EASY FRENCH READING PC FRANCOIS Class _^ Book Copght]^". COPYRIGHT DEPOSrr. Editions by V. E, Francois Francois and Giroud's Simple French Easy reading selections with composition exercises and vocabulary. With Pierre F. GiROUD. 241 pp. 16 mo. 70 cents. Daudet: Neuf Contes Choisis With introduction, notes, vocabulary, and composition exercises, xi-f-205 pp. 16 mo. 35 cents. Bruno: Le Tour de la France With introduction, notes, vocabulary, and composition exercises. viiH-25i pp. 16 mo. With map and illustrations. 45 cents. Erckmann-Chatrian: Waterloo Abbreviated and edited with notes, vocab- ulary, and composition exercises. xiH-226 pp. 16 mo. 45 cents. Halevy: Morceaux Choisis Edited with a biographical sketch, notes, vocabulary, and composition exercises, ix -f-22S pp. 16 mo. 40 cents. Easy French Reading ; Nine short stories, edited with exercises for conversation and composition and vo- cabulary. vii4-235 pp. Illustrated. 16 mo. 70 cents. HENRY HOLT AND COMPANY Publishers New York EASY FRENCH READING COMPILED AND EDITED WITH EXERCISES AND VOCABULARY BY VICTOR E. FRANCOIS, Ph.D. Officier d'Academie; Associate Professor of French in the College of the City of New York NEW YORK HENRY HOLT AND COMPANY 1915 ax5 Copyright, 1915, BY HENRY HOLT AND COMPANY io\ SEP 20 1915 ©GI.A4105a9 V A mon ami AUGUSTE GEORGE Officier de Tlnstruction Publique Professeur a I'ecole superieure Wadleigh New York et Fondateur de la Societe Nationale des Professeurs Fran^ais en Amerique PREFACE The compiler of these selections has been urged for some time to prepare another easy French Reader which may alternate with Simple French, The aim is of course to offer material suitable for very early reading, and Kkely to hold the scholars' attention so as to make the work at once pleasant and beneficial. All the stories have been more or less shortened and rewritten in simpler diction. For the modernized form of Aucassin et Nicolette, a half poetical, half prose idyl dating from the Xllth cen- tury, I followed both Mme Jacqueline Andre's and Gustave Michaut's texts. The exercises, offering a review of the most impor- tant rules of elementary grammar, have been made plentiful to give the teacher am^ple materials for drill work along up-to-date lines. Notes have been done away with on account of the simpUcity of the text. Special thanks are due to my colleague Professor Louis Delamarre for reading the manuscript. V. E. F. CONTENTS Jean FAviATEUR. Anonymous . La Fee. Anonymous Le petit Tambour. After Jean Bernard La ChaSSE AU lion. After Jules Gerard Les Cent Pistoles d'or. Anonymous La Comete. After Erckmann-Chatrian . BiGARREAU. After Andre Theuriet de TAcademie franj aise AUCASSIN ET NiCOLETTE. In modernized form after Jac- queline Andr6 and Gustave Michaut 95 LeS deux Billets. After Jean-Pierre Claris de Florian de r Academic Frangaise . . 123 exercices 147 Vocabulary 179 PAGE 3 21 29 41 49 59 71 EASY FRENCH READING i^^^^s&P->^J;^ L'Arc de Triomphe JEAN L'AVIATEUR Jean est un petit gargon tres studieux et tres intelligent. II habite un petit village de Normandie. Son pere et sa mere sont d'humbles paysans. lis sont tres contents de leur fils; il etonne tout le monde par son assiduite au travail et son intelli- 5 gence precoce. Jean est le plus studieux de tous les enfants qui frequentent Tecole de son village natal. II est tou- jours le premier de sa classe. La lecture est sa plus grande passion, et son instituteur lui prete fre- 10 quemment de beaux livres, tous plus interessants les uns que les autres. Jean desire etre savant. Son ambition est d'etre celebre un jour. C'est pourquoi il etudie con- stamment; il est tou jours absorbe dans ses livres. 15 II aime a lire les recits des aventures celebres et des exploits des grands hommes, et les descriptions des grandes inventions. II est specialement enthousiaste de sport et de mecanique, et, de toutes les grandes inventions 20 modernes, celle qui lui semble la plus belle, c'est Faviation, c'est la conquete de Fair. II passe des heures a contempler dans les revues les photo- 3 4 EASY FRENCH graphics des aviateurs celebres; il les connait tous par leurs noms; il sait leurs biographies par coeur; il les aime comrae des amis; il parle d'eux con- stamment. 5 Jean a un seul desir: voir voler un aeroplane, ad- mirer de pres cette extraordinaire machine qui a la legerete, la grace et la rapidite de Toiseau. C'est sa passion, c'est son reve, et une de ses occupations favorites est de dessiner des aeroplanes dont il varie lo sans cesse les formes. Les grandes vacances arrivent. C'est le jour de la distribution des prix. Tous les enfants, accom- pagnes de leurs parents, sont reunis dans I'ecole. Monsieur le maire preside la ceremonie. La 15 musique municipale joue la Marseillaise. Le maitre d'ecole fait un petit discours que tout le monde applaudit. Tous les premiers prix sont pour Jean. Monsieur le maire fehcite le petit gargon tout rouge d'emotion, et lui remet lui-meme le prix 20 d'honneur. Maintenant I'ecole est deserte. Deux camarades de Jean lui annoncent que leurs parents ont I'inten- tion de les emmener passer quelques jours a Paris. Au moment du depart, Jean regarde avec envie la 25 diligence qui va les emporter a la gare de la ville voisine ou ils prendront le train pour la capitale. — lis sont heureux, ceux-la, pense-t-il; ils vont visiter Paris. JEAN l'AVIATEUR 5 Paris! . . . patrie de toutes les inventions, de toutes les merveilles! . . . Lui aussi desirerait visiter la capitale, mais il sait bien que cela lui est impossible, que ses parents sont trop pauvres. Puis il pense a ses chers livres . . . et sa melan- 5 colie disparait immediatement. C'est le mois d'aout; le soleil est tres chaud. Jean qui est encore trop jeune pour aider ses parents aux rudes travaux de la campagne, est assis, un livre a la main, sur le banc de pierre devant la maison 10 paternelle. Indifferent a tous les bruits, il se laisse trans- porter dans des mondes imaginaires en compagnie de ses heros. II est aviateur comme eux; son monoplan Temporte vers des pays lointains. II 15 voit passer au-dessous de lui avec une rapidite prodigieuse les forets, les villes, les rivieres, les champs, les deserts; un horizon illimite se deroule sous ses yeux. Puis son appareil le transporte dans des contrees 20 peuplees mais inconnues dont les habitants le refoivent comme un dieu au milieu de grands cris de joie et de grands transports d^enthousiasme. L'enfant, les yeux fermes, jouit de son triomphe quand une grosse voix interrompt son reve. 25 — Eh! Jean, dors-tu, petit? Jean ouvre les yeux, ramene a la realite par la presence du facteur rural. 6 EASY FRENCH — Void une lettre pour ton pere, mon garg on, dit-il en montrant une enveloppe cachetee de rouge. Elle vient de Paris. Ou est ton pere? — Je vais le chercher, facteur; attendez un in- 5 stant. Et Jean se hate d'aller appeler son pere et sa mere qui travaillent dans un champ voisin. Le paysan arrive tout trouble, prend delicate- ment la lettre mysterieuse, la tourne et la retourne la longtemps avant de se decider a Touvrir. Jean et sa mere suivent d'un ceil anxieux tous les gestes du chef de famille. Sur les deux visages se reflete bien- tot la joie grandissante que la physionomie du pere exprime a mesure qu'il lit la lettre. 15 — Savez-vous la nouvelle que cette lettre nous apporte? Eh bien, un notaire de Paris m'informe qu^une vieille tante a laquelle je ne pensais plus depuis longtemps, est morte, nous leguant mille francs. C'est une fortune pour de pauvres paysans 20 comme nous. Mais je serai oblige d'aller a Paris pour toucher cet argent. A cette nouvelle le coeur de Jean bat d'esperance. — Pere, tu m'emmeneras? supplie-t-il. — Mais oui, mon gargon. Puisque tu as eu tous 25 les premiers prix a I'ecole, pour ta recompense, je t'emmenerai avec moi. Le jour du depart, les deux voyageurs montent dans la diligence qui va les transporter a la gare de JEAN L'AVIATEUR 7 la ville voisine ou ils prendront le train pour Paris. Jean est assis pres du cocher; il est tout joyeux. Les chevaux galopent et la diligence arrive bientot a la gare ou les voyageurs descendent. Enfin void le train. Jean et son pere y montent. La locomo- s tive siffle; en route pour Paris! Dans le wagon, Tenfant s'agite. A chaque arret du train, il se leve pour descendre, pensant etre arrive. Quand va-t-il done apercevoir Paris? En- fin voici les fortifications; le train ralentit de vitesse lo et bientot tout le monde descend. C'est Paris. Dix minutes apres, Jean se trouve dans les rues splendides de la capitale. Etourdi par le voyage, tin peu effraye par Tagitation de la foule et par le bruit des voitures, des automobiles, des tramways 15 et des omnibus, Jean presse bien fort la main de son pere. Le notaire leur a donne rendez-vous pour Fapres- midi. lis ont le temps de visiter la ville. lis se promenent dans les avenues et le long des boule- 20 vards et admirent les magasins, les monuments, les eglises, les theatres, les grands edifices publics. Jean est emerveille: il n'a jamais rien vu de si beau. Soudain nos voyageurs se trouvent sur une im- mense place au centre de laquelle s'eleve un 25 obelisque. Jean en a lu la description dans un de ses livres et la reconnalt. — Pere, dit-il, voici la place de la Concorde, la 8 EASY FRENCH plus belle place du monde. Regarde. Devant nous, de Tautre cote de la Seine, voila la Chambre des deputes; derriere nous, cet edifice avec les hautes colonnes, c'est Feglise de la Madeleine; a gauche, 5 voici le jardin des Tuileries, et cet immense palais que tu aperfois la-bas, c'est le grand musee na- tional, le Louvre; a droite, c'est la belle avenue des Champs-Elysees, et, a I'extremite, regarde, pere, voila TArc de Triomphe que Napoleon i^"^ lo a fait elever pour immortaliser ses victoires. Allons le voir de pres, veux-tu? Et ils s'avancent lentement le long de la superbe avenue, s'arretant a chaque pas pour en admirer les palais, les belles maisons, les statues, les fontaines. 15 Arrives a TArc de Triomphe, ils montent au sommet de ce monument d'ou ils jouissent du magnifique panorama de Paris. Mais il est bientot midi. Jean et son pere vont diner dans un restaurant de modeste apparence et 20 choisissent une table a la terrasse en plein air. Le menu est vite commande, le repas vite acheve. Deux heures sonnent. lis se dirigent vers la maison du notaire, mais la une petite deception les attend. Le notaire ne pourra pas leur remettre 25 I'argent avant deux jours. lis sont done obliges de prolonger leur sejour a Paris. Jean n'est pas me- content de ce delai qui leur permettra de visiter plus longuement la capitale. JEAN L AVIATEUR 9 L'apres-midi est belle. L'animation est extreme sur les boulevards. Jean ouvre de grands yeux et s'arrete a Tetalage de chaque magasin. Tout pour lui est nouveau et beau. En passant sur une place, Jean apergoit un monu- 5 ment qui attire son attention: deux anges, ouvrant leurs larges ailes, elevent vers le ciel une branche d'olivier, symbole de la victoire. Le petit gargon s'arrete au pied de la statue pour lire Tinscription gravee sur le piedestal : 10 Ce monument a ete eleve a la memoire des aviateurs frangais morts glorieusement 15 pour la science et pour la patrie. Un peu fatigues de leur longue promenade, nos voyageurs se decident a chercher le petit hotel que 20 I'instituteur de Jean leur a recommande, et s'a- dressent a un gardien de la paix qui leur repond: — Prenez le Metro. — Qu'est-ce que c'est que cela, monsieur? — On appelle Metro ou Metropolitain le chemin 25 de fer electrique qui traverse Paris sous terre. Voyez-vous cet escalier? Descendez-y, prenez vos billets au guichet, montez dans le premier train qui lO EASY FRENCH passera, descendez a la sixieme station; Thotel que vous cherchez n'en est pas loin. Cinq minutes plus tard, Jean et son pere, assis dans un wagon du Metro, roulaient sous une voute 5 longue et etroite. Et ce n'etait pas rassurant de voyager dans ce tunnel a toute vitesse, avec la sensation d'avoir toute une ville au-dessus de soi. Lorsque le train s'arretait a une station, Jean respirait plus librement, rassure par les nombreuses lo lumieres qui y brillaient. II consultait les ecriteaux a chaque arret du train et ecoutait les employes qui criaient les noms des stations. Enfin void leur station. lis quittent le wagon avec un soupir de soulagement; ils montent Tes- 15 calier et sont tout heureux de sortir de ce sou terrain etroit et de revoir le del. Eblouis, etourdis, ils arrivent a Fhotel, contents de se retrouver seuls, de pouvoir se reposer et eclianger leurs multiples impressions de la journee. 20 — Mais, qu'allons-nous faire demain, mon petit Jean? demanda le pere avant de s'endormir. — Oh! pere, suggera Jean, aliens a Juvisy. Mon instituteur m'a dit que ce grand champ d'aviation est tout pres de Paris. Nous verrons des aero- 25 planes. Le brave homme lui-meme pense qu'il sera con- tent de voir un aeroplane et de pouvoir le raconter a tout le village. II repond done: JEAN l'AVIATEUR II — Eh bien! c'est convenu; nous irons demain a Juvisy. Le lendemain, a peine arrives a Juvisy, ils aper- foivent sur la place de la petite ville une foule de gens, le nez en Fair. Tout le monde est aux 5 fenetres, aux portes; la circulation est inter- rompue. — C'est un monoplan, s'ecrie un gamin bien in- forme. La surprise, Temotion forcent nos voyageurs a 10 s'arreter. Leurs regards ont suivi ceux de la foule, et ils aperfoivent I'aeroplane qui passe rapidement au-dessus d'eux dans le firmament d'azur. Mais deja il disparait derriere les maisons. — II s'en va a I'aerodrome, continue le gamin. 15 Et la foule se dirige rapidement vers le champ d'aviation. Sur la piste, les aviateurs deja nom- breux evoluent dans toutes les directions. L'en- thousiasme de Jean est a son comble. II voudrait crier son admiration et, de ses petites mains, il ap- 20 plaudit frenetiquement. Les monoplans et les biplans s'elancent, montent, descendent, tournent, passent et repassent, et par- fois disparaissent dans les nuages. Quelques-uns, apres avoir atterri avec grace, rentrent dans leur 25 hangar. Jean desirerait voir un aeroplane de tout pres. Un des hangars est proche. II y entre sans etre vu et examine Tappareil avec la plus grande 12 EASY FRENCH ^ attention pour en graver tous les details dans sa memoire. Quand il revint pres de son pere qui le cherchait un peu inquiet, la nuit tombait, et c'est a regret 5 qu'ils quitterent ce lieu qui leur avait procure de si profondes emotions. De retour a Paris, Jean et son pere allerent passer la soiree dans une salle de cinema, tout pres de leur hotel. II y avait des scenes comiques et des scenes lo dramatiques. Le film qui laissa la plus profonde impression dans I'esprit de Jean fut la representa- tion du petit drame: la Nuit rouge. La scene se passe dans un poste isole d'aiguilleur, a proximite de Paris. L'employe, charge du ser- 15 vice, est un brave homme, tout heureux, car il va bientot se marier et il adore sa fiancee. EUe vient un soir lui rendre une courte visite a son poste. Elle le quitte pour retourner a la maison. Mais elle a a peine fait quelques pas qu'elle est attaquee par 20 une bande de rodeurs. Celui qu'elle aime entend ses cris, veut courir a son aide. Mais, au meme moment, un train est annonce; s'il abandonne son poste, il causera un deraillement, une catastrophe! Comme un heros de Corneille, il accomplit son 25 devoir. Jean avait bcaucoup applaudi ce petit drame. Le lendemain, le paysan, ayant touche son argent, achete a son fils en souvenir de leur voyage un petit JEAN L AVIATEUR 13 monoplan, joujou tres perfectionne. Jean tout joyeux le presse precieusement sur son coeur. Dans le train qui le ramene au village, il ne cesse pas de contempler son aeroplane et d'en comparer les de- tails avec ceux du grand monoplan qu'il a examine 5 avec tant d'attention a Juvisy. Au village, tout le monde veut voir et toucher le joujou que Jean a rapporte de Paris, et entendre le recit de sa visite a Taerodrome de Juvisy. Jean ne parle plus que d'aviation. 10 Presque toutes les nuits, son imagination le transporte a Juvisy, et c'est pour ses yeux et pour son coeur une fete sans cesse repetee. Des aero- planes volent dans toutes les directions autour de lui. Bientot il se voit lui-meme dans son monoplan. 15 II traverse la Manche, les Alpes, les Pyrenees, la Mediterranee, participe a de nombreux circuits, visite toutes les capitales de FEurope, augmente de vitesse pour arriver le premier, bat tous les records, et est proclame vainqueur. 20 Et le matin, quand il se reveille, il est triste a la pensee que tout cela n'est qu'un reve. Mais sa resolution est prise. II sera aviateur. II confie son enthousiasme et son ambition a son instituteur, et celui-ci qui a confiance dans Fin- 25 telligence et I'energie de son eleve lui promet de Taider et de lui faciliter Tavenir par tous les moyens possibles. 14 EASY FRENCH C'est ainsi que, quelques jours apres, Jean voit arriver son pere, les bras charges de livres. — Voici ce que ton maitre a rapporte de la ville pour toi. 5 C'etaient des volumes qui traitaientde mecanique et d'aviation. Jean s'absorbe tellement dans ces nouvelles etudes que frequemment sa petite lampe reste al- lumee bien longtemps dans la nuit. lo A I'aide de ses souvenirs et de ses lectures, Jean entreprend bientot une oeuvre qui absorbe tous ses instants. Avec quelques morceaux de bois et de toile, il commence a construire un aeroplane plus grand et encore plus perfectionne que son joujou. 15 Les ailes ayant plus de surface, sa nouvelle machine vole mieux et plus longtemps que celle qu'il a rap- portee de Paris. Le petit inventeur est maintenant celebre dans tout le village. De tous cotes, les curieux viennent admirer son oeuvre. 20 La reputation de Jean arriva aux oreilles du plus riche chatelain du pays, qui s'interessait beaucoup aux progres des sciences actuelles. II desira con- naitre ce jeune prodige dont tout le monde parlait et se dirigea vers I'humble maisonnette que les 25 parents de Jean habitaient. Celui-ci le refut avec une simplicite pleine de tact qui enchanta le visiteur. lis parlerent ensemble longuement. Par son inteUigence et sa determination, Jean JEAN L AVIATEUR 1 5 etonna le chatelain qui s'interessa immediatement a lui. j :; — Tu desires etre aviateur, lui dit-il. Eh bien, j'ai confiance en toi, en ton avenir et je veux t'aider. Je te donnerai une lettre de recommandation pour 5 un de mes amis qui est a la tete d'un grand atelier de construction d'aeroplanes et je suis certain qu'a ma demande il acceptera de te prendre comme apprenti. Mais avant tout il faut obtenir la per- mission de tes parents. 10 Ceux-ci refuserent d'abord de laisser partir Jean parce qu'ils consideraient que la profession d'avia- teur etait trop dangereuse, mais ils furent obliges de ceder a ses prieres, et, transporte de joie et de gratitude, Jean promit de bien etudier, de bien 15 travailler et de realiser bientot les esperances de ses parents et de ses amis. Quelques annees se passent. Jean est devenu un des plus habiles constructeurs du monde et termine un aeroplane d'un nouveau modele, entierement 20 invente par lui. C'est sur la grande place de son village natal qu'il va faire son premier vol sur le nouvel appareil. Tous les habitants sont reunis. Monsieur le maire est la, entoure de tous les conseillers municipaux, 25 et la musique du village joue ses plus beaux mor- ceaux tandis que la foule se masse autour de la 1 6 EASY FRENCH place le long des maisons. Les parents de Jean, places au premier rang, sont tout fiers et tout emus. L'instant solennel est arrive. Jean monte dans 5 son appareil au milieu d'un profond silence. Le moteur commence a ronfler et Thelice a tourner avec une rapidite prodigieuse. Jean leve la main et les aides-mecaniciens lachent Taeroplane qui s'elance dans les airs avec la legerete et la grace d'un lo oiseau. II monte dans le ciel, decrit des spirales, redescend, remonte, tourne a droite, tourne a gauche, s'incline, reprend sa position normale, passe et repasse au milieu des applaudissements frene- tiques des pay sans emerveilles. Enfin Jean descend 15 en vol plane et regoit les felicitations des autorites. Son pere et sa mere pleurent de joie en Tembrassant. Le chatelain et Tinstituteur felicitent a leur tour leur jeune ami qui, bientot saisi par la foule en- thousiaste, est porte en triomphe, precede de la 20 musique municipale, jusqu'a la maison paternelle. Jean est maintenant celebre par ses inventions et ses vols. II a deja gagne de nombreux prix et il marche de succes en succes. Mais bientot il est appele a faire son service 25 militaire et il est incorpore dans la compagnie des aviateurs. II se fait remarquer de ses superieurs par son courage, sa presence d'esprit et son ini- tiative. C^est surtout pendant les grandes ma- JEAN l'AVIATEUR 1 7 noeuvres qu'il rend des services importants a rarmee. Un jour que deux regiments attendent Tattaque d'une forte colonne ennemie, Jean, grace a la rapidite de son avion et a sa courageuse initiative, 5 informe son general de la disposition des troupes adverses et decide de la victoire. Son exploit eut un grand retentissement et le jeune aviateur fut cite a Tordre du jour. A la revue militaire de la fete nationale, le 14 10 juillet, un honneur bien merite et un immense bon- heur Fattendent. II est nomme chevalier de la Legion d'Honneur. Son general lui epingle sur la poitrine la croix des braves, lui donne I'accolade devant toute Farmee, lui exprime sa fierte et son 15 plaisir d'avoir sous ses ordres un homme tel que lui et le felicite au nom de la patrie, au nom de la France. Jean pleure de joie et d'emotion. II pense a ses parents, humbles et pauvres, qui vont etre si fiers 20 de leur fils. II pense a son cher bienfaiteur et a son ancien instituteur qui Font pousse sur le chemin de la gloire. Peu de temps apres, Jean regoit une permission de huit jours qu'il va passer au village natal. A son 25 arrivee, les villageois font une ovation enthousiaste et spontanee au jeune heros que le pays est fier de compter parmi ses enfants et sur la poitrine duquel 1 8 EASY FRENCH brille la croix de la Legion d'Honneur. Tous veulent le voir, lui parler, le feliciter, lui serrer la main. II adresse a chacun un mot aimable, car il est reste simple malgre ses succes. Ainsi fete, Jean 5 arrive a la maisonnette ou il a passe son enfance studieuse. La, ses parents emus et enchantes le pressent tendrement sur leur coeur. Puis ce sont des questions interrompues par des exclamations enthousiastes. lo Jean fait des projets d'avenir. Quand son service militaire sera termine, il s'etablira pres de Paris et ouvrira une ecole d'aviation et un atelier de con- struction d'aeroplanes et de moteurs. Alors ses bons parents ne travailleront plus. II compte leur 15 procurer une vieillesse heureuse et tranquille; il desire les voir paisibles dans leur petite maison, sans souci de Tavenir, jouissant d'un repos si bien merite. L'ecole d'aviation et Fatelier de construction de 20 Jean sont fameux dans toute I'Europe, dans le monde entier. II sait mieux que tout autre former des eleves et des constructeurs habiles, et ses moteurs ont une renommee universelle pour leur regularite et leur solidite. 25 Ses parents jouissent enfin du repos. Maintenant on les voit passer de longues heures sur le vieux banc de pierre. La, ils parlent de leur fils bien 1 JEAN L'AVIATEUR I9 aime qui reste toujours pour eux Tenfant affectueux et respectueux d'autrefois. Jean a completement realise son reve; c'est au- jourd'hui un des plus riches industriels de la ca- pitale. II a epouse la fiUe du chatelain, son ancien s protecteur. C'est un des aviateurs les plus fetes du public, car malgre sa fortune grandissante, il n'a pas renonce a ce qui a ete la passion de sa jeunesse; il reste le roi inconteste de Fair et chacun de ses vols est un triomphe. lo L'humble petit paysan d'autrefois est devenu par son travail obstine, son energie, son initiative et son intelligence, une providence pour ses parents et une gloire pour sa patrie. line Amazone no LA FEE Le BOUCHER examina la vache avec la plus grande attention. Puis, son examen termine, il dit: — Trois cent cinquante francs; c'est mon dernier mot. La femme acquiesfa et le boucher, tirant de sa 5 bourse quelques billets de banque et deux ou trois pieces d'or, lui plaga dans la main les trois cent cinquante francs. — Maintenant, dit-il, en route ! II attacha la vache a Farriere de sa voiture, 10 grimpa sur son siege et fit claquer son fouet. Le cheval tira de toutes ses forces, mais la voiture ne bougea pas. A Tarriere une force plus grande Tim- mobilisait. La vache, le cou tendu, Toeil hagard, resistait, et de son mufle tremblant sortait un 15 meuglement sinistre, un appel desespere, semblable aux mugissements de sirene qu'on entend sur Tocean, les nuits de brouillard ou de tempete. Le boucher, furieux, s'etait leve, le fouet k la main, pret a frapper Tanimal. 20 Mais la femme I'arreta. — Non, non, ne la battez pas. EUe vous suivra. Laissez-moi vous aider. 22 EASY FRENCH Et, du pas de la porte, elle cria: — Petit-Pierre! Un garfon d'une douzaine d'annees parut, les yeux pleins de larmes. 5 — Petit-Pierre, dit la mere, tu vas accompagner Babet un bout de chemin jusqu'a ce qu'elle suive docilement la voiture, tu comprends. Et comme Fenfant etouffait un sanglot: — Ne pleure pas. ... A quoi bon pleurer? lo Le petit s'etait approche. — Babet! dit-il. La vache, calmee, tourna vers lui son gros mufle; son oeil se radoucit; le mouvement de ses flancs s'apaisa; tout son corps sembla se detendre. 15 — Viens, dit Petit-Pierre. Et le boucher ayant mis sa voiture en marche, la bete suivit docilement. La femme les regarda s'eloigner; puis, quand ils eurent disparu au tournant du chemin, elle rentra 20 dans la maison, se laissa tomber sur une chaise et sanglota, le visage cache dans ses mains. Lorsque, dix ans auparavant, Babet, toute jeune, etait entree dans I'etable des Simon, son arrivee avait ete refue avec des transports de joie. La 25 possession d'une vache, pour de pauvres paysans, c'est un signe de prosperite, une marque de fortune, et les Simon etaient fiers de montrer aux voisins LA FEE 23 cette preuve de leur esprit d'economie. Ah! ils s'etaient impose de nombreuses privations pour satisf aire leur en vie ! Mais, depuis la naissance de Petit-Pierre, c'etait le reve de la mere de posseder une vache. L'enfant etait tres faible. Ils avaient 5 achete Babet pour lui donner de bon lait. Et, en meme temps, ils lui avaient donne une amie. Des que Pierrot fut assez grand, on lui confia la bete pour la mener au paturage. Elle le suivait comme un chien fidele suit son maitre. Sa grosse 10 tete posee sur Fepaule du petit, elle semblait lui raconter des histoires a I'oreille. Et les passants s'emerveillaient de tant de douceur. Grace au lait de Babet, Petit-Pierre etait devenu robuste. Et les Simon qui adoraient leur fils, 15 vivaient heureux dans leur situation modeste. Mais, un soir d'automne, Simon, surpris par uiie pluie glaciale, rentra tout grelottant a la maison. En huit jours, une pneumonic Temporta. Et bientot sa femme et son enfant, tons deux 20 trop faibles pour participer aux rudes travaux des champs, se trouverent dans la plus grande misere. Les petites economies de la famille avaient ete rapidement epuisees. Comment vivre, a pre- sent? . . . Un jour, la mere suggera timide- 25 ment: — Si nous vendions Babet! Mais Petit-Pierre eclata en sanglots. Et la mere 24 EASY FRENCH ce jour-la n'osa pas insister pour ne pas augmenter la tristesse de son fils. Petit-Pierre gardait de ses premieres annees una sensibilite maladive. C'etait une petite ame de 5 poete enfermee dans un corps robuste de paysan. Et, quand il voyait sa mere agitee par la crainte de Tavenir incertain, il essayait de la consoler avec Foptimisme candide d'un enfant qui croit aux inter- ventions miraculeuses. II avait lu tant de jolies lo histoires de fees et de bons genies dans les livres que son pere lui achetait autrefois, qu'il en etait arrive a esperer de quelque pouvoir surnaturel la fin de leur misere. Et la mere, un peu effrayee par les mirages de son 15 imagination, regrettait d'etre obligee de les dissiper. — Helas! mon Pierrot, disait-elle, les fees, c'etait bon autrefois. ... A present, les fees ne s'oc- cupent plus des pauvres gens tels que nous. Et comme la fee ne venait pas, et comme le 20 boulanger refusait le credit, il fallut bien avoir recours a la derniere ressource: la mere ecrivit au boucher de la petite ville voisine et lui vendit Babet. Quand ils furent arrives a mi-route, le boucher, pensant que la vache, a present loin de son etable, 25 suivrait docilement, cria a Pierrot: — Retourne chez toi, petit. Je ferai bien le reste de la route sans toi. LA FEE 25 Pierrot aurait bien voulu accompagner Babet jusqu'a la ville, mais il n'osa pas discuter Tordre de cet homme violent; il s'arreta et demeura plante au milieu du chemin. Babet, ne Tapercevant plus aupres d'elle, essaya 5 de tourner la tete. La tension de la corde Ten em- pecha. Alors la bete comprit que son jeune maitre Tabandonnait. Et la scene du depart recommenfa. La vache mugissait de toutes ses forces. Dans les efforts qu'elle faisait pour briser la corde qui Fat- 10 tachait a la voiture, elle glissa, tomba sur le flanCj et, le cou tendu, etranglee, elle fut trainee comme une masse inerte dans la poussiere du chemin. Le boucher sauta de sa voiture et commenga a 15 frapper la bete a coups de fouet. Celle-ci n'en meuglait que plus fort. Petit-Pierre ne put plus se contenir: avec une energie desesperee, il se jeta sur rhomme et essaya de lui prendre son fouet. Mais le boucher, tournant contre lui sa colere, 20 levait deja la main pour le frapper lorsqu'on en- tendit soudain un grand bruit dans le bois voisin, et une amazone apparut. C'etait une belle jeune fille montee sur un cheval superbe. Elle s'arreta devant le boucher 25 menagant. — Comment! Boulard, c'est vous qui battez un enfant? 26 EASY FRENCH . L'homme avait reconnu la demoiselle d'un chateau situe dans le voisinage. Confus, il salua la jeune fille et essaya de s'expliquer. — Excusez-moi, Mademoiselle. . . . C'est cette 5 bete que j'aiachetee trois cent cinquante francs. . . Elle rinterrompit. — C'est bien. . . . Mais cet enfant qui pleure . . . pourquoi pleure-t-il? Petit-Pierre avait leve les yeux sur la jeune lo amazone et demeurait ebloui. Une idee traversa son esprit naif. ... La fee dont il attendait Tin- tervention miraculeuse, la fee, c'etait elle. Les fees etaient belles; or, cette demoiselle lui semblait plus belle que le jour. Les fees etaient bonnes; or, 15 cette demoiselle etait bonne puisqu'elle venait au secours d'un enfant qui pleurait. Encourage, il commenga a parler; il lui raconta tout, la mort de son pere, la misere dans laquelle ils etaient, la necessite de vendre Babet, sa chere 20 Babet qui ne voulait pas le quitter. La jeune fille Tecoutait, emue de pitie. — Boulard, dit-elle, je vous donne quatre cents francs de cette bete. Et comme le boucher acquiesjait, elle ecrivit 25 quelques lignes sur une carte. — Tenez, le regisseur du chateau vous remettra la somme. Et, se tournant vers Pierrot: LA FEE 27 — Toij petit, detache ta vache et conduis-moi chez ta mere. Babet, se sentant libre, reprit le chemin de la maison, et elle marchait si rapidement que Petit- Pierre fut oblige de courir pour la suivre et que 5 Tamazone dut faire trotter son cheval pour les rejoindre. Quand la mere Simon vit arriver Babet suivie de Pierrot, elle poussa un cri de surprise : — Ah! mon Dieu! Qu'est-ce qu'il y a? 10 La jeune fille etait descendue de cheval et avait jete les renes a Petit-Pierre. Elle entra dans la maison. — Void ce qu'il y a, madame; cet enfant et cette bete sont trop attaches Tun a I'autre; il ne faut pas 15 les separer. J'ai rachete Babet et je la mets en pension chez vous. Voici pour le premier mois. Et, en disant cela, elle vida sur la table le contenu de sa bourse ou, parmi quelques pieces blanches, brillaient une ou deux pieces d'or. 20 Puis, ayant embrasse Tenfant, elle remonta sur son cheval et s'eloigna au galop. Et, tandis que la mere Simon suivait d'un regard plein de larmes la silhouette elegante qui disparais- sait au loin, Petit-Pierre la tira doucement par sa 25 robe: — Tu vols bien, maman, qu'il y a encore des fees. Oh! le joli tambour! 28 LE PETIT TAMBOUR II FAiSAiT ce soir-la, le 24 decembre 1788, un temps abominable; il pleuvait a torrents et le vent soufflait avec violence. II pouvait etre une heure du matin. Une voiture roulait sur la route qui conduit du 5 petit village de Croix-Daurade, situe a quatre kilometres de Toulouse, au chateau de Palificat. Le vent et la pluie empechaient les chevaux d'a- vancer. Soudain une violente rafale eteignit les lanternes. 10 — Arrete, Jean ! cria une voix. Jean, le cocher, obeit et descendit de son siege. — Ne vois-tu aucune lumiere, Jean? demanda la meme voix. — Si, repondit le domestique, ici tout pres, chez 15 Marguerite, mais la maison est bien humble et Marguerite bien pauvre. — Qu'importe? dit I'homme qui parlait dans la voiture; nous serons la mieux qu'au miUeu de la tempete. 20 Au meme instant, la portiere de la voiture s'ouvrit et un homme de haute stature descendit portant un fardeau dans ses bras. 29 30 EASY FRENCH L'homme courut a la maison indiquee par le cocher et dont on apercevait la lumiere. II frappa a la porte, et, quelques instants plus tard, un jeune garjon de treize a quatorze ans vint ouvrir. 5 — Vous, monsieur le marquis, chez nous! s'ecria- t-il etonne. — Oui, dit celui-ci en deposant sur une chaise son precieux fardeau, une fillette paraissant avoir le meme age que le jeune gargon, qui etait venu leur lo ouvrir la porte. Les deux enfants etaient du meme age, mais quelle difference entre eux! La fillette etait enveloppee dans un richemanteau de fourrure qui laissait apercevoir une belle robe de 15 satin rouge, et sa jolie tete disparaissait sous un large fichu de dentelle. Le jeune garfon pale, maigre, faible, avait un air timide et malheureux qui faisait pitie. La chambre etait pauvre, froide et nue; une 20 armoire, une vieille pendule, une petite table et quelques mauvaises chaises composaient tout Ta- meublement. Au fond, dans un coin, sur un mau- vais lit, reposait une femme malade. Marguerite. Un chandeher eclairait de sa lumiere vacillante cet 25 interieur miserable. Le marquis jeta un regard surpris sur cette misere qui Tentourait; le jeune garjon, remarquant cet etonnement, lui dit: LE PETIT TAMBOUR 3 1 - — -Ohl.ce n'est pas beau ici; mais, vous savez, maman est veuve. Elle est malade depuis deux ans, et moi, en gardant vos troupeaux, je gagne a peine assez pour Tempecher de mourir de faim. La fiUette se mit a grelotter, saisie par le froid. 5 Le jeune gargon jeta dans la cheminee quelques morceaux de bois qui s'enflammerent, jetant dans la chambre une grande clarte. -Cette lueur soudaine eveilla la femme qui dormait dans le lit et dont le visage pale ressemblait a celui d'une morte. lo Le jeune garf on courut aupres du lit de sa mere, lui annonf ant la visite dont ils etaient honores^ ce qui sembla etonner beaucoup la malade. — Oui, ma pauvre Marguerite, dit le marquis, c'est nous qui avons ete surpris par la tempete en 15 revenant de la messe de minuit, et nous sommes venus chercher un refuge chez vous. La malheureuse n'eut que la force de faire un signe de tete, contente de I'accident qui amenait son seigneur dans son humble logis. 20 La fillette continuait a se rechauffer devant la flamme de la cheminee. — Comment t'appelles-tu? demanda le seigneur au jeune garfon. , — Franfois, repondit celui-ci. 25 — Et tu es berger? — Oui, monsieur le marquis, dans vos bergeries. — Combien gagnes-tu? 32 EASY FRENCH — Cinq sous par jour dans la bonne saison; quel- quefois moins dans la mauvaise. — C'est tout? — Nous vivons avec cela, ma mere et moi, ou 5 plutot nous ne mourons pas tout a fait de faim. — Pauvres gens! ne put s'empecher de dire la jeune fiUe. II y avait dans cette voix tant de bonte et de sympathie que Frangois en fut tout emu et jeta un lo regard de profonde gratitude sur la noble demoiselle. La tempete s'etait apaisee; le vent avait cesse et c'est a peine si la pluie tombait maintenant fine et legere. Le marquis appela son cocher qui fit avancer la 15 voiture jusqu'au pas de la porte; les lanternes furent rallumees et le seigneur dit a sa fille : — Allons, Jeanne, rentrons au chateau. Jeanne s'enveloppa de nouveau dans son man- teau de fourrure et dans son fichu de dentelle, mais 20 avant de quitter le pauvre logis de Marguerite, elle mit dans la main de Francois une piece d'or, la premiere qui eut jamais brille dans cette miserable maison. Le lendemain et les jours suivants, Jeanne de 25 Sicard, fille du seigneur de Palificat, revint visiter la pauvre malade; depuis ce jour, rien ne lui man- qua; ni remedeS; ni soins. i LE PETIT TAMBOUR ^$ Mais Marguerite, epuisee par la maladie, les souf- f ranees et les privations, ne put survivre et, un mois apres, elle mourut dans les bras de son fils Franfois qui resta orphelin. Celui-ci avait voue a Jeanne une gratitude 5 eternelle. Grace a la charite de la jeune fille, sa mere etait morte non pas dans la misere noire, mais entouree de tout le confort des maisons riches. De son cote, Jeanne, touchee de Fair de douceur et d'honnetete du jeune berger, ne voulut pas 10 Tabandonner et, sur sa priere, le marquis envoya Francois au convent des Dominicains de Toulouse comme novice; c'etait la meilleure chance qu'un jeune paysan put avoir alors : il etait instruit, eleve dans le convent, et plus tard il devenait, suivant ses 15 dispositions et son intelligence, frere lai ou frere precheur. Durant I'hiver de 1789 qui suivit Fentree de Francois au convent, Jeanne de Sicard vint habiter Toulouse. Elle assistait tons les dimanches a la 20 grand'messe de la chapelle du convent des Domini- cains, ou la foule se pressait pour entendre les predicateurs renommes dans toute la province et pour voir les ofl&ces qui y etaient celebres avec une pompe qu'on ne voyait dans aucun autre des nom- 25 breux convents de la ville. Francois remplissait dans ces ceremonies le role d'acolyte. Souvent aussi, il accompagnait le moine 34 EASY FRENCH charge de queter parmi les assistants. En passant devant Jeanne de Sicard^ le jeune novice ne pouvait s'empecher de lever les yeux sur sa bienfaitrice; elle-meme lui faisait un petit signe imperceptible 5 pour tons, mais qui n'echappait pas au jeune homme. Pendant tout Thiver, cette petite manoeuvre se repeta chaque dimanche; mais quand le prin temps fut revenUj Jeanne retourna au chateau de Palificat, lo a Croix-Daurade^ et le pauvre novice eut beau passer et repasser devant le banc qu'elle occupait d'habitude; il la revit plus et il en eprouva un veri- table chagrin. Pendant ce temps, le mois de fevrier 1790 arriva 15 et avec lui le decret de FAssemblee Constituante qui supprimait les voeux ecclesiastiques et ouvrait les portes des convents. Les moines furent obliges de quitter leurs monasteres et de rentrer dans la vie civile. 20 Franfois qui allait atteindre sa seizieme annee, abandonna, lui aussi, le convent et se trouva libre par un beau jour du mois de mars, dans les rues de Toulouse. Mais que faire ainsi, sans parents, sans amis, 25 sans personne pour Taider ou le proteger? II retournait dans sa tete plusieurs projets quand, au coin de la place Royale, il hit une affiche LE PETIT TAMBOUR 35 demandant des jeunes gens pour remplir I'emploi de tambour dans la garde nationale en formation. A cette epoque, les tambours n'etaient pas comme aujourd'hui des soldats de la compagnie, mais des jeunes gens de treize a dix-huit ans qui precedaient 5 les regiments en battant des marches. Francois se rendit a la mairie ou il fut enrole im- mediatement, habille, equipe; le soir meme, il recut son tambour et ses deux baguettes. Qui fut bien embarrasse? Ce fut notre pauvre 10 Francois qui ne savait pas battre une seule mesure; cet embarras ne dura pas longtemps. Le jeune homme se mit a s'exercer sur les bords du canal tant et si bien que, quelques mois apres, le 14 juillet, jour anniversaire de la prise de la Bastille, 15 il excita Tadmiration de la ville entiere par la maniere dont il battit du tambour a la tete de sa compagnie. II avait vraiment bon air et fiere tournure dans son bel uniforme bleu, son cliapeau cranement pose 20 sur le cote avec un long plumet tricolore. C'etait maintenant un beau et solide jeune homme avec une physionomie franche. des yeux brillants et une fine moustache. En le voyant secouer ses baguettes et en en- 2s tendant ses ran plan plan! ran plan plan! la foule ne pouvait s'empecher de s'ecrier: — Oh; le joK tambour! 