*3 * WES MC M IW LA PRES8E CANADIENNE GAZETTE DE QUEBEC PAR m QUfSBEC J.-N. DUQUET & Cie., fiDITEURS Hi A i’occasitfii clti ceiltietrid anhiversairO de $2 premiere apparition, la Gazette de Quebec a public un niirn6ro extrdordindire compose de aeiite pages de son fofniat babituel. C est 14 certes un bel effort, et on ne saurait trop fe- liciter ceUX qui ont tetit6 le risque d’une telle publication* Pour la paflie materielle de ce toum6ro elle est irreprocbable et fait honneur feux propfietaires de cet etabiissement t bellti execution typographique relevee par de ma- gnifiques gravures reproduites arec beaucoup d* exactitude, etc., etc. Tout est parfait de ce c6t6d4» Mais on ne saurait en dire autant du travail historique. Cette pr6tendue histoire de la Gazette ne r6- j) 0 nd pas du tout 6 ce qu’on arait droit iPattendre, et ne remplit auctinement les promesses qui avaient et6 faites. Ce n’est qu’un assemblage de pastiches sur les ori* gines de la Presse en Europe et quelques ci¬ tations prises de but en blanc dans Phistoire du Canada* Pour ce qui est de Phistoire m6me de la Gazette Pauteur n’entre dans aucun de* veloppement et en dit a peine ce que tout le monde en savait. Des circonstances particulierement favora* bles m’ayant mis k mSme de parcourir la file complete de ce journal, le plus ancien du pays, je donne, de ce qui m’a paru digne de re- marque, le court resume qui suit, pensant que les circonstances actuelles lui pretent quelqu’a-propos et en justifient la publication* LA GAZETTE DE QUEBEC i. Origine tie la Qnzeile: sa fondation annoncee d’a* vance par un prospectus imprime a, Philadelphie— Traduction de l’anglais en fran il est vrai, que des gottvemeurs fran$ais, en-> tr’autres La Galissonniefe, qui 6tait plus re-* ftiarquable comme satant que comme fcomrae d’Etat, tern on tre rent a le’ur gouVeriiement corabien une irnpnrnetie serait utile en cette province. Mais la cour de France parait n’a- toir jamais go&to tfne pafeilfe recommenda¬ tion. Toutefois,- s’il n’j av&it pas alors d’impri- tnerie en Canada, il ne s’en suit pas qu’on y 6tait privd des formules on des autres ini- primes habitrielfement emplojes dans lea transactions,- etc. — Ces sortes d f imprime 3 etaient ptobablement apport^s de Francto* Dans tous les easy une preuve certaine qti’on en faisait tfsage, e’est qu'a l’heure qu’il est, on en posseefe encoTe quri servirent a cette 6poque. Quant k la’ Gazette Litteraire de Fletfrjr Mesplet, premiere feuille pnbliSe a Montreal, elle ne parut qu’en juin 1778, c’est4-dire en¬ viron quatorze ana apres son ain6e de la ca* pitale. Ponr notre party il nous semble d6sor- mais bien constate que Fimprimerie de Brown et Gilmore est la premiere etablie en ce pays* Selon toute apparence, Feloge que Ton fait de Fesprit d’initiative de Brown est bien me* rite et sa reputation de pionnier de la presse en Canada demeure incontestable. A ce titre, il ne serait peut-etre pas sans inter&t de jeter un coup d’oeil sur ce qu’a 6te de son vivant, et apres sa mort, Fetablissement qu’il a fonde et qui vient d’atteindre le terme seculaire de son existence memorable. A part cette considera¬ tion, il est encore assez curieux d’assister a Fhumble debut de la presse periodique cana- dienne, qui a su acqu6rir depuis tant de de- veloppements et dont Finfluence va toujours croissante. En Canada plus que partout ail- leurs, il est vrai de dire que le journal est le livre d’ecole de ceux qui n’y vont plus. IL Premkr numero de la Gazette-; son contenu :—Les imprimeurs au public.—Dix-huit mois d’existence penible.—L’acte du timbre ; premier coup de mort de la Gazette. — Sept mois au tombeau.—Les proclamations sans les journaux,—Premiere re¬ surrection.— Un moment d’humeur.— Amicales relations de la Gazette avec le gouvernement.— Mort de Gilmore ; gout de sa veuve pour le jour- nalisme.—Brouille avec Brown, associe de Gil¬ more : societe rompue.—Part de Pun et de l’autre dans la direction de la Gazette . C’est done le jeudi 21 juin 1764 que parut •pour la premiere fois la Gazette de Quebec. Elle contenait quatre pages in-quarto, et cha- , que page etait divide en deux colonnes dont Pune en frangais et Pautre en anglais. Ce nu- m6ro, de m6rae que ceux qui le suivirent itn- mediatementne contenait pas une seule nou- velle du Canada. La feuille 6tait presqu’entie- reraent remplie par des nouvelles etrangeres evidemment reproduites de quelque journal de New-York ou de Philadelphie ; le reste de ce premier numero 6tait occupy par quel- ques annonces et Padresse des “ imprimeurs au public.” Cette adresse merite certainement 1 * — 14 — rendus: 44 A une cour d’assise pour ouir et terminer, et pour delivrer gen^raleinent les prisons de cette province, tenue ici le 15 du passe, et continuee jusques a jeudi, le 6 de ce mois, les proces des personnes qui suivent ont ete exa¬ mines, savoir: 44 Joseph Butterfield, soldat dans le 52e re¬ giment, accuse d’avoir tue Raoul Jury, sur le chemin de Ste-Foix, fut trouve coupable d’homicide et brule a la main suivant sa sen¬ tence;—Jean May, accuse d’avoir vole une paire de culotes et une paire de bas de soye, fut trouv6 coupable du fait et condarane a 5tro fesse a la queue d’une charette depuis te palais des seances jusques a la porte de St.