2429 WML THE LIBRARY OF THE UNIVERSITY OF CALIFORNIA LOS ANGELES **' . >* 5 *-< *'4jL 2^* ; '~^ THE VOYAGER SE TROUVE A PARIS, CHEZ LANCE, A LA LIBRAIRIE ETRANGERE, RUE CROIX-DES-PETITS-CHAMPS , N 5o. Cette Edition n'a &^ tir^e qu'a 200 exemplaires S&'i NOTA. Ce Discours concourut en 1807 pour le prix de poe'sie propose* par la classe de la langue et de la litterature francaises de 1'Institut , et obtint le premier accessit. M. BnTTGTTi6HE DE SoasuM est mort en 1824. LE PAR A. BRUGUIERE BARON DE SORSUM HE LA SOCIJETE ROYALE DE GOETTINGUE DE L'ACADEHIE DE CAEN ET DE 1.A ROCIETE ASIATIQUE HE PARIS II ddcrit & la fois les objels et Icslioux. B. DE S. Litton 1MPRIMERIE DE GUIRAUDET RUE SAINT-HONOHE N 315 1828 THE ETHNOGRAPHIC SKETCH $>t(W$Utti frotn ify fhmclj BY EDWARD HERBERT SMITH B. A. OF QUEEN'S COLLEGE CAMBRIDGE MEMBER OF THE SOCIETY OF ANTIQUARIES OF NORMANDY Qui multorum providus urbes El mores hominum inspexit... . HORAT. epist. i, . CAEN 1828 LE VOYAGEUR DISCOURS EN VERS EN ces jours ou les arts , allumant leur flambeau , Remplissaiciit 1'Orient de leur eclat nouveau , Quand 1'Euphrate portait sur sa rive etonnee La ville de Belus de jardins couronnee , 5 Que du savant Memphis les pretres reveres Instruisaient HERODOTE en leurs parvis sacres, Et que loin de Samos le grave PYTHAGORE Consultait le brachmane aux portes de 1'aurore ; La trireme, aux cent bras, ignorant 1'univers, >o N'osait franchir eucor I'immensite des mers , Et le nocher debout, I'oeil fixe sur la rive, THE VOYAGER TRANSLATED FROM THE FRENCH When early arts, their torch new-kindling bright, Pour'd thro' the east a novel blaze of light , And proud Euphrates , struck with wonder, roll'd Thro' garden-crowned Babylon of old ; And when sage rnemphian priests in fanes of yore Op'd to HERODOTUS long- treasured lore ; And he of Samos bent his distant way To question brahmans at the gatos of day ; Not yet the hundred-arm'd trireme had flown Across the globe o'er seas immense unknown; The wary steersman , gazing on the strand , 10 LE VOYAGEUR, Ne presenlait aux vents qu'une voile craintive. Ainsi de 1 'ocean les peuples entoure's, L'lin a 1'autre inconnus , demeuraient separes ; Et seuls, de proche en proche ecartant ses barrieres, Quelques sages tentaient 1'echange des lumieres. Enfin COLOMB parait , et , guide par 1'aimant , Subjugue le premier le fougueux element , Et , vainqueur des efforts d'un age plus timide , Ren verse d'un seul coup les colonnes d'Alcide. La rive a disparu ! Ses compagnons muets Ont baisse sur les mers leurs regards inquiets j Intrepide , il se rit de leur terrenr profonde , Et son doigt etendu leur montre un nouveau monde. Plus de bornes pour Phomme ; et la terre et les cieux Dans toute leur grandeur sont livres a ses yeuxj Des Alpes du vieux monde a des Alpes nouvelles 11 voit se rattacher les chaines fraternelles^ THE VOYAGER. Spread to the breeze his sail with timid hand ; And nations girt by pathless ocean's flood In mntual ignorance asunder stood ; l! > Some seekers only of coy wisdom's light Roaming abroad in every barrier's spite. COLUMBUS lo ! appears : he , calmly brave , Sails magnet- led victorious o'er the wave; Surpassing former deeds of nantic realms , 20 Alcides' pillars at a stroke he whelms. The land is lost ! His comrades sadly mute Despairing glances on the wide sea shoot : Intrepid , he derides their deep-felt fear, Points to a second world and stands a seer. a5 No limits now to man : the earth , the skies In all their majesty enchant his eyes; He sees the tow'ring Alps of Europe's ground O'er-topp'd by Alps beyond th' atlantic found ; 12 LE VOYAGEUR. D'un second ocean il envahit le sein ; ^ Lui-meme il s'associe un autre genre humaiu : Des lors le Voyageur sur un plus vaste espace S'elance , et , des dangers dedaignant la menace , Recherche, tout entier a 1'objet qu'il poursuit, Si par le peril meme il ne peut etre instruit. 