greensward. geant, n. m., giant. gemir, v., to sigh. gemissement, h. m., sigh. gendre, n. m., son-in-law. general, n. m., genei'al. geuereux, a., generous. genie, n. w., genius. geuou, n. m., knee. genre, /*. w., kind, genus. gens, n. m. cfe/., pL, people. gentilhomme, n. m., nobleman. gentillesse, n.J\, playfulness. geometric, n.f., geometry. giberne, %./., cartridge-box. gite, n.f., home, lodging. glaner, v., to glean. glaneur, n. m., gleaner. glissant, a., slippery. glisser, v., to slip, glide. globe, n. m., globe. gloire, ?i./., glory. glorieux, a., glorious. glouton, n. m., glutton. gorge, n.f'., throat. gouttre, n. m., gulf, abyss. gout, n. rn., taste. goutte, n.f., drop. gouvernemente, n. m., government. gouverner, v., to govern. grace &,adv., ihanks to. grandeur, n. /., greatness. grandir, v., to grow. gravite, n.f., gravity. grenadier, n. w., grenadier. grondement, n. m., muttering. gris, a., gray. gros, n. m., mass, pi'incipal body. gue, n m., ford. guere (with tie), adv., hardly, scarcely. guerre, n.f, war. guerrier, n. m., warrior. guide, n. m., guide, guider, v., to guide, guirlande, n.J., garland, guitare, ;*./,, guitar. H habile, a., skilful, able. habille, a., dressed. habit, n. m., coat, dress. habitant, n. m., inhabitant. habitation, n.f., dwelling. habitor, v., to inhabit. habitude, n.f, habit. hache, n.f, hatchet, axe. haiue, n.f., hatred. haineux, a., hateful. hair, v., to hate. haletant, a., out of breath. hameau, n. m., hamlet. hame9on, n. m., hook. harangue, n.f, harangue, address. haranguer, v., to address. harasser, v., to harass, exhaust. harmonic, n.f, harmony. harpe, n.f, harp. hasard, n. m., chance. hasardeux, a., hazardous. haut, a., high. haut, au, adv., above, upstairs. hauteur, n.f, height, haughtiness. hauteur, a la, adv., even with. heraut, n. m., herald. herbe, n.f, herb, grass. tiej'mine, n.f, ermine. heroique, a., heroic. heros. n. m., hero. hesiter, v., to hesitate. heure, n.f, hour. heureux, a., lucky, happy. heureusement, adv., luckily. hier, adv., yesterday. hirondelle, n.f, swallow. histoire, n.f, history. historieu, n. m., historian, hiver, n. m., winter. hommage, n. m., homage. homme, n. m., man. homme de bien, n. m., gentleman. honnete, a., honest. honneur, n. m., honor. honorable, a., honorable. honorer, v., to honor. honte, n.f, shame. honteux, a., shameful, abashed. hOpital, n. m., hospital. horizon, n. m., horizon. horreur, n.f, horror. horrible, a., horrible. hors, prep., outside, besides. h6te, n. m., host, guest. hStesse, n.f, hostess. hourra, n. m., hurrah, cheers. huit, num., eight. humain, a., human, humane. humanite, n.f, mankind. humeur, n. m., humor, temper. humide, a., moist, damp. 128 TOCABULAEY. hurler, v., to hurl, throw, hussard, n. m., hussar, hymen, n. m., marriage, hjinen, hymne, n. m., hymn, hypocrisie, «./., hypocrisy. ici, adv., here, ici-bas, adv., here below, idee, n.f., idea, ignorance, n.f., ignorance, ignorer, v., to ignore, not to know. iJe, n.f,. island, illicite, a., illicit, unlawful, illumincr, v., to illumine, illusion, n.f, illusion, illustre, a., illustrious, imaginer, v., to imagine, immediat, a., immediate, immense, a., immense, immortel, a., immortal, immortelle, n.f, immortelle (flower), immuable, a., unchangeable, impatience, n.f, impatience, impatiemment, adv., impatiently, impatient, a., impatient, impenetrable, a., impenetrable, imperieusement. adv., imperiously, impetueux, a., impetuous, implacable, a., implacable, implorer, v., to implore, important, a., important, importun, a., importunate, importuuer, v., to be troublesome, imposer, v., to impose. impOt, n. 171., tax. impossible, a., impossible, impot, n. m., impost, duty, imprevu, a., unforeseen, imprimerie, n.f, printing-office, imprudence, n.f, imprudence, imprudent, a., imprudent, impur, a., impure, inactif, a., inactive, incapable, a., incapable, incapacite, n.f, incapacity, iucertain, a., uncertain, incessant, a., incessant, incliner, v., to incline, bend, incommoder, v., to trauble. inconnu, a., unknown, incorrigible, a., incorrigible, iucredulite, n.f, incredulity, inculte, a., uncultivate4. indien, a., Indian, indigence, n.f, poverty, indigne, a., unworthy, indigne, a., indignant, iudigner, v., to indicate, indispensable, a., indispensable, indistinctement, adv., indistinctly, individuel, n. m., individual, indulgent, a., indulgent, indulgence, n.f., forbearance, indus^trie, n.f., industry, infini, a., infinite, lafinite, ;^./., infinity. informer, v., to inform, iufortune, n.f., misfortune, infortune, a., unfortunate, iugrat, a., ungrateful, ingratitude, n.f., ingratitude, inhumain, a., inhuman, injure, n.f., injury, insult, injustice, n.f., injustice, innocence, n.f., innocence, innocent, a., innocent, innombrable, a., innumerable, inoccupe, a., unoccupied, inonder, v., to inundate, inquietude, n.f., restlessness, trouble, insatiable, a., insatiable, inscription, n.f., inscription, insecte, n. m., insect, inseuse, a., mad. insensible, a., insensible, unperceived. insipide, a., insipid, insolent, a., insolent, instant, n. m., instant, instinct, n. m., instinct, instruire, v., to instruct, instrument, n. m., instrument, insupportable, a., intolerable, integre, «., upright, honest, intelligence, n.f., intelligence, intelligent, a., intelligent, intention, n../., intention, interesser, v., to interest, interet, n. m., interest, interieur, a., interioi*. interroger, v., to question, interrorapre, v., to interrupt, interruption, n.f., interruption, intervention, n.f., intervention, iutimider, v., to intimidate, intolerable, a., intolerable, intrepidite, n.f., intrepidity, introduire, v., to introduce, inutile, a., useless, inventer, v., to invent, invention, n.f., invention, invincible, a., invincible, inviolable, a., inviolable, inviter, v., to invite, invulnerable, a., in-vulnerable, irlandais, a., Irish, irlandais, n. m.. Irishman, irreligieux, a., not religious, issue, n.f., outlet, issue, italien, a., Italian, ivresse, n.f., dninkennesa. i^TTogne, n. m., drunkard. jamais, adv., ever. jambe, n.f., leg. jambon, n. m., ham. Janvier, n. m., January. jardin, n. m., garden. [den. jardin des plautes, n. m., botanical gar- jardinier, n. m., gardener. jaser, v., to chatter, talk. jasmin, n. m., jasmine. Jeter, v., to throw. VOCABULAEY. 