- Jean ;—Aime Parent, de la baie de St.-Paul, pour avoir tue son beau-frere d’un coup de fusil, fut innocente, vh que le fait avait ar¬ rive par accident;—Jean Roux, autrementdit Provencal, de Sorel, accuse de perjure, fut ac- quitte ;—Louis Bruseau, accuse d’avoir vole une hache, une chaudiere a bre, une doloire et une title, k bord d’une goelelte, avoua le fait et fut condamne a etre fesse a la queue d’une charette, depuis la porte du palais des seances jusqu’a St.-Rocq, et de la en revenant a la porte du palais. 44 Vendredi dernier, vers dix heures du matin, Jean May fut fess6 conformement a la sentence par Louis Bruseau ; samedi, vers la mfone heure, Bruseau fut fess6 a son tour par May.”— (Gazette du 11 aout 1766.) Cette singuliere correction qui consistait a faire “fesser” les coupables 6tait fort usitee h. la fin du dix-huitieme siecle, corame les pages de la Gazettes font foi. Pour la moin- dre peccadillo on “ fessait ” les gens. Nous venons de citer l’exemple de deux homines conclamn6s h. co supplice. II ne fant pas croire neanmoins que les hommes en avaient le mo¬ nopole. Plusieurs femmes y furent.egalement condamnees et le subirent publiquement, avec cette difference pourtant qn’au lieu d’etre “ fessees ” Tune par l’autre, el les etaient fes¬ sees par la main du bourreau. Nous donnona entre beaucoup d’autres l’exemple suivant: Samedi dernier, Catherine Berthrand et Javotte Blaize furent fessees a la place du marche a la Haute-Ville et k celle de la Basse-Ville, par la main du bourreau, pour avoir emprunte une cuillere d’argent d*un monsieur de cette ville sans permission et sans intention de la rendre ”—( Gazette du 19 min 1766.) J Mais ce mode de publication, ce persistant 61oignement des discussions politiques, n’em- p&chaient pas les imprimeurs de faire avec le gouvemement des affaires passablement avan- tageuses: au contraire il les aids probable- ment. A cette epoque surtout, Tediteur d’un journal devait preferer les bonnes graces du gouvernement a celles du public. Dans une minute du Conseil en date du 20 novembre 176G, nous voyons le gouverneur Murray et ses conseillers delib6rer sur un compte de £151 18s. Gd. k eux presente par Brown et Gilmore, imprimeurs. Par une minute du Conseil du 10 juillet 1769, nous voyons Carleton leur ac eorder une augmentation de salaire de vingt louis sterling. En un mot, on ne risque guere de se trom- per en affirmant qu6 la Gazette ne se mainte- nait qu’au moyen de ces douceurs . Gilmore mourut en 1772 ; mais cette mort ne brisa pas immediatement la society Brown et Gilmore. Son fils Thomas Gilmore lui suc- ceda en quality de co-proprietaire de la Ga¬ zette. Ce Thomas Gilmore devait 6tre tres- jeune a cetto epoque, puisque sa mere Mary Galway voulait s’ingerer dans toutes les affai¬ res qui concernaient la direction de la Gazette. Elle en vient jusqu’a se plaindre dans les co- lonnes meiues de la Gazette de ce que Brown ne se donnait pas la peine de la consulter sur les articles a y inserer. C’qtait bien la une provocation toute feminine L Cependant — 27 — Brown s’y laissa prendre. Des le numdro sui- vant, sur un ton qui ne respire aucune galan- terie pour la veuve quelque peu revecho do son aneien associe, il repond qu’en effet il ne prendra jamais la peine d’aller chez elle, la mereredi soir, lui confier les epreuvcs (le tra- ducteur mettait alors les preuves) de la Gazette qui doit paraitre le jeudi matin. Une pareiiie querelle une fois engagdo, ne pouvait se terminer aulrement que par une dissolution de societe. C'est aussi ce qui ar- riva, comme nous le voyons par un avertisse- reent en date du 27 janvier 1774 annon^ant que la societe jusque la existante entre Brown et Gilmore est dissoute de consentement mu- tuel et que desormais Brown est 1’unique pro- prietaire et dditeur de la Gazette de Quebec. Cette rupture entre Brown et Gilmore n’in- flua guere sur la conduite generale de la Ga¬ zette. Elle n’en fut ni moins ni plus interes- sante. Comme