vteai/, o- Prix ; lO centimes — oQ-o — PARIS AU BUREAU DE LA SOCIETE DE L’INDUSTRIE FRATERNELLE i, RUE DE LA SORBONNE 1848 Arrete du Gouvernement provisoire. REPUBLIQUE I MX^IISE. Liberty Fgallt6, Fraternity Considerant que la revolution faite par le peuple doit etre faite pour lui; Qu’il est temps de mettre un terme aux longues et iniques souffrances des travailleurs; Que la question du travail est d’une importance supreme ; Qu’il n’en est pas de plus haute, de plus digne des preoccupations d'un Gouvernement republi- cain y Qu’il appartient surtout a la France d’etudier ardemment et de resoudre un probleme pose aujourd’hui cbez toutes les nations industrielles de l’Europe; Qu’il faut aviser sans le moindre retard a ga- rantir au peuple les fruits legitimes de son travail; Le Gouvernement provisoire de la Republique arrete: Une commission permanente, qui s’appellera § Commission de Gouvernement pour les travail - f leurs , va etre nominee avec mission expresse et 3 sp6ciale de s’occuper de leur sort. Pour montrer quelle importance le Gouver- t *■ o t p >/> - 4 nement provisoire de la Republique attache a la solution de ce grand probleme , il nomme presi¬ dent de la Commission de Gouvernement pour les travailleurs un de ses membres, M. Louis Blanc, et pour vice president un autre de ses membres , M. Albert, ouvrier. Des ouvriers seront appeles a faire partie de la commission. Le siege de la commission sera au palais du Luxembourg. Armand Marrast , Garnier- Pages , Arago, Albert, Marie, Cbemieux, Dupont (de 1’Eure), Louis Blanc, Ledru-Rollin, Flocon, Lamartine. Proclamation. ClTOYENS, La Commission de Gouvernement pour les tra - vailleurs est entree en fonctions aujourd’hui meme. Sur ces bancs ou siegeaient naguere les legislateurs du privilege, les pairs de France, le peuple est venu s’asseoir a son tour, comme pour prendre mat6riellement possession de son droit et marquer la place de sa souverainet6. Des ouvriers, vos camarades, out discut6 de- vant nous et avec nous les interets qui vous sont chers. Ils Font fait avec le calme et la dignite qui conviennent a des hommes libres. Nou^ seotj; 5 avons recueilli leurs voeux, et ? atin qu’ils soienfc realises promptement, nous avons decide que chaque profession choisira un delegue qui sera appele an sein de la commission de Gouverne- ment. En attendant que la commission de gouverne- ment se trouve completee par le choix des dele- gues des divers etats, nous nous occupons de re- soudre les questions relatives aux heures du tra¬ vail et a l’abolition du marchandage. Et maintenc nt, citoyens ? hatez-vous de re- prendre vos travaux; songez qu’une heure de retard est un tresor perdu pour la patrie; vous etes une des forces et une des sollicitudes du gouvernement provisoire dela Republique. II vous aime ? ayez confiance en lui, et sachez bien qu’il est presque plus impatient de votre bonheur que vous-memes. Le peuple vient de remporter, par son cou¬ rage ? une victoire a jamais memorable; qu’il immortalise son triomphe par sa sagesse. LES MEMBRES DU GoUVERNExWENT provisoire de la Republique frangaise. Sur le rapport de la commission de gouverne¬ ment des travailleurs ? Considerant : J°Qu’un travail manuel trop prolonge, non- 6 settlement mine la sante du travailleur, mais encore, en l’empechant de cultiver son intelli¬ gence , porte atteinte k la dignite de l’homme; 2° Que Fexploitation des ouvriers par les sous- entrepreneurs ouvriers, dits marchandeurs ou ta- cherons, est essentiellement injuste, vexatoire et contraire au principe de la fraternite : Le Gouvernement provisoire de la Republique decrete : 1° La journee de travail est diminuee d’une heure. En consequence, a Paris, ou elle etaitde onze heures, elle est reduite adix^ et en province, ou elle avait ete jusqu’ici de douze heures, elle est reduite a onze. 2° L’exploitation des ouvriers par des sous-en- trepreneurs ou marchandage est abolie. II est bien entendu que les associations d’ou- vriers qui n’ont point pour objet l’exploitation des ouvriers les uns par les autres ne sont pas considerees marchandage. Dupont (de l’Eure), Arago, Albert (ouvrier), Cremieux Flocon, Garnier-Pages, Lamar¬ tine, Louis Blanc, Marrast, Marie, Ledru- Rollin. Discours de 11. Louis Blanc. SEANCE DU 2 MARS. Vous dites que vous 6tes ici anim6s de tr&s-bons sentiments, et je le sais; mais qu’il y a au dehors 7 bien des ouvriers qui, peut-etre, ne voadront pas reprendre leurs travaux si on ne leur donne une solution immediate? Eh bien! voici la mission que je confie h votre patriotisme : repandez-vous dans tous les quartiers de Paris; ditesce que vous avez vu! Dites qu’on vous a parle, pour la premiere fois dans le monde, de vos intdrets veritables; dites qu’on vous a declare, pour la premiere fois, que la loi qui concerne les interets du peuple doit etre faite par le peuple lui-meme! Dites si vous n’avez pas senti quelque chaleur dans nos paroles, et si notre langage ne vous a pas donne la certitude que notre conviction etait sincere, inebranlable... Si j’osais, je vous dirais que nous sommes plus impa- tients que vous-memes de votre bonheur, car nous en sommes plus responsables. Les hommes qui sont parmi vous