129 jen. T). m.. same, play. ^eun. H, adv., lasting. jeune, a., younjr. jeiinesse, «./., youth. joie, rt./.. joy. joindre, v.. to join, unite. joint, a., united. joncher, r., to strew. jouer, v., to play. jouet, n. m., plaything, toy.* joueur, n. w., player, gambler. joug. n. m., yoke. jouir, r., to enjoy. jouissance, n.f., enjojrment. jour, n. m., day. jouniec, «./., day (duration). joyeax, a., joyous. jngemeut, n. m., judgment. juger, v.. to judge. jnif, n. 7n., Jew. juillet. n. m.. July. jiiin. /?. m., June.' jupe, n./., petticoat. jurer, ?'.. to swear. juridiction, n./., jurisdiction, court. jusqu'a. prep., until. juste, a., just. justesse, n./., accuracy. justice, n./., justice. K kan, n. m.. Khan. la, pro., her, it. la, adv.. there. la-dessus, adv.. thereupon. laborieux, a., laborious. labourer, v., to labor. laboureur, n. m., laborer. labyrinthe, n. m., labyrinth. lac. n. m.. lake. lache. a., cowardly. laconiqnement, adv., laconically. laid, a., ugly. laisser, v., to let, leave. lait, n. m., milk. laitiere, n.f., milkmaid. lambean, n.m., lamb. lampe, n./., lamp. langage. n. m., language. langue, n.f., language, tongue. languir, v., to languish. languissant, a., languid. lapin, n. m.. rabbit. laquais, n. m., lackey. large, a., large, wide. largesse, «./., generosity. larme, n.f. tear. larron, n. m., thief. las, a., tired, weary. lasser, r., to weary. lassitude, n.f, lassitude. latin, a., Latin. 6* lanrier, n. m., laurel-tree. laver, t., to wash. le9on, n.f., lesson. lecture, n.f., lecture. leger. a., light. legislateur, rt. m.. lawgiver. legislatrice. n.f.. lesrisiator (female). leguer. r., to bequeath. lendemaln, n. ;«., the day after. lent, a., slow. lentement, adv., slowly. lenteur. n.f., slowness. lequel (/.. laquelle), joro., which. les, /^/'o., them. lettre, «,/., letter. leur. pw., to them, their. lever, v., to raise. lever, se, v., to rise. levre. n. m.. lip. liane, n.f. liane. creeper. liberalement, adv., liberally. liberalite. n.f, liberality. libre. a., free. licence, n.f. license. lien, n. rn., tie, bond. lier, v.. to bind, unite. lieu, n. VI.. place. lieu, au, adv.. instead. lieue, n.f., mile. ligne, n.f., line. ligue, n.f., league, union. lilas, n. m., lilac. linge, n. m.. linen. liou. n. m., lion. liqueur, n.f.. liquor, lire, v., to read. lis, «. m., lily. lit, n. m., bed. livre, rt. m.. book. livrer, v., to deliver, fight. livrer, se, v.. to give one's self up to. localite. n.f., locality. logement, n. m.. lodging. loger, v., to lodge. logis, rt. m.. lodgings. loi. «./.. law. loin. a., far. lointain, a., distant. long (/., longue). a., long. long, le, adv.. alongside. longtemps, adv., long (in time). lorgnette, n.f., eye-glass. lors de, prep., at the time of. louange, n.f., praise. louer, t'.. to rent. louis, n. m.. gold coin. loup (/., louve'), n. m., wolf. lourd, a.. heaNy. loutre, rt. m.,lynx. lu. a., read. Ingubre. a., lugubrious. lueur. n.f, light. lui, pro., to him. to it, he. I lumiere, n.f. light. I lundi. n. m.. Monday. lutte, n.f, struggle. luxe, n. m., luxury. I lyre, «./.,lyre. 130 VOCABULAEY. M machine, w./., machine. madame, n./., niadame, Mrs. magique, a., magical. magistrat. n. m., magistrate. magnifique. a., magnificent. main, n.f., hand. maintenant, adv., now. mais. conj., but. maison, n.f., house. maisonnette, n.f., small house. maitre. n. m., master. maitresse, n.f, mistress. majeste. n.f. majesty. mal (7;^.. maux), n. m., e\'il. mal, adv., badly, ill. malade, a., sicli. maladie. n.f., sickness. malediction, n.f.. curse. malgre, corij., in spite of. malheur, n. m., misfortune. malheureux. a., unhappy, unfortunate. malin (/., maligne). a., malignant, malpropre, a., untidy. mander, r., to report. manger, v., to eat. manglier, n.m.. mango-tree. manier, v., to handle, manage, maniere, n.f., manner, way. mauquer, v., to be wanting, fail, manufacture, n.f.. manufacture, marais, n. m., marsh. marbre, n. m., marble. marchand, n. m.. merchant. marche, n.f.. march. marcher, v., to march. marechal, n. m.. marshall. mari, n. m., husband. mariage, n. m., marriage. mariee, n.f., (newly) married marier, t\, to marry. marque, n.f., mark. marquer, v., to mark. marquis, n. m., marquess. marraine, n.f., godmother. marron, n. m.. runaway slave. mars, n. m., March. martin, n.m., bear. martyr, n. m., martyr. masque, n.f., mask. masquer, v., to mask, hide. massacrer, v., to massacre, masse, n.f., mass. matelot. n. m., sailor. maternel, a., maternal. matiere, n.f., matter. matin, n. m., morning, manual, a., early. matinee, n.f., morning (duration). maudire, ^■.,, to curse. maudit, a., cursed. mauvais, a., bad. maxime, n.f.. maxim. mechant. a., wicked, bad. mecontent. a., discontented. mecontentement, n. m., discontent. medecic, n. m., physician. medecine, n.f., me'dicine. medire, v., to slander. b!ame. medisa.ice. n.f., slander. meilleur. a., better, best, melange, n. in., mixture. raeler, v., to mingle, mix. meler, se, v., to mix, meddle. membre, n. m., member, limb, meme, a., same. meme, adv.. even. memoire. n.f.. memoiy. memorable, a., memorable. menacer, v., to threaten. menage, n. m.. household. menager. v., to keep house, manage, mendicite. n.f., mendicity, begging, mener, v., to lead. mentonniere, n.f., chin-piece. raeprise, n.f., contempt. raepriser. v.. to despise. mer, n.f., sea. mercredi, n. m., Wednesday. meridional, a., southern. merite. n. m., merit. meriter. v.. to merit, deserve. merveille, n.f., marvel. raesse, n^m., mass. mesure. n.f.. measure. mesurer. r.. to measure. metal {pi., metaux). n. m., metal. metier, n. m., profession. metempsycose, n.f., migration of souls. meubles, n. m. pi., furniture. midi, n. m., noon, south. miel, n. m., honey. mien.^'O., mine.' mieux. adv.. better, best. mil. num., thousand (in dates). milieu, n. m., middle. milieu, au. adv.. amid. militaire, a., military. mille, nw/s.., thousand. millier, a. m., thousand. mine, n.f., mien, air. mineral, n. m., mineral. mineur, n. m.. miner, minor. miniature, n. 711.. miniature. ministre, n. m., minister, minuit, n. m., midnight. minute, n.f., minute. miracle, n. m., miracle. miraculeux, a., miraculous. mirage, n. m., mirage. miroir, n. m., mirror. miserable a., miserable, misere, n.f., misery. mitraille, n.f., grape-shot. mode. n.f.. fashion. moderation, n.f, moderation. modere, a., moderated, temperate. moderer. v., to moderate. mode^iTe. a., modest. modestie, «./., modesty. moeurs. n.f. pi. , manners. moindre. a., less, least. moins, o.dx., less, least. moins, a, que, conj., unless. mois, n.m., nionih. moissonner, v., to reap. moitie, n.f., half. VOCALULAKY. 