UNIVERSITY OF ILLINOIS LIBRARY Class BOO" Hi My 08-15M Digitized by the Internet Arcliive in 2015 https://archive.org/details/collectionclemanu04unse I COLLECTION DE DOCUMENTS RELATIFS A l'hISTOIRE DE LA NOUVELLE-FRANCE COLLECTION CONTENANT LETTRES, MfiMOIRES, ET AUTRES DOCUMENTS HISTORIQUES RELATIFS A LA NOUVELLE-FRANCE, RECUEILLIS ATJX ARCHIVES DE LA PROVINCE DE QUEBEC^ OU COPIES A l'eTRANGER MIS EN ORDRE ET ^DITES SOUS LES AUSPICES DE LA LEGISLATURE DE QUEBEC AVEG TABLE, OtC Vol. IV QUEBEC IMI'BIMERIE A. COTE ET C" 1885 ^7 1 INTRODUCTION L' impression de nos archives, entreprise avec tant de tact et d'energie par I'honorable M. Blanchet, secretaire de la province, se ter- mine, quant aux manuscrits copies a Boston par ordre de I'honorable M. Paquet, avec ce quatrieme volume de la Collection de manitscrits relatifs a la Nouvelle-France. Cette publication utile a merite I'approbation de ceux qui aiment le passe de notre pays. Elle a ete appreciee par les sommites euro- p^ennes et americaines; et nos compatriotes anglais, ecossais ou irlan- dais, ont ete les premiers a applaudir a cette oeuvre qui restera. En accusant reception des premiers volumes de cette importante collection, un journal de Montreal, la Gazette^ s'exprimait ainsi : " Le premier volume de la Collection de Manuscrits, contenant des lettres, memoires et autres documents historiques relatifs a la Nou- velle-France, comprend toute la periode s'etendant depuis les der- nieres annees du 15® siecle jusqu'a 1712. Les matieres qu'il renferme sont, comme nous I'avons deja remarque, d'une haute importance pour le chercheur, en ce qu'elles eclaircissent certains points restes obscurs jusqu'ici. Elles appuient souvent, et quelquefois contredisent les conclu- sions de nos historiens. Ces documents ont ete imprimes exactement, tels que M. Evanturel les a copies; c'est ce qui ressort d'une lettre de M. John Langelier, sous-archiviste de la province de Quebec, publiee en tete du second volume. D'un autre cote, les lacunes que certains critiques ont cru decouvrir dans le texte doivent etre attribuees au copiste americain, et non pas au copiste canadien - c'est encore ce qui est etabli par une lettre de M. Francis Parkman, I'historien. Done, tous les reproches qu'on a pu faire de ce chef au copiste et a Tediteur fc^canadien tombent d'eux-memes. 120614 — vi — " Le second volume de la Collection comprend des documents dates de mai 1690 a novembre 1713. Ce volume, au point de vue de I'inte- ret et de la valeur, est tout aussi precieux que le precedent. Un troisieme volume, deja imprime en giande par tie, paraitra bient6t. L'honorable M. Blanchet doit etre heureux de voir que les soins intelligents qu'il a apportes a la preparation et a I'impression de ces volumes, ont ete apprecies comme ils le meritaient par les personnes les plus en etat d'en comprendre la valeur. Parmi ceux qui ont exprime leur approbation, tant de I'ouvrage lui-meme que de la ma- niere dont il a ete conduit, nous remarquons M. Parkman, que nous avons deja nomme, M Xavier Marmier, un ancien et fidele ami du Canada, M. John Gilmary Shea, historien de New-York, le professeiir J. T. Bulmer, d'Halifax, M. Justin Winsor, de la bibliotheque du Harvard College, M. Jules Simon, de 1' Academic fran^juse et senateur, M. Benjamin Suite, de la Societe Royale, M. J. C. Tache, le vice-amiral Peyron, ministre de la marine, an France, et lord Lorne, ancien vice- roy du Canada. Les lettres de MM. Simon, Marmier et Peyron contiennent les felicitations les plus cordiales ; elles demontrent tout I'a propos du conseil donne par le marquis de Lorne, lorsqu'il disait que la province de Quebec devait profiter du bon vouloir des autorites frangaises et aller faire des recherches dans les archives de France sur les documents qui touchent a I'histoire de son ancierme colonie. Les evenements ont prouve depuis que la confiance du marquis de Lorne avait ete bien placee." M. Geo. Stewart, membre de la Societe Royale du Canada, disait dans le Morning Chronicle de Quebec, en parlant de cette collection : " Ces manuscrits sont extremement interessants pour le travail- leur, car ils sont un resume authentique des administrations de Fron- tenac, de LaBarre et de Denonville, trois des epoques les plus impor- ta^tes de I'histoire de la colonisation frangaise en Amerique.'' " Ces pages interessantes ne pouvaient auparavant etre consultees que dans le bureau du Registraire de la Province, et malgre qu'elles fussent tres bien conservees, il est evident qu'il n'aurait pas ete sage de les mettre entre les mains de tout le monde, et, comme a part de cela il n'en existait qu'une copie, elles n'etaient pas a I'abri du feu et des autre s accidents. " En les imprimant, le pays ne perd rien : au contraire, la multipli- cation de I'ouvrage sert a conserver, dans une forme admirable, des documents et des manuscrits d'une valeur infinie. " Les deuxieme et troisieme volume de la Collection des Manuscrits ont ete accueillis avec le meme enthousiasme par la presse du pays et de I'etranger. La Minerve, le Canadien, la Presse, out aussi fait des etudes sur ce travail qui a attire I'attention de plus d'une illustration. Les lettres suivantes en font preuve : ^' Seminaire de Saint Hyacinthe, " A rhonorable J. Blanchet, " Secretaire Provincial, " Monsieur, " J'ai rhonneur d'accuser reception du volume de la Collection des Manuscrits publiee par vos soins, et que vous avez bien vonlu nous adresser. Je vous prie, monsieur, de bien agreer I'expression sincere de notre reconnaissance. Get ouvrage, fruit d'une sollicitude intelli- gente et attentive a tirer de roubli les vieux monuments de notre his- toire, sera un des ornements les plus estimes de notre bibliotheque col- legiale, et, pour ma part, je prie Dieu qu'il donne toujours a notre pro- vince de Quebec des ministrcs qui, au milieu des soins absorbants d'une administration difficile, sachent conserver, comme vous, monsieur, Tamour d'un passe glorieux, et consacrent leurs rares loisirs a le faire revivre sous les yeux et pour I'instruction de leurs contemporains. " Veuillez, je vous prie, monsieur, agreer I'hommage des sentiments de respect et de reconnaissance avec lesquels j'ai I'honneur d'etre " S. R. OuELLETTE, pretre, " Superieur du Seminaire de Saint-Hyacinthe. "Ce 30 novembre, 1884.': — viii — " College de Montr6al, 10 mars 1885. " Monsieur le ministre, *^ J'ai regu il y a quelques jours, le deuxierae volume de la Collec- tion des Manuscrits relatifs a la Nouvelle-France, qui est venu re- joindre les deux autrcs. " Permettez-moi, monsieur, de joindre mes humbles remerciments aux illustres felicitations qui vous'^sont adressees de toutes parts, pour cette oeuvre " pleine d'interet, si sagement con^ue, si gen6reuse- ment ordonnee, " oeuvre qui fait honneur au gouvernement de Quebec, au Canada et au ministre intelligent qui I'a conduite si rapidement et si surement a bonne tin. Agreer M. etc , etc , " P. KOUSSEAU, " S. S. S. " Le Superieur du Seminaire de Nicolet, le Reverend Monsieur Isaac Gelinas, Monsieur le grand-vicaire Hamel, recteur de I'Uni- versite Laval, et plusieurs autres directeurs de nos grandes institutions enseignantes, expriment les memes idees dans des termes difFerents et souhaitent, eux aussi, de voir se continuer la publication de nos archives. COUR SUPREMF. " Ottawa, 16 janvier, 1885. " Mon cher monsieur, " J*ai rcQu les deux maguifiques volumes de documents relatifs a la Nouvelle-France, que vous avez eu I'obligeance de m'envoyer, et je vous en remercie cordialement. C'est la un ouvrage precieux et dont — ix — la publication, due a votre initiative, vous assure la reconnaissance du pays tout entier. " La publication des Jugements du Conseil Souverain de Quebec, que vous nous promettez, est attendue avec impatience et sera aussi d'une grande utilite. Yeuillez me croire votre tout devoue, '^H. E. Taschereau." " Senat. Paris, ce 28 octobre, 1884. " Monsieur, Je rcQois avec beaucoup de plaisir le second volume de votre belle Collection de Manuscrits relatifs a la Nouvelle-France. Les Frangais de la vieille France doivent vous etre aussi reconnaissants de votre zele que les Canadiens; vous rendez service a vos deux patries. Je suis un de ceux qui se felicitent le plus de voir se renouer entre nos deux pays les relations litteraires qui s'expliquent si na- turellement et ne peuvent manquer d'etre fecondes en bons resultats. Yous y avez vaillamment contribue, monsieur, ainsique M. Fauclier de Saint-Maurice, que nous considerons tous ici comme un ami, et comme un ami de notre pays. " Veuillez agreer, avec mes remerciements, 1' assurance de ma haute consideration. " Jules Simon." " Ottawa, 30 decembre, 1884. " Honorable et cher Monsieur, " Yotre volume (N° III) est arrive en bon etat : la publication de ces manuscrits est une entreprise de la plus haute importance, et je Buis content de savoir que la Legislature s'en charge. Acceptez, je vous en prie, tous mes remerciements et mes meilieurs souhaits pour Tannee qui commencera apres demain. " Agreez, cher Monsieur, I'expression de mes sentiments dietingues, " Lansdowne." Ces lettres, choisies entre plus de cinquante, prouvent I'utilite de I'oe'ivre entreprise par M. Blanchet. D'autres teiroignages tout ausd precieux sont venus se joindre a ceux du marquis de Lorne, de Jules Simon, de Parkman, de Marmier, de Jules Claretie, du col( nel baron Faverot de Kerbrech, de M. Lefaivre, ministre plenipotentiaire de France, de M. Lantelme, de Marseille, de M. Maui ice ('aperon, procu- reui de la Republique, a Saint-Pierre et Miquelon, du contre-amiral de Varennes, etc. Du fond de TAfrique, le general de division Boulanger nous ecrivait : " Au Quartier-Gen^ral a Tunis, le 7 novembre, 1884. " Division d'occupation en Tunisie. | " Cabinet du General Commandant. ) " Mon cher capitaine, " J'ai rcQu en son temps le 2e volume desManuscrits de la Nouvelle- France, au moment ou j'allais vous remercier du premier. Cette belle publication, d'un si grand interet pour ceux qui connaissent les liens rattachant le Canada a hi France, est, au point de vue historique, une oeuvre des plus precieuses et fera le plus grand honneur a la Legislature qui I'a entreprise. " Je me rappelle toujours avec plaisir nos excellentes relations, tant a la suite de votre visite a Paris, que lors de mon passage a Quebec. C*est la surtout que j'ai pu apprecier les sentiments de profonde affee- tion qui unissent les Canadiens-fran^ais a la mere-patrie, et coinbien sont vivaces les souvenirs qui s'y rapporlent. Ce recueil de Manuscrits relatifs a I'histoire de la Nouvelle-France en est la consecration. " Merci done de votre attention, mon cher Faucher de Saint- Maurice, et croyez a mes sentiments les plus affectueux et les plus d^voues. " Le general Boulanger." P. S. — Mes meilleurs souvenirs a tous nos amis les Canadiens-frangais. Malgre ce que cette lettre renferme d'intime et de personnel, nous n'avons pas hesite a la publier a la suite de celles de pretres, d'historicns, d'un de nos anciens vice-roys, de notre distingue gouver- neur-general actuel, le marquis de Lansdowne, d'un juge de la Cour Supreme, d'un membre de 1' Academic frauQaise et d'un amiral de France, pour d6montrer avec quel enthousiasme cette Collection des Manmcrits a ete partout accueillie. Ainsi que nous Tavons dit, avec ce quatrieme volume se termine I'impression de la serie Poore. II nous a semble interessant. En le parcourant, le lecteur y trouvera de curieux documents sur le baron de Dieskau, sur le chevalier de Montreuil, sur Montcalm et les pou- voirs que lui donne le Roy, sur de Bougainville, les deux de Yaudreuil, de Bourlamarque, de Levis, les milices canadiennes, le baron de Kalb, de Rochambeau, de La Fayette, le chevalier Destouches, etc. Entr'autres documents, une description des treize provinces des colonies unies de V Ameriqne septentrional e^ par Monsieur le chevalier du Pritd'homme de Barre, brigadier des armees du Boy, est a lire. Ce quatrieme volume abonde en details. C'est ainsi qu'on y trouve souvent deux ou trois lignes de depeche qui nous peignent d'un trait les heros canadiens du dernier siecle. Que dites-vous de cette recommandation que Montcalm ecrit de son bivac au ministre ? II lui parle d'un de ses compagnons d'armes : " Monsieur de Bougainville vous regarde comme son protecteur h la guerre et son Mecene dans la republique des lettres. S'occupant beaacoup de son metier, il ne perd pas de vue I'Academie des sciences. II a vu par des nouvelles publiques qu'il y vaquait une place de Geo- metre, a Inquelle il aurait cru pouvoir aspirer par vos bontes et son ouvrage, s'il eut reste en France. Est-ce que d'etre en Amerique pas- sngerement et pour le service du Roy lui en donnerait I'exclusion ? Ne pourrait-on pas la lui conserver en la laissant vacante, comuie vous avez la bonte de faire pour les Lieuteuances Colonelles ? Je vous en serais bien oblige en mon particulier." On ne saurait se reposer d'une maniere plus complete des soucis de la guerre Songez-y. La candidature de Bougainville a I'lnstitut de France, posee carrement par son general, et datee de la Nouvelle- France quelques jours apres la prise du fort Chouagen ! Montcalm avait le coup d'oeil. II savait apprecier son entourage. II se trompait quelquefois : rareraent. Sa plume valait son epee. Lisez ce portrait de Levis : " Pour la connaissance du local, j'ay fait deux longues courses i pied avec Monsieur le Chevalier de Levis. II a ete trois jours dehors a coucher dans les bois, au bivac. " Je ne crois pas qu'il y ait beaucoup d'officiers superieurs en Europe qui soient dans le cas de faire de pareilles courses a pied. Je ne sgaurais, Monseigneur, vous dire trop de bien de luy : sans etre homme de beaucoup d'esprit il a une bonne pratique, du bon sens, du coup d'oeil, et quoique j'eusse servi avec lui je ne lui aurois pas cru tant d' acquit . . . II a un ton tres militaire, de la routine, du commandement. II n'est pas etonne. II sait prendre un parti, etre fernie a s'ccarter d'ordres donnes de soixante iieues, quand il les croit contraire au bien, par des circonstances qu'un general eloigne n'a pu prevoir." Et la description de la campagne faite par les milices canadiennes, sous de Poulari^s ? — xiii — - Ce detachement a eu 60 lieues a faire, la raquette aux pieds, ayant leurs vivres sur des tiaiiies, que T'm peut sur les cliernins faire tirer par des chiens, couchant au milieu de la neige sur la peau d'uurs avec une simple voile qui sert d'abri contre le vent. II a travi^rse de la sorte le lac Champlain, le lac St-Sacrement, et est arrive le 18 mars a une petite lieue du fort George, siuie au fond de ce dernier lac. . . . " Les Canadiens ont etc etonnes de voir quenos officiers et soldats ne leur ont cede en rien dans une guerre et un genre de marche aux- quels il n'etaient pas accoutumes. 11 faut, en eflet, convenir qu'on n'a point idee en Europe d'une fatigue, oil Ton soit oblige pendant six semaines de marcher et coucher quasi tuujours sur la neige et sur la glace, elre reduits au pain et au lard, tt souvent trainer ou porter des vivres pour quinze jours. Nos troupes I'ont soutenu avec beaucoup de gayete et pas le moindre murmure. Je ne s9aurois donner trop d'e- loges a Monsieur de Poulharies qui commandait notre detachement. C'est un officier de grande distinction." Dans ce volume, le chercheur, le travailleur trouveront plus d'un fait digne de leur attention. C'est ainsi qu'ils apprendront que de Vaudreuil expediait au ministre, en date du 12 septembre 1757, une compagnie Irlandaise, lecrutee au pays et destinee a servir en France. " J'ay I'honneur, Monseigneur, de vous rendre compte que, dans le nombre des prisonniers anglois, il s'est trouve des Irlandois qui ont ftiit leur possible pour me persuader qu'ils s'etaient enticrement detaches du service du Eoy d'Angleterre. Je les ai fait observer de bien pres, et je n'ai pu qu'etre satisfait de la conduite qu'ils ont tenue. lis se sont choisis pour chef le Sieur Nairne, en qui j'ay reconnu des talents et des bonnes dispositions, et insensiblenient j'ay forme une compagnie de 50 hommes " Cette compagnie n'a pas ete nourrie en vain ; elle atravaille aux fortifications de la ville de Quebec. " De son cote, de Bougainville, qui s'y conriaissait en hommes, de- mandait au meme ministre une troupe d'Ecossais, ne lut-elle que de 60 hommes, conduite par un Mac Lean, ou un Mac Donald, ou par quelqu'autre de ces chefs de tribu dont les noms sont cheris et respec- tes par tous les montagnards. Ces derniers sentent bien qu'on ne les envoye en foule en Amerique qu'afm de depeupler leur pays suspect au gouvernement, et de les faire perir. Ceux que nous avons pris nous I'ont (lit cent fois, et s'ils voyaient dons notre armee une troupe de leurs compatriotes et un chef cormu par eux, iin grand nonibre vien droit se ranger a son drapeau, et ce secours de 60 homines en devien- droit im tres considerable. " Au milieu de C'?s demandes, de ces suggestions, de ces correspon- dances, se deroule ie drame sanglant de la cession du Canada. Rien de triste comme de lire les pressentiments de Montcalm. " J'avais demande mon rappel, ecrit-il au ministre, apres la journee glorieuse du 8 juillet, mais puisque les aflaires de la colonic vont mal, c'est a moy de tacher de les reparer ou d'en retarder la perte le plus qu'il me sera possible. Je souhaite que mes intentions soient secon- d6es ; je n'ose en repondre. " Et plus loin, il nousdecrit avec une fidelite navrante les trahisons, les concussions, les abandons de la fm. Sa lettre, datee de Montreal le Vi avril 759, est une peinture, helas ! trop vraie des crimes de la derniere heure. "Monsieur de Vaudreuil, nous dit il, n'est pas en etat de faire un projet de jjuerre. II n'a pas aucune activite ; il donne sa confiance a des empiriques. plutot qu'au general envoye par le Roy. Monsieur Bigot ne paroit occupe que de faire une grande fortune pour lui et ses adherents et coraplaisants. " L'avidite a gagne les officiers. gardes-magazins, commis, qui sont vers la riviere St-Jean, ou vers I'Ohio, ou pres des Sauvages dans les pays d'en haut : ils font des fortunes etonnantes. Ce n'est que certifi- cats faux, admis : si les Sauvages avaient le quart de ce qu'on depense pour eux, le Roy' auroit tons ceux de TAmerique. " Ces depenses qu'on a payees a Quebec, par le tresorier de la colo- nic, vont a 24 millions. L'annee d'auparavant, les depenses n'avaient ^te que de 12 a treize mil ions ; cette annee elles iront environ a trente six. II paroit que tons se hatent de faire leur fortune avant la perte de la colonic que plusieurs, pent etre, desirent, comme un voile impenetrable de leur conduite. " L*envie de s'enrichir influe sur la guerre, sans que Monsieur de Yaudreuil s'en doute. Comment abandonner des positions qui servent de pr^textes de faire des fortunes particulieres ! Les transports sont — XY d onnes a des proteges. Le marche du muiiitioimaire m'est inconnu conime au public. " On dit que ceux qui ont envahi le commerce sont de par le Roy. A-t-il besoin d'achats de marchandises pour les Sauvages ? au lieu d'acheter de la premiere main, on avertit un protege qui achele a quel- que prix que ce soit. De suite, Monsieur Bigot les lait porter aux magazins du Roy, en donnant cent et meme cent cinquante pour cent de benefice a des personnes qu'on a voulu favoriser. " Faut-il faire marcher Tartillery, faire des charrettes, faire des outils ? Monsieur Mercier, qui commande rarlillerie, est entrepreneur sous d'autres noms. Tout se fait mal et cher. Cet homme, venu simple soldat il y a 20 ans, sera bientot riche d'environ six ou sept cent mille livres, peut-etre un million si cecy dure. J'ay parle souvent, avec respect, sur ces depenses a Monsieur de Yaudreuil et a Monsieur Bigot. Chacun a rejette la faute sur son collegue. " * Triste epoque, helas ! que celle de cette abominable curee ! Heureusement que cette contagion n'avait pas atteint le peuple. Un temoin occulaire de toutes ces abominations, etrit ces lignes con sol antes ; " On ne s'etait pas attendu a voir Quebec defendu par un aussi grand nombre de Canadiens, On n'axait eu I'intention d'y assembler que les hommes en etat de soutenir les fatigues de la guei re ; mais il r^gnait une telle emulation dans ce peuple, que Ton vit arriver des vieillards de 80 ans et des enfants de 12 a 13 ! lis ne voulaient jamais profiler de I'exemption accordee a leur age. Jamais sujets ne furent plus dignes de la bonte de leur souverain, soit par leur Constance dans le travail, soit par leur patience dans les peint s et les miseres qui, dans ce pays, ont ete extremes. lis etaient dans Farmee exposes a toutes les corvees. Et quand la famine vint s'ajouter aux horreurs du siege de Quebec, que fit encore ce peuple opprime par les munitionnaires ? Un autre temoin occulaire va nous le dire. — " II n'etait reste dans la campagne que des enfants en bas age, des femmes et des vitdllards, auxquels leurs infirmites n'avaient pas permis de porter les armes. C'etait cependant avec le secours de bras — xvi — si faibles que Toil a fait transporter sur 271 charettes, de Batiscan a Tarmee de Quebec — trajet de 18 lieues — 700 quarts de lard et farine, la subsistaiice de 12 a 15 jours. " Au milieu de tant d'cgoisme et de pillage, le coeur est console en- core par de pareils traits d'abnegation et d'lieroisme. Les fanfares du clairon de Sainte-Foye, sonnant au Canada la derniere victoire fran- 9aise, ne nous font>elles pas oublier la sinistre figure de Bigot, de Ca- det, des munitionnaires de \^ Friponne (i) ? Et ceux qui nous aiment corame ceux qui nous haissent, ne peuvent s'empeclier de se decouvrir avec respect en lisant ces lignes qui terminent le recit du dernier jour de la Nouvelle-France : " Le chevalier de Levis, voyant avec douleur que Monsieur le Mar- quis de Yaudreuil avoit pris son party, voulut epargner aux troupes une partie des desagrements que le general anglois leur reservoit. Il ORDONNA QU'ON BKULAT LES DliAPEAUX POUR SE SOUSTRAIRE a la dure condition de les remettre aux ennemis. " Un pays ne saurait tomber plus fierement, ni monter d'un pas plus sur au Pantheon de I'histoire. Aussi, le Canada-frangais se souvient-il encore de ses morts illus- tres ! En ses jours de fete, comme en ses jours de deuil, il sait repeter ces fieres paroles de Mgr Dubreuil de Pontbriand, le saint 6veque qui traversait, avec notre patrie en pleurs, la periode doulou- reuse de la Cession. " Yous n'oublierez pas dans vos prieres, disait-il alors et pour toujours, ceux qui se sont sacrifies pour la defense de la patrie. Le nom de Tillustre Montcalm, celui de tant d'officiers respectables, ceux du soldat et du milicien ne sortiront pas de votre memoire. . . Yous prierez pour le repos de leurs ames." Dieu merci, cette pieuse recommandation de I'Eveque vit encore. Elle vivra tant que battra le coeur de la patrie canadienne. (1) C'eat ainsi que le soldat et le colon designaient les magaains du Roy k Quebec. — xvii — Mais, treve de citations. Laissons le lecteur au plaisir d'etudier cette collection de docu- ments. EUe est destinee a jeter un jour nouveau sur I'histoire de la Nouvelle-France. Rien n'a ete neglige par I'honorable M. Blanchet pour mener a bonne fin ce travail exact et consciencieux. L' assistance de M. I'abbe Bois lui a ete d'un grand secours et lui aurait ete encore plus precieuse, si la maladie ne le retenait presque continuellement eloigne de ses livres. L'index de tous ces documents, depeches, recits, memoires, a ete prepare — ce qui est une garantie — par M. Benjamin Suite, de la Societe Royale. Ce savant a genereusement consacre son temps et ses veilles a cette tache longue et difficile. Les amis de I'histoire leur en conserveront une vive reconnais- sance, et nos compatriotes n'auront plus qu'a puiser a pleines mains dans les tresors de cette collection national e. Nous ne voulions plus citer. Nous tiendrons parole. Seulement nous dirons en prenant conge : dans la derniere page de ce quatrieme volume des Manuscrits relatifs a la Nom^elle- France, on lit cette phrase : " — Les Canadiens conservent toujours un grand attachement pour les Frangais » " Faucher de Saint-Maurice, de la Societe Royale du Canada. Quebec, ce 31 decembre 1884. ^^^^^^^^^^^^^^ / COLLECTION DE MANUSCRITS RELATIFS A l'iIISTOIRE DE LA NOUVELLE-FMNCE. 1755 DETAIL DE LA MAECHE DE JMONSIEUR DE DIESKAU PAR MONSIEUR DE MONTREUIL. Aoust 81 a Octobre, 1755. Le 31 aoust Monsieur le Baron de Dieskau fat informe que 4000 Anglois etaient campez sous*le fort Lydius construit de cette annee pres de la riviere 'd'Orange a sept lieues du lac St Sacrement. Le 2 de septembre il fut campe a la chute du lac St Sacrement, on luy ^mena un prisonnier qui dit que les ennemis s'etaient retires vers Orange b et qn'il restoit enyiroii 500 hommes au fort Lydius ; il raporta qii'il devoit revenir 2400 hommes pour relever ceux qui etaient partis et faire un fort pres du lac St Sacrement. Le 4 septembre il par tit avec 1500 hommes pour prendre le fort Lydius, 11 laissa le reste a la chute du lac St Sacrement et fut camper a trois lieues de la, son detachement portant avec soi des vivres pour dix jours. Le detachement etait compose de 600 Sauvages, 680 Canadiens et 230 soldats de la Reine et de Languedoc, le tout faisant 1500 hommes. Le 5, il fut campe pres du fond de la baye qui est au bout du grand, marais et y laissa tous ces batteaux gardes par 120 hommes. Le 6, il marcha pendant 3 lieues dans le bois, son detachement portant- sur son dos des vivres pour huit jours. Le Y, il fit six lieues dans le bois, une personne qu'il avait envoye pour reconnoitre le fort Lydius luy vint dire qu'il avait vu un camp pres du fort d'environ 500 hommes. Monsieur le Baron de Dieskau se determina a attaquer le Y au soir le camp et le fort tout ensemble, les sauvages refii- serent de seconder, trouvant I'entreprise trop hardie. Le Y au soir les Sauvages tuerent un courrier qui portait une lettre du colonel Johnson au commandant du fort Lydius pour I'informer que nous devious I'attaquer. Ce colonel commandait un camp de 3000 hommes pres du lac St Sacrement dirent deux prisonniers qu'on prit en meme temps. Monsieur de Dieskau forma le projet d'aller attaquer leur camp pres du lac St Sacrement ; il partit le 8 et s'y rendit a midy, il se trouva a une lieue en depa du camp 400 Anglois et plusieurs Sauvages que Ton repoussa jusqu'a leur camp et dont on defit une bonne partie. Cette troupe alloit porter du secours au fort Lydius que les Anglois croyaient attaque. Monsieur de Dieskau voyant le camp fort pres donna ordre aux 220 hommes de la Eeine et de Languedoc de foncer dessus bayonnette au bout du fusil. Les Canadiens passerent tous sur la gauche, se disperserent et firent leur attaque a leur maniere qui n'est pas bonne pour forcer un camp retranche avec des charriots comme I'etait celui des Anglois, il se tirerent de part et d'autre un feu tres vif, pendant deux heures, la mousqueterie des^ ennemis fit beaucoup de progres, ce qui mit de la confusion parmy tout le detachement. Monsieur le Baron de Dieskau et moi fumes nous poster dans le com- mancement de I'afFaire entre les Canadiens et les troupes reglees, nous etions a YO pas du camp ; en arrivant je re9us une balle au bras. Monsieur de Dieskau en re9ut une a la jambe, il s'obstina a rester dans le m^me endroit quoique la place ne fut pas tenable. Je ne lui eus pas plutot lave sa bles- sure avec de I'eau de vie qu'il re9ut une autre balle au genou droit et a la cuisse gauche, il s'assit au pied d'un arbre et me fit voir par ou passoit 1& coup de fusil. Cettte blessure me parut fort considerable ; jen'eus rien de plus presser que d'appeler deux Canadiens, qui etaient chacun derriere un arbre, pour le faire emporter ; un des deux en arrivant fut tue et tomba sur nous. Mon- sieur de Dieskau ne voulut pas que le Canadien qui restoit et moi I'empor- tassions. II etait fort mecontent des Canadiens et des sauvages, il me dit en parlant d'eux, voila done ces troupes que Ton m'a tant vante. II me dit d'aller trouver le detachement de la Eeine et de Languedoc et les engager a foncer sur le camp ; sur la representation que je lui fis que nous ne voulions pas I'abandonner, et qu'il etalt temps de prendre le parti de se faire emporter, il me repeta d'aller au detachement. II y avoit des Anglois et des Sauvages qui sortaient de leur camp et venoient nous tirer de tres pres. Je recu une balle dans ma gibsciere qui en applatit deux des miennes, sans elles j'avais les reins coupez. Je quittai enfin Monsieur de Dieskau pour aller trouver le detachement, je lui envoye ses domestiques que je rencontrai a 50 pas de I'endroit ou etait Monsieur de Dieskau ; il fit mettre a cote de luy sa rodingote et sa veste galonnee et les renvoya sans se vouloir faire emporter a I'abri des coups de fusil, je ne sus cela que longtemps apres. Comme j 'arrival a la troupe elle venoit de faire demi tour a droite pour se retirer ne voyant ni sauvages ni Canadiens dont une grande partie s'etoit deja retiree. Je fus oblige de me mettre a la tete et d'arreter le desordre le plus que je pus, toutes les troupes se replierent malgre moi un demi quart d'heure. Je vis alors les domestiques de Monsieur de Dieskau qui me dirent vqu'il les avoit renvoyes et fait mettre a cote de lui sa rodingote et sa vested Cette precaution et cette obstiiiation a renvoye tons ceux qui vouloient Temporter font bien voir qu'il ne Youloit point paroitre apres avoir manque line telle entreprise, ou bien qu'avec deux blessures aussi considerable il redoutait une retraite de dix a 12 lieues dans les bois sans aucun secours. Si j'avais su sa facon de penser je I'aurois fait enlever de force, il n'etait plus temps quand j'en fus averti, les ennemis etaient maitres du champ de bataille. Je suis en yerite inconsolable de cette perte. Je suis epuise de la fatigue que j'ay eue. Dans ce detachement il n'y avoit presque point d'offi- ciers. Monsieur de Dieskau n'avoit employe aucun capitaine parmi les troupes de France a I'exception d'un capitaine en second. L'aide de camp de Monsieur de Dieskau a ete tue des le commencement de I'afFaire. J'ai fait raporter 103 blesses, il y a eu 132 liommes de tues, les enne- mis ont perdu a peu pres 400 liommes. J'ai fait ma retraite en bon ordre sans avoir ete entame. Je suis venu rendre compte a Monsieur le Marquis de Yaudreuil de ma conduite, il a paru etre content de moi. II auroit bien desire ainsi que moi que nous eussions apporte le general mort ou vif, s'il avoit ete possible, il y alloit de ma gloire et je luy etais fort attache. Je n'ai rien a me reprocher ay ant sacrifie ma vie et celle de plusieurs Canadiens dont un a ete tue par rapport a luy. C'est a peu pres Fhistoire de feu Merie qu'on ne put pas empecher les ennemis de s'en emparer. On attend avec impatience que les Sauvages fassent un prisonnier pour savoir si Monsieur de Dieskau est vivant. Nous allons travailler tout le mois d'octobre a un fort pres de la chute du lac St Sacrement, x^our arreter I'ennemy qui se prepare a venir au fort St Frederic au printemps prochain. Monsieur de Yaudreuil fait venir du fort Frontenac le bataillon de Bearn pour travailler et renforcer notre armee qui est au fort Saint Frederic diminuee de beaucoup par les Canadiens que Ton renvoye chez eux. Faites s'il vous plait copier ce detail pour I'envoyer a mon pere. J'espere que tout le monde est en bonne sante. C'est Monsieur de Eoquemaure, commandant de la Eeine, qui est le- premier. 1755 LETTIIE DE MONSIEUR DE DIESKAU A MONSIEUR DE VAUDREUIL. All camp de Farmee angloise sur le lac St Sacrement, le 19 9^^® 1^55, Monsieur, Je suis defait, mon detachement est en deronte, nombre de gens de tuez et 30 a 40 prisonniers, m'a-t-on dit, du nombre desquels je suis avec Mon- sieur Bernier mon aide de camp ; J'ay eu pour ma part quatre coups de feu dont un est mortel. C'est la trahison des Iroquois qui m'a attire ce malheur. Notre affaire avoit tres bien commencee, mais des que les Iroquois ont YU des Agnies ils se sont arretes tout court. Les Abenaquis et les autres Sauvages ont continue quelque temps, mais insensiblement ils ont disparu auss}^ ce qui a fait perdre contenance aux Canadiens, en sorte que je me suis trouve engage dans I'attaque avec presque les seules troupes de France. Je I'ay soutenu croyant faire reyenir les Canadiens et pent etre les Sauvages. Ce qui n'a point reussi. Tout le feu et le canon ennemi est tombe sur les troupes reglees et elles ont ete presques toutes echarpees. Je vous avois predit d'avance, Monsieur, que les Iroquois me joueroient quelque mauvais tour, il est mallieureux pour moi d'avoir ete si bon prophete. Je ne puis trop reconnoitre les bontes et les attentions de Monsieur Johnson pour moi ; il doit me faire transporter demain a Orange, j'ignore mon sort, soit par rapport a ma sante, soit par rapport a la disposition qu'on fera de ma personne. J'ai I'honneur d'etre. Monsieur, " Lettre de Monsieur de Dieskau a Monsieur de Yaudreuil, aucamp de Tarmee angloise svir le lac St Sacrement," 1755 LETTRE DU CHEVALIER DE MONTREUIL A MONSIEUR d'ABADIE. A Montreal, le 18 septembre, 1Y55. Mon cher d'Abadie, Monsieur le Baron de Dieskau a attaqne le 8 de ce mois avec quinze eens hommes trois mille Anglois pres du lac St Sacrament, il est reste snr le champ de bataille blesse de deux coups de feu, I'un a la jambe et I'autre au genou. Cette derniere blessure etait considerable, la balle ayant traverse le genou passe dans I'autre cuisse ; je lui pansai la premiere blessure, il ne voulut pas que je luy pansai la seconde, j'appellai deux Canadiens qui etoient les seuls a portee pour le faire enlever, il y en eut un de tue qui tomba sur nous. Celuy qui restoit voulut I'engager a se mettre sur son dos, il le refusa, et pris la resolution des ce moment de rester dans I'endroit ou il avait ete blesse quoique la place ne fut pas tenable. On nous visait comme au blanc, j'y re9U un coup de fusil au bras et une balle dans ma gibeciere qui m'a sauve la vie. Cette balle en a aplati deux de celles qui y etoient. Monsieur de Dieskau m'ordonna a deux fois dilFerentes, comme je ne voulais point I'abandonner, d'aller renouveller I'ordre qu'il avoit donne au detachement de la Eeine et de Languedoc com- pose de deux cens vingt hommes pour foncer sur le camp des anglois retran- chez avec leurs charriots. Je trouvai en y allant un de ses domestiques que je lui envoyai, il ne voulut jamais se laisser emporter ni par deux de ses domestiques qui y furent ni par d'autres soit Canadiens ou soldats qui vouloient le porter ; il renvoya tons ceux qui vinrent pour lui porter secours, il fit mettre a cote de lui sa rodingote et une veste rouge galonnee qui faisoit porter par un de ses domestiques. Lorsque je fus au detachement de la Eeine et de Languedoc, les Sau- vages et les Canadiens se retiroient en desordre, les soldats en voulurent faire autant. Je me snis mis a leur tete et je fis tout ce que je pus pour les arreter et les faire retirer en bon ordre. Nous avions dix lieues d^ bois a faire pour rejoindre nos batteaux. Je ris une si grande terreur parmy le soldat et le Canaiien que si j'eusso quitto d'un instant la troupe apres laquelle je m'epuisois pour les faire arreter, je suis persuade que tout le monde se seroit disperse dans le bois, et qu'il ne s'en seroit pent etre pas echappe un seul, si les Sauvages eussent poursuivi les fuyards, comme ils n'y auroient pas manque. De plus je voyois les ennemis fort pres de I'endroit ou j'avais laisse Monsieur le Baron de Dieskau, et j'etais incertain s'il n'avait point consenti a se faire ap porter par ses domestiques ou par d'autres qui furent pour luy porter du secours. Lorsque ses domestiques me dirent qu'il n'avoit point voulu se laisser emporter, les ennemis etaient maitres du champ debataille. Nous ayons perdu 230 hommes tues ou blesses, les ennemis en ont perdu au moins autant. J'oublie a vous dire qu'il n'y ayoit que des lieu- tenans a la tetc du detachement des troupes reglees et que la plupart des officiers de la colonie etaient tuez ou blessez. J'etois cliarge par mon grade de cette retraite forcee. J'ay fait mes dispositions de fa9on que je n'ai point ete entame et que j'ay ramene le detachement a bon port et fait raporter une centaine de blesses. J'espere que les anglois auront fait quartier a Monsieur de Dieskau et en auront soin, on ne pourra le savoir que par des prisonniers que nos partis comptent faire. On ne x)eut pas envoyer personne a I'armee des ennemis pons savoir son sort a cause des Sauvages qui pour I'ordinaire sont toujours a la decou- verte et ne font quartier a personne. Monsieur le baron de Dieskau a ete tres mecontent des Sauvages et des Canadiens dans cette affaire. Nous aliens faire un petit fort a la Chute du lac St Sacrement et faire plusieurs redoutes au fort St Frederic pour etre a meme de garder ce fort avec peu de monde et etre a meme de faire le Siege de Chanaguen au printemps pro- chain. Je suis venu rendre compte au Marquis de Yaudreuil de ma conduite dans cette malheureuse affaire, il I'a fort approuve ; il auroit desire que j'eusse fait apporter M. "Diesl^au mort ou vif, je I'aurais bien Aesire aussy 1T55 LETTRE DU CHEVALIER DE MONTREUIL. A Montreal, ce 10 Octobre, 1^55. La colonie menace mine, beaucoup d'Anglois a combattre, les magazins depourvus, la terreur dans le pays. Monsieur Dieskau ne travailloit aux operations de la campagne qu'avec Monsieur Pean et Monsieur Mercier officier de la colonie, il avait fait le premier major des troupes de la colonie et le second marechal des logis de I'armee. Monsieur Dieskau ambitieux n'a cru de reussir qu'en s'en rapportant a eux seuls pour le conseil et le soin de faire subsister. Cette unique confiance avait mecontente les commandans et les ofii- ciers qu'il menoit un peu a I'allemande, il n'est regrette de personne. J'avois redouble mes soins aupres de lui ; la colonie a besoin d'un commandant doLix, incorruptible, incapable de se laisser mener par per- sonne, egale pour tout le monde, il n'y auroit pas trop de deux comman- dants de ce caractere, Monsieur Dieskau etoit un vrai grenadier, il n'a eu que moi a I'accompagner au coup de fusil. Je vous prie d'assurer a Monsieur d'Argenson qu'il n'a jamais voulu se laisser emporter, il etait en avant des Canadiens, le detachement des troupes reglees qui etait a la droite n'etait pas a portee de I'enlever. Monsieur Dieskau par complaisance pour les ofiiciers de la colonie donnoit I'ordre signe de lui meme au major des troupes de la colonie, je lui ai toujours laisse faire ce qu'il a voulu, mon brevet n'est que pour les troupes de France, il y a eu beaucoup de jalousie entre les ofiiciers de la co- lonie et les ofiiciers de France a I'egard du traitement. " Lettre du chevalier de Montreuil, a Montreal, le 10 octobre, 1Y55. — 9 — 1T55 LETTRE DU CHEVALIER DE MONTREUIL A MONSIEUR D'ABADIE. An camp sons le fort St Frederic, ce 10 8^''^ 1755. Mon cher d'Abadie, Nons avons eu le malheur de perdre Monsieur le Baron de Dieskan le 8 de septembre a I'attaqne d'nn camp de 3000 anglois retrancbez pres du lac St Sacrement ; il etait a la tete de 600 Sanvages, 680 Canadiens et 220 :soldats dn regiments de la Eeyne et de Languedoc. II est reste sur le champ de bataille pour s'etre engage trop avant pendant I'aflfaire malgre mes representations, j'etais le senl a le suivre au coup de fusil, il fut blesse dangereusement a cote de moi de deux coups de feu, I'un a la jambe et I'autre aux deux cuisses. II lie voulut jamais se laisser emporter par deux Canadiens que je lui lis venir, il y en eut un d'eux qui en arrivant fut tue roide et tomba sur nous, j'y re9U aussi une balle au bras et une dans ma gibeciere qui y resta et en applatit deux des miennes. Nous etions vers le centre a 600 pas de leur camp d'ou on nous tiroit comme au blanc, n'ayant personne des notres devant ni derriere nous, les Canadiens combattaient a la gauche et les troupes reglees a la droite. Monsieur de Dieskau mecontent de la manoeuvre des Canadiens me dit apres sa premiere blessure : Yoila done ces troupes que Ton m'avoit tant vante ; il n'avait mene qu'un petit detachement de troupes reglees sans capitaine comptant entierement sur les sauvages et les canadiens dont plu- sieurs personnes du pays lui avoient tant dit de bien. Comme il voyait que je ne voulais point I'abandonner et que je le pressais pour le faire porter a I'ecart il m'ordonna par deux fois difFerentes d'aller a I'attaque de la droite faire foncer sur le camp la petit troupe reglee qui faisait le coup de fusil depuis pres de deux heures, Je me suis imagine depuis que c'etait pour m'eloigner de luy afin de pouvoir executer son projet de rester sur le champ de bataille, pensant c — 10 — pent etre qn'avec deux blessures anssi considerables il n'auroit pas pu sou- tenir une retraite de donze lieues de chemin dans les bois sans aucnn seconrs. Chemin faisant pour aller executer son ordre, je lui envoiyai ses domes- tiques. A peine fus-je arrive a la droite que les Canadiens abandonnerent le champ de bataille et que la troupe ne se yoyant soutenue de personne perdit aussy malgre moy 4 a 500 pas de terrain. Pendant que j'etais occupe a arreter les soldats les domestiques de Mon- sieur Dieskau vinrent me dire qu'il les ayoit renvoyes aussy que ceux qui avoient youIu lui donner du secours, et qu'il avoit fait mettre a cote de lui sa redingote, sa yeste et sa longue yue. Je ne yis aucun moyen pour le faire enleyer, les ennemis etaient maitres du champ de bataille. Je fus contraint de battre en retraite pendant douze lieues de chemin dans les bois. Nous etions charges de yiyres pour huit jours dont on en ayoit consomme tres peu qu'on fut oblige de jetter ayant de combattre a la reserve d'un peu de biscuit qui nous seryit pour la retraite. Le detachement etait extenue de fatigue ayant de combattre ; j'ay fait faire I'arriere garde aux troupes reglees sans etre entamez. II y ayoit un detachement d'Angiois qui yoyant le bon ordre n'entreprit pas de nous suiyre. J'ay fait rapporter 103 blesses ; il est reste sur le champ de bataille environ 120 morts. Les ennemis ont perdu un tiers plus que nous, les Sauvages et les canadiens leur ayant repousse 400 hommes une demie heure avant I'affaire. lis etaient sur le chemin a une demie lieue de leur camp. Monsieur de Bernier ayde de cam^), ayant porte un ordre aux Canadiens un moment ayant I'attaque, n'a plus reparu ; il a ete tue ou fait prisonnier. J'ignore le sort de Monsieur de Dieskau ; on ne pent pas envoyer les ennemis pour s'en informer, par rapport aux Sauvages qui pourroient tuer I'envoye. Le premier prisonnier que Ton fera nous en instruira. Monsieur de Eoquemaure, commandant du bataillon de la Eeyne, est le plus ancien des quatre qui sont icy. Nous fortifions le fort Saint Frederic. On craint fort que les ennemis ne s'emparent dans ce mois de — 11 — Niagara poste important pour la colonie. Les Anglois construisent un fort pres du lac St Sacrement. Conservez moy, s'il vous plait, votre amitie, mon cher d'Abadie, Bon Monseigneur, Un habitant me remit, il y a quelqnes jours, un cabier ou registr eecrit en anglois qu'il avoit trouve sur le cbamp de bataille apres Taction qui s'est passe au Fort du Quesne. II ne s'y est trouye d'interessant que deux minutes des instructions que le general Braddock ayoit donne au Colonel Johnson et au Colonel Shirley. Je les ai fait traduire par Monsieur Per- thier Conseiller au Conseil Superieur, et j'ay I'honneur de vous en adresser cy-joint la copie. Les instructions du Colonel Shirley confirme bien le projet des Anglois de s'emparer de Niagara, et de toute la partie de terre qui borde au sud le lac Ontario, sous pretexte de proteger les 5 nations et les faire entrer dans leurs anciennes possessions ; — que les Anglois pretendent que nous leur avons enlevees. Vous remarquerez, Monseigneur, que ce colonel est autorise a tirer sur le tresor du Roy d'Angleterre les sommes necessaires pour les operations, ce qui prouve que le prince fait la plus grande partie des depenses pour I'execution des projets qui a forme centre le Canada. jour. Mon respect a Madame Anquetit. LETTRE DE MONSIEUR BIGOT AU MINISTRE. Quebec, le 23 octobre, 1Y55. J'ay I'honneur d'etre avec un profond respect, Monseigneur, Yotre tres humble et tres obeissant serviteur, Bigot — 12 — 1T65 LETTRE DE MONSIEUR DE VAUDREUIL AU MINISTRE. A Montreal, le 30 octobre. Mon seigneur, J'ay rhonneiir de vous envoyer cy joint la liste des officiers, Cadets et Canadiens qui accompagnoient Monsieur de Villiers de Jumonville, dans le voyage qu'il fit I'annee derniere a la Belle Eiviere, par ordre de Monsieur le Marquis Duquesne, pour aller sommer les Anglois de se retirer et de ne faire aucun etablissement sur les terres de Sa Majeste. Yous verrez, Mon- seigneur, par cette liste, V Qu'il perit neuf liommes avec Monsieur de Jumonville qui furent assassines avec luy par le Colonel Washington et sa troupe composee de sauvages et de troupes de la Nouvelle Angleterre. 2° Que Monsieur Droiiillon, officier, deux cadets de nos troupes et 11 Canadiens ont ete envoyes a Londres. Que le Sieur Laforce, excellent et brave Canadien, est detenu en prison a la Yirginie. 4° Que six autres de nos Canadiens ont ete envoyes a la Martinique ; il en est arrive deux qui m'ont donne la dite liste et m'ont informe des cruautes dont les Anglois avoient use a leur egard pendant qu'on s'etudiait icy a procurer tons les agremens possibles aux deux otages de Monsieur de Villiers, et a leur donner une entiere liberte. Je suis avec un tres profond respect, Monseigneur, ; • : . Yotre tres humble et tres obeissant serviteur, Yaudreuil.. — 13 — 1T55 LETTRE DU CHEVALIER DE MONTREUIL. A Montreal, ce 2 novembre, 1^55. Messieurs Mercier et Pean officiers de la Colonie sont la cause de nos malheurs, ils ont bouleverse la colonie par les conseils qn'ils ont donnes a Monsieur Dieskau, ils etaient les seuls qui avoient du pouvoir sur son esprit, 11 a ete la yictime de la confiance aveugle qu'il avoit en eux, je ne sais pas comment il s'excusera a la Cou.r d'avoir si mal opere, et de s'etre laisse prendre pendant qu'il a ete a meme plusieurs fois durant I'afFaire de se faire emporte au quartier des blesses. II etait humilie de s'etre laisse mene comme un ecolier, il est a croire par sa manoeuvre apres ses blessures qu'il desiroit d'etre prisonnier pour ne plus servir dans cette colonie. Celui qui commande a sa place ici n'est pas dans les bonnes graces de Monsieur Yaudreuil. Priez Monsieur d'Argenson de faire le meme bien aux personnes dont je lui rends compte ; je serais fache de faire tort a mon procbain. C'est dans cette esperance que je vous informe de tout. LETTRE DU CHEVALIER DE MONTREUIL A MONSIEUR D'ABADIE. A Montreal, ce 2 novembre. Mon cber d'Abadie, Monsieur de Eoquemaure, commandant du bataillon de la Eeine et de I'armee, m'a charge de porter a Monsieur de Vaudreuil plusieurs lettres que nos Sauvages ont pris a un courier anglois. Elles contiennent que Mon- — 14 — sieur le Baron de Dieskau et son aide de camp sont prisonniers, elles ne font point mention de leurs blessures je n'ay re9u de ma vie une nouyelle qui m'a fait autant de plaisir ; les ennemis ont perdu deux colonels, un major et beaucoup d'officiers. lis ont environ trente Fran9ois prisonniers qu'ils ont trouve blesses sur le champ de bataille. Monsieur de Yaudreuil se propose de faire rentrer les troupes dans leurs quartiers vers le 20 de novembre. Je compte by ver- ner a Montreal, je n'ay pas re9U une seule lettre de France, yous deyez en avoir re9u beaucoup de moy. Adressez les lettres que vous m'ecrirez a quelqu'un de la Eochelle et de Bordeau, payez en le port, assurez s'il vous plait Madame Auquetit. J'espere que Monsieur Dieskau guerira de ses deux blessures, des Sau- vages ont assure I'avoir vu se promener dans la ville d'Orange avec un baton, les Sauvages sont sujets a caution. Cela est tres possible, la balle qu'il re9ut aux deux cuisses ne lui aiira pas sans doute casse I'os. Monsieur de Dieskau et son aide de camp auront ete bien surpris de se retrouver parmi les Anglois apres I'afFaire, I'aide de camp avant que I'at- taque eut commence fut porter un ordre aux Canadiens et ne parut pas pen- dant toute I'afFaire, sans doute il fut blesse en portant son ordre ou bien il s'egara et fut pris par quelques Anglois qui se trouvoient sur son cbemin. II quitta meme Monsieur de Dieskau fort mecontant d'une* reponse qu'il lui fit avec vivacite sur une rex)resentaiion qu'il veuoit de lui faire. J'ignore ce que c'etait. Ce queje S9ais, c'est que j'entendis que Monsieur Dieskau lui dit avec vivacite que ce n'etait pas de ses affaires. Un moment apres il demanda a porter un ordre aux Canadiens. Mon- sieur de Dieskau lui repondit qu'il n'avait qu'a y aller s'il vouloit, il ne parut plus depuis ce moment la et I'affaire commen9a un moment apres. Je fus le seul a suivre Monsieur de Dieskau au coup de fusil, je fus avec lui pendant les trois quarts de I'affaire. Monsieur de Mercier de la colonic que Monsieur de Dieskau avoit fait marechal des logis de son armee le quitta avant I'affaire, il s'occupa a faire la guerre a la canadienne. Je vous prie, Mon cher d'Abadie, de ne montrer mes lettres a personne. Lizez seulement a vos amis les nouvelles. Je serais facbe que ce que je vous — 15—. mande put faire tort a personne. Ce n'est qu'a ces conditions, mon cher d'Abadie que je yous demande la permission de m'entretenir avec vons. Yons devez bien etre persuade que je m'occupe uniquement de mon metier et que je ferai toujours mon possible pour meriter I'honneur de votre amitie ; bonjour. Quand recevrai-je de yos nouYelles ? ORDONNANCE DU ROY, PORTANT DECLARATION DE GUERRE CONTRE LE ROY D'ANGLETERRE. Toute I'Europe S9ait que le Eoy d'Angleterre a ete en 1^54 I'agresseur des possessions du Eoy dans I'Amerique Septentrionale, et qu'au mois de juin de I'annee derniere, la marine angloise, au mepris du droit des gens et de la foy des traites, a commence a exercer contre les Yaisseaux de Sa Majeste, et contre la navigation et le commerce de ses sujets, les hostilites. les plus violentes. Le Eoy justement offense de cette infidelite et de I'insulte faite a son pavilion, n'a suspendu pendant huit mois les effets de son ressentimenty et ce qu'il devoit a la dignite de sa couronne, que par la crainte d'exposer I'Europe aux malheurs d'une nouvelle guerre. C'est dans une Yue si salutaire que la France n'a d'abord oppose aux precedes injurieux de I'Angleterre, que la conduite la plus moderee. Tandis que la marine angloise enlevait par les violences les plus odieuses, et quelques fois par les plus laches artifices, les vaisseaux fran9ois qui naviguaient avec confiance sous la sauvegarde de la foy publique, Sa Majeste renvoyait en Angleterre une fregate dont la marine fran9oise s'etait emparee, et les batimens anglois continuoient tranquilement leur commerce dans les ports de France. Tandis qu'on traitoit avec la plus grande durete dans les isles Brita- niques les soldats et les matelots fran9ois et qu'on franchissoit a leur egard les bornes que la loi naturelle et I'liumanite ont prescrites, aux droits meme les plus rigoureux de la guerre, les Anglois voyageoient et habitoient libra- — 16 — ment en France sous la protection des egards que les peuples civilises se doivent reciproquement. Tandis que les ministres anglois sous I'apparence de la bonne foy, en imposaient a I'ambassadeur du Eoy par de fausses protestations, on execu- toit deja dans toutes les parties de I'Amerique Septentrionale des ordres directement contraires aux assurances trompeuses qu'ils donnoient d'une prochaine reconciliation. Tandis que la Cour de Londre epuisoit I'art de I'intrigue et les subsides de rj\.ngleterre pour soulever les autres puissances contre la Cour de France, le Eoy ne leur demandoit pas meme les secours que des gaurenties ou des traites defensifs I'autorisoient a exiger et ne leur conseillait que des mesures conyenables a leur repos et a leur surete. Telle a ete la conduite des deux nations. Le contraste frappant de leurs procedes doit convaincre toute I'Europe des yues de jalousie d'ambi- tion et de cupidite qui anime I'une et des principes d'honneur, de justice et de moderation sur lesquels I'autre se conduit. Le Eoy avoit espere que le Eoy d'Angleterre, ne consultant enfin que les regies de I'eqiiite et les interets de sa propre gloire, desavoueroit les exces scandaleux auxquels ses officiers ne cessaient de se porter. Sa Majeste lui en avoit meme fourni un moyen aussi juste que decent, en lui demandant la restitution prompte et entiere des vaisseaux fran9ois pris par la marine angloise et lui avoit ofFert sous cette condition prelimi- naire d'entrer en negociation sur les autres satisfactions qu'elle avoit droit d'attendre, et de preter a une conciliation aimable sur les difFerents qui concernent I'Amerique. Le Eoy d'Angleterre ayant rejette cette proposition, le Eoy vit dans ce refus que la declaration de guerre la plus authentique, ainsi que Sa Majeste Tavoit annonce dans sa requisition. La Cour Britannique pouvoit done se dispenser de remplir une forma- lite devenue inutile ; un motif plus essentiel auroit du I'engager a ne pas soumettre au jugement de I'Europe les pretendus griefs que le Eoy d'Angle- terre a allegues contre la France dans la declaration de guerre qu'il a fait publier a Londres. — n — Les imputations vagues que cet ecrit renferme n'ont en efFet aucune realite dans le fond, et la maniere dont elles sont exposees en proureroit seule la faiblesse, si leur faussete n'avoit deja ete solidement demontree dans le memoire que le Eoy a fait remettre a toutes les Cours, et qui con- tient le precis des faits ayec les preuves justificatiYes qui ont rapport a la presente guerre et aux negociations qui I'ont precedees. II y a cependant un fait important dont il n'a pas ete parle dans ce memoire parce qu'il n'etoit pas possible de prevoir que I'Angleterre porte- roit, aussi bien qu'elle vient de le faire, son peu de delicatesse sur le choix des moyens de faire illusion. II s'agit des ouvrages construits a Dunkerque et des troupes que le Roy a fait assembler sur les cotes de I'Ocean. Qui ne croirait, a entendre le Eoy d'Angleterre, dans sa declaration de guerre, que ces deux objets ont determine I'ordre qu'il a donne a se saisir en mer des vaisseaux appartenans au Eoy et a ses sujets ? Cependant personne n'ignore qu'on a commence de traA^ailler a Dun- kerque, qu'apres la prise de deux vaisseaux de Sa Majeste, attaques en pleine paix par une escadre de vaisseaux anglois. II est egalement connu de tout le monde que la marine angloise s'emparoit depuis plus de six mois des batimens francois, lorsqu'a la fin de fevrier dernier, les premiers batail- lons que le Eoy a fait passer sur ses cotes maritimes se sont mis en marche. Si le Eoy d'Angleterre reflecbit jamais sur I'infidelite des rapports qui lui ont ete faits a ces deux egards, pardonnera-t-il a ceux qui I'ont engage a avancer des faits dont la supposition ne pent x^as meme etre coloree jysnc les apparances les moins specieuses ? Ce que le Eoy se doit a luy meme et ce qu'il doit a ses sujets I'a enfin oblige de repousser la force par la force ; mais constamment fidele a ses sentimens naturels de justice et de moderation, Sa Majeste n'a dirige ses operations militaires que contre le Eoy d'Angleterre son agresseur ; et toutes ses negociations n'ont eu pour objet que de justifier la confiance que les autres nations de I'Europe ont dans son amitie et dans la droiture de ses sentiments. II seroit inutile d'entrer dans un detail plus rependu des motifs qui ont force le Eoy a envoyer un covins de ses troupes dans I'isle Minorque et d qui obligeiit aujourd'huy Sa Majeste a declarer la guerre au Roy d'Aiigle- terre, comme Elle la lui declare par mer et par terre. En agissant par des principes si digues de determiner ses resolutions, elle est assuree de trouver dans la justice de sa cause, dans la valeur de ses troupes, dans I'amour de ses sujets, les ressources qu'elle a toujours eprou- vees de leur part, et elle compte principalement sur la protection du Dieu. des armees. Ordonne et enjoint Sa Majeste a tons ses sujets, vassaux et serviteurs, de courre sus aux sujets du E,oy d'Angleterre ; leur fait tres expresses in- - hibitions et defenses d' avoir cy apres avec eux aucune communication, com- merce ni intelligence a peine de la vie. Et, en consequence, Sa Majeste, a des-a-present revoque et revoque toutes permissions, passeports, sauvegardes et sauf conduits contraire a la presente qui pourroient avoir ete accordes par elle ou par les Lieutenans generaux et autres ses ofiiciers et les a declares nuls et de nul effet et valeur defendant a qui que ce soit d'y avoir aucun egard. Mande et ordonne Sa Majeste a Monsieur le Due dePentiere, amiral de France, aux marechaux de France, (louverneurs et Lieutenans generaux de Sa Majeste en ses provinces et armees, marechaux de camps, capitaines, chefs et conducteurs de ses gens de guerre, tant de cheval que de pied, Fran9ois et Etrangers, et tons autres ses ofiiciers qu'il appartiendra, que le contenu en la presente ils fassent executer, chacun a son egard, dans I'eten- due de leurs pouvoirs et juridiction ; car telle est la volonte de Sa Majeste, laquelle veut et entend que la presente soit publiee et affichee, en toutes ses villes tant maritimes qu'autres, et en tons les ports, havres et autres lieu de son Eoyaume et terres de son obeissance que besoin sera a ce qu'au- cun n'en pretende cause d'ignorance. 1756 POUVOIR POUR LE MARQUIS DE MONTCALM. A Yersailles le 1" mars, 1756. Louis, etc., ayaiit resolu d'enyoyer de nouvelles troupes en Canada et Toulant pourvoir au commandement tant des dites troupes de renfort que de celles que nous avons fait passer I'annee derniere dans le dit pays, lequel -commandement est vaquant par la detention du baron de Dieskau a qui nous I'ayions confere, nous avons juge ne pouvoir faire meilleur choix que de notre cher et bien aime le Sieur Marquis de Montcalm marecba] de camp en nos armees, ru les preuves qu'il nous a donnees, desa valeur experience, capacite, fidelite et atFection a notre service dans les dilFerentes actions de guerre et autres commissions dont il a ete charge. A ces causes et autres considerations nous nommons le dit Sieur Mar- quis de Montcalm, fait constitue, ordonne et etably, faisons, constituons et etablissons par ces presentes signees de notre main, commandant sur les dites troupes qui doivent passer en Canada et sur celles qui y sont actuelle- ment sous I'autorite de notre gouverneur general audit pays, et luy avons donne et donnons pouvoir de leur ordonner ce qu'elles auront a faire et les employer partout ou besoin sera pour I'efFet de nos intentions, les faire gar- der, entretenir et observer inviolablement en tons lieux ou les dites troupes seront employees, faire punier et chatier ceux qui oseront y contrevenir, veiller a ce que toutes fournitures qui auront ete reglees leur soient faites exactement par ceux qui seront commis a cet effet, et generalement faire et ordonner ralativement aux dites troupes tout ce qu'il jugera necessaire ; Le tout comme dit est, sous I'autorite de Notre Gouverneur G-eneral en Canada. Et donnons commandement au Sieur Chevalier de Levy, brigadier en notre infanterie, et au Sieur de Bourlamarque, colonel d'infanterie, employer pres des dites troupes, aux lieutenants colonels, capitaines et enseignes d'ycelles, aux commissaires des guerres, ingenieurs et tons autres officiers — 20 — qni les accompagneront de reconnaitre le dit Sieiir Marquis de Montcalm en la dite qualite de commandant et de luy obeir et entendre en toutes les choses concernant le dit pouvoir. Car tel est notre plaisir. En temoin de qnoy nous avons fait mettre notre seel aux dites pre- sentes, donne a Versailles le premier jour du mois de mars I'an de grace 1Y56 et de notre regne le 1756 LETTRE DU MINISTRE A MONSIEUR DE MONTREU IL. A Versailles, le 11 mars 1756 Je joins icy, Monsieur, une notte des lettres que j'ay re9ues de vous depuis votre embarquement pour que vous voyiez si toutes celles que vous m'avez ecrittes me sont parvenues, les autres lettres particulieres que vous avez ecrittes m'ont ete communiquees et je vous remercie de votre attention a m'informer de tout ce qui se passe dans le pays ou vous etes ; il est facheux que nous ayons perdu par trop de confiance la superiorite que la defaite du general Bradock nous avoit donnee sur les Anglois et que la detention de Monsieur de Dieskau leur ait fait tirer avantage d'un evene- ment qui leur a coute plus que nous. Le Eoy est bien persuade qu'il n'y a rien a vous reprocber personelle- ment a cet egard, et que vous avez en cette occasion fait tout ce que les circonstances ont pu vous permettre, je vous recommanderay au nouveau commandant que le Roy vous destine, et je ne doute point qu'avec I'appli- cation et la volonte que je vous connais vous ne soyez fort de son gout. Je vous prie au surplus de continvier de me donner de vos nouvelles le plus- souvent que vous le pouvez. Je suis, Monsieur, votre tres bumble &t. — 21 — 1T56 LETTRE DE MONSIEUR DE MONTCALM AU MINISTRE. A Quebec, ce 21 may, 1756. Monseigneur, Quoyque j'aye lieu de croire que cette lettre que je fais passer par Louisbourg ne vous parviendra qu'apres celle que j'auroy I'bonneur de Tous ecrire d'ici a tout evenement, j'ay celui de vous informer de mon arrivee le 13. Le Heros est icy du 12 ; et sur les neuf compagiiies du regi- ment de la Sarre qu'il portait, il n'y a eu qu'un homme de mort dans la traversee, et vingt trois malades dont un seul en danger. Je me flatte qu'il eli sera de meme sur les deux autres vaisseaux, et les deux autres fregates que nous pouvons regarder comme arrives puisque le Leopard et la Sirene sont mouilles a 9 lieues d'ici, et les autres I'etaient le 15 a I'isle du Bic. Le premier vent du nord-est les amenera tous. Ainsi voila notre etat major nos Ingenieurs et nos troupes arrives. Nous avons aussy quatre autres A^aisseaux dans le port, portant efFets et recrues et un cinquieme en riviere mouille avec nos vaisseaux de guerre. Monsieur de Bourlamarque et Monsieur Desandrouins, Ingenieurs, sont deja icy, ayant pris le party de venir par terre depuis le Cape Tourmante comme j'avais fait. J'ay su des nouvelles de Monsieur le Chevalier de Levis du 15. II etoit en tres bonne sante a attendre a I'isle du Bic du temps favorable. Des le lendemain de mon arrivee j 'envoy ais un courrier a Monsieur le Marquis de Yaudreuil et je pars demain pour le joindre. Tout est en mou- vement pour commencer la campagne. L'hiver a ete moins rude qu'a I'ordinaire. II ne m'a pas ete possible de me rendre plutot a Montreal. Les pluyes avaient rendu les chemins impraticables et les vents etaient con- traires. Les memes raisons ont retarde I'arrivee de Monsieur Doreil qui vient recevoir les troupes et avec qui je compte conferer en route. J'ai pris pendant mon sejour de huit jours des instructions sur un pays et sur une guerre ou tout est si different de ce qui ce pratique en Europe, et une connoissance de Quebec et de ses environs. Je serai mardi matin a Montreal quoiqu'il y ait soixante lieues, que je ferai partie en charrette, en canot et en voiture du pays qui semble avoir servi de modele au cabriolets de la colonic de Paris. Les operations de I'liiver se sont reduites a des courses des Sauvages qui ont reellement desole la Pensilvanie et la Yirginie. Monsieur de Levis, officier de la colonic a enleve I'epee a la main le mars, un petit fort pres de Choueugen ou les Anglois avaient un depot de idvres et 45 milliers de poudre. Ce detacbement ne devoit d'abord etre compose que de Can adieus et de Sauvages dans la crainte que nos soldats n'en pussent siipporter les fatigues qui de leur aveu ont ete fort au dessus de celles de Bobeme, et marcbez en raquette sur la neige ; mais il a fallu pour repondre a leur zele et a leur demande y joindrc soixante volontaires des quatre bataillons qui s'y sont distingues et dont cet officier a ete tres content. Cette action n'a coute que deux hommes. On a amene ces jours-cy deux jeunes officiers anglois que les Sauvages avaient pris dans une course. II me paroit qu'on compte au moins sur la neutralite des cinq nations Iroquoises. J'ecris par la meme occasion a Monsieur de St Julien, commandant nos deux bataillons a Louisbourg pour lui marquer d'etre tres exact a vous ecrire et de m'informer aussi des details qui concernent ces deux bataillons. On ne pent avoir plus a se louer des attentions et des politesses de messieurs les officiers des vaisseaux pour les troupes. J'auray I'bonneur d'entrer dans un plus grand detail quand j'aurai celui de vous ecrire directement. J'ai celui d'etre avec respect. Monseigneur, Yotre tres bumble et tres obeissant serviteur. — i23 — 1T56 LETTRE DU CHEVALIER DE MONTREUIL AU MINISTRE. A Montreal, ce 3 juin, 1756, Monseigneur, J'ay re9U la lettre que vons m'ayez fait rhonnenr de m'ecrire le 29 fevrier. Toutes les miennes yous sont parvennes. Permettez moi s'il vons plait de vous informer de nos operations pendant le conrs de la cam- pagne prochaine. Les bataillons de la Reine et de Languedoc sont campes 80US le fort de Carillon situe sur le lac Champlain a cinq lieues en avant du fort St Frederic, le bataillon de Gruyenne est en route pour le fort Cata- racoiii et celui de Bearn pour Niagara. II y a un camp de huit cens Canadiens ou sauvages pres de la Baye de Niaoure pour harceler les ennemis qui doivent incessamment s'assembler sous Chouaguen, plusieurs partis considerables de Canadiens et de Sauvages sont en campagne du cote du fort Ledius situe sur la riviere d'Orange pour examiner les mouvemens des ennemis qui, dit-on, se disposent a venir attaquer le fort de Carillon. J'augure qu'ils seront sur la defensive, le renfort envoye de France est debarque a Quebec et est a la veille de partir pour entrer en campagne, le fort des operations sera a ce que je crois, vers la fin de juillet. Nous aurons beaucoup plus de Sauvages que les Anglois si les cinq nations sont neutres* Monsieur le Marquis de Montcalm m'a dit tout I'interet que vous vou- liez bien prendre a moi. Je suis tres sensible a I'honneur de votre souvenir. Je ferai tout ce qui dependra de moi pour meriter ses bontes et celles de Monsieur le Chevalier de Levis et de Bourlamarque. J'ose me flatter, Monseigneur, qu'il n'y a personne plus applique et plus zele que moi pour le service du Eoy. Je vous supplie en grace de vouloir bien m'honorer de votre protection. Je suis avec le plus profond respect, Monseigneur, Yotre tres humble et tres obeissant serviteur. 1756 LETTRE DE MONSIEUR DE MONTCALM AU MINISTRE. A Montreal ce 12 juiu, 1756. Mou seigneur, Je profite de la premiere occasion qui se presente par le depart de Mon- sieur le Chevalier de Tourville avec la fregate ie Sauvage, pour tous rendre compte de la situation actuelle de toutes choses J'ay eul'lionneur de yous ecrire par la voye de Louisbourg le 21 may. Quoique cette lettre ne con- tienne aucun detail interressant, pour plus d'exactitude, j'en joint un du- plicata a celle-ci. Le secours envoye par les trois vaisseaux de guerre et les trois fregates est arrive en entier. Le Heros est cntre dans la rade de Quebec le 12 may La fregate sur laquelle j'etais le 13, les autres vaisseaux et fregates sont arrives a Quebec du 25 au 3L On n'a apper9u aucuns vaisseaux anglois qu'en sortant de Brest. Le Leopard et Vlllustre qui portaient le regiment Eoyal Roussillon et quatre compagnies de celui de la Sarre ont eu une grande quantite de malades. Le regiment de la Sarre n'a perdu jusqu'au 31 mai pendant satravcrsee que six soldats et un domestique. Celui de Royal Roussillon n'en avoit perdu que deux, ces regiments avaient, le deux de ce mois, deux cents vinght malades a Thopital de Quebec. II en etait mort deux la veille. Je me liatte qLie ces maladies n'auront pas de suites facheuses. II est arrive aussi a Quebec six batimens marcliands fretes pour le compte du Roy portant des X^rovisions de bouche, des munitions de guerre et 400 hommes, partie recrues et partie soldats tires dans divers regiments d'Infanterie. Depuis le combat du Lac St Sacrement les regiments de la Reine et de Languedoc ont reste campes a Carillon, Bearn a Frontenac, Gruienne a Niagara, et ne sont entres en quartiers d'hyver qu'a la fin de novembre. Comme toute cette colonic avait ete negligee et que les forts n'en avaient plus que le nom, ces regiments avec des Canadiens ont ete employes — 25 — a les mettre en etat. Monsieur de Yaudreuil s'est servi de Monsieur Pour- chant, capitaine dans Bearn qui a fait a Niagara une bonne fortification. Elle consiste en un ouvrage a corne avec sademie lune, son chemin convert, des brisures en poterne aux branches du dit ouvrage pour lui servir de defense. Le front de cet ouvrage est de 120 toises. II est fortifie suivant la methode de Monsieur de Yauban. A Carillon on a construit un fort quarre a quatre bastions. lis font defense par une redoute qui occupe une hauteur qui commande le fort. L'objet de ce fort a cinq lieues de celui de St Frederic a ete de couvrir ce dernier qui devient place de seconde ligne, d'assurer la navigation du lac Champlain et de defendre le principal debouche de I'Anglois dans cette partie. Les ouvrages sont en terre et a meme d'etre bientot en etat de defense. Le fort de Carillon a ete conduit par Monsieur de I'Optiniere, ingenieur de la colonie. II a ete aide par Messieurs Grermain capitaine au regiment de la Reine, et Jeonnes aide major de celui de Languedoc. J'ai ecrit a ces messieurs de me mettre en etat de vous en rendre un compte plus exact. Frontenac qui est le point central de notre ligne de defense est la partie ou Ton a le moius travaille. Nos deux ingenieurs sont en marche pour s'y rendre pour y faire une fortification qui tienne du camp retranche et qui defiende un fort mal situe et qu'il faut conserver puisqu'il existe. Les operations de I'hiver se sont reduites a des courses des Sauvages d'en haut qui ont reellement devaste la Yirginie et la Pensylvanie ; a negocier avec les cinq nations qui m'ont encore promis la neutralite, a une condition dont j'ai eu I'honneur de vous parler dans ma lettre du 21 mai. Le soldat est tres bien ici. Comme il est nourri outre sa solde et qu'il est employe a des travaux que Ton paye, il a pour ainsi dire trop d'argent. Aussi faut il avoir la plus grande attention a la dicipline. Le climat, la fa9on dont il voit servir les milices du pays et les SauA^ages leur inspire un esprit d'Independence. Car il faut beaucoup de patience et de menage- ment quand on mene a la guerre des Canadiens et des Sauvages. Depuis queje suis a Montreal je passe ma vie avec les derniers, a recevoir et a leur rendre des compliments, d'apres les instructions de Monsieur de Yaudreuil. Les Iroquois du Sault St Louis m'ont fait I'honneur de me venir presenter e — 26 — im collier. Et dans tons leurs discours c'est avec respect et vtneration • qn'ils parlent de la puissance et de la protection de I'Onontliio Groa, c'est ainsy qu'ils appellent le Roy. On ne pent avoir de meillenrs hopitaux que ceux ou nos soldats sont traites, Vous verrez, Monseigneur, par I'etat joint a cette lettre que la consommation d'hommes dans les quatre bataillons est fort au dessous de celle qui se ferait en pleine paix en France. II n'y a que deux emplois yacans dans les quatre bataillons ; I'un par la mort de Monsieur de Nau, capitaine au regiment de Gruienne, I'autre par celle de Monsieur de la Targeonniere, lieutenant du regiment de Languedoc, tue a I'afFaire du Lac St Sacrement. Par nos dernieres lettres de Louisbourg du 23 avril, il y avait des vivres au moins pour dix huit mois. Et les deux bataillons etaient com- pletes, ayant meme des surnumeraires. Suivant un etat envoye par I'aide major de Bourgogne, ce bataillon etait le 9 avril a 543 et n'avait perdu depuis le 10 avril, 1^55, cjue 32 hommes dont 28 morts, 3 congedies et 1 aux galeres. Je n'ai point encore vu d'etat de la situation du regiment d'Artois. Le bataillon de la Eeine et le bataillon de Languedoc, les Canadiens et les Sauvages, sont campes a Carillon. Monsieur le Chevalier de Levis y commandera les Canadiens, et les Sauvages y sont 800. Le bataillon de Bearn va a Niagara. Le bataillon de Guienne campera avec le bataillon de la Sarre devant le fort de Frontenac avec Monsieur de Bourlamarque, les Sauvages et les Canadiens faisant mille hommes, pres de Chouagen au dela de la baye de Niauve, entre le fort de Frontenac et Niagara. La destination du bataillon de lioyal Roussillon qui ne sera a Mont- real que le 20, dependra des mouvemens ainsy que la mienne. La naviga- tion du lac Ontario est tres importante. Les Anglois ont trois barques avec quelques canons de trois et cinq. lis en font deux qui seront, dit-on, a rec 20 canons. Nous aurons 4 batimens dont un de 50 canons, de 4 et de 6, et 80 hommes. Les autres ont quarante hommes avec dix canons de quatre. Par les nouvelles que nous aurons des espions, prisonniers Iroquois qui, etant neutres, vont chez les Anglois, ilparoit certain qu'ils ont un camp a Orange, huit cens hommes a Chouagen, trois cens a fort Ledius, avec deux cens bateaux sur le Lac St Sacrement. — — Monsieur de Vaudreuil croit que les Anglois peuvent avoir douze mille hommes, le reste dans I'Acadie, au fort Duquesne ou pour des travaux et pour des vivres. Monsieur de Vaudreuil respecte particulierement les Sau- Yages, aime les Canadiens, connoit le pays, a du bon sens, mais lent et un peu faible, et je suis bien avec lui. II aurait fallu etre precautionne il y a un mois en vivres et en artillerie, mais tout est en retard. Je presse que tout soit au fort Frontenac qui sera le depart pour le siege de Chouagen afin de le persuader aux ennemis et le faire si I'occasion se trouve ou au moins ce printemps Monsieur Bigot m'ecrit a me faire craindre que les vivres n'arretent ce projet pour operer cet hiver ou de meilleure heure. Monsieur de Vaudreuil n'a aucune crainte pour Quebec en tous cas, il a des barques en croisiere a Ten tree du fleuve St Laurent et* des signaux a Graspex. Monsieur de Bohebert occupe toujours une petite position de I'Acadie. II y a rassemble beaucoup de families acadiennes avec le Pere G-ermain, Jesuite. lis s'y maintiennent dans les bois et harcelent les Anglois. Les dernieres nouvelles du fort Duquesne sont du 9 mai. II n'y a encore nul mouvemens considerables dans cette partie de la part des Anglois. Nos Sauvages avec quelques uns de nos detachemens font beaucoup de courses aveo succes. On nous a envoye une trentaine de chevelures et les commissions de trois officiers des regimens anglois leves dans le pays, qui ont ete tues. Les sauvages d'en liaut enlevent des families entieres, ce qui a oblige 1 'Anglois a faire beaucoup de pretendus forts, c'est-a-dire entourer nombre d'habitations de pieux. Nos sauvages d'en bau': ■ aroissent nous etre bien affectionnes, malgre les i3resens et les sollicitations des Anglois. Monsieur Dumas, ofiicier de grande distinction dans la colonic, com- mande au fort Duquesne et sur la riviere de I'Ohio. Nous avons perdu dans un detachement Monsieur Douville enseigne des troupes de la colonic. Nous avons de tous cotes vers le lac St Sacrement, le Choiiagen des petits partys de sauvages qui ramenent souvent des prisonniers et rapportent des chevelures. Ces jours-cy un de ces partys est tombe sur un attelier de charpentiers aux portes de Chouagen, en a tue quinze et ramene trois, ua — 28 — autre vers le fort Ledins a tue inie vingtaine d'hommes et rameiie cinq^ prisonniers. Des six Yaissatix on fregates, La Sauvage, commandee par Monsieur le Chevalier de Toiirville, part actuellement. Uiie autre fregate restera pour porter en France les nouvelles de la campagne, et les autres partiront sans doute successivement. Le Leopard est-condamne comme etant hors d'etat de servir. Son equipage augmentera celui du Heros et de Vlllustre et seryira a armer une fregate construite ici appellee VAbenaquise. Je crois que les deux yaisseaux et les deux fregates ont ordre d'aller prendre le fort de Beausejour au fond de la Baye Fran9oise. On s'aideroit par I'Acadie. Monsieur Beausieur capitaine du Hems en sera charge. Monsieur de Yaudreuil ne m'en a rien dit. lis pourroient i^artir dans un mois, scavoir si les Anglois ne mettront pas d'oposition, d'ailleurs il n'y a pas de secret icy. Le fort Duquesne ne yaut rien; une crue d'eau a pense I'emporter depuis peu. Monsieur le Cheyalier de Leyy et Monsieur de Bourlamarque pourraient changer, mais toujours un au fort de Frontenac, I'autre a celui de I'isle de St Jean. Je serai tres exact a yous informer de tout autant que je le pourrai. Je joins a cette lettre un etat d'equipement et des subsistances accordees aux oflB.ciers et aux soldats pendant la campagne ayec quelques obseryations. J'ai cru que yous seriez peut-etre bien aise de connaitre des usages difFerens des notres. Je suis ayec respect, Monseigneur, Yotre tres humble et tres obeissant seryiteur " Lettre de Monsieur le Marquis de Montcalm au Ministre, datee de Quebec le yingt-un may 1Y56." — 29 — 1756 ETAT DE LA SITUATION ACTUELLE DES BATAILLONS CY APRES ET DES CHANGE- MENS QU'lL Y A EU DANS CHACUN d'EUX DEPUIS LEUR DEPART DE BREST, EN MAY 1^55, JUSQU'A CE JOUR. Noms des bataillons : La E-eine, 9 compagnies, situation lors du depart de Brest 360, morts pendant la traversee 2, morts aux liopitanx de Canada 10, tLies a I'afFaire du lac St Sacrement 21, nombre d'hommes efFectifs 3 27. Languedoc, neuf compagnies, situation lors du depart de Brest 360, morts pendant la traversee 24, morts aux liopitaux de Canada Y, tues a I'afFaire du lac St Sacrement 5, nombre d'liommes efiectifs 326. Gruienne, situation lors du depart de Brest 524, morts aux hopitaux de Canada 30, tues a raiFaire du lac St Sacrement 1, nombre d'liommes efFectifs 508. Bearn, situation lors du depart de Brest 524, morts pendant la traversee 7, morts aux hopitaux de Canada 10, tues a I'afFaire du lac St Sacrement 0, nombre d'liommes efFectifs 508. Total d'hommes 1653. 1756 LETTRE DE MONSIEUR DE MONTCALM AU MINISTRE. A Montreal, ce 12 juin, 1Y56. Monseigneur, Quoique vous ayiez communication des lettres que j'ecris, je croirais manquer a mon devoir de ne pas avoir I'honneur de vous informer directe- ment de I'arrivee de I'entier secours et d'une partie des recrues avec beau- coup de provisions et munitions. J'attends Monsieur le Chevalier de Levis — 30 — qui est arriye le dernier et de suite Monsieur de Bourlamarque et qui passeront Tun a Frontenac, I'autre a Carillon ; ce seront les deux principaux camps a portee de deux points ou les Anglois commencent a se rassembler, Ledius et Chouagen. On assure qu'ils y sont encore peu de monde quoi- qu'ils aient plus de facilite que nous pour s'assembler. lis doivent eprouver une partie des difiicultes que nous eprouvons. Monsieur le Marquis de Yaudreuil veut que je ne quitte Montreal qu'apres que toutes les troupes y auront passe pour se rendre a leur desti- nation. Et lorsqu'il sera determine sur la partie ou il faudra agir ofFensi- Tement ou defFensivement. Ce plan me parait en regie. Le gouverneur general me comble de politesse ; je le crois content de ma conduite a son 6gard et je pense qu'elle le persuade qu'il pent se trouyer en France des officiers generaux qui se porteront au bien sous les ordres sans prevention et sans primeur. II connait le pays ; il a I'authorite et les moy ens en mains, il en a la tete de la besogne ; c'est a lui de la determiner, a moi de le sou- lager des details relatifs a nos troupes, pour la dicipline et I'execution de sesprojets. La dicipline exige I'entiere attention d'un officier general dans un pays ou le soldat a trop d'argent et voit des exemples contagieux. Mes dernieres nouvelles de la Belle Riviere sont du 9 may ; nul mou- vement pour encore considerable de la part de Tennemi. En attendant la Pensilvanie et la Virginie sont reellement desolees. Des lettres angloises prises sur des officiers tues ne permettent pas de douter de I'allarme qui regne dans ces contrees ou les habitans ne sont pas guerriers. Tons les Sauvages en general nous paroissent tres afFectionnes, et je crois que Ton pent compter sur la neutralite des cinq nations. Ce sera beau- coup, lis sont bien pres des Anglois qui prodiguent caresses et presens. J'espere que malgre I'eloignement ou je m3 trouve vous voudrez bien ne pas oublier quelqu'un qui a toujours ose compter sur vos bontes, qui se fait gloire de son devouement pour vous et pour tout ce qui porte votre nom, et qui joint a ces sentiments ceux du respect avec lequel je suis, Monseigneur, Votre tres humble et tres obeissant serviteur, — 31 — 1756 LETTRE DU CHEVALIER DE MONTREUIL. A Montreal, ce 12 juin, 1^56. Je suis tres content de Monsieur de Montcalm. Je ferai I'impossible pour meriter sa confiance. Je lui ai parle dans les memes termes qu'a Monsieur Dieskau, les voici, ne rous en rapportez jamais qu'aux troupes de terre pour une expedition, mais aux Canadiens et aux Sauvages pour inquie- ter les ennemis, envoyez moi porter vos ordres dans les endroits perilleux, ne Yous expos(3z point. Monsieur Yaudreuil est prevenu centre Monsieur Doreil, commissaire ordonnateur, et moi parce qu'il croit que nous rendons compte a la Cour de ce qui se passe. Je vais toujours mon train en preg- nant les precautions possibles, je lui fais continuellement ma cour, les ofii- ciers de la colonic n'aiment pas les officiers de terre, il est incroyable com- bien le luxe regne dans ce pays ci, combien le Eoy est vole par la mauvaise administration des affaires. Tons les Fran9ais qui arrivent se sont revoltes de la consommation qui se fait icy. Le gouverneur et I'intendant sont trop doux et relaches dans nn pays ou il fau droit user une plus grande severite que partout ailleurs ; il n'y a point de police, le Canadien est independant, mechant, menteur, glorieux, fort propre pour la petite guerre, tres brave derriere un arbre et fort timide lorsqu'il est a decouvert. Je crois qu'on sera sur la deffensive de part et d'autre. Monsieur Mont- calm ne me parait pas avoir envie d'attaquer les ennemis. Je crois qu'il a raison. Dans ce pays-ci mille hommes en arreteroient trois mille, les enne- mis sont plus nombreux que nous de trois mille hommes au moins ; je compte partir dans le courant de juillet avec Monsieur de Montcalm ; j'ay re9U vos deux lettres par duplicata et une autre d'une ecriture ordinaire. Je serais inconsolable si vous me desaprouviez dans le fond de votre coeur, vous- ne pouvez pas me donner une preuve plus certaine de votre amitie que de ne reprendre quand j'ai tort. — 32 — II etait moralement sur que le detachement etait entierement detruit si j'eusse retourue a Monsieur Dieskau, je I'anrais enleye de force si j'avais eu quatre hommes ayec moi lorsqu'il fut blesse aux deux cuisses mais j'etais seul ayec lui. J'appelai deux Canadiens qui etaient les seuls a portee de nous. L'un fut tue aupres de Monsieur Dieskau et de moi, et I'autre fut T^lesse. Je yenais aussi de I'etre au bras Je lui enyoyai ses yalets en allant a I'attaque de la droite, il les renyoya apres ayoir fait mettre aupres de lui sa roding-ote et sa yeste, il ne tenait qu'a lui de s'eloigner apres sa premiere Llessure qui etait legere et je lui exliortai beaucoup. Monsieur Dieskau dit-on se porte bien. Les trois commandans sont arriyes de France ayec le renfort. Je ne ssrai jaloux que de bien faire. Je ne m'arreterai point aux munities. Per.sonne n'est x^lus applique que moi a son metier. J'esjoere que cette campagne me donnera occasion de meriter. Bon jour ; j'ay re9U une lettre de Monsieur le Comte d'Argenson pleine de bonte ; j'ai eu Thonneur de lui ecrire. On ne pent pas yous aimer plus que je yous aime. Je yous embrasse mille et mille fois ; je suis deja tres bie]i ayec Monsieur Montcalm. J'entrerai en campagne ayec lui dans le courant de jiiillet et je ferai en sorte qu'il soit content de moi, il me donne beaucoup plus d'occupation que ne faisait Monsieur Dieskau. Je ne suis jamais plus content c|ue quand j'ai beaucoup d'ouyrage. ^' Lettre du Cheyalier de Montreiiil. Montreal le 12 juin 1756. ( Sans date. ) LETTRE DE MONSIEUR COGNARD SUR LES AFFAIRES DU CANADA. Mon tres cher frere, Je yous ai mande I'automne dernier les nouyelles de ce pays. Bien abregees. J'aurais pu m'etendre d'ayanfage sur notre yictoire remporte sur rOhio sur I'armee du general Bradock, mais il suffit que yous sacbiez — 33 — qu'avec la vie il a perdu plus de 1800 hommes et un butin immence, sans presque de perte de notre cote que le commandant de notre detachement de 600 uomme Monsieur de Beaujeu officier generalement regrette. L'armee du general Johnson sur le lac du St Sacrement que nos ennemis appellent le lac Greorge, ainsi que le fort qu'ils ont construit pres de celui que nous appellons Carillon et qui sert de defense au fort St Frederic autrement dit la Pointe a la Cheyelure ; cette armee dis-je, forte I'automne derniere de 4500 s'est trouve reduite a moins de 3000 par la desertion et le choc qui s'est doune ou le Baron de Dieskau a ete blesse et fait prisonnier. Nous y avons perdu un brave officier, Monsieur de St Pierre et si on avoit suivi son conseil et celui de bien d'autres officiers canadiens Johnson etait perdu sans ressource, et qu'on nous auroit ote la peine que nous avons eu cette annee . Si vous etiez dans un lieu ou les paquets pussent vous etre rendus sans risque et sans frais, je vous enverrais mes nouvelles en -detail. Contentez-vous de ce que je vais vous mander de ce qui s'est passe depuis I'automne derniere. Yous saures d'abord que tout I'hiver nos Sauvages ont fait la guerre la plus cruelle aux Anglois, qu'ils I'ont continue tout le printemps et qu'ils sont encore aujourd'hui d'un acharnement qu'on ne pent arreter. La G-eorgie, la Caroline, la Marreland, la Pensilvanie tout est ravage. Les habitans ont ete obliges de quitter leurs demeures et de se retirer dans les villes. lis n'ont point eu ni labour ni semense, et sur les plaintes qu'ils en. fesaient au Grouverneur de Boston, il leur a repondu qu'on labouroit et qu'on semait pour eux en Canada. Les Sauvages ne font point de'prisonniers, ils tuent tout ce qu'ils ren- contrent, hommes, femmes et enfans. Tous les jours ils en ont dans leur chaudiere, et apres avoir abuse des femmes et lilies ils les massacrent ou les font bruler. Le 29 Janvier nous re9umes des lettres de Monsieur Dumas commandant au fort Duquesne sur I'Ohyo qui marquent que dans decembre les Sauvages avoient plus de 200 chevelures angloises, et lui plus de 200 prisonniers. Qu'il apprend qu'il se fait un grand parti dans la Nouvelle Angleterre ; qu'il attend sans le craindre ; que son fort est bien muni et que 2000 Sau- — 34 — rages cabanes autour du fort etaient nne forte defense que les Anglois' n'entameraient pas facilement. An mois de fevrier 50 families Canadiennes etant embarquees sur uii yaisseau anglois pour etre conduites a la Yirginie se sont revoltees et soiit Tenues trouyer Monsieur de Boishebert qui commande 'a I'Acadie que les Anglois appellent la Nouvelle Ecosse, et apres s'etre empare de ce qu'il y aroit de meilleur ont mis le feu au batiment. Quelques temps apres les Sauyages Micmacsqui sont a I'Acadie se sont emparez d'une goelette angloise qui yenait de Boston chargee de yiyres et hardes pour la garnison de Port Royal. On a trouye dans ce batiment beaucoup de papiers, les gazettes angloises, et entr'autres une lettre du general Johnson qu'il ecrit du Lac G-eorge au commandant du Port Royal, dans laquelle il marque que le Greneral Bradock a ete imprudent d'aller attaquer le fort sur la riyiere Ohyo, qu'il ayait perdu 1500 et 600 morts, et que lui Johnson etait commande pour attaquer le fort St Frederic ayec 4500, que la depense de la campagne leur coiite plus de 120 millions, que pour lui il etait resolu de demander sa retraite, qu'il n'y ayoit pas moyen de se battre ayec les Canadiens ; qu'ils etaient tons saisi d'une terreur panique qui les empechait de resister, et que de toute cette depense ils n'ayaient eu en compensation que le malheureux Baron de Dieskau qu.'ils donneraient pour quatre sols. Une de leurs gazettes dit qu'ils ont pris un yaisseau de la Compagnie des Indes et deux negriers de 400 negres chacun. Depuis le quinze de feyrier jusqu'a la fin d'ayril, nos troupes reglees, miliciens, Sauyages se sont rendus au fort St Frederic, a ceux de Niagara et Frontenac. Et comme I'Anglois a construit sur le lac Ontario entre ces deux derniers forts, des barques armees, nous ayons fait de meme, ainsi comme je le dirai le Canada a yu pour la premiere fois un combat nayal sur un de ces lacs. En mars les Sauyages des cinq nations qui ont youlu garder la neutra- lite etant alles a Philadelphie, les Anglois leur ont propose de leyer la hache centre les fran9ois, Ils ont repondu qu'ils etaient neutres et que s'ils leyaient la hache centre le Fran9ois qui ayoit toutes les nations Sau- yages pour lui que bientot ils seroient detruits. Le gouyerneur mecontant de leur reponse les a maltraites. Eux, en s'en reyenant ont trouye un petit — 35 — fort proche celui de Cumberland. lis en ont tue la garnison, pris quatre pieces de canon qu'ils conduirent au fort Duqnesne. Le 26 avril sur les connaissances que Ton a eues que les Anglois avoient "un entrepot entre Orange et Chowaguen leur plus forte defense sur le lac Ontario, Monsieur notre general detacha Monsieur De Lery avec 6 ou YOG iLommes pour I'enlever. Ce fort s'appellait le fort de Bui et il fut trahi par ses guides Sauvages qui lui firent faire plus de chemin dans le bois qu'il n'en devait faire. Les rivres leur manquoient ils s'apper9urent de la tra- hison, et ay ant fait prisonniers quelques Sauvages du party des Anglois sous promesse de la vie, ils se firent conduire au fort et en cliemin. II fit rencontre de dix chariots charges de vivres, dis charetiers et un iiegre. Ce dernier se sauva et fut trouver le colonel Johnson qui etoit a une journee de la avec 400 hommes. Monsieur De Lery ayant laisse du monde a la garde des vivres et des bagages s'approcha vers 11 heures du matin du fort de Bui ou il y avoit une redoute, palissade, chene de 14pieds de hauteur et 200 hommes de garnison, il fonce avec son monde contre la porte, la met en pieces a coup de hache ainsi qu'un pont en palissades, mal- gre le feu continuel de grenades et mousquets des Anglois, en tuerent 80, firent 70 prisonniers, farent au hangard, jeterent dans le lac 35 milliers de poudre ainsi que les barils de lard, farine, biscuits qui etaient sans nombre. Aussi les boulets, balles et autres munitions destinees pour le fort de Chouagucn, et pour faire le siege de notre fort de Niagara ; mettent le feu a une poudriere ou il y avoit dix milliers de poudre et ou s'etait retire le reste de la garnison qui sauta avec le batiment. Un pieux envoye a deux arpens a blesse un de nos soldats. A trois heures apres midi tout etait fait. Le bruit de la poudriere etait si fort qu'on I'a entendu de Chouaguen a 30 lieues de la et nous n'avons perdu qu'un soldat et un sauvage. Monsieur de Lery partit le meme jour pour aller attaquer le second hangard appelle le fort Oiiillame ou il y avoit 200 hommes. II fit rencontre du colonel Johnson avec ses 400 hommes qui s'est retire avec vitesse dans le fort ou il n'a pas ose I'attaquer n'etant point assez fort pour attaquer 600 hommes retranches. — 36 — J'ai su ce detail par le second officier du parti qui me la coiite a Quebec ce printems. La femme du commandant etait restee dans sa chambre et avait une fort belle ceinture avec une ricKe boucle. Tin soldat etant entre voulu la lui oter. Elle crut qu'il youlut lui faire violence ; elle lui donna un soufilet ; le soldat lui coupa la gorge avec sa bayonnette. Le jour de pacques il y eut a Quebec un terrible covip de nord est qui nous brisa plus de 100 bateaux destines a porter nos troupes dans les difFe- rents camps. Le 19 avril on lan9a a Teau au fort Frontenac une golette de 150 tonneaux, dix huit pieces de canon et 30 pierriers pour faire tete a I'amiral anglois qui est de 24 canons bati aussi sur le meme lac Ontario. Faites yous aux noms de nos Sauvages. Les Loups ont detruit en mai un gros detachement anglois dont il n'est pas reste unseul, les memes sauvages Loups revenant de leur expedition ont fait rencontre de 80 anglois qui s'etaient retranches dans une maison a leur approcbe. lis y ont mis le feu et ont fait griller tons les Anglois. Les Tetes plattes et les Charaquis ont desole la Virginie et la Caroline. Les Illinois ravagent la Greorgie. Lss cinq nations qui sont les Sauvages- connus generalement sous le nom des Iroquois sont demeures neutres a I'exception de quelques uns qui ont guerrie pour nous. Les Anglois ont pris un Sauvage loup chef du village a qui ils ont creve les yeux. Monsieur Dumas commandant au fort Duquesne, a pris occasion de cette cruaute de representer aux Sauvages de cette nation ce qu'ils devoient attendre de nos ennemis. Cela les a mis dans une si grande fureur qu'il n'en tombe aucun entre leurs mains qu'ils ne les fassent bruler. Un chef Iroquois du party des Anglois a raporte a Monsieur notre G-eneral une medaille qu'il en avoit re9ue et lui dit : sois desormais mon pere ; voila la medaille des Anglois ; je vais travailler a meriter que tu m'en donne une autre. Les sauvages Iroquois du Sault ay ant eu honte d'avoir abandonner Monsieur de Lery dans I'attaque du Fort de Biel ont ete faire la petite guerre sur les terres angloises, ont rencontre un detachement d' Anglois ; ils en ont tue tons les soldats, ont fait seulement prisonnier un major et un lieutenant qui allaient au Lac Greorge charges de trois gros paquets qui — SI — nous out iiistruit des desseiiis des Anglois et de leur force. Nons comptons^^ qu'ils ont [autour] du lac George 9000 hommes. Les Anglois ayant construit deux forts pres de I'Ohyo, Monsieur Dumas" y a envoye Messieurs Corbiere et Douyille qui ont brule les deux forts et les Anglois dedans et tue le reste. Nous avons eu 15 hommes de tues Fran- 9ais et sauvages, y compris le Sieur Douville. La femme du commandant d'un de ces forts a ete prise par les sauvages qui I'ont mise au poteau pour la faire bruler. Un soldat I'a rachete de ce qu'il avait eu de pillage qui pouvait monter a 400 1. Ce soldat ecrit a Monsieur le G-eneral qu'il a sauve la plus belle femme angloise que Ton puisse voir, que si Ton veut lui rendre son argent il la remettra ou bien qu'on lui donne la permission de I'epouser. Notre petite escadre qui est sur le lac Ontario, forte de 5 batimens ayant rencontre I'escadre angloise forte de 10 a livre combat. Nous avons j)ris I'amiral anglois, mis le reste en fuite et oblige deux a echouer a pleine voile proche du fort de Chouaguen. Au commencement de juillet Monsieur de Yilliers, capitaine Canadien^ 6tant avec un detachement de 800 hommes, en embuscade dans la Riviere de Chouaguen, nos sauvages firent trop tot leur decharge. Le convoy etait de 1500 hommes ; nous les avons defaits, 800 tues pris ou brules autour de 500 bateaux et brulez les provisions. Le choc dura environ six heures. Nos Canadiens et Sauvages furent si animes que la plupart d'entre eux se jetterent a la nage pour donner apres I'ennemi. Nous avons perdu 10 hommes dont est le Chevalier de Graune mort de ses blessures. Du cote du Lac G-eorge un petit parti d'Iroquois, a la tete desquels etait un Canadien, a arrete 16 cavaliers anglois, en ont tue 9, fait *7 prison- niers, et ont amene chevaux et butin a Carillon. 50 Anglois ont pris deux bateaux frau9ois, 12 hommes dans les deux bateaux charges de foin et d'avoine, tues 4, 8 prisonniers. C'est le seul avantage que les Anglois aient eu sur nous jusqu'au commencement d'aoust. A la fin de juillet un officier canadien etant a la decouverte proche le fort St George, a rencontre deux batteaux anglois de 35 hommes, tuez 30, 5 prisonniers. Six cadets de nos troupes ont rencontre 15 Anglois, tue 13> — 38 — 2 prisonuiers le 2 aoust. Le 5 aoust le qnesche de Dnukerke est arrive avec les paquets de la Cour et la declaration de guerre du Eoy d' Angleterre. La 11 aoust on a appris a Quebec que notre petite armee de 5 a 600 hommes etait arrivee au fort Frontenac a 30 lieues plus haut que Montreal qui est a 60 de Quebec, et que les preparatifs etaient fait pour attaquer Chouaguen. Ce fort, le rampart des Anglois, bati il y a environ 35 ans a la lionte des Canadiens sous le canon duquel il fallait passer pour aller dans les postes des pays d'en haut, on le regardoit comme inattaquable, et les Anglois se trouvaient si surs de cette forteresse qu'ils nous bravaient inces- samment. Des esprits timides voulaient qu'on en difFera Tattaque. Mais Monsieur le Greneral et Monsieur I'lntendant deciderent qu'il fallait tout risquer. Ainsi los regiments de Beam, Royal Houssillon arrives cette annee a Gruienne furent commandes avec 3000 tant Canadiens que troupes du Canada ; I'execu- tion confiee a Monsieur le Marquis de Montcalm, mareclial de camp, com- mandant en chef des troupes du Eoy en ce pais, ayant sous lui Monsieur de Eourlamarque brevet de colonel et quelques sauvages. ChouagLien est bati sur le bord du lac Ontario. " Le 5 aoust nos troupes partirent du fort de Frontenac." Les Anglois avaient bati un second fort au nord est de cette riviere qu'ils appellaient Fort Ontario. Le 5 aoust nos troupes x)artirent du fort de Frontenac dans des bateaux et des barques ; et apres avoir marche deux nuits, le debarquement se fit sans aucune oppo- sition de la part des Anglois. lis envoyerent d'abord trois barques pour nous inquieter et bruler nos hatteaux, mais quatre pieces de canon qu'on avait donne a I'avant garde les obligea de reculer. lis tirerent beaucoup mais leurs canons n'etaient pas calibre et ne vinrent point jusqu'a terre. Tout ce pays est boise. II fallut faire un chemin pour conduire au lieu ou Ton devait ouvrir la tranchee. Les ennemis tirerent beaucoup de leur fort sans tuer personne. Nos sauvages les harcelaient continuellement et ne leur laissaient pas le temps de respirer. II arriva pourtant le 11 un accident. Monsieur de Comble, un inge- nieur en chef, qui etait parti a la pointe du jour pour aller reconnaitre le fort de Chouaguen fut pris pour un Anglois par u.n de nos Sauvages, qui le — 39 — jetta par terre d'uii couxd de fusil. Eien n'egalait la desolation de ce pauvre homme et de tons ceux de la nation ; et il fallait que Monsieur de Montcalm travaillat beaucoup pour les tranquiliser et les retenir, car leur chagrin etait si grand qu'ils voulaient s'en retourner a leur village. La tranchee fut ouverte la nuit du 12 au 13 ; les travailleurs etaient soutenus par les Canadiens. Le 13 au matin nous avions une batterie en. etat de tirer. Les Anglois firent un feu terrible du fort Ontario de Mous* queterie, bombes et ccnon qui ne fit pas de mal parcequ'on etait a convert par le grand travail de la nuit. Nous eumes un ecrivain commis aux vivres qui fut tue d'un coup de canon et un grenadier blesse. Vers les trois heures apres midi du meme jour, Monsieur de Bourla- marque fut blesse legerement a la tete, cela ne I'empeclia pas de continuer sa charge de directeur du siege, peu de tems apres le feu de I'ennemi cessa. On crut qu'ils vouloient faire une sortie, mais on fut averti qu'ils pas- saient la riviere, laissant tantes et bagages et n'emportant pas avec eux que quatre mortiers. On envoya des sauvages qui dirent que le fort etait vide. 15 grenadiers de guienne et ensuite toute la compagnie escaladerent le fort et s'en emparerent. lis etaient 350. On trouva seulement un Anglais ivre a qui on fit grace. Les Anglois nous ont rendu un grand service en nous abandonnant ce fort qui etait fort bon et en etat de nous tenir tete et de nous tuer bien du monde. Nouveau travail, outre tranchee qu'on continuait. II fallut faire un chemin pour conduire I'artillerie au Fort abandonne. 450 y furent employes et le 14 au matin on commence a can oner vivement Chouaguen. On le bombarde aussi, et de son cote fit un feu tres vif pendant quelque temps. Monsieur de Eigaud frere de notre general sauve par ruse I'automne derniere des prisons d'Angleterre se mit a la tete de 2000 canadiens et de Sauvages et passerent la riviere, jetterent des cris afireux que les Sau- vages api^ellent Salaquois. Les anglois eurent une si terrible peur qu'ils arborerent drapeau blanc. On cessa de tirer de part et d' autre et on vit paraitre un canot ou Ton vit des officiers anglois qui vinrent proj^joser de se rendre pourvu qu'on — 40 — leur fit line bonne capitulation, 1800 hommes prisonniers de guerre jusqu'a Pechange, pour six mois de vivres, 4000 trouves dans le fort, 3 caisses or et argent, 5 drapeaux pris, 121 pieces d'artillerie dans les deux forts qui ont ete rases, le general anglois tue, et nous ayons perdu Monsieur de Combe et un Canadien et un grenadier de Bearn, et 8 denos gens blesses, 3 barques prises dont une de 24 pieces de canon, 10 petites barques de 25 tonneaux ; 200 bateaux et berges et une barques sur les chantiers qu'on laisse achever par les cbarpentiers anglois bien gardes. Joignez cet avantage a la yictoire sur I'Oyo, c'est la chose la plus me- morable qui soit arrive depuis I'etablissement de la colonie. Et Chouaguen tombe ou plutot rendu aux cris de nos Canadiens et Sauvages, me rappelle Jericho tombe aux cris des Israelites. Les prisonniers vont etre transpor- tes en France. Les drapeaux arrives a Montreal furent pretes aux Sauvages qui firent autour de la ville une espece de procession, puis furent a la pa- roisse ou d'eux meme ils chanterent le Te Deum en leur langue, mais ils laisserent les drapeaux a la porte sous une bonne garde disant qu'ils ne de- vaient i^as entrer dans I'eglise parce qu'ils n'etaient x^as Chretiens ; ils vou- laient dire qu'ils n'etaient pas benis. Tout etant arrange du cote de Chouaguen, nos regiments sont alles sans s'arreter au fort St Frederic et a Carillon ou Monsieur de Montcalm s'est rendu tout de suite pour tenter I'attaque du fort Greorge. Pendant son absence il avait laisse le commandement de cet endroit au Marquis de Lery, Brigadier. Nous attendons tous les jours des nouvelles de cet endroit qui n'est eloigne de Montreal que de 40 lieues, beau chemin. Le 4 octobre il parait que ni nous ni 1' Anglois n'ont point envie de rien en- treprendre cette an nee du cote du lac St Sacrement. Cependant nos troupes ne rentreront dans leurs quartiers que le cinq novembre. Depuis la prise de Chouaguen un de nos officiers nomme Mon- sieur Marin a la tete de 100 Sauvages a totalement defait un petit parti de 52 anglois aupres du lac St Sacrement, et Monsieur de Yilliers, officier dela Nouvelle Orleans, cherchant ^a la tete des Sauvages Illinois dans la Caroline de quoi se signaler, a ete attaquer un fort, s'est servi des fagots qui etaient aux environs du fort, y a mis le feu ; une partie est sortie pour ■eteindre le feu et a ete tue ; I'autre a grille ou saute avec les poudres. — 41 — Le 6 octobre nous aprenons que sur I'Oyo un parti de 300 cavaliers anglois yiurent pour surprendre et bruler un village Loup. Les Sauvages coururent pour mettre leurs femmes et leurs enfans en surete tandis que cinq Canadiens dont un cadet fusillaient et arretaient les cavaliers. Les Sauvages etant venus s'emparerent des cliemins, les cavaliers fuirent dans les bois, 25 restes morts sur la place et deux prisonniers, ont laisse les [Sauvages] chevaux aux Sauvages qui poursuivirent les autres. Des lettres de Louisbourg nous marquent qu'un officier de ce canton qui etait avec des Franfais et Sauvages dans un petit fort de I'isle Eoyale, las et fatigue de voir des bastimens anglois croiser a la porte de son havre fit monter 4 ou 5 hommes dans un petit bateaii. Le vent etait de bout pour sortir ; il courait la bordee, les Anglois detacherent 4 berges montees de 50 hommes. Quand le petit bateau se vit presser il vira de bord et courut sur un cap selon les ordres. Les berges le poursuivirent. Quand elles furent a une petite portee de fusil, les ofiiciers et ses gens firent feu, tuerent 30 bommes en blesserent plusieurs, prirent une berge et en endommagerent deux, et la quatrieme trop heureuse d'avoir echape remorque les deux avarices et s'en retourne center a ses gens leur bonne aventure. Robert Stobs et Vaubian sont parti il y a buit jours pour Montreal sous une bonne escorte. Je ne sais ce que notre general en veut faire. Les Anglois disent ici que si un Francois eut joue dans leur pais le tour que Stobo a joue ici qu'il auroit ete pendu. Celebrons tous du grand Vaudreuil La sagesse et la gloire Toute I'Angleterre est en deiiil Au bruit de sa Victoire. — 42 — Ghouaguen n'est plus — nos soldats L' on t force de se rendre ; Et ses murs ne sont plus qu'un tas De poussiere.et de cendre. En vain London de ses guerriers 11 rassemble I'Elite. Montcalm avide de lauriers N'y vole que plus vite. Bellonne lui prete i\on char, et, sur de la fortune Des trois cho'ses que fit Saesar II n'en omet aucune. Deja je vols de nos heros Une troupe intrepide S'avancer an travers des flots D'un pericleux rapide Plein d'ardeur le fer a la main Rigaud marche a leur tete L'ennemi tremble et Ghouaguen Deviant notre conquete. Enfm les voila dans nos fers Ges hommes redoutables ; Ces braves qui domptent les mers Sur terre sont traitables. Des le premier coup de canon, Leur bravoure imbecile, S'allarme et vient dans nos prisons Demander un asile. A Garillon Ton dit pour tan t Qu'ilsauront leur revanche Autant en emporte le vent, lis soufflent dans la manche Les Ganadiens leur font peur, Et London est trop sage. Pour oser centre leur valeur Mesurer son courage. — 43 — . Mais de tous ces exploits brillaiits Quelle est Fame secrette ! On la connait par ses talents Faut-il d'autre interprete? Oui c'est elle qui des vainqueurs Soutient le bras terrible, Et fait circuler dans nos coeurs Gette force invincible ! 