35 Tantot dans les cites il observe en silence Leur police , leurs lois , leur active opulence , Leurs arts industrieux , leurs altiers monuments j Tantot en des remparts renverses par les ans Sur d'antiques debris ses yeux cherchent a lire 40 Le souvenir d'un peuple on le nom d'un empire. Souvent au bout du globe , errant dans les forets , De la nature libre il contemple les traits , Et dans 1'immensite d'un eternel ombrage II la voit etaler sa richesse sauvage. * THE VOYAGER. His vessels plough a farther ocean's space , He mingles with another human race : Henceforth the Traveller, on a vaster scale , Speeds o'er the earth , nor turns at clanger pale j With zeal unbending his firm purpose plies , Hk And seek's thro' peril's self instruction's prize. Sometimes in cities he observes by stealth Their polity, their laws, their active wealth, Ingenious arts and monuments sublime ; Sometimes on ramparts overthrown by time He strives to spell some empire's moss-grown name, Some nation's record yet unmarked by fame ; Oft in remotest lands , in woods profound , He views free nature's lineaments around, Where in the depths of everlasting shades Her wild magnificence she prondly spreads. 14 LE VOYAGE UR. 45 Oh! que si prenant soin d'embellir ses destins Les Muses de leur lyre ont honore ses mains , De lenr noble fureur si son ame est saisie , Combien ce grand spectacle et de pompe et de vie , Ce tout majestuenx dont la variete so Sans cesse se deronle a son ceil enchante, Ces merveilles sans nombre en tous lieux dispersees , Echauffent son genie , exaltent ses pensees ! Qu'il chante alors ! qu'il cede a ses heureux transports ! Les siecles en fuyant rediront ses accords , 55 Et le Temps , ce vieillard qui se plait aux ruines , Emoussera sa faux sur ses cenvres divines. Tel , ayant vu le Nil et le froid Tanai's , Les champs ou le Scamandre est joint au Simo'is , Les plaines de Phrygie et les monts de la Thrace , 60 Et gravi le premier les cimes du Parnasse, HOMERE, a la nature empruntant ses pinceaux. THE VOYAGER. 16 Oh ! if the muses o'er his days preside , And deign their own sweet lyre to him confide , If their inspiring ardor fire his mind , How must this scene of pomp and life combin'd , This grand majestic whole whose varying grace 5o Unfolds it's beauties to his raptur'd face, These wonders scatter' d by profusion's hand , Inflame his genius , all his thoughts expand ! Then let him sing , inspir'd by feeling strong ! Revolving ages will repeat the song , 55 And Time , that hoar destroyer, grieve and pine, His scythe grown edgeless on such works divine. Thus , having seen the Nile , the Tana'is cold , The fields where Simo'is to the Xanthus roll'd , Warm Phrygia's plains , wild Thrace's mountain-sites, fio And scal'd the bi-fork'd hill's untrodden heights, HOMER , from nature borrowing every hue , iG LE VOYAGEUR. La pcignit tout entiere en scs vivants tableaux ; Et, le front rayonnant d'uiie gloire immortelle, S'eleve encore sublime et sans egal comme elle. 65 Mais c'est en vain qu'aux iieux par Phomme inhabited La terre etalera ses plus rares beautes , En vain mille palais de leur splendeur antique Y montreront encor le reste magnifique , Bientot le Voyageur, plein d'un secret ennui , 70 N'y cherche du