131 mollessc, n.f., effeminacy. moment, n. m,, moment. monarque, n. m., monarch. monceuu, n. ??i., heap. monde, n. m., world. monsieur, n. m., Sir, Mr., gentleman. monstre, n. m., monster. monstrueux, a., monstrous. mont, n. m., mount. montagne, »./., mountain. ^ moiiter, v., to mount, rise. luontrer, ?;., to show, point out. monument, n. ni., monument. moquerie, «../., scoffing, ridiculing. morne, ?i. m., bluff. morne, a., sad, gloomy. mort, n./., death. mort, a., dead. mortalite, «./., mortality. mortel, a., mortal. mot, n. m., word. raouche, n.f., fly. mourant, a., dying. mourir, v., to die. mousse, ?t./'., moss. mouton, n. m., lamb, mutton. mouvaut, v., touching. mouvement, n. m., movement. moyen, n. m., means. mulct, n. m., mule. multiplier, v., to multiply, increase. multitude, «../., multitude. muuir, v., to supply. mur, n. m., wall. mnraille, w./., wall. niurier, 7i. m,, mulberrj'^-tree. inurmurer, v., to murmur. muscau, 71. m., muzzle, nose. musique, n.f., music. [medan. musulman, n. m., Mussulman, Mahom- mystere, n. m., mystery. mysterieux, c, mysterious. N naif, a., naive, ingenuous. naissance, n.f., birth. naissant, a., budding, beginning. naitre, v., to be born. naivete, n.f., naivete, ingenuousness. nation, n.f., nation. naturaliser, v., to naturalize. naturaliste, n. m., naturalist. nature, «./., nature. nature!, a., natural. naturel, n. m., simplicity, naufrage, n. ?n.. shipwivcl?. navigation, n./:, navigation, voyage. ne^ 4. ,' born, aeiiit, n, m., annihilation, nothing. necessaire, a., necessary. necessite, n.f., necessity. nectar, n. m., nectar. net'. «./., ship, wave. uegliger, v., to neglect. negre (/. negresse), n., negro. neige, n.f., snow. nerveux, a., nervous. nettete, n.f., precision, clearness. neutre, a., neuter. nez, n. r)i., nose. ni (with ne), conj., neither, nor. nid, n. m., nest. niece, n.f., niece. ! noble, a., noble. no1)lement, adv., nobly. noblesse, n./., nobility. noces, n.f.pL, wedding. nocher, n. rn., pilot. noir, a., black. nom, n. m., name. nombreux, a., numerous. nomme, a., called. nommer, v., to name. non, adv., no. uonchalamment, adv., carelessly. nord, n. m., north. notre, pi^o., our. ndtre, pro., ours. nourrice, n./., nurse. nourrir, v., to feed. I nourriture, /i.f., food. I nouveau (JT. nouvelle), a., new. ! nouveaute, 7i.f., newness, novelty. j nouvol (see nouveau), a., new. nouvelle, n.f., news. I novembre, n. m., November. noyer, n. m., walnut-tree. noyer, v.., to drown. nu, a., bare, naked. nu-jambes, adv., bare-legged. nuage, ?i. m., cloud. nuance, a., tinted. nue, ». /., cloud. nuee, »./., cloud. nuire, v., to injure. nuit, n.f., night. nul, a., no, none. nuptial, a., nuptial. O oasis, n. m., oasis. obeir, v., to obey. obeissauce, n.f., obedience. objection, n.f, objection. objet, n. m., object. [ness. obligation, n. f, obligation, indebted- obliger, v., to oblige. ' ■ ■ obscur, a., obscure. obscurite, ?i./., darkness. observer, v.', to observe. ~ obstacle, n. vi., obstacle. ob^enir, t;., to obtain. occasion, n.'f, occasion. Occident, n. m., west. occupation, n.f, occupation. occupe. a., busy, occupied. occuper, v., to occupy. occuper, se, v., to be busy. ode, n.f, ode. odeur, n.f, smell. odorant, a., odorous. odoriferant, a., sweet-smelling. ceil (^?/., yeux), n. ni., eye. ceuvre, n.f, work. 132 VOCABULARY. offense, n.f., offence. offenser, v., to offend. officier, n. m., officer. oftVir, I'., to offer. oiseau, n. m., bird. oiseau-raouche, n. m., humming-bird. oisivete, «../., Idleness. olivatre, a., olive-colored. olive, n.f., olive. ombrage, n.m., shade. ombre, n.f., shade, shadow. omettre, v., to omit. ou, pro., they, people, one. oncle, n. m., uncle. oude, n.f., wave. onduleux, a., wavy. onze, num., eleven. onzieme, num., eleventh. opera, n. m., opera. opinion, n.f., opinion. opposer, v., to oppose. opposition, n.f., opposition. oppresser, v., to oppress. or, n. m., gold. or, cotxj., now, then. orage, rt. m., storm. orateur, n, m., orator. ordinaire, a., ordinary. [monly. ordinairement, adv., ordinarily, com- ordonner, v., to order. ordre, n. m., order. ordure, n.f., dirt. Oreille, n.f., ear. orgueil, n. m., pride. orgueilleux, a., proud. orient, n. m., east. oriental, a., eastern. orifice, n. m., orifice, opening. original, a., original. orignal, n. m., elk. ormeau, n. m., elm. oruement, n. in., ornament. orner, v., to adorn. orniere, n.f., rut, gully. orphelin, n. m,., orphan. oser, v., to dare. oter, v., to take away. ou, conj., either, or. ou^ adv., where. oublier, v., to forget. ours, n. m., bear. outrage, n.f, outrage. outrager, v., to insult. outre, adv., besides. ouvert, a., open. ouvertement, adv., openly. ouverture, n.f, overture, opening. ouvrage, n. m., work. ouvrir, t'., to open. page, n.f, page, paille, n.f, straw, pain, n. m., bread, paisible, a., peaceful, paitre, v., to pasture, paix, n.f, peace. palais, n. m., palace. pale, a., pale. paleur, n.f, paleness. palmier, n. m., palm-tree. palmiste, n. m., cabbage-tree. panacher, se, v., to mingle. pantoufle, n.f., slipper. paon, n. m., peacock. paradis, n. m., paradise. pape, n. m., pope. papier, n. m., paper. par, prep., through, by. parceque. conj., because. par-dessus, prep., above, in addition to. paraitre v., to appear. parapet, n. m., parapet. pare, n. m., park. pardon, n. m.. pardon. pardonner, v., to pardon. pareil, a., similar, such. parent, n. m., parent, relation. parer, v., to ward off, adorn. paresse. n.f., idleness, laziness. paresseux, a., lazy. parfait, a., perfect. parfaitement, adv., perfectly. parfum, n. m., perfume. parisien, a., Parisian. • parler, v., to speak. parmi, pre]}., among, amid. paroisse, n. f., parish. parole, n.f, word. part, n.f, part, interest. partage, ?i. m., share, division. partager, v.. to divide, share. parti,^ prendre, v., to decide, make up one's mind. participer, v., to participate. [ularly. particulierement, adv., specially, partic- partie, n.f., part, portion. partir, v., to depart, break forth. partout, adv., everywhere. parvenir, v., to succeed, reach, pas, n. m., step. pas (with ne), adv., not. passage, ih. in., passage. passager, a., passing, fleeting. passant, a., passing, passer-by. passe, n. m., past. passer, v., to pass. passer, se, v., to do without. passereau, n. m., sparrow. passion, n.f., passion. patience, n.f., patience. patient, a., patient. pati-e, n. m., shepherd. patriarche, n. m., patriarch. patrie, n.f., fatherland. patriotisme, n. m., patriotism. patte, n.f, foot, paw. paupiere, n.f, eyelid. pause, n.f, pause. pauvre. a., poor. pauvrement, adv., poorly. I pauvrete, n.f, poverty. I pavilion, n. in., pavilion. I pays, n. m., country. ! payson. n. m., peasant, i peau, n.f., skin. VOCABULABY. 