par le passe, on trouve de loin en loin quelques timides correspondances, et comme par le passe on trouve des numdros exclusivement couverts de nouvelles dtran- geres et d’annonces. “ L’acte de Quebec" pas¬ se presqu’inaper$u parrai les nouvelles d’An- gleterre. D’ailleurs il n’est peut-dtre pas inu¬ tile de faire remarquer que de tout temps, meme du vivant de Gilmore, Brown parait avoir eu la haute main dans la direction de la Gazette. Et apres la mort de 1’un et de l’au- tre, lorsque les Neilson ont occasion de par- ler des premieres annees de la Gazette , ils at- tribuent a Brown tout ce qui s est fait, et ne citent Gilmore que bien rarement. C’est pour- quoi nous avons ciu devoir en agir a peu pres de la meme maniere. III. Revolution annSricaine.—Loyaute de la Gazelle.— Recit qu'elle donne des operations militaires.— Invasion du Canada.—Seconde suspension de la Gazette .—Siege de Quebec. —Conduite de Brown pendant ce siege. — Deux nunieros etranges —> Deuxieme resurrection. — Singuliere adresse._ Lord Dorchester et ses panlgyristes de la Ga* znte. —Mort de Brown. —Samuel Neilson_La Gazelle sous ce dernier. Bient6t la Gazette eut a s’occuper d’un sn- jet qui int6ressait plus directement ses Iec- teurs. D6ja, comme nous l’avons dit, Jes premiers ferments de la guerre civile avaient delate dans les colonies qui form^rent ensuite la r^publique des Etats-Unis. Au bruit du ca¬ non d alarme, les Canadiens, on ne saurait les en burner, ne ressentirent pas cet enthou- siasme guerrier qui s’emparait d’eux autrefois quand il s’agissait de d6fendre le drapeau de la vieille France. Ils n’avaient pas encore eu l’occasion de se battre il l’ombre du 16opard britannique, et ce drapeau n’etait pas pour eux un drapeau, e'etait un lambeau de soie sanssouveniis, ou pour parler franc, s’il ren- fermait des souvenirs, ils 6taient si penibles — 30 — qu’un loyal Canadien devait les refouler an fond de son coeur. D’ailleurs, Anglais, Bos- tonnais ou Yankees n’etait-ce pas tout un pour les Canadiens fran^ais qui avaient eu a les combattre tous sans distinction a une 6poque trop rapprocliee pour etre oubliee. Quand les hostilites furent decidement ou- vertes entre TAngleterre et ses anciennes co¬ lonies, la plus grande partie de la Gazette , comme de raison, 6tait remplie des details de ces hostilites. En general, cependant, Ton remarque qu’il s’ecoule un aesez long inter¬ vals entre le jour ou s’est accompli tel ou tel fait d’armes et le jour ou la Gazette le livre a la publicity. Ce retard vient selon toute pro¬ bability de ce qu’elle ne publiait ces faits qu’apres en avoir eu le recit dans les grands journaux des autres colonies. Mais pour ce qui est de la loyaute de la Gazette , elle ne parait pas avoir chancele un seul instant. Presqu’a chaque num6ro, se trouvent de cha- leureuses protestations de devouement a cote d’appels enthousiastes a tous les sentiments de fidelity, d’honneur, de religion des Cana¬ diens frangais, afin de les exciter a combattre dans la mesure de leurs forces les ennemis de la Gran de-Bretagne. Aussi longtemps que le theatre de la guerre fut dans le voisinage de la frontier© am6ri- caine, Brown put sans inconvenient conti¬ nuer son oeuvre de predilection. Mais k la fin de 1775, les ennemis cernerent Quebec et rairent la capital© en danger. En de telles circonstances, le devoir de tout brave tfitoyen etantde veiller avant tout au salut de la pa- trie, Brown, pour remplir ce sacre devoir, fut oblige de discontinuer la publication de sa Gazette. Le 30 novembre 1775, juste dix ans plus un mois apres sa premiere suspen¬ sion, la Gazette contenait cette petite note explicative: “ L’imprimeur trouvant impossible de con¬ tinuer la publication de cette gazette prend la liberte de faire ses remercimens tres-sin- ceres au public de l’avoir jusqu’ici encou- rager, de lui souhaiter un terns plus favo¬ rable, et < e l’assurer qu’il sera encore pr&t a le servir aussitot qu’il lui sera possible .”