36 EASY FRENCH Devant le Boulingrin, promenade publique oii la garde nationale devait defiler, dans les tri- bunes qui y avaient ete elevees, Francois aper- gut pres du marquis Jeanne qui rougit en le 5 voyant. Elle Tavait reconnu, mais Francois n'eut pas le temps d'examiner Teffet que sa transformation pro- duisait sur elle, car le regiment passait au pas de course. Ce ne fut qu'une vision, mais une de ces 10 visions qu'on se rappelle toujours avec plaisir. Pendant huit jours, Francois ne pensa pas a autre chose; la nuit il en revait, et, quand il battait la marche, a la tete de son regiment, il lui semblait que sa belle protectrice allait encore se trouver au 15 coin d'une rue, d'une place, le voir passer et s'ecrier, elle aussi, comme il en avait entendu tant d'autres: — Ah ! le joli tambour ! Mais il ne la revit plus; il eut beau regarder, il eut beau tourner la tete en faisant onduler son plumet; 20 ce fut bien fini; jamais plus Jeanne de Sicard ne se trouva sur le passage de la garde nationale. Trois annees se passerent encore. Les evenements se succedaient avec une rapidite effrayante. L'ancien ordre de choses n'existait 25 deja plus. La republique avait remplace la mo- narchic et la tete du roi Louis XVI etait tombee sous le couteau de la guillotine. Les nobles en grand nombre avaient emigre, quittant la France LE PETIT TAMBOUR 37 pour aller se mettre a la tete des ennemis qui envahissaient la patrie. Francois avait grandi, etait devenu soldat; envoye sur le Rhiiij il y gagna rapidement ses galons de sergent, de sous-lieutenant, de lieutenant s et de capitaine, chose tres facile et tres ordinaire a cette epoque ou nos armees victorieuses etaient commandees par des colonels et des generaux de vingt ans. • Un jour, le capitaine Francois, a la tete d'un lo detachement, faisait une reconnaissance. Ayant rencontre Fennemi, il donna Tordre d'attaquer la petite colonne, et nos soldats, braves comme des lions, disperserent les Autrichiens qui abandon- nerent leur chef blesse sur le champ de bataille. 15 Quelle ne fut pas la surprise de Francois, quand, en s'approchant, il reconnut dans le chef autrichien le marquis de Palificat, son ancien seigneur! Le marquis, comme tant d'autres nobles, avait emigre et se trouvait les armes a la main contre des 20 soldats frangais. Francois fit le marquis prisonnier, mais au lieu de le ramener au camp, il le laissa dans une ferme voisine ou tous les soins lui furent prodigues. Quand le marquis fut gueri, Frangois, grace a son 25 influence aupres du chef de Tarmee, obtint le pardon de son bienfaiteur qui put ainsi retourner a Tou- louse ou ses biens qui avaient ete confisques mais 38 EASY FRENCH qui n'avaient pas encore ete vendus, lui furent restitues par une faveur speciale. Aussitot qu'il fut rentre au chateau de Palificat, le marquis rappela sa fille de Turin ou il I'avait 5 laissee. Profitant d'un conge, Francois vint passer trois mois a Croix-Daurade ou il fut refu a bras ouverts par son ancien seigneur. — Remercie le capitaine, dit le marquis a sa fille; c'est a lui que tu es redevable d'avoir encore ton 10 pere, et je lui suis redevable, en outre de ma fortune, de ce bonheur plus precieux encore de pouvoir te presser dans mes bras. Qu'ajouterai-je de plus? II arriva ce qui devait arriver. Jeanne et Fran- 15 gois s'aimerent et se le dirent. Le marquis con- sentit a leur mariage qui fut celebre en grande pompe dans Feglise de Croix-Daurade. Le lendemain de leur mariage, Jeanne et Francois visiterent la petite maison ou etait morte la pauvre 20 Marguerite et dans laquelle une violente tempete avait oblige Jeanne et son pere a chercher un refuge, une nuit de Noel, au retour de la messe de minuit. — Jeanne, dit Francois a sa femme, ceci me rappelle combien vous avez ete bonne et compa- 25 tissante pour la mere du malheureux petit berger que j'etais et c'est ici que j'ai appris a vous aimer pour la premiere fois. Tunis 40 LA CHASSE AU LION C'^TAiT au mois de fevrier 1845. J'avais eu rhonneur de recevoir depuis quelques mois un bel et bon fusil des mains de son Altesse Royale Mon- seigneur le due d'Aumale. J'avais deja tue deux lions et j'etais tres anxieux 5 de tuer le troisieme avec cette arme. Sur des informations qui me furent donnees sur un grand vieux lion qui coutait cher a ses voisins dans les environs du camp de Drean, je quittai Tunis le 26 fevrier. 10 Le 27, a cinq heures du soir, j'arrivai a un village arabe, situe a une demi-lieue du repaire de la bete, qui, selon les vieillards, avait ravage ce pays depuis plus de trente ans. J'appris en arrivant que, tous les soirs, au coucher 15 du soleil, le lion rugissait en quittant son repaire et qu'a la nuit il descendait dans la plaine, toujours rugissant. La rencontre me parut presque infaillible. C'est pourquoi je m'empressai de charger les deux fusils 20 que j 'avals. J'eus a peine termine cette operation que j'entendis le rugissement du lion dans la montagne. 41 42 EASY FRENCH Mon hote offrit de m'accompagner jusqu'au gue que le lion devait traverser en quittant la montagne. Je lui donnai mon second fusil et nous partimes. 5 II faisait si noir que nous ne voyions pas a deux pas devant nous. Apres avoir marche pendant un quart d'heure environ a travers un bois, nous arrivames sur le bord d'un ruisseau qui coule au pied de la montagne. lo Mon guide, tres emu par les rugissements qui se rapprochaient, me dit: — Le gue est la. J'essayai de reconnaitre la position, mais tout autour de moi etait noir; je ne voyais pas meme 15 TArabe qui me touchait. Ne pouvant rien distinguer, je me mis a descendre jusqu'au ruisseau dont les abords etaient tres abrupts et tres difficiles. Pendant ce temps, mon compagnon ne cessait de me dire: 20 — Rentrons au village; la nuit est trop noire; nous chercherons le lion demain pendant le jour. Ayant trouve une pierre qui pouvait me servir de siege, tout a fait au bord du ruisseau et un peu sur un cote du gue, je renvoyai mon guide qui ne 25 demandait pas mieux. N'osant pas retourner au village seul, il alia se cacher dans un massif de lentisques a une cinquantaine de pas de moi. Je pris alors position sur ma pierre. LA CHASSE AU LION 43 Le lion rugissait toujours et se rapprochait douce- ment. Ayant tenu les yeux fermes pendant quelques minutes, je finis par voir, en les ouvrant, qu'a mes pieds etait une pente presque verticale; a ma gauche 5 et au bout du canon de mon fusil se trouvait le gue. Mon plan fut aussitot arrete. S'il m'etait pos- sible de voir le lion dans le ruisseau, je devais le tirer la, la pente verticale pouvant me sauver si j'etais assez heureux pour le blesser grievement. 10 II pouvait etre neuf heures quand un rugissement se fit entendre a cent metres au dela du ruisseau. J'armai mon fusil, et, le coude sur le genou, la crosse a I'epaule, les yeux fixes sur Teau que je dis- tinguais par moments, j'attendis. 15 Le temps commengait a me parattre long quand, sur la rive opposee du ruisseau et juste en face de moi, j'entendis un soupir long et guttural. Je levai les yeux dans la direction de ce son etrange et j'aperfus, fixes sur moi, comme deux 20 charbons ardents, les yeux du lion. La fixite de ce regard fit refluer vers mon cceur tout le sang que j 'avals dans les veines. Une minute avant, je grelottais; maintenant la sueur coulait sur mon front. 25 Je venais de tirer mon poignard et de le planter dans la terre, a portee de la main, quand les yeux du lion commencerent a se baisser vers le ruisseau. 44 EASY FRENCH Je fis mentalement mes adieux et la promesse de mourir bravement a ceux qui me sont chers, et, lorsque mon doigt chercha doucement la detente, j^etais moins emu que le lion qui allait descendre 5 dans Teau. J'entendis son premier pas dans le ruisseau qui coulait rapide et bruyant, puis . . . plus rien. S'etait-il arrete? Marchait-il vers moi? Voila ce que je me demandais en essayant de percer le voile lo qui enveloppait tout autour de moi, lorsqu'il me sembla entendre la, tout pres, a ma gauche, le bruit de son pas dans la boue. II etait, en effet, sorti du ruisseau et montait doucement la pente du gue lorsqu'un mouvement 15 que je venais de faire, le fit s'arreter. II etait a quatre ou cinq pas de moi et pouvait arriver d'un bond. II est inutile de chercher le guidon quand on ne voit pas le canon de son fusil. Je tirai au juger, la 20 tete haute et les yeux ouverts. Au coup de feu, je vis rouler une masse enorme, sans forme aucune. Un rugissement terrible dechira I'air: le Hon etait hors de combat. Au premier cri de douleur succedaient des plain tes 25 sourdes, mena^antes. J'entendis I'animal se de- battre dans la boue, sur le bord du ruisseau, puis il se tut. Le croyant mort ou tout au moins incapable de LA CHASSE AU LION 45 se tirer de la, je rentrai au village avec mon guide qui, ayant tout entendu, etait persuade que le lion etait a nous. A la pointe du jour, nous retournames au gue, mais le lion avait disparu. Un os, gros comme le 5 doigt, que nous trouvames au milieu du sang que Tanimal avait perdu avec abondance, me fit juger qu'il avait une epaule cassee. Une racine enorme avait ete coupee par les dents du lion pres du bord du gue, a un demi-metre de la 10 place que j 'avals occupee la veille. Nous suivimes en vain ses traces par le sang, ce jour-la. Le lendemain, les Arabes du pays, per- suades qu'ils le trouveraient mort, vinrent me proposer de le chercher avec moi. 15 Nous etions soixante, les uns a pied, les autres a cheval. Apres quelques heures de recherches inu- tiles, je rentrai au village, et je me disposals a partir quand j'entendis plusieurs coups de feu et des hourras dans la direction de la montagne. II n'y 20 avait pas de doute; c'etait mon lion. Je partis au galop et je fus \dte convaincu que mon esperance ne serait point trompee cette fois. Les Arabes fuyaient dans toutes les directions en criant comme des forcenes. 2$ Quelques-uns avaient mis le ruisseau entre le lion et eux; d'autres, plus audacieux parce qu'ils etaient a cheval, I'ayant vu se trainer avec peine 46 EASY FRENCH vers la montagne qu'il cherchait a gagner, s'etaient reunis au nombre de dix, pour Tachever, disaient-ils. Je venais de passer le ruisseau et j'allais descendre de cheval lorsque je vis les cavaliers tourner bride 5 au galop. Le lion, avec sa jambe cassee, fran- chissait, derriere eux et mieux qu'eux, les rochers et les lentisques, et poussait des rugissements qui mirent les chevaux dans un tel etat que les cava- liers n'en etaient plus maitres. lo Les chevaux couraient toujours, mais le lion s'etait arrete dans une clairiere, fier et menagant. Qu'il etait beau avec sa gueule beante, jetant a tous ceux qui etaient la des menaces de mort ! Qu'il etait beau, avec sa criniere noire herissee, avec sa 15 queue qui frappait ses flancs! De la place ou j'etais, il pouvait y avoir trois cents pas. Je mis pied a terre et j'appelai un des Arabes pour prendre mon cheval. Quelques-uns essayerent de me suivre pour me 20 dissuader, mais, a mesure que je m'approchais du lion, leur nombre diminuait. Un seul resta; c'etait mon guide du premier jour. II me dit: — Je t'ai regu sous ma tente, je suis responsable 25 de toi devant Dieu et devant les hommes; je mourrai avec toi. Le lion avait quitte la clairiere pour aller se cacher dans un massif a quelques pas de la. LA CHASSE AU LIOX 47 ]\Iarcliant avec precaution, toujours pret a faire feu, j'essayai en vain de retrouver sa trace; le sol etait rocailleux et Fanimal ne perdait plus de sang. J'ordonnai a TArabe de jeter des pierres dans le repaire; a la premiere quil jeta, un lentisque s'ou- 5 vrit, et le lion, apres avoir regarde de tous cotes, fit un bond vers moi. II etait a dLx pas, la tete haute, la criniere sur les yeux, le cou tendu; sa jambe cassee qu'il tenait repliee en arriere, les ongles renverses, lui donnait 10 un faux air de chien a Tarret. Des qu'il avait paru, je m'etais assis, cachant derriere moi TArabe qui me genait par les: ^'Feul feu! feu donc!'^ qu'il melait a ses prieres. A peine eus-je epaule mon fusil que le lion se rapprocha par 15 un petit bond de quatre a cinq pas, qui allait pro- bablement etre suivi d'un autre lorsque, frappe a un pouce au-dessus de I'oeil droit, il tomba. Mon Arabe rendait deja graces a Dieu quand le lion se retourna. se mit sur son seant. puis se leva 20 debout comme un cheval qui se cabre. Une autre balle, plus heureuse, trouva le coeur et le renversa, cette fois, raide mort. La Bastille 48 LES CENT PISTOLES D'OR C'etait au bon vieux temps ou tout le monde ne savait pas ecrire. L'industrie de Gillet Blaineteau, ecrivain public, 6, rue Saint-Antoine, a Paris, etait assez prospere. II etait generalement estime dans ce vieux 5 quartier de la Bastille. On lui reprochait seulement d'etre un peu avare. Mais s'il faisait des econo- mies, c'etait pour sa fiUe, la jolie Isabelle, qui allait bientot atteindre sa dix-huitieme annee. II ne voulait pas la laisser dans le besoin s'il mourait 10 avant qu'elle fut mariee. — Je ne donnerai pas de dot a ma fiUe, repetait-il, car celui qui I'epousera, possedera en elle un veri- table tresor. Je veux meme que son mari lui apporte en mariage une somme de cent pistoles 15 d'or. Un jour que Blaineteau etait absent, un jeune ouvrier menuisier du quartier, Huguelin Briquet, entra dans la petite boutique pour faire ecrire une lettre a sa mere qui faisait un voyage en Nor- 20 mandie. En voyant la jeune fille seule, il rougit, et Isabelle, sans savoir pourquoi, rougit aussi. Habitant le quartier depuis peu de temps, c'etait 49 50 EASY FRENCH la premiere fois qu^il voyait Isabelle, et sa beaute Favait frappe. — Que voulez-vous? interrogea doucement la fille de Tecrivain public. 5 — C'est a monsieur votre pere que je voudrais parler, repondit-il. — Mon pere sera absent toute la matinee. Je pourrais le remplacer peut-etre? — Oui . . . Non . . . Je ne sais pas, dit-il, de lo plus en plus trouble. — A qui desirez-vous ecrire? demanda-t-elle. — A ma mere, repondit-il, encourage par le ton de douceur d'Isabelle. EUe eut un sourire qui eclaira sa physionomie. 15 — A votre mere? Ce sont les lettres les plus faciles. Dictez-moi ce que vous voulez lui dire et je le transcrirai. Elle s'assit devant une petite table, et, a demi tournee vers lui, attendit serieuse et attentive. 20 Alors, n'etant plus intimide du tout, il parla. Quand il eut termine, Isabelle annonja: — Je vais vous relire votre lettre. Approuvant de la tete, le menuisier ecouta. Oui, c'etait bien tout ce qu'il avait dit, mais combien 25 embelli, combien transforme. Son emotion augmenta, un trouble etrange I'en- vahit quand la lectrice arriva a la fin de la lettre. Elle avait transcrit tout ce qu'il n'avait pas LES CENT PISTOLES d'OR 51 exprime: son amour pour sa mere, son desir de la voir vite revenir, son anxiete d'apprendre que son voyage se faisait sans accident, son inquietude de la savoir si loin de lui. Tout cela etait si bien dit, si affectueusement decrit qu'il se sentait confus de 5 son ignorance devant cette jeune fiUe qui avait tant de talent et de sentiment dans le coeur. II la remercia mais quand il voulut payer, Isa- bel! e refusa. — Vous remettrez les quelques sous a mon pere, 10 dit-elle, un peu confuse a Fidee de les recevoir elle- meme. II n'insista pas. II comprit ce qui se pas- sait en elle. II la contempla une seconde. lis echangerent un regard furtif. ... lis s'aimaient. Huguelin Briquet revint pour payer sa petite dette 15 a Gillet Blaineteau. II revint pour faire ecrire de nouvelles lettres a sa mere et surtout pour pou- voir adresser quelques paroles a Isabelle. II s'etait informe. II savait qu'il ne pourrait epouser Tado- rable jeune fiUe que le jour qu'il possederait cent 20 pistoles d'or. II n'avait pas un sou d'economie, mais il s'etait mis a travailler avec ardeur, et avant deux ou trois ans, il comptait bien realiser cette somme. Isabelle attendrait-elle jusqu'alors? II eut le 25 courage de le lui demander un jour qu'il se trouvait seul avec elle. 52 EASY FRENCH — Oui, repondit-elle. Et maintenant je vais vous demander un grand sacrifice. — Lequel? — Celui de ne plus venir ici quand mon pere 5 n'y sera pas. Le visage du menuisier s'assombrit. — C'est convenu. Cependant, comment pourrai- je vous dire desormais que je vous aime? — Bah! dit-elle en riant, Tamour nous rend lo ingenieux. Si vous m'aimez vraiment, vous trouverez bien Toccasion de me le dire. Le lendemain, Huguelin Briquet entra dans la boutique de Fecrivain public. — Encore une lettre pour votre mere? demanda 15 amicalement le pere d'Isabelle, considerant que Touvrier etait un bon client. — Non, maman est de retour. — Ah! ah! je devine; une amourette! — Pas une amourette ! un grand amour tres 20 serieux. — Qui durera quelques jours? — Eternellement. — Ah! ces jeunes gens! ils disent tons cela, et apres. . . . 25 — Oh! moi, je ne suis pas comme les autres. . . . En attendant, ecrivez-lui que je I'aime. — C'est bien facile. Gillet Blaineteau se pencha sur son papier. LES CENT PISTOLES D OR 53 II en avait tant ecrit de ces lettres qu'il en connais- sait la fonnule par coeur. Pendant qu'il ecrivait, les deux jeunes gens s'etaient rapproches Fun de Fautre, et par son re- gard si tendre, la jeune iille exprimait a celui 5 qu'elle aimait toute son admiration pour son strata- geme. Elle devinait que le menuisier viendrait tous les jours et que les lettres dictees a son pere etaient pour elle. Quand il eut termine, Tecrivain public lut ce 10 qu'il avait compose. II fut fort etonne de ne pas recevoir les compliments habituels. Le menuisier avait, en effet, ecoute attentivement la lecture, mais il n'avait donne aucune marque d'approbation. — C'est evidemment tres bien, dit-il. Mais 15 ce n'est pas ce que je desire. — Comment! — C'est a une jeune fiUe honnete que je m'a- dresse, et vous me faites parler comme un mous- quetaire. 20 — II fallait alors me dire ce que vous desiriez, repondit Tecrivain pubKc. Et dechirant la lettre il ajouta d'un ton moqueur: — Je vais recommencer. Je suis ici a vos ordres. J'ecrirai sous votre dictee. Parlez. Voyons com- 25 ment vous allez declarer votre amour. L'ouvrier etait tout confus. II ne savait pas que Tecrivain public fut si susceptible, Un regard 54 EASY FRENCH d'Isabelle le rassura. L'attitude du pere le stimula. Ah! celui-ci le deliait d'exprimer son amour! Comme si c'est si difficile quand on a devant soi une jeune fille si charmante, si belle, et qui consent 5 a se laisser aimer. C'est pourquoi, sans chercher ses mots, Huguelin parla eloquemment de la passion nouvellement nee dans son coeur. II sut trouver les mots exacts, les mots caressants qui mettaient une joie profonde lo dans Fame de celle qui I'entendait et I'ecoutait, grave et silencieuse comme lorsqu'on prie. II sut employer un langage si sincere, si plein d^amour vrai que soudain Blaineteau laclia sa plume et s'ecria: 15 — Ou allez-vous chercher tout cela? — Je ne sais pas, repondit I'ouvrier trouble, croyant que le pere d'Isabelle se moquait de lui. Vous pensez que je suis ridicule? — Pas du tout? C'est tres bien, et j'avoue que 20 je n'aurais jamais trouve toutes ces jolies choses. Le menuisier revint tous les jours. Et, tous les jours, il declarait de cette maniere son affection infinie a celle qu'il aimait. II lui contait les mille details de son existence, et cette heure consacree a 25 ce recit etait la meilleure de la journee. L'ecrivain public finit par s'interesser lui-meme a ce grand amour. — Voyons, dit-il un jour a Huguelin, ou cela LES CENT PISTOLES D OR 55 vous condulra-t-il? Vous aimez sincerement cette jeune fille. Poiirquoi ne la demandez-vous pas en mariage? — Parce que je suis pauvre. — Elle est done riche? 5 — Elle ne m'apportera pas un sou de dot. ]\Iais son pere veut que je possede une certaine somme. — II a d'excellents principes, ce pere-la; il est comme moi. C'est un homme fort intelligent. — Oh! je ne pourrais pas trouver un meilleur 10 beau-pere. II a toutes les qualites. Et s'il savait de quelle affection je I'entourerais! — Oui, vous etes un bon garcon. II pourrait trouver un plus mauvais gendre. Pourquoi n'essayez-vous pas de le faire changer d'avis? 15 — II ne voudra pas. — Essayez. Allez lui parler. — Je n'oserai jamais. — Ecrivez-lui. — Soit! Veuillez ecrire, monsieur Blaineteau. 20 Et I'ouvrier fut, cette fois encore, tres eloquent. II representa au pere Tamour qu'il avait pour sa fille, amour partage par elle, et il montra combien Fobstination du pere a vouloir que le mari apportat une dot, faisait son malheur et celui de la jeune 25 fille. Gillet Blaineteau ecrivait, ecrivait, et les phrases de Huguelin mettaient en lui une 6trange emotion. 56 EASY FRENCH II pensait a ce pere qui refusait le bonheur de sa fille, et le trouvait bien dur, bien cruel. II remit la lettre a Touvrier et lui dit: — Si le pere ne consent pas a votre mariage apres 5 avoir lu une pareille lettre, c'est qu'il a un coeur de pierre. — Vous le croyez? s'ecria joyeusement Hu- guelin. — J'en suis sur. C'est pourquoi je vous conseille lo de la faire porter a destination immediatement. — Oui, oui. Mais vous avez omis de mettre Fadresse. — Vous ne me Favez pas donnee. Et par dis- cretion je ne vous I'ai pas demandee puisque 15 jamais vous ne m'avez dit le nom de celle a qui vous ecriviez. — Eh bien! je vais vous dire le nom de son pere. Vous etes pret? — Oui. 20 — Et ecrivez bien. — De ma plus belle ecriture. II y eut une seconde de silence pendant laquelle on aurait pu entendre les battements des coeurs des deux amoureux. 25 Enfin, d'une voix tremblante, Huguelin dicta: — Pour remettre a M. Gillet Blaineteau, 6, rue Saint-Ant. . . . P'un bond I'ecrivain se leva, Avait-il bien LES CENT PISTOLES d'OR 57 entendu? A lui? C'etait bien a lui que cette lettre etait adressee? Isabelle s'etait jetee a genoux en s'ecriant d'un ton dechirant: ^Tere! pardon!'' HugueKn, lui, avait baisse la tete et avait murmure d'un accent 5 pitoyable: ^' Je n'ai que vingt pistoles d'or.'' L'ecrivain public ne pouvait plus douter. II regarda sa fille. II ne savait pas s'il devait se facher ou pardonner. Isabelle murmurait: ^^Je Faime. " Huguelinrepondait: ^^Nousnousaimons/' 10 Alors une buee remplit les yeux de Blaineteau. Ces deux jeunes gens s'etaient-ils pourtant assez moques de lui? Mais il se rappelait les expressions de la lettre du jeune homme. Pouvait-il resister a taut d'amour? Et puis cette buee qui devenait 15 plus dense et qui se changeait maintenant en larmes, Fempecliait de voir le passe. C'est pourquoi, ouvrant les bras, il s'ecria: — Aliens! aliens! tu t'appelleras madame Briquet. Donnez-moi votre main, mon gendre. 20 Je completerai la somme. N'en dites rien a personne. Mille tonnerres! C'cst le rcverbere. 5S LA COMETE L'annee derniere, avant les fetes du carnaval, le bruit courut a Hunebourg que le monde allait finir. C'est le docteur Zacharias Piper, de Colmar, qui repandit d'abord cette nouvelle desagreable; on la lisait dans tous les almanachs du pays. 5 Zacharias Piper avait calcule qu'une comete descendrait du del le mardi gras, qu'elle aurait une queue de trente-cinq millions de lieues, formee d'eau bouillante, laquelle passerait sur la terre, de sorte que les neiges des plus hautes montagnes en 10 seraient fondues, les arbres desseches, et les gens consumes. II est vrai qu'un honnete savant de Paris, nomme Popinot, ecrivait plus tard que la comete arriverait sans doute, mais que sa queue serait 15 composee de vapeurs si legeres que personne n'en eprouverait le moindre inconvenient; que chacun devait s'occuper tranquillement de ses affaires, qu'il repondait de tout. Cette assurance calma beaucoup de frayeurs. 20 Malheureusement nous avons dans notre ville une vieille fileuse de laine, nommee Maria Finck. C'est une petite vieille toute blanche, toute ridee, ^ 59 6o EASY FRENCH que les gens vont consulter dans les circonstances delicates de la vie. Elle habite une chambre basse ornee de mille objets etranges et s'habille d'une fagon bizarre, ce qui lui donne une grande autorite 5 dans le pays. Maria Finck, au lieu d^approuver Topinion de rhonnete et bon M. Popinot, se declara pour Zacharias Piper, disant: — Convertissez-vous et priez; repentez-vous lo de vos fautes, car la fin est proche, la fin est proche. On voyait au fond de sa chambre une image de I'enf er ou les gens descendaient par un chemin seme de roses. Aucun ne se doutait du lieu ou cette route 15 les menait; ils marchaient en dansant, les uns une bouteille a la main, les autres un jambon, les autres un chapelet de saucisses. Un musicien, le chapeau orne de rubans, leur jouait de la clarinette pour egayer le voyage, et tous ces malheureux s'appro- 20 chaient avec indifference de la cheminee, pleine de flammes, ou deja les premiers d'entre eux tom- baient, les bras etendus et les jambes en Fair. Vous pouvez vous imaginer les reflexions de toute personne raisonnable en voyant cette image. 25 Meme les gens les plus vertueux ont un certain nombre de peches sur la conscience, et personne ne pent se flatter dialler tout droit en paradis. C'est pourquoi la plupart se disaient: LA COMETE 6l — Nous ne celebrerons pas le carnaval; nous passerons le mardi gras en prieres. Jamais on n'avait vu rien de pareil. Les ofl&ciers et les sous-officiers de la compagnie en garnison dans notre ville etaient dans un veritable desespoir. 5 Tous les preparatifs de la fete allaient etre perdus puisque les demoiselles de la ville ne voulaient plus entendre parler de danse. — Je ne suis pas mechant, disait le sergent Duchene^ mais si je tenais votre Zacharie Piper, 10 je I'etranglerais. Avec tout cela, les plus desoles etaient le se- cretaire du maire, le fils du maitre de poste^ le per- cepteur des taxes, et moi. Huit jours avant, nous etions alles a Strasbourg pour nous procurer des 15 costumes. J'avais choisi pour moi-meme un cos- tume de pierrot. Le percepteur avait pris un cos- tume de Turc, brode sur toutes les coutures; le secretaire, un habit de Polichinelle, forme de mille pieces rouges, vertes et jaunes, une bosse devant, 20 une bosse derriere; le fils du maitre de poste allait s'habiller en sauvage, avec des plumes de perroquet. Et quand on fait de pareilles depenses et quand on voit que tout est perdu par la faute d'une vieille femme et d'un vieux savant, n'a-t-on pas sujet de 25 detester le genre humain? Mais que faire? Le nlardi gras arrive. Ce jour-la, le ciel etait 62 EASY FRENCH plein de neige. On regarde a droite, a gauche, en haut, en bas, on ne voit pas de comete. Les demoi- selles semblent toutes confuses. Les garfons cou- rent chez leurs cousines, chez leurs tantes, dans 5 toutes les maisons: — Vous voyez bien que la vieille Finck est folle; toutes vos idees de comete n'ont pas de bon sens. Est-ce que les cometes arrivent en hiver? Est-ce qu'elles ne choisissent pas toujours la belle saison? 10 AllonSj allonSj il faut se decider. II est encore temps. Plusieurs reprennent enfin courage. Alors tout change; on se rappelle que c'est mardi gras; les demoiselles se hatent de tirer des armoires leurs 15 robes et leurs petits souliers. A dix heures, la grande salle de la mairie etait pleine de monde; nous avions gagne la bataille; pas une demoiselle de la ville ne manquait. Tous les instruments des musiciens resonnaient, les hautes 20 fenetres brillaient dans la nuit, les valses tour- naient, les danses se succedaient; les filles et les gargons etaient dans une joie inexprimable; les vieilles grand'meres, bien assises contre les murs, riaient de bon coeur. Dehors la neige tombait 25 toujours. Mon oncle m'avait donne la cle de la inaison pour rentrer quand je voudrais. Jusqu'a deux heures du matin, je ne manquai pas une valse, mais alors LA COMETE 63 j'en avais assez et je sortis. Une fois dans la rue, je me mis a deliberer pour savoir si je remonterais ou si j'irais me coucher. J'aurais bien voulu danser encore^ mais j 'avais si somm^eil. Enfin je me decidai a aller chez mioi et je me dirigeai vers 5 la maison. Depuis dix minutes^ je m'avangais ainsi dans la nuit et j'allais tourner au coin de la fontaine quand, levant les yeux par hasard, je vis derriere les arbres une lune rouge comme du feu, qui s'avanjait dans 10 les airs. EUe etait encore eloignee des milliers de lieues, mais elle allait si vite que dans un quart d'heure elle serait sur nous. Cette vue me bou- leversa; je sentis mes cheveux se dresser et je me dis: 15 — C'est la comete. M. Piper avait raison. Et, sans savoir ce que je faisais, tout a coup je me mets a courir vers la mairie, je monte I'escalier en renversant ceux qui descendaient et en criant d'une voix terrible: 20 — La comete, la com±ete ! C'etait le plus beau moment de la danse. La musique resonnait, les garjons frappaient du pied en tournant; les filles etaient rouges comme des coquelicots; mais quand on entendit ce cri s'elever 25 dans la salle: ^'La comete, la comete!'' un profond silence se fit, et les gens, tournant la tete, se regarderent tout pales et tremblants. 64 EASY FRENCH Le sergent Duchene, s'elanfant vers la porte, m'arreta et me mit la main sur la bouche en disant: — Est-ce que vous etes fou? Voulez-vous vous taire? 5 Mais moij faisant un pas en arriere, je ne cessais de repeter d'un ton de desespoir: ^Xa comete, la comete!'' Et on entendait deja les pas rouler sur Tescalier comme le tonnerre, les gens se precipiter dehors, les femmes gemir, enfin un tumulte epou- lo vantable. En quelques secondes la salle fut vide. Duchene me laissa, et, penche au bord de la fenetre, je regardais, tout epuise, les gens qui remontaient la rue en courant. Puis je m'en allai, accable de desespoir. 15 Dans I'escalier, un grand nombre de gens etaient assis sur les marches et se confessaient entre eux. L'un disait: ^^J'ai fait Tusure;" Tautre: '^J^ai vendu a faux poids;'' Fautre: ^^ J'ai trompe au jeu.'^ Tous parlaient a la fois, et de temps en temps ils 20 s'interrompaient pour crier ensemble: — Seigneur, ayez pitie de nous ! J'en reconnus aussi quelques-uns qui se f rappaient la poitrine comme des malheureux. Mais toutes ces choses ne m'interessaient pas; j'avais bien 25 assez de peches pour mon propre compte. Bientot j'eus rejoint ceux qui couraient vers la fontaine. C'est la qu'on entendait des gemisse- ments; tous reconnaissaient la comete et je trouvai LA COMETE 65 qu'elle avail deja grossi du double. Elle jetait des etincelles, et Tobscurite la faisait paraitre rouge comme du sang. La foule, debout dans Fombre, ne cessait de repeter d'un ton lamentable: — C'est fini, c'est fini! Nous sommes per- 5 dus! Et les femmes invoquaient tous les saints du paradis. Dans ce moment, je passai aussi en revue tous mes peches depuis Tage de raison et je fus saisi 10 d^horreur. J'avais froid en pensant que nous allions etre brules et comme le vieux mendiant Balthazar etait pres de moi, je Tembrassai en lui disant: — Balthazar, quand vous serez au paradis, vous 15 intercederez pour moi, n'est-ce pas? Alors il me repondit en sanglotant: — Je suis un grand pecheur moi-meme, mon ami; depuis trente ans je trompe la commune par amour de la paresse, car je ne suis pas aussi boiteux 20 qu'on le pense. — Et moi, lui dis-je, je suis le plus grand cri- minel de la ville. Et nous pleurions tous les deux. Enfin nous etions la a genoux lorsque le sergent 25 Duchene arriva tout essouffle. II avait d'abord couru vers Tarsenal, et, ne voyant rien la-bas, il revenait par une autre rue, 66 EASY FRENCH — Eh bien ! dit-il, pourquoi criez-vous de cette maniere? Puis apercevant la comete: — Miile tonnerres! s'ecria-t-il, qu'est-ce que 5 c'est? — C'est la fin du monde^ sergent, dit le mendiant. — La fin du monde? — Oui, la comete. Alois il se mit a jurer, criant: lo — Si Tadjudant etait ici, je saurais que faire. Puis, tout a coup, tirant son sabre et longeant le mur, il dit : — En avant ! Qu'importe le danger ! il f aut reconnaitre. 15 Tout le monde admirait son courage, et moi- meme, encourage par son audace, je me mis a le suivre. Nous marchions lentement, les yeux grands ouverts, regardant la comete qui gran- dissait visiblement, en faisant des millions de 20 lieues chaque seconde. Enfin nous arrivames au coin du vieux convent. La comete semblait monter; plus nous avancions, plus elle montait; nous etions forces de lever la tete de sorte que finalement Duchene regardait 25 tout droit en Fair. Moi, vingt pas plus loin, je voyais la comete un peu de cote. Je me demandais s'il etait prudent d^avancer encore lorsque le ser- gent m'arreta; LA COMETE 6/ — MiUe tonnerres! dit-il a voix basse, c'est le reverbere. — Le reverbere, dis-je en m'approchant; est-ce possible? Et je regardai tout surpris. 5 En effet, c'etait le vieux reverbere du convent. On ne rallume jamais parce que le convent n'est plus habite depuis 1798 et parce que dans notre ville tout le monde se couche tot. Mais le garde de nuit, prevoyant qu'il y aurait ce soir-la beau- 10 coup d'ivrognes, avait en I'idee charitable d^ mettre une chandelle pour empecher les gens de rouler dans le fosse qui longe le mur du convent; puis il etait alle dormir. Nous distinguions tres bien les differentes 15 parties de la lanterne. La meche de la chandelle etait grosse comme le doigt; quand le vent souiHait un pen, la lumiere s'activait et la meche jetait des etincelles; voila ce qui la faisait ressembler a une comete. 20 Quand je vis cela, je voulus crier pour avertir les autres, mais le sergent me dit: — Voulez-vous vous taire? Si Ton savait que nous avons pris une lanterne pour une comete, on se moquerait de nous. 25 Alors il decrocha la chaine; le reverbere tomba, produisant un grand bruit. Apres quoi, nous partimes en courant. Les autres attendirent encore 68 EASY FRENCH longtemps; mais comme la comete etait eteinte, ils finirent aussi par reprendre courage et allerent se coucher. Le lendemain le bruit courut que c'etait a cause 5 des prieres de Maria Finck que la comete s'etait eteinte. Aussi, depuis ce jour, on la regarde comme une sainte plus que jamais. Voila comme les choses se passent dans notre bonne petite ville de Hunebourg. BIGARREAU A LA LisiERE d'uPx bois^ un Jeune garg on dormait depuis une heure environ quand il fut reveille par une voix feminine dont il crut d'abord entendre la chanson dans un reve. II entr'ouvrit les yeux et apergut la chanteuse a dix pas de lui. C'etait 5 une fiUette de quinze ans environ. Un panier a demi rempli de fraises a une main, un morceau de pain dans I'autre, elle s'etait arretee pour examiner ce dormeur qui lui etait inconnu. L'examen ne parut pas avoir ete trop def avorable, 10 car la fiUette, un peu rassuree, hasarda quelques pas vers le garcon. II s'etira comme quelqu'un qui s'eveille, se frotta les yeux et se souleva sur le coude. Un sourire malicieux ouvrit la bouche de la jeune fille. 15 — Eh bien! s'ecria-t-elle; vous avez le sommeil dur. — Mais, repondit-il, quand on est fatigue, vous savez, on dort profondement. Puis, qui dort dine. — Si vous avez faim, il faut le dire. Je vous 20 donnerai la moitie de mon pain. — Ce n'est pas de refus, car je n'ai rien mange depuis hier soir, 71 72 EASY FRENCH Elle lui tendit le morceau de pain avec le panier de fraises. — Mangez a votre aise; j'en ai suffisamment. II ne se fit pas prier et se mit a manger. Elle 5 s'etait assise dans Fherbe et le regardait devorer le pain et les fraises. II finit par etre confus de sa voracite et murmura: — Ouf! fa va mieux. Merci. II etait temps. Je tombais de faim. 10 — Vrai? Vous n'avez done pas assez a manger chez vous? — Pas toujours, repondit-il laconiquement. — Est-ce que vous etes de Colrniers? — Non. 15 — Du Val-Serveux, peut-etre? II I'examinait avec embarras; la franchise des yeux limpides de la fillette le disposait a la con- fiance. — Je suis, repondit-il, d'un village pres d'Au- 20 berive. Connaissez-vous ce pays-la? — Je n'y suis jamais allee, mais mon pere le connait. Est-ce que ce n'est pas a Auberive qu'il y a des prisonniers? A cette question, I'embarras du jeune gargon 25 redoubla. — Oui, je crois, murmura-t-il. Son trouble n'avait pas echappe a la fillette. Elle le regardait avec unc attention inquiete et BIGARREAU 73 il se sentait rougir sou5 le regard obstine de ces jeunes yeux inquisiteurs. Pour changer de con- versation, il la questionna a son tour: — Que fait votre pere? — II est sabotier. Nous travaillons a present dans la foret du \^al-Serveux. — Vous etes beaucoup dans votre campement? — Non, il y a mon pere, il y a moi, et puis Champenois, notre ouvrier. — Comment vous appelez-vous? — Norine, Norine Vincart. Et vous? — Moi? Bigarreau. La jeune fille eclata de rire. — C^est un nom de cerise, fa; ce n'est pas un nom de chretien. — C'est un surnom, expliqua-t-il; on me Fa donne autrefois quand j'etais petit, probablement parce que j 'avals de bonnes grosses joues rouges, couleur de cerise. — Ah ! bien. . . . Quel est le nom de votre pere? — Mon pere? Je ne Fai jamais connu. — Mais votre mere? — Elle est morte, repartit Bigarreau d'un ton brusque. — La mienne aussi, dit doucement Norine; elle est morte quand je n'avais que dix ans. II y eut quelques minutes de silence. Puis la fillette continua: 74 EASY FRENCH — Vous etiez domestique a Auberive? — Oui. — Et vous vous etes echappe de chez vos maitres, hein? 5 — Vous avez devine juste, se hata-t-il de re- pondre, esperant ainsi voir finir cet interrogatoire embarrassant, mais il avait compte sans la curi- osite tenace de la fille du sabotier. — Comment s'appelaient vos maitres? lo Bigarreau, deconcerte, chercha un nom et n'en trouva pas. L'impatience le prit et il repartit: — Ma foi, je ne m'en souviens plus. — Vous avez la memoire courte, murmura la fillette. 15 Elle fronga les sourcils, leva un doigt en Fair et re- gardant le malheureux Bigarreau droit dans les yeux : — Tenez, vous me contez des histoires. Je pense que vous sortez de la prison d 'Auberive d'ou vous vous etes echappe. 20 En meme temps elle s'etait levee avec precipita- tion et avait recule de trois ou quatre pas, tandis que Bigarreau, de plus en plus decontenance, se mettait lui-meme sur ses pieds. — Oh ! continua-t-elle, en fixant intrepidement 25 ses yeux limpides sur ceux du fugitif, ne me re- gardez pas comme si vous vouhez me manger. Vous ne me faites pas peur et je n'ai qu'a crier pour appeler nos gens. BIGARREAU 75 — Ne criez pas, supplia Bigarreau; je prefere vous dire toute la verite. Oui, je me suis echappe de la maison de correction, mais vous n'avez pas besoin d^avoir peur. Je ne veux de mal a personne, a vous moins qu'a tout autre. Je vous en prie, ne 5 me vendez pas. Alors brievement il lui conta son histoire. — Void la verite. Pauvre orpheiin, je n'ai jamais eu de chance. L'ete dernier, je gardais les vetements de gens qui se baignaient dans la riviere. 10 En secouant un pantalon, j'ai fait tomber une piece de cinq francs. Jamais je n'avais vu autant d'argent. La tete m'a tourne, j'ai pris la piece et je me suis sauve. Vrai, je Tavais a peine en main que j'ai voulu retourner pour aller la remettre 15 dans le pantalon. Malheureusement, j 'avals ete vu; on m'a arrete et envoye devant les juges qui m'ont condamne a rester en prison jusqu'a mes vingt et un ans. Puis il lui parla du regime de la maison centrale 20 ou il etait connu sous le numero vingt-quatre, des mauvais traitements des gardiens, et montra ses bras et ses mains qui portaient encore des traces des coups qu'il avait regus. Peu a peu Norine s'etait rapprochee. Elle 25 ecoutait avec un interet grandissant le recit des miseres de Bigarreau. Ses yeux noirs etaient pleins d'indignation. Elle prit meme une des mains du 76 EASY FRENCH fugitif et examina avec compassion les marques recentes de la cruaute des gardiens. — Les sauvages! s^ecria-t-elle; ils vous battaient! Quel age avez-vous done? 5 — Je suis dans ma seizieme annee. — Comme moi. Et vous vous etes evade? Vous avez eu bien raison. J'aurais fait la meme chose a votre place. Maintenant, qu'allez-vous devenir? lo Bigarreau repondit que toute sa peur etait d'etre repris parce qu'alors la punition serait terrible. II ne connaissait dans le voisinage que M. Yvert, garde general des forets a Auberive, qui etait son compatriote, mais celui-ci etait Tami du directeur 15 de la maison de correction, et il n'avait pas ose s'adresser a lui. II avait done I'intention de se cacher dans les bois pendant le jour et de voyager la nuit jusqu'a ce qu'il fut tres loin d'Auberive. Alors il tacherait de trouver du travail. 