ne sont res¬ ponsables que de leur propre famille. Nous, nous avons accepte la redoutable responsabilitd de rd- gler le bonheur de toutes les families de France. Vottk une grande et difficile tache, et ii faut en savoir quelque grd aux hommes de courage qui n’ont pas craint deTassumer sur leur tete. Mourir sur une barricade est hdroi'que, sans doute; combattre contre l’ennemi, c’est de l’hd- roisme aussi; mais, dans ces occasions, Ton ne rdpond que de sa vie. 11 est des actes qui exigent plus de fermete d’ame, c’est de s’engager ^ r6- pondre de la vie de millions d’hommes. Quand nous avons accepts cette formidable res- ponsabilit6, c’est que nous sentions dans notre coeur une puissance de conviction, une chaleur de 8 vouloir qui nous disait que nous ne resterions pas inferieurs k cette tache immense. Mais ce ne sau- rait etre qu’avec votre concours; car notre force n’est qu’en vous: cette force, c’est votre confiance, et nous la reclamons en echange de notre devoue- ment. L’assemblee se separe au milieu des applau- dissements et des cris de Vive la Republiquel Proclamation. ClTO YENS TRAVAILLEURS ! La commission de gouvernement , institute pour preparer la solution des grands problemes qui vous interessent ? s’etudie a remplir sa mis¬ sion avec une infatigable ardeur. Mais ? quelque legitime que soit votre impatience, la commission vous conjure de ne pas faire aller vos exigences plus vite que ses recherches. , Toutes les questions qui touchent a 1’organisa- tion du travail sont complexes de leur nature. Elies embrassent unefoule d’interets qui sont op¬ poses Tun a Tautre, sinon en realite, du moins en apparence. Elies veulent done etre abordeesavec calme, et approfondies avec maturite, Trop d’impatience de votre part, trop de pre¬ cipitation de la notre , n’aboutiraient qu’a tout com L promettre. ’Assemblde nationale va etre incessamment modernen Kuren und kommt zu dem Resultat, dass der Zucker- kranke sein eigener Arzt sein muss, indem er durch drei bis vier eme gail Arzte gutgeheissen werden konnen, und eine Anzahl von Heil- rrrethoden in vollkommen sachlicher Weise besprochen. Das Bucb- 9 convoquee. Nous presenterons a ses deliberations les projets de loi que nous elaborons en ce mo¬ ment, avec la ferme volonte d’ameliorer morale- ment votre sort, projets de lois d’ailieurs sur les- quels vos delegues vont etreappeles adonnerleur avis. Or, cette Assemblee nationale ne sera plus une chambre de privileges; elle sera, grace au suffrage universel, un yiyant resume de la societe tout endere. Done , ayez bon courage et bon espoir, mais dans votre interet meme, ne mettez pas obstacle a Taction de ceux qui sont bien decides a faire triompher la cause de la justice ou a mourir pour elle. Le president de la commmion de gouvernement pour les travailleurs. Louis Blais o. Le vice-president, Albert. Proclamation. ClTOYENS TRAVAILLEURS, La commission du gouvernement instituee pour vous a besoin de vous. Ardente a preparer par ses etudes ce qui est juste, impatiente d’accomplir ce qui est possible, elle vous appelle a Taide de son fraternel con¬ tours. L 10 Procedez sans retard a 1’election de vos dele¬ gues. La marche que vous avez a suivre pour cela, vous la connaissez; l’experience de ces derniers jours nous a prouve que vous avez des moyens tres-simples, tres-reguliers de vous concerter en- tre vous; et 1’ordre admirable que vous avez apporte dans toutes vos manifestations nous donne la certitude que vous saurez choisir vos represen- tants sans reunions tumultueuses, sans abandon de vos travaux. Nous mettons la paix publique sous la protec¬ tion de votre sagesse, comme nous avons mis la liberte sous la protection de votre courage. Seulement, songez que si vos delegues etaient trop nombreux, leur intervention ne pourrait pas vous etre profitable, parce qu’elle ralentirait outre mesure les travaux de la commission de gouvernement. Nous nous sommesarretes, apres mur examem aux dispositions suivantes : 1° Chaque profession nommera trois delegues; 2° Autant que possible, les professions qui se tiennent de pres s’entendront pour nommer les memes delegues et donner ainsi un exemple de fraternelle union; 3° Les noms des delegues seront imprimes dans les journaux comme moyen de verification pour tous; 4° Une assemblee generale des delegues aura lieu au Luxembourg, dans l’ancienne chambre des pairs, vendredi prochain, 10 mars, a midi. La, nous ferons connaitre les mesures a pren- .dre pour que la commission aille rapidement a son but; car il importe de ne pas perdre une heure ; quand il s’agit des plus chers interets du peuple. Le president de la commission du gouvernement pour les travailleurs , Louis Blanc. 