1T56 LETTRE DE MONSIEUR DE MONTCALM AU MINISTRE. A Montreal, ce 17 juin, 1756. Monseigneur, Depuis ma lettre cy joint e du 12, Monsieur le Cheyalier de Levis est -arrive hier, et je viens de convenir avec Monsieur le Marquis de Yaudreuil -qu'il passerait dans peu de jours au camp de Carillon. C'est la partie ou nous avons le plus de troupes fran9aises ensemble, et ou les Anglois feront peut etre les grandes tentatives. Car du cote de Frontenac je les crois moins a craindre jusqu'a ce qu'ils soient parvenus a avoir une superiorite en batimens sur le lac Ontario. Pour moy, je compte partir dans les premiers jours du mois prochain pour le camp de Carillon, et je penserai bien, apres y avoir reste quinze jours ou trois semaines, suivant les mouvemens des ennemis, aller terminer ma campagne du cote de Frontenac et de Niagara. Je verrai — si Monsieur le Marquis de Yaudreuil me fait remplir ce projet — les divers points impor- tants a garder et les ouvrages qu'on y a fait. C'est une affaire de 400 lieues, mais heureusement c'est en canot qu'on les fait. Monsieur de Bourlamarque part d'ici lundi avec les dernieres compa- gnie du regiment de la Sarre pour aller au camp de Frontenac. —•44-— Par les nonyelles de Fronteiiac du 12, Monsieur de Yilliers, [de] offi- cier de la colonie, commandant un corps de mille Canadiens ou Sanvages, etait parti le 10 avec YOO hommes pour tacher de surprendre 800 anglois occupes a construire ou a garder les constructions de deux batimens qu'ils font aupres de Cliouaguen. Nous ne pouyons en avoir de nouvelles que dans trois jours, et le courrier qui porte ces depeches et I'ordre pour le depart de la fregate part ce soir. Monsieur le Marquis de Yaiidreuil vient de me faire la politesse de me communiquer les lettres qu'il yous ecrit en consequence de ce qui lui a ete marque dans les instructions de cette annee de yous rendre compte des de- tails relatifs aux troupes fran9aises. J'ai yu qu'il yous manquoit qu'il ayait eu des nouyelles de Monsieur le Baron de Dieskau. Je crois ayoir ajoute que les dernieres nouyelles qu'il a eues, dont je parle, sont du mois de noyembre dernier, et, par consequent, de datte anterieure a celle que cet ofEcier general yous a ecrit directement par I'Angieterre. Monsieur le Marquis de Yaudreuil a ecrit il y a six semaines au Colo- nel Johnson pour en ayoir des nouyelles. II a enyoye a I'hopital 174 malades de la Sarre ou de Eoyal Eoussillon. II en etait mort onze depuis leur arriyee. Le plus grand nombre de malades a ete sur le Leopard ou etaient nos deux compagnies de grenadiers. L'equipage de ce yaisseau a aussi un grand nombre de malades. Je crois, malgre tout ce que j'entends dire, que les officiers de ce yais- seau ont ete aussi attentifs que les autres pour le bon ordre et la properte ; et dans ma lettre a Monsieur la Grarde des Sceaux je n'entre daus aucun detail, et j'ay cru deyoir me louer des attentions de tous messieurs les capi- taines pour nos troupes, sans excepter Monsieur GrauAdn commandant le Leopard. Je suis ayec respect, Monseigneur, Yotrc tres humble et tres obeissant seryiteiir, 1756 LETTHE DE MONSIEUR DE MONTCALM AU MINISTRE. A Montreal, ce 19 juin, 1^56. Monseigneiir, J'ai eu riioiiiieur de yons ecrire par la yoie de Louisbourgle 21 may, et de Yous enYoyer par Monsieur le Cheyalier de Jouryille deux lettres en datte du 12 et lY dn conrant, contenant tons les details dont je dois yons informer. Je ne tarderai pas a yons en faire passer les dnplicatas par nne yoye p]ns sure qne celle-ci qni n'est autre qu'un petit batiment marchand qui retourne en France. Tout est actuellement dans nne position decidee,. quoique les dernieres troupes arriyees ayent eu beaucoup de malades dont le nombre diminu considerablement. Le bataillon de Bearn campe a Niagara ; le bataillon de la Sarre et celui de G-uienne a,u fort de Frontenac [et Niagara] ayec Monsieur de Bour- lamarque, entre le fort de Frontenac et Niagara, mille Canadiens et Sau- yages. Le bataillon de la Eeine et celui de Languedoc ayec le Cbeyalier de Leyis a Carillon. J'irai bientot. Monsieur de Yaudreuil yeut y enyoyer son frere commander les Cana- diens et les Sauyages sous Monsieur le Cheyalier de Leyis. Le retard dans I'artillerie et les yiyres arrete pour le present tout projet pour Chouaguen. Monsieur de Yaudreuil parait ni pas renoncer pour I'automne. Je crains les memes obstacles. Je suis bien ayec lui, sans saconfiance qu'il ne donne jamais a personne de la France. II a bonnes intentions, mais il est tres irresolu. Nulles nouyelles est arriye des marches des Anglois. Leurs troupes s'assemblent a Chouaguen et Abanie, et yers le lac du St Sacrement. Je yous prie d'obseryer que par cette occasion je n'ecris pas a Monsieur de Marchand. — 46 — Ou a amene ce matin quatre prisonniers. II y en a un qui dit que monsieur de Dieskau etait, il y a deux mois, a Boston, qu'on I'a transfere a la Nouvelle Yorck, et qu'il se portait bien. Je suis avec respect, Monseigneur, Votre tres humble et tres obeissant serviteur, P. S.— Dans le moment que j'ai I'honneur de vous ecrire, Je vois deux bar- ques de Sauvages qui nous arrivent. lis font le cri de mort. Je viens de les compter et cela nous annonce qu'ils ont tue ou fait prisonniers onze Anglois. ^' Lettre de Monsieur de Montcalm an Ministre, a Montreal, ce 19 juin, 1756." 1T56 LETTRE DE MONSIEUR DE MONTCALM AU MINISTRE. A Montreal, le 26 juin. Monseigneur, Depuis nia lettre du 1^ nous n'avons eu rien d'interressant. Nos divers partis nous ont toujours amene quelques prisonniers suivant leurs disposi- tions et les nouyelles qui nous yiennent par les Sauvages. II paraitrait que les Anglois n'ont vers Chouaguen que 1200 bommes et qu'ils portent leurs plus grands efforts vers le lac St Sacrement. 400 bommes de troupes de la colonic se sont embarques bier pour se rendre au camp de Carillon que Ton commence a appeller le fort Yaudreuil. Je pars demain pour m'y rendre avec Monsieur le Chevalier de Levis. Eoyal Eoussillon nous suit apres demain. Monsieur le Marquis de Yau- dreuil aurait cependant quelque envoie qu'apres avoir regie sur les lieux avec Monsieur le Chevalier de Levis la disposition de la deffensive dans cette partie, je passe au camp de Frontenac ou Monsieur de Bourlamarque — 4Y — est deja pour faire nn mouvement en ayant a deux fins, celle d'une diver- sion qui degage la partie de Carillion ou dumoins le siege de Chouaguen suivant la nature des nouvelles qu'il attend sur la marche des 600 Sau- vages d'en haut qu'il a demandes. II prendra son parti pour me laisser a Carillon ou me rappeller. J'ai ecrit a Monsieur Doreil de revenir promptement de Quebec afin qu'il y ait au moins quelques personnes de celles attachees a notre corps de troupes aupres du Gouverneur Greneral, et en attendant le retour de ce commandant, j'y ai laisse pour quelques jours, a son grand regret, Mon- sieur de Bougainville, un de mes aides de camp, d'autant mieux que nous avons beaucoup de malades, de convalescens et de recrues a faire passer aux divers regiments. D'ailleurs cette oflicier a bien pris avec Monsieur le Marquis de Yau- dreuil a qui il est agreable ; et il pourra etre utile pour le presser sur divers arrangements. J'espere pour I'amour de Dieu que si nous devons y avoir une affaire les anglois lui donneront le temps d'y arriver, et je le souhaite pour le bien de la chose, afin que toutes les troupes et milices destinees a la defense de cette partie y soient rendues. Par des lettres de Monsieur Bigot du 24, j'apprens que la flute la Houtarde, partie le 1^ may de Rochefort est mouillec a I'isle du Bic. Elle porte 300 recrues et I'habillement general des troupes de la colonic. Nous avons aussi de mouilles dans la riviere un brigantin et un senault portant des recrues et des provisions. L'arrivee de cette flute nous fait d'autant plus de plaisir que nous apprenons par la la nouvelle impor- tante du debarquement fait sans nulle resistance dans I'isle de Portmahon ; ce qui nous repond de la prise de cette place. Les memes lettres de Monsieur Bigot m'apprennent l'arrivee a Quebec de quelques families allemandes de I'isle St Jean ; elles avoient deserte il y a deux ans de Chibouctou ; on en attend d'autres. Ce sera une aug- mentation d'habitans pour la colonic, et on veut vider un peu I'isle St Jean qui se trouve trop pleine pour la quantite de families accadiennes qui s'y sont retirees. J'ai I'honneur de vous ecrire par Monsieur Baussier, capitaine de vais- iSeau commandant le Heros qui ne tardera pas a partir, quoiqu'il ait une — 48— mission particuliere doiit je ne suis pas instruit et qui pent retarder son retonr en France ; a I'exemple de Monsieur le Marquis de Vaudreuil je lui donne mes depeches et les duplicata des precedentes. Je charge Monsieur de BougainYille, si d'ici a son depart de Montreal il y avait quelque chose de nouyeau, de nous en rendre compte. II serait peut-etre a terns encore de profiter de la meme occasion. " Lettre de Monsieur le Marquis de Montcalm au ministre, a Montreal le 26 juin 1^56." RELATION DE LA PEISE DES FORTS DE CHOUAGUEN OU OSWEGO, ET DE CE QUI S'EST passe CETTE ANNEE au CANADA. Les nouveaux preparatifs que les Anglois ont fait pour envahir le Canada, malgre les mauvais succes de leurs entreprises de I'annee derniere, ont ete aussi publics en Europe qu'en Amerique. L'on s'y etait attendu ; et independamment des dispositions qui ont ete faites dans cette colonic pour sa defense, le Hoi y a enyoye un renfort de troupes avec des provisions -de toutes les especes. Des la fin de la campagne de I'annee derniere, le Marquis de Yaudreuil, Grouverneur et Lieutenant Greneral de la Nouvelle l^rance, prit des arran- ^emens pour faire harceler continuellement les Anglois dans leurs propres colonies. II a tenu durant tout I'hyver, en campagne des detachements de Canadiens, de soldats et de Sauyages. Ces detachements ont fait des in- cursions de tons les cotes. Les Sauyages ont tue beaucoup de monde. On enleye une quantite considerable debestiaux. II y a eu un grand nom- Je suis ayec respect, Monseigneur, Yotre tres humble et tres obeissant seryiteur. — 49 — bre de maisons et de magasins brules. Les campagnes ont ete abandonnees dans plusieurs endroits des frontieres des colonies angloises ; et tons ces mouvemens ont servi eflicacement, non seulement a augmenter le mecon- tentement qu'avait cause parmi elles I'injustice des projets de leurs G-ouver- neurs, mais encore a faire naitre des embarras et des difficnltes qui ont empecbe I'execution de ces projets dans le printemps. Le Marquis de Yaudreuil ne s'en est pas tenu la. En prenant toutes les autres precautions qui lui ont paru praticables pour pouryoir a la surete de toutes les frontieres du Canada, il a forme le projet d'attaquer les Anglois ^ eux memes dans leur etablissement de Choueguen sur le lac Ontario. Tout le monde salt que cet etablissement est une invasion qu'ils ont faite en pleine paix. II n'etait question d'abord de leur part que d'une simple maison de commerce. O'est sous ce seul point de vue qu'ils en firent la proposition en 1Y28 aux Sauvages Iroquois qui ne les auroient pas yus se fortifier tout d'un coup dans le voisinage de leurs habitations. On sentit cependant des lors en Canada quel etait leur veritable objet dans cet etablissement qui devait les mettre a portee non seulement d'en- vabir le commerce des lacs que les Fran^ais n'avaient jamais partag^ avec aucune nation Europeenne, mais encore de couper, par le centre meme de la colonic du Canada, la communication des postes qui en dependent. Les Grouverneurs fran^ois se contenterent cependant de reclamer centre une usurpation. Le Roi en fit porter dans le temps des plaintes a la Cour Britannique ou elles ont ete constamment renouvellees dans toutes les occa- sions. Mais les Anglois, sans se mettre en peine de la justice de ces plain- tes, et abusant toujours de Tesprit de paix qui a regie dans tons les temps la conduite de la France, se sont fortifies peu a peu a Choueguen ; de ma- niere qu'ils y avoient etablis trois forts, scavoir : 1" Le fort Ontario place a la droite de la riviere, au milieu d'un plateau fort eleve. II consistait en un quarre de trente toises de cote, dont les faces brisees par le milieu etaient flanquees par un redent place a I'endroit de la brisure. II etait fait de pieux de 18 pouces de diamelre applanis sur deux faces, parfaitement bien joints I'un a I'autre, et sortant de terre de 8 a 9 pieds. h — 50 — Le fosse qui entoiiroit le fort avait 18 pieds de largenr sur 8 de profondeur. Les terres qu'on en avait tirees avaient ete rejettees en glacis sur la contres- carpe et en talus fort roide sur la berme. On avait pratique des creneaux et des embrasures dans les pieux a fleur de la terre rejettee sur la berme ; et un echaffaudage de charpante regnoit tout au tour afin de tirer par dessus. II y avait buit canons et quatre mortiers a double grenades. 2'* Le vieux Fort de Cboueguen situe sur la rive gaucbe de la riviere, consistant en une maison a Macbicoulis et crenelee au rez de cbaussee et au premier etage dont les murs avaient trois pieds d'epaisseur et etaient entoures a trois toises de distance d'une autre muraille de 4 pieds d'epais- seur sur 10 de bauteur, crenelee et flanguee par deux grosses tours quarrees. II y avait de plus un retrancbement qui entouroit, du cote de la campagne, le Fort ou les ennemis avaient place 18 pieces de canon et 15 mortiers et obusiers. 3° Le Fort Greorges, a 300 toises en dela de celui de Cbouaguen sur une bauteur qui le dominoit. II etait de pieux et assez mal retrancbe en terre sur deux faces. C'est principalement au moyen des avantages que cet etablissement donnait aux Anglois qu'ils s'etaient flattes d'envabir le Canada. Leur dessein etait d'abord de s'emparer du fort de Niagara et de celui de Fronte- nac. Maitres de ces deux postes ils auroient coupe absolument communi- cation, non seulement des pays d'en baut, mais encore de la Louisiane, ils auroient fait tomber une des principale brancbes du commerce du Canada, et en enlevant a cette colonie une partie de ses sauvages allies, ils se seroient trouves a portee de I'attaquer de toutes parts dans tons ses etablis- sements. Le Marquis de Yaudreuil fut informe, des le commencement de I'byver, que pour I'execution de ce projet les ennemis faisaient rassembler des troupes avec des provisions considerables de munitions de toutes especes dans les forts de Cboueguen. II fit d'abord marcber un detacbement de troupes de Canadiens et de Sauvages sous le commandement du Sieur de Lery, pour aller attaquer un fort ou etait le principal entrepot de ces approvisionne- ments. Ce fort fut enlever d'assaut au mois de mars et detruit avec tons les babitants qui en dependoient ; et toutes les munitions qui s'y trouvaient en grande quantite furent enlevees, brulees ou jettees dans la riviere. — 51 — Le Marquis de Vaudreuil fit un autre detachement de ^00 hommes sous les ordres du Sieur de Yilliers, capitaine de la colonie, pour aller inter- cepter les transports qui devaieiit se faire sur la riviere de Choueguen, et ce detachement y detruisit en efFet dans les premiers jours de juillet, un convoi d'environ 200 batiments, ou plus de 500 Anglois furent tuesoufaits prisonniers. Le succes de ces expeditions, confirma le Marquis de Yaudreuil dans son projet contre Choueguen. II ne pouvait esperer d'y reussir qu'autant qu'il ne serait pas penetre par les ennemis, et qu'il ne leur donnerait pas le temps de faire passer dans ce poste les nouveaux secours qu'il destine- raient pour I'attaque des deux forts fran^ois. Ainsi dans la distribution qu'il a faite au commencement du printemps des forces de la colonie pour la defense de toutes les frontieres, il a porte ses principales attentions du cote du lac Ontario. Sous pretexte de secours necessaires a la defense necessaire a la defense particuliere des forts de Niagara et Frontenac, il y a rassemble des troupes et y a fait passer de I'artillerie avec des munitions de guerre et de bouche. II a fortifie le detachement du Sieur de Yilliers sur la riviere de Choue- guen, et apres s'etre assure de la situation actuelle de I'etablissement anglois et de la reunion des troupes qu'il destinoit pour I'expedition, et de tout ce qui leur etait necessaire pour I'executer, il a rappelle le Marquis de Mont- calm de la frontiere du lac Champlain, ou il I'avait destine comme dans le poste ou devoit se passer les operations les plus interessantes, et il I'a fait partir sur le champ pour le fort Frontenac, avec les ordres et les instruc- tions necessaires pour I'expedition de Choueguen, dont il devait etre charge. Le Marquis de Montcalm a son arrivee a Frontenac le 29 juillet, y a trouve tout rassemble, a I'exception du detachement du Sieur de Yilliers, que le Marquis de Yaudreuil avait fortifie et dont le Sieur Eigaud de Yau- dreuil, gouverneur des Trois Eivieres, avait ete prendre le commande- ment. Ce detachement s'etait deja porte sur la riviere meme de Choueguen a la Bale de Niaoure ou le Marquis de Yaudreuil, avait marque le rendez-vous general. — 5'2 — Les troupes destinees pour rexpedition, composaient environ 2000 hommes, y compris le detachement commande par le Sieur de Kigaud et qui devait servir d'avant garde. Le Marquis de Montcalm n'a pas perdu de temps pour se mettre en etat de partir du fort Frontenac. Apres avoir pourvu aux dispositions necessaires pour assurer la retraite, en cas que des forces superieures la ren- dissent iiievitables, il a donne ordre a deux barques armees sur le lac Onta- rio, I'une de 12 et I'autre de seize canons, de se mettre en croisiere dans les parages de Choueguen. II a etabli une chaine de decouvreurs, Canadiens et Sauvages sur le chemin de cette place a la ville d'Albanie pour y intercepter les courriers ; et des le 4 aoust, il s'est embarque a Frontenac avec la premiere division de ses forces, composee du bataillon de la Sarre et de celui de Guyenne avec 4 pieces de canon et est arrive le 6 a la Bale de Niaoureou laseconde division composee du bataillon de Bearn, de miliciens et de bateaux charges de I'artillerie et des vivres, s'est rendue le 8. Le meme jour le Marquis de Montcalm fit partir I'avant garde com- mandee par le Sieur de Eigaud, pour s'avancer a trois lieues de Choueguen dans une anse nommee I'Anse aux Cabanes. La premiere division y etant arrivee le 10 a deux heures du matin, I'avant garde se porta quatre heures apres, par terre et au travers des bois, a une autre anse situee a une demie lieue de Choueguen pour y favoriser le debarquement de I'artillerie et des troupes. La premiere division se rendit a minuit dans cette m6me anse. Le Marquis de Montcalm parvint a faire etablir aussitot une batterie sur le lac Ontario, et les troupes passerent la nuit au bivouac a la tete des bateaux. Le 11 a la pointe du jour, les Canadiens et les Sauvages s'avancerent a un quart de lieue du Fort Ontario, situe comme on I'a dit, sur la rive droite de la riviere de Choueguen, et en formaient I'investissement. Le Sieur de Combles, ingenieur, qui avait ete envoye a trois heures du matin pour determiner cet investissement et le front d'attaque fut tue en revenant de sa decouverte par un de nos Sauvages qui I'avait escorte et qui, dans I'obscurite, le prit malheureusement pour un Anglois. — 53 — Le Sieur Desandronius, antre ingenieur, tra9a au travers du bois en partie marecageux, un chemiii reconiiu la veille, pour y conduire de I'artil- lerie ; et ce chemin commence le 11 an matin, fnt ponsse avec tant de yiyacite qn'il se tronva perfectionne le lendemain. On avait en meme temps etabli le camp, la droite appuyee an lac Ontario, et qni mettait les bateaux hors d'insulte, et la gauche a un marais impraticable, La marche des Fran9ois, que la precaution de n'aller que la nuit et d'entrer pour faire halte dans les rivieres qui les couvroient, avait jus- qu'alors derobee aux ennemis, leur fut annoncee le meme jour par les Sau- vages qui allerent fussiller jusqu'aux pied du Tort. Trois barques armees sortirent a midi de laEiviere deChoueguen, vinrent croiser devant le camp ; firent quelques decharges de leur artillerie ; mais le feu de notre batterie les for9a de s'eloigner. Le 12, a la pointe du jour, le bataillon de Bearn arriva avec les bateaux de I'artillerie et des vivres. La decharge de ces bateaux fut faite sur le champ, en presence des barques angloises qui croisoient devant le camp. La batterie de la greve fut augmentee. Le pare de I'artillerie et le depot des vivres furent etablis et le Sieur Pouchot, capitaine au regiment de Bearn, re9ut ordre de faire fonction d'ingenieur pendant le siege. La dispo- sition fut faite par I'ouverture de la tranchee le soir meme. Le Marquis de Montcalm en donna la direction au Sieur de Bourlamarque, colonel d'ln- fanterie, et commanda six piquets de travailleurs de cinquante hommes chacun, pour cette nuit, avec deux compagnies de grenadiers pour les sou- tenir. Avec toute la diligence possible, on ne put commencer qu'a minuit le travail de cette tranchee qui etait plutotune parallele d'environ 100 toises de front, ouverte a 90 toises du fosse du fort dans un terrain embarasse d'abattis et de troncs d'arbres. Cette parallele achevee a cinq heures du matin, fut perfectionnee par les travailleurs du jour qui y firent les che- mins de communication et commencerent I'etablissement des batteries. Le feu des ennemis qui depuis la pointe du jour avait ete tres vif, cessa vers les six heures du soir, et Ton apper9ut que la garnison avait evacue le fort Ontario, et passe de I'autre cote de la riviere dans celui de Choueguen. Elle abandonna en se retirant huit pieces de canon et 4 mortiers. — 54 — Le fort ayaiit aiissitot ete occupe par les grenadiers de tranchee, des travailleurs furent commaiides pour continuer la communication de la parallele au bord de la riviere, oii, des Tentree de la nuit on commen9a une grande batterie place de fa9on a pouvoir non seulement battre le fort de Choueguen et le chemin de ce fort au fort Saint G-eorges, mais encore pren- dre a revers le retranchement qui entourait le premier de ces forts. Yingt pieces de canon furent charriees a bras d'hommes pendant la nuit, et ce travail employa toutes les troupes, a I'exception des piquets et garde du camp. Le 14, a la pointe du jour, le Marquis de Montcalm ordonna au Sieur Eigaud de passer a gue de I'autre cote de la riviere avec les Canadiens et les Sauvages, de se porter dans les bois et d inquieter la communication au fort St G-eorges ou les ennemis paraissaient faire de grandes dispositions. Le Sieur de Eigaud executa cet ordre sur le champ. Quoiqu'il y ait beaucoup d'eau dans cette riviere et que le courant en soit tres rapide, il s'y jetta, la traversa avec les Canadiens et les Sauvages, les uns a la nage, d'autres dans I'eau jusqu'a la ceinture ou jusqu'au cou, et se rendit a sa destination, sans que le feu de I'ennemi fut capable d'arreter un seul Cana- dien ni Sauvage. A neuf heures, les assiegeants eurent neuf pieces de canon en etat de tirer ; et quoique jusqu'alors le feu des assieges eat ete superieur, ils arbo- rerent a 10 heures le drapeau blanc. Le Sieur de Rigaud renvoya au Marquis de Montcalm deux officiers que le commandant du fort lui avait adresses pour demander a capituler. La capitulation fut sur le champ arretee ; et les conditions furent que la garnison serait prisonniere de guerre, et que les troupes fran9oises prendroient dans le moment possession des forts. On a deja dit qu'elles avaient occupe la veille celui d'Ontario. Le Sieur de Bourlamarque, nomme commandant des forts G-eorges et Choueguen, en prit possession avec deux compagnies de grenadiers et les piquets de la tranchee, et ils furent charges de la demolition de tons les forts et du de- blaiement de I'artillerie et des munitions de guerre et de bouche qui s'y trouvaient. La celerite de nos ouvrages dans un terrain que les ennemis avaient juge impraticable, I'etablissement de nos batteries fait si rapidement, I'idee — 55 — que ces travaux out doune du nombre des troupas fraiicoises, la mort du Colonel Mercer, commandant de Chouegue:i, tue a huit heures du matin, et plus que tout encore la manoeuvre bardie du Sieur de Eigaud et la crainte des Canadiens et des Sauvages qui faisaient deja feu sur le fort, ont fait sans doute determiner les assieges a ne pas faire une plus longue defense. lis ont perdu cent cinquante deux bommes, y compris quelques soldats tues par les Sauvages en voulant se sauver dans les bois. Le nombre des prisonniers a ete de plus de seize cents, dont quatre vingt officiers. On a pris aussi sept batiments de guerre dont un de dix huit canons, un de quatorze un de dix, un de huit et les trois autres armes de pierriers, outre deux cents batiments de transport ; et les oflB.ciers et equipages de ces batiments ont ete compris dans la capitulation de la garnison qui etait composee des deux regiments de troupes reglees de Shirley et Pepperel et du regiment de milices de Shuyler. L'artillerie qu'on a i^rise consiste en cinquante cinq pieces de canon, quatorze mortiers, cinq obusiers, et quarante sept pierriers qu'on a enleves avec une grande quantite de boulets, bombes, balles et poudre et un amas considerable de vivres. Le Marquis de Montcalm n'a perdu que trois hommes, savoir : uncana- dien, un soldat et un canonier, outre la perte du Sieur de Combles ; et il n'y a eu dans les differents corps de troupes qui etaient sous ses ordres qu'environ vingt blesses qui tous le sont fort legerement. Le Sieur de Bourlamarque et les Sieurs de PalmaroL capitaine de Grrenadiers, et Dupar- quet, capitaine du regiment de la Sarre sont de ce nombre. Le 21 du mois d'aoust toutes les demolitions etaient achevees ; le trans- port des prisonniers, de l'artillerie et des vivres fait, le Marquis de Montcalm se rembarqua avec les troupes et se rendit, sur trois divisions, a la baie de Niaoure, d'ou les differents corps se sont portes aux destinations respecti- ves que Itur avait indiquees le Marquis de Yaudreuil, qui a fait deposer dans les eglises de Quebec et des Trois Eivieres, avec les ceremonies ordinaires, les quatre drapeaux des regiments de troupes reglees de Shirley et Pepperel, et celui du regiment de milices de Shuyler. 56 — Le succes de cette expedition a repandu une joie generale dans la colonie ou Ton en connait plus qu'aileurs tons les avantages. Elle se trouve par la delivree des justes inquietudes que lui donnait I'etablisse- ment de Choueguen. Elle Yoit la communication avec les pays d'en haut et avec toutes les nations Sauvages, scs alliees, a I'abri des troubles auxquels elle etait exposee. Elle ne craint plus d'etre attaquee de ce cote la, dumoins ayec la superiorite que donnait aux Anglais I'etablissement qu'on vient de leur enlever et qui les mettoit en etat de dominer sur les lacs ou ils avoient deja forme une marine. Elle est en etat desormais de reunir ses forces pour la defense de ses frontieres ; et elle a la satisfaction de devoir cet heureux changement, dans sa situation, aux secours puissants, que le Eoy a eu la bonte de luy envoyer. Elle a fait eclater les sentiments les plus touchant de respect et de reconnaissances pour ces nouvelles marques de la protection de sa Majeste, et elle seconde avec tout le zele qu'on pent attendre du peuple le plus fidele et le plus attache a son prince, les soins infatiguable que se donnent pour sa defense le Marquis de Vaudreuil, ainsi que le Marquis de Montcalm et les autres officiers qui en sont charges sous les ordres de ce gouverneur. " Relation de la prise des Forts de Choueguen ou Oswego ; et de ce qui s'est passe cette annee en Canada. 1756. — 57 — 1756 DETAIL GENERAL DE LA NOUVELLE VICTOIUE EEMPORTEE PAR L'aRMEE DES FRANgOIS SUR CELLE DES ANGLOIS, DANS LE CANADA, LE 18 JUILLET, 1^56, A L'ATTAQUE DES OUVRAGES EXTERIEURS ET AVANCES DE LA VILLE DE MANTON, CAPITALE DU CANADA, APPARTE- NANTE AUX ANGLOIS, ET ASSIEGEE PAR LES FRAN- COIS SOUS LA CONDUITE DE MONSIEUR DE VAUDREUIL, COMMANDANT EN CHEF ET MAJOR GENERAL DES ARxMEES NA VALES ET DE TOUTES LES TROUPES DE TERRE QUI SONT DANS CE PAYS. Monsieur de Yaudreuil, commandant en chef, et Monsieur de L:^ry, commandant en second, ayant fait la concju^te de Tisie et des Forts da Bull, jugerent a propos de porter plus loin leurs armes victorieuses, et dans le dessein de s'emparer de I'isle de Manton, devant laquelle ils arriverent apres avoir ete joints par huit cans cinquante Sauvages et onze cens qua- rante soldats canadiens, outre un detachement venu en dernier lieu de Marseille et de Toulon, ce qui faisait, compris la troupe qu'ils amenaient avec eux, une armee de huit mille hommes. Les vilies de ce pays la ne sont pas fortifiees comme celles de celui-ci, la plupart des fortifications ne consistant qu'en petits ramparts, bastions, fers a cheval, petites redoutes et demi-lunes ; aussi nefut-on paslongtemps a s'emparer de tons les ouvrages exterieurs. Le seize juillet Monsieur de Vaudreuil fit sommer le Grouverneur par cinq fois consecutives da se rendre, avec menaces, en cas de refus, de n'ac- corder aucun quart ier, ]ii a lui, ni a sa garnison. Mais celui-ci ayant fait reponse qu'il etait resolu de se defendre jusqu'a la derniere extremite, notre commandant ordonna un assaut general pour le lendemain ; et ce fut le beau llegiment Royal d'Ecosse qui y monta le premier sur les quatre a cinq heures du matiU; suivis de cent soixante Canadiens et de trois cens Sau- i vagv?s, qui, etant entre dans la ville, furent se saisir du Gouverneur et le peiidirent a la breche. On a passe la garnison an fil de I'epee et on a mis tons les habitans a feu et a sang. C'est ainsi que cette ville a ete prise apres un siege de trois semaiiies. lid tons les forts qui so trouvent dans cette isle, il n'y en a eu qu'un nomme Jerabelle, dont on ait fait le siege dans les formes, et il a ete em- porte au bout de neuf jours. La garnison a eu le meme sort que celle de la ville de Manton. Comme cette ville etait le magasin de presque tout le pays appartenant aux anglois, on y a trouve une quantite prodigieuse de munitions, tant de guerre que de bouche ; scavoir : deux cens quatre canons de fonte capables de servir, douze d'encloues et trente de fer pour les batimens ; soixante et seize mortiers, trois hors de service, vingt neuf mille sept cens boulets, vingt trois mille bombes ; cinq mille quatre cens soixante dix huit barils de poudre, quatre cens quarante quatre mille six cens soixante dix neuf fusils en etat de servir, quatre cens soixante six hors de service et des vivres pour trois ans. Nous avons eu dans cette expedition quatre officiers tries et vingt six blesses, soixante septsoldats morts, et cent trente un blesses, tant Fran9ais que Canadiens et Sauvages. Monsieur de Lery est Grouverneur jusqu'a ce que le Roi en ait autrement ordonne. Cette relation est conforme a la lettre que le premier secretaire de Mon- sieur de Yaudreuil a eu I'honneur d'ecrire au Eoy, de Manton le vingt jnillet mil sept cent cinquante six. Quoiqu'il fasse dans ce pays la des chaleurs excessives, nos Fran9ais s'y plaisent beaucoup ; et a ce sujet il ne serait pas hors de propos d'en donner une description abregee. Ce sont deux isles construites sur deux bans de sable de forme quarree. La premiere contient plus de trois a quatre cens lieues de tour et Ton y entre par un trajet de mer d'environ quatre lieues. C'est dans celle-ci que se trouve la ville de Manton ; quoyqu'elle ne soit pas des plus grandes elle est des plvis belles, et son port est en etat de recevoir toutes sortes de mar- chandises, quoiqu'il n'ait que deux cent trente trois toises de tour. Le bled — 50 — est rare dans ce pays et ne snffit pas pour faire subsister tons les habitaiis ; mais en recompense il y vient abondamment des Cannes a sucre, du raisin des Indes, la vigne monte sur des ormes, et son pied contient trois brassees d'hommes. II y vient aussi quantite d'orange et de citron. Pour Tautre isle elle n'est remplie quede forets et elle ne contient pas quatre mille habitans, tant dans les villes que dans les forts. STATE OF FACTS RELATING TO THE LOSS OF OSWEGO COLLECTED FROM THE INFORMATION OF SOME GENTLEMEN LATELY ARRIVED FROM QUEBEC WHO WERE MADE PRISONERS OF WAR AT OSWEGO : THAT THE WORK OF OSWE(}0 AT THE TIME OF ITS BEING ATTACKED BY THE FRENCH CONSISTED OF THREE FORTS, VIZ I THK OLD FORT BUILT MANY YEARS AGO WHOSE CHIEF STRENGHT WAS A WEAK STONE WALL, ABOUT TWO FEET THICK, SO ILL CEMENTED THAT IT COULD NOT RESIST THE FORCE OF A FOUR POUND BALL, AND SITUATED ON A POINT OF LAND AT THE EN- TRANCE OF THE HARBOUR. The two other forts where each of them at a distance of about 450 yards from the old fort, and situated on two eminencies which commended it ; both these where begun to be built last year, upon plans which made them defensive against musquetry and canon of three or four pounds ball only ; the time not allowing works of a stronger nature to be then under- taken ; it was as much as could be effected to make such a progress even in those works as to cover the men from the insult of scalping parties, and the inclemency of the wheater, both of them being carried on so far as they were in the space of a little more than two months, which bought it to November, at which season the wheater is very severe upon the lake Ontario. — GO — For half thoso two months tho works where hiiidsred by violent rains and snow and building barracks within the forts, a large hospital for the sick and other works (the materiel for all which where to be cut from the item) took up a part even of the time in which the men could work. That, for their defence against large cannon they entirely depended on having a superior naval force upon the lake, which would have put it in their power to prevent the French from bringing heavy artillery against the place, as that could only be done by water carriage. That, had our navy been compleat, it would have consisted of one brigantine and one sloop built last year, capable of carying eight carriage guns, four pounders and 12 swivels each ; two small schooners of 10 swivels each, one sloop capable of carying 10 carriage guns, four pounders, and 12 swivels, one brigantine of 14 carriage guns, mounted with four and six pounders and 14 swivels built this year. Besides these vessels there were upward of 230 whale boats built, capable of holding 12 men each, to be maned with a body of 2000 battoe- men, armed with muskets and hatchets, and to accompany the A^essels upon the lake, all which would have been a much superior naval force to that of the French. That on the second day of July last Col. Bradstreet arrived at Osw^ego with about 500 battoes and whale boats and brought with him the remainder of the rigging and stores for the vessels, excepting 24 cannons, six pounders which where then at the great earring place and which col. Bradstreet was to bring with him upon his next passage from Schenectady to which place he was immediatly to return to take the orders of major general Abercrombie. That immediatly after the arrival of the stores on the second of July the new brigantine and sloop where fitted out ; about the same . time the large snow was also launched and rigged, which they expected avery day by Col. Bradstreet ; and had he returned in time with the cannon and battoe men under his command, the French would not have dared to have appeared upon the lake ; but Col. Bradstreet happened to be detained with the battoes at Schenectady for above a month, waiting for the 44th regiment. — Gl — That on the 6th of August, Col. Mercer, commaiKliiig officer of the garrison, haying received intelligence of a large encampment of French and Indians, about 12 miles from them, despei'l^ed one of the schooners with an account of it to captain Breadley who was then on a cruizo vvith the large brigantine and two sloops, at the same time dosiring him to cruize as far to the eastwards as he could, and to endeavour to prevent the approach of the French on the lake. That the next day they had a most violent gale of wind, b}^ which the large brigantine was drove ashore near Oswego, in attempting to get in the harbour. That the Indians immediatly gave M' Montcalm, the French General, notice of the Brigantines being ashore and he took the opportunity of transporting his heavy cannon to within about a mile and a half of the fort ; which he could not have done had our vessels been out to the eastward. M' Montcalm afterwards confessed his good luck in having this opportunity, and that without it, it would have been impossible to have brought up his cannon. On the 11th in the morning, on some canoes being been to the eastward, the small schooner was sent out to make a discovery of what they where ; it was scarce half a mile from the fort before they hoisted a jack at mast head, fired a gun to leeward and stood in again for the harbour, and informed that they had discovered a very large incampment, close roud the opposite point, on which the two large sloops (the large brigantine being still on shore) where sent out with orders, if possible, to annoy the ennemy ; They proceeded* to within gun shot of the ennemy's camp, when they where fired upon from a battery of four twelve pounders ; this fire was briskly returned from both vessels, but to no purpose, as their shot fell short of the shore, and the ennemy's cannon, being large and well managed, hulled the vessels almost every shot ; after fireing, several broadfides in this situation, the vessels bore away and came into harbour again. The same day the French invested the place with about 32 pieces of cannon, from 12 to 18 pounders, besides several large brafs morlars and hoyets (among which artillery was contained that taken from Oen. Brad- dock) and about 5000 men. About noon they began the attack of fort — ()2 — Ontario with smnll arms ^vhi. h was briskly rcturiK^d, not only with small arms but with eight cannons of that fort and shells from the other side of the river. The g-arrison on the west side of the river was this day employed in repairing the battery on the sonth side of the old fort. That night the ennemy where employed in approaching Fort Ontario, and [continued it all the day] breing np their cannon ag'ainst it ; The 12th in the morning the ennemy renewed their fire of small arms on fort Ontario and continued it all that day ; it was returned very briskly in the same manner as the day before. At day break this day a large number of battoes where discovered on the lake in their way to join the ennemy 's camp ; on which the two sloops where again sent out, with orders to get between the battoes and the camp, but before our vessels came up of the battoes had secured themselves under the fire of the cannon at their camp ; the vessels came in again towards evening. The garrison on the west side were this day employed as the day before, and in the evening a detachment was made of 100 men of the 50th and 126 of the New Jersey regiment, under the command of Col. Shuyler, to take possession of the fort on the hill to the west ward of the old fort and under the direction of the engineer M' Mackeller where to put it into the best state of defence they could, in which work they were employed all the following night. The ennemy on the east side continued their approaches to Fort Ontario, and notwithstanding the constant fire kept upon them, and the lost of their chief engineer, who was killed in the trenches, about 10 oclock next morning they opened a battery of cannon within 60 yards of it, an- account of which the commandant of that fort immediately sent to Col. Mercer. About 12 o'clock Col. Mercer sent them orders to evacuate that fort, first destroying their cannon, amunitions and provisions. About three the garrison quitted the fort, and managed their retreat so as to pass the river and join the troops at the west side, without the loss of a man. These troops, being about 3Y0 were immediately ordered to join Col. Schuyler, at — G3 — the fort at the west .side, which they accordingly did and where employed all the following night in compleating the works of that fort. The 13th in the morning the large brigantine being off the rocks and repaired a detachment of about 83 men of the garrison was put on board her and the two sloops, in order to go out immediatly ; but the wind con- tinuing to blow directly into the harbour, rendered it impossible for them to get out before the place was surrendered. This night as well as the night before, parties of the ennemy's irre- gular made several attempts to surprize the advanced guards and centries on the west side of the riA^er, but did not succeed in any of them. On the east side of the river the ennemy where this night employed in bringing up their cannon and raising a battary against the old fort; on our side we kept a constant fire of cannon and shells on them, from the old fort and works about it. The cannon which the most ennoyed the ennemy where four pieces which we rcA' ersed on the platform of an earther works which surrendered the old fort, and which was entirely enfiladed by the ennemy's battery on the opposite shore. In this situation, without the least cover, the train, assisted by a detachment of 50 of Shirley's regiment behaved remarkably well. At the day break, the 14th, we renewed our fire of cannon, on that part of the opposite shore, where w^e had the evening before, observed the enne- my at work in raising a battery ; they immediatly returned our fire from a battery of 10 cannons, 12 pounders, and where preparing a battery of mortars and hoyets. About nine o'clock this morning 2,500 of the ennemy past over the river in three columns, from the east to the west side of the river, in order to fall on us on that side. Lieut. Col. Mercer on beinc; informed that the ennemy where passing the river and not knowing their numbers ordered Col. Schuyler with 500 men to oppose them which would accordingly have been carried into execution, and consequently those 500 men beeing cut off", had not Col. Mercer been killed by a cannon ball a few minutes after. About 10 o'clock the ennemy's battery of mortars was ready to play, all our places of defence either enfiladed or ruined by the constant fire of V — G4 — their cannon, 2,500 of their reg^ulars and Indians on our back, ready to storm Tis on thot side, and 200 of their regulars ready to land in our front, under the lire of their canon. In this situation we were when Colonel Littlehales who succeeded Colonel Mercer in the command called a council of war, who were, with the engineers, unanimously of opinion that tha works were no longer tenable and that it was by no means prudent to risk a storm with such an unequal number. The chamade was accordingly ordered to beat ; on this occasion it is A^ery remarkable, considering the reports that had been spread and believed concerning the behaviour of the garrison, that it was with the utmost difficulty our officers could persuade the men to cease fireing and much more so afterwards to consent to become x^risoners of war. It is also surprising that they assure us, the garrison never on any occasion, shewed the least spirit of mutiny untill this juncture when their obstinacy in keeping and using their arms, contrary to orders, might have been called so. On beating the Chamade, the fire ceased an both sides, but yet the French where not idle, they improved this opportunity to bring up more canon, and to advance the main body of their troops, within musket shot of us, and every thing prepared for a storm. *Two officers where sent to the French Gleneral, to know what terms he would give us, upon which the Marquis de Montcalm made answer that the English where an ennemy he esteemed ; that none but a brave nation would have tought of defending so weak a place so long, against such a strong train of artillery and superior numbers, that they might expect whatever terms where consistent with the service of his Most Christian Majesty. He accordingly sent the following proposals, viz : The Marquis of Montcalm, army and field Marshal, commander in chief of His Most Christian Majesty's troops, is ready to receive a capitulation upon honorable conditions, surrendering to him all the forts ; he requires them to be prisoners of war ; they shall be shewn all the regards the — 65 — politest nation can shew. I send an aid de camp on my part, viz : Mon- sieur de Bougainville, captain of dragoons ; they need only send the capi- tulation to be figured. I require an answer by noon. I have kept Drake for an hostage. Montcalm. August 14, 1^56. And accordingly the following demand was made : " The demand made by the commandant of Oswego from the Marquis of Montcalm, army and field marshal to the King, commander in chief of his most Christian Majesty's troops in North America. Article I. — The garrison shall surrender prisoners of war, and shall be conducted from hence to Montreal, where they shall be treated with huma- nity, and every one shall have treatmemt agreable to their respective ranks, according to the costom of war. II. — Ofiicers, soldiers and individuals shall have their baggage and cloaths and they shall be allowed to carry them along with them. III. — They shall remain prisoners of war untill they are exchanged. To which the Marquis de Montcalm answered as follows : I accept of the above articles in the name of his Most Christian Majesty, under the condition of delivering up faitfully the fortifications, ammuni- tion, magazines, barks and battoes with their appurtenances. I give full power to Monsieur de la Pauze, major general, to ratify this present capitulation, and to agree upon the manner of becoming master of the said fort, of which our troops shall take possession, and to insure the garrison from receiving any insult. Griven at the camp before Oswego, the 14th day (at 11 o'clock in the morning) of the month of August 1^56. Montcalm. j — 66 — 1756 LETTRE DE MONSIEUR DE MONTCALM AU MINISTRE. A Montreal, ce 28 Aonst. Monseigneur, Je vous ai fait part par mes precedentes lettres du projet de faire mie diversion vers Choueguen et de toutes les dispositions pour en faire le siege, malgre tons les obstacles qui doivent naturellement se presenter. C'est peut-etre la premiere fois qu'avec trois mille hommes et moins d'ar- tillerie on en a assiege 1800 qui pouvaient etre promptement secourus par 2000, et qui pouvaient s'opposer a notre debarquement ayant une supe- riorite de marine sur le Lac Ontario. Le succes a ete au dela de toute attente, comme vous verrez par le journal que j'ai I'honneur de vous adresser. J'ajouterai que la necessite de reussir pour le salut de la colonic, pour rhonneur des armes du E-oi, et pour moi 'meme, m'avait determine, et c'etait une resolution arretee avec les principaux officiers des deux corps de troupes d'aller avec tons les Canadiens et Sauvages, les compagnies de G-renadiers et quatre piquets par bataillon au devant de I'ennemy a un portage qui etait a trois lieues de mon camp pour le combattre. II y avait continuellement de petits partis de decouvreurs Canadiens et Sauvages ; mais je n'ai pas eu cette peine. La precaution que j'avais eu avant mon depart de la Bale de Niaoure de faire connaitre mes intentions a mes amis les Sauvages, vis-a-vis desquels j'ai pris on ne pent pas mieux, pour arreter et intercepter toute lettre, m'a voulu que le Colonel Mercer, commandant dans Chouaguen, qui n'a cru que Ton venait I'assieger que le 11, ecrivait-il, le 12 a quatre heures du matin, a divers generaux anglais, et ses lettres m'ont ete remises a dix heures par des Nepissingues : EUes augmenterent mes esperances par la fa9on dont le commandant s'exprimait. Cependant si ce meme Mercer n'eut pas ete tue, la prise de Choueguen n'eut pas ete retardee d'un jour ou de deux au plus. Vous verrez par le journal, que j'avais fait passer au dela de la riviere les Caua- diens et les Sauvages, que des le 14 au matin j'avais neuf pieces de cannon en batterie. Mes dispositions etaient faites pour en avoir 13 de plus le 15 au matin avec une batterie de mortiers et obusiers. J'avais donne mes ordres pour que le regiment de Bearn a I'entree de la nuit avec trois pieces de canon fut par le large du lac debarque au dessus de Choueguen, a un mouillage. que j'avais fait reconnaitre et sonder pour former une attaque du cote du fort Greorges en se communiquant avec Monsieur de Eigaud de Yaudreuil qui commandait les Can adieus et les Sauvages. Toute la conduite que j'ai tenue a cette occasion et les dispositions que j'avais arretees, vis-a-vis dix huit cens hommes, sont si fort contre les regies ordinaires, que I'audace qui a ete mis dans cette entreprise doit passer pour temerite en Europe. Aussi je vous suplie, Monseigneur, pour toute grace d'assurer Sa Majeste que si jamais elle veut, comme je I'espere, m'employer dans les armees, je me conduirai sur des principes diflerens. Yous pouvez meme I'assurer qu'en tout evenement j'eusse fait une retraite, sauve son artillerie et I'lionneur de ses armes en sacrifiant peut-etre deux ou trois cens hommes. La nature du pays, la faiblesse des troupes anglaises, la crainte qu'ils ont des Sauvages m'en assuraient. II faut croire que les anglais transplantes ne sont pas les memes qu'en Europe. II faut voir les Ecossais de Milord Loudon ; car il me parait par le rapport des Sauvages que ce general est arrive, et ]3ar ce qu'ils me disentje crois que Monsieur le Baron de Dieskau sera toute sa vie dans un etat facheux. Nos troupes de terre se sont portees a tout ce que j'en ai exige, avec un zele incroyable ; aussi, Monseigneur, je vous suplie de vouloir bien m'ac- corder les graces que je vous demande pour elles. Je vous en adresse un memoire auquel j'ai jointe une tres longue lettre pour entrer dans le detail des raisons particulieres pour chaque grkc^. Les missionnaires de St Sulpice, au nombre de deux, ont toujours suivi les Sauvages ; I'abbe Piquet c^ui a eu i'honneur de presenter au Roy, il y a quelque temps, trois sauvages, est venu a Chouaguen pour y planter une croix ou Ton a mis, in hoc regno vincunt, et a cote un poteau avec les armes du Hoy et pour inscription : Manibus date bilia plems {sic). — 68 — Je ne voiis fait aucniie description des Forts de Choiiagen. Une lettre et le plan de I'lngenieur y suppleent. Au reste, Monseigneur, le succes de cette expedition est decisif pour la Colonie. Chouagen a ete la pomme de discorde. Sa position sur le lac Ontario, la maniere dont les Anglois s'y fortifiaient, la facilite que les Sau- vages trouvaient dans cette place pour la traite de leurs pelleteries a beau- coup meilleur compte que dans nos forts ; toutes ces raisons faisaient aprehender que tot ou tard I'Angleterre n'eut la superiorite dans le com- merce des pays d'en haut. La prise de Chouegen rompt leur entreprise a cet egard. C'est une perte de quinze millions pour eux. La plus grande joye que j'aie d'avoir reussi dans cette expedition, c'est que le succes en soit du a un ofEcier general dont vous seul avez determine le choix. La relation que je yous envoye a passe sous les yeux de Monsieur le Marquis de Yaudreuil ; il pense ainsi que je I'ai marque a Monsieur le Grarde des Sceaux, qu'il serait conyenable que le Grouvernement la fit imprimer, comme il la fait de celle des evenements de la campagne derniere ; afin de donner en Europe de la publicite a un evenement du plus grand eclat, et de la plus grande suite dans I'amerique Septentrionale, et pour lequel Monsieur le Marquis de Yaudreuil a cru devoir ordonne un Te Deum et des rejouissances publiques. Je joins a cette lettre une copie des articles de la capitulation accordee au Lieutenant Colonel de Shirley, Monsieur de Littleheale qui commandoit depuis la mort du Colonel Mercer. Je vous prie d'observer qu'il n'a ete fait aucune inventaire de I'artillerie ; ce qui en tout evenement nous dis- pens^ra de la restitution. Jamais capitulation ne donnera autant de peine pour la maintenir. Les Sauvages voulaient la violer. J'ai determine cette affaire. II en coutera au Eoy de huit a dix mille livres qui nous conserve- ront plus que jamais I'affecl ion des nations Sauvages ; il n'y a rien que je n'eusse accorde plutot que faire une demarche contraire a la bonne foye fran9aise. Yous trouverez aussi un etat de I'artillerie, munitions et vivres. Je ne vous dissjmulerai pas qu'il y a eu un peu de pillage, qu'il a fallu meme le tolerer. ffous ne sommes pas eu Europe et il est bien difficile d'empecher 300 Sauvages et 1500 Canadiens de faire une curee. D'ailleurs c'est I'usage — co- de part et d'autres dans les colonies. Mais les effets des officiers anglois ont ete conserves, ainsi que les munitions de guerre et de bouche. Bes avoir pris Chouagen j'ai fait part de cette nouvelle aux nations d'en haut ; et aux cinq nations Iroquoises qui nous craignent plus qu'ils ne nous aiment. lis sont plus a portee de tirer leurs besoins de I'Anglois. lis avaient envoy e a Monsieur le Marquis de Yaudreuil des ambassadeurs que je trouvai a la presentation comme je marchais a Frontenac. lis etaient autant emissaires des anglois qu'ambassadeurs! Aussi Monsieur le Marquis de Yaudreuil les a retenus sous divers pretextes jusqu'a la prise de Chouagen. II faut s'attendre que les Anglois feront tous leurs efforts pour s'y retablir et s'y construire une meilleure place que celle que nous avons detruite et je m'attends a y remarcher au petit printemps. Le regiment de la Sarre est encore a Niaoure faute de bateaux, et pour evacuer le depart des vivres que j'y avals fait, comptant sur une plus longue duree. Bearn est en pleine marche pour se rendre d'ici a Carillon. Gruyenne partira dans deux jours, et je pars de suite avec la compagnie de G-renadiers et un piquet de la Sarre. Cela fera neuf cens hommes de plus pour la defense de cette frontiere qui semble etre menacee. Mais la totalite de ce renfort ne pent etre arrive que du 12 au 15 sep- tembre, a cause des difficultes pour les vivres pour les chemins et pour les transports. Tous les Canadiens sont occupes a leur recolte. Je m'arrete quelques jours ici pour donner de I'activite a ce mouvement, et je souhaite la fin de la campagne autant qu'un autre. Ma sante ne tient plus a des fatigues excessives, et a faire trois cens lieues en deux mois Je suis avec respect, Monseigneur, Yotre tres humble et tres obeissant serviteur, " Lettre de Monsieur le Marquis de Montcalm au ministre, datee de Montreal le vingt huit aout 1^56." — 70 — 1T56 LETTEE OF J. CLEVELAND TO CAPTAIN SPRY. Adm^y office, Aug. 31^^' •Sir, I have received and read to my Lords Commissioners of the Admiralty a duplicate of your letter of the 19^^ of June last, informing them of the proceedings of His Majesty's ships under your command and that the Litchfield and Morick have taken a French man of war of 50 guns called arc-en-ciel, and of some other ships being taken by the squadron and I am commanded to acquaint you that your conduct and success hath given their Lordships great satisfaction. I have also communicated to their Lordships your letter of the 28^^ of the same month acquainting them with the orders you have given to captains Flood and Scaife ; and that you propose to send two 20 guns ships, and a sloop to destroy the French fisheries at New-found-land. I am, Sir, Your very humble servant, J. Cleveland. Letter of J. Cleveland to Captain Spry, Admi*y Office, August 31, 1756. — 71 — 1756 LETTRE DE MONSIEUR DE MONTCALM AU MINISTRE. An. camp de Carillon, ce 22 septembre, 1756. Monseigneur, Par ma deriiiere en vons rendant compte de tout ce qui concernait I'ex- pedition de Chouagen, j'ay eu I'lionneur de yous informer demon retonr au camp de Carillon avec les Regiments de Gruyenne, de Bearn et cent hommes de celui de la Sarre. Monsieur le Marquis de Yaudreuil qui etait fonde a (croire) craindre la superiorite des forces de I'ennemi, a rassemble 600 Sau- vages. Comme il n'est pas possible de les garder aussi longtemps qu'on le Youdroit, la saison surtout etant aussi avancee, conformement a I'instruc- tion que j'aYais de Monsieur le Marquis de Yaudreuil, j'ay fait marcher peu de jours apres mon arrivee un gros detachement de tons mes -Sauvages aux ordres de Monsieur de la Perriere, capitaine des troupes de la Marine. Ce detachement a rempli plusieurs objets que Monsieur le Marquis de Yaudreuil aYait a cceur. Son seul mouYcment a fait abandonner aYec pre- cipitation aux ennemis, des isles dans le Lac St Sacrement oii Ton craignait qu'ils ne s'etablissent. Monsieur Mercier, commandant del'artillerie. Mon- sieur Desandrouins, Ingenieur, et Monsieur de BougaiuYille Tun de mes aides de camp, ont profite de la circonstance.de ce detachement pour pousser plus loin que nous n'aYions encore fait nos reconnaissances sur la position des ennemis et les diYers mouillages de ce Lac. Monsieur Marain, Lieutenant des troupes de la Marine, ayant ete deta- che aYec cent hommes pour aller reconnaitre le camp de I'ennemi, n'a pu engager a en sortir qu'un party de 52 hommes y compris 3 officiers. II n'en a echape qu'un seul pour aller porter a Milord Loudon la nouYelle de leur defaite. Nous n'avons eu que deux SauYages de tues et trois blesses. Outre nombre d'officiers de la Colonie, j'y aYais Monsieur de la Eoche Beaucourt, I'un de nos aydes de camp. La plus grande partie des SauYages suiYant leur coutume, m'oiit quitte apres cette expedition, mais Monsieur le Mar- quis de Yaudreuil m'en va faire repasser quelques uns. II me semble que de part et d'autre nous allons rester sur la defFensive, et que s'il en faut croire le rapport uniforme des prisonniers, 1' Anglais malgre des forces superieures, ne songe qu'a terminer sa campagne sans recevoir d'echec. Pour nous, ayec tout le zele possible, nous ne pouvons que nous occuper d'ici a un mois a hater le fort commence I'aunee derniere qui, sans etre totalement aclieve, sera en etat de defFense, et faire arriyer des convois qui approvisionnent cette frontiere. J'entretiendrai, leplus qu'il me sera possible, de petits partis pour jetter dans le pays ennemi la consternation et I'ennui de la guerre. Avant ce de- tachement les ennemis s'etaient enhardis a en faire quelques uns pour nous oter quelques chevelures. Messieurs de Biville et de Torsac qui s'etaient ecartes pour aller a la chasse, malgre les defFenses reiterees de Monsieur le Chevalier de Levis, ont eu le malheur d'etre tues quelques jours avant mon arrivee. Je n'ai pu rien faire de mieux que de suivre pour la defFense de cette partie et la disposition des [Fran9ais] troupes que j'ai menees et toutes celles de Monsieur le Chevalier de Levis. II vous en rendra compte, Monseigneur, et il m'a paru qu'il n'y a rien a ajouter. Je suis avec respect, Monseigneur, Yotre tres humble et tres obeissant serviteur lloG LETTRE I)E MONSIEUR DE MONTCALM AU MINISTRE. All camp de Carillon, ce 2G septembre 1756. Monseigneur, J'ai en rhoiinenr de vous ecrire le 22 pour vous reiidre compte de moii arrivee a Carillon avec les regimens de Gruyenne, de Bearn et cent hommes de la Sarre. Le reste de ce regiment a reste vers Frontenac pour deblayer I'artillerie et les prisonniers et il finira sa campagne a travailler an chemin de la prairie a St Jean, chemin sur nos derrieres de la plus grande conse- quence pour nos communications. J'avais I'honneur dans la meme lettre de vous rendre compte de la mort de M.^ssieurs de Biville et de Torsac Lieute- iians aux regiments de la Reine, que les Sauvag.\s attaches aux Anglois oi:t tues. Les ennemis out abandonne des isles sur le lac St Sacrement ou ils paraissaient vouloir prendre poste, et un detachement de 52 homines v compris 3 offi cers qu'ils avaient enroye pour nous reconnaitre a ele d^-'^a't entierement. Un S3ul en a rapporte des noureU^s a Milord Loudon ; et j ^ ne crois pas que ce general, quoiqu'il puisse rassembler en 24 heures 10,000 hommes, veuille se commettre a la fin de sa campagne avec nous. Je compte le tenir encore un grand mois. Paries lettres ecrite.s du 13 aoust du fort de Quesne nous continuous a ravager la rensilvani3 et la Virginie. Les Chouanons et les Loups ont fait abandonner quasi toutes les habitations. II faut aller pourfaire des courses a trente lieues en avant dans les terres. Le Chevalier de Yilliers, Lieute- nant des troupes de la colonie avec un detachement de 55 hommes, s'est empare du fort Grrandville a six miles de Philadelphie. II y avait 35 hommes de garnison, pour six mois de vivres et deux pierriers. Tout a ete b/ule, tue ou fait prisonnier. Monsieur le Marquis de Yaudreuil et Monsieur Bigot m'ont communi- que un ordre qu'ils ont re9u de Monsieur le Cfarde des Sceaux, par lequel k — 74 — on doit retrancher la campagiie prochaine tout le traittement qu'on a accorde aux officiers pour subsistance, meme le vin, et les reduire a la simple ration comme le soldat, sauf a eux a se pourvoir comme bon leur semblera pour le surplus. Cet article interesse egalement les officiers des troupes de terre et de la marine. II peut se faire qu'on leur ait trop donne I'annee derniere et qu'on veuille trop retrancher la prochaine. J'ai envoye a Monsieur le Marquis de Yaudreuil et a I'lntendant un memoire a cette occasion et je me concerterai avec eux sur les represen- tations qu'ils croient devoir etre faites a cette occasion a Monsieur le Grarde des Sceaux, et je m'y conduirai avec autant de circonspection que de zele pour les interets du Roy. Je suis avec respect, 4 Monseigneur, Yotre tres humble et tres obeissant serviteur. 1756 LETTRE DE MONSIEUR DE MONTCALM. Au Camp de Carillon, ce 26 septembre, 1756. Monsieur, J'ai rejbint le camp de Carillon le 10 avec Gruienne, Bearn et 100 hommes de la Sarre. On paraissait craindre dans la colonic que Milord Loudon ne rassemblat toutes ses forces pour nous venir attaquer. De petits partis s'enhardissaient a venir autour de notre camp. Messieurs de Biville et de Tor9ac, Lieutenants du Eegiment de la Eeine, avaient eu lachevelure levee pour etre alles a la chasse malgre les defFenses reiterees de Monsieur le Chevalier de Levy ; quelques jours apres mon arrivee j'ay fait un gros detachement de Sauvages et de Canadiens. — 75 — Son mouvemeiit a fait abandonner aux ennemis des isles du lac St Sacrement ou ils paroissaieiit vouloir prendre poste. J'avais a la suite de ce detachement le Chevalier Mercier, commandant de I'artillerie, le Sieur Desandrouins, Ingenieur, et le Sieur de Bougainville, I'un de mes ay des de camp, pour acquerir, sans se compromettre, des connaissances sur cette partie. Ce meme detachement n'a jamais pu, en envoyant une petite troupe a portee des retranchements de I'ennemy attirer qu'un detachement de cinquante deux hommes. Je crois faire mes revues de sortie de campagne vers le 15, ramener les 100 hommes de la Sarre, et me rendre a Montreal vers le 20 pour en faire partir mes dernieres depeches. Monsieur le Chevalier de Levis qui connait tres bien cette frontiere et qui y a fait les meilleurs dispositions du monde que j'aie suivies, repliera les troupes tout a la fin d'octobre ou dans les premiers jours de novembre. Milord Loudon me parait avoir sur cette frontiere 10 mille hommes a pou- voir rassembler dans 24 heures. Mes dernieres nouvelles de la Belle Riviere du 13 aout sont excellentes. Monsieur Dumas, capitaine de la colonic qui y commande, continue a faire ravager la Pensilvanie. Le Chevalier de Yilliers, Lieutenant, frere de Monsieur de Jumonville, assassine par les Anglois. et d'un Monsieur de Villiers, capitaine, qui a fait cette annee icy une campagne tres brillante vers le lac Ontario ; le Chevalier de Villiers, dis-je, vient, avec 55 hommes, de bruler le Fort Lagrandville dans la Pensilvanie a 60 milles de Phila- delphie. II y avoit deux (?) pierriers, 6 mois de vivres et 30 hommes de garnisoii, avec le Lieutenat Brafon qui a ete tue. 1T56 LETTRE DU CHEYAIJER DE MONTREUlL AU MlNlSTRE. All camp de Carillon, ce 7"'^ octobre, 1^56. Monseigneur, Monsieur le Marquis de Montcalm est arrive a Carillon le 10 de sep- tembre apres avoir rase Choueguen et pourvu au pays d'en haut. J'ai fait une partie de la campagne sous Monsieur le Chevalier de Levis par ordre de Monsieur de Montcalm. Nous avons occupe I'ennemi dans cette partie pendant I'expedition de Chouaguen par de frequens detachemens. Mon- sieur le Chevalier de Levis par ses manoeuvres qui ont toujours eu un air d' offensive a empeche I'Angloig qui avait toutes ses forces dans cette partie, de porter du secours a Chouaguen. Nous ne sortirons de campagne que du 15 au 20 de novembre. On travaille a mettre les forts du Canada en etat de deffense, nous n'avons rien a craindre pour ce pays-cy, si le nombre des ennemis n'augmente pas. Nous osons nous flatter d'etre en etat au prin- temps prochain de faire une grande offensive. Je desire de trouver des occasions a vous convaincre de mon zele pour le service du Roy. Je serai toujours jaloux de bien faire et de meriter I'honneur de votre protection. Je suis avec le plus profond respect, Monseigneur, Yotre tres humble et tres obeissant serviteur. — 11 — 1756 LETTRE DE MONSIEUR DE DIESKAtT A MONSIEUR DE VAUDREUIL. A Orange, ce 12 octobre. Monsieur, J'ai eu I'honneur de vous ecrire du 15 de septembre dn camp anglois la veille de mon transp^^rt pour Orange. Depuis que j'y suis j'ai ete souvent tres mal et rarement sans soufFrir de tres yives douleurs, en sorte qu'il parait que je suis ioujours flottant entre la vie et la mort, toutes mes blessures guerissent a rexception de celle qui traverse les deux cuisses et passe par la vessie, I'urine qui coule toujours par Line de ces ouvertures et quelque fois par toutes les deux a la fois en emp^che la guerison et rend mon etat incertain, de fa9on qu'il parait que jusqu'a present je ne vis que par la force de mon temperament et par les grands soins qu'on a pour moi. C'est une justice que je dois rendre a Monsieur de Johnson et a Mon- sieur le Gouverneur de la Nouvelle Yorck, qu'il ne m'a rien manque par les soins obligeans de I'un et de I'autre de tous les secours qu'on a pu me procurer. Demain on me transporte d'icy New yorck. C'est une grace que j'ai demande aussitot que mes forces pourraient le permettre, J'ai I'honneur d'etre. Monsieur, Etc. — 78 — 1T56 LETTRE DE MONSIEUR DE MONTCALM AU MINISTRE. A Moiitreiil, ce premier iiovembre. Mouseigiieur, Depuis la prise de Chouagen, j'ay eu rhouneur de vous ecrire le 22 et le 26 de septembre. J'ay celui de vous eiiroyer le (kiplicata de mes lettres. II lie s'est rien passe d'interessant depnis le gros detachement doiit je vous reiidais compte et qui a fait abaiidouner aux eiinemis les postes avances qu'ils avaieiit etablis dans des isles du lac St Sacrement. II n'a plus ete question de part et d'autre que de petits partis pour s'observer. Nous avons eu deux soldats de Beam tues. Les ennemis out eu quelques clievelures de levees et quelques prisonniers dont le rapport m'a appris que Milord Loudon a rassemble tous ses quartiers a moii arrivee et d'apres la marche de mon detacbemeiit. J'ay juge ce mouvement de sa part plutot defFensif qu'ofFensif. J'ay quitte I'armee le 2Y octobre, attendu I'obligation de venir conferer avec Monsieur le Marquis de Yaudreuil avant le depart des derniers bati- mens. Monsieur le Chevalier de Levis est charge de faire defiler rarmee pour se reiidre a ses divers quartiers dont j'ay I'honneur de vous envoyer I'etat. II ne decampera avec les bataillons qui font I'arriere garde que du lOau 15, epoque ou il faut esperer que le fort de Carillon commencee I'annee der- niere sera a I'abri de toute iiisulte et pourra recevoir trois cents cinquante hommes de garnison. La disposition de nos quartiers a ete sujette a de grandes variations. Monsieur de Yaudreuil m'avait accorde le choix des bataillons, serait-ce ignorance ou desagrement a me doiiner. Monsieur le Chevalier de Lcahs a fort bien pris avec les troupes. II a un ton tres militaire de la routine de commaiidement. II ii'est pas etoiine ; il sait prendre un parti, etre ferme a s'ecarter d'ordres donnes de soixante lieues, quant il les croitcontraires au bien par des circoiistances qu'un general eloigne ii'a pu prevoir. II a fait uu bon choix du Sieur de Fonbrniie, Lieutenant de Grenadiers de la marine que Yous lui arez permis d'amener et que vous avez fait capitaine reforme. C'est un homme de guerre, de bon sens, laborieux et tres utile a Monsieur le Chevalier de Levis. Monsieur le Chevalier de Levis etait destine a passer son hyver a Quebec, mais il arrivera trop tard pour s'y rendre j'en suis bien aise puis- que je passerai avec lui mon hiver a Montreal ou sera notre etat major. Monsieur de Bourlamarque, qui a du quitter hier Tarmee avec la pre- miere division, se rendra a Quebec, II Ta meme desire a cause de sa mau- vaise sante. Point de crainte sur cet article auquel on ne croit pas. II voulait que je vous ecrivisse pour vous preparer a la demande de son ret our. II n'apas encore le ton du commandement, trop pour la minutie, trop a la lettre pour des ordres donnes par un general de quatre vingts lieues qui ne sait pas parler guerre. Monsieur le Chevalier de Levis re9oit comme moi des ordres, lettres ecrites avec [duplicat] duplicite qu'on ne pent executer. Cependant, dans le cas d'echec on pourrait nous blamer. Ce n'est pas plainte, car je n'en ecris rien a Monsieur de Machant, mais vous devez savoir le critique de ma position que Monsieur le Chevalier de Levis a marque beaucoup a ses parents. J'ay I'honneur de vous envoyer un plan du fort de Carillon que Mon- sieur Grermain, capitaine au regiment de la Eeine, a fait pour vous etre pre- sents de sa part. Ce fort, rempli de defFenses, sert a enrichir I'lngenieur du pays, parent de Monsieur de Yaudreuil. L'ennemi a toujours I'avantage d'un mois de campagne ou nous ne pouvons le secourir (.s7V:). Notre situation est critique, manque de vivres. La recolte a manque, ce qui oblige de mettre de Tavoine avec le ble. Monsieur de Yaudreuil et Monsieur de Bigot ont ecrit fortement a Monsieur de Machant reprochant de n'avoir pas envoye les vivres demandes I'hiver passe. S'il n'en vient pas de bonne heure, on ne pourra rien faire contre Tennemi. J'ay fait avec attention la revue de nos six bataillons. J'en joint I'ex- trait a cette lettre. Yous y verrez, Monseigneur, le nombre de recrues qu'il — 80 — nous faut. Monsieur le Marquis de Vaudreuil demandeune aug-mcntation des troupes de terre, et comme il est encore indeois sur le nombre et sur la forme, je yous en ecrirai separement. II demande beaucoup en meme temps de quoy los nourrir, et que manque de yivres il renvoyera daux des six bataillons. Pour cette raison o]i a envoye un nombi'e des prisonniers en Angleterre et en France. J'ay ete assez content de la tenue de nos six bataillons. Ceux de la Heine, de Guienne et de Bearn sont les mieux en etat. Le bataillon de Languedoc le moins en etat. Son ayde major bon. Le Bataillon de Royal Roussillon bon. Celui de la Sarre sera mieux en Canada qu'en France. Le commandant s'en occupe. Monsieur de Montreuil, brave homme ; point de detail ny de talent pour I'etat de major general. Monsieur de Bougainville vous regarde comme son protecteur a la guerre et son Mecenes dans la republique des lettres. S'occupant beaucoup de son metier, il ne perd pas de vue I'Academie des siences. II a vu par des nouvelles publiques qu'il y vaquait une place de G-eometre a la quelle il aurait cru pouvoir aspirer par vos bontes et son ouvrage s'il eut reste en France. Est-ce que d'etre en Amerique passagerement et pour le service du Hoy lui en donnerait I'exclusion ? Ne pourrait-on pas la lui conserver en la laissant vaccante, comme vous avez la bonte de faire pour les Lieutenances Colonelles ? Je vous en serais bien oblige en mon particulier. Les Anglais pouvant songer a se retablir au fort de Chouagen, j'ai fait proposer de les en empecher au printemps avec un chebeck et quatre cens Canadiens, beaucoup de Sauvages et nos barques armees. Monsieur de Yaudreuil dit que les Anglois ont brule le fort de Brest, cela etant rien de part et d' autre de ce cote. Vers le fort de Quesne les Anglois nous seront inferieurs en force par les Sauvages. Les Anglais se porteront tons a un point au lac St Sacrement. Monsieur de Vaudreuil veut le siege du fort G-eorges difficile ; celui du fort Lidius impossible. On essaye a Quebec de placer du canon sur deux bati- ments joint ensemble. Mon projet serait une entreprise sur I'Acadie, si la France voulait en- voyer une escadre avec des troupes. Mais il faut avant tout des vivres. On donxerait ici mille hommes cboisis, des Sauvages. Nous y aurons quinze cens hommes de FAcadie, cela feniit nue discution. Je m'eii chargerais quaiid meme, en eiivoyerais avec des troupes de France, un officier Greneral — mon ancien. Les Anglois peuvent se faire a Graspai une entreprise et empecher tons secours. La France doit songer a envoyer nne escadre. Les Anglois ont des vaisseaux qui restent Thiver a Halifax. Si la Paix se faisait cet hiver, Monsieur le Marquis de Yaudreuil demande, je crois, qu'on lui laisse deux bataillons pour travailler aux che- mins et ouvrages publics. Si on s'y determinait se serait sans doute les deux dernierement arrives dont les commandans suffiraient ce me semble. Ce serait I'afFaire d'un an ou de dix-huit mois. Nous avons icy les otages anglois donnes pour I'execution de la capi- tulation du fort de la Necessite. Yous avez vu par les pieces prises au G-eneral Braddock que le capitaine Eobert Stobo, Tun d'eux, envoyait des plans. On instruit leur proces par ordre du Hoy, on suspendra I'execution du jugement. Monsieur de Yaudreuil tiendra avec des officiers de la Colonic le conseil de guerre qui doit les juger. Si un petit castor vivant, que j ay remis au chevalier de la Rigaudiere, Lieutenant de vaisseau commandant la fregate la Licorne^ a pu arriver en vie, on vous I'aura remis de ma part avec une lettre. Je suis avec respect, Monseigneur, Yotre tres humble et tres obeissant serviteur. 1 — 82 — 1T5T LETTRE DE MONSIEUR LE MARQUIS DE VAUDREUIL A MONSIEUR LE CHEVALIER DE DRUCOUR. Quebec, le 13 Janvier, Monsieur, Depuis I'heureux evenement de mon expedition sur les Forts de Chouaguen, je suis parvenu a mettre I'ennemy dans la necessite d'aban- donner et de razer lui meme les trois forts qui lui restaient sur le portage. Les cinq nations m'ont bien servy en cela. lis se sont comportes vis-a-vis de I'Anglois comme je leur avals recommande lorsqu'ils partirent de Mont- real. Leurs ruses ont eu le succes que j'en attendais. L'ennemy prevenu par les faux raports de ses decouvreurs, se persuada que je m'occupais egalement de la reduction de ces trois forts, et qu'une partie de mes forces etait en route pour cet efFet. La campagne s'est terminee heureusement dans la partie du lac St Sacrement, quoyque je n'aye pas eu de grands avantages sur l'ennemy de ce cote la. Neanmoins il n'a pas laisse que de perdre du monde. Les cheve- lures que j'ay en mon pouvoir en font foy. J'ai tenu en echec le Greneral Loudon, quoyqu'il lui fut aise de rassembler un corps de 1900 hommes qu'il avait a portee de luy pour nous venir attaquer. La partie de la Belle Eiviere fait toujours des progres. Nos partis Canadiens et Sauvages arretent continuellement et vivement l'ennemy. Nous luy avons pris d'assaut deux forts ; I'un par Monsieur le Chevalier de Yilliers et I'autre par Monsieur de Belletre, et si j'en crois le raport des derniers prisonniers, l'ennemy evacue et abandonne le Fort Cumberlan. Les soins que je me donnais pour m'assurer des tetes plates, qui de tout temps ont ete pour I'Anglois, ont eu les succes que j'en desirais, suivant les dernieres nouvelles que j'en ai eu. Soixante villages de cette nation ont pris ma hache, et j'apprends que I'un de ces villages a defait les traiteurs anglois qui etaient chez eux en commerce. — 83 — Les Loups, qui sont etablis chez les Anglais de I'autre cote de la mon- tagne qui nous separe d'eux a la belle Eiviere, ont egalement pris ma hache et frappe. lis sont venus depuis peu en paroles a Niagara pour m'assurer de leur fidelite. Le poste de Niagara sera desormais celui ou les nations qui allaient a Chouaguen feront la traite. Les cinq nations m'ont particulierement prie d'y faire trouver tons leurs besoins ainsi qu'au fort Frontenac a quoj je pouryoiray des le x^rintemps prochain. Je renouvelle a Monsieur de Boisbebert les ordres que je lui ai donnes pour qu'il se tienne toujours pret a se transporter ou vos ordres pourront I'appeler, suivant les circonstances, le printemps prochain avec le nombre de sauvages que vous lui demanderez. Donnez moy, je yous prie, Monsieur, de vos nouvelles par toutes les occasions. Je me fiatte que vous vou.drez bien me faire jiart de tout ce que vous apprendrez d'interessant sur la situation et les vues de I'ennemy, tant par rapport a Louisbourg que par rapport a cette colonic. Agree que je vous reitere I'ofFre de mes services en tout ce que je pourrai vous etre utile dans ce pays ci, et les assurances de I'attachement le plus vif et le plus sincere avec lequel, J'ay deux correspondants en Angleterre dont un tres parfaitement ins- truit. lis me confirment tons les deux la resolution prise par le nouveau ministre de faire leurs principaux efforts du cote de I'Amerique. Monsieur J'ai rhonneur d'etre. Etc. LETTRE DU MARECHAL DUC DE BELLEISLE. Versaille, le 13 janvier, 1757. — 84 — Pitt veut a quelque prix que ce soit y reprendre la superiorite et satisfaire la faction anglaise interessee au commerce de I'Amerique, laquelle faction est aujourd'hui la plus puissante, et dans la yille de Londres et dans la chambre des communes. C'est en consequence qu'independament de deux regiments de Monta- gnards d'Ecosse, chacun de 1800 hommes, il doit y passer 9 regiments d'Infanterie dont on m'a envoy e la liste, s9avoir : cinq de I'etablissement d'Irlande, et cela outre les trois regiments partis il y a deux mois pour la Nouvelle Angleterre. Tout cela formera un corps de plus de huit a dix mille hommes de troupes reglees. L'on y fait passer en meme temps un autre gros train d'artillerie et de touttes especes d'armes et de munitions de guerre. Monsieur Pitt a dit que si ce renfort n'etait pas puissant ou suffisant, il y en ferait passer le double et le triple. Dans ces circonstances je pense que comme I'Amerique est le principe et la veritable cause de la guerre, c'est a cette partie du monde que notre premiere attention doit se porter. C'est la bonne ou mauvaise situation dans laquelle nous nous trouvons qui determinera plutot ou plutard le ministre anglais a faire la paix et a la faire de notre part ou ruineuse ou avantageuse. Nous n'en ferons jamais de solide avec 1' Angleterre, si nous ne pouvons pas avoir I'Acadie. II y a plusieurs mois que j'insiste pour que nous fassions passer en Amerique independament des recrues necessaires pour completter les trou- pes de nos colonies et de nos regiments fran9ais le corps de 4000 hommes du Sieur Sicher qui est compose de maniere a former six gros bataillons, ou a etre divises par brigades et meme par compagnies. II y a un corps distingue d'ofliciers presque toils gentilshommes dont la plus grande partie se propose de ne jamais revenir en Europe non plus que leurs soldats, ce qui fortifierait beaucoup pour le present et pour I'avenir les parties de colonies ou ces troupes seront destinees. Monsieur le G-arde des Sceaux m'a dit que Monsieur de Vaudreuil ne lui avait demande que 15 ou 1800 hommes recrues, avec quoy il croyait I'Amerique sufiisamment gardee. Mais je reponds que Monsieur de Yau- — 85 — dreuil ne pent avoir connaissaiicedu projet de Monsieur Pitt et la resolution d'y faire passer nii aussy gros corps de troupes reglees, ce que I'Aiigleterre ii'a jamais fait encore. Je crois ne pouvoir trop insister pour que Ton ne manque point Tocca- sion de faire passer en Amerique les 4000 liommes. L'on se repe]itra peut- etre plus tard de ne I'avoir pas fait lorsqu'il n'y aura plus de remedes. Je conviens que la depense des transports est excessirenient cliere, mais je pense qu'il vaudrait encore mieux avoir quelques vaisseaux de ligne de moins et se mettre en toute surete pour la conservation de nos colonies, et comme nous touchons aux epoques aux quels il faut que ces transports par- tent, et que ces troupes ont un grand nombre de jours de marche a faire pour etre rendues au lieu de leur embarquement, je represente a Monsieur de Moras qu'il n'y a pas un moment a perdre pour se determiner. Get obfet m'a paru si important pour le service du Itoy et si decisif pour le bien et le succes de la nouvelle administration qui lui est confiee, que j'ay cru devoir mettre ce memoire sous ses yeux, le iDriant de vouloir bien y faire I'attention que merite la matiere dont il sagit. I had the pleasure to receive your affectionate letter of the 10^^ inst. for which I am sincerely and extremely obliged to you. Lord Loudon who set out for New York and Philadelphia last thursday, finished all his busi- ness with these governments, I believe to his own and their entire satis- faction ; which negociation together with the resolutions that I find from L. Maj. Due de Belleisle. LETTER FROM CHARLES LAWRENCE. Boston, Peb. 1, U'^ 1151. Dear Sir, — 86 — M Pitt's letters to me of 22'-^^ December are formed at home for carrying on the War wilh the utmost vigour in N, America, will surely produce happy effects in the course of the ensuing summer for the colonies in general and for that in particular which calls more immediatly for your good wishes and mine. I have laid your memorandums you enclosed relative to the accounts before Apthorp and Ilancoak and shall have the perticulars explained to forward either by this convenyance or to carry with me, by which you will perceive that there will be no difficulty about any of them. I am never the less much pleased with your exactness in and attention to these points which are doubtless of importance, as I am also with the pains you say you are taking to regulate and adjust the accompts of the expedition in order to their being transmitted home as early as possible. For these and all your other cases in publich affairs you have and will con- tinue to have from me both thanks and approbation ; nor shall I fail to do you justice with those who are faithful Friends to faithful servants; but about ivhat I ivrite to you^ your finger on your lips. I cannot sufficiently to you the politeness that has been shewn to me and the honours I have received since my arrival in this fine country from all ranks and degrees of people. We where saluted by the castle in coming up. I received the most polite congratulations on my safe arrival by a committee from the council and Houses of representatives ; have been visited by almost all the gentlemen of consideration in Boston, and in short have been honoured in all respects with such striking mark of attention and regard as cannot fail of leaving a very permanent and a very affecting impression on my mind. Amongst other gentlemen I have had the pleasure to see, your good Brother was an early visitor, with whom I had a conversation (after speaking to Lord Loudon) concerning your son ; the result of which was that it was right for him to joyn his corps immediatly ; the reason I will communicate to you when I have the pleasure of kissing your hand ; and you depend on your the interim upon his returning to his studys the moment it shall be in my power to give him leave with propriety. — •87 — I am sory to fiiid from your letter that our colony Patriots whose wisdom is so much to be honoured and revered , cannot employ their talents and their time with greater advantage both to themselves and the publick than in a species of Politacks which seems to be growing more unfashion- able every day upon the continent. Here nothing is heard, and indeed ought to be as America now stands circumstanced, but the old Romaincy " ad arma." Private peague gives way to publick spirit and the most glorious resolutions are every where forming in support of the commence cause. At such a crisis we shall not surely be the only people at variance amongst ourselves. M' and M" Hancock to whose unspeakable friendship and politeness I must remain for ever indebted ; joyn their respects with mine to M"" Grreen and the family. If your passage back be as fortunate as it was hither, I shall live in hopes in seeing you in a fortnight. In the mean time, I am with great truth and regard, Dear Sir, your most faithful [Ser] and humble servant. C. Lawrence. 1T5T EXTRAIT D'UNE LETTRE DE MONSIEUR LOUIS PINTARD A MONSIEUR JOHN SEARLE A MAD ERE. La Nouvelle York, le 30 mars. II ne me reste que le temps de vous informer d'un ambargo general sur tout le continent qui a commence le 2 du present, a savoir quand il 8era leve ; nous avions plusieurs batimens expedies du domaine quand il a ete impose, a aucun desquels on a voulu permettre de partir, Le proprie- taire de la Nouvelle Angleterre veut absolument d'une fagon ou d'autre — 88 — faire partir le sien et certainement il lie pent tomber que dans uiie bonne occurence puis qu'il y a a parier dix coiitre un seul que vous ii'auriez point d 'autre batiment de rAmeric^ue de tout I'ete. P. tS. — La Tarine a 14 sli & G peiid : a vendre uniquemRiit quo pour Tarmee, presqiie tous les vaisseaux dans ce havre onl ele pris pour le service da Roy. Vous pouvoz juger [)ar la qiiaiid nous irons a Strike a blow. " Exirait d'une lettre de Monsieur Louis Piiitard a Monsieur John Searle, a Madere, dattee de la Nouvelle Yorck, le 30 mars, 1^5Y." 1T5T LETTRE DE MONSIEUR PARKER A MONSIEUR NATHANIEL ADAMS. A Portsmouth, le V ayril. Monsieur, L'Incluse m'est parvenue dans un paquet d'Angleterre, mais je n'ay pu encore apprendre aucune nouvelle. Mon Lord Loudon a etabli une regie generalement observee qui est de ne publier, ny parier d'aucune affaire qui aye quelcjue rapp)ort a la guerre et a (comme je yiens d'etre informer) doiine dans tout le continent, ordres a ceux qui se meslent d'ecrire pour le public, de ne faire dans leurs ecrits aucune mention de ce qui le regarde. Nous avons eu avis que les Fran^ais out fait deux attaques au fort William Henry qui est le plus superieur de nos forts et ont ete repousses les deux fois. Nous ne sfavons pas encore le detail de cet affaire. J'ai I'honneur d'etre, Monsieur, Yotre tres humble et tres obeissant serviteur, " Lettre de Monsieur William Parker a Monsieur Nathaniel Adams, datee de Portsmouth, le Y avril 1^5^. — 89 — 1T5T EXTRAIT D'UNE LETTRE DE MONSIEUE JOSCHIES A MESS. HILL, LAMAS ET HILL. NouA^elle Loiidres, le 9 avril. On a forme un embargo"''geiieral snr toutes les colonies, depuis la Yir- ginie jusqu'a la noiivelle Amphire inclusivement, qui a commence le 8 ou 10 mars, et observe dans la plus grande partie de ces provinces avec la der- niere exactitude, lequel embargo s'est etendu jusqu'a sur les petits cabot- teurs^ batiments charges et expedies, que Ton a retenus, et aux marchands de graine de lin qui avaient plusieurs batimens charges et pr^ts a faire voile, a qui on a refuse les expeditions. Cette exactitude a ete poussee a la Nouvelle Yorck jusqu'au point de faire revenir les batimens qui etaient rendus au Hook. Cette colonic n'a pas ete aussi exacte ou (comme on s^avoit I'embargo,) ceux qui avaient des batimens leur ont fait leurs expeditions etles mettent journellement en mer (sic). Le bateau par lequel passe la presente n'avait pas encore ses expeditions, mais le proprietaire a S9U obtenir un permis de Tassemblee generale, de charger pour Madere. Le dernier embargo ne s'etendait point chez nous pour les envoys de provisions que nous pouvons faire pour les isles neutres quel qu'elles soient. 1757 LETTRE DE MONSIEUR DE MONTCALM AU MINISTRE. A Montreal, le 24 avril, Monseigneur, Nous etions a la fin de la campagne dans I'incertitude si les anglois. avaient detruits leurs forts d'entrepots sur la riviere de Chouagv3n, appelles m — 90 — les forts de Bull et de William. Nous n'en pouvons douter et les Sauvages des cinq nations nous ont assures qu'ils les avaient evacues et brules. Ces cinq nations, (c'est ainsi qu'on nomme les Iroquois) ont envoye a Montreal au commencement de I'hiver une ambassade composee de 180 personnes, y compris les femmes et les enfans, II y a eu a cette occasion de grands conseils, pour se servir des termes du pays, c'est-a-dire qu'on a tenu a Montreal une espece de congres auquel nos Iroquois domicilies, les Nepissings, les Algonquins, les Peutcotamis et les Outaouais, nations sau- vages attachees a la France ont assiste par deputes. Cette assemblee est la plus memorable qu'il y ait jamais eu en Canada, tant pour le nombre des embassadeurs et la nature des objets qui se sont agites, que pour les bonnes dispositions dans lesquelles les cinq nations ont paru etre. H y a lieu d'attendre de leur part la neutralite la plus exacte. On pent meme esperer que, quoique ces nations ne veuillent pas prendre la hache contre I'Anglois, plusieurs de leurs jeunes gens nous suivront a la guerre. C'est tout ce que Ton pent exiger raisonnablement d'un peuple enclave presque au milieu des habitations angloises. Nos sauvages domicilies ont parte aux cinq nations dans ces conseils avec menace et fierte. Monsieur le Marquis de Vaudreuil leurapromis un oubli de leur conduite passee et de leur faire trouver tous leurs besoins pourvu qu'ils fussent fideles a leur parole. Ces sauvages ont rapporte et foule aux pieds les medailles des Anglois. Cependant il ne nous ont pas dissiraule qu'ils avaient aussi des deputes a Orange ; en efFet nous avons sfu a la fin de mars que les deputes s'etaient retires de chez I'Anglois sans vouloir prendre aucun engagement. Cette espece de congres a dure tout le mois de decembre. Par toutes les nouvelles qui nous viennent du fort Duquene, de Detroit et de Monsieur Pouchat, capitaine au regiment de Beam, commandant au fort de Niagara, I'afFection de tous les Sauvages du pays d'en haut est des plus grandes ; et cela est principalement du a la prise de Chouagen. Les partis vont continuellement I'hiver pour lever quelques chevelures sur les Anglois qui ont aussi fait yenir des Catabas, sauvages etablis aupres de la Caroline. Ces Sauvages ont leve quelques chevelures aupres du fort Duquene aux Chaounous nos allies, mais un de nos partis en ont tue plusieurs. — 91 Un detachement de 60 hommes d'elite dos troupes angloises avec 10 sergents et ^ oiiiciers, composaut en tout 77 hommes, s'etaiit mis en marche pour faire qnelques prisonniers anpres de nos forts, avait pris le 21 Janvier entre le fort de Carillon et celui de St Frederic, 7 de nos soldats. Sur la nouvelle qui en vint a Monsieur de Luzignan, capitaine de la colonie, com- mandant au fort de Carillon, il detaclia 100 hommes aux ordres de Messieurs de Basserade et de Lagrandville, capitaines aux regiments de Languedoc et de la Eeine, avec quelques Sauvages et Canadiens. Ce detachement joignit celui des ennemis sur les trois heures apres midi et tomba sur leur avant garde bayonnette au bout du fusil. Comme nous avions neglige d'occuper une petite hauteur a portee du chemin, les Anglois s'y retirerent et on fusilla jusqu'a la nuit. Les ennemis ont profite de I'obscurite pour se retirer laissant sur le champ de bataille 42 hommes tues dont trois ojfficiers. Nous leur avons fait 8 prisonniers et repris tes ndtres. On a scu depuis que de 77 hommes dont ce detachement etait compose il n'en est rentre que trois au fort G-eorge, les autres ayant peri de froid. Nous avons eu 9 hommes tues et 18 blesses dont quelques uns sont morts de leurs blessures. Monsieur de Basserade, copitaine qui y commandail Va ete danger eusement. Je ne saurois trop loiier la fa9on dont nos officiers et nos soldats se sont conduits dans cette action qui a ete assez vive et qui a roulee quasi uniquement sur les troupes de terre, n'y ayant eu qn^un seul enseigne de la colonie. Le 23 fevrier on a fait partir un gros detachement aux ordres de Monsieur Eigaud de Yaudreuil, gouverneur des Trois Rivieres, et frere du gouverneur general et de Monsieur de Longueuil, lieutenant du Eoy, de Quebec. Ce detachement etait compose de 50 grenadiers et 200 volontaires pris sur les bataillons de la Sarre, Eoyal Roussillon, Languedoc et Bearn, commandes par Monsieur de Poulharies, capitaine des grenadiers au regi- ment de Eoyal Roussillon, de 250 hommes des troupes de la Colonie, de 600 Canadiens et de 300 Sauvages. Ce detachement a eu 60 lieues a faire la raquette aux pieds, ayant leurs vivres sur des traines que Ton pent sur les chemins faire tirer par des chiens, couchant au milieu de la neige sur la peau d'ours avec une simple voile qui sert d'abri contre le vent. II a traverse de la sorte le lac — 92 — Champlain, le lac St Sacrement et est arrive le 18 mars a uue petite liene du fort Greorge scitue au fond de ce dernier lac. Comme il n'a pas ete possible d'entreprendre de vive force sur ce fort, on s'est contente de bruler pendant les nuits du 18 au 19, du 19 au 20, da 20 au 21, du 21 au 22 tout ce qui etait dans I'exterieur du fort, plus de 300 batteaux, quatre barques, dont une percee pour 6 canons, un moulin a scie, un grand amas de bois de construction et de chaufFage, deux magasins remplis d'efFels aux troupes et de viv^res ; un petit fortin de pieux dans lequel il y avalt une douzaine de maisons ou barraques pour y loger des troupes et leurs malades. Malgre le feu de mousqueterie, quelques bombes et quelques coups de canon qu'ils ont tire, nous n'avons perdu dans ces differentes operations que cinq soldats. Nous avons eu six hommes de blesses legerement y compris deux Sauvages. Ce succes est d'autant plus important pour la colonic que les ennemis etaient en etat de se mettre dans cette par tie en campagne avec nous. II faut esperer que leurs operations en seront retardees et que les Canadiens qui sont ici laboureurs et soldats auront le tems de faire leurs semences. Ce detachement a servi de plus a s'assurer exactement de la position du fort Greorge. Les Canadiens ont ete etonnes de voir que nos officiers et soldats ne leur ont cede en rien dans una guerre et un genre de marche auxquels il n'etaient pas accoutumes. II faut en efFet convenir qu'on n'a point idee en Europe d'une fatigue ou Ton soit oblige pendant six semaines de marcher et coucber quasi toujours sur la neige et sur la glace, etre reduits au pain et au lard et souvent trainer ou porter des vivres pour cjuinze jours. Nos troupes I'ont soutenu avec beaucoup de gayete et pas le moindre murmure. Je ne S9aurois donner trop d'eloges a Monsieur de Poulharies qui commandait notre detachement. C'est un officier de grande distinction. N'alles pas Monseigneur, soup9onner le zele des officiers superieurs des troupes de terre. Monsieur le Chevalier de Levis eut accepte le comman- dement de ce detachement, Monsieur de Bourlamarque I'avait demande avec instances, et j' avals offer t aussi de conduire cette besogne qui pouvait suivant les circonstances ^tre plus considerable, car j'avais remis le 13 Janvier un memoire contenant un projet de surprise et pour au moins — 93 — executer ce qu'on a fait, et jo ne demaiidois que hnit ceiis homines pour cet efFet ; mais Monsieur le Marquis de Yaudreuii a voulu confier cette expe- dition a Monsieur son frere. On nous fait esperer que les hopitaux a la suite de nos camps seront mieux gou\^ernes que I'annee derniere. Cette partie et celle des vivres qui jusqu'a present avait ete en Canada en regie, vient d'etre donnee comme en France a I'entreprise. L'hiver a ete des plus rude. Le fleuve St Laurent a ete pris depuis les premiers jours de decembre et Test encore au 8 avril pour y passer en trai- neaux. Le thermometre qui I'annee 1709 n'a ete en France dans le plus grand froid qu'a 19 degres a ete plusieurs fois a 27, souvent de 18 a 20 et presque toujours de 12 a 15, il y a eu une quantite etonnante de neige. Je suis avec respect, Monseigneur, Votre tres humble et tres obeissant sorviteur. Postcriptum de la lettre de Monsieur de Montcalm au Mmistre, date de Montreal le 24 avril 1757. P S. — Nous venous de recevoir nno Icitre do Lonisbnurg en dattodu 3 fevrier, nos bataillons, siiivaiU les oLals qiTils m'oiit envoyes, pi'uveiU etre consideres comme complets. Je vois par les lettres de Monsieur de Drucoui't, gon verui'ui' de risle Royale, qu'il u'y a [)lus de Iracasseries avi c U's baiailloiis ; mais Monsieur de la Grev(?, comniissaire qu(? les Au.ulois avaiiMit pris et out renvoye (THalirax pour echauger avec ceUii pris a Cliouagen, a quclqu > difnculLe avec Monsieur Prevot, commissaire ordouuateur de la maiine. Je me flatte que i(^s lotiros que Monsieur Bigot, intendant du Canada, Monsii-ur Doreil e>t n.ioi ecrivons a octte occasion, apporteront un esprit de conciliation bien necessaire. Depuis la declaration de guerre il y a (piehpies peiiLs batiniens arnies en cours^^ a Louisbourg (pii p.'ont pas laisse qu d'y raniener pou" cent mille ecus de prises, suivaiit ce qu'ecrit le gouverneur de Tlsle R jyale. LETTRE DE MONSIEUR LE CHEVALIER DE DRUCOUR AU MINISTRE. A Louisbourg le 30 mai, 175^. Monseigneur, Nous attendoiis de jour en jour I'escadre de Monsieur d'Aubigny ; celle de Toulon, partie le 18 mars, devrait etre ici ; mais souvent le passage du Detroit est long. Une de ces deux la dans le port nous tranquiliseroit sur notre scituation. Monsieur de Beaufremont, ayant eu ordre de partir de St Dominique au commencement d'avril, tarde aussi beaucoup ; mais si le Taisseau le Septre, arme en flute, est alle luy porter des vivres (ainsy que Monsieur Macarty me I'a dit) cette Escadre ne pent paroitre a la cote qu'apres I'arrivee des Anglois. Je ne le crois cependant pas, parce que vous luy auriez plutot donne ordre d'apporter ses vivres ici, la on Monsieur de Beaufremont les eut pris. J'ai toujours pense que si I'ennemy faisait le projet d'assieger cette place, il le tenteroit par la voye du Port, et c'est ce qui m'a fait reiterer I'annee derniere la demande que j'avais faite a mon arrivee ici de deux mor- tiers a galiottes dont nous nous servirions utilement pour bombarder les vaisseaux qui iraient mouiller dans le fond de la Baye. Quand aux Sauvages je n'ignore pas combien ils ont ete utiles dans les pays d'en haut par lour fa9on de faire la guerre ; mais la nation Mickmack que nous avons ici est une des moins aguerrie, et quoique, en general, ils ne se menent tons qu'a force de vivres et de presens, ceux-ci sont encore les plus demandants. II est vrai que jusqu'a present nous n'avons pu les satisfaire que me- diocrement, les magasins etant tres degarnis de tout ce qu'il leur faut. Monsieur Dangeac (sir) m'annon^a hier au port Toulouze quelques an- glais pris par nos Sauvages dont on rapporte que le 9 du courant il etait a Halifax. II n'y etait encore arrive qu'un senault venant de la vieille An- gleterre, et qui avait passe par la nouvelle Yorck, leur donner avis qu'il y — 95 — avoit line escadre de It vaisseaux eii armemeiit, et que I'ou faisoit a Boston et dans les contrees voisines une levee d'hommes par trois le tout destine pour Louisbourg. II paraissent oublier le Canada pour cette annee. Je desire que nous les y renyoyions. Je suis avec un tres profond respect, Monseigneur, Yotre tres humble et tres obeissant seryiteur, Le Chey. de Drucourt. 1757 LETTRE DE MONSIEUR DE MONTREUIL AU MINISTR*E. A Montreal, l'"" juillet, 11c>1. Monseigneur, J'ai rhonneur de yous assurer que personne ne prend plus de part que moi a tout ce qui yous regarde. Je suis trop attache a Monsieur le comte d'Argenson pour n'etre pas penetre de la plus yiye douleur. Je yous en supplie, Monseigneur, d'etre persuade que j'aurai I'honneur de seryir sous yos ordres ayec le meme zele ei: la plus grande fidelite a remplir yos inten- tions, honorez moi s'il yous plait de yos bontes, J'ose me flatter que con- naissant mon application a mon metier yous youdrez bien me decorer du grade de brigadier au retour de I'Amerique. Je trayaille tous les jours a m'en rendre digne. Je dois partir le 12 juillet ayec Monsieur le Marquis de Montcalm pour joindre un corps de six mille Fran9ais ou Canadiens ou deux mille Sauyages qui s'assemblent au camp de Carillon pour faire le siege du fort Greorges. Nous nous flattens que la campagne sera brillante, les troupes de terre et — 06 — de marine s'accordent tres bieii ensemble et paraissent avoir beaucoup de confiaiice en Monsieur le Marquis de Montcalm. Monsieur de Basserade, capitaine an regiment de Languedoc, a defait le 21 Janvier avec cent hommes un parti de soixante dix sept anglois a nne lieiie de Carillon. Monsieur de liigaud, gouverneur des Trois Rivieres, a brule dans le mois de mars, sous le canon clu fort George quatre barques, deux hangards remplis de munitions de guerre et de bouche et. environ deux cens bateaux, il avait a cette expedition mi detacliement de 1500 hommes, il n'y a perdu que quatre ou cinq hommes. Monsienr de Basserade en a eu trente de son detachement tuez ou blesses, il est du nombre de ces derniers. Les deputes des cinq nations Sauvages sont venus cet hiver a Montreal ofFrir la neutralite a Monsieur le Marquis de Vaudreuil qui I'a accepte. On s'est donne de part et d'autres plusieurs colliers et branches de porceleine selon la coutume des Sauvages pour garant des traites. Les pre- miers batimens charges de vivres pour la colonic sont arrives qu'a la fin de juin a Quebec. On eut commence la campagne de meilleure heure si on avait eu des vivres, il manque encore les trois quarts des vaisseaux qu'on a annonce pour la colonic. On vient d'apprendre que Monsieur de Beaufremont est entre dans le port de Louisbourg avec six vaisseaux, I'lsle Royale est aujourd'hui a I'abri d'insulte, les derniers prisonniers c|u'on a fait aupres d'Orange assu- rent qu'il vient beaucoup de trou]>es au fort Greorge, il y a apparence que si on persiste a vouloir le prendre on aura une bataille avant d'en faire le siege. Je vais le 10 de ce mois avec Monsieur le Marcjuis de Montcalm au lac des Deux Montagues et au Sault St Louis habitez par des Sauvages pour leur faire chanter la guerre et engager a venir au fort Greorge. II arrive dans ce moment un courrier qui nous apprend que Tescadre de Monsieur du Bois de la Motte composee de neuf vaisseaux est entree dans le port de Louisbourg et qu'il y a une escadre angloise considerable a Halifax. Le Greneral Loudon y est, dit-on, avec la plus grande partie des troupes de La Nouvelle Angleterre pour s'y embarquer et tenter une entre- prise par mer. — 97 — Cela regarde Louisbourg on Quebec. Monsieur de Yaudreuil et Mon- sieur de Montcalm yivent en bonne intelligence et travaillent de concert avec le plus grand zele a la defFence de cette colonie. Permettez-moi s'il vous plait, Monseigneur, de vous adresser une lettre pour Monsieur le comte d'Argenson, pardonnez je vous suplie ma hardiesse et daignez m'honorer de votre confiance et de votre protection que je suis sur de meriter par mon application, ma fidelite et mon zele pour le service du Roy. Je suis avec le plus profond respect, Monseigneur, Votre tres humble et tres obeissant serviteur. 