regard qu'un etre comme lui , Et du plus humble toit la rencontre imprdvue , S'il couvre son semblable, enchantera sa vue. L'Europe avec orgueil lui presente ses fils Au noble frein des lois librement asservis , 7 s Eclaires dans la paix, gendreux dans la guerre, Le modele , 1'envie, et 1'hoimenr de la terre. L'Asie en rongissant lui decouvre les siens , THE VOYA.GER. Her thousand traits in living sketches drew; Therefore , with glory crowned to latest time , He lives like nature peerless and sublime. Yet still , in vain where man inhabits not The earth with rarest charms shall deck the spot , In vain a thousand palaces display Their splendor's ruins grand amidst decay; A secret want soon fills the Traveler's mind , 7 He fain a being like himself would find , Then if his lonely footsteps chance to light On meanest cottage , it enchants his sight. Europe presents her sons to him with pride Freely obeying what the laws decide j ?s In peace enlighten'd , gen'rous in the fight , The world's fair model , envy and delight. Asia her offspring blushing shows at last, i8 LE VOYAGEUR. De ses vastes cites iudolents citoyens , Enivrant de parfums lenr oisive mollesse . 80 Et sur des tapis d'or prosternant leur bassesse. Dans des plaines de sable et sous un ciel d'airain II entend haleter le stupide Africain j Pere, epoux sans amour, et brigand sans courage, Avec un air briilant respirant Pesclavage. 85 Le sombre Americain semble eviter ses yeux ; D'un sexe faible et doux tyran silencieux , Jamais sans ennemis, constamment en defense, Et cachant dans les bois sa triste independance. .11 suit 1'humaine espece en ses'etats divers ; 9 o II voit 1'apre Esquimaux que nourrissent les mers, Dans sa hutte enfumee , au fracas des tempetes , Vantant, d'huile abreuve, le luxe de ses fetes; L'Iroquois fait au meurtre et chasseur indompte ; L' Arabe , au prompt coursier, vagabond redoute THE VOYAGER. The lazy denizens of cities vast , Cheering with perfumes sweet their soften 'd frame , And on gay carpets prostrating their shame. Mid sandy deserts , under brazen skies , The panting african he next descries , Who draws-in slav'ry with the burning air, Deep degradation his terrestrial share. 85 The sad American inspection flies ; He joys the feebler sex to tyrannize, And never foeless , ever watchful found , His independence hides in woods profound. Mankind in each detail he then pursues j 90 The ocean-fed rough Eskimau he views , In smokey crib amidst the tempests' glare , Vaunting his oily feast and luscious fare; The Cherokee , fell murderer from a child , Unconquer'd hunter of the western wild j a* 9 20 LE VOYAGEUR. 9S Des syrtes de Libye anx persiques rivages j Le nomade Mongoul changeant de paturages , Et gnidant chaque mois vers des bords differents Sa tente pastorale et ses troupeaux errants ; L'Indou, qui de Brama suit la loi pacifique, Dans les plaines du Gange agriculteur antique j Et le Chinois vieilli dans 1'enfance des arts, De ses flots populeux inondant ses remparts. S'il vent du globe meme etudier 1'histoire , Ses eloquents debris en gardent la memoire : 105 Dans les humbles vallons , sur les monts orgueilleux , Us lui montrent 1'empreinte et des eaux et des feux ; D'un desordre apparent nait partout 1'harmonie^ Partout il voit la mort alimenter la vie. ' : f Mais, vers quelques pays qu'il dirige ses pas , 110 U ne s'entoure point de glaives ^ de soldats; THE VOYAGER. The Arab swift , whom caravans abhor From Lybia's moving sands to Persia's shore j The errant Mongul , his existence spent In monthly wand'rings with his flock