6 mars 1848. Le vice-president , Albert. Sur le rapport de la commission du gouverne¬ ment pour les travailleurs ; Considerant que toutes les questions que sou- leve le probleme complexe de F organisation du travail ne peuvent etre resolues simultanement et a bref delai; Mais qu’il importe des aujourd’hui, et en at¬ tendant les mesures plus efficaces qui seront pro- chainenient et successivement proposees, de rea- liser toutes les ameliorations que comporte le present etat de clioses \ Le gouvernement provisoire decrete : 1° II sera etabli dans chaque mairie de Paris un bureau gratuit de renseignements ; 2° Ces bureaux dresseront les tableaux statisti- ques de l’offre et de la demande de travail; ils faciliteront et regulariseront les rapports entre les personnes qui chet’chcnt un emploi ou du 12 travail, d une part, et celles qui demandent des employes ou des trdvailleurs de 1’autre ; 3° A cet effet, il sera tenu deux registres : sur le premier on inscrira, par categories de profes¬ sions, toutes les demandes d’ernploi, le nom et l’adresse des demandeurs ; sur le second, le nom et l’adresse de tous ceux qui ont besoin d’em- ployes, en ayant soin de mentionner le salaire offert et les conditions exigees; h? Les registres seront communiques a tout citoyen qui voudra les consulter ; 5° Un reglement d’administration publique de- terminera l’organisation de ces bureaux gratuits de renseignements. Les membres du gouvenement provisoire. SEAN€E DE LA COMMISSION DU G0UVERNE1ENT POUR LES TRAVAILLEURS. Le 10 mars, a deux heures, a eu lieu, dans la salle de l’ancienne pairie, au palais du Luxembourg, la reunion generate des dele- gues des diverses corporations de Paris, au nombre d’environ 250. L’ordre le plus admi¬ rable a regne dans cette grande assemblee. Nul tumulte, nulle confusion, comme l’exem- ple en a ete si souvent donne dans la meme enceinte ou dans une autre. La sonnette, ab- sente, est inutile. MM. Louis Blanc et Albert, president et vice-president de la Commission de gouvernement pour les travailleurs, mon¬ tent ensemble au bureau. Des que M. Louis Blanc monte a la tribune, le plus religieux silence s’etablit, et jusqu’a la fin de son dis¬ cours il n’y a d’autre interruption que celle des applaudissements. L’effet produit par ses paroles a ete immense, M. Louis Blanc s’est exprime ainsi : ElUS DU TRAVAIL, RePRESENTANTS DE CEUX QU1 PRO" DU I SENT ET QtJI SOU FF RENT , MES CONCITOYENS, MES FRERES, En vous voyant reunis dans cette enceinte que le privilege avait choisie pour son sanctuaire, dans cette enceinte ou Ton a fait tant de lois sans vous, malgre vous, contre vous, je ne puis me defendre d’une emotion profonde. A ces memes places ou brillaient des habits brodes, void des vestes que le travail a noblement usees, que peut-etre ont dechirees de recents combats. Vous vous le rappelez : du haut de la tribune ou je parle, un tribun des aristocraties evoquait naguere contre 1’idee republicaine les plus sinis- tres puissances du passe, et a sa voix les pairs de France se leverent dans un indicible transport • des legislateurs a tete blanche deployerent des passions qu’on croyait endormies et glacees. Ici meme la Republique de nos peres fut maudite; Ton osa defendre la Republique a nos enfants, et toutes les mains se leverent pour jurer baine a 1’avenir. Eh bien! le provocateur, au bout de quelques jours, avait disparu. Oil sont-ils maintenant? Tout le monde l’ignore, et a leur place, Vest yous qui siegez, elus du travail. Voila comment 1’avenir a repondu. (Applaudissements una- nimes.) Yoila comment l’avenir a repondu ! Oui, il y a quelques jours , certains hommes , defenseurs du peuple, etaient calomnies a cause de lui. On disait qu’ils etaient des factieux, des hommes im¬ possibles ; qu’ils etaient des reveurs. Eh bien, il s’est trouve , grace a la vietoire du peuple et a son courage, que ceux qu’on appelait des fac¬ tieux sont maintenant charges de la responsabi- lite de Tordre. (Bravos prolonges.) 11 s’est trouve que ceux qu’on appelait des re¬ veurs ont maintenant en mains le maniement de la societe. Les hommes impossibles sont devenus tout k coup des hommes necessaires. On les de- noncait comme les apotres systematiques de la terreur. Or , le jour ou la revolution les a pous- ses aux affaires , qu’ont-ils fait ? Ils ont aboli la peine de mort, et leur plus chere esperance est de pouvoir vous eonduire un jour sur la place publique, et la, dans l’eclat d’une fete nationale, de vous inviter a detruire jusqu’aux derniers ves¬ tiges de l’echafaud. (Applaudissements im- menses.) Graces vous soient rendues , a vous delegues du peuple, par qui sont devenues possibles ces grandes choses; graces yous soient rendues. Par vous, la France redeviendra ce quelle n’aurait jamais du cesser d’etre 5 elle se mettra de nou¬ veau a la tete du mouvement de l’Europe, et , quand la famille francaise aura tte constitute, cette famille deviendra celle du moride. (Accla¬ mations. Cris : Nous le jurons ! nous le ju- rons!) Je sais, mes amis, yous me permettez ce mot, n’est-ce pas? (Be toutes parts: Oui! oui!) Je sais quil ne faut pas flatter le peuple. Laissons les courtisans a la souverainete des rois, parce que cette souverainete repose sur la bassesse et le mensonge. (Bravo! bravo!) On ne doit au peu¬ ple que la justice et la vtritt. II m’est impossible, quoique vous soyez les dt- Itguts du peuple, de ne pas dire que la conduite du peuple, cette fois, a ttt admirable. Je le dis, parce que je parle en horn me libre, et que je n’aurais pas craint, si le peuple eut ete injuste ou violent, de le servir contre lui-meme; et il faut le dire bien haut pour qu’on sache en Eu¬ rope ce que c’est que