1T6T ENGAGEMENT DES IRLANDOIS DESERTEURS. A Quebec, le 15 juin. Hugh Carragan ') y Sergents. John Lee j G-eorge Brown ') y Caporaux. John Moor ) Antony Butler (mort le 9 septembre 1757) Eobert Cosgrove Tambour Laurens Loghran Soldats John Boston do James Tewler do Denis Brain an do Thomas Mathiews do Luc Grilmor do n — 98 — John Fitzgerald Soldats Silvester McAlroy do Patrick Higens do Daniel Dau do Daniel Devit do James Johnson do Joseph Coffin do G-eorges G-orley do John Olbery do Richard Bynx do Moses Eite do Morgan Keney do Piere Petit do Mikel Hogan do Thomas Butler do Charles Dowerty do James Garan do JohnNowlan do John Magel do Nathanial Russel do Charles Obrien do John Hegin do James Mathiews do Thomas Cockran do Eobert Phelipps do Edward Lande do John Druyes do Jacob Delsho do James Daws Soldats Thomas Grreen do William Lawelay do John Forlaiid do Arthur Stone do John Barret do Ruth Olfretch do John James do Thomas Maccormack do Eichard Eobierson do Marie Carragan Femmes Jeanne Droyes et sa fille do Marie Delsho do Catharine Moore et son enfant Nous, les soussignes, promettons et nous obligeons par les considera- tions cy apres, 1° que nous ne serons plus du jour et datte de nos signatures prisonniers de guerre et que nous serons proteges et traites a tons egards comme sujets de Sa Majeste tres Chretienne ; 2° que nous serons sous le commandement et sous les soins autant qu'il sera possible du Sieur Joseph Claude Maine, sur le bon traitement duquel nous comptons en passant cet engagement ; 3° que nous serons renvoyes en France ainsi que le jugera a propos Monsieur le Marquis de Yaudreuil. La condition de cet engagement est tel que si les articles cy dessus sont decement et fidelement enexecutes a tous egards, nous nous engageons et nous obligeons fermement de servir et de defendre de nos vies et de nos biens la couronne et la dignite de Sa Majeste tres Chretienne, quand et ou nos superieurs Texigeront. 175T INSTRUCTION A MONSIEUR LE MARQUIS DE MONTCALM, MARECHAL DES CAMPS ET ARMIES DU ROY. Montreal, le 9 juillet, 1^51 Les succes que nous eumes la campagne derniere, par la redition des forts de Chouaguen et les incursions continuelles des nations sauvages que nous avions rassemblees dans la partie de la Belle Riviere, sur plusieurs fortius anglois et sur les habitations de la contree, nous donnerent juste sujet de croire que le Greneral Loudon s'occuperoit essentiellement de la partie du lac St Sacrement, et qu'il parviendrait a achever les grands prepa- ratifs qu'il avait commence des I'annee derniere au Fort G-eorge, pour se mettre en etat d'attaquer avec une armee tres considerable les Forts de Carillon et de St Frederic, avant que nos rivieres fussent navigables et que nous puissions faire sortir de la colonie les forces necessaires pour la defense de ces deux forts, d'autant mieux que notre situation par rapport aux vivres etait si que nous n'aurions pu suffire a les approvi- sionner. Ce furent toutes ces considerations qui nous porterent a faire marcher dans le mois de mars (tant ou I'ennemy devait moins se mefier) un deta- chement d'environ 1500 hommes de troupes, Canadiens et Sauvages, sous les ordres de Monsieur Rigaud de Vaudreuil Grouverneur des Trois E-ivieres, pour ruiner les preparatifs de I'ennemi et le reduire dans I'absolue obliga- tion de les remplacer avant de ne pouvoir rien entreprendre sur nos frontieres. Cette expedition reussit au point que le Fort Greorges resta totalement isole et que ses barques, galeres, berges, batteaux magasins et autres etablis- semens furent calcines par les flammes. Nous n'avons pas perdu, de vue cet evenement qui nous donnait I'avantage sur I'ennemy ; mais nous n'avons pas pu en profiter a cause de la disette ou nous nous trouvons des vivres avant de recevoir nos premieres depeches de la cour, par les difFerens avis que nous en avons eu, joints aux rapports des prisonniers anglois et les — 101 — circoiistances ou nous sommes nous prouvent qu'il est grandement de I'in- teret do la colonie d'agir ofFensivement sur le Fort Greorges. Nous ayons pour cet efFet fait un amas de vivres de toutes les paroisses de notre gouvernement ou nous en avons fait faire la recherche aussi exacte que facile par la boniie volonte des Canadiens, dans la conhance que nous leur avons donnee et ou nous sommes nous memes que les approvisionne- ments que la cour a destines pour cette colonie et que nous demandames avec instance par nos dernieres depeches, ne tarderont pas a nous parvenir. Les forces que nous destinons a cette importante expedition dont nous remettrons le commandement a Monsieur le Marquis de Montcalm, consis- teront a environ 8400 hommes, s9avoir : deux mille cinq cens des troupes de terre, 1200 du detachement de la marine, 3000 Canadiens et 1700 Sau- vages, sans en comprendre une compagnie de cannonniers, bombardiers, une compagnie d'ouvriers, les recrues que nous ferons deliler de Quebec a Carillon et les nations sauvages que nous attendons journellement des pays d'en haut. Cette armee sera entierement rassemblee au fort de Carillon vers le 15 ou le 18 de ce mois. Monsieur le Marquis de Montcalm y trouvera aussi un train d'artillerie convenable pour le siege du fort Greorges, et tons les autres preparatifs relatifs a cette expedition. Nous ne doutons pas que le chemin du portage n'ait ete fait et que I'artillerie et les batteaux y aient ete transportes ayant donne nos ordres en consequence a Monsieur de Bourlamarque et successivement a Monsieur le Chevalier de Le^ds, ainsi qu'a Monsieur le Mercier ; mais dans le cas que le tout ne fut point fini. Monsieur le Marquis de Montcalm ne perdra pas un instant pour faire achever tons ces ouvrages, afin que rien ne puisse diferer son depart avec toutes les forces pour aller au fort St Greorge. Nous nous en rapportons a lui pour remettre le commandement du fort de Carillon a tel officier qu'il jugera a propos avec le nombre d'hommes qu'il croira necessaire. Nous observons a Monsieur le Marquis de Montcalm que I'expedition du fort Greorge est Tobjet le plus essentiel que nous puissions avoir en vue pour I'avantage et la surete de cette colonie. Nous lui avons fait part de toutes nos reflextions dans les conferences que nous avons eu avec lui a cet egard. Nous uoiis sommos attaches a lui remettre une armee capable de ne pas craiiidre reniiemy en quelqne situation qu'il se trouve et nous avons pour cet efFet choisi les meilleurs hommes de la colonic. Nous nous en rapportons a Monsieur le Marquis de Montcalm pour I'ordre de marche de cette armee, mais nous lui recommandons de ne pas la diviser. Nous lui avons remis le tableau de la distribution que nous avons fait des troupes de la marine, des Canadiens, ainsi que des nations sauvages. Nous y avons attache les ofhciers de la marine dont I'experience nous est connue. Ainsy il est bien du service que cet arangement re9oive son execution. Nous avons destine Monsieur Rigaud de Yaudreuil a marcher a la tete des Sauvages, Canadiens et troupes de la colonic, sous les ordres de Monsieur le Marquis de Montcalm sur sa demande, celles des troupes de la colonic Canadiens et Sauvages. Nous avons lieu d'esperer que ces nations tiendront la parole qu'elles nous ont donnee et qu'elles ne se separeront pas qu'apres I'expedition. Nous esperons aussi que Monsieur le Marquis de Montcalm ne tardera pas a etre informe du veritable etat de I'ennemi au fort Greorge, mais quel- que rapport que puissent lui faire les prisonniers ou deserteurs anglois, il ne diferera point son depart, et suppose que lorsqu'il sera a portee du fort Greorge il vit a n'en pouvoir douter que les forces de Tennemy sont supe- rieures aux siennes, il fera la manoeuvre qu'il jugera la plus convenable pour chercher a le deposter et le combattre avec le plus d'avantage. Si Monsieur le Marquis de Montcalm parvient a reduire le fort St Greorges par la force des armes ou que I'ennemy se rende a lui par capitu- lation, il lui accordera plus ou moins favorable suivant que les circonstances I'exigeront. II aura une attention particuliere a faire conserver precieuse- ment les vivres de toutes especes, I'artillerie, les armes et les munitions de guerre et fera prendre les plus justes mesures pour que le tout puisse etre exactement transports au Fort de Carillon. Nous ne devons pas douter que si Monsieur le Marquis de Montcalm a ce premier succes le Fort Lydius n'en soit intimide au point qu'il ne lui opposera qu'une faible resistance. Ainsi Monsieur de Montcalm laissera quelques troupes au fort Greorge et n'aura rien de plus presser que de se — 103 — presenter devaiit le fort Lydius avec son armee etd'enfaire le siege a moins qu'il n'y eut evidence de compromettre les forces de la colonic dans cette seconde expedition. II sent tout comme nous que tant que le fort Lydius existera les Anglois auront toujours une ressource pour meuacer notre frontiere ; au lieu que ce fort etant raze ils seraient forces a y renoncer ; et que par une suite ne- cessaire tous leurs projets ambitieux sur cette colonic s'eYanoiiiront. Le fort Lydius etant reduit Monsieur de Montcalm executera ce que nous lui avons prescrit a I'egard du fort George, par rapport aux vivres a I'artillerie, aux armes et aux munitions de guerre. II fera bruler jusqu'aux fondements le fort Lydius et toutes ses dependances ; et il en usera de meme au fort G-eorge sitot qu'il y sera de retour. A I'egard des nations sauvages, il leur donnera alors leur liberte de se licencier et de se deviser par pelotons a chacun desquels il attachera des ofliciers cadets et soldats des troupes du detachement de la marine et quel- ques Canadiens pour aller ravager les habitations angloises soit du cote d'Orange ou de Corlac. Mais dans le cas que Monsieur le Marquis de Montcalm vit une impos- sibilite reelle de reduire le fort G-eorge et qu'il fut dans I'absolue necessite par la trop grande superiorite des forces de I'ennemi de se retirer sous le fort de Carillon, il y prendra la position la plus favorable pour empecher I'ennemi de faire aucun progres. Nous le prevenons qu'il ne pourra se dis- penser de renvoyer vers la fin du mois d'aout les nations des pays d'en haut et la plus grande partie des Canadiens pour faire faire nos recoltes. Monsieur le Marquis de Montcalm pourra assurer les officiers des trou- pes du detachement de la marine que nous aurons une attention toute particuliere aux comptes qu'il voudra bien nous rendre de la fa^on dont ils se distingueront sous ses ordres. Au surplus nous nous en rapportons entierement aux lumieres, a la prudente experience, et au zele de Monsieur le Marquis de Montcalm surtout ce qui concerne I'importante mission que nous lui avons confiee et sur tous les cas que nous ne pouvons prevoir. Nous sommes bien assure que rien n'echapera a sa prudence et qu'il prendra les plus justes mesures pour ne pas recevoir d'echec. ~ 104 — II nous iiiforniera de tout ce qui se passera d"interessaiit, et de notre cote nous lui ferons passer diligommeiit toutes les nouvelles qui auroiit rapport a la situation de la coloiiie et a notre expedition. Irv- ^rv LETTRE DE MONSIEUR DE MONTCALM AU MINISTRE. A Montreal, le 11 juillet. Monseigneur, II y a eu d'autre cliangement dans I'arrangement des quartiers d'hiver dont j'ay eu I'honneur de vous rendre compte, que d'avoir envoye Monsieur de Bourlamarque a Quebec a la place de Monsieur le Chevalier de Levis qui n'a pu s'y rendre. Ce dernier a passe I'hiver avec moy a Montreal. Monsieur le Marquis de Vaudreuil y a fait sa x)rincipale residence. Nous I'avons suivi a Quebec ou il a passe un mois. J'avais eu I'honneur de vous ecrire dans ma derniere lettre du mois de novembre avec quelque espece d'incertitude que les Anglois avaient detruit leurs forts d'entrepot sur la riviere de Chouagen appelles les forts de Bull et de Yilliam. Cette nouvelle est sure. Nous ignorons, et vous avez pent etre appris avant nous par I'lsle E/oyale, que les Anglois ont brule et evacue le 12 octobre le fort de Graspa- reaux qu'ils nous avaient pris en 1755, pour ne garder que celui de Beause- jour dont ils augmentent les fortifications. Monsieur de Boishebert, capi- taine des troupes de la colonic, se maintient toujours dans cette partie avec pen de soldats et quinze cens Canadiens qui meurent, pour ainsi dire, de faim. Les nouvelles sont du |12 Janvier. II hiverne a Miramichi, et est tres ayde par le Pere Grermain, jesuite. Les cinq nations ont envoye une ambassade des plus memorable qu'il y ait eu depuis longtemps en Canada. J'en ay fait une relation qui pent donner une idee de ces Sauvages et de la fa9on dont ils traitent leurs interets poll- — 105 — tique. Je iie I'adresse qn'a vous senl, Moiiseigneur. Toutes les noiivelles du Detroit, du fort Duquesne et de Niagara nous assurent des dispositions des sauvages des pays d'en haut ce qni est du principalement a la prise de Chouegen. Monsieur Pouchot, capitaine au regiment de Beam, qui commande a Niagara, a pris a merveille avec les Sauvages, se conduit fort au grede Mon- sieur le Marquis de Yaudreuil qui a eu beaucoup de peine a accorder ce commandement a un officier des troupes de Terre. Nous avons, malgre I'hiver, des partis de Sauvages qui partent conti- nuellement de Niagara et du fort Duquesne pour lever quelques chevelures sur les Anglois. lis out aussi fait venir les Catabas, Sauvages domicilies , aupres de la Caroline. Ces Sauvages out leve quelques chevelures aupres du fort Duquene aux Chouanons, mais un de nos partis qui a couru apres a tue plusieurs d'entr'eux. Un detachement de soixante hommes d'elite de troup3s angloises, avec dix sergents et sept ofEiciers, composant en tout 7^7 hommes, s'etant mis en marche pour faire quelques prisonniers aupres de nos forts, avait pris le 21 Janvier, entre le fort de Carillon et celui de St Frederic, Y de nos soldats. Sur la nouvelle qui en vint a Monsieur de Lusignan, capitaine de la colo- nic, commandant au fort de Carillon, il detacha 100 hommes aux ordres de Messieurs de Basserade et de Lagrandville, capitaines aux regiments de Lan- guedoc et de la Reine avec quelques Sauvages et Canadiens. Ce detachement joignit celui des ennemis sur les trois heures apres midi et tomba sur leur avant garde bayonnette au bout du fusil. Comme nous avions neglige d'occuper une petite hauteur a portee du chemin les Anglois s'y retirerent et on fusilla jusqu'a la nuit. Les ennemis ont profite de I'obscurite pour se retirer laissant sur le champ de bataille 42 hommes tues dont trois officiers. Nous leur avons fait 8 prisonniers et repris les notres. On a S9U depuis que des 77 hommes dont ce detachement etait compose, il n'en est rentre que trois au fort G-eorges, les autres ay ant peris de froid de misere et pent etre de leurs blessures. Nous avons eu neuf hommes de tues et dix huit blesses dont quelques uns sont morts de leurs blessures. Monsieur de Basserade, capitaine qui y commandoit I'a ete dangereusement. o — 106 — Je lie s9:iiirois trop louer la fa9oii doiit iios officiers et nos soldats se sont comportes dans cette action qui a ete assez yive etqui a roulle quasi uiiique- ment sur les troupes de terre, n'y ayaiit qu'uii seul eiiseigne de celle de la colonie avec quelques Sauyages. Je me flatte qite si vous u'avez pas trouve cette annee assez d'anciennete de service a Monsieur de Basserade pour lui accorder la croix de St Louis son action et sa blessure la lui procureront raniiee prochaine. J'auray rhoniieur de yous en ecrire a la fin de la cam- pagne en vous proposaiit les graces de nos bataillons. Le 23 fevrier on a fait partir un gros detachement aux ordres de Mon- sieur Eigaud de Yaudreuil, gouveriieur des Trois Rivieres et frere du gouveriieur general et de Monsieur de Loiigueuil Lieutenant de Roy a Quebec. Ce detachement de 50 grenadiers et 200 volontaires pris sur les bataillons de la Sarre, Royal Roussillon, de 250 homines des troupes de la colonie, de 600 Canadiens et 300 Sauvages. Ce detachement a eu 60 lieues a faire, la raquette au pied, ayant ses vivres sur des traines que Ton peut sur des beaux chemins faire tirer par des chieiis, couchant au milieu de la iieige sur lapeaud'ours avec une simple voile qui sert d'abri contre le vent. II a traverse de la sorte le lac Champlain, le lac St Sacrement et est arrive le 18 mars a une petite lieue du fort Greorge scitue au fond du lac de ce nom. Comme il n'a pas ete possible d'entreprendre de vive force sur ce fort on s'est contente de bruler pendant les nuits du 18 au 19, du 19 au 20, du 20 au 21 et du 21 au 22 tout ce qui etait dans I'exterieur du fort, plus de 300 batteaux, quatre barques dont une percee poar 16 canons, un moulin a scie, un grand amas de bois de construction et de chauffage, deux maga- sins remplis de vivres et d'effets aux troupes, un petit fortin de pieux dans lequel il y avoit une douzaine de maisons ou barraques pour y loger les troupes et leurs malades. Malgre le feu de mousqueterie, quelques bombes et coup de canon qu'ils ont tire, nous n'avons perdu dans ces difFerentes operations que cinq soldats. Nous avons eu 6 hommes de blesses legerement y compris deux sauvages. Ce succes est important pour la colonie. Les ennemis etaient en etat de semettre dans cette partie en campagne avant nous. II faut esperer que leurs operations en seront retardees et que les Canadiens qui sont ici laboureurs et soldats auront le temps de faire leurs semences. Ce detache- ment avoit ordre aussi de s'assurer de la position du fort Greorges. — 107 — Monsieur de Paulharies capitaine des grenadiers au regiment de Royal Roussillon s'est conduit au mieux. C'est un officier qui merite des graces pour ses services, ses blessures, son application. II y a de I'etoffe en lui pour faire un bon lieutenant colonel d'infanterie. Comme nous n'avons point d'usage de pareilles marches en Europe et que les Canadiens accoutumes a se vanter, assuroient que nos troupes ne pourroient pas soutenir ces fatigues, je m'etais attache a bien choisir a tous egards les officiers et les soldats. Aussi ils ont ete forces de convenir que nous ne leur avons cede en rien. D'etre six semaines marchant et couchant quasi sur la neige ou sur la glace, reduit au pain et au lard et a sou vent trainer ou porter des vivres pour 15 jours, vous presentera I'idee d'une fatigue inconnue en Europe. On Ta soutenue avec beaucoup de gaite et pas le moindre murmure. Je me reserve de vous demander des graces a la fin de la campagne pour Monsieur de Paulharies et les autres officiers de ce detachement qui peuvent en etre susceptibles. Le Sieur ^Yolfe Lieutenant reforme a la suite de Bentheim que Mon- sieur de Dieskau avait amene I'annee derniere avec lui, s'est charge de bruler une barque percee pour 16 canons que Ton etait d'avis de laisser etant a quinze pieds du fort et sous la protection de son feu ayede de 20 de nos soldats. II y fit son operation avecperte de 2 hommes et trois de blesses. Je crois devoir vous envoyer le nom des officiers que j 'avals choisi pour ce detachement. II est toujours flatteur pour eux que notre ministre connaisse des officiers qui ont temoigne beaucoup de bonne volonte. Parmi les diverses souffrances que Ton a eu dans ce detachement Ton a eprouve un accident singulier. C'est celui de perdre la vue totalement par la reflection du soleil sur la glace II y a eu au retour du detachement un tiers d'aveugles, tant de Canadiens, sauvages, que des notres que leurs camarades etaient obliges de mener comme des quinze-vingt. Mais au bout de deux jours on recouvre la vue avec des remedes faciles. Cet hiver a ete des plus rudes. Le fleuve St Laiirent a ete pris depuis les premier jours de decembre et Test encore au huit avril a y passer en traineaux. — 108 — Le Thermometre qui, Tannee 1^09 n'a ete en France dans le plus grand froid qu'a 15 degres, a ete plusieurs fois a 27, souvent de 18. a 20 et presque toujours de 12 a 15. II y a eu une quantite etonnante de neige. La campagne qui avait precede cet hiver a ete fort longue, aussi avons nous beaucoup plus perdu de soldats que I'hiver dernier et beaucoup moins qu'en Europe. .Te suis avec respect, Monseigneur, Yotre tres humble et tres obeissant serviteur. " Lettre de Monsieur de Montcalm au ministre, datee de Montreal, le 11 juillet, 1757" LETTHE DE MONSIEUR LE COMTE DE MONTSERRAN. Brest, le 22 juillet, 1757. II est arrive ce matin en cette rade le brigantin le Charmant, capitaine Nicolet, Tenant de Louisbourg d'ou il est parti le 2 de ce mois, expedie par Monsieur le Comte Dubois de la Mothe, pour apporter la nouvelle de Messieurs de BaufFremont et du Revert a la sienne. Monsieur de BaufFre- mont y est arrive le premier, ensuite Monsieur de Eevert qui a ete 96 jours a se rendre, et enfin celle de Monsieur Dubois de la Mothe qui n'en a em- ploye que 49. Ces escadres font ensemble le nombre de huit vaisseaux et cinq fregates. Monsieur de BaufFremont a fait quelques prises dans sa traversee de St Dominique a Louisbourg qu'il a toutes coulees a fond et brulees. Les Anglois ne s'etaient pas montres encore. Le Capitaine Nicolet qu'a son de- part on disait qu'il y avoit 5 vaisseaux anglois a Canceau et que les equi- pages de ceux d'Halifax mouroient presque tons. II a rencontre a 60 lieues — 109 — loin d'ici six vaisseaux de guerre escortant doiize batimens marchauds qui paroissaieiit tenir la route du Nord. En atterant il a ete chasse par cinq corsaires qui I'ont empeclie d'entrer dans cette rade hier Papres midi. Ce batiment a apporte des lettres de Quebec en datte du 3 may par lesquelles on apprend qu^en consequence des ordre&du G-eneral de Yaudreuil, son frere Monsieur de Eigaud etait parti avec un detachement de 150 hommes, grenadiers et Sauvages, le 3 fevrier, pour se rendre au fort St GTeorge Tun des bouts du Lac St Sacrement oppose a celui ou nous avons les forts St Frederic et Carillon ; que ce detachement avoit marcbe arec des raquettes et apres des fatigues etonnantes etait arrive le mars au fort St G-eorge ; que I'ayant trouve bien garde Monsieur Rigaud, suivant ses instructions, s'etait determine a detruiretous les entours, et qu'en consequence il avoit brule 300 bateaux, deux barques de -seize canons qui etaient sur le lac et qui composoient toute la marine angloise, un tres grand amas de bois de construction, et deux immenses magasins remplis de munitions de guerre et de bouche avec lesquelles et les bateaux et barques, le G-eneral Loudon comptoit ouvrir la campagne cette annee par I'attaque des forts Frederic et Carillon qui est par ce moyen totalement manquee et pour lesquels on pent etre tres tranquilles. Monseigneur, J'ay continue d'envoyer quelques partis de Sauvages Abenaquis frap- per sur les habitations du gouvernement de Boston ; comme ils n'etaient pas considerables ils n'ont pu faire de grands progres ; cependant ils ont casse la tete a plusieurs Anglois dont ils m'ont apporte les chevelures. lis ont J'ai I'honneur d'etre, etc. LETTRE DE MONSIEUR DE VAUDREUIL AU MINISTRE, Montreal, le 22 juillet, 1^57. pris quelques ciifaiis et un negre. lis out aiissi cause beauconp de domag'es a reniiemy en brulaiit des granges remplies de grains, et tuant une quantite d'animanx. Je suis avec un tres profond respect, Monseigneur, Yotre tres humble et tres obeissant serviteur, Yaudreuil, 175T LETTEE DE MONSIEUR DE MONTCALM A MONSIEUR DE VAUDREUIL. Au Camp de Carillon, le 24 juin, 1Y5^. Monsieur, Je crois devoir vous envoyer nn canot pour vous faire part des heureux commencemens de cette campagne. Monsieur Marin qui s'est conduit avec une audace peu commune n'a pas cru devoir s'arreter quoique son detache- ment d'environ 400 hommes fut reduit a environ 200. Le surplus ayant relache ou ete envoye par lui comme ne pouvant suivre. II a enleve nne patrouille de 10 hommes. II s'est porte jusqu'au camp des ennemis pour le fort Lydius. II a essuye une grande fusillade. II s'est retire en homme de guerre. L'ennemi, dont la conduite a ete aussi timide que la notre a ete audacieuse, I'a pent suivi. II n'a pas voulu s'amuser a faire des prison- niers ; il n'en a ramene qu'un. II a rapporte trente deux chevelures et doit avoir tue beau coup d'hom- mes aux ennemis dont il n'eut ete ni sage ni prudent d'aller chercher les chevelures au milieu des rangs. Les Sauvages en general ont tons bien fait. II avoit avec lui Monsieur de la Eochebeaucourt, I'un de mes aydes de camp qui a deja fait plusieurs detachemens avec les Sauvages, dont il se tire tres bien. Les Outaouais qui etaient arrives avec moi et que j'avais determines a aller en decouyerte dn cote du lac St Sacrement, le prqjet de donner une correction aux berges angloises, et vous allez voir, Monsieur, qu'elle a ete etoffee (?) C'est avant hier que Monsieur yotre frere forma un detachement pour aller avec eux. J'arrivai a son camp le meme jour au soir. Monsieur de Carbiere, lieutenant des troupes de la colonic, rentrait par un malentend.i ; et comme je connais le zele et I'intelligence de cet officier, je le lis repartir avec une nouvelle intruction, rejoindre Messieurs de L'Anglade et Hertel de Chambly. II a ete renforce par Monsieur le Chevalier de Meloise et la Chappelle, officiers nouvellement arrives de France. lis out reste embusques toute la journee d'hier et la nuit les Anglois ont paru a la pointe du jour sur le lac St Sacrement au nombre de 22 berges Le detachement etait de 350 hommes commandes par le Sieur Parker qui a remplace a la tete du regiment de Jersey le colonel Shuiler pris a Chouagen, 5 capitaines, 5 lieutenants et un enseigue. Les cris de nos Sau- vages leur ont imprime une telle frayeur qu'ils n'ont fait qu'une faible resistance. Deux seules berges se sont sauvees, toutes les autres prises ou coulees a fond. J'ai icy 161 prisonniers dont 5 officiers, II y aeu environ 160 hommes tues ou noyes. Ces deux affaires nous comptent, celle de Monsieur Marin, un canadien mort sans blessures de n'avoir pu courir, deux blesses legerement. Celle de Monsieur de Carbiere un sauvage blesse legerement. Monsieur de Villiers dont je ne saurais trop me louer a eu beaucoup de part a I'arrange- ment de ce detachement et a la determination des Sauvages. Cet officier a marche hier avec ce zele cjue vous lui connaissez, mais infructueusement pour couper retraite a un petit parti de Sauvages ennemis qui etait venu tuer un grenadier au fort pres de notre camp. Cet officier dont la reputa- tion est bien faite n'a pas besoin d'actions pour I'augmenter, mais il profitera bien de toutes celles que la fortune lui presentera a la guerre. Toutes les depositions des prisonniers sont uniformes ; les memes que ceux que vous savez deja. Elles me donnent les plus grandes esperances d'autant que les prisonniers assurent qu'on n'est pas instruit de nos projets. — 112 — Cependaiit lo general AYebb siiivant enx arrive demain aupres dn fort Geoi-ges avec des troupes. N'importe ; je me flatte de vous en rendre bon compte avant douze jours. Yous voyez, Monsieur, que la fortune se declare des mon arrivee et ces deux evenemens donnent la plus grande confiance aux Sauvages avec qui j^ai ete en conseil toute la journee. Les Iroquois et les Hurons vien»ent de nous arriver. Les officiers du corps Royal sont ici d'hier. Nous traA'aillons a force a notre portage, a notre embarquement de vivres, d'artillerie. Le combat naval, Farrivee des prisonniers, rallegresse que eel a a repandu dans les camps nous a un peu derange aujourd'huy pour les travaux, mais je serai demain a la petite pointe du jour a la chute, et a six heures au camp de Monsieur votre frere pour passer en revue le bataillon de la marine. Je suis. Monsieur, Yotre tres humble serviteur. 175T LETTRE DE MONSIEUR DE MONTCALM A MILORD LOUDON. Le 14 aoust, 175T. Mylord, La defFense honorable du lieutenant colonel Monrow m^a determine a lui accorder et a sa garnison une capitulation honorable ; elle n'auroit pas souffert la moindre alteration si vos soldats n'avoient donne du rum, si cette troui)e avait voulu sortir avec plus de d'ordre et ne pas prendre une terreur de nos Sauvages qui a enhardi ces derniers, en un mot s'ils avaient voulu faire executer ce que je leur avais fait prescrire pour leur propre avantage, Je regarde comme un vrai malheur d'avoir eu avec moi les — 113 — Abenakis de Panaoiiske en Acadie qui avoient cm avoir a se plaindre de quelques manvois traitemens. Yous savez ce que c'est de coiiteiiir 3000 Sauvages de 38 nations diffe- rentes et je n'en avais que trop de crainte que je n'avais pas laisse ignorer au commandant du fort dans ma sommation. Je m'estime lieureux que le desordre n'ait pas eu de suites aussi facheuses que j'etais en droit de le craindre. Je me sais gre de m'etre expose personnellement ainsi que mes ofiiciers pour la deffense des votres qui rendent justice a tout ce que j'ai fait dans cette occasion. Aussi Mylord je vous prie de faire executer la capitulation dans tons ses points, la moindre inexecution sous le moindre pretexte seroit d'une consequence encore plus facheuse pour vous que pour nous. J'ay retire des Sauvages plus de 400 prisonniers et le peu qui reste entre leurs mains sera rassemble par Monsieur le Marquis de Yaudreuil a qui j'ay depeche un courrier et seront envoyes x^ar un batiment arme en paquebot pour leur plus grande surete a Louisbourg, le commandant de cette place les enverra a celui d'Halifax lorsqu'on aura rassemble conforme- ment a la capitulation le peu de Fran9ois et Canadiens que vous pouvez avoir de prisonniers, depuis le commencement de cette guerre. Je m'en rapporte sur le nombre a votre bonne foy et je reclame nommement La Force, canadien qui auroit du etre renvoye par la capitulation du fort delaNeces- site. Je vous demande de les faire conduire a Halifax pour etre echanges avec les notres que j'enverray a Louisbourg. J'aurai grand soin du capitaine Fech qui est reste pour otage de la capitulation ainsi que du capitaine blesse que j'ai deja envoye a Montreal avec un chirurgien et tons les secours jiossibles. Je joins a cette lettre une que j'ai I'honneur de vous ecrire a I'occasion du Lieutenant Colonel Young et qui vous prouvera la haute estime que j'ay pour votre excellence. Je suis avec respect, Mylord, A^otre tres humble et tres obeissant sorviteur. P — 114 — IT5T LETTRE DE MONSIEUR DE MONTCALM AU GENERAL WEBB. Le 14 aout, 1757. Monsieur, La defense honorable du Colonel Monrow m'a determine a lui accorder et a sa garnison ime capitulation honorable, elle n'aurait pas soufFert la moindre alteration si vos soldats n'avoient donne du rum, si cette troupe avoit voulu sortir avec plus d'ordre et executer ce que je lui avais fait pres- crire et si les Abenakis de Panaouske en Acadie n'avoient cru avoir a se plaindre de quelques mauvais traitemens, vous savez ce que c'est que de contenir 3000 Sauvag'es de 33 nations difFerentes, et je n'en avais que trop de crainte que je n'avais pas laisse ignorer dans ma sommation au comman- dant du fort. Je m'estime heureux que le desordre n'ait pas eu de suittes aussi facheuses que j'etais en droit de le craindre Je me sais gre de m'etre ex- pose personnellement ainsi que mes officiers pour la detfense des votres qui rendent justice a tout ce que j'ai fait dans cette occasion. Je vous ferai conduire demain les prisonniers et vos officiers que j\ii rassembles et repris des mains des Sauvages, ils seront escortes par deux compagnies de grena- diers et 700 volontaires, ils seront conduits jusqu'au ruisseau qui est au milieu du chemin. Je vous prie d'y faire trouver un pareil detachement pour les recevoir qui ramenera le detachement que je vous envoie pour la surete du Sieur Hamilton. Tons les blesses parmi lesquels deux officiers devant etre a ma garde sont partis avec un de mes chirurgien et tons les secours possibles pour se rendre a Montreal. J'ay depeche un courier a Monsieur le Marquis de Yaudreuil, gouver- neur general de la Nouvelle France, pour reprendre des Sauvages tons les prisonniers de votre garnison, et lorsque je les aurai fait rassembler, ils seront envoyes par un batiment arme en paquebot pour leur plus grande surete a Louisbou.rg, le commandant de cette place les enverra a celui d'Halifax. — 115 — Lorsqne Ton aura rassemble, conformemeiit a la capitulation, le peu de Fraii9ais et de Caiiadiens que vous pouvez avoir prisonniers depuis le com- mencement de cette guerre, je vous demande de les faire conduire a Halifax pou.r etre echanges avec les votres que j'enverray a Louisbourg, la commu- nication de Carillon a votre frontiere est toujours trop infectee de nos partis Sauvages aux uns et aux autres pour qu'il y ait surete. J'ay garde vos ofiiciers et les prisonniers quej'avais rassembles jusqu'a aujourd'huy pour laisser calmer la fureur des Sauvages. J'ay riionneur de yous adresser des lettres pour son Excellence Mylord Loudon a qui je rends compte de ce qui s'est passe. Je n'enverray demain aucun parti Sauvage a la guerre. Je suis avec respect, Monsieur, Yotre tres humble et tres obeissant serviteur. " Lettre de Monsieur de Montcalm au Greneral AYebb, datee du 14 aout 1151. " Au camp sous les ruines du fori Willi ami lenry appelle par les Francois le foil George, 15 a( it , 1757 Monseigneur, Sa Majeste m'avoit trop bien traitte a mon depart d'Europe et je n'avais pas assez fait pour son service pour attendre aucune grace ; aussi suis-je penetre de vive reconnaissance de celle que vous m'avez obtenue en m'ho- norant d'une place de Commandeur dans I'ordre de St Louis, et je le suis encore plus de I'approbation que vous voulez bien donner a ma conduitte. LETTRE DE MONSIEUR DE MONTCALM AU MINISTRE. — 116 — Monsieur le Marquis de Vaudreuil m'a employe raniieepassee a I'expe- dition de Chouegen qui tranquilize entierement la colonie sur la frontiere du lac Ontario, celle que je viens de faire par ses ordres avec plus de diffi- cultes a surmouter, n'est pas moins brillante pour les troupes et les Canadiens et met a couvert la frontiere du lac St Sacremenl, sans la iiecessite de renvoyer les sauvages des pays d'en liaut et les Canadiens de faire leur recolte, j'eusse pu entreprendre d'aller plus loin ; mais j'eus ete sacrifier la colonie pour des exploits incertains, et ou il auroit eu plus d'envie de faiie parler de soy que de rendre service a la colonie. Cette prise en suivi de la demolition de leur fort et camp retrancli6 {si(). Elle nous procure un amas de vivres pour faire subsister six mille hommes pendant six semaines et une trentaine de pieces d'artillerie, plus de munition que nous n'en avons employe a un siege considerable pour I'Amerique, puisque la place ne s'est rendue qu'au bout de six jours d'in- A^estissement et cinq jours de tranchee ouverte. La celerite de nos travau.x etonne toujours I'ennemy. J'avais a prendre un fort soutenu par un camp retranche et dans Tun et I'autre il y avait 2400 hommes de troupe que j'eusse fait prisonniers si la colonie avait des vivres. La clause de ne pas servir de 18 mois lui est plus avantageuse. J'avais a craindre du general Webb qui avait rassemble six mille hommes a six lieues, et j'ai ete oblige de faire combler en plein jour un bout de marais pour mener le canon a une quatrieme batterie etablie au pied du glacis, ce que j'estime d'avantage dans cette operation dans une colonie ou les hommes sont si rares nous n'avons eu que 53 de tues ou blesses. Des la prise du fort j'ai depeche Monsieur de Bougainville I'un de mes aydes de camp a Monsieur le Marquis de Yaudreuil pour qu'il put de suite informer la cour de cet evenement. Je n'ai pas eu le temps de vous ecrire et je m'en rapporte au detail qu'il vous enverra. Je ne puis que me louer egalement du zele des troupes de terre, de la marine et des Canadiens. J'ai ete tres bien seconde par Messieurs de Levis, Rigaud de Yaudreuil et Bourlamarque. J'auray I'honneur par ma premiere de vous en ecrire plus en detail. — 117 — .Te ne puis vous dissimuler que la capitulation a malheureuseraeiit soufFert quelque infraction de la part des Sauvages. Mais ce qui serait une infraction en Europe ne pent etre regarde comme telle en Amerique et j'en ay ecrit avec fermete au general Webb et au Milord Loudon pour leur oter tout en vie de ne la pas tenir sous un leger pretexte. En meme terns que vous m'avez lionore de la lettre m'apprenant que j'avais une place de commandeur dans Tordre de St Louis, j'ay re9u I'etat des graces accordees au corps des troux)es que j'ai Thonneur de commander. Je vous en fais mes remercimens. Nos bataillons vont s'occuper le reste de la campagne suivant les intentions de Monsieur le Marquis de Yaudreuil a divers travaux de forti- fications et grands cliemins necessaires en tems de guerre et utiles en tems depaix. Soyez persuade, Monseigneur, de toute la reconnaissance que j'ay de votre bonte ; Je vous en demande la continuation pour moi et pour mon fils. J'y compte aussi essentiellement que sur celles dont m'honorait Mons. le Comte d'Argenson. Comptez aussi sur un attach ement inviolable. J'y joins un respect infini avec lequel je suis, Monseigneur, Yotre tres humble et tres obeissant serviteur, P. S. — Nos officiers dii corps Royal iiouvellement arrives ont servi avec grande distinclion. Irv ^rv EXTRACT OF A LETTER PUBLISHED IN ENGLAND. Albany, august loth. " I set out for fort Edward last Tuesday about ten in the morning and found a vast militia all along the road. Three miles on this side the fort I found an express w^hi informed me fort William Henry had surrendered that — 118 — moriiiiig" about seA^eu o'clock. This news obliged me to ride smartly along through the night was dark, and about half an hour after eight I got opposite the fort this side the river where I found Sir William Johnson encampted with about 2500 of the militia. A little before night I got into the fort and in about seven minutes time we were alarmed by a heavy firing of musketry at the camp over the side on which the ramparts and all the lines without were manned, expect- ing the place to be invested. About a quarter of an hour after Sir William sent word that their sentries had seen some Indians in the woods, on which they fired and that it had not been in his power to hinder the bulk of the militia from doing the same ; but that he had got them settled and sent scouts into the woods to make what discoveries they could. After this was over a gentleman gave me the following account of the siege and surrender of fort "William Henry : that a runner had brought the account that in the morning of the 9th they had a council of war and find- ing no succours could be expected time enough, and they having burst their two 32 pounders, two 18 pounders, two 12 pounders, two 9 pounders and two br^ss mortars, and but 1^ shells left, they concluded to hoist the white flag, w^hich Montcalm answered and the general officers met half way between the tw^o camps and agreed to the following capitulation : That we where to march out with all the honours of w^ar with drums beating, colours flying wath their arms charged, a field piece and match lighted ; and they where to take as much baggage as the men could carry on their backs, and that they w^ere to be escorted by their grenadiers within two miles of Fort Edward where we were to receive them with 500 of our troops and colonel Young to remain as an hostage for the safe return of their escort. This day our officers and men spent in packing up their most valuable effects. Next morning general Webb ordered 50 picked grenadiers to be drawn out in order to meet our men and the escort ; but at seven o'clock we saw about 30 of our people coming running down the hill out of the woods along the road that comes from William Henry, mostly stript to ^ their shirts, who gave the following account. — no ~ That agreable to the capitulation, our men, with their escort, were drawn out in their lines, when Montcalm called aside our field officers and said, the Indians always expected, and would have plunder ; and for fear of bad consequences, advised them to give their pad-is to them, which they did tho' with reluctance. As soon as the Indians got them, they bogan to massacre all the sick and wounded within the lines and before both armies ; next they hauled all the NegrcES, Nulattoes and Indian soldiers out of the lanks, butchering and scalping them ; when our men began to march, they then began Avithout distinction, stript and tomahawked both officers and men, and all in the greatest confusion took to their heels ; and thus those that came in made their escape. General AYebb ordered out 500 men to meet and cover our flying parties. Just as I was coming away the army was drawing up to march from Fort Edward towards the lake ; but one who left it about tw^o hours after says that on a scouting party coming in, there were orders to halt, on what account we have not heard ; but I am afraid they have domolish the fort and are gone, for on AYednesday we saw a great smoke ascent about that place. ~Sunday, half after one. Just now I have heard that Col. Monro and Young, with several officers, are safe with Montcalm, and about 300 men, several of W' hom he took from the Indians wdiich are all gone. Perhaps D' Colhoun is with them. This town is now enclosed. Those who where made prisoners at fort AYilliam Henry, are going to Yorck to guard the fort, as they by capitulation arc not to be employed in the field against the French these 18 months. New Yorck, August 19. The following is printed here by order : Fort William Henry being on the S *^ instant besieged by a great army of the French, was, on the 19"^ instant, after a vigorous resistance, obliged to yield to the superior force of the ennemy. Thus fur is certain, but as to some circumstances attending what follows, we wait for confirmation. AYhat at present is generally received among us as truth is. That the ennemy consisted of at least 8000 men, some make the num- ber much greater and cary it over to 14 or 15,000. That the greatest part were regular troapo ; to these where added about 1000 French, Indians, and that the rest of their army wh n'e Canadians. That our garrison consisted between 2 and 3000. That thoy sustained the siege till they could hold out no longer and had burst the greatest part of their cannon and spent almost all their ammunition. How many of the garrison where lost in the siega is not yet known, (some say about 100), nor the number of the ennemy that where slain (but it is said about 14 or 1500). That the fort submitted upon a capitulation with leave to march out with their arms and baggage, some amunition, one piece of cannon and all the honours of war. That the French immediately after the capitulation must perfediously let their Indians blood hounds loose upon our people ; whereupon a few ran off with their arms and light cloating that they had upon their backs during the siege and where persued by the Indians six or seven miles on way to Fort Edward ; all the rest were despoiled of their arms ; the most were stript stark naked many where killed and scalpedl, officers not excepted. All the English Indians and Negroes in the garrison where seized and either captivated or slain. The throats of most, if not all the women, were cut, their bellies ript open, their bowels torn out and thrown upon the f\\ces of their dead and dying bodies ; and, it is said, that all their women were murdered in one way or other. That the children were taken by the heels and their brains beat out against the trees or stones and not one of them, saved. Some of the fugitives that reached New York on this day affirm this, as what they saw in the wliole or in gTeat part executed before they escaped ! The report of such cruelty and barbarity could hardly be believed, where we not assured of the horrible massacre of several hundreds of Greneral Brad dock's wounded men ; of whom we hear not of one that survived the carnage ; where we not also assured of the murther of the sicks and wounded of the garrison at Oswego, notwithstanding the previous capitulation. It is certain that the growth of the British colonies has long been the grand object of French envy, and, it is said, that their officers have orders from their superiors to check it at all events, and to that end, to mike the present war as bloody and destructive as possible ! — 121 — It is evident that all their measures tends this ways. Who can tell, that one of the 200 hundreds that fell into their hands in the last month near Ticonderoga has been spared ? and it is not every news paper still stained with the innocent blood of women and children and of unarmed sufferers who where ploughing their land or gathering in their harvest on our frontiers ? To what a pitch of perfidy and cruelty is the French nation arrived ! Would not an ancient heathen shudder with horror on hearing so hideous a tale ? It is the most Christian King that could give such orders ? Or could the most savage nations ever excuse such French barbarity ? Besides this was it ever known in the Pagan world, that terms of capitulation where not held inviolably sacred ? Surely, if any nation under the heavens was ever provoked to the most rigid severities in the conduct of a war, it is ours ! It is hard for an Englishman to kill ennemy that lies at his feet begging his life. But will it not be strickly just and absolutely necessary from hence forward that we (for our own security and selfpreservation, and to prevent the further shedding of innocent blood) make some severe examples of our inhu- man ennemies, when they fall into our hands ? Will not our armed men be oblidge for the future to reject all terms of capitulation and not to ask quarter, but, on the contrary to sell their lives as dear as they can ? Consi- der of it, my countrymen, take advice, and speak your minds." New Yorck, August 22. — Extract of a letter from Albany dated august the Itth. " This morning arrived here several officers which had been missing and thought to be killed, who say, that all turned back to Mont- calm at Fort William Henry, with Col. Monro, who with Col. Young, are all safe arrived at Fort Edward, and may be expected here to morrow, colonel Young excepted, he being wounded. They do not think we had above ten or twelve killed after the place was taken ; but that the Indians had carried off several prisonners whom Montcalm engaged, upon his honour to return safe, as soon as he came up with them. The fort is entirely destroyed and all our entrenchments filled up, but they have left their own standing. — 122 — Articles of capitulation granted to Lieutenant Colonel Monro for His Britannick Majesty's Garrison of Fort William Henry, the retrenched camp adjoining and all ther dependencies, by the Marquis de Montcalm, general of His Most Christian Majesty's troops in Canada, the 9th of August 1^57. Article I. — That the garrison of fort William Henry and the troops "vvhich are in the retrenched camp being joined, shall march out with their arms and the usual honours of war, with the baggage of the officers and soldiers only ; they shall be escorted by a detachment of French troops and by some of the officers or interpreters attached to the savages, and to march to morrow morning early. II. — The gate of the fort shall be delivered up after the capitulation is signed, to the troops of His Most Christian Majesty, and the retrenched camp, immediately on the departure of the British troops. III. — All the artillery, warlike store, provision, and, in general, every thing, except the effects of officers and soldiers, shall, upon honour, be delivered to the troops of his most Christian Majesty, as is alread}'' specified in the first article ; and for that purpose, there shall be delivered with the capitulation an exact inventory of all the stores mentioned in this article. Provided always, that this article shall extend to the fort, retrenchment and dependencies. ly. — The garrison of the fort troops in the retrenchment and depen- dencies, shall not serve for the space of 18 months to commence from this day neither against his Most Christian Majesty or his allies, and there shall be delivered with the capitulation an exact state of the troops, in which shall be specified the names of the officers, engineers, artillerists, commis- saries and all employed. Y.— All the officers and soldiers, Canadians, women and Savages which have been made prisoners by land since the commencement of the war in North America, shall be delivered, in the space of three months at Carillon ; and, according to the receipt which shall be given by the French com- manding officers, to whom they shall be delivered, an equal number of the garrison of Fort William Henry shall be capacitated to serve agreeable to the return given in by the English officers of the prisoners he has delivered. 123 — YI. — All officer sliall be given as an ostage till such time as the detach- ment returns which shall be given as an escort to his Britannick Majesty's troops. YII. — All the sick and wounded that are not in a condition to be transported to Fort Edward shall remain under the protection of the Mar- quis de Montcalm who will take proper care of them and return them as soon as recovered. YIII. — Provision for the subsistance of the British troops shall be issued for this day and to morrow only. IX. — The Marquis de Montcalm being willing to shew Colonel Monro and the garrison under his command, marks of his esteem on account of their honorable defence, gives them one piece of cannon, a six pounder. Done in the trenches before fort William Henry, August the 9*^, 1757 Signed : George Monro. Agreed to in the name of his Most Christian Majesty, agreable to the power invested in me by the Marquis de Yaudreuil, his governor general and Lieutenant general of New France. Signed : Montcalm. The Marquis de Montcalm's letter to Colonel Monro, requiring him to deliver up the Fort. Dated August S"-^ 1757. Sir, I have this morning invested your place with a numerous army, a superior artillery, and all the Savages from the higher parts of the country, the cruelty of which a detachment of your garrison have lately too much experienced. I am obliged in humanity to desire you to surrender your fort. I have it yet in my power to restrain the Savages and oblige them to observe a capitulation as hitherto none of them are killed, which will not be in my power in other circumstances ; and your insisting on defend- ing your fort, can only retard the loss of it a few days, and must of necessity- expose an unlucky garrison, who can receive no succours, considering the — 124 — . precautions I have taken. I demand a decisive answer immediately for which purpose I have sent the Sieur Fontbrune, one of my aid de camj^s. You may credit w^hat he will inform you as from me. I am with respect, 8ir, your most humble and most obedient servant, (Signed,) Montcalm. Philadephia August, 15. — In a letter from fort Johnson dated July the 31st it is said that fort was like to have been taken on on the 13th of that Month in the following manner : viz: That as some negro wenches were milking the cows at night, they were seen by the ennemy who pro- posed to ruch into the place w^hen the gates where open to let in the wenches, and by that means to have surprised the garrison, which they had almost effected. For as soon as the negros knocked, the sergeant immediatly oponed the gate for them and had but just shut it, when nine or ten of the enne- my came up to it ; upon which the centries challenged and fired some shots at them w^hich was returned for some time but without any execution on either side. That when the fireing ceased for a while, but began again, the cannon of the fort was then fired to alarm the country ; upon which the people got all to their arms and w^here ready to came to the assistance of the garrison ; which being observed by the ennemy, they thought proper to retreat. That since this affair happened three people have been killed and nine carried of from the Mohawk river, and at lake G-eorge several killed and taken ; that three of the garrison where chassed on the 20th of last month by three French Indians in sight of the fort ; and that Sir William Johnson had ordered out a party of Mohawks after them, but they could not come up with them. That Sir William had received advice from the six nations that there was a large army of French and Indians coming by the way of Oswego to the Mohawk river ; at the same time begging that he w^ould send a body of men to join them (the six nations) in order to give them battle b?forethey came to the frontiers : and that he, Sir AYilliam, intends to march the militia of the country which with the six nations which will make a considerable army.- -1 ^ - •■y MEMOIHE PKESENTlf: A SON EXCELLENCE LORD LOUDON PAR MONSIEUR L ARCHER. Le 28 Aout 1^57. Milord, Le Sieur Larcher, depute par Monsieur de Drucourt, g'ouverneur de risle Eoyale, a I'honneur de s'adresser a votre Excellence, dans la crainte ou il est que le sujet de sa mission ici ne yous ait ete mal represents, et que ce soit sur ce prejuge qu'il est retenu ici depnis pres de 4 mois. C'est pourquoi il prend la liberte de yous adresser la presente requete, yous priant de Youloir bien etre persuade que Tordre qu'il a re9u de conduire ici les prisonniers anglois, n'est que la suite d'un usage etabli entre cette colonie et Louisbourg des la derniere guerre, ainsi qu'il est en etat de le prouYer par une lettre de Monsieur Shirley au gouYerneur de Louisbourg par laquelle il fixe et regie les dits echanges, ainsi que la part que doiYent les deux nations des frais accasionnes par ledit paquebot. II est Yray que I'aiinee derniere Monsieur Laurence, gouYerneur d'Halifax, a euYoye a Louisbourg deux paquebots, I'un aYec des prisonniers fran9ois, et I'autre uniquement pour Yenir chercher le restant des prison- niers anglois qu'il s n'aYaient pas pu amener dans le premier. Ces deux paquebots ont ete exp&dies sur le champ j)ar Monsieur de Drucourt quoiqu'il n'ignora pas que le but de Monsieur Laurence n'etait uniquement que pour recruter les Yaisseaux de guerre pour lors a Halifax. En Yertu de ce cartel regie par Monsieur Laurence entre Halifax et Louisbourg, il est naturel de conclure que Monsieur de Drucourt auroit du reiivo3'er les [>risoniiiers anglois a Halifax^ tel aussy a tonfours ete son intention ; mais les prisonniers, en ayant eu connaissance, lui ont presente line requete (la quelle j'ay remise en original an conseil de Boston) le priant de vonloir considTirer qu'ils etaient tons, da gonvernement de IToston, qn'ils y etaient maries, qu'ils y avaient leurs families, et que s'ils les envoy aient a Halifax, ils seroient certainement mis sur les yaisseanx de guerre, et coureraient risque d'y rester fort long.' eraps avant que de pouvoir retourner dans leurs families et pourvoir a la subsistance. Monsieur do Drucourt, sans leur rendre une reponse positive, leur promit d'y ponser, et s'est depuis d^^termine a y avoir egard, tant par la pente naturelle qu'il a a oblig^er tout le monde autant qu'il depend de lui que par Teifet d'un temparament compatissant doiit tons les prisonniers ont ressenti tous les effets par la maniere humaine dont il les a traittes, ayant eu un soin particulier a ce qu'ils eu&sent de bans vivres, du feu durant I'hyver, et une place pour s'y promener et prendre Tair,, la porte de leur prison etant ouverte tous les matins. II a aussi considere que les prisonniers etant au nombre de V4 et Tequipage fran9ois compose seulement de six hommes, lescjuels meme ne pouvaient pas etre amies, suivant I'usage etabli pour les- paquebots, il a dis-je, consridere qu'il etait inutile de pretendre C[ue ces six hommes en conduisissent 74 malgre eux a Halifax on ils ne voulaient pas aller, ce qui s'est trouve verifie ; car comme Monsieur Drucourt ne s'etait point expli- que vis-a-vis des prisonniers, sitot c[ue nous avons ete hors du port ils se sont emx:>ares du batiment, ont fait la route qu'ils ont juge a propos, et n'ont pas voulu confier d'autres soins au Gapitaine et equipage c[ue celui de leur distribuer leur.s vivres. Monsieur de Drucourt a, de plus, juge a propos de me donner de les conduire, persuade que j'etais la personne la moins propre a occasionner aucun soup^on contraire a la droiture de son intention, parce que je n'etais ni dans le ser^^ce de terre, ni dans la marine ; que moi et mon employ a Louisbourg etaient connus de tous les Anglois qui navigaaient durant la paix^ c[ue mon pen de capacite jDour toutte autre chose que ce dont il ma charge^ savoir de fixer et regler Techange des prisonnier pour toute la guerre, devait naturellement me mettre a I'abry du traitement que j'ay re9u et re^ois icy. — 127 — C'est ponrqnoi le S' Larcher a tout lien d'esperer que vu rexi)ose cy dessus vous aurez eg-ard a sa requete, an long terns qu'ii y a qu'il est retenu icy, a la droiture de I'inteLtion de M' Drucoui t, ct qu'en consequence il Tons plaira, etc., etc., etc. liDi LETTRE DE MONSIEUR DE VAUDREUIL AU MINISTRE. Montreal, le 8 septembre, 1757. Monseigneur, J'ay rhonneur de yons rendre compte du retcur de 6 Accadiens et de trois Canadiens qui ont deserte de cliez les Anglois, Les premiers sont par- tis de Boston, a travers les bois et les montagnes, au Fort St Jean. Les seconds sont partis de New-Yorck, ont tenu la meme route et se sont rendus a Carillon. Je n'ai pu, Monseigneur, qu'etre touche du recit qu'ils m'ont fait de la durete et cruautes des Anglois en vers nos prisonniers. La pluspart sont reduits a la triste condition de travailler comme des chevaux sous le commandement des negres dont ils eprouvent tons les niauvais traitements. On ne leur donne pas meme des alimens aussi bons qu'aux derniers des negres et ils sont bien moins vetus qu'eux. Ceux qui, par la faiblesse de leur temperament, epuises par la misere ou les fatigues, ne peuvent travailler, sont abandonnes et menaces d'etre ven- dus comme pour payer leur nourriture. Enfin, Monseigneur, si tons nos prisonniers n'ont pas ete liyres a la ferocite, ce n'est point aux Anglois qu'ils en ont I'obligation, mais unique- ment a cette nation qui, quelque barbare qu'elle soit, a respecte le sang Fran9ois, il est vray que les negociations que j'ay entame aupres de ces Anniers, ou a mieux dire de la crainte qu'ils ont du ressentiment de nos nations Sauvages, y ont beaucoup contribue. — 128 — Bieii loin, Monseigneur, que j'use de represailles, quelque fonde que j'y fusse, je continuerai a traitter hnmaiiiemeiit tons les Aiiglois. lis sont, je puis le dire, aussi hieii on mon pouvoir que s'ils n'etaient pas prisonniers. Je suis avec un tres profond respect, Monseigneur, Yotre tres humble, etc., Vaudreuil. Monseigneur, II me paroit que Monsieur de Bougainville mou ayde de camp que j 'avals envoy e a Monsieur de Yaudreuil porter la nouvelle de la prise du fort Gruillaume Henry, et que j'avais charge en meme terns de vous ecrire par le batimeiit que Monsieur le Marquis de Yaudreuil devoit depeche en France, ii'a rien laisse a desirer dans la relation qu'il a eu Thonneur de vous adresser, aussi je me contente de vous en envoyer le duplicata, d'y joindre un etat de ce qui composait la garnison angloise qui ne doit pas servir de dix huit mois suivant la cai3itulation, un etat de I'artillerie, des batimens pris sur I'ennemy et des vivres. L'article des vivres dans les circonstances fait un objet bien precieux pour une colonic ou nous eprouvons une vray disette, enfin, un etat de morts et blesses ; j'y joins aussi une lettre du Sieur Desandroins, ingenieur, dont je suis de plus en plus content, il a I'honneur de vous adresser un plan tres exact du fort et de ses attaques avec un journal du Siege (sic). Monsieur le Marquis de Yau.dreuil ayant craint que les Anglois, dont la mauvaise foy ne nous est que trop connue, ne cherchaisent j\ eluder la LETTRE DE MONSIEUR DE MONTCALM AU MINISTRE. Montreal, le 8 septembre. — 129 — capitulation et a sejustifier par des reproches mal fondes, attendu I'incar- tade de iios Sauvagos apres la capitulation sigiiee, il a etc bien aise d'ins- truire des plus petites circonstances le secretaire d'etat du departement de la marine, j'ay fait une lettre au nom de Monsieur le Marquis de Yaudreuil qu'il a bien voulu adopter. J'ay I'honneur de vous en envoyer une copie et des articles de la capitulation. Je crois que la deduction simple des faits, le mettra en etat, si les Anglois veulent nous faire quelque imputation odieuse, de prouver a toute I'Europe que la conduite des troupes, de leur general et celles du Marquis de Yaudreuil, est non seulement exempte de tout reproche, mais pent merite quelques eloges et beaucoup de reconnais- sance de la part des Anglois qui m'ont vu m'exposer beaucoup plus pour les sauver de la fareur de nos Sauvages que pour prendre leur fort. Monsieur le Marquis de Yaudreuil joint a sa lettre pour Monsieur de Maras, la copie de diverses lettres dont il est fait mention dans celle qu'il ecrit a ce ministre, je n'ay pas I'honneur de vous les envoyer, elles n'ajoutent rien a la realite des faits, d'ailleurs j'ay eu grande attention en les ecrivant d'y mettre vis a vis le G-eneral Webb et Mylord Loudon, la dignite, la fer- mete et la politesse qui m'ont paru convenables. Je suis avec respect, Mon seigneur, Yotre tres humble et tres obeissant serviteur. P. S. — Vous verrez, Monseigneur, par I'extrait d'line lettre du 16 aout de Mon- sieur Bigot inteiidant du Canada que les circonstances me forQaient a m'arreter apres la prise du J'ort William Henry. Le party que vous avez pris do ne point faire le siege du fort Edouard et de ne pas prendre la garnisou prisonniere de guerre est des plus convenables a tons egards, nous n'auiions pu la nourrir, il auroit ete fort a craindre que la recoltedu gouvernement de Montreal cut ele perdue si vous avies garde les habitans plus longtemps. Yous n'aviez pas assez de vivres a Carillon pour cette entreprise, je n'aurois pu faire subsister votre armee sur le lac St Sacrement passe le moisd'aout. Nous devons nous trouver tres heunjux d'avoir pu mettre sur pied I'armee que vous commandez et d'avoir pu pourvoir a sa subsistance pour quarante jours dans une annee on Ton est pour ainsi dire sans pain. La colonic doit sentir toutes les obli- gations qu'elle vous a. r — 130 — Les Anglois ne soroiit que trop instruits, Monseigneur, do noire silnation a regard des vivres, ainsi quant ils intcrceptoraient mes leltres, jo ne lenr appren- diai I'ien, iis nous croient a la verile plus mal encore que nous ne soninies. Lettre de Monsieur de Vaudrcuil au Minislre dateo do Montreal le 8 septembre 1757." 1T5T LETTRE DE MONSIEUR DE VAUDREUIL AU MINISTRE. Montreal, le 12 Sept. Monseigneur, J'ay I'honneur de yous rendre coinpte que dans le nombre des prison- niers anglois il s'est trouve des Irlandois qui ont fait leur possible pour me persuader qu'ils s'etaient entierement detaches du service du Eoy d'Angle- terre. Je les ai fait observer de bien pres, et je n'ai pu qu'etre satisfait de la conduite qu'ils ont tenue. Ils se sont choisis pour chef le Sieur Naisne en qui j'ay reconnu des talents et des bonnes dispositions, et insensibleraent j'ay forme une compagnie de 50 hommes. Cette compagnie n'a pas ete nourie en vain ; elle a travaille aux forti- fications de la ville de Quebec. J'aurois bien pu la joindre aux troupes que j'ay fait marcher au fort St GTeorges ; mais je n'ay pas voulu m'y her. Je prefere d'avoir I'honneur de vous I'envoyer ; je la fais passer sur le vaisseau du Eoy le Celebre commande par Monsieur de Lajonquiere. Je lui ordonne de la remettre a I'intendant ou commissaire de la marine du port, oii il abordera, pour qu'il la tienne a votre disposition. Yous verrez, Monseigneur, par I'engagement que ces Irlandois ont passe le 13 may dernier qui est cy joint, qu'il y a lieu d'esperer qu'ils servi- ront avec zele en France. Je suis avec un tres profond respect, Monseigneur, Votre tres humble et tres obeissant serviteur, Vaudreuil. ~ 131 — Irv ^rv iOi LETTRE DE MONSIEUR DE MONTCALM AU MINISTRE. A Quebec, le 18 1^57. Moiiseigiieur, Par mes dornieres du qniiize aout, 8 ^^^^ et celle de Monsieur de Bou- gainville du vingt aout, il vous a ete rendu compte avec la plus grande exactitude de tout ce qui avait rapport a la prise du fort Gruillaume Henry, je continue dans celle-ci le detail du peu qu'il y a a vous ecrire jusques a aujourd'huy que Ton remet les paquets aux deux vaisseaux du Roy, le Bizarre et le Celebre C[ui s'en retournent en France passant par Louisbourg. La demolition et Tevacuation du fort Gruillaume Henry etant entiere- ment finie le quinze aout, j'ay ramene I'armee des le 16 occuper le camp du portage du lac St Sacrement, je I'ay quitte le 29 pour me rendre a Montreal aupres de Monsieur le Marquis de Yaudreuil. Monsieur le Chevalier de Levis a fait un detachement le 31, avec six compagnies de grenadiers, sept piquets et 100 Canadiens, dont le seulobjet a ete de reconnaitre la riviere du Chicot, le fond de labaye et les debouches sur I'ennemi, il est lui-meme parti du camp de Carillon le 3 et a ramene les bataillons de la Heine, la Sarre, Languedoc et G-uienne campes a Chambly et a St Jean pour y travailler aux forts et aux chemins. Monsieur de Bour- lamarqu(^ reste au Camp de Carillon jusqu'a la fin de la campagne avec les bataillons de Royal Roussillon, Bearn, quelques troupes de la colonic et des Canadiens, le manque des vivres est des plus grands, nous avons perdu une si grande quantite de Batimens et la recolte est si mauvaise que cet article interessant fait trembler. Monsieur le Marquis de Yaudreuil se propose de terminer cette annee la campagne d'un peu meilleure heure que I'annee derniere, c'est a dire vers le 15 octobre, les quartiers d'hiver sont deja decides. Je me suis decide a mettre dans le gouvernement de Quebec, la Reine, Languedoc pour les approcher de leurs compagnies qui ne sont arrivees que depuis quelcj^ues jours apres une longue navigation. — 132 — Ces compagnies soiit arrivees tres foibles av^ec p3u de iiialades u'ayant que 255 hommes... il en est de meme des deux batailloiis de Berry qui resteront aussi a portee de Quebec, ces deux batailloiis compris 91... hommes laisses a Louisboiirg soiit reduits a 913.... hommes ayant perdu depuis leur depart de Brest 141 hommes. Les quatre batailloiis de la vSarre, E-oyal Roussilloii, Gruienne et Bearn seront a Montreal et aux environs. Les hopitaux de Tarmee out ete cette aniiee cy aussi bons qu'ils etaient mauvais Tannee derniere, ce qui est du aux egards que Monsieur rintendant a eu a mes representations, memoires et a celles de Monsieur Doreil. Ce dernier qui s'acquitte on ne peut mieux de ses fonctions a passe I'ete a Quebec ou sa presence a ete tres necessaire pour y recevoir nos recrues et nos compagnies. Si le Sieur de la Cruive, commissaire des guerres qui est a Louisbourg, que vous annoncez par votre lettre du 20 Mars, nous arrive, Monsieur Doreil verra de regler les fonctions qu'il aura a faire. Les dernieres nouvelles de Louisbourg sont du 20 aout, il parois- soit que la flotte angloise etait a meme de se mesurer avec la notre ou de tenter une descente, cette entreprise est d'une furieuse decision Mes dernieres nouvelles du fort Buquesne de Niagara sont du 15 aoust, 11 n'est question que de petits partys qui continuent a inquieter rennemy, et il paroit que les cinq nations sont toujours dans des dispositions favo- rables et au moins celle d'une exacte neutralite ; beaucoup de leurs jeuiies gens voiit en guerre frapper pour nous. Je me suis rendu a Quebec pour faire la revue du regiment de Berry, voir les nouvelles compagnies de la Reine et Languedoc et nos recrues, j'y attendrai Monsieur le Marquis de Yaudreuil qui y vient dans les premiers jours du mois prochain. On a beaucoup travaille aux fortifications de Quebec, a y etablir des batteries, je ii'ai pas ete consulte, j'avais ofFert d'y venir passer huit jours au commencement du printemps, les officiers du corps royal ne I'ont pas ete d'avantage ; je vais cependant voir actuellement ce que Ton a fait, il eut ete plus utile que Ton m'eut charge de le voir avant. Monsieur de Levis reste a Montreal aupres de MonsicLir le Marquis de Yaudreuil et a portee de nos quatre batailloiis campes a St Jean de Chambly. — 133 — II me reste a vous temoigner toiite ma satisfaction de ce que vous voulez bien m'assurer, par la lettre dont tous m'avez hoiiore le 20 may, que vous approuves ma conduite. Je n'ai pas moins a vous remorcier de la lettre dont vous m'avez lionore le 10 avril, elle exige une rer^onse parti cu- iiere que j'ay I'honneur de vous faire. Je suis avec respect, Monseignieur, Yotre tres humble et tres obeissant serviteur, 1T5T LETTRE DU GOUVERNEUR POWNALL A MONSIEUR PREVOST. Boston, le 11 novembre. Monsieur, Qiiand aux frais et depenses de la Groelette Elizabeth, envoyee ici par Monsieur de Drucourt avec les prisonniers anglois, j'ay donne I'ordre a trois personnes de mon conseil de regler avec Monsieur Larcher conformement a la charte partie qu'il m'a presentee [sic). lis sont fait conformement a ses demandes et a sa satisfaction. J'ay donne ordre poar une plus grande partie de provisions qu'il me demandoit. J'ay confirme le rapport du comite. J'ay donne ordre a Monsieur Larcher pour recevoir son argent du tresor du Eoy. II I'a re9u, et j'espere que vous trouverez les articles de finances ranges qu'ils doivent I'etre, {sic) et afin que vous puissiez voir sur quelles regies de justice les personnes de mon conseil se sont gouvernes, il y joint icy une copie du rapport qu'ils m'ont fait. Je vous remercie, Monsieur, de I'intention et du soin que vous avez montres pour les prisonniers, et je peux vous assurer que de mon cote je n'epargneray aucun soin ny attention pour faire jouir les sujets du Eoy de France, qui viendront prisonniers dans mon gouvernement, de ma protection. .Te doiine ordr? quo tout cc que Monsieur Larcher auraordre d'achepter de votre part, pour voire usage, lui soit accorde ainsi que la liberie de I'em- barquer. J 'ay riionneur d'etre avec le plus profond respect, Monseigueur, Yotre tres humble et tres obeissant serviteur. " Lettre du gouverneur Pownall a Monsieur Prevost datee de Boston le 10 novembre lt5T. " •I rv w ildi RAPPOllT DU COMITE APPOINT^ PAR SON EXCELLENCE LE GOUVERNEUR POW- NALL POUR REGLER LES FRAIS ACCASIONNES PAR LE PAQUEBOT FRANgOIS VENU DE LOUISBOURG AVEC LE SIEUR LARCHER ENVOYE PAR LE GOUVERNEUR DU CAP BRETON. Le comite a re9U de Monsieur Larcher le compte des frais du dit paque- bot ; s9aToir : pour raffretement du Batiment 1^50 1. et pour le retard 24Y5 1. ; le tout ensemble 4225 1., egal a 195 livres sterling un shilling, le tout suivant I'afFretement passe par le Grouverneur du Cap Breton avec le proprietaire du dit paquebot. Cette somme etant la moitie dont Monsieur demande le payment de ce gouvernement. Le dit comite trou re par la deposition du capitaine Jeffrey Begdood qu'en I'annee 1705 un paquebot envoye par ce gouvernement en Canada y fut retenu depuis le mois de juillet jusqu'au 8 d'octobre et que le Grouver- neur de Canada, n'a paye aucune part des frais occasionnes par le retard. Le comite trouve que durant la derniere guerre avec la France les frais du retardement des pacquebots entre cette province et Louisbourg ont ete sup- portes egalement par les deux gouvernements, et quoique les frais du pre- sent paquebot excede ces deux paquebots envoyes d'ici, cependant comme il est avaiice qu'il n'a jDas ele possible d'avoir uii batiment a meilleur mar- che et que la moitie de la depense doit etre aotuellemeiit paye par la France, le comite est d'avis que pour eviter tout sujet de p)lainte, I'autre moitie soit payee par les Angiois. Le comite trouve c[u'il a ete ayance a Marblehead une somme conside- rable pour ravictuaillement de I'equipage du dit paquebot, partie de laquelle Monsieur Larclier consent qu'il soit deduit sur le retard accorde au dit bati- ment, laquelle somme monte a 33"'' 13'^ ainsy reste pour balance 158.8 sterling ou 221.4 monnoyedue au Sieur Larcher. Le comite demande permission de representer qu'a I'arrivee de ce paquebot avis en fut sur le champ donne a Son Excellence le Comte de Loudon, et que le dit paquebot a ete retenu pour le service de Sa Majeste, en consequence des ordres de Son Excellence ; mais 1^ comite est d'avis C[ue les frais occasionnes soient avances par ce gouvernement ; qu'un compte en soit remis a Son Excellence et demandes faites pour le remboursement. Le comite trouve qu'il y a dans le comte de Suffolk 46 matelots fran- 9ois prisonniers et sept officiers ; en Essex sept prisonniers ; en Middlesex, trente ; et en tout quatre vingt dix, lesquels Monsieur Larcher ofFre rece- voir, et le Comite est d'avis que le commissaire general des vivres recoive des ordres pour faire pour deux mois de provisions suivant la ration accor- dee en France aux matelots ; les memes avances ayant ete faites a Louis- bourg pour les prisonniers que le dit paquebot a amene. Le comite a informe Monsieur Larcher que Yotre Excellence lui ac- corde la liberie d'achepter et d'emporter avec lui deux chaises et cjuelques autres petits articles qu'il paroit desirer. Le comite est d'avis que si Yotre Excellence approuve I'arrangement consenty par Monsieur Larcher et le comite, qu'il soit tire un compte signe par le comite de la part de Votre Excellence et remis au Sieur Larcher qui de son cote en signera une double pour le Grouverneur Francois, lequel sera remis a Votre Excellence. Le comite est tres persuade que I'envoy d'un paquebot de Louisbourg a Boston tandis que Halifax est beaucoup plus pres est tres irregulier, et ne pent etre justifie d'aucune maniere. — 136 — Cost j^ourquoi il est d'opiiiion que le Grouverneur de Lonisbourg soit informe que I'accord fidi ds payer la moitie des frais dans le cas present ne tirera point de co isequence et ne pourra etre cite dans le cas d'une pareille irregularite Eapport du comite appointe par Son Excellence le Grouverneur Povv^nall pourregler les frais occasionnes par le paquebot fran9ois venu de Louisbourg' avec le Sieiir Larcher, envoye par le G-ouverneur du Cap Breton. 1T5T LETTRE DU GOUVERNEUR POWNALL A MONSIEUR LE CHEVALIER DE DRUCOURT. Boston, le 10 novembre, 1Y5Y. Monsieur, Je suis arrive en men. gouvernement de cette province le 3 aoust, quelque temps apres il m'a ete raporte qu'une goelette envoyee de Louisbourg avec quelques prisonniers anglois, ayant passe le port dTIalifax, avait ete retenue par le gouvernement et continuee dans sa destination par les ordres du comte de Loudon pour obtenir sa demission et me presenta une copie de son memoire (sic). Le premier instant que je pus etre informe que les raisons que sa detention ne subsistaient plus, je donnai mes ordres pour son depart, Je sais, Monsieur, en qualite d'homme [tres] particulier, et tres porte a croire qu'un sentiment bien faisant et une attention a la priere des prison- niers, quel a ete votre motif pour leur donner ordre de venir en ce port, et ce d'autant plus que vous avez donne toutes sortes de preuves de votre dou- ceur et humanite au i^auvre peuple qui est parvenu sous votre protection. Mais mon caractere public, comme gouverneur de Sa Majeste, ne me permet pas de regarder I'ordre que vous avez donne au paquebot, de passer a Halifax pour venir eu ce port, aiitrement que comme uiie breche aux regies de la guerre. C'est pour cette meme raison que je ne puis donner a Mousieur Larcher un passeport pour aller d'ici a Halifax, puisque je ne pourrais j)f^^s me justifier moi-meme en le faisant. Les prisonniers anglois au nombre de Y4 amenes par Monsieur Larcher, out ete re9us ; et, en echange, j'ay I'lionneur de vous renvoyer remis a Monsieur Larcher 87 prisonniers de guerre fran9ois. Par consequent vous recevrez plus que le nombre que vous m'avez envoy e, et j'ose esperer que VOLTS voudrez bien prendre la premiere occasion de les renvoyer a Halifax, de meme que je crois pouvoir etre sur, me fondant sur votre humanite, que vous ne retiendray aucun autre prisonnier que vous pourez avoir en prison durant la severite de la saison plus longtemps que les raisons de I'etat et de guerre ne le demandent. Je m'estimerais heureux d'avoir en mon pouvoir de vous donner une preuve de ma bonne volonte au sujet de la demande que vous me faites de Monsieur de Pomoncourt, quoiqu'il soit sujet de Sa Majeste Britannique ; cependant comme il est vieux et ne fran9ois, et de ceux dont I'inclination est le plus porte pour leur pays natal, je lui donnerais volontiers son conge pour partir d'ici ; c'est pourquoi j'ay donne ordre qu'on le recherchat ; il est eloigne de cette ville et je n'ai pu le faire partir ce voyage, mais il vous parviendra par la premiere occasion que j'aurai, et pour y parvenir je I'enverrai a Halifax. * Samuel Braydon n'est pas de mon gouvernement. Je feral rapport de sa conduite a Monsieur de Lancey, commandant a la Nouvelle Yore. Je suis honteux de sa conduite et souhaiterais sincerement que vous I'eussiez puni pour son insolence. Permettez moi. Monsieur, de vous assurer qu'une pareille conduite dans de pareils sujets est totalement opposee a I'esprit du gouvernement anglois et contraire a leurs devoirs. Je ne puis trop estimer votre gran- deur d'ame par le mepris que vous en avez fait. Je ne puis me dispenser de vous faire le rapport de la conduite de M. Roburent, capitaine en second de cavalerie. Je lui avoit dit qu'il auroit la liberte de partir sur sa parole d'honneur et il est parti d'ici pour Marblehead sans ma permission et sans avoir signe sa parole. s . — 138 — J'ai demande a Monsieur Larcher ce que votre gouvernement feroit dans un pareil cas. II m'a repondu qu'une personne qui se conduiroit de meme seroit arretee. Je suis porte a croire que cette conduite de Monsieur Roburent est une irregularite provenant de son ignorance, et, en conse- quence, je n'agirai point a la rigueur mais tascherai de le remettre en regie. J'ai appris que le Capitaine Dousse qui commandoit le yaisseau de Sa Majeste le Prince of Wales a ete pris par une fregate fran9oise et conduit a Louisbourg. Si cela vous convenois je souhaiterais que vous youlussiez bien I'envoyer a Halifax en ecbange du capitaine Roburent. Monsieur, si le port de Boston etait le plus voisin de celui de Louis- bourg je serais charme en toute occasion d'avoir communication avec vous suivant les lois de la guerre en conformite des mesures prises par mon predecesseur en 1V44, quand ce port etait le plus proche de celui de Louis- bourg. Mais les circonstances etant telles qu'elles sont, je vous prie d'avoir la bonte d'envoyer les prisonniers qu'il vous plaira congedier ou echanger, de Louisbourg a Halifax ne pouvant soufFrir un paquebot venir en ce port apres avoir passe Louisbourg. Quant aux frais de I'aiFretement du batiment [que]... ; j'ai nomme trois personnes de mon conseil pour regler avec Monsieur Larcher. lis I'ont fait conformement a ses demandes et a sa satisfaction, et m'en ont fait leur rapport que j'ai confirme, et ai donne un ordre a Monsieur Larcher pour recevoir I'argent du tresorier du Eoy et il I'a re9U. J'ai donne ordre au secretaire de remettre a Monsieur Larcher une copie du rapport du comite. Je suis avec le plus profond respect, Monsieur, Yotre tres humble et tres obeissant serviteur. — 139 — 1757 LETTRE DE MONSIEUR LE COMTE DE MONSERRAN. Brest, le 24 iiovembre, 1^57. Par la freo^ate la Comete qui vient d'arriver a Brest nous apprenons que la flotte de Monsieur Dubois de la Mothe, forte de 19 vaisseaux de ligne, y doit arriyer incessament, la fregate n'ayant eu d'avance que trois jours sur elle. Notre flotte en sortant de Louisbourg a aper9U des debris de la flotte angloise qui vient d'etre battue par la tempete. Elle y a envoye plusieurs petits batimens qui a ramasse 332 Anglois qui etaient prets a perir ; quoiqu'ils puissent etre regardes comme prisonniers de guerre, le Eoy a ordonne a Monsieur de Moras de mander a Brest que Ton eut un soin par- ticulier de ces 332 Anglois ; qu'on les habillat s'ils etaient nuds, qu'on les traitat aux mieux, et qu'on les renvoyat en Angleterre le plustot possible, ne voulant pas les retenir, les regardant comme des malheureux a qui Ton a sauve la vie et qui n'etaient pas en etat de se defendre. J'ai I'honneur d'etre, Monsieur, Votre tres humble et tres obeissant serviteur MONTSERRAN. DECLARATION DU SIEUR LAHONTAN. Louisbourg, le 21 novembre. Je, soussigne, capitaine de la Coquette de Bordeaux du port de 240 ton- neaux, arme de 6 canons et vingt huit hommes d'equipage, expedie pour Quebec et St Dominique, declare qu'etant sorti do la riviere de Bordeaux le — 140 — trois de may en Compagiiie de plusieurs autres navires destines ponr le dit lieu de Quebec : qu'en faisant ma route le 17 de juin dernier au travers du cap Ste Marie en I'lsle de Terre-Neuve, j'ay ete rencontre par le vaisseau de guerre anglois le Prince de Galles de Boston, lequel apres m'avoir fait amener et amariner il nous a conduit le 28 du meme mois a Halifax, et que le premier juillet en suivant, il m'a fait descendre a terre en compagnie de mes officiers et equipages et mener par devant Monsieur le comte de Lou- don general des troupes angloises pour y subir ses interrogations ; Que le trois du meme mois j'ay ete transports dans le dit vaissean de Halifax pour Boston avec mes ecjuipages a I'exception du Sieur Louis Labarre mon Lieutenant et pratique de la riviere de Quebec qui a ete detenu a Ha- lifax a bord d'un des vaisseaux de guerre de I'escadre de Tamiral Hobloin, pour y seryir en qualite de pratique dans son escadre, et que le dit Louis Labarre n'y a ete sur le rapport qu'il m'a fait que par force majeure. En foi de quoy, j'ay fait la presente declaration a mon arrivee de Bas- ton au bureau d classes de ce Port. 1757 RAPPORT DE MESSIEURS DRUCOURT ET PREVOST. Louisbourg, le 27 novembre, 1757. Depuis le depart de I'escadre, nous avons eu I'honneur I'un et Tautre de Yous rendre compte de tout ce qui s'est passe dans la colonie, et nous vous instruisons anjourd'hui que les Anglois ont enfin renyoye le parleman- taire c[ui avoit ete au mois de may dernier porter des prisonniers a Boston, et celui qui avoit aussi porte a Halifax d'autres prisonniers proven ant du Fort William Henry. Yous verrez, Monseigneur, ce que le Gouverneur de Boston a mande a Monsieur le Chevalier de Drucourt, par la copie cy-jointe de sa lettre, et Monsieur Pre vost cy-joint aussi nne autre copie de celle que ce gouverneur a ecrite, avec celle du resultat du comite anglois, a I'occasion de la Croelette parlementaire qui a rapportee ici 81 prisonniers francois. Ceiix-ci out ete beaiiooup mieiix traites a la iionvolle Aiigloterre qu'ils lie le sont a Halifax ; et le Siour Heve, cai:>itaine du bateau de Quebec, de relour au port Toulouse ou il attend les dernieres uouveiles deFrau.x^ pour mouter a Miramichy, et ley faire passer de la en Canada, se plaint beaucoup de la durete avec laquelle il a ete traitte, comme vous le verrez par la copie cy jointe de la lettre qu'il a ecrite a Monsieur Prevost. Nous avons pris exactemeut tous les rapports du Sieur Larcher, bommo sage et intelligent ; nous avons confere ave:? lui sur la situation actuellede la Xouvelle Angleterre ; sur les forces qui y sont rassemblees, et sur les grands peparatifs de guerre qu'on y fait pour de nouvelles entreprises des I'ouverture de la navigation, et nous avons forme le memoire cy-joint, tant des rapports du dit Sieur Larcher, que des observations que nous prenons la liberte de vous faire sur ces memes rapports, et sur les precautions et les moyens que nous cro3^ons qu'il y a a prendre pour faire tomber les projets des Anglois et pour assurer cette partie cy contre leurs attaques. Nous ne doutons pas, Monseigneur, que vous sentiez bien qu'il faut des forces maritimes a I'lsle Roy ale pour la defense et celle de I'entree du G-olfe ; et s'il etait possible d'y en rassembler independament de celles que nous vous prions de faire croiser sur New Yorck, les eiinemis n'oseraient se degarnir a Halifax, ou, s'ils le faisaient, on pourroit en tirer un party avaii- tageux, soit vis a vis d'Halifax menie, soit en poursuivaiit les secours qu'ils enverroient du cote de la Nouvelle Angleterre. Nous vous observons encore que la proposition que nous avan9ons dans notre memoire de faire passer les vaisseaux de guerre des isles meri- dionalles pour s'etablir en croisiere a Teiitree de New^ Yore, ne pent devenir prejudiciable a la surete du commerce de ces isles, puisqu'il n'est priiicipa- lement trouble que par plus de quatre cents corsaires cpai s'arment tous les aiis dans ce meme port de New York pour croiser a Saint Dominique et a la Martiniqne ; ainsi en les interceptant, ou en les empechant de sortir, on protege d'autant plus le commerce des Isles du vent et de dessous le vent, en remplissant en meme temps I'objet dont il est question dans notre me- moire. — 142 — LETTRE DE MONSIEUR H^YE JOINTE A LA LETTRE PRECEDENTE. St Pierre 1751 Monsieur, Je prends la liberte de vous ecrire celle-ci pour yous faire saYoir mon arriYee d'Halifax, ayaiit ete attardes et arretes pire que des prisonniers a notre bord sans aYoir la permission de mettre notre chaloupe a I'eau, ni de mettre le pied a terre pendant 21 jours que nous aYons ete dans I'endroit detenus, des troupes a bord pour nous garder et nous opposer d'embarquer dans aucune chaloupe, et defense a qui que ce soit de nous apporter aucun rafraichissement pendant que les officiers passagers aYaient tout mange les notres aussy bien que leurs malades. C'est ce qui fait aujourd'hui je me trouve denue de tout, et je suis reste icy dans le haYre de St Pierre pour attendre yos ordres, n'ayant pu aller a Louisbourg parce qu'on m'a dit dans Halifax cj^ue je pouYois etre un espion pour cet effet. J'ai ete contraint de leur promettre que je passerai par le passage de Canseau yu qu'il Youloit m'arreter pour me mener a bord de I'amiral pour m'amener a Londres, ou que j'eusse a partir incessamment dans la nuit, que meme me conseilla I'interprete Fran9ois disant que j'allais etre arrete. Ainsi ai-je fait, et des le lendemain nous aYons eu connaissance d'une petite goelette qui Yenoit nous espionner Yoir si nous n'irions point du cote de Louisbourg, qui est une petite goelette que yous deYez, Monsieur, fort YOUs mefier, car elle est toujours dans I'entree de Yotre haYre a espionner ce qui se passe. Je yous dirai que sur le lendemain que la fiotte a ete parti de Louisbourg, il a ete yu a Halifax dont il leur a fait une grande joie pour toute nouYelle. Je yous dirai que je n'ai eu connoissance que dix Yaisseaux dans Halifax dont il y en a un de trois batteries ; les autres de 60 et 70 pieces pour tons les jours. II en entro et sort des transports pour leurs YiYres. — 143 — J'eii ai compte jusqu'a dix dans im jour, mais il y a toiijours une fregate pour les accompaguer. Ainsi, Monsieur, commo je suis reste pour attendre yos ordres ei les lettres que yous Youlez ecrire en Canada, suiYant les ordres que j'ai qu'au premier endroit d'hiYernement d'euYoyer du monde a Quebec pour faire transporter yos lettres quand meme ils ne se pourroient gagner qu'une heure de I'Acadie sois que j'espere pour cet efFet, Monsieur, {sic) je yous prie de ne point oublier au besoin que je puis aYoir diligence parce que la saison me commande. Ainsi, Monsieur, Yoila un memoire de ce qu'il me faut. Je demeure. Monsieur, Votre tres humble et tres obeissant serYiteur, P. Hi^YE. 1758 LETTRE DE MONSIEUR DE BOUGAINVILLE. Paris le ^ janvier, 1^58. Mou seigneur, Comme il ne me reste plus que le temps strictement necessaire pour expedier les ordres relatifs au Canada, que les Anglois font de leur cote les plus grands preparatifs pour I'enYahir, (Monsieur Dieskau et Monsieur le Marquis de Yaudreuil yous auront sans doute rendu compte de ce •qu'ils saYent a cet egard) il m'a paru que la France n'y euYoyoit pas de secours reels capables de nous degager, c'etait le cas de nous accorder tous ceux de ressources et pour ainsi dire d'intrigues et de ruse (sic) ; j'ay eu I'honneur d'ecrire a Monsieur le Marechal de Belleisle au sujet des trois articles sui- vants : — 144 — 1" Pondres alimentaires an moiiis 30,000 rations, ne fiiisant pas le poids de 2000 livres, qu'il m'est de la plus grande consequence d'emporter avec moi, parce que dans le cas ou nous serious trop presses en riviere par les Anglois, il faudroit, je crois, echouer nos batimens, et gagner Quebec a tra- vers les bois. 2' Des canons porlatifs a. bras d'liomme, lesquels sedemontent ettirent 20" coups par minute. II est evident que jamais troupe ne sera dans le cas de faire usage d'une artillerie pareille plus que nous. 3^ Une troupe d'Ecossais nefut-elle que de 60 hommes conduite par un Mac Laaii ou un Mac Donel ou par quelqu'autre de ces chefs de tribu dont les noms sont clieris et respectes par tons les montagnards. Ces derniers sentent bien qu'on ne les envoye en foule en Amerique qu'afin de depeu- pler leur pays suspect an gouvernement et de les faire perir. Ceux que nous avons pris nous Tout dit cent fois et s'ils voyaiant dans notre armee une troupe de leurs compatriotes et un chef connu par eux, un grand nombre viendroit se ranger a son drapeau, et ce secours de 60 hommes en deviendrait un tres considerable. Si vous approuvez, Monseigneur, cet article, il serait infiniment plus avantageux, supposez que la place pour I'embarquement manquant, de laisser un pareil nombre de ces recrues qui s'embarqueront a Bordeaux pour donner leur place aux Ecossais. J'ay rhonneur de joindre icy la reponse de Monseigneur le Marechal de Belleisle et de vous suplier de vouloir bien ni'instruire de vos intentions afin que je sois en etat de les apprendre au ministre de la guerre, demain jeudi, Je suis avec respect, Monseigneur, Votre tres humble et tres obeissant serviteur, DeBougainville. - — 145 — 1758 MEMOIRE DE MONSIEUR LE CHEVALIER DE DRUCOUR SUR LOUISBOURG. 1754 a 1Y58. Quand je suis arrive a LouisboLirg le 15 Aout 1754 Ton n'y avoit pas employe une seule journee aux travaux de la place ny aux travaux de la fortification dejiuis la reprise de possession. Ce n'etait qu'une mine et une degradation generale dans toutes les parties des flancs, faces et courtines, le chemin convert dans le plus grand abandon, pas un merlon ni une plate forme en etat de tirer une seule volee de canon, I'isle de I'entree dans le meme etat. Monsieur Franquet y fut envoye en meme temps que moy pour faire reparer I'ancienne fortification et executer le projet de la cour sur de nou- velles. II avoit ordre de commencer par ces dernieres de preference aux repa- rations, ce qui ne pent etre entammer qu'a la fin d'avril 1755 par la fonda- tion de la demi lune de la porte de la Heine, deux mois apres la guerre se declara dans nos mers par la prise de I'Acadie et d'Ulys. De la I'ordre vint de faire la plus grande diligence pour se mettre en etat de defense. Ton ^ a travaille sans relache au bastion D'Auphin, a son cavalier, au bastion du Roy, a faire la tenaille vis-a-vis de la courtine de ces deux bastions, au chemin convert, a la reparation des merlons et plateforme des batteries, a faire des caponnieres au mur crenele, elever le profit a la mer du demi bastion princesse, finir aussi le chemin convert de la demi lune commencee. Ces travaux qui joint a ceux des retranchemens d'avance de la Cormo- randiere, de la Pointe Plate, de la Pointe Blanche dans I'ouest de la ville et aux anses a Gauthier et du Grrand Laurentbec dans Test ont ete faits dans les mois qu'on pent travailler a Louisbourg des annees 1755, 1756, 1757, et » en may 1758 Ton reparoit aux retranchemens tout ce que I'hiver avoit de- truit, ainsi qu'a oter les decombres des maconneries de la fortification qui etaient au pied des murs et en rendoient I'acces plus facile pour escalader le rem part. t — 14G — L'eniiemy pamt au premier de juin avec 23 vaisseanx de guerre et 18 fregates, 150 batimens de transport environ 16,000 liommes de troupes de debarquement, 86 pieces de canon du calibre depuis 42 a 12. mortiers de 13 a 18 pouces. Nous avions a opposer 2900 hommes au plus et 9 vaisseaux dans la rade, leur projet de debarquement s'etant annonce par Gabarus, je renforcai cette partie autant que je le pus; Monsieur de St Julien a la Carmorandiere avec 985 hommes, Monsieur Marain a la Pointe Plate avec 620, Monsieur Danthonnay a la Pointe Blanche avec 250, deux compagnies de grenadiers a portee de se rendre au poste le plus en danger, la compagnie de Joubert de 60, les miliciensde 7illejoint au nombre de 100 dans le fond de G-abarus pour observer s'il ne s'y feroit pas quel que debarquement. Tous ces postes quoiqu'eloignes les uns des autres avoient ordre de se secourir mutuellement autant que sa situation du terrain et la manoeuvre de I'ennemy le permettoient. Les plans et les travaux de cette partie furent envoyes au ministre par le retour de I'escadre de Monsieur de Bois de la Mothe ; il aura facilement reconnu que vu I'eloignement d'un poste a I'autre et les intermediaires qui se trouvent entre chaque anse, il n'etait pas prati- cable de garder toute I'etendue du terrain, il falloit done se restraindre a occuper les endroits du plus facile debarquement. Ce fut le 8 juin avant le lever du soleil que I'ennemy tanta le poste de la Cormorandiere, d'ou, il fut repousse, les barges qui se presentoient au de- barquement etaient en grand nombre sur trois de hauteur, le feu qu'ils essuyerent en cet anse les partagea et divisa toutes celles qui composaient la droite filerent le long de la cote sur la gauche du poste de St Julien et mirent a terre dans un endroit fort escarpe et ou il n'y avoit personne. Un petit cap avance en avant I'avoit d'abord derobe a la connaissance, mais I'avant garde du camp s'en etant aper9u. Ton s'y porta successivement mais trop tard. Ce fut la ou les capitaines des grenadiers d'Artois et Bourgogne furent blesses et prisonniers, et enfin ou Tennemy se trouva trop en force pour que nos troupes ainsi partagees pussent se secourir, il fallut faire la retraite sous les forts de la ville, bruler tous les faubourgs et se preparer au siege dont le service fut regie comme cy apres par I'avis du directeur des fortifications, je ne pouvois choisir personne qui dut mieux ^ 147 — coiinaitre les eiidroits les plus urg-ents, et en consequeuce y etablir des postes plus ou mollis forts ; voicy I'avis : 11 est d'usage dans toutes les places assiegees de commettre a la defense du dehors le tiers de la garnison, un autre tiers couche au bivouac pour se porter dans les endroits ou vieniient les alertes. Cet arrangement est general pour les places egalement fortifiees, mais celle-ci n'etant pas de ce nombre, au contraire etant sujette a des endroits verreux et delicats sur lesquels les eniiemis pourroient tenter un coup de main, la poiiite a Roche- fort en etant suceptible, semble exiger deux piquets qui dans un besoiii se rabattront sur la gauche du chemin convert. Le mur crenele n'etant pas meilleur a garder Ton propose de gariiir les caponieres a celle de la gauche la plus grande cent cinquaiite hommes. A celle de la droite cent hommes. A la caponiere de I'extremite du chemin convert du bastion princesse quatre viiigt dix hommes qui en fournireiit douze derriere le mur d'appui de la partie du chemin convert qui a lamer. Interieurement au mur de pierre seche de la face gauche du dit bastion on ne pent se dispenser d'y mettre cent hommes. L'on propose pour la garde du chemin convert et son rjenfort dans les parties susceptibles d'uii coup de main quinze ceiis hommes. L'on sent bieii qu'oii ne pent souteiiir uiie pareille garde tons les jours, aussi y fera-t-on des changemens quand on aurareconnu la force mentionnee. Je lie parle pas icy de la partie comprise depuis I'epron de la porte d'Auphiiie jusqu'a la porte Maurepas, attendu que les vaisseaux dans la radde couvraient cette etendue du port que Ton pent regarder tres mau- vaise quand il y en a point Je formal six compagiiies de volontaires de 50 hommes chaque i)our eclairer la manoeuvre de I'ennemy et etre informe de ses demarches, craignant quelque coup de main sur les parties qui en etaieiit susceptibles, ainsi qu'elles sont designees de Tautre part, je les aurois fait garnir de mats et de vergues pour les laisser tomber sur ceux qui y auroient escalades. J'avois ordonne deux depos de vivres et munitions dans les bois pour le detachement de Monsieur de Boishebert, mais il n'est arrive qu'a la fin — 148 — (111 siege, encore ii'avait-il pas le tiers des forces que jo croyais. Je n'ai done en snr les derrieres dn camp de I'ennemy qn'nn parti d'environ cent vingt Accadiens et fort pen de Sauvages. II ne s'en tronva pas vingt a la descente, deux de leiirs chefs y fiirent tnes, les autres retoiirnerent dans leiirs villages. Independament des gardes et des bivouacs nous employ ons les jours et les nuits a tons les travaux qu'exige la nature d'un siege. Le principal objet des assiegeants me parut d'abord se porter a diriger leur feu sur la batterie de I'isle de I'entree et les vaisseaux de la radde. J'avois obtenu de Monsieur le Marquis Desgoutes qu'il y eut reste pour concourir a notre delFense et la prolonger aussi loin qu'il eut ete possible, il etait essentiel de n'etre pas enleve assez a temps pour donner celui a I'ennemy de passer en Canada y porter des secours an general Ambercromby que je savois devoir etre attaqiie par Monsieur de Montcalm vers le 15 de jiiillet. Les batteries situees a la lanterne et sur les hauteurs qui dominent la radde ne tarderent pas de beaucoup maltraiter I'isle de I'entree et contraindre nos vaisseaux par leiirs bombes de se rapprocher de la ville et de la batterie de la gare. Le fort de I'isle qui par sa situation n'avoit que fort pen de canons a opposer a la batterie de la lanterne fut bientot hors d'etat de faire iin feu bien vif, la radde devenoit done chaque jour d'lin plus facile acres, je fis couler dans la passe quatre batimens pour oter a I'ennemy Tidee d'y entrer, et depiiis il nous parut efFectivement qii'ils eiirent cette partie moins pour objet de leur attaqiie. lis occupoient cependant tout le terrain compris depuis la Pointe Blanche jusqu'a I'extremite dii chemin de Mire vers Martissance, et c'est particulierement de cet endroit et dii pont du St Esp)rit que leurs batteries de canons [dauphin] et mortiers ont fait plus de tort a nos vaisseaux ainsi qu'a I'eperon de la porte dauphine, a la batterie du bastion dauphin et son cavalier, au flanc droit du bastion du Eoy dont les faces etaient battues par le feu de la Pointe Blanche qui etait aussi dirige sur la face droite du bastion de la Eeine. Toutes ces parties de nos defenses entierement detriiites, I'impossibilite de les reparer, la place accessible dans chacun de ces endroits, plus de vais- seaux dans la radde pour en defendre I'entree, I'incendie de nos deux corps — 149 — (le cazernes, la garnison exceclee de fatigue depuis le mois de may, le coiiseil assemble le 26 juillet au matin decida nnanimement que le moment de la capitulation etait arrive et que de la retarder ce seroit etre dans le cas de perdre ce qui restoit de sujets au Roy qui seroient utiles ailleurs pour le bien de son service. J'avais propose des articles a p?u pres conformes a ceux de Malion, mais I'assiegeant voyant notre situation et la connaissant parfaitement par le rapport des deserteurs, ayant fait ses dispositions pour line attaque gene- rale par terre et par la cote de la mer, insistasur le sort d'etre prisonniers de guerre, sort qui par notre position etait inevitable et bien reconnu pour tel. Je n'aurois pas hesite nn instant d'y sacriiier le reste de la garnison ainsi que le peuple qui etait dans la ville si j'avais apercu le i)lus leger avantage pour le bien du service du Iloy. Je voyais au contraire que ce n'eut ete qu'un desespoir inutile et funeste a ce qui restait de ses sujets que d'autres evenements mettraient a meme de le servir plus utilement. Je ne fais i:>as ici le detail de la sortie du 9 juillet et decelle que j'avois projettee et qui n'eurent pas lieu pour les raisons detaillees dans mon jour- nal comme par la perte de nos vaisseaux et I'incendie de nos corps de cazernes, ce dernier malheur nous a aussi donne la derniere preuve de la bravoure du soldat et de sa fidelite a faire tout ce qu'on en pouvoit attendre. On ne s^auroit faire trop d'eloges des officiers qui ont defendu cette place, plvis ils Tout considere mauvaise et plus d'efforts ils ont fait pour en retarder la prise, et Monsieur de la Troulliere ne pouvoit arriver plus a pro- pos pour faire voir son intelligence et sa capacite en ce genre. LETTRE DE MONSIEUR DE ST JULHIEN AU MINISTRE. A Louisbourg, le 18 Jan.. Monseigiieur, Uiie goelette partie d'icy, il y a environ 6 mois, avec le Sienr Larcher pour aller remettre a Boston nn nombre de prisonniers anx Anglois qui en echange nous en ont renvoye 80 i^ar lameme voiture, arrivee le 21 novembre, il s'y est trouve plusieurs officiers marcliands avec un lieutenant du regi- ment de Louandal (sic) quy ont dit avoir passe par Halifax, et qu'ils avoient vu dans le port six vaisseaux et quatre fregates rentrez depuis I'houragan, ayant chacun quelques avaris ; que 8 a 9 des plus endommages avaient ete a la vieille Angleterre, et qu'ils avoient perdu le Tisbury avec un senau, qui ensemble font vingt ou vingt un, et nous leur en connais&ions vingt-huit, compris cinq de renfort qui leur etaient arrives depuis peu, faisant sept a huit en sus, que Ton ne S9ait ni ne saura au juste ce qu'is peuvent etre de- venus ; Qu'a la fin de cet hiver Ton dit seulement qu'il leur etait venu une fre- gate de Londres pour donner ordre aii general Hoborne d'hiverner avec toute son escadre a Alifax, pour etre sans doute plus a portee d'executer en cette isle royale I'operation qu'ils y avoient voulu entreprendre I'annee der- niere. Mais je pense que le succez ne repondra point a leur attente, ayant perdu tout I'avantage qu'ils auroient eu de pouvoir etre rendus les premiers sur nos parrages com me vrai-semblablement la chose auroit ete ; Tandis qu'ils n'ont pas moins de chemin a fo,ire que nous, a cause que les vaisseaux d'hivernement a Chibouctou ne peuvent etre repares des avaries qu'ils ont soufFerts qu'au moyens des envoys de la vieille Angleterre, ce que par vos attentions, Monseigneur, a'Ous saurez prevenir tant sur la partie du Canada ou Ton dirait, vu la grande augmentation des milices que le general Loudon a fait lever dans toute I'etendue de son gouvernement et aux soins qu'il se donne pour les faire exercer aux maniements des armes et uux evolutions, de meme cjii'aux dix millo hoinmcs dv'8 vijilleo troupes venus par la llotte qu^il pretend, a ce que Ton croit, de les aller [)orter vers rOyo la campagne prochaine fort a bonne lieure, eontre rarmee que com- mande Monsieur le Marquis de Montcalm qui, je pense, bien loin de I't-viter, potirra Taller chercher sur son passage lorsqu'il s'y attendra le moins qu'en celle cy, ou je reitere que par yos attentions, Monseigneur, et celles que yous prescrirez au sujet des representations a pratiquer en cette place. Nous serous en etat de faire face a Tennemy dans telle disposition qu'il puisse former I'entreprise de nous yenir attaquer en cette isle royalle ou, en ce cas, je trouyerais mon fort infiniment heureux, s'il yenoit a se pre- senter quelque occasion a pouvoir yous marquer le zelle ardent qui m'a- nime a bien remplir tons les devoirs de ma charge et que je suis ayec res- pect, Monseigneur, Votre tres humble et tres obeissant seryiteur. 