—(Ga • zette du 30 novembre 1775.) Ce num6ro du 30 novembre 1775 contenait aussi la proclamation du gouverneur Carleton, ordonnant de quitter la ville a tous ceux qui ne voudraient pas prendre les armes. Bon nombre de marchands parmi lesquels on re- marque Adam Lynuburner, obeissant k ces injonetions, se retirerent dans lee carapagnes — 32 — U qui avoisinent Quebec et y resterent simples spectateurs (Tune lutte dont Tissue leur pa- raissait tellement douteuse qu’ils ne croyaient pas prudent de s’y compromettre. Quelques jours apres Quebec etait soumis a un siege regulier. Les fortifications qu’avaifc alors la ville ne la protegeant que tres impar- faitement, la situation paraissait alarmante— Arrive sur les plaines d’Abraham le 13 no- verabre, le jour merae ou Carleton rentrait avec peine dans la capitale, Arnold avait et6 bientbt rejoint par Tarmee de Montgoramerry. C’est alors que le bureau de la Gazette pa* rait avoir ete definitivement ferine. Brown, aussi bien que les deux horames qui Taidaient & imprimer son journal, laissa de c6te la casse et le composteur pour saisir le mous- quet et faire preuve de la fidelite et de la bra- voure qu’il avait si fort recommand^es dans sa Gazette . On rapporte que pendant toute la duree du siege, ils furent vus sous les arraea presque jour et nuit, et meme en supposant qu’ils en auraient eu la meilleure volont6 dtt monde, il leur fut impossible d’imprimer la Gazette. De plus, les communications postalea devaient 6tre suspendues, ce qui aurait pu embarrasser la Gazette dont le redacteur avait pour habitude de se servir des ciseaux encore — 33 plus quede la plume, corame nous Pavons deja remarqu6. Un mois apres la suspension de la Gazette r c r est-a-dire dans la nuit du 30 au 31 decern- bre 1775, Quebec subissait ce terrible assaut ou Montgomery perdit la vie et ou Arnold fot blesse, assaut qui se termrna tout a Pavan- tage de la cause metropolitaine et la sauva dans cette province. Mais Petat de siege, bien qu'il perdit de sa gravite premiere, n ? en con- tinua pas moins d’exister. Une circonstance qui ne saurait etre ex- pliqu6e a la satisfaction des curieux, c’est qu’une demi feuillede la Gazette fut “publiee par autorite ” le 14 et le 21 mars 1776, alors que les troupes americaines bloquaient en¬ core la capitale. I/un de ces nuroeros con- tient une sommation sous forme de lettre adressee par Montgomery a Carleton, quel- ques jours avant Passaut du 30 decembre. Cette lettre avait ete jetee- par dessus lea remparts au moyen d r une fleche k laquelle on 1 avait attachee. Dans Pautre numero, un fragment de lettre du general americain Woo¬ ster parle en termes grossiers du clerge ca- tbqlique du Canada, et Iui reproche d’em- ployer son influence a entraver le progrea idees revolutionnaires et republicaines^ Mais nous en sorames toujours a nous de- mander pourquoi ces deux singulieres demi- feuilles ont 6t6 publiees par autorite dans de telles circonstances. Le gouverneur pensa- t-il que la publication de ces lettres pleines d’arrogance et de vantardises etait de nature a reveiller la traditionnelle fiertd militaire des Canadiens ? Espera-t-il par ce moyen les exciter davantage a faire vaillamment leur devoir ? Voulut-il leur faire voir comment les araericains traitaient dans leur langage gros¬ ser la plus respectable classe de notre popu¬ lation. Apres ces deux numeros publics en mars, la Gazette rentre dans un silence sepul- cral pour n’elever de nouveau la voix que plusieurs mois plus tard. Les ennemis s’d- tant 6loignes de Quebec a la fin de mai 1776, Brown aurail desire reprendre immediate- ment la publication de son journal, mais Car- leton n’y voulut point consentir, comme il en avait parfaitement le droit, le pays etant en¬ core sous la loi martiale. Ce n’est que le 8 aoftt 1776 qu’il fut per- mis k la Gazette de reparaitre devant son petit public qui avait 6te prive d’elle pendant un peu plus de buit mois. Voici en quels tenues solennels Brown s’adressait k ses lec- teurs en revenant vers eux; — 35 — M C’est avee le plus sensible plaisdr que l’imprimeur trouve que les terns sont assez heureusement changes, selon ses souhaits, pour lui permettre de le feliciter de cet heu- reux changement et lui offrir de nouveau ses services par le moyen d’une gazette.—Comme l’on pourrait all6guer quelque chose touchant sa nouvelle publication et qu’il serait ennuyeux au public de lui donner le detail du plan sur leauel on l’a formee jusques ici, savoir, jus- qu au nombre 571, on doit cependant remar- quer qu r elle a jusqu’ici m6rite le titre de La plus innocente Gazette de la domination bri- tannique , et qu’il y a tres-peu d’apparence qu’elle perdeun titre si estimable, Pimprimeur se flatte de trouver assez de succes pour con¬ tinuer de la publier, C€ a quoi il est deter¬ mine s’il peut se procurer seulement 200 souscrivans au prix ordinaire de 3 piastres d’Espagne par an, d’ici a la mi-septembre pro- chaine. Quand on considere que quantity de feuilles periodiques les plus insipides sont sou- tenues par un nombre dix fois plu9 grand, il peut s’attendre que la plus innocente sera fa- vorisee et protegee par un nombre si me¬ diocre, ce qui fera voir que non seulement l’innocence et la moderation ont encore des protecteurs dans un