133 pecheur, n. m., flpherman. peindre, v., to paint. peine, n.f., pain. peine, a, adv., liardly, scarcely. peintre, n. m., painter. peucliant, >i. m., inclination. pencher, v., to bend, hang. pencher, se, v., to bend over. pendant, j9re;j., whilst, during. pendre, v., to hang. ^ penetration, n.f., penetration. penetrer, v., to enter, penetrate. peniblement, adv., painfully, slowly. pensee, n.f., thought. penser, v., to think. pension, n.f., pension. pente, n.f., slope. percer, v., to pierce. perdre, v., to lose, ruin. perdre, se, v., to be lost. pere, n. m., father. perfection, n./., perfection. perfectionner, v., to make perfect. perfide, a., faithless, treacherous. peril, n. m., peril. perilenx, a., perilous. perir, v., to perish. permettre, v., to permit. permission, «./., permission. perplexite, n.f., perplexity. perruque, »./., wig. persan, a., Persian. persecuter, v., to persecute. personne, a. /., person. personne (with ne), pro., nobody. personel, a., personal. persuader, v., to persuade. perte, n.f., loss. peser, v., to weigh, be worth. peste, n.f., pestilence. petit, a., little. petit-maitre, n. m., dandy. petite-tille. n.f., grand-daughter. peu, adv., little, few. peaple, n. m., people. peur, /)../., fear. peur, faire, v., to frighten. peut-etre, adv., perhaps. philosophe, n. m., philosopher. philosophie, n.f., philosophy. physionomie, nf., physiognomy. pic, n. m., masthead. piece, n.f., piece. pied, n. m., foot. pierre, n.f., stone. piete, n.f., piety. pieton, n. in., traveller on foot. pile, n.f., pile. pilier, n. m.. pillar. pipe, n.f., pipe. piquant, a., striking, attractive. piqiier, v., to prick. pire, a., worse, worst. pis, adv., worse, worst. pistoiet, n. in., pistol. picie, n.f., pity. pitou. a. in., peak. pitoyable. a., pitiful. pitoyer, v., to pity. place, n.f., place. placer, v., to place. plage, n.f., shore. phuder, v., to plead. plaie, n.f., wound. plaindre, v., to pity. plaiudre. se, v., to complain. plaine, n.f., plain. plainte, n.f., complaint. plaire, v., to please. plaisauterie, ft./., jest. plaisir, n. m., pleasure. plancher, n. m., floor, ceiling. plantation, n.f, plantation. plante, /'./., plant. planter, v., to plant. plateau, n. in., table-land, plain. platre. n. m., plaster. pleurer, v., to weep, cry. pleurs, n. m. pL, tears. plomb, n. m., lead, ball. plonger, v., to plunge. pluie, n.f, rain. plume, n.f, pen, feather. plumer, v., to pluck. plupart, n.f, majority. plus, adv., more. plus (with ne), adv., no more, no longer. plusieurs, pro., several. plutot, adv., sooner, rather. poeme, n. in., poem. poete, n. m., poet. poetique, a., poetical. poids, n. in., weight. poll, n. m., hair. point, n. in., point. point (witii ue), adv., not at all. pointe, n.f., point. pointe du jour, n.f., break of day. pointer, a., pointed. poire, n.f., pear. poison, n. m., poison. poisson, n. in., fish. police, n.f., police. pomrae, n.f., apple. pontile, n. m., pontiff. pontificat, n. in., pontificate. porte, n.f.. door. porter, v., to carry, bear. portique, n. in., portico, porch, portrait, n. m., portrait. poser, v., to place, put down. position, n.f, position. posseder, v., to possess. possession, n.f. possession. poste. ,i..f.. post. posterite, n.f, posterity. pot, n. in., put. potentat, n. m.. potentate, ruler. poudrcux, a., dusty. poulailler. n. in., chicken-coop. poule, n.f. hen. poulet, n. in., chicken. pom: prep., for. pourpoint. n. in., doublet. pourquoi. co/ij., why. poursuivre, v.. to pursue. pousser, v., to push. poutre, n.f., post, beam. ICi VOCABULAEY. ponvoir, n.m., power. pouToir. r.. to be able. can. prairie, n.f.. prairie, meadow. pratiqiiabie, a., practicable. pratiquer, r.. to practice, manage. pre. n. m., meadow. precaution, q./.. precaution. preceder. v., to precede. preceprear. «. m., teacher. precher. r.. to preach. precieux, a., precious. precipice, n. m.. precipice. precipitation, a./., precipitation. precipiter. r.. to precipitate, hasten. precipitamment. adv.^ swiftly. precipite. a., hasty. precisement, adt'. precisely. preferer. r.. to prefer. [tage. prejudice, «. »«.. prejudice, disadran- prejuge. «. m.. prejudice. premature, a., premarare. premier, num., first. premieremeni. adv., in the first place. prendre, v.. to take. preparatifs, n. frt.i>^..prei)aration. preparer, v.. to prepare. preposer, r., to place above. pres, prep., near, by. pres. a peu, adc, nearly, almost. presage, n. m., omen, foreboding. presence, n.f.. presence. present, a., present. presenter, r.. to present. presenter, se. r.. to appear. preserver! r.. to preserve. presomptueux, a., presumptuous. presQue. adr.. almost. presse. a., eager. pressentir. v.. to anticipate. presser, r., to press. prestige, n. m., prestige. pret. a., ready. pretendre, r..'!© pretend, claim. pretendu. n. m.. intended husband. pretention. «./., pretention, claim. preter, r., to lend. preuve, n.f.. proof. prevenir. v.. to prevent. prevoir, r., to foresee. prier. r.. to pray. ask. priere. «./.. prayer. prince, n'm., piince. printemps, n. m., spring. prisonnier. n. m., prisoner. prive. a., private, deprived of. prix, n. m., price. prochain. o., near. procurer, r.. to procure. prodige. n. m.. prodigv. marvel. prodios, ft. m.. purpose. [to. propos. k.prep.. b.v-the-by. in reference propos. a, adv.. appropriately, in time. proposer, v.. to propose. propre. a., own. clean, fit. proprete, n.f. cleanliness. propriete, n.f. peculiarity, property. prose, n.f. prose. prosperite. n.f.. prosperity. protecteur, «. m.. protector. proteger. r., to protect. protester, v.. to protest. prouver. v.. to prove. providence, fi.f. providence. province, n.f. province. provision, n'.f. provision. prussiea, a.. lYussian. public, n. m.. public. public, a., public. pucelle. n.f. virgin, maid. puis. arfr..