20 — Je suis fort, ajouta-t-il, et je pourrais gagner facilement mon pain. Norine etait devenue pensive. — Attendez, dit-elle enfin apres quelques mi- nutes, je crois que j'ai votre affaire. Mon pere a 25 besoin d'un apprenti, surtout maintenant que Champenois est alle passer quinze jours dans son pays. Cela vous deplairait-il d'apprendre le metier de sabotier? BIGAREEAU 77 — Non. J'ai fait tant de metiers que je ne suis pas difficile sur le choix. — Vous seriez bien cache ici. II est rare qu'on y rencontre quelqu'un. Surement^ les gendarmes ne viendraient pas vous y chercher. 5 — Oui, mais votre pere voudra-t-il prendre avec lui un echappe de prison? — Ceci me regarde, repliqua Norine d'un ton decide et avec un petit air d'importance. Venez avec moi. lo Elle lui prit la main et ils s'avancerent jusqu'au tournant du chemin d'ou Ton apercevait le campe- ment des sabotiers. La, Norine dit a Bigarreau de s'asseoir derriere un buisson et d'y rester jusqu'au moment ou elle 15 Tappellerait. L'installation des sabotiers se composait d'une grande hutte conique, recouverte de terre, et d'un hangar ou Ton emmagasinait les sabots confec- tionnes. L'atelier etait en plein air et, au moment 20 ou Norine y arriva, le pere Vincart finissait une paire de sabots. C'etait un petit homme voute, approchant de la cinquantaine. Au bruit des pas de Norine, il releva la tete. — He, dit-il, sans reproche, ma fiUe, vous avez 25 mis du temps a finir votre dejeuner. — Je vous conseille de vous plaindre, repliqua- t-elle; je m'occupais de vos affaires. 78 EASY FRENCH — De quelles affaires? — N'avez-vous pas dit I'autre jour que vous seriez content d'avoir un apprenti? Eh bien, j'en ai trouve un au ruisseau de la Fontenelle et je Tai 5 amene. — Hein! s'ecria le sabotier, il me semble que vous auriez pu me consulter; je ne veux pas prendre le premier venu. — Ce n'est pas le premier venu; c'est un gargon lo robuste qui vous rendra des services. — Et d'ou sort-il, ce garg on? Norine baissa la tete un moment; puis elle reprit: — C'est un garfon qui travaillait avec des van- niers; ils le battaient et il les a quittes. 15 — Et ou est-il? — Je vais vous le montrer. Du reste, si Claude Pinson ne vous convient pas, vous pourrez le renvoyer quand Champenois reviendra. Pendant cette conversation, Bigarreau, assis 20 derriere le buisson, attendait, le coeur palpitant. Les minutes lui semblaient longues, et il commen- jait a se decourager quand il entendit un appel sonore retentir trois fois. II se leva immediate- ment et se dirigea vers le campement des sabotiers. 25 Bientot il apergut Norine qui accourait vers lui. — Venez, lui dit-elle, mon pere consent a vous prendre a Tessai. J'ai ete forcee de mentir a mon pere et 5a me fait de la peine. Tachez que je ne le BIGARIIEAU 79 regrette pas. Je lui ai dit que vous vous appeliez Claude Pinson et que vous travailliez chez des vanniers qui vous battaient. Rappelez-vous bien tout ceci pour ne pas vous tromper quand il vous questionnera. 5 Pour la premiere fois de sa vie, Bigarreau comprit ce que c'etait que la bonte, et, dans un transport de gratitude, il saisit la main de Norine et la pressa entre ses gros doigts. La fillette garda la main du fugitif dans la sienne et ils se dirigerent ainsi vers lo le campement. — Voici Claude Pinson, dit Norine. Le sabotier releva la tete, examina attentivement Bigarreau, puis il lui dit: — Mon garfon, Norine m'a parle de toi et je te 15 prends a I'essai. Ici il faut travailler dur, mais on n'est pas battu. Ca te plait-il? — Qui, monsieur. — Eh bien! Norine va t'apprendre le metier, car elle le connait comme un homme. 20 Deux heures de Tapres-midi. Norine Vincart et Bigarreau sont assis sur une grosse pierre au bord du ruisseau de la Fontenelle. II y a deja plus de quinze jours que le faux Claude Pinson est Tap- prenti du pere Vincart. Cette quinzaine lui a paru 25 faite uniquement de jours heureux. On travaillait dur au campement des sabotiers, 8o EASY FRENCH mais le pere Vincart n'etait pas un mechant homme et la journee comptait des heures de recreation et de repos. Le travail commenfait au lever du soleil et durait jusqu'au moment du gouter. 5 Pendant la grande chaleur de Tapres-midi, le sabotier se reposait^ et on ne recommengait a travailler que vers quatre heures. Norine et Bi- garreau en profitaient pour courir les bois. Cette existence solitaire dans le milieu salubre des forets, lo ces journees de travail en plein air, avaient rapide- ment metamorphose Bigarreau. Grace au contact journalier de la petite fee sauvage qui etait devenue sa compagne, il decouvrait en lui des germes de delicatesse et de sensibiUte dont il etait lui-meme 15 emerveille. — Eh bien ! Claude, dit Norine, est-ce la grande chaleur qui vous rend muet? — Ce n'est pas la chaleur, repondit-il, c'est la satisfaction. II me semble que je reve et j'ai peur 20 de me reveiller. — II ne tient qu'a vous que cela dure. Mon pere est content de vous et il dit que vous avez toutes les qualites pour devenir habile dans notre metier. II vous gardera avec plaisir — et elle 25 ajouta avec un sourire mahcieux — aussi long- temps que vous voudrez rester avec nous. — Oh! Norine, que dites-vous? Vous savez bien que je ne suis heureux qu'aupres de vous. BIGARREAU 8 1 — En ce cas, ne vous tourmentez pas. Aujour- d'hui, nous sommes nos maitres jusqu'au soir. Le pere ne reviendra du village qu'a la nuit, et je vais en profiler pour dormir dans Therbe. Elle alia s'etendre a I'ombre. En attendant que 5 le sommeil vint, Norine regardait son compagnon silencieux, les arbres immobiles et le del a travers les branches. Peu a peu ses yeux se fermerent et elle s'endormit. Bigarreau s'etait rapproche de la dormeuse. 10 II avait enleve sa veste et Tavait placee avec pre- caution sur les pieds nus de Norine. Puis, ayant coupe une large feuille de fougere, il Fagitait comme un eventail pour empecher les mouches de troubler le sommeil de la fillette. 15 De temps en temps, I'apprenti s'interrompait pour contempler le visage hale de Norine, et cette contemplation suffisait a le rendre heureux. Cela dura des heures, puis Norine ouvrit les yeux. — Vous voila reveillee? murmura Bigarreau. 20 — Oh! il y a longtemps que je ne dormais plus. Je vous epiais. — Et vous ne disiez rien? — Oh! non; ga me faisait plaisir de vous voir a genoux a cote de moi. 25 — Vrai? s'ecria-t-il en rougissant. — Oui, vous me regardiez avec de bons yeux et j'etais contente de rester la sans bouger. Je n'ai 82 EASY FRENCH pas peur avec vous; ce n'est pas comme avec Champenois. — Champenois? — Oui, Fouvrier de mon pere. II me suit tou- 5 jours quand je vais au bois. Je le deteste. — Est-ce qu'il va revenir bientot? — Probablement. II n'etait parti que pour une quinzaine de jours. S'il pouvait rester dans son pays, c'est moi qui serais contente. Mais il lo reviendra. Bigarreau fronja les sourcils. D'avance il detestait ce Champenois qui suivait Norine par- tout. — Voyez-vous, Claude, continua la jeune fille; 15 quand il sera de retour, il faudra prendre garde et tacher de gagner son amitie. II est jaloux et ruse, et, s'il ne vous aimait pas, il serait capable de vous rendre la vie dure. lis s'etaient remis en route vers le campement. 20 Le soleil descendait deja a Fhorizon. Norine s'oc- cupa des preparatifs du souper. Bientot on en- tendit des voix lointaines. — Voici mon pere, dit Norine, mais il me semble qu'il n'est pas seul. 25 En effet, le pere Vincart arrivait accompagne d'un garf on avec lequel il parlait. — Ohe! les enfants, cria Vincart; le souper est-il pret? Je ramene Champenois. BIGARREAU 8^ — Bonsoir, dit Norine. Ayez un peu de patience; le souper est pret. — Bonsoir, Norine, dit a son tour Champenois. Ca va-t-il comme vous voulez? En meme temps, il examinait Bigarreau. 5 — C'est Claude Pinson, I'apprenti dont je t'ai parle, dit le sabotier. Claude, mon garfon, void Champenois; c'est lui qui continuera ton education et tu lui obeiras comme a moi. Maintenant, asseyons-nous et mangeons. 10 Quand la premiere faim fut passee, le pere Vin- cart se tourna vers Champenois : — Rien de nouveau chez vous? demanda-t-il. — Rien, mais, en revenant, je me suis arrete a Auberive; c'est la qu'il y a du bruit: un des gamins 15 qui travaillaient a la nouvelle prison, s'est evade et il a ete impossible de le retrouver. La nuit etait deja trop obscure pour qu'on put apercevoir Talteration du visage de I'apprenti, mais dans son emotion il laissa tomber son assiette 20 qui alia se briser sur une pierre. Le lendemain, Norine murmura a Bigarreau qui passait pres d'elle: — Prenez garde. Si vous perdez la tete, Cham- penois qui est tres ruse aura vite decouvert votre 25 secret. Bigarreau promit d'etre prudent et tacha meme 84 EASY FRENCH de plaire a celui qui etait charge de le diriger dans son travail, mais Touvrier epia les deux jeunes gens et devina avant eux la nature du sentiment encore inconscient qui les inclinait Tun vers I'autre. Des 5 lors, pousse par la jalousie, il essaya de rendre la vie dure a Bigarreau, ne lui epargnant ni les insultes, ni les mauvais traitements. Bigarreau, accoutume au regime de la maison de correction et aux coups des gardiens, endura 10 d^abord assez philosophiquement la mechante humeur et les insultes de Touvrier. Mais un jour qu'il parlait avec Norine pres du ruisseau, il lui dit: — Si Champenois continue, je finirai par I'e- 15 trangler. — Ayez patience, mon pauvre Claude. II ne restera pas toujours avec nous. Je tacherai de le brouiller avec mon pere et de le faire renvoyer. Seulement, jusqu'alors, il f aut prendre garde. II vous 20 deteste et j'ai peur qu^il ne devine d'ou vous venez. Et elle essayait de Tencourager avec un clair regard souriant. — Et a propos, continua-t-elle, ne m'avez-vous pas dit, Claude, que vous aviez cache pres d'ici 25 la veste d'uniforme que vous portiez quand vous vous etes enfui de la prison? — Oui, sous une grosse pierre. — Eh bien! allez I'enlever et jetez-la au fond BIGARREAU 85 d'un trou ou bmlez-la, ce qui serait encore plus sur^ car je crains tout de la part d'un mauvais gueux comnie Champenois. Et il est plus furieux que jamais. Ce matin il est venu dans la hutte et il a voulu m'embrasser. Je lui ai donne une bonne 5 gifle. Alors il a ricane et m'a dit: ^'Si c'etait Tap- prenti, vous ne lui donneriez pas de gifle. liein?'' La patience m'a echappe et j'ai repondu: ''Cer- tainement je Taimerais mieux qu'un mauvais gueux comme vous.'' 10 Bigarreau avait rougi. — Et . . . est-ce que c'est vrai, Xorine? — Je ne mens jamais, murmura-t-elle en se levant et en courant vers la hutte. Bigarreau resta seuL le coeur palpitant. Puis, 15 se souvenant de la recommandation de Xorine, il voulut profiter de la proximite de la pierre sous la quelle il avait cache sa veste d'uniforme, pour aller I'enlever et la faire disparaitre pour toujours. II se dirigea vers cet endroit et il soulevait deja la 20 pierre quand,, en relevant prudemment la tete, il aperfut dans le lointain la silhouette de Champe- nois. II craignit d'etre surpris, laissa retomber la pierre et s'eloigna d un air indifferent. Champenois qui s'etait cache, descendit vers le 25 ruisseauj arriva a la grosse pierre et la souleva rapidement. — Ah! murmura-t-il entre ses dents, tandis qu'il 86 EASY FRENCH examinait la veste a demi rongee par rhumidite, j'ai enfin decouvert le secret. Au revers du collet de la veste on pouvait lire encore, marque a Tencre: ^^Maison centrale 5 d'Auberive, numero 24/' II replaga la veste sous la pierre et partit en courant dans la direction du village le plus proche. Quand il reparut a Fheure du souper, il raconta qu'il etait alle porter un outil a reparer. II sem- 10 blait plus joyeux que d'habitude. Le lendemain, vers dix heures, tout le monde travaillait quand tout a coup Norine cria: — Les gendarmes! Sauve-toi, Claude. Bigarreau etait deja sur pied et pret a se sauver 15 quand un croc-en-jambe de Champenois Tetendit a terre. Au meme moment quelqu'un se precipita de derriere le hangar, et, en se relevant, I'apprenti se sentit saisir par une main de fer. 20 — Vermine! criait le gardien-chef, je te retrouve enfin. Et il lui donnait des coups que Bigarreau, pale, les dents serrees, recevait sans se defendre. Les gendarmes arrivaient en courant. 25 — Mauvais gueux ! criait Norine a Champenois, c^est toi qui I'as vendu. L'ouvrier avec un mechant sourire haussa les epaules et lui tourna le dos. BIGARREAU 87 Le pere Vincart, s'adressant aux gendarmes, leur demanda: — Pardon, messieurs; pourquoi voulez-vous em- mener ce garfon? — Ce garfon, repondit Tun d'eux, s'est enfui s de la maison centrale d'Auberive et nous allons Ty reconduire. Et vous, pere Vincart, vous avez eu tort de le garder sans en informer les autorites et vous risquez d'etre poursuivi comme complice. Et la-dessus, en route ! lo Mais Norine s'etait jetee devant les gendarmes. — Je vous en prie, messieurs, lachez-le; il n'est pas mechant; il travaille, et avec nous il deviendra un honnete homme, tandis que la-bas avec tous ces prisonniers il sera perdu, perdu. Lachez-le, mes- 15 sieurs; nous en ferons un bon ouvrier. Mais les gendarmes impassibles ne se troublaient pas plus que s'ils avaient ete de pierre. Norine persistait a leur barrer la route. Le gardien-chef Fecarta rudement. 20 — Partons, dit-il en emmenant son prisonnier. — Norine, pere Vincart, adieu! cria Bigarreau; je ne vous oublierai jamais. Adieu! L'escorte et le prisonnier s'eloignerent rapide- ment, mais Norine continuait a les suivre en sup- 25 pliant les gendarmes de lui rendre Claude. Voyant que ceux-ci restaient insensibles, elle devint furi- euse et remplit la foret de ses lamentations. 88 EASY FRENCH — Norine, lui cria Bigarreau, c'est inutile; retourne chez toi. Adieu, je t'aime bien. Et les gerxdarmes et le prisonnier disparurent au tournant du chemin, et toujours on entendait la 5 voix desesperee de Norine : — Claude ! mon Claude ! Le soir meme de cette scene, le directeur de la maison centrale arriva radieux dans la salle du petit hotel d'Auberive ou le garde general Yvert lo Tattendait pour souper. — Je vous I'avais bien dit que le numero 24 n'irait pas loin, s'ecria-t-il; les gendarmes et le gardien- chef ont saisi le fugitif dans la foret du Val-Serveux ou il travaillait dans un campement de sabotiers. 15 Maintenant il repose au cachot. Le gardien-chef etait furieux. II lui a donne une correction qui lui enlevera le gout des promenades en plein air. La correction devait en effet guerir Bigarreau pour toujours. Apres Tavoir battu, le gardien-chef 20 Favait m.ene au cachot, tout convert encore de sueur de sa longue course au soleil. Bigarreau passa brusquemicnt de la chaude et joyeuse lumiere des champs dans un cachot obscur et glacial. Le lendemain matin, un des gardiens le trouva 25 grelottant et souffrant d'un violent acces de fievre. Le medecin de la prison, apres Tavoir examine, constata une pneumonic. BIGARREAU 89 Le garde general ayant appris par le directeur que son jeune compatriote etait tres malade et avait ete transporte a rinfirmerie, insista pour le voir. Bigarreau delirait, les yeux grands ouverts. II 5 ne reconnut pas le garde general qui se retira apres I'avoir bien recommande aux soins de la soeur infirmiere. Comme il sortait de la maison centrale, il en- tendit une voix feminine qui I'appelait: ^^ Monsieur, 10 monsieur!" II se retourna et apercut une fillette d'une quinzaine d'annees, pauvrement vetue. — Excusez, lui dit-elle; est-ce que vous etes un des messieurs de la prison? 15 — Non, ma petite. Pourquoi? — Je voudrais avoir des nouvelles d'un prisonnier qui s'appelle Bigarreau. — Bigarreau 1 s'ecria Yvert etonne. — Oui, un garf on qui s'etait evade et qu'on a 20 ramene hier. C'est chez nous qu'on I'a trouve. EUe lui conta brievement Tevasion et Tarresta- tion du pauvre Bigarreau. — S'ils nous Tavaient laisse, continua-t-elle, il aurait gagne honnetement sa \de chez nous, Je 25 voudrais dire cela aux maitres de la prison si je pouvais leur parler. Pensez-vous que ce soit possible? 90 EASY FRENCH — J'ai peur quails ne vous ecoutent pas, mon enfant, repliqua le garde general. Puis il ajouta : — Je connais moi-meme Bigarreau; nous sommes du meme village et je viens de le visiter. 5 La physionomie de la jeune fille devint radieuse. — Ah ! s'ecria-t-elle, comment est-il? — II est malade. Norine devint tres pale et ses yeux se remplirent de larmes. 10 — Je voudrais le voir, dit-elle. Yvert connaissait la severite des reglements de la maison centrale, mais pour ne pas augmenter la tristesse de la fillette, il lui promit de parler au directeur et d'essayer d'obtenir une permission pour 15 un des jours suivants. — J^espere que Bigarreau ira mieux alors. Revenez dans deux ou trois jours. — Mille fois merci, monsieur! "murmur a Norine. Puis, tirant de son corsage un petit bouquet de 20 bruyeres roses, elle le tendit au garde general et lui dit: — Veuillez lui remettre cela de la part de Norine Vincart. Dites-lui que je les ai cueillies a la Fon- tenelle et que je Tembrasse. . . . 25 Le garde general prit le bouquet et promit de s'acquitter du message. Le lendemain, Bigarreau allait plus mal, et un gardien vint annoncer a Yvert que le numero 24 BIGARREAU 9 1 demandait a lui parler immediatement. Yvert y courut. Bigarreau n'avait plus le delire, mais il etait tres faible; roppression augmentait et il respirait difficilement. Quand il vit son compatriote, il murmura: 5 — Je n'ai pas de chance. Si j'avais eu seulement cinq minutes, je gagnais le grand bois et je m'echap- pais. Maintenant, mon compte est regie; je ne reverrai plus le clocher de notre village. — Mon pauvre Bigarreau, tu es jeune et fort; lo tu gueriras. Le garf on fit un signe negatif . — Parlons d'autre chose, reprit Yvert. Je suis charge d'un message pour toi de la part de Norine. — Norine? demanda tout bas Bigarreau. Vous 15 Tavez vue? — Oui, repartit le garde general en tirant de sa poche le bouquet de bruyeres roses; voici des fleurs qu'elle a cueillies pour toi a la Fontenelle . . . et elle t'embrasse. 20 Bigarreau saisit le bouquet et le porta a ses levres. — Chere fiUe ! II y a de bonnes ames au monde, monsieur Yvert, et si j'etais reste pres d'elle, j'aurais pu, comme un autre, devenir un honnete homme. 25 Maintenant, c'est fini; je ne verrai plus Norine. Mais je vous prie de lui porter un souvenir de moi. Donnez-moi ma veste, la, au pied du lit. 92 EASY FRENCH II fouilla lentement les poches et en tira un couteau. — Vous lui donnerez mon couteau. Je sais bien que c'est un pauvre present, mais c'est tout ce que 5 j'ai. On dit que fa coupe I'amitie, mais dans ce cas, c'est impossible. Quand vous le donnerez a Norine, je ne serai plus. Le garde general essayait en vain de le rassurer. — Noil, non, repeta Bigarreau, je ne me trompe lo pas, mais quand vous reverrez Norine, inutile de lui parler de mort et de cimetiere. Elle sera deja assez triste sans fa. Vous lui donnerez le couteau, vous Tembrasserez pour moi et vous lui direz qu'on m'a emmene quelque part, bien loin, ou je serai 15 beaucoup mieux, et que je suis parti en pensant a elle. . . . II ne put continuer. Le lendemain, Yvert se dirigeait tristement vers la foret du Val-Serveux. Quand il aperfut la hutte 20 du pere Vincart, il essaya de donner a son visage un air de serenite. Norine I'avait reconnu de loin et accourait vers lui: — Eh bien, demanda-t-elle, et Bigarreau? 25 — II est mieux, repondit laconiquement le garde general; il ne souffre plus. — Ah! merci! s'ecria-t-elle en respirant longue- ment; et pourrai-je bien tot le voir? BIGARREAU 93 — Helas! non, mon enfant. Le medecin a ordonne un changement d'air et on Fa emmene loin d'ici, dans son pays; il est parti ce matin. Les yeux de Norine etaient pleins de grosses larmes. 5 — Parti! murmura-t-elle; je ne le verrai plus? — II a bien pense a vous, continua Yvert. Avant de s'en aller, il m'a prie de vous donner ceci. II lui tendit le couteau. Norine le prit et le serra dans ses doigts. 10 — II m'a charge aussi de vous embrasser pour lui. Alors elle se mit a sangloter en lui tendant son v^isage hale, et il la baisa sur le front. — Enfin, soupira-t-elle, si c'est pour son bien! ... 15 Vous m'assurez qu'il sera mieux la-bas? — Je vous I'assure. Et il ne mentait pas, le garde general. Dans le cimetiere, a la lisiere du bois dont les grands arbres ombrageaient sa tombe, Bigarreau etait ^^ mieux." 20 II y goutait un repos absolu que les mauvais reves et les coups des gardiens ne pouvaient plus troubler. Aucassin et Nicolette 94 AUCASSIN ET NICOLETTE I Le comte Bougart de Valence f aisait la guerre au comte Garin de Beaucaire, une guerre si dangereuse qu'il ne se passait pas un seul jour sans qu'il vint avec cent chevaliers et dix mille soldats a pied et a cheval attaquer la ville. II brulait les terres du 5 comte Garin, ravageait son pays et tuait ses vas- saux. Le comte Garin de Beaucaire etait vieux et faible: il ne pouvait plus faire la guerre. II n'avait pour heritier qu'un fils, Aucassin. 10 Aucassin etait beau, grand, gracieux et bien fait. II avait les cheveux blonds et boucles, les yeux vifs et riants, le teint clair. II etait doue de tant de bonnes qualites qu'on disait qu'il n'en avait point de mauvaises. 15 Mais il voulait se marier, son pere ne le voulait point, et Aucassin refusait d'etre fait chevalier et de prendre les armes avant d'avoir obtenu permis- sion de prendre pour femme Nicolette, sa douce amie. 20 Son pere et sa mere disaient: 95 96 EASY FRENCH ^^Fils, prends tes armeSj monte a cheval, defends ta terre et aide tes vassaux. S'ils te voient parmi eux, ils defendront mieux leur vie et leur bien, ta terre et la notre. 5 — Pere, repondait Aucassin, que dites-vous la? Que jamais Dieu ne m'accorde ce que je lui de- mande si je deviens chevalier, si je monte a cheval, si je vais au combat ou a la bataille frapper les chevaliers et recevoir leurs coups, avant que vous 10 m'ayez donne Nicolette, ma douce amie, que j'aime tant! — Fils, dit le pere, cela est impossible. Laisse la Nicolette, car c'est une captive qui fut amenee d'une terre etrangere; le vicomte de cette ville Ta 15 achetee aux Sarrasins, Ta amenee ici et Ta fait baptiser. II la donnera un jour a un jeune bour- geois qui lui gagnera son pain honorablement. Elle n'est pas digne de toi. Mais si tu veux te marier, je te donnerai la fille d'un roi ou d'un 20 comte. — Pere, laissez cela, repondait Aucassin. II n'y a pas aujourd'hui sur terre de si haut titre d'honneur dont ma douce amie ne soit digne. Si elle etait imperatrice de Constantinople ou d'Alle- 25 magne, reine de France ou d'Angleterre, ce serait encore peu pour elle, tant elle est noble, courtoise, tranche de coeur et douee de toutes les bonnes qualites. AUCASSIN ET NICOLETTE 9/ II Quand le comte Garin de Beaucaire vit qu'il ne pouvait pas detourner son jEils Aucassin de Famour de Nicole tte, il alia trouver le vicomte de la ville et lui parla ainsi: — Vicomte, debarrassez-moi de Nicolette. Mau- 5 dite soit la terre d'ou elle fut amenee! Car, par elle, je perds Aucassin; il ne veut ni devenir cheva- lier, ni rien faire de tout ce qu'il doit. Et sachez bien que, si je puis Tattraper, je la brulerai sur un bucher. 10 — Seigneur, repondit le vicomte, c^est malgre moi qu'Aucassin vient ici et parle a Nicolette. J'ai achete cette jeune fiUe, je Fai fait baptiser et je voulais lui donner pour mari un jeune bourgeois qui lui gagnat son pain honorablement. Mais 15 puisque c'est votre volonte et votre plaisir, je Fenverrai dans une contree si lointaine que jamais plus vous ne la reverrez. Le comte Garin s'en alia. Or, le vicomte etait un homme tres riche et il 20 avait un beau palais au fond d'un jardin. La, dans une chambre, au plus haut etage, il fit mettre Nicolette et une vieille femme avec elle pour lui tenir compagnie. II y fit porter du pain, de la viande, du vin et 25 tout ce qui est necessaire. Puis il fit sceller la qS easy FRENCH porte de sorte que personne ne put plus jamais en- trer ni sortir. II y avait seulement, s'ouvrant sur le jardin, une fenetre assez petite par ou venait un peu d^air frais. 5 Quand Nicolette se vit en prison, elle eut un grand chagrin. Elle s'appuya a la fenetre et vit dans le jardin une rose epanouie. Dans les arbres, elle entendit les oiseaux chanter. Alors elle se sentit seule et se mit a dire: lo — Helas! ah! pauvre orpheline, pourquoi suis-je prisonniere? Aucassin, c'est que je suis votre amie et que vous m'aimez aussi. Pour vous, je suis en prison dans cette chambre ou je mene une dure vie. Mais, par le Fils de Marie, je n'y resterai pas long- 15 temps si je puis m'en echapper. Ill Or, comme Nicolette etait en prison, le bruit courut par tout le pays que la jeune fiUe etait per- due. Les uns disaient qu'elle s'etait enfuie; les autres, que le comte Garin Tavait fait tuer. 20 Lorsque Aucassin entendit cela, il fut mal- heureux. II alia trouver le vicomte de la ville et lui dit: — Vicomte, qu'avez-vous fait de Nicolette, ma tres douce amie, la chose au monde que j'aimais le 25 plus? Me Tavez-vous enlevee? Sachez bien que AUCASSIN ET NICOLETTE 99 si je meurs de chagrin, on vous en rendra respon- sable. — Aucassin, repond le vicomte, laissez done cela. Nicolette est une captive que j'ai achetee et amenee d'une terre etrangere. Elle n'est pas digne de vous. 5 Si vous voulez vous marier, epousez la fiUe d'un roi ou d'un comte. Mais pour Nicolette, vous y penserez en vain, car jamais plus vous ne la re- verrez. — Cela me peine, dit Aucassin. 10 II s'en va tout triste et s'enferme dans une chambre du palais de son pere ou il commence a pleurer son amie au clair visage. IV Tandis qu'Aucassin etait dans la chambre et qu'il regrettait son amie, le comte Bougart de 15 Valence avait fait appeler ses vassaux a pied et a cheval. A leur tete il vient assaillir le chateau. A grands cris Talerte est donnee. Chevahers et sol- dats s'arment, courent aux portes et aux murs pour defendre le chateau. 20 Au plus fort de Tassaut, le comte Garin de Beau- caire vint dans la chambre ou Aucassin pleurait et regrettait Nicolette. 'Tils, dit-il, que tu es a plaindre de voir assaillir ton chateau! Sache que, si tu le perds, tu perdras 25 ICO EASY FRENCH tout ton heritage. Prends done tes armes, monte a chevalj defends ta terre et conduis tes vassaux. S'ils te voient parmi eux, meme si tu ne frappes personne, ils defendront mieux leur vie et leur bien 5 et ta terre et la mienne. Et tu es si grand et si fort que tu le peux, et tu le dois. — Pere, repond Aucassin^ que dites-vous la? Que jamais Dieu ne m'accorde ce que je lui de- mande si je deviens chevalier, si je monte a cheval, lo si je vais au combat ou a la bataille frapper les chevaliers et recevoir leurs coups, avant que vous m'ayez donne Nicolette, ma douce amie. — Fils, dit le comte Garin, cela ne pent pas etre. Je prefererais perdre tout ce que je possede que de 15 te la donner pour femme. II s'en retourne. Et quand Aucassin le voit qui s'en va, il le rappelle. — Pere, dit Aucassin, approchez, je veux vous proposer un accord. 20 — Lequel? — Je prendrai les armes et j'irai au combat a la condition que, si Dieu me ramene sain et sauf, vous me laisserez voir Nicolette, ma douce amie, le temps seulement de lui dire deux ou trois paroles et 25 de Tembrasser une seule fois. — Soit, je Taccorde, dit le pere. II lui donne sa parole, et Aucassin est tout joyeux. AUCASSIN ET NICOLETTE lOI V Aucassin prend ses armes, monte sur son cheval et s'elance dans la campagne. Mais alors Aucassin ne pense pas a frapper les chevaliers et a recevoir leurs coups. II pense tant a Nicolette son amie qu'il oublie les assaillants et 5 ne dirige plus son cheval. Celui-ci I'emporte tout droit, bien loin de Beaucaire, au milieu des ennemis qui Fentourent, brisent sa lance et bientot le font prisonnier. Et deja ils se demandent de quelle mort ils vont le faire mourir. 10 Aucassin les entend parler. — Ah! ciel! se dit-il, les ennemis m'emmenent et ils vont me couper la tete. Et, quand elle sera coupee, jamais plus je ne parlerai a Nicolette, ma douce amie, que j'aime tant. J'ai encore la ma 15 bonne epee et suis sur un cheval frais. Si mainte- nant je ne me defends pas pour Tamour de Nico- lette, qu'elle cesse de m'aimer jamais! Le jeune homme est grand et fort, et son cheval est agile. II met la main a Tepee, frappe a droite et 20 a gauche et fait un grand carnage, comme un sanglier que les chiens assaillent. II abat dix chevaliers, en blesse sept, se jette vivement hors du combat et revient au galop a Beaucaire, Tepee a la main, 25 Le comte Bougart de Valence avait entendu dire I02 EASY FRENCH qu'on allait mettre a mort Aucassin son ennemi. II venait par la, et Aucassin le reconnut. Le jeune homme frappe le comte sur le casque si fort qu'il le lui enfonce sur la tete. 5 Tout etourdi, le comte tombe par terre. Aucas- sin le fait prisonnier, remmene et le remet a son pere. — Pere, dit Aucassin, voila votre ennemi qui vous a fait tant de mal. II est mon prisonnier. lo Voila vingt ans que cette guerre durait, et nul n'avait pu la finir. — Aucassin, dit le pere, c'est ainsi que vous deviez faire vos premieres armes, au lieu de rever a des folies. 15 — Pere, repond Aucassin, n'allez pas me gronder; tenez plutot votre promesse. — Bah! Quelle promesse? — Oh! pere! Tavez-vous oubliee? Par ma foi, moi je ne Toublierai pas. Ne m'avez-vous pas pro- 20 mis que si Dieu me ramenait sain et sauf, vous me laisseriez voir Nicolette, ma douce amie, le temps seulement de lui dire deux ou trois paroles et de Tembrasser une fois? Cette promesse-la, vous Favez faite, et il faut que vous la teniez. 25 — Moi? dit le pere. Que Dieu ne m^aide jamais plus si je la tiens! Si Nicolette etait ici, mainte- nant, je la brulerais sur un bucher, et vous-meme pourriez avoir grand'peur pour vous. AUCASSIN ET NICOLETTE IO3 — Est-ce la tout ce que j'obtiendrai? demande Aucassin. — Oui, dit le pere. Alors Aucassin se retourne vers le comte de Valence, son prisonnier. II le fait monter sur un 5 cheval et remmene aux portes de la ville. Nul ne songe a les arreter. Alors, pour se venger du manque de loyaute de son pere, Aucassin remet son prisonnier en liberte. VI Quand le comte Garin vit qu'Aucassin ne voulait 10 pas oublier Nicolette au clair visage, il le mit en prison, dans un cachot souterrain. Ainsi tous deux etaient captifs, Nicolette dans la tour, Aucassin dans le cachot. Or, c'etait au mois de mai quand les jours sont 15 chauds, longs et clairs, les nuits paisibles et silen- cieuses. Une nuit, Nicolette vit la lune briller a sa fenetre et elle entendit le rossignol chanter dans le jardin. EUe pensa a Aucassin son ami qu'elle aimait tant. 20 Elle songea aussi au comte Garin qui la detestait tant et qui la ferait mourir s'il decouvrait qu'elle etait cachee dans la tour, et elle se dit qu'elle ne resterait pas la plus longtemps. Nicolette s'aperj ut que la vieille femme qui etait 25 I04 EASY FRENCH avec elle dormait. Elle se leva doucement et mit son meilleur manteau. Elle prit des draps et des linges, les noua ensemble, en fit une corde aussi longue qu'elle put, Tattacha a un pilier de la fenetre 5 et se laissa glisser jusqu'en bas. Lorsqu'elle y fut arrivee, elle traversa le jardin. Elle avait les cheveux blonds et boucles, les yeux vifs et riants, le visage delicat, le nez grand et bien fait, les levres petites et plus rouges que 10 les cerises ou les roses en ete, les dents blanches et menues, et la taille si mince que vous auriez pu la prendre dans vos deux mains; et les fieurs des marguerites qu'elle ecrasait sur son passage n'etaient pas plus blanches que les pieds de la 15 fillette. Elle arriva a une porte qu'elle ouvrit et sortit par les rues de Beaucaire, cherchant I'ombre, car la lune brillait tres claire. Elle chemina tant qu'elle parvint jusqu'a la 20 tour ou Aucassin etait enferme. La tour etait crevassee. Nicolette se cacha contre un pilier, serra son manteau autour d'elle, passa sa tete par une crevasse de la tour qui etait vieille, et entendit Aucassin qui se lamentait dans son cachot, a 25 cause de sa douce amie. Quand elle Feut bien ecoute, elle commenga a lui dire: — Aucassin, noble baron, a quoi bon vous AUCASSIN ET NICOLETTE 105 lamenter, vous desoler et pleurer, puisque vous ne m'epouserez jamais? Car votre pere me deteste. A cause de vous, je passerai la mer, j'irai dans un autre pays. Puis, elle coupe une meche de ses cheveux et la 5 jette dans le cachot. Aucassin la rejoit et la place sur son coeur, mais quand il entend Nicolette dire qu'elle veut s'en aller dans un autre pays, il entre dans une grande colere. — Belle amie, dit-il, vous ne vous en irez pas, 10 car ce serait me tuer. Sans vous, je ne saurais vivre. Tandis qu'il parlait ainsi, voici que les gardes de nuit venaient le long d'une rue, leurs epees nues sous leurs manteaux. 15 Le comte Garin leur avait commande de tuer Nicolette s'ils la rencontraient. Les gardes en parlaient entre eux et projetaient, s'ils la trouvaient, de faire mourir la fillette. Or, tout en haut de la tour, le guetteur, tres sage 20 et bon, les a vus venir et les a entendus parler. II pense que s'ils tuent Nicolette, Aucassin, son jeune seigneur, en mourra de chagrin. II a pitie d'eux et, pour informer la jB.llette du danger qu'elle court, il commence a chanter ainsi: 25 — Jeune fillette au coeur franc, aux cheveux blonds, aux yeux clairs, qui paries avec ton ami, je te le dis, entends-moi, garde-toi de ces felons qui I06 EASY FRENCH te cherchent par ici, leurs epees nues sous leurs manteaux. lis parlent et te menacent. lis te feront bientot mourir si tu ne t'en gardes pas. VII Nicolette a entendu la chanson du bon guetteur. 5 Elle a compris le danger. EUe se serre dans son manteau et se cache derriere un pilier. Sans la voir, les gardes passent. Alors Nicolette quitte Aucassin et marche jus- qu'a ce qu'elle parvienne aux murs de la ville. lo Elle decouvre une breche, y passe et se trouve entre le mur et le fosse. Celui-ci est tres profond, et Nicolette a grand'peur. — Ah! ciel! dit-elle, que ferai-je? Si je me laisse tomber, je me tuerai; si je reste ici, on me prendra 15 demain et on me brulera sur un bucher. J'aime encore mieux mourir en tombant que d'etre brulee demain, en presence de tout le peuple. Elle fit le signe de la croix et se laissa glisser au fond du fosse. Et quand elle y arriva, ses beaux 20 pieds et ses belles mains etaient meurtris et ecor- ches; pourtant elle avait eu si peur qu'elle ne sentit pas la douleur. Or, si Nicolette avait ete embarrassee pour descendre dans le fosse, elle le fut bien plus encore 25 pour remonter. AUCASSIN ET NICOLETTE I07 Mais elle pensa qu'elle ne pouvait pas rester la; ayant trouve un pieu que les gens de Beaucaire avaient jete la en defendant le chateau^ elle s'en aida pas a pas et a grand peine elle parvint en haut du fosse. 5 Toute proche etait la foret qui etait pleine de betes sauvages et de serpents. Nicolette avait peur d'etre devoree si elle y entrait; mais, d'autre part, elle pensait que si on la trouvait la on la ramenerait dans la ville pour etre brulee, et lo elle prefera risquer de mourir sous la dent des betes. Elle arriva au bord de la foret et se cacha dans un epais buisson. Le sommeil la prit aussitot et elle donnit jusqu'au lendemain. 15 VIII Quand le jour fut venu, les pastoureaux sortirent de la ville et amenerent leurs betes entre le bois et la ri\dere. Puis, ils s'en allerent ensemble a une belle fontaine qui etait a la Ksiere du bois, ils eten- dirent un manteau et mirent leur pain dessus. 20 Tandis qu'ils mangeaient, voici que Nicolette s'eveille aux cris des oiseaux et des pastoureaux. EUe court a eux. — Beaux enfants, dit-elle, que le Seigneur Dieu vous assiste ! 25 I08 EASY FRENCH — Dieu vous aide! repond Tun des enfants, qui parlait mieux que les autres. — Pastoureaux, reprend Nicolette, connaissez- vous Aucassin, le fils du comte Garin de Beaucaire? 5 — Oui, nous le connaissons bien. — Pour Tamour de Dieu, dites-lui qu'il vicnne chasser dans cette foret et qu'il y trouvera une bete si merveilleuse qu'elle lui sera plus precieuse que cent pieces d'or ou que cinq cents, ou que toute lo autre richesse. Les pastoureaux regardent Nicolette et ils la voient si belle qu'ils en sont tout emerveilles. Alors celui qui parle mieux que les autres repond : — Nous ne lui dirons pas cela, et malheur a 15 celui qui jamais en parlera et jamais le lui dira! Car ce que vous dites la, c'est de la sorcellerie. II n'y a pas dans cette foret de bete assez precieuse, ni cerf, ni lion, ni sanglier, pour valoir plus de deux ou trois pieces d'or. Et vous parlez de si grandes 20 richesses! Malheur a qui vous croit et qui jamais le lui dira! Vous etes fee. Alors passez votre chemin et ne restez pas plus longtemps pres de nous. — Ah! pastoureaux, reprend Nicolette, je vous en prie, dites a Aucassin ce que je vous ai dit, car 25 la bete est si precieuse que, s'il sait la trouver, il sera gueri de tout son chagrin. J'ai ici cinq sous dans ma bourse. Prenez-les et dites-le-lui. Car il faut qu'il vienne avant trois jours, et si, avant trois AUCASSIN ET NICOLETTE IO9 jours, il ne trouve pas la bete, il ne la verra jamais plus et il ne se consolera jamais. — Ma f oi ! fait le gargon, nous prendrons les sous, et si Aucassin vient par ici nous le lui dirons, mais nous n'irons pas le chercher. 5 — Adieu, dit Nicolette. Elle quitte les pastoureaux et chemine a travers le bois. Elle arrive a une route, au carrefour de sept chemins. Alors il lui vient a Fesprit de voir si son ami reconnaitra son ouvrage. Elle prend des 10 fleurs, des herbes parfumees et des feuilles aussi. Elle en fait une cabane, toute belle et toute ileurie. Puis dans un buisson voisin elle se cache bien pour voir si quelqu'un viendra. IX Pourtant le bruit courait par tout le pays que 15 Nicolette etait perdue. Les uns disaient qu'elle s'etait enfuie, et les autres pensaient que le comte Garin Tavait fait mourir. Aucassin est tres malheureux. Alors son pere le fait sortir de prison et, pour le reconforter, il invite 20 ses vassaux et donne une grande fete. Or, pendant que les autres sont en joie, Aucassin reste a un balcon, seul et triste. II ne voit pas la celle qu'il aime, il ne participe pas a la fete. Alors un chevalier le voit, vient a lui et lui dit: 25 no EASY FRENCH — Aucassin, j'ai ete triste comme vous, je vous donnerai un bon conseil, si vous voulez me croire, — Chevalier, fait Aucassin, grand merci; un bon conseil me serait precieux. 5 — Montez a cheval, dit Tautre, et allez vous promener dans cette foret. Vous verrez les fleurs et la verdure, vous entendrez les oiseaux chanter, et peut-etre aussi vous entendrez parler de choses qui vous interessent. lo — Chevalier, fait Aucassin, grand merci; je vais suivre votre conseil. II quitte la salle, monte a cheval et sort du chateau. II arrive a la fontaine pres de la lisiere de la 15 foret et y trouve les pastoureaux. lis avaient etendu un manteau sur Fherbe et mangeaient leur pain avec grande joie. Ceux-ci voient venir Aucassin sur son cheval, et Tun d'eux se met a chanter: 20 ^^Que Dieu aide Aucassin, le jeune seigneur, et la fiUette aux yeux vifs et bleus, aux cheveux blonds, au teint clair, qui nous donna de I'argent! Avec les sous nous acheterons des gateaux, des couteaux, des flutes et des trompettes, des houlettes et des 25 pipeaux. Que Dieu garde la jeune fille!'' Quand Aucassin entend chanter le pastoureau, il pense que Nicolette, sa tres douce amie, a passe par la. AUCASSIN ET NICOLETTE III H vient droit aux pastoureaux. — Beaux enfants, Dieu vous assiste! — Dieu vous aide! repond celui qui parlait mieux que les autres. — Pastoureaux! repetez-moi la chanson que s vous disiez tout a Fheure. — Nous ne la chanterons pas, dit celui qui parlait mieux que les autres. Malheur a qui la chantera pour vous, seigneur 1 — Pastoureaux, demande Aucassin, ne me con- lo naissez-vous pas? — Oui, nous savons bien que vous etes Aucassin, le fills de notre seigneur; mais nous ne sommes pas a vous, nous sommes au comte. — Pastoureaux, chantez, je vous en prie. 15 — Entendez-vous cela? dit le pastoureau. Pour- quoi chanterais-je pour vous si cela ne me plait pas? II n'y a pas, dans le pays, excepte le comte Garin, d'homme assez puissant pour me faire chanter lorsque je n'en ai pas envie. Pourquoi 20 chanterais-je pour vous? — Je vous en prie, chantez pour moi, et, tenez, prenez ces dix sous que j'ai dans ma bourse. — Seigneur, nous prendons les sous, et je ne chanterai pas, puisque je Pai dit, mais je vous 25 raconterai la chose, si vous voulez. — Ma foi, dit Aucassin, j^aime encore mieux cela. — Seigneur, dit le pastoureau, nous etions ici ce 112 EASY FRENCH matin, mangeant notre pain pres de cette fontaine, comme nous faisons a cette heure. Or, une jeune fille vint vers nous, si belle que nous crumes que c'etait une fee et que tout ce bois en etait illumine. 