coin du monde, en depit de la corruption du siecle mais ajoutera en¬ core une nouvelle obligation a u Son tres-humble et u tres-devoue serviteur, u L’Imprimevr. n — 36 — Un 6crivain qui se vante avec autant d’em- phase d’etre l’editear de la plus innocenle Gazette de l’Am6rique nous semble loin d’etre un adepte des doctrines radicales. Ceux qui l’accusent d’avoir appartenu a cette 6cole vou- draient-ils nous montrer l’analogie qu’il y a entre des paragraphes tous aussi paisi- bles, aussi innocents dans leur rarete que celui que nous venons de voir et les saillies turbu- lentes et incendiaires des Wilkites dont Brown pr6tendent-ils, fut le disciple. A coup stir un pared disciple, si disciple il y a, ne court aucun risque d’etre confondu avec son maltre. Nous avons dit tout a l’heure que Carleton avait objecte a la trop prouipte rSapparition de la Gazette . II ne faudrait pas conclure de 1& qu’il n’avait aucune sympatbie pour cet etablissement, car il y aurait tout a la fois erreur et injustice. D’apres ce que nous con- naissons ce gouverneur parait avoir favorise Brown autant qu’il fut en son pouvoir de le faire, et lorsque plus tard il revint gouverner le Canada sous le nom de Lord Dorchester, on rapporte qu’il teraoignait une amitie toute speciale a M. John Neilson k cette Spoque tres-jeune encore. Mais si Carleton montrait antant de bienveillance, les eloges incessants que lui prodiguait la Gazette etait bien de nature a perpetuer son zele et sa ferveur* C’est peut-6tre a propos de ce puissant Lienfaiteur que la Gazette poussa la flatterie k ses plus extremes limites. Elle alia jusqu’A publier des vers comme ceux-ci: u O vous qu’a tant vante la Gr6ce Grand Socrate, Auguste Platon, Que deviendra votre sagesse Devant celle de Carleton Hfelas! nous aussi Qui nous delivrera des Grecs et des Romaina? Ce ne sera certainement pas M. le grand vicaire Montgolfier qui s’eflforce au contraire de nous y ramener* Dans la collection de la Gazette que pos- sedait feu Sir L. H. LaFontaine, collection main tenant acquise pour la bibliotheque du Parlement, on trouve, copiee a la main, une adresse de ce M. Montgolfier k Carleton, qui porte en pompeux 6pigraphe : veni , vtdi, vicL Et non content de ce d6but digne de Pepop6e, le pan6gyriste ajoute que ces mots qu’une exage ration coupable et une flatterie toute paienne pouvaient seules faire appliquer “ au plus grand capitaine de P antiquity a Alex- andrede-Grand ” (sic), convenaient parfaite- ment a Son Excellence le gouverneur Carleton. Comme on le voit, M. 1 e grand-vicaire* efllait pas de main morte. A en juger uniquertient pat ce qu on lit dans la Gazette, jamais monafqtfe absolu r\C fat pins adul6 de ses sujets que Lord Dot* Chester dn peuple canadien qn’il etait appele a gouverner dans des circonstance3 pourtant fecondes en diffieultes de tout genre# II est digne de remarque qne Brown, notre plus ancien journaliste, le* fut pendant utl quart de siecle, et s’occupa pour ainsi dire jusqu’a sa derniere heure, d’en remplir les devoirs. II mourut de mort subfte le dimanchd soir 22 mars 1789, comtne l’atteste la Gazette elle-m6me. Singulier rapprochement I M. John Neilson qrri, qttatre ans plus tard, fierita de la Gazette et continua d'exercer sur elle ud contr^le plus ou moins direct, pendant cin- quante-cinq ats, y publia de3 ecrits la veille uneme de sa mort. Brown n’eut jamais d f enfants, ou dti moins n’en laissa point quand il mourut. Ses h6- ritiers furent ses deveux, les enfants de Wm, Neilson et d’lsabella Brown. A Samuel, frere aine de celui qd’on appela dads la suite l’hon. John Neilson, fut devolu le soin de continuer la publication de la Gazette . L’ardeur avec laquelle il s’y livra parait avoir exerce une in- — 39 — finance fatale sur sa fin pr6maturee. II expira le 12 janvier 1793, moins de quatre ans apres son oncle Brown, et a peine dans la vingt- deuxieme annee de son &ge. Sous Samuel Neilson, le terrain de la poli¬ tique semble intordit encore plus strictement s’il est possible que sous son predecesseur. Les Canadiens p^titionnent pour obtenir un systems de gouverneinent representatif, le bill qui contenait en germe l’acte de 91 est dis¬ cute en Angleterre, tout s’agite bruyamment autour de la Gazette , et chose 6tonnante ! elle reste impassible au milieu de ce fracas gene¬ ral. Elle ne parle de l’acte constitutionnel de 1791 qu’apres qu’il est devenu loi et encore elle en parle avec une sobriete d6sesperante. Au temps des Elections, elle publiait les 4 ‘ adresses aux electeurs” de tous les candidats indistinctement. En 1792, M. J. A. Panet, apres son election, remercie dans