and tent j Tiller of Ganges' plain, the Hindoo mild , Brahma's firm vot'ry by no death defiPd; And the Chinese , with infant arts grown grey , Crowding with millions dense each city's way. '-' * TV '' *'*# The globe's own annals would he next explore , It's speaking wrecks reveal the hidden lore : In lowly vales, on mounts the sky that brave , They show the clear effects of flame and wave Harmonious order springs from seeming strife , And death provides the aliment of life. But what so e'er the land that he attain , Nor swords, nor soldiers follow in his train ; LE VOYAGEUR. Etranger, son aspect u'apporte plus d'alarmes ; Son cortege est la paix , les bienfaits sont ses armes ; Semblable a ces mortels, dieux des siecles lointains, De qui la voix auguste instruisit les humains , " 5 Sur un sol sans culture, il vient comme eux encore Des salutaires arts faire briller 1'aurore. Ah ! qu'ils soient expies ces effroyables temps Ou des soldats sans nom , vnlgaires conquerants , Couraient chercher au loin , certains de la victoire , Iao Dans des dangers obscurs des triomphes sans gloire! A 1'aspect du soleil egorgeaient ses enfants Sur les de'bris dores de ses temples fumants ; Dn fier GUATIMOSIN , defenseur du Mexique, Illustraient par le feu la Constance hero'ique j 5 Et , pour prix des tresors de toutes parts offerts 7 Ne donnaient aux vaincus que la inort ou des fers. THE VOYAGER. His stranger aspect raises no alarms , Peace his sole escort , benefits his arms j Like those great mortals , gods of ancient time , Who taught unpolish'd man with voice sublime , ,,5 He brings new arts to fertilise a soil Till then uncultur'd by prolific toil. Oh ! be those frightful times by gifts effac'd , When vulgar conquerors , by crimes disgrac'd , Sought in the distant west , their triumph sure , ,, Inglorious victories in fights obscure! Slew the sun's offspring in the face of day On wrecks of smoking fanes a golden prey ; By ling'ring fire th' heroic force reveal'd Of bold GUATIMOZIN , his country's shield; I2 5 And, as the price of treasures heap'd on high, Gave to the vanquish'd death or slavery. 4 LE VOYAGEUR. Convrons tous ces forfaits de muettes tenebres ', Mais eternel honneur aux Voyageurs ce'lebres De qui 1'abord tranquille a si bien atteste '3 Les touchantes vertus , 1'utile humanite : PIERRE, cherchant les arts pour son peuple sauvage; PENN, de la Delaware atteignant le rivage, Et, disciple de LOCKE, y portant les bienfaits Nes de 1'heureux accord des lois et de la paix ; 35 HOWARD, qui, des cachots sondant le noir abyme, Fit luire la pitie , meme aux regards du crime j Et ces autres encor dont le zele pieux Sema dans les forets la parole des cieux 5 Toi , LAS-CASAS, 1'honneur de ce saint ministere, 4<> O des Americains et 1'apotre et le pere, Qui, de la meme voix dont tu touchais leurs coeurs , Tonnais au sein des cours centre leurs oppresseurs! Vons tous, sages mortels, recevez nos hommagos. Paissent vos noms , portes sur le torrent des ages , THE VOYAGER. Let silent gloom such horrid deeds o'erspread j But to those Voyagers , by virtue led , Whose peaceful visits prov'd their noble aim , |3 To them be honor and a deathless fame: PETER, in search of arts a wand'rer wise , His savage scythian hordes to civilize ; PENN , gentle sectary, whose happy mind Perpetual peace with bloodless laws combin'd j 135 HOWARD , descending every dungeon's gloom , To cast soft pity's beam on guilt's just doom; Those too whom pious zeal impell'd to rove , To preach in forests words of heav'nly love j LAS-CASAS ! thou in whom all titles blend , 140 America's apostle , father, friend , Whose voice her natives woo'd , and also durst Thunder in courts against her tyrants curst ! Wise mortals hail ! receive our homage due : Oh ! may your names , so dear to mem'ry's view , 26 LE VOYAGEUR. 