le peuple francais quand il se leve avec Tidee republicaine dans 1 ’esprit et le principe de fraternite dans le coeur. Oui, le peuple a tte admirable, non par le courage seulement, mais par la resignation, qui est le courage de la douleur. Des hommes sont venus ici, la paleur sur le front, ayant faim, de- 17 mandant du travail qu’on lie pouvatt leur don- ner, et quand nous leur avons repondu doulou- reusement: Attendez encore! nous les avons vus se retirer avec calme , dans le plus grand ordre, en criant : Vive la Republique ! Voila ce qui ne saurait etre dlt sans larmes, voila ce qui est digne d’une admiration eter- nelle ! (L’assemblee entiere crie, par un mouve- ment sponiane : Vive le peuple!) s’ Les questions a resoudre lie sont malheureu- sement pas faciles. En touchant a un seul abus, on les menace tous. D’une extremite de la societe a 1 ’autre ? le inal forme comme une cliaine dont il n’est pas possible d’ebranler un anneau sans que toute la chaine s’agite. Voila la difficulty de la si¬ tuation, et elle n’est pas mediocre. Pour vous en donner un exemple frappant, le lendemain de la revolution, qu’a demande le peu¬ ple ? La diminution des heures de travail : re¬ clamation touchante, fondee sur des considerants heroiques. Nous demandons, a dit le peuple, une diminution des heures de travail pour qu’il y ait plus d’emploi a donner a nos freres qui en man- quent, et pour que l’ouvrier ait une lieure, au moins une heure , pour vivre de la vie de Tin- 18 telligence et du coeur. (Explosion d’applaudisse- ments.) Yoila ce qui nous a ete dit; et sur-le-champ, sans hesitation cette fois apres avoir pese fran- ehement avec le coeur la portee d’un pareil acte, nous avons dit : II faut que cela soit, cela sera; advienne que pourra (nouveaux applaudisse- ments)! car l’homme ne saurait 6tre considere comme une machine; et si le progres, tel que nous le revons, tel que nous esperons le realiser graduellement; si ce progres s’accomplit, il fau- dra qu’un jour, dans la repartition des heures du travail, Intelligence et le coeur aient une plus grande part que le corps, parce que la meilleure partie de Thomme , c’est son intelligence et son coeur. (Bravos et applaudissements.) « Mais quoi! diminuer les heures de travail, n’est-ce point porter atteinte a la production, pousser au rencherissement des produits, resser- rer la consommation, courir risque d’assurer, sur nos marches, aux produits du dehors, une supe- riorite qui, en fin de compte, pourrait tourner centre l’ouvrier lui-meme ? Ne dissimulons rien: c’est la une objection qui a quelque chose de fort serieux. Elle prouve que les travailleurs ont in- terdt a apporter de la mesure dans leurs reclama¬ tions les plus legitimes; elle prouve que, pour &tre promptement realisables, les voeux popu- laires ne doivent pas etre trop impatients; elle 19 montre enfin jusqu’a quel point, dans Forgani- sation economique actuelle, tout progres partiel est difficilement realisable. Que d’exemples ne pourrais-jepas en fournir ! Yous savez quelle concurrence meurtriere et im- morale les machines font au travail humain, et combien de fois, instrument de luttes aux mains d’un seul homme, elles ont chasse de l’atelier ceux a qui le travail donnait du pain. Les machi¬ nes sont un progres pourtant. D’oii vient done cette tragique anomalie? Elle vient de ce qu’au sein de Fanarchie industrielle qui regne aujour- d’hui, et par suite de la division des interets, tout se transforme naturellement en arme de combat. Que Findividualisme soit remplace par l’associa- tion; et l’emploi des machines devient aussitot un bienfait immense, parce que, dans ce cas, elles profitent a tous, et suppleent au travail sans sup- primer le travailleur. (Bravo ! bravo !) Yous le voyez, les questions que nous avons a etudier veulent etre examinees dans leur ensem¬ ble. Ce qui est a chercher apres-demain, de- main , dans une heure, e’est le moyen de reali- ser Fassociation, de faire triompher le grand prin- cipe de la solidarity des interets. Cette solidarity, il faut la faire passer dans le bien, car elle existe dans le mal. La societe est semblable au corps humain, oil une jambe malade interdit tout exer- cice a la jambe saine. Un lien invisible, mais reel et fatal, unit l’oppresseur a la misere de fop- prime. Oui, le moment vient tot on tard on cette solidarity eclate en expiations terribles. Qu’est devenu le roi de France d’ij y a quinze jours? qui s’en inquiete ? 