1758 LETTRE DE MONSIEUR DE MONTCALM AU MINISTRY A Montreal, le 23 feyrier. Monseigneur, Le ministre de la marine ay ant demande des reflexions sur la fa9on de regler les limites de la Nouyelle France, Monsieur le cheyalier de Levis a donne a Monsieur le Marquis de Yaudreuil une carte qu'il a dresse sur le rapport de divers officiers sauvages ou prisonniers ; cela joint a des obser- vations de Monsieur Pouchot. Ce dernier a dresse une carte que Monsieur de Yaudreuil envoye a Monsieur de Moras, j'aurois bien voulu pouvoir vous I'envoyer en meme temps, mais j'arrivai hier, et le courrier part domain, vous Taurez par la premiere occasion et je pourrai joindre quelques notes, quaut a preyciit je me conteiite de joiiidre a cctte lettre mes idees geiieralcs sur eet objet. Comme Monsieur de Yaudriaiil ne ma rien communique des siennes, ni meme a Monsieur le chevalier de Levis quoiqu'il luy ait demande sa carte, mes idces pourroient diflerer des siennes, ainsi je me contente de les comrauniquer a mon ministre comme un tribut que je lui dois. II voudra bien faire I'application sur une carte du Canada et en faire I'usage c]u'il croira convenable pour le service du Itoy ne les ecrivant qn'a lui seul. Tin de nos partis commande par le Sieur de Langy Montegron, officier de la Colonie, qui avait ete ducote du fort Lydius, vient d'arriver avec vingt cinq clievehires angioises et trois prisonniers ; il paroit par le rapport des derniers que les Anglois conduisaient de grands amas de vivres d'Orange a Sarratoga. Si nous avions des vivres, ce seroit le cas d'entretenir de gros partis sur cette communication. MEMOIRE DE MONSIEUR DE MONTCALM SUR LES LIMITES DE LI NOUVELLE- FRANCE (EN CHIFFRE). Pour reglement des limites il fant que la France aye au moins la pos- session de ce que I'Angleterre apelle I'Acadie, jusques a I'lstme, et reprenne Beausejour. II faut qu'elle aye la riviere St Jean, au moins laisser la riviere St Jean indivise occnpee par les Sauvages les Abenakis et Micmacs, Le lac de St Sacrement a la France, au moins neutre, ne pouvoir y etablir des forts^ ni sur la riviere du Christ, L'Angleterre ne renoncera Je suis avec respect. Mon seigneur, Yotrc tres bumble et tres obeissant serviteur, — 153 — jamais an fort de Lidius. Je le crois snr ses terres. Si pour les y engager il faut renoncer a Carillon... d'avis. Le lac Ontario, le lac Erie a la France. Les Anglois ne peuvent faire des forts sur ces lacs ni sur les ri- vieres qui y versent. La hauteur des terres limites naturelles entre la France jusques a rOhio. Par la les Apalaches limites pour TAngleterre. Le fort Cumber- land reste a I'Angleterre. L'Ohio a la France ainsi que le fort Duquesne, sauf a en faire un meilleur et mieux situe car le fort Duquesne ne vaut rien et tombe. Maintenir les cinq nations independantes et les Sauvages appeles Loups habitant vers la riviere de Lusquehana. Et que ni la France ni FAngleterre ne puissent pas faire des forts chez ces peuples. Malgre nos succez la paix est a desirer pour la Nouvelle France ou Canada qui doit etre pris en longue, vu le nombre des Anglois et la diffi- culte de faire passer des vivres et secours. LETTRE DE MONSIEUE DE MONTCALM AU MINISTRE. A Montreal, le 10 avril, 1Y58. Monseigneur, Monsieur le Marquis de Yaudreuil ayant envoye un courrier a Louis- bourg dans les derniers jours de fevrier avec ordre d'expedier de suite un batiment pour la France, j'ai profite de cette occasion pour vous ecrire en datte du dix neuf et vingt trois fevrier ; j'ai I'honneur de vous adresser les duplicata. Monsieur de Boishebert capitaine des troupes de la colonic, par- (*) 35. 428. 533. 259. 549. 498. 89. 880. 3! 4. 480. 320 208. 484. 016. 1)35. 134. .>32. 83. 611. 4^8. 40. 630. 14S. 055. 782. 91. 586. 301. 63. 281. 140. 583. 878. 110. 103. 83. u — 154 — tant dans quelqiies jours, si la navigation dii fleuve St Laurent est libre, pour se rendre a la riviere St Jean, passer de la a Louisbourg* avecun corps de six a sept cent Canadiens, Accadiens et Sauvages de I'Acadie. Monsieur de Drucourt, gouverneur de I'lsle Royalle, recevra avec grande satisfaction ce renfort qu'on lui avoit deja envoye Tete dernier ; j'aiirois desire que ce corps de troupes se fut mis en mouvement sUr les glaces pour parvenir plu- tot a sa destination. Nous sommes toujours dans la meme position, grande disette de vivres, beaucoup de misere dans le peuple, de patience et bonne volonte de la part du soldat qui est toujours reduit a vivre de cheval et a n'avoir qu'une demie livre de pain, grande impatience de recevoir les secours en vivres que nous attendons de France et une crainte de ma part que quand meme il en arri- veroit abondamment et que la recolte seroit bonne, que nous n'eussions I'hiver procliain de la disette. II faudrait que j'ecrivisse trop pour faire coraprendre ce paradoxe. Les entreprises de fourniture pour le service du Hoy var 29-11 de longitude meridien de Paris. Elle faisait route pour I'Angleterre et etait partye depuis deux mois et demy ; les vivres commen^aient meme a luy manquer ; le commandant nous a oblige a naviguer avec lui jusqu'au 6 au midy qu'etant par 47-26 de lati- tude et par 20-53 de longitude, il nous a permis de suivre notre rou;e ; nous — 211 — la perdimes de vue le meme soir dirigeant la sienne pour la marche ; depuis nous avous essuye huit jours de vents contraires qui ne luy etaient pas meilleurs. Comme cette flotte tenait beaucoup en pain (?) et marchait en assez mauvais ordre n'etant point du tout serree, je ne doutte pas si nous avons des croisieres a Ten tree de la Manche qu'ils n'ayent pu en prendre plusieurs. Le 12 de ce mois nous fumes visites par deux corsaires anglois, un de 12 et I'autre de 20 canons. II y en avoit un qui venoit de la Manche qui nous dit avoir quitte (sic) sur le cap-lezard, il y avoit trois jours, le Dublain avec son convoy qui entroit dans la Manche. Lorsque je trouvai ces deux corsaires nous etions par 46-29 de latitude et 11-01 de longitude m. de Paris. Le 18 nous atterasmes sur I'isle D'eu par le plus beau temps du monde. J'y parle a deux de nos gardes cotes, la Tourterelle et VAroen-ciel qui croisent dans ces passages. Ce dernier avait pris la veille un cachemaree dans lequel il y avoit 25 hommes qu'ils doivent mener dans peu de jours au port Louis ou ils sont. U Essex est un batiment construit pour le commerce qui ne marche point, porte mal la voile et ne s'etablit pas bien au plus pres, de fa9on qu'il nous etait absolument impossible de gagner les partins. Nous avons beau- coup de malades a bord qui manquent absolument de tout. La ration que les anglois leur donnent n'est que de viande sallee, du biscuit vieux dont la plus grande partie etoit gatee, point de vin ni de biere et de I'eau corrompue. Ces miserables la, tant les malades que les bien portants ont essuye une misere horrible pendant cette traversee. Tons mauvais que sont les vivres dont je viens de parler ils etaient a leur fin ; le vent vint au point qu'il falloit ou relacher ou reprendre le large. Ce dernier party n'etait pas praticable par les raisons que je viens de dire sans compter que I'equinoxe etait dans quatre jours, il etoit plus prudent de tacher de gagner le port le plus voisin pour ne pas m'eloigner de ma destination. Arrives enfin nous mouillames vis-a-vis I'Abbaye St Grildes. Le pilote costier me dit que j'y serais fort bien ; je le crus n'ayant jamais servy dans les gardes cotes. Javais toujours passe au large de tout et ne connoissant cc — 218 — pas I'endroit. En mouillant il y avoit cinq brasses et demy d'eau et je ne tirais que 12 pieds an jusant. L'eau diminua an point que nous commen9ames a touscher a deux tiers de maree et nous avons continue de donner les plus violentes secous- ses jusqu'un jour que le flot nous a releve ; lorsque nous mouillames il commen9ait a faire obscure et le costier prit la pointe du St Grildes pour celle du petit mont ou nous eussions ete a merveille par le*relevement que je portais sur le Neptune. Je lui lis voir qu'il y avoit une basse sur laquelle il y a plusieurs rochers ; se croyant au petit mont il m'assura qu'il n'y avoit rien, que cette basse etait mal marquee et qu'elle etait bien derriere nous. C'etait pour- tant bien elle sur laquelle nous avons passe deux heures dans le plus grand danger. Je ne connais m^me pas comment le vaisseau ne s'est pas creve et mis en cannelle, pendant toute la nuit nous avons travaille soit a I'alle- ger, soit a manoeuvrer pour le tirer de la a la pleine mer ; nous en sommes sortis heureusement sans faire d'eau. Les vents sont d'est et prennent du nord, et nous ferment I'entree de Morbian, ainsi que celles des autres ports qui sont tout le long de la cote. Le navire a trop soufFert pour qu'il fut prudent de leremettre en mer avant d'etre entre en quelque endroit ou Ton puisse visiter le mal qu'il a. C'est ce qui m'a fait prendre le party de rester mouille dans la baye de Gruiberon jusqu'a ce que le vent change et permette d'entrer. Je compte que dans I'Essex ou par terre je seray a Rochefort avant trois semaines. Je vous seray bien oblige de vouloir bien m'y faire trouver vos ordres sur lesquels je me regleray, etant prisonnier sur ma parolle je ne pourray faire aucun service n'y etre utile dans le departement. Si vous le permettez j'irai attendre mon [pere] frere dans ma famille, ou j'acheveray de retablir ma sante, ay ant ete compris dans le nombre des officiers malades. J'ay rhonneur d'etre avec bien du respect, Monseigneur, Yotre tres humble et tres obeissant serviteur, Le Ch-v Desgouttes. — 219 — 1758 JOURNAL DE L'AFFAIRE DU CANADA PASSfeE LE 8 JUILLET, lY58, ENTRE LES TROUPES DU ROI, COMMANDlilES PAR MONSIEUR LE MARQUIS DE MONTCALM, ET CELLES D'ANGLETERRE QUI, AU NOMBRE DE 20,000 HOMMES, ONT 6tE ^ MISES EN FUITE PAR TROIS MILLE DEUX CENTS CINQUANTE FRANgOIS. Imprime a Paris, 1*758. Croirait-on, Monsieur, que 20,000 anglois ayent ete obliges de prendre la fuite devant 3,250 fran9ois ; c'est ce qui vient d'arriver aux troupes du Roy d'Angleterre, commandees par le major general Abercromby. Les anglois avoient dessein de prendre le fort Carillon pour se rendre maitres du Canada, pleins de confiance en la superiority du nombre de leurs troupes cette conquete leur paroissoit assuree, mais ils avoient compte sans Mon- sieur de Yaudreuil et sans Monsieur le Marquis de Montcalm. Monsieur de Yaudreuil avoit envoye Monsieur de Montcalm pour pro- teger la frontiere de la colonic du cote du lac St Sacrement. Ce general ariva au fort de Carillon le 30 juin, il ne trouva que 8 bataillons de troupes de terre, deux compagnies de Canonniers et environ 300 ouvriers et quel- ques Sauvages. Quelques jours apres, Monsieur le capitaine Raimond lui amena un renfort de 400 hommes de troupes de la colonic ; mais ayant appris que les anglois etaient avec une armee de 20,000 hommes de milices, et 6,000 de troupes reglees du cote du lac St Sacrement et que le major general Abercromby devoit se mettre en mouvement pour s'emparer du fort Caril- lon, et nous chasser du Canada, il en donna aussitot avis a Monsieur de Yaudreuil, ce gouverneur avoit deja ete prevenu pard'autres avis. Iljugea a propos de changer la destination de Monsieur de Levis qui avoit ete deta- che du cote de Corlar ; il lui donna ordre de rejoindre Monsieur le Mar- — 220 — quis de Montcalm et se mit en etat de lui envoyer au plutot d'autres ren- forts. Monsieur de Montcalm dans la vue de retarder I'ennemi, occupa le poste de la chute snr le bord du lac St Sacrement ; il y resta jusqu'au 6 juillet que I'ennemy parut en force sur le lac. Monsieur de Montcalm envoya plusieurs detachements pour harceler les anglois dans leur descente, repassa en consequence ayec toutes ses troupes la riviere de la chute, et vint camper sous le Fort Carillon, ou il avoit eu la precaution de faire tracer un camp. Un detachement d'environ 300 hommes qui avoit ete pour harceler les ennemis, s'etant egare par la faute des guides, tomba dans une colonic de I'ennemy qui etait deja toute formee ; il y eut 184 soldats de tues ou prisonniers. Le reste joignit le corps de nos troupes. Le marquis de Montcalm en arrivant dans son camp devant Carillon n'avoit que 2800 hommes de troupes et 450 de la colonic, sur lequel nombre il faut oter encore un bataillon de Berry qui, a I'exception de la compagnie des grenadiers, fut reserve pour la garde du fort. Le ^ au matin toute I'armee fut occupee a faire des abbatis notre aile gauche etait occupee par les bataillons de la Sarre et de Languedoc ; elle etait appuyee a un escarpement eloigne de la riviere de la chute de 24 toises ; un abbati couronnoit le sommet de I'escarpement et flanquoit une trouee gardee par les deux camps volants de Bernard et de Duprat. On avoit pla- ce 6 canons derriere cette trouee. La droite etait gardee par la reine, bearn et guienne. Elle etait aussi appuyee a une hauteur dont la pente etait moins roide que celle de la gauche. Les troupes de la colonic et les Cana- diens occuperent la plaine entre cette hauteur et la riviere de St Frederic et ils s'y retrancherent avec des abbatis. Le fort avoit dirige son canon et sur cette partie et sur le lieu ou le debarquernent pouvoit se faire. A la gauche de nos retranchemens, suivait la sinuosite du terrain, et toutes* les parties se flanquoient recriproquement. Les bataillons de Eoyal Roussillon et le premier bataillon de Berry for- maient le centre : chaque bataillon avoit derriere lui une compagnie de grenadiers et un piquet en reserve dans tout le front (sic). 221 On avoit ete oblige de former des retrancliemeiis avec des troncs d'ar- bres couches les uiis sur les autres, et on avoit mis en avant des a,rbres ren- verses dout les brandies coupees et pointues faisoient nne espece de chevaux de frise. Le Y an soir notre petite armee ressentit une grande joie a I'arrivee de 400 hommes d'elite. Monsieur de Levis arriva bientot apres avec Monsieur de Sermezergues, lieutenant colonel du regiment de la Sarre. Monsieur Levis eut la defense de la droite, Monsieur de Bourlamarque celle de la gauche ; monsieur de Montcalm se reserva le commandement du centre afin d'etre a la poitee de veiller et de donner ses ordres partout. L'armee coucha au bivouac. Le 8 a la pointe du jour Ton battit la generale et toutes les troupes reconnurent leurs postes ; une partie d'elles fut employee a achever Tabbatis tandis que I'autre construisoit les batteries. Et sur les dix heures du matin les troupes legeres de I'ennemy se firent voir de I'autre cote de la riviere et firent un grand feu qui, tire de trop loin, ne put nous empejher de continuer le travail. A midy et demy leur armee deboucha sur nous. Nos gardes avances, les volontaires et les compagnies de grenadiers se replierent et rentrerent dans la ligue sans avoir perdu un seul homme. Les travailleurs et toutes les troupes furent au premier signal a leurs armes et a leurs postes. Notre gauche fut la premiere attaquee par deux colonnes, dont I'une cherchant a tourner le retranchement, se trouva sous le feu du regiment de la Sarre ; I'autre attaqua un angle saillant entre Languedoc et Berry ; et une quatrieme colonne attaqua la droite entre les bataillons de Bearn et de la Eeine. Le capitaine Raimond qui commandoit les troupes qui s'etaient portees dans la plaine du cote de la riviere St Frederic, n'etant point atta- que, sortit de ses retranchemens, prit en flanc la colonne qui attaquoit notre droite et la chargea avec intrepidite. Sur les cinq heures du soir la colonne qui avoit attaque les bataillons de Eoyal Roussillon se jetta sur Tangle saillant du retranchement defendu par le bataillon de Gruienne et par la gauche de Bearn ; I'autre colonne ennemie qui d'abord avoit attaque les bataillons de la Eeine et de Bearn, se jetta aussi et I'attaque devint sanglante. 222 Monsieur de Montcalm et Monsieur de Levis s'en etant aper9u I'un y accourut avec des troupes de reserve et I'autre avec des troupes qu'il deta- cha de la droite. L'anglois repousse plusieurs fois encore fit une nouvelle tentative qui n'eut pas un meilleur succes et fut oblige de preparer la retraite qui fut soutenue par le feu des troupes legeres qui tirerent jusqu'a la nuit. Plusieurs consideration nous empecherent de poursuivre Tennemy, ses forces qui malgre sa defaite etaient bien superieures aux notres, I'obscurite de la nuit, la nature du pays dans lequel meme en plein jour il n'est pas possible de s'engager sans guide, et enfin la lassitude de notre petite armee victorieuse. Le lendemain Monsieur de Montcalm detaclia Monsieur le chevalier de Levis pour reconnaitre I'ennemy. II ne trouva partout que les ' marques d'une fuite que la terreur avait precipitee. Sur le rapport des prisonniers anglois qui sont en notre pouvoir, la perte de I'ennemy est de quatre mille bommes tant tues que blesses, lis ont perdu beaucoup d'officiers de marque, de ce no'mbre sont le lord How et le Sieur Spital major general des troupes reglees qui ont ete tues. Nous avons eu la satisfaction de remarquer que 500 Sauvages, qui etaient dans I'armee ennemie, n'ont jamais voulu prendre part a Taction. Cette brillante victoire fait un bonneur infini aux franpois. Monsieur le Marquis de Montcalm s'est montre grand capitaine et brave soldat. Messieurs de Levis et Bourlamarque se sont converts de lauriers dans le commandement de la droite et de la gauche. Monsieur de Levis a re9u plusieurs coups de fusil dans son habit, Messieurs de Bougainville et de Langis, aides de camp de Monsieur de Montcalm, ont ete blesses a ses cotes. Nous avons perdu 12 officiers et 92 soldats qui ont reste sur le champ de bataille. Nous avons eu en tout 25 officiers et 248 soldats de blesses. — 223 — 1759 LETTRE DE MONSIEUR DE MONTREUIL AU MINISTRE. A Montreal, ce 19 mars, 1759. Monseigneur, Permettez moy je vons supplie de me renouveller clans Thonneur de voire souvenir que j'ose croire meriter par le devouement le plus sincere a I'execution de vos ordres. Nous nous preparons a recevoir les ennemis de notre mieux, il est fort a desirer qu'il nous vienne de bonne heure des vivres de France, les troupes de terre et de la colonic ont une grande con- fiance en Monsieur Ic Marquis de Montcalm. .Ce general est des plus lumi- neux. J'ay I'honneur de vous demander la permission de vous ecrire pen- dant le cours de la campagne et de vous supplier de A^ouloir bien m'honorer de votre protection. Je suis avec le plus profond respect, Monseigneur, Yotre tres humble et tres obeissant serviteur. 1759 LETTRE DE MONSIEUR MONTCALM AU MINISTRE. A Montreal, le 12 avril 1759. Monsieur, Je profite du depart d'un batiment qui avoit ete expedie au mois de decembre dernier et a qui les glaces n'ont pas permis d'aller plus loin que risle aux Coudres. Nos dernieres nouvelles annon^aient que les anglois nous - 224 — forceroient d'abandoner le fort du Quesiie. Monsieur de Ligueris, capitaine des troupes de la colonie qui j commandoit, s'est retire le 23 novembre apres I'avoir fait sauter, a un x^retendu fort appele le fort Machault. Les anglois traitent avec les Loups et Ghovaiious qu'ils tacheiit d'atti- rer a eux ; quoiqu'on en dise il est a craindre qu'ils y reussissent. Les cinq nations sur lesquels je n'ai jamais ose compter, contre I'avis de Monsieur de Yaudreuil paraissent incliner pour I'anglois. On s'est occupe a construire cet by rer deux batimens au poste de la presentation sur le lac Ontario, pour reparer autant que possible la tres grande faute de la campagne derniere d'avoir laisse prendre Frontenac et detruire la marine que nous avions sur le lac Ontario. Ce sera tres hon- nete aux anglois s'ils nous laissent lancer a I'eau sans essayer les venir bruler. Nous n'avons rien eu d'interessant cet hyver. Quelques partis de part et d'autre du cote de Carillon pour avoir respectivement des nouyelles. Monsieur d'Hebecourt, capitaine au regiment de la reine a qui le com- mandement en etait confie, s'y conduit ayec beaucoup d'intelligence et d'application. Ce que nous aprenons de toute part de I'ennemy nous fait presumer que le nouveau general Amherst veut se mettre en campagne de bonne heure avec de grandes forces. Les assemblies provincialles, pour demander aux gouverneurs particuliers leurs contingents en hommes et en yivres, se sont tenues au mois de decembre. L'annee d'auparavant elles s'etaient tenues au mois de feyrier. Les deliberations y ont ete favorables pour tout accorder. Nos forces et nos moyens sont difFerens, mais j'ose yous repondre de la bonne resolution de nos troupes, du zele de Monsieur le cheyalier de Leyis, de Monsieur Bourlamarque et de nos principaux officiers pour me bien seconder. Je ne puis yous dire precisement comme nous sommes en yiyres et munitions de guerre. Je n'en suis pour I'ordinaire instruit que par le publique qui m'apprend que nous sommes mal sur I'un et sur I'autre article, a moins qu'il nous yienne de puissants secours d' Europe. La guerre a change de constitution dans le Canada. Les grandes forces des anglois, notre exemple, les determinent a des operations suiyies dans un pays ou les Canadiens croyaient faire la guerre et laisoient pour ainsi dire des partis de chasse. Nos principes de guerre yu notre inferiorite, — 225 — devraient etre de resserrer notre defi'ensive pour conserver au moins le corps de la colonie et en retarder la perte ; joiiidre au sisteme ta^tique d'Europe I'usage a faire des sauvages. Voila ce que je dis continuellement ; mais on suit les prejuges et les conseils d'Empirique et n'importe. Je sert le Roy et I'etat, je diray tou- jours mon avis, j'executeray de mon mieux, j'ay bien ose I'annee derniere recevoir un combat avec un ordre dans ma poche pour eviter une affaire generale. Se retirer perdait la colonie, perdre le combat la perdoit et moy aussi a qui on auroit objecte. Mon ordre expres de ce dernier article ne m'arr^tera pas Je S9auray bien me devouer pour le bien. Monsieur de Yaudreuil a qui j'ay remis le 20 mars un memoire sur la campagne prochaine, yient enfiu de me communiquer son plan. Je ne m'en occuperai pas moins, comme j'ay toujours fait, du succes. Je sou- haitte de tout mon coeur m'etre trompe qu'il puisse se soutenir partout, que les anglois ne viennent pas a Quebec, ou que la navigation du fleuve St Laurent, souvent dillicile, lui donne le temps pour les precautions ne- gligees et qae je pense que Ton aiiroit pu prendre d'avance (sic), Peut-etre qne la marine en considerant superficiellement les depenses croira que les troupes de terre content immensement en Canada. Je vais vous developer cela. Si Ton fait des depenses excessives, en les met sous le nom de depenses pour les troupes de terre, quoiqu'elles ne nous regar- dent pas parce qu'en Canada I'ordonnance de I'lntendant est la seule piece qui authorise tout sans etre piece probante. II ne nie reste. Monsieur, qu'a voiis demander la continuation de vos anciennes bontes ; vous m'en avez flatte dans tous les tems ; la place que vous occupez vous met a meme de m'en faire ressentir les effets et je crois les meriter par mon zele pour le service, mon attachement pour votre per- sonne, et le respect avec lequel j'ay I'honneur d'etre, Monsieur, Votre tres humble et tres obeissant serviteur. P. S. — A moiiis d'un bonheur inattendu d'une grande diversion sur les colonies des anglois par mer ou de grandes fautes de rennomy, le Canada sera pris, cetle campagne, la campagne prochaine. Les anglois ont 60,000 hommcs ; dd — 226 — nous, an plus, de 10 a 11 mille. Notre gouvernement ne vaut rien. Le prest et les vivres manqueront. FauLe de vivres, les anglois primeront les terres a peine cultivees; les bestiaux manquent, les canadiens se decouragent, nulle confiance en Monsieur de Vaudreuil ny Monsieur Bigot. Monsieur de Vaudreuil n'est pas en etat de faire un projet de guerre. II n'a pas aucune activile; il donne sa confiance a des empiriques, plutot qu'au general envoye par le Roy. Monsieur Bigot ne paroit occupe que de faire line grande fortune pour lui et ses adherents et complaisants. L'avidite a gagne les ofTiciers, gardes magazius, cbmmis, qui sont vers la riviere St Jean, on vers I'Oliio, ou pres des Sauvages dans les pays d'en haut font des fortunes etonnantes. Ge n'est que certificate faux adinis, si les sauvages avaient le quart de ce qu'on depense pour eux, le Roy auroit tons ceux de I'Ame- rique. Get interet influe sur la guerre, Monsieur de Vaudreuil a qui les hommes sont egaux confiroit une grande operation a son frere ou a un autre officier de la colonie, comnie a Monsieur le Glievalier de Levis, conduit par un secretaire fripon et des alen tours iutrepides. Le choix regarde ceux qui partagent le gateau ; aiissy ou n'a jamais voulu envoyer Monsieur de Bourlamarque ou Monsieur de Seneserques, commandant du bataillon de la Sarre, au Fort Duquosne. Je I'avais propose, le Roy y eut gagne ; mais quels surveillants dans un pays dont le moindre cadet, un sergent, un cannonnier avec trente mille livres en certificat pour marchandises livrees pour les Sauvages pour le compte de Sa Majeste. Ges depenses qu'on a payees a Quebec, par le tresorier de la colonie, vont a 24 millions. L'annee d'auparavant les depenses n'avaient ete que de 12 a treize millions; cette annee elles iront environ a trente six. II paroit que tons se hatent de faire leur fortune avant la perte de la colonie que plusieurs pent etre desirent, comme uu voile impenetrable de leur conduue. L'envie de s'enrichir inline sur la guerre sans que Monsieur de Vaudreuil s'en doute, au lieu de reduire la defense du Ganada, on vent tons ( ). Gom- ment abandonner des positions qui servent de pretextos de faire des fortunes par- ticulieres ! Les transports sont donnes a des proteges. Le marche du munition- naire m'est inconnu comme au publique. On dit que ceux qui ont envahi le commerce sont de par le Roy. A-t-il besoiu d'achats de marchandises pour les Sauvages ; au lieu d'acheter de la pre- miere main on avertit un protege qui achete a quelque prix que ce soit. De suite Monsieur Bigot les fait porter aux magazius du Roy en donnant cent et meme cent cinquante pour cent de benefice a des personnes qu'on a voulu favoriser. — 221 — Faut-il faire marcher I'artillery, faire des charettes, faire des oiitils ? Mon- sieur Mercier qui commande I'artillerie est entrepreneur sous d'autres noms. Tout se fait mal et cher. Get homme venu simple soldat il y a 20 ans sera bien- tot riche d'environ six ou sept cent mille livres, peut-elre un million si cecy dure. J'ay parle souvent avec respect sur ces depenses a Monsieur de Vaudreuil et a Monsieur Bigot. Chacun a rejette la faute sar son collegue. Le peuple elfraye de ces depenses craint nne diminution du papier monoye du pays, mauvais effet, les vivres en augmentent, les canadiens qni n'ont pas part a ces profits illicites, haillissent le gouvernement. lis ont confiance au general frangois, aussi quelle consternation sur un bruit ridicule qui a courn cet hiver qu'il avoit ete empoisonne. Nous avons ete chasse du fort Daquesne le 6 Novembre. On pouvoit esperer que cette operation eut ete difleree par les anglois jusqu'en avril. Mais les ennemis savaient par leurs Sauvages et nos deserteurs I'oi'dre trop public de Monsieur de Vaudreuil de I'abandonner. On ne m'a jamais fait part ny des ins- tructions ny des nouvelles qui avoient rapport aux operations de guerre dont je n'ay pas ete charge. Les cinq nations sont mal disposers. Le seul Monsieur de Vaudreuil a voulu persuader a la cour qu'elles etaient declarees et que c'etait son ouvragp. En se conduisant mieux on eut pu esperer la neutralite, j'ay toujours ecrit que ce serait beaucoup. La perte du fort de fronlenac est un coup fatal par la prise de la marine sur le lac Ontario. On a mis trois mois a deliberer ou Ton feroit de nouvelles bar- ques. Nous en aurons deux dans vingt jours si les anglois ne viennent pas les bruler. Nos sauvages, les iroquois, le craignent. On avertit et on reproche a Monsieur de Vaudreuil en plein conseil qu'ils I'avoient averty trois semaines avant pour le fort de Frontenac. lis lui ont dit : " Tu dors. Ou est notre chef de guerre ? " j'etais alors a Que- bec. Enfin Monsieur Pouchon, capitaine dans le bataillon de Bearn va comman- der a Niagara. On I'auroit du envoyer des I'automne dernier. 11 etait capable et agreable pour les sauvages. On me I'avoit promis, mais comment determiner a relever un officier Ganadien quoique peu capable et pen agreable pour les Sau- vages. Tons les preparatifs a Orange, Lidius, annoncent que les anglois viendront de bonne heure a Garillon avec de grandes forces. A Quebec I'ennemy pent venir si nous n'avons point d'escadre, et Quebec pris, la colonic est perdue, cependant mille precautions. J'ai ecrit, j'ay dit de meme que Monsieur de Pont Roy, ingenieur. J'ay fait offre de mettre de I'ordre, une disposition pour empecher une fausse manoeuvre a la premiere allarme. 1759 LETTRE DE MONSIEUR LE MARQUIS DE MONTCALM AU MINISTRE. Quebec, ce 24 may, 1*759, a ^ heures du matin. Monseigneur, Yous recevrez par ce batiment nne derniere lettre, en datte d'hier 23, j'avais en I'honnenr de vons I'ecrire a ^ heures du soir. J'ay 6te reveille bier a minuit par les courriers qui m'ont informe de I'arrivee de 15 gros vaisseaux de ligne qui ont paru le 19 aux mouillages de I'isle au Bick, a soixante lieues d'ici, c'est surement Tavant garde de I'armee angloise desti- nee a attaquer Quebec : je viens de passer toute la nuit avec Monsieur Bigot dont le zele egale I'intelligence, pour envoyer des courriers et des ordres relatifs a tout ce qui nous paroit necessaire ; je ne crains pas de vous dire, Monseigneur, que nos dispositions ici sont un peu tardives. Monsieur le Marquis de Yaudreuil nous arrivera demain ou apres, peut- 6tre serons nous assez heureux pour que les anglois nous donnent du terns : je pense que nons en aurions besoin : Monsieur I'lntendant et moy avons toujours pense de meme cet biver et voulions hater les dispositions pour cette partye oii j'aurais desire etre depuis un mois, heureusement nous avons icy deux fregattes du Roy, nous sommes persuades que les deux fre- gattes parties de Dunquerque seront tombees dans I'escadre anglaise. Nous avons re9U aussi 15 n a vires de la fiotte commandee par le Capitaine Karon ; quoiqu'il envoie forts ou faibles nous combattrons quelque part et nous serons peut etre heureux. J'ai I'honneur d'etre avec respect, Monseigneur, Yotre tres humble et tres obeissant serviteur, Montcalm. Nous avons ici deux gabarres ou flotes venues de Brest. — 229 — 1T59 THE ENGLISH LAND FORCES ON THE EXPEDITION AGAINST QUEBEC. Major general James Wolfe commander in chief. Cols. Monckton, Townshend and Murray, Brigadiers generals. Major Isaac Barre, Adjudant general. Capts. Smith and Bell, aides de camp of general Wolfe. Capts. Gruillem, Spittal and Maitland, Brigade Majors First Brigade : — Greneral Robert Monckton. 15*^ Regiment Major Irvine, 43®^ Lieutenant Colonel James, 48*^ Lieutenant colonel Burton. 78^^ Lieutenant colonel Fraser. Second Brigade : — Greneral Greorge Townshend. 28*^ lieutenant Walsh, 4Y*^ Lieutenant colonel Hale. 60^^ 2«^ bataillon Major Prevost. Third Brigade : — G-eneral Jame Murray. 35^^ lieutenant colonel Flet- cher. 58*^ Major Agnew. 60^^ 3^^ Bataillon. Lieutenant Colonel Young. The grenadiers of the above ten regiments, Lieutenant colonel Carleton. A corps of light Infantry from the regiments of the line, lieutenant colonel Howe and Major Balling. A corps of Rangers Major Greorge Scott. 1759 STRENGTH OF THE ENGLISH ARMY AT THE BATTLE OF QUEBEC. September 13*^ 1^59. 15*^ Corps Amherst Regiment 406 28*^ Braggs' " 421 35*^ Otway's " 519 43^ Kennedy's " 32Y — 230 — 47*'^ Lascelles' Eegiment 360 48^^ Webb's " 683 58*^^ Anstruther's " 335 60*^ Moncktoii's " 322 60'^ Lawrence's " 540 78*^ Fraser " 672 22"<^ Louisbourg " ^ 40*^ Companies " y 241 45*^ of G-renadiers " j Total 4826 1759 STRENGTH OF THE FRENCH ARMY AT THE BATTLE OF QUEBEC. September 13^^ 1759 Right colunui : Colony troops 550 Eegiment of la Sarre 500 Eegiment of Languedoc 550 Militia and 1-6 pounder 400 2000 Centre : Eegiment of Bearn 360 Eegiment of Gruienne 360 Militia 1200 1920 — 231 — Left column : Regiment Eoyal Eous Colony Troops 650 650 Militia. 2300 3600 G-rand total ^7520 1T59 THE CAMPAIGN IN CANADA, FROM THE DEATH OF MONTCALM. The Marquis de Montcalm endeavoring to rally the troops in their most disorderly flight was wounded in the lower part of the belley. Note A. He was transported immediatly to Quebec and lodged in the house of M"" Arnoux, the King's Surgean who was absent with Monsieur de Bourla- marque ; but his brother the young Arnoux having visited the wound declared it mortal. This truely great and worthly hero heard Arnoux (having visited) pronounce his sentence of death with ' a stoick and undaunted soul, his mind calm and serene, his countenance soft and pleasing, and with a look of his indifferenc}^ in the choice to live or to die. He prayed Arnoux to be so kind and free with him as to tell him inge- nously how many hours he thought he might yet live ? Arnoux answering him that he might hold out until about three in the morning. He passed that small remainder of life in conversing with a few officers about him upon inditFerent subjets with great coolness and presence of mind, and ending his days near the hour that Arnoux had (had) foretold him. His last words where : "I die content, since I have the affairs of the King, my dear master, in good hands. I alvfays had a very great conside- ration for the talent and capacity of Monsieur de Levis." — 232 — I will uot undertake the paiinygerick of this great man, a true patriot and lover of his King and country, with many good qualities seldom to be met with ; whose memory, if chance had caused him to be born in England, whould have been celebrated and transmitted with honour to posterity. Illustrious by his virtues and great genius, he deserves the best pew ; but, an unfortunate victime to the insatiable avarice of some men and prey to the immediate ambition of others ; his ashes mixt with those of Indians repose coldly far from his native country. They dont ask for a magnificent tomb and altars ! Greneral "Wolfe has statues in England for the faults he committed continually during the expedition in Canada. How many obscure dead " says an author modern " have received the greatest honours by titles yet more vain ! 0 injustice of mankind ! The Mausoleums adorn the temples but repeat continually false elogies ; and history which ought to be the sacred azile of truth and prove the statues and paunygericks are almost always the monuments of prejudices and adulations eternize that unjust reputation. When I was informed of Monsieur Montcalm misfortune I sent him immediately his servant Joseph, begging him to acquaint me if I could be of any service to him, and in„that case I would be with him at Quebec immediately. Joseph came back in that moment to the hornwork and afflicted me to the bottom of my soul by Monsieur Montcalm' answer. *' That it was needless to come to him as he had a very few hours to live ; and he advise me to keep with Monsieur Poularies imtill the arrival of Monsieur de Levis at the army." Thus perished a great man, generally unknowen and unregretted by his country men, who would have made the glory and ornament of any other country in Europe. Note B. The french army in flight, scaltered and entirely dispersed, rushed toward the town. Few of them entered Quebec ; they went down the heights of Abrame opposite to the Intendant's palace, directing their course to the Hornworks. and following the borders of the river St Charles. Seeing the impossibility of rallying our troops I determined myself to go down the hill at a wind mill near the bakehouse, and from thence cross over the meadow to the Hornworks, resolved not to approach Quebec from my apprehensions of being shut up there with a part of our army which — 283 — might have been the case if the victorious had drawn all the advantage they could have reaped from our defeat. It is true the death of the general in chief which never fails to create the greatest disorder and confusion in an army, may plead an excuse for the english in neglecting so easy an operation to take all our army prison- ners. But instead of following immediatly my idea, I was carried off by the flow of the fugitives without being able either to stop them or myself untill I got to a hellow, swampy ground, where some cannonners where endeavouring to save a field piece W'hich strich there and I stayed an ins- tant with them to encourage them to carry it to the town. Keturning back upon the rising ground 1 was astonished to find my- self in the center of the english army who had advanced while I was in the hallow with the cannonners and taking me for a general on account of my fine black horse they treated me as such by saluting me with thou- sands of musket shots from halfs of the front of their army which had for- med a crescent. I whas nevertheless obstinate to reach the wind mill and I escaped there terrible fire without any other harm than four balls through my cloaths which shattered them, a ball lodged in the pommal of my saddle and four balls in my horse, body who lived notwithsthanding his wounds untill he had carryed me to the Hornworks. It is impossible to imagine the disorder and confusion that I found in the Hornwork. The dead and consternation was general. Monsieur de Yaudreuil listened to every body and was always of the advise of him who spoke the last. No order was given with the reflexion and with a cool head, in short not knowing either what to order and what to do. When the English had repulsed the two hundred Canadians who had gone up the height at the same time that I came down from it, pursuing them down to the bake house, their head then turned entirely and they became quite distracted imagining that the british troops then at the bake house would in an instant cross the plain and fly over the St Charles Eiver into the hornwork as with wings. It is certain that when once fear ee — 234 — seizes men, it not only deprives them totally of their judgement, discerne- ment, and reflection, but also of the use of their eyes and ears, and they become a thousand times worse than the animals with their instinct or small portion of reason which the author of nature has assigned them since they preserve it on all occasions. But how much inferior to them is the greater part of mankind with their vain bosted reason, who become simple machines and automatons in all cases when they have the most need for it. The hornwork had the river St Charles before it about ^0 pace broad which served it better than an artificial ditch ; its front facing the river and the heights was composed of strong thich and high pallisades, planted perpendicularly with gun holes pierced for several pieces of large cannon in it. The river is deep and only formidable at low water at a musket shot below the fort. This made it more difficult to be forced on that side than on its other side of earth work facing Beauport which had a more for- midable appearance ; and certainly the hornwork on that side was not in the least danger of being taken by the English by an assault from the other side of the river. Upon the appearance of the english troops on the plain at the bake house, Monguet and La Motte, two ancient captains in the regiment of Bearn cried out with vehemence to Monsieur Vaudreuil " That the horn- work would be taken in an instant by an assault sword in hand, that we would all be cut to pieces without quarters, and that nothing else could save us but a general capitulation immediatly for Canada, in giving it up to the English. " The weak and ignorant Monsieur de Yaudreuil answered them cooly with a noble simplicity : " That for a general capitulation there must be articles, and for articles there must be time and reflection to make them. Montreuil told them that a fortification on the hornwork was not to be taken so easily. " In short there arose a general cry in the hornworks to cut the bridge of boats. It is to be remarked that not a fourth part of our army was yet arrived at it and the rest by cutting the bridge would have been left on the other side of the river as victims to the victorious. The regiment Royal Eonssillon was at that moment at the distance of a mnsket shot from the hornwork approaching to pass the bridge. As I had been already in such adventures, I did not lose my presence of mind and having still a shadow remaining of regard which the army accorded me on account of the esteem and confidence which Monsieur de Levis and Monsieur de Montcalm had always shewn me publickly ; I called Mon- sieur Hugon who commanded the hornwork and prayed him to accom- pany me to the bridge. We ran there and without asking who had given the order for cutting it we chaced away the soldier with their axes uplifted and ready to exe- cute that extravagant and wicked operation. Monsieur de Yaudreuil was closeted up in a house in the middle of the hornwork with the Intendantand with some other persons. I suspected they where occupied in drawing up the articles for a general capitulation, and I entered the house where I had only the time to see the Intendant with a pen in his hand writing upon a sheet of paper, when Monsieur de Yaudreuil told me that I had nothing to do there. Having answered him that what he had said was true, T retired imme- diately in wrath to see them giving up so scandalously a colony which had cost so much blood and such immence expenses to preserve it. In going out of the house I met Monsieur Dalquier an old brave do right honest man, commander of the regiment of Bearn with the true character of a good ofiicer, the mark of Mars all over his body. I told him there was question in the house of giving up Canada to the English by a capitulation, and I hurried him into it in order to dispute the King's cause and be an advocate for the wellfare of his country. I then quitted the hornwork to join Poularies at the river of Beauport ; but having met him at about three or four hundred paces from the hornwork on his way to it, I told him what was there in agitation. He answered that sooner than to consent to the capitulation he would lose the last drop of his blood. He told me that his house and table should be looked upon by me as my own ; advised me to go there immediately to repose myself ; and chapping spurs to his horse he flew like lightning to the hornwork. As Poularies was an officer of great phlegmatick bravery, full of honour an of a rare merit, I was then assured that he and Dalquier would soon break all the measures of men ill intentionned. Many motives induced me to act strenuously for the good of the service ; among which was my gratitude for the sovereign who had given me bread, as also my affection and inviolable friendship for Monsieur de Levis in his absence, who was now the commander in chief of the french armies in Canada by the death of Monsieur de Montcalm. I continued sorrowfully jogging on to Beauport with a very heavy heart for the loss of my dear friend Monsieur de Montcalm sinking down with weariness and lost in reflection upon the resolutions which providence had brought about in the space of three or four hours, Poularies came back to his lodgings at Beauport about two in the afternoon and he gave me the agreable news of having converted the project of the capitulation into a retreat to Jacques Cartier. There to await the arrival of Monsieur de Levis, and they dispatched immediatly a courrier to Montreal to informe them of our misfortune at Quebec which in all appearance would not have happened to us, if Monsieur de Yaudreuil had not sent him away through some political views to command there without troops except those who were with Monsieur de Bourlamarque a I'lsle aux Nois, and officer of great knowledge. The departure of the army was agreed upon to be at night and all the regiments where ordered to their different encampments untill further orders. The decision for the retreat was to be kept a great secret and not even communicated to the officers. I passed the afternoon with Poularies in the expectation to receive every moment from Montreuil, major general of the army, the order and disposition of the retreat of the regiment Eoyal Roussillon. But having no news of it at eight o'clock in the evening and a dark night, Poularies sent his adjudant to Monsieur Vaudreuil to receive his orders for the left who came instantly back to inform him that all the right of our army was gone away with Monsieur Vaudreuil without his having giv^en any orders concerning the retreat, and that they followed the highway to the hornwork. Castaigiie his adjudant could give no further accounts of this famous retreat, only that all the troops on our right were marched off. It is easy to be imagined how much we were confounded by this ignorant and stupid conduct, which can scarce appear credible to the most ignorant military men. Poularies sent immediatly to inform the post next to his regiment of the retreat, with orders to acquaint all the left of it from post to post between Beauport and the Sault de Montmorency. I then set out with him and his regiment following those before us as to the other posts to our left followed us, without any other guides, orders and instructions with regard to the roads we should take or were we should go. This was left to chance, or at least a secret which Monsieur de Yaudreuii keeped to himself in petto. It was a march entirely in the Indian manner, not a retreat but a most houd and abominable flight, a thousand times worse than that in the morning upon the heights of Abrame, with such fright, disorder and confusion that if the English had known it, three hundred men, sent after us, would have been su.fficient to destroy and cut all our army to pieces. - Except the regiment Eoyal Eoussillon which Poularies, always rigid and severe for the subordination, kept together in order, there was not to be seen thirty soldiers together of any other regiment. They where all mixed, scattered and dispersed and running as hard as they could as if the english army was at their heels. There never was a more favorable position to wake a beautiful and well combined retreat in bright day and in sight of the english army looking at us without having the smallest reason to be afraid of anything in their power to oppose it. As I had taken a perfect knowledge of the local from Beauport to the Sault de Montmorency during some months that I was there constantly with Monsieur de Levis and Monsieur de Montcalm I thought myself capable of fortell to Poularies all the disposition that would be made for the retreat and the road that would be assigned to each regiment for the march to the village Lorette. Bat I was greatly deceived and indeed could never have foreseen the road which all our army took to go to Lorette and which prolonged our — 238 — march, prodigiously for the center of our army and still much more for our left at the Sault Montmorency. There is a highway in a straight line from the Sault Montmorency to Lorette which makes a side of a triangle formed by an other highway from the Sault to Quebec, and by an other road from Lorette to the horn work which forms the base of the triangle. In the highway from the Sault to the hornwork, there is eight or nine cross roads of communication from it to the road from the Sault to Lorette which are shorter according as they approach to the point of the angle at the Sault. Thus it was natural to believe that, our army being incamped all along the road from the Sault to the hornwork, each regiment would have taken one of the cross roads the nearest to his incampment in order to take the straight road from the Sault to Lorette, instead of comming (instead of c) to the hornwork to take there the road from Quebec to Lorette, by which the left had double the distance to march, besides being more exposed by approaching the hornwork so near to the English as to make them discover the retreat. The army by this operation would have arrived all at the same time in the road from the Sault to Lorette by the difference in the lenght of these cross-roads, and would have naturally formed a column all along that road. And as it was not a forced retreat, they had the time from 12 at noon untill eight at night to send off all the bagage by these cross roads to Lorette without that the English could perceived it. But supposing them even fully instructed of our design which might have been executed in open day, they could no ways disturb our operation without attacking the hornwork and attempting the passage of the river St Charles, a very difficult and dangerous affair where they might have been easily repulsed, exposing themselves in a moment to lose the fruits of their victory without enjoying it, and consequently they would have been madmen if they had thought on such a rash enterprise. Instead these wise and prudent measures which common sense might have distaled to them, tents, artillery, the warlike stores, baggage and all other effects where left as a present to the English, the officers saved only a few shirts and what they could carry in their pockets ; the rest was lost. — 239 — In short it would appear by this strange conduct that a class of men there from interested motives were bent with fury to give up the collony to the English so soon as they could have a plausible pretence to cover their design by loping otF gradually all the means to defend it any longer. Monsieur Yaudreuil had still further goodness for the english. He wrote to Eamsay, king's lieutenant and commander in Quebec so soon as the retreat was decided, " That he might make a capitulation for the town eight and forty hours, after the departure of our army from our camp at Beauport, upon the best condition he could obtain from English. " We ran along in flight all night and at day break Monsieur Bougain- ville with his detachment joined us near Cap Eouge. In the evening our army arrived at the Pointe aux Trembles five leagues from Quebec, where they passed the night, arid next day came to Jacques Cartier. The English had so little suspicion of our retreat, seeing always our tents pushed without any remarquable change in our camp, that Belcour an officer of Rochebeaucourt's cavalry, having returned to it with a detach- ment two days after our flight, he found every thing the same as when we left it. He went into the horn work with his detachment and fired the canons, pointed at the heights of Abrame, at the English camp which greatly alarmed them. Monsieur de Levis having made gre^it dilligence arrived next day at Jacques Cartier to take the command of the army and most reasonably to cure their madness and settle their wits which had been terribly astray even since the battle as also to ranimate the soldiers who are always heroes or cowards accordingly as they are commanded, and according to the capacity, talents and dispositions of him who is at their head. (Note C.) This general Lold, brave of a distinguished merit, and full of honour and honesty, resolved to give a second battle to save Quebec, the lost of this town being evidently the lost of the collony which could be no longer in a state of defense. For this effect our army returned to Cap Rouge the day after his arri- val, all of them well disposed, impatient and eager to repair the misfortune — 240 — of the 13'^. Monsieur de Levis wrote immediatly a letter to Monsieur Eamsay ordering him to have no regard for the letter v^^hich Monsieur de Yaudreuil wrote to him when the army left their camp at Beauport, per- mitting him to surrender the town in 48 hours. That by the present letter he revoked that permission, that the french army next morning would be upon the heigh of Abrame ; and that the event of a battle immediatly must alone decide of the fate of Quebec. Monsieur de Yaudreuil wrote at the same time an other letter retracting positively the permission he had given him to surrender the town. The Chevalier of la Rochebeaucourt was dispatched to deliver their letters to Eamsay with a detachment of fifty horses of his company, and he acquitted himself of this commission with all possible prudence and promptitude. He left Cap Eouge so soon as it was dark, crossed the St Charles E-iver at the fort below the horn work, and got into Quebec without meeting in his way any of the english guards. The town was not even invested on the side of it that faces the suburbs at the Intendant's palace. Having delivered the letters Eamsay answered him : — That is was now too late, that he had begun to treat with the English for the capitulation which was now too far advanced to be able to break it off, that there was no provisions in the town, and moreover that he knew perfectly well what he was doing. Eochebeaucourt told him : " That if he would break open the inha- bitans' cellars he would fine flower and salt, provisions much more than he could need for so short a deffense as was demanded of him." But he could not prevail on Eamsay to be a patriot anddutyfull to his King and country, who repeated always. " I have begun the capitulation and I know what I am about." Eochebeaucourt came back to Cap Eouge with Eamsay's answer at midnight and was immediately sent back to Quebec with an other letter signed by Monsieur de Yaudreuil and Monsieur de Levis which was a positive order to Eamsay to suspend the capitulation untill further orders. Eochebeaucourt entered into the town by the same way as he did before, his detachment carreing with them fifty sacks of sea biscuits. But Eamsay answer was always the same. " The capitulation is too far advanced to be now suspended, and I know very well what I am doing." — 241 — Thus Eamsay who would not sent to Monsieur de Yaudreuil the fire and twenty pieces of small brass canons of the palace battery " Having his town to defFend " surrenderd basely " His town " to the English without trenches open before it, witout a battery established against it, and without a shot fired either from the town or from the English army. Ramsay according to his resolution having given up " His town " some hours afterwards to the english, who being immediatly put in posses- sion of it. Monsieur de Levis found it then needless to seek to attack them, risking the event of a battle to no purpose, where there was no time to be gained by a victory from the advanced season and a great deal to lose if defeated, besides the impossibility to undertake the siege of Quebec without artillery. He consequently retired the same day to Jacques Cartier where the army remained untill the end of October, that he send them to their winter quarters, excepting two thousand men which where posted at Jacques Cartier, commanded by Dumas, Major general of the collony troops destined to pass their the winter in order to be a check upon the english at Quebec ; to vex and torment them continually by attacking their detachments when ever they were sent out of the town for fewel or other things they had need of from the country ; to have always detachments lurking about Quebec and in short to be constantly at their heels. Notwithstanding the good effect this body of troops might have produced by keeping the english always blocked up in the town, the winter passed without very few hostilities. On the contrary there was soon a considerable trade established between the English at Quebec and the French at Jacques Cartier as if it had been in time of peace. No doubt the commanders found their profits in it. The english fleet having intercepted all our merchant ships from Europe, every thing was most incredibly dear at Montreal from the scarcity of merchandises whilst at Quebec all was there at plenty by the prodigious number of french vessels they had taken during the summer and at a very low prize La Caze a merchant at Montreal sold four barrels of common Bordeaux wine for forty four thousand livres, which is about two thousand if — 242 — pounds sterling the barrel ; and the English quart bottle of it was sold at two guineas. The bushel of salt at 25 pds sterling, a pair of shoes 5 or 6 and 20 shill, a yard of cloath from 2 to 3 pds. 10^ and every thing else in proportion. This made the country people augment proportionally the prise of provi- sions. A calf was at 12 gui. and J ; a sheep 6 gui , a turky one gui., a hen J gui., a lb. of beef 2'^ thus the honest people were entirely crushed bet ween the peasants and the merchants ; and the peasant where devoured by an other set of men who like rapacious voltures took from them in the king's name their cattle at a very low price, selling them afterwards excessively dear. The price of an ox in the king's name carryed off by Cadet the muni- tionary general was fixed at 8 livres ( about three pds sterling ) and was sold by them to the public at 1200 liv. ( fifty pds ster.) Note D. Notwithst- anding these horrible and infamous vexations, the brave honest Canadians never complained. Their answer was always with the same moderation. " Let the king take from us what we have provided that Canada may be saved." Now doubt that they must now find themselves happy under the english government and certainly there is not in the known wourld such brave, good and submissive subjects. They will be a treasure to Grreat Bri- tain if the English know how to govern them. The scandalous trade that was carryed on all the winter between the French and the English instead of a continual exchange of musket shots, metamorphosed the officers into Merchants, enriched a great many particu- lar persons, procured the rich the means of gratifying their desires, whilst the worthy and honest who could scarce obtain at the butchery a pound of meat in paying it so dear, lay groaning under the weight of misery. Ill nourished, their dodely force exhausted this w^eakness and famine painted in their faces. But this was not the worst of their sufferings. Having lost all our artillery and warlike store in Quebec, they could not hope for any favourable change in their fate, and could have no other pers- pective of an end to their misery but by the collony's falling into the hands of the english, without being anymore in a situation to hinder it. — 243 — Melancholy circumstances and matter of sad reflextions for those who were endued with sentiments of honour, probity, attachment for their country and for the good of the service. Note A. It was reported in Canada that the ball which killed that great good and honest man was not fired from an English musket. Bat I never gave credit to it. Note B. " Such is the destiny of a great man, say Necker." He is seldom witness of his triumphs. But the day comes where truth conducted by time, ap- proaches his tomb and cries to him arise ! enjoy the glory Men begin to know the Eloge de Colbert. Note C. A chenise general says ; " no man whatsoever is glad to die when, without ignoring he can preserve days that are not a burthen to him. Virtue, bravery, the love of duty, of his country, of glory, many make him face peril and death ; but he will keep always in the bottom of his heart that natural repu- gnancy which makes him tremble as in spite of himself, when he sees the fatal moment near which may tear his life from him. If they are sincere they will not belie me. We aught not then to neglect any thing that may encourage the soldiery and inspire them with a kind of secu- rely. Aut Note D. The immence quantity of paper money dispersed in the pnblick might be the cause of that incredible dearness of every thing such is the progres- sion says an author and such ought to be the fate of artificial riches amongst the nations who possess the greatest sum of this deal treasure. Credit support's itself, by the exactness in the payments of the interests. The interests are paid by the taxes upon the people. The taxes which the wisdom of the government cannot moderate, the excess of them heightens the prices of all the necessaries of life. The wages of the workmen carried to a too high rate slopes the sales of the manufacturers ; the difliculty of the sales stops the circulation ; the dearness of the work stops the consumation, destroys industry, trade and agriculture which is the first and principal source of them. La richesse d'Angleterre. ^' The Campaign in Canada from the death of Mon- sieur le Marquis de Montcalm." 1759 LETTRE DE MONSIEUR DE MONTCALM AU MINISTRE. A Montreal, le 8 may 1^59. Monseigneur, J'ay riioniieur de vous addresser le duplicata de mes depeches du 12 avril par un batiment que Ton expedie pour informer de notre situation. Nous sommes toujours dans I'attente de batimens et des nouvelles de France. Les anglais ne sont pas encore en mouvement. Les nouvelles que leurs prisonniers nous avoient donne en Fevrier sembloient nous indiquer des mouvemens plus prompts. Des prisonniers que nous leur avons fait le 23 ayril nous assurent qu'ils ne doivent se mettre en marche que dans trois semaines parce qu'ils attendent des derniers ordres de leur cour et qu'ils yeulent faire des operations combinees. Les deux petits batimens de 16 pieces de canon, construits cet hiver pour retablir en partie sur le lac Ontario la marine perdue la campagne derniere par notre faute, ont ete lances a I'eau ces jours cy et de suite ont porte a Niagara la garnison composee de nos troupes et de celles de la colonic, le tout aux ordres du Sieur Ponchot, capitaine au regiment de Beam qui ayoit deja commande dans ce fort en 1^56 et 1^57, Monsieur de Bourlamarque, dont la sante est bien retablie est en marche avec un corps de 3,000 hommes, compose du bataillon de la reine et des deux de Berry, Troupes de la colonic et des Canadiens. Ce corps sera rassemble et campe sur les hauteurs de Carillon du 15 au 20 du mois. Le surplus des troupes reste dans ses quartiers. Elles se tiennent pretes a marcher au premier ordre. J'attends icy avec Monsieur le Chevalier de Levis de voir ou il faudra se porter, cela dependra des mouvemens de I'en- nemy ; leur superiorite nous force de recevoir la loix d'eux pour nos mou- vemens. — 245 — II yient de s'evader de Quebec un anglois, Eobert Stobs, otage pour la capitulation du fort Necessite pris en 1^54. II ayoit ete mis par ordre du roi au Conseil de guerre au mois de novembre 1^56 et condamne a avoir la tete tranchee pour correspondance illicite avec I'ennemi. On avoit surci a I'execution suivant les instructions de Sa Majeste. II a amene avec luy quelques anglois ; c'est pour la troisieme fois qu'il s'evade. Je ne sais si Ton sera aussi heureux que les deux precedentes en reprenant un homme aussi instruit. Yous conviendrez, Monseigneur, que s'etand evade deux fois on auroit . pu lui donner moins de liberte, mais quoiqu'on ait pu dire et representer on s'est accoutume de garder trop de prisonniers anglois dans cette colonic, a les garder trop longtemps et a leur donner trop de liberte. Je n'ai rien a ajouter a ma precedente depeche du douze. Je suis avec respect, Monseigneur, Yotre tres humble et tres obeissant serviteur. " Lettre de Monsieur le Marquis de Montcalm au ministre, datee de Montreal le huit may mil sept cent cinquante neuf (1^59 le 8 may)." Hopes, that heavenly healing balm, that gift from Providence blended with persecution to blunt the sharpness of its sting and hinder the unfor- tunate to be overwhelemed and sink dov^n under the lood of their afflic- tions, never extinguishes, never abandons the distressed : " "We dont believe dangers " says Machiavel, " untill they are over our heads, but w^e entertain hopes though at never so great a distance." Hopes does not THE CAMPAIGN OF CANADA 1^60. — 246 — abandon the pale dying* man. In his agonys he still feels life and in his thoughts he does not detach himself from it. Death strikes before his heart has believed that he could cease to live- Search in the prisons : Hope dwells there near the v^retch who next day is to receive his sentence of Death. Every time the bolts make a noise he believes his deliverance entering with the Jayler. Whole years of slavery have not been able to wear out this consoling" sentiment. These contradictions these differences of seeing, these returns, this stormy flux and reflux, are so many effects of hope which plays upon us and never ceases. It is inherent in hummaine nature to hope in adversity for a favorable change of their faite, however appearances may be ill grounded of a period to and their pains and sufferings. Note A. The Canadians without the least apparent reason still flattered them- selves to save their country and did not lose the hopes of taking Quebec though without artillery and warlike stores. All their heads were occupied during the winter in forming projects for taking that town which where entirely chymericall, void of common sense and in no ways susceptible to be put into execution. Never any country hatched a greater number, nor projects more rediculous and extravagant. Every body meddled in it. The contagion spread even to Mylord Bishop and his Seminary of priests w^ho gave theirs which like to all the others, wanted only common sense and judgement. In short is was an universal! folly at Montreal. Amongst of the productions of these distempered brains, that of surprising Quebec by a forced march in winter and take it by an escalade was the only one of them where there was the least possibility of success. This project was for some time agitated so seriously that workmen where employed in making woodden ladders ; but having alwise looked upon it as a wild and extravagant fancy of priests and old women, I always disputed whenever they spoke of it ; and it was continually the topick of conversation. The high town of Quebec is situated upon the top of a rock about two hundred feet high almost perpenticular in some parts of it, and every where extremeley steep and inaccessible, excepting towards the hauteurs d'A- — 247 — brame which is a continnation of the same Hill that begins at Quebec and ends at Cap Eouge, always diminishing gradually its height the space of these three leagues. The low town is a narrow piece of ground from a hundred to four or five paces broad between the foot of the rock and the St Lawrence river. There is a street which goes up from it to the high town without a continuation of houses. And it is impossible to blimb up the rock from the lower town, As I was employed above three weeks upon it with miners and other workmen to render all the foot-paths impraticable, which was finished only a few days before the arrival of the english fleet. A town built upon a vast extent of ground which would require an army to' defend it shuch as Grhent in Flanders and which might be ap- proached in all the different quarters at the same time in order to devide the troops of the garrison equally over all the town, may be surprised and taken by a Scalado ; and in our desperate situation might have been at- tempted in risking all for all. A surprise in a dark night must naturally spread an universall terror, dead, and fright amongst those who are surprised and must be soon com- municated through all the quarters of the tPwn. The soldiers are so much the more terrifyed that they know not where they are the most in danger. Different from a siege where the place for the assault is marked by the breach, their heads turn and depured of judgement, cold blood, reflex- tion, they think, rather of escaping the slaughter that issues, a town being taken in this manner than of deffending the ramparts. But Quebec being only accessible on that side of it which faces the heights of abrame, and having nothing to fear eslewhere, the moment of an allarm all the force of the garrison must naturally be there. Thus the english having seven thousand men in the town, almost as many as our army proposed for the scalado, to garnish all that part of the town suscep- tible to be attacked, it is much to be believed that we would have lost the half of our army in the attempt and at last, after a horrible butchery of our men, have been obliged to return shamefully from whence we came. Beside, supposing that we had taken the lower town by an escalado we would not have been further advanced by that success. The english — 248 — in half an hour afterwards by burning it in throwing down from the high town upon the tops of the houses, fire pots, carcasses, and other combus- tible matter, or by the plunging fire from three batteries would have soon chaced us out of it or burned us under the ruins. This project after having furnished a long time the daily conversation of Montreal, was at last wisely considered by Monsieur de Levis and pla- ced as it deserved amongst the production of Bedlam, substituting another at his place which was reasonable, well combined, doing honour to his capacity and talents. Monsieur de Levis in giving an account to the court of the loss of all our artillery and warlike stores in Quebec gave likewise all possible assu- rances that he woiild retake that town in the spring and save the colony, provided they would send to him from Europe a ship loaded with canons and communications which must set sail from Europe in the month of February in order to be in St Laurence E-iver before the english and near Quebec in the current of April. He assembled our army so soon as the season permitted it ; got toget- her about 12 pieces of old cannons which had been laid aside for many years, and with a small quantity of gun powder and very few bullets, he set out from Montreal with his army towards the beginning of April the snow being as yet upon the ground, and he 'conducted his march so well that the army arrived at Cap Eouge at three leagues from Quebec without the english having any information of their being gone from Montreal. • He did not flatter himself to be able to take Quebec with such a des- picable train of artillery, and his design was only to invest that towai, to open the trenches before it to advance his approaches, and be in the situa- tion the moment the ship he had asked from the court should arrive to land the canons placing them instantly upon the batteries ready to receive them, and without loss of time to batter the town immediately. Fortune favoured him to the hight of his wishes ; and if the ship had arrived with the artillery he expected from France, that town could scarce have held out four and twenty hours, by which means he would have had the glory to preserve to his country the collony of Canada now reduced to its last gasps. ■— 249 — The eiiglish got the news of our army's being at Cap Eouge by a most singular and strange accident, which greatly manifest the power predomi- nant of fortune in military operations, and that the greatest general cannot warrant his entreprise and put himself out of the reach of events that human understanding cannot foresee, whereby the best combined and well formed schemes are frustrated in the execution. In all appearances w^e would have taken Quebec by surprise had it not been for one of her caprices that have often as much share in the events of war as the genius and talents of the greatest generals. The Athenians where not in the wrong to paint Thimotheus asleep, w^hilst fortune in an other part of the picture was spreading nets over the towns to take them for him. An artillery boat having been overturned and sunk by the banks of ice which the current of the St Lawrence river brought down with great force. A canoneer saved himself upon a board of ice that sailed down the river with him upon it, without a possibility of his getting to land. When he was opposite to Quebec, the english so soon as they saw that poor distressed man, touched with humanity and compassion they sent out boats who with difficulty saved him, the river beeing covered with sholes of ice, and brought him to town with scarce any signs of life. Having warmed him with cordials, the moment he began to respire and recover his senses they ask him from whence he came and who he was. He answered innocently that he was a french canoneer from Monsieur de Levis army's at Cap Eouge. At first they imagined he raved and that his suffering upon the river had turned his head. But after examining him more particularly and his answers always affirming the same, they were soon convinced of the truth of his declaration and where not a little confounded to have the french army at three leagues from Quebec without having the smallest information of it. All their cares proved ineffectual for the preservation of his life. He expired the moment he had revealed the important secret. What a remar- kable and visible instance of Fortune's fighting for the English ! ecjuall at — 250 — least to the cloud of rain that saved general Wolf's army the year precedent at his attack of the 31st of July. Had it not been for this most unaccontable accident, in all appearences Monsieur de Levis would have taken all the English avanced posts that where said to amount to fifteen hundred men which retired to the town immediatly, after setting fire to their magazin of powder in the church of St Foix which they had not the time to carry along with them. It would not have been surprising if Monsieur de Levis at the gates of Quebec with his army without being discovered had taken it by surprise. It is certain that fortune has more or less share in all the events of life and this is more particularly visible in the operations of war. Hazards may be constantly in the favour of a general blindly protected by that goddess against an adversary with for superior talents and capa- city. Every body must acknowledge Prince Engenes capacity and supe- riority of genius when compared with the Duke of Marlborough. But Marlborough was always as fortunate in having continually the unforeseen accidents in his favour, as Prince Eugene was unlucky to have them against him, to cross the best combined and well laid projets which ravishes with admiration and seemed to have only need of Fortune's standing neuter to be successfull. The fate of an army cannot depend upon the personal good fortune of the general who commands it. Cardinal Mazarin seemed to be of this opi- nion, since he never failed to ask those who recommanded persons to him to be at the head of expeditions : " Est-il heureux ? " (" Is he luckey ? ") May it be imagined that fortune acts with her favoritesons at the head of armies as she does at gaming tables ? However it be, a great general will always watch vigilantly the chapter of accidents, seize rapidly that which is favourable for him ; and by his prudence foresight and circums- pection will ward off and correct what is contrary to his interests. The smallest things are not unworthy of his attention which often pro- duces the greatest events ; and the neglecting what at first view might appear trivial has often overturned the best calculated schemes. The most trifling of our actions becomes often a first cause that produces an endless — 251 — chain of events, effects linked in each other of the greatest importance. The boat sunk by the ice at Cap Rouge was a first cause. The canoneer by this accident was upon a board of ice in the middle of the river St Lau- rence opposite to Quebec which inspired the English with pitty to save his life. The human action of the english in saving the poor unhappy cano- neer, hindered Quebec from being taken by surprise which probably would have been the case, without his information that Monsieur de Levis' army was at Cap Rouge. If taken by Monsieur de Levis it would have disgusted the English from any further attempts upon Canada, and the peace would have been assured. But by the canoneer's declaration it was not taken and conse- quently the war prolonged. Quebec in possession of the English rendered the conquest of Canada inevitable and sure. The possession of that vast country of Canada after so much blood and such immense expenses it had cost the English in their different expedi- tions against it, swelled too much the cupidity of the English to consent to a peace upon reasonable terms and engaged them to extend their conquests upon the other french collony. The possession of so many French and Spanish collonies by the English brought about the shamefull peace that France and Spain where oblidged to received from the English upon the hardest terms as law of the conqueror. Thus the boat overset and sunk at the Cap Rouge was the primitive cause and the first link of the chain which had the greatest influence over all the affairs of Europe. If Monsieur de Levis had saved the canonneer at Cap Rouge what infinity of events would have been stiffled at their birth. Perhaps even Grreat Britain would have been forced to receive the peace from France instead of giving it upon her own conditions. There is not almost any humaine action that is not the beginning of a chain of effects. The french army took possession of the village St Foix, the moment the English went out of it, retiring to Quebec, and passed there the night between the 2Y^^ and 28^^ of April. Next morning Monsieur de Levis being informed that the English army was come out of the town, and they were — 252 — drawn up in battle upon the same ground that the French army occupyed the year before at the battle of the 13*^^ of September, he drew out his army and advanced in order of battle to meet the En^'lish. Thoug'h fully persuaded that the English general would not risk a ba' tie out of his town where he had a great deal to lose in being beat and could gain but little by a victory ; that he would retire at the approach of the French Army. (Note B ) general Murray who does the greatest honour to his country by his great knowledge in the act of war, good sense, talents and capacity, was come out of the town in order to cover that place. The English army had the advantage of the ground. They were drawn in battle upon a rising ground, their front garnished with twenty two brass field pieces, the palace battery which Eamsay refused to send to Monsieur de Montcalm. The engagement begun by the attack of a house between the right wing of the English army and thefrench left wing which was alternately attacked and deffended by the Scoth highlanders and by the French grenadiers, each of them taking it and losing it by turns. It was a fit match ; the grenadiers with their bayonets in their hands forced the highlanders to go out of it by the windows, and the highlanders getting into it again by the door oblidged immediatly the grenadiers to evacuate it by the same road with their daggers. Both of them lost and retook the house several times, and the dispute would have continued whilst there remained a Highlander and a grena- dier, if both generals had not made them retire, leaving the house neuter. The grenadiers where reduced to fourteen men a company at most. No doubt the highlanders lost in proportion. The left of the French army which was in a hollow ground about fourty paces from the English was cruched to pieces by the fire of their artillery loaded with grape shots. Monsieur de Levis perceiving their bad position sent Monsieur de la Pause, adjudent of Gruienne's regiment with orders for the army to retire some steps behind them in order to occupy an eminence paralel to the rising ground occupied by the English. But whether this officer did not comprehend Monsieur de Levis' inten- tions, whether he dilevered ill the orders to the different regiments, by his — 253 — stupidity the battle was very nearly lost iiremodiably. He run along the . line ordering each regiment to the right abont and to retire without any further explanation of Monsieur de Levis' orders. Some of the left of the French army being so near as twenty paces to the ennemy the best disciplined troops in that case can scarce be expected to be able to retire without the greatest desorder and confusion, or without exposing themselves evidently to be defeated and slaughtered. Upon this movement the English believing them in flight quitted their advantage of the rising ground in order to persue them, compleat their disorder and break them entirely. Monsieur Dalquier who commanded Beam's regiment with the troops of the colonny upon the left of the French army, an audacious, bold, intrepid, old officer, turned about to his soldiers when La Pause gave his orders to retire and told them : " It is not time now my boys to retire at twenty steps from the ennemy. With your bay- onets upon your musket let us throw ourselves head long amongst them ; that is better. ! " In an instant they fell upon the English impetuously with thrust of bayonets hand to first got possession like lightning of their cannons, and a ball which went through Dalquier's body which was already covered with scars of old wounds, did not hinder him to continue his orders. Poularies who was upon the right flank of the army with his regi- ment Royal Roussillon and some of the Canadian militia, seeing Dalquier keep firm, all the troops of the center being retired in disorder leaving a vacancy between the two wings, he caused his regiment with the Canadians to wheel to the left in order to fall upon the left flank of the English army, the French arm}^ extending further to the right beyond the English left wing. The ennemy no sooner perceived Poularies mouvement than they im- mediatly fled with precipitation and confusion and where so seized with terror that not an English soldier could be rallyed by their officers, several of whom where taken prisoners. The French troops who where retired advanced immediatly and all the French army persued so hastly the En- glish that if the cried had not been raised to halt, it is very doubt full if they would not have got into Quebec Pele Mele with the fugitives, being — 254 — near the town gates when this cry begun that Quebec would hare been retaken in a most singular manner unforeseen and unpremiditated. I know nothing worse than ill disciplined troops ! Certainly a brave militia with it, simple ancient way of fighting and unexercised is prefe- rable than to have an indigested notion of dicipline which was entirely neglected in Canada amongst the French regular troops. So that the French regiments there might be looked upon as differing very little from the Canadian militia. The method of conducting militia and well disciplined regular troops appear to be quite different as much as their different qualities. A cool phlegmatick, undounted bravery is the effect of an excellent discipline, ren- dering the soldiers capable, when repulsed, to return several time to the attack and rally of their own accord But the strength and virtue of the militia is a hot, ardent, raging fire that must be suffered to flame until it extinguishes of itself. It is a flash, and explosion, that often does prodigies, which when stifiled there is no possibility of preventing the immediate disorder that must necessa- rily ensue, nor any means of bringing them back to face a second time the ennemy. The french had about two thousand men killed and wounded in this battle the 28th of April, of which number there was a hundred and ten officers of the regular troops, besides a great many officers of the Canadian militia : So they might say with Pyrrhus upon his victory over the Romans : " Again such an other victory and I would be undone ! " Monsieur de Levis opened the trenches the same night before Quebec and they where carried on with such activity and diligence that his batte- ries where soon ready to receive their cannons proper to make breach. But the most considerable of his bad pieces was only of twelve pounds which he mounted upon the batteries firing them sometimes with the greatest economy as he had but a very small provision of gun powder. They wanted only the arrival of the ship from France with artillery and ammu- nition to crown Monsieur de Levis with the glory. The English in Quebec confessed that the first flag which would appear on the St — 255 — Lawrence river would decide the question if Canada should remain in possession of the English or return to the French. No ship arriving from France with artillery, the fate of Canada was at last fixed by the arrival of three men of war the 7th of June. They mounted immediatly the St Lawrence river without stopping at Quebec. They fill upon the small french fregates in the Anse a Foulon about a mile above the town, which had passed the winter in Canada, took some of them, burned others and in short destroyed in an instant all the French marine. Their unlooked arrival instead of the vessel that Monsieur de Levis expected from France, so stunned and stupyfied the French army that they immediatly raised the siege and without any necessity for it they again made a present to the English of their tents and bagages, as they did before at their retreat from Beauport after the battle of the 13'^' of September. Such was the consternation that struck us with a thund.^rbolt, they fled with the utmost precipitation as if the English where persuing them. Vauclin alone distinguished himself with a truly heroic bravery. com- manded one of the small french fregates of about sixteen guns, and fought like a lyon against an English man of war of forty guns untill he had no more powder and bullets. He then sent all his crew ashore to Monsieur de Levis, judging that they might be of use to him and remained on board his ship with his wounded men, his french flag always continueing to float in the air. The English, after firing at him for some time, seing that he did not answer it, they at last approached, in their boats and ask him why he did not fire or bring down his flag. Yauclin answered them fiercely : " That if he had any more powder he would not have been so long silent ; that if they had a mind to take him they might cut down his flag themselves as hitherto his business was not to strike his pavilion but to make others do it, his country's ennemys. " The English then went on board his ship, took him prisonner with his wounded men, and seeing his obstinacy they cut down his flag, treat- ing him with the regard and esteem his bravery deserved iVom a gjaerous ennemy. — 256 — Yaiiclin had already made himself known to the English by his undonnted conrage at the siege of Louisbourg, and his intrepid behaviour so delighted them that the English admiral begged him to tell him freely in what he could be of service to him. " He answered the admiral : " That what he wished for above all things was to have its liberty and the per- mission to return to France. " The admiral had so great consideration for him that he caused a vessel to be immediatly fitted out to carry him to Europe, ordering the English captain to obey Yauclin and to land him in any french harbour according to his (operation) option, leaving him at the same time the nomination of the french passangers that he desired to have aboard his vessel. This noble and generous behaviour of the English did honour to their nation by rendering justice and distinguishing the merit of an ennemy, far beyond what he met with from Berryer, secretary of state, at his arrival in France. [Note B.) The unhappy situation of the collony of Canada was now irremediable and may be compared to a man in the agonies of death, to whom the j^hysi- cian continues to administer cordials, not from hopes of his recovery but to blunt and soften the violence of his sutFerings. All that could be now^ expected was to obtain an honorable capitulation favorable for the inha- bitans, the colonny being on its last gasp. Monsieur de Levis left two thousand men at Jaccjues Cartier with orders to retire slowly according as the english advanced from Quebec and to avoid an engagement with them without losing sight of them, This retarded their march and put off the evil hour as long as possible. He went with, the rest of his army at Montreal. As there was no provisions in that towm to be able to keep his army assembled, he was oblidge to disperse them, sending them back to their winter quarters where each inhabitant was oblidged to nourish a soldier at a very low rate, which was paid by the munitionary general. Monsieur de Bougainville was sent in the spring to command ITsle anx Noix with eleven hundred men of which number where the regiments of Gruienne and Bearn. This island is situated on the river Chambly about — 2^1 — eight leagues in a straight line south from Montreal and two miles distant from lake Champlain. Monsieur de Bourlamarque an ofhcerof great knowledge in all the branch of the art of war choised that position for his retreat the year before where he eva3uated Ticonderaga having been forced to abandon to the English the lake. He fortifyed this island in the river Chambly as well as possible in a sandy ground in order to serve as a frontier on that side of Canada, and hinder the English from coming down by the river Chambly into the river St Lawrence, by which means in a very short time they might have been in possession of Montreal and Three Eivers ; a much easier way than by the lake Ontario which is much longer by the rapids in the St Lawrence river and prolong their operations ; a very great advantage in a colony where there is frosts during seven months of the year. This island is about 1200 fathoms lonc^ and from 100 to 200 broad. The retrenchments traced and conducted by Monsieur de Bourlamarque are regular and a proof of superior knowledge in fortifications. He barred the two branches of the river with staccados, or chains of big trees linked to one another at their ends by strong rings and circles of iron. This prevended the English boats from the lake Champlain to pass in the night the island and go directly to Montreal. But by the staccados the island must have been taken by them before they could proceed any further. Some Iroquois of the five nations informed Monsieur de Yaudreuil at Montreal that Greneral Amherst was in march to invade Canada with a very considerable army, from Quebec, by the rapids ar)d lake Ontario, whilst Greneral Murray had orders to come up the river with his army from Quebec and join Greneral Amherst at Montreal. But they had no know- ledge of a 3rd body of troops, about 4000 men that came by the lake Cham- plain in the month of July, five weeks before the arrival of the other two armies at Montreal and besieged us in the Isle aux Noix, with a very consi- derable train of artillery, cannon, mortars and obuces in profusion. They erected five batteries of cannon on the south side of the river with a bomb battery which rendered our tranches useless as they had sight of us every where, back, face and sideways, and so near us that at the south staccados they killed several of our soldiers by their musket shots. hh — 258 — The sandy ground preserved us from the effects of their bombs which they threw upon us on a great abundance, with a continual hre from their batteries of cannons. After sixteen days of siege with a most violent cannonade without a moment's interruption, Monsieur Nogaire an officer in the regiment Eoyal Eoussillon came to us from Montreal having crossed directly through the woods with some Indians for his guides, with two letters- for Monsieur Bougainville, one of which was from Monsieur de Yaudreuil and the other from Monsieur de Levis. It was a very critical conjuncture having only two days provisions for the garrison which had subsisted until the arrival there of the english troops by the means of fishing nets, that river abounding surprisingly in the most delicious fish, and seven or eight oxen which had been kept as a reserve, where killed by the ennemy's cannon. Monsieur Yaudreuil's letter contained a permission to Bougainville to capitulate or to retire from I'lsle aux Noix if it was possible. Monsieur de Levis' letter was a positive letter and order to defend that post to the last extremity. Bougainville notwithstanding his wit, genius sense, learning, understanding with personal bravery and courage and who wanted only the taste for the study of the art of war to distinguish himself, was never- theless put to a non plus how to act from the contradictory orders of Mon- sieur Yaudreuil and Monsieur Levis. In this dillemma he showed me the letters asking at the same time my advice, and my answer was : " That in two days the famine must oblige us to surrender to the ennemy at discretion for want of provision ; that the reinforcement of a thousand men at Montreal might be of the greatest importance and help to make a good countenance when the english armies where advanced in the neighbourhood of it ; that is was Monsieur de Yaudreuil who commanded in chief in Canada and not Monsieur de Levis ; and that there was yet a possibility of retiring with the garrison towards the north side of the island, where the swampy ground upon the border of the river had hindered the English from establishing there a post." Bougainville was immediatly decided for the retreat, which was exe- cuted and combined with equall justness and the success answered exactly to the prudence, wisdom and good conduct that Bougainville employed in the preparations fort it. It was then about ten in the morning when Noguaire arrived with the indians who not accustomed to the terrible fire in that moment from the english batteries, very different from their way of fighting behined trees, where not at their ease and where furiously impatient to get out of the island. The retreat was fixed to begin at ten at night. The borders to the north of I'lsle aux Noix on the opposite side of the river was acquatick to the distance of 300 paces from the river, covered with small trees where there was arising ground ; and there was no english post nearer to it than at the Prairie de Boileau, at the distance of half a mile down the river ; so that the place for the passage of the river pre- sented itself naturally to be a little below the north staccado. Bougainville took all the wise and prudent measures possible to make his entreprise successfull. He gave orders to mind and put all the boats in a condition to be made use of at a moment's warning. He ordered that the boats, barks, canoes and pirogues (which are made of a large tree cut and hollowed as a boat) to be removed to a certain distance from the side of the river, lest some soldiers should desert and inform the English of his design, as it happened from the posts near Quebec. He commanded all the garrison to be in battle precisly at ten at night, observing a most profound silence, without the least clashing of their arms or any other noise and be in readness to march. He ordered Monsieur le Borgne, an officer of the colony troops to remain in the island with a detachment of fourty men to make a smart fire from our battery which consisted of seven or eight pieces of cannons during the time we were employed in passing the river, in order to hinder the English from hearing us in our operations, to continue his firing whilst he had ammunitions and to conceal our retreat as long as it was possible for him to do it. We begun to pass the river in two lighters with some small boats about ten at night. They where continually going and coming untill midnight that every body had passed the river without the ennemy's per- — 260 — ceiving or even suspecting' onr operation, although so near to us at their posts on the left that we heard distinctly their voices. All was executed without the least noise, disorder, or confusion which is not common on those occasions. Le Borgne behaved himself perfectly well and economised at the same time his ammunitions so well that he had where with all to fire upon the English at intervals untill one in the afternoon. Imagining us then to be near Montreal he hoisted the white flag to capitulate, and the English not having the smallest notion of our retreat granted him immediatly very honourable terms. We had only eight men killed or w^ounded during the siege, a very inconsiderable lost for sixteen days cannonade from fire batteries besides a bomb battery, without ceasing an instant. If it had been a stonny instead of a sandy ground we must have lost above half of the garrison and could not have resisted so long. So soon as every body had passed the river we set out from Montreal, crossing through the woods which in a straight line is only eight leagues from risle aux Noix always half running, one after another. After having marched in this manner from midnight untill past twelve at noon over fens, swamps, mosses and sinking often up to the waist in marshay ground without reposing or halting an instant, instead of being near Montreal as we imagined we where thunder strucken on finding ourselves by the fault of our guides to be only at a distance of half a league from I'lsle aux Noix, who not knowing the road through the woods had caused us to turn round continually for twelve hours without advancing. We where so near an english post at the Prairie de Boileau that a grenadier of Berry's regiment seing his commander Comier sunk down with fatigue and not in condition to go any further, carried off a horse from them which was upon the borders of the wood and mounted his comman- der upon it, who otherwise must have been left behind and taken prisoner by the English, or scalped by the Indians. Having lost all hopes of going to Montreal thro' the woods we took the road to fort St Jean upon the river Chambly four leagues lower than I'lsle aux Noix and five leagues by land to Montreal. My force was so entirely spent and exhausted with fatigue that with great difficulty I could draw — 261 — one leg after an other. Nevertheless the fear of falling into the hands of the Indians, the reflection of the horrible cruelties which they practice npon their prisoners shocking and dishonouring human nature prevented me from sinking down with pain and served as a powerful! spur to push me on. Arrived at a settlement about four in the afternoon at one and a half league from St John's fort where Bougainville caused his detachment to halt to repose themselves for the first time since midnight that they left Isle aux Noix. I perceived there a boat going ofi* to fort St Jean and I had only strenght enough remaining to throw myself into it. AVe lost in the march about eighty men. Those who could not hold it out where left behind victims to the Indians. Arrivinsr at St Jean's fort the first person I saw there was Poularies on the river side who told me they had the new of our retreat and that he was sent with his regiment to sustain us in case we had been pursued by the English. We are now shut up in the island of Montreal on all sides. The En- glish were masters of the river Chambly by the possession of I'lsle aux Noix. Greneral Amherst approached it with his army from lake Ontario, and ge- neral Murray was in march coming up from Quebec with six thousand men that had passed there the winter, and with some men of war, one of which of about 40 guns, on its arrival in sight of the town of Montreal greatly astonished and caused the admiration of the inhabitans, who from the ignorance and negligence of those persons charged with sounding the St Lawrence river had never seen vessels arrive there of above sixty or seventy tuns. Greneral Murray (Amherst) conducted himself as an officer of great un- derstanding, knowledge and capacity, and left nothing to do for general Amherst. He employed five weeks in coming from Quebec to Montreal which is only sixty leagues and he did us much more harm by his politicks than by his army ; caressed the inhabitans he found at home in their house whom hunger and famine had oblidged to fly from our army at Montreal, gave victuals to these unhappy creatures perishing from want of subsis- tance. — 2G2 — Pie burned some houses of those who where absent fi om home and in the freneh army at Montreal, publishing every where an indemnity and good treatment to all the Canadians who would return to their habitations to live there peaceably. In short, flattering some and frightening others, he succeeded so well that at last there was no more possibility of keeping them at Montreal. All run home to their families. The three english ar- mies amounting to above 20,000 men it was impossible to make any fur- ther resistance. Amherst's army appeared in sight from the town of Montreal towards the gate de la Chine the of September about three in the afternoon. And general Murray with his army from Quebec appeared two hours after at the opposite side of the town. Thus the black crises was at hand for the fate of Canada. Montreal was no ways susceptible of a deffense. It was surrounded with stone walls built at the beginning of the establish- ment of that collony with design only to preserve the inhabitans from the incursions of the Indians, little imagining all that time that it would be- come the theatre of a regular war, and that one day they vould see formi- dable armies of regular well disciplined troops before its walls. We where however all pent up in that miserable bad place without provisions, a thousand times w^orse than an advantageous position in open fields ; whose pityfull walls could not resist two hours cannonade without being levelled to the ground and where we would have been forced to surrender ourselves at discretion, if the English had insisted upon it. The night between the T^'' and the 8*^ of September was passed in negociations for the articles of capitulation but in the morning all the difficultii^s where removed and general Amherst accorded conditions infi- nitely more favourable that could have been expected in our circumstam^es. Thus the C^anadians as brave as they are docile and easy to be governed became subjects of Great Britain. And if they can think themselves happy under that government by remembering their past vexations, they will be so. Monsieur Poularies and Monsieur Dalquier who where equaly distin- guished in the French army by their sentiments of honour, honesty and probity as by their bravery, intrepedity, experience and knowledge in the — 263 — art of war, where loth of them broke on iheir arrival in France as com- manders of a bat ail] on, a grade which was abolished in the french service in order to make the major, as in the british service, command the regiment in absence of the colonel and lieutenant colonel. • Belcome, Ponlaries' adjudant of Eoyal Eoussillon and Mont quay, captain in the regiment of Bearn which Dalquior coramand.^d, two very handsome men capable to fix the attention of the Ladies of any court of Europe were made collonels of foot without any remarkable military talents and capacity. Fortune manifests most cruelley her mighty power in the military state, where justice punishments and rewards alone ought to be the base of it ! Men conduct themselves from the view either of honour or interest ! and there can be no emulation in the service where medio -rity of talents, intrigues, favour and credit anniliate the rights of merit. G-reatness of soul with a superiority of capa<'ity and talents are ignorant of the art of cunzing ; and it is even impossible that merit can lead to a fortune in a currupted and venal country. On the contrary it becomes a cause of exclusion. Virtue elevates the soul and can neither cringe nor by credit nor flatter vice and incapacity. "If such is the military constitution of a state " says Monsieur Gruibert, in his treatise of tacktick, of which the sovereign (the King of Prussia) is one of greatest men of the age who instrucks and commands his army and whose army forms all the pomps of the court, what ought it to be in those states where the sovereign is not at all a military man ; where he does not see his troops ; where he seems to disdain and be ignorant of all that regard them ; where the court who always follows the impression of the sovereign is consecj^uently not military. "Where almost all the great recompenses are got by surprize, by intri- gues ; where the most part of favours are hereditary ; where merit lan- guishes without a suport ; were credit can advance itself without talents where to make a fortune no more implies to acquire a reputation but to leap up riches. In short where they may be at the same time covered with dignity and infamy with grades and ignorance serve ill the state and possess the fisrt — 264 — employmeuts ; bo stained with the blame of the j^nblick and enjoy the sovereign's favor. If whilst all the other sciences are perfectioned, that of the war remains in its infancy, it is the fanlt of the governments who do not attach to it importance enough, who do not direct men of genius to that profession, who suffer them to see more glory and advantages in the sciences trifling or less usefull, which renders the profession of arms an ungreatfull employment where talents are out stipped by intrigue and the prizes dis- tributed by fortune." Gen. Amherst by his account in his letter to Monsieur Pitt, then secretary of state, lost in coming down the falls, without finding there any opposition from the French or Indians, 84 men drowned, 29 of the boats of the regiments dashed to pieces, ^ boats likewise of the artillery loaded with canons and ammunitions and one of his galleys. If 900 Indians had been there as they should have been scattered in the woods upon the borders of the river w^ith 1200 Canadians which they had sollicitated earnestly from Monsieur de Yaudreuil to deffend those difficult passages of the falls but w^here refused it obstinately by that general, what w^ould have become of general Amherst? How could he get out of this scrape ? As it happened to Braddock, he and his army must have perished there ; his expedition would have been fruitless and Canada yet saved to the French. But Heaven decreed it other- wise. How long the English may preserve this conquest depends upon their own wise and prudent conduct. Note A : " Hop(\ says an author, is the mother of dreams. The misfortunate hnve for maxim to coiuit upon time. They feel themselves, to bull their pain, crisiscs that the chapter of accidents may possibly excite." Note B : " Vanclin was a well looked handsome man abont thirty years old, who joined to a very agreable fignre and undauntt'd courage great modesty, swcetn ss in his looks, softness in his caracter and great knowledge in navigation." The Dnlchers of Mortimar having recommended him in a very particnlar manner to Monsienr de Berryer who formerly had the policy of Paris but wiis then in 17o0. Secraiery of State of the marine. He enswered her: '-Madame I know very well that Monsienr Vanclin has served the King wonderfnlly well, like a hero, bnt h'j is not a gentleman and I have a great nnmber of officers of — 265 — great families to provide for. He was formerly in the merchant's service, I advice him to return to it." " What a singular speech from a Minister ! which is still more surprizing as Berryer was himself an upstart, a man of no family, a downright worthless inso- lent scoundrel." 