145 Exempts d'injure, aller par un doux souvenir Des crimes du passe consoler 1'avenir ! Mais la parque , en bornant leurs tra vaux et leur gloire , De leur sang trop de fois a rougi leur histoire : Combien d'entre eux aussi frappes et sans secours So Sur des bords ignores ont termine leurs jours! O muse ! de regrets et d'honneurs legitimes Paie un nouveau tribut a ces nobles victimes : MAGELLAN par le fer dans Sebu moissonne ; D'une troupe rebelle HUDSON abandonne '55 Non loin de ce detroit que fraya son audace , Et perissant de faim sur une mer de glace ! Archipel de Sandwich! 6 rivage abhorre! J'y vois le brave COOK d'assassius entoure j II tombe , et ses regards erripreints de bienfaisance 160 A ses soldats armes defendent la vengeance.' THE VOYAGER. 27 45 Gliding uninjur'd down the stream of time, Console posterity for every crime ! Too oft did fate their glorious deeds oppose , And in their blood too oft their hist'ry close ; How many, ship-wrecked, far from friendly man, l5 On shores unknown have finish'd nature's span ! Muse! let the well-earn'd tribute of thy sighs These noble victims help t'immortalize : Record MAGHELLAN murder'd in Sebii ; And HUDSON , left by his rebellious crew '55 Near that inclement strait his boldness pass'd , And on an icey sea to famish cast. Oh isles of Sandwich! ever hateful lands! I see brave COOK assail'd by treach'rous bands ; He falls his looks, amid the murd'rous whoop, iGo Forbid all vengeance to his armed troop. 2 8 LE VOYAGE UR. Et toi , dont nul avis n'a revele le sort , LAPEROUSE , en quels lieux as-tu trouve. la raort ? Ou peut-etre , invoquant sa rigaeur salutaire , Tu vis , et son retard prolonge ta misere. 165 Des que les feux du jonr percent 1'obscurite," Tu gravis snr le roc ou les vents font jete, Et ton ffiil , s'attachant sur la liquide plaine , Croit voir dans chaque flot une voile lointaine. Malheureux , tu te plains a I'approche du soir, '70 Et le soleil suivant reveille ton espoir. Non, d'un ingrat onbli n'accuse point la France j Elle a sur 1'ocean fait voier I'Esperance, Et des iles de 1'Inde au bout de 1'nnivers Interroge sur toi les ecueils et les mers. i:5 Deux fois , pour te chercher, les plages antarctiques Ont vu se deployer nos drapeanx pacifiques ; Mais Pinfidele echo , des bords ou tu gemis , Helas! n'a point porte ta voix a tes amis. THE VOYAGER. 39 And them, whose destiny lies unreveal'd ! Where LAPEROUSE, was thy destruction seal'd? Or else , invoking death's retarding blow , Thou liv'st, and his delay prolongs thy woe. 165 Soon as the fires of dawn have pierc'd the gloom , Thou climb'st the rock where storms have cast thy doom , t And thence thine eye, till gazing sight doth fail, Pictures in every wave a distant sail. Unhappy man ! dark evening brings despair, '7 Till morrow's sun thy waning hopes repair. Blame not thy country, she forgets thee not ; Her Esperance has flown to learn thy lot, And , from far india's islands to the pole , Question'd for thee each strand and rocky shole. '7 5 Th' antarctic twice her peaceful flag has cross'd To find perchance the navigator lost; Vain all thy sighs no faithful echo bore , To guide thy friends unto the hidden shore ! 