*then. puiser. v.. to draw. puisque. conj.. since. puissance, n.f, power. puissant, a.. powerfuL puuir. v.. to punish. punition. n.f. punishment. pur. a., pure'. pvi-amide, n.f. pyramid. (juadrupede, n. m.. quadruped. qua lite, «./., quality. quand. cor^., when.' quant a. adt.. as to, regarding. quantite, n.f, quantity. quarante, niim.. forty. quart, n. m., fourth. quartier, n. m.. quarter. quasi, adv.. almost, so to say. qnatprze. mati.. fourteen. quatorzieme. num., fourteenth. quatre. num.. four. quatrieme. num.. fourth. quatre-vingt. num.. eighty. que. conj.. that, which"! than. quel, pro., what, which. quelque.^/ro.. some. qnelqne que. conj.. however, whatever. quelquefois, adr.. sometimes, [where. quelqae part. adr.. somewhere, any- quelqu'un. pro., some one, somebody. qnereile. n.f. quarrel. qnerir. r.. to look for. qaerer. r.. to collect. queue, n.f. tail. qui, pro., who. whom, which. qniconque, pro., whoever. qninze, nwii., fifteen. VOCABULARY. 135 quinzieme, nvm., fifteenth, quitter, o., to leave, leave off. qiioi, pro., what. quoi, de, adv., enough, wherewithal, qiioiqne, conj., however. R racine, w./., root. ^ raconter, v., to relate, recite. rade, /?./., offing, roadstead. radieux, a., radiant. ral'iaicliir, v., to refresh. railler, v., to rally, joke. railleur, n. m., joker, jester. raison, n.f., reason, right. raison, avoir, v., to be fight. raisonnable, a., reasonable. I'alentir, se, v., to abate. ramasser, v., to gather again. rame, n.f., oar. rainer, v., to pull (an oar). rainper, v., to creep. rang, n. m., rank. tile. ranime, a., revived. raninier, v., to reanimate. rapide, a., rapid. rapideraeut, adv., rapidly. rapidite, n.f., rapidity. rapptder, v., to recall. rappor-ter, v., to bring back, carrj-^ back. rapprocher, v., to coiue near again. rare, a., rare. rarement, adv., rai-ely. rassassier, v., to satiate. rassemblement, n. m., assembly. rassembler, v., to gather, collect. rassurer, v., to reassure. rdteau, n. m , rake. ravage, n. m., ravage. ravager, v., to ravage. ravi, a., delighted. ravin, n. m.,' ( ,.„,.;„„ ravine,n./, r^^'^®- ravir, v., to delight. ruvissant, a., charming. ravissemeut, n. m., delight. rayon, n. m., ray. realiser, v., to realize. rebalir, ?;., to build up again. recapituler, v., to repeat. recette, n. f., receipt, income. receler, v., to conceal. recent, a., recent. recevoir, v., to receive. recliercher, v., to seek again. recit, n. m., recital. reolamer, v., to beseech. recolte, n.f., harvest. recommander, v., to recommend. recompense, a. /., reward, return. recompenser, v., to reward. reconcilier, v., to conciliate. reconduire, v.. to bring back. reconnaissance, n.f., gratitude. reconnaissant, a., grateful. reconnaitre, v., to recognize. recouvrir, v., to cover. r^crier, se, v., to exclaim. reculer, v., to draw back. redouble, ti. m., quickstep. redoubler, v., to redouble, repeat. redoutable, «., redoubtable, terrible. redouter, v., to fear. redresser, se, v., to sit up. reellement, adv., really. • retlechir, v., to reflect. reflexion, n. /., reflection. reforme, n.f., reform. reformer, v., to reform, form again. refuser, v., to refuse. regagner, v., to gain again, regard, n. in., regard, glance. regarder, v., to look, regard. regent, n. ni., regent. regie, n.f., rule. regne, n. m., reign. regner, v., to reign. regret, n. m., regret. regretter, v., to regret. regulier, a., regular. reine, n.f. queen. reins, n. fn.pL, loins. rejoindre, v., to join again. rejouir, v., to rejoice. relation, n.f, relation. relever, v., to raise up again. relire, r., to read over. remarquer, v., to remark, observe. remede, n. m., remedy. remedier, v., to remedy. remercier, v., to thank. remettre, v., to replace, hand, resume. remonter, v., to mount again, go up again, remoi-ds, n. m., remorse, remuer, v., to move, remplir, v., to fill, renaitre, v., to be born again, renard. n. m., fox. rencontre, n.f., meeting, encounter, rencontrer, v., to meet. [ing. rendez-vous, n. m., appointment, meet- rendre. v., to render, restore, rendre compte, v., to give an account, renfermer, v., to enclose, renomme, a., renowned, renoramee, n.f, fame, renown, renouveller, v., to renew, rentrer. v., to re-enter, renverser, v., to overthrow, renvoyer, t\, to send back, repaudre, v., to spread, reparaitre, v., to reappear, reparer, v., to repair, repartir, v., to start again, repas, n. in., repast, meal. rSpeter, v., to repeat, repentir, n. m., repentance, repentir, se, v., to repent, repliquer, v., to reply, repoudre, v., to reply, answer, rsponse, n.f., reply, answer. reporter, v., to briiig back, repos, n. m., repose, reposer. v., to rest, reprendre, v., to take again. 136 VOCABUIAEY. representer, v., to represent. reprobation, n.f., reprobation. reproche, n.f., reproach. reprouver, v., to scold. reproduire. v., to reproduce, republiqiie, n.f., republic. reputation, n.f., reputation. requete, n.f, request, petition. reserve, n.f., reserve. resei'ver, v., to reserve. resistance, n.f, resistance. resister, v., to resist. resoudre, v., to resolve. respect, n. m., respect. respectable, a., respectable. respecter, v., to respect. respirer, v., to bi'eathe. resplandissant, a., splendid. responsable, a., responsible. ressource, n.f., resource. ressort, n. m., spring. reste, n. m.. rest. rester, v., to remain. resulter, v., to result. retabli, a., re-established. retard, n. m., delay. retarder, v., to retard, delay. retentir, v., to resound. retentissant, a., resounding. retirer, t;., to draw back. i-etirer, se, v., to withdraw. retourber, v., to fall back. retour. ». m., return. retourner, v., to return. retraite, n.f., retreat. retrancher, v., to retrench. reunion, n.f.. reunion. reunir, v., to unite again. reunir, se, a, t\, to meet. reussir, v., to succeed. revanche, n.f., revenge. revanche, en. adv., in return. tever, v., to dream. reveil. n. m., awakening. reveiller, v., to awake. reveler, v., to reveal. revenir, v., to come back, result. reverer, v., to revere. reverie, n.f.. reverie, dream. revers, n. hi., back, reverse. revoir, v., to see again. revolution, n.f., revolution. riche, a., rich. richesse, n.f., wealth. ridicule, a., ridiculous. rien (with ne), adv., nothing. rigoureux, a., rigorous. rii-e, •?)