5 Elle nous donna cinq sous et nous lui fimes la promesse, si vous veniez ici, de vous dire d'aller chasser dans cette foret une bete si merveilleuse qu'elle vous sera plus precieuse que cent pieces d'or, ou que cinq cents, ou que toute autre richesse. Si lo vous la prenez avant trois jours, vous serez gueri de votre chagrin. Mais si avant trois jours vous ne la trouvez pas, vous ne la reverrez jamais. Voila ce que la jeune fille a dit, et je me suis bien acquitte de mon message. 15 — Grand merci, fait Aucassin, vous en avez assez dit. Que Dieu me la fasse trouver! X Aucassin comprend le message de son amie au clair visage; les mots entrent dans son coeur. Vite, il quitte les pastoureaux et penetre dans le bois. 20 Pendant que son cheval I'emporte au galop, il pense: — Nicolette au clair visage, pour vous je suis venu au bois. Je ne chasse ni cerf ni sanglier. Ce sont vos traces que je suis. S'il plait a Dieu, je vous reverrai encore, douce amie. 25 La nuit est belle et paisible. AUCASSIN ET NICOLETTE II3 II chemine tant qu'il arrive au carrefour des sept chemins ou ii voit devant lui la cabane que Nicolette avait faite. Elle est tout ornee de fleurs, dehors et dedans, par-dessus et par devant; les rayons de la lune Teclairent. Quand Aucassin 5 Taperfoit, il s'arrete tout a coup. — Ah! del! dit-il, ici passa Nicolette, ma douce amie. Elle a fait cela de ses belles mains. Pour Tamour d'elle, je vais descendre la et m'y reposer cette nuit. 10 II veut descendre mais il pense tant a Nicolette qu'il se laisse tomber rudement sur une pierre et se demet Tepaule. II se sent bien blesse, mais il fait un grand effort, attache son cheval a un arbre et se traine sur le cote jusqu'a la cabane ou il entre et 15 reste couche sur le dos. Aucassin regarde par un trou entre les branches et voit les etoiles au ciel. L'une d'elles brille plus que les autres, et Aucassin se met a dire: — Etoilette, je te vois, toi que la lune attire a 20 elle. Nicolette est avec toi, mon amie aux blonds cheveux. Dieu veut la garder, je pense, pour que la clarte du soir soit, par elle, plus brillante. Viens^ je t'en prie, mon amie, ou laisse-moi m'elever, au risque de retomber, pour etre avec toi la-haut. 25 Car, quand je serais fils de roi, tu serais digne de moi, douce amie. Nicolette n'est pas loin. Quand elle entend 114 EASY FRENCH Aucassin, elle vient a lui. Elle entre dans la cabane, jette les bras autour de son cou, et lui dit: — Cher ami, soyez le bienvenu ! — Et vous, belle amie, soyez la bienvenue! 5 Grande est leur joie. — Ah! Nicolette! fait Aucassin, j'etais tout a rheure bien blesse a Fepaule, et maintenant, je ne sens ni mal ni douleur puisque vous etes pres de moi. Nicolette examine la blessure et voit qu'Aucassin lo a Fepaule demise; elle la frotte tant de ses blanches mains, elle la tire si fort que, par Taide de Dieu qui aime les amants, Tepaule se remet en place. Ensuite, elle prend des fleurs, de Therbe fraiche et des feuilles vertes, et elle les attache dessus. 15 Aucassin en est tout gueri. — Aucassin, dit Nicolette, doux ami, reflechissez a ce que vous allez faire. Si votre pere, demain, fait fouiller cette foret et si on m'y trouve, on me tuera. 20 — Certes, douce amie, j'en aurais trop de chagrin. Si je le puis, ils ne vous auront pas. II monte sur son cheval et prend son amie devant lui. Avec elle, il sort du bois; ils vont a travers la 25 campagne. Et Nicolette demande: — Aucassin, dans quelle contree irons-nous? — Je n'en sais rien, Nicolette. Mais cela m'im- porte peu pourvu que je sois avec vous. AUCASSIN ET NICOLETTE II5 lis passent les fleuves et les monts, et les villes et les bourgs. Au jour, ils arrivent a la mer et des- cendent sur le sable, pres du rivage. XI Aucassin etait descendu de cheval, et son ailiie avec lui. II tenait le cheval par les renes et son s amie par la main, et ils marchaient le long du rivage. Or, Aucassin vit passer un navire et y apergut des marchands. II les appela; ils vinrent a lui, et il obtint d'eux qu'ils les prissent sur leur navire. Mais, quand ils furent en haute mer, une tempete lo s'eleva, grande et merveilleuse, qui les mena de terre en terre. Enfin ils arriverent dans une con tree etrangere et entrerent dans un port. lis deman- derent quelle terre c'etait et on leur dit que c'etait la terre du roi de Turelure. 15 Aucassin remercia les marchands qui le recom- manderent a Dieu. II monta sur son cheval, son epee au cote, son amie devant lui, et il se rendit au chateau, Le roi Fy regut tres bien, ainsi que Nicolette sa douce amie. 20 Mais, une nuit, une flotte de Sarrasins vint par mer assailHr le chateau et le prendre de force. Les Sarrasins pillerent les biens, emmenerent captifs et captives. lis firent prisonniers Aucassin et Nico- lette, herent Aucassin par les mains et par les pieds 25 Il6 EASY FRENCH et le mirent dans un navire. Nicolette fut mise dans un autre. Une tempete les separa. Celui ou etait Aucassin erra longtemps sur la mer et vint faire naufrage non loin du chateau de Beaucaire. Les 5 gens du pays, venus pour piller les epaves, trou- verent Aucassin et le reconnurent. Quand les gens de Beaucaire virent le fils de leur seigneur, grande fut leur joie, car Aucassin etait reste absent trois ans, et son pere et sa mere etaient lo morts. Les gens de Beaucaire remmenerent au chateau et devinrent tous ses vassaux. Aucassin possede sa terre, et cependant son coeur est triste, car il pense a son amie. II dit ainsi: — Douce amie au clair visage, je ne sais ou te 15 chercher. Dieu n'a pas fait de royaume ou, par terre ni par mer, si je pensais t^ trouver, je n'aille te chercher. XII Maintenant, nous laisserons Aucassin et par- lerons de Nicolette. 20 Le navire sur lequel elle avait ete mise, portait le roi de Carthage et ses douze fils. Quand ils virent Nicolette si belle, ils lui porterent grand respect, lui firent fete et lui demanderent qui elle etait, car elle paraissait tres noble et fille de roi. Mais elle ne 25 sut leur dire qui elle etait, car elle avait ete volee etant toute petite enfant. AUCASSIN ET NICOLETTE II7 lis naviguerent tant qu'ils arriverent sous les murs de Carthage. Et quand Nicolette vit le chateau et le pays, elle reconnut qu'elle y avait vecu toute petite et y avait ete nourrie, et que c'etait de la qu'elle avait ete enlevee toute petite 5 enfant, mais pas si petite qu'elle ne se rappelat bien qu'elle etait la fille du roi. Alors elle se desole: — Pour mon malheur, je suis femme de haut rang, fille du roi de Carthage. Je suis aux mains de gens sauvages. Aucassin, doux ami, je suis eloignee 10 de vous. Que Dieu m'aide et me permette de vous retrouver un jour ! Quand le roi de Carthage entendit Nicolette parler ainsi, il lui dit: — Noble fillette, dites-moi qui vous etes. N'ayez 15 pas peur de moi. — Seigneur, repond Nicolette, je suis fille du roi de Carthage et j'ai ete enlevee toute petite enfant, il y a bien quinze annees. Quand les Sarrasins Tentendirent parler ainsi, 20 ils surent bien qu'elle disait vrai, ils lui firent grande fete et la menerent au palais avec tous les honneurs qui conviennent a une fille de roi. Pour mari, ils voulurent lui donner un roi des paiens, mais elle refusa de se marier. 25 Nicolette resta dans le chateau, trois ou quatre jours, et elle se demandait par quel moyen elle pourrait aller retrouver Aucassin. Il8 EASY FRENCH EUe se procura une vielle et apprit a vieller, et, quand vint le moment ou on voulait la marier a un riche roi des paiens, elle se sauva pendant la nuit, alia au port et se cacha chez une pauvre 5 femme, pres du rivage. Quand Nicolette fut la, elle se frotta le visage avec une herbe qui la rendit toute noire, de sorte qu'on ne la reconnaissait plus; puis elle se deguisa en jongleur, lo Alors elle prit sa vielle, alia trouver un marinier et lui demanda de Femmener sur son bateau. Quand Nicolette fut dans la barque, le marinier tendit la voile et ils naviguerent tant a travers la haute mer qu'ils arriverent en Provence. Alors 15 Nicolette debarqua, prit sa vielle, s'en alia viellant par le pays et parvint au chateau de Beaucaire ou etait Aucassin. XIII A Beaucaire, sous la tour, Aucassin etait un jour. II s'assied sur le perron, ses barons autour de 20 lui. II voit les herbes et les fleurs, il entend chanter les oiseaux. II se souvient de son amie, de Nicolette la sage, et cela ie fait soupirer. Nicolette s'avance sur le perron, elle prend la vielle et, deguisee, elle parle ainsi: 2s — Ecoutez, nobles barons, vous plait-il d'en- AUCASSIN ET NICOLETTE II9 tendre le chant d'Aucassin, noble baron^ et de Nicolette la sage? Aucassin aimait tant Nicolette qu'il la chercha dans la foret. Au chateau de Turelure, les paiens les ont pris un jour. D 'Aucassin, on ne sait rien, s mais la sage Nicolette est au chateau de Carthage, car son pere la cherit, et il est roi de ce royaume. II veut lui donner pour mari un felon, roi des paiens. Nicolette refuse, car elle aime un jeune seigneur qui avait nom Aucassin. Elle jure que jamais elle ne lo prendra un mari autre que son cher ami qu'elle aime tant. Quand Aucassin entend ainsi parler Nicolette, il est bien joyeux. Comme il la prend pour un jongleur, il vient a elle et lui dit : 15 — Ami, ne savez-vous rien de cette Nicolette dont vous avez chante Fhistoire? — Oui, seigneur, repond Nicolette, c'est la plus franche creature, la plus noble et la plus sage qui soit jamais nee. Elle est fiUe du roi de Carthage qui 20 la fit prisonniere au chateau de Turelure et Tem- mena a Carthage ou il decouvrit que c'etait sa fille. On veut qu'elle epouse un des plus riches rois des paiens. Mais elle se laisserait plutot bruler que de le prendre pour mari. 25 — Ami, dit le comte Aucassin, retournez done a Carthage et dites a Nicolette de venir me parler. Si vous faites cela, je vous donnerai autant de 1 20 EASY FRENCH pieces d'or que vous en pourrez prendre. Sachez que pour Tamour d'elle, je n'ai pas voulu prendre femme, pas meme la fille d'un roi; je I'attends et n'aurai point d'autre femme qu'elle. Et si j'avais 5 su ou la chercher, sans doute je Taurais deja trouvee. — Seigneur, repond Nicolette, s'il en est ainsi, j'irai la chercher, par amour pour vous et pour elle que j'aime bien. lo Aucassin lui fait donner vingt pieces d'or et il pleure au doux souvenir de Nicolette. Et quand elle le voit pleurer, Nicolette lui dit: — Seigneur, ne vous tourmentez pas, car bientot je vous amenerai Nicolette, et vous la verrez. 15 Alors, Aucassin est joyeux. XIV Nicolette quitte Aucassin et elle s'en va, par la ville, a la maison de la vicomtesse, car le vicomte etait mort. Nicolette entre dans la maison et raconte son 20 histoire a la vicomtesse pour qu'elle la reconnaisse. Quand la vicomtesse sut que c'etait Nicolette qu'elle avait elevee, elle la regut avec grande joie. Nicolette prit une herbe speciale, s'en frotta et redevint aussi belle qu'elle I'avait jamais ete. 25 Elle mit une belle robe de soie et pria la vicom- AUCASSIN ET NICOLETTE 121 tesse dialler chercher Aucassin. Et la vicomtesse partit. Quand elle arriva au palais, elle trouva Aucassin tout triste pour Nicolette sa douce amie, parce qu'elle tardait tant. La dame Fappelle et lui dit: 5 — Aucassin, ne vous lamentez plus desormais; mais venez avec moi, et je vous montrerai la chose du monde que vous aimez le plus. C'est Nicolette, votre douce amie, qui des terres lointaines est venue vous chercher. 10 Quand Aucassin entend dire que son amie au clair visage est venue le chercher, il est tout joyeux. Avec la dame, il s'en va a la maison en grande hate. Tons deux entrent dans la chambre ou Nicolette est assise. 15 Quand elle voit son ami, elle se leve et s'elance. Aucassin, quand il la voit, tend vers elle ses deux bras et doucement il I'embrasse. Puis le lendemain matin, Aucassin vient I'epouser et la fait dame de Beaucaire. Tous deux vecurent longtemps et 20 menerent une vie heureuse. Ici finit leur histoire, car Aucassin avait sa joie, Nicolette au clair visage. 139 LES DEUX BILLETS Personnages Arlequin, amant d^ Argentine, Argentine. ScAPiN, rival d^Arlequin, La scene se passe a Paris sur une place publique ou Von voit la maison d^ Argentine, Scene Premiere Arlequin, seul^ un billet a la main Void la premiere fois que je suis bien aise de savoir lire. Quel bonheur! Elle m'aime. J'en suis stir a present; elle Fa dit; elle Ta ecrit: elle a la bouche trop jolie et la main trop blanche pour tromper. Relisons encore son billet. (// lit,) 5 *^Sois tranquille, mon bon ami, ton rival ne doit te donner aucune inquietude. Je t'aime." Je t'aime ! . . . Je n'ose pas baiser ce mot-la de peur de Teffacer. {II continue de lire,) '^Mon coeur est a toi pour tou jours; tu auras ma main quand tu 10 voudras." Quand je voudrai! Je ne fais rien que le vouloir depuis que je la connais. Ma chere 123 124 EASY FRENCH lettre! ma bonne lettre! (// la haise.) Aliens, n'ayons plus d'inquietude. Les visites de ce coquin de Scapin me preoccupaient. II pretend aimer mon Argentine; et souvent ces amoureux 5 menteurs ont de Favantage sur les amoureux qui parlent vrai. Heureusement Argentine est intel- ligente. Allons la remercier et fixer le jour de notre mariage. Ah! comme il fera beau, ce jour-la! (// va et revient.) II y a pourtant quelque chose lo qui me chagrine: Argentine a de la fortune; je n'ai rien, moi: je voudrais etre riche, ou qu'elle fut pauvre. Quand il y a, comme cela, de Targent d'un cote et qu'il n'y a que de Famour de Tautre, je ne sais pas, mais ga ne va jamais si bien que 15 quand tout est egal et quand il y a amour pour amour. J'ai beau essayer, je ne peux pas devenir riche. Tous les mois je mets mes gages a la loterie; les numeros que je choisis restent toujours au fond du sac. J'en ai encore pris trois pour ce tirage-ci; 20 les voila: (// tire un hillet de loterie}) 7, 19, 48. J'ai mis six francs sur ce terne-la; s'il sort, ma fortune est faite, et je Toffre a ma chere Argentine; s'il ne sort pas, au premier tirage je prendrai tous les numeros; nous verrons s'il en sortira un. En 25 attendant, allons trouver Argentine. . . . Mais voici Scapin; cachons ma lettre et attendons qu'il soit parti. (Arlequin met les deux billets dans la meme poehe) LES DEUX BILLETS 12$ Scene II Arlequin; Scapin ScAPiN. — Bonjour, Arlequin. Arlequin. — Votre serviteur, monsieur. Scapin. — Comment! tu m'appelles monsieur! Tu me paries toujours comme si tu etais fache. Je ne te ressemble pas, moi; et . . . 5 Arlequin.— Oh! je sais fort bien que nous ne nous ressemblons guere. Scapin. — Mais tu n'y penses pas, mon ami. Parce que nous aimons tons deux la meme per- sonne, faut-il que nous nous detestions? Une lo f emme ne vaut pas la peine que deux honnetes gens se brouillent. Arlequin. — D'abord, pour que deux honnetes gens puissent se brouiller, il faut qu'ils soient tous deux honnetes gens, et. . . . 15 Scapin. — Ah! monsieur Arlequin. Arlequin. — Monsieur Arlequin ne vous aime pas; je vous le dis franchement. Tout mon bon- heur depend d' Argentine; je ne sais rien, je ne veux rien, je ne peux rien que I'aimer. Et vous qui vou- 20 driez epouser son argent, vous pretendez desirer sa personne. Vous lui plairez peut-etre plutot que moi, car un homme qui n'est point amoureux a toute sa tete pour plaire, au lieu que moi je n'ai rien. Tout cela me preoccupe ; je voudrais vous savoir loin d'ici. 25 126 EASY FRENCH ScAPiN. — Mon cher Arlequin, il faut pourtant s'accoutumer aux rivaux; tu es un beau gargon, sans doute; mais il y a des gens courageux que cela n'effraie pas. Tu serais bien oblige de renoncer a 5 tes pretentions si Argentine ne rendait pas justice a ton merite. Arlequin. — Je le ferai^ soyez tranquille. Bon- soir. ScAPiN. — Ou vas-tu done? 10 Arlequin. — Je vais voir tirer la loterie. ScAPiN. — EUe est tiree, il y a plus d'une demi- heure. J'ai la liste dans ma poche. Voici les numeros: 7, 20, 48, 12, 19. Arlequin. — Que dis-tu? Attends. (// tire son 15 hillet de loterie.) 7 est-il sorti? SCAPIN. — Oui. Arlequin. — 19 aussi. SCAPIN. — Oui. Arlequin. — Et 48 aussi? 20 ScAPiN. — 48 aussi. Arlequin. — Ah! tu plaisantes? ScAPiN. — Non, ma foi; regardc toi-meme. Arlequin. — Ma fortune est faite; mon terne est sorti. Que d'argent je vais avoir! C'est bon, 25 mon mariage sera tout d'amour. ScAPiN. — Comment! (// regarde le hillet d' Ar- lequin) II a, ma foi, raison. Ce drole-la est bien heureux. LES DEUX BILLETS 1 27 Arlequin. — II y avait longtemps que je guettais ce terne-la; je suis sur que je suis passe pres de lui plus de trente fois; a la fin, je Tai attrape. (// remet son billet dans la meme poche.) ScAPiN (a part). — Si je pouvais lui prendre ce 5 billet-la! Arlequin. — Adieu; je vais me faire payer, car je dois placer tout de suite cet argent, non pas sur ma tete, mais sous les plus jolis petits pieds du monde. 10 ScAPiN. — Attends done. Tu ne sais pas meme ou il faut aller pour te faire payer. Arlequin. — Non. ScAPiN. — Ecoute. Je vais t'indiquer ou demeure celui qui paie. {Pendant tout le reste de la scene , 15 Scapin essaie en vain de voler le billet d^ Arlequin,) Tu sais bien ou est le palais du Luxembourg? Arlequin. — Oui. ScAPiN. — Eh bien! c'est la qu'on paie. Arlequin. — Au Luxembourg? 20 Scapin. — Oui . . . c'est-a-dire . . . Non . . . avant d'y entrer, a droite, tu verras une porte cochere . . . Tiens . . . Voila le Luxembourg, la ... a droite, il y a une porte cochere . . . jaune. 25 Arlequin. — Une porte jaune? Scapin, vite. — Oui, tu la reconnaitras tout de suite. Tu frapperas, on t'ouvrira; tu entres, tu vois 128 EASY FRENCH un escalier a gauche, tu montes; tu trouves au premier etage une petite porte grise, une sonnette avec un cordon; tu sonnes: vient un domestique. Tu lui dis: ^' Je demande a parler a M. le directeur." 5 II te repond: ^^Donnez-vous la peine d'entrer." On te mene a son bureau, tu lui montres ton billet. ^^Vite, de Targent a ce monsieur, trente sacs de mille francs." ^^Les voila, monsieur.'' ^^Voulez- vous bien vous donner la peine de regarder si la lo somme est complete. On peut se tromper; voyez, voyez. ..." {Arlcquin se baisse et re garde par terre. Scapin vole le billet.) On te prend ton billet, et tout est fini. Arlequin. — C'est clair. En face, porte jaune, 15 porte grise, sonnette, cordon, domestique, I'escalier, trente sacs de mille francs, voyez si la somme est complete. . . . C'est clair. J'y cours tout de suite. Parbleu! sans toi, j'aurais ete bien em- barrasse; je te remercie. 20 Scapin. — II n'y a pas de quoi. Bonsoir, mon ami. N'oublie pas la porte jaune. Arlequin. — Oh! je la trouverai bien. (// sort) Scene III Scapin, seul On a bien raison de dire que la fortune n'est que pour les imbeciles: j'ai mis cent fois a la loterie, LES DEUX BILLETS 1 29 jamais je n'ai pu gagner un lot; void le premier. De quel bureau est-il? (// deplie le billet.) Ah! del ! je me suis trompe; je n'ai pas de chance. Com- ment! je ne peux pas gagner a la loterie, meme en volant les billets qui ont gagne; celui-ci n'est qu'une 5 lettre. (// lit.) ^'Sois tranquille, mon bon ami; ton rival ne doit te donner aucune inquietude. Je t'aime; mon coeur est a toi pour tou jours: tu auras ma main quand tu voudras." C'est clair; ce billet est d'Argentine. Ah! il aura sa main quand 10 il voudra! Cela n'est pas si sur. Je vais profiter de sa gaucherie et puisque j'ai manque le billet de loterie, je vais me servir de celui-ci. (Ilfrappe a la porte d^ Argentine.) Mademoiselle Argentine! Scene IV Argentine; Scapin Argentine. — Ah! c'est vous^ monsieur Scapin? 15 Scapin. — Oui, mademoiselle, toujours le meme. Argentine. — Tant pis pour vous. Scapin. — Toujours malheureux et ne vous ado- rant pas moins. Argentine. — Vous etes bien bon, car je ne vous 20 en aime pas davantage. Scapin. — Je ne le sais que trop bien, mademoi- selle, et j'en suis d'autant plus afflige que ce sort-la 130 EASY FRENCH n'est pas commun a tous vos amants. II y en a un que votre coeur a choisi, a qui vous ecrivez des lettres bien tendres. Argentine. — Comment! Que voulez-vous dire? 5 Monsieur Scapin, vous avez grand tort d'aban- donner votre role ordinaire; il vaut encore mieux etre ennuyeux qu'impertinent. ScAPiN. — Pardon, mademoiselle, je voulais vous parler d'une certaine lettre qui court le monde, et 10 que les mediants pretendent que vous avez ecrite a monsieur Arlequin. Je Tai, cette lettre; je vous la rapportais, mais je me garderai bien de rien dire puisque ce serait vous manquer de respect. Argentine. — Vous me la rapportez? Ah! mon 15 ctier Scapin, expliquez-vous, je vous en supplie. S'il est vrai que vous m'aimez, vous pensez bien. . . ScAPiN. — Surement je vous aime et j'espere qu'au- jourd'hui vous reconnaitrez vos injustices a mon egard. Vous connaissez mademoiselle Violette qui 20 demeure pres d'ici? Monsieur Arlequin en est amoureux, et pour lui donner une preuve certaine de son affection, il lui a confie un billet qu'il a dit etre de vous. Le voici. Argentine. — Ah! del! 25 ScAPiN. — Mademoiselle Violette, qui ne vous aime pas parce qu'elle n'est pas si johe que vous, s'est empressee de confier ce billet a ses amis. Ce matin, en traversant le Palais-Royal, j'ai LES DEUX BILLETS 131 entendu des eclats de rire et j'ai vu un groupe de personnes. C'etaient M. Mezzetin, M. Trivelin, M. Pascariel, qui se passaient votre billet. L'un faisait une epigramme; Tautre disait un bon mot. J'avoue que je n'ai pas ete le maitre de ma colere; 5 vous me le pardonnerez bien. Je leur ai reproche leur conduite a tous les trois, surtout a Trivelin qui etait le possesseur du billet. Je Tai menace; il a eu peur et il me Fa rendu. Je vous le rapportais et, pour prix de mon zele, vous savez la maniere dont 10 vous m'avez refu. Argentine. — Je n'ose pas vous faire des excuses, ni vous remercier. J'ai trop a rougir de ce que je vous dois et de ce que j'ai fait pour un autre. ScAPiN. — Mademoiselle, le bonheur de ma vie 15 aurait ete de devoir votre coeur a vous-meme et non pas au desir de vous venger, mais je suis trop amoureux pour etre si delicat, et je serai encore le plus heureux des hommes si la perfidie d'Arle- quin. ... 20 Argentine. — Ah! ne me parlez pas de lui; son nom seul me met en colere. Si vous saviez jusqu'a quel point il a pousse la perfidie. . . . Non, il n'est pas possible de I'imaginer. . . . Et moi qui croyais si bien le connaitre. . . . Jamais je ne me le 25 pardonnerai et je m'en souviendrai toujours pour le detester davantage. ScAPiN. — Contenez-vous, car je Tentends. 132 EASY FRENCH Argentine. — Je ne veux pas le voir. ScAPiN. — Au contraire, restez pour bien rhumi- Her et le punir comme il le merite. Scene V Argentine; Scapin; Arlequin ArlequiN; sans voir Argentine, — La peste 5 t'emporte avec ta porte jaune! J'ai frappe a toutes les portes jaunes et a toutes les portes a droite, jamais je n^ai pu trouver de directeur. Viens me conduire toi-meme. ...(// aperqoit Argentine,) Ah! vous voila! Que j'en suis bien 10 aise! Je suis deja venu vous chercher; en m'en allant, je vous cherchais encore; partout je vous cherche toujours. J'ai tant de choses a vous dire. Mais quand je vous vols, je ne m'en souviens plus; quand je suis loin de vous, elles reviennent si vite 15 que cela m'etouffe. Je crois que je n'aurai qu'un moyen pour m'en souvenir, c'est de vous regarder les yeux fermes; car autrement il m'est impossible de penser a autre chose qu'a vous voir. {Argentine ne repond rien, Arlequin^ apres tin silence , se tourne 20 vers Scapin,) Va-t-en, toi; tu nous genes. Argentine. — Non, il pent rester; il ne me genera pas. Scapin. — ^Apres la maniere dont mademoiselle Argentine s'est expliquee a ton egard, apres les LES DEUX BILLETS 133 assurances par ecrit qu^elle t'a donnees de son affection, il me semble que rien ne doit te gener. Arlequin, has a Argentine, — Vous lui avez done tout conte? ... He! . . . vous lui avez tout dit? . . . (Scapin rit.) II semble se douter de 5 quelque chose. Monsieur Scapin, expliquons-nous, je vous en prie; vous aimez mademoiselle Argentine, n'est-il pas vrai? Scapin. — Sans doute, je Faime; elle le sait bien. Arlequin. — Eh bien! moi, je Faime aussi et 10 je n'aime pas qu'on Taime. Ainsi, puisque nous voila devant elle, elle va nous dire quel est celui de nous deux qu'elle prefere; Tautre se retirera sans bruit et ne genera plus Theureux qu'elle aura choisi. Y consentez-vous, monsieur Scapin? 15 Scapin. — ^Avec plaisir, monsieur. Souvenez- vous de ce que vous dites. Mademoiselle va choisir, et celui qu'elle refusera n'aura plus la moindre pretention. Arlequin. — De tout mon coeur. {II rit) Ah! 20 qu'il est bete ! Scapin. — ^AUons, mademoiselle, vous venez d'en- tendre nos conventions; c'est a vous a nous juger. Arlequin. — Oui, c'est a vous a nous juger. {A part.) Ah! qu'il est bete! 25 Argentine {a part.), — Je serai malheureuse, mais je veux me venger. Scapin. — Eh bien! mademoiselle? 134 EASY FRENCH Argentine. — Eh bien! je vais m'expHquer. Mon choix est fait depuis longtemps; je Tai meme ecrit a celui que j'ai choisi. Celui de vous deux qui a un billet de moi n'a qu'a le montrer; je lui 5 donne ma main. Arlequin. — C'est clair, cela. {Scapin fouille dans sa poche.) Oui, cherche, cherche; tu le trouveras. . . . Le voici, ce billet, {il tire le billet de loterie) le voici. Ainsi, monsieur Scapin, adieu; lo on n'aura plus I'honneur de vous revoir. Argentine, vivement. — Voyons . . . C'est un billet de loterie. Arlequin. — Oh! oui. Vous ne savez pas; le bonheur m'a comble aujourd'hui; j'ai gagne. . . . IS Mais ou ai-je done mis mon autre billet? Celui- ci n'est pas le meilleur; I'aurais-je perdu? Scapin. — C'est peut-etre moi qui Vai trouve. Tenez, mademoiselle, voila un billet que je crois de vous. 20 Argentine lit. — ^^Sois tranquille, mon ami. . /^ Arlequin. — Ah! c'est le mien qu'on m'a vole. Argentine. — Qu'on t'a vole! Tu crois done me tromper jusqu'au dernier moment? Non, traitre, je te connais. Va chez Violette, va lui porter mes 25 lettres, va lui dire que tu me sacrifies a elle et reviens ensuite me jurer que tu m'adores; ose y revenir me parlor, me regarder seulement. Traitre, scelerat, tu m'cis Iromncc, mais tu ne me tromperas LES DEUX BILLETS I35 plus, et ma vengeance ira plus loin. Et vous, Scapin, gardez ce billet; j'ai promis ma main a celui qui en serait le possesseur, je tiendrai ma parole, vous pouvez y compter. {Elle sort.) Scene VI Arlequin; Scapin {lis se regardent sans rien dire) Arlequin. — Que signifie tout ceci? D'ou vient 5 que je n'ai plus mon billet, que tu I'as, toi, et qu'a propos de rien Argentine me traite comme cela? Scapin. — Je n'en sais rien, mon ami. Argentine m'a donne elle-meme ce billet en me disant que c'etait moi qu'elle voulait epouser. 10 Arlequin. — Mais ce billet est a moi; je le recon- nais bien; il est presque tout efface parce que je Fai tant baise. Comment Argentine a-t-elle pu Favoir? Elle m'a dit que j'aimais Violette, moi qui n'ai jamais aime personne au monde qu'Argen- 15 tine. Suis-je assez malheureux! Ah! je le disais bien ce matin que j'etais trop heureux; cela ne pouvait pas durer. Tu vas done I'epouser, toi? Scapin. — Mais oui, puisqu'elle le veut. Arlequin.— Tiens, je te conseille de t'en aller, 20 car je pourrais fort bien te battre de maniere a retarder ton mariage. Tout ceci n'est peut-etre 136 EASY FRENCH qu'une friponnerie de ta part. Je Favais dans ma poche, ce billet, et tu me Fas probablement vole. ScAPiN. — Ah! mon ami, que tu me connais mal! Tu avals dans la meme poche un billet de loterie 5 qui vaut trente mille francs. Assurement, si j'avais pu te voler, tu comprends bien que je Taurais pris de preference. Arlequin. — Je voudrais qu'on me I'eut pris et qu'on m'eut laisse la lettre. Que deviendrai-je a 10 present? EUe ne m'aime plus, elle va en epouser un autre. (// pleure.) Ah! Ah! je vais etre tout seul dans le monde. Aliens, il faut tacher de mourir avant que le mariage soit fait. (// pleure.) ScAPiN. — Tu me f ais pi tie, mon ami, et mon ami tie 15 pour toi est plus forte que mon amour pour Argen- tine. Ecoute: Argentine a promis d'epouser celui qui lui rapporterait le billet. Je I'ai, ce billet; je te le donnerai si tu veux me donner celui de la loterie. Arlequin. — Donne, donne vite. Tiens, le 20 voila. De ma vie je n'ai fait une si bonne affaire. ScAPiN. — Ni moi non plus. {lis changent de billets. ) Arlequin, parlant an billet d' Argentine, — ^Ah! vous revoila done, monsieur? et pourquoi m'avez- vous done quitte? Petit ingrat, petit etourdi, 25 parlez, irez-vous encore courir le monde? Irez-vous encore vous mettre prisonnier chez les arabes pour que je paie votre ranjon? Ne recommencez plus, LES DEUX BILLETS I37 car je n'ai plus rien. AUons, je veux bien vous pardoiiner vos fredaines; embrassons-nous, {il le baise) et que tout soit oublie. ScAPLN". — ^Ah fa, le billet est a moi? Arlequin. — Eh! sans doute; c'est convenu. 5 Je t^ai doiuie un billet payable au porteur^ tu m'as donne un billet payable au porteur. Je souhaite seulement que le mien soit paye aussi facilement que le tien. Mais j^ai peur que ce billet ne dis- paraisse encore; je vais le rapporter a sa maitresse. 10 Va-t-en, je t'en prie, car je voudrais lui parler seul. ScAPiN. — Oh! cela est juste. Adieu, raon ami. En verite, je suis charme de t'avoir fait plaisir. Voila comme je suis, moi. J'ai le coeur tendre; jamais je n'ai pu resister a des larmes. 15 Arlequin. — Va, va te faire payer. Ton coeur est a cette porte jaune ou Ton donne de Targent. ScAPiN (a part). — Cachons-nous au coin de la rue pour voir comment il sera reju. Scene VII Arlequin; Argentine; Scapin, cache {Arlequin frappe.) Argentine, a la fenetre, — Comment! c'est vous! 20 Vous osez encore regarder ma maison. Vous esperez peut-etre y entrer. Vous croyez. . . . 138 EASY FRENCH Arlequin. — Non, je ne demande pas d^y entrer; vous etes trop en colere; je ne veux vous dire que quatre mots. Donnez-vous la peine de descendre, et. . . . 5 Argentine. — Je ne veux rien entendre. Laissez- moi en repos et deKvrez-moi de votre odieux visage. {Elle ferme la fenetre.) ScAPiN, a part. — Bon; je vais me faire payer et je reviens trouver Argentine. J'espere bien Tepouser 10 et avoir les trente mille francs. Scene VIII Arlequin, seul Je suis bien malheureux. Je ne pourrai pas meme lui montrer mon billet. Si je perds ce mo- ment-ci, tout est perdu, car ce coquin de Scapin va revenir et il sera toujours ici. AUons, ayons du 15 courage. Je sens que j'etouffe, que je meurs de chagrin, mais il faut remettre ma mort a ce soir. Voyons encore. (II frappe.) Scene IX Arlequin; Argentine, a la fenetre, Argentine. — Encore vous! Arlequin. — Ne vous fachez pas; je ne demande LES DEUX BILLETS I39 plus de causer avec vous, puisque vous ne voulez pas, mais je vous prie seulement de reprendre votre billet. Argentine. — Mon billet! Comment! C'est vous qui I'avez maintenant? Mais ce malheureux 5 billet court le monde. Attendez, je descends. Arlequin. — ^Ah! je commence a reprendre un peu d'espoir. Je n'ai rien a me reprocher. Je Faime, je Tai toujours aimee, elle m'a aime. Quand on consent a ecouter quelqu'un qu'on a aime et 10 qui vous aime, c'est qu'on a envie de le croire. . . . La voila. Argentine. — Souvenez-vous que je ne veux point d'explication sur le passe. Dites-moi seule- ment comment il se fait que vous avez mon 15 billet. Arlequin. — Tenez, le voila; il est bien a moi; c'est toute mon esperance et tout mon bonlieur. Mais comme le bonlieur n'a aucune valeur quand on est heureux sans votre permission, je vous le 20 rendrai si vous ne consentez pas que je le garde. Argentine. — Non, assurement, je n'y consen- tirai pas. {Elle prend le billet.) Vous avez agi d\me maniere si indigne. Aller sacrifier mon billet a 25 une autre f emme ! Arlequin. — Une autre femme! Ah! mon coeur m'est temoin qu'il n'y a pour moi qu'une femme I40 EASY FRENCH dans le monde, et, quand je prends mon coeur a temoirij c'est tout comme si je vous prenais vous- meme. Argentine. — Mais enfin hier je vous ai envoye 5 ce billet, et aujourd'hui Scapin me Ta rapporte. Arlequin. — Scapin vous Fa rapporte! Voyez- vous le coquin! II m'a dit que c'etait vous qui le lui aviez donne. Je suis sur a present qu'il me I'a vole. lo Argentine, a part. — Scapin en est bien capable. Ah! que je voudrais qu'il dit la verite! Arlequin. — Mais songez done qu'il y a deux ans que je vous aime, que vous m_'avez toujours vu le meme. Croyez-vous que j'aurais pu vous 15 tromper si longtemps? Ma bonne amie. . . . (Argentine le regarde severement) mademoiselle, pardonnez-moi d^avoir ete vole. Argentine. — Mais comment se fait-il que vous ayez ce billet? Qui vous Fa donne? 20 Arlequin. — La loterie. Argentine. — ^La loterie! Est-ce qu'on a mis mon billet a la loterie? Scapin Tavait tout a rheure; il vous Fa done rendu? Arlequin. — Non pas rendu, mais vendu. 25 Argentine. — Expliquez-vous. Arlequin. — Tenez, il faut tout vous dire. J'avais gagne ce matin un terne de six francs a la loterie. . . . LES DEUX BILLETS t4I Argentine. — Un terne de six francs! Cela fait une somme prodigieuse. Arlequin. — Oui, ils disent que cela fait beaucoup d'argent. Heureusement, je n'etais pas encore paye. Scapin, voyant que je me desolais, m'a 5 propose d'echanger mon billet de loterie contre votre billet. Argentine, vivement. — Et tu Tas fait? Arlequin. — J'aurais encore donne davantage s'il me Tavait demande. 10 Argentine Vemhrasse, — Mon cher ami, va, tu es innocent. Je t^aimerai toute ma vie. Cette action me montre toute ta valeur. Arlequin. — Comment! Vous estimez done bien les gens qui font de bons marches. 15 Argentine. — Je te demande pardon de ne pas t'avoir connu. Garde ton billet. Je te repete, je te jure que je t'aime, que je n'aimerai jamais que toi, et, des ce soir, je serai ta femme. Arlequin. — Vous m'aimez de nouveau! Ah! 20 quelle joie! (// lui haise la main,) Tiens, ma bonne amie, ne me le repete plus. II m'arriverait encore quelque malheur. Laisse-moi te regarder. Je le verrai bien sans que tu me le discs. Argentine. — Va, ton bonheur est certain, du 25 moins tant que mon coeur y suffira. Arlequin. — Ah! comme il y a longtemps que tu n'as parle comme cela! Ecoute, fais-moi le 142 EASY FRENCH plaisir de me dire ce qu'il y a la. (// lui montre la lettre.) Argentine lit. — ''Je t'aime.'' Arlequin. — He! comment dis-tu? 5 Argentine. — '' Je t'aime." Arlequin. — Voyons, que je lise aussi, moi. J-e, je {il epelle)j t-a, ta, i-m-e, aime, t'aime, je t'aime, je t'aime. . . . Ce mot-la est trop court; je vou- drais qu'il contint tout I'alphabet. lo Argentine. — Je te le dirai toute ma vie. Mais laisse-moi m'occuper de te faire rendre le billet que Scapin t'a vole. Arlequin. — Quoi? quel billet? Argentine. — Ton billet de loterie. 15 Arlequin. — Oh! non, ma bonne amie, le marche est fait; tiens, n'en parlons plus. II changerait peut-etre d'avis et voudrait rentrer en possession de celui-ci. Non, non, tout est fini: tu m'aimes. . . . Ma fortune est faite. 20 Argentine. — Chut! . . . J'entends Scapin. Cache-toi dans la maison et n'en sors que lorsque je t'appellerai. Arlequin, entrant dans la maison. — Appelle-moi done bien vite. 25 Argentine. — Oui, oui, laisse-moi faire. Arlequin, revenant. — M'as-tu appele? Argentine. — Eh! non, mon ami; cache-toi done, le voici. Le fripon tient encore le billet. LES DEUX BILLETS I43 Scene X Argentine; Scapin ScAPiN, le billet a la main. — Ces maudits direc- teurs vous renvoient tou jours au lendemain. . . . {II aperqoit Argentine et met le billet dans sa poche) Ah! j'allais chez vous, ma belle Argentine. Argentine. — Je suis bien aise de vous rencon- 5 trer. Vous ne savez pas ce qui s'est passe pendant votre absence? Scapin. — Non; qu'est-il arrive? Argentine. — Ce malheureux Arlequin a eu rinsolence de se presenter chez moi. Je Tai refu 10 de maniere a lui oter Tenvie de revenir. Scapin, tout riant. — J'ai vu tout cela, made- moiselle. J'etais au coin de la rue lorsque vous avez ferme votre fenetre sans vouloir Tentendre. Mais parlous de quelque chose qui m'interesse 15 davantage: vous savez bien la promesse que vous m'avez faite tout a Theure? Argentine, a part. — Bon! (Haut.) Oui, je la tiendrai, mais je suis bien ai^e de m'expliquer auparavant avec vous. Je prends un mari pour 20 etre aimee. Ainsi, mon cher Scapin, si vos senti- ments pour moi sont bien sinceres, j^espere que vous ferez mon bonheur. Grace aux bontes de ma jeune maitresse, mademoiselle Rose, je suis riche et je n'exige pas que mon mari le soit. Je 25 144 EASY FRENCH veux lui donner tout mon coeur et toute ma fortune, et je ne lui demande que son amour. Dites-moi done bien franchement si vous m'aimez et si vous m'aimez uniquement. 5 ScAPiN. — ^Ah! mademoiselle, je voudrais savoir tous les serments possibles pour vous jurer que toute ma vie. . . . Argentine. — Ecoutez. Je suis mefiante. En venant ici, vous aviez un papier a la main que 10 vous avez cache avec soin; je suis sure que c'est une lettre de femme. ScAPiN. — Une lettre de femme! moi! Je peux vous repondre. . . . Argentine. — Je veux que vous me la donniez; 15 je I'exige. Autrement il faut renoncer a moi. Mademoiselle Violette a bien trouve un amant qui lui sacrifiait mes billets. Je veux etre aussi heureuse que mademoiselle Violette. ScAPiN. — II me sera difficile de vous satisfaire, 20 car dans tout le cours de ma vie jamais femme ne m'a ecrit. Argentine. — Ceci est un detour pour ne pas me montrer le papier que vous teniez a la main, et votre refus me confirme ce que je 25 pensais. . ScAPiN. — Assurement, je voudrais que vous missiez mon amour a des epreuves plus difficiles. Vous allez etre bien etonnee quand vous verrez LES DEUX BILLETS I45 que ce n'est qu'un billet de loterie. (Argentine s'en saisit.) Argentine. — ^Je le tiens done et j'ai trompe le plus fourbe des hommes. Arlequin, Arlequin! Scene XI Arlequin; Argentine; Scapin Arlequin. — Quoi? Qu'y a-t-il? Vous a-t-il 5 vole quelque chose? Argentine. — Non, mon ami; j'ai au contraire repris ton billet. Le voila; tu es a present le plus riche de nous deux, et c'est moi dont tu fais la fortune. Et vous, monsieur Scapin, qui me croyiez 10 votre dupe et qui etes la mienne, je vous conseille de faire toujours d'aussi bons marches que celui que vous aviez fait. Mais il faut apprendre a mieux conserver le fruit de votre habilete. Adieu. Nous allons nous marier et jouir de nos richesses. 15 Arlequin. — Ce pauvre diable! il me fait pi tie. Ecoute, Scapin. Madame a besoin d'un laquais. Si tu veux, nous te donnerons la preference. Argentine. — Ah! pour cela, non. II n'est pas assez fidele. Adieu, monsieur Scapin. Monsieur 20 Pandolfe, le pere de ma maitresse, retourne a Bergame dans quelques jours. Arlequin et moi, nous 1 'y suivrons. Si vous avez quelque commission 146 EASY FRENCH a nous donner pour ce pays-la, nous nous en chargerons volontiers, mais, si vous voulez reussir dans celui-ci, souvenez-vous bien qu'il ne faut jamais brouiller deux amants parce qu'ils se recon- 5 cilient aux depens de celui qui les a brouilles. (lis sortent.) Scene XII ScAPiN, seul Ce qui me console, c'est que je n'ai rien risque, et je pouvais beaucoup gagner. EXERCICES DE CONVERSATION ET DE COM- POSITION 1 I Voir texte page 3, lignes 1-6 Revue: Article. Formation du feminin et du pluriel des adjectifs. Adjectifs possessifs. Present et imparfait de I'indicatif du verbe etre et des verbes reguliers de la premiere conjugaison. A. — Repondez aux questions suivantes: i. Qui est un petit gargon tres studieux? 2. Est-il aussi tres intelligent? 3. Ou habite-t-il? 4. Ce village est-il petit ou grand? 5. Dans quelle province est-il situe? 6. Que sont les parents dejean? 7. De qui sont-ils contents? 8. Pourquoi? B. — Fomtez de petites phrases contenant les mots sui- vants: gargon, Normandie, village, pere, mere, paysans, fils, monde, assiduite, travail, intelligence. C. — Remplacez mon, ma, mes par les autres adjectifs posses sijs: i. Mon pere et ma mere sont contents. 2. Mes fils sont studieux. Exemple: Ton pere et ta mere. . . D. — Mettez (i) au masculin pluriel; (2) au feminin singulier et pluriel les adjectifs suivants: petit, studieux, humble, intelligent, tout, content; (3) Formez de petites phrases contenant les adjectifs precedents. E. — Conjuguez les phrases suivantes a toutes les per- sonnes du present et de Vimparfait de Vindicatif: i. Je suis content. 2. J'habite la Normandie. 3. J'etonne tout le monde. ^ All the words are in the Vocabulary. 147 148 EXERCICES F. — Relisez le texte page 3, lignes 1-6, en remplaganl: (i) Jean pa,v Jeanne; (2) Jean parje, tu^ vous (forme polie); (3) le present de VindicatiJ par rhnparjait. Exeniple: Jeanne est une petite fille. . . . G. — Traduisez enfranqais: i. John's father is a peas- ant. 2. His father and mother ^ Hve in a village. 3. Their son is studious. 