3o LE VOYAGEUR. Ah! par ces souvenirs notre ame est trop emue, 18 Sur de plus doux objets reposons notre vue : II s'offre a mes pinceanx cet heurenx Voyageur Qui , berce mollement par des flots sans fureur, Vole vers sa patrie , et , plein d'impatience , De 1'haleine des vents accuse 1'inconstance. ,85 11 a couru des bords ou renait le soleil A ceux ou 1'occident regoit son char vermeil $ Et, sous quelques climats qu'il ait porte sa course , De 1'equateur brulant aux champs glaces de 1'ourse, II a vu les humains differents de conleurs , , go Etendns sur la neige ou couches sur des fleurs, Ignorants , eclaires , esclaves , ou sans maitre , Aimer avec transport le lien qui les vit naitre. Et lui , combien de fois dans cet eloignement Son coeur a tressailli de ce pur sentiment ? i 9 s Toujours 1'absence accroit 1'amour de la patrie , THE VOYAGER. 3i Ah! thoughts so sad too strong emotions raise ; >8o Let softer prospects now attract our gaze. See ! See ! the happy Voyager appears , Who , by the mild wave rock'd , with joy careers , Flies to his country with distended sails , And eager rates the ever- veering gales. iss From eastern shores where springs the new-born sun, To where his vermil car at eve hath run, Wide has he roam'd : where'er his course have Iain , Across th' equator or the icey main , Man has he seen, diverse in hue and mind, 90 Stretch'd on cold snows or on gay flow'rs reclin'd , Savage or civilis'd, enslav'd or free, Love the sweet spot of his nativity. Himself, constrain' d long absence to endure , How oft his bosom own'd that feeling pure ! 95 Absence our country's love will ever warm, 32 LE VOYAGE UK. Sans cesse rappelee et par elle embellie! Ses regards, devangant sa flottante prison , Maintenant sont plonges dans le sombre horizon; Deja le nautonier, que la prudence guide, 300 Sonde les profondeurs de 1'abyme liquide : Un cri s'eleve Terre! et frappe par cent voix L'echo de 1'ocean le repete cent fois. O patrie ! 6 transports que ta presence inspire ! O rive ou tant de voeux rappelaient le navire , Jo5 Salut! Le Voyageur sur la proue avance Bien au-dela du flot sondain s'est elance. Pour lui dans ses foyers quel doux accueil s'apprete ; II court, se precipite, et chaqne objet 1'arrete : Incertain , il voudrait dans son empressement Tout chercher, tout revoir en un meme moment ; Enfin du seuil connu franchissant la barriere , II retrouve une epouse et peut-etre une mere ; Leur bouche, en se hatant, commence cent discours THE VOYAGER. 33 Endear it's features , heighten every charm ! Forth from the prison-bark his looks now thrown Intently scan the dim horizon's zone j The careful pilot , anxious grown at last , 100 Bids the deep sounding lead be frequent cast : A cry is heard Land ! land ! Echo around Struck by a hundred voices swells the sound. O home ! what transport does thy sight inspire ! Hail ! land where countless vows the ship require ! aos High on the prow his post the wand'rer keeps , Now o'er the water's margin glad he leaps ; Awaits for him the long-desir'd embrace, He runs then stops at some familiar place - y Uncertain , rapt , in that delightful hour, o All would he see at once , if in his pow'r; But, when his steps the well-known mansion gain, Whose walls a mother or a wife contain, Their ardent lips in tend'rest words abound , ,^ . 