la Gazette ceux qui Font elu, et leur annonce qu’il a fait distribuer £100 aux pauvres. A Flection de 1796, il promet la m6me somme a la pre¬ miere fill© pauvre qui se mariera. Durant les sessions qui Buivirentces elections, non seule- ment la Gazette n’appreciait point les debats qui avaient lieu dans les chambres, mais elle n’avait mfcme pas toujours le courage ou la liberte d’en reproduire le sens int6gralement, f. — 40 — Mais si la Gazette est plus que jamais fer* m6e a la politique, en revanche on a le plaisir de voir, que grace aux circonstances, les faits divers deviennent plus frequents et acquierent de Pimportance. Ainsi, on y trouve le compte- rendu des seances du Club Constitutionnel > fonde en 1791 et dont Grant fut le premier President avec Chs. de La Naudiere pour vice-president. On y trouve egalement un bulletin des I he&tres, les representations sceni- ques etant devenues, parait-il, fort en vogue vers ce temps-la. On voit par un de ces bulletins que le Prince Edouard, accompagne des gou* verneuis Clark et Simcoe, assista le 18 fevrier 1792 4 la representation de “ La Comtesse d’Escarbagnat” et du “ Medecin malgr6 lui.’* Pendant toute la dur6e de la revolution fran^aise, la Gazette , en general reproduit les nouvelles de France des journaux revolution- naires et montre une sympathie non equivo¬ que pour les principes qui changerent la face de PEurope, et marquerent dans le sang le point de depart d’une ere nouvelle* IV John Neilson, dg6 de 14 ans, barite de la Gazette.** Le Dr. Sparks supptee le jeune heriticr jusqu’en 1796.—-John Neilson, editeur rdel et re8ponsuble% —II suit la vieille routine. - Nouveauxjournaux.— La Gazette agrafldit son format.—Feu a peu elle p^netre dans la politique.—Timide d^fenseur do la cause populaire.—John Neilson membre dtl Parlement.—Anomalie de sa double position.— H cede la Gazette a son fils Samuel.—La Gazette feuille officielle.—Projet d'Union de 1822. -Dis* cussion qu’il souleve.—Samuel Neilson perd son titre d’imprimtiir dn roi avec les bonnes gr&ces de Dalhousie.—Bon effet de cette disgr&cc.—La Ga¬ zette defend ardemment les liberty du peuple.— Sympathies qu'elle rencontre a raison de cette conduite.—Importance quVlle acquicrt graduel- lement. A la mort de Samuel Neilson, la Gazette allait de plein droit k son frere. Mais John a cette epoque n’avait pas encore atteint sa qua- toraeme annee, la date de sa naissance, ne re¬ montant qu’au 17 juillet 1779. A raison de cette extreme jeunesse, la direction de la Ga¬ zette fut confine au Dr. Sparks, ministre de l’eglise d’Ecosse, qui se piquait d’etre quelque peu litterateur en m6me temps que tk£olo- gien, comme le prouvent quelques sermons de lui conserves a la bibliotheque da Parle- ment. L’annee suivante John Neilson alia passer sept mois dans les differents Etats de TUnion Americaine, sans doute pour y 6tu- dier et se preparer aux fonctions qu’on n’at- tendait que Page et lo dSveloppement de l’in- telligence pour lui confier. Ce n’est qu’en 1796 qu’il prit r^elleraent le titre d’editeurdo la Gazette et qu’il en assuma la responsabilite. Jusqu’eu 1808, la Gazette continua de sui- vre impertubablement la vieille routine eta- blie par ses trop pacifiques fondateurs, En 1805, etait paru le Mercury , en 1806 le Ca • nadien . Mais ni Pun ni Pautre ne put Pattirer a cette epoque dans le champ clos de la poli¬ tique ou tous deux s’escrimaient au milieu dea bruyantes clameurs et des applaudisse- ments de leurs correspondants anonymes. Bien different de la Gazette , le Canadien ne publiait presque pas d’annonces, aimant mieux remplir ses colonnes de renseignements poli- tiques dont le beaoin se faisait vivement sentir parmi la population canadienne-fran$aise pour laquelle le gouvernement representatif etait encore une fiction pas bien comprise. Pour ce qui est du Mercury, plus avancS que les deux autres, il savait d6j& joindre Futility des annon- ces a Pamusement non moins utile peut-6tra de te s Merits en faveur d'une politique tyran- nique et franco-phobe. Tout naturellement la Gazette vit des rivaux dans ses confreres. Te¬ nant beaucoup a n’6tre pas d6passee par ces nouveaux-venus, elle agrandit son format et centupla les promesses faites jusqu'a ce jour. A ce propos, on lit dans son numero du 7 janvier 1808: “ Le soussign^, successeur de son defunt oncle William Brown et de feu son frere Sa¬ muel Neilson, saisit la presente occasion du changeraent du format de la Gazette de Que¬ bec pour remercier le public de l’encourage- ment que ce papier a re$u durant 43 annees qu’il a exist6 dans sa forme precedent© ; un laps de temps proportionn6 & Introduction de Timprimerie en Canada. Durant tout ce temps on croit que le desir constant des proprietaires de la Gazette a eto de la rendre un vdhicule correct des nou- velles, sans embrasser des disputes de partis, ou admettre aucune chose qui ait une ten¬ dance a cr6er de la mauvaise humeur parmi les sujets eminemment heureux de Sa Majeste dans cette province. “ Le soussigne garantit que la Gazette con¬ tinues a 6tre conduite avec les memes vues ; et autant que ses talents et ses moyens le perraettront, son utility sera augmentee. C’est pourquoi il sollicite la communication de tous articles de nouvelle qui peuvent venir par voies particulieres, de ra6me que des details corrects des evenements provinciaux, et de tout autre article qui pourra paraitre propre a favoriser l’objet propose. “ Comme la Gazette n’est publtee qu’une fois la semaine, il sera donn6 un supplement, en tous terns, entre lesjours de la publication, du moment qu’il arrivera quelque nouvelle d’importance... “ La souscription annuelle pour la Gazette restera au m&me prix que ci-devant (20 che- lins.) Les souscriptions continueront d’etre revues a Montreal par James Brown, par les maitres de poste etablis dans les autres parties de la province et par les courriers dans leurs differentes routes. “ John Neilson 44 Quebec, 6 janvier 1808. ” La Gazette traversa silencieusement, sinon avec indifference, le despotisme de Craig, et ni les mauvais traitements faits aux redacteurs supposes du Canadien, ni la prison qu’on leur fit subir sans formalite legale, ne paraissent l’avoir emue bien fortement. Elle n’en souffle mot. II est penible d’ajouter que plus tard, quand un autre r^dacteur du Canadien , digne successeur des victimes de Craig, eut Phonneur t — 45 - d'etre lui aussi jete en prison pour avoir ose, sous un regne de tyrannie, parler en franc ami de la liberty de mis^rables considerations empecherent la Gazette de s’expriraer lk-dessus d’une maniere convenable. Une pareille con* duite ne saurait £tre justifiee, elle est une tache dans l’histoire de notre Presse. Les evenements relatifs a la guerre de 1812, tels que rapport^s dans la Gazette , sont quel- quefois inexacts et plus souvent incomplets. Mais apr&s la guerre de 1812, la Gazette commen^a petit k petit k empieter sur le terrain mouvant de la politique. Obligee d’opter entre les deux partis qui sa combat- taient, elle prit place, quoique bien timi* dement, parmi les defenseurs des liberty po- pulaires, et fit aux gouvernements absolus l’honneur de leur d6cocher quelques traits anodins. Cette opposition, quelque platonique qu’elle fut, avait, venant d’un journal jusque- la soutenu par les faveurs gouvernementales, une apparence de g6nereuse conviction qui meritait d’etre recompensee. Cette recom* pense ne se fit pas longtemps attendre. Des 1818, M. J. Neilson obtenait du comt6 de Quebec l’honneur de le representer en Par* lenient, et pendant plus de quinze ans les liens qui l’unissaient au peuple ne firent que se resserrer de plus en plus. f — 46 — II ne faUt point s’imaginer que M. JTeilsott prenait dans son journal ce ton ferme et de¬ cide qu’il se permettalt quelquefois en Chambre ou il pouvait le faire sans incon¬ venient. Ce serait se troraper beaucoup sur le temperament paisible qu’avait su conserver la Gazette au milieu de l’excitation generate. Dans un temps ou les plus vives questions d’interbt public sont cbaudement discutees dans les Chambres, on trouve qu’elle est bien pkle avec ses excellents articles sur l’agricul- ture, la colonisation, le systerac des fabriques, l’education, etc., etc.; sujets trop calmes pour tenir lieu de contfoverse politique. Malgr6 leS infinis managements qu’il avait toujours soin de prendre, M. John Neilson ne tarda pas a s’apercevoir que sa position de journaliste officiellement favorise des impress siuns du gouvernement, etait incompatible avec celle qu’il occupait dans la cbambre d’as- sembl6e. Aussi le ler mai 1822 la Gazette avec l’^tablissement d’impriraerie devenait-elle la propriGte de Samuel Nelson, fils de John, et de William Cowan. Ce changement de pro- prietaire 6tait op6r6 6videmment afin de ne pas d6tourner le cours des faveurs de l’admi- nistration. Des le mois de juillet de cette an n6e 1822. Samuel Neilson recevait un brevet — 4? — 6!impnmeur du roi , et la Gazette en insert Vant a son frontispice i “ publiee par auto- rite,acceptait un collier qui devait lui peler le col et laisser I’empreinte de la servitude. Une fois brevetde et stipendiefe, la Gazette fut plus re3pectuetfse que jamais k regard du pou^ voir, e't porta l’abnegatian