11 s’est enfui, dans un etat misera¬ ble. Je m’arrete , sachant bien qu’il faut res¬ pecter le malheur. Et toutefois, quand le mal- heur est a ce point merite, il est bon qu’il serve d’enseignement. A ceux qui souffrent d’un mai- heur injuste, a ceux-la surtout notre fraternelle pitie, une pitie immense! Revenons. Plaider la cause des pauvres, c’est, on ne le repbtera jamais trop ? plaider la cause des riches, c’est defendre 1’interet universel! Aussi ne sommes-nous ici les hommes d’aucune faction. Nous aimons la palrie, nous l’adorons, nous avons resolu de la servir dans Funion de tons ses enfants. Voila sous l’empire de quels sentiments a ete constituee la commission de Gouvernement pour les travailleurs. On s’est dit que le temps etait venu, pour les hommes qui auraient 1’audace de vouloir commander aux autres hommes, de s’ab- soudre a force de se rendre utiles; on s’est dit qu’il fallait enfin donnerau pouvoir cette grande definition : Gouverner, c’est se devouer. Yous l’avouerai-je, mes amis? Quand on m’a nomme president de cette commission, moncoeur, quelque effrayante que fut la tache a remplir, a tressailli de joie et d’orgueil. J’allais done me 21 trouver au milieu de ces travailleurs dont le sort avait et£ l’objet de mes preoccupations les plus cheres! J’allais pouvoir travailler a cote d’eux, avec eux, a la realisation des idees que, jusqu’a- lors, je n’avais pu que confier a des livres, sans savoir si elles triompheraient jamais! Oui, j’en conviens, j’ai eu un moment d’immense or- gueil. Si c’est un tort, pardonnez-le-moi : c’est le bonheur de mavie! (Vives acclamations. — Cris : Vive Louis Blanc!) Maintenant laissez-moi vous dire le veritable caractere de la mission qui nous a ete confiee. Etudier avec soin, avec amour, les questions qui touchent a lamelioration, soit morale, soit ma- terielle de votre sort; formuler les solutions en projets de loi, qui, apres approbation duGouver- nement provisoire, seraient soumis aux delibe¬ rations de Fassemblee nationale, telestle but de la commission duGouvernementpour les travailleurs. Ai-je besoin d’ajouter combien sera auguste une assemblee devant laquelle auront ete port6s les plus grands interets qui aient jamais emu les hommes ? Gar c’est de l’abolition meme de l’escla- vage qu’il s’agira: esclavage de la pauvrete, de l’i- gnorance , du mal; esclavage du travailleur, qui n’a pas d’asile pour sonvieux pere; de la fille du peuple qui, a seize ans, s’abandonne pour vivre; de l’enfant du peuple qu’on ensevelit, a dix ou douze ans, dans une filature empestee? Tout cela est-il tellement conforme a la nature des ehoses, qu’il y ait folie a croire que tout cela doit changer un jour ? Qui oserait le pretendre et blasphemer ainsi le progres ? Si la societe est mal faite, refaites-la. Abolissez l’esclavage! (Acclamations bruyantes.) Mais , encore une fois, rien de plus diflicile , rien qui exige des meditations plus profondes, une prudence plus attentive. La precipitation ici pourrait etre mortelle , et , pour aborder de tels problemes, ce n’est pas trop de la reunion de tous les efforts, de toutes les lumieres, de toutes les bonnes volontes. De la, mes amis, l’appel que nous vous faisons, de maniere que nous arrivions a etudier tous en famille. Vous etes ici trop nombreux, vous le sentez bien , pour que votre concours permanent, quo- tidien , soit possible. Une commission n’avance rapidement dans ses travaux qu’a la condition d’avoir un nombre restreint de membres. Nous ne pourrons done que donner communication , d’intervalle en intervalle, a 1’assemblee des dele- gues, de chaque resultat important de nos tra¬ vaux. (Oui, oui! — Tres-bien !) Quand il s’agira d’une question speciale, rela¬ tive aux ouvriers de telle ou telle profession, nous nous mettrons en rapport avec les delegues de cette profession. {De toutes parts. G’est cela! ) Un delegue. Ces dix delegues doivent-ils repre¬ senter toute l’assemblee? Le cixoyen president. Ils formeraient un comite que vous nommeriez entre vous delegues. Un membre. Yoici un moyen tres-simple de nommer ce comite : Nous sommes tous ici des delegues nommes par les corporations des tra- vailleurs. Nous sommes tous freres. Eh bien! pour eviter toute confusion et toute contestation, que le sort prononce entre nous, que dix noms tires au sort composent le comite. M. Louis Blanc. Le moyenest excellent et des plus honorables pour les sentiments de tous. (Oui! oui!) Eh bien ! un scrutin aura lieu seance tenante. Nous avons done commence nos travaux. Nous allons les continuer avec la plus grande activite, et je n’ai pas besoin d’ajouter avec le plus grand devouement. Yous concevez bien que les hommes qui se sont donne la rude tache de conduire les affaires dans un moment si difficile, oil il y a tant d’obstacles a vaincre et tant d’en- nemis implacables a se faire, ont du avoir une conviction bien profonde, une resolution bien ferme; cette resolution, elle est arretee dans no- tre esprit 5 cette conviction , elle est inebranlable 24 dans notre ame. Nous allons done commencer nos travaux avec votre concours, avec votre appui, a l’aide de vos lumieres. Yoila ce qu’il m’est bien doux de pouvoirpro- clamer. Nous avons, du reste, une belle mission a remplir; le temps des violences est passe, je l’espere. Dans la premiere revolution, nos peres ont ete grands; ils ont ete heroi'ques; ils ont epuise toute l’amertume de Toeuvre que nous avons, nous, a poursuivre par la science et par 1’etude. La fer- mete , soyez-en surs, ne nous manquera pas; la patience ne nous manquera pas non plus. Dieu et le peuple aidant, nous irons devant nous, sans vaine frayeur des difficultes, sans fatigue au choc des obstacles, sanscrainte devant les ennemis de la chose publique; et en croyant au progres d’une foi resolue , en rendant a la justice cet hommage qu’il est impossible que son regne n'arrive pas, nous parviendrons a fonder sur des bases