., to laugh. rivage, n. m., bank. riviere, n.f., river. robe, n.f., robe, dress, law. robe de chambre, n.f, dressing-gown. robuste, a., robust. roc, n. m., rock. rocailleux, a., rocky. roche, n.f., rock. roclier, n. m., rock. roi, n. m., king. rOle, n. m. role, part. rompre, v., to break. roude, n.f., round. rondin, n. m., stick. ronger, v., to gnaw, bite. rose, n.f, rose. roseau, W. m.. reed. rosee, n.f., dew. rosier, n. m., rose-tree. roue, n.f., wheel. rouge, a., red. rouler, v., to roll. route, n.f., route, road. route, en, adv., on the road, forwaid. roux (/. rousse). a., I'ed, russet. royaume, n. m., kingdom. ruche, n.f., beehive. rude, a., rough. rudesse, n.f., rudeness, roughness. rue. n.f, street. rugissement, n. m., roar, roaring. ruine, n.f., ruin. ruiner, v.. to ruin. ruisseau, n. m., brook. ruse, n.f. ruse, trick, cunning. russe, a., Russian. rustique, a., rustic. sable, n. m., sand. sablonneux, a., sandy. sabre, n. m., sword. sacre, n. m., consecration, sacrer, v., to consecrate. sacrifier, v., to sacrifice. sage, a., wise, discreet. sagesse, n.f., wisdom, prudence. saigner, v.. to bleed. sain, a., sound. saisir, v.. to seize. salle, n.f., hall, large room. salle a manger, n.f., dining-room. salon, n. m., drawing-room. saJuer, v., to greet. salut. n. m., greeting, salvation. samedi, //. m.. Saturday. sang, n m.. blood. sanglant. a., bloody. sanglot. n. m.. sigh. sans. pr^T?., without. sante, n.f., health. satan. n. m., Satan. satellite, n. m., satellite. satirique. a., satiric. satisfaction, n.f, satisfaction. satisfait, a., satisfied. saute, n. m.. willow-tree. sauter. v., to jump. sauvage, a., savage. sauver. v., to save. sauveur, n. m.. savior. savant, n. m.. learned man. savetier, n. m.. cobbler. savoir, n. w.. learning, knowledge. savoir, v., to know. scandaliser, v., to shock. scelerat, n. m., scoundrel. science, n.f,. science. [etc. se,pro., one's self, himself, themselveB, VOCABULARY. 137 sec (/. s^che), a., dry. second, num., second, secourir, «., to aid. secours, n. m., aid. secret, n. m., secret, secretaire, n. wi., secretary, seduire, v., to seduce, eeijj^iieur, n. m., lord, eeiii, n. m., bosom, seize, num., sixteen. ^ sejoiir, n. m., stay, sojourn, selon, prep., according to. semblable, a., similar, sembler, v., to seem, semence, n./., seed, seiner, v., to sow. sens, n. m., sense, sensation, n.f., sensation, sense, a., clever, sensible, sensibilite, n/., sensibility, sentier, n. m., path, sentiment, n. m., sentiment, sentir, v., to feel, separer, v., to separate, sept, «7<7«,., seven. septieme, num., seventh. [ness. serenissime, n. m., Most Serene High- sergeant, n. m., sergeant, serieusement, adv., seriously, serment, n. m.. oath, serpilliere, n. /., mole cricket, serpolet, n. m.. thyme, serrer, v., to fasten. })ut away, service, n. m., service, servir, v., to serve, servitude, n.f., servitude. ses (pL of son & sa), pro., his, her, its. seuil, n. m., threshold, seul, a., alone, seulement. adv., only, sevei'e, a., severe, sexagenaire, a., sixty years old. si, adv., so. si. conj., if. siecle, n. m., century, siege, n. ni., seat, siege. s'mn, pro., his. its. siffle. n. m.. whistle, siffler, v., to whistle, signal, n. m., signal, signaler, v., to make signals, signe, n. m,., sign, signifier, v., to signify, silence, n. rn., silence, sillonncr, v., to furrow, simple, a., simple, simplenient, adv., simply, simplicite, n.f., simplicity, sincere, a., sincere, sincerite, n.f., sincerity, singulier, a., singular, sinistre, a., sinister, ominous, sire, n. m., sire, six, num., six, sixieme, num., sixth, sobre, a., sober, societe, w./., society, eceur, n.f., sister. BOi, pro., himself, one's self. 8oi, chez, adv., at home, soif, n.f., thirst, eoif, avoir, v., to be thirsty, soigneusement, adv., carefully, soin, n. m., care, soir, n. m., evening. Boixante, num., sixty, sol, n. m., soil, soldat, n. rn., soldier, soleil, n. m., sun. Bolennel. a., solemn, solide, a., solid, solitaire, a., solitary, solitude, n.f., solitude, solive, n.f., joist, solstice, 71. 7n., solstice, sombre, a., sombre, dark, somme. n.f., sum. sommeil, n. m., slumber, sleep, sommet, n. m., summit, somptueux, a., sumptuous, son, n. ?n., sound. son, pro., his, its. sonder, v., to sound, examine. songe, n. m., dream, songer, v., to dream, think, sonore, a., sonorous, sorciere, n.f, witch, sort, n. ?n., fate, sorte, n.f, sort, kind, sortir, v., to .go out. sot (/. sotte), a., foolish, sottise, n.f, folly, souci, n. m., care, aoudain, a., sudden, souffle, n. m., breath, souffler, v., to breathe, souffrance, n.f, suffering, souffrir, v., to suffer, souhait, n. m., wish, souhaiter, v., to wish, souille, a., soiled, soulever, v., to raise, lift. 30up9on, n. m., suspicion. 80up9onner, v., to suspect, soupe, n.f, soup, soupente, n.f, loft, souper, v., to sup. source, n. f, source, sonrcil, n. in., eyebrow, sourier, v., to smile, sourire, 7i. m., smile, souris, n.f, mouse, sournoii?, a., cunning, sly. sons, prep., under, souteuir, v., to sustain, bear, souvenir, n. m., remembrance. ; souvenir, se, v., to remember, souvent, adv., often, souverain, n. m., sovereign, spectacle, n. m., sight, theatre, spectateur, n. m., spectator, squelotte, n. m., skeleton, statue, 71. f, statue, structure, n.f, structure, stupefait, a., amazed, subir, •?'.. to undergo, endure, subiteinent, adv., suddenly, sublime, a., sublime. 