4. The little boy's application and in- telligence astonish everybody. 5. John is pleased. 6. His mother is pleased with his work. 7. His father and mother ^ are pleased. 8. Everybody is pleased. 9. Norman peasants 2 are bright. II Voir texte page 6, ligne 26— page 7, ligne 6 Revue: Pluriel des noms. Pronoms personnels sujets. Forme negative. Formes interrogatives. Futur du verbe etre et des verbes r6guliers de la premiere et de la troisieme conjugaison. A. — Repondez aux questions suivantes: i. Le jour du depart, qui monte dans la dihgence? 2. Ou les transporte- t-elle? 3. Pour quelle ville Jean et son pere prendront-ils le train? 4. Qui est joyeux? 5. Ou est-il assis? 6. Pour- quoi la diligence arrive-t-elle bientot a la gare? 7. Ou les voyageurs descendent-ils? 8. Qu'est-ce qui arrive? 9. Qui monte dans le train? 10. Qu'est-ce qui siffle? B. — Remplacez les noms en italiques par les pronoms personnels sujets necessaires (il, ils, elle, elles): i. La dili- gence arrive. 2. Les voyageurs y montent. 3. Le clieval galope. 4. La gare est pres de la ville voisine. 5. Le train arrive. 6. Les locomotives sifflent. 7. Jean et son pere sont en route pour Paris. ^ Rep6tez Tadjectif possessif. 2 Remplacez *Norman peasants* par ^The peasants of Normandy.' EXERCICES 149 C. — Conjuguez les phrases suivantes au present de Vmdicatif, a rimparjait et au futur: 1. Etre tout joyeux. 2. Monter dans la diligence. 3. Descendre a la gare. D. — Dans les phrases suivantes remplacez (i) le singu- Her par le pluriel et vice-versa; (2) la forme affirmative (a) par la forme negative; (b) par la forme interrogative: i. La dili- gence transporte le voyageur a la gare de la ville voisine. 2. Vous etes tout joyeux. 3. Les chevaux galoperont. 4. Nous arriverons bientot. 5. Les voyageurs descen- dent. 6. Tu montes dans le train. 7. La locomotive siffle. E. — Traduisez en franqais: i. The day of our depar- ture arrives. 2. We are joyful. 3. We get into the stage coach. 4. Here is the coachman. 5. The horse will not gallop. 6. At the railroad station we shall get off the stage coach and we shall get into the train. 7. Shall we arrive soon? 8. Where is the railroad station? 9. It is near the village. Ill Voir texte page 10, lignes 3-12 Revue: Feminin des adjectifs (exceptions). Formation des ad- verbes. Adjectif demonstratif. Adjectifs indefinis: tout, chaque. Present de I'indicatif , imparfait et futur du verbe avoir et des verbes reflechis. A. — Repondez aux questions suivantes: i. Cinq mi- nutes plus tard, ou etaient Jean et son pere? 2. Pourquoi n'etait-ce pas rassurant? 3. Qu'est-ce qu'ils avaient au- dessus d'eux? 4. Quand Jean respirait-il plus librement? 5. Pourquoi? 6. Quand consultait-il les ecriteaux? 7. Qui ecoutait-il? 15© EXERCICES B. — I. Quelle est la forme masculine des adjedifs sui^ vants: longue, etroite, toute, nombreuse, chaque. 2. Formez des phrases contenant ces adjedifs. C. — I. De quels adjedifs sont derives les adverb es sui- vants: librement, lentement, longuement, frequemment, constamment? 2. Formez des phrases contenant ces ad- verbes. D. — Remplacez chaque tiret par Vadjedif demonstratif necessaire: i. — tunnel est long. 2. Je consulte — ecri- teau. 3. — lumiere brille. 4. — train roule a toute vitesse. 5. — wagons sont etroits. 6. Ce n'est pas ras- surant sous — voute. 7. — employe crie. 8, J'ecoute — employes. E. — I. Quel est le contr aire de chacun des mots suivants: plus, sous, avec, long, au-dessus de. 2. Formez des phrases contenant ces mots, F. — Remplacez le present de Vindicatif (i) par Vimpar- fait; (2) par le futur: i. Nous avons un metro. 2. Les trains s'arretent a toutes les stations. 3. Chaque station a un nom. 4. Nous roulons sous une voute. 5. La ville est au-dessus de nous. 6. Nous sommes dans un tunnel. 7. Ce n'est pas rassurant. G. — Relisez le texte {page 10, lignes 3-12) et remplacez Vimparfait de Vindicatif (i) par le present; (2) par le futur, H. — Traduisez enfranqais: i. This subway is long and narrow. 2. The trains are numerous. 3. This train stops at every station. 4. We do not breathe freely. 5. We have a whole city above us. 6. We stop. 7. The conduc- tor is yelling the name of this station. 8. Those travelers are looking at the signboard at each stop. EXERCICES 151 IV Voir texte page 12, ligne 27 — page 13, ligne 13 Revue: Pluriel des noms (exceptions). Formation du participe present, du participe passe et du passe indefini. Verbes de la premiere conjugaison ayant certaines particularites d'orthographe comme acheter, mener, repeter, A. — Repondez aux questions suivantes: i. Le lende- main, qu'est-ce que le paysan achete a son fils? 2. Com- ment Jean presse-t-il ce joujou? 3. Dans le train, que ne cesse-t-il pas de contempler? 4. Que compare-t-il? 5. Au village, qu'est-ce que tout le monde veut voir et toucher? 6. Qu'est-ce que tout le monde veut entendre? 7. Quel est le seul sujet de conversation de Jean? 8. Pres- que toutes les nuits, ou son imagination le transporte- t-elle? 9. Qu'est-ce que c'est pour ses yeux et pour son coeur? B. — I. Quels sontle genre etle pluriel des noms suivants: fils, joujou, ceil, nuit, detail, coeur? 2. Formez des phrases contenant ces mots. C. — Donnez le participe present , le participe passe ^ et conjuguez le passe indefini des verbes suivants: avoir, etre, acheter, ramener, entendre, repeter. D. — Ecrivez les phrases suivantes au present de Vindica tifj a Vimparfait et aufutur: i. Acheter un joujou. 2. Re- peter ce recit. 3. Ramener Jean. 4. Entendre un aero- plane. E. — Traduisez en franqais: i. The father bought ^ a toy for his son. 2. The little boy brought ^ back an aeroplane from Paris. 3. In the train he did not speak. ^ 4. His eyes did not cease ^ examining the details of the small monoplane. 5. Did you hear ^ the story of his ^ Employ ez le passe indefini. 152 EXERCICES trip? 6. He does not cease repeating that story to every- body. Voir texte page 17, lignes 10-23 Revue: Adjectifs numeraux. Pronoms personnels complements directs et indirects. Passe defini des verbes etre et avoir, et des verbes reguliers. Emploi de I'imparfait de I'indicatif et du passe defini. Formation des temps de la voix passive. Present de I'indicatif du verbe irregulier aller. A. — Repondez aux questions suivantes: i. Qu'est-ce qui attend Jean, le 14 juillet? 2. De quel ordre est-il nomme chevalier? 3. Qu'est-ce que son general lui epingle sur la poitrine? 4. Que lui donne-t-il? 5. Que lui exprime-t-il? 6. Au nom de qui le felicite-t-il? 7. Qui pleure de joie et d'emotion? 8. A qui pense-t-il? B. — Ecrivez les adjectifs numeraux de un a vingt. C. — Remplacez les noms en italiques par le pronom personnel necessaire: i. Jean merite cet honneur. 2. J'attends les generaux. 3. Nous exprimons notre plaisir, 4. Nous exprimons notre plaisir au chevalier. 5. Je felicite Varmee. 6. On a nomme Jean chevalier. 7. II a /a croix, 8. Le general donne I'accolade aux braves. D. — Remplacez dans les phrases suivantes le present de VindicatiJ (i) par le passe defini; (2) par le passe indefini; (3) par le futur: i. Un grand bonheur m'attend. 2. Je suis nomme chevalier. 3. Cet honneur est merite. 4. Vous avez la croix des braves. 5. Nous vous felicitons. 6. Le general est fier de m'avoir sous ses ordres. 7. Je pense au bonheur et a la fierte de mes parents. E. — Conjuguez au present de Vindicatif et au passe defini les phrases suivantes: i. Aller a Paris. 2. Avoir la croix. 3. Etre felicite par le general. EXERCICES 153 F. — Traduisez en franqais: i. A great emotion was ^ in store for the military aviator. 2. On 2 the fourteenth of July, he was ^ made a 2 knight of the Legion of Honor. 3. A general pinned ^ a cross on his chest and congratu- lated 3 him on behalf of the army. 4. He expressed ^ his joy. 5. The fatherland was ^ proud of having such a brave soldier.^ 6. Did he deserve ^ this honor? 7. His parents wept.^ 8. They were ^ proud of having such a son."* 9. John was ^ congratulated by everybody. 10. Was 1 he not on the road to ^ honor and to glory? VI Voir texte page 23, lignes 3-13 Revue: Emploi de I'article partitif : de, dti, de la, de /', des. Posi- tion des adjectifs. Emploi du pronom demonstratif ce. Verbes de la premiere conjugaison ay ant certaines particularites d'orthographe comme posseder, acheter, mener. Verbes en -ier. A. — Repondez aux questions suivantes: i. Quel etait le reve de la mere de Petit-Pierre? 2. Pourquoi les Simon avaient-ils achete Babet? 3. Qu'est-ce qu'ils avaient donne a leur enfant en meme temps? 4. Quand confia-t-on Babet a Pierrot? 5. Oii la menait-il? 6. Comment le suivait-elle? 7. Oil posait-elle sa grosse tete? 8. Que semblait-elle raconter au petit gar^on? 9. De quoi les paysans s'emerveillaient-ils? B. — Remplacez chaqiie tiret par une des formes de, du, de ^ Employez I'imparfait de I'indicatif. 2 Omettez. ^ Employez le passe defini. ^Traduisez 'such a brave soldier' par 'un si brave soldat', 'such a son' par 'un tel fils.' ^ Employez la preposition de suivie de I'article defini devant hort" neur et gloire. 154 EXERCICES la, de r, des, selon le cas: — lait; — bon lait; la vache ne donne pas — lait; — douceur; — passants; — reves; — beaux reves; — histoires; — histoires interessantes; — belles histoires; il ne raconte pas — histoires. C. — Meitez au pluriel: Une amie; une bonne amie. Un chien; un chien fidele; un bon chien. Une tete; une oreille; une grosse tete; une grande oreille. Un enfant; un petit enfant; un enfant faible. D. — Remplacez chaque tiret par ce ou il, elle, ils, elles, selon le cas: i. — est un reve. 2. Cette bete, — est une vache, — n'est pas un chien. 3. J'ai un chien; — est fidele. 4. — est du lait; est- — bon? 5. — sont des his- toires; — sont des enfants; — sont faibles. E. — Remplacez le present de Vindicatif (i) par le passe indefini; (2) par le plus-que-parfait de Vindicatif: i. II raconte des histoires. 2. L'enfant est faible. 3. Les Simon ont une vache. F. — Conjuguez les phrases suivantes au present de Vin- dicatif et au futur: i. Posseder une vache. 2. Mener la vache au paturage. 3. Acheter un chien. 4. Confier ce secret a un ami. G. — Traduisez en franqais: i. Bessie gives milk. 2. It is good milk that she gives. 3. She is a good cow. 4. Little Peter takes her to pasture. 5. She lays her head on the little boy^s shoulder. 6. She seems to be speaking to her master. 7. The mother had confided the animal to him. 8. He had no dogs; he had no friends. 9. His great friend was ^ Bessie. 10. She was faithful, like a dog. II. He used to tell her stories, interesting stories. 12. It was like a dream. ^ Traduisez comme si le texte 6tait 'it was*. EXERCICES 15s VII Voir texte page 26, lignes 9-20 Revue: Feminin des adjectifs (irreguliers) . Pronoms relatifs. Verbes termines en -cer et en -ger. Temps simples du mode indicatif des verbes de la deuxieme conjugaison. Emploi de Timparfait de I'indicatif et du passe defini. A. — Repondez aux questions suivantes: 1. Sur qui Petit-Pierre avait-il leve les yeux? 2. Quelle sensation avait-il? 3. Qu^est-ce qui traversa son esprit nai'f? 4. Qui pensa-t-il que la jeune amazone fut? 5. Pourquoi eut-il cetteidee? 6. Que commen^a-t-il a faire? 7. Queraconta- t-il a la jeune fille? B. — I. Quel est le feminin des adjectifs suivants: naif, cher, beau, bon, quel, miraculeux, jeune? 2. Formez de petites phrases contenant ces adjectifs. C. — Remplacez les tirets par un pronom relatif conve- nable: i. Pierrot — etait naif eut une idee. 2. L'amazone sur — il avait jete les yeux etait belle. 3. Cette demoiselle, c'etait la fee — il attendait; c'etait la fee — il attendait Tint erven tion. 4. Les fees sont des demoiselles — sont bonnes et belles. 5. L'enfant au secours — elle venait etait ebloui. 6. II lui raconte la necessite dans — ils sont de vendre Babet — lui est si chere. 7. La demoiselle a — je parle ne m'ecoute pas. 8. La jeune fille — nous attendons est belle comme le jour. D. — Conjuguez au present de V indicatif, a Vimparfait et au passe defini les phrases suivantes: i. Commencer a pleurer. 2. Encourager cet enfant. 3. Lever les yeux. 4. Vendre la vache. 5. Eblouir tout le monde. E. — Relisez le texte (page 26) et expliquez Vemploi de chaque imparfait et de chaque passe defini, F. — Traduisez enfranqais: i. This young lady who is 156 EXERCICES SO kind and whose eyes are so beautiful is the good fairy whom he expects. 2. Her beautiful eyes dazzle him. 3. She speaks to him. 4. She encourages him. 5. He raises his eyes. 6. He listens to her. 7. He will tell her everything. 8. His mother has sold Bessie. 9. They are in great distress. 10. He will not leave the cow w^hich is dearer to him than the light ^ of ^ day. VIII Voir texte page 30, ligne 19 — page 31, ligne 4 Revue: Article partitif. Adjectifs demonstratifs. Pronoms inter- rogatifs. Pronoms personnels disjonctifs. Verbes acheler et jeter. Temps simples et composes du mode indicatif des verbes reguliers. A. — CompUtez les questions siiivantes en suppleant le pronom interrogatif necessaire, et repondez-y: i. Comment etait la chambre? 2. — composait tout I'ameublement? 3. — reposait sur un mauvais lit? 4. — eclairait cet interieur? 5. Sur — le marquis jeta-t-il un regard surpris? 6. — lui dit le jeune gargon? 7. Depuis quand Marguerite est-elle malade? 8. — le jeune garyon gagne en gardant les troupeaux du marquis? B. — Mettez un adjectif demonstratif a la place du tiret: — coin; — lumiere; — lits; — troupeau; — veuve; — fond; — chaises; — ameublement; — pauvre ameuble- ment; — grand etonnement; — etonnement; — pendule; — chandelier; — armoire; — armoires; — table; — re- gards. C. — Mettez au pluriel: un interieur; un logis froid; une belle armoire; une vieille pendule; une table; une petite table; une femme malade; un lit; un mauvais lit; un vieux chandelier; un troupeau. ^ Omcttcz. EXERCICES 157 D. — Donnez la forme negative aux phrases suivantes: 1. J'ai une chambre. 2. Elle a un lit. 3. Nous avons des chandeliers. 4. Je gagne de I'argent. E. — Conjuguez an present de Vindicatif, a Vimparfait, au passe defini, au passe indefini et an Jutur la phrase siii- vanie: Jeter des regards surpris. F. — Remplacez chaque tiret par un pronom personnel disjonctif convenable (moi, toi, iui, elle, soi, nous, vous, eux, elles): i. Ma mere et — 'nous sommes pauvres. 2. Qui est malade? C'est — . 3. Qui gardait les trou- peaux? C'etait — . 4. Chacun pour — . 5. — , nous sommes riches; — sont pauvres. G. — Traduisez en franqais: i. The marquis casts glances of surprise on the misery of this home. 2. That clock, that old wardrobe and these few chairs compose Margaret's wretched furniture. 3. The widow who has been sick for one year is resting on her bed in that corner of the room. 4. That old candlestick lights it up. 5. This young boy tends the marquis' flock. 6. His mother and he are very poor. 7. Misery surrounds them. IX Voir texte page 36, ligne 23 — page 37, ligne 9 Revue: Adjectifs numeraux, cardinaux et ordinaux. Emploi du verbe e-tre au lieu du verbe avoir avec certains verbes intransitifs. Accord du participe passe conjugue avec I'auxiliaire etre. Voix pas- sive. Verbes en -eder, -cer, -yer. Temps simples et composes du mode indicatif de la deuxieme conjugaison. A. — Repondez aux questions suivantes: i. Comment les evenements se succedaient-ils? 2. Qu'est-ce qui n'exis* tait deja plus? 3. Par quel regime politique la monarchic avait-elle ete remplacee? 4. Ou la tete de Louis XVI IS8 EXERCICES etait-elle tombee? 5. Qui avait emigre? 6. Pourquoi avaient-ils quitte la France? 7. Qui avait grandi? 8. Qu'est-ce que Frangois etait devenu? 9. Oii fut-il en- voye? 10. Qu'est-ce qu'il y gagna? 11. Par qui les armees frang:aises etaient-elles commandees a cette epoque? B. — Donnez les adjedijs numeraux cardinaux de i a 20 et les adjedijs numeraux ordinaux de i^^ a 20^, C. — Completez les phrases suivantes avec des participes passes convenables: i. La patrie fut .... 2. Les mo- narchies sont . . . par des republiques. 3. Les colonels sont . . . generaux. 4. L'armee est-elle . . . par un general victorieux? 5. Deux soldats sont . . . dans le Rhin. D. — Remplacez le present de Vindicatif par Vimparfait, le passe defini, le passe indefini, le plus-que- par fait de Vin- dicatif et le futur: i. L'ennemi envahit la patrie. 2. Les ennemis envahissent la France. 3. Je ne grandis pas. 4. Vous grandissez rapidement, 5. L'armee est com- mandee par un general de vingt ans. E. — Conjuguez au present de Vindicatif les phrases suivantes: i. Envoyer Tarmee sur le Rhin. 2. Effrayer I'ennemi. 3. Remplacer le capitaine. 4. Succeder au roi. F. — Conjuguez au passe indefini et au plus-que-parfait de Vindicatif les phrases suivantes: i. Tomber avec une rapidite effrayante. 2. Aller en France. 3. Devenir sol da t. G. — Traduisez en franqais: i. Events succeed each other quickly. 2. The king's head will fall. 3. The nobles will emigrate. 4. France wuU be invaded. 5. The ene- mies will invade the fatherland. 6. Francis will grow up. 7. Armies will be sent to the Rhine. 8. The young cap- tain, having become a colonel, will command a victorious army. 9. Our generals will be victorious. EXERCICES 159 X Voir texte page 44, lignes 6-17 Revue: Pronoms indefinis: touty rien. Pronoms personnels disjonctifs apres une preposition. Emploi du verbe etre au lieu de avoir avec certains verbes intransitifs. Temps composes des verbes reflechis. Present et imparfait de I'indicatif du verbe irregulier venir. A. — Repondez aux questions suivantes: i. Qu'est-ce que le chasseur entendit? 2. Que se demandait-il? 3. Qu'es- sayait-il de percer? 4. Qu^est-ce qu'il lui sembla en- tendre a sa gauche? 5. D'ou le lion etait-il sorti? 6. Que montait-il doucement? 7. Qu'est-ce qui le fit s'arrcter? 8. A quelle distance etait-il du chasseur? 9. Pouvait-il arriver facilement? B. — Remplacez le tiret par tout ou rien suivant le cas: 1. Jen'entends — . 2. Elle entend — . 3. N'avez-vous — entendu? 4. A-t-il — entendu? 5. — ne m'arretera; plus — . 6. — est enveloppe. 7. Qu'avez-vous entendu? — . C. — Reynplacez le tiret par un pronom personnel dis- jonctif convenable: i. II se demande si le lion marche vers — . 2. Essaies-tu de percer le voile qui enveloppe tout autour de — ? 3. lis etaient pres du gue et nous etions a cinq pas d' — . D. — Mettez a tous les temps simples et composes de Vindicatif les phrases suivantes: i. Percer le voile {pre- miere personne du pluriel). 2. Essayer de I'entendre {premiere personne du singulier). 3. S'arreter dans la boue {troisieme personne du singulier) . E. — Conjuguez au passe indefini et au plus-que-parfait de Vindicatif les phrases suivantes: i. Sortir du ruisseau. 2. Venir au gue. 3. Arriver d'un bond. F. — Traduisez les expressions idiomatiques suivantes: I. Je viens de faire un mouvement. 2. Le lion venait de l6o EXERCICES sortir du ruisseau. 3. Nous venons d'entendre un bruit. 4. II vient de s'arreter. 5. Vous veniez d'arriver quand il est sorti. G. — Traduisez en franqais: i. What did you hear? ^ Everything or nothing? 2. What was 2 noisy? 3. What did they try 1 to do? 3. What enveloped ^ everything around them? 4. Did the lion get out ^ of the brook? 5. Did he hear ^ the noise of our footsteps? 6. Did he arrive ^ at the ford? 7. Who is walking towards us in the mud? 8. What noise have we just heard on our left? XI Voir texte page 51, ligne 25 — page 52, ligne 11 Revue: Pronoms demonstratifs. Position des pronoms per- sonnels complements directs et indirects. Emploi du futur apres la conjonction quand. Conditionnel des verbes etre et avoir et des verbes reguliers. A. — Repondez aux questions suivantes: i. Quelle ques- tion HugueUn eut-il le courage de fairea Isabelle? 2. Quand lui fit-il cette question? 3. Que lui repondit-elle? 4. Quel sacrifice lui demanda-t-elle? 5. Accepta-t-il avec joie? 6. Cependant quelle objection presenta-t-il a Isabelle? 7. Que lui repondit-elle? 8. Si Huguelin I'aime vraiment, que trouvera-t-il bien? B. — Remplacez chaque tiret par un pronom demonsiratif convenablc: i. Le visage d'Huguelin et — d'Isabelle s'as- sombrissent. 2. Cette jeune fille est — qu'il aime. 3. L'amour rend ingenieux — qui aiment. 4. Elle se trouvait seule avec — qu'elle aimait. ^ Employez le passe indefini. 2 Employez I'imparfait de I'indicatif. EXERCICES l6l C. — Remplacez chaque nom en italiques par un pronom personnel convenahle: i. Elle demande un sacrifice a Hu- guelin. 2. Elle me demande ce sacrifice, 3. Elle n'a pas eu ce courage, 4. Vous exprime-t-il son amour? 5. II I'exprime a Isabelle. 5. L'amour rend les jeunes gens ingenieux. D. — Completez les phrases suivantes en ajoutant le verhe convenahle et mettez celui-ci au temps necessaire: i. Je vous demanderai ce sacrifice quand j'en . . . le courage. 2. Quand il se . . . seul avec elle, il lui exprimera son amour. 3. Vous serez ingenieux quand vous .... 4. Quand son pere ne . . . pas la, il lui dira qu'il Taime. E. — Remplacez le present de V indie atif par V imp ar fait et le condilionnel present: i. Je vous attends. 2. II trouve I'occasion de lui exprimer son amour. 3. Pourquoi votre visage s'assombrit-il? 4. Elle me demande un grand sacrifice. 5. Son pere n'est pas la. 6. J'ai le courage de lui demander d'attendre jusqu'alors. 7. Nous nous trouvons seuls. 8. L'amour nous rend ingenieux. F. — Remplacez le present de Vindicatif par Vimparfait, et le futur par le conditionnel present: i. Si vous m'aimez, vous trouverez I'occasion de me le dire. 2. Son visage s'assombrira si elle lui demande ce sacrifice. 3. S'ils sont seuls, il aura le courage de lui exprimer son amour. 4. II lui exprimera son amour si son pere n'est pas la. 5. Si tu aimes vraiment, tu seras ingenieux. G. — Traduisez en franqais: i. If she loved us, would she ask this sacrifice? 2. Would she have that courage? 3. Would you have it? 4. If you were Huguelin, would your face darken? 5. If we loved them, would we express our love to them? 6. Would you find the occasion? 7. Would you be ingenious? 7. Would love make you ingenious? l62 EXERCICES XII Voir texte page 57, lignes 7-22 Revue: Imperatif des verbes reguliers et des verbes r6flechis. Position des pronoms personnels complements quand le verbe est a I'imperatif. Verbes en -eter, -eler et en -ger. Verbes qui sont transitifs en anglais et intransitifs en frangais. Present de I'indicatif et imperatif des verbes irreguliers aller, dire et ouvrir. A. — Repondez aux questions suivantes: i. Qui ne pouvait plus douter? 2. Qui regarda-t-il? 3. Qu'est-ce qu'Isabelle et Huguelin disaient? 4. Qu'est-ce qui remplit les yeux de Blaineteau? 5. Quelles etaient ses reflexions? 6. Qu'est-ce qui Tempechait de voir le passe? 7. Enfin, que dit-il aux jeunes gens? B. — Remplacez la forme affirmative par la forme nega- tive: I. Donnez-moi la main. 2. Regarde-la. 3. Par- donnons-lui. 4. Repondez-leur. 5. Appelez-nous. 6. Moquez-vous de lui. 7. Resistons-lui. 8. Dis-le-lui. 9. Empechez-les de venir. 10. Ouvre-leur tes bras. C. — Remplacez la forme negative par la forme affirmative: I. Ne les appelle pas. 2. Ne la lui donnons pas. 3. Ne te fache pas. 4. Ne me reponds pas. 5. Ne le dites pas. 6. Ne le leur demandons pas. 7. Ne me le pardonnez pas. D. — Conjuguez au present de rindicatif, a rimparfait, au passe defini, au futur et an conditionnel les phrases sui- vantes: i. Changer cette expression. 2. Completer la somme. 3. Se rappeler cette expression. E. — Donnez unc forme plus concise aux phrases sui- vantes en employ ant le pronom personnel se: i. Huguelin aime Isabelle et Isabelle aime Huguelin. 2. La jeune fille regardait le menuisier et celui-ci la regardait. 3. Jean appellera Francois et Francois Tappellera. 4. Blaineteau EXERCICES 163 pardonna a Briquet et Briquet pardonna a Blaineteau. 5. Les evenements succedent aux evenements. F. — Conjuguez au present de Vindicatif: i. Ne dire rien a personne. 2. Ouvrir les bras. 3. AUer le voir. G. — Traduisez enfranqais: i. Look at Isabel; look at her; do not look at me. 2. Don't get angry. 3. These two young people love each other. 4. Forgive them. 5. They do not make fun of you. 6. Do not resist so much love. 7. Call them. 8. Open your arms to them. 9. Give your hand to your son-in-law. 10. Complete the amount. II. Let us not say anything to anybody. XIII Voir texte page 66, ligne 15 — page 67, ligne 2 Revue: Formation des adverbes. Pronoms interrogatifs. Pro- noms personnels disjonctifs. Emploi des prepositions. Emploi du pronom demonstratif ce. Verbes en -ever, -ger et -cer. Emploi de I'im- parfait de I'indicatif, du passe defini et du passe indefini. A. — Completez les questions suivantes et repondez-y: I. — admirait le courage du sergent? 2. — le jeune homme se mit a suivre? 3. Comment marchaient-ils? 4. — grandissait visiblement? 5. Combien de lieues faisait-elle chaque seconde? 6. Ou le sergent et son com- pagnon arriverent-ils? 7. — semblait monter? 8. — lis etaient forces de faire? 9. Pourquoi? 10. Finalement, — regardait tout droit en Fair? 11. — voyait la comete un peu de cote? 12. — se demandait le jeune homme? 13. — le sergent lui dit a voix basse? B. — I. De quels adjectifs sont derives les adverbes sui- vants: lentement, grandement, visiblement, finalement, 164 EXERCICES prudemment? 2. Formez des phrases contenant ces ad- verbes. C. — Remplacez les tirets par un pronom personnel dis- jonctif convenahle: i. Le sergent et — nous avangons lentement. 2. — -meme s'arreta. 3. — , nous regardions en I'air; — voyaient la comete un peu de cote. D. — Quel est Vinfinitif present des formes verbales sui- vantes: arrivames, semblait, avancions, dit, etions, mis, ouvert, faisant, grandissait. E. — Remplacez chaque tiret par la preposition conve- nahle: I. II est prudent — nous arreter. 2. lis seront forces — avancer. 3. Je me mis — marcher lentement. 4. Nous avan^ons — levant la tete. 5. Le sergent dit — voix basse: ^'Mille tonnerres!" F. — Relisez le texte {pages 66-6 j) et expliquez Vemploi de chaque imp ar fait et de chaque passe defini. G. — Remplacez le tiret par ce ou il, selon le cas: i. Qu'est-ce que c'est que cela? — est le convent; — est vieux. 2. — est prudent de s'arreter. 3. Arre tons-nous ; — est plus prudent. 4. Qui s'avance? — est le sergent; — est brave. 5. Etait- — une comete? Non, — etait le rever- bere. H. — Traduisez en franqais: i. We arrive at the old convent. 2. Everybody is looking at the comet. 3. The more I advance, the larger it grows. 4. My boldness was encouraging everybody. 5. Is it wise to advance further? 6. Let us advance slowly. 7. I am forced to look up. 8. I reach the corner. 9. I raise my head. 10. I say to myself in a low voice: ^'It is not a comet; it is the street lamp.'' EXERCICES 165 XIV Voir texte page 75, lignes 7-19 Revue: Adjectifs numeraux. Signification et emploi des expres- sions suivantes ne . , . pas, ne , . . plus, ne . . . jamais, ne . . . que. Emploi de I'auxiliaire etre au lieu de I'auxiliaire avoir dans les temps composes de certains verbes intransitifs et de tous les verbes reflechis. Emploi du passe indefini. A. — RepGudez aux questions suivantes: 1. Qu'est-ce que Bigarreau conta a Norine? 2. Qu'est-ce qu'il n'a jamais eu? 3. L'ete dernier, que gardait-il? 4. En secouant un pantalon, qu'a-t-il fait tomber? 5. Avait-il jamais vu une piece de cinq francs? 6. Qu'est-ce qu'il a fait? 7. Pourquoi? 8. Qu'a-t-il voulu faire quand il a eu la piece en main? 9. Avait-il ete vu? 10. Qu'a-t-on fait? II. A quoi les juges Tont-ils condamne? B. — Exprimez en frangais: 11, 21, 31, 41, 51, 61, 71, 81, 91, lOI. C. — Quelle est la valeur d'un centime, d'un sou, d'un franc? Combien de centimes y a-t-il dans un sou? dans un franc? dans cinq francs? Combien de sous dans un franc? dans cinq francs? D. — Formez des phrases contenant les expressions sui- vantes en employant avec chacune d^elles ne . . . pas, ne . . . plus, ne . . . jamais, ne . . . que, et traduisez: I. Se baigner dans la riviere. 2. Avoir de la chance. 3. Center une histoire. E. — Remplacez la voix active par la voix passive: i. Bigarreau conte une histoire. 2. On m'a vu. 3. Les gens m'arretent. 4. On m'envoya devant le juge. 5. Le juge me condamna. F. — Remplacez ckaque tiret par le verhe auxiliaire neces- saire pour former (i) le passe indefini; (2) le plus-que-parfait l66 EXERCICES de Vindicatif: i. La piece — tombee. 2. Nous — alles nous baigner. 3. Vous me — conte une histoire. 4. lis se — sauves. 5. Elle — restee en prison. 6. Qui — ete condamne. 7. — -ils retournes a la riviere? 8. Je ne me — pas baigne. 9. Qui ne — pas eu de chance? G. — Traduisez en Jranqais: i. Bigarreau was an orphan who had had no luck. 2. Here is his story. 3. One day I had gone to bathe in the river. 4. Bigarreau had watched over my clothes. 5. He shook ^ the trousers. 6. A five franc piece fell.^ 7. He took ^ the coin and ran away.^ 8. Unfortunately I had seen him. 9. I arrested ^ him and I sent ^ him before a judge who sentenced ^ him to prison. 10. He will remain there till he is twenty- one. XV Voir texte page 81, lignes 10-19 Revue: Emploi des propositions. Pronoms personnels comple- ments. Accord du participe passe (i) conjugu6 avec I'auxiliaire avoir; (2) des verbes reflechis. A. — Repondez aux questions suivantes: i. De qui Bigarreau s'etait-il rapproche? 2. Qu'avait-il enleve et qu'avait-il place sur les pieds nus de Norine? 3. Que coupa-t-il? 4. Comment agitait-il cette feuille? 5. Pour- quoi Tagitait-il? 6. Pourquoi s'interrompait-il de temps en temps? 7. Qu'est-ce qui suffisait a le rendre heureux? 8. Combien de temps cela dura-t-il? 9. Puis, que fit Norine? B. — Remplacez les noms en italiques par des projioms per- sonnels convenables et ohservez la regie d^ accord des participes passes conjugues avec avoir: i. II a enleve sa veste. 2. J'ai coupe une feuille de fougere. 3. II a agite les feuilles, 4. 1 Employez le passe indefini. EXERCICES 167 Qui a trouble mon sommeil? 5. Elle a place nos vestes sur les pieds de la dormeuse. 6. J'ai empeche les mouches de troubler votre sommeil. 7. Nous avons contemple Norine, 8. Elle a ouvert les yeux. 9. Notre admiration a rendu la fillette heureuse. C. — Remplacez le tiret par la preposition convenable: 1. Cette mouche empeche la fillette — dormir. 2. Elle s'est rapprochee — nous. 3. Je m'interromps — la con- templer. 4. Cela sufiit — me rendre heureux. 5. — temps — temps, il agite ces feuilles — troubler mon som- meil. D. — Donnez aux phrases ci-desstcs (i) la forme negative; (2) la forme interrogative; (3) la forme negative-interrogative. E. — Quel est Vinfinitif present des formes verbales sui- vantes: enleve, ayant, agitait, interrompait, sufiisait, dura, ouvrit. F. — Traduisezenfranqais: i. Where are your jackets? 2. We took 1 them off and we placed ^ them on the little girl's feet. 3. A fly was disturbing her sleep. 4. We pre- vented ^ it from disturbing her sleep. 5. I cut ^ a fern leaf; I cut ^ it. 6. I waved ^ it like a fan. 7. We gazed ^ at the little girl; we gazed ^ at her. 8. That made ^ us happy. 9. Then, she opened ^ her eyes; she opened ^ them.^ XVI Voir texte page 88, ligne 18 — page 89, ligne 4 Revue: Adjectifs possessifs. Adverbes. Emploi de I'mfinitif passe apres la preposition apres. Temps primitifs des verbes irre- guliers hattre^ devoir, couvrir, soiiffrir, prendre. A. — Repondez aux questions suivantes: i. Qu'est-ce que cette correction devait faire? 2. Apres Tavoir battu, ^ Employ ez le passe indefini. 1 68 EXERCICES ou le gardien-chef Tavait-il mene? 3. Dans quel etat Bigarreau etait-il? 4. Comment etait ce cachot? 5. Le lendemain matin, de quoi Bigarreau souffrait-il? 6. Qu'est- ce que le medecin constata? 7. Qu'est-ce que le garde general apprit? 8. Qui voulut-il voir? B. — Formez des adverbes avec les adjectijs suivants: chaud, joyeux, violent, long. C. — Remplacez mon, ma, mes par les autres adjedifs possessifs: mon cachot, ma fievre, mes compatriotes. D. — Faites suivre respectiveme7tt les prepositions apres, pour, en, par les expressions suivantes en employant le temps necessaire, et traduisez: i. Battre un enfant. 2. Trouver un medecin. 3. Guerir un malade. E. — Quels sont rinfinitif present et le fuiur des formes verbales suivantes: ete, ayant, passa, souffrant, battu, convert, devait, appris. F. — Conjuguez au present de Vindicatif et au futur les phrases suivantes: i. Mener un prisonnier au cachot. 2. Apprendre sa le^on. 3. Devoir le voir. G. — Traduisez en franqais: i. After his long trip, my fellow-townsman will be covered with perspiration. 2. His head keeper, after taking him to a dark cell, will beat him. 3. The next day, he will be sick. 4. He will have an attack of fever. 5. He will shiver. 6. He will suffer. 7. The physicians will examine him and w^ill say ^ that it is pneumonia. 8. After insisting upon seeing him, we shall carry him to the sick ward. 9. Will our physician cure him? ^ Employez le verbe 'constater'. EXERCICES 169 XVII Voir texte page 96, lignes i-ii Revue: Pronoms possessifs. Emploi de ce qui et ce que. Emploi des temps apres la conjonction si. Imperatif. Present et imparfait de rindicatif et imperatif des verbes irreguliers prefidre, recevotr, venir^ voir. A. — Repondez aux questions suivantes: 1. Qu'est-ce qu'Aucassin doit prendre? 2. Doit-il monter a cheval? 3. Que doit-il defendre? 4. Qui doit-il aider? 5. Si ses vassaux le voient parmi eux, que defendront-ils mieux? 6. Qu'est-ce qu'Aucassin refuse de devenir? 7. Ou refuse- t-il d'aller? 8. Pourquoi? B. — Remplacez chaque tiret par un pronom possessif coiroenahle: i. Defendez votre terre comme je defends — . 2. Aime tes amis comme nous aimons — . 3. Aidons nos vassaux comme il aide — . 4. II prend ses armes et je prends — . 5. Je leur donnerai des coups et je recevrai — . C. — Remplacez les tirets par ce qui ou ce que selon le cas: I. Accordez-lui — il demande. 2. Je prends — me sem- ble bon. 3. Nous defendons — nous aimons le mieux au monde. 4. II n'entend pas — vous dites. 5. Elle aime — brille. 6. Je vois — vous faites. D. — Remplacez la forme negative par la forme affirmative et vice-versa: i. Ne la defends pas. 2. Donnez-la-moi. 3. Ne le lui accordez pas. 4. Ne nous frappe pas. 5. Ne leur donnez pas ce qu'ils vous demandent. 6. Repondez-moi. 7. Ne te defends pas. 8. Recevez-les. 9. Ne la re^ois pas. 10. Ne le lui dites pas. E. — Remplacez le futur par le conditionnel et vice-versa, avec tous les autres changements necessaires: i. Si je les aide, que me donneront-ils? 2. Vous auriez des coups si vous refusiez. 3. Si vous m'accordez ma demande, je 170 EXERCICES prendrai les armes. 4. Si nos vassaux vous voient, ils se defendront mieux. 5. Si tu prenais les armes, si tu montais a cheval, si tu defendais ta terre, si tu aidais tes vassaux, si tu devenais chevalier, si tu allais a la bataille, nous t'accorderions ta demande. F. — Traduisez en franqais: i. The father says to the son: ^^Let us take up our arms; let us mount our horses; let us go to the battle; let us help our vassals; let us de- fend them; let us defend ourselves; let us defend our land and theirs." 2. The son asks him: ^'If I help you, if I take up my arms, if I mount my horse, if I defend my vas- sals and yours, if I go to the battle, if I smite knights and if I receive their blows, tell me, will you grant me what I asked you? 3. The father answers him: ^^If you ^ help me, if you ^ defend my land, yours ^ and theirs, I shall give you ^ what you ^ asked me. You ^ shall have your ^ sweet friend whom you ^ love so much. XVIII Voir texte page 102, lignes 15-28 Revue: Pluriel des adjectifs (irreguliers) . Accord du participe passe conjugue avec I'auxiliaire avoir. Expressions idiomatiques: avoir peiir, avoir faim, etc. (Voir le verbe avoir au vocabulaire). Present du subjonctif des verbes avoir et eire et des verbes reguliers. Emploi du mode subjonctif apres les verbes exprimant le doute, la necessite, etc. A. — Repondez aux questions siiivantes: i. Qu'est-ce qu'Aucassin repond a son pere? 2. Qu'est-ce que celui-ci a oublie? 3. Aucassin oubliera-t-il cette promesse? 4. Qu'est-ce que son pere lui a promis? 5. Tiendra-t-il cette promesse? 6. Si Nicolette etait ici, que ferait-il? 7. Qui pourrait avoir grand 'peur? ^ Employez la deuxieme personne du singulier. EXERCICES 171 B. — Quelle est la forme masculine des adjectifs douce, et quelle? la forme feminine des adjectifs sain et sauf? C. — Donnez une forme emphaiique aux phrases sui- vantes et n^oiibliez pas la regie d^ accord des participes passes conjugues avec avoir: i. Vous avez fait cette promesse-la. 2. II a oublie ses promesses. 3. J'ai gronde ces garg:ons-ci. 4. Nous aurions brule Nicolette si elle avail ete la. 5. Elle n'a pas embrasse ses amies. 6. Avez- vous dit ces paroles- la? 7. lis ont aide leurs amis. Exemple: Cette promesse-la, vous I'avez faite. D. — Remplacez le conditionnel par lefutiir et Vimparfait par le present de Vindicatif: i. Si Dieu me ramenait sain et sauf, me laisseriez-vous voir Nicolette? 2. Je la brulerais si elle etait ici. 3. II vous aiderait si vous n'oubliiez pas vos promesses. 4. S'il avait peur, nous le gronderions. E. — Formez des phrases contenant les expressions sni- vantes et changez constamment de temps et de personne: avoir peur, avoir faim, avoir soif, avoir froid, avoir chaud, avoir raison, avoir tort, avoir peur, avoir grand'peur. F. — Remplacez dans les propositions siibordonnees le singulier par le pliiriel et vice-versa: i. II faut que tu me repondes. 2. Faut-il que je I'aide? 3. Ne faut-il pas qu'elle soit la dans une heure? 4. II faut que vous me laissiez voir ma douce amie. 5. II faudra que je te ramene. 6. II ne faut pas que tu oublies tes promesses. 7. II faudra que vous les grondiez. 8. II ne faut pas qu'ils aient peur. G. — Traduisezenfranqais: i. Aucassin's father scolds him; he has scolded him; he must scold him. 2. You forget your promises; you forgot them; you must not for- get them. 3. Will God bring him back safe and sound? 4. Bring her back safe and sound; bring them back safe and sound. 5. They are cold; she is hungry; are you afraid? 1/2 EXERCICES we are very much afraid. 6. You must not be afraid. 7. The father says that he will burn Nicolette at the stake. 8. He said that he would burn her. 9. He must not burn her. 10. She must be safe and sound. XIX Voir texte page no, lignes 13-28 Revue: Pluriel des noms (irreguliers). Emploi de Tarticle partitif de, du, de la, de l\ des. Emploi et position de I'adverbe y. Pronoms demonstratifs. Emploi de Tauxiliaire eire au lieu de avoir avec cer- tains verbes intransitifs. Present de I'indicatif des verbes irreguliers 7nettre et sortir. A. — Repondez aux questions suivantes: i. Qui quitte la salle? 2. Que fait-il ensuite? 3. D'ou sort-il? 4. Ou arrive- t-il? 5. Qui est-ce qu'il y trouve? 6. Qu'avaient- ils etendu sur I'herbe? 7 Que mangeaient-ils? 8. Qui voient-ils venir? 9. Que fait Tun d'eux? 10. Repetez sa chanson, 11. Quand Aucassin entend chanter le pas- toureau, que pense-t-il? B. — Employ ez dans de courtes phrases les noms suivants precedes de Variicle partitij: pain, joie, argent, herbe, gateaux, cheveux blonds, belles flutes. C. — (a) Mettez au pluriel; (b) donnez la forme negative aux phrases suivantes: J'ai achete un couteau. 2. II a \ni une belle fontaine. 3. Elle a un manteau. 4. Elle a un grand manteau. 5. Tu as un cheval ; tu as un jeune cheval ; tu as un cheval noir. D. — Remplacez le tiret par le verbe aux Hi a ire necessaire pour former (i) le passe indefi^ii; (2) le phts-quc-parfait de Vindicatif: i. Le pastoureau — chante. 2. Le seigneur — sorti du chateau. 3. Nous — venus a la foret. 4. lis — achete des gateaux. 5. — -vous entendu chanter Ni- EXERCICES 173 Colette? 6. II — pense a sa douce amie. 7. Elle — arrivee pres de la fontaine. E. — Remplacez chaque tiret par un pronom demonstratif convenable: i. Void mon cheval et — d'Aucassin. 2. II arrive pres des pastoureaux; — -ci mangent; — -la chan- tent. 3. Dieu garde mon amie et — du jeune seigneur! 4. Voici deux fillettes; ci a les cheveux noirs; — -la a les cheveux blonds. 5. Deux pastoureaux arrivent; — -ci gardera le cheval d'Aucassin; — -la chantera. F. — Remplacez les mots en italiques par y: i. Le seigneur Yient au chateau. 2. Nous arrivons a laforet. 3. II monte a cheval. 4. Etendez votre manteau sur Vherbe. 5. Elle a passe par la foret. 6. Mangeaient-ils leur pain pres de la fontaine? G. — Conjuguez au present de Vindicatif {forme interroga- tive) les phrases suivantes: 1. Sortir du chateau. 2. Manger de bon pain. 3. Se mettre a chanter. H. — Traduisez en franqais: i. Aucassin had gone out of the castle. 2. Having arrived at the fountain he found there the young shepherds to whom Nicolette had given all her money. 3. They were stretched on the grass at the edge of a wood. 4. When this young lord arrived there, he heard them singing. 