1760 NOUVELLES DU CANADA. Quebec, may, le 24, 1^760. Le Capitaine Shomberg est arrive a Londres, porteur de depeches datees de Quebec, le 24 may, par lesquelles il parait que le 14 Milord Cloville re9ut avis que les Fran9ois avoient assiege Quebec. Le Lord Cloville se mit de suite a la voile et jeta I'ancre au dessus de la Pointe Levis le 15 ou il re9ut tm message du general qui lui recommanda vivement de faire otor la force fran9oise qui consistoit en deux fregates, deux vaisseaux armes et plusieurs petits. En consequence, il donna ordre aux capitaines Shomberg et Deane de faire une attaque sur les ennemis ; mais aussitot qu'ils se mettoient en mou- vement les ennemis s'enfuirent precipitamment et tous en desordre. La Pomone, une des fregates, echoua au dessus du cap Diamant ; I'autre fregate VAtalante, donna a la cote et fut brulee a la Pointe aux Trembles, environ dix lieues de la ville. La plupart des autres vaisseaux toucherent aussy, ou furent efFectivement detruits. ii — 266 — 1T60 LIST OF REGIMENTS IN NORTH AMERICA. June 1Y60. Major general Amherst, commander in chief ; Eoyal Scottish second bataillon ; 15'^ major general Amherst, Quebec ; 1^*^ Brigadier general Monckton, Quebec ; 22""^ Brigadier general "Whitemore, Louisbourg ; 17*^ lord Blakemery, Louisbourg ; 28*^ brigadier general Townshend, Quebec ; 35*^ lieutenant general Otway, Quebec ; 40*^ (Late) general Barrington, Louisbourg ; 42"^ royal Highlanders, 2 bataillons, Louisbourg ; 43'"^ lieu- tenant general Kennedy, Quebec ; 44*^ lieutenant general Abercromby, Quebec ; 45*^ lieutenant general Waberton, Louisbourg ; 46*^ lieutenant general Murray, Louisbourg ; 4:T^ Lieutenant general Lascelles, Quebec ; 48*^ major general Webb, Quebec ; 55*^ colonel Aughton, Quebec ; 58'^ major general Anstruther, Quebec ; 60*^ Eoyal Americains, four bataillons, Que- bec; ^7^*" highlanders, colonel Montgomery, Quebec; 78*^ highlanders, colonel Fraser, Quebec ; 80*^ brigadier general G-ages, Quebec. " List of regiments in North America, June IV, 1760 " 1T60 LETTRE DE MONSIEUR BIGOT AU MINISTRE. Montreal, le 1^^ Juin, 1760. Mon seigneur, Vous aures S9U par la voye de I'Angleterre les efforts que nous avons faits cet hyver pour mettre en campagne une armee aussitot que les glaces s^ouvriroient dans la riviere, pour aller faire le siege de Quebec. Nous — 267 — avions juges que le seul moyen de coiiserver encore cette annee a Sa Majeste le Canada, etait de prendre cette place parce que nous n'avions pas assez de yivres pour tenir pendant I'ete des armees en campagne. Monsieur de Yaudreuil se determinera d'autant plus volontiers a ce siege qu'il etait convaincu que si la cour ne lui envoyait pas de secours, le ministre feroit du moins partir, comme il Ten avoit prie, deux vaisseaux marchands que le munitionnaire avoit demande a ses correspondans avec ordre qu'ils fussent rendus a la fin d'avril. Que de peines n'ay-je pas eu pour ramasser dans une colonie epuisee comme celle-cy, de quoy mettre 7 ou 8000 hommes en campagne, tant en vivres, vetemens, ustencils, etFets d'hopitaux. Je fis faire deux ou trois cents batteaux et j'armay treize ou quatorze batimens, y compris quatre fregattes du Eoy, qui avoient reste icy pendant I'hiver. Le tout fut pret le 15 avril, et le 20 I'armee s'embarqua a Montreal et defila vers Quebec. Notre petite flotte suivoit chargee des vivres, de Tartillerie, munitions de guerre et farines. Monsieur le Chevalier de Levis, qui commandoit I'armee, comptait faire son debarquement a Sillery a une lieue de Quebec, mais quand il en fut a 7 lieues, il apprit que le gouverneur anglois avoit envoye la moitie de sa garnison pour fortifier les rampes le long de la cote, et qu'elle etait au Cap Rouge qui est a deux lieues en de9a de Sillery. Monsieur le Chevalier de Levis prit sur le champ le party de marcher par le dedans des terres et d'aller se mettre entre la ville et les ennemis, pour les couper. II y auroit reussi malgre la fatigue enorme que son armee eut, tant par les chemins qui etaient impraticables, a cause de lasaison, que par une grosse pluye qui dura vingt quatre heures, si le hazard n'eut pas fait sauver un canonnier sur une glace. II etait tombe a I'eau a 7 lieues de Quebec et comme il y avoit descendant, ce glace fut devant cetfe place et si arreta. On vit cet homme a moitie mort, on lerechaufia, on I'interrogea, il dit son aventure et que notre armee etait seulement a deuxou trois lieues de la ville et il mourut. Le gouverneur anglois depecha sur le champ un ordre pour faire ren- trer ses troupes. — 268 — Monsieur le Chevalier de Levis arrivait le 27 sur le lieu qu'il avoit desigiie pour les couper, lorsque I'arriere garde de reiiiiemy se retiroit apres avoir brule les magazins et encloiie quelques pieces de canon. Monsieur le Chevalier de Levis fit cantonner le meme jour son armee a tine petite lieue de Quebec. Le gouverneur anglois sortit le 28 au matin de cette place avec 22 pieces de canon pour venir I'attaquer. Monsieur le Chevalier de Levis n'eut que le temps de former I'aile droite de son armee avant que I'ennemy fut a luy ; la gauche et le centre se formerent sous le canon qui tirait a mitraille. Malgre cela les dispositions de ce general, son coup d'ceil a profiter des mouvemens de I'ennemy, et sa bravoure, s'etant toujours tenu a le tete de son armee, lui firent gagner une bataille complete ; les ennemis abandon- nerent tous leurs canons et furent poursuivis jusques sous les murs de Quebec, les Canadiens ainsi que les troupes reglees etaientsi harasses qu'ils ne pouvaient enfoncer la bayonnette dans le dos des anglois quand ils les joignirent. Les ennemis eurent 1200 a 1500 hommes tues ou blesses ; nous 7 a 8 cents, par le canon a mitraille ; les canadiens firent comme des grenadiers et les troupes le soir de la meme journee. Monsieur le Chevalier de Levis ouvrit la tranchee qui ne put se faire qu'avec des terres prises au loin ; le tour de la ville n'etant que du roc vif. L'ennemy pla9a des le 29 et 30 soixante pieces de canon de 24 et 36 sur le rempart du front attaque, ce qui retarda nos ouvrages, et lorsque nos batteries furent montees, les cinq plus grosses pieces de notre artillerie cre- verent, elles ne tirerent pas 21 heures, elles etaientde 18 et 24 ; oncontinua cependant a tirer avec du 12 qui ne nous manquoit pas, et on auroit fait breche avec un plus longtemps ; mais le saize may au matin un vaisseau de guerre anglois de 60 canons et 2 fregates de 30 arriverent et fondirent sur notre petite flotte qui nous servoit de magazin. EUe se jela a la cote ou elle se brisa en grande partie, il n'y eut que le capitaine de la fregatte du Eoy VAttalante qui fit une tres belle defense jus- qu'a sa derniere livre de poudre ; II se jeta ensuite a la cote pour que les anglois ne profitassent i>as d^ son batiment. ~ 269 — L'arrivee de ces vaisseanx fit lev^er le sieg-e. Si les deux navires que Monsieur de Yaudreuil avoit demande au ministre, dans le cas que le Roy n'envoyat pas du secours, fussent arrives a la fin d'ayril ou au commence- ment de may, comme il n'y avoit rien de si aise, Quebec etait a nous et le Canada etait sauve, et nous aurions fait prisonnier le fonds de dix mille hommes de troupes reglees qui est reduit a present a 4000. Qu'il est malheureux pour un peuple comme celuy cy de n'etre pas secouru en vivres, tandis qu'il sacrific sa vie et ses biens pour la conserva- tion du pays. Apres la levee du siege on a laisse sur les frontieres de Quebec 1800 hommes pour en contenir la garnison ; elle ne sortira pas a cause de la quantite de blesses qu'ils out eu a la bataille du 28 ; le reste de nos troupes est disperse cliez les habitans ou elles vivent d'herbages et de ce qu'elles peuvent avoir en pain de leurs botes. Nos autres frontieres sont assez bien gardees pour donner le temps a I'interieur de la colonie de si rendre en cas d'attaque, I'article seul des vivres m'embarasse, s'ilfalloit former encore une armee de 6000 hommes. II faudroit cependant bien en trouver d'une fa9on ou d'une autre, Les anglois ont devant Quebec neuf vaisseaux de ligne et quatre fregattes tres mal armes. Je ne pense pas qu'ils nous attaquent par ce cote la. J'ay I'honneur d'etre avec un profoud respect, Monseigneur, Yotre tres humble et tres obeissant serviteur. " Lettre de Monsieur Bigot au Ministre, datee de Montreal le 1'' juiu." 1T60 CARACTERE DE MONSIEUR LE MARQUIS DE MONTCALM. Ce sont les sacrifices faits a la societe qui donneiit des droits an souve- nir de la posterite ; elle ne pent point oublier ce general. II est ne, il a vaicu, il est mort dans les camps. Son education n'en fut pas moins soi- gnee. II apprit la langue d'Homere avant de prendre la lance d'Achille. Son esprit se developpoit comme son courage ; et egalement propre aux batailles et aux academies, son desir etait d'unir aux lauriers de Mars les palmes de Minerve, mais la guerre occupa presque toute sa vie ; avec des talents et de I'activite, on I'appeloit partout ou il falloit commander et se battre. Chaque grade fut marque par des blessures ; et en tres pen de temps il merita d'etre a la tete des troupes dans I'Amerique Septentrionale. C'est la que se sont montrees les qualitees de ce capitaine ; c'est la qu'il a fait voir a quel degre il reunissoit la bravoure du soldat et la grandeur d'ame du heros, la prudence du conseil et la celerite de I'execution ; le sang froid que rien n'altere, cette patience que rien ne rebute et cette resolution cou- rageuse qui ose repondre du succes dans des circonstances ou la timide speculation auroit a peine entrevu des ressources. C'est la qu'au milieu des Sauvages dont il etait devenu le pere, on I'a vu se plier a leur caractere feroce, s'endurcir aux memes travaux et se res- treindre aux memes besoins, les apprivoiser par la douceur, les attirer par la confiance, les attendrir par tons les soins de Thumanite et faire dominer le respect et I'amour sur des ames egalement indociles au joug de I'obeis- sance et au frein de la dicipline. C'est la que des fatigues et des dangers sans nombre n'ont jamais ral- lenti son zele ; tantot present a des spectacles dont I'idee seule fait fremir la nature ; tantot expose a manquer de tout et souvent a mourir de faim. Reduit pendant onze mois a quatre onces de pain par jour, mangeant du cheval pour donner I'exemple, il fut le meme dans tons les terns, satis- I — 211 — fait de tout endurer. Un des chefs caiiadiens, etonne que celui qui faisoit des prodiges fut d'une petite taille, s'ecria, la premiere fois qu'il le vit : " Ah ! que tu es petit ! Mais je vois dans tes yeux la hauteur du chene et la yivacite de I'aigle ! " Monseigneur, Depuis la lettre que j 'ay eu rhoniieur de vous ecrire le premier de ce mois, nous avons re9U des lettres de Monsieur Berryer par trois navires marchands qu'il nous avoit envoy e charges de vivres et munitions de guerre. Le -commandant de ces batimens, ayant appris par une prise qu'il fit a Ten- tree du golfe le lY may que les yaisseaux de guerre anglois etaient entres longtemps avant lui en riviere, a mis a terre dans le golfe, et nous a envoye nos lettres. Ce ministre nous instruit qu'il avoit fait expedier ces batimens, il y en a sans doute eu 3 de pris. Cette petite flotte etait partie trop tard de France, n'ayant appareille que le 12 avril de la riviere de Bordeaux pour pouvoir esperer d'entrer dans notre fleuve avant les anglois. Ces trois navires se sont rendus dans la Baye des Chaleurs qui est dans le golfe ; ils ont mis a terre 200 hommes de troupes avec les vivres et mu- nitions dont ils etaient charges. Monsieur le Marquis de Yaudreuil va y etablir un poste, si la paix survenoit nous retirerions ces envois dont nous aurons grand besoin. Je viens, Monseigneur, de ramasser avec bien de la peine de quoy faire subsister pendant un mois un corps de 4 mille hommes, il pourra, moyen- nant cet approvisionnement se transporter dans le lieu, ou il sera neces- saire en cas d'attaque sure. LETTRE DE MONSIEUR BIGOT AU MINISTRE. A Montreal le 30 juin 1^60. Je lie toucherai point anx vivres do nos ganiisons des frontieres, elles en out jusques en septembiT, temps de la nonvelle recolte. Nous ii'aurons plus de yiande en octobre on novembre, ponrvu que la recolte soit assez bonne pour nous fournir du pain sur le champ et pour le courant de I'an- nee prochaine, il n'y aura que demy mal. Monsieur le Marquis de Yaudreuil et Monsieur le Chevalier de Levis sont tres determines a defendre le pays pied a pied, je le secoiiderai de mon mieux en ce qui me regarde et je suis convaincu qu'il en coutera cher aux anglois s'ils veulent y tenter. J'ay rhoiiiieur d'etre avec un profoiid respect, Monseigneur, Yotre tres humble et tres obeissant serviteur. " Lettre de Monsieur Bigot au Ministre, datee de Montreal le trente juiii, mil sept cent soixante." 1760 LETTEE DE MONSIEUR LE MARQUIS DE VAUDREUIL. A Montreal, le , 1760. Depuis le denouement de la campagne derniere. Monsieur, j'ai tou- jours ete extr^mement occupe de la situation ou les malheurs de la guerre out reduit les Canadieiis du gouvernement de Quebec, et vivement sensible aux menaces que le Greneral Murray leur a faites par tous ses manifestes, ainsy qu'aux vexations qu'il a exercees sans aucun droit n'y raison legitime en vers quelques-uns d'eiitre eux. Le triste etat de ces canadiens, le sentiment de zele pour le service du Eoy et leur attachement a la patrie que je leur ai connu de tout temps n'ont pas pu contribuer a augmenter le (dessein) desir que j'ay toujours eu — 273 — de reprendre Quebec, afin de lenr procurer leur ancienne liberie et de les delivrer de la tyrannie. C'est dans cette vue, Monsieur, que pour faire le siege de cette place, j'ay destine un train considerable d'artillerie et une puissante armee de troupes, canadiens et sauvages, dont le zele et I'ardeur promettent les plus heureux succes. J'ay remis le command ement en chef de cette armee a Monsieur le Chevalier de Levis, Marechal des camps et armee du Roy, tant parce que ma presence est essentiellement necessaire a Montreal pour veiller a la surete de nos frontieres des lacs Champlain et Ontario, que parce que je connais I'amour de ce general pour tout ce qui est canadien, et la confiance que ceux-cy — les troupes et les nations sauvages — ont egalement en luy. Cette armee part et bientot la ville de Quebec sera investie. Mon intention est, Monsieur, que vous, vos officiers et tons les canadiens de votre compagnie partent aussytot la reception de cette lettre et du mani- feste de Monsieur le Chevalier de Levis pour vous rendre aupres du general avec armes et bagages. Je suis convaincu de votre empressement d'exe- cuter ce que je vous prescris, et que votre courage ne cedera en rien a celui des troupes et des Canadiens de I'armee. D'ailleurs je vous previens que j'ay autorise Monsieur le Chevalier de Levis a vous donner ordre de le joindre sous peine de la vie. Vous y etes oblige par vos interets particuliers, par ceux de vos mili- ciens, de vos families, de la religion, par I'experience que vous avez de I'aversion des anglois pour tout ce qui est Canadien et par les tristes epreuves que vous avez faites de la surete de leur gouvernement. Cette derniere consideration ne doit pas meme vous permettre de douter que cet ennemy ne vous fit subir le plus malheureux sort si la colonic entiere tom- boit sous sa domination. Yous touchez au moment du triomphe sur cet ennemy. II ne pent que succomber anx efforts de notre armee, et nous avons lieu de croire que nous ne tarderons point a recevoir de puissants secours de France. Ainsy ,braves Canadiens, c'est a vous a vous signaler dans cette occasion, a tout entre- prendre, a tout risquer pour conserver votre religion et sauver votre patrie. Les canadiens de ce gouvernement et celui des Trois Rivieres, charmes de jj contribuer a eteindre vos malheurs, marchent avec un zele inexprimable. Yous dev^ez les imiter en tons points, joindre vos efforts aux leurs et meme les surpasser. J'assure des recompenses marquees par Sa Majeste a ceux d'entre vons qui donneront des veritables preuves de leur zele ; mais aussy je ne vous dissimule point que ceux qui auront trahi ou trahiront leur patrie seront punis suivant toute la rigueur des ordonnances du Roy. Je suis, Monsieur, Yotre afFectionne serviteur, Yaudreuil. 1T60 LETTRE AU MINISTRE. Londres, le 11 Aout, 1760. Monseigneur, Le roi a nomme le capitaine Maitland general adjudant des armees angloises en Canada ou il est. C'est un officier bien aime par les soldats et celebre comme administrateur militaire. On n'a pas re9u dernierement des lettres de I'Amerique, mais on les attend tons les jours et tout le monde ici a de grandes esperances d'une victoire. Si au contraire les nouvelles ne sont point bonnes, je crois qu'on laissera le Canada en paix, malgre les prieres des gens de la Nouvelle Angleterre. — 275 — 1760 LETTRE DE MONSIEUR BIGOT AU MINISTRE. A Montreal, le 12 aout, 1760, Monseignenr, Depuis la lettre que j'ay eu I'honneur de vous ecrire le 30 juin, les Anglois ont re9U un renfort de troupes a Quebec ; on predend qu'elles pro- viennent de Louisbourg. Cette augmentation de troupes a mis en etat le general anglois de monter le fieuve avec 60 voiles tant fregattes que bri- gantins et autres petits batimens et quantite de berges et de chaloupes, ces dernieres ont cbacune un canon de 24. II y a a bord de cette flotte 3000 hommes de debarquement. lis n'ont desceudu jusqu'a present que dans les lieux ou il n'y avoit point de corps de troupes ni de milice. lis ont fait preter serment aux habitans qu'ils ont trouve chez eux. Cette flotte n'est plus qu'a 18 lieues de Montreal. Nous venons d'apprendre, Monseigneur, que le general Amherst est sur le lac Champlain avec 12 a 15 mille bommes, qu'il y en a 8 a 10 mille a Chouaguen, que ces deux armees se preparent a venir nous attaquer. La flotte est ce qui embarasse le plus nos generaux. Monsieur le Marquis de Vaudreuil et Monsieur le Cheyalier de Levis sont prepares de tous cotes a recevoir les ennemis ; ils sont determines a faire la plus vigoureuse defense. Je les seconderai de mon mieux dans ma partie, et je ne negligerai rien pour faire subsister autant qu'il sera possible les differens corps. Le pain ne nous manquera pas, c'est un grand point et nous en aurons surement pour tout I'hyver prochain, car la recolte est belle ; elle est mdme deja commencee. J'ay I'honneur d'etre avec un profond respect, Monseigneur, Votre tres humble et tres obeissant serviteur. — 276 — 1760 LETTRE DE MONSIEUR BIGOT AU MINISTRE. A Montreal, le 29 Aout, 1^60. Monseigneur, Depuis la lettre que j\iy eu rhonnenr de vons ecrire le 12 de ce mois, la fiotte angloise est parvenue a trois lieues d'icy ou elle est mouillee en attendant le vent favorable pour monter plus haut ; elle nous occupe deux ou trois mille hommes au nord et au sud pour couvrir Montreal et s'oppo- ser aux troupes de debarquement qu'elle contient. L'armee ennemie du lac Champlain mit a terre a la cote du sud le 16 a une lieue ou deux de I'lsle aux Noix ; elle campa par le travers du fort de cette isle Les ennemis travaillerent sur le champ a former des batteries pour (former) battre ce fort ; ils le demasquerent le 23 et firent grand feu. Le 25 ils menerent du canon vis a vis une de nos tartanes que Mon- sieur Bougainville, qui commandoit I'isle, avoit fait mouillee a portee de pistolet de la cote du sud au bas de cette isle. A la premiere volee de ce canon le capitaine coupa son cable pour s'eloigner et gagner la cote du nord, mais ayant ete tue ainsi qu'nne grande par tie de son equipage, le reste se sauva a la nage, les uns chez les ennemis les autres sur I'isle. Les anglois se jeterent pour lors a bord et s'emparerent de cette tartane avec laquelle ils furent prendre le restant de notre petite marine. Elle consistait en une pareille tartane, une goelette, une gabarre, armees de 4 canons et quatre chaloupes port ant un canon de 8. La tartane ennemie etait soutenue par du canon de campagne qui tiroit de terre. Les anglois moyennant cela, etaient maitres de faire descendre dans la riviere St Jean par la petite riviere du sud, a la quelle leur droite etait ap- puy( e, leur artilleiie et leur berge apres en avoir fait faire le portage. Sans la prise de notre marine les anglois n'auroient pu penetre dans les derrieres de risle aux Noix qu'avec une peine infinie parce qu'il y avoit deux esta- cades a cette isle qui joigiiaieut les terres du nord et dn sud, et qui etaient defendues par le canon et la mousqueterie du fort. Monsieur Bougainville I'evaciia le 27 a 10 heures du soir, il traversa a la cote du nord, et il s'est rendu aujourd'huy a St Jean. Par la perte de ce fort il est a craindre que ceux de Saint Jean et Chambly ne tombent et que les ennemis ne tardent pas a se joindre a la flotte de Monsieur Murray. L'Isle aux Noix etait fournie de viA^res jusqu'au 20 septembre pour les 1650 hommes qui y etaient, y compris la marine, mais par la perte du 25 ces vivres auroient menes quelques jours de plus {sic), J'avais pris des arrangemens pour y en faire passer d'autres, ils etaient meme en chemin. Le fort Levis, scitue sur le lac Ontario, est investi, canonne et bombar- de par I'armee de Chouaguin, suivant le rapport des sauvages qu'on a en- voye en decouverte. On compte que Monsieur Souchot, cajDitaine du E-egiment de Bearn, qui y commande, n'y sera pas force ; il a des vivres jusqu'a la fin d'octobre. Si Monsieur de Bougainville eut pu soutenir le temps qu'on s'etait flatte, le Canada aurait peut-etre ete sauve pour cette annee, les apparances y etaient, an lieu qu'il est en grand danger, je I'avais bien prevu, comme j'ay eu I'honneur de vous le dire souvent. Nous en sommes tons penetres de douleur, il faut un peu de bonheur avec la bonne volonte, et nous n'e- prouvons qu'accident sur accident. Monsieur le Marquis de Vaudreuil et Monsieur le Chevalier de Levis sont resolus de livrer bataille a I'ennemy s'ils peuvent en trouver I'occasion, c'est la seule ressource qui nous reste. Quand a ce qui me regarde je mets tout en usage pour pourvoir aux besoins de nos armees et a leur subsistance. Ce dernier article est d'autant plus difiicile qu'il n'y a personne dans les campagnes pour battre, et que depuis 15 jours il pleut continuellement, la recolte se perd ne pouvant la serrer. Je suis avec un profond respect, Monseigneur, Yotre tres humble et tres obeissant serviteur. Bigot. — 278 — P. S. Dli 2 soptembre : — Le 29 au soir du mois dernier apres que la garnison de risle aux Noix eut joint I'armee que nous avions au fort St Jean, Monsieur de Roquemaure qui la commande fit mettre le feu a ce fort, et se retira en deux lieues en deca; il vint camper hier a la Prairie, paroisse qui est sur le bord du fleuve St Laurent, au sud, a trois lieues de Montreal et a cinq lieues du fort St Jean. Cette armee eLait de deux mille homines avant la jonction de cette garni- son, sans compter quatre ou cinq cents sauvages qui n'etaient point stables. Monsieur de Bourlamarque est encore a Longiieuil a deux lieues au dessous de Montreal a observer le mouvement de la flotte. Deux prisonniers qu'on fit le 31 du passe sur un detachement que Monsieur Murray avoit envoye prendre poste a la cote du sud a 8 lieues au dessous de Mon- treal, ont asssure que ce general avoit sur cette flotte plus de trois mille hommes (le troupe's de debai-qucment et qu'il avoit regu 1200 hommes de Louisbourg. Ce detachement a vio'e, [)ille el bfule des maisons et granges et fait d'autres desordres, les Anglais en ont fait autant partout ou ils ont descendu. Nous apprimes avant hier que les ennemis s'etaient empares du fort Levis le 27 du passe et que la garnison avoit ete conduite a Ghouaguen. Comme cette nouvelle ne nous est parvenue que par des Sauvages, qui la donnent neanmoins pour certaine, elle pourroit n'etre pas vraye. " Lettre de Monsieur Bigot au Ministre, dattee de Montreal le 29 aout mil sept cent soixante." 1760 MEMOIRE BE MONSIEUR DE LEVIS A MONSIEUR DE VAUDREUIL. Aujourd'huy, 8 septembre, 1^60. Monsieur le Marquis de Yaudreuil gouyerneur general de la Nouvelle France, nous ayant communique les articles de capitulation qu'il a proposes au general anglois pour la reddition du Canada, et les reponses a ces articles, et ayant vu dans les dittes reponses que ce general exigea pour derniere resolution que les troupes mettront bas les armes et ne serviront point pendant le cours de la presente guerre, — nous avons cru devoir lui repre- senter en notre nom, et en celui des officiers principaux et autres des troupes de terre que nous commandons, que cet article de la capitulation ne pouroit — 279 — etre plus contraire au service du Roy et a I'lionneur de ses armes, et qu'il ne doit etre admis qn'a la derniere extremite, puis qu'il prive I'etat pendant toute cette guerre du service que pourroient luy rendre huit bataillons de troupes de terre et de deux de celles de la marine, lesquelles ont servi avec courage et distinction ; service dont I'etat ne seroit pas prive si les troupes etaient prisonniers de guerre ou meme prises a discretion. En consequence, Nous demandons a Monsieur le Marquis de Yaudreuil de rompre presentement tout pourparler avec le general anglois et de se determiner a la plus vigoureuse deffense dont notre position act aellepuisse etre susceptible. Nous occupons la ville de Montreal qui, quoique tres mauvaise et hors d'etat de soutenir un siege, est a I'abry d'un coup de main et ne pent etre prise sans canon. II seroit inoiiy de se soumettre a des conditions si dures et si humiliantes pour les troupes sans avoir ete canone. D'ailleurs il reste encore assez de munitions pour soutenir un combat si I'ennemy vouloit nous attaquer Tepee a la main, et pour en livrer un si Monsieur le Marquis de Yaudreuil veut tenter la fortune, quoiqu'avec des forces extremement disproportionnees et pen d'espoir de reussir. Si Monsieur le Marquis de Yaudreuil par des vues politiques se croit oblige de rendre presentement la colonic aux anglois, nous lui demandons la liberte de nous retirer avec les troupes de terre dans I'isle de Ste Helene pour y soutenir en notre I'honneur des armes du Eoy resolus de nous exposer a toutes sortes d'extremites plutot que de subir des conditions qui nous y paraissent si contraires. Je prie Monsieur le Marquis de Yaudreuil de mettre sa reponse par ecrit au bas du present memoire. Le Chev. de Levis. Attendu que I'interet de la colonic ne nous permet pas de refuser les conditions proposees par le general anglois, lesquelles sont avantageuses a un pays dont le sort m'est confie, j'ordonne a Monsieur le Chevalier de Levis de se conformer a la ditte capitulation et de faire mettre bas les armes aux troupes. A Montreal, ce 8 septembre 1760. Yaudreuil. 1760 LETTRE DE MONSIEUR DE VAUDREUIL AU MINISTRE. A bord (lu navire VAventure, dans la rade de Brest, le 28 novembre, 1^60. Moil seigneur, Par ma lettre du 10 septembre, j'ay eu I'honnenr de yous rendre compte de la necessite ou j'ay ete de capituler le 8 du mois dernier avec le general Amherst, persuade, Moiiseigiieur, que tous aurez senti la force des motifs qui m'ont oblige a cette demarche. Je me flatte que yous aurez bien Youlu faire agreer ma conduite au Roy et que yous y aurez reconnu autant de prudence que d'attachement a un peuple dont la hdelite a Sa Majeste ne s'est jamais dementie. Au moment que j'arriYe, je n'ay rien de plus presse, Monseigneur, que d'aYoir Thonneur de yous eiiYoyer une nouYelle expedition de ma lettre du 10 septembre, de la capitulation et des autres pieces y jointes. Ma sante etait afFaiblie aYant mon depart du Canada, elle n'a pas laisse que de soufTrir pendant la traYerse qui a ete de 40 jours, ce qui me force de differer pour quelques jours mon depart. Mais je yous supplie, Monseigneur, d'etre persuade que je la haterai autant qu'il me sera possible pour I'empressement que j'ay de me rendre aupres de yous ; ce sera une bien grande satisfaction pour moi de yous as- surer de YiYe Yoix du tres profond respect aYec lequel je suis, Monseigneur, Yotre tres humble et tres obeissant serYiteur, Yaudreuil. " Lettre de Monsieur le Marquis de Vaudreuil au ministre, dateeabord du naYire VAventure, dans la Eade de Brest, le Yingt-huit noYembre mil sept cent soixante. 1760 PAEOLE DES IROQUOIS, LOUPS ET CHOUANONS VENANT DU FORT DUQUESNE. Novembre, 1^60. Mon Pere Onondijo, Le maitre de la vie nous a inspire de t'envoyer un de nos chefs pour te Toir et t'assurer de Tattachement que nous avons pour toi et pour tous les Fran9ois que nous aimons et aimerons toujours. Les anglois nous ont fait mourir ; ils ont commence la guerre et nous I'acheverons. Nous t'enga- geons, mon pere, de te souvenir de tous tes enfans. Les Loups, Loquois et Chouanons, de les aider dans I'entreprise qu'ils viennent de faire contre les anglois. Nous ne voulons pas qu'ils viennent demeurer sur tes terres ni sur les notres. Nous voulons que tu restes toujours avec tes enfans qui te demandent leurs besoins pour faire la guerre a cette nation que nous regardons moins que rien et que nous meprisons. Nous te prions, mon pere Onondijo, d'inviter toutes les nations qui sont sous tes ailes de se joindre a nous pour empecher les anglois de s'eta- blir sur nos terres. Nous esperons que tu les encourageras a toujours tenir le casse-tete. Voila quelques chevelures que nous te donnons. Donne nous des canons, de la poudre et des balles. Nous te promettons de detruire cctte mauvaise nation. Ecoute tes enfans, Onondijo, et ne les abandonne point. Nous autres courriers, nous passerons peut etre plus loin que chez toi, mon pere, pour inviter tous les hommes rouges que tu ne vois pas a faire la guerre aux anglois ; voila, mon pere, ce que nous avons a te dire; compte sur notre fidelite. A eux demande en quelle situation ils avoient laisse le fort Duquesne : " Mon pere, il ne restait que vingt soldats dans le fort ; le reste a ete tue. Le commandant avoit un coup de fusil a travers le corps et a notre depart il ne parlait plus. Nous le comptons mort a present. kk — 282 — II venait un secours de 400 hommes que nous avons tue ou mis en deroute, et tous les enfans ont les casse-tetes a la main. Tons les forts de cette partie sont detruits. " Demande ce qn'est devenn le G-eneral Johnson : " Johnson, mon pere, est mort, II est parti trente Iroquois a I'efFet de le tuer chez lui, en lui donnant la main." Eeponse de Monsieur de Neyon a la parole des dites nations le cinq novembre en presence de Messieurs Bobe Layssard, Jinkince (prisonnier) et des officiers de cette garuison : " Mes chers enfans, je vois toujours avec plaisir I'attachement que yous avez pou.r moi et pour tous les Fran9ois. Je ne suis pas surpris que le maitre de la vie yous inspire de les aimer. lis ne YOUS out jamais trompe, et ils yous ont, ainsi que moi, dansle coeur. A YOUS, mes enfans les Abenaquis, grand pere, et yous Iroquois et Chouanons les aines de tous les hommes rouges, ecoutez la parole que je YOUS ai adressee, recevez avec joie ce calumet depaix que je yous fais passer, que la haine que yous avez contre nos freres les anglois sorte de yos cceurs comme la fumee sort des calumets et qu'elle se dissipe en I'air. C'est I'in- yitation du Roy, c'est la mienne. II m'ordonne de yous engager a mettre bas les armes et qu'a Tavenir yous regardiez les anglois comme yos freres. Je ne puis, ni ne dois receYoir les cheYelures angloises que yous me pre- sentez. Le Roy qui leur a accorde la paix m'ordonne de les regarder comme mes freres. Si je ne le faisais pas il me ferait mourir. Telles sont les lois des fi;^n9ois. Je puis encore moins yous fournir de la poudre, des balles et des canons pour leur faire la guerre. Si au contraire c'etait pour yous faire Yivre ainsi que YOS femmes et yos enfans et que yous yous retiriez sous les ailes des frail 9ais de I'autre cote du fleuYe Mississipi que yous y enterriez yos casse- tetes, YOUS y reccYriez tous yos besoins comme yous les avez toujours eus. Le Roy m'ordonne de donner aux anglois le fort que j'occupe et sans les coups que yous avez faits, ils seroient a ma place, yous auriez Tabon- dance dans yos villages. II ne m'envoye point de marchandyses, comptant que je partirais aux feuilles tombantes. Yous me retenez icy. Je mourrais de chagrin de yous voir manquer de tout sans pouvoir yous soulager. Plu- sieurs d'entre yous adorent le maitre de la vie. II ne respire que la paix. Je le prie d'entrer dans yos cceurs pour yous faire penser comme moi. — 283 — LT60 CAMPAGNE DE 1Y60 EN CANADA. Le defFant de vivres avoit empeche a la fin de la campagne derniere de cantonner les troupes aux environs de Quebec pour bloquer la garnison angloise pendant I'hirer et la mettre hors d'etat de tirer des paroisses voi- sines les bois de chaufFage et rafraichissements necessaires, on avoit ete oblige de mettre les troupes en quartier a la fin de novembre pour trouver les moyens de les faire subsister, et le Chevalier de Levis en quittant la frontiere du gouvernement de Quebec, s'etant borne a etablir un corps de 400 (?) dans la paroisse de la Pointe aux Trembles a 7 lieues de Quebec, aux ordres de^ Monsieur de E-epentigny, capitaine des troupes de la colonic, cet officier tenoit des postes avances jusqu'a St Augustin, une lieue plus haut que la riviere du Cap Eouge sur laquelle il faisoit faire de frequentes decou- vertes. Cette riviere distantes de Quebec de trois lieues a ete pendant I'hiver notre limite avec la garnison angloise, le grand chemin de la Pointe aux Trembles a Quebec la traverse a son embouchure, une lieue plus haut elle a un pont ou aboutit un autre chemin eloigne du fleuve. Un construit a la fin de la campagne a I'embouchure de la riviere d-e Jacques Cartier, a dix lieues de Quebec servoit de retraite et de point d'apuy aux troupes de la Pointe aux TVembles et couvroit la colonie des entreprises que la garnison angloise auroit pu faire. Le Marquis de Yaudreuil donna au Sieur Dumas major et inspecteur des troupes du pays, le commandement de ce fort et celuy de toute la frontiere pendant I'hiver. Le brigadier general Murray, gouverneur de Quebec detacha de son cote 150 hommes dans I'eglise de Ste Foy a une lieue et demy de Quebec sur le grand chemin qui menoit a la Pointe aux Trembles, il etablit pareil detachement a I'eglise de la vieille Lorette qui est a une lieue de la pre^ miere en s'eloignant du fleuve et sur le chemin qui passe au haut de la riviere du Cap Pouge ; ces deux eglises furent retranchees et palissadees. Du cote du Lac Champlain I'armee que commandoit le Major g6n6ral Amherst, s'etant replie le 20 novembre, avoit laisse une garnison coiiside- — 284 rable a St Frederic ou elle avoit bati depuis le mois d'aoust une forteresse bien plus grande que celle que nous avions precedemmeut ; il avoit aussy laisse des g-arnisons a Carillon, au Fort Greorges, au fort Lydius et dans ceux de la riviere d'Orange. De notre cote le Sieur de Bourlamarque, brigadier, en repliant les troupes de cette frontiere le 28 novembre eut ordre de laisser 300 hommes de garnison commandes par le Sieur de Lusignan, capitaine des troupes de la colonic, dans un fort de pieux construit a la fin de la campagne au mi- lieu des retranchements del'Isle aux Noix, le fort St Jean, 5 lieues en arriere fut garde par 200 hommes aux ordres du Sieur de Yalette, capitaine de Eoyal Roussillon. Le Sieur de Roquemaure, lieutenant colonel comman- dant le bataillon de la reine, dont le quartier etait au fort Chambly, eut le commandement superieur de cette frontiere pendant I'hyver. Yers le lac Ontario le Sieur Desandrouins fut laisse avec 200 hommes dans un fort que le Chevalier de Levis avoit fait construire au mois de sep- tembre sur une des isles des rapides et auquel on avoit donne son nom. L'armee angloise que commondait le brigadier Grages depuis la prise de Niagara, avoit quitte le camp de Chouaguen de tres bonne heure et avoit laisse une garnison dans un fort qu'elle venoit d'y construire et une dans celuy de Niagara. Telle etait la situation de la colonic au premier decembre. Toutes les subsistances epuisees par une campagne tres longue, laissant a peine le moyen de fournir journellement les vivres aux garnisons mediocres qui couvroient le pays, il falloit attendre pour faire de nouveaux aprovisionne- nemens que les habitans eussent battu les grains de la recolte derniere. Le Marquis de Yaudreuil de concert avec le Chevalier de Levis prit la resolution de faire le siege de Quebec au printems. II crut dans cette vue devoir fatiguer la garnison angloise pendant I'hiver par de fausses allarmes, et a cet efFet fit tons les preparatifs d'une expedition d'hiver. On fabriqua des eschelles a Jacques Cartier, on donna ordre aux troupes d'etre pretes a marcher, les Sieurs de Bougainville, colonel, et de Bourlamarque brigadier furent envoyes successivement sur la frontiere pour donner de I'inquietude au gouverneur anglois, lequel en efiet fit faire a ses troupes le service le plus vigoureux et les tint excessivemeiit alertes. — 285 Yers la fin de Janvier le Marquis de Yaiidreiiil sa chant cjue les parois- ses qui sont sur la rive meridionales du fleuve St Laurens au dessous de Quebec, depuis la Pointe Levis jusqu'au cap, n'etaient pas entierement depourvues de pain et de bestiaux, resolut d'en tirer les subsistances. II detacha le sieur St Martin, capitaine des troupes de la colonie, avec 200 iiommes, pour aller prendre po.ste a la Pointe Levis vis-a-vis Quebec, et assurer le passage des convois qui devoient suivre la coste du fleuve par terre jusqu'a vis-a-vis la Pointe aux Trembles, mais le fleuve s'etant glace de nouveau au moment de son arrivee forma entre la ville et la pointe Levis un pont tres solide sur lequel le gouverneur anglois fit passer un detachement tres superieur qui obligea le Sieur de St Martin a se retirer. Les Anglois aussitot envoyerent dans la paroisse enlever les vivres qui nous etaient destines et prirent poste a I'eglise de la pointe de Levis. Le detachement du Sieur St Martin ayant ete augmente jusq'au uom- bre de 700 hommes, cet officier eiit ordre d'aller se retablir a la Pointe de Ldvis, mais 3000 anglois ayant passe le fleuve a la Pointe de Levis avec du canon, il fut encore oblige de se replier avec perte de 30 hommes. Le Sieur de Bourlamarque arrive a la Pointe aux Trembles le lende- main de cet evenement jugea que le projet de faire passer ces vivres etait impossible a executer, il se borna a envoyer dans les paroisses que les Anglois n'avoient point epuisees 150 hommes aux ordres du Sieur Her tel. officier des troupes de la colonie, pour empecher les anglois de pousser plus loin, et conserver les vivres jusqu'au temps ou les troupes seroient devant Quebec. Le reste de Thyver fut passe en difi*erentes alertes que les bruits d'une expedition sur les glaces a donne a la garnison angloise, et en quelques sorties qu'elle a faites sur uos postes avances dans une desquelles nous avons perdu 80 hommes, les autres frontieres farent tranquilles. Ce ne fut qu'avez despeines incroyables que Ton put mettre les troupes en etat de faire la campagne, la colonie, ab solum 3nt epuisee, manquoit non seulement de vivres mais aussi de tout ce qui etait necessaires pourequiper et faire camper les troupes. lis ne falloit pas moins que I'activite et les ressources du Sieur Bigot, intendant pour trouver les moyens de fournir a des besoins si essentiels. — 286 — On travailla des les premiers jours de mars a f\iire a la Pointe aux Trembles et les paroisses voisiiies les fascines, les gabions et les madriers necessaires pour le siege. Au commencement d'avril le Marquis de Yaudreuil detacha le Sieur de Bougainville pour aller a I'lsle aux Nois prendre le commandement de cette frontiere, sur laquelle on craignait que les ennemis ny fissent des manoeuvres s'ils etaient instruits de celuy que nous projettions ; cet offi- cier reunit la garnison de St Jean a celle de I'lsle aux Nois, et Ton donna des ordres necessaires pour qu'il re9ut un secours considerable de milices des qu'il auroit nouvelle de Tapproche des ennemis. Le Sieur Desendrouins fut rappelle du fort Levis et remplace par le Sieur Ponchot, capitaine au regiment de Beam. Le Chevalier de Levis eut le commandement des troupes destinees au siege de Quebec. Le marquis de Yaudreuil luy confia cette expedition, oblige de rester luy meme a Montreal ou sa presence etait nei^essaire pour faire passer sur les difFerentes frontieres les secours dont elles pouvoient avoir besoin. Le 20 avril les troupes parti rent de leurs quartiers. ^ Elles consistaient en huit bataillons des troupes de terre et en deux bataillons des troupes de la colonie, formant en tout cinq brigades et environ 3000 Canadiens, tant de la ville de Montreal que des campagnes. Les premiers formaient un bataillon separe destine a etre la reserve, et les autres furent attaches aux brigades des troupes reglees. UAtalante et la Pomonne, fregates du Roy commandees par les Sieurs de Yauclin et Sauvage eurent ordre de descendre le ileuve a la hauteur de I'armee. Elles avoient sous leur escorte deux fluttes et plusieurs goelettes, chargees d'artillerie de vivres et de fascines. La plupart des rivieres etant encore gelees les troupes ne purent arriver que le 24 a la Pointe-aux- Trembles ou etait le rendez-vous de la petite armee. Elles furent meme obligees d'y debarquer sur les glaces qui n'avoient encore laisse de libre que le milieu du fleuve. Monsieur le Chevalier de Levis y apprit que les anglois continuaient d'occuper les eglises de la ville, de la vieille Lorette et de Ste Foix ; qu'ils se retranchoient sur la riviere du Cap Rouge dont les bords fort escarpes — 28^ — du cote de reniiemy luy donnoit le moyen de defFendre avec avantage le grand chemin de la Pointe aux Trembles a Quebec qui traverse cette riviere a son embouchure ; il apprit aussi que les habitans de Quebec en avoient ete chasses depuis deux jours, que ceux de la partie de Ste Foix qui avoisine le Cap Rouge avoient aussi ete mis hors de chez eux ; que les anglois creneloient leurs maisons et y faisoient conduire quelque artillerie. Ces nouvelles firent connaitre au Chevalier de Levis que les anglois avoient ete instruits du depart des troupes, ce qui lui fit abandonner le projet qu'il aroit eu jusqu'alors de debarquer de nuit a Sillery qui n'est qu'a une lieue et demy de Quebec. Cette manoeuvre lui auroit donne le moyen de couper les postes de Lorette et de Ste Foix ; mais elle devenoit impraticable des que I'ennemy avoit connoissance de notre mouvement. II etait aussy impossible de debarqner dans la riviere du Cap Rouge puisque les anglois occupaient les hauteurs qui commandent son embouchure. II se determina done a faire debarquer toutes les troupes a St Augus- tin une lieue plus haut que le Cap Rouge, et a marcher ensuite par sa gau- che pour gagner les postes de la riviere du Cap Rouge et tourner les ennemis en suivant le chemin qui passe a I'eglise de la vieille Lorette et de la meme a celle de Ste Foix en traversant des bois et des marais presque impraticables* * Le 25 fut employe a rassembler les troupes et a mettre en ordre les Canadiens. Le 26, dix compagnies de grenadiers, quelques volontaires et 300 Sauvages que commandoit le Sieur de St Luc, capitaine des troupes de la colonic, furent detachees pour faire I'avant garde aux ordres du Sieur de Bourlamarque. Cet ofiicier eut ordre de reconnaitre les postes de la riviere du Cap Rouge. Les ennemis avoient detruit les deux principaux. II en fit accommoder deux autres plus haut, et passa la riviere avec I'avant garde. Le Chevalier de Levis arriva aussitot avec la tete de I'armee et eut con- naissance que les Anglois avoient abandonne I'eglise de la vieille Lorette et neglige de rompre une chaussee de bois qui sert a traverser partie d'un marais tres profond qui est entre cette premiere eglise et celle de Ste Foix, et que cette operation etait remise a I'annee prochaine. II fit partir aussitot les Sauvages pour aller occuper la tete de cette chaussee et ayant donne ordre a I'avant garde de les soutenir il commen9a a — 288 — faire passer I'arm'je sur les deux pouts. Le Sieur de Bourlauiarque arriva au commeucemeut de I'annee a I'eutree du marais que les sauvages avoient dtja passe, et Tayaut passe de suite malgre un orage afFreux, rassembla toute Tavaut garde dans quelques maisons qui sont au dela, n'etant plus separe de I'ennemy que par uu bois d'environ une demie lieue de profondeur. Le Chevalier de Levis ayant pousse au point du jour I'avant garde jusques sur les bords de ce bois a la vue de rennemy, s'occupa avec le Sieur de Bourlamarque a reconnaitre leur position, il avoit donne ordre en meme temps au reste des troupes qui avaient marche toute la nuit de tra- verser le marais et de se former derriere le bois. A environ 300 toises de la lisiere de ce bois regne presque parallele- ment une colline bordee d'habitations laquelle d'un cote va se terminer a la hauteur qui domine I'embouchure de la riviere du Cap Rouge et de I'autre se prolonge jusqu'a Quebec ou elle prend le nom de cote d' Abraham. A six heures du matin les anglois parurent en bataille au nombre d'environ 3000 hommes gur le haut de cette coline en face du chemin sur lequel nous marchions, la droite a I'eglise de Ste Foix, plusieurs maisons sur leur gauche et quelques unes en avant de leur ligne ; ils avoient mis des troupes dans les unes et dans les autres et quelques pieces de canon devant eux. Le bois qui nous couvrait etait impraticable, nous ne pouvions debou- cher que par le grand chemin, et n'ayant pas assez d'espace entre le bois et les anglois pour nous former, il n'etait pas possible de marcher a eux de fond sans s'exposer a un combat desavantageux. Le Chevalier de Levis prit la resolution d'attendre la nuit pour debou- cher et se porter sur le flanc gauche de I'ennemy, en marchant par la droite et suivant la lisiere du bois jusqu'a ce qu'il eut depasse son front. Cette manoeuvre le mettoit en etat d'attaquer les anglois au point du jour avec avantage et de couper les troupes legeres qu'ils avoient jetees dans les habitations vers le Cap Eouge ; il comptait mener avec lui trois pieces de campagne qui avoient suivi les troupes avec des difhcultes incroyables. La matinee se passa en fusillades et quelques voices de canon que les ennemis tirerent sur les troupes de I'avant garde, a une heure apres midy les anglois ayant rassemble dans I'Eglise de Ste Foix tous les vivres, muni- — 289 — tioiis, armes et outils qu'iis avoient apportes pour la defFense de cette par- tie, et mirent le feu a I'eglise et fireiit leur retraite a Quebec ayaut toujours laisse un corps en bataille pour masquer leur mouvement lis abaiidonnerent quelques pieces de canon qu'iis ne purent amener. L'orage qui avait dure toute la nuit precedente avoit retarde de quelques heures la marche des troupes et fut cause qu'il fut impossible au chevalier de Levis de deboucher sur I'eglise de Ste Foix au point du jour comme il se I'etait propose. Ce contre tems donna aux anglois le tems de venir en force marquer le grand chemin et sauva le detachement qu'iis aA^oient vers le Cap llouge. Un autre incident leur avoit donne connaissance parfaite de notre (gou- vernement), mouvement. Quelques unes des glaces qui bordaieut le fleuve s'etant detachees le 26 au matin entrainerent des bateaux d'artillerie. II y en eut de submerges, quelques cannonniers y perirent, un d'eux fut porte sur un gla9on jusqu'a Quebec et le gouverneur anglois ayant appris de lay le mouvement que nous faisions par le marais fit les dispositions pour n'etre pas surpris. Aussitot que Ton eut connaissance de la retraite des anglois les troupes se mirent en mouvement. L'avant garde les suivit de tres pres. Le Sieur de Rochebeaucour ayant atteint les dernieres troupes a la tete de 100 volon- taires a cheval, escarmoucha avec elle jusqu'a la nuit, et il y eut un ofiicier et plusieurs volontaires de blesses. Les ennemis furent formes a la maison de Dumont et aux hauteurs qui I'environnent a environ une demy lieue de Quebec. lis y laisserent un detachement ; le reste de la garnison rentra dans la ville, notre avant garde occupa les maisons en de9a, et les brigades se placerent dans les maisons suivantes jusqu'a I'eglise Ste Foix, le Chevalier de Levis ayant juge indis- pensable de donner quelque repos aux troupes apres deux jours de marche tres penible, la terre etant d'ailleurs encore couverte de neige ou inondee. En Canada les habitations de la plupart des paroisses de la campagne ne sont point reunies comme en Europe. Elles sont baties le long de la riviere ou du grand chemin a la distance I'une de I'autre de 100 jusqu'a 300 toises. Nul enclos, ni hay, ni bosquet ne les accompagne. Chaque maison 11 — 290 — est isolee n'ayant pres d'elle que la grange isolee pareillement. Ainsi de- puis I'eglise de Ste Foix jusqu'aux maisons ou etait I'avant garde, la petite armee occupoit une espace de cinq quarts de lieues. Le detachement anglois abandonna pendant la nuit la maison de Dumont et les hauteurs ou il s'etait arrete la veille et se replia sur la butte a Neveu a environ 250 toises des murs de Quebec que cette butte couvre entierement ; ils trayaillerent a s'y retrancher, I'avant garde fut portee dans la maison de Dumont et sur les hauteurs en face de la butte a Neveu. Ces hauteurs s'abaissent un peu vers la droite et communiquent a des bois clairs qui bordent le fleuve St Laurent dans cette partie. Une redoute touchant au bois appuyoit notre droite et couvroit I'anse de Foulon ou nous devions faire venir les batiments charges de vivres et d'artillerie ainsy que le bagage des troupes. Le Chevalier de Levis etait determine a employer la journee du 28 au debarquement des vivres qui etaient dus et celui de quelques pieces de campagne qui n'avoient pu venir par terre et au repos des troupes, resolut d'attaquer les hauteurs le lendemain et de pousser les anglois j usque dans la ville. Mais a 8 heures du matin on les vit sortir de Quebec. lis paru- rent dans le dessein de marcher a nous et se formerent en avant des hau- teurs qu'ils occupaient environ au nombre de 4000 hommes de troupes reglees. Le Chevalier de Levis, qui etait depuis le point du jour occupe avec le Sieur de Bourlamarque a reconnaitre leur position, donna aussitot ordre au Chevalier de Montreuil aide major general de faire avancer toutes les troupes. L'avant garde continua en attendant d'occuper la redoute a la droite, les hauteurs du centre et la maison de Dumont qui est sur le pen- chant de la cote d' Abraham et appuyait la gauche de la ligne que les troupes devaient former. Les bois clairs qui etaient a notre droite se trouvant derriere le centre a peu de distance de notre ligne d'ou ils se prolongeoient en se retirant fort en echarpe jusqu'aupres de la maison de la fontaine par ou les troupes devaient deboucher. Cette maison, situee pres de I'escarpente de la cote d' Abraham, etait separee de celle de Dumont par une plaine de 250 toises de longueur. — 291 — Les brigades se mettoient en ligiies a mesures qu'elles arrivaientet les trois de la droite etaieut deja formees, lorsqne le Chevalier de Levis, voyant que la droite des anglois s'ebraiiloit et que leur artillerie commen9oit a faire un grand feu, jugea qu'il n'avoit pas le terns de mettre sa gauche en etat de les recevoir. II prit le party de replier les troupes qui etaient en ligne un peii. en arriere et les mettre a Fabry du bois et de faire abandonner la mai- son de Dumont. II comptait mettre sa gauche a la maison de Dumont et dans cette position faire prendre haleine aux troupes et les disposer pour marcher ensuite a I'ennemy. Mais le courage des troupes ne lui en donna pas le temps. II avoit laisse a la gauche le Sieur de Bourlamarque avec ordre d'executer ce mou- vement. Get officier en faisant replier cinq compagnies de grenadiers qui occupoient la maison de Dumont fut blesse et oblige de se retirer, les bri- gades de la gauche ayant ete quelques instants sans recevoir d'ordres prirent d'elles memes le party d'aller joindre les grenadiers et de s'emparer de cette maison qu'ils avoient abandonnee Elles s'ebranlerent sous le feu de I'artillerie et de mousqueterie le plus meurtrier et sans etre formees. Le Chevalier de Levis qui des hauteurs du centre apper9ut leurs mouvements, jugea qu'il falloit profiter de cette ardeur et courut donner ordre aux brigades de la droite de marcher aux ennemis bayonnette au bout du fusil. II revint ensuite donner le meme ordre a la gauche des anglois et seconda parfaitement I'efFort de la notre que, malgre le feu de 20 pieces de canon et deux obuziers presque entierement dirige sur cette partie, se main- tint d'abord a la maison de Dumont et ensuite a la faveur du mouvement de la droite poussa les ennemis de front avec elle. lis furent chasses jusque dans les murs de Quebec, perdirent le terrein qu'ils occupoient le matin et toute leur artillerie. Les Sieurs Dalquier, lieutenant colonel commandant la brigade de la Sarre composee de ce bataillon et de celui de Beam, et de Poularies, lieute- nant colonel commandant celle de Royal E-oussillon, composee de ce batail- lon et de celui de Guienne, ont beaucoup contribue a ce succes ; le premier en prenant la resolution de marcher a la maison de Dumont quoique fort en desordre et ayant ete blesse dans ce mouvement, et le second en char- geant la gauche de I'ennemy avec beaucoup de valeur et d'intelligence. La brigade de Berry et celle des troupes de la colonie qui joignait celle de la Sarre ont seconde avec le plus grand courage le mouvemeiit decisif de cette brigade. La premiere etait aux ordres du Sieur de Trivio, lieute- nant colonel qui y fut blesse legerement et la seconde aux ordres du Sieur Dumas, le Sieur de Treusson, lieutenant Colonel commandant le troisieme bataillon de Berry y fut blesse a mort. Le chevalier de la Corne et le Sieur de Vassan, commandant cbacun un bataillon des troupes de la colonie s'y sont distingues et furent blesses I'un et I'autre legerement. Un ordre mal rendu par un officier qui a ete tue ensuite fut cause que la brigade de la Reine, composee de ce bataillon et de celui de Languedoc, n'a pas eu autant de part a cet evenement qu'elle auroit du. Le bataillon de la ville de Montreal aux ordres du Sieur de Repen- tigny a servi avec le merae courage que les troupes reglees. On doit le meme eloge a la plupart des Canadiens, particulierement a ceux attaches a la brigade de la Reine. Le Sieur de Roquemaure avoit jette le Sieur de Lacis capitaine au regiment de la Reine qui les commandoit dans la redoute et dans le bois de la droite. Le feu de I'ennemy le deposta pendant quel- ques instants, mais il reprit bientot son terrain et chargea ensuite le flanc gauche de I'ennemy avec succes, etant seconde dans cette manoeuvre par le Sieur de St Luc qui n'avoit pu se faire suivre que par un petit nombre de Sauvages. Les trois petites pieces de campagne qui avoient suivi I'armee aux ordres des Sieurs Louvicourt, capitaine, et de Verui, lieutenant au corps royal de I'artillerie, n'ont cesse de faire feu aux troupes angloises pendant la duree de Taction et ont ete d'un grand secours. Notre perte a ete considerable surtout en ofliciers. Les bataillons de la Sarre et Bearn qui etaient a la gauche ainsy que ceux de Berry et de la marine ont ete tres maltraites. Les grenadiers ont ete reduits a un tres petit nom- bre, principalement les cinq compagnies de la gauche que commandoit le Sieur Daiguebelle capitaine de ceux de Languedoc, etant restes exposes au plus grand feu en attendant I'arrivee des troupes. Le Chevalier de Levis a ete assez heureux pour n'etre pas blesse, quoi- qu'il ait ete pendant tout le temps de Taction a cheval entre le feu des enne- mis et celui des troupes. II a ete tres bien aide dans les mouvements qu'il leur — 293 — a fait faire par le Chevalier de Montreuil aide mojor general qui s'est extre- memeiit distingue dans cette action, et le Sieur de la Pause aide major o'eneral au reoiment de Gruienne faisant fonction d'aide marechal des Los^is de I'armee qui y a servi tres utilement. La perte des ennemis, qui raalgre I'ayantage de leur scituation et leur artillerie a ete plus considerable que la notre, fut ainsi que nous (sic) leur avons pris 20 pieces de canon, 2 obuziers et grand nombre d'outils. II paroit que venant se former derriere les hauteurs qu'ils occupoient leur projet n'etait que de travailler a convert de leur ligne et de leur canon, et de se retrancher sur les hauteurs qui sont devant Quebec pour nous eloigner du corps de la place, mais lorsqu'ils virent les brigadiers et les premieres brigades se replier de quelques pas il prit pour involontaire ce mouvement qui etait ordonne et crut devoir s'ebranler pour proliter du desordre oii ils nous supposoient. Notre petite armee consistoit au moment de Taction en 3000 hommes de troupes reglees et 3000 Canadiens ou Sauvages. On avoit ete oblige de faire. laisser plusieurs detachements a Jacques Cartier et pour la garde des bateaux, des batiments et de I'artillerie de siege. Nos bataillons etaient d'ailleurs fort diminues par les detachements qu'ils avoient sur les fron- tieres, Le siege de Quebec qui paraissoit impossible avant le combat vu notre situation et nos ressources, commencat a devenir vraisemblable, I'ennemy etant renferme dans la place. Quebec forme une espece de triangle qui occujie une pointe de terre tres elevee sur la rive gauche du fleuve St Lau- rent. Le fleuve est defendu des deux cotes qui sont vers la campagne, I'un qui suit I'escarpement de la cote d'Abraham commande avec beaucoup de supe- riorite une plaine basse ou serpente la riviere St Charles. Cette cote d'Abraham regne presque parallellement au fleuve et vient s'y reunir al'embouchure de la riviere du Caplvouge. Le cote de Quebec qui est termine par cette cote et par I'escarpement du fleuve est le seul acces- sible. II est defendu par une enceinte de six bastions revetus et presque sur une ligne droite. Un fosse peu profond et dont I'excavation en quel- ques endroits n'est que de 5 a 6 pieds, quelques terres rapportees sur la — 294 — contro est^arpe. et 6 on 7 redontes da bois construites par les anglois coiir- vroient cette enceinte, la qnelle n'a d 'etendne depnis le fleuve jnsqn'a la cote d'Abraham qn'environ 6 a ^00 toises. Le terrain est dn roo vif, qui rient presqne a nnd en approchant de la place. Des hauteurs que les anglois avoient abandonnees Ton decouvre les remparts de Quebec. Le Chevalier de Levis se hata de les occuper et le Sieur de Poutleroi, ingenieur en chef de la Nouvelle France ayant reconnu la place avec le Sieur de Montbeillard, capitaine au corps royal de I'artil- lerie, et commandant celle du Canada, il fat considere et decide que Ton couronneroit par une parellele les hauteurs qui sont devant les bastions St Louis, de la glaciere et du Cap aux Diamants, et que Ton y etabliroit des batteries ; on esperoit qu'elles pourroient faire breche quoique la distance fut de 250 toises le revetement etant mal construit dans cette partie. Les jours et les nuits suivantes jusqu'au 11 may furent employes a per- fectionner la parallele et a construire 3 batteries, I'une de 6 pieces batie un peu en echarpe, et le flanc droit du bastion de la glaciere, une autre de 4 pieces placees sur la gauche battoit directement cette meme partie et croisoit avec la premiere. La troisieme de trois pieces etait dirigee sur le flanc du bas- tion St Louis oppose au bastion de la glaciere ; on y joignit une batterie de deux mortiers ; on construisit aussy une batterie de 4 pieces de canon sur la rive gauche de la riviere St Charles d'ou Ton voyoit a revers les fronts attaques. On esperoit par la inquieter les assieges sur leurs remparts quoi- que I'eloignement fut tres considerable. La parallele et les bastions ne purent s'achever qu'avec des difficultes incroyables. On cheminoit sur le roc et il falloit porter la terre a une fort grande distance dans des sacs. L'ennemy eut bientot demasque 60 pieces de canon sur les fronts attaques ; cette artillerie servit avec la plus grande vivacite, non seulement retardoit la construction des batteries mais aussi empechoit les travailleurs de faire des transports ; les boulets plongeoient derriere les hauteurs, il n'y avoit aucun endroit qui ne fut a convert. Les troupes furent obligees de decamper plusieurs fois. Enfin le 11 may les batteries commencerent a tirer et malgre I'extreme superiorite de celle des anglois, elles I'auroient fait avec succes si notre petite artillerie cut ete de meilleure espece. Elle etait composee de pieces de — 295 feu de 18 et de 12, une seule de 21 ; et quoique Ton eut choisi li's meil- leures de toutes celles qui restoient en Canada, la plupart des le second jour furent hors de service et les autres menacees d'y etre bientot. Le Chevalier de Levis dans cette circonstance et pour ne pas se trouver inutilement depourvu de munitions prit le parti de reduire le feu des batte- ries a 20 coups par pieces dans 24 heures, et de rester dans cette situation jusqu'a I'arrivee des vaisseaux, esperant qu'avant peu de jours la cour en enverroit par le fleuve quelques secours en artillerie et en vivres qui les mettroient a meme de determiner le siege de Quebec en peu de jours Leur passage d'ailleurs devenoit fort aise par la position ou ils s'etoient mis de- vant cette place. Une fregate angloise etait arrivee le 9 devant Quebec et avoit apporte au gouverneur quelques gazettes qu'il avoit eu occasion de faire passer au Chevalier de Levis dans lesquelles il ne vit que des nouvelles vagues et peu interessantes. De deux fregates qui avoient passe I'hiver a Quebec I'une avoit apareille le l^' may et avoit descendu le fleuve sans qu'on eut pu savoir sa destination. On conjecturoit neanmoins qu'elle etait j^artie pour I'Europe. La seconde etait en armement et parut bientot prete a se joindre a celle qui venoit d'arriver. "Le 15 a 10 heures du soir le Chevalier de Levis apprit qu'il venoit de mouiller deux vaisseaux de guerre derriere la pointe de Levis. II eut lieu de penser qu'ils etaient anglois et ne balan9a pas a songer a la retraite, bien assure que VAtalante et la Pomonne fregates mal armees n'etaient pas en etat de faire tete aux vaisseaux ennemis et de couvrir nos bastiments de transport, sur lesquels etaient nos depots de vivres. II envoya aussitot ordre aux batiments de remonter le fleuve pour se mettre en surete. Cet ordre fut porte et execute trop tard par rapport au mauvois temps, le fleuve ay ant ete extraordinairement agite toute la nuit. II ordonna aussy de retirer toutes les pieces des batteries et de k's transpor- ter a la cote du foulon ou elles arriverent a Y heures du matin. Au point du jour un vaisseau de ligne et deux fregates angloises appa- reillerent et se trouverent dans un clin d'oeil sur nos fregates qui furent obligees de prendre chasse. La Pomonne s'echoua malheureusement devant — 296 — Sillery. Le Sieur de Yaucliii conimaiidaiit Y Attalai'Ue, voyaiit que les bati- mens alloieiit etre joints leiir fit signal de s'echouer a Fembouchure de la riviere du Cap Eouge ; il mt lui meme oblige d'en faire autant quatre lieues plus haut yis a A^is la Pointe aux Trembles ou il essnya pendant deux heures le feu de deux fregates angloises et ayant consomme toutes ses mu- nitions et fort endommage les vaisseaux ennemis fut fait prisonnier sans avoir amene le pavilion du Roy. Presque tons ses ofiiciers furent tues ou blesses ainsi qu'une grande partie de son equipage. Le vaisseau qui etait parti de Quebec avec les deux fregates mouilla devant I'anse du foulon et canona nos bateaux si vivement qu'il fut impos- sible cVy faire embarquer nos pieces de siege, on ne put amener que les munitions, quelques ofiiciers meme furent obliges d'abandonner leurs equi- pages. Les troupes resterent dans la meme position toute la journee du 16. A 9 heures du soir Monsieur le Chevalier de Levis fit evaquer la tranchee et se retira en bon ordre avec I'artillerie legere jusqu'a la riviere du Cap Eouge qu'il passa le It au matin. II employa cette journee et la suivante a faire decharger les flutes, (la Marie) commandee par le Sieur Comillaud s'etant trouve en etat remonta le fleuve ayant passe de nuit sous les fre- gates angloises. Tous les autres batimens furent brules. Le 19 il eut nouvelle de 8 a 10 vaisseaux arrives dans la rade de Que- bec, ce qui le determina a mettre devant lui la riviere de Jacques Cartier que les troupes passerent le 20 au matin ayant laisse un corps de 400 hommes a la Pointe aux Trembles. Le vent de nord-est qui a regne depuis le 10 may est devenu si violent pendant les quatre jours employes a replier les vivres et les munitions qu'un grand nombre de bateaux apery. Plusieurs de ceux qui ont porte le bagage des troupes ont eu le meme sort. L'une des deux fregates qui combatirent VAtalanle ayant chasse sur ses ancres le lendemain du combat perit aussi dans un instant. — 297 — 1760 SUITE DE LA CAMPAGNE EN CANADA. L'on n'avait jamais espere en partant de Montreal etre en etat de prendre Quebec avec les seules ressources que le pays pouvoit fournir ; cette Yille etant pourvue d'une artillerie immense et gardee par une garnison composee de bonnes troupes sous un chef actif et entendu. Le projet etait de reserrer cette garnison dans les murs de la ville d'assez bonne heure pour qu'il lui fut impossible de construire des ouvrages exte- rieurs devant les fronts que Ton a attaques, et d'attendre a convert des premieres approcbes que les secours demandes en France fussent arrives. Le succes de I'afFaire du 28 avril auroit pu faire esperer une reussite plus prompte si I'artillerie eut 6te en etat de faire TefFet qu'on en devoit attendre. La mauvaise qualite des pieces nous a empeche de profiter de la bonne volonte des troupes qui attendoient avec impatience que labreche fut ouverte, et le defFaut de tons secours d' Europe a force enfin le Chevalier de Levis a se retirer, lui etant impossible dans un pays ou les transports ne-peuvent se faire que par eau, de rester dans la position oii il etait sans le secours du fleuve quand meme I'ennemy n'auroit eu par terre aucunes troupes a lui opposer. Apres la levee du siege de Quebec et la retraite des troupes a Jacqu.es Cartier la colonie se trouva depourvue de munitions de toute espece, les bataillons reduits a 25 hommes et au tiers des officiers, pen de bayonnettes ; pas un fusil de rechange ; pour toute artillerie les pieces de campagne prises sur les anglois le 28 avril ; 40 boulets par pieces ; nul batiment de guerre que la flute, La Marie, sur laquelle on mit quelques mauvais canons, et deux demy galeres construites depuis pen a Montreal, 2 batiments armes sur le lac Ontario, une goelette et deux petites tartannes sur la riviere St Jean ; le tout mal pourvu d'equipage, la plupart des matelots s'etant retires dans les paroisses ; la moitie moins de batteaux qu'il n'en fallait pour le transport des troupes ; nulle esperance de secours, le fleuve etant convert de vaisseaux de guerre anglois ; et les nouvelles repues de France nous mm — 298 — ay ant appris que des navires partis de Bordeaux les mis avoient ete pris par les anglois et les autres avoient ete obliges d'entrer dans la Bale des Chaleiirs ou ils s'etaient mis a convert en remontant la riviere Ristigouche. Dans ces circonstances le Marquis de Yaudreuil, craignant de manquer de vivres, se crut oblige de rappeler les troupes dans leurs quar tiers pour les faire subsister chez les habitants. II se borna a laisser un corps de 1500 hommes sur la frontiere de Quebec et donna ordre au Chevalier de Levis de revenir a Montreal lorsqu'il en auroit etabli les postes, sa presence y etant absolument necessaire pour mettre en oeuvre le peu de ressources qui nous restaient. Le Sieur de Bourlamarque fut aussi oblige de s'y faire transporter pour se faire guerir de sa blessure qu'il avoit re9ue le 28. Le Chevalier de Levis etablit un corps de 1200 hommes a Descham- bault, paroisse eloignee de Quebec de 14 lieues ; 200 hommes au fort de Jacques Cartier aux ordres du Sieur de Repentigny, et un detachement de troupes legeres, cavalerie et infanterie a la Pointe aux Trembles, commande par le Sieur de Rochebeaucourt. Ces difFerents postes furent aux ordres du Sieur Dumas qui avoit sous lui le Sieur de Fouillac commandant le troi- sieme bataillon du regiment de Berry. II eut ordre d'observer les manoeu- vres des Anglois sur le fleuve et de suivre leur flotte lorsqu'elle monterait vers Montreal. Vers la fin de juin le sieur de Bougainville, qui commandoit a I'isle aux Noix, ayant eu connoissance que les navires anglois avoient paru sur le lac Champlain Ton jugea qu'il etait indispensable de renforcer ce poste ou il n'avoit que 450 hommes, le second bataillon de Berry eut ordre de s'y rendre avec 250 milices. Le chevalier de Levis alia visiter cette frontiere, 11 trouva les defFenses de I'isle considerablem'ent augmentees, vu le peu de monde que le Sieur de Bougainville avoit eu a y employer. Le 11 juillet la flotte angloise partit de Quebec pour remonter le fleuve Elle etait composee de trois fregates de 40, 30 et 20 canons, de plusieurs brigantins et senants armes de douze chaloupes portant du 24 du 18 et du 12 et d'un grand nombre de transports ; en tout 35 voiles, sans compter les batteaux de debarquement. Cette flotte, commandee par le brigadier gene- ral Murray, gouverneur de Quebec, portait 3000 hommes de troupes, non compris les matelots, une prodigieuse quantite de vivres, de munitions et toute I'artillerie necessaire pour une expedition considerable. — 299 — Elle parut an has du Eichelien qui est a la vue de Deschambault le 16 juillet. Le fleuve est extremement rapide en cet endroit et Ton esperoit qu'elle ne franchiroit pas ce passage saus etre fort endommagee, quoiqu'il s'en fallut beaucoup que nous n'eussions I'artillerie necessaire pour le def- fendre. Mais le vent devint si fort et fit remonter la flotte angloise avec tant de rapidite que les navires se trouverent au haut du Richelieu sans avoir essuye plus de 50 coups de canon et avec perte dedix a douze hommes seulement. Comme la yille des Trois Eivieres etait ouverte sans defFense, le Sieur Dumas qui cotoyoit la flotte angloise, sepressad'y arriver y construire quel- ques batteries et retrancliemens qui furent diriges par le Sieur de Pontle- roy, ingenieur en chef, et le Sieur de Montbeillard, commandant I'artillerie ; il avoit ordre de deffendre cette ville si I'ennemy entreprenoit de I'attaquer ; mais le brigadier Murray passa outre et continua a monter vers Montreal. Yers la fin de juillet on parut avoir le dessein d'arreter la flotte au pas- sage des isles qui sont au haut du lac St Pierre ; non que Ton crut avoir le temps et I'artillerie necessaire, mais seulement pour en imposer a I'ennemy et retarder sa marche. Le Sieur de Bourlamarque qui commen9oit a 6tre retabli de sa blessure, eut ordre d'aller reconnoitre ces isles etd'y faire cons- truire des batteries et des retrenchemens. Le bataillon de la Sarre et le troisieme de Berry et environ 400 mili- ciens furent employes a ce travail jusqu'au 8 aout que le vent qui continua d'etre favorable a la flotte angloise I'ayant amene jusques a I'entree des isles, les troupes se replierent a I'embouchure de la riviere Sorel oii le Sieur de Bourlamarque fit faire a la hate quelques retranchements pour empecher I'ennemy d'y prendre poste. Cette riviere pouvoit ouvrir une communication entre la flotte anglaise et I'armee du Lac Champlain ; et il etait important de la deffendre. Quel- ques compagnies du Languedoc cantonnees au sud du Lac St Pierre eurent ordre de le venir joindre avec les miliciens de leurs paroisses. Le reste de ce bataillon s'etait joint au corps du Sieur Dumas dont le Sieur Deprivat lieutenant colonel commandant le Languedoc avoit pris le commandement. La flotte moiiilla le 10 devant Sorel et resta plusieurs jours dans cette position pour attendre une autre division de 17 navires de transport arrivee — 300 — a Quebec au commencement d'Aoust sons les ordres de lord Rolloc (?). Get ofB.L'ier amenoit les troupes de la garnison de Louisbourg- au nombre de 1500 hommes et joignit le brigadier Murray devant Sorel le 18 Aout. On ayoit eu nouvelle a la fin de juillet que I'armee angloise achevoit de s'assembler a St Frederic et etait prete a se mettre en monvement. Le bataillon de Gruienne et 200 miliciens furent envoyes a I'lsle aux Noix dans les premiers jours d'aout, en meme temps les deux batiments armes que nous avions sur le lac Ontario eurent connaissance d'un grand corps de troupes campees a Chouaguen et furent chasses par deux fregates angloises qui les obligerent de se retirer dans la riviere de Cataracoui, I'un des deux ayant echoue fut oblige de venir se reparer sous le fort Levis, et I'autre mouilla a la hauteur de la Presentation. II etait impossible de pourvoir d'une maniere convenable a ces deux xrontieres. On etait oblige d'avoir deux corps de troupes sur les rives du fleuve pour contenir celle qui etait sur la flotte angloise 1500 hommes a risle aux Noix, 250 au fort Levis sous les ordres du Sieur Ponchot, capi- taine au regiment de Bearn, 500 hommes dans I'lsle Ste Heleine, vis a vis Montreal, etaient occupes a y construire des batteries et des retranchemens, cette isle etant situee de maniere que si la flotte angloise s'en fut emparee, Montreal ne pouvoit etre conserve. On travailla en meme temps a etablir quelques pieces de canon au dessous de la ville pour croiser celles de I'lsle Ste Heleine et empecher I'ennemy de passer entre cette isle et la ville. La flute, La Marie, et les deux demy galeres, n'ayant pu tenir la riviere devant la flotte angloise, furent embossees aupres de cette isle pour en em- pecher I'acces aux chaloupes de I'ennemy. Le Marquis de Yandreuil detacha le Chevalier de la Corne, Capitaine des troupes de la Marine, avec 400 miliciens aux rapides a 12 lieues au des- sus de Montreal pour arreter I'armee du lac Ontario si elle entreprenoit de descendre, et donner le temps d'y rassembler un corps de troupes conside- rable, suppose que les circonstances permissent de degarnir les autres frontieres. II esperoit aussi qu'un grand nombre de Sauvages se rendroient dans cette partie et Ton avoit lieu de croire que le fort Levis poste situe avanta- geusement, arreteroit quelques temps I'armee angloise. — 301 — II detacha en meme temps le Sieur Roqnomaure, brigadier, avec les bataillous de la Reine et de Royal Roussillon au fort St Jean et ayant eu nouvelle que Tarmee du lac Champlain avoit paru le 14 devant I'Lsle aux Noix, 11 se fit joindre par tons les miliciens du gouveruement de Montreal qui n'avoient pas encore marche et par 600 Sauvages domicilies. Le Sieur de Roquemaure eut ordre de former un detachement de ces Sauvages et de tons les soldats et canadiens en etat de marcher dans les bois pour aller attaquer I'armee qui etait devant I'lsle aux Noix. Mais ce projet ne put avoir lieu parce qu'au moment de son execution les sauvages ayant eu nouvelles que ceux des cinq nations se portaient pour mediateurs entre eux et les Anglois, ils abandonnerent le camp et se retirerent chez eux. L'armee angloise qui devoit operer sur I'lsle aux Noix etait composee de quatre bataillons de troupes reglees, de quelques regiments provinciaux et d'un corps de 800 coureurs de bois, en tout 8 a 9 mille hommes. Elle etait accompagnee de cinq batiments armes de canons depuis 18 jusqu'a huit pieces chacun, de deux batteries flottantes portant du 24, et de six cha- loupes carcassieres (sic) armees de canon de douze. Elle menoit d'ailleurs avec elle une artillerie nombreuse et du plus gros calibre. - Les troupes angloises debarquerent le 14 a la vue de I'lsle aux Noix sur la rive droite de la riviere St Jean et travaillerent les trois jours suivants a etablir leur batterie. Les batiments et les batteries flottantes ne cesserent pendant ces trois jours de tirer sur la tete des retrenchements mais avec peu de succes. lis entreprirent aussy de couper les chaines et estacades qui barraient la riviere et y furent repousses. Le 18 les ennemis demasquerent sur le bord de la riviere six batteries de canon et de mortiers dont les uns places vis a vis les retrenchements les battaient directement, et les autres etablis plus haut et plus bas prenaient a revers d'echarpe toute les defenses et en enfiloient la plus grande partie. Ces batteries fiirent toujours servies avec la plus grande vivacite, et le Sieur de Bougainville en essuya le feu pendant huit jours presque sans y repondre, oblige de reserver le peu de munitions qu'il avoit pour une attaque de vive force, et n'ayant d'ailleurs qu'une artillerie tres faible en nombre et en calibre. — 302 — Le 25 uiie de iios tartannes, que Ton avoit placees an has de I'lsle au Noix pour les mettre a couvert du feu des batteries, fut surprise par quelques pieces de canon que I'ennemy avoit trainees au travers du bois sans quelle en eut connaissance, et le commandant ayant ete tue ainsi que la meilleure partie de Tequipage par les premieres voices de canon, le vent poussa malheureusement cette tartanne a terre et les ennemis s'en empa- rerent sans peine, lis se servirent aussitot de ce batiment pour enlever la goelette que le Sieur de Bougainville avoit placee un pen plus bas pour masquer I'embou- chure de la riviere du sud et s'echoua en voulant se retirer. Par ce mouvement facheux I'ennemy fut maitre de la communication avec St Jean, n'etant plus gene dans les mouvemens qu'il vouloit faire au dessous de I'isle, il y fit passer par le bois un grand nombre de batteaux. Dans ces circonstances le Marquis de Yaudreuil desirant de sauver le corps de troupes que le Sieur de Bougainville commandoit et I'employer a la deffense du reste du pays, il lui envoy a ordre d'evacner I'lsle aux Noix et de se retirer a St Jean, si la chose etait possible. L'armee ennemie I'envirronnant de toutes parts, cette retraite se fit avec autant d'ordre que de succes la nuit du 27 au 28, et le Sieur de Bougainville arriva le 28 au soir a St Jean. Les anglois ne tarderent pas de s'en approcher apres la prise de I'lsle aux Noix, et le 31 aoiit le Sieur de Roquemaure, en conse- quences des ordres du Marquis de Yaudreuil, ayant fait mettre du feu au fort St Jean, se replia derriere la riviere de Montreal a moitie chemin de Saint Jean a La Prairie. Le 25 aout au matin la flotte angloise que commandoit le Brigadier Murray, mit a la voile et vint mouiller a quatre lieues de Montreal, ayant la pointe de cette isle au nord, et la paroisse de Yarennes au sud. Le corps du Sieur Dumas passa le meme jour d'ans I'isle de Montreal et le Bataillon de Montreal eut ordre de le soutenir. Le Sieur de Bourlamarque eut ordre de se porter a Longueuil paroisse situee au sud vis a vis I'isle Ste Helene pour etre a portee de soutenir le corps du Sieur de Eoquemaure, empecber la jonction des troupes de la flotte avec celles du lac Cbamplain, ou -de passer dans I'isle de Montreal si les troupes de la flotte entreprenoient d'y debarquer. — 303 — Le brigadier general Murray profita de la position eloignee de ce corps pour faire debarquer a Yarennes un detachement de 5 a 600 hommes qui s'y retrancherent et desarmerent les habitans des paroisses depuis Yarennes jusqu'a Sorel. II lit bruler quelques maisons pour les intimider et reussit en elFet a faire deserter tous les miliciens qui etaient avec les troupes. Apres I'eyacuation du fort St Jean, Tarmee qui avoit fait le siege de risle aux Noix prit poste au dessous du lieu ou etait ce fort et envoya un detachement pour reduire celui de Chambly. Le Chevalier de Leyis s'etant transporte avec le Chevalier de Mon- treuil, aide major general, et le Sieur de la Pause, aide marechal des logis, au corps que commandoit le Sieur de Roquemaure, et en ayant examine la position, jugea qu'il ne serait pas en etat de disputer le terrain aux enne- mis s'ils voulaient s'approcher du fleuve. Ce corps etant d'ailleurs consi- derablement diminue par la desertion, en consequence il le fit replier a la { paroisse). Prairie sur le bord du fleuve a trois lieues au dessus de Longeuil pour etre plus a portee de joindre le Sieur de Bourlamarque. Le 2 septembre le Marquis de Yaudreuil, croyant les Sauvages dans des dispositions plus favorables, les fit assembler a la Prairie ou le chevalier de Levis s'etant rendu, il leur proposa de marcher avec toutes les troupes qui etaient au sud pour attaquer I'armee angloise. Mais au moment qu'il pouvoit les avoir determines a nous aider dans cette expedition, ils recurent nouvelles que les anglois avoient accepte la paix proposee pour eux par les Sauvages des cinq nations, et abandonnerent le camp pour la seconde fois. Le Chavalier de Levis apprit en meme temps que le fort Levis avoit ete pris apres avoir ete battu pendant plusieurs jours par une artillerie si con- siderable qu'il avoit ete entierement rase, et que I'armee du lac Ontario des- cendoit les rapides pour s'approcher de Montreal. Cette armee etait de 15000 hommes aux ordres du Major general Am- herst, commandant en chef de toutes les troupes angloises en Amerique. II jugea alors qu'il n'y avoit pas un moment a perdre pour faire passer dans I'isle de Montreal toutes les troupes qui etaient au Sud du fleuve, ce qui s'executa le lendemain au point du jour. ~ 304 — Les bataillons de la Sarre et dii Koyal Ronssillon, les deux de Berry et celui de Beam fureiit places entre Montreal et la Longue Pointe aux ordres d\\ Sieur de Bourlamarque, et communiquaient avec le corps du Sieur Bumas qui etait a la Pointe aux Trembles et au dessous vis a vis la flotte angloise. Le Sieur de Poquemaure campa avec les bataillons de la Reine et de G-uienne a la Pointe St Charles. On esperoit dans cette position que les troupes de la flotte debarqueraient dans I'isle de Montreal et que nous au- rions le terns de les aller combattre quoiqu'avecbeaucoup d'inegalite, avant que les autres armees fussent a portee de la ville. La victoire la plus com- plete remportee sur le corps du brigadier general Murray n'auroit pas sauve la colonie, mais elle nous auroit fait terminer avec gloire une defFense qui ne pouvoit durer que peu de jours. Ce projet ne put etre execute par la circonspection que ce general mit dans ces mouvemens. Le 6, le Greneral Amherst fit son debarquement dans I'isle de Montreal a trois lieues au dessus de la ville et n'eut pas de peine a pousser quelcjues volontaires que nous.y avions. II avoit ete guide dans les rapides avec beaucoup de diligence par les Sauvages des cinq nations et meme par quel- ques Iroquois du Sault Saint Louis qui avaient pris parti avec lui. Le detachement du Chevalier de la Corne etait aneanti par la deser- tion, et les deux bataillons de la Reine et de Gruienne furent obliges de ren- trer dans la ville. II falut se borner a avoir quelques volontaires a la tete du faubourg des Recolets, et I'armee angloise campa le soir meme a la vue de Montreal. De I'autre cote le brigadier general Murray ayant rappelle les detache- ments qu'il avoit au sud parut toute la journee du 6 dans I'intention de de- barquer dans I'isle de Montreal, ce qu'il ne fit neanmoins que le lendemain matin. La nuit du 6 au 7 les bataillons de la Sarre du Royal Roussillon et ceux de Berry entrerent dans la ville. Le bataillon de Bearn, celui de Lan- guedoc et un bataillon de la marine occuperent le faubourg de Quebec et s'y retrancherent aux ordres du Sieur de Bourlamarque. Cette meme nuit le Marquis de Vaudreuil ayant assemble chez lui les principaux ofiiciers des troupes de terre et de la Marine, le Sieur Bigot, in- — 305 — tendant, lut uu memoire sur la situation actuelle des affaires et nn projet de capitulation. Comme la desertion totale des Canadiens et celle d'un grand nombre do soldats avoit reduit les troupes au nombre de 2400 hommes, que nos sauvages doniicilies avoient fait alliance avec les angloip, et meme leur avoit offert de prendre les armes pour acheyer de nous reduire, que la ville de Montreal etait au plus a I'abry d'un coup de mains, qu'on ne doutait pas que le brigadier general Murray ne debarquat dans I'isle de Montreal le lendemain matin, que le corps qui avoit pris I'lsle aux Noix et qui etait parvenu a la rive opposee de Montreal, pouvoit aisement se joindre a ce brigadier ou enlever I'lsle Ste Heleine dans laquelle on n 'avoit pu jet- ter que 500 hommes, et comme il etait impossible de combattre Tarmee qui etait a la vue de Montreal avec plus de 1200 hommes, ne pouvant laisser moins de la moitie des troupes a la garde de la ville et de I'lsle Ste Heleine, les munitions d'ailleurs etant reduites a 6000 livres de poudre, le conseil de guerre entra unanimement dans les vues du Marquis de Vaudreuil qui re- presenta que I'interet general de la colonic exigeoit que les choses ne fas- senf pas poussees a la derniere extremite, et qu'il convenoit de prefererune capitulation avantageuse au peuple et avantageuse aux troupes. En consequence il fat resolu que le Sieur de Bougainville seroit depu- te au lendemain matin au general Amherst pour lui proposer une suspen- sion d'armes a charge de capituler si Ton n'avait alors aucune nouvelle de la paix. II eut I'ordre en meme temps, suppose que le general ennemy ne vouloit point entendre a cette suspension de proposer la capitulation dont on avait fait lecture au conseil de guerre. Le ^ a 9 heures du matin le brigadier general Murray a trois lieues au dessous de la ville avec quatre mille cinq cens hommes de troupes re- glees et se mit aussitat en marche pour Montreal. Pendant toute la journee du 7 il y eut suspension d'armes avec la grande armee et Ton fut en pourparlers pour traitter de la capitulation. A 6 heures du soir les troupes de la flotte etaient a la vue du faubourg ; on envoya un tambour au brigadier general Murray, pour I'instruire de la suspension d'armes, qui etait de I'autre cote sur quoy il s'arreta. Pendant la nuit du Y au 8 le chevalier de Levis et les principaux offi- eiers firent au Marquis de Vaudreuil de bouche et par ecrit les instances les nn — 306 — plus vives pour le determiner a rompre tout pourparler et lui proposerent ou de marcher a Teniiemy malgre la disproportion des forces, ou d'attendre a convert des murs de Montreal que I'ennemy y eut fait breche, ou enfin de permettre aux troupes de terre de se jetter dans I'lsle de Ste Heleine pour y obtenir une capitulation moins dure et subir le sort de la guerre apres une defense honorable, ce qui n'empecheroit pas de capituler sur le champ pour la colonie. lis lui firent envisager combien il etait desavantageux au service du roy de priver I'etat pendant la guerre de 10 bataillons qui avaient servi avec courage. Le marquis de Yaudreuil, occupe du bien des peuples dont le gouver- nement lui avait ete confie, et craignant de hazarder I'interet public pour I'honneur des troupes, refusa d'ecouter ces representations, et ayant donne ordre par ecrit au Chevalier de Levis de faire mettre bas les armes aux troupes de terre, il signa le 8 au point du jour la capitulation telle que I'avoit exige le general anglois. Le chevalier de Levis voyant avec douleur que Monsieur le marquis de Yaudreuil avoit pris son party voulut epargner aux troupes une partie des desagrements que le general anglois leur reservoit. II ordonna cj^u'on brulat les drapeaux pour se soustraire a la dure condition de les remettre aux ennemis. C'est ainsi que s'est termine la guerre du Canada soutenue pendant six campagnes avec une disproportion incroyable et dont la fin malheureuse ne peut etre attribuee qu'a des evenements inattendus. La reddition prematuree de Quebec le 18 septembre 1V59 peut etre regardee comme la cause premiere de la perte de cette colonie, puisque malgre la defaite du 13 septembre, le Chevalier de Levis, lorsqu'il eut joint le Marquis de Yaudreuil auroit force les ennemis a lever le siege si la place eut tenue deux jours de plus. Cette meme ville de Quebec seroit rentree au mois de may dernier sous la domination du Eoy, si les secours demandes en France fussent arrives, comme on avait lieu d'esperer avant I'escadre anglaise. En efFet quoique nous nous soyons trouves environnes dans Montreal par 30,000 hommes de troupes anglaises dont 24 bataillons de troupes -~ 307 — reglees la senle flotte partie de Quebec a determine le succes de leur expe- dition, c'est celle qui a desarme toutes les milices du pays et qui nous a reduits aux seules troupes reglees, par la terreur que le brigadier general Murray a S9U inspirer aux habitants du Canada, en brulant les maisons de ceux qui etaient au camp, et en epargnant celles des milices qui etaient chez eux. " Fin de la suite de la campagne de dix sept cent soixante au Canada." 176 1 LETTRE DE MONSIEUR BONNEAU, A MONSIEUR LE DUG DE CHOISEUL. Au Havre de G-race, le 9 mars, 1761. Monseigneur, J'ay I'honneur de vous rendre compte que je suis arrive icy hier de la Nouvelle Angleterre ou j'avais ete envoye du Canada par Monsieur le Mar- quis de Yaudreuil pour conduire des prisonniers anglois et pour traitter de I'echange des notres qu'il y avoit dans ce pays la. J'en ay amene avec moi des troupes de terre, trois ofiiciers. Messieurs Ponchoi, capitaine au regi- ment de Bearn, de la Milliere, lieulenant de Languedoc, et Bonnefons, lieutenant du corps Royal Artillerie. Ces deux derniers sont echanges. Vingt quatre soldats de la E,eine, Tin sergent et vingt et un soldats, de la Sarre, et vingt six soldats du Royal Roussillon et vingt soldats de Languedoc, qnatre sergents et ci:i quanta cinq soldats de Gruienne, un sergent et vingt soldats de Berry, deux sergents et vingt six soldats de Bearn, faisant en tout deux cens hommes, sur lequel nombre cent sept sont ecbanges ou ran9onnes. lis sont dans un tres mauvais etat quasi nus. Je leur aurois fait donner quelques hardes dans ce pays la, mais la longue traversee a tout use, (sic) comme j'ai ete charge, Monseigneur, d'arreter les depenses qui out ete faites pour les prisonniers dans la Nou- volle Angleterre, j'attends yos ordres pour savoir a qui m'adresser pour rendre les comptes de la mission dout j'etais charge. J'ai ramene aussi deux cens cinquante matelots ou soldats de marine et une yingtaine d'offi- ciers du meme corps. Notre vaisseau a ete retenu par des vents contraires dans la rade de Portsmouth, ou il y a une forte escadre qui se prepare a mettre bientot a la yoile. Elle est composee de trente six yaisseaux de guerre ou fregates et quatre bombardes, sur lequel nombre il y en a plusieurs du premier rang. On trayaille continuellement pour se mettre en etat de partir au i)lut6t. II y a aussi une grande quantite de transports. Yoila tout ce que je puis avoir I'honneur de vous dire sur ce que j'ay vu pendant notre sejour de vingt cinq jours dans cette rade. J'ai I'honneur d'etre avec le plus profond respect, Monseigneur, Votre tres humble et tres obeissant serviteur. " Lettre de Monsieur Bonneau a Monsieur le Due de Choiseul, datee du Havre de Grrace, le neuf mars, mil sept cent soixante un." 1761 LETTER FROM MONSIEUR DE BOUGAINVILLE TO THE RIGHT HONORABLE WILLIAM PITT. Paris, March 24*^ 1761. Sir, The honors paid during your ministry to the memory of M*^ Wolfe give me room to hope that you will not disapprove of the grateful efforts made by the french troops to perpetuate the memory of the Marquis de Mont- calm. The corpse of that general, who was honored with the regret of your — 309 — nation, is buried at Quebec. I have the honor to send to you an epitaph which the Academy of Inscriptions and Belles Lettres have wrote for him ; and I would beg the favor of your, Sir, to read it over, and if there be nothing imx^roper in it to procure me a permission to send it to Quebec engraved in marble to put over the Marquis de Montcalm's tomb. If this permission be granted, may I presume, Sir, to entreat the honor of a line to acquaint me with it, and at the same time to send me a pass- port, that the engraved marble may be received on board of an english vessel, and that M' Murray, governor of Quebec, may give leave to have it put up in the Ursuline church. I ask pardon. Sir, for taking off your attention, even for a moment, from your important concers ; but to endeavour to immortalize great men and illustrious citizens, is to do honor to you. " Letter from Monsieur de Bougainville, to the Eight Honorable Wil- liam Pitt, dated from Paris, March the twenty fourth seventeen hundred and sixty one. " LETTRE DE MONSIEUR PITT A MONSIEUR LE CHEVALIER DE LEVIS. Monsieur, Ce m'est un vray plaisir de pouvoir vous apprendre I'agreable nouvelle que le Eoy m'a autorise a vous dire, malgre la capitulation faite entre Monsieur le general Amherst et Monsieur de Vaudreuil, que vous avez la liberte de servir pourvu que ce soit en Europe. Je me flatte, Monsieur, I am. Sir, with great respect. Your very humble and very obedient servant. A Whitehall, ce 24 mars, 1161, — 310 — que cette restriction ne S9cmroit yoiis etre trop genante, ny prejudiciable en ancune fa9on a vos vues d'avancement. C'est avec bien du regret que j'ai ete dans I'impossibilite de vous faire reponse plutot, m'etant trouve pendant quelques semaines alite par un severe acces de goutte, ainsy que de n'etre pas a present a meme de me servir de ma plume pour vous assurer des sentiments de I'estime sincere et de la consideration la plus parfaite avec lesquels j'ai I'honneur d'etre, LETTER FROM THE RIGHT HON. WILLIAM PITT TO MONSIEUR DE BOUGAINVILLE It is a real satisfaction to me to send to you the King's consent on such an interesting subject, a very handsome epitaph, drawn by the academy of Inscriptions at Paris for the Marquis de Montcalm, which is desired to be sent to Quebec, engraved on marble, to be set up on the tomb of the illus- trious warrior. The noble sentiments expressed in the desire to pay this tribute to the memory of their general by the french troops who served in Canada, and saw him fall at their head in a manner worthey of them, cannot be to much applauded. I shall take a pleasure, Sir, in facilitating a design so full of respect to the deceased : and as soon as I am informed of the measures taken (from) for embarking the marble, I shall immediatly grant you the pasport you desire, and send orders to the Grovernor of Canada for its reception. As to the rest, be assured, Sir, that I have a just sense of the obliging things said to me in the letter with which you honoured me, and that I Monsieur, Yotre tres humble et tres obeissant serviteur. London, April 10*^ 1^61. Sir, — 311 — think it a singular happiness to have an opportunity to express those sen- timents of distinguished esteem and consideration with which I have the honour to be, Sir, Your very obedient servant. 1T62 GEACE DE MONSIEUR DE BOURLAMARQUE. (Celte piece ful remise au Miri'slre If ijuil el 1702.) Monsieur de Bourlamarque etait cy devant employe en qualite de brigadier avec les troupes qui servaient en Canada. II a ete compris dans la capitulation de cette colonie qui ote aux troupes fran9aises la liberte de servir pendant la presente guerre. II a demande a la Cour d'Angleterre qu'elle voulut bien deroger a cette capitulation en sa faveur comme elle avoit fait a I'egard de Monsieur le Chevalier de Levis et de quelques autres officiers. II parait par le billet de Milord Spencer dont on joint icy la copie et la traduction, qne le Roy d'Angleterre luy a accorde ce qu'il demandoit. Mais il serait necessaire qu'il eut la dessus une lettre d'un des secretaires d'Etat, ou de quel qu'autre personne en caractere, telle qu'il en a ete ecrit a Monsieur le Chevalier de Levis et aux officiers qui ont obtenu la meme grace. Sans cettre lettre la generosite du Roy d'Angleterre lui deviendrait inutile. NoTA : — Monsieur do Bourlamarque n'est pas dans le cas d'un echange. G'est grace entiere que Sa Majeste Britannique veut bleu lui faire, ainsi qu'elle I'a fail a Monsieur de Levis et aux autres. 1T62 LETTRE D'UN HABITANT DE SAINT DOMINGUE COMMUNIQUKE AU MINISTRE. An Cap, le 26 juin. Notre position ii'est point dn tout agreable, siirtont ayant dans ce port au moins 4000 hommes qui sont aussy inutiles a I'Etat qu'a charge a la colonie ; ils acheveront de nous affamer. Yous jugez bien qu'il n'est question que de I'escadre lis ont decide entre eux de ne point sortir de ce port sans recevoir de nouveaux ordres de la cour. Ce party doit nous embarrasser beaucoup a cause des viyres qu'il y en ait ou qu'il n'y en ait point, chers ou a bas prix, tout eel a leur est egal il leur en faut. II y a des ordres les plus severes a la Nouvelle Angleterre qui defendent sous peine de la vie I'exportation d'un seul baril de farine ; on y tient la main a toute vigueur, car depuis plus d'un mois il nous est pas venu un seul parlementaire anglois. Les derniers sortis du Cap, fort Dauphin et Monte Christo ont ete pris, les capitaines mis aux fers et embarques pour Europe, les matelots condam- nes a servir pendant sept ans sur les vaisseaux de guerre sans aucun salaire et les armateurs recherches pour etre poursuivis suivant les loix. 1763 IN THE SUMMER OF lY63, LE CHEVALIER CHAUSSEGROS DE LERY AND HIS LADY WERE PRESENTED AT THE ENGLISH COURT AND WHERE THE FIRST OF THE SUBJECTS OF GEORGE THE III WHO HAD THAT HONOUR. The young and gallant Monarch on receiving Madame de Lery, who was a very beautiful woman observed to her : " If all the Ladies of Canada are as handsome as yourself, I have indeed made a conquest." 1763 JUGEMENT RENDU SOUVERAINEMENT ET EN DERNIER RESSORT^, DANS L' AF- FAIRE DU CANADA PAR MESSIEURS LES LIEUTENANT GENERAL DE POLICE, LIEUTENANT PARTICULIER ET CONSEILLERS AU CHA- TELET ET SIEGE PRESIDENTIAL DE PARIS, COMMISSAIRES DU ROY EN CETTE PARTIE. IMPRIM^ A PARIS PAR ANTOINE BOUDET, IMPRIMEUR DU ROY ET DU CHATELET. 78, P. P. Paris, le 10 decembre, 1763. bo — 314 — 1767 LETTRE DE MONSIEUR LE DUG DE CHOISEUL A MONSIEUR DE KALB. Je vous donne avis, Monsieur, que Sa Majeste vous a compris dans le nombre des officiers qui doivent etre employes cette annee a la reconnais- sance du pays. Yous visiterez la cote maritime depuis Dunkerque jusqu'a Calais. Yotre residence principale sera etablie dans la premiere de ces places, et vous y serez paye par le Tresorier des troupes des cinq cents livres par mois que Sa Majeste vous accorde pendant le temps que vous serez employe a cette commission. Je compte au surplus que vous m'enverrez des memoires exacts sur toute cette par tie. NoTA : — Sur cette lettre Monsieur de Kabb fut voir Monsieur Dubois qui lui dit que sa destination etait changee que Lejanquer est charge de dresser une ins- truction particuliere, qu'il falloit i'aller voir et prendre ensuite les ordres du mi- nistre. Lettre de Monsieur le Due de Clioiseul a Monsieur de Kalb, datee de Ver- sailles, le 20 avril mil cept cent soixante (trois) sept, " INSTRUCTION PARTIOULli:RE ET SECRETTE POUR LE SI EUR DE KALB, LIEU- TENANT COLONEL D'INFANTERIE. 1° Monsieur de Kalb se rendra a Amsterdam, il y sera fort attentif aux bruits relatifs aux colonies anglaises ; si ces bruits lui paraissent accredites il prendra ses mesures pour s'y rendre de sa personne. A Versailles, avril le 20, 1^67. Je suis parfaitement, Monsieur, etc — 315 — 2° Arrive dans ces colonies, il tachera d'etre informe de ce que les habitants veulent faire, de ce qn'ils font embarquer, soit en officiers instruits pour le genie et pour I'artillerie, soit en autres sujets dont ils pourraient avoir besoin. 3*' II connaitra I'objet des approvisionnements qu'ils se procurent tant en munitions de guerre de toutes especes qu'en munitions de bouche 4" Leur determination plus ou moins vigoureuse dans la resolution qu'ils temoignent avoir prise de se soustraire au gouvernement anglois. 5" Les ressources qu'ils peuvent avoir en troupes, en places et en postes retrancbes. Enfin le plan'suivant lequel ils projettent leur re volte, et les chefs qui les dirigeront et commanderont. On s'en rapporte au surplus a rintelligence de Monsieur de Kalb et a la conduite qu'il aura a tenir dans cette commission qui exigera beaucoup de circonspection de sa part. On compte aussi qu'il donnera de ses nouvelles le plus souvent qu'il sera possible. NoTA.— Gette instruction fut remise a cet officier le 22 avril par Monsieur Dubois et sur differeiites objections faites a ce chef des bureaux de la guerre. II dit a Monsieur de Kalb de les faire au ministre que la chose convenoit, ce qu'ayant fait Monsieur le Due de Choiseul lui dit: " Ne refusezpas la commission dont je vous charge ; je sais qu'elle est diflFicile et qu'eile demande de rintelli- gence. Je vous ai choisi expres pour cela, et vous vous en trouverez bieii. Demandez moi les moyens dont vous croirez avoir besoin pour ['execution, je vous les fournirai. LETTRE DE MONSIEUR DE KALB A MONSIEUR LE DUG DE CHOISEUL. Monseigneur, J'ay I'honneur de vous reiterer mes tres humbles remerciements de la grace qu'il vous a plus de me faire en me comprenant dans le n ombre des A Paris, le 24 Avril, 1161. — 816 — officiers employes cette annee a la reconnaissance du pays, aux appointe- ments de 5 cents livres par mois a m'etre payes par le tresorier de Dunker- que. Mais comme I'instruction particuliere et secrete que vous in'avez fait remettre depuis votre lettre du 20 et les ordres que vous m'en avez conr firmes yerbalement, me donnent une autre destination, et que celle de visiter la cote maritime n'etant que pour la forme, j'ose vous supplier, Mon- seigneur, de m'accorder les graces suivantes dont je crois avoir besoin pour me mettre en etat d'executer vos ordres avec succes : 1° De me faire donner une somme d'argent pour subvenir aux frais du voyage, a la cherete de la vie en Hollande pour les etrangers etaux depenses indispensables quand on veut etre bien informe. 2° De me permettre de m'adresser directement a vpus et a vous seul, Monseigneur, pour les nouvelles que j'auray a vous donner et des ordres ulterieurs a vous demander. 3« De faire expedier le passeport que je demande dans les memoires cy joint. 4° De me faire payer mes appointements par le Tresorier general de I'extraprdinaire des guerres au lieu de celui de Dunkerque. 