ine- branlables, notre grande et chere Republique ! (Applaudissements universels. ) M. Louis Blanc, appele au dehors pour des affaires urgentes : Permettez-moi de vous quitter maintenant; mais au revoir, c’est-a~dire * au premier grand 25 probleme aresoudre, au premier acte patriotique a accomplir. Ici le rendez-vous ! (Toute la salle est debout; des ouvriers versent des larmes, en proie a une emotion inexprimable.) Aussitot apres le depart du president, on procede au scrutin pour la formation du co¬ mite permanent de dix membres. Une urne est portee de banc en banc par un huissier 8 Chaque membre de l’assemblee y depose un bulletin portant son nom et son adresse. Quand tous les noms sont reunis dans 1’urne, un membre du bureau, M. Vidal, les mele longtemps; puis dix noms sont successive- ment tires. M. Vidal ay ant exprime le desir quele tirage se fit par les mains d’un mem¬ bre del’assemblee, lescrisde : Non! non! le bureau ! se font entendre dans toute la salle. M. Vidal propose alors que deux membres se placent a ses cotes pour controler Fopera- tion; cette proposition est egalement repous- see a 1’unanimite. Non! non! Le mot de confiance sort de toutes les bouches. Le sort ayant designe plusieurs delegues de la meme corporation, les membres dont 9 la profession se trouxait deja representee, out 26 renonce avec une fraternelle abnegation a leur droit d’entrer dans le comite, afin que le plus grand nombre possible de corpora¬ tions y eussent des representants. Yoici les noms des delegues qui doivent former le comite : MM. Philippe Pointard, boutonnier en corne, rue de Menilmontant, M, a Belleville; Louis Perrin, armurier, rue de Provence, 2 ; Joseph Davoine , eperonnier, rue Popin- court, 66; Pierre Bariie, peintre en voitures, rue du Colysee, 9; Jean Celestin Legros , menuisier en bati- ments, rue Bellefonds, 5 ; Gustave Bernard, forgeron, rue des Petits- Hotels, 12; Charles Brdmond, fabricant de chales a fa- gon, rue des Hosiers, 23; J.-B. Mederic Hobly, tonnelier, rue et lie Saint-Louis, 8; Xavier Ghagniard, fondeur en fer, rue Saint- Charles, 5, a La Chapelle; Nicolas-Arsene-Mouton Labrat , couvreur en batiments, rue de Sevres, 92, a Vaugi- rard. L’assemblee des travailleurs s’ecoule dans le plus grand ordre. ^ NOMS ET ADUESSES. DES DELEGUES DE TODS LES CORPS D’ETAT REUNIS 1U liUXEliglSfMJKCt. Imprimeurs en taille-douce. — MM. Faner, rue des Gres, 20; Girot, rue Saint-Dominique, 13Zt; Bourdeau, rue Bleue, 2. Boulangers. — MM. Barre, rue de Bondy, 32; Chasserand, boulevard du Temple, 8; Brunereau, rue du Roule, 11. Pla triers. — MM. Nicolas Gay, k la Petite-Vil- lette, 129; Jacob, k la Petite-Villette, rue d’&lle- magne, 87; Tardier, rue des Pres-Saint-Ger- vais, 38. Salubrite. — MM. Garrig, rue Saint-Jacques. 20; Franck, rue du Platre Saint-Jacques, 25; Ar- naux, rue des Carmes, 30. Ressorts d’Horlogerie. — MM. Guisinier, rue de Grenelle-Saint-IIonore, 63; Hoguier, rue Saint- Antoine, 132. Fleurs artificielles. — MxM. Lejour, faubourg Saint-Denis, 29; Genevay, faubourg Saint-Denis, 123; Widechilk, rue du Parc-Royal, 1. Parapluies. — MM. Robert rue Poissonniere, 6; Pameyrol, rue du Renard-Saint-Sauveur, 6; Lepas, place du Vieux-Marche-Saint-Martinj 16. Couverturiers. — MM. Aufrere, rue Saint-Vic¬ tor, 95 ; Votier, place Maubert, 2/i; Lebuffe, rue Saint-Jacques, 27. 98 Menuisiers. — MM. Lassalle, rue de Montmo¬ rency, 40; Legros, rue de Bellefonds, 5; Grimault, rue des Noyers, 11, a Belleville. Menuisiers. — MM. Godin, rue Perelle, 10, a Vaugirard; Bernarde, rue du Four-Saint-Germain, 32; Miregond, rue Yanneau, 34. Ges delegues sont d’accord avec les douze arrondissernents. (Attendu qu’il y a six delegues, la corporation sera invitee a s’entendre pour reduire le nombre a trois.) Corroyeurs derayeurs. — MM. Brassele, place Maubert, 39; Letellier (Eugene), rue de Denain, 4, pr&s le chemin de fer du Nord. Tailleurs sur cristaux. — MM. Melchior, rue Marthe, 29^ k Clichy; Labre, a Bercy, rue Grange- aux-Merciers, 20; Desbordes, faubourg Saint- Denis, 84. Brunisseuses en cuivre. —MM es Nivard, chaussee Menilmontant, 44; Fougere, rue Amelot, 42; Ma~ rechal, faubourg Saint-Antoine, 55. Plombiers zingueurs. — MM. Lemoyne, rue de la Cite, 27 ; Bertrand, faubourg Saint-Martin, 155; Maurin, rue Saint-Paul, 20. Chefs d’ateliers en chales. — MM. Souvraz, chemin de ronde M6nilmontant, 9 ; Bremond, rue des Hosiers, 23; Fournier, rue des Gobelins, 3. Forgerons. — MM. Bernard, rue des Petits-II6- tels, 12; Martin, quai Billy, 2; Cholet, au chemin de fer d’Orl6ans. Tourneurs en cuivre. — MM. Dulac, rue de la Cite, 39 ; Vilain, rue d’Aval, 14; Weker, rue Saint- Martin, 203. Cartiers. — MM. Devaux, rue des Cinq-Dia- mants, 16; Manjon, rueGrenetat, 26; Achard, rue Saint-Denis, 272. .t Meganiciens. —MM. Drevet, rue de Longchamp, 10 (Passy); Colin, rue des Moines, 3 (Batignolles); Lavoye, rue du Chevaleret (plaine d’[vry),aux ate¬ liers du chemin de fer. 29 Filature. — MM. Place, rue Marcadet, 52, a la Petite-Chapelle; Boulard, rue de Gharonne, 151; Lefranc, rue de la Roquette, 84. Maitremarinier.