34 LE VOYAGE UR. Que leurs embrassements interrompent tou jours f " 5 Sans doute il a souffert sur des plages lointaines, '* M Mais ce jour de bonheur a compense ses peines. Bientot, dans la retraite occupant son repos, Sa memoire preside a d'utiles travaux; II trace avec candeur 1'imposante peinture " De tout ce qu'a ses yeux re vela la nature. II decrit a la fois les objets et les lieux, Les etres inconnus vivants sous d'autres cieux, Da sauvage ignorant 1'activite sterile, De Phomme police la Constance fertile , a5 Et, sage observateur, peintre exact et precis, II reproduit le globe en ses vastes recits. Bien plus , sa main versant des semences fecondes Enrichit nos guerets des moissons des deux mondes; Par lui des fruits nouveaux croitront dans nos vergers, 3? Nos arts s'associeront a des arts etrangers , THE VdYAGER. 35 While sweet caresses stifle every sound ; a, 5 Dombtless he much has snffer'd far away j But this day's joys his every pang repay. . . i In calm retreat his tranquil years now glide , Yet still o'er useful works his thoughts preside; With candid mind he strikingly pourtrays * 2o All he has seen of nature's wond'rous ways; Strange countries and rare objects both describes , Wild animals and varied human tribes, The brutal savage , active without plan , The fruitful constancy of polish'd man , "5 And , sage observer, painter fair and true , The world retraces in his vast review. Yet more, his hand, dispensing fertile seed, Culls from both hemispheres mankind to feed; By him exotic fruits our orchards fill, *3o Our native arts improve from foreign skill, Ji 36 LE VOYAGfiUR. Une heureuse Industrie animera nos villes, Et , suivant a sa voix des routes plus faciles , Le commerce , agrandi pour les peuples divers , a3 4 Va de sa chaine d'or embrasser Punivers. FIN, *> THE VOYAGER. 3 7 Industrious toil enlivens every town, And , following easier tracks by him made known , Commerce, to ev'ry land advent'ring bold , a H Our orb encircles with her chain of gold. FINIS. NOTICE NECROLOGIQUE SUR L'AUTEUR DU POEME. Linquepda (elliu , et doraus , et placens Uxor : neque hurum quas colis arborum Te , praeler iuvisas cu presses , I llu brevem dummum sequelur ! M. A. BRUGUIERE , baron DE SORSUM , membre de la Societeroyale de Goettingue, associe correspon- dant de 1' Academic de Caen, et 1'un des fondaleurs de la Societe Asiatique de Paris , attaque d'une courte et douloureuse maladie pendant son sejour dans cette derniere ville , y a succombe le 7 octobre j 828 , a 1'age de 49 aris. Un frere (i) qui s'est fait connaitre par un ouvrage scientifique fort remarquable , une veuve accablee de doulcur, la famille distinguee a laquelle il s'etait uni (2), de nombrcux amis que rien n'avait prepare's (1) M. Louis BKTJGUIERE, inspecteur aux revues, public dans ce moment un ouvrage ge'ologique sur les montagnes. Get ouvrage a eu 1'assentiment unanime de 1' Academic des Sciences, etle suffrage du ci- lehre geologue et voyageur HUMBOLDT. (2) Madame la baronne BRUGUIERE DE SORSUM, veuve de 1'auteur du Voyageur, est ne'e GUYOX DE MONTLIVAULT. 4o NOTICE a ce funeste evenement , ne seront pas seuls a regret- ter ce digne homme , chez qui les lumieres d'un esprit superieur s'alliaient a un caractere plein de franchise et d'amenite. Les gens de gout ne perdront pas la memoire du discours en vers le J^oyageur, qui oblint le premier accessit au jugement de 1'Aca- demie Francaise dans le cqncours de poesie de 1807, et qui fut lu par 1'auteur a FAcademie de Caen , dans la seance du 22 Janvier 1818. Us aimeront aussi a se rappeler differents morceaux plus ou moins eten- dus , soit traduits , soit imites , des poetes anglais BYRON et SOUTHEY, qui ont paru dans le Lycee Frangais, ou qui ont ete imprimes a part. Nous n'entrerons point dans des details circon- stancies sur la vie de M. DE SORSUM, et nous ne four- nirons pas des notes bibliographiques precises sur ses oauvres; mais le nom de BYRON ne permet point de passer sous silence