5" De me donner des lettres pour les ministres du Eoy a Bruxelles et a La Haye afin que je puisse quelques fois pour plus de surete vous faire pas- ser par leurs mains mes lettres et recevoir vos ordres. II ne me reste plus, Monseigneur, qu'a vous en demander pour mon depart, des affaires de ma famille exigeroient ma presence ici pendant tout le mois de may, mais j'ay trop a cceur de meriter votre bonte pour ne pas sacrifier mes interets a ceux du Eoy. Je suis, etc. — S11 — 1T6T LETTRE DE MONSIEUR L.E DUG DE CHOISEUL A MONSIEUR DE KALB. A Versailles, le 22 may, 1^6^. Je vous envoye, Monsieur, d'apres la demande que vous m'avez faite : V Un ordre de gratification de la somme de douze cents livres pour vous mettre en etat de partir pour la HoUande et de pourvoir en partie a la depense secrette que vous seres oblige de faire relativement a I'objet de la commission dont vous ^tes charge. 2** Un passeport qui vous authorise de voyager. 3" Des lettres de recommandation pour I'ambassadeur en Hollande et le ministre de Sa Majeste a Bruxelles, auxquels je mande de recevoir et de me faire parvenir les pacquets que vous aurez a m'adresser, et que je vous permets de m'envoyer par une seconde enveloppe pour nioy seul ainsy que vous le proposez. J'approuve au surplus que vous ne partiez qu'a la fin de ce mois puis- que des interets de famille exigent votre presence pendant ce temps a Paris ; et je donneray des ordres pour que vous soyez paye du traitement qui vous est regie, par le tresorier general de I'extraordinaire des guerres. Je suis, etc , Yous avez du recevoir deja. Monsieur, votre passeport, je vous adresse- ray separement et sous peu de jours I'ordre de gratification. LETTRE DE MONSIEUR DE KALB AU MINISTRE. A la Haye, le 18 juillet n6Y. Monseigueur, Quoiqne j'aye fait le tour de toute les villes maritimes de la Hollaiide ou j'ay era pouvoir prendre qnelqu'iiiformation sur ce qui se passe dans les colonies angloises, je n'ay pu en combinant les difFerents rapports, avec mes correspondences d'Angleterre, former aucune certitude sur I'etat positif, des mouvements qui s'y font Les anglais repondent que leur gouvernement a fait cesser toutes les plain tes en retirant I'acte du timbre et des autres impots qui avaient deplu a ses colonies ; mais 11 est possible qu'ils fassent semer ces bruits pour cacher I'etat veritable des chose s. Je viens de voir a Amsterdam un allemand etably en Pensilvanie depuis quinze ans, qui en vient directement j^our engager de nouveaux colons, et qui m'a assure qu'a son depart tout n'etait pas tranquil, qu'il faudrait peu de cboses pour decider les mecontents a une guerre ouverte — que I'assemblee generate des etats du pays a resolu de maintenir leurs privileges a quelque prix que ce soit — que les vingt mille hommes de troupes angloises rependus dans une vaste etendue de pays ne seraient pas en etat d'en imposer aux forces considerables des ennemis des colonies qui ont actuellement 40,000 hommes de milice et qu'on pourrait ^Dorter bien plus haut, les allemands seuls de cette province et de celles qui y sont limitrophes, ayant plus de soixante mille hommes en etat de porter les armes, sans compter les Irlandais qui sont fort nombreux aussi, et que I'argent ne manqueroit pas s'il s'agissoit de defendre la liberte. Get homme n'a pas pu me rendre raison sur leurs autres moyens de faire la guerre, je ne vous repete que ce qu'il m'a dit sans etre persuade de la verite du tout. J'attends done, Monseigneur, sous I'enveloppe de Monsieur Desrivaux vos ordres pour passer a Philadelphie et dans les autres parties de ces — 319 — colouies pour me mettre a portee de vous rendre comx:>te sur tons les points de rinstruction que vous m'ayez doiine a ce sujet. Ces colonies angloises, on plutot ces societes de negocians qui y ont de gros interets ne discontinuent point a faire enroUer ouvertement dans les pays libres d'Allemagne, et sous mains dans ceux dont la sortie est deflfendue aux sujets, de nouveaux colons. J'ay vu a Rotterdam pres de douze cents qui s'y sont rendus de Cologne pour Mastricht et pour Bois le Due, sans pouvoir arriver par le Ehin ou par la Meuse, le Roy de Prusse en empechant le passage sur son territoire. On les a embarques sur quatre yaisseaux dont deux ont deja mis a la voile et les deux autres n'attendent pour les suivre que le bagage de ces emigrants. Je suis, Monseigneur. 1.T6T LETTRE DE MONSIEUR DE KALB AU MINISTRE. A la Haye, le 11 aout, llGI. Monseigneur, Les difficultes qui subsistoient entre le gouvernement anglais et ses colonies en Amerique etant entierement levees, par la liberte qu'on leur laisse de faire dans leurs assemblies generales sous tels noms et sur telles choses qu'ils jugeront plus convenables pour leur avantage, la repartition que la Cour de Londres a demande et qui ont ete accordes par le pays sans opposition II devient inutile par la que je reste plus longtemps en Hollande pour prendre des informations sur les mouvemens de ces dissentions passees. J'attends done vos ordres, Monseigneur. pour retourner en France ou — 320 — pour passer en Amerique, si vous le jugez a propos, soit actuellement, soit au priutemps prochain, pour prendre connaissance de la situation du pays, des ports, marine, forces de terre, richesses, vivres, armes, munitions et autres choses necessaires a la guerre, ainsy que des moyens d'y faire une diversion en cas de guerre en Europe avec I'Angleterre, parce qu'il est possible que ce calme ne dure pas longtems, et que ces colonies n'attendent qu'un tems plus favorable pour se soustraire au gouvernement anglois. Si vous me faites faire ce voyage, Monseigneur, et qu'il vous soit indif- ferent de le faire a present ou au printemps, je prefererais ce dernier parti afin d'avoir toute la belle saison devant moi pour voir et pour m'instruire. Je suis avec respect, Monseigneur, Etc. " Lettre de Monsieur de Kalb au ministre dates de la Haye le 11 aoust 1T6T LETTRE DE MONSIEUR LE DUG DE CHOISEUL A MONSIEUR DE KALB. Gompiegne, le 19 aoust, 1^67. Je vois, Monsieur, par la lettre que vous m'avez ecrite le 11 de ce mois que les difficultes qui subsistaient entre le gouvernement d'Angleterre et ses colonies, etant levees, il serait inutile que vous restassiez plus longtemps en Hollande, pour prendre des informations qui n'existent plus. Mais comme il est possible que ce calme ne dure pas longtemps, I'intention de Sa Majeste est que vous fassiez vos arrangements pour passer le plustot pos- sible en Amerique, dans I'objet de prendre connaissance de la situation du pays, des ports, marine forces de terres, richesses, vivres, armes et munitions — 321 — en un mot des moyens d'y faire une diversion dans le cas de guerre avec I'Angleterre. Yous prendrez les precautions les plus sures pour me faire parvenir de vos nouvelles ; vous m'informt^res aussi, lorsque vous le pourres, des en- droits ou je pourray vous addresser mes lettres. Je suis parfaitement Monsieur, etc., etc. " Lettre de Monsieur le Due de Choiseul a Monsieur de Kalb datee de Compiegne, le 19 aout, mil sept cent soixante sept. " i 1761 LETTRE DE MONSIEUR DE KALB A MONSIEUR LE DUG DE CHOISEUL. La Haye, le 8 septembre. Monseigneur, J'ay cru devoir vous rendre compte qu'il vient dans ce payscynombre de sujets du Roy qui passent en Russie ; cette puissance cherche surtout a attirer dans ses etats des artisans et fabricants de toutes especes. II y en a a Amsterdam et icy charges d'en debaucher en France, ils envoient pour cet effet des emissaires sur les frontieres et meme dans le Royaume. Quoique vous puissiez etre informe, Monseigneur, de tout cela par Mon- sieur Desrivaux il faut y avoir cependant des details qu'il m'est plus aise qu'a lui d'apprendre dans mes promenades d'une ville a I'autre et par la facilite que me donne la langue du pays. Mon zele pour le service de Sa Majeste ne me permet pas de vous lais- ser ignorer un objet aussi interessant pour I'etat qu'est la conservation des sujets de Sa Majeste et d'empecher qu'ils ne portent leurs talents et leur Industrie dans les pays etrangers. PP Comme votre desseiii est surement, Monseigneur, de mettre ordre a cela, je prends la liberte de vous (informer) proposer un homme propre a envoyer a la decouverte des emissaires en question et pour en faire arreter quelques-uns. II pourroit me me aller en Russie, comme artiste, sur les yives instances que luy font ces agents russes, cela le mettroit a portee de connaitre tons les moyens dont cette cour se sert pour avoir des ouvriers ; cet homme vous servirait d'autant plus fidelement qu'il voudroit meriter de votre part la grace d'un sauf conduit pour rentrer en France et qu'il repugne tres fort a sa patrie pour toujours. Son nom est G-ros, negociant ou marchant fabriquant en etoffes de Lyon. II est venu en Hollande pour eviter une prise de corps donnee contre lui par la perte d'un proces au parlement de Paris qui I'a condamne a payer les dettes particulieres que son associe avait contractees deux ans avant leur association et dont Dorigny le Jeune, procureur au Parlement, rue des G-rands Augustins, peut rendre compte. II croit sa condamnation d'autant plus injuste qu'elle a ete obtenue par le crediteur et parent de son associe contre luy, G-ros, seul, pendant que le vray et seul debiteur jouit de son etat tranquillement a Lyon. Si vous daignez, Monseigneur, I'employer ou luy accorder quelque grace, vous pourriez lui faire communiquer vos ordres par Monsieur Desrivaux. La cour de Petersbourg a accorde par forme d'avance, cent cinquante mille livres a Samuel Dumoutier, natif de Saint Quentin, et a un Italien, son associe, s9avoir, moitie en argent et moitie en batimens pour I'etablisse- ment d'une manufacture de cambray et de toilles fines. lis ont deja louche une somme qui doit servir a leur procurer les ouvriers, metiers et ustensils. Dumoutier est en Hollande depuis plusieurs mois pour ces objets, mais je ne vois pas qu'il fasse de grands progres. II est vray qu'il s'y prend mal ; il confie trop d'argent a la fois a ses emissaires ; il lui en est deserte plusieurs. Cette cour cherche aussy, a quelque prix que ce soit, des ouvriers en drap fin. II y a des agens pour cela a Liege. J' ay encore vu pres d'Utrecht, dans une terre appartenant a sa femme, le Sieur de Beauregard, colonel au service de la Eussie ; Suisse de nation, et — 323 — cy devaiit lieutenant au service des etats generaux des provinces unies, qui vient de revenir en Europe pour la troisieme fois depuis dix ans, pour re venter une colonic Europeenne dans la Tartaric sur le bas Yolga et la mer Caspienne dont il est gouverneur et chef de justice. II fait sonner bien haut rexcellence du climat et du sol, les facilites qu'on y donne aux colons et les avances en argent que la Czarine leur fait faire sans interet pour treize ans. II se vente d'avoir deja quarante mille ames dans cette colonic et qu'il va y en envoyer encore trois mille qu'il a dans le pays d'Holstein et autres villes du nord d'Allemagne. II y a aussy des recruteurs partout. Je vous aurais envoye son signalement si je n'etais sur qu'il ne sortira de la Hollande qu'a son depart pour I'Asie. Je compte toujours m'embarquer pour I'Amerique a la fin de ce mois pour me conformer a vos ordres du dix neuf aout, si vous avez la bonte, Monseigneur, de me faire parvenir avant le 20 les secours en argent que j'ay eu I'honneur de vous demander par une lettre du vingt huit aout dernier. Je suis avec le plus profond respect, Monseigneur, Votre tres humble et tres obeissant serviteur. " Lettre de Monsieur de Kalb a Monsieur le Due de Choiseul, datee de La Haye, le huit septembre dix sept cent soixante sept." 1T6T LETTRE DE MONSIEUR DE KALB A MONSIEUR LE DUG DE CHOISEUL. A Londres, le premier octobre, 1Y67. Mon seigneur, Mon passage de Helvoetluys a Harwick a ete oragenx mais prompt. Je suis ici depuis avant hier. Le paquebot de Talmouth pour la Nouvelle York ne partant que le second samedy de chaque mois, au lieu du premier comme oii me I'avait assure en Hollande, ce qui ne serait que le dix au lieu du trois octo^)re et trou*. ant dans la Tamise un vaisseau pret a faire voile pour Philadelphie {le Hercules, capitaine Hawrnet) je m'y embarque demain a Grravesend. Je vous feray passer de mes nouvelles aussi souvent que je pourray le faire avec quelque certitude Vous voudres bien, Monseigneur, addresser a Madame de Kalb, ecrit dans le meme chifFre, vos ordres et reponses. EUes me les fera passer par les voyes que je lui ay indiquees ou que je luy indi- queray par la suite. Je pense que ses lettres seront moins soup9onnees et exciteront moins que les votres la curiosite des difFerents correspondants et commissaires dont je ne puis pas me dispenser de me servir. J'ay I'honneiir de vous rappeler, Monseigneur, les promesses que vous eutes la bonte de me faire a mon depart de Paris pour mon avancement et je vous reitere avec instance la priere que je vous fis dans ma derniere lettre de E-otterdam, de servir de pere et de protecteur a ma femme et a mes enfans, s'il etait ecrit que ce voyage du etre le dernier de ma vie. Je suis avec le plus profond respect, Monseigneur, Yotre tres humble et tres obeissant serviteur, " Lettre de Monsieur de Kalb a Monsieur le due de ChoiseuL" — 325 — 1768 LETTRE EN CHIFFRE DE MONSIEUR DE KALB A MONSIEUR LE DUG DECHOISEUL. A Philadelphie, le 20 Janvier, 1768. J'ay en I'honneur de yous ecrire, monseigneur, le qniiizieme dn cou- rant, j'espere que ma lettre yous sera parvenue. Je profiteray de tous les Yaisseaux qui mettrout a la Yoile pour yous doniier de mes nouYelles. Par une lettre de ma femme du 7 octobre que je re9ois a Tinstant j'ap- prends avec la plus grande inquietude que mes dernieres lettres d'Hollande et celles de Londres pour yous, Monseigneur, et pour elle sont arriYees ouvertes. J'ay done lieu de craindre que celles de ce pays cy n'ay.'nt le meme sort, ou qu'elles ne yous parYiennent pas dutout et que je ne puisse par cette raison receYoir des votres sans compter les risques que cela me ferait courir. Je pense qu'il me coiiYient d'abreger mon sejour, quitte a y revenir avec de nouYelles precautions si yous le jugez a propos. Permettez-moy done, Monseigneur, de repartir a la fin d'aYril. J'attends yos ordres a cet effet et cependant je Yais me donner beaucoup de mouYements pour me mettre au fait de ma besogne. Je yous supplie d'addresser Yotre lettre a Madame de Kalb en ce meme cliifFre. Je feray si bien que je seray exacte- ment informe apres mon depart d'ici de tout ce qui arrivera. Les troubles que le Timbre-acte a fait naitre paraissent augmenter au lieu de diminuer. La Cour d'Angleterre a a la Yerite reYoque le dit acte quand elle a yu qu'il n'y avait moyen de le faire receYoir. Mais elle a donne son approbation a un autre acte de la chambre des- communes pour une taxe sur le papier, les glaces et toutes sortes de Yerre- ries que la Metropole fournit aux colonies. C'est une tournure que le par- lement a prise et a laquelle il n'y auroit point d'objection dans un autre temps, le gouYernement ayant toujours ete en droit de mettre des impots sur la sortie du produit de ses manufactures. Mais le timbre-acte ayaut revolte ces esprits, celuy-ci qui dans d'autres circonstances, aurait passe saus difficulte leur parait a present comme de nouvelles entraves. lis disent que Fimpot ne fait que changer de nom et ce qui se serait leve sous la premiere denomination le sera sous celuy cy, qu'il est contre la liberte de tout sujet de la Couronne de les taxer sans leur consentement. Liberte et droit dont les collonies jouissent egalement et n'ayant point de representateurs a la Chambre Basse, le parlement n'a nul pouvoir de les taxer ; que la nation our I'obtenir. Pendant que je vous donne cette opinion. Monsieur, je vous prie de croire qu'elle vient d'un cceur non seulement sincere mais en meme temps penetre des sentimens de reconnaissance pour vous de I'ofFre noble devotre assistance, et que c'est notre mauvaise fortune qui dans les presentes cir- constances nous rend incapables d'en profiter. Apres vous avoir donne la presente opinion sur les apparences pre- sentes, il me reste a ajouter qu'en cas que les circonstances tournent differe- ment, et que vous pensiez, avec le Greneral Choisy, I'entreprise praticable, que je ne peux que me referer a I'etat de Massachusetts, pour vous aider en hommes, canons, mortiers, provisions et tout ce que vous jugereznecessaire, etant le seul moyen praticable dans lequel je puis cooperer a vos desseins, et cette recommandation sera faite de tout mon coeur. Le Chevalier de la Luzerne m'a requis d'etablir une chaine reguliere de communication entre mon quartier et Boston, dans le dessein de vous donner les plus promptes nouvelles de chaque circonstance qui pent se ren- contrer a I'egard de I'arrivee et des o]Derations de la flotte anglaise a New- York. Pour ce dessein et une communication (faite) libre et toutes autres cir- constances qui peuvent arriA^er, vous pouvez compter que cet etablissement va etre forme immediatement, et que chaque service que je pourrai vous rendre en cela, et en toute occasion en mon pouvoir, sera rempli de bon coeur. Je suis, etc " Lettre du general Washington a Monsieur le Marquis de Yaudreuil, datee de Newburgh, le dix avril, mil sept cent quatre vingt deux. " 1782 LETTRE DE MONSIEUR DE CHOISY A MONSIEUR LE GOMTE DE ROCHAMBEAU. A Boston, le 13 septembre, 1V82. Mon Greneral, J'ay re9U ce matin la lettre que vous m'avez fait I'honneur de m'ecrire de Philadelphie le 2 de ce mois, par laquelle vous me laissez le maitre de vous joindre avec mes compagnons. Je vous avals demande mon rappel parce que je depense ici beaucoup d'argent au Roy et que ma presence ici parait tres inutile. Mais lorsque j'ai voulu prendre conge de Monsieur de Vaudreuil il m'a montre une inquietude qui m'a parue un peu extraordi- naire. II craint, m'a-t-il dit, que les forces reunies de Pigot et Carleton ne leur donnent envie de venir I'attaquer a Boston. J'ai combattu son idee en lui faisant voir que la situation etait inexpu- gnable et que I'ennemi se garderait bien de se degarnir a New York au moment ou nous etions a leur poste, et que si I'envie de le detruire leur faisait entreprendre une demarche aussi hazardee, ils ne pourraient venir qu'avec des forces de terre tres superieures pour s'emparer de Nantucket. Je ne pourrais pas lui etre d'une grande utilite, ne pouvant pas me fournir douze cents hommes, et ne pouvant compter sur les milices du pays qui arriveraient surement trop tard. A cela il a repondu que vous pouviez lui envoyer six cens hommes a un point quelconque entre notre armee et Boston, s9avoir : deux compa- gnies de grenadiers, cent canoniers et trois cens hommes d'infanterie qu'il desirerait que je commandasse et qu'il allait vous ecrire en consequence. J'ai souscrit a cet arrangement tres persuade que vous jugeriez sa prevoyance inutile, et que si je me trompais, j'etais pret a executer les ordres que vous me donneriez a cet egard. Je partirais en consequence le seize ou le dix sept au plus tard pour vous joindre et prendre avec moi les equipages dont il est tres dur de se — 400 — passer aiissi longtemps. Je ii'ai rien a ajonter a ce que je vous ai mande par mie derniere lettre. On parle toiijours de paix, mais je crois qu'on la desire plus qu'on ne I'espere. " Lettre de Monsieur de Choisy a Monsieur le Comte de Eocliambeau datee de Boston, le 13 septembre, 1^82." LETTRE DE MONSIEUR LE MARQUIS DE VAUDREUIL A MONSIEUR LE COMTE DE ROCHAMBEAU. J'ai re9U, Monsieur le comte, la lettre que vous m'avez fait Thonneur de m'ecrire le 2 de ce mois. L'arriyee des anglais dans ces mers me fait craindre une visite de leur part. J'ai fait reparer les batteries qui defen- dent I'entree de la rade. Monsieur de Choisy, Messieurs les officiers d'ar- tillerie et du genie qui les ont vues ont juge necessaire de faire de nouveaux ouvrages sur la presqu'ile de Nantucket ; comme je compte peu sur la milice du pays qui n'est point exercee pour les garder, j'ai I'honneur de vous prier, Monsieur le Comte, de detacher six cents hommes de vos troupes de grenadiers, chasseurs et d'artillerie pour former un camp intermediaire entre I'armee et Boston, afin d'etre a portee de se rendre ici a la premiere nouvelle d'embarquement de troupes sur les vaisseaux anglais. Monsieur de Choisy estime ce nombre suffisant et je suis tres flatte que cet officier general d'un aussi grand merite, me fasse esperer qu'il voudra bien le commander. Je suis toujours dans I'attente des nouvelles d'Europe qui doivent etre interessantes. Je croirais la paix tres prochaine si le parlement d'Angleterre avait reconnu I'independance des Etats-Unis de I'Amerique et donne des Je suis, etc. A Boston, le 13 septembre, 1782. — 401 — instructions pour pouvoir traiter avec ses ministres comme avec ceux des autres puissances, cette mesure indispensable en sera I'ayant coureur. L'amiral Pigot avec 22 vaisseaux de ligne est arrive a New Y. J'ai I'honneur d'etre, etc. " Lettre de Monsieur le Marquis de Yaudreuil a Monsieur le Comte de Rochambeau." LETTRE DE MONSIEUR LE MARQUIS DE VAUDREUIL A MONSIEUR LE COMTE DE ROCHAMBEAU. Monsieur le Baron de Closeu m'a remis, Monsieur, la lettre que vous m'avez fait I'honneur de m'ecrire du camp de Crompond le 25 septembre. J'etais alors en route pour Portsmouth oii j'allais avec Monsieur de Fleury voir la situation de nos vaisseaux en cas d'une attaque de I'ennemi. J'ai re9U les duplicata des depeches de Monsieur de Castries a Mon- sieur de Grrasse, dans lesquelles il lui etait ordonne de se rencontrer avec vous. Monsieur, dans le cas d'evacuation du continent par les anglais pour porter votre armee a St Dominique. En consequence j'ay eu I'honneur de vous demander par ma derniere vos intentions a ce sujet. Je puis embarquer les quatre mille hommes que m'annoncez pouvoir m'envoyer dont je repartirai 2300 sur les vaisseaux et fregates et 1700 sur les flutes et autres batimens que j'ay ici. Dans le nombre des quatre mille sont compris officiers, domestiques, etc. On pourrait aussi embarquer sur les flutes 1200 quintaux des eflets de I'armee. J'ai trouve a Boston des farines et double de nos besoins et je crois que vous pouvez vous dispenser d'embarrasser votre marche d'un A Boston, le 2 octobre. zz — 402 — convoi considerable de ce comestible, a moins que votre arraee ne soit char- gee d'nne quantite que voiis jugerez a propos d'amener. II serait tres esseutiel que les troupes fussent rendues a Boston dans les premiers jours de novembre parce que alors je serais le maitre de par- tir au premier mouvement favorable. J'ignore le lieu ou je les conduirai. J'attends a ce sujet les ordres du Eoy qui me sont annonces. Monsieur de Castries me marque seulement que les projets sont toujours otfensifs, ce qui me fait presumer c[u'il a deja envoy e des troupes aux isles du Vent. Je vois beaucoup de difEcultes a transporter a present a Saint Domini- que la g-rosse' artillerie. Je la crois plus necessaire aux isles. Monsieur de Bouilli qui doit etre pret a s'y rendre aura pourvu a cet article si I'atta- que de la Jamaique a lieu. Yous pouvez, Monsieur, disposer du Romulus et de VEmeraude pour porter en Europe voire etat major, les ofiiciers generaux, etc. Ce vaisseau vous ofFre plus d'espace et de commodite que la Gloire qui arrivant rece- ment sera necessaire dans ces parages pour croiser Je n'enverrai d'ici qu'une petite fregate pour repasser un officier general dont la sante ne per- met pas de rester plus longtemps a la mer. Je suis vraiment touche, Monsieur le Comte, que votre sante ne vous permette pas de continuer a I'Amerique vos services qui ont ete si utiles a I'etat. II serait bien avantageux pour la gloire et I'interet des couronnes de France et d'Espagne que vous fussiez charge en chef des expeditions. Monsieur le Marquis de Bouilli serait bien plus flatte de servir sous Tos ordres que sous ceux de Monsieur de Gralvez qui peut avoir du talent mais qui a bien pen d'experience pour une aussi grande besogne. J'ai I'honneur d'etre. 1782 LETTEE DE MONSIEUR LE MARQUIS DE VAUDREUIL A MONSIEUR LE COMTE DE ROCHAMBEAU. A Boston, le 9 octobre, 1^82. Puisque vous preferez, Monsieur le Comte, la fregate la Gloire au Ro- mulus que je destinais a repasser en France et sur lequel MM. les officiers auraient pu dtre en plus grand nombre, vous pouvez en disposer, et je don- nerai quand vous le jugerez a propos des ordres a Monsieur de Quesny et a Monsieur de Vallongue de se tenir prets. Je ne crois pas I'artillerie de siege absolument necessaire aux isles dans ce moment-ci, II n'y a que quelques pieces de canon et des mortiers pris sur la Ville de Paris. Le pare d'artillerie du cap m'a paru tres bien garni, la poudre seule- ment de la plus grande utilite. Nous n'en avons sur les vaisseaux qu'une tres petite quantite ; mais comme la saison sera avancee lorsque je mettrai a la voile et qu'alors les coups de vents sont assez frequents dans cette par- tie, je ne puis pas ranger les cotes avec une escadre et des transports. Je prendrai des mesures pour faire parvenir au cap, dans un terns plus favo- rable, tout ce que vous laissez a Baltimore. Le vaisseau et les flutes ne seront en etat que vers le 7 ou le 8 de no- vembre. II n'est pas necessaire cjue vos troupes soient rendues a Boston avant ce terns. Yous voudrez bien, Monsieur, faire un etat detaille des regiments par compagnie avec le nombre de leurs officiers, etc., afin de pou- voir faire les dispositions pour I'embarquement. J'ai I'honneur d'etre. P. — Vous voudrez bien ordonner que les soldats soient pourvus d'hamacs a raison d'un pour denx homraes ; 11 vous serai t fort difficile de trouver icy de la loile pour en faire ; elle est on ne peut pins rare. — 404 — J'ai envoye a Portsmouth six cens hommes. Monsieur de Fleury les y con- dait ; il me marque qu'il va faire faire quelques redoutes e' batteries qui nous ont parues necessaire pour la defense des vaisseaux en cas d'attaque. Si vous pouvez, Monsieur le Comte, m'envoyer trente charpentiers et six for- gerons de votre armee ils nous seraient de la plus grande utilite. Nous en man- quons ici et notre ouvrage est considerable. La compagnie d'ouvriers pourrait remplir cet objet ; il faudrait qu'elle se rendit promptement ici. LETTRE DE MONSIEUR LE MARQUIS DE YAUDREUIL A MONSIEUR LE COMTE J'ay refu, Monsieur le Comte, les deux lettres que vous m'avez fait rhonneur de m'ecrire le 15 et 19 de ce mois. Je a^ous suis infiniment oblige du partage de feeres (sic) et ces charpentiers et forgerons que j'attends quoiqu'en petit nombre, me feront le plus grand plaisir. Je suis cbarme que vous preniez le Romulus de preference a la Gloire qui sera la seule fregate en station sur ces cotes apres le depart de I'escadre. Yous pouvez aussi, Monsieur, disposer de la Guadeloupe a qui je donne ordre d'armer en flutte et de se preparer a partir pour I'Europe. Monsieur le Due de Lauzun, sensible au malheur de Monsieur de Latouche, s'est ofFert d'aller a New York negocior sa liberte. J'ai pris le pretexte des secours a nos prisonniers qui soufFrent beaucoup, et je I'ai prie de vouloir bien se charger de mes lettres pour les amiraux anglais. Yous voudrez bien. Monsieur, lui faire parvenir la lettre ci jointe a New York s'il y est deja rendu, et faire remettre, par un expres, le paquet ci-joint a Monsieur le Chevalier de la Luzerne. Nous avons appris par un batiment parlementaire venant de Terre- neuve qu'une fregate qui y est arrivee d'Europe en 14 jours a donne la DE ROCHAMBEAU. A Boston, le 21 octobre, 1^82. — 405 — nouvelle que le Royal Georges de 112 canons avait coule bas dans la rade de Spitliead et que plus de mille personnes tant marins que femmes avaient peri dans cette occasion. LETTRE DE MONSIEUR LE MARQUIS DE VAUDREUIL A MONSIEUR LE COMTE DE ROCHAMBEAU. Je viens de recevoir, Monsieur le comte, la lettre que vous m'avez fait rhonneur de m'ecrire le 24 avec la nouvelle du depart de deux divisions de I'armee navale ennemie, la seconde division aura pent etre ete simple- ment a la baye de Grardner. J'ai une occasion pour la Hollande, et j'en profite pour faire part de ces nouvelles au miuistre. Nos vaisseaux de Portsmouth ne seront pas aussitot prets que je comptais ; les ouvriers qui mettent les cercles des mats en plan en cassent une quantite, ce qui triple I'ouvrage. Je vois avec chagrin qu'ils ne seront pas prets avant le 20 novembre et je suis fache de vous avoir engage a etre ici le 8. Si vous jugez devoir rester en route jusqu'a ce que nous soyons prets, j'aurai I'honneur de vous marquer a trois ou quatre jours pres notre depart. Je vais ecrire a Portsmouth pour etre plus sur du terns ou les deux vais- seaux qui y sont pourront mettre a la voile. J'ai I'honneur d'etre. A Boston, le 28 octobre. — 406 — IT82 LETTRE DE MONSIEUR LE MARQUIS DE VAUDREUIL A MONSIEUR LE COMTE DE ROCHAMBEAU. A Boston, le 3 novembre, 1Y82. La lettre, Monsieur le Comte, que vous m'avez fait I'honneur de m'ecrire d'Hardfort le 29 octobre a precede Monsieur Dumas de quelques heures. Elle m'annonce que vous serez le 9 a Providence d'ou vous vien- drez a Boston a petites journees. L'Escadre ne sera pas prete a mettre a la voile que du 20 au 25. Ainsi, Monsieur, il suffit que la derniere division de vos troupes arrive le 20. Mais il serait a propos que I'artillerie et le baggage, dont les regiments peuvent se passer, fussent rendus ici avant les troupes. II y a au moiiillage de Pantuxet dans la riviere de Providence a cinq milles au dessous de cette ville, le vaisseau le Fantasque, que je crois pouvoir armer et qui serait de la plus grande utilite pour le transport des troupes et des ejBTets. Si vous vouliez. Monsieur, destiner 500 hommes a etre embarques sur ce batiment, et les y envoyer le plutot que vous pourriez en accelerer I'armement, il serait pret pour le depart de I'escadre. Un batiment arrive avant hier de I'Orient en 31 jours a ete chasse par la Latitude de 42 degres au large du banc de Saint G-eorges et du banc de Sable, par une flotte dont il a compte 23 batiments a trois mats et dont il a reconnu pour vaisseaux de ligne et fregates. Si la flotte anglaise partie le 26 de New York qui a du se porter vers Charlestown, est celle apper9ue, elle se trouverait 30 lieues plus nord que le point de son depart, et les vents qui ont regne ici n'auraient pas du la conduire a cette latitude. Ce batiment rapporte que trois semaines avant son depart il etait parti de Eochefort pour nos colonies avec un convoi de 300 voiles sous I'escorte des vaisseaux le Penseur et VAlcide. — 407 — La fregate la Danae est sortie de TOrient le 30 septembre. Elle devait se reudre a la Eochelle pour prendre Monsieur le Marquis de Lafayette et le conduire dans cette partie. Lord Howe a mis a la voile pour aller ravi- tailler G-ibraltar, Tarmee combinee I'attendait dans le Detroit. II n'est pas question de paix. LETTRE DE MONSIEUR LE MARQUIS DE YAUDREUIL A MONSIEUR LE COMTE DE ROCHAMBEAU. J'ai re9U, Monsieur le Comte, la lettre que vous m'avez fait I'lionneur de m'ecrire le 6 de ce mois. Le Sceptre n'etant pas de retour de sa mission, et I'epoque que je lui avals fixee pour me rejoindre etant passee, il aura fait voile pour les isles. Je comptais sur ce vaisseau pour I'embarquement des troupes et sur 4000 hommes que j'ai eu I'honneur de vous marquer que je pouvais seulement embarquer. L'absence du Sceptre et I'au^mentation de 500 hommes m'a determine a armer le Fantasque que j'avais fait visiter par deux capitaines de vaisseaux experimentes qui Font juge en etat de faire campague. L'equipage que j'y ai envoye et le second bataillon du regiment de Royal Deuxponts que vous y destinez le mettront promptement en etat. Je sais que ma reunion avec ce batiment est difficile, mais a moins que je ne re9oive un coup de vent j'espere Toperer. Mon frere me marque que son vaisseau ne poarra pas etre pret a mettre a la voilp de Portsmouth avant le 25 ; et je crains de ne I'etre pas avant ce tems par les contrarietes et les mauvais tems que nous essuyons. Lors- que les nouvelles que vous aurez de I'evacuation de Charlestown vous au- J'ai I'honneur d'etre. A Boston, le 8 novembre. — 408 — ront determine, Monsieur, a faire embarquer vos troupes, vous pourez en- Yoyer a I'avance Tartillerie, les petits magasins des regiments et toutes les choses dont les officiers peuvent se passer. J'ai aussi pense, Monsieur, que le passage ou I'escadre anglaise a ete vue pouvait etre le rendez-vous du convoi d'PIalifax, mais je ne crois pas que quand meme les anglois enverraient des troupes aux iles du vent ils pourraient agir ofFensivement dans cette partie. Monsieur de Bouilli doit y etre arrive et le convoi considerable destine pour les antilles a du les gar- nir suffisamment. J'aurai Thonneur de vous dire pour vous seul, Mon- sieur le Comte, que j'ay un rendez-vous au point de reunion avec I'escadre espagnole, que les vaisseaux attendus par nos allies, tant d'Europe que de la Havane, ne doivent pas se rendre aux isles du vent ou je ne conduirai pas les troupes ni les vaisseaux, a moins que d'ici a mon depart je ne re- 9oive desordresdu Roy, contraires au plan que j'ai arrete avec les Espagnols et dont j'ai informe la Cour. J'ai I'honneur de vous envoyer, Monsieur, les deux lettres ci jointes a cachet volant pour Monsieur de Quesny a qui vous voudrez bien prendre la peine de les faire parvenir promptement. J'ai donne Vlris a Monsieur le Commandeur d'Epinouze qui est incom- mode et qui a besoin de beaucoup d'espace. Cette fregate est petite et la moins bonne de celles qui me restent. C'est a cause de sa vetuste et de son mauvais etat que je la renvoye plutot que VAmazo?ie. J'ai I'honneur d'etre. 1782 LETTRE DE MONSIEUR LE MARQUIS DE VAUDREUIL A MONSIEUR LE COMTE DE ROCHAMBEAU. A Boston, le 10 novembre, 1^82. J'ai I'honneur de vous informer, Monsieur le Comte, d'un accident qui pourrait bien encore nous retarder. Le tonnerre est tombe hier a Port- smouth sur V Augusts dont il a brise le mat de misaine qu'il faut changer. Je vous en envoie un que j'ai ici, mais comme le batiment qui le conduira a la remorque pent etre contrarie, cela pent etre long. Je ferai en sorte que cet evenement nous retienne le moins possible. J'ai I'honneur d'etre. 1782 LETTRE DE MONSIEUR LE MARQUIS DE VAUDREUIL A MONSIEUR LE COMTE DE ROCHAMBEAU. A Boston, le 11 novembre, J'attends, Monsieur le Comte, le retour de I'ofEcier qui a conduit les cens hommes au Fantasque pour me rendre compte de I'etat de ce vaisseau, et je ne m'en rapporte pas beaucoup au Capitaine actuel qui, quoique gen- tilhomme, ne me parait pas trop au fait. II ne faut pas tant de temps qu'il le dit pour armer un batiment dans un port, surtout avec les secours qui lui seront donnes. Si le Fantasque ne pent absolument pas etre pr^t pour le depart de I'es- cadre, vous voudrez bien ordonner I'espece de troupes qui y seront embar- quees, et je vous prie de les envoyer au plutot afin de presser cet armement. aaa — 410 — Je vais envoyer a Portsmouth un mat pour remplacer celui de VAngriste brise par le tonnerre. Si le vaisseau qui va le conduire n'est pas coutrarie, cette operation ne nous retardera que quatre jours. J'ai eu I'honneur de m'expliquer avec franchise, Monsieur, lorsque je A^ous ai marque les jours ou je comptais mettre a la voile, et j'espere le faire a la fin du mois, a moins que le vaisseau qui va a Portsmouth n'eprouve quelque contrariete. L'epoque de mon rcndez-vous avec les espagnols est fixe a la fin du present mois de novembre, ce que j'aurais execute sans toutes les difficultes continuelles qu'il m'a fallu vaincre. Le lieu de ma reunion est dans le billet cy -joint. J'en ai informe le Ministre qui, par ses dernieres dep^ches apportees par VAig-le, m'annonce qu'il attendait la resolution de la Cour d'Espagne pour les operations prochaines et qu'il m'enverra des avisos pour m'instruire. J'ai marque a Monsieur de Castries que le sejour de I'escadre dans cette rade eu decembre pouvait devenir dangereux a cause des glaces ; que j'at- tendais les ordres du Royjusqu'au vingt novembre, et que si je ne les rece- vais pas a cette epoque, je ferais voile pour le rendez-vous arrete avec les generaux espagnols. J'ai I'honneur d'etre. 1782 LETTRE DE MONSIEUR LE MARQUIS DE VAUDREUIL A MONSIEUR LE COMTE DE ROCHAMBEAU. A Boston, le 14 novembre. Monsieur de Fleury allant a I'armee, Monsieur, je saisis cette occasion de vous faire connaitre toute ma satisfaction des soins de cet ofiicier. Je suis tres persuade que si I'ennemi fut venu nous faire visite, il nous aurait ete du plus grand secours par ses talents et par I'habitude qu'il a de traiter avec les americains dont il est bien fait pour obtenir la confiance. — 411 — II n'est pas dontenx par les nouvelles que vous avez re9nes, Monsieur, que reniiemi a e^aciie Charlestown. Ainsi lorsque vous jugerez a propos d'en voyer I'artillerie nous commencerons a Tembarquer. J'espere que le mat de VAu^uste ne vous retardera que tres peu. Le vaisseau sur lequel il est charge doit partir aujourd'hui ou demaiii. " Lettre de Monsieur le Marquis de Yaudreuil a Monsieur le Comte de Eochambeau, datee de Boston le 14 novembre, 1^82." LETTRE DE MONSIEUR LE MARQUIS DE VAUDREUIL A MONSIEUR LE COMTE DE RQCHAMBEAU. L'artillerie est arrivee aujourd'hui, Monsieur le Comte, demain nous commencerons a I'embarquer. Yous etes le maitre de prendre la fregate la Gloire et je previens Monsieur de Yallongue de se tenir pret a executer vos ordres. Le seul motif de porter vos depeches etait tres suffisant pour pro- curer le passage sur VIris a Monsieur le Chevalier de Tarle. Quoique j'aie donne cette fregate a Monsieur le Commandeur d'Espinouze, je ne doute pas qu'il ne fasse aucune difficulte de lui ceder une place. Monsieur de Yallongue doit faire fournir trois hommes a chacun des transports qui sont a Baltimore avec un ofiicier marinier pour veiller sur eux. lis auront soin de ces batimens jusqu'a ce qu'on soit en etat de les armer et de s'en servir. Je suis y raiment touche. Monsieur, de ne pouvoir pas avoir I'honnear de vous \^oir ici. Je m'estimais heureux derenouveller laconnaissance que j'avais faite avec vous a Brest chez Monsieur d'Orvilliers ; mais je ne puis qu'applaudir au parti que vous prenez d'eviter la tristesse des adieux et le J'ai I'honneur d'etre. A Boston, le 18 novembre. — 412 — temoignage de la sensibilite de tons yos officiers en se voyaiit separes de leur chef qu'ils respectent et cherissent siiicerement. Je vous prie, Monsieur, d'agreer mes yceux pour votre heureux retour en France et les assurances du respectueux attachement avec lequel LETTRE DE MONSIEUR LE MARQUIS DE VAUDREUIL A MONSIEUR LE COMTE DE ROCHAMBEAU. J'ai re9U, Monsieur, la lettre que vous m'avez fait I'honneur de m'ecrire le 26 de ce mois avec la copie de celle de Monsieur de la Valette concer- nant les secours qu'il desire de la Gloire pour les batiments de transport qui sont a Baltimore. J'ai deja donne ordre a Monsieur de Vallongue de fournir a ces navires des hommes qui leur serviront de gardiens, sa fregate est entierement a vos ordres ; vous pouvez faire a cet egard les dispositions que vous jugerez a propos. Un brig americain, parti de Cadix le 28 octobre, arrive a Portsmouth, depuis trois jours, rapporte que I'armee anglaise de 32 vaisseaux avait penetre dans la rade de Gribraltar par un coup de vent du sud ouest qui avait eloigne I'armee combinee. Un vaisseau espagnol le Saint Miquel a ete pris et un autre s'est perdu sur la cote. Les batteries flottantes ont ete incendies. Monsieur le Comte d' Artois etait rendu a Cadix avec les 4:roupes fran- 9aises. Ce batiment a traverse I'armee combinee qui rentrait a Cadix le jour de son depart. j'ai I'honneur d'etre, Monsieur le Comte, Yotre tres humble et tres devoue serviteur. A Boston, le 28 novembre. J'ai rhonneur d'etre. — 413 — P. S. — Monsieui' do Moiionville vioiit do ni'eciiro do iioiiveaii par Monsieur d(3 la Chassaigne, quoique ce Monsieur soil tres enil)arrassan t, si on ne peut pas renvoyer siir ua des batiments qui sout a F^hiladeiphie ou Baltimore, il vaudra rnienx le faire passer sur r//'/6" que de le faire courir les mars sur le Faalasque. Oil peut reuvoyer ici. " Lettre de Monsieur le Marquis de Vaudreuil a Monsieur le Comte de Rochambeau." 1789 LETTRE DU CHEVALIER DE LATOUCHE AU MINISTRE A bord de V Hermione, dans le Port de Boston, le 22 may, lI'SO. Monseigneur, J'ai rhonneur de vous rendre compte que, conformement a la lettre du Conseil de I'Etat de Massachussetts Bay, dont je joins icy copie, j'appareillerai de ce port le 14 de ce mois pour satisfaire au desir du Conseil a donner un temoignage a ce peuple des dispositions favorables dans lesquelles Sa Majeste est a leur egard en faisant servir a leur surete et a la protection de leur commerce, la fregate dont elle a bien voulu me con tier le comman- dement. Des le meme soir de ma sortie j'eus connaissance sur le Cap Anne d'un batiment a trois mats au vent. En venant du lof pour le chasser mon grand mat d'hune eclata sans que la force du vent put me faire craindre un pareil accident. J'en ai pour preuve que le batiment chasse portait des peroquets a tete de mats, aussi je ne puis I'attribuer qu'a la tres mauvaise qualite de bois dont en general mon navire est compose. Je ne perdis pas I'espoir de joindre ce corsaire. Je fis prendre tons les ris dans le grand hunier, mais la nuit se faisant et gagnant pen, je fus force de lever chasse. Je m'occupai de repasser un autre mat d'hune qui fut en place a minuit. — 414 — Mi3 troiivant le 15 an point du jour sur I'lsle Mohegun situee dans la baye de Casio, j'envoyai a terre prendre des informations sur les croiseurs ang'lois de ces parages et sur les forces navales des ennemis a Penobscot. On me conseilla pour en avoir de plus sures d'aller mouiller a Owl's Point a I'entree de la baye de Penobscot ; qu'en m'addressant au commandant du detachement americain cantonne dans cette partie je pourrais avoir les eclaircissemeuts que je desirais. Je fis route pour ce moiiillage ou je jettais I'ancre a 4 heures apres midi. J'envoyai sur le champ a terre. Le commandant du detachement americain m'envoya tres honnetement son lieutenant qui m'ofFrit d'aller dans sa pirogue a la decouverte dans la riviere meme de Penobscot. II me remit un croquis du plan du fort anglais qu'un transfuge lui avail donne peu de jours auparavant. II me dit qu'il y avail deux batiments de guerre ennemis a Penobscot, le Nautulus de 20 canons, et V Albany diQ 16, qu'une goelette et un bateau de 8 canons etaient moiiilles a I'entree de la riviere hors de la portee du fort. Sur ce dernier rapport je me determinai a appareiller pour aller mouil- ler dans la nuit a I'entree de cette riviere et enlever la goelette et bateau avec mes canots et chaloupes. Le vent ayant calme plat je fus force a mouiller, et le lieutenant fut comme il me I'avait propose a la decouverte dans sa pirogue. Je ne pus faute de vent appareiller que le 16 au midi. Je fis route pour la riviere de Penobscot sous pavilion et flamme anglaise pour fanliter les approches du fort ennemi. Je moiiillai a trois quarts de lieues de la pointe ou est situe la forteresse et a une demie lieue du mouillage des vais- seaux. Le fort avait arbore pavilion. J'y decouvris tout ce qui s'y passait a I'aide de mes lunettes. Je m'assurai de I'exactiiude de I'espece de plan qui m'avait ete remis. J'en ai fait faire un qui indique la position et la forme de cette fortification. J'aurai I'honneur de vous I'addresser, Monsei- gneur, par la premiere o ^.c ision sure. J'en ai fait passer une copie a Mon- sieur le Marquis de Lafayette au quartier general. II en fera tel usage cju'il croira convenable. — 415 — Je lie trouvai plus le batiment au lieu iudique. Le Nautulus avait egalement remonte la riviere, c'est ce que m'apprit le lieutenant Americain qui se rendit a mon bord aussitot que je fus moiiille. II m'a dit qu'il avait ete dans la nuit a portee de fusil du Nautulus qui etait mouille pour lors a I'entree de la riviere, etant prest a partir pour Halifax, qu'a la pointe du jour il I'avait vu remonter la riviere pour aller joindre V Albany qui etait mouille plus haut ; qu'il attribuait ces mouvemens aux avis donnes par quelques Torys de mou apparition sur ces cotes. Je me tins sur mes gardes toute la nuit pouvant croirequ'ils tenteraient quelque chose ; mais il ne se fit parmi eux aucun mouvement ofFensif. Le 16 au matin perdant I'espoir de voir sortir le Nautulus, V Albany et les cor- saires, je pris le parti d'appareiller. J'arborai pour lors le pavilion quej'as- surai et je fis petites voiles pour leur montrer que j'etais vena les pro voquer. La garnison de ce port est de 5 a 600 hommes. Je ferai usage en temps et lieu des connaissances que j'ai prises de cette partie. Je me suis assure en naviguant ces cotes combien la carte de 1757 du Sieur Bellis est defectueuse. Toutes les isles y sont mal placees. Je tra- vaille a un memoire pour servir a la connaissance et a la navigation de ces cotes que j'aurai I'honneur de vous addresser a mon retour, ainsi que vous me I'avez prescrit, Monseigneur. J'ai un excellent pilote cotier de la partie du Nord que le bureau de la Marine de Boston m'a procure. J'en aurai egalement un pour la partie du "Sud qui ne lui sera pas inferieur en connaissances. Apres m'etre assure par le rapport le grand nombre de pecheurs que j'ai trouve sur le banc de Jeffreys qu'il n'y avait pas de corsaires anglais sur la cote, j'ai fait route pour Portsmouth ou j'ai mouille le 18 au soir entre Rittevy et Newcastle, mouillage ordinaire des grands vaisseaux. J'ai salue le fort de 13 coups, il m'en a repondu le meme nombre, par meprise du commandant il m'en fut remis que onze d'abord. En ayant porte plainte le Greneral Whipple et le colonel Nev^worth membres du con- gres ont eu I'honnetete de me faire remettre les deux coups oublies, mais meme de recommencer le salut. En general on ne pent eprouver plus d'honnetete et de prevenances que j'en recois partout ou je vais. Je fais de mon cote tout ce qui pent de- — 416 — pendre de moi pour eiitreteiiir la bonne harmonie et Tunion qui regnent entre la France et ces Etats, J'ai ete voir a Portsmouth un vaisseau de 74 canons, qui est sur le chantier et qui sera mis a I'eau au mois d'aout prochain. Voici des propor- tions, j'ai pense que cela pourrait vous etre agreable : Pieds anglais. Longueur de la quille 165 Largeur au milieu 50 Creux 27 Quete de I'etembot 5 Elancement de I'etrave 24 Elevation du talon de la quille a I'extremite du couronnement.. 59 Ce vaisseau est construit avec des bois de la plus belle espece. II est borde entierement depuis la premiere batterie. II doit porter du 32 a sa premiere et du 24 a sa seconde batterie. J'ai fait route le 20 pour ce port oii j'ai mouille bier dans I'apres midi. J'y attendrai les instructions que j'ai demandees a Monsieur le Chevalier de la Luzerne sur ma destination ulterieure. Je compte qu'elles me parvien- dront sous peu de jours. Je n'ai perdu jusqu'ici aucun homme de mon equipage par la desertion. lis se conduisent bien a terre et n'abusent pas de la permission que je leur accorde d'y descendre quelques fois. Je suis avec un profond respect, Monseigneur, Yotre tres humble et tres obeissant serviteur. 1789 DESCRIPTION DES TREIZE PROVINCES DES COLONIES UNIES DE l'AMERIQUE SEPTENTRIONALE, PAR MONSIEUR LE CHEVALIER DU PRUDHOMME DE BORRE, BRIGADIER DES ARMEES DU ROY. A Paris, le L'Amerique Saptentrioiiale depuis Portsmouth, capitale de la province de Newhampshire ou je suis arrive le 17 mars 1777, jusqu'aux Florides, comprend une etendue d'environ 1800 mil ou 600 lieues de France. Le chemin depnis Portsmouth jusqu'aux Florides, est une rue plus ou moins larg-e ou Ton trouve de distance en distance des maisons et des villes, (ce qu'on appelle ville est quaraute ou cinquante maisons a portee I'une de I'autre.) Cette rue est bordee des deux cotes par des bois, et a une certaine dis- tance d'une lieue, de deux lieues et souvent d'avantage, on trouve a droite et a gauche d'autres rues qui aboutissent a des habitations enfoncees dans les bois. L3S plus considerables sont a droite du chemin tirant a I'ouest ; celles de la gauche vers la mer sont moins frequentes a cause sans doute que le terrain est moins bon a cultiver. Le terrain depuis Portsmouth jiisqua Boston quoique bon est tres pierreux apres qu'on a coupe les arbres dans un defrichement qu'on coupe a la hauteur de la main sans les deraciner, on s'occupe a en oter les pierres dont on se sert pour enclos. II parait daus ces champs des grosses pierres qu'on ne pent deraciner. La position de la province de Newhampshire est tres avantageuse etant a portee de la mer et ayant plusieurs ports tres bons et tres commodes comme celui de Portsmouth grand et considerable dont la riviere conduit les vaisseaux do 50 canons jusque dans la ville. Ce port seroit suscep- tible de tres grandes deffenses avec peu de travail. II est garni de plusieurs forts avec une quantite de gros canons qui defendent Tentree, et d'autres le long de la riviere jusqu'a la ville ou il y a un fort considerable qui voit bbb — 418 — devaiit lui tonte la riviere on pleiii. Le cote faible est a la droite dela yille faisaiit face a la riviere ou I'oii pourait faire une descente n'ayant aucun ouvrage pour I'arreter, trois redoutes bieii placees donneraient le temps d'assembler les milices du pays qui peuveiit arriver dans 24 heures au nombre de 9 a 10 mil hommes. La ville de Portsmouth est assez grande, sur le grand chemin qui con- duit a Boston est la ville de Newberg qui est aussi grande que Portsmouth et qui jouit de I'avantage d'un bon port. Elle est aussi tres bien batie en planches. II faut passer la riviere de Newberg qui est assez large pour y arriver. En suivant de la vue le chemin qui va a Boston, on passe a Salem, autre port de mer que je trouvai rempli de corsaires americains et d'une grande quantite de petits vaisseaux pris sur I'ennemi. Cette ville moins grande que les deux autres est de mieux batie et des plus agreable en maisons de bois bien construites et bien commodes, a plusieurs etages. De Salem on va a Boston qui en est eloigne de 12 a 15 mil. Le terrain est plus ouvert et plus defriche, on arrive a la riviere de Charlestown ou on voit les debris de cette ville qui a ete brulee par les anglais. On passe cette riviere qui baigne les murs de Boston qui est situee dans une pleine peninsule d'environ deux mil de longueur dans la baye de Massachusetts. La position est la plus agreable qu'on puisse imaginer. Elle est batie en espece de croissant sur la mer : la plupart des maisons en briques bien baties, les rues bien percees et pavees. Du haut de la ville qu'on appelle la commune on decouvre toute la mer et tout le havre qui est de 9 miles d'etendue et qui est defFendu contre I'impetuosite des vagues et des vents par quantite de rochers eleves au dessus de I'eau qui forment une dizaine d'isles dont plusieurs sont habitees comme celle de Nantaskette qui forme un grand village qui est a I'entree de la baye ou il y a un fort tres conside- rable, bien dirige et bien garni de gros canons de 42 pour defFendre I'entree de la baye. L'isle du Chateau ou le fort Gruillaume qui a une espece de citadelle et des cazernes un pen derangees par les anglais quand ils I'abandonnerent, mais en etat de foudroyer une flotte qui pourrait parvenir jusqu'a ce fort apres avoir essuye le feu des autres qui sont en avant, qui foudroyraient sur un passage etroit ou il ne pent arriver que trois vaisseaux a la fois. — 419 — On pent meme barrer ce passage entre le fort Guillaume et celui de Nantaskette en y coulant des vieux vaisseaux on madriers, ce qn'ils ont tout pret, mais qu'il ne faut faire que dans la plus grande extremite, etant le meme passage pour les vaisseaux du port. II y a ensuite au nord et au sud de la place deux batteries qui com- mandent toute la baye. J'ay parcourii toute cette baye ou havre au dela de Nantaskette a 9 mil. de la ville avec les membres du conseil de guerre de Boston qui m'en avaient prie. J'ai trouve peu de cboses a redire a leurs ouvrages. Le Mole est tres beau. On decharge toutes les marchandises le long des quais ou les plus gros A^aisseaux peuvent arriver a la maree ou ils trouvent des magasins pour deposer leurs marchandises. II n'y a qu'un seul chemin pour sortir de la ville dans les terres, qui dans les hautes marees n'a pas plus de 100 toises de largeur. Ce chemin est vu dans sa longueur par deiTx batteries de canon a I'entree de la ville. II serait a propos d'avoir deux grandes conpures sur ce chemin avec des ponts levis pour retarder I'approche des ennemis, et donner plus de temps a ces batteries de faire plus d'efFet. Ce chemin est encore vu par deux redoutes qui sont sur la commune ou il y en a d'autres qui voyent la riviere de Charles qui environne la ville de Boston qui pent recevoir, en ^ ou 8 heures de tems 20 mil. hommes de milices. J'ai demeure 6 semaines dans cette ville. Le sexe est beau a Boston. Le teint des femmes le plus blanc, les dents vilaines, breche dent, communement de beaux yeux et de la phisio- nomie sans esprit, peu ou point d'education, fort peu de politesse. Les femmes se tiennent mal. Aucun soin de leur gorge qu'elles enferment comme elle se trouve dans leurs corps, ce qui les aplatit et les rend pen- dantes jnsqu'a sur le ventre quand clles sont vieilles. Leurs tetes assez parees ont de petits chapeaux pour les garantir du soleil ; Ces chapeaux sont beaux, enjolives de rubans, mousselines, dentelles. Leurs robes assez jolies et dei3uis la servante jusqu'a la plus riche presque toujours en robes serrees jusqu'a la taille ; des pieds gros et longs, la jambe forte, tres peu de talents, quelques unes touchant du clavecin, beaucoup de liberte tant qu'elles sont filles. — 420 — L'amant fait sa cour publiquement, embrasse sa maitresse, lui prend sa main, se met dans un coin de la chambre avec elle, ou passeront dans une autre chambre pour etre plus a leur aise, Yont se promener seuls et cela pendant deux ou trois jours a la campagne. Quand elles devifninent femmes elles sont tres sages. On ne voit point de femmes galantes. Le baiser est toujours sur la bouche. Tout le monde vit mal selon notre gout, viandes bouillies et roties, ils en mangent beaucoup et peu de pain. Point de ragout, ny soupe ; bea i- coup de choux, pommes de terre qui leur serrent de pain, beaucoup de viandes salees, cochons, jambons, mettent le tout dans une meme assiette- I'arrosant de bierre, s'essuyant la bouclie avec la nappe (il n'y a point de serviette) mangeant avec le bout d'un couteau qui est arrondi et des four- chettes de fer a deux dents, buvant tons dans le meme pot ou jare, hommes et femmes, et buvant beaucoup a la fin du diner qui n'est pas long, c'est a dire pour les hommes. On ote la nappe, on met des bouteilles sur la table buvant I'un apres Tautre. Cette bouteille avec le verre passe de main en main, quelques hommes fument autour de la table, d'autres machent du tabac qui est un grand regal parmy eux. On couche deux ou trois dans le meme lit selon sa grandeur sans se connaitre, tout lit de plume dans le nord de TAmerique. Un homme qui arrive a I'auberge, qui demande a se coucher, on Ten voit dans votre lit si vous etes seul. Ils font leurs trois repas, le dejeuner qui est du cafFe, du the avec du lait, pain, beurre et viandes froides ; le diner et le souper legers comme le dejeuner et ils se couchent tout de suite. Les hommes sont plus mal eduques que les femmes. lis s'etendent allongeant leurs jambes sur des chaises, rotent sans se gener, se gratent comme s'ils avaient mile puces, nonchalant, sans esprit, fort ivrognes, vivant au jour la journee, point de provisions, quand la derniere buche est sur le feu on va au bois. C'est une nation toute neuve. Leur religion est partout tres libre. On va a I'eglise quand' on veut le dimanche ; ceux qui y vont sont tres decement. Ils ne font rien ce jour la. C'est comme un jour de retraite, a croire que dans la jdIus grande ville il n'y a pas cent personnes. La grande marque d'amitie est de se prendre la main, la serrer et la secouer. — 421 - L'hiver est ties mde a Boston et plus rude qu'a Paris quoique situe au 43"*^ dv^gre de latitude, uiie variation dans la journee du froid auchaudtres dangereuse pour la sante. On mange a Boston de tres bonnes raorues frai- ohes ; des maqueraux, huitres et d'autres poissons tres bons. La pei herie est d'un tres grand commerce de meme que les bois de construction, x^^^'^n- ches, grains, peaux et cuirs. De Boston on suit cette rue plus ou moins large qui passe dans la province de Rhode Island qui a sa capitale nommee Newport dans I'isle et la ville de la Providence dans le continent qui n'en est point eloignee. Ce chemin toujours entre deux bois est garni de distance en distance de maisons et de petites villes. Plus avance on s'apper9oit que le climat est plus doux par des productions plus abondantes et plus hatives. Ce chemin s'elargit d'avantage en certains endroits et on voit des habitations, surtout sur la droite. Ce chemin conduit jusqu'a la riviere de Connecticut c[ui est le nom de la province ou Ton trouve la ville d'Hardford qui en est la capitale qui est assez considerable par une assemblage de maisons assez bien baties en bois sans etre tenues Tune a I'autre, point pavee, mais dans la plus belle position pour y batir une ville fortifiee et une citadelle pour proteger le pays C'est une forme de plateau eleve fort etendu qui n'est domine de nul part. En continuant on arrive a la Riviere de Hudson ou riviere du Nord qui fait la separation des quatre provinces de la Nouvelle Angleterre qui sont le Newhamshire dont la capitale est Portsmouth, le New England ou Massa 'hussets baye, capitale Boston, la province de Rhode island dont la capitale est Newport ; la province de Connecticut dont la capitale est Hardford. Ces quatre provinces ont des rues ou des defrichements sur la droite de cette route jusqu'a environ 50 mil. dans les terres plus ou moins. Le terrain de ces quatre provinces quoique tres pierreu.x est assez montueux, est un tres bon terrain, on y receuille du fromant de seigle, orge, avoine, de tons les grains d'Europe, beaucoup de mays oubled d'Inde, chanvre et beaucoup de legumes. Les patures y sont tres bonnes, garnies de troupeaux, beaucoup de chevaux, vaohes, boeufs, moutons et beaucoup 422 de volailles ; il iie manque rieii pour la vie ; beaucoup de prairies g-arnies d'arbres, beaucoup de pommes, de pejhes, fort peu de poires. La boisson (commune est le cidre et la bierre ; I'uu et I'autre tres bons. Les Ameri.'ains font grand usage du E^hum, de toutes nos eaux de vie qui viennent de no;s colonies de Saint Dominique et de la Martinique ; beau- coup de the, caffe, su?re. Toutes les denrees manquent en partie et leurs prix sont exorbitans. Les chemins sont assez mauvais, mal entretenus et pierreux, et un pays assez montagneux jusqu'a la riviere Hudson. Arrive a la riviere Hndson, ou du Nord, que Ton passe a King's Ferry pres de Perskill, cette riviere a son embouchure pres de New York que je n'ai point vu, etant occupe par les anglais avec une garnison d'environ 3000 hommes. Cette ville qui est dans une isle d'environ 15 lieues d'etendue est, selon le rapport que Ton m'a fait, tres bien batie, un air sain, peu sLisceptible de defence, elle est soutenue par les vaisseaux anglais qui en deffendent les approches. On remonte la riviere du Nord dans toutes les saisons jvisqu'a 60 lieues dans les terres, et ses bords sont garnis de plantations de la colo- nic dans des emplacemens agreables. J'ai parcouru une grande partie de ces rives L'isle longue n'est separee de New York que par un canal assez etroit. Cette isle a environ 40 lieues de longueur, fort etroite. Elle ales meilleurs paturages qui nourissent une grande quantite de bestiaux et beaucoup de chevaux. A portee de New York est Staten Island, ou l'isle des Etats qui en est separe par un bras de riviere d'environ d'une lieue. Cette isle dans laquelle j'ai ete a la guerre pour y enlever des Torys, est mediocre, d'environ 12 lieues de longueur sur trois de largeur. Elle est envelopee du Sound, son terrain est tres bon dans le centre de l'isle, et il est fort marecageux le long de la riviere qui a son embouchure dans la mer aupres d'Albany. Cette province est bornee par le nouveau Jersey a I'ouest qui est un tres beau pays, un sol admirable et d'une etendue considerable, d'environ 20 lieues le long de I'Ocean, et d'une grande profondeur dans les terres ; plusieurs belles rivieres comme le Rareton qui passe a Brunswick ville situee le long de cette riviere que les anglais ont occiipee pendant I'hiver de 1776 et 1777 et qu'ils ont devastee. Cette ville est assez jolie, composee de deux grandes rues dont une en longueur le long de la riviere, et I'autre depuis la liauteur jusqu'au pont qui est tres long bati en bois et soutenu p'dv des arches de bois. Le plateau qui est au dessus de la ville est tres considerable. II pourait con- tenir quatre vingt mille hommes et le camp serait tres bon en gardant la rive gauche de la riviere dont le terrain eleve domine sur une partie de ce plateau. II y a aussi la seconde riviere dont le cours est orne d'une plaine assez passable pour I'Amerique ou est situee la ville de Newark, la plus agreable, composee d'une tres longue rue d'environ deux milles garnie de tres belles maisons de distance en distance. Ce pays n'est point peuple ; il attend des bras pour le defricher et il deviendra un des meilleurs cantons de I'Amerique tant par sa position pour le commerce que par la bonte de son sol. II y a plusieurs petites villes dans cette province, Morris to vs^n, Kingstown, Princetown. II y a dans cette derniere un tres beau college qui est fort frequente pendant la paix. La province de New Jersey s'etant jusqu'a Trenton ou on passe la Delaware pour entrer en Pensylvanie a dix heures de Philadelphie. Ce pays jusqu'a Philadelphie est beaucoup plus defriche et peuple. On trouve sur la route la ville de Bristol et celle de Francfort qui sont d'environ 150 a 200 maisons. En arrivant aupres de Philadelphie on trouve une plaine assez considerable d'un mille et demy a deux milles de longueur depuis la Delaware jusqu'a la riviere de Skulkill. La ville de Philadelphie est situee le long de la Delaware en espece de carre. Elle est tres grande, tres bien batie en brique, des maisons fort elevees jusqu'a trois etages ; les rues les mierix percees, toutes tirees au cor- deau avec des trottoirs paves en brique pour les gens a pied. Elle est fort peuplee j)rincipalement de Quakers qui en font la grande partie et aussi quelques Catholiques qui y ont une eglise qui est la seule dans toute I'A- merique. Les Quakers ne veulent pas prendre les armes disant que leur religion s'y oppose. On pent les appaller Torys. lis attendaient les anglais avec — 42 1 — trauquiiite. Cetto viili^ est la letiidence da Congres de TAm-jrique. Laiir maisou on capitole est uii tres bel t'difi(^e et tres cojisiderable. Les femmes y soiit moiiis jolies que dans laiiouvelle Angleterre. J'ai parcouru environ 500 milles dans les terres de cette province que j'ai trouve admirable. Elles sout habitees par b3aucoup de Quakers et par beaiiconp d'Alle- mauds d'origine de notre Alsace et du Palatinat. Ces peuples m'ont paru fort indifFerents pour les affaires presentes. Les AUemands cultivent mieux leurs terres que les autres nations. Les forets de ce pays la sont d'une beaute qu'on ne pent exprimer, les plus beaux arbres en chene rouge et blanc, des chateigniers, des noyers les plus sains qui marquent la bonte du terrain, presque point de broussailles dans ces forets. On pent s'y prome- ner partout comme dans des allees. La Pensilvanie, est plus peuplee et plus defrichee que les autres pro- vinces. Son etendue, 3^ compris la province de Delaw^are, qui, quoicjue jointe a la Pensilvanie, est province a part, est d'environ 40 lieues face a la mer et d'environ 50 lieues de profondeur de ce qui est habite. II y a dans la Pensilvanie beaucoup de petites villes jolies surtout par leur situa- tion. La ville de G-ermantown a deux lieues de Pliiladelphie a une rue tres longue d'environ 5 mil garnie de belles maisons qui ont derriere elles les champs et vergers qui leur appartiennent. La ville de Chester a douze mil., celle de Williamton, en remontant au bras de la Delaware qui conduit dans les terres ; on trouve a 60 mil. de Philadelphie la ville de Bethleem, situee sur un coteau, bien batie en pierre et en brique. II y a une machine en forme de celle de Marly pour monter I'eau dans les fontaines j3ubliques et dans plusieurs maisons de la ville, qui est tres curieuse et ingenieuse. Cette ville est habitee par des AUemands qui ont une musique dans leur eglise pour leur office. II y a une grande maison ou commu- naute ou sont recues toutes les filles qui font quelques metiers utiles, beau- coup de brodeuses en fil, soie, or et argent ; on leur donne le logement gratis ; il y a une grande chambre ou j'ay compte 50 lits. Elles sont nour- ries de I'argent cju'elles gagnent a un prix convenu et fixe. Le reste leur appartient. Les filles portent un ruban rouge au col et les femmes et veuves un ruban bleu. - — 425 — De Bethleem on suit une route entre deux bois qui conduit a Reading qui en est eloigne de 36 mil. On passe par une petite ville nommee Ellenstown a 6 mil de Bethleem. Reading est une ville situee sur le Skul- kill qu'on passe au gue presque toute I'annee. Cette ville a sa maison de ville dans son centre avec quatre rues qui y aboutissent, fort larges, bien droites, qui forment la croix et plusieurs maisons joliment baties. On va de la a Lancaste, en passant par une petite ville nommee Reimston qui fait une belle rue large et droite garnie de petites et vilaines maisons. Lancaste a trente mil de Reading est dans une jolie position, batie dans le meme gout que Reading, avec la maison de ville dans le milieu et les quatre rues principales sont percees par d'autres de traverse moins larges mais tres droites. Sa situation agreable lui promet par le beau terrain qui I'entoure de devenir une tres belle ville. Dans toute cette route, j'y ai vu beaucoup de pierres, de marbre et de tres gros blocqs. II y a plusieurs ornemens de marbre a Philadelphie en cheminees et tables. On passe le Susquehanna pour aller de Lancaste a Yorktown qui en est eloignee de 21 mil, dont 10 mil de Lancaste a la riviere, et 11 de cette riviere a Yorktown. La riviere a un mil de largeur reraplie de rocbes. Le congres, depuis la prise de Philadelphie le 26 septembre s'etait tenu a York. Cette ville batie dans le meme gout que les autres est moins belle et moins considerable. A dix mil de York et sur la grande route de Baltimore joint la Pensil- vanie, et on entre dans le Maryland qui a une etendae d'envion 30 lieues face a la mer et sa profondeur dans les terres jusqu'au Mons Apalaches. Depuis York ju:;qu'a Baltimore on trouve tres peu de maisons le long de la route qui est au milieu des bois. Les tavernes sont de dix a dix huit milles de distan -e pour le logement des voyageurs. Les plantations sont en tabac en bled d'Inde et nos grains d'Europe. Das beaux vergers surtout remplis de pe hes. II y a 60 mil d'York a Baltimore. Cette ville est batie depuis environ 25 ans. C'est une grande rue bien ouverta et bien droite d'un mil de longueur avec d'autres rues qui croisent. Sa position est avantageuse pour le commerce. Elle voit la Susque- hanna on peuvent arrivar des vaisseaux de trois a quatre cent tonneaux. II y a en avant de la ville a un demy mil de distance une petite ville ccc — 426 — nommee la pointe de Baltimore sur le bord de la riviere qui est le port. II est defFendu par uii ouvrage assez mauvais garni d'une douzaine de pieces de canon, ce qui n'est pas efFrayant pour un vaisseau, pour peu qu'il ait de vent. On doit passer encore a un autre fort qui est a une lieue de Baltimore fait par les Americains, qui ne sert presque rien par sa forme. La capitale du Maryland est Annapolis, ville tres petite. Son grand relief est la resi- dence du goiiverneur et I'assemblee des Etats. II y a plusieurs routes de Baltimore pour aller en Yirginie ou par Annapolis ou par Alexandrie. J'ai pris celle-ci qui est de 60 milles de Baltimore a Alexandrie. On passe d'abord a 5 mil de la riviere de Jopesco et le grand chemin conduit par G-eorgetown ou Ton passe la riviere de Potowmac et de la a Alexandrie qui est situee le long de la riviere, agrea- blement et commoddment pour le commerce. On y charge beaucoup de tabao qui est le commerce principal. Cette ville est parcee d'une grande rue tres large et droite le long de la riviere et une au.tre aussi tres large du cote des terres. D'Alexandrie la grande route conduit a Fredericbourg. On va par Cochester qui est a 18 milles d' Alexandrie ou on passe la riviere ; de la a Domfure qui est une petite ville jolie (10 mil) et un grand entrepot de tabac ; de la a Pe^erstaverne encore (10 mil) et de la a Fredericsburg (18 mil) on passe pour arriver a cette ville la riviere de Eappahanock. Cette ville est une grande rue le long de cette riviere. La province d' Alexandrie commence entre Alexandrie et Cochester, Yirginie. De Fredericburg a "Williamsburg il y a 100 mil. Le chemin est plat et sablonneux toujours entre deux bois de Chataigniers et noyers meles de quelques chenes. Les terres y sont cependant bonnes. On y receuille beaucoup de tabac, bled d'inde et coton. Williamsburg est dans une jolie situation composee d'une grande rue extremement large d'environ 1 mil et demy de longueur, garnie de mai- sons avec deux rues parallelles. La grande rue a i^our borne d'un cote un tres beau college, et a I'autre extremite le capitole qui fait une tres belle maison. Le coup d'oeil est tres agreable. — 427 — Yers le milieu de la ville et a liauteur de la secoiide rue est la maison du gouyerneur, tres bieii batie, tres spacieuse ; une grande place de gazou jusqu'a la seconde rue qui fait une jolie avenue. De I'autre cote est un tres bel edifice qui est la maison des foux. Au-dela du cai^itole et sur le grand chemin d'York est une grande rue batie qui est comme le faubourg. La ville d'York est a douze mil de Williamsburg presque aussi grande, situee sur la riviere de ce nom avec unxDort deffendupar 18 pieces de canon. "Williamsburg est la Capitale de la Yirginie et la residence des gou- verneurs et des consuls qui sont comme les pairs du pays et I'assemblee des Etats ou deux deputes de chaque comte se rendent pour regler les af- faires generales. C'est une espece de chambre des communes. II y a deux membres ou deputes de chaque comte qui sont au nombre de 72. Cette pro- vince entretient environ 20 regiments qui, s'ils etaient complets pourraient se monter de 16 a 17 mil hommes. Mais ils en ont tout au plus le quart. Leurs milices se montent au plus a 60 mil hommes. Le 28 decembre je i)artis de "Williamsburg a deux heures apres midi pour aller loger a Jamestown (7 mil) autrefois capitale de la Yirginie. II n'y reste plus qu'une maison tres belle qui est le cabaret sitae vis a vis le passage de la riviere. J'y sejournai le 29 a cause du vent qui etait trop fort pour passer la riviere. C'etait un vent du nord qui avait gele les bords de la riviere a plus de soixante toises qu'il fallut rompre pour la traverser. Cette riviere qui s'appelle James River a deux milles de largeur. Le trente, passage de la riviere. Le trente un, passage de mon bagage, je fus loge a 5 mil. Le premier Janvier 1778, loge a 25 mil. Le deux, loge a. 25 mil. Le 3, loge a 28 mil. Le quatre a Halifax. On passe un petit ferry. Je sejournai le 5 a Halifax qui est une petite ville d'environ 80 maisons qui resssemble a un de nos gros villages de France. Le 6, je partis d'Halifax pour aller loger a Colons, 25 mil. Le 7, cliez Davice, 23 mil. Le 8, chez un particulier, 23 mil. Le 9, a Whitefield. On passe la riviere a gue, 22 mil. Le 10, a Rockbridge, commencement de la Caroline du Nord, 18 mil. Le 12, 24 mil. Le 13, a "Wilminton, 16 mil. Je sejournai le 14 a Wilminton, petit village assez ramasse sur le Cap Fear. Cette riviere est bonne et profonde .a y recevoir des vaisseaux de — 428 — trois on quatre cents tonneaux. II y avait un paquebot charge de mar- chandises appelle Le Benjamin, appartenaiit a Monsieur Chanmont, cam- mande par le Sieur Eicot de St Yalery en Somme. Cette ville est fort enfoncee et commandee par des hauteurs tout autour. II y a une redoute de ^ pieces de canon sur la riviere. La Capitale de la Caroline du Nord est Newben. Le 15, je passai les deux ferrys qvii ne sont pas larges et je logeai -an cabaret de I'autre cote.. Le 16, mauvais cabaret a 30 mil. Le 1^, chez Stanleys ou commence la Caroline du Sud, 14 mil. Le 18, 25 mil. Le 19, commencement de la baye a deux mil et demy de chez Ford, II faut attendre que la maree soit retiree et on longe cette baye pendant 8 mil pour aller a la taverne Declar ; ensuite, point de cabaret, je logeai dans le bois, 28 mil. Le 20, a G-eorgetown ou on passe un ferry, 20 mil. Le 21^ je sejournai a Greorgetown, qui est u.ne petite yille le long de la riviere. Le 22, parti de Greorgetown par la grande route et je fus loger au cabaret de Sodden. Le 23, passe le ferry de la riviere de Santy et loge dans le bois n'ayant ni cabaret ni maison, 17 mil. Le 24, a 15 mil du logement dans le bois on passe la riviere de Cooper a Strawbery, loge chez Smith, taverne, 20 mil. Toute cette route depuis Williamsburg jusqu'a Charlestown est tou- jours une rue entre deux bois. On ne trouve sur cette route de 490 mil. qu'environ 60 maisons en exceptant les villes. La route est aisee, toute plaine sablonneuse point de montagne. La plus grande partie des bois sont des pins de la plus grande beaute en elevation et grosseur. De tres mau- vais et vilains cabarets. « Le sol de la Caroline du nord fournit du froment, du bled d'Inde, du coton et quelques plantations d'indigo. Les forets sont traversees de dis- tance en distance de petits ruisseaux. Les habitans ont des vergers ; on y fait du cidre et de la bierre. La Caroline da sud quoique plus considerable que celle du nord n'a pas les memes avauia^js que la derniere ; il n'y croit pas de froment. Toutes les plantations consistent en indigo de mediocre qualite, bled d'Inde beaucoup de ris. Le climat de ce pays est tres chaud. Tout se brule et aucun fruit ne viant a maturite, tant par la variation du tems souvent ora- — 429 — getix, en juiii, juillet et aout, et suivi des pluies les plus fortes, des vents horribles qui cassent et deracinent les plus gros arbres dans la foret. Le 10 aout on a essuye cet 6venement a Cbarlestown par un vent d'est qui causa le plus grand dommage aux vaisseaux dans la baye, et fit beaucoup de degat a terre. Presque point de legumes ; un peu au prin- temps ; beaucoup de patates et pommes de terre. II y a beaucoup d'oran- gers mais presque pas d'oranges a maturite, de merne que les grenades mauvaises, poires et pommes en tres petite quantite ; mais beaucoup de figues et peches qu'ils cueillent avant qu'elles soient mures ; point de cerises, prunes, et abricots, ou presque point et tres mauvais. Les melons y sont tres bons. La vigne n'y reussit point. Un fran9ais qui est a Charlestown qui repete ses essais depuis plusieurs annees et dont j'ai vu son vignoble au printemps charge de belles grappes avec la plus grande esperance ne pent les conduire a maturite. Soit les mauvais vents ou la trop grande chaleur, les grappes s'amortissent et tombent. 0]i pourrait recueillier beaucoup de soye. Le climat y parait conve- nable. Ce meme fran9ais qui s'en occupe m'a fait voir au printemps une quantite de belles soyes qu'il avait tire cette annee. Ce serait une grande (?), si on s'y appliquait, et une grande branche de commerce. Charlestown est la plus grande ville de I'Amerique apres Philadelphia et Boston, son etendue est d'environ un grand mil depuis la riviere jusqu'a la porte d'entree qui est couverte d'une especes d'ouvrage a corne impar- fait qui voit le grand chemin et le seul pour arriver a Charlestown par terre etant dans une peiiinsule. Cette ville est enveloppee par la riviere d'Asley d'un cote et de I'autre la riviere Cooper qui forment le bassin ou rade de cette ville. Les rues sont tirees au cordeau et les deux principales qui se croisent sont tres belles et tres larges, au milieu desquelles et dans le centre de la ville est la statue de Monsieur Pitt ou lord Chatam. Les autres rues tres etroites sont aussi tres belles. L'incendie qui arriva le 14 Janvier 1^78 a consume environ 250 maisons qui regnaient le long de la baye, et fort derange la beaute de cette ville. II y a d^s trottoirs pavts en brique dans presque toutes le^ lues. — 430 — Les ruGs ne sont poiat payees, fort sablonneuses, fort incommodes et brulantes par ce sable chaufe qui passe le dessus du Soulier en traversant les rues. Les maisons sont la plus grande pariie en bois. II y en a quel- ques unes en brique bien baties en dehors et tres mal distribuees au dedans. La maison de ville ou se tient I'assemblee des etats estun assez gros edifice, II y a de tres grandes et belles pieces qui servent aussi pour les fetes publi- ques. La baye da port est tres sure pour les vaisseaux qui peuvent y arriver. Son entree est difficile et impraticable pour les gros vaisseaux qui ne trouvent point assez d'eau. II y a une barre dangereuse ou il faut etre con- duit par les pilotes qui malgre leurs connaissances touchent assez souvent et quelques uns se perdent. Cette barre est flanquee par deux forts dont celui de la droite est le fort Moultry, celui de la gauche le fort Johnson, en etat de defFendre la mer a I'entree. Mais on pourrait faire une descente au fort Meltry par bateau par la riviere et prendre ce fort a revers. Le long de la baye il y a sept grosses redoutes qui voient le bassin et le confluent des deux rivieres. Cette ville pourrait etre mise en etat de grande defFense avec de bons ingenieurs. Elle n'est dominee d'aucune part. Point de promenades, tout est entoure par eau et bois et grands marecages le long des rivieres. La seule promenade est le long du grand chemin qui est sablonneux. Cette ville fait tout le commerce de la province du Sud. Les plus riches et les plus belles habitations sont le long de la riviere d'Asley et de Cooper. De Charlestown en continuant vers le sud on va au Beauport ou port Eoyal qui en est eloigne de 60 mil. Ce port est infini- ment meilleur que celui de Charlestown, plus considerable et plus sur. II devrait etre le port principal de toute la Caroline dii sud. Ce port est soutenu d\m fort -garni de 30 pieces de canon de 48 livres de balles? qui , etait garde par 35 hommes d'artillerie de milice. De Beauport jusqu'a la riviere de Savannah il y a 120 milles, pays tres sablonneux qui fournit de I'indigo, ris, bled d'Inde et cotons. Cette riviere fait la separation de la Caroline du sud a la G-eorgie dont la capitale est Savannah du nom de la riviere, qui est soutenue par un fort tres faible qui fut emporte d'emblee i)ar les anglais qui y firent une des- — 431 — ceiite le 29 decembre 1YT8, et s'emparerent de la Greorgie qui confine aux Florides appartenantes aux anglais. La G-eorgie est encore plus sablonneuse que la Caroline du sud, fort peu peuplee, etanl la derniere de 13 provinces qu'on a defrichee. Elle recueille les memes denrees que dans la Caroline du sud, comme ris, indigo, bled d'Inde et coton. La riviere d'Altamaka la separe des Florides du. cote • du Sud. Situation, climat, moeurs du peuple Americain. L'Amerique septen- trionale ou les treiza provinces qui la composent ont en longueur ou eten- due, par le chemin des voyageurs par les terres depuis le Newhampshire jusqu'aux Florides, environ 1800 milles ou 600 leagues. Elles varient en profondeur. Les quatre provinces du nord ont moins de profondeur. Cette partie augmente dans New York qui pent avoir 160 mil dans les terres. Cette profondeur augmente en avan9ant au sud et la province de la Virginie estime sa profondeur jusqu'a 300 mil. La derniere de ces 13 provinces est bornee au Nord par le Canada et a \ I'ouest encore par le Canada et les nations indiennes jusqu'au Mississipi qui enveloppent I'Amerique Septentrionale, bornee au Sud par les Florides ; a Test par la mer. Le climat ne pent pas etre egal dans cette etendue de terrain par ce qu'il varie de 13 degres de latitude du Nord au Sud. La partie de la Nouvelle Angleterre, le New Hampshire, la Baye de Massachusetts, qui est la partie de Boston, essuyent des hivers tres rudes, beaucoup de neige et de glace. L'hiver plus rude et plus long qu'a Paris, et en continuant vers le Sud il parait moins rude jusque dans la Yirginie quoiqu'il y ait des tems de 7 a 8 jours tres rudes qui glacent les plus grandes rivieres telle que la Delaware. De la Virginie les trois autres provinces vers le Sud, cjui sont les deux Carolines et la G-eorgie ont un hiver tres leger, de la glace de I'epaisseur d'un ecu, point de neige ni grcle, malgre la difference de situation et de degres. Toute I'Amerique se ressemble par la variation de temx^s dans un meme jour du froid au chaud qui infiue beaucoup sur le corps. Onne pent attribuer cette variation qu'a des vents pousses des marais et des forets im- mences qui couvrent toute I'Amerique. — 432 — La partie de ce grand continent qui m'a paru la plus saine et la plus commode est celle du Nord depuis Newhampshire jusqu'a la Yirginie. Toutes les commodites de la vie y sont assemblees. Ces pays sont pourvus de toutes les denrees qu'on pent desirer en grains, en bestiaux, fruits, legumes, bonne boisson en cidre et bierre. Les quatre autres provinces de- puis la Yirginie, les deux Carolines et la Gleorgie ont tres peu de grains ex- cepte le bled d'Inde et le ris qui fait presque toute leur nourriture en pain, mais beaucoup de bestiaux, surtout de coclions qui est le plus commun dans toute I'Amerique et dont ils font beaucoup d'usage. Les legumes et fruits sont en mediocre quantite dans ces pays chauds ce qui rend la vie assez insipide, n'ayant que viande et pain, beaucoup de patates et pommes de terre presque pour toute nourriture en legume, quoi- qu'il y ait dans le sud beaucoup de ligues et de peches. On ne les mange pas bonnes, elles sont cueillies sans etre mures ou brulees par la chaleur ou defaites par les grosses pluies. Tons les fruits qu'on mange dans le Sud, surtout les pommes, viennent du Nord pur la mer ; mais on y mange de tres bons melons. Les bestiaux d'Europe ne m'ont point paru trop degeneres. Les boeufs, vaches, ne sont pas tout a fait si forts. Cela depend peut-etre du gazon. Dans la partie du Sud et meme dans la plus grande partie de I'Amerique, ces animaux logent a I'air dans leur pature ou foret, reviennent comme par habitude a leurs maisons, ou on va les cbercher. II y a dans toute I'Amerique beaucoup de chevaux parmy lesquels il s'en trouve de tres beaux de ces races anglaises, surtout dans la Yirginie ou ils ont beaucoup d'etalons anglais dont on annonce leur merite, leurs beautes, leurs naissances dans les gazettes. Ces chevaux sont tres alertes, toujours au trot ou au galop. C'est I'usage des Americains ; ils seraient tres bien a monter des troupes legeres. Dans toute la partie du Nord les ports sont situes sur la mer et en grande quantite. Dans la partie du Sud quelques uns plus enfonces dans les terres attendu des grosses rivieres qui se jettent dans lamer, quipeuvent recevoir les plus gros vaisseaux qui vont se charger aux habitations qui sont le long de ces rivieres qui remontent de 100 a 200 mil dans les terres. Ces habitations sont communement les plus riches. — 433 — Les marcliaudises de TAmerique consistent en beaucoup de comes- tibles, comme grains, bled d'Inde, viandes salees ; on pent ajouter dans le Nord, des pecheries, des pelleteries, du chanvre, du lin en petite quantite, des cuirs, des planches et autres bois de construction, depuis le Newbamp- shire jusqu'a la Pensylvanie. On trouve dans le sud jusqu'a la Greorgie,dans le Maryland et la Yirginie, beaucoup de tabac et coton, dans la Caroline du Nord du grain, coton, indigo, ris. Les trois derniers plus considerables dans la Caroline du Sud. La Greorgie a les memes avantages, mais en moindre quantite, etant fort peu defricbee, et partout des planches, bois de construction, viandes salees, cuirs, peaux ; point d'ouvrage de manufacture ; de plus dans le Sud beaucoup de pois, resine, goudron et cire. On trouve assez dans I'Amerique, surtout dans le Sud, des vignes qui croissent au pied de grands arbres dans les forets, qui ont des beaux raisins assez gros, apres, a moitie seches, ils sont assez bons, mais il n'en croit pas pour le vin. On a fait beaucoup d'essais qui n'ont point reussi. Les habitations les mieux cultivees sont celles habitees par les Alle- mands qui sont en grand nombre dans la Pensylvanie et dans le Maryland, quoique je n'aye point vu dans toute ma route un joli jardin meme aux habitations qui paraissent belles et riches ny dans les villes ou ils ont des terrains considerable attaches a leur maison. Soit paresse ou peu de gout ils ne sont pas cultives. La partie du nord est celle qui m'a paru la -plus active. Elle est cultivee par des blancs ; on y voit tres peu de negres. On commence a I'appercevoir dans le Connecticut en petite quantite, et ensuite dans le New-York et le Jersey ils augmentent. Mais toute la partie du sud en est remplie et tons les ouvrages ne se font que par les negres, ceux meme de I'industrie, cordonniers, tailleurs, charpentiers, tonneliers, et les ouvrages d'orfeverie, d'horlogerie sont faits par des blancs. Dans toute cette grande route que j'ay parcourue toujours entre deux bois, j'ai vu tres peu de gibier et meme d'oiseaux, quoiqu'on m'a assure qu'il y avait beaucoup de cerfs, dindons sauvages, faisans et perdrix. ddd — 434 — II m'est arrive de voyager douze et quinze mil dans la foret sans appercevoir un oisean qn'en approchant une habitation ou j'en voyais quelques uns et souvent des perdrix qui dans le nord sont plus grosses que les notres ; dans le snd beauconp plus petites. Pas un lievre, quelques lapins qui ne se terrent point. Mais les oiseaux y sont de la plus grande beaute en couleur bleue, verte, rouge, d'or, et I'oiseau mouche. Dans la saison des fleurs dont j'en ai vu une grande quantite, cet oiseau n'a de singulier que sa petitesse, sa delicatesse. Son plumage n'a rien de rare que la gorge qui donne en se remnant des nuances tres vives en couleur de feu. J'en ai vu un a Bethleem en Pensilvanie voltigeant sur sa maitresse, de la sur un bouquet de fleur avec la plus grande vivacite. On esperait le nourrir avec du miel faute de fleurs. L'oiseau le plus agreable pour le chant dans le sud est le moqueur qui est le rossignol de I'Amerique, et centre fait le chant de tous les oiseaux. Beaucoup de crocodiles et des serpents a sonnette, une quantite insuppor- table de maringoins qui accablent le jour et la nuit. Chaque province de I'Amerique a une espece de congres ou assemblee des membres de la province de chaque comte ou canton particulier, qui sont nommes par la multitude pour se rendre a la capitate ou on regie les affaires de la province. Ces deputes des cantons sont communement les plus riches qui sont choisis et se rendent a I'assemblee au tems indique. Cette assemblee est composee d'un gouverneur, d'un lieuteiiant gouver- neur, d'un conseil prive qui est comme I'assemblee des pairs, et les deputes de chaque canton representant la chambre des communes. C'est dans ces assemblees que sont reglees les afiaires de la province. Deux ou trois membres sont nommes par les chambres dej^utes au Congres qui se tient a- Philadelphie ou se reglent les affaires generates do I'Amerique. Ces assemblees ou le monde pent voir et entendre ce qu'ils ontaregler, n'inspirent pas un grand respect et ne donnent pas grande idee des regle- ments qu'ils vont faire. lis sont tous assis chapeau sur la tete, les uns a moitie couches, d'autres dorment tout a fait, quelques uns lisent les gazettes pendant qu'on propose quelque affaire. Ceux qui ecoutent ont la mine de ce qu'ils sont, fort betes.^ — 435 — L'afFaire proposee est avouee ou discutee par quelques niembres qui se leveiit, s'assemblent dans un coin pour deliberer et donnent leurs resolu- tions qui sont approuvees par les dormeurs qui sont de I'avis de leurs con- freres. Les affaires principales sont des reglements, des ordonnances pour Tar- gent qu'on doit imprimer, les contributions qu'on doit payer, peu ou point d'ordonnances de police. La liberte de faire ce que Ton veut en Amerique est (de faire) une barriere aux reglemens de justice et de police. Pour I'honnetete dans ces assemblees ils sont tous egaux depuis le gouver- neurjusqu'au dernier depute. J'ai vu proposer a Charlestown par le general G-atzen qu'il paraissait convenable que dans I'assemblee on otat le chapeau comme par respect et decence. Aussitot s'eleverent plusieurs Yoix qui dirent que ce serait attaquer leur liberte. Cette proposition ne passa point. Cette assemblee commence des le 9 a dix heures du matin jusqu'a nne ou 2 heures. Ces deputes sont payes par leurs cantons ou comtes ; et il m'a ete dit que ceux deputes au congres recevaient mille louis d'appointemens par an. Cette assemblee n'ose ]3oint meme faire des lois contre les delits des citoyens. lis craignent le peuple. Comme ils sont gens riebes et qui ont ete choisis a cet egard, ils craignent d'etre pilles et bafoues dans leurs habi- tations. Cette nation est encore toute neuve ; nulle education ; nulle politesse ; nonchalante, paresseuse, sans ame, croyant cependaut tout savoir, meprisant les conseils et ayis des etrangers dont ils sont extrememont jaloux, nation dont il faut se delier dans les marches qu'on fait avec eux ; ils sont naturel- lement voleurs. Leurs gazettes sont remplies de chevaux pris a la pature ou dans I'ecurie. lis se devasteiit eux memes. Porsonne ne pent conser- ver des fruits ou des legumes dans son jardin. lis s nt voles la nuit ; nulle lois contre des abus ; on pent nier tous les faits ; on ordonne un serment qu'on passe tres legerement et tout est fixe. Cette nation est abrutie ]3ar la boisson qui est leur seul delice qui con- siste en liqueur forte ou vin pour ceux qui en ont. Dans les repas pu- blics tout le monde est ivre ; ils sont tous comme des cochons, buvant dans le meme bocq et couchant tous ensemble sans se connaitre. — 436 — Un homme qui arrive a un auberge bien crotte, s'approche du feu, ote ses souliers et ses bas devant tout le monde se seche les pieds sans en de- mander la permision, (la liberte de faire ce qu'on veut!). J'ai vu tout ce qae j'avance dans mes voyages. L'hospitalite si vantee dans les relations de ce pays-ci est bien oubliee ; point de pays plus cher et meme exorbitant^ soit au cabaret ou cbez un particulier, faute de cabaret qui vous extorque. Beaucoup de cabaretiers sont colonels ou lieutenant colonels. J'ai loge plusieurs fois chez des personnes de ce grade. On n'en sera point etonne puisque plusieurs officiers generaux de Tarmee sont ou maitres d'e- coles, cabaretiers, procureurs, etc., etc. Le president du Congres, Monsieur Laurens, est fils d'un sellier de Charlestown qui a travaille luy meme a ce metier. Le compose de ce peuple sont des families fletries ou pauvres ; point de naissance honnete. II n'est point etonnant qu'ils aient une mau- vaise education. Les hommes du Nord sont grands, forts, assez beaux, mais toujours Americains sans education et mal eleves. Laboissonles empeche de vieillir jointe a Tinfiuence de I'air. Les maladies sont souvent tres courtes et con- duisent au tombeau. C'est de meme dans le Sud ou les hommes ne pa- raissent pas si vigoureux. Dapuis un bout de I'Amerique jusqu'a I'autre, c'est la meme education, la meme fa9on de vivre et de penser. Peut-etre que le Nord est un peu plus eclaire et quelques habitans riches des grandes villes. Les femmes ne sont pas mieux eduquees mais dans le Nord elles sont tres jolies, tres blanches, et des couleurs qu'elles n'ont point dans le Sud ou la grande beaute est plus rare, mais generalement partout tres blanches. Elles sont serieuses, leur assemblee est pour boire du the. On voit souvent dix ou douze femmes ensemble qui parlent tres peu, tres droites. Elles aiment la parure, sont tres bien mises, et leur petit chapeau bien orne leur donne de laphysionomie, mais generalement non-chalantes et meprisantes, de tres beaux cheveux et la plus grande partie tres courts, sans poudre. Elles marchent peu, quoiqu'elles aient la jambe forte et beaucoup de pied. II n'y a pas de maison un peu aisee qu.i n'ait une chaise avec unche- val, et les gens riches des carrosses anglais tres honnetes et atteles souvent de tres beaux chevaux anglais. — 43Y — Ayaut parcouru toute rAmerique d'uii bout a I'autre avec la plus grande attention, il ne m'a point pam que les defrichemens puissent etre estimes, (I'un parmy I'autre) a plus de la trentieme partie des terres. L'abus de la concession et de la distribution des terrains doit en etre la cause prin- cipale. II y a certains particuliers qui ont jusqu'a 50 mil acres de terre dont ils n'en cultiyent pas cent. L'acre est de deux careaux de St Dominique et il faudrait au moins 40 negres pour cent acres, ce qui est assez rare de trouver dans une habitation. J'ai vu dans mon voyage des cabarets avec trois ou quatre negres auxquels j'ay demande s'ils avaient im grand terrain a eux. lis me repondirent qu'ils avaient 4 a 5 mil acres dont ils en cultivaient a peine 20. Cette mau- vaise distribution, abus du gouvernement, et des concessions anterieures privent ce pays de toutes les ressources qu'on pourrait en tirer par defaut de negres pour y travailler cette terre. lis disent meme dans le sud qu'ils craindraient d'en augmenter le nombre, nation timide et tremblante, point de terre a donner dans ce con- tinent immence que pent etre quelques milliers d'acres dans la partie des Indiens. Beaucoup de terres sont a vendre presentement, les papiers publics en sont remplis tant des terres des torys ou royalistes qui ont ete obliges d'abandonner, que par la taxe imposee de cinq pounds par chaque centaine d'acre, et I'imposition de la meme taxe sur chaque tete de negre. Chaque province imprime son papier et il n'a point de cours d'une province a I'autre, ce qui est tres incommode pour les voyageurs et les commer9ants. II n'y a que les papiers du congres qui soit re9us par toute I'Amerique. Ce papier doit tenir lieu d'argent et avoir la meme valeur ; mais la quantite en est si. grande qu'on pent pre voir qu'on ne pourra le realiser que dans un demy siecle. On pent assurer que le numeraire du pays n'existe point pour la dixieme partie. De plus, on s'apper9oit du plus grand discredit de cette monnoye par I'usage qu'en font les habitans et par le prix de toute sorte de denrees payees en papier a un prix extraordinaire et exhorbitant. Ce n'est pas trop avancer de dire que nos negocians venant d'Europe ou de nos colonies gagnent mil ou douze cents pour cent sur leurs marchandises qui leur sont payees en papier — 438 — lis perdent sur lenr retour au moins cinq cents pour cent, en estimant le prix des marchandises qu'ils achetent avec cette meme monnoye. Ceux qui desirent changer leur papier en argent a leur depart, sont obliges de payer 6 en papier pour un en argent ; ce qui m'est arrive en quittant TAmerique pour me defaire des papiers qui me restaient. Beaucoup de negocians ont du papier monnaie en depot dans I'esperance de les voir un jour realises. Mais cette esperance est tres precaire, surtout *si les anglais reussissent dans leur projet de reconquerir I'Amerique. Le seul usage de ce papier et le plus solide serait d'acheter des terres dont une grande partie est en vente. Les fonds resteraient. Ce grand et immense continent qui est de plus de 600 lieues le long de la mer avec les plus belles rades et ports qu'on puisse desirer, est susceptible de devenir avec le temps le plus beau, le plus grand, le plus riche et le plus redoutable royaume de TUnivers. II peut elever la plus grande marine, ayant dans son interieur tout ce qui est necessaire a sa construction. Le pays dans toutes les provinces abonde en comestibles de toutes sortes tant en grains de toute espece, en un mot toutes choses necessaires ; mais dans ce moment il manque des hommes pour remplir ces grandes vues. On ne peut estimer la population de toute TAmerique a plus de 3 millions d'ames a qui il manque de I'ele- vation, du courage et de 1 'intelligence. Ce grand continent que Toeil ne voit que comrae une grande foret attend des bras pour le defricher et le mettre en etat dans un demy siecle d'etre le plus beau, le plus grand Royaume du monde entier. MEMOIRE PRESENT^ AU CONGRfc? PAR MONSIEUR DUPORTAIL. Les Etats Unis de I'Amerique doivent-ils avoir des ports fortifies dans tons leurs contours, ce qui demand 3 pour etre pris un siege regulier tant par terre que par mer ? Sils doivent en avoir, en quel nombre ; et quels principes doit-on suivre dans I'etablissement de toutes les autres fortifica- tions de ce pays d'apres son etat actuel, la nature de ses forces et celles de — 439 — rAmerique qu'il en tete. II y a dix huit mois qu'vm officier mon compatriote avait avance dans un memoire que les Etats Unis ne doivent point avoir de places fortes qu'ils ne doivent faire usage que d'ouvrage de campagne, a mesure qu'ils en avaient besoin, et ce qui me parut alors, il avait fait adop- ter cette idee a plusieurs personnes qui ont part a I'administration. Quoique d'apres les circonstances dans lesquelles cet officier se trouvait il fut aise a decouvrir quels pouvaient etre ses motifs en mettant en avant ce systeme. II faut avouer qu'il y a dans le raisonnement dont iH'appuyait quelque chose qui pent faire illusion. II alleguait que si les Etats Unis avaient des places fortes, et que I'ennemi s'en empara, il pouvait s'y maintenir avec peu de forces et qu'il deviendrait plus difficile de Ten chas- ser que des endroits qui sont absolument ouverts. On ne pent assurement pas disconvenir de cela, mais povir la memo raison on ne pourra pas nier qu'il ne fut aussi ply.s difficile a I'ennemi de chasser les Americains premierement de ces lieux fortifies pour s'y etablir. La question se trouve done a peu pres reduite si plutot que de bien fermer sa maison il ne vaut pas mieux en laisser les portes ouvertes pour pouvoir plus facilement en chasser les voleurs qui s'en seraient empares. S'il en etait ainsi il ne faudrait de fortification nulle part, pas plus en Europe qu'en Amerique. Les circonstances particulieres dans lesquelles est r Amerique sont memes a I'avantage de la fortification d'apres les raisons m^mes de I'auteur du memoire. II dit que les places fortes demanderaient des garnisons prises de I'armee reguliere ou de la milice qui ne suffisent deja pour la multitude de points ou il faut etre prets de faire tete a un ennemy qui par le moyen de ses vaisseaux pent se transporter rapidement d'un bout du continent a I'autre, mais c'est precisement la cause pour laquelle il serait bon de forti- fier les lieux les plus importans de la cote, afin qu'avec peu de monde on put y resister a I'ennemy et donner le temps d'assembler les troupes pour aller a leur secours avant qu'ils y aient ete mines. Mais voyons dans quels sens les raisonnements de ceux qui ne veulent pas que les Etats Unis ayent des places fortes contiennent quelque chose de juste et dd vrai. Le voici. C'est si les Etats Unis batissent plus Je places fermees, de forts que I'etat actuel de leur population, le nombre de — 440 — leiirs troupes, leurs arsenanx de toute espece n'en peuyent garnir, appro- Tisioniier, en un mot plus qu'ils n'en peuyent defFendre. II n'est pas douteux alors que Tennemy pent tomber presqu'a I'impro- viste sur quelques uns des points fortifies, mais non sufiisamment pourvus, s'en emparer et s'y maintenir. Mais que les Etats Unis n'ayent de place et de forts que ce qu'ils en peuyent facilement approyisionner et defFendre, certainement ils en retireront le plus grand ayantage. Je dis plus : c'est qu'ils ne peuyent guere s'en passer. En efFet c'est sur le commerce principalement que I'Amerique fonde sa splendeur ; mais pour commercer il faut ayoir des yaisseaux qui aillent dans les pays etrangers ; il faut qu'elle re9oiye les yaisseaux etrangers dans ses ports ; il lui faiit commencer I'etablissement d'une marine mili- taire qui protege ses cotes et la marine marchande. II lui faut done des chantiers de construction ; des magasins, des arsenaux de toutes especes, toutes choses qui la plupart ont besoin d'etre rassemblees dans le meme lieu pour le secours qu'elles se pretent mutuellement. Mais si ces lieux sont ouyerts, I'ennemi poarra done yenir detruire ses etablissements qua ad il lui plaira et rendre aiusi tout ses trayaux et ses depenses inutiles. N. B. Mais leyons toutes les difficultes. Si les ports fortifies di^s Etats-Unis pouyaieut etre imprenables, sans doute les ayis ne seraient plus partages, personne ne douterait que ce ne fut un ayantage immence de les ayoir. Mais, demandera-t-on, pouyons nous ayoir des places imprenables, en peut-on faire ? Sans doute, a la rigueur, il n'y a point de places impre- nables. Si Ton yeut supposer que la puissance qui youdrait la prendre serait en etat et resolue de sacrifier le nombre d'hommes ; la quantite de munitions, d'argent, etc., necessaire pour en yenir a bout. Mais les moyens de toutes les puissances sont bornes. Elles peuyent sacrifier 3, 4, 6, 10,000 hommes, si Ton yeut, et du temps et toutes choses necessaires a proportion. Mais elles ne sacrifieront pas 15, 20, 25 mille hommes, ou cette perte ne serait pas compensee par la prise de la yille. Si done une place est fortifiee de fa^on a exiger une plus grande perte en hommes et autres choses, que la puissance qui youdrait la i:>rendre ne pent le faire, il est clair que la place est imprenable pour elle. C'est — 441 — dans ce sens que les Etats Unis penveut en avoir, et meme n'avoir que celles la. Yoici comment. En Europe nous estimons que pour assieger une place ordinaire, c'est a dire fortifiee suivant les principes communs de I'art et a qui sa situation ne donne pas d'ailleurs de grands avantages particuliers, il faut une armee de 8 ou 9 fois aussi forte que la garnison. Ainsi une place faite pour 4000 hommes de garnison et qui n'est qu'une place tres mediocre ne pent etre assiegee que par une armee de plus de 30,000 hommes. Mais quelle est la puissance europeenne qui pent envoyer en Amerique dans un seul point une armee de' 30,000 hommes ? Ce ne sont pas surement les anglais. Mais ce n'est pas tout. J'ai parle la d'une place telle que nos villes fortifiees d'Europe qui la plupart n'ont point ete destinees originairement a etre des places fortes, qui ne sont pas dans des situations favorables, ou dont les situations n'ont pas ete mises a profit, parce que leurs premieres fortifications ont ete faites dans I'enfance de I'art et i)oursuivies ensuite selon les circonstances, tantot sur certains principes tantot sur d'autres. Mais ici ou il n'y a rien de fait, ou sur une cote de 10 a 11 mil d'eten- due, nous sommes a meme de choisir les lieux les plus avantageux, je suis persuade que nous pourrions avoir des places qui, avec des garnisons tres peu considerables, ne craindraient veritablement aucune puissance europeenne. D'apres tout ceci je propose done aux Etats Unis trois ports bien forti- fies, I'un au nord, un autre au sud, et un troisieme entre les deux. Les raisons de cette distribution se demontrent d'elles memes (note C). Les places seraient absolument fermees et en etat de soutenir un siege en regie par terre. J'ignore d'ailleurs quels sont les endroits les plus favorables pour leur etablissement. Peut-etre Boston et Charlestown conviendraient- ils. Pour la place du milieu on pourrait penser a Philadelphie. Mais Philadelphie exigerait beaucoup de travail et de depense, d'ail- leurs il est bien pres de la riviere du nord qui nous offre un etablissement bien plus sur ou au moins qu'il est aise de rendre tel. Je n'entends pas parler de New York, parce que je ne le connaispas suffisamment ; d'ailleurs eee — 442 — je crois qu'attendu sa situation, il appartiendra toujours a celui qui sera maitre de la mer. Mais si les ouvrages qu'on fait a West Point a present au lieu d'etre des ouvrages de campagne etaient faits solidement et avec les changemens convenables, la riviere du nord au dessus de cet endroit jusqu'a Albany, peut donner un asile sur a toute la marine de ce pays. Mais il faut bien prendre garde que ce ne sera qu'un asile. Un yais- seau de guerre ou quelques fregates dans le bas de la riviere suffisent pour empeclier vos vaisseaux de sortir et ainsi les rendre absolument inutiles. C'est la le defaut de tous les ports dans des rivieres si larges que des vais- seaux y peuvent y tenir sans etre maitres des bords. Boston et Charlestown, suppose qu'ils conviennent d'ailleurs, n'au- raient pas ce defaut. Je desirerais done que le troisieme port fortifie ne I'eut pas ; qu'il debouchat dans la mer immediatement. II n'est pas a craindre, j'espere, que les cotes de la Pensylvanie, du Maryland et de la Yirginie ne nous ofFrent quelques endroits convenables ; c'est ce qu'il faudrait chercber. Maintenant nous avons un autre objet a considerer. Supposant que nous avons trois ports bien fortifies ou en temps de guerre la plus grande partie de nos vesseaux marchands, nos corsaires, nos fregates, les flottes alliees ne craignent rien de I'ennemy qui soyent toujours bien approvision- nes, qui ont en eux ou autour d'eux le monde necessaire a leur defFense, ne ferons nous rien du tout pour la surete des autres ? Laisserons nous de telles villes exposees a ce que de petites flottes en- nemies penetrent sans difficulte jusqu'a elles, prennent ou brulent les vais- seaux qui peuvent y etre et ravagent la ville elle meme? Non, sans doute. Mais voici selon quels principes nous pouvons nous conduire a cet egard. Nous avons dit que I'inconvenient qu'il y aurait a elever beaucoup de fortifications dans un pays peu peuple par rapport a son etendue, c'est que I'ennemy ne trouve moyen de s'emparer de quelques uns de ces points for- tifies a la faveur desquels il se maintiendrait dans le pays beaucoup plus facilement. Mais si nous pouvions fortifier ces lieux d'une telle maniere que nos fortifications nous donnassent des moyens de nous opposer a ce que I'enne- — 443 — my s'en rendit maitre, mais qu'elles ne lui rendissent pas a lui sou etablis- :senient plus sur, il est clair que nous atteindrions le but. II n'est question que de savoir si la cliose est possible. Sans doute elle ne Test pas partout, en tout lieu, mais elle Test en beaucoup. Faisons attention que c'est contre des forces maritimes, contre des flottes, que nous Youlons ici nous mettre en surete. Toute fortification qui empecbera done des yaisseaux de guerre d'entrer dans un port, de faire un debarquement pres, remplira notre objet sans pouvoir ensuite tourner contre nous. Par exemple je citerai Philadelpbie. Les forts qui y etaient aux envi- rons empecheraient les Anglais de remonter la riviere jusqu'a la ville, et quand ils se furent mis, par terre, en possession de cette ville les forts ne leur servirent de rien pour s'y maintenir. Aussi les ont-ils detruits. Ce sera done la la pierre de touche a laquelle nous eprouverions nos disposi- tions de fortifications pour les endroits dont il est ici question. Nous nous demanderons si en supposant que I'ennemy, par quelque moyen que se fut, se rendit maitre de ces endroits, s'il serait a propos pour lui de detruire nos fortifications. Quand nous croirons voir qu'il le doit faire ou en un mot qu'elles ne lui serviraient a rien, nous conclurons que nos fortifications sont bien placees. Tels sont les principes d'apres lesquels nous fortifierons (excepte nos trois grands ports) tons les autres ports ou lieux tres importants de la cote americaine. De cette fa9on en supposant meme le cas le plus defavorable qui est que par des circonstances les Americaius ne fussent pas a temps, et n'eussent pas les moyens de se servir des ouvrages faits pour repousser •I'ennemy, nous aurions au moins le plaisir de voir que nos travaux ne leur seraient d'aucune utilite. II se presente, toutefois une difficulte contre ce que je propose dans ce memoire. Peut-etre le projet de trois ports bien fortifies qui soient le berceau de la marine du continent, qui renferme tons les arsenaux, etc., va-t-il contre les droits des differens etats. Chacun de ces etats etant sou- verain, n'appartient-il pas a lui seul de pourvoir a sa defFense comme il le juge a propos, de batir des forts ou non ? Enfin, de faire telles fortifica- tions qu'il lui plairait ? L'etablissement de trois places fortes seulement — 414 — ii'exciterait ils pas, contre les trois etats qui les possederaieiit la jalousie des autres ? Je lie sais si ces iiicoiiveiiieiis soiit vrais ou faux. Je lie coiiiiais pas assez la constitution des Etats TJnis pour avancer aucun jugement sur cela. Tout ce que je puis dire, c'est que je crois que la fore 3 des Etats Unis depend de leur union interieure et iiitime entr'eux ; que par rapport a la guerre, les 13 etats doivent se regarder comme uii. II serait done aise de demontrer cette yerite, mais je me coiitenterai de la faire seule par rapport a la fortification. Que le Congres general n'eiitre pour rieii dans Tetablissement des for- tifications du continent ; que chaque etat en particulier ii'ayant que des moyens boriies soit charge de travailler a sa defFense, comme il le jugera a propos et vous verrez bientot s'elever uiie multitude de petites fortifications defectueuses a beaucoup d'egard. Comme il iie combinera pas ses fortifications avec celles des etats qui le toucheiit, beaucoup de ces fortifications seront inutiles ou pent etre meme dans le cas de devenir prejudiciables au pays ou elles sont ou aux etats Toisins. Au lieu que si n'ayant aucun egard aux li mites qui separeiit les pro- vinces, coiisiderant les Etats Unis comme une seule puissance, on forme d'apres la coiiiiaissance du pays un plan general de defense du continent, alors ce que Ton fera de fortification sera infiniment mieux place, on en fera beaucoup moins. Eiles pourront avoir toutes les conditions necessaires de grandeur, solidite, etc., et ainsi concourront bien plus efficacemeiit a la defFense du continent en general. Ce qui est le but que nous devoiis nous proposer. Note D. Note A. — Le moment present ne nous fournit-il pas une preuve de ce que je viens d'avaiicer. L'on craiiit que renneiny ne se porte vers Boston par terre ainsi que par raer ; et comme cette viile n'est pas en etat de deffense, i'armee conti- nentale est obligee de s'eloi^ner de New York et de se diviser ainsi qu'au moins une partie puisse s'approcher de la Nouveile Angleterre, et se joindre en cas de besoin aux milices du pays pour secourir la capitale. De cette division naissent plusieurs inconveniens considerables. Or, il est clair que si Boston etait fortifie suiiisament pour tenir une quinzaine de jours, — 445 — Tarmee continentale aurait le temps d'arriver, par consequent elle n'aiirait plus de raison de se gener dans ses operations. Elle pourrait ne changer sa position, faire des mouvemens qu'apres les mou- vemens reels de I'ennemy sans s'embarrasser de ses feintes, des bruits qu'il fait courir et meme des apparances dont il les appuie. Ge que je viens de dire de Boston doit s'entendre de tout autre point important; Note B. — Tant que les Etats Unis n'auront point de marine, il faut que les flottes de leurs allies les protegent contre celles de leurs ennemis. Mais les flottes amies peuvHut-elles venir dans ce pays si elles ne peuvent y trouver d'asile sur, des ports ou elles n'auront rien a craindre, soit du cote de la terra soit du cote de la mer, ou apres une longue navigation, apres des combats elles puissent se ravitailler, se rafraichir et pour cela trouver des magazins de toutes especes formes d'avance. Note C— Si les Etats-Unis avaient presentement un port au Sud capable de recevoir les flottes francaises, n'est il pas evident qu'ils procureraient de grandes facilites pour des expeditions contre les isles angiaises. Note D. — Les trois places fortes que j*ai proposees dans ce memoire seraient la residence naturelle des troupes coiituientales entretenues en temps de paix. Elles y trouveraient une occasion de perfectioniier le service et d'entretenir I'esprit militaire. Ges trois places qui contiendraient la plus p:rande partie de la marine mili- taire, les troupes, les magazins, etc., et qui seraient en tout temps sous la direction immeduite du Gongres previendraient les desseins ambitieux des differcnts etats, fortifieraient le gouvernement general et resserreraient les liens de Tunion poll tique. " Memoire preseiite au Congres par Monsieur du Portail." E-ESUMfi DES SERVICES DE MONSIEUR LE CHEVALIER DESTOUCHES PENDANT LA GUERRE DE L'INDEPENDANCE. Nomme au mois de fevrier 1^80, au commandement du vaisseau le Neptune Monsieur Destouche se rangea sous le pavilion de Monsieur le Che- valier d'Arzac de Ternay, commandant d'une division chargee d'escorter un convoi qui portait des secours aux Etats-Unis. No. A. Sortie de Brest le 2 mai 1780, cette escadre fut assaillie, trois jours apres, par une tempete et — 446 — separee de son conroi qu'elle ne put ralier que vers le Cap Finistere. Le 20 jnin la flotte etant parvenne an Sud des Bermudes, les fregates qui ou- vraient la marche signalerent des voiles a babord, la division et le convoi oourant vent arriere le Cap 0. N. 0. sur le signal d'aller les reconnaitre, fait par le general, le Neptune et VEveille, tinrent aussitot le vent, les armures a babord, toutes voiles dehors, le reste de la flotte continuant sa route. II etait alors dix heures du matin. A midi Destouches distingua parfaitement six batimens venant grand largue sur lui et VEveille avec des bonnettes ; I'un d'eux, detacbe des cinq autres, semblait se diriger sur le gros de la section fran^aise. Certain d'avoir reconnu 5 vaisseaux et une fregate, Destouches les signala au gene- ral qui lui repondit de diminuer les voiles. Le Neptune qui n'avait pas aper^u ce signal continua d'aller a la ren- contre de I'ennemi, la division fran9aise tenait le vent, mais qui n'avaient point diminue de voiles. Le Neptune se dirigea vers celui qui etait detache pour donner dans notre flotte et au vent duquel il etait incertain de passer. Le Neptune et VEveitle etant assez eloignes de notre escadre, et rennemy ne changeant point de route, Destouches reprit ses armures a tribord pour rallier Monsieur de Ternay qui faisait le signal d'ordre de bataille. Le Neptune premier vaisseau de la ligne changea alors d' allures, toutes voiles dehors. Les ennemis en firent autant en tenant le vent, mais un de leurs vaisseaux etait sous le vent et dans les eaux du Neptune. En loeu d'instants Destouches n'en fut qu'a une bonne portee de. canon, il le chassait si vigoureusement qu'il I'eut probablement pris si Monsieur de Ternay s'appercevant que la Provence ne pouvait le suivre^ce qui laissait un vide dans sa ligne, et craignant que le gros de la division ennemie qui etait au vent ne separa la sienne pour tomber ensuite sur le convoi n'eut fait signal au Neptune et a VEveilte de diminuer de voiles. Cette manoeuvre permit au vaisseau de virer de bord et de rejoindre sa division, en essuyant le feu dc la ligne fran9aise qui ne x>ut toute fois le desemparer. On se canona de part et d'autre jusqu'au coucher du soleil ; alors Monsieur de Ternay qui preferait la conservation de son convoy a la^ prise d'un vaisseau ennemi, ordonna a I'escadre de continuer sa route. — 447 — Arrivee, le 4 juillet suivant, a peu de distance des caps de la Yirginie, elle prit un batiment anglais. Les papiers dont il 6tait porteur confirme- rent la nonyelle deja connne de la prise de Charlestown par les anglais, et lis apprirent le retonr a New-York du vice amiral Arbntlinot et des troupes qui avaient ete envoyees sous les ordres du general Clinton, faire le siege de Charlestown. On sut aussi qu'Arbuthnot avait laisse dans cette derniere yille cinq mille hommes commandes par Lord Cornwallis ; qu'apres que les troupes qu'il ramenait a New York y seraient arrivees, la garnison s'eleverait a 14,000 hommes ; qu'enfin Arbuthnot attendait d'un moment a 1' autre I'amiral G-raves pour se reunir a lui et agir ensuite ayec toutes les forces anglaises de terre et de mer. Dans la soiree du meme jour comme on se disposait a mouiller. Mon- sieur de Ternay apper9ut a I'ouest des caps de la Cheasapeak, onze voiles qu'il crut etre les six vaisseaux combattusle 20 et qui ayec ceux d'Arbuthnot attendaient I'escadre fran9aise. Plus tard on sut que c'etait un conyoi allant de Charlestown a New York sous I'escorte de quelques fregates. Mais Monsieur de Ternay qui sentait toute I'importance de sa mission, s'attachait ay ant tout a debarquer son convoi a Ehode island ; il yira done de bord et fit, pendant la nuit, quelques fausses routes dont la derniere fut dirigee au Nord Quest pour porter sur cette isle deyant laquelle la diyision arriya le 11 juillet ayec tout son conyoi, moins la flute Vlsle de France qui se rendit a Boston, lieu de rendez-yous conyenu en cas de separation. Le 18 Monsieur de Ternay et le comte de Eochambeau se rendirent a Hartford ou ils eurent, le 20, ayec Washington une entreyue dans laquelle ils arreterent un nouyeau plan d'operation. En partant. Monsieur de Ternay ayait laisse a Destouches le comman- dement de la diyision. Le lendemain, ce dernier et le baron de Viomenil qui rempla9ait Monsieur de Eochambeau, furent informes de diyers endroits- que Eodney yenait d'arriyer a Sandy Hook ayec dix yaisseaux de ligne et les fregates des trois escadres anglaises reunies. En meme temps qu'ils expedierent a Hardfort un messagerporteur de ces nouyelles auxquelles MM. de Ternay et de Eochambeau n'ajouterent pas. — 448 — foi, Destouches et Monsieur de Viomenil s'occnperent avec la plus grande diligence des travaux necessaires pour completer les moyens de defense de la division et de Tarmee de terre. Pour y parvenir la division s'embossa, le 20 sei^tenibre au matin, dans la position N. et Sud, entre la pointe de Brinton et I'isle de Race, et Ton arreta que les generaux de terre fortifieraient I'un et I'autre point de toute I'artillerie dont il serait possible de les appro visionner Le general de Yiomenil goutant les representations de Destouches sur I'inutilite des batteries de la rade qui ne pouvaient tirer que sur des vaisseaux sous voiles, avait reconnu la necessite de fortifier ces deux points. On y travailla done sur le champ avec une ardeur telle qu'au moyen de I'artillerie fournie par la division avec les secours de I'equipage de VHermione et de la SurveiUante, dirigee par cinq ingenieurs douze canons de 24 et 8 mortiers furent mis en batterie au bout de six jours sur la pointe de Brinton et 36 canons de 24 sur I'isle de Eace. Ces batteries commandees par Messieurs de la Toucbe et de Yille- neuve Cillart etaient servies par les equipages des fregates qui, en quelque sorte desarmees, devaient entrer dans le port a la premiere apparition de I'ennemy. Leurs feux se croisaient sur tous les mouillages de la rade, et ceux de la division etaient dirifi^es dans un troisieme sens.