jusqu’& se letran- Cher dans une netitralit6 ptesque muette. Un peu comfne le rat de la fable dans son fromage de Holland®, la Gazette continuait a Vivre dans une paix frnctueuse, faisant presque Teffet d*un ertnite qui a fui les distractions politiqtie, lorsqu’une rtfalheuretise question vint troubler sa felicite. Le nouvelle du prqjet d’Union de 1822 etait arrivee en Canada, la Gazette n f en eptouva d’abofd aucun malaise et balbutia quelque paroles ambigues qui etaient plus de nature k la brouillet avec ses abonn6s qu’avec le pouvoir* Mais la situation n’etait pas encore sauvSe. La position de M. J. Neilson n’6tait poiDt aussi facile que celle de son fils. Dans tin telle occasion il ne pou- Vait sans inconvenance rester muet. II parla et parla fortement contre le projet, si forte- ment qu’on le d61egua avec M. Papineau au- pr6s du gouvernement imperial pour y porter les petitions et le9 remontrances des canadiens opposes k cette union. — 46 — Si Dalhousie, alors gouverneur du Canada h^exprimait pas ouvertement ses sympathies pour ce hill d , Union, on sait du nioins qu el- les n’etaient point ignorees du public; M. John Neilson en les contrarian! anssi directement ne pr6voyait probablement pas qu’on puni* rait dans le fils les opinions politiqttes du pere. C’est pourtant ce qui arriva bientbt. Une pro¬ clamation de Lord Dalhousie en date du 22 octobre 1823, annulant les lettres patentee ac* cordees l’annSe precedent© & Samuel Neilson en conferait de nouvelles a John Charlton Fisher qui se mit immSdiatement k publier la “ Oazette de Quebec par autorite.” (1) (1) Ce John Charlton Fisher £tait redacteur de VAlbion, de New-York, quand il fut invitea vemr en Canada par Dalhousie, ou son secretaire Co¬ chran. La Gazette de Quebec par autoritt qu’il publia conjointement avec William Kemble, du Mercury , contenait, outifc les publications officielles, quelques ecrits litteraires et politiques qui n’etaient pas sans m6rite. Cette maniere de publier la gazette offici- ellc fut continue jusqu’au 5 mai 1831. Passe cette date on n’y trouve que les annonces du gouverne- ment et autres pieces officielles, e’est-a-dire a peu pres comme elle est publice maintenant. Fisher 4tait un homme de lettre et presque un sa¬ vant. II fut pendant de longues annees un des mem- bres les plus laborieux et les plus distingu^s de la Societe Litteraire et Historique de Quebec qui l’bo- nora de sa pr6sidence. II eBt de plus l’auteur de lYpitaphe grav^e sur le monument Montcalm-Wolfe dans le jardin du Forty et ce titre eeul euffiraii pout 49 — o ^es pTOcedes pleins de partialite couconn^s \par une deposse sion arbitmre, aigrirent •quelque peu “ la vieille Gazette de Quebec , n ense generalement que de tout temps, \L J. Neilson se m&la beaucoup de la redaction de la Gazette ; il se peut qu’il en fut ainsi. Mais •ce qui est certain, (Test que^on fils Samuel, alors proprietaire du journal, avait re^u une iiauto education completee a Funiversite de lui marker de nVkrc pas oublie. Cette cpitaphe Bf •expressive dans son energicpie concision Mortem virtus cominuncin Fumam bwtoria Monumcnturn jiosleritas dedit i8embl<\, tiisent lesconnaisseurs, frappee au coin de la meillcure autiquite. \1. Fisher niourut en aout 1819, vn revenantuAn- gloterre. Glasgow, ou nous voyons q?uo son pere le conduisit en 181& Au reste il n’y aurait rien d r etonnant quo pere et fils y auraient pria- une part active, car a partir de 182V (1} toutes les questions amen^ee devant le public y sont discutees et examinees a tous les points- de vue. L r opiniatrete de Fassemblee legislative at revendiquer les droits-du peuple y est justifiee en termes pour le moins aussi forts que ceux employes dans la suite pour blamer cette ineme assemble legislative qui revendiquait les meraes droits. Entrer dans le detail des questions alors agitees et noter les opinions de la Gazette sur tant de sujbts compliqu6s y exigerait un temps eonsiderable; Les bornes cTe cette 6tude ne permettent pas de s y y ar- r&ter. Cbntentons-nous db dire que jusqu’en 1831, la Gazette aussi bien que M. J'ohn Neilson, poursuivit, de concert avec la ma¬ jority de la chambrc d r assemblee, la croisada (1) En cette ann£e 18G7, la Gazette poussa son ardeur si loin qu’aux setfles assises criniinelles du moi8 de mars*. il lui fallut rspondre a» cinq pour- suites pour libelle r quatre de ces poursuites etaient tlirig&es contre Samwei rieilson, editemy et la ein- quieme contre Charles Mondelct (maintenant Jugo Mondelet) pour une correspondance ecrite de Eivieres, ou arrai gnments pour as- — 54 — surer une redaction soignee de la feuille fran-