5. What were the latter singing? 6. The young girl with the clear complexion, with blue eyes, with light hair, has given us all her cents. 7. With her money we bought knives, flutes and fine hooked staffs. 8. God will keep her and aid her. 9. They thought that she w^as the young lord's sweet friend. 174 EXERCICES XX Voir texte page 119, lignes 13-27 Revue: Pronoms relatifs. Position du complement direct dans les propositions relatives commengant par dont, de qui, duquel. Emploi du mode subjonctif apres les verbes exprimant un desir ou un ordre; dans les propositions relatives precedees par un superlatif. Present de I'indicatif des verbes irreguliers: savoir, vouloir. A. — I. Repondez aux questions suivantes: i. Pourquoi Aucassin est-il joyeux? 2. Pour qui prend-il Nicolette? 3. Que lui dit-il? 4. Que lui repond Nicolette? 5. De qui est-elle la fille? 6. Ou le roi de Carthage la fit-il prisonniere? 7. Ou remmena-t-il? 8. Que decouvrit-il a Carthage? 9. Qui veut-on que Nicolette epouse? 10. L'epousera-t-elle? 11. Que lui demande Aucassin? B. — Remplacez chaque tiret par un pronom relatif con- venable: i. Aucassin — est joyeux vient a elle. 2. II parle a celle — il prend pour un jongleur. 3. Qui est cette Nicolette — vous parlez? 4. Le roi — la fit prison- niere est son pere. 5. Elle n'epousera pas le roi — on veut lui donner pour mari. 6. C'est le plus riche roi — soit jamais ne. 7. Aucassin ne salt pas a — il parle. C. — Mettez les complements directs suivants: I'histoire (premiere phrase) ; le chateau (2* phrase) ; la fille (f phrase) ; la vielle (4^ phrase) a la place convenable: 1. Qui est cette Nicolette dont . . . vous avez chante . . .? 2. C'est le roi dont . . . nous avons vu. . . . 3. Void rhomme de qui . . . vous aimez. ... 4. Ce jongleur est celui duquel ... on a pris. . . . D. — Quel est rinfinitif des formes ver bales suivafttes: entend, vient, prend, soit, nee, fit, emmena, veut, de- couvrit, dites? E. — Remplacez rinfinitif en italiques par le present du EXERCICES 175 suhjondif: i. Son pere est le roi le plus riche qui etre au monde. 2. Je desire qu'il vous emmener, 3. Veut-il que nous chanter? 4. Son chateau est le plus beau que y avoir jamais vu. 5. Ce sont les fiUes les plus sages qui etre jamais nees. 6. N'est-ce pas la plus belle histoire que vous avoir jamais entendue? 7. Voulez-vous qu'elle etre joyeuse? 8. Nous voulons que vous avoir beaucoup d'amis. 9. Parlez plus haut si vous desirez qu'on enteitdre ce que vous dites. 10. Voici la plus belle ^ille que nous avoir jamais \dsitee. F. — Traduisez en franqais: i. Aucassin wishes the itinerant singer to sing ^ for him the story of Nicolette. 2. He says that she is the noblest girl in Carthage. 2 3. Her father's castle is the finest that he has ever seen, and his city, the largest that he has ever visited. 4. Who vnW marry the king's daughter? 5. The king wishes a pagan king to be 3 her husband. 6. He does not wish her to have ^ Au- cassin for her husband. 1 Traduisez comme si le texte etait: ^-Yucassin wishes that the itinerant singer sings . . .' et employez le subjonctif dans la proposi- tion subordonnee. 2 Traduisez comme si le texte etait: 'who is in Carthage'. ^ Voyez directions, note i. VOCABULARY ABBREVIATIONS adj. adjective adv. adverb art. article cond. conditional co7tj. conjunction def. definite dem. demonstrative /. feminine noun. fut. future imper. imperative imperf. imperfect impers. impersonal ind. indicative indef. indefinite interr. interrogative intr. intransitive verb m. masculine noun num. numeral part, participle pers. personal pi. plural poss. possessive prep, preposition pres. present pron. pronoun rel. relative subj. subjunctive tr. transitive verb repetition of the title word VOCABULARY a pres, ind, of avoir a prep, at, to, for, on, of, with, in, according to; — dix me- tres, ten yards away abandonner tr. to abandon, de- sert, renounce abattre (abattant, abattu, j'a- bats, j'abattis) tr. to beat down, throw down abominable adj. frightful abondance/. abundance abord m. access, approach; d' — adv. first, at first. abrupt -e adj. abrupt, rugged absence/, absence absent -e adj. absent absolu -e adj. absolute, com- plete absorb e -e adj. absorbed absorber tr. to absorb, take, occupy; s' — become absorbed accabler tr. to overwhelm accent, m. accent, voice accepter ir. to accept acces m. fit, attack accident m. accident accolade /. (a gentle tap with the flat of a sword on the shoulder of a new knight at the time of his reception into the order); donner 1* — a, to dub (a knight) accompagner tr. to accompany accomplir tr. to accomplish, do accord in. agreement accorder tr. to grant accourir (accourant, accouru, j'accours, j'accourus) intr. to run up, hasten accoutumer tr. to accustom; s* — accustom oneself acheter tr. to buy acheve -e adj. over achever tr. to finish, end, give the finishing blow acolyte m. acolyte, choir boy acquiescer mtr. to acquiesce, consent acquitter tr. acquit; s'— de, perform, deliver acti -f -ve adj. active action/, action, deed active /. of actif activer (s') tr. to flash up actuel -le adj. actual, present adieu m. farewell, good-by adjectif m. adjective adjudant m. adjutant admiration/, admiration admirer tr. to admire adorable adj. adorable, lovely adorer tr. to adore, be passion- ately fond of adresse/. address adresser tr. to address, speak; s* — address oneself, apply, speak adverb e m. adverb 179 i8o VOCABULARY adverse adj. adverse, hostile aerodrome m. aerodrome, avia- tion field aeroplane m. aeroplane, air- ship afifaire /. affair, business, trans- action; 3*ai votre — , I have what you want affection/, affection, love affectueusement adv, affection- ately affectueu -x, -se adj. affection- ate, loving affiche/. poster afSrmati -f -ve adj. affirmative afflige -e adj. afflicted, sad age 7n. age; quel — avez-vous? how old are you? agile adj. agile, swift agir inir. to act, behave agitation/, bustle agiter tr. to agitate, wave, dis- turb; s* — be agitated, be restless ah inter j. ah! oh! ai pres. ind. of avoir aide/, aid, help aide-mecanicien m. mechanic's helper aider tr. to aid, help; s* — help oneself aiguilleur m. switchman aile/. wing aille prcs. suhj. of aller aimable adj. lovely, kind aimant -e adj. loving, afi'ection- ate aime -e adj. bien — beloved aimer tr. to love, like, be fond of; s' — love each another ainsi adv. thus, as follows; — que conj. as well as, as air m. air, look, appearance; en V — up; le nez en V — look- ing up aise/. ease aise adj. glad ajouter tr. to add alerte/. alarm, warning Allemagne/. Germany aller (allant, alle, je vais, j'allai) intr. to go, be going, be about; — mieux be better; — plus mal be worse; — trouver go and see, call upon; fa va things are going; fa va mieux I feel better; s*en — go, go away allons interj. well, come, come now allumer tr. to light almanach m. almanac alors adv. then Alpes /. pi. Alps (a chain of mountains separating France, Italy, and Switzerland) alphabet m. alphabet Alsace/. Alsace alteration/, alteration, change altesse/ highness amant m. lover, sweetheart amazone /. woman on horse- back, rider ambition /. ambition ame/ soul amener tr. to bring ameublement m. furniture ami ;;/. friend amicalement adv. in a friendly tone VOCABULARY i8i amie /. friend amitie /. friendship amour m. love, passion; pour V — de for the sake of amourette /. frivolous love af- fair amoureu -x -se adj, in love amour eux m, lover, sweetheart an m. year ancien -ne adj. ancient, former ange m. angel Angleterre/. England animal m. animal animation/, animation, bustle annee/. year anniversaire adj. anniversary annoncer tr. to announce, in- form - antique adj. antique, ancient anxiete/. anxiety anxieu -x -se adj. anxious aout (pronounce as if spelled 'ou') m. August apaiser tr. to appease; s' — cease, abate apercevoir, (apercevant, aper^u, j'aperfois, j'aper^us) tr. to perceive, see; s' — notice apparaitre (apparaissant, ap- paru, j'apparais, j'apparus) intr. to appear appareil m. apparatus; flying machine apparence, /. appearance apparut past def. of apparaitre appel m. appeal, call appeler tr. to call; faire — call for; s' — be called; comment f appelles-tu? what is your name? applaudir tr. to applaud applaudissement m. applause apporter tr. to bring apprendre (apprenant, appris, j'apprends, j 'appris) tr. to learn, teach, hear, be informed apprenti w. apprentice appris past def.; appris -e past part, of apprendre approbation /. approbation, ap- proval approcher intr. to approach, be near; s* — approach, come near approuver tr. to approve appuyer tr. prop; s* — lean apres, prep, after apres-midi/. afternoon; de V — - — P. M. arabe adj. Arab Arabe m. Arab arabe m. usurer. arbre m. tree. arc m, arch; — de triomphe Triumphal Arch ardent -e adj. ardent, burning, glowing ardeur/. ardor, zeal argent m. silver; money Argentine /. a proper name Arlequin w. Harlequin arme /. arm, weapon; ses pre- mieres — s one's first cam- paign armee/. army armer tr. to cock; s' — arm one- self, take up arms armoire /. wardrobe arrestation/. arrest arret m. stop; a 1' — pointing l82 VOCABULARY arreter tr. to arrest; stop; make, take; intr. stop; s* — stop axriere m. back; — adv. behind; en — backwards arrivee/. arrival arriver intr. to arrive, come; impers. happen; il arriva ce qui devait — the expected happened; en — a come to the point of, go so far as to arsenal w. arsenal article m. article as pres. hid. of avoir assaillant m. assailant, aggressor assaillir (assaillant, assailli, j'as- saille, j'assaillis) tr. to assail, attack assaut m. attack assemblee/. assembly; — Con- stituante the Constituent or National Assembly which pro- claimed the French Revolu- tion of 1789. It existed from 1789 to 1 791 asseoir (asseyant, assis, j'assieds, j'assis) tr. to seat; s* — sit down assez adv. enough; rather, pretty assiduite/. assiduity, diligence assiette/. plate assis past def.; assis -e past part. of asseoir assistants m. pi. persons present; congregation assister tr. to assist, help; intr. be present assit past def. of s'asseoir assombrir tr. to darken; s* — become gloomy assurance /. assurance, pledge; — par ecrit written pledge assurement adv. surely assurer tr. to assure, affirm atelier m. workshops; — de con- struction factory, shops attache -e adj. attached attacher tr. to tie, fasten attaque/. attack attaquer tr. to attack atteindre (atteignant, atteint, j'atteins, j'atteignis) tr. to attain, reach attendant (en) adv. in the mean- time attendre tr. to wait, wait for, expect; be in store for attenti -f -ve adj. attentive attention/, attention attentivement adv. attentively atterrir intr. to land attirer tr. to attract attitude/, attitude attraper tr. to catch au (contraction of k le) at the, to the Auberive, name of a northern French village Aucassin m. a proper name aucun -e indef. adj. any, no; sans forme — e shapeless audace/. boldness audacieu -x -se adj. bold, dar- ing au-dessous de prep, beneath, below, under au-dessus de prep, above, over augmenter tr. to augment, in- crease aujourd'hui adv. to-day VOCABULARY 183 Aumale an Algerian town; le due d' — (182 2-1897) a son of king Louis-Philippe, who distinguished himself in the conquest of Algeria auparavant adv. before; ago aupres de prep, near, by; with aurai Jut.; aurais cond. of avoir aussi adv. too, also; conj. that is why; — ... que as ... as aussitot adv. immediately; — que conj. as soon as autant adv. as much, as many; so much; d^ — plus . . . que all the more . . . because automne (do not sound the 'm') m. autumn, fall automobile m. or/, automobile autorite/. authority autour de prep, around, about autre indef. adj. and pron. other; tout — any other; — chose anything or something else; d* — others autrefois adv. formerly; d* — of former times autrement adv. otherwise Autrichien m. Austrian autrichien -ne adj. Austrian aux (contraction of k les) at the, to the auxiliaire m. auxiliary avance /. advance; d' — before- hand avancer intr. to advance; faire — drive up; s' — advance, move on avant prep, before; — de before; en — adv, forward! — que conj. (followed by suhj.) be- fore avantage m. advantage avare adj. avaricious, stingy avec prep, with avenir m. future aventure/. adventure avenue/, avenue avertir tr. to warn aviateur m. aviator, airman aviation/, aviation avion m. (military) aeroplane avis m.' opinion; changer d* — to change one's mind avoir (ayant, eu, j'ai, j'eus) tr, to have; be; y — there to be; il y a there is, there are; 11 y a quinze jours a fortnight ago; il y avait there was, there were; ce qu^il y a what the matter is; qu*est-ce qu*il y a? what is the matter? il n^y a pas de quoi don't mention it; j*ai beau essay er I am trying in vain; H eut beau passer . . . he passed ... in vain; avoir besoin de need; — chaud be warm; — le delire be delirious; — faim be hungry; — froid be cold; — peur be afraid; — raison be right; — som- meil be sleepy; — tort be wrong; — un grand retentis- sement create a great sensa- tion avouer tr. to confess, acknowl- edge ayant pres part.; ayez, ayons imper. and pres. subj. of ayoir azur w. ^zure i84 VOCABULARY B Babet (corruption of Elisabeth) /. Bessie (here a cow's name.) baguette/, drumstick bah inter j. pshaw! nonsense! baigner tr. to bathe; se — bathe baiser tr. to kiss baisser tr. to lower, hang down, bow; se — stoop, look down balcon m. balcony balle /. bullet Balthazar m. a proper name banc m. bench bande/. band, gang banque/. bank baptiser (do not sound the 'p') tr. to baptize, christen baron m. baron barque/, bark, boat barrel tr, to bar, obstruct bas -se adj. low; — adv. low, in a low voice; en — down; parvenir en — to reach the bottom; la- — , down there, down below, over there, yon- der Bastille /. an old castle in Paris used as a state prison but de- molished by the populace in 1789 bat pres. hid. of battre bataille/. battle bateau m. boat battement in. beating, throb- bing battre (battant, battu, je bats, je battis) tr. to beat; intr. beat, palpitate, throb beant -e adj. yawning, wide open beau, bel -le adj. beautiful, fine, handsome, fair; j'ai — essayer I am trying in vain; il eut — passer ... he passed ... in vain Beaucaire a town in southern France, situated on the Rhone beaucoup ad-v. much, a great deal, many beau-pere m. father-in-law beaute/. beauty bel see beau belle/, of beau Bergame Bergamo, a city of Lombardy (Italy) berger m. shepherd bergerie/. sheepfold besoin m. need, w^ant; avoir — de to want, need bete /. beast, animal; — adj. foolish, stupid bien w. good, welfare; estate, property; — adv. well; much; very; indeed; certainly; all right; je le disais — I was right to say; compter — surely expect bienfaiteur m. benefactor bienf aitrice /. benefactress bientot adv. soon bienvenu -e adj. welcome bigarreau m. reddish cherry with firm pulp; Bigarreau a nick- name billet m. ticket, paper, note, love letter; — de banque banknote; les deux — s the love letter and the lottery ticket biographie/. biography VOCABULARY i8s biplan m. biplane bizarre adj. queer, odd Blaineteau a proper name blanc, blanche adj. white, grey; piece —he silver coin blesser tr. to wound blessure/. wound bleu -e adj. blue blond -e adj. fair, light bois m. wood, forest; grand — thicket boiteu -X -se adj. lame bon -ne adj. good, kind, fine; — mot witticism, jest; — sens common sense; a quoi — what's the use of; — adv. all right bond m. bound, leap; d'un — w^th one leap, at a leap bonheur m. happiness, good for- tune, good luck bon jour m. good day, good morning bonne /. of bon bonsoir m. good evening, good night bonte /. kindness, act of kind- ness bord 7n. edge, bank bosse/. hump bouche/. mouth boucher m. butcher boucle -6 adj. curly boue /. mud Bougart w. a proper name bouger tjitr. to budge, move bouillant -e adj. boiUng, hot bonlanger m. baker Bonlard a proper name boulevard m. boulevard bouleverser tr. to upset boulingrin m. bowling-green; Boulingrin name of a park in Toulouse the former capital of Languedoc (southern France) bouquet m. bunch bourg (do not sound the 'g') m. small town bourgeois w. commoner bourse/, purse bout m. end, extremity; un — de chemin a little while bouteille/. bottle boutique/, shop branche/. branch bras m. arm; a — ouverts with open arms brave adj. brave, courageous; honest; un homme — a brave man; un — homme a good man; — m. courageous man, hero bravement adv. bravely breche/. breach, opening bride /. bridle; to turner — to wheel about brievement adv. briefly brillant -e adj. briUiant, bright, glittering briller intr. to shine Briquet a proper name briser tr. to break; se — break to pieces brode -e adj. embroidered brouillard w. fog brouiller tr. to embroil, cause to fall out; se — quarrel, fall out bruit m. noise; rumor; le — coiunit it was rumored; il y a du — there is a commotion i86 VOCABULARY br^ler ir. to bum brusque adj. abrupt, blunt brusquement adv. abruptly, sud- denly bruyant -e adj. noisy bruyere/. health biicher m. funeral pile, stake buee/. mist, mistiness buisson m. bush bureau m. office c' = ce pron, 5a = cela 5a inter j. so; ah — now then cabane/. hut cabrer (se) intr. to rear cacher tr. to hide, conceal; se — hide oneself cachete -e adj. sealed cachet m. dungeon, dark under- ground cell calculer tr. to calculate calmer /r. to calm, quiet, allay camarade m. comrade; — d'e- cole schoolmate camp m. camp campagne/. country, fields campement m. encampment canal m. canal candide adj. candid canon m. gun-barrel capable adj. capable capitaine m. captain capitale/. capital capti -f -ve m. f. captive, pris- oner car conj, for, because cardinal -e adj. cardinal caressant -e adj. caressing, en- dearing carnage m. carnage, slaughter camaval m. carnival carrefour m. cross-road carte/, card Carthage, a very ancient African city, the former rival of Rome cas m. case; dans ce — if it is so; dans le — 0^ if casque m. helmet casser tr. to break catastrophe /. catastrophe cause/, cause; a — de because of causer tr. to cause, be the cause of; intr. talk cavalier m. horseman, rider ce, cet -te dem. adj. this, that; ces pi. these, those ce dem. pron. that, it; — qui (subject) — que (object) what ceci dem. pron. this ceder intr. to yield cela dem. pron. that, it celebre adj. celebrated, famous celebrer tr, to celebrate, sol- emnize celle /. of celui celui, celle, ceux, celles de7n. pron. the one, the ones; that, those; he, him; she, her; they, them; ci, this one; these; the latter; — -la, that one, those; the former cent adj. hundred centime m. centime (one-fifth of a sou) central -e adj. central; maison — House of correction, re- formatory VOCABULARY 187 centre m. centre cependant adv. vet, however, stiU ceremonie /. ceremony cerf m. stag cerise/, cherr}^ certain -e adj. certain, sure certainement adv. certainly certes adv. certainly ces pi. of ce de?n. adj. cesse /. ceasing; sans — inces- santly, constantly cesser z;z/r. to cease, discontinue; ne cesser = ne pas cesser c'est-a-dire adv. that is to say cet -te see ce dem. adj. ceiix, celles pi. of celui, celle dent. pron. chacun-e indef. pron. every one, each chagrin m. sorrow, grief chagriner tr. to sadden, worr>' chaine/. chain chaise/, chair chaleur/. heat chambre /. chamber, room champ m. field; — d'aviation, aviation ground, aerodrome Champs-Elysees m. pi. the fin- est avenue in Paris chance /. chance, luck, piece of luck, opportunity chandelier w. candlestick chandelle/ candle changement w. change changer tr. to change, exchange; — d'avis change one's mind; se — en change into chanson/, song chant m. song chanter tr. to sing chanteuse/. singer chapeau jn. hat chapelet m. chaplet, string chapelle/. chapel chaque indef. adj. each, every charbon m. coal; — ardent burn- ing or Hve coal charge -e adj. laden; whose business or duty is; — du service posted there; etre — d'un message be given a mes- sage. charger tr. to charge, load, en- trust, ask; se — de take upon oneself, undertake to do charitable adj. charitable charite/. charity, benevolence charmant -e adj. charming, delightful charmer tr. to delight, please chasse /. hunt, hunting; — au lion lion hunting chasser tr, to hunt chateau m. castle chatelain w. lord of a manor chaud -e adj. warm, hot chef m. head, commander, leader chemin m. way, road; — de fer railroad cheminee /. chimney, fireplace cheminer intr. to walk on, make one's way cher, chere adj, dear; — adv. dearly, much chercher tr. to seek, look for, search; iiy; aller — go and bring, go and get; — Pombre keep on the shado^^y side chere /. of cher i88 VOCABULARY cherir tr. to love dearly cheval m. horse; a — on horse- back chevalier m. knight chevaux pi, of cheval cheveu m. hair chez prep, at, to, among; — moi, — toi, — lui, — elle, — nous, — vous, — eux, — elles, at or to or in my, your, his, her, our, your, their house; home, at home chien m. dog choisir tr. to choose, select choix m. choice chose /. thing; autre — some- thing or anything else Chretien m. Christian chut (sound the *t') inter j. hush! ss-ssh ! ci-dessus adv. above, preceding ciel m. sky, heaven cimetiere m. cemetery cinema or cinematographe m, moving pictures cinq num. adj. five cinquantaine /. about fifty, fiftieth year cinquante num. adj. fifty circonstance /. circumstance circuit m. circuit, race circulation/, traffic citer tr. to mention; etre cite ^ Pordre du jour, be mentioned for gallantry in action civil -e adj. civil clair -e adj. clear, bright, limpid, plain, obvious; aux yeux — s, with bright eyes clairiere/. clearing, glade claquer, intr. to snap; faire — snap clarinette/. clarinet clarte/. light classe/. class Claude m. a proper name cle/. key client m. customer clocher m. steeple cocher m. coachman cochere adj.; porte — carriage gateway coeur m. heart; de bon — heartily coin m. corner, angle colere /. anger; en — angry; mettre en — make angry collet m. collar Colmar an Alsatian city Colmiers name of a village colonel m. colonel colonne/. column combat m. combat, fight; hors de — disabled combien adv. how much, how many, how comble m. height, highest pitch combler tr. to overwhelm comete/. comet comique adj. comic commander tr. to command, order, lead comme conj. as, like; — adv. how commencer tr. to begin comment adv. how; — ! i titer j. what! commission/, message, errand commun -e adj. common commune/, township compagne/. companion, friend V0CABUL.4RY 189 compagnie/. company; en — de in company with compagnon m. companion comparer ir. to compare compassion/, compassion, pity compatissant -e adj. compas- sionate, kind compatriote 7}t. fellow to\^^ls- man complement m. object compl -et -ete adj. complete, entire completement adv. completely completer tr. to complete, make up complice ?n. accomplice compliment m. compliment, con- gratulation compose -e adj. compound composer ir. to compose, make up; se — be composed of, con- sist in comprendre (comprenant, com- pris, je comprends, je compris) tr. to understand compris -e past part.; comprit past def. of comprendre compte m. account, part; mon — est regie I am done for compter /r. to count, rely, reckon, intend; include; — bien surely expect; y — rely on it comte ?n. count concis -e adj. concise Concorde/, concord condamner (do not sound the 'm') tr. to condemn, sentence condition /. condition; a — ^ on condition conditionnel w. conditional conduire (conduisant, conduit, je conduis, je conduisis) tr. to conduct, lead, take conduis pres. ind. and imper.; conduit pres. ind. of conduire conduite/. conduct, behavior confectionne -e adj. finished, made confesser tr. to confess; se — confess one's sins confiance/. confidence, trust confier tr. to confide, entrust confirmer tr. to confirm, strengthen confisquer tr. to confiscate confort m. comfort confus -e adj. confused, embar- rassed, ashamed conge m. leave, furlough eonique adj. conic conjonction/. conjunction conjugaison /. conjugation conjuguer tr. to conjugate connaissez, connait pres. ind. of connaitre connaitre (connaissant, connu, je connais, je connus) tr. to know, be acquainted with connu -e past part, of connaitre conquete/. conquest consacre -e adj. devoted conscience /. conscience conseil m. advice conseiller tr. to advise conseiller m. counsellor; — mu- nicipal, aldennan consent pres. ind. of consentir consentir (consentant, consent!, je consens, je consentis) intr, to consent I go VOCABULARY conserver tr. to keep considerer tr. to consider, think consoler ir. to console, comfort; se — be consoled constamment adv. constantly Constantinople the capital of the Turkish empire constater ir. to pronounce, say that it is constituant -e adj. constituent; see assemblee constructeur w. (airship) builder construction /. construction, building; atelier de — factory, shops construire (construisant, con- struit, je construis, je con- struisis) tr. to construct, build consulter ir. to consult, look at; confer consumer ir. to consume, burn contact m. contact, influence contemplation /. contemplation contempler tr. to contemplate, gaze at contenir (contenant, contenu, je contiens, je contins) tr. to contain, consist of; se — re- strain oneself content -e adj. pleased contenu m. contents conter ir. to relate, tell contint imperf. siihj. of contenir continuer ir. to continue, go on contraire m. contrary; au — on the contrary contre prep, against; for contree/. country convaincre (convainquant, con- vaincu, je convaincs, je con- vainquis) tr. to convince, per- suade convenable adj. suitable convenir (convenant, convenu, je conviens, je convins) intr. to suit, be due convention/, agreement, terms convenu -e adj. agreed conversation /. conversation, talk convertir tr. to convert; se — become a convert conviennent, convient pres. ind, of convenir coquelicot m. wild poppy coquin m. rascal, rogue corde/. rope cordon m. string; — de sonnette bell pull Comeille (Pierre) Peter Comeille (1606-1684) the great French tragic poet whose characters always place duty above pas- sion corps m. body correction/, correction, beating; maison de — house of correc- tion, reformatory corsage m. waist, bodice costume m. costume, dress cote m. side, direction; i — de by, near; de — side wise; de mon — on my side, for my own part; d*un — on the one hand; de Pautre — on the other side, on the other hand; de tous — s in every direction cou m. neck couche -e adj. stretched out, lying VOCABULARY 191 coucher m. setting; au — du soleil at sunset coucher (se) tr. to go to bed coude m, elbow couler intr. to flow, run couleur/. color coup m. blow, lash; — de feu gunshot, shot; tout a — adv. suddenly couper tr. to cut courage m. courage courageu -x -se adj. courageous, brave, vaHant courir (courant, couru, je cours, je courus) intr. to run; le bruit courut it was rumored; tr. run about; — le monde travel about, pass from hand to hand cours m. course cours pres. hid. of courir course /. running, journey; au pas de — at double quick time court -e adj. short court pres. ind. of courir courtois -e adj. courteous, gra- cious couru past part.; courut past def. of courir cousine/. cousin couteau m. knife coiiter intr. to cost couture/, seam couvent in. convent, monastery couvert -e past part, of couvrir couvrir (couvrant, couvert, je couvre, je couvris) tr. to cover craignit past def.; crains pres. ind. of craindre craindre (craignant, craint, je crains, je craignis) tr. to fear, apprehend crainte/. fear cranement adv. jauntily; poser — to cock (a hat) credit m. credit crevasse/, crevice, crack crevasser tr. to crack cri m. cry, scream crier tr. to shout, make known; intr. cry out, shout criminel m. criminal criniere/. mane croc-en-jambe m. trip croire (croyant, cru, je crois, je crus) tr. to believe, think croix/. cross crosse/. butt-end croyant pres. part, of croire cruaute/. cruelty, inhumanity cruel -le adj. cruel crumes, crut past def. of croire cueillir (cueillant, cueilli, je cueille, je cueillis) tr. to gather, pick curieux m. pi. curious people curiosite/. curiosity, inquisitive- d' = de dame/, lady danger m. danger dangereu -x -se adj. dangerous dans prep, in, into, within danse/. dance, dancing, ball danser intr. to dance davantage adv. more 192 VOCABULARY de prep, of, from, with, by, in, about; — par lithe art, some, any, no debarquer intr. to land debarrasser tr. to free, rid debattre (se) (se debattant, s'etant debattu, je me debats, je me debattis) ijitr. to strug- gle, toss about debout adv. standing, up decembre m. December deception/, deception dechirant -e adj. heart-rending dechirer tr. to tear, rend decide -e adj. decided, deter- mined; d*un ton — in a tone of decision decider tr. to decide; se — re- solve, make up one's mind decision/, decision declarer tr. to declare; se — de- clare oneself, side with deconcerte -e adj. disconcerted, embarrassed, put out decontenance -e adj, out of countenance, embarrassed decourager (se) tr. to get dis- couraged, be downhearted decouvrir (decouvrant, de- couvert, je decouvre, je de- couvris) tr. to discover, find out decret m. decree, law decrire (decrivant, decrit, je decris, je decrivis) tr. to de- scribe, make decrocher tr. to unhook dedans adv. within, inside defavorable adj. unfavorable defendre tr. to defend; se — de- fend oneself defier tr. to dare defiler intr. to file past, march by defini, -e adj. definite degre m. degree deguiser tr. to disguise; se — disguise oneself dehors adv. outside deja adv. already dejeuner m. breakfast, lunch dela; au — de prep, beyond, on the other side delai m. delay deliberer intr. to deliberate delicat -e adj. delicate, fine, difficult, ticklish, particular delicatement adv. delicately, with precaution delicatesse /. delicacy, refine- ment delire m. delirium; avoir le — be delirious delirer intr. to be delirious delivrer tr. to deliver, rid, re- lieve demain adv. to-morrow demande/. request demander tr. to ask, ask for; se — ask oneself, ask one another, wonder demettre (demettant, demis, je demets, je demis) tr. to dis- locate; se — Tepaule put one's shoulder out of joint demeurer intr. to remain, live demi -e adj. half; a — adv. half demi-heure /. half an hour demi-lieue /. half a league; see lieue demi-metre m. half a yard; see metre VOCABULARY 193 demis -e past part, of demettre demoiselle /. young lady demonstrati -f -ve adj. demon- strative dense adj. dense, thick dent/, tooth dentelle/. lace depart m. departure dependre intr. to depend depens m. pi. expense depense/. expense deplaire (deplaisant, deplu, je deplais, je deplus) inir. to dis- please deplier tr. to unfold, open deposer tr. to set down, lay upon depuis prep, since, for, from; — quand how long; elle est malade — deux ans, she has been sick for the last two years; — que conj. since depute 7n. deputy deraillement m. derailment, rail- road accident deriver tr. to derive derni -er -ere adj. last, final derouler (se) tr. to unfold itself derriere prep, behind des (contraction of de and les) of the, from the; — partitive art. some, any des prep, from; — ce soir this very evening; — lors from that time; — que conj. as soon as desagreable adj. disagreeable, unpleasant, troublesome descendre intr. to descend, go down, come down, make a descent, alight; — en vol plane, volplane, glide down description /. description desert -e adj. desert, deserted desert m. desert desespere -e adj. desperate, despairing, pitiful desespoir m. despair desir m. desire desirer tr. to desire, wish desole -e adj. broken-hearted desoler tr. to desolate; se — grieve, lament desormais adv. henceforth, here- after dessecher tr. to dry up, wither dessiner tr. to draw, sketch dessous adv. under it; au de prep, beneath, below, under dessus adv. on it; au de prep. above, over; ci above, pre- ceding; la adv. thereupon, upon which; par adv. over, on top destination /. destination; It — to its destination detachement m. detachment, small body detacher tr. to untie detail m. detail detendre (se) tr. to relax detente /. trigger (of a gun) determination /. determination, decision detester tr. to detest, hate; se — hate each other detour m. subterfuge detourner tr. to dissuade, swerve dette/. debt 194 VOCABULARY deux num. adj. two, both; tous — both deuxieme adj. second devant prep, before, in front of; par — adv. in front devenir (devenant, devenu, je deviens, je devins) intr. to become; que deviendrai-je? what will become of me? deviendrai fiit.; deviens prcs. ind. of devenir deviner tr. to guess devinrent, devint past. dcf. of devenir devoir (devant, du, je dois, je dus) tr. to owe, be indebted; intr. must, should, ought, be obliged, be to, have to; la garde devait defUer the guard was to file past devoir m. duty devorer tr. to devour, eat up greedily diable m. devil, fellow dictee/. dictation dieter tr. to dictate Dieu m. God; men — bless me! dear me! good gracious! dieu m. god difference/, difference different -e adj. different, vari- ous difficile adj. difficult, hard difficilement adv. with diffi- culty digne adj. worthy diligence/, stage coach dimanche m. Sunday; tous les — s every Sunday diminuer tr. to diminish diner intr. to dine; qui dort, dine rest is as good as food dire (disant, dit, je dis, je dis) tr. to say, tell; vouloir — mean; se — say to oneself; se le — confess their love for each other direct -e adj. direct directeur m. director, manager direction/, direction dinger tr. to direct, guide; se — direct one's steps dis pres. ind., past def. and fw- per.; disant pres. part.; disais imp erf. ind. of dire discours m. speech discretion /. discretion; par — for reasons of discretion discuter tr. to discuss, argue dises pres. suhj.; disent pres. ind.; disiez if7tperf. ind. of dire disjoncti -f -ve adj. disjunctive, stressed disparaitre (disparaissant, dis- paru, je disparais, je disparus) intr. to disappear, vanish disperser tr. to rout disposer tr. to dispose; se — pre- pare, get ready disposition /. disposition, posi- tion, incHnation, aptitude dissiper tr. to dispel dissuader tr. to dissuade distinguer tr. to distinguish distribution / distribution; jour de la — des prix Commence- ment Day dit pres. ind. and past, def.; dit imperf. suhj.; dit -e, past part.; VOCABULARY 195 dites pres. ind. and imper. of dire dix num. adj. ten; — -huit eighteen; huitieme eight- eenth; neuf, nineteen docilement adv. meekly docteur m. doctor doigt VI. finger dois, doit pres. ind. of devoir domestique w. servant dominicain w. Dominican friar done conj. therefore, then; prends — , do take up donner tr. to give; — rendez- vous a make an appointment with; se — la peine de take the trouble to dent rel. pron. whose, of whom, of which, from whom, from which, by which; la maniere — the manner in which dormeu -r -se m. f. sleeper, per- son asleep dormir (dormant, dormi, je dors, je dormis) intr. to sleep, be asleep; qui dort, dine rest is as good as food dors, dort pres. ind. of dormir dos m. back dot (sound the H') / dowry double 7n. double, twofold douce/, of doux doucement adv. sweetly, gently, slowly douceur/, sweetness, gentleness doue -e adj. gifted douleur/. pain, ache, soreness doute w. doubt douter intr. to doubt; se — sus- pect dou -X -ce adj. sweet, gentle douzaine/. dozen douze 7ium. adj. twelve dramatique adj. dramatic drame m. drama drap w. cloth, (bed) sheet Drean name of a camp in Algeria dresser (se) tr. to stand on end droit -e adj. right, straight, erect; — adv. straight, di- rectly droite /. right hand, right side; a — adv. on or to the right drole m. fellow du (contraction of de and le) of the, from the; ■ — partitive art, some, any due ni. duke Duchene a proper noun dupe/, dupe, victim duquel, de laquelle, desquels, desquelles rel. pron. w^hose, of whom, of which dur -e adj. hard, unpleasant; avoir le sommeil — to sleep soundly; adv. hard durant prep, during durer i^itr. to last, continue dut past def. of devoir eau/. water ebloui -e adj. dazzled eblouir /;-. to dazzle ecarter tr. to push aside ecclesiastique adj. ecclesiastic echanger tr. to exchange echappe 7n. fugitive 196 VOCABULARY echapper i7itr. to escape; s* — escape; be heard eclairer tr. to light up, lighten, brighten eclat m, burst, peal eclater intr. to burst, burst forth; — de rire burst out laughing ecole /. school economie /. economy, thrifti- ness; pi. savings; faire des — s to save one's money; pas un sou d* — not a cent saved ecorche -e adj, skinned ecouter tr. to listen, listen to ecraser tr. to crush eerier (s*) intr, to cry out, ex- claim ecrire (ecrivant, ecrit, j'ecris, j'ecrivis) ir. to write ecrit -e past part, of ecrire ecrit m. writing; assurance par — written pledge ecriteau m. sign-board ecriture /. handwriting ecrivain m. letter writer ecrivait imperf. ind.; ecrivez pres. ind. and imper.; ecriviez imperf. ind.; ecrivit past dcf. of ecrire edifice m. building education /. education, training effacer tr. to efface, blot out effet m. effect; en — conj. indeed effort m. effort effrayant -e adj. frightful effraye -e adj. frightened effrayer tr. to frighten, scare egal -e adj. equal egard m. regard; a mon — to me, towards me; a ton — with respect to you, concerning you egayer tr. to enliven, cheer eglise/. church eh interj. ah! well! — bien well! elancer (s') intr. to dart, start, rush electrique adj. electric elegant -e adj. elegant eleve m. pupil elever tr. to raise, lift up, build, bring up; s* — rise, arise elle pers. pron. she, her; it; — -meme herself; — s, they, them eloigne -e adj. distant, far eloigner tr. to remove; s* — go away, withdraw eloquemment adv. eloquently eloquent -e adj. eloquent embarras m. embarrassment, perplexity embarrassant -e adj. embarrass- ing, troublesome embarrasser tr. to embarrass embellir tr. to embellish, beau- tify embrasser tr. to embrace, kiss; s* — kiss each other emerveille -e adj. amazed emerveiller tr. to astonish; s' — marvel, be amazed emigrer intr. to emigrate emmagasiner tr. to store emmener tr. to take along, take away emotion/, emotion empecher tr. to prevent; en — prevent from doing so; s* — refrain, keep VOCABULARY 197 emphatique adj. emphatic empioi m. use, post, office employe m. employee; conductor employer tr. to employ, use emporter tr. to carry away, take, take away empresser (s*) intr. to be eager, hasten emu -e adj. moved, affected en prep, in, into, within, while, by, on; like, as a; pers. pron. of it, from it, of them, from them, of him, of her; some, any enchanter tr. to charm, delight encore adv. still, yet, again, anew, once more, more; trois annees — three more years; — un another encourager tr. to encourage, embolden encre /. ink endormir tr. to lull asleep; s' — fall asleep endroit m. place, spot endurer tr. to endure, bear energie/. energy enfance/. childhood enfant m. f. child enfer m. hell, lower regions enfermer tr. to confine, imprison; s* — shut oneself up enfin adv. at last enfiammer tr. to set on fire; s' — take fire, blaze up enfoncer tr. ram, drive down enfuir (s*) (s'enfuyant, s'etant enfui, je m'enfuis, je m'enfuis) intr. to flee, run away enlever tr. to carry away, take away, take o£E ennemi m. enemy, foe ennemi -e adj. hostile ennuyeu -x -se adj. tiresome, bore enorme adj. enormous, huge enroler tr. to enrol, draft ensemble adv. together entendre tr. to hear; — dire, hear; — parler de hear of enthousiasme m. enthusiasm enthousiaste adj. enthusiastic enti -er -ere adj. entire, whole entierement adv. entirely, com- pletely entottrer tr. to surround entre prep, between, among; — eux to one another; d^ — of entree/, entrance, admission entreprendre (entreprenant, en- trepris, j'entreprends, j 'entre- pris) tr. to undertake entrer intr. to enter, go in entr'ouvrir (entr'ouvrant, en- tr'ouvert, j'entr'ouvre, j'en- tr'ouvris) tr. to half open, open a little envahir, tr. to invade, seize enveloppe/. envelope envelopper tr. to envelop, wrap up, hide, cover; s* — wrap one- self up enverrai /2//. of envoyer envie/. envy, desire; avoir — de to have a mind to, have a longing for; en avoir — feel like it environ adv. about, nearly environs m. pi. vicinity, neigh- borhood envoyer tr. to send igS VOCABULARY epais -se adj. thick epanoui -e adj. in full bloom epargner tr. to spare epaule/. shoulder epauler tr. to bring ... to the shoulder epave/. wreck epee /. sword ; mettre la main a 1* — to draw the sword epeler tr. to spell epier tr. to watch epigramme /. epigram, sarcastic allusion epingler tr. to pin epoque/. epoch, time epouser tr. to marry epouvantable frightful epreuve/. test eprouver tr. to experience, feel epuiser tr. to exhaust, drain equipe -e adj. equipped errer intr. to wander aimlessly es pres. ind, of etre escalier m. staircase escorte/. escort espece /. species, kind esperance/. hope esperer tr. to hope, expect espoir m. hope esprit m. spirit, mind essai m. trial; a V — on trial essayer tr. to try essonffle -e adj. out of breath est pres. ind. of etre estimer tr. to esteem, honor, think highly of et conj. and etable/. cowhouse etablir tr. to establish; s' — settle etage m. floor etalage m. show window etant pres. part, of etre etat m. state, plight ete m. summer ete past, part of etre eteignit past def. of eteindre eteindre (eteignant, eteint, j'eteins, j'eteignis) tr. to ex- tinguish, put out; s* — go out, die away eteint -e past part, of eteindre etendre tr. to extend, spread, stretch; s* — stretch oneself etemel -le adj. eternal eternellement adv. for ever etes pres. ind. of etre etincelle/. spark, flash etirer (s') tr. to stretch oneself etoile/. star etoilette /. little star etonne -e adj. astonished, sur- prised etonnement w. surprise etonner tr. to astonish, sur- prise etouffer tr. to stifle, choke etourdi -e adj. stunned, be- wildered, dizzy etourdi m. careless fellow etrange adj. strange etrang-er -ere adj. strange, foreign etrangle -e adj. choking etrangler tr. to strangle, choke etre (etant, ete, je suis, je fus) intr. to be; have; n*est-ce pas? is it? is it not? do you? will you? — tranquille set one's mind at ease VOCABULARY 199 etroit -e adj. narrow etude/, study etudier tr. to study eu -e past part.; eurent past def. of avoir Europe/. Europe eut past def.; eut imperf. suhj. of avoir eux disj. pers. pron. they, them, themselves evader (s*) intr. to escape, run away evasion/, escape eveiller tr. to awaken, rouse; s' — awake evenement m. event eventail m. fan evidenunent adv. evidently, cer- tainly evoluer intr. to perform evolu- tions exact -e adj. exact, appropriate examen m. examination, in- spection examiner tr. to examine excellent -e adj. excellent except e prep, except exception/, exception exciter ir. to excite, arouse exclamation /. exclamation excuse /. excuse; faire des — s to apologize excuser tr. to excuse exemple m. example exercer tr. to exercise; s' — prac- tise exiger tr. to exact, demand existence/, existence, life exister intr. to exist, be explication/, explanation expliquer tr. to explain; s' — ex- plain oneself, have an ex- planation exploit m. exploit, achievement expression/, expression, term exprimer tr. to express, show extraordinaire adj. extraordi- nary, wonderful extreme adj. extreme extremite/. extremity, end face /. face, visage; en — adv, opposite; en — de prep, oppo- site, in front of, before tr~^ fache -e adj. angry facher tr. to vex; se — get angry facile adj. easy facilement adv. easily faciliter tr. to facilitate, make easy fa^on/. fashion, manner facteur m. postman, letter car- rier faible adj. feeble, weak faim (pronounce as if spelled 'fin') /. hunger; la premiere — the first pangs of hunger; avoir — to be hungry; mourir de — be starving faire (faisant, fait, je fais, je fis) tr. to make, do, cause, order, have; say; be (weather); — appeler call for, send for, — ses adieux, bid farewell, say good by; — avancer drive up; — claquer snap; — don- ner order to be given; — des 200 VOCABULARY economies save one's money; — ecrire une lettre have a let- ter written; — elever cause to be built; — fete a welcome; — feu fire; — la guerre w^age war; — du mal do mischief, harm; — le malheur de make unhappy, spoil some one's liappiness; — un marche strike a bargain; — un pas take a step; — de la peine grieve; — peur frighten; — pitie be pitiable; — rendre cause to be returned, help to get back; — renvoyer have dismissed; — Pusure be an usurer; — un voyage take a trip; laissez-moi — let me at- tend to this; impers. 