* G-race a ces habiles dis- positions, I'approc^he des vaisseaux fran9ais devenaient formidable. Aussi une securite complete succeda-t-elle, de notre cote, a I'inquietude. Quand aux ennemis, inform es de ces travaux par les Torys dont New^port etait rempli, ils n'oserent venir attaquer la division. A son retour de la conference de Hardfort, Monsieur de Ternay apprit que Monsieur de Gruichen au lieu d'amener des renforts sur lesquels il avait compte, faisait voile vers I'Europe avec un grand convoi qu'il etait charge d'escorter. II etait urgent cependani d'avoir quelque secours qui put aider la division a sortir de I'inaction a laquelle elle mena9ait d'etre indefiniment reduite. Dans ce but il fut resolu que le Yicomte de Eochambeau, fils du gene- ral, irait en France expliquer au ministre les besoins de I'armee fran9aise — 449 — et de celle des Americaiiis. Monsieur de la Perouse charge de depeches de Monsieur de Ternay et du commandement de la fregate qui portait Mon- sieur de Rochambeau, avait a traverser I'armee anglaise. Choisissant pour parti r un coup de vent tres violent qui ne permet- tait pas aiix vaisseaux anglais de se tenir ensemble, il passa, le 28 octobre, au milieu d'eux avec deux fregates qui devaient rallier a Boston d'autres batiments charges de bois de construction. Les trois fregates furent vive- ment chassees par les croiseurs anglais ; celle de Monsieur de la Perouse fut dematee, mais parvenue hors de portee de I'ennemi elle en fut abandon- nee. Rodney repartit pour les isles avec son escadre dans le courant du mois de novembre laissant douze vaisseaux de ligne a Arbuthnot qui etablit sa croisiere dans la baye de Grardner a la Pointe de Long Island afin de ne pas perdre de vue la division fran9aise tandis qu'avec des vaisseaux de 50 ca- nons et un grand nombre de fregates et de batimens legers, il etablit des croisieres a I'entree de presque tous les ports de I'Amerique. On etait toujours dans I'attente des renforts de France lorsque Mon- sieur de Ternay etant mort, le 15 decembre 1^80, Destouches comme le plus ancien officier de I'escadre, eut pris le commandement de I'escadre arbora son pavilion sur le Due de Bourgogne. Yers la fin de Janvier V Astree, commande par Monsieur de la Perouse, rentra a Boston avec les deux autres fregates, apres 64 jours de la traversee la plus laborieuse. Leur retour inspira a Destouches I'idee de former une division d'un vaisseau et de deux fregates pour aller dans la Chesapeak neutraliser les operations d' Arnold dont les vaisseaux de transport n'avaient povir escorte que deux petits vaisseaux de 40 canons et quelques autres batiments de moindre force. Par cette expedition il repondait tout a la fois et aux instances reiterees des etats de la Virginie et aux vues d(^ Washington qui pour mettre nn terme aux devastations du traitre Arnold avait resolu de le cerner par terre et par mer. L'instant etait bien choisi. Lord Cornwallis avait abandonne la Virginie et Arnold le plat pays pour se retirer a Portsmouth ou il atten- dait des secours de New York. fff — 450 — La division detachee sous les ordres de Monsieur le Grardeur de Tilly, fut composee de VEveiUe qu'il commandoit, des fregates la Gentille et la Sur- veillante et du cutter la Guipe. L'expedition de Monsieur de Tilly ne fut pas sans succes. II s'empara de I'ouvert de la Chesapeak, du vaisseau an- glais le Romulus de 44 canons en deux batteries et de 8 batiments de trans- port. II en brula quatre et envoya les autres a York Town. La division se presenta ensuite devant la riviere Elizabeth qui a son embouchure dans celle de James devant la ville d'Hampton. Mais ayant trouve la flottille d' Arnold remontee fort avant dans cette petite riviere oii 11 y avait si peu d'eau que la Survellante qui avait touche avait ete obligee de se decharger de ses canons, Monsieur de Tilly jugea prudent de ne pas exposer sa division contre des navires surement embosses et proteges par des batteries de terre. II avait d'ailleurs a craindre d'etre bloque par des forces superieures. Toutes ces raisons, prevues dans les instructions de Destouches, determinerent Monsieur de Tilly a ramener I'escadre. Cette expedition malgre ses faibles resultats fut regardee neanmoins comme le presage de succes plus decisifs. "Washington en complimenta Destouches par une lettre du 3 mars ou il s'exprimait ainsi : "Recevez mon tres sincere compliment surla capture dxi Romulus et les autres prises faites dans la baye de Chesapeak par les vaisseauxa vos ordres. La nouvelle de cet avantage a fait ici (Philadelphie) le plus grand efFet, et Ton en a senti avec raison tout le prix." Destouches fut invite par les etats de Massachusetts a attaquer le port de Penobscot que les anglais avaient fortifie et occupaient dans le voisinage de Boston. Le gouverneur Handcock lui assurait que ce serait rendre le plus important service a cette partie de 1' Amerique que de detruire ce poste, repaire de corsaires qui infestaient la cote de Test. 350 ecossais y gardaient un fort de terre, entoure de fosses, pallissade avec abattis tout autour et arme de quelques pieces de canon. Monsieur de Rochambeau sur la demande de Destouches consentit a detacher 820 hommes de ses troupes sous les ordres du Comte de Chastelleux, marechal de camp, et a distraire de son artillerie quatre canons de 24 et quatre mor- tiers de 12 pouces. — 451 — Le commandement des forces maritimes fut confie a Monsieur de la Clo- cheterie, commandant du Janson. Destouches y joignit le yaisseau V Ardent commande par Monsieur de Marigny, qui avait repare ses avaries du der- nier combat. Les fregates V Astree et VHermione, la flute, le Fantasque et la Corvette VEcureuil furent designees pour transporter les troupes, I'artillerie et les baggages. On n'attendait plus pour faire embarquer les troupes et mettre a la voile que le retour d'un expres envoye par Monsieur de Rochambeau a Washington pour lui demander son agrement, lorsqu'on regut du Grenera- lissime une lettre ou il disait qne la separation des forces maritimes pou- vait entrainer de graves inconveniens ; que I'expedition etait d'un interet secondaire a la cause generale de I'Amerique ; qu'enfin, si elle se faisait ce devait etre par des fregates seulement. Ces reflexions ayant ete approuvees de plusieurs de ses officiers, Des- touches ne crut pas devoir insister. L'expedition fut done suspendue, etla penurie de fregates determina le commandant de I'escadre a attendre I'arrivee, annoncee de France, d'un convoi qu'escortait la Sao^Uaire de 50 canons et une fregate avec lesquels il comptait reprendre le projet de Penobscot et rendre utile aux Etats ITnis les forces placees sous son com- mandement. Le convoi tardant trop au gre de son impatience, Destouches invita Monsieur de Rochambeau a attaquer Penobscot avec la protection de toute I'escadre, dont le concours eut rendu le succes infaillible. Sur I'observation de ce general que la Yirginie avait plutot besoin d'etre secouru, Destouches ofFrit d'y i:)orter 2,000 hommes de troupes. Get oflre ne fut pas encore accueilli ; Monsieur de Rochambeau objecta que si cette expedition avait lieu elle exigerait I'embarquement de presque toutes les troupes, chose impossible puisque la division diminuee de 19 batiments de transports expediee a St Dominique, ne permettait pas de passer toute les troupes, amies et baggages. Force fut done a Destouches a se resigner encore une fois a I'inaction et d'attendre le convoi. II se ber9ait toujours de I'espoir d'en tirer un parti favorable aux Ei:als Unis, lorsque ce convoi arriva a Boston le 6 may 1781 sous I'escorte de la fregate la Concorde, montee par Monsieur le comte de — 452 — Barras, chef d'escadre enyoye pour prendre le commandement des forces navales franpaises dans TAmerique Septentrionale. Destouches reprit alors le commandement du Neptune sur leqnel il prit part anx operations des escadres reunies de Monsieur de Grrasse et de Mon- sieur de Barras, contre Yorktown. Quand I'armee navale partit pour les isles du vent, son yaisseau occupa la tete de I'armee et il commanda Vescadre legere a I'attaque de Saint Christophe. L'isle etant prise et I'armee devant retourner a la Martinique, sa sante, on ne pent plus delabree, le for9a de repasser en France sur la fregate V Aigrette au commencement de 1Y82. Destouches n'obtint qu'a la paix la recompense de ses services. Promu chef d'escadre le 20 avril, il fut vers le meme temps decore du cordon rouge et de I'ordre de Cincinnatus. Get officier general qui figurait encore sur I'etat de la marine en 1^90, avait quitte le service et vivait retire en 1793, dans sa ville natale, quand il en fut arrache au commencement de la guerre civile de I'ouest et jete dans les cachots de Fontenagle, comte {sic). Ayant ete delivre par les Yendeens, a la prise de cette ville, il suivit la grande armee royaliste au del a de la Loire. Echappe au desastre de la bataille de Savenay, il se tenait cache aux Prinquiaux lorsqu'il tomba dan- gereasement malade. Sentant sa fin approcher il fit appider un pretre, cache comme lui, en re9ut les secours de la religion et mourut age de 71 ans, mais non de 90, comme le laisse a entendre Monsieur de la Rochejacquelin dans ses memoires. II avait un fidele domestique auquel il confia cent louis d'or pour les remettre a son fils emigre. Le domestique ne sachant comment conserver ce depot, Madame de la Eochejacqiielin s'en chargea et lui en donna une reconnaissance sur une feuille de plomb qu'on enterra devant temoins. Ce depot fut plus tard fidelement restitue a Monsieur Destouches, fils. Brave et d'une loyaute chevaleresque, Destouches etait I'ami particulier de Washington. Une foule de lettres du generalissime americain, de M. M. de Lafayette, de Eochambeau, de Chastelleux et d'autres ofiiciers generaux — 453 — avec lesquels il avait fait la guerre d'Amerique, temoiguent de Testime et de la consideration qu'il avait su obtenir par son courage et ses autres qualiles. REMAEQUES SUE, LA NOUYELLE ANGLETERUE ET LE HAUT CANADA. Au Havre le 14 Pluviose an 4. Lorsque j'arrivai a Philadelphie a la fin de 1793, le peuple dos Etats Unis paraissait tres anime contre les anglais, et en 1794, lorsque je fus dans le fond des terres il n'y avait qu'un cri contre les preparatifs que faisait le gouvt rnc ment du Haut Canada a Niagara, ou il croit rassembler L^s sauvages des six nations dont une par tie de la jeunesse avait pris partie chez les Miamis qui faisaient la guerre a la Eepublique dans le sud-ouest du lac Erie. A la fin de 1794 les Americains reussirent a amener les six nations (an- ciennenient les Iroquois) a un traite a force de presents, et en leur achetant des terres, quoiqu'il paraisse que ces sauvages soient beaucoup plus atta- ches aux Anglais qui leur font plus de presents, sont moins avides dans les marches qu'ils concluent avec eux et flattent mieux leur passion belli- queuse. Pendant ce temps la le general Waine remporta un grand avantage sur les Miamis et leurs confederes qui, de I'aveu meme des Anglois n'avaient pas profite des conseils qu'ils leur avait donne, si meme ils n'avaient pas agi plud efiicacement en leur faveur, comme les Americains I'ont pretendu ; mais c'est ce que je n'ai pu verifier, Depuis I'epoque dont je parle les progres du parti anglais n'ont pas ete douteux en Amerique et le dernier traite de commerce contre lequel il n'y a que d'impuissantes clameurs d'elevees, en est la preuve indubitable. Les progres de tons les Etats Unis depuis la guerre d'Europe sont trop evi- dents pour qu'ils renoncent a leur systeme de neutralite, et d'ailleurs les fran9ais refugies sur ce continent manifestent trop d'antipatie contre ses — 454 — habitans pour que cela n'iiifiue pas dans les determinations generales qui, cependant, a ce que je crois, seront toujours pacifiques. Mais la partialite sera en faveur de I'Angleterre, malgre la virulence des papiers de I'opposition qui ne menagent plus Washington lui meme. Ce qui s'est passe entre le president, le citoyen Touchet et Randolf dont la defense vient d'etre publiee, est la meilleure source oii Ton i3uisse a present chercher les moyens de se faire une opinion sur I'esprit actuel de I'Ame- riqne. Quoique I'agiotage des terres soit porte jusqu'a un point excessif, il parait que Tagrandissement dans les terres s'eleve aussi promptement quo celui du commerce. J'ai vu dans les derrieres de la Pensylvanie et dans cenx de I'etat de New York plus de trente villes qui n'avaient pas une mai- son il y a quatre ans. Ces villes ne consistent pour la plupart que d'une trentaine de maisons, mais elles indiquent toujours des defrichements cir- convoisins qui en attirent beaucoup d'autres avec rapidite. Les moyens de defense de la Republique Americaine par mer et par terre, sont reduits a bien peu de chose ; mais elle en trouvera toujours dans sa position, dans le nombre de ses marins, dans sa facilite de construire au moins des corsaires, et dans I'adresse et I'habitude a la fatigue de ses habi- tans interieurs. La duree de I'union entre les difFerens etats est problematique et Ton parle beaucoup d'une rupture entre les Etats Unis du Nord et ceux du Sud. Malgre cela la similitude des moeurs d'un bout du continent a I'autre, mal- gre les legeres differences que le climat y apporte, est trop grande, I'interet de leur Union est trop fort pour qu'on puisse surement calculer sur son terme. Le Haut Canada tire une assez grande population des Etats Unis en offrant a ses emigrans des terres, pour rien, soit dans le nord du lac Onta- rio, soit dans Test de Niagara. Malgre cela les etablissements que j'ai con- nus equivalaient a peine a ceux de la partie occidentale de I'etat de New York, depuis le lac Ontario jusqu'a la riviere Genesee. Les anglais ont a peu pres trois mille hommes de troupes, soit aMichi- limakinac, soit au Detroit qui va etre cede aux Americains, soit a Niagara — 455 — ou dans le Nord du lac Ontario. Leurs forces maritimes sur ce lac et sur I'Erie consistent en huit ou dix corvettes de dix canons et quelque cha- lonpes canonieres. Presque toutes les automnes les nouveaux habitans et les soldats sont exposes a des fievres presque universelles. Les Canadiens conservent presque toujours un grand attachement pour les Fran9ais et imaginent encore a present que ce qu'on leur dit sur la mort du Eoy est pour les tromper et pour detruire la bonne opinion qu'ils ont de leurs anciens compatriotes. Le commerce des fourrures est presque en tota- lite entre les mains des anglais et sans doute apres la reddition des postes aux Americains, ils en conserveront toujours la plus grande partie. Ce pays ne peut cependant attendre un grand developement que par I'agricul- ture. II y a deux ans qu'un nomme Makencie, expedie par la compagnie du N. 0. qui rivalise celle de Hudson dans le commerce des fourrures, a pene- tre jusqu'a Nootka Sund par terre. II a trouve a 200 lieues de la cote N. O. une riviere qui se jette dans I'ouest, et qui n'a que peu d'espace a parcourir pour communiquer avec les rivieres qui viennent se decharger avec les lacs qui versent leurs eaux dans le lac Superieur, et qui serviront efficacement a I'etablissement interieur du continent lorsque la population des cotes sera suffisanLe. Artis. AuBERT. TABLE DES MATIERES 000 Page 1755 Detail de la marche de Monsieur de Dieskau par Monsieur de Mon- treuil 1 Lettre de Monsieur de Dieskau a Monsieur de Vaudreuil 5 " Lettre du Chevalier de Montreuil a Monsieur d'Abadie 6 " Lettre du Chevalier de Montreuil 8 Lettre du Chevalier de Montreuil a Monsieur d'Abadie 9 Lettre de Monsieur Bigot au MiniGtre 11 " Lettre de Monsieur de Vaudreuil au Ministre 12 " Lettre du Chevalier de Montreuil 13 " Lettre du Chevalier de Montreuil a Monsieur d'Abadie 13 ^' Ordonnance du Roy, portant declaration de guerre contre le Roy d'Angleterre 15 1756 Pouvoir pour le Marquis de Montcalm 19 " Lettre du Muiistre a Monsieur de Montreuil 20 Lettre de Monsieur de Montcalm au Ministre 21 " liettre du Chevalier de Montreuil au Ministre 23 Lettre de Monsieur de Montcalm au Ministre 24 " Etat de la situation actuelle des bataillons cy apres et des changemens qu'il y aeus dans chacun d'eux depuis leur depart de Brest, en may 1755, jusqu'a ce jour 29 Lettre de Monsieur de Montcalm au Ministre 29 " Lettre du Chevalier de Montreuil 31 Lettre de Monsieur Cognard sur les affaires du Canada 32 Lettre de Monsieur de Montcalm au Ministre 43 Lettre de Monsieur de Montcalm au Ministre 45 Lettre de Monsieur de Montcalm au Ministre 46 ggg — 458 Pager 1 755 Relation de la prise des forts de Choiiagueii ou Oswego, et de ce qui s'est passe cette annee au Canada 48 " Detail general de la nonvelle victoire remportee par I'armee des Francois sur celle des Anglois, dans le Canada, le 18 juillet, 1756, a I'attaqne des ouvrages exterienrs et avances de la ville de Manton, capitate du Canada, appartenante aux Anglois, assiegee par les Frangois sous la conduite de Monsieur de Vaudreuil, commandant en chef et major general des armees navales et de toutes les troupes de terre qui sont dans ce pays 57 ^' State of facts relating to the loss of Oswego collected from the informa- tion of some gentlemen lately arrived from Quebec who where made prisoners of war al Oswego : that the work of Oswego at the time of ils being attacked by the French consisted of three forts, viz : the old fort built many years ago whose chief strenglit was a weak stone wall, about two feet thick, so ill cemented that it could not resist the force of a four pound ball, and situated on a point of land at the entrance of the Harbour 59 Lettre de Monsieur de Montcalm au Ministre 66 " Letter of J. Cleveland to Captain Spry 70 Lettre de Monsieur de Montcalm au Ministre 71 Lettre de Monsieur de Montcalm au Ministre 7iJ " Lettre de Monsieur de Montcalm 74 " Lettre du Clievalier de Montreuil au Ministre 76 ^' Lettre de Monsieur de Dieskau a Monsieur de Vaudreuil 77 " Lettre de Monsieur de Montcalm au Ministre 78 1757 Lettre de Monsieur le Marquis de Vaudreuil a Monsieur le Chevalier de Drucourt 82 Lettre du Marechal Due de Belleisle 83 " Letter from Mr Charles Lawrence 85 ^' Extrait d'une lettre do Monsieur Louis Pintard a Monsieur John Searle a Mad ere 87 " Lettre de Monsieur Parker a Monsieur Nathaniel Adams 88 Extrait d'une lettre de Monsieur Joschies a Mess. Hill, Lamas et Hill 89 Lettre de Monsieur de Montcalm au Ministre 89 " Lettre de Monsieur le Chevalier de Drucourt au Ministre 94 Lettre de Monsieur de Montreuil au Ministre.. 95 " Engagement des Irlandois deserteurs 9T — 459 — Page J 757 Instraction a Monsieur le Marquis de Montcalm, marechal des camps et armees du Roy 100 Leltre de Monsieur de Montcalm au Ministre 104 Lettre de Monsieur le Comte de Montserran 108 " Lettre de Monsieur de Vaudreuil au Ministre 109 " Lettre de Monsieur de Montcalm a Monsieur de Vaudreuil. 110 Lettre de Monsieur de Montcalm a Milord Loudon 112 Lettre de Monsieur de Montcalm au general Webb 114 Lettre de Monsieur de Montcalm au Ministre 115 ^' Extract of a letter published in England 117 " Memoire presente a Son Excellence Lord Loudon par Monsieur Larclier. 125 " Lettre de Monsieur de Vaudreuil au Ministre 127 Lettre de Monsieur de Montcalm au Ministre 128 " Lettre de Monsieur de Vaudreuil au Ministre 130 " Lettre de Monsieur de Montcalm au Ministre 131 Lettre du Gouverneur Pownall a Monsieur Prevost 133 Rapport du comite appoinle par Son Excellence le Gouverneur Pownall pour regler les frais occasionnes par le paquebot Francois venu de Louisbourg avec le Sieur Larcher, envoye par le Gouverneur du Cap Breton 134 " Lettre du Gouverneur Pownall a Monsieur le Chevalier de Drucourt.... 136 " Lettre de Monsieur le Comte de Monserran 139 " Declaration du Sieur Lahontan 139 Rapport de Messieurs Drucourt et Prevost 140 " Lettre de Monsieur Hevo jointe a la lettre precedente...., 142 "1758 Lettre de Monsieur de Bougainville 143 " Memoire de Monsieur le Chevalier de JJrucourt sur Louisbourg 145 " " Lettre de Monsieur de St Julhien au Ministre 150 Lettre de Monsieur de Montcalm au Ministre 151 " Memoire de Monsieur de Montcalm sur les limites de la Nouvelle- France [en cli/ffre) 152 Lettre do Monsieur de Montcalm au Ministre 153 Leltre de Monsieur de Montcalm au Ministre 150 " Lettre de Monsieur de Montreuil au Ministre 158 Lettre de Monsieur de St Jnlien.au Ministre 159 Lettre de Monsieur de La Houliere au Ministre 162 Lettre de Monsieur de Montcalm au Ministre , 164 — 460 — Page 175S Letlre de Monsieur de Montcalm a Monsieur de Vandreuil 168 " Letlre de Messieurs Godechen d'Igoville et Roche 173 Lettre de Monsieur de Vaudreuil au Ministre 173 Lettre de Monsieur St Julhien au Ministre 174 Lettre de Monsieur de La Houliere au Ministre 176 Lettre du General Abercromby a Monsieur le Marquis de Vaudreuil 187 Lettre de Monsieur de Vaudreuil au Ministre 188 " Lettre de Monsieur de St Julhien au Ministre 193 " Extrait des officiers majors, des officiers mariniers, matelots, domes- tiques, gardes de la marine, soldats et mousses provenants des vaisseaux cy apres nommes qui se sont trouves a Louisbourg soit en bonne sante soit malades, le 30 juillet, 1758 196 Lettre de Monsieur de Vaudreuil au Ministre 197 " Lettre de Monsieur de Montcalm au Ministre 198 Lettre de Monsieur de Montreuil au Ministre 199 Lettre de Monsieur de Montcalm 201 Lettre de Monsieur de Montcalm 201 Lettre de Monsieur de Villejouin au Ministre 205 " Lettre du Chevalier de Drucourt au Ministre 205 Plan for the operations of the Campaign for the year 1759..., 208 " Lettre de Monsieur le Chevalier Desgoutles 215 Journal de I'afTaire du Canada passee le 8 juillet, 1758, entre les troupes du Roi, commandees par Monsieur le Marquis de Montcalm, et celle d'Angleterre qui, au nombre de 20,000 hommes, out ele mises en fuite par trois mille deux cents cinquante Francois 219 J 759 Letlre de Monsieur de Montreuil au Ministre 223 Lettre de Monsieur Montcalm au Ministre 223 Letlre de Monsieur le Marquis de Montcalm au Ministre 228 The English land forces on the expedition against Quebec 229 " Strength of the English army at the battle of Quebec 229 " Strength of the French army at the battle of Quebec 230 " The Campaign in Canada, from the death of Montcalm 231 " Lettre de Monsieur de Montcalm au Ministre 244 1760 The campaign of Canada 245 Nouvelles du Canada 265 " List of regiments in North America 266 " Lettre de Monsieur Bigot au Ministre 266 — 461 — Page 1760 Caractere de Monsieur le Marquis de Montcalm 270 Lectre de Monsieur Bigot au Ministre..... 271 " Lettre de Monsieur le Marquis de Vaudreuil 272 Lettre au Ministre 274 " Lettre de Monsieur Bigot au Ministre 275 Lettre de Monsieur Bigot au Ministre 276 Memoire de Monsieur de Levis a Monsieur de Vaudreuil 278 " Lettre de Monsieur de Vaudreuil au Ministre 280 " Parole des Iroquois, Loups et Ghouanons venant du fort Duquesne 281 " Gampagne de 1760 en Ganada 283 " Suite de la campagne en Ganada 297 1761 Lettre de Monsieur Bonnean a Monsieur le Due de Ghoiseul 307 Letter from Monsieur de Bougainville to the right Honorable William Pitt 308 Lettre de Monsieur Pitt a Monsieur le Ghevalier de Levis 309 Letter from the right Hon. William Pitt to Monsieur de Bougainville... 310 1762 Grace de Monsieur de Bourlamarque. 311 " Lettre d'un habitant de Saint-Dominique communiquee au Ministre 312 1763 In the summer of 1763, le Ghevalier Ghaussegros de Lery and his Lady were presented at the English Gourt and were the first of the subjects of George the III who had that honour 31^ Jugement rendu souverainement et en dernier ressort, dans I'affaire du Ganada par Messieurs les lieutenant-general de police, lieutenant particulicr et conseillers au Ghatelet et siege presidential de Paris, commissaires du Roy en cette partie. Imprime a Paris par Antoine Boudet, imprimeur du Roy et du Ghatelet. 78, P. P 3(3 1767 Lettre de Monsieur le Due de Ghoiseul a Monsieur de Kalb 314 " Instruction particuliere et sccrette pour le Sieur de Kalb, lieutenant colonel d'infanlerie 314 " Lettre de Monsieur de Kalb a Monsieur le Due de Ghoiseul 315 " Lettre de Monsieur le Due de Ghoiseul a Monsieur de Kalb 317 " Lettre de Monsieur de Kalb au Ministre 318 Lettre de Monsieur de Kalb au Ministre , 319 " Lettre de Monsieur le Due de Ghoiseul a Monsieur de Kalb 320 " Letlre de Monsieur de Kalb a Monsieur le Due de Ghoiseul 321 ^' Lettre de Monsieur de Kalb a Monsieur le Due de Ghoiseul 324r 1768 Lottre en chiffre de Monsieur de Kalb a Monsieur le Due de Ghoiseul... 325 — 462 -^ Page 1768 Lettre en chifFre de Monsieur de Kalb a Monsieur le Due de Ghoiseul... 327 Detail en abrege du naufrage essuye par Monsieur de Kalb, le 28 Janvier ^ 1768 33() " Lettre en chiffre de Monsieur de Kalb a Monsieur le Due de Ghoiseul... 332 1776 Letter from the Baron de Kalb to M"* Silas Deane 334 " Engagement of Baron de Kalb 336 " Engagement de Monsieur le Marquis de Lafayette 337 " Letter from M^ Silas Deane to the Baron de Kalb 338 1780 Lettre du Chevalier Latouche au Ministre 339 Lettre du Chevalier de Latouche au Conseil de Massachusetts Baye 341 " Lettre du Conseil de Massachusetts Baye au Chevalier Latouche 342 Memoire sur la guerre de I'independance des Etats-Unis, a dater de I'arrivee du corps Francois, 1780, ecrit par Monsieur le Comte de Rochambeau, par ordre du Ministre, pour le Sieur Francois Soles, auteur, etc., etc 343 Etat de la depensc faite par la fregate du Roy V Hcrmione 376 Lettre du Chevalier Latouche au Ministre 377 . " Lettre du Chevalier Latouche au Ministre 378 Etat des sanies ou toasts portes le 4 may, 1780, a Boston, a bord de V Hermione^ fregate du Roy 379 Letter from the Council of Massachusetts Bay to the Chevalier Latouche. 380 " Lettre du Chevalier Latouche au Ministre , 381 Lettre de Monsieur le Comte de Rochambeau a Monsieur le Marquis de Lafayette 382 Reponse de Monsieur le Comte de Rochambeau aux Sauvages deputes de Canada 384 Lettre de Monsieur le Comte de Rochambeau a Monsieur le prince de Mont-Barry 334 ■ " Instruction pour Monsieur de Capellis 386 1781 Une lettre datee de Londres 387 ■ " Lettre de Monsieur le Comte de Rochambeau aux gouverneurs des Etats de Boston et de Rhode Island 388 ^' Lettre de Monsieur le Comte de Rochambeau aux gouverneurs de Boston et de Rhode Island 390 Lettre de Monsieur le Comte de Rochambeau au general Washington... 391 • Lettre de Monsieur Rodrigue au Ministre 392 - Lettre de Monsieur le Comte de Rochambeau a Monsieur de La Perouse. 392 — 463 — Page- 1781 Lettre de Eugene Gauthier au Ministre = 393 " Lettre du general Washington a Monsieur le Marquis de Saint-Simon... 394 " Prise de Pensacola 395 1782 Lettre du general Washington a Monsieur le Marquis de Vaudreuil 396 " Lettre de Monsieur de Choisy a Monsieur le Gomte de Rochambeau 399 " Lettre de Monsieur le Marquis de Vaudreuil a Monsieur le Gomte de Rochambeau 400' Lettre de Monsieur le Marquis de Vaudreuil a Monsieur le Gomte de Rochambeau 40 i Lettre de Monsieur le Marquis de Vaudreuil a Monsieur le Gomte de Rochambeau 403 Lettre de Monsieur le Marquis de Vaudreuil a Monsieur le Gomte de Rochambeau 404 Lettre de Monsieur le Marquis de Vaudreuil a Monsieur le Gomte de Rochambeau 405 " Lettre de Monsieur le Marquis de Vaudreuil a Monsieur le Gomte de Rochambeau 406» " Lettre de Monsieur le Marquis de Vaudreuil a Monsieur le Gomte de Rochambeau 407 ^' Lettre de Monsieur le Marquis de Vaudreuil a Monsieur le Gomte de Rochambeau 409 Lettre de Monsieur le Marquis de Vaudreuil a Monsieur le Gomte de Rochambeau 40^ " Lettre de Monsieur le Marquis de Vaudreuil a Monsieur le Gomte de Rochambeau 410 " Lei ti e de Monsieur le Marquis de Vaudreuil a Monsieur le Gomte de Rochambeau 41 ^ " Lettre de Monsieur le Marquis de Vaudreuil a Monsieur le Gomte de Rochambeau 412 1789 Lettre du Ghevalier de Latouche au Ministre 413 Description des Ireize Provinces des colonies unies de I'Amerique Sep- lentrionale par Monsieur le Ghevalier de Prudhomme de Borre, brigadier des Armees du Roy 417 Menioire presenle au Gongi-es par Monsieur Duporlail 438 ^' Resume des services de Monsieur le Ghevalier Destouches per.dant la guerre de I'indepen dance 445 Remarque sur la Nouvelle-Angletcrre et le Haut-Ganada 45^- INDEX A Abenaquis— premiere mission — 1—19; — 1672 — a Qaebec— 1—226 ; — 1679 — a Sillery — 1 — 272; — 1688 — a Kenebec — I — 435 — tuent dis Iroquois — I — 444; — IGsG — on veut los attirer en Canada— I— 468 ;— 1689— de la Ghaudiere— 1—498— des Trois-Rivieres— 1—500— de la Chau- diere — I — 505 ; — 1690 — demandent leurs prisonniers — I — 404 ; — 1692— vont en guerre centre les Anglais — II — -89; — '1693 — en Acadie; presents du roi— II— 1 1 1— en France— II— 116 ; — 1694 — retour de France' — II — I3f — delegues a Quebec — 11—163 — font la guerre aux Anglais — II— 166 ;— 1695— tues a Pentagouel— 11— 194, 196— des Trois-Rivieres— en guerre— II— 198 ;— 1697— a Saint-Francois du Lac— I— 600 ;— 1702— a Quebec— II— 396 ;— 1703— on vout les altirer en Canada — II — 406 ; — 1704 — a Qjebec— 11 — 414 — vont a Terreneuve— I— 606 ; — 1705 — -lettre au roi — II — 433 — a Terreneuve — I — 614 — sont etablis en Canada — II— i47 ; — 1706— delegues a Albany— U— 456, 458 ;— 1709— au la3 Champlain— 1—617 ;— 1712— com- mercent a Boston — II — 553 ;• — 1715 — capturent des balimenls anglais— 111 — 19 ;— 1716 — en Acadie — III — 18, 10 — leur terrain au fleuve St Jean— III — 19— les plus nombreux en Acadie — III — 22,23; — 1719 — regardes comme appartenant a la France— III — 41 ;— 1720— moyens de conserver leur fidelite a la France — 111—49,-1721 — regoiventdes medailles fran- caises — III — 63 — attaquent une ville anglaise — III — 64 — sous la protection de la France — III— 68, 76 ;— 1722— sous la protection de la France— 111— 66— en guerre— III— 84, 85 ;— 1723 — leurs moeurs et coutumeS' — III — 94 — en guerre — III — 108 ; — 1724 — conlinuent la guerre —III — 101, 104, 195 ; — 1725— reclament leurs terres en Acadie— III — 126— parlent defaire la paix— III— 132— mal recus a Quebec— III— 132— 1725— feront-ils la paix— III— 136 ;— 1726 — presents du roi de France — III — 127 — refusent la paix — 111-^128 ;— 1727 — continuent la guerre— III — 131 — moins determines a la guerre — III— 132 — font la paix— III — 134, 140, 146; — 1 730— presents du roi— III — 150— veulent retourner en Acadie— III — 152;— 1731 — fideles a la France — III — 154 — memoire qui les concerne — 111—155 — veulent aller en Acadie — Ill — 160, 161 ; — 1735 — il faut les surveiller— III — 172 — acceptent des commissions anglaises —III — 178 ; — 1737— remettent les commissions aux francais — III — 182, 184 ; — 1740— paroles a M. de Beauharnois— III— 188, 189 :— 1742— a Sillery— III— 193 ;— 1744— vont a Quebec- Ill— ^205 ;— -1746— en guerre— III— 278— 1746— leur nombre— III— 279 ;— 1747— leurs mou- « vemenls en Acadie — III — 356 ; — 1749— seront-ils compris dans la paix — III — 422 — leur situa- tion en Acadie— III — 454 ;— 1750— fideles aux Anglais— III — 465— en guerre— III — 490. 492, 495, 503 ; — 1755 — a la bataille du lac St Sacrement — IV — 3, 5, 9 — assemblee aux Trois- Rivieres — III — 545— font des prisonniers — III — 552 ; — 1757— en guerre — IV— 109 — se ven- gent des Anglais — IV — 114 :— 1758 — courses vers Boston — IV — 154. hhh — 466 — Abinaquise (/')— IV— 28. Abercromby— IV— 148, 187, 197, 201, 219, 266. Abitibis (lac)— T— 554. Abraham (voir Quebec, annee 1759.) Abaya— II— 9. Acadie — 1603— projet de de Monts — I — 40 — son etendue — I — 14, 46 ; — 1604 — coloniedede Monts — I — 47; — 1605 — ^commerce — I — 49,50; — '1609 — projet d'etablir les Sauvages en villages — II 316, 317 ;— compagnie de ce nom— II— 330 ;— 1618— sa situation— I— 50, 60 ;— 1627— compa- gnie des Gent-Associes — II — 352, 352 ; — 1632 — commission de Razilly — I — 85 — capucins qu'on y envoye — traite de St Germain — I — 88 — commission de Razilly — I — 1 10 — remise a Razilly— 1—191 ;— 1634-1636— concessions aux deux Latour— II— 364 ;— 1635— projet des chevaliers de Malte— T— 114 ;— 1638— Latour et D'Aulnay— I— 1 15 ;— 1641— Latour et D'Aul- nay— 1—116 ;— 1643— hostilites entre Latour et D'Aulnay— I— 1 17 ;— 1644— voyage de Le Borgne — I — 144 ;— 1645 — la reine envoye un navire — I — 1 19 ; — 1647 — D'Aulnay gouverneur — I — 120 — situation — I — 121— limites— I — 122— commerce — I — 124 — D'Aulnay gouverneur — I[— 355 ;— 1648— pecheries— I— 38 ;— 1649— lesHollandais— I— 1 16 ;— 1650— situation— II— 329 — LaFosse propose comme gouverneur — II — 356; — 1651 — La Salle gouverneur — II — 366 — -LaFosse gouverneur — II — 370 — LaFosEe entre en possession du fort du fleuve St Jean —11—373 ;— 1652— droits de Mad. D'Aulnay— I— 132— compagnie Vendome— Le Borgne— II— 357, 362 ;— 1654— commission de Denys— 1—141— 1654— prise de Port-Royal— 1—145— capitulation de Port-Royal — I — ^152 — prise par les Anglais — II — -329 — Le Borgne favorise les anglais — II — 358 — prise de Pentagoet — II — 359; — 1657 — Le Borgne gouverneur — I — 151 — Le Borgne nomme commandant — II — 360 ; — 1658 — Le Borgne possede tons les forts — II — 377; — 1664— Le Borgne demande la concession des forts— II — 361 — Le Borgne possede la Heve— II— 376 ;— 1667— rendue a la France— 1—14— Paix de Breda— I— 190, 192— conces- sion au sieur Le Borgne — I — 197; — 1668 — les Anglais refusent de rendre le pays — 1—187, 188; — 1669 — remise aux Francais — I — 190; — 1670— depenses autorisees — I — 195— son eten- due— I— 198— rendue a la France— I— 198, 202, 205, 208— etat de la colonie—I— 206— vole de communication ouverte par Talon avec le Canada — I — 211 ; — II — 349 — ^les Anglais se reti- rent— II— 361— 1670-1700— Le Borgne possede la Heve— II— 376 ;— 1671— contingent cana- dien— II— 76, 78— pSche— I— 207— projet d'etablissement— I— 209— role de milice— 1—215 ; — 1672 — description de Denys — I — 18 — projet d'etablissement — I — 222 — les garnisons — I — 224; — 1674 — compagnie des Indes — II — 361 — terres reunies au domaine royal — I — 365 ; — 1676 — M. de Ghambly gouverneur — I — 237 — mission de sieur de la Valliere — I — 237 — me- moires sur ses ressources — I — 243 — -voie de communication avec le Canada — I — 244; — -1677 — Marson gouverneur — I — 263, 266 ; — 1678 — sauvages qui vont a Quebec — I — 266 ; — -1679 — les juges — I — 268 ; — 1681 — commerce — -I — 277 — compagnie de p6che — I — 279, 280 — son eten- due— 1—285— sa situation- 1— 286 ;— 1682— La Valliere gouverneur— T— 289— peche— I— 290, 298, 300, 304 — memoire sur ce pays — 1—291 — pretre de France — I — 291 — voie de communi- cation avec le Canada — I — 301 — peches sedentaires — II — 361^ — 'Compagnie de Ghevry en Acadie— II— 361— compagnie formee— II— 368, 378 ;— 1683— huguenots— I— 31 1, 313, 314— p6che — I — 312, 329 ; — ^1684 — concession au sieur d' Amours — II — 112 — -Perrot gouverneur — I — 321 — memoire — I — 329 — on y envoye desreligieux — 1 — 333 ; — 1685 — peche des Anglais — — 461 — 1—338, 349, 354— pretentions des Anglais— 1—339— limites— 1—339— visite de I'intendant— I — 345 — voie de communication avec le Canada — I — 346 — Perrot gouverneur — II — 364 — voyage de M. de Meulles— I — 370 ; — 1686 — relation de Perrot — I — 365 — p6che des Anglaif — I — 368, 390— visite de Mgr. Saint-Vallier — I — 369, 388 — voie de communications avec le Canada — I — 370— recensement — I — 386 — garnisons — I — 398 ; — 1687 — Meneval gouverneur — II_364— pechp— I— 393, 395, 397, 403— pirates— I— 395— son etendue— I— 396— concessions seigneuriales — I — 396 — commerce reserve aux Francais — I — 397 — son etendue — I — 410, 411 — situation — I — 411 ; — 1688 — son etendue — I — 413, 421, 433 — commerce du sieur Perrot — I — 416 — projet de fortillcations — I — 417, 420, 445 — garnisons — I — 423 — peche — I — 425 — sei- gneuries — 1—425 — seigneurie des Monts Deserts — I — 427 — pillage des Anglais — I — 429 — situation — I — 433 — memoire de la corapagnie de ce nom — I — 437 — seigneuries de Latour — 1 440 — 'les jesuites — I — 442 — Sauvages de ce pays — I — 443 ; — 1689 — projet contrela Nouvelie- Angleterre — II — 254 — recensement— II — 376 — missionnaires — I — 437 — peche — I — 45 1 , 453 — guerre entre les Sauvages — I — 464 — memoire — I — 469 — visite de Mgr de St. Vallier — I — 469 — sa situation — I — 472 — ^compagnie de ce nom — I — 473 — limites — I — 534, 536 ; — 1690 — peche — II — 3, 15 — pas de fortification — II — 3 — missionna>res commercants — II — 15 — prise du Port Royal — II — 339; — 1691— concessions de terres— II — 39 — instructions du roi — II — 45, 55 — les Anglais sollicitent les Sauvages — '11 — 57 — Ganadiens qu'on y envoye— II— 64 — peche — II — 69 — habitants prisonniers des Anglais — II — 70 — ^concession a Ma lame de Marson — II — 113; — 1692— munitions, etc., envoyees de France — II — 71,74 — milice canadienne — 11—81 — projet du roi — II — 82 — compagnie de ce nom — 11—92 — memoire sur cette colonie — II — 97 ; — 1693— munitions, etc., qu'on y envoye- If — 102 — missionnaires — II — 108 — preparalifs de guerre — II — 106 — presents pour les Abenaquis — II — III — concession au sieur D'Amours — JI — 112 — garnison — II — 121 — situation — II — 126, 127 — envoi de troupes — II — 124 — muni- tions, Ac, qu'on y envoie — '11 — 129 — parti de guerre francais — 131 — recensement — II — 134 ; — 1694 — presents du roi aux Sauvages — II — 49 — -expedition de capitaine Villieu — II — 135 — pre- sents du roi aux Sauvages — II — 137, 146, 162 — compagnie de ce nom — II — 144, 147 — peche — II — 146 — secours du roi — II — 146 — conduite des ecclesiastiques — II — -148, 155 — importance des partis Sauvages — II — 154 — dimes — V — 156 — memoire de Villebon — II — 157 — parti de guerre centre les Anglais — II — 160, 166 — les Sauvages trafiquent avec les Anglais — II — 163 — desaccord entre Villebon, Montigny et Villieu — II — 170 ; — 1695— I'eau de vie — II — .169 — .projet de guerre des Francais — II — 170 — mission de Denys de Bonaventure — II — 172 — muni- tions, etc., qu'on y expedie — II — 173 — Villieu se plaint de Villebon— II — 174 — depenses — II — 176 — dimes- II — 179 — parti de gmrre francais — II — 181 — on doit cultiver les terres — II — 183 — memoire de Tibierge — II — 185 — encouragement aux partis de guerre— II — 189 — guerre — 194, 199 — memoire de la compagnie de ce nom — II — 200, 201 ; — 1696 — nouveau fort etabli au fleuve St Jean — II — 204 — presents aux Sauvages— II — 206— depenses de I'ann^e — II — 207— p6che— II — 214 — les recollets— II — 215— massacres a Pamequid — II — 222, 250— diver- ses concessions de terre — II — 224— si^sge de Natchouak — II — 242, 245 — combat a la baie de Fundy — II — 252 — les Anglais a Naxoat et a Beaubassin — II — 288 — compagnie de ce nom — ir — 362 ; — 1697 — limites— III — 49 — preparatifs de guerre — II — 278 — compagnie de ce nom — II — 280 — projet des Francais — II — 281 — combat des Sauvages centre les Anglais — II — 288, 289 ; — 1698 — depenses de I'annee — II — 2S0 — presents aux Sauvages — II — 291— on celebre la — 468 — paix— 11— 294, ^98— instructions a Villebon— II— 295— situation de la colonie— II— 295— cora- jiagnie de ce nom— II— 296— fort du fleuve St. Jean— II— 207— peche— II— 297, 299, 303. 304 — garnison — II — 298 — commHrce des Anglais— 11 — 305, 310— prise d'un navire anglais— II — 307 ; — 1G99— peche— II — 311, 313— echange de prisonniers — II — 312— on y envoye des ouvriers — II — .313 — examen des titres de terres — II — 314 — limiles de cette colonie — II — 314, 315 — pas de presents aux Sauvages— If. — 315 — fort du fleuve StJean retabli — II — 316 — c erge —II— 330— limites— II— 3?0 ;— 170)— definition de s-s limites— I— 14, 18— II— {34, 336— le roi propose un traite de commerce avec les Anglais — I [ — 333— peche — 1 1 — 332, 334 — les terres de Latour et de Le Borgne — II — 352 — traite avec les Salvages — II — 336;— 1701 — places fortes — II— 382— clerge— II— 385, 391— rapport de Brouillan— II— 38S— Brouillan gouverneur— II — 389 — litre des terres— II— 391 ; — 1702 — peche— II — 395 — disposition des habitants contre les Arglais — II — 395 — presents pour les Sauvages — II — 396 ; — 1703 — memoire de Brouillan sur les Sauvages~Il — 403 — prise de trois barques anglaises— II — 408 ; — 1704 — attaque de Port-Royal — II — 416 — armement des Anglais — II — 464 ; — -1705 — prise d'un brigantin — II — 428 — missionnaires — II — 4i7 ; — 1706 — etat de la colonie — ^11 — ^460 — memoire de Denys de Bo- navcnture— 11—462— souffre de la misere— II— 464 ;— 1707— attaque de Port-Hoyal- II— 464 — il faut menager I'esprit des Sauvages — II — 473— defense de commencer avec les Anglais — II — 474 — Anglais refugies — II — 475 — le clerge commerce — II — 476 — cadeaux aux Sauvages — II — 483, 484 — Pere Rene superieur des missions — II — .485 ; — 1708 — demande secours mili- taires — II — 487, 488 — cadeaux aux Sauvages — II — 491 — commerce avec les Anglais — il — 492 — les Sauvages a Suberc ise — II — 498 ; — 1709 — corsaires — II — 504, 509 — menacee d'invasion — II — 505 — sa situation — II — 507 — maladie epidemique — II — 508 — limites dela colonie — II — 509 — 1710 — pi epara! ifs de guerre des Anglais — II — 512 — on songe a la reprendre — II — 513 — instruction du roi a Subercasse— II — 516— prise de Port-Royal — II — 52?, 5"^0 ; — 171 1 — Da- Idgny commandant — II — 532 — moyen de la reprendre— II — 532 — attitude des Sauvages — 11 — 546 ;— 1713— limites— II— 560, 567— III— 522, 453, 458— voie de communication avec le Ca- nada — 111 — 526 — cedee a I'Angleterre — II — 559 — la paix estconclue — II — 562 — missionnaires — II — 566— les Sauvages iront-ils se fixer au Cap Breton — II — 566 ; — 1714 — Saint-Gastin en- trelit nt I'esprit des Sauvages — III — 3, 5 ; — 1714 — situation des habitants — III— 8 — chifTrede la population — III — 9 ; — 1715 — les Anglais caressent les Sauvages— III — 11 — les habitants veulent aller au Cap-Breton— III — 13 — capture de bailments anglais — III — 19 ; — 1716 — projet de la France — HI — 15 — a Fiance batit des eglises aux Sauvages — III — 18, 19, 22— presents frangais aux Sauvages — III — 22 — missionnaires — II — 24 ; — 1718 — les Francais conslruisent des eglises — III — 28— pr^^sents ftancas aux Sauvages III — 28 — pecheries francais coiites- lees — Hi — 2s, 36 — proj^^t de coloni>alion des Anglais — III — 32,33 — limites — HI — 33 — arrivee du gouv»Tneur anglais — III — 35 — -erment «1e fi-leliie — III — 35 ; — 1719 — Anglais etablis — III — iO, 41 — subvention francaise aux Sauvages — III — 42 — 'es Sauvages luent les bestiaux des Anglais— HI — 68 ; — 1720 — assemblce aux Mities — HI — 42. 546— Philipps gouverneur — HI — 43 —la France aid^ la construction des eghses — III — 44, 54 ■< — presents francais aux Sauvages — Ill — 45 — limites — HI — 49 — influence des m ssionn.iir^s — HI — 50 — attitude des Sauvages — III— 53 — otages envoyes a Boston — M — 57, 58,61, 70; — 1721— les Abenaquis mecontenls des Aug ais — HI — 9 — etablissements des Anglais — III — 60 — disposition des Sauvages — HI — 62 — les Abenaquis insultent une viile anglaise — HI — 64, 74 — les Abenaquis sont sous la pro- teclion de la France — III — 66 — les missionnaires — III — 66 — ultimatum des Abenaquis — III — • 85 ; — 1722 — conduite de la France envers les Sauvages — III — 71 — empielements des Anglais — Ill — 79 — Sauvages prisonniers a Boston — III — 79 — gaerre contre les Anglais — III — 84, 85 ; 1723 — guerre des Abenaquis — 111 — 108 — presents aux Sauvages— 111 — 146 ; — 1724 — la guerre continue — III — 101, lOi. 105 ; — 1725 — fort des Anglais — 111 — 121 — presents du roi de France aux Sauvag*»s — 111 — 123, 129 — on prepare la paix — III — 125 — politique belliqueuse de la France— III— 128 ;— 1727— resultat probable de la paix— III— 1 3?— missionnaires— III— 1 32— cadeaux aux Sauvages — 111 — 133, 148, 140, 2't6 — les Anglais veulenl la paix — 111—133 — bati- ment anglais pille — III — 134 — paix conclue — III — 134, 140, 146 — miss onnairr s — III — 13G — si- tuation des Acaiiens— III — 459 ; — 1729 — comment trailer les Abenaquis— III— 147, 247— mis- sionnaires Jesuites— III — 148 ; — 1730 — rapport de St Castin — 111 — 149, 154, 158 — presents aux Sauvages — III — 150, 152 — serment d'allegeance — III — 150 — les missionnaires se retirent— III — 152 — lerres des Sauvages — 111 — 153 ; — 1731— il faut bien trailer les Sauvages— 111 — 154 — • les Anglais s'y fortifient — III — 160; — 1732 — Armstrong gouverneur— 111 — 164 — compagnie Venddme — Le Borgne — 11 — 369; — 1735 — les Anglais caressent les Sauvages — III — 131 — commissions anglaises donnees aux Abenaquis — III — 178; — 1737— chef des sauvages qui veulent aller en France — III — 182, 183, 184 — les Abenaquis remetlent les commissions aux Francais- III — 182, 184, 185 — Sauvages qui vont a Quebec — III — 182 ; — 1741— memoire sur cette colonie — III — 181 — p6che des Angla s— III — !92 ; — 1744— Sauvages fideles a la France —III— 205— -Sauvages en guerre— III— 210, 270 ;— 1745— miiices du Canada- 111— 217, 280, 287 ; — 1746 — sauvages domicilies en Canada — III — 276 — situation des Acadiens — III — 293,299— la guerre— 111 — 309 ; — 1747— evenements militaires— III — 3?6 — mouvements des Francais — III — 342 — !es Anglais sont mecontents des Acadiens — III— 342 — miiices cana- diennes a Beaubassin — III — 343 — raouvements des Abenaquis — III — ^356 — la guerre conii- nue — III — 359 — les habitants ne seront pas expulses — III — 304 ; — 1748 — instructions au gouverneur Shirley — 111 — 409 — detachement militaire envoye du Canada— 111. 412,414, 415, 418 — paix d'Aix-la-Chapelle — III — 422 ; — 1749— missionnaires francais — III — i24 — rapport de I'abbe Le Loutre — III — 437 — missionnaires — III — 438 — limites — III — 452, 458— sitnatioa des Abenaquis — III — 454 — fondation d'Halifax — III — 455— enlreprises des Anglais — 456 — mouvemenls des Francais — III — 457 — situation des habitants— III — 460 — etal d^^s Sauvages —111—460, 461 ;— 1750— coup des Abenaquis— III— 405, 392, 495, 503— colonisation anglaise — Ill — 487 — rapport de Bigot — III — 490 — Anglais enleves par les Sauvages — 111 — 497— rapport de St Luc de Lacorne — III — 499— 1750-58— memoire— 111 — 465, 486 ; — 1752— serment d'aUegeance a la France — III — 508 — leltre de M. de Longueuil — III — 508 — arpenlage des lerres — III — 510 ; — 1754 — coup des Abenaquis — III — 515 — les Anglais cajMent les Sauvages — Ill— 517 — fort du fleuve St. Jean — III — 517, 519 — defense aux Acadiens de paraitre en armes — III— 519 ; — 1755 — limites— III — 522 — les Anglais marchent sur le fort du fleuve St Jean— 111— 554, 555 ;— 1756— situation— IV— 27, 28— families expo tees— IV— 34— projet de Montcalm — IV — 80 ; — 1757 — prepiratifs des Anglais — IV — 104; — 1758 — reclamee par Mont- calm— IV— 152. Acadiens — (ce nom) — I — 538. Acquarine-III — 403. Adit (.')— Ml— 543. — 470 — Adam (Jacques) — II — 454, Adhemar de Lantagnac— III — 403. Africain {r)—U—b\3. Agnew-IV— 229. Aigle (f)— HI— 266 IV— 202. Albanel— I— 316. Albany — 1679— commerce du castor — I — 205 — description — I — 271 — posts faible — I — 271 ; — 1681 —rapport du Duchesneau— I — 285 ; — 1689— projet des Francais— I — 457, 489 ; — II — 255 ; — 1690— partis francais— T— 489, 586, 589— 1692— projet des Francais— II— 75— reunion des Iroquois — I — 590; — 1694 — exercice militaires — III — 217; — .1700 — projet des Francais — II — 342, 382 ; — 1748 — courses des partis frangais — III — 405. Alexander (Sir William)— I— 13, 23, 537. Alex. (Simon) — I — S2. A cide (/') -! II— 540, 554. Aldin— II— 16, 86. 69 93, 116, 121, 140, 144 ;— III_47. Alain (Louis)— II— 471, 482, 25, 18, 154, 432, 456, 463 ,-111—131. Algonquins— I— 253, 592. « A Igo n q u i n — III — 5 ! 4 . Ail]eboust(d') — Peiigny — commerce en Acadie — II — 12, 93; — 1745 — a Louisbourg — III — 250 — Perigny ; — 1692— propose commandant en seconi de TAcadie — II — 95,259,488, 515, 619 — de Mantet— I— 489, 490, 590, 515 ;— IV— 169. Aimab'e (/')— 111—107. Alphonse (Jean)— I— 1 1, 37, 533. « Allard— III— 379. AUoueUe—l—3:^0. Almouchiquois— I — 52. Amblemont (d )— I— 395 ;— II— 127, 325. Amherst— 1 759 — entre en campagne — IV — 22; — 1760 — marche sur Montreal — IV — 257, 261, 264— IV— 303— commandant en chef— IV— 266— au lac Champlain— IV— 275 Amicoues— 1 — 608. Amilie—l—3^0. Amyot— 1747— negociant— III— 377, 389. Amyot de Vincelot— I— 478, 282 ;— II— 60 1 . Ancename (Martin) — I — 80. Anderson— III— 368 Andigny (d') — voir Grandfontaine. Andros— I— 469, 271 ;— II— 2o8. Anes— I— 287, 599. Ango (Jean) — I — 24. Angouleme— I— 25, 28, 40, 539. Anquetil-IV— 11, 14. Anse des Mei^s— 1—524, 575. Annadille — III — 237. Angelique (t')— III— 347. — 471 — Anson— 1755— III— S'ZS, 487. Anstruther— IV— ^66. Anticosti— (ile)— I— 3 1 8. Antilles— I— 196, 206, 214, 217, 276. Apollon (/')— III— 470, 486 ;— IV— 162, 196, 215. Ardent (r)— III— 198. i4re/toe— III— 479, 486 ;_IV— 176, 196. Arc-en-Ciel (/')— IV— 70, 217. Ascension {0—111—237, 336. Asiree {r)—Ul—ro. Aramy- II— 332. Argall (capitaine Simuel)— I— 10, 532, 532. Argenson (d')— 1658— gouverneur— I — 151— nomme gouverneur— I — 252 — et Mgr de Laval— 1 — 251-2. Aristote— I — 7. Armada {la grande) — I — 56. Arondel- 1— 383. Arousick— III— 74, 82. Arnoulx- IV— 164, 231. Armstrong— III— 164. Arsenneau— II— 262. Assiniboines— I — 259. Atalanle (/')— IV— 265, 268, 286, 295 Atlas— I— 4. Atlande (!')- 1— 3. Aubert (Thomas) — 1508— son voyage — I — 24. Aubert dela Chesnaye— 1655 — arrive en Canada -I — 252 ; — 1676 — memoire surle commerce — 1^245 ;— 1681— traite au nord— 1—283 ;— 1682— Iraite a la baie d'Hudson— I— 296, 303— traite en Acadie — I — 299 — fait la Iraite chez les Iroquois — I — 551 ; — 1683 — traite en Acadie —1—317 ;— !690— perd ses navires— II— 68 ;— 1708— fait la traite du castor— II— 494 ;— 1746 —dans le golfe — III — 309 ; — 1747— commande au cap Desrosiers — III— 449. Aubert de Gaspe— 1758— balaille de Carillon- IV— 170. Aubert (Pierre)— I— 84, 132 ;_lll— 406. ^ Aubert— II— 294. Aubigny (d')— IV— 94. Aubry (pere)- II— 406, 561 ;— III— 132, 406. Audran— III— 561. Aughton— IV— 266. • Auguste (D— III— 180. Aurore (D— III— 296, 289. Avaugour (d') — 1663— decrit la Nouvelle-France— 1—155— sa mort— I— 177 ,— 1726— mission- naire— 1—318 ;— HI— 127, 132. Avenant (/')— II— 334, 338. Aventure (r)— I— 33C ;— II— 311 ;— IV— 280. B Baas— I— 215. Bailleul-III— 412, 414, 499. Bailly-I-82. Baker-III— 83. Baleines (port aux)— 1—13, 284. Baleine— 1632— (p6che dela)— I— 98, 102 ;— II— i. Banges— III— 383. Barbet— I— 622. Barillon— I— 413. Barrat— II— 417. Barre— III— 349 ;— IV— 229. Barr ington— I V— 2 66 . Bartillat-I— 195. Basques— I— 8, 102, 453 ;— II— 4, 30, 114, 387. Basserade— IV— 91, 96, 105, 106. Basset— I— 408. 419 ;— II— 304, 308, 335, 336. Batiscan— I— 307. Baudeau— I— 83, Baussier-IV— 28, 47, 173. Bazin— III— 277. Beadon— II— 260. Beaubassin (Chignictou)-II— 81, 186, 288, 567; — III — 274, 277, 343, 346, 359, 412,-415, 418, 437— (voir Verle (baie) ; Her lei.) Beaubien— (voir Troliier.) Beauce— III— 516. Beaucourt— I— 235. 597, 609, 621, 623 II— 551 ;— 111—340, 341, 347--(voir Robineau ; Roche- beaucouit, de la). Beaudet (riviere)— I— 598. Beaudoin (M )— II— 148, 155, 215. Beaudoin (avenue) — 1 — 578. Beauflet— II— 38. Beaufremont— III— 475 ;— IV— 94, 96, 108. Beauharnois— II— 396. 405, 4 1 1 ;— III— 237. Beauharnois (voir Buisson). Beaujeu — 1684 — au golfe dii Mexique — HI — 179. . , - Beaujeu— 1747— en Acadie— III— 331. Bsaujeu— '7n4 — a la VIonongahila— HI — 544; — IV— 33, Beaujeu deVilIemonde — (voir Vnlemonde.) Beaumanoir — (voir Duclos.) % Beaumarchais— IV— 334, 338, Beaumont (de)— I— 454. Beauport— I— 185, 305, 517, 519, 522, 525, 552, 575, 576, 621 II— 20, 33. Beaupre (cote de)— I— 185, 517, 552, 575;— II— 33, 133. Beauregard— 1—398, 422-3, 434 ;— IV 322.. Beaurepas — 1—4 13. Beausejour (fort)— III— 466, 508 ;— IV— 28, lOi. Beaussiere (la) — I — 573. Beauvais— (voir Bonneau ; Le Gardeur.) Beboulle— 1—606, 608. Becancour (paroisse) — I — 501, 605. Becancour (sauvages de) — 1721 — entrevue — II — 57 ; — 1722 — assemblee — III— SO ; • — 1722 — en guerre— III— 87;— 1724— en guerre— III— 108;— 1727— en guerre— III— 131 ;— 1730— veulent se fixer en Acadie— III— 152, 160-1 ;— 1735— retournent a Becancour— III— 172-3 ;— 1745— prisonniers— III— 261 ;— 1746— en guerre— III— 3 13 ;— 1745— en guerre— III— 333, 356, 366 ; — 1750— en guerre— III— 490-5, 503 ;— 1750— coup en Acadie— III— 505 ;— 1754— en guerre —III— 515. Becancour (famille) — (voir Robineau.) Bedgood— III— 377, 389, 393-4. Bedford (Ze)— IV— 216. Bedout— IV— 338. Begin— III— 403. Begon— I— 622 ;— 11—558 ;_III_12, 22. Bestiaux— I— 195, 309, 351, 386, 390. Bethoulat— I— 82. Betuze (\e)—lY~\b9. Biard-I— 10, 532. Bic— IV— 21, 228. Biche- (la)— II— 470, 476, 484. , Biencourt -I — 57, 116, 316 — (voir Poutrincourt.) Bienfaisanl (le) -III— 479, 486 ;— IV— 179, 184, 196. Bienville— (voir Lemoyne.) Bigot (le Pere)— I— 405, 406, 444 ;— TI— 136, 143, 163, 198, 312, 386. Bigot (Francois)— 1739— au cap Breton— III— 186, 187;— 1744— a Louisbourg— III— 200, 203;— 1745— a Louisbourg— II— 217, 336 ;— 1745— lettre au mini-Ire— III— 271 ;— 1 746— intendant de I'Acadie— III— 310 ;— 1748— arrive a Quebec— III— 416 ;— 1749— au cap Breton— III— 438, 461 ,— 1749— rapport sur Kalm— III— 462 ;— 1750— rapport sur I'etat de I'Acadie— III— 490 ,—1755— revient de France— III— 537 ;— 1756— doux et relache— IV— 3 1 ;— 1758— tres occupe— IV— 164 ,— 17 9— fait sa fortune— IV— 226 ;— 17d9— son 6loge par Montcalm— IV— 228 ;— 1760— son activite— IV— 285 ;— 1760— leltres au ministre— IV~'266, 271, 276. Bisonne (la) — 11—477. Bissot — (voir Vincennes.) Binetteau (et non Bineliary) — II — 127. Bion— II— 316, iii — 474 — Biville— IV— 72. Bizard— I— 504. Bizarre (Ze)— II— 263 ;— III— 543 ;_IV-.l31, 159, 193. Blain ou Blain— III— 42, 304. Blaye— 11— 261. Blaghouet — 1 1—339. Ble— I— 182, 301, 346 ;— III— 464. Blenac— I— 343. Belair— 11— 480. Belcher— III— 396. Beleslre— (voir Picote.) Beliveau-II— 262, 480. Bell— IV— 229. Belleau— I— 81. Belle-Gabriel (la)- III— 446, 456. Bellefeuille — (voir Lefebvre.) Bellefonds— 1—504. Belleisle (M. de)— II— 519 ;— III— 66, 76 ;_IV— 83. Belle-Isle (detroit)— 1— 11. Belle-Isle — (voir Le Borgne.) Belle-Riviere — (voir Monongahela ; Ohio.) Bellemont— II— 309, 326, 330 ;-III— 242. Belmont (de)— I— 593. Bellonne (Za)— II— 263, 514. Beloux— II— 260. Benoit— 111-238. Benac— I— 225. Benediction (la) — I — 87. Berger ou Bergier— I— 279, 291, 298, 304, 312, 320, 322, 229, 332, 334, 341, 349, 370, 404 II— 361 ;— III— 521. Bergeres — (voir Des Bergeres.) Bergeronnes (les)— I— 577. Bernon— II— 305. Bernier— IV— 3, 5, 10, 14. Bernard— IV— 169, 170, 172, 220. Berryer— IV— 256, 263. Berruyer (Jacques) — I — 81. Berthet— III— 363. Berthier (M.)— I— 172. Bertrand— I— 81, 144 ;_II— 134. Berval— IV— 161, 167. Besset— I— 593. Bleury — (voir Sabrevois.) Blondel— I— 82. — 4Y5 — Blot (de)— IV— 161, 167. Bocage (voirLabrosse). Bois (Charles)— III— 521. Boisbriant— (voir Dugue.) Boishebert — '(voir Deschamps.) Boissel— I— 8!. Boivinet— I— 235. Bonaventure— (voir Denys.) Bonaventure (ile)— II— 68. Bonneau de Beauvais — 1 — 83. Bonneau (officier)— IV— 172. Bonneau (capitaine) — IV — 307. Bon lie)— II— 127. Bonne (la)— II— 151. Bonne-Esperance (cap) — I — 7. Bonnefons— IV— 357. Bonne viste — I — 6 1 3 . Bonrepos — I — 488. Bontemps (capitaine)— I— 9 1 . Bonvouloir— III— 521 . Bordier— I— 83. Boscat— III— 345. Boscawen (amiral)— IV— 176, 184, 215, 540. Bossier— III— 472. Boston — 1601 — projet d'un traite de commerce — I — 127 ; — 1670 — commerce du castor — I — 205 ; — 1671— pejheries— I— 219 ;— 1674— corsaires— I— 229— coup sur Pentagoet— I— 230 ;— 1678— etat de la place— I— 264 ;— 1679— description— I— 271 ;— 1681— description— 1—285— peche- ries — I — 284 — la France refuse le commerce — I — 281 ; — -1682 — commerce avec Port-Royal — I —301— regime postal— I— 301 ; — 1683— situation— I— 316 ; — 1685— corsaires— I— 344 ; — 1686— Dudley commandant— 1—365 ;— 1689— pScheries— 1—472 ;— 1690— projet des Fran- cais— H— 5— prise de Port-Royal— II— 6 ; — 1697— description— II— 269 ; — 1714— Dudley gouverneur — III — 6 ; — pecheries — III — -9; — 1716 — pecheries — III — 16 ; — 1717 — corsaires — • III— 26 ;— 1720— otages de TAcadie- III— 57, 61, 70 ;— 1722— plaintes centre les Francais au sujet des Sauvages — III — 71, 75 — ^le gouverneur Dummer demande la paix — III — 106 ; — 1744— moyens de defense— III— 21 1, 215, 229 ;— 1745— milices a Louisbourg— III— 369— mecontentement centre les Anglais — III — 267; — 1747— effectif des milices— III — 368 — pri- sonniers frangais— III— 371— disette— III— 338, 342, 353, 366 ;— 1748— courses des partis francai? — III — 409 ; — 1754 — ravages des Abenaquis — III — 515 ; — 1757 — courses des Abena- quis — IV— 109, 154— coups des Canadiens — IV — 174. Bouat— I— 573. Bouchard (iles)— I— 584. Boucher — 1682 — de la compagnie d'Acadie — II — 361. Boucher — 1749 — ingenieur a Louisbourg — III — 447. — 476 — Boucher de Boucherville— 1746— golfe St Laurent— III— 309 ;— 1754— au fort Necesbite— III— 521. Boucher de Laperriere— 1710— a Albany— II— 514 ;— 1747— chez les Miamis— III— 362 ;— 1756 — au fort Carillon — IV — 71. Boucher de Niverville — 1746 — commande un parti de guerre — III — 273, 276; — 1747 — meme service— III— 330, 337 ;— 1748— meme service— III— 4 16— au fort St Frederic— II!— 4 17 ;— 1755 — marche avec les Sauvages — III — 548. Boucher de Niverville — Montizambert — 1748 — commande un parti — III— 409, 413. Boucher de Labruere— I— 510. Boucherville (paroisse)— I— 307, 574, 586, 597. Boucherat— I— 250. Boudreau— II— 249, 260. 252. Boi'ffonne (/a)— II— 190, 222, 252. Bougainville— 1756— juge par Montcalm— IV— 80— a Montreal- IV— 47— au fort Carillon— IV— 7l;_1757_a William-Henry— IV— 1 18, 1^8 ;— 1758— bataille de Carillon— IV— 222— a Paris— IV— 143, 202 ;_1759— au cap Rouge— IV— 239 ;— 1760— a I'ile aux Noix— IV— 256, 276— capitulation de Montreal— IV— 305 ;_l7ei 1— lettre a Pitt— IV— 308. Boulanger ( Pierre) — I — 8 1 . Boulay (Nicolas) — I — 247. Boulaye (voir Laboulaye) Boule (cap la)— I— 577. Boulin (voir Laboulaye) Bourbon (ile— I— 594. Bourc (Alexandre)— I— 260, 544. Beauchemin (de)— I— 580— II— 224. • Bourdon (Jean) — I — 178. Bourgeois (Jacques) — I — 149. Bourgeois (Germain) — II — 298. Bourgeois (Guillaume) — II — 553. Bourguet (Jean)- 1— 80. Bourlamarque— ses aptitudes — IV — -79 ; — 1756 — arrive en Canada — IV— 19, 21, 30— part pour Calaracoui — IV — 26 — a Niagara — IV — 45 — a Oswego — IV — 53 — blesse — IV — 39 — a Montreal —IV— 33— son etat de sante— IV— 79 ;— 1757— a William-Henry— IV— 1 16— au camp de Carillon- IV— 131 ;— 1758— bitailie de Carillon— IV— 169, 170, 22 1— recommande pour le grade de brigadier— IV— 200 ;— 1759— a I'ile aux Noix— IV— 236, 257— a Carillon— IV— 244 ; —1760— a Longueuil— IV— 278, 302— bataille de Ste. Foye— IV— -288 ; — 1762— libre de servir en Europe — IV — '3 1 1 . Bourran— I— 84, 85. Bouthillier ou Bouteiller— I— 87, 111, 191, 276. Routeroue— I— 262. Boydelle— III— 376, 388. Boyer —1—463. Brafon— TV— 75. Braddock— IV— 11, 32. Bradstreet— III— ^26— IV— GO, 190. ' Bragelonne (Claude)— I— 83. Brassard— II— 418— III— 403, 438. Brau— III— 137. Breda (voir paix) Breslay (de)— III— 150. Drelonne(la)—ll—\ib—6, 151, 162. Bretons (les)— I— 8. Breton ivoir Gap ; Louisbourg) Brevil— II— 262, 316. Briant— III— 281. Bride (/e)— I— 88. Bridgeman (fort)— III— 366. Brigger — 1—557. BrWant {le)—lU—i\3-^\Y—\lZ. Brillant (Francois) — III — 305. Brique— I— 393. Brisacier d'abbe)— II— 79. Brisson— I— 81— III— 281, 294. ♦ Brou (de)— I— lis. Brouillan (ile)— II— 465, 479. Brouillan (Jacques-Francois de) — ^1691 — ses instructions — II — 37 ; — 169^2 — comraande une flott^ — veut altaquer la N.-.\ngleterre — II — 77 — deux naufrages — -11 — 84 ; — 1693 — defend Plaisance • — II — '1 14, 128 ; — 1696 — va de France a Terreneuve — II — '211 — pecheries des Espagnols — II — 261 ; — 1700 — ses instructions pour I'Acadie — II — 332 ; — 1701 — va de Plaisance en Acadie — II— 389— lettre au miiiislre— II— 3S5 ;— 1702— letlre au ministre— 1 1— 395 ;— 1703— gou- verneur de I'Acadie — II — 407; — 1704 — defend Port-Royal — II — 416; — I7u6 — ■comoiande en Acadie— 11— 452— son dec^s— 11— 463. Brouillan de St Ovide — 1694 — nomme capitaine — II — ^145 ; — 1713 — va de France au cap Bre ton 11—559, 567 ;— 1718— commande au cap Breton— III— 28— 34— pecheries— III— 27 ;— 1720— commande au cap Breton— III— 43 ;— 1722-5— au cap Breton— IIT— 77, 127, 128, 133, 147 ;— 173 2— rapport sur le cap Breton— III— 163 ;— 1734— lettre du ministre— III— 168. Brouzede— III— 479. Brosse — (voir La Brosse). Brown— II— 527 ;— III— 522. Brugnon— III— 472;— IV— 159, 193. Buade (lac)— I— 258. Buisson (le) de Beauharnois — III — 339. Bull (fort)— IV— 35-6, 90, 189. Bureau (Thomas) — II — 9. Burlamachy (Philippe)— I— 90. Burton— IV— 229. — 4*78 — c Cabanac (de)— I— 525. Cabot— I— 8. Cabrier— n— 472. Cachois— II— 316. Cadet (le munitionnaire) — IV — 242. Cadieu 'Charles)- 1— 327. Cadillac (Lamothe) — son origine — II — 254 ; — 1688 — concede les Monts-Desert? — I — 427 ; — 1689 — plan de campagne contre la N.-Angleterre — II — 254, 255 ; — 1691 — son habitation ruinee — II — 54 ; — 1692 — va en France — fournit des renseignenients sur la N.-Angleterre — '11 — 79, 98, 124, 254—5 1693— projet de defense des cotes— II— 287, 122— gratitication du roi— II— 124 ;— 1694 — commandant d'une compagnie — II — 150 ; — 1698 — commande a Michilimakinac — II — 254 ;— 1701— fonde le Detroit— I— 607 ;_1705— se brouille avec Vaudreuil— I— 614 ;— 1712 — au Detroit — I — 623 ;— 1715 — gouverneur de la Louisiane — III— 13, 180. Cadou (Pierre)— II— 261. Caen (de)— 1621— va au Canada— I— 61 ;— 1621-27— sa compagnie— I— 63, 74-5 ;— 1632— part pour Quebec — 1 — 96 — resles de son privilege de traite — I — 88 ; — 1634 — poursuit les Cent-Associes —1—77. Calumet (sur TOttawa) — I — 495. Caldin— n— 305. Callieres (Francois de) — 1697 — plenipotentiaire au traite de Ryswick — 11 — 227, 238. Callieres (Louis-Hector) — 1684 — arrive de France — gouverneur general par interim — I — '553 ; — 1688 — envoye des troupes a Cataracoui — I — 564, 567 — va en France — I — 567; — 1687 — en guerre chez les Iroquois — I — 5H1 — 2 ; — 1689 — revient de France — I — 573 — gouverneur de Montrea' — I — 452, 455, 592 — fortifie celte ville — I — 573 — projet de campagne — II — 254 — 5; — 1690 — descend a Quebec avec les milices — 1 — 517,574 — 11—82 — remonte a Montreal — I — 278 ;— 1691 —commande a Montreal— I —579, 581— malade— 1—587 ;— 1693— envoye un parli de guerre en Acadie — II — 101, 131 — commande a Montreal — I — 598 ; — 1698 — desire succed'^r a Frontenac — I — 601 1699 — gouverneur-general — I — 602 — 11 — 318, 319 — revue des troupes a Montreal— 1—602 ;— 1700— fortifie Montreal— 1—604 ;— 1702— son deces— 1— 605—11—405, 409. Campbell— t— 616. Canada (origine de ce nom) — T — 25, 538 — anci^nnes limites — I — 17 — (voir limites). Canadiens — ce nom applique aux Sauvages — 1 — 17. Canaries (iles) — 1 — 6. Cande— I— 428. Cannibas — quelle est cette nation — II — 403 — demeure a Pentagoet — 1 — 434, 475 — cajolee par les Ang'ais— I— 410 ;— 1689— prend le fort Pemaquid— I— 465, 478, 528 ;— .11—14,29 ;— 1689— la France lui fait des presents — 1 — 447; — 1691 — autres presents — II — ^45, 54, 60; — 1692 — attaque les Anglais — 11 — 76; — 1693 — autres presents — 11^130 — deux Sauvages vont en France — II — 105 ; — 1694 — cajolee par les Anglais — 11 — 157 ; — 1695 — autres presents — II — 175. — 4^9 — Canots d'ecorce— I— 272, 552 ;-.ii_275. Canseau (detroit)— I— 15, 26 ;— III— 77, 201, 209, Canterbery (le)— If I— 288. Cap Breton — premiere mention — I — '25 ; — 1540 — fortifle — I — 245 ; — 1616 — 'pretention des Anglais —1—13, 535 ;— 1632— traite de St Germain— 1—88 ;— 1 676— charbon de terre— I— 23S, 243 ; —1689— pretentions des Anglais— I— 535 ;— 1695— traite les Acadieus— II— 186 ;— 1712— M. de Beaucourt ingenieur— 1—623 ;— 1713— traite d Utrecht- II— 559 ;— III— 29— projet des Francais— II— 560, 565-6 ;— III— 8, 13— peche des Anglais— III— 10 ;— 171 5— projet de la France— III— 13 ;— 1716— lettre de Gostebelle— III— 16 ;— 1717— commerce des Anglai'— III— 25 ;— 1718— instructions aux pecheurs— II%27— St Ovide gouverneur 111—28, 30 ;— 1720 — commerce avec les Anglais defendu — III — 46 , — .1721 — peche des Francais — III — 77 ; 1722 — troupes suisses — III — 78 ; — 1729 — subsistances — III — 147 ; — 1730 — commerce — III — 156 ;— 1732— rapport de St Ovide— III— 163 ;— 1739— instructions a M. de Vaudreuii— III— 186 ; — 1740 — commerce avec les Anglais — III — 187 ; — 1744 — Duquesnel commandant — III — 199 — importance des pecheries — III — 214 — corsaires anglais — III — 205 — navires de guerre —III— 198— capitulation de Canseau— 111— 201 ; — 1745— silaation—IIl— 217 —siege de Louisbourg — III — 218, 220 — Warren gouverneur — III — 268 ; — 1746 — garnison anglaise — HI — 276, 277— flotte anglaise— III— 279, 281 ;— 1747— flotte anglaise— HI— 346, 353— mouve- ment des Krancais — III — 3/12 — sitUdtion des Anglais — III — 338; — ^748 — proj^^s des Gana- diens— III— 410, 418 ;— 1749— retourne a la Franc-— IH—426-36, 440, 482— D sherbier^ gou- verneur — HI — 457 ; — 1757 — situation — IV — 93, 94 — menace par les Anglais — IV — 141 ; — 1758 — approche des Anglais — IV — 159. Capricieux (le)— IV— 180, 196. Capricieuse (la)— III— 486, 479. Cap-Rouge— I— 574. Capucins— I— 86, 117, 121, 139, 147, 149, 151 ;— 11—373. Cap du del (le)— I— 91. Cap de la Madeleine— I— 307. Capots canadiens— I— 179, 476. * Cap-Rouge— I— 307. Capahle (le)— II— 263. Carbonniere (la)— I— 612. Carey— II— 184, 191. Carheil (le Pere)— I— 483. Caribou (Z^— HI— 198. Carignan (voir Troupes). Carillon (fort)— 1755— conlruit— IV— 25— servira de retraite a Dieskau— III— 551— camp mili- taire— III— 557 ;— 1756— plan du fort— IV— 79— reunion des troupes— IV— 26, 43— .-.hanson — IV — 42 — arrivee de Montcalm — IV — 71 ; — 1757 — visits de Montcalm — IV — 110 — camp mi- litaire— IV— 131 ,_1758— partis de guerre— IV— 154— camp militaire— IV— 161— etat du fort— IV— 164, 200— visite de Montcalm— IV— 104— bataille— IV— 168, 171, 210, Carillon (en Acadie) — I — 470. Carleton— IV— 229. Carmel (baie)— I— 613. — 480 — Carotol Ce)— I— 597. Caron— III— 354, 54!— IV— 228. Carqueville— III— 285. Cartier (Jacques)— 1534— exploie le golfe St. Laurent— I— 1 1, 532 ;— 1536— a Quebec— 1—29— amene des Sauvages en .France — I — 29; — 1540 — lettres-patentes — I — 37 — fortifie le cap Breton — ■! — 245 ; — 1544 — ^ses comptes avec Roberval — I — 38 ; — 1549 — sa maison a St. Malo — 1550 — il est parrain — T — ^39. Cartier — 1706 — delegue chez les Sauvages — II — 453. Cartier — 1746— commande des cajeux — III — 293. Carter— I— 293. Casterme (de) — I — 407. Castillon (Jacques)— I— 64, 72, 80. Castillon (Frangois)— I— 81. Castor (/e)— III -264, 298. Castor— 1650— traite— I— 250 ;— 1656— traite des Hurons— I— 254 ;— 1660— Iraite— I— 251 ;— 1663 —traite— 1—252 ;— 1665— prix du castor— I— 179, 180 ;— 1670— traite— 1—205 ;— 1672— ce commerce diminue — I — 223 ; — 1676 — etat dela traite — I — 254 ; — 1678 — traite des Anglais — 1 — 266; — 1783 — traite des Anglais — I — 313; — 16^4 — etendue de ce commerce — I — 334 ; — 1685— traite des Anglais— 1—347, 349 ;— 1689— prix du castor— I— 476-7 ;— 1690— traite en Acadie — II— 4 ; — 1695 — le meilleur castor est a Pentagoet — II — 185-86; — 1697 — commerce de la bale d'Hudson — II — 276 ; — 1716 — etat de la traite — III — 17 — bas prix du castor — III — 23 — (voir Commerce). Casuet— II— 479. Catalogne (Geleonde)— 1682 — 1712 — memoire historique qu'il redige — I — 551 — 625 ; — 1686 — a la baie d'Hudson— I— 553. 556 ;— 1687— a Gataracoui— -I— 560 ;— 1689— a Lachine— I— 568 ;■— 1690 — a Quebec— I — 574 ; — 1691 — conduit un parti centre les Iroquois — 1 — 579 ; — 1692— au \9.G St Sacrement — I — 591 ; — 1695 — aux Gedres — -I — 598 ; — 1704 — fortifie les 3-Rivieres — I — • 605 — va a Terreneuve — I — 606 ;— 1709 — au lac Ghamplain — 1—616 ; — fortifie Ghambly — I— - 619-21 ;— 1712— travdilie aux fortifications de Quebec— I— 623. Cavelier (Henri) — I — 81 — (voir La Salle). Cayius— III— 378,394. Cedres (les)— III— 339, 343, 564. ' Celebre (le)— III— 479, 486 ;— IV— 130, 141, 180, 196. Celoron de Blainville— III— 341, 417. Cent-Associes— 16^7— formes— I— 62, 247 ;— 1628-71— etat des comptes— I— 75, 79 ;— 1629— nombre des memhres — I — SO; — '1632 — embarqueraent de I'annee — I — 79 — pertes qu'ils su- l)issent — I — 77 ; — 163 / — ferment une seconde compagnie particuliere — I — 77 : — 1641 — leur situation — I — 77 ; — 1643 — leurs dettes — I — .77 ; — 1645 — remettent la traite aux habitants — I —78, 248, 249 ;— 1664— re voques—1 1—361. Cery— III— 288, 300. Chabot— IV— 157. Chaffaut (de)— IV— 1 92. Chagouamigon — II 1—352. Chaleurs (baie des)— I— 47— II— 40— IV— 271. — 481 — Chambly— 1683— commerce du castor— 1—304 ;— -1687— attaque— I— 564, 567 ;— 16S8— poste mi- litaire — I — 606 ; — 1689 — les Iroquois veulent y etre admis — I — 487 ; — 1691 — parti de guerre iroquois — I — 586 ; — 1694 — parti iroquois — I — 597 ; — 1703 — on projette d'y etablir des Abe- naquis — II — 406 ; — 1709 — rendez-vous des troupes — I — 616, 619 ; — 1710 — camp militaire — 11 — 514— iravaux de defenses— I— 620,621 ;— 1725— deputes anglais— UI— 117 ;— 1745— Iro- quois en guerrp— Iir — 269 ; — -1747- coups des Iroquois — III— 339 — les habitants s'en- fuient— III— 340 ,—1757— camp militaire— tV— 13 1, 132. Chambly (M. de)— 1674— commande a Pentugouet— I— 229, 232 ;— 1674— prisonnier— I— 229 ;— 1676— a la Rochelle— I— 237. Chambly (riviere)— I— 439, 444, 510, 597. Chambly (voir Hertel). Chambon (Louis Dupont du)— III— 218, 221, 232, 350, 378, 471, 476. Chameau (/e)— I— 83. Champflour (Bertrand de) — 1—83. Champlain (Samuel) en Acadie— I— 10, 12 1609— contre les Iroquois— T— 19, 246 ;— 1620— lieutenant du due de Montmorency — I — 60 ; — 1621 — doit recevoir Caen a Quebec — 1—61 ; — 1629 — run des Genl-Associes — I — 82 ; — 1635 — lettre au ministre— ' — 112 ; — 1635 — sa mort— I-_248— son eloge— I— 246 ;— sa femme— I— 247. ^ Champlain (paroisse) — I — 307. Champlain (lac)— I— 592, 616, 621 ;— II— 34 97, 132 ;— HI— 41. Champigny— 1685— arrive de France— I— 553 ;— 1687— va au fort Frontemc— I— 559, 560 ; — 1698— desire succeder au comte de Frontenac— I — 601 ; — 1700 — en desaccord avec Gallieres —1—604. Chaningery (de la)— III— 92. ♦ * Chanson— IV— 42. Chapeau-Rouge (le)— I— 242, 382, 597\:— II— 16, 45, 114, 518. Charleston (ile)— I— 553. Charbon de terre— I— 189, 238, 243, 277, 444 ;— 11-^67. Charcornaille (de)— II— 422. Cliareiile (la)— II— 165. Charlevoix— III— 452. Charlesbourg— I— 307, Charmante (la)— II— 153. Charmanl (le)— IV— 108. Charnisay — (voir d'Aulnay). Charpentier (Denis)— I — 86. Charron (hdpital)— III— 1 1 0. Chartier — (voir Lotbiniere). Chassagne — (voir La Chassagne). Chaste (de)— I— 534. Chastelain (de)— I— 84 ;— III— 288. Chats (lies aux) — I — 564. Chats (chute des)— I— 495, 589. jjj 1 Ckaleavfort (le)— I— 144, 148 ;— II— 358, 359, 370. Chateau-Richer— I— 307. Chateauguay (riviere et paroisse)— I— 514, 567 ;— III— 312, 336, 344. Chevaux— 1670— arrives de France— 1—195 ;— 1681— en Acadie— I— 277, 278 ;— 1681-86— recen- sements— I— 287, 309, 351, 390 ;— 1695— cheval de M. de Galliere— 1—599 ;— 1727— 31— commerce qu'on en fait — III — 130, 156, 170. Chevelure (voir scalpes) Chevre (/a)— III— 479. 486— IV— 162, 196. Chevres— I— 287, 351, 390. Chevreuils (iles aux) — I — 552, 561. Chevry (marquis de) — 1682 — a la I6te de la compagnie de peche d'Acadie — II — 361,378; — 1682- 1700— fait plu'ot la traite que la peche— II— 378 ;— 1686— diflicultes avec la Valli^re— I— 370 ;— 1687— aide du gouvernement— I— 406, 41 1, 473 ;— 1688— prise de son batiment— I — 469,473 ;— 1693— butin fait sur les Anglais— II— 121 ;— 1696— ses pretentions sur le fleuve St. Jean— II— 362 ;— 1697— fournit une carte de Boston— II— 253, 254 ;— 1700— ses droits de p6che — 352 ; — represente la compagnie d'Acadie — II — 366 — pretentions sur 1' Acadie — II — 378 ; — 1708 — annote une depSche d'Acadie — II — 499 ; — 1716 — s'occupe encore de I'Acadie — III— 15. Chibouctou (voir Halifax) Chicot (M )— II— 134. Chien fameux— I— 606. Chignictou (voir Beaubassin) Chiron (Jean)— I— 84. Chorel d'Orvilliers— I— 526, 559, 596. * Chorel de St. Romain— I— 328. Chouanons— 11—533. Chouart des Groseillers— I— 296, 302, 314, 322, 331, 337. Cimelot— II— 504. Claisson— I— 429. Clarentin (Simon)— I— 80. Chaussegros de Lery — II n'estpas I'auteurdu memoire tome — I — 551 — 625 — (voir Catalogue). Chaussegros de Lery — 1745 — rapport au ministre — III— 267 ; — ;746— (fils) est au fort St Fre- deric— III— 286 ;— 1746— dans le golfe St Laurent— III— 298 ;— 1747— commande un parti de guerre— III— 365, 366 ;— 1754— sa carriere— III— 514 ;— 1756— prend leoy (^e)— I— 621— III— 8, 472 ;— IV 21,24,28, 47. Hert (d')— IV— 170. Hertel de Rouville (Francois) — 1653 — commence a servir—TI— 119— 1690 — commands un parti dcs 3-Rivieres contre les colonies anglaises — I — 496-8, 500—11 — 29, 36; — 1691 — lettres de noblesse ; sa pauvrete — II — 53,119; — 1693— commande les milices des 3-Rivieres — I — 593 ;— 1 698— lettres de noblesse —1 1—50 1 . - Hertel (J.-Bte) de Rouville — 1694 — concession sur la riviere Chambly — II — 167 ; — 1709 — conduit un parti de guerre - II — 503 — ramene des prisonniers — II — 502 ; — 1710 — va a Boston— II— 546 ; 1711— est a Chambly ; va dans la N.-Angleterre— I— 681 ;— 1 731— delegue vers les Anglais —III— 159— a la Pointe a la Ghevelure— III— 160. Hertel de Rouville (fils)— 1746— fait une croisiere dans le golfe— III— 275, 293. Hertel de Chambly— 1707— lelegie a N.-York— 11— 486 ;— 1709— tue— II— 504. Hertel de Chambly (fils) 1757— a Carillon— IV— III. Hertel de Moncours — 1731 — commande a la Pointe a la Ghevelure— III — 160. Hertel de Beaubassin — 1748 — commande un parti de guerre — III — 405. Hertel (Lambert) de Cournoyer — 1749 — a Louisbourg— III— 449. Hertel (Zacharie-Francois) de la Freniete— 1709 — au fort Frontenac— I— 620. Hertel (le jeune)— 1748— avec un parti de guerre— III— 408 ;— 1748— tue— III— 41 1. Hertel— 1747— commande aux Illinois— III— 360. Herve (Etienne)— I — 83. . ^ Heureux (/') — 413. Heve (capitaine P.)_IV— 141, 142. Heve (la)— I— 348— II— 3, 35, 134. Hievequart (voir Hocquart ) Hills (M.)— II— 432, 435, 556. Hirdn on Heron— I— 438, 444, 474—111—202, 204, 206, 397. — 499 — Hirondelle (D— I— 330, 349— III— 106. Hivon— I— 404. Hobier (Yihier)— I— 82. Hochelaga— I— 25, 30. Hocquart— III— 470, 540. HoUandais— 1608— commercent en Amerique— I— 52 1639— en Acadie— I— 1 16 ;— 1670— traile du castor— I — 205 ; — 1674 — maitres de I'ocean — 1—227, Homier— III— 52t. Honac (Isaac) — I — 191. Hopson— III— 426, 430, 447. Horrel— II— 368. Hosta (d')— I— 495, 501, 508. Houard— IV— 203. Houel (Louis)— I— 64, 72, 80. Houliere (M. Ja)— IV— 162, 174, 176, 195, 216. Houiarde {la)—l\—kl. Houtman (Pierre)- 1— 52. Howe— III— 568, 351— IV— 222, 229. Hudson (George)— I— 533. Hudson (baie d') sur Jes anciennes cartes — 1—24; — 1679 — forts anolais— I— -271 ,—^1681— com- merce des Anglais— I — 286 ;— 1682 — Iraite des Franciis—T— 302— expedition de Quebec— I —296 ;— 1683— Anglais et Frangals— 1—3 10-320 ;— 1684— Anglais et Frangais— 1—331— ' navire capture — 337 — voyage de trois Francais— I— 55'^ ; — 1685— compagnie canadienne da Nord — I — 553 ;— 1686— compagnie anglaise de ce nom — I — 359— traite de paix — 1—354 ;— 1688— le port Nelson— 1—436 ;— 1689— projet de la France— 1—452 ;— 1690 -d'Iberville y conduit deux navires — 11—31; — 1691 — projet des Francais— II — 44 ;— 1692— campagne de d'Iberville— II— 80, 84 ;— 1693— prise du fort Ste. Anne— II— 88, 125 ;— 1694— expedition de d'Iberville— II— 157, 165 :— 1696— d'Iberville doit y aller— II— 202 ;— 1697— projet des Fran- cais— II— 267, 276— campagne de d'Iberville— II— 254 ;— 1713— limites— II— 561 ;— 1744— voyage d'un deserteur frangais — III — 216 ; — 1747 — projet de la Galissonniere — III — 399. Huguette— II— 134. Huillier (Raoul)— I— 83. Hunter— II— 558. Hurons— I— 253, 256. 483, 513, 515, 561, 623—111—348, 358, a67 ;— IV— 112. Iberville (voir Lemoyne). Illinois— I— 262, 333.— II— 60, 182— III— 13, 14, 363-5. llluslre (D— Til— 472— IV— 24, 28. Imprudent (/')— 263. Incendies— II— 558— III— 372— (voir Quebec, Montreal). Indiens (ce nom) — 1—2. Indiscret (i')- II— 263. ^ Industrie (/')— II— 165, 330. Instruction des Sauvages— I— 265, 268-9. Intendant (son palais) — 1—518. — 500 — Intendance — projet de Talon — ! — 252. Inlrepiu'e (/')— IH— 44?, 4U, 445. Irlandais— 1757— engages a Quebec — TV — 97, 130. Iroquois (leur pays) — 1 — !9, 2'-' — se disent les maitres de leur pays — T — 21; — 1632 — traitent de la paix avec les Montagnais — T — 105 ; — 1635 — leur puissan:e — I — 1 13 — 1649 — dispersent les Harons — I — 250 ; — '651 — projet du conseil de Quebec — I — '127 ; — .16"t6 — mission — I — 20 ; — 1663 — projet de les detruire — T — 160 ; — 1666 — attaques par les Fran.cais — I — 20 — pa x con- cine avec eux— I— 184 — 1670— traite du castor— I— 205 ;— 1671— paisibles— I— 211 ;— 1681 — s'entendenl avec les Anglais — I — 281 ; — 16^3 — menace de guerre — I — 310 — 1684 — guerre —326. 333 :— 1685— Ips Francais les attaquenl- 1— 21 ;— H;86— leur iiplomatie— I— 22 ;— 1687 — leurs cantons ravages — (,—560, 562 — envoyes aux galeres — 1—418, 426, 560. 572 — se convertissent — I — 394 ; — !68-^ — aux galeres — 1 — 426 — protectorat anglais — I — 432, 439, 442; — 1689— aux galeres— I— 454— II— 28, 62— attaquenl le Bas-Ganfida— I— 482-88— sur I'Ot- tawa — I — 593 — signent la paix — 1—452; — 1690 — marclient centre Montreal— I — 595 — pnle- vent des officiers francais — I — 57^ — sur le Saint Laurent — II — "0 — sur I'Oltawa — I — '573 — leur commerce — II — 25 — pas de missionnaires — II — 2 — on leur propose la paix — I — 573 ; — AQdl — guerre sur le Saint-Laurent—I— 579-90 — sur I'Oltawa — •! — 589 ;-1692-les Francais les attaquent — I — 590; — 1693 ; — se preparenta la guerre — II — 122 — en guerre — I — 593 — a Lachesnaye— I — 596— disposes a la paix— 1—59 i--I I— 181 ;— 1694— sur le St. Laurent— 1—597— au 'ac St. Fran- cois — I — 596 ; — 1695 — lieux oil il font la chasse — I — 598 — attaques par les Franciis— I — 599 ; 1697 — demandent la paix — I — 601 : — 1698 — on espere la paix — II — 300 ; — on doit former des mi sions chez eux — II — 320 — sont invites a faire la paix — II — 326 — font la paix — 603 — II — • 381 ;— 1700— paix avec le Canada- II— 381 ;— 1701— leurs forces— II— 382 ;— 1703— invi- tenl les Francais a aller chez eux — II — 409 — demandent suspension d'armes — II — 496 ; — • 1 07 — rompent la paix — II — i69— on craint de les voir se join. ire aux Sauvages de I'Acadie — II — 482 — ne vont pas en Acadie — II — iij6 ; — 1710 — depart des missionnaires — I — 21; — 171 j— delegues a Quebec— I— 623 ;— .1713— ne doivent pas etre molestes— III— 60 ;— 1723— menacent de se soulever — .III — 92; — 1724 — comment s'assurer leur neutralite — ^11 1 — 102, 103 ; — 1728— et la fondation d'Osw6go— IV— 49 ;— 1735— insultes par les Tetes-Platles— III — 1^7; — 1744 — visite de Joncaire — 216; — 1745 — visite de Joncaire— III — 272 — les Agniers sont hosliles a la France — III— 229 ;— 1746— visite de Joncaire — III— 303 ; — 1747 — prison- niers a Quebec — III — 345 — declarent la guerre aux Francais— III — 36i — delegues a Albany III — 357 — les Anglais comptent sur eux — III — 369 — se prononcent pour les Anglais — III — 332-32 — ^menacent le fort Niagara — III — 357 — menacent le fort St. Frederic — III — 359 — aux Celres — III — 3i3 — coup au Buisson — ^III — 339 — coup a I'lle Perrot — 111 — 329 — combat de Chateaugue — III— 3'i4 — 3oup a Ghambly — III— 33S-9; — 1748— au conseil a Albany — III — 413 ;— 1750— medailles— III— 465 ;_1755— en guprre— III— 548— i la bataiile du lac St. Sa- crement — IV — 3, 5, 9 ; — 1756 — paraissent neutres — IV — -22, 25, 30 — 'prennent le fort Cum- berland — IV — 34-5— en embassade a Montreal — IV— 90, 104 ;— 1757 — amis des Francais — IV — 1 12, 132 ; — 1758 — leur altitude — IV — 189 — bal mcent entre les Anglais et les Francais — IV— 157— 2n favour des Franc lis— IV— 202 ;— 1759— penchent vers les Anglais— IV— 224, 227. Irvine— iV— 120. Jacques (/£>)- 1— 87, 91. — 501 — J acq lies- Genevieve (le) — 1 1 1 — 236. Jacques-Cartier (riviere) — 1759— armee francaise — IV — 236 — (fori) — 1760 — depot general — IV — 293. Jamain— 276. Jamaique (iie)— III— 178. James— IV— 229. Jarnache III— 48 1 . Jarret de Vercheres— II— 503, 514. Jasmin— III— 294. Jean-ELie (Z^)— III— 446. Jean (Michel,— 1—81. Jeanne (voir Joanne^). Jeaniie (la) — I — 407. Jemsec— IT— -113, 243. Jeonnes (Voir Joannesl. Jersty (/a)— II— 427. Jesus (ile)— [-579, 574. Jesuites— 1613— a St. 8auveur, en Acadie— 1—523 ;— 1647— subventionnes— 1—130 ;— 1651— ex- tension de leurs privilege? — I — '30 ; — associes de M. de Lauzon — I — '?50 ; — '660 — se brouil- lent avec d'Argenson — I — 251 ;— 1672 — rnpporl de Fronter ac — I — ^225 ;— 1675— subven- tionnes— I —234 : —1679— a Laprairie— I — 269— i Sill ry— 1—2/3 ;— 1680— concedent le Sault St. Louis— I— 274 ;— 1681— naison d'^ Qlleb^^c— I— 287 ;— 68'^— le roi les protege— I — 289 ; — 16^5 — le roi les prot6ge — I — 336 — rec^nsement — I — 350 ; — 1686 — r-^'censement — I — 389;— 1688— en Ac ^die— I —442 ;—1 689— missions des Iroquois— I —452 ;— 1690— -excel- lents missionnaires — II — 2 ; — ; — en Acadit^ — 330 ; — ^1700 — en mission au K'-nebMC — II — 333; — 1723 — charges d^^s prest^nts pour I'Aoadie — III — 146; — 1725 — -en Acidi'' — III — 123 ; — 1727 — vole d'hy Irographie a Queb-'C— III — 137 — hospice a Montreal — 137 — dep-^ns'^s • en Canada- [II— 136— le Pere Daparc supprieur— III— 131— 1729— en Acadi*-— II!— 147 ;— 1732 — plainte de St Gastin — III — 161 ; — 1742 — mission de Sillery — III — 194 — eurs relations — I — 249 — leurs intrigues — I — 176. Jimblin (voir St. Blain). Joannes (de)— II— 243— IV— 25. Johnson (colonel; — 1755 — a la tete des milices anglaises ; on le dit blesse ; commande au lac St. Sacremenl— III— 54^, 552, 563— IV— 2, 5, 33 ;— 1756— au fort William-Henry— IV— 35— son oj)inion sur nos milices — IV — 34. Jolliet (Lo is)— I— 26>, 318, 346-11—124, 223, 282, Jolliet (Zicharie)— I— 483, 484. Jolliet 'ma ame — ^I — 517. Jnly ((e]—ll~31, 80, 84, 98, 100-2, 109, 125. Jomancourt (voir Go iefroy de Tonnancourt). Joncaire— 1744— va chez les Iroquois — III — 216 ; — 1745 — /a chez les Iroquois — III — 772 1746 — chez les Iroquois— III— 303 ;— 1747— reside chez les Iroquois— III—332, 357. Jonquiere (voir aussi La Joncfuiere). Jordain (M. Anne)— III— 183. — 502 — Joubert— III— 482— IV— 140, 172. Joublin (John)— III— 7. Jouy (Jean de, — I — 84. Jowty (/e)— III— 288. Joybert (Voir Soulanges.) Juchereau-Duchesnay — I — 553. Juchereau de la Ferte— II— 274, 275. Juchereau de Saint-Denis— I — 523 — II — 53. Jugon— III— 381, 382. Juin (M.)— II— 408. Jumon villa (voir Coulon.) Jusie (/e)— II— 263. Justinien (Pere)— II— 539, 547. Kalb— IV— 3!4, 324, 33u. Kalm (Peter)-III— 462, 463. Kamberh— IV— 184. Karrer— III— 262, 271. Keen (William)— II— 538, 539. Keller— III— 247. Kenebee— premieres missions— I— -19— ancienne carte— T— 26— riviere— -1—12 ;-— 1670— li mites de I'Acadie— I— 191— habitation anglaise— I— 217 .— 1685— limites d-s TAcadie— 1—339 1687 — les Anglais ne doivent pas s'etablir au-dela— I— 398 . — 16S8— attitude Pi-^rre-Jacques de TatFaneli — 1747 — atnene une escadre — 111 — 345 — coaii)at naval — Ill — 345 ; — 1749 — arrive a Quebec — III — 457. La Jonquiere — 1755 — lieutenant de vaisseau — III — 537, Lajonquiere — 1757 — commanleun navire — IV — 130. ^ La Joncaire (voir Joncaire). — 504 — Lajus— Tir— 463. Lalande— 1—517, 5?7— II— :6, 23. Laliberte— II— 13 . Lalonde— III— 37, 3^. Lambert (Jonathan) — II — 184. Lamberville - 1— 4 88. Lamoignon— I — 250-51. Lamoraye — I — 213. Lamotte (capitaine — II — 34. Lamotte (Chevalier de)— T— 501, 514, 590—11—31. Lamotte (capitaine de milice) — IV — 234. Lamotte (ile)— I— 59 '—111—3 12, 331, 333. 405. Lamothe (voir Gidillac). Lancelot— I— 39. Landry iGlaude)— II— 553. Laneguy — non Larreguy, — non Larrigan — III — 351, 374, 376, 377, 387-8. Langevin II — 479. Langlade (voir Mouet). Langlois (Salomon) — I — 77, 79. Langlois ( Marguerite) — T — 6 1 . Langlois (Nicolle)— I— 82. Languedoc (M.)—n 1^521. Langy (voir Levraut). Lanoix (voir Fleurimont). Lanoue (voir Robutel). Lantagnac (voir Adhemar). Lanzard (de)— II— 362, 378. Laperade (voir Tarieu). La Perelle— III— 45, 250, 254. La Pierrottiere — 11—455. Laplante— I— 571, 597—111—335, 412. Laporte de Louvigny— I— 436, 495, 501, 5u8, 562, 583, 598, 600, 603-4, 625— III— 84— III. La Prairie (voir Pere). Laprairie— I— "69, 274, 288, 307, 363, 511, 564, 567, 586, 593—11—30, 341. Larabel— III— 22. Larcher— IV— 125, 133, 141, 150. Lard— II— 340. Larenton — III — 181. LaRichar die— 1 1 1—3 5 1 . La Roche ( narquis de)— I— 1 1, 533. LaRoche — 1 758— a Louisbourg— I V — 18 1 . Larochelle (M )— IV— 172. Laronde (voir Denys). Larose— III— 548. — 505 — Larue— II— 134. La Ruine (M.)— 11—134. La Salle (Gavelier de)— I— ^208, 280, 289, 311— III— 179. La Salle — 651 — gouverneur en Acadie — II — 366. Lascelles— IV— 266. Latouche— 1780— au service des Etats-Unis— IV— 339. La Touehe — 11—353 (voir Pezard). Latour (Claude) son origine — II — 352 ; — 1609 — arrive en Acadie — II — 352 ; — 1629 — passe en An- gleterre ; s'y marie — II — 353 ; — 1630 — attaque le fort de son fils — II — '353 — se refugie chez son fils— II— 354 ;— 1635-6- obtient des terres— I— 440— II— 364 ;— 1636— recoit un logeraent au cap Sable — II — 354 ; — fin de sa carriere — II — 354. » Latour (Charles-.\mador, fils du precedent) — 1630 — defend le fort St. Louis c:)ntre son pere — II — • 353 ; — 1631 — gouverneur d'une parlie de I'Acadie — II — 353 ; — 1635 — confirme dans la pos- session du fort Jemsec, au fleuve St. Jean — I — 111 — II — 354— confirme dans la possession du fort Saint-Louis, au cap Sable— II— 354 ;— 1635-6— obtient des terres— II— 364 ;— 1638— le fort Jemsec — II — 365, 369 — mesintelligence avec d'Aulnay — I — -1 15 — II — 355 ;— recoit ordre de se rendre en France — I — 116 , — 1643 — sa religion — ! — 118 — attaque Port-Royal — I — 117 ; — 1645 — blame par le roi — 1—119; — 1646 — sa femme defend le fort Jemsec — II — 355, 369 — accuse de se joindre aux Anglais — II — 369 — depouille du fort Jemsec — I — 121 — II — 355; — 1651 — se justifie aupres du roi — II — 356 — lettres-patentes en sa faveur — II — 364 — reprend possession du fleuve St. Jean — II — 356, 370 ; — 1653— epouse la veuve d'Aulnay — II — 358 ; — 1654 — prise du fort Jemsec par les Anglais — II — 358, 370, 373, 374 ; — 1655 — accuse d'avoir servi les Anglais — 11 — 374 — sa famille est dans le gene — II — 359, 374 — ses enfants — I — .439 : — 1656 — concede de I'Angleterre — I — 150 — enumeration de ses terres — II — 352, 363 — son deces— II— 361. Latour (famille)— 1693— au cap Sable— II— 134. Latour (Charles, fils de Charlef-Amador) — 1696 — va en France — II — 362 ; — 1697 — a Pentagouet — II — 262 ; — 1698 — heritier de son pere — II — 493 — sa famille — 11—292 — a commerce avec les — Anglais — II — 297 — plainte de Villebon centre lui — II — 316 ; — 1699 — revient de France — II — 310 — 1700 — ses pretentions comme heritier de son pere — 11 — 363 — sa famille — U — 351 — reclame de LeBorgne certaines terres — II — 351-52 — demande la permission de commercer — II__366 ;_1707— blesse a la defense de Port-Royal— II— i 77, 528. Latour de Pocombcoup— II — 548. Latour (Marie)— I— 386. Latour (Jeanne) 1—386. Latreille (Moise)— It— 134. Lattaignant (Gabriel de) — I — 64, 72, 81. Laudonniere— I— 11, 533. Lauvergat— III— 31, 44, 61, 135-6, 143, 166. Lauvicourt— IV— 170, 292. Lauzon (Jean de) — 1632 — ses litres— I — 86 — son caractere — I — 250, 251 ; — 1651 — gouverneur du Canada — I — 250 — son commerce — I — 250 ; — 1656 — se retire du Canada — 250. mmm — 506 — Laval (Mgr) — sa nomination — 1—176— les Jesuites — T — 251 — 1661— le commerce — I'eau de vie — I —251, 262 ;— 1663— revient de France-»I56 ;— 1670-=les protestants- 1— 204. Lavaltrie (paroisse) — I — 581, Laverdure— I— 139, 145, 357 La Verandrye (voir Gauiier) Lavigne (M.)