138 VOCABULARY. subtile, a., subtle, sHCces, n. m., success. sufiir, v., to suffice. suffisant, «., sufficient. suftrages, n. ni.pl., approbation. Suisse, n. m., Swiss. suite, n./., consequence, connection, suite, tout de, adv.., directly. suivant, a., following, next. suivre, v., to follow. sujet. n. m., subject, reason. superbe, a., proud, superb. superflu, a., superfluous. superiorite, »./., superiority. superienr, a., superior. superi^tition, n. /., superstition. supplier, v.., to supplicate, beseech. supporter, v., to support. supposition, n./.. supposition. supreme, a., supreme. sur, prep., on, upon. Bur, a., sure. surete, n. /., safety. surface, ?J../., surface. surgir, v., to come up. surinonter, v., to surmount, overcome. surnom, n. m., surname. surnommer, v., to surname. surprendre, v., to sui'prise. surprise, «../., surprise. surtoiit, adv., above all, especially. surveiller, v., to watch over. survivre, v., to survive. suspendu, a., suspended, hanging. symbole, n. m., sj-mbol. sympathiser, v., to sympathize. tablature, n.f., tablature. table, n.f., table. tableau, n. m., picture. tablettes, n.f. pL, note-book. tache, n.f., spot. tacher, v., to try. taille, n.f., stature, size. tailleur, n. m., tailor. taillis, n. m., copse. taire, se, v., to be silent. talent, n. m., talent. tamarin, n. in., tamarind-tree. tandis que, corij., whilst. tant que, coiij., as much as, as long as. tantot, adv., presently, by-and-by. tapir, se, v., to crouch. tapisseries, n.f. pi., hangings. tard, a., late. tardcr. v.. to delay. tartelette, n.f., little tart. tatons, a, adv., groping. taureau, n. m., bull. tel, a., such, like. temerite, n.f., temerity. temoigner, v., to witness, bear witness. temoin, n. m., witness. tempete, n.f., tempest. temple, n. m., temple. templier, n. m., templar. temps, n. m., time. tendre, a., tender. tendre, v., to bend, spread. tendresse, n.f., tenderness. tendu, a., stretched out. teuez, adv., look. tenir, v., to hold. tenter, v., to tempt, attempt. tenu, a., held. terme, n. m.. term, end. terrasser, v., to overthrow. terrasse, n.f, terrace. terre, n.f., earth. terre, a, adv., on the ground. terreur, n.f., terror. terrible, a., terrible. terrier, n. m., burrow, hole. territoire, n. m.. territory, tertre, n. m., eminence. testament, n. rn., testament. tete, n.f., head. theatre, n. m., theatre. tient, il, v., the question is. tiers, n. m., third. tige, nf., stem. tigre, n. m., tiger. timbre, n. rn., sound, stamp. timide, a., timid. timidite, n.f, timidity. tirer, v., to draw, fire. tisou, n. m., firebrand. tissu, n. m., texture. titre, n. rn., title. toi, pro., thou, thee. toile, n.f, hnen. toise, n.f, French measure. toit, n. rn., roof. tolerant, a., tolerant. tombe, n.f, tomb. tombeau, n. m., grave, tomber, v., to fall. ton, n. m., tone. tbn,7>ro., thy. torrent, n. rn., torrent. tort, n. m., wrong. tort, avoir, v., to be wrong. tortue, n.f, tortoise, tot, adv., soon. touchant, a., touching, toucher, v., to touch. toufle, n.f., tuft. touliu, a., thick. toujours. adv., always, ever. tour. n. m., turn. tour a tour, adv., by turns. tourment, n. m., torment. tourmente, n.f., tempest. tourmeuter, v., to torment. tourner, v., to turn. tout, a., all, whole. tout que. conj.s however. tout-a-coup, adv., suddenly. tout-a-fait. adv., altogether. tout-a-Fheure, adv., just now. trace, n.f., trace. tracer, v., to trace. traduction, n.f.. translation. traduire, v., to translate. tragedie, n.f., tragedy. VOCABULAKY. 139 trahir, v., to betray, mislead. train, n. m., train. trainer, v., to drag. trait, n. r«., trait. trailer, v., to treat. traitre, n. w., traitor. tranche, «./., slice. trancher, v., to slice. tranquille, l., Tuileries (Imperial palace), tumulte, n. m., tumult, turc, a., Turkish, tyran, n. m., tyrant, tyrannie, n.f., tyranny. U un, num., one, a. unique, a., unique, only, unir, v., to unite, nnivers, n. m.., universe, usage, n. m,., usage, custom, use, a., used up, worn out. utile, a., useful. vache, n.f, cow. vacillant, a., hesitating, changeable. vagabond, a., wandering, aimless. vaillant, a., brave, valiant. vain, a., vain. vain, en, adv., in vain. vaiucre, v., to overcome, conquer. vainement. adv., vainly. vaisseau, n. m., ship, vessel, vaisselles, n.f. pi., plate. valet, n. m., servant. valet de chambre, n. m., footman. valeur, n.f., value, bravery. valise, n.f., valise, portmanteaiu vallee, n.f., valley. vallon, n. m., dale. valoir, v., to be worth, able. vanite, n.f., vanity. vanneur, n.m,., to-morrow. vanter, v., to boast. vapeur, n.f., vapor. variation, n.f., variation. varier, v., to vary. vase, n. m., vase, vessel. vaste, a., vast. vaut, il (from valoir), v., it is worth. vegetal, n. m., plant, vegetable. vehicule, n. m., vehicle. veille, ??./., evening before. veiller, v., to watch, sit up. velocite, n.f, velocity, svdftness. vendre, v., to sell. venerable, a., venerable. veneration, n.f, veneration. vengeance, n.f, vengeance. venger, v., to avenge. venir, v., to come. venir de, v., to have just. vent, n. m., wind. ver. n. m., worm. ver-a-soie, n. m., silkworm. verdir, v.,\o grow green. verdoyant, a., green. verdure, n.f., verdure. veritable, a., true, veritable. verite, n.f, truth. vermeil, n. m., red, silver gilt. verre, n. m., glass. vers, n. m., verse. vers, prep., towards. verser. v., to pour, shed. vert, a., green. vertu, n.f, virtue. vertueux, a., virtuous. vetement, n. m., clothing. vetu, a., clothed. veuve, n. f, widow. vice, n. m., vice. vicissitude, n.f., vicissitude. vicomte, n. m., viscount. victoire, n.f., victory, vie, n.f., life. vieil (see vieux), a., old. vieillard, n. m., old man. vieillesse, n.f, old age. vieillir, v., to grow ofd. vieux (/.. vieille), a., ) ,^ vieil (same as vieux), a., ) 140 PEOPER NAMES. vif (/., vive), a., lively, alive. vi<;no, n./., vine. vi,2;neron, n. m., vine-dresser. vijjoureux, a., vigorous. vil, a., vile. vilain, a., villainous. ville, 71./., town. village, n. m., village. villageois, n. m., villager. vingt, num., twenty. violence, n.f., violence. violent, a., violent. visage, n. m., face. visiter, v., to visit. vite, a., quick, swift. Vitesse, n.f., swiftness. vivacite, n.f., vivacity. [ler. vivandiere, n.f, vivandiere, femaxe sut- vivant, a., living. vivement. adv., quickly, eagerly. vivre, v., to live. Tivres, n.f pL, provisions. voeu, n.. VI., vow, good wish. voguer, v., to sail, row. voie, n.f., way, road. voie de fait, n. m., act of violence. voila, adv., here is, there is. voite, n. m., veil. voir, t;., to see. » voisin, n. m., neighbor. j voisinage, n. m., neighborhood. voix, n.f., voice. vol, n. m., theft, flight. I voler, v., to steal, to fly. i volet, n. m., shutter. voleur, n. m., thief. } volonte, n. /., will. j volupte, n.f., voluptuousness. votre, jsro., your. votre, a., yours. vouloir, v., to be willing. voiite, n.f., arch, vault. voyage, n. m.. travel, voyage. voyager, v., to travel. voyageur, n. m., traveller. vrai, a., true. vraiment, adv., truly. vraisemblablemeut„ adv., probably. vue, n.f., sight. vue basse, ?i. /., short-sightedness. y, pro., to it, to these. y, adv., there. yeux {pi. of oeit), n. m., eye. PROPER