— M. Dukas, quai deValmy, 109, Imprimeurs sur papier peint. — MM. Huguet, rue du Roi-de-Sicile, 37 ; Aubrun,, rue Menilmon- tant, 100 bis ; Thomas, petite rue de Reuilly, 13. Bandagistes. — MM. Bernardin, faubourg Saint- Martin, 233; Lahilie, rue Tourtille, 4 Belleville, 12; Duflos, rue Guerin-Boisseau, 41. Polisseurs d’acier. — MM. Vautrey, rue Mdnil- montant, 98 quciler ; Mahy, rue d’Angouleme, 13 ; Lescallier, faubourg du Temple, 92. « Peigneurs de lin. — MM. Brissac, rue de la Jus- sienne, 9; Duperron, place Roy ale, 28. Peintres en voitures. — MM. Barrier, rue du Colys6e, 9; Brunelle, rue Neuve-Saint-Sauveur, 5; Lepeinteur, rue Rousselet, 4, (Champs-Elysees). Dessinateurs en chales. — MM. Douet, rue Mouffetard, 20; Foare, faubourg Saint-Denis, 190; Mazard, rue Saint-Marcel, 2. Coiffeurs. — MM Ferret, rue Vivienne, 2; Petit, passage des Panoramas, 30; Julliet, rue Neuve-des-Bons-Enfants, 35. Cambreurs. — Rouillard , rue Gregoire-de- Tours, 10; Lefort, place Saint-Jean, 4; Montagne, petite rue Royale, 3, barriere Pigale. Bijoutiers en or. — MM. Rustand, rue Marie- Stuart, 3, bijoutier en or; Rouzd, rue du Grand- Uurleur, 6, bijoutier en dore; Ducatel, rue Quin- campoix, 55, orfevre. Horlogers. — MM. Peupin, rue Chapon, 14; Lagarde, rue Culture-Sainte-Catherine, 21 bis; Dupas, rue du Perche, 5. Imprimeurs en caracteres. — MM. Dubois, rue de la Gait6, 45, 4 Montrouge; Garde, rue de Bussy, 15; Masson (Louis), rue des Ecouffes, 5. CONDUCTEUR DE MECANIQUE A IMPRIMER. — M. Vacquelin, rue Guisarde, 3. 30 Compositeurs d’imprimerie. — MM. Duchene, rue d’Enfer, 39; Parmentier, rue de la Sor- bonne, 1; Viez, rue de Seine, 51. Selliers. — MM. Baudouin, faubourg Saint- Honord, 40; Lucot, rue de Rivoli, 50; Bucquet, rue Saint-Denis, 366. Fondeurs en caracteres. — MM. Dumont, rue Saint-Jacques, 200; Feron, rue Saint-Jacques, 300 ; Laville, rue de la Barillerie, 7. Imprimeurs en relief sur etoffes. — MM. Marie, rue Sainte-Appoline, 11 bis; Blocque, rue des Fontaines-du-Temple, 6. Fondeurs en fer. — MM. Coss6, rue Menil- montant, 18 bis; Chaniard, rue Saint-Charles, 5, k La Chapelle; Didiot, rue Neuve-Chabrol, 9. Marchandeurs menuisiers. — MM. Pochet, rue de la Paix, 60, a Batignolles; Mathieu, rue d’An- gouleme, 27; Biagioni, rue Neuve-CoquenaixL, 19. Portefeuillistes. — MM. Leroy, faubourg du Temple, 37; Fevre, rue Notre-Dame-de-Naza- reth, 3Zi; Mouchot, rue de Paris, 121, a Bellevile. Bourreliers. — MM. Chatelain, rue Neuve-de- la-Fidelite, 15; Laurent, rue du Caire, 3; Aubert, rue de Vaugirard, 17. Boutonniers en metal. — MM. Bonnard, rue du Vertbois, 37; Sauret, rue Beaubourg, 60; Ra- beuf, place de la Bastille, 9. Charbonniers du port de la Villette. — MM. Henry, rue du Havre a la Villette, 12; Gon- tier, rue de Bordeaux, 24, a la Villette; Gui- boust, quai de Lanoy, 56, a la Villette. Ouvriers en arcs-boutants des parapluies. — Roy, rue des Pannoyaux, k Menilmontant, 30; Nicoladiet, passage de la Trinity, 34; Jamot, rue Chapon, 28. Jardiniers. — MM. Delamare, rue de Lour- cine, 94; Galland, rue de la Fontaine, 11, k Au- teuil; Rasarin, rue des Foss6s-Saint-Marcel, 16. Ouvriers en limes de la ville de paris. — 31 MM. Montague, rue Ternaux-Popincourt, 5; Petit, rue du Temple, 91; Duhamel, rue de la Roquette, 35. Instruments de ghirurgie, Orthopedie, Cou- tellerie. — MM. Mathieu , rue des Poitevins, 7; Laffrat, rue de l’Ancienne-Comedie, 28; Morice, rue du Petit-Carreau, 9. Ouvriers a la manufacture des tabacs. — MM. Rousselet, rue Malar, 25, Gros-Caillou; Du¬ puis, rue de l’Universite, 215; Lebiet, rue Saint- Benoit, 8 bis . Tonneliers aux pieces. — MM. Liebon, rue du Faubourg-Saint-Martin, 220; Boullier, rue des Orfevres, 5. Layetiers-Coffretiers-Emballeurs. — MM. Me- senges, rue Vieille-du-Temple, 116; Jupin, rue des Carri&res, 3, aux Batignolles ; Ghanteruille, im¬ passe d’Antin, 6, aux Batignolles. Chapeliers tournuriers en soie. — MM. Petitot, passage Sainte-Avoie, 8 ; Jullien, rue Bichat, 12. Peintres en batiments. — MM. Samson, rue Notre-Dame-de-Nazareth, 16; Lefebvre (Edme), rue des Bourguignons, 6; Moreau, rue de la Galandre, 12 . Charpentiers. — MM. Sivion, rue d’Allemagne, 151 ; Vellu, rue Grange-aux-Belles, 34 ; Desbuis, rue des Prouvaires, 34. Ciseleurs en bronze. — M. Morisset, rue Neuve- Menilmontant, 5 bis. Teinturiers en soie. — MM. Gabert, rue de l’Hdtel-Golbert, 16 ; Bozon, (Alexandre), rue de la Verrerie, 79; Valladier (Francois), rue de la Ver- rerie, 83. Terrassiers et maqons. —MM. Blum, rue de Ma- . dame, 1; Ollivon, place du Vieux-Marchd, 3; Boyer, cite Notre-Dame, rue Saint-Christophe, 10. Menuisiers en fauteuils. — MM. Seneca, rue de la Republique, 33; Crucy, rue de Lamar, 39, ^Belleville; Ghemardin, rue Ternaux-Popincourt, 5. 