— I— 234— III— 522. Law— III— 386. Lawrence— Til— 376, 39;, 517— IV— 85, 125 Lazerne— Til— 165 Leamy (Marie)— IK— 183. Lebel— (Guillaume)— II— 357, 359, 360. Le Ber— I— 405— II— 164. LeBer Duchesne— 1—48 492. Leblanc (Jacques)— II— 544. Leblanc (Joseph)— III— 403. Leblanc (Pierre)— 11—178, 543. Leblanc (Rene)— IT— 298, 544. Le Blond (Pierre)— 1—80. Leboeuf (Michel) voir Leneuf. LeBorgne (Emmanuel) de Bellisle— 1650— marchand do la Rochelle— I— 144, 148— II— 356— agent de la succession de d'Auloay— II— 356-7— sa creance centre d'Aulnay— IT— 357 ;— 1651 — s'empare des biens de d'Aulnay— II —375-76 ;— 1652— compagnie Vendome— LeBorgne— 11—369 ;— 1653— a PorURoyal— I— 137— II— 358 ;— 1654— son navire le Cfidleaufori—l—m, 148— en possession de la Heve— II— 359— aide les Anglais a Port-Royal— 11— 370— plaide pour garder ses terres— II— 373 ;— 1655— s'empare des biens de d'Aulnay en France— II— 359 ;— 1657— tente de faire excuser sa conduite— II— 359— bien vu des Gent-Associes— 11— 360— obtient des terres— II— 371— nomme commandant en Acadie— I— 15 i— IT— 360, 370 ;— 1658 — possede tons les forts de I'Acadie— II— 377— commando en Acadie— I— 152-3 ;— 1662-1667- 1671 — en proces avec Id succession de d'Aulnay— 1-441— II— 360 1664— df^mande la con- cession des forts — II— 36 1— maintient ses pretentions sur la Heve— II— 376 ;— 1667— obi lent des terres— II— 371 ;— 1668— mis en possession de Port-Royal— I— 197 ;— 1670— occupe Port- Royal— II— 361. LeBorgne (Alexandre) epouse Marie de Latour— I— 386— II— 292. LeBorgne (Emmanuel) de Belleisle— fils d"Emmanuel— 1670-1700— jouit des biens d'Aulnay— I— 324—11—376. LeBorgne— 1674— se maintient dans ses usurpations— II— 361 ;— 1677— plaide pour garder ses terres— II— 375 ;— 1686— se pretend seigneur de Port-Royal— I— 365 ;— 1688— droits de ses enfants— I— 425 ;— 1689— cite au recensement— II— 376— plaide pour garder ses terres— 373; 1698— prend les droits des seigneurs— II— 306 ;— 1699— s'entend avec les marchands anglais —•11—315. LeBorgne (Andre, s'eur de Goudray, fils d'Emmanuei)— 1658— proprietaire de I'Acadie avec le due de Veadome— 1—154 ;— 16^6— plaide centre Latour— II— 362 ;— 1700— Latour reclame de lui cerlaine terres— II— 352. — 507 — LeBorgne (Emmanuel, lils d'Alexandre) — I — 3S6, LeBorgne (Alexandre, fils d'Alexandrs) — I — 386. LeBorgne (Alexandre) de Bellisle— 1711— notaire aux Mines — 11—544 ;— 1727— signe la paix avec les Anglais — III — 135, LeBorgne de Belleisle (fils)— 17?8— son caractere— III— 143. LeBorgne— 1747— revient du Detroit— III— 367. LeBorgne— 1760— a I'ile aux Noix— IV— 259. Le Buffle (Francois)- 1— 50. LeCavalier— 1755— marche avec les Iroquois — III — 548. LeDoyen— r— 39. Leduc— III— 344, 358. Lefebvre de la Barre (voir LaBarre). Lefebvre de Bellefeuille— HI— 2 18. Lefevre— II— 402, 395— III— 355, 382-3, 395. Legendre (Frangois) — I — 190. Ugere (/a)— III— 376, 382, 507. Legros (voir Lagroix). Le Gardeur de Beauvais— I— 500, 504, 551, 592. Le Gardeur de Courtemanche— I— 597, 601— II— 85— S8, 110, 432, 435, 449—111—304. Le Gardeur de Croisille— II— 504— III— 82, 286, 291, 304. lie Gardeur de Montesson— I— 488, 515—111—293, 548, 563. Le Gardeur de Repentigny— I— 172, 488, 515, 598— III— 300, 313, 346-7, 412, 415, 548, 563— 1V_282. Le Gardeur de St. Pierre— 1—5 1 5, 572— III— 272-3, 279, 303, 339-44, 359, 416, 548, 557, 560— ^ —IV— 33. Le Gardeur de Tilly— I— 172, 500, 551. Le Gobein (Pierre)— I— 30. Le Loutre— III— 272, 274, 287, 500, 309, 310, 423, 433, 456, 466, 497, 508, 517. Lemaitre (Simon) — 1 — 81. Lemire— I— 84. LeMoyne 'M ) — '682 — ambassadeur chez les Iroquois — 1 — 551 ; — 1684 — ambassadeur chez les Iroquois— I — 552 ; — 1687 — huit freres de merite, le pere est decede — I — .405. Lemoyne de Longueuil (baron)— 1689 — a Lachine, le bras casse— I— 325, 570 ; — 1690 — com- mando un parti de Sauvages — I — 488 — au siege de Quebec — I — 517, 522, 524 — blesse au siege de Quebec — 1—525; — 1709 — commande a Montreal— 1—619 ;— 1714 — commande a Montreal — III — 4; — 1725 — rapport sur la guerre des Abenaquis — III — 128; — 1728 — com- mande a Montreal — III — 145; — 1748 — commande a Montreal — III — 417,419; — 1752 — gou- verneur du Canada — III — 509 ; — 1755 — a la tete des Sauvages — III — 562 ; — lieutenant du roi a Quebec— IV— 106. LeMoyne de Longueuil (fils) — 1747 — commande un parti de Sauvages au lac des Deux-Monta- gnes— III— 368 ;— 1747— commande au Detroit— III— 348, 357— rapport sur le Detroit— III 360 ;— commande au Detroit— III— 400, 418. LeMoyne de Maricour— 1686 — a la baie d'Hudson — I — 554 ; — 1690 — arrive de la bale d'Hud- — 508 — son; est au siege de Quebec— I— 522, 599— II— 3 1 ;— 1696— recrute des volontaires— II— 211—1701 — va chez les Iroquois- II— 604, G08. LeMoyne de St. Helene — 1686 — a la baie d'Hudson — I — 554 — coramande un parti de guerre —1—489 ;— 1690— prend la ville de Gorlar— I— 490, 492— II— 28— au siege de Quebec ; tue, —1—524, 525, 575-76. LeMoyne de Bienville — 1690 — commande un parti ^u Goteau du Lac — I — 595 — ^marche avecun parti conlre la N-Angleterre — I — 488 ; — 1699 — a la Loui^iane— III — 180; — au Mississipi — III— 13. LeMoyne de Serigny — 1688 — surveille les Iroquois aux galeres— I — ^426 ; — 1694 — se prepare pour aller a la baie d'Hudson— II— 157— va a la baie d'Hudson— II— 165 ;— 1696— doit aller a la baie d'Hudson— II— 212. LeMoyned'Iberville— 1686— a la baie d'Hudson— I— 554, 558 ;— 1687— son caractere— I— 405 ; 1688 — prend Pemaquid — III — 60, 70; — 1690 — concede une terre a la baie des Ghaleurs — II — • 40 — a la baie d'Hudson — II — 31 — marche contre Gorlar — I — 48*^ — campagne dans la N.-An- gleterre-I— 490, 492—11—28 ;— 1692— a la baie d'Hudson— 11— 80, 84— aux Monts-Deserts —11—92 ;— 1693— va au fort Nelson— II— 124— commande le 7o/?/ en Acadie— 100, 102;— 1694 — va a la baie d'Hudson — II — 157, 165— commande une llotte — I — 599 ; — 1696 — ses ins- tructions — II — 216 — doit aller a la bale d'Hudson — II — 202 — ne pent aller a la baie d'Hudson cette annee— II — 212 — a Terreneuve— II— 211, 260 — combat dans la baie de Fundy — II — 251, 252 — prend une barque au sieur d'Amours — II — 302 — aux Monts-Deserts — II — 249 — projet contre la Nouvelle-Angleterre— II— 254 ;— 1696— prend Pemaquid— II —213, 251 ;— 1697— les Ganadiens le suivent avec confiance — II — 254 — pourquoi on le choisit pour aller a la baie d'Hudson — 254 — a Terreneuve — II — 260; — 1698 — prend un navire anglais en Acadie — II — 307 ;— 169i^— decouvre I'entree du Mississipi— If— 346— III— 179 ;— 1700— retourne au Mis- sissipi — 11—350 — memoire sur la N.-Angleterre — K — 342. LeMoyne d'Iberville (fils ?; — 1715 — instruction au sujet de la peche des Anglais — III — 10. Leneuf (Jacques) de la Poterie — 1681 — son age ; ses services — ! — 284. Leneuf (Michel) de la Valliere (tils du precedent) — 1676 — en mission en Acadie ; — capture des ba- timents— 1—237 ;— 1680— ses services en Acadie— 1—282 ;— 168 1— son caractere— 1—283— ses merites— I — 284— commande en Acadie depuis 3 ans — I — 283 ; — 1682 — eloge de I'intendant de Meulles ; propose comme gouverneur avec appointements fixes — I — 289 — commerce en Aca- die avec les Anglais — I — 29 1 — commande en Acadie; demSle avec Berger — I — 298, 3 12 ; — 1683 — nomme gouverneur de I'Acadie — '1 — 311 ; — 1684 — gouverneur de 1' Acadie; commerce avec les Anglais— I— 334,340— Parrot lui succedera en Acadie— I— 320 ;— 1686— etabli a Beaubassin, en Acadie— I— 370 ;— 1687— accuse de pillage— 404 ;— 1690— au fort Frontenac— 1—551— capitaine des gardes du gouverneur — I — 576 — a Quebec ; echange les prisonniers — I — 5^7 ; — 1692— retablit le fort Frontenac ;— I— 595 ;— 1696— commande la Bovffonne— 11—222, 252. Leneuf de la Poterie (fils de Michel) — 1696 — enseigne ; sert en Acadie — 11 — 222. Leneuf de la Valliere (Chevalier) — 171C — a Terreneuve — 11—518. Leneuf de Beaubassin (fils de Michel) — 1696 — lieutenant sert avec son pere dans le golfe —11—222 ;— 1745— ^l Louisbourg— III— 247 ;— 1750— revient de la N.-Angleterre— IH— 491. Lenoir (voir Robutel de Lanoue). LeNormand— III— 170. — 509 — Leopard (/e)— IV— 21, 24, 28, 44. Lepage {voir Malhieu). Lepervanche— HI— 313, 408. Lerbin— III— 334. Leroux (George,— III— 297. Leroy— III— 403. Lery (baron de)— 1518— a I'ile de Sable— I— 10. Lery (voir Ghaussegros). Lesage (Jean)— I— 82. Ij'Espinay — 1542— compagnon de Roberval — I — 37. lie Tourneur— I— 2 18. Lelourneur— 111^280. Le Verrier— III— 232, 241, 252. Ijevasseur (Nicolas) — I — 84. Levasseur (Rene-Jacques) Ingenieur — 1—605. Levis (voir Lery)— IV— 22. Levis (voir Pointe). Levis (fort)— IV— 277, 300. Levis (Chevalier de) — '1756 — envoye au Canada — IV — 19, 21 — ^arrive en Canada — IV — 29, 30 — commandera les Ganadiens a Carillon — IV — 26— au fort Carillon — IV — 40— au lac St. Sacre- ment— IV— 75— a Montreal- IV— 43 ;_1757— a Montreal— IV— 104, 132— a William-Henry — IV — 116 — a la riviere Chicot — IV — 131 ; — 1758 — commande le camp de Carillon — IV — 161 a la balaille de Carillon— IV— 169, 170, 172, 219— son eloge pour Montcalm— IV— 78, 155' 203,231, 235 ;— 1759— absent lors de la bataille d'Abraham— IV— 232, 250— arrive a la riviere Jacques-Cartier — IV — 239 — veut reprendre Quebec — IV — 248 ; — 4760 — bataille de Ste. Foye— IV— 251-2— retraite vers Montreal— IV— 255, 272— capitulaiion de Montreal— IV 27S, 305 ;— 1761— libre de servir en Europe— IV— 309, 311. Levraut de Langy — 1746 — cadet dans les troupes; revient du Connecticut avec un parti de guerre— III— 313 ;— 1747— au fort St. Frederic— III— 349 ;— 1748— commande un parti de guerre — III — 413-4 ; — 1758 — commande un parti — IV — 155, 158 — a la bataille de Carillon — IV— 168, 169, 222. Levraut de Langy — Montegron — 1758 — commande un parti de guerrre — IV — 152. Leweston - I— 621— II— 546. L'hermitte— I— 609— II— 267, 297, 300. Licorne (la) — IV— 81. Lidiers (voir Lydius). Liesse (de)— I— 118. • Lievres— I— 98. Ligneres— I — 84. Lignery (voir Marchard). Ligueim (voir Lusignan;. Limoilou— I— 38. Limoyni— IV— 334. — 510 — Limites de la N.-FrancD — 1758— memoire de Montcalm — IV — 152. Lin— 1—292. Lino (de)— II— 278. Lion (TOr (/e)— III— 327. Liqueris (voir Marchand). Lissart (Thomas)— III— 29. Littlehales— IV— 64. Livingston— II— 426, 428, 435, 449. Lizette (de)— III— 14. Labat— II— '^05, 416, 530. Loiseau (capitaine) — I — 5S1. Longueuil (voir Lemoyne). Long Saut sur I'Ottawa- 1 — 573. Lopinot— III— 257, 440, 448— IV— 185, 207. Loptiniere (voir Lotbiniere). Lorans— III— 210. Lorette— I— 363— 24, 58, 87, 108. Lorgeril (de)— III— 542. Lorimier (Guillaume de) — I — '560. Lotbiniere (Ghartier de)— II— 224-1 V— 25, 113. Lotbiniere (paroisse) — I — 307. Lott— III— 384. Loudon— IV— 109, 112. Louisbourg — 1745 — siege — III — 2P — mulinerie des troupes francaises — III — 262, 271 — capitu- lation— III— 221, 265, 232, 314— garnison ang'.aise— III— 270— ;— 1746— garnison anglaise— 276, 281— flotte anglaise— III— 278, 287— ravitaille— III— 294 ; — 1747— Knowles gouver- neur — III — 346 — garnison anglaise — III — 342, 347 — conduite de la garnison — III — 355 — ma- ladie qui y r^gne — III— 338 — prisonniers francais— III — 355 — flatte francaise — III — 347 — la France demande sa restitution— 369 ; — ^1748 — coup des Ganadiens — III — 418; — 1749 — retourne a la France — III— 426, 428 — 437, 439 — garnison anglaise va en Acadie — 437 ; — 1750 — fortifications — III — 470, 482 — s'approvisionne chez les Anglais — III — 501 ; — 1750-1758 — me- moire sur les evenements de cette periode — III — 465-86 ; — 1753 — farine achelee des Anglais III — 513 ; — 1755 — les Anglais approvisionnent la garnison — III— 531 — arrivee des troupes de France — III — 540 — espions anglais — III — 543; — 1756 — St. Julien commandant — IV — 22 — situation satisfaisant — IV — 26 — prise d'un batiment anglais— IV — 41; — 1757 — situation de I'ile Royale— IV— 93, 108— lettre de Drucourt— IV— 140— flotte francaise— IV —96— 139— ■ flotte anglaise — III— 475— prisonnfers anglais — IV — 113, 125, 133;— 1758 — prisonniers anglais — IV— 150— etat du personnel— IV— 196— situation de la place— IV— 159, 162, 174— lettre de Drucourt — IV — 145— description — III — 468— approche des Anglais— IV — 173— siege— IV — 193— pris par les Anglais— 111— 477— IV— 146, 185, 205— capitulation— III— 483— ce que devient la garnison frangaise — IV — 215. Louisbourg— voir Breton— (cap). — 511 — Louisiane (decouvertes et commencements)— III— 179, 180 ;— 1715— troupes qu'on y envoye— III 13 ; — 1747 — pas de nouvelles de cetle colonie — III — 365, Loup (de) Gaspard~I — 8?. Loups marins— I— 98, 302, 3 18—11—67. Loup-Marin (/f)— III— 309. Loutre (riviere a la) — III — 175. * Louvigny (voir Laporte). • liOyard— III— 24, 87, 88, 93, 104. Iiur (de)— I— 118. Luret— III— 346. Lus'gnan— III— 329, 417— IV— 91, 105, 171. Luxe — 1756 — dans la colonie — IV — 31. Lybie (la)— I— 6. Lydius (John-Henri) — 1730 — etabli a Montreal — III — 153 — 1735 — brouillon ; envoye en Angle- lerre— III— 177 ;— 1746— le fort qu'il habile— III— 276 ; —1747—1 la tele d'un parii de guerre — III — 366 ; — 1750 — echange de prisonniers chez lui — III — 489. Lydius (fort) — 1755 — projet de Vaudreuil — III — 564— Dieskau veut I'altaquer — III — 557 — Anglais enleves — 111 — 552 — reunion des troupes anglaises — IV — 1 ; — 1756 — surveille par les Cana- dians — IV — 23 — garnison anglaise — IV — 26; — 1757 — projet des Francais — IV — 103 — me- nace par les Canadiens — IV — 1 10. Lynn (le)—Ul—1S8. Lxjs (Ze)— III— 554. Macardy— II— 502. Machault (fort)— IV— 79, 224. Machiche— 111— 415. Madoux— II— 305. Magnon (de)— II— 263. Maillard— III— 359, 369, 410, 439. Maillet (M.)— II— 478 Maingart— I— 30. Maintel— II— 361. Mainville— II— 385. Maisonfort (M. de)— 111— 229, 233, 251, 317. Maitland— IV— 229, 274. Maladies— I— 405, 553, 564, 605— II— 508— III— 159, 172, 372, 446, 565. Mallebarre (cap)— 1—12, 39, 48, 329, 434. Maleeites— II— 129, 178, 308,385. M!alte (chevaliers de) — 'I — 114. Mangeant (M.)— Ill— 199-210. Manhatte (voir New-York). Manitoba— I— 259. Mannessier (Adam) — 1—80. Mantes (M. de)— I— 291. Manteth (voir Ailleboust). — 512 — Manton— IV— 57. Mapor (Servan) — I — 30. Marchand (M )— TI— 453. Marchand (Jean)— III— 305. Marchand (Louis) — II — 455. Marchana de Ligneris— I— 618— III— 416, 500— IV— 224. Marcognet ('le)— II— 103. Marest (Pere)— III— 6. Mareuil (de)— II— 514. Margonne (Claude)— I— 83. Marguerie (de la)— I— 250. Marguerite (/«)— III— 219, 288, 300. Mariages— I— 223. Maricourt (voir Lemoyne). >> Marie (/a)— I— 330, 350—11—418, 452, 455— III— 202, 280, 311— IV— 296, 300. Marien (voir Paslour). Marin — 1747 — commande aux Miamis — III — 362. Marin (lieut. -colonel au regiment de Bourgogne) — 1748 — sert a Louisbourg — III — 477, 481. Marin — 1744 — lieutenant, commande un parti de guerre en Acadie — III — 217, 218, 243. Marin (fils) — 1748 — enseigne, commande un detachement envoye en Acadie — III — 410,411, 4l5, 418. Marin— 1758— a Louisbourg— IV— 146, 159, 193, 195. Marin — '745 — a Ghambly, a la tele des Iroquois — III — 269,270 — commande un parti centre les colonies anglaises — III — 276. Marin — oflicier canadien — 1756 — commande un parti au lac St. Sacrement — III — 40, 71. Marin (capitaine) — 1757 — sa belle condiiite — IV — 110, 111. Marin— 1758— au lac St. Sacrement— IV— 188. Maringouins— I — 1 03. Marion— I— 560, 561. Marson (de)— I— 199, 202, 212, 224, 230, 243, 263, 266— (voir Soulcnges). Marson (madame veuve)— I— 290, 299, 346— II— 1 13. . Marson (Delle)— I— 578. Marsoins— I — 98 . Martel— 11-70, 108, 121, 260, 308— III— 305. Martelly— I— 618. Martin (Amiral)— III— 298, 304. Martin (Eustache)— I— 61. Martin (Guillaume) — I — S4. Martin (Robert) -I— 149. Martinique (la)— II— 120. Martissan— III— 232. Maryland (le)— III— 389, 391. Mascarene— III— 272, 274, 379, 422. Mascarade— I— 6 1 5. Masquet— III— 478. Masson (Nicolas)— I— 82. Matawan— 1—554. . — 513 — Mathieu (Jean) (lit Lepage— II— 260, 306. Mauclaire (de)— II— 201, 410, 423-4. Maudoux— II— 391. Maudy (J ean,— I— 6 11. Mauger (M.)— I— 497. Maurice— III— 497. Mavoy— I— 80. Maxoat (voir Naxoal). Mazarin— 132. Medailles donnees aux Sauvages— 1 1—5 1 0, 5 14— III— 63, 94, 465. Melanfon (Aune) — 11—134. Meliand-ll— 517. MencU— I— 128. Menu (Peuvret de)— I— 26 1 . Meneval (voir Robineau). • Mer du Pouest (voir Gautier de la V^randrye). Mercer (colonel)— IV— 55, 62, 63. Mercier— 1 747— 1 ieulenant— III— 33 1 . Mercier — 1755— marechal des logis— IV — 8 — 13, 14 — doit rester au fort St. Frederic — III — 550 —sous les ordres de Dieskau — III — 556 — 1756 — au lac St. Sacrement — IV — 71; — 1758 ba- taille de Carillon- IV— 168, 169— commande Tartillerie— I V— 227. Mesilac— III— 24C. Mesy (de) gouverneur— 1663-4— I— 156, 172, 178, 284. Mesy (de)— 1720-1722-1729— au cap Breton.— Ill— 45, 77, 147. Metiers— I— 69— III— 2 1 . Meulles (da)- 1— 345. Meunier (Jean)— II— 275. ' Mexique (golfe du)— III— 178. Mey (Octavio)— I— 84. Miamis— I— 565-6— III— 13, 351-2, 401, 406-7. Michel (Isaac)— I— 104. Michel (Jacques)— II— 316. Michillimakinac — 1671— fonde— I — 256; — 1685— La Durantaye commandant; trois Francais vont a la bale d'Hudson — 1 — 553 — attitude des Sauvages ; les Frangais du poste ; Z. JoUiet — I — 483, 486 ; — 1690 — La Durantaye rappel§ revient avec de nombreux Sauvages en traite ; Louvigny va le remplacer avec un fort parti ; Nicolas Perrol — I — 495, 508, 515, 589 ; — 1703 — sans commandant — II — 409 ; — 1706 — visite de Daigremont — I — 615 ;— 1714 — le Pere Marest — Ill— 6 ; 1715— juridiction du commandant— III — 14 ; — 1716 — congas de traite — III — 21 ; — 1747— Noyelles commandant ; le calme y r^gne; visite de Lacorne— III — 344, 352, 358-60: — 1748 — situation rassurante ; parti de Sauvages secondant les Frangais- — III— 412, 416. Micmacs— II— 129, 291, 297, 308, 316— IV— 34. Migeon de la Gauchetiere— II— 503. Miguet— III— 283. nnn — 514 — Millet, M lere et Milliere— I— 488, 571, 595—11—59, 80, 87— IV— 307. Milice (voir Troupes). Mines (bassin des) — 1670 — Le Borgne s'empare des biens de d'Aulnay — II — 361 ; — 1691 — instruc- tions a Villebon— II— 47 ;— 1692— provisions destinees a Port-Royal— II— 100 ;— 1694— le capitaine Baptiste s'y approvisionne — II — 152 ; — 1695 — traite que font les habitants — ^11 — 186 ; — 1698 — commerce avec les Anglais — II — 307 ; — 1699 — d'Entremont y demeure ; visite de Tenville — II — 329 — marins anglais refugies — II — 331 ; — 1700 — les heritiers de D'Auinay reclaraent ses terres — II — 365, 371 ; — 1704 — ravage par les Anglais — II — 418,421,464; — 1712 — nourrit un parti de guerre — II — 553 ; — 1720 — assemblee convoqu^e par les Anglais — III— 42, 46 ;— 1730— question d'allegeance— III— 150 ,—1732— les Anglais veulent Latir un fort — III — 164 ; — 1745 — detachement de guerre du Canada ; les Anglais se montrent conci- liants— III— 218, 228, 272 ;— 1747— descente des Anglais— III— 339, 342, 359, 369, 377. Mingan— 1—622. Miniac— III— 281. Minorque~IV— 18. , Miramichy— II— 40, 178— III— 277, 348,482. Miramond — I — 4 1 7. Mire (de)— III— 284, 354. Mississagues— I— 608— 111— 292, 303. Mississipi— 1676— commerce des Francais— I— 258 ;— 1682— voyage de^La Salle— III— 179— com- merce des Francais — 1 — 289 ; — 1699 — decouverte de son embouchure — II — 346 ; — 1715 — traiteurs anglais — 111 — 13. Monckton— IV— 229, 266. Moncours (voir Hertel). Monette (voir Mouet). Monguet— IV— 234. Monic(de)— 1—526— II— 150, 388. Monongaliela-1755— bataille— IV— 11, 12, 32— (voir Ohio). Monnaie de carte— 111—7, 22— IV— 243. Monroe— IV— 112, 114, iI9. Monseignat (M. de)^1690 — memoire sur le siege de Quebec — I — 482-531. Monsengs— 1—610. • Monsior— III— 406'. Montagnais— 1— 105. Montally— 111— 472, 484. Montbeillard— IV— 294. Montcalm — 1756 — ses instructions — IV — 19 — a Montreal — IV — 78 — avis que lui donne Monfreml — IV— 31— au fort Frontenac— IV— 51— a Oswego— IV— 38, 52, 67— au fort Carillon— IV— - 71, 76 — apercu de la situation— IV— 79 — a bonne opinion de Vaudreuil— IV — 25, 27, 30 — sa sante s'affaiblit— IV— 69— se plaint de certaines lettres— IV— 79— lettres au ministre— IV— 21. 24, 29. 43. 45, 46,66, 71, 73,78 ;— !757— a Carillon— IV— 1 10— apres la prise de William- Henry — !V — 12'' — retourne a Montreal — 'IV — 131— commandeur de I'ordre de St. Louis — IV *— 115 — en bonne intelligence avec Vaudreuil — IV-'^?— eerit a Vaudreuil — IV — 110— lettre — 515 — a Loudon— IV— 112— letlre a Webb— IV— H4--leltres au ministre— IV— 89, 100, 104, 115, 128, 131 ; — 1758 — doit se rendre a Gataracoui — IV— 166 — a Montreal — IV— 199— arrive a Carillon — IV — 219— au camp de Carillon — IV— 201 — raoonte la bataille de Carillon— IV — 168 — demande son rappel — IV — 199 — limites de la N.-France— IV — 152 — lettres au ministre IV— 151, 153, 156, 164, 198 ;— 1759— m6content de Vaudreuil— IV— 225 demande des secours — IV— 223— croit le Canada perdu— 225— lettres au ministre— IV— 223, 228, 244— sa mort— IV— 231 ;— 1761— son epitaphe— IV— 308-9— son caractere— IV— 270. Montesson (voir Legardeur). Montfermeil— III— 542. Montgomery— III— 1 59— I V— 266. Montigny (voir Testard). Montizambert (voir Boucher). Montmagny (de)— I— 120, 249. Montmor — I — 81. Montorgueil (de)— I— 505. * Montquay— IV— 263. Montreal — 1666 — recensement — I— 185— 1675— depenses de la place — I — 234; — 1676 — Sauvages de lieu — I — 257; — 1683 — recensement — I — 307 ; — -1684 — reunion des troupes — I — 552 ; — 1686— Sauvages de la Montague— I— 363 ;— 1687— forlincations— I— 564 ;— 168X— ma^asins des troupes incendies — I — 567 — reunion des troupes — I — 564 — M. de Vaudr^uil commandant— I — 567 ; — 1689 — Sauvages de la Montague— I — 500 — parti de guerre de ce lieu — I — 484—11 — 28— Iroquois brules— I— 593 ;—l690—fortirications— I— 506-7— courses des Iroquois— II— 30 — les milices vont a Quebec — I— 517 — I'eau-de-vie — I — 546 ; — 1691 — la population voisine s'y refugie— I— 589 ;— 1693— de Gallieres gouverneur— II— 101— fo-tifications— II— 131, 132 ; — 1694 — partis francais en campagne — II — 150 — retour du capitaine Villieu— II — 143; — 1698— conference de la paix— 1—601 ;— 1699— revue des troupps— 1—602 ; — 1700— fortifi- cations — II — 340 ; — 1705 — visite des ofQciers anglais — II — 448 ;— 1709 — Ramesay gouver- neur — I — 616 — corvee pour travaux de defense — I — 620 ; — 1714 — M. de Longueuil gouver- neur — III — 4 ; — 1716 — commerce avec les Anglais — III — 17 ; — 1719 — commerce avecles An- glais — III — 42 ; — 1722 — Ramesay gouverneur — III-»-83 ; — 1724 — h6pital des freres Charron — III — 1 1 0 ; — 17^8 — fortifications — III — 146 — visite de plusieurs Anglais — 1 II — 1 4 5 — commerce avec les Anglais — III — 145 ; — 1730 — commerce anglais — III — 153 ; — 1731 — marchands anglais III— 159 1 746-7— levee des milices— III— 286 ;— III— 337, 339, 340 ;— 1747— deux partis ds guerre formes — III — 366 — courses des Iroquois — III — 343, 344, 392 — Ganadiens pris a la guerre — III— 373 ; — 1748 — retour des prisonniers francais — III — 417 — nouvelle de la paix — III — 414 ; — 1750 — prisonniers anglais — III — 488, 491 ; — 1756 — on y porte les drapeaux d'Oswego _IV— 40 ;— 1760— capitulation— IV— 262, 275, 276, 278, 280, 303, 306. Montreuil — '1747 — habitant de Soulanges, enleve par les Sauvages — III — 339. Montreuil (ofiBcier) — 1755 — est a Montreal — III — 546, 547 — bataille du lac St. Sacrement — III — 561, 564— IV— l-iO, 13 ;— 1756— pas bien vu de Vaudreuil— IV— 31— donne des avis a Montcalm — IV — 31 — juge par Montcalm — IV — 80 ; — decrit la situation — IV— 31 — lettres au ministre — IV — 23, 76 — le ministre lui ecrit — IV— 20 ; — 1757 — lettre au ministre — IV — 95 — a la lete des Sauvages— IV— 161 ;— 1758— au camp de Carillon— IV— 161, 167— a la bataille — 516 — de Carillon — IV — 170 — lettres auministre — IV — 158, 199 — demande le grade de brigadier — IV— 200 ;— 1759— lettre au ministre— IV— 223— commande rarmee— IV— 236 ;— 1760— a la bataille de Ste. Foye— IV— 290 ;— a Montreal— IV— 303. Monts (de) — 1603 — ses projets — I — 40, 44 — sa commission — I — 43-4 — letlres patentes — 12, 17, 46, 538 ;— 1604 — en Acadie — I — 534 — sa colonie — I — 47 ; — 1605 — commerce de I'Acadie — — 48, 50. Montserran— IV— 108, 139. Monrs-Deserts— II— 249. Moodit— II— 568. Moore (Thomas)— 452. Moraye (la)— I— 213. Morangis (de)— I— 250. Moras (de)— 1757— ministre du roi— IV— 139, 151, 195. Moras (voir Mouet). Moreau (Isaac)— I — 466. • Morel— 1 687— decide— 1—404 . Morel (Pere) — 1689 — missionnaire des Hurons — I — 483. Morel— 1740— habitant de Louisbourg— III— 187. Morel de la Durantaye (Olivier)— 1665 — capitaine au regiment de Carignan — I — 560—11 — 26 ; 1685 — a Michillimakinac — I — 553 ; — 1686 — meme lieu, prepare une expedition — 1—560; — 1687 — commando un parti de Sauvages — I — 561 — en guerre chez les Iroquois — I — 562— rem- place comme capitaine — I — 560 ;— 1689 — rappele de Michillimakinac — I — 483, 495 ; — 1690 — revient de rOuest — I — 515 — II — 26 — memoire sur les colonies anglaises — II — 26; — 1694 — a la riviere Chambly — I — 597 ; — 1699 — grande revue a Montreal — I — 602 — nomme conseiller — 1—603. Morel de la Durantaye — 1758 — au fort Carillon — IV — 154 — commande un parti de guerre — IV —159. Morillon— I— 188, 197. Morin (George)— 82. Morisseau— II I— 522. Morpin ou Morpain— II— 555— III— 240. Morse (Richard)— 1—149. Morue — peche tres ancienne dans le golfe — I — 8 ; — 1548 — peche d'Acadie— I — 38 ; — ^1618 — com- merce qui s'en fait — I — 58; — 1669 — commerce avec la France — 1—189; — 1690 — ^p^che qui se fait dans le golfe — II — 18 : — 1691 — I'Acadie en fournit a toute I'Europe — II — 67. Mottin (Jeanne)— veuve de D'Aulnay— I— 132, 154—11—292. Mouches a feu— I — 102. Mouet de Moras — 1748 — 3ommande un parti de guerre — III — 410. Mouet de Langlade — 1748 — a Louisbourg, capitaine au regiment d'Artois— III — 478. Mouet (voir Moras). Mouret (Francois) — I — 84. Mousquetaires — 1—571. Moustiques— I— 1 02. — SlY- Moutons— I— 195, 287, 309, 351, 386, 390. Moyan (de)— IV— 189. Moyen (Adam) — T — 81. Muisson — 1—69. Mullin— II— 527. Murat— I— 514— II— 31, 34. Murray— IV— 229, 252, 257, 266, 27X, 305. Naisne— IV— 130. Nantasket (fort)— II— 381. Napolon (M.)— I— 463. Navires— construction— 1—206, 240— III— 1 71. Naxoac (fort) — 1693 — sur le fleuve St. Jean construit par Villebon — II — 110, 186, 188 — pretention de la compagnie d'Acadie — II — 200 — Villieu propose comme commandant — II — 200 ; — 1693-4 — Villebon y commande ; Villieu y demeure — II — 135; — 1694 — demele entre Villebon et Villieu— II— 174, 187, 200 — preparatifs de guerre— II— 154— secours de France— 146, 166 ; 1695 — garnison dimiuuee — II — 178 — sa situation ; ceux qui y resident— II — 186 — son utility — 188 — secours de France— II — 173 ; — 1696 — secours de France — II — 208, 248 — on le repare — II— 213— sa garnison— II— 213— 1697— projet des Anglais— II —277— les An g' a is re- pousses— II— 288, 291, 295 ;— 1698— re Deum de la paix— II— 294. Nazareih (/e)— IV— 196. Nazareth (penitents de)— I— 395, 404, 429, 470, 506. Necessite (fort)— III— 521-IV— 12, 254. Necotina (Ze)— IV— 202. N^gres— I— 476— III— 2 1 . Nelson — marchand de Boston — I — 613 — a des rapports avec des marchands de la Rochelle — II — 144— 1686— pes marchandises enlevees a Pentagouet — I — 367, 407 ; — 1688— son opinion sur les limitesde I'Acadie — I — 434; — 1690 — principal citoyen de Boston — II — 97 — souscrit pour atlaquer Quebec — II — 97 — Meneval loge chez lui a Boston — II — 254, 339; — 1691 — s'interesse aux prisonniers anglais — II — 63 — contrecarre les projets des Frangais — 98, 109 — rabat de ses pretentions — II — 66 — s'occupe des prisonniers francais — II — 69 — pris dans la bale de Fundy— II— 144, 339— en otage en Acadie— II— 104 ;— 1692— prisonnier a Quebec— II— 80, 223 — acharne centre la N.-France — II — 80, 98 — embarras qu'il cause a Quebec — II — 86, 104, 109 ;— 1693— a quelles conditions on lui rendra >Ia liberte— II— 108, 116, 121, 144, 223— pri- sonnier en France — 103, 104, 223, 463 ;— 1694 — on lui permet de passer en Angleterre — II — ^ 144 ; — 1696 — est encore sous caution — II — 223. — 1697 — commande les milices ; fait Andros prisonnier— II— 259 ;— 1700— est en Angleterre— II— 339 ;— 1706— marchand a Boston— II —463 ;— 1722— prSte de I'argent a St. Castin— III— 83. Nelson (He) pres Boston— II— 259, 269, 272. Nelson (fort) bale d'Hudson— II— 31, 44, 80, 84, 125, 436. Nemiscau (lac) — 11—561. iVemowe(/e)— III— 440, 441. Neplune (Ze)— II— 275, 549 ;— IV— 218. Nerduny (c'est Verdun, paroisse Lachine). — 518 — Nesmond (d-)— TI— 7^3. =277, '279, 2St, 284, 285. Neuvillette (voir l^obineau) Neveu (billies a >— IV- 200. Nnvtwrt (/g)— Ii— 251, 313. Newton— HI— 377, 379, 391. New- York (decouverle) — I — 12 ; — 1670 — commerce du castor — I — 205; — 1679 — description — I — 271 ;— 1681 — on projette d'acheter cette ville— I — 285 ; — 1688 — Andros gouverneur — 1—432, 439, 446 ; — 1689 — projet des Frangais — 1—457 ;— 1690 — projet des Francais— II — 4,5— foyer de la guerre — II — 25 — raemoire sur cette colonie — II — 25 ; — 1700 — situation — II — 343 — pro- jet de d'Iberville-II— 342 1716— les negres— III— 22— 1744— ses defenses— III— 213. Neymond (de)— I— 597. Niagara — 1682 — conflit au sujet du droit de traUe — I — 551 : — 1686 — armee frangaise en ce lieu — 1—560 ; — 1687 — barque attaquee— I — 563 ; -1691 — les Iroquois protestent conire le fort — I — 595 ; — 1747— Duplessis commandant — III — 357 ; — 1755 — menace par les Anglais— IV — 10 11 ;_t756— fortifie— IV— 24-5, 51— garnison— TV— 45— regiment de Beam— IV— 23 ;— 1757 on y attire les Sauvages^-IV— 83 1758— menace— IV— 191, 198 ;— 1759— projet des An- glais— I— 210. JTicolet (capitaine)— IV— 108. Nicolet (riviere)— II— 415. Nicolle (Guillaume)— I— 81. Nicholson— I— 615-11— 523-4, 546, 549— TI— 4-6, 13. Niel (Charles) -II— 260. Nipissiriniens — 1—508. Niverville (voir Boucher). % Noble (colonel)— III— 314, 328, 338, 377. Noblesse du Canada— I— 70, 225, 249—11—53, 1 19, 301. Noel (Etienne)- 1— 30, 39. Noel (Jacques)— I— 39. Nord-Ouest — 1655 — projet de decouverte — I — 150. Nord-Ouest (voir Gautier de la Verendrye). Norembegue (la)— I— 12, 16, 23, 25, 43, 56, 532, 535, 539. Norman (Nicolas)— III— 305. Norman ville (voir Godefroy). Northumberland (/e)— III— 356— IV— 216. Norwich (/e)— III- 288. Noue (Pere de)— 1632— arrive a Quebec— I— 97. Nouvelle- Al exandrie— I— 1 3 . Nouvelle-Angleterre — 1651 — projet d'un traite de commerce — I — 127; — 1663— projet du baron d'Avaugour — I — 155 ; — 1879 — description — I — 270 ; — 1673— Winthrop gouverneur — 1 — 316 ; — 1685— situation— I— 349 ;— 1688— Andros gouverneur — 1-432—48 ; — 1689— revolution anglaise — I — 447 — projet de M. de Gallieres — I — 455 ; — 1691 — subit des pertes aux lies ; querel- les intestines— II— 63, 66— Frontenac veut I'attaquer- II — 66, 75, 79 ;— 1692— projet des Fran- gais— II— 75, 83— projet de Brouillan— II— 77— memoire de Lagny— II— 97 ;— 1697— projet — 519 — Francais — 264-65 ; — 1700 — memoire fl'Iberville — II — 3't2 ; — 1^28 — prnicip.il p' nchant de ses des colons — III — 142 ; — 1744 — ses moyens de defense — III — 211 ; — 1747 — levee des milices — III— 346. Nouvelle-Belgique — 1—26. Nouvelle-Caledonie— I— 28. Nouvelle-Ecosse ce nom — I — 27 — son etendue — I — 18 — (voir Acadie). Nouvelle-France — decouverte — I — 11 — ce nom — I — 11, 15 — son 6tenduG — I — 24; — 1604 — son etendue— I— 16 ;— 1627— son etendue— I— 65 ;— 1688— limites— I— 418 ;--l689— limites— I— 531 ;_1691— limites— II— 67 ;_1713— limites— II— 560 ;— 1719— limites— III— 40, 41 ;— 1755 limites— III— 534. Woyan (de)— IV— 198, 282. Noyelles (voir Fleurimont). Nozereau (Antoine) — I — 84. CEufs (lie aux)— I— 622. Ohio — 1754 — affaire Jumonville — III — 521; — 1755 — prqjet des Francais — III — 531 — coup des Chouanons — III — 533 — pretentions des Anglais — 534, 536 — bataille de la Monongahela— III —544. Oiseaux (iles aux) — I — 98, Olivier (Abel)- III— 158. Ontario (lac) — 1756— preparatifs de guerre— IV— 26, 34, 68 — combat naval — IV — 37 ; — 1758 — danger de ce c6te — IV — 189 — combats qui s'y livrent — IV — 166-7 — triomphe des Anglais— IV — 190 1759— preparatifs de guerre— IV— 224, 227, 244. Orange (voir Albany). Orange (prince d')— I— 447-50, 463, 484, 521—11—29, 86. Orfevres— III — 1 4 1 . Orleans (ile) — 1632 — mentionnee — 1—103 ; — 1666 — recensement — I — 185 ; — 1683 — ^recensement — I_307 ;_l 690— siege de Quebec— I— 576— II— 23, 24, 33— guerre— I— 517 ;— 1693— visite de Frontenac — II — 133 ; — 1746 — instructions aux pilotes — III — 275. Oswego ou Chouaguen (fo't) — 1725 — conslruit par les Anglais — IV — 38, 49; — 1724 — contro- bande qui s'y fait — III— 171 ; — 1747 — menace de guerre — III — 358— projet de La Galisson- niere — li — 3b9 ; — 1755 — parti de guerre Trancais — III — 563 — les Francais se preparent a en faire s ege— III— 546, 551— IV— 7 ;— 1756— combat pres de cette place— IV— 37— de Lery pre- d un Tort dans le voisinat-e — IV — 2'7 — preparatifs de Montcalm — IV — 27 — pris par les Frangais— IV— 38, 48, 59, 67, ' i6— garnison anglaise— IV— 26— chanson — IV— 42. Ottawa (I iviere)— I— 495, 55i, 573, 589, 593, 607, Otway— IV— 266. Ouabache— 1 7 1 5— posle etabli— 1 11—13. Oudiette (Jean)— I— 234, 260, 298. Ouelle (riviere) — I — 577. Ouimet (Albert)— III— 522. Outaouais — 1682 — Francais qui traitent chez eux — I — 551 ; — en guerre contre les Iroquois — I — 561 ; 1689 — embuscade des Iroquois — I — 592 — a Michillimakinac — I — 483 ; — 1690 — promettent de rendre leurs prisonniers — I — 493 — negocient en sous main avec les Iroquois — I — 511 — en — 520 — traite a Montreal — I — 509, 515, 573 — II — 30; — 1695 — troublent les Iroquois dans leurs chasses — I — 598 ; — 1712 — conspiration du Detroit^ — I — 623 ; — 1747 — font un coup au Detroit —III— 352, 357, 361, 367;— 1757— a Carillon— IV— 11 1. Outlas— II— 222. Ouvriers en Canada— I— 476— III— 21. / Pabo— III— 218, 350. Pacaud— 1 1— 1 4 4 . Paix : de Suze— 1629— I— 87. 1 10;— de Saint-Germain— 1632— 1—86 ;— a vec les Iroquois— 1666— I —184 ;— de Breda— 1667— I— 14, l90, 192, 329, 340, 353, 397, 536;— entre Anglais et Francais —1686— [—352, 372 ;— avec les Iroquois— 1689— I— 452 ;— avec les Iroquois— 1694— II— 158 ; — de Ryswick— 1697— II— 227, 289, 293-8, 309; — avec les Iroquois— 1699 — 1—603 ; — avec les Iroquois — 1700 — II — 381 ; — avec toutes les nations Sauvages — 1701 — II — 381 ; — treve avec la N.-Angleterre — 1705 — II — 440, 546 ; — prochaine annoncee a Terreneuve — 1712— II— 554 ;— d'Utrecht— 1713— I— 14, 15,536—11—558, 562, 567 ;— entre Anglais et Abenaquis — 1725 — 111 — 125 ; — les Abenaquis la refusent — 1726 — III — 128 ; — conclue entre Anglais et Abenaquis— 1727— III— 133, 134, 140, 146 ; — d'Aix -la-Ghapeile— 1748— III —369,414,410, 421,441. Palmarol— IV— 55. Palmer— I— 363, 366. Palmier (/«)— II— 267. Papavoine (Jean)— I— 81. Paradis— II— 549. Parat— I— 419, 450. Parnet (Joachim)— III— 522. Parker— IV— 111. Parque— I— 72, 73. Pasquine (ingenieur)— I— 420, 422, 424, 435, 445, 470. Pasteur (M).— I— 454— II— 37. Pastour de Costebelle— 1681— part de Nantes pour Terreneuve— II— 37 ;— 1694— sa commis- sion de capitaine — II — 145 ; — 1705 — h Terreneuve ; un arbre tombe sur lui — I — 608 ; — 1708 — echange des prisonniers a Terreneuve— II— 494 ;— 1709— prend le fort St. Jean— II— 506 ; — 1710— commande a Plaisance— II— 512, 518 ;— 1711— fait des prisonniers Anglais a Terre- neuve— II — 537-541 ; — 1712— commande a Plaisance— II— 554— rapport au ministre— II— 555; — 1713 — se retire de Terreneuve — II — 565 — ecrlt au ministre — II — 566 — ecrit au roi — II — 568;— 1714— part de Terreneuve— III— 8 ;— I716~a Louisbourg— III— 16 ;— 1717— est au cap Breton— III— 25. Pastour Marien de Costebelle— II— 145. Patoulet— I— 211, 219, 281. Patron (M.).— Ill— 47. Pauze (de la)— IV— 65, 161, 252, 292. Pavilion (Etienne) — I — 84. Payet (Jacques) — I — 82. Pean lieutenant— 1746— ramene une flottile de I'Acadie— III— 307, 311 ;— 1755— nomme major de la colonic- IV— 8, 13 ;_l 758— doit aller k Carillon— IV— 161. — 521 — P§ohe— 1627— I— 247 ;_1670— 9n Aca lip— T— 202, 207 ;—l 676— instructions du roi— I— 240, 241 ; _1682— en Acadie— I— 290, 298. 300. 304, 3 '2 ;— 16S5— ecole de marins— I— ;— 1691— en g^n^ral — II — 68; — 1695 — edit sur 'les vaiss^eaux f'e p^che — II — UO ; — 1619 — on de.;ait etablir plusieurs pSches— II— 324 ; — 1734— dans le golfe— III— 170. P§oheries (voir Acadie). mean (/^)— II— 267. Pelleau (Frangois)— II— 16. Pelleau (Jean)— I— 84. Pemaquid, Pamequit, '>mkuit, Pemequid, Pemeknid, Pemcuit — ^ quinze lieues de Pentagouet — limite des possessions anglaises — I — 28, 215 ; — 1650 — occupepar les Anglais — 11 — 329 ; — 1671 — visite de St. Lusson; colonic anglaise — I — 217; — 1681 — guerre terminee ; les Canibas ; limi- tes de la colonic — I — 281 ; — 1683 — belle colonic anglaise — I — 315 — les Anplais s'opposent a y laisser les Frangais — I — 308 ; — 16^6 — le gouvernpur enleve les marchan lises de Perrot — ^I — 367 ;— 1688— pris par d'lberville— III— f 0, 70 ;— 1689— pris par les Sauvages— I— 46^, 479—11 14 ;— 1692— projet des Francais— 1 1— 98 ;— 1693— retabli par les Anglai — II— 109. 127— visite de Phipps — II — 166 — les Francais veulent I'altaquer — II — 107 ; — 1694 — ecole protes- tante — II — 138 — ses a vantages — II — 158 — visite de Phipps — II — 161 — les Frangais se i)rppa- rent a I'attaquer — II — 148 — projet de Villebon — II — 213 — Villieu reconnait la place — II — 141 — atlaque par les Frangais — II — 'T6 ; — lC9"i — 'es Sauvages demandent sa destruction — II — 201 — les Francais se preparent a Tattaquer — II — 170, 178 : — 1696 — echange de prisonniprs — II — 249 — §tablissements des Anglais — II — 241 — son commandant — II — 252 — Sauvages sur pris par les Anglais — II — 221, 250 — soldats anglais massacre? — IT — 222 — projet de Frontenac —11—187. 201, 213, 217— pris par d'lberville— II— 247, 251, 252, 302, 315— III- 165 ;— 1699 -les Anglais n'ont pas de projet— II— 330 ; — 1730 — relabli par les Anglais — III— 149 ; — 1732— le fort anglais— III— 165. Pemberton— III— 392. Penitents (voir Nazareth). Pennsylvanie— I— 317, 356. Penobscot (voir Pentagouel). Pensee {la] — navire — I — 24. Pentagouet ou Penobscot — a quinze lieues de Pemaquid — ancienne limite de la N.-France — I — 27 — premiers etablissements — I — 10-16 ; — 1636 — accorde a Claude de Latour — IT — 354 ; — 1643 — occupe par D'Aulnay — I — 117; — 1645 — repris par D'Aulnay — I — 121 ; — 1654 — pris par les Anglais— II— 359 ,—1670— rendu a la France— 1—19 1, 19P—etat de la place— II— cO ), 216 ;— 1671— visile par les FranQais—I—2l2— fortifications— 1—209— habilants— I— 215, 216 ; —1672— situation precaire- 1— 224 ;— 1674— pris par les Anglais— I— 230, 232 ;—l 676— de- vrait 6tre forlifie — I — 243 ; — 1681 — limite des possessions anglaises — I — 285; — 1683 — occupy par les Francais — I — 315 ; — 1685 — limite des possessions anglaises — I — 339 ; — 1686 — agisse- ments des Anglais— I— 366-368 ,—1687— on propose d'y erig^r un fort— I— 412; — I — 393— reclame par les Anglais— I— 408— St. Castin demande des secours— I— 403 ;_1689— t— 448— pris par les Anglais— I— 399, 448, 469 ;— 1691— situation d^s Sauvages de ce lieu — TI— 34— lettre deFrontenac aux Sauvages— II— 38 ;_i 693— fort de ce lieu— 11-107 ;— 1694 — presents fails auxSauvages- II— 137, 149, 162 ;— 1695— habitants frangais— II— 186—meurlre de trois 000 \ — 522 — Abenaquis — TI — 194, 196 — situation du pays et des Sauvages — II — 185 — presents du roi aux Sauvages — II— 189— visite deDenys de Bonavonture- II— 172, 175, 177, 200 ;— 1696 — presents du roi aux Sauvages— II — 251 ; — 1697 — description du pays — II — 283 — reunion des Sauvages —11—287, 289,— rendez-vous des forces frangaises— II— 262, 264, 268 ;— 1698— on devrait le fortifier — II — 306 — traite des Anglais — II — 307 — instiuction du roi au sujet des Sauvages — II — 296 ; — 1700 — limite des possessions frangaises — I — 14 — limite des possessions anglaises-*— I — 18 — its presents francais — II — 336,337 ; — 1701 — les Sauvages peu fideles a la France — II — 391 — serait le lieu du rendez-vous de I'escadre francaise — II — 392 ; — 1708 — St. Gastin ; les Sauvages — II — i87 ; — 1712 — parti de guerre — II — 553 ;— 1720 — les Anglais tentent de s'y eiablir— III— 48, 54 ;— 1721— Bel'eisle et les deux Saint-Castin y demeurent— III— 55, 66 ;— 1732— situation de la conlree— III— 166. Pentagouet {voir Saint-George). Pepin-Laforce— II I— 522. Pepperell— III— 220, 270. Perade (la) — voir Tarieu. Percee (ile)— 1682— p^che et traite— 1—300 ;— 1684— limite de I'Acadie—I— 329 ; —1689— visite de Frontenac; les recoUets— 1—467 ;— 1690— pill6e par Phipps— I— 506— II— 59, 61 , 68 ;— 1691 — commerce qui s'y fait — II — 68. Perdrix— I— 98. Pere (Jean)— et non pas La Prairie— I— 409, 553, 558, 560— II— 5. Perigny (voir Aillebo'Jt). Perrot (Nicolas)— I— 495, 508. Perrot (Francois-Marie, — 1684 — rappele de Montreal — I — 320 ; — arrive en Acaiie — I — 332 — 1685 — gouverneur en Acadie — II — 336, 348, 349, 364 — demande la seigneurie de la H6ve — I — 348 — passe en France — I — 339 — 1686 — emprunle de I'argfnt a St. Castin — 1—387 — s'il laisse sa charge de gouverneur, St. Gastin pourra le remplacer — T — 271,387 — son commerce — I — 387 — m6moire sur la situation de I'Acadie — I — 381 — 6crit de Port-Royal au minisire — I 365 — 1687 — St. Gastin I'accuse de s'entendre avec les Anglais — 1 — 402 — favorise les Anglais — 1 — 401,402 — amfene des soldats en Acadie — I — 404 — retient la paye des soldats — I — 410 arrSte Je nomme Basset — I — 408; — 1688 — commerce avec les Anglais — I — 415-6; — 1690 — connait bien les c6tes de I'Acadie — II — 5 — prise de Port-Royal — 12— son magasin a Port- Royal pille — II — 8,41; — pris par les Anglais, avec son navire; on le maltraite — I — 503 — 11—29, 59. 187— 1693— il est decede— II— 1 16. Perrot (fils du pr6cedent)— 1691-94— prisonnier des Anglais— II— 70, 108, 116, 144 ;— 1697— est a Paris— II— 258. Perrot (ile) — 1693 — courses des Iroquois— II— 150 ; — 1747 — coup des Iroquois — III — 339, 344. Perthuis— III— 277, 295, 301, 326— IV— II. Petit— ancien militaire devenu pr6tre— I— 370, 400, 502— II— 6, 12, 4 1 , 51, 148, 155. Petitpas— 11— 92, 95, 109, 307 ;— III_38, 379, 394. Petit-Pre— I— 80. Peuvret (voir Menu). Pezard de la Touche— I— 523— 1 1— 253 . Phenieiens— !— 6. Philadelphie— 1 74 4— ses depenses—I II— '2 1 2 . Philibert— III— 39. Philippe — 1687 — capitaine de navire — I — 407. Philipps (Richard) — 1720 — commande a Port Royal — III — 43 ; — 1730 — commande en Acadie — II [ 150, 151 ; — 1744 — cdpilaine d'un navire marchand — III — 211 ; — commande h Ganseau — III —202. Phipps (Tarairal William)— lG90—prend P> rURoyal— I— 502— 1 1— 5. 41 , €9, 1 16, 339— siege de Quebec— II— 97— sommation a Fronlenac— I— 520, 574— 11—19, 32;— 1691— est a Lon- dres — II — 61 — gouverneur a Boston — II — 87 ; — 1692 — commande a Boston — II — 100 — est en Angleterre— II— 71 ;— 1693— a Pemaqui !— II— 166 ;— 169i— a Pemaquid— II— 161— gouver- neur de Boston— II— 239, 159 ;— 1695— decide— II— 191, 339 ;— 1700— sa famille— II— 339. Phips— 1747— en Acadie— III— 326. Picote de Belestre — 1746 — enseigne, en Acadie — III — 307 — 1747 — va dans les pays d'en haut — 326 ;— 1748— chez les Miamis— III— 'i07 ;— 1756— prend un fort anglais— IV— 82, 158;— 1758— a Louisbourg— III— 478. Picotte (voir maladies). Pilet— 1-617. Pingo— I— 552. Pintard— IV— 87. Piquet (rabbe)—lll— 418— IV— 67. Pitt— 1757— arme la N.-Angleterre— I V— 84 ;— 1761— lettro. a M. de Levis— IV— 309 ;—lettre a Bougainville— IV— 310. Plagnolles— I— 594. Plaisaoee— 1663— pen aidee du roi— 1—155 ;— 1676— devrait 6tre soutenue— 1—242 ;— 1686 les huguenots; situation en general — I — 381 — 1688 ; — commerce avec Boston — 1 — 420 ; — 1689 — demande de secours — I — 450 — capture d'un Francais — II — 131; — 1690 — pillee par les corsaires— II— 17, 37 ;— 1691— sera fortifiee— II— 37 ;— 168T— objectif des attaques— II— 264 ; —1700— importance du port— II— 338 ;— 1701— assemblee publique— II— 387— 1704— arrivee des renforts canadiens — 1—606 ; — 1713 — passe aux Anglais — II — 565, 568, — voir Terreneuve Platon— I— 3. Platre— II— 67. Platte (ile)—Il— 168. Plemasais— 1 1—134. Pline— I— 7. Plomb— I— 300. Pointe a la Chevelure (voir St. Frederic). Pointe-Levis— I— 185, 308, 517, 575— II— 33. Pointe-aux-Trembles— I— 307, 501, 517, 571, 586. Poinsy (de)— I— 249. Poirier— III— 346. Pols- 1— 292, 346. Police— II— 326. Pomoncourt— IV— 137. Pomone (/«)— IV— 265, 286. 295. Pontac (Jem)— I— 84. Pontc/iartrain {le) — III — 446* Pontgrave— I— 5 33. Pontleroy (ingenieLir)— IV— 168, 227, 29i Portneuf ( voir Robineau). Port-Eoyal— premiere|meniion de ce nom— I — 25— Sauvages de ce lieu— I— 26 ; — 1613— detruit par ArgaU -T— 10 ;— 1618— letlie de Biencourt— 1—57 ;— 1632— Iraite de St. Germain— T— 88 ; - -1634--3onc6Je par Razilly— II— 354 ;— 1642— passe a D'Aulnay— II— 355 ;_l 64*^—3 tto que par Latour— 1—117 ;— 1650— garnison, &c— 11—329 ;— 1653— reclamation de LeBorgne— II _358 ;— 1654— pris par les Anglais— I— 144, 145, 152— II— 358 ;— 1669— rendu k la France —1—191, 198, 201 ;— 1670— torabe aux mains de LeBorgne— II— 361 ; —1671— nouveaux colons— I— 209— role de milice— I— 215— 1682— pSche— I— 292— 1683— cure fixe— 1—31 4— traite — I — 317, — 1685 — commerce avec les Anglais— I — 340; — 1686 — rapport de Perrot — I— 365 ;— 1687— fiUes a marier— I— 393— fortifications— I— 393— situation generale— I— 4' I on construit un moulin — I — 401 ; — 1688 — fortifications ruinees — I — 421 — commerc*^' — I — 415 ; 1690— non fortifie— II— 8— le conseil— II— 5— pris par les Anglais— I— 302, 506—11—6. 10, 12, 29, 40, 69, 80, 116, 144, 191, 223, 339 ;— 1691— h ibitants prisonniers des Anglais— II— 70 -^instructions du roi — II — 46, 51, 52 — on y envoye des Canadiens — II — 66, 76, 78 . — 1692 — on veutle fortifier — II — 83 ; — 1G93 — recensement— II— 134 ; — 1695— retour des soldats prison- niers— II — 184 — commerce— II — 186 ; — 1697 — soldats prisonniers a Boston — II — '?98 — le roi prometdessecours— II— 214 ; — 1698 — retour des prisonniers — II — 290, 310 — commerce avec les Anglais— II— 307 ;— 1699— on y erige un fort— II— 316— traite des Anglais— II— 315 ;_170' — soutient de la cure— II— 391, 392— 1701— 3— fortifications— 385, 395, 404— 1703 — echange de prisonniers — 11—411, 425 ;— 1704 — ^change de prisonniers— II — 411— attaque des Anglais — II— 416 ; — 1705 lieu d'echange des prisonniers— II— 433 ;— 1706— echange de prisonniers — II — 451, 462 ;— 1707— echange de prisonniers — II— 471— leltre du roi sur la defense de cette place — 11—483. 490 — projet des Anglais pour I'enlever — II — 495— les Sauvages aident les Frangais — II— 498— attaque des Anglais — 11—464, 477 ;— 1708— menace par les Anglais— II— 'i99 ; — 1709 — prisonniers anglais — II — 504, 507,516 — en etat de defense — II — 522 — situation gene- rale— II— 507, 509 ;— 1710— en etat de defense~II— 515— Ganadiens habitants celieu— II— 529 — pris par les Anglais — II — 523-30,533 — ^1711— cure eid'^ve par les Anglais — II— 547— gar- nison— II — 547— lettre de St. ( astin — II-«543 , l714--situation des habitants— ill— 8 ;-^ 1723— guerre des Ab6naqui=— III— 108 ;—1 727— reunion pour la paix— III— 133 ; — 1744 — garnison — III — 214 ; — 1746— flotte anglaise — 111 — 298 ; — 1746— nouvelle garnison— II— 274, 282 — projet dis Frangais- III- 288 ;— 1749— Masca en gouverneur— III— 437— Desen- clave missionnaire— III— 343— combat— III— 329 — 1748— faible garnison— III— 359, 410; — 1750 — missionnaire — III — 150; — 1756-^prise d'un batiment qui devait le ravitailler—IV —34. Potasse— 1—240, 241,328. Potier (pere)— III— 281, 349. Potel (Claude)— I— 8 1. Potel (Jean)— I— S3. — 525 — Poterie (voir Leneuf). Pouchot (capitaine) -IV— ?5, 53, 90, 105, 151, 155, 198, 227. 244, 277, 300, 307. Poudre— HI— 20. Poularies (capitaine)— IV— 91, 107, 232, 235, 262. 291. Poulin de Courval— II 1—522. Pourchant (voir Pouchot). Poutrincourt— ses elablis«emonts en Acadie — I — 534 ; — 1607— va au Massachusetts — I 51 ; — 1615 — son flexes — I — b^. Poutrincourt, ou Biencourt (fi's du precpfient) — 1618 — e^ rit un mpmoire sur I'Acadie — I — 57 commande a Pentagouet ; commerce au Massach s^lts — I — 315, 3 '6, Poutrincourt, ou Biencourt (frere du precedent) — 1639 — p evosl de Paris — 116. Pownall— IV— 133. Premont— II— 282. Presentation (ile)— I— 569 Presentation (la) Ogdensburg- III— 418— IV— 189, 191,208. Prevost (GuillciuiTi' )— 1 — 31. Prevost (Jac<[ues) en Acadie — II — 134. Prevost (maior de Quebeci— I— 5! 5, 516. 574, 601—11—32. Prevost (Jacques)— intendant de Loui^sbnurg. son o igine — III — 4^4 — 1T49 — a Lonisbonrg TII ■— 43' , 438, 441 : — 1750— rapport au minislre sur le Cap Breton — III — 497; — 1750-58 in- tendant a Louisbourg— III— 470, 479, 484, 531— IV— 133, 175, 185. Prevost (major)— 1759— dans rarme3 de Wolfe— I V— 229. Piin'-e of W'les (/^)— IV— 138, 140. Prior— III- 1.3 Prisonniers (voir puerre, Boston, Quebec, Montreal, 3-r.ivieres). Prof'md (/e,_II_201. 216, 251, 252, 207. Protestants— 1670 — memoire do Mgr Laval — T— 204 ;— 1681 — font la p^che en Acadie — T— 279, 31 1 ; — 1683 — a Port-Royal — I — 314 — on les em eohe de f'aire des ptablissements en Acadie 1 — 313 — defense de passer en Canada ou en Acadie — I — 31 1 ; — 1686 — a Terreneuve — 1 381: — 1687 — ceux qui sontaux galeres et qui se convertissent peuvent 6tre envoyes en Canada — 1 — 394 ; — 168S — veuves et enfants en Acadie — 1 — 423 : — 1689 — rAvolution anglaise — I — 450 ceux qui se convertisseiit — I — 454 — on renvprra en France c^ux que Ton captur^ra- 1 — 460 1699 — frequontent TAcidie — I! — 331, 335-6— on naturalise les converlis — II — 327 — convertis qui s'evadent— II— 335, 336 : — 1700 — bugutnots refugies dans la N.-Anglelerre — II — 341 ; — 1707 — les Anglais convertis au catholicisme peuvent s'etablir en Acadie : — II — 475 ; — 17'0 — Ips convertis p'^uvent s'etablir en Acadie— I i — 522 ; — '74S — conversion de Gil-s Stronds — 111-^419. Proust (Pregpnt)— I— 83. Prouville (voir Tracy). Prude.nl ('e)— III— 486, 479— IV— 180, 184, 196. Prunes— I— 90 Ptolem6e— I— 16. Puante (riviere) voir Becancour. Quartier (Jean du)— I — "25. Quebec— premier fort— I— 246 ;— 16^9-32— occnipe par les Anglais— I— 13, 105, 248 ;— 1632— Iraiie de St. Germain — I — 88 — remis aux Francais — I — 97 ; — !666 — recensement — I — 185 ; — 1675 ; — dei ense de la place — I — 233 ; — 1682 — basse-ville brule^ — I — 552; — 16^3 — recensement — I — 308; — 1085— compagnie dite du nord — I — 553-4; — 1689 — fortificalion- 1 — 573 — parti de guerre de ce lieu — 1 — 484 ; — 1690 — description — I — 518 — approche de la flotte anglaise — I — 574_II_3o_siege decelte ville— I— 516 31— 11-19, 25,53, 68-9. 97 ;— 1693— fortifications— 11 — 131, 132 — les Anglais p'lrlent de I'attaquer — 11—109, 110 — chefs iroquois en embassade — J— 594 ; —1694— fortifications— 1—597— flotle de d'Iberulle— 1—597 ;— 1697— pourrait 6lre attaque — II — 275 — seco.irs df France — II — 267 ; — 1699 — mention de certains desordres — II — 322 : — 1700 — forlificatioas — 1 — 604 ; — 1702 — prisonniers Anglais — 11 — 396 — fortifications — I —605 ;— 1705— fortifications— II— 447 ;— 1711— fortifications— I— 621-3— projet des Anglais II — 549 — approche de la flotte anglaise — I — 621; — 1712 — fortifications — II — 551 — embas- sade iroquoise — I — 623 ; — 1713 — incendie du palais de I'intendant — II — 558; — 1714 — prison- niers anglais — III — 4-6, 11-13, 64 ; — 1720 — visite des Ab6naquis — III — 64 ; — 1721 — echange de prisonniers — III — 55, 63 ; — 1734 — pcche maritime — III — 170 ; — 1737 — visite des Sauvages de TAcadie — III — 184; — 1745 — campement des Sauvages de I'Acadie — III — 270 ; — 1746 — prisonniers anglais — III — 31 1, 370-1 — projet des Anglais — III — 294 — on craint un siege — III _275 ;— 1747— on redoute una atta jue— III— 338— prisonniers anglais— III— 37?, 374, 380- 4, 387, 393 98 — Sauvages prisonniers — III — 345 — incendie d'une grands maison — III— 372 ; — 1748 — retour de prisonniers francais — .111 — 415, 416 — Lantagnac commandant — III — 403 ; — 1750 — visile des Abenaquis — III — 505; — 1751 — prisonniers anglais — HI — 506 ; — 1756 — fortifications— IV— 80— tem[iete dans le port— IV— 36 ;— 1757— fortifications— IV —132 ;— 1759— menace— IV— 227— siege— IV— 247— effectif .ies troupes anglaises— IV— 229— bataille des plaines d'Abraham— I V— 229. 231, 250— capitulation— IV— 240, 250, 258— IV— 306;— 1760— second siege— IV— 265, 267, 273, 284— arrivee de la flotte anglaise— IV— 269, 275, 295, 306. Quentin (Barthelemi) — I — 83. Quentin (Bonaventure) — 1 — 84, Quinn— I— 613. Quinibequy (voir Kenebec). Quiquetchouan (fort)— I— 557. Radisson — introduit les Anglais a la bale d' Hudson — I — 360 — il a un frere qui voyage avec lui — 1 — 319; — 1674 — quitte I'Angleterre — 1—319; — 1681 — est marie en Angleterre ; a servi aux lies ; se propose d'aller a la baie d'Uudson— I — 283, 319 ; — 1682— va a la bale d'Hu ison — I — 296, 302, 319 ;— 1683— retourne a Quebec— expose sa situation— 1—319, 331— a une barque sur le fleuve — I — 318 ; — 1684 — ce que le roi pense de sa campagne de 1682 — 1—320 ; — 1685 — ordre de I'arrfeter— I— 337, 394 ;— 1687— on se plaint de lui— 1—394. Badisson (voir Volant). Raimbault-Groschdne— III— 273. Raisins— I— 90. Raleigh (sir Walter)— I — 56. Ramonet (riviere)— II— 112-1 13. — 527— Ramesay — 1690 — se marie — I— 578— va a Montreal — I — bl7; — 1609— commandant des troupes — 1—603; — 1701— demands de former un camp— I— 503 ;— 1702— opinion de Saint-Gastin — II — 398; — 1705 — commande a Montreal — II — i48 — ecrit au minislre — II — 447; — 1709— au Idc Ghamplain — I — 616; — 1714 — absent de Montreal — III — 4; — 1715 — goiiverneur-ge- neral par interim — III — 13 ; — 1722 — gouverneur de Montreal — III — 83 ; — 1723 — redoute les Iroquois — HI — 92. Ramesay (fils du precedent)— 1746— en Acadie— III— 287, 293, 299, 304, 328— commande les mi- lices— III— 276 ;— 1747— en Acadie— III— 327, 338, 342, 355— est a Rimouski— III— 3i4 ;— 1759— commande a Quebec— IV— 239, 240— rend Quebec— IV— 240. Rancogne— 1 1—145. Randin— I— 216. Raphael (le Pere) — I — 429. Raqueteurs (ce mot)— I— 609. Rasle (1« Pere Sebastien) — 1713 — missionnaire en Acadie ; ecrit a M. de Vaudreui! — II — 502 ; — 1716 — chez les Abenaquis — III — 24 ; — 1718 — entretient IVsprit des Sauvages en faveur de la France — III — 32, 33 ; — 1719 — envoye une embassade a Quebec — III — 4 1 ; — 1720 — continue de cultiver I'esprit des Sauvages — ^III — 48, 51 — tient une commission de M. de Vaudreui! — III — 106 ; — 1721 — cultive les Sauvages — III — 54 — les Anglais demandent son rappel de I'Acadie — III — 56, 66 — ejrit a M. de Vaudreuil — III — 57 — nesera pas rappele — III — 66 ; — 1722 — les An- glais I'accusent d'allumer la guerre— III — 72, 76, 78, 85— les Anglais disent qu'il est elabli sur leurs terras — III — 76, 78, 106— reponse de M. de Vaudreuil aux Anglais— III— 78, 81, 85; — 1725 — recit de sa mort tragique — III — 109, 111, 113, 141 — ce que le roi de France diL de sa mort — III — 124 ; — 17:7 — m releve son corps — III — 131. Rasoir (port)— I— 446. Razoir (cap)— II— 331. Rasser— 111— 242. Raudot— I— 614-5, b22. Ravillon— 1— 39. Rawlings— III— 36. Raymond (de)— III— 2^3. 297, 403, 469. 513— IV— 170, 219. Razilly (Claude) ses terres — II — 352 — concede des terres a Latour — II — 354 — vend ses droits a d'Aulnay— II— 365. Razilly (Isaac de) appele le commandeur, frere du precedent ; — 1626 memoire sur les colonies— I — 62 : — 1629 — I'un des Cent-Associes — I — 82; — 1632 — concede la riviere et baie de Ste Croix — II — 354, 365 — sa commission — I — 110 — part pour I'Acadie — 1 — ^5 — prend possession de I'Acadie — I — 14, 191— ses terres — II — 352 ;— 1634 — concede Port-Royal et la Heve— II — 354. 365 ; — 1635— veut attirer les chevaliers de Malte— I— 1 14 — son deces — I — 1 15 — 11—354. Recensements— 1666— I— 185 ;_1676— I— 236, 261 ;_ 1679— I— 274 ; —1681— I —287 ; —1683— —1—307, 309 ;_I685— I— 346, 350 ;_1686— I— 389— 1693— II— 134 ;— 1699— II— 321 . Recollets — 1643 — en Acadie — I — 118 ; — 1681 — convent de Quebec — I — 288 ; — 1685 — recensement —1—350 ;— 1686— recensement— I— 389 ;— 1 687— entretenus en Acadie— I —395 ;_1689_ couvent de Perce (voir ce mot) — I — 467 ; — 1690 — Residence devastee a Tile Percee — II — 61 ; —1695— en Acadie— II— 187 ; — ^1696— en Acadie— II— 2^5 ;— 1699— leur attitude envers Mgr de Saint-Vallier— II— 320 ;— 1709— couvent de Montreal— I— 620. — 528 — Remy (fort)— I— "0. 594. Renards (ii-ibu Saip a-'ps) — T — 6\!3. Renauld (Jean)— II— 13'.. 1^6 Renaud de Meloise— 1757— a Carillon— IV— ill. Rene (Pere)— II— 485. Rendon— I— 202. Benommee (/a)— 11— 302. Repentigny (voir LeGardeur). Repentigny (paroisse)- 1— 307, 579, 583, 586, 592, 594, 600. Reluze i/a)— IV— 193. Revert-IV— 108. Reynaut (Antoine) — T — 81. Rheme (de)— I— 118. Rhodes- Island — 1744 — ses defenses — IIT — 212, Ribaud (capitaine Jean) — I — 1 1,533. Richarderie (U)— III— 408. Richebour g— 1—84. Richelieu (riviere) voir Chambly. Richerville (voir Drouet). Richibouctou— II— 1 78. Rickman (fort)— III— 506. Rigaud de Vaudreuil (Philippe) — natif du Languedoc — II — 188 ; — 1687 — comraaniant d'^s trou- pes — I — 559 — en guerre chez -les Iroquois — 1—562-3 — 1688 — commande a Montreal — I — 567 ; — 1689 — commande les mous-quetaires canadiens — I — 572 — raffaire de Lachine — 1 — 569 gouverneur du Canada par interim-I-462 ;— 1690-conduit une expedition~-I— 519— colonel des troupes ; est a Quebec — I — 518 — se marie — I — 578 ; — 1691 — a Repentigny — I — 583, 586 — part des 3-Rivieres pour Montreal— I— 589 ;— 1 694 — descend a Sorel — I — 597 ;--1696 — en guerre chez les Iroquois — I — 599 — pourquoi il ne va pas a la bale d'Hudson — II — 254 — commandant des troupes II — 26S — pourrait commander I'expedition centre Boston — 1I--277 ; — 1698 — iemande des fusils — II — 291 — desire succed^r a Frontenac— I— 601 ; — 1699 — commande a Montreal — I — 602-3 ; — 170? — opinion de Saint-Caslin — 11—398 : — 1703 — succede a Calliere comme gouver- neur-genfral — II — 405 — envoye des emissaires aux Sauvagps de I'Acadie — II — 404, 405 — recoit lesdelegues des nations Sauvages — II — 409 ; — \10'^ — a Cataracoui — I — 614 — ne se defie pas des espions — II — 448— a fail venir les Abenaquis en Canada — II — 447 ; — 1709 — preside une ass-mbleea Montreal — I — 620 ; — 1711 — se prepare de def^ndre Quebec— I — 621 ; — 1712— des- cends Quebec — II — 551 ; — 1715— se plaint de B^gon — III — 12 — est en France — III — 13 ; — 17J6 — ne vent pas faire venir des ne^ies — III — 22 ; — 1723— mecontent deRamesay — III — 92 ; — 1725— monte a Montreal— HI— 1 15, 117— raalade— III— 132 ;— -1726- est decede— III— 128-9. Rigaud de Vaudreuil femme da precedent— 1710 — ecrit au ministre — 11—512. Rigaud de Vaudreuil (fils des precedents)— 1739— va au cap Breton— III— 186 ;— 1746— major des 5-Rivieres— III— 291— arrive a Montreal— III— 304— commande un parti de guerre— III — 28i, 292, 302, 304, 319— au fort St. Frederic— III— 291— prend un fort auglais— III— 341 ; 9 — 529 — — 1747 — comraande un parti de guerre — III— 337, 340, 341 — au fort St. Frederic— III — 347 ; son parti relourne a Montreil — III — 349 ; — 1756 — a Oswego — IV — 39, 51 ; — chinson sur ses exploits— IV— 41 ;— 1757— conduit un parti de guprre— IV— 91, 100, 106, 109, 111 ;— 1758— sur rOntario— IV— 166. Rigaudde Vaudreuil (freredu precedent) — 1747 — gouverneur de la Louisiane — III — 3G5 ; — '755 ses instructions comme gouverneur du Canada — III — 534 — arrive de France — lU — 537, 541 ; recoil les Abenaquis aux 3-Rivieres — III— 545 — instructions a Dieskau — III — 548-51 — se plaint de Dieskau — III — 56i : — '756 — i Montreal — -W — 21, 78 — prevenu cont-f-e Doreil et Montreuil— IV — 31 — s'entend avec Montcalm — IV — ?5, 30 — ce qu'en pense Montcalm— IV — 27 ; — 1757 — s'accorde avec Montcalm — IV — 97 — a Montreal — IV — 104 — U I'res au ministre — _IV-.109, 127, 130— sa relation de I'annee 1756— IV— 82 ;— 1758— lettres au ministre— IV— 173, 188, 197 ;— 1759— bataille d'Abraham— IV— 233, 234 ;— 1760— capitulation de Montreal IV— 305— lettre au ministre— IV— 280— i Brest— IV— 280. Rigaudiere (la)— IV— SI, 484. Rimouski— III— 344, 345. Riviere des Praiijies — I — 501, 507, 594. 'Riviere-du-Loup (en bas)— I— 318. Riviere du Sud— I— 346. Riverin (Denis)— I— 347, 371, 406, 453— II— i. Robertet (voir Robutel). Roberval (le sieur de)— I— 1 1, 30, 37, 533. Robeyre (de la)— I— 570, 571, 597. Robin (Charles)— I— 83. Robin (Rene)— I— 83. Robienne— II— 193, 260. Robineau (Antoine)— II— 260. Robineau (Pierre)— 1629— Vun des Cent-Associes— I— S2. Robineau— 1695 — armateur de Nantes — II — 193, 260. Robineau — 1755 — sur la flolte francaise — III— >54!. Robineau de Becancourt— sa terre pres Quebec— I— 245. Robineau de Beaucourt (Becancourt, frere de Villebon)— 1698 — sa conduite — TI — 308. Robineau de Becancourt (troisieme lils) — 1690 — serten Acadie — 1—497. Robineau de Becancourt — 1746 — chez les Iroquois — III — 325; — 1747 — chez les Iroquois — III 333 ;— 1747— au Uc St. Francois— III— 339. Robineau de Meneval — 1687— capable ; nomme gouverneur de TAcadie — I — 406 — se prepare a s'embarquer — 1—396 — force Perrot £i rendre la paie aux soldats — 1—410 — II — 364; — 1689 — fortifiera Port-Royal — I — 470 ; — 1690 — >commande une compagnie des troupes — I — 497 — defend Port-Royal— I— 502— II— 6— prisonnier des A.nglais— II— 29, 41, 63, 69— pertes qu'il subit — II — 339— prisonnier a Boston— II — 339— raconte la prise de Port-Royal — 11—10, 12 41 — prisonnier ; son plan de conquete de la N.-Angleterre — II — 253 ;— 1691 — 3st en Franco — II — 69 ; — 1700— memoire sur les evenementsde 1690 — II — 339. Robineau de Villebon— 1687— va a Perce— I— 401 ;— 1689— va en Acadie— I— 473 ;— 1690— commande une compagnie de soldats — II — 5 — prise de Port-Royal; s'echappe— 1—503 ; — PPP — 530 — 1691 — conduit (les Ganailiens a Port-Hoyal — II — ■64,66,76,78 — commande en Acadie ; ses instruction? — II — 45, 51, 55, 95 — letlre au gouverneur de Boston — II — 69 — demande des se- cours pour les Sauvages — II — 47 ; — 1692 — etabii dans le fort du fleuve St. Jean — II — 93, 99 — e;t saas secjurs au fleuve St. Jean — II — 99, 110 — fait la traile — II — 96— est a Pemaquid — II — 99 — se prepare a allaquer les Anglais — 11—85 — ^echange les prisonniers de I'Acadie — II — — 80— commande en Acadie — ^11 — '^6 — plaintes centre lui — II — 93 — temoignagf^ en sa fa- veur— II— 94, 95— ses freres— II— 93, 1.6 :— 1693— reside aa fl^iuve St. Jean— II— 135, 137— commande en Acadie— II — 105, 106, 121, 127 — instructions da roi — 11 — 124 — on arme son fort — II — no ; — 1694 — letlre au ministre — II — 158 — contrecarre par les ecclesiastiques — II — — 155 — desaccord avec Villieu et Monligny — II — 170 — refuse de I'aide Villieu — II — 137 instructions du roi — II — 146 — propose de prendre Pemaquid— II — 213 — meraoiresur I'Acadie — II — 157; — lb95 — commandant en Acadie — II — ^'76 — fortifie le fleuve St. Jean — II — 213 — • d mele avee Villieu — II — ^01 — Villieu se plaint de lui— II — 174 — plaintes contre lui — II— 190; — 1096 — demeles avec Villieu et Montigny — II — 187 — ne doit pas faire la traite — II — ■ 214 — fortifie le fleuve St. Jean — II — 217 — relation du siege de Natchouak — II — 241 — connait hien New-York — II — 257 — proj t d'attaque d3 la N-Angleterre — II — 225; — 1697 — com- mande en Acadie — II — 261, 279 ; — 1698 — gouverneur de I'Acadie — II — 291 — dem^le avec Villieu — II — 301, 31 1 — plaintes contre lui — II — 305, 307 — ses maitresses ; son gendre Mar- tel— II— 308— memoire sur I'Acadie — II — 305 ;— 1699 — gouverneur de I'Acadie— II— 315 ; — memoire sur les limites de I'Acadie — II — 330 ; — 1700 — le roi lui ecrit — II — 334 — veut vendre de I'eau-de-vie aux Sauvages — II — 337 — blame pour I'alfa.re de Basset— II— 335, 336 — est de- cede— II— 333, 336, 389. Robineau de Portneuf— 1690 — commande un parti de guerre— I — i97, 499, 502, 503, 50i, 527— II — 29 — prend des forts Ang'ais — II — 85 — remporte un drapeau anglais — I — 530; — 1691 — capable ; serait utile en Acadie — ^11 — 48 — avec les Ganibas — II — 33 ; — 1692 — ^coureur de bois en Acadie— II— 93 ;— 1693— ordre de partir du fl3uve St. Jean— II— 110. Robineau de Portneuf de Courtemanche— 1691— sert en Acadie— II— 48. Robineau de Neuvillette— 1696— a Naichouak— II— 242— sen en Acadie— II— 242, 246 ;— 1093 — sais t un navire anglais — II — 305 — saconduite — II — 308 ; — ^I70i— tue dans un combat— II —395. Robineau des Isles — 1692 — commerce avec les Angh s — II — 93. * Robineau de Portneuf Neuvillette— 1748— commande un parti — III - 413, 414 Robutel de Lanoue (et non Lenoir)— I— 554— II— 262— III— 410. Rocbert d'Imbarre— III— 290. Rochambeau— niemoire sur la guerre de I'lndependance — IV— 3i3. Roche -Beaucourt (de la)— IV— 71, 1 10, 172, 239, 289. Rocquart— I V— 1 77. Rogers (George) — II — 420. Roger (major)— IV— 155. Romagnac (de)— IV— 161, 167. Romainville— III— 478. Homan (/e)— IV— 334. ^ Roup— 1—6 1 4 Roquemare (de) commande le regiment de la Reine— IV— i, 10, 13, 278, 292, 301. Roquemont (Claude de) — I — 54, 71,81. Rose {/a)_T— 330— II— 9. Ross- III— 450, 466. Rostaing (de)— III— 54\ 547. Rouen — 1603 — compagnie de marchands de celte ville — I — 45 — ^jurisdiction sur le Canada — I — 47, 43 ; — 1621 — fin de la compagnie de ce nom — I— 61 ; — 1655 — compas:nie de ce nom — I — 252 ; — 1660 — traite de commerce avec le Canada — I — 251 — compagnie de'ce nom — I— 261. Rousse— III— 339. Roussel (Marie)— I— 39. Rouville (voir Hertelj. Roy (Ze)— 11-202. Royale (He) — voir Breton (cap). Rozee (Jean)— I— 82. Rufyer— [— 39. Ruze-I— 80. Ryer (Pierre du)— I— 83. Saint-Aubin (Francois) — 1629 — I'un des Gent-Associes — I — SO, Saint- Aubin sert a Terreneuve et ailleurs — II — 407 ; — 16*^6 — demeure au fleuve St. Jean ; *a famille — I — 386 ; — '688 — les Anglais pillent sa. barque — T — 429 ; — 1090 — prisonnier a Boston avec sa famille — II — 92,95; — 1692 — recompense de ses services a la cause francaise — II — 9^, 95, 109 ;— 1693— age de 72 ans— II— 134. Saint-Aubin — 1703 — possede une seigneurie en AcaJie ; la cultive ; permission d'aller eu PVance —11—407. Saint-BIain. Saint-Blin, Simblin et Jimblin — Duverger de Saint-Blain — 1746— commande un parti de Sauvages contre Albany— III — 276,307,313; — 1747— commande un autre parti — III — 331 ; — 1748 — commande un parti contre Oswego — III — 405. Saint-Blain — (Taine) — 1748 — commande un parti le Sauvages — III — 409, 412. Saint-Blain (Louis) — cadet— blesse pres de Deerfield et fait prisonnier — 111 — 365,402; — 1748 — ram ne en Canada — III — -iOi — revient du Detroit — III — 406 — marclie avec un parti de guerre ; revient du fort St. Frederic — III — 408, 410. Samt-Castin (baron Vincent de) — sieur de La Badie — ami de La Durantaye— II — 26; — .673 — • enseigne de M. de Grandfontaine a Pentagoet — I — 433 ; — vers 1680 — epouse une sauva- gesse ; — II — 500, 501, 517 ; — 1682 — les Anglais s'emparent de son habitation a Pen- tagoet— I— 293 ;— 1686— demeure a Pealagouet— I— 363, 367, 386— pourrait remplacer Per- rot comme gouverneur de I'Acadie — 1 — 370,371,387; — 1687 — commerce a Penlagouet ; contr61e le* Sauvages ; ecrit k Denonville — I — 399, 412 — donne avis de I'approche des Anglais — I — 410 — raconte la prise de Pentagouet— II — 400, 402 ; — 1688 — a toujours refuse de reconnaitre les Anglais — I — 433 — ne commerce plus avec les Anglais — 1 — 435 — envoye une barque a Quebec — I — 429 — si barque prise par un corsaire — I — 437 — sa maison pillee — 1 — 442, 446, 448 — sa vie privee — I — 435 ; — 1691— Jonne des nouvelles des prisonniers anglais — II — 63 — donne des nouvelles des prisonniers francais — II — 71; — 1692 — les Anglais tentent de le faire cnlever— II— 92, 95,1)8, 100, 104, 131 ;— 1693— reside a Pentagouet- 11— 134— — 532 — gralification du roi — 11 — lo7; — 1695 — ses proprietes a Penlagorel — II — 186; — 1696 — se charge de I'echange des prisonniers — II — 249 — marche centre Pemaquid — II — 251 ;— 1697 — prendra part a la guerre conlre Boston — II — 268, 271 — pouriait commander I'escadre — II — 254 ; — ! 698 — prefere la traite anglaise — II — 307 — recoil avis de ia paix de Ryswick — II — 310 — LeBorgne son gendre commerce a Penlagcet — II — 305 — 1 700 — commerce avec les Anglais — II —333, 336— opinion de d'Iberville sur lui — II — 346; — 1701 — ses anciens services sur la frontiere de Pentagpuet — II — 386 — demande une concession de terre — II — 386 — passe en France, et pourqnoi— II— 386, 387— est a la Roch3lle— IT— 387 ;— 1702— memoire qu'il ecrit pour I'exj edition conlre Boston— II — 397 — son opinion sur Vaudrtuil et Ramesay — II — 398 ; __1708— 11 est decede— 11— 487, 491, 492. Saint-Castin (baron Anselme de)— lils legitime du precedent— II— 500, 501, 517 ;— 1705— bien vu des Sauvages— II— 460 ;— 1707— sa belle conduite a la defense de Port-Royal; est blesse— 11— 466, 481,484,498, 532— le ministre le complimente— II— 435, 492— (II epousa cette annee Charlotte, fiile de Louis D' Amours des ChauITours) ;— 1708— succede a son pere ; heritage de ce dernier— II— 492, 500, 501 — 111—14, 15— il ecrit au sujet de sa famille en Acadie— II— 517— sa famille en France— II— 500, 501— veut passer en France— II— 501— de- meure a PentagoueL—II—487, 490-91— porte les presents du roi aux Sauvages— II— 500— _1709_empeche de passer en France— II— 517 ;— 1710— influent parmi les Sauvages — II — 5l7_apres la prise de Port-Royal est envoje a Quebec— 546 ;— 171 1— est a Pentagouet— II— 5i7— prise de son batiment— II— 550— 11 a le litre de baron- 1 :— 531, 542— nomme lieute- nant surnumeraire— II— 531, 561— III— 55— un ordre de commandant general en Acadie lui , estaccorde — II — 545 — Gostebelle lui ecrit — II— 542— instructions de Vaudreuil— II — 534 — floges que lui fait M. de Vaudreuil— II— 544— il est aux Mines— II— 544— letlre aux habi- laiils de Port-Royal— II— 543 ;— 1712— eloges qu'il recoil du ministre- II— 551 ;— 1713— prie de conduire ses Sauvages au cap Breton — II — 559 — part de Quebec pour I'Acadie — III — 3 ; 1714 — visile les Sauvages de I'Acadie— III— 5, 12— passe en France— III— 15— demele avec M. de Sarrante— III— 14, 15 ;— 1718— lemenre a Pentagouet— III —32 ;— 1720— est en France; ses appointements— III— 44 ;— 1711— est decede; ses deux freres demeurent a Penlagojel — III — 55. Saint-Castin de La Badie (J. S. II.— frere du precedent)— 1721— encore jeune ; devient le chef de la famille; est offi ;ier a la solde de la France; enleve de Penlagouet par les Anglais; —111—61,67, 80, 85 ;— 1722— prisonnier a Boston— III— 76, 88— emprunte de I'argent au sieur Ne'son— III— 83— libere— III— 79— va a Quebec— III— 82— sa mere est sauvagesse; —son frere cadet— I II— 6 1 , 85, 135, 138 ;— 1726— demande une indemnite par suite de son emprisonnement a Boston— III— 130 ;— 1727— conclut la paix avec les Anglais; sa signature— III— 135, 263— le roi paie sa detle aux Ang'ais— III— 138— non marie; sa con- duite ; celle de son frere cadet et celle de LeBorgne leur neveu ; demele avec le Pere Lauverjat— III— 138, 143 ;_1729— oITre que les Anglais lui font— III— 149 ;— 1730— rapport sur I'Acadie— III— 149, 154, 158 ;— 173 !— n'est pas alle a Quebec cetle annee— III— 158 ;— 1732— se plaint des Jesuites— III— 161 ; — 1734— sa conduite est meilleure— III— 169— re- primande par M. de Beauharnois— III— 167— va a Quebec— 'H -172— 1735— va a Quebec — m— 173 ;— 1745— donne des nouvelles de rAcadig— III— 217, 263-4. Saint-Castin (frere cadet du precedent) — il signe «Barenos St. Gaslim — III — 135; — 1721 — va a Quebec — III — 61 ; — 1726 — recoit une gratification annuelie — III — 130 — 1727 — signe la paix avec les Anglais ; sa conduite est reld.ihee — III— 135, 138, 143; — 1734 — conduit des Sau- vages a Quebec — III — 169. Saint-Christophe (lie)— I— 249, 340, 352, 354, 358, 377, 380. Saint-Cirq— I— 565, 600. Saint-Clair (M. de)— III— 198, 318. Saint-Clair (bale)— I— 47. Saint-Clerin— 1—604 . Saint-Cosme— II— 3 ! 6. Saint-Denis (voir Jucherean). Saini-Dominique (!e) — III — 266. Sainl-EsprU i/e)— III— 239, 351, 354, 3S0, 394, 446, 481. Saint-Etienne (M. de)— 1745— a Louisbourg — HI — 242, Saint-Flour— III— 338. Saint-Fran gois (lac) — 1694 — les Francais y defont les Iroquois — I — 596 ; — 1747 — parti de guerre canadien— III— 338, 3i;. Saint-Fran pois du Lac— 1690— a tta que par les Sauvages— T— 501 , 514, 589— II— 3! ;— 1697 — vilhige AbRnaquis~I— 600 —17 16— Sauvages de ce lieu— III— 23, 23 ,— 1721- entre- vue des nations de I'Acadie — III — 57,80; — 1722 — Sauvages de ce lieu en guerre — III — 87; — 1724 — Salvages en guerre — HI — 108 ; — 1727 — les Sauvages conlinuent la guerre — III — 131 — le pere Aubry missionnaire — III— 132 ; — 1730 — les Sauvages veulent se fixer en AcaJie II!— 152, ICO, 161 ;— 1734— n'iront pas en Aciidie— III— 167, 169 ,—1735— les Sauvages y re- tournent— III— 172, 173 ;— 1737— les chefs veulent aller en France— III— 182, 183, 184, 185 ; — 1747 — guerriers en Acadie — 111—356, 359 ; — 1750 — Sauvages en guerre — III — i90, 492, 495,503 — coup des Sauvages en Acadie — III — 505; — 1752 — paroles des Abenuquis sur la situation — III — 509; — 1754 — les Sauvages en guerre — III — 515. Saint- Francois [le] — 1 1— 1 7. Saint-Franco^ s-Xuvier (^e)— I— 167, 530—11—64. Saint -Frederic ou Pointe a laChevelure — 1709 — arrivea d'un parti anglais en ce lieu — I — 616 ;— 173'— fort francais elabli— III— 159-60 ;— 1734— le fort interrompt la contrebande— III— 171 ;— 1744— projet des Anglais— III— 217, 219 ;— 1740— le fort inquiete les Anglais- Ill— 276— projet des Anglais— III— 272, 279, 312— parti de Sauvages francais— III— 284— on y envoye du secours — III — 286, 287 — Le Gardeur de Groisille y commande — HI — 286 ; — 1 746— svenements de I'annee — III — 292 ; — 1747— parti de M. de Lacorne— III — 353 — menace par les Iroquois — III — 359 — menace d'une attaque — III — 337. 338 — la garnison est ravitaillee — HI — 365 — on y envoye M. de Sabrevois — HI — 366 — on y envoye des milices — HI — 340, 349 ; — 1748 — Sabrevois commandant — HI — 405— delegues anglais — HI — 417 ; — 1749 — les Anglais disent que le fort est bati sur leurs terres — H — 425 ; — 1755 — menaca par les Anglais — HI — 54'*, 555 — on y envoye des tronpes — IV — 4, 7, 10. Saint-George (riviere)— H— 283, 329, 336, 567— (voir Pentagoue'). Saint-George (fort)- HI— 343, 356, 359, 405, 408, 413-4, 490, 492, 495, 503— (voir Pentagouet). Saint-Germain (M.)— II— 472. — 534 — Saint- Gtermain (voir Paix). Sainte-Helene (voir Lemoyne). Sainte-Helene (ile)— T— 559— IV— 300, 306, Saint-Ignace (cap)— I — 303. Saint- James (de)— III— 1?4. Sai'it-Jacques (/e)— III— 219. Saint-Jean (/e)— II— 165. Saint- Jean (M. de)— I— 570, 583 Saint-Jean-de-Luz— I— 7. Saint Jean de Terreneuve— I— G06, 609—11-128, 4 9, 506, 512. Saint Jean (ile, — 1718 — les Acadieiis vont y demeurer — III — 35; — 1745 — la girnison arrive a Quebec— III— 259 ;— 1746— fort frangais— Hi— 283— projet des Anglais— III— 29 i—soidats anglais ciplures — III — 370 ; — 1756 — families allemandes — IV — i7 ; — 1758 — rendue aux An- glais— FV— 205. Saint-Jean (fleuve)— 1672— fort Jemsec— 1—224 ;— 1676— son importance— 1—243 ;— 1713— an- ciens etablissements — III — 525 ; — ^1714 — visite de St. Castin — III — 5 ; — 1715 — les Anglais choyent les ^auvages— III— 1 1 ; — 1716 — traitedu castor — lit — 22 — terrain des Abenaquis— III — 19 — construction d'une eglise — III — 18, 19, 22 ; — 1718— construction de Teglise — III — 28 — les Anglais assemblent les Sauvages — III — 31 ; — 1719 — Anglais etablis — III — 40, 42 — attitude des Sauvages— III— 52 ;— 1720— eglise terminee— III— 44, 48 ;— 1721— Anglais etablis— III 57— !es S.mvages en armes— III— 58 :— 1722— la guerre— III— 85, 108 ;-^1726— la guerre— 111—128 ;— 1744— Sauvages en guerre— HI— 210 ;— 1747— Sauvages en guerre— III— 337 ; 1749 — projet des Franoais— III — 457— situation des Abenaquis — 111—422 ; — 1754— Boisho- bert commandant — III— 516 ; — 1755 — fort francais— III — 554, 555— (voir Latour.) Saint- Jean d'Iberville— I— 552 -IV— 131, 132. Sainl-Joseph (/e)— I— 284— II— 165. s Saint-Julien (M.)— Ill— i77— 1 V— 22, 146, 150, 159, 174, 193. Saint-Lambert— I— 564. Sainl-Laurens {le) — I — 91. Saint-Laurent (voir Orleans, ile). Saint-Laurent (fleuve) — son ancien nora — I — 538. Saint-Laurent (golfe) — son etendue — I — 15 ; — 1497 — frequente par les Basques — I — 8 ; — 1693 — escadre francaise — II — 127 ; — 1694 — escadre francaise — II — 149 ; — 1695 — corsaires — II — 169 — navires anglais — II — 193 — escadre franjaise — II — 182 ; — 1697 — escadre francaise — II — 264 —on prevoit des hostilites — II — 275 ; — 1700 — on demande una escadre francaise — II — 340-41 ; — 1746— on craint une invasion— III— 273-7, 293— corsaires— HI— 280 ;— 1747— on y pose ' des bouees, &c. — III — 332 — detachement canadien — HI — 344 — escadre de la Jonquiere — III 345. Saint-Leger (voir Gourbon). Saint-Louis — fort en Acadie — II — 354. Saint-Louis (/e)— I— 330, 403, 429. Saint-Luc de Lacorne (Maurice)— 1747— missionnaire a Miramichi— HI— 348. — 535 — Saint-Luc de la Corne — 1747 — comminde un parti de guerr-^ — TII — 341-6 — au fort Saint-Fre leric III— 353— de retour a Montreal— III— 349 ;— 1749— en Acadie— III— 'io7— 1750— en Acadie —III— 499. Saint-Luc de la Corne Dubreuil — '747 — lans les pays d'en hiut — III — 3ii; — revient de I'ouest— 111— 351. Saint-Lunaire (golfe de— I— 15, 17, m. Saint-Lusson (voir Daumonl). Saint Malo— 1—38, 61—114, 180. Saint-Martin— 1 760 — capitaine de milicc — IV — 285. Saint-Michel (cap)- 1— 580, 585.. Saint-Onge (Jerome) — I — 83. Saint-Ours (paroisse)— I— 307, 516, 580. Saint-Ours et Saint-Ours d'Eschaillon (M. de)— I— 569, 581— II— 503-111—303— IV— 170. Saint-Ovide (voir Brouillan). Sain'-Pierre de Uayonne (le] — III — 409. Saint-Pierre (lac)— I— 501. Saint-Pierre (iles)— I— 39— II— 37, 132. Saint Pierre (M.)— I— 571. Saint-Pierre (voir LeGardeur). Saint-Romain (voir Ghorel). Saint-Sacrement ou Gkorge (lac)— 1690— armee nnglaise— I— 509— II— 30, 34, 55 ;— 1692— les Franca is y conslruispnt un fort — I — 590 ; — 1755 — projet des Anglais — III — 552, 558 — defaite de Dieskau— IV— 3-10, 13,26,32-3 ;— 1756— preparatifs des Anglais— IV— 26— 3ombat qui s'y livre- IV— 37 — relraite des Anglais— IV— 71 ;— 1757— -combat— IV— 1 1 1 ;— 175^-9— ies Anglais hivernent— IV — 200 ; — 1759 — projet des Acglais — IV — 211. Saint-Sauveur (en Acadie)— 1—532-3. Saint-Scbasfien { 'e)— I— 202. * Saint-Sulpice (seminaire) — 1675 — eleve les enfants des Sauvages — I — 235 ; — 1679 — mission a la montagne de Montreal — I — 269; — 1688— son magasin brule a Montreal — I — 567; — 1699 — opinion du roi — It — 320 ; — 1700 — la paix conclue avec les Iroquois dans la maison St. Ga- briel— I— 603— canal Lachine— I— 6C4 ;— 1709— fortiQcations de Monlreal— 1—620 ;— 1756 missionnaires accompagnent les troupes — IV — 67. Saint-Vallier (Mg*r)— 1684— arrive de France— I— 55a ;—visite TAcadie- 1— 369, 388, 469 ;— 1691 — passe en France — II — 64; — 1699 — opinion du roi sur lui — II — 319,3:10 : — 1702 — cadeau aux prisonniers anglais — II — 396. Saint- Vincent ( M.)— 11— 48 1— II I— 4 1 6. Sainle-Anne (la) — 1 — 91. Sainte-Anne de Beaupre 1—307. Sainte-Anne (fort) baie d'Hudson — II — S8. Sainte-Clair (baie)— 42. SainU-Croix (la)— III - 327. Sainte-Croix (baie)— I— 111. Samte-Croix (ile)— Acadie— 1—47. Sainte-Croix (rividre)— T— 536— II— 364, 365, 509. — 536 — Sainte Croix (M. de)— WO:— II— 357. Sainte-Foye— ITGO— bataille— IV— '251, 268, 287. Sainte-Marie (M. de)— III— 34, 4G, 232, 254. Sainte-Therese (fort)— 1 1 1— 339. Sables (rivieres des) — 1687 — armee francaise — I — •560-1 ; — 1709 — delachement francais — I — 616 ; — 1747 — 'ietachement francais — III — 339 — coup des Sauvages de ce lieu — III — 362. Sable 'lie de) — 1690 — freqnentee par les corsaires — II — 15 — 1713 — limiies de I'Acadie — III — 523: 1746— naufra?:e de la L^-'g^re-III— 382, 383. 507. Sable (cap) — fort de Latour — I — 440 ; — 1636 — fort et logis occupes par les deux Latour — II — 354 ; — 1647 — points meridionale de I'Acadie — I — 28; — 1693 — recensement — II — 134; — 1699 — combat contre un corsaire — II — 331 ; — 1711 — prise d'un navire anglais — II — 548. Sabrevois de Bleury (capilaine) — 1746 — arrive du fort St. Frederic — III — 302; — 1747 — est au fort St. Fieleric— III— 3F6 ;— 1748— commande au meme foi t— III— 405. Sabrevois de Bleury (enseig le) — 1750 — va au fort St. Frederic — III — 489, 491. Saco— HI— 122. Sagesse (capilaine) — III — 104. Saguenay — 1540 — menlionne — I — 31 ; — 1632 — descr'ption ; les Sauvages ; — I — 99. Saka— II— 194, 196, 400. Salaberry (M. de) — 1746 — amene des munitions de France; danger qu'il court — III — 280 — 11 est dans le golfe— III— 293, 306. Salamandre (/«)— II— 202 Salem (Robert)— I— 149. Salieres (colonel de) — I — 172, 178. Salliers {voir Coulon de Vil'iers). • 5am/acA (/e)— II— 559. Salmon Falls— 1—496. ^ Salvert— III— 543, 555. Sanders— III— 282. Sarasteau ou Saratoga— 1746 — parti francais aux environs : situation de la place — III — 295, 313 — attaque des Francais ; — prisonniers faits par les Sauvages— III — 273-4, 304 ; — 1747 — arme- ment des Anglais en ce iieu — III— 331 — parti francais ; prisonniers anglais— III— 333 — coup des Sauvages du parti francais— III — 353— perte des Anglais ; Rigaud bloque la place — Ill — 349 — decouragement des Anglais — III— 347 — evacue par les Anglais ; fort detruit— III— 369. Sarrante (de)— III— 14, 15. Saujon (de)— III— 8. Saulny-lV— 195. Sault-au-Matelot— I— 519, 523. Sault Saint-Louis (rapides ; fort ; Sauvages) — 1632 — extremite du fleuve St. Laurent — I — 533 — 1684— soldats qui s'y noyent— 1—552 ;— 1687— du y construit un fort ; garnison— I— 564, 589 ;— 1689— vifite amicale des Iroquois— I— 595 ;— 1690— families de Sauvages refugiees a Montreal— I— 589- Sauvages en guerre— I— 489, 500, 504, 509— 11— 30 ;— 1692— attaque des Iroquois— I— 591 ;— 1711 — on entretient I'esprit belliqueux des Sauvages— II— 540. Saussaye (la) — 1754 — a Louisbourg — III — 532. Sauvage (1 • capitaine)— IV— ^286. Sauvage IV— 24, 28. Savary— III— 478. Scalpes (chevelures des ennemis) — 1691 — Frontenac offre une prime aux Sauvages — I — 579; — les Abenaquis en apportent a Quebec — II — 1 19 ; — 1691-1697- — les Anglais mettent a prix les chevelures francaises — II — 426 — III — 375; — 1694 — depenses du Canada pour achat de che- velures — II — 151 ; — 1695 — la France retire la prime — 11— 183 ; — 1698— coups des Al>6naquis dans la N.-Anglelerre — II — 310 ; — 1704 — Dudley protesle centre cette coutume — II — 426 ; — 1745-7 — prime offerte par les Anglais — III — 375 ; — 1746 — chevelures levees par les Anglais III — 276 — les Sauvages du parti frangais rapportent des chevelures — III — 273, 275, 304, 313 ; — 1747 — levees entre Sauvages — !If — 354 — coup du parli Sauvage frangais pres du fort St. George — III — 356, 359, 359 — Beauharnois proteste contre cette coutume — III — .375 ; — 1748 — coups du parli frangais — III — 410 ; — 1754— coups pres de Boston-Ill — 3l5-6; — 1757 — Sauvages francais dans la N.-Angleterre — IV — 105, 109 — parti francais dans la N.-Angle- terre — IV — 110 ;— 1758 — parti sauvages frangais — IV — 165. Scarborough (ie)— III— 396. Sceplre (/e)— I'V— 94. Schuyler— 1—383, 513, 586— IV— 1 II. Schut— II— 12. Scorbut (voir maladies). Soott— III— 500— IV— 229. Scoulld— II— 16. Sedwich (Robert)— 1—145. Seigneuries— I -33, 65, 66—11—324. Sel— I— 290, 358, 359. Semerville— III— 54 1 . Seneque— I— 7. Seneserque— IV— 226. Seulis (de)— I— 118. Senneterre (Paul de)— I— 37. Senneville— I— 81. Sept Isles (les)— I— 597— II— 1 10. Serigny (voir LeMoyne) Serington— III— 269. Sheldon— II— 426, 432, 435, 452, 486, 488. Shirley— III— 202, 206, 258, 270, 278, 339, 346, 517, 519— IV— 1 K Shomberg— IV— 265. Sillery — 1666— recensement — 1—185 ; — 1677 — village abenaquis — I — 272 ;— 1686— on encourage I'etablissement des Sauvages— I— 363 ;— 1687— maladie dans ce poste— 1—405— le Pere Bigot — I — 406 ; — 1689 — Sauvages en guerre ; on veut augmenter leur etablissement — I — 468 ; — 1692 — sauvages en guerre — 11—88 ; — 1742 — memoire sup les Sauvages de ce poste— III— 194. qqq — 538 — Simon (pere)— II— 187, 190, 243— III— 213. Sincennes— II — 180. Sioux— I— 289— II— 4 1 0. Sirene{la)—iy—'i\. Sirenne— III— 153, 155: Sirou (Aime)- 1— 84. Six-amis (les) — II — 5. Smart (Thomas)— III— 30, 34, 36, 45, 78. Smith (capitaine)— IV— 229. Sociele (/a)— III— 240, 309. ScBurs Grises— I— 393. Soleil d'Afrique (/«)-[— 46, 48, 52, 64, 470. Sombrun-III— 377. Sorel (M. de)— I— 172— II— 168. Sorel (riviere) voir Ghambly. Sorel (paroisse)— I— 307, 502, 517, 567, 597— IV— 299. Sorcis (de)— I— 386. Sorlingue {la)—U — 152. Soubras— III— 9, 25. Soulanges (Pierre Joybert de Marson de) — 1—201, 578 (voir Marson). Soulanges (paroisse)— III— 312, 313, 333, 336, 339. Soumande — I — 604 . Souvigny— III— 242, 257. Southack— II— 420— III— 36. Spittal— IV— 229. Squirell{Th€)—m—Z6. Stapleton— I— 343. Stevens— III— 496, 502, 509.. Stobo (Robert)— IV— 41, 81, 245. Stoder (John;— III— 4. Strabon— I— 1, 6. Stronds— III— 419. Stoughton— II— 184, 191, 194, 196, 289. Stnkey— I— 349, 444. Subercase (Daniel Auger de) — 1688 — commande le camp de Lachine — I — 567 ; — 1689 — a Lachine; marche a I'ennemi— I— 568 ;— 1690— a I'ile d'Orleans— 1—526, 576-7 ;— 1702— gouverneur de Plaisance — I — 605 ; — 1704— demande a Quebec des secours pour Terreneuve — I — 605 ;— 1 705 — campagne de Terreneuve — I — 608 — II — 449 — amene en Acadia des prisonniers de Plaisance— II— 475 ; — 1706 — projet contre la N.-Angleterre — II — 461 ; — ^arrive en Acadie— II — 460 ; — 1707 — veut negocier un traile avec les Anglais — II — 471, 475 — il lui est defendu de recevoir les marchands de Boston — II — 472-73 — projet de campagne — II — 471 — defend Port Royal — 11 — 464,478 — sa bravo ore — II — 467 — ecrit au ministre — II — 467 — felicitations du ministre — 11—483, 490 ;— 1708 — ecrit au ministre — II — 499 ; — 1709 — rapport au ministre — 539 — 11—508— etat de Port-Royal— TI— 507 ;— 1710— ecrit au minislre— II— 51 1— le roi lui ecrit II_522— siege de Port-Royal— II— 523-30 ;— 1711— est en France— II— 531, 534 1716— on doit le consulter sur I'Acadie — III — 15. Subleau— I— 195 Sucre— I— 276-8. Suisses (voir Troupes). Superbe (/e)— II— 263— III— 446. Surville (voir Droueti. Suze (voir Paix). Syndics— I— 250. Tabac— I— 252, 376—11—111, 207. Tadoussac— 1632— Mcntlonne— I— 99;— 1650— Iraite qui s'y fait— I— 250 :—I658— traile— I— 251 ; 1675— traile- 1— 235— 260 ;— 1676— port d'entree — I — 255 ; — 1681 — traite— I— 283 ;— 1684— traite— 1—327 ;—!690—flotte angla'se— 1-516. 577 ;— 1694— designe pour I'echange des prisonniers — II — 159 ; — 1695 — echange de prisonniers — II — '184, 19', 223 ; — 1713 — posts de traite — II — 561 ; — 1727 — entretien du missionnaire — III — 137. Talbot— I— 501. Talon — 1665 — envoye en Canada — I — 178 — ses instructions — I — 176 — les monopoles — I — 252 — ra- vive le commerce — I — 252, 254 — etablit des potasseries — I — 328 — veut coloniser entre -le Canada el I'Acadie — II — 350 — son administration — 1—181 — letlre a Colbert — I — 183 — repasse en France— I— 252. Tarieu de la Perade— 1696— sert dans le golfe— II— 222 ;— 1709— au lac Ghamplain— T— 616. Tarieu de Lanaudiere — I758~bataille d^i Carillon- IV — 170. Targeonni^re (lieutenant) — IV — 26. Taxons— I— 464, 477. Temeraire (il^)—U—\27. Temiscaming (lac)— I— 554. Temiscamingues (Sauvages) — I — 573. Tempete (la] — I — 552. Temple (?ir Thomas)— I— 150, 187-8, 198, 202, 213, 223, 354, 362, 407—11—509. Tenure des terres (voir seigneuries). Tenville— II— 329. Ternay— I V — 3 4 4 . Terreneuve — 1504 — visitee par les Francais — I — 9 ; — 1497 — vue par Cabot — 1~8 ; 1691 — elablis- sements anglais — II— 68— projet des Francais— II — 45 — instructions a M. de Brouillan — II — 37, 57 ; — 1693 — Marchands de St. Malo en guerre — II — 114 — defease de cette colonic — II — 128 — gratification a M. Brouillan ; commerce — II — 114 ; — -1695 — pecheurs de ot. Malo — II — 180 ;— 1696 — peches des Espagnols— II— 261 — projet de guerre des Francais— II — 210, 248 — prise par les Canadiens — II — 263 ; — 1697 — pecheurs espagnols — II — 284 — projet des Francais — 11—264, 279— projet des Anglais— II— 263 ; —1698— pScheries— II— 302, 303;— 1700— peche des Anglais— II— 338 ;— 1701— situation de cette colonie— II— 387 ;— 1702— Suber- case nomme gouverneur — I — 605 ; — 1704 — Subercase demands des secours — I — 605 ; — 1705 — campagne centre les Anglais — I — 608 — 11—449 ; — 1702 — echange de prisonniers — II — 494 ; — 540 — 1709— capture du fort St. Joan — I — 506 ; — 1710 — operatinn«! militaires — II — 518; — 1711 — pri- sonniers anglais — 11—537, 538 ; — 1 712 — rapport de Goslebelle— II — 555 ; — 1713 — depart des Francais— II— 565— III— 8 ;— 17U— c6dee a I'Angleterre— III— 16 ;— 1748— coup des Mic- macs — III — 414 — voir Plaisance, St. Jean, BebouUe, Garbonniero, Garmel, Trinite, Bonne- viste, Brouillan, Subercase. Terres (voir seigneuries). Terrible (/e)— IV— 216. Testard de Laforest— 1690— revient de France— I— 529. Testard de Montigny — 1E90 — campngne contre la N.-Angleterre — 1—488,490; — 1693 — second commandant en Acadie— II— 124, 170, 171 ;— 1695— demeles avec Villebon— II— 187 ;— 1696 —sous d'Iberville en Acadie— II— 21 1, 2 7, 251 ;— 1698— achete de la farina de Villebon— II 308 ;— 1704— en Aca lie — II — 4 15 ;— 1705— c mpagne de Terreneuve — I — 609 — passe en France— I— 614 ;— 1709— au lac Chimplain— I— 6 17. Testard de Montigny— 1746— va a Sarasteau— HI— 297, 304 ;— 1758— a Niogara--lV— 191. Testes (ile aux)— I— 586. Tetes-de-Boules— 1 11—410. Tetes-Plattes— III— 353, 358. The— IV— 327. Theo— I— 533. Theophrastes— I— 6. Thelis (/a)— II— 302. Theuriau (Gharles)— I— S3. Thevet— I— 16. Thompson— 1 1 1—" 97. Thibaudeau— 1 1—2 24, Thibierge— II— 185. 243, 249, 284, 2S6. Thierry— III— 241. Thurry (Pere)— 1687— commence ses miss'ons chez les Ganibas— II— 185 ;— 1689— lettre sur les affaires d'Acadie — I — 464 — raconle le combat des Ganibas— I— 477 ; — 1694— sert d'interm^- diaire entre les Fraiigais et les Sauvages — II — 139, 149— est a Pentagouel — III — 138, 147, 157— suit les Sauvages en guerre— II— 58— ecr it une letlre sur rAcadie— II— 160 ;— 1695— le ministre lui ecrit — II — lf4 — distribue des presents aux Sauvages— II — 177 — gratiQcation du roi pour ses services a la caus3 frangaise — 11—179, 185 — a Pentagouet ; renseigne Denys de Bonaventure— II— 200 ;— 1096— assiste a la distribution des presents aux Sauvages 11—218 — ecrit sur les evenements d'Acadie— II— 221, 249 ;—iccompagne les Sauvages en guerre— II— 268— !e ministre lui ecrit- II— 274— va au fort Saint Jean— II— 280— va a Que- bec avec des Sauvages— II— 288, 299 ;— 1698— le ministre lui ecrit— II— 299— est retourne a ses missions— II— 306 ;— 1699 veut etablir un village de Sauvages dans la presqu'ile d'A- cadie— 11— 316, 317, 391— le ministre lui ecrit— 11— 317— 170 l-il est decede— II— 391. Tilly (voir LeGardeur). T>gre (le)—Ml—U\. Tisburu (/e;— IV— 150. Toile— I— 180. — 541 — Tonneur (/e)— III— 307, 309. Tonty— I— 562, 614. Torsac (de)— IV— 72. Tourasse (de la)— II — 5. Toulouse ( port— 1 1 1— 1 7. Touquaire— I— 594. Tourlerelle (/o)— IV— 217. Tourville (de)— III— 440, 44^— IV— 24, 28, 45. Tourmente (cap)— I— 307. Tourneur (/f)— HI— 298. Touin— III— 522. Tourangeau (Francois) — II — 134. Townshend— III— '^80, 269, 433— IV— 229, 266. Tracy (M. de)— I— 20, 1 57, 260. Trahan (Guillaume)— 1—149. Traites de paix (voir PaixK Trayes— 1—118 Trecesson— I V— 1 68 . Tremblade (!a)— 1— 6 11. Tressilliere (la)— III— 257 Trinile ('a)— 1—91. Trinite (baie)— I— 613 Triomphe (/«)— III— 397. Trois-Kivieres— 1666— recensement— 1—185 ;— 1675— depenses de la place— 1—234 ;— 1676— Sauvages de ce lieu — 1 — 257 ; — 1683— recensement — I — 307 ; — 1689 — parli leve conire la N.- Angleterre- 1— 484, 492. 496, 500—11—29 ;— 1690— milices vont a Quebec— I— 517 ;— 1691 — bal — I — 588 ; — 1693 — ■levee de la milice — I — 593 — parti canadien en campagne — TI — 150 ; — 1695— Abenequis en guerre— II— 1 98 ;— 1704— fortificalions—I— 605 ;— 1714— M. de Gallifet gouverneur — III — 4 ; — 1725 — anglais prisonniers — III — 119 ; — 1746 — Rigaud de Vaudreuil, major de la plac — 111 — 291 ; — 1747 — Higaud de Vaudreuil, major de la place — 111 — 341 ; — 1750— on arme un parti de Sauvages— 111— 490, 492, 495, 503, 505;— 1755— assemblee des Abenaquis— 111— 545 ;— 1760— sans defense— IV— 299. Trottier des Ruisseaux— 1—617— III— 522. Trouer (voir Trahan). Troulliere (de la)— IV— 149. Troupes— 1635 — demandees par Champlain — I — 113 ; — 1645 — garnisons du pays — [—248 ; — 1663 demandees par d'Avaugour — I — 156 ; — 1665— regiment de Carignan — I — 172, 178 ; — 1678 — on doit exercer les milices— I — 265 ; — 1679 — les Ganadiens sont guerriers- 1— 272 ; — 1683 — arrivees de France — I — 310, 552; — 1684 — arrivees de France — I — 553 — r^unies a Montreal — I — ' 52 ; — 1686 — arrivees de France — I — 559 ; — 1688 — arrivee de France — I — 416 — milices envoyeesau fort Frontenac — T — 564— envoi de hardes de France — I — 423 ; — 1689 - le roi compte sur la milice — II — 255 — etat dii Canada — I — 455 ; — 1690 — le roi ne pent en envoyer— II— 14 — ^peu de troupes dans le pays — II — 27 — levee des milices — I — 574—11 — 32 ; 1691 — envoyees de France — H — 44 — tnilices envoyees en Acadie (voir Acadie) ; — 1692 — rai- lices retournent d'Acadie — II — 99 — milices qui servant en mer — II — 82, 85 — ^tat des troupes de )a colonie — II — 94; — 1693— arrivees de France — II — 14' — milices sur \e Jo ly — II — 102; 1694 — milices en campagne — II — 151 — miiicea la baie d'Hudson — II — 157 ; — 1696 — etat des forces dans la colonie — II — 255 — arrivees de France — II — 209 — marchent contre les Iroquois — I — 598 — -milices qui vont a Terreneuve— II — 211 — milices partant pour la baie d'Hudson — 11—202; — 1697— Frontenac doit commander les milices — II— 265— les milices iront contre Boston— II— 269-73, 277— rendez-vous Pentagouet— II— 264, 268— projet d'invasion de la N.- Angbterre— II— 256-7 ;— 1699— manque de discipline— II— 322— revue a Montreal— I— 602 ; instructions pour lamilice — 11-322-23 ;— 1700 — siiuation— II — 340— effectif de la milice — II — 345, 347, 348 ; —1701— effectif du Canada— II— 382— contingent du Canada en cas de guerre — 11—392, 393, 394 ; — 1702 — on forme un camj)— I— 605— contingent que le Canada peut fournir — II — 397 ; —1704 — milices demandees pour Terreneuve— I — 605; — 1705 — mil ces reviennent de Terreneuve — I — 614 ; — 1707 — milices canadiennes en Acadie — II — 469, 477 ; 1708 — milices en guerre — II — 499; — 1709— levee des milices — I — 616; — 1711— destinees a I'Acadie — II — 532 — vont au secours de Quebec — I — 621 ; — 1715 ; — envoyees aux Illinois — III — 14 ; — 1723 — effectif de la colonie — III — 94; — 1744 — milices canadiennes en Acadie — III — 217, 218, 243 ;— 1745— Suisses a Louisbourg— III— 219, 227— Canadiens en Acadie— III— 3!5 ;_i745_ievees des milices— III— 276, 286— Canadiens en Acadie— III— 279, 303, 307 ;— 1747 — levee des milices — III — 337 — expedition de Rigaud de Vaudreuil — III — 34 1 — Canadiens dans le golfe — III — 344 — Suisses amenees de France — III — 345 ; — 1748 — soldals tues par les prisonniers sauvages — III — 415 ; — 1750 — troupes suisses dans I'armee anglaise — III — 487 ; — *■ 1752 — commissions d'officiera en Acadie— 111—508 ; — 1754 — on propose d'envoyer les milices contre la N -Anglelerre — III — 520 ; — 1755— arrivees de France — III — 536, 539, 560 ;— regi- ments de Bourgogne et d'Arlois — HI — 470 — bataillons de la Reine et de Languedoc — III — 548 — au fort St. Frederic — 111 — 556 — regiments de la Reine, de Bearn et de Languedoc au lac St. Sacrement — IV — 2, 4, 6, 9 — fatigue de I'armee — III — 564-5 — troupes indisciplinees — lU — 547 — milices en guerre — III — 548, 550— milices sous Dieskau — III — 560 ; — 1756 — arri- vees de France — IV — 23, 24, 29 — arrivee du regiment de Roussillon — IV — 24 — arrivee du re- giment de la Sarre — IV — 21, 24 — regiment de Bourgogne Artois, la Reine, Languedoc, Guienne, la Sarre, Roussillon, Bearn — IV — 26 — etat des regiments — IV — 29, 80— leur situa- tion satisfaisante — IV — 25 — leurs mouvements — IV— 45, 69 — regiment de la Reine et Lan- guedoc au fort Carillon — IV — 23 — regiment de Beam Niagara — IV — 23— regiment de Guienne a Cataracoui — IV — 23 — jalousies enlre les reguliers et les milices — IV — 31 — emploi des milices — IV — 31 — opinion de Johnson surnos milices — IV-34 ; — 1757 — on propose renvoi des Suisses en Canada— lV'-84— projet du marechal de Belle-Isle — IV — 84 — 1757 — mouvement des troupes — IV — 131, 132 — maladies — IV— 167— on demande des troupes de France— IV — 1 44 les voloniaires elrangers-lll-^lS, 485 — 1758-regiment d' Artois — 111 — 478, 483, 485— regiment de Cambyse— 111— 478, 485— regimf-nt de Bourgogne— III— 477, 481, 483, 485— troupes a Louisbourg — IV — 146, 196 — troupes de la marine a Louisbourg — III — 485 — capitulation de Louisbourg— IV— 216— Canadiens envoyes a Louisbourg— HI— 482— IV— 154— reguliers et miliciens— IV— 157— bataille de Carillon— IV— 169, 220 ;— 1759— bataille des plaines d'A- braham— IV— 229— regiments anglais— IV— 229 ;— 1 7S0— troupes anglaises en Canada~IV —266 — Troupes (voir Acadie, cap Breton, Louisiane, Mousquetaires) . — 543 — Trouve (M.)— I— 502, 527 ;— II— 8. Troyes (chevalier de)— I— 553, 562, 566. Troyes (Felix de)— 1—118. Tryal—n—m. Tuffet (Jean)— I— 82. Ursins (des)— II— 252. Ursulines— I— 234-5, 269, 350, 389. Utrecht (voir Paix). Vagabonds etForpats— I— 41, 58, 463. Vaillant— I— 391. Valence (Jean de)— IT— 40. Valeur (/a)— III— 555— IV— 188. Vallee (M.)— Ill— 246. Vallerenne (Philippe-Clement Duvault) et non Valverenne ni Varenne — 1687-90 — commande au fort Fronlenac — 1—563, 571, 572, 594 — 1691 — commande une barque sur la riviere Chambly — I — 579 — commande un parti de guerre vers Chambly — I — 586. Varenne (voir Gaulhier). Varennes (paroisse)— IV— 303. Vassant (de)— III— 339, 508—190, 292. Vauban— II— 253. Vaubian— IV— 41. Vauclin, Vauclain ou Vauquelin— III— 479, 485— IV— 256, 264, 286, 296. Vaudreuil (voir Rigaud). Vendome (due Cesar de)— II— 357, 362, 369. Venus (to)- II— 485, 500. Verazani— I— 9, 11, 533. Vercheres (voir Jarret). Verdun (voir Lachine). Verderye (de la)— I— 30. Verdier (Jean)— I— 83. Vergor— III— 466, 517. Verniere (Guillaume) — I — 84. Verni (de)— 1 V— 292. Verte (ile)— I— 621. Verte (bale) en Acadie — II — 81, 98 (voir Beaubassin). Vespe (Z^)— r— 605. Vespuce (Americ) — 1—3. Vetch— II— 438, 439, 448, 450, 452—11—502, 505 525. 557. Victoire (ia)— III— 25. Vierge {la) — I — 404. Vierge-de- Grace III— 352, 373-4, 377, 384, 387, 393. Vieuxpont (voir Godefroy). Ti^iW (/e)— III— 229, 233, 288, 297, 302, 315, 391. — 544 — Vignan— in— 457, 460. Villages — 1699 — projet de former des — II — 325. Villebrette (lean)— II— 260. VillecJe Sainl'Malo {'a]—m—k.l^—V\—m. Villedonne— I— 571. Villegagnon— I — 4 1 . Villebon (voir Robineau). Villejouin— : V— 146, 205. Villemande— HI— 312, 344 (voir Beaujeu). Villepreaux— I V— 18 1. Villeray (de)— I— 178. Villiers (voir Coulon). Villieu (Sebaslien) — 1674 — comm*^nce a servir — II — 337; — 1690 — lieutenant reforme — au siege de Quebec — I — 525-6 ; — 1693 — part pour I'Acddie — II — 135 — lieutenint du roi en Acadie — 11 — 124 ;— 1693-94— sur le fleuve Saint-Jean— II— 166 ;— 1694— sa compagnle de soldats— II — 1 46 — expedition contre la N.-Angleterre — II — 157-8, 170— pres de perir dans un rapide — II — 140 — prend deux forts anglais — II — 142 — ravage les postes anglais— II — 167 — raconteson — expedition — II — 135 — rattache les Sauvages de Pemaquid a la cause francaise — II — 166 — desaccord avec Villebon— II— 170 ;— 1695— plainte contre Villebon— II— 174, 200, 201— le ministre luiecrit — II — 171 — commandea Naxoal — II — 174 ; — 1696 — demeieavec Villebon — II — 187 — sa corapagnie de soldats va a Pemaquid — II — 217, 251 — pris par les Anglais — II — 262 282, 288, 337 ;— 1697— prisonnier des Anglais— II— 287 ;— 1698— prisonnier des Anglais— II — 297 — libere par les Anglais — II — 301 — est a laRochelle — II — 310 — retourne en Acadie; — II — 316 — achete de la farine d3 Villebon — 11—303 — son desaccord avec Villebon — II — 311 ;— 1699 — commande une compagnie en Acadie — II — 329 ; — 1700 — 6crit au ministre — II — 336 — demande la place de Villebon— II — 337 — fait demolir Nantasket — II — 381 — reclame les fugi- tifs refugies a Boston — II — 337 — capitaine ; commissaire ponr regler ses limites de I'A- cadie— 1— 14, 536—11—335, 567. Vin— I— 180, 252, 308. Vinefield— I— 57. Vincennes— I— 213, 624 (voir Bissot). v Vincelot (voir Amyot). Violet (/€)— II— 267. Virginie — decouverte — premiers etablissements — anciennes carles — I — 9-'3, 25, 56, 58, 534 ; — 1695 — prisonniers francais — II — 102. Vitre (voir D«nys). Voitures canadiennes— IV — 22. Voland (Etienne) de Radisson — II — 168. Waberton— IV— 266. Wake (Isaac)— I— 86, 87. Walker (amiral) — II — 556. Walker (capitaine) — I — 408. Walker (Richard)— I— 202. Walsh— IV-279. Wanton— HI— 385. Warren (amiral Pet^r) — '74: — III — IW — cDT.mmde li ilott^ anglaise uevant Louisbojrg — III — o-^o 70 ;— 174G— S3 propose d'atlaquer le Gina ja— III— ^80, ^S?, 305 ;— 1747— 3ommaQ(Je une Uolte anglaise — 343, 346, 35? — n'ira pas en Gana^ia — III — 369 — :iomin''i gouverneur de Boston— !ir— 397. Warwick (;V)— III— 3 J 7. Washington (George;— 1754 — fait lever des milices— III — 518, 519— affiire Jumoiivillc — III — 521 — an fort Necessiic — IV — 12. Watkins— I— 407. Webb— IV— 112-9, 2GG. ^ - Wells Olohn)— T!— 'i26, 432. Wesp (/e)— II— 202, 267. Wessells— I— 392. Whitemore— IV— 266. Williams— I— 600— II— 439, 524— III— 4, 36«. William (fort)— 1656— defendu par JohnsoR— I— 35— detruil— I V— 90. William-Henry ou fort Greorge— 1757 — menace par les Franoais— IV— 101-109 — assi -g ' — 1 1 5, 123— pris par Montcalm— 113-118, 129, 131, 17.'. Willis (Marie)— III— 73, 81. Wilson— III— 353. Wolfe (lieutenant;— IV— 107, 15i, 172,187, 197. Wolfe (general) — 1759 — commanrle Tarmee qui m ireh^j centre Qaebo:; — I V— 229 — sa mDrt— IV — 232. Yamaska— 1—593 -II— 224. Young— IV— 113, 119, 229. Z'?'p/tir(/f)— III— 414. Zolin— I— 218, 328. irr ERRATA ET ADDITIONS Abenaquis — '.690 — rede nandant leurs prisonniers— I— 404 (non pas 504); — 1722 — sous la pro- lection de la France— III — 7G ; — 1724 — coniinuent la guerre — III — 101, 104-5; — 1725 — recla- menl leurs terres en Acadie— III— 121— feronl-ils la paix ?— III_126 (non pas 136);— 1742— a Sillery— III— 194. Acadie — ce nom — I — 14, 25 8, 536-8— premieres habitations — I — 10, 12 — premiere description connue — I — 25 — appelee Nouvelle-Ecosse — I — 13 ; — 1548— pecheries — I — 38 ; — 1632 — Gapu- cins qu'on y envoye — I — 86 ; — 1639 — los Hollandais — I — 116 ; — 1652 — compagnie Vendome- Le Borgne- IT— 369 ;— 1654— voyage de LeBorgne— I— 144 ;— 1656— situation— IV— 27, 28 — 167! — voie de communication ouverte par Talon — I — 211 — II — 349; — 1686 — peche et commerce — I — 354; — 1689 — missionnaires — I — 447 (non pas 437); — 1691 — contingent de troupes canadiennes: — II — 76, 78 ; — 1692 — compagnie d' Acadie — II — 95 — projet du roi — II — 83 ;— 1694— presents du roi aux Sauvages— II— 149, 162 ;— 1698— fort du fleuve Saint-Jean 11—297 (non pas 207)— annonce de la paix— II— 298, 310 ;— 1699— p-ojet de fixer les Sau- vages en bourgades— II — 316, 317; — 1720 — eglises teiminees— III — 48 (non pas 548) — assemblees aux Mines — III — 46 ; — 1735 — les Anglais caressent les Sauvages — III — 173 (non pas 131); — 174! — memoire sur 1' Acadie — III — 191 (nonpasl8Ij — 1747 — les habitants ne seront pas expulses — III — 403 (non pas 304); — 1750 — coup des Abenaquis — III — 492, 495, 50^ 505 ;— 1756— families transportee?- IV— 34. Aimable (/')— II— 127, 263— III— 310. Aillebo:st (M. d')— I— 250, 488, 619. Albany ou Orange (ville) — 1670— commerce du castor — 1—205; — 1679— description — I — 271; — 1 689 — projet des Francais — II — 25, 28, 255 ; — 1690 — attaque sur St. Francois du lac — I — 589 — campagne des Ganadiens contre cette ville — I — 489 ;— 1691 — milices qui vont attaquer le Canada — I — 586 — projet des Francais — II — 75 — les Iroquois y apportent des nouvelles — I 590 ;— 1693— coup des Sauvages— II— 131 ;— 1701— moyen de I'attaquer— II— 382 ;— 1709— £es milices doivent marcher contre Montreal — I — 615, 619 ; — 1730 — assemblee au sujet de la guerre — III — 154 ; — 1744— excrcices militaires — III — 217 ; — 1754- -coup des Abenaquis — III —516. /InnadiV/e (r)— III— 287, 345. Amyot— II— 282, 478. Amherst — 1759 — entre en campagne — IV — 224. Appollon (/')— III— 479 (non pas 470). Aubert — II — 294 ; — 1747 — commande au cap des Rosiers — III — 349 (non pas 449). ; Aubry (le Perej — 11—567 (non pas 561). Aurore III-298-9. Augusle (i')— III— 286. Avaugour (d') — I — 318. Bing (amiral)— III— 304. Duplessis — 1690 — est a Montreal ; fait un rapport a M. de Frontenac — I — 589. Embuscade (/')— I— 462. 1 Jlnvieux (r) — II — 95. #