11 faisait abominable the weather was frightful; il fait beau the weather is fine; il fait noir it is dark; se — be done, be made; se — (voyage) be proceeding; (silence) prevail; se — enten- dre be heard; se — payer get one's money; il ne se fit pas prier he did not require any urging; comment il se fait que how it is that faisait imp erf. ind.; fais, fait, pres. ind.; fait -e past part, of faire fait -e adj.; bien — well shaped; tout a — adv. quite, entirely faites pres. ind. and impcr. of faire falloir (fallu, il faut, il fallut) impers. intr. to be necessary, must; il faut you must, wc must; il fallait you should have; il fallut bien it was ab- solutely necessary fameu -x -se adj. famous famille/. family fardeau m. burden, load fasse pres. subj. of faire fatigue -e adj. tired faudra fut.; faut pres. ind. of falloir faute/. fault, sin fau -X -sse adj. false favour/, favor favori -te adj. favorite fee/, fairy felicitation / congratulation feliciter tr. to congratulate felon 771. felon, traitor f eminin -e adj. feminine, woman feminin 7n. feminine femme (pronounce as if spelled 'fame ') /. woman, wife; pren- dre — to marry fenetre/ window fer 7n. iron feral, fera, ferons///. of faire f erme / farm house ferme -e adj. close, closed, shut former ir. to shut, close; se — shut, close fete / feast, holiday, entertain- ment, treat; faire — a to welcome feter tr. to feast, welcome feu 7)1. fire; coup de — gunshot, shot; faire — to fire feuille/ leaf fevrler ;;/. February fiance -e 7?i.f. betrothed fichu JH. scarf VOCABULARY 20I fidele adj. faithful fi -er -ere adj. proud fierte/. pride fievre/. fever fileuse/. spinner fille/. girl, daughter fillette/. httlegirl film m. film fils m. son fimes ^a^/. ^e/. of faire fin/, end, term fin -e adj. fine, small, gentle finalement adv. finally Finck a proper name fini -e adj. over; bien — all over finir tr. to finish, finish off, end, complete; je finis par voir, I finally saw firent past def. of faire firmament m. firmament, sky fit past, def of faire fixer tr. to fix, fasten, appoint fixite/. fixity, fixedness fiamme/. flame, blaze flanc m. flank, side flatter (se) tr. flatter oneself, expect fleur/. flower fleuri -e adj. adorned with flowers fleuve m. large river flotte/. fleet flute/, flute foi /. faith; par ma — or ma — upon my word ! well ! fois /. time; une — once; a la — adv. altogether, all at once folie /. folly, foolish thing, non- sense foUe/. of fou fond m. bottom, rear, farther end fondre tr. to melt font pres. ind. of faire fontaine/. fountain Fontenelle name of a forest force/, force, strength; prendre de — , to storm; pi. strength forcene m. madman forcer tr. to force, compel foret/. forest formation /. formation; en — in process of formation forme /. form, shape; sans — aucune shapeless former tr. to form, make, train formule/. formula, model fort -e adj. strong, violent; — adv. very, very much, hard, loud, vigorously, tightly; f rap- per — to strike hard fort m. height; au plus — in the thickest fortification/, fortification, ram- part fortune/, fortune fosse m. ditch, moat fou, fol -le adj. mad, crazy fouet m. whip fougere/. fern fouiller tr. to search foule /. crowd fourbe adj. deceitful fourrure/. fur frais, fraiche adj. fresh, cool f raise/, strawberry franc, franche adj. frank, open franc m. franc (about twenty cents) - 202 VOCABULARY frangais -e adj. French fran^ais m. French France/. France f ranche /. of franc franchement adv. frankly franchir tr. to leap over, clear franchise/, frankness Francois m. Francis frapper ir. to strike, knock, beat, make an impression upon; — du pied stamp; se — la poitrine beat one's chest frayeur/. fright, fear fredaine/. prank frenetique adj. frantic frenetiquement adv. in a frantic manner frequemment adv. frequently, often frequenter tr. to frequent, at- tend frere m. brother, friar, monk f ripen m. rascal f riponnerie /. mean trick froid -e adj. cold; avoir — to be cold froid m. cold froncer tr. to wrinkle; — les sourcils frown front m. forehead frotter ir. to rub; se — rub one- self; se — les yeux rub one's eyes fruit m. fruit fugitif m. fugitive fuir (fuyant, fui, je fuis, je fuis) intr. to flee, run away furent past def. of etre furieu -x -se adj. furious, mad furti -f -ve adj. furtive, sly fusil m. gun fut past def.; fiit imperf. subj. of etre futur m. future fuyaient imperf, ind. of fuir gages m. pi. wages, salary gagner tr. to gain, earn, win, reach galon m. stripe galop m. gallop; au — at a gallop galoper intr. to gallop gamin m. small boy gar f on w. boy, fellow garde /. guard; — nationale militia; prendre — to take care, beware; — m. guard; — general chief forester; — de nuit night watchman garder tr. to guard, keep, pro- tect, take care of, tend; se — de beware; se — bien de take good care not to gardien m. keeper; — -chef headkeeper; — de la paix policeman gare /. railroad station Garin m. a proper name gamison/. garrison gateau w. cake gauche / left hand, left side; a — on or to the left gaucherie /. clumsiness gemir intr. to moan, lament gemissement w. moan, lamen- tation gendarme m. state policeman, constable VOCABULARY 203 gendre m. son-in-law gener tr. to inconvenience, an- noy, be in the way of general m. general general -e adj. general generalement adv. generally, in general genie m. genius (pi. genii) genou m. knee; a — x on one^s knees genre m. gender; kind; — hu- main mankind gens pi. (m. before an adjective, /. after) people, folk germe m. germ geste m. gesture gifle /. slap in the face Gillet a proper name glacial -e adj. glacial, icy, very cold glisser intr. to slip gloire/. glory glorieusement adv. gloriously goiit m. taste goiiter tr. to enjoy goiiter m. luncheon, lunch grace /. grace, gracefulness; — a thanks to; rendre — s to give thanks gracieu -x -se adj. graceful grand -e adj. great, large, wide, tall, big, loud; un homme — a tall man; un — homme a great man; — e place main square — es vacances summer holi- days grandir intr. to grow up, in- crease grandissant -e adj. growing, increasing grand'mere /. grandmother grand'messe /. high mass grand'peine (a) with great diffi- culty grand^peur/. great fear; avoir — to be very much afraid gras -se adj. fat ; mardi — Shrove Tuesday gratitude /. gratefulness grave adj. grave, serious graver tr. engrave, carve, im- press on grelottant -e adj. shivering grelotter intr. to shiver grievement adv. grievously, se- verely grimper intr. to climb gris -e adj. gray gronder tr. to scold gros -se adj. big, large, thick, loud grossir intr. to grow bigger; — du double grow twice bigger groupe m. group gue m. ford guere adv.; ne . . . — but little, scarcely, hardly guerir tr. to cure; intr. get well guerre/, war guetter tr. to watch, wait for guetteur m. sentinel gueule /. mouth (of an animal) gueux m. beggar, scoundrel guichet m. ticket office guide m. guide guidon m. sight (of fire arms) guillotine/, guillotine guttural -e adj. guttural, from the throat 204 VOCABULARY H* ♦The initial h of the words marked with an asterisk was formerly aspirate; therefore no elision takes place before them nor can the preceding word be linked with them. habile adj. able, clever, skilful habilete/. skill habille -e adj. provided with an uniform habiller (s') tr. to dress oneself, rig oneself out habit m. suit of clothes, dress habitant m. inhabitant habiter tr. to inhabit, live in habitude/, habit; d' — usually habituel, -le, adj. habitual, cus- tomary * hagard, adj. haggard, wild * hair (haissant, hai, je hais, je hais) tr. to hate * hale -e adj. sunburnt * hangar rn. shed * hasard m. chance; par — by chance, accidentally * hasarder ir. to venture to take * hate /. haste * hater (se) inir. to hasten * hausser ir. to shrug * haut -e adj. high, tall, lofty; up; — e mer offing, open sea; la tete -e holding up one's head; — adv. aloud; en — above, up; parvenir en — to reach the top; tout en — at the very top; la up there * he inter j. eh ! ho ! * hein interj. what? didn't you? could you? helas (sound the *s') interj. alas! helice /. propeller herbe/. herb, grass * herisse -e cuij. bristling heritage w. inheritance, estate heritier m. heir * heros m. hero heure /. hour, o'clock, time; ^ cette — at present, now; tout a V — just now, a little while ago heureusement adv. fortunately, luckily heureu -x -se adj. happy, lucky; — m. happy fellow hier adv. yesterday; — soir last night histoire/. story hiver m. winter homme m. man honnete adj. honest, kind, chaste honnetement adv. honestly, de- cently honnetete/. honesty honneur m. honor honorablement adv. honorably honorer ir. to honor horizon m. horizon horreur/. horror * hors de prep, out of; — de combat, disabled hote m. host hotel m. hotel * houlette /. crook, shepherd's hooked staff * hourra m. hurrah * Huguelin a proper name * huit num. adj. eight; — jours a week humain -e adj. human; genre — mankind VOCABULARY 205 humble adj. humble humeur/. humor, temper hmnidite /. humidity, dampness humilier tr. to humiliate, humble Hunebourg a small Alsatian town *hutte/. hut ici adv. here; par — this way idee /. idea, thought idiomatique adj. idiomatic 11 pers. pron. he, it; — s they iliimite -e adj. unlimited, un- bounded illuminer tr. to illuminate, brighten image /. image, picture imaginaire adj. imaginary imagination /. imagination imaginer tr. to imagine, con- ceive; s' — imagine imbecile m. fool immediatement adv. immicdi- ately immense adj. immense, vast immobile adj. m^otionless immobiliser tr. to render im- movable, keep from advanc- ing immortaliser tr. to immortalize, perpetuate imparfait w. imperfect impassible adj. apathetic, calm impatience /. impatience imperatif m. imperative imperatrice /. empress imperceptible adj. impercepti- ble, invisible impertinent -e adj. impertinent importance/, importance important -e adj. important importer intr. to matter, concern, be of importance; qu'importe? what matters it? what of that? never mind imposer (s') tr. to impose on oneself impossible adj. impossible impression /. impression incapable adj. unable incertain -e adj. uncertain, doubtful incliner tr. to incline, attract; s* — incline, lean inconnu -e adj. unknown inconscient -e adj. unconscious inconteste -e adj. undisputed inconvenient m. inconvenience, harm incorporer tr. to draft indefini -e adj. indefinite indicatif m. indicative indifference /. indifference indifferent -e adj. indifferent, deaf indignation /. indignation indigne adj. unworthy, shame- ful indiquer tr. to indicate, point out indirect -e adj. indirect Industrie/, trade, business industriel m. manufacturer inerte adj. inert, lifeless inexprimable adj. inexpressible infaillible adj. infallible, sure infini -e adj. infinite, eternal infinitif m. infinitive 2o6 VOCABULARY infirmerie /. infirmary, sick ward infirmiere/. nurse influence/, influence information/, information informer tr. to inform; s* — in- quire, make inquiries ingenieu -x -se adj. ingenious, clever ingrat m. ungrateful fellow initiative /. initiative injustice/, injustice innocent -e adj. innocent, blame- less inqui -et -ete adj. uneasy, anxious inquietude /. uneasiness, an- guish, alarm inquisiteur adj. scrutinizing inscription /. inscription insensible adj. insensible, deaf insister intr. to insist insolence/, insolence installation /. installation, es- tablishment instant m. instant, moment instituteur m. teacher, school- master instruire (instruisant, instruit, j'instruis, j'instruisis) ir. to educate instruit -e past part, of in- struire instrument m. instrument insulte/. insult intelligence /. intelligence intelligent -e adj. intelligent, bright intention/, intention intercede! intr. to intercede, plead interessant -e adj. interesting interesser tr. to interest; s* — be interested interet m. interest interieur m. interior, home interrogati -f -ve adj. interroga- tive interrogatoire m. examination interroger tr. to question interrompre ir. to interrupt, stop, block; s* — interrupt one another; stop intervention /. intervention intimider tr. to intimidate intransiti -f -ve adj. intransi- tive, neuter intrepidement adj. courageously inutile adj. useless inventer tr. to invent inventeur m. inventor invention/, invention, discovery inviter tr. to invite invoquer tr. to pray to ira, irai fut.; irais cond.; irons flit, of aller irreguli -er -ere adj. irregular Isabelle/. Isabel isole -e adj. isolated, lonely italique ; en — s italicized ivrogne m. drunken man, drunk- ard jalousie/, jealousy jalou -X -se adj. jealous jamais adv. ever, never; ne jambe/. leg jambon m. ham VOCABULARY 207 jardin m. garden jarret m. hock, haunch jaune adj. yellow Jean m. John Jeanne /. Jane Jeter tr. to throw, cast, emit; se — throw oneself, rush, drop jeu m. play, game, gambling jeune adj\ young jeunesse/. youth joie/. joy joli -e adj. pretty jongleur m. juggler; (in the Middle Ages) itinerant singer joue/. cheek jouer intr. to play jouir de intr. to enjoy joujou m. plaything, toy jour m. day, daylight, light of day; au — at daybreak; un — que one day when; huit — s a week; par — a day; tous les — s every day journali -er -ere adj. daily journee /, day, day's work joyeusement adv. joyfully joyeu -X -se adj. joyous, joyful, cheerful juge m. judge juger ir. to judge, conjecture, think; nous — decide between us juger m. guess; tirer au — to take a pot shot juillet m. July jurer tr. to swear; intr. curse jusque, jusqu'a prep, to, as far as, till; — *alors till then; — a ce que conj. (followed by sub- junctive) till, until juste adj. just, fair, right; — adv. just, exactly, right justice/, justice; rendre — to do justice Juvisy a small town near Paris kilometre m. kilometer (a thou- sand yards) ; see metre V = le or la; Pen = on la def. art. the la pers. pron. her, it la adv. there; ce jour on that day; bas down there, yon- der, over there; dessus, thereupon, upon which; — -haut above, up there; par — • that way la-bas adv. down there; yonder, over there lacher tr. to let go, drop laconiquement adv. laconically, briefly la-dessus adv. thereupon, upon which la-haut adv. above, up there lai -e adj. lay, secular laine /. wool laisser ir. to leave, let, allow; la leave alone; — tomber drop; se — let oneself; se — aimer allow oneself to be loved; se — transporter let oneself be carried away; se — tomber drop lait m. milk 2o8 VOCABULARY lamentable adj. pitiful, mourn- ful lamentation/, lamentation, out- cry lamenter (se) intr. to be lament- ing lampe/. lamp lance/, lance, spear langage m. language lanterne/. lantern laquais m. footman laquelle /. of lequel large adj. wide, broad larme/. tear le, la, r, les, def. art. the; — pers. proii. him, her, it, them, so lectrice/. reader lecture/, reading leg -er -ere adj. light legerete/. lightness legion /. legion; — d^Honneur Legion of Honor, an order created by Napoleon ist in 1802 to reward mihtary and civil services leguer tr. to bequeath, leave by will lendemain m. next day lentement adv. slowly lentisque ra. lentisk, mastic tree lequel, laquelle, lesquels, les- quelles, interr. and rel. pron. which, who, whom, that les dcf. art. the; pcrs. pron. them lettre/. letter leur pers. pron. to them, them, for them leur — s poss. adj. their leur (le) la — , les — s poss. pron. theirs lever tr. to raise, lift; se — rise, arise, get up lever m. rising; au — du soleil at sunrise levre/. lip liberte/. liberty, freedom libre adj. free librement adv. freely, easily lier tr. to tie, bind lieu m. place, spot; au — de prep, instead of; au — que conj. whereas lieue/. league (measure of length that varies, but generally of three miles) lieutenant ni. lieutenant ligne/. line limpide adj. limpid, clear, frank linge m. linen lion m. lion lire (lisant, lu, je lis, je lus) tr. to read lisait imperf. hid.; lise pres. subj. of lire lisiere /. edge, border liste/. list lit 7n. bed lit pres. ind. of lire livre m. book locomotive /. engine (French railroad engines have no bell) logis 7n. home, house loin adv. far, afar; au — in the distance, a great way off; plus — further back lointain tn. distance; — e adj, remote, distant Ton; see on long -ue adj. long VOCABULARY 209 long m. length; le — de prep. along longer tr. to go along, sidle along, skirt longtemps adv. a long while, long, for a long time longue /. of long longuement adv. a long time, at length, fully; respirer — to take a long breath lors adv. then; des — from that moment lorsque conj. when lot m. prize loterie /. lottery; mettre ses gages a la — to buy lottery tickets with one's wages; mettre mon billet en — to raffle my love letter Louis XVI, Louis the Sixteenth, a king of France (1754- 1793) Louvre m. a national museum in Paris (formerly a royal resi- dence) loyaute /. loyalty, good faith lu -e past part, of lire lueur/. glimmer, (faint) light lui pers. pron. he, to him, to her, him, her; meme him- self lumiere /. light lune/. moon lut past def. of lire Luxembourg (do not sound the 'g') m. one of the finest palaces in Paris, originally built for Queen Mary de IMedici (1573- 1642); now a museum and seat of the Senate M m* = me M. = monsieur ma /. of mon machine /. flying machine madame /. madam, Airs., my wife Madeleine /. Aladeline mademoiselle /. ]Miss, this young lady magasin vi, store magnifique adj. magnificent, fine, splendid mai m. May maigre adj. meagre, lean, thin main/, hand maintenant adv. now maire m. mayor; monsieur le — , His Honor the mayor mairie /. townhall, city hall mais conj. but; — ■ oui why yes, indeed; yes, I will maison /. house; — de correc- tion or — centrale house of correction, reformatory maisonnette /. small house maitre m. master, teacher; — d'ecole schoolmaster; — de poste postm.aster maitresse /; mistress mal m. evil, ill, harm, pain, ache; faire du — a do mischief to, harm; vouloir du — wish harm, bear ill will; adv. badly; aller plus — to be worse malade adj. sick malade vi. /. sick person, pa- tient maladie/. sickness, disease 2IO VOCABULARY maladi -f -ve adj. sickly, infirm malgre prep, in spite of malheur m. misfortune; faire le — de to make unhappy, spoil some one's happiness; inter j. woe! malheureusement adv. unfortu- nately, unluckily malheureu -x -se adj. unhappy, unfortunate, unlucky, miser- able; — ni. f. unfortunate person, poor thing, wretch malicieu -x -se adj. mischie- vous, sly maman/. mamma, mother Manche/. English Channel manger intr. to eat manier tr. to handle, touch maniere /. manner, way; de cette — in this way; de — a in such a way as to, so as to manoeuvre /. manoeuvre; grandes — s sham battles manque rn. lack manquer tr. to miss, fail to get; intr. be missing, lack, be lack- ing, be wanting; — de respect be disrespectful manteau m. cloak marchand m. merchant, trader marche /. march, step; mettre en — to start marche m. bargain; faire un — to strike a bargain marcher intr. to march, walk, go mardi m. Tuesday; — gras Shrove Tuesday marguerite/, daisy Marguerite/. Margaret msiri m. husband Maria/. Maria mariage m. marriage Marie/. Mary marier tr. to marry; se — marry marinier m. boatman, seaman marque/, mark, evidence, proof marquer tr. to mark marquis w. marquis; monsieur le — my lord mars m. March Marseillaise /. the French na- tional hymn masculin m. masculine masse/, mass masser (se) intr. to gather massif m. thicket, clump matin m. morning; du — A. M. matinee/, forenoon maudit -e adj. confounded mauvais -e adj. bad, paltry, dilapidated; plus — worse me pers. pron. me, to me, my- self, to myself mecanicien w. mechanic mecanique /. mechanics mechant -e adj. wicked, bad, spiteful, harsh; — m. wicked person; pi. wicked people, slanderers meche /. wick, snuff (of a candle) ; lock (of hair) mecontent -e adj. displeased medecin m. physician Mediterranee/. Mediterranean sea mefiant -e adj. distrustful, sus- picious meilleur -e adj. better, best melancolie/. sadness meler tr. to mbc, join VOCABULARY 211 meme adj. same, self, very; lui himself; le — soir the same evening; le soir — that very evening; — adv. even memoire /. memory, remem- brance, recollection menaf ant -e adj. threatening menace/, threat menacer tr. to threaten mendiant m. beggar mener tr. to lead, take mens pres. ind. of mentir mentalement adv. mentally menteu -r -se adj. lying, false, deceitful mentir (mentant, menti, je mens, je mentis) intr. to lie, tell a lie menu m. bill of fare menu -e adj. small, little menuisier m. joiner mer/. sea; haute — offing, open sea merci inter j. thanks, thank you; grand — I thank you very much mere /. mother; la — Simon old Mrs. Simon merite m. merit meriter tr. to merit, deserve merveille/. marvel, wonder merveilleu -x -se adj. marvel- ous, wonderful mes pi. of men, ma message m. message, errand messe /. mass; — de minuit midnight mass messieurs pi. of monsieur mesure /. measure, time; a — que conj. in proportion as, as metamorphoser tr. to transform metier m. trade, profession metre m. meter ( = 39.37 inches) metro or metropolitain m. sub- way mets pres. hid. of mettre mettre (mettant, mis, je mets, je mis) ir. to put, set; — en colere make angry; — a la loterie buy a lottery ticket; — mon billet a la loterie rafBe my love letter; — la main a Pepee draw one's sword; — en marche start; — en pen- sion chez board {tr.) at; — pied a terre dismount, alight; se — put oneself; se — a (fol- lowed by infinitive) begin to; se — prisonnier chez become a prisoner of; se — a la tete de lead; se — au travail set to work; se — sur ses pieds get up; se — sur son seant sit up meuglement m. lowing, mooing meugler intr. to low, moo meurs pres. ind. of mourir meurtri -e adj. bruised mi adj. half; a route half way midi m. noon mien (le) la — ne poss. pron. mine mieux adv. better; ne pas de- mander — to be only too glad to do so milieu m. middle, madst, sur- roundings, environment; au — de prep, among, amidst militaire adj. military 212 VOCABULARY mille 7iiim. adj. a thousand, numerous millier m. thousand million w. miUion mince adj. slender minuit m. midnight minute/, minute miracnleu -x -se adj. miracu- lous mirage m. mirage, illusion mirent past def. of mettre mi-route ; a half way mis past def.; mis -e past part.; missiez imperf. siihj. of mettre miserable adj. miserable, wretched misere /. misery, distress, pov- erty, misfortune mit past def. of mettre mode m. mode, mood modele m. model modeme adj. modern modeste adj. modest, humble moi pers. pron. me, to me, I; — -meme myself; 11 est a — it is mine moindre adj. least moine w. monk mo ins adv. less; au or du — at least; tout au — at the very least mois m. month moitie/. half moment w. moment; par — s now and then, at intervals; au — o^ at the moment when men, ma, mes, poss. adj. my monarchie/. monarchy monastere w. monastery, con- vent monde m. world, people; au — in the world; tout le — every- body; courir le — travel about, pass from hand to hand monoplan m. monoplane monseigneur m. my lord monsieur w. sir, Mr., gentleman; — votre pere your father; — le maire His Honor the mayor mont m. mountain montagne/. mountain monte -e adj. mounted; — sur un cheval, riding a horse monter intr. to mount, ascend, go up, climb, get into montrer tr. to show monument w. monument moquer de (se) ifitr. make fun of, laugh at, ridicule, be trifling with moqueu-r -se a^lj. mocking, jeering, scoffing morceau w. piece, selection mort -e adj. dead; — past part, of mourir mort/. death morte /. dead woman mot m. word; bon — witticism, witty saying, jest; mon dernier — my highest offer moteur jji. motor mouche/. fly mourir (mourant, mort, je mcurs, je mourus) intr. to die; — bien, die bravely; — de faim starve, be starving mourra, mourrai fid.; mourut past def. of mourir VOCABULARY 213 mousquetaire m. musketeer (Musketeers had the reputa- tion of being ladies' men.) moustache/, mustache mouvement m. movement, mo- tion; le — de ses flancs the heaving of her sides moyen m. means muet -te adj. dumb, speechless mufle m. muzzle, snout mugir iiitr. to low mugissement m. lowing multiple adj. multiple, numer- ous municipal -e adj. municipal, local, town; conseiller — alderman mur m. wall murmurer tr. to murmur, whis- per musee m. museum musicien m. musician musique /. music, band mysterieu -x -se adj. mysteri- ous N n' = ne nai -f -ve adj. artless, candid, innocent naissance /. birth naitre (naissant, ne, je nais, je naquis) intr. to be born naive /. of naif Napoleon ler (1769-1821) Em- peror of the French natal -e adj. native national -e adj. national nature/, nature naufrage m. shipwreck; faire — to be shipwrecked naviguer intr. to navigate, sail navire m. ship ne adv. not; — ... pas not; — . . . jamais never; — ... plus no longer, no more; — ... point not at all; — . . . que only ne -e past part, of naitre necessaire adj. necessary necessite/. necessity negati -f -ve adj. negative neige/. snow neuf num. adj. nine nez m. nose ni adv. neither, nor Nicolette /. a proper name noble adj. noble noble m. noble Noel m. Christmas; nuit de — Christmas eve noir -e adj. black, dark, dismal; il fait — it is dark nom m. name; au — de in the name of, in behalf of nombre m. number; au — de dix, ten in number nombreu -x -se adj. numerous nommer tr. to name non adv. no; — pas not, not at all; ni moi — plus nor I either Norine (abbreviation of Hono- rine) /. a proper name normal -e adj. normal Normandie /. Normandy (a northern French province) nos pi. of notre notaire m. notary 214 VOCABULARY notre, nos poss. adj. our notre (le), la — , les — s poss. pron. ours nouer tr. to tie nourrir tr. to nourish, nurse, bring up nous pers, pron. we, us, to us, ourselves, to ourselves, each other, to each other; il est a — , it is ours nouveau, nouvel -le adj. new, other nouveau (de) adv. again, anew nouvel, see nouveau nouvelle /. of nouveau nouvelle /. news; avoir des — s de to hear of nouvellement adv. recently novice m. novice, probationer nu -e adj, naked, bare, plain; epee — e drawn sword nuage m. cloud nuit /. night, darkness; a la — at nightfall; — de Noel Christmas eve; toutes les — s every night nul -le indef. pron, no one, nobody numeral -e adj. numeral numero m. number obeir iritr. to obey obelisque m. obelisk objet m. object obligor tr. to oblige, compel obscur -e adj. dark obscurite/. darkness observer tr. to observe obstination /. stubbornness obstine -e adj. obstinate, persis- tent obtenir (obtenant, obtenu, j'ob- tiens, j'obtins) tr. to obtain, get obtiendrai fut.; obtint past def. of obtenir occasion/, occasion, opportunity occupation /. occupation occuper ir. to occupy; s* — de concern oneself with, look after, attend ocean m. ocean odieu -X -se adj. odious, hate- ful ceil m. eye ceuvre/. work, workmanship office m. divine service officier m. officer offre pres. ind. of offrir offrir (off rant, offert, j 'offre, j'offris) tr. to offer oh! inter j. oh! ohe! inter j. hey! oiseau m. bird Olivier w. olive-tree ombrager tr. to shade ombre/, shade, darkness; cher- cher 1* — to keep on the shad- owy side omettre (omettant, omis, j'o- mets, j'omis) tr. to omit omis -e past part, of omettre omnibus m. omnibus on or Ton indcf. pron. one, people, they, we, you; — dit, it is said oncle w. uncle onduler intr. to undulate, wave VOCABULARY 215 ongle m. nail, claw ont pres. ind. of avoir operation /. operation, loading opinion/, opinion oppose -e adj. opposite, other oppression /. oppression, tight- ness of breath optimisme m. optimism or conj. now or m. gold; piece d* — gold coin ordinaire adj. ordinary, com- mon ordinal -e adj. ordinal ordonner ir. to order, prescribe ordre m. order; — de choses po- litical system oreille/. ear omer tr. to adorn, decorate orphelin -e m.f. orphan orthographe /. spelling OS m. bone oser intr. to dare 6ter tr. to remove, take away ou conj. or 0^ adv. where, when oublier tr. to forget ouf interj. oh! (expressing re- lief) oui adv. yes; mais — why, yes; indeed; yes, I will outil m. tool outre or en — de prep, besides ouvrage m. work, workman- ship ouvre pres. ind. of ouvrir ouvrier m. workman, journey- man ouvrir (ouvrant, ouvert, j 'ouvre, j'ouvris) tr. to open; s* — open ovation /. ovation, welcome page/, page paie pres. ind, of payer pa'ien m. pagan, heathen; ne adj. pagan pain m. bread, livelihood paire/. pair paisible adj. peaceful, quiet, still paix/. peace palais m. palace Palais-Royal 7n. formerly a resi- dence of the Orleans princes, now government buildings with a pubhc garden in the center pale adj. pale, ghastly palpitant -e adj. palpitating Pandolfe m. Pandolfo, a proper name panier m. basket panorama m. panorama pantalon m. pair of trousers papier m. paper par prep, by, through, out of, on account of; dessus over, on top; — devant in front; — ici this way; — la that way; — jour a day paradis m. paradise, heaven paraitre (paraissant, paru, je parais, je parus) intr. to ap- pear, seem parbleu interj. by Jove! pare m. park parce que conj. because par-dessus adv. over, on top pardon m. pardon, forgiveness. pardon interj. excuse me, forgive us 2l6 VOCABULARY pardonner tr. to forgive; se — forgive oneself; je ne me le pardonnerai jamais I shall never forgive myself for doing so pareil -le adj. like, similar; un — such a parents m. pi. relatives paresse/. laziness parfois adv. sometimes, at times parfume -e adj. perfumed Paris the capital of France parler intr. to speak, talk parmi prep, among, amidst parole/, word, speech part/, part; a — aside; d'une — on the one hand; d'autre — on the other hand; de la — de from; quelque — somewhere partage -e adj. shared, requited participe m. participle participer intr. to participate, share in particularite /. peculiarity partie/. part partir intr. to depart, go, set out partiti -f -ve adj. partitive partout adv. everywhere paru -e past part.; parut past dcf. of paraitre parvenir (parvenant, parvenu, je parviens, je parvins) intr. to arrive, reach parvienne pres. subj.; parvint past def. of parvenir pas m. step, pace, threshold; — a — step by step; au — de course at double quick time; faire un — to take a step; — adv. not; ne . . . — not; — un not one; — du tout not at all passage w. passage; sur son — as she passed passant w. passer by passe w. past passe -e adj. past passer tr. to pass, cross, spend; — en revue review ; se — pass to one another, pass, elapse, take place passi -f -ve adj. passive passion/, passion pastoureau in. young shepherd patemel -le adj. paternal patience/, patience patrie /. native country, birth- place paturage m. pasture-land, pas- ture pauvre adj. poor pauvrement adv. poorly, shab- bily pave m. pavement, street payable adj. payable, to be paid payer tr. to pay pays ?n. country, district paysan ;;/. peasant peau/. skin peche in. sin pecheur ;;/. sinner peine/, pain, trouble, difficulty; a — scarcely, hardly; a — . . . que hardly . . . when, no sooner . . . than; a grand' — with great difficulty; faire de la — to grieve; valoir la — be worth while peiner tr. to grieve VOCABULARY 217 penche -e adj. bending, leaning pencher ir. to bend; se — stoop, bend pendant prep, during; — que conj. while pendule/. clock penetrer tr. to penetrate, enter pensee/. thought penser intr. to think; — a think of; y — think of it, of him, of her, of them pensi -f -ve adj. pensive, thoughtful pension /. board; mettre en — chez, to board at pente/. slope percepteur m. collector, tax- gatherer percer tr. to pierce perdre ir. to lose pere m. father perfectionne -e adj. elaborated perfidief. treacher}^ permettre (permettant, permis, je permets, je permis) intr. to permit, allow permission /. permission, leave, furlough perron m. stoop, porch perroquet m. parrot persister intr. to persist personnage m. dramatic charac- ter; pi. cast personne/. person personne indef. pron. m. any- body, nobody personnel -le adj. personal persuader tr. to persuade, con- vince peste/. plague petit -e adj. small, little; w. little one, little fellow Petit-Pierre 7n. Little Peter petite /. little one peu adv. little, few; — a — grad- ually; — de temps a short time; tm — a little; (before adjective) somewhat peuple m. people peuple -e adj. inhabited peur/. fear; de — de for fear of; avoir — to be afraid; faire — a frighten peut pres. ind. of pouvoir peut-etre adv. perhaps peux pres. ind. of pouvoir philosophiquement adv. philo- sophically photographie /. photograph phrase /. phrase, sentence physionomie /. physiognomy, face piece /. piece, coin, patch; — d'or gold coin; — blanche silver coin pied m. foot; a — on foot; sur — up; f rapper du — to stamp piedestal m. pedestal pierre/. stone Pierre m. Peter pierrot m. stage clown Pierrot m. Little Peter pieu m. stake pilier m. pillar piller tr. to plunder, steal, sack Pinson m. a proper name pipeau m. shepherd's pipe, bird- call Piper m. a proper name pis adv. worse 2l8 VOCABULARY piste/, track pistole /. pistole (a former coin worth about lo francs i. e. $2 in American money) pitie /. pity; faire — to be piti- able; faire — a excite some one's pity pitoyable adj. pitiful place/, place, room, spot, square; a votre — if I had been you placer tr. to place, lay, invest plaindre (plaignant, plaint, je plains, je plaignis) tr. to pity; que tu es a — how greatly you are to be pitied! se — complain, grumble plaine/. plain plainte/. complaint, groan plaire (plaisant, plu, je plais, je plus) intr. to please plaisanter intr. to joke plaisir m. pleasure plait pres. ind. of plaire plan m. plan, decision plane -e adj. gliding; vol — aerial gliding descent plante -e adj. erect, stock still planter tr. to plant, stick plein -e adj. full, filled; en — air in the open air pleurer intr. to weep, cry; tr. mourn for pleuvoir (pleuvant, plu, il pleut, il plut) intr. to rain; — a tor- rents rain hard, pour pluie/. rain plume /. feather, pen, quill-pen plumet m. feather (for a hat), plume plupart/. most, majority pluriel m. plural plus adv. more; le — the most; — de (followed by a noun) more; (followed by a number) more than; de — besides; de — en — more and more; — ... — ... the more . . . the more . . .; — rien noth- ing else; ni moi non — nor I either; ne . . . — no more, no longer; ne . . . — que nothing else but plusieurs indef. adj. and pron. several plus-que-parfait m. pluperfect tense plutot adv. rather pneumonie/. pneumonia poche/. pocket poete w. poet poids m. weight poignard m. poniard, dagger point m. point, degree; — adv. at all; ne . . . — not at all pointe /. point; — du jom: break of day, dawn poitrine/. breast, chest poli -e adj. polite polichinelle m. Punch pompe/. pomp, splendor Popinot w. a proper name port w. port, harbor porte /. door; — cochere car- riage gateway portee /. reach; k — de within reach of porter tr. to carry, bear, wear, take, give; — respect show respect porteur m, bearer VOCABULARY 219 portiere /. carriage door poser ir. to place, set, lay position/, position, stand posseder tr. to possess possesseur m. possessor, holder possessi -f -ve adj. possessive possession/, possession; rentier en — to get back possible adj. possible poste m. post; — d^aiguilleur, switch-tower poste /. post office; maitre de — postmaster pouce m. inch; a un — one inch pour prep, for, on account of, to, in order to; — que conj. (followed by subj.) in order that, so that ponrquoi adv. why; c'est — that is why, therefore pourra, ponrrai fut.; pourrais cond.; pourrez fut.; pourriez cond. of pouvoir poursuivre (poursuivant, pour- suivi, je poursuis, je poursui- vis) tr. to prosecute pourtant adv. however pourvu que, conj. (followed by subj.) provided, if only pousser tr. to push, carry on, carry, prompt, help, start, utter, let out poussiere /. dust pouvoir (pouvant, pu, je peux, je pus) intr. to be able, can, may; ne — = ne pas — ; il pouvait y avoir 300 pas the distance was about 300 paces; il pouvait etre une heure it might have been one o'clock, or, it was about one o'clock; il a pu voir, he could see; on aurait pu entendre one might have heard pouvoir m. power, force precaution /. precaution, cau- tion precedent -e adj. preceding preceder tr. to precede precheur w. preacher precieusement adv. very care- fully, tenderly precieu -x -se adj. precious precipitation /. precipitation, hurry precipiter (se) tr. to rush precision/, precision, accuracy precoce adj. precocious predicateur m. preacher, pulpit orator preference/, preference; de — in preference pref erer tr. to prefer premi -er -ere adj. first prendre (prenant, pris, je prends, je pris) tr. to take, seize; — les amies take up arms; — garde take care, beware; — une resolution, make up one's mind prenez pres. ind. and imper. of prendre preoccuper tr. to preoccupy, make uneasy preparatif m. preparation preposition /. preposition pres; — de prep, near; de — near at hand, close, at close range 220 VOCABULARY presence /. presence; en — de prep, before present -e adj. present; a — adv. at present, now present w. present, present tense, gift presenter (se) tr. present one- self, come, appear presider ir. to preside, be the chairman of presque adv. almost, nearly presser tr. to press, squeeze, clasp; se — flock pret -e adj. ready pretendre tr. to pretend, claim pretention/, pretention, claim preter tr. to lend preuve/. proof prevoir (prevoyant, prevu, je prevois, je previs) tr. to fore- see prier tr. to pray, beg; intr. say one's prayers; il ne se fit pas — he did not require any urging priere /. prayer, request, en- treaty primiti -f -ve adj. primitive, principal principle m. principle printemps m. springtime pris past def.; pris -e past