32 Vanniers. — MM. Robert, rue Rambuteau, 97 ; Rival, rue Vieille-Place-aux-Veaux, 12; Gillet, rue deReuilly, 53. Eperonniers. — MM. Lesage, rue de Verneuil, 1 4 ; Davoine, rue Popincourt, 66. Chaussonniers. — MM. Ance, rue d’Orl6ans- Saint-Marcel, 2; Mathieu, rue Mouffetard, 59; Ro¬ chet, rue Copeau, 45. Tailleurs-coupeurs-confectionneurs. — MM. Hebert (Hippolyte), rue de la Bibliothbque, 23; Bardot (Alp.), rue Constantine, 3, Guebleu (France), place du Cloitre-Saint-Benoit, 15. Tisseurs. — MM. Charolois, rue des Charbon- niers-Saint-Marcel, 7;Valiquet, rue Neuve-Sainte- Genevibve, 5; Gervois, rue de laMoniagne-Sainte- Genevibve, 25. Teinturiers appreteurs et degraisseurs de tis- sus. — MM. Rebour, rue des Champs, 26, a Cour- bevoie; Boyer, rue Putois, a Puteau ; Fabre, rue de Nanterre, k Puteau. Charrons. —MM. Troslet, rue de Chaillot, 47; Hardy, rue Marcadet-Montmartre, 35; Lespert, boulevard Pigal, 41, a Montmartre. Boutonniers en corne. — MM. Lepauvre, rue Dore, 6; Pointard, rue Menilmontant, 44, a Belle¬ ville ; Pain (Victor), rue Perigueux, 3. Brocheurs. — MM. Giraldois, rue de la Parche- minerie, 3; Guenard, rue Saint-Jacques, 23; Pail- lard, rue Saint-Jacques, 67. Hongroyeurs. — MM. Gilbert, rue Censier, 6 ; Mignot, rue Aubry-le-Boucher, 39; Lefebvre, rue Mouffetard, 228. Chapeliers-Fouleurs, approprieurs. — MM. La- varde, rue de Brae, 3 (pouvoir remis) ; Redon (Eu¬ gene), boulevard Beaumarchais, 63 (pouvoir re- f mis). Orfevrerie en double. — MM. Jacob, rue Hau- teville, 87 ; Laperche, rue Saint-Laurent, 18, a Belleville ; Benard, faubourg du Temple, 84. 33 Fondeurs en cuivre. — MM. Vigneron, rue de la Roquette, 80 ; Loyal, rue Saint-Laurent, 18, k Belleville ; Paris, rue des Cascades, 11, & Belleville. Couvreurs. — MM. Fay, rue du Val-Sainte-Ca- therine, 5 ; Legoyn, rue des Boulangers, 10 ; De- sureaud, rue de la Tixeranderie, 51. Peintres en vitraux. — M. Remy, rue des Aman- diers-Popincourt, Z|0 ter . Monteurs en bronze. — M. Arquin, rue Char¬ iot, 7. Teinturiers-coloristes. — MM. Marvin, fau¬ bourg du Temple, 105; Masson, rue Michel-le- Comte, 31; Gamier (Victor), faubourg du Temple, 105. Instruments de precision. — MM. Loret, rue du Faubourg-Saint-Denis, 176 ; Girard, rue des Aman- diers, 74, k Belleville; Normand, rue du Perche, 10. Chauffeurs des gaz de la ville de Paris. — M. Amiot, rue de Bondy, 82. Tanneurs. — MM. Bouresche, rue de l’ArbalSte, 1; Bienvenu, rue de PArbalete, 1; Kerkorfe, rue Mouffetard, 212. Tailleurs de pierre. — MM. Juppier, de la rue Bucherie, 15; Didelet, rue de la Bucherie, 4; Faure, rue de la Tixeranderie, 84. Arquebusiers de Paris. — MM. Roncou, rue de Paris, 21, k Belleville; Perrin (Louis), rue de Pro¬ vence, 2 ; Regnier, rue de Chartres, 19. Tailleurs d’habits. — B6rard, rue Sainte-Anne, 44 ; Chalons, rue Saint-Honore, 199; Leclercq, rue Lamartine, 23. Gantiers. — MM. Delisle, rue des Deux-Portes- Saint-Sauveur., 17 ; Michel, ruedu Faubourg-Saint- Martin, 189 ; Gaillard, rue de Paris, 88, k Belle¬ ville. Couvreurs en batimentsde la banlieue. — MM. Boisseau, ruo des Tilleuls, 5, a Boulogne ; Mouton- Labrut, rue de Sbvres, 92., k Vaugirard ; Descenis, rue Lombard, 22, aux Thermes. 34 Tourneurs en bois. — M. Desmortiers, rueVieille- du-Temple, 57. Forges a fer anglaises. — MM. Bernard, rue du Commerce, 8, & Crenelle ; Cordier, rue Fremi- court, 39, k Crenelle ; Provost, rue de Sevres, 123, a, Vaugirard. Stugcateurs. — MM. Crapoix, rue de Babylone, 26 ; Desbois, rue de Vaugirard, 101 ; Sorvier, rue du Four-Saint-Germain, lx 6. Tapissiers. —MM. Six (Theodore), rue de Se¬ vres, 129 ; Terry (Ferdinand), rue Verron, 22, a Montmartre ; Thenadey, rue de Bondy, 6Zi. Fagteurs de pianos et orgues expressifs. — MM. Di6terle, rue du Faubourg-Poissonni&re, 101 ; Petitclerc, rue Saint-Honore, 286 ; Kauffels, Gran- de-Bue, a la Chapelle, 10. Menuisiers en moulures en batiments. — MM. Lenice, rue du Petit-Bourbon, 18 bis ; Claire, rue Notre-Dame-de-Lorette, 33; Guitet, rue du Fau¬ bourg-Saint-Martin, 69. Considerant que les ouvriers des differentes professions ont nomme des delegues pour soutenir leurs interets; Quil est juste qu a leur tour les delegues des patrons ou chefs d’industries soient convoques; Considerant que le rapprochement des condi¬ tions et un loyal examen des droits , des devoirs de chacun, ameneront naturellement, par le fra- ternelle accord desvolontes, les solutions les plus desirables , parce qu’au fond tous les interets sont solidaires. Les president et vice-president de la commis¬ sion de gouvernement pour les travailleurs font savoir que la reunion des delegues choisis par les patrons ou chefs d’industrie, au nombre de trois par ehaque profession , aura lieu vendredi pro¬ chain, i 7 mars, a midi, au palais du Luxembourg. En consequence, les delegues des chefs d’in¬ dustrie sont invites a justifier de leurs pouvoirs avant le jour de la convocation. Les president et vice-president de la commis¬ sion de gouvernement pour les travailleurs ont remarque avec plaisir que plusieurs chefs d’in¬ dustrie sont animes d’un sincere esprit de conci¬ liation. Et en effet, appeler a l’examen des questions relatives a l’organisation du travail les delegues des ouvriers. d’une part , les delegues des patrons, 30 de l’autre, c’est. evidemment menager a la situa¬ tion actuelle Tissue la plus favorable. Les chefs d’industrie apprecieraient bien mat leurs interets s’ils ne comprenaient pas cette ve- rite, et surtout s’ils pretendaient faire repentir un ouvrier d’avoir accepte le mandat de ses cama- rades. Le president de la commission de gouvernement pour les travailleurs , Louis Blanc. Le vice-president 9 Albert. Paris, le 11 mars 1848.. Typography de H. V. de Surcv et C e , me de Sevres, 57. 789563