NAMES Abbreviations: n,, noun— w., masculine-/., feminine— A. c, after Christ— B. c, before Christ. Aarherg, n., Aarberg, in Switzerland. Achille, n., Achilles, Greek hero, 1130 B. C. Adige, V, n. f., Adige, river in Northern Italy. Adolphe, n., Adolphus. Agesilas, n., Agesilaus, King of Sparta, 360 B. c. Allemagne, V, n. f., Germany. Alpes, les, n. f., Alps, mountains between Germany and Italy. Alphome, n., Alphonso. Amazone, V, n. f., Amazon, one of the fabulous nations of women believed in by the ancients. Amerique, V, n. f., America. Anglais, V, n. m., English. Angleterre, V, n. f., England. Antoine, n., Anthony. Antonin, n., Antonine, Marcus Auiflius, Eoman Emperor, 180 a. c. Apelle, n,, Apelles, Greek painter, 330 B. C. Apollon, n., Apollo, sun-god in Greek mythology. Aragon, V, n. m., Aragon, province of bpain. Archimede, n., Archimedes, ancient mathematician, 212 b. c. Arioste, T, n., Ariosto, Italian poet, 1533. Ai'istide, n., Aristides, Athenian gen- eral, 468 B. c. Aristote, n., Aristotle, Greek philoso- pher, .322 B. o. Asie^, r, n. f., Asia. Athenes, n., Athens (in Greece). Auguste, n., Augustus. VOCABULAEY. 141 Babylonien, le, n. m., Babylonian, citizen of Babylon. Bastille, la, n. f., Bastille, famous prison in Paris, destroyed during the Rev- olution. Berne, n., Bern, city in Switzerland. Bernois, le, n. m., citizen of Bern. Bertrand, n., Bertram. Bonaparte, n., Bonaparte (Napoleon). Bossuet, n., Bossuet, French pulpit or- ator. Bourgogne, la. Burgundy, ancient pro- vince of France. Bresil, le, n, m., Brazil, empire in South America. Breslau, n., Breslau, town in Silesia (Prussia). Srwis^wick, le, n. m., Brunswick, duchy in Germany. Calabre, la, n. f., Calabria, province of Italy. CaUdonie, la, n. f., Caledonia, old name of Scotland. Catalogne, la, n. f., Catalonia, province of Spain. (Mherine, n., Catharina. Cesar, n., Caesar, dictator of Eome, 44 B. C. Champagne, la, n. f.. Champagne, an- cient province of France. Charletnagne, n., Charlemagne, Emperor of France and Germany, 800 a. c. Charles Quint, n., Charles the Fifth, Em- peror of Spain and Germany, 1558. Ciceron, n., Cicero, Roman orator and statesman, 44 b. c. Claude, n., Claudius, Roman emperor, 54 B. c. Colomb, n., Columbus, discoverer of America, 1492. Colysee, le, n. m., Coliseum, building in Rome. Corneille, n., Corneille, French dramatic author, IBS'i. Carogne, la, n. f., Corufia, town in Spain. Czar, le, n. m., Czar, title of the Russian emperor. D Dalecarlie, la, n. f., Dalecarlia, province of Sweden. Dcnyii. n., Dionysius. Despreaux, Boileau-, n., Despreaux, l?]rench poet, 1711. Biogene, n., Diogenes, Greek philoso- pher, 324 B. c. Dolores, n., Dolnres. Doiuiiigue, n., Domingo. E Ecossais, V, n. m., Scotchman. Egypte, V , n. f., Egypt. Elisabeth, n., Elizabeth. E^pagne, l\ n. f., Spain. Espagnol, l\ n. m., Spanish. Etna, r, n. m., ^Etna, volcano on the island of Sicily. Europe, /', n. f., Europe. Fenelon, n., Fenelon, French author. Florence, n., Florence, capital of Italy. France, la, n. f., France. Frangais, le, n. m.. Frenchman, Francois, n., Francis, Frank. Frederic, n., Frederick. Frederic le Grand, n., Frederick the Great, King of Prussia, 1776. a Orec, le, n. m., Greek. Guillanme, n., William. Gustave, n., Gustavus. H ffenr'i. n., Henry. Hongrie, la, n. f.. Hungary, part of the Austrian empire. Horace, n., Horace, great Roman poet under the Emperor Augustus, 8 b. c. Idumee, l\ n. f., Idumasa, part of Ju- daea. Indes, les, n. f., India, part of the British empire. Israelite. r,j\. m., Israelite. Italie, r, n. f., Italy. Ivan, n., John (in Russian). Jeanne, n., Jane or Joan. Jesuite, le, n. m.. Jesuit, member of the order of Jesuits. Jesus- Christ, n., Jesus Christ. Jupiter, n., Jupiter, chief of gods in Greek mythology. Lachlemone. n., Lacediemon, ancient name of Sparta. Lacedeinonien, a.. Lacedaemonian, be- longing to Lacedasmon. La Fontaine, n.. La Fontaine, French author, 179o. 112 PKOPEll NAMES. Lapon^ le. n. m., Laplander. Lausanne, n., Lausanne, town on the Lake of Geneva, in Switzerland. Liban, le, n. m, , Mount Lebanon, in Palestine. Zinne, n., Linnaeus, Swedish botanist, 1778. Zise, n., Eliza. Londres, n., London, capital of England. Lowvois, n.. Louvois, minister under Louis XIV., 1(591. Louvre, le, n. m., Louvre, Imperial pal- ace, in Paris. Lycvrgue, n., Lycurgus, Spartan legis- lator, 323 B. c. M Malabar, le, n. m., Malabar, part of India. Malesherbes, n., Malesherbes, or Mal- herbe, French poet, 1628. Marc, n., Mark or Marcus (Aurelius). Marie, n., Mary. Marguerite, n., Margaret. Manre, le, n. m., Morocco. Mazarin, n., Mazarin, minister of Louis XIV., 16ttl. Mecque, la, n. f., Mecca, city in Arabia. Mtnedeine, n., Menedemus, Greek phi- losopher, 300 B. c. Mtditerranee, la, n. f., Mediterranean (Sea). Mero'pe, n., Merope, name of a tragedy by Voltaire. Mexique, le, n. m., Mexico, republic of. Milan, n., Milan, ciiy in Northern Italy. Minerve, n., Minerva, goddess of wisdom in Greek mythology. Montesquieu, n., Montesquieu, French philosopher, 1755. N Neron, n.,Nero, Roman emperor, 68 a. c. Nil, le, n. m., Nile, river in Egypt. O Orleans, n., Orleans, ancient province and town in France. Orange, n., Orange, ancient province of France. Parques, les, n. f., Parcse, the Fates of Greek mythology. Paul, n., Paul. Pepin, n., Pepin, king of France, 768. Perm,, le, n. m., Peru, republic in South America. Perrette, n., Perrette. Perse, la, n. f., Persia. Phenicien, a., Phoenician, belonging to Phoenicia. Philippe, n., Philip. Pierre, n., Peter. Pignerol, n., Pignerol. Platon, n., Plato, Greek philosopher, 348 B. c. Plutarque, n., Plutarch, Greek writer, 120 B. c. Pologne, la, n. f., Poland, province of Russia. Pompee, n., Pompey, Roman triumvir, 4S B. c. Potsdam, n., Potsdam, town near Berlin, residence of Frederick the Great, Provence, la, n. f., Provence, ancient province of France. Psyche, n.. Psyche, wife of Amor, in Greek mythology. Pucelle, la, n., the Maid (Joan of Arc). R Bacine, n., Racine, French dramatic au- thor, 1699. Bheims, n., Rheims, city in France. Rhodes, n., Rhodes, island in the Medi- terranean. Rollin, n., Rollin, French historian, 1741. Romain, a., Roman, belonging to Rome, Romane, a., Roumain, belonging to Roumania. 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