la traductioii de son poeme in- titute Darkness (les Tenebres), queM. DE SORSUM a reproduit en fran^ais avec un rare bonheur. Get puvrage est une esquisse majestueuse et som- bre des evenements qui accompagneraient , suivant 1'imagination du poete , 1'extinction entiere des corps celestes. Ce sujet est traite sans doute avec une grande et terrible energie , mais avec une cer- taine exageration, et se termine par un denouement dont la hardiesse etonne ; il faut Favouer, c'est une NECROLOGIQL'V.. 4i conception qui surpasse tellement toute realite , qu'elle presente un tableau dont la vue est trop ac- cablanie pour qu'on puisse le contemplcr avec plai- sir, meme dans le reflet de la poesie. Tout est extraordinaire dans les poesies de cet auteur : s'il fallait rendre d'un seul mot le genre de son style , on dirait qu'il est fantasmagorique (i). Ce poete cree instantanement des formes brillantes au sein de la nuit , et quand elles disparaissent , on se retrouve dans 1'obscurite. On pourrait pretendre que cette sorte de magie n'est que 1'application pue- rile et vaine d'un grand talent , que les objets qui ne se lient a rien d'utile ne peuvent qu'amuser I'imagi- nation , et ne sauraient meriter a 1'autcur une gloirc durable (2);^mais il faut etre juste cnvers |lord BYRON : bien qu'il excelle comme peintre dans une certaine classe d'effets. ce n'est la que le moindre cote de son talent. C'est parl'art profond avec lequel ilrend ses caracteres, qu'il est surtout remarquable : on descend avec lui dans les abimes du coeur, dans ce receptacle des passions et des faiblesses , ou il y a plus de choses que nous n'en saurons jamais. A cette courte analyse du genre de lord BYRON nous nous permettrons d'aj outer qu'il avait trouve son verita- ble traducteur en M. DE SORSUM. (1) Edinburgh Review. (2) Nisi utile est quod facias, stulta est gloria. (PHOEDK.) 42 NOTICE Pour justifier cejugement, nous nous contente- rons de citer ce seul morceau , 1'imitation d'un frag- ment du poeine intitule le Ghiaour : a Dans les bras de la mort , c'est la Grece , c'est elle ! Froide, sans mouvement; mais toujours douce et belle. On se sent tressaillir en coutemplant ses traits, Que son ame celeste a quitted pour jamais. Tout ce qu'en elle encor notre regard admire , Cette grace muette et ce triste sourire , Sont le coloris frele et le charrae affligeant Qu'a la beaute la mort laisse pour un instant ; C'est de 1'expression la lueur defaillante , Du sentiment e'teint c'est la trace re"cente , Dernier rayon du feu qu'en son foyer sacre Le Ciel avail pour elle a plaisir epure 1 , cc Et qui, deja rejoint aux sources de la vie, A cesse" d'e"chaufler cette terre cherie. ( SORSUM.) 'Tis Greece But living Greece no more ! So coldly sweet , so deadly fair ; We start for soul is wanting there. Her's is the loveliness in death That parts not quite with parting breath ; But beauty with that fearful bloom , That hue which haunts it to the tomb, Expression's last receding ray, A gilded halo hovering round decay, The farewell-beam of feeling past away Spark of that flame (perchance of heavenly birth) . Which gleams ; but warms no more it's cherish'd earth ! (BYRON : the Ghiaour, I. g3.) On doit encore a M. DE SORSUM quatre tragedies de SHARESPEAR traduites d'apres le plan propose et NF.CROLOGIQll . 43 partiellement execute par YOLTATRE dans les trois premiers actes de Jules Cesar (i). SHAKESPEAR, (dit M. le comte ALFRED DE VIGNY (2) , - UNIVERSITY OF CALIFORNIA LIBRARY Los Angeles This book is DUE on the last date stamped below. Form L9-32m-8,'57(.C8680s4)444 IS 1