part.; prissent, prissiez imperf. siibj. of prendre prise/, taking prison/, prison, jail prisonni -er -ere m. f. pris- oner prit past def. of prendre privation/, privation prix m. prize, reward; jour de la distribution des — Com- mencement Day probablement adv. probably proche adj. near, close by proclamer tr. to proclaim procurer tr. to procure, give, provide; se — get, buy prodige ni. prodigy, wonder prodigieu -x -se adj. prodigious, wonderful, very large prodiguer tr. to lavish produire (produisant, produit, je produis, je produisis) tr. to produce, cause, make profession/, profession, business profiter de irJr. to profit by profond -e adj. profound, deep profondement adv. soundly progres w. progress pro jet m. project pro Jeter tr. to plan prolonger tr. to prolong, lengthen promenade /. walk, walking; park promener tr. take out for a walk; se — take a walk, take a ride promesse /. promise, word promettre (promettant, promis, je promets, je promis) tr. to promise promis -e past part.; promit past def. of promettre pronom 7n. pronoun propos 7)1. talk; a — inter j. by the way, now I think of it; a — de rien without any cause proposer tr. to offer proposition/, clause VOCABULARY 221 propre adj. ovra prospere adj. prosperous prosperite /. prosperity protecteur m. protector protectrice /. protectress proteger tr. to protect Provence /. Provence (a south- em French proWnce) providence /. Providence province/, province proximite /. proximity, vicinity; a — de prep, near pnidemment adv. prudently prudent -e adj. prudent, wise pu past pari, of pouvoir publi -c -que adj. pubhc public m. public, people puis adv. then puis pres. ind. of pouvoir puisque conj. since puissant -e adj. powerful puissent pres, suhj. of pouvoir punir tr. to punish punition/. punishment put past dcf.; put impcrf. suhj. of pouvoir Pyrenees /. pi. Pyrenees (a chain of mountains between France and Spain) qu' = que qualite/. quaHty quand conj. when; depuis — how long quart m. quarter; un — d'heure a quarter of an hour quartier m. quarter, ward, neigh- borhood quatorze num. adj. fourteen quatre num. adj. four que conj. that, as, than, when; c^est — it is because; — I may, let; ne . . . — only; ne . . . plus — nothing else but que adv. howM — de how many! qu'il est bete ! how foolish he is! que d'argent! how much money que intcrr. and rel. pron. which, whom, that, what; ce que that which, what; ce que c'etait que . . . what . . . was; qu'est-ce que c'est? what is it? qu'est-ce que c'est que cela? what is that? qu'est-ce qu'il y a? what is the matter? ce qu'il y a what the matter is quel -le interr. adj. what quelque adj. some quelquefois adv. sometimes quelques-uns indef. pron. some quelqu'un indef. pron. some- body question/, question questionner tr. to question queter intr. to collect, take up a collection queue/, tail qui interr. and rel. pron. who, whom, which, that; ce qui, that which, what quinzaine /. about fifteen, fort- night quinze num. adj. fifteen; — jours two weeks, a fort- night quitter tr. to leave 222 VOCABULARY quoi rcL pron. what, which; a — bon what's the use of; il n*y a pas de quoi don't mention it R racheter tr. to buy again, buy racine/. root raconter tr. to relate, tell; — k Poreille whisper radieu -x -se adj. radiant radoucir tr. to soften; se — soften, become gentle again rafale /. squall, gust of wind raide adj. stiff; — mort stone dead raison /. reason ; avoir — to be right raisonnable adj. reasonable, sen- sible ralentir intr. to slacken; — de Vitesse, slow down rallumer tr. to light again rameau m. bough, branch ramener tr to bring back, take ran plan plan (onomatopoeia) rub-a-dub-dub rangon/. ransom rang m. rank, row rapide adj. swift rapidement adv. quickly, swiftly rapidite/. quickness, swiftness rappeler tr. to call back, re- mind; se — remember rapporter tr. to bring back rapprocher (se) tr. to draw nearer rare adj. rare rassurant -e adj. reassuring rassure -e adj. reassured rassurer tr. to reassure, cheer up ravager tr. to plunder, ransack rayon w. ray realiser tr. to realize, save, ful- fil; — son reve have one's dream come true realite/. reality recent -e adj. recent, fresh recevoir (recevant, re^u, je re- fois, je refus) tr. to receive, welcome rechanffer (se) tr. to warm one- self recherche /. search, pursuit recit m. narrative, story refoit, refoivent, pres. iud. of recevoir recommandation/. recommend- ation, advice recommander tr. to recommend recommencer tr. to begin again recompense/, reward reconcilier (se) tr. to become reconciled reconduire (reconduisant, re- conduit, je reconduis, je re- conduisis) tr. to take back reconforter tr. to cheer up reconnais prcs. bid.; recon- naisse prcs. subj. of recon- naitre reconnaissance /. reconnoitring expedition reconnaitre (reconnaissant, re- connu, je reconnais, je recon- nus) tr. to recognize, ac- knowledge, admit, find out, reconnoiter, survey VOCABULARY 223 reconnu -e past pari.; reconnus, reconnut past def. of recon- naitre record m. record recours m. recourse recouvert -e past pari, of re- couvrir recouvrir (recouvrant, recouvert, je recouvre, je recouvris) tr. to cover recreation/, play regu -e past part, of recevoir reculer inir. to retreat, fall back ref ut past def. of recevoir redescendre intr. to come or go down again redevable adj. indebted redevenir (redevenant, re- devenu, je redeviens, je re- devins) intr. to become again redevint past def. of redevenir redoubler intr. to increase reflechi -e adj. reflexive reflechir intr. to reflect, think refleter tr. to reflect; se — be reflected reflexion/, reflection, thought . refluer i7itr. to flow back refuge m. refuge, shelter refus m. refusal; ce n^est pas de — I won't say no to that refuser tr. to refuse regard m. glance, look, eye regarder tr. to regard, look at, consider, concern; se — look at one another or each other regime m. system, life regiment m. regiment regisseur m. manager, steward regie/, rule reglement m. regulation, rule regler tr. to settle; mon compte est regie, I am done for regret m. regret; a — with re- luctance regretter tr. to regret, lament regularite/. regularity reguli -er -ere adj. regular reine/. queen rejoindre (rejoignant, rejoint, je rejoins, je rejoignis) tr. to join, overtake relati -f -ve adj. relative relever tr. to raise, Hft up; se — get up again relire (rehsant, relu, je relis, je relus) tr. to read over again, read relisons, relisez iniper. of relire remarquer tr, to notice; se faire — cause oneself to be no- ticed remede m. remedy remercier tr. to think remettre (remettant, remis, je remets, je remis) tr. to put back, hand, deliver, give, postpone; — en liberte set ... at liberty; se — en place fall back into its socket; se — en route set out again remis -e past part.; remit past def. of remettre remonter intr. to reascend, go up again, climb out; — sur remount remplacer tr. to replace remplir tr. to fill, fill up, fulfil; se — fill rencontre /. encounter, meeting 224 VOCABULARY rencontrer tr. to meet rendez-vous, m. appointment rendre tr. to render, give back; — graces give thanks; — jus- tice do justice; — visite pay a visit; — (followed by adj.) make; se — betake oneself, go rene/. rein renomme -e adj. renowned, celebrated renommee /. fame, reputation renoncer intr. to renounce, give up rentrer intr. to re-enter, go in again, return; — en posses- sion de, get back ren verse -e adj. drawn in renverser tr. to throw down, throw over, knock down, upset renvoyer tr. to send back, dis- miss, put off, discharge repaire m. lair repandre tr. to spread reparaitre (reparaissant, reparu, je reparais, je reparus) intr. to reappear reparer tr. to repair repartir (repartant, reparti, je repars, je repartis) tr. to reply reparut past def. of reparaitre repas m. meal repasser intr. to pass again repentir (se) (se repentant, s'e- tant repenti, je me repens, je me repentis) intr. to repent repeter tr. to repeat; se — be repeated replace! tr. to put back replie -e adj. bent repliquer tr. to reply repondre tr. to answer, reply; — de be accountable or respon- sible for repos m. rest; en — alone reposer tr. to rest, lie; se — take a rest, rest reprendre (reprenant, repris, je reprends, je repris) tr. to re- capture, catch again, take back, take again, have again, continue, resume, pluck up reprennent pres. ind. of repren- dre representation/, exhibition, pro- duction, acting, performance representer tr. to represent, describe repris -e past part.; reprit past def. of reprendre reproche m. reproach reprocher tr. to reproach, blame; se — reproach oneself republique/. republic reputation/, reputation, fame resister ijitr. to resist resolution /. resolution, deci- sion; prendre une — to make up one's mind resonner intr. to resound respect in. respect respectivement adv. respectively respectueu -x -se adj. respect- ful, dutiful respirer /;//r. to breathe responsable adj. responsible ressembler intr. to resemble, look like ressource/. resource VOCABULARY 225 restaurant m. restaurant reste m. rest, remainder, bal- ance; du — besides, moreover rester intr. to remain restituer tr. to return, restore retarder tr. to delay retentir mtr. to resound retentissement m. echo; avoir un grand — to create a great sensation retirer (se) intr. to withdraw, leave retomber z;z/r. to fall again, fall retour m. return; au — de on returning fro mi; de — back retourner tr. to turn over, re- volve; intr. return, go back; se — turn around; s^en — go away retrouver tr. to find again, find; se — seul be alone again reunir tr. to reunite, assemble; se — join, gather together reussir intr. to succeed reve m. dream; mauvais — nightmare reveiller tr. to awaken; se — awake revenir (revenant, revenu, je reviens, je revins) intr. to come back, return; — trouver come back and see rever intr. to dream reverb ere m. street lamp reverrai, reverrez fut. of revoir revers m. back, facing reviendra fut.; reviennent, re- viens, pres. ind.; revint past def. of revenir revit past def. of revoir revoila prep, there is again; vous — done you are here again, are you? revoir (revoyant, revu, je revois, je revis) tr. to see again revue /. review, magazine; passer en, — to review Rhin 7n. Rhine, a large river of Europe riant pres. part of rire ; e adj.; laughing, cheerful ricaner intr. to sneer riche adj. rich, wealthy richesse/. riches, wxalth ride -e adj. wrinkled ridicule adj. ridiculous rien indef. pron. anything, noth- ing; ne . . . — nothing; — • de si beau nothing so beauti- ful; — de pareil nothing like it; plus — nothing else rire (riant, ri, je ris, je ris) intr. to laugh rire m. laughter risque m. risk risquer tr. to risk, venture, run the risk of rit pres. ind. of rire rivage m. shore rival m. rival rive/, bank riviere /. river robe/, dress robuste adj. robust, hardy rocailleu -x -se adj. stony, rough rocher m. rock rodeur w. rowdy, prowler roi w. king role m. part, character 226 VOCABULARY ronfler intr. to snore; whir ronge -e adj. eaten up rose/, rose rose adj. pink Rose/. Rosa rossignol w. nightingale rouge adj. red; bloody; — m. red rougir intr. to blush rouler inlr. to roll, travel route /. road, way; en — let us start; en — pour they are on their way to royal -e adj. royal royaume w. kingdom rub an m. ribbon rude adj. harsh, rough, hard rudement adv. roughly, very hard rue/, street rugir intr. to roar rugissement m. roaring, roar ruisseau m. brook rural -e adj. rural ruse -e adj. cunning, tricky s' = se or si before il and ils sa /. of son sable m. sand sabot m. wooden shoe sabotier m. maker of wooden shoes sabre m. sabre sac m. bag sache, sachez impcr. of savoir sacrifice w. sacrifice sacrifier tr. to sacrifice, offer sage adj. wise, prudent, modest, chaste sain -e adj. sound; — et sauf safe and sound saint m. saint Saint- Antoine a popular quarter of Paris; rue the main street of the Saint-Antoine district sainte/. saint sais pres. ind. of savoir saisir tr. to seize, fill; se — de seize saison /. season; belle — or bonne - fine weather, summer sait pres. ind. of savoir salle/. hall salubre adj. healthy saluer tr. to salute, bow sang m. blood sanglier m. wild boar sanglot w. sob sangloter intr. to sob sans prep, without; but for; — cesse incessantly; — que conj. (followed by subj.) with- out (followed by pres. part.) Sarrasin m. Saracen satin m. satin satisfaction /. satisfaction satisfaire (satisfaisant, satisfait, je satisfais, je satisfis) intr. to satisf}^ gratify saucisse/. sausage sau -f -ve adj. safe saurais cond. of savoir sauter intr. to leap, jump sauvage adj. savage, wild, fero- cious sauvage m. savage sauver tr. to save; se — escape, run VOCABULARY 227 savant -e adj. learned savant m. scholar, learned man savoir (sachant, su, je sais, je sus) tr. to know, know how, be able; la — know that she was; je ne saurais I cannot Scapin m. Scapin (type of the tricky, deceitful but resource- ful servant) scelerat m. rascal, scoundrel sceller tr. to seal scene /. scene science /. science se pers. pron. oneself, himself, herself, itself, themselves, each other, one another; to one- self, etc. seant m. sitting part; se mettre sur son — to sit up second -e adj. second seconde/. second secouer tr. to shake secours m. succour, help secret m. secret secretaire m. secretary seigneur m. lord Seine /. Seine (the river flow- ing through Paris) seizieme adj. sixteenth sejonr m. stay selon prep, according to semblable adj. similar, like sembler intr. to seem seme -e adj. strewed sens m. sense; bon — good sense, common sense sens pres. ind. of sentir sensation/, sensation sensibilite /. sensitiveness sentiment m, sentiment, feeling sentir (sentant, senti, je sens, je sentis) tr. to feel, experience; se — feel, feel that one is separer tr. to separate sept (do not sound the 'p') num. adj. seven serai, sera, serez, serons fut.; serais, serait, seriez cond. of etre serenite/. serenity, calmness sergent m. sergeant serieu -x -se adj. serious, grave serment m. oath serpent m. snake serre -e adj. set serrer tr. to press, clasp, grasp, hold tightly, draw closely; — la main a shake hands with; se — dans son manteau draw her cloak closely about her sert pres. ind. of servir service vi. service, duty servir (servant, servi, je sers, je servis) tr. to serve, help; — de serve as, be used as; se — de make use of serviteur m. servant; votre — , monsieur I beg to be excused, sir ses pi. of son and sa seul -e adj. alone, lonely, single, only, sole seulement adv. only severement adv. severely, sharply severite/. severity, strictness si conj. if, whether; — adv. so; (instead of oui after neg.- interr. sentence) yes siege m. seat 228 VOCABULARY sien (le), la — ne poss. pron. his, hers, its siffler intr. to whistle (French railroad engines have no bells; they signal by sounding a whistle) signe m. sign; — de tete nod signification/, meaning signifier tr. to mean silence m. silence, pause silencieu -x -se adj. silent silhouette/, silhouette, figure Simon a proper name; les Simon (French proper names do not take the plural mark except those of royal families) the Simons simple adj. simple simplicite /. simplicity sincere adj. sincere, true sincerement adv. sincerely singuli -er -ere adj. singular singulier m. singular sinistre adj. sinister, mournful sirene /. boat's whistle, fog- horn situation /. situation, condition situe -e adj. situated six num. adj. six sixieme niun. adj. sixth soeur/. sister, nun soi pers. pron. oneself, itself soie/. silk soin m. care, attention; avec — carefully soir m. evening; du — P. M.; hier — last night soiree/, evening sois impcr.; soit, soient prcs, siibj. of etre soit (pronounce the 't') interj. let it be so, all right soixante nmn. adj. sixty sol m. ground soldat 7n. soldier soleil 7n. sun solennel (sound ' en ' as if spelled 'a') -le adj. solemn solide adj. strong, vigorous solidite /. strength, sound- ness solitaire adj. solitary, lonely somme /. sum, amount sommeil m. sleep; avoir — to be sleepy; avoir le — dur sleep soundly sommes pres. ind. of etre sommet m. top son m. sound son, sa, ses poss. adj. his, her, its songer iidr. to dream, think, re- flect sonner inir. to sound, ring, strike sonnette /. little bell sonore adj. sonorous, loud sont pres. ind. of etre sorcellerie /. sorcery, witch- craft sors pres. ind. and imper.; sort prcs. ind. of sortir sort ;;/. fate sorte /. sort, kind; de — que coiij. so that sortir (sortant, sorti, je sors, je sortis) intr, to go out, come out, get out, win; s*il en sor- tira un, whether a winning number will come out VOCABULARY 229 SOU m. cent (In the ^Middle Ages the 'sou' had a greater value than now) souci m. care, anxiety soudain -e adj. sudden; — adv. suddenly soixffler intr. to blow souffrance/. suffering souffrir (souffrant, souffert, je souffre, je souffris) tr. to suffer souhaiter tr. to wish soulagement m. relief soulever tr. to lift, raise; se — rise Soulier m. shoe souper m. supper souper intr. to take supper soupir m. sigh soupirer intr. to sigh sourcil w. eyebrow; froncer les — s to frovrn sourd -e adj. deaf; low, muffled souriant -e adj. smiling sourire intr. to smile sourire m. smile souraois -e adj. sly, cunning sous prep, under, below sous pi. of sou sous-lieutenant m. second lieu- tenant sous-officier m. non-commis- sioned officer souterrain-eacfj. subterraneous, underground; — m. under- ground passage, tunnel souvenir (se) (se souvenant, s'etant souvenu, je me sou- viens, je me sou\ins) intr. to remember souvenir m. remembrance, rec- ollection, memento, keepsake souvent adv. often souviendrai fut.; souviens, souvient pres. ind. of se souvenir soyez imper. of etre special -e adj. special special ement adv. especially spirale/. spiral, curve splendide adj. splendid, fine spontane -e adj. spontaneous sport m. sport station /. station statue/, statue stature/, stature, size, figure stimuler tr. to stimulate Strasbourg (do not sound the 'g') Strassburg, an Alsatian city stratageme m. stratagem, trick studieu -X -se adj. studious subjonctif m. subjunctive subordonne -e adj. subordinate, depending succeder intr. to succeed; se — follow one another succes m. success sueur/ sweat, perspiration sufiire (suffisant, suffi, je suffis, je suffis) intr. to suffice sufRsamment adv. sufficiently, enough suggerer tr. to suggest suis pres. ind. of etre and suivre suit pres. ind. of suivre suite / series; tout de — adv. immediately suivant -e adj. following; prep. according to 230 VOCABULARY suivre (suivant, suivi, jc suis, je suivis) tr. to follow sujet m. subject; avoir — de to have grounds for superbe adj. superb, magnifi- ceiit, fine superieur m. superior or higher officer superlatif m. superlative supplier tr. to entreat, beg supprimer tr. to suppress, abol- ish sur prep, on, upon s\Xt -e adj. sure, certain surement adv. surely, certainly surent past dcf. of savoir surface/, surface surnaturel -le adj. supernatural surnom ;;;. nickname surpreiidre (surprenant, surpris, je surprends, je surpris) tr. to surprise, take unawares, catch surpris -e adj. surprised, as- tonished surpris -e past part, of surpren- dre surprise /. astonishment surtout adv. above all, especially survivre (survivant, survecu, je survis, je survecus) inir. to survive, live susceptible adj. easily offended sut past dcf. of savoir symbole w. symbol, emblem sympathie/. sympathy t' = te ta /. of ton table/, table tacher ititr. to try, see tact ;;/. tact taille/. waist taire (se) (se taisant, s'etant tu, je me tais, je me tus) intr. to keep still, be quiet talent ;;/. talent tambour vi. drum, drummer tandis que cofij. while tant adv. so much, so many; — elle est noble because she is so noble; — que conj. so much that, as long as tante/. aunt tantot adv. a little while ago tard adv. late tarder intr. to delay, be long in coming tater tr. to feel taxe/. tax te pcrs. pron. you, to you teint ;;:. complexion tel -le indcf. adj. such; — que such as tenement adv. so much temoin /;/. witness; prendre a — to take to witness tempete/. tempest, storm temps ;;/. time; tense, part; weather; le — seulement de just long enough to; de — en — now and then; il fait un — abominable the weather is frightful tenace adj. tenacious, obstinate tendre adj. tender, nice, sensi- tive, amatory tendre tr. to stretch, outstretch, hand, oiler; — la voile, set sail r, VOCABULARY 231 tendrement adv. tenderly tendu -e past part, of tendre tenez inter] . take this, look here, well, here tenir (tenant, tenu, je tiens, je tins) tr. to hold, keep; 11 ne tient qu'a vous it rests en- tirely with you tension/, tension, tightening tente/. tent tenu -e past part, of tenir termine -e adj. over; ending terminer tr. to end, finish terne w. combination of three numbers in a lottery terrasse/. terrace terre /. earth, ground, land, estate; a — on the ground; par — at the ground, down; hutte recouverte de — mud hut terrible adj. terrible, dreadful, awful, mighty tes pi. of ton and ta tete /. head; avoir toute sa — , be in full possession of all one's faculties texte m. text theatre w. theatre tien (le), la — ne poss. pron. yours tiendrai fiU.; tiens, pres. hid. of tenir tiens interj. see here, look here, come, take it tient pres. ind. of tenir timide adj. timid, bashful timidement adv. timidly tirage m. drawing tirer tr. to draw, pull, take out, shoot; se — get out tiret m. dash titre m. title toi pcrs. pron. you, yourself; — -meme, yourself toile/. linen-cloth, canvas tombe /. tomb, grave tomber inir. to fall, come; laisser — or se laisser — drop ton 7n. tone, voice ton, ta, tes, poss. adj. your tonnerre m. thunder; mille — s by Jove ! torrent m. torrent tort m. wrong; avoir — to be wrong tdt adv. early touche -e adj. moved, affected toucher tr. to touch, handle, receive, get; intr. be very near toujours adv. always, still; le lion rugissait — the lion kept on roaring Toulouse a city in southern France, the former capital of Languedoc tour m. turn; a son — in one's turn tour/, tower tourmenter (se) tr. to worry tournant m. turn, turning tourner tr. to turn; — bride wheel about; intr. turn; se — turn, turn around tournure/. figure, bearing tous pi. of tout tout -e adj. all, whole, any, each, every; — autre any other; tous deux both; — le monde 232 VOCABULARY everybody; tous les jours every day; — es les nuits every night; — e une ville a whole city; a — e vitesse at full speed tout indcf. pron. all, every- thing tout adv. wholly, entirely, quite; — comme si just as if; a- coup suddenly, all of a sudden; — a fait completely, entirely, quite; — a I'heure just now, a little while ago; — au mo ins at the very least; — de suite immediately; du — at all; pas du — not at all; — en haut at the very top trace/, trace, track, footstep traduire (traduisant, traduit, je traduis, je traduisis) ir. to translate train m. train trainer tr. to drag; se — drag oneself, crawl traitement m. treatment; mau- vais — ill-treatment, abuse traiter ir. to treat, deal with traitre m. traitor tramway (sound *w' like *v') m. street car tranquille adj. quiet; 6tre — to set one's mind at ease tranquillement adv. calmly, peacefully transcrire (transcrivant, trans- crit, je transcris, je transcrivis) tr. to transcribe, copy transformation /. transforma- tion, change transformer tr. to transform transiti -f -ve adj. transitive transport m. transport, mani- festation transporter tr. to transport, carry away travail m. work travailler intr. to work travaux pL of travail travers m. breadth; a — prep, through, across traverser tr. cross, pass through, run through treize Jttmt. adj. thirteen tremblant -e adj. trembling trente 7inm. adj. thirty; cinq thirty-five tres adv. very, very much tresor 7n. treasure tribune/, stand tricolore adj. tricolored (blue, red and white) triomphe m. triumph; arc de — triumphal arch; en — adv. triumphajitly triste adj. sad tristement adv. sadly tristesse/. sadness, grief trois 71 urn. adj. three troisieme num. adj. third tromper tr. to deceive, cheat; se — be mistaken, make a mistake trompette/. trumpet trop adv. too, too much, too many trotter iutr. to trot trou 7)1. hole trouble ;;/. trouble, uneasi- ness trouble -e adj. disturbed VOCABULARY 233 troubler tr. to trouble, disturb; se — be affected troupe/, troop troupeau m. flock trouver tr. to find; aller — go and see, call upon; revenir — come back and see; se — find oneself, happen to be, be tu pers. pron. you tuer tr. to kill; se — kill one- self Tuileries /. pi. (tile kilns) a former residence of the kings of France; was burned in 187 1 tumulte m. tumult, uproar Tunis Tunis (a city in northern Africa) tunnel m. tunnel Turc m. Turk turelure /. tol de rol (a burden of a song); Turelure, Torelore (an imaginary kingdom) Turin, Turin (a city of Italy, the former capital of Piedmont) tut past def. of taire U un -e indef. art. a, an; num. adj. one; V — one; les — s some uniforme m. uniform uniquement adv. only, entirely, solely universe! -le adj. universal usure /. usury; faire — to be an usurer V va pres. ind. of aller; inter j. I am sure, believe me vacances /. pi. vacation, holi- days; grandes — s summer holidays vache/. cow vacillant -e adj, flickering vain -e adj. vain; en — adv. vainly vainqueur m. victor vais pres. ind. of aller Valence a city in southern France valeur/. value, merit, worth valoir (valant, valu, je vaux, je valus) intr. to be worth; — la peine be worth while; il vaut mieux it is better valse/. waltz Val-Serveux (Le) name of a village vannier m. basket maker vapeur/. vapor varier intr. to vary, change vas pres. ind. of aller vassal m. vassal vaut pres. ind. of valoir vecu -e past part.; vecurent past def. of vivre veille /. eve, night before veine /. vein vendre tr. to sell, betray, give away vengeance/, vengeance venger (se) tr. to avenge oneself venir (venant, venu, je viens, je vins) intr. to come; — chercher come for; d*o^ vient que how is it that; venir de (followed by infin.) to have just (followed by past part.) ; je viens de le visiter I have 234 VOCABULARY just called upon him; je venais d'entrer I had just entered vent m. wind venu -e past part, of venir venu m. comer; le premier — the first comer, anybody verbal -e adj. verbal verbe m. verb verdure /. verdure, green turf veritable adj. true, real verite/. truth; en — adv. indeed vermine /. vermin verrai, verras, verrez, verrons flit, of voir vers pres. towards, about vert -e adj. green vertical -e adj. vertical vertueu -x -se adj. virtuous veste /. jacket vetement m. garment; pi. clothes vetu -e adj. clad, dressed veuillez impcr.; veulent, veut pres. ind. of vouloir veuve/, widow veux pres. ind. of vouloir viande/. meat vice-versa (Latin) adv. inversely vicomte m. viscount vicomtesse /. viscountess victoire/. victory victorieu -x -se adj. victorious vide adj. empty vider tr. to empty vie /. life, livehhood vieille /. of vieux vieille /. old woman vieillard m. old man; pi. old people vieillesse /. old age vielle/. viol vieller inlr. to play the viol viendra fut.; viendrait cond.; vienne pres. siihj.; viennent, viens, vient pres. ind.; viens imper. of venir vieux, vieille adj. old vi -f -ve adj. lively, bright village m. village villageois w. villager ville/. town, city vin m. wine Vincart a proper name vingt nnm. adj. twenty; — et un twenty-one; — -quatre twenty-four vinrent, vint past def.; vint ijn- perf. subj. of venir violence/, violence, fury violent -e adj. violent, fierce virent, vis past def. of voir visage w. face; sight visiblement adv. visibly, per- ceptibly vision/, vision visite /. visite; rendre — to pay a visit visiter tr. to visit visiteur m. visitor, caller vit past def. of voir vite adv. quickly Vitesse/, quickness, speed vivement adv. quickly vivre (vivant, vecu, je vis, je vecus) intr. to live vocabulaire 7n. vocabulary voeu ;;/. vow voici prep, here is, here are; le — here it is; — que behold, just then VOCABULARY 235 voila prep, there is, there are; vous — there you are; puisque nous — since we are here voile m. veil voile /. sail; tendre la — to set sail voir (voyant, vu, je vois, je vis) tr. to see; se — see oneself, see each other vois pres. ind. of voir voisin -e adj. neighboring, next voisin m. neighbor voisinage m. neighborhood voit pres. ind. of voir voiture/. vehicle, carriage voix/. voice vol m. flight; — plane aerial gliding descent; descendre en — plane to volplane, glide down voler inlr. to fly; tr. rob, steal, kidnap volonte/. will volontiers adv. willingly, readily volume ;;/. volume, book vont pres. ind. of aller voracite/. voracity, gluttony vos pi. of votre votre, vos pass. adj. your votre (le), les — s poss. pron. yours voudra/z//.; voudrais, voudriez cond. of vouloir vouer tr. to vow, swear vouloir (voulant, voulu, je veux, je voulus) tr, to will, be will- ing, wish, want; — bien like, condescend; — dire, mean; veuillez, please; je voudrais I should like; j'aurais bien voulu I should have liked vous pers. pron. you; meme yourself voute/. vault, arched roof voute -e adj. bent, round- shouldered voyage m. journey, trip voyager intr. to travel voyageur m. traveller, passenger voyant pres. part.; voyais imperf. ind.; voyez, voyons pres. ind. and ijuper. of voir voyons interj. well, come nov/ vrai -e adj. true vrai adv. truly; parler or dire — to speak the truth vraiment adv. truly vu -e past part, of voir vue/. sight W wagon (sound 'w' like 'v') m. railroad carriage y adv. there, in it, into it; (with penser and songer) of it, of him, of her, of them; il y a there is, there are yeux pi. of ceil eyes Yvert a proper name Zacharias w. a proper name zele 7n. zeal Modern French Texts About: Le Roi des Montagnes. Edited by Otto Patzer of the University of Washington. Vocabulary. 55 cents. Augier et Sandeau: Le Gendre de M. Poirier. Edited by W. S. Symington. 35 cents. Augier et Foussier: Un Beau Manage. Edited by W. S. Symington^ L. R. Herrick of the University of Wiscon- sin, and L. E. .Cadieux. Vocabulary. 35 cents. Balzac's Eugenie Grandet. Edited by Eugene Bergeron. 80 cents. Le Cousin Pons. Edited by B. L. Bowen of the Ohio State University. $1.00. — H— Le Cure de Tours and Other Stories. Edited by F. M. Warren of Yale University. 80 cents. — — Ursule Mirouet. Edited by F. H. Osgood of the Milton (Mass.) Academy. 80 cents. Bazin: Les Oberle. Abridged and edited by Charles W. Cabeen of Syracuse University. 45 cents. Bruno: Le Tour de la France. Edited by V. E. FRANgois of the College of the City of New York. Vocabulary. 45 cents. Buffum's French Short Stories. Edited by D. L. Buffum of Princeton University. The collection includes about twenty stories. Vocabulary. 90 cents. Chateaubriand: Les Aventures du dernier Abencerage. Edited by R. L. Sanderson of Yale University. 35 cents. Claretie: Pierrille. Edited by H. A. Smith and Casimir Zdanowicz of the University of Wisconsin. Vocabulary. 40 cents. Compayre: Yvan Gall. Edited by O. B. Super. Vocabulary. 35 cents. Coppee and Maupassant: Tales. Edited by A. G. Cameron. 80 cents. Coppee: On Rend TArgent. Edited by T. B. Bronson of the Lawrenceville (N. J.) School. 60 cents. Pour la Couronne. Edited by R. L. Hawkins of Har- vard University. 35 cents. Daudet: Contes de Daudet. Including La Belle Nivernaise. Edited by A. G. Cameron. 80 cents. Robert Helmont. Edited by W. O. Farnsworth. Vo- cabulary. 40 cents. Neuf Contes Choisis de Daudet. Edited by V. E. FRANgois of the College of the City of New York. Vo- cabulary. 35 cents. Dumas: Le Comte de Monte-Cristo. Abridged and annotated by E. E. Brandon of Miami University. 80 cents. La Tulipe Noire. Edited by E. S. Lewis. 80 cents. Modem French Texts (Continued) Erckmann-Chatrian: Le Con&crit de 1813. Edited by Prof. F. BocHER. Vocabulary by Geo. A. D. Beck. 55 cents. Madame Therese. On, Les Volontaires de '92. Edited by Prof. F. Bocher. Vocabulary by Geo. A. D. Beck. 55 cents. Waterloo. Edited by V. E. FRANgois of the College of the City of New York. Vocabulary and Exercises, 45 cents. Feuillet: Le Roman d*un Jeune Homme Pauvre. (The Novel.) Edited by E. T. Owen of the University of Wisconsin and Felicien Paget. Vocabulary by G. A. D. Beck. 55 cents. Le Village. Edited by F. J. A. Davidson of the Univers- ity of Toronto. 35 cents. France: Le Crime de Sylvestre Bonnard. Edited by C. H. C. Wright of Harvard University. 80 cents. Le Livre de mon Ami. Edited by O. G. Guerlac of Cornell University. 45 cents. Halevy: L'Abbe Constantin. Edited by O. B. Super. Vo- cabulary, 45 cents. Hugo: Hernani. Edited by G. M. Harper of Princeton Uni- versity. 70 cents. Les Miserables. Abridged and edited by D. L. Buffum of Princeton University. Vocabulary. $1.25. Poems of Victor Hugo. Edited by A. G. Canfield of the University of Michigan. $1.00. Ruy Bias. Nciv Edition. Edited by Kenneth IMcKen- zie of Yale University. 65 cents. — Scenes de Voyages de Victor Hugo. — De Paris a Aix- la-Chapelle. Edited by T. B. Bronson of the Law- renceville School, N. J. 85 cents. Selections from. (Prose and Verse.) Edited by F. M. Warren of Yale University. 80 cents. — i — Sur les Bords du Rhin. Edited by T. B. Bronson of the Lawrenceville School. 75 cents. Labiche et Martin: La Poudre aux Yeux. Edited by Prof. F. Bocher. Without Vocabulary, 25 cents. With Vo- cabulary. 35 cents. — Le Voyage de Monsieur Perrichon. Edited by John R. Effinger of the University of iMichigan. Vocabulary. 35 cents. Lavedan: Le Duel. Edited by Stephen H. Bush of the State University of Iowa. Vocabulary. 50 cents. Modem French Texts (Continued) Malot: Sans Famille. New Edition. Abridged and edited by Hugo P. Thieme of the University of Michigan. Vo- cabulary. 40 cents. Merimee: Colomba. Edited by A. G. Cameron. Vocabulary by O. G. Bunnell. 50 cents. Quatre Contes de Merimee. Edited by F. C. L. van Steenderen of Lake Forest (111.) College. Vocabulary, 40 cents. Margueritte: Strasbourg. Edited by Oscar Kuhns of Wes- leyan University. 45 cents. Musset: Le Merle Blanc. Edited by Isabelle Williams and Agnes Cointat of Smith College. 35 cents. Pailleron: L'^tincelle. Edited by O. G. Guerlac of Cornell University. Vocabulary. 40 cents. Renan: Ma Soeur Henriette. Edited by W. F. Giese of the University of Wisconsin. Vocabulary. 40 cents. Rostand: Cyrano de Bergerac. Edited by Oscar Kuhns of Wesleyan University. 80 cents. Sainte-Beuve: Seven of the Causeries du Lundi. Edited by G. M. Harper of Princeton University. 80 cents. Sand: La Mare au Diable. Edited by Edward S. Joynes. Vocabulary and Exercises. 40 cents. La Petite Fadette. Edited by Prof. F. Bocher. Vocabu- lary. 55 cents. Marianne. Edited by Theodore Henckles. 35 cents. Sandeau: La Maison de Penarvan. Edited by Prof. F. Bocher. 20 cents. Mademoiselle de la Seigliere. Edited by Prof, F. Bocher. 25 cents. Scribe et Legouve: La Bataille de Dames. Edited by Prof. F. Bocher. 25 cents. Segur (Le Comte de) : La Retraite de Moscou. Edited by O. B. Super. 35 cents. Taine: Les Origines de la France Contemporaine. Extracts, with English notes by A. H. Edgren. 50 cents. Theuriet: L'Abbe Daniel. Edited by Robert L. Taylor of Dartmouth College. Vocabulary. 40 cents. Thiers: Expedition de Bonaparte en TEgypte. Edited by A. H. Edgren. 35 cents. T-ICMDV 1-F/^T T AMT^ r^O 34West 33d Street, New York rllLiNl\I rlWl-il /AiNi^ K^KJ^ 623 So. Wabash Ave.. Chicago Classical French Texts and Histories of Literature Corneille: Cinna. Edited by Edward S. Joynes. 25 cents. — — Le Cid. Edited iby Edward S. Joynes. 25 cents. With vocabulary^ 35 cents. Le Cid, Horace, and Polyeucte. Edited by W. A. Nitze of the University of Chicago and S. L. Galpin of Am- herst College. $1.00. Each of the plays bound sep- arately, 35 cents. Le Sage: Selections from Gil Bias. Edited by W. U. Vree- land of Princeton University. 40 cents. Moliere: L'Avare. Edited by Edward S. Joynes. 25 cents. Le Bourgeois Gentilhomme. Edited by Moritz Levi of the University of Michigan. 35 cents. — Le Misanthrope. Edited by Edward S. Joynes. 25 cents. Les Femmes Savantes and Les Precieuses Ridicules. Edited by J. R. Effinger of the University of Michi- gan. 50 cents. Tartuffe. Edited by John E. Matzke, late of the Leland Stanford Junior University. 35 cents. Racine: Andromaque, Britannicus, and Athalie. Edited by F. M. Warren of Yale University. 80 cents. Each of the plays bound separately, 35 cents. Athalie. Edited by Edward S. Joynes. 25 cents. With vocabulary, 35 cents. — Esther. Edited by Edward S. Joynes. 25 cents. With vocabulary, 35 cents. Les Plaideurs. Edited by Leon Delbos of Kings Col- lege, London. 25 cents. Saint-Pierre: Paul et Virginie. Edited by Oscar Kuhns of Wesleyan University (Ct.). 50 cents. Fortier's Histoire de la Litterature Frangaise. New Edition. By Alcee Fortier of the Tulane Universitv of Louisi- ana. $1.00. Kastner and Atkins's Short History of French Literature. By L E. Kastner and H. G. Atkins. $1.25. UrrMDV UrM T AMr\ r^r\ 34 ^Vest 33d street, New York rllllNKi MVJL.1 AINU L.U. 623 So.Wabash Ave., Chicago French Grammars and Readers Armstrong's Syntax of the French Verb. By E. C. Arm- strong of Johns Hopkins University. With exercises by D. B. Easter of Washington and Lee University. 90 cents. Bevier's French Grammar. By Prof. Louis Bevier, Jr., of Rutgers College. With exercises by Thomas Logie. $1.12. Separate pamphlet of Supplementary or Alterna- tive Exercises^ 25 cents. Giese's Graded French Method. By W. F. Giese of the Uni- versity of Wisconsin. $1.15. Joynes's Minimum French Grammar and Reader. By Ed- ward S. JoYNES. 80 cents. Meras and Stern's First Lessons in French. By Baptiste Meras and Sigmon M. Stern, author of Studien und Plaiidereien. $1.00. Grammaire Frangaise. By Baptiste Meras and Sig- mon M. Stern. $1.25. Meras' Syntaxe Pratique de la Langue Frangaise. Par B. Meras. Revised Edition. $1.00. Snow's French Grammar. By W. B. Snow, English High School, Boston. $1.15. Whitney's Practical French Grammar. By W. D. Whitney. $1.30. Practical French. Taken from the author's larger Gram- mar and supplemented bv conversations and idiomatic phrases. By W. D. Whitney. $1.00. Brief French Grammar. By W. D. Whitney. 75 cents. Introductory French Reader. By W. D. Whitney sometime Professor in Yale University, and Marian P. Whitney, Professor in Vassar College, vi+256 pp. 16 mo. 75 cents. David's Chez Nous. By Henri C. E. David of the University of Chicago. 8o cents. Frangois and Giroud's Simple French. With composition exercises and vocabulary. By Victor E. Franqois of the College of the City of New York and Pierre F. GiROUD. 70 cents. Kuhns' French Reading for Beginners. By Oscar Kuhns of Wesleyan University. 75 cents. Schrakamp's Le Livre Frangais. By Josepha Schrakamp. 75 cents. l-JCMDV UOT X AMT^ (^r\ 34 West 33d Street, New York rllliNr\I rlvJUi AiVU V^t 623 So.Wabash Ave., Chicago" French Composition, Conversation, and Dictionaries Bronson's Exercises in Every-day French. By Thomas Bertrand Bronson of the Lawrenceville School. 65 cents. Cameron^s Elements of French Prose Composition. By J. H. Cameron of the University of Toronto. 80 cents. Koren*s French Composition. By Wm. Koren of Princeton University. 75 cents. Vreeland and Koren's French Syntax and Composition. By W. U. Vreeland and Wm. Koren of Princeton Univers- ity. 85 cents. Aubert's Colloquial French Drill. Exercices preparatoires de Conversation Frangaise. By E. Aubert of the New York Normal College. Part I, 48 cents. Part II, 65 cents. Stern and Meras' Etude Progressive de la Langue Fran- gaise. By Sigmon M. Stern, author of Studicn iind Plaudereien, and Baptiste Meras. Revised. $1.20. Parlez-vous Frangais? Or, Do You Speak French? 50 cents. Witcomb and Bellenger*s Guide to French Conversation. To which is annexed the Summary of French Grammar by Delille. 50 cents. Matzke's Primer of French Pronunciation. By John E. Matzke. 30 cents. Bellows* Dictionary for the Pocket. French and English, English and French divisions on same page. By John Bellows. Masculine and feminine words shown by dis- tinguishing types; conjugations of all the verbs; liaison marked in French part; and hints to aid pronunciation, together with Tables and Maps. Revised by Alex- andre Beljame. Roan tuck, $2.55. Morocco tuck, $3.10. — French and English Dictionary. Revised Edition. Re- vised by William Bellows. $1.50. Edgren and Burnet's French and English Dictionary. With Pronunciation, Etymologies, etc. By Hjalmar Edgren and Percy B. Burnet. Retail price, $1.50. Case's Concise Dictionary of the French and English Languages. By F. E. A. Gasc. Retail price, $1.25. — Library French and English Dictionary. By Ferdinand E. A. Gasc. $4.00. Little Gem French and English Dictionary. Bv Ferdi- nand E. A. Gasc. Cloth, 50 cents. Leather, $1.00. Students' French and English Dictionary. By Ferdi- nand E. A. Gasc. Retail price, $1.50. IJCMDV UrM nr AMT^ nr^ 34 west 33d street, New York nt-lNKT triUH /\iSU